Titre
Conjectures & reflexions sur la matiere du Feu, ou de la Lumiere. Par Mr Lemery le fils.
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15
Page de début dans la numérisation
69
Page de fin
26
Page de fin dans la numérisation
80
Incipit
Le Feu, selon les Cartesiens, consiste uniquement dans une violente
Texte
Conjectures& rejiexions
sur la matiere du
Feu , ou de la Lu.
miere.
ParMrLemery le fils.
Le Feu, selon les Car.
tesiens, consiste uniquement
dans une violente
agitation des parties
d'une matiere crcs-iub"
tile.
-
Maiscommel'experiencefait
connoistre
que le Regule d'AntimoVine
calcinéau miroirardent augmente de•
poids, aussi
-
bien que
tous les corps métalliques
, quand ils oiu
filé expofez à un grand
feu :Mr Lemery qui
juge avec raison,qu'il.
s'efl: introduit necessaiféluent
dans ces Corps
de nouvelles parties,
sans quoy il feroit tresmalaisé
de concevoir
comment ilsseroient
devenus plus pesants
ilprétend , que ces nouvelles
parties sont matiere
de feu & de lu-
Iniere, &c qu'elles ont,
outre leur agicarionSe
leur subtilité, une figure
qui leur est propre, Se
qui les determine à être
essentiellement du feu.
En forte qu'une matiere
autrementfigurée (fûtelleplus
agitée &plus
subtile )neseroitpoint
matiere de feu; &que
lamatiere du feu ne
cesse point de récréa
quoyqu'elle ait perdu
une partie de son mouvement.
C'est l'action de cette
matiere
,
selon Mr
Lemery
, qui fait làchaleur,
la lumiere, la
fluidité des liqueurs, la
susion de métaux.
- Cette matière agic
d'autant plus vivement
qu'elle est plus abondante
& plus réunie.
i-r. Le Soleil est unamas
tres considerable de matiere
de feu & de lumière:
Il nous éclaire
& nous échauffe de fort
loin,par l'entremise de
semblables parties de
matieres , qui sont placéesdans
les Inrerstices.
du grand fluide.interposé
entre luy & nous
Se qui sont poussées vigoureusement
vers les
corpsTerrestres.
Ilen est de nôtre flame
ordinaire comme
du Soleil, proportion
gardée de leurs distances
& de l'agitation de
leurs parties; car le Soseil
& la plus petite flame
ne different point
essentiellenlent
,
mais
fmeulemoent idunplsus .au
L'Eau,quand elleest
glacée, eU dans l' estat
qui luy convient : L~
fluidité ne luy est point
naturelle,elle est causée
par l'action des parties
de feu , qui sont
rarement en assez petite
quantité pourcesser
de l'entretenir.
Au contraire, il faut
une grande abondance
de matiere de feu pour
fondre lesmétaux.Aussi
reprennent -
ils bien-tost
leur premier état de fod'
lidité quandon les éloigne
de la cause de leur
fusion.
Les corps inflammables
comme les huiles
èc les graisses ne sont
tels que parce qu'ils
contiennent beaucoup
de parties de matiere
de feu
,
qui demeurent
enfermées dans de petites
cellules jusqu'à ce
qu'elles soient mises en
liberté parun agentexterieur
,
qui venant à
briser leur prison , leur
donne lieu de se déclarer
& de paroîtresous
la forme de flame.
Quoyque les corps
calcinez ayent reçû de
la matiere de feu pendant
la calcination, ils
n'en ont pas fait uneassez
grande provision
pour se pouvoir enflamer
au feu comme les
huiles. L'effet decette
matiere ne laiiTe Pafd'être
bien marquédans
la chaux vive ,par la
violente effervescence
qui s'y fait quand on la
détrempe dans t'eau,
qui desunissant alors les
parties de la chaux, degage
celles du feu qui y
étoient emprisonnées.
Il faut remarquer:
1° Que cette matiere
qui s'est enfermée dans
les cavitez des corps calcinez,
& qui semble
y être interdite de ses
fonctions,
fondions ': ne cesse pas
d'être ce qu'elle étoit
avant d'y entrer; &c,
qu'une matiere beaucoup
plus subtile &
plus agitée coule incesfamment
dans les lieux
où elle est, &entretient
son mouvement. '-, .: -
2° Que la matieredu
feu ne sçauroit sortit
des corps calcinez corn*
elle y est entrée. La
raison en est que les
pores qui luy ont servi
depassage , parce qu'ils
étoient devenus plus
grands par Fanionchï
tèu" Ce sont retrécis depuis
la calcination.
Voila les principales
conjectures de Mr Lemery
sur la -ii-utiere du
Feu. Son Systême a cet
avantage sur les autres,
qu'il explique tres-naturellement
l'augmentation
du poids des métaux
calcinez au miroir
ardent.
sur la matiere du
Feu , ou de la Lu.
miere.
ParMrLemery le fils.
Le Feu, selon les Car.
tesiens, consiste uniquement
dans une violente
agitation des parties
d'une matiere crcs-iub"
tile.
-
Maiscommel'experiencefait
connoistre
que le Regule d'AntimoVine
calcinéau miroirardent augmente de•
poids, aussi
-
bien que
tous les corps métalliques
, quand ils oiu
filé expofez à un grand
feu :Mr Lemery qui
juge avec raison,qu'il.
s'efl: introduit necessaiféluent
dans ces Corps
de nouvelles parties,
sans quoy il feroit tresmalaisé
de concevoir
comment ilsseroient
devenus plus pesants
ilprétend , que ces nouvelles
parties sont matiere
de feu & de lu-
Iniere, &c qu'elles ont,
outre leur agicarionSe
leur subtilité, une figure
qui leur est propre, Se
qui les determine à être
essentiellement du feu.
En forte qu'une matiere
autrementfigurée (fûtelleplus
agitée &plus
subtile )neseroitpoint
matiere de feu; &que
lamatiere du feu ne
cesse point de récréa
quoyqu'elle ait perdu
une partie de son mouvement.
C'est l'action de cette
matiere
,
selon Mr
Lemery
, qui fait làchaleur,
la lumiere, la
fluidité des liqueurs, la
susion de métaux.
- Cette matière agic
d'autant plus vivement
qu'elle est plus abondante
& plus réunie.
i-r. Le Soleil est unamas
tres considerable de matiere
de feu & de lumière:
Il nous éclaire
& nous échauffe de fort
loin,par l'entremise de
semblables parties de
matieres , qui sont placéesdans
les Inrerstices.
du grand fluide.interposé
entre luy & nous
Se qui sont poussées vigoureusement
vers les
corpsTerrestres.
Ilen est de nôtre flame
ordinaire comme
du Soleil, proportion
gardée de leurs distances
& de l'agitation de
leurs parties; car le Soseil
& la plus petite flame
ne different point
essentiellenlent
,
mais
fmeulemoent idunplsus .au
L'Eau,quand elleest
glacée, eU dans l' estat
qui luy convient : L~
fluidité ne luy est point
naturelle,elle est causée
par l'action des parties
de feu , qui sont
rarement en assez petite
quantité pourcesser
de l'entretenir.
Au contraire, il faut
une grande abondance
de matiere de feu pour
fondre lesmétaux.Aussi
reprennent -
ils bien-tost
leur premier état de fod'
lidité quandon les éloigne
de la cause de leur
fusion.
Les corps inflammables
comme les huiles
èc les graisses ne sont
tels que parce qu'ils
contiennent beaucoup
de parties de matiere
de feu
,
qui demeurent
enfermées dans de petites
cellules jusqu'à ce
qu'elles soient mises en
liberté parun agentexterieur
,
qui venant à
briser leur prison , leur
donne lieu de se déclarer
& de paroîtresous
la forme de flame.
Quoyque les corps
calcinez ayent reçû de
la matiere de feu pendant
la calcination, ils
n'en ont pas fait uneassez
grande provision
pour se pouvoir enflamer
au feu comme les
huiles. L'effet decette
matiere ne laiiTe Pafd'être
bien marquédans
la chaux vive ,par la
violente effervescence
qui s'y fait quand on la
détrempe dans t'eau,
qui desunissant alors les
parties de la chaux, degage
celles du feu qui y
étoient emprisonnées.
Il faut remarquer:
1° Que cette matiere
qui s'est enfermée dans
les cavitez des corps calcinez,
& qui semble
y être interdite de ses
fonctions,
fondions ': ne cesse pas
d'être ce qu'elle étoit
avant d'y entrer; &c,
qu'une matiere beaucoup
plus subtile &
plus agitée coule incesfamment
dans les lieux
où elle est, &entretient
son mouvement. '-, .: -
2° Que la matieredu
feu ne sçauroit sortit
des corps calcinez corn*
elle y est entrée. La
raison en est que les
pores qui luy ont servi
depassage , parce qu'ils
étoient devenus plus
grands par Fanionchï
tèu" Ce sont retrécis depuis
la calcination.
Voila les principales
conjectures de Mr Lemery
sur la -ii-utiere du
Feu. Son Systême a cet
avantage sur les autres,
qu'il explique tres-naturellement
l'augmentation
du poids des métaux
calcinez au miroir
ardent.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Domaine
Concerne une oeuvre
Remarque
Voir : Histoire de l'Académie royale des sciences [...], année 1709, p. 400-418.