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Titre

ACADEMIE ROYALE des Médailles & Inscriptions.

Titre d'après la table

Academies.

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41
Incipit

Le Mardy 14e Avril Messieurs de l'Academie Royale des

Texte
ACADEMIEROYALE
des Médailles &Inscriptions.
Le Mardy 14e Avril
Messieurs de l'Academie
Royale des Medailles &,
Inscriptions , firent iouverture
de leurs Aflcmblées.
Mr de Boze,Secretaire
perpetuel decetreAcademie
lût unEloge de feu Mr Defpreaux;
MrBaudelot lûtune
Dissertarton sur l'Antiquité
trouvée depuis peu dansffrglisedeNôtre-
Dame;&
Mr l'Abbé Anselme en lût
une sur les funerailles des
Anciens, dont voicy l'Extrait.
Je donneray dans la4
fuite les Extraits des deux
autres Discours de cette
Àflimblée.
Mr
Mr l'Abbé Anselme y
prononça une éloquente
& sçavante Dissertation
sur les Funerailles: ce
zéleardent,sincere,&
éclairé, qui fut toûjours
l'ame de ses prédications,
ne se dément pas même
icy dans un discours profane
,
son dessein est de
faire voir dans tous les
temps & dans toutes les
nations ce desir naturel
d'immorratiré
,
qui porte
les hommes à vouloir
simmortaliser les uns les
autres par des funerailles,
&c par des lTIOnumens
durables;c'est
ce sentimentd'immortalité
, dit-il, qui leur a
fait établir une esPece
de commerce & desocieté
avec les ames des
mortspar les devoirsfa*
nebres
,
dont ils esperoient
qu'elles auroient
quelque reconnoissance,
comme ils craignoient
qu'elles n'eussent duressentiment
contre ceux
qui manquoient à leur
rendre ces devoirs.
Mr L. A. établit les
devoirs des funerailles
par les idées qu'en ont
tous les hommes en general
; en fuite par les
coûtumes des Egyptiens,
parcelles des Grecs, par
celles des Romains; &
il promet enfin d'achever
son Ouvrage, en
continuant ainsi jusqu'aux
Chrétiens.
Je voudrois quela
mémoire me pût fournir
des morceaux suivis de
ce discours; mais je n'en
ay pu retenir que des
traits d'érudition, qui
seront icy dénuez des
graces, que Mr L. A.
leur a donnez en les
metant si bien en oeuvre.
Les Payens admettoient
trois Diviniccz aux funerailles
,
Pluton, Mercure,
& Venus Libitime ; cette
Venus, Dcesse des ombres,
marque l'idée qu'ilsavoient
de lareproduction dans la
mort ,
c'est-à-dire, de la
resurrection.
Il y avoit parmy eux des
fcpulchres vuides, qu'on
nommoit Cenotaphes ; ils
croyoient que les corps de
ceux Qui estoient morts
loin delà, venoient d'euxmêmes
s'y renfermer.
On enterroit les Morts
sur les chemins, d'où vient
l'inscription,Siste
,
Victor.
Pour marquer le respect
qu'on doit aux tombeaux,
on y representoit des grisons
,
des chiens, & des
lions, comme pour les garder
d'irreverence.
On conjuroit par les cendres
des Morts, Horace dit
à Barine, que n'ayant
jamais esté punie de ses
faux sermens
,
puisqu'elle
en devenoit plus belle, il
luy seroit avantageux de
jurer même par les cendres
de sa mere.
Les Egyptiens, aprés avoir
embaûmé les corps ,
les envelopoient dans des
bandelettes detoilles gom- -
mées, & les enchassoient
dans des boëtes de bois
odoriferant
,
c'estoient-là
leurs Momies, qu'ils conservoient,
les uns dans leurs
maisons, les autres dans des
cavernes voûtées, dont ils
bouchoient l'entrée avec
une colonne,&ilsembrassoient
cette colonne pour
dire le dernier adieu au
deffunt.
Ils appelloient Montagnes
de Pharaon, ces Pyramides
super bes qu'ils élevoient
sur les tombeaux.
Un Roy d'Egyprefitbâtir
un Palais magnifique
pour servir de tombeau à
sa fille, au milieu de ce Palais
estoit un grand salon
rempli de figures, ornées
de pierres precieuses, & le
corps de la deffunte estoit
enfermé dans une vache de
bois odoriferant, couverte
de lames d'or, cette vache
agenouillée portoit entre
ses cornes ungrand So
leil d'or.
On mertoiten la main du
deffunt une lettre cachetée,
pour apprendre à ceux de
l'autre monde qu'on avoit
rendu en celuy-cy tous les
devoirs au deffunt.
Les Grecs tournoient le
visage du mort vers l'orient
, pressentimens fecrct
que ces corps devoient un
jour revoir la lumiere.
A Megare on enterroit
le mort le visage en bas.
Diogene voulut estre ainsi
enterré, disant que toutes
choses se devant un jour
renverser
,
il regarderoit
éternellement le Ciel; idée
confuse de la rcCurreébon.
Les Phtéens celebroient
les funeraiiles par des réjoüissances
; les Atheniens,
par des lamentations,
Il cft plus loüa ble en
ces occasions,de se réjoüir
de la gloire du deffunt,
que de pleurer la perte
qu'on en a fait.
LesRomains ont imité la
magnificence des Grecs en
tombeaux, épitaphes, statuës
,
bas-reliefs. Et si tous
ces monumens,dit L. Ans.
estoient l'effet d'une'Vanité¡tif
tueuse
,
du moinsestoient-ils
utiles
, en ce que les morts
enseignoient l'histoire du monde
aux vivans.
Les Romains apprirent
des Grecs l'usage des bnchers
: Ils faisoientpartir un
Aigledusommetdubucherde
- leurs Empereurs, dit L. A.
£r illeurplaisoit de croire que
cet aigle emportoit l'ame pour
l'aller placer au rang des
Dieux ; cet aiglemarquoit
au moins
,
sans qu'ils y penfejfent,
que l'homme doit un
jour renaiflre de ses cendres.
Le Dictateur Silla commença
l'usage des bûchers,
ils finirent avec Caracalla,
& Geta les rétablit, il vouloit
éviter la Loy du Talion:
il ordonnna qu'on brûlast
son corps, de peur qu'on
ne le déterrast, comme il
avoit fait celuy de Marius.
Mr. L. Anselmefinit en
parlant des Epitaphes en
vers; il dit qu'ensuite les
Romains trouverent plus
commode de lesfaire en
prose; il ajoûte que le style
lapidaire n'cft pas moins
énergique en pro sequ'en
vers, on peut le prouver
par luy-même ; voicy un
Epitaphe qu'il fit pour le
feu Roy d'Angleterre.
$
EPITAPHIUM
REGIREGUM,
Felicique memorioe
AC 0 BIll. Majoris BritanU
Régis,
J$jiifinx hîcviscera condivoluit,
"ondi/IM ipse in 'ViJèrrjbtl:.
CsiRISTl.
Fortitudine bellicâ nullifecun*
dus.
Fide christianâ tIti non Par?
Per alteram quid non ausus ?
Illâplusquam Heros,
Ijlâ propeMartyr.
Fide fortis
,
Jccen/nsperic/tlts , erettusad< verfis.
Nemo Rex magis
, clii Regna,
quatuor Anglti , t Scotia, HibemU. Vbi
quartum ?
lpfeJihi.
Tria eripipotuere,
Quartum intactummansit.
Priorum defensio exercitus, qui
defecerunt.
postremi tutela Virtutes , nunquam
transfugoe.
Jj)uin nec tîla erepta omnino.
InstarRegnorum eflLZJDOFICZJS
Hones.
Sarcit amicitia talistantoesacrilegia
perfidie.
Imperat adkuc quiJi.exu/ûto
Moriturutvixit,Fideplenus,
Eòoqueadvolat, tjlÙJ Fides durit
"Ubi nulla perfidia potest.
Nonfletibushîc, Cmticislocus
tft:
Au*fîjlendunt,flenda, Anglia%
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Domaine
Soumis par kipfmullerl le