Titre
ODE. Imitée de la XIX. du premier Livre d'Horace, par M. Des-Forges Maillard. A. A. P. D. B.
Titre d'après la table
Ode imitée d'Horace,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
228
Page de début dans la numérisation
257
Page de fin
230
Page de fin dans la numérisation
259
Incipit
Que vois-je ? des Amours c'est la Mere cruelle,
Texte
OD E.
Imitée de la XIX. du premier Livre
d'Horace, par M. Des-Forges Maillard .
A. A. P. D. B.
Ue vois je des Amours c'est la Mere
cruelle ,
Q
Qui d'un tranquile coeur vient troubler le re
pos ;
Ses perfiles Enfans attachez auprès d'elle ,
Pour voler à ma perte , abandonnent Paphos.
Faut-il encore aimer ? quoi donc Bacchus luis
même ,
Qui m'offroit autrefois un azile en´ses bras,
Conspire avec l'Amour ces Dieux veulent que
j'aime !
A ces Dieux réunis peut- on ne ceder pas?
JA
FEVRIER. 1733. 229
Je l'avois dit cent fois , l'infidele Glicere
M'a trop long - tems joüé , je ne l'aimerai
plus.
Je l'avois dit cent fois , et malgré ma colere
Mes sermens, à sa vûë , ont été superflus.
Peut-on lui disputer P'honneur de la vic
toire ?
Peut-on quand on la voit lui refuser son'
coeur !
,
Plus vermeil que la Rose , et plus blanc que
l'ivoire ,
Son teint porte en tous lieux une vive splen
deur.
Son petit air badin qui m'irrite , et m'enflamme
,
L'étincelant éclat de ses regards perçans ,
L'un et l'autre ébranlant le siége de mon ame ;
Une douce fureur coule dans tous mes sens.
Venus m'a tout entier soumis à son em
pire ;
C'est en vain qu'animé d'un dessein géne
reux ,
Sur d'héroïques tons je croi monter ma Lyre ;
Je n'en sçaurois tirer que des sons amoureux .
B v A
230 MERCURE DE FRANCE
A mes voeux , ô Venus , rends Glicere prod
pice ;
Si de mes soins ardens tu m'accordes ce prix ,
Ton Autel fumera du tendre Sacrifice
D'un Agneau premier fruit d'une jeune brebis.
Imitée de la XIX. du premier Livre
d'Horace, par M. Des-Forges Maillard .
A. A. P. D. B.
Ue vois je des Amours c'est la Mere
cruelle ,
Q
Qui d'un tranquile coeur vient troubler le re
pos ;
Ses perfiles Enfans attachez auprès d'elle ,
Pour voler à ma perte , abandonnent Paphos.
Faut-il encore aimer ? quoi donc Bacchus luis
même ,
Qui m'offroit autrefois un azile en´ses bras,
Conspire avec l'Amour ces Dieux veulent que
j'aime !
A ces Dieux réunis peut- on ne ceder pas?
JA
FEVRIER. 1733. 229
Je l'avois dit cent fois , l'infidele Glicere
M'a trop long - tems joüé , je ne l'aimerai
plus.
Je l'avois dit cent fois , et malgré ma colere
Mes sermens, à sa vûë , ont été superflus.
Peut-on lui disputer P'honneur de la vic
toire ?
Peut-on quand on la voit lui refuser son'
coeur !
,
Plus vermeil que la Rose , et plus blanc que
l'ivoire ,
Son teint porte en tous lieux une vive splen
deur.
Son petit air badin qui m'irrite , et m'enflamme
,
L'étincelant éclat de ses regards perçans ,
L'un et l'autre ébranlant le siége de mon ame ;
Une douce fureur coule dans tous mes sens.
Venus m'a tout entier soumis à son em
pire ;
C'est en vain qu'animé d'un dessein géne
reux ,
Sur d'héroïques tons je croi monter ma Lyre ;
Je n'en sçaurois tirer que des sons amoureux .
B v A
230 MERCURE DE FRANCE
A mes voeux , ô Venus , rends Glicere prod
pice ;
Si de mes soins ardens tu m'accordes ce prix ,
Ton Autel fumera du tendre Sacrifice
D'un Agneau premier fruit d'une jeune brebis.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Résumé
Le poème 'OD E.' de M. Des-Forges Maillard s'inspire de la XIXème ode du premier livre d'Horace. Le narrateur y exprime son conflit intérieur face à l'amour, qu'il décrit comme une force cruelle perturbant sa tranquillité. Il mentionne que même Bacchus, autrefois son refuge, semble s'allier à l'amour pour le faire succomber. Le narrateur reconnaît l'inutilité de lutter contre ces dieux réunis. Il évoque ensuite son amour pour Glicère, une femme infidèle qui l'a trompé. Malgré ses serments de ne plus l'aimer, il se rend compte que sa beauté et son charme le subjuguent à nouveau. Glicère est décrite avec un teint plus vermeil que la rose et plus blanc que l'ivoire, et un air badin qui l'irrite et l'enflamme. Ses regards perçants et sa douce fureur ébranlent son âme, le rendant incapable de résister. Le narrateur conclut en suppliant Vénus de lui rendre Glicère favorable, promettant un sacrifice sous la forme d'un agneau, premier fruit d'une jeune brebis, s'il obtient son amour.
Est rédigé par une personne
Remarque
Les initiales « A. A. P. D. B. » signifient « Avocat au Parlement de Bretagne ». Texte republié dans les Oeuvres en vers et en prose de M. Desforges-Maillard [...], Amsterdam, Jean Schreuder, Pierre Mortier le jeune, 1759, t. 2, p. 174-175.
Fait partie d'un dossier