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MERCURE
DEFRANCE,
DÉDIE AU ROT. kDECEMBRE.1741.
PREMIER rrnT,'UME.
e PARIS,
Chés
M.DCC. XLL
--t.1q ^>•'21
jfvec Aprobation&Prhilege du Roji. *
AVIS. LtA D RES S E generale efl à
MonsieurMOREAU, Commis an
Mercure
y
vis-à-vis la Comédie Franfoife,
à Paris. Ceux qui pour leur commodité
voudront remettre leurs Paquets cachetés
aux Libraires qui vendent le Mercure,
à Paris,peuventse servir de cette voye
pour les fairetenir. On prie trks-inflamment, quand on adresse
des Lettres ou Paquets par la Poste, d'avoir
foin q:en affranchir le Portcomme cela s'efi
toujours pratiqué afin d'épargner a nous
>
le déplaisir de les rebltter:l ÇT à ceux qui
les envoyent, celuiynon-seulement de ne
pas voir paraître leurs Ouvrages mais
même de les perdre, s'ils n'en ont pas gardé
de copie.
Les Libraires des Provinces & des Pays
Etrangers, ou les Particuliers qui fotihaiteront
avoir le Mercure de France de la premiere
main, & plus promptement3 n'auront
qu'a donner leurs adresses à M. MoreauJ
qui aura foin de faire leurs Paquets sans
perte de temps, & de les faire parier sur
l'hetire à la Poste
> on aux Messageries Q*tn
lui indiquera.
PRIX XXX. SOIS.
MERCURE
DE FRANCE,
DE1 DIE1 AV ROY.
, DECEMBRE. 1741,
PIECES FUGITIVES,
en Vers et en Prose..
PARAPHRASE duPfeaumc CXIV.
Dilexi quoniam exaudiet Dominus vocem
orationis mea.
'Aime, & de mon amour l'espérance
est certaine;
J'ai mon Dieu pour objet, je l'aurai
pour apui;
Attentive à ma voix, sa Bonté souveraine
Exaucera des voeux qui s'adressent à lui.
LVoU Aij II
Quia incliïïavit aurem suam mihi: &_Í#:
diebus meis invocabo.
A mes tristes accens il a prêté l'oreille,
Quand mon ame abatuë imploroit son secours.
Il peut tout, il me voit, jamaisil ne sommeille ;
J'invoquerai sonNom, le reste de mes jours.
Circumdederunt me dolores mortis & périeula
infernt invenerunt me ; tribulationem r11
dolorem inverti.
Dans l'horreur du Tombeauj'étois prêt à descendre.
Atteint, environnédes douleurs de lamort, ,
Jemevoyois réduit à ne plus rien attendre,
Qu'un trait, un dernier trait,quiterminât mon-fort.
Et nomen Domini invocavi. 0 Domine libéra
animammeam.
La Foi fut ma ressource
y
& ma bouche mourante
Forma ce peu de mots du reste de sa voix :
O Seigneur,délivrez mon ame languissante;
-
Parlez ,.& que la Mort obéïsse à vos Loix.
Misericors Dominus &juflus, &-Deus nof-
Ahrmiferemr. - Qu'il est doux ce Dieu juste , & pour notre misere
Que son coeur paternel a de tendres égards!
S'il frape ),c'eJtl'amour, imitant la colere
,
-
Qui forme en nous des coeurs digues de ses regards.
Cusso(lientCuflodiens
parvulos Dominas:humilÙltHI.
fum & liberavit me.
Arbitre souverain
,
jaloux de notre hommage
,
De l'homme qui s'abaisse, il est le Protecteur.
Un humble sentiment a conjuré l'orage ;
Et le Dieu qui tonnoit est mon Libérateur.
Convertere , anima mea ,
in requiem tuam ;
quia Dominm benefecit tibi.
Calme-toi donc
,
mon ame ,
& goûte avec sagesse
Les douceurs du repos que ton Dieu t'a rendu.
A sa main bienfaisance offre ton allegresse
,
Et chante son amour, comme il t'a défendu.
Quia eripmt animammeam de morte, ocuîos
meos 4 lachrymts
,
pedes meos à lapfu.
Touché de mes soupirs, il me rend à la vie ;
De mes yeux, presqu'éteints, il arrête les pleurs;
Il affermit mes pas; toute crainte est bannie;
Il me tait par sa grace oublier mes douleurs.
Placebo Domino in regione vivorum.
Mais pourrai-je oublier que dans cette carriere
L'amour seul peut me rendre agréable à ses yeux?
Du séjour des vivans je revois la lumiere ;
Mon coeur ne vivra plas que pour l'Auteur des
Cieux.
A iij REREA4ARQJVESsur
la Lettrede M.
Clerot,inferèe dans le Mercure du mois
d'OElobre1741.j p Our ne point abuser de l'indulgence du
Public, je raporterai le Texte de cette
Lettre simplement, & je n'y ferai que de
courtes Observations. 1
Page 2134. Ne meferoit il point permis de
lui servir defécond ? Icifécondsignifie ad-]
verfaire. Je ne l'avois vû nulle part en cc 1
sens-là.
Je ne croi pas que M. l'Abbé D. F. craigne;
les troupes auxiliaires. Je ne les crains pas
non plus; M. Clerot est aparemment l'Historiographe,
dont il est tant parlé dans la dire
pute présente. Il peut demeurer dans le camp
de M. l'AbbeD. F. & attaquer de front ou- i
vert: je ne reculerai pas.
Vne tournure de sa façon. Ma façon est
fort simple
: c'est celle de tous ceux qui se
contentent d'exposer nuëment le fabuleux
& le chimérique pour le refuter. J'ai extrait
les Propofirions suivantes de la Dissertation
de M. Clerot sur le Pays de Caux: 1°. Qu'il
y a eu des Villages du nom de S. Aubin
long-tems avant la naissance de J. C. & que
M
ce mot signifioit le Soleil: 20. Que Talou est
une ancienne Ville du Pays de Caux, sondée
par les Phéniciens; & que c'est aujourd'hui
la Ville &Arques. 3°. Qu'Archelles,
t Village voisin, est peut-être moins un diminutif
d'Arques, que le nom de quelque
:.
Héros semblable ou comparable à Hercule:
4°. Que le Peuple Phénicien faisoit encore
quelque figure dans le Pays de Caux, sous
nos Roisde la premiere Race: 5°. Que h
Terre d'Eneval est dans la mêmeFamille
depuis plus de mille ans; ce qui ne remonte
pas moins haut que l'an 700. de J. C. c'esta-
dire un demi-siécle, ou environ, avant
l'extinction de la premiere Race de nos
Rois. N'est-il pas vni que toutes ces Proportions
se trouvent formellement dans la
Dissertationde M Clerot? & quelle meilleure
tournure y avoit-il donc à prendre pour
les expoler au décri public, que de les représenter
dans toute leur simplicité ?
M. D.F.n'auroit peut être pas malfait de
pafcr commemoisous silence lesfautes de cet
Auteur. En effet, pour avoir voulu les relever
,
il s'est trouvé que ce n'étoit qu:= des
fautes prétenduës, & que j'avois raison. A
l'égard de M. Clerot, il n'a point gardé le
silence
7
comme ille dit, puifqu'il eti l'Historiographe
en question. Mais,jusqu'à présent,
il n'a pas pllisiieu-leux que M. D. F.
A iij Il
Il y a des fautes réelles dans la Description
de la Haute-Normandie,& ils ne les ont j
aperçuës, ni l'un, ni l'autre; du moins, malgré
l'envie qu'ils avoient d'en avertir le Public
,
ils n'ont pas mis le doigt dessus; aulieu
de celles-là, ils ont combattu des chimeres.
Page2135 Lesmoins versés dans notre
Histoire ne s'y sont point mépris. Ils font a
plaindre: ils devoient s'y méprendre avec
les plus versés.
Le murmure de nos Libraires m'en est garant.
Les Libraires de Province n'achetent
qu'a mesure. S'ils vendent peu, ils ont
acheté peu; & il n'y a pas là de quoi murmurer.
Peut-être murmurent ils de ce qu'on
leur a fait entendre que le Livre étoit mauvais.
Ceux de Paris, à qui on ne donne
pas le ton si facilement, ne murmurent pas.
C'est la consolation de l'Auteur.
Il est vrai que ne pouvant pas s'imaginer
que les Phéniciens & les Grecs aient pousse
leurs navigations jusques sur nos côtes &c.
Et de la maniere dont M. Clerot nous a débité
l'histoire de ces navigations, y a-t il une
ame sur terre, excepté la sienne
,
qui en soit
persuadée? je voudrois bien voir la lifte de
ceux qui font de son avis.
On verra qu'il a eu foin d-e copier le Ssapant
Dufomllet, & qu'il en a mme adopté
les
les imaginations. J'ai copié Masseville, Oursel,
Dusouillet, lorsque j'ai dû le faire, &
qu'eux seuls pouvoient m'indiquer les faits,
ou les dates que je devois employer. J'ai
néanmoins averti que je ne garantissois
,
ni
les uns, ni les autres. Souvent même je les
ai refutés. Et à l'égard de Dufouillet en»
particulier, je ne l'ai presque jamais cité
que pour lui reprocher ses bévûës. Ce n'e st
point là ce qu'on apelle adopter les imaginatons
d'autrui.
Nous lui sommes redevables à l'article cte
Dieppe, de nous avoir donné la copie de certains
Mémoires
,
qui n'avoient point encore été
imprimés. C'est ainsi que les meilleures Histoires
font parvenuës jusqu'à nous. M. Clerot
veut il qu'un Historien, pour nous aprendre
la verité, tire tour de son propre fonds
ou de son imagination,plutôt que de se
conformer aux Mémoires mil. qui n'ont pas
encore été imprimés
,
si ceux-ci font dignes
de voir le jour? D'ailleurs est-il bien sûr que
je n'aie donné que la copie de ces Mémoires?
N'en ai je rien retranché? N'y ai-jerien
ajoûté ? En ai-je confervé les expressions dC
le style ? Et quand je l'aurois fait, s'ils font
bons, qu'y a t'il à dire?
Heureux, s'ilavait pû reJlreindre- de mime
la Coutumedu Pays de Caux aux limitesquiL
4 trouvé bon de lui donner!Je ne fuis m J.o-
!' A Y J:ifcoDlult:erisconsulte
, ni Legislateur. Le Pays de Caux
existoit avant la Coûrume de Caux;& cette
Coûtume a pu s'étendre
,
plus ou moins, au
dedans ou ail dehors des frontieres de cette
ancienne Province. A l'égard de la Province
même,je n'ai ni l'autorité ni le caractère,
nécessaires pour en fixer les bornes. Il s'agit
de ses anciennes limites: je les donne par
estime: Que M. Clerot ou un autre faflc
mieux
,
j'y consens de tout mon coeur.
S*il a omis la Comté d'Evreux dans sa
Description &c. Le Titre de mon Livre joint
à la Préface que j'ai mise à la tête du premier
Tome, avertit le Public que j'ai l'honneur
de lui présenter la DescriptionGéographique
& Historique de la Haute Normandie, excepté
du Pays d'Evreux. M. Clerot lit mon Livre;
•
il n'y trouve rien sur le Pays d'Evreux,& il
apelle cela une omission. De bonne foi !
Mais pourquoi veut-il donc malgré moi que
je parle du Pays d'Evreux ? Que ne me faitil
compliment au contraire de ce qu'audelà
de la promesse de mon Titre, j'ai donné
la Description du VexinFrançois? Les Critiques
ne font pointcomplimenteurs.
Page 2136. Il lui auroit été aussifacile de
copier Mle Sraffeurscjud lui a étéfacile de
copier Masseville Oursel, Dusouillet &c.
Si,j'avois parié du-Pays d'Evreux je n'aurois
pas plus copié M. le Biaffeur, que je
n'ai
n'ai copié Maffeville & les autres dans le
reste. Masseville & Oursel font cités deux
ou trois fois. Dusouillet n'est cité que pour
-
être réfuté. Farin, son original, & qui a trop
perdu entre ses mains, se trouve plus fouvent
sur les rangs.Tousensemble néanmoins
n'occupent pas plus de cinquante pages
de mon Livre; & l'Ouvrage entier en a
près de 1600.
Nous ne pouvons lui passer de n'avoir pas
fait attention que le Afdans de Dudon de Saint
Quentin ne conviendra jamais a Arques, &c.
Tour ceci n'est qu'une redite inutile : j'y ai
suffisamment répondu dans le Mercure de
Juillet de cette année. Après tout, je paffe
bien à M. Clerot de ne pas penser comme
M. de Valois: qu'il ait la bonté de nous
passer, à M. de Valois & à moi, de ne
pas penser comme lui.
Page zi37. Dans une Compagnie ou l'on
disoitque cet Auteur avoittransportél'ancien
Piste du bord de la Seine vers Longueville;
un Habitant de ce Lieu-là dit ingénûment
y qtfm lui auroit bien de l'obligation s'il pouvoit
aussiytransférer la Seine. C'est un bon
mot pour mettre dans les Ana. Il faudra
feulement avertir que la plaisanterie supose -
que j'ai placé fort mal à popos le Village de
Pitres
,
Pijlt,assés près du Pônt-de-l'Ar--
che.
A vj Ivetat
Ivetot, que l'Auteur dit avoirpû devenir
Royaumepar Jean de Bailleul.Ivetot .n'a.
jamais été Royaume; ainsi il ne l'est pas
devenu. Je ne me fuis servi
-
ni de cette ex
pression
y
ni d'aucune autre équivalente.
Ila négligé de s'étendre sur l'ancienPays
de Talon
,
sur le Comtéde Matrie,&c.Pour
m'étendre davantage sur le Talou, il eût
fallu recoùrir aux Phéniciens, & employer
ce que M. Clerot en a dit lui-même dans sa
Dissertation. Je m'en fuis bien donné de
garde. Le Comté de Matrieest du Pays
d'Evreux,qui n'étoit point de monressort
J'ai dit sur les deux Vexins tout ce que j'ai
cru sçavoir assés bien pour en pouvoir parler.
Sur tout le reste
9
je me suis étenduou
borné selon mon goût & selon mes connois- -
sances. Veut.-on quelque chose de plus? il
ne faut point le demander à un homme qui
ne promet qu'une Description Géographique
, nourrie de quelques faits historiques;
bien entendu que ces faits là doivent être à
son choix.
C'eflun vaste champ
,
qu'il veut bien me -
laisser défricher. Très-volontiers. Je ne fuis
nullement jalouxdes travaux d'autrui. J'ave
tis feulement M. Clerot, qu'une partie:.
de cechàmp-là, je veux dire la partie Ecclésiastique
du Diocése de Roüen , a été donnée
à un autre ,.& que l'Ouvrage est en
très,bonne main. Il
rn sçait que je lis les anciens Auteurs, &
ue j'examineavecsoin les vieuxTitres. Je
en sçaienverité rien. Je veux pourtant
ien le présumer. Mais M. Clerot n'est pas
* seul qui life les Anciens: Il n'est pas le
::ul non plus qui sçache les aprécier. Tel
ancien dit des merveilles dans un endroit ,
qui ne sçait ce qu'il dit dans un autre.
Inutilement, au surplus, on s'éleveroit sur
ses erreurs qui se trouvent dans le Dlfl/onaire
topograpbique de notre Auteur. Pourquoi insistersur
les erreurs de mon Livre, sans les
sommer ? Sont elles donc en si grand nombre
qu'on ne finiroit pas? Mais Thomas
corneille
,
Baudrand,La Martiniere,n'ontpas
point fait de fautes dans leurs Dictionai-
:ÎS? Que ne les attaque r on aussi-bien que
loi? Cela est admirable! M. de Valois 8C
roi nous concluons d'un Passage de. Guilume
de Jumiege, qui mer Asdans sur la
pine
,
qu'au contraire Asdans est la Ville
k'Arques : Si nous avons tort, ce qui pourvoit
bien être, quoique je fois fort éloigné
se le croire, on laisse là M. de Valois, &
s'en prend à moi seul! Est ce toujours
son amour bien sincere de la verité
, qui met
plume à la maindes Critiques?
L'attentionqu'il a eûë de suivre l'ordre dJl
uJUlllé du iocése de Toul, donnépar le Pere
cenoîtCapucin. Je n'ai jamais ni vû ni IÛ ce
Livre ,
Livre , que je ne connois que de nom. Au.
reste
,
si la méthode de cet Auteur est bonne
,
bc quece soit en effet la mienne,je nv
sçais bon gré de m'être rencontré avec un
habile homme. Si elle ne vaut rien, il n'en
eût pas coûté davantage à M. Clerot de
nous dire en quoi elle peche.
LE VRAI ME'RITE,
ODE.
A M. de Clapiers, Marquis de Cabris
M en Provence.
Ufe, pourquoi ces fleurs qui décorent ta têtofc
Prétens-tu ramener les Graces & les Ris?
Pour qui tous ces atours? quelque superbe Fête
Va-t'ellet'inspirer des accens inoüis ?
Timide jusqu'ici sur les bords d'Hypocrêne,
A peine l'on t'y vit cueillir les moindres fleurs ;
Auteur de tes transports, quoique nouveau Mécène
Vient-il placer tes doigts surle Luth de tes Sa:urSi
#
Je t'entends; les vertus qu'en Clapiers on admire
Font le dignesujet de ton enchantement,-Mais
lais comment, jeune encor,pourrois-tu les décrire?
gnores-tu qu'il faut les peindre noblement a
*
Crois-moi, de tes ardeurs réprime la saillie;
Tu ne dois qu'admirer ce mortel glorieux;
Mais que voisje ? où t'emporte une aveugle maniere
lRien ne peut arrêter ton vol audacieux } si *
tu veux à Clapiers, oubliant ta foiblesse,
consacrer tes accords, jusqu'ici peu connus ,
fvlufe
, ne chante point son illustre noblesse;
al place la naissance au-dessous des vertus. 1. *
Chante les dons nombreux que d'une main facile
PLe Ciel voulut verser dans son ame en naissant ;
j^Oüi, c'est de lui qu'il tient cette raison docile,
Cette sagesse sûre
,
I & ce coeur bienfaisant. *
Une aimable candeur qui ravit & qui touche
Respire sur son front,regne en tous ses discours
La simplevérité prend pour trône sa bouche;
Minerve fait de lui l'objet de ses amours.
*
Enchanté des Ecrits de Rome & de la Grece
Il puise daus leur sein de sçavantes leçons;
D
Il chérit l'art charmant que le Dieu du Permesse i
Au pied du Mont sacré dicte à ses Nourrissons.
* *
A ses yeux, l'imposture au langage homicide, Ne peut de ses détours voiler l'atrocité t
L'Injustice ne peut, malgré son air perside, ;
Faire baisser les yeux à l'austere Equité.
*
Que l'humble pauvreté se présente ou soupire,
Bien-tôt de tendres soins brifent son joug cruel; j
Parlez, Vassaux, parlez vous qui fous son empire
Goûtezles doux effets d'un amour paternel.
*
Envain d'un fort fâcheux l'effrayante colere
Prétendroit vous soûmettre à ses coups douloureux;
Il vient; l'orage fuit ; le Soleil vous éclaire iq Et ses immenses dons font un Peuple d'heureux.
* -
Pourfui Mufe, poursui; mais quoi! déja ta Lyre
Sur un si beau Sujet est prête à se Lalïer?
D'une Muse qui t'aime excuse le délire
,
Marquis, tu la verras bien tôt recommencer.
Ch. Vidal, de Cabris, en Provence. J
DIS,
Kl SCOU R S sur ces res-Proverbes paroles du Chap. IJ :
E Sapientia.foris pr&divat3 in plateis dat vocern fuarn.
K. A Philosophie Payenne s'aplaudit d'a-
£< voir formé des Sages; mais ces Sages
qfurpoient ce Titre fastueux ,loin de le mé-
[ri ter. Les connoissances dontils se glorir&
oient n'éroienr que des rayons de la Sagesse
fTuprême
,
s qui enseigne intérieurement tous hommes, & qui est le Soleil des Ecries.
Ile n'a pas permis que les tenebres fussent
épaisses & si universelles parmi les homès
; que le rerour à la veritable Religion
ffCtr entiérement fermé: Elle a confervé dans
îles Pjyens des semences de vertu, capables
yk les rapeller un jour à la sainteté de l'E-*
mngile.
Ces prétendus Sages auroient plus sûreïment
discerné le vrai d'avec le faux; l & épu- lujoleus rmsotifs de leurs actions, s'ilsavoient
consulté cette raison universelle ; ectte Sagesse primitive qui est Dieu même, qui par les ouvrages de la création avoit
arlé distinctement aux hommes.
Mais le péché, obscurcissant leur esprit&
ifprrompant leurcoeur, tenditsonlangage -
presque inintelligible. Des -lors, les leçons c
la Sagesse furent oubliées, & quoiqu'elle
présentât par tout aux yeux de l'homme
l'hommeaveugle ne la voyoit nulle part. Tous
les Erres portoient vainement les marques lamain éternelle qui les avoit formés:1(
hommes passoient leur vie sansapercevo
cette représentation sensible de la Divinité
Les uns ne voyoient dans l'Art merveu
leux
,
qui brille par tout, dans des réglle
constantes, dans les proportionsles mieux
gardées, qu'une cause qui bâtit sans dessein,
qui renverse par caprice, qui se renouvelle
par nécessité, & qui ne se connoît
ni elle-même,ni les ouvrages qu'elle produit.
Les autres, roûjours enyvrés de leur
passions, ne voyoientqu'elles; leur esprit ar
taché à la terre par des chaînes que la mots
feule brisoir,ne s'élevoit jamais au-dessus
des sens; tout ce Spectacle de l'Uniyei
étoit pour eux, comme s'il n'étoitpas. L'habitude
de voir les merveilles qui les envi
ronnoient
,
rallentissoit l'impression que
les auroient dû faire sur leurs esprits. Ils de
meuroientdistraits au milieu des plus gran
sujets de refléxions,& par cette distraction
ils étoient conduits à l'ingratitude.
La Sagesse
, voyant que l'homme, ce che
d'oeuvre de ses mains, ne tendoit plus à l
fin pour laquelle il avoir été créé, devoit l
détruire
ruire ou le réformer. S'arrêtant à ce deriir
parti, elle vintparmi nous pour nous
Aruire de nouveau.
Division. Elle enseigne donc au dehors paie
ouvrages qu'elle a créés, & par la Reli.,
8Jn qu'elle établit.
I. Partie. La vûë d- e la Nature est une
théologie naturelle, où la Sagesse nous fait
attendre ses leçons. Dieu l'a renduë visible,
cette Sagesse
,
dans chacun de ses Ouvrages.
itn voie par tout un dessein dans l'Ouvrier;
dessein incompatible avec le hazard
,
qui est
ne cause aveugle & nécessaire, qui ne pré";
are, qui n'arrange, qui ne choisit rien 8C
l/ui n'a ni volonté
J
ni intelligence. Par tout
siin voit un assemblage de moyens choisis eX
rès pour parvenir à une fin précise. Tous
i®s Etres qui nous environnent font propres
nous instruire. Les uns par un caractére de
onté, nous invitent à aimer le Créateur:
ses autres par un apareil terrible, nous obli.,
gent de le craindre.
Que la constante harmonie de tant de
Globes lumineux qui roulent sur nos têtes,
mous instruit bien de la SagesseduCréateur!
que cet Astre brillant qui par ses mouvemens
divers est le Pere des jours & des faisons,
qui par sa chaleur bien-faifante fait de
Jb. Terre un Jardin de délices, & qui renouvellant
sans cesse la Nature conserve le Mon-
4e
de, seroit propre à exciter notre admiration
si nous ne la réservions pour ce qui est a
traordinaire, & à ranimer notre reconnoissance,
si l'habitude de joüir de ses bienfanenous
y rendoit insensibles!Sa
féconde
cl
leur ne suffiroit point pour fertiliserles ca
pagnes, s'il étoit plus éloigné de nous,
elle deviendroit nuisible, s'il étoit plus vofin
de la Terre. Si, dans la même distance,
étoit plus ou moins grand,la Terre feroi
elle habitable? Qui est-ce qui a placé le S
leil oùilest, & proportionné sa chaleur
nos besoins? c'est la Sagessequi seulepeut
agiravecconnoissance,&avec choix.La Te
re feroit un séjour d'horreur,sans la lumiére
mais les hommes tireroient-ils de gran
avantages de la lumiére, si les corps sur le
quels elle tombe n'ayoient pas la
faculté
cfi
repousser & de refléchir les rayons?
Changeons d'objet: quel est cetElement
si voisin de nous qui échape cependant à nos
yeux? il aporte à nos sens les odeurs, le
fons & la lumière, il sert à l'accroissement
des Plantes & à la vie des Animaux:c'est
l'air qui produit tous ces effets. S'il tend p
sa force extérieure àdétruire notre corps, la
Sagesse du Créateur opofe à cette pression
une pressionégale. L'air fait intérieurementun
effort pareil pour désunir les parties de notre
corps, & la feule égalité de ces forces redoutable*
Iles fait notre sûreté. La même main qui les
ôréés,pour mettre enaction toute la Nature,
tance avec précaution à chaque instant la
gigue de l'une, par l'activité de l'autre.
,I)ar tout je retrouve la Sagesse
: ces vapeurs,
; exhalaisons qui s'élevent de la Terre U
la Mer, ces Atômes insensibles qui, se
nissant & retombant en pluyes,viennent
timer la Nature languissante, redonnent à
s Campagnes leur ornement &leur fécondé
,
rendent la vie aux fleurs & fournissent
mos besoins les plus pressans;ne sont-ce
s de renaissans bienfaits qui nous invitent
sa reconnoissance? Si les nuages retomoient
tout à coup par de grosses colomnes
au, ils détruiroient tout dans l'endroit de r chûte, &le reste des terres demeure- t aride;les Vents, en les transportant dans
lieux secs, pour s'y convertir en rosée, en
nye,préviennent ces funcftes effets.
Passons à d'autres merveilles& tournons s regards vers la Mer.Quelle agiration! Ses
ts. vont-ils inonder la Terreentiere? Non,
:: Element reçoit un frein invisible; sa fuur
est obéssante; tout son courroux s'ént
au rivage. Un grain de sable fait recuses
vagues menaçantes. La Sagessedivine
iiir a de son doigt tracé des bornes qu'elles
pectent. La Mer estle lien de tous les Peudel'Univers;
les habicans, sans sedétruira
re, se font une guerre qui n'est suivie d':
cune trêve. La foiblesse de ceux-ci est cor
pensée par leur agilité: la forcede ceux
suplée au défaut d'adresse. Mais pourqu'il
ces derniers ont-ils de la force pour prenc
la proye, si la proye a des moyens pour le;
échaper? C'est l'effet d'une sage prévoyant
Par-là chaque especese conferve & peut fii
vir à couvrir nos tables. £
La Terre publieroir-elle moins la Sage
desonCréateur?Là, de clairs Ruisseaux pr
menent avec un doux murmure leurs ~on
à travers ces charmantes Prairies qu'ils ~fer
lisent, ici, des riches moissons dorent d'inmenses
Plaines. Plus loin je vois surces ria
Côteaux se colorer & mûrir un fruit d
cieux, dont la douce ligueur dissipe nos chgrins
& répare nos forcesépuisees. el
Ne semble-t'il pas que la Sagesse a emb
<
& enrichi avec une certaine complaisance
sejour destiné au Roy de la Nature? Tofort
du fein de la Terre; tout y rentre & ri
ne se perd. Les fruits que nous donne cet
Mere commune, deviennent, en se corron
pant, la source d'une nouvelle fécondité. Ll
Plantes & les Arbres, que les racines armes
contre les Vents, cherchent, commepar ~q
petits tuyaux souterrains, tous les sucs de
nés à la nourriture de leurs tiges. En Jaiffa
tomber leurs fruirs,ou leurs graines,ils se p
parer
rirent autour d'eux une nombreuse posterité.
Si les Animaux qui nous font les plus utiles3
n'évitent point notre présence, tandis
Èfiue ceux qui nous font nuisibles semblent
que
leur propre mouvement fuir la compagnie
les hommes, c'etf pour nous, que les uns 8c
bes autresont reçucesdispositions. Je vois
ïdans les oiseaux l'impression de la Sagesse
taul préside à tous leurs mouvemens )
& leur
pent lieu de raison. Cette Mere qui doit
conduire aux champs
,
ses petits, dès qu'ils
seront éclos, va couvrir mon domaine de sa
ostérité;& celle qui doit aller chercher ellemême
la nourriture de sa famille est peu fé,4
conde, pourquoi? Elle ne pourroit point
suffire à éleverunefamille plus nombreuse. ; Si tout l'Univers nous invite à aimer l'Auteur
des biens dont nous joüissons, les calamités
publiques,les tempêtes, les violentes
secousses de la Terre nous forcent de crainfxlre
sa puissance. Tout fert dans les desseins
fxîe la Sagesse, à notre instruction ;les insectes
viennent-ils nous enlever ce que Dieu avoit
liberalement étalé à nos yeux? Ils nous instruisentenpunissant
notre ingratitude, » en confondant notre orgueil.
Mais, Grand Dieu, ta Sagesse qui est aùssî
inépuisable dans la diversité des Plans de ses
) Ouvrages, que féconde & sûre dans l'éxecution,
n'est nulle part plus visible que dans
la
la formation de l'homme, qui ellluî-mê
un fecond Univers. Il ne voit pas plutôt
jour qu'ilintéresse tous lee assistansà sa co
servation, par des larmestouchantes,qj
font des priéres que leur fait la Naturepour
les porter à le secourir. Cette vive tçnçfrefl
de la Mere. pourson Fils; cette liqueur
bienfaisante qui est lanourriture propredu
nouveau né, liqueur qui se forme à pojn
nommé dès-que le besoinl'éxige,nemanifbesteent-
ts'elleos pais unne ssage?sse attentiveà no Quelles merveilles dans le Corps humain J
quelle structure! quelle proportion avec Le
objets qui l'environnent! toutes les Sensations
ne sont-elles pas autant de révelation
naturelles? composés d'une ame & d'un
corps, substances qui ne pourroient jamais
agir l'une sur l'autre, si la Sagesse n'avoir établi
des Loix qui les rendent mutuellement
dépendantes. Nous pouvons par notreesprit
entretenir un commerçe avec Dieu, & par
nos sens être unis à tous les Etres qui font
autour de nous. L'esprit souverain & sujet
du corps, lui communique sa joye & sa tre.
tesse, & ilest contraintde s'intéresser à ses besoins.
Ces fages Loix leur rendent communs
leurs plaisirs & leurs peines. L'esprit est capable
de tout connoître
,
mais à quoi ierytroit
cette capacité admirable si elle étoit sé- J
parée
agacée de la curiosité? La réünion de ces deux
qualités fait aisément reconnoître la main
irou fage Ouvrier qui n'a rien fait d'inutile.
Quelle justesse de raports entre les sens
ttp&âsle,urs objets! L'oeil destiné à guider nos
est propre à recevoir les images des
corps extérieurs, & afin que nous puissions
juger de la distance des objets par leur gran-
) deur aparente ,
les images grossissent ou diJ
minuent,à mesure qu'ils font près ou loin de
nous. Quel raport entre la parole & l'organe
de l'oiiic! Si l'odorat étoit aussi fin & au/Il
délicat dans les hommes qu'ilparoît l'être
dans certains animaux nés pour la chasse,
milledistractions partageroient malgré nous
: notre attention. Si les parcelles émanées
>
des corps odorans faisoient sur notre cerveau
des effets plus sensibles, l'odeur des
plus doux parfums deviendroic le suplice de
la tête &
du
coeur.
Où en ferions-nous, si la faim ne nous
avertissoit du besoin de manger? si le goût
ne décidoit promptement de la qualité des
alimens, bonne ou mauvaise par raport à
nous, & si la Sagesse ne nous rendoit agréable
l'embarras de manger&de boire? bien
des corps extérieurs détruiroient le nôtre en
peu de tems, si la douleur, en nous forçant
de nous précautionner contre eux, ne devenoit
elle-même notre conservation. Recon-
1. Vol, D noilIcn
noissons la Sagesse dans les dons qu'elle noutf
fait, & dans ceux qu'elle nous refuse.
;
Le coeur,tout corrompu qu'il est, ne IlifÎ,
se pas de porter aussî des marques de la Sa- ['
gesse qui le forma. Tel qu'un précieux Ta..::¡'
bleau qui défiguré par les injures des tems,
offre encore à nos yeux cerrains traits qui
font reconnoître le génie de l'Ouvrier, tel
mon coetir, plus grand que l'Univers, à tra- ;
vers sa renaissante ardeur pour des plainrt
nouveaux, malgré l'expérience qui le dégoll.-
te sans le détromper, me laisse entrevoir la
Sagesse de Dieu qui ne l'ayant créé que pour
le souverain bien, n'a pas voulu qu'aucun
bien terrestre pût le satisfaire. Aurions-nous \;'
cherché les biens célestes, si les terrestres - avoient pû combler nos désirs? Si Dieu a
voulu punir nos forfaits par nos inquiétudes
, c'est sa bonté qui a fourni les armes
que sa Justice employé.
Mais pourquoi dans les Hommes cette
multitude d'inclinations différentes? La Sagesse
nous engage parla à nous entr'aider,
& à concourir au bien de la societé. Si tous
les Sçavans ne s'apliquoient qu'à une même
science & les Ouvriers qu'à une feule espéce
d'ouvrages, ne ferions-nous pas privés d'une
infinité de commodités dont nous joüissons?
La Sagesse miten nous la raison, afin
Qu'elle nous excitât à notre devoir, mais
prévoyant
prévoyant qu'elle ne seroit pas toujours
écoutée
,
elle voulut que les passions fussent
comme le suplément de la raison. En effet,
loin de traverser les opérations de l'ame, elles
l'empêchent de tomber dans une langueur
l'éthargique
,
elles fervent à la remuër & à la
faire agir, à éveiller l'entendement, à sortifier
la volonté & à rendre tout l'homme vigoureux
& attentif dans la poursuite de ses
desseins. Sans les passions l'homme seroit oi -
sis, & sans la raison il agiroit sans régle.
La vieest une Mer où nous sommes sans cesse
emportés par de rapides flots; la raison
devient notre Boussole au milieu des orages.
Son flambeau peut seul nous guider à travers
les écuëils, mais sur ce vaste Océan les
mouvemens de nos passions font des Vents
nécessaires.
Du sein des passions, si nous nous apliquons
à les perfectionner, on verra sortir les
vertus les plus utiles, ainsi que d'un Arbre
stérile sortent à l'aide d'une heureuse greffe;
des Rameaux fertiles en fruits délicieux. La
crainte qui prévoit le mal & qui l'évite, peut
devenir prudence: lacolére qui s'arme en
faveur du bien contre un ennemi, peut se
changer en justice. Souvent la crainte de
l'infamie réleve le courage des Soldats;la pudeur
conferve la pudicité,& l'indignaton arme
les Juges contre les criminels. La vertu *
B ij seroit
seroit sans exercice si nous étions sans passion.
Laforce est occupée àcombattre la
crainte, cette vertu cesseroit donc d'agir si
l'homme cessoit de craindre. La clémence
qui adoucit la colére ne mériteroit aucune
loüange, si la colére ne nous animoit ja4
mais. Que dirai-je de ce Juge intérieur que
la Sagesse a mis en nous, afin qu'il nous recompensât
par son aprobation ou qq.'il
nous punît par ses reproches? Cette voix se-i
crette qui nous reprend, qui nous censure
aft la plainte que nous fait entendre la Sagesse
,
quand nous outrageons ses Loix. Ces
vives allarmes, ce trouble intérieur que
nous éprouvons à l'aspect du crime, ne font
que desavertissemens qu'elle nous donne
pour prévenir notre perte.
Que le spectacle de l'Univers est propre à
attacher notre esprit par le plaisir, & à le
remplir d'instructions, foit que nous considerions
l'assemblage & la disposition générale
de la Nature, foit que nous en éxaminions
les beautés dans le détail! Par tout la SageLfc;
nous parle & nous mfirUlt. Examinons si el-j
le fait la mêmechose dans la Religion.
II. Partie. Quelque sensibles que soient
les inftrudions de la Sagesse dans la création
du monde,elles le font encore d'avantage
dans laréformation du Genre- humain: en stre, tandis que tous les hommes font assîs
dans
'!ans les ombres de la Mort, & que tous les
Crimes ont-des autels, la Sagesse vient s'unir
£ la Créature sans rien perdre de sa grandeur
comme le Soleils'unit avecle Nuage
où il imprime son éclat, sans rien perdre de
sa gloire. Dès les premiers instans de sa mortelle
vie, elle commence son ouvrage; oüi ,
de la Crêche comme d'une Chaire, la Sagesse
incarnée nous prêche le renoncement
aux plaisirs & l'amour de la pauvreté. Toute
sa vie est une Prédication continuelle,
qui est d'autant plus efficace que les exemples
devancent les paroles. La fin de la Religion,
ses Mystéres, sa Morale, ses effets,
tout annonce la sagesse qui l'établir; exami
nons en détail ces principaux caractéres.
Quel est le but que se propose la Sagessedans
l'établissement de la Religion?c'est de mortifier
les passions & de rétablir les principes de
droiture, que la corruption avoit comme
étouffés.Un tel dessein marqué dans toutes les
pages des Livres sacrés, viendroit-il du Démon
? Il est notre ennemi; de la chair & du
fang? ils ne tendent qu'à se farisfaire ; de la
nature? elle se laisse gagner aisément, intéressée
par les plaisirsque le viceluifaitespérer;de
la politique relle regarde avec indifférence les
crimes de l'esprit, qui ne troublent point l'ordre
de la societé; de la raison? elle se laisse corlompre
par la cupiditédel'orgueil. Ilestplus
B iij motmortifié
que toute les autres passions par cette
Doctrine infuporrable à la Nature: Doctrine
qui ôte à l'amour propre ses perfections chimériques
, à la chair ses plaisirs illicites & à
toutes les pamons, leur honteux déreglemSenat.
Ugn teel dsessseinene.peut venir que de la
Mais es Mystéres de la Religion ne manisestent
pas moins la Sagesse divine. Il y a
dans l'homme deux déreglemens, sources
de tous les autres, l'Orgueil & la Volupté.
Comme le meilleur remede contre celle-ci,
est de mortisier les sens
, en leur refusant le
plaisir qu'ils recherchent avec tant d'ardeur:
il n'est point aussi de plus sur moyen de
guérir l'orgueil, que celui d'humilier l'esprit
en l'affligeant par le qacrifice qu'on lui demande
de ses vains raisonnemens. L'homme qui
s'étoit perdu pour vouloirtoutconnoître,
doit faite une espéce de répararion de Ion.
crime par un rel sacrifice. Si les objets de la
révélation n'éroient revêtus de quelques tenébres,
quelle difficulté, quel mérite y auroit-
il à croire? les difficultés qui accompagnent
les Mistéres font à l'esprit, ce que les
afflictions font au coeur; elles le soûmettent;
cette admirable proportion entre le mal &
le remede, n'est ce pas la Sagesse qui l'a
trouvée?
La Morale chrétienneest-elle moins pro
pre
pre à manifester cette Sagesse? Non; il y a un
commerce d'erreur entre les deux principales
facultés de notre ame,qui fait que le coeur
trompe l'esprit & qu'il en est trompé à son
tour On ne peut presque entreprendre de
satisfaire l'un, sans augmenter les désordres
de l'autre. Si vous guérissez l'ignorance de
l'esprit par l'acquisition des connoissances
qui lui manquoient, vous enflez le coeur qui
s'enorgueillit de les posseder. Si vous, satisfaites
ce dernier par l'assouvissement des passions
qui l'agitent, vous ftatez les plus dangereux
principes des erreurs qui obscurcissent
le premier; c'est ce qui a fait le mauvais
succès de tous ceux qui ont entrepris de regler
& de satisfaire l'homme. Les uns ont
dégradé sa raison
, en l'engageant dans la volupté
J
les autres l'ont enyvré de l'opinion
de sa propre sagesse, en donnant trop à sa
raison.
Où trouver donc un remede covenable à
nos maux? Dans les conseils de la Sagesse.
La Religion satisfait le coeur sans corrompre
l'esprit, & elle éclaire l'esprit sans corrompre
le coeur. Comment cela? elle satisfait celuici
& le mortifie; elle éclaire celui-là& le
confond. L'entendement connoît des vérités
sublimes:mais peut-il s'élever,puifqu'il ne les
connoît que par la révélation
,
& qu'il reste
convaincu qu'elles font audessus de sa por-
B iiij téc!
tée? Le coeur trouve dans la Religion des
objets qui répondent à l'infinité de ses desirs.
Mais peut-il en être corrompu, puisdquoeuxces
biens lui coûtent la perte de ses plus
attachemens? Ainsi la séverité de la
Morale & l'obscurité de la Doctrine, ont de
justes raports à nos besoins, & par le plus
heureux tempérament la Sagesse étend les
lumiéres de notre esprit sans enfler notre
coeur & remplit notre coeur sans flater nos
passions.
Les effets de la Religion sont-ils moins
instructifs que sa fin,ses Mistéres & sa Morale?
la Sagesse s'en sert pour enseigner ses
voyes. Examinons s'ils font propres à nous y
faire entrer. Quelle révolution dans l'Univers!
Les Idoles font partout renversées, &
partout s'élevent les Autels du vrai Dieu;
est-ce la force,est-ce l'éloquence des Ministres
du Sauveur qui produisentces changemens?
Non, la Sagesse a trouvé des
moyens plus dignes d'elle & plus propres à la
faire reconnoître;elle employe ce qu'il y a
de plus foible,afin que sa force paroisse d'avantage.
C'est par la Croix que Jesus-Christ
veut se soûmettre toute la Terre; il eût partagé
sa gloire avec les moyens, qui eussent
eû plus de raport avec les pensées & les préjugés
des hommes. Jusqu'à la naissance de la
Religion, on n'avoic vû dans le monde
qu'une
u\me Société de personnes extérieurement
nies par le lien
des
Loixciviles,& des derés
de proximité, mais intérieurement diisées
par les pallions. Cette division intéeure
cesse enfin,&la Sagesse forme une Societé
d'hommes extérieurement divisés par la
istance des tems, des lieux & des condions,
mais intérieurement unis par les liens
une même Foi, d'une même Esperance ôc
une mêmeCharité.
C'est dans cette Assemblée d'hommes noueaux
que je vois s'accomplir ces anciens
racles qui promettoient de nous faire voir
Loup
paissant
avec l'Agneau, le Lion bonissant
avec la Brebis, l'Ours & le Léopard
rant dans nos Prairies avec nos Troueaux.
C'est dans cette Religion que je trou-
: les vrais Sages qui font humbles dans la
andeur, & pauvres dans les richesses, c'dl:
feule qui soit digne de l'homme & de
ieu enmême-tems, c'est la feule qui soit
cempte de défauts, qui rende à la Créatule
nom de Créature, & à Dieu celui de
icu, qui ôte au vice le nom de la vertu Se
la vertu le nom de vice; qui fasse rentrer la
ison dans ses droits, qui éclaire la consence
, qui mortifie les passions & qui connde
la cupidité, c'est enfin la feule qui ait
formé le coeur & reglél'intérieur. Toutes
s autres Religions en ne reformant que les
B v dehot
dehors, ne font que les Religions des fènsw
Dieu est esprit & vérité; le culte qui n'est
point fondé sur l'esprit & la vérité, ne peut
être agréable à ses yeux: Si notre Religion
réforme l'extérieur, c'est parce qu'il sert à
nous faire entrer dans les dispositions intérieures
que nous devons avoir. On s'accoûtume
à la vertu & l'on en prend les motifs,
après en avoir pris les dehors; en agissant
raisonnablement on parvient à penser de même
c'est affoiblirlespassions que leur refuser
tout éxercice. Par quelle instruction plus
touchante que celle qui resulte des effets de
notre Religion,laSagesse pourroit-elle inviter
les Infidéles à entrer dans la voyé du salut?
La Sagesse nous instruit par les Martyrs qui
se perpetuent en quelque forte par la Mort,
qui souffrent avec joie par la certitude qu'ils
ont d'être couronnés après leur vie. Ils se reproduisent
dans les tourmens ; des cendres
d'un Martyr on voit naître milleChrétiens,
les uns font broyés dans le mortier, les autres
ccrafés par la meule, ceux-ci font déchirés
par des Courfiers fougueux, ceux-là sontlivrés
dans le cirque à des Tigres dévorans.
Les Ongles de fer, les Rouës arméesderasoirs
éguisés, l'Huileboüillante, les délicesmême,
épreuve bien plus dangereuse,font
mis en usage pour arracher au joug de la
nouvelle Loi une Nation sainte, une race,
d'hommes
d'hommeschoisis. Mais c'est en vain que .f'er..
reur s'est armée: l'Eglise s'accroît parle Sang
de ses Enfans. Ces véritables Héros vainqueurs
des tourmens & des délices,expirent
en priant pour ceux qui les font mourir. "-
Leur Foi & leur confiance instruisent encore
tout l'Univers, & la Sagesse qui les fit vaincre,
nous enseigne par leur exemple à préférer
les biens éternels à ceux que le
monde
peut
nous offrir.
Mais nous instruit-elle moins par la vie
austére de tant de saints Pénitens, * qui
psuierusement ennemis d'eux-mêmes, vivent
la Terre comme dans une chair étrange
re? J'en vois qui songeant à ne rendre que
Dieu témoin de leurs vertus, ont voulu les
cacher à tout l'Univers, en cherchant un
azile dans des Désertsaffreux. Là
, ces Squelettes
vivans ne goûtent d'autre plaisir que
celui d'être oubliés du monde,ils cultivent
tous les jours la terre, abbreuvée de leurs
sueurs. Ceux-ci roulent leurs corps sur des
pointesde fer: ceux-là arrosent leurs prisons
de leurs larmes,ilsjoignent tous les longs jeunes
aux longues priéres:si quelque chose les
assemble, ce font les saints Mystéres & les
Loüanges divines; leurs mets font quelques
fruits que l'eau feule a assaisonnés, leur lit
1 c'est le Rocher, leur Priére devance le jour
* Les Solitaires Il' Orient,
B vj 4
& le jour en finissant les voit prosternés &
absorbés dans la Priére. La voix de leur pieté
se fait entendre sur toute la Terre.
L'oaeua:
'de leurs vertus s'étend partout & leur suscite
des Imitateurs, qui dociles aux avis de la
Sagesse font revivre les Pauls, les Antoines
& les Hilarions. Un Sexe plus foible met entre
le monde & lui de plus forts remparts,
s'interdit l'usage des plaisirs, & dans un
corps mortel retrace la vie des Anges. La Sagesse
nous aprend par l'exemple de tant de
Vierges chrétiennes qui ont secoüé le joug
des plaisirs & des grandeurs pour suivre l'Agneau
sans tache, qu'il est plus facile de renoncer
aux plaisirs que de ne pas franchir
quand on s'y livre, les bornes prescrites pat
la temperance.
Elle nous instruit par l'exemple de tous les
gens de bien & nous exhorte à suivre leurs
traces: notre foible vertu trouve en eux des
garans contre la censure, des chefs contre
son irrésolution, des Guides contre ses ténébres.
Leur vie est une instruction plus touchante
que les Discours, parce qu'on ne parle
que par raport aux choses qu'on veut persuader
aux autres, au lieu qu'on vit par raport
à ce qu'on aime, & que ce qu'on aime on le
• juge meilleur pour foi.
Est-ce assés? elle nous parle & nous instruit
encore par les méchans même:elle
nous
nous rend précautionnés par les chûtes des
autres;elle veut nous en épargner de pareilles,
en nous portant à avouer que nous sommes
capables des mêmes égaremens. Elle nous
effraye par leurs pertes, afin que nous évitions
les déreglemens qui les attirent; elle
nous aprend par l'ardeur qu'ils ont pour des
biens faux & trompeurs, avec quel empressement
nous devons chercher les biens véritables.
Elle nous instruit par l'inutilité des
peines qu'ils se donnent, puisque foit qu'ils
ïéiiflîflent, foit qu'ils ne réüssissent pas, ils
font également misérables.
La Sagesse enfin nous instruit tous les
jours par l'organe de ses Ministres; nous
aprend la régle de nos moeurs,nous fait con
noître nos devoirs, & travaille à nous don,
ner du goût pour la vertu. Quelle est la Nation
connuë où n'ait point penetré la voix
de ces Ouvriers Evangeliques? toute la Terre
a retenti du bruit de leurs instructions. La
Sagesse qui animoit ces Orateurs sacrés,
veille à notre porte dès le grand matin: une
tendre Mere craint bien moins pour son
Fils, qu'elle ne craint pour nous. Elle nous
avertit des précipices que souvent nous nous
creusons. Elle nous ordonne,que dis-je? elle
nous prie,elle nous conjure de nous en éloigner.
Elle nous fait connoître nos véritables
intérêts, & nous excite par les motifs les
plus pressans à ne pas les rrÛÜr.L
Le Spectacle de l'Univers, l'oeconomiede
la Religion, nous retracent ces pieuses le
çons. Puisqu'elle a daigné se communiquer a
nous avec tant d'éfusion, craignons
l'abus
tIe ses bienfaits, écoutons ses Instructions,
pour devenir meilleurs, & méritons la gloire
d'être ses Disciples.
Fili mi,neoblivifearis Legis mea. Prov.
Ch. 3.
- M Ce Discours de la composition du R. P.
Chabaud de l'Oratoire, Professeurde Rhéto-,
rique au Collége de Marseille, a remporté
le Prix proposé pour le jour de S. Louis!
1741. par l'Académie Royale de Villefran-|
che, en Beaujolois. i
BOU Q.UET'
A M. de la Garde. MUfe, couronne-toi desplus brillantes fleurs;
:
Inspire moi des fons dignes de cette fête ; ¡j,
Chante un Pere cheri qui regne sur les coeurs ;
Présente-lui du mien la plus tendre requête,
Et peins-lui mon respect des plus vives couleurs.
Peut-être ton secours allarme la prudence
Et compromet la gravité
,"
D'une
D'une fage Divinité
Qui porte dans ses mains l'Epée & la Balance,
Et qui m'a depuis peu dans sa Cour arrêté.
Mais, dût-elle punir cette légere offense
,
Dûssai-je de Thémis brayer l'austérité,
Ma Mufe,crains plutôt de garder le silence;
Chante avec zele un nom qui doit être chanté.
Sides fleurs du Parnasse on fut toujours flaté
,
Mon Bouquet à tes soins veut devoir sa beauté;
Aujourd'hui ton séjour obtient la préference
Sur un séjour plus respecté ;
Je cede volontiers à la douce influence,
Puisqu'un Pere est sensible à l'aimable élégance,
;.Et qu'entout tems son goût n'a pas moins éclaté
En chérissant la connoissance
D'un talent qui conduit à l'immortalité
,
Qu'en excellant dans l'Art qu'il aima dèsl'enfance
Et qui fixa son choix par sasolidité.
Mais quoi? déja Thémis aprouve ma licence;
Déja chés les neuf Soeurs son auguste présence
Ramene en leurs Bosquets la modeste innocence;
L'âge d'or reparoît, l'aimable Vérité ,
La Pieté sa soeur
,
l'exacte Probité,
Font briller ici bas leur douce Majesté.
Le Temple de Thémis sur ce Mont transporté,
Y marque par ces mots sa suprême puissance.
Fuyez
»Fuyez,lâches Mortels, follement abusés,
»Habitans corrompus des rives du Permesse
, •
» Qui de ces bois fameux
,
reverés dans la Grece
» Faites d'impurs réduits du Sage méprisés;
M
N'attendez
pas qu'une juste Déesse
aoFaffe éclater sur vous sa fureur vengeresse;
» Cachez votre honteuse ivresse
» Loin des sacrés coteaux d'Hypocrêne arrosés.
La vertu chasse ainsila criminelle troupe,
Qui pourempoisonner un trop charmant ruisseau;
A souffert que le vice y vint plonger sa coupe,
Et troubler à son gré le cristal de cette Eau.
Thémis à Ces desseins ne trouvant plus d'obstacles
Surle Pinde épuré prononce cesoracles.
»Mortels qui préteudez aux talens teducteurs
o De plier, d'amolir, de remuer les coeurs,
a, Verra-je encor le vice
,
nfant de cette rufe,
., Corrompre adroitement mille esprits qu'il abuse?
m Ah! que de ces beaux lieux je m'éloigne à
jamais
,
» S'il faut qu'à la vertu votre goût s'y refuse.
t) Devrois-je en ce séjour paré de tant d'attraits
» Avoir le bras levé pour punir des forfaits?
» Non ce riant azile offre un plus doux partage;
«Il sçait favoriser d'un fils le juste hommage;
,, On lui doit tout le prix des éloges divers * »
ill brille d'un éclat, vainqueur de l'Eloquence,
r Mais il n'est point dans l'Univers
De sujet plus heureux pour inspirer des Vers,
1 Que l'amour pour un Pere & la rcconnoissance.
l ETTREécrite par M. D.L R. À M. le Marquis de B., sur quelques Sujets dé
Littérature, vOus voulez donc, M. absolument, que
je vous dise encore quelque chose de
curieux sur la Botanique, & qu'en même
~ems je ne perde pas de vûë notre illustre Maaval.
A l'égard du premier article , il m'est
irt aisé de vous satisfaire, & vous m'en
~urnissez vous-même l'occasion sans y pen-
~r ; oui, M. depuis que vous m'avez fak
~honneur de voir chés moi le Turban du
Aussi, peint d'après le naturel par M. Blae
& que vous m'avez paru content de
e petit Tableau, j'ai faitréflexion qu'il au-
~ir été à propos, lorsque j'en parlai pour la
premiere fois dans le Mercure, de suivre
~votre conseil, qui étoit de le mettre fous
~s yeux des Lecteurs par le moyen de la
avûre; car enfince fruit est d'une forme
~ute singuliere
,
inconnu jusqu'à préfenc
Eni nous , & sans espoir de le voir ja- t., mais
nuis dans nos jardins. Je me fuis donc,
déterminé par ces considérations à faire g
ver cette Représentation, & les Conn
seurs m'assûrent que leGraveur a parfai
ment bien reussi dans l'éxécution. Vous q
jugerez, M. mieux que personne par la si
re, que je joins à ma Lettre. j
Il ne feroit pas si aisé de vous conten
sur le second Article, c'està-dire
,
de jois
dre encore une fois le sçavant Malaval à 1
Botanique, si après une exacte rechercl
dans les Papiers qui le regardent, je n'av
trouvé fortheureusement une Lettre ori
nale de l'illustre M. Begon, toute propre
me tirer d'embarras, & à vous satisfais
la voici transcrite avec toute l'exctitue
requise.Elle est datée du 2. Août 1tr
tems auquel M. Begon éroit encore Intel
dant des Galeres à Marseille, & Conseils
d'honnMeur aOu PaNrlemeSnt dI'AEix.UR,f
Pour satisfaire en partie à ce que v
m'avez témoigné desirer de moi, je Vçg
envoyé un Exrait de la Relation manuscri
de mon voyage à la côte de S. Domingu
dans lequel vous trouverez la Descripti
d'un Palmiste, laquelle je m'assûre ne v
fera pas désagréable ; mais comme cette
lation ne parle que du Palmiste commun
odinaire,& que vous désirez, que je v)
.0
doss
ne aussî une Description du Cocos, qui
1aÍfÙrctnenc le plus beau de tous les Ar-
;s, qui font compris fous le genre des
dmijles je vous dirai que vous trouverez
ns quelques Livres récemment écrits
,
des
:fcriprions de cet Arbre,plus exactes que ce
le je pourrois vous en dire, parce que leurs
Jreurs y ont travaillé avec aplication sur
t Lieux, dans le dessein de les donner au
blic
, au lieu que je ne puis vous écrire là-
(Tus que les soibles idées que ma mémoire
ronfervées de ce merveilleux Arbre.
Il n'est pas si grand que les Palmistescomuns,
mais son tronc est plus gros & mieux
portionné
,
je n'en ai jamais vu aucun
i m'ait parû avoir plus de 40. pieds de
r sous la tige mais je dois vous dire qus
plus
grands de ceux que j'ai vûs n'avoient
ls plus de vingt ans. tient à la surface de la terre par une in-
:ité de filaments, qui lui servent de raci-
5 Se de baze
,
s'élevant insensiblementaussous
de la terre, & formant une petite
ovation
,
du milieu de laquelle le tronc r, qui est droit & très-poli, sans mousse,
branches, jusques à une toise
, ou environ
dessous de la tige.
::ecre Toise est destinée pour l'oenonomie
rveilleuCe de la Nature dans la producm
,& la conservation des fruits de cet ar- I bre,
bre, dont je vous serai la description
, apr
queje vous aurai dit que ce Tronc est d'ui
couleur de gris blanc, fort uni & fort bri
lânt, & qu'il peut avoir un pied & demi
diametre
,
& quarre à cinq pieds de circoi
serence. lors qu'il est élevé au dessus de
terre de 14. àJ 5. pieds. î
Il va toujours en diminuant jusques
haut, qui estterminé par une pointe, q estenvironnée par cent ou six-vingtspalmi
de trente-cinq ou quarante pieds de long
lesquelles font un effet merveilleux
,
& re;
dent cet arbre un des plus beaux
,
arbres;
l'Univers.
Cette Tige pointuedont je viens de pi
ler, n'a paslasolidité du bois, elle est co
posee d'une infinité de feuilles naissantes
se dévelopent insensiblement, l'une apr
IJautre) de mois en mois; le coeur de ce
Tige étant ce qu'il y a de plus pur dans
suc de l'ar bre, est excellent à manger, incomparablement meilleur que les cho
de Palmistes ordinaires, dont je ne repet
tai pas les usages, parce que celuici n'a ri
de particulier, sinon qu'à quelque sais
qu'on le mette, il est infiniment meilleur
le Palmiste commun.
Je vous ai promis de vous faire la De
cription de l'oeconomie de la Nature di
la production des Fruits de cet Arbre, a
croift»
oissent autour du tronc, immédiatement
dessous des branches.
C On voit tous les mois paroître de gran
s grapes, composées d'une infinité de
eurs jaunes dont il y en a beaucoup qui
mbent,& les autres produisentvingt cinq
trente Cocos,pour la parfaite macuncedesatfej
ls il faut un an entier. De forte qu'il y a
inairement autour du tronc de cet arbre,
$ fruits de douze âges differciis, & autant
esque qu'il y a de jours en l'an,parce que ces
urs ne s'épanouissent pas toutes à la fois ,-
ne défleurissent pas routes le même jour,
oH chaque Cocos est d'un âge différent
; l'autre, quoi qu'ils soienttousrangés
tour du tronc d'un même Arbre, & qu'ils
touchent tous.
Mais comme ce Fruitesttrès-gros & trèssant,
& qu'il croît dans un Pays ou les
nts font impétueux
,
la Nature a pourvu
sa conservation
, ayant donné à cet Arbre
vertu de produire une grande & forte
oilequi fort du Tronc, & qui soûtient
nement ces Fruits, ensorte que les vents
peuvent les agiter, ni les faire tomber.
C'est une petite merveille de voir de
te lle manière cette Toile est fabriquée;
-s qu'onen voit des morceaux i on croiit
qu'elle auroitétéfaire sur le métier, &Ç
lit ce feroit l'ouvrage de la main des hoiru
rocs;
mes; mais celui du Créateur est incompa
blement plus parfait & plus admirable,
Je ne vous feraipoint la description
< Fruit, parce qu'il n'y a rien à présent
plus commun en France, que les Cabine
des Curieux en font pleins, & que j'en
dans le mien de plusieurs fortes.î Je ne m'arrêterai pas aussi à vous décri
ses vertus & ses usages, parce que tout
les Bibliothéques font pleines de Livres q
l'ont fait beaucoup mieux que je ne le pot
roisfaire. Je me contenterai de vous dire que ce
petite description, que je viens de vo
faire, doit nous faire connoître, qua
nous n'en serions pas convaincus par la fo
que c'est l'esprit de Dieu qui a dicté à Dav
ces belles paroles
,
Justus ut Palmafloreb
& que David,en parlant du Palmier, a
sans doute ,voulu parler du Cocos, qui
celui de tous les Palmiers qui a le plus
raport avec le juste: car de la même mani
re que le Juste fait tous les jours de sa
de nouvelles actions de vertu, & prod
des fruits qui font sa gloire, & qui serves
infiniment àl'édification du Prochain,
même le Cocos produit tous les jours
l'année des Fleurs & des Fruits, qui servë
àétancher la faim & la foisdes homme
leur fournit des medicamens
,
des y
men
Sens
,
des meubles, & toutes les choses
écessaires pour vivre commodément, sai
ement &agréablement.
Lorsque vous voudrez vous-même M;
tous donner la peine de faire la description
le toutes les commodités que les hommes
irent de cet Arbre
, vous yréussirez beauoup
mieux que moi, qui n'ai pas comme
ous le lojfiT de confulrer mes Livres sur ce
qu'ils disent de cet Arbre, dans lesquels
ous trouverez qu'on peut en tirer du pain,
du vin, du vinaigre, de l'eau-de-vie
,
de
'eau, du lait, de l'huile, du baume, des
iqueurs & des essences de plusieurssortes,
lu fruit qu'on peut mettre à toutes sauces,
z une infinité d'autres choses qui me meeroient
trop loin, si je m'y arrêcois davanage.
Si vous souhaitez des éclaircissemens
iir quelque article de cette Lettre, je vous
, es donnerai bien volontiers, pourvu que
sous excusiez la précipitation avec laquelle evousécris,ayanteûbien de la peine de
érober au courant des affaires qui m'accalent,
le peu de tems qu'il m'a fallu pour
a:tisfaire votre curiosité, & vous assurer que fUIs &c.
Je crois, M. avoir tout lieu de me
ater que cette Lettre vous aura fait quelque
plaisir, je continuerai de rechercher celles
les qui me paroîtront etje Jç plus de votre
goût parmiles Papiers que je possede
, pom
vous en taire part dans l'occasion.
En attendant, permettezmoi de vous
faire passer de la Botanique à l'Opéra, Que
Contraste,me direz vous! j'en conviens.Mais
je n'ai pas entrepris de garder dans mes Let
tres un
ordredidactique,& d'avoir égard am
Analogies. Pourvû que j'aye le plaisîr de
vous amuser un peu utilement ) cela m4
suffit. 1
r
Vous sçavez ,M. qu'au commencemen
du Regne du Roy,il arriva en France uru
Ambassadesolemnelle & inusitée, de la paij
du SultanAchmet III. Empereur desTurcs
dont étoit Chef Mehemet Effendi, Person
nage d'un mérite des plus distingués. Ce
Ambassadeur parut charmé de la France
& en particulier de tout ce qu'il vit à Ver
failles & à Paris. Je sçus alors qu'une tIe.
choses qui le fraperent le plus, fut l'Ope
ra, & qu'il en avoit fait un Article particu
lier dans le Journal de son Voyage,écri
par luimême, lX. destiné à être présentéau
Sultan, son Maître. Ce Journal a été rradui
en François par M. de Fiennes, Secrétaires
Interprete du Roy, pour lequel l'Amba
sadeur avoit une estime particuliere. Comm
M. de Fiennes est depuis long-tems de me
Amjs,il a bien voulu me communiquer
Traductio
Traduction, un peu littérale à la verité ;
mais qui ne rend que mieuxl'Original, & qui
exprime aussimieux le caraétere d'esprit, Se
le génie de l'Auteur de ce Narré: voici
comment il s'exprime au sujet de ce pompeux
Spectacle.
Il y a à Paris un Divertissement que les
François nomment Opera : ils y font voir
des chose surpreuaores. Ceux qui y vont,
font, pour la plûpart Gens de qualité) ou
des Personnes aisées. Le Lieu destiné pour
l'Opéra est proche le Palais Royal. Le jour
que nous y allâmes, 00 nous conduisit à la
Loge du Roy,qui est ornée de velours cramoisi
: nous vîmes Monsîeur le Regent.
Toute la Sale étoit remplie d'hommes Se
de femmes indistinctement. Il y avoit plus
de cent fortes d'Instrumens de Musique.
Toutes les ouvertures de la Sale étant fermées
, on alluma plus de cent bougies
& un nombre infinide chandelles,
dent les lumieresmultipliéesfaisoient briller
les dorures des balustrades des colomnes,
& du Plafond de la même Sale. il y
avoit un grand Rideau peint, qui étoit proche
l'endroit où étoient placcs les Joueurs
d'Instrumens.
Après que les Spectateurs furent placés,.
& l'heure arrivée, ce Rideau fut tout d'un
coup levé
,
& il parût un magnifique Palais
I. Vol. C auau
devant duquel croient les Acteurs, avec
leurs habits d'Opera. Vingt Beautés, qui
ressembloient à des Anges, étoient parmi
eux avec leurs Robes & leurs Jupes toutes
brillantes,ce qui donnoit un nouvel éclat
à l'Assemblée.
Les Joueurs d'instrumens joüerent cependant
avec beaucoup de justesse
,
& toutes les
Personnes qui étoient sur le Theatre danserent.
On commença ensuite l'Opéra, qui est
une Histoire repréfentéc au naturel. Toutes
les Histoires qui font représentées à l'Opera,
font imprimées; il y, a trente de ces Histoiles
imprimées en trente Livres differens
,
ix. chaque Histoire a son nom & son Titre.
On ne représentequ'une feule Histoire dans
chaque Opera, & cela se fait avec tant
d'Art, que la chose représentée paroît véritable
& réelle.
Le jour que nous y allâmes on représenta
l'Histoire * d'un Empereur,lequel étant devenu
amoureux de la Fille d'un autre Empe,
reur ,
la demanda en mariage;mais malheureusement
la Fille aime le Fils d'un autre
Empereur. On fit voir au naturel tout ce
qui se patte sur ce sujet entre ces Personnes
diversèment intéreissées. Par exemple., le
jeune Empereur veut aller se promener dans
les jardins de la Princesse aimée: aussi-tôt
* Ç'étoit l'Opéra de Thefte.
le
le Palais, qu'on voyoit auparavant, dispaûc
, & nous vîmes à sa place un beau Jarlin
rempli de citroniers & d'orangers. Ensuite
on veut prier & implorer quelque secours
, un Temple magnifique paroit soudainement
à la même place où croit le Jar
din; enfin l'Empereur & la Princesse ont
secours à une célébré Magicienne
,
l'Empeceur
pour se faire aimer,& la Princesse hre pour délivrée de celui qu'elle n'aime point. a Magicienne fait paroître plusieurs choses
extraordinaircs par l'effort de si Magie,
comme dcï feux, des combats d'Infanterie
'6c de Cavalerie,des hommes qui descenlent
du Ciel dans des nuages,d'autres qui
volent dans les airs, & plusieurs sortant de
a terre. Le Tonnerregronda,cent fclj,
crillerent, & oq représenta enfinsi-bien les
effets de la Paisson de l'Amour, qu'en les
voyant exprimés par les mouvemens de
Empereur, par les regards de la Princesse,'
,'z par les differensgestes du Fils de l'autre
[•mpere-ur, on ne pôuvoit se dispenser de
centir de l'émotion & de la tendresse. Enfin
jiovis vîmes des choses si surprenantes & si
extraordinaires, qu'il est impossible de les
noire sans les voir.
Celui quiainspection sur l'Opera est un.
somme de distinction, auquel on donne
me somme convenable aux dépenses con- cij fidérables,
fidérables qu'il faut faire 4 pour l'entretien de
ce Spectacle
}
lequel produit un grand re;
venu.
Eh bien! Monsieur, que dites-vous de
ce Narré ? Je croi qu'il
demande
quelques
rélfexions
, vous me ferez part des vôtres;
en attendant je vais vous préparer quelque
autre chose pour entretenir le mieux qu'il
me fera possible le commerce littéraire dont
il vous plaît de m'honorer.
- Je fuis, Monsieur, fkc.
A Paris, le 7. Août 1741:
LE LAURIER ET L'OLIVIER,
FABLE.
si Monseigneur le PAUPHIK, 1 A••• jATTLUx
bords du Pénée un Laurier
Contestoit de son prix avec un Olivier;
Ces deux Arbres étoient l'ornement du rivage
Mais le Laurier se croyoit sans égal.
Il faisoit donc à son Rival
De tous ses attributs le pompeux étalage ;
Je fuis chéri de Mars & d'Apollon ;
Mes rameaux verds epignent la tête
F
Du Héros, du fameux Poëte
Et j'immortalise leur nom.
Consultez les Fartes antiques,
J'ai couronné les vainqueurs Olympiques.
Notre Olivier, moins fanfaron,
Soûtenoit bien l'honneur de son espece.
Minerve
,
disoit-il, m'a planté de sa main
Et je suis un présent divin,
Qu'àl'homme fit cette Déesse.
Arbre favori de la Paix, }
L'Olivier en est le symbole;
Et sans me servir d'hyperbole,
Après les dons de la blonde Cérès,
Il n'est point de fruits plus utiles
Que ceux de mes rameaux fertiles.
Des Dieux pour les humains j'ai comblé les biert.
1 faits;
Il épussa sa rhétorique,
Ainsi que le Laurier; réplique sur réplique.
Ce grand débat fut écouté
• D'un Fils de Roy. Sa qualité
Le fit prendre pour Juge, & d'ailleurs sa prudence
Lerendoit propreà tenir labalance. ;.
Il dit à ces Arbres rivaux
,
Tous les deux vous me semblez beaux;
Et je veux tour à tour dans le Champ de la gloire;
Pour iMrer mon nom & vivre dans l'Histoire, CiijMe
Me couronner de vos rameaux.
Ce Fils de Roy, que peint ma Fable,
Crand Prince,des François l'espérance & l'amonr,
Est votre Image véritable ;
Vous unirez, comme lui, quelque jour
L'Olivier au Laurier,dont la Paix & Bellonne
Vous préparent une Couronne.
Guidé par un Guerriersage & plein de valeur,
Digne du haut Emploi commis à sa prudence,
Vous avez déja la Science
Qui doit faire notre bonheur.
Des Beaux-Arts Amateur,
Par un sçavant Prélat instruit dès votre enfance,
La Poesie & l'Eloquence
Auront en vous un Proteaeur.
Mais pour ma Mufe quelle gloire !
Vous avez fait écrire au Temple de Mémoire
Un Apologue * heureux,qu'Apollon m'a dicté.
Puis-je esperer qu'à ce nouvel Ouvrage,
Prince
, votre illustre suffrage
Donne aussi l'immortalité
;LE SOLITAIRE ET L'IMPORTUN,
TABLE de M. Richer.
LJ
N Philosophe, au retour du Printems ,
Se promenant seul dans les champs,
S'entreS'entretenoit
avec lui-même;
Il prenoit un plaisir extrême
A méditer sur les objets divers
,
Qu'offroir à ses yeux la Nature
,
Simple en ces Lieux, & belle sans parure.
Vallons, Coteaux, feuillages verds
,
Occupoient son esprit. Un Quidam,d'avanture
,
Homme fort désaeuvré
, crut que, semblable à lui,
Ce Solitaire étoit rongé d'ennui.
Je viens vous tenir compagnie,
Dit-il, en l'abordant: c'cft une triste vie
Que d'être seul
; ces champêtres objets ,
Les Prés
,
les Arbres font muets.
Oüi, pour vous,répondit le Sage
,
Mais pour moi ces objets ont chacun leur langage
Soyez détrompé sur ce point:
Votis me forcez à vous le dire:
Si je quis seul ici, beau Sire,
C'est depuis que vous m'avezjoint.
OBSERVATIONde M. Maillart
Ancien Bâtonnier de l'Ordre des Avocats,
sur un Sujet de Bibliographie Eccléftaftique. A La Page xliij. de la Préface
,
qui est à
la tete du viij. vol. du grand Recucil
rcterum Scriptorum & Aionumentorum &c.
C iiij l'Auteur
l'Auteur de cette Préface marque qu'il ne 1
sçait pas que le Traité de Panorme sur le
Concile de Blle, ait été imprimé. Tunc> j
dit-il, Panormitanussuum de Concilio Basileenfi
Tractatumconscripsit qui deinceps FE- ;
LICIS, &suorum suit proecipuum propugnaculum
s cui singulari Tractatui,hactenus ynod
sciam; ineditoreplicavit CUSANUS.
- Sur quoi il est bon d'observer que le Traité.
en question a été imprimé à Lion en l'année
15 27. à la fin du Repertoire de Panorme:
& à la fin de ses Conseils : en voici le titre
TRACTATUSelegantijJimus Domini Nicolat
de Tudefchis
,
Siculi, jlbkatiï Monacenfis , jirchiepifcopiPanormitani. S. 9,, R. E. Cardinalis
editus: in quopoteflas Conciliorum aç
Tapa
4
argutiJlimè,IlrllpliJliméfuepefsratfatW.
REMERCIMENT
AM.I,P,M0NN1EIt3DoéleurenM,
decine
,
& nommé Procureur FiscalenUt
Haute-Jufttce de Mentebourg, en Ctientm*
MOM
Compere (a) le Docteur -
Mon AmiaraOn Bien-faicteur
, .En qui, par une avanture
(a)jo lui ai nommé unfils, par Procuration reçue.
moins
Moins bizarre qu'on ne croit,
La Médecine se voit
Jointe à la Magistrature;
Vrai Docteur
,
cher LE Monnisr ;
Qui sçus, ce Printems dernier,
Me soustaire au coup perfide
De la Déesse homicide
,
Sans exiger un denier;
Docteur
,
qui, daignant toi-même
Avec une adresse extrême,
Me saigner fort à propos,
M'as donné le droit de faire;
Comme l'on dit, le gros dos,
Droit dont je n'abuse guere,
Reçois amicalement
Mon juste remercîment,
A qui ma Mufe engourdie
Par la rude maladie
Dont tu me vis accablé,
Consacre
, avec un grand zele
Cette premiere étincelle
De son feu renouvellé.
Vrai Docteur, je le répete,
Et non point Docteur de nom
Toi, qui du Fils d'Apollon
En ces Lieux es l'Interprete ;
Toi, quede bon coeur je veux, C, S%
S'il se peut, rendre fameux
Du Midi jusques à l'Ourse;
Ami, dont le soin courtois
Gratis prolongea ma course
,
Puisses
- tu garnir ta Bourse
D'autant de Louis, par mois,
Que dans l'étroit Auditoire
Du Bourg,dont (s'il faut l'en croire)
Cinquante (a) Bourgeois hardis
Reconquirent, pleins de gloire
Et justement aplaudis,
Un Mai, long (b) de bien des toises,
Qu'on leur enleva jadis;
Nos Chicanneurs étourdis
,
Te feront oüir de noises,
En cinquante Samedis. ( c )
F. M. Frigot.
(a) J'adopte ici la Tradition de ¡HOnh'bouv., qui dit
que les Cinquante Bourgeois en que.jflliioona aallllèerree-nott reconquérir
,en plein jour, un Mai, que ceux d'une
Ftltevoisine leur avoient enlevé nuitamment, & qui
de Ht efl venu lesobriquet, ou plutet
,
leglorieux Titre
de la Cinquantaine, qu'on donne au même Bourz.
(b) On varie un peusur cette longueùf, frais, en
géneral
, on convient qu'elleétoitprodigieu/e.
(c) Il y a tous les Samedis, Marché& Jurifdiction
à Monteiourg- MM. les Ofifciers de la Haute-
Jnjîiceyfont Juges de Police & des différends qui furnennent,
tant dans le même Marché, que dans plu- IIrS Fvires qui s) tiennent,
SUITE
TSI)ITE de la Réponse aux Réflexions Eté
M. de L. sur la Méthode du Bureau Typographique.
J 'Ai pris, M. la liberté de dire, que M.
de L. soûtient,,&répeté presque par tout
des Propositions fausses
,
équivoques, captieuses
3
& des Sophismes de la Méthode
vulgaire des Livres, en disant tontre laTypographie.
-
1. Que sa Méthode eji beaucoup pblj a"{¡ré..:,
gèe&bien plus facile. Réponse. S'il a voulu
dire que son Livre estplus court, plus abrégé
que la Bibliotheque des Enfans in-4°. 8c
qu'ilest plusfacile d'y lire, que de lire dans
U Leçon CIII. du Livre de la Typographie,
on en convient avec lui, mais non pas dans
l'autre sens.
«
1.Queles'Lettres'n'ontqu'unnom chacune
dans l'Alphabet, R. Quoi qu'il sçache que
les Lettres indéterminées c,g s
s,t,x
3 l
ont besoin de la double dénomination pour
, distinguer leur double valeur.
« 3. Que l'Auteur du Bureau fait faire circuitpresque un aussi grand que celui de la,
Méthode ordinaire. R. C'est ici le reproche
du Maîtreà dessiner qui donne d'abord des
têtes finies, ou de l'Architecte qui pour bâ-
- C -vj- tix
tir une Maison veut la jetter au moule. Je
crois qu'il suffiroit de raporter les propositions
singulieres du Critique
,
le Lecteur n'a
pas besoin de secours pour en voir la iauC
seté.
4. Que les mots forgés retardent les Enfans.
R. Voyez la lettre du Mercure de Seprembre
article 1 5.
5. Quecejlfauteetavoirréfléchifériéufement
sur la maniere de penser & d'agir des
enfans,qu'on préfere Us exercicesduBureau
à l'usage ordinaire des Livres. R. M. Roilin
dans son suplément
, page II. n'at'il
pas plus réfléchi sur cette matiere que ne
l'a fait M. de L ?
6. Que la nouveauté d'un Bureau plaira
d'abordauxenfans; que dans quatre jours ils
enserontrebutés. R. M. de L. peut hazarder
toutes les prédictions, la Typographie vivante
est trop bien établie
3
pour en craindre
l'accomplissement. Que quelques enfans se
dégoûtent de tout, c'estune maladie, mais
le Livre de M. de L. guérira-t'il de ce mal?
il peut en risquer l'expérience. J'ai vû des
enfans arroser de leurs larmes le Livre de M
Py-P. en présence d'un très- bon Maître,
j'aurois tort d'en rien conclure contre le
Maître
,
ni contre la Méthode, je dis seulement
qu'un livre est un livre & l'épouvantaïl
de la premiere enfance,
Zï
7 Que les Livres & les Bureaux font indifférens
aux enfans, que la feule manière
d'enseigner enfait la difference. R, M. de L.
peut consulter les Enfans Typographes de
la Pitié, & de toutes les Ecoles de Typo
graphie,il n'en trouvera pas un qui ne préféré
le Bureau & le jeu du Bureau à la croix
des Livres. -. 8. Que le Livre (duCritique) a moins (fépinesque
le Bureau Typographique. R.LeBureau
Typographique a des roses presque sans
épines qui font les délices de la plupart des
nfans. Le Livre de M. de L. a le défaut
d'être un Livre contraire au goût de la pre
miere enfance, quoique trèsbon pour de
grands enfans, & même pour de grandes
-personnes.
: 9. Qu'il est trèspernicieux de présenter aux
enfans ce quifaitl'objet de leur étude fous les
aparences & fous la forme de jeu. R. Pourquoi
M. Py-P. de L. apelle
- t'il en Latin
ïindi Magister, celui qui enseigne l'enfant?
S. Jerôme conseille à la Dame Læta de don- er à sa fille des lettres de buis ou d'ivoire ;
rasin qu'elle s'en serve pour jouer, & qu'elle
s'instruise en jouant. Ce Perede l'Eglise ne
croyoit pas ce jeu pernicieux, ni le Bureau rnonplus.
10.Que les enfans s'accoutument aussibien
'À ce qui efi utile qu'a ce qui ne sestpas. R.Ou
-
gg
est cependantmoins porté au bien qu'aumal
depuisl'origine du monde.
11. Que le Bureau devient inutile par la
méthode de M. de L. R. Il se trompe fort,
car il est utile même selon la méthode ordinaire
: on peut s'en aller convaincre chés M.
Fremy, qui a autrefois travaillé avec feu M.
Py-P.
12.Que les enfans sçauroient lire &un peu.
écrireparlaméthode ( du Critique ) avantsenlement
que desçavoir chercher les lettres dans
les logettes du Bureau. R.Cette feule éxagération
fera tort à l'Auteur, & peut-être à son
Livre, dans l'esprit des gens qui ont vu des
enfansde deux à trois ans, non-seulement
chercher les lettres dans le Bureau,mais encore
composer sur la table de ce Bureau les
mots qu'on leur dILtoir. Les Lecteurs sensés
& judicieux sçavent distinguer le vrai d'avec
le faux, & les élogesoutrés & fulpetffcs d'avec
la pure & sincere verité Typographique,
à laquelle ont toujours rendu justice, nonseulement
feu le dernierPrincipal du College
de Louis-le-Grand, mais encore feu le
R. P. Tournemine,& le R. P. Buffier dans
le tems même. que M. de L avoit l'honneur,
d'aller donner des leçons à M. le Comte de
B. On pourroit nommer ici bien des Jésuites
vivans, amis, 5c aprobateurs de la Typographie
,mais des raisons qu'ils n'ignorent
point,
point, nous obligent de ne le pas faire.
13. M. de L. continuë à soutenir que le
tems employé À chercher les lettres dans les casses
du Bureau eJi un tems perdu. R. M. de L.
parleroit autrement s'ilsçavoit que l'enfant
Typographe, pour faire une ligne sur la table
de son Bureau, en lit souvent la valeur
de plus de cinquante,en cherchant les cartes
dont il a besoin;s'il cherche, par exemple
, le mot Son dans la logette du Pronom
Posessif il pourra lire plusieurs fois dans le
paquet de cartes les motssa,ses^fîens^fîeny
fîenes3 fiene ; mon, ma ,mien miene
,
mienes,
mes; ton,ta
s
tes,tien
j
tienes
,
tiene; leur
leurs , , & ainsi des autres ,
sans que l'enfant
s'aperçoive de sa lecture;
14. OuH vaudroit mieux employer le tems à
faire lire les enfans tout d'un coup dans des Lires
ordinaires, u à lesfaireécrire. R. Si M. Gaul. vivair, il apelleroit cela Charlatanerie
; le projet est beau, hardi, & digne
de M. de Val. Mais il s'agit de sçavoir si l'ensant
voudra lire & écrire1 tout d'un coup avec
l'épouvantai des Livres ordinaires; on ne le
çait que trop, il ne le veut pas, les Parens
& les Maîtresengéi-niffent., & l'enfant puni
se dégoûte des Livres & des Maîtres.
1 5. Les enfans se. fortifieraient infiniment
mieux dans laleïïure en lisant dans un Livre
pendant deux heures, qu'ils ne lepourroient
faire
faire en quatre jours avec les exercicesélémentaires
du Bureau Typographique. R. M. de L.
ne change pas de son; quatre jours de Typographie
, selon lui, ne valent pas deux
heures sur un Livre.Quelplaisir pour un
pLeivtirte enfant que d'être deux heures sur le
de M. de L. dans lequel il n'y a pas
une Image.
16. A l'égard de l'Ortographe, il efi certain
qu'en copiant ou en écrivantsans la dictée,
ils en aprendroient encore plus dans un&
heure qu'en un jour par le moyendu Bureau.
R. Voici encore un prodige,une heure sans
la diétée de la Méthode ordinaire,en aprend
plus que, le Bureau en dictant pendant un
jour. D'où vient donc l'ignorance de l'Ortographe
danstant d'Ecrivains publics, dans
tant d'Ecoliers au sortir des Classes, & memê
dans tant de Maîtres qui ont toûjours lai
plume à la main ?
17. Quen lisant & en écrivant ils acquéraient
;selon la Méthode ( du Critique, ) &
en l'espace de quelques mois des connoissances
qu'ils doivent avoir; ils sçauroient lire C un
peu écrire., au lieu qu'après avoirarrangé les
Cartes du Bureau pendant dix ans, il en faudra
toujours revenir à les faire lire & écrire*
à l'or dinaire. R. La proportion est ici bien
plus forte, quelques mois l'emportent sur
des dixaines d'années. Il en faudra toujours
revenii
venir à la lecture & à l'écriture ordinaire'
la est certain faut-il en conclure que tou- les Méthodes font égales? que tous ls?
livres font égaux, & toutes les écritures
gales, pour conduire la premiere enfance?
Vous les chemins qui conduisent à la Ville
font pas pour cela de même.
18.Queplusieursenfans Typographesavoient
ri forcés de r'aprendre par l'ancienne Méiode
pour pouvoir lire dans les Livres, tant
efl vrai ( continueleCritique) que ce Buau
donnepeu d'usage. R. On pourroit faire
ne Dissertation sur chaque article de M. de'
on secontente de dire que bien des en- a ont le bonheur ou le malheur de passer
une Ecole à l'autre, de changer de Maître;
le Méthode &c. sans qu'on puisse en rien
conclure en général pour ou contre. Mait
Vici ce que l'on peut ajoûter
,
le Bureau fait
fre ce que l'on veut sur la Table y dans une
Leçon un enfant aprend à composer & à
tre ;s'il met, par exemple,les mots paille,
M'ie
,
mail, péril, Milhau
,
il voir par là les
cinqmanieres d'exprimer le son du ill mouille,
il en distingue les lettres, lessons,&
es sillabes que les Maîtres confondent. On
conrinuë ainsi les exercices sur chaque
Ton de la langue, & sur les premières noions
des Arts & des Sciences
,
voilà le but
Hé la pratique du Bureau , inconnue à toute
autre
<
autre Méthode. Un enfant Typographe pe
travailler seul à son Bureau, il a le plai
d'êtreAuteur, on voit son Ouvrage
, on
corrige &c. Que feroit cet enfant seul av<
un Livre? est il possible qu'il y ait sur la ter
& dans Paris des gens assés aveuglés ou ass
prévenus, pour douter de lapréférence d
Méthodes à la Vue d'un Bureau & d'un en
fant Typographed'uncôté, & de l'aut
d'un entant les yeux colés sur son Livre ? )
Py-P. sentoit bien la peine des enfans & d
Maîtres, puis qu'il dit pag. 47. qu'en cas e
choix,il préféroit la place de forçat de Galer
à la classe de quantité d'enfans enseign
selon la maniere ordinaire:or l'usage des L
vres fait partie de la maniere ordinaire, les exercices du Bureau, au contraire,ouvrer
une nouvelle & agréable route à la premier
enfance.
19 Ceux quisuiventl'usage du Bureau
, e
ce qui regarde la pratique de l'écriture,ne s\
perçoivent pas qu'ils en privent leurs élèves
du moins pendantm? tems considérable
, ce qi
ne peu que leurêtretrèspernicieux. R. O
pourroit faire voir à M. de L. de l'écriture
du premier enfantTypographe qui à si
ans, & en peu de semaines, fit fous rv
NOBLETdesprogrés étonnans, non-feul,
mène dans le caractère qu'on lui montroit
mais encore dans le caractère d'impression
qu'c
qu'on ne lui montroit pas;il faut donc conclure
que l'imagination instruite dans la praique
du Bureau,donne pour écrire plus de
facilité à la main, que n'en donne la simple
teéture de la Méthode ordinaire des Livres
,• DU du Livre de M. de L.
? 20. La maniere du Bureau d'arranger Jel
Cartes écrites sur une table n'est pas nouvelle.
R. L'Auteur de la Bibliothèque des enfans
{a cité un Passage de S. Jerôme,qui conseille
à la Dame Laeta l'usage des lettres de buis
IOU d'yvoire, c'est l'équivalent des Cartes 4
quelqu'ancien que foit ce Passsage, il
n'en est pas moins vrai que l'usage des Cartes
varié à l'infini pour les exercices du Pureau
Typographique, est une nouveauté bien
plus utile & plus étenduë que l'usage des
seulsa, b,c
,
dans les Livres ou sur des cartes.
M. Py-P. fit bien de quitter son exercice
desJeux de cartes abécédiques,dès qu'il s'a- perçut que c'étoit en pure perte pour ses ensans.
La Typographie au contraire se confirme
de plus en plus dans l'utilité des jeux &
des exercices indiquas dans la Bibliothèque
desEnfans in-4° art. vu. pages 59. & 60
yôc voilà la différence des fruits de l'une
& de l'autre Méthode;il suffit, à l'exemple
de M.l'Abbé D. F. lettre 84. d'admirer l'enfantqui
faute de joïe à la table de son BueâU
* & de plaindre celui qui gémit, les
5 yeux
yeux colés malgré lui sur un Livre, fut-ce
le Livre de M. de L. ou de quelque Esprit
Angelique. à 21.Quand les enfanscommencent à connôître
un peu les lettres G7* les syllabessur les
cartes, on ne doit pas pour cela abandonner
les livres ni les plumes & le papier, au contraire
ils en doivent faire le principal objet df.
leurs études. R. C'dl toujours fupofer ce qui
cffc en question. Un enfant qui lit le caractére
manuscrit sur des cartes, n'a t'il pas cet
avantage par dessus l'enfant qui ne voit que
les lettres de son Livre? Entre lire sur la table
d u Bureau
, ou dans m Livre, il n'y à
de différence qu'entre les caractéres, celui
du Bureau effc fort gros, & celui des Livres
trop petit. Mais on pourroit de plus retorquer
à M. de L. que les enfans mis sur les Livres
élementaires font épouvantés de la petitesse
des caracteres
,
cb la longueur des
pages ,
& encore plus de la grosseur du volume
; &: ajoûter qu'ils ne lisent pas si-tôt le
caractére manuscrit que les enfans du Bureau
; avantage considérable outre celui de
l'Ortographe qui a
gagné bien des gens sensés,
à la Typographie.
11. Le Bureau Typographique ne devroii
être envisagé tout au plus que comme un dêlassement
& pour varier, & l'on a tort d'écar.
ter les livres & les plumes. R. Le seçret d\
Buxeai
Bureauconsiste à suivre le conseil de Saint
Jerôme
,
de M. Rollin
,
d'instruire en
jouant -,
le Bureau permet de varier à l'infini
& de donner à l'enfant le texte de la femaine
,
du jour & de l'heure qu'on ne trouveroit
dans aucun Livre. Le Bureau permet de
donneren parcelles & sur des cartes les
mots, les lignes, les phrases, les pages des
Livresà mesure que l'enfant avance: convient-
ildonc à l'indigente &à l'insuffisante
Méthode des Livres de vouloir s'enorgueillir
auprès de la riche & de l'abondante Méthode
Typographique? Le Bureau ne rejette rien,
il accepte tous les bons Livres,mais il se rc.
serve le droit d'en faire usage en terris 8* lieu.
La Méthode vulgaire aucontraire se plaîc
dans sa pauvreté
, en un mot dans sa galere
plutôt que de se soulager y
,
& de ne pas tourmenter
les petits enfans. Le Bureau n'écarte
les livres,& les plumes que pour un tems,
& c'est pendant ce tems-là que les enfans
pblleicins d'allégresse fontl'admiration duPu-
; heureux ceux qui ont le bonheur de
n'être pas forcés d'entrer trop tôt dans la
route vulgaire des Livres! cet article seul est
une pierre de touche qui sert à juger flii
génie des Maîtres & des Parens ;les petits
esprits ne voyent pasl'avantage du Bureau,
ils demandent d'abord les Livres; au lieu
que les bons esprits font satisfaits dse vuoir lrire
sur des cartes l'écriture qu'on y a mise, &
d'envoir pratiquer l'Ortographe.
23. La Méthode du Bureau n'estpas encore
parvenuë au point de précision & d'abréviation
de la Methode (du Critique) qui estbien
plus promte ,
& bienplus facile. R. Il est sûr
que la Méthode Typographique n'est pas arrivée
au point de perfection que la fuite des
tems pourra lui donner, quand il y aura un
plus grand nombre de bons Maîtres; mais
il n'y aura jamais de juste comparaison
,
ni
de paralelle à faire entre la Méthode du
Bureau, & celle des seuls Livres dans la premiere
enfance,
24. On gagne ,
dit-il, ensuivant sa Méo:
thode, la pratique de la lecture & de l'écriture.
R. Je ne vois pas comment M. de L.
supose le Bureau privé de ce double avantage
,puisqu'il n'y a pointd'Ecoliersortant
des Colleges qui puisse lire aussi- bien que
les enfans Typographes, ni d'enfans de la
Méthode des Livres, qui air acquis pour
l'écriture plus de disposition que les cnfans
du Bureau. M. NOBLET, Maître à écrire
,
M. BOUCHAR
,
Homme de Lettres, Maître
EcrivainJuré,&Maître de Typographie
en Ville,Mlle MARION, la meilleure Maî- j
tresse de Typographie, de fille de Maître à
écrire, pourront être consultés là-dessus, de ,
même que les Parens qui leur confient leurs
enfans.
sans. En suivant la bonne Méthode du
reau,on gagne non-seulement la lecture ,'
rtographe & l'écriture, mais encore ley
emieres notions des Arts & des Sciences;
en sans acquièrent des idées, ils aprennent
aisonner plus juste
,
& à devenir plûtôt
les à la Société civile,
25. M. de L. dans les 8. ou 9. premieres
ges
deses Refléxions sur la Typographie,
ance quantité d'autres Propositions qu'il
toit nécessaire de relever, si la chose n'aoit
déjà été faite bien des fois dans la Biiotktcjiie
des enfans in-4°. dans les Mercures
- France de plusieurs années,dans la Rénse
de M. P. à feu M. Gaul. dans les Ob-i
rvationsde M.l'Abbé Desfontaines, lettre
dans les lettres du Pour& Contre, nom
es 138. 141. 143. 144. dans la dixiéme
uilledesRefléxions surles Ouvrages de Litrature
, page nj. & dans d'autres feuilles
ériodiques, auxquelles nous prenons la li1-1.
erté de renvoyer les personescurieuses de
re l'Histoire de la Méthode Typographiue.
26. Quelques Partisans du Bureau Typai.
raphiqueavoient donné debons avis à M.
,e L. pag. 152. il s'estmis au-dessus & sans
épondre pertinemmentaux objections qu'on
ji avoit faites, il s'est livré totalement à
esprit de préjugé&deprévention
,. en fervan£
vant d'écho
,
s'il est permis dele dire, au
esprits antiphilosophiques,ennemis du H
reau & de la justesse du raisonnement. Po
défendre lapratique de la nouvelle Typogi
phie
,
& pour obéir aux Protecteurs de cel
Méthode
,
je suisobligé de répondre ai
aux Refléxions d'un Adversaire, homme
d,
prit & de talens
,
& enfin munide plusieur
;
respectables Certificats. Je le fais d'auta
plus volontiers, M. que cette réponse si
peut-être mieux connaître le Livre de M.
L. ce qui fera un grand avantage pour l'ava
cement des petites Ecoles,&pour le trio
phe de la Typographie.
I. P. S. 27. Je viens de lire dans la 3j
Lettre desObservations la page ia8. que 1
de L. a fournie., ou que le successeur de ]
l'Abbé Granet a composée en attendant qu
M.l'Abbé D. F.aitle tems de rendrecomp
du Livre de ce nouveau Grammairien ; que
que les Lettres de l'Observateurne soient p
toujours des Arrêts de Cour Souveraine , f
nieHâte que ce sçavant & ingénieux Aure;
n'aura pas oublié ce qu'il a dit en faveur
la Typographie dans sa lettre 84. pag. 1J
Au refle
,
j'aivn moi-meme les efféts furpr,
Ilans de cette admirable invention dans #|
Ecolepublique. Ce quim'aie plusfrapé3 ai
l'allégreffi d'unetroupe etenfansaphqués à1
tuds comme à unjeu
,
&faisantlegerement {
-rapid;me
rapidement des Opérations que mon oeil avoit
seine à suivre, U mon efpra à comprendre
ec. Quand M. l'Abbé D. F. > en aura vu autant
sur le Livre de M. de L. on pourra mieux
dire que sa Méthode efl judicieuse
,
/impie !
naturelle; mais non pas qu'elle n'a rien de
commun avec le Bureau Typographique
,
ni
qu'elle ait la supér.orÙésurtouteslesMéthodes
du monde. Le nouvel Observateur les a-t-il
liies & encenduës, Est-ii permis d'éxagerer
,ainsi? 28. L'Auteur de la 84. Lettre a l'esprit trop
philosophique pour secontredireaujourd'hui,
en disant que la sçavante Méthode du Bureau
est
,
à la verité
,
moinsridicule que Vancienney
maisqu'elle efl cent fois plus composée &plus
épineusepuisqu'ellecontientplus de 250.leçons,
t( quoi qu'il n'yen ait que156.)sans compter
desprincipes innombrables, &c. Graces au
Successeur de M. l'Abbé Graner
,
la Méthode
du Bureau est doncmoins ridicule que l'ancienne
j M. Gaullyer l'avoit encore pensé
d'une maniereplus comique. La brochure
de M. P.répond à tous les G. passés
)
prêv
sens & à venir.
•
Le nouvel Observateurenprenant le sens,
non pas ridicule, mais piroyable de M. de L.
voudroit-il aussi condamnerle terme de leçon
dans JÙémÙ & dans le Bréviaire? Ne pcucon
pas apellerleçon chaque lecture que l'on
I. Vol. D fait
fait faire à un enfant? M. de L, n'ignore pas
l'étenduë de ce terme, page 115. Je connois
des Maîtres qui en ont plus de quatre mille;
& bien-loin d'être épouvanté des 250, donc
on fait tant de bruit, (quoi qu'il n'yen ait
que 156. ) on devoit mieux prendre le sens
du mot leçon, employé pour principe
, pour
lecture, ou pour article & chapitre. On sent
bien que le nouvelObservateur n'est pas encore
au fait de la Méthode du Bureau, ni de
celle de M. deL. Il faut esperer que M;
l'Abbé Des F.repaiera tout cela, & qu'il
rendra à chaque Auteur, à chaque Livre
& à chaque Méthode la justice qu'ils ont
droit d'attendre d'un Auteur aussi éclairé 8$
uffi équitable que lui dans la République
des Lettres.
2. P. S. 29. Notre attente, M. a été vai
ne, & nous perdons beaucoup; M. l'Abbé
D F. n'a pas eu le tems de faire l'Extraie
promis du Livre de M. de L. Le Successeur
de M. l'Abbé Granet vient de le donner dans
la Lettre 369. sur le ton de la Lettre 352*'
& si haut, que bien des personnes ont crû
quec'étoit un Eloge critique 8c ironique
pour égayer le Lecteur. Je pense tout autrement
, & je trouve dans cet Extrait une dé
monstration victorieuse en faveur de la nouvelle
dénomination des lettres contre l'ancienne
&la tirannique manierc d'aprendre à,
lire;
Ire) ce qui est un triomphe pour la Typographie.
30. A l'égard des réflexions sur le Bureau
Typographique) il paroît que le nouvel Ob
servateur, peu au fait de cette Méthode, s'efC
Contentéde copier M. de L. sur l'effrayante
prétendue multiplicité de principes
,
& sur
h cruauté d'obliger des Maîtres d'Ecole à
lire un Ouvrage immensein-4°,Les termes de
l'Observateur conviendroient mieux en parlant
de l'ancienne Méthode des Livres, qui
pour soulager les Maîtres, tirannife les
petits enfans. L'Observateur ne dit pas
un mot de la distinction des deux Méthodes5iln'a
pas feulement établi la véritable
-1uefiion, sçavoir s'il est possible que le
Livre de M. de L. ou un Livre quelconque,
mis fous les yeux des petits enfans, leur
foie plus agréable, & qu'il foit en même
rems,pouraprendre à lire, préférable à la
Méthode &aux exercices du Bureau Typographique-,
quand on prouvera cela, je donnerai
la Quadrature du Cercle.
31. Pour ce qui eu de la rèformation de
l'Ortographe
,
jol neferai qu'une objection que foi déja faitet Cr a laquelle un n'a jamais ré- ndu solidement. D'où vient que les Italiens,
héritiers du Pays Latin &: de la Langue Latine
, ne s'asservissent pas aux étymologies?
»qu'Us retranchent, par exemple, les trois
D ij prcmic:
premieres lettresdu mot Hymne, pour écrire:
selon la prononciation inné ; D'où vient que
certains Francs ou Françoissontobstinément
gloire d'être esclaves des étymologies.
& qu'ils écrivent, par exemple, avec deux
m les mots homme & femme, qui viennent
des mots homo &femina? D'où vient que le
fameux Dictionaire de la Crusca a secoué le
joug que plusieurs Dictionaires François veu.,
lent nous imposer en France ? 1
32. Avant que de finir cette Lettre
,
M. je
crois devoir vous aprendre que feu M. Py-
Poulain
â
tracassé par les Confreres
,
prit il
y a 16. à 17. ans la fainte résolution de se
consacrer gratuitement à l'instruction des
enfans de la Maison de la Pitié, où il mourut
le 3. Octobre1725. & fut enterré honorablement
dans l'Eglise du même HôpitaJ
le 4. Vous serez, peut-être, surpris de voir
qduite M. de L. son fils & son éditeur, n'ait pas;
un mot de ce fait glorieux à la mémoire
de son digne & vertueux pere; mais quoiqu'il
fût présent à cet enterrement avec des personnés
de distinction
,
iln'a osé aparamment en
parler,dans la juste crainte qu'on nelui demandât
des nouvelles des progrès que fit pour
lors sa Méthode dans les Ecoles de l'Hôpital.
Il semble que dans l'espace d'un an, feu M,
Py-P. devoit l'établir facilement dans toutes
les Ecoles de la Pitié, puis qu'il ne demandoit
loit que trois ou quatre mois pour les en
sans les plus hébétés. Cependant ce charitable
Maître, malgré, ses bonnes intentions ,
eut le chagrin de ne pas réussir; on ditmême
que ce chagrin lui abrégea les jours.
33. Si vous êtes curieux, M. de sçavoir
comment j'ai apris ces Anecdores littéraires,
le voici, je lestiens de l'Aureurdu iureaù
Typographique. Dans le tems qu'il voulut
essayer d'introduire sa Méthode à l'Ecole
Ide l'Enfant Jesus, il trouva un Maître des
plus prévenus
1
qui osa lui prédirelemême
& malheureux succèqu'avoir eu M. de Py-
P. Cela ne rebuta point l'Auteur de la Typographie,
il donna des Bureaux,des Livres
& des Carrons
,
il gagna le Sou maître,
le mit au fait de la Méthode; on en fit l'expérience
sur une vingtaine d'enfans, elle
réussit, quoique l'Auteur n'allât qu'une ou
deux fois la semaine donner leçon lui-même
; & sur le raport de M. l'Administrateur-
Commissaire des Ecoles, M.le P. P. &. M. le
P. G. toujours attentifs à l'utilité publique;
ordonnèrent l'introductiondecette nouvelle
Méchode typographique, dont on va tous
les jours admirer les effets surprenans. C'est
à M. de L. à nous dire pourquoi la Méthode
qu'il tâche de décrier a si-bien réussi
,
&
pourquoi la sienne qu'il exalte si fort,n'eût
pas le mêijje bonheur;il lui fera aisé deré-,
D iij pondre
1 pondre à cette petite objection, lorsqu'il
voudra convenir que la Méthode des Livres
a quelque chose de rebutant & de disproportionné
à la premiere enfance
, au lien
que les exercices du Bureau Typographique
n'ont étéinventés, & ne font pratiqués qu'en
tâtant, pour ainsi dire, le pouls aux entant.
34.Il faut donc conclure que le Bureau
(Typographique doit précéder l'usige des Livres,
& que bien-loin d'être rejette
,
il peut
servir à toutes-les Méthodes, dans tous
les Pays, & dans toutes les Langues;avantage
qu'aucun Livre ne peut avoir. Enfin je
puis avancer que M. de L. ne trouvera jamais
que des Apologistes suspects,qui,sans rougir
osent mettre la pratique de son Livre au.def..
fus des exercices du Bureau Typographique
dans la premiere & la plus tendre
enfance,
Je pourrois, M. vous donner ici les Certificats
de la Société des Arts du 17. Septembre
1730. & de M. Vivant, Grand-
Chantre de l'Eglise de Paris, du 24. Novembre
1732. mais comme ils font imprimés
l'un & l'autre dans la Bibliothèque des
Enfans in-4°. je vous prie de vous contenter
de la Délibération du 27. Mai 1737.prise
au Bureau de l'Hôpital Général dans la Maison
de la Pitié, où mourut M. Py-Poulain,
sans avoir pû réussir
1
comme il s'en étoit flaté. Il
r IlA été arrêté qus le Bureau Typographique
:-êtttllt établi dans la ClajJè de l'EnfantJÉSUS, plusîeurs des Enfans qui la composenty
étant initiés, le Maire & le Soûmattre de ladite
Classe s'attacheront audit Bureau Typographique3
& n'employeront pas etautre ma-
(niered'enseigner & dinftrnire les Enfans de t ladite Classe.
Extrait par moiGreffier du Bureau ,
soussigné
RENEUX.
J'ai l'honneur d'être,&c.
ODE
Sur la mort de M. Roujjesn.
DE quels regrets touchants retentit la
JLy Colline
Qu'habitent les neuf Soeurs!
Ciel! que vois-je? Apollon sur sa Lyre divine
Verse un torrent de pleurs.
8a J'ai perdu, lui dit-il,l'Horace de la Seine,
» Chef de mes favoris.
se Quel Mortel déformais te rendra souveraine
» Des coeurs & des esprits 1
J'écoute. & dans l'instant cet Instrument resona
Sous ses doigts rayonnans.
Deceçhaatre expité lui-même ainsi couronne
D iiij Les
Lessublimestalens: 2) Pleurez, Guerriers, Héros, au Temple de mé..:
moire
:J) Lui-seul vous conduisoit
» Dieux! vous n'entendrez plus célebrer votre ¡
gloie 1
M Ainsi qu'ille faisoit. J
» Les Vers font aux grands noms, quoiqu'un vaâb]
Peuple pense,
» Ce que l'ame est au corps,
Y&Et de leur union l'invincible puissance
t, Brave les sombres bords.
» De la Divinité seuls ils ont l'avantage
» D'être le vrai pinceau;
» Pour faire de l'Olimpe une brillante image,
» Il faut être Rousseau.
» Mais hélas ! il n'est plus, ô Filles de Mémoire,
» Joignez vous à ma voix.
» A l'envi par vos chants éternisez sa gloire,
» Comme il a fait nos loix.
M Quel François
, comme lui par son intelligence
» Penetra mes secrets,
K Et de ce feu divin, ame de mon essence ,
» Anima mes portraits?
» Héroïques Chansons que sa plûme fit naître,
)Jo
C'etf par votre secours
- Qu'au sein de la mort même il prend un nouvel
ette
wtQtfi
*
» Qui durera toûjours.
IlS'il peint les Dieux aîlés, ses couleurs foat leurs
flammes,
»Leurs traits font ses pinceaux J'
ifcEt de leurs ressemblance il embellitlesâmes
» Des Dieux & des Héros.
as Raison, que ton flambeau reçoit de ses Epitres
»Uneviveclarté!
» Marot ne jouit pas a de si justes ~ttrès
»De l'immortalité. i
» Sous le voile emprunté d'unheureux artifice -
» Adroit Censeur du ~fard
,
»?
jusqù'aux pieds desAutels pour démasquer ce vice
K. Illemarqueavecart.
»De son fougueux printems, Filles, qui sans ie-,
serve
»Etalezvosapas;
t) Ah! que votre beauté me plairoit, si Minerve
» Accompagnoit vos pas!
a Quelle variété ! sa peinture agréable
»Offre autant de couleurs,
»Qu'au retour des Zéphirs la Naturead-mirable
M En repand sur les fleurs.
wMais pourquoi rapeller de son rare génie
»Touslestalensdivers?
«Ou ne connoît-on pas sa sçavante harmonie
DI Dans ce vaste Univers ?
Dv 35De
<
» De mes fameux sujets Atropos feule regle
»Etfixelerenom; 1
»Ils ont beau s'elever; nul n'obtient le nom d'Aigle
J, Qu'au séjour dePluton.
P Tant qu'ils font fous mes loix, on voit la ~noir,
envie
33 Combattre leur talent,
S'ils en font les vainqueurs
,
c'est en perdant la
vie;
*•> Homere en est garant.
» Aprens donc, cher Rousseau
,
de tes Mânes céilebres
JILe triomphe certain;
"Je vais sur ton Tombeau graver ces Vers ~funol
bres
» Dignes detondestin.
»lt du chantre Thebain & du chantre de Rome
n Ici gît le rival
,
» Quilana ces deux mortels que le Pinde ~renommé
K N'auroit point eu d'égal.
far M. de S. R. de Montpellier,
SVlT
SUITE de rExtrait de la Dissertation
de Ad. VAbbé Lebeuf, sur l'état des Sciences
sdepuis la mort du Roy Robertjufquk .y Robertjisflu'
celle de Philipe le Bel.
APrès les Préliminaires dont nous avons
rendu compte ,l'Auteur de cette Dissertationentre
en matiere par la connoissance
des Langues,dont il fait voir que quelques
Sçavans en France ne furent pas dépourvûs,
tels que Sigon
,
Abbé de S. Florent de Saumur,
& Sigebert de Gemblours; mais pour
faire conclure que ce qu'ils connoissoient
dans l'Hebreu
, par exemple, étoit fort imparfait
, il cite celui ~d'Ifarn, Abbé de Saint
Victor de Marseille
,
qui tiroit de la Langue
Hebraïque des noms qui certainement n'en
venoient pas. On sçait jusqu'où Abelard &
Heloïse poufferent leurs connoissances dans
les Langues au XI I. siécle. Dans ce même
tems,on voit qu'après le Latin,c'étoit dans
le Grec que l'on donnoit davantage; l'Ordre
de Cîteauxfit punir un Moine qui avoit
apris d'un Juif à connoître les Caractéres
Hébraïques; dans celui de Cluni où l'on
faisoit profession plus ouverte de ~Sicnce
aucun Religieuxnesçavoitl'Arabe;il fallut
D vj cluc
que Pierre le Vénérable, qui avoit ~befoirt
d'une Traduction de l'Alcoran
,
employât
pour cela un Espagnol. Les Missions & les
Croisades au xiij. siécle ,aussibienquel'établissement
des Dominiquains, dévoüés à
aller prêcher dans l'Orient,furent une occasion
de cultiver l'Arabe, l'Hebreu, &c.
Le Grec l'emporta néanmoins, & l'on vit
dès-lorsdesTraductionsd'Aristote.Raymond
Lulle écrivit à Philipe le Bel, que pour
l'avantage de la Religion, il convenoit qu'il
bâtît&dotât plusieurs Maisons où l'on enseignât
les Langues des Infideles,l'Arabe,
le Tartare, tkc.
M. L. vient ensuite aux Traductions qui
furent faites en Langue vulgaire dans le
Royaume. Il déclare qu'on en trouve du XI
siècle, & releve Genebrard qui a cru qu'il
n'avoit rien paru en Langue Françoise avant
Philipe Auguste;mais il y en eut un plus
grand nombre vers le milieuduXII.siecle,
surtout dans les Pays-Bas, à l'instance d'un
Comte de Guines. Le Lapidaire de Marbode
de Rennes est un des premiers Ouvrages
qui furent mis en François parmi les Livres
d'Histoire qu'on traduisit au xiij. siecle; on
s'attacha par ignorance à des Histoires~faufses,
telles que celle de Turpin. On lit dans
la vie de S. Louis, que lorsqu'il lisoit en
présence de ses Familiers, qui n'entendoient
4 pas
oas le Latin
D
il leur en donnoit en françois
explication. Guiard Desmoulins, Chanoiné
Aire en Artois
,
traduisit toute l'Histoire
~inte de Pierre le Mangeur. Il parut aussi
lors un volume apellélaSommeleRoy,où
Philipe leHardiavoit fait rédiger en Fran-
~cis
, pour son utilité, une partie de l'EcritureSainte.
On fut réservé à l'égard de la
Traduction de certains Livres de la Bible,
~tels que le Cantique des Cantiques. Les Abibéss
d'Orcamp & de Cercamp furent com- en 1200. par le Chapitre Général de Cî-
~aux
, pour aller en l'Abbaye de Chaalis
y brûler la Traduction qui y avoit été
faite de ce Livre. Dans l'ordre de S. Dominique
on fut aussi fortréservé à l'égard de
ce qu'on
-
donnoit en François aux Rèli-j
gieuses.
Le Latin n'étant plus la Langue vulgaire
dans les Gaules, les enfansaprenoient de
leurs nourrices une Langue- de laquelle elt
procedé le François que nous parlons au*
jourd'hui. Ainsi dès l'onziéme siécle, lorsque
enfant vouloit lire les Auteurs Latins
~il'Moit qu'on le mît à la Grammaire
y
Se
quiconque ne sçavoit pas le Latin dans le siécle
suivant,passoit pour un franc ignorant, aujugement
de Philipe, Abbé de Bonne-Esperance
coe:stIetraoeHtJîcuilibetvnigaresLinguoepr&flojint* ,nonLatina,ipsiuspacedixerim~hé-
-bétude
betudê ernn teneat asinina. Jean de Sarisbery
vivantaussi alors
,
disoit que quiconque me
prisoit la Grammaire,ne pouvoir passerpou
Lettré. Contemptor Gammatices
3
non mod
litterator non cft
}
sed nec litteratus dici debel
Aussi fasoit-on commencer les enfans pa~
Mnfa
,
à l'aide de Priscien, & autres Grammairiens.
Mais les Préceptes furent d'abord
en Prose. Alexandre de Ville-Dieu,Cordelier,
les mit depuis en Vers Hexametres.
M. L. raporte ici des preuves du besoin
dqaunesl'on avoit d'étudier la Grammaire, tant
l'Etat Monastique
, que parmi les Prêtres
Séculiers;c'est à-dire, des témoignages
combien l'ignorance étoit grande. Il finie
cet aiticle, en observant que malgré l'exactirude
dans la construction que les Grammairiens
tâchoient d'insinuer au xij. & xiij.
liédes) on continuoit en écrivant en Latiii,
aux Personnes distinguées, d'allier le plurier
avec le singulier
,
& de dire, par exemple,
comme Geoffroy de Vendôme Lib-3-
Ep. xj. Vos eslis crclIJus; ensorte que quiconque
s'avisoit de parler autrement, ,-ie
obligé d'en faire ses exeufes: c'est ce que fit
PierredeBlois, écrivant à celuiquiétoit
nouvellement élû Evêque de Chartres: Te
precor
9
lui dit-il, quod per tu & tibi te
feribot molestè non feras: pluralisenim locutiequâunitoquendomentimur,
sermo adulatorius
orius est
5
& longè àsacrôeloquiô alienus.
L'Etude de la Poësie fut toujours liée a
Celle de la Grammaire, & quoi qu'en dise
M. Dupin,qui n'avoit pas visité les Manuscrits
du xj. siecle
,
il y eut dams ce siécle des
Poëtes, comme dans les précedens; M. L.
s'attache particulièrement à faire connoître
Fulcoius, qu'il dit plus bas avoir été natif
de Beauvais, & avoir de~ervi l'Eglise de
Meaux en qualité de Soudiacre. Les Vers
furentemployés dans le xj. xij. & xiij. necles
à toutes sortes de Sujets, sur les sceaux,
sur les anneaux
_,
sur les Vasessacrés ou pro..
fanes,sur le verre, comme sur le cuivre &
sur l'airain,sur les pavés, sur les murs, dans
les Cartulaires, les Nécrologes & les Chroniques.
Les Benédictions des Leçons de Matines
furent aussi mises en Vers, sans parler
des Antiennes & des Répons de l'OfficeDivin
, dont les Bréviaires furent remplis. Il
faut voir des Exemples de tout cela dans les
Notes qui accompagnent cette Dissertation.
On fit aussi dans ces siéclesdes copies des
Poëtes tant profanes que sacrés; mais il paroît
que le goût étoit assés mauvais au commencement
du xij. siécle
,
puifqu'alors Marbodc
de Rennes passoit pour un excellent Poëte.
lPitqu, Murbodus vatum fpeéïabileifdus.
Tous les Ordres. Religieux reconnurent
l'utilité
l'utilité de la Poësie; mais quelques Panr
culiers en abuserent. Ceux qui enfanteren~
les plus malignes ironies, demeuroient
dans la Normandie. Une Note de M. L,
aprend cependant que Tortarius de Fleury
sur Loire, sçût aussifaire des Poësies assés libres
: & dans son Texte il parle de Hugues
Metellus comme d'un Poëte qui s'amusa
pareillement quelquefois à la Poësie badine.
Les Poëtes dont la Latinité, & les tours mériterent
le plus d'être goutés, furent Gautier
de l'Isle, Jean de Hauteville, Normand , Alain,Pierre de Riga, Gilles, de Paris, Auteur
du Poëme apellé Carolin. Baudry de
Bourgueil fut un Poëte qui prodigua les
loüanges assés platement: mais rien n'égala
la hardiesse de celui qui qualifia l'Abbé Suger,
desemivir & semideus. Dans le XIII.
Siécle
,
la France n'eut gueres de bon Poëte
que Mathieu de Vendome, Abbé de S. Denis
,
donc on a une Elégie sur l'Histoire de
Tobie: & pour ce qui est du commencement
du XIV. auquel mourut Philipe le
Bel, M. L. n'a connu de Poëte Latin qu'un
nommé GuillaumeForestier, Moine de Sec
Catherine procheRoüen. M.l'Abbé L. prend occasion de parler ici
de l'origine de la Rime dans les Vers Latins,
& insinuë qu'elle a commencé à être usitée
dans le Langage prosaïque dès le hu~tiéme
Siècle,
écle. Elle fè multiplia dans l'onziéme
, o
11 mit en ces fortes de Rimes mesurées
usieurs Piécestantd'Histoire que de Théae:
de-là ces pieuses représentations des
Mystéres dans les Monastéres. Nous ne pour
~ons taire le Trait singulier d'une de ces Pié-n
es,puisé d'un Manuscrit de S.Martial de Linoges,
écrit fous le Roy Henry I. Virgile se
r~ouve associé aux Prophetes qui viennent à
Adoration du Mestie,& il mêle sa voix
~vec la leur, pour chanter un long Benedica-
~aus rimé, par lequel finitlaPiéce.
On avoitcrû que les Vers Leonins tiroient
~eur nom d'un Leonius Chanoine à Paris;
quelques-uns le faisoient Chanoine de S. Be.
(fioîr, d'autres de S. Victor, mais on trouve
ci la preuve qu'il fut Chanoine de Notre-
Dame, & que les Vers Latins rimés, foit à la
~in seulement, foit à l'hemistiche & à la fin
~ont plus anciens que lui, & même il est 11
peu probable que ce nom vienne de lui
A
"lue plusieurs Manuscrits très anciens qui par-
~ent de cette rime, ne l'apellent point Leomine,
maisTeonime.
h
Quant aux rimeurs en Langue Françoise,
M. L. en produit beaucoup de plus anciens
"lue ceux que Fauchet a mis à la tête de son
Livre de l'Origine de la Poësie Françoise,
~entre autres un Thibaut de Vernon,Chanoi-
~me de Roiien, & un Gregoire Dechadam
qu'Eustorg#e
qu'Eustorge Evêque de Limoges engagea
écrire fous Loüis le Gros en rimes vulgai~
l'Histoire de la premiere Croisade. Ce É
dans le même temps que le Roy d'Ang~
terre vit faire contre lui en Normandie <1
Chansons par un jongleur. Mais il n'est pi
sûr qu'elles fussent en François: car enco
au XIII.Siécle, il y avoit des Poëtes q~
faisoient des Vers moitié François, moit~
Latins.
La coutume étoit dans ces Siecles là d~
passer de l'érude de la Grammaire à celle d
la Dialectique ou Logique. C'étoit la seco~
de branche de ce qu'on apelloit alors
Trivium. On puisoit la Dialectique dans Arï
tote; aussi en abusa-t'on quelquefois, lor~
qu'on voulut l'apliquer auxMystéres de
Religion Berenger & Roscelin furent da~
le cas. Il se forma la Seéte des Nominau~
opofés aux Réels, &cette Secte regna
longtemps qu'elle ne pût être éteinte qui
par un Edit de Loüis XI. On les traitoit d3
le XII. Siécle de purs vendeurs de mots. Ce
Disciples de Platon ne pûrent se concilie~
avec ceux d'Aristote, & ceux-ci les tour~
nerent quelquefois en ridicule. Jean de Sa-
,
rifberi nous dit qu'ils mettoient par exemple
quelquefois en question si un porc qu'on me
ne à la Foire est tenu plutôt par le conducteur
que par la corde, que tous leurs diÍ
pout
ours ne retentissoient que de convenances
de difconvenances, qu'on y multiplioit
ellement les particules négatives,que pour
'assûrer si les propositions étoienr plutôt afirmatives
que négatives, il étoit nécessaire
le se munir de féves ou de pois, afin de
compter si elles étoient en nombre pair ou
mpair. On voit par là avec combien de raion
quelques uns l'apellerent Professioverbo-
JorNm, & que c'est avec fondement que
'Auteur avance que jamais on ne vit tant de
Sophistes que dans ces Siécles. On peutA
ger des Sujets qu'ils traitoient, lors même
qu'ils entreprenoient de parler des Mystees,
puifqu'il y eut une branche de ces Dialecticiens,
dont les Disciples devenus Théologiens
furent qualifiés de Nihilianistes. Ce
fut dans ce tems-la qu'Aristote commença
à êtreapellé Le Philosophe par Antonomase.
Il fut admiré & suivi par le grand nom-
Oore. Le seul Gautier de S. Victor de Paris
,
le
récusa par la raison qu'il n'admettoit aucuns
Philosophes Payens. Il faut cependant avoüer
que la lecture de certains Ouvrages darifto.
tefutdéfenduëau XIII. Siécle.Maisil fut
bien dédommagé par le nombre de Disciples
qu'il trouva parmi les Dominiquains.
M. L. L. finit cet Article en faisant observer
ue le Roy de Naples ayant trouvé ses écrits
flÛns sa Bibliothéque, les fittraduire & les
cnvcya
envoya à l'Université de Paris: ce qui y ain
menta encore le nombre des Peripatéticien
Dans les Siécles dont il s'agit, après avoi
travaillé à perfectionner le jugement par
moyen de la Dialectique,ons'apliquoit
orner le style du Discours par les fleurs de 1
Rhétorique. A Orleans, on expliquoit dan
l'onziémeSiécle la Rhétorique de Ciceroi
& de Quintilien. M. L. met parmi les habile
Rhéteurs de France, au commencement d
Siécle suivant, Marbode de Rennes,& Hilde
fcert du Mans. Le dernier sur qualifié alor
du tirre de Roy des Orateurs Oratorum Rex
Arnoul de Lisieux & Berenger de Poitiers si,
rent paroître dans quelques-uns de leurs Ou
vrages toutes les fleurs & les figures que
fournit la Rhétorique.Alain remarque que d
son temson joignoit à Ciceron & à Quintilien
des Rhéteurs bien differens, sçavoir Sym
maque & Sidonius. Ce fut dans le même Sié
de) ou au plutôt à la fin du précedent qui
l'on vit introduire dans le style Epistolaire
l'usage de commencer toujours par un souhait,
& loisque les Auteursprofanes ne Ici
fournissoient pas, la pieté les fit emprunte
dans les livres Saints, sur tout dans S.Paul. Orj
s'aperçoit dans quelques Auteurs du XII. Siécle
qu'ils composoient leur Latin sur le Fran
çois, & dans d'autres on voit une arrectarioa
de rimer dansle style prosaïque.Jeande SariP
- bem
ry parled'uneSecte qu'il apelle les Corniiens
,
laquelle de son rems se déclaroit
posée à la Réthorique:ces sortesdeSçavans
nguliers eurent bien des Sectateurs ( peut
tre involontaires) dans le treiziéme Stecle.
a bonne Latinité y tomba dans un oubli
resque géneral. On n'entendoit plus que
es expressions basses & triviales, & un Lan
formé sur le tour & les termes même de
a Langue vulgaire. Il n'est pas nécessaire d'aertir
ici que ce fut le style
de
la Scholastique
lui dégradaainsi la Rhétorique. On peut se
convaincre de ce qui vient d'être avancé en
isant certains discours raportés par du Bouay
dans l'Histoire de l'Université. Tome
JI.
Il nous restera à parler des quatre Scierces
qu'on apelloit alors le Quadriviun. Après
quoi nous en viendrons à l'Etat des Sciences
Divines. &c. mais comme cet Extrait est déa
asséslong, ce fera pour un autre Journal.
II.A ROSE ET LE FLEURISTE,
FABLE.
ji Mlle C. par le Ch. de Tr. à SoijJons,
A
U bord d'un Parterre agréable
Une Rose ch armante étaloit sa beauté j
Son
Son teint vermeil
,
son odeur admirable ,
Mainte autre belle qualité
,
Avoient fixé sur elle
Les regards de tous les passants.
Si bien qu'enfin la Belle
Devint fiere & cruelle.
Et méprisa tous ses galants.
Plus que tout autre épris, accourt vîte unFleuriste
Pour la cueillir, il tend la main;
L'orgueilleuse s'irrite & le pique soudain.
Ne nous rebutons pas, le traitement eil: triste,
Mais avec la constance
, on triomphe à la fin;
Voyons encore; il fait une autre tentative;
Elle, toujours altiere
,
est sur la défeYe..
Le Fleuriste enga rebuté.
Perdant patience & courage,
Vers l'Anemone est emporté
Par le dépit & par la rage.
L'Hyver arrive enfin, la Rose ce grattecu ;
Plus de galans, tout est dans l'instant disparu;
Il falloit dans le tems être un peu plus traitable 3
Belle aujourd'hui, qui dans votre printems
Méprisez vos Amans,
, Reflechissez bien sur maFable; Dans ce monde chacun fait le fier à l'on tour,
Aujourd'hui c'est à vous, & demain c'est monjour.
EXXTRA1Tetune
Lettre écrite le 16.
Novembre 1741. par M. tilt sujet d'une
Inondation extraordinaire, ArrivÙ dans
la Ville dAlais, par le débordement du
Gardon.
L E débordement du Gardon, qui baigne
les murs de la Ville d'Alais en Bas Lanuedoc,
a été si furieux le 15. Septembre
lernier, que les eaux s'étant élevées au desis
de leur lit ordinaire de plus de 20.pieds,
ontentrées non feulement par toutes les ouvertures
inférieures à cette élevation, mais
ncore par une breche de dix toises qu'elles
ont faite aux anciens murs de la Ville, en
orte que le torrentqui entroit par cette breche,
& dont le cours, traversant la Ville jusqu'à
la Cathédrale, retenoit les eaux du quati
tier Superieur, a versé subitement8.& IO
pieds d'eau dans des maisons dont la Riviere
n'avoit point aproché dans les plus fortes
Inondations, depuis celle de l'an 1604.
9 Enmême tems les Portes de la Ville inférieure,
s'étant d'abord trouvées fermées par
l'impulsion des premieres eaux du dedans,
& n'ayant pû être brifées qu'après deux heures
d'effort par celles qui succederent, cet accident
accident a prolongéladurée & le danger
cette terrible Inondation.
On compte qu'elle a submergé le fol d
dix-neuf vingtiémes des maisons de cette V
le
,
composée d'environ deux mille famill
Cependant
,
malgré la confusion
,
&
trouble qui auroient été infiniment pl
grands,
si
l'irruption étoit arrivée penda
«la nuit, il n'y a eu que 3. personnes
noyées, chacun s'étant efforcé de donner (
secours à ses voisins, même en perçant 1
planchers & les voutes pour sauver ceux q
l'Inondation avoit surpris au rez de chau
fce. *
: Un Capitaine d'Infanterie témoin de
triste Evenement en a indiqué les circonsta
ces, dans le projet d'Inscription que voic
Anno Domini M. DCC.XLI.
pie Septtmb.XV. horâ pojl maridiem
Sefqi secundà
fjorrend.o impEtu dejeflis ex parte mxnibm
b
Alefixm fere univerfam subito vaJÎAvit
yardo Fluvius.
Ad hujujceline*altitudinem
sedum ¡,dicet rcgulium XXIV. suprA
Solitumalveum |
lnflllrfllptdijJimi Torrentis jt
fer 'luin'lue circiter bormejfojus ftmnis,
t Domu
à
&»mus Hospitalis partent ntnmodicam
>
JfLies flurimasPontifyue veteris
Fornicem unum dirait.
Ptrtl. nâvA S.- lEgidii Pilas fundt'tm
Evertii.
Très tantum cives extinxit:
sa omnium l&borem & glmitus
• Sub imminenti vitlL pericnio
-JJlU/lne tam public" quhmprivlttU
Vixdicere ceu credere
Fas efi.
- -
» tVRi.EMAR- ., I lAGE de Mie Bernard avec M. le Vicomte de Courtomer, -
E
Nfin. à nos désirs le Ciel eil favorabje;
L'Amour avec l'Hymen va s'unir en séjour;
Chantez,Muses,chantez, en ce jour mémorable,
L'Hymen v; couronner l'ouvrage del'Amour.
Ptourt[oi sois heureux! ô jourdigne d'envie!
J'il nousverrons unir, par les noeuds lesplus doux 2
1 - -
Au fort d'une Epouse chérie
, 0 Le fort du plus fidele Epoux.
Dignesang de Héros, que l'amour de la gloire
-
précipitacent fois au milieu des hazards Etquisuivisde , 1*1 victoiret i-1.& Cueilliren
Cueillirent cent Lauriers dans les Plaines de Mar
On voit briller en lui tout l'esprit de sa Mere; 4
On voit éclater dans ses yeux -
Et la bravoure de son Pere
,
Et la vertu deses A yeux. i
j'aperçois près de lui cette aimable Déesse
,
Qu'Amour fit naître exprès pour combler tous [e'
voeux ,
Quel port majestueux! quels traits! quelle noblesse (
Vénus même,en naissant parut moins belle aux
Dieux.
Aussi charmante que sa Mere.. 1
Elle plaît sans songer à plaire; |
Elle inspire à la fois le respect & l'amourj Et parmi tant d'attraits
,
son ame ne respire |
Que cette probité que tout Paris admire *1
Dans le Mortel heureux qui lui donna le jour.
Les Jeux, les Plaisirs & les Graces , i
Enchaînés par des noeuds de fleurs,
Volent àl'envi sur ses traces , *
Et lui soûmettent tous les coeurs.
Cependant à l'ombre des hêtres
,
Les Nymphes des Eaux & des Bois J
Aprennent aux Echos mille Chansons cbamPêttUj
Et dansent au son du Hautbois.
Mais déjà l'Autel brille j un amour vif& tendre
Y fait déjà brûler un Encens précieux, -I
Le Prêtre de l'Hymen s'avance, & fait entendre J
Ceat
rCes mots tant désirés, ces mots mysterieux,
Qui de nos deux Amans doivent ferrer les noeuds,
L'Amour paré de fleurs nouvellement édores,
Allumede l'Hymen les flambeaux radieux,
Et l'Hymen, en riant, sur un Trône de Roses;
Reçoit notre Encens & nos voeux.
Venez,jeunes Epoux,& célebrez leur gloire;
Que toujours vos deux coeurs brulent d-à même
feux
,
Et de ce jour sacré conservant la mémoire,
Soyez toujours Amans
,
soyez toujours heureux;
Et vous qui dans nos coeurs répandez l'alle^reiïc
,
Grands Dieux, sur ces Epoux versez tous va;
bienfaits
,
Et qu'une éternelle tendresse
Voas retienne à leur Char enchaîsés pourjamais.
Par M. Picquet.
$VlTE de VEjfai d'un TraitéHilfêri^its
de la Croix de N. S. J. C. CTe.
X. Partie. QUoique les Lieux Saints de la Palestinc
&c lesMonuments les plus respectablesde
la Religion
,
élevés dans Jerusalem
en l'honneur de la Mort & de la Résurre-
Eij tiontion
du Sauveur, fûssent au pouvoir des
Infideles, les Chrétiens Occidentaux ne
laissoient pas d'y faire de fréquens Pélerinages.
Les Princes Mahometans, qui
avoient succedé aux Califes dans la posséssion
du même Pays, ne troubloient en aucune
façon cette Dévotion,qui cependant n'étoit
pas toujours conduite par les regles de
la prudence ,
elle étoit au contraire souvent
capable de donner de l'ombrage, ou de produire
d'autres mauvais effets. Tel mt le Pélerinage
, entre autres,dont il est parlé dans
l'Histoire Ecclésiastique de M.Fleury, T.
XIII. L. LXI. page 146. & que je vais exposer
ici en peu de mots.
» Pendant l'Automne de l'année1064. une
grande Troupe de Pélerins partit d'Alle-
» magne pour aller à Jerusalem, ayant à leur
» têteSigefror, Archevêque de Mayence;
»Gunther Evêquede Bamberg,Otton de
»Ratisbonne
,
Guillaume d'Utrech
,
& plu-
»lieur autres Personnages considérables;
»toute la troupe croit d'environ sept mille
»hommes. Etant arrivés à Constantinople,
))ils salüerent l'Empereur Constantin Dvcas,
»qui regnoit depuis 4. ans. Ils virent Sainte
» Sophie & baiserent une infinité de 'Reli.
»quaires; mais ayant passé la Lycie & étant
»entrés sur les Terres des Musulmans, ils
»furent attaqués par des Voleurs Arabes.
J) Leurs
4 Leursricheues qu'ils affectoient de mon-
»trerdans leurs habits & dans leurs équipa-
: »* ges, leur attirerent ce malheur,car les habitans
rani des Villes que de la campagne
s'amassoient à grandes troupes pour voir
i.JJces Etrangers, & de l'admirationilspas-
»soient au désir de profiter de leurs dépouil-
; les.* »Celuiquis'attiroit le plusdespectateurs,
»étoit Gunther Evêque de Bamberg Il étoit
dansla fleur de Ton âge, de si belle taille,
& de si bonne mine qu'on s'estimoit heu-
»reux de l'avoir vû. Quelquefois dans les
» Logcmens la foule du Peuple étoit si gran-
»de, que les autres Evêques l'obligoient de
M se montrer au dehors
3
pour les délivrer de
»cette importunité. Il étoittrès-riche,ayant
>»un très grand Patrimoine, outre les reve-
.)J nus de son Evêché. Mais il avoir des quali-
»tés bien plus estimables : des Moeurs très-
»pures, beaucoup de modestie & d'humi-
Mhce : il étoit éloquent, de bon conseil, ÔC
bien instruit des sciences divines, & humaines.
- « Les Pélerins furent donc attaqués le
»Vendredi Saint 25. de Mars de l'nn{'e
«10^5. par des Arabes, avertis de leur ve-
» nuë, qui s'étoient assemblés de toutes parts
M en armes pour les piller. Les Pélerins qui
«avoient aussi des armes,voulurent d'abord
£ E iij » se
» se défendre: mais au premier choc ils su":
J» rent renversés chargés de blessures
,
& dé-
»poüillés de tout ce qu'ilsavoient. Guillaujjme,
Evêque d'Utrech demeura demi mort,
» nud & estropié d'un bras. Les autres Chré-
» tiens se défendoient à coups de pierres &c.
Je passe la fuite de ce détail, clei devient
triste par l'extremiré où se trouverent ces Pélerins,
assiégés en forme dans un Village;
pour venir tout d'un coup à leur délivrance
inesperée par un coup de la Providence.
»En cette extremité
,
dit l'Historien, les
«Chrétiens apri~nt qu'il leur venoit du se-
«cours, car quelques uns d'entr'eux s'étoient
« sauvez à Ramla, après le premier combat
M duVendredi;&sur leur avis le Gouver-
»neur de la Place vint avec des troupes
»nombreuses pour délivrer les Chrétiens;
J) Ils furent extrêmement surpris que des In-
»fideles les secourussent contre d'autres In-
«fideles : mais c'étoient aparamment des
»Turcs, qui depuis peu s'étoient rendus
»Maîtres du Pays.Si-tôt que les Arabes apri-
»rent qu'ils marchoient contre eux, ils
M quitterent lesChrétiens, <5c né songérent
« qu'à se sauvereux-mêmes
, en fuyant cha-
» cun de leur côté. Le Gouverneur de Ram-
M la arriva, & s'étant fait représenter les Ara-
»bes prisonniers, il fitvaux Chrétiens de
» grands remercimens, d'avoir si bien com-
Mbairw
il battu contre ces Voleurs, qui ravageoient
« impunément le Pays depuis plusieurs an-
M nées., & les fit garder pour, les mener au
»Roy son Maître.Ensuiteayant reçu des
» Chrétiens l'argent dont ils étoient convenus,
il les mena chés lui & leur donna
»une escorte pour les conduire jusqu'à Jé-
M Ils furentreçusparle Patriarche Sophroconduits
en Procetlion à l'Eglise du S. Se-
»pulchre au bruitdes Tymbales, & avec un
« grand luminaire, accompagnésdes Sy-
«riens & des Latins. On les mena à tous les
J)aucres Lieux Saints de laVille; ils virent
"avec douleur les Eglises que le Calife Fati-
M mite Haquem avoic ruinées,&ils donne-
»rent des sommes considérables pour les re-
»tablir. Ils auroient bien voulu voir le reste.
»de la Terre Sainte, & se baigner dans le
M Jourdain, mais les voleurs Arabes re- »noient tous les chemins, de ne permet
»toient pas de s'éloigner de Jérusalem. Les
» Pélerins s'embarquerent donc sur une Flot-
» te de Génois qui étoient arrivés au prin-
»tems, & qui après avoir débitç leurs
«marchandises dans les Villes Maritimes,'
«avoient aussi visité. les Saints Lieux. Ils
aborderont à Brindes s'arreterent à Rome
,
M pour visiter les Eglises, puis retournerent
*9 chacun chés eux, E iiij Les
Les Turcs qui rendirent le service Ggnalé;
que je viens de dire, à nos Pélerins Chrétiens
, étoient alors les Maîtres non seulement
de la Basse-Asie, mais encore de toute
la Syrie, & par conséquent de Jérusalem Se
de la Palestine. Je pourrois à cette occasion
parler ici fort au long de l'origine des Turcs,
de leur invasion dans l'Empire des Calises
, de l'usurpation de la Souveraine Puissance
sur ces Chefs du Musulmanisme
,
dont
.ils avoient embrasse la Religion, & enfin dc
l'etabiiuemenr d'un nouvel Empire qui subsîste
encore, fondé sur les ruines de celui
des Calises,mais cela me meneroit trop loin
& me feroit pendre de vûë mon objet principal.
Il suffitde dire avec la brièveté qui me
convient, que la race Turque, dont il s'agit
ici, est celle des Selgiucides,ainsi nommée de
Selgiuky Prince & Chefd'une Dynastie, qui
s'est rendue célébré par ses conquêtes
par sa grande fortune. Stlgiuk..riroit son Origine
en ligne directe & masculine d'Afrasab
?
Roy de Touran, ou du Turqueltan
selonquelques Auteurs Orientaux, cette race
Turque descendoit des anciens Turcomans,
& [d d'autres,elle étoit originaire du Mogol.
Il est cependant certain qu'il y a eu trois
DynastiesdePrinces Turcs Selgiucides, qui
ont régné dans une très-grand partiedel'AsiesanscompterlaaDyniastdie
deseSultasnsOt}hmahides,<
ïa Othornans, laquelle depuis la prise
leConstantinople par Mahomet II. en l'anée
- 1453. possede aujourd'huitout l'Empire
des Grecs, qui représentoit celui des Romains.
Quelquesécrivains Modernes qui ont ca
occasion de traiter de l'origine & des conquêtes
des Turcs,ontfortembrouillé cette
fcnàtiére ,laquelle a été plus heureurement
maniée,quoiqu'en abrégé, par le P. Louis
Maimbourg dans son Histoire des Croisades
rz-: I. L. 1. & par M. l'Abbé Fleury, T.
KlIL L.61.desonHistoireEcçlésiastique.
Ils ontcependant défiguré l'un ôc l'autre- u) les noms essentiels,Maimbourg nommé
Salgue ou Saldoc
s
le Prince que nous avons
nommé ci-dessus Selgnk,avec tous les
Ateurs Orientaux. M. Fleury apellecemême
Prince Seljouc, &les Turcs qui lui surentsoumis,
ou à ses successeurs, Seljoudiques
pour Selgiucides ,ce qui n'est rien
moins qu'exact. - ,
Ceux auront besoin de plus grands
éclaircissemens sur ce sujet, peuvent se satisfaire
en consultant la Bibliothèque Orientale
, Article SELGIUK aux pages 799. lX;
suivantes de cet excellent Livre.
Ajoutons aux Pélerinages de Jérusalém faits
par des personnes éminentes en dignité ou en
pieté, pour vilitet le.SaintSepulchre & pour 1t. v adorés
pour adorer laCroix du Sauveur,celui duSaint
Moine Ulric de Cluny, célebre par son Recueil
des Coutumes de Cluni, & encore plus
par sa vertu. Il éroir né à Ratisbonne d'une
familleillustre, & d'un Pere chéri de l'Em
pereur HENRIleNoir, à la Cour duquel
sur mis l'e jeune Ulric
,
déja fort avancé dans
l'érode des Lettres & dans la pieté. Il conserva
à la Cour, dit M.Fleury L. LXIII. page
531. la pureté de ses nioeurs, & l'Impératrice
Agnès l'ayant goûté, profita de ses
exemples & de ses conseils. L'Evêque de Fri-1
singue, son Oncle, l'ayant fait venir auprès de
lui, l'ordonna Diacre & le fit ensuite Prévôt
de son Eglise. Ulric accompagna l'Empereur
en un voyage d'Italie: mais il en revint
promptement, pour soulager ses confreres
dans un tems de famine, & engagea ses Ter
res pour ceteffet.. 4
Ensuite,il fitle PèlerinagedeJérusalem,ré
citant tous les jours le Pseautieravant que di
monter à cheval. A son retour,il trouva un au
tre Evêque de Frinngue à la place de for
Oncle,qui étoit décéder un autre Prévôt àjjj
sienne,ce qu'il souffrit patiemment & il se re-.
tira à Ratisbonne Il commença par difir;
buer ses biens, partie aux pauvrespartlie
ses parens ,
puis embrassa la vie Monastique
à Cluny,célébré alors par la régularité ci
l'observance, du tems que Saint Hugues et
, E vj ccoil
à
Etoit Abbé. Ulric n'avoitqu'environ 30. ans
quand il entra à Cluny. Le Pape Grégoire
VII. le fit dans la suite élire Evêque d'Ostie
& Remploya utilement , pour les affaires de
tEglife.
Mais laissons les Pèlerinages dès Personnss
distinguées, entrepris & exécutés dans
les tems qui ont précédé les fameuses Croisades,
ces LiguesSaintes, ces génereuses
Expéditions Militaires,qui sur la fin du XI.
Siècle mirent en mouvement toute l'Euro-
pe, allarmerent & firent trembler l'Asie,-
dont la Partie la plus précieuse & la plus refpedable
changea bien-tôt de Maître & de
face en secoüant le joug de l'Infidélité & de
la Barbarie, par la Délivrance entierede la
Terre Sainte. L'Ordre Chronologique m'a
enfin conduit à ces tems heureux que la
Providence avoir destinés à ces Evenemens
mémorables.Le même ordre voudroit,ceme
semble , que j'entrepriffe ici l'Histoire de ces
Evenemens, qui ont un si grand raport à
celle de la Croix, du moins en abregé,
mais j'ai fait refléxion qu'un abrégé même
memeneroit trop loin, & que le Sçavant
Gretser,pour avoir entrepris & exécuté dans
son Traité de la Croix,non feulement rHittoire
des Croisades, mais encore l'Apologie
de ceux qui les entreprirent, & de leurs
mauvais succès, aennuyé bien des Lecteurs,
- E vj ensorte
ensorte qu'il ne s'en trouve plus aujonrd'hui
qui ayent le courage d'affronter trois gros
Volumes in.4°. remplis de digressions, & d$=l
beaucoup defaits étrangers, dans lelquels se
trouve pour ainsi dire noyée l'Histoire rçfpec
table de la Croix.
Dailleurs, depuis Gresser, qui a écrit en
Latin, on a donné au Public plusieurs L.
vres dans les Langues vivantes de l'Europe
quiinstruisentassés de ces Evenemens
,
&na
compter l'Histoire entiere des Croisades,pu
bliée dans le Siècle passé par Louis Maim-a
bourg de la Compagnie de Jésus, & £crit®
avec autant de noblesse que de fidélité..
pendant comme en toutes chosesilya un
certain milieu, j'aichoisi celui qui le trouva
entre ne rien dire du tout des Croisade
dans cet Ouvrage, ou d'en parler avec touts
l'étenduë que le sujet pourroit le comporter.
Ainsi-je me contenterai d'effleurer, po
ainsi dire la matiere, en instruisant [omma.
rement les Lecteurs de ce qui s'est passé dan
l'exécution d'un si grand Projet, jusqu'à reti-,
tiére pélivrance de la Terre Sainte, & l'heureux
recouvrement de la Croix du Sauveur.
Je fuis si persuàdé de la véritéde ce quai
je viens de dire à l'égard de l'Ouvrage du P.
Maimbourg, que jene ferai point de dissicuire
de le suivre, non pas dans sa longue
aITicre mais dans la courte Analyse, ou
plûtôt
hôt dans les sommaires quise trouvent à la
ce de son Histoire. En voici donc le précis.
^ISTOIRESommaire des Croisades pour
- la Délivrance de fil Terre Sainte.
L. I. PIERRE
}
surnommé l'Hermite, origi
tire d'Amiens, Solitaire de Profession, saic
voyage de la Palestine pour la visite des
tints Lieux, vers l'année1093 Il est tou-
~né du misérable état, où les Chrétiens
roient réduits, confere sur ce sujet avec le
atriache de Jérusalem. Suite de cette Conférence.
Pierre négocie auprès du Pape Urbain
Il. Sa Prédication,presque par toute
Europe. Histoire du Concile de Plaisance,
:11e du Concile de Clermont. Désordre des
ucrres ques'entrefaisoient les particuliers,
quel on toleroit en ce tems-là
,
& qui fut
poli par le Canon de la paix & de la trêve.
iymar de Monteil, Evêque du Puy, Légat
u Saint Siége pour la Croisade. Le prodiiux
nombre de ceux qui prennent la Croix,
: les desordres qui en viennent. Les Princes
ui se croisent.Histoire de Godefroy de
,oüillon & son portrait. Il envoye devant,
ierre l'Hermice.Description de la conduite
1 des maniéres de ce Solitaire, qui divise
on armée en deux. Le désordre & la ruine
la premiere ious Gautier ,sans avoir. Les
~éreglemens encore plus grands & la malheureuse
heureuse fortune de la féconde, qu'il ~cot
mandoit en personne. La défaite de dei
autres arméesdeCroisés, fous le Prêt
Godescac, & le Comte Emicho, par
Hongrois. La conférence de Pierre l'Hermi
avec l'Empereur Alexis. Le portrait, la ~coi
duite, le dessein caché de ce Prince, & h
causes de sa perfidie. Le passage de l'armée
de Pierrel'Hermite en Asie où elle cont
nuë ses désordres. Les Italiens & les Alle
mans se séparent d'avec les François. ~L
défaite des premiers par le jeune Soliman
Soudan de Nicée. Premiere bataille de Ni
cée, où Soliman défait l'autre armée. L
voyage de Godefroy de Boüillon & de
Princes qui l'accompagnent. Le voyage d
Hugues le Grand & des autres Princes qui
le suivirent. Son portrait,sa conduite, sa détention par l'Empereur. Guerre de Go
defroy contre Alexis. L'extrémité où ce
Empereur est réduit, & le Traité qu'il fai
avec-les Princes. Histoire des conquêtes 4
de l'établissement des Normands en
Italie
Voyage de Boëmond, Prince de Tarentel,
& des Princes qui se mirent à sa fuite. Voya
ge du Comte Raymond de Toulouse, d'Ay
mar de Monteil,Evêque du Puy, & de
Princes & Seigneurs qui les accompagnent
Portrait de ce Comte, sa conférence ave
Empereur, & la trahison de ce
Prince
Voyage
voyage de Robert, Duc de Normandie
on portrait, & son Traité avec l'Empeteur.
L. II. Description de la Ville de Nicée en
feithyniejôc du Siége qu'y mirent les Princes
Croisés. Seconde & troisiéme Bataille de Nileée,
où le jeune Soliman est battu. La prise
de la Ville, & la trahison de l'Empereur
Grec. Marche de l'ArméeChrétienne,dont
une partie est surprise par Soliman.Bataille de
la Vallée Gorgonienne.Les progrès de l'ArméeChrétienne
dans l'AsieMineure.Extrême
péril de Godefroy deBouillon
,
& son merveilleux
combat contre un Ours.Grande querelle
qui fait naître une espece de guerre ci"
vileentre Baudouin & TancredeBaudouin se
rend Maître de la Principauté d'Edesse. L'Entrée
de l'Armée Chrétienne dans la Syrie.'
Description de la célebre Ville d'Antioche y
assiegée par les Princes Croisés. L'Histoire
de ce fameux Siège. Le Combat du Pont
d'Antioche. Les merveilleux Exploits de Godefroy.
Les aproches de Corbagath avec
une prodigieuse Armée, pour secourir la
Ville. Histoire de la découverte du fer d'une
Lance, qu'on crût être celle dont le côté de
N. S.fut percé.La mémorable journée d'Antioche,
où toutes les forces des Turcs &
des Sarrazins de l'Asie, furent défaites par
les Chrétiens. More d'Aimar de Monteil,
Evêque
Evêque du Puy,Légat du Saint Siége. QuJ
relle du Comte Raymond & du Prince dj
Tarente. Prise de Marra.Histoire merveille
sedela gratitude d'un Lion. LeSiége d'A
cas, Histoire d' Anselme, de
Ribemond
Comte de Bouchain, & d'Engelran,fils tfl
Comte de Saint Paul. Prise de Tortose parle
Vicomte de Turenne. Le Soudan d'Egypte
prend Jérusalem sur les Turcs,& roniptl'àiq
liance qu'il avoit faite avec les Princes Croifés.
Ambassade de l'Empereur Alexis méprifée.
Traité avantageux avec l'Emir de Tripoli.
Marche de l'Armée vers Jérusalem. Prise
des Villes de Lidde, de Rame, de Nicopos,
&: deBethléem. Sentimens extraordi-,
naires de Dévotion à la vue de la Sainte Cité
EXPL ICATIONdu premier
Logogryfok
du Mercure d'Octobre.j I
Nvité par un doux murmure, Je revois ce matin, sur le bord d'un Ruisseau,
Au Logogryphe du Mercure.
Quel est ce composé d'une substance pure,
Medisoits-je? Un tel Etreeft ma foi très-nouveau
Je mets, pour le trouver, mon esprit en torture ,
Mais en vain; fatigué de creuser mon cerveau,
J'étois prêt à perdre courage, Quand du SOLEIL , au fond de l'eau J'aperjâl
P
- J'aperçus labrillante image;
uat, dis-je aussîtôt ;
cessons de méditer
Astre , dans ÍÎx pieds fait regner 1J puissance, •
çft lui, qui de.. Mortels devance la naiffaflce , iili le mot, il n'en faut plus douter.
t VAbbè Gaudll.
EXPLICATION du fecond togogryphi
k du Mercure du mêmemois. t TOn
Logogryphe me desole.
Avec ton Mi, ton Ni, ton Net,
Laffichard, tu me rendras solle;
Je le fuis déja de Minet.
Par Mlle Tri ;
On a dû expliquer l'Enigme & les Logo
jaybpuheesred,u Mercure de Novembre par
Fleuret 6c Trente. On trouve
lins le premier Logogryphe
,
Fleur, FIel,
7uret, Flute, Ut, Ré, & dans le [econd..
Urne, Tente, Ente, Teit tentor & tener,
1r
ENIGME
ENIGME.
MA
soeur me doit son éxistence ,
1
Je fuis son unique soutien
; 4
Mais elle a sur mon être une égale puieancé
Et sans elle je ne fuis rien;
, A notre feule ressemblance
Nous devons tour nôtre agrément.
Nous logeons ordinairement
A cinq ou six pieds de distance
,
Quelquefois moins,quelquefoisplus
Tantôt je fuis docile à la voix qui m'apelle ,
Et tantôt, d'une humeurrebelle,
On fait pourmetrouver des efforts superflus,
- Moninconstance naturelle 1
Ne doit pas t'étonner,Lecteur ; je fuis fémelles
Incompatible avec la liberté,
Je permets souvent la licence.
tes Grecs Se les Romains ignoroient ma beauté
Un Mortel, depuispeu,fort connu dans la France
A qui j'avois
ct
fois prodigué mes attraits,
Me manqua de reconnoissance, |
Et voulut d'ici bas me chasser àjamais ? 1
Hélas! des plusres bienfaits J
Telle estsouvent la récompense.
Par Mlled'Arrai, 1
Loat
LOGOGRTPHE,
E fuis un substantifde genre féminin;
oqlettres font mon tout, une simple & deu&
!L doubles.
~cteur, à mon aspect quelquefois tu te troubles,
tout quand je te rends quelque coup d'oeil bénin*
àdesvertus sans nombre & des défauts sans fin;
ureux qui dans son choix merencontre fanSVice;
nomme m'en asservi, je le maîtrise enfin,
quand je le prétends, il faut qu'il m'obéïsse.
en est assés, Lecteur, mon tout est si fécond,
lU'il meneroit trop loin qui voudrait le poursuivre.
jîtrottî dans le détail, prens mon membre second
~récedé du premier, du dernier fais-le fuivce,-
tu trouveras un * salis nom qui fait peur aux enfans
dont on a formé mille contes plaisans.
- ce tout? Peu s'en faut, je n'ai guere autre chose.
L' ici pour dernier trait ce que je te propose;
adverbe,un pronom, cependant même mot ;
u *
peux le composer de deux de mes parties,
les mettant deux fois & si bien assorties
f
Qu'abandonnant mon chef, tu le trouves bien-tôt.
)e Rennes en Br.-t-ainelee. Novembre 1741,
a 1NOUNOUVELLES
tITÍERÃJaI
-
DESBEAUX-ARTS,&c.
J
p R O J E T d'un nouveau DiétiO'n
concernanttout cequi ~s'estpasséd'inressant
en France, depuis la naissance dfl
Monarchie jusqu'à nous, dans la Vie de
,Rois, dans les Belles-Lettres, les ScÈ
ces, les Arts & l'Histoiredeceuxqui
sontrendus célebres. Par ~M.l'Abbé
Plusieurs Auteurs ont ~écritl'Histoirede
Nation Françoise,dit l'Auteur; ~plusieurs
parlé des Sciences & dèsArrs qu'on ya invl
tes ou perfectionnés;plusieursontdonnélavie
de ceux qui s'y font rendus célébrés on a de
Dictionaires qui contiennent en partie ce que
je promets ici. Depuis peu même, M. Janvierde
Flainviïle-a voulu nous donnerl'espérance
d'unePhiloiogiealphabétique. Qu
le
- route nouvelle ai-je donc desseinde
tracer au milieu de tous cesAuteurs, & qu
peut être mon but? Le voici:c'est de r
cueillir dans tous les Ecrivains qui ont par
de notre Nation, & de. réünir fous un fei
point de vûëtout ce qu'ils en ont dit, foi
en parlant des Sciences & des Arts qu'on y
inventésouperfectionnés
,
foit est ~raportan
-
l'HiftoW
Histoire de ceux qui s'y sont distingués.Un
~vrage de cette nature fera, je pense
,
d'ugrande
utilité pour toutes forces de permes.
Aux uns il fournira les moyens d'a..
~ndrel'Histoire à fonds; aux autres ilépar-
~ra le désagrémentdefeüilleter mille Au-
~rs, lorsqu'ils veulent éclaircir quelques
its
, ou au moins,il leuren facilitera les
moyens par les citations exaétes de ceux
en ont parlé.
Ce Projet est rempli de difficultés capables
effrayer toute personne éclairée. Sans le*fetrs
des Sçavans, je n'ose aulIÏ me flater
In remplir l'idée; pour les engager à m'ai-
~ir
de leurs lumières ; je vais leur faire part
l'arrangement que j'ai dessein de donner
es matières ;on verra par l'exposition que
~n vais faire, l'utilité qui en résultera pour
Public.-
Ce Dictionaire fera François, & j'ytraitede
tout ce qui a raport aux Belles-Lettres,
pc Sciences, aux Arts & à l'Histoire.
Comme mon dessein ne renferme que les
cles écoulés depuis Pharamond,jusqu'au
~s où nous vivons,je crois qu'il ne fera
~inutile de mettre à la têreduDictionaire
~e
Histoire suivie, concernant l'origine des
~ciensGaulois, leurs Moeurs, leur Gouver-
~ment & leur Etablissement en France. J'y
~rlerai aussi de leur Religion jusqu'à Clov«is
j& de leur goûtpour les Sciences 6o(
Arts. J'insinuërois bien toutes ces ch
,dans le Corps de l'Ouvrage,mais je pe
que le Lecteur fera plus content d'avoir
idée suiviedel'Histoire deces tems-là,
de lachercher alphabétiquement,~d'aut
mieux qu'elle le conduira insensiblement
la naissancede la Monarchie. Passons md
tenant à la Division du Projet.
Belles- Lettres. Je transporterai le Lea
aux premiers tems de notre Monarchie
luiréciteraiquelques maximes dans le Lj
gage deces tems, dont je lui donnerai l'<j
gine; je lui en ferai remarquer les di";
changemens, lesréglés qu'on suivi
dans lesOuvrages de Prose&deVers
verradansquel Siècle il a
commencéà
polir, cequi a contribué à son progrès 01
sa décadence, fous quels Princes on l'a
mourir & renaître, & enfin le dégré de
fection
,
qu'il a eu fous Louis XIV. On
manquera pas d'y parler du goût & du gé
des anciens FIIO-nçois & des Modernes,
leurs Ecoles, de leurs Universités,Academies,
Bibliothèques,&c.On joindra à j
Article une Liste alphabétique de ceux
s'y font fait quelque réputation, & qui
contribué à l'avancement des
Belles-Lettres
Sciences & Arts. Jetra itérai avec auri
d'ordre & d'exactitudede tout ce quiarap( au
À, Sciences & aux Arts. Je chercherai dans
~sis tems, & par qui ils ont été inventés, in-
~duits ou perfectionnés en France,sous quel
ince ilsont trouvé de la protection, les Au-
~urs des nouveaux sentimens & des nouveldécouvertes
relatives àchaque Siècle
,
le -
~cès qu'elles ont eu ,
& le progrès qu'on y
t. Pour faire entendre mon deiii, je prens
~nir exemple la Peinture.Après avoir donné
~ne idée deson origine dans les Gaules, j'ex-
~oserai celle qu'on enavoit fous Pharamond,
quelques-uns de ses successeurs ; quel dé-
:é de perfection elle avoit dans ces tems-
, ceux qui y ont brillé, & les morceaux
curieux, s'il enestresté,ous'il enest fait
~ention dans quelques Ecrivains. Je suivrai
iz Artde Siècle en Siècle, j'examinerai ses
rogrès ou sa dcadence, ses grands Homles,
& les Ecrits qu'ils nous ont laissés,
~insoublier de donner la Vie des plus fa-
~eux, tant Anciens que Modernes. On
omprend par cet Exposé, de quelle façon
m'etendrai sur tout ce qui a raport aux
~ciences & aux Arts.
L'Histoire. L'Histoire fera traitée avec le
nême arrangement. Je donnerai fous leurs
Lettres initialescelles de nos Rois, & dee onnes qui se font rendues célébres fous
xur Regne, dans quelqueProfession qu'elles
yent été. Si elles se font distinguées dans la
Profession
Profeffin des Armes, j'entrerai dans lee a
tions de leur vie;je rendrai comice de le
politique, de leurs intérêts & de leurs pi:
fions. Je découvrirai, autant que cela
pourra, le mobile & les redoresde leurs e<
treprifes, la fOUte; des Révolutions qu'eil
ont excitées,le parti qu'elles ont foutew
les grands Dépeins, les Ruies
,
les Hazar
qui les ont fait réiiflir ou échouer. Je n'oi
blierai rien imérelrant pour leurVie;je ra po
terai avec le même ordre celle des autx
Personnes. Les Peres de l'Eglise, les Re.
gieux, Moines, Anachorettes & a-utre:
dont l'Histoire renfermera quelque chose (
curieuxy y auront leur place. Tous les At
teurs qui font en quelque crédit dans la Ri
publique des Lettres, y feront admis, avc
un Catalogue de leurs Ouvrages, & les jl
gemens qu'onenaporté; j'aimême deslei
d'y raporrer les meilleures Editions, qui e
ont été faites, les Tradudions & aurres Pi
ticularitésqui lesconcernenty en un
m)l
rien n'échapera sur tous les Articles qu'on i
propose de mettre dans ce Didtionaire.
Voilà de quelle manière je traiterai chj
quematière en parriculier, avec ces obfq
varions.
1°. Je m'attacherai exactement à la Chrd
nologie; s'il ya quelquesEvenemens obi
cursôc sur lesquels on foie partagé, je nch<
1
iai de les éclaircir autant que je pourrai, SC
.de leur donner l'Epoque qui leur est la plus
convenable.
| 1°. Pour mettre le etteur
1
en état d'étudier
ou de se rafraîchir la mémoire sur ce
quis'est paffé fous un Regne dans les Belles-
Lettres, les Sciences
,
& les Arts ou l'Histoire
,
j'écrirai alphabétiquement, & * par Clafc
ses à la lettre initiale de chaque Prince, après
avoir rendu compte de ses propres aétions,
tous les noms de ceux qui se font diflingués
fous son regne, de façon que le Leétcur pour
en être parfaitement instruit, n'aura qu'à
consulter les Articles des noms mirqués.
t 30. j'aurai les mêmeségards aux Articles
lparticuliers de chaque Science & de ch ique Art. Par exemple, à l'Article de la Médecine
,
àprès en avoir parlé félon l'idée du Pro- tjet, je mettrai à la fuite une Lifte alphabétique
de tous ceux qui y auront acquis quelque
réputationi par cet arrangement on
pourra sçavoir tacitement, toutcequ'il y a
d'intéressant dans la Médecine, & dans la
Vie de ceux qui l'ont exercée.
4. J'éviterai autant qu'il fera possible les
rêveries, la faudecrédulitéla mauvaise
t foi de certains Ecrivains; je démêlerai avec
I la même exaétitude ceux que la flaterie ou
sir
* Les Politiques auront une ClllfJeJ lesGrandsCa~> t litllmes une autre,&c. t- l* Fol, f l'dprit
l'esprit de Parti ont fyfcités, & qui loin de
tenir le juste milieu, qu'exige la qualité
d'Historien, ont diminué d'un côté les objets,
& les ont groilis de l'autre, au-delà de la
vrai-semblance:. de pareils Auteurs font le
fléau de la vérité: Ce n'est point aussi dans
des sources si empoisonnées,que je puiserai
mes lumières; je ne m'artacherai qu'à ceux
dont la fidélité est universellement recon-
Duë; sur les traits obscursSe concelléJ,je
ne consulterai que les Mémoires les plus fideles.
Danstoutceque j'avancerai, je fui-J
vrai les sentimens les plus naturels, les plus
justes & les mieux apuyes: par
l'àj'esperetirer
de l'obscurité & créer,pour ainsi dire,plusieurs
endroits de notre Hifioire, en recti-,
fier, en affermir d'autres, & enfinfaire regner
par tout cette vrai-semblance, qui convainc
& qui satisfait l'elprit d'un Ledeur
qui cherche lavérité. Mes voeux feront satisfaits, si le Public a
pour agréable un Ouvrage qui n'envifaC,
que son utilité, & si, à la faveur de seslçcours,
je puis un jour le voir arrivé à sa
perfectionj je ne puis de moi-mêmel'y conduire
,
j'ai besoin des lumières des Personnes
sçavantes, j'espere trouver dans leur bonne
volonté de grands secours, foit en m'inftrui,-
fant par leur Critique sur l'arrangement de
mes rnatiéres, & sur l'étendue que je leur
dois'
i
oois donner, foit en nie faisant part de ce
qu'elles sçavent de particulier & de curieux
iur un Prince, un Capitaine, une Science,
un Art; &c. Pour témoigner ma rcconnoifsance
à ceux qui me feront la grâce de m'aider
de leurs secours, j'imiterai le fameux
Auteur de la Sinoffis Criticorum; * je voudrons
leur en donner des marques plus sensibles.
Je travaille journellement à remplir ridée
deceprojetile but que je me fuis proposé
dl: dans , une perspective fort éloignéej les
difficultés prefqu'insurmontables, que j'y
aperçois de tous côrés) m'épouvantent ÔC
m'arrachent souvent les arntes de la main: je
renoncerois prefqu'à l'enrreprife, si le désir
que j'ai d'être utile au Public,ne relevoir mon
courage, & ne me faisoit esperer que ma
jeunesse) mon amour pour l'Etude, & la.
bonne volonté des Sçavans me feront triompher
de tous les obstacles qui pourroient
m'arrêter.
> On aura la bonté dadreffer les Paquets affranchis
à F. Le TelliertImprimeur-Libraire
Au bon PAf/cur a Chartres.
1 * Ce SsAvant nomme Polus, a, mis A* la tête d'un
immense Ouvrage qui porte ce titre, une énumeration
de ceux qui Vavaientrecouru.
Fij Avit
Avis au Public concernant la Coliccrion
duJournal des Sçavans, depuisl'aisnéei66$.
où il a commencé, jusques & compris l'année1741.
avec tous lesSuplémens, en £3.
volumes in-",.o. AParis, chésBriasson, Libraire
, ruë Saint Jacques, à la Science & à
l'AngeGardien. La réputation que le Journal des Sçavans
a universellement acquise
,
dispense de prévenir
le Public sur ce qu'il doit penser de cet
Ouvrage. Un travail ailidu & suivi pendant
près de quatre-vingt ans de la part des plus
habiles gens qui y ont été successivement
employés, a porté ce Livre à un point d'utilité
que personne n'ignore. On le regarde
comme une Bibliothèque cntiere, qui met
fous les yeux du Letreur une quantité innombrable
de Livres, & par le moyen de laquelle
il peut les connoître suffisamment
pour en tirer beaucoup de fruit, ou se mettre
en état de choisir plus [Cuement les Livrei
dont il est bien-aise de se pourvoir. i
Quelque répandu que foit cet excellent
Ouvrage, on sçait cependant qu'il y a encore
un grand nombre de Sçavans & de Cu.
rieux qui n'en font pas pourvus ,
foit parce
que n'ayant pas eu les commencemens,ils
ont négligé d'en acquérir les fuites, foit parce
que la multipliçité des volumes qui fc font
accumulés, ou la rareté de quelques-undeej
des anciennes années, ayant infiniment en
chéri la toralité de l'Ouvrage,le grand prix
les ait effrayés.
Ces raisons ont persuadé que le Public
verroit avec plaisir, qu'on se mît en état de
lui procurer quelques exemplaires de la collectionentiere
de tout ce qui a paru ju[qu'ici
du Journal des Sçavans, à un prixfort inférieur
à celui où il a pû l'avoir précédemmeni.
C'ell: l'unique but que s'est proposé le
Libraire par les conditions fuivanees;& il
croitavoir d'autant plus lieu d'espérer qu'il
réiïllîrat qu'il y a peu d'aparence que l'on
réimprime jamais cet Ouvrage en entier,lerqueal
devrienedra .un jour aussi cher, qu'il fera
CONDITIONS.
Briasson,Libraire à Paris, ayant acheté
dans le Fonds du feu Sieur Witte
,
Libraire
à Paris,*out ce qui relloit des anciens Jour.
jiaux des Scavans, fait présentement réimprimer
quelques volumes qui ttoient devenus
très-rares
,
& par-là il fera en état d'en faire
un petit nombre d'Exemplaires complees. Il
propose de les fournir à ceux qui les arrheront
par avance, à quatre cent cinquante libres
l'Exemplaire en feuilles.
Cette famme fera payée en dix payement,
aux termes marqués ci-après. Savoir: En
»
F iij adûrane
assurant l'Exemplaire d'ici au premier Mar
1742. 36,liv
Au premier Mars 1742. en rece- j
vant les années 166S. iusques & 4
compris 1688. avec les Suplémens
de M. Denis, pour 1672.. 1673. &
,
1674. en 7. volumes, 36.liv
Au premier Juin 17£2, en rece- t
vant les années 1689. jusques & -
compris 1695.en7. volumes, 48. Iiv;
Au premier Septembre 1742. en 4
recevant les années1696. jusques & 1
compris les années 1792. en 7. vo- 1
lumes, 48. liv.
Au premier Décembre 1742. en i
recevant les années 1703. jusques & j
compris 1707. avec le Suplément] de 1707. en 6. vol. 48.livj
Au premier Mars 1743. en recevant
les années 1708. jusques & ,
compris 1712. avecles Suplémens
de 1708. & 1709. en 7. vol. 48 liv.
Au premier Juin 1743.en. recevant
les années 1713. jusques. 3c
1j
compris 1718. en 6. volumes, 48. liv»']
Au premier Septembre 1743. en j
recevant lesannées 1719. jusques &
compris 1724. en 6. volumes, 48. liv.
Au premier Décembre 1743, en
recevant les années 172 5. jusques
&
& compris 171 en 8. vol. 48.liv.
Au premier Mars -17,4.4. en recevant
les années 1733. jusques &
compris 1741. en 9.vol. 42. liv.
Total. 63. vol. 4C0. liv.
Ceux qui désireront profiter de l'avantage
de ces conditions, font priés de faireassûrer
promptement leurs Exemplaires chés
Briasson, parce qu'il ne pourra fournir que
fort peu d'Exemplaires, & que s'il lui en
reste, il se reserve de les vendre 800. livres
en feuilles.
Ceux qui auront arrêté des Exemplaires;
seront tenus des les retirer entièrement dans
tout le courant de l'année 1744. passé lequel
tems, ce qu'ils auront donné par avance, sela
perdu pour eux. C'est une condition expresse
sans laquelle le Librairen'auroit pas
proposé une avantage si considérable.
- On pourra sadresser à Paris chés Briasson;
Libraire,
ruë Saint laC/Jues, a la Science
& a l'Ange Gardien
,
& chés le Sieur
Chaubert
s
Libraire,Quai des AuguJlins.
ELECTÆ Phttdri<L/Efopn'jMe Fatulæ
, cum
Excerptis ex Ovtdioy Virgilio & Horatiot &c. Lociî.Parijïts apudjoannem Desainty è
regione Collegii Dormano-Bellovaci,1. vol. iniz.
1741. pp.418»
Fiiij Ce
Ce choix de Poësîes Latines, qui paros
depuisquelques jours, peut être regarda
comme usse Introduction à la leaure de
Poëtes. C'est sans doute le but que M. AfoxiÉ
chablon s'estproposé en y travaillant & en Je
donnant au Public dans la forme où il eftj
L'Ordre qu'il a suivi dans la disposîtion du
Recueil, le fait assés connoître. On trouve
d'abord les Fables de Phèdre dont la simplicité
-
charmante est depuis long-tems en
possessîon d'occuper les premieres années cîa
ceux qui étudient, & cela malgré bien de
difficultés de styleque le nouvel Editeur aJ
tâché d'aplanir par quelques Notes & pa
quelques constructions imprimées au bas de
pages. Cette Edition de Phèdre qui est exacte
& intelligible, a d'ailleurs cet avantage
sur celles qu'on met ordinairement entre les
mains des Enfans, que le Texte en a été
revu & corrigé avec beaucoup de foin sur
les meilleures Editions, telles que celles de
Gronovius, de Burman &c.
< L'Editeur a retranché quelques Fables, Se:
il a bien fait. On ne sçauroit aporter trop de
circonspection dans le choix des matières
dont on entretient les Enfans, toujours trop
fufcepribles des mauvaises impressions que
peuvent faire sur eux certaines idées dangereuses
pour les moeurs. 1 Les Fables de Phèdre,n'étant pas en asses
1
ses grand nombre pour occu per la jeunesse
pendant tour le tems qu'elle doit passer dans
les basses classes, M. M. a tâché d'y suplée,
en mettant, à la suite de Phédre des en
droits choisis d'Ovide, d'Horace & de Vir_
gile. Ces extraits sont disposés.demanier
que les plus aisésprécèdent les plus diffici
les, &, si on en excepte quelques-uns, qui son
moins intéressans, ils contiennent des cho
ses très propres à fixer agréablement l'attention
des Enfans, qui pourront y aprendrdes
choses curieuses sur quelques usages an
ciens, sur des coutûmes singulieres, don
quelques-unes subsistent encore aujourd'huit
sur la Mythologie, sur l'Histoire &c. Il e
enfin certainqu'un jeune homme qui enten
droit bien ce que contient ce volume, trou
veroit peu de difficultés à expliquer le
Poêtes. Il yalongteins qu'on désuoit us
pareil Ouvrage. Il faut esperer que Iprt
diteur le perfectionnera encore dans 1™
suite. Les Fables choisies d'Esope qui termia
nent le volume, font imprimées en beau caractére.
Le Texte en est exact & corrigé avec
soin.
M. Montchablon qui fait ce présent an
Public, est un Maître de Pension. Peut-être
le Public a-t-il inrérêt de sçavoir quece:
Maître, outre les Langues Grecque & Latine
qu'il enseigue
y
fait taire encore des cours
F v ïlltlr-uâcr5,
particuliers d'études Françoises à des jeune
gens qui ne peuvent suivre le train du Col-j
lége. Il leur enseigne la Langue Françoise
par Principes, & par conséquent l'Orthographe
,l'Arithmétique,l'Histoire
,
la Géographie
,& il tâche en leur faisant connoître
toutes les parties de la Lirterature Françoise,
de leur former le goût par la Lecture réfléchie
des plus beaux endroits de nos bons.
Poètes, Orateurs, Critiques &c..
LE GEOGRAPHE METHODIQUE, OU Introduction
à la Géographie ancienne & moderne
,
à la Chronologie & à l'Histoire &c..
Par M.l'Abbé de Gourné, Prieur Commandataire
ds Notre-Dame de Taverny
,
secondde
Partie. 1. vol. ht-ii. de 362. pages,chés..
le Gras,au Palais, Calleau, Place de Sorbonne,
Robinet, Quai des Augustins, J. F. Herissant,
ruë neuve N. D. Desaint &. Saillant
ruë Saint Jean de Beauvais. 1741.
Dans un Avertissement quiest à la tête
de cet Ouvrage
,
l'Auteur s'exprime ainsi. *
Malgré toutes les difficultés que quelques
mal- intentionnés ont fait naîrre pour empêcher
la continuation d'unLivre qui leur porto {
ombrage,voici la féconde Partie de ma Méthode.
L'accueil favorable dont le Public a
bien voulu hcnorer la premiere,& l'empressement
qu'il témoigne tous les jours d'en
avoir
avoir la suite,m'engagent à l'assurer que je lui
tiendrai constamment parole, & que chaque
Partie paroîtra ( autant qu'il me fera polIihle
ayant affaire à des Imprimeurs & à des Graveurs
dont on n'est pas toujours le martre)
dans le tems &suivant l'ordre que j'ai indiqué
dans le PROSPECTUS;car si cette Partie a
été différée d'un mois &r. plus, ç'a été contre
mon intention & contre mes arrangement
Mais pour tenir cet engagement, j'ai besoin
de tout mon tems, qui m'est d'ailleurs.
trop précieix, pour le perdre en répondant a.
ceux qui voudroient me donner le change..
Je parle de ces Critiquesparmétier,qui s'érigent
en Juges & qui voudroient se faire par
set pour les Apréciareurs généraux du mérite
& de la fortune de tous les Ouvrages, à mefure
qu'ils paroissent.
Le Public, il est vrai, n'est pas toujours à
l'abri des charlataneries literaires, mais il
n'est pas dupe long rems en France. Il ouvre
bien-tôt les yeux ,
& il les ouvre pour rendre
justice aux Ouvrages qui le méritent,& pour
mépriser les Zoïles qui ont voulu le surprendre.
On ne me soupçonnera jamais d'un pareil
dessein. Je fuis un homme retiré, isolé ;
& qui ne tiens à personne. Je fuis dans ua
Pais inconnu ,
sans connoissance, £lns pro,-
testions. Je n'ai ni intrigue ni manoeuvre. î vj J'igooM}
J'ignore & j'ignorerai toujours les refforu
qu'il faut faire agir pour conduire une en- 1
treprisesystématique Je ne connois ni Auteurs,
ni Libraires. Les fréquens démêlés
qu'ils ont ensemble, éloigneront toûjours
de leur commerce un esprit pacifique. J'avouerai
même, que je n'ai jamais eu rien
tant à coeur que d'être totalement ignoré
des uns & des autres. Mais la chose est impossible.
Ma neutralité les offense. J'ai fait
quelquesOuvrages. Ils se vendent indépendamment
d'tux. Il n'en saur pas d'avantage ±
& ils se réunissent pour me déclarer la guerre
,
mais inutilement, puisque je n'ai rien à
démêler avec eux. J'avouerai même bonnement
que je n'aurois jamais mis mon Ouvrage
au jour, si j'avois penséque cette démarche
m'eûtobligé à entrer en lice & à lutter
avec tous ceux auxquels il n'aurait pas le
bonheur de plaire,.
Ces sortes d'Escimes où des Gladiateurs
de plume se donnent en spectacle, divertisfenr
un moment la malignité de l'esprit humain
,
mais comme dans des diseussions
on ne se propose pas une fin honnête pour
but, ellesfinirent toujours par des injures
piquantes que la médisance &souvent la
calomnie enveniment de part & d'autre , &
qui couvrent les combattans d'un oprobre
éternel.
; Pou*
Pour moi, graces à Dieu, je ne m'oublieai
jamais jusqu'à ce point. Je sçais trop ce
lue je dois au caractére donc je fuis honoré,
< j'ose me flater qu'on s'apercevra toujours,
jue ma plume est dirigée par un Citoyen
n Chrétien & un Prêtre.
C'est au Public à prononcer sur mon Ourage.
S'il est bon, toute la fureur de l'envie
:e le rendra pas mauvais. Si l'on en juge aurement,
j'en porreraiseulla peine, puisque
: le fais imprimer à mes frais.
Autant donc que je ferai indifférent pour
pures les manoeuvres que la basse envie peux
naginer pour décrier mon travail,ou en emecher
la vente, autant je serai attentif &C
dentà prositer des remarques judicieuses
qui tendront à sa perfection. Je n'examineni
pas les motifs qui auront fait agir ceux
ui me menacentdepuislong-rems, ni s'ils
ront eu pour butle progrès des Lettres, ni
'lê.me si leurs remarquas feront exprimées
vec toute la politesse & la bienséance qui
est en usage parmi les honnêtes gens. Je ferai
£ premier,a rendre justice à leurs obferva-
.ans) & je les remercirai de bon coeur des
lûtes considérables qu'ils auront relevées;
nais il y a plus de trois mois que ma preniere
Partie est en vente ,
& je n'ai encore
cuneobligation à personne de ce côté-là.
Ç'dl ce qui me donne lieu d'espérer ( sans
? êcxç
être taxé de complaisance paternelle 7 ) qu'oï
mettra toujours beaucoup de différence ert
tre mon Ouvrage & ceux qui ont paru lu
cette matiére. Il semble) en effet, qu'on j
ait négligé l'objet principal de la Géogra
phie,qui ell de faire connoître la Terrer
d'enseigner la position des principales Villes
& les distances qui se trouvent entre les dit
sfereans Lnieuxcdoent o.n.veut donner la connois1
Voilà le but & l'unique objet de la
Gécfl
graphie. C'estle point capital & essentiel
,
&
la véritable pierre de touche où l'on
co
noîrleGéographe. C'est la corde unique qui
peut produire quelque harmonie dans Ijj
Géographie,& c'est celle qui n'est poird
touchée par ceux même qui promettent i|
plus, d'en donner des leçons. f
Encore li l'insuffisance des Méthodes éroit
réparée par l'exactitude des Diaionaire.
Mais non. Qu'on ouvre ces masses volumW
neufes
y
on n'y trouve point les éclaircifîcl
mens qu'on est en droit d'en attendre,31
j'ose avancer avec vérité, que l'ouvrage
qui
je donne aujourd'hui au Public, est beau1
coup plus xaa pour ce qui concerne les
distances, & beaucoup plus abondant pour
les mariéres, qu'aucun Livre qui ait paru susi
qu'ici surla Géographie. Je n'en excepre pal
le fameux Dichoiuire du sieur de la Marffe
sicie
iifl'c.On y chercheroir inutilement Aigney-
Dixuee, - Ainey-le-Chateau,Ainjry-le-Due;
Aiz..ay le Duc, Ambérieux en Bugey
vmbért'eux en Dombes, Antrames; Arc enarois,
Argentant,Argentré, Arleuf, Ar-t
Iljon, Artei, Artannes, Availle, Attroux
dutan, Auzence, Auy, Beaumont dans la
Varcbe, Beaumont-pied-deboeuf,Benevent
tefco;q,Beoil,'Biltomdans le Maine(&
elus de cent autres que l'Auteur nomme. )
rous ces Lieux, dit-il, se trouvent dans celemiVolume,
qui n'estque la douzième:
Partie de mon Ouvrage.
HOME'LIES DE SAINT JEAN CHRYSOSTÔ-
KE, Patriarche de Constantinople,lur tous
,es Evangiles de Saint Jean, traduites en
François avec des paralelles de Doctrine tirés
des anciens Peres,. des Notes & des
Eclairciffemens, par M. l'Abbé le Mère.4.,
Volumes in 4° Le 1.. vol.. de 648. piges,
non compris la Préface qui en contient
n. Le 2. de 598. Le 3. de 540. & le 4»
lie 560. A Paris,chésla veuve Etienne, rue
aint Jacques, 1741.
TRAITE' :t}E- GNOMONIQUE, ou l'Art de
aire des Cadrans, par M.Rivard, Prosesèur
de Philosophie en l'UniversitédeParis,
tt Paris, chés Jean Desaint & Charles Sail*
Umtk
lant, Libraires, ruë Saint Jean de Beauvais
vis-à-vis le Collège, 1741. «*-8°. de 208
pages.
SSAISURLEEAU,OU 011 examine cri
quoi consiste précisement le Beau dansle
Physique, dans le Moral, dans les Ouval
gcs d'Esprit & dans la Musique. A Paris„
chés H. & Jacques Guerin, Libraires, rU9
Saint Jacques, à Saint Thomas d'Aquin
1741. vol. in-12. de 302. pages,non corn
pris un Avertissement.
!
HISTOIREDEL'ACADEMIE ROYALE,
DES SCIENCES, année 1755. avec les Mémoires
de Mathématique & de Physiqu.
pour la même année,tirés des Registres de
cerre Académie.AParis, de l'Imprimerie
Royale ,in 4°. de 108. pages pour l'Histoire
, & de 595. pour les Mémoires. Planches
détachées vingt 1741.
ELEMENS DE GÉOMÉTRIE, par M. Clairant,
de l'Académie Royaledes Sciences,
& de la Société Royale de Londres. A Paris,
chés David, Fils, & Durand, Librai-.
res,ruë SaintJacques, in-8°. de215. pa-J
ges. Planches14. HISTOIRE DU PAPE INNOCENT III. par
Dom
Jean de Lannes, Religieux Prêtre de
Ordre de Cîteaux,ancien ProfesseurdeThéogie,
174-1. A Paris, ches Pierre Giffart;
braire rue Saint Jacques, in-113 de 408»
ges.
DESCRIPTION DE PARIS, de VcrrailIes;
: Marly, de Meudon, deSaint Cloud
Fontainebleau,& de toutes les autres bels
Maisons & Châteaux des environs de Pa-
;, par M. Piganiol de la Force. Nouvelle
dition enrichie d'un grand nombre de fines
en taille-douce
,
huit volumes in-12.
liv. A Paris
, au Palais chés Théodore le
rasj au troisiéme pilier de la Grand'Salle
l'L couronnée, rue Saint Jacques chés
Charles- Nicolas Pairion
,
vis à-vis la ruë des
soyers3 à l'Empereur, & chés Guillaume
sesprez. & Pierre Cavelier fils, ruë Saint
acques à Saint Prosper & aux trois Vertus
LIVRES provenans du Fonds de Librairie de la
ue DelauSne, qui se trouvent chésCavelier, fils,
ibraire, rue S. Jacques, à la Ville de Paris, 1741.
ABROGE' CHRONOLOGIQUE de l'Histoire Unirrelle
, Sacrée & Prosane, Traduction nouvelle.
livintsla derniere Edition Latine du P. Petau
,
pac
Maucrotx, &continuéejusqu'en 1701. avec un
raité de Chronologie, par M. de Lisle, 3. vol.
i»-n. 7. livres 10. sols.
AMOURS DE CATULLE ET DE TIBULLE, oa
histoir des Ouvrages de ces deux poëtes, avec une
-I
J'radudioa
Traduction en VersFrançois de leurs Poësies,
M. dela Chapelle, de l'Académie Françoise,$.i J2,. 11.livres f. fpJs.
APOLOGIE de M l'Abbé de la Trappe, (par î
Thiers,) in-N. 2.livres TO. fols.
AVANTURES NOUVELLES de l'admirable Q
Quichotte de la Manche, composées parle Licen
Alonzo Fernandez de Avillaneda, & tuduÜe
l'Espagnol en François pour la premiere fois
, YOI. in-12. 5. livres.
On trouve cbés le même Libraire les Causes <
libres & interessantes, avec les Jugemens qui les « décidées. Nouvelle Edition, revûë ,corrigée & au
mentée deplusieurs Pièces importantes, 18.
in-12. 45.livres.
On les vend aussi féparémenr, deux volumes à
fois,5.livres.
DESCRIPTION sa Repréfmtationexa&e dè-la
fort ds Gl&ce
,
construite. à S. Petersbourg
, au mais
Janvier 1740- & de tous les Meubles qui s'y trt
voient , avec quelques remarques sur lefroid en j
neral
,
sa particulièrementsur celui qu'on afentM
te même année dans toute lyKurope; composee sa j
bltée en faveur des jimatsurs de lhilloire Naturel
par GeorgesWolffgang-KrafFr Membre de PAra
mie Impérrale de S. Petersbourg, sa ProfeJJeur
Pbyfitfue. Traduit de l'AilemaidparPierre Louis
Roy,Membre de l'Académie Imperiale de S. Plt
Jourg sa Professeur d'Hiftotre Brochure in-4®.. il.pages, avec des. figures"en taille douce..
S Petersbourg de l'Imprimerie de l'Académie c
Sciences, 1741* -,- Dans le Mercure du mois de Juillet I74Õ' 9
1640. il ya un dC't'¡luJ;ieux au sujet de ce
PalJ
deGlace,&c. 1
te 14 Novembre
,
l'Académie Royale des Ins- etions & Belles Lettres,tint ion Assembléepu- rqeue a laquelle M. le Comte de Maurepas, Mid'Etat
,
présida M. de Boze, Sécretaire peretuel
, commença par annoncer le Sujet du Prix
yeté par l'Académie, & en même-tems on difibua
le Programme suivant.
RIX Litteraire, fondé dans l'Académie
Royale des Infcripthns & Belles-Lettres.
Académie Royale des Inscriptions & Belles-
.,.J
Lettres, désirant que les Auteurs qui compoent
pour le Prix, ayent tout le tems d'aprofondir
esmatières, & de travailler les Sujets qu'elle leur
onne à traiter, annonce dès à present que le Sujet
u'elle a arrêté pour le concours au Prix qu'elle
istribuëra à Pâques 1743. consiste à examiner &
déterminer l'état des Sciences en France depuis lu
sort de Philipe le
2 Bel,jusqu'à celle du Roy Charles V.
Le Prix fera toujours une Médaille d'or, de la
aleur de quatre cent livres.
Toutes personnes, de quelque Pays & condition
Qu'ellessoient, excepté celles qui composent l'Aadémie
, seront admises à concourir pour ce Prix
leurs Ouvrages , pourront être écrits en François
11 en Latin, à leur choix. Il faudra feulement les
orner à une heure de lecture au plus.
Les Auteurs mettront Amplement une Deviseà
eurs Ouvrages;mais, pour se faire connoître
,
ils
joindront dans un papier cacheté,& écrit de leur
propre main,leurs nom, demeure & qualités, Se
e papier ne fera ouvert qu'après l'adjudication du
rix.
Les Pièces affranchies de tous ports, seront remises
entre les mains du Sécretaire de l'Académie.
vant le premier Décembre 17411
M*
M. le Sécretaire ouvrit laSéance par la lcéhul'Eloge
de M. de Surbeck,Brigadier desArmées
Roy
,
Capitaine-Lieutenant de là Compagnie Gj
nerale du Régiment des Gardes Suisses , mort à H
ris le premier Septembre. Il fut suivi de celui de it
Sevin, décédé dans le même mois, dont il
l'Abbé Gedoin Ét la lecture pour M. de Boze.
M. Bonami lût ensuite un Discours au sujet de
derniere Inondation
,
causée par le débordement
laSeine. Discours Historique
,
dans lequel tous l
principaux Evenemens de cette espece font rapor
tés
, avec des circonstances & des remarques cu
rieuses sur chaque Evenement. < M. le Sécretaire lût enfin un troisiéme Eloge,qu
remplit !e reste de la Séance
,
c'est celui de l'illust
M. Rollin, que la mort a enlevé tout récemment
l'Académie & à route la République des Lettres.
Ces trois Discours furent aplaudis par une no
breuse & brillante Assemblée
,
à laquelle assister
comme Membres de l'Académie, M. le Ducc
Saint Aignan
,
depuis peu de retour de son Ambar
fade de Rome, & M. le Marquis d'Argenson
Conseiller d'Etat Ordinaire,Intendant delaGe
neralité de Paris, &c.
Le lendemain 15. l'Académie des Sciences tin
aussi son Assembléepublique pour la rentrée; M
Comte d'Argenson y présida; M. le Chancelie
M. le Comte de Maurepas & M. le Comte de Sait
Florentin yassisterent.
M. de Mayran, Sécretaire perpetuel, ouvrit
JI
Séance par la lecture de l'Eloge funebre de M. P
tit , Médecin.
M. de Maupertuis lût ensuite un Mémoire p
prouver que les Satellitesde Jupiter n'étant d'aucul
usdage sur Afcr) pour trouver les Longitudes, paj< M
le le mouvement du Vaisseau rend les Lunettes
utiles, il falloit chercher une autre pratique pour
ouver les Longitudes, & il donna cette pratique,
ui est d'observer la situation de la Lune à l'égard
e deux Etoiles fixes, ce qui est, dit-il
} un Phénonene
, qui peut êtreaperçû des yeux nuds.
M. Perrin, Médecin, liît une. Dissertation cuieuse
sur la voix humaine, & démontra qu'elle étoit
n Instrument à cordes & à vent. Il prouva par plueeuurs
Expériences,que les muscles & les tendons
gosier
,
même après la mort, sonnent & font
lu bruit quand on les pince avec les doigts
,
indépendamment
de l'air qui passe dans la glothe,après
avoir éprouvé sur des Cadavres humains,& des
Animaux. Il ajoutaqu'il feroit sentir la différence
le tons à un homme sourd
, en lui faisant mettre
le doigt sur une espece de trou,que nous avons à la
gorge, parce que quand on chance, les muscles &
les tendons s'allongent ou se racourcissent pour
faire des tons aigus, ou moins élevés. Il finit en disant
que bien de gens chantent sans employer tout
ce qui sert à la voi*
, comme la glothe,les muscles
, les larinx, & les rubans tendineux
, parce que
la voix à cordes & à vent,qui est une choie que
nous avons dans le gosier, suffit feule pour saiic
du bruit.
M. le Monnier le fils, occupa le reste de la Séance
par un Mémoire sur la maniere de connoître le
mouvement de la Lune, & la Longitude en Mer
dans lesannées suivantes 1742. & 1743. en se servant
des Observations qu'il a faites près de neuf ans
auparavant.
P
M. Petit,Médecin, étant mort à la fin du mois
deJuin dernier, l'Académie des Sciences proceda le
tjx. Juillet suivant, à l'élection d'un Académicien I)cnfioa.
Pensionnaire Anatomiste, pour remplirsa place
elle nomma Mrs MorandAssocié,Hurauld, Adjoin
& la Sone, Externe. Le 19. on reÛt la Lettre d
Roy, qui nomme M Morand. 1
Le 19. Juillet,l'Academie procéda à l'élt'ého
d'un Associé, à la place de M. Morand, & cil
nomma Mrs Hurauld & la Sof;e 2. Août on rc "ta la Lettre du Roy
, qui nomme M. Hunauld.
- OVVERTVRE du Collège Royal. f
Les Professeurs duCollege Royal de
France
fondé à Paris par le Roy françois I. le Pere & 1
Restaurateur des Lettres
,
reprisent leurs xercice
interrompus par les vacances ordinaires
,
le Lun
ao. Novembre. Voici les noms des Sçavans qq
remplissent aujourd'hui les Chaires de ce fameu
College ,
fous l'inipeâton de M. Varry
,
de l'Academie
Royale des Inscriptions & Belles Lettres
Professeur Royal en Langue Grecque. ]
Pour la Langue Hébraïque, <
Mrs Sallier & Henri.
Pour la Langue Grecque.
Mrs Capperonner & Vatry.
Pour les Mathématiques.
Mrs de Cuiy & Privât de Moheres. ; Pour la Philosophie.
Mrs Terrasson & Privât de MOJieles.
Pour rEloqMence Latine.
Mrs Souchay & Piat.
Pour la Médecine,la Chirurgie, lA Pharmacie
& la Botanique. |
Mrs Andry, Burette ,
Astruc & Dubois. 1
Pour la LangueArabe.
Mrs de Fiennes,Sécretaire Interptcte du Roy
pou
ici
es Langues Orientales,& Fourmont. Le premier
expliquera un Manuscrit Arabe delaBibliothéque
du Roy
,
intitulé Les Muses Sages, &c.
st - Pour le Droit Canon.
Capon&leMerre.
, Pour la Lanqtte Syriaque.
l'Abbé Fourmont. - - -
LESTAMPES NOUVELLES.
Le sieur Petit, Graveur, ruë S. Jacques,à la
luronne d'Epine, près les Mathurins
,
contifptftdrees
graver la Suite des Portraits des Hommes
du feu sieur Defrochers
,
Graveur du Roy.
vient de mettre au jour les Portraits suivans:
EIHARIES ROLLIN
,
célebre par les excellens
vrages dont il a enrichi le Public, mort dans la
t année de son âge, le 14. Novembre 1741.
mmencé par Defrochers
,
& terminé par Petit.
n lit ces Vers au bas.
t
cet air vif & doux, àce sage maintien
,
ns peine de Rollin on reconnoît l'Image,
aisJcroi moi, cher Lecteur, médite son Ouvrage
;ur connoître son coeur & pour former le tien.
\t
JEAN-BAPTISTE-JOSEPH LANGUET DE GERGY,
uré de S. Sulpice, commencé par Defrochers
, Sç
rminé par Petit, avec ces Vers au bas.
*
dlotnon autrefois se rendit mémorable
n dressant au Seigneur un Temple glorieux.
anguet, de nos jours plein d'un zéle aussi pieux
,
leve au Créateur an Temple plus durable.
* JEANJEAN-
BAPTISTE ROUSSEAU, Poëte célebre, m< le 17. Mars 1741. commencé par Defrochers,
terminé parPetit.
Tel fut le célrbre Rousseau ,
i*
Dont les Verssontgravés au Temple de Mémoij
Il triomphe en mourant d'une cabale noire,j
Et revit glorieux en dépit du Tombeau.
BENOÎT XIV. éluPape en 1740. gravé par Pei
d'aprés un Tableau qui est chés M. le .ca{dinal
Rohan. j
Difcite Pontifiees ! Sifiit veri ecce tabeli« g
POn/ifiris, Petrum lumine timoré refert. I
JERÔME D'ARGOUGES DE RANES,Chevalier,S<
gneur de Fleury, Conseiller du Royen ses Confeij
Maître des Requêtes Honoraire de son Hôtel, Lie
tenant Civil de la Ville,Prévôté & Vicomté de P
ris, peint par Nicolas de Largilliere
,
& gravé g
Petit. Ces Vers font du Chevalier de Neufville.
(
Jaloux admirateurs Grecs,qui sites périr
Le seul que votre Oracle osa déclarer sage,
Il revit fous les traits de ce noble visage;i
Mais plus heureux que vous, nous sçavons le chéri
EVRARD TITON DU TILLET, Auteur du Pa;
nasse François, exécuté en Bronze, peint par Nic
las de Largilliere,& gravé par Petit. Ces Vers feu
du même Auteur. 1
D'un Monument célebre Auteur ingénieux
Le Ciel, qui
-
te devoit le TITIEN dela France,,
Pcti
pour immortaliser fous tes trairs gracieux
Lavertu, le bon goût & la magnificence,
Pàermets que dans ces Vers, que le zele a dicté, nom porte le mien à l'immortalité.
? PHILIPE NERICAULT DESTOUCHES,Jel'Acaliémie
Françoise, Gouverneur de la Ville dt Melun,
peint par Nicolas de LargULicre, & gravé
farPetit,* - -
Tels font les traits du moderneTérence,
Qu'Athènes& que Rome ont formé pour la France
Dans fe5 charmans Ecrits l'esprit, le jugement,
Les Grâces, le bon goût,l'élégant badinage
f , onylaire & pour instruire
,
unissent leur langage,
Et l'honnête homme y joint le sentiment.
,I1..parotr une autre Estampe en hauteur,gravée
7arM. Galimer,d'aprèsM.Pater,sousletitre
de la Peintresse. Elle représenteune jeune Personne
assise devant son Chevalet
,
galamment
ajustée d'unr.manicre- assés coquette. On y litdes
Vers au bas.
LE NEGLIGE',ou la Toilette du matin, Estampe
enhauteur
,
gravée par M le BÀs, chés lequel elle
se vend ruë de la Harpe 1141. d'après le Tableau
original de M. Chardin,exposé dans le derniersalon
,
lequelTableau a été géneralement aplaudi; on
en peut voir la description dans le Mercure d'Octobre
, à l'Article<lu Salon du Louvre. L'intelligent
Graveur est parfaitement entré dansl'esprit du Sujet
qui y est traité & le debit rapide de cette
iitampe prouve bien qu'elle est au gré du Pu-
-
I. Fol, G - blic.
blic. Pour l'intelligence des Vers de M. Pesselier,
qu'on lit au bas de l'Estampe,il faut remarquer
ici que le principal Personnage est une Mere attentive.
qui racommode la cornette de sa fille, tandis
que la jeune Personne observe dans le miroir loc
soins que prend sa Mere pour l'embellir.
Avant que la raison l'éclaire
,
Elle prend du Miroir les avis féduifans
;
, Dans le désir & l'art de plaire »
Les Belles, je le vois, ne font jamais Enfans.
Voici d'autres Vers sur le même Sujet, & du
même Auteur, qui nous font tombés entre les mains
& que nous croyons devoir insérer ici; il est bon
que le Leéfceifr soit instruit que le Tableau qui a
donné lieu à cet ingénieux Morceau de Poësie est
dansleCabinet de M. le Comte de Tessin.
A M. CHARDIN, Vcintre de lyAcadémie
Royale de Peinture. .Q
Uoi! ton Artne feroit qu'une belle imposture
Non
, non, ta mainen fait une réalité:
Ce n'eil: point cet Art tapi vanté- *:
Que j'admire chés toi, Chardin, c'est la Nature; -.-
Par quel charme, dis-moi,sçais tu, dans qg
Peinture
Fixer l'aimable vérité?
Déesse invariable
,
& pourtant fugitive ,
- Qui trompant notre habileté
,
Echape si louvcnt à l'assiduité
DI
j» De la main la plus attentive.
On est d'abord séduit par sa naïveté ;
t.: On larecherche, on la cultive ; ù"Pour l'acquérir on se captive;
r>: Vain espoir dont on est fhré1
., On ne voit qu'à l'extrémité
ltita Que la Mufe la plus retive , celle qui préside à la simplicité;
t: C'est uneimpérieuseReine
Dont fort peu de Sujets éprouvent la bonrf,
Ou si tu veux encor, une fiere beauté ,.e le plus tendre Amant ne gagne qu'avec peine,
à Et perd avec facilité.
Pour ~toi, ne t'en plains pas,elle t'a bien traité;
Jamais à tes désirs elle ne fut rebelle,
Et ton Amour pour cetteBelle e peut lui reprocher une infidélité.
Mais où vais je. en ces Vers,par le zele emporté,
Je voulois teloüer, quelle témerité!
4 As-tu besoin de mon suffrage }
Tu reçois du Public un encens mérité,
Et ce qui doit encor animer ton courage,
Tessin
, pour un Public digned'être compté
leiffin,dont le nom seul peut munir un Ouvrage
Du sceau de l'immortalité,
De ton heureux talent reconnoît labeauté. vGijCART®
CARTE TOPOGRAPHIQUE du Diocèse deSens,divise
en ses cinq Archidiaconés,& ses douze Doyennés.
Dédiée à l'illustriss.&Réverendiss. J. JOSEPH
LANGUET,Archevêque de Sens,Primat des Gaules
& de Germanie; levée géométriquement fous
ses ordres par M. Outhier
,
Prêtre du Diocèse
»
de
Besançon
,
Correspondant de l'Académie desSciences,
assujettie aux Observations de Mrs de cette
Académie,& aux Opérations de M. de Cassini. Se
vend à Sens, chés André Jannot, Imprimeur de M,
l'Archevêque & du Clergé. EtàParis, chés la veuve
Maziere & Jean B.Garnier,Libraires-Imprimeurs
de la Reine, ruë S. Jacques, à la Providence,
>1. DCC XLI. gravée par delaHaye.
Cette Carte, d'une grandeur considérableest
ornée de deux Plans, dont l'un représente la Ville
& les Fauxbourgs de Sens , & l'autre le Château
Ge Fontainebleau.
CARTE du Diocèse de Grenoble, divisée en ses
quatreArchiprêtrés, dressée sur plusieurs Cartes levées
sur les Lieux, & assujettie aux dernieres Observations
de Mrs de l'Académie des Sciences
, par
TvL de Baurain
,
Géographe ordinaire du Roydédiée
à M. JEAN DE CAULET ,Evêquede Grenoble.
A Paris,chés l'Auteur, Quai des Augustins, près
la ruë Gît le^Cmur, ~1741,
Le Sr le Rouge, Ingénieur & Géographedu Roy,
vient de publier une nouvelle Carte de la Boheme
,
avec les Plans des principales Viiles de ce Royaume.
L,'Llcâorat d'Hanovre, en deux Feüilles
, avec
Its Plans des Villes& des Camps.
Le Plan de la Ville de Vienne, telle qu'elle est
aujour d'hui
, avec les Environs.
Ces quatre Cartes paroissent avoir été faites avec .-;.- beaucoul
beaucoup d'attention, & par une personne entendue
,elles sont d'ailleurs fort bien gravées;on ne
pourroit guere présenterrien de plus curieux & de
plus utile dans le tems prêtent.
On trouve ces Cartes chés le Srle Rouge, ruë
des Grands Augustins, vis- à-vis le Panier fleuri.
AVISsur le Traité de fHorlogerie Afécha*
nique CT Pra'iejustaprouvêpar CAcadémic
) Royale des Sciences.
Le Sr Thiout
,
l'ainé, Maître Horloger à Paris, &
Horioger ordinaire de S. M. C.la Reine Doüaitre-
M d'Espagne, & de M. le Duc d'Orleaas, qui a
fait imprimer
,
& qui vient de donner au Public la
Trztté de l'Horlogerie. en 2. vol. in 4°. avec 95.
Figures ou environ, très-proprement gravées en
Taille-douce ,que nous avons annoncé dans le
Journal du moisde juillet dernier,page 1640.
ayant aperçuquelques omissions dans l'Errata de
son Livre, il a cru ,pourla satisfaction & pour
l'utilité publique,devoir le suprimer & en faire un
second Cela lui a, en même-tems
,
fourni l'occasion
d'y faire des Additions
,
qui lui ont paru nécellatres
pour l'intelligence de l'Ouvrage. Il donne
gratis cesAdditions & Correctionsà ceux qui ont des
Exemplaires de ce Livre. Sa demeure est, Quai
Pelletter
,
frrh la Grève, à l'Enseigne de la Pendule
- ifEquation.
PRINCIPES pourtoucher delaVielle, avec six
Sonates pour cet Instrument, dédiés à M. Jérôme
Bignon, Bibliothécaire du Roy, Intendant de Soissons,
composés par le Sr J. B. Dupuit, Maître de
Vielle & de Clavecin. Ce Livre est très-nécessaire,
non-seulementpour les personnnes qui veulent apren- ,-" G iij àIe
dre à toucher de cet Instrument dans toute sa perfection
,
mais encore pour celles qui veulent se perfectionner
dans l'accompagnement du Clavecin. Oiv
trouve cet Ouvrage chés l'Auteur, rue S.l'enis. à la
Providence; ché Boivin ruë S. Honoré,àla Règle
d'or, chés le Cler
,
rué du Roule. à la Croix d'ort
chés Cabaret Papetier, près la Croix des Petits-
Champs & chés Duval,aussi. Papetier, à côté du
Cul-de- sac del'Opéra,1741.
DESCRlPTION d'un nouveau Poët,..
Un Fourneau élevé à la moitié de la hauteur d'une
cheminée, dont on a bouché Je ruyau, en occupe
tout le foyer, il est voûté en dôme oblong &
traversé au Commet par un tuyau de Taule qui est
surmonté & envelopé d'un tambour,pareillement
de Taule; le haut de ce tuyau est fermé & répond
intérieurement à deux pouces au-dessus du centre
du tambour; plus bas, ce tuyau a une ouverture
presque adhérente au centre d^ la face du-tambour,
qui regarde la chambre, cette ouverture s'étend
obliquement vers l'évasement du tambour, pour
l'échapement de la fumée,& la fumée fort au haut
du tambour par un autre tu,au de Taule, qui Ce
rabat en serpentant au- dessus du Fourneau & va Ce
perdre dansle tuyau de la cheminée par une ouvert
ture que l'on a ménagée. Le tourneau est bâti de
briques épaisses
,
liées par un mastic de même e tpece
; on peut le revêtir de Fayence; il ne fume
pas & ne donne point de m uvaise odeur. Un cotret
de trois fois y dure sept heures, & donne-
76. degrés de chaleur dans une chambre qui a 22.
pieds & demi de long, sur 6. pieds de large; ait.
bout de vingt heures le Fourneau n est pas froid. La
raison en est simple. L'air étant barré & embarassé
dàos sen paissage bois doity être ménagé, & la
chaleur
thileur retenuë ; il opere ainsi la consommation de
l'un & la dissipation de l'autre.
Ceux qui voudront prendre le Modele de ce Po<£»
le, s'adresseront au Sr Berry, rue Bourg Labbé , vis-à vis l'Hôtel Royal, qui a ordre de le faire
voir gratuite*ment. Le Sr Dumais, Fabriquant de Cas de Soye, donne
avis au Public, qu'il a inventé depuis peu & poCfede
seulla véritable maniéré de reblanchir & conserver
les Bas de Soye blancs, qu'il en rétablit &
répare tous les défauts & les manques qui s'y font
journellement, & cela dans la derniere perftéboo..
Cette invention
,
qui n'a encore rien eu d'égal,
réussit au gré de tous ceux qui en ont vu l'expérience,
& qui ont été préposes pour en juger, fane
parler de plusieurs Personnes de distinction qu'il a
l'honneur de servir
,
& qui en ont fait l'épreuve. Il
se contente, au reste, d'unprixtrès-modique. IL
va chercher les RIS qu'il faut reblanchir& réparer,.
& les reporteexactement au tems qu'on souhaite;
Il fabrique & vend toutes fortes de Bas de Soye, de
Tresme, de Perse & d'autres qualités, renforcés deii
talons & des pieds, & toute
forte
de Marchandises
de Bonneterie. Il demeure dans la Cour Abbatiale
de S. Germain des Prés, vis-à-vis la Porte de Bois,
faisant face à la ruë de Bussy.
M. de Chyroineau, Confei'ler d'Etat, Premier
Médecin du Roy, ayant vu la guérison d'un grand
Prélat, des Rougeurs, Dartres & Boutons qu'il
avoit sur le vilage depuis plus de huit ans, ( lequel
a fait à la Dame de Lestrade une Pension sa vie durant,)
& avant apris d'ailleurs la guérison de plusiers.
autres Personnes considérables, & qu'elle
miMK ces Maladies depuis plusCdei4i0jans. avec succès
succès & aplaudissement, a bien voulu donner (cm
Aprobation pour débiter fes- Remedes
, pour l'utiliré
& le soulagement du Public; sçavoir
, une Eau
qui guéri les Dartres vives & fatineuses
, Boutons,
Raugeurs Taches de rousseur, & autres Maladies
de la Peau: & un Baume blanc, en consistance de
Pomade qui ôte les cavités& les rougeurs aprè
la petite vérole, les taches jaunes & le hâle, unit &
blanchit le teint. Ces Remedes se gardent tant que
l'on veut, & peuvent se transporter partout.
Les Bouteilles de cette Eau sont de 2. 3.4. 6 livres
& au-dessus, selon la grandeur. Les Pots de
Baume blanc, tont de3livres 10. fols, & les dt:'-
mi Puts d'une livre 15 fols.
Mad. de Lestrade demeure à Paris, rue de l.
ComédieFrançoise
,
thés un Grainetier,au premier
L'tage, Il y a une Affiche au-dessus de la porte.
CHANSON. A L'amitié Corine donne
Ce qu'elle réfuse à l'Amour;
Corine permet chaque jour
Que sur ses levres je moissonne
De secrettes faveurs qui flatent mes desirs;
Et toutefois mes maux égalent mes plaisirs.
O vous, qui soupirez pour elle,
Rivaux infortunés, n'en soyez point jaloux;
je fuis plus à plaindre que vous,
fc1
Ses faveurs font les fruits d'une amitié ficelle ,
Et je fuis amoureux sans espoir de retour;
Quand aux plus vifs transports mou ame s'abandonne
,
A l'amitié Corine donne
Ce qu'elle refuse à l'Amour.
Par M.le Chevalier de S. Joty*
CHANSONETTE.
A
Tous vos apas précieur
Votre voix joint, Philis, de nouvelles merveiuet,
Et vous scavez charmer les yeux,
Comme vous charmez les oreilles.
SPECTACLES*
L.Académie Royale de Musique continue
avec un très-grand succès les représentations
de l'Opéra d'Isse, qui a été remis d'une
manière très-brillante
, comme on l'a déja
dit dans le précedent Mercure. La Décoraton
de la Forêt de Dodone
y au troisieme
Acte, composée & executée par le Chevajer
Servandoni,mérite une attention pajct-
:uliere. Le Théâtre paroît remplt d'arbres
solés,jusques sur le premier plan de cate
G v grandis
grande machine. Les branches de ces
ârbres;ti
de trente pieds de haut sur le devant, en n
s'élevant en berceau,couvrent entièrement 3 leThéatre.,sans y laisser aucun percé dea
ciel. La Forêt est de chênes, & chaque ar-Jbre
paroît dessiné & peint d'après narure..
Ils font placés à distances inégales; ils for-
-
ment diverses routes, & par le plan pers-
- pectifs ils paroissent tous de même hauteur.
Le Spectateur en peut facilement compreri
au'moins cinq cent, qui ont un tel accord
avec ceux qui se trouvent dans le fond&
sur les côtés, qu'on n'aperçoit plus aucune
Coulisse.Legénie heureux du Chevalier Ser-f
vandoni,faitparoître cette Forêt encore plus 1
spacieuse par le, moyen de plusieurs jeu--
nés gens de différente taille
,
habillésen.Ii
Prêtres de Dodone, qui sortant du fond,
du Théâtre
,
forment une marche entre les."
arb res,& à certaine distance
, rentrent dansM
les Coulisses,pour en laissèr sortir d'autres
de taille plus avantageuse, continuent la 8
marche coujours'encre les arbres, viennent-
1
sur les bords du Théatre, & se trouvent dr *
proportion avec les arbres du devant dont
on a parlé, ainsi que les Prêtres d'une taille,
médiocre le font avec les arbres du, fond
ensorte , que le Spectateurs doit croire que ce
font toujours les mêmes Prêtres.
Cette Décoration retouchée avec foin parf
llAuceur., f
d'Auteur, & généralement goûtée,merireroit
de justes éloges de notre part, mais les
aplaudissemens redoublés du Public, font
plus flateurs pour l'illustre Artiste, que tout
ce qu'on pourroit ajoûter ici.
Le28. la mêmeAcadémie reprit le Ballet
des Fêtes Grecques & Romaines, qu'elle avoit
donné au mois de Juillet dernier. La Dlle
Gamargo qui avoitquitté le Théâtre en 1735.
reparutdans le même Rôle de Terpscore,
qu'elle avoit dansé en 1734. dans le même
Ballet. Elle aété reçue du Public avec degrands
aplaudissemens.
Le 11. Décembre, les Comédiens François
donnèrent la premiere représentation
d'une Comédie nouvelle en Vers, & en cinq
Astes, intitulée l'Embarras du Choix, de
la composition de M. de Boissy. Cette Pièce,,
dont on parlera plus au long, ayant été goûtée
du Public, fut interrompuë aprèslacinquième
représentation p.ar d'une Actrice.
Le 21, les Comédiens Italiens donnerent
une Pièce Nouvelle, en Vaudevilles, en un
Acte
, -avec des Intermèdes
,
intitulée les:
Oracles, Parodie nouvelle de la Pastorale;
Héroïque d'ffe
,
qu'on représente actuelle—
ment à l'Opéra. On parlera plus au long de*
cette Parodie "qqicit delacomposition dm G,vjj
sieur Romagnesi
,
laquelle a été reçue favo
lablemenr du Public. Y
Le 2 3.ils remirent au Théâtre la Comédie
de la Surprise de l'Amour, avec trois
differens Divertissemensdans les entre Aéèes.
qui ont pour titre, la Cossette
,
les Enfans
Jardiniers, & le Bal Anglois executes par
la Dlle Roland, le Sr Poitiers & ses deux -
enfans
,
dont on a déja parlé
,
lesquels font
toujours le même plaisir.
Fabio Sticotti, Gentilhomme du Frioul ;.-;,;
sur les Terresde la République de Venise
Comédien Italien de l'Hôtelde Bourgogn,e,
où ilavoir été reçu en Janvier 1733.pour
les Rôles de Pantalon, mourut à Paris le 5.
Décembre
,
âgé de 65. ans.
NOUVELLES ETRANGERES.
TURQUIE & PERSE.
ON aprend deConstantiple
, que quoique Je
Grand Seigneur ait fart assêmbler deux armées
cotifijéraflès, l'une près d'Erzerum & l'autre
dans les environs-de Bagdad, ilyavoit Beaucoup
d'aparence qu'il n'y auroit point derupture entre
la Turquie 6c la Perse.
Le brut a couruà Constantinople que les RebeLles
du Deghestan ont mis en deroute le Corps de
troupes que Thamas Kouli-Kan a fait marcher contre
eux & que le Fils de cc Prince avoir été tué
dans cette occaûoo.
On aapris depuis que les deux armées que le
Grand Seigneur a fait assembler l'une ptès de Baglad
& l'autre près d'uzerum, demeurent toujours
ranquilles dans leurs camps, & le bruit qui avoit
:ouru que les troupes Persanes, qui le sont avanées
vers les Frontières de l'Armenie avoient déjà
ommencé les actes d'hostilité, étoit sans fondement.
L1 eW certain au. contraire
, que Thamas
Kouli-Kan aRecommandéexpressementau Gêneral
qui les commande
,
d'empêcher qu'aucun (oldar
le les troupes ne passât leslimites quiseparentses
taes de ceux de sa HaueelIè, & d'éviter avec foin
out ce qui pourroit causer denouveaux différends
'mre les deux Nations.
Le Grand Seigneur a aussî donné les mêmes ordres
aux Généraux de ses troupes, ce qui fait préumer
que l'une & l'autre Puissance esperent de
pouvoir parvenir àun accommodement. On assure
même que quelques unes des principalesdifficultés
lui rerardoient cer accommodement, ont été levées
,& il y a aparence que les négociations commencées
auront le succès qu'on en attend, ks
troubles intérieurs q i agitent la Perse donnant
trop d'occupation à.ThamasKouli-Kan, pour lui
permettre de penser à une. guerre étrangère. Il a
découvert une nouvelle conspiration formée contre
lui„ dans laquelle plusieurs desSeigneurs les
plus considérablesde làCour étoient enués, &
dont son fils aîné s'étoitdéclaré le Chef Ce Prince
qui étoit à la tête de l'aimée que Thamas Kouli-
Kan avoit fait marcher., pour soûrnettte les Rebelles
du Daghestansoupçonnant que son pere n'avoit
pas pour lui les sentimens favorables, & qu'il
se roposoit même de l'exclure du Trône & de
choisir ion second Fils pour lui succeder
,
avoit mis
tans lesintétêtsquelques-unsdesGénérauxqur
tt:t<
servoient fous ses ordres, &ceux-ci avoient gflfl
gé une partie de l'armée àle proclamer Roy.
Au1Ilulc que Thamas Kouli-Kaneneutreçu,
nouvelle )..il alla se mettre à la tête destroupes qM
lui étoient demeurées fidelles, & remporta lâM
victoire complette sur les ~Rebelles,dontles
furent faits prisonniers,ainsi que son ~fils.Tha
Kbli Kan qui pendant tout le combat s'étoit <~t
posé. aux endroits les plus périlleux, aeû la maiH
percée d'un coup defusil. Quelques joursapiàaifl
victoire ,il fit amener son fils en sa présence,
ayanttiré de lui tous les éclaircissemens dont
avoit besoin, le condamna à la mort, c'estce ~M
a donné occasion au bruit qui s'étoitrépandu c^H
ce }e'U"e Prince avoit été tué dans une bataille~~N
tre les Rebelles du Daghestan.Tous lesG
& autres Officiersqui ont eû part à son comploît
om-subt des supicesd'autantplus-rigoureux,qu
occupoientdes emplois plus imporulls'J & les ~E t
dats ont été decimés.
Z2£COnftâminople iè-n.Septembre 1741îS
I L'estarrivé depuispeu ici trois Couriers par
d'ispaham ilya 40.jours, ,
quiassûrentque
Tournas Kouli-Kan, ou Schah Nadir,étoitauN
confius de la Perse avec une armée de cent soixante
mille hommes
,
qu'il avoit remporté une Vi^B
re sur le Commandant des(a)Lesghis, auxquel ~N
avoit enlevé d'ai leurs plusieurs Forteresses & ~qu^H
ne testoit plus à ce Commandant qu'une petite
Yi
le, laquelle s'étoitrendue depuis par Capitulation^B
que Thamas Kouli-Kan n'a, accorde la paix qaflj
-
(a) 014 Lefgiens, Peuples dès
en-viromduM
ÇÂn*fe,far1#Chu Occidentale d*It.Mfr*-49*~
tfieme*. -çcnai~
ndition que les Lefghis iroient se retirer en Per-
Qu'on n'attendoit que le retour de l'Ambaffa.
deurde ce Prince,lequel étoit parti de Constantinoc,
pour sçavoir si ou auroit la paix ou la Guerre
avec les Turcs; le bruit court même qu'on ne
oyoit pas qu'ils laissassentpasser ce Ministre, &
l'on pourrott bien le retenir à Erzerum.
Des lettres particulières écrites depuis d'Ispaham,
~tent que Thamas Kouli-Kan avoit reçu un
~mp de fusil, en traversant unbois pour se rene
du Mazendran àTheran; une baie lui a percé la.
anche du bras gauche au-dessous du coude, &
i a fracasse lepouce droit qu'il tenoit alors dans
ceinture; il en est tombé à terre fort épouvan-
Ilafaitfaire là dessus toutes les perquisitions
~laginables, mais inutilement c'estlatroisiéme
anture de cette espéce qui lui est arrivée.On soupnne
son fils aîné d'enêtre l'auteur,parce que
Pere l'a dépouillé, de tout ce qu'il avoit. Depuis
ne se laisse aprocher que d'un quart de lieuë. il
resté fort peu de tems à Theran
,
& ilest passé
M de suiteàCasbin
,
d'où il a pris la route du
sert de Mogan.
Le 9. Septembre, jour de la Fête de S. Jeanptiste,
selon le calendrier Moscovite, M. de
~manzoff, Ambassadeur de RllfIie, donna une
te qui auroit été plus considérable, si la pluye
en eût pas derangé les préparatifs. Elle commcnparla
célébration d'une Messeen Musique. que
Ambassadeur fit chanter fous une Tente dans sar
~ison de campagne de Bugredere. Les Grenadiers,
les Dragons de sa Garde,rangés en ordre de
~aille sur le bord de la Mer, firent pendant ce
ris là 3 décharges de Mousqueterie
,
& jetterenc
chaquedécharge des grenades d'artifice dans la r».*v1
Au sortir de la Messe, l'Ambassadeur suivi derîb
Conseillers d'Etat Cagnioni & Wi,niakof,& deai
Cavaliers de sa suite, alla fairelarevue des troupes
& leur porta la fanté du Souverain, en puisan
avec une tasse dans le réservoir d'une fontaine deb
vin, qui avoit été établie sur le Rivage, & qui ; ii
fourni au Peuple la quantité de2000 bouteilles
Cette Fontaine étoit auprès de deux tables, dreCd
sées sur une Estradede Charpente; on y servir
deux Boeufs rôtis, entiers, & dix moutons, le tour
farci de quantité de volailles. Ces tables furent en suite abandonnées au pillage. à
M. de Romanzoff étant rentréchés lui, reçût le
complimens que les Ministres Etrangers envoye
rent lui faire, au sujet de la Fête du jour. Ces Mi ;A
nistres avoient été invités au Bal & à un Ambigu ri
qui devoient être donnés dans une grand-sale JI.
couverte de Tentes à la Turque,dressée à l'extremité
du jardin, L'allée qui y conduit devoit ê;r'r;!
toute illuminée,& outre cela, on avoit élevésurle
bord de l'eau une grande perspectived'Architecture,
qui devoit être également illuminée; cette AvA
chitecture éroit surmontée d'un grand Aigle ai;
commençant às'elever, &à prendre son vol. La
pluye a rendu tous ces préparatifs inutiles; l'illtiri
mination n'a pas eu lieu
,
& le Bal ainsi que le ~roi
pas ont été donnés dans des apartemens qui nVn
toient pas proportionnés au grand pombre de
Personnes invitées à la Fête, laquelle n'a pas marcj
qué d'ailleurs d'avoir sa magnificence & sa gayette
Gregorio Gina. frere du feu Drogman de ;
Porte, vient d'être déposé dela Principauté <
Moldavie. C'Inlb-arin Mauro Cordito, Punce a
Valachie passe en Moldavie, & Mikaïl Vad,1Ka)I
takuzene, qui depuis dix ans étoit relégué à ~O
mouchesné,estfaitPrincedeValachie.
ltus.t
1 RUSSIE.
) N mande de Pétersbourg du 17. du mois
d'Octobre dernier,que le nouvel Ambassa-
~ir qui est arrivé en cetteVillede la part de Tha-
~s Kouli-Kan, &qui y a fait son entrée publique
10. eut le 13. sa premiere audience de la Prin-
~e Régente, & qu'ilassûra cette Princesse q.e le
y son Maître étoit dans la résolution de contri-
~:r de tout son pouvoir à entretenir la bonne ÍIl-t
~ligence entre la Moscovie & la Perse.
.e 15. cet Ambassadeur fut admis à l'audience
Prince Antoine Ulrich deBrunswick Bevern,
•e du Czar, qui le reçûe avec les cérémonies
'II avoit observées en donnant audience à l'Amssadeur
du Grand Seigneur.
rhamas Kouli-Kan a envoyé à ce Prince, ainsi
~à la Princesse Kégente, plusieurs magnifiques
~ésens.
Selon les derniers avis reçûs de l'armée, le ComdeLeuwenhaupt,
Général des troupes du Roy
Suede ayant écrit au Général Keyth pour se
~tindre de ce qu'une garde avancée des Mofcoviavoir
tiré sur l'Officier que le Lieutenant Géneral
Bodenbroeck avoit envoyé à leur camp,
ur y porter des lettres de M. de Bestuchef, civant
Ministre du Czar à Stockholm,le Général
~yth lui a fait reponse quel'heure indue, à la-
~lelle l'Officier Suédoisétoitarrivé près de la garavancée
,
avoit été cause de cette méprise à laelle
cet Officier avoit beaucoup contribué, en
faisant battre la caisse qu'à la portée du pisto-
, par le tambour qui l'avoit accompagné; que
tilleurs la nuit pendant laquelleil étoitallé au
~rnp des Moscovites, étoit si obscure
,
qu'on ne
uvoit reconnoître combien il y avoit de perloo-*
avec le tambour.
Le Général Keyth a fait remettre au Baron 0' Wrangel & au Comte de Wafabourg des lettre
4jue le Comte de Leuvenhaupt lui a envoye
pour ces deux Officiers Généraux.
L'Ambassadeur du Grand Seigneuràla Cour n Russie a reçu par un courier extraordinaire laH £ tification lignée par saHautesse,dela dernier
Convention que le Général Romanzoffa concon
avec le Grand Visir.
On afIûrc que l'Ambassadeur qui reside à H
tersbourg de la part de Thamas Kouli-Kan a (. dre du Roy son Maître de proposer au Czar u-
Alliance défensive ,par laquelle les deux Puissan
cesse garantiront réciproquement la possession
leurs Etats.
Les derniers avisreçûs de Siberie ponenr,que*.:
Comte Ernest Biron& la Comtesseson épouse.
pafforent presquetout leur tems dans des cxer<;
ces de pieté. & que le- premier se regardant cOin,,;
mort au monde, non seulement se laissoit croît"'>
la barbe
,
mais encore couchoit dans une espece
cercueil. Son fils a tenté à plusieurs reprises, des
sauver, &la derniere fois il avoit déja franchi
fossés qui environnent le fort où il est detenu p'j
sonier avec sa famille,lorsqu'il fut découvert L :
une sentinelle.
l'Ambassadeur du Grand Seigneur eut le 9.
mois dernier, une audience de la Princesse Rege
te, & il remit à certe Pr ncesse la Ratification
gnée par sa Hautesse, dela derniere Convention
que le Grand Visir & le Général Romanzoff (p
concluë depuis quelque tems..
Allemagne.
) NaaprisdeViennedu28.dumoisd'Octobre
dernier, que le Grand Duc de Tofcanc»
va de PresbourgencetteVille le 23. & qu'ayant
llvé sur la Contrescarpe le Comte de Kevenhul-
,
ils visiterent tous les ouvrages qu'on a ajoutés
fortifications de cette Ville;qu'ils se rendirent
uite à l'Arsenal & aux Magasins, & qu'ils vif"
faire l'exercice aux Compagnies de la Bourifie
, qui étoient fous les armes dans la Place à-vis de l'Arsenal. ,
e Comte de Neuperg a mandé à la Reine
ayant reçu ordre de S. M. d'abandonner la Silé- &
il avoir passé en Moravie; & qu'après huit
s de marche
,
il étoit arrivé près d'Olmutz , itale de cette Province.
ne partie de l'armée que ce Général comllie,
a dû marcher vers la Boheme, pour aller
orcer les Troupes qui y font assemb ées
,
Se
tre partie devoir aller camper dans les environs
Vienne; elle a dû être jointe par quielqucs-Ré.
ens, & par un grand nombre de Gentilshom-
Hongrois, qui se proposent de servir en quade
volontaires
,
& le bruit couroit que la Reine
solu que le Grand Duc de Toscane se mettroic
tête de ce Corps de troupes.
M. a fait fraper 400. Médailles dela valeur de
Ducats. tfoo. de ir ,
800. de 8 & Moo. de (x
être distribuées par le Grand Duc aux Ossi,.
& aux Soldats qui se distingueront.
1 Baron de Schmettaw ne s'étant pointrendu e
ne dans le tems qui lui avoir été prescrit, ott
nu un Conseil de guerre pour le juger, & ce seil, composé du Feldt-Maréchal Comte de
n, de M. Kumph, & des Comtes Wincestas de
Wallis,
Wallis, de Geyruch & de Lowenwode,lieuten'.,";
Feidt-Maréchaux; du Baron de Thungen,& 3?
Comte de Rudowsky, Majors Généraux; de ! :
Sommerau
,
Auditeur Général ;des Comtes t
Hanchs & de Hoyez, Colonels, & des Majoj
Mansdorff& Pfaër, l'a déclaré rebelle & traîtres
la patrie.
On a apris depuis que le Comte de Kevenhull lifit
partir sur la fin du mois d'Octobre dernier poo*; la Boheme & pourla Moravie
,
plusieurs bateaux XI
chariots chargés d'artillerie & de munitions
guerre. 'f
L'Electeur de Mayence a écrit a la Reine de Ho
grie pour lui déclarer que les Archives de l'fcmpi<j'
devoient être transférées à Ratisbonne.
Les Lettres de Vienne du II. du mois derniin
poitent,que le Grand Duc de Toscane partit
Presbourgle4. pour aller, suivant les résolution
de la Reine, se mettre à la tête de l'Armée oaur
mandée par le Comte de Neuperg, laquelleapr
sJêtfe reosée pendant quelques jours dans les enwn
rons n'Olmutz, pour le remettre des fatigues e:9
cessives qu'elle a essuyées en passant de la Silér
dans la Moravie, marcha le 28. Octobre dernier
Lorsque le Grand Duc sortit de IJrsbourF;
, ce si
:;
en accompagnant la Reine jusqu'au Bourg 4cMU
rienthal, où S. M. se sépara de lui, après lui avo
fait ses adieux dans des termes très-touchans.
L'Armée n'avoit pu encore être jointe que pq
une partie des troupes destinéesà la renforcer
, quoique les Etats du Royaume de Hongrie n'aye
rien négligé pour m ttre sur pied le Corps de tro
pes qu'ils se sont engagés de fournir à la Reine, :
n'ont pu jusqu'àprésent assembler un Corps soi
considérable.
- M. deBuhnau, qui a rcfîdé à Vienne penda cf
qu.ICLOI
,ue tems en qualité d'Envoyé du Roy de Poio, Electeur de Saxe, partit le premier du mois
nier pour se rendre àFrancfort,d'où l'on mande du
que l'Abbé Doria, Nonce Extraordinaire du Parendit
sa premiere visite à 1Etecreur de Mayence.
*es Ambassadeurs des Electeurs tinrent le 8. à
lôccl de Villeleur seconde conférence prélimire
, & ils fixerent au 10. l'ouverture des conféces,
dans lesquelles on déliberera fut le choix
n Empereur.
Ces Ambassadeurs ont fait sçavoir au Baron de
ndau, Ministre de la Reine de Hongrie, qu'il
oit été décidé qu'on suspendroit à la prochain
ction l'activité du suffrage de la Dignité EJeao.
e de Boheme.
On a apris de Hanover, que sur la nouvelle qu'on
avoir reçûë, qu'il étoit entré le 13. du mois derer
dans Csnabruck jfoo. hommes des troupes
ançoises,pour y demeurer fous les ordres dtt
arquis de Lautrec,& qu'un autre Corps de 3000.
mmes desmêmes troupes devoit prendre des
artiers dans les environs, la Régence de l'Elecrat
de Hanover avoit renforcé considérablement
s troupes qui font cantonnees sur les Frontieres
cet Electorat. I& On mande de Vienne du 18. du mois dernier,
le 12000 hommes du Corps de troupes que les
ats du Royaume de Hongrie se font engagés de
urnir à laReine,se font assemblésà Odenbourg
qu'ils se sont ? mis en marche , pour se rendre sur
s Frontières de la Haute Autriche. IK devoient y
rejoints parplusieursRégimens Allemand
,
8ç
r 10000 CrOJleS, qu'on attendoit de MUe Cee
oupes, lorsqu'eles seront reunies
,
composeront
ne Armée d 30000 hoiriiies; dont leFeldt- Ma
chal ,Comte de >ement. le comman- U.
Un courier dépêché de l'Armée commandée
le Grand Duc de Toscane
, a raporté que le ConÉo
de Nadasti ayant été détachépar ce Prince avec
Régimens de Hussards de Carolis, de Spleni
Chilani & de Defoffi
,
il avoit attaqué un détache
ment de 4oo. hommes des troupes ennemies si
qu'après un combat très-vif, il avoit obligé 11
Officiers & les Soldats de ce détachement,de
rendre prisoniers d-e guerre.
Le Grand Seigneur ayant faitassurer la Reine
qu'il ne pensoit point à profiter des conjonétur8:
présentes) pour lui déclarer la guerre, S. M luii
écrit pour le remercier des dispositions favorable
dans lesquelles il paroît être. $é
La Reine a fait suspendre la publication de
Sentence renduë par le Canseil de guerre contre 63
GéneralSchmettaw.
Une Colonne de l'armée commandée par ;.,
Comte de Neuperg s'étant rendue à Jaispitz
1
poirqm
y attendre le Grand Duc de Toscane
, ce Prince
arriva le 5. du mois dernier avec le Prince Char.
de Loraine, son frere; & s'étant mis à la tête 03
,-cette Colonne
,
il se mit en marchepour se JeodtÓI
à Frating, où il a établi son quartier general.
Les f. autres Colonnes de l'armée le joignirers
le 7. & après avoir fait prendre aux troupes ques
ques jours de repos, il s'avança le 11. près de ZUS
bing ,
d'où il a détaché un Corps de troupes , pouo
observer les mouvemens de l'armée commandée
carl'Electeur de Baviere.
Dès que le Prince de Lobckowitz a apris que loi
troupes Françoises & Bavaroises se préparaientha
s'aprocher de Prague
,
il s'est retiré vers la Moravive
avec le Corps de troupes qu'il commande. Le Prince Vincessas de Lichtenstein & phisieurs
autres Seigneurs se font rendus à l'armée depuis
qup
la Reine en a donné le commandement au
and Duc.
Dn mande du camp près de Prague
,
du 23. dit
tis dernier, que.l'Electeur de Baviere qui étoit
ti de Budwois le 11. avec un Régiment d'Insanie
,
& vingt Escadrons pour Le rendre près de
gue , y arriva le 19. & qu'il y trouva le Corps
troupesFrançoises, qui a marche fous les ordres
Marquis de Gassion
,
les troupes Saxonnes Be
les du Roy de Prusse. L'Electeur de Baviere a da
ce joint par le Marquis de Leuville & par le
jmte de Terring
,
qui ont dû se rendre dans ce
imp avec un convoi considérable. Ce Prince a
et toutes les dispositions nécessaires pour former
Siège de Prague.
On mande de Francfort du iC. du mois dernier,
le le io. jour fixé pour la premiere des Conféren-
's
,
dans lesquelles on doit déliberer sur le choix
un Empereur, les Ambassadeurs des Efcctcurs
assemblerent vers les dix heures du matin à l'Hôj
de Ville, & que chaque Ambassadeur fut reçu à
descente de son Carosse par le Quartier Maitre
éneral de l'Empire, & au milieu de l'escalier par
Comte de Pappenheim ,qui en est Maréchal
lérédiaire. Lorsque tous les Ambassadeurs furent
rrivés à l'Hôtel de Ville, l'Electeur de Mayence
'y rendit, étant accompagné d'un cortege auilt
ombreux que magnifique, & le Comte de Papenheim
,
qui tenant à lamain le Bâton de Maréhal
,
l'alla recevoir à la descente de son Carosse ,
e conduisit à la Sale des Conférences. L'Eleftçur
it l'ouverture de la Dictte par un Discours fort
bloquent sur l'importance de l'affaire qui devoir être
l'objet des délibérations,& sur la nécessité d'y prorederavec
union, & de ne se laisser conduire par l'autre motif que par le désir de procurer le bien
général
général de l'Empire. Il finit en faisant desVQ:l;:'
pour qu'il plût à Dieu de répandre les bénédiction
sur l'Empereur qui seroit élu.
Chacun des Ministres,quiportent le titre
PremiersAmbassadeurs desElecteurs qu'ilsrepl(l
sentent, présenta lespleins pouvoirs à l'Electeur v.
Mayence, & les autres Ambassadeurs jurerent J garder inviolablement le secret sur toutes les rél!',
sutions qui feroient prises dansla Diette. L'Electe
fut reconduit ensuite à soncarosse par le Comte
Pappenheim,qui n'accompagna les Ambassades:
.'lue jusqu'au milieu de l'escalier.
Aucun de ces Ministres n'a rien épargné po.
soûtenir avec éclat la Dignité dont il est revêtu, les Ambassadeurs des Electeurs de Baviere
,
de Sat-
& de Hanover,se font sur-tout distingués par
magnificencede leurs équipages & éc leurs livrée,
it par le grand nombre de Gentilshommes &
domestiques dont leur fuite est compolee.
La féconde Conférence pour l'Election d'un En
'sereur se tint le 22. & elle dura depuis dix heunu u matin jusqu'à trois heures après midi.
Le 14. & le 16. il.S'çfi tenu deux autres Confier,
l'ences, & il s'en tiendra au moins trois chaque fti
maine,jusqu'à ce que l'Empereur soit élu.
On aapris de Tabor du22. du mois derniers,
quel'amée commandée par le Grand Duc de Tolo
- cane décampa de Zlabing le 15 pour se rendre -r
Konigseg,que le lendemain elle marcha à Neuhauson
& qu'elle y fut jointe par le Corps de troupes qlp
<roft dans les environs de Prague, fous les ordrois
du Prince de Lobckowitz.
Le Grand Duc de Toscane ayant reçu avis le 171
au soir, qu'un Corps considerable de troupes France
çoiles & Bavaroisess'étoit avancé dans les environo
de Wendy
, ce Prince donna ordre que l'armée4, uiij
tint prête à marcher, pour aller attaquer ce Corps
fie troupes;mais comme on aprit le iS. qu'il étoit
décampé
,
& qu'il marchoit vers Prague où il conduisoit
un grand Convoi, le Grand Duc ne jugea
pas à propos de le suivre, & il alla le ig. occuper leCamp de Karta Refchich.
- On mande de Prague du 30. du mois dernier
que l'Electeur de Baviere ayant été informé que le
Comte de Neuperg avoir fait occuper sur le Haut
Moldaw les postes que les troupes Françoises & Bavaroises
avoient abandonnés
,
& qu'il avoit rassemblé
toutes celles de la Reine de Hongrie, pour aller
au secours de Prague ce Prince tint le 1(. un Conseil
de guerre, dans lequel il sur résolu de tenter
pendant la nuit suivante, d'emporter la Ville par
escalade. Les ordres ayant été donnés pour l'exécution
de ce projet ,
le Comte de Polastron , qui avoit
été chargé de faire une sousse attaque sur un Front
de la Haute Ville, à l'endroit dans lequel on avoir
paru vouloir ouvrir une tranc hée
, commença cettç
attaque le 26. à une heure du matin, avec les Grenadiers
du Régiment de Piémont, & avec plusieurs
détachemens des Brigades-du même Régiment
,
de
celui du Roy & de celui d'Anjou. Il y eut à cette
attaque unfeutrès-vifd'Aitillerie& de N.oulqueteric,
qui y attira la plus grande attention de la garnison
, dont le feu ne fut pas moins tort quecelui
des attaquans.
Le Comte de Saxe, qui commandou l'attaque
qui devoit être faire par les troupes Françoises
,
&
qui avoit passé le Moldaw à Konigsal
,
tous prétexte
d'aller découvrir la position du Comte de
Neuperg
,
seraprocha le loir de cette Place qu'il
attaqua vers les deux heures apiçs minuit par le
côté de la Ville Basle, suivant ce qui avoir été
convenu. il avoit fous ses ordres trois Compagniès
L Voly H de
de Grenadiers du Régiment d'Alsace, une du Régiment
de - Beauce, les Carabiniers, 600. tommes
de Cavalerie, un pareil nombre de Dragons, Se»3
800. hommes d'Infanterie. Le Comte de Saxe a
ayart fait poser les échelles à l'Angle rentrant ,
à s;
J'épaule du Bastion qui flanquoit la Porte neuve, Se 3
à la courtine attenant, M. de Chevert,Lieutenant
Colonel du Régiment de Beauce, monta à la tête
des Grenadiers par l'Angle rentrant, & il entra le
premier dans la Place, dont aucune maison ne suc 3
pillée par l'attention qu'il eut de contenir sa uou -
pe : le Comte de Broglis à la tête de trois détache- -
mens du Régiment de Piémont
,
escalada par
la courtine ,
& les Dragons par l'épaule du 1
Bastion.
Dès que les premieres troupes furententrées »
dans la Ville, elles s'emparerent de la Porte neu- -
ve; 81 l'ayant rompuë à coups de haches, elles
mirent la Cavalerie & le reste des troupes com- - mandées pour cette attaque, en état d'entrer dans 1
la Ville, & d'y pénétrer.
Pendant cette attaque,dont le succès rendit le 3
Comte de Saxe maître de la Ville Basse, les troupes
Saxonnes continuerent leur attaque sur la Haute
Ville, à la gauche de celle commandée par le
Comte de Polaftroa.
Le MajorGénéralWiesback
,
à la tête de 300/41
Grenadiers & de quatre Bataillons, monta le premier
à l'escalade; & dès qu'il fut sur le Parapet, il ii
fut tué d'un coup de fusil. La perte decetOfficier,
la difficulté que les Saxons avoient trouvée pour
arriver au pied de la muraille, & la résistance des r.
ennemis, auroient pû rendre cette entreprise plus
difficile. si l'exemple & le courage du Comte Ru- -
dowsky n'avoient redoublé l'ardeur des Soldats -
qu'il avoit sous ses ordres. & ne les avoient, il
mis
en état de s'em parer ,i de la Haute Ville.
La seconde attaque dont les troupes Saxonnes
oient été chargées, fut aussiheureuseque celles.
le le Comte de Saxe & le Canuc Rudowsky
avoient commandées
,
& avant six heures du matin,
lecteur de Baviere étoit maître, des trois Villes
du Château;le Gouverneur & sa garnison, comsée
d'environ 3000. hommes, ayantété faits prisonniers
de guerre par le Comte de Saxe.
Dn ne peut assés louer la sagesse des troupes dans
se occasion
,
& la discipline à laquelle on doit de
voir été exposéà aucun désordre ni à aucun
lDagèes.
que l'Electeur de Baviere eut reçû la noule
Je la prise de cette Ville,il s'y rendit, &
cès avoir entendu la Messe dans l'Eglise Cadrale
,il assista au Te Deum qui y fut chanté.
Le Régiment des Gardes de l'Electeur eil en gar-
DO dans la Ville; & en attendant qu'on ait pris un
angement fixe, on y a fait entrer des troupes
Françoises & Saxonnes. Le reste de l'armée a été
tonné dans les Villages des environs,ainsi que
troupes Françoises commandées par le Marquis
Leuville
,
quiarriverent le 27. à Konigsal.
Electeur de Baviere a donné le Commandement
cette Ville au Comte de Baviere
,
sous les
res duquel M. de Chevert a été chargé du,
ail.
Ioe Maréchal de Belle Isle arriva à Prague le ly/
Dresde, & il est toujours incommodé d'une C,,¡.,
ne quile met hors d'état de marcher.
H ij SJtUJ
9\
SILESIE. oN mande de Breslaw que le Roy de Pruffia^
arriva de l'armée le5dumois dernier à ci
tre heures après midi, 8cque S. M. fut laitueM
entrant dans cette Ville par une triple décharge <~
toute l'Artillerie des remparts. Les ruës-par
quelles le Roy passa, etoient remplies d'une fl
grande foule de peuple, qui témoignoit par ses afl
clamations réïterées lajoye qu'ilavoit de voir S.
que le Roy eut beaucoup de peine à y passer. S. ~t
alla descendre à l'Hôteldu Comte de Schlege^B
& elle fut reçûë à la descente de son carosse ~B
les Seigneurs & les Députés qui étoient venusp
lacérémonie de l'hommage. Plusieurs de ce K
pités furent présentés le même jour au Roy
,
S<~t
lendemain les autres eurent cet honneur. ~t
Le 6. S.M. accompagnée du RrinceGuillaum^f
for. frere, du Margrave Charles de Brand
& du Prince Fei dinand de Brunswick Bevern H
à l'Eglise de Ste Elizabeth, & elle y
estea^^J
Sermon du Docteur Burck : Elle vit ensuite
troupes monter la parade
,
&elle retourna à 1> N
tel de Schlegelberg
,
où elle dîna avec les pr'
pan* d'entre les Députésdes Etats; le soir,
donna un magnifique Balà l'occasion de la fêta^J
St Charles, dont l'Electeur de Baviere porr
nom, & 600. personnes qui y avoient été invitaâJ
souperent à differentes tables
,
^toutersoservifesauvecfauitaont dendéll.eicsaq-tueeslsleefs-UflS Le 7. jour fixé pour la cérémonie de l'hommaH
le Roy accompagné du Prince Guillaume,son
se ,
des Margraves Charles, Henri, & Guilla
de Brandebourg, & du Prince d'AnbaltD f.-Idt-Mar.-&chad? se renditvers les huit heure -- 0-<
hatinà l'Hôtel de Ville dans laSale des Princes,
ni l'on avoit éleve un magnifique Trône.S. M. s'y
tant placée, le Comte de Podewils, Ministre
l'Etat & du Cabinet fit aux Députés un Discours
fort éloquent dans lequel il dit que les droits incontestables
de la Maison Royale de Prusse & Elecorale
de Brandebourg lur plusieurs Principautés
& Duchés de la Silésie, étoient connus de toute
l'Euro,pe &Que si la Maison d'Autriche en avoit
illustré jusqu'à présent les prédécesseurs du Roy, ce
l'avoit été que par la supériorité de sa puissance
,
mais que iaProvidence sçavoit rendre à chacunce
lui lui apartenoit; qu'il avoit plû au Tout-Puissant
le héOlrJes Armes deS M. & que le Roy
,
après
'être mis en possessionde toute la Baffe Silésie-,
ainsi que des Principautés de Munsterberg- fit de
Grotkaw
,
de la Ville deNeiss& de ses dépendances,
croyoit devoir s'assûrer de la fidélitéde ieS
nouveaux Sujets, par les liens que la societé humquai
ine a jugé néccessaires entre les Souverains.&ceux
leur font soumis,quelesGonquerans éroient
exposés ordinairement à répandre plutôt la terreur
que la joye parmiles Peuples qui éprouvoient le
fort de leurs armes-victorieuses
; mais que lorsque
e vainqueur cherchoit moins la ruine que la consservation
de ceux qu'il réduisoit fous sa puissance
,
a main bienfaisante faisoit essuyer leslarmes qui
avoient arrosé ses lauriers, & changeoit les plaintes
les vaincus en cris d'allegresseque tel étoit l'heu*
eux changement qui étoit arrivé dans cette Province
; que le Roy s'aproehoir de les nouveaux Suets
dansce ropmenr, non en Conquérant & en
vainqueur
,. mais en Pere de la Patrie & en Prince
Clément & Débonnaire; que le premier soin &
l'occupation la plus agréable de S. M. avoit toujours
<e de régner, sur les coeurs,particulierement sur
H ii], ceust
ceux de Ces Sujets; qu'éloignée comme elle l'est si,
des maximes dangereuses des Princes, qui se metm
tent peu en peine d'être aimés, pourvû qu'ils (oten: s craints, elle comptoit pour perdus les jours dansai
Jefquelselle manquoit de.faire du bien
,
& qu'eiUt
Xegardoit l'amour des peuples pour leurs Souve
xains, comme le plus ferme soûtien des Couronnesca
mais que les liens de la societé & l'harmonie encrUJ
le Souverain & les Sujets, ne pouvant (ubtifte¡:)
qu'autant que l'aff.âion du premier pour les peu-u
pies étoit récompensée par leur fidélité & par leuiiit
attachement, les derniers devoient se rendre di..iL
gnes des bonrés de leur Souverain par tout ce qu pourroit les leur attirer, & sur-tout pal;.uneDé..
claration solemnelle & authentique de leurzéle M
de leur attachement pour sonservice; quec'étoiio
ce que S. M. ateodoit de la part des Etats aflem-n
blés, avec d'autant plus de raison
, que s'ils se sonne
distingués par leur fidélité pour leurs anciens SOUÎK
verains, celui que la Fiovjdencc leur donnoit maiOlolfl.
tenant, ne mériteroit pas moins la même fidélité pausi-
Je délir qu'il avoit de chercher son bonheur daatni
celui de les Sujets; que plus d'un siécle s'étouio
écoulé depuis que la Silésie avoit rendu hommagego
à son Souverain en personne
,
& qu'il étoit remar
queble que depuis ce tems, les Etats de la Provinces
n'avoient point rendu d'hommages solemnels; queu
la Providence sembloit avoir ménagé ce délai jufIL
qu'au moment dans lequel elle avoit voulu montreidi
aux Silésiens le Prince qu'elle leur destinoit pouaug
irôrer leur bonheur; qu'au (ette, le Roy étanini
sensible
, autant qu'il devoit l'être à l'empressement
avec lequel les Etats de la Basse Silésie
,
affemblch,:
en si grand nombre,s'aprochoient de son Trône 3i
pour lui prêter ferment de fidélité, S M. ne dou
toit nullement que l'engagement qu'ils alloiemn:
con-QI
contracter avec elle par ce ferment, ne demeurât
aussi proso dnément gravé dans leurs coeurs,qu'il
feroit exactement rempli; que dans cette espétance
le Roy les assûroit, de même que tous les habirans
de la Basle Silésie, de sa prorcaion & de sa
bienveillance Royale., Le Baron de Pittwitz
,
Grand Drossard de la
Principauté d'Oels
,
répondit à ce Discours au nom
des Princes & Etats de la Basle Silésie
: il assura le
Roy de la joye que les habitans de la Province
avoient d; vivre fous la domination de S. M. & il
ajoûtâqu'ils espéroient d'obtenir la confirmation
de leurs privilèges. Après qu'il eut parlé , & qut
M. Arnold*, Conseiller Privé, eut lu à haute voix
l'ordre dans lequelles Députés devoient se présenter
, pour prêter le ferment, le Baron de Stin..
gelheim, & M. de Rummarkich,munis des pouvoirs
du Cardinal Sintendorf, Evêque de Breflaxp rendirent hommage , au Roy au nom de ce Cardinal
Les Députés des Prmccs, ceux du Chapitre de
l'Eglise Cathédrale d-e cette Ville, les Prélats & les
Députés des Chapitres & des Communautés Eccléfiaftiques
,
rendirent tnfuite le leur. Us furent fuivis
par les Députés des Seigneuries titrées, par
ceux de la Noblesse, par ceux des Magistrats de
cette Ville, Se par ceux des autres Villes de la
Province.
Le Roy reçutassis l'hommage des Députés des
Princes & du Clergé
f
qui piêcerentà genoux le
ferment:les autres Députés le prêterent debout, &
S. M. se leva pour le recevoir. Lorsque cette cérémonie
,
laquelle dura environ deux heures, fut si.
nie, le Roy retourna à l'Hôtel de Schlegelberg ,
& S. M. y étant montée à cheval
,
alla avec un
nombreux cortege voir les environs de cette Ville.
Le Roy, àson retour, dîna en public avec les
H iii; principrincipaux
Députés des Etats, & l'on servir pinsieurs
tables pour ceux qui ne furent point admis à s
celle de S. M.Après le dîné, Je Roy fit distribues
des Médailles d'or & d'argent, frapées à l'occasion
de la cérémonie de l'hommage,lesquelles repré- - sentoient d'un côté le Buste de S. M. avec Cf.S 8.
mots: Fredericus, Borussorum Rex,supremusSilesue
Inferioris Dux, & sur le revers desquelles étoit la
Prusse recevant un Bonnet Ducal des mains de la r.
Silésie, désignée par une femme apuyée sur un a
Ecusson aux armes de la Province, avec ces mots: -
Jujio Victori. Le soir, il y eut des illuminations zi
dans toute la Ville, & le Roy alla avec les Princes
de la Famille Royale & les principales personnes 2:
de sa Cour, voir celle de l'Hôtel de Ville, laquelle
fut très magnifique.
Les Etats ayant offert au Roy un Don gratuit de a
ïoocoo écus, S. M. a refusé de le recevoir, & aî
elle les a exhortés à employer cette somme au soulagement
des Villes & des Communautés qui oui IL
le plus souffert pendant la guerre.
pP,uSSih,
N mande de Berlin du 2.9.Oâobre dernier
qu'un courier arrivé depuis peu de Silesie ,a
confirmé que le Roy ayant détaché le Comte de 3t
Truchdes avec 4. ou 50000. hommes,pour inquieter 13
les troupes le la Reine ùz. Hongrie dans leur re traite, ce Comteavoit attaqué leur arriere garde si
près de Jagerndorff & que les Prussiens avoient tué (
ioo. hommes, & fait 400. prisonniers.
Le même courier a raporté que S. M. Pr. avoit 2Ï-4
fait ouvrir la tranchée devant laVilledeNeifs, &3&
que dès que la grosse artillerie seroit arrivée aiuit
camp , on commençeroit à battre la Place en brê—â
chML
he. Il a ajouté que le Prince Leopold d'Anhalt
Dessauétoit en marche avec unCorps de.IIOOQ.
hommes, pour entier dansla Boheme.,
Le Roy de Prusse ctant depuis informé que l'arnée
de la Reine de Hongrie,commandee par le
Comte deNeuperg marchoit à grandes journées
our passerdansla Moravie, & quela. garnison
Autrichienne qui étoit dans Neiss, n'avoir pointvacué
cette Ville,comme le bruit s'en étoit repanlu
, S. M Pr. en a fait former le Siége par une
partie de l'on armée tous les ordres du Prince d'AD:-
iralt Dessau.
Le 27.Octobre dernier, la tranchée étant per-
Sectionnée
,
les troupes Prussiennes commençerent
battre la Place en brêche
,
&leurartillerie fit un
feu si vifpendant les trois jours suivans,que M.
de Saint André qui commandoit dans la Ville:
pour la Reine de Hongrie
,
rmoLitgé le 31.de èe..
mander à capituler.
Les Articles de la Capitulation furent signés 1#:
même jour, & l'après midi, la garnison étant fortie
avec les honneurs de la guerre, deux Régimens
de l'armée Prussienne entrerent dansla Placepour
en prendre ponemon. LeRoy dePrusse s'y
rendit le même jour, pour voir en quel état étoient
les fortifiations, & S. M. Pr. ordonna qu'on travaillât
incessamment à'les reparer. L'interieur de
la Ville n'a souffert que peu de dommage ,& il
n'y a eû qu'une vingtaine de maisons qui ayentété
abatues par les bombes.
Il est arrivé de Boheme un courier, par lequele
on a reçu avis que le Corps de 10000. hommes,
que S. M Pro a fait marchervers ce Royaume fous,
les ordres du Prince d'Anhalt Dessau, y étoit. e.ntré
,
sans trouver aucune oposition.
Le RoydePrusse arriva. àBerlin le13dumois,
, H v. di:JnieJt:
dernier de Brelbw, & S. M. Pr. a envoyé ordre 3s
tous (cs Ministres dans les Cours Etrangères dep.
déclarer auxPuissances auprès desquelles, re{j..;:
dent, que la nouvelle qui s'étoit repanduë de foncic
accommodement avec la Reine de Hongrie, ctoiUrc
faille, & qu'elle n'avoir pu être imaginée que paits
scux qui ont intérêt de la publier.
Pologne. 1 0N a apris de Dresde du ij. du mois dernier,
( i
que le Maréchal de Belle-l fle arriva de Francfort
àHubertsbourg le 17. & qu'une Sciatique, : dont il a été attaqué dans son voyage,l'ayant o- - gé de garder le lit, il n'eut audience du Royde
Pologne, Electeur de Saxe, que quelques (Ourse
après son arrivée. Il se porte à prélent beaucoup
mieux, & après avoir eu plufjeurs conferences.
avec le Comte de Bruhl & avec les autres Ministres ê.
de 5. M. il se rendit le 1.]. à Dresde.
Le Corps de troupes Saxonnes, qui est allé èJ
dans le Royaume de Boheme, s'étant assemblé à i
Heinsdorff, le Lieutenant Général Renard, qui il
commande ces troupes., alla camper le 5.à Grab, <1
& le 6. àToplitz, & le 8. il s'avança jusqu'à Wel- -
mina qui est sur la Frontière de Boheme. Le & les t:
Saxons,marchant sur quatre Colonnes,entrerent 3i
dan ce Royaume par NeustadtZinwalde, Geyerf- i'
berg & Bienenhof. Le Lieutenant Général Renard i
passa le même jour le défilé de Baskobobla avec z
quelques Régimens, & s'étant rendu à Leutma- -
riez, il y fut joint le lendemain par deux autres Régimens
que lui amena le Mijor Géneral Wies- -
bach. Lereste del'armée y arriva le 11.& ayant :
continué lebit. & le 13. sa marche par des che--
minstrés-difficiles, elle campa le 14. dans les en- -
virons de Lobasitz.
LLe. I
Le 15. le Lieutenant Général Renardfit prendre
l'avant-garde la route de Prague fous les ordres
lu Major Général Arnimb. L'armée hfuivt le
[6. surtroisColonnes,&passal'Egerprèsde Balin
& de Libochowitz. Le 17. elle marcha à Wd.
vam,& le 18. elle s'avança à Turscko.
Espagne.
0 N aprend Je Madrid que le 13. Octobre dernier
, l'Armateur jean de Cores prit à quatre
leuës de V iana, sur la - Côte e Portugal la Cornette
AngloiselaRésolution, laquellevenoit de
ferre Neuve.
Don Josepb de Cotarro conduisit le 23 du même
mois à Bilbao un Vaisseau de la même Nation,
dont il s'est emparéà la hauteur de 47. degrés &
30. minutes de Latitude Sepzentrionale.
Les derniers avis de Lisbonne, portent que les
Flotes de Rio de Janeiro & de la Baye de tous
ks Saints, y sont arrivées du Brezil
,
l'une le n.
8; l'autre le 14.Octobre dernier. La premiere est
composée de vingt-deux Bitimens
, en y comprenant
les deux Vaisseaux de guerre qui lui ont servi
d'escorte, & elle a aporté cinq millions de Cruzades
pour le Compte du Roy, & dix pour celui
des particuliers, outre 2000 Caisses de Sucre,
tfooo. Cuirs de Buenos-A yres & une grande quantité
d'autres marchandises. La sécondéest de 33.
Vaisseaux, & sa charge consiste en 14000. Caisses
de Sucre, 1.5000. Rouleaux deTabac, 154000.
Cuirs & beaucoup de bois de différentes especes.
La Frégatel'Aigle de Jupiter est entrée dans le
Port de Saint Sebastien avec un VailleauAnglois, dont elles'est empalée le 16. Octobre dernier,
vers le 50. degrés de Latitude Septentrionale.
H rj Don
Don Pedre de Zuzo, Commandantle Vâiffeantî
la Conque Marine, armée eu course, a pris
l'Ouest du Cap de Sceillyun Bâtiment de la même
Nation, chargé de Vin de Sel, de Sucre& d~t
Limons.
Le 6. du mois dernier, la Frégate leMars BiJ^\V
cayenconduisit au Port de SantanaleVaisseauAnglois
le Vieux Marchand, dont elle s'est emparé
entre le 49&le 50 degré deLatitude. La mê-I
me Frégate prit le 28 Octobre dernierla Patachad
la Saint Michel, de 100. tonneaux, laquelle alloi
-de LymerickàRotterdam.
- Le ZL. du même mois, l'Armateur Don Fran—
çois de Berriaga, Commandant la. Frégate le Fou—M
drt de Jupiter, entra dans le Port de Saint Sebastien
avec les Vaisseaux le Darmouth & le Saint Jates.
;qu,l a enlevés surlesCôtes d'Angleterre. Le p- mier de ces Bâtimens venoit de Terre-Neuve& af—Il
loit à Londres; le sécond-avoit fait voile de Kingfien
,
& étoit c'estinépour la Jamaïque.
Don Manuel de Casal s'empara le 23 du Vai£-
seau les deux Soeurs, à la hauteur du Cap de Clare.,
& cet Armateur prit deux autres Bâtimens, l'un le- a]
S,y. & l'autre le27.
Le ii. la Frégate ta Conque Marine enleva vtreei
le 51degréde Latitude, la Balandre la Sainte u
Brigide, commandée par le Capiraine Georges Brune,
& qui faisoit voile de Corke pour Lisbonne.
Le 14 du mois dernier, l'Armateur Don Juan
Berriondo
,
Commadant la Frégate leSaint Mi- -1
chel, conduisitàSaint Sebastien unVaisseauAng
»loéis,ede 140. tonneaux; dont la charge est ci-ti. --1 I8QOO>Piaftrçs.. (
(
MAX-THIIt f)
M ALT H E.
L Es derniers avis reçus de cette isle portentque
,
le 19. Octobre dernier, le Grand-Maîtrede
la Religion prit possession. de la Cité Vieille, &.
que cette cérémonie Ce fit avec une fort grande
magnificence.
Le Grand Maître avoit sur la tête le Bonnet Mâgistral
de velours noir
,
apellé Barretone
,
& il étoit
revêtu d'une Robe de velours de la même couleur,
doublée d'hermine, fous laquelle ilportoit une
Soutane de satin noir,aussidoublée d'hermine, &
attachée avec une ceinture d'où pendoitl'Escarcelle
eu la Boursedesunée aux aumônes. Sa robe, qui
avoitune longue queue& des manches larges dépendantes
,étoit pareille à celle qu'avoit le Grand-
Maître Villiers de l'file Adam lorsqu'il fit la même
cérémonieàl'Occasion de la Donation quel'Empereur.
Charité V. Et de cette Isle àl'Ordre
¿e Saint-Jean-de Jérusalem en 1 530&elle ressemblé
à celle que les Romains nommoient Prétexta,
Le Grand-Maître s'étant rendu àlaprincipale
porte delaCité,Vieille,& y ayant prêté Serment
entre les mains de l'Evêque decette Vil!:
, on lui
ouvrit les portes ,
& érant allé. processionellement.
à l'EgliseCathédrale avecles Grands Officiers de
l'Ordre,les Grands-Croix, les Commandeurs,
les Chevaliers & le clergé il trouva à la porte
de l'Eglise l'inquisiteur qui lui présenta de l'eau-
Bénite.
'-- Lorsqué le Grand-Maître fut placé fous le Dais
quilui avoit été preparé. on chanta le Te Deuma.
plusieurs choeurs de Musique,&l'Evêc|ue y officia
pontificalement. Le Grand.-Maître retourna ensuite
à fan Palais, & ayant repris son habit militaire
il dîna a une table de trente couverts avec les principaux
cipaux desGrands-Croix de l'Ordre. Les autre.
Grands Croix surent traités, ainsi que tous le!.;\
Commandeurs & les Chevaliers, à 1.t. autres ta-i.:
bles, de 18. couverts chacune, lesquelles furenservies
dans differensapartemens du Palais.
Après le dîner, le Grand-Maitre alla sur le gla—t
cis, & assista à un Cirousel
,
dont les tenans furent
14. Chevaliers Espagnols, vêtus d'habits magnifigues
&uniformes, & montés sur de très-beaux
chevaux. Ce Carousel fut suivi d'une course de che—
vaux pendant laquelle on distribua une grandes
quantité derafraîchissemens detoute espece.Tout
a concouru à rendre cette Fête une des plus bdle.,,-:.;
qu'on ait vûës depuis long-tems à Malthe. Les
Grand-Maître a jetté 600 sequins au peuple, & ilIi
lui a fait distribuer JOOO écus par le Receveur de 1*
Religion. NAPLES. , 1
ON a apris de Naples le 17. Octobre dernier, t.
qu'un des articles de l'accommodement con---(
clu entre le Pape & le Roy, portant que S. M. pour-
M lever une Taxe annuelle sur les revenus des bien, e
dqeue les Ecclésiastiques possedent dans le Royaume
Naples,le Gouvernement a établi cette Taxe,
& que les Ministres du Roy ont eû avec le Cardi- -
nalSpinelli & quelques Evêques plusieurs conféren- -¡
ces, dans lesquelles on a examiné les moyens de
la lever.
Il arriva à Naples le 12 du mois dernier un cou- -
rier, par lequel on aprit que le Convoi parti il y
a quelque teins de Barcelone,pour transporter un
Corps de troupes Espagnoles en Italie, éoit arrivé à
àOrbitello & à Porto Ercole
,
& on a é é informé
depuis, que toutes les troupes ,
qui étoient à bord
des
Vjiitaul duConvoi, croient débarquées Ict,
13.&le14»
Le Traité de paix & de commerce conclu avec la
égence de Tripoly,aété rendu public. ITALIE.• 3 N mande de Rome que quelques Gentilshonmes
Espagnols qui sont en cette Ville,donnent
le 15.Octobre dernier aux Dames de cette
ille le Spectacle d'un combat de Taureaux
,
&
l'un des amphithéâtres étant tombé,il y eut
beaucoup de personnes de blessées.
[ GENESET ISLEDE CORSE. rOut est fort tranquille dans cette iste ,& il Y
a aparence que cette tranquillitésubsistera
,
à
ioins que le Règlement que la République doit y
ire publier, n'excite quelque nouveau mécontenment.
Le Capitaine d'un Vaisseau revenant de Cadix «
porté que le 17. du mois d'Octobre dernier il
/oit rencontré à la hauteur du Cap de Palo l'Esdre
Françoise qui est partie de Toulon
,
& qui
isoit voile vers l'Oued.
Les dernieres lettres de l'Isle de Corse
, portent
ne la République y faisoit fortifier quelques-uns
es postes qui ont été occupés parles troupes du
oy Très Chrétien,& qu'orsevoit mis 800. hommes
en garnison à Corte, où on fait par ordre du
énat un grand amas de vivres & de munitions.
On doit ajoûter quelques fortifications au Château
:Ajoacciro,re& .on,y a envoyé plusieurs Ouvriers de
On a apris de la Blfiie) que plusieurs Bandits.
ui étoient venus de Terre-Ferme depuis le départ
es troupes Françoises, & auxquels s'écoit jointettac
une troupe de Paysans armés,commettoieatbeaucoup
de désordres dans l'I(QlacCl, M
9 GRANDE BRETAGNE. (
ON a apris que le Vaisseau de guerre le Litch—&
field s'étoit emparé d'un Vaisseau de rçuerresr
Espagnol ,de io. canons, près de Rio de la Í\cha..£J
Le Vaisseau la Prise le Guarland s'est emparé
d'un Paquebot Espagnol & d'une Barque à la hautlJ
teur de Malga. v
Les Espagnols ont pris les Vaisseaux Marchandise
le Jacques
,
le Swan,l'Elixotbetii
,
les Six-Freres, l*m\
sRose G(flle) le CarefulBridgey,&le Dauphin SnoJ&' sixderniers ont été enlevés par un seul Armateur.
Les Vaisseaux Marchands le Molly Charles,le Betti,
le Newnfoumbland ,& trois autres Bâtimens quii
étoient destines pour la Jamaïque,ont été pris parfsles
Espagnols. L'Equipage d'un Vaisseau arrivé de l'Isle de Ma-.f:
dere, a raporté que le Vaisseau le Triomphe, en al--I.
lant de Gibraltar à cette isle
,
avoit attaqué un Ar-'I¡
mateur Espagnol ,& qu'après un combat de troiss
heures ill'avoir coulé à fond, qu'aussi-tôt il avoit misait
saChaloupeàlaMer, pour sauver l'équipage, mais
qu'on n'avoit pû retirer de l'eauque trois personnes
Le Vaisseau de guerre leShoream, a pris& con-^ii
duit à la Jamaïque un Vaisseau Espagnol
,
riche-j-a
mentcharé. Deux autres Bâtimens de la même Nation ont étéàî:
pris dans le Golfe de Biscaye par le Vaisseau depb
guerre le Newcastle.
Le Vaisseau le WerrenGalley a arrêté un Bâci-1
ment Etranger de 300. tonneaux,qui venoit dob
Bilbao,, & qui étoit chargé de Vin d Epagne. t
Hôi.-,r
HOLLANDE ET PAYS-BAS. -
) N mande de Bruxelles du r8. du mois dernier
, que la Reine de Hongrie 1 envoyé orde
mettre toutes les Places de ce Pays particirrement
celle de Mons erl' état de défense.
susseurs chariots chargés de munitions de guerre,
nt partis pour Luxembourg ,
& l'on remplit avec
ute la diligencepossible les magasinsde quelques
très Places.
On a apris de la Haye
,
du R. de ce mois, que
Général de Debrosse
,
Envoyé Extraordinaire du
oy de Pologne,Electeu de Saxe, a remis aux
tats Généraux une copie d'un Manifeste dans
quel S. M Pol,expose les raisonsquil'ont deerminée
à faire entrer un Corps de troupes Saxon-
,
es dans le Royaume de Boheirre.
Ce Manisteporte que les droits dela Reine de
ologne, Electrice de Saxe, sur lasuccession da
u Empereur,sontgéneralement connus que tou- s les personnes qui ont fat; quelque attention anX
wentniem de ceSiècle sont inAruMes des chutes Al
lenceque S \t. Pol. a gardé sur ces droits; que
lusieursmotifs puissans l'ont engagée à tenir cete
conduite, Sicj'i'onjie peut disconvenir que son
péle pour la conservation du repos de l'Allemagne,
5t le désir qu'eile avoit de voir terminer par une
heureuse négociation les différends survenus entre
la ReinedeHongrie & plusieurs autres Puissances ,
ne lui ayent fait pouffer la modération beaucoup
plus loin queses interêts ne le demandoient ; qu'elle
a déclaré en plusieursoccasions,qu'elle ne pourroit
persister dans cette modération, qu'autant que
la Pragmatique Sanctionseroit entierement executée,
que la Reine de Hongrie y a donné atteinte
la jarçnjieçç,01 associantle Grand Duc de Toscane
; U.
an Gouvernement des Etats de la Maison d'AuIJl
che, & en voulant lui transmettre la voix au chée i la Dignité Electorate de Boheme, m gré toutes les justes représentations qui ont été j
tes à ce sujet; que d'un autre côtéplusieursPrin
Ont formé des prétentions
,
qui sout non-seulementi
contraires à la Pragmatique Sanction ,mais que f détruisent entièrement, & que les Puissances i- à s'étoient rendues garantes de cette Prmati9lÍ: p font convenuës elles-mêmesque leur garant
ne pouvoir préjudicier aux Droits des Parties intn
ressées,& que de plus, la nullité de la Pragmatique
Sanction estl clairementdémontrée par ce qui a e
reglé en 1703. entre l'Empereur Leopold & si
deux fils Joseph & Charles.
FRANCE.
NOUVELLES DE LA COUR, DE PAlUS, &e:)
LE 3.de ce mois, premier Dimanche ci>
l'Avent. le Roy & la Reine entendirent
dans la Chapelle du Château de Versailles
la Messe chantée par la Musique.
L'après-midi,Leurs Majestés accompagnées
de Monfegneur le Dauphin & de Madame
t. assisterentà la Prédication du Pere Fleury.
de la Compagnie de Jesus.
Le 7. veille de la Fête de la Conception dCOJD
la Ste Vierge, la Reine entendit la Mefïipft
dans la même Chapelle,&S. M. coiumuniui,
patu
r les mains de l'Archevêque de Rouen ;
premier Aumônier.
Le 8. jour de la Fête
,
le Roy Se la Reine
rendirent dans la même Chapelle la Messe
antée par la Musique. L'après-midi, Leurs
jestés accompagnées de Monseigneur le'
uphin & de Madame
,
assîsterent au Seron
du même Prédicateur, &: ensuite aiHC
près chantées par la Musique.
Le 12. M. de VaGlcr) Ministre Plénipotiaire
de la Reine de Hongrie, eut une
dience particulière du Roy
,
& il prit conde
S. M. Il eut ensuite audience de la
ne, de Monseigneur le Dauphin & de
sdames, & il fut conduit à toutes ces
liences parleChevalierdeSaincot, Introcteur
des Ambassadeurs.
.e 17. de ce mois, le Roy & la Reine en
dirent dans la Chapelle du Château de
failles, la Messe
,
qui sur chantée par la
fique.
'après-midi Leurs Majestés, accompaes
de Monseigneur le Dauphin & de Maie
,
assisterent à la Prédication du Pere
ry ,
de la Compagnie de Jesus.
.e Roya reçu par un Adjudant Général
Electeur de Baviere,que ce Prince a.
* envoyé
envoyé
,
la nouvelle de la prise de Pragueau
Les Lettres que cet Officier a aportées ; z
Roy, marquent que le 25. du mois dernier
la tranchée avait été ouverte devant Praguou;
que l'Electeur de Baviereavaitrésolu o
tenter la même nuit d'emporter la ViKli"
d'août, & de la faire attaquer par quarn
endroits que les troupes du Roy avoienrt
été commandées pour deux attaques ,
d'i
celles du Roy de Pologne, Electeur db
Saxe, pour les deux autres; que les disse
rentes attaques avoient étéfaires vers lesi
deux heures du rnHin * que les croupes
s'étant portées à cette action
avec autan
d'ardeur que d'intrépidiré, elles s'etoiennt
renduêsmaîtresses des trois Villes & du Châ
teau; Que le Gouverneur avoit été fait pri-i
fonnier de Guerre dans une desVilles,avec lad
Garnison composée d'environ 2000 hommes.
Quoique cette action se soir passée à unesci
heurCtt qui pouvait donner lieu à beaucoup
de désordres, il n'yen a eu aucun, & elles
n'a coure aux Troupes qui ont monte à
l'assaut, que 40. à 50. hommes de tués, &C S8
quelques-uns de blessés. Un Officier Gene
tal des Troupes Saxonnes y a étérué.
Les dernieres Lettres de Prague marquent în
que le Comte de Saxe, qui avoir été déta--
ché le 17. du mois dernier, pour aller reconnoître
les ennemis, étoit revenu le 7;.-.t
«Uai
ce mois avec quelques prisonniers. L'Ecteur
de Baviere a apris par le retour du
omte de Saxe, que le Grand Duc de sosne
avoir fait passer la Zazawa le 26 à l'ame
garde de son armée, mais qu'ayant .û
nouvelle de la prise de Prague, il s'étoit
éterminé àseretirer. Sur cet avis, l'Electeur
e Bavièrefit marcher le 4. deux Corps de
roupes considerables, l'un tous les ordres
lu Comted'Aubigné,& l'autre commandé
)!f le Comre de Polastron. Le premier de ces
deux Corps doit remonter la Zazawa par sa
gauche,& il est précédé duComte deTerring,
Il la tête des TroupesBavaroises; le fecond
marche par la droitedu Moldaw
,
& il a à sa
gauche les Troupes Saxonnes.
Onaaprisenmême tems que lesRégimens
François qui avoient été séparés de l'armée
pour aller garder la Frontiere du Tirol,
étoient depuis le 28. du mois dernier dans la
Haute Autriche. & que les Bavarois qui font
fous les ordres du Comte Minurzy
,
étoient
le long de la Traun,& en état par leur position
de se porter, suivant les ckcona-an.
ces, vers le Tirol
, ou du côté du Danube.
L'Avant-gaide du Corps de troupes qui
a marché le 4. dece mois fous les ordres du
Comte d'Aubigné,arrivale 6. àPiscek., ôc
elle en chassa 400. Hussards de l'armée des
e1nnemàis. Le Comte de Polastron s'est avan- cfc
ce sur la Zasawa avec six Bataillons & dilb
sept Escadrons des troupes du Roy, av<m
dix Bataillons Se 2000. hommes de Cavalt!
rie des troupes Saxonnes, & avec 2y EsCis)!
tirons Prussiens, qui occupent sa gauch-b
jusqu' Chrudim. Le Corps de troupes qup
croit resté dansla Haute Autriche
, a
ém
renforcé de cinq Bataillons Bavarois,lefqueiL
ont marché vers les débouchés de la Stirie
t. 0 .lu côté des Salinesde Gemunden.
Zaïd Effendy, Ambassadeur Extraordinai-i;
re du Grand Seigneur, arriva le 16. de c«oj
mois au Fauxbourg S. Antoine. Il est defi-i'
cendu à la Maison que le Roy a fait prépa"-"'r
ter pour cet AmbalTadeur, lequel y restera m
jusqu'au jour de son Entrée publique en cette s:
Ville.
-
On a reçu avis de Stokholm
, que la f
Reine de Suede y étoit morte le 3. de ce s
mois, dans la 54. annéedesonâge,étant 3
née le z 3. Janvier 1688.
L'ouverture des grandes Audiences fûtfai--
tele 27. Novembre en la Grand' Chambre,t
par deux Discours que prononça M. Gilbert r
de Voysins
,
Avocat Général. Il fit l'éloge de 1
feu M. Daguesseau de Plimont
,
Avocat 3
Géneral. Le Premier Président prononça aussi *
WQ :
Discoursfort éloquent sur les devoirs
chés àla profession des Avocats & des
cureurs; on apella ensuite,suivant l'u-
,
la premiere Cause du RôledeVerdois.
: 29. les Mercuriales se firent pareillet
par deux Discours; le premier, sur
dolence, prononcé par M. Jolyde Fleury
cat Général; & le fecond
9
sur la Préion,
prononcé par M. le Premier Pré4
nt.
M. Dormesson de Noizeau
,
à qui le Roy
cordé la place d'AvocatGénéral, qu'a.
: feu M. Daguesseau de Plimont
,
fut
enté le zS. à L. M. par M. le Chancelier,
Oncle, & par M. Dormesson, son Pere,
nseiller d'Etat, & Intendant des Finances.
-e 8. Décembre, Fête de la Vierge,il y
Concert Spirituel au Château des Tuiles
; on y chanta un Motet à grand Choeur
sieurFevrier, lequel fut suivi d'un Cottto
de la composition du sieur Marcel
,
le
let, qu'il exécuta sur le Violon avec beauap
de précision.Cette simphonie fut suivie
deux petits Motets à voix feule, & d'un
cre grand Motet du Sr de Boifmortier, qui
mina le Concert.
Le 14.veille de la Fête de Noël, on chanta
ta au même Concert Spirituel,l'xur
Deus, Motet à grand Choeur, de M. do
Lande, qui sur suivi d'une suite des p a beaux Noëls anciens & modeines, exécu
par toure la Simphonie On donna enfu
un petit Motet à voix seule du Sr GaUUTH
après lequelle Sr Petit exécuta un Concers
du Sr Tartini, qui sur fui vi d'un autre Moo
de M.de la Lande, Exultatejusti
,
qui t
mina le Concert.
Le 25. jour de la Fête, le même Conco
recommença par le Moret Diligam te,
< feu M. Gilles, lequel sur suivi d'une auu
suite des plus beaux Noëls, & d'un peq
Motet à voix feule du Sr le Maire. Le Sr H
tit exécuta ensuite une Sonnate à Violdo
seuldu Sr Leclair, aprèslaquelle le Conçue
finit par leConsitemini, Motet à grand ChocsJ
de M. de la Lande.
Le 2. Décembre, il y eut Concert CHD
la Reine. M. de Blamont, Sur Intendant.:i
la Musique du Roy, fit continuer son Opoq
d'Endimion,dont les Actes précedens avoies
été chantés le mois dernier. Les principal
Rôles furent remplis par les Dlles la Landtb
Mathieu & Jelyot,
Le 4. le.9. &le11.la Reine entendit
Ballet des Fêtes Grecques & Romaines, 0
même Auteur. Les principaux Rôles sures
chanton
chantés par les mêmes sujets, & par la Dlle
Romainville.
-:
Le i~. & le ¡S.on concerta la Tragédie
leJephté, dont les premiersRôles furent
emplis par les mêmes Acteurs & paç le ueut
lu Bourg.
Le 30. M. de Blamont donna son noureau
Ballet de Zephire& Flore; les premiers
Rôles furent aussi chantés par les mêmes
ujets, & par le Sr Jelyot.
Le5. Decembre, les Comédiens François
représenterent à la Cour la Comédie de
Melanide, & la petite Piéce de l'Oracle.
Le 12. le PhilosopheMarié, & le Galand
jardinier.
Le 14. la Tragédiede Rhadamiste & Zenokie
,
suivie duRendez vous.
Le1jl. la Réconciliation Normande, & les
TroisConfines3 avecsesagrémens.
* Le 11*du même mois les Comédiens
Italiens représenterent aussi à-la Cour la Comédie
de la FausseSuivante, & l'Ecole des
Meres.
Le 20les Contre-tem,&la petite Piéce
del'Epreuve.:
Le Dimanche 19. Novembre on prononça
un fort beau Discours Latin dans les lcoles-
: 1. Yot. 1 de
de Medecine, à l'occasion &sur Je sujetqui
étoient indiqués en ces termes dans un Pro- --'
gramme d'invitation.
DEO JUVANTE. M.MichëlProcope Couteaux
, Doctor MedicusPansiensis 6. Scholarum
Professor
,
Medicinæ stadium aJt[pica. -i
turus, de DifficultatibusArtisMedicædisferet,
& dicet, Cur difficilius fit hodie Me--o
dicinam exercere quàm olim fuir. Die Dominica
XIX. Novemb. anni 1741. &c. Institutiones
Medicas prælegere incipiet dit Lunæ
sequenti, hora XI. matutinâ,&c.
Nous ne manquerons pas dans le prochain si Journal de rendre compte de ce Discours,
quieut tout le succès possible, & qui fut ,:<.
generalement aplaudi par une Assemblée des
plus nombreuses.
,-
La Loterie Royale établie par Arrêt du
Conseil du 22. Janvier 1741. enfaveur
des Pauvres, fut tirée pour la cinquième
fois dans la grande Sale de l'Hôtel de Ville, r
en présence du Prevôt des Marchands oc y
Echevins
,
le Mercredi 29. Novembre. La j.
Lifte générale des Billets gagnans fut pu- -1
bliée le lendemain. Le gros Lot, qui est de
150000.livres,est échû au n°2623.sans
Devise. Le second Lot, qui est de 75000.
livres, est échû au nQ 47170. fous la Devise,
la Societé de trois.
Le 3.
Le Roy a accordé la Charge de Grand Louvetier
de France, vacante par la mort du Comte de Belsunce
de Castelmoron
,
à Agesilan-Gaston de GrossuIes,
Marquis de Flamarens,Brigadier des Armées
An Roy
,
Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint
Louis, ci-devant Capitaine-Lieutenant des Chvau-
Legers de Bretagne
,
de la Généalogie duquel
on va donner un abrégé
, renvoyant pour un plus
grand détail à celle qui se trouve au Tome 9. des
Histoires Généalogiques du Pere Anselme, continuées
& augmentées par le Pere Ange & le Pere
Simplicieu
,
&dans le Suplément de Moreri, irn-.
primé en 1735. La MaisondeGrossolles,éta,b.lie d,'abord en P,érigord
, puis en Guyenne,a toujours été regardée
comme une des premieres & des plus distinguées
de ces Provinces; ellea eu des emplois & des dignités
considérables Ecclésiastiques&Militaires
donnés à l'Ordre de St Jean de Jerusalem dès l'an,
1477. des Chevaliers, apellés alors Chevaliers de
Rhodes,& présentement de Malthe, & a pris quantité
d'Alliances avec les plus grandes & les plus
illustres Maisons du Royaume
, avec lesquelles elle
a toujours traité de pair dans tous les Aétes) ôc
par-tout.
Davity dans sa Description de l'Europe imprimée
en 1643. au Chapitre où il traite de la Guyenne.
dit: liy a plusieurs Maisons illustres dans l'Agenois
& Condomois ; sçavoir, Montluc, Caumont
,
Gurson
,
( Branche de Foix; ) Flamarens,(Branche de
Grossolles; ) Duras, (Branche de Durfort) &c.
Marguerite, Reine de Navarre, Soeur du Ro-e
Henry ILI. ayant fait expédier en 1588. une Commissiona
Herard11. de Grossolles
,
Seigneur dç
Flamarens, par laquelle elle le prépose à la désense
dM Païs d'Agénois& de Condomois
,
à cause
1 ij de
de la guerre qui étoit dans ce Pais, dit: Nous avons
avisé de commettre Gentilhomme de marque & IIU- thorité. -
La Généalogie imprimée de la Maison de Faudoas,
parlant de la Maison de Grcilotes, la traite
de Maison très-noble & très-ancienne.
Ce Jugement que l'on a toujours porté de la
Maison de Grossolles est fondé sur les Titres 1rs plus
authentiques, la filiation de cette Maison est exactement
prouvée depuis Raimond de Groflolles,
Chevalier, qui vivoit dans le XIII siécle, jusqu'à
Agefilan-Gaston de Grossolles, Marquis de Flamarens
dont il s'agit ici, aujourd'hui vivant, dans le
XVIII. siécle
, ce qui fait cinq cent ans.
On trouve
desfoys & hommages rendus il y a
plus de quatre cens ans, à des Seigneurs de Groffolles
par leurs Vassaux ce qui comme l'on sçait caracterise la haute Noblesse. ,
D'anciens Titres de cette Maison contiennent
desfondations & des bienfaits à un grand nombre
d'Eglises & de Monasteresdans lePérigord.
Il y a dans le Trésor des Chartres du Roy une
Rémission accordée l'an 1347. par le Roy Philipe
de Valois à noble Bernard de Grossolles, Damoiseau,
pour avoir pris le parti des Anglois.
Ce Bernard de Grossolles étoit Fils puîné de
Guillaume de Grossolles Damoiseau
,
à qui Marguerite
sa mere ,
fille Je Pierre de Vigier, Damoiseau
, Seigneur de St Ribier fit donation, étant
veuve, de tous ses biens l'an1313 & consentit en
jj 17. à la vente d'un Fief de sa mouvance, & petit
fils de Raymond de Gossoles
,
Chevalier dont
on a parlé, & frere puîné de Bertrand de Groffolles,
Damoiseau, qui épousa Geraude Bermondi
, ou ellermond, dont il eut Ay meric de Grossolles
Damoiseau, , Seigneur de la Bermondie
, &c. qui
de
e Valence de Miraumont sa femme,eut Philippin
de Grossolles
,
femme de noble Jean de Beynat,
Damoiseau ; Jeannequi épousa noble Jean de Casenac,
Damoiseau;& Marthe, femme du Seigneur
de S~ , par lesquelles filles cette Branche àc
Gr ssolles-la Bermondie en Périgord, paroix avoir
fini il y a plus de trois cent ans, commeil y a lieu
de l'llrer du Codicile d'Aymeric de Grossolles,
dont on parlera ci-après.
CeBernard de Grossolles,fils de Guillaume
&petit-fils de Raymond comme on l'a dit, eac
pour fils: - Bernard II. de Grossolles, Chevalier Vicomte de
Montgaillard,Seigneur de Genfac ,de St Martin,
de Caumont d'Asques & d'ungrand nombre d'atttres
Terres & Seigneuries. acquit celle de St Martin
& autres par Contrat de l'an 1350. Il est qualifié
dans beaucoup d'Actes
,
noble 6. puissant Seigneur,
qualité que prenoit alors la haute Noblesse. Il est
nommé à la tête de plusieurs Seigneurs,tous qualifiés
Chevaliers, qui furent présens au Contrat de
mariage d'Isabeau
,
fille du Roy de Navarre,avec jean Comte d'Armagnac
*
passé à Rhodez le 17.
Mars 1418.
Le même Bernard de Grossolles servit le Roy à
la défense du Languedoc avec un Chevalier & 14,
Ecuyers de /tt Chambre, comme isse voit par un
acquit des guerres du 10. Février 1420. au bas duquelest
le sceaude ses Armes, Tirre qui prouve
encore le rang que la Maison de Grossolles tenoit
parmi la haute Noblesse; ses enfans mâles sont
apellés par le codicile d'Aymeric de Grossolles de
la Bermondie
,
son cousingermain de l'an 141^
à la substitution de ses biens après les Seigneurs de-
Beynac
,
de Cafenac, & de Siurac ses petits-fils
qu'il institue seshéritiers successivement PUll apre..
1 iii l'autre
l'autre, àcondition que tous ces substituésporteroientson
nom, surnom & armes.
Il fit lui-même un Testamentle 17. Mars HU.
par lequel il substituë ses biens à perpétuité de mâle
en mâle,à l'exclusion des filles, pour conserver
dit-il 3 ,ses Terres dans sa famille, & afin deflilterJir
le nom fo lesArmes de sa Maison. Ses descendans
ont toujours continué de faire de semblables fut£-
titutions, & par les mêmes motifs.
Bernard II. de Groffolles sur marié deux fois. De
sa premiere femme Brayde de Pomette, il eat
Bernard III. qui a fait la Branche des Seigneurs
de St Matrin
,
Vicomtes de Montgaillard;Jeanne
mariée au Seigneur de Bastules; Jeannette
,
femme
du Seigneur de Leaumont, & de sa deuxième femme
Magdelotte de Seguenville
-"
il eut Etienne de
Grossolles
,
qui a fait la Branche des Seigneurs ds
Caumont & d'Asques; Jeanne de Grossolles, initiée
à Amanieu de Madaillan , Seigneur de Thoüart
& de Montaftruc, & Jean de Grossolles qui fuit,
qui a fait la Branche des Seigneurs de Flamarens
dont il s'agit, & à laquelle on se borne ici.
Jean de Grossolles
,
Seigneurde Flamarens,Baron
de Montastruc, Seigneur de la Chapelle, de
Mauroux,&c, second fils du second lit de Bernard
II. de Grossolles
,
& de Magdelotte de se,
guenville épousa le 19. Mai 1466. au Château de
Lauzun,en présence,de noble Jean de Caumont,
Seigneur de Lauzun, & autres Seigneurs, Anne
d'Absac de la Douze, dont il eut Jean II. qui fuit;
Antoine de Groffolles, Seigneur de Buzet; Herard
de Grossolles
,
Evêque de Condom. Ce Préla'tfit
rétablir son Eglise Cathédrale, & la consocra de
nouveauen 1531.commeon le voit dans une Inscription
gravée sur une Pierre dans la même Egli-
[e) où les Armes de la Maison de Grossolles font e
n plusîeurs endroits, ainsî que dans lePalaisEpisopal;
Loüise de Grossolles, Epouse du Seigneur
e Befolles, & mere deBertrande deBefolles, femme
de Jean de Roquelaure; Marie de Grossolles
ariéeàHugues de Gallard , , Seigneur de Braf-
~c, d'où descendent les Seigneurs de Brassac-
~earn.
JeanII. deGrossolles, Seigneur de Flamarens;
aron de Montastruc
,
&c. épousa Antoinette de
uftrac, filled'Antoine de Lustrac
,
Chevalier Seineur
de Lustrac ,de Gavaudon
,
&c. & de Cathe-
~ne de Durfort,par Contrat du 7. Novembre 1JOI.
~lle fit sonTestament l'an 15*17. par lequel elle
rdonne ù sépulture dans l'EgliseParoissiale de Fla-
~arens, auprès de son feu Seigneur sa mari.Elle
>Dde de plus une Chapelle à la charge de trois
~esses par semaine à perpétuité ,dont elle attribuë
collation àson heritier sa à r.,s successeursSires de
lilmarens. De ce Mariage vinrent Jean
,
qui prir le
~arti de l'Eglise
,
& Arnaud qui fuit; Marie de
roffolles, femme de Jean de Mauleon
,
& mere
ï Cecile de Mauleon
,
femme de Bernard de
farbonne.
Arnaud de Groffolles ,
,
Baron de Flamarens & de
~ontastruc, Seigneur de la Chapelle, de Mauroux,
c. Sénéchal de Marfan
,
Bailly de Nivernois, ~ousa l'an1538. Catherine de la Tour d'Auver-
~e ,
fille d'Antoine Raymond de la Tour,Baron
; Murat, de Caires,&c. & de Marie de la Fayet-
,
& petite fille d'Agne de la Tour,& d'Anne de
aufort, Vicomtesse de Turenne. Jean de Gros-
~lles son frere aîné, qui avoit pris leparti de l'E!
~ife, lui avoit fait une donation des Terres de
amarens & de Montastruc, pour, dit-il,l'entremement
des noms sa armes de sa Maison.Après
aaorj d'Arnaud sans enfans, ce même Jean ds
I iiij GrosGrossolles
étant rentré dans la possession des TerreWa
de Flamrens & de Montastruc il fit une seconde~
donation de ces Terres le 17. Oétobrc: If"';' àAntoine
de Grossolles. Seigneur de Buzet son oncle ".il:
paternel qui suit, en ces termes: Considérant que**
MessiveAntoine monAit oncle est encore envie étant
sorts de ma Maison, é- porte le nom & armes d'i- -\
celle, ayant aussi enfansmâles de lui procréés, &
que la générationancienne Noblesse de madite t
Maison pourra être conservée & gardée; à ces causes, <1
me voulant conformerà l'f. volonté de mondit Seigneur il
&pere,jefais la disposition de mon bien ainsi qu'il Va
s'enfuit
,
frc. - ]
Antoine de Groffolles, Chevalier Seigneur de fl
Buzet, Baron de Flamarens & de Montastruc, | épousa l'an 1506 Béatrix de Noayllan
,
fille -i'OJet«
de Noayllan
,
Seigneur de Fresle, &c. Gentilhomme
de la Chambre du Roy. Le Roy Loüis XII. lui fit *(|
expédier le 14. Juillet 1 514. une Commission, pour a
faire sortir hors du Royaume les Lansquenets ,qui I
étoient venus à son service fous ia conduite du *1
Comte Wolf. Il eut de Ion mariage Herard qui
suit, & Renaud qui a commué la Branche.
Herard de Grossolles, Chevalier Seigneur de
Flamarenc & de Buzet ,&c. Baron de M ntaftruc
, t
épousa le 17 Avril 1539. Françoise deMontpezat,
nièce de Jean de Monrpezat Chevalier Sénéchal .
de Bazadois
,
Gentilhomme de la Chambre du Roy,
& soeur de Bernard de Monpezat Seigneur de St
Martoire & de Tayn. Ce Seigneur de Groffolles.
ayant eu une contestation avec Honorat de Savoye,
Comte de Viilars, au sujet de la Pêche dans la f'
Garonne, ils filent une transaction l'an if47« dans
( laquelle l'un & l'autre sont qualifiés haut ém puissantjpF
Sfeignoeur. IlLeut deiuxéfLs quri miourturenét fan*.• Kenauéj
Renaud de Grossolles son frere
,
Chevalier Baron
e Flamarens & de Montastruc
,
Seigneur de Buzet,
le la Chape:le
,
&c. Chevalierdel'Ordre du Roy,
gentilhomme de sa Chambre épousale21.Avril
rf41. Anne Malcarans de Montlezun
,
Dame &
leritiere de la Terre de Vignau. Il éroit Sénéchal
les païs de Marlan, de Turfan
,
& de Gavardan
,. gouverneur du Moût de Marfan
, ayant CuccedtE---
dans ces Emplois au Seigneur de la Cafe de la
Maison de Pons.
On a trois Lettres du Roy Henry III. des années
ir8o>if8i & 1582. écrites dans le tems des troubles
à ce Seigneur de Grossolles, par lesquelles on
oitquJtl étoit regardé comme un des Chefs de la*
Noblesse de Guyenne. Dans la premiere, le Roy
paroît l'exhorter centrer dans ses intérêts
,
lui difam
: Tout ainsi que les coeursgénéreux de la noùltjfe-
Françoise ont acquis fo conjervé notre Monarchie ;
nujft avons-nousfiance qu'ils continueront, Dans-,
la deuxième, le Roy le louë de !a valeur qu'il aa
fait paroître dans la derniere guerre en son armée;
de Guyenne,dontje vous sçaits fort bon gré, dit-il
„
me promettant que vous continuerez toujours en cette
bonne volonté, fo que laserezvoir en toutes les OU4-
sions qui s'en présenteront comme je vous en prie
>
fo.
même en l'établissement&exécution de la paix
, pour
le bien de laquellevousapporterez toute l'aide fo ajftftance
que vous pourrez
,
qui me sera le plus grand fole
plus agréableservice quejedésire de vous àprésent
foc. Dans )' une autre de ces Lettres le même Roydit:
Qu'il le prie de continuer à s'employer au bien de
ses affaires, ainjî
,
dit il, que vous avez bien com*~
mencé avec les Troupes quavous avez menées en met*,
dite Armée, foc.
Renaud de Grassolles fit sonTestamenten 1574.
jat lequel il fait une Lbûiwtlgmà j?crvéèl¡elle des
JwJà£i££tà
Terres de Flamarens de Montastruc
,
& autres, dd-b
de mâle en mâle, en suivant, dit-il, la volonté d*&
ses ancêtres
, pour la conservationdesa Mteifs/J
,
&-b
pour l'entretien de la grandeur d'icelle. Il eut de son~
mariage avec Anne de Montlezun Herard II. qui
fuit; Jean de Grossolles, Chevalier de Malte enn
1566. Jean Arnaud, aussi Chevalier de Malte; Ca--
therine de Grossolles, femme de Carbon de la»l
Barthe, Seigneur de Lassegan & de la Maguere
Je 1
Chevalier de l'Ordre dn Roy ;
Françoise de Gro(--),
folles, mariée à Marc-AntoinedeNavailles,Seigneur
de Banos & deDume. Herard II. de Grosolles, Baron de Flamarens &A
de Montastruc, Chevalier de l'Ordre du Roy,Ir
Gentilhomme de sa Chambre, Maréchal de Camp li
de son Armée de Guyenne & Capitaine d'une si
Compagnie de 50. hommes d'armes de ses ordon- -
nances, eût pour femme BrandelifedeNarbonne,,
fille de Bernard de Narbonne, * Chevalier de l'Ordre
du Roy, Seigneur de Fimarcon
,
Baron de Ta- - lairan &c. & de Françoise de Bruyeres-Chalabrc »,
sa deuxiéme femme,par Contract paffé l'an 1 f74..4
auquel souscrivirent Hector de Pardallan, Seigneur
de Gondrin
,
Chevalier de l'Ordre du Roy,
& Jean de Groisolles Seigneur de Caumont, auiIÏ if
Chevalier de l'Ordre du Roy. Il eût de son Mariage,
Renaud de Grosolles, qui mourut sans avoir
* Bernardde Narhonne defeendoitenliggnnee di~l,r*reeSéll#t sv- & mafeuline des Vicomtes de Narbonne de la Mai- -
son de Lara,feconde Race desVicomtes de Narbonne,
qui fucceierent aux premiers Vicomtes dans le X^I.TJ
Siècle,&ontpojjedécette Vicomtesansinterruption «
j"fqu'.lu XV. Siécle, dans lequel elle pajJa dans 1" *
Maison deFoix 6- fut réunieà la Couronne dans m h XVh - été i
~té marié, après avoir fait souTestamentl'an1605.
par lequel il institua son héritier universel, Jean
te--aroflÕUe.sson frere puîné, & Substitua à perpeuité
-tous ses biens de degré en dégreenligne
naiculine
,
& de branche en branche,& au défaut
e mâle dans la Maison de Grossoles, il substitua
;s biens a l'aînée des filles du Nom & Armes de
Grossolles, à condition que son Mari&ses Enfans
"teroimt le Nom & les Armes de sa Maison , Jean
e Grossolles Baron de Flamarens qui fuit, & Mar.
uerite de Grollolles qui épousa Jean Gaston de
oix de Candalle, Seigneùr de Villefranche, Ba*-
on de Saint Sulpice &c. fils de Charles de Foix &
~tfils de Gaston III. de Foix Comte de Canalle
& de Benauges-Captal de Buch * & de Mar-
Le Comtesse d'Aitarac.
Jean Ui.--de Groflolles,Chevdier Baron de Flalarens
&de Montastruc, Seigneur de Buzet &c.,
mestre deCamp d'un Régiment d'Infanterie, obrint,
Roy Louis XIII. en 1611. des Lettres de grace
pur avoir tué en duel le Seigneur de susan. Il épou..
l'an 1609 Françoise d'Albret, tante de Marie d'Alet,
première femme de Charles de Lorraine, Comde
Marsan
, & fille d'Henryd'Albret,Souverain
Bedeilles, Baron de Miossens, de Coaraze, de
~rderest & de l'ifie d'Oleron, Chevalier des Ores
du Roy, Gouverneur & Sénechal de Narre
& Bearn, & d'Antoinette de Pons, soeur
tutre Antoinette de Pons, d'où descendent les
ics de la Rochefoucaud. De ce Mariage vint
* LequelGastonIII. de Foixdeftendoitau îmedegréd^Archambaudde qua- Grailly
,
& Iflfllbelll
Foix. ayeux au mêmedègré ae-François Phoebus
Foix Roy de Navarren Duc de -Nemours, Comt» Foix 6- de Bigorre,Vicomte de Bearn. -
1 * Antoine
Antoine Agesilan de Grossolles, Chevalier, M
quis de Flamarens,Baron de Montastruc,Seign
de Buzer, &c. qui fût tué au Combat de Saint AS
toine en iéji. comme leraportent leDuc
Rochefoucaud, &la Dame de Motteville,
leurs Mémoires,qui nomment le Marquis de t
marens parmi les Seigneurs & gens de marque 9 furent tués. Mademoiselle de Montpensier parler~ai
de lui dans les Mémoires: Le Marquis de Fla
rens fut tué, dont j'eus beaucoup de dlplllijir. Il élfl
mon ami particulier. son Corps fut trouvé en lA
me place,où quelques années auparavant ilav Canillac enduel. Il eut pour femme Françoiû^fl
Hardy delaTrouve,filledeSebastienle Barl
de la ~Trousle, Grand-Prevôt de France,& tan
du Marquis de la Trousse, Lieutenant Géneral de
Armées du Roy, & Chevalierde ses Ordres. De
Mariagevinrent
FrançoisdeGrossolles,Marquis de Flamarens
:
mort sans avoir été marié
,
à Burgos en Espagne en
1706. ayant été obligé de sortir du. Royaume
pour cause de duel. Sa MajestéCatholiquelu
avoit accordé deux mille écus de pension & l'avoi
honoré de la Clef d'Or: voici ce qu'en dit un Journal
de ce rems-là : le Marquis de Flamarens d'un
des premieres Maisonsde Guyenne, est mortà Burgos,
la Reine d'Espagne, (le Roy étantabsent ) a donne
des ordres pour le faire enterrer d'une maniere convenable
a sa qualité, afin qu'il ne manquât rien tWJi
funéraillesd'unEtrangerdedistinctionéloignédeson
pays, & de ceux de sa Maison, & que tout répondît
à l'estime qu'elle faisoit de lui; François Agesilan de
Groffolles
,
Comte de Flamarens qui fuit, & Jean
de Grossolles
,
dit le Chevalier de Flamarens
, more
sans posterité.
FrançoisAgesilan de Grossolles, Comte de Flamarens,
marens, premier Maître d'Hôtel de Monsieur, Philippe
Fils de France
,
frere unique du Roy Louis
XIV. Il avoit épousé Marie-Gabrielle le Tillier,
fille de Jacques le Tillier, Seigneur de la Chapelle
, Intendant des Finances & soeur uterine du
Cardinal le Camus Evêque de Grenoble, de Nicolas
le Camus, Premier Président de la Cour
des Aydes de Paris, & de Jean le CamusLieutenant
Civil de Paris, dont il a eu, Emmanuel Félix
Guidondes Gendarmes Anglois, tué en Italie à la
Bataille de Euzara
,
sans avoir été marié ;
Agesilan
Gaston qui quit; Marie-Clement-Joseph de Grossolles,
dit le Comte deFlamarens, Seigneur de Montastruc
& d'Aurenque,ci-devant Colonel d'Infanterie
, qui a épousé Marguerite-Louise de Bruet, fillede
Gedeon de Bruet, Baron d'Arfens, Seigneurde
Perecave,de la Garde,& de Saint Blancard, &
de Maguerite de Bar de Mauzac, de laquelle il a
plusieurs enfans.
Agesilan Gaston de Grossolles, Chevalier Marquis
de Flamarens,Seigneur de Buzet,&c.ci-devant
Capitaine Lieutenant des Chevau-Legers de ~Bretagne
,Brigadier des Armées du Roy, Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint Louis, Grand-Louvetier
de France, a épousé Anne-Agnès de Beauvau,
fille de Gabriel-Henry de Beauvau, Marquis de
Montgauger, &c. autrefois Capitaine des Garde.
du Corps de Monsieur, Philippe fils deFrance,
frere unique du Roy Louis XIV.& de Marie Magdelaine
de Brancas, fille de Louis-François de
~Brancas, Duc de Villars.
MORTS
MORTS & MARIAGE,
LE 27. Septembre, Rennaud-Constansde~Pons,
Comte de Lonzac, Seigneur de Brie,la Garde,
S. Cierer , &c. Mestre de Camp de Cavalerie,~at,
ci-devant Guidon de la Compagnie des Gendarme.,
de la Garde ordinaire du Roy, Chefd'une Branche 31
de l'ancienne & illustreMaison de Pons, en Sain-
~ronges ,
apellé le Comte de Pons,mourut à Paris, âgé d'environ Sy. ans. Il étoitfils de feuRegnaud- .i
Isaac de Pons, Marquis de la Case, Seigneur & g
Baron des Terres de Thors & des Châtellentes de al
S. Pompain, & Guenoüillé, & de feuë Dame 3!
Confiance Foucault de S. Germain-Beaupré, & il H
avoir été marié ki 3. Décembre 1709. avec Dame
Charlotte-Loüise de Gadagne d'Hostun de Verdun, c1
veuve de François d'Hostun, Marquis de la Baume, f;
son coufin, Mestre de Camp d'un Régiment de
Cavalerie, & Brigadier des Armées du Roy,mort
At 20. Septembre 1704. & fille unique de Gilbert
d'Hostun, dit de Gadagne, Seigneur, Comte de
Verdun, Baron de Borheon, Lieutenant Géneral
au Gouvernement de Forêts & Lyonnois,& de 3
Dame Marie-Claire d'Albon de Chazeul. Illaisse
Loüis-Henry
,
apellé le Marquis de Pons ,
marié le
premier Septembre 1734-avec Angelique Henriette--
Marie de Tiercelin de Brosses
fille & unique beri.. -
tiere de feu François-Henri de Tiercelin,Marquis
deBrosses, & de Sarcus, Colonel d'un ancien Ré..
giment d'Infanterie de son nom,
mort au Camp
devant Fribourg en 1713. & de D. Marie-Anne :
Roüillé sa veuve, femme en secondes nôces du 1 Marquis de Castellane. U1
La nommée Jeanne Blaque, veuve de Pierre
auphin, mourut le 2. du mois d'Octobre tilernierj
ins la Paroisse de Villadain
,
e Diocèse de Troyes, de cent ans accomplis: son pere a vécu 106.
, & sa mere 105.
Le nommé Elie Gailbard, est mort à Villeneuve,
~iocèfe deToulouse, le 6. Octobre dernier, dans
1113. année de son âge.
Le 19. Novembre, Antoine Bant'er, Clerc du
Hocèiè de Clermont en Auvergne, Licentié en
hoie, & l'un des Pensionnaires de l'Académie
loyale desInscriptions & Belles-Lettres,en laquelle
avoit éré reçuen 1713. mourut à Paris âgé de
~9. ans. Il s'étoit fait connoitre par des Ouvrages
ur la Mithologie
,
qu'il a donnés au Public.
Le 20.MelchiordePolignac, Cardinal de l'Eglise
Romaine, Prêtre du Titre de Ste Marie des
nges , aux Termes Diocletiens , Archevêque &
seigneurd'Auch, Abbé Commandataire des Abpayes
de S.Pierre de Corbie,O. S. B. D. d'Amiens,
l'Anchin,O.S.A.D. d'Arras,de Bonport,O.C.D.d'E-
~teux, de Bégard, du même Ordre, Diocèse de
freguier, & de Mouzon,Ord. S. B. Diocèse de
i.heims, Prélat Commandeur des Ordres du Roy, un des Quarante de l'Académie Françoise ; hono-
~aire de celle des Sciences, & de celle des Inscripions
& Belles-Lettres
, mourut à Paris âgé de 80.
~ns, 1. mois & 9. jours, étant né le II. Octobre
1661. Il avoir éténommé en premier lieu Ampassadeur
Extraordinaire en Pologne au mois de
Mars 1693. & il eut aux Fêtes de Pâques de la
même année l'Abbaye de Bonport. Il reftaen Pologne
jusqu'en 1697. Il fut reçuàl'Académie Françoise
le 2.. Août 1704. & dans celle des Sciences&
les Inscriptions & Belles-Lettres en 1715.& 1717.
Le feu Roy le nomma en 1706.' à la Charge d'Auditeur
tireur de la Rarte à Rome ,pour la NationFM^H
çoife, & lui donnal'Abbaye deBégard le 2-3-A
1707. Il fut rapellé de Rome
y.
& il paflk en M~t
lande en 1710. pour assisteren qualité de
Plénipotentiaire du Royaux Conférences qui^M
rent tenues pour Iao.Paix àGertruydembeig, a la rupture desquelles il partit de ce lieu le-lj.Jui^M
1710. & arriva à Paris le i. du mêmr'.m
ayantété nomméle jour de Ton dépar. deG clemberg ,,à l'Abbaye de Mouzon. Ilsu namnP
au mois d'Oâobre 17LI. fécondAmbaflàdcuiE!
traordinaire & Plénipotentiaire de France au-futipn
Congrès d'Urre:ht pour la Paix. Pendant le- couvu
ce cc Congiès il-fut crééCardinal Diacre par CliuJ
ment IX. Pape, le iL Mai vjit. mais refeivé im
pettD'juCqu>-au 30. Janvier suivant, qu'H sen déclarée
Il quitta aors le caraétére de Plénipotentiaire, *à
il revint en France, où le 6. Juin j.71y il reçut àî
3
Verfailies des mains du Royr avec les cérémoniesi
accoutumées r le Bonnet rouge qui luiavoit étfcs
aporté die Rome par l'Abbé Howard de Nortfol::
Camérier cfbonnenr du Pspe j.Si. le g-, du mêmwrr
mois il fut gratifié par le Roy de la. Charge_di5b
Maître de sa Chapelle ; ayant éré de plus nommèfl
Je premier Avril précèdent à l'Abbaye de Cor-1.
Bie; celle d-Ancliin- lui- sur donnée le huit Juivii
17if. & il se démit au mois de Septembre zjiM;
de la Charge de Maîtrede la Chapelle du Roy.. III
se retira à la finde Décembre 1:718. en son Ab-J
-f)ay.e d'Anchin,où il reçut l'Ordre de Prêtjifè desaj
anams del'Evêque d'Amiens eu 171.1. Après JamOWt
du Pape Innocent XIIL. il se rendit à Rome,Se ili,
assista au Conclave,, dans lequel Benoit XIII. fl
êlû le 19. Mai 1714. Il reçut le Chapeau de Car- .1
4inal des mains du nouveau Pontife dans un CoQTm<
Üoire tenulex6».Jui^i suivantA &. il futdilpenGÊ'ii *
-
4"
la Cavalcade ordinaire. Il fut chargé au moié
ponnet de la même année des affaires de la Côude
France à la Cour de Rome,à la place
l'Archevêque d'Embrun, depuis Cardinal de
tncin. Le 17.Septembre, le Pape fit la-Céremonie
lui ouvrir la bouche, & lui assigna le titre Diamal
(de Ste Marie in FtrticuCampitelli. Il se déit
de ce line. Sc opta en passant dans l'Ordre
:s Cardinaux Prêtres, celui de Ste Marie in Piti
HÂ le "20 Novembre II en prit poflèfllon le 8-
ccemWre fuivanuIl fut un des Cardinaux Prêtres
Ii assisterent au Concile National tenu à' Rome
ins le Palais de S., Jean de Latranparle Pape
tnoît XIII. depuis le iy Avril jufqu*au 19. Mai
r1.f. Il donna à Rome, en qualité de Ministre
FranceT une fomptueufe*Fête
,
à l'occasion du
ariage du Roy;elle commença le ij- Septeme,&
çelle futcontinuéele 4. Oék>b<e 1715. Il
démit le 19.Décembre suivant du titre de Ste
arie inVia LRt;, & opta celui de Sre Marie des
Jges aux Termesy dont il prit pcffeffion Colem
ilement le11. Janvier 178ç il prit séance
lendemain pour la premiere fois dans laConegaÛon
de Propagandà fide ,dont il avoir été détré
nouvellement Assesseur. Le zo Février suipnrt,
êtleTAPracpnee^pêrcohpéosa pour lui dans un Confifloire
d'Auch en GaCcopne, auquel
Roy l'avoit nommé au mois de Décembre prudent.
Il fut sacré le 19. Marssuivant dans l'EIre
Nat^nale de S. Louis des Françoisy par le
tpe même, assisté des Cardinaux Otthoboni 8C
lalrerio
>
&le lendemain %.0. il fitinstance dans
Consistoire pour le Pallium de son Eglise Ariepifcopale.
Ille reçut le i j. du même mois
hs l'Eglise de Ste Marie sur la Minerve des
Lins. du Pape -en -préfcace du Sacré Cellege ,-' &
& de roUté la PrélaturcJHomaine. Il fut pr pour être Prélat Commandeur de l'Ordre du S.
prit dans le Chapitre tenu àVersailles le 16. 1~
1718. & ayant été déchar-gé du foin des affaires
France à Rome,&relevé par le Duc de S.AUj^
il prit Ton audience de congé du Pape le 19,Ma
2731. Il partit de Rome le 8. Avril. Il pasTa 1
Florence, où il tilt admis à l'audience de l'ln
d'Espagne D. Carlos, aujourd'hui Roy des d
Siciles, & à celle du Grand Duc de Tofcaue. iLî
,
riva à Paris le io. Juillet, & s'étant rendu à y
Vailles
,
il eut le 16i du même mois audience t
Roy. Il prêta ferment entre les maius de S. M. da
la ChapelleduChâteau de MarliJe zf. Ao
cause de son Archevêchéd'Auch ,Se le premi
Janvier 1733. en qualité de Prélat Commandeuri l'Ordre du S. Esprit. Il étoit frerepuîné du Vicaja
de Polignac; dont on a raporté la mort dans
Mercure d'Avril 1739; p. 817. & où l'on a sa
mention des trois Neveux du feu Cardinal de Po N
griac, qui font Louis-Melehior-Armand Vicom
de Polignac, Mestre de Camp du Régiment D
phin Etranger Cavalerie, né en 1717. Franco.
Camille de Polignac, Chevalier de l'Ordre 1
S. Jean de Jérusalem,Enfcigne des Gendarmesi Berri, né en 1719. & Louis-A.ugufte dePoligua
ci-devant Prieur Gommaadataire de Nantuaen
gey,néen1710.*
Le 9. Octobre, Benigne-Jerôme du T,ouf/et-a'
Hcourty Seigneur du Boulay
, -diObConÆe
,
S~
Intendant des Galeres, Conseiller d'Honneur
Parlement de Provence,fils aîné de la Dame d'^J
ricourt, morte le 10. Avril derniery ainsi qu'on
nrapieorrté,pdaangse1le1M47er.céuproe udusamDoilslede Juin,vol. M marie-Antoine Duch
bé", fille majeure de Jean Duché,Avocat Génele
la Cour des Comptes ,
Aides & Finances de
tpellier, & de D. Marie Anne de Lort de Sean
de Valras
,
son épouse, soeur de Henri.
tfance de Lort de Serignan de Valras
,
Evêque
Mâcon
,
Abbé Commandataire des Abbayes de
3. de Paimpont, Diocèse de S. Malo, & de
nont, Diocèse de Rouen, ci-devant Agent
eral du Clergé de France, qui a donné la Bénédictionnuptiale
aux nouveaux Mariés dans l'Ee
des Millions Etrangères à Paris.
RRESTS NOTABLES.
DIT DU ROY, donné à Versaillesaumois de
Juin 1741. portant réunion à l'Hôtelde Ville
Paris, des droits attribués par l'Edit du mois de
1730. aux Jurés Vendeurs, Controlleurs, Courriers-
Commissionnaires
,
Jaugeurs & Mesureurs des
s, Eaux-de-vie & autres Liqueurs: & supression
Offices de Jaugeurs.
Registré
en Parlement le
Juillet suivant.
ARREST du Conseil d'Etat Privé du Roy, du
Juin, qui ordonne, que tous les Porteurs desSousptions
du Livre intitulé, Histoire Romdine par le
Clitrou, Jésuite, en 16. volume in-4°. feront te-
; de retirer les Exemplaires complets, ou Volues
séparés dudit Livre mentionné dans les Sousptions,
en satisfaisant aux clauses & conditions y
rtées, & ce dans Gx moix
,
à compter du jour Se
te de l'Arrêt.
AUTREdu 7. qui fait défenses à tous Particuliers
liers de faire sortir hors du Royaunjeaucuns
ria\lX de toute espece, à peine de zonfifcatio
3000. livres d'amende & autres peines ponéeç
les Arrêts rerdus précedemment sur le mémefufBl
DECLARATION du Roy,donnée à Verfaj
le 18. Juin, concernant l'administration des Fo
dépendantes du Domaine de Chasteauroux,Re
trée en Parlement le 7. Juillet suivant, laquelle
clarationcontenant dix Articles, S. M.orda
être executée selon sa forme & teneur, Bec; -
QUATRE Ordonnances du Roy du 20.Jui
dernier; la premiere, regle les Tables Se Equipai
des Officiers Généraux & autres Employés11
Armées de S. M.
La seconde, concerne la discipline des Tro
pes dans les Camps & dans les marches d'Arm
La troisiéme
, porte défensesauxOfficiers Ge
raux & autres Employés dans les Armées duR
èc se servir des Chevaux & Equipages de rAtri
rie & des Vivres.
La quatrième
,
regle le commande-ment
Brigades d'Infanterie,de Cavalerie & de Dragd
dont les Armées du Roy feront composées.Il estc
dans le préambule de ces Ordonnances ce qui fui
S. M. s'étant fait représenter les Ordonnances
qui avoient été renduës ci-devant sur les mêmes
jets, elle avoit jugé à propôs d'en rapeller les c
positions, & mêmed'y aporter les changemensc
peuvent exiger les conjonctures par raport aux dii
rens Corps de Troupes que S.,M. est obligée deî
Je assembler incessammentsur ses frontières , Be
ORDONNANCE du Roy. du if- Juillet,pï
augmenter de IL hommeschacune desjo.Co jagrt
de Fusiliers du Régiment des Gardes Fran-
& pour y établir cinq Commandans de Baen
regler le service
,
sans que le rang des
gnies pourmarcher ou pour demeurer,
intervenir, & fixerles fonctionsdesAi-,
~ors & Sous-Aides-Majors près de chacun
illons,suivant l'ancienneté de leurs Brevets.
S Ordonnances du Roy du5.Août, la prepour
augmenter les Compagnies Franches
cerie : la seconde , portant augmentation
s Régimens des Hussards
, & la troisiéme , augmentation des Compagnies Franches dç
s
EST du 25. & Lettres Patentes sur icelui,
Registrées en Parlement le 28.qui confirment
rÔt des Marchands & Echevins de l'Hôtel de
Paris,,dans la proprieté à perpetuité
,
des
~ls de droits qui avoient été attribués aux
de Jaugeurs fuprimés par Edit de Juin deret
fixe la finance desdits Officiers à rembour-
: l'Hôtel de Ville, à un million deuxcent
mille livres.
laration du Roy, du 29. Août, pour la Levée
iriém-e du revenu des biens du Royaume, à
encer au premier Octobre 1741. donnéeà
les le 29. Août, Registrée en Parlement, le
cembre suivant par laquelle Déclaration, S,
donne l'exécution des XIII. Articles qui y
ontenus, dont le dernier porte ce qui fuit.
5 voulons que l'imposition du Dixième présente Déclaration, portée cesse d'être levée aufljen
posant les Armes, nous aurons rétabli la
illité & fait cesser les causes des dépenses extraordinaires
qui nous ont forcés d'y avoir recours.
ARREST
ARREST du 14. Sept. portant Réglement
rj
les Marchandisesde Librairie, Estampes,&,
< tres Imprimés venant de Roüen à Paris, par
quel S. M. ordonne l'exécution des XIII. ArciiJl
contenus audit Arrêt. 1M
11
AUTRE du 18. en interprétation de l'Arrêté
f.7' Janvier 173 9. portant Réglement pourles «
piersqui se fabriquent dans le Royaume,avec
Tarif des poids, largeur & hauteur fixés, POUrtU1
différentes sortes.
AUTRE du 30. qui permetaux Négocianne
Armateurs des Ports autorisés à faire le Commen
ce des Colonies de l'Amérique, d'armer & é, ;
per leurs Vaisseaux pour la Core de Guinée, o conformant aux Arrêts& Réglemens concernait,
Commerce de ladite Côte, par lequelArrêt S 2
dpéenrmomemt, étasnt aux Négocians & Armateurs des Il a
par l'Article premier des Lettres Pxî
tes du mois d'Avril 1717. qu'à ceux des afJ;
Ports auxquels il a aussi été permis depuis de aj
le Commerce des Colonies del'Amérique, « mer & équiper leurs Vaisseaux pour la Côte de ni
née, tout ainsi qu'il avoit été accordé aux N/T
cians & Armateurs des Ports désïgnés par les 0:;
tres Patentes du moisde Janvier 1716. pour !
Commerce d'Afrique;& ce après que tous loi
Négocians & Armateurs en auront obtenu la &l mission de la Compagnie des Indes, §c en se 3)
formant aux Arrêts & Réglemens concernant la
Commerce de Guinée.Enjoint Sa Majesté
sieurs Intendans & Commissairesdépartis 2
l'exécution de ses ordresdans les Ports & H;H
du Royaume, de tenir la main à l'exécution
présent Arrêt, &c.
AUTREdu 15, Octobre,qui régle cellebif
dép<jj
enses de la Marine & des Galeres, sur lesquelle
Dixième ordonné par la Déclaration du 19.
ic 1741.doit être levé,& celles qui en sont
mptées.
eftcond rolume du Mercure efl aSinellett
fous prej]; ¶îtra incejJAmment.
TABLE.
ÏECES FUGITIVES. Paraphrase du Pseaume
,
Di
lext quoniam
,
&c. îjçj
marques sur la Lettre de M. Clerof, 2.ff8
vrai Mérite, Ode, i f66
cours du Chapitre I. des Proverbes, -IS69
jquetàM.de laGarde, IffO
ttre écrite sur des Sujets de Littérature
, tf93
Laurier & l'Olivier,Fablea M.le Dauphin, 2.60+
Solaire & l'importun
,
Fable. 1606
fervation sur un Sujet de Bibliographie, 2.607
merciment à M. le Monnier, 1608
p. aux Refltx.SicBureau rypographique) zéu
e sur U Mort de M. Rousseau,16JI
te de l'Extr. sur l'état des Sciences en France,163 f
Kofe & le Fleuriste
,
Fable, Z64J
mdauon extraordinaire à la Ville d'Alais, 1647
rs sur un Mariage
, 1649
te du Tniré Historique de la Croix,26si
plication les Logogryphes d'Oélobre,2.664
igme,Logogryphes,&c. 2.666
IUVELLES LITTERAIRES DES BEAUX-ARTS,
Sec. Projetd'titi1DICtionaire
,
2.668.
is auPublic^Coil. cliondu Journal des Sav. 1676
tsts. Fbtdri ÆfopiqueFabaU,1679Le
! te Géographeméthodique;.if Homélies de S. JeanChrifoftôme, i6î;
Traité de Gnonomique
,
ibhv
EeffiisurleBeau, 16&*
Histoire de l'Acad. des Sciences, ann^e*735. ib'
Elémens de Géométrie, ibiak
Hiftoirc du Pape Innocent III. ;hii,
Description de Paris.deVerfailles.de Marly(&c.i<Sr4
Livres qu'on trouve chés Cayelier
, thi\'
Prix Littéraire, Aca-l,.-des Belles-Lcc. & des Sc.£6K*
Ouverture du Collège Royal»16(} Eftjmpesnouvelles, zésà
Vers à M. Chardin, Peintre, 2.6
Kouvelles Caries. * iic.-r.
Avis sur le Traité de l'Horlogerie, ï7©v
Description d'un nouveau Poële
, 17OV
Chanlon notée ,
2,767
Spectacles,Décoration de la Forêt de Dodone,'17c)Ir
Nouvelles Etrangères, Turquie & PerCe, 170j
Lettre de Conltantinople
, 17*1
Rurtîe,A'iema^ne,&c. 2-71
France. Nouvelles de la Cour,<le Paris,&c. *7î
Morts & Manage,2.7td
Arrêts Notables, 176
ErrAIA de Novembre, ,
p Age 2353.ligne JO. comme,ôtezcemot. 1
2379. 1. 11. leur bras nous sauvés, leurs bras nous ont sauvés. Page 2.414- 1.i'i
trop,ôtezce mot. P. 2511. 1. 22. de distance
ajoûtez, en distance. P. 2551. l 12. Princesse, (1
Paroisse. Ibid. antépénultième ligne, poure, lises) I.j La Planchegravée doitregarder la page i-fjp.
£« Çhanjonnotée,lafage27©-
DEFRANCE,
DÉDIE AU ROT. kDECEMBRE.1741.
PREMIER rrnT,'UME.
e PARIS,
Chés
M.DCC. XLL
--t.1q ^>•'21
jfvec Aprobation&Prhilege du Roji. *
AVIS. LtA D RES S E generale efl à
MonsieurMOREAU, Commis an
Mercure
y
vis-à-vis la Comédie Franfoife,
à Paris. Ceux qui pour leur commodité
voudront remettre leurs Paquets cachetés
aux Libraires qui vendent le Mercure,
à Paris,peuventse servir de cette voye
pour les fairetenir. On prie trks-inflamment, quand on adresse
des Lettres ou Paquets par la Poste, d'avoir
foin q:en affranchir le Portcomme cela s'efi
toujours pratiqué afin d'épargner a nous
>
le déplaisir de les rebltter:l ÇT à ceux qui
les envoyent, celuiynon-seulement de ne
pas voir paraître leurs Ouvrages mais
même de les perdre, s'ils n'en ont pas gardé
de copie.
Les Libraires des Provinces & des Pays
Etrangers, ou les Particuliers qui fotihaiteront
avoir le Mercure de France de la premiere
main, & plus promptement3 n'auront
qu'a donner leurs adresses à M. MoreauJ
qui aura foin de faire leurs Paquets sans
perte de temps, & de les faire parier sur
l'hetire à la Poste
> on aux Messageries Q*tn
lui indiquera.
PRIX XXX. SOIS.
MERCURE
DE FRANCE,
DE1 DIE1 AV ROY.
, DECEMBRE. 1741,
PIECES FUGITIVES,
en Vers et en Prose..
PARAPHRASE duPfeaumc CXIV.
Dilexi quoniam exaudiet Dominus vocem
orationis mea.
'Aime, & de mon amour l'espérance
est certaine;
J'ai mon Dieu pour objet, je l'aurai
pour apui;
Attentive à ma voix, sa Bonté souveraine
Exaucera des voeux qui s'adressent à lui.
LVoU Aij II
Quia incliïïavit aurem suam mihi: &_Í#:
diebus meis invocabo.
A mes tristes accens il a prêté l'oreille,
Quand mon ame abatuë imploroit son secours.
Il peut tout, il me voit, jamaisil ne sommeille ;
J'invoquerai sonNom, le reste de mes jours.
Circumdederunt me dolores mortis & périeula
infernt invenerunt me ; tribulationem r11
dolorem inverti.
Dans l'horreur du Tombeauj'étois prêt à descendre.
Atteint, environnédes douleurs de lamort, ,
Jemevoyois réduit à ne plus rien attendre,
Qu'un trait, un dernier trait,quiterminât mon-fort.
Et nomen Domini invocavi. 0 Domine libéra
animammeam.
La Foi fut ma ressource
y
& ma bouche mourante
Forma ce peu de mots du reste de sa voix :
O Seigneur,délivrez mon ame languissante;
-
Parlez ,.& que la Mort obéïsse à vos Loix.
Misericors Dominus &juflus, &-Deus nof-
Ahrmiferemr. - Qu'il est doux ce Dieu juste , & pour notre misere
Que son coeur paternel a de tendres égards!
S'il frape ),c'eJtl'amour, imitant la colere
,
-
Qui forme en nous des coeurs digues de ses regards.
Cusso(lientCuflodiens
parvulos Dominas:humilÙltHI.
fum & liberavit me.
Arbitre souverain
,
jaloux de notre hommage
,
De l'homme qui s'abaisse, il est le Protecteur.
Un humble sentiment a conjuré l'orage ;
Et le Dieu qui tonnoit est mon Libérateur.
Convertere , anima mea ,
in requiem tuam ;
quia Dominm benefecit tibi.
Calme-toi donc
,
mon ame ,
& goûte avec sagesse
Les douceurs du repos que ton Dieu t'a rendu.
A sa main bienfaisance offre ton allegresse
,
Et chante son amour, comme il t'a défendu.
Quia eripmt animammeam de morte, ocuîos
meos 4 lachrymts
,
pedes meos à lapfu.
Touché de mes soupirs, il me rend à la vie ;
De mes yeux, presqu'éteints, il arrête les pleurs;
Il affermit mes pas; toute crainte est bannie;
Il me tait par sa grace oublier mes douleurs.
Placebo Domino in regione vivorum.
Mais pourrai-je oublier que dans cette carriere
L'amour seul peut me rendre agréable à ses yeux?
Du séjour des vivans je revois la lumiere ;
Mon coeur ne vivra plas que pour l'Auteur des
Cieux.
A iij REREA4ARQJVESsur
la Lettrede M.
Clerot,inferèe dans le Mercure du mois
d'OElobre1741.j p Our ne point abuser de l'indulgence du
Public, je raporterai le Texte de cette
Lettre simplement, & je n'y ferai que de
courtes Observations. 1
Page 2134. Ne meferoit il point permis de
lui servir defécond ? Icifécondsignifie ad-]
verfaire. Je ne l'avois vû nulle part en cc 1
sens-là.
Je ne croi pas que M. l'Abbé D. F. craigne;
les troupes auxiliaires. Je ne les crains pas
non plus; M. Clerot est aparemment l'Historiographe,
dont il est tant parlé dans la dire
pute présente. Il peut demeurer dans le camp
de M. l'AbbeD. F. & attaquer de front ou- i
vert: je ne reculerai pas.
Vne tournure de sa façon. Ma façon est
fort simple
: c'est celle de tous ceux qui se
contentent d'exposer nuëment le fabuleux
& le chimérique pour le refuter. J'ai extrait
les Propofirions suivantes de la Dissertation
de M. Clerot sur le Pays de Caux: 1°. Qu'il
y a eu des Villages du nom de S. Aubin
long-tems avant la naissance de J. C. & que
M
ce mot signifioit le Soleil: 20. Que Talou est
une ancienne Ville du Pays de Caux, sondée
par les Phéniciens; & que c'est aujourd'hui
la Ville &Arques. 3°. Qu'Archelles,
t Village voisin, est peut-être moins un diminutif
d'Arques, que le nom de quelque
:.
Héros semblable ou comparable à Hercule:
4°. Que le Peuple Phénicien faisoit encore
quelque figure dans le Pays de Caux, sous
nos Roisde la premiere Race: 5°. Que h
Terre d'Eneval est dans la mêmeFamille
depuis plus de mille ans; ce qui ne remonte
pas moins haut que l'an 700. de J. C. c'esta-
dire un demi-siécle, ou environ, avant
l'extinction de la premiere Race de nos
Rois. N'est-il pas vni que toutes ces Proportions
se trouvent formellement dans la
Dissertationde M Clerot? & quelle meilleure
tournure y avoit-il donc à prendre pour
les expoler au décri public, que de les représenter
dans toute leur simplicité ?
M. D.F.n'auroit peut être pas malfait de
pafcr commemoisous silence lesfautes de cet
Auteur. En effet, pour avoir voulu les relever
,
il s'est trouvé que ce n'étoit qu:= des
fautes prétenduës, & que j'avois raison. A
l'égard de M. Clerot, il n'a point gardé le
silence
7
comme ille dit, puifqu'il eti l'Historiographe
en question. Mais,jusqu'à présent,
il n'a pas pllisiieu-leux que M. D. F.
A iij Il
Il y a des fautes réelles dans la Description
de la Haute-Normandie,& ils ne les ont j
aperçuës, ni l'un, ni l'autre; du moins, malgré
l'envie qu'ils avoient d'en avertir le Public
,
ils n'ont pas mis le doigt dessus; aulieu
de celles-là, ils ont combattu des chimeres.
Page2135 Lesmoins versés dans notre
Histoire ne s'y sont point mépris. Ils font a
plaindre: ils devoient s'y méprendre avec
les plus versés.
Le murmure de nos Libraires m'en est garant.
Les Libraires de Province n'achetent
qu'a mesure. S'ils vendent peu, ils ont
acheté peu; & il n'y a pas là de quoi murmurer.
Peut-être murmurent ils de ce qu'on
leur a fait entendre que le Livre étoit mauvais.
Ceux de Paris, à qui on ne donne
pas le ton si facilement, ne murmurent pas.
C'est la consolation de l'Auteur.
Il est vrai que ne pouvant pas s'imaginer
que les Phéniciens & les Grecs aient pousse
leurs navigations jusques sur nos côtes &c.
Et de la maniere dont M. Clerot nous a débité
l'histoire de ces navigations, y a-t il une
ame sur terre, excepté la sienne
,
qui en soit
persuadée? je voudrois bien voir la lifte de
ceux qui font de son avis.
On verra qu'il a eu foin d-e copier le Ssapant
Dufomllet, & qu'il en a mme adopté
les
les imaginations. J'ai copié Masseville, Oursel,
Dusouillet, lorsque j'ai dû le faire, &
qu'eux seuls pouvoient m'indiquer les faits,
ou les dates que je devois employer. J'ai
néanmoins averti que je ne garantissois
,
ni
les uns, ni les autres. Souvent même je les
ai refutés. Et à l'égard de Dufouillet en»
particulier, je ne l'ai presque jamais cité
que pour lui reprocher ses bévûës. Ce n'e st
point là ce qu'on apelle adopter les imaginatons
d'autrui.
Nous lui sommes redevables à l'article cte
Dieppe, de nous avoir donné la copie de certains
Mémoires
,
qui n'avoient point encore été
imprimés. C'est ainsi que les meilleures Histoires
font parvenuës jusqu'à nous. M. Clerot
veut il qu'un Historien, pour nous aprendre
la verité, tire tour de son propre fonds
ou de son imagination,plutôt que de se
conformer aux Mémoires mil. qui n'ont pas
encore été imprimés
,
si ceux-ci font dignes
de voir le jour? D'ailleurs est-il bien sûr que
je n'aie donné que la copie de ces Mémoires?
N'en ai je rien retranché? N'y ai-jerien
ajoûté ? En ai-je confervé les expressions dC
le style ? Et quand je l'aurois fait, s'ils font
bons, qu'y a t'il à dire?
Heureux, s'ilavait pû reJlreindre- de mime
la Coutumedu Pays de Caux aux limitesquiL
4 trouvé bon de lui donner!Je ne fuis m J.o-
!' A Y J:ifcoDlult:erisconsulte
, ni Legislateur. Le Pays de Caux
existoit avant la Coûrume de Caux;& cette
Coûtume a pu s'étendre
,
plus ou moins, au
dedans ou ail dehors des frontieres de cette
ancienne Province. A l'égard de la Province
même,je n'ai ni l'autorité ni le caractère,
nécessaires pour en fixer les bornes. Il s'agit
de ses anciennes limites: je les donne par
estime: Que M. Clerot ou un autre faflc
mieux
,
j'y consens de tout mon coeur.
S*il a omis la Comté d'Evreux dans sa
Description &c. Le Titre de mon Livre joint
à la Préface que j'ai mise à la tête du premier
Tome, avertit le Public que j'ai l'honneur
de lui présenter la DescriptionGéographique
& Historique de la Haute Normandie, excepté
du Pays d'Evreux. M. Clerot lit mon Livre;
•
il n'y trouve rien sur le Pays d'Evreux,& il
apelle cela une omission. De bonne foi !
Mais pourquoi veut-il donc malgré moi que
je parle du Pays d'Evreux ? Que ne me faitil
compliment au contraire de ce qu'audelà
de la promesse de mon Titre, j'ai donné
la Description du VexinFrançois? Les Critiques
ne font pointcomplimenteurs.
Page 2136. Il lui auroit été aussifacile de
copier Mle Sraffeurscjud lui a étéfacile de
copier Masseville Oursel, Dusouillet &c.
Si,j'avois parié du-Pays d'Evreux je n'aurois
pas plus copié M. le Biaffeur, que je
n'ai
n'ai copié Maffeville & les autres dans le
reste. Masseville & Oursel font cités deux
ou trois fois. Dusouillet n'est cité que pour
-
être réfuté. Farin, son original, & qui a trop
perdu entre ses mains, se trouve plus fouvent
sur les rangs.Tousensemble néanmoins
n'occupent pas plus de cinquante pages
de mon Livre; & l'Ouvrage entier en a
près de 1600.
Nous ne pouvons lui passer de n'avoir pas
fait attention que le Afdans de Dudon de Saint
Quentin ne conviendra jamais a Arques, &c.
Tour ceci n'est qu'une redite inutile : j'y ai
suffisamment répondu dans le Mercure de
Juillet de cette année. Après tout, je paffe
bien à M. Clerot de ne pas penser comme
M. de Valois: qu'il ait la bonté de nous
passer, à M. de Valois & à moi, de ne
pas penser comme lui.
Page zi37. Dans une Compagnie ou l'on
disoitque cet Auteur avoittransportél'ancien
Piste du bord de la Seine vers Longueville;
un Habitant de ce Lieu-là dit ingénûment
y qtfm lui auroit bien de l'obligation s'il pouvoit
aussiytransférer la Seine. C'est un bon
mot pour mettre dans les Ana. Il faudra
feulement avertir que la plaisanterie supose -
que j'ai placé fort mal à popos le Village de
Pitres
,
Pijlt,assés près du Pônt-de-l'Ar--
che.
A vj Ivetat
Ivetot, que l'Auteur dit avoirpû devenir
Royaumepar Jean de Bailleul.Ivetot .n'a.
jamais été Royaume; ainsi il ne l'est pas
devenu. Je ne me fuis servi
-
ni de cette ex
pression
y
ni d'aucune autre équivalente.
Ila négligé de s'étendre sur l'ancienPays
de Talon
,
sur le Comtéde Matrie,&c.Pour
m'étendre davantage sur le Talou, il eût
fallu recoùrir aux Phéniciens, & employer
ce que M. Clerot en a dit lui-même dans sa
Dissertation. Je m'en fuis bien donné de
garde. Le Comté de Matrieest du Pays
d'Evreux,qui n'étoit point de monressort
J'ai dit sur les deux Vexins tout ce que j'ai
cru sçavoir assés bien pour en pouvoir parler.
Sur tout le reste
9
je me suis étenduou
borné selon mon goût & selon mes connois- -
sances. Veut.-on quelque chose de plus? il
ne faut point le demander à un homme qui
ne promet qu'une Description Géographique
, nourrie de quelques faits historiques;
bien entendu que ces faits là doivent être à
son choix.
C'eflun vaste champ
,
qu'il veut bien me -
laisser défricher. Très-volontiers. Je ne fuis
nullement jalouxdes travaux d'autrui. J'ave
tis feulement M. Clerot, qu'une partie:.
de cechàmp-là, je veux dire la partie Ecclésiastique
du Diocése de Roüen , a été donnée
à un autre ,.& que l'Ouvrage est en
très,bonne main. Il
rn sçait que je lis les anciens Auteurs, &
ue j'examineavecsoin les vieuxTitres. Je
en sçaienverité rien. Je veux pourtant
ien le présumer. Mais M. Clerot n'est pas
* seul qui life les Anciens: Il n'est pas le
::ul non plus qui sçache les aprécier. Tel
ancien dit des merveilles dans un endroit ,
qui ne sçait ce qu'il dit dans un autre.
Inutilement, au surplus, on s'éleveroit sur
ses erreurs qui se trouvent dans le Dlfl/onaire
topograpbique de notre Auteur. Pourquoi insistersur
les erreurs de mon Livre, sans les
sommer ? Sont elles donc en si grand nombre
qu'on ne finiroit pas? Mais Thomas
corneille
,
Baudrand,La Martiniere,n'ontpas
point fait de fautes dans leurs Dictionai-
:ÎS? Que ne les attaque r on aussi-bien que
loi? Cela est admirable! M. de Valois 8C
roi nous concluons d'un Passage de. Guilume
de Jumiege, qui mer Asdans sur la
pine
,
qu'au contraire Asdans est la Ville
k'Arques : Si nous avons tort, ce qui pourvoit
bien être, quoique je fois fort éloigné
se le croire, on laisse là M. de Valois, &
s'en prend à moi seul! Est ce toujours
son amour bien sincere de la verité
, qui met
plume à la maindes Critiques?
L'attentionqu'il a eûë de suivre l'ordre dJl
uJUlllé du iocése de Toul, donnépar le Pere
cenoîtCapucin. Je n'ai jamais ni vû ni IÛ ce
Livre ,
Livre , que je ne connois que de nom. Au.
reste
,
si la méthode de cet Auteur est bonne
,
bc quece soit en effet la mienne,je nv
sçais bon gré de m'être rencontré avec un
habile homme. Si elle ne vaut rien, il n'en
eût pas coûté davantage à M. Clerot de
nous dire en quoi elle peche.
LE VRAI ME'RITE,
ODE.
A M. de Clapiers, Marquis de Cabris
M en Provence.
Ufe, pourquoi ces fleurs qui décorent ta têtofc
Prétens-tu ramener les Graces & les Ris?
Pour qui tous ces atours? quelque superbe Fête
Va-t'ellet'inspirer des accens inoüis ?
Timide jusqu'ici sur les bords d'Hypocrêne,
A peine l'on t'y vit cueillir les moindres fleurs ;
Auteur de tes transports, quoique nouveau Mécène
Vient-il placer tes doigts surle Luth de tes Sa:urSi
#
Je t'entends; les vertus qu'en Clapiers on admire
Font le dignesujet de ton enchantement,-Mais
lais comment, jeune encor,pourrois-tu les décrire?
gnores-tu qu'il faut les peindre noblement a
*
Crois-moi, de tes ardeurs réprime la saillie;
Tu ne dois qu'admirer ce mortel glorieux;
Mais que voisje ? où t'emporte une aveugle maniere
lRien ne peut arrêter ton vol audacieux } si *
tu veux à Clapiers, oubliant ta foiblesse,
consacrer tes accords, jusqu'ici peu connus ,
fvlufe
, ne chante point son illustre noblesse;
al place la naissance au-dessous des vertus. 1. *
Chante les dons nombreux que d'une main facile
PLe Ciel voulut verser dans son ame en naissant ;
j^Oüi, c'est de lui qu'il tient cette raison docile,
Cette sagesse sûre
,
I & ce coeur bienfaisant. *
Une aimable candeur qui ravit & qui touche
Respire sur son front,regne en tous ses discours
La simplevérité prend pour trône sa bouche;
Minerve fait de lui l'objet de ses amours.
*
Enchanté des Ecrits de Rome & de la Grece
Il puise daus leur sein de sçavantes leçons;
D
Il chérit l'art charmant que le Dieu du Permesse i
Au pied du Mont sacré dicte à ses Nourrissons.
* *
A ses yeux, l'imposture au langage homicide, Ne peut de ses détours voiler l'atrocité t
L'Injustice ne peut, malgré son air perside, ;
Faire baisser les yeux à l'austere Equité.
*
Que l'humble pauvreté se présente ou soupire,
Bien-tôt de tendres soins brifent son joug cruel; j
Parlez, Vassaux, parlez vous qui fous son empire
Goûtezles doux effets d'un amour paternel.
*
Envain d'un fort fâcheux l'effrayante colere
Prétendroit vous soûmettre à ses coups douloureux;
Il vient; l'orage fuit ; le Soleil vous éclaire iq Et ses immenses dons font un Peuple d'heureux.
* -
Pourfui Mufe, poursui; mais quoi! déja ta Lyre
Sur un si beau Sujet est prête à se Lalïer?
D'une Muse qui t'aime excuse le délire
,
Marquis, tu la verras bien tôt recommencer.
Ch. Vidal, de Cabris, en Provence. J
DIS,
Kl SCOU R S sur ces res-Proverbes paroles du Chap. IJ :
E Sapientia.foris pr&divat3 in plateis dat vocern fuarn.
K. A Philosophie Payenne s'aplaudit d'a-
£< voir formé des Sages; mais ces Sages
qfurpoient ce Titre fastueux ,loin de le mé-
[ri ter. Les connoissances dontils se glorir&
oient n'éroienr que des rayons de la Sagesse
fTuprême
,
s qui enseigne intérieurement tous hommes, & qui est le Soleil des Ecries.
Ile n'a pas permis que les tenebres fussent
épaisses & si universelles parmi les homès
; que le rerour à la veritable Religion
ffCtr entiérement fermé: Elle a confervé dans
îles Pjyens des semences de vertu, capables
yk les rapeller un jour à la sainteté de l'E-*
mngile.
Ces prétendus Sages auroient plus sûreïment
discerné le vrai d'avec le faux; l & épu- lujoleus rmsotifs de leurs actions, s'ilsavoient
consulté cette raison universelle ; ectte Sagesse primitive qui est Dieu même, qui par les ouvrages de la création avoit
arlé distinctement aux hommes.
Mais le péché, obscurcissant leur esprit&
ifprrompant leurcoeur, tenditsonlangage -
presque inintelligible. Des -lors, les leçons c
la Sagesse furent oubliées, & quoiqu'elle
présentât par tout aux yeux de l'homme
l'hommeaveugle ne la voyoit nulle part. Tous
les Erres portoient vainement les marques lamain éternelle qui les avoit formés:1(
hommes passoient leur vie sansapercevo
cette représentation sensible de la Divinité
Les uns ne voyoient dans l'Art merveu
leux
,
qui brille par tout, dans des réglle
constantes, dans les proportionsles mieux
gardées, qu'une cause qui bâtit sans dessein,
qui renverse par caprice, qui se renouvelle
par nécessité, & qui ne se connoît
ni elle-même,ni les ouvrages qu'elle produit.
Les autres, roûjours enyvrés de leur
passions, ne voyoientqu'elles; leur esprit ar
taché à la terre par des chaînes que la mots
feule brisoir,ne s'élevoit jamais au-dessus
des sens; tout ce Spectacle de l'Uniyei
étoit pour eux, comme s'il n'étoitpas. L'habitude
de voir les merveilles qui les envi
ronnoient
,
rallentissoit l'impression que
les auroient dû faire sur leurs esprits. Ils de
meuroientdistraits au milieu des plus gran
sujets de refléxions,& par cette distraction
ils étoient conduits à l'ingratitude.
La Sagesse
, voyant que l'homme, ce che
d'oeuvre de ses mains, ne tendoit plus à l
fin pour laquelle il avoir été créé, devoit l
détruire
ruire ou le réformer. S'arrêtant à ce deriir
parti, elle vintparmi nous pour nous
Aruire de nouveau.
Division. Elle enseigne donc au dehors paie
ouvrages qu'elle a créés, & par la Reli.,
8Jn qu'elle établit.
I. Partie. La vûë d- e la Nature est une
théologie naturelle, où la Sagesse nous fait
attendre ses leçons. Dieu l'a renduë visible,
cette Sagesse
,
dans chacun de ses Ouvrages.
itn voie par tout un dessein dans l'Ouvrier;
dessein incompatible avec le hazard
,
qui est
ne cause aveugle & nécessaire, qui ne pré";
are, qui n'arrange, qui ne choisit rien 8C
l/ui n'a ni volonté
J
ni intelligence. Par tout
siin voit un assemblage de moyens choisis eX
rès pour parvenir à une fin précise. Tous
i®s Etres qui nous environnent font propres
nous instruire. Les uns par un caractére de
onté, nous invitent à aimer le Créateur:
ses autres par un apareil terrible, nous obli.,
gent de le craindre.
Que la constante harmonie de tant de
Globes lumineux qui roulent sur nos têtes,
mous instruit bien de la SagesseduCréateur!
que cet Astre brillant qui par ses mouvemens
divers est le Pere des jours & des faisons,
qui par sa chaleur bien-faifante fait de
Jb. Terre un Jardin de délices, & qui renouvellant
sans cesse la Nature conserve le Mon-
4e
de, seroit propre à exciter notre admiration
si nous ne la réservions pour ce qui est a
traordinaire, & à ranimer notre reconnoissance,
si l'habitude de joüir de ses bienfanenous
y rendoit insensibles!Sa
féconde
cl
leur ne suffiroit point pour fertiliserles ca
pagnes, s'il étoit plus éloigné de nous,
elle deviendroit nuisible, s'il étoit plus vofin
de la Terre. Si, dans la même distance,
étoit plus ou moins grand,la Terre feroi
elle habitable? Qui est-ce qui a placé le S
leil oùilest, & proportionné sa chaleur
nos besoins? c'est la Sagessequi seulepeut
agiravecconnoissance,&avec choix.La Te
re feroit un séjour d'horreur,sans la lumiére
mais les hommes tireroient-ils de gran
avantages de la lumiére, si les corps sur le
quels elle tombe n'ayoient pas la
faculté
cfi
repousser & de refléchir les rayons?
Changeons d'objet: quel est cetElement
si voisin de nous qui échape cependant à nos
yeux? il aporte à nos sens les odeurs, le
fons & la lumière, il sert à l'accroissement
des Plantes & à la vie des Animaux:c'est
l'air qui produit tous ces effets. S'il tend p
sa force extérieure àdétruire notre corps, la
Sagesse du Créateur opofe à cette pression
une pressionégale. L'air fait intérieurementun
effort pareil pour désunir les parties de notre
corps, & la feule égalité de ces forces redoutable*
Iles fait notre sûreté. La même main qui les
ôréés,pour mettre enaction toute la Nature,
tance avec précaution à chaque instant la
gigue de l'une, par l'activité de l'autre.
,I)ar tout je retrouve la Sagesse
: ces vapeurs,
; exhalaisons qui s'élevent de la Terre U
la Mer, ces Atômes insensibles qui, se
nissant & retombant en pluyes,viennent
timer la Nature languissante, redonnent à
s Campagnes leur ornement &leur fécondé
,
rendent la vie aux fleurs & fournissent
mos besoins les plus pressans;ne sont-ce
s de renaissans bienfaits qui nous invitent
sa reconnoissance? Si les nuages retomoient
tout à coup par de grosses colomnes
au, ils détruiroient tout dans l'endroit de r chûte, &le reste des terres demeure- t aride;les Vents, en les transportant dans
lieux secs, pour s'y convertir en rosée, en
nye,préviennent ces funcftes effets.
Passons à d'autres merveilles& tournons s regards vers la Mer.Quelle agiration! Ses
ts. vont-ils inonder la Terreentiere? Non,
:: Element reçoit un frein invisible; sa fuur
est obéssante; tout son courroux s'ént
au rivage. Un grain de sable fait recuses
vagues menaçantes. La Sagessedivine
iiir a de son doigt tracé des bornes qu'elles
pectent. La Mer estle lien de tous les Peudel'Univers;
les habicans, sans sedétruira
re, se font une guerre qui n'est suivie d':
cune trêve. La foiblesse de ceux-ci est cor
pensée par leur agilité: la forcede ceux
suplée au défaut d'adresse. Mais pourqu'il
ces derniers ont-ils de la force pour prenc
la proye, si la proye a des moyens pour le;
échaper? C'est l'effet d'une sage prévoyant
Par-là chaque especese conferve & peut fii
vir à couvrir nos tables. £
La Terre publieroir-elle moins la Sage
desonCréateur?Là, de clairs Ruisseaux pr
menent avec un doux murmure leurs ~on
à travers ces charmantes Prairies qu'ils ~fer
lisent, ici, des riches moissons dorent d'inmenses
Plaines. Plus loin je vois surces ria
Côteaux se colorer & mûrir un fruit d
cieux, dont la douce ligueur dissipe nos chgrins
& répare nos forcesépuisees. el
Ne semble-t'il pas que la Sagesse a emb
<
& enrichi avec une certaine complaisance
sejour destiné au Roy de la Nature? Tofort
du fein de la Terre; tout y rentre & ri
ne se perd. Les fruits que nous donne cet
Mere commune, deviennent, en se corron
pant, la source d'une nouvelle fécondité. Ll
Plantes & les Arbres, que les racines armes
contre les Vents, cherchent, commepar ~q
petits tuyaux souterrains, tous les sucs de
nés à la nourriture de leurs tiges. En Jaiffa
tomber leurs fruirs,ou leurs graines,ils se p
parer
rirent autour d'eux une nombreuse posterité.
Si les Animaux qui nous font les plus utiles3
n'évitent point notre présence, tandis
Èfiue ceux qui nous font nuisibles semblent
que
leur propre mouvement fuir la compagnie
les hommes, c'etf pour nous, que les uns 8c
bes autresont reçucesdispositions. Je vois
ïdans les oiseaux l'impression de la Sagesse
taul préside à tous leurs mouvemens )
& leur
pent lieu de raison. Cette Mere qui doit
conduire aux champs
,
ses petits, dès qu'ils
seront éclos, va couvrir mon domaine de sa
ostérité;& celle qui doit aller chercher ellemême
la nourriture de sa famille est peu fé,4
conde, pourquoi? Elle ne pourroit point
suffire à éleverunefamille plus nombreuse. ; Si tout l'Univers nous invite à aimer l'Auteur
des biens dont nous joüissons, les calamités
publiques,les tempêtes, les violentes
secousses de la Terre nous forcent de crainfxlre
sa puissance. Tout fert dans les desseins
fxîe la Sagesse, à notre instruction ;les insectes
viennent-ils nous enlever ce que Dieu avoit
liberalement étalé à nos yeux? Ils nous instruisentenpunissant
notre ingratitude, » en confondant notre orgueil.
Mais, Grand Dieu, ta Sagesse qui est aùssî
inépuisable dans la diversité des Plans de ses
) Ouvrages, que féconde & sûre dans l'éxecution,
n'est nulle part plus visible que dans
la
la formation de l'homme, qui ellluî-mê
un fecond Univers. Il ne voit pas plutôt
jour qu'ilintéresse tous lee assistansà sa co
servation, par des larmestouchantes,qj
font des priéres que leur fait la Naturepour
les porter à le secourir. Cette vive tçnçfrefl
de la Mere. pourson Fils; cette liqueur
bienfaisante qui est lanourriture propredu
nouveau né, liqueur qui se forme à pojn
nommé dès-que le besoinl'éxige,nemanifbesteent-
ts'elleos pais unne ssage?sse attentiveà no Quelles merveilles dans le Corps humain J
quelle structure! quelle proportion avec Le
objets qui l'environnent! toutes les Sensations
ne sont-elles pas autant de révelation
naturelles? composés d'une ame & d'un
corps, substances qui ne pourroient jamais
agir l'une sur l'autre, si la Sagesse n'avoir établi
des Loix qui les rendent mutuellement
dépendantes. Nous pouvons par notreesprit
entretenir un commerçe avec Dieu, & par
nos sens être unis à tous les Etres qui font
autour de nous. L'esprit souverain & sujet
du corps, lui communique sa joye & sa tre.
tesse, & ilest contraintde s'intéresser à ses besoins.
Ces fages Loix leur rendent communs
leurs plaisirs & leurs peines. L'esprit est capable
de tout connoître
,
mais à quoi ierytroit
cette capacité admirable si elle étoit sé- J
parée
agacée de la curiosité? La réünion de ces deux
qualités fait aisément reconnoître la main
irou fage Ouvrier qui n'a rien fait d'inutile.
Quelle justesse de raports entre les sens
ttp&âsle,urs objets! L'oeil destiné à guider nos
est propre à recevoir les images des
corps extérieurs, & afin que nous puissions
juger de la distance des objets par leur gran-
) deur aparente ,
les images grossissent ou diJ
minuent,à mesure qu'ils font près ou loin de
nous. Quel raport entre la parole & l'organe
de l'oiiic! Si l'odorat étoit aussi fin & au/Il
délicat dans les hommes qu'ilparoît l'être
dans certains animaux nés pour la chasse,
milledistractions partageroient malgré nous
: notre attention. Si les parcelles émanées
>
des corps odorans faisoient sur notre cerveau
des effets plus sensibles, l'odeur des
plus doux parfums deviendroic le suplice de
la tête &
du
coeur.
Où en ferions-nous, si la faim ne nous
avertissoit du besoin de manger? si le goût
ne décidoit promptement de la qualité des
alimens, bonne ou mauvaise par raport à
nous, & si la Sagesse ne nous rendoit agréable
l'embarras de manger&de boire? bien
des corps extérieurs détruiroient le nôtre en
peu de tems, si la douleur, en nous forçant
de nous précautionner contre eux, ne devenoit
elle-même notre conservation. Recon-
1. Vol, D noilIcn
noissons la Sagesse dans les dons qu'elle noutf
fait, & dans ceux qu'elle nous refuse.
;
Le coeur,tout corrompu qu'il est, ne IlifÎ,
se pas de porter aussî des marques de la Sa- ['
gesse qui le forma. Tel qu'un précieux Ta..::¡'
bleau qui défiguré par les injures des tems,
offre encore à nos yeux cerrains traits qui
font reconnoître le génie de l'Ouvrier, tel
mon coetir, plus grand que l'Univers, à tra- ;
vers sa renaissante ardeur pour des plainrt
nouveaux, malgré l'expérience qui le dégoll.-
te sans le détromper, me laisse entrevoir la
Sagesse de Dieu qui ne l'ayant créé que pour
le souverain bien, n'a pas voulu qu'aucun
bien terrestre pût le satisfaire. Aurions-nous \;'
cherché les biens célestes, si les terrestres - avoient pû combler nos désirs? Si Dieu a
voulu punir nos forfaits par nos inquiétudes
, c'est sa bonté qui a fourni les armes
que sa Justice employé.
Mais pourquoi dans les Hommes cette
multitude d'inclinations différentes? La Sagesse
nous engage parla à nous entr'aider,
& à concourir au bien de la societé. Si tous
les Sçavans ne s'apliquoient qu'à une même
science & les Ouvriers qu'à une feule espéce
d'ouvrages, ne ferions-nous pas privés d'une
infinité de commodités dont nous joüissons?
La Sagesse miten nous la raison, afin
Qu'elle nous excitât à notre devoir, mais
prévoyant
prévoyant qu'elle ne seroit pas toujours
écoutée
,
elle voulut que les passions fussent
comme le suplément de la raison. En effet,
loin de traverser les opérations de l'ame, elles
l'empêchent de tomber dans une langueur
l'éthargique
,
elles fervent à la remuër & à la
faire agir, à éveiller l'entendement, à sortifier
la volonté & à rendre tout l'homme vigoureux
& attentif dans la poursuite de ses
desseins. Sans les passions l'homme seroit oi -
sis, & sans la raison il agiroit sans régle.
La vieest une Mer où nous sommes sans cesse
emportés par de rapides flots; la raison
devient notre Boussole au milieu des orages.
Son flambeau peut seul nous guider à travers
les écuëils, mais sur ce vaste Océan les
mouvemens de nos passions font des Vents
nécessaires.
Du sein des passions, si nous nous apliquons
à les perfectionner, on verra sortir les
vertus les plus utiles, ainsi que d'un Arbre
stérile sortent à l'aide d'une heureuse greffe;
des Rameaux fertiles en fruits délicieux. La
crainte qui prévoit le mal & qui l'évite, peut
devenir prudence: lacolére qui s'arme en
faveur du bien contre un ennemi, peut se
changer en justice. Souvent la crainte de
l'infamie réleve le courage des Soldats;la pudeur
conferve la pudicité,& l'indignaton arme
les Juges contre les criminels. La vertu *
B ij seroit
seroit sans exercice si nous étions sans passion.
Laforce est occupée àcombattre la
crainte, cette vertu cesseroit donc d'agir si
l'homme cessoit de craindre. La clémence
qui adoucit la colére ne mériteroit aucune
loüange, si la colére ne nous animoit ja4
mais. Que dirai-je de ce Juge intérieur que
la Sagesse a mis en nous, afin qu'il nous recompensât
par son aprobation ou qq.'il
nous punît par ses reproches? Cette voix se-i
crette qui nous reprend, qui nous censure
aft la plainte que nous fait entendre la Sagesse
,
quand nous outrageons ses Loix. Ces
vives allarmes, ce trouble intérieur que
nous éprouvons à l'aspect du crime, ne font
que desavertissemens qu'elle nous donne
pour prévenir notre perte.
Que le spectacle de l'Univers est propre à
attacher notre esprit par le plaisir, & à le
remplir d'instructions, foit que nous considerions
l'assemblage & la disposition générale
de la Nature, foit que nous en éxaminions
les beautés dans le détail! Par tout la SageLfc;
nous parle & nous mfirUlt. Examinons si el-j
le fait la mêmechose dans la Religion.
II. Partie. Quelque sensibles que soient
les inftrudions de la Sagesse dans la création
du monde,elles le font encore d'avantage
dans laréformation du Genre- humain: en stre, tandis que tous les hommes font assîs
dans
'!ans les ombres de la Mort, & que tous les
Crimes ont-des autels, la Sagesse vient s'unir
£ la Créature sans rien perdre de sa grandeur
comme le Soleils'unit avecle Nuage
où il imprime son éclat, sans rien perdre de
sa gloire. Dès les premiers instans de sa mortelle
vie, elle commence son ouvrage; oüi ,
de la Crêche comme d'une Chaire, la Sagesse
incarnée nous prêche le renoncement
aux plaisirs & l'amour de la pauvreté. Toute
sa vie est une Prédication continuelle,
qui est d'autant plus efficace que les exemples
devancent les paroles. La fin de la Religion,
ses Mystéres, sa Morale, ses effets,
tout annonce la sagesse qui l'établir; exami
nons en détail ces principaux caractéres.
Quel est le but que se propose la Sagessedans
l'établissement de la Religion?c'est de mortifier
les passions & de rétablir les principes de
droiture, que la corruption avoit comme
étouffés.Un tel dessein marqué dans toutes les
pages des Livres sacrés, viendroit-il du Démon
? Il est notre ennemi; de la chair & du
fang? ils ne tendent qu'à se farisfaire ; de la
nature? elle se laisse gagner aisément, intéressée
par les plaisirsque le viceluifaitespérer;de
la politique relle regarde avec indifférence les
crimes de l'esprit, qui ne troublent point l'ordre
de la societé; de la raison? elle se laisse corlompre
par la cupiditédel'orgueil. Ilestplus
B iij motmortifié
que toute les autres passions par cette
Doctrine infuporrable à la Nature: Doctrine
qui ôte à l'amour propre ses perfections chimériques
, à la chair ses plaisirs illicites & à
toutes les pamons, leur honteux déreglemSenat.
Ugn teel dsessseinene.peut venir que de la
Mais es Mystéres de la Religion ne manisestent
pas moins la Sagesse divine. Il y a
dans l'homme deux déreglemens, sources
de tous les autres, l'Orgueil & la Volupté.
Comme le meilleur remede contre celle-ci,
est de mortisier les sens
, en leur refusant le
plaisir qu'ils recherchent avec tant d'ardeur:
il n'est point aussi de plus sur moyen de
guérir l'orgueil, que celui d'humilier l'esprit
en l'affligeant par le qacrifice qu'on lui demande
de ses vains raisonnemens. L'homme qui
s'étoit perdu pour vouloirtoutconnoître,
doit faite une espéce de répararion de Ion.
crime par un rel sacrifice. Si les objets de la
révélation n'éroient revêtus de quelques tenébres,
quelle difficulté, quel mérite y auroit-
il à croire? les difficultés qui accompagnent
les Mistéres font à l'esprit, ce que les
afflictions font au coeur; elles le soûmettent;
cette admirable proportion entre le mal &
le remede, n'est ce pas la Sagesse qui l'a
trouvée?
La Morale chrétienneest-elle moins pro
pre
pre à manifester cette Sagesse? Non; il y a un
commerce d'erreur entre les deux principales
facultés de notre ame,qui fait que le coeur
trompe l'esprit & qu'il en est trompé à son
tour On ne peut presque entreprendre de
satisfaire l'un, sans augmenter les désordres
de l'autre. Si vous guérissez l'ignorance de
l'esprit par l'acquisition des connoissances
qui lui manquoient, vous enflez le coeur qui
s'enorgueillit de les posseder. Si vous, satisfaites
ce dernier par l'assouvissement des passions
qui l'agitent, vous ftatez les plus dangereux
principes des erreurs qui obscurcissent
le premier; c'est ce qui a fait le mauvais
succès de tous ceux qui ont entrepris de regler
& de satisfaire l'homme. Les uns ont
dégradé sa raison
, en l'engageant dans la volupté
J
les autres l'ont enyvré de l'opinion
de sa propre sagesse, en donnant trop à sa
raison.
Où trouver donc un remede covenable à
nos maux? Dans les conseils de la Sagesse.
La Religion satisfait le coeur sans corrompre
l'esprit, & elle éclaire l'esprit sans corrompre
le coeur. Comment cela? elle satisfait celuici
& le mortifie; elle éclaire celui-là& le
confond. L'entendement connoît des vérités
sublimes:mais peut-il s'élever,puifqu'il ne les
connoît que par la révélation
,
& qu'il reste
convaincu qu'elles font audessus de sa por-
B iiij téc!
tée? Le coeur trouve dans la Religion des
objets qui répondent à l'infinité de ses desirs.
Mais peut-il en être corrompu, puisdquoeuxces
biens lui coûtent la perte de ses plus
attachemens? Ainsi la séverité de la
Morale & l'obscurité de la Doctrine, ont de
justes raports à nos besoins, & par le plus
heureux tempérament la Sagesse étend les
lumiéres de notre esprit sans enfler notre
coeur & remplit notre coeur sans flater nos
passions.
Les effets de la Religion sont-ils moins
instructifs que sa fin,ses Mistéres & sa Morale?
la Sagesse s'en sert pour enseigner ses
voyes. Examinons s'ils font propres à nous y
faire entrer. Quelle révolution dans l'Univers!
Les Idoles font partout renversées, &
partout s'élevent les Autels du vrai Dieu;
est-ce la force,est-ce l'éloquence des Ministres
du Sauveur qui produisentces changemens?
Non, la Sagesse a trouvé des
moyens plus dignes d'elle & plus propres à la
faire reconnoître;elle employe ce qu'il y a
de plus foible,afin que sa force paroisse d'avantage.
C'est par la Croix que Jesus-Christ
veut se soûmettre toute la Terre; il eût partagé
sa gloire avec les moyens, qui eussent
eû plus de raport avec les pensées & les préjugés
des hommes. Jusqu'à la naissance de la
Religion, on n'avoic vû dans le monde
qu'une
u\me Société de personnes extérieurement
nies par le lien
des
Loixciviles,& des derés
de proximité, mais intérieurement diisées
par les pallions. Cette division intéeure
cesse enfin,&la Sagesse forme une Societé
d'hommes extérieurement divisés par la
istance des tems, des lieux & des condions,
mais intérieurement unis par les liens
une même Foi, d'une même Esperance ôc
une mêmeCharité.
C'est dans cette Assemblée d'hommes noueaux
que je vois s'accomplir ces anciens
racles qui promettoient de nous faire voir
Loup
paissant
avec l'Agneau, le Lion bonissant
avec la Brebis, l'Ours & le Léopard
rant dans nos Prairies avec nos Troueaux.
C'est dans cette Religion que je trou-
: les vrais Sages qui font humbles dans la
andeur, & pauvres dans les richesses, c'dl:
feule qui soit digne de l'homme & de
ieu enmême-tems, c'est la feule qui soit
cempte de défauts, qui rende à la Créatule
nom de Créature, & à Dieu celui de
icu, qui ôte au vice le nom de la vertu Se
la vertu le nom de vice; qui fasse rentrer la
ison dans ses droits, qui éclaire la consence
, qui mortifie les passions & qui connde
la cupidité, c'est enfin la feule qui ait
formé le coeur & reglél'intérieur. Toutes
s autres Religions en ne reformant que les
B v dehot
dehors, ne font que les Religions des fènsw
Dieu est esprit & vérité; le culte qui n'est
point fondé sur l'esprit & la vérité, ne peut
être agréable à ses yeux: Si notre Religion
réforme l'extérieur, c'est parce qu'il sert à
nous faire entrer dans les dispositions intérieures
que nous devons avoir. On s'accoûtume
à la vertu & l'on en prend les motifs,
après en avoir pris les dehors; en agissant
raisonnablement on parvient à penser de même
c'est affoiblirlespassions que leur refuser
tout éxercice. Par quelle instruction plus
touchante que celle qui resulte des effets de
notre Religion,laSagesse pourroit-elle inviter
les Infidéles à entrer dans la voyé du salut?
La Sagesse nous instruit par les Martyrs qui
se perpetuent en quelque forte par la Mort,
qui souffrent avec joie par la certitude qu'ils
ont d'être couronnés après leur vie. Ils se reproduisent
dans les tourmens ; des cendres
d'un Martyr on voit naître milleChrétiens,
les uns font broyés dans le mortier, les autres
ccrafés par la meule, ceux-ci font déchirés
par des Courfiers fougueux, ceux-là sontlivrés
dans le cirque à des Tigres dévorans.
Les Ongles de fer, les Rouës arméesderasoirs
éguisés, l'Huileboüillante, les délicesmême,
épreuve bien plus dangereuse,font
mis en usage pour arracher au joug de la
nouvelle Loi une Nation sainte, une race,
d'hommes
d'hommeschoisis. Mais c'est en vain que .f'er..
reur s'est armée: l'Eglise s'accroît parle Sang
de ses Enfans. Ces véritables Héros vainqueurs
des tourmens & des délices,expirent
en priant pour ceux qui les font mourir. "-
Leur Foi & leur confiance instruisent encore
tout l'Univers, & la Sagesse qui les fit vaincre,
nous enseigne par leur exemple à préférer
les biens éternels à ceux que le
monde
peut
nous offrir.
Mais nous instruit-elle moins par la vie
austére de tant de saints Pénitens, * qui
psuierusement ennemis d'eux-mêmes, vivent
la Terre comme dans une chair étrange
re? J'en vois qui songeant à ne rendre que
Dieu témoin de leurs vertus, ont voulu les
cacher à tout l'Univers, en cherchant un
azile dans des Désertsaffreux. Là
, ces Squelettes
vivans ne goûtent d'autre plaisir que
celui d'être oubliés du monde,ils cultivent
tous les jours la terre, abbreuvée de leurs
sueurs. Ceux-ci roulent leurs corps sur des
pointesde fer: ceux-là arrosent leurs prisons
de leurs larmes,ilsjoignent tous les longs jeunes
aux longues priéres:si quelque chose les
assemble, ce font les saints Mystéres & les
Loüanges divines; leurs mets font quelques
fruits que l'eau feule a assaisonnés, leur lit
1 c'est le Rocher, leur Priére devance le jour
* Les Solitaires Il' Orient,
B vj 4
& le jour en finissant les voit prosternés &
absorbés dans la Priére. La voix de leur pieté
se fait entendre sur toute la Terre.
L'oaeua:
'de leurs vertus s'étend partout & leur suscite
des Imitateurs, qui dociles aux avis de la
Sagesse font revivre les Pauls, les Antoines
& les Hilarions. Un Sexe plus foible met entre
le monde & lui de plus forts remparts,
s'interdit l'usage des plaisirs, & dans un
corps mortel retrace la vie des Anges. La Sagesse
nous aprend par l'exemple de tant de
Vierges chrétiennes qui ont secoüé le joug
des plaisirs & des grandeurs pour suivre l'Agneau
sans tache, qu'il est plus facile de renoncer
aux plaisirs que de ne pas franchir
quand on s'y livre, les bornes prescrites pat
la temperance.
Elle nous instruit par l'exemple de tous les
gens de bien & nous exhorte à suivre leurs
traces: notre foible vertu trouve en eux des
garans contre la censure, des chefs contre
son irrésolution, des Guides contre ses ténébres.
Leur vie est une instruction plus touchante
que les Discours, parce qu'on ne parle
que par raport aux choses qu'on veut persuader
aux autres, au lieu qu'on vit par raport
à ce qu'on aime, & que ce qu'on aime on le
• juge meilleur pour foi.
Est-ce assés? elle nous parle & nous instruit
encore par les méchans même:elle
nous
nous rend précautionnés par les chûtes des
autres;elle veut nous en épargner de pareilles,
en nous portant à avouer que nous sommes
capables des mêmes égaremens. Elle nous
effraye par leurs pertes, afin que nous évitions
les déreglemens qui les attirent; elle
nous aprend par l'ardeur qu'ils ont pour des
biens faux & trompeurs, avec quel empressement
nous devons chercher les biens véritables.
Elle nous instruit par l'inutilité des
peines qu'ils se donnent, puisque foit qu'ils
ïéiiflîflent, foit qu'ils ne réüssissent pas, ils
font également misérables.
La Sagesse enfin nous instruit tous les
jours par l'organe de ses Ministres; nous
aprend la régle de nos moeurs,nous fait con
noître nos devoirs, & travaille à nous don,
ner du goût pour la vertu. Quelle est la Nation
connuë où n'ait point penetré la voix
de ces Ouvriers Evangeliques? toute la Terre
a retenti du bruit de leurs instructions. La
Sagesse qui animoit ces Orateurs sacrés,
veille à notre porte dès le grand matin: une
tendre Mere craint bien moins pour son
Fils, qu'elle ne craint pour nous. Elle nous
avertit des précipices que souvent nous nous
creusons. Elle nous ordonne,que dis-je? elle
nous prie,elle nous conjure de nous en éloigner.
Elle nous fait connoître nos véritables
intérêts, & nous excite par les motifs les
plus pressans à ne pas les rrÛÜr.L
Le Spectacle de l'Univers, l'oeconomiede
la Religion, nous retracent ces pieuses le
çons. Puisqu'elle a daigné se communiquer a
nous avec tant d'éfusion, craignons
l'abus
tIe ses bienfaits, écoutons ses Instructions,
pour devenir meilleurs, & méritons la gloire
d'être ses Disciples.
Fili mi,neoblivifearis Legis mea. Prov.
Ch. 3.
- M Ce Discours de la composition du R. P.
Chabaud de l'Oratoire, Professeurde Rhéto-,
rique au Collége de Marseille, a remporté
le Prix proposé pour le jour de S. Louis!
1741. par l'Académie Royale de Villefran-|
che, en Beaujolois. i
BOU Q.UET'
A M. de la Garde. MUfe, couronne-toi desplus brillantes fleurs;
:
Inspire moi des fons dignes de cette fête ; ¡j,
Chante un Pere cheri qui regne sur les coeurs ;
Présente-lui du mien la plus tendre requête,
Et peins-lui mon respect des plus vives couleurs.
Peut-être ton secours allarme la prudence
Et compromet la gravité
,"
D'une
D'une fage Divinité
Qui porte dans ses mains l'Epée & la Balance,
Et qui m'a depuis peu dans sa Cour arrêté.
Mais, dût-elle punir cette légere offense
,
Dûssai-je de Thémis brayer l'austérité,
Ma Mufe,crains plutôt de garder le silence;
Chante avec zele un nom qui doit être chanté.
Sides fleurs du Parnasse on fut toujours flaté
,
Mon Bouquet à tes soins veut devoir sa beauté;
Aujourd'hui ton séjour obtient la préference
Sur un séjour plus respecté ;
Je cede volontiers à la douce influence,
Puisqu'un Pere est sensible à l'aimable élégance,
;.Et qu'entout tems son goût n'a pas moins éclaté
En chérissant la connoissance
D'un talent qui conduit à l'immortalité
,
Qu'en excellant dans l'Art qu'il aima dèsl'enfance
Et qui fixa son choix par sasolidité.
Mais quoi? déja Thémis aprouve ma licence;
Déja chés les neuf Soeurs son auguste présence
Ramene en leurs Bosquets la modeste innocence;
L'âge d'or reparoît, l'aimable Vérité ,
La Pieté sa soeur
,
l'exacte Probité,
Font briller ici bas leur douce Majesté.
Le Temple de Thémis sur ce Mont transporté,
Y marque par ces mots sa suprême puissance.
Fuyez
»Fuyez,lâches Mortels, follement abusés,
»Habitans corrompus des rives du Permesse
, •
» Qui de ces bois fameux
,
reverés dans la Grece
» Faites d'impurs réduits du Sage méprisés;
M
N'attendez
pas qu'une juste Déesse
aoFaffe éclater sur vous sa fureur vengeresse;
» Cachez votre honteuse ivresse
» Loin des sacrés coteaux d'Hypocrêne arrosés.
La vertu chasse ainsila criminelle troupe,
Qui pourempoisonner un trop charmant ruisseau;
A souffert que le vice y vint plonger sa coupe,
Et troubler à son gré le cristal de cette Eau.
Thémis à Ces desseins ne trouvant plus d'obstacles
Surle Pinde épuré prononce cesoracles.
»Mortels qui préteudez aux talens teducteurs
o De plier, d'amolir, de remuer les coeurs,
a, Verra-je encor le vice
,
nfant de cette rufe,
., Corrompre adroitement mille esprits qu'il abuse?
m Ah! que de ces beaux lieux je m'éloigne à
jamais
,
» S'il faut qu'à la vertu votre goût s'y refuse.
t) Devrois-je en ce séjour paré de tant d'attraits
» Avoir le bras levé pour punir des forfaits?
» Non ce riant azile offre un plus doux partage;
«Il sçait favoriser d'un fils le juste hommage;
,, On lui doit tout le prix des éloges divers * »
ill brille d'un éclat, vainqueur de l'Eloquence,
r Mais il n'est point dans l'Univers
De sujet plus heureux pour inspirer des Vers,
1 Que l'amour pour un Pere & la rcconnoissance.
l ETTREécrite par M. D.L R. À M. le Marquis de B., sur quelques Sujets dé
Littérature, vOus voulez donc, M. absolument, que
je vous dise encore quelque chose de
curieux sur la Botanique, & qu'en même
~ems je ne perde pas de vûë notre illustre Maaval.
A l'égard du premier article , il m'est
irt aisé de vous satisfaire, & vous m'en
~urnissez vous-même l'occasion sans y pen-
~r ; oui, M. depuis que vous m'avez fak
~honneur de voir chés moi le Turban du
Aussi, peint d'après le naturel par M. Blae
& que vous m'avez paru content de
e petit Tableau, j'ai faitréflexion qu'il au-
~ir été à propos, lorsque j'en parlai pour la
premiere fois dans le Mercure, de suivre
~votre conseil, qui étoit de le mettre fous
~s yeux des Lecteurs par le moyen de la
avûre; car enfince fruit est d'une forme
~ute singuliere
,
inconnu jusqu'à préfenc
Eni nous , & sans espoir de le voir ja- t., mais
nuis dans nos jardins. Je me fuis donc,
déterminé par ces considérations à faire g
ver cette Représentation, & les Conn
seurs m'assûrent que leGraveur a parfai
ment bien reussi dans l'éxécution. Vous q
jugerez, M. mieux que personne par la si
re, que je joins à ma Lettre. j
Il ne feroit pas si aisé de vous conten
sur le second Article, c'està-dire
,
de jois
dre encore une fois le sçavant Malaval à 1
Botanique, si après une exacte rechercl
dans les Papiers qui le regardent, je n'av
trouvé fortheureusement une Lettre ori
nale de l'illustre M. Begon, toute propre
me tirer d'embarras, & à vous satisfais
la voici transcrite avec toute l'exctitue
requise.Elle est datée du 2. Août 1tr
tems auquel M. Begon éroit encore Intel
dant des Galeres à Marseille, & Conseils
d'honnMeur aOu PaNrlemeSnt dI'AEix.UR,f
Pour satisfaire en partie à ce que v
m'avez témoigné desirer de moi, je Vçg
envoyé un Exrait de la Relation manuscri
de mon voyage à la côte de S. Domingu
dans lequel vous trouverez la Descripti
d'un Palmiste, laquelle je m'assûre ne v
fera pas désagréable ; mais comme cette
lation ne parle que du Palmiste commun
odinaire,& que vous désirez, que je v)
.0
doss
ne aussî une Description du Cocos, qui
1aÍfÙrctnenc le plus beau de tous les Ar-
;s, qui font compris fous le genre des
dmijles je vous dirai que vous trouverez
ns quelques Livres récemment écrits
,
des
:fcriprions de cet Arbre,plus exactes que ce
le je pourrois vous en dire, parce que leurs
Jreurs y ont travaillé avec aplication sur
t Lieux, dans le dessein de les donner au
blic
, au lieu que je ne puis vous écrire là-
(Tus que les soibles idées que ma mémoire
ronfervées de ce merveilleux Arbre.
Il n'est pas si grand que les Palmistescomuns,
mais son tronc est plus gros & mieux
portionné
,
je n'en ai jamais vu aucun
i m'ait parû avoir plus de 40. pieds de
r sous la tige mais je dois vous dire qus
plus
grands de ceux que j'ai vûs n'avoient
ls plus de vingt ans. tient à la surface de la terre par une in-
:ité de filaments, qui lui servent de raci-
5 Se de baze
,
s'élevant insensiblementaussous
de la terre, & formant une petite
ovation
,
du milieu de laquelle le tronc r, qui est droit & très-poli, sans mousse,
branches, jusques à une toise
, ou environ
dessous de la tige.
::ecre Toise est destinée pour l'oenonomie
rveilleuCe de la Nature dans la producm
,& la conservation des fruits de cet ar- I bre,
bre, dont je vous serai la description
, apr
queje vous aurai dit que ce Tronc est d'ui
couleur de gris blanc, fort uni & fort bri
lânt, & qu'il peut avoir un pied & demi
diametre
,
& quarre à cinq pieds de circoi
serence. lors qu'il est élevé au dessus de
terre de 14. àJ 5. pieds. î
Il va toujours en diminuant jusques
haut, qui estterminé par une pointe, q estenvironnée par cent ou six-vingtspalmi
de trente-cinq ou quarante pieds de long
lesquelles font un effet merveilleux
,
& re;
dent cet arbre un des plus beaux
,
arbres;
l'Univers.
Cette Tige pointuedont je viens de pi
ler, n'a paslasolidité du bois, elle est co
posee d'une infinité de feuilles naissantes
se dévelopent insensiblement, l'une apr
IJautre) de mois en mois; le coeur de ce
Tige étant ce qu'il y a de plus pur dans
suc de l'ar bre, est excellent à manger, incomparablement meilleur que les cho
de Palmistes ordinaires, dont je ne repet
tai pas les usages, parce que celuici n'a ri
de particulier, sinon qu'à quelque sais
qu'on le mette, il est infiniment meilleur
le Palmiste commun.
Je vous ai promis de vous faire la De
cription de l'oeconomie de la Nature di
la production des Fruits de cet Arbre, a
croift»
oissent autour du tronc, immédiatement
dessous des branches.
C On voit tous les mois paroître de gran
s grapes, composées d'une infinité de
eurs jaunes dont il y en a beaucoup qui
mbent,& les autres produisentvingt cinq
trente Cocos,pour la parfaite macuncedesatfej
ls il faut un an entier. De forte qu'il y a
inairement autour du tronc de cet arbre,
$ fruits de douze âges differciis, & autant
esque qu'il y a de jours en l'an,parce que ces
urs ne s'épanouissent pas toutes à la fois ,-
ne défleurissent pas routes le même jour,
oH chaque Cocos est d'un âge différent
; l'autre, quoi qu'ils soienttousrangés
tour du tronc d'un même Arbre, & qu'ils
touchent tous.
Mais comme ce Fruitesttrès-gros & trèssant,
& qu'il croît dans un Pays ou les
nts font impétueux
,
la Nature a pourvu
sa conservation
, ayant donné à cet Arbre
vertu de produire une grande & forte
oilequi fort du Tronc, & qui soûtient
nement ces Fruits, ensorte que les vents
peuvent les agiter, ni les faire tomber.
C'est une petite merveille de voir de
te lle manière cette Toile est fabriquée;
-s qu'onen voit des morceaux i on croiit
qu'elle auroitétéfaire sur le métier, &Ç
lit ce feroit l'ouvrage de la main des hoiru
rocs;
mes; mais celui du Créateur est incompa
blement plus parfait & plus admirable,
Je ne vous feraipoint la description
< Fruit, parce qu'il n'y a rien à présent
plus commun en France, que les Cabine
des Curieux en font pleins, & que j'en
dans le mien de plusieurs fortes.î Je ne m'arrêterai pas aussi à vous décri
ses vertus & ses usages, parce que tout
les Bibliothéques font pleines de Livres q
l'ont fait beaucoup mieux que je ne le pot
roisfaire. Je me contenterai de vous dire que ce
petite description, que je viens de vo
faire, doit nous faire connoître, qua
nous n'en serions pas convaincus par la fo
que c'est l'esprit de Dieu qui a dicté à Dav
ces belles paroles
,
Justus ut Palmafloreb
& que David,en parlant du Palmier, a
sans doute ,voulu parler du Cocos, qui
celui de tous les Palmiers qui a le plus
raport avec le juste: car de la même mani
re que le Juste fait tous les jours de sa
de nouvelles actions de vertu, & prod
des fruits qui font sa gloire, & qui serves
infiniment àl'édification du Prochain,
même le Cocos produit tous les jours
l'année des Fleurs & des Fruits, qui servë
àétancher la faim & la foisdes homme
leur fournit des medicamens
,
des y
men
Sens
,
des meubles, & toutes les choses
écessaires pour vivre commodément, sai
ement &agréablement.
Lorsque vous voudrez vous-même M;
tous donner la peine de faire la description
le toutes les commodités que les hommes
irent de cet Arbre
, vous yréussirez beauoup
mieux que moi, qui n'ai pas comme
ous le lojfiT de confulrer mes Livres sur ce
qu'ils disent de cet Arbre, dans lesquels
ous trouverez qu'on peut en tirer du pain,
du vin, du vinaigre, de l'eau-de-vie
,
de
'eau, du lait, de l'huile, du baume, des
iqueurs & des essences de plusieurssortes,
lu fruit qu'on peut mettre à toutes sauces,
z une infinité d'autres choses qui me meeroient
trop loin, si je m'y arrêcois davanage.
Si vous souhaitez des éclaircissemens
iir quelque article de cette Lettre, je vous
, es donnerai bien volontiers, pourvu que
sous excusiez la précipitation avec laquelle evousécris,ayanteûbien de la peine de
érober au courant des affaires qui m'accalent,
le peu de tems qu'il m'a fallu pour
a:tisfaire votre curiosité, & vous assurer que fUIs &c.
Je crois, M. avoir tout lieu de me
ater que cette Lettre vous aura fait quelque
plaisir, je continuerai de rechercher celles
les qui me paroîtront etje Jç plus de votre
goût parmiles Papiers que je possede
, pom
vous en taire part dans l'occasion.
En attendant, permettezmoi de vous
faire passer de la Botanique à l'Opéra, Que
Contraste,me direz vous! j'en conviens.Mais
je n'ai pas entrepris de garder dans mes Let
tres un
ordredidactique,& d'avoir égard am
Analogies. Pourvû que j'aye le plaisîr de
vous amuser un peu utilement ) cela m4
suffit. 1
r
Vous sçavez ,M. qu'au commencemen
du Regne du Roy,il arriva en France uru
Ambassadesolemnelle & inusitée, de la paij
du SultanAchmet III. Empereur desTurcs
dont étoit Chef Mehemet Effendi, Person
nage d'un mérite des plus distingués. Ce
Ambassadeur parut charmé de la France
& en particulier de tout ce qu'il vit à Ver
failles & à Paris. Je sçus alors qu'une tIe.
choses qui le fraperent le plus, fut l'Ope
ra, & qu'il en avoit fait un Article particu
lier dans le Journal de son Voyage,écri
par luimême, lX. destiné à être présentéau
Sultan, son Maître. Ce Journal a été rradui
en François par M. de Fiennes, Secrétaires
Interprete du Roy, pour lequel l'Amba
sadeur avoit une estime particuliere. Comm
M. de Fiennes est depuis long-tems de me
Amjs,il a bien voulu me communiquer
Traductio
Traduction, un peu littérale à la verité ;
mais qui ne rend que mieuxl'Original, & qui
exprime aussimieux le caraétere d'esprit, Se
le génie de l'Auteur de ce Narré: voici
comment il s'exprime au sujet de ce pompeux
Spectacle.
Il y a à Paris un Divertissement que les
François nomment Opera : ils y font voir
des chose surpreuaores. Ceux qui y vont,
font, pour la plûpart Gens de qualité) ou
des Personnes aisées. Le Lieu destiné pour
l'Opéra est proche le Palais Royal. Le jour
que nous y allâmes, 00 nous conduisit à la
Loge du Roy,qui est ornée de velours cramoisi
: nous vîmes Monsîeur le Regent.
Toute la Sale étoit remplie d'hommes Se
de femmes indistinctement. Il y avoit plus
de cent fortes d'Instrumens de Musique.
Toutes les ouvertures de la Sale étant fermées
, on alluma plus de cent bougies
& un nombre infinide chandelles,
dent les lumieresmultipliéesfaisoient briller
les dorures des balustrades des colomnes,
& du Plafond de la même Sale. il y
avoit un grand Rideau peint, qui étoit proche
l'endroit où étoient placcs les Joueurs
d'Instrumens.
Après que les Spectateurs furent placés,.
& l'heure arrivée, ce Rideau fut tout d'un
coup levé
,
& il parût un magnifique Palais
I. Vol. C auau
devant duquel croient les Acteurs, avec
leurs habits d'Opera. Vingt Beautés, qui
ressembloient à des Anges, étoient parmi
eux avec leurs Robes & leurs Jupes toutes
brillantes,ce qui donnoit un nouvel éclat
à l'Assemblée.
Les Joueurs d'instrumens joüerent cependant
avec beaucoup de justesse
,
& toutes les
Personnes qui étoient sur le Theatre danserent.
On commença ensuite l'Opéra, qui est
une Histoire repréfentéc au naturel. Toutes
les Histoires qui font représentées à l'Opera,
font imprimées; il y, a trente de ces Histoiles
imprimées en trente Livres differens
,
ix. chaque Histoire a son nom & son Titre.
On ne représentequ'une feule Histoire dans
chaque Opera, & cela se fait avec tant
d'Art, que la chose représentée paroît véritable
& réelle.
Le jour que nous y allâmes on représenta
l'Histoire * d'un Empereur,lequel étant devenu
amoureux de la Fille d'un autre Empe,
reur ,
la demanda en mariage;mais malheureusement
la Fille aime le Fils d'un autre
Empereur. On fit voir au naturel tout ce
qui se patte sur ce sujet entre ces Personnes
diversèment intéreissées. Par exemple., le
jeune Empereur veut aller se promener dans
les jardins de la Princesse aimée: aussi-tôt
* Ç'étoit l'Opéra de Thefte.
le
le Palais, qu'on voyoit auparavant, dispaûc
, & nous vîmes à sa place un beau Jarlin
rempli de citroniers & d'orangers. Ensuite
on veut prier & implorer quelque secours
, un Temple magnifique paroit soudainement
à la même place où croit le Jar
din; enfin l'Empereur & la Princesse ont
secours à une célébré Magicienne
,
l'Empeceur
pour se faire aimer,& la Princesse hre pour délivrée de celui qu'elle n'aime point. a Magicienne fait paroître plusieurs choses
extraordinaircs par l'effort de si Magie,
comme dcï feux, des combats d'Infanterie
'6c de Cavalerie,des hommes qui descenlent
du Ciel dans des nuages,d'autres qui
volent dans les airs, & plusieurs sortant de
a terre. Le Tonnerregronda,cent fclj,
crillerent, & oq représenta enfinsi-bien les
effets de la Paisson de l'Amour, qu'en les
voyant exprimés par les mouvemens de
Empereur, par les regards de la Princesse,'
,'z par les differensgestes du Fils de l'autre
[•mpere-ur, on ne pôuvoit se dispenser de
centir de l'émotion & de la tendresse. Enfin
jiovis vîmes des choses si surprenantes & si
extraordinaires, qu'il est impossible de les
noire sans les voir.
Celui quiainspection sur l'Opera est un.
somme de distinction, auquel on donne
me somme convenable aux dépenses con- cij fidérables,
fidérables qu'il faut faire 4 pour l'entretien de
ce Spectacle
}
lequel produit un grand re;
venu.
Eh bien! Monsieur, que dites-vous de
ce Narré ? Je croi qu'il
demande
quelques
rélfexions
, vous me ferez part des vôtres;
en attendant je vais vous préparer quelque
autre chose pour entretenir le mieux qu'il
me fera possible le commerce littéraire dont
il vous plaît de m'honorer.
- Je fuis, Monsieur, fkc.
A Paris, le 7. Août 1741:
LE LAURIER ET L'OLIVIER,
FABLE.
si Monseigneur le PAUPHIK, 1 A••• jATTLUx
bords du Pénée un Laurier
Contestoit de son prix avec un Olivier;
Ces deux Arbres étoient l'ornement du rivage
Mais le Laurier se croyoit sans égal.
Il faisoit donc à son Rival
De tous ses attributs le pompeux étalage ;
Je fuis chéri de Mars & d'Apollon ;
Mes rameaux verds epignent la tête
F
Du Héros, du fameux Poëte
Et j'immortalise leur nom.
Consultez les Fartes antiques,
J'ai couronné les vainqueurs Olympiques.
Notre Olivier, moins fanfaron,
Soûtenoit bien l'honneur de son espece.
Minerve
,
disoit-il, m'a planté de sa main
Et je suis un présent divin,
Qu'àl'homme fit cette Déesse.
Arbre favori de la Paix, }
L'Olivier en est le symbole;
Et sans me servir d'hyperbole,
Après les dons de la blonde Cérès,
Il n'est point de fruits plus utiles
Que ceux de mes rameaux fertiles.
Des Dieux pour les humains j'ai comblé les biert.
1 faits;
Il épussa sa rhétorique,
Ainsi que le Laurier; réplique sur réplique.
Ce grand débat fut écouté
• D'un Fils de Roy. Sa qualité
Le fit prendre pour Juge, & d'ailleurs sa prudence
Lerendoit propreà tenir labalance. ;.
Il dit à ces Arbres rivaux
,
Tous les deux vous me semblez beaux;
Et je veux tour à tour dans le Champ de la gloire;
Pour iMrer mon nom & vivre dans l'Histoire, CiijMe
Me couronner de vos rameaux.
Ce Fils de Roy, que peint ma Fable,
Crand Prince,des François l'espérance & l'amonr,
Est votre Image véritable ;
Vous unirez, comme lui, quelque jour
L'Olivier au Laurier,dont la Paix & Bellonne
Vous préparent une Couronne.
Guidé par un Guerriersage & plein de valeur,
Digne du haut Emploi commis à sa prudence,
Vous avez déja la Science
Qui doit faire notre bonheur.
Des Beaux-Arts Amateur,
Par un sçavant Prélat instruit dès votre enfance,
La Poesie & l'Eloquence
Auront en vous un Proteaeur.
Mais pour ma Mufe quelle gloire !
Vous avez fait écrire au Temple de Mémoire
Un Apologue * heureux,qu'Apollon m'a dicté.
Puis-je esperer qu'à ce nouvel Ouvrage,
Prince
, votre illustre suffrage
Donne aussi l'immortalité
;LE SOLITAIRE ET L'IMPORTUN,
TABLE de M. Richer.
LJ
N Philosophe, au retour du Printems ,
Se promenant seul dans les champs,
S'entreS'entretenoit
avec lui-même;
Il prenoit un plaisir extrême
A méditer sur les objets divers
,
Qu'offroir à ses yeux la Nature
,
Simple en ces Lieux, & belle sans parure.
Vallons, Coteaux, feuillages verds
,
Occupoient son esprit. Un Quidam,d'avanture
,
Homme fort désaeuvré
, crut que, semblable à lui,
Ce Solitaire étoit rongé d'ennui.
Je viens vous tenir compagnie,
Dit-il, en l'abordant: c'cft une triste vie
Que d'être seul
; ces champêtres objets ,
Les Prés
,
les Arbres font muets.
Oüi, pour vous,répondit le Sage
,
Mais pour moi ces objets ont chacun leur langage
Soyez détrompé sur ce point:
Votis me forcez à vous le dire:
Si je quis seul ici, beau Sire,
C'est depuis que vous m'avezjoint.
OBSERVATIONde M. Maillart
Ancien Bâtonnier de l'Ordre des Avocats,
sur un Sujet de Bibliographie Eccléftaftique. A La Page xliij. de la Préface
,
qui est à
la tete du viij. vol. du grand Recucil
rcterum Scriptorum & Aionumentorum &c.
C iiij l'Auteur
l'Auteur de cette Préface marque qu'il ne 1
sçait pas que le Traité de Panorme sur le
Concile de Blle, ait été imprimé. Tunc> j
dit-il, Panormitanussuum de Concilio Basileenfi
Tractatumconscripsit qui deinceps FE- ;
LICIS, &suorum suit proecipuum propugnaculum
s cui singulari Tractatui,hactenus ynod
sciam; ineditoreplicavit CUSANUS.
- Sur quoi il est bon d'observer que le Traité.
en question a été imprimé à Lion en l'année
15 27. à la fin du Repertoire de Panorme:
& à la fin de ses Conseils : en voici le titre
TRACTATUSelegantijJimus Domini Nicolat
de Tudefchis
,
Siculi, jlbkatiï Monacenfis , jirchiepifcopiPanormitani. S. 9,, R. E. Cardinalis
editus: in quopoteflas Conciliorum aç
Tapa
4
argutiJlimè,IlrllpliJliméfuepefsratfatW.
REMERCIMENT
AM.I,P,M0NN1EIt3DoéleurenM,
decine
,
& nommé Procureur FiscalenUt
Haute-Jufttce de Mentebourg, en Ctientm*
MOM
Compere (a) le Docteur -
Mon AmiaraOn Bien-faicteur
, .En qui, par une avanture
(a)jo lui ai nommé unfils, par Procuration reçue.
moins
Moins bizarre qu'on ne croit,
La Médecine se voit
Jointe à la Magistrature;
Vrai Docteur
,
cher LE Monnisr ;
Qui sçus, ce Printems dernier,
Me soustaire au coup perfide
De la Déesse homicide
,
Sans exiger un denier;
Docteur
,
qui, daignant toi-même
Avec une adresse extrême,
Me saigner fort à propos,
M'as donné le droit de faire;
Comme l'on dit, le gros dos,
Droit dont je n'abuse guere,
Reçois amicalement
Mon juste remercîment,
A qui ma Mufe engourdie
Par la rude maladie
Dont tu me vis accablé,
Consacre
, avec un grand zele
Cette premiere étincelle
De son feu renouvellé.
Vrai Docteur, je le répete,
Et non point Docteur de nom
Toi, qui du Fils d'Apollon
En ces Lieux es l'Interprete ;
Toi, quede bon coeur je veux, C, S%
S'il se peut, rendre fameux
Du Midi jusques à l'Ourse;
Ami, dont le soin courtois
Gratis prolongea ma course
,
Puisses
- tu garnir ta Bourse
D'autant de Louis, par mois,
Que dans l'étroit Auditoire
Du Bourg,dont (s'il faut l'en croire)
Cinquante (a) Bourgeois hardis
Reconquirent, pleins de gloire
Et justement aplaudis,
Un Mai, long (b) de bien des toises,
Qu'on leur enleva jadis;
Nos Chicanneurs étourdis
,
Te feront oüir de noises,
En cinquante Samedis. ( c )
F. M. Frigot.
(a) J'adopte ici la Tradition de ¡HOnh'bouv., qui dit
que les Cinquante Bourgeois en que.jflliioona aallllèerree-nott reconquérir
,en plein jour, un Mai, que ceux d'une
Ftltevoisine leur avoient enlevé nuitamment, & qui
de Ht efl venu lesobriquet, ou plutet
,
leglorieux Titre
de la Cinquantaine, qu'on donne au même Bourz.
(b) On varie un peusur cette longueùf, frais, en
géneral
, on convient qu'elleétoitprodigieu/e.
(c) Il y a tous les Samedis, Marché& Jurifdiction
à Monteiourg- MM. les Ofifciers de la Haute-
Jnjîiceyfont Juges de Police & des différends qui furnennent,
tant dans le même Marché, que dans plu- IIrS Fvires qui s) tiennent,
SUITE
TSI)ITE de la Réponse aux Réflexions Eté
M. de L. sur la Méthode du Bureau Typographique.
J 'Ai pris, M. la liberté de dire, que M.
de L. soûtient,,&répeté presque par tout
des Propositions fausses
,
équivoques, captieuses
3
& des Sophismes de la Méthode
vulgaire des Livres, en disant tontre laTypographie.
-
1. Que sa Méthode eji beaucoup pblj a"{¡ré..:,
gèe&bien plus facile. Réponse. S'il a voulu
dire que son Livre estplus court, plus abrégé
que la Bibliotheque des Enfans in-4°. 8c
qu'ilest plusfacile d'y lire, que de lire dans
U Leçon CIII. du Livre de la Typographie,
on en convient avec lui, mais non pas dans
l'autre sens.
«
1.Queles'Lettres'n'ontqu'unnom chacune
dans l'Alphabet, R. Quoi qu'il sçache que
les Lettres indéterminées c,g s
s,t,x
3 l
ont besoin de la double dénomination pour
, distinguer leur double valeur.
« 3. Que l'Auteur du Bureau fait faire circuitpresque un aussi grand que celui de la,
Méthode ordinaire. R. C'est ici le reproche
du Maîtreà dessiner qui donne d'abord des
têtes finies, ou de l'Architecte qui pour bâ-
- C -vj- tix
tir une Maison veut la jetter au moule. Je
crois qu'il suffiroit de raporter les propositions
singulieres du Critique
,
le Lecteur n'a
pas besoin de secours pour en voir la iauC
seté.
4. Que les mots forgés retardent les Enfans.
R. Voyez la lettre du Mercure de Seprembre
article 1 5.
5. Quecejlfauteetavoirréfléchifériéufement
sur la maniere de penser & d'agir des
enfans,qu'on préfere Us exercicesduBureau
à l'usage ordinaire des Livres. R. M. Roilin
dans son suplément
, page II. n'at'il
pas plus réfléchi sur cette matiere que ne
l'a fait M. de L ?
6. Que la nouveauté d'un Bureau plaira
d'abordauxenfans; que dans quatre jours ils
enserontrebutés. R. M. de L. peut hazarder
toutes les prédictions, la Typographie vivante
est trop bien établie
3
pour en craindre
l'accomplissement. Que quelques enfans se
dégoûtent de tout, c'estune maladie, mais
le Livre de M. de L. guérira-t'il de ce mal?
il peut en risquer l'expérience. J'ai vû des
enfans arroser de leurs larmes le Livre de M
Py-P. en présence d'un très- bon Maître,
j'aurois tort d'en rien conclure contre le
Maître
,
ni contre la Méthode, je dis seulement
qu'un livre est un livre & l'épouvantaïl
de la premiere enfance,
Zï
7 Que les Livres & les Bureaux font indifférens
aux enfans, que la feule manière
d'enseigner enfait la difference. R, M. de L.
peut consulter les Enfans Typographes de
la Pitié, & de toutes les Ecoles de Typo
graphie,il n'en trouvera pas un qui ne préféré
le Bureau & le jeu du Bureau à la croix
des Livres. -. 8. Que le Livre (duCritique) a moins (fépinesque
le Bureau Typographique. R.LeBureau
Typographique a des roses presque sans
épines qui font les délices de la plupart des
nfans. Le Livre de M. de L. a le défaut
d'être un Livre contraire au goût de la pre
miere enfance, quoique trèsbon pour de
grands enfans, & même pour de grandes
-personnes.
: 9. Qu'il est trèspernicieux de présenter aux
enfans ce quifaitl'objet de leur étude fous les
aparences & fous la forme de jeu. R. Pourquoi
M. Py-P. de L. apelle
- t'il en Latin
ïindi Magister, celui qui enseigne l'enfant?
S. Jerôme conseille à la Dame Læta de don- er à sa fille des lettres de buis ou d'ivoire ;
rasin qu'elle s'en serve pour jouer, & qu'elle
s'instruise en jouant. Ce Perede l'Eglise ne
croyoit pas ce jeu pernicieux, ni le Bureau rnonplus.
10.Que les enfans s'accoutument aussibien
'À ce qui efi utile qu'a ce qui ne sestpas. R.Ou
-
gg
est cependantmoins porté au bien qu'aumal
depuisl'origine du monde.
11. Que le Bureau devient inutile par la
méthode de M. de L. R. Il se trompe fort,
car il est utile même selon la méthode ordinaire
: on peut s'en aller convaincre chés M.
Fremy, qui a autrefois travaillé avec feu M.
Py-P.
12.Que les enfans sçauroient lire &un peu.
écrireparlaméthode ( du Critique ) avantsenlement
que desçavoir chercher les lettres dans
les logettes du Bureau. R.Cette feule éxagération
fera tort à l'Auteur, & peut-être à son
Livre, dans l'esprit des gens qui ont vu des
enfansde deux à trois ans, non-seulement
chercher les lettres dans le Bureau,mais encore
composer sur la table de ce Bureau les
mots qu'on leur dILtoir. Les Lecteurs sensés
& judicieux sçavent distinguer le vrai d'avec
le faux, & les élogesoutrés & fulpetffcs d'avec
la pure & sincere verité Typographique,
à laquelle ont toujours rendu justice, nonseulement
feu le dernierPrincipal du College
de Louis-le-Grand, mais encore feu le
R. P. Tournemine,& le R. P. Buffier dans
le tems même. que M. de L avoit l'honneur,
d'aller donner des leçons à M. le Comte de
B. On pourroit nommer ici bien des Jésuites
vivans, amis, 5c aprobateurs de la Typographie
,mais des raisons qu'ils n'ignorent
point,
point, nous obligent de ne le pas faire.
13. M. de L. continuë à soutenir que le
tems employé À chercher les lettres dans les casses
du Bureau eJi un tems perdu. R. M. de L.
parleroit autrement s'ilsçavoit que l'enfant
Typographe, pour faire une ligne sur la table
de son Bureau, en lit souvent la valeur
de plus de cinquante,en cherchant les cartes
dont il a besoin;s'il cherche, par exemple
, le mot Son dans la logette du Pronom
Posessif il pourra lire plusieurs fois dans le
paquet de cartes les motssa,ses^fîens^fîeny
fîenes3 fiene ; mon, ma ,mien miene
,
mienes,
mes; ton,ta
s
tes,tien
j
tienes
,
tiene; leur
leurs , , & ainsi des autres ,
sans que l'enfant
s'aperçoive de sa lecture;
14. OuH vaudroit mieux employer le tems à
faire lire les enfans tout d'un coup dans des Lires
ordinaires, u à lesfaireécrire. R. Si M. Gaul. vivair, il apelleroit cela Charlatanerie
; le projet est beau, hardi, & digne
de M. de Val. Mais il s'agit de sçavoir si l'ensant
voudra lire & écrire1 tout d'un coup avec
l'épouvantai des Livres ordinaires; on ne le
çait que trop, il ne le veut pas, les Parens
& les Maîtresengéi-niffent., & l'enfant puni
se dégoûte des Livres & des Maîtres.
1 5. Les enfans se. fortifieraient infiniment
mieux dans laleïïure en lisant dans un Livre
pendant deux heures, qu'ils ne lepourroient
faire
faire en quatre jours avec les exercicesélémentaires
du Bureau Typographique. R. M. de L.
ne change pas de son; quatre jours de Typographie
, selon lui, ne valent pas deux
heures sur un Livre.Quelplaisir pour un
pLeivtirte enfant que d'être deux heures sur le
de M. de L. dans lequel il n'y a pas
une Image.
16. A l'égard de l'Ortographe, il efi certain
qu'en copiant ou en écrivantsans la dictée,
ils en aprendroient encore plus dans un&
heure qu'en un jour par le moyendu Bureau.
R. Voici encore un prodige,une heure sans
la diétée de la Méthode ordinaire,en aprend
plus que, le Bureau en dictant pendant un
jour. D'où vient donc l'ignorance de l'Ortographe
danstant d'Ecrivains publics, dans
tant d'Ecoliers au sortir des Classes, & memê
dans tant de Maîtres qui ont toûjours lai
plume à la main ?
17. Quen lisant & en écrivant ils acquéraient
;selon la Méthode ( du Critique, ) &
en l'espace de quelques mois des connoissances
qu'ils doivent avoir; ils sçauroient lire C un
peu écrire., au lieu qu'après avoirarrangé les
Cartes du Bureau pendant dix ans, il en faudra
toujours revenir à les faire lire & écrire*
à l'or dinaire. R. La proportion est ici bien
plus forte, quelques mois l'emportent sur
des dixaines d'années. Il en faudra toujours
revenii
venir à la lecture & à l'écriture ordinaire'
la est certain faut-il en conclure que tou- les Méthodes font égales? que tous ls?
livres font égaux, & toutes les écritures
gales, pour conduire la premiere enfance?
Vous les chemins qui conduisent à la Ville
font pas pour cela de même.
18.Queplusieursenfans Typographesavoient
ri forcés de r'aprendre par l'ancienne Méiode
pour pouvoir lire dans les Livres, tant
efl vrai ( continueleCritique) que ce Buau
donnepeu d'usage. R. On pourroit faire
ne Dissertation sur chaque article de M. de'
on secontente de dire que bien des en- a ont le bonheur ou le malheur de passer
une Ecole à l'autre, de changer de Maître;
le Méthode &c. sans qu'on puisse en rien
conclure en général pour ou contre. Mait
Vici ce que l'on peut ajoûter
,
le Bureau fait
fre ce que l'on veut sur la Table y dans une
Leçon un enfant aprend à composer & à
tre ;s'il met, par exemple,les mots paille,
M'ie
,
mail, péril, Milhau
,
il voir par là les
cinqmanieres d'exprimer le son du ill mouille,
il en distingue les lettres, lessons,&
es sillabes que les Maîtres confondent. On
conrinuë ainsi les exercices sur chaque
Ton de la langue, & sur les premières noions
des Arts & des Sciences
,
voilà le but
Hé la pratique du Bureau , inconnue à toute
autre
<
autre Méthode. Un enfant Typographe pe
travailler seul à son Bureau, il a le plai
d'êtreAuteur, on voit son Ouvrage
, on
corrige &c. Que feroit cet enfant seul av<
un Livre? est il possible qu'il y ait sur la ter
& dans Paris des gens assés aveuglés ou ass
prévenus, pour douter de lapréférence d
Méthodes à la Vue d'un Bureau & d'un en
fant Typographed'uncôté, & de l'aut
d'un entant les yeux colés sur son Livre ? )
Py-P. sentoit bien la peine des enfans & d
Maîtres, puis qu'il dit pag. 47. qu'en cas e
choix,il préféroit la place de forçat de Galer
à la classe de quantité d'enfans enseign
selon la maniere ordinaire:or l'usage des L
vres fait partie de la maniere ordinaire, les exercices du Bureau, au contraire,ouvrer
une nouvelle & agréable route à la premier
enfance.
19 Ceux quisuiventl'usage du Bureau
, e
ce qui regarde la pratique de l'écriture,ne s\
perçoivent pas qu'ils en privent leurs élèves
du moins pendantm? tems considérable
, ce qi
ne peu que leurêtretrèspernicieux. R. O
pourroit faire voir à M. de L. de l'écriture
du premier enfantTypographe qui à si
ans, & en peu de semaines, fit fous rv
NOBLETdesprogrés étonnans, non-feul,
mène dans le caractère qu'on lui montroit
mais encore dans le caractère d'impression
qu'c
qu'on ne lui montroit pas;il faut donc conclure
que l'imagination instruite dans la praique
du Bureau,donne pour écrire plus de
facilité à la main, que n'en donne la simple
teéture de la Méthode ordinaire des Livres
,• DU du Livre de M. de L.
? 20. La maniere du Bureau d'arranger Jel
Cartes écrites sur une table n'est pas nouvelle.
R. L'Auteur de la Bibliothèque des enfans
{a cité un Passage de S. Jerôme,qui conseille
à la Dame Laeta l'usage des lettres de buis
IOU d'yvoire, c'est l'équivalent des Cartes 4
quelqu'ancien que foit ce Passsage, il
n'en est pas moins vrai que l'usage des Cartes
varié à l'infini pour les exercices du Pureau
Typographique, est une nouveauté bien
plus utile & plus étenduë que l'usage des
seulsa, b,c
,
dans les Livres ou sur des cartes.
M. Py-P. fit bien de quitter son exercice
desJeux de cartes abécédiques,dès qu'il s'a- perçut que c'étoit en pure perte pour ses ensans.
La Typographie au contraire se confirme
de plus en plus dans l'utilité des jeux &
des exercices indiquas dans la Bibliothèque
desEnfans in-4° art. vu. pages 59. & 60
yôc voilà la différence des fruits de l'une
& de l'autre Méthode;il suffit, à l'exemple
de M.l'Abbé D. F. lettre 84. d'admirer l'enfantqui
faute de joïe à la table de son BueâU
* & de plaindre celui qui gémit, les
5 yeux
yeux colés malgré lui sur un Livre, fut-ce
le Livre de M. de L. ou de quelque Esprit
Angelique. à 21.Quand les enfanscommencent à connôître
un peu les lettres G7* les syllabessur les
cartes, on ne doit pas pour cela abandonner
les livres ni les plumes & le papier, au contraire
ils en doivent faire le principal objet df.
leurs études. R. C'dl toujours fupofer ce qui
cffc en question. Un enfant qui lit le caractére
manuscrit sur des cartes, n'a t'il pas cet
avantage par dessus l'enfant qui ne voit que
les lettres de son Livre? Entre lire sur la table
d u Bureau
, ou dans m Livre, il n'y à
de différence qu'entre les caractéres, celui
du Bureau effc fort gros, & celui des Livres
trop petit. Mais on pourroit de plus retorquer
à M. de L. que les enfans mis sur les Livres
élementaires font épouvantés de la petitesse
des caracteres
,
cb la longueur des
pages ,
& encore plus de la grosseur du volume
; &: ajoûter qu'ils ne lisent pas si-tôt le
caractére manuscrit que les enfans du Bureau
; avantage considérable outre celui de
l'Ortographe qui a
gagné bien des gens sensés,
à la Typographie.
11. Le Bureau Typographique ne devroii
être envisagé tout au plus que comme un dêlassement
& pour varier, & l'on a tort d'écar.
ter les livres & les plumes. R. Le seçret d\
Buxeai
Bureauconsiste à suivre le conseil de Saint
Jerôme
,
de M. Rollin
,
d'instruire en
jouant -,
le Bureau permet de varier à l'infini
& de donner à l'enfant le texte de la femaine
,
du jour & de l'heure qu'on ne trouveroit
dans aucun Livre. Le Bureau permet de
donneren parcelles & sur des cartes les
mots, les lignes, les phrases, les pages des
Livresà mesure que l'enfant avance: convient-
ildonc à l'indigente &à l'insuffisante
Méthode des Livres de vouloir s'enorgueillir
auprès de la riche & de l'abondante Méthode
Typographique? Le Bureau ne rejette rien,
il accepte tous les bons Livres,mais il se rc.
serve le droit d'en faire usage en terris 8* lieu.
La Méthode vulgaire aucontraire se plaîc
dans sa pauvreté
, en un mot dans sa galere
plutôt que de se soulager y
,
& de ne pas tourmenter
les petits enfans. Le Bureau n'écarte
les livres,& les plumes que pour un tems,
& c'est pendant ce tems-là que les enfans
pblleicins d'allégresse fontl'admiration duPu-
; heureux ceux qui ont le bonheur de
n'être pas forcés d'entrer trop tôt dans la
route vulgaire des Livres! cet article seul est
une pierre de touche qui sert à juger flii
génie des Maîtres & des Parens ;les petits
esprits ne voyent pasl'avantage du Bureau,
ils demandent d'abord les Livres; au lieu
que les bons esprits font satisfaits dse vuoir lrire
sur des cartes l'écriture qu'on y a mise, &
d'envoir pratiquer l'Ortographe.
23. La Méthode du Bureau n'estpas encore
parvenuë au point de précision & d'abréviation
de la Methode (du Critique) qui estbien
plus promte ,
& bienplus facile. R. Il est sûr
que la Méthode Typographique n'est pas arrivée
au point de perfection que la fuite des
tems pourra lui donner, quand il y aura un
plus grand nombre de bons Maîtres; mais
il n'y aura jamais de juste comparaison
,
ni
de paralelle à faire entre la Méthode du
Bureau, & celle des seuls Livres dans la premiere
enfance,
24. On gagne ,
dit-il, ensuivant sa Méo:
thode, la pratique de la lecture & de l'écriture.
R. Je ne vois pas comment M. de L.
supose le Bureau privé de ce double avantage
,puisqu'il n'y a pointd'Ecoliersortant
des Colleges qui puisse lire aussi- bien que
les enfans Typographes, ni d'enfans de la
Méthode des Livres, qui air acquis pour
l'écriture plus de disposition que les cnfans
du Bureau. M. NOBLET, Maître à écrire
,
M. BOUCHAR
,
Homme de Lettres, Maître
EcrivainJuré,&Maître de Typographie
en Ville,Mlle MARION, la meilleure Maî- j
tresse de Typographie, de fille de Maître à
écrire, pourront être consultés là-dessus, de ,
même que les Parens qui leur confient leurs
enfans.
sans. En suivant la bonne Méthode du
reau,on gagne non-seulement la lecture ,'
rtographe & l'écriture, mais encore ley
emieres notions des Arts & des Sciences;
en sans acquièrent des idées, ils aprennent
aisonner plus juste
,
& à devenir plûtôt
les à la Société civile,
25. M. de L. dans les 8. ou 9. premieres
ges
deses Refléxions sur la Typographie,
ance quantité d'autres Propositions qu'il
toit nécessaire de relever, si la chose n'aoit
déjà été faite bien des fois dans la Biiotktcjiie
des enfans in-4°. dans les Mercures
- France de plusieurs années,dans la Rénse
de M. P. à feu M. Gaul. dans les Ob-i
rvationsde M.l'Abbé Desfontaines, lettre
dans les lettres du Pour& Contre, nom
es 138. 141. 143. 144. dans la dixiéme
uilledesRefléxions surles Ouvrages de Litrature
, page nj. & dans d'autres feuilles
ériodiques, auxquelles nous prenons la li1-1.
erté de renvoyer les personescurieuses de
re l'Histoire de la Méthode Typographiue.
26. Quelques Partisans du Bureau Typai.
raphiqueavoient donné debons avis à M.
,e L. pag. 152. il s'estmis au-dessus & sans
épondre pertinemmentaux objections qu'on
ji avoit faites, il s'est livré totalement à
esprit de préjugé&deprévention
,. en fervan£
vant d'écho
,
s'il est permis dele dire, au
esprits antiphilosophiques,ennemis du H
reau & de la justesse du raisonnement. Po
défendre lapratique de la nouvelle Typogi
phie
,
& pour obéir aux Protecteurs de cel
Méthode
,
je suisobligé de répondre ai
aux Refléxions d'un Adversaire, homme
d,
prit & de talens
,
& enfin munide plusieur
;
respectables Certificats. Je le fais d'auta
plus volontiers, M. que cette réponse si
peut-être mieux connaître le Livre de M.
L. ce qui fera un grand avantage pour l'ava
cement des petites Ecoles,&pour le trio
phe de la Typographie.
I. P. S. 27. Je viens de lire dans la 3j
Lettre desObservations la page ia8. que 1
de L. a fournie., ou que le successeur de ]
l'Abbé Granet a composée en attendant qu
M.l'Abbé D. F.aitle tems de rendrecomp
du Livre de ce nouveau Grammairien ; que
que les Lettres de l'Observateurne soient p
toujours des Arrêts de Cour Souveraine , f
nieHâte que ce sçavant & ingénieux Aure;
n'aura pas oublié ce qu'il a dit en faveur
la Typographie dans sa lettre 84. pag. 1J
Au refle
,
j'aivn moi-meme les efféts furpr,
Ilans de cette admirable invention dans #|
Ecolepublique. Ce quim'aie plusfrapé3 ai
l'allégreffi d'unetroupe etenfansaphqués à1
tuds comme à unjeu
,
&faisantlegerement {
-rapid;me
rapidement des Opérations que mon oeil avoit
seine à suivre, U mon efpra à comprendre
ec. Quand M. l'Abbé D. F. > en aura vu autant
sur le Livre de M. de L. on pourra mieux
dire que sa Méthode efl judicieuse
,
/impie !
naturelle; mais non pas qu'elle n'a rien de
commun avec le Bureau Typographique
,
ni
qu'elle ait la supér.orÙésurtouteslesMéthodes
du monde. Le nouvel Observateur les a-t-il
liies & encenduës, Est-ii permis d'éxagerer
,ainsi? 28. L'Auteur de la 84. Lettre a l'esprit trop
philosophique pour secontredireaujourd'hui,
en disant que la sçavante Méthode du Bureau
est
,
à la verité
,
moinsridicule que Vancienney
maisqu'elle efl cent fois plus composée &plus
épineusepuisqu'ellecontientplus de 250.leçons,
t( quoi qu'il n'yen ait que156.)sans compter
desprincipes innombrables, &c. Graces au
Successeur de M. l'Abbé Graner
,
la Méthode
du Bureau est doncmoins ridicule que l'ancienne
j M. Gaullyer l'avoit encore pensé
d'une maniereplus comique. La brochure
de M. P.répond à tous les G. passés
)
prêv
sens & à venir.
•
Le nouvel Observateurenprenant le sens,
non pas ridicule, mais piroyable de M. de L.
voudroit-il aussi condamnerle terme de leçon
dans JÙémÙ & dans le Bréviaire? Ne pcucon
pas apellerleçon chaque lecture que l'on
I. Vol. D fait
fait faire à un enfant? M. de L, n'ignore pas
l'étenduë de ce terme, page 115. Je connois
des Maîtres qui en ont plus de quatre mille;
& bien-loin d'être épouvanté des 250, donc
on fait tant de bruit, (quoi qu'il n'yen ait
que 156. ) on devoit mieux prendre le sens
du mot leçon, employé pour principe
, pour
lecture, ou pour article & chapitre. On sent
bien que le nouvelObservateur n'est pas encore
au fait de la Méthode du Bureau, ni de
celle de M. deL. Il faut esperer que M;
l'Abbé Des F.repaiera tout cela, & qu'il
rendra à chaque Auteur, à chaque Livre
& à chaque Méthode la justice qu'ils ont
droit d'attendre d'un Auteur aussi éclairé 8$
uffi équitable que lui dans la République
des Lettres.
2. P. S. 29. Notre attente, M. a été vai
ne, & nous perdons beaucoup; M. l'Abbé
D F. n'a pas eu le tems de faire l'Extraie
promis du Livre de M. de L. Le Successeur
de M. l'Abbé Granet vient de le donner dans
la Lettre 369. sur le ton de la Lettre 352*'
& si haut, que bien des personnes ont crû
quec'étoit un Eloge critique 8c ironique
pour égayer le Lecteur. Je pense tout autrement
, & je trouve dans cet Extrait une dé
monstration victorieuse en faveur de la nouvelle
dénomination des lettres contre l'ancienne
&la tirannique manierc d'aprendre à,
lire;
Ire) ce qui est un triomphe pour la Typographie.
30. A l'égard des réflexions sur le Bureau
Typographique) il paroît que le nouvel Ob
servateur, peu au fait de cette Méthode, s'efC
Contentéde copier M. de L. sur l'effrayante
prétendue multiplicité de principes
,
& sur
h cruauté d'obliger des Maîtres d'Ecole à
lire un Ouvrage immensein-4°,Les termes de
l'Observateur conviendroient mieux en parlant
de l'ancienne Méthode des Livres, qui
pour soulager les Maîtres, tirannife les
petits enfans. L'Observateur ne dit pas
un mot de la distinction des deux Méthodes5iln'a
pas feulement établi la véritable
-1uefiion, sçavoir s'il est possible que le
Livre de M. de L. ou un Livre quelconque,
mis fous les yeux des petits enfans, leur
foie plus agréable, & qu'il foit en même
rems,pouraprendre à lire, préférable à la
Méthode &aux exercices du Bureau Typographique-,
quand on prouvera cela, je donnerai
la Quadrature du Cercle.
31. Pour ce qui eu de la rèformation de
l'Ortographe
,
jol neferai qu'une objection que foi déja faitet Cr a laquelle un n'a jamais ré- ndu solidement. D'où vient que les Italiens,
héritiers du Pays Latin &: de la Langue Latine
, ne s'asservissent pas aux étymologies?
»qu'Us retranchent, par exemple, les trois
D ij prcmic:
premieres lettresdu mot Hymne, pour écrire:
selon la prononciation inné ; D'où vient que
certains Francs ou Françoissontobstinément
gloire d'être esclaves des étymologies.
& qu'ils écrivent, par exemple, avec deux
m les mots homme & femme, qui viennent
des mots homo &femina? D'où vient que le
fameux Dictionaire de la Crusca a secoué le
joug que plusieurs Dictionaires François veu.,
lent nous imposer en France ? 1
32. Avant que de finir cette Lettre
,
M. je
crois devoir vous aprendre que feu M. Py-
Poulain
â
tracassé par les Confreres
,
prit il
y a 16. à 17. ans la fainte résolution de se
consacrer gratuitement à l'instruction des
enfans de la Maison de la Pitié, où il mourut
le 3. Octobre1725. & fut enterré honorablement
dans l'Eglise du même HôpitaJ
le 4. Vous serez, peut-être, surpris de voir
qduite M. de L. son fils & son éditeur, n'ait pas;
un mot de ce fait glorieux à la mémoire
de son digne & vertueux pere; mais quoiqu'il
fût présent à cet enterrement avec des personnés
de distinction
,
iln'a osé aparamment en
parler,dans la juste crainte qu'on nelui demandât
des nouvelles des progrès que fit pour
lors sa Méthode dans les Ecoles de l'Hôpital.
Il semble que dans l'espace d'un an, feu M,
Py-P. devoit l'établir facilement dans toutes
les Ecoles de la Pitié, puis qu'il ne demandoit
loit que trois ou quatre mois pour les en
sans les plus hébétés. Cependant ce charitable
Maître, malgré, ses bonnes intentions ,
eut le chagrin de ne pas réussir; on ditmême
que ce chagrin lui abrégea les jours.
33. Si vous êtes curieux, M. de sçavoir
comment j'ai apris ces Anecdores littéraires,
le voici, je lestiens de l'Aureurdu iureaù
Typographique. Dans le tems qu'il voulut
essayer d'introduire sa Méthode à l'Ecole
Ide l'Enfant Jesus, il trouva un Maître des
plus prévenus
1
qui osa lui prédirelemême
& malheureux succèqu'avoir eu M. de Py-
P. Cela ne rebuta point l'Auteur de la Typographie,
il donna des Bureaux,des Livres
& des Carrons
,
il gagna le Sou maître,
le mit au fait de la Méthode; on en fit l'expérience
sur une vingtaine d'enfans, elle
réussit, quoique l'Auteur n'allât qu'une ou
deux fois la semaine donner leçon lui-même
; & sur le raport de M. l'Administrateur-
Commissaire des Ecoles, M.le P. P. &. M. le
P. G. toujours attentifs à l'utilité publique;
ordonnèrent l'introductiondecette nouvelle
Méchode typographique, dont on va tous
les jours admirer les effets surprenans. C'est
à M. de L. à nous dire pourquoi la Méthode
qu'il tâche de décrier a si-bien réussi
,
&
pourquoi la sienne qu'il exalte si fort,n'eût
pas le mêijje bonheur;il lui fera aisé deré-,
D iij pondre
1 pondre à cette petite objection, lorsqu'il
voudra convenir que la Méthode des Livres
a quelque chose de rebutant & de disproportionné
à la premiere enfance
, au lien
que les exercices du Bureau Typographique
n'ont étéinventés, & ne font pratiqués qu'en
tâtant, pour ainsi dire, le pouls aux entant.
34.Il faut donc conclure que le Bureau
(Typographique doit précéder l'usige des Livres,
& que bien-loin d'être rejette
,
il peut
servir à toutes-les Méthodes, dans tous
les Pays, & dans toutes les Langues;avantage
qu'aucun Livre ne peut avoir. Enfin je
puis avancer que M. de L. ne trouvera jamais
que des Apologistes suspects,qui,sans rougir
osent mettre la pratique de son Livre au.def..
fus des exercices du Bureau Typographique
dans la premiere & la plus tendre
enfance,
Je pourrois, M. vous donner ici les Certificats
de la Société des Arts du 17. Septembre
1730. & de M. Vivant, Grand-
Chantre de l'Eglise de Paris, du 24. Novembre
1732. mais comme ils font imprimés
l'un & l'autre dans la Bibliothèque des
Enfans in-4°. je vous prie de vous contenter
de la Délibération du 27. Mai 1737.prise
au Bureau de l'Hôpital Général dans la Maison
de la Pitié, où mourut M. Py-Poulain,
sans avoir pû réussir
1
comme il s'en étoit flaté. Il
r IlA été arrêté qus le Bureau Typographique
:-êtttllt établi dans la ClajJè de l'EnfantJÉSUS, plusîeurs des Enfans qui la composenty
étant initiés, le Maire & le Soûmattre de ladite
Classe s'attacheront audit Bureau Typographique3
& n'employeront pas etautre ma-
(niered'enseigner & dinftrnire les Enfans de t ladite Classe.
Extrait par moiGreffier du Bureau ,
soussigné
RENEUX.
J'ai l'honneur d'être,&c.
ODE
Sur la mort de M. Roujjesn.
DE quels regrets touchants retentit la
JLy Colline
Qu'habitent les neuf Soeurs!
Ciel! que vois-je? Apollon sur sa Lyre divine
Verse un torrent de pleurs.
8a J'ai perdu, lui dit-il,l'Horace de la Seine,
» Chef de mes favoris.
se Quel Mortel déformais te rendra souveraine
» Des coeurs & des esprits 1
J'écoute. & dans l'instant cet Instrument resona
Sous ses doigts rayonnans.
Deceçhaatre expité lui-même ainsi couronne
D iiij Les
Lessublimestalens: 2) Pleurez, Guerriers, Héros, au Temple de mé..:
moire
:J) Lui-seul vous conduisoit
» Dieux! vous n'entendrez plus célebrer votre ¡
gloie 1
M Ainsi qu'ille faisoit. J
» Les Vers font aux grands noms, quoiqu'un vaâb]
Peuple pense,
» Ce que l'ame est au corps,
Y&Et de leur union l'invincible puissance
t, Brave les sombres bords.
» De la Divinité seuls ils ont l'avantage
» D'être le vrai pinceau;
» Pour faire de l'Olimpe une brillante image,
» Il faut être Rousseau.
» Mais hélas ! il n'est plus, ô Filles de Mémoire,
» Joignez vous à ma voix.
» A l'envi par vos chants éternisez sa gloire,
» Comme il a fait nos loix.
M Quel François
, comme lui par son intelligence
» Penetra mes secrets,
K Et de ce feu divin, ame de mon essence ,
» Anima mes portraits?
» Héroïques Chansons que sa plûme fit naître,
)Jo
C'etf par votre secours
- Qu'au sein de la mort même il prend un nouvel
ette
wtQtfi
*
» Qui durera toûjours.
IlS'il peint les Dieux aîlés, ses couleurs foat leurs
flammes,
»Leurs traits font ses pinceaux J'
ifcEt de leurs ressemblance il embellitlesâmes
» Des Dieux & des Héros.
as Raison, que ton flambeau reçoit de ses Epitres
»Uneviveclarté!
» Marot ne jouit pas a de si justes ~ttrès
»De l'immortalité. i
» Sous le voile emprunté d'unheureux artifice -
» Adroit Censeur du ~fard
,
»?
jusqù'aux pieds desAutels pour démasquer ce vice
K. Illemarqueavecart.
»De son fougueux printems, Filles, qui sans ie-,
serve
»Etalezvosapas;
t) Ah! que votre beauté me plairoit, si Minerve
» Accompagnoit vos pas!
a Quelle variété ! sa peinture agréable
»Offre autant de couleurs,
»Qu'au retour des Zéphirs la Naturead-mirable
M En repand sur les fleurs.
wMais pourquoi rapeller de son rare génie
»Touslestalensdivers?
«Ou ne connoît-on pas sa sçavante harmonie
DI Dans ce vaste Univers ?
Dv 35De
<
» De mes fameux sujets Atropos feule regle
»Etfixelerenom; 1
»Ils ont beau s'elever; nul n'obtient le nom d'Aigle
J, Qu'au séjour dePluton.
P Tant qu'ils font fous mes loix, on voit la ~noir,
envie
33 Combattre leur talent,
S'ils en font les vainqueurs
,
c'est en perdant la
vie;
*•> Homere en est garant.
» Aprens donc, cher Rousseau
,
de tes Mânes céilebres
JILe triomphe certain;
"Je vais sur ton Tombeau graver ces Vers ~funol
bres
» Dignes detondestin.
»lt du chantre Thebain & du chantre de Rome
n Ici gît le rival
,
» Quilana ces deux mortels que le Pinde ~renommé
K N'auroit point eu d'égal.
far M. de S. R. de Montpellier,
SVlT
SUITE de rExtrait de la Dissertation
de Ad. VAbbé Lebeuf, sur l'état des Sciences
sdepuis la mort du Roy Robertjufquk .y Robertjisflu'
celle de Philipe le Bel.
APrès les Préliminaires dont nous avons
rendu compte ,l'Auteur de cette Dissertationentre
en matiere par la connoissance
des Langues,dont il fait voir que quelques
Sçavans en France ne furent pas dépourvûs,
tels que Sigon
,
Abbé de S. Florent de Saumur,
& Sigebert de Gemblours; mais pour
faire conclure que ce qu'ils connoissoient
dans l'Hebreu
, par exemple, étoit fort imparfait
, il cite celui ~d'Ifarn, Abbé de Saint
Victor de Marseille
,
qui tiroit de la Langue
Hebraïque des noms qui certainement n'en
venoient pas. On sçait jusqu'où Abelard &
Heloïse poufferent leurs connoissances dans
les Langues au XI I. siécle. Dans ce même
tems,on voit qu'après le Latin,c'étoit dans
le Grec que l'on donnoit davantage; l'Ordre
de Cîteauxfit punir un Moine qui avoit
apris d'un Juif à connoître les Caractéres
Hébraïques; dans celui de Cluni où l'on
faisoit profession plus ouverte de ~Sicnce
aucun Religieuxnesçavoitl'Arabe;il fallut
D vj cluc
que Pierre le Vénérable, qui avoit ~befoirt
d'une Traduction de l'Alcoran
,
employât
pour cela un Espagnol. Les Missions & les
Croisades au xiij. siécle ,aussibienquel'établissement
des Dominiquains, dévoüés à
aller prêcher dans l'Orient,furent une occasion
de cultiver l'Arabe, l'Hebreu, &c.
Le Grec l'emporta néanmoins, & l'on vit
dès-lorsdesTraductionsd'Aristote.Raymond
Lulle écrivit à Philipe le Bel, que pour
l'avantage de la Religion, il convenoit qu'il
bâtît&dotât plusieurs Maisons où l'on enseignât
les Langues des Infideles,l'Arabe,
le Tartare, tkc.
M. L. vient ensuite aux Traductions qui
furent faites en Langue vulgaire dans le
Royaume. Il déclare qu'on en trouve du XI
siècle, & releve Genebrard qui a cru qu'il
n'avoit rien paru en Langue Françoise avant
Philipe Auguste;mais il y en eut un plus
grand nombre vers le milieuduXII.siecle,
surtout dans les Pays-Bas, à l'instance d'un
Comte de Guines. Le Lapidaire de Marbode
de Rennes est un des premiers Ouvrages
qui furent mis en François parmi les Livres
d'Histoire qu'on traduisit au xiij. siecle; on
s'attacha par ignorance à des Histoires~faufses,
telles que celle de Turpin. On lit dans
la vie de S. Louis, que lorsqu'il lisoit en
présence de ses Familiers, qui n'entendoient
4 pas
oas le Latin
D
il leur en donnoit en françois
explication. Guiard Desmoulins, Chanoiné
Aire en Artois
,
traduisit toute l'Histoire
~inte de Pierre le Mangeur. Il parut aussi
lors un volume apellélaSommeleRoy,où
Philipe leHardiavoit fait rédiger en Fran-
~cis
, pour son utilité, une partie de l'EcritureSainte.
On fut réservé à l'égard de la
Traduction de certains Livres de la Bible,
~tels que le Cantique des Cantiques. Les Abibéss
d'Orcamp & de Cercamp furent com- en 1200. par le Chapitre Général de Cî-
~aux
, pour aller en l'Abbaye de Chaalis
y brûler la Traduction qui y avoit été
faite de ce Livre. Dans l'ordre de S. Dominique
on fut aussi fortréservé à l'égard de
ce qu'on
-
donnoit en François aux Rèli-j
gieuses.
Le Latin n'étant plus la Langue vulgaire
dans les Gaules, les enfansaprenoient de
leurs nourrices une Langue- de laquelle elt
procedé le François que nous parlons au*
jourd'hui. Ainsi dès l'onziéme siécle, lorsque
enfant vouloit lire les Auteurs Latins
~il'Moit qu'on le mît à la Grammaire
y
Se
quiconque ne sçavoit pas le Latin dans le siécle
suivant,passoit pour un franc ignorant, aujugement
de Philipe, Abbé de Bonne-Esperance
coe:stIetraoeHtJîcuilibetvnigaresLinguoepr&flojint* ,nonLatina,ipsiuspacedixerim~hé-
-bétude
betudê ernn teneat asinina. Jean de Sarisbery
vivantaussi alors
,
disoit que quiconque me
prisoit la Grammaire,ne pouvoir passerpou
Lettré. Contemptor Gammatices
3
non mod
litterator non cft
}
sed nec litteratus dici debel
Aussi fasoit-on commencer les enfans pa~
Mnfa
,
à l'aide de Priscien, & autres Grammairiens.
Mais les Préceptes furent d'abord
en Prose. Alexandre de Ville-Dieu,Cordelier,
les mit depuis en Vers Hexametres.
M. L. raporte ici des preuves du besoin
dqaunesl'on avoit d'étudier la Grammaire, tant
l'Etat Monastique
, que parmi les Prêtres
Séculiers;c'est à-dire, des témoignages
combien l'ignorance étoit grande. Il finie
cet aiticle, en observant que malgré l'exactirude
dans la construction que les Grammairiens
tâchoient d'insinuer au xij. & xiij.
liédes) on continuoit en écrivant en Latiii,
aux Personnes distinguées, d'allier le plurier
avec le singulier
,
& de dire, par exemple,
comme Geoffroy de Vendôme Lib-3-
Ep. xj. Vos eslis crclIJus; ensorte que quiconque
s'avisoit de parler autrement, ,-ie
obligé d'en faire ses exeufes: c'est ce que fit
PierredeBlois, écrivant à celuiquiétoit
nouvellement élû Evêque de Chartres: Te
precor
9
lui dit-il, quod per tu & tibi te
feribot molestè non feras: pluralisenim locutiequâunitoquendomentimur,
sermo adulatorius
orius est
5
& longè àsacrôeloquiô alienus.
L'Etude de la Poësie fut toujours liée a
Celle de la Grammaire, & quoi qu'en dise
M. Dupin,qui n'avoit pas visité les Manuscrits
du xj. siecle
,
il y eut dams ce siécle des
Poëtes, comme dans les précedens; M. L.
s'attache particulièrement à faire connoître
Fulcoius, qu'il dit plus bas avoir été natif
de Beauvais, & avoir de~ervi l'Eglise de
Meaux en qualité de Soudiacre. Les Vers
furentemployés dans le xj. xij. & xiij. necles
à toutes sortes de Sujets, sur les sceaux,
sur les anneaux
_,
sur les Vasessacrés ou pro..
fanes,sur le verre, comme sur le cuivre &
sur l'airain,sur les pavés, sur les murs, dans
les Cartulaires, les Nécrologes & les Chroniques.
Les Benédictions des Leçons de Matines
furent aussi mises en Vers, sans parler
des Antiennes & des Répons de l'OfficeDivin
, dont les Bréviaires furent remplis. Il
faut voir des Exemples de tout cela dans les
Notes qui accompagnent cette Dissertation.
On fit aussi dans ces siéclesdes copies des
Poëtes tant profanes que sacrés; mais il paroît
que le goût étoit assés mauvais au commencement
du xij. siécle
,
puifqu'alors Marbodc
de Rennes passoit pour un excellent Poëte.
lPitqu, Murbodus vatum fpeéïabileifdus.
Tous les Ordres. Religieux reconnurent
l'utilité
l'utilité de la Poësie; mais quelques Panr
culiers en abuserent. Ceux qui enfanteren~
les plus malignes ironies, demeuroient
dans la Normandie. Une Note de M. L,
aprend cependant que Tortarius de Fleury
sur Loire, sçût aussifaire des Poësies assés libres
: & dans son Texte il parle de Hugues
Metellus comme d'un Poëte qui s'amusa
pareillement quelquefois à la Poësie badine.
Les Poëtes dont la Latinité, & les tours mériterent
le plus d'être goutés, furent Gautier
de l'Isle, Jean de Hauteville, Normand , Alain,Pierre de Riga, Gilles, de Paris, Auteur
du Poëme apellé Carolin. Baudry de
Bourgueil fut un Poëte qui prodigua les
loüanges assés platement: mais rien n'égala
la hardiesse de celui qui qualifia l'Abbé Suger,
desemivir & semideus. Dans le XIII.
Siécle
,
la France n'eut gueres de bon Poëte
que Mathieu de Vendome, Abbé de S. Denis
,
donc on a une Elégie sur l'Histoire de
Tobie: & pour ce qui est du commencement
du XIV. auquel mourut Philipe le
Bel, M. L. n'a connu de Poëte Latin qu'un
nommé GuillaumeForestier, Moine de Sec
Catherine procheRoüen. M.l'Abbé L. prend occasion de parler ici
de l'origine de la Rime dans les Vers Latins,
& insinuë qu'elle a commencé à être usitée
dans le Langage prosaïque dès le hu~tiéme
Siècle,
écle. Elle fè multiplia dans l'onziéme
, o
11 mit en ces fortes de Rimes mesurées
usieurs Piécestantd'Histoire que de Théae:
de-là ces pieuses représentations des
Mystéres dans les Monastéres. Nous ne pour
~ons taire le Trait singulier d'une de ces Pié-n
es,puisé d'un Manuscrit de S.Martial de Linoges,
écrit fous le Roy Henry I. Virgile se
r~ouve associé aux Prophetes qui viennent à
Adoration du Mestie,& il mêle sa voix
~vec la leur, pour chanter un long Benedica-
~aus rimé, par lequel finitlaPiéce.
On avoitcrû que les Vers Leonins tiroient
~eur nom d'un Leonius Chanoine à Paris;
quelques-uns le faisoient Chanoine de S. Be.
(fioîr, d'autres de S. Victor, mais on trouve
ci la preuve qu'il fut Chanoine de Notre-
Dame, & que les Vers Latins rimés, foit à la
~in seulement, foit à l'hemistiche & à la fin
~ont plus anciens que lui, & même il est 11
peu probable que ce nom vienne de lui
A
"lue plusieurs Manuscrits très anciens qui par-
~ent de cette rime, ne l'apellent point Leomine,
maisTeonime.
h
Quant aux rimeurs en Langue Françoise,
M. L. en produit beaucoup de plus anciens
"lue ceux que Fauchet a mis à la tête de son
Livre de l'Origine de la Poësie Françoise,
~entre autres un Thibaut de Vernon,Chanoi-
~me de Roiien, & un Gregoire Dechadam
qu'Eustorg#e
qu'Eustorge Evêque de Limoges engagea
écrire fous Loüis le Gros en rimes vulgai~
l'Histoire de la premiere Croisade. Ce É
dans le même temps que le Roy d'Ang~
terre vit faire contre lui en Normandie <1
Chansons par un jongleur. Mais il n'est pi
sûr qu'elles fussent en François: car enco
au XIII.Siécle, il y avoit des Poëtes q~
faisoient des Vers moitié François, moit~
Latins.
La coutume étoit dans ces Siecles là d~
passer de l'érude de la Grammaire à celle d
la Dialectique ou Logique. C'étoit la seco~
de branche de ce qu'on apelloit alors
Trivium. On puisoit la Dialectique dans Arï
tote; aussi en abusa-t'on quelquefois, lor~
qu'on voulut l'apliquer auxMystéres de
Religion Berenger & Roscelin furent da~
le cas. Il se forma la Seéte des Nominau~
opofés aux Réels, &cette Secte regna
longtemps qu'elle ne pût être éteinte qui
par un Edit de Loüis XI. On les traitoit d3
le XII. Siécle de purs vendeurs de mots. Ce
Disciples de Platon ne pûrent se concilie~
avec ceux d'Aristote, & ceux-ci les tour~
nerent quelquefois en ridicule. Jean de Sa-
,
rifberi nous dit qu'ils mettoient par exemple
quelquefois en question si un porc qu'on me
ne à la Foire est tenu plutôt par le conducteur
que par la corde, que tous leurs diÍ
pout
ours ne retentissoient que de convenances
de difconvenances, qu'on y multiplioit
ellement les particules négatives,que pour
'assûrer si les propositions étoienr plutôt afirmatives
que négatives, il étoit nécessaire
le se munir de féves ou de pois, afin de
compter si elles étoient en nombre pair ou
mpair. On voit par là avec combien de raion
quelques uns l'apellerent Professioverbo-
JorNm, & que c'est avec fondement que
'Auteur avance que jamais on ne vit tant de
Sophistes que dans ces Siécles. On peutA
ger des Sujets qu'ils traitoient, lors même
qu'ils entreprenoient de parler des Mystees,
puifqu'il y eut une branche de ces Dialecticiens,
dont les Disciples devenus Théologiens
furent qualifiés de Nihilianistes. Ce
fut dans ce tems-la qu'Aristote commença
à êtreapellé Le Philosophe par Antonomase.
Il fut admiré & suivi par le grand nom-
Oore. Le seul Gautier de S. Victor de Paris
,
le
récusa par la raison qu'il n'admettoit aucuns
Philosophes Payens. Il faut cependant avoüer
que la lecture de certains Ouvrages darifto.
tefutdéfenduëau XIII. Siécle.Maisil fut
bien dédommagé par le nombre de Disciples
qu'il trouva parmi les Dominiquains.
M. L. L. finit cet Article en faisant observer
ue le Roy de Naples ayant trouvé ses écrits
flÛns sa Bibliothéque, les fittraduire & les
cnvcya
envoya à l'Université de Paris: ce qui y ain
menta encore le nombre des Peripatéticien
Dans les Siécles dont il s'agit, après avoi
travaillé à perfectionner le jugement par
moyen de la Dialectique,ons'apliquoit
orner le style du Discours par les fleurs de 1
Rhétorique. A Orleans, on expliquoit dan
l'onziémeSiécle la Rhétorique de Ciceroi
& de Quintilien. M. L. met parmi les habile
Rhéteurs de France, au commencement d
Siécle suivant, Marbode de Rennes,& Hilde
fcert du Mans. Le dernier sur qualifié alor
du tirre de Roy des Orateurs Oratorum Rex
Arnoul de Lisieux & Berenger de Poitiers si,
rent paroître dans quelques-uns de leurs Ou
vrages toutes les fleurs & les figures que
fournit la Rhétorique.Alain remarque que d
son temson joignoit à Ciceron & à Quintilien
des Rhéteurs bien differens, sçavoir Sym
maque & Sidonius. Ce fut dans le même Sié
de) ou au plutôt à la fin du précedent qui
l'on vit introduire dans le style Epistolaire
l'usage de commencer toujours par un souhait,
& loisque les Auteursprofanes ne Ici
fournissoient pas, la pieté les fit emprunte
dans les livres Saints, sur tout dans S.Paul. Orj
s'aperçoit dans quelques Auteurs du XII. Siécle
qu'ils composoient leur Latin sur le Fran
çois, & dans d'autres on voit une arrectarioa
de rimer dansle style prosaïque.Jeande SariP
- bem
ry parled'uneSecte qu'il apelle les Corniiens
,
laquelle de son rems se déclaroit
posée à la Réthorique:ces sortesdeSçavans
nguliers eurent bien des Sectateurs ( peut
tre involontaires) dans le treiziéme Stecle.
a bonne Latinité y tomba dans un oubli
resque géneral. On n'entendoit plus que
es expressions basses & triviales, & un Lan
formé sur le tour & les termes même de
a Langue vulgaire. Il n'est pas nécessaire d'aertir
ici que ce fut le style
de
la Scholastique
lui dégradaainsi la Rhétorique. On peut se
convaincre de ce qui vient d'être avancé en
isant certains discours raportés par du Bouay
dans l'Histoire de l'Université. Tome
JI.
Il nous restera à parler des quatre Scierces
qu'on apelloit alors le Quadriviun. Après
quoi nous en viendrons à l'Etat des Sciences
Divines. &c. mais comme cet Extrait est déa
asséslong, ce fera pour un autre Journal.
II.A ROSE ET LE FLEURISTE,
FABLE.
ji Mlle C. par le Ch. de Tr. à SoijJons,
A
U bord d'un Parterre agréable
Une Rose ch armante étaloit sa beauté j
Son
Son teint vermeil
,
son odeur admirable ,
Mainte autre belle qualité
,
Avoient fixé sur elle
Les regards de tous les passants.
Si bien qu'enfin la Belle
Devint fiere & cruelle.
Et méprisa tous ses galants.
Plus que tout autre épris, accourt vîte unFleuriste
Pour la cueillir, il tend la main;
L'orgueilleuse s'irrite & le pique soudain.
Ne nous rebutons pas, le traitement eil: triste,
Mais avec la constance
, on triomphe à la fin;
Voyons encore; il fait une autre tentative;
Elle, toujours altiere
,
est sur la défeYe..
Le Fleuriste enga rebuté.
Perdant patience & courage,
Vers l'Anemone est emporté
Par le dépit & par la rage.
L'Hyver arrive enfin, la Rose ce grattecu ;
Plus de galans, tout est dans l'instant disparu;
Il falloit dans le tems être un peu plus traitable 3
Belle aujourd'hui, qui dans votre printems
Méprisez vos Amans,
, Reflechissez bien sur maFable; Dans ce monde chacun fait le fier à l'on tour,
Aujourd'hui c'est à vous, & demain c'est monjour.
EXXTRA1Tetune
Lettre écrite le 16.
Novembre 1741. par M. tilt sujet d'une
Inondation extraordinaire, ArrivÙ dans
la Ville dAlais, par le débordement du
Gardon.
L E débordement du Gardon, qui baigne
les murs de la Ville d'Alais en Bas Lanuedoc,
a été si furieux le 15. Septembre
lernier, que les eaux s'étant élevées au desis
de leur lit ordinaire de plus de 20.pieds,
ontentrées non feulement par toutes les ouvertures
inférieures à cette élevation, mais
ncore par une breche de dix toises qu'elles
ont faite aux anciens murs de la Ville, en
orte que le torrentqui entroit par cette breche,
& dont le cours, traversant la Ville jusqu'à
la Cathédrale, retenoit les eaux du quati
tier Superieur, a versé subitement8.& IO
pieds d'eau dans des maisons dont la Riviere
n'avoit point aproché dans les plus fortes
Inondations, depuis celle de l'an 1604.
9 Enmême tems les Portes de la Ville inférieure,
s'étant d'abord trouvées fermées par
l'impulsion des premieres eaux du dedans,
& n'ayant pû être brifées qu'après deux heures
d'effort par celles qui succederent, cet accident
accident a prolongéladurée & le danger
cette terrible Inondation.
On compte qu'elle a submergé le fol d
dix-neuf vingtiémes des maisons de cette V
le
,
composée d'environ deux mille famill
Cependant
,
malgré la confusion
,
&
trouble qui auroient été infiniment pl
grands,
si
l'irruption étoit arrivée penda
«la nuit, il n'y a eu que 3. personnes
noyées, chacun s'étant efforcé de donner (
secours à ses voisins, même en perçant 1
planchers & les voutes pour sauver ceux q
l'Inondation avoit surpris au rez de chau
fce. *
: Un Capitaine d'Infanterie témoin de
triste Evenement en a indiqué les circonsta
ces, dans le projet d'Inscription que voic
Anno Domini M. DCC.XLI.
pie Septtmb.XV. horâ pojl maridiem
Sefqi secundà
fjorrend.o impEtu dejeflis ex parte mxnibm
b
Alefixm fere univerfam subito vaJÎAvit
yardo Fluvius.
Ad hujujceline*altitudinem
sedum ¡,dicet rcgulium XXIV. suprA
Solitumalveum |
lnflllrfllptdijJimi Torrentis jt
fer 'luin'lue circiter bormejfojus ftmnis,
t Domu
à
&»mus Hospitalis partent ntnmodicam
>
JfLies flurimasPontifyue veteris
Fornicem unum dirait.
Ptrtl. nâvA S.- lEgidii Pilas fundt'tm
Evertii.
Très tantum cives extinxit:
sa omnium l&borem & glmitus
• Sub imminenti vitlL pericnio
-JJlU/lne tam public" quhmprivlttU
Vixdicere ceu credere
Fas efi.
- -
» tVRi.EMAR- ., I lAGE de Mie Bernard avec M. le Vicomte de Courtomer, -
E
Nfin. à nos désirs le Ciel eil favorabje;
L'Amour avec l'Hymen va s'unir en séjour;
Chantez,Muses,chantez, en ce jour mémorable,
L'Hymen v; couronner l'ouvrage del'Amour.
Ptourt[oi sois heureux! ô jourdigne d'envie!
J'il nousverrons unir, par les noeuds lesplus doux 2
1 - -
Au fort d'une Epouse chérie
, 0 Le fort du plus fidele Epoux.
Dignesang de Héros, que l'amour de la gloire
-
précipitacent fois au milieu des hazards Etquisuivisde , 1*1 victoiret i-1.& Cueilliren
Cueillirent cent Lauriers dans les Plaines de Mar
On voit briller en lui tout l'esprit de sa Mere; 4
On voit éclater dans ses yeux -
Et la bravoure de son Pere
,
Et la vertu deses A yeux. i
j'aperçois près de lui cette aimable Déesse
,
Qu'Amour fit naître exprès pour combler tous [e'
voeux ,
Quel port majestueux! quels traits! quelle noblesse (
Vénus même,en naissant parut moins belle aux
Dieux.
Aussi charmante que sa Mere.. 1
Elle plaît sans songer à plaire; |
Elle inspire à la fois le respect & l'amourj Et parmi tant d'attraits
,
son ame ne respire |
Que cette probité que tout Paris admire *1
Dans le Mortel heureux qui lui donna le jour.
Les Jeux, les Plaisirs & les Graces , i
Enchaînés par des noeuds de fleurs,
Volent àl'envi sur ses traces , *
Et lui soûmettent tous les coeurs.
Cependant à l'ombre des hêtres
,
Les Nymphes des Eaux & des Bois J
Aprennent aux Echos mille Chansons cbamPêttUj
Et dansent au son du Hautbois.
Mais déjà l'Autel brille j un amour vif& tendre
Y fait déjà brûler un Encens précieux, -I
Le Prêtre de l'Hymen s'avance, & fait entendre J
Ceat
rCes mots tant désirés, ces mots mysterieux,
Qui de nos deux Amans doivent ferrer les noeuds,
L'Amour paré de fleurs nouvellement édores,
Allumede l'Hymen les flambeaux radieux,
Et l'Hymen, en riant, sur un Trône de Roses;
Reçoit notre Encens & nos voeux.
Venez,jeunes Epoux,& célebrez leur gloire;
Que toujours vos deux coeurs brulent d-à même
feux
,
Et de ce jour sacré conservant la mémoire,
Soyez toujours Amans
,
soyez toujours heureux;
Et vous qui dans nos coeurs répandez l'alle^reiïc
,
Grands Dieux, sur ces Epoux versez tous va;
bienfaits
,
Et qu'une éternelle tendresse
Voas retienne à leur Char enchaîsés pourjamais.
Par M. Picquet.
$VlTE de VEjfai d'un TraitéHilfêri^its
de la Croix de N. S. J. C. CTe.
X. Partie. QUoique les Lieux Saints de la Palestinc
&c lesMonuments les plus respectablesde
la Religion
,
élevés dans Jerusalem
en l'honneur de la Mort & de la Résurre-
Eij tiontion
du Sauveur, fûssent au pouvoir des
Infideles, les Chrétiens Occidentaux ne
laissoient pas d'y faire de fréquens Pélerinages.
Les Princes Mahometans, qui
avoient succedé aux Califes dans la posséssion
du même Pays, ne troubloient en aucune
façon cette Dévotion,qui cependant n'étoit
pas toujours conduite par les regles de
la prudence ,
elle étoit au contraire souvent
capable de donner de l'ombrage, ou de produire
d'autres mauvais effets. Tel mt le Pélerinage
, entre autres,dont il est parlé dans
l'Histoire Ecclésiastique de M.Fleury, T.
XIII. L. LXI. page 146. & que je vais exposer
ici en peu de mots.
» Pendant l'Automne de l'année1064. une
grande Troupe de Pélerins partit d'Alle-
» magne pour aller à Jerusalem, ayant à leur
» têteSigefror, Archevêque de Mayence;
»Gunther Evêquede Bamberg,Otton de
»Ratisbonne
,
Guillaume d'Utrech
,
& plu-
»lieur autres Personnages considérables;
»toute la troupe croit d'environ sept mille
»hommes. Etant arrivés à Constantinople,
))ils salüerent l'Empereur Constantin Dvcas,
»qui regnoit depuis 4. ans. Ils virent Sainte
» Sophie & baiserent une infinité de 'Reli.
»quaires; mais ayant passé la Lycie & étant
»entrés sur les Terres des Musulmans, ils
»furent attaqués par des Voleurs Arabes.
J) Leurs
4 Leursricheues qu'ils affectoient de mon-
»trerdans leurs habits & dans leurs équipa-
: »* ges, leur attirerent ce malheur,car les habitans
rani des Villes que de la campagne
s'amassoient à grandes troupes pour voir
i.JJces Etrangers, & de l'admirationilspas-
»soient au désir de profiter de leurs dépouil-
; les.* »Celuiquis'attiroit le plusdespectateurs,
»étoit Gunther Evêque de Bamberg Il étoit
dansla fleur de Ton âge, de si belle taille,
& de si bonne mine qu'on s'estimoit heu-
»reux de l'avoir vû. Quelquefois dans les
» Logcmens la foule du Peuple étoit si gran-
»de, que les autres Evêques l'obligoient de
M se montrer au dehors
3
pour les délivrer de
»cette importunité. Il étoittrès-riche,ayant
>»un très grand Patrimoine, outre les reve-
.)J nus de son Evêché. Mais il avoir des quali-
»tés bien plus estimables : des Moeurs très-
»pures, beaucoup de modestie & d'humi-
Mhce : il étoit éloquent, de bon conseil, ÔC
bien instruit des sciences divines, & humaines.
- « Les Pélerins furent donc attaqués le
»Vendredi Saint 25. de Mars de l'nn{'e
«10^5. par des Arabes, avertis de leur ve-
» nuë, qui s'étoient assemblés de toutes parts
M en armes pour les piller. Les Pélerins qui
«avoient aussi des armes,voulurent d'abord
£ E iij » se
» se défendre: mais au premier choc ils su":
J» rent renversés chargés de blessures
,
& dé-
»poüillés de tout ce qu'ilsavoient. Guillaujjme,
Evêque d'Utrech demeura demi mort,
» nud & estropié d'un bras. Les autres Chré-
» tiens se défendoient à coups de pierres &c.
Je passe la fuite de ce détail, clei devient
triste par l'extremiré où se trouverent ces Pélerins,
assiégés en forme dans un Village;
pour venir tout d'un coup à leur délivrance
inesperée par un coup de la Providence.
»En cette extremité
,
dit l'Historien, les
«Chrétiens apri~nt qu'il leur venoit du se-
«cours, car quelques uns d'entr'eux s'étoient
« sauvez à Ramla, après le premier combat
M duVendredi;&sur leur avis le Gouver-
»neur de la Place vint avec des troupes
»nombreuses pour délivrer les Chrétiens;
J) Ils furent extrêmement surpris que des In-
»fideles les secourussent contre d'autres In-
«fideles : mais c'étoient aparamment des
»Turcs, qui depuis peu s'étoient rendus
»Maîtres du Pays.Si-tôt que les Arabes apri-
»rent qu'ils marchoient contre eux, ils
M quitterent lesChrétiens, <5c né songérent
« qu'à se sauvereux-mêmes
, en fuyant cha-
» cun de leur côté. Le Gouverneur de Ram-
M la arriva, & s'étant fait représenter les Ara-
»bes prisonniers, il fitvaux Chrétiens de
» grands remercimens, d'avoir si bien com-
Mbairw
il battu contre ces Voleurs, qui ravageoient
« impunément le Pays depuis plusieurs an-
M nées., & les fit garder pour, les mener au
»Roy son Maître.Ensuiteayant reçu des
» Chrétiens l'argent dont ils étoient convenus,
il les mena chés lui & leur donna
»une escorte pour les conduire jusqu'à Jé-
M Ils furentreçusparle Patriarche Sophroconduits
en Procetlion à l'Eglise du S. Se-
»pulchre au bruitdes Tymbales, & avec un
« grand luminaire, accompagnésdes Sy-
«riens & des Latins. On les mena à tous les
J)aucres Lieux Saints de laVille; ils virent
"avec douleur les Eglises que le Calife Fati-
M mite Haquem avoic ruinées,&ils donne-
»rent des sommes considérables pour les re-
»tablir. Ils auroient bien voulu voir le reste.
»de la Terre Sainte, & se baigner dans le
M Jourdain, mais les voleurs Arabes re- »noient tous les chemins, de ne permet
»toient pas de s'éloigner de Jérusalem. Les
» Pélerins s'embarquerent donc sur une Flot-
» te de Génois qui étoient arrivés au prin-
»tems, & qui après avoir débitç leurs
«marchandises dans les Villes Maritimes,'
«avoient aussi visité. les Saints Lieux. Ils
aborderont à Brindes s'arreterent à Rome
,
M pour visiter les Eglises, puis retournerent
*9 chacun chés eux, E iiij Les
Les Turcs qui rendirent le service Ggnalé;
que je viens de dire, à nos Pélerins Chrétiens
, étoient alors les Maîtres non seulement
de la Basse-Asie, mais encore de toute
la Syrie, & par conséquent de Jérusalem Se
de la Palestine. Je pourrois à cette occasion
parler ici fort au long de l'origine des Turcs,
de leur invasion dans l'Empire des Calises
, de l'usurpation de la Souveraine Puissance
sur ces Chefs du Musulmanisme
,
dont
.ils avoient embrasse la Religion, & enfin dc
l'etabiiuemenr d'un nouvel Empire qui subsîste
encore, fondé sur les ruines de celui
des Calises,mais cela me meneroit trop loin
& me feroit pendre de vûë mon objet principal.
Il suffitde dire avec la brièveté qui me
convient, que la race Turque, dont il s'agit
ici, est celle des Selgiucides,ainsi nommée de
Selgiuky Prince & Chefd'une Dynastie, qui
s'est rendue célébré par ses conquêtes
par sa grande fortune. Stlgiuk..riroit son Origine
en ligne directe & masculine d'Afrasab
?
Roy de Touran, ou du Turqueltan
selonquelques Auteurs Orientaux, cette race
Turque descendoit des anciens Turcomans,
& [d d'autres,elle étoit originaire du Mogol.
Il est cependant certain qu'il y a eu trois
DynastiesdePrinces Turcs Selgiucides, qui
ont régné dans une très-grand partiedel'AsiesanscompterlaaDyniastdie
deseSultasnsOt}hmahides,<
ïa Othornans, laquelle depuis la prise
leConstantinople par Mahomet II. en l'anée
- 1453. possede aujourd'huitout l'Empire
des Grecs, qui représentoit celui des Romains.
Quelquesécrivains Modernes qui ont ca
occasion de traiter de l'origine & des conquêtes
des Turcs,ontfortembrouillé cette
fcnàtiére ,laquelle a été plus heureurement
maniée,quoiqu'en abrégé, par le P. Louis
Maimbourg dans son Histoire des Croisades
rz-: I. L. 1. & par M. l'Abbé Fleury, T.
KlIL L.61.desonHistoireEcçlésiastique.
Ils ontcependant défiguré l'un ôc l'autre- u) les noms essentiels,Maimbourg nommé
Salgue ou Saldoc
s
le Prince que nous avons
nommé ci-dessus Selgnk,avec tous les
Ateurs Orientaux. M. Fleury apellecemême
Prince Seljouc, &les Turcs qui lui surentsoumis,
ou à ses successeurs, Seljoudiques
pour Selgiucides ,ce qui n'est rien
moins qu'exact. - ,
Ceux auront besoin de plus grands
éclaircissemens sur ce sujet, peuvent se satisfaire
en consultant la Bibliothèque Orientale
, Article SELGIUK aux pages 799. lX;
suivantes de cet excellent Livre.
Ajoutons aux Pélerinages de Jérusalém faits
par des personnes éminentes en dignité ou en
pieté, pour vilitet le.SaintSepulchre & pour 1t. v adorés
pour adorer laCroix du Sauveur,celui duSaint
Moine Ulric de Cluny, célebre par son Recueil
des Coutumes de Cluni, & encore plus
par sa vertu. Il éroir né à Ratisbonne d'une
familleillustre, & d'un Pere chéri de l'Em
pereur HENRIleNoir, à la Cour duquel
sur mis l'e jeune Ulric
,
déja fort avancé dans
l'érode des Lettres & dans la pieté. Il conserva
à la Cour, dit M.Fleury L. LXIII. page
531. la pureté de ses nioeurs, & l'Impératrice
Agnès l'ayant goûté, profita de ses
exemples & de ses conseils. L'Evêque de Fri-1
singue, son Oncle, l'ayant fait venir auprès de
lui, l'ordonna Diacre & le fit ensuite Prévôt
de son Eglise. Ulric accompagna l'Empereur
en un voyage d'Italie: mais il en revint
promptement, pour soulager ses confreres
dans un tems de famine, & engagea ses Ter
res pour ceteffet.. 4
Ensuite,il fitle PèlerinagedeJérusalem,ré
citant tous les jours le Pseautieravant que di
monter à cheval. A son retour,il trouva un au
tre Evêque de Frinngue à la place de for
Oncle,qui étoit décéder un autre Prévôt àjjj
sienne,ce qu'il souffrit patiemment & il se re-.
tira à Ratisbonne Il commença par difir;
buer ses biens, partie aux pauvrespartlie
ses parens ,
puis embrassa la vie Monastique
à Cluny,célébré alors par la régularité ci
l'observance, du tems que Saint Hugues et
, E vj ccoil
à
Etoit Abbé. Ulric n'avoitqu'environ 30. ans
quand il entra à Cluny. Le Pape Grégoire
VII. le fit dans la suite élire Evêque d'Ostie
& Remploya utilement , pour les affaires de
tEglife.
Mais laissons les Pèlerinages dès Personnss
distinguées, entrepris & exécutés dans
les tems qui ont précédé les fameuses Croisades,
ces LiguesSaintes, ces génereuses
Expéditions Militaires,qui sur la fin du XI.
Siècle mirent en mouvement toute l'Euro-
pe, allarmerent & firent trembler l'Asie,-
dont la Partie la plus précieuse & la plus refpedable
changea bien-tôt de Maître & de
face en secoüant le joug de l'Infidélité & de
la Barbarie, par la Délivrance entierede la
Terre Sainte. L'Ordre Chronologique m'a
enfin conduit à ces tems heureux que la
Providence avoir destinés à ces Evenemens
mémorables.Le même ordre voudroit,ceme
semble , que j'entrepriffe ici l'Histoire de ces
Evenemens, qui ont un si grand raport à
celle de la Croix, du moins en abregé,
mais j'ai fait refléxion qu'un abrégé même
memeneroit trop loin, & que le Sçavant
Gretser,pour avoir entrepris & exécuté dans
son Traité de la Croix,non feulement rHittoire
des Croisades, mais encore l'Apologie
de ceux qui les entreprirent, & de leurs
mauvais succès, aennuyé bien des Lecteurs,
- E vj ensorte
ensorte qu'il ne s'en trouve plus aujonrd'hui
qui ayent le courage d'affronter trois gros
Volumes in.4°. remplis de digressions, & d$=l
beaucoup defaits étrangers, dans lelquels se
trouve pour ainsi dire noyée l'Histoire rçfpec
table de la Croix.
Dailleurs, depuis Gresser, qui a écrit en
Latin, on a donné au Public plusieurs L.
vres dans les Langues vivantes de l'Europe
quiinstruisentassés de ces Evenemens
,
&na
compter l'Histoire entiere des Croisades,pu
bliée dans le Siècle passé par Louis Maim-a
bourg de la Compagnie de Jésus, & £crit®
avec autant de noblesse que de fidélité..
pendant comme en toutes chosesilya un
certain milieu, j'aichoisi celui qui le trouva
entre ne rien dire du tout des Croisade
dans cet Ouvrage, ou d'en parler avec touts
l'étenduë que le sujet pourroit le comporter.
Ainsi-je me contenterai d'effleurer, po
ainsi dire la matiere, en instruisant [omma.
rement les Lecteurs de ce qui s'est passé dan
l'exécution d'un si grand Projet, jusqu'à reti-,
tiére pélivrance de la Terre Sainte, & l'heureux
recouvrement de la Croix du Sauveur.
Je fuis si persuàdé de la véritéde ce quai
je viens de dire à l'égard de l'Ouvrage du P.
Maimbourg, que jene ferai point de dissicuire
de le suivre, non pas dans sa longue
aITicre mais dans la courte Analyse, ou
plûtôt
hôt dans les sommaires quise trouvent à la
ce de son Histoire. En voici donc le précis.
^ISTOIRESommaire des Croisades pour
- la Délivrance de fil Terre Sainte.
L. I. PIERRE
}
surnommé l'Hermite, origi
tire d'Amiens, Solitaire de Profession, saic
voyage de la Palestine pour la visite des
tints Lieux, vers l'année1093 Il est tou-
~né du misérable état, où les Chrétiens
roient réduits, confere sur ce sujet avec le
atriache de Jérusalem. Suite de cette Conférence.
Pierre négocie auprès du Pape Urbain
Il. Sa Prédication,presque par toute
Europe. Histoire du Concile de Plaisance,
:11e du Concile de Clermont. Désordre des
ucrres ques'entrefaisoient les particuliers,
quel on toleroit en ce tems-là
,
& qui fut
poli par le Canon de la paix & de la trêve.
iymar de Monteil, Evêque du Puy, Légat
u Saint Siége pour la Croisade. Le prodiiux
nombre de ceux qui prennent la Croix,
: les desordres qui en viennent. Les Princes
ui se croisent.Histoire de Godefroy de
,oüillon & son portrait. Il envoye devant,
ierre l'Hermice.Description de la conduite
1 des maniéres de ce Solitaire, qui divise
on armée en deux. Le désordre & la ruine
la premiere ious Gautier ,sans avoir. Les
~éreglemens encore plus grands & la malheureuse
heureuse fortune de la féconde, qu'il ~cot
mandoit en personne. La défaite de dei
autres arméesdeCroisés, fous le Prêt
Godescac, & le Comte Emicho, par
Hongrois. La conférence de Pierre l'Hermi
avec l'Empereur Alexis. Le portrait, la ~coi
duite, le dessein caché de ce Prince, & h
causes de sa perfidie. Le passage de l'armée
de Pierrel'Hermite en Asie où elle cont
nuë ses désordres. Les Italiens & les Alle
mans se séparent d'avec les François. ~L
défaite des premiers par le jeune Soliman
Soudan de Nicée. Premiere bataille de Ni
cée, où Soliman défait l'autre armée. L
voyage de Godefroy de Boüillon & de
Princes qui l'accompagnent. Le voyage d
Hugues le Grand & des autres Princes qui
le suivirent. Son portrait,sa conduite, sa détention par l'Empereur. Guerre de Go
defroy contre Alexis. L'extrémité où ce
Empereur est réduit, & le Traité qu'il fai
avec-les Princes. Histoire des conquêtes 4
de l'établissement des Normands en
Italie
Voyage de Boëmond, Prince de Tarentel,
& des Princes qui se mirent à sa fuite. Voya
ge du Comte Raymond de Toulouse, d'Ay
mar de Monteil,Evêque du Puy, & de
Princes & Seigneurs qui les accompagnent
Portrait de ce Comte, sa conférence ave
Empereur, & la trahison de ce
Prince
Voyage
voyage de Robert, Duc de Normandie
on portrait, & son Traité avec l'Empeteur.
L. II. Description de la Ville de Nicée en
feithyniejôc du Siége qu'y mirent les Princes
Croisés. Seconde & troisiéme Bataille de Nileée,
où le jeune Soliman est battu. La prise
de la Ville, & la trahison de l'Empereur
Grec. Marche de l'ArméeChrétienne,dont
une partie est surprise par Soliman.Bataille de
la Vallée Gorgonienne.Les progrès de l'ArméeChrétienne
dans l'AsieMineure.Extrême
péril de Godefroy deBouillon
,
& son merveilleux
combat contre un Ours.Grande querelle
qui fait naître une espece de guerre ci"
vileentre Baudouin & TancredeBaudouin se
rend Maître de la Principauté d'Edesse. L'Entrée
de l'Armée Chrétienne dans la Syrie.'
Description de la célebre Ville d'Antioche y
assiegée par les Princes Croisés. L'Histoire
de ce fameux Siège. Le Combat du Pont
d'Antioche. Les merveilleux Exploits de Godefroy.
Les aproches de Corbagath avec
une prodigieuse Armée, pour secourir la
Ville. Histoire de la découverte du fer d'une
Lance, qu'on crût être celle dont le côté de
N. S.fut percé.La mémorable journée d'Antioche,
où toutes les forces des Turcs &
des Sarrazins de l'Asie, furent défaites par
les Chrétiens. More d'Aimar de Monteil,
Evêque
Evêque du Puy,Légat du Saint Siége. QuJ
relle du Comte Raymond & du Prince dj
Tarente. Prise de Marra.Histoire merveille
sedela gratitude d'un Lion. LeSiége d'A
cas, Histoire d' Anselme, de
Ribemond
Comte de Bouchain, & d'Engelran,fils tfl
Comte de Saint Paul. Prise de Tortose parle
Vicomte de Turenne. Le Soudan d'Egypte
prend Jérusalem sur les Turcs,& roniptl'àiq
liance qu'il avoit faite avec les Princes Croifés.
Ambassade de l'Empereur Alexis méprifée.
Traité avantageux avec l'Emir de Tripoli.
Marche de l'Armée vers Jérusalem. Prise
des Villes de Lidde, de Rame, de Nicopos,
&: deBethléem. Sentimens extraordi-,
naires de Dévotion à la vue de la Sainte Cité
EXPL ICATIONdu premier
Logogryfok
du Mercure d'Octobre.j I
Nvité par un doux murmure, Je revois ce matin, sur le bord d'un Ruisseau,
Au Logogryphe du Mercure.
Quel est ce composé d'une substance pure,
Medisoits-je? Un tel Etreeft ma foi très-nouveau
Je mets, pour le trouver, mon esprit en torture ,
Mais en vain; fatigué de creuser mon cerveau,
J'étois prêt à perdre courage, Quand du SOLEIL , au fond de l'eau J'aperjâl
P
- J'aperçus labrillante image;
uat, dis-je aussîtôt ;
cessons de méditer
Astre , dans ÍÎx pieds fait regner 1J puissance, •
çft lui, qui de.. Mortels devance la naiffaflce , iili le mot, il n'en faut plus douter.
t VAbbè Gaudll.
EXPLICATION du fecond togogryphi
k du Mercure du mêmemois. t TOn
Logogryphe me desole.
Avec ton Mi, ton Ni, ton Net,
Laffichard, tu me rendras solle;
Je le fuis déja de Minet.
Par Mlle Tri ;
On a dû expliquer l'Enigme & les Logo
jaybpuheesred,u Mercure de Novembre par
Fleuret 6c Trente. On trouve
lins le premier Logogryphe
,
Fleur, FIel,
7uret, Flute, Ut, Ré, & dans le [econd..
Urne, Tente, Ente, Teit tentor & tener,
1r
ENIGME
ENIGME.
MA
soeur me doit son éxistence ,
1
Je fuis son unique soutien
; 4
Mais elle a sur mon être une égale puieancé
Et sans elle je ne fuis rien;
, A notre feule ressemblance
Nous devons tour nôtre agrément.
Nous logeons ordinairement
A cinq ou six pieds de distance
,
Quelquefois moins,quelquefoisplus
Tantôt je fuis docile à la voix qui m'apelle ,
Et tantôt, d'une humeurrebelle,
On fait pourmetrouver des efforts superflus,
- Moninconstance naturelle 1
Ne doit pas t'étonner,Lecteur ; je fuis fémelles
Incompatible avec la liberté,
Je permets souvent la licence.
tes Grecs Se les Romains ignoroient ma beauté
Un Mortel, depuispeu,fort connu dans la France
A qui j'avois
ct
fois prodigué mes attraits,
Me manqua de reconnoissance, |
Et voulut d'ici bas me chasser àjamais ? 1
Hélas! des plusres bienfaits J
Telle estsouvent la récompense.
Par Mlled'Arrai, 1
Loat
LOGOGRTPHE,
E fuis un substantifde genre féminin;
oqlettres font mon tout, une simple & deu&
!L doubles.
~cteur, à mon aspect quelquefois tu te troubles,
tout quand je te rends quelque coup d'oeil bénin*
àdesvertus sans nombre & des défauts sans fin;
ureux qui dans son choix merencontre fanSVice;
nomme m'en asservi, je le maîtrise enfin,
quand je le prétends, il faut qu'il m'obéïsse.
en est assés, Lecteur, mon tout est si fécond,
lU'il meneroit trop loin qui voudrait le poursuivre.
jîtrottî dans le détail, prens mon membre second
~récedé du premier, du dernier fais-le fuivce,-
tu trouveras un * salis nom qui fait peur aux enfans
dont on a formé mille contes plaisans.
- ce tout? Peu s'en faut, je n'ai guere autre chose.
L' ici pour dernier trait ce que je te propose;
adverbe,un pronom, cependant même mot ;
u *
peux le composer de deux de mes parties,
les mettant deux fois & si bien assorties
f
Qu'abandonnant mon chef, tu le trouves bien-tôt.
)e Rennes en Br.-t-ainelee. Novembre 1741,
a 1NOUNOUVELLES
tITÍERÃJaI
-
DESBEAUX-ARTS,&c.
J
p R O J E T d'un nouveau DiétiO'n
concernanttout cequi ~s'estpasséd'inressant
en France, depuis la naissance dfl
Monarchie jusqu'à nous, dans la Vie de
,Rois, dans les Belles-Lettres, les ScÈ
ces, les Arts & l'Histoiredeceuxqui
sontrendus célebres. Par ~M.l'Abbé
Plusieurs Auteurs ont ~écritl'Histoirede
Nation Françoise,dit l'Auteur; ~plusieurs
parlé des Sciences & dèsArrs qu'on ya invl
tes ou perfectionnés;plusieursontdonnélavie
de ceux qui s'y font rendus célébrés on a de
Dictionaires qui contiennent en partie ce que
je promets ici. Depuis peu même, M. Janvierde
Flainviïle-a voulu nous donnerl'espérance
d'unePhiloiogiealphabétique. Qu
le
- route nouvelle ai-je donc desseinde
tracer au milieu de tous cesAuteurs, & qu
peut être mon but? Le voici:c'est de r
cueillir dans tous les Ecrivains qui ont par
de notre Nation, & de. réünir fous un fei
point de vûëtout ce qu'ils en ont dit, foi
en parlant des Sciences & des Arts qu'on y
inventésouperfectionnés
,
foit est ~raportan
-
l'HiftoW
Histoire de ceux qui s'y sont distingués.Un
~vrage de cette nature fera, je pense
,
d'ugrande
utilité pour toutes forces de permes.
Aux uns il fournira les moyens d'a..
~ndrel'Histoire à fonds; aux autres ilépar-
~ra le désagrémentdefeüilleter mille Au-
~rs, lorsqu'ils veulent éclaircir quelques
its
, ou au moins,il leuren facilitera les
moyens par les citations exaétes de ceux
en ont parlé.
Ce Projet est rempli de difficultés capables
effrayer toute personne éclairée. Sans le*fetrs
des Sçavans, je n'ose aulIÏ me flater
In remplir l'idée; pour les engager à m'ai-
~ir
de leurs lumières ; je vais leur faire part
l'arrangement que j'ai dessein de donner
es matières ;on verra par l'exposition que
~n vais faire, l'utilité qui en résultera pour
Public.-
Ce Dictionaire fera François, & j'ytraitede
tout ce qui a raport aux Belles-Lettres,
pc Sciences, aux Arts & à l'Histoire.
Comme mon dessein ne renferme que les
cles écoulés depuis Pharamond,jusqu'au
~s où nous vivons,je crois qu'il ne fera
~inutile de mettre à la têreduDictionaire
~e
Histoire suivie, concernant l'origine des
~ciensGaulois, leurs Moeurs, leur Gouver-
~ment & leur Etablissement en France. J'y
~rlerai aussi de leur Religion jusqu'à Clov«is
j& de leur goûtpour les Sciences 6o(
Arts. J'insinuërois bien toutes ces ch
,dans le Corps de l'Ouvrage,mais je pe
que le Lecteur fera plus content d'avoir
idée suiviedel'Histoire deces tems-là,
de lachercher alphabétiquement,~d'aut
mieux qu'elle le conduira insensiblement
la naissancede la Monarchie. Passons md
tenant à la Division du Projet.
Belles- Lettres. Je transporterai le Lea
aux premiers tems de notre Monarchie
luiréciteraiquelques maximes dans le Lj
gage deces tems, dont je lui donnerai l'<j
gine; je lui en ferai remarquer les di";
changemens, lesréglés qu'on suivi
dans lesOuvrages de Prose&deVers
verradansquel Siècle il a
commencéà
polir, cequi a contribué à son progrès 01
sa décadence, fous quels Princes on l'a
mourir & renaître, & enfin le dégré de
fection
,
qu'il a eu fous Louis XIV. On
manquera pas d'y parler du goût & du gé
des anciens FIIO-nçois & des Modernes,
leurs Ecoles, de leurs Universités,Academies,
Bibliothèques,&c.On joindra à j
Article une Liste alphabétique de ceux
s'y font fait quelque réputation, & qui
contribué à l'avancement des
Belles-Lettres
Sciences & Arts. Jetra itérai avec auri
d'ordre & d'exactitudede tout ce quiarap( au
À, Sciences & aux Arts. Je chercherai dans
~sis tems, & par qui ils ont été inventés, in-
~duits ou perfectionnés en France,sous quel
ince ilsont trouvé de la protection, les Au-
~urs des nouveaux sentimens & des nouveldécouvertes
relatives àchaque Siècle
,
le -
~cès qu'elles ont eu ,
& le progrès qu'on y
t. Pour faire entendre mon deiii, je prens
~nir exemple la Peinture.Après avoir donné
~ne idée deson origine dans les Gaules, j'ex-
~oserai celle qu'on enavoit fous Pharamond,
quelques-uns de ses successeurs ; quel dé-
:é de perfection elle avoit dans ces tems-
, ceux qui y ont brillé, & les morceaux
curieux, s'il enestresté,ous'il enest fait
~ention dans quelques Ecrivains. Je suivrai
iz Artde Siècle en Siècle, j'examinerai ses
rogrès ou sa dcadence, ses grands Homles,
& les Ecrits qu'ils nous ont laissés,
~insoublier de donner la Vie des plus fa-
~eux, tant Anciens que Modernes. On
omprend par cet Exposé, de quelle façon
m'etendrai sur tout ce qui a raport aux
~ciences & aux Arts.
L'Histoire. L'Histoire fera traitée avec le
nême arrangement. Je donnerai fous leurs
Lettres initialescelles de nos Rois, & dee onnes qui se font rendues célébres fous
xur Regne, dans quelqueProfession qu'elles
yent été. Si elles se font distinguées dans la
Profession
Profeffin des Armes, j'entrerai dans lee a
tions de leur vie;je rendrai comice de le
politique, de leurs intérêts & de leurs pi:
fions. Je découvrirai, autant que cela
pourra, le mobile & les redoresde leurs e<
treprifes, la fOUte; des Révolutions qu'eil
ont excitées,le parti qu'elles ont foutew
les grands Dépeins, les Ruies
,
les Hazar
qui les ont fait réiiflir ou échouer. Je n'oi
blierai rien imérelrant pour leurVie;je ra po
terai avec le même ordre celle des autx
Personnes. Les Peres de l'Eglise, les Re.
gieux, Moines, Anachorettes & a-utre:
dont l'Histoire renfermera quelque chose (
curieuxy y auront leur place. Tous les At
teurs qui font en quelque crédit dans la Ri
publique des Lettres, y feront admis, avc
un Catalogue de leurs Ouvrages, & les jl
gemens qu'onenaporté; j'aimême deslei
d'y raporrer les meilleures Editions, qui e
ont été faites, les Tradudions & aurres Pi
ticularitésqui lesconcernenty en un
m)l
rien n'échapera sur tous les Articles qu'on i
propose de mettre dans ce Didtionaire.
Voilà de quelle manière je traiterai chj
quematière en parriculier, avec ces obfq
varions.
1°. Je m'attacherai exactement à la Chrd
nologie; s'il ya quelquesEvenemens obi
cursôc sur lesquels on foie partagé, je nch<
1
iai de les éclaircir autant que je pourrai, SC
.de leur donner l'Epoque qui leur est la plus
convenable.
| 1°. Pour mettre le etteur
1
en état d'étudier
ou de se rafraîchir la mémoire sur ce
quis'est paffé fous un Regne dans les Belles-
Lettres, les Sciences
,
& les Arts ou l'Histoire
,
j'écrirai alphabétiquement, & * par Clafc
ses à la lettre initiale de chaque Prince, après
avoir rendu compte de ses propres aétions,
tous les noms de ceux qui se font diflingués
fous son regne, de façon que le Leétcur pour
en être parfaitement instruit, n'aura qu'à
consulter les Articles des noms mirqués.
t 30. j'aurai les mêmeségards aux Articles
lparticuliers de chaque Science & de ch ique Art. Par exemple, à l'Article de la Médecine
,
àprès en avoir parlé félon l'idée du Pro- tjet, je mettrai à la fuite une Lifte alphabétique
de tous ceux qui y auront acquis quelque
réputationi par cet arrangement on
pourra sçavoir tacitement, toutcequ'il y a
d'intéressant dans la Médecine, & dans la
Vie de ceux qui l'ont exercée.
4. J'éviterai autant qu'il fera possible les
rêveries, la faudecrédulitéla mauvaise
t foi de certains Ecrivains; je démêlerai avec
I la même exaétitude ceux que la flaterie ou
sir
* Les Politiques auront une ClllfJeJ lesGrandsCa~> t litllmes une autre,&c. t- l* Fol, f l'dprit
l'esprit de Parti ont fyfcités, & qui loin de
tenir le juste milieu, qu'exige la qualité
d'Historien, ont diminué d'un côté les objets,
& les ont groilis de l'autre, au-delà de la
vrai-semblance:. de pareils Auteurs font le
fléau de la vérité: Ce n'est point aussi dans
des sources si empoisonnées,que je puiserai
mes lumières; je ne m'artacherai qu'à ceux
dont la fidélité est universellement recon-
Duë; sur les traits obscursSe concelléJ,je
ne consulterai que les Mémoires les plus fideles.
Danstoutceque j'avancerai, je fui-J
vrai les sentimens les plus naturels, les plus
justes & les mieux apuyes: par
l'àj'esperetirer
de l'obscurité & créer,pour ainsi dire,plusieurs
endroits de notre Hifioire, en recti-,
fier, en affermir d'autres, & enfinfaire regner
par tout cette vrai-semblance, qui convainc
& qui satisfait l'elprit d'un Ledeur
qui cherche lavérité. Mes voeux feront satisfaits, si le Public a
pour agréable un Ouvrage qui n'envifaC,
que son utilité, & si, à la faveur de seslçcours,
je puis un jour le voir arrivé à sa
perfectionj je ne puis de moi-mêmel'y conduire
,
j'ai besoin des lumières des Personnes
sçavantes, j'espere trouver dans leur bonne
volonté de grands secours, foit en m'inftrui,-
fant par leur Critique sur l'arrangement de
mes rnatiéres, & sur l'étendue que je leur
dois'
i
oois donner, foit en nie faisant part de ce
qu'elles sçavent de particulier & de curieux
iur un Prince, un Capitaine, une Science,
un Art; &c. Pour témoigner ma rcconnoifsance
à ceux qui me feront la grâce de m'aider
de leurs secours, j'imiterai le fameux
Auteur de la Sinoffis Criticorum; * je voudrons
leur en donner des marques plus sensibles.
Je travaille journellement à remplir ridée
deceprojetile but que je me fuis proposé
dl: dans , une perspective fort éloignéej les
difficultés prefqu'insurmontables, que j'y
aperçois de tous côrés) m'épouvantent ÔC
m'arrachent souvent les arntes de la main: je
renoncerois prefqu'à l'enrreprife, si le désir
que j'ai d'être utile au Public,ne relevoir mon
courage, & ne me faisoit esperer que ma
jeunesse) mon amour pour l'Etude, & la.
bonne volonté des Sçavans me feront triompher
de tous les obstacles qui pourroient
m'arrêter.
> On aura la bonté dadreffer les Paquets affranchis
à F. Le TelliertImprimeur-Libraire
Au bon PAf/cur a Chartres.
1 * Ce SsAvant nomme Polus, a, mis A* la tête d'un
immense Ouvrage qui porte ce titre, une énumeration
de ceux qui Vavaientrecouru.
Fij Avit
Avis au Public concernant la Coliccrion
duJournal des Sçavans, depuisl'aisnéei66$.
où il a commencé, jusques & compris l'année1741.
avec tous lesSuplémens, en £3.
volumes in-",.o. AParis, chésBriasson, Libraire
, ruë Saint Jacques, à la Science & à
l'AngeGardien. La réputation que le Journal des Sçavans
a universellement acquise
,
dispense de prévenir
le Public sur ce qu'il doit penser de cet
Ouvrage. Un travail ailidu & suivi pendant
près de quatre-vingt ans de la part des plus
habiles gens qui y ont été successivement
employés, a porté ce Livre à un point d'utilité
que personne n'ignore. On le regarde
comme une Bibliothèque cntiere, qui met
fous les yeux du Letreur une quantité innombrable
de Livres, & par le moyen de laquelle
il peut les connoître suffisamment
pour en tirer beaucoup de fruit, ou se mettre
en état de choisir plus [Cuement les Livrei
dont il est bien-aise de se pourvoir. i
Quelque répandu que foit cet excellent
Ouvrage, on sçait cependant qu'il y a encore
un grand nombre de Sçavans & de Cu.
rieux qui n'en font pas pourvus ,
foit parce
que n'ayant pas eu les commencemens,ils
ont négligé d'en acquérir les fuites, foit parce
que la multipliçité des volumes qui fc font
accumulés, ou la rareté de quelques-undeej
des anciennes années, ayant infiniment en
chéri la toralité de l'Ouvrage,le grand prix
les ait effrayés.
Ces raisons ont persuadé que le Public
verroit avec plaisir, qu'on se mît en état de
lui procurer quelques exemplaires de la collectionentiere
de tout ce qui a paru ju[qu'ici
du Journal des Sçavans, à un prixfort inférieur
à celui où il a pû l'avoir précédemmeni.
C'ell: l'unique but que s'est proposé le
Libraire par les conditions fuivanees;& il
croitavoir d'autant plus lieu d'espérer qu'il
réiïllîrat qu'il y a peu d'aparence que l'on
réimprime jamais cet Ouvrage en entier,lerqueal
devrienedra .un jour aussi cher, qu'il fera
CONDITIONS.
Briasson,Libraire à Paris, ayant acheté
dans le Fonds du feu Sieur Witte
,
Libraire
à Paris,*out ce qui relloit des anciens Jour.
jiaux des Scavans, fait présentement réimprimer
quelques volumes qui ttoient devenus
très-rares
,
& par-là il fera en état d'en faire
un petit nombre d'Exemplaires complees. Il
propose de les fournir à ceux qui les arrheront
par avance, à quatre cent cinquante libres
l'Exemplaire en feuilles.
Cette famme fera payée en dix payement,
aux termes marqués ci-après. Savoir: En
»
F iij adûrane
assurant l'Exemplaire d'ici au premier Mar
1742. 36,liv
Au premier Mars 1742. en rece- j
vant les années 166S. iusques & 4
compris 1688. avec les Suplémens
de M. Denis, pour 1672.. 1673. &
,
1674. en 7. volumes, 36.liv
Au premier Juin 17£2, en rece- t
vant les années 1689. jusques & -
compris 1695.en7. volumes, 48. Iiv;
Au premier Septembre 1742. en 4
recevant les années1696. jusques & 1
compris les années 1792. en 7. vo- 1
lumes, 48. liv.
Au premier Décembre 1742. en i
recevant les années 1703. jusques & j
compris 1707. avec le Suplément] de 1707. en 6. vol. 48.livj
Au premier Mars 1743. en recevant
les années 1708. jusques & ,
compris 1712. avecles Suplémens
de 1708. & 1709. en 7. vol. 48 liv.
Au premier Juin 1743.en. recevant
les années 1713. jusques. 3c
1j
compris 1718. en 6. volumes, 48. liv»']
Au premier Septembre 1743. en j
recevant lesannées 1719. jusques &
compris 1724. en 6. volumes, 48. liv.
Au premier Décembre 1743, en
recevant les années 172 5. jusques
&
& compris 171 en 8. vol. 48.liv.
Au premier Mars -17,4.4. en recevant
les années 1733. jusques &
compris 1741. en 9.vol. 42. liv.
Total. 63. vol. 4C0. liv.
Ceux qui désireront profiter de l'avantage
de ces conditions, font priés de faireassûrer
promptement leurs Exemplaires chés
Briasson, parce qu'il ne pourra fournir que
fort peu d'Exemplaires, & que s'il lui en
reste, il se reserve de les vendre 800. livres
en feuilles.
Ceux qui auront arrêté des Exemplaires;
seront tenus des les retirer entièrement dans
tout le courant de l'année 1744. passé lequel
tems, ce qu'ils auront donné par avance, sela
perdu pour eux. C'est une condition expresse
sans laquelle le Librairen'auroit pas
proposé une avantage si considérable.
- On pourra sadresser à Paris chés Briasson;
Libraire,
ruë Saint laC/Jues, a la Science
& a l'Ange Gardien
,
& chés le Sieur
Chaubert
s
Libraire,Quai des AuguJlins.
ELECTÆ Phttdri<L/Efopn'jMe Fatulæ
, cum
Excerptis ex Ovtdioy Virgilio & Horatiot &c. Lociî.Parijïts apudjoannem Desainty è
regione Collegii Dormano-Bellovaci,1. vol. iniz.
1741. pp.418»
Fiiij Ce
Ce choix de Poësîes Latines, qui paros
depuisquelques jours, peut être regarda
comme usse Introduction à la leaure de
Poëtes. C'est sans doute le but que M. AfoxiÉ
chablon s'estproposé en y travaillant & en Je
donnant au Public dans la forme où il eftj
L'Ordre qu'il a suivi dans la disposîtion du
Recueil, le fait assés connoître. On trouve
d'abord les Fables de Phèdre dont la simplicité
-
charmante est depuis long-tems en
possessîon d'occuper les premieres années cîa
ceux qui étudient, & cela malgré bien de
difficultés de styleque le nouvel Editeur aJ
tâché d'aplanir par quelques Notes & pa
quelques constructions imprimées au bas de
pages. Cette Edition de Phèdre qui est exacte
& intelligible, a d'ailleurs cet avantage
sur celles qu'on met ordinairement entre les
mains des Enfans, que le Texte en a été
revu & corrigé avec beaucoup de foin sur
les meilleures Editions, telles que celles de
Gronovius, de Burman &c.
< L'Editeur a retranché quelques Fables, Se:
il a bien fait. On ne sçauroit aporter trop de
circonspection dans le choix des matières
dont on entretient les Enfans, toujours trop
fufcepribles des mauvaises impressions que
peuvent faire sur eux certaines idées dangereuses
pour les moeurs. 1 Les Fables de Phèdre,n'étant pas en asses
1
ses grand nombre pour occu per la jeunesse
pendant tour le tems qu'elle doit passer dans
les basses classes, M. M. a tâché d'y suplée,
en mettant, à la suite de Phédre des en
droits choisis d'Ovide, d'Horace & de Vir_
gile. Ces extraits sont disposés.demanier
que les plus aisésprécèdent les plus diffici
les, &, si on en excepte quelques-uns, qui son
moins intéressans, ils contiennent des cho
ses très propres à fixer agréablement l'attention
des Enfans, qui pourront y aprendrdes
choses curieuses sur quelques usages an
ciens, sur des coutûmes singulieres, don
quelques-unes subsistent encore aujourd'huit
sur la Mythologie, sur l'Histoire &c. Il e
enfin certainqu'un jeune homme qui enten
droit bien ce que contient ce volume, trou
veroit peu de difficultés à expliquer le
Poêtes. Il yalongteins qu'on désuoit us
pareil Ouvrage. Il faut esperer que Iprt
diteur le perfectionnera encore dans 1™
suite. Les Fables choisies d'Esope qui termia
nent le volume, font imprimées en beau caractére.
Le Texte en est exact & corrigé avec
soin.
M. Montchablon qui fait ce présent an
Public, est un Maître de Pension. Peut-être
le Public a-t-il inrérêt de sçavoir quece:
Maître, outre les Langues Grecque & Latine
qu'il enseigue
y
fait taire encore des cours
F v ïlltlr-uâcr5,
particuliers d'études Françoises à des jeune
gens qui ne peuvent suivre le train du Col-j
lége. Il leur enseigne la Langue Françoise
par Principes, & par conséquent l'Orthographe
,l'Arithmétique,l'Histoire
,
la Géographie
,& il tâche en leur faisant connoître
toutes les parties de la Lirterature Françoise,
de leur former le goût par la Lecture réfléchie
des plus beaux endroits de nos bons.
Poètes, Orateurs, Critiques &c..
LE GEOGRAPHE METHODIQUE, OU Introduction
à la Géographie ancienne & moderne
,
à la Chronologie & à l'Histoire &c..
Par M.l'Abbé de Gourné, Prieur Commandataire
ds Notre-Dame de Taverny
,
secondde
Partie. 1. vol. ht-ii. de 362. pages,chés..
le Gras,au Palais, Calleau, Place de Sorbonne,
Robinet, Quai des Augustins, J. F. Herissant,
ruë neuve N. D. Desaint &. Saillant
ruë Saint Jean de Beauvais. 1741.
Dans un Avertissement quiest à la tête
de cet Ouvrage
,
l'Auteur s'exprime ainsi. *
Malgré toutes les difficultés que quelques
mal- intentionnés ont fait naîrre pour empêcher
la continuation d'unLivre qui leur porto {
ombrage,voici la féconde Partie de ma Méthode.
L'accueil favorable dont le Public a
bien voulu hcnorer la premiere,& l'empressement
qu'il témoigne tous les jours d'en
avoir
avoir la suite,m'engagent à l'assurer que je lui
tiendrai constamment parole, & que chaque
Partie paroîtra ( autant qu'il me fera polIihle
ayant affaire à des Imprimeurs & à des Graveurs
dont on n'est pas toujours le martre)
dans le tems &suivant l'ordre que j'ai indiqué
dans le PROSPECTUS;car si cette Partie a
été différée d'un mois &r. plus, ç'a été contre
mon intention & contre mes arrangement
Mais pour tenir cet engagement, j'ai besoin
de tout mon tems, qui m'est d'ailleurs.
trop précieix, pour le perdre en répondant a.
ceux qui voudroient me donner le change..
Je parle de ces Critiquesparmétier,qui s'érigent
en Juges & qui voudroient se faire par
set pour les Apréciareurs généraux du mérite
& de la fortune de tous les Ouvrages, à mefure
qu'ils paroissent.
Le Public, il est vrai, n'est pas toujours à
l'abri des charlataneries literaires, mais il
n'est pas dupe long rems en France. Il ouvre
bien-tôt les yeux ,
& il les ouvre pour rendre
justice aux Ouvrages qui le méritent,& pour
mépriser les Zoïles qui ont voulu le surprendre.
On ne me soupçonnera jamais d'un pareil
dessein. Je fuis un homme retiré, isolé ;
& qui ne tiens à personne. Je fuis dans ua
Pais inconnu ,
sans connoissance, £lns pro,-
testions. Je n'ai ni intrigue ni manoeuvre. î vj J'igooM}
J'ignore & j'ignorerai toujours les refforu
qu'il faut faire agir pour conduire une en- 1
treprisesystématique Je ne connois ni Auteurs,
ni Libraires. Les fréquens démêlés
qu'ils ont ensemble, éloigneront toûjours
de leur commerce un esprit pacifique. J'avouerai
même, que je n'ai jamais eu rien
tant à coeur que d'être totalement ignoré
des uns & des autres. Mais la chose est impossible.
Ma neutralité les offense. J'ai fait
quelquesOuvrages. Ils se vendent indépendamment
d'tux. Il n'en saur pas d'avantage ±
& ils se réunissent pour me déclarer la guerre
,
mais inutilement, puisque je n'ai rien à
démêler avec eux. J'avouerai même bonnement
que je n'aurois jamais mis mon Ouvrage
au jour, si j'avois penséque cette démarche
m'eûtobligé à entrer en lice & à lutter
avec tous ceux auxquels il n'aurait pas le
bonheur de plaire,.
Ces sortes d'Escimes où des Gladiateurs
de plume se donnent en spectacle, divertisfenr
un moment la malignité de l'esprit humain
,
mais comme dans des diseussions
on ne se propose pas une fin honnête pour
but, ellesfinirent toujours par des injures
piquantes que la médisance &souvent la
calomnie enveniment de part & d'autre , &
qui couvrent les combattans d'un oprobre
éternel.
; Pou*
Pour moi, graces à Dieu, je ne m'oublieai
jamais jusqu'à ce point. Je sçais trop ce
lue je dois au caractére donc je fuis honoré,
< j'ose me flater qu'on s'apercevra toujours,
jue ma plume est dirigée par un Citoyen
n Chrétien & un Prêtre.
C'est au Public à prononcer sur mon Ourage.
S'il est bon, toute la fureur de l'envie
:e le rendra pas mauvais. Si l'on en juge aurement,
j'en porreraiseulla peine, puisque
: le fais imprimer à mes frais.
Autant donc que je ferai indifférent pour
pures les manoeuvres que la basse envie peux
naginer pour décrier mon travail,ou en emecher
la vente, autant je serai attentif &C
dentà prositer des remarques judicieuses
qui tendront à sa perfection. Je n'examineni
pas les motifs qui auront fait agir ceux
ui me menacentdepuislong-rems, ni s'ils
ront eu pour butle progrès des Lettres, ni
'lê.me si leurs remarquas feront exprimées
vec toute la politesse & la bienséance qui
est en usage parmi les honnêtes gens. Je ferai
£ premier,a rendre justice à leurs obferva-
.ans) & je les remercirai de bon coeur des
lûtes considérables qu'ils auront relevées;
nais il y a plus de trois mois que ma preniere
Partie est en vente ,
& je n'ai encore
cuneobligation à personne de ce côté-là.
Ç'dl ce qui me donne lieu d'espérer ( sans
? êcxç
être taxé de complaisance paternelle 7 ) qu'oï
mettra toujours beaucoup de différence ert
tre mon Ouvrage & ceux qui ont paru lu
cette matiére. Il semble) en effet, qu'on j
ait négligé l'objet principal de la Géogra
phie,qui ell de faire connoître la Terrer
d'enseigner la position des principales Villes
& les distances qui se trouvent entre les dit
sfereans Lnieuxcdoent o.n.veut donner la connois1
Voilà le but & l'unique objet de la
Gécfl
graphie. C'estle point capital & essentiel
,
&
la véritable pierre de touche où l'on
co
noîrleGéographe. C'est la corde unique qui
peut produire quelque harmonie dans Ijj
Géographie,& c'est celle qui n'est poird
touchée par ceux même qui promettent i|
plus, d'en donner des leçons. f
Encore li l'insuffisance des Méthodes éroit
réparée par l'exactitude des Diaionaire.
Mais non. Qu'on ouvre ces masses volumW
neufes
y
on n'y trouve point les éclaircifîcl
mens qu'on est en droit d'en attendre,31
j'ose avancer avec vérité, que l'ouvrage
qui
je donne aujourd'hui au Public, est beau1
coup plus xaa pour ce qui concerne les
distances, & beaucoup plus abondant pour
les mariéres, qu'aucun Livre qui ait paru susi
qu'ici surla Géographie. Je n'en excepre pal
le fameux Dichoiuire du sieur de la Marffe
sicie
iifl'c.On y chercheroir inutilement Aigney-
Dixuee, - Ainey-le-Chateau,Ainjry-le-Due;
Aiz..ay le Duc, Ambérieux en Bugey
vmbért'eux en Dombes, Antrames; Arc enarois,
Argentant,Argentré, Arleuf, Ar-t
Iljon, Artei, Artannes, Availle, Attroux
dutan, Auzence, Auy, Beaumont dans la
Varcbe, Beaumont-pied-deboeuf,Benevent
tefco;q,Beoil,'Biltomdans le Maine(&
elus de cent autres que l'Auteur nomme. )
rous ces Lieux, dit-il, se trouvent dans celemiVolume,
qui n'estque la douzième:
Partie de mon Ouvrage.
HOME'LIES DE SAINT JEAN CHRYSOSTÔ-
KE, Patriarche de Constantinople,lur tous
,es Evangiles de Saint Jean, traduites en
François avec des paralelles de Doctrine tirés
des anciens Peres,. des Notes & des
Eclairciffemens, par M. l'Abbé le Mère.4.,
Volumes in 4° Le 1.. vol.. de 648. piges,
non compris la Préface qui en contient
n. Le 2. de 598. Le 3. de 540. & le 4»
lie 560. A Paris,chésla veuve Etienne, rue
aint Jacques, 1741.
TRAITE' :t}E- GNOMONIQUE, ou l'Art de
aire des Cadrans, par M.Rivard, Prosesèur
de Philosophie en l'UniversitédeParis,
tt Paris, chés Jean Desaint & Charles Sail*
Umtk
lant, Libraires, ruë Saint Jean de Beauvais
vis-à-vis le Collège, 1741. «*-8°. de 208
pages.
SSAISURLEEAU,OU 011 examine cri
quoi consiste précisement le Beau dansle
Physique, dans le Moral, dans les Ouval
gcs d'Esprit & dans la Musique. A Paris„
chés H. & Jacques Guerin, Libraires, rU9
Saint Jacques, à Saint Thomas d'Aquin
1741. vol. in-12. de 302. pages,non corn
pris un Avertissement.
!
HISTOIREDEL'ACADEMIE ROYALE,
DES SCIENCES, année 1755. avec les Mémoires
de Mathématique & de Physiqu.
pour la même année,tirés des Registres de
cerre Académie.AParis, de l'Imprimerie
Royale ,in 4°. de 108. pages pour l'Histoire
, & de 595. pour les Mémoires. Planches
détachées vingt 1741.
ELEMENS DE GÉOMÉTRIE, par M. Clairant,
de l'Académie Royaledes Sciences,
& de la Société Royale de Londres. A Paris,
chés David, Fils, & Durand, Librai-.
res,ruë SaintJacques, in-8°. de215. pa-J
ges. Planches14. HISTOIRE DU PAPE INNOCENT III. par
Dom
Jean de Lannes, Religieux Prêtre de
Ordre de Cîteaux,ancien ProfesseurdeThéogie,
174-1. A Paris, ches Pierre Giffart;
braire rue Saint Jacques, in-113 de 408»
ges.
DESCRIPTION DE PARIS, de VcrrailIes;
: Marly, de Meudon, deSaint Cloud
Fontainebleau,& de toutes les autres bels
Maisons & Châteaux des environs de Pa-
;, par M. Piganiol de la Force. Nouvelle
dition enrichie d'un grand nombre de fines
en taille-douce
,
huit volumes in-12.
liv. A Paris
, au Palais chés Théodore le
rasj au troisiéme pilier de la Grand'Salle
l'L couronnée, rue Saint Jacques chés
Charles- Nicolas Pairion
,
vis à-vis la ruë des
soyers3 à l'Empereur, & chés Guillaume
sesprez. & Pierre Cavelier fils, ruë Saint
acques à Saint Prosper & aux trois Vertus
LIVRES provenans du Fonds de Librairie de la
ue DelauSne, qui se trouvent chésCavelier, fils,
ibraire, rue S. Jacques, à la Ville de Paris, 1741.
ABROGE' CHRONOLOGIQUE de l'Histoire Unirrelle
, Sacrée & Prosane, Traduction nouvelle.
livintsla derniere Edition Latine du P. Petau
,
pac
Maucrotx, &continuéejusqu'en 1701. avec un
raité de Chronologie, par M. de Lisle, 3. vol.
i»-n. 7. livres 10. sols.
AMOURS DE CATULLE ET DE TIBULLE, oa
histoir des Ouvrages de ces deux poëtes, avec une
-I
J'radudioa
Traduction en VersFrançois de leurs Poësies,
M. dela Chapelle, de l'Académie Françoise,$.i J2,. 11.livres f. fpJs.
APOLOGIE de M l'Abbé de la Trappe, (par î
Thiers,) in-N. 2.livres TO. fols.
AVANTURES NOUVELLES de l'admirable Q
Quichotte de la Manche, composées parle Licen
Alonzo Fernandez de Avillaneda, & tuduÜe
l'Espagnol en François pour la premiere fois
, YOI. in-12. 5. livres.
On trouve cbés le même Libraire les Causes <
libres & interessantes, avec les Jugemens qui les « décidées. Nouvelle Edition, revûë ,corrigée & au
mentée deplusieurs Pièces importantes, 18.
in-12. 45.livres.
On les vend aussi féparémenr, deux volumes à
fois,5.livres.
DESCRIPTION sa Repréfmtationexa&e dè-la
fort ds Gl&ce
,
construite. à S. Petersbourg
, au mais
Janvier 1740- & de tous les Meubles qui s'y trt
voient , avec quelques remarques sur lefroid en j
neral
,
sa particulièrementsur celui qu'on afentM
te même année dans toute lyKurope; composee sa j
bltée en faveur des jimatsurs de lhilloire Naturel
par GeorgesWolffgang-KrafFr Membre de PAra
mie Impérrale de S. Petersbourg, sa ProfeJJeur
Pbyfitfue. Traduit de l'AilemaidparPierre Louis
Roy,Membre de l'Académie Imperiale de S. Plt
Jourg sa Professeur d'Hiftotre Brochure in-4®.. il.pages, avec des. figures"en taille douce..
S Petersbourg de l'Imprimerie de l'Académie c
Sciences, 1741* -,- Dans le Mercure du mois de Juillet I74Õ' 9
1640. il ya un dC't'¡luJ;ieux au sujet de ce
PalJ
deGlace,&c. 1
te 14 Novembre
,
l'Académie Royale des Ins- etions & Belles Lettres,tint ion Assembléepu- rqeue a laquelle M. le Comte de Maurepas, Mid'Etat
,
présida M. de Boze, Sécretaire peretuel
, commença par annoncer le Sujet du Prix
yeté par l'Académie, & en même-tems on difibua
le Programme suivant.
RIX Litteraire, fondé dans l'Académie
Royale des Infcripthns & Belles-Lettres.
Académie Royale des Inscriptions & Belles-
.,.J
Lettres, désirant que les Auteurs qui compoent
pour le Prix, ayent tout le tems d'aprofondir
esmatières, & de travailler les Sujets qu'elle leur
onne à traiter, annonce dès à present que le Sujet
u'elle a arrêté pour le concours au Prix qu'elle
istribuëra à Pâques 1743. consiste à examiner &
déterminer l'état des Sciences en France depuis lu
sort de Philipe le
2 Bel,jusqu'à celle du Roy Charles V.
Le Prix fera toujours une Médaille d'or, de la
aleur de quatre cent livres.
Toutes personnes, de quelque Pays & condition
Qu'ellessoient, excepté celles qui composent l'Aadémie
, seront admises à concourir pour ce Prix
leurs Ouvrages , pourront être écrits en François
11 en Latin, à leur choix. Il faudra feulement les
orner à une heure de lecture au plus.
Les Auteurs mettront Amplement une Deviseà
eurs Ouvrages;mais, pour se faire connoître
,
ils
joindront dans un papier cacheté,& écrit de leur
propre main,leurs nom, demeure & qualités, Se
e papier ne fera ouvert qu'après l'adjudication du
rix.
Les Pièces affranchies de tous ports, seront remises
entre les mains du Sécretaire de l'Académie.
vant le premier Décembre 17411
M*
M. le Sécretaire ouvrit laSéance par la lcéhul'Eloge
de M. de Surbeck,Brigadier desArmées
Roy
,
Capitaine-Lieutenant de là Compagnie Gj
nerale du Régiment des Gardes Suisses , mort à H
ris le premier Septembre. Il fut suivi de celui de it
Sevin, décédé dans le même mois, dont il
l'Abbé Gedoin Ét la lecture pour M. de Boze.
M. Bonami lût ensuite un Discours au sujet de
derniere Inondation
,
causée par le débordement
laSeine. Discours Historique
,
dans lequel tous l
principaux Evenemens de cette espece font rapor
tés
, avec des circonstances & des remarques cu
rieuses sur chaque Evenement. < M. le Sécretaire lût enfin un troisiéme Eloge,qu
remplit !e reste de la Séance
,
c'est celui de l'illust
M. Rollin, que la mort a enlevé tout récemment
l'Académie & à route la République des Lettres.
Ces trois Discours furent aplaudis par une no
breuse & brillante Assemblée
,
à laquelle assister
comme Membres de l'Académie, M. le Ducc
Saint Aignan
,
depuis peu de retour de son Ambar
fade de Rome, & M. le Marquis d'Argenson
Conseiller d'Etat Ordinaire,Intendant delaGe
neralité de Paris, &c.
Le lendemain 15. l'Académie des Sciences tin
aussi son Assembléepublique pour la rentrée; M
Comte d'Argenson y présida; M. le Chancelie
M. le Comte de Maurepas & M. le Comte de Sait
Florentin yassisterent.
M. de Mayran, Sécretaire perpetuel, ouvrit
JI
Séance par la lecture de l'Eloge funebre de M. P
tit , Médecin.
M. de Maupertuis lût ensuite un Mémoire p
prouver que les Satellitesde Jupiter n'étant d'aucul
usdage sur Afcr) pour trouver les Longitudes, paj< M
le le mouvement du Vaisseau rend les Lunettes
utiles, il falloit chercher une autre pratique pour
ouver les Longitudes, & il donna cette pratique,
ui est d'observer la situation de la Lune à l'égard
e deux Etoiles fixes, ce qui est, dit-il
} un Phénonene
, qui peut êtreaperçû des yeux nuds.
M. Perrin, Médecin, liît une. Dissertation cuieuse
sur la voix humaine, & démontra qu'elle étoit
n Instrument à cordes & à vent. Il prouva par plueeuurs
Expériences,que les muscles & les tendons
gosier
,
même après la mort, sonnent & font
lu bruit quand on les pince avec les doigts
,
indépendamment
de l'air qui passe dans la glothe,après
avoir éprouvé sur des Cadavres humains,& des
Animaux. Il ajoutaqu'il feroit sentir la différence
le tons à un homme sourd
, en lui faisant mettre
le doigt sur une espece de trou,que nous avons à la
gorge, parce que quand on chance, les muscles &
les tendons s'allongent ou se racourcissent pour
faire des tons aigus, ou moins élevés. Il finit en disant
que bien de gens chantent sans employer tout
ce qui sert à la voi*
, comme la glothe,les muscles
, les larinx, & les rubans tendineux
, parce que
la voix à cordes & à vent,qui est une choie que
nous avons dans le gosier, suffit feule pour saiic
du bruit.
M. le Monnier le fils, occupa le reste de la Séance
par un Mémoire sur la maniere de connoître le
mouvement de la Lune, & la Longitude en Mer
dans lesannées suivantes 1742. & 1743. en se servant
des Observations qu'il a faites près de neuf ans
auparavant.
P
M. Petit,Médecin, étant mort à la fin du mois
deJuin dernier, l'Académie des Sciences proceda le
tjx. Juillet suivant, à l'élection d'un Académicien I)cnfioa.
Pensionnaire Anatomiste, pour remplirsa place
elle nomma Mrs MorandAssocié,Hurauld, Adjoin
& la Sone, Externe. Le 19. on reÛt la Lettre d
Roy, qui nomme M Morand. 1
Le 19. Juillet,l'Academie procéda à l'élt'ého
d'un Associé, à la place de M. Morand, & cil
nomma Mrs Hurauld & la Sof;e 2. Août on rc "ta la Lettre du Roy
, qui nomme M. Hunauld.
- OVVERTVRE du Collège Royal. f
Les Professeurs duCollege Royal de
France
fondé à Paris par le Roy françois I. le Pere & 1
Restaurateur des Lettres
,
reprisent leurs xercice
interrompus par les vacances ordinaires
,
le Lun
ao. Novembre. Voici les noms des Sçavans qq
remplissent aujourd'hui les Chaires de ce fameu
College ,
fous l'inipeâton de M. Varry
,
de l'Academie
Royale des Inscriptions & Belles Lettres
Professeur Royal en Langue Grecque. ]
Pour la Langue Hébraïque, <
Mrs Sallier & Henri.
Pour la Langue Grecque.
Mrs Capperonner & Vatry.
Pour les Mathématiques.
Mrs de Cuiy & Privât de Moheres. ; Pour la Philosophie.
Mrs Terrasson & Privât de MOJieles.
Pour rEloqMence Latine.
Mrs Souchay & Piat.
Pour la Médecine,la Chirurgie, lA Pharmacie
& la Botanique. |
Mrs Andry, Burette ,
Astruc & Dubois. 1
Pour la LangueArabe.
Mrs de Fiennes,Sécretaire Interptcte du Roy
pou
ici
es Langues Orientales,& Fourmont. Le premier
expliquera un Manuscrit Arabe delaBibliothéque
du Roy
,
intitulé Les Muses Sages, &c.
st - Pour le Droit Canon.
Capon&leMerre.
, Pour la Lanqtte Syriaque.
l'Abbé Fourmont. - - -
LESTAMPES NOUVELLES.
Le sieur Petit, Graveur, ruë S. Jacques,à la
luronne d'Epine, près les Mathurins
,
contifptftdrees
graver la Suite des Portraits des Hommes
du feu sieur Defrochers
,
Graveur du Roy.
vient de mettre au jour les Portraits suivans:
EIHARIES ROLLIN
,
célebre par les excellens
vrages dont il a enrichi le Public, mort dans la
t année de son âge, le 14. Novembre 1741.
mmencé par Defrochers
,
& terminé par Petit.
n lit ces Vers au bas.
t
cet air vif & doux, àce sage maintien
,
ns peine de Rollin on reconnoît l'Image,
aisJcroi moi, cher Lecteur, médite son Ouvrage
;ur connoître son coeur & pour former le tien.
\t
JEAN-BAPTISTE-JOSEPH LANGUET DE GERGY,
uré de S. Sulpice, commencé par Defrochers
, Sç
rminé par Petit, avec ces Vers au bas.
*
dlotnon autrefois se rendit mémorable
n dressant au Seigneur un Temple glorieux.
anguet, de nos jours plein d'un zéle aussi pieux
,
leve au Créateur an Temple plus durable.
* JEANJEAN-
BAPTISTE ROUSSEAU, Poëte célebre, m< le 17. Mars 1741. commencé par Defrochers,
terminé parPetit.
Tel fut le célrbre Rousseau ,
i*
Dont les Verssontgravés au Temple de Mémoij
Il triomphe en mourant d'une cabale noire,j
Et revit glorieux en dépit du Tombeau.
BENOÎT XIV. éluPape en 1740. gravé par Pei
d'aprés un Tableau qui est chés M. le .ca{dinal
Rohan. j
Difcite Pontifiees ! Sifiit veri ecce tabeli« g
POn/ifiris, Petrum lumine timoré refert. I
JERÔME D'ARGOUGES DE RANES,Chevalier,S<
gneur de Fleury, Conseiller du Royen ses Confeij
Maître des Requêtes Honoraire de son Hôtel, Lie
tenant Civil de la Ville,Prévôté & Vicomté de P
ris, peint par Nicolas de Largilliere
,
& gravé g
Petit. Ces Vers font du Chevalier de Neufville.
(
Jaloux admirateurs Grecs,qui sites périr
Le seul que votre Oracle osa déclarer sage,
Il revit fous les traits de ce noble visage;i
Mais plus heureux que vous, nous sçavons le chéri
EVRARD TITON DU TILLET, Auteur du Pa;
nasse François, exécuté en Bronze, peint par Nic
las de Largilliere,& gravé par Petit. Ces Vers feu
du même Auteur. 1
D'un Monument célebre Auteur ingénieux
Le Ciel, qui
-
te devoit le TITIEN dela France,,
Pcti
pour immortaliser fous tes trairs gracieux
Lavertu, le bon goût & la magnificence,
Pàermets que dans ces Vers, que le zele a dicté, nom porte le mien à l'immortalité.
? PHILIPE NERICAULT DESTOUCHES,Jel'Acaliémie
Françoise, Gouverneur de la Ville dt Melun,
peint par Nicolas de LargULicre, & gravé
farPetit,* - -
Tels font les traits du moderneTérence,
Qu'Athènes& que Rome ont formé pour la France
Dans fe5 charmans Ecrits l'esprit, le jugement,
Les Grâces, le bon goût,l'élégant badinage
f , onylaire & pour instruire
,
unissent leur langage,
Et l'honnête homme y joint le sentiment.
,I1..parotr une autre Estampe en hauteur,gravée
7arM. Galimer,d'aprèsM.Pater,sousletitre
de la Peintresse. Elle représenteune jeune Personne
assise devant son Chevalet
,
galamment
ajustée d'unr.manicre- assés coquette. On y litdes
Vers au bas.
LE NEGLIGE',ou la Toilette du matin, Estampe
enhauteur
,
gravée par M le BÀs, chés lequel elle
se vend ruë de la Harpe 1141. d'après le Tableau
original de M. Chardin,exposé dans le derniersalon
,
lequelTableau a été géneralement aplaudi; on
en peut voir la description dans le Mercure d'Octobre
, à l'Article<lu Salon du Louvre. L'intelligent
Graveur est parfaitement entré dansl'esprit du Sujet
qui y est traité & le debit rapide de cette
iitampe prouve bien qu'elle est au gré du Pu-
-
I. Fol, G - blic.
blic. Pour l'intelligence des Vers de M. Pesselier,
qu'on lit au bas de l'Estampe,il faut remarquer
ici que le principal Personnage est une Mere attentive.
qui racommode la cornette de sa fille, tandis
que la jeune Personne observe dans le miroir loc
soins que prend sa Mere pour l'embellir.
Avant que la raison l'éclaire
,
Elle prend du Miroir les avis féduifans
;
, Dans le désir & l'art de plaire »
Les Belles, je le vois, ne font jamais Enfans.
Voici d'autres Vers sur le même Sujet, & du
même Auteur, qui nous font tombés entre les mains
& que nous croyons devoir insérer ici; il est bon
que le Leéfceifr soit instruit que le Tableau qui a
donné lieu à cet ingénieux Morceau de Poësie est
dansleCabinet de M. le Comte de Tessin.
A M. CHARDIN, Vcintre de lyAcadémie
Royale de Peinture. .Q
Uoi! ton Artne feroit qu'une belle imposture
Non
, non, ta mainen fait une réalité:
Ce n'eil: point cet Art tapi vanté- *:
Que j'admire chés toi, Chardin, c'est la Nature; -.-
Par quel charme, dis-moi,sçais tu, dans qg
Peinture
Fixer l'aimable vérité?
Déesse invariable
,
& pourtant fugitive ,
- Qui trompant notre habileté
,
Echape si louvcnt à l'assiduité
DI
j» De la main la plus attentive.
On est d'abord séduit par sa naïveté ;
t.: On larecherche, on la cultive ; ù"Pour l'acquérir on se captive;
r>: Vain espoir dont on est fhré1
., On ne voit qu'à l'extrémité
ltita Que la Mufe la plus retive , celle qui préside à la simplicité;
t: C'est uneimpérieuseReine
Dont fort peu de Sujets éprouvent la bonrf,
Ou si tu veux encor, une fiere beauté ,.e le plus tendre Amant ne gagne qu'avec peine,
à Et perd avec facilité.
Pour ~toi, ne t'en plains pas,elle t'a bien traité;
Jamais à tes désirs elle ne fut rebelle,
Et ton Amour pour cetteBelle e peut lui reprocher une infidélité.
Mais où vais je. en ces Vers,par le zele emporté,
Je voulois teloüer, quelle témerité!
4 As-tu besoin de mon suffrage }
Tu reçois du Public un encens mérité,
Et ce qui doit encor animer ton courage,
Tessin
, pour un Public digned'être compté
leiffin,dont le nom seul peut munir un Ouvrage
Du sceau de l'immortalité,
De ton heureux talent reconnoît labeauté. vGijCART®
CARTE TOPOGRAPHIQUE du Diocèse deSens,divise
en ses cinq Archidiaconés,& ses douze Doyennés.
Dédiée à l'illustriss.&Réverendiss. J. JOSEPH
LANGUET,Archevêque de Sens,Primat des Gaules
& de Germanie; levée géométriquement fous
ses ordres par M. Outhier
,
Prêtre du Diocèse
»
de
Besançon
,
Correspondant de l'Académie desSciences,
assujettie aux Observations de Mrs de cette
Académie,& aux Opérations de M. de Cassini. Se
vend à Sens, chés André Jannot, Imprimeur de M,
l'Archevêque & du Clergé. EtàParis, chés la veuve
Maziere & Jean B.Garnier,Libraires-Imprimeurs
de la Reine, ruë S. Jacques, à la Providence,
>1. DCC XLI. gravée par delaHaye.
Cette Carte, d'une grandeur considérableest
ornée de deux Plans, dont l'un représente la Ville
& les Fauxbourgs de Sens , & l'autre le Château
Ge Fontainebleau.
CARTE du Diocèse de Grenoble, divisée en ses
quatreArchiprêtrés, dressée sur plusieurs Cartes levées
sur les Lieux, & assujettie aux dernieres Observations
de Mrs de l'Académie des Sciences
, par
TvL de Baurain
,
Géographe ordinaire du Roydédiée
à M. JEAN DE CAULET ,Evêquede Grenoble.
A Paris,chés l'Auteur, Quai des Augustins, près
la ruë Gît le^Cmur, ~1741,
Le Sr le Rouge, Ingénieur & Géographedu Roy,
vient de publier une nouvelle Carte de la Boheme
,
avec les Plans des principales Viiles de ce Royaume.
L,'Llcâorat d'Hanovre, en deux Feüilles
, avec
Its Plans des Villes& des Camps.
Le Plan de la Ville de Vienne, telle qu'elle est
aujour d'hui
, avec les Environs.
Ces quatre Cartes paroissent avoir été faites avec .-;.- beaucoul
beaucoup d'attention, & par une personne entendue
,elles sont d'ailleurs fort bien gravées;on ne
pourroit guere présenterrien de plus curieux & de
plus utile dans le tems prêtent.
On trouve ces Cartes chés le Srle Rouge, ruë
des Grands Augustins, vis- à-vis le Panier fleuri.
AVISsur le Traité de fHorlogerie Afécha*
nique CT Pra'iejustaprouvêpar CAcadémic
) Royale des Sciences.
Le Sr Thiout
,
l'ainé, Maître Horloger à Paris, &
Horioger ordinaire de S. M. C.la Reine Doüaitre-
M d'Espagne, & de M. le Duc d'Orleaas, qui a
fait imprimer
,
& qui vient de donner au Public la
Trztté de l'Horlogerie. en 2. vol. in 4°. avec 95.
Figures ou environ, très-proprement gravées en
Taille-douce ,que nous avons annoncé dans le
Journal du moisde juillet dernier,page 1640.
ayant aperçuquelques omissions dans l'Errata de
son Livre, il a cru ,pourla satisfaction & pour
l'utilité publique,devoir le suprimer & en faire un
second Cela lui a, en même-tems
,
fourni l'occasion
d'y faire des Additions
,
qui lui ont paru nécellatres
pour l'intelligence de l'Ouvrage. Il donne
gratis cesAdditions & Correctionsà ceux qui ont des
Exemplaires de ce Livre. Sa demeure est, Quai
Pelletter
,
frrh la Grève, à l'Enseigne de la Pendule
- ifEquation.
PRINCIPES pourtoucher delaVielle, avec six
Sonates pour cet Instrument, dédiés à M. Jérôme
Bignon, Bibliothécaire du Roy, Intendant de Soissons,
composés par le Sr J. B. Dupuit, Maître de
Vielle & de Clavecin. Ce Livre est très-nécessaire,
non-seulementpour les personnnes qui veulent apren- ,-" G iij àIe
dre à toucher de cet Instrument dans toute sa perfection
,
mais encore pour celles qui veulent se perfectionner
dans l'accompagnement du Clavecin. Oiv
trouve cet Ouvrage chés l'Auteur, rue S.l'enis. à la
Providence; ché Boivin ruë S. Honoré,àla Règle
d'or, chés le Cler
,
rué du Roule. à la Croix d'ort
chés Cabaret Papetier, près la Croix des Petits-
Champs & chés Duval,aussi. Papetier, à côté du
Cul-de- sac del'Opéra,1741.
DESCRlPTION d'un nouveau Poët,..
Un Fourneau élevé à la moitié de la hauteur d'une
cheminée, dont on a bouché Je ruyau, en occupe
tout le foyer, il est voûté en dôme oblong &
traversé au Commet par un tuyau de Taule qui est
surmonté & envelopé d'un tambour,pareillement
de Taule; le haut de ce tuyau est fermé & répond
intérieurement à deux pouces au-dessus du centre
du tambour; plus bas, ce tuyau a une ouverture
presque adhérente au centre d^ la face du-tambour,
qui regarde la chambre, cette ouverture s'étend
obliquement vers l'évasement du tambour, pour
l'échapement de la fumée,& la fumée fort au haut
du tambour par un autre tu,au de Taule, qui Ce
rabat en serpentant au- dessus du Fourneau & va Ce
perdre dansle tuyau de la cheminée par une ouvert
ture que l'on a ménagée. Le tourneau est bâti de
briques épaisses
,
liées par un mastic de même e tpece
; on peut le revêtir de Fayence; il ne fume
pas & ne donne point de m uvaise odeur. Un cotret
de trois fois y dure sept heures, & donne-
76. degrés de chaleur dans une chambre qui a 22.
pieds & demi de long, sur 6. pieds de large; ait.
bout de vingt heures le Fourneau n est pas froid. La
raison en est simple. L'air étant barré & embarassé
dàos sen paissage bois doity être ménagé, & la
chaleur
thileur retenuë ; il opere ainsi la consommation de
l'un & la dissipation de l'autre.
Ceux qui voudront prendre le Modele de ce Po<£»
le, s'adresseront au Sr Berry, rue Bourg Labbé , vis-à vis l'Hôtel Royal, qui a ordre de le faire
voir gratuite*ment. Le Sr Dumais, Fabriquant de Cas de Soye, donne
avis au Public, qu'il a inventé depuis peu & poCfede
seulla véritable maniéré de reblanchir & conserver
les Bas de Soye blancs, qu'il en rétablit &
répare tous les défauts & les manques qui s'y font
journellement, & cela dans la derniere perftéboo..
Cette invention
,
qui n'a encore rien eu d'égal,
réussit au gré de tous ceux qui en ont vu l'expérience,
& qui ont été préposes pour en juger, fane
parler de plusieurs Personnes de distinction qu'il a
l'honneur de servir
,
& qui en ont fait l'épreuve. Il
se contente, au reste, d'unprixtrès-modique. IL
va chercher les RIS qu'il faut reblanchir& réparer,.
& les reporteexactement au tems qu'on souhaite;
Il fabrique & vend toutes fortes de Bas de Soye, de
Tresme, de Perse & d'autres qualités, renforcés deii
talons & des pieds, & toute
forte
de Marchandises
de Bonneterie. Il demeure dans la Cour Abbatiale
de S. Germain des Prés, vis-à-vis la Porte de Bois,
faisant face à la ruë de Bussy.
M. de Chyroineau, Confei'ler d'Etat, Premier
Médecin du Roy, ayant vu la guérison d'un grand
Prélat, des Rougeurs, Dartres & Boutons qu'il
avoit sur le vilage depuis plus de huit ans, ( lequel
a fait à la Dame de Lestrade une Pension sa vie durant,)
& avant apris d'ailleurs la guérison de plusiers.
autres Personnes considérables, & qu'elle
miMK ces Maladies depuis plusCdei4i0jans. avec succès
succès & aplaudissement, a bien voulu donner (cm
Aprobation pour débiter fes- Remedes
, pour l'utiliré
& le soulagement du Public; sçavoir
, une Eau
qui guéri les Dartres vives & fatineuses
, Boutons,
Raugeurs Taches de rousseur, & autres Maladies
de la Peau: & un Baume blanc, en consistance de
Pomade qui ôte les cavités& les rougeurs aprè
la petite vérole, les taches jaunes & le hâle, unit &
blanchit le teint. Ces Remedes se gardent tant que
l'on veut, & peuvent se transporter partout.
Les Bouteilles de cette Eau sont de 2. 3.4. 6 livres
& au-dessus, selon la grandeur. Les Pots de
Baume blanc, tont de3livres 10. fols, & les dt:'-
mi Puts d'une livre 15 fols.
Mad. de Lestrade demeure à Paris, rue de l.
ComédieFrançoise
,
thés un Grainetier,au premier
L'tage, Il y a une Affiche au-dessus de la porte.
CHANSON. A L'amitié Corine donne
Ce qu'elle réfuse à l'Amour;
Corine permet chaque jour
Que sur ses levres je moissonne
De secrettes faveurs qui flatent mes desirs;
Et toutefois mes maux égalent mes plaisirs.
O vous, qui soupirez pour elle,
Rivaux infortunés, n'en soyez point jaloux;
je fuis plus à plaindre que vous,
fc1
Ses faveurs font les fruits d'une amitié ficelle ,
Et je fuis amoureux sans espoir de retour;
Quand aux plus vifs transports mou ame s'abandonne
,
A l'amitié Corine donne
Ce qu'elle refuse à l'Amour.
Par M.le Chevalier de S. Joty*
CHANSONETTE.
A
Tous vos apas précieur
Votre voix joint, Philis, de nouvelles merveiuet,
Et vous scavez charmer les yeux,
Comme vous charmez les oreilles.
SPECTACLES*
L.Académie Royale de Musique continue
avec un très-grand succès les représentations
de l'Opéra d'Isse, qui a été remis d'une
manière très-brillante
, comme on l'a déja
dit dans le précedent Mercure. La Décoraton
de la Forêt de Dodone
y au troisieme
Acte, composée & executée par le Chevajer
Servandoni,mérite une attention pajct-
:uliere. Le Théâtre paroît remplt d'arbres
solés,jusques sur le premier plan de cate
G v grandis
grande machine. Les branches de ces
ârbres;ti
de trente pieds de haut sur le devant, en n
s'élevant en berceau,couvrent entièrement 3 leThéatre.,sans y laisser aucun percé dea
ciel. La Forêt est de chênes, & chaque ar-Jbre
paroît dessiné & peint d'après narure..
Ils font placés à distances inégales; ils for-
-
ment diverses routes, & par le plan pers-
- pectifs ils paroissent tous de même hauteur.
Le Spectateur en peut facilement compreri
au'moins cinq cent, qui ont un tel accord
avec ceux qui se trouvent dans le fond&
sur les côtés, qu'on n'aperçoit plus aucune
Coulisse.Legénie heureux du Chevalier Ser-f
vandoni,faitparoître cette Forêt encore plus 1
spacieuse par le, moyen de plusieurs jeu--
nés gens de différente taille
,
habillésen.Ii
Prêtres de Dodone, qui sortant du fond,
du Théâtre
,
forment une marche entre les."
arb res,& à certaine distance
, rentrent dansM
les Coulisses,pour en laissèr sortir d'autres
de taille plus avantageuse, continuent la 8
marche coujours'encre les arbres, viennent-
1
sur les bords du Théatre, & se trouvent dr *
proportion avec les arbres du devant dont
on a parlé, ainsi que les Prêtres d'une taille,
médiocre le font avec les arbres du, fond
ensorte , que le Spectateurs doit croire que ce
font toujours les mêmes Prêtres.
Cette Décoration retouchée avec foin parf
llAuceur., f
d'Auteur, & généralement goûtée,merireroit
de justes éloges de notre part, mais les
aplaudissemens redoublés du Public, font
plus flateurs pour l'illustre Artiste, que tout
ce qu'on pourroit ajoûter ici.
Le28. la mêmeAcadémie reprit le Ballet
des Fêtes Grecques & Romaines, qu'elle avoit
donné au mois de Juillet dernier. La Dlle
Gamargo qui avoitquitté le Théâtre en 1735.
reparutdans le même Rôle de Terpscore,
qu'elle avoit dansé en 1734. dans le même
Ballet. Elle aété reçue du Public avec degrands
aplaudissemens.
Le 11. Décembre, les Comédiens François
donnèrent la premiere représentation
d'une Comédie nouvelle en Vers, & en cinq
Astes, intitulée l'Embarras du Choix, de
la composition de M. de Boissy. Cette Pièce,,
dont on parlera plus au long, ayant été goûtée
du Public, fut interrompuë aprèslacinquième
représentation p.ar d'une Actrice.
Le 21, les Comédiens Italiens donnerent
une Pièce Nouvelle, en Vaudevilles, en un
Acte
, -avec des Intermèdes
,
intitulée les:
Oracles, Parodie nouvelle de la Pastorale;
Héroïque d'ffe
,
qu'on représente actuelle—
ment à l'Opéra. On parlera plus au long de*
cette Parodie "qqicit delacomposition dm G,vjj
sieur Romagnesi
,
laquelle a été reçue favo
lablemenr du Public. Y
Le 2 3.ils remirent au Théâtre la Comédie
de la Surprise de l'Amour, avec trois
differens Divertissemensdans les entre Aéèes.
qui ont pour titre, la Cossette
,
les Enfans
Jardiniers, & le Bal Anglois executes par
la Dlle Roland, le Sr Poitiers & ses deux -
enfans
,
dont on a déja parlé
,
lesquels font
toujours le même plaisir.
Fabio Sticotti, Gentilhomme du Frioul ;.-;,;
sur les Terresde la République de Venise
Comédien Italien de l'Hôtelde Bourgogn,e,
où ilavoir été reçu en Janvier 1733.pour
les Rôles de Pantalon, mourut à Paris le 5.
Décembre
,
âgé de 65. ans.
NOUVELLES ETRANGERES.
TURQUIE & PERSE.
ON aprend deConstantiple
, que quoique Je
Grand Seigneur ait fart assêmbler deux armées
cotifijéraflès, l'une près d'Erzerum & l'autre
dans les environs-de Bagdad, ilyavoit Beaucoup
d'aparence qu'il n'y auroit point derupture entre
la Turquie 6c la Perse.
Le brut a couruà Constantinople que les RebeLles
du Deghestan ont mis en deroute le Corps de
troupes que Thamas Kouli-Kan a fait marcher contre
eux & que le Fils de cc Prince avoir été tué
dans cette occaûoo.
On aapris depuis que les deux armées que le
Grand Seigneur a fait assembler l'une ptès de Baglad
& l'autre près d'uzerum, demeurent toujours
ranquilles dans leurs camps, & le bruit qui avoit
:ouru que les troupes Persanes, qui le sont avanées
vers les Frontières de l'Armenie avoient déjà
ommencé les actes d'hostilité, étoit sans fondement.
L1 eW certain au. contraire
, que Thamas
Kouli-Kan aRecommandéexpressementau Gêneral
qui les commande
,
d'empêcher qu'aucun (oldar
le les troupes ne passât leslimites quiseparentses
taes de ceux de sa HaueelIè, & d'éviter avec foin
out ce qui pourroit causer denouveaux différends
'mre les deux Nations.
Le Grand Seigneur a aussî donné les mêmes ordres
aux Généraux de ses troupes, ce qui fait préumer
que l'une & l'autre Puissance esperent de
pouvoir parvenir àun accommodement. On assure
même que quelques unes des principalesdifficultés
lui rerardoient cer accommodement, ont été levées
,& il y a aparence que les négociations commencées
auront le succès qu'on en attend, ks
troubles intérieurs q i agitent la Perse donnant
trop d'occupation à.ThamasKouli-Kan, pour lui
permettre de penser à une. guerre étrangère. Il a
découvert une nouvelle conspiration formée contre
lui„ dans laquelle plusieurs desSeigneurs les
plus considérablesde làCour étoient enués, &
dont son fils aîné s'étoitdéclaré le Chef Ce Prince
qui étoit à la tête de l'aimée que Thamas Kouli-
Kan avoit fait marcher., pour soûrnettte les Rebelles
du Daghestansoupçonnant que son pere n'avoit
pas pour lui les sentimens favorables, & qu'il
se roposoit même de l'exclure du Trône & de
choisir ion second Fils pour lui succeder
,
avoit mis
tans lesintétêtsquelques-unsdesGénérauxqur
tt:t<
servoient fous ses ordres, &ceux-ci avoient gflfl
gé une partie de l'armée àle proclamer Roy.
Au1Ilulc que Thamas Kouli-Kaneneutreçu,
nouvelle )..il alla se mettre à la tête destroupes qM
lui étoient demeurées fidelles, & remporta lâM
victoire complette sur les ~Rebelles,dontles
furent faits prisonniers,ainsi que son ~fils.Tha
Kbli Kan qui pendant tout le combat s'étoit <~t
posé. aux endroits les plus périlleux, aeû la maiH
percée d'un coup defusil. Quelques joursapiàaifl
victoire ,il fit amener son fils en sa présence,
ayanttiré de lui tous les éclaircissemens dont
avoit besoin, le condamna à la mort, c'estce ~M
a donné occasion au bruit qui s'étoitrépandu c^H
ce }e'U"e Prince avoit été tué dans une bataille~~N
tre les Rebelles du Daghestan.Tous lesG
& autres Officiersqui ont eû part à son comploît
om-subt des supicesd'autantplus-rigoureux,qu
occupoientdes emplois plus imporulls'J & les ~E t
dats ont été decimés.
Z2£COnftâminople iè-n.Septembre 1741îS
I L'estarrivé depuispeu ici trois Couriers par
d'ispaham ilya 40.jours, ,
quiassûrentque
Tournas Kouli-Kan, ou Schah Nadir,étoitauN
confius de la Perse avec une armée de cent soixante
mille hommes
,
qu'il avoit remporté une Vi^B
re sur le Commandant des(a)Lesghis, auxquel ~N
avoit enlevé d'ai leurs plusieurs Forteresses & ~qu^H
ne testoit plus à ce Commandant qu'une petite
Yi
le, laquelle s'étoitrendue depuis par Capitulation^B
que Thamas Kouli-Kan n'a, accorde la paix qaflj
-
(a) 014 Lefgiens, Peuples dès
en-viromduM
ÇÂn*fe,far1#Chu Occidentale d*It.Mfr*-49*~
tfieme*. -çcnai~
ndition que les Lefghis iroient se retirer en Per-
Qu'on n'attendoit que le retour de l'Ambaffa.
deurde ce Prince,lequel étoit parti de Constantinoc,
pour sçavoir si ou auroit la paix ou la Guerre
avec les Turcs; le bruit court même qu'on ne
oyoit pas qu'ils laissassentpasser ce Ministre, &
l'on pourrott bien le retenir à Erzerum.
Des lettres particulières écrites depuis d'Ispaham,
~tent que Thamas Kouli-Kan avoit reçu un
~mp de fusil, en traversant unbois pour se rene
du Mazendran àTheran; une baie lui a percé la.
anche du bras gauche au-dessous du coude, &
i a fracasse lepouce droit qu'il tenoit alors dans
ceinture; il en est tombé à terre fort épouvan-
Ilafaitfaire là dessus toutes les perquisitions
~laginables, mais inutilement c'estlatroisiéme
anture de cette espéce qui lui est arrivée.On soupnne
son fils aîné d'enêtre l'auteur,parce que
Pere l'a dépouillé, de tout ce qu'il avoit. Depuis
ne se laisse aprocher que d'un quart de lieuë. il
resté fort peu de tems à Theran
,
& ilest passé
M de suiteàCasbin
,
d'où il a pris la route du
sert de Mogan.
Le 9. Septembre, jour de la Fête de S. Jeanptiste,
selon le calendrier Moscovite, M. de
~manzoff, Ambassadeur de RllfIie, donna une
te qui auroit été plus considérable, si la pluye
en eût pas derangé les préparatifs. Elle commcnparla
célébration d'une Messeen Musique. que
Ambassadeur fit chanter fous une Tente dans sar
~ison de campagne de Bugredere. Les Grenadiers,
les Dragons de sa Garde,rangés en ordre de
~aille sur le bord de la Mer, firent pendant ce
ris là 3 décharges de Mousqueterie
,
& jetterenc
chaquedécharge des grenades d'artifice dans la r».*v1
Au sortir de la Messe, l'Ambassadeur suivi derîb
Conseillers d'Etat Cagnioni & Wi,niakof,& deai
Cavaliers de sa suite, alla fairelarevue des troupes
& leur porta la fanté du Souverain, en puisan
avec une tasse dans le réservoir d'une fontaine deb
vin, qui avoit été établie sur le Rivage, & qui ; ii
fourni au Peuple la quantité de2000 bouteilles
Cette Fontaine étoit auprès de deux tables, dreCd
sées sur une Estradede Charpente; on y servir
deux Boeufs rôtis, entiers, & dix moutons, le tour
farci de quantité de volailles. Ces tables furent en suite abandonnées au pillage. à
M. de Romanzoff étant rentréchés lui, reçût le
complimens que les Ministres Etrangers envoye
rent lui faire, au sujet de la Fête du jour. Ces Mi ;A
nistres avoient été invités au Bal & à un Ambigu ri
qui devoient être donnés dans une grand-sale JI.
couverte de Tentes à la Turque,dressée à l'extremité
du jardin, L'allée qui y conduit devoit ê;r'r;!
toute illuminée,& outre cela, on avoit élevésurle
bord de l'eau une grande perspectived'Architecture,
qui devoit être également illuminée; cette AvA
chitecture éroit surmontée d'un grand Aigle ai;
commençant às'elever, &à prendre son vol. La
pluye a rendu tous ces préparatifs inutiles; l'illtiri
mination n'a pas eu lieu
,
& le Bal ainsi que le ~roi
pas ont été donnés dans des apartemens qui nVn
toient pas proportionnés au grand pombre de
Personnes invitées à la Fête, laquelle n'a pas marcj
qué d'ailleurs d'avoir sa magnificence & sa gayette
Gregorio Gina. frere du feu Drogman de ;
Porte, vient d'être déposé dela Principauté <
Moldavie. C'Inlb-arin Mauro Cordito, Punce a
Valachie passe en Moldavie, & Mikaïl Vad,1Ka)I
takuzene, qui depuis dix ans étoit relégué à ~O
mouchesné,estfaitPrincedeValachie.
ltus.t
1 RUSSIE.
) N mande de Pétersbourg du 17. du mois
d'Octobre dernier,que le nouvel Ambassa-
~ir qui est arrivé en cetteVillede la part de Tha-
~s Kouli-Kan, &qui y a fait son entrée publique
10. eut le 13. sa premiere audience de la Prin-
~e Régente, & qu'ilassûra cette Princesse q.e le
y son Maître étoit dans la résolution de contri-
~:r de tout son pouvoir à entretenir la bonne ÍIl-t
~ligence entre la Moscovie & la Perse.
.e 15. cet Ambassadeur fut admis à l'audience
Prince Antoine Ulrich deBrunswick Bevern,
•e du Czar, qui le reçûe avec les cérémonies
'II avoit observées en donnant audience à l'Amssadeur
du Grand Seigneur.
rhamas Kouli-Kan a envoyé à ce Prince, ainsi
~à la Princesse Kégente, plusieurs magnifiques
~ésens.
Selon les derniers avis reçûs de l'armée, le ComdeLeuwenhaupt,
Général des troupes du Roy
Suede ayant écrit au Général Keyth pour se
~tindre de ce qu'une garde avancée des Mofcoviavoir
tiré sur l'Officier que le Lieutenant Géneral
Bodenbroeck avoit envoyé à leur camp,
ur y porter des lettres de M. de Bestuchef, civant
Ministre du Czar à Stockholm,le Général
~yth lui a fait reponse quel'heure indue, à la-
~lelle l'Officier Suédoisétoitarrivé près de la garavancée
,
avoit été cause de cette méprise à laelle
cet Officier avoit beaucoup contribué, en
faisant battre la caisse qu'à la portée du pisto-
, par le tambour qui l'avoit accompagné; que
tilleurs la nuit pendant laquelleil étoitallé au
~rnp des Moscovites, étoit si obscure
,
qu'on ne
uvoit reconnoître combien il y avoit de perloo-*
avec le tambour.
Le Général Keyth a fait remettre au Baron 0' Wrangel & au Comte de Wafabourg des lettre
4jue le Comte de Leuvenhaupt lui a envoye
pour ces deux Officiers Généraux.
L'Ambassadeur du Grand Seigneuràla Cour n Russie a reçu par un courier extraordinaire laH £ tification lignée par saHautesse,dela dernier
Convention que le Général Romanzoffa concon
avec le Grand Visir.
On afIûrc que l'Ambassadeur qui reside à H
tersbourg de la part de Thamas Kouli-Kan a (. dre du Roy son Maître de proposer au Czar u-
Alliance défensive ,par laquelle les deux Puissan
cesse garantiront réciproquement la possession
leurs Etats.
Les derniers avisreçûs de Siberie ponenr,que*.:
Comte Ernest Biron& la Comtesseson épouse.
pafforent presquetout leur tems dans des cxer<;
ces de pieté. & que le- premier se regardant cOin,,;
mort au monde, non seulement se laissoit croît"'>
la barbe
,
mais encore couchoit dans une espece
cercueil. Son fils a tenté à plusieurs reprises, des
sauver, &la derniere fois il avoit déja franchi
fossés qui environnent le fort où il est detenu p'j
sonier avec sa famille,lorsqu'il fut découvert L :
une sentinelle.
l'Ambassadeur du Grand Seigneur eut le 9.
mois dernier, une audience de la Princesse Rege
te, & il remit à certe Pr ncesse la Ratification
gnée par sa Hautesse, dela derniere Convention
que le Grand Visir & le Général Romanzoff (p
concluë depuis quelque tems..
Allemagne.
) NaaprisdeViennedu28.dumoisd'Octobre
dernier, que le Grand Duc de Tofcanc»
va de PresbourgencetteVille le 23. & qu'ayant
llvé sur la Contrescarpe le Comte de Kevenhul-
,
ils visiterent tous les ouvrages qu'on a ajoutés
fortifications de cette Ville;qu'ils se rendirent
uite à l'Arsenal & aux Magasins, & qu'ils vif"
faire l'exercice aux Compagnies de la Bourifie
, qui étoient fous les armes dans la Place à-vis de l'Arsenal. ,
e Comte de Neuperg a mandé à la Reine
ayant reçu ordre de S. M. d'abandonner la Silé- &
il avoir passé en Moravie; & qu'après huit
s de marche
,
il étoit arrivé près d'Olmutz , itale de cette Province.
ne partie de l'armée que ce Général comllie,
a dû marcher vers la Boheme, pour aller
orcer les Troupes qui y font assemb ées
,
Se
tre partie devoir aller camper dans les environs
Vienne; elle a dû être jointe par quielqucs-Ré.
ens, & par un grand nombre de Gentilshom-
Hongrois, qui se proposent de servir en quade
volontaires
,
& le bruit couroit que la Reine
solu que le Grand Duc de Toscane se mettroic
tête de ce Corps de troupes.
M. a fait fraper 400. Médailles dela valeur de
Ducats. tfoo. de ir ,
800. de 8 & Moo. de (x
être distribuées par le Grand Duc aux Ossi,.
& aux Soldats qui se distingueront.
1 Baron de Schmettaw ne s'étant pointrendu e
ne dans le tems qui lui avoir été prescrit, ott
nu un Conseil de guerre pour le juger, & ce seil, composé du Feldt-Maréchal Comte de
n, de M. Kumph, & des Comtes Wincestas de
Wallis,
Wallis, de Geyruch & de Lowenwode,lieuten'.,";
Feidt-Maréchaux; du Baron de Thungen,& 3?
Comte de Rudowsky, Majors Généraux; de ! :
Sommerau
,
Auditeur Général ;des Comtes t
Hanchs & de Hoyez, Colonels, & des Majoj
Mansdorff& Pfaër, l'a déclaré rebelle & traîtres
la patrie.
On a apris depuis que le Comte de Kevenhull lifit
partir sur la fin du mois d'Octobre dernier poo*; la Boheme & pourla Moravie
,
plusieurs bateaux XI
chariots chargés d'artillerie & de munitions
guerre. 'f
L'Electeur de Mayence a écrit a la Reine de Ho
grie pour lui déclarer que les Archives de l'fcmpi<j'
devoient être transférées à Ratisbonne.
Les Lettres de Vienne du II. du mois derniin
poitent,que le Grand Duc de Toscane partit
Presbourgle4. pour aller, suivant les résolution
de la Reine, se mettre à la tête de l'Armée oaur
mandée par le Comte de Neuperg, laquelleapr
sJêtfe reosée pendant quelques jours dans les enwn
rons n'Olmutz, pour le remettre des fatigues e:9
cessives qu'elle a essuyées en passant de la Silér
dans la Moravie, marcha le 28. Octobre dernier
Lorsque le Grand Duc sortit de IJrsbourF;
, ce si
:;
en accompagnant la Reine jusqu'au Bourg 4cMU
rienthal, où S. M. se sépara de lui, après lui avo
fait ses adieux dans des termes très-touchans.
L'Armée n'avoit pu encore être jointe que pq
une partie des troupes destinéesà la renforcer
, quoique les Etats du Royaume de Hongrie n'aye
rien négligé pour m ttre sur pied le Corps de tro
pes qu'ils se sont engagés de fournir à la Reine, :
n'ont pu jusqu'àprésent assembler un Corps soi
considérable.
- M. deBuhnau, qui a rcfîdé à Vienne penda cf
qu.ICLOI
,ue tems en qualité d'Envoyé du Roy de Poio, Electeur de Saxe, partit le premier du mois
nier pour se rendre àFrancfort,d'où l'on mande du
que l'Abbé Doria, Nonce Extraordinaire du Parendit
sa premiere visite à 1Etecreur de Mayence.
*es Ambassadeurs des Electeurs tinrent le 8. à
lôccl de Villeleur seconde conférence prélimire
, & ils fixerent au 10. l'ouverture des conféces,
dans lesquelles on déliberera fut le choix
n Empereur.
Ces Ambassadeurs ont fait sçavoir au Baron de
ndau, Ministre de la Reine de Hongrie, qu'il
oit été décidé qu'on suspendroit à la prochain
ction l'activité du suffrage de la Dignité EJeao.
e de Boheme.
On a apris de Hanover, que sur la nouvelle qu'on
avoir reçûë, qu'il étoit entré le 13. du mois derer
dans Csnabruck jfoo. hommes des troupes
ançoises,pour y demeurer fous les ordres dtt
arquis de Lautrec,& qu'un autre Corps de 3000.
mmes desmêmes troupes devoit prendre des
artiers dans les environs, la Régence de l'Elecrat
de Hanover avoit renforcé considérablement
s troupes qui font cantonnees sur les Frontieres
cet Electorat. I& On mande de Vienne du 18. du mois dernier,
le 12000 hommes du Corps de troupes que les
ats du Royaume de Hongrie se font engagés de
urnir à laReine,se font assemblésà Odenbourg
qu'ils se sont ? mis en marche , pour se rendre sur
s Frontières de la Haute Autriche. IK devoient y
rejoints parplusieursRégimens Allemand
,
8ç
r 10000 CrOJleS, qu'on attendoit de MUe Cee
oupes, lorsqu'eles seront reunies
,
composeront
ne Armée d 30000 hoiriiies; dont leFeldt- Ma
chal ,Comte de >ement. le comman- U.
Un courier dépêché de l'Armée commandée
le Grand Duc de Toscane
, a raporté que le ConÉo
de Nadasti ayant été détachépar ce Prince avec
Régimens de Hussards de Carolis, de Spleni
Chilani & de Defoffi
,
il avoit attaqué un détache
ment de 4oo. hommes des troupes ennemies si
qu'après un combat très-vif, il avoit obligé 11
Officiers & les Soldats de ce détachement,de
rendre prisoniers d-e guerre.
Le Grand Seigneur ayant faitassurer la Reine
qu'il ne pensoit point à profiter des conjonétur8:
présentes) pour lui déclarer la guerre, S. M luii
écrit pour le remercier des dispositions favorable
dans lesquelles il paroît être. $é
La Reine a fait suspendre la publication de
Sentence renduë par le Canseil de guerre contre 63
GéneralSchmettaw.
Une Colonne de l'armée commandée par ;.,
Comte de Neuperg s'étant rendue à Jaispitz
1
poirqm
y attendre le Grand Duc de Toscane
, ce Prince
arriva le 5. du mois dernier avec le Prince Char.
de Loraine, son frere; & s'étant mis à la tête 03
,-cette Colonne
,
il se mit en marchepour se JeodtÓI
à Frating, où il a établi son quartier general.
Les f. autres Colonnes de l'armée le joignirers
le 7. & après avoir fait prendre aux troupes ques
ques jours de repos, il s'avança le 11. près de ZUS
bing ,
d'où il a détaché un Corps de troupes , pouo
observer les mouvemens de l'armée commandée
carl'Electeur de Baviere.
Dès que le Prince de Lobckowitz a apris que loi
troupes Françoises & Bavaroises se préparaientha
s'aprocher de Prague
,
il s'est retiré vers la Moravive
avec le Corps de troupes qu'il commande. Le Prince Vincessas de Lichtenstein & phisieurs
autres Seigneurs se font rendus à l'armée depuis
qup
la Reine en a donné le commandement au
and Duc.
Dn mande du camp près de Prague
,
du 23. dit
tis dernier, que.l'Electeur de Baviere qui étoit
ti de Budwois le 11. avec un Régiment d'Insanie
,
& vingt Escadrons pour Le rendre près de
gue , y arriva le 19. & qu'il y trouva le Corps
troupesFrançoises, qui a marche fous les ordres
Marquis de Gassion
,
les troupes Saxonnes Be
les du Roy de Prusse. L'Electeur de Baviere a da
ce joint par le Marquis de Leuville & par le
jmte de Terring
,
qui ont dû se rendre dans ce
imp avec un convoi considérable. Ce Prince a
et toutes les dispositions nécessaires pour former
Siège de Prague.
On mande de Francfort du iC. du mois dernier,
le le io. jour fixé pour la premiere des Conféren-
's
,
dans lesquelles on doit déliberer sur le choix
un Empereur, les Ambassadeurs des Efcctcurs
assemblerent vers les dix heures du matin à l'Hôj
de Ville, & que chaque Ambassadeur fut reçu à
descente de son Carosse par le Quartier Maitre
éneral de l'Empire, & au milieu de l'escalier par
Comte de Pappenheim ,qui en est Maréchal
lérédiaire. Lorsque tous les Ambassadeurs furent
rrivés à l'Hôtel de Ville, l'Electeur de Mayence
'y rendit, étant accompagné d'un cortege auilt
ombreux que magnifique, & le Comte de Papenheim
,
qui tenant à lamain le Bâton de Maréhal
,
l'alla recevoir à la descente de son Carosse ,
e conduisit à la Sale des Conférences. L'Eleftçur
it l'ouverture de la Dictte par un Discours fort
bloquent sur l'importance de l'affaire qui devoir être
l'objet des délibérations,& sur la nécessité d'y prorederavec
union, & de ne se laisser conduire par l'autre motif que par le désir de procurer le bien
général
général de l'Empire. Il finit en faisant desVQ:l;:'
pour qu'il plût à Dieu de répandre les bénédiction
sur l'Empereur qui seroit élu.
Chacun des Ministres,quiportent le titre
PremiersAmbassadeurs desElecteurs qu'ilsrepl(l
sentent, présenta lespleins pouvoirs à l'Electeur v.
Mayence, & les autres Ambassadeurs jurerent J garder inviolablement le secret sur toutes les rél!',
sutions qui feroient prises dansla Diette. L'Electe
fut reconduit ensuite à soncarosse par le Comte
Pappenheim,qui n'accompagna les Ambassades:
.'lue jusqu'au milieu de l'escalier.
Aucun de ces Ministres n'a rien épargné po.
soûtenir avec éclat la Dignité dont il est revêtu, les Ambassadeurs des Electeurs de Baviere
,
de Sat-
& de Hanover,se font sur-tout distingués par
magnificencede leurs équipages & éc leurs livrée,
it par le grand nombre de Gentilshommes &
domestiques dont leur fuite est compolee.
La féconde Conférence pour l'Election d'un En
'sereur se tint le 22. & elle dura depuis dix heunu u matin jusqu'à trois heures après midi.
Le 14. & le 16. il.S'çfi tenu deux autres Confier,
l'ences, & il s'en tiendra au moins trois chaque fti
maine,jusqu'à ce que l'Empereur soit élu.
On aapris de Tabor du22. du mois derniers,
quel'amée commandée par le Grand Duc de Tolo
- cane décampa de Zlabing le 15 pour se rendre -r
Konigseg,que le lendemain elle marcha à Neuhauson
& qu'elle y fut jointe par le Corps de troupes qlp
<roft dans les environs de Prague, fous les ordrois
du Prince de Lobckowitz.
Le Grand Duc de Toscane ayant reçu avis le 171
au soir, qu'un Corps considerable de troupes France
çoiles & Bavaroisess'étoit avancé dans les environo
de Wendy
, ce Prince donna ordre que l'armée4, uiij
tint prête à marcher, pour aller attaquer ce Corps
fie troupes;mais comme on aprit le iS. qu'il étoit
décampé
,
& qu'il marchoit vers Prague où il conduisoit
un grand Convoi, le Grand Duc ne jugea
pas à propos de le suivre, & il alla le ig. occuper leCamp de Karta Refchich.
- On mande de Prague du 30. du mois dernier
que l'Electeur de Baviere ayant été informé que le
Comte de Neuperg avoir fait occuper sur le Haut
Moldaw les postes que les troupes Françoises & Bavaroises
avoient abandonnés
,
& qu'il avoit rassemblé
toutes celles de la Reine de Hongrie, pour aller
au secours de Prague ce Prince tint le 1(. un Conseil
de guerre, dans lequel il sur résolu de tenter
pendant la nuit suivante, d'emporter la Ville par
escalade. Les ordres ayant été donnés pour l'exécution
de ce projet ,
le Comte de Polastron , qui avoit
été chargé de faire une sousse attaque sur un Front
de la Haute Ville, à l'endroit dans lequel on avoir
paru vouloir ouvrir une tranc hée
, commença cettç
attaque le 26. à une heure du matin, avec les Grenadiers
du Régiment de Piémont, & avec plusieurs
détachemens des Brigades-du même Régiment
,
de
celui du Roy & de celui d'Anjou. Il y eut à cette
attaque unfeutrès-vifd'Aitillerie& de N.oulqueteric,
qui y attira la plus grande attention de la garnison
, dont le feu ne fut pas moins tort quecelui
des attaquans.
Le Comte de Saxe, qui commandou l'attaque
qui devoit être faire par les troupes Françoises
,
&
qui avoit passé le Moldaw à Konigsal
,
tous prétexte
d'aller découvrir la position du Comte de
Neuperg
,
seraprocha le loir de cette Place qu'il
attaqua vers les deux heures apiçs minuit par le
côté de la Ville Basle, suivant ce qui avoir été
convenu. il avoit fous ses ordres trois Compagniès
L Voly H de
de Grenadiers du Régiment d'Alsace, une du Régiment
de - Beauce, les Carabiniers, 600. tommes
de Cavalerie, un pareil nombre de Dragons, Se»3
800. hommes d'Infanterie. Le Comte de Saxe a
ayart fait poser les échelles à l'Angle rentrant ,
à s;
J'épaule du Bastion qui flanquoit la Porte neuve, Se 3
à la courtine attenant, M. de Chevert,Lieutenant
Colonel du Régiment de Beauce, monta à la tête
des Grenadiers par l'Angle rentrant, & il entra le
premier dans la Place, dont aucune maison ne suc 3
pillée par l'attention qu'il eut de contenir sa uou -
pe : le Comte de Broglis à la tête de trois détache- -
mens du Régiment de Piémont
,
escalada par
la courtine ,
& les Dragons par l'épaule du 1
Bastion.
Dès que les premieres troupes furententrées »
dans la Ville, elles s'emparerent de la Porte neu- -
ve; 81 l'ayant rompuë à coups de haches, elles
mirent la Cavalerie & le reste des troupes com- - mandées pour cette attaque, en état d'entrer dans 1
la Ville, & d'y pénétrer.
Pendant cette attaque,dont le succès rendit le 3
Comte de Saxe maître de la Ville Basse, les troupes
Saxonnes continuerent leur attaque sur la Haute
Ville, à la gauche de celle commandée par le
Comte de Polaftroa.
Le MajorGénéralWiesback
,
à la tête de 300/41
Grenadiers & de quatre Bataillons, monta le premier
à l'escalade; & dès qu'il fut sur le Parapet, il ii
fut tué d'un coup de fusil. La perte decetOfficier,
la difficulté que les Saxons avoient trouvée pour
arriver au pied de la muraille, & la résistance des r.
ennemis, auroient pû rendre cette entreprise plus
difficile. si l'exemple & le courage du Comte Ru- -
dowsky n'avoient redoublé l'ardeur des Soldats -
qu'il avoit sous ses ordres. & ne les avoient, il
mis
en état de s'em parer ,i de la Haute Ville.
La seconde attaque dont les troupes Saxonnes
oient été chargées, fut aussiheureuseque celles.
le le Comte de Saxe & le Canuc Rudowsky
avoient commandées
,
& avant six heures du matin,
lecteur de Baviere étoit maître, des trois Villes
du Château;le Gouverneur & sa garnison, comsée
d'environ 3000. hommes, ayantété faits prisonniers
de guerre par le Comte de Saxe.
Dn ne peut assés louer la sagesse des troupes dans
se occasion
,
& la discipline à laquelle on doit de
voir été exposéà aucun désordre ni à aucun
lDagèes.
que l'Electeur de Baviere eut reçû la noule
Je la prise de cette Ville,il s'y rendit, &
cès avoir entendu la Messe dans l'Eglise Cadrale
,il assista au Te Deum qui y fut chanté.
Le Régiment des Gardes de l'Electeur eil en gar-
DO dans la Ville; & en attendant qu'on ait pris un
angement fixe, on y a fait entrer des troupes
Françoises & Saxonnes. Le reste de l'armée a été
tonné dans les Villages des environs,ainsi que
troupes Françoises commandées par le Marquis
Leuville
,
quiarriverent le 27. à Konigsal.
Electeur de Baviere a donné le Commandement
cette Ville au Comte de Baviere
,
sous les
res duquel M. de Chevert a été chargé du,
ail.
Ioe Maréchal de Belle Isle arriva à Prague le ly/
Dresde, & il est toujours incommodé d'une C,,¡.,
ne quile met hors d'état de marcher.
H ij SJtUJ
9\
SILESIE. oN mande de Breslaw que le Roy de Pruffia^
arriva de l'armée le5dumois dernier à ci
tre heures après midi, 8cque S. M. fut laitueM
entrant dans cette Ville par une triple décharge <~
toute l'Artillerie des remparts. Les ruës-par
quelles le Roy passa, etoient remplies d'une fl
grande foule de peuple, qui témoignoit par ses afl
clamations réïterées lajoye qu'ilavoit de voir S.
que le Roy eut beaucoup de peine à y passer. S. ~t
alla descendre à l'Hôteldu Comte de Schlege^B
& elle fut reçûë à la descente de son carosse ~B
les Seigneurs & les Députés qui étoient venusp
lacérémonie de l'hommage. Plusieurs de ce K
pités furent présentés le même jour au Roy
,
S<~t
lendemain les autres eurent cet honneur. ~t
Le 6. S.M. accompagnée du RrinceGuillaum^f
for. frere, du Margrave Charles de Brand
& du Prince Fei dinand de Brunswick Bevern H
à l'Eglise de Ste Elizabeth, & elle y
estea^^J
Sermon du Docteur Burck : Elle vit ensuite
troupes monter la parade
,
&elle retourna à 1> N
tel de Schlegelberg
,
où elle dîna avec les pr'
pan* d'entre les Députésdes Etats; le soir,
donna un magnifique Balà l'occasion de la fêta^J
St Charles, dont l'Electeur de Baviere porr
nom, & 600. personnes qui y avoient été invitaâJ
souperent à differentes tables
,
^toutersoservifesauvecfauitaont dendéll.eicsaq-tueeslsleefs-UflS Le 7. jour fixé pour la cérémonie de l'hommaH
le Roy accompagné du Prince Guillaume,son
se ,
des Margraves Charles, Henri, & Guilla
de Brandebourg, & du Prince d'AnbaltD f.-Idt-Mar.-&chad? se renditvers les huit heure -- 0-<
hatinà l'Hôtel de Ville dans laSale des Princes,
ni l'on avoit éleve un magnifique Trône.S. M. s'y
tant placée, le Comte de Podewils, Ministre
l'Etat & du Cabinet fit aux Députés un Discours
fort éloquent dans lequel il dit que les droits incontestables
de la Maison Royale de Prusse & Elecorale
de Brandebourg lur plusieurs Principautés
& Duchés de la Silésie, étoient connus de toute
l'Euro,pe &Que si la Maison d'Autriche en avoit
illustré jusqu'à présent les prédécesseurs du Roy, ce
l'avoit été que par la supériorité de sa puissance
,
mais que iaProvidence sçavoit rendre à chacunce
lui lui apartenoit; qu'il avoit plû au Tout-Puissant
le héOlrJes Armes deS M. & que le Roy
,
après
'être mis en possessionde toute la Baffe Silésie-,
ainsi que des Principautés de Munsterberg- fit de
Grotkaw
,
de la Ville deNeiss& de ses dépendances,
croyoit devoir s'assûrer de la fidélitéde ieS
nouveaux Sujets, par les liens que la societé humquai
ine a jugé néccessaires entre les Souverains.&ceux
leur font soumis,quelesGonquerans éroient
exposés ordinairement à répandre plutôt la terreur
que la joye parmiles Peuples qui éprouvoient le
fort de leurs armes-victorieuses
; mais que lorsque
e vainqueur cherchoit moins la ruine que la consservation
de ceux qu'il réduisoit fous sa puissance
,
a main bienfaisante faisoit essuyer leslarmes qui
avoient arrosé ses lauriers, & changeoit les plaintes
les vaincus en cris d'allegresseque tel étoit l'heu*
eux changement qui étoit arrivé dans cette Province
; que le Roy s'aproehoir de les nouveaux Suets
dansce ropmenr, non en Conquérant & en
vainqueur
,. mais en Pere de la Patrie & en Prince
Clément & Débonnaire; que le premier soin &
l'occupation la plus agréable de S. M. avoit toujours
<e de régner, sur les coeurs,particulierement sur
H ii], ceust
ceux de Ces Sujets; qu'éloignée comme elle l'est si,
des maximes dangereuses des Princes, qui se metm
tent peu en peine d'être aimés, pourvû qu'ils (oten: s craints, elle comptoit pour perdus les jours dansai
Jefquelselle manquoit de.faire du bien
,
& qu'eiUt
Xegardoit l'amour des peuples pour leurs Souve
xains, comme le plus ferme soûtien des Couronnesca
mais que les liens de la societé & l'harmonie encrUJ
le Souverain & les Sujets, ne pouvant (ubtifte¡:)
qu'autant que l'aff.âion du premier pour les peu-u
pies étoit récompensée par leur fidélité & par leuiiit
attachement, les derniers devoient se rendre di..iL
gnes des bonrés de leur Souverain par tout ce qu pourroit les leur attirer, & sur-tout pal;.uneDé..
claration solemnelle & authentique de leurzéle M
de leur attachement pour sonservice; quec'étoiio
ce que S. M. ateodoit de la part des Etats aflem-n
blés, avec d'autant plus de raison
, que s'ils se sonne
distingués par leur fidélité pour leurs anciens SOUÎK
verains, celui que la Fiovjdencc leur donnoit maiOlolfl.
tenant, ne mériteroit pas moins la même fidélité pausi-
Je délir qu'il avoit de chercher son bonheur daatni
celui de les Sujets; que plus d'un siécle s'étouio
écoulé depuis que la Silésie avoit rendu hommagego
à son Souverain en personne
,
& qu'il étoit remar
queble que depuis ce tems, les Etats de la Provinces
n'avoient point rendu d'hommages solemnels; queu
la Providence sembloit avoir ménagé ce délai jufIL
qu'au moment dans lequel elle avoit voulu montreidi
aux Silésiens le Prince qu'elle leur destinoit pouaug
irôrer leur bonheur; qu'au (ette, le Roy étanini
sensible
, autant qu'il devoit l'être à l'empressement
avec lequel les Etats de la Basse Silésie
,
affemblch,:
en si grand nombre,s'aprochoient de son Trône 3i
pour lui prêter ferment de fidélité, S M. ne dou
toit nullement que l'engagement qu'ils alloiemn:
con-QI
contracter avec elle par ce ferment, ne demeurât
aussi proso dnément gravé dans leurs coeurs,qu'il
feroit exactement rempli; que dans cette espétance
le Roy les assûroit, de même que tous les habirans
de la Basle Silésie, de sa prorcaion & de sa
bienveillance Royale., Le Baron de Pittwitz
,
Grand Drossard de la
Principauté d'Oels
,
répondit à ce Discours au nom
des Princes & Etats de la Basle Silésie
: il assura le
Roy de la joye que les habitans de la Province
avoient d; vivre fous la domination de S. M. & il
ajoûtâqu'ils espéroient d'obtenir la confirmation
de leurs privilèges. Après qu'il eut parlé , & qut
M. Arnold*, Conseiller Privé, eut lu à haute voix
l'ordre dans lequelles Députés devoient se présenter
, pour prêter le ferment, le Baron de Stin..
gelheim, & M. de Rummarkich,munis des pouvoirs
du Cardinal Sintendorf, Evêque de Breflaxp rendirent hommage , au Roy au nom de ce Cardinal
Les Députés des Prmccs, ceux du Chapitre de
l'Eglise Cathédrale d-e cette Ville, les Prélats & les
Députés des Chapitres & des Communautés Eccléfiaftiques
,
rendirent tnfuite le leur. Us furent fuivis
par les Députés des Seigneuries titrées, par
ceux de la Noblesse, par ceux des Magistrats de
cette Ville, Se par ceux des autres Villes de la
Province.
Le Roy reçutassis l'hommage des Députés des
Princes & du Clergé
f
qui piêcerentà genoux le
ferment:les autres Députés le prêterent debout, &
S. M. se leva pour le recevoir. Lorsque cette cérémonie
,
laquelle dura environ deux heures, fut si.
nie, le Roy retourna à l'Hôtel de Schlegelberg ,
& S. M. y étant montée à cheval
,
alla avec un
nombreux cortege voir les environs de cette Ville.
Le Roy, àson retour, dîna en public avec les
H iii; principrincipaux
Députés des Etats, & l'on servir pinsieurs
tables pour ceux qui ne furent point admis à s
celle de S. M.Après le dîné, Je Roy fit distribues
des Médailles d'or & d'argent, frapées à l'occasion
de la cérémonie de l'hommage,lesquelles repré- - sentoient d'un côté le Buste de S. M. avec Cf.S 8.
mots: Fredericus, Borussorum Rex,supremusSilesue
Inferioris Dux, & sur le revers desquelles étoit la
Prusse recevant un Bonnet Ducal des mains de la r.
Silésie, désignée par une femme apuyée sur un a
Ecusson aux armes de la Province, avec ces mots: -
Jujio Victori. Le soir, il y eut des illuminations zi
dans toute la Ville, & le Roy alla avec les Princes
de la Famille Royale & les principales personnes 2:
de sa Cour, voir celle de l'Hôtel de Ville, laquelle
fut très magnifique.
Les Etats ayant offert au Roy un Don gratuit de a
ïoocoo écus, S. M. a refusé de le recevoir, & aî
elle les a exhortés à employer cette somme au soulagement
des Villes & des Communautés qui oui IL
le plus souffert pendant la guerre.
pP,uSSih,
N mande de Berlin du 2.9.Oâobre dernier
qu'un courier arrivé depuis peu de Silesie ,a
confirmé que le Roy ayant détaché le Comte de 3t
Truchdes avec 4. ou 50000. hommes,pour inquieter 13
les troupes le la Reine ùz. Hongrie dans leur re traite, ce Comteavoit attaqué leur arriere garde si
près de Jagerndorff & que les Prussiens avoient tué (
ioo. hommes, & fait 400. prisonniers.
Le même courier a raporté que S. M. Pr. avoit 2Ï-4
fait ouvrir la tranchée devant laVilledeNeifs, &3&
que dès que la grosse artillerie seroit arrivée aiuit
camp , on commençeroit à battre la Place en brê—â
chML
he. Il a ajouté que le Prince Leopold d'Anhalt
Dessauétoit en marche avec unCorps de.IIOOQ.
hommes, pour entier dansla Boheme.,
Le Roy de Prusse ctant depuis informé que l'arnée
de la Reine de Hongrie,commandee par le
Comte deNeuperg marchoit à grandes journées
our passerdansla Moravie, & quela. garnison
Autrichienne qui étoit dans Neiss, n'avoir pointvacué
cette Ville,comme le bruit s'en étoit repanlu
, S. M Pr. en a fait former le Siége par une
partie de l'on armée tous les ordres du Prince d'AD:-
iralt Dessau.
Le 27.Octobre dernier, la tranchée étant per-
Sectionnée
,
les troupes Prussiennes commençerent
battre la Place en brêche
,
&leurartillerie fit un
feu si vifpendant les trois jours suivans,que M.
de Saint André qui commandoit dans la Ville:
pour la Reine de Hongrie
,
rmoLitgé le 31.de èe..
mander à capituler.
Les Articles de la Capitulation furent signés 1#:
même jour, & l'après midi, la garnison étant fortie
avec les honneurs de la guerre, deux Régimens
de l'armée Prussienne entrerent dansla Placepour
en prendre ponemon. LeRoy dePrusse s'y
rendit le même jour, pour voir en quel état étoient
les fortifiations, & S. M. Pr. ordonna qu'on travaillât
incessamment à'les reparer. L'interieur de
la Ville n'a souffert que peu de dommage ,& il
n'y a eû qu'une vingtaine de maisons qui ayentété
abatues par les bombes.
Il est arrivé de Boheme un courier, par lequele
on a reçu avis que le Corps de 10000. hommes,
que S. M Pro a fait marchervers ce Royaume fous,
les ordres du Prince d'Anhalt Dessau, y étoit. e.ntré
,
sans trouver aucune oposition.
Le RoydePrusse arriva. àBerlin le13dumois,
, H v. di:JnieJt:
dernier de Brelbw, & S. M. Pr. a envoyé ordre 3s
tous (cs Ministres dans les Cours Etrangères dep.
déclarer auxPuissances auprès desquelles, re{j..;:
dent, que la nouvelle qui s'étoit repanduë de foncic
accommodement avec la Reine de Hongrie, ctoiUrc
faille, & qu'elle n'avoir pu être imaginée que paits
scux qui ont intérêt de la publier.
Pologne. 1 0N a apris de Dresde du ij. du mois dernier,
( i
que le Maréchal de Belle-l fle arriva de Francfort
àHubertsbourg le 17. & qu'une Sciatique, : dont il a été attaqué dans son voyage,l'ayant o- - gé de garder le lit, il n'eut audience du Royde
Pologne, Electeur de Saxe, que quelques (Ourse
après son arrivée. Il se porte à prélent beaucoup
mieux, & après avoir eu plufjeurs conferences.
avec le Comte de Bruhl & avec les autres Ministres ê.
de 5. M. il se rendit le 1.]. à Dresde.
Le Corps de troupes Saxonnes, qui est allé èJ
dans le Royaume de Boheme, s'étant assemblé à i
Heinsdorff, le Lieutenant Général Renard, qui il
commande ces troupes., alla camper le 5.à Grab, <1
& le 6. àToplitz, & le 8. il s'avança jusqu'à Wel- -
mina qui est sur la Frontière de Boheme. Le & les t:
Saxons,marchant sur quatre Colonnes,entrerent 3i
dan ce Royaume par NeustadtZinwalde, Geyerf- i'
berg & Bienenhof. Le Lieutenant Général Renard i
passa le même jour le défilé de Baskobobla avec z
quelques Régimens, & s'étant rendu à Leutma- -
riez, il y fut joint le lendemain par deux autres Régimens
que lui amena le Mijor Géneral Wies- -
bach. Lereste del'armée y arriva le 11.& ayant :
continué lebit. & le 13. sa marche par des che--
minstrés-difficiles, elle campa le 14. dans les en- -
virons de Lobasitz.
LLe. I
Le 15. le Lieutenant Général Renardfit prendre
l'avant-garde la route de Prague fous les ordres
lu Major Général Arnimb. L'armée hfuivt le
[6. surtroisColonnes,&passal'Egerprèsde Balin
& de Libochowitz. Le 17. elle marcha à Wd.
vam,& le 18. elle s'avança à Turscko.
Espagne.
0 N aprend Je Madrid que le 13. Octobre dernier
, l'Armateur jean de Cores prit à quatre
leuës de V iana, sur la - Côte e Portugal la Cornette
AngloiselaRésolution, laquellevenoit de
ferre Neuve.
Don Josepb de Cotarro conduisit le 23 du même
mois à Bilbao un Vaisseau de la même Nation,
dont il s'est emparéà la hauteur de 47. degrés &
30. minutes de Latitude Sepzentrionale.
Les derniers avis de Lisbonne, portent que les
Flotes de Rio de Janeiro & de la Baye de tous
ks Saints, y sont arrivées du Brezil
,
l'une le n.
8; l'autre le 14.Octobre dernier. La premiere est
composée de vingt-deux Bitimens
, en y comprenant
les deux Vaisseaux de guerre qui lui ont servi
d'escorte, & elle a aporté cinq millions de Cruzades
pour le Compte du Roy, & dix pour celui
des particuliers, outre 2000 Caisses de Sucre,
tfooo. Cuirs de Buenos-A yres & une grande quantité
d'autres marchandises. La sécondéest de 33.
Vaisseaux, & sa charge consiste en 14000. Caisses
de Sucre, 1.5000. Rouleaux deTabac, 154000.
Cuirs & beaucoup de bois de différentes especes.
La Frégatel'Aigle de Jupiter est entrée dans le
Port de Saint Sebastien avec un VailleauAnglois, dont elles'est empalée le 16. Octobre dernier,
vers le 50. degrés de Latitude Septentrionale.
H rj Don
Don Pedre de Zuzo, Commandantle Vâiffeantî
la Conque Marine, armée eu course, a pris
l'Ouest du Cap de Sceillyun Bâtiment de la même
Nation, chargé de Vin de Sel, de Sucre& d~t
Limons.
Le 6. du mois dernier, la Frégate leMars BiJ^\V
cayenconduisit au Port de SantanaleVaisseauAnglois
le Vieux Marchand, dont elle s'est emparé
entre le 49&le 50 degré deLatitude. La mê-I
me Frégate prit le 28 Octobre dernierla Patachad
la Saint Michel, de 100. tonneaux, laquelle alloi
-de LymerickàRotterdam.
- Le ZL. du même mois, l'Armateur Don Fran—
çois de Berriaga, Commandant la. Frégate le Fou—M
drt de Jupiter, entra dans le Port de Saint Sebastien
avec les Vaisseaux le Darmouth & le Saint Jates.
;qu,l a enlevés surlesCôtes d'Angleterre. Le p- mier de ces Bâtimens venoit de Terre-Neuve& af—Il
loit à Londres; le sécond-avoit fait voile de Kingfien
,
& étoit c'estinépour la Jamaïque.
Don Manuel de Casal s'empara le 23 du Vai£-
seau les deux Soeurs, à la hauteur du Cap de Clare.,
& cet Armateur prit deux autres Bâtimens, l'un le- a]
S,y. & l'autre le27.
Le ii. la Frégate ta Conque Marine enleva vtreei
le 51degréde Latitude, la Balandre la Sainte u
Brigide, commandée par le Capiraine Georges Brune,
& qui faisoit voile de Corke pour Lisbonne.
Le 14 du mois dernier, l'Armateur Don Juan
Berriondo
,
Commadant la Frégate leSaint Mi- -1
chel, conduisitàSaint Sebastien unVaisseauAng
»loéis,ede 140. tonneaux; dont la charge est ci-ti. --1 I8QOO>Piaftrçs.. (
(
MAX-THIIt f)
M ALT H E.
L Es derniers avis reçus de cette isle portentque
,
le 19. Octobre dernier, le Grand-Maîtrede
la Religion prit possession. de la Cité Vieille, &.
que cette cérémonie Ce fit avec une fort grande
magnificence.
Le Grand Maître avoit sur la tête le Bonnet Mâgistral
de velours noir
,
apellé Barretone
,
& il étoit
revêtu d'une Robe de velours de la même couleur,
doublée d'hermine, fous laquelle ilportoit une
Soutane de satin noir,aussidoublée d'hermine, &
attachée avec une ceinture d'où pendoitl'Escarcelle
eu la Boursedesunée aux aumônes. Sa robe, qui
avoitune longue queue& des manches larges dépendantes
,étoit pareille à celle qu'avoit le Grand-
Maître Villiers de l'file Adam lorsqu'il fit la même
cérémonieàl'Occasion de la Donation quel'Empereur.
Charité V. Et de cette Isle àl'Ordre
¿e Saint-Jean-de Jérusalem en 1 530&elle ressemblé
à celle que les Romains nommoient Prétexta,
Le Grand-Maître s'étant rendu àlaprincipale
porte delaCité,Vieille,& y ayant prêté Serment
entre les mains de l'Evêque decette Vil!:
, on lui
ouvrit les portes ,
& érant allé. processionellement.
à l'EgliseCathédrale avecles Grands Officiers de
l'Ordre,les Grands-Croix, les Commandeurs,
les Chevaliers & le clergé il trouva à la porte
de l'Eglise l'inquisiteur qui lui présenta de l'eau-
Bénite.
'-- Lorsqué le Grand-Maître fut placé fous le Dais
quilui avoit été preparé. on chanta le Te Deuma.
plusieurs choeurs de Musique,&l'Evêc|ue y officia
pontificalement. Le Grand.-Maître retourna ensuite
à fan Palais, & ayant repris son habit militaire
il dîna a une table de trente couverts avec les principaux
cipaux desGrands-Croix de l'Ordre. Les autre.
Grands Croix surent traités, ainsi que tous le!.;\
Commandeurs & les Chevaliers, à 1.t. autres ta-i.:
bles, de 18. couverts chacune, lesquelles furenservies
dans differensapartemens du Palais.
Après le dîner, le Grand-Maitre alla sur le gla—t
cis, & assista à un Cirousel
,
dont les tenans furent
14. Chevaliers Espagnols, vêtus d'habits magnifigues
&uniformes, & montés sur de très-beaux
chevaux. Ce Carousel fut suivi d'une course de che—
vaux pendant laquelle on distribua une grandes
quantité derafraîchissemens detoute espece.Tout
a concouru à rendre cette Fête une des plus bdle.,,-:.;
qu'on ait vûës depuis long-tems à Malthe. Les
Grand-Maître a jetté 600 sequins au peuple, & ilIi
lui a fait distribuer JOOO écus par le Receveur de 1*
Religion. NAPLES. , 1
ON a apris de Naples le 17. Octobre dernier, t.
qu'un des articles de l'accommodement con---(
clu entre le Pape & le Roy, portant que S. M. pour-
M lever une Taxe annuelle sur les revenus des bien, e
dqeue les Ecclésiastiques possedent dans le Royaume
Naples,le Gouvernement a établi cette Taxe,
& que les Ministres du Roy ont eû avec le Cardi- -
nalSpinelli & quelques Evêques plusieurs conféren- -¡
ces, dans lesquelles on a examiné les moyens de
la lever.
Il arriva à Naples le 12 du mois dernier un cou- -
rier, par lequel on aprit que le Convoi parti il y
a quelque teins de Barcelone,pour transporter un
Corps de troupes Espagnoles en Italie, éoit arrivé à
àOrbitello & à Porto Ercole
,
& on a é é informé
depuis, que toutes les troupes ,
qui étoient à bord
des
Vjiitaul duConvoi, croient débarquées Ict,
13.&le14»
Le Traité de paix & de commerce conclu avec la
égence de Tripoly,aété rendu public. ITALIE.• 3 N mande de Rome que quelques Gentilshonmes
Espagnols qui sont en cette Ville,donnent
le 15.Octobre dernier aux Dames de cette
ille le Spectacle d'un combat de Taureaux
,
&
l'un des amphithéâtres étant tombé,il y eut
beaucoup de personnes de blessées.
[ GENESET ISLEDE CORSE. rOut est fort tranquille dans cette iste ,& il Y
a aparence que cette tranquillitésubsistera
,
à
ioins que le Règlement que la République doit y
ire publier, n'excite quelque nouveau mécontenment.
Le Capitaine d'un Vaisseau revenant de Cadix «
porté que le 17. du mois d'Octobre dernier il
/oit rencontré à la hauteur du Cap de Palo l'Esdre
Françoise qui est partie de Toulon
,
& qui
isoit voile vers l'Oued.
Les dernieres lettres de l'Isle de Corse
, portent
ne la République y faisoit fortifier quelques-uns
es postes qui ont été occupés parles troupes du
oy Très Chrétien,& qu'orsevoit mis 800. hommes
en garnison à Corte, où on fait par ordre du
énat un grand amas de vivres & de munitions.
On doit ajoûter quelques fortifications au Château
:Ajoacciro,re& .on,y a envoyé plusieurs Ouvriers de
On a apris de la Blfiie) que plusieurs Bandits.
ui étoient venus de Terre-Ferme depuis le départ
es troupes Françoises, & auxquels s'écoit jointettac
une troupe de Paysans armés,commettoieatbeaucoup
de désordres dans l'I(QlacCl, M
9 GRANDE BRETAGNE. (
ON a apris que le Vaisseau de guerre le Litch—&
field s'étoit emparé d'un Vaisseau de rçuerresr
Espagnol ,de io. canons, près de Rio de la Í\cha..£J
Le Vaisseau la Prise le Guarland s'est emparé
d'un Paquebot Espagnol & d'une Barque à la hautlJ
teur de Malga. v
Les Espagnols ont pris les Vaisseaux Marchandise
le Jacques
,
le Swan,l'Elixotbetii
,
les Six-Freres, l*m\
sRose G(flle) le CarefulBridgey,&le Dauphin SnoJ&' sixderniers ont été enlevés par un seul Armateur.
Les Vaisseaux Marchands le Molly Charles,le Betti,
le Newnfoumbland ,& trois autres Bâtimens quii
étoient destines pour la Jamaïque,ont été pris parfsles
Espagnols. L'Equipage d'un Vaisseau arrivé de l'Isle de Ma-.f:
dere, a raporté que le Vaisseau le Triomphe, en al--I.
lant de Gibraltar à cette isle
,
avoit attaqué un Ar-'I¡
mateur Espagnol ,& qu'après un combat de troiss
heures ill'avoir coulé à fond, qu'aussi-tôt il avoit misait
saChaloupeàlaMer, pour sauver l'équipage, mais
qu'on n'avoit pû retirer de l'eauque trois personnes
Le Vaisseau de guerre leShoream, a pris& con-^ii
duit à la Jamaïque un Vaisseau Espagnol
,
riche-j-a
mentcharé. Deux autres Bâtimens de la même Nation ont étéàî:
pris dans le Golfe de Biscaye par le Vaisseau depb
guerre le Newcastle.
Le Vaisseau le WerrenGalley a arrêté un Bâci-1
ment Etranger de 300. tonneaux,qui venoit dob
Bilbao,, & qui étoit chargé de Vin d Epagne. t
Hôi.-,r
HOLLANDE ET PAYS-BAS. -
) N mande de Bruxelles du r8. du mois dernier
, que la Reine de Hongrie 1 envoyé orde
mettre toutes les Places de ce Pays particirrement
celle de Mons erl' état de défense.
susseurs chariots chargés de munitions de guerre,
nt partis pour Luxembourg ,
& l'on remplit avec
ute la diligencepossible les magasinsde quelques
très Places.
On a apris de la Haye
,
du R. de ce mois, que
Général de Debrosse
,
Envoyé Extraordinaire du
oy de Pologne,Electeu de Saxe, a remis aux
tats Généraux une copie d'un Manifeste dans
quel S. M Pol,expose les raisonsquil'ont deerminée
à faire entrer un Corps de troupes Saxon-
,
es dans le Royaume de Boheirre.
Ce Manisteporte que les droits dela Reine de
ologne, Electrice de Saxe, sur lasuccession da
u Empereur,sontgéneralement connus que tou- s les personnes qui ont fat; quelque attention anX
wentniem de ceSiècle sont inAruMes des chutes Al
lenceque S \t. Pol. a gardé sur ces droits; que
lusieursmotifs puissans l'ont engagée à tenir cete
conduite, Sicj'i'onjie peut disconvenir que son
péle pour la conservation du repos de l'Allemagne,
5t le désir qu'eile avoit de voir terminer par une
heureuse négociation les différends survenus entre
la ReinedeHongrie & plusieurs autres Puissances ,
ne lui ayent fait pouffer la modération beaucoup
plus loin queses interêts ne le demandoient ; qu'elle
a déclaré en plusieursoccasions,qu'elle ne pourroit
persister dans cette modération, qu'autant que
la Pragmatique Sanctionseroit entierement executée,
que la Reine de Hongrie y a donné atteinte
la jarçnjieçç,01 associantle Grand Duc de Toscane
; U.
an Gouvernement des Etats de la Maison d'AuIJl
che, & en voulant lui transmettre la voix au chée i la Dignité Electorate de Boheme, m gré toutes les justes représentations qui ont été j
tes à ce sujet; que d'un autre côtéplusieursPrin
Ont formé des prétentions
,
qui sout non-seulementi
contraires à la Pragmatique Sanction ,mais que f détruisent entièrement, & que les Puissances i- à s'étoient rendues garantes de cette Prmati9lÍ: p font convenuës elles-mêmesque leur garant
ne pouvoir préjudicier aux Droits des Parties intn
ressées,& que de plus, la nullité de la Pragmatique
Sanction estl clairementdémontrée par ce qui a e
reglé en 1703. entre l'Empereur Leopold & si
deux fils Joseph & Charles.
FRANCE.
NOUVELLES DE LA COUR, DE PAlUS, &e:)
LE 3.de ce mois, premier Dimanche ci>
l'Avent. le Roy & la Reine entendirent
dans la Chapelle du Château de Versailles
la Messe chantée par la Musique.
L'après-midi,Leurs Majestés accompagnées
de Monfegneur le Dauphin & de Madame
t. assisterentà la Prédication du Pere Fleury.
de la Compagnie de Jesus.
Le 7. veille de la Fête de la Conception dCOJD
la Ste Vierge, la Reine entendit la Mefïipft
dans la même Chapelle,&S. M. coiumuniui,
patu
r les mains de l'Archevêque de Rouen ;
premier Aumônier.
Le 8. jour de la Fête
,
le Roy Se la Reine
rendirent dans la même Chapelle la Messe
antée par la Musique. L'après-midi, Leurs
jestés accompagnées de Monseigneur le'
uphin & de Madame
,
assîsterent au Seron
du même Prédicateur, &: ensuite aiHC
près chantées par la Musique.
Le 12. M. de VaGlcr) Ministre Plénipotiaire
de la Reine de Hongrie, eut une
dience particulière du Roy
,
& il prit conde
S. M. Il eut ensuite audience de la
ne, de Monseigneur le Dauphin & de
sdames, & il fut conduit à toutes ces
liences parleChevalierdeSaincot, Introcteur
des Ambassadeurs.
.e 17. de ce mois, le Roy & la Reine en
dirent dans la Chapelle du Château de
failles, la Messe
,
qui sur chantée par la
fique.
'après-midi Leurs Majestés, accompaes
de Monseigneur le Dauphin & de Maie
,
assisterent à la Prédication du Pere
ry ,
de la Compagnie de Jesus.
.e Roya reçu par un Adjudant Général
Electeur de Baviere,que ce Prince a.
* envoyé
envoyé
,
la nouvelle de la prise de Pragueau
Les Lettres que cet Officier a aportées ; z
Roy, marquent que le 25. du mois dernier
la tranchée avait été ouverte devant Praguou;
que l'Electeur de Baviereavaitrésolu o
tenter la même nuit d'emporter la ViKli"
d'août, & de la faire attaquer par quarn
endroits que les troupes du Roy avoienrt
été commandées pour deux attaques ,
d'i
celles du Roy de Pologne, Electeur db
Saxe, pour les deux autres; que les disse
rentes attaques avoient étéfaires vers lesi
deux heures du rnHin * que les croupes
s'étant portées à cette action
avec autan
d'ardeur que d'intrépidiré, elles s'etoiennt
renduêsmaîtresses des trois Villes & du Châ
teau; Que le Gouverneur avoit été fait pri-i
fonnier de Guerre dans une desVilles,avec lad
Garnison composée d'environ 2000 hommes.
Quoique cette action se soir passée à unesci
heurCtt qui pouvait donner lieu à beaucoup
de désordres, il n'yen a eu aucun, & elles
n'a coure aux Troupes qui ont monte à
l'assaut, que 40. à 50. hommes de tués, &C S8
quelques-uns de blessés. Un Officier Gene
tal des Troupes Saxonnes y a étérué.
Les dernieres Lettres de Prague marquent în
que le Comte de Saxe, qui avoir été déta--
ché le 17. du mois dernier, pour aller reconnoître
les ennemis, étoit revenu le 7;.-.t
«Uai
ce mois avec quelques prisonniers. L'Ecteur
de Baviere a apris par le retour du
omte de Saxe, que le Grand Duc de sosne
avoir fait passer la Zazawa le 26 à l'ame
garde de son armée, mais qu'ayant .û
nouvelle de la prise de Prague, il s'étoit
éterminé àseretirer. Sur cet avis, l'Electeur
e Bavièrefit marcher le 4. deux Corps de
roupes considerables, l'un tous les ordres
lu Comted'Aubigné,& l'autre commandé
)!f le Comre de Polastron. Le premier de ces
deux Corps doit remonter la Zazawa par sa
gauche,& il est précédé duComte deTerring,
Il la tête des TroupesBavaroises; le fecond
marche par la droitedu Moldaw
,
& il a à sa
gauche les Troupes Saxonnes.
Onaaprisenmême tems que lesRégimens
François qui avoient été séparés de l'armée
pour aller garder la Frontiere du Tirol,
étoient depuis le 28. du mois dernier dans la
Haute Autriche. & que les Bavarois qui font
fous les ordres du Comte Minurzy
,
étoient
le long de la Traun,& en état par leur position
de se porter, suivant les ckcona-an.
ces, vers le Tirol
, ou du côté du Danube.
L'Avant-gaide du Corps de troupes qui
a marché le 4. dece mois fous les ordres du
Comte d'Aubigné,arrivale 6. àPiscek., ôc
elle en chassa 400. Hussards de l'armée des
e1nnemàis. Le Comte de Polastron s'est avan- cfc
ce sur la Zasawa avec six Bataillons & dilb
sept Escadrons des troupes du Roy, av<m
dix Bataillons Se 2000. hommes de Cavalt!
rie des troupes Saxonnes, & avec 2y EsCis)!
tirons Prussiens, qui occupent sa gauch-b
jusqu' Chrudim. Le Corps de troupes qup
croit resté dansla Haute Autriche
, a
ém
renforcé de cinq Bataillons Bavarois,lefqueiL
ont marché vers les débouchés de la Stirie
t. 0 .lu côté des Salinesde Gemunden.
Zaïd Effendy, Ambassadeur Extraordinai-i;
re du Grand Seigneur, arriva le 16. de c«oj
mois au Fauxbourg S. Antoine. Il est defi-i'
cendu à la Maison que le Roy a fait prépa"-"'r
ter pour cet AmbalTadeur, lequel y restera m
jusqu'au jour de son Entrée publique en cette s:
Ville.
-
On a reçu avis de Stokholm
, que la f
Reine de Suede y étoit morte le 3. de ce s
mois, dans la 54. annéedesonâge,étant 3
née le z 3. Janvier 1688.
L'ouverture des grandes Audiences fûtfai--
tele 27. Novembre en la Grand' Chambre,t
par deux Discours que prononça M. Gilbert r
de Voysins
,
Avocat Général. Il fit l'éloge de 1
feu M. Daguesseau de Plimont
,
Avocat 3
Géneral. Le Premier Président prononça aussi *
WQ :
Discoursfort éloquent sur les devoirs
chés àla profession des Avocats & des
cureurs; on apella ensuite,suivant l'u-
,
la premiere Cause du RôledeVerdois.
: 29. les Mercuriales se firent pareillet
par deux Discours; le premier, sur
dolence, prononcé par M. Jolyde Fleury
cat Général; & le fecond
9
sur la Préion,
prononcé par M. le Premier Pré4
nt.
M. Dormesson de Noizeau
,
à qui le Roy
cordé la place d'AvocatGénéral, qu'a.
: feu M. Daguesseau de Plimont
,
fut
enté le zS. à L. M. par M. le Chancelier,
Oncle, & par M. Dormesson, son Pere,
nseiller d'Etat, & Intendant des Finances.
-e 8. Décembre, Fête de la Vierge,il y
Concert Spirituel au Château des Tuiles
; on y chanta un Motet à grand Choeur
sieurFevrier, lequel fut suivi d'un Cottto
de la composition du sieur Marcel
,
le
let, qu'il exécuta sur le Violon avec beauap
de précision.Cette simphonie fut suivie
deux petits Motets à voix feule, & d'un
cre grand Motet du Sr de Boifmortier, qui
mina le Concert.
Le 14.veille de la Fête de Noël, on chanta
ta au même Concert Spirituel,l'xur
Deus, Motet à grand Choeur, de M. do
Lande, qui sur suivi d'une suite des p a beaux Noëls anciens & modeines, exécu
par toure la Simphonie On donna enfu
un petit Motet à voix seule du Sr GaUUTH
après lequelle Sr Petit exécuta un Concers
du Sr Tartini, qui sur fui vi d'un autre Moo
de M.de la Lande, Exultatejusti
,
qui t
mina le Concert.
Le 25. jour de la Fête, le même Conco
recommença par le Moret Diligam te,
< feu M. Gilles, lequel sur suivi d'une auu
suite des plus beaux Noëls, & d'un peq
Motet à voix feule du Sr le Maire. Le Sr H
tit exécuta ensuite une Sonnate à Violdo
seuldu Sr Leclair, aprèslaquelle le Conçue
finit par leConsitemini, Motet à grand ChocsJ
de M. de la Lande.
Le 2. Décembre, il y eut Concert CHD
la Reine. M. de Blamont, Sur Intendant.:i
la Musique du Roy, fit continuer son Opoq
d'Endimion,dont les Actes précedens avoies
été chantés le mois dernier. Les principal
Rôles furent remplis par les Dlles la Landtb
Mathieu & Jelyot,
Le 4. le.9. &le11.la Reine entendit
Ballet des Fêtes Grecques & Romaines, 0
même Auteur. Les principaux Rôles sures
chanton
chantés par les mêmes sujets, & par la Dlle
Romainville.
-:
Le i~. & le ¡S.on concerta la Tragédie
leJephté, dont les premiersRôles furent
emplis par les mêmes Acteurs & paç le ueut
lu Bourg.
Le 30. M. de Blamont donna son noureau
Ballet de Zephire& Flore; les premiers
Rôles furent aussi chantés par les mêmes
ujets, & par le Sr Jelyot.
Le5. Decembre, les Comédiens François
représenterent à la Cour la Comédie de
Melanide, & la petite Piéce de l'Oracle.
Le 12. le PhilosopheMarié, & le Galand
jardinier.
Le 14. la Tragédiede Rhadamiste & Zenokie
,
suivie duRendez vous.
Le1jl. la Réconciliation Normande, & les
TroisConfines3 avecsesagrémens.
* Le 11*du même mois les Comédiens
Italiens représenterent aussi à-la Cour la Comédie
de la FausseSuivante, & l'Ecole des
Meres.
Le 20les Contre-tem,&la petite Piéce
del'Epreuve.:
Le Dimanche 19. Novembre on prononça
un fort beau Discours Latin dans les lcoles-
: 1. Yot. 1 de
de Medecine, à l'occasion &sur Je sujetqui
étoient indiqués en ces termes dans un Pro- --'
gramme d'invitation.
DEO JUVANTE. M.MichëlProcope Couteaux
, Doctor MedicusPansiensis 6. Scholarum
Professor
,
Medicinæ stadium aJt[pica. -i
turus, de DifficultatibusArtisMedicædisferet,
& dicet, Cur difficilius fit hodie Me--o
dicinam exercere quàm olim fuir. Die Dominica
XIX. Novemb. anni 1741. &c. Institutiones
Medicas prælegere incipiet dit Lunæ
sequenti, hora XI. matutinâ,&c.
Nous ne manquerons pas dans le prochain si Journal de rendre compte de ce Discours,
quieut tout le succès possible, & qui fut ,:<.
generalement aplaudi par une Assemblée des
plus nombreuses.
,-
La Loterie Royale établie par Arrêt du
Conseil du 22. Janvier 1741. enfaveur
des Pauvres, fut tirée pour la cinquième
fois dans la grande Sale de l'Hôtel de Ville, r
en présence du Prevôt des Marchands oc y
Echevins
,
le Mercredi 29. Novembre. La j.
Lifte générale des Billets gagnans fut pu- -1
bliée le lendemain. Le gros Lot, qui est de
150000.livres,est échû au n°2623.sans
Devise. Le second Lot, qui est de 75000.
livres, est échû au nQ 47170. fous la Devise,
la Societé de trois.
Le 3.
Le Roy a accordé la Charge de Grand Louvetier
de France, vacante par la mort du Comte de Belsunce
de Castelmoron
,
à Agesilan-Gaston de GrossuIes,
Marquis de Flamarens,Brigadier des Armées
An Roy
,
Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint
Louis, ci-devant Capitaine-Lieutenant des Chvau-
Legers de Bretagne
,
de la Généalogie duquel
on va donner un abrégé
, renvoyant pour un plus
grand détail à celle qui se trouve au Tome 9. des
Histoires Généalogiques du Pere Anselme, continuées
& augmentées par le Pere Ange & le Pere
Simplicieu
,
&dans le Suplément de Moreri, irn-.
primé en 1735. La MaisondeGrossolles,éta,b.lie d,'abord en P,érigord
, puis en Guyenne,a toujours été regardée
comme une des premieres & des plus distinguées
de ces Provinces; ellea eu des emplois & des dignités
considérables Ecclésiastiques&Militaires
donnés à l'Ordre de St Jean de Jerusalem dès l'an,
1477. des Chevaliers, apellés alors Chevaliers de
Rhodes,& présentement de Malthe, & a pris quantité
d'Alliances avec les plus grandes & les plus
illustres Maisons du Royaume
, avec lesquelles elle
a toujours traité de pair dans tous les Aétes) ôc
par-tout.
Davity dans sa Description de l'Europe imprimée
en 1643. au Chapitre où il traite de la Guyenne.
dit: liy a plusieurs Maisons illustres dans l'Agenois
& Condomois ; sçavoir, Montluc, Caumont
,
Gurson
,
( Branche de Foix; ) Flamarens,(Branche de
Grossolles; ) Duras, (Branche de Durfort) &c.
Marguerite, Reine de Navarre, Soeur du Ro-e
Henry ILI. ayant fait expédier en 1588. une Commissiona
Herard11. de Grossolles
,
Seigneur dç
Flamarens, par laquelle elle le prépose à la désense
dM Païs d'Agénois& de Condomois
,
à cause
1 ij de
de la guerre qui étoit dans ce Pais, dit: Nous avons
avisé de commettre Gentilhomme de marque & IIU- thorité. -
La Généalogie imprimée de la Maison de Faudoas,
parlant de la Maison de Grcilotes, la traite
de Maison très-noble & très-ancienne.
Ce Jugement que l'on a toujours porté de la
Maison de Grossolles est fondé sur les Titres 1rs plus
authentiques, la filiation de cette Maison est exactement
prouvée depuis Raimond de Groflolles,
Chevalier, qui vivoit dans le XIII siécle, jusqu'à
Agefilan-Gaston de Grossolles, Marquis de Flamarens
dont il s'agit ici, aujourd'hui vivant, dans le
XVIII. siécle
, ce qui fait cinq cent ans.
On trouve
desfoys & hommages rendus il y a
plus de quatre cens ans, à des Seigneurs de Groffolles
par leurs Vassaux ce qui comme l'on sçait caracterise la haute Noblesse. ,
D'anciens Titres de cette Maison contiennent
desfondations & des bienfaits à un grand nombre
d'Eglises & de Monasteresdans lePérigord.
Il y a dans le Trésor des Chartres du Roy une
Rémission accordée l'an 1347. par le Roy Philipe
de Valois à noble Bernard de Grossolles, Damoiseau,
pour avoir pris le parti des Anglois.
Ce Bernard de Grossolles étoit Fils puîné de
Guillaume de Grossolles Damoiseau
,
à qui Marguerite
sa mere ,
fille Je Pierre de Vigier, Damoiseau
, Seigneur de St Ribier fit donation, étant
veuve, de tous ses biens l'an1313 & consentit en
jj 17. à la vente d'un Fief de sa mouvance, & petit
fils de Raymond de Gossoles
,
Chevalier dont
on a parlé, & frere puîné de Bertrand de Groffolles,
Damoiseau, qui épousa Geraude Bermondi
, ou ellermond, dont il eut Ay meric de Grossolles
Damoiseau, , Seigneur de la Bermondie
, &c. qui
de
e Valence de Miraumont sa femme,eut Philippin
de Grossolles
,
femme de noble Jean de Beynat,
Damoiseau ; Jeannequi épousa noble Jean de Casenac,
Damoiseau;& Marthe, femme du Seigneur
de S~ , par lesquelles filles cette Branche àc
Gr ssolles-la Bermondie en Périgord, paroix avoir
fini il y a plus de trois cent ans, commeil y a lieu
de l'llrer du Codicile d'Aymeric de Grossolles,
dont on parlera ci-après.
CeBernard de Grossolles,fils de Guillaume
&petit-fils de Raymond comme on l'a dit, eac
pour fils: - Bernard II. de Grossolles, Chevalier Vicomte de
Montgaillard,Seigneur de Genfac ,de St Martin,
de Caumont d'Asques & d'ungrand nombre d'atttres
Terres & Seigneuries. acquit celle de St Martin
& autres par Contrat de l'an 1350. Il est qualifié
dans beaucoup d'Actes
,
noble 6. puissant Seigneur,
qualité que prenoit alors la haute Noblesse. Il est
nommé à la tête de plusieurs Seigneurs,tous qualifiés
Chevaliers, qui furent présens au Contrat de
mariage d'Isabeau
,
fille du Roy de Navarre,avec jean Comte d'Armagnac
*
passé à Rhodez le 17.
Mars 1418.
Le même Bernard de Grossolles servit le Roy à
la défense du Languedoc avec un Chevalier & 14,
Ecuyers de /tt Chambre, comme isse voit par un
acquit des guerres du 10. Février 1420. au bas duquelest
le sceaude ses Armes, Tirre qui prouve
encore le rang que la Maison de Grossolles tenoit
parmi la haute Noblesse; ses enfans mâles sont
apellés par le codicile d'Aymeric de Grossolles de
la Bermondie
,
son cousingermain de l'an 141^
à la substitution de ses biens après les Seigneurs de-
Beynac
,
de Cafenac, & de Siurac ses petits-fils
qu'il institue seshéritiers successivement PUll apre..
1 iii l'autre
l'autre, àcondition que tous ces substituésporteroientson
nom, surnom & armes.
Il fit lui-même un Testamentle 17. Mars HU.
par lequel il substituë ses biens à perpétuité de mâle
en mâle,à l'exclusion des filles, pour conserver
dit-il 3 ,ses Terres dans sa famille, & afin deflilterJir
le nom fo lesArmes de sa Maison. Ses descendans
ont toujours continué de faire de semblables fut£-
titutions, & par les mêmes motifs.
Bernard II. de Groffolles sur marié deux fois. De
sa premiere femme Brayde de Pomette, il eat
Bernard III. qui a fait la Branche des Seigneurs
de St Matrin
,
Vicomtes de Montgaillard;Jeanne
mariée au Seigneur de Bastules; Jeannette
,
femme
du Seigneur de Leaumont, & de sa deuxième femme
Magdelotte de Seguenville
-"
il eut Etienne de
Grossolles
,
qui a fait la Branche des Seigneurs ds
Caumont & d'Asques; Jeanne de Grossolles, initiée
à Amanieu de Madaillan , Seigneur de Thoüart
& de Montaftruc, & Jean de Grossolles qui fuit,
qui a fait la Branche des Seigneurs de Flamarens
dont il s'agit, & à laquelle on se borne ici.
Jean de Grossolles
,
Seigneurde Flamarens,Baron
de Montastruc, Seigneur de la Chapelle, de
Mauroux,&c, second fils du second lit de Bernard
II. de Grossolles
,
& de Magdelotte de se,
guenville épousa le 19. Mai 1466. au Château de
Lauzun,en présence,de noble Jean de Caumont,
Seigneur de Lauzun, & autres Seigneurs, Anne
d'Absac de la Douze, dont il eut Jean II. qui fuit;
Antoine de Groffolles, Seigneur de Buzet; Herard
de Grossolles
,
Evêque de Condom. Ce Préla'tfit
rétablir son Eglise Cathédrale, & la consocra de
nouveauen 1531.commeon le voit dans une Inscription
gravée sur une Pierre dans la même Egli-
[e) où les Armes de la Maison de Grossolles font e
n plusîeurs endroits, ainsî que dans lePalaisEpisopal;
Loüise de Grossolles, Epouse du Seigneur
e Befolles, & mere deBertrande deBefolles, femme
de Jean de Roquelaure; Marie de Grossolles
ariéeàHugues de Gallard , , Seigneur de Braf-
~c, d'où descendent les Seigneurs de Brassac-
~earn.
JeanII. deGrossolles, Seigneur de Flamarens;
aron de Montastruc
,
&c. épousa Antoinette de
uftrac, filled'Antoine de Lustrac
,
Chevalier Seineur
de Lustrac ,de Gavaudon
,
&c. & de Cathe-
~ne de Durfort,par Contrat du 7. Novembre 1JOI.
~lle fit sonTestament l'an 15*17. par lequel elle
rdonne ù sépulture dans l'EgliseParoissiale de Fla-
~arens, auprès de son feu Seigneur sa mari.Elle
>Dde de plus une Chapelle à la charge de trois
~esses par semaine à perpétuité ,dont elle attribuë
collation àson heritier sa à r.,s successeursSires de
lilmarens. De ce Mariage vinrent Jean
,
qui prir le
~arti de l'Eglise
,
& Arnaud qui fuit; Marie de
roffolles, femme de Jean de Mauleon
,
& mere
ï Cecile de Mauleon
,
femme de Bernard de
farbonne.
Arnaud de Groffolles ,
,
Baron de Flamarens & de
~ontastruc, Seigneur de la Chapelle, de Mauroux,
c. Sénéchal de Marfan
,
Bailly de Nivernois, ~ousa l'an1538. Catherine de la Tour d'Auver-
~e ,
fille d'Antoine Raymond de la Tour,Baron
; Murat, de Caires,&c. & de Marie de la Fayet-
,
& petite fille d'Agne de la Tour,& d'Anne de
aufort, Vicomtesse de Turenne. Jean de Gros-
~lles son frere aîné, qui avoit pris leparti de l'E!
~ife, lui avoit fait une donation des Terres de
amarens & de Montastruc, pour, dit-il,l'entremement
des noms sa armes de sa Maison.Après
aaorj d'Arnaud sans enfans, ce même Jean ds
I iiij GrosGrossolles
étant rentré dans la possession des TerreWa
de Flamrens & de Montastruc il fit une seconde~
donation de ces Terres le 17. Oétobrc: If"';' àAntoine
de Grossolles. Seigneur de Buzet son oncle ".il:
paternel qui suit, en ces termes: Considérant que**
MessiveAntoine monAit oncle est encore envie étant
sorts de ma Maison, é- porte le nom & armes d'i- -\
celle, ayant aussi enfansmâles de lui procréés, &
que la générationancienne Noblesse de madite t
Maison pourra être conservée & gardée; à ces causes, <1
me voulant conformerà l'f. volonté de mondit Seigneur il
&pere,jefais la disposition de mon bien ainsi qu'il Va
s'enfuit
,
frc. - ]
Antoine de Groffolles, Chevalier Seigneur de fl
Buzet, Baron de Flamarens & de Montastruc, | épousa l'an 1506 Béatrix de Noayllan
,
fille -i'OJet«
de Noayllan
,
Seigneur de Fresle, &c. Gentilhomme
de la Chambre du Roy. Le Roy Loüis XII. lui fit *(|
expédier le 14. Juillet 1 514. une Commission, pour a
faire sortir hors du Royaume les Lansquenets ,qui I
étoient venus à son service fous ia conduite du *1
Comte Wolf. Il eut de Ion mariage Herard qui
suit, & Renaud qui a commué la Branche.
Herard de Grossolles, Chevalier Seigneur de
Flamarenc & de Buzet ,&c. Baron de M ntaftruc
, t
épousa le 17 Avril 1539. Françoise deMontpezat,
nièce de Jean de Monrpezat Chevalier Sénéchal .
de Bazadois
,
Gentilhomme de la Chambre du Roy,
& soeur de Bernard de Monpezat Seigneur de St
Martoire & de Tayn. Ce Seigneur de Groffolles.
ayant eu une contestation avec Honorat de Savoye,
Comte de Viilars, au sujet de la Pêche dans la f'
Garonne, ils filent une transaction l'an if47« dans
( laquelle l'un & l'autre sont qualifiés haut ém puissantjpF
Sfeignoeur. IlLeut deiuxéfLs quri miourturenét fan*.• Kenauéj
Renaud de Grossolles son frere
,
Chevalier Baron
e Flamarens & de Montastruc
,
Seigneur de Buzet,
le la Chape:le
,
&c. Chevalierdel'Ordre du Roy,
gentilhomme de sa Chambre épousale21.Avril
rf41. Anne Malcarans de Montlezun
,
Dame &
leritiere de la Terre de Vignau. Il éroit Sénéchal
les païs de Marlan, de Turfan
,
& de Gavardan
,. gouverneur du Moût de Marfan
, ayant CuccedtE---
dans ces Emplois au Seigneur de la Cafe de la
Maison de Pons.
On a trois Lettres du Roy Henry III. des années
ir8o>if8i & 1582. écrites dans le tems des troubles
à ce Seigneur de Grossolles, par lesquelles on
oitquJtl étoit regardé comme un des Chefs de la*
Noblesse de Guyenne. Dans la premiere, le Roy
paroît l'exhorter centrer dans ses intérêts
,
lui difam
: Tout ainsi que les coeursgénéreux de la noùltjfe-
Françoise ont acquis fo conjervé notre Monarchie ;
nujft avons-nousfiance qu'ils continueront, Dans-,
la deuxième, le Roy le louë de !a valeur qu'il aa
fait paroître dans la derniere guerre en son armée;
de Guyenne,dontje vous sçaits fort bon gré, dit-il
„
me promettant que vous continuerez toujours en cette
bonne volonté, fo que laserezvoir en toutes les OU4-
sions qui s'en présenteront comme je vous en prie
>
fo.
même en l'établissement&exécution de la paix
, pour
le bien de laquellevousapporterez toute l'aide fo ajftftance
que vous pourrez
,
qui me sera le plus grand fole
plus agréableservice quejedésire de vous àprésent
foc. Dans )' une autre de ces Lettres le même Roydit:
Qu'il le prie de continuer à s'employer au bien de
ses affaires, ainjî
,
dit il, que vous avez bien com*~
mencé avec les Troupes quavous avez menées en met*,
dite Armée, foc.
Renaud de Grassolles fit sonTestamenten 1574.
jat lequel il fait une Lbûiwtlgmà j?crvéèl¡elle des
JwJà£i££tà
Terres de Flamarens de Montastruc
,
& autres, dd-b
de mâle en mâle, en suivant, dit-il, la volonté d*&
ses ancêtres
, pour la conservationdesa Mteifs/J
,
&-b
pour l'entretien de la grandeur d'icelle. Il eut de son~
mariage avec Anne de Montlezun Herard II. qui
fuit; Jean de Grossolles, Chevalier de Malte enn
1566. Jean Arnaud, aussi Chevalier de Malte; Ca--
therine de Grossolles, femme de Carbon de la»l
Barthe, Seigneur de Lassegan & de la Maguere
Je 1
Chevalier de l'Ordre dn Roy ;
Françoise de Gro(--),
folles, mariée à Marc-AntoinedeNavailles,Seigneur
de Banos & deDume. Herard II. de Grosolles, Baron de Flamarens &A
de Montastruc, Chevalier de l'Ordre du Roy,Ir
Gentilhomme de sa Chambre, Maréchal de Camp li
de son Armée de Guyenne & Capitaine d'une si
Compagnie de 50. hommes d'armes de ses ordon- -
nances, eût pour femme BrandelifedeNarbonne,,
fille de Bernard de Narbonne, * Chevalier de l'Ordre
du Roy, Seigneur de Fimarcon
,
Baron de Ta- - lairan &c. & de Françoise de Bruyeres-Chalabrc »,
sa deuxiéme femme,par Contract paffé l'an 1 f74..4
auquel souscrivirent Hector de Pardallan, Seigneur
de Gondrin
,
Chevalier de l'Ordre du Roy,
& Jean de Groisolles Seigneur de Caumont, auiIÏ if
Chevalier de l'Ordre du Roy. Il eût de son Mariage,
Renaud de Grosolles, qui mourut sans avoir
* Bernardde Narhonne defeendoitenliggnnee di~l,r*reeSéll#t sv- & mafeuline des Vicomtes de Narbonne de la Mai- -
son de Lara,feconde Race desVicomtes de Narbonne,
qui fucceierent aux premiers Vicomtes dans le X^I.TJ
Siècle,&ontpojjedécette Vicomtesansinterruption «
j"fqu'.lu XV. Siécle, dans lequel elle pajJa dans 1" *
Maison deFoix 6- fut réunieà la Couronne dans m h XVh - été i
~té marié, après avoir fait souTestamentl'an1605.
par lequel il institua son héritier universel, Jean
te--aroflÕUe.sson frere puîné, & Substitua à perpeuité
-tous ses biens de degré en dégreenligne
naiculine
,
& de branche en branche,& au défaut
e mâle dans la Maison de Grossoles, il substitua
;s biens a l'aînée des filles du Nom & Armes de
Grossolles, à condition que son Mari&ses Enfans
"teroimt le Nom & les Armes de sa Maison , Jean
e Grossolles Baron de Flamarens qui fuit, & Mar.
uerite de Grollolles qui épousa Jean Gaston de
oix de Candalle, Seigneùr de Villefranche, Ba*-
on de Saint Sulpice &c. fils de Charles de Foix &
~tfils de Gaston III. de Foix Comte de Canalle
& de Benauges-Captal de Buch * & de Mar-
Le Comtesse d'Aitarac.
Jean Ui.--de Groflolles,Chevdier Baron de Flalarens
&de Montastruc, Seigneur de Buzet &c.,
mestre deCamp d'un Régiment d'Infanterie, obrint,
Roy Louis XIII. en 1611. des Lettres de grace
pur avoir tué en duel le Seigneur de susan. Il épou..
l'an 1609 Françoise d'Albret, tante de Marie d'Alet,
première femme de Charles de Lorraine, Comde
Marsan
, & fille d'Henryd'Albret,Souverain
Bedeilles, Baron de Miossens, de Coaraze, de
~rderest & de l'ifie d'Oleron, Chevalier des Ores
du Roy, Gouverneur & Sénechal de Narre
& Bearn, & d'Antoinette de Pons, soeur
tutre Antoinette de Pons, d'où descendent les
ics de la Rochefoucaud. De ce Mariage vint
* LequelGastonIII. de Foixdeftendoitau îmedegréd^Archambaudde qua- Grailly
,
& Iflfllbelll
Foix. ayeux au mêmedègré ae-François Phoebus
Foix Roy de Navarren Duc de -Nemours, Comt» Foix 6- de Bigorre,Vicomte de Bearn. -
1 * Antoine
Antoine Agesilan de Grossolles, Chevalier, M
quis de Flamarens,Baron de Montastruc,Seign
de Buzer, &c. qui fût tué au Combat de Saint AS
toine en iéji. comme leraportent leDuc
Rochefoucaud, &la Dame de Motteville,
leurs Mémoires,qui nomment le Marquis de t
marens parmi les Seigneurs & gens de marque 9 furent tués. Mademoiselle de Montpensier parler~ai
de lui dans les Mémoires: Le Marquis de Fla
rens fut tué, dont j'eus beaucoup de dlplllijir. Il élfl
mon ami particulier. son Corps fut trouvé en lA
me place,où quelques années auparavant ilav Canillac enduel. Il eut pour femme Françoiû^fl
Hardy delaTrouve,filledeSebastienle Barl
de la ~Trousle, Grand-Prevôt de France,& tan
du Marquis de la Trousse, Lieutenant Géneral de
Armées du Roy, & Chevalierde ses Ordres. De
Mariagevinrent
FrançoisdeGrossolles,Marquis de Flamarens
:
mort sans avoir été marié
,
à Burgos en Espagne en
1706. ayant été obligé de sortir du. Royaume
pour cause de duel. Sa MajestéCatholiquelu
avoit accordé deux mille écus de pension & l'avoi
honoré de la Clef d'Or: voici ce qu'en dit un Journal
de ce rems-là : le Marquis de Flamarens d'un
des premieres Maisonsde Guyenne, est mortà Burgos,
la Reine d'Espagne, (le Roy étantabsent ) a donne
des ordres pour le faire enterrer d'une maniere convenable
a sa qualité, afin qu'il ne manquât rien tWJi
funéraillesd'unEtrangerdedistinctionéloignédeson
pays, & de ceux de sa Maison, & que tout répondît
à l'estime qu'elle faisoit de lui; François Agesilan de
Groffolles
,
Comte de Flamarens qui fuit, & Jean
de Grossolles
,
dit le Chevalier de Flamarens
, more
sans posterité.
FrançoisAgesilan de Grossolles, Comte de Flamarens,
marens, premier Maître d'Hôtel de Monsieur, Philippe
Fils de France
,
frere unique du Roy Louis
XIV. Il avoit épousé Marie-Gabrielle le Tillier,
fille de Jacques le Tillier, Seigneur de la Chapelle
, Intendant des Finances & soeur uterine du
Cardinal le Camus Evêque de Grenoble, de Nicolas
le Camus, Premier Président de la Cour
des Aydes de Paris, & de Jean le CamusLieutenant
Civil de Paris, dont il a eu, Emmanuel Félix
Guidondes Gendarmes Anglois, tué en Italie à la
Bataille de Euzara
,
sans avoir été marié ;
Agesilan
Gaston qui quit; Marie-Clement-Joseph de Grossolles,
dit le Comte deFlamarens, Seigneur de Montastruc
& d'Aurenque,ci-devant Colonel d'Infanterie
, qui a épousé Marguerite-Louise de Bruet, fillede
Gedeon de Bruet, Baron d'Arfens, Seigneurde
Perecave,de la Garde,& de Saint Blancard, &
de Maguerite de Bar de Mauzac, de laquelle il a
plusieurs enfans.
Agesilan Gaston de Grossolles, Chevalier Marquis
de Flamarens,Seigneur de Buzet,&c.ci-devant
Capitaine Lieutenant des Chevau-Legers de ~Bretagne
,Brigadier des Armées du Roy, Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint Louis, Grand-Louvetier
de France, a épousé Anne-Agnès de Beauvau,
fille de Gabriel-Henry de Beauvau, Marquis de
Montgauger, &c. autrefois Capitaine des Garde.
du Corps de Monsieur, Philippe fils deFrance,
frere unique du Roy Louis XIV.& de Marie Magdelaine
de Brancas, fille de Louis-François de
~Brancas, Duc de Villars.
MORTS
MORTS & MARIAGE,
LE 27. Septembre, Rennaud-Constansde~Pons,
Comte de Lonzac, Seigneur de Brie,la Garde,
S. Cierer , &c. Mestre de Camp de Cavalerie,~at,
ci-devant Guidon de la Compagnie des Gendarme.,
de la Garde ordinaire du Roy, Chefd'une Branche 31
de l'ancienne & illustreMaison de Pons, en Sain-
~ronges ,
apellé le Comte de Pons,mourut à Paris, âgé d'environ Sy. ans. Il étoitfils de feuRegnaud- .i
Isaac de Pons, Marquis de la Case, Seigneur & g
Baron des Terres de Thors & des Châtellentes de al
S. Pompain, & Guenoüillé, & de feuë Dame 3!
Confiance Foucault de S. Germain-Beaupré, & il H
avoir été marié ki 3. Décembre 1709. avec Dame
Charlotte-Loüise de Gadagne d'Hostun de Verdun, c1
veuve de François d'Hostun, Marquis de la Baume, f;
son coufin, Mestre de Camp d'un Régiment de
Cavalerie, & Brigadier des Armées du Roy,mort
At 20. Septembre 1704. & fille unique de Gilbert
d'Hostun, dit de Gadagne, Seigneur, Comte de
Verdun, Baron de Borheon, Lieutenant Géneral
au Gouvernement de Forêts & Lyonnois,& de 3
Dame Marie-Claire d'Albon de Chazeul. Illaisse
Loüis-Henry
,
apellé le Marquis de Pons ,
marié le
premier Septembre 1734-avec Angelique Henriette--
Marie de Tiercelin de Brosses
fille & unique beri.. -
tiere de feu François-Henri de Tiercelin,Marquis
deBrosses, & de Sarcus, Colonel d'un ancien Ré..
giment d'Infanterie de son nom,
mort au Camp
devant Fribourg en 1713. & de D. Marie-Anne :
Roüillé sa veuve, femme en secondes nôces du 1 Marquis de Castellane. U1
La nommée Jeanne Blaque, veuve de Pierre
auphin, mourut le 2. du mois d'Octobre tilernierj
ins la Paroisse de Villadain
,
e Diocèse de Troyes, de cent ans accomplis: son pere a vécu 106.
, & sa mere 105.
Le nommé Elie Gailbard, est mort à Villeneuve,
~iocèfe deToulouse, le 6. Octobre dernier, dans
1113. année de son âge.
Le 19. Novembre, Antoine Bant'er, Clerc du
Hocèiè de Clermont en Auvergne, Licentié en
hoie, & l'un des Pensionnaires de l'Académie
loyale desInscriptions & Belles-Lettres,en laquelle
avoit éré reçuen 1713. mourut à Paris âgé de
~9. ans. Il s'étoit fait connoitre par des Ouvrages
ur la Mithologie
,
qu'il a donnés au Public.
Le 20.MelchiordePolignac, Cardinal de l'Eglise
Romaine, Prêtre du Titre de Ste Marie des
nges , aux Termes Diocletiens , Archevêque &
seigneurd'Auch, Abbé Commandataire des Abpayes
de S.Pierre de Corbie,O. S. B. D. d'Amiens,
l'Anchin,O.S.A.D. d'Arras,de Bonport,O.C.D.d'E-
~teux, de Bégard, du même Ordre, Diocèse de
freguier, & de Mouzon,Ord. S. B. Diocèse de
i.heims, Prélat Commandeur des Ordres du Roy, un des Quarante de l'Académie Françoise ; hono-
~aire de celle des Sciences, & de celle des Inscripions
& Belles-Lettres
, mourut à Paris âgé de 80.
~ns, 1. mois & 9. jours, étant né le II. Octobre
1661. Il avoir éténommé en premier lieu Ampassadeur
Extraordinaire en Pologne au mois de
Mars 1693. & il eut aux Fêtes de Pâques de la
même année l'Abbaye de Bonport. Il reftaen Pologne
jusqu'en 1697. Il fut reçuàl'Académie Françoise
le 2.. Août 1704. & dans celle des Sciences&
les Inscriptions & Belles-Lettres en 1715.& 1717.
Le feu Roy le nomma en 1706.' à la Charge d'Auditeur
tireur de la Rarte à Rome ,pour la NationFM^H
çoife, & lui donnal'Abbaye deBégard le 2-3-A
1707. Il fut rapellé de Rome
y.
& il paflk en M~t
lande en 1710. pour assisteren qualité de
Plénipotentiaire du Royaux Conférences qui^M
rent tenues pour Iao.Paix àGertruydembeig, a la rupture desquelles il partit de ce lieu le-lj.Jui^M
1710. & arriva à Paris le i. du mêmr'.m
ayantété nomméle jour de Ton dépar. deG clemberg ,,à l'Abbaye de Mouzon. Ilsu namnP
au mois d'Oâobre 17LI. fécondAmbaflàdcuiE!
traordinaire & Plénipotentiaire de France au-futipn
Congrès d'Urre:ht pour la Paix. Pendant le- couvu
ce cc Congiès il-fut crééCardinal Diacre par CliuJ
ment IX. Pape, le iL Mai vjit. mais refeivé im
pettD'juCqu>-au 30. Janvier suivant, qu'H sen déclarée
Il quitta aors le caraétére de Plénipotentiaire, *à
il revint en France, où le 6. Juin j.71y il reçut àî
3
Verfailies des mains du Royr avec les cérémoniesi
accoutumées r le Bonnet rouge qui luiavoit étfcs
aporté die Rome par l'Abbé Howard de Nortfol::
Camérier cfbonnenr du Pspe j.Si. le g-, du mêmwrr
mois il fut gratifié par le Roy de la. Charge_di5b
Maître de sa Chapelle ; ayant éré de plus nommèfl
Je premier Avril précèdent à l'Abbaye de Cor-1.
Bie; celle d-Ancliin- lui- sur donnée le huit Juivii
17if. & il se démit au mois de Septembre zjiM;
de la Charge de Maîtrede la Chapelle du Roy.. III
se retira à la finde Décembre 1:718. en son Ab-J
-f)ay.e d'Anchin,où il reçut l'Ordre de Prêtjifè desaj
anams del'Evêque d'Amiens eu 171.1. Après JamOWt
du Pape Innocent XIIL. il se rendit à Rome,Se ili,
assista au Conclave,, dans lequel Benoit XIII. fl
êlû le 19. Mai 1714. Il reçut le Chapeau de Car- .1
4inal des mains du nouveau Pontife dans un CoQTm<
Üoire tenulex6».Jui^i suivantA &. il futdilpenGÊ'ii *
-
4"
la Cavalcade ordinaire. Il fut chargé au moié
ponnet de la même année des affaires de la Côude
France à la Cour de Rome,à la place
l'Archevêque d'Embrun, depuis Cardinal de
tncin. Le 17.Septembre, le Pape fit la-Céremonie
lui ouvrir la bouche, & lui assigna le titre Diamal
(de Ste Marie in FtrticuCampitelli. Il se déit
de ce line. Sc opta en passant dans l'Ordre
:s Cardinaux Prêtres, celui de Ste Marie in Piti
HÂ le "20 Novembre II en prit poflèfllon le 8-
ccemWre fuivanuIl fut un des Cardinaux Prêtres
Ii assisterent au Concile National tenu à' Rome
ins le Palais de S., Jean de Latranparle Pape
tnoît XIII. depuis le iy Avril jufqu*au 19. Mai
r1.f. Il donna à Rome, en qualité de Ministre
FranceT une fomptueufe*Fête
,
à l'occasion du
ariage du Roy;elle commença le ij- Septeme,&
çelle futcontinuéele 4. Oék>b<e 1715. Il
démit le 19.Décembre suivant du titre de Ste
arie inVia LRt;, & opta celui de Sre Marie des
Jges aux Termesy dont il prit pcffeffion Colem
ilement le11. Janvier 178ç il prit séance
lendemain pour la premiere fois dans laConegaÛon
de Propagandà fide ,dont il avoir été détré
nouvellement Assesseur. Le zo Février suipnrt,
êtleTAPracpnee^pêrcohpéosa pour lui dans un Confifloire
d'Auch en GaCcopne, auquel
Roy l'avoit nommé au mois de Décembre prudent.
Il fut sacré le 19. Marssuivant dans l'EIre
Nat^nale de S. Louis des Françoisy par le
tpe même, assisté des Cardinaux Otthoboni 8C
lalrerio
>
&le lendemain %.0. il fitinstance dans
Consistoire pour le Pallium de son Eglise Ariepifcopale.
Ille reçut le i j. du même mois
hs l'Eglise de Ste Marie sur la Minerve des
Lins. du Pape -en -préfcace du Sacré Cellege ,-' &
& de roUté la PrélaturcJHomaine. Il fut pr pour être Prélat Commandeur de l'Ordre du S.
prit dans le Chapitre tenu àVersailles le 16. 1~
1718. & ayant été déchar-gé du foin des affaires
France à Rome,&relevé par le Duc de S.AUj^
il prit Ton audience de congé du Pape le 19,Ma
2731. Il partit de Rome le 8. Avril. Il pasTa 1
Florence, où il tilt admis à l'audience de l'ln
d'Espagne D. Carlos, aujourd'hui Roy des d
Siciles, & à celle du Grand Duc de Tofcaue. iLî
,
riva à Paris le io. Juillet, & s'étant rendu à y
Vailles
,
il eut le 16i du même mois audience t
Roy. Il prêta ferment entre les maius de S. M. da
la ChapelleduChâteau de MarliJe zf. Ao
cause de son Archevêchéd'Auch ,Se le premi
Janvier 1733. en qualité de Prélat Commandeuri l'Ordre du S. Esprit. Il étoit frerepuîné du Vicaja
de Polignac; dont on a raporté la mort dans
Mercure d'Avril 1739; p. 817. & où l'on a sa
mention des trois Neveux du feu Cardinal de Po N
griac, qui font Louis-Melehior-Armand Vicom
de Polignac, Mestre de Camp du Régiment D
phin Etranger Cavalerie, né en 1717. Franco.
Camille de Polignac, Chevalier de l'Ordre 1
S. Jean de Jérusalem,Enfcigne des Gendarmesi Berri, né en 1719. & Louis-A.ugufte dePoligua
ci-devant Prieur Gommaadataire de Nantuaen
gey,néen1710.*
Le 9. Octobre, Benigne-Jerôme du T,ouf/et-a'
Hcourty Seigneur du Boulay
, -diObConÆe
,
S~
Intendant des Galeres, Conseiller d'Honneur
Parlement de Provence,fils aîné de la Dame d'^J
ricourt, morte le 10. Avril derniery ainsi qu'on
nrapieorrté,pdaangse1le1M47er.céuproe udusamDoilslede Juin,vol. M marie-Antoine Duch
bé", fille majeure de Jean Duché,Avocat Génele
la Cour des Comptes ,
Aides & Finances de
tpellier, & de D. Marie Anne de Lort de Sean
de Valras
,
son épouse, soeur de Henri.
tfance de Lort de Serignan de Valras
,
Evêque
Mâcon
,
Abbé Commandataire des Abbayes de
3. de Paimpont, Diocèse de S. Malo, & de
nont, Diocèse de Rouen, ci-devant Agent
eral du Clergé de France, qui a donné la Bénédictionnuptiale
aux nouveaux Mariés dans l'Ee
des Millions Etrangères à Paris.
RRESTS NOTABLES.
DIT DU ROY, donné à Versaillesaumois de
Juin 1741. portant réunion à l'Hôtelde Ville
Paris, des droits attribués par l'Edit du mois de
1730. aux Jurés Vendeurs, Controlleurs, Courriers-
Commissionnaires
,
Jaugeurs & Mesureurs des
s, Eaux-de-vie & autres Liqueurs: & supression
Offices de Jaugeurs.
Registré
en Parlement le
Juillet suivant.
ARREST du Conseil d'Etat Privé du Roy, du
Juin, qui ordonne, que tous les Porteurs desSousptions
du Livre intitulé, Histoire Romdine par le
Clitrou, Jésuite, en 16. volume in-4°. feront te-
; de retirer les Exemplaires complets, ou Volues
séparés dudit Livre mentionné dans les Sousptions,
en satisfaisant aux clauses & conditions y
rtées, & ce dans Gx moix
,
à compter du jour Se
te de l'Arrêt.
AUTREdu 7. qui fait défenses à tous Particuliers
liers de faire sortir hors du Royaunjeaucuns
ria\lX de toute espece, à peine de zonfifcatio
3000. livres d'amende & autres peines ponéeç
les Arrêts rerdus précedemment sur le mémefufBl
DECLARATION du Roy,donnée à Verfaj
le 18. Juin, concernant l'administration des Fo
dépendantes du Domaine de Chasteauroux,Re
trée en Parlement le 7. Juillet suivant, laquelle
clarationcontenant dix Articles, S. M.orda
être executée selon sa forme & teneur, Bec; -
QUATRE Ordonnances du Roy du 20.Jui
dernier; la premiere, regle les Tables Se Equipai
des Officiers Généraux & autres Employés11
Armées de S. M.
La seconde, concerne la discipline des Tro
pes dans les Camps & dans les marches d'Arm
La troisiéme
, porte défensesauxOfficiers Ge
raux & autres Employés dans les Armées duR
èc se servir des Chevaux & Equipages de rAtri
rie & des Vivres.
La quatrième
,
regle le commande-ment
Brigades d'Infanterie,de Cavalerie & de Dragd
dont les Armées du Roy feront composées.Il estc
dans le préambule de ces Ordonnances ce qui fui
S. M. s'étant fait représenter les Ordonnances
qui avoient été renduës ci-devant sur les mêmes
jets, elle avoit jugé à propôs d'en rapeller les c
positions, & mêmed'y aporter les changemensc
peuvent exiger les conjonctures par raport aux dii
rens Corps de Troupes que S.,M. est obligée deî
Je assembler incessammentsur ses frontières , Be
ORDONNANCE du Roy. du if- Juillet,pï
augmenter de IL hommeschacune desjo.Co jagrt
de Fusiliers du Régiment des Gardes Fran-
& pour y établir cinq Commandans de Baen
regler le service
,
sans que le rang des
gnies pourmarcher ou pour demeurer,
intervenir, & fixerles fonctionsdesAi-,
~ors & Sous-Aides-Majors près de chacun
illons,suivant l'ancienneté de leurs Brevets.
S Ordonnances du Roy du5.Août, la prepour
augmenter les Compagnies Franches
cerie : la seconde , portant augmentation
s Régimens des Hussards
, & la troisiéme , augmentation des Compagnies Franches dç
s
EST du 25. & Lettres Patentes sur icelui,
Registrées en Parlement le 28.qui confirment
rÔt des Marchands & Echevins de l'Hôtel de
Paris,,dans la proprieté à perpetuité
,
des
~ls de droits qui avoient été attribués aux
de Jaugeurs fuprimés par Edit de Juin deret
fixe la finance desdits Officiers à rembour-
: l'Hôtel de Ville, à un million deuxcent
mille livres.
laration du Roy, du 29. Août, pour la Levée
iriém-e du revenu des biens du Royaume, à
encer au premier Octobre 1741. donnéeà
les le 29. Août, Registrée en Parlement, le
cembre suivant par laquelle Déclaration, S,
donne l'exécution des XIII. Articles qui y
ontenus, dont le dernier porte ce qui fuit.
5 voulons que l'imposition du Dixième présente Déclaration, portée cesse d'être levée aufljen
posant les Armes, nous aurons rétabli la
illité & fait cesser les causes des dépenses extraordinaires
qui nous ont forcés d'y avoir recours.
ARREST
ARREST du 14. Sept. portant Réglement
rj
les Marchandisesde Librairie, Estampes,&,
< tres Imprimés venant de Roüen à Paris, par
quel S. M. ordonne l'exécution des XIII. ArciiJl
contenus audit Arrêt. 1M
11
AUTRE du 18. en interprétation de l'Arrêté
f.7' Janvier 173 9. portant Réglement pourles «
piersqui se fabriquent dans le Royaume,avec
Tarif des poids, largeur & hauteur fixés, POUrtU1
différentes sortes.
AUTRE du 30. qui permetaux Négocianne
Armateurs des Ports autorisés à faire le Commen
ce des Colonies de l'Amérique, d'armer & é, ;
per leurs Vaisseaux pour la Core de Guinée, o conformant aux Arrêts& Réglemens concernait,
Commerce de ladite Côte, par lequelArrêt S 2
dpéenrmomemt, étasnt aux Négocians & Armateurs des Il a
par l'Article premier des Lettres Pxî
tes du mois d'Avril 1717. qu'à ceux des afJ;
Ports auxquels il a aussi été permis depuis de aj
le Commerce des Colonies del'Amérique, « mer & équiper leurs Vaisseaux pour la Côte de ni
née, tout ainsi qu'il avoit été accordé aux N/T
cians & Armateurs des Ports désïgnés par les 0:;
tres Patentes du moisde Janvier 1716. pour !
Commerce d'Afrique;& ce après que tous loi
Négocians & Armateurs en auront obtenu la &l mission de la Compagnie des Indes, §c en se 3)
formant aux Arrêts & Réglemens concernant la
Commerce de Guinée.Enjoint Sa Majesté
sieurs Intendans & Commissairesdépartis 2
l'exécution de ses ordresdans les Ports & H;H
du Royaume, de tenir la main à l'exécution
présent Arrêt, &c.
AUTREdu 15, Octobre,qui régle cellebif
dép<jj
enses de la Marine & des Galeres, sur lesquelle
Dixième ordonné par la Déclaration du 19.
ic 1741.doit être levé,& celles qui en sont
mptées.
eftcond rolume du Mercure efl aSinellett
fous prej]; ¶îtra incejJAmment.
TABLE.
ÏECES FUGITIVES. Paraphrase du Pseaume
,
Di
lext quoniam
,
&c. îjçj
marques sur la Lettre de M. Clerof, 2.ff8
vrai Mérite, Ode, i f66
cours du Chapitre I. des Proverbes, -IS69
jquetàM.de laGarde, IffO
ttre écrite sur des Sujets de Littérature
, tf93
Laurier & l'Olivier,Fablea M.le Dauphin, 2.60+
Solaire & l'importun
,
Fable. 1606
fervation sur un Sujet de Bibliographie, 2.607
merciment à M. le Monnier, 1608
p. aux Refltx.SicBureau rypographique) zéu
e sur U Mort de M. Rousseau,16JI
te de l'Extr. sur l'état des Sciences en France,163 f
Kofe & le Fleuriste
,
Fable, Z64J
mdauon extraordinaire à la Ville d'Alais, 1647
rs sur un Mariage
, 1649
te du Tniré Historique de la Croix,26si
plication les Logogryphes d'Oélobre,2.664
igme,Logogryphes,&c. 2.666
IUVELLES LITTERAIRES DES BEAUX-ARTS,
Sec. Projetd'titi1DICtionaire
,
2.668.
is auPublic^Coil. cliondu Journal des Sav. 1676
tsts. Fbtdri ÆfopiqueFabaU,1679Le
! te Géographeméthodique;.if Homélies de S. JeanChrifoftôme, i6î;
Traité de Gnonomique
,
ibhv
EeffiisurleBeau, 16&*
Histoire de l'Acad. des Sciences, ann^e*735. ib'
Elémens de Géométrie, ibiak
Hiftoirc du Pape Innocent III. ;hii,
Description de Paris.deVerfailles.de Marly(&c.i<Sr4
Livres qu'on trouve chés Cayelier
, thi\'
Prix Littéraire, Aca-l,.-des Belles-Lcc. & des Sc.£6K*
Ouverture du Collège Royal»16(} Eftjmpesnouvelles, zésà
Vers à M. Chardin, Peintre, 2.6
Kouvelles Caries. * iic.-r.
Avis sur le Traité de l'Horlogerie, ï7©v
Description d'un nouveau Poële
, 17OV
Chanlon notée ,
2,767
Spectacles,Décoration de la Forêt de Dodone,'17c)Ir
Nouvelles Etrangères, Turquie & PerCe, 170j
Lettre de Conltantinople
, 17*1
Rurtîe,A'iema^ne,&c. 2-71
France. Nouvelles de la Cour,<le Paris,&c. *7î
Morts & Manage,2.7td
Arrêts Notables, 176
ErrAIA de Novembre, ,
p Age 2353.ligne JO. comme,ôtezcemot. 1
2379. 1. 11. leur bras nous sauvés, leurs bras nous ont sauvés. Page 2.414- 1.i'i
trop,ôtezce mot. P. 2511. 1. 22. de distance
ajoûtez, en distance. P. 2551. l 12. Princesse, (1
Paroisse. Ibid. antépénultième ligne, poure, lises) I.j La Planchegravée doitregarder la page i-fjp.
£« Çhanjonnotée,lafage27©-
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