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1722, 04 (Gallica)
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LE MERCURE
QVA COLLIGIT SPARGIT. m - A PARIS,
Chez GUILLAUME CAVELIER
, au Palais.
* GUILLAUME CAVELIER, Fils, ruë
S. Jacques,à la Fleur-de-Lys d'Or.
ANDRE CAILLEAU, à l'Image Saint André, Place de Sorboune. -
NOEL PISSOT,Quay des Augustins, à la
descencé du Pont Neut,à la Croix d'Or,
- M DCC. XX11.
Avec Approbation ".& Privilege d*P,,oy.

AVIS.
ADRESSE généralepour toutes
choses est àM. MOREAU,
Commis au Mercure) chez M.le
commissaire le Comte, vis-à-vis
la Comedie Françoise à Paris. Ceux qui
pour leur commodité voudront remettre
leurs Paquets cachetez aux Libraires qui
vendent le Mercure à Paris, peuvent se
servirde cette Voye pour les faire tenir.
On prie tresinstamment quand on
adresse des Lettres ou Paquetspar la pusse)
dknVoir soin d'enaffranchir le Port,
comme cela s'esttoujours pratiqué, afin
J,'épargnerJ à nous le déplaisir de les
rebuter, <& à ceux qui les envoyent
celui, non feulement de ne pas Voir
paroïtre leurs Ouvrages, maismême de
les*perdre
>
s'ilsn'en ont pas gardé de
copie.
LISTEDESLIBRAIRESçvl DEBITENT
le Mercure dans les pî-ovitices
Lyon, rbe-, Plaignard, libraire.
Montpellier, chezlesfrères Fautes.
Toulouse, chef la Veuve Tene.
Bayonne; chez Etienne Labottiere,
Bordeaux, chef la veuve Laba'.t^ierc. Í
CharlesLabottiere, visà-vis la Bourse. ibii, |
Rennes ,
chez Vattar.
Nantes, cher. Julien Maillard. i
Saint Malo, chez la Mare.
Poitiers. cher Faucon. 1
Xaintes, cher Delpech. Blois,chez Masson.
Orleans,chez Rouzeau.
La Rochelle, chez Desbordes.
Angers, chez Fourreau.
Tours, cher Gripon.
Caën ,
ch*% Cavelier.
Rouen ,
chez la Veuve Herault..
Le Mans ,
chez Pequineau.
Chartres, cbq Felcil.
Châlons, cher. Seneuze.
Troye, cher Boüillerot.
Rheims,.chez Godard.
Beauvais, cher. Aleau. Abbeville, che;¡ Dumefoil.
Soissons, chez Courtois.
Amiens, cher. le François, Se chef Godard
Sedan, chez Renaud.
Metz, cher. Colignon.
Strasbourg, cher Doulseker.
Lille, cher. Danel.
Bruxelles, chezTserteyiens.
Anvers, chef Verdussen.
La Haye,chezRogissard.
Londres, chef du Noyez.
- Le prix est 30 foli*
L E MERCURE
D'AVRIL1722.
PIECES FVGlTIVES
en Vers & en Prose.
STATVTS DES PHILOSOPHES
en belle humeur.
ELU I qui veut être compté
Dans notre confraternité
,
Ne fera ni fou, ni trop Cage,
Dans le milieulavêrrtu gît,
Un spirituel badinage
Produit la joyc & la nourrit.
Point de Pedant, c'est une race
Qui décidé avec trop d'audace,
Dont tout le monde est révolté,
Si quelqu'un en usoit de même
Aiij Au
Au fond de t'Univerutë
Envoyons le dider un thême.
Item, excluons pour jamais
Tous les railleurs à malins traits
Les , gens à langue envenimée; Et nous ne voulons point de Tel
Dont la pointe de fiel
#
trempée
Porte à l'honneur un coup mortel.
Nous admettons la raillerie
Quand l'heureuse& vi ve faillie
En assaisonne l'agrément:
Nous choisissons le sel attique
Qui chatouille plus qu'il ne pique
Et qui corrige J en badinant.
Point de Misantrope entre nous, Ce genre est semblable aux hibous,
Qui vit comme bête farouche:
De fiel le Grondeur se nourrit,
Soit qu'il se leve ou qu'il se couche, Dans son ame il oft toujours nuit.
Que les Confreres soient affables
Doux,courtois, humains,sociables,
Complaifans
, polis
,
sans fadeur.
Que d'égards chacun se previenne,
Qu'en eu revi ve la candeur
Avecl'Urbanité Romaine.
Dans
Dans la dispute peine d'aigreur,
Dans les manieres point d'humeur,
Dans le jeu point de petulance,
Ces defauts à l'excès portés,
Quoi que legers en apparence,
Detruisent les societés.
Ne disputer que pour s'instruite
t
Sçavoir à propos se dédire,
Estre au jeu definceressé ;
Ce font d'aimables caracteres,
Qui doivent se trouver tracés
Daas le coeur de tous les Confreres.
Le Convive à table placé
Aura l'esprit débarrassé
Des foins qui traversent la vie j
Point de ces hommes inquiets
Dont la tête est toujours farcie
De mille frivolesprojets.
On ne forcera point à boire,
Le fage ne met point sa gloire
A triompher de la raison;
La pointe du vin est permise,
Notre Autheur estle vieux Caron,
(Rien de trop) c'est notre devise.
Parmi nos tranquilles plaisirs,
Que de ces amoureux soupirs
A iiij Nul
Nul ne viennemêler l'ablinthe,
t
Fermons l'enrrée au noir fonci;
Aux genoux de sa sierec Aminthe
Laissons secher l'amant transi.
Point dames mesquines & basses)
Point de ces avarices crasses,
Qui font honce à l'humanité;
Si nos fortunes font bornées,
C'est dans la mediocrité
Que brillent les ames bien nées.
Comme toute societé,
Sans une pleine liberté,
N'dl: qu'une ombre qui se diffipc; fyl
Nous statuons tous de concert :'.1"
Comme un fondamental principe el
De ne parler qu'à coeur ouvert.
Point de Confrere impénétrable,
Q.JC: l'épanchement de la table
N'excite jamais à s'ouvrir;
Une excessive retenuë ('7 De nos repas se doit bannir,
Le parleur en chiffre nous tue. i
r
Entre nous jamais de dbat
Sur les affaires de el'Ecat,
Tel sur cette matiere brille,
Qui pour son indiscretion
De
DesonrepasàlaBastille
Va faire ladigestion.
Il est mille bons mots pour rire,
Qu'en seureté nous pouvonsdiren
Et qui fourniront d'entretien
j
Mais l'abregé de la prudence
Est de sçavoir ne dire rien
Dont on craigne la consequence.
Pour en revenir aux bons mots,
Nousne les dirons qu'à huis clos,
Sans que d'autres en puissent rire,
Le plus innocent tour d'cfprit
Est toujours, si tôt qu'il transpire,
Avec malignité redit.
Ainsi fut par nous arrêté ,
De toute la Societé
;
C'est le Resultat unanime;
Tout postulant fera proscrit,
S'il est ici quelque maxime
A laquelle il n'ait pas souscrit.
A y Suite
SUITEDE L'EXPLICATION
Historique & Topograpbique de la
Carte qui marque les lieux par Où
l'INFANTE a passé
,
depuis Blois
jusqu'àparis : Par Mr l'Abbé de
EVayrac. LOI S estla Capitale d'un Païs
qui de son nom s'appelle Blesois,
& qui est borné au Nord par la
Beauce particulière, au Levant
par l'Orleanois
, au Midi par le Berry, &
à l'Occident par la Touraine. Elle dI:
limée sur le penchant d'une colline au
bord Septentrional de la Riviere de Loire.
SonTerroir est: si ferrile,& son Païs si beau,
qu'on l'appelle communément le Grenier
de la France, de même qu'anciennement
on appelloit la Sicile, le Grenier
de Rome.
Quoi qu'on ne trouve pas son nemdans
les Commentaires de Cesar, les Sçavans
ne doutent nullement qu'elle ne sur
très con sideraale de son temps, & qu'il
n'y ait été, commeil paroît par la Terre
Sigille,desanciensAqueducs,& les magnisiques
restesdel'Orcheje qu'on y voitencore,
& que les plus habiles Antiquaires
- soutiennent
soutiennent avoir été le Magasin de bled
de ce Conquérant des Gaules.
Grégoire de Tours, Aigulphe, Aimoin
& plusieurs autres celebres Historiens
font mention de cette Ville fous le nom
de Blesum,Blese & Castrum Blcfenje,
C'est avec justice qu'on la nomme la
Ville des Hpis
,
puis qu'autrefois on y élevoit
les Enfans de France,&:que plusieurs
de nos Rois y ont fait leur lejour ordinaire.
**
Parmi les beautez de Blois, rien n'est
plus digne de lamagnificence Royale, ni
de lacuriosité des Etrangers que le Château.
Il est bâti sur un rocher fort élevé , qui domine la Ville, & sur une vaste
plaine arrosée par les eaux de la Loire,
bordée du côté du Midi par des côteaux
fertiles sur lesquels paroissent de gros Villages
& des Châteaux de Seigneurs particuliers,
qui en tout autre païs qu'en France,,
pourroient passer pour des Palais de Souverains.
Au milieu du Château est une grande
Cour entre quatre gros Pavillons qui s'entretiennent
par quatre longues ailes, dans
lesquelles on a distribué de riches appartemens,
ornez d'excellens Tableaux qui
y furent placez dutemps queHenry II. y
faisoit son sejour. On prétend que Louis.
XII.fit construire la porte de ce superbe
A vj Château,
Château, sur laquelle il fie placer une
belle Staruë de marbre blanc, representant
un homme monté sur un fort beau
cheval. On voit dans l'interieur du Château
la Devise de ce Monarque, fous la
figure d'un Porc-épic couronné, pour faire
comprendre que, comme il est impossible
de toucher cet animal sans se blesser
,
de
même il n'est pas possïble de toucher aux
droits sacrez de la Royauté, sans s'exposer
à porter la peine que mérite un si sacrilege
attentat; ce qui doit servir de leçon
à ces esprits inquiets & turbulents, qui
fous l'esperance flateuse, mais toujours
trompeusedel'impunité de leurs crimes,
donnent tête baissée dans des partis opposez
aux interests de leurs Souverains.
On y voit allai celle de François I, qui
est une Salamandre qui vit dans les nommes,
pour dire, que ni la défaite de l'armée
de ce Monarque devant Favie
,
ni sa
longue détention à Madrid, ni les propositions
orgueilleuses & tyranniques d'un
Empereur, qui se vouloir prévaloir des
avantages que lui donnoit une victoire
qu'ildevoitplutôt à son heureuse étoile
qu'à sa valeur, ne furent jamais ca pables
d'abattre la grandeur de son courage.
Pour aller aux jardins on passe du Château
par un Pont construitsurles fossez,
& par une rae qui l'en separe.Tout eftbeau
m
beau dans ces jardins, mais ce qui excite
davantage l'admiration des Etrangers, c'est
une longue gallerie pleine de pieces rares
& curieuses, qui est entre deux jardins,
dont l'un est rempli d'arbres fruitiers, &
l'autre de fleurs, de fontaines, de jets
d'eau & de statuë de marbre venuës d'Italie.
On trouve ensuite un grand Parc,
dont l'entrée est de plusieurs allées à perte
de vue, pour aller dans un lieudecharte
où le gibier abonde. Outre cela on voit.
aux environs du Château de très beaux
restesd'Antiquitez
, comme plusieurs arcades
qui (ervoient à un Aqueduc pour
conduire les eaux à un ancien Palais dont
les voûtes sont si larges, que trois hommes
à cheval passeroient dessous de fronr..
La porte principale du Château fait face
à une belle place où sont l'Eglise Collégiale
de saint Sauveur, & l'Abbaye de
saint Laumer, dont l'Egliseest ornée de
deux grosses tours fort larges.
La Ville de Blois est honorée du titre
de Comté, & l'Histoire nous apprend qu'il
est un des plus anciens & des plus nobles
du Royaume. L'opinionla plus suivie est
que Guillaume frere d'Eudes, Comte d Orleans,
& tué avec lui pour la querelle de
Louis leDehonnaire, a été le premier Comte
de Blois. Un nommé Eudes, qui selon
plusieurs celebres Historiens étoit fils de
GmllaHmt
a
GlIillAllmt, & selon quelques autres, foiui
neveu, lui succeda auComté de Elois. Estant
mort en836 sans laisser de posterité dc-i
Gondelmonde sa femme, Robert, surnommé
le Fort, son neveu, fut son successeur,
& suivitle parti de Pépin Roy d'Aquitaine
son cousin, contre le Roy Charles le Chauve,
avec lequel il fit la paix dans une
entrevûë qu'ils eurent à Melun sur Loire & ensuite il fut declaré Duc des François,
dans une celebre Assemblée tenuë à Compiegnelamême
année861. La victoire
qu'il remporta sur Louis le Begue, qui
s'étoit revolté contre son pere, lui acquit
une si grande réputation, que le Roy
ajouta au Comté de Blois ceux d'Auxerre,
&de Nantes, avec l'Abbaye de saint Martin
de Tours. Après avoir défait lesNormands
à un endroit appelle Brifarte, dans
la Province d'Anjou, il y sur tué en 867.
Robertsonfils lui succeda au Comté de
Blois, & embrassa d'abord le parti de Charles
le Simple, qui le fit Duc des François
& Comte de Parisj mais dans la fuite
s'étant brouillé avec lui, illui déclara la
guerre, lui enleva la Ville de Laon, & se
fit couronner Roy à Reims par l'Archeveque
Hervé. Quelque temps après le Roy
Charles le surprit dans le voisinage de
Soissons, où il fut tuéà la tere de son Armée.
Il avoit épousé Btauix fu»ir d'Herbert
Comte
<t Comte de Vermandois I. du nom, de la-
*' quelle illaissa un fils nomméHugues, lequel
soutint le parti que son pere avoic
| embrasséavec tant de valeur, & servit si
bien Raoul son beaufrere
,
qu'il sur déclaré
{ Roy de France après la mort de Charles. Il
l fut pere de Hugues Capet, lequel succeda
f au Roy Raoul, & devint la fouche glorieuse
de latroisiéme Race de nos Rois
s qui depuis tant de siecles occupent le
Trône. On ne sçait pas les raisons pour
lesquelles Hugues ne succeda pas à Robert
son pere au Comté de Blois.
Après la mort de Robert, Thibaud
,
furnommé
le Vieux ou le Tricheur, prit le
titre & la possession du Comté de Blois.
sans qu'on puisse découvrir si ce sur par
(uccenton, par donation,ou par acquisi.
tion. Il eut de Lendgarde de Vermandois
sa femme plusieurs enfans ,dont Eudes lui
succeda aux Comtez de Blois& de Chartres
l'an 973, & fut le premier Comte here.
dicaire de Blois, & le sixiéme en ordre de
succession. Il épousa Berthe, filledeContardRoy
de Bourgogne II du nom, & de
Mahaud de France,dont il eut plusieurs
enfans. L'aîné appelléThiband Il du nom,
liui succeda en 996 au Comté de Blois,
mais étant mort sans posterité,Eudes II
du nom son frère fut son successeur, 8c
mourut ÍaQs enfans; d&~Ee~ze,
J
Comte
Comte de Meaux &deTroyes son cousin
germain, fut fait Comte de Blois. Estant
mort en 1010 sans laisser de posterité, un
deses freres nommé Elides"le saisit du
Comté de Blois, & prit la qualité de Comte
de Champagne. Il épousa en secondes nôces
Ermengarde d'Auvergne
,
niéce de
Constance d'Arles, seconde femme du fyoy
Robert,&fille de Robert I du nom, de
laquelle ileut trois fils, dont l'aîné appelle
Thibaud, fut Comte de Blois. Il fut marié
deux fois, la premiere avec Gergende,
fille de Herbert Comte du Mans, qu'il tepudia
pour cause de parenté, &la seconde
avec Alix àcQrefpy de Valoisfillede R-{'MIt
II du nom, Comte de Valois, de laquelle
il eut quatre fils, dont l'aîné appelle Etienne
fut Comte de Blois après la
-
mort de son
pere arrivéeen1088.CePrinceserendit
fameux par ses exploits dans laTerre-Sainte,
& fut nommé le Sage, le Pere du Confeil9
& le Pacificateur, & fut tuéàla bataillede
Rames le 18 Juillet 1102. Illaissa d'Adelle
sa femme, ôc soeur de Henry I Duc 3c
Normandie & Roy d'Angleterre, huit ensans,
selon quelquesHistoriens, & dix
selon quelques autres. Quoi qu'ilen soit,
l'aîné de tous appelle Guillaume, ftaè &
extravagant, qu'il se qualifia Sètgneurdtt
Soleil;tellement qu'il fut privé du droit
-,riine!se, &a*tute®partaçe^uele Cenwé
_J -J
lie Chartres.Thibaud IV du nom, & second
fils d'Etienne, herita de celui de
Blois, & acquit ceux de Champagne & de
~8riede son oncle Hugues. Il fut surnommé
)e Saint& le Grand. De son mariage avec
fMahllflfJ, fille d'Engilbert 111. Duc de Ca-
~"inthie
,
il eut cinq tils
,
dont l'aîné appelle
Henry, fut Comte de Champagne, & le
second appellé Thibaud V du nom, eut
ceux deBlois& deChartresIlfut (urftomlié
le Bon, & créé Grand Sénéchal de
France. Il épousa Alix, fille du Roy Louis
le Jeune, auquel il rendit detrès grands
Services, aussibien qu'à Philippe ANguflt)
~jqu'il suivit dans la Palestine
,
où il mourut
~jen 1191, durant le siege d'Acre. De son
imariage avec la Princesse zsilix il laissa
trois fils; sçavoir, Louis, Henry&Philippe
: le second mourut en enfance,& le
troisiéme ne laissa pas de posterité
*,
de forte
que Louis lucceda pleinement à son pere.
Estant allé à la guerre de la Terre-Sainte
il y fut tué par lesBulgares le 14 Avril
izo5 ,
dans une bataille qui fut donnée
près d'Andrinople. Il avoit épousé Catherine
de Clermont, fille aînée & principale
heritiere de Ejtoul I Comte de Clermont
en Beauvoisis, Connétable de France, dont
il eut Thibaud,Raoul & Jean. Les deux
derniers étant morts, Thibaud VI du nom
recueillit toute la succession de son pere,
&
& prit la qualité de Comte de Blois, tâ
le nom de Thibaud le Jeune; il épousa
premieres nôces Mahaudd'Alençon, fiiî
de Robert 1 Comte d'Alençon, & en si
condes nôces Clémence des Roches, fil
puisnée de Guillaume des Riches~Senéch
d'Anjou; mais n'ayant eu d'ensans ni ~c
l'une ni de l'autre de ces deux femmes
le Comté de Blois échut vers l'an 1118
Marié d'Avenes sa cousine & femme
Hugues de Châtillon Comte de saint Pau
duquel elle eut Jean I. qui fut fait Com
de Blois par la mort de sa mere ~arrivi
l'an 114 I. Il eut de son mariage avec Al
de Bretagne, fille de Jean I. Duc de Br
tagne, une fille unique qui succeda Í
Comté de Blois, laquelle étant morte
1191 sans posterité dePhilippedeFranc
fils du Roy Saint Louis, elle eut pour lu
cesseur Hugues de Châtillon,fils de Guy
du nom, Comte de Saint Paul
,
frere
Jean & de ~Mahaud de Brabant. Esta
mort en 1307 ,
Guy son fils qu'il avoit
de Beatrix de Flandres, fille de Guy
Dampierre Comte de Flandres, & de ~M
haudde Bethune, lui succeda au ~Com
deBlois. Il prit alliance avec eA1argller,
de Valois, fille de Charles Comte de ~Valo
&de Marguerite d'Anjou-Sicile, & fee
de Philippe de Valois, de laquelle il
entre autres enfans Louis I du nom, c
)
~ïXuttuéen1346 à la bataille de Crecy>
«3& laissade JeannedeHainaut, Louis Il
pqui mourut sans posteritéen1372 Jean
III du nom, qui mourut aussi sans enfans
»en 1384, & Guy Il de Chastillon) Comte
b de Blois, qui deceda de même sans lignée
~acn 1397, après avoir vendu en 1391 le
Comté de Blois à Louis de France Duc
d'Orleans, pere de Charles,quilaissa Louis
Duc d'Orleans, & ensuite Roy de France
iî fous le nom de Louis XII, fous lequel le Comté de Blois fut incorporé au Doit
maine de la Couronne, auquel il fut en-
0 core plus parfaitement uni fous Henry II,
1 comme heririer de la Reine Claude de
IFrLan~ceXsIaI.mere, & fille du même Roy Blois étoit autrefois du Diocese de chartrts,
mais en 1694le Pape Innocent XII
l'érigea en Evêché suffragant de Paris,
aux instances du Roy Louis XIV. DavicJ.
Nicolas de Berthier en fut fait premier
Evêque, & sacré au mois de Novembre
de la même année. Tout ce qui compose
ce nouvelEvêché a été distrait de celui
* de chartres. Il s'étend sur cinq Abbayes,
plus de 60 Prieurés, trois Eglises Collegiales
, ungrand nombrede Chapellenies,
& ioo Paroisses. Il a été doté des Manses
des Abbayes de saint Lan mer de Blois
de Pontlevoy, de l'Ordre de Saint Benoist, ! &
& de Bourg-Moyen, de l'Ordre de Sx
Ane. Le Chapitre Cathedral fut ~forn
des Eglises Collegiales de Saint SaHvo
k de Saint Jacques des Bois, dont la pr
miere éroit composée de six Dignitez I
de douze Chanoines, & la seconde de ~f
Chanoines seulement. L'Eglise Paroissia
de saint Solennefut choisie pour estre
Cathedrale.
Le Gouvernement Civil de Blois e
composé d'une Chambre des Comptes
d'un Bailliage, d'un Presidial, d'ui
Election, d'un Grenier à Sel, d'une C
pitainerie des Chasses, d'une Maîtrise pa
ticuliere des Eaux & Forests, & ~d'ui
Maréchaussée.
La Ville de Blois a toujours été regard
comme un des plus agreables sejours c
Royaume, tant pour la beauté de son ~cl
tnat, que pour la politesse de ses habitar
& l'abondance de toutes choses pour 1
commoditez de la vie. C'est l'endroit
<
Royaume où l'on parle mieux la Lang
Françoise. Elleest bâtie en forme ~d'Aï
phitheâtre, & quoi que les maisons i
soiens pas regulierement bien bâties, l
en a pourtant de fort belles.Sur le bc
de la Loire regne un très beau Quay,
bout duquel étoit un magnifique Pont
pierre qui conduisoit au Fauxbourg
Vienne, au dessus duquel on avoir b
~quelqt
quelques maisons & une tour à chaque
tout pour en deffendre l'entrée;, mais le
débordementde la Riviere en abattit quelques
Arches il y a quelques années. On
3 en rebâtit actuellement un autre ,
qui fera
i incomparablement plus superbe. La Maison
de Ville, le Couvent des Cordeliers,
le College des Jesuites, l'Eglise de saint
5 Sauveur, le Palais où s'exerce la Justice,
i & une Fontaine qui est au milieu d'une
Place, sont dignes de la curiosité des
connoisseurs.
La Ville de Blois se tient fort honnorée
d'être le lieu de la naissance du Roy Louis
XI, & d'être la dépositaire des Tombeaux
d'Anne de Bretagne son épouse, de la
Reine Claude sa fille, de ~Cqfjferine de
Medicis, & de Gallon de France Duc d'Orleans
Frere Unique du Roy Louis XIII.
De Blois l'Infante alla coucher àsaint Laurent
des Eaux.
SAINT LAURENT DES EAUX,
ainsi appelle à cause qu'il est bâti sur le
bord Meridional de la Loire, est une grosse
Bourgade murée qui renferme 174 familles
, toutes fort accommodées à cause de
la fertilité de ses vignobles, & dontle vin
est en reputation, sur tout cellesde l'Auvernat,
malgré ce qu'en dit Boileau dans
une de ses Satyres. De saint Laurent des
Eaux à Orleans.
"'--
ORLEANS
ORLEANS,Ville capitale d'un Ducl\:
& d'un petit Pays appellé Orleanois, es
située sur le bord Septentrional de la Ri
viere de Loire, & connuë dans toute l'Eu:
rope pour une des plus grandes, des plu:
agreables & des plus florissantes Villes de
France. Elle est appellée par les Auteurs
Latins Aurelie, Aurelianum, Aurelia,
Aurélia Civitas, & Genabum ou Cenabum.
Les Etymologistes sont fort partagés
sur l'origine de tous ces noms. Les uns
soutiennent que les Druides fonderent la
Ville d'Orleans, & lui donnerent ce
nom. Sabellic & plusieurs autres prerendent
que le mot Aurelianum dérive
de celui laquantité d'Or que le Commerce
apporte à cette Ville. Quelques
uns disent qu'elle doit sa fondation &
son nom à l'Empereur Marc-Aurele,
Quelques autres ne lui donnent que la
qualité de Restaurateur de la Ville.
Otton de Frisingen en attribuë la gloire à
l'Empereur Aurelien, & quelques autres
disent que Genabum convient mieux à la
petite Ville de Gien qu'à Orleans.
Le sentiment des premiers ne peut avoir
aucun fondement, celui des féconds n'a
pas la moindre apparence de probabilité
1
celui des troisiémesesttrès-incertain,celui
des quatrièmes est problematique,&
celui
celui des cinquiémes s'oppose aux conjecmres
les plus raisonnables.
Qu'on life tous les anciens Historiens,
aucun ne dira que les Druides ayent fondé
ta Ville d'Orleans. Qu'on consulte les lumieres
de la raison, on s'appercevra sans
reine que le mot Aurelia ou Aurelianum
me peut pas dériver de Aurum, & par conséquent
ces deux opinions doivent être rejettées
comme fausses. La troisiéme a quelque
air de probabilité,puisqu'il est constant
qu'en 1643 on trouva quantité de Medailles
de l'EmpereurMarc-Aureledans les fon-
»demens des murailles de l'ancienne clôture
de la Ville : mais ces Médailles ne prouvent
pas que cet Empereur en foit le Fondateur
, d'autant que pour faire une preuve,
il faudroit necessairement qu'outre
l'Esigie de l'Empereur,elles marquaffent
l'époque, ou le motif de la fondation
d'Orleans, & comme celles dont il s'agit
;
n'étoient autre chose que des Monnoyes
t qui avoient cours fous l'Empire de Marc-
>
criarde, & qu'elles n'avoient aucun rapport
à la fondation, ni même à la restauration
de la Ville, on ne peut pas condure
qu'il en ait jetté les fondemens, ni
; qu'il lui ait donné son nom. D'ailleurs,
itour le monde sçait qu'il n'a jamais passé
i dans les Gaules, ce qui fait que tous les
bons Historiens méprisent l'opinion de
ceux,
:
l
ceux, qui sur des conjectures si peu (
lides, veulent persuader qu'il a foc
Orleans. Ils ne sont pas plus favorab
à ceux qui attribuent cet honneur àl'E
pereur Aurelien, à cause que pour preu
de leur sentiment ils n'alleguent qu'
rapport, ou une combinaison de ne
entre Aurelianus,quisignifie Aurelien ;
Aurelianum
,
qui veut dire O,/eat'lSo
sçavant Glabert-Rodulphe
, ne seconter
pas de rejetter cette opinion, il trai
d'ignorans ceux qui la soutiennent; N
ut quidamminùs cauti existimant ab Ai
relianoAugusto
,
&c. Aprés que ce pr
fond scrutateur de l'Antiquité a frondé
sentiment des Partisans d'Aurelien toi
chant le nom de la Ville d'Orleans
,
propose le fien
,
& dit que ce nom vie
de ce que la Ville est située sur le bo
de la Loire, comme qui diroit Villesitus
sur le bord de la Loire, felon le genie
la Langue Latine: Ex Ligeri sibi contigi
etiam flumine agnomen babet indutum, dic
turqueAureliana,quasi ore Ligeriana,eo z
delicet quodin ore ejusdemstuminisripoe
in'lit'ltA.A l'égard de <7enabum, quelque
uns se font imaginezque ce nom signifie
petite Ville de Gien, & non pas Orleans
en quoi 115. se trompent ,d'autantque
Gien étoit le Genabum dont il ell sa
mention dans les Commentaires de Cefa
il est constant qu'on y auroit établi un
Evêché plutôt qu'à Orleans, étant denotoriété
publique que selon l'ancien usage,
on a toujours suivi l'ordre du GouvernementCivildansl'établissement
des Evêchez.
Mais quand cela ne seroit pas,personne
n'ignore que les Habitans de Gien
ont toujours été assujettis à la Coutume
d'Orleans, ce qui prouve que cette Ville
a toujours eu la prééminence sur celle de
Gien, & que c'est elle que Cesar a voulu
définir par le mot Genabum.
Quoi qu'il en ion, cette Villeest fort
ancienne, & elle a toujours été dans une
si haute consideration
,
qu'elle a eu l'honneur
de porter le glorieux titre de Capitale
d'un Royaume fous nos Rois de la
premiere Race. Clodomir, un des enfans
de Clovis le Grand, prit la qualité de Roy
d'Orleans, & ayant été tué en 514 à la
bataille de VfJiroll, son frere nommé Clotaire
I. du nom lui succeda en cette qualité
,
lequel eut pour successeur Gontran
l'un de ses quatre fils. Ce Prince étant
mort en 592, & les titres des partages
étant devenus plus specieux à mesure que
l'étenduë des Royaumes alloit en augmentant
,
le titre de Royaume d'Orléans disparut,
& les Princes prirent celui de Roy
de France, de Nenstrie, d'A1IflrafteJ ou
de Boorgozne.
B La
La plûpart de nos Historiens assuren
que Robert le Fort, souche glorieuse d
la troisiéme Race de nos Rois, prenoit 1
titre de Comte d'Orleans. Hugues ,di l'Abbé Duc de France, & tendesfils d
Robert Roy de France, jouirent aussi d
ce titre. Robert II. frere d'Eudes, qui fut
proclamé Roy de France, & qui laissa
Couronne à Charles IëSimple,pritleri
tre de Marquis d'Orléans, & ayant été tusc
par le Roy Charles le 15 Juin 92.5, RRgues
son fils surnommé leGrand,&pere
d'Hugues Capet, lui succeda au Marquisat
,
lequel fut uni au Domaine de la
Couronne après la proclamation du Roy
Hugues Capet son fils, & n'en fut détaché
qu'en 1344, que Philippe de Valois,l'érigea
en Duché Pairie en faveur de Phi-,
lippe son cinquième fils, qu'il avoit eu
de Jeanne de Bourgogne sa premiere femme
, dans un partage qu'il fit entre- ses
enfans. Ce Prince étant mort sans poftesité
legititne. En 13 9 1 ,-(don Dupuy , ou
en 13 7 5. selon quelques Compilateurs peu
exacts qui ont travaillé à l'ampliation du
Dictionaire de Morery , cette Paitie fut
réunie à la Couronne, ce qui donna lien
aux Habitans d'Orléans de croire qu'à
l'avenirils n'auroient plus d'autre Seigneur
que Je Roy; mais leuresperance
fut vaine, car la même année le Roy
Charles
8.
Charles V. donna ce Duché en Apanage à
Louis de France son fils puisné, malgré les
prenantes instances des Habitans, qui sommerent
inutilement ce Monarque de leur
tenir la parble qu'illeur avoit donnée de
ne plus aliener cette noble portion du
Domaine noyal. Louis Duc d'Orléans
ayant été assassîné à Paris en 1407 ,
selon
les mêmes Compilateurs, où en 1413 , selon Dupuy, qui vient d'être cité, Se
dont le suffrage nous paroist d'un plus
grand poids que celui des autres, Charles
Ion fils lui succeda. Après sa mort,il eut
pour successeur Louis son fils aîné, qui
poseda le Duché à titre d'A panage, jusqu'à
ce qu'il fut appellé à la succession
de la Couronne de France, fous le nom
de Louis XII. & fous le glorieux & ineftimable
surnom de Pere desPeuples
, que
nous esperons voir renouveller en la Personne
de notre jeune Monarque,dont la
rendre bonté envers ses Sujets s'est déja.
manifestée en tant d'occasions.
Ce Duché ayant été réuni au Domaine
Royal par l'avenement de Louis XII. a
la Couronne, y demeura attaché jusqu'en
1540.que leRoyFrançois1. le donna en
Apanage à Henry, pour lors son fils puîné.
'lequelétantdevenuDauphin par la mort
de son aîné, le Roy le donna à Charles,
qui de son troisiémefils, éroit devenu le
Bij second,
second, lequel étant mort sans enfans, Duché futde nouveau réuni
àWCouronnlf
mais peu de temps après il ensurdera
pour Servir d'Apanage à Louis secondfilsA
Henry II, lequel étant mort sans enfa
il fut encoreincorporé au Domaine Royal
& donné par engagement àCatherine du
Medecis, pour partie de son Douaire Sede;
saDot, après la mortde laquelle il fut:
réuni à la Couronne pour la sixiéme fois:
jusqu'en 1626que le RoyLouis XIII le
donna à Gaston de France son Frere Uni..
que, pour partie de son A panage, lequel
étant mort sans ertfans mâles,il sur réuni
À la Couronne pour la derniere fois, Se
ensuite donné en Apanage par le feu
Roy Louis XIV à Philippe de France son
Frere Unique, auquel Philippe son fils
Duc de Chartres, à present
Ducd'Or-
.,
leans & Regent du Royaume, succeda
en 1702.
La situation de la Ville d'Orléans est
sans contredit la plus heureuse qu'on puisse
souhaiter, tant par rapport à la beautéde
son climat, que pour la fertilité de iba
Territoire. Sa forme represente une Arbalête,
dont la Riviere est la Corde, le Pont
la Fleche, & ses muraillesl'Arc.On y
entre par six grandes Portes, sans parlerde
quatre poterllts, qui ne servent que pour
aller à la Rivière, non plus que des Portes
de
de l'Evangile&de Sainte-Enverte qui ont
été bouchées. Les ruës y sont communément
fort étroites, mais elles sont toujours
fort nettes. Il y en a quelques. unes
d'assez droitès & fort longues. Celle qu'on
appelle la Gr~~~c,&: qui va de la Porte
de la Magdelainejusqu'à celle de bourgogne
a mille dix-huit toises de longueur, & est
passablement large. Quoi que les maisons
y soient pour l'ordinaire mal construites
, cependant on y en voit quelquesunes
de fort belles. Il ya quatre Places
publiques, en y comptant le Marché,te
celle qu'on appelle les Quatre-Coins,qui
cft d'une forme quarrée. Dans celle qu'on
nomme la Grande Place on voit une trèsbelle
Croix appellée le Martoy,
Le plus superbe Edifice qu'on voye à
Orléans est l'Eglise de Sainte-Croix sa Cathédrale,
car quoiqu'elle ait été presqu'entierement
ruinéedurant-les Guerres Civiles
que fit naître la Religion Protestante,
elle passe encore pour une des plus belles
du Royaume. Ce qu'on y admiroit le plus
étoit son Clocher, le plus hardi & le plus
élevé de l'Europe. Le globe d'airain qui
le terminoit
,
étoit d'une tellegrosseur,
qu'il auroit pû contenir six ou sept personnes.
Depuis environ trente ans, laflèche
de ce celebre Clocher a été abattue de
crainte qu'elle ne s'écroulât, & que par
Biij .- sa
sa chûte elle n'écrasàt les édifices duVOi.ll
ifiuge.
L'enceinte de la Ville est d'environ39500
pas communs, &consistie en une bonnes
muraille flanquée de quarante Tours dux
côté de la terre, avec deux gros Bastions
du coce de la Riviere. On a pratiqué dans
le fossé un Mail qui a 450toises de long.
Il est très beau, fort droit, & revêtu d'une
bonne muraille. Un magnifique Pont de
pierre traverse la Riviere ,
qui vers le milieu
est: divisée en deux par une Iste qui
est au Levant, & dont la pointe Occidentale
va se terminer au Pont de la même
maniere que celle de l'Isledu Palais vient
aboutir au milieu du Pont-neuf de Paris.
Sur le bord de la partie de ce Pont qui
est entre la Ville & l'Isle, on voit à gauche
trois belles statues de bronze que chanles
VII. y fit placer en 1458; l'une represente
la sainte Viergeassise au pied de
la Croix, tenant entre les bras le corps de
son Fils adorable:d'un côté est la figure
du Roy Charles VII
,
& de l'aurre celle
de la célébré jeanne d'Arc, surnommée
Pucette d'Orléans,armée & à genoux,de
même que le Roy. On a bâti dans l'Isle
quelques maisons & une petite Eglise.
Toute l'Isle est bordée d'un Quay, sur
lequel on va se promener. Du côté du Midi
le Pont est fermé par un petit Château,
couvert
couvert d'une double Tenaille, ou Bonnet
de Prêtre - avec un fossé tiré de la Riviere.
Au delà du Pont est un gros Fauxbourg,
Orléans a été saccagé plusieurs fois.
L'an 701 de la fondation de Rome Jules
Cesar le prir. Attila Roy des Huns l'assiegea
l'an 451 de la Rédemption des hommes.
Les Normands s'en rendirent les
maîtres par deux fois, la premiere en 855,
&la seconde en 865. CetteVillefut encore
assiegée par les Anglois en 142.9*
mais la Pucelle d'Orléans leur fit lever le
siege d'une maniere si singuliere & si celebrée
par tous nos Historiens, qu'il leroit
inutile de repeter ici les louanges immortelles
qu'ilsont données àcette illustre
heroine. Orléans souffrit beaucoup pendant
les guerres des Calvinistes. Le Prince de
Condé surprit la Ville & s'y fortifia;, &
comme cette Place étoit d'une teè¡.grande
consequence pour l'Etat, le Duc deGuise
Lieutenant General de l'Armée Royale en
fit lesiege, & l'auroit prise infailliblement;
mais malheureusement dans le tems
qu'il se preparoit à donner l'assaur, il fut
assassiné par un nomméPoltrot,d'un coup
de pistolet, dont il mourut peu de temps
après. Ce triste événement dérangea si
fort les affaires de l'Etat, que la Reine
Régenté se vit réduire à la cruelle necessïté
d'avoir recours à la négociation, & de
Biiij traiter
traiter avec des Sujets rebelles; de forte
que la Paix fut concluë quinze purs après:
la mort du Duc de Guise: mais, comme;
elle n'étoit queplâtrée de la part des Rebelles
, elle ne fut pas de longue durée
car la Noüe, un des plus vaillans hommes
tic (on siecle, & qui auroit éternisé son
nom s'il n'avoit pas pris les armes contre
son Souverain, surprit Orléans le 18 Septembre
de l'année 1567, & s'y fortifia
si bien, que pour l'en faire sortir il fallut
encore un Arrest de pacification datte du
25 Mars 1568.
On a tenu plusieurs Conciles à Orléans,
le premier en 511 fous le Regne de Clovis.
Le second en j;;, selon quelques
Historiens, ou en 536 selon quelques autres.
Le troisiéme en 538. Le quatrième
en 541, & le cinquième en 549, sans
col-nptcï plusieurs celebres Synodes ou As
semblées du Clergé pour des affaires trèsimportantes
qu'il seroit long de racontet
On compteà Orléans un Eveche
,
dem
Abbayes,deux Eglises Collégiales, vingt
deux Paroisses, une Universite, plusieurs
Couvents de l'un & de l'autre sexe, un
Seminaire, un College, une Généralité
un Presidial, un Bailliage, un Bureau de
Finances, une Election, une Maîtrise de
Eaux & Forests, deux Capitaineries de
Chines, deux Compagnies de Maréchau
fée
8 fée, & une Compagnie du Chevalier du
L\ Guet.
L'Evêché d'Orléans est un des plus anciens
& des plus illustres de France. Les
Evêques ont droit le jour de leur entrée
de délivrer des Prisons tous les Criminels
qui s'y trouvent, & de leur accorder des
Lettres de remimon. Onne sçait pas l'origine
d'un Privilege si singulier, mais il et
constant que cent sept Evêques en ont joüi.
La ceremonie qui s'observe le jour que
l'Evêqued'Orléansprendpossession de son
Evêché est si remarquable,que nous avons
jugé à propos d'en faire une sucçinte Relation.
La veille de la prise de possessionl'Evêque
se rend à l'Abbaye desaint-Euverte,
où il couche,après avoir soupé d'un oeuf,
de pain, & d'une chopinede vin, selon
les Constitutions de l'Eglise d'Orleans. Le
lendemain le Clergé le va recevoir & l'accompagne
à l'Eglise de saint-Aignan,qui
est une Collégiale de la Ville. L'Evêque
fait cette marche pieds-nuds, & revêtu
d'une Aube blanche. Deux Chanoines le
- reçoivent à la porte, lui lient les mains,
& ensuite ils le conduisent dans l'Eglise,
où ils lui lavent les pieds & le revêtent de
ses habits Pontificaux; après quoi quatre
Chanoines le portent à la derniere porte >-
4u Cloître
)
où le Bailly accompagné des
Bv OBicicct
Officiers du Prélat, appelle les Baronine
d'Ierre-le-Châtel, de Sully
,
deCheroy, W
de Rougemont, lesquels par leur feodalité
sont obligez de porter l'Evêque depuise
cette Eglise jusqu'à la Cathédrale,tenant
chacun un bras de la chaise danslaquelle;
il est assïs
,
étant aidez par quatre hommes:
qui soutiennent lepoids de la charge.
Lors qu'il passe par le Marché de la
Porte du Renard, on entend crier à haute
voix Misericorde! Misericorde! L'Evêque
demande que signifient ces cris? On lui
répond que ce font des Criminels qui lui
demandent grâce. Il s'informe de la nature
de leurs crimes, après quoi il commande
qu'on les faffe sortir, & leur ordonne de
suivre la Procession deux à deux.
Lors qu'on est près de la Cathédrale,
les Chanoines de cette Eglise vont au devant
de leur Evêque) qu'ils conduisent
jusques dans l'Eglise. Aussi-tot qu'il y est
entré, ils ferment la porte sur lui, & le
prient de les vouloir confirmer dans leurs
Privilèges, qui consistent principalement
à ne dépendre de lui directement ni indirectement
; mais comme le Prélat ne demeure
pas d'accord de cette indépendance,
les C hanoines qui s'attendent déja à la
négative, font une protestation contre son
refus, & ils dressent un Procès verbal.
Après cela on ouvre les portes de l'Eglife> -.
& leService Divin se fait avec les cérémonies
accoutumées.
A la fin du Service les Criminels qui
ont entendu la Messe dans une Chapelle
particuliere, sortent dans la cour, où il y
a un Theâtre drene.L'Eveque y étant
monté leur fait une exhortation
,
leur ordonne
de lui apporter des Certificats qui
justifient qu'ils ont satisfait aux interests
civils des Parties, qu'ils se sont confessez,
& qu'ils ont communié avant que d'obtenir
leurs Lettres de grace ,
après quoi il
se rend à son Palais Episcopal, où il traite
magnifiquement tous les Ecclesiastiques&
les Magistrats qui ont assisté à son Entrée)
& c'est par ce somptueux repas que se
termine la ceremonie.
Le Chapitre de la Cathedrale est dedié
à JESUS- CHRISTCRUCIFIE ,
& compole de douze Dignitez, de quarante-
six Chanoines Capitulans. dont l'un
est Théologal, & six sont appeliez de P_efidence,
à cause qu'ilsfont un ferment
particulier de resider & d'assister au Choeur,
où ils ont une place fixe, quoi qu'ils gardent
leur rang de reception au Chapitre
& aux Processions. Il y a aussi deux Chanoinesqu'on
appelle Mamertins, à cause
qu'ils prennent possession de l'Autel de
saisit Mamert, second Patron delaCathé-
Qulc. Ils ne sont pas proprement Cha-
B vj noines
>
noines, mais seulementSous-Diacres ou-
Hehdomadiers, d'autant qu'ilsfont les semaines
chacun à leur tour pour les Chanoines
de semaine qui ne peuvent pas
s'acquitter de ce devoir. Il y a encore cinq
Chanoines Prebendez, & un grand nombre
de Chapelains.
L'Evêque nomme les quarante Chanoines
Capitulans & les Dignitaires, à la reserve
du Doyen,qui est élu Capitulairement,
& qu'il confirme seulement. Nous
passons fous silence une infinité de choses
qui concernent ce venerable Chapitre,
dont le détail nous meneroit trop loin,
nous contentant de dire que JESUs-
C H RIS T est regardé comme le premier
des Chanoines qui lecomposent, & qu'en
cette qualité il est mis à la tête de toutes
les distributions pour une double portion
qu'on donne par forme d'aumône à l'Hôtel-
Dieu, où le Chapitre a la Jurisdiction.
spirituelle & temporelle.
Le Chapitre de saint-Aignan qui tient
le premier rang après celui de la Cathedrale
, dépendoit aurrefois immédiatement
du Saint Siege; mais en 1674 il futassujetti
au Droit commun par un Arrest contradictoire
du Parlement de Paris. Il
est composé de huit Dignitez & de trenteun
Chanoines. Monseigneur le Duc d'Or-
ItéHsy comme Apanagiste & ayant les
,
droits
droits du Roy, est qualifié Abbé & Cha-
H noine de cette Eglise & en cette qualité
il nomme au Doyenné
,
le Doyen aux autres
Dignitez, Se le Chapitre en Corps
aux autres Canonicats. Il arrive quelque
fois que le Doyen n'est pas Chanoine, &
pour lors il a les honneurs du Choeur,
mais il n'entre pas en Chapitre.
Le Chapitre Collegial de Saint Pierre
en Pont, ainsi appelle du mot Latin in PMrito,
à cause qu'il cft au milieu de la Ville,
est composé d'un Doyen,d'un Chantre&
d'un Chefcier
,
qui est Curé de la Paroisse
de la même Egide) & de huit Chanoines.
Le Chefcier est nommé par le Doyen,&
le Doyen & tous les Chanoines par l'Evêque.
Tous les ans on presente au Doyen
le jour de l'Ascension pendant le Magnificat
un Belier avec toute sa toison, ayant
les cornes dorées, ausquelles sont attachez
deux Ecussons aux armes de Saint
Pierre, & une bourse pendue au col, dans
laquelle il ya cinq fols Parisis; le Marquis
de la Vrilliere Secrétaire d'Etat,est chargé
de cette Redevance feodale
,
à cause de la
Terre de Bapattme dont il est Seigneur.
L'Université d'Orléans fut fondée en
1 3o5- par le Pape Clement V. aux instances
de Philippe le Bel. Cependant malgré
sonancienneté, elle eO: la moinsconsiderablede
toutes celles du Royaume, n'étant
qu'une
qu'unesimple Faculté de Droit Civil 8
Canonique. Elle est composée d'un Chan~
celier, qui est l'Ecolatre de la Cathedrale
de six Professeurs,& de douze Docteun
aggregez ,
dont la fonction consiste à assister
aux Examens & Actes de ceux qu,
veulent prendre des Grades.
La Generalité d'Orléans est composée
de douze Elections, qui sont Orlellns,Gietlj
Clamecy,Montargis, Pluviers
, Dourdan,
char tres, ckajieattciHn, Vendome, Blois,
Romorantin & Bo gency.
Denis Petau Jesuite, homme celebre
dans la Republique des Lettres par sa vaste
érudition & par la sublimité de son efprirj
naquit à Orléans l'an 1585
,
& mourui
à Paris le onziéme Decembre1652.
Etienne Dolet, Imprimeur de profession,
& l'un des plus sçavans hommes de son
temps, étoit aussi natif d'Orléans. Heureux!
s'il eut sçeu faire un bon usage de:
rares talens que la nature lui avoir accordés
si libéralement, mais il en abusa si fort,
que mésusant de sa science, il l'employa ;
établir des dogmes heretiques dans des
propositions qu'il soutenoit; de forte qUYl
fut brûlé dans la Place Maubert à Paris,
le il Fevrier 1544.
Le Commerce qui se fait à Orleans en
sans contredit un des plus étendus di
Royaume, puisqu'il comprendnon sen
kmea
lement tout ce qui se tire des Provinces
Méridionales & Occidentales de France
,
par le moyen de la Loire, mais encore
de beaucoup de Nations Etrangeres. Il consiste
en Bleds, en Vins, en Eaux de vie, en
Sucre, en Soyes, en Laines, en Chanvres,
en Huiles, en Fer, en Acier, en Poisson
frais & salé, en Fruits, en Fromages,en
Bois de charpente & de chauffage, en
Charbon de bois & de terre, en Poterie
1
en Fayance, en Ardoise, en Pierres, en
Cuirs, en toutes sortes d'Epiceries, en
Confitures, & en plusieurs autres Marchandises
,
dont une trèsgrande partie etr
destinée pour Paris. De tour temps il s'y
est fait un très grand Commerce de Bas
& de Bonnets au Tricot & à l'Aiguille,
dont la plus grande partie vient de Beausse.
Il y a dans la Ville deux Manufactures
de ces Ouvrages, l'une de Bas Tricotez,
& l'autre de Bas au Métier. Il s'y fait
encore un grand Commerce de Peaux de
Mouton passées en chamois, & un très
grand debit d'Arbres fruitiers, qu'on
transporte dans toutes les Provinces du
Royaume, & même dans les Païs Etrangers.
Enfin lesvivres, les fruits, la grandeur
de la Ville, la beauté du climat,
& la proximité de Paris, font d'Orleans
un des plus beaux sejours & une des plus
opulentesVilles du Royaume. D QrUant
a*
à Toury, Bourgade murée de la Beausse
qui renferme 188 feux. De * Toury
Etampes.
1 ETAMPES est une Ville assés considerable
de la Beausse, que quelques-uns
mettent dans le Pays Chartrain. Cependant
le Gouverneur de l'Isle de France ôc
l'Intendant de Paris y exercent leur autorité;
l'Empereur Antonin & Gregoire de
Tours l'appellent en Latin Staparensis Pagus,
& le Pere Monet, Salioclita. Elle est
située dans un Vallon sur la petite Riviere
de Juine, où l'on voit de riantes prairies
bordées de côteaux chargez de vignobles,
entremêlez de beaux jardins, d'arbres
fruitiers, & de quantité de Maisons de
plaisance. La Juitte la partage en deux
parties inégales, dont celle qui est du côté
du Nord est incomparablement plus grande
& plus considerable,quecelle qui est du
côté du Midi;c'estpourquoi elle s'appelle
la Ville, & l'autre le Bourg, lequel ne
consiste presque qu'en une grande ruë, &
ne renferme qu'une feule Parroisse, au
lieu que dans la Ville on voit plusieurs
ruës
,
deux grandes Places, quatres Parroisses
,
divers Couvents,& plusieurs fameuses
Auberges.
Etampes est de l'ancien patrimoine de
la Couronne, & l'Histoire nous apprend
qu'en 1140 le Roy faim LOllis assignacette
Ville
- Ville à la Reine Blanche sa Mere, pour faire partiede sondoüaire. En 1307 Phi-
' lippe le Bel l'assigna à Louis Comte d'Er
vreux son Frerc, pour faire partie de (on
Apanage, après la mort duquel Charles
si d'Evreux l'un de ses fils, l'eut en partage.
Jusqu'alors Etampes n'avoit joüi que
1 du Titre de Baronnie, mais en 1327
Charles IV l'érigea en Comté en faveur
de ce Prince, lequel étant mort en 1336
Louis son fils Comte d'Etampes lui succeda,
& en 13 8 1
il fit donnation de ce Comté &
de plusieurs autres terres à Louis de France
Duc d'Anjou, à la Duchesse sa femme,
à Louis & à Charles ses Enfans.
En1385laveuveduDucd'Anjoupassa
une Transaction avecJean Duc deBerry,
fils du Roy Jean, par laquelle elle lui
transporta tout ce qui étoit contenu dans
la Donnation faite par le Comte d'Evreux,
à elle, à son mary, & à ses ensans, & le
Duc de Berry lui fit cession de toutes les
prétentions qu'il pouvoir avoir sur la Principauté
de Tarente.
Le Duc de Berry se voyant sans enfans
mâles, remit ce DuchéauRoyCharlesVI
son neveu, en cas qu'il mourût sans ensans,
à condition que Sa Majesté donneroit
cent mille livres à Bonne sa fille, Comtesse
de Savoye, & soixante mille livres
à Marie, femme du fils du Comte de Blois
son
son autre fille. Mais dans la suite le Roy
ayant consenti qu'il en disposât à la volonté
, il en fit don le 28 Janvier 1387 à
Philippe le Hardy Duc de Bourgogne son
frere, en faveur de son filsaîné.
Quoi que Philippe le Hardy mourut
avant le Donnateur, il ne laissa pas de
faire un partage en 1401 entre sesenfans,
par lequel il ordonna que l'un d'eux appelle
philippe comme lui, auroit le Comté
d'Etampes, en cas que le Duc de Berry
mourût sans enfans.
En 1434 Philippe surnommé le Bon,
Duc de Bourgogne, donna le Comte
d'Etampes à jean de Bourgogne Comte de
Nevers son coufin germain, lequel en
joüit rranquilement jusqu'en 1446, auquel
temps le Procureur General du Parlement
de Paris lui intenta un Procès, sur
ce que cette Terre étoit Domaniale,&
par consequent inaliénable; de sorte que
par un Arrest prononcé l'an 1450elle fut
réunie à la Couronne.
Ce Procès ne sur pas le seul qui fut
intenté à l'occasion du Comtéd'Etampes.
Il en survint un second contre Marguerite
d'Orléans, veuve de Richard de Bretagne,
auquel Charles VII, n'étant encore que
Regent du Royaume, avoir donné le
Comté d'Etampes, & après estre devenu
Roy avoitconfirmé cette Donnation, &
la
la réïtcra en faveur de Marguerite sa veuve,
& chargée de la garde de François II
Duc de Brtlaglie son fils, qui se mit en
devoirdela faire valoir; mais le Procureur
Général toujours attentif aux droits sacrez
de la Couronne, s'opposa vivement à l'enterinement
de cette confirmation, ce qui
donna lieu à un Procès danslequelle Duc
de Bourgogne intervint pour faite revivre
le droit du Duc de Nevers; mais ni lui,
ni la veuve de Richard Duc de Bretagne ne
purent rien alleguer qui fut capable de
balancer les raisonsdu Procureur General,
lequel ayant prouvé que le Comté d'Etampes
n'avoir été donné au Comte d'Evreux
qu'en Apanage, & qu'il n'étoit pas permis
à Charles VII de l'alienner, le Parlement
prononça un Arrest le 18 Mars
1477 » par lequel il declara les pourfuices
du Procureur Général bien fondées, &
réunit le Comté au Domaine du Roy.
Cependant malgré cette réunion le Roy
Louis XI en fit don a jean de Foix Comte
de Narbonne, lequel don fut enregistréau
Parlement,& par l'Arrest d'enregistrement
il fut dit que la Donnataire & ses enfans
mâles joüiroient du Comté, sans preju ~ice
des oppositions du Duc de Bretagne & du
Comte de Nevers. Jean de toix étant
mort en 1493, & Gaston de Foix son fils
n'ayant pas laide d'enfans, François II Duc
de
de Bretagne, (e mit en possession du Comté
,d,Etampes mais il n'en joüit jamais rran"
quilement, car tantôt il fut troublé par le
Roy, tantôt par le Duc de Bourgogne, &
tantôt par d'autres pretendans.
Le Duc de Bretagne étant mort, Anne
sa fille unique & Duchesse de Bretagne,
fit valoir ses droits, & s'étant mariée avec
le Roy Charles VIII, & ensuiteavec Louis
XII en 1 5 ij ; ce dernier mary lui 6c une
Donnation entre-vifs du Comté d'Etampes,
& aux enfans descendus d'eux, tant mâles
que femelles, ou à l'un' d'eux, tel qu'il
plairoit à ladite Reine, avec substitution
graduelle, preferant toujours les mâles aux
femelles. Cette Donnation fut verifiée au
Parlement & à la Chambre des Comptes,
en consequence de quoi la Reine Claude
fille de Louis XII & d'Anne de Bretagne,
fut Comtesse d'Etampes.
La Reine Claude étant morte en 1514,
Artus Goussier, Grand Maître de France,
& Jean de la Barre Prévôt de Paris, furent
successivement Seigneurs usufruitiers
du Comté d'Etampes,jusqu'à ce que FrA"-
çoisI,après avoir rétabli Jean de Brosse
en la possession des biens que François II
Duc de Bretagne avoir fait saisir sur ses
Predecesseurs
9
le maria avec Anne de Pisseles
, de la Maison d'Heilly, l'une des plus
belles femmes de son temps, 8c dont ce
Monarque
Monarque étoit éperduément amoureux,
ce qui fit qu'ildonna le Comté d'Etampes
à jfeatt de Brosse, en faveur de ce mariage.
Peu de temps après il érigea le Comté
en simple Duché, sans dire en faveur de
qui il faisoit cette érection; mais à peine
fut-elle faire, qu'il en revêtir Jean de
Brosse, pour en jouir feulement sa vie durant;
de forte que lui & sa femme prirent
le Titre de Duc & de Duchesse d'Etampes,
dont ils furent dépoüillez après la mort
deFrançois I, & Henry II donna le Duché
en i5j 5 à Diane de Poitiers.
Après la mort d'Henry II, Charles IX
rendit le Duchéd'Etampes en 156a. à
Jean de Brosse, lequel en jouit sa vie durant
; mais lui & sa femme étant morts
sans enfans, le Duché d'Etampes fut éreint
jusqu"en 1576, qu'Henry III le fit revivre
en faveur de Diane, legitimée de France,
& peu de temps après il en fit don à Casimir
Duc de Deux Ponts par voye d'engagement,
des mains duquel il fut retiré
pour estre donné en dot à Marguerite de
Valois, fqsur du Roy, lors qu'elle fut mariée
avec Henry de Bourbon Roy de Navarre,
à pacte de rachat perpetuel, par
Acte passé le 8 Juillet 1582,
Enfin, comme si cette portion du Domaine
Royal eûtétédestinée à payer les
faveurs des Maîtresses de trois Rois,
Henry
Henry IV dodna ce Duché à Gabrielle
d'Etrées, dontles descendans cfcit joüi jusqu'à
la mort du feu Duc de Vendôme,
arrivée à Vineros en Espagne 1712, &
non pas à Madrid, comme UALUeur d'un
Livre intitulé, Description de la France,
l'a avancé sur de faux Mémoires.
André Duchesne rapporte qu'en 141X
le Duc de Bourgogne amena-le Roy & le
Dauphin devant la Ville d'Etampes, & que
s'en étant rendu le maître, le Duc de
Bourbon qui y commandoit y fut pris âc
envoyé prisonnier en Flandres. Les Prétendus
Reformez prirent aullî cette Ville
par escaladeen1567
, & le Château se
rendit par composition.
v Pendant les troubles de la minorité du
feu Roy Louis XIV,l'Armée des Princes
s'empara d'Etampes en 1651, malgré la
vigoureuse resistance de ses Habitans, qui
dans cette occasion donnerent des marques
éclatantes de leur fidélité envers leur Souverain,
ce qui détermina le Roy d'aller
en personne à leur secours, à latêtede
son Armée, & assiegea la Place, mais
après six semaines il fut obligé de lever
le siege pour s'aller opposer au Duc de
Lorraine, qui amenoic neuf ou dix mille
hommes aux Princes. Pendant tous ces
troubles la Ville d'Etampes souffritbeaucoup;
& son Château,. dont on attribuë
la
la fondation au Roy Robert, fut entièrement
ruiné.
L'Histoire Ecclesiastique fait mention
de trois Conciles Provinciaux & d'un National
, tenus à Etampes. Ce dernier fut
convoqué par le Roy Louis le Gros en
1130, pour y decider s'il falloitreconnoître
pour Pape Innocent II ou Anaclet II.
Saint Bernard, que tous les Peres du Concileregardoientcomme
un Oracle
,
s'étant
declaré en faveur d'Innocent, il entraîna
tous les suffrages
, & Innocent fut reconnu
pour veritable Pape.
En 1 160 leRoy Louis le Jeune y assembla
l'EgliseGallicane, pour sçavoir s'il
devoit reconnoitre Alexandre IV ou Victor,
qui sedisputoient la Papauté, & l'Assemblée
décida en faveur &Alexandre.
La Ville d'Etampes est grande, bien
bâtie & fort peuplée. Il y a une Election,
une Prévôté, un Bailliage, un Grenier
à Sel, une Maréchaussée, cinq Eglises
Paroissiales, un Couvent de Mathurins,
un de Cordeliers, un de Barnabites, un
de Capucins, un Monastere deReligieuses
de la Visitation Sainte Marie, & une
Communauté de Soeurs Hospitalieres, qui
ont foin de l'Hôpital.
Le Bailliage d'Etampes est régi par une
Coutume particulière, qui futrédigée en
1559, dont les appellations font portées
au
au Presidial de Chartres dans le cas de
l'Edit, & au dessus au Parlement de
Paris.
Cette Ville fournit à Paris quantité de
Bled, & aux Marchands tfOrlettts & de
Beauvais beaucoup de Laines. Il y a 70
ans qu'elle étoit beaucoup plus Marchande
qu'elle n'est aujourd'huy, à cause que sa
petite Riviere étoit navigable par le moyen
de plusieurs écluses qui en faisoient grossir
les eaux; tellement qu'on y voyoir continuellement
trente ou quarante batteaux
de dix muids de Bled chacun, qu'on
transportoit de là au Port de la Tournelle
à Paris; mais les Ecluses ayant été rompuës,
les Marchands de la Beausse font
obligez de faire porter leurs Bleds à Paris
par terre, ce qui porte un très
-
grand
préjudice à Etampes ; car les Voitures ne
font qu'y passer, au lieu qu'autrefois les
Marchands faisoient de cette Ville leur entrepôt,
D'Etampesà. Châtres.
CHATRESest une perire Ville dans
l'Heuropois, située à sept lieuës de Paris,
dans un agreable vallon, entre deux côteaux
, sur la petite Riviere d'Orge, qui
la divise en deux parties inégales, & dont
celle qui est ducôté de paris est beaucoup
plus grande que celle qui est du côté
d'Etampes. Elle n'a rien de rccommandable
que le fameux jardin de Chantelou,
qu'on
.qU'OD voir près de ses murailles, que quel-
-
ques Auteurs prétendent être l'ouvrage
d'une certaine Louchante, femme d'un
nommé Tuileau Jardinier du Roy Francus,
dont l'histoire paffe dans l'esprit des gens
sensez pour un ingensfabula, longumque
mendacium, semblable à celui dont parle
SaintAugustin.Quoi qu'il en soit,ce lieu
est un Domainespacieux,fertile &trèsagreable
à la vue. En quelques endroits
le terrain y estuni
, & en d'autres relevé
en PCrMS Tertres, &ende petites colines
chargéesde Plantes & d'Arbres fruitiers.
A l'un des bouts on voit un celebre Couvent
de Religieuses de l'Ordre de Saint
Bernard
,
dont la vuë eil: bornée par des
Parterres, des Comparrimens & des Allées,
des Cabinets de lierre, des Ruisseaux
,
des
Collines, des Bois, des Plantes & des Arbres.
Les Dieux& les Fables dont Ovide
a parlé dans ses Metamorphoses y font
presque routes representées en verdure
avec l'Amphitheatre & les Gladiateurs de
Rome. Mais la négligence des Jardiniers
a beaucoup laissé perdre. de toutes ces
beautez. Cependant sur un Etang on voit
encore des Maréchaux qui en leurs habits
de Forgerons, battent sur des enclumes
ttec leurs marteaux.
M. le Marquis d'Arpajon,Lieutenant
General desArmées du Roy,Gouverneur de
c la
la Province de Berry, Chevalier de la Toison j
d'Or, dont la naissance est aussi distinguée,
que la valeur, a achetéla Seigneurie de
Châtres,& ya fait attacher le titre de Mar- ]
quifat, fous le nom d'Arpajon,de forte qu'à j
present on ne l'appelle plus Châtres dans
les Actes
,
ni sur la Lille des Postes, mais
Arpajon Ce Seigneur, dont le zêle pour le
service du Roy a toujours éclaté, sçachant
que l'Infante devoir couchera Arpajon, s'y
rendit pour avoir l'honneur de lui baiser
la main, ainsi qu'il a été dit dansle premier
Volume du mois de Mars,& quoique
le lieu ne renferme que 318 feux,
il prit de si justes mesures
, que de l'aveu
de tout le monde, la reception qu'on fit à cette Princesse eut quelque chosedesi
singulier
, que nous avons été obligez d'en
faire un article de notre Relation.
Les Curieux trouveront danscette Relation
historique que M. l'Abbé de Vayrac
a bien voulu nous communiquer, des
éclaircissemens importans touchant l'Histoire
& la Geographie, ayant dépoüillé
& mis dans un beau jour tout ce que les
meilleurs Auteurs ont écrit de plus positif
sur les endroits qu'il a décrits. Les
Voyageurs en tireront aussi de fort grands
avantages. Nous donnerons incessamment
deux Dissertations Historiques, l'une sur
l'origine du titre de Prince des /lfillries,
ôc
-,;C l'autre suis celle d'Infant & d'infante
Jlu'il nous a communiquées. Nous esperons
que la précision avec laquelle il a
:;crit ces deux. morceaux d'Histoire
, 8c
"érudition qu'il y fait paroître, feront du
goût du Public.
\!\U R. P. AUBERT JESUITE,
ParM. D.
tV\7
Ous, en qui la vaste Science
S'unit au fin discernement,
ovous, qui prêtez à l'Eloquence 1
JUn air vif & plein d'agrément,
JDigne Ecolier du plus grand Maître,
.Qu'en son fein la France ait vu naître;
^Vous-même maître à votre tour,
'Sourrrez que d'une vie oisive
'Traçant la peinture naïve,
'Je l'offre ici dans tout son jour.
JSouvent un simple Païsage
Amuse & flatte davantage,
•Que tous les miracles de l'art
[ Et du Poussin & de Mignart,
L'homme est ennemi de lui-même,
Il se hait, quand on croit qu'ils'aime:
- Seul, il craint de se rencontrer:
Cij Tout
Tout le convie à s'égarer.
De là vient qu'il cherche sans ccfle
Asedistilleraudehors,
Et qu'en aveugle il s'interesse
Pour les sujets de fcs remords. j
Ainsi s'étend la dure chaîne
Des diverses conditions;
L'homme ne se montre qu'à peine,
A travers ILS Professions.
L'un va courir toute l'Asie,
Et se consume en vains projets,
Pour trouver ce qu'à peu de frais
Lui pouvoit donner sa Patrie.
L'autre environné de rivaux
Qu'il sembloit ne devoir pas craindre,
Perd tout le fruit de ses travaux,
Au moment qu'ilalloit l'atteindre.
Le Guerrier brave letrépas,
Que dans son lit il n'ose attendre:
Le Sçavant à force d'apprendre
Revient sans cesse ru: ses pas.
Ainsi s'échappe tout notre âge,
Cet âge qui ne revient plus:
Hélas! notre dernier partage,
Ce font des regrets superflus.
Tant que la santé nous enivre,
Sur nos yeux un voile est tendu:
'--'"
Enfin,
fin, quand on cesse de vivre,
a doute si l'on a vécu.
el Dieu dissipera les charmes
le fait naître une longue erreur?
,
c'est presque être vainqueur,
le de vouloir prendre les armes.
Heureux ,
qui de sa liberté
1
jamais fait le sacrifice!
ine craint point qu'on lui ravisse
de bien, sans crime acheté!
goûte une volupté sûre,
scachant toujours se prêter
ce que la fage N ture
donnne droit de souhaiter!
:1 étatî quelle heureuse vie!
torrent de felicitez!
)
ame en estr encor ravie,
ous mes sens font agitez.
eÍI fait charmanteParesse,
ez fixer tous mes desirs :
*ous,s'adduci'tlafagefle,
es Vertus font desplaisirs.
ble au penchant qui m'attire,
ais rentrer dans tous mes droits:
nd à foi même on petit suffire,
est prcfque au myeau des* estpresqueauniveaudesRois.
"'0:'
; C iij EXTR.d¡T
EXTRAIT d'une Lettre de M. th-.
Camps
3
Abbé de signy, écrite à Mf
Tbomajftn de Mazaugue
, contenant
quelquesRemarquessur une 'Di/Jertttf.:.
tton de M.le chevalier de la chaufP.
intitulée: Aureus Constantin
Augusti nummus de Urbe
,
de.')]
victo ab Exercitu Galliecano Ma-R
xentio, liberatâ, exp4iç.ayj^<
LImprimée à Rome en 1703. A Dissertation de M. de Iml
Chausse, par laquelleilprétend
prouver, qu'une Médaillede
Constantin
, au revers de la-r.
quelle cet Empereur paroît à chevalavec
cette inscription, GloriaExercitûsGallicani,-
& dans l'exergue
,
P. TR.,quifignifieer
qu'elle a été frape'e à Treves , avoit été
batuë au retour deConstantin dans les
Gaules Jrres la défaite de Maxence, & Y
pour éterniser la gloire de cette grande 0
action.
Pour fixer cette époque, M. de la s.
Chausse a legue des raisons, qui paroissent
fortes
, ôc son sentiment a étécelui de 0 -plusieurs c
i
plusieurs habiles gens; entr'autres de du
Cangequ'ilcite. Ce sentiment paroît
très- juste. Je croi
, comme lui, que cette
; Medaille n'a été frapée qu'en 313. après
la défaite de Maxence, & le retour de
: Constantin dans les Gaules. Mais je ne
crois point qu'elle ait été batuë pour éterniser
la gloire de cette défaire; mais bien
pour perperuer celle que Constantins'acquit
la même année, & après son retour

dans les Gaules, par la défaite entiere des
François deçà & delà le Rhin, & par la
ruine &le saccagement de leur Pays,
comme nous l'apprenons du Panegiriste,
Eumenes, qui étoit Gaulois
,
& Professeur
d'Eloquence à Authun.
Cet Orateur dit,que Constantinattira
les François deçà le Rhin, feignant de
ne pouvoir leur en empêcher le passage
d'autant , que ses affaires l'obligeoient de
se servir de ses forces ailleurs: mais que
l'ayant passé
,
il les défit entierement : qu'il le passa ensuite lui-même avec son
armée, entra dans leurs terres, les saccagea
, y fit un très-grand burin, &
qu'il en emmena un grand nombre de
prisonniers. Qu'étant de retour à Treves il
triompha des François, donna pendant plusieurs
jours de fuite des jeux & des fpeâacles
magnifiquesaux habitans de Treves,
& aux autres Gaulois, & exposa pendant
- Ciiij ces
ces jeux à la fureur des bêtes sauvages
> J
lesjeunes François; qu'il avoit fait pri- 8
sonniers
,
& dont le nombre étoit fort
grand. (ri) - -, Plusieurs Auteurs contemporains ,on| proche de ces rems-là, parlent de ces t
Victoires ôc des réjouïssances publiques,m
que l'Empereur Constantin fit faire à Sj
Treves, pour en marquer ia. joye.J Constantin passa l'hiver de la fin de H
l'an313. & du commencement de l'an
314 dans la Visse de Treves ; ce que 1
prouvent quelques Edits qu'il y donna le ?
3 1. Octobre, & le 27. & le 30. de De- (
cembre
, comme Sigonius le raporre dans I
{on;,. Livre de l'Empire d'Occident, j
fous l'an313.*] Ce sur, sans doute, durant ce séjour ;
dont la plus grande partie sur ciiiployée
aux rejoüissancespubliques, pour la Victoire
remportée par Constantin sur les
François, que l'on frapa dans Treves la
Medaille, au revers de laquelle cet Empereur
paroit à cheval, avec cette inscription
: Gloria Exercitûs Gallicani.
On p~uc encore ajouter, que la défaite
de Maxence ne touchant que fort peules
habitans de Trevos • & les avantages que
(4f Eumen. Paneg. ad Const. fiur. cité par
M. de la Chausse.
TEmpereiir
l'Empereurjênretiroit-' ,ne les regardant
qu'indirectement
,
il est peuvrai-sembla-
We., qu'ils ayentcherché àentémoigner
t:.. leur reconnoissancepar une Médaillé ,qui en éternisoit la gloire. Mais il n'enétoit
pas de même de la Victoire remportée. Ipar Constantin sur lesFrançois:ceux de
Treves yétoienttellementinteressez,qu'on
t peur dire, qu'ils en retiroient seuls le fruit
j & l'avantage
,
étanteaux Frontières des
I François, & ressentant les premier les
! incommoditez de la guerre fjuv cesPeui
pies faisoient à l'Empire. CeuxdeTreves
étoient, dis-je, les premiers attaquez, les
i premieres. hoftilitez se commettoient sur
leurs terres; ainsi l'on ne peut douter
I qu'ils- n'a yent voulu marquer par cette
Medaille leur reconnoissance pour une
Victoire, qui leur donnoit la paix, &
leur procuroit le calme &latranquillité.
(a) M. de la Chausse croit que cette
Victoiré donna lieude fraper les deux
autres Medailles, qu'il raporte dans sa
Dissertation. Dans l'une Constantin paroît
d'un côté avec cetteinscription
,
Conflantinus
P.Felix ^Augfijius'. & de l'autre est
la figure d'une femme pleurant fous un
Trophée avec cette inscription
, Francia.
L'autre Medaille ne differe qu'en ce que
- (a) Page 26.
Cv pour
pourFrancia on a.mis^/ew*#/ Ceserr- *
timent n'ariendenouveau ,Mezobarbe(a)
aMyant fixeé. advanat luii l'léploqeuedse c.es deux :- ",.
Il avance ensuite.(b) que les François
occupaient, du tems de Constantin
, cetlie
partie de la Germanie, qui s'appelloit
France du tems de SaintJerôme,sans.
s'apercevoir qu'il seméprend, La France,
dont parle Saint Jérôme, étoitsituée au
mnwM des terres des Saxons & des Alemans
; Cc je prouverois sans peine que
les François n'étoientpoint alors entae les
Alemans & les Saxons; mais qu'ils habitoient
le Pays, qui étoit entre la Mer,
& les Alemans; & que les Saxons, quij,
du tems de Saint Jerôme avoient chassé
les François des Pays Maritimes, ne firent
cette expedition que vers le Regne
de Valentinien I. ou peut-êtremême de
Valentinien II. lorsque les François s'étendirent
vers la Franconie,&se vinrent
loger sur les bords du Leck.
M. de la Chauffe dit, quelques lignes
après (c), que Saint Gregoire Pape est le
premier qui se loir servidu mot de France,
pour designer les terres que les François
occupoient dans les Gaules. Il nousauroit
(a) Numism. Occonis. p. 465-
jb) Pag. 26.
(c).Pag.a.7.
fait
fait plaisir de dire où Saint Gregoire le
Grand a donné le nom de France aux Provinces
occupées par les François deçà le
Rhin: car je n'ay vû encore en aucun
endroit des Ouvrages de ce S. Pontife, où
il ait designé ce que nous appelions le
Royaume de France,autrement que par
le nom de Gaules; mais que ce S. Pape
donne en plurlellrs endroits aux Rois de
France, le titre de Rois des François.
De plus, quand Saint Gregoire auroit
traité de France les Pays occupez par les
François deçà le Rhin, il ne seroit pas le
premier, puisque Nicerius Evêque de
Treves qualifie du nom de France le
Royaume que les Françoispossedoient
dans les Gaules, dans la Lettre qu'il écrivit
l'an 563.àClodesinde Fille de Clotaire
I. peu avant son départ pour aller
épouser Alboin Roy des Lombars.(a) Cet
Auteur mourut avant que Saint Gregoire
le Grand écrivit les Lettres & autres Ouvrages
,
dans lesquels il parle des François
,
puisqu'il deceda l'an 566.; (b) &
que ce saint Pape ne les écrivit qu'après
son élevation au Souverain Pontificat,
arrivé l'an igo.
(a) Epist.Franc.Epist. S. Chesn.T.I.p.855.B.
Coint. Annal. Eccles. Franc. ad ann. 5'3'
n. 7. T. 2. pag. zj. & JefJq.
(b) Coint.adan. 566.n.60. p. 84.
Gvj Theodeb-1ert.
Theodebert Roy d'Austrasie, decedé dès
1an 548. (a)avoit aussi designéla Monarchie
Françoise fous le nom deFrance,
dans la Lettre qu'il écrivit à l'Empereur
Justinien, (b) dès l'an 5 3 9. ou 540. c'està-
dire, plus de cinquante ans avant le
Pontificat de Saint Gregoire.
Je paiTc les autres exemples.
J'auouë que je n'ay paseuassezdepénetration
pour bien entendre le Texte de-
M. de la Chausse en cet endroit; car bien
qu'il ait dit d'abord, (c) que S. Gregoire
le Grand soit le premier qui air donné le
nom de France au Royaume de France
d'aujourd'hui, il ajoûte neanmoins, que
ce Saint a dit des choses admirables de
ce Royaume. Il rapporte en noteune Lettre
,
où ce terme de France ne se trouve
- point, mais où Theodebert & Thieri font
seulement qualifiés Rois des François,
Or je ne croi pas que M. de la Chauffe
ait voulu dire que S. Gregoire soit le premier
qui ait donné le
-
titre de Rois de
François à nos Rois depuis l'établissement
de leur Monarchie dans les Gaules,puifqu'ilsçait
qu'on a plusieurs Lettres de
Theodoric Roy d'Italie écrites à Clovis.
(a) Coint.adan. 54t.n. 5. T.1.p.710.
(b) Epist. Franc. Epist. xx. Chesn. T. 1. p. 8 si,
Ruin. append. ad Greg. Tur. Col. 1336.
(c) IJJg. n,
Roy
.oy des François ou aux autres Rois les
otuns, dans lesquelles ce même Clovis,
~ort en 511-estqualifiéRoy des Franrs.
(a)
Si ces exemples ne suffisoient, il seroit
~sé de les fortifier de plusieurs autres.
M. de la Chausse avance, que les
rancois ne commencerent à s'établir dans
ÎS
Gaules,
que fous Merovée ; mais s'il
voir lû les Historiens contemporains ou
roches de ce tems-là,avec attention, il
auroit observé, que les François passeent
le Rhin long-tems auparavant; 8C'
qu'ils y avoient déja des établissemens soides
dès l'an. 410 c'està-dire,36 anlées
avant qwppcMerovée montât sur le
trône. Il pouvoît, sans consulter les Originaux
, s'instruire à fond de ce fait dans
Belgium Romanum,du sçavant Bucherius-
Jeluire
, dans l'Histoire des François du
~P. le Cointe
,
de l'Oratoire
,
dans celle
ie M. dé Valois , & dans quelques autres,
composées par des Modernes, qui ont
travaillé sur les originaux des Historiens
contemporains.
Enfin dans Jean-Jacques Chifflet, qui
après avoir raporté ce que l'Ecrivain de
la Geneaiogie des anciensMonarques
(a) Cassiod. ex
edit.Paris. on. 1588. in 4
Varior. L. 2. Epist.60. p. 37.£J» L. 3. Epist-
3. 4. 5. p. 38. & suiv.
François,
François, tirée de la Bibliotheque ~Royalh
de Bruxelles, dit, que Pharamond est mont
dans la Ville de Reims, & que jusqu'à {¡\
mort il a occupé la seconde Belgique
après en avoir chassé les Vandales.
Haud vero alienum non existimo,
Belgicam secundam, Vandalorum
Incurfu labefactam, à Pharamundo-
Occupatam ad mortem usque,
IPHI
1 PHI S
j une Dame, qui Jouhaittoitavoirde la
corde de Pendu, pour estre heureuse
au Jeu,
j
PAr
la voix de la Renommée
Qui des projets des Grands est toujours informée,
Iphis, le tendre Iphis, a d'abord entendu.
;.
Que d'une corde de Pendu
Vous méditiés de faire emplette,
Certaine que ce Tatisman
,, Corrige le 'ttadrillc, ainsi que le Brelan,
Et même au Biribi fait tourner la recette
Vers tout Ponte, qui sur foy
Sçait le porter avec foy.
Or donc, Iphis
, connue par sa flâme parfaite,
Iphis qui'se pendit jadis de si bon coeur
A la porte d'Anaxarette,
Cette beauté rare par sa rigueur,
Charmé de son destin aujourd'huy vous-envoye
La corde qui prouva l'excès de son ardeur;
S'il eut été Visir, elle seroit de foye,
Mais, peut érrc moins propre à vous porter
bonheur;
(Car dans un Talisman tout métal ne s'employe.)
Cette
Cette corde faJfoie mes plaisirs lesplus doux-,
Telle qu'elleest. je vous la donne;
Puisse-t'elle opérer pour vous, Ce que sans sa vertu fait- une main fripeniie
Surmon marche d'ailées-peudus viendront
Qui leur corde vous ofiFriimn;
Mais leur empressement n'aura rien qui
m'étonne,
Et fussent-ils de la Garone, 1
Ils ne vous seront pas accepter ieur secours.
Il faut pour qu'une corde à vos yeux soit
décente,
Que le Pendu quila présente
Soit de la façon des Amours.
REMA T~
Sur l'Histoire de Louis X 1V, écrite
Il
par le Sieur de Larrey.
LE Sieur de Larrey,Comeiller du Roy
de Prusse, a écritl'Histoire.de Louis
XIV d'une maniere qui auroit fait plaisir
au Public, si cet Auteur avoir eu une
connoissance parfaire de tout ce qui s'est
piflc de considerable fous le Regne de ce
grand Prince; mais il est évident qu'en
plusieurs parties de son Histoire Larrey
ne s'est pasassezattaché à rechercher les
veritables
verirables circonstances des faits, qu'il
recite; ce
qui est cause qu'il a fait plusieurs
fausses narrations.
i On trouve dans son premier Tome une
relation de la bataille de Rocroy, selon
laquelle le Comre de Fontaine commandoit
l'Armée d'Espagne : on y lit aufll
:que ce General rallia sa Cavalerie, & la
remena plusieurs fois à la charge; cependant
il est cerrain que l'armée d'Espagne
étoit commandée par Don Francisco
cde
Mello, fous les ordres duquel le Comte
de Fontaine étoit Mestre de Camp General
de l'Infanterie, au milieu de laquelle
il sur tué dans une chaise où il étoit obligé
de rester, à cause de les incommoditez ;
comment auroit-il pû combattre à la tête
de la Cavalerie, & la rallier? lui qui ne
pouvoir monter à cheval. Le récit de cette
Bataille qui eli dans la dix-septiéme page
& suivantes du premier Tome de la vie
du Prince de Condé, prouve l'erreur de
Larrey.
Ce même Historien dans son deuxième
Tome, dit que le Cardinal de Rets, après
s'être sauvé de Nantes, fut retrouver le
Prince de Condé en Flandres, ce qui est
faux, puis qu'on voit dans le troisiéme
Tome des Mémoires de ce Cardinal, page
286 & suivantes, qu'il se retira en Espagne).
& de là passa. à Rome.
Dans
Dans le troisiémeTome de la vie du *
feuRoy, page35 1 & suivantes
, Larrey
parlant de la Bataille de Raab, donnée,
entre les Impériaux & les Turcs, expose
que le Grand Visir, qui avoir fait passer
la Riviere à une partie de son Armée,étoit
de l'autre côté, d'où il envoyoit incessamment
des Troupes fraîches au secours de
celles qui étoient passées
9
& que le Comte
de Coligny qui commandoit les François
qui étoient dans l'armée de l'Empereur,
tua trente Turcs de sa main; cependant
on voir par les Historiens de ce temps,
que le grand Visir ayant fait passer le
Raab à une partie de son Armée
, cette
Riviere enfla stellement en peu de temps,
que la communication flirroiii puë, en
forte que la partie de l'armée Turque qui
étoit passée
,
& qui combattit, ne pût
être secouruë par le Grand Visir, qui
étoit de l'autrecôté avec l'autre partie de
cette Armée.
C'est ce que le iîeur Ricaud Secretaire
de l'Ambassadeur d'Angleterre, qui étoit
à la suite du Grand Visir pendant cette
action
, rappoite dans son Livre intitulé
,
l'Etat present de l'Empire Ottoman, traduit
en François par Briot, page 477. &
suivantes. L'on voitaussi parl'Histoirede
Charles V. Duc de Lorraine ,
troisiéme
édition page 142. & autres qui ont parlé
de
de ce combat, que le Comte de Coligny
ne s'y trouva pas, étant de la gauche de
l'armée Imperiale, qui ne sur pas attaquée
; il est vrai qu'il envoya un détachement
commandé par le Comte de la
Feüillade
,
qui vint fort à propos au secours
de l'aile droite des Impériaux qui
étoit maltraitée par les Turcs, qui furent
en partie repoussés par la valeur de ce
détachement de troupes Françoises, mais
le Comte de Coligny ne sur pas à portée
de tuer aucuns Turcs.
Larrey dans son quatrième Tome page
128.parlant de Soummerdan & Bodegrave
en Hollande,qui furent pris d'assaut
par les troupes du Roy, comman- dées - , par feu M. le Duc de Luxembourg,
dit que ce Generalcrioit ,Point de quartier
, tuez ,
pillez, v iolez ;
c'est une fable
detruite par le témoignage de tous les Officiers
François qu ont été present à cette
action, & même par le récit qu'en fait
l'Auteur de la Vie; de Guillaume III. Roy
d'Angleterre, & Statoudaire de Hollande,,
tome premier, page 60. & 61. il ne charge
en aucune maniere M. de Luxembourg
de ces desosdres
,
il rapporte seulement,
que lesSoldats qui forcerent ces postes
commirent des cruautez, ce qui arrive ordinairementquand
on prend quelques
Places,d'août
, tous le monde sçait que
j
j les
les Généraux les plus prevoyans & les
Officiers les plus reglez ne peuvent empêcher
ces premiers desordres des Soldats
irritez. L'Auteur de la Vie de M. deTurenne
, duquel Larrey a tiré cette fable,
rapporte page 436. & suivantes, quece
General qui étoit si fage ne put empêcher
ses Soldats de faire des incendies & des
cruautez dans le Palatinat, quoi qu'on n'y
prit aucunes Places d'assaut; cela f*" voir
que cet Ecrivain mal informé est tombé
grossierement dans la faute de ceux qui
veulent élever leurs Héros sur lesruines
des autres, dans lesquels ils condamnent les mêmes évenemens qu'ils excusent dans
ceux dont ilsécrivent l'histoire; la Neuf- -
- ville qui a fait celle de Hollande., que'
Larrey cite pour autoriser la sîenne,-exV
pliqueque ces desordres arrivezà Bode-
- grave furent l'effet de la fureur des Soldats
irritez, & n'en charge pas leur General-
Le même Larrey page 173. de son
Tome, dit tjtre'M.' de Luxembourg vint
troptard au secours de Naerden,Cprifiic
investi le 6. Septembre
, 8c capitulale
12. du même mois
,
& que le Gouverneur
qui renditsipromtement cette Place
futlavictime de ce General;il parlectufi^
meJfi. là-deffense pendant fhrjotirsd'une
Place de guerre bien munie étoit taplui^
belle deffense du monde, & donnoit ifn"
tems
tems suffisant à un General pour assembler
une armée, & donner du secours.
La Relation que fait cet Auteur dans le
même Tome 4 page370. de la prise de
Valenciennes,est d'une tournure fort extraordinaire
,
il dit que le 17 Mars les
dehors de la Place du côté de l'attaque
furent emportez, & la Ville prise d'assaut
par l'heureuse témérité des Mousquetaires.
du Roy; il parle de cette action
comme sile Grand Prince dont il écrit la
Vie, l'avoit laissé entreprendre à les Mousquetaires
sans Officiers Généraux à leur
tête
,
il en parle comme l'on pourroit parler
d'une Eglise ou Château servant deretraite
à des Paysans forcez par un Parti
Bleu; il s'agissoit cependant de l'attaque
d'une des plus fortes Places des Pays-Bas,
munie de garnison
,
& autres choies necessaires
à la deffense de cette Ville, soutenuë
d'ailleurs par une nombreuseBourgeoisie,
fortement attachée au parti d'Espagne;
aussi cette entreprise fut disposée par le feu
Roy avec toutes les précautions necessaires
pour la faire reüssir ; ce Prince futinformé
par M.de Luxembourg qui connoissoit parfaitement
la situation de Valenciennes , ,
qu'une partie de sa deffense étoit faite par
les Bourgeois qui se mêloient la nuit avec
les détachemens de la garnisonquifaisoit
garde dansles dehors, & que ces mêmes
Bourgeois
Bourgeois se retiroient chez eux peu
avant le jour; sur ce rappor: le Roy
ordonna que cette attaque seroit faire à la
pointe du jour par M. de Luxembourg, qui en avoit le principal Commandement
ce General avoit dès le 16 Mars reconnu
la disposition du lieu, & marque à Dumetz
Officier d'Artillerie les endroits où
il dévoitplacer son canon. Il commença
le lendemain 17 par la contrescarpe qui
fut emportée après une legere resistance
de la part des ennemis qui se retirerent
en desordre dans l'ouvrage couronné
où M. de Luxembourg qui sçavoit deter-,
miner la Victoire, les suivit de si près qu'il
les obligea d'abandonner encore cet ouvrage
,
ensuite le Ravelin
,
d'où ils se retirerent
dans la Ville, si vivement poursuivis
qu'ils ne purent fermer une fausse
Porte, par où ils rentrerent , & par laquelle
M. de Luxembourg les suivit agissant , avec une prudence & experience
que sa vivacité ne troubloit jamais, il
s'empara des remparts proche la Porte
opposée à l'attaque & du canon qui y
étoit
,
qu'il fit tourner contre la Ville,
se saisit de cette Porte, qu'il fit déboucher
& ouvrir pour faire entrer plus facilement
des troupes Françoises dansValcnciennes ;
il faut remarquer qu'après s'être assuré de
cette Porte, & posté des troupes pour en
conserver
conserver la communication,ce General
marcha sur la Place avec une telle rapidité
qu'il surprit la garde de Cavalerie ennemie
, qui n'eut pas le tems de monter à
cheval, & enfin prit d'assaut une des plus
fortes Villes de Flandres
,
dont on ne
pensoit attaquer ce jour-là que des premiers
ouvrages.
Le Roy qui vouloir être present à tout,
s'étoit posté dans un lieu d'où il pouvoir
voir ce qui se passoit, & donner les ordres
convenables, sçavoit beaucoup mieux
que son Historien, que cette belle expedition
n'étoit pas l'effet de la temerité des
Mousquetaires ; il est vrai que ledétachement
de ce corps s'y distingua
,
& que les
troupes qui attaquoient executerent fort
vigoureusement les Commandemens de
M. de Luxembourg.
Si Larrey avoir fait reflexion sur ce qui
arriva au Maréchal d'Aumont lors qu'il
entra dans Ostende, où il fut pris; au
Maréchal de Bellefond qui fit entrer une
partie de ses troupes dans Gironne ,

elles furent taillées en pièces ; au Prince
Eugene quand il entra dans Cremone,
cet Auteur auroit connu qu'il faut trop
d'ordre & de précaution quand on prend
d'assaut un Place de guerre, munie comme
Valenciennes, pour que cela se puisse faire
par un coup de temerité de Mousquetaires;
il
il se seroit mieux informé de ce qui R
passa à la prise de cette Place, dont il y
encore plusieurs témoinsdistinguez en
France, & il auroit mieux parlé d'uno
action qui merite une place honorable
dans le Temple de Memoire.
Cet Auteur page411. du même Tome
& suivanres, dit que le Prince d'Oranges
surprit l'arméeFrançoise à Saint Denis ;(
autre erreur qu'on ne peut lui passer ; les
Relations de cette bataille faite dans ces
tems-là, particulièrement celles qu'on
trouve dans les pages 250. & 2.SI. &
suivantes du Mercure Galant du mois de
Septembre1678.raporte que dès le 10.
Aoust M. de Luxembourg commandant
l'armée du Roy qui faisoit le blocus de
Mons, sçavoit que le Prince d'Orange
marchoit au secours de cette Place; c'est
pourquoi ce General François faisoit faire
à son armée tous les mouvemens necessaires
pour prévenircedessein. La nuit
du 13,au14. Aoust, qui preceda le jour du
Combat, étant averti par les partisdétachés
de son armée,de la marche que faisoit
celle du Prince d'Orange,M. de Luxembourg
la vit lui même, &l'observa dès
le matin; il nt occuper par la sienne les
postes convenables pour empêcher le seçours
de Mons , à mesure qu'il découvrit
les desseins &: les mouvemens des
ennemis,
ennemis , lesquels par le combat qui le
donna, firent chassez des postes qu'ils
occupoient , & auroient étéentièrement
défaits sans la nuit qui survint. La perte
considerable qu'ils firent, leur tentative
pour decourir Mons, dont ils furent repoussez
avec vigueur, font également connoître
que M. de Luxembourg ne fut pas
surpris
,
& qu'il parvint à la fin pour
laquelle il avoit combatu
,
puisqu'il emlopiêecnhat
le secours que les ennemis vou- donner à leurVille bloquée.
Toutes ces Observations font connoître
,. que Larrey a commencé d'écrire avant que
,1 d'avoir assez lû
, ce qui est cause qu'il
s'est plusieurs fois écarté de la vérité ôc
du caractere d'un bon Auteur, qui doit
examiner avec foin & sans passion ce qui
se dit ou s'écrit par les parties opposées
,
rejetter les contes vulgaires, qui
n'ont aucun fondement que la partialité
& la legereté de ceux qui les disent, &
suivre la force de la vérité
,
qui se fait
connoître à, ceux qui la cherchent de
bonne foy avec un travail exact & sans
prévention;il feroit à souhaiter que Larrey
eût tenu cette conduite en écrivant foa
Histoire.
Il vient de paroître, presque en même
tcms que ces Remarques, une Lettre im-
D primée
primée de M. l'Abbe R. à M. qui
contient une Critique plus étendue de la
même Histoire de Louis XIV. par le sieur
de Larrey, nous ne l'insererons point dans
notre Journal à cause de sa longueur. On
peut dire cependant que ces deux Auteurs
n'ont point encore relevé toutes les méprises
de cet Historien
,
de quoi nous
donnerons par occasion la preuve qui fuit.
Le bruit des Conquêtes du jeune Monarque
, ( dit le Sr de Larrey Tome r.
pag. 1 39. fous l'année 1643. )serépandit
au loin dans les PaysEtrangers, le Grand-
Seigneur lui envoya alors une Ambassade,&
dans le compliment qu'illui fitfaire ill'appelle
l'Empereur des François,possesseur de
plusieurs Royaumesl'Arbitre universel & le
premier des Princes delatroupe du Messie,
1 °. Il n'est pas vray qu'il soit venu un
Ambassadeur Turc à la Cour de France
en l'année 1643. tems auquel le Roy n'étoit
encore âgé que de cinq ans. Il n'est
venu durant tout son Regne d'autre Envoyé
de la part du Grand-Seigneur que
Soliman Aga depêché au Roy par Maho.
met IV, en 1669. au sujet delacontestation
survenue entre M. de la Haye Am.
baffadeur de France, & le Grand Visir.
29. Larrey regardecomme une nouveauté
affectée les titres d'Empereur des François,
de Possesseur de plusieurs Royaumes, &c.
donnez
donnez au feu Roy dans cette pretenduë
Ambassade ; ces titres ne font nullement
nouveaux, ils ont été donnés pour la
premiere fois à François I. par le grand
Soliman dans une Lettre de ce Sultan,
dont on nous a remis l'Original Turc, &
dont nous donnerons incessamment la traduction
dans notre Journal. i". Le Premier
des Princes de la troupe du Messie,
est une expression inventée par cet Histo.
rien; on verra mieux l'absurdité & la
bassesse de ce terme par une expression
contraire & plus convenable au respect
que les Mahometans ont pour le Messie,
qui se trouve dans la Lettre originale dont
nous venons de parler.
ARIANE,
CANTATE.
Par le Sr P.M***
Mlise en Musique par le Sr Dulucq;
Me de la Musique de l'Eglise de Tours. V
Ers cette Iflc fameuse à Pallas consacrée;
Sur les rivages de Naxos,
Ariane, triste, éplorée:,
A son perside amant voyoit fendre les flots.
Dij Là.
Là, seule, sans espoir
, regrettant sa foiblesse,
Son coeur pour l'oublier fait des voeu; impuissants;
Car bien-tôt lesregrets cedans à la tendresse ,
Ce coeur même à sa bouche inspire ces accens.
Où fuis-tu, Heros que j'adore?
Pourquoi me laisser en ces lieux?
Si quelque amour te reste encore,
Daignes sur moy jetter les yeux.
Mais c'est en vain que je l'appelle:
Un autre amour hâte ses pas.
Helas! pour Thesée infidele
Ariane n'a plus d'appas.
Où fuis-tu, &c.
Les sanglots étouffoient sa plainte,
Quand des rives de l'Inde en ces climats defevts,
Le fils du Dieu de l'Univers,
Bacchus, vintdissiper ses douleurs & sa crainte:
Ilss'avance; ses yeux enchantez & surpris,
emblent de Venus même appercevoir l'image;
Et conduit par l'amour dont son coeur est épris,
Il adresse ces mots à l'objet qui l'engage.
Celles d'inutiles soupirs;.
Regnés,aimés, charmante Reine,
Cedés aux amoureux desirs
D'un Dieu qui porte votre chaîne.
Si
Si des traits du volage. amour «- Naissent vosmortelles allarmes,
Ce Dieu par un confiant retour
-
Vcuc aujourd'huysecher vos larmes, -
Cessés d'inutiles,&c.
Il dît; & le Dieu de Paphos
Porte dans le sein d'Ariane
Un de ces traits,vainqueurs qu'il choisità
Lemnos,
- Quand pour Endirtion il enflâma Diane.
Dieux! quel effet prodigieux i
Son Héros inconstantlui devient odieux:
A de nouveaux liens déja son coeur s'aprête
Et l'amour saisissant cet instant précieux
,
DeBacchus en fait la conquête.
Vous qu'un infidele amant
Quitte pour de nouveauxcharmes;
Cessés d'aimer constamment :
Vangés-vous des- mêmes armes.
1
On ne doit point regreter
ta perte d'un coeur volage j
Les pleurs ne font qu'irriter
Le souvenir de l'outrage. -
Vous qu'un infidele, &c.
Diij REMARQUES
REMARQUESCRITIQUES
Sur les Memoires Historiques de la
Province de Champagne; Ilddrtflés
à un conseiller D. P.
JMy lu,MONSIEUR, le Livre dont
vous m'avez parlé, & je vousenvoye,
puisque vous le souhaitez, quelques
Remarques que i'ay flires sur cet Ouvra-
- ge. Si je n'avois pas un Manuscrit considerable
sur les Comtes de Champagne,
je n'aurois presque ri:n à vous dire sur
les Memoires de la Province de Champagne
, par Mr Baugier, parce que depuis
qu'on m'a arraché malheureusement d'une
bonne Bibliotheque, j'ay été privé des
Livres necessaires pour examiner un Ouvrage
comme celui donc il s'agir. D'ailleurs
comme l'Auteur ne cite pas ordinairement
ses garants: l'examen de fou
Livre demande une personne qui ait bien
étudié l'Histoire de Champagne; je l'ay
fait, comme vous sçavez, pendant plusieurs
années, & j'ay en main les preuves
de tout ce que j'avance; ainsi je ne
doute point que vous ne receviez avec
confiance & avec plaisir les Remarques.
que je vous envoye. Vous ne connoissez
le
le Livre dont il s'agit que par les extrairs
que voijs en avez lûs dans les Journaux
historiques ; c'est aussi par là que je
commence ma Critique. On voit dans
l'Histoire-d'Oger d'Anglure,r. 2. p.331
un bel exemple de generosité; mais c'est
dommage qu'on ne le trouve point dans
des Auteurs dignes de foy. Saint Louis
n'a été à la Croisade que plus de 50 ans
après la mortde Saladin; ainsi voici un
anacronisine considerable que MrBaugier
ajoute à une Histoirequi paroît sans cela
fort douteuse. Il n'en est pasainsi de ce
que nous avons lâ dans le Journal hisftorique
du Comte Henry le Liberal; PHi,.
stoire est veritable, mais Mr Baugierne
la rapporte pas comme elle est dans Joinville.
Voilà en peu de mots le fait tel que
cet ancien Auteur le raconte page 19 &-
20 de l'édition in folio parMrdu Cange,
faire en 1668. Arthaud, en qui Henry
avoit le plus de confiance, croyoit que
ce Comteavoit tant donné qu'il n'avoit
plus rien à donner; c'est ce qu'il dit à
un pauvre Chevalier qui demandoit à notre
Comte au nom de Dieu qu'il lui donnât
de quoy marier ses deux filles; mais
Henry ayant entendu parler ainsi le Sr de
Nogent, il se tourne, dit Joinville, vers
lui, & lui dit, »Sire vilain, vous ne
» dites mie vrai de dire que je n'ay plus
- Diiij que
» que donner, Sc Li ay encore vous-me-
»me, & je vous donne à lu,,: tenez,
»Sire Chevalier, je le vous donne, &
:u le vous garantiray. Le Chevalier serra
Arthaut par la chappe, & le pressa si vivement,
qu'il en tira cinq cens livres.
Joinville ne dit point que les filles du
pauvre Gentilhomme fussent extrémement
belles, ni qu'Arthaut gouvernât les finances
du Comte Henry, & qu'il en devint
assez riche pour bâtir Nogenr. On fait
mettre aussi Arthaut en prison fort inutilement,
puisque l'unique Auteur digne
de foy, qui rapporte cette Histoire, n'en -
4Iit rien. Voilà, MONSIEUR
, ce que j'ay
à remarquer sur ce que vous avez là
dans le Journal historique: Je vais presentement
vous marquer quelques autres
fautes que j'ay trouvées dans les Memoires
historiques de Mr Baugier; on croit
que la Champagne a pris son nom de ses
vastes campagnes; mais on ne doit pas
ajouter, comme fait notre Auteur, tome
1. p. 1. que ces campagnes font fertiles;
il les appelle lui-même tome 2. page 277
un terroir très sec & trèssterile, qui ne
donne que du seigle, de l'avoine & du
bled sarazin. Mr Baugier se trompe page 2,
lors qu'il dit: Les Armes de Champagne
font d'azur à la bande d'argent, cotoyée
de deux doubles cottices potencées &
contreontrepotencées
; de même il faut dire que
~'s Armessont d'azur à la bande d'argent,
compagnée de deux doubles cottices
~otencées & contrepotencées d'or. Cet
~luceur donne trop de degrez de longi-
~ude à la Champagne, en plaçant cette
~Province entre le 23 degré 30 minutes,
le 27 degré & 30 minutes. Ceux qui
nnent le plus d'étenduë à ce Pays,
'Occident à l'Orient, le mettent entre
Z4. & le 17 degré de longitude, ce qui
it 60 lieuës, en ne donnant que 20 lieuës
un degré. Les Cartes faites sur les Meoires
de l'Academie Royale des Sciences,
~nferment la Champagne entre le 11 &
z3 degré environ de longitude, ce qui
; prenant 1 5 lieuës pour un degré, ne
nne qu'environ Sa lieuës. Selon Mr
~augier la Champagne auroit environ 80
~euës d'Occident à l'Orient : Comment
corder cela avec ce qu'il dit qu'elle a
wiron 65lieuës de long sur 45 lieues
~e large en quelques endroits t
Il n'est pas surprenant que Mr. Balisier
tome 1. page 41. se trompe encore y
ns qu'il parle de la victoire des Franois
sur les Sarazins
,
puis qu'il n'est tombé
ans l'erreur qu'aprèsquelques anciens
uteurs; mais les Peres le Cointe & Pagi
nt développé fort sçavamment ce point
~fficile de notre Histoire. Ils nous appren-
.,
D ~y neat ,
nent, fondés sur de bons&anciens Auteurs,
qu'Eudes Duc des François, défie
en 7zj les Sarasins, & en tua un jour
375000; que Charles Martelvint en
732 au secours d'Eudes,avec qui il avoit
été jusques-là en guerre, & qu'ils remporterent
une grande victoire sur ces Barbares
près de Poitiers un Samedy au mois
d'Octobre. Nos anciens Hifloriens parlent
d'une seconde victoire de Charles Martel
sur les Sarasins en 737. Mais dans lequel
trouve-t'on ce que dit Mr Baugier,tome
1.page41 sur l'année726?»LeClergé
» octroya à la NoblesseFrançoise, qui
» avoit eu beaucoup de part à cette victoire
js contre les Sarafins
,
certaine portion des-
Mfruits decimables, laquelle unie aux
J5 Fiefs, fut appellée dixme inseodée.
Charlemagne n'a point fait assembler un
Concile en 813 à Châlons sur Marne,
mais à Chalon sur Saone, contre ce qui
est dit tome 1. page 44.
On voit par le 2. Capitulaire de Louis
le Debonnaire, que les Envoyés de nos
Rois, appelles Missi Dominici, devoient
d'abord tenir une ou plusieurs Assemblées
avec tous les Evêques, Abbés & Comtes,
les Avoüez du Roy, les Vidames des
Abbés,& de ceux qui ne pouvoient absolument
se trouver à l'Assemblée. Chaque
Comte y devoit mener ses Viguiers & ses
Centeniers,
1 Centeniers, avec trois ou quatre de ses
t
premiers Echevins. Les Envoyez devoient
s'informer si chaque Evêque & chaque
Comte faisoit son devoir, ce qui les en
empêchoir,&c. ils devoient y mettre ordre,
ou en avertir le Roy; recevoir les
plaintes du peuple, & en juger : mais Mr
Baugier dit simplement pages 42 & 45 que
ceux qu'on appelloit Missi Dominici étoient
envoyez pour executer leurs Ordonnances
: Ce qui semblefaire entendre que les
v Envoyés du Roy faisoient executer leurs
: propres Ordonnances, & non celles de
leur Maître. Ces paroles au moins n'expliquent
pas assez les fondions de ces Délegués.
Il paroit encore par les Capitulaires, que
loin que Charlemagne & son fils ayent
ordonné aux Evêques
, comme il est dit
page 57 tome 1. des Memoires de Champagne,
de ne se point mêler des affaires
temporelles; ils lesemployoient ordinairement
au gouvernement de leur Royaume.
Les Evêques se trouvoient auxAssemblées
ou Parlements, dans lesquels on
traitoit également des affaires temporelles
comme des spirituelles : De plus,
les Evêques étoient de ceux que le Roy envoyoit
dans ses Etats en qualité de Missi
Dominici: Charlemagne leur donna même
le droit de juger les Procès. Voilà,MONDvj
SIEURy
SIEUR, ce que j'ay remarquédans
l'Histoire de Charlemagne touchant la Jurisdiction
des Evêques dans les affaires
même Seculieres; je n'y ay point trouvé,
ni dans celle de Louis le Debonnaire, que
ces Princes ayent regléqu'en chaque Ville
Episcopale il y auroit un Comte qui commanderoit
les Troupes, & rendroit la
Justice; que l'Evêque auroit seulement la
direction des choses spirituelles.
C'est,MONSIEUR, une partie des
Remarques que j'ay faites sur les Memoires
de Champagne, par Mr Baugier; je croy
faire plaisir au Public de lui faire connoître
une partie des défauts de cet Ouvrage
; j'aurois pu y ajouter à l'endroit
où je dis que Mr Baugier ne cite pas
toujours ses garans, qu'il en cite ordinaL
rement de mauvais, comme Dupleix,
pour lequel il témoigne une affection
particuliere dans une Lettre qu'il m'a
écrite sur ce sujet. Je fuis, &c.
Avis aux Auteurs du Mercure.
J E ne fuis Prophete ni Grec,
Mais du vieux Chroniqueur du Bec
J'ay dévelopé le mystere y
Ce que plusde vingt ont sçû faire,
Comme bien l'avez ilVifé
-- Dans
Dans votre derniere Rubrique,
9 En Mercure fin & sensé
Qui fait bon triage, & se piqtiç
De recüeillirabondamment,
Et répandre discretement.
Je supprime donc mon explication de
l'Enigme d'Evreux
,
puisqu'elle n'apprendroit
plus rien à personne; permettez-moi
seulement, Messieurs,de vous proposer à
cette occasion unVers Chronographique
fait à la louange de Hudde Consul d'Amsterdam,
pour avoir purifié les eaux des Canaux
qui croupissoient,&qui inse('Loietit
la Ville. Ce Vers renferme l'année en laquelle
cet ouvrage a été fait; il se trouve
à la fin du 2. Tome de l'Histoire de la
Reine Elizabeth d'Angleterre par Gregorio
Leti. Quoiqu'il paroisse aisé d'en découvrir
l'époque designée par desLettres.
majuscules, je n'ay pû néanmoins en venir
à bout, ni trouver encore personne qui
l'ait déchiffrée.Voicy le Vers en clucition..
ConsYL aqVIspVrIs ornaVIt bf^Dcaiys-
-VrBeM.
Le mot de la premiere Enigme du mois
p-issé est l'Enigmemême; on doit expliquer
les deux autres paT le Souflet & la Pape..
Première
P£EA//££E ENIGME.
NOusfommes croîsfoeurs du même
âge,
Dont le fingutier avantagea
Est de porter un dard placé sur notre coeur r
Entre nous trois tout se ressemble,1
Et lorsquepar hasard on nous prend quatre en- -
semble
On veut que nous soyons le signe d'un bonheur.
Un seul pié nous unit au sein de notre mère ,,
Et c'est d'une union si chere
Que dépend notre vie, & pour tout dire enfin,
Soeurs & pié font un tout de genre masculin.,
Sur de petits tableaux on me met en peinture,
On s'occupe avec ma figure
A des amusemens où l'interess a part,
Trois Confrères & moy ,
servons au même office,
Et nous sommes souvent par un fatal caprice
Sacrifiés aux rigueurs d'unhazard.
MaisThemis,quitoujours maintient avec figelTc.
les droits, l'ordre, & les rangs d'un Etat policé,
Pour me faire honneur m'a placé
Sur des attributs de noblesse ,
C'est dansce seul eudroit que j'ai quelque crédit.
Tu peux me deviner, Ld\curtcar j'ai tout dit
Seconde
SEÏONDE ENIG ME.
1P Ar fois noir, par fois- blanc & plus blanc
a que le lait,
J'embrasse étroitement les belles;
! Armé de cent pointes cruelles
De plus d'un gros mâtin je fuis aussi le fait.
J'honore les plus Grands, & chargeant de ma»-
tiere
Je fais affront aux plus petits :
les pluspuissans chevaux me sontassuJerds,
On me voit à la Cour & fous une chaumiere;
Quelquefoisdu trépas je sauve les toutous ,-
Et j'y conduis toujours les malheureuxfilous..
TROISIEME ENIGME.
S
Ons-tieux différentes figures
,-
L'une animée
) ic l'autre à: bigarures..
Ennemi déclaré de divers animaux,
Daas deux des Elemens je leur fais feiea des
maux.
Dansl'air je porte l'épouvante,
Les Habitansen pouffentmille cris,
Et ma fureur dl: toujours violente
Jurqu'à ce que la mort m'ait à la finsurpris.
Et dans l'eau je réduis fous mon cruel empire
Plus
Plus de corps en un jour que je ne fais en l'air3
Et c'estavec pla-ssir que mon Maître me tire;
Mais ce n'est pas pour me tuer.
1 CHANSON
e HAtez-vous, doux Printemps,ramenés les
beaux jours;
Reveillés-vous, tendres Murettes,
Appellés les Plaisirs, appellés les Amours,
Que fairions - nous sans eux dans nog;
Retraites ?
Hâtésvous doux Printemps, &c..
NOUVELLES LITERAIRES,
DES BEAUX ARTS,&c.
RITIQUE DE RSMULUSy
Tragedie de M. de laMotte. A
Paris,chez HuguierrueS. Jacques
,& CailleauPlace de Sorbonne.
1.722. Brochure in 12. de 32 pages.
„ Bien des gens se plaignent, à ceque
m pretend l'Auteur» que cette Piece n'in-
M terefle, pour ainsi dire, que par bonds
» & par sauts ;que tout y est confus &
SI-embarassé, qu'elle est chargée d'évenermens
)


».mens qui le précipitent les uns lur les
« autres, aontre toute vraisemblance
«»jque le caractère deRomulusest le plus
«>5 défectueux qu'on ait jamais mis lur le
os Theâtre;que Proculus est si froid,
'U) malgré les grands ressorts que Pamour
,C» & l'ambition lui font jouer dans cette
o: Piéce
,
qu'il semble n'y être jette au ha-
'Ù) zard que pour le dénouëment
>
& que
cC,) ses complots, tout odieux qu'ils fonr,
xu n'ont pu conduire le Spectateurqu'à lui
un faire regardersa mort au cinquième Atte
MM avec plus d'indifference que n'en merito
toit sa perfidie.
53
Véritablement, a joute icy l'Auteur,
al) M. de la Motte a de tems en tems d'heu-
UM reux accez >
mais il tombe bien-tôt dans
cet) la langueur, & ne se releve qu'à la fa-
«<» veur des combats
>
desconspirations,Se
on des recits quil sçait répandre à propos
c» quand la chaleur lui manque,&c.
METH ODE nouvelle pour guerir les Ma.
L-.adies Veneriennes, beaucoup plus sure 8c
colusaisée qu'aucune de celles qui ont été
i:în usage jusques icy ; avec une Refutation
des anciennes hypotefes touchant les mêmes
maladies.ParM.BouezdeSigogne,
Ootfeur en CMedecine, Cottfeiller & Me.
Mecin ordinaire JH Roy dans la Compagnie
Mes Cent Suisses de S. M. A Paris ruë de
la
la Harpe chez Laurent d'Houry.1711,1;
Vol.in ii. de 167. pages, sans y com-m
prendre l'fpirre Dedicatoire à M. Chirac,a
&les Aprobations qui en contiennent ix.t
Pour donner une idée de cet OuvrasogiOO
nous raporterons feulement l'A probatiomo
du Censeur, sans parler de celles de Mrs.zi
Dodarc
,
Boudin, Chirac & Botfat
,
quiuj
font toutesaussi favorables à l'A uteur. à
Je foutUgneLecteur & Piofefifeunn
Royal,Doreur Regent de la Faculté deb
Medecine de Paris, & Cenleur Royal dessl
Livre, ai examiné par l'ordre de Monfei-n
gaeur le Chancelier ce Manuscrit intituléTbl
Méthode nouvelle pOllrguérirles<CMaladie<.
Veneriennes, &c. C/eft une erreur de croiroii
qu'entre les maladies qui attaquent lel
corps humain,il y en ait quelques-uneiar
dont Pérude [pic moins noble, & à ta gue-3)
rifon desquelles les Medecins doivent teniair
à mépris de s'appliquer; cette penséecjuiu|
n'est qu'une fUÍe de 1"ignotance
,
n'a pasa
laissé de trouver place dans Pefprit de plu-u
lieurs Medecins, qui peu inftruirs de leunu
devoirs, & de ce qui fait la véritable gloireii
d'une Profession aussi charitable & aufftfli
étenduë que la leur,osent regarder la éur011
des Maladies Veneriennes comme indigneR;
de leurs foins. Heureusement pourlePU-IJ
blic, l'Auteur du Livre que nous approu-u<
vons a fçu se garentir de cette erreur cortn<
tagieuie3).
a
^greule» La Methode facile que les peniisMcs
rechert*.s lui ont fait découvrir sur
-m sujet, a une convenance avec les openntians
de la Nature, qui la raet infiniment
au-ddfus de- tous les Remedes qui
3r®c été pratiqués jusqu'icy contre cesmé-
!3nes Maladies. Il prouve cette convenance
itar des raisonnemens solides rqui lui donnent
occasion de discourir avec beaucoup
érudition sur les différentes qualités des
gaegeraux & des minéraux, sur les diverses
onodificationsdont ces derniers font fut.
qsptibles"^ sur la féfiftancedes premiers aux
)"orts de l'Art, fui la maniéré dont agifniïnt
les Remedes tirés des uns ou des autres
,
fnr la ftruétSe de nos organes,&
isr la rherhanioue:ive£laquelle fe-font
nuns le Corps toutes les évacuations
s
foir
ixaturelles
,
foit artificielles, tant en
fartfe
'uu'en maladie.. Cette variété de reflexions
nrtmpafe un assemblage de Remarques deri
himie
,
d'Anatomie, & de Medecine,
l_nt la solidité joinre à l'élegance d'une
b&ion pure & châtiée
>
rend la leCture
sce Livre très-i-nstrudive & très-agréa- e. L'Auteur ne s'en tient pas aux feulsluiformemens
pour faire voir l'utilité de sa
alethode
,
il vient à l'experience-, & sans
nonner dans aucune olUntayon
,
il raplorte
des exemples- de Cures singulieres.
oiics a cette Methode> lesquelles étant
trèstrèscertaines
& très-averées
, ne tourne
pas moins à l'éloge du Medecin qu'à celba
du Remede. Fait à Paris ce 22Novembre
1721.Signé, Andry. •
REMARQUES sur la Dissetration db
Triremes ou Vaisseaux de GuerredesAA
cdieenJs,edsuuPs..dAeMLaangruseediolcl,ed1e7la2C2o.imnp1ag2ne. 28. Pour avoir une j usse idée des Galer
des Anciens ,& pour entendre les déferai:
tions qu'en ont faites les Auteurs Grecs o < Latins
,
il est absolument necessaire dVb
voir quelque connoissance pratique de s
construction & de navigation de non
Galeres
,
sans quoi les Sçavans les phI<¡
éclairez n'auront jamais que de fauflîiïli
idées de ces Bâtimens, & tout ce quTu
écriront sur cette matière
,
n'aboutira qu
renchérir sur les absurditez & sur les ca
meres de ceux qui les ont precedez. 00
ne doit rien craindre de pareil de M.0
Barras de la Penne ,
puisque joignant l
pratique à l'érudirion, il a fait unedisse
tation sur les divers ordres de Rames daid
les Galeres des Anciens, avec lesdiffere
plans, profil, coupe &c. duVaisseaui
Philopator sur les proportions que no
en ont laissées Athenée & Plutarque. H
attendant cette Dissertation , dont on noi
sa
3 et esperer l'impression
,
l'Auteur attaque
ans ces Remarques l'hipotefe du P. de
nguedoc, dont nous avons parlé, (4)
ci fait voir qu'elle est impraticable, & se
ti-rt pour soutenir son nouveau sistême, des
êmespartages que ce Pere avoir alleguez
1 sa faveur. Nous en dirons davantage
suand nous aurons vû la Dissertation dont
nous venons de parler. Tout ce que nous
pouvons dire pour le present c'est que cette
nouvelle explication nous paroîtsimple &
cempte de toutes les suppositions qu'on
>fil obligé de faire dans les autres sistêmes.
Nous ajouterons queM. de Barras, Chef
Escadre des Galères
,
& Commandant
actuellement dans le Port de Marseille.
crit avec autant d'exactitude que de posatesse,
& qu'il attaque le sentimentcontraire
au fienavec toute la consideration
sossible pour l'Auteur de ce sentiment.
r
: - NOUVELLES REGLES pour le Jeu de
Mail, tant sur la maniere d'y bien joüec,
ujjue pour decider les di vers évenemens qui
peuvent arriver à ce Jeu.A Paris cbeï
Huguier, rue S. Jacques à la Sagesse
, &
rvb'.héés Ca.ille1au,7Pla2ce d2e So.rbonne à S. An-
Cette Brochure de 59. pages est ornée de
(a) Dans leMercure de Janvier 1722. p. JO.
4*
4. Planches fort bien gravées
, qui facilio
tent l'intelligence des institutions & dob
Regles de ce Jeu. \1.
L'IMITATION DE JESUS-CHRIST
traduite parM. l'Abbé de Bellegarde
plus ample & plus conforme au texte La-t.
tin que les autres,avec des Notes d'Horqstius,
u&c. cheeî Csollombat,.ru4esainMt Jac-ï* L'OFFICE DE LA SEMAINE SAINTE,
en Latin & en François, avec des Remarques
historiques,par Marolles, in So.a:
the, le même.Or, INSTRUCTION CHAET1ENNE„•
ou Theologie familiere des Dames, parisi
le P. de la Feuille; in 12. idem. deuxiéme
Edition. «*-
LOTERIESPIRITUELLE,composee s*
de cent veritez chrétiennes, en Vers,
Vol. in 12.idem.
COURS D'OPÉRATIONS DE Cm--
RURGIE , avec les appareils & lesintru- -i
mens necessaires, representez en figure,
par M. Dionis, in 8°. deuxiéme Edition,
( chez L. d'Houry, au saint Esprit.
TRAITE' GÉNÉRAL DES Accou- -
CHEMENS, qui instruit de tout ce qu'il
faut faire pour être habille Accoucheur,1 C
par le même, in 8°. chez le même.
MEDECIN
H
MEDECIN SINCERE, par de la Haye,
seconde Edition in 8°. chez le même.
INSTRUCTIONS COURTES & famiières
sur les Evangiles des Dimanches
zti.les principales Fêtes de l'année, en fajsvcur
des Pauvres, & particulièrement des
gens de la Campagne:Par Maîstre Joseph
Lambert,Prêtre
,
Docteur de Sorbonne,
Prieur de Saine Martin de Palaizeau.
IN,l Paris, chez Lottin, ruë tainc Jacques,
~:t7n.Vol.in 11. pp. 782.. L'Auteurde
32ce Livre qui vient de mourir, est très
connu par quantité d'excellens Ouvrages de pieté.
La nouvelle Tragedie d'OEdipe du Pere
Folard, representée l'année passée sur le
Theâtre du grand College de Lyon, pa- roîtc imprimée in 8°. chez Josse le fils,
uirue saint Jacques, à la Couronne d'Epines. On voit à la têteuneEpître en Vers
71 Marotiques, adressée à M. l'Archevêque
Ih de Lyon,&une Préface de neuf pages,
o où l'Auteur déclaré qu'il asuivipour son
poëme le plan d'Euripide, qui a traité lemême sujet, ainsi que Xenoclés & Soq
phode, &c..
INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE,
ou de laconnoissance de Dieu & defoymême,
même, vol. in 11. de 5 81 pages. A Pariât
Place Sorbonne, chez Cailleau, d'EfpiUr'til
&c.
Nous avons annoncé au Public dans
notre Mercure du mois d'Octobre de l'année
derniere, qu'on nous mandoit d'Ocleans
qu'il alloit paroître incessamments
un Poëme de la Pucelle, composé parit
un Chanoine Regulier de l'Abbaye dcmt
Saint Euvert de la même Ville. Ce Cha-t
noine Regulier qui est de la Congrega.
tion de France, & qui a fait sa Profession DI
en l'Abbaye de Sainte Geneviéve de Paris Ú
l'an 1676, a produit ce Poème en faveur -11
de la Ville d'Orléans, fousle nom du P.
Neon, dit Philopole
,
( son vrai nom étant u
le P. le Jeune de Saint Antoine, )& l'a t
intitulé l'Amazone Françoise.
On peut juger de la piece par son Avis z
au Lecteur:Voici en peu de mots son
dessein, qu'il a suivi fort exactement.
Après avoir donné dans le Prélude,
< ensuite d'un Prologue, un Etat sommaire
=
de la France avant & après la mort de
Charles VI Roy de France,il divise son
Poème en trois parties principales, qui
sont,
10. La destination extraordinaire de
Jeanne d'Arc pour sauver l'Etat prêt à
tomber fous la puissance d'un Prince étranger,
ger ; c'est ce qu'il dit qu'il faut entendre
parlemotdeDestin dont il sesert au
lieu de celui de Destination.
L 1°. L'exploit signalé de cette jeune
Amazone sçavoir, la levée du Siege
d'Orléans, dont elle sur surnommée la
Pucelle, en reconnoissance de les bons
services dans la délivrance miraculeuse de
cette Ville,
3°. La mort tragique de cette Héroïne
ensuite de sa prise devant Compiegne, &c
sa condamnation à Rouen, où elle fut
brûlée vive, & les cendres de son corps
jettées dans la Seine, son coeur étant resté entier.
bin -fe difpoce a nous donner M.Morabinsedisposeànousdonner
incellammdnt unenouvelletraduction du
Dialogue des Orateurs ; avec des Remarques.
L'ouvrage de cet Auteur avoit
échapé aux lumieres des plus sçavans Critiques
; le Traducteur moderne croit en
avoir fait la découverte: Le Public en
- jugera sur les raisons dont il appuyé sa
conjecture, rapportées dans la Préface de
ce Livre.
,.
E Lettre
LETTRE ECRITE DE TOULOUSE
à M*** à Paris
MONSIEUR,
Le succès que le Pere de Segaud Jésuite
eut en prêchant à la Cour de Lorraine,
l'année que vous y passâtes, vous inspire
donc la curiosité de sçavoir ce qu'on pente
à Toulouse de cet habile Prédicateur:Je
suis en état de vous satisfaire; j'ay entendu
presque tous ses Sermons, & je me trouve
souvent dans des Compagnies de connoisseurs
où on parle de lui. Vous pouvés
compter,MONSIEUR, que le Pere de
Segaud de admiré ici: on a vû peud'Orateurs
Evangeliques qui ayent i-cu joindre
une de Christianisme & de rai son, tant
d'art & de politesse naturelle : on sent
qu'il a (çu approfondir les matieres qu'il
traite, & qu'il n'a épargné ni la lecture
ni la meditation. Ses Sermons renferment
ce qu'il
y a de mieux à dire sur chaque
sujet. Ils sont très bien disposés, 8c
offrent toujours un dessein grand & nouveau
; son élocution est pure, châtiée&
élegante: il ne se sert du brillant dans son
stile, que pour donner plus d'éclat à la
verité
verité & à la Religion, qui fournissent
feules le fonds de fès di scours. On ne peut
l'écouler avec attention sans en être convaincu,
frappé, & quelquefois ému jusqu'à
répandre des larmes. Son action est
vive & naturelle; il a le geste varié de
très gracieux: enfin c'estun Orateur, Se
un Orateur Chrétien, qui édifie encore
plus qu'il ne plaît Sa voix ne remplie
pas la vaste étenduë de l'Eglise de Saint
Etienne, on ne laissepas de s'y rendre en
foule; les Auditeurs les plus éloignés
observent un silence surprenant, dans l'esperance
d'entendre feulement quelques
phrases. Le Parlement a souhaité qu'il prêchât
ce Carême les Mardis au soit, pour
s'y pouvoir trouver en plus grand nombre.
Le merite averé de ce grand Prédicateur
réunit tous les suffrages, & les Peres de
l'Oratoire se distinguent parmi les Approbateurs
; ils font un éloge continuel de
les talens. On dit que c:etf un homme
fort vertueux, & qu'il soutient parfaitement
la Morale de les Sermons par la regularité
de les moeurs; mais comme je ne le
vois que dans la Chaire, je ne me méleray
pasde peindre sa vertu que la Renommée
vante autant que ses Prédications. J'ay
l'honneur d'être, &c.
Le Mardy 14de cemois, l'Academie
E ij Royale
Royale des Inscriptions & Belles Lettres s
à Pans,unr son assemblée publique, après j
15 jours, de vacances,où Pou vit l'n fort
grand concours de gens d'esprit &, d'amateurs
des belles Lettres. M. Racire ouvrit
la seance parun discours sur les causes
du progrès & de la décadence des belles
Lettres. M. l'Abbé Anselme lut ensuite
une Dissertation sur les aziles; il commença
par en expliquer l'origine, & termina
sa Piece par en condamner les
abus. M. Fourmont termina la seance par
une Dissertation sur la LangueChinoise.
M. le Cardinal de Polignac qui presidoit
à l'Assemblée, répondit à ces Messieurs
avec, beaucoup d'esprit, de politesse & de
dignité,
Le Mercredi 15Avrill'Academie Royale
des Sciences se rassembla selon sa coutume
après les vacances de Pâques; cette premiere,
Assembléeestpublique, comme à
l'Academie dont on vient de parler.
M* Cassini ouvrir la séance par la lecture
d'un Memoire sur les Longitudes; il rapporte
dans ce Memoire tous lesmoyens
dont on se sert sur Mer pour les déterminer,
& indique quelques corrections
& additions pour perfectionner ces differentes
manieres.
M. Petitlutensuite un Memoire sur
les Carnifications ou sur la reduction des
os
es en chair, -& fit la relation d'une blessure
extraordinaire que se fit un Sauteur
de la Foire Saint Germain,lequel se rompit
les deux tendonsd'Achile à la fois
dans un effortviolent,M. Petitrapporte
toutesles précautions qu'il prit PDUf raprocher
les deux parties de ces tendons
qui s'étoient considerablement éloignés,
& détaille tous les accidens de cette maladie
,
qu'il a conduir jusqu'àune guerilOît
telle que le Sauteur est enétat maintenant
de recommencer ses exercices. - -
-
M, Geofroy l'aîné finit la seance par
la lecture d'un Memoire dans lequel$
rapporte toutes les dinereli-teso superchez
ries des chercheurs de pierre Philosophale.
Lefruit que M. Geofroy se propose
dans sa Dissertation
,
en d'empêcher
le Public d'être trompé par les tours dé
gobeletsde tous ces CharlatansChimistes.
Nous parlerons plus amplement deces
deux Assemblées publiquesde chaque
Dissertation que ces six illustres Academic4cns
x y ont liies;-
On apprend de Rome que le Marquis
de Santis,Agent du Duc de Parme, a
fait present au Pape de sept gros volumes
qui renferment les glorieuses actions de
la Maison Farnese.
Nous apprenons par les nouvelles du
Nord, qu'on a fràpé une grande Medaille
E iij a.
à la gloire du Czar, où l'on voit d'un ï
côté ce Prince couronné d'une, cou- a
ronne Imperiale, & dans l'Exergue P. IMP. R. 1721. Explication Pierre 1
Empereur de Russie.Aurevers l'Europe 1|
est representée fous lafigure d'une belle
femme avec ses attributs
,
& une legende
Latine dont le sens est, Tues Pierre, & 1
sur cette pierre desNations entieres ont
édifié tonEmpire,
Nous profitons de cette occasion pour
avertir & prier de nouveau ceux qui ont
de pareillesMedaillés de vouloir nous les 1
communiquer, pour les faire graver, &
en gratifier le Public.
Dans la Conference de l'Academie
Royale de l'Histoire à Lisbonne, tenuë
le 19 Janvier, le P. Lucas de Sainte Catherine
remit au Secretaire perpetuel de
l'Academieun Catalogue des Grands Maîtres
que le Royaume de Portugal a fournis
à l'Ordre des Templiers depuis l'an
1 118, temps de son établissement à Jerusalem
, jusqu'à celui de son entier abolissement.
Don Manuel d'Azevedo-Fortés
presenta quelques additions à la Methode
qu'il a déja fournie pour faciliter aux Ingenieurs
la levée des Cartes Géographiques.
Le Pere Don Manuel Caetano de
Souza, fit la lecture des premieres pages
de l'Histoire Ecclesiastique de Lisbonne
qu'il
qu'il a commencée. Le Docteur Don Manuel
Pereyra de Silva Leal, promit d'apporter.
a la prochaine assemblée le Catalogue
historique des Evêques de Itbllha-
& de Guàrda: Enfin le Comte de Villar-
Major fit rapport du progrès de l'Académie
dans la premiere année de son institution,
& sur la fin de la séance le Pere
Manuel de Saint Bonaventure fut nommé
Académicien Provincial.
On a appris de plusieurs endroits que
le 1,4 Fevrierdernier, on aperçut à Lisbonne
, le Ciel étant serain & sans nuages,
depuis neuf heures du matin jusqu'à midi,
une Comete près du Soleil, en forme de
deux lances apuyées sur un demi cercle:
les pointes de ces lances donnoient une
lumiere presque aussi vive que celle du
Soleil; elles s'étendoient horizontalement
vers le Nord-Ouest, & leSud-Ouest.
Les deux jours suivans on aperçut encore
Je même Phenomene, & quelques Pêcheurs
rapportent qu'ils l'ont vuaussî au
lever & au coucher du Soleil.
On mande de Bâle en Suisse de la fin
de l'autre mois,que les Phenomenes y
sont frequents
,
& que les chaleurs commencent
à y estre fort grandes.
E iiij inscription
Inscriptionmise sur la premièrepierre
de l'Eglise de saint Martin des
champs à Londres, poséepar VETvtr- I
que de Salisburyaumois de Mars
dernier.
j
D. S.
SErenissîmus Rex
Georgius
Per Deputatum fuaffi
Red admodum inXt2. Patrem
Richardum Episcop. Salisbur.
Summum suum Elemosynarium,
Adfiftente (Regis jussu)
Dno. Tho. Hzvvec Equ. Aur.
Ædificiorum Regiorum Curatore Principali
Primum hujus Ecclesiæ lapidem
Posuit
Vieux stile. Martis 19 Dni. 1722
Auno Regni fui VIII°.
BEAUX
L! LES.BEAUX ARTS.
Troisième & dernier article des nouveaux
f Tableaux de MONSIEUR le Dut
-. d'Orleans. -
-
I ECOLEDE VENISE.
r t uN Tableau de Jean Bellin, Peintre
& Architecte, frere & Disciple de
1 Gentil Bellin
,
& premier Maître du TitLie'And,
omroarttieonn1 5'11. âgé de 90. ans. des Rois, Tableau sur bois
dont lesfigures. ont 15. à 16. pouces de
(
t hauteur. Cinq Tableaux du Georgion de Castel
Franco, Eleve de Jean Bellin
,
& Maître
L
du Titien
, mort à l'âgede 33 ans en 1511. | 1. Une sainte Famille
,
dont le fond
est un beau-Païsage: les figuresgrandes
comme demi-nature.
2. Le Martyre de S. PierreDomini- :quain.
3. Hcrodias qui tientla tête deSaint
Jean-Baptistedansunbassin, accompagnée
d'une suivante:demi-figures grandes comme
nature.
4. Milon Crotoniate nad, prisdans un
arbre& devoré par un lion: figure grande
Ev comme
commenature. Le fond est un magnifi
que païsage.
5. Le Portrait de Pic de la Mirandole. o
Deux Tableaux du Pordénon y~
AntoineLicinio, Disciple du Géorgien
qu'il a beaucoup imite, & concurrentdu
Titien, mort en 1540. âgé de56 ans a
Ses Tableaux sont peints d'une manieron
très-agreable Se de belles couleurs.
1. LaFemme adultere. Demi-figurecomme
nature. Excellent ouvrage.
2. Hercule qui combat le Centaure#^
Les figures sont grandes comme nature.
Le Pordenon fil, tous les travaux d'Hercule
pour Hercule II Duc de Ferrare.
Deux Tableauxd'André Schiavon,.Dif—
ciple du Georgion&du Pa:mc{an.
I. Jesus Christlié, mené devant Pilate;
demi figures, grandes comme nature.
2. JesusChrist soutenu parun AngeH:
sur le devant la tête d'un vieux homme: :
demi - figures comme nature.
Dixneuf Tableaux du Ti.tjsn Ucelli
de Cador, celebre Peintre, mort de la
Pesteen 1576âgé de 991.3ns.
Premier Tableau. Une Madelaine en r
pleurs, ayant devant elle un Livre & une ?
tête de mort : demi-figure comme nature.«
Excellent Tableau
,
d'une grande conser- -
vation,.frais & très-biencolorié. Gravé par
Martin Roua.
2.La
2. La vie Humaine, ou lestrois âges
i(.
de l'homme
, que cetexcellent Maître a
representés par un groupe de trois enfans,
par celui d'un Berger & d'une Bergere
jouant de la flute
,
& dans le lointain par
un Vieillard assis sur une terrasse,méditant
sur deux têtes de mort. Le fond est un
merveilleux païsage, d'une fraîcheur &r
d'une conservation admirable. Ce Tableau
passe pour un des plus beaux qui soient
sortis du pinceau du Titien
,
qui étanten
Allemagne, le fit pour leCardinal datisbourg,
La Reine de Suede l'acheta 6000.
ducats, au raport de Sandrart.
3. Venus qui embrasse Adonis, lequel
tient deux chiens en lesse. On voit Cupidon
endormi par terre sur son Arc &
son Carquois, & en l'air Apollon sur un
char lumineux. Le fondest un très-beau
païsage. S. A. R. avoir déjà un Tableau
tout semblable qu'Elle avoit fait acheter
chez M. le Prince d'Armagnac.
4. Venus qui embrasse Adonis. La composition
de ce Tableau est prefque semblable
à celui dont on vient de parler. Les
figures de celui-cy ne sont grandes que
comme demi-nature. L'Adonis a un bonnet
sur sa tête; l'autre n'en a point. C'est sans
doute une reperirion du Tableau qui estau
Roy d'Espagne.
y* Venus assise sur un lit, s'appuyant
E vj sur
sur l'arc de Cupidon, qui est debout &
4 tient un miroir, dans lequel onvoit une
partie de lafigure de Venus, qui n'est
peinte que jusqu'aux genoux, & grande
comme nature. Ce Tableau est d'une excellente
beauté & parfaitement
conservé.
j
Il faisoit pendant,dans le Cabinet de la j
Reine de Suede. au Portrait de la Moresse,
dont nous parleronsbien-tôr.
6. Venuscouchée qui se mire,vue par
le côté. Le Dieu Mars armé entre conduit
par les Amours. Tableau cru de Kjtbéns,
dans le goût du Titien.
- 7. Venus en pied regardant Mercure
qui montre à lire à l'Amour. Il semble
que le Titien aitpris.. du Corrégel'idée&
le' sujet de ce Tableau, dont les figures,
sont grandes comme nature.
8. Venuscouchée sur un lit de velours.
cramoisi;figure grande comme
nature.
9. Venus dans la Mer: ellesepeigne.
Demi. figure vûejusqu'aux genoux. C'dt
un très-excellent Tableau.
10. Diane à la chasse. Elle découvre
Acceon qu'elle change en Cerf: vue d'une
belle forestdans le fond.Lesfiguressont
un peu moins grandes que nature.
11. Une femme assise sur un lit, tenant
une flûte ,& l'Amour quiveut lui mettre
sur la tête une g.uir.lan,de.de fleurs. Aux pieds.
pieds du lit est un homme, vû. par ledos,
qui jouëduluth. Le fond est untrès-beau
païsage., Figures comme nature.
12.. Portsait de femme habillée à la--
Grecque-, appellée communément la Boëmienne
, ou le petit More du Titien. On
prétend que c'est le Portrait de Laura Eustochia,
épouse d'Alfonse Duc de Ferrarc.
Elle porte une de ses mains sur les épaules
d'un More qui lui tient ses gands. On
voitl'Estampe de ce Tableautrès-bien gravée,
par Gilles Sadelers.
13.& 14. Deux Tableaux, dont l'un
est le Portrait del'Empereur Vitellius,&
l'autre de Vespasien
,
demi-figures juf.,.
qu'auxgenoux,. plus grandes que nature-,
faites d'aprèsles bustes antiques du Palais
Ducal d£ Mantouë. Ces deux Empereurs=
sont p§Kk: des douze Cesars., peints par
le Titie-n,^. gravez par Sadelers. Lesdix
autres furent vendus par le Duc de MantouêauRoy
d'Angleterre Charles I.
-
Le
Roy d'Espagne les fit acheteraprès la mort
tragique de ce Prince.
15, Portrait d'un Empereur,demi- si.
gure unpeu plus grande que nature.
- -
16. Portrait de CharlesV. àchevalen
cuirasse. Le fond est un très-beau païssage.
Figurede 24. poucesde haut.
j7v_Pdrtrait du Comte. Balthazar Castillonne;
demi-figure.- î8*
18. Portrait d'une Veuve, demi-figure
grande comme nature.
19. Le Portrait du Titien qui s'est peint
lui-même, avec Violente son amie,fille
du vieux Palme, qui tient un miroir.Demifigures
comme nature. Le Roy a un semblable
Tableau. On juge que celui-cy n'est
qu'une repetition
, ou une copie faite par, quelque Eleve du Titien
y
& retouchéepar
lui. 1
Deux- Tableaux de Jerome Mutian , Peintre de Bresse, mort en 1590.âgé de
62ans, grand imitateur du Titien. Il ne
fit d'abord que des passages , ,àquoiilN
excelloit, &nemanquoit jamais d'y mettre
des châtaigniers. Pour s'adonner à la
figure & s'y appliquer tout entier
,
il se fit.
raser la barbe & la rête
,
&.ne sortit de
son attelier
y
ni ne se laissa voir àpersonne
que quand il se retrouva dans le même
état.
Premier Tableau. La Resurrection du
Lazare. Grande composition. Lesfigures
comme nature.
2. Saint Paul premierHermite, méditant
devant un Crucifix.
Treize Tableaux de PAUL CAGLIART
VERONESE, fameux Peintre, Eleve du
Titien, mort en 1588, âgé de 57 ans.
Premier Tableau. L'Adoration des
Rois. r*
1. Rachel avec ses compagnes: Elles.
<5
puitentdel'eau pour abreuver les clusi
meaux del'Envoyé de Jacob.
3.. L'enlevement d'Europe, petit Tableau
très precieux, qui renferme une grande
COQîpofifionr
4. Femme vûëpar le dos;deux hommes
la tiennent par les mains y elle est accom-
1 p.ignce de deux Amours; figures grandes-
> rcoiiime-iiature- Ce Tableau est d'une tellet
fraîcheur, qu'il paroît sortir des mainsde
FAuteur, de même que les neuf cyaprès
, qui sont presque de lamême grandeur.
Celui-ci & les trois qui suivent ont:
été faits pour estne placez dans un plafond
, les figuses sont disposées de manierequ'elles-
doivent être vûês de bas.
en haut.
5:. Une Femme qui dort fous un pa- villon, un Cupidon semble la vouloir
piquer d'une de ses flecles pour l'eveiller.
Le Dieu Mars paroît se retirer- tout doucement,
Ce Tableau a pour fond la vúë
d'un Palais & d'un Jardin
6. Figure defemmemagnifiquement-
-
habillée avec des ajustemens Royaux;
auprès d'elle estune Déesse couronnée de
Laurier,assise sur un globe. On voit aux.
* Le Roy a un. Tableau ou lemême fitjet est
"Wité par ï@. Veronese, demême qu'une adoration.
du Rois.
pieds
pieds de la premiere figure un homme
tenant un rameau d'olivier-,&\auprèsdeI
lui un Amour & un chien. 1 7. Un Homme très robuste, dont les.}
muscles sont fort prononcez, couché (ur,
un fragment de corniche. On voit l'A- I
mour enpied sur son corps, quilemblerj
le battre avec son arc; deux belles femmes
s'enfuyent,en riant ik- regardant cet 1
homme; l'une desquelles tient un rat. Ce
Tableau a pour fond un beau paisage,
avec de l'architecture.
La Reine de Suede avoitplace les quatre
Tableaux dont on vient de parler, dans. i
le plafond de la principale chambre de.
son Palais. S. A. R. Monsieur le Duc
d'Orléans les destine. pour mettre sur les.
quatre portes de son grand salon, par lequel
on passe pour entrer dans la gallerie
de son appartement.
8. Paul Veronese en pied,vêtude.-
blanc,placé entre la Vertu & le Vice, figurez
par deux femmes, dont la premiere.
a un caractère doux, avec beaucoup de.
modestie, & l'autre a 1'4jr d'une harpie,
avec des griffes, &c. Celleci enragée davoir
P, Veronese se jetter entre les bras,
de la Verta, déchire la draperiequi la.
couvre, & veut prendre la fuite. Le fond
est un beaupassage. Lesfigures deceTableau
& celles des cinq suivans sont gran,
des
comme nature, d'une si grande fiaîdacheur
& des couleurs si vives & si brilllantes-,
qndces,
beaux ouvrages- paroissent
steestre peints à-gteaîîo ouàfraisque
,
n'a y ant point le défaut des Tableaux peints à huile,
quipour l'ordinaire, trop chargez dever-
'.iûûis, ont un luisant qui empêche qu'on
ut,uiffe les.voir, à moins- qu'ils ne soient
déplacez à certains jours, quileur sont pro- ~es. Les héritiers de la Reine de Suede
ncent refusé une somme très considerable
sMe ces six Tableaux..
> 2. Une belle femme debourrichement
nabillée;unde ses pieds porte sur un globe
lo,:ompolé de sceptres& de couronnes j'elle
1
.L
sur son front un petit soleil. On voit i.
îaon côté. Hercule appuyé sur sa massue,de.
Amour qui lui montre des bijoux:pour
~ond un païsage & de l'architecture.
io.vVen.us avec un Amour. Elle voit
artir Mars qui va monter sur un cheval
iu'un autre Amour tient par la bride. Le
nonds est un beau païsage.
-
11. Mars&Venus.UnAmourest occupé
à déchausser ce Dieu; un autre tient
non cheval & badine avec son épée. Beau
sraïsage dans le fond, orné de Termes, sur
MHn desquels on voit la chemise de Venus.
1 ir. Adonis blessé
)
couché sur des fleurs,.
: soutenu par Venus, accompagné des
mours, dont plusieursshassent le {an;.-
gliet,
O
glier qui a blessé Adonis. Le fond est unnu
beau païsace.
13.Herté,fille de
Cecrops Royd'Athenes,
attife dans sa chambre sur une table
chargée de plusieurs instrumens de Mu—L
sique; de livres & de vases de fleurs 2
ayant à ses pieds un chien blanc. Mercure
entre dans la chambre malgré une des?!
soeurs d'Hersé, qui veut l'en empêcher.
Cet appartement est ornéd'architecture
de figures de bronze, & de portieres dot:
brocard d'or. Ce Tableau & celui qui represente
le portrait dePaul Veronese
croient estimez mille pistoles plus que ICÎSI
autres. 4
Dix Tableaux du TINTORET Jacques
Robusti, Peintre renomme, fils d'uûij
Teinturier de Venise,dont il a retenu W
nom, disciple du Titien pour le coloris zi
car il s'est attaché à Michel-Ange pour lil
dessein, mort en 1594, âgé de 82 ans
Premier Tableau. JESUS-CHRIST qlfJf
apparoîr à Saint Thomas.
* -
1. Presentation de l'Enfant JESUSait
Temple. +"
3.Portrait devant une table sur lasl
quelle est un Crucifix & plusieurs papier
4. Portrait d'un Docteur.
5. Portrait d'homme qui porte sa mai
sur une table,demi - figure comme na ture.6*
,W. Portrait d'un jeune homme.
i'Zy. Portraitde femme.
.88. Portraitd'un vieux homme.
Q19. Autre d'un vieillard.
0)(0. Portrait d'un Joüaillier.
Cinq Tableaux de Jacques Palme, dit
i^fietix, grand imitateur du Titien,mort
1 1596, âgé de 48 ans.
Premier Tableau. Venus couchée avec
rjjitnpurt Beau païsage dans le fond; les
ures grandes comme nature.
.t 2. Femme en pied,se peignant, vûë
le dos, figure comme demi-nature;
bleau peint sur bois.
3. Demi-figure de femme,qui a fej
v^sveux épars.
,.,. Portrait d'un Doge assis en habit
oucal, dtine très-grande beauté, & partement
conservé.
,^5. Portrait d'un Procurateur de Saint
Jttirc, jusqu'aux genoux, grand comme
ture.
Six Tableaux de Jacques de Ponte, dit
a Bnatif de Bassane près Venise;
orten 592, âgé de 82ans. Il étoit
i:i.rcipÍe du Titien, & excelloit pour les
jets de nuit, les animaux, le païsage ôc
tres choses champêtres. M. l'Abbé Du-
[imti dit* que lecharme de son coloris est
ruinant, qu'on aime ses Tableaux,
u Reflexionsur la Peinture, 1 nonobstant
nonobstant les fautes énormes contre roc/1
donnance & le dessein, contre lavra
< semblance Poëtique & Pittoresque , dOÜL
ils sont remplis. < Premier Tableau. La Nativiré de Notio
Seigneur. Le Bassan a traité ce sujet bi
plus d'une fois. On voit un grand Tabler-a1
de lui, representantlaNaissance de J.
au Palais Ducal à Venise, dans la Sanr(
du Conseil des Dix. Un autreà
des PP. ConventuelsditFrariàVenis
Untroisiémeà Notre-Dame de LÓrerrflD
Isle de Saint Clement, près Venise. UJ
quatrième à Saint George Major. Unci;ij
quiéme aux Religieules de l'Htitiiiiii(Il'L
aussi à Venise. Un sixiéme à l' Egise c ]
la Parroisse de Bassano, qui est, àce qu'w"
prétend le plus beau de tous. Unlepriéll:
à la Ville Borghese à Rome. Il y a uj 1
huitième Tableau de la Nativité de N. -1
par le même Auteur, chez le Roy, grayr.
par Blocmart. i. L'Ange qui aparoît & annonce aujr.
Bergers la venuë du Messie.
3. Saint Jerôme
,
beau païsage dans l 2 fond. 4* Vûe d'une Maison de Campagne
&c. I
5. Portrait d'homme. :
4*- Portrait de femme. ;
',"
ECOL
À
ECOLEDE FLANDRES. yOnzeTableaux de Pierre Paul Rubetis9
s'ieux Peintre&Archirecte d'Anvers,
i il mourut en 1640, âgé de 64 ans.
reçoit Disciple d'Otto van-Veen, 8c îrte de Vandeik. Le premier Tableau represente To- ris,Reinedes Scythes, qui faitcouper
)J tête, au Roy Cyrus, &c. grande &
gnifique composition
,
dont les figures
nt grandes comme nature. Ce Tableau
le Suivant ont été gravez par Paul du
înnt. 2.Scipion l'Afriquain,qui rétablit un
voy sur son Trône, lui fait rendre tous
ornemens Royaux, ses joyaux, &c.
Tableau fait pendant au precedent;la
mposition en est aussi belle & aussi riche.
?. s héritiers de la Reine de Suede avoient
irufé six millepistoles de ces deux Taaux.
I Le troisiéme Tableau represente Philoemen
,
General des Achéens, qui arri- nt seul & mal vêtu à Megare
,
l'Hôstie
chez qui il devoit loger, le prend
ii-tir un Valet, & dans le fort de l'occuntion
pour la reception de ce General,
0 e l'oblige à fendre du bois, & le fait
siier à la cuisine Rubens a fait peindre
quantité
d'animaux, de volailles, de gibier, &
qu'on prepare pour le festin, par Sneidqui
excelloit pour ces fortes de clionqo
Le sujet de ce Tableau esttiré du coio:
mPencelmuent detlaavierdeqPhiluopoemeen d.acb
4. Adonis mort, Venus, les trois Grâces,
& l'Amour qui le soutiennent. LI
figures sont plus grandes que nature.
5. Iole qui fait filer Hercule. CeTableau
fait pendant au precedenr.
6. Diane avec plusieurs Nymphes ; &
é
gures en pied grandes comme nature.
7. Ravissement de Ganimede par Jujjjrj
ter. Figures comme nature.
8. Silene avec des fruits
, tenant
tasse & unegrape de raisin; demi ngutt.
comme nature. 9. Les quatre Fleuves, accompagne
des Nereïdes, avec des vales & des Ensans,
&c. Figures comme nature.
10. Une Femme vue par le dos, qvp
badine avec un Satyre, & des Amours qlp
se jouent avec des Tigres & desLeopard
Figures comme nature.
11. Portrait d'un Prince, armé ju{qu'awli
genoux.
Les autres Tableaux du Cabinet de î
Reine de Suéde sont des Portraits de ce
Princesse, & d'autres Princes& Princesse
de sa Cour, faits par Bourdon, par Fens
dinan*\
r
r.
, JETTONS DEIIAMJOEË.I73.0-1

fxV.inattdt par Carle Marat, Se aurresPeinres
, comme aulTi quelques Tableaux de
Maîtres non connus.
Jettons frappez à laMonnoyedes
Medailles le premier Janvier
1720.
Tresor Royal. IL E Portrait du Roy avec la Legende
ordinaire.Revers. Le Nil dans son débordement.
Legende. Felix diluvics. Heu-
'jutllX débordement.
Parties CarNetlrs.
Une Ancre. Legende. Fert jacta quie-
51 xem. Par sa chute elle assure le repos.
Chambre aux Deniers.
Saturne & Rhée qui retournent sur la
r Terre. Felix seclorum nascitur ordo. Leg.
y Commencement heureux denouveauxsiécles.
L'Ordinaire des Guerres.
La Massuë d'Hercule. Legende. Aririo-
] rum pacifque decus. Ornement de la Paix
ï & de la Guerre.
L'Extraordinaire des Guerres.
Mars armé
,
s'appuyant sur sa lance.
Legende.
Legende. Belli pacisque Sequester. Arbitres
de la Guerre if de la Paix.
Bâtiment du Poy m
Un Caducée sur le devant, avec un Pa--
lais & des Jardins dans l'éloignement
Legende.Quid non arte valet. De quoî\
n'cft il point capable par le secours de l'Art..
La Marine. j|
Le Portrait de M. le Comte deToulouse,
Alexandre de Bourbon Amiral de
France. Revers. Amphitrite, à qui les Nereïdes
presentent des Conques remplies de
perles. Legende. Læta novis opibus. De
nouvelles richesses la remplissent de joye. 1
Les Galeres.. i
Les Armes du Grand Prieur de France,
avec l'inscription, le Chevalier d'Orleans,
Ceneul des Galeres. Revers. Des Levriers j
qu'on détache. Legende,Port otia virtus.
La Vertu brille après le repos*
Le Mercure de May fera orné de trois 1
Médaillés du Roy; & la fuite sera donnée 1
dans les Mois suivans, sans interruption.
ECTACLES.
SPECTACLES.
il l il, Es Theâtresayant é,té, Jt,ermc" pendant
trois semaines, selon la coutu- | me,àcause de la solemnité de la fête de
Pâques, on ne doit pas s'attendre à un
l article bien étendu pour ce qui les concerne
; cependant comme ces matieres
plaisent 4 quantité de nos Lecteurs, &
que nous sommes uniquement appliquez
i les amuseragréablement, nous tacherons
de tirer quelques secours des Théâtres
Etrangers, & de notre ancien Theâtre,
pour supléerà ce que les spectacles
d'aujourd'huy ne nous fournissent pas.
Nous en uferons ainsi toutes les fois que
Icette matiere nous manquera.
LE THEATRE FRANÇOIS.
LEs Comédiens François ont perdu
deux bons Sujets, qui se sont retirez
avec mille livres de pension chacun: c'est
1 laDemoiselle Chanvalon,& le sieur Poist
son fils. Le Sr Duclos s'efl aussiretiré, 1 F avec
avec 500 livres de pension. Trois Fanveaux
sujets ont été reçus ; ce sont la Olle
Gravet, qu'on a déjàvûë plusieurs fois
joüer sur ce Théâtre, dans le serieux & st
dans le Comique, le Sr de la rorilliere,
fils de l'excellent Acteurquiest si chéri
du Public, & le Sr de Chanvalon
,
fils de,t
la Dlle Chanvallon, qui vient de quitter |
le Theâtre.t Les representationsont recommencéle*
Lundi 13 de ce mois par laTragedie duCid.
Le lendemain14 ona joué la Comedie
de Democrite amoureux, de M. Renard, ou
la Dlle Châteauneuf, qu'on a déja vil de- «
buter plusieurs fois, a rempli le rôle de *
Cleantis. Elle joüa deux jours après celui t
de Nerine, dansle Joüeur du mêmè Au- teur.4 Le17L'INCONNU, Comedie de T. Corneille
,mêlée d'ornemens
,
de danses & de
musique. Elle fut representée dans sa nou- veauré sur le Theâtre de Guenegaud f en
1676, avec un très grand succès. On la 1
rejoüa sur le même Théâtre en 1<>79,6e t
on y changea le cinquième Acte, pris d'une
autre Piece du même Auteur. Elle fut 1
remise au Theâtre en 1703 par les Co- I
mediens du Roy, avec un nouveau Pro- f
logue Sede nouveaux divertissemens qui l'
furent fort aplaudis. Le Sr Gillieren avoic
fait la Musique. L'ancienne Musique dont
on
on a confervé quelques airs étoit de M.
Charpentier. Dans cette reprise la Dlle
Dangeville & le Sr Quinaut jouent les
principaux rôles. Et ce qu'il y a encore remarquable de
,
c'est que la petite DUe Dangeville,
âgee seulement de six ans, y Joue
le rôle de la Jeunesse
,
lequel contient plus
de 50Vers. Son frere qui dansoit dans le
Balet de la Princesse d'Elide,& dont nous
avons parlé, dialogue avec elle, dans le
personnage de l'Amour, & danse ensuite la
belle sarabande que tout le monde connoît.
Ces enfans sont extrêmement aplaudis.
L'OPERA.
L,AcademieRoyale de Musîque à rou-
, vert ton Theâtre le 1 ; de ce mois parla
Tragedie de Thesée, dont nous avons
parlé dans notre Journal de Septembre
dernier, & le Jeudy 3 o. on a repris Phaëton,
qu'on continuera jusques à ce que
le Balletdes Saisons qu'on prepare soiten
état d'être representé.
Le Public trouve beaucoup à dire à la
Dlle Guyot, qui vient de se retirer avec
une pension, après avoir brillé très longtemps
dans les Balets de l'Opera. C'étoit
une des plus excellentes danseuses qu'on
ait vû sur ce Theâtre. Elle joignoit à beaucoup
de noblesse des graces infinies.
F ij Thckrc
THEATRE ITALIEN.
LEs Comédiens Italiens ont l'ouvert
leur Theâtre par la Comediede l'Emferemr
d.1n5 la Lune, ancienne Piece. La
Dlle Flaminia a regalé le Public d'un élegant
discours Italien, terminé par un Sonnet
en la même Langue, dont nous donnerons
la traduction avec celle du Compliment.
THEATRE ANGLOIS. IL est étonnant qu'étant aussi proches
voisins que nous sommes de l'Angleterre,
nous ayons aussi peudeconnoissance
que nous en avons des Poëmes Dramatiques
& des representations Angloises. Cela
n'est pas égal entre les deux Nations, Il est
peu de PiecesFrançoises
,
sur tout de celles
qui ont réussi sur notre Theâtre, dont
on ne voye des traductions à Londres. Il
est même arrivé plus d'une fois qu'au lieu
de donner de Amples traductions, les
Traducteurs Anglois s'atenbuent les Pieces
qu'ils traduisent, & donnent pour original
ce qui n'est qu'une copie. C'est un reproche
qui a été fait à M. Dryden par ces
compatriotes mêmes. Peut être que des
nouvelles du Theâtre Anglois & des Pieces
qu'on y Jolie ne déplairont pas à nos
Lecteurs. Pour en donner une idée generale,
rale, nous rapporterons en abregé une
-
Lettre écrire par M, Colliers à un de ses
tfmn, danslaquelle ce Spectacle n'est pas :
faré: onluiva juger.
Il appel les Spectacles Angloîs * une
Ecoledelibertinage & d'Atheisme, dont
l'audace est soutenuë par les aplaudissemens
& par la faveur de tout Londres.
On y represente toujours le Vice,dit il,
dans une situation avantageuse. Le déreglement
des moeurs est le but où visent
nosPoëtes modernes, & l'abandon au mal
-
est chez eux l'attribut essentiel du galant
homme;entelle sorte qu'un libertin outré
ne manque jamais de faire fortune dans
kurs Poëmes. C'est un caractere qu'ils
manient avec tout l'art dont ils sont capables;
c'est cel ui qu'ils s'efforcent de relever,
de rendre le plus spirituel- & d'orner
de tous les traits les plus brillants,
dans le temps qu'il est chargé de tous les
vices, Se pour insinuer plus surement que
le libertinage & l'irreligion font les marques
certaines de la verirable grandeur ôc
du vrai merire, afin qu'un homme sensîble
à sa réputation se debarassede tous
• les principes, s'érige en Sceptique, & qu'il
coure tête levée dans la carriere du crime;
car, Si le cri de sa conscience l'intimide
& lui fait redouter une autre vie que celle-
*Lettre contre la Comedie, broch.17If)-
Fiij ,
ci, il est sur de passer pour un imbecile , èc de degenerer de sa noblesse. Pour établir
infailliblementcette morale,inos poëtes
s'appliquent à flétrirjusqu'àl'exterieur
même de la Vertu. Au caractered'unhomme
de bien, reconnu pour tel, ils don..
nent toujours un air sombre, fâcheux
ridicule, hebété >
,
méprisable; tandis qu'à
l'homme vicieux ils prêtent toujours de
beaux dehors, & toutes les manieres propres
à se faire aimer. Tout ce contraste
est l'ouvrage de la haine la plus sincere
pour la Vertu, & de l'amour le plus co.dial
pour le Vice.
Nos Poëtes répandent l'impieté dans
leurs Pieces, & la communiquent ainsi
aux S pectateurs; sans parler de leurs sermens
les plus horribles & les plus infames
qui soient jamais sortis de la bouche la
plus furieuse, & la plus impure, & qu'ils
prodiguent néanmoins de fang froid: leurs
insultes contre le Souverain Estre passent
l'imagination,& ont été inconnues à tous
les siecles. Il semble qu'ils ayent dessein
d'assieger, pour ainsi dire, le celeste sejour,
& de poursuivre le Tout-Puissant
jusques sur son Trône: ils en blasphement
les attributs, ils en tournent en derision
la Providence,& ils en convertissent en
bouffonneries les oracles.
Quelle obscenité dans le langage ( Les
Muses
Muses Comiques de tous les païs sont des
Vestalescomparées aux nôtres. La liberté
d'Athenes& de Rome n'approche point
de la
licence
effrenée de Londres sur cet
article. Les pensées à double entente, les
mors couverts, les équivoques sontdes
ménagemens de pudeur qu'on ignore chez
nous, on ne feroit peut-être avec cela
qu'effleurer le coeur, on veut le bletT(:F
d'une playe profonde; on veut que l'expre s.
sion & le sens d'une saleté soient clairs &
determinez; en sorte quel'on conçoive aussi
aisément cette saleté, qu'on voit un objer
en plein jour, lors qu'on a les yeux ouverts.
L'opiniâtreté de nos Poëtes & la licence
dans leurs desordres est incorrigible; insensiblesaux
leçons particulieres, armées
de la force de la verité & de la plus saine
raison, ils en ont reçu de plus autentiques ; l'autorité des loix a été employée contre
eux; ils ont été admonestez dans les formes
à Westminster, & tout cela n'a rien
produit pour leur amandement. Ils se sont
fait un front d'airain à l'épreuve de la honte
des reprimandes & de la punition; & ils
reparoissent sur la Sceneavec autant d'impudence
& de scandale qu'auparavant.
A en juger par leur acharnement, il semble
qu'ils soient tefolus de subjuguer à
quelque prix que ce puisse être la Religion
& les moeurs, & d'établir l'Atheilllle
F iiij &
& le libertinage. En effet, comme si les
armes dont ils se servoient étoient encore
trop foibles pour leur dessein ,ils se font
avisez d'y joindre le double charme de la
Musique & de la Danse. Ç
Le Lecteur judicieux & reglé comparera
sans doute avec plaisir la rerennë ôc
la modeltie de nos Spectacles, avec la
licence condamnable de ceux de nos voisïns.
Nous parlerons de toutes les Pieces
qu'on represente en Analererïc, qui viendront
à notre connoissance, & plus particulierement
des nouvelles t]ue des anciennes;
mais les unes & les autres font
si peu connuesen France, qu'on fera bien
aise d'en apprendre quelque chose.
Le faux Ami, Comédie Angloise.
Dans cette Piece, on voit une Dame sur
le point d'êtreviolée
,
sortir de son appartement,
& ri montrer dans un fort grand
desordre aux spectateurs. Nous n'en connoissons
pas l'Auteur.
Le Voeu temeraire ~&7~ Le sujet
de cette Camedie, ou plutôt de cette Force,
est tiré du Livre des Juges. Pour donner
du sel à cette Histoire, cest-à-dire du
ridicule, on y a cousu sans aucun ordre
les caracteres les plus bouffons; en sorte
qu'on n'a guere vû de profanation aussi
nsolente, dit M. Colliers. La
ta Bergere fidelle de Flercher. Le bon
sens & U modestie de cet Auteur lui ont
attiré uneapprobation generale. Cette
Piece est fcf-t morale; on y voit un rare
exemple de chasteté. Mais l'auteur trouva
de mauvais Juges lors de sa representarion
,
elle tomba d'abord &- sur (îfléc
avant qu'on eût achevé de la representer.
Ben-Johnson & Beaumont, deux Poëtes
Anglois, la releverent dans leurs Vers,
& le Public lui a rendu enfin la justice
qu'elle merite.
Disons que»lque chose des Auteurs Dramatiques
de cette Nation : Shakespear
passe pour le plus ancien. On jouëencore
plusieurs de ses Pieces. Il avoit beaucoup
de genie, peu d'art & fort peu de sçavoir.
Dans les Poèmes,souvent le Heros
est enfant au premier Acte
,
Se Barbon au
dernier. LaScene est quelquefois en
France, ensuite en Angleterre, & après
en Espagne. Dans ces derniers rems, de
bons Poëtes ont retouché quelquesPieces
de cet Auteur, & les ont produites sur
le Theatre avec succès.
Ben-Johnson a composé des Tragedies
& des Comedies qu'on jouëfort souvent.
Il vi voit du tems dù Charles I. 11est plus
regulier & plus sçavant que Shakespear.
Beaumont & Fletcher sont deux Auteurs
F v qui
qui ont rimé de compagnie; leurs Tragedies
& Comedies, qu'on jouë encoretous
les jours, paroissentsousce double
nom. f
-
Dryden, le plus fameux Poëte pour le
Theâtre que les Anglois ayent eu fous le
Regne de Charles II. & qui est mort fous.
Guillaume Ill. a fait quantité de Tragedies
& de Comedies qu'on revoit avec
plaisir. C'est le plus correct pour le stile.
Il est peu inventif, mais habile à s'approprier
ce qu'il a pris ailleurs. Il est sujet
à s'emporter grossierement contre les François
dans des Prologues,ou dans des Préfaces
, quioiqu'il les pille visiblement &C
effrontément. Il s'enrichit aussi des dépoüilles
des Italiens & desEspagnols. En
general on peut dire que les Anglois ont
emprunté beaucoup de choses de ces derniers
,
principalement dans leurs Comedies,
quise ressentent du lieu de leurorigine,
car generalement parlant, elles ne
sont pas fort regulieres non plus que
celles des Espagnols.
Steel, qui a été fait Chevalier par le
Roy George, & qui vit encore, a composé
plusieurs Comedies, quisont rejoüées
assez souvent. Il pille quelquefois les François,
mais sans les nommer. Le Menteur
cte Pierre Corneille lui a fourni une Piece
dont il a changé le stile
a. , & qu'il a lèÙt: imprimer
imprimer sans dire un mot de Corneille
dans la préface.
Qtiant"*e d'autres personnes encore cm
vie, ont
fyir
des Pieces de Theâtre, M.
Cyber, Auteur fameux, M. Loichelley,
M. Shadwell,Mlle. Manley, &c. Mais
ils nont composé que peu de Pieces, ou
la plupart de celles qu'ils ont compofécs
ne le jouent plus.
Pour les Opéra, il n'y en a point d'Anglois
; ceux qu'on joue en Angleterre
font purement Italiens
,
& chantez presque
entièrement par des Italiens. Au mois de
Juin 1719. le Roy d'Angleterre accorda
des Lettres Patentes àplulieurs Seigneurs,
pour établir une Compagnie Royale d'Académie
de Musique par souscription. M.
Hanndel, fameux Musicien
, eut ordre du
Lord Chambellan, de passer en France
y
en Allemagne, & en Italie
, pour y engager
les plus belles Voix&les meilleurs
trumens. Les souscriptions ont monté
à plusde 30. mille livres ftelin•leRoy
donne encore mille livres sterlin par an
pour l'entretien de cet Opera; cependant
on ne croit pas qu'il puisse se soutenir
,, à cause des grands frais pour les represensations
,
& plus encore des sommes,
exorbitantes qu'exigent les Acteurs Se
les Aéhiccs qui ont quelques talens, &,.
qu'on n'attire à Londres qu'à force d'argent.
Fvj Le
Le tems des Opera n'est pas reglé. Les
Anglois s'en dégoûtent par intervalle, &
quelquefois tout d'un coup ,
apràflesavoir
recherchez avec
empressemens:On n'y
voit ni Danses ni Choeurs.Pour la Comedie
& la Tragedie, on les joue toute
l'année
, excepté deux ou trois mois de
FEré, que tout le monde quitte la Ville
pout aller à la Campagne. Pendant ce
tems-là on ne laisse pas de donner une ou
deux representations par Semaine, pour
exercer les jeunes Acteurs & Actrices qui
veulent se perfectionner.
Les Spectacles des Anglois
,
excepté
leurs combars de Gladiateurs, dont nous
parlerons une autre fois, sont les mêmes
que les nôtres, Tragedie, Comedie,
Opera & Marionertes.
On voit tttr les TheâtresdeLondres
plusieurs bons Auteurs pour le Comique,
qui jouent aussi dans le Tragique, mais
ce n'est pas avec la mêmehabileté. Cyber,
Willsx Pinkethman
,
Dogel, Booth,
excellent dans le Comique. Voilà pour
les hommes. Les bonnes Aéhices ne font
pas en si grand nombre, Olfield est pletetrement
la meiiieure. C'cft une belle
personne, mais on dit qu'elle est allai
ccoqueette q.u'elle est belle. Elle joüe ex- à quelques distractions près.
Une autre Actrice assez bonne, & qui
d'ailleurs
d'ailleurs excelle dans la danse, c'est la
femme jdç Booth,qu'en met au nombre
des bons Aéteurs.
Les plaças au Theâtre font plus commodes
à Londres qu'à Paris; le Parterre
est en. Amphithéâtre, où tout le monde
est aGis. Quelque fois le prix des places
dans le Parterre est le même que celui
qu'on donne pour les Loges; & alors il
n'y a point de réparation entre les Loges
& le Parterre. On en uCeainh quand la
Piece est nouvelle ou fortcourue, ôc
qu'on est assure que le prix extraordinaire
n'erhpêchera pas que routes, les places ne
soient remplies. Le prix cil taxé à trente
fols pour le Partere, & un ccu pour les
Loges. On donne aussi 3:0 fols à la premiere
galerie: la fécondé est remplie de
Laquais qui ne payent rien.
Unechose affcz particulière en- Angleterre,
c'est que jamais aucune forte de Co-
-mediens n'a pûs'établir ni reprefeoter àBrisias
, Ville presque maritime, & la feconde
du Royaume pour le Commerce; le Magitirat
y tient fevereraent la main. La raifba
qu'on alfegue, c'est que les jeunesNego-
-L cfensse gâteroient & donneroienr tout leur
temps aux-Spectacles-, on permet feulement
qu'au temps de sa grande Foire de Bristol
des Comediens de Londres fassent conftruire
une Loge dans une prairie, & hors de la
-
JurifdiûioQî
Jurifdidtion du Magistrat, à peu près corn- 1
me celles qu'un voit ici à la Boire Saint j
Germain pour les Danseursdf corde, oùj
ils jouent toutes fortes de Pièces, &rc. 1
Le Maîtredes Pevels, ou Surintendant >
des menus plaisirs du Roy, a infpeétion j
sur tous les S pectacles. Revels vient de j
Revellingtréjoiiiflances, ou divertissemens
nocturnes
, comme Reveller signifie un Baladin
, un Danseur : Torevel, se réjouir
pendant la nuit.
Les Pieces qu'on voit le plus (ouvent
represente'es sur les Theâtres de Londres,
font de Mrs Wicherley, Farguhar, des
Chevaliers Sreel & Vanbrugh, du Chevalier
George Etherege; de Johnson de
Shadwel, de Belterfon, de Beaumont &
& Fletcher, dufeuDucdeBuckingham,.
& de Coley Cyber, excellent Comique,
qui joiie lui-même dans ses Pieces.
Le Sr Betterron Comedien, a donné
depuis peu la traduction du Mariage forcé
de Moliere, fous le titre de la Veuve
amoHreuft, ou la Temmé libertine, Comedie
en Prose, qu'on a joiiée avec aplaudiffemenr..
NOUVELLES
NOUVELLES ETRANGERES.
De Constantinople, ce j Mars 1722- oN mande d'Alep que les Arabes
n'ayant point reçu les cent
mille ducats que le Grand Seigneur
avoir promis de leur faire
remettre; ils ont arrêté & pillé la Caravane
qui revenoit de la Mecque; sur quoi
• le Bacha de la Province a été forcé d«
composer & de létir donner cent cin..
quante mille écus pour la rançon de la
Caravane, qu'ils ont laiflfé paffer à cette
dure condition, & qui estenfin arrivée à
Alep: c'estla plus riche Caravane qui foie
venue depuis dix ans.
On a terminé absolument ledifferend
QccaGonnc: par l'incendie du VaifTeaudes
Dulcignotes, qui fut brûlé l'année passée
à Venise avec tout son équipage.
Les Minières de la Porte ont donné un.
grand repas à l'Ambassadeur de Perse,
La Peste continue violemment dans cette
Ville; malgré ce fléau on prefife vivement
les préparatifs de guerre par mer & par
terre, sans pourtant qu'on en pénétré encore
la deffination. On préparé un tiain
d'artillerie de cent vingt pieces de canon,
avec
avec une quantité très conflderable Je
mortiers, de bombes, de boulets,&c»
De Mosan ce 4 Mars1722. IE Czar est parti depuis quelques jours
pour les bains d'Olonitz, après avoir
réitéré au Duc dHolftein les assurances de
sa procection,celui avoir promis de la
faire éclarer incêssamment par des témoignages
efficaces.
Le x 1 Fevrier a été remarquable par
le concours des premiers Officiers des
Troupes du Czar,des Officiers Subalternes,
des Magistrats des differends Tribu--
Baux, & des principaux Habitans de la
Ville, qui se rendirent en fouleà ÎTgiife
du Château,pour obéir à l'ordre qui leur
avoir été notifié la veille au Ton des Trompettes:
Quand ils furent assemblés on leur
distribua un Memoire imprimé,contenant
les intentions de leur Souverain,qui deli.
roît que chacun d'eux signât de sa main unepromesse
d'aprouver le SucceflTeur que Sa.
Majesté Czarienne nommera au Gouvernement
de ses Etatss & de le reconnoîrre
pour Souverain -& légitimé hericier de la;
Couronne de RuiïTe; s'obiigcant encore à
consentir que le droit Romain regle (eul
dorénavant la succession des Particuliers,
& que chaque pere ait le pouvoir de se
choisir
choisir pour heritier celui de ses enfans
qui lui montrera plus de mfrire-, sans qu'il
puisse êtregêné dans ses dispositions testamentaires
par le droit de primogeniture.
On a commencé d'abord- les signaturede
ce Memoire, & quelques Officiers des
Gardes du Czar sont partis pour aller les
notifier aux Habitans des Provinces, &
recevoir leurs foufcriprions.
On mande de Petersbourgquele Prince
Menzicof, a près avoir 'llFblé les principaux
Officiers de terre & de mer, &
leur avoir communiqué les projets du
Czar,& leuravoir enmême-temps donné
leurs instructions, les a fait partir la plûpart
le lendemain, les uns pour Revel,
les autres pour Riga & pour Smolensko.
On ne-feut pas cependant quels sontles
Ordres qu'ils vont executer. Les Officiers
d'Artilleriedoivent fairepartirincessamment
pour Riga plusieurs pieces de cam*
pagne de bronze, fonduës depuis peu.
On travaille même avec une très grande
diligence dans les Ports de Cronslot & de
Revel, à équiper les Vaisseaux qui yont
été distribués depuis la Paix. Les Magafins
de Riga sont entierement remplis.
Ona publiéà Petersbourg une Ordonnance
du Czar, qui enjoint à tous ses
Sujetsdesigner l'Acte de la succession à
la Couronne >ôc on assure que tous les.NO!'"
blés
bles des différentes Provinces de la domination
de Sa Majesté Czarienne. ont reçu
ordre de se rendre à Mot-coti avant
la hn
du mois de Mars, sous peiive de mort &
deconfiscation de leurs biens. Les Gen- :
tilshommes d'Astracan LIz de la Siberie- '¡
ont été exceptez de cette loy generale.
Le Czar a envoyé à Petersbourg un
Memoire contenant les raisons qui l'ont
porté à choisir un Successeur capable d'executer
ses projets; il l'autorise du témoignage
des Saintes Ecritures,& sereserve
la faculté de faire dans la suite un second
choix si le premier ne répond pas à son
attente. Les Moscovitessont si persuadés
delasagesse & des bonnes intentions de
leur Souverain, qu'ilssignent le formulaire
exigé avec un empressement extrême.
RELATION DES DIVERTlSSEMENS
du Carnaval de Moscou. LEs courses de Traîneaux si commun*
dans la Moscovie
,
font ordinairement
les plaisirs du Carnaval. Ces voitures ferventaux
Masques de Moscou, de même
que les Carrosses fervenr à ceux de Paris.
La presence du Czar dans la Capitale de
la Rullïe a augmenté l'agrément des fêtes
qui s'y sont données. On n'y avoir jamais
neoe
vûde pareil à celle queSaMajesté Cza-
~rienne a celebrée dans le dernier Carnasvval
:lesThineaux disposés pour la course
orrepresentoient une Armée navale, ornée
)9de symboles & d'attributs differens. On y
» compta plus de soixante de ces Traîneaux
;q parés & caracterisés au goûtde leur Maî-
11 tre. Voici l'ordre qu'ils ont tenu dans la
Â, Marche.
Le Char de Baccus, tiré par fïx jeunes
Ours, suivi de VitajchiBouffon du Czar,
q précedoit un autre Char Comique, traîné
par quatre Cochons, & un Circassien,
t traîné par dix gros Chiens. Ensuite pa-
1 roissoient les Aides de Camp du Kno..-
Pope, au nombre de six en habits de ceremonie,
montés sur des Boeufs scellés &
! bridés; le grand Char du Klle"{-Pope, soy
>
disant Patriarche, où il croie afIls sur un
Thrône, accompagné de ses Elus. Sur le
devant du Char,le vieux Silene, nourri-
; cier de Baccus, étoit monté sur un tonr
neau. Le Knez-Cesar, cest-dire l'emblême
du Roy de Russie, paroissoit ensuite
i orné de sa Couronne Royale,& accom-
1 pagné de deux Ours.
Un Char en forme de coquille portoit
1 Neptune armé de son Trident, & suivi
de deux Tritons.
La Fregate du Czar guidée par le Char
de Neptune, étonnoit par sa grandeur:
elle
S
elle étoit de deux ponts, de trente pieds
de longueur, & montée de trente-deux
pieces de canon, avec trois mats Se tous
ses agrez ; seize chevaux feulement tiraient
cette vaste machine. Le Czar qui
la commandoit representoit le Capitaine
duVaisseau,vétu en Marin.
A la fuite de la Fregate on voyoit un
grand serpent de mer, long de cent pieds;
sa queuë composée de vingt-quatre petits
Traîneaux portoit differents peuples.
La Czarine habillée en Païsanede Frise,
montoit une grande Barque dorée , &
toute garnie de glaces.
Une autre Barque portoit le Prince
Menzicof, déguiséen Abbé, demême
que toute sa fuite.
La Princesse Menzicof avec sa suite,
vêtuë à l'Espagnole, occupoit une troisiéme
Barque.
Le Comte Apraxin
,
Amiral en habit de
Bourgmaistre de Hambourg, montoit une
fregate armée en course.
Le Duc de Holstein accompagné de Musiciens
& d'une troupe habillée en Paysans
de Holstein remplissoit une grande Cha- loupe. Onremarquoit ensuite toutes les Chaloupes
des Ministres étrangers, accompagnez
de leurs Domestiques à cheval & en
Domino.
Et
Et enfin le Char du Prince de Moldavie, où il étoit assîs fous un Baldachin
, &
habillé en Turc. Il est impossible de circonstancier
exactement le détail varié de
cette marche pompeuse & comique. On
yy pouvoit distinguer les habillemens des
aJxleux sexes de routes les Nations du Mononde.
Le Grand Chancelier étoit à la tête des
Masques Polonois. M. de Tolstoiconduiosoit
la Mascarade Turque; M. Scaphiroff
menoit les Chanoines d'Allemagne.
Tout cet agreable cortege s'assembla le
MO Fevrier chez le Prince Menzicof,
A& de là se rendit à la Maison de Campagne
»bde la Princesse Militinska,Georgienne
d'origine. On y passala nuit dans lesplailîWîrs.
Le 11, leurs MajestezCzariennesfirent
leurentrée dans Moscou avec une magnidicence
surprenante; & le 12, on se renibdit
l'aprés-midi auFauxbourg de Taver,
iooù l'on forma deux files au Cours, qui
bdura jusqu'à la nuit. Le 1j ,
ons'assembla
dans une des Maisons de Campagne du
DCzar; mais les neiges excessives qui tom- berent, furent un obstacle pour les Courtes
, & non pour le beau Bal que le Prince
Menzicof donna chez lui le même soir.
AA près ce Bal superbe & nombreux, le Duc
deHolstein régala leurs MajestezCzariennes,
&les Masques de leur fuite.
Le
Le14, on fit une promenade autour de la s Stabode Allemande, d'où l'on serendit
à Brebrezenski; la feste de Il Princesse
Anne y sur celebrée, il s'y donna un grand b
festin, qui fut couronné par un tres-beau
Feu d'artifice. i
Le 15 , on s'assembla une seconde fois
au Fauxbourg de Twer, oùil se forma
encore un Cours; ensuite tout le Cortegef s
s'étant rendu à Czoriscalont, y fut régalé
splendidement par le Czar. Cette feste fut
la derniere 1, & finit par un grand Feu
d'artifice. Rien n'a plus frappé dans ces
differentes Coudes, que la dexterité qui i
faisoit tourner agilement la grande Fregare t
que monroit SaMajesté Czarienne. On a i
compté plus de mille Masques dans ces
pompeux & reïterez Divertissemens. La
Czarine changea d'habit le deuxièmejour,
« & parut en Amazone avec les Dames de :
son Cortege particulier: ses Cavaliers 2
étoient en habits de Matelots, & manoe
vroient dans sa Barque. Enfin onn'ajamais
vû dans Moscou de festes si bien i
entendues & si nombreuses.
-. De Stokolm, ce 26 Marujii*
LE Roy arriva le 10 Marsen cette
Ville
:
au bruit d'une Salve generale de l'Artillerie,
& le lendemain matin Sa Majefté-
1:
i
)Méadonne audience à M. Berruchef, Envvoyé
du Czar, qui depuis quelques jours
Mviflié tous les Ministres étrangers, exccepté
celuidu Roy de la Grande Bretagne.
Le Major General Cotin, qui commanbde
les Troupes Suedoises dans la Finlande,
fca écrit que les Moscovires n'y ont point
):)con{[ruit de Forteresses, comme le bruit
iJ:)en avoir couru: les Etats de ce Duché ont cipromis de fournir des fonds pour l'entretien
detrois mille hommes qu'ils deman-
)L,dent de surcroit pour la garde du Pays. I La maladie des Bestiaux interrompt ici le
D Commerce avec les habitans des Provin-
):)ces, quoiqu'elle ne foit pas de nature à se
o communiquer aux hommes; mais la crain-
3î te l'emporte sur l'experience.
Il a été offert des sommes considerables
q par quelques Marchands Hollandois,pour
Q obtenirla Ferme des Mines de Cuivre de
ce Royaume. Les Negocians Suedois sollicitent
vivement pour faire refuser ces proq
positions, & se flattent qu'on n'abandonnera
pas à des Etrangers des profits qui
peuvent tourner à l'avantage des Sujets du
Roy.
» La convocation des Etats est toujours
instamment demandée par les Paysans du
l' plat pays; mais les Senateurs s'efforcent
de la retarder, & souhaiteroient voir avant
> cette convocation ,
la succession au Trône
assez
assez bien reglée
, pour ne pas apprehender
de nouveaux troubles. ||
On a publié le Il Mars,uneinrerpretation
duPlacard qui fut publiéle 14 Decembre
dernier, pour prevenir la communication
du mal contagieux, & en conséquence
les Bâtimens qui viendront de
la Méditerranée,& les VaisseauxFrançois
qui forriront des Ports de l'Océan, & qui
ne feront pas chargez de Marchandises
suspectes
,
feront obligez seulement de
toucher au lieu désigné pour la quarantaine
,
afin d'y faire examiner leurs Certificats
de santé, & ils pourront ensuite
continuer leur route vers les Ports de
Suede où ils auront ordre de se rendre.t
DeCoppenhaguece1 Avril 1722. Y
O 3
N publia le 14 Mars une Ordonnance
du Roy
,
qui revoque celle
de l'année 1717,défendantde faire sortir i
du Pays aucunes des denrées qui fervent i
la nourriture. On dit que SaMajestéDanoise
fait équiperincessament seize Vaisseaux
de - guerre, trois Fregates,dix Galeres
& quatre Pramcs. Les Commissaires j
du Roy nommez pour regler avec les 1
Commissaires Suedois les differends des
Négocians des deux Nations, doivent bien-
1. tôt arriver de Helsimbourg à Elseneur,
pour
pour y continuer leurs Conferences. M.
Viebe Viceroy de Norvege doit s'y rendre
dans quinze jours a.11 plutard, & la Fregate
qui doit porterdans ce Royaume ses
bagages, serapreste à mettre a la voile
vers la fin de la semaine.
ïa On continue vivement l'armement de Flote; on a révoqué la Déclaration qui
avoir permis de fairesortir du Royaume
le Porc salé, les Beurres, & les autres denrées
du Pays, pour en faciliter l'achat aux
Munitionnaires du Roy.
On parle d'un mariage de la Princesse
r Charlote-Amelie fille du Roy, avec un
Prince d'Allemagne, qu'on ne nomme pas
encore.
DeHambourg
L ce 4 Avril 1722.
1
A Bourgeoisie s'est assemblée le28
Mars ,pour deliberer sur l'achat de
l'Hôtel du feu Baron de Gorts, qui doit
servir dorénavant à loger les Ministres de
l'Empereur. M. le Comte de Mestels son
Plenipotentiaire clins la Basse-Saxe, a loué
cet Hôtel; itilqu'à ce que l'affaire soit
reglée diffinitivement. L'Assemblée dura
jusqu'à huit heures du loir, & il sur re-
{o!u à la pluralité des voix qu'on rérabliroit
l'ancien Hôtel Imperial, tel qu'il ttoic
t
autrefois.
G On
On écrit de Postdam, que le Roy de
Prusse avoit été attaqué d'une colique tresdangereuse,
dont il étoit heuresement
guéri.
Le Prince George de Hesse-Cassel est
arrivé le xo Mars à Berlin, & les lettres
de Dresde ,disent que le Roy de Pologne,
qui a étédangereusement malade,se porte
un peu mieux.
De Dresde, ce 19 Mars 1711.
LE 6. Mars le Roy de Pologne fit faire
en sa presence l'essay du secret qu'un
Particulierd'Ausbourg
a trouvé pour éteindre
en fort peu de teins les Incendies,&
l'experience reüssit trois fois de suite, aussi
parfaitement qu'on pouvoit le souhaiter.
Le lendemain de ces épreuves Sa Majesté
se trouva attaquée d'un grand rhume,
accompagné d'une oppression assez violente
, on fut contraint de la faire saigner
promtement ,
cependant les Medecinslui
promettent une promte guerison. Onmande
de Warsovie que M.Santini,Nonce du
Pape en Pologne, y est arrivé le 9 Mars ;
il a été complimenté par les Grands du
Royaume,& par les Senateurs. On mande
encore que le Commandant Moscovite de
Kiovie a reçu ordre de rendre à la Republique
les Canons de fonte qui font dans
cette
cette Place, & qui ont été enlevez à la
Pologne pendant les dernieres guerres j
<~es Commissaires nommés pour lareception
decette Artillerie font prests à parir.
Le Resident du Czarassure la Repulolique
qu'elle ne doit prendre aucun omvrage
du passage des troupes Russiennes
coar les Frontieres de ce Royaume,& que
; xa discipliney seroit très-severement mainna'enuë.
1 On apprend par les derniers Lettres de
,()uodolie
, que les Turcs ne faisoient point
encore de mouvemens dignes d'attenrion ;
ependant le Bacha de Chocfni a tenu un
conseil de Guerre extraordinaire à l'occasion
de quelques dépêches arrivées deContantinople,
& selendemain de ce Conseil ra fait partir un grand nombre de boeufs
our conduire sur les bords du Niester
artillerie qu'il attend de Constantinople. mêmes avis portent qu'il a fait vibrer
es fortifications de Chocsni, &qu'ensuite
conseillé par deux Ingenieurs il a resolu
e creuser un Canal près de laVillepour
ervir de décharge aux eaux du Niester,
prévenir les dommages frequens que
aïusent les inondations decette Riviere. fQn mande de Warfovie que le nouveau
Liîonce du Pape a ouvert depuis quelques
ours le Tribunal de la Nonciature, qui
côtoie demeuréfermé depuis le premier
G ij Octobre
Octobre dernier
,
jour du trépas de M..
Archinto (on predecesseur. 't
L'Evêque de Lukopourroit bien par i
son aéle ramener de nouveaux troubles 2
dans le Royaume,il a cluffé les Mosco- l
vites des Eglises qu'ils possedoient dans a
Pinsko,Ville de la PolesieenLithuanie, t"
& cela malgré les representations desz:
Grands & de la Noblesse du Pays. É|
DeVienne,ce 19 Mars îjn.B
ON écrit de Palerme en Sicile que lesi
feu ayant pris dans une Tour
-
qum,
servoit de magasin à Poudre, elle sautat
en l'air, & ruina quelques maisons voisines
; le lendemain on Visita l'éboulement,
d'où l'on tira parmi un grand nombre de::f
morts,quelques personnes encore en vie
qui font rechapées d'un si grand péril,'41
Le Il Mars, on baptisa dans l'Eglisedes
Religieux Conventuels de l'Ordre de S.
FrançoisunJuif de Bamberg, ilfuttenusur
les Fonts par le Prince & la Princesse dclj
Schwartsemberg ; une fille de ce Juil
âgée de dix-huit mois, fut batiséele len-n
demain. Ce nouveau Converti mediroit
depuis long-tems cette action falutai>(b M
il avoir reflechi pendant plulieursannées?
sur les erreurs du Talmud & les reflexionn
avoient été devinées par la Sinagogue
PauL(
Pour empêcher, ou du moins reculer l'es- set de son intention
les Juifs lui avoient
enlevé sa femme & son fils; après une
I)][echerche' de quatreannées il les a enfin
retrouvés en Hongrie,
où ils se font tous fait instruire des Mysteres de la Foy, ôc
sont entrés dans l'Eglise Catholique.
On est inquiet dans cette Ville des
mmouvemens extraordinaire que font les
Turcs, & l'Empereur a ordonné de grands
magasins de grains sur la Frontiere de la
Hongrie.
On a fourni360 chevaux aux Officiers
ibdu Regiment de Lobkowits, & vingt-six
pour celui de Palsi. Et on a donné ordre
d'acheter treize mille chevaux pour ren-
monter la Cavalerie. M. le Comte d'Armoison, Ministre de
J Lorraine, se prepare à partir incessamment
q pour aller prendre possession du Duché
bde Teschen en Silesie, que l'Empereur
r. a cedé au Duc de Lorraine pour équiv
valent des sommes qu'il lui doit.
ce 10 Avrill? U. DeLondres,ce Avril 1722. ON publia le 24 Fevrier la Procla.
mation du Roy pour l'élection d'un
1, nouveau Parlement. Le Grand Chancelier
b-d'Angleterre a fait partir ses ordres pour
> convoquerl'assemblée de ceux qui ont voix
.,.. G iij dans
G
dans les élections. Ces ordres font dattt
du 25 Mars, & doivent expirer au zfl
May prochain. On ne croit pas que SM
Majesté Britanique fasse son voyaged'
lemagne
,
quoique resolu,qu'aprèsque
le nouveau Parlement aura étéassemble
Se que l'Orateur dela Chambre des Corn
munes aura été nommé.
Le 18 Mars, Fête deSaint Patrice ;
Patron d'Irlande
, le Roy, le Prince $
laPrincesse de Gales & les jeunes~Pa
cesses portèrent la Croix brodée, que la
coutume prescrit ce jour-là. La
qui se fait ordinairement ponr l'éleét
des Membres que la Ville & liberté dl
Westminster a droit de nommer enP ment occupa toute la Ville. Le~30 j
M. Hutcheson & M. Cotton dupar
des Toris,passerent par les prinrimka
ruesduQuartier de Westminstert tête de trois ou quatre mille hommet
tant à pied qu'àcheval, precedésde
pettes &de Timbales, &au bruit desaccli
mations du Peuple. L'avantgarde de cectf
Troupe étoit composéede plusieurs~Bara
liers, portants sur leurs épaules un Bateau,
où un Marinier ramoit, signifiant par lij
leur oppositionformée contre le Bill qui|
avoit été dressé pour bâtit un Pont sur BI
Tamise auprès de Withehal. M. le Chevalier
Cross& M. Lownds passerent da.
les
les mêmes ruës à la têre du parti opposé
qui quoique plus nombreux , que les autres,
fllt insulté dans toutes les ruës par
le Peuple, & même devant le Palais du
Prince & de la Princesse de Galles. Quand
les deux Cavalcades se trouvèrent en presence
dans la Place de Tutlefields
,
la populace
des deux partis prit querelle ô&fe
battit; le trouble fut si grand pendantle
xëfte de la journée, que le Grand Bailly
ne put recueillir les voix, & fut obligé
de remettre au lendemain premier Avril
l'Assemblée des Votans; mais la confuûoù
recommença avec tant d'opiniâtreté,
qu'il y eut un secondcombat, quiempêcha
encore l'élection.
Cependant cette élection s'est faiteenfin
le 7 Avril,& Mrs Hutcheson & Cotton
du parti des Toris ont étéélus & proclamés
suivant l'usage. On prétend que le
Chevalier Cross&M. Lownds ont resolu
de se pourvoir au nouveau Parlement
contre cette éleaion , qui n'a pas été juridique
,
à cause des violences du parti
opposé, La Cavalcade des Membres du
Jauxbourg de Southwarck firuéde l'autre
côté de la Tamise,se fit le S Avrildans
les Piés de S. Georges. M. le Colonel
Meggot , M. Edmond Halsey
,
M. Sajnuel
Ruch & M. le Chevalier Fisher
Tenthen font les quatre qui se presentent
à iiij pour
pourêtreélûs; le desordre causé par h
canaille de ce Quartier
,
qui en,cIt fort
rempli, ainsi que de Banqueroutiers, a
retardé l'élection.
De laHaye,ce 14.Avril1722. TOus les Moscovites qui le trouvent
a[t;ueHemem dans ce Pays, se font rendus
à l'Hôtel de M. le Prince de Kourakin
Ambassadeur de Sa Majesté Czarienne,8c
ont signé le Formulaire touchant le Reglement
de la succession.
M. le Comte de Toroca Ambassadeur
de Portugal, & Plenipotentiaire au Congrès
de Cambray, a conferé amplemenc
avec les Deputez des Etats Geheraux au
sujet des cent mille florins que la Republique
doit au Roy de Portugal, il fouhaitte
les recevoir avant de se rendre au Congrès.
Un Vieillard, qui à la fin de Mars eut
cent douze ans accomplis, vint à pied le
19 de Rifwik à la Haye toucher la pehsion
qu'il reçojt. tous les ans des Etats de
Hollande, il est encore aussi droit & aussï
biensur ses jambes qu'un homme de cinquante
ans.
M. Preiss, Ministre du Roy de Suede,
& M. le Baron de Ulner, Envoyé del'Electeur
Palatin, demandent aussi des sommes
qui font dûës à leurs Princes par la
République.
Republique. Les Etats de Hollande & de
Westphrise se rassemblerent le 27 Mars,
& se séparerent le 4 Avril.
Les Lettres de Cambray marquent que
Milord Polwart
,
l'un des Ambassadeurs
Plénipotentiaires d'Angleterre, y étoit arrivé
de Paris le 27Mars,&queMilord
Wilwort qui revient de la Cour du Roy
dePrusse
,
étoit aussi attendu à Cambray
où , il va en qualité d'Ambassadeur Plénipotentiaire
de Sa Majesté Britanique.
Le 8 Avril, M.le Prince de Kourakin
Ambassadeur Extraordinaire du Czar, fut
en longue conférence avec les Principaux
duConseil d'Etat, au sujet des nouveaux ritres
que veut prendre Sa Majesté Czarienne.
1 #
DeRome,ce 25 Mars1722. DOn Carlo de Conti Prince de Poli,
neveu de Sa Sainteté, alla le4 Mars
avec un cortege magnifiquechezle Cardinal
Pamphile, qui en qualité de Grand
Prieur de Rome, le reçut Chevalier de
Malthe, & lui donna la Croix au nom.du
Grand Maître. Onassureque la restitution
de Comachio ,e/t en terme d'accommodement
,
& qu'on nest plus arrêtéquepar
les formalirez.
> Le 10 Mars, l'Ambassadeur de laRe-
1
G v publique
publique de Venise, fit part à Sa Sainteté
des avis qu'il avoir reçûs d'qhanrc: au
sujet des forces Navales que preparent les
Turcs; après cette audiance il visita les
Cardinaux Conti & de Sainte Agnés. Le
Ceremonial de l'entrée du Bailly Spinola
Ambassadeur de la Religion de Malte,
a occasionné plusieurs Congrégations. On
n'avoit point vû à Rome d'Entrée d'Ambassadeur
de Malte depuis le Pontificat de
Clement IX. à qui la Religion de Malte
envoya le Grand Prieur de Bohëme. Le
15. M. le Bailly Spinola fit son entrée
àcheval comme Ambassadeur d'obéissance.
Il sur reçu à la Porte dd popolo par M.
l'Abbé del Giudice, Majordome du Pape,
avec une Compagnie de Chevaux-Legets,
t & un détachement des Cent Suissesde la
garde qui escortoient l'Ambassadeur; il
marcha entre M. Carassa Evêque Assistant,
& M. le Majordome,qui furent precedés
de quarante Cavaliers, montés sur des
chevaux superbement harnachez, & suivis
des Gentilshommes des Cardinaux. Quoiqu'on
eut discuté avec attention tous les
incidens qui pouvoient arriver pendant la
marche, on ne les prévint pas tous. Les
gens de M. le Cardinal d'Althan pretendirent
le pas sur ceux des autres Cardinaux,
à cause du caractere de Ministre
qui distingueleurMaître. La dispute dura
longlong-
tems, & cependant ne changea rien
à l'ordre arrêté, mais elle retarda la ceremonie
, & sur cause que l'Ambassadeur
n'entra dans son Palais qu'aux flambeaux.
On croit que les differens de Sa Sainteté
& du Roy de Sardaigne font accommodés.
- M. l'Abbé Silva, Envoyé Extraordinaire
du Roy de Portugal, a reçu avis
de la perte d'un Vaisseau revenant de la
Chine, chargé de deux Paquets de M.
Mezzabarba
,
Vicaire Apostolique , l'un
pour le Pape, & l'autre pour le Sacré
College
,
& qui apportoit aullï de riches
presens que l'Empereur de la Chine envoyoit
à Sa Sainteté.
Le 15 Mars le Pape benit la Rose d'or,
avec les ceremonies ordinaires.
Le 18 , on transporta le Corps de Clement
XI. dans la Chapelle de la Pieté
, qui sert au Chapitre de S. Pierre pour
les fonctions Canoniales. Cette Ceremonie
se fit avec une dignité Chrétienne, par
les (oins des Cardinaux Annibal & Alexandre
Albani neveux du deffunt Pape,
tous les Chanoines y assisterent, & à la
- fin de l'Office M. le Cardinal Annibal
Albani leur distribua à chacun un Recueil
manuscrit des Discours prononcés par son
Oncle dans les Consistoires qu'il a tenus
pendant son Pontificat. Le 10, le Service
solemnel pour le repos de l'ame de ce
G vj Souverain
Souverain Pontife sur celebré dans l'Eglise
de S. Pierre,tout le Sacré College y assista.
Le Corps fut mis dans leCaveau
que le dessant avoit destiné & fait bâtir
pour sa sepulture
,
& suivant son ordre
on ne lui mit que cette Inscription: Hic
jacet Joannes FranciscusAlbani,
De Florence ce 25 Mars 1722.
LE Duc de Lorraine a écrit une Lettre
très belle au Grand Duc, au sujetde
ses prétentions sur le Montferrat, & la
Republique de Luques a declaré qu'elle ne
vouloit point entrer dans les differens qui
pouroient surveniren Italie,&cela relativement
à la protection qui lui est accordée
par l'Empereur.
Le Grand Duc tient des Conseilstrès fouvent
, & a fait munir toutes les Places
Maritimes de son Etat; cependant l'Empereur
l'a assuré qu'il ne pensoit point à
troubler la tranquilité de la Toscane &
le repos d'un Prince qu'il confidere par
ses vertus & par son grand âge. On dit
aussi que plusieurs familles de Pise& de
Sienne, exilées depuis long-temps, ont
obtenu par l'intercession du Senat la liberté
de retourner dans leur Patrie
,
& de renner
dans la poflfeflîon de leurs biens réunis
au Dumaine. On tient pour certain que
";', les
les Magistrats de Cremone ce de Mantoue
+', ont destendu sous peine de mort de faire
sortir h015 du païs les grains, les vins, 8c
les autres denrées.
M. Americ Vespuci & sa nouvelle épouse,
qui est de la noble famille de Panichi,
ont reçu à Florence tous les honneurs imaginables,
& a été gratifié par le Grand
Duc d'une pension considerable qui pasfera
à lesenfans mâles à perpétuité
, en
consideration de la naissance de M. Vespuci,
qui descend du fameux Americ Vespuci,
qui a fait la découverte des côtes
Méridionales de l'Ameriqueen 1447. &
qui a donné son nom à cette partie du
Monde, titre qui le rendra immortel.
Les trois Princes de Baviere qui font
actuellement à Florence incognito, allerent
le17 Mars saluer le Grand Duc,
qui les reçut avec les plus vives marques
d'affection : Il les regala superbement le
iS, & leur donna ensuite lé spectacle
d'un combat de Lions. On croit qu'ils feront
quelque sejour en cette Ville, &
qu'ensuite ils iront à Pise & à Livorne.
: De Turin ce 4 Avril 1722.
LE Roy de Sardaigne, la Reine & le
Prince de Piémont sont partis le 1 1
Mars au matin pour se rendre à Verceil;
-
ils
ils étoient accompagnés d'une Noblesse
brillante & nombreuse; ils vont y recevoir
la Princesse deSultsback qui est arrivée
à Brescia le même jour dans une Caléche à
six chevaux
,
suivie de 5 Carrossesà 4 chevaux.
M. le Marquis PietroMartinengo
donna à souper à cette Princesse le soir du
jour de son arrivée, & la regala ensuite
d'une belle serenade ; le repas se fit en public
: le lendemain M. le Comte Curtio
Martinengo, escorté de treize carrosses à
six chevaux, alla la complimenter; la
Princesse lui répondit fort gracieusement.
Quelques heures après elle se remit en
chemin, & prit la route de Cavarnago,où
elle arriva le 12 ,
où elledescenditchez
M.le Comte Martinengo. Il faut observer
quecettePrincesse a été accompagnéepar
quarante Nobles Venitiens durant son sejour
dans les Etats de la République de
Venise, & que M. le Marquis de Martinengo
l'a reçûë magnifiquement dans
deux ou trois de les Maisons dans le Bressan,
dont les Jardins étoient illuminez &
ornez d'Inscriptions & de Devises : il avoit
joint à ces Spectacles brillans, les charmes
de l'harmonie, & donné des concerts conv
posez des meilleures voix, qu'il avoir fait
venir exprès de Venise. On avoir aulIi
representé devant la Princesse un Opera
Pastoral. Dès qu-elle fut arrivée à Cavernag(
xt
nago, elle sur complimentée par M. le
Comte Baldiani de Belgiojoso, au nom de
M. le Comte de Colloredo Gouverneur,
qui lui fit en même-temps offrir un Bucentaure
pour faire par eau le voyage depuis
Vaprio jusques auprès de Milan;
elle accepta l'offre & s'embarqua sur le
Bucentaure
,
où on lui servit un dîner
magnifique: elle partit ensuite avec sa
Cour, precedée d'unBatteaucouvert rempli
d'excellens Musiciens, quiabregerent
le chemin par l'agrément de leurs concerts.
Elle débarqua à deux lieues de Milan, &
sur reçue par M. le ChevalierVisconti &
le Chancelier son frere
,
& complimentée
par Mr le Comte Colloredo, qui la mena
ilitqu'à son Carrosse, où étant montée
y elle prit la route de Corsica. Quand la
Princesse passa devant la Citadelle de Milan
, elle fut saluée d'une triple falve de
toute l'artillerie, & la Garnison se trouva
fous les armes. M. le Marquisd'Adda la
reçut, & lacomplimenta à Corsica. Elle
partit le lendemain pour Novare, oùelle
fut traitée avec somptuosité par les ChanoinesReguliers
de Saint Jean de Latran;
ensuite elle continua sa route du côté de
Verceil, & étant sur la frontiere du Milanés
,M. le Comte de Belgiojoso prit congé
d'elle, & en reçut en don un fort beau
diamant.
Dès
Dès que la Princesse fut arrivée à Vcrceil
,
près de la barrière, le Prince de Piémont
alla à cheval audevant d'elle, accompagné
de cent vingt-quatre Gentilhommes,
& d'un Détachement de Gardes à cheval.
Le ceremonial ne les occupa pas longtemps
, la Princesse baisa les mains du
Prince, & le Prince baisa la Princesse au
front ; ils montèrent ensuite en carrosse,
& se rendirent à Verceil, où leurs Majestezreçurent
leur belle-fille avec les
démonstrations de joye les plus vives & les
plus sinceres. Ils souperent tous en public,
& doivent se rendre ensemble à Turin,
où on a fait des preparatifs extraordinaires
pour les recevoir.
DeLisbonne, ce 15 Mars 1722. LA Flote destinée pour la Baye de tous
les Saints, & le Vaisseau qui doit aller
aux Indes Orientales
,
partiront à la finde
Mars.
Le Roy a fait une nouvelle Ordonnance
pour les gens de guerre de son Royaume,
qui marque également sa penetration &
sa justice. Sa Majesté a d'abord examiné
les anciens Decrets des Rois ses predecesseurs,
touchant l'employ & la distribution
des finances destinées au payement des gages
des Officiers, du Prest des Soldats, à
l'entretien
entretien des Magasins, des Munitions de
-
guerre & de bouche, à celui des Hôpitaux
des Provinces, & aux repararions des
Fortifications. Elle a aperçu les abus introduits
dans cette Regle, & pour les reformer
elle a ordonné & reglé que les deniers
provenans des impositions qui se levent
dans son Royaume, feront distribués en
six caisses principales, peur estre ensuite
répartis entre les Tresoriers de chaque
Ville où il y aura des Troupes en Garnison
ou en Quartier, Que les Officiers & Soldats
toucheront leur p,,"e tous les deux
mois regulierement : Que les malades qui
ne se pourront pas trouver aux Revuës
des Commissaires
v
la recevront dans les
-
Hôpitaux, ou chez eux, s'ils s'y font retirez
:Que l'on mettra en dépost lesappointemens
de ceux qui feront employez au
dehors pour le service de Sa Majesté:Que
tour Officier ou Soldat qui s'absentera
quoi qu'avec , un congé,n'aura point de
paye pendant tout le temps de son absence:
Que ceux qui s'absenteront sans permission
, feront punis suivant la rigueur des
Ordonnances de la Guerre:Que les Entrepreneurs&
Munitionnaires des Troupes
feront obligez de faire dorénavantchaque
Ration de bled froment du poids detrois
livres & demie; celle de seigle dupoids
cinq livres, & cellequi sera mêlée de sei-
.- - gle
gle & de millet du poids de six livres:Et
enfin que les habits, linge & chapeaux
des Soldats feront tirésdesfabriques du
Royaume, Sa Majesté faisant expresses
deffenses d'en tirer des Pays étrangers.
Le 3 Mars la Flote du Rio de Janeiro
entra dans le Port de cette Ville,aunombre
de quinze Bâtimens Marchands,escortez
par deux Vaisseaux de guerre. Dom
Pedrod'Alinceda Comte d'Assumar ,Gouverneur
de la Prov ince des Mines,est arrivé
sur l'un de ces Vaisseaux. On commence
à décharger les Marchandisesapportées par
cette Flote.
On a fait une deffense expresse aux Officiers
& aux Soldats de faire aucun commerce
de Tabac, sous peine deprifon &
de banissement. La punition de quelques
contrevenans a si fort intimidé le reste,
qu'ils ont brûlé ce qu'ils avoient de Tabac
étranger, tant en poudre qu'en feuilles.
DeMadridce 31 CMars 1711.
LE Marquis de Grimaldo Secretaire
d'Etat, écrivit le 26 février dernier à
M. Colsters Ambassadeur des Etats Generaux
, que Sa Majesté Catholique
étant informée des précautions dela Republique
contre le mal contagieux, Elle
auroit ordonné que les Vaisseaux Hollandois
dois qui entréroient dorénavant dans les
Ports d'Espagne
,
munis de Certificatsde
Santé,ne seroient obligez qu'à vingt
jours de quarantaine; mais comme les
Bâtimens Genois sont traitez plus favorablement
,quoy que plus ex posés à la communication
decette maladie, l'Ambassadeur
d'Hollande demande la réduction de
cette quarantaine à dix jours, par le Memoire
qu'ila presenté le 2 Mars.
Le 1J Mars M. le Duc de Saint Simon
Ambassadeur extraordinaire du RoyTrès-
Chretien, eut son audience de congé de
Sa Majesté Catholique, il se dispose à retourner
bien tôt en France.
On a tenu plusieursConseils à l'occaiîon
des grands armemens que font les
Regences d'Alger, de Tunis & de Tripoli.
On craint quelque entreprise sur les côtes
d'Espagne, & pourle précautionner contre
ces Corsaires, on a resolu d'armer
cinq Vaisseaux de guerre, cinq Fregates
& dix Galeres, dont on formera une Escadre
au Printemps prochain.
On apprend de Cadix que deux Vaisseaux
de guerre doivent partir incessamment
pour la nouvelle Espagne, & y porter le
vif-argent necessaire aux mines d'or &
d'argent du pays, avec la Bulle du Jubilé
universel que le Pape a accordé au sujet
de son exaltation au Pontificat.
On
On mande de Malaga que les côtes d'Espagne
dans la Mediteranée, font toujours
exposées aux insultes des CorsaitesAlgériens.
Le Roy Catholique ayant nommédès le
21 Septembre dernier le Marquis de Maulevrier,
Ambassadeur de France, Chevalier
de la Toison d'or, & n'ayantpû dèslors
faire la ceremonie de lui mettre le
Collier, parce qu'il est prohibé par les
Statuts de cet Ordre de le donner à d'autres
Chevaliers revêtus de quelque Ordre
que ce soit, le Marquis de Maulevrier
étant Commandeur de l'Ordre de Saint
Louis, farrs dispenses de Rome, ordonna
au Cardinal Aquaviva chargé de ses affaires
auprès de Sa Sainteté, de solliciter
incessammentcettedispense, laquelle arriva
le Lundi 23 Mars de la presente année
171.2,;leNiarquis de Maulevrier eut
l'honneur de recevoir le Colier dela main
du Roy Catholique, entre midi & une
heure, dans* le Palais du Buen Retiro.
Dans une des Salles de ce Palais on
avoir placé une table avec un tapis de
velours cramoisi brodé d'or, sur laquelle
étoit un coussin blanc aussi brodéd'or,
avec le Livre de l'Evangile, & par dessus
un Crucifix: à côté de cette table il y
avoir un fauteuil, & un carreau au pied;
aux deux côtez deux bancs couverts de
tapis,
tapis, formant un quarré qui étoit terminé
par un banc sans tapis.
Le Roy Catholique se rendit dans ladite
Salle sur le midy & demi,suivi deMgr
le Prince des Asturies, du Duc eJ'Elca.
lonna
,
du Comte de Lefmos
,
du Marquis
de Lede, du Marquis de Castel Rodrigo,
* du Duc de Bournonville, du Ducd'Albuquerke,
du Duc de Popoli,du Duc
de Leria,du Marquis deCaylus, de Dom
Lelio Caraffa, & de tous les Chevaliers de
l'Ordre nommés pour le Chapitre,accompagnés
du Marquis de Grimaldo Chancelier
, & du Comte de Canilla Greffier de
l'Ordre.
Le Roy se mit '.Uns le Fauteuil,& le
Prince à la ~preWie?èplace du premier
banc; tous le, Chévaliers cy-dessus placez
suivant leur ancienneté
v
le Marquis de
Maulevrier étant demeuré dehors pendant
qu'on tenoit le Chapitre.
Le Roy ayant mis son chapeau, & tous
les Chevaliers ensuite, le Marquis de
Grimaldo lut l'article des Statuts de l'Ordre
qui deffend de donner le Collier de
la Toison d'Or à tous autres armés d'un
autre Ordre de Chevalerie, à quoi il ajoûta
la teccure de la dispense de Rome pour le
Marquis de Maulevrier qu'il proposa être pour reçu dans ledit Ordre, & le Chapitre,
ayant opiné, le Duc de Bournonville
, choisi
choisi par le Marquis de Maulevrier pour
-
son parrain à ladite Reception,sortitdes
rangs des Chevaliers, & alla chercher le
Marquis de Maulevrier,qu'il conduisit aux
pieds de la table, après lui avoir fait faire
les reverences ufirées. Le Marquis de Maulevrier
se mit à genoux , & le Marquis
de Grimaido lui ayant fait mettre la main
surle Livre des Evangiles,lui lut toutes
les Obligations & Devoirs dudit Ordre,
à chaque Article desquels le Marquis de
Maulevrier répondit ( je jure de les observer;
) après quoi il se mit à genoux sur
le carreau qui étoit aux pieds du Roy, qui
lui mit le Collier,& lui donna l'Accolade,
sans luifaire la cçrepionie de l'Epée
,
parce que le Marqujs de Maulevrier est
deparme de l'Ordre Militaire de S. Louis.
Le nouveau Chevalier fut ensuite embrasser
rous ses Confreres, en commençant
par Monseigneur le Prince des Asturies.
La Reine & la Princesse des Asturies &
les Infants Dom Ferdinand & Dom Carlos
furent presens à la Ceremonie, après laquelle
tous les Seigneurs cy-dessus
,
&
plusieurs autres, comme le Prince Chelamart,
le Prince Pio, le Duc de Saint-
Simon & toute sa famille, &c. vinrent
dîner chez le Marquis de Maulevrier,où
l'on servit un magnifique Repas gras&
maigre.
DIGNITEZ.
DIGNITEZ, CHARGES ET EMPLOIS
,des Pays Etrangers.
M Constantinople. Agduogly,filsdeKaraMustapha,
qui étoit Grand Visiren 1683.lors
> du siege de Vienne
, a
obtenu du Grand
SeigneurlaCharged'Emirchage ou Conducteur
des Pelerins allant à la Méque,
i & celle de Bacha de Damas, à la place de
1 celui qui a ététué avec une partie de ses
[ gens par les Arabes qui ont attaqué la
> derniere Caravane. De M r Ofterman, Conseiller au Conseil
Privé, a reçû du Czar en presens
[ plusieursTerres considerables du feuPrince
Gagarin. Ce don est estimé plus de cent mille Roubles
, & est le prix des services
éclatans que M.Ostertman a rendus
à Sa Majesté Czarienne.
-
M Vienne. le Comte de Dietrichsteim
,
0 Grand Veneur hereditaire du
Duché de Carinthie a prêté ferment pour 4 nouvelle Charge de Conseiller d'Etat,
M. François Behm a été élu à Prague le
-
a
2 Mars, General & Grand Maistre de l'Or.
dre desFreres Chevaliers de l'Etoile Rouge.
M. le Comte de Scomborna été fait
Commandant General des Troupes du
Cercle du haut Rhin,
Londres. M le Chevalier Spencer Compton,
* dernier Orateur de la Chambre
Basse ,qui a rendu de signalez servicesau
Roy d'Angleterre, en a été gratifié de la
Charge de Receveur & Payeur General
des Gardes, des Garnisons& des Troupes
du Royaume.
M.le Duc Manchester, &M.leComte
de Sussexontété nommez Gentilshommes
de la Chambre du Roy d'Angleterre.
M. Charles Stanhope a obtenu la Charge
de Trésorierde la Chambre de Sa M4-
jestéBritannique, qui étoit possedéepar
M. Pelham.
M. Guillaume Youge a obtenu la Charge
deSecretaire d'Etat du Royaume d'Irlande.
M.le nouvel Evêque de Durham a prêté
le serment d'Allegeance & de Suprématie
entre les mains du Roy, en qualité de
Lieutenant-Gouverneur du Comte de Durham.
M. leComte de Berkeley a été nommé
Grand Stewart ou Senechal de la Ville
; de
de Plymout
,
à la place du Comte de
Stamfort decedé. M.Waller Bacon a obtenu la Charge
de Commissaire General des Munitions 8c
Provisions de Guerre de l'Isle de Minorque.
Le Lord Thomond a obtenu la Charge
de Lord Lieutenant & Garde des Registres
du Comté d'Essex.
M. Williamson Colonel, AidedeCamp
du Lord Cadogan, a été fait Ajudant General
des Armées de la grande Bretagne. M. Jean Barber Imprimeur a été élû
Alderman de la Ville de Londres, à la
1 place du feu Chevalier Guillaume Lewen.
A1adrid. DOn Francisco VelasquésZapata, Alcaie
ou Prevôt de la Cour & des
Maiions Royales,a obtenu de Sa Majesté
Catholique la Charge de Fiscal du Conseil
Royal de Castille.
M. le Marquis de Miravel
,
Lieutenant
General des Armées d'tipacne a obtenu
la Capitainerie generale de la Province ÔC
Frontiere de Caltiile.
Don Juan EstevanBellet de Sanio,aussi
Lieutenant general, a obtenu le Gouvernement
de Valence.
RnfflPa LE General des Bernardins a obtenu de
Sa Sainteté la Chargede Consulteur
desRites. H M.
t *
I
M. Lambertini a obtenu celle de Dataire
de la grande Penitencerie, vacante
par la mort de M. Zwli.
Le i Mars, le.Pape tint CQnfîftoire
au Palais du Quirinal
,
& Sa Sainteté y
proposa l'ArchevêchéTitulaire d' A pamec
pour M. Nicolas Marie Tedeschi Secretaire
de la Congregation des Rites, de
celle de l'Examen des Evêques & Reguliers
,& cy-devant EvêquedeLipari.
Pour M. Joseph Marie Martelli, neveu
du feu Cardinal de ce nom, l'Archevêché
de Florence.
Pour M. Michel Orsi,ChapelainMajor
des Armées de l'Empereur,& Secretaire
L'Etat & de la Guerre au Royaume de
Naples, l'Archevêché d'Otrante.
Pour M. Blaile Dura l'Evêché de
Potenza.
Pour M. André Madeleine de la Congregation
des Clercs Reguliers Mineurs,
l'Evêché d'Ugento
Pour le Pere Sebastien de Foronda
,
de
l'Ordre de S. Augustin
,
l'Evêché Titulaire
de Calcedoine.
M. Raimond Gallani fut preconisé le
même jour pour l'Archevêchéde Raguse,
par M. le Cardinal Tolomeï.
M. Pierre Vincenr Platamone
, pour
l'Evêché de Lipari, par M. le Cardinal
de Sainte Agnés.
M*
M. le Comte de Poitiers
,
Prévôt de
l'Eglise de Liege, fut proposé pour l'Abbaye
de S. Crespinle Grand,Diocésede
Soissons, par M. le Cardinal Ottoboni-
Et M l'Abbé de Corberon pour l'Abbaye
de S. Saine, Diocese de Langres.
A la fin de ce Consistoire le Pape accorda
le Pallium pour l'Archevêque de
Toulouse.
M. Ansidei a obtenu la Charge d'Assesseur
de la Congregation du S. Office
,
vacante par le decez de M. Zauli Archevêque
de Theodosie.
M. l'Abbé Origlii, neveu du Cardinal
de ce nom ,
est à present Chanoine de
S. Pierre par le decès de M. Zauli, dont
il étoit Coadjuteur.
M. l'Abbé Cell
,
frere de M. le Duc
1
d'Aqua- Sparta,a été fait par Sa Sainteté
1 son premier Camerier d'honneur.
L La Haye. E Prince Guillaume Charles Henry
Frison de Nassau Dicts Statouder, &
) Capitaine general de Frise, fut reconnu à la
Haye le 19 Mars Statouder&Capitaine
g general des Pays de Twent &de Drent,
il joüira des mêmes droits, prerogatives
1
* & honneurs que possedoit autrefois le
Prince Henry Casimir de Nassau son
L aycul.
Hij M.
M. le Baron de Swartsenbourg a pris
seance dans l'assembléedes Etats Generaux
comme Deputé de la Province dt Frise.
M. Lewe préta ferment defidelité aux
Etats generaux le 17 Mars enqualitéde
Colonel du Regiment des Gardes du
Prince de Nassau.
MORTS ET NAISSANCES
des Pays Etrangers. LE Prince Pierre Michaelowits Galliczin
, mort à Moscou
, y fut inhumé
le 4 Fevrier avec une pompe
digne de son rang. Le Czar
,
le Ducd'Holstein
,
les Ministresétrangers, & les principaux
Seigneurs de la Cour de Moscovie
assi sterent à cette funebre ceremonie.
Michel Jean Comte d'Althan, Baron
de Golburg & de Murtesten, Echanson
hereditaire de l'Empire, & Comte hereditaire
de Saladie, Chevalier de la Toison
d'Or, Grand d'Espagne, Conseiller ordinaire
duConseil d'Etat de l'Empereur,
Chambellan & Grand Ecuyerde Sa Majesté
Imperiale,mourut à Vienne en Autriche
le 16 Mars, dans la quarante &
uniéme année de son âge. L'Empereur qui
l'estimoit infiniment lui avoir été rendre
Vdite la veille de sa mOLe) il se crut si
bien
bien rétabli le jour même qu'il mourut,
qu'il se sir habiller entre huit & neuf heures
du matin, pour aller à laCour;mais
une foiblessesubite l'attaqua, & il cessa
de vivre entre les bras de M. le Comte
de Savaglia, qui se trouva seul avec lui
dans ce funeste moment. Immédiatement
avant son decès l'Empereur lui avoir donné
une bague de quarante mille florins, &
l'Imperacrice lui en avoit donné une de
trente milleflorins. L'Empereur fut Si
frapéde cette mort, qu'il fallut le saigner
& lui donner un cordial. Le corps du
deffunt après avoir été exposé dans un
lit de parade, dansson Palais à Vienne,
-
aété transporté le iS à Fran en Moravie
3
pour y estreinhumé dans le tombeau de
ses ancêtres.
Demoiselle Bernardine de Staremberg
fille de M. le Comte de Staremberg Conseiller d'Etat & Ambassadeurdel'Em-,
pereur à la Cour du Roy de la Grande
Bretagne, est morte le Mars. r j
1
-
Le R. Pere Dominique Das Chagas,
Superieur du Noviciat des Millionnaires
dePortugal, est mort à Lisbone le 16
Février, dans le Couvent de Varatojo,
; âgé de soixante treize- ans.
Le 19Mars le Roy & la Reine d'Espagne
tinrent sur les Fonts de Baptême
dans l'Eglise de Saint Jerôme à Madrid,
- ,
H iij ua
un des fils du Prince de Santo Bueno,
& celui du Prince de Maurano; la ce- ;
remonie fut faite par le Cardinal Borgia;
le Prince & la Princesse des Asturies y
assisterent. Le Roy fit presentau premier
de ses deux Filleuls d'une coquille & d'une
croix de Malthe enrichies de diamants;
& au second de son portrait aussi enrichi
de diamans, la Reine leur donna à chacun
une épée garnie de pierreries.
M. Dominique Cauli, Archevêque
Titulaire de Theodosie, Assesseur de la
Congrégation du Saint Office, & Cha-
-
noine de Saint Pierre, est mort à Rome
le premier Mars, âgé de quatre-vingtsquatre
ans.
Louis Emmanuel Cordoüe, Comte de
Sainte Croix,Chambellan de l'Empereur,
est mort à Vienne le 14 Mars, âgé de
cinquante-trois ans.
JOURNAL
,JtOrU.R.NAL DE PARIS.
t'-IL
Adlle du Jardin, fille de
M. du Jardin Controlleur la
Maison de M. le Comte de
Charoloîs, a chanté trois Leçons
aux Tenebres dans le Couvent des
: Dames Religieusesdu Précieux Sang, ruë
de Vaugirard. Cette jeune personne qui
nSla pas quinze ans, joint à une voixforte
& étenduë tout le g<sùt du chanr. Les
morceaux qu'elle a chantés font de la composition
de M. du Buisson
,
Pensionnaire
- du Roy.
Le 5 Avril jour de Pâques, le Roy entendit
la grande Meneau Louvre; elle fut
celebrée Pontificalement par M. l'ancien
Evêque de FrejusPrecepreur de SaMajesté,
& chantée par la Musique.Lemême Prelat
officia l'après midi à Vêpres, que le
Roy entendit ainsi que le Sermon du R. P.
Porrail de l'Oratoire.
Le même jour le Roy fit rendre les
Pains benits à Saint Germain de l'Auxerrois,
Parroisse du Louvre; M.l'Abbéde
• Saumery l'un de ses Aumôniers, & un
Maître d'Hôtel de Sa Majestéles presenterent.
Ils étoient accompagnez d'un Détachement
des Cent Suisses, & precedez
H iiij des
des Trompettes,Hautbois '& Tambours.
Le même jour M. le Duc de Bourbon
s'acquit de la mêmeceremonie dans
l'Eglise de Saint Sulpice sa Paroisse;ily
eut lejpc grands Pains benits avec banderoles
auxArmes de Condé, Hautbois,
Trompettes & Timbales. Le Dimanche de
Quasimodo ce Prince remplit encore .ce
devoir Chretien, dans l'Eglise de Saint
Germain l'Auxerrois.,
, Le Lundi 6, lendemain de Pâques, le
Roy alla à l'Eglise deSaint Germain i'~n'-
xerrois sa Parroisse ; il étoit accompagné
de M. le Duc de Bourbon, de M. le Maréchal
Duc de Villeroy son Gouvernetir-,
& de M.l'ancien EvêquedeFréjusson Precepteur;
les Gardes du Corpsmarchoient
autour du Carrosse,leursOfficiers à leur
tête, les Gardes de la Prevôré, &les Cent
Suisses leur Drapeau déployé le precedoienr.
Sa Majesté sur reçûë à l'entréede
l'Eglise par le Chapitre, qui lui presenta
la Croix & les Reliques ; le Chantre presenta
l'Eau-benite à Sa Majesté, .& les
deux plus anciens Chanoinesl'encenserent:
Elle fut complimentée par M. l'Abbé
Vivant Doyen;en suite leRoy alla se placer
dans le Choeur sur le Prie-Dieu qui
lui avoir été préparé,&entendit, la Messe
celebréepar un de ses Chapelains; sa Musique
chanta un très beau Motet. L'après
,
vmidi
midile Roy alla entendre le Salut dans
l'EgliseduMonastere de l'Assomption
,
Sa
Majestéy frit accompagnée par M. le Maréchal
DucdeVilleroy &parM.l'ancicia
Evoque,de Frejus.
Le 7 le Roy prit le divertissement de la
chasse de l'Oiseau, qui se fit au Bois de
Vincennes.
M. lé Duc de Saint Simon, Ambassadeur
extraordinairede France à la Cour d'Espagne
,
est revenudeMadrid ;
il eutl'honneur
de saluer le Roy le Vendredy 17 d®-
ee mois, quilui a fait un accueil trèsgracieux.
Ondit que ce Duc cede son Duché
au Vidamede Chartres-son filsaîné, qu'il
prendra le nom de Duc de Russec,& qu'il
doit épouser Mademoiselle dela Rochefoucault.
M. de Chirac premier Medecin de Mon*-
lieur. Je Duc d'Orléans, en a obtenu pouc
recompensedesfoins qu'il a eus de luidans
sa derniere maladie, la somme de vingtquatre
mille livres.
- M. Heraut, nommé à l'Intendance de"
Tours àla place de M. d?Argenson, que. le Roy a fait Lieutenant General de Police
à Paris, a vendu sa Charge de Procureur
General au. GrandConseil à M. Meraut.
Le Papea accordéau Roy de Sardaigne
Âne omination au Cardinal à chaque
Hv~ promotion
promotion qui se fera pour les Couronnes. -
On prétend que l'affaire de la Mouvance-
des deux Siciles effc accdmmodée
entre Sa Sainteté & l'i mpereur. LePape
en donnera l'Investiture, & l'Empereur
lui fera presenter la Haquenée avec Je cribut
ordinaire la veille de Saint Pierre.
Le 12 Avril Dimanche de Quasimodo,
le Roy se confessa à M. l'Abbé Chuprel,
Chapelain de la Chapelle de Musiquede
Sa Majesté
,
Chanoine de Beaune. Le Roy
l'a gratifié depuis d'une pension de quinze
cens livres, avec un Brevet. Après laConfession
Sa Majesté entendit la Messe chantée
par sa Musique; le Mote Kit de la
composition du Sieur Guignard,Musicien
ordinaire de la Musique du Roy, & fut
écouté avec aplaudissement. Pendant la
Messe M. l'Evêque de Carcassonne, M.
l'Eveque de Tulles, & M. l'Evêque de
Sa LIt, prérerent leur ferment de fidelité
entre les mains du Roy, en presence de
Monsieur le Duc d'Orleans.
L'après-midi, Sa Majesté entendit les
Vêpres chantées par sa Musique ; ensuite
Elle alla entendre le Salut dansdu-
Couvent des Capucines
,
& de-là se promener
dans les Champs Etirées, accompagnée
de M. le Comte de Clermont, de ,
M. le Maréchal Duc de Villeroy son Gouverneur
,
& de M. l'ancien Evêque de
Frejus son Precepteur.L'intante
L'Infanre-Reine alla voir le Monastere
du Valde Grace, accompagnée de Madame
la Duchesse de Vantadour & de Madame
,
la Princesse de Soubize
,
qui le même
jour avoir presté ferment entre les mains
du Roy,en presence de Monsieur le Duc
d'Orléans,pour la Charge de Gouvernante
des Enfans de France,que Sa Majesté lui a.
donnée en survivance de Madame la Duchesse
de Vantadour ; c'estla feule Charge
où la survivance demande prestation de
serment.
Le 9. M. le Comte de Morville, Ambassadeur
du Roy auprès des Etats Generaux
des Provinces Unies, & Ambassadeur
Plénipotentiaire de Sa Majesté au Congrès
de Cambray
,
presta ferment de fidélité
- entre les mains du Roy, en presence de
Monsieur le Duc d'Orleans,pour la Charge
de Secreraire d'Etat, dont M. d'Armenonville
Garde des Sceaux de France son
pere, s'est démis en sa faveur.
Le 11. le Roy accorda une audience
particuliere à Don Patricio Laulés
,
Ambassadeur
ordinaire du Roy d'Espagne.
Ce Ministre y sur conduit par M. Kemond,
Introducteur des Ambassadeurs.
Le 13. le Roy alla dîner au Châteaude
la Muette
,
le lendemain il alla accompagné
de M. le Maréchal Ducde Villeroy
, se promener au Parc de Vinceimes,-
H vj 0Li-,
où SaMajesté prit le divertissement de la
chasse duVol del'Oiseau.
Le 15. le Roy alla visiter l'Infante-
Reine, il passa par la grande Galerie.
Le 18. Sa Majesté alla au Palais Royal
visiter Madame
,
qui va passer quelques
mois à S. Cloud.
L'après-midi dumêmeJour leRoyalla
entendre le Salut au Monastere du Boa
Pasteur, ruë du Chassemidi.
Le Dimanche 19. le Roy entenditune
seconde fois à sa Messe le Motet du sieur
Guignard, Musicien ordinaire de sa Musique,
qui soutint l'estime qu'on en avoit
faire le Dimanche de Quasimodo.
M.le Marquis deGévres aété fait Duc
& Pair.
On a (çû par un Courier extraordinaire
que le Pape avoir tenu le 1 Mars un
Consistoire
,
ou- M. l'Abbé d'A uvergne.
avoir étéproposé pour l'Archevêché de
Vienne.
Le Sacre du Roy est fixé au mois de
Septembre prochain,& M. le Marquis de
Dreux est allé à Rheims marquer les logemens
pour toutes les personnes qui
doivent assister à cette auguste Ceremonie.
M. Dodun
,
Intendant des Finances,&
lTan d-.;s Commissaires chargés de la régie.
de
de la Compagnie des Indes, a été fait
Contrôleur General des Finances,sur U
démission volontaire de M.. delaHoussaye,
dont sa santé ne peur fourenir un travail
penible & constant, le Royen lui accordant
la permission de se retirer, l'a gratifié
d'une pension de vingt mille livres.
M. Fagona la place d'lntendant des
Finances qu'avoir M. DoduoO"
Le 16 de l'autremois, on lançaà l'eau
iails le Port de Rochefort un Vaisseau
neuf de éjfpie'ces de canon, nommé le
Saint Louis.
-
La Reine d'Espagne est grosse ; on die
que le sientPerat doit partir pour l'aller
accoucher.
Qn apprend par les dernieres nouvelles
de Petersbourg, que le Czar a accordé
par un nouveau Reglement, la Nc*-
blesse hereditaire
, aux fils aînez de tous
lesOfficiers de Guerre, attachez à foisfelYlCe..
On mande de Madrid que leursMajestez
Catholiques
,
la Famille Royale, les Seigneurs
& l^s Dames de la Cour, devoient
assister le de ce mois dans le Colisée du
B~r~-~/ro.,a la representation d'unOpéra
que le Marquis de VadilloCorregidor de
cette Ville, a fait preparer par ordre du
Roy,àl'occasiondumariage du Princedes
Ailuries.
Asturies avec la Princesse d'Orleans.
On apprend de Turin
, que la celebration
du mariage du Prince & dela Princesse
de Piemont, ayant été faite à Verceil
le 1 3 de l'autre mois, le 18 ils firent leur
entrée solemnelle dans Turin. Vers les six
heures du soit, toutes les ruës ayant été
illuminées, leurs Majestez & leurs Altesses
Royales sortirent du Châteaude laGroia,
& entrerent dans cette Capitale au bruit
d'une triple salve des canons des ramparts
& de la Citadelle. Leur carosse à huit
chevaux étoit preceté de 26 autres carosses
remplis des Seigneurs & Dames de la
Cour; les Pages de L. M. à cheval, &
leurs Valets de pied marchant aux deux
côtez. Cette marche qui étoit fermée par
un Escadron des Gardes du Corps & par
le Regiment Royal Dragons,passa par la
ruë du Po : la Princesse de Piemont alla
descendre à l'appartement de la Duchesse
~Douaitiere de Savoye, à qui elle rendit
visite, & ensuiteelle parut au cercle de la
Reip.-:. Le 19 & le 20 on continua les
mêmes illuminations
,
les feux d'artifice
& les autres démonstrations publiques de
joye.
Le Pere de Lignieres
,
Jesuite, qui aéré
nommé Confesseur du Roy, assiste souvenir
en cette qualité a la Priere qui se fait foir
& matin dans l'Oratoire de S. M. Il a déja
commencé
1 commencé à l'instruire pour la première
MCom.munion. Dôublet le fils a été fait Secreraire
: des Commandemens de S.A.R.Monsieur
le Duc d'Oreans
, sur la démiilion vo-
:
lonraire de son pere.
Le bruit court qu'on va faire le Canal
projetté pour faire passer un bras de la
Seine autour de la parrie Septentrionale
*
de Paris,& que quelques Regimens d'Infamerie,
qui doivent travailler à cet-ouvrage
, font en marche pour cela.
t M Fevdeau, Conseiller au Parlement.
& M. Rougeault, Avocat du Roy au
Châtelet, ont été reçus Presidens à la troisîsmeChambre
des Enquêtes.
On dit qu'un Particulier a trouvé le
secret de faire avec le mélange dedivers
métaux
, une espece de fer blanc qui
pourra servir a faire de la Vaisselle
,
trèscommode
& à bon marché.Sur les diveries
épreuves qu'on ditqu'il a faites, on
prétend établir une Manufacture à l'Hôpital
General
,
où tous les Pauvres pourront
travailler.
M. le Chevalierde Louvois aeuil'agrément
du Roy pour commander la Com.
pagnie.des Cent Suiflfcs, jusqu'à ce que
M. Ion neveu soit en âge.
- On a établi une Commission extraordinaire
àl'Assenal, pour juger ses Giaveurs
ik
Imprimeurs d'Estampes & de Libellesdis- <
famatoires qui font arrêtez à la Bastille.
M. d'Autreuil, Maître des Requesftes,sera I
President de la Commission
,
& M. de
Varan en fera le Procureur General. -
Le Pere Sebastien Truchet
,
Religieux:
Carme, de l'Academie Royale des Sciences
, a fait present à l'Infante d'un pétit
Capucin de bois, qui par le moyen de
divers reports ,imite parfaitement les
gestes & toutes les postures pieuses des-
Capucins.
M. l'Abbé Couturier, Chanoine de Sv
Germain i'Auxerrois, prêcha le Vendredi-,
Saint le Sermon de la Passion devant
MADAME. Il toucha vivement son Audi- toire. Le Pere Prieur du petit Couvent de
Cluni
,
Place de Soubonne, chanta le
même jour la Passion dans les quatre tons,
quoiqu'àgé de 97 ans.
Lé voyage du Roy pour Versailles est
toujours fixé au 25 May-
On dit que M. le Comte de Morville
reste à la Cour pour exercer la Charge
de Socretaire d'Erar; queM. deBreteuil
~Incnlant ,est nommé Plénipotentiaireau
Congrès de Cambray à sa place, &que
M. Angrand Maître des Requestes
,
est
choisi pour remplir l'Intendance de Lil'tlo0nes.
Mr
A
i M. le Marquis de No-é a eu ordre de
se retirer dans une de ses Terres; il eit
parti pour Toiraine avec Madame du Taur
la oeur.
M. Blondel Jouvancourt, Commissaire
General des Galeres, a été nommé Intendant
de la Martinique, en la place de M.
Benard,qui a demandé à se retirer.
Le Roy a accordé une gratification de
? 1500 liv. à M. Boyer ,
Medecin de la
Marine à Toulon, qui s'est distingué
pendant le cours de la Contagion dans
cette Ville par sa fermeté
, & par son application
à secourir les Officiers, & autres
entretenus dans la Marine, attaquez du
-
mal contagieux.
Le Roy a accordé aux lieurs des Granges
pere & fils un Brevet d'Assurance de cent
mille livres sur la Charge de Maître des
Ceremonies.
BENEFICES DONNEZ. LEs Prieurés simples de S. Lothain
&de Gramont, Ordre de S. Benoist,
Diocése de Besançon, qui ont vaqué par
le decès du sieur de Montrichard, ont été
donnés au sieur Claude Bret, Clerc tonsuré
dudit Diocése.
L'Archidiaconé
L'Archidiaconé d'Outreloire en l'Eglise
Métropolitaine de Tours, a cr-é donné
comme vaquant en Regale par démission
du sieur Amant, au sieur Jean Foucher,
PrêtredumêmeDiocése.
L'Abbaye Commandataire de Lefcale-
Dieu, Ordre de Citeaux
,
Diocése de Tarbes
, qui a vaqué par le decès du sieur Bidal,
a été donnée au sieur Abbé de Michel.
La Condjutorerie de l'Abbaye Reguliere
de Barbery, Ordre de Citeaux, Diocése
de Bayeux, dont le Frere Pierre du Poisson
est Abbé; en faveur de Frere Louis Dau.
detic de Lastours,Prêtre Religieux dudit
Ordre, à la charge de la pension qui est
sur ladite Abbaye.
La Coadjutorerie de l'Abbaye de Royal-
Lieu, Ordre de S. Benoist, Diocése de
Soissons, dont la Dame Louise Isabelle de
la Chauffée d'Eud'Arrest est Abbesse, en
faveur de Dame de Grimaldy
,
Religieuse
du même Ordre, sur larequisitioon
de laditeDaineAbbesse.
BAPTEMES. MARIAGES.
L E premier Avril on baptisa à S. Sulpice
Marie-Thcrefe fille de M. Pierre
de Palluau
,
Conseiller au Parlement, &
de Marie Anne Rouillé.
Le
Le' 14 du même mois, Marie-Josephe
fille de M. Louis de Bannes, Chevalier
Comte d'A vyan Brigadier des Armées -
du Roy, Sous-Lieutenantr de la première
Compagnie des Mousquetaires, & de Marie-
Angelique du Four de Nogent, le
Parrain Messire Jacques-Joseph Marquis
de Perussle &de Parles, la Marraine Dame
Marie de la Fare, veuve de François Marquis
de la Fare, Monclat, &c.
Bonne-Louise, fille de Messire Jo-achim
-Amaury Gaston, Chevalier Marquis de
Rofnyvinen, Mestre de Camp de Cavalerie
,Cornette des Chevaux-Legers de la
Garde ordinaire du Roy, Chevalier de
S.Louis,. & de DameBertine-Louise de
Fosse son épouse, a été batisée aussi àS.
Sulpice le 18 du même mois, le Parrain
Louis-Auguste d'Albert d'Ailly Duc de
Chaulnes
,
Pair de France, Capitaine-
Lieurenant des 100 Chevaux Legers de la
Garde ordinaire du Roy, Lieutenant General
des Années de S. M. ; la Marraine
Bonne Sanguin, veuve de Messîre Jacques
Raoul de la Guibourgere,Conseiller du
Parlement de Bretagne, Procureur General
Syndic de la Province.
Le 10 Avril a été pareillement batifée
à S.Sulpice Marguerite Clémentine, fille
de Jacques Ogylvie Baron de Boyn, Brigadier
des Armées du Roy Jacques II d'Angleterre,
gleterre,& de N.Margueritede Bussllet; le
Parrain M. Jacques du Puy
,
cy-devant
Gentilhomme de la Manche de M.le Duc
de Bourgogne ; la Marraine Jeanne-Char.
lotte Guillard
,
époulede M. Louis Herault,
Seigneur de Pons & de Mezieres.
Messire Louis Marquis de la Vicuviile,
a épousé à S. Sulpice le 20 de ce mois Demoiselle
Marie -
Madelaine Fouquet de
Bellisle, fille de M. Louis Fouquet Chevalier
Marquis de Bellisle
, & de Dame
Catherine Agnes de Levi.
Le Marquis de Gondrin
,
âgé de 14 ans,
petit-fils du Duc d'Antin, est accordé
avec Mademoiselle de Luxembourg,soeur
cadette de Madame la Duchesse de Rerz,
M. le Duc d'Antin son grand-pere lui cede
son Duché; il portera le nom deDucd'Epernon.
En parlant du mariage de M. le Marquis
de Chambonnas avec laPrincessede
Ligne dans le dernier Mercure nous avong
dit que la Ceremonie le fit dans la Chapelle
de l'Arsenal, mais nous avons omis
qu'elle fut honorée de la presence de S.
A. S. Madame la Duchessedu Maine,qui
donna le repas de la nôce
,
& qui a fait
present à la nouvelle Mariée d'une Croix
de diamarrsbiillans;Monsieurle Duc du.
Maine luiaaussi donné des Boucles d'oreilles
de grands prix.
M°R.-TS.
o 0 MORTS. N nous a fait remarquer que nous
avions omis dans l'article des Morts
des precedens Mercures plusieurs personnes
de considerarion; ce que nous allons
reparer dans cette Liste.
Du 14 Juillet 1711 Dame Marie-Anne
de la Salle, époufede M. Jean de Lyonne,
Chevalier Comte de Sernon.
Du Novembre, Messire Louis du
Mouneau, Conseiller-Clerc en la Grande
Chambre du Parlement de Paris.
Le,9 Décembre, le Marquis de Châtillon.
Du 17 Janvier 1711. Dame Marie.
Frânçoise Therese Humbert, veuve de
Messire Pierre Langlois, Chevalier Seigneur
de la Fortelle, &c. President de la
Chambre des Comptes,& Secretaire du
Roy.
Louis Geraud de Cordemoy, Docteur
de Sorbonne, Abbé de Teniers en Auvergne
, connu par son érudition, par sa
pieté Í..x par le zéle qu'il a marquéjusqu'à
lamort pour la conversion des Heretiques,
contre lesquels il a écrit differens Traités
de Conroverfe
,
fait plusieurs Misions
en Saintonge, & des Conférences publio
ques
ques à Paris; charge par le feu Roy de
continuer l'Histoire de Franceque.-Gcraufd
de Cordemoy son pere ,
l'yn des 40
dé 1 AcademieFrançoise
,
& Leifleur ordinaire
de Monseigneur le Dauphin, AyeuL
de Sa Majesté
,
avoit commencée avecautant
d'ordre-que de fidélité ,est decedé à
Paris le 7 Fevrier dernier, âgé de.7 1 ans
cinq mois, étantné le7 Novembre 1651.
L'Abbé Quelnel mourut le 19 Fevrier
dernier au Séminaire des Peres de l'Oral
toire de S. Magloire,âgéde 80ans.
Dame Henriette de Bourbon de Conti,
fille naturelle du feu Prince de Conti, &
veuve du Marquis de Prinçay, mourut à
-
Paris le 10. de l'autremois, âgée d'environ
50 ans.
M. de la Chesnaye, Lieutenant de
Fregate legere
, mourut à Rochefort
le du mêmemois. Le Comte de Montmor beau-frere de
M- le Comte du Bourg, mourut le -
Le 12 de ce mois Dame Marie de Quelen
, veuve du Comte de Baillcul, cousin
sgermain, oncle& grand oncle à la mode
de Bretagne de trois Prelidens à Mortier,
& fils du Grand Fauconnierde France,
frere de feu M. de Bailleul, President à
Mortier, & Surintendant des Finances, est
morte âgée de 73 ans aux Filles - de Saint
Joseph de cette Ville, universellement
regrettée
r
rcgrctcc pour son rare merite.Elle étoit fille
unique du frère du Marquis de Châteaufur,
qui pia.laissé auili qu'une fille,épousedu
Seigneurie Monrigny, Prefidentà Mortier
à Rennes. La Branche des Seigneurs
du Drefnay a fini dans ces deux Dames; de
mêmeque les Seigneurs de Saint Dioy en
Louise de Quelen, cousine germaine de
feu Madame la Duchessede Codlin, Se
mere du Comte de Mauron & de la Maro.
quife de Sevigny.
: Ces deux Branches étoient puifnées des
Sires de Quelen, Barons de Vieuxchâtel
, dont la ligne aînée a fini à Renée épouse
de François de Lannion, Seigneur de Cru-,
guil, de laquelle sont issus les Comtes de
Lannion.
La Maifonde Quelen en Bretagne est des
plus anciennes: la Legende de Saint Hernin
rapporte qu'en 518 sous le RegnF de
Clovis, premier Roy Chrétien,le Sire de
vQuelen donna dans sa.Terre de Quelen
un Hermitage à .ce Saint. L'Eglise de Locarn
où ce Saintest inhumé,y est bâtie, 8c
le Necrologue des Cordeliers de Quimper,
marque la mort d'Yon Sire de Quelen en
1475 ,
qu'il est le quinziéme de ses ayeuls
enterré dans leur Eglise, &qu'ils avoient
: été tous faits Chevaliers en la Terre Sainte.
Olivier de Quelen, Seigneur du Broutay,
fut rreeçuu en 11 t44400 à l'Ordredu Camail, dit
du Porc-épic, auquel il falloit faire preuve l
deNoblesse de quatre générations de nom
& d'armes: Olive de Quelen duBroutay sa
soeur, fut Abbesse de S, Georges de Ren- :-
nes, où on ne reçoit que des Demoselles.
1
- Cette Maison a donné. son nom,lequel
dans l'ancienne Langue des Celtes signifie ]
du Houx,aux Châtellenies de Quelen en i
haute & baffeBretagne, aux Seigneuries I
du Bafquelen, de Coetquelen, de Kerque-<
len, de Penquelen, à Flue de Biiquelen,-j
& avec grande apparence à la Seigneurie t
du Quesilen.
Elle est illustre par (es alliances, deux *
Sires de Quelen, Eon & Conan, ont A
épousé deux Princesses du Sang des anciens ]
Ducs & Rois de Breragne, fillesduComtç.,
de Quintin & du Vicomte de Coetmen; j
Yvon Sire de Quelen en 1132 avoit été
marié à Jeanne du Perrier, soeurdjuSire
du Perrier, duquel éwit issuë Jeanne Da- 1
me du Perrier, Comtesse de Quintin,
mere de Guy seiziéme Comte de Lal;
Olivier Sire de Quelen leur fils épousa ;
Jeanne de Penhouet, soeur du Sire de Penhouec,
duquel -était issuë Françoise de :
Penhouet Vicomtesse de Fronsac, épouse
de Pierre de Rohan Sire de Gie, Maréchal.
de France: Conan Sirede QueLn, leur
arriere petit-fils, epousa Françoise de
Rostrenen, foeur du pere de Jeanne de
Rostremen ,
Rostrenen, mariée à Alin septiémeVicomte
de Rohan; Yvon, Site de Quelen,
arriere. petit-fils de leur fils,épousa Mahaud
du Châtel, soeur de Tanneguy du
Châtel, grand Maître de France, tante
de Guillaume du Châtel, enterré dans le
tombeau des Rois à saint Denis, & de
Tanneguy du Châtel, grand Ecuyer de
France, enterré par ordre de Louis XI à
Clery.Jean de Quelen, Seigneur du Brotitay,
épousa Marguerite Ferron, fille du
Seigneur de la Marre, grand Fauconnier
deBretagne, & de Philippe de Châteaubriand
Beaufort, sortie des anciens Ducs
& Rois de Bretagne. François de Quelen,
Seigneur du Broutay
,
épousa Jeanne de
Stuer, fille de Thomas,Seigneur de Stuer,
grand Maîtredel'Arriileriedu Roy Louis
XII en Bretagne, & d'Isabeau d'Avaugour Kergrois, sortie des anciens Ducs de Bretagne:
Barthélémy- de Quelen Comte du
Brouray, épousa Marie Stuart de Caussade,
Princesse de Carency, Comtesse de Lavauguyon,
Marquise de Saint Megrin,issue
+.&C feule heritiere des Princes de Bourbon
Carency, par Isabeau de Bourbon, Princesse
du Sang, sa trifayeule;, elle étoit soeur
du Marquis de Saint Megrin
,
General des
; Armées, &Capitaine des Chevaux-Legers
de la Garde, enterré par ordre du feu Roy
dans le tombeau des Rois à Saint Denis:
1 le
-le Comte de Lavauguyon leur fils, a épousé"
Magdelaine de Bourbon, fille du Comte
de Buffet, arriere petit-fils de Claude de
pourbon, Comte de Buffet, fils deLouise
de Borgia, Duchesse de Valentinois, fille
unique, heritiere du fameux Céfar- de
Borgia, Duc de la Romagne d'Urben de
Valentinois
,
5c. de Charlotte d'Albret,
soeur de Jean Roy de Navarre.
Elle r a eu des emplois considerables avant
l'an 150a; car en 1379 Jean de Quelen,
Seigneur du Broutay, fut dépuré du Corps
de laNoblesse de Bretagne
,
conjointement
avec Etienne Goyon de Matignon,Maréchal
de Bretagne, pour aller en Angleterre
faire hommage en leur nom à leur
Duc Jean cinquième, & le r'appeller en
Bretagne. Thomas de Quelen en 1380
écoit Capitaine de dix Ecuyers pour le fer-
vice du Roy Charles VI, entre lesquels -
étoit Colin de Beauvilliers : le Duc Jean
VI. arrêtant le mariage de sa petite fille
& de sa niéce
,
déposa entre les mains d'Olivier
de Rphan, Seigneur du Gué dePlfle
& de Jean de Quden
,
Seigneur du Broutay,
29840 écus d'or jusqu'à leur accomplissement
; Olivier de Quelen
,
Seignenr
du Broutay, fut fait grand Chambellan,
grand Maître, de l'Artillerie & dps Àrbalêciers
de Bretagne, & nomméeni par le Duc pour faire faire les Montres
générales
generales des Nobles de Bretagne, conjointement
avec les Barons de Rets, de
Derval. de Malestroit, de Quintin, tous
Barons de Bretagne, employ qui ne s'accordoit
qu'aux plus grands Seigneurs.
Elle a possedé 65Seigneuries fort noi
bles, entre lesquelles font un Comté, deux
Vicomtés, quatre Baronnies, 8c plusieurs
Châtellenies.
Elle a donné des marques de sa pieté,
les Sires de Quelen avant le quinziéme
siecle, ont fondé le Couvent des Augustins
, de la Ville de Carhais, les Eglises des ParoissesdeDuant,
Locarn, saint Servais,
of & de la treve de Quelen ; Jean de Quelen
Seigneur du Broutay, en 1416 6t bâtir
conjointement avec le Vicomte de Rohan,
l'Eglise de saint Mande, son fils fit rebâtir
le Choeur de l'Eglise du Pijeuré de
la Croix & fonda quarre Chapellenies
dans la Chapelle du Château du Broutay 5
i
Gregoire de Quelen Seigneurdu Broutay ,
f; y en fonda trois; l'une de ses filles a été
Institutrice & Fondatrice des Demoiselles
du PereEternel de la Ville de Vannes,
& le Comte de Lavauguyon a fondé les
Religieux du Tiers Ordre de celle de
Tonneins.
Le même jour 11 Avril mourut Pierre Savalette,
Ecuyer-Conseillerdu Roy, Doyen
des Notaires au Châtelet de Paris, ancien
I ij Echevin
Echevin de la même Ville, & ancien Capitoul
de la Ville de Toulouze.
Le 13 Dame Louise Buquet, âgée de
66 ans, veuve de Messire Anne-Marc de
Livron, Ecuyer, Seigneur deBeaumont,
Major dela Ville de Rouen.
Le 20 M. Jean Caboud, Ecuyer, Seigneur
de Villiers sur Seine.
M. Sandrier de Mitry, Receveur general
des Finances de Flandres & du Haynault,
dont on étoit en peine depuis le
25 Mars, a été trouvé noyé dans la Seine
du côté de la Machine de Marly, blessé
de deux coups d'épée: son corps a été
inhumé le 2.0 de ce mois dans l'Eglise de
saint Nicolas des Champs (a Parroisse.
Messire Pierre Ludron, Prêtre, Docteur
en Theologie de la Faculté de Paris,
Curé de saint Nicolas du Chardonnet.
est mort âgé de 60 ans,
M. Colbert, ancien Prefrdent au Parlement
de Metz, est mort le 4 de ce
mois, âgé de 104 ans, laissant son bien
à M. le Marquis de Torcy,& à M. le
Comte de Croissy son frere. M. Berthelot
de Saint Laurens a eu l'agrément de
cette Charge.
«jrHtk
AVIS
A VIS.
LE SieurCORDIER, quia seul le secret des
Peaux Divines,avertit le Public qu'il distrifeuë
avec succès les Calotes & Peaux Divines,
qui guerissent immanquablement toutes fortegde
maux de tête, comme abscès, fluxions , rhumatismes, coups ou contre coups , fang
extravasé par chuteoupar quelque autre accident
, migraines, ébloüissements
,
étOurdHTements,
vapeurs, bourdonnemens d'oreille,
surdité & autres;le tout par une transpiration
douce.
Les Peaux Divines font bonnes pour les paralisies
nouvellement formées, pour toutes fortes
de rhumatismes
,
les goures sciatiquss
,
les
humeurs froides, maux de côté & d'estomac ;
pour l'apoplexie, les fluxions au visage, les
grosseurs qui se forment à la gorge, &
bautres
parties du corps; pour les fluxions & oppressions
de poitrine; pour les maux de reins; pour
les douleurs que l'on ressent entre les épaulec,-
dans les épaules, & par tout le corps,ainsi que
pour les abscès tant externes qu'internes.
L'usage des Peaux Divines est excellent pour
,
les enflures, meurtrissures, blessures, ulceres
aux jambes, aux genoux, & autres-parties du
corps. Elles attirent les eaux acres, les serositez
&, les humeurs glaireuses qui font entre
cuir & chair: elles adoucissent & fortifient les
nerfs & les muscles.
Enfin, les Calotes & Peaux Divines OIlt quatre
vertus principales. 1°. De réveiller la chaleur
naturelle où elle paroîtinterdite. 2°. D'ouvrir
les pores. 3°. De fondre les humeurs.
4p.Dr. les faire transpirer, sans faire aucune
L iij ouverture
ouvertute ni cicatrice, & en laissant la partie
du corps où elles font appliquées aussi saine Se
plus belle qu'auparavant. Elles se couservent
en un mot plusde vingt ans, sans ried perdre
de leur vertu ni qualité.
Le Sieur Cordier fournit un Memoire exact
de la maniere dont on doit se servir des Calotes
& Peaux Divines; & pour la commodité du
Public il a établi des Bureaux eu l'on distribuë
les mêmes Peaux; sçavoir, à Lyon, chez le
Sieur Thomas
,
Marchand,grande ruë Merciere;
à la Rochelle, chez le Sieur Niene, Marchand; àNantes, chez le Sieur Mezieres,Marchand, à
la Ftlté à Rennes, chez le Sieur de la Vigne, Marchand, à côté du Palais; à Saint Malo
,
chez
Je Sieur Desioziers
,
Marchand, devant la grande
Porte; à Caën
,
chezle Sieur Layée
,
Marchand,
rué saint Jean, proche la Porte Mellay;àRoüen,
chez le Sieur Maugé, ruë Graud Pont;& àDijon.
chez le Sieur Augustin Papillon, Marchand, proche
l'Eglise Notre-Dame.
Le Sieur Cordier demeure à Paris, chez le
Sieur Metas ,
Marchand Epicier, au haut de la
rué de la Coutellerie, & de la Vannerie, au premier
ap partement.
EAU DEBEAUTE'.
QU O I QU e cette Eau ait été inconnuë
jusqu'aujourd'hui dans toute la
France, elle a pourtant fait l'admiration de
tout le beau sexe de l'Angleterre
,
de la Hollande
, & de toutes les Cours d'Italie
,
elle y a
été goûtée, & a merité d'estre
appellée EAU
DE BEA U TE'. Je ne doute cependant pas
qu'en France il ne se trouve quelques Seigneurs
qui
qui en ayent, dans lès Cours Etrangeres , connu
la valeur, pourpeu qu'ils ayent eu de relations
avec le beau [ne.
Cette Eau quoique claire& brillante comme
l'eau de roche, est cependant grasse ,
proprieté
extraordinaire d'un fcul simple assez rare, &
a une odeur difficile à définir qui seperden
séchant
-
; cette Eau n'est autre chose qu'une
composition de simples, mais des plus rares 8t
des plus exquis que la nature ait produits.
Voici ses proprietez& ses effets. Elle nourrit
la peau & lui donne un éclat de blancheur parfait,
conferve la délicatesse destraits, ranime
toutes les couleurs,& répand sur tous les teints
les plus secs un air de fraicheur qui est égal
& aussi naturel que celui que fait le fang le
plus pur dans un corps le plus sain. On peut sans
lui rien prêter,prouver parcent exemples, que
ceux quienfont usage,nes'aperçoivent point que
le nombre des années puisse flétrir & diminuer
la fraîcheur de leurs teints & de la gorge,puifqu'elle
en ôte toutes les rides & rousseur qui
proviennent de la sécheresse du teint. Ce qui
prouve que ce n'estpoint du fard ,c'est qu'il
faut en faire usage plusieurs jours avant d'en
connoître aucuns changemens; mais lorsque
vous vous ferez habitué à vous en servir de la
façon qui suit, vous connoîtrez bien-tôt que
c'est le seul Secret qui [0;[ capable d'ajoûter
des charmes à la beauté
, & de la conserver jusqu'à
la mort. Celles qui par un fang âcre Se
mauvais se voyent une peau noire, & livide
,Si un teint couvert de boutons, conviendront
qu'il n'y jamais eu de si beau Secret ,
en donnant de la blancheur, enconservant les
traits,&ranimant toutes les couleurs
,
&faisant
ressentir au teint & à la gorge un air de
fraîcheur naturel ,ôtant tous les boutons&les
Iiiij rides
rides, sans qu'il y en reste la moindre marque: il ne faut pas se figurer que ceue Eau toune
merveilleuse qu'elle fuit, opere toutes ses qualitez
sur lechamp, il faut lui donner le temps,
te se figurer qu'un Peintre ,quelque habile qu'il
foit
, ne rend parfait son ouvrage qu'avec le
grand nombre de coups de pinceau qu'il lui
donne.
Voicy la façon dont il faut s'en servir. Le
foir en se couchant, il faut verser la valeur
detrois culieres de bouche de cette Eau dans
on petit vase, & avec un linge ni trop gros ni
trop fin, c'cil-à-dire- comme une greffetoille
dHollande ferrée, le tremper dans cette Eau,
s'en bien décrasser le visage & la gorge,jusqu'à
ce que vous Tentiez dans te teint un peu de
chaleur, & alors vous cesserez pour un infiant ,
& ensuite avec le même linge retrempé
, vous
vous en redécrasserez de la même façon plus
legerement ,& vous ne vous sécherez d'aucun
linge
, car la liqueur séchera un instant après,
& vous vous coucherez.
Le matin , vous vous en décrasserez de la
même façon, à la reserve que la secondé fois
après que la liqueur aura seché
, vous vous
passerez legerement un linge sur le teint, cornne
si vous vouliez vous ôter de la poudre.
Les Dames qui portent du Rouge, peuvent
tremper le pinceau dans une goûte de cette Eau,
& s'en servir à leur gré. Le rouge avec cette
Eau ne mange point la couleur naturelle. Les
Dames connoîtront sur le champ l'éclat qu'elle
donne au Rouge, puifqu'elle le pâlit de telle
façon, qu'elle le rend parfait couleur dechair.
Cet effet se fait sur le champ, & les yeux le
distinguent.
Cette Eau peut se garder aussi longtemps que
l'on souhaite i plus vieille elle est, plus elle se
purifie
purifie; il ne faut point douter qu'au Printemps,.
Eté & Automne elle n'agisse plus puis
famment, puisquevousremarquerez qu'étant
composée de Simples, elle aura dans sa fiole
la même agitation qu'ont tous les Simples
dans ces Saisons chaudes.
Pour prouver une seconde fois que ce n'est
point fard, vous n'avez qu'à mettre à la lessive
les linges avec lesquelsvous vous ferez décrasré,
vous verrez s'ils font tachez d'aucunes
couleurs. Les Dames qui portent duBlanc, si
elles veulent se conserver les dents
,
& empêcher
la peau de se rider, en useront de la même
façon,& avant de mettre du Blanc,& dans
la suite elles pourront s'abstenir de mettre du
Blanc, puisqu'il n'y a rien de si pernicieux pour
la peau & les dents.
Dans le temps que j'avois l'honneur d'appartenir
à la Reine Anne, comme son Parfumeur
& Distilaceur pour toutes les choses necessaires
à sa Personne sacrée, & que mon Eauluiétoit
connuë & agreable par toutes ses bonnes lités qua- &effets, je n'avois pas besoin de citetf
dans mes Manuscrits les differens effetsqu'elle
operoit. Comme n France je n'interesse aucune
Puffance
,
& ne veux meriter leur Protection
que quandils feront convaincus que mou Eauest
la composition la plus rare & la plus excellente
pour les proprietez que je lui donne, que
tout ce qui a paru de rare & de bon dans (,5'
fortes de fecrers. J'avois oublié dans mes Manuscritsl'utilité
de se Tervir pour la petiteVerolle
de cetteEau. Ce qui vient d'arriver en
faveur de la petite Marquise de la Lande,m'oblige
,
m'étant permis de la nommer ,d'en in.
ftruire cette grandeVille&les Provinces Etrangères.
La petiteVerolle ayant pris cette aimable
enfant âgée de douze ans au mois de Mars paslé
I V de
de cet:? année
,
elle en fut couverte abondant
ment; les symptômes de cette maladie se passerent
à son égard de la même façon qu'auxautres
; mais étant hors de danger, & n'ayant
plus que les croures sur le visage, la demangeaison
qui accompagne la fin de cette maladie,
la fit se cacher de sa Gouvernante,& se gratta
avec tant de force, qu'elle se mit tcute en lang :
on essuya son fang d'abord, & on eut recours
à mon Eau, & pendant l'espace de trois semaines
de temps on lui bassina le visagecinq fois
par jour avec cette Eau tiede, en presence de
son Medecin nommé M. Perraud, Médecin de
Montpellier, Eleve de M. Chicaneaux, Chancelier
de la Faculté de Montpellier
,
& lorsqu'il
n'y a p!us eu de croûte ni enleveure
,
&qu'il
n'y a plus ressé que les rougeurs,on lui lavoit
le visage à l'ordinaire, comme le Manufcric le
porte. Elle a, de l'aveu de tout le monde, le
plus beau teint & la plus belle peau que l'on
puisse trouver ,
Verolle sans aucune marque de petite
j rien n'estégal à sa couleur
,
ni à la
blancheur de son teint: Ce fait est veritable &
approuvé. Je pourrois bien en citer d'autres
tochant tous les articles de ce Mémoire, ci
les Dames à qui cette Eau a fait pla'sufouhaictoient
me le permettre ,
mais je renvoye tons
ce x q il s'en serviront à leurs décisions
,
après
l'usage de la premîere bouteille.
Façon pour se ferm- de cette Eau pour la
pelLt Verolle quand les boutons ou croûtes
commencent àse lécher.'U faut alors faire tiédie
cette Eau, & en bassiner la personne quatre
à cinq fois le jour
,
& la nuit lui appliquer
un 1-"tigç fin plié en deux sur le visage,& quand
toutes les croutes seront tombées
, vous vous en
servirez à l'ordinaire.
Les Dames qui fc trouvent les yeux battus
par
fax certaines îndispositions, même les hommes
iqui peuvent avoir reçu quelques coups de serein,
n-ant qu'à s'en bassiner les yeux plusieurs
fois le même jour. Toutes ces épreuves ont
été yeriife'es pardevant M. Dodart
,
après une
preuve de six semaines. Je crois que tout Paris
cvn..ît assez les qualitez de ce digne Docteur,
c'est pourquoy je fais mettre au bas de ce
Membre son Approbation.
Cette Eause vtrnlr", che% Mademoiselle d'Arlille
,
demeurant cht'{ Monfitur Rousselot, Marchand
Gantier Parfumeur dit Roy, Privilégié
suivant la Cour, demeurant ruë Tirechape, au
Gant de Paris. La grandeur de chaque boutiiU-,
est d'une demi chopine. &- le prix eji de vingt
bants la bouteille.
Approbation de Monsieur le Premier Medecin
du Roy. NW US Conseiller ordinaireduRoy en tous
ses Conseils d'Etat & Privé
,
Premier Metkcia
de S. M, Surintendant gene al des Eaux.,
Pains & Fontaines minérales &. medecinales de
France, S A L U T. Sur les témoignages de beaucoup
Je personnes de mérité des bans effets de
tkau dite de BEAUTE'
,
composée par le Sieur
Lambert,Parfumeur du Roy d'Angleterre, pour
ôter les boutons, rougeurs ,
tenir toujours le
teint trés-uni ,& blanchir la peau, garentir &
empêcher. d'être marqué de la petite Verolle.
Nous consentons que ledit Sieur Lambert, pour
le bien du Pubiic , la vende & distribuë
, en
connoissant la veritable composition, après en
avoir fait toutes les épreuves stipulées dans
I vj ledic
ledit Memoire qu'il donne au Public. En Foy.
de quoy ,
Nous avons figné ces Presentes
, que
Nous avons fait contresigner par notre Secretaire
ordinaire, & à ieclles fait apposer le Cacher
de nos Armes. Fait à Paris au Château
des Thuilleries
,
le Roy y étant, ce douzième
jour de Fevrier mil sept cent vingt-deux.
Signé,DODART.
Par Monsieur le Premier Medecin du Roy.
LASALLE.
LETTRES PATENTES, ARRESTS,
Ordonnances, &c.
L ETTRES PATENTES, données à Paris le
14 Mars 1722, qui ordonnent une coupe
de cent arpens de taillis dans le Parc de Boulogne.
LETTRES PATENTES, Registrées au Parlement
le 21 Mars 1722, qui ordonnent la
continuation de la ruë de Bourgogne.
LETTRES PATENTES,données à Paris,
&Registrées au Parlement le21 Mars dernier,
qui ordonnent l'établissement, la perfection &
entretien du Cours, depuis la Porte Saint Honnoré,
jusqu'à celle de Saint Antoine,& la
construction dans un nouveau terrain,du Canal
du grand Egout découvert, & de ses embranchemens.
ORDONNANCE DU ROY, du jr Mars
1 yn, qui permet aux Négocians de la Ville
ÀC
de Marseille
, & des autres Ports de Provence,
d'envoyer leurs Vaisseaux chargez de Marchandisesdaasles
Ports d'Italie.
ORDONNANCE DU ROY. du 1 Avril
1722, pour faire dédoubler les Compagnies
des Bataillons d'Infanterie Françoise, & les mettre
à 17 Compagaies, dont celles des Grenadiers
feront à 45 hommes, & les 16 autres
Compagnies ordinaires à ji hommes chacune.
ORDONNANCE DU ROY,dudit jour *
Avril,pour regfer le nombre des Officiers de
chacune des Compagnies de Cavalerie & de
Dragons; & pour y faire entretenir en qualité
de Reformez- ceux qui fervent en second.
Ordonne Sa Majesté qu'à commencer du premier
May prochain, chaque Compagnie de
Cavalerie ne fera composée que d'unCapitaine d'un Lieutenant, d'un Maréchal , des Logis, Se
de vingt-cinq Maîtres, compris deux Brigadiers
, le Trompette & le Timballier
,
où ily
en a : Et les Compagnies de Dragons, d'un
Capitaine, un Lieutenant, un Maréchal des
Logis, & de vingt-un Dragons montez, &
vingt à pied, compris deux Brigadiers & un
Tambour. Et voulant cependant Sa Majesté
pourvoir à la subsistance desOfficiers en second
qui servoient dans lesdites Compagnies, Elle
ordonne qu'ils feront entretenus à la fuite des
Compagnies où ils font attachez, & qu'en
continuant d'y serv ir ils y soient payez des
appointemens qui leur seront reglez, en justifiant
neanmoins qu'ils étoient actuellement
Officielsau premier Septembre 1715, &c.
ARREST du Conseil d'Etat du ROY,contrel'Ecrit
imprimé ea Latin & en François, &c.
Le
Le Roy s'étant fait representer en fou Conseil
un Ecrit répandu dans le Public, & qui a été
imprimé en Latin &en François, sous le titre
de Lettre a, K. S. P. le Pape Innocent X111,
Iltl sujet de la BulleUNIGENITUS, dance
à la fin du 9 Juin 1711 ,
& signée en ces termes r FRANÇOIS ancien Evêque de Towtnay JEAN-BAPTISTE Evêque de Pamiers ,.JEANy
Ivêqne de Senq , C HA R LE S-J 0 AC HL MEvêque
de Montpellier, PIERRE Evêque de
Boulogne, CHARLES Evêque d'Auxerre,
MtI CHE L k-vèqne de Mkcen.
Sa Majesté auroit reconnu après l'examenqui
en a été fait par son ordre; Que cette Lettre
est également injurieuse au Sacerdoce & à l'Empire
; Que la memoire d'unPape aussirecommandable
par la sainteté de sa vie & par ses
qualitez personnelles
, que par sa dignité
, y
est calomnieusement outragée; Que s'il S'y
trouve quelques expressious respectueuses à l'égard
du Souverain Pontse qui est assïs aujourd'huy
sur la Chaire de Saint Pierre, on ne
s'en sert que pour demander la revocation d'un-
Decret qui est generalement reçudans l'Eglise
,
& que Sa Majesté a ordonné être inviolable.
ment observé dans son Royaume, Que ce même
Decret yesttraité d'obreptice & de subreptice,
& qu'on l'y dépeint comme une Loy pleine
d'erreurs & d'iniquité,&telle que RomePRYennt
n'auroit pû la souffrir,
Que l'on trouve dans cette Lettre plusieurs
traits injurieux à tout l'Ordre des Eveques,
& nommément à ceux de l'Eglisede France.
Que les exp ications de la Bulle Unigenitus.
qui ont été unanimement approuvées partous
les Cardinaux, tous les Archévêques,&préfacé
tous les Evéques du Royaume, ausquels
* s'étoient unis plusieurs de ceux-là même doué
on
08 voit les noms à la fin de la susdite Lettre,
1.
y font néanmoins attaquées comme peu correctes
&peu orthodoxes, & qu'on ose les
1 opposer à la Constitution, comme si elles fermoient ren- un sens contraire à celui de la Bulle.,
Que l'on cherche à justifier le Li vre des
r Reflexions Morales, dans le temps qu'il est
solemnellement proscrit par les deux Puissan-
! ces, & condamné en particulier par presque
tous ceux dont la souscription se lit au bas de
cette Lettre.
Que l'on y décrie comme un enchaînement
de démarches frauduleuses, & d'actes tromi
peurs, faux, & tendants au renver sement de
la Religion, tout ce qui s'est fait par les ordres
de Sa Majesté. de l'avis de Monsieur le Duc
d'Orleans Regent du Royaume, pour parvenir
ià la paix de l'Eglise. Qu'au mépris formel
,
& par une contravention
manifesteaux Declarations de 1714
& 1720 ,
l'on s'efforce de soulever les esprits,
i tant contre la Constitution que contre les
Explications, & d'exciter les Sujets de Sa
Majesté à de nouveaux appels, principalement
en comblant de louanges ceux qui osent encore
en interjetter, & en les regardant comme
de genereux défenseurs de la Foy & de la.
Vérité ; & ce qui met le comble à tous ee9
excès, qu'on applique à la situation presente
del'Eglise de France, ce qui a été ditautrefois
de ces temps malheureux où l'Eglise d'Orient
gemisoit fous la persecution des Princes
& des Evêques, ou Ariens, ou fauteurs de
l'Arianisme.
Sa Majesté auroir de plus été informée que
cette méme Lettre qui est écriteau Pape, en
commun fous le nom de sept Evêques sans
la permission & contre les intentions de Sa
Majesté,
Majdlé. a été renduë à Sa Sainteté par le
moyen d'une intrigue pratiquée dans une Cour
Etrangere
, ce qui est directement cdhtraire aux
maximes inviolablcment observées dans leRoyaume
; A quoy étant necessaire de pourvoir. Oüi le
Itappon. SA MAJESTE' E'TANT EN SON CONSEIL,
de l'avis de Monsieur le Duc d'Orleans Regent,
a declaré & declare ladite Lettre temeraire
calomnieuse ,
,
injurieuse à la memoire du feu
Pape, au S. Siege, aux Evéques & àl'Eglise
de France, contraire à l'affermissement de la
paix del'Eglise
,
& aux Déclarations de 1714
& 1720. registrées dans toutes les Cours Supérieures
du Royaume,attentatoire à l'autorité
Royale, seditieuse & tendante à revolté j Et
en consequence a ordonné & ordonne que ladite
Lettre & tous les Exemplaires d'icelle feront
& demeureront supprimez. FaitSa Majesté
très-expresses inhibitions & deffenses à toutes
personnes de quelque état, qualité& condition
qu'elles soient, degarder ,
publier, buer ou distriladite
Lettre, à peine d'être traitez & punis
comme fedicieux, & perturbateurs du repos
publie. Fait pareillementdeffenses aux Imprimeurs
& Libraires d'imprimer, vendre &
debiter ladite Lettre, à peine de punition corporelle.
Ordonne en outre Sa Majestéqu'il fera procedé
extraordinairement suivant les Constiturions
Canoniques, & lesLoix du Royaume,
tant contre ceux qui ont composé
,
souscrit &
signé, que contre ceux qui ont imprimé, debité
ou distribué ladite Lettre, ou qui pourroient
l'imprimer ou la distribuer à l'avenir.
FAST au Conseil d'Etat du Roy, Sa Majesté
y étant
, tenu à Paris le dix-neuvième jour
d'Avril mil septcent vingt-deux.
Signé, P H-siL YP si AUX.
ARREST
M ARRESTdu25. Avril 1722. Qui déh.,
harge lesBleds, Orges & Farines de la peris
ception des, Droits rétablis par Arrest du nr Mars 1722.
ARREST du 25, Avril, Qui rétablit les
Privilèges des Bourgeois de Pari s, po rles Foins
iSte. Avoines qu'ils font venir pour leur proviËoa,
&c. Oüi le Rapport du Sieur Dodun ,
D Conseiller d'Etat ordinaire & au Conseil de
N Regence, Contrôleur General des Finances ; 1
LE ROY ESTANT EN SON CONSEIL, de l'Avis de
Monsieur le Duc d'Orleans Regent, a Rétabli
il les Bourgeois de la Ville de Paris dans les Privileges
dont ils joüissoient avant la revocation
q portée par l'Article XIV. de la Declaration du
*4 Aoust1715. sur les Foins & Avoines,Beurres,
Fromages & Volailles provenant du Crû de
Il leurs Terres & Heritages qu'ils font valoir &
£ aprofiter par leurs mains, & qu'ils feront enfl
trer à l'avenir pour la provision âc consomma- tion de leurs maisons feulement
,
à la charge
1vir lesdits Bourgeois de Paris, de faire enrej
gistrer dans la quinzaine au plus tard au Bureau
general de la Regie des Droits rétablis,
! leurs Titres de Proprieté des Terres & Heritages
qu'ils possedent
,
& de fournir un Certificat
) en bonne forme des Collecteurs de la Parroisse
> où font situez leurs heritages
, contenant la
> quantité d'Arpens dePrez & Terres que lesdits
[ Propriétaires font valoir par leurs mains & à
1leurs frais&dépens,sans être tenus à Ferme,
: a peine de Cinq cens livres d'amende contre lesdits Collecteurs qui donneront defauxCertificats
les Bou,rg&eodise qduéci heance des Privileges contre les rapporteront, sans que ladite amende puisse être moderée, ni les Privileges
rétablis fous quelque pretexte que ce l
-
foit
soit ou puisse être. Enjoint Sa Majestéausdits
Propriétaires de declarer recolte, tous les ans après la & au plus tard dans le moisd'Octobre
de chaque année, laquantité de Foins & d'Avoines
qu'ils ont recueillis,provenant de leurs
heritages, celle qu'ils entendent en faire entrer à Paris pour leur consommation, & par quelle
Porte ou Barriere
,
à peine de déchéance du
Privilege pour chacune des annéesdanslaquelle
ils manqueront d'y satisfaire, &c.
«
SUPPLEMENT. 1 LA place de Commissaire Général
des Galeres, vacante par la promet
tion de M. Blondel à l'Intendance !
de la Martinique, a été donnée à M.
Ranché, Controlleur des Galeres.
M. de Bellecour Commissairedes Ga- ]
leres , servant auprès de M. le Chevalier i
d'Orleans, Grand Prieur de France, &Mi
General des Galeres, a obtenu en tnêm~
temps une place de Commissaire
général1
des Galeres surnumeraires.
M. de Ponfra Lieutenant de Galeres
s'étant retiré du Service, sa place a été ]
donnée à M. de Cousinery Enseigne.
Les places d'Enseignes de Mrs deCaux
de Benat, &: de Lort, qui se font retirez,
Se de M. de Cousinery, qui a été fait
Lieutenant,
Lieutenant, ont été données à Mrs de
o Gailhac
,
Brigadier des Gardes de l'Etenart
;de Bastin
,
Sous-Brigadier; le Chevalier
de Gras, Garde de l'Etendard, & le Chevalierde Raousset le Cadet, Garde
bide l'Etendard.
La place de Brigadier de M. de Gailhac
sa été donnée à M. de Leon SousBrigadier,
>%,& celles de Sousbrigadiers de Mrs de Bastin
>3i& de Léon, à Mrs les Chevaliers de Preis?
ille_&: del'Epine.
On a fait aussi seize nouveaux Gardes de
l'Etendard, qui manquoient dans la Compagnie;
sçavoir, Mrs d'Aiguine
,
Chevaiillier-
deMalte; d'Estoublan de Grille, de Barbantane, De la Salle la Gratiane
,
Gerante de la Bruyere, De
Castelane, Chevaliers de Malte. Et
Mrsde Chaumont de Gothe, de Roquefort
,
de Blacas de Beaumont le Maîn
tre, le Marquis de Castelane Esparon,
de Bonneval, de la Boissiere, d'Ornales
9
Ib de Collonques.
On a eu avis que les Vaisseaux le Fran-
'f çois & la Flute le Dromadaire, qui ont
33 été armez à Rochefort pour donner la
b chasse aux Forbans qui croisent dans les
Mers sont des Isles du Vent de l'Amérique , arrivez à la Martinique le 16 Fevrier
dernier, & qu'on y attendoit la
Fregate
Fregate la Victoire, qui a été armée a
Brest pour la même destination.
Armement du raiffiau le Franfois.
M. de Saint André, Capitaine de Vaisseau,
Commandant. M. de Boispineau,
idem, Capitaine en second. M. de la Salle i
des Gouttes, Lieutenant de Vaisseau.
M. du Bourdet. idem. en second. Mrs
Vachier
,
des Moulins, & de Montis, Enfeignes
de Vaisseau, & de Malvan, Chef
deBrigade des Gardes de la Marine.
Armement de la Flute le Dromadaire.
M. de Champagné Lieutenant de Vaisseau
, Commandant. M. Raguienne de
Mareüil, Lieutenant de Vaisseau, Mrs de
Reals &Deschancels,EnseignesdeVaisseau.
Armement de la Fregate la Victoire.
M. le Chevalier de Foüilleuse, Lieutenant
de Vaisseau, Commandant. M. de
Sheridan, Lieutenant de Vaisseau en fécond,
Mrs Duguay & de Tremergat,
Enseignes de Vaisseau.
Le 8 de ce mois le Sr de Chauchairu
,
:
Chirurgien ordinaire de la Maison de feu
Son Altesse Royale Monsieur le Duc d'Orleans,
âgé de 72 ans, a été taillé par M.
Thibaut, Chirurgien Major de l'Hôtel-
Dieude Paris, assisté des Srs Regnaut,
Gareaut, Boucot, Guy, qui luiont tiré une
pierre
i pierre de la grosseur d'un oeufmoyen ; (ont
t operation n'a duré que trois minutes: sa
[ playe aété cicatrisée au quatorziéme jour,
ite il en a
été rendre graces à Dieu le Dimanche
suivant à Notre-Dame.
L'Evêque Duc de Laon fut sacré Dimanche26
de ce mois, dans l'Eglise de
Saint Martin des Champs par S. E. M. le
Cardinal de Rohan,assisté des Evêques de
Nantes & d'Avranches; l'Assembléeétoit
très nombreuse&très auguste.
Le 18 le Roy prit le divertissement de la
Chasse au vol, auprès du Château de Vincennes.
C Dame Charlotte-Marguerite- Catherine
Du Bellay, épousedeM. Charles-François
d'Estaing, Marquis de Saillans, Vicomte
de Ravelles, Mossat, Montegut
,
Espirat,
Reinat, &c. BrigadierdesArmées du Roy,
Colonel d'un Regiment d'Infanterie, est
morte le 24 de ce mois, dans sa dixseptiéme
année.
M. Fontanieu & M. Angran Maistres des Requestes
,
furent nommez le 25. Commissaires e la Compagnie des Indes
,
à la place de M.
Dodun, & de M.Fagon.
M. Louis de Pellevé, Comte de Flers, père
de M. le Marquis de Pellevé , Capitaine Lieutenant
des Gendarmes de Berry
, mourut le 15
Avril dans une de ses Terres en Normandie.
Le Comte de Flers sortoit d'une des plus illustres
Maisons de cette Province.
/iFpROBATlON
<t
*
approbation.
J'Av lû par ordre de Monseigneur ee Garde des
Sceaux le Mercure du moisd'Avril, & j'ay
cru qu'on pouvoir en permettre l'impression.
A Paris le 2 May 1722. HARDION.
TABLE. i
PIECES FUGITIVES. Statuts des Philoso- j
I- phes en belle humeur. I
Suite de l'explication historiquedeslieux par
où l'Infante-Reineapassé. 6
Au R. P. Aubert,Jesuite. 47
Extrait d'une Lettre de M. l'Abbé de Camps,
écrite à M de Mazaugues, sur une Dissertation
d1e M.7de la0ChauJsse,-impriméye à ROoIDe en A une Dame quifouhaittoit avoir de la corde
de pendu pour être heureuse au jeu. 59
Remarques surl'Histoire de Louis XIV. écrite
par M. de Larrey. 60
Ariane. Cantate. 71
Remarques Critiques sur les MemoiresHistoriques
de la Province de Champagne. 74
Avis aux Auteurs du Mercure enVers Chronographiques.
80
Enigmes. 81
Chanson. 84
NOUVELLES LITTERARES. Critique de
Romulus. idem.
Methode pour guerir les Maladies Veneriennes.
Sr
'.e Pere Segaud
,
Jesuite, Predicateur à Toulouse.
94
Ouverture des Academies à Paris. 9s
Medaille frappée à l'honneur du Czar.97 ,. Nouvelles de l'Academie de Lisbonne.98
1 Phenomene qui a paru à Lisbonne. 99 I Inscription mise à Londres sur la premiere pierre
del'EglisédeS. Martin des Champs. ioa J LES BEAUX ARTS. Tableaux venus de Rome
pour Monseigneur le Regent. loi
Jettons frappez pour l'année 1720. 11j
SPECTACLES. Le Theatre François, l'Opera,
&
leTheatreItalien. 117
F Theatre Anglois. NOUVELLES izo tinoETpRANlGEeRE.S.1De3Conf1lan- De Moscou,&Divertissement duCarnaval. 1ji
1 De Stokolm, de Copenhague,&c. 138
De Hambourg,Dresde
,
Vienne,Londres, la
Haye, Rome, Florence, Turin, Lisbonne,
Madrid, avec la reception du Marquis de
Maulevrier Chevalier de la Toison d'Or,&c.
141
Dignitez, Charges & Emplois donnez dans les
Cours Etrangeres. - 1^3
I Morts & Naissances, &c. 163
[ Journal de Paris. 171
> Celebration du mariage du Prince & de la PrinTeefle
deuPiemronit, &nleur.en1trée s7olemn8elle à Benefices
J
Naissances, Mariages
, Morts. 181
Avis. Peaux Divines. 293 Eau de Beauté, 194
Lettres Patentes, Arrests , Ordonnances ,&c.
tO-9
Supplém.Officiersde Marine&Armement. zo6
La Chanson notée doit regarder la page 84
La Planche des Jettons, à la pagEeRRATilAs
1
ERRATA du premier Volume du mois dt
Mars1722. 1 p AgeII.ligneI.des,lisezde.
Pas. 13 l.12.&26.des,lisezde.
Pag.25.l.18. leur, Jeteurs.
Pap. 32. l. 17. qu'ils, lisez qu'il.
Pap.33. l. 5. traits,liseztrairez.
Pag. 59. Fouques Neve, il faut Nere.
Pag. 91. 1. 6. Concile Bracarerse,lisez Bracarense,
ou de Brague.
Pag. 105. l. penult. ComteToulouse,liferic
Toulouse.
Pap. IlJ. l. 16. que, _joûter le.
Pag. 149. 1. 7. millons, lfe'{ millions.
Pag. iji. 1. 5. Coigny, lisezCoignyes.
Pag. 159. 1. 15. divise, lisez devise.
Pag. 160. 1. 18. le, lisez la.
Second Volume de Mars. p Age 5. 1. penult. ces,lisez ses.
Pag. 7. l. 2. Veronez, lisez Veronese.
Pag. 2.1. l.19.Arnaud Maichrin,lisezArmand
r- Maichin.
Pag. 35. 1. 10. Chameraud,lisezChemeraud.
P. 38. 1. 18. Galien
,
lisez Gallien.
Pag. J9. 1. 10. Vicomtes,lisezVicomtés.
Pag. 45. 1. 14. Gyenne, lisez Guienne.
Pag. 48. 1. 6. suivant ,lisez suivante.
Pag. 50. l. zj.Durecortoruiilif.Durocortorurit.
Pag.59. 1. 14. paocez ,
lisez procez.
Pag. 65.l.13. le, lisez les
Qualité de la reconnaissance optique de caractères
Soumis par lechott le