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Titre d'après la table

Livres nouveaux, 

Fait partie d'une livraison
Page de début
208
Page de début dans la numérisation
214
Page de fin
250
Page de fin dans la numérisation
256
Incipit

Il paroist depuis peu un Livre qui a pour titre :

Texte
Livre qui a pour titre:
Explicationbiflorique des
Fables
y
où l'on découvre leur
origine & leur conformité
avec l'histoire ancienne, &' où
l'on rapporte les époques des
Héros,
Hérosj edes principaux événements
dont il estfait men- tion.- Si les Anciens revenoient
nous parler de
bonne foy
,
ils roien,tq,u-'iflsn'on*t pas
cru mettre dans leurs
Fables obscures toutes
les beautez que nous y
voyons. ( - - On y a trouvé tout ce
qu'on a voulu, dit l'Auteur;
le Physiçien y a ap- ;
perçu les mystere-s de la
Nature; k Politique
,
les
rafinements de la SageUey
le Philosophe
,
la Morale
laplus pure;& le Chymi- ;
fte y trouve les Secrets les :
plus importants de son;
Art,&c.; Quoyqu'on ne puissè i
;
douter que les Fables ne
renferment une partie de j
l'Histoire , il ne faut pas
1
croire cependant que tou-;
tes les circonstances yfassentallusion,
&c.i Les Poètes quiont esté.
les premiers Historiens, y
ont mêle la vérité avec les
vains oirnements de la. Fsh
ble.C'est lepremier estat,
Se pour ainsi direl'enfance
des Fables, &c.
Ccux qui dans la fuite
traitèrent des mesmes fujets
, y mêlerenc aussi plurieurs
- i circonstances par
rapport à leur Philosophie,
;'& à leur Religion; ainsi,
les mêmesFablesquin'estoient
d'abord qu'historiques
devinrent dans la
fuite, morales
,
theologiques,
& physiques
) &c.
r Les événements de ces
Fables n'ayantpas paruaux
Poètes assèz glorieux pour
les Héros qu'ils vouloient
chanter, ils y ont mêlé
millefictions pompeuses
qui ont passez pour des événementsréels.
C'est à les
développer, àles démêler,
& a voir ce qui peut y avoir
donné lieu
y que l'Auteur
de ce Livre stefi: uniquement
attaché,&c.
On peut distinguer dans
les Poëtes cinq fortes de
Fables. Les Fables historiques
font d'anciennes HLstoiresmêlées
avec plufielirs.
fiâions- telles font
celles qui nous parlent
d'Hercules, de Jason,&c.
Les Fables philosophiques
font cellesque les Anciens
ont inventées comme
des paraboles propresà envelopper
les my steres de
leur Philosophie ; comme
quand ils nousdépeignent
l'Ocean par des Fleoves &c. ,
Les allegoriques- font
aufil des paraboles où ils
cachent quelques sens myfterieux;
commecelle que
Platon racontede Porus$c
dePenie,ôcc..
Les morales font celles
qu'on a inventées pour debiter
quelques precepres
propres à regler les moeurs;
telles sonn les Fables defope,
& autres semblables
Apologues,&C..
Les Fables inventees a • plaisir font celles qui n'ont
daufre but que le divertit
sement ; comme celles de PlÎché. Generalemenc
parlant, il y atres- peu de
-Fables dans lesAnciensqui
ne renferment quelque
traitd'hiftoire^&c.
SourCe8 des Fables.
La vanité des hommes
est sans doute la premiere
source des Fables;lavérité
ne leur ayant pas tousjours
paru assez belle ni assez
amusante
,
ils ont cru que
pour paroistre elle avoit
besoin du merveilleux ôc
du sublime,&c.
Avant que l'usage des
lettres fut introduit dans la
Grece, les grands évenements
& les belles actions
n'avoient d'autres monumentsque
lamemoire des-,
hommes, ou tout au plus
quelques hiéroglyphes obscurs,
& dont le sens toûjours
ambigu pouvoit si- * gnifier tout ce qu'on vouloit
; de sorte que pour perpetuer
lesouvenirde leurs
faits éclatants, les peres les
racontoient aux enfants
lX. suivant la louable coutume
de ne dire jamais les
choses simplement aux jeunes
gens,ilsmêloient dans
le récit des avantures quel-
-
ques circonstances propres
à les y rendre attentifs, & aenfairesouvenir.Ainsise
remplissoit d'idées sublimes
la memoire & l'imagination
foible des enfants - :
,
qui 1
qui venant dans la fuite à
raconter les mesmes choses
à leur tour ,
yajoustoient
encore quelques autres circonstances,
ensorte que
quand on avoulu faire des
Annales deces Histoires,
on n'atrouvé d'autres monuments
que cette tradition
confuse & défigurée,
&c
Anciennementonavoit
coutume de loüer les Heros
après leur mort, & les
jours de leursfestes par
des Panegyriques estudiez,
r
où de jeunes Rheteuts
,
dont on vou loir éprouver
le genie par ces coups d'essay,
se donnoient une enticre
libertéde feindre ôc
d'inventer tout ce qui pouvoit
contribuer à la gloire
desHeros qu'ils representoient
non tels qu'ilsavoient
esté, mais tels qu'ils
auroient dû estre Ainsi
lorsque dans la suite on a
voulu faire l'histoirede ces
grandsHommes
, on n'a
pû travailler que sur des
memoires plus fabuleux
que verita bles, &c.
Les Voyageurs & les
Marchandsontaussi beaucoupgastél'histoire
par
leurs relations fabuleuses:
carcessortesdegensestant *
cy ordinairement ignorants
ou menteurssetrompent
eux-mêmes en voulant
tromper les autres, 'tcc.TX
'H! Ce qui a donné lieu à
la multiplication des Héros
,
c'est qu'on a partagé
entre plusieurs les actions
d'un seul sous differents
noms. Mercurepar exem-
,
ple qui s'appellpit Teutas
chez nos anciens Gaulois,
se nommoit Faune en Italie
, &: Hermés chez les
Grecs, &c.Aucontraire
on a multiplié les actions
d'un seul Heros en luy
attribuant celles de plusieurs
sous un même nom
comme dans l'histoire
d'Hercules de Thebes ou j
l'on a mêlé les voyages & 1
les actions d'HerculesPhenicien,
& de plusieurs autres
Heros de même nom,
&c.
1 Tous les hommes sestant
trouvées submergez
par les eaux du Deluge,
excepté Noé & sa famille
,
le monde ne pust estre repeuplé
que tres-longtemps
après. Mais quoyq e la
Syrie,la Palestine
,
l' Arabie,
l'Egypte, & lesautres
Pays les plus proches du
lieu où 1 Arches'arresta
furent repeuplez les premiers,&
long-tempsavant
les Provinces d'Occident,
cependant il ne laissoit pas
de s'échapper de temps en
temps quelques-uns des
plus hardis pouraller chercher
fortune ailleurs.Ceux
qui arriverent les premiers
dans la Grece, y vécurent
dans une ignorance & une
grossieretéestonnante, sans
Arts, sans Coutumes ; sans
Loix; se couvrant de seüilles
, & broutant l'herbe
commedes bestes. Quand
dans la fuite les estrangers
Egyptiens & Pheniciens
gens plus polis & plus sçavants,
y arrivèrent, ils tâchèrent
d'adoucir , l'humeur
feroce & barbare de
ces premiers habirancs
leur firent part de leurs
Couru mes &: de leurs Loix,
&leurapprirent la manierede
s'habiller, de se nourrir
& de cultiver la terre.
Cette nouvelle maniere de
vivre leur parut si belle,
que ne sçachant comment
leur,témoigner la reconnoissance
qu'ils en avoient,
ilsles prirentpour des
hommes envoyez du ciel ,
& les regarderentcomme
des Dieux à qui ils sacrifierent.
C'est ce qui a donné
lieu àla Fable qui dit que
Promethée avoir dérobe le
feu du ciel
,
c'est à
-
dire,
l'esprit divin,&c.., Ilya beaucou p d'apparence,
& la pluspart des
Sçavants en sont persuadez
, que presquetoutle
sublime & lesurnaturel
qui setrouve dans les ouvrages
fabuleux desPoëtes,
est tirédequelquescirconstances
de la vie de Noé,
: de Moyse, de Josué ,'&
de quelques autres Heros
de l'Ecriture Sainte l,AleC
quels
-1 ayant répandu le
bruit de leurs bellesactions
jusqu'en Egypte
, en Phenicie,
&: jJns plusieurs au- tres Pays, ces Peuplesidolatres,
& sur tout les Grecs
grands amateursdu sublime
& du surnaturel, ne
manquerent pas d'en emrbellir
dans la suite l'histoire
de leurs è-Iclos. Celles
d'Hercules &de Bacchus,
ont beaucoup de ressemblance
avec Josué & Moyse.
Celles de Deucalion U
deSaturne, avec Noëlle
Deluge,&c.
r'.
Pour ce quiregarde les
Arts & les Sciences,ils
substituent a tout propos
leurs Divinitez fabuleuses
a la place des anciens Patriarches
,quel'Ecriture
nous apprend en avoir esté
les premiers inventeurs. J
Jubal
,
par exemple
,
fut
l'inventeurde la Musique; : delà vicnt leur Apollon
qu'ilsfont encore inventeur
des Sciences au lieu de
Moyse. D'A bel qui le premier
a mené lavie piflorale,
ilsont fait Pan. Vulcain
pour Tubalcaïn a le
premier appris à forger le Fer. Cemesme Vulcain
qu'ils disent estre tombé
du Ciel n'est autre chose
que Moyse descendu de la
Montagne Au reste
l'histoi,r..,e des Grecs ne
commença à devenir un
peu raisonnable que du
tempsdesOlympiades, 6c
du temps d'Esdras
,
c'està-
dire,long-temps aprés
la guerre de Troye. Tout
ce qui se passa auparavant
n'estque confusion & que
chimère.
Les temps inconnus
font depuis la Creation
jusqu'au Deluge d'Ogigis.
arrive vers l'an 2240. Les
temps fabuleux renferment
ce qui s'est palle depuis
ce Deluge jusqu'à la
premiere Olympiade qui
tombe sur la 3203. Enfin
les temps historiques regardentcequis'est
écoulé
depuis l'establissement des
Olympiades, &c.
Le peu d'habileté qu'on
avoitdans l'Art de la Navigation
& dans la Geographie,
a donnélieu à
beaucoup de Fables aussibien
que le soin charitable
qu'onavoit de sauver
l'honneur des Dames galantes.
Lorsque quelques
Princesses avoit eu de la
foiblesse pourson Amant,
les flatteurs appelloient au
secours de sa reputation
quelque Divinité favorable,
qu 'on fuppofoit avoir
triomphé de son insensibilité.
Ces fortes de galanteriesestoient
mesme si honorables
,
qu'il n'y avoit
pas jusqu'aux Epoux qui
ne les favorisassent. L'histoire
deMundus & de Pauline
n'en est pas le seul
exemple,&c..
Apres avoir découvert
l'origine des Fables,
l'Autheur commence
l'histoire des Dieux.
Ilestbien difficile de
fixerl'époque del'idolatrie,&
de dire précisément
parquielle acommencé;
car qnoyque iTcrKure
nous apprenne que lesen-
:
fanes de Caïn tombèrent
dans l'idolatrie ellene.
nous dit riend'explicite
deces Idolatres.Ansi
iln'est pas moins difficile
dedéciderquel enaesté le j
premierobjet. l es uns pré-;
tendentqu'onacommencé !
paradorer lesAstres.D'autres
veulent que la plus ancienne
idolatriea esté celle
des deux Principes
,
c'està
dire de reconnoistre un
bon & un mauvais Genie
à qui on
sacrifia,àl'un
par
reconnoissance du bien
qu'on encroyoitrecevoir,
& à l'autre par la crainte
des maux qu'il pouvoit
causer,&c.. ~-t
D'autresontcruqueles
bonsAnges mediateursentre
Dieu & les hommes
avoient cft-c le premier
objet de l'idolatrie. Quoyqu'il
en soit, il est certain
quel'idolatrie ne fut pas
d'abord si grossiere qu'elle
le devint par degrez. On
n'adora au commencement
que lesAstres, &sur
tout le Soleil & la Lune
> delà on passa à l'adoration
des Elements,& ensuite à
celle des choses animées,
comme des Princes & des
autres hommes illustres
,
& enfin les choies inanimées
& mesmes les plus
viles devinrent l'objet du
culte des hommes.
Comme le nombre de
ces faux Dieux devint presque
infini, ils les diviserenten
plusieursclasses. La
premiere
premiere estoit de ceux
qu'ils appelloient majorum
gentium Dii. C'estoient des
Dieux estrangers ; comme
le Soleil & les autres Astres.
La seconde classe estoit
deceuxqu'ilsnommoient
minorumgentium & c'estoient
des Dieux dedifferents
Peuples.
On les * divisa ensuite
en grands Dieux ou Dieux
du Conseil. Les Grecs en
connoissoient douze de
cette forte; Junon, Vesta,
Minerve, Cerés
,
Diane,
Venus, Mars
,
Mercure,
Jupiter , Neptune
,
Vulcain,&
Apollon.
Les Romains y en joignirent
huit autres qu'ils
nommoienr Dieux choisis.
Sçavoir, Janus
,
Saturne, leGenie,leSoleil, la Lune,
Pluton, Bacchus, &
l'ancienneVesta
, ou la
Terre.
Ensuite venaient les
Dieux Senones, qu'on ne
croyoit pas assez grands
pour habiter dans le Ciel.
; IlYavoitaussi desDieux
communs quifavorisoient
les Partis, comme Mars,
Bellone&
Il y en avoir outre cela
dans chaque Pays qu'on
nommoit Indigetcs
, parce
qu'ils estoient rousjours
prestsàécouter.les besoins
de çeux qui avoient recoursàeux.
Il y avoir encore les
Dieux Cabbires
, comme
qui dirotc Associez. Les
Historiens en varient le
nombre.Quelques-uns n'en
admettent que deux :
sçovoir
; Jupiter & Bacc hus;
d'autresveulent qu'il y en
aie quatre qui fontCerés,
Proserpine, Pluton & Mercure.
OnenadoroitenSicile
d'une especeparticulière
qu'on nommoitPalices,&c
Enfinonconnoissoitdes
Dieux particulier, comme
les Dieux Penates,les Dieux
Lares
-%
que chacun adoroit
dans sa maison,&lesDieux
Compitales
,
qu'on adoroit
dans les Carrefours; sans
parler de la populace des
Dieux,comme les Nymphes
,les Syrenes, les. Satyres,&
c. On y peut joindre
encore des Dieux Animez
&desDieuxNaturels
Les premiers estoient ou
les Démons,ou les Ames
des grands Hommes
, ou
des Esprits bienfaisants.
Les autres n'estoient. que
les symboles fous lesquels
on adoroit ou la nature
entiere commePan ou
quelques-une de ses parties,
comme Apis,Dagon
,
&c.
Au reste pour donner
une idée generale de tous
ces Dieux, il n'ya qu'à
dire qu'ils estoientCelestes
ou Terrestres,Aquariques
-
ouInsernaux
La plupart des Dieux
n'ontcité que des hommes
illustres,&souvent plus
recommandables par leurs
vices que par leurs adions
heroïques. Coelus par
exemple
, ou Ouranos
qui estoit fils d'Agamemnon
& petit filsde Gomer,
se rendit maistre d'une
grande parrie de la Grece
par la bravoure. Il épousa
Tirée la soeur dont il eut
Titan, Hisperion Japher,
&Saturne.Celuy -cv quoyque
le plus jeune eut assez
d'esprit & d'intrigue pour
monter sur le tronc,au
préjudice deles aînez à
conditiontoutefois que
,Tiran
Titanvyr~e"Cm:1ioarn~t{rrooiittap;1 prèréssssaa
mort.Saturneayantépousé
sRahceraif(iaersàoeCuroe,lursessoolnuptedree.
toussesenfants mallies
, mais sa femme trouva le
moyen de sauver Jupiter
en substituant un autre en
sa placé, cequrobligea
Tiran à Ce revolcer contre
Saturne qui fut mis en prison.
-"
*î -t Mais Jupiter estant devenu
grand se fit des brigues,
&fit la guerre a son
oncle & aux Titans, 5z
restablis son pcrc sur le
trône; mais Saturne s'éslantbrouilléavec
Jupiter,
fut ensuite deposé par luy,
& obligé de s'enfuir en
Italie
,
ou quelque temps
aprèss'estant ligué avec les
Titans contre Jupiter, ce.
luy-cy les défit tous prés le
Tartesse & les chassa des
Gaules & des Espagnes, &
& enfin après soixante 5c
deux ans de regneil mourut
dans l'Ille de Crete, où
l'on voyoit anciennement
cette
cette Epitaphe sur son
Tombeau. Cy gist Zan que
l'on nommoitJupiter. Com-
! me il demeuroit ordinai-
I rement sur leMont Olymf
pe , on le regarda depuis
comme Dieu du Ciel. Ce
! qui a donné lieu auxPoëtes
l
de dire que Jupiter avoit
lperécipitez les Titans dans
Tartare) où Neptune les
tenoit enfermez
,
etfparcequ'il
les avoir defait prés
de Cadix qu'on regardoit
alors comme le bout du
monde. Neptune est dit
Dieu de la Mer parce qu'il
estoit Amiral de la flotte
de Jupiter.. Pluton n'a parte
pour
le
Roy des Enfers
,
que parce qu'il eut ce Pays
en partage,&qu'il faisoit
faisoit travail ler aux m
falfoit travailler -•* im<
ncs. •
Cette mesme guerre a j
donné lieu à lavable qui
.tiit que les Geans voulurent
détrôner JupiterJ
&c. 'J
La raison pourquoy on
les a fait passer pourles enfants
du Ciel & de la Terre,
c'est qu'ils estoient des- *
cendu d'Ouranus qui en
longue Grecque signifie
Ciel,& deTirée ou Titeia
qui en langue Celtique
veut dire Terre. Le
mot de Geant veut dire
pareillemment forti de
Terre, du Grec yti, terra ôc
Îd61
,
nascor.
Voilàledénouement
de toutes les Fables que
quelques-uns expliquent
autrementy disant que Saturne
est le mesme que
Noé,&queJupiter, Neptune
& Pluton n'ont esté
autres que Sem
,
Cham
Japhet, ôc que lacruauté
de Jupiter envers son pere, i
n'est qu'une imitation de 1
la curiositédeCham ou
Chanaan, mal interprétée.
Comme Mercure estoit
le plus braveSe le plus adroit
de tous les enfants de
Jupiter, ce Prince s'en fervoit
ordinairement pour
les négociations qu'il avoit
avec les Princes voisins.& 1
c'est sans doute ce qui l'a j
fait nommer Messager des
Dieux. Les Gaulois mesme
le regardaient comme l'inc?
venteur des beaux Arts.
&c.
Diodore nous apprend
que prés laVillede Memphis
est un Lac nommé
Acherusie,au delà duquel
on enterroit anciennement
les morts: de forte qu'aprés
lesavoir embaumez y
on les portoit sur le rivage
d'où l'on indiquoit aux
Juges le jour de leur passage.
Ils s'y rendoient pour
faire le Procez aux Morts
qui devoient passer
; on
examinoit la vie qu'ils
avoient mené, & s'ils es.
toient jugez dignes de fopulture
on faisoit. passer
leurs cadavres dans une
barque par un Batelier qui
en langue du Pays s'appelloit
Caron. Ceux qui estoient
jugez indignes de la <
pulture, ne passoient point
le Lac,&estoient jettez à
la voirie ou enterrez fecrettement.
Cettecoutumeestoit
aussi pratiquée a l'égard
des Princes mesmes,
ce qui ne contribuoit pas
peu à retenir les vivants
dans leur devoir. Comme
le Batelier prenoit quelque
droit pour le passage
, on
avoit coutume de mettre
une piece d'argent fous la
langue dumort. -'
Au-delà du Lac Acherusse
estoient des bois u
des bocages charmants
,
un Temple consacré à He-
CcttCyte deux autres fameux
Marais le Cocite & le Le-'
thé. Il y avoit encore prés
de là une autre Ville nommée
Achante, où un Pre..
stre versoit tous les jours
mysterieusement. de l'eau
du Nil dans un vaisseau
percé. Il y a grande apparence
que ces sepultures estoient
gardées par quelques
chiens de peur qu'on
ne vint déterrer ces Mo.
mies. Toutcelaa donné
cccasion à la Fabie des Poëtes
touchant le sejour des
Ames heureuses dans les
Champs Elisées, leur paffage
par la Barque à Caron,&
c. -:
Mais ce qui a fait appeller
Cerbere
,
le Chien
qui gardoit l'entrée de cet
Enfer, est un affreux Serpentou
Dragon qui habitoit
autrefois la Caverne
de Tenare. Parce qu'on regardoit
l'entrée de cette
1 Caverne comme la bouche
de l'Enfer, on a pris de là •
occasion de dire que ce
Dragon estoit le Portier de
ces tristes demeures. Voilà
le Chien des Enfers.
*ï& Pour ce qui est des Furies&
desParques
,
l'Autheur
en attribue l'origine
à l'imagination des Poëtes,
& dans tout le reste de son
Livre ,
il démêlesçavamment
la verité des évene.
ments historiques d'avec
les imaginations fabuleuses
qui les ont défigurez.
At. Ce Livre qui se vend à
Paris chez le Breton, au j
bout duPont- neuf, entre la
ruëDauphine & lar ruë 1
GGuenegaudd,a',étécomposé, ?
par M. L. B.
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Est rédigé par une personne
Soumis par kipfmullerl le