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Titre d'après la table

Théâtre Critique, Universel, &c.

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Incipit

THEATRO CRITICO UNIVERSAL, ò Discurso varios en tot genero de

Texte
THEATRO CRITICO UNIVERSAL , ò Discurso varios entoto genero de Materias para
Desengano de Errores communes , &c. Tome
F Tercero
744 MERCURE DE FRANCE
Tercero , &c. c'est- à - dire : THEATRE CRITIQUE UNIVERSEL , ou Discours divers sur
toute sorte de sujets , pour désabuser des
Erreurs vulgaires. Dédié au Monastére
Royal de S. Julien de Samos , composé
par le R. P. Benoît- Jérôme Feijoo , Maître General des Etudes dans l'Ordre de
S. Benoît , et Professeur en Théologie, de
l'Université d'Oviedo.Tome 3.feconde Edition 1. vol. in 4. A Madrid , chez François
del Hierro , 1730. pag. 366. sans la Préface et la Table.
Cet Ouvrage est déja connu de nos
Lecteurs , par ce qui en a été dit dans le
premier vol, du Mercure de Juin dernier,
à l'égard des deux premiers Tomes. 11
nous reste à rendre compte des deux derniers , lesquels, comme les précédens, nous
ont été obligeamment communiqués par
M. Boyer , Médecin de la Faculté de
Montpellier et Docteur Regent en celle
de Paris , qui les a apportez de Madrid.
On trouve à la tête de ce 3 Tome une
Epître dédicatoire , adressée au R.P. Abbé et au Monastere de S. Julien , laquelle
contient l'éloge de ce Royal Monastere
l'un des plus celebres de toute l'Espagne
et des plus privilégiez par le S. Siége , auquel il est immédiatement soumis et sans
subordination à aucun Métropolitain.
Il
AVRIL 1732. 745
Il paroît par une Charte de Privilege du
Roy D. Ordon II . de l'année 922. que ce
fut dans cette Maison quele Roy D.Fruela
trouva dequoi former l'éducation du
Prince D. Alonse son Fils , surnommé le
Chaste. L'Auteur de l'Epître n'oublie pas
d'y faire remarquer comme un bonheur
singulier pour ce Monastere, de n'avoir
jamais eu d'Abbé Commandataire : La
singularfelicidal de no haver tenido jamas
Abad Comendatario esse Monasterso , &c.
Trois magnifiques Approbations des
Théologiens d'Oviedo et d'Alcala suivent
cette Dédicace , sans parler de la permission de l'Ordinaire et de celle du Général
des Bénédictins de la Congrégation de
S.Benoît , établie en Espagne et en Angle
terre.
:: Suit une Préface de plus de 30 pages ,
que notre Auteur a eu raison d'intitulers
Prologo Apologetico ; car il s'y défend avec
force , et dans le détail convenable, contre
quelques Ecrivains de son Païs , qui l'ont
attaqué assez rudement, faute , dit-il, d'a
voir bien entendu ses Ouvrages. Nous ne
le suivrons pas dans cette deffense , qui
roule principalement sur ce que le R. P.
Feijoo a dit au sujet de Savanorole , dans
le 1. vol. du Théatre Critique. On remar
quera seulement qu'il accable ses adverFij saires
MERCURE DE FRANCE
saires de raisons , de preuves et d'autoritez.
;
Treize Discours ou Dissertations , divisées en plusieurs Paragraphes , font la
matiere de ce troisiéme Tome. Nous en
Indiquerons seulement les Titres. 1. Les
Conjureurs ou Enchanteurs. 2. Les › Secrets de la Nature. 3. La Sympathie es
l'Antipathie. 4. Les Lutins ou Esprits familliers. 5. La Baguete devinatoire , et les
Yeux de Lynx. 6. Les Miracles supposez..
7. Paradoxes Mathématiques. 8. LaPierre
Philosophale. 9. Le Raisonnement des
Bêtes. 15. L'Amour de la Patrie. 11. La.
Balance d'Astrée , ou la droite Administration de la Justice. 12. L'Ambition des
Souverains. 13. Le Sceptisme Philosophi
que.
Tous ces Sujets sont parfaitement bien
traitez ; l'ordre et la clarté y accompa
gnent toujours une agréable érudition
et il y a beaucoup à profiter dans cette
lecture, Nous avons traduit le titre Saludadores , du 1. Discours, par les termes de
Conjureurs ou d'Enchanteurs ; parce qu'engeneral , c'est ce que signifie le nom Espagnol, quoiqu'il ne s'agisse icy que de
Hydrophobie , ou de la rage , qui inspire de l'horreur pour l'eau , &c. malgré la
prétention de quelques- uns qui croyent
ан
AVRIL 17320
au contraire, que l'eau est un remede assuré contre ce mal ; ce que notre Auteur
met au nombre des erreurs vulgaires.
C'est encore s'égarer , selon lui , de croire
qu'il y a des personnes qui ont la vertu
inhérante et particuliere de guérir l'affreuse maladie dont il s'agit dans cette
Dissertation ; et c'est ces mêmes personnes qu'il appelle Saludadores.
Le Titre du se Discours est : Vara divinatoriay Zabories , que nous avons rendu par la Baguete devinatoire , et les Yeux
de Lynx.
Pour justifier cette derniere expression,
le Lecteur sçaura que le P. Feijoo , après
avoir expédié tout ce qui regarde la Baguete devinatoire , qu'il croit chose - tresabusive , &c. traite aussi d'une espece
d'hommes, parmi les Espagnols , dont on
dit( a) que la vûë est si perçante, qu'elle
penetre les corps opaques , et distingue
même ce qui se trouve de caché dans la
terre à une certaine profondeur. Ces Homimes sont appellez Zabories , nom que
l'Auteur croit avec beaucoup de vraisemblance , être Arabe d'origine. Il croit
(a) De quienes se dice que con laperspicacia de
su vistapenetran los cuerpos opacos haciendose de
este modo patente quanto à algunas brazas debajo de laTierra esta ocultos s
Fiij aussi
748 MERCURE DE FRANCE
aussi que les Espagnols ont reçû cette
opinion, qu'il traite de chimere, des Maures qui avoient envahi l'Espagne : opinion qu'il observe ne se trouver répanduë que chez la Nation Espagnole.
و
Cette croyance est apparemment passée
dans le Portugal par proximité et par
conformité de génie , surquoi nous renvoyons les Lecteurs à ce que nous avons
publié dans quelques-uns de nos Journaux, au sujet d'une Femme Portugaise ,
à vûë de Lynx ou Zahorie:
Nous avons remarqué en rendant
compte des deux premiers Tomes de cet
ouvrage , que quelque temps après la publication du 1. vol. il parut une Critique
de ce que notre Auteur avoit écrit au sujet de la Medecine et des Medecins. Cette
Critique , écrite en latin , étoit intitulée
Medicina Vindicata. Le P. Feijoo у répondit dans la même langue , et fit imprimer sa Réponse dans le 2 Tome , promettant d'en donner une Traduction Espagnole dans le Volume suivant. Il a tenu
parole. Le 3 Tome finit par cette Traduction , intitulée : La Verdad Vindicada
contra la Medecina Vindicada, Respuesta
Apologetica , traducida de Latin en Castellano , y añadida por el Amor. Nous
n'avons rien à ajouter à l'égard de cette Piéce
AVRIL. 17320 749
Piece , à ce que nous en avons dit dans le
Mercure du mois de Juin dernier.
Les trois Tomes du Théatre Critique ,
dont nous avons rendu compte , sont suivis d'un 4 vol. qui porte pour Titre :
ILUSTRACION Apologetica al Primero y segundoTomo del Theatrocritico, & c.vol.4.de
207 pages. A Madrid , chez le même Libraire , 1729.
-
Une Préface de 9 à 10 pag. instruit le
Lecteur de ce qui a donné lieu à la composition de ce volume particulier , et au
Titre qu'il porte. Voici le précis de cette
instruction. A peine le 3 Tome duThéatre Critique eût-il été publié , qu'il parût
contre le 1 et 2 vol. un Livre intitulé :
Anti-Theatro Critico , imprimé à Madrid,
sous le nom de Don Salvador Joseph
Mañer. La premiere pensée qui vint à
notre Auteur , ce fut de répondre à cette
Critique , dès qu'elle lui seroit tombée
entre les mains ; mais il en fut détourné
par quelques amis , qui lui écrivirent de
Madrid , que l'Antithéatre n'étoit qu'un
amas d'inepties , de puerilitez , d'équivoques , d'ignorances , en un mot , d'im.
pertinences ( a) ; conseillant aur P.F. de ne
point perdre un temps , trop précieux
(2) Materialidades impertinentės.
Fiiij d'ail-
750 MERCURE DE FRANCE
d'ailleurs , pour la continuation de son
grand ouvrage , à réfuter un pareil Libelle ; l'Adversaire ne s'étant apparemment mis en campagne que , pour se procurer l'honneur d'une réponse , &c.
D'ailleurs , le sçavant Benedictin crût
voir un nom supposé dans celui de Don
Joseph Mañer , ses amis ne connoissant
personne à la Cour , ni ailleurs , qui porte ce nom- là. D'autres lui manderent que
l'Anti-Théatre étoit l'ouvrage de huit
Ecrivains , du nombre desquels est ce Don
Mañer , veritable ou supposé , lui marquant même la Maison où ces Mrs s'assemblent et tiennent leurs Conferences
litteraires au surplus , que cette ' Critique ne méritoit aucune réponse.
Cependant des avis posterieurs apprirent à notre Auteur que l'Ouvrage de Don
Mañer étoit applaudi à la Cour et ailleurs,
et que ceux à qui il étoit tombé en charge
de l'examiner , l'avoient loüé dans leurs
Approbations ; malgré le peu de cas qu'en
faisoient les Personnes intelligentes.Alors
le P. F. prit le sage parti d'attendre la reception de cet Ouvrage , et de l'examiner
par lui- même, pour se déterminer en connoissance de cause. Son étonnement ne
fût pas petit après avoir fait cet examen,
qui lui confirma ce qu'on lui avoit déja
mar-
AVRIL 1732 751
marqué du
en question.
peu de mérite de l'Ouvrage
Il fut , surtout , frapé de s'y voir accusé
d'avoir emprunté de D. Antoine de Literes tout ce qui est dit de la Musique et
du Docteur Martinez , tout ce qui concerne la Médecine dans le 1 vol. du Théatre Critique ; ce que notre Auteur soutient non seulement être tres- faux , mais
il démontre , en passant , dans cette Préface, la fausseté de l'accusation. Au reste ,
après avoir fait réfléxion que le Théatre
Critique n'a été entrepris que pour com
battre les erreurs vulgaires , et pour en
désabuser les hommes , il a crû enfin que
ce seroit mal-exécuter un tel projet s'il ne
faisoit pas une Réponse exacte et dans
l'étendue convenable à l'Auteur de l'Anti-Théatre, qui semble n'avoir mis la main
à la plume que pour se déclarer le Pros
tecteur des mêmes erreurs , et pour maintenir le vulgaire dans son ancienne possession ; outre que cette Apologie , dit le P. F. sera non seulement une deffense pu
blique contre les prétentions fausses et
abusives du Seigneur Mañer; mais elle
pourra devenir aussi un préservatifqui
empêchera peut- être la continuation d'un
pareil travail.
Le fruit de ce travail est icy appellé par
Fv Botrs
752 MERCURE DE FRANCE
notre Auteur un jeu de Théatre, uneChimere Critique , une Comédie de 8 Acteurs , une illusion des simples , un marché de petits enfans , une fabrique en
l'air , sans fondement , sans vérité , sans
raison. Il proteste enfin qu'au cas que le
même Ecrivain ou d'autres , continuent
d'attaquer le Théatre Critique , il continuera tranquillement son ouvrage , sans daigner répondre à des objections aussi frivoles que celles qui ont paru jusqu'icy.
1.
Cette Apologie est dédiée par une belle Epître , au R. P. François de Berganza,
General de la Congrégation de saint
Benoît , établie en Espagne et en Angle
terre. La Dédicace est suivie de plusieurs
Approbations raisonnées et remplies d'érudition , qui font également honneur
aux Docteurs qui les ont données , et à
l'Ouvrage qui en fait le sujet , et qui sans
doute les mérite bien.
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Résumé
Le troisième tome du 'Théâtre Critique Universel' ou 'Discours divers sur toute sorte de sujets, pour désabuser des erreurs vulgaires' a été composé par le R. P. Benoît-Jérôme Feijoo, Maître Général des Études dans l'Ordre de Saint Benoît et Professeur en Théologie à l'Université d'Oviedo. Publié à Madrid en 1730, ce tome inclut une épître dédicatoire au Monastère Royal de Saint Julien de Samos, l'un des plus célèbres et privilégiés d'Espagne. Le texte comporte également trois approbations des théologiens d'Oviedo et d'Alcala, ainsi qu'une préface défensive contre des écrivains espagnols ayant critiqué les œuvres de Feijoo. Le tome comprend treize discours ou dissertations. Les titres incluent 'Les Conjureurs ou Enchanteurs', 'Les Secrets de la Nature', 'La Sympathie et l'Antipathie', 'Les Lutins ou Esprits familiers', 'La Baguette devinatoire, et les Yeux de Lynx', 'Les Miracles supposés', 'Paradoxes Mathématiques', 'La Pierre Philosophale', 'Le Raisonnement des Bêtes', 'L'Amour de la Patrie', 'La Balance d'Astrée, ou la droite Administration de la Justice', 'L'Ambition des Souverains', et 'Le Scepticisme Philosophique'. Ces sujets sont traités avec ordre, clarté et érudition. Le texte souligne également la réponse de Feijoo à une critique intitulée 'Medicina Vindicata', publiée dans le deuxième tome, et la traduction de cette réponse en espagnol dans le troisième tome. De plus, il mentionne un quatrième volume intitulé 'Ilustración Apologética al Primero y segundo Tomo del Teatro Crítico', publié en 1729, en réponse à une critique intitulée 'Anti-Théâtre Critique' par Don Salvador Joseph Mañer. Feijoo y réfute les accusations de plagiat et défend son œuvre contre les erreurs vulgaires.
Soumis par delpedroa le