Titre
ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
Titre d'après la table
Ode sur la Justice à Mr d'Argenson Conseiller d'Etat.
Fait partie d'une livraison
Page de début
49
Page de début dans la numérisation
55
Page de fin
60
Page de fin dans la numérisation
66
Incipit
Quelle est cette auguste Immortelle
Texte
ODE
SUR. LA JUSTICE.
A M.. d'Argenfin
,
Conseillet
d'Etat. QtJelle est cette auguste
Immortelle
Que je vois descendre des
Cieux?
Tout mon cœur s'enflâme
pour elle,
Sitôt qu'elle brille à mes
yeux.
N'en doutons pointy c'en:
la Justice
:
Mortels, que chacun obeisse
Elle vient nous donner des
des loix:
Oracle du Maître suprême,
L'enfer, la terre, le ciel
même, 1\
Tout doit reconnoître sa
VOIX
* Digne choix du plus digne
Maître
Qui jamais ait régné sur
nous,
D'Argenson,tusçaisla con- noître,
'Ce,te voix qui nous parle
à
tous.
Sur tes consèils elle preside;
Peut-on sans la prendre
pour guide
Discerner le mal & le bien?
C'est sur elle que tout se
sonde,
Et le premier trône du
monde -
N'a point de plus ferme
soûtien.
Le Maître à qui tout rend
hommage
Surl'équité fonde ses droits;
Louis est sa vivante image,
Qu'il soit le module des
Rois.
Long-temps cheri de laviCtoire
A-t-ilfaitconfiller sa gloire
Dans le vain nom de conquérant?
Non, ce qui le rend plus
auguste,
C'est qu'en lui le tirre de
juste
Confirme le titre de grand.
En vain un Monarque se
Rare
Que son pouvoir n'a point
,
.dcga!
; *
Desquesaninjusticeéclate
L'univers est son tribunal.
Il se voit contraint d'y repondre;
S'il s'égare jusqu'à confodre
L'innocent & le criminel
,
Le châtiment
,
la recompenle
Font de la main qui les diCpense
L'éloge ou l'opprobre éternel.
C'est peu que de sa loy suprême
On appelle au Maître des
Rois,
Il répond comme de luimême
Des Ministres dont il faitchoix.
C'est à
ces infaillibles marques
Que du plus sage des Monarques
Lajustice éclateànosyeux,
Il commet son peuple à ton
zele,
Et tu fais, ministre fidele,
La felicicé de ces lieux.
Ici ma voix est suspenduë,
J'ai trop de vertus à chanter,
Et ma recherche conson.
duë
Ne sçait à quel choix s'arreter.
Mais c'est trop garderle si..
;lence,
D'où vient que ma Musc
balance?
Mon choix nest-il pas deja
-
fait?
J'ai fîû d'abord me le préferire,
Et la justice peut suffire
A faire un Ministre parfais
O combien son amourt'enflâme!
Qu'il excite en toy de transports !
Ce feu rrop presle dans ton
ame
Cherche à se répandre au
dehors;
De là ce courroux qui c'a.-
nime
A la feule approche du crime:
L'épouvante fuit le respect,
Il n'estpoint de si fier coupable,
Quelque effort dont il soit
capable,
Qui ne pâlisse à
ton aspect.
Mais quel bonheur pour
l'innocence
>
Qui jamais ne t'implore en
vain!
Sur ton cœur qu'elle a
de
puissancei
Tu n'as plus qu'un aspect
serain:
Telsur les flots un prompt
orage
Couvrant le ciel d'un noir
nuage
> Contraint le jour à se cac
her;
Mais le pere de lalumiere
Reprend-il sa splendeur
premiere,
Il rend l'esperance au nocher.
-
Ainsi, favorable & severe,
Signalant unjuste pouvoir,
Tour à
tour de juge & de
pere
Tu remplis le double de- voir; Sourd à l'interêt, à la brigue
Perçant la plussecrete intrigue
Que l'impostiure ore tramer;
Tel enfin que j'ose te peindre,
Forçant les méchans à
te
craindre
x
Tu portes les bons à t'aimer.
Je n.o[e endire davantage,
Et si jachevoisle tableau,
Loin de m'accorder ton
suffrage,
Tu defàvoûrois mon pinceau :
Mais mon zele fût-il coupable,
Tu cefleroisd'être équitable,
Si tu ne t'en prenois qu'à
moy;
Ta vertu même en est complice.
J'ai voulu peindre la Justice,
Je ne lai pu que d'aprés
toy.
MlleBARBIER
SUR. LA JUSTICE.
A M.. d'Argenfin
,
Conseillet
d'Etat. QtJelle est cette auguste
Immortelle
Que je vois descendre des
Cieux?
Tout mon cœur s'enflâme
pour elle,
Sitôt qu'elle brille à mes
yeux.
N'en doutons pointy c'en:
la Justice
:
Mortels, que chacun obeisse
Elle vient nous donner des
des loix:
Oracle du Maître suprême,
L'enfer, la terre, le ciel
même, 1\
Tout doit reconnoître sa
VOIX
* Digne choix du plus digne
Maître
Qui jamais ait régné sur
nous,
D'Argenson,tusçaisla con- noître,
'Ce,te voix qui nous parle
à
tous.
Sur tes consèils elle preside;
Peut-on sans la prendre
pour guide
Discerner le mal & le bien?
C'est sur elle que tout se
sonde,
Et le premier trône du
monde -
N'a point de plus ferme
soûtien.
Le Maître à qui tout rend
hommage
Surl'équité fonde ses droits;
Louis est sa vivante image,
Qu'il soit le module des
Rois.
Long-temps cheri de laviCtoire
A-t-ilfaitconfiller sa gloire
Dans le vain nom de conquérant?
Non, ce qui le rend plus
auguste,
C'est qu'en lui le tirre de
juste
Confirme le titre de grand.
En vain un Monarque se
Rare
Que son pouvoir n'a point
,
.dcga!
; *
Desquesaninjusticeéclate
L'univers est son tribunal.
Il se voit contraint d'y repondre;
S'il s'égare jusqu'à confodre
L'innocent & le criminel
,
Le châtiment
,
la recompenle
Font de la main qui les diCpense
L'éloge ou l'opprobre éternel.
C'est peu que de sa loy suprême
On appelle au Maître des
Rois,
Il répond comme de luimême
Des Ministres dont il faitchoix.
C'est à
ces infaillibles marques
Que du plus sage des Monarques
Lajustice éclateànosyeux,
Il commet son peuple à ton
zele,
Et tu fais, ministre fidele,
La felicicé de ces lieux.
Ici ma voix est suspenduë,
J'ai trop de vertus à chanter,
Et ma recherche conson.
duë
Ne sçait à quel choix s'arreter.
Mais c'est trop garderle si..
;lence,
D'où vient que ma Musc
balance?
Mon choix nest-il pas deja
-
fait?
J'ai fîû d'abord me le préferire,
Et la justice peut suffire
A faire un Ministre parfais
O combien son amourt'enflâme!
Qu'il excite en toy de transports !
Ce feu rrop presle dans ton
ame
Cherche à se répandre au
dehors;
De là ce courroux qui c'a.-
nime
A la feule approche du crime:
L'épouvante fuit le respect,
Il n'estpoint de si fier coupable,
Quelque effort dont il soit
capable,
Qui ne pâlisse à
ton aspect.
Mais quel bonheur pour
l'innocence
>
Qui jamais ne t'implore en
vain!
Sur ton cœur qu'elle a
de
puissancei
Tu n'as plus qu'un aspect
serain:
Telsur les flots un prompt
orage
Couvrant le ciel d'un noir
nuage
> Contraint le jour à se cac
her;
Mais le pere de lalumiere
Reprend-il sa splendeur
premiere,
Il rend l'esperance au nocher.
-
Ainsi, favorable & severe,
Signalant unjuste pouvoir,
Tour à
tour de juge & de
pere
Tu remplis le double de- voir; Sourd à l'interêt, à la brigue
Perçant la plussecrete intrigue
Que l'impostiure ore tramer;
Tel enfin que j'ose te peindre,
Forçant les méchans à
te
craindre
x
Tu portes les bons à t'aimer.
Je n.o[e endire davantage,
Et si jachevoisle tableau,
Loin de m'accorder ton
suffrage,
Tu defàvoûrois mon pinceau :
Mais mon zele fût-il coupable,
Tu cefleroisd'être équitable,
Si tu ne t'en prenois qu'à
moy;
Ta vertu même en est complice.
J'ai voulu peindre la Justice,
Je ne lai pu que d'aprés
toy.
MlleBARBIER
Signature
Mlle BARBIER
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Est adressé ou dédié à une personne
Est rédigé par une personne