Titre
Sur le Delire melancolique.
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
40
Page de début dans la numérisation
94
Page de fin
48
Page de fin dans la numérisation
102
Incipit
Monsieur Vieussens le fils a expliqué le délire mélancolique par
Texte
SurleDelire mélancolique.
riMonfieur VieufTcnsle
fils
fils a expliqué le délire
mélancolique par une
supposït ion nouvelle
assez curieuse.Ilétablit
le siege des fonctions de
l'esprit dans le centre ovale,&
non pas dans la
glande pineale, comme
l'a imaginé Mr Descartes.
Je ne sçaurois. mieux
faire que de trauscrire
icy les proprestermes de
Mrde Fontenelle,l'Hypothesede
Mr Vieussens
ne sçauroit-estre expliquéed'unemaniéré
plus
nette & plus abrégée.
„ Selon les découvertes &
„ le sistéme de Mr Vieussens
3,
le pere qui a pousse fort
,,
loin les recherches anato-
„ miques
,
le centre ovale
„ est un tiilù de petits Vais-
„ feaux très deilez.qui com-
„ muniquent tous les uns
„ avecles autres par une „infinité d'autres petits
y>
Vaisseaux encore infini- *
_„menc plus dcHez) que
,, produisenttous lespoints
de leur surface extérieure,
C'cll dans les premiers de .(C
ces petits Vaisseaux que le cc
fang arteriel se subtilise»
au point de deveniresprit“
animal
, & il coule dans »
les séconds fous la forme cc
l'esprit. Au dedans dece cr
nombre prodigieux decc
tuyaux presqueabsolu- »
ment imperceptibles, se <c
sont tous les mouvemens“
aufqucls répondent des»
idées, & les impressions«
queces mouvemens y lais- «
sent, font les traces cjuicc
l'apellent lesidéesque l'on «
a déjà eues. fÇ
Il ne faut pas oublier
„ que le centre ovale se
trouveplacé à l'origine
„ des nerfs; ce qui favorise
„ beaucoup la fonction
yy
qu'on lui donne icy.
„ Si cette méchanique est
3J une foisadmise,il estaisé
„ d'imaginer que la fanté
"de l'esprit ( en ce qu'elle a de mareriel) dépend de
„ la regularité,del'égalité.
J,
de la liberté du cours des
„ cfprits dans ces petits ca..
”naux. S'ilyenalaplupart
,,
d'affaissez,comme pen-
1)
dant le sommeil, les es.
pries qui coulentdans V*
ceux quirelient fortuitement
ouverts revei1illcnt."
au hasard des idées, en-cc
tre lesquelles il n'yale le'
plus souvent aucune liai- c,
son, & que l'ame ne laisse cc
pas d'assembler faute d'en Ct
avoir en même temps<e
d'autres qui lui en fassent
voir l'incompatibilité. Si ce
au contraire tous les pe- cc
tits tuyaux sont ouverts,
& que les esprits s'y por- cC
tenten trop grande abon- Cf
dance & avec une" trop ”
grande rapidité, il fc re:
#)
veille à la fois une foui*
J)
d'idées très-vives, que
„ l'ame n'a pas le temps de
J'
distinguer nyde compa-
9y
rer,&c'estlà la frenesie.
”S'il ya feulement dans
J)
quelques petits tuyaux “uneobstruction telle que
„ lesespritscessent d'ycou-
„ 1er, les idées qui yétoientf
”attachées sont absolu-
„ment perduës pour l'ame,
y, &ellen'en peut plusfaire
„aucune usage dans ses
,, operations,de forte qu'eU
vle portera un jugemen t
„iafenfé toutes les fois
que ces idées lui auront cc
esté necessaires pouren se
former un raisonnable.”
Hors de là tous ses jugc-.cc
mens feront fains. CVftl*
là le delire melancolique. t€
MrVieussens a fait voir”
combien sa supposition Cr'
saccorde avec tout ce qui”
s'observe dans cette ma- <e
ladie. Puisquellevient”
d'une obstruction ; elle cr
ca produite par un fang <f
trop épais & trop lent, ”
aussi n'd- t on point de t€
fiévre. Ceux qui habitent c,
les Pays chauds, &dont cC
„ le sang èst dépouillée de
- „ ses parties lesplus subti-
„ les par unetrop grande
» transpiration ; ceux qui
9)
usentd'alimenstropgros-
,,
siers ; ceux qui ontesté
>Y
frapez de quelque grande
„ crainte, &c. doivent eftrc
plus sujetsaudelire me- „,lancoliqueNousn'entre-
,y rons point dans unplus
„grand dénombrement»,
„iliroit peut-estre trop
loin ; il n'y a guerrede
>y
teste si saine, où il n'y ait
quelque petit tuyau du
„,centre Ovale bien bou-
„ché.
riMonfieur VieufTcnsle
fils
fils a expliqué le délire
mélancolique par une
supposït ion nouvelle
assez curieuse.Ilétablit
le siege des fonctions de
l'esprit dans le centre ovale,&
non pas dans la
glande pineale, comme
l'a imaginé Mr Descartes.
Je ne sçaurois. mieux
faire que de trauscrire
icy les proprestermes de
Mrde Fontenelle,l'Hypothesede
Mr Vieussens
ne sçauroit-estre expliquéed'unemaniéré
plus
nette & plus abrégée.
„ Selon les découvertes &
„ le sistéme de Mr Vieussens
3,
le pere qui a pousse fort
,,
loin les recherches anato-
„ miques
,
le centre ovale
„ est un tiilù de petits Vais-
„ feaux très deilez.qui com-
„ muniquent tous les uns
„ avecles autres par une „infinité d'autres petits
y>
Vaisseaux encore infini- *
_„menc plus dcHez) que
,, produisenttous lespoints
de leur surface extérieure,
C'cll dans les premiers de .(C
ces petits Vaisseaux que le cc
fang arteriel se subtilise»
au point de deveniresprit“
animal
, & il coule dans »
les séconds fous la forme cc
l'esprit. Au dedans dece cr
nombre prodigieux decc
tuyaux presqueabsolu- »
ment imperceptibles, se <c
sont tous les mouvemens“
aufqucls répondent des»
idées, & les impressions«
queces mouvemens y lais- «
sent, font les traces cjuicc
l'apellent lesidéesque l'on «
a déjà eues. fÇ
Il ne faut pas oublier
„ que le centre ovale se
trouveplacé à l'origine
„ des nerfs; ce qui favorise
„ beaucoup la fonction
yy
qu'on lui donne icy.
„ Si cette méchanique est
3J une foisadmise,il estaisé
„ d'imaginer que la fanté
"de l'esprit ( en ce qu'elle a de mareriel) dépend de
„ la regularité,del'égalité.
J,
de la liberté du cours des
„ cfprits dans ces petits ca..
”naux. S'ilyenalaplupart
,,
d'affaissez,comme pen-
1)
dant le sommeil, les es.
pries qui coulentdans V*
ceux quirelient fortuitement
ouverts revei1illcnt."
au hasard des idées, en-cc
tre lesquelles il n'yale le'
plus souvent aucune liai- c,
son, & que l'ame ne laisse cc
pas d'assembler faute d'en Ct
avoir en même temps<e
d'autres qui lui en fassent
voir l'incompatibilité. Si ce
au contraire tous les pe- cc
tits tuyaux sont ouverts,
& que les esprits s'y por- cC
tenten trop grande abon- Cf
dance & avec une" trop ”
grande rapidité, il fc re:
#)
veille à la fois une foui*
J)
d'idées très-vives, que
„ l'ame n'a pas le temps de
J'
distinguer nyde compa-
9y
rer,&c'estlà la frenesie.
”S'il ya feulement dans
J)
quelques petits tuyaux “uneobstruction telle que
„ lesespritscessent d'ycou-
„ 1er, les idées qui yétoientf
”attachées sont absolu-
„ment perduës pour l'ame,
y, &ellen'en peut plusfaire
„aucune usage dans ses
,, operations,de forte qu'eU
vle portera un jugemen t
„iafenfé toutes les fois
que ces idées lui auront cc
esté necessaires pouren se
former un raisonnable.”
Hors de là tous ses jugc-.cc
mens feront fains. CVftl*
là le delire melancolique. t€
MrVieussens a fait voir”
combien sa supposition Cr'
saccorde avec tout ce qui”
s'observe dans cette ma- <e
ladie. Puisquellevient”
d'une obstruction ; elle cr
ca produite par un fang <f
trop épais & trop lent, ”
aussi n'd- t on point de t€
fiévre. Ceux qui habitent c,
les Pays chauds, &dont cC
„ le sang èst dépouillée de
- „ ses parties lesplus subti-
„ les par unetrop grande
» transpiration ; ceux qui
9)
usentd'alimenstropgros-
,,
siers ; ceux qui ontesté
>Y
frapez de quelque grande
„ crainte, &c. doivent eftrc
plus sujetsaudelire me- „,lancoliqueNousn'entre-
,y rons point dans unplus
„grand dénombrement»,
„iliroit peut-estre trop
loin ; il n'y a guerrede
>y
teste si saine, où il n'y ait
quelque petit tuyau du
„,centre Ovale bien bou-
„ché.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Domaine
Est rédigé par une personne
Concerne une oeuvre
Remarque
Voir : Histoire de l'Académie royale des Sciences [...], année 1709, p. 11-13.