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1684, 03 (Lyon)
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<36614138980014
<36614138980014 •
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Bayer. Staatsbibliothek
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'LE LIBR' AIRE •
• . AU .. . .
LECTEUR .
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'ON· diA:ribue tres-re_.
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< gt11ierement les Jour-
, nau]C ·des S~avans pour
. 6. f. ~haque Cahi~ r., &
les viet1x pot1r ,Je mefme prix ..
"Vous allez recevoir de n1oy qt1an•
tité de nouveaute2 8' de tOlltC-SJes
manieres. .. · ..:>:: < ,
• 1 o 'r ,
L . d 'A 1. . d M ivreJ nouveaux u .Jv.1.. ou e "· J .' ·
lt1gement de Pluton fur les c1
•
,
•• ,1
..
..
-
parties des nou,reaux Dialogues
( des Morts , indot1ze, 3 o. f.
. Sommaire de l'H ifioire de France,
y. compris l'Hi!l:oire de Loüis·
XIV. avec des Figures en Taille
<iouce, par ~r~de Prade, indouze,
._ j . V 0 J - 1 1·. 1. 1
Le Cefario11 ,r !ndouze > 40 ..
fols. . ..
Oeuvres meflées de ***, in-
.'1ouze, ~. v.ol._ 4.I. 10.f. ~ ~,
• Oraifon E unebre de la Reine~ ..,,.,
.... par Mr. l,.Abbé flechier , inquar-
1~' ' 10. c . . ·. ..
Oraifon punepr~ d'Hcnry de
Bourbon Prince de Coniy, par le
Reverend ·Perc Bou.. r daloüc , in. .
. quarto , 10· f. cÏ • .. .
Retraittc du Reverend Pero
... Guilloré , pour- les E>ames ~ in~
douze , 30. f. ·
Lettres du Pere Valois·~. indou•.
:.ze.,, 30.f... ,. ..
•
•
•
{:'Ecole d'u . Cllirurgien , ind'ouze,
3 o. f.
Olifervations fur les fievres &
· les febrift1ges, de Mr. Spon , i11-
douze, io. f..
Trai.cté des Rapports en Chi.
rurgie, fL1ivant les not1velles Ordonnances
, palj . Mç. dç Blegny,
indoL1ze, J 5. f. · ·
Aphorif mi no·i1i e:< Hippocrat~
operibUJ p~(fim col/e{/i, Attthore fa.
eohfJ Sponio, Co/legio MedicorHm LugJ"
nenjium Aggreg4to , Academico
" 'J>Jiturino.1& Ner1Jaufenji.Ces Aphor
·ifmes n'ont rien tie commun:
avec les viel1x. Ce fo11t de nouv.
eat1x A phorif mcs , ou nouvel-les
Sentences tirées d!Hippocrate
, & d,autanc· plus ct1riel1fes,
qu:on y. trouve la pl&plrt des nouvelles
-o-p-inions de· Mcdecine ) in~
douze, 3 o. f. ·-
, , Là. fuite des Iournas:x d'Alle~
~ a. 3 .
• •
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..
•
•
•
Anne - Chrc!tie. n11..e .. ,Viilio!rc de
·- Baviete. .
•
_Le Voyage dL1 Roy en· Fla-n•
· lire en · 1 6 8 o.. ·
· la Négotiation ~ · dl>· .Mariag~·
de MoofieL1r lce Duc de Savoycavec
\'infante de Portugal.
. · Deux Relations des Rejoüiffances
qui fe font faices par: la~
~ai!fa11ce de Monfeigneur le .
f>t1c de Bourgogne.
- Une Defcription· entiere du~
Siege d~ ' Vienne, depuis le com-- ·
mencement· jufqu'à la: levée dl1~
. · Siege en 1 6 8 3. · ·
•
Il y a ving.~· trois Extraordinair.
cs , qt1i oi1cre' les ~ellions gal
l·antes· , & d,érudition , & les·
· Ot1vrages de Vers , contiennent:.
plufie..urs Dif cours , Traitez· , 8'.
Origines , f ça voir. · ,
:. Des Indices qu'on pet1t tirer··
.r .. fur la ma11iere dont chacun for-·
•
•
•
•
' ·me ·ron · Ecrirur-e. -rne·s Devi(êi ; .
Emblèmes , & Revers de Médailles.
De la Pejocure, & de fa
Sculpture. Ou Par.chemin, & d~
'- Papier. Du Verre. Des Veritez
· gui font contenuës dans les· Fables
, & de l'excellence de la
Peinture. De Ja Contell.ation •.
Des Armes ,. Armoirie~ ,· & ~e
"' let1r. progrés. De l' 1 m prin1erie.
Des R.angs & Cerémonies. D.es
Talifmlns. De la Poudre à Ca..
non .. De la Pierre Philofophaîe-..
Des Feux dont les· Anciens f e •
fervoient dans leurs Guerres, &
.. de let1r compofition. oe la fimpathie,
& de I:anthipatie des Corps •.
J)e la Dance, de ceux qui l'ont in- ·
• venrée , & de fes diférentes ef..
· peces . . De ce qui· conttibl1ë le
plus des cinq fens de Nature à.
· la fatisfaélion de l'hon~me. De
l~ufage de l·a Glace. De la na· ·
wr.e des Ef erits folets , s'ils font:
' . ,} -
-
•
de tous ~ Pais , & ce qu)ls ont
_fait. De l'Harmonie , êle ceux qui
l,ont inventée , ~ de fes effe1s.
Du freqt1ent ufage ·de la Saig· ·
nêe. De la N~)blelre. Du bien
& dut mal que la f(équencè S•gn6e
peut faire. Des effets de
J,Eau mine raie. De fa Su perfiition
, -& des Erreurs populaires.
. De la Cbalfe& Des Meteores, &
. de la Comece apparoë en 1680.
Des Armes de> qt1elques Familles
de France. Du Secret d'une
4- Ecriture d·unc· nouvelle invention
, tres P.ropre à cfire renduë
univerfelle , av"ec celuy d'une ·
Langue qui en réfulce, 1·un;_&
].'autre d·un:,ufagei facile pour la
c commt1oication des Nations. De
J,air dt1 Monde , de la veritablè ·
.. Policetfe, & en quoy il coofille.
rDe la Meà·ecine. Qes progrés 8'
_de 1· état pr~fen.t de la ~edc:cine ..
•
•
• -.
•
•
•
•
7
Des Peintres ancien·s, & de fe.t .i...·. rs
.. m~nier~!.De l~Eloquence ancienne
& moderne. DU ;vi11.ne l'Hon·
· nefiete , & de )a veritable Sa·
gelfe. ne 1·a ·Pour.pre & de l'Earlate
, de lea·r diférence , &.
de lel1r ufage . . De la marque fa
plt1s elfentiefle de la veritab~e
· an1icié. L' Abregé du niétionnai·
re .. UJniverfel. n·u mépris de la
· Mort. oe l'qrigine <ies Couronnes
, & de leurs- ef peces. oes
Machines anciennes & moder~
nes pollr· él·ever ks Eaux. nes
Lunetes.ot1 Secret. ne la Converver{
ation. D : la Vie het1reufe.oes
Cloches , & de leur antiquité.
On fera une bon19e eompo.;
· fition à ceux q L1i~ prend.ront les.
cent .. d·ix ·Valt11nés , ou la plt1s.
• "grande pJrcie. ~lnt aux nou·
-veaux t]t1i· fe dcbiteAt C?baque
mo.is, ,le prix fei:a toûj.ours de.y.iat
fols ..
•
- ·-- • •
•
'
Ot1 fera toûjours les Paquets
g,ratù pour les Parc~culiers 8'
pour les L1braires de Provinces.
Ils n'auront le foin que d'en ac~
quicerie yort fur les Lieux. . ...
Ceui qt1i envoyent des Memo.
fres , doivent écrir.c les noms
~~opres c:n ~araél:eres bien formez.
. •
•
.. On ne met point~ les p.ieccs
trop di ffi.ciles à lire. . ~\ -,
On inet tous les bons Ouvra.:. . . ... .
ges. à~· leur tour , & les AutheL1rs
ne fe doivçnt Eoint impatien:-
.ter. , ~ r ~ai . ·. 'J
Il e(l inμ·tile· d'envoyert de$ .
Enign;ies fur des Mots· qui ' ont
déja fervy de fl1jet a d'autres.
On prie ceux qui auronr plu.;
lieurs Memoi,res , ou' pluûeurs
Ot1vrages à envoyer en mefme
temps , de les écrire fur des
papiers faparez.
MERCURE
•
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•
(
•
• •
-
•
' 1\ .. , .... ( . ,
•
...
~ - .A.vil pour p!Rcer les FigureJ.
< n .. . .. . ., ..
- ï • A Figure des · Alliances Slm-
__,bol iq~es .de M. le Dt1c dé
~. Aignan , doit regarder la page
5 6. . . ~' •· tl ~ •
L' Air qt:1i 'commence pàr IL'Rfi
'Ver 'ui p11roift fans ch11rmer, doit
Tegarder la page 1 5 9. ~
L'Air qui com~encc par ·B11•
ve11rf°.fJe cr1tigne1CJ p44; doic regar ..
<i~r la page 148 .. . o ·1:.J i ~
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• I
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lt GALANT.
- ..
0 u_s avez veu , Ma_;
J~~ dame , que Munfieur
Magnin , Confeiller at1
Préfidial de Mâcon , a dit jufqu'icy
beaucot1p de: chofes en
peu de paroles dans les iagé.
nieufes Devifes qu,il a faites
pour le Roy. Il faut qu'un Ot1-
vrage plus étendu vous fa!f~
Mars 1684, A
•
•
•
•
1 MERCURE
connoifire & tout fon zele pour
ce grand Monarqt1e, & tot1t (on
talent pour la Poëfie. Vous ferez
encierement perf uadée de
l, t1 o & de l'autre , en 11 f ·an t l '0-
d e qui fuit. Elle a reçeu icy l'approbation
de quantité de Perfonn~
s eclairees, & je ft1is fore
aif ure que fes beat1tez n'échaperont
pas à des lumieres àuffi
penétrantes que les vofires .
•
•
'
'
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•
- . ----
G Ar.A NT. •
• •
A •
tLA GLOIRE IMMORTELLE
DE
I
. 0 DE .
.... N vain dans l' Ardeur qui me
- prej[e
De 1hAnter le plus grand des Rays,
Mu[e, voiu m'oppofez fans cefle , ·
La fa1hteffe de voftre voix.
· Groffiere, timide, & t~embl11nte,
€t grand â-ef!ein 'VOtM epouvante;. ~
Maû il eft des accords pltM do11x,.
!2.f.ei dans une telle entr:i:prife.
Frapez d'une égale furprife :)
Trembleront a11ffi-hien que vot/4~
N'exn.mi11ex,, peint l~xee/lence
• A~-
•
•
1
. -----
•
4 MERCt:JR:E
De ces Ouvrages inoüis,
~i font t11nt d'honneur à la Fr11nce
En celébrant le Gr1end LOVIS.
Si te heAu feu qui vous anime -
Ne votu acqNiert pa& de t,ejfime ,
Yierge difcrete, it vous fal/it
De foire éc/;iter voftre zcle;
Il eft fi pur, & Ji jideUe ,
· ~'il peut vo1u tenir !tel' d'efprit.
fm:~
Dans cette pompeufe harmonie ,
~ti de l' A ut het1r de l' Yni·t'ers
chante l~ grandrur infi1iie
Par rnil/e & r;Ji/le tons divers ,
Tout n ,a f 4'"f !11 voix 'lit~ffi belle
!l_He la touchante Phjlorne/e;
M~u tor1t entre dans les accords> _
Et Dieu qui reçoit les hommages~
Trouve en ces .diférens ramages,
De jujles & pareils efforts.
Ain fi mon Héros doy,t l'Hiftoire
Occ11pe tous les he11ux E/prits;.
Dan$ tout. çe qu·its fa1tl Jfa gloirit~
•
v-·-----------
GA l AN T.
Donne ~chacun fan jufle prix •
• M. ille expreffions dife'rentts
. Ont de fe1 Cour/es triomphanteJ
. Trlllcé le pompe1'x appareil;
M 1tü à quelque ardeur qu'on s!'éportt
Efl-il quelque veuë affez forte . ,
Pour Je fixer fur le Soleil ?
, . (vrage
Gr;,ids Authe11rs,dont le moindre 01'·
Plein ae brillans àe toutes parts,
.Auroit pû donner de l'ombrage
.Aux .Adorateurs des céfars'
Jrerfai!l.es; témoin de vos veilles~
YotU 11ide à faire des merveilles>
Tortt cfJncourt ÀvolU faûttnir,
Et ft pres de tant de /umiere,
•
Si vo114 manquez à la Carriere,
Comment po1,rroi1-je la fo11rnir?
Cht1n/p,nt prés d1, robeatt d'orphie,
Si les oi[etiNX avaient /A voix ·
Par ce noble ,objet échAufét,.
Plus mélodie11fe autrefou,
F11111:.it s'ltonner Ji les vojrts
A 3 .
--
•
•
--
•
•
•
••
f - ME"RGURE •
Sont plds touchantes que les nojlrc s ?
Yoeu receve~ demo1i Héros
Vne heureufe & riche influence,
Et par fan aug1tjle préfence
SenteZanimer vos 'Travaz,x.
' . ..
PAtlvre, m~û p11tjible retraite,
.Azi!e de mes faibles rers,
Guérû leur ardeur inàifcrete
De parler dans les grands Concerts ;
Si de !,éclat de fa matiere ·
~'elquefou ma Mufe tln peu ftere
Prend 11n ejfor 11udacieux ,
Tâche .de t1Jy foire compre1zdre
e'fl.~1'it l1ty fierait m111l de prétendre
D'Atteindre à l'oreille des Die11.,4<.
f2.!_-tAr1d .m.efme le feu qui m'infpire
l:e grnnr:l & fablime D(ffein,
'
An~~ tons les plUJ dou.,4' de ma Lire
Aurait fait 11tteind1e ma main ,
En 1rouve~1 .. on de ge1iére1,fes
!2.__ui dans ces routes glorieufes
S'offrant aux timides A11theu1-s •
•
...... ·-----
•
•
•
GAtA·NT. 7
Les condr1ifent ;ufques. au Louvre,
Et par leurs foin5,font qu'o le11r ouvre
La l'orte he1-1reufa des honneurs? ,
~ . ..
Virgile, Ji le ciel fufl jufle
.f!.!tand it répondit À tes voeux,
Ce ne foft qu'À ln, Cour d• A11g1ifle
~e ton nom Je rendit fameux
Si 111 . .Mufa toûjottrs champeflre
A l'ombre du chefne & du Hejlre
Eujl entonné tant de beaux Airs,
·1e doute fort ( fe te r 4vouë)
,!2t1e ta gloire itluflre ~ Mantouë
E1ifl ctJuru par tout L'V1"iv ers.
Mau il efl tt1nps q11e je f ufp ende
. Ces frivoles refléxions, i .
Le de/fein de fl'J(S rers dem11n:d~
De plus nobles expreffions.
Allez donc, vaine i1zqt,iét11de,
Eloignez de ma, Solitude
. Ces {entim81is peu genéreux,
La gloire de· LOP'!S m'encharJtt •
Jl vit, il regne, f:e te çhnnte,
A 4
•
•
•
-
•
. -----
S ME RC V-RE
c'ejl hien ajfez ponr ejlre heureux. 1
•
•
· Je chante, maiJ cette maticre,
Si hrillante de to11tcs parts ,
ID6J.!.!and elle s,ojfre toltte entiere >
ojf#{q11e mes faibles regards ;
Et tout t' effort que je pui5 faire
Da1is t•imp11ijfance de rtJe Jaire,
c'tjl d'en regarder le détail;
· Nol'J totJtefaû que je prétende
Par là q·11'11ne gloire plrJs grande
_ Se répande for mon Travail.
Ya1/fartce, grandeur de CfJUr1tge1 •
Noble fierté des Cor; qrterans ,
.JV/A Mrife votu doit [011 hommAge,.
Recevez le, f e votU le rends;
M ais une "tlert11 plr1s fablime
A chanter en ce f 01,r .rn'ti1'>ime ;
LO//!S,le plus grand des ,1Wortels,.
Ne voit dan.f fa vie héroïq1'e
Rien d'egal 4 ce qui t'applique
\.,/f.u culte f11cré des Autels.
• •
•
•
•
- GALA NT.
•
Ce mouvement de fa heUe 11me
Ejl dans tom fes dejfetns guerrier!,.
La plm vive 11rdeur qui J'enft~me . ·
Et qui confaçre fes L11uriers.
~and Die11 l11yfait tirer /'Epie, J>
On /Al voit fans 'effe ocçupée ·
.A faire reverer fes Loix,
Et ftgn11/Ant fes Entreprifes ,. .
Re't11hlir l'hon11e1'r des Eglifes ,,
Et lis remettre J1ms leurs droits ..
PAr l11 f11reur ae llHerefie,
LieMx fatnts 11utrefoi4 àefolez 1,
.A l,llhry Je fa frénéjie,
Som t,augufle L07JIS, parlez.
~e. toutes vos voix rliinies .. .
Rendent des g111ceJ in. 11ies
A ce Conqnlrant de orm11ù ,. .
~i femhle n' A.voir f11it /11 guerre·
~e pour voUJ 11cq11erir _en Terre
Le IÙNX 11zile de LA PAix.
. ~... .
Ya1141ui. d'un prétendu fa11nd11Jé:
, A S)
•
J:O
Sf eûtes prttexter vos erreurs»
Et· dont l~ réforme brNtale
Se Jignalt11 p11r [es fare1,rs ,· •
Forçant te fans des Loix divines·,..
YtJ/16 coupâ,tes ptir les rAcines .
L' il.r.bre q11,on. fDU.voit ébrancher-;>-~
Mai'fltenant eon/111 de vos crirnes,
Yoye'{nos moeu1s & ~oJ m1ixi11Jes, ...
~'avez-vo114 À nosu ~eprocher?
Regardez Ji j1emaj1: tA Fr1ince
D11n.s ies jieates te-s pltH heureux;.·
En ze lé, e"' f 1t1gef{è, en fcience ,~
.A vau fon ·clergé Ji fameux. . ·
Autri.foû 11rmez de vos Bibles.- ·
Yozu li.vr:iez vies af{a,uts terrible~·
. .Aux Ca-tholiq.Res· m'"til.injir11i11 ; .• ·-·-.:
.Jrfau mdintenân't â"Ans t-ette lice· ..
Chacttn VOU& montre /11 'flJA/Î&e
Des Doélêurs qr1i·vo114 ont féduits~ . ..
• -4 ~ «~~
:Rentre~ an. Berc~ild'oü vos P~rès··
Sortirent Ji legerement,
De &és Ave11gf es v.olont11ir,e:S; _ ,
•
• ,
IV""T'VV'<:TV---------
GALAN'P.'
Ne Jieivez .pltH t'ég111ement •
. On ne voit dans vojlre faux ~le
D6l_u'une ré ijf tince re/;e//e;
Et vo~ de eins f lditieux · .
Ont par leur orguei/leufe audace•
,!<_ui parle haut, & qui menaçe ~·
SoûlevéJA Terre & les Cieux.
Lors que LOPIS que !11 fageffe
Eleve far totu les Mortels ,
Et vous fa/licite, & vous preffe
De revenir à nos Autels,. ·
TémérAireJ, pouve'{_voUJ croire
~'e le Ciet charmé de fa g!o-irc
Blâme le culte q tJi luy re1id,
Et vous refte. t-it quelque ~oute
~e ce fait par une 11utre route
~9!.''on p11rvient ~u titre de Gr11nd?
~
~. ~·
"Tant de merveiUes f11rpren11ntes
~u'on celebre de toNtes p11rts,
711nt de C11mpt1gnes triomphantes~
T11nt de fterté dtins les htizards, ~
~outes les Loix 11utorifées,
A 6
•
•
J
•
•
- --- - •
1ï MERCURE,
Loix autrefaù Ji méprifées,
Tom /es Ordres da1;s te devoir ,
,lvf ontrent /l!J!ez que Dieu préfide
D11ns tQUt ce qu.e mon Roy décide» .
À qui veut s'en itppercevoir •. •
À ces veritez que i,avance . nu
Pouvet.::;vo114nef44 con[entir·,. .
Et Ji vom reg11rdez 111 Pr11nce >,
()[erez.~voiu me de'tnentir?
Trouvez un R·eone Ji pAijible ,.
'Et Ji guerrier, lit eft poffible,
Tant de L1Jt4rierJ, & tant de P l!Îx·;;
Y'rouvetmoy·, je VOU4 en d'éfte,
Trouvez une Ji lieOe vie
DtJ;is /es Héros les flt14 parf~its;.
~~
'l[e comptez point tant de Conq1tejle.s;.
7'1int, & tRlnt de Travaux divers,
~'iftrent du hruit d~ nos Pe.ftes
L'étonnement de l~Vnivers.
· 9J)lon, ce ne font point des BtltJiilles,.
~es Ajfa1,ts de t/iflntde M-urailles ,
:l.:-!ime mopt.rent te Qr;ind ~Of/IS;,~,
• •
•
• •
•
•
• GA LA NT. r3
Mau je le cherche dans fan LqHvrt >
Et c'ejl de lll d,où je déc,uv1e
Des prodiges pluJ inoüu.
LÀ cette belle Ame infpire'e
Par mi.De divins mouvemens·,. .
De l'ini~1,ite' conjurée
combt1t tous les déreg!emen.f;
Comba.t, ·c'ejlll·dire, les domp~e ~
Vnefujle cra.inte, ou la honte,
Mett11nt la raifon dans fes droits,.
Et faûmife & fans répugnance,
Merveille de nos fours! La France·
.Aime LO?JIS, & &r/llint ft:s· Loix~.
•
l
r ~~ •
De l'll vient la fa-ge poli&"e,
La gloire & t'honeur de; beaux Artsr.,~
Le bon ordre à11ns la 1uflice , 1
L11d~faiplint au ch11mp de Marsh
LtJ< Soldatj brAves fans pillages,.
Autrefois le fteau. .des· YtUages,
Le jtifle ejfroy des Laboureurs~ ·
· Sous le Heros q"i les affemble ,.
• QrJt trouvé t,art d'unir tn[t·mble:
• •
• -
•
•
•
•
•
--
,~ MER eu RE
La vaillance, & les honnes moeurs-..
~1'on ne difa point q11e m1e Mu[e
s'éloigne icy d~ for; dejfein)
EUe répond À qui f 11ccufe,
_,6lg'e Ile VIJ tout droit à fa fin.
FAut. il recourir 1eux Oracles
Po1tr apprendre que ces Mir11tles·. )
Sont l'èjfèt à' un ~le pie11x , .
Et qre'en ce/11, fait Paix ou Gnerre • ·
Le Grand LOYIS n'11git en Terre
~1e de concert avec les Cieux? .
+!~~
0 vous! lf"e t'"rde11r de ce ~le
Eclaire & ne fçtJuroit fléchir, ·
Encore un coup, 'rreupeau rehelle ,, ·
Jl!.'e fout-il pour vous attendrir?
Rappt l!t1z d1ins voflre mémoire
Ces endroits .affreux de l'Hifloire ..
~i vous montrent de tout coff é aEt
le defordr",& /11 licence,
Et cette orgüeiUeufe infolen6e
!(_u' autorife t•impunit é.
Yoyez le Sieç/e de vos Peres:
•
• •
,
•
I
·- . _...,..
•
'G AL A~ T. IJ
Sans frémir Ji 't'ous le pouve'{_,,
Et comp1irez· tn les miferes
Au Stecle heureux où vous vivez ..
puis eonno~(/ant de quel génie
rient '" diference i1iftnie
12.!!_,e vous remarquez ti11jourd'h11y""
SuiveZJ. c.es divines m~rqtt'f.S
La voix du plus gr1id des Monarques~
Pouvez-vous· errer avec /uy? ·
IN
Jeconàe'tl'ardeur qiei le preffe·
De voir [es Etats po11r famais 7'
GraceJ aux foins de fa fageffe,
Dans l'union & à11ns la Paix.
Les D1tels, & t11nt d·11u1res crimes·~.
D11 fa11-x honnt ur fa11fes maximes ;J
Déj11 p11r tot't font R-bolis. ;.
Et Ji vos 11,mes objinées
Stlivoient les mefmes dtjlinées ,.
Tous ces voeax feraient accompliJ.. ·
~and la tempejle & les orages,
B4ttant les Moif[ôns & les },leurs~·
Ont 11j/ligé t~r te11rs r11v~ges .
•
•
• '1' MERCURE
Et JA1di1Jiers, & LAhoureNrs,
Le Soleil chajfant les Tonnerres
Sur les Champs & for les Parterres;.
D11trde fes r11yons n {on tour,
'To1't reprend fa be11uté premiere;
.}Aais ce qu'un moment À pû faire ~
Le reptire. t-it en un jour?
Ainfi qu1end des Guer~es civiles
, Les flditieux mouvemens
Dans tous tes Corps, toutes les YiUe~,,
Ont famé /eNrS àéreg/emens, .
p11r cette pefle envenimée, ·
L~ R ebellion enfl~mée
A_fformi t Ji bien {on pouvoir , _
~'il f/l!lut d'extrêmes diligences,.
Be11ucoup de tef s,des foins immenfès~
Pottr mettre tout àans le devoir ..
Il fat1t que le Ciel la~(fe n~iflre
vn. Prince ji fage , & ji gr 11nd ,
S!!!_,'il foffe executer en Maijlre
Tout te qu'il commande ou défend ..
îln Prince faig11e1'x de s'injlruirt. 2
-
•
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•
•
•- _....,. V
•
-
•
GAL~ NT. . 17
Et qui lottt faut por,rroit fi1/flre
A plujiettrs mondes à la fou;
Vn Prince enfin dorJt le mérite,
L 'int ell1geÎice, &·la co11d1,il-8- ,
Servtnt de regle à toUJ les Roys.
~
.Q:.1' il fait genereux, éqteitable,
Fe1'1ne, confiant, laborie11x,
Agijfant, rJJau infat igable
Comme te Soleil dans les Cie11 x , -
'Tort jo tJr5 cal1ne , toûjours tranqui!e >
Et tor1tesfoû premier mobile
Le fceA-11 de fan a11torité, ,
VrJ.iqr1e, j1tfle ,for1vtraine,
•
. ,
Sott par tout,quoy qu on entreprenne~
Le centre de i'aélivttl.
Dll'!'S les foins he1treux q1,' il fe do1zne,
~'il fçache par de jufles Loix
.A g randir toûiours fa Couronne, ·
sans en fentir f amtJis le pr;itls ;
Et quelque 11rdeur qui le tranfporte.
~e fa raifon ertcor p/#15 farte
'Ien11nt t' empire de fan c.rçur.,.
•
•
•
-·-----
•
18 ME RCUR.E •
Cette raifon fupréme & /age
'R...,egle 111 grandettr de cott-rage,
Et dompte mefine le P'ainque1,r.
~l "~ ~-
~e dans cette vajle éte1id11ë
De p1Jijfance qtti le mnintient,
Il ne perde iarnais de ve11ë
Celle de Dieu q11i t~foi2tient;
Mais que dirois-ie d~v11ntn.ge?
Ce dernier trait ~ue j'envifage
•
Me ramene ti1'X pieds des ,Autels~
OÙ le Héros que ie contemple,
•
De fan zele don?Je 11n exemple
Digne de~ honneurs immortrls,
Pa'r fes foins, les moeurs, lti doflrint~
d t, }. /
So1it ans extreme purete,
P;tr fes foins de la Loy divine .
lJn. révere la fainteté.
De n11/les SeEfes criminelles
Les erreurs viiines & nouveUeJ·
N'ofent icy fe déce11vrir ;
Et le f"ils AÎ1té de t'Eglife,
Loin de foujfrir 1u' on /11 àivife ~·
-
•
GA LA NT. 1~
Ne fange qu' li tout 1réünir.
•
«~
Plt-U de cornbats, p/114 de IJNeretle!,
Pl11& de ces va,ins er»portemens,
Dont les tr""nfport5 fiers & rebe!lt·s
Excitent tant de 'f!Jottvemens.
On petll voir d11ns chaque Province
Yt1e Image des moerlrs du Prince;
Nos Braves dans le champ de MA1$
Ont tJccordé la politeffe
Et d.,Athenes, & de la Grece,
Aver: la fierté des Cefars.
Afin que ces moe1,r.( genereufes,
La gloire de ce Siecle het1re1','"C,
Par mille ro11tes glorieufes
Paj{ent i1tfq1ees à nos Neveux,
On les fait naiflre, on les infpire
.Avec faccez qu'on admjre
Dans ces ie11nes & nobles Coeurs ,
12..!!_'on cr,ltive d'une maniere
Propre À former ln, Pépiniere
Et des Réros, & des YAinq11eur$. _
'
•
•
--Tv~vv-~--~---~--•
io MERCURE •
l ,., •
J2.!!e nul péril ne les étonne ,
.!2J!oy q11'it leur faiUe ha70rder. ·
. Le Sang du Grand LOP'IS leur donne
Des Pri1Jces po1'r les corn'fJ'JAnder.
Y1i iot'r fous ces nottveaux Alcides
On verra leurs Courfes rapides,
De to11t t'Ynivers fous le io11g, .
Des d1{fentions etoufles
Elever d'a11g1tjles Trophées
Aux D11cs de Borhgogne, & d'ArJ.Îoll.
Oiiy, de cet te So11rc1 feconde
Du beau S:1ng d" plU6 grand des Roi5~
·Naijlront toeu les Princes du Monde,
On n'y verra plsu d'Autres Loix.
De mille 'Teftes couronnées
Les orgüeilleufes Dejlinles
cederont à celles des Lis,
Et fans former tlt vn,ins objlacles,
Apres 11voir craint nos Oracles,
... Elles les verront Accomptu.
' (~S~~ ,
C eft par votU, augujl.e P1inceffe ~·
•
•
•
•V T'""""""---------.,.,,.-------
GA LA NT. 11
par vcm, du '1)11up hin genéreux
1~'Nnique & roy11Je trndreffe,
~e le Ciel re1nplit to114 cts VOEIJX.
P11r vo114 /e p/114 gr Ad des Monar!NtS
À1' de/11 Je /11 nuit des P11rq11es
Yoit hriller fa Pojlerité,
Et peut de [11 gloire foprémç
Dans le feiour des Mortels mtfme
Coniempler t'immort11litl.
Yous q11i rnttJticez d11 Tonnerre
~iconque ofe vo114 àéd11igner,
12.!!j donne%, AUX Rays de /11; Terre
Le pouvoir qu'ils ont de regner ; ·
GrRnd --Vieu1 lt fleros que je chanfl
YoU& revere, & votu reprefente >
Y oflre intereft feu/ eft le Jicn ;
'Dans cette fageffe profonde
L11ijfe'{;luJ gouvtrner le Monàt,
J'uu qu· it le go11verne Ji bien.
' ~
De ce D_eeret impitoy11~lf,
Ce 7)ecrtt q11.i de'pentl.P~ vo111, .c ·
.• SllJ.{p.tnJ(~ t'effot -~edoNt,11/Jle,
•
•
·- ·-----
f
~1 MERCURE •
· 'Dans LOr"'IS it nous éomprend tous.
Oüy, Seigneur,far f11·feule vie
Yne mit/tÎtHde irtftnie
" -
Ytt, & Je repofe icy- httJ , ·
c•ej/ fan dejlin qujil nous fa11t faivre •
.!2.!!_~ nous ferviroit-it de vj'Vre,
Si ce gr1and 'R_oy ne vivoit pa-s? ·
•
•
Sa Majefié voulant reconnoifire
les fervices que Monfieur
de Champy .. Defclot1zonne luy
a rendl1s depois trente ans dans
la Marine , à Rochefort , de
Hauze , & Dunkerqt1e & en
d~autres Emplois e11 Portt1gal , à
Meffine , & dans l'intendance
de l'Armee Navale d~ Dannèmark
, lt1y a fait l'l1onneur de luy
envoyer les Provifions · d'lntenda11t
de la Iufiice , Police , .&,
Finances de la Marine , comme • r at1OE des ·Fortifications ·. dàns ~ies
PoG:es de l'ecenliuë dci DéparÎe-:
•
•
._ --- ...,,
GAL AN T. 13
ment de Bren , en la place de
Monfieur de Seüil,qui efl: at1jour·
d'huy Préfident au Mortier dll
Parlement de Bretagne.
]'oublia y le dernier mois l vot1s
apprendre que fur la fin du Carnaval
, Monfieur Seguier , Mar ..
qt1is de S. Brilfon , avoit époufé
Mademoifelle de ~elain. Monfieu
r de QEelain f on Pere, efi: le
feptiemeConfeiller au Parlement
de Pere en Fils ; & ce qu'il y a
en cela de remarquable , c'eft
qt1'il a la a1cfme Cl1arge qt1'ont
poifede fes Ayeux. Il n'efr pas
extraordinaire que le Fils d'un
Conf eiller devienne auffi Conf
ciller , mais il e!l: rare que
depuis fept genérations , le Pcre
f e fo\t toûjours défait de fa Charge
pour la donner à fon Fils.
C'efr ce que fit le Biza~eul âe
~onfieur de QEe}ain fuf l'cxc:m-
•
• •
•
----
14 M E R C U l{ E · .
ple de fes Predece!feurs ~ lors
qu'il fut devenu Vet1f. Il prie
l'Ordre de Prefi:rife, & fut C banoine
de NoO:re-Dame, & Préfident
à la Pre1niere Chambre
des Enquelles. Il avoit efle auparavant
Confeiller au Parleme11t
de Bretagne, où il faut faire
. pret1ve de Nobleffe. Celle de
Meffiet1rs de QEelain efi fort a11-
cienne. Ils font originaires du
Vend~n1ois. Il y a deux Maifons
. confidérables qui ont fondt1 dans
· la leur , celle des de Dor.
mans , & celle de M()Ottnirail.
1 Meffieurs de ~e)ain en ont
. époufe les Heritieres, & ecarce ..
lent leurs Armes dans leur Ecuffon.
la Maifon des de Dormans
a donné trois Cha tlceliers de
.~France, & un Cardinal. Madame
de ~elain, Mere de la Mariée,
-eft Fille de Madame du !tillec·, • Veuve
"' I
•
•
·- ---
- -
. GAL AN T. 21
Veuve du Confeiller de la Grand,
Chambre qui portoit ce nom.
~ V oie y llD Sonnet qui fut fait
pot1r Mon lieur le Pelletier, lors
qu'il plut au · Roy de le choi fir
· pour.· remplir la Charge de Controllet1r
General des Finances. Il
m'a elle envoyé fous le nom de
Ja Mufe de l,Hôcel S. Faron.
...
· Ors q 11e àu Tout - puiJI a.nt /11
fage Providence ,
AJMJI choi/j LOYIS poNr nous donner
des Loix ,
. ·Nous donne en ce Héros le pl11s foge
des Roys,
'Elle montre aux H11mains qù'el!e
che'r1t /11 Fr ar;ce ;
•
Et lors que ce grand Roy!"' fa h11ult
prudence
Pla&e Je Pelletier dttr;s . tes pl111
grands Emploi-!,
Mars 1684. B
•
•
-t"OV\7\JV'--------
16 . ME RCU~E
Ils nou1 montr:e en faifan1 'e favo.;
· rable 'hoix,
tl.!!•it fç11it à l11 Yert11 donner fa réçornpenfe.
.
~~
Die11 , pour hien Ajfarer, le '1onheur de
t'Etat,
~e poU'Voit nous donner un plus
gra11d PottntAt ,
NJ LOYIS nous choiftr un, Miniftre
.plr's fage.
«~-
'.4infi pot'r voir hriller àes tAlens
• • •• tnouzs,
,
' It f11;//oit ·qu1 de '1)ieu LOPIS t#fl le
foffi·age.
"' Et que le Pelletier e1'.ft l11 voix 4e
L 0 Y l S. .
Ce gr:aad Homme avoit les
voeux du Public avant qu'il eU:O:
efié choif y par Sa Majefté , ,~
l'on peut dire que fes rares ~u:ià
- - •
, GALANT. 17
litez le rendoie11t tres .. digne d,un
pareil honneur. Sa prudence qui
a éclctte en touces chofes, a parL1
ft1r toue dans l,é(iucacion de
Meffieurs fes Enfans ,. donc il a. '
toûjours pris un foin fort parti•
culier. Comme il s'efr veu depuis
peu de temps fur le point d'acheter
la Charge d'Avocat du Roy
au Chafielet; pour Monfiet1r le
Pelletier (on fecondFils, il a voulu
Hu'en plaidant publiquement .
avant que d'en efire pourveu, il
aie -donné des marques de fon
cf prit, & de fa capacité. Le fuc-
, d \ , ces a repon tt a ce qu 011 attendoic
de cette aél:ion. Monfieur le
Pelletier s'efl:ant chargé d'une
Caufe., la plaida dans la Grand·
Charnble Je 1 o. Janvier dernier.
Il s'agi!foit de faire rompre un
Mariage, cootraété par un jeune
· Seigneur de Dannemark , ave~
B z, ·
•
•
M"V"'TV"\.TVQ~----~-----
~s MERCURE
une Demoifelle d'une pecice Vitte
de Touraine. Ce Gentilhomme ·
faifant voyage en ce Paï .. ·là com·
n1e font prefque tous les Etrangers,
s'arrell:a dans cette Ville,
croyant n'y palfer que deux ou
trois jours ; n1ais la connoi!fance
que le hazard luy fjc avcir de la
Belle qui ql1oy que plus ~gée que
luy n'efloit pas encore majeure>
ne le laiifa point en pou voir de
s,éloigner. Elle devint par fes
cemplaifances ma~treif e abfoluë
de fon cf prit, & le voyant trop
paffionné pot1r luy refufer aucune
ch of e , elle ménagea fi bien f es
avantages , que non fet1lement ·
elle l'obligea de faire un long
fejour en ce Lieu , mais encore
de l'époufer, tout Ll1thérien qu'il
efioic , par reconnoiiface de
quelques faveurs prématl1rées.
lvlon lieur le Pelletier f oûtenoit
•
-
-
• GAL AN T. -
19
les interefl:s du jeune Danois, &
s'en acql1ita avec i·applaudiffe- ·
roe11r de tot1t Je t11onde.Monfieur
1· Arcbevefque de Rheims , dont
it a l'honnet1r d,cfl:re Parent , f e
trot1va à l'Audience, où il tenoic
rang de Premier Confeiller , en
Habit de Duc & Pair E cclefiafiique,
~la droite de MooGeur le
Premier -Préfident. QE.antité
d'autres Perfonnes d'une quaiitÇ·
dillinguée , vinrent entendre ce
Plaidoyé , fur lequel Monfieur
· l'Abbé Andry a fait les Vers qt1e
• •
JC VOtlS enV0)1C· 1
SU& LE PLAIDOYE~
D E Mr LE PELLETIER •.
Prononcé dans la Grand-Chambre
le 1 o.dc Janvier dernier.
-
Ans ce Palais aug,riflt, r;ù fi1r
les Fle11rs .. de.Lys,
!l _;
o 1'1 ER CURE
LA Balance Il '" m1iin , fe rep~Je
Thémt/, ·
OÙ des 1uges facrez, avec tant de
prudence
Pantjfent les forfaits, protegent l'innocence,
Et J.cs Peuplt·s divers terminant les·
. / Proce.r ,
Eteignent l~i Difcerde,e}r font rcgne,.
la Paix;
PELLETIER 5)é/evt1nt AU dtJft14
de fan ~ge , , _
Déhroii-i/le les fecrets d'11n ohfatW
Mariage;
DlcoNvre les filets lend.114 pot'r en.:.
gager (. .
SouJ ce joug o~érreux /'tl foy d'u11-
Etr11--nger, -
Entreprend d,arracher des mains
d'11ne Coquete
P"n &oeur pris AUX dépens d,unt IWtlfS•
ce indifcrete ; ·
Cite , potJr écla.ircir & le Droit dr
-. /e Fait 1, · .
•
•
..., .. ~---------------
G A L '1 N T... _,.t
'ro11t et que les Autht~1S ont ait fil~
et fofet; .
F11it VAioir P"' tlts tr11its ti't{prit oe
àemémoire,
Ls11Ntorité des Loix,& &e8t àt t'ai[.:
• 101re;
Et p•r.l11nt À vingt Ans tn Homma
confomml
j'//f A&he À {on aifaoNrS fon Audite11r
ch11rmé.
7'""' le monàe entm.,,J/ tC#n fi r iire
ge'n .te , .
~pnt 1111 long filenet, 4 t't#VJ fi
re'.c rt.e ;
JAmAu RflnJt vi1.1./Jt tn foa pli#
gr111Jd /ç/at ·
Smfome•x Or11te11r pl11iJertn pleita.
SenAt,
· Zt Je t'oppre/ffem repo•ffer f infolence
t
,'4vtc ·une p/114 m1&jl-e & p/111 viil.•·
éloquence? .
ch11eun fo11pt àes m11i1'~1!Y f11i1 d11nS'J
ce moment
' 4 ,
\
•
•
----
·3i. MER.CURE
Eclater fo fi1rprife & fan ltonnemènt
.
· !<_uoy, dit-on,~ vingt ~nis'lnon&er
de la forte!
.A.voir l'nir 11uffi l1hrc , & IA voix
11uffi forte ,
Le /11ngage auffi pur, & le gefte 1111ffe
be11tu,
!2.f'e les pl1M renomme~ vieillis dnns
le B11re11u ! J
~e ne ve1r1t1-t·on point , & quel:
heureux préfage t
Ne peut. on flU tirer d,un A-forte/ À
cet âge?
· .A quel degré d .. honneur ne peut point
s• a vancer ·
Yn Homme q11i déia fçait Ji bien commencer?
Ne doit- oii p.t~ cor1clure , en venant
de t'entendre,
.,6l.._u'un mérite Ji rare a droit de 10111
prétendre? w
c'eft ainfi que chacun rn~rque dar;s
fan tra.nfpcri ,
•
•
- -----
GA LA NT. 33
Ct qu'il prévoit déj a Je ee premier:-
ejfort.
c'ejf ainji, PELLETIER, qu'lfpres:
IA voix puhtique ,
Mlf Mufe en t11 f111ve11r À fan tout"
J'en expliq11e,
Et q11t port11nt fes ye11x fuflJ11e aifns·
J' 11venir ,
EUe entrevoit !11 gloire où tu a1i&.p11rvenir
•.
c'eft-1/lt qui m'infpire, & qui f11it
que j'efpere
k'un iour fi'ivAnt Ier p1t1 dt tm
illujlre Pere ,
T11 fer44 comme luy à111is' que/qNtvajle
Employ
Lts délices du Peuple, & le choix
tl' un gr And 'R..,oy •
Puis que nous fommes tombez.
fur le Procés , il faut que je vous . . . , ' raconte un tra1t qui a manqt1e a
la Coméclie d' Arlequin P1ocure11r ;\ .
B 5,
•
-- . -------
34 rv1.ERCURE
repréfentée avec un fl granct
, . ft1ccés par la Troupe Italienne •.
Cette Comédie a décoL1vert au
Public quantité de tours adroits.
dont Ifs Plaideurs font les Du pe-s,.
& l' .c\ut11eur y a d·éveJopé d'une
manierc furt f piritt:1elle , ce qui\
n'efrojt fceu que parmy les Gens.
rafinez dans-la chicane; je veux
:dire , le grand Article des Pro€
t1reurs qt1i occupent pot1r plu..:
fiet1rs dans la mef me Affaire. On.
J1CUt d·ite que c'efi Ja le fondement
de tot1tes les frj ponnerie~
- qui fe peuvent faire , & la Baf c ·
fur laquelle les foot rouler ceux:
·qui facrifient &. leur honneur,~
l~t1r confcieoce à l'avidité· dll\ ·
gain. Un fe~1l· Procure ur f çait les;
Secrets, & a les Pieces en main]
.de cinq ou fix Parties diferentes~
& coma1e il connoifl: par la le.:
(ojble & 1e furt.de.s. CaL1fes ,, il.luYJ
•
•
·-. ----- •
•
G A L A N T. 3~J~
cil aifé de f uprimer telles Picces ..
qt1'il Juy plaifi, ou de n,appuyer·
. que foiblen1enc le droit de celuy
· qt1'il veut qui perde. Voicy ce
qui s,ell: palfé dept1is quelqt1c~
temps , dans une rencontre de·
c~tte nature. Un P,roct1r-eur des ,
pl~s ricnoL?LD~Z, expert al1tant
qu on pellt l efire , connu de·
tot1t le monde pour tres· habile :ti
mais en mefme temps pour tres·
fripon, & dont je ne puis vous,
dépeindre n1ieux le caraétere,
qu>en luy donnant· le· nom ~de ,
Grap1nian, occupoit pour deux -
Parties , & a yanc des Ecriture$ à
faire pour l'l1ne & pour l'autre,.
il f c trou va fort embaratf é. li·
voulait faire gagner celle dont il._
f~oit le Procureur decJaré; car·
quo y que ceux gui font valoitD · ·
les mefrnes adreffes, falfent toue;
ce qui regude la Ca.ufc_:t;.d9.nt.ik ·
• ..
•
·3~ . MER CU R: E .
ont crouvé moyen de fe charger
pour diférentes Parties , fans qu'elles
f çachcnt qu,elles n'ont toutes
enfemble que t·e mefme Procureur,
ils pratiq·uent quelquesuns
de leurs Confreres , par lef-·
qt1el.s i.ls font fi.gner tout ce q uîf
n'c:fi: pùint pour le Cirent reconnu
; & ces honnefles Confreres,.
à qui à leur cour~ ils font le me(mc·
plailir , lignent tout fan·s lire , &
fans riien examiner.. GraF>inian~
a voit befoin· de tout fon cf prit:
pot1r fc tirer d'embaras , fans
qu'on d·écouvrifr fa friponnerie ..
QEoy qu'il fL1OE porté pour l'ulll
qui le payoii gralfemeot , il cjr-0jt
beaucoup de l'autre fous le nom
<le fon Confrere ,. & ce n'eftoi~·
pointd'ailleursun H-0mme à en ~
tendre raillerie , s'il eu fi pft s'appercevoir
d'c la trempe rie q u ·olli
luY, fai(oit._ Ain fi, ear intcteft d'pOi
•
•
. -. --
•
•
/f' .
GA[ANT. 37
c~té , par crainte· de 1·autre, les
E~rits de tous les del1x de-
. voient ellre pleins de fortes raif
ons ; & fi les ra if ons efioient
également fortes , elles pouvoient
rendre la Caufe doutct1
f e , ce qui n' accommodoit pas
Grapinian. Enfin apres avoir·
longtemp.s medite fur ce qu,iL
a·voit à faire pour ecrire foible- .
ment, fans que la Partie qui ne
fçavoit pas qu~il occupafi: pour
elle en fecret , eult lieu de s.,cn
plaindrç, il s'aviC1 de l'expedient·
q1t1c je va y vous dir-e.11 profita de·
fa méchante répL1tati0n , e11 f e
. rcfolvant a fe déchirer foy· mef-·
me, à fe traiter de fripon , & à:
exagérer fa mauvaife foy , fans.
entrer dans aucun Article ctfentiel.
Il f çavoit que les Juges eclai..:.1
rez regardent le F.ait ,. &. non
pas les lnvcétives , & n' oppofaoe
•
-
-
.3 8 . M E: R C UR E
rien de fort contre les raifons de
fa Partie déclaree, il n'a •1oit point
à douter qu'elle n'obtinfl: gain de
Caufe. Comme il écrivoit pour.
t1n autre Procureur qui paroiffoit
occuper contre luy dans cette
Aff'1ire , il, employa ce ql1Î fuit·
dans les Ecrits qu'il fit délivrer
par cet autre Procureur.~u11nt .à
ce qui regn,rde ce q1'e Grapinian 111
e'crit, on1;,'y doit avoir aucun égard •.
Tout le morJde le connoifl ; on fçait
ce q11'il fçait faire, on fçait ce qu'il
fçait di.re , & fon nom foffet po1Jr
empefaher qu .. on 1J,t11ioûte faJ À [es
Ecritures. En un mot, il ny Al per ..
fonne q.ui ''e fait rnjlruit de ce qu"tft.
Grapinjan .. . Il difoit beaucot1p >·
pour faire voirqu'il n·aveitaucune
intellrgêce avec le ·Procureur,.
qt1i ppour mieux trahir cette Partie,
feignoit d·occllf?.er pour elle;,·
mais il n.e diCoit rien qui putl: n~it~
,
•
·- -----
•
• . . G ~ t~N· T. J?
a Ta Partie déclarée qu'il vot1loit
favorifer. Ainfi les chofes tournerent
comme il l'a voit prétend\t •.
Les Juges trouvant des raifons.
folides dans les Ecrits qai por- ' <
toient fon nom, & ne rema-rquant
que des iojure5, employees par·
l·t1 y contre lu.y·1nef me dans cet1x
qt1i ellojent fous le nom de fon
Confrere,.ne s'arrefterent qu'à ~eql1i
lfaifoit la déci fion tie la Cat1-
fe. La Guerre a fes ruf es , & ce·
que ie v·iens de vous conter en·
efl: une de Palais, que les p·rocureurs
fripons ne font nt1l fcrupt1le
de mettre en pratique, & dont les .
Plaideurs fe doivent: garder ..
Les Ballades que je vous ay
envoyées dans mes deux dernieres
L ettres , m ,e ngagent a' vot1s.
faire part de deux Madrigaux
qt1'on m'a donnez, & qt1i en fon~
·une fuite. Le pre1nicr cft de M..
le Duc de S.Aignan. .
•
•
•
\
•
• •
MERCURE
A MADAME •
DES HOULIERES;. •
•
IN PR 0 M PTU ..
?Jy , jt t,11y dit fans hyptr~
boit t
YoJU écrive'{ d'un tiir qui pa.r loNt
· tjl v11inqueur.
1e veux bien confejfer 1u'it me reft~ tJ,, coeur,
Maù je àemet,re fans parole.
REI>ONSE DE MADAME.
DES HOULIERES~
A MI LE Duc
D E S. A I G N A N~
•
Vantl VOIU me ceàez 111 n..;
Boire,
Yf/#4 vol# c<J11vrez,, d'Nne
g/ojre , .
-
•
·- "--- - •
GALANT.. 4r
Dt vojlre Madrigal tout le monde tj1
charmé. ..
Eji.ce airifi d'1tn comhat qu'on cede
l,avanta,ge ,
.f!J....N' on Je dit vAincu, defarmé?
On connoijl hien qu'à ce langage
You.s t1'cjles f M ACCOÛtumé.
Voicy une not1velle Balade,
à laquelle je fuis fc: t1r que vous
n~ pourrez refufer l'approbation
qu'eJJe a reçeuë icy de tous ceux
qui rendent jt1-flice at1x belles
chofes. Elle efi ft1r le Mariage de
Mademoifelle avec Monficur le
Duc de Savoye , & faite par Madernoifelle
de la Force. Son efpric
eft connu de tOllt Je Illonde, &,
on convient qu'il efi digne de
fon coet1r, &. que fon coeur elt
encore plus grand que fa naiffance,
quo)· qu'elle foie des plu-s
illull,res du Royaume,
•
-
•
4i ME:RcuRE
A. S. A. R 0 Y A L E,
M ADE M 0 I S EL L E.
Llez, partez, Race de tAnl a~
Roys,
ieune Princcffe , en q1ti tout heur
abonde.
f Aux fiers LomhardJ Allez donner de.1
Loix,
Dits & renom voiu font /},fans fa
conde.
Le -Damoife!firu de vos Appo ,
Gt1Jla1Jtement efpere en t' AvJJnture,.
~i de fon coeur doit /Aire le fo1,/114 ~
Et dit p11r foù en foûJ>irAnt tout hM
Eut-il jamais tant rare G:reature ?:
'
w f}
Si ne vit one rien de Ji mervei/ler'x
~te ce qu'en voUI le Giet 11 fatt re ..
luire;
Adonc fer11c devoirs chev11lcNre11x ~
•
\:l"'T ......"' ""_ _________
GAL A NT. · 43
~1i prouverot à q1,et hien il a/jire.
Monjlres, Ge11nts, qui voudront le
honnir,
Il etJ feroit grande déconfiture;
r1Eloire & los feroit fcûr d'ehtcnir,
s'il difoit lors en fan doux fouvenir:,
Fut· il jamais tant rare Creatl1re ?
' ~~
A vom voir tel/e,on dirait que YénUJ
Pour 11.rdre tout voulut vom mettre
Jiu monde;
.A Ji haut p(Jint vos charm:s [onl.l
ven:u
Po11r décourer toute la Terre ronde.
Si rJJit en vous /n, Déeffe P11ll1t1,
De jeJ vertUJ /11 vive po1'rt111it11r.e·;,
T11nt-bien ont fait toutes dc#x tt>
tel ttU,
~e /'on diroit tot~iours fan5 ejlre IM>
Ft1t .. il jamais tatit rare Creatt1rc ~
~~ ;
•
.!/!!_tttez ces Liet'x tant plaifans. <fi'
t 8 n l doux , ·
•
-
•
•
...
•
44 MERCURE
Et le H.lros dont voU& reçeûtes l'efl_re.
Bn larmoyant fouvent prennent
Epot/,X
Filles qrti pl111 Je pur.leur font p11-
roiflre. , . -
YoHJ trouverez es Lte11x que vom
allez
Les riches dons de la Mere Nature• ..
Yo1u laijferez mairtts Ejprits 11cct:thleZ,
Le [quels èr iront tom tr An fis , àe fole~
Fut ... il jamais tant rare Creature ~
EN V 0 Y.
Or ttUetJonc,Ohiet àe ttinl àe VOENJI,
E11 ces Clim11ts, où [oNs un ciel pro:-_
• pzct,
Dejlin en ;.;ous nt peut eflre qu' he11 ..
rer'x ;
LOYIS le veat,fout qt1e tout obeiffe.
Nul n'a pareil ce t11nt noble LOYIS,
En geftes, f11its, proüejfe,ne droiture-.
Tous Gentes ctzurs doivent ejlrei-joüis
•
-. --
-
· ·GAL AN T. 45
qJ'entendre dire aux Peuples é/Ja'is,
Fut- il jamais tant rare Creaturc?
Les Vers que je vous envoya.y
dans ma Lettre de Janvier, fous
le nom du Petit Ramoneur, fonc
auffi de Madcmoifelle de la Force.
?viademoifelle de Navailles, MademoilelJe
de la Valette, & elle,
voulant faire une Galanterie à ~
S. A. Royale M~den1oifelle , luy
envoyerent le .. premier jour de
l"'année , un Gentilhornn1e qui
luy pré.fenta un petit Ramoneur
de Cire , portant une Boëte .
pleine de Bijol1x , & tenant dans .
fa main les Vers que vous avez
déja veus.
· · Je vous envoye une autre Ba·
Jade qui me pat·oifl fort galante.
~oy que l'Autheur n1,en foie
inconnu , je ne puis m'empef
·cher de dire qu'il me~lte l'efiimc
- •
•
•
46 MERCURE
de tous les honnefies Gens, par
la jofl:ice qu'il rend à Niadame
des Hot1lieres. C'efi: à elle qu'il
a-dreife la Bala,{e. -
' A MADAME •
t D E S H 0 U L I E F, E S.
OtJS remettez /11 B111!11de en
honneur
Par F'ers dorez d'inimitable jlile;
Ja grand be Join 11voit de ce bon'heur
Le vieil Phéhus J la h1ir/Je jlérile,
· 12!!_~efprit accort ,ftn, poly, '"rsratie11x,
" 'R...efaçonnajl fes b,·111ttez fi1r-Anr>écs.
•
Refaire ainji fle11rir '1?...ofês fa1;e'e s, ...
A mon avis on ne peut faire
... n~~
~~
YoNS lcrivez ~ ccrt~in Pre11 ..~ Seignertr
~
.-
D'11n air Ji gent,Ji noble & Ji facile,
.f<_u' atournemet de fa ience greigneMr_
,.
•
•
GALANT. 74
Ne fç1Jit 111voir 1~ Mt'Je plus habile.
Yojlre f JJrler, eJI le p/llrler des Diettx;
En tout propos lihres, & point genee s
D11ns vos devis les Gr1ices fi1nblent
I nees;
· A mon avis on ne peut faire , .
mi• eux.
4E3'- .
Du los d'Amour vous fçave7J11 tenet1r,
Le par11ngon, l'~greable, & l'utile;
Aupres de vous n'eft ft_ be11u 'R._ai-,
fanneur. ·
!l._ui ne fi crût la verve peu fo6ti!e.
FriflJues G11!11,ns, enjoüe'{, férieux,
Pour naviger 1111x Ijles FortNnées,
~~ont de vos dits /ettrs leçons raftnées;
A mon avis on 'ne peut faire
mi• eux.
EN V 0 Y.
Des Sens chArme'Z {e dot'x Empsi·
fonnc11r , ·
De 111 R11ifon t,nim11hle Su/;9rne11r ,
•
,
•
•
. 4S MERCURE
'Iiendr11t de vous t'heur de fes defli~
1 11ees ; ·
AN.X Dévoyez, à toute heure, en tous
lieuJ.:,
Prefahez toûf ours [es Loix 6ien ordonnées,
.
A mon avis on ne pel1t . faire
mi• eux .
• Les Balades qu'on a veuës depuis
deux mois, en ont amené fa
mode. Chacun a etfaye fon calent
fl1r ce genre de Poë!ie; & une
Dame Solitaire qui fe p1ai{l à fe
cacher , quoy qtl•elle foie fe&re
que tout ce qu'elle efi: lu y ferait
•
· honnet1r, fi elle vouloic le faire
paroifire, en a fait deux qt1i 1ne
foot tombées entre les 1nai11s, fur
les Rimes des pren1ieres. Elles font
.fur des maticres qui s'acco1nmo- .
- dent à la fainteté du temps où
- nous f ommes. ·
• ,.. • St1r
•
•
..
' • • GA LA Nrf. 4.9
•
SUR L.. .E S R. IMES
DE LA BALADE
DV l\1ERCVR.R DE JANVIER.
On n'aime plus coa1me on aimoit
· jadis.
Caution totU Hommes font
fujets, ,
De's le premier cette Loy fut écrite.
· To1t1 font pechez vifiblcs ou fecrets,
~e ne pettt ftU effacer EJiu .. b en~ce .
Bit'n rarement vertu dan.. s l'Ho'fJ'Jme
habite; . ,
Trop bien ti-t-on pour Autray malins
dies, ·
Trop hien Jij/1tçe efl au monde ve~
nu•e• , ·
Et probité pare ll~ ejtAnt perd1Jë,
Aime. t on · Dier' comme on t,11imoit
jadis.?'Mars
1684.
•
•
\
...
•
-
'
- -----•
' ·MERCURE
'~....»
· Riches atours , Cn,deaux , no111hrt~11x
•
Valets;
Sont a1tjourd·huy préferez au méri•
te .
..~ i des H1tmairJs modejles & difcrets
Il efl enèor, /R, tro11-pe tn eft petite.
1eunejfe enftn, YieiUejfe décrepite,
Aimettt à voir les v ices aplaudis.
Devotion feroit paJ!er pour gruë,
Faver'r du Ciel p~r priere obtent1 ë
-N'acquiert pltU los ~ Dieu &omme
jadis.
- ~,.
~ 4
•
À coeurs humains toûjours tet11dent
filets · .
Efprits d'Enfer,cette enge11nce mau..:
dite,
~i des plm heaux font les p/114
laids objets ;
En rJous pertltint chac1'n fe felicire;
Pour nous tr11hi1 ~hacun fait l,lli po4!
• • cr1te,
...
•
•
GA LAN T. J 1·
Par fo1'x pl11iftrs tromp11nt les
Etourdis,
Et fait qu'AN m1el 11n PecheNr s'ha~
buë.
!J.._uand on n'a f41 Je Die11 ln, gloire
en veu•e• ,
PeNt. on l'aimer comme on l'11imoit
jadis ~ .
Trop àe Mortels fe tr1uvent ainfl
faits;
Prophane amour eft [eut q11i fa dé- , .
bite. ·
Trop de B1trhons & de ieancs Co~
.. quets,
Trop fo11vent font le Di11hte , & no11 .
l'Hermite.
Trop de l1cence R reforme n'invite,
Et trop de coeurs pour DttN font rê•'
froidis. ·
Enftn hrJmeur Je l'Homme eft trot
. bour~1ë,
• , c i
•
•
•
· 51 MERCURE
~11na il aJ1roit ttfle jeune 01' che.:
nu•e• ,
S'il n'tiime Dieu &omme on l'11imoit
jadis.
• •
EN V 0 Y.
Ejlre Etlrnel , f11ü pour nos in- ·
- térells. ·
~ue Cupidon digne.dt camouflets,
Dans coeurs hum1eins fan fou ne con-
t1• nue•• . ·
p/114 no114 vo•àrA qNe Siecle d'A-
. madis,
Si àe chac"n, Ame a'11mou1 pour~
veu•c• ,
,,du comhle en tjl pouf toy ftMI par ..
venue•• ,
T'11im11nt toûjo•rs &omme °" t' AÎ111oi6
jadis. · ·
•
•
...
~1'1""'7'V'---~-----
GAL AN T. S3
SUR LES RIMES
· D .E L A B A L A D E.
·ou MESME MERCURE
Da I AN v 1 1 a.
Oncqu.es ne fut plus vericab?e .
Preux.
• •
oi11t ne faü ttU de ces fiers Paladins,
~j des Geants conqYejloie111 /es
Armures;
Point ne f AÙ '"' àe g11!11ns Gre ...
nadins
Dont mention fo1Jt ma.intts Ecritt1res;
. M11i; des Martirs qui p11r fer & flfT
· feux l
•
Sont morts pot'r ieu, ;e les /011~ &
les prie, '
En ft1i1 d'tim()U'r,& de Ghevaleric.,
. c 3
•
•
•
- ----- -
54 . ·ME RCUR:E
Oncq1,es '"e fut 7/114 verit1ih!es
Preux.
~
Cruels Bourreaux, & traîtres A!fa4
lins
Des Saint·s M11rtirs, p11r coups & p11r
• • 1·n Jll res ,
.A Dieu vou/11nt en faire bet111x lar-
•
CJOS ,
Ils Arrachaient fo11vent les cheve ..
lures
En les traînant en CAchots tenc•-
bret1x;
.Mail tet faplice eftoit badinerie
À des chrefti1ns plein5 de f11i1ite .
faërie,
Oncques ne fut plm veritnhles.
Preux. •
• . ~~
1amaü. l' Aurore aux doits in car·
nadins
.&ux fo11rs bri/lans ne ch1erJgeoienl:
nJJ.its obf cures ,
...
•
••
•
•
•
GALANT. 55
S1ins voir chrejliens par m11int"s
• Hommes mutins .
Sot1ijfrir pour Dieu fu11eftes avan·
•
tl1res.
ch1ique M artir hr 1ivoi1 tourmens
nombreux, ·
Bien que tourmens empefchent qu·on
ne ri•e ,
Riant des jiens, il quit oit fan hoirie.
011cq1ees ne fut plt14 verttables
Preux. •
EN V 0 Y.
Priez· pour nous, chrejliens fi va·
leo reux , ·
~i du vray Dieu ftdelles Amou'.-
... reux
Avez d11 Diable évité tromperie , .
Priez pour nous, &. pour totM nosNeveux.
Yotu meritez qu'à jrimai~ on s' é-
cr•i e,
OfJcq11es ne fut plus v erit.fl.b/es
PreL1x.
c
•
·- ·-----
•
56 t1ERCURE .
Monfieur le Duc de S. ~i-
.. g o a rn ayant que 1 q Ll e part à cet .
Article ., par le Madrigal de fa
fJçon qui eft au con1mencemenr, .
je ne pt1is mieux le fi11ir qt1e par
une chofe qui efi à fa gloire. La · ·
Figt1re qt1e ':ous trouverez icy
vot1s en infrrl1ira. Qpand elle ne _
.., regarderoit pas llne Perfclnne
, at1ffi illuf\re qc.1~ ce Duc, & at1ffi
co11nl1ë parn1y les Sça,1ans; je ne
l~ifferois pas de vous l~ envoyer, à
_ caufe de l'invention &de l'efprit · ·
de l ~Auchei.1r. Elle fervira d'exemple
a ceux qt1i veulent faire des
Paoégy riques, où la verité ne foie
point ftt f peél:e. lainais il t1,y eut
u11e plus belle maniere de loüer >
On doit l'admirer d'auta11t plus~
que ne contenant q:ue des faits
dont tout le monde convient >
}'Envie 1nefme n'y peut trot1ver
à redire. Si elle fe plaifr à répcn~ ·
. ... •
,
GAL AN T. 57
~ fon venin, ce n'efi que fL1r les
_ üanges vagu(!s , qt1i pot1vant
. Ilre appliC]uées à plufieurs, ne
· ont legitimemenc det1ës à perfonnc;
ce qui ne fe trouve pas
· dans ce que je vot1s envoye. Toue
. contribuë à faire voir qt1e la feule
vericé a fait travailler à cet Ou ... ·
. · vrage , puis que l' A ut heur ne
connoill: pas Monfieur le Duc de
S. Aignan, commevous·pouvez
!n>"'I• Je voir p.,a r cet Extrai..t · de· la Let• .... Jre que 1 en ay reçeue.
Cette penfée me_ vint par u11
mouvemens du 'l.Jle tout extraordinAire
que. j,llJ toû;o1'rs eu pour !~
gloire de ce Seigneur. Il eft vray
que ie n,llJ pAs l honneur de le con-
~ noiflre , m~is je fi1u contr11int de
demeurer dans le refpelf , & c' eft
e-(fez pour moy de l'admirer par fa.
• belle réputation, & par tout ce que
· . ·7.'en ay lû d11ns nos Ecrivains. Ld:
• C S;
•
•
..
-. -----
•
•
!~ ME RC UR l!
deffein que je votu envoye , ejf" tf~
abregé de {es plus be//,,s A8io1z.s ..
pcut .. ejfre que la nouveauté·en fer A
goûtée. J'ay tiré do11ze Devifes des ·
douze alliances de Morifieu,- te D11c·
àe S. AignJJn ,. & iay jujlifté les·
De-vifes par les endroits de fa vie
qui ont quelqt'e rnport avec elles, ,.
& que j'11y écrits à co.fté de chaque
,Médaille. On doit fi'ppofer que ce·
font des M éd.Ailles , & ainji i, ay t#c
d~{fein de faire t'ab.rege d~ l'Hijfoire
de ce Duc.1è les feroi; batre ,fi j'en·
/IVOU le pouvoir. c'ejf à mon A'?JÜ!;
''n moyen fart propre à publier t'Hijloire
;. 7• eri pourray. dor;ner des de[-
. feins · plus· étend11& da11s la faite •.
lfou-s. eri. uferez, s'il voiu plarjl, pour·
cette Piece avec t4ne entiere lillerté>'c'ejl
à dire, que je vous t'nb11Jndonne, .
pour y ajoûter ,. ou en retr~ncher , ..
& mffme poNr: la [ttpri1ner, Ji vous
n.e cro1ez p11s iu'elle. mirit.e d'ef!rt!f
l ' ""
-,
•
·- i--- - . •
G A t :A N T~ · 5 ~
veuë. Si vo11s 111 faites · paroijlre ·•
confervez - moy , ie vous prie , /a
qualité à1Inconnu. AucurJ motif d'intérejl
, de fartane, ou de gloire, ne
me fait agir.1e me faù condar»né À
l,obfcurité; je ne lA vioteray p11s.
Il ne me refl:e q u, à vous en~
voyer l'Exp1ic~tion de cette Fi~
gure. La voicy,d~ns l~s mef mes
termes qu'elle a efié. écrite par>
l'Autheur.. ,
•
EXPLICATION • ,
DE S
, ALLIANCES SYMBOLIQYES.
DE Mr LE DUC
"' D E S .. A. I G N A N ..
•
•
•
Es A:rmoiries ont un· rapp9rtf;
.... k une union néceffaire avec.: ...
~ 6, •
••
•
•
- . -----
60 · MER-CURB
• l-a vertu des Heros. Ainfi le Chef
t·racé ft1r l,Ecu , elt la rnarq ue
d'une ble!f ure receL1ê à la tefie J.
dan.s une occafion glorieufe. t'Epée
teinte du fang enne1ny, s'exprime
par la Croix, &c. l 'appelle·
donc des Alliances fj1mboliques, les.
<l!..!artiers d'u11 EcL1ifon, i'.JOÎ peu·
~e11t fi gnifi.er les b·elles A&ions
àe quelqu'tlrl.. , · ·
Cette union mutuelle d·' Armes.
& de Dev if es , me paroi!l: forcpropre
à donner un petit Portrait ·
de Monfieur l.è Duc. de S. Aignan.
Ce Sei gne1:1r port:e , éé1irtelé;
Atl premier de Saint Brijfon , ec11r::..
t elé d~ la Ferté. Hub1irt , fl1r le tour
a 'Ejiouteviile,. RU· 2 •. gr·and· ~tir•
t ier , de Siéilly, écartelé de Bot,r-·
bon .. Condi, fur le tout de /'tl Treraoüille
; Ali- _ 3. grand ~artier , de.
C/7JÎ/on.,Or11nge , éc111tete de BriNt4!. ·
•
•
·- ------
•
•
•
GA t AN T. 61
gogne· ancien , for le tottt d'Hlfttjfon
• Tonnerre; ats 4. & dernier granJ,.
~uartier , de Poitiers, écartalé de·
Sp,vnye , fur le tout de C!errtJontTonnerre
; & fur 101u ces- gr11;nds.
~1artiers , de Beauvillier.r.
•
J'ay fuivy l'ordre de·s ~art
·iers , pot1r en tirer les Dev ifes.
fuivantes. J'en ay donné deux.
pc>l1r la Merlette, afi11 de n1arq
·t1er que c'efi le principal ~lartier
de to11t l'Ect1iTon ; c~ eft à dire,.
la Famille de Monfieur de S. Ai-.
gnan. J, a vois trot1vé . ~es Ex pli-cations
affcz ct1rieufes f l:lr les
Emaux de ces Alliances ; majs.
j'ay reconnu que je ferojs engagé.
dans un long, dif cot1rs. C'efr ce
q.ue je prens foin d'~vicer ..
... 1. Nativum fpargit odorern .. .
La Famille de Saint Brilfon
porte pour Armes, d,1i'{qr , /e:mé.:
•
•
•
•
li%· M E R C UR E
' de Fletlrs de-Lys d'arge1Jt. L'odeur
du Lys fe conferve fans alcéra-tion,
& fè répand avec force dans·
~ne grande ece11duë. Ce Duc
encroic à peine dans les pretnie•
res .. · années de la jeunetre , qu,il
con1mença d·accroillre avec éclat
la gloire de fes Anceltres. Lacres-·
noble Famille de Beauvilliers, alJiees
at1x meilleures M·aifon de
!,Europe ( particulicrement aux
Reyncs de Porct1gal & de Polo- .
gne , &. à Madame Royale, Du-
, cheffe Doüairiere de Savoye) reçeuc
de luy beaucoup plt1s degloire
qu'elle ne luy en a voit don ..
né. Il parut en deux Campagnes,
.& fut Capitaine de Cavalerie
en 16 34. L'année fui vante, il fic·
merveilles au fa1neux Combat de
Sceirnbrt1n, en·Alface.On n'oubli-·
ra jamais le courage qu'il mo!)tra.
dans la RetraitÇ de Mayence, .~
•
• ._ V - -
6 ALAN T. 63·
rombien la France tira d,avanrages
de fa valeur dans le Co1nbac
de Vat1devranges .
•
2. St11t ingtrJio jine mort-e de eus;
La Ferté-Hubert, porte à'r-iz11r ·
feme' de Billettes d'or,. ar' Leopard
de mefme. La Billettes ell: le fyn1-
bole des belles conooilfanccs ..
Elle eO: de figμre fen1blable au
Piédefl:al , qui efi: un Monutnen~
confac,re à la Po!l:trite. Il feroic
difficile de trouver un cf prit plt1sgra!
1d , plt1s heureux, & plt1s·.
étendu que celuy de MonGet>r de,
S. Aignan, qui a paru tant de fois.
dans 1~ Académie Franç.oâfe, dep
ll i s J, a n ne e ) 6 6 3 . l) u, il a e ll: é.
reçeu dans cet illufrre Corps. La·
P. roteétion del, Academie K oyale~
d'Arles; l'Invention de mille Divertif.
Îemens fpicituels , &. des.
Pfaifirs d-c l,Ifle Enchantée , . r.en~
•
•
•
• •
•
•
•
---
6~ rv1 E,RCURE
drontfa mémoire immortelleda·ns ~
les Siecles à venir. A joûcez cette
facilité fL1rprenante qu,il a de
faire des Vers, ce qui prouve la
vivacité de fo11 ef prit.
3. Dat veniam viélis , Jrtbigit
· que firoces.
Efiot1teville, porte B1,re!é.d'argent
& de gtteules, a11 Lion de fah!e.
Le Lion a qt1elque chofe de fi
genereux ,. qu'il faic grace à la
foûtniffion , &. conferve fa force
pour les teméraires qui ofenc Juy
faire tefte. Monfieur le Duc de
, S. Aigna!1 a ble!fe , & defarmé
dept1is pet1 un brave Officier dans
ll ne rencontre ; ma1•s ayant re. .
connu fa f oftmiffion ; il lt1y fit
grace, & obtint dL1 Roy le pardon
& le recabliffernent de cet
Officier dans fa Charge.En 16 5 5.
il fut attaqué feul par ql1ac1c:
-
•
•
GALANT. 65
A!faffi 11s; il en tL1a trois, & mit le
. q \1atrie1ne en fu \te.
•
1 4· rires acqrtirit eunti.
•
Süilly , porte d'az.t1r famé de
M olettes d'Eperfln d'argent, att Lion
d'or. L' Etoile ou mole te d'E peron,
marque aifez bien cette belle
ardeur, que Monfieur de S. Aignan
inf pire tous les jours at1x
Braves, & aux Sçavans. Il s'ell
rendu le Proteéleur des Gentilshommes
, des Officiers , mef mc
des fimples Soldats qu'il a fccu
avoir du mérite. On fçait que les
Eerfonoes de Lettres font excitez
à l'étt1de, par tes Prix qt1'il propofe,
& par les recompenfes qu'il
leur proct1 re. ·
5. Prim11, revocat primordïtt.
farmtt.
Bourbon , porte J:azur ~trois:
•
• -
..
•
-
•
•
• 66 ME RCVR E
Fleuris-de.Lys , at' B~ton àe gueule$
péry en bande. On dit que la Natt1re
celefte ef\: tres-bien repréfencée
par le Lys. Cette Fleur retourne
chaqt1e année dans fa premiere
beauté, fans avoir befoin
dt1 fecours de la Terre. Gn regard
du Soleil luy donne de la chaleur,
&. la fait lever pour répandre fes
odeurs avec autant de force que
jamais. c•efl: jull:ement lïdée C)tlC
je me fuis formée de Monfieur de
S. Aignan, qui fen1ble fe reproduire
tous les jours, fi) ofe parler
~in li, par une vigt1eur, & par un
courage que le zele do fervice dLi
Roy fortifie de plus en (?lus •
•
6. Propius Afpicit.
La Trémoüille , porte à·o.r "'''
Chevron de g1,e11lt1S , Accomp~gnl
Je trois Aigles d'azur , membre'{
& becquez. de gueules .. L, Aigle ap-
•
•
•
. -.
· GALANT. · 67
proche le plus du Soleil , & le
regarde avec plus de liberté. Depuis
1649. que MonlieL1r le Dt1c
de S. Aignan e!t Premier Gentilhomme
de la Chambre, il ell: aifé
de ju!l:ifier combien il s·en rendlt
digne de cette in1portante Charge,
qui l'expofe ·aux regards favorables
de Sa Maje!lé.
..
7. Horos & timor helli .
Ch~lon - Orange , porte , à~
gueules à la B11,nde d'or. On a confacré
la Bande pour 6gnifier le
Baudrier, qui fait l'honneur &; ·
les deliceS' du vericabJe Soldat ..
Monliet1r le Duc de S. Aignan
avoit dera fait dix Campagnes
avec éloge des Generaux ; dans
un ~ge où les autres regardent
encore la Guerre de loin. On reconnut
en 1 649.combien il ello!t
aime de la Nobleife ,, lors que: ·
•
•
•
•
•
•
•
•
)
•
68 MERCURE
quatre cens Gentilshommes f c
rendirent aupres de lt1y. Il les
mena all Roy, apres avoir trion1-
phé du feu des Ennemis, de la
rigaet1r de la Saifon , & de toutes
les diffic\1ltez qui s'oppoferent à
fa route viél:orieufe.
8. Monjlr11t tolerare !t1'1ores •
Bourgog11e-ancien , porte B11n.:
dé d,or & d"ti\!tr à la Bordure d~
gtteu/es. Une Ct1iraf.fe efi: marquée
dans le Blafon , par la Bordure ..
C,ell: avec le fecours de la Cuiralfc
que notls fommes infrruits aux
Travaux de Mars. Het1reux fonc
les Heros qt1i ont appris les Exercices
de la Guerre, fous un Chef
. auffi éclaire. que Monfieur. de S.
Aignan. Il fut fait Maréchal de
Camp en 1644. & Lieutenant
Genéral des A rn1ées en I 649.
- Nou~ l'avons vû Aifaillant au ma~-
•
•
- .
-. ----
·GAL AN T. 69
gnifique Carot1fel de LoU1s LE
GRAND , & fort Couvent Juge,
ou Maréchal de Camp , aux
Tournois & iux Courfes des Princes.
Toute la Nobletfe le prend
pot1r modele dans les Exercices
dt1 corps, dont il s'efi coûjours
acquitc d'une maniere charmante.
• 9. Et dittit & fungit. ·
. Hutfon-Tonnerre_ , porte à,11_
:Gur ~ Jix Annelets d, or, 3 .1 .1. Toue
cfr à ell:imer dans un Anneau,
qui n,cfi. pas feulement pour not1s
enrichir ; mais de plus c'cft un
gage d'amour, & d·alliance. La
Touraine fe fouviendra dans tous
· les Siecles de la magaificence, 8'.
de la libérali~c de nofire gené-.
reux Duc , qt1i a remis à cette
Province ll11C fomn1e cres. confiè.
iérablc , ~u~ le Roy luy avoit
• • • •
•
---
ï o -M E ~ C UR E,
donnee , à caufe de la Naif!1ncc
du pren1ier Fils de France en
· 1661. Un Coeur fi grand, &
rem pl y de tant de charmes, ell:olc:
pour Mademoifelle Servieo ; &
apres fa mort, pour Mademoif elle
de Rance , que Monfieur le Duc
èle S. Aignan époufa le 9. Juillet
1680. .
1 o . .,~uo fpeE!es, uiiq11e coronn,, .
Poitiers, porte d,11z11r ~ Jix Befa1zs
d'argent; 3. l. 1. au chef a'of.
Les Befans font d't1ne figure ronde,
& le Chef de l'Ecu a toûjours
repréfenté la Couronne. Si
ce Dt1c efi: un modele achevé de
fidclité & de valeur, on peut dire
auffi 8ue fa verttl a efié couron·
née felon fes mérites. I;e Roy te
nomma Chevalier de fes Ordr~ s
le 3 1. Deccmbre 1661 ~&Duc &
Pair de Fran~e en 166 3 .,
•
- t
• '
·- ·-- -
•
GAL AN T~ 71 ..
1 1. Et decus addidit 11ru •
•
Savoye , porte de gueules À !11
Croix d'11rgent. Dept1is l'établilfement
du Chrifiianifme, la Croix .
ell devent1ë le plt1s bel ornemen~
de nos Autels. La piete de MonL
lieur le Duc de S. Aignan efi re~
connuë, par le foin qu'il a pris
de la converfion de tant d'Herétiqt1es.
On fçait les fenti111ens de
R,efigion qu'il fait paro~tre, & les
Miffions qu'il a établie dans fes
Gouvernemens.
· 11. Depojitum fervare potens .
•
· Clermont-Tonnerre , porte de
gue1,lts à deux 'Clefs à,argent e11 foutoir.
Sa Majefl:é ne s,e!t pas trom•
pée, lors qu'Elie a confié le Gouvernement
de T ot1rainc , &. de
Loches à Monfieur_ de S. Aignan;
& cnfuitc ceux du Havre , de
•
•
•
•
' 1~ ~~ ER CURE
Harfleur; de MontivilJiers & de •
Fef camp en 1f:-65 .<:e Duc· a jt1fii-
1ie le choix du Roy, . en de fendant
le Havre des infulces de nos
Ennemis. En -1674. il mie fur
,pied une ~rmee de quinze mille
Honimes en tres· peu de jours ,
fans compter çe qu'il falloit laif.
fer pour la garde ties Coftes , &,
des Villes. Par une conduite fi
fage, & avec cette prornpti.cude,
prcfque fans exemple , il rendit
inutiles les efforts des Hollandais
qui a voient eu la Jiardieffe de me;
nacer le Havre, & fes environs •
. l j. Cor indomita. virtute movct11r. ,
. Beat1v illiers , porte fa.ci d'argent
& de finople , l'argent chargé d~ jix
Merlettes de gueules, 3. 2. 1. Une
Merlette ·marqt1e les Ennemis
vaioGus, & defarmez. ôutre les t
belles Yiétoires que nous vcnoo
- d, admirer ,
-
G A1LA NT. 7 J-'
d,admirer, il faut ..f e fouve11ir encore
que Monfieur de S. Aignan
fe dil\ingua au Siége de Gh~ceau ..
Porcien , en qualit'é de Volontaire;
une Mine qt1'il entreprit,
avança la prife de cette Place
En 165 o. Il commanda tin C orps
d' Armee dans le Berry, il prit Ia
Tour de Bourges, le Fort de B:at:1
gy, plt1fieurs autres Places , &!
n1aintint toutes lc:s Villes de cetre
Province en let1r devoir. loignez
a cela les Sieges de Sainte Mcneboud,
& de Monrmedy en 1657.
où il acquit tarie de gleire.
• J 4. 01nni11 corde replet .
'
'Si l'on ne donne point de bec;
d,ailes, & de: par<es, à la ·Merlet
te, c'cfi pour montrer que fon
coe.uri luy fuflit. L'humeur bit"n~
. faifantc, la civilité, &- es empreffe111cos
à rendre ftr:v ice a tout le
M11rs 1 6 8i· D
• •
•
•
'
-
74· ME R CU R E ,
nionde, font des cbofes infepara·
bles 'de la Perfonne de Mon lieur
de S. Aignan. Ce font des charmes
l]UÎ luy a!ft1rent les coeurs de
tant de Rerfonnes. Voila un petit
etfay de foo Portrait. On 'ne m'ac'
cufera pas de flatcr , puis que je -
n'av l'honnet1r de le coanoillre, ~
~t1e par ces beal1x endroits qui
paroitfent au dehors , & qui luy
attirent avec jufi:ice l,ad1niration
de toute l,Europe.
~ , L. M. D. S. B .
• ..
Parmy ceux qui fe font dill:ingt1ez
dans les Services que l'on a
faits pour la Reine, f ay oublié de
vous dire que les Peres Cordel~
rs du Gonventde l'Obfcr\'ance
·âe S. Françojs de la Ville He Nan.:
cy. ; fe font acquitez de ce devoir
avec beaucoup de magnifieèoce.
.. ils firent dreLfei au milieu du
•
•
...,
. G A L AN T. · . iS
Choeur de leur Eglife uôe Chave\
le Ardente fort ·r patieufe, foût~
nuë de qt1atre Colc>mncs chargées
de Fleurs - de .. Lys~ & éie..:
.vées fur qt1atre Marches. Aux
tjuatre coins du deOEos '.de ·cet~
te Chapelle , paroiifoient qttatre
Py.ramides , chargées . at~ ffi
de Fleurs-de ... Lys d'or. AtlX pieds
de la Reprefentation efioit le Portrait
de cette P.rinte1fe; environné
d'a'? Cref pe violet, ·qui en fa.foie
lé Botdure pat gros bouillons.
Monfiet1r Bichet, Abbé de, Clairlieux
c>fficia p~ntificalernent avec
~l\l~elê ·, & fa gravite ·ordirlaire;
& le Peret rançois Morquin , Exp~~
inciati de ~la Pr~vince . â~
France Parifienoe , & Cullode
• de ll;orira1ne & .B~rrois , prononça
i·orai[oo ft1aébre. Touccs l'Af.. .
femabtéa. qut.ftYfi é)îd nân.i.firl<ll f t' 1 u y
donnardc grà11~s'!pplaudiffemens!
D " ~ -
----
111""" • 1 ••
E n! rnu~r»_ure pliu , Ah/;é, c/Jntre
le Îort, , ·
J" ' . ' ..
De. r1not~ 14VDÎrJ !"'VJ vojlre illuflre
~ :\ ,'Supf.or;t; •; . · . r t
· S-JJ gloire dans .te Cjçl efl bi~n mieu~
établie,, '
Et chaçu.n demeure d'1iccprd,
•
-1~r~s ~rv:oir oüy vofl"rt ~e.ct n,c.c4'}1;.
.....,.,. pite .~ , , [ :l s ...1 ~ 1 ._,
~e /ltJ Reyne"' flus f!'it po#r fDO#IJ
depuil fa mort "' . • ..
.f2u'~lf.e t!'!"/!~~~fa;ir_t er1.. ~ilie•
•
•
. GAL AN T. · 7?
Princeifc a exercées tant qu;eJic a
·vécu, ne.nous ta1fftl1t1'oint dot1-
ter de fon bonheur. Ai11fi il n,y a
rien (.1e plt1s j11fie qt1e la Dévife
qt1i a erré faite fur fa mor-t' par
• Mo11fieur R:at1lt de~ Roüeo. Le
Oorp5 eft une · A igti-illë de . Bouff
ole touchée lie l' A.yrnatir. Tout
le mondefçait gi1e cet-ce Aigt1ille,
quand elle eft :ainfi touchée , cfr ;
.., a às 'Ube p&péteelle a git.at ipn ,
& que cherchant i~Lf~meoc
fus~epos, èlk ne pëût"l·e t40itèir,
qu'en s'arreflant ft1r le po.~t qt1i
-. fü~ m~rq,ti~ p~Je , où c.etre
~'Pie.r.fè t a-ttïre.'€~mot~ ~ Ncç.~lfo,
nec erro , font 1'ame de cette Deife.
·En v.micy J'eKpticatian pa~ Je
mefme lv1on!ieur Rault.
.. r
.l
7JflieJ &hajne ~'-e fprits ~ ms·
· y :"11x inrc1ifil>le ,
. . ~e.ue AtMcher fi forti /11 Boujf< >te ~
t'Ayman1?
D 3,
•
•
1
. ---
•
78 , MERCURE
Jl.._ue/ noeud ft dou .4. < & ft charma~t,
. . Rend t' un pour l'11utre ft fetifible-?
t 1 u~~
1 • ,~.:· -
Le1'r fecrett union eJI ft pleine
à'11ppas , ..
c!lue n,e cra;gn1t-nt auc1Jn diri1orce
L11 difl~nce des tieux ne les empefahe
pas, '~ · '' 1
D'agir toûjo•rs de 1nefme force.
. (~ • . t 1 .,
DepNi§ le p1fmÙJJ jol(1; ~"~-par~! l''llJn)
vers ; _, ! ' J rt #
Llf l!fll!11rf fJ"i fait t'tlAter [es Mer-
'IJeiltes J
Dans IQUS fes ONvra.ges JiveYJ. >
< • N~tn: "j>oi.n. ~ p_r~llit' de.'jJ1g.e.iltr1. ~ ..... . ,. .. û ,..
Ce myjlere c11che ,~ çe.fjmbole /l,11~
mour,
Ne nous doit pas icy farprendH ;
lli.Jn IJlllre pites· 1111-gufté) &. rtusnobje
& plus tendre·,
. ~e [Ail mi(_flX p 111roijlre ~ fa11 tol#f ..
• •
I"
t ..
•
GALANT. ~!J
fle~
Tout àe mef me que lA Boujfole,
Pour chercher fan repos , fe tourne
v ers te Pôle ,
Et qr'e l'Aymtint J'11ttir.e, & le fixe
en ce liet1;
THERESE, que le Ciel plus A1-
der1Jment cortvie
.A joüir du repos dt t'i111morttlle vit,
Ne trouv, e fan. AymtirJt, & fon Pôle
qu en D1e11.
Mon!ieur le Comte d'Entremont
, Lieutenant de Roy -at1x
Provinces de Brelfe, Bugey-;V; l-. ...__....
romay , & Gez , a fait paroifit.e
f on zele dans la Nailfancc de
Monfeigneur le . Dt1c d' Anjot1 ,
comme il l'a fait dans tot1tes les
occafions qui fc font offertes de
·marquer fon inviolable attachement
at1 fervice de Sa Majefié.
Le Te Deun1 a cfl:é chanté {ol~m-
D 4
•
•
•
S-o M"Ë R ~C Ull E
ne11ement dans tot1s les liet1x où
il a droit de donner fes ordres; &
les Regales qt1e cerce force Lie
Fefics luy a fait fa ire à un fort
grand nombre dç l'erfonnes de
qu, alité , ont efie. accompagnez
â une profufion ft1rprenante.
Je vous envoye un Sonnet de
Monlieur l'Abbé de la Chaize,
fur c:e que, Monfeigneur le Duc
d,Anjou efi né dans le temps que
les Ef pagnols nous ont declaré Ja
Guerre. ·
.. f1':11Î1rnphe déit1 IJJo•rgog11e efl
~ Je.ftiné.
M1trs,qui te veut cond11ire !If Empire·
du Monde,
Sembloit, 1tyant 1irmé fi'r IR 'rer.re &
fi'r t' Ond·e ,
N'Attendre feutement que le temps
. ~,,,il fuft ni. .
.. •
•
G Al ;m
•
, • ~ 1
~tp.enàant le jignAt n 'ejl poifit t11cor
· · ~ J:onné; J · · & ~
~,, F111ndrz· on enttllel hitn#/t. 7011 · ·
• rnerrt q11i gl/'o'Jllie , l c.: ..
.-M11iJ on s'"'pperçoit peu q11e le FoMàr~
y réporJde;
Ce (Ont des Lauriers prrfls dont nul~
L- n' eft CD1'Y~bé• r r
.rf~~=?'! q fJ
~~~
•
Beau Sang de nos Héros En ant dé
· '" r:1l1owe ,~ . · . --
.A lei de · e11 {on Berce111' fi~'t to#l-t/J,il-
. l'Ant de.gllli'!t', ,.; · \ ~\~ . ~ ~ ·
Dira·t-on que le t~e'n n''lfit ptdtt fJe[-
. me écl11t? , ·
t • ~ • ~
Non, te D~ ~· Antotl" viriJt., 011 v11~ •
·to11 t tn*tprend~. - ·
Bourgogne /lJU~oit plûtojl commencé l1
Comb11t, t •
>fM S c'e_/Joitof n Sè'conà 111i1J~i[oitr
Q .. ,,.,,..~~.. )
•
• •
• •
Si. M1! R~ U B
Vous aurez entendL1 p_arler cfe
la cbfue du\; Poot·~oùge. Elle c'"I
arrivée avant que Ja Gla~c aie
c~-mmencé à. fe .campre , & c·ca
là de!f us que e Madrigal a cné:
fait. Il eft de uoficui Diérc~·
~iJle. ·
S;UR LA: GH· U~E:
du Pont- Rouge .
•
E Pont - Ro!'ge tf!· tom/JI J~
i....ïiîoi'-. • ~tll ~ , .. " . . •
Il'n'11 point vou{•·'floi1 l' hp"eur-
D'IW> iné1J.it11.ble rAV1ige;
Pour un Pont , c' ejf eftrefor1 f11ge'-I!
fa fouvient 11pp•remmen1,
. ~ u.e dflriS ''• te t· âf ~rf!_t1"tnl ••
IJ n' 11 p# mA!#lefais, J'lJil~'- Je n11M;..
,, fr~ge.. ..
Il voit encor ve11ir f or11ge ;.
~11i4-ji. tojl 'J.."' il t.11 lt fJt#I. h
POJW INJ r 11vir me[.111:1VfP!IJHl'g~ ~
•
' .
•
. GAL AN T. 8J
Il àlcti7npe toûjours devA1Jt.
DanJ les Prépn,1111ifi d'une terrihle
Guerre,
'1/ me fembte déia voir les v11ins. En~
• ntmu A
De nojlre invincible LOVIS,
A·u premier hruit de fan Tonner,1,
Se retirer aufli , de ptur J:ejlr~·
. faûmis.
Depuis quelques .. jours nou·s
avons perdl1 Monfieur du Val ,
Gcographe ordinaire dl1 Roy. ~es
Livres & les Cartes de Geogra ..
phie qu'il a donnez au Pa.blic ,
rendront fon non1 immortel chez
les Gens de Lettres. Il n'y a rien
de plus net, de plus exaél: , de
plus curieux que fes Ouvrages,
qui fe trouvent tous égalcmcnc
bons. On aurait de la peine ~
croirè , qu'un fet1l Authcur cri
e.un fait un fi grand nombre ,. ti - D '
•
-- -
• 8)41 ME RCORE ·
on ne fçavoit qu'il a voit extrémeri
n1cnc reülf y dans les Hurnanitc:z ,,
& da.n·s la Pbilof<.>phie ;.qu'il a voie
-beaucoup voyagé dans-fa jeunelfe,
& que lors qu~il fut de ~etour de·
fes. N oyages., il s'appliqua enticJ'ement
à la Geogra·phic , & à la·.
!eél:Ltre des ,c\.uchet1 rs Grecs & L~.
tins, qt1i pou voient luy efire utiles.
d-ans t•érude de cette Scie11ce, dont:
âJJ a fait tous fcs divertilfemens
· ,pendant qL1arante· fix ans. âinli
· tee qui efr de fa compofition, &
.qt1i n'a point encore efie mis au
jour, efi: fur le point d'). paroifrre,.
au n1eilleer écat que l'on puitfedefiner.
Sa ~euve qui demeur.e·
fl'1r. le ~ay de l'Horloge du E~-lais
, fait aél:L1ellement travaiJJeraax
Planch es des ou~elJes Gar·
tes , à l'impreffi<m des '"nouveauat:
·Li v ~es ,. & l'on &bite genécâle~
me~t hcZ; elle , t. o. ut:ce q.ui fc· .
dcb1toit.c~z fon Mary ..
•
r~~------~--~--~--~---~-
GA LAN~.. ~,
fày aoffi a vous a pp rend rc la:
.mort de Monfiaur Canolle Rrêtrc,
Beneficier de l,Eg1ife Cathe • .
:draie de Marfeille. Il efioit Ma~,.
trc de l,Orgue de cette Eglife, qui~
cll une charge qu'il a cx-erçée
,..8'\rus de vingt cinq ans avec ur.;i.
applaudiffement general .. - On n'a.
po.int vcu d'homme auffi profond:
.rdans cet art dept1is plus d'un ficle.
Eco. de joors a prés fa morr ~
.Mefficurs les Red:eurs & Prote-
.d:curs de l'H~pital general de la
Charité de Marfeille , voulant
recoonoiftre les. bienfaits qu'ils.
nt receos de luy & d'un de fes·
~rues, qui potfedè un &nefice
·dans la n1cfme Eglife Cathedrar.
:le , firent celebrer une grande~
M~lie pour. le CJH»dc fon ame ..
~Ile fo~ clamée par la Mufique·
de ca ~pnal ,_q-qi cfi comporére
de vingt cinq. pauv.rcs F illçs ,.auf-!-
•
86 MERCVRE
quellës le Frere cle Monliear Ca:
nolle dont je vous apprens I~
mort , a llonné· d·es Leçons par
charité avec tant de foin & rant
de zele , qu,elles chantent toutes
fortes de Motets à deux , à trois
& à quatre avec une entierc r~
_gularité, & l'approbation des plus
habiles. Les voix y font cboifies
& admirables, & on peut dire à
la loüange de cet illufl:re Bien•
faâcur , qt1,il s·efr éterr1ifé par
l'etablilfement de cette Mulique>
qt1i Cert à la plus gra11de gloire de
DieL1, & au bien de l,H~pital.
Je vous envoyay au mois de
Janvier, une Lettre dé Monficur
de Vienne-,Plancy, à Monficur
Vignier fon Parent, fur ce çiue je
vous ay n1andé touchant la Pu~
celle d'Orleans. Yous ne ferez
pas fâchée 3'en f;air là Ké~onfe ..
1
•
- - --
r
• A MONSIEUR.
DE VIENN.E - PLANCY~
•
'A Richelîett ce 6. Mars 1684 ..
rv Yoya,ge qse j'11y f~it " /;,·
............ C1impAgne , m,11 empefahe~ Je
voir le Mercure·, & de répondre plu•
loft Jf. t' bonne.Nr que vom m'avez
fait, AÛJnfteur , de rendre deJ té•
moignlfi,es fi AVA'lltageux de çe qut
f ..1 1y d()nnl touch"nt la Pt,celle d'Or._
letens. 1e fç11vo~ q11elque chofe deJ
fo1'ttJ· raifons que votM r11ppor1ez
J1-111s 'Vojrt belle· Lettre , po11r /'A défanfe
du M11nufarit de Metz; mAi4
•
ie n'"'J p,u ofé m'en- fervir) de p·eMM
. qu'elles· ne .fi'./fent fufpeflts ven1ml
dt moy , llU /ieu 'JM' ef/es font d,1111;
[Z-lfrl,J. teiâS·'lJt#llf>I ÎJl' VOIH• 1~1WOÏIJ
•
8 8' . M f: 1t C U l\ E
rifo/11 feulement de rlponàrt À c~·
fi"e m'11 écrit une D11me àe tres •
• ha11te q1,t1lité, & en '1Jefme temps·
à ce qu'en a· dit te Mercure de D.ece1J'bre;
& vo114 le f14ites Ji bi~n pour
moy , que ie llevrou mt contenter Je
V0"4 f11ire me.s tr.es·humb/es r,emerci..:
men~r , fans vous âemtinder /n, perrf!
Jijfion de f11ire voir 11uffi À l'illujlrre ·
Perfonne dont it 'l!fJUS parle, que lè
.c-oeur de /11 Pucelle trouvé entier '&
vermeil dans les cemlrès â11 Bucbf_r
où elle fut hrt,/ée, & fan ef prit f"O'+
t11nt Au· Ciel en forme de Colomb1: ~·
·ne font f'tU des Arg.umens gui rn~
'<Jnv11inq1,ent qu'eUe n'IJ fM ejlf.~11
fl)ee de &es mefme~ #âm.es où çes Mi•
~A'C!e-s fe fo1it f'1,its. pieu A EermffJ
qu'il s'en fait f11it dAns le P1ig11nif1!'1·
pour défendre-- l' lnnoce,ice ; témoin
fette iUujlre rejl1ile, "'tfillÏ f Mfs~ A/'1(8>
fecour~ q_ue 'tle f;J, C8intûre 1 fO~Mifi.;_
-1Ù. e/ lç 7/()11/NI NneliM.A&kine î_Nt tn)AI. ~
G :A t. A NT. 89
1'trfonnes n,Auroicnt PM é/;r11n/ie.
Nejloit-il p44 auffi f11cile JJ ce mefme
Protefleur dt t· Innocence, de fe fervir '
d·1,1Je Crimitie/lc pour confo11dre l'ini1iflice
des :4'11.glou par ce nouvear'
'/vl ira&/e , & le11r f1i1re connoi {Ire que
~ celle qu'ils 1tccufo1ent â'irt1p11àicité,
avoit toûiours confcrvé u1;, coeNr pur?
Ce/11 paroift Ji vr11y , que Jeton leurs
Hiftoriens mef mes, 11p1es /es tourmens.
IJN'its luy firent epâur:tr, ils la i1ejfi:..
.. ftérent de cette t11che a··imp11ài&itl,.
& furent reduits À dire foujfement
'1.", elle 11voit confelfé q11e ny Dieu, ny·
·tes Anges, ny tes S11ints, ne s'l1oien.1
""'ff "'rllS " elle , pour. t'envoyer con~
r,eux, '""u q•'elle 11voit ejf é fédui-.
te p11r de mar,vais E fprits ;forquoy
elle fi'.t de'c/à,rée Heretique, Sorciere,.
D evit1er~{fe , & Séduéfrtce. Les H iftoriens
~1.nglois, & autres, 0111 écr#
fan Hijloire _fort dife'remme'ttt. Lres
H'IJS ont llJV1'n,é qu'il y 11voit plus ~-
•
90 MERCURE
ruze è!t d'impojlure en.fan fait, q11t
Je miracle Ô"' de verite'; & le Seigneur
du Bellay en {on Lirr.11e de t' Art
Militaire , a ofl dire que ee fat 1111
vaillant capitai1>e 1ettitré par lt
tonfeil dt, r'](oy Ch1-1rles YI!. pour foi·
t re reivenir le co11ra'!.e 11ux 1:rarJcois.
'~ j
Cependa1Jt /e Seig1'Jeur au 'Bellay A
paru dans le commencement de l't111
1 5 oo ; ce qui 1J'eftoi1 /'44 fort éloigné J,,, Siecle où toutes ces &hofes fa font
p11./fées. Ce/11 nous fait voir l'incer1i-
1ude des. Autheurs far fa mort, q"OJ
que /11 farce àe !11 verité les 11it to11s
obligez d' avoüer que !11 Fr11nct tltvoit
fa délivrance À cette incomp11r11b~
Héroïne, Les &bieé1ions q11e [Ail MM
ar,tre D11me d11ns le Mercure de Dt&
emhre, n'ont p {14 pl11s de farce. Elle
Jit q1te fan Mari Age n,ej/ ft14 eroy11-
ble, puu que Ji elle avoit efté mariée
-• Metz, le Roy Chtirles n,eujl fM
in11nqué de Ill! faire vtnir À /11 CaM' ~
•
G A. !!. A N l'. .9 1
Jour récompenfer pR.r les honneurs
qu'elle 11voit mérittZ, les fervicesfJ'''
e/le venoit de rendre à la Fr111Jce.
Mau ie vottdrois hicn /uy demanafr,
Ji cette famer'fe P11ce/le 1Je s,ejloit p"u
fauftr11ite " la fsreur àe ces BarbA· .
re5 ; p.ourquoy le Roy qui luy Avoit
tant d' obl1gattons , ne Je [croit pas
plus mi! en peine qt"' il ne ftt , de lvi
retirer de /eur.:s mai11s par échAnge,
ou 111r une rançon &01zjidérAhl'.
:N'ejloit-ce pas d11ns çette occajion
qu'il devoit /11y donner des marqueJ
lc!lftantes àc fa, reconltaif[ance , &
J11 't:l,e11111niler avec a'aut11n1 plus
tl'emprrjfeTMnt, que les Angloû AU·
roieot eu d'opiniâtreté À /ta refafir?
On peul conclure de //,, q1,'il J eut
entr,eu.4< un fecret de co1iféque1'J&t fur
eette Ajf11ir:e > puu que toutes n1s
Hijloires n'ont ffeu le penlt1er.. 0'»
doit re'fn11rq.Ne.r a11ffi q11e da1ss l' Extr11tit
~11: ,.Manufarit qtte i'tty donné,
... . •
•
•
·9i .'MER e IJ RE
€lie avoit changé de noln , & fe fai ..
tfo,=t appe/lY!r Cl11uà~ , q11n,nd .fe-s Frt·
res ln, reco.nnt1rent, ce qui n,ejloit' p~s
fa1is q1,clq11e myftere. LA Requefle
préfa1ttle "''' Pape Calijle lll. p11r
fa Mere & f•r .fes Frt.res, les 'i,I.
1RQÎ'f}S q11i aé:pojf rLtnt t'avoir V.e#
conduire au fopliee , & le Jugeme11t
Yendr' ptir ies Commijfoire.s 1&pres I•
Ytvijion J.11 Procés pouTJ l• tn.émB.ÎT~
.. éternelle de /11f11Jiific11tion ·, ne ff.W
11:11/lem ent tontrAir.e s À fan 'M•ri~ §l.
1 Les Anglais ejfoient trop politiq•tl
& trop intéreffe'{, pour. n~ &A~hw
• fJ.'tU f• fuj1e comme ils ftre.nt; & fo
~11rens eftoient doublement oblig~
~e f~ire connoiftre à toute ta Tt'11'C
· l~ fage conduite qu' elte wvoit te.nui,.
, ayant ejlé choifie àt Dieu pg11rfa11-
·'L!er ce Royaume; & comme ii •voit
permis qu'elle ent;Ajf d1111s t~ tien t111
-:!Yfari~ge, nonohjfant it q11e di1 '"
H:ail/11n , ils dro,ot[nti 1111ffi" p 011r l11
•
•
GAl:~NT. :. 93
gloire ile fn, Poftérite , l:lemanier les
. m~rques 1U1t~ptiq11es de fan.innocenee
& de {11 fJU.rttt', q1' · teur fo1enl
t1(corJées. Si l'on dtrr~11nae pourqttDJ
Ile n' "''"' pas trouver le 'l{cy apr.es
"'elle fe fat fa.uvée des Prifons de
poiêe~, li'tft l tm ficret àe. lta Provi-.
~ence q.11e i1 ne. puis découvrir , JI..
mo1n.f q11'iZ ne me tor11be entre /es
m11ins q11e/qu'a11tre Manufcrit qui
m'en pui.fle. inftruire. Te n'~y fM vou ..
IN ffiver lt Pu.bue tt'!'n~ chofe 1tjfc::.
c1'rieufe , mais p'"' éjf é fans m'11bl1ge1'
/1 rlpondre" toutes les obieflions qui
me feront f"1ites. le cYfJJ pourtant
~voir f111isfoit À celles J, ces p114
m(J t ~ p11rticulicr:Lmem À et tJ11'et~
t/f ifllml: invinc.i•b le , 9u.i ~ft i11 • Req11ejlt de l'll ~ert &.des Prere~
de /11 Pucelle , pot11 lie rétal11ijfement
Vlt fan. ho11netM.\,,. ~AÎJ ·fi JtJf(!dr.flM
bie14 'ff•~ir '~ .tj•~ :to'#lfiut '-J,ik
&0111reJNM~ntr11él k.~r4fl(,g~ tro.._
•
•
•
..
,~ MERCURE
vé apres un Mtinrtfarit qui l'11:p r~
&~dé, & qui luy eJll entierement con.-
forme. 6el11 [eal .. ~étr11it t'OUI es lar:s
Mifons, & ·/" Req11efte- dont eliês.
parlent ne dé1r.uitfoint tes mienneJ;
• • c11r il n' ejl pas e.,4<Jraotdin1tir~ q11'11n~
· Mere dernAn'âe /g ttp11iati'lm i-6
l' honneur: .. iJe· flÏ Rille ;Jiv11>Jfle , qui
1111oitfis rt1ifonJ pour ne le p~s fairè
elle mefme, & qui tJyant apporté
l.Ant àe [Ein . À '"'her fan. nB''' , e-11
/ouvoit bien "'fpor.te~ encore À 'çtseher
[11 vie. 1/~•r.oü enc.o,e À il./•
fondre nojl r e A ma'l..f!.ne c~nt~e. voMI.
~onjieur , for fon . Yo;1age RV.{& 11
.Comte tle Y-vnembourg; m11is f t. n!AJ
.g11ràe a,étJIT:.<:r c11, Jice 11vec mo.n 'l!ro•
1.e[feuii ~ & qùi efl~ vin11 ''lluffe ge1J!IA
,euL ' • 1f.. .. 1iement 11 mon J e&oNrJ , qu'elle iSllll
" ce lu1' '111.1.1 i'ere· de ce iel4nt Comt~,
~q.Ni ejJqit ;p1ifl ~,e/ire. rbijf.4Vle_ fr«
'fli.tats .. e · Of.tiz ,t~ •''fl; ~0111X,~,. , ~w
•a fi~ 'rJnqif/ •e. 1IA i~ lflitll lit
• -
,
GAL AN T. 95 -
celle qu'il eut J & qr1t ie ne pouvais
recevoir des mtirques plus glorieufes
de l'honneur que 1,"J de vous "'f f Artcnir
, & de voftre Amitié J q11' t'fl
cet te rencontre. 1 e fais vojlre &· c.
YIGNTER.
Permetttz - moy d'11tjoûter icy,
q11'on A f11it des foutes confldérAbles
d"'ns l'impreffion de t'Extr11it d1'
M1in11farit àe Metz , employé A1'
Mercure de Novembre. Ces fn,utes
,.. po11rroient do11ner fui et de doNttt
que ce fa.fi te lang11ge M ejfin. On If
mis Jehan Renat , Ru lieu de Benat
; aroencnt & donnent; pour
donnont & amenant. De plus, on
11 ouhtié de mettre le nom de Robert
âe H11rmoife , '"i eft une pArticu/11-
rité rem11rqu11ble , 4 caufe du Con- .
traEI de M1iriage 'tJe ce Rflbert de
Harmoife IVUtc la P11cel/e à' Orlean'.1.
'!lvlon Ab[ence m'a, empefché tl~ le
rem11,que.t p lMtofl.
~6 MERCURE
Monfieur de la Barre , Got1-
. I verneur & l .. iëutenant General
pour Sa Majefié ce111 la Not1velle
France , ayant efl6 informé de
la méchante difpoûtion des Iroquois,
à l,égard des .Sauvages nos
Alliez , & que contre leur parole
ils avoient formC divers Partis
pot1r aller: enlever les Etionnon
tacs, &. les Kif Ka Kons, crût q ué
pour les empécher d'en venir à
une rt1pturc ouver~e , & prendre
du temps afin âe fe pouvoir met•
tre en état de repou{fer lïnfolen~
ce de ces Bar.bares, il falloit les
engager à t1n pour parler. Dans
~ette penfêe, il let1r envo'ya Mom
lieur le Moine, OaRi,ai1~e de 1'1flc
de Mo~treal , qtii a de grandes
tial5itt1des~ avec eux , pour f4
plaindr:e de ce qu,ils manquoicnt
:l. ce _qt1'îJs avaient pron1is ' ac
pour les porter à yeni~~ux· qiême1
lever
• •
'
-.
GAL AN T. ~ 97
le•er les foupçoos que le nouvel
Onnontio a voit eu f t1jet de prendre
de leur peu de foy. Onnontio efi le·
nom qu'ils donnent à leur Gouverneur
géneral , & qui en leur
Langt1e lignifie L11 grande Mont11-
gne .. Cet Envoyé fut d'abord fore
mal reçû. Il f ç&t neanmoins fi bien
gagner les ef pries, par les confeils
& par . les affifiances des Peres
Jéfuites qui vivent parmy ces
Peuples pour travailler à les con- .
vertir, qu,il en obtint ce qu'il préteadoit,
& mef me amena avec
. luy les Députez d'Ifonnontoüan:
Ceux des autres Nations arrivé- '
rent. enf uite au nombre de plus
de quatre - vingts. Jamais on
n'en avoit tant .vû à la fois. On
n'oublia rien pour les recevoir
comme ils avaient p& le fouhaiter.
Monfieur de la Barre les traita " . . pourtant toujours avec t1n a1r-.
,lJl11rs i 6 84. __ E
•
•
•
•
•
- . --
98 ME R~UR E .
tem"ply de hauteur , qui leur fiè
compr.endre qt1' on ne les crai.
gnoit pas. Cet ce maniere &..i' agie
les a rendus fort traitables , & a
eltt cau(e qu'ils n,ont rien faic
paroifire de let1r fierté ordinaire
dans les Conférences qu1on a eües
· avec eux en prefence de plufieurs
Nations Sauvages nos Alliees,quc
l'on a pris foin d'y appel Ier. ~Qy
qu'ils fe foient 111ontrez fort fo&mis,
& qu'ils ayeat femble ac'!!
qoiefcer à ce qu'on deliroit d1eux,
' /1 • • • on na pu ncanmoins en tirer rien .
de certain ~ & la conclufion de
toutes les Atfemblées aeR:é ~que
$'agilfant de la Guerre, il falloic
entendre leurs Capitaines, qui
viendraient eux-mefmes s'expliquer
au commeacement dl1 printemps.
Comme ces Peuples foo1
extrememenc fourbes, & qu·on
ite peut fe fier à leurs paroles,
Mon fleur de la Bas:~e.prend~touccs
•
•
GALANT·. ~9
les precautions nécelfaires pour
De pBS cfire f urpris; & fur les avis
ql1'il a re-çûs, qu,ils ont divers Partis
en campagne contre les Sau- .
vages nos ~)liez, il a donné ordre
à quar:ante François foos un Corn- ...
mandant , de f e joindre à ceux
pour qui il y a le plus à crainHre, ·
de fortifier leurs Bourgades,~ de
kur prêter feco.nrs, en cas qu'ils
foie nt attaqt1ez. On a cA:e confir- . me dans la défiance que l'on a pri • .
fe de la coné.iuite des Iroqt1ois, ~ar
les dern1ercs lettres qui font vcnuës
de leur Pais, & de eeluy des
Ou cemats. C.es 'Lertf'cs portent
qu,~l s onf .tué 'Plu lieors Sauvages
de la Nbtfon des'Mafkoucens , &. 4 • des Oumiames-, & q'"l-1-''ils ont brûlé
c r.t1êJ le rn~ ot les ~rifonniers qu'ils
ont .. fai s fut eux. Ellcsafôtitcnt
que l'a c .eur ~ 6 gronde' p rm
, <es J?c:t1 ~lés, q~,il y &i al1n:grand.
nom Die· -tjüi t liéf\ ~l1 il~ eur
E i.
•
100 ME..R CURE
Païs. 'La?prétention des Iroquois en de les obliger à fe retirer fi loin,
qu'ils ne pui!fent plus avoir aucun
· commerce avec les François. Pat"
là ils fc rençlroient ma1cres de tous
les endroits où la Cha!fedu Ca Cl or
en abondante, & en porteroient
les peaux aux Holla11doi~ de la .
nouveJle York; ce gt1i cauferoit
un grand préjl1dice au Commerce
du Canada. Mais de la manier~
gu'on fe preRare à l_es prévenir, il
fer,;\ fort malajféJ flg.'ils viennent
à bout de leurs detîeins.
. Monfieur de la Salle ayant ellé
dans l'AmériqμeJ __ par ordre du
Roy ,,.y ave~ t1~0 Yailfepu & une
Barque , où; i Yl a ~oit;s environ
' .J' , quatre cens Homn1cs e e~uipage,
arriva heureufem~nt à la Nouvelle
Fr.apce;d'o\l \!Oulant pourfuipr.c
fon EOY}ge, OQ oqv· rnoy.cn des
1, en én1pÇç_ c j, &n faifant périr
!~ ~aj!fer.,u & J~ Barg~~· On dé~
•
•
- 1 ----
'
GALANT. · . IOI
• • baucha mcfme tous ceux qui
l'avoient f uivy , & ils defercêtent
tous, à la referve de vingt·det1x,
avec lefql1els il fut oblige de joindre
dix .. huit Sauvages , qui 1t1y
ont aidé à continuer fon entreprife
par terre jufqu' à plt1s de huit
cens lieuës. Ils n,étoient armez
que de Fufils, & portoient de!
Chaudrons , des Lignes , &. des
Filets, pot1r fe nourrir de la Chalfe
& de la Pefche . . Il a vû diverfes
Nations barbares, & en quelqt1es
Lieux il s'efl: ouvert le chemin
par la force & par les armes , ~
en d'al1tres, on l'a reç(i agreable
.ment. Comme il poifede jufqt1,à
dix f ortcs des Langues de cc Païsll,
il a co moyen de rcconnoîfirc
- leur Religion & let1r Police. La
plûpart adorent le Soleil , & l'E\fprit
qui le gouverne. Ils craigaerit
fort les mau\'ais Ef prits & les
Diables. Leurs fcntirne11s font do-
.. E 3
• •
•
c
•
..
1011 ME ~CUR~
§?.Îles ~~ls oc CQQtrar~oc perR>nne,
li ~pplau4\i~nt" à tottt ce qu'o
veuc leur f~re croire. L.es H0t11 ,,
mes vont nuds,& les f jJles même
jufqucs i un certain age. Elles
peuVient faire 1out ce qu'il lem
plaiG, fans e!lre accufccs d'impu
d.icité;& quelques favcursqa'cllet
accordée, ces libcriez oe tourne
point à leur honte. Pour les Femmes
m~riees, on les oblige à une
~onduiec cxatlc; , & on leur coupe
les oreilles & le nez , quand o
)es ·rurprecd dans quelque faute.
Ces Peuples YÎYellt .for.c en pai
& font <;omm'1Da\1ié 4e Cha
k de Pêch_e • & de qoe
G.rains que les Femmes eu~·
· 'WCDt , & qlti leur fervent de Pai
Leur Pais· en rcmply de IOl1t
fortes de Fruits , qui Yimncn
d'eux - mcfmes. Monfieur de 1
~llc ·a U'ouve ~\lantité de Mines •
• •
•
•
. GA t:A.NT. ro·l
& a pooffc fon Voyage jufquc!
aux Confins du Mcfcicho, que
les Ef pagnols occt1pent , & d·où
' ifs tirenc tout leur argent. Dans
Je milieu dt1 chemin il a bafiy un
Fort , où il a lai{fé cinqt1aate
Honirnes, & en et\ venu rendre
compte ~ Sa Majefté , dont il a
efie tres-bien reçCt .
.. li y a trois mois qt1'on propofa
au Public de faire des Sonnets fur
Ja Nuit. Je vous envoye ce qu'on
m"cn a fait tenir. Les dcox. pre •
n1iers font de Montieur Vignier
de Richelieu. Le nom 'des Au-
1l1eurs efr au bas ~e tous les au•
• •
•
J. . :
E ;uur, helle Amarante, eft'une·
· 11im11ble chofe , ·
LA NAture s'égaye JUIX rdJ011S au·
Soleil;
Mtiis avoüez q1,,un teint· & ile Lys
, · . & de Rofe· ..
E 4·
•
104 MER:CURE
DM ,11/me àe l11 NMit tire "" f11rl
farJs p1ireil ..
• ••
ch11que chofe "fan temps , !11 Nuit
, on fe repofe,
. On goujle cent plaifirs t.l11ns les hr11s
au fommeit;
· - Jl tnch"nte nos fans , & fa métA-
. · morphofe ~
Nous fait rt [ver encore apres nojre
· réveil.
~~ .
• !-~ • •
Cttte fomhre Be11uté calme tout·for
l11 terre,
Diffif /l!Jnt les chAgrins q11i nous livrent
/111 guerre ,
Et qt#e l'on voit auffi renaijlre 11vtt:.
le fo1'r. .
~~ .
Il n'ejl point de Mortel qui n'11ime !11
. lumiere ; ,
.Mt1is ceux qui font fo1,mis If l'Empire
d, Amonr , ~ -
-- •
•
•
f i,
'
G ALAN T. i o j ·
1'oyet Avec rtgr-èt t' Au-rore matinier.e..
. 1 1.
_.....Eclair Per.t du ;our, cet Aflre
• glorieux
Empefahe /es Mortels Je te poNvoir
~onnoiflre, ,.·
111loux de leurs regards , il éh/oüit
Jeurs yeù» ,
Et ne fe /11ijfe voir qN'tn ceffent de
p1iroiflre •..
- . ~ .
.Au cotJtr11ire lA Nuit, par 11n 11ir grlll
•
.. C1tllX.
,Jtlontre ce que le jour f11it fouàain
tlifp11roiflre ,
Ces pompeufes c/artez qui /Jril/ent
IMns. tes Cieux ,
Et qui font 11dmirtr le pouvQÏr de
leur M 11iflre.
le ne parleray point de fon 11t1tiq11itl,.
L~orJ ff~il qu,, e fNr le jo11re//e "'/11 pri~
•
•
m11Mt.e ,
~ . •
E 5;
•
..
I
•
•
Jo6 MERCURE
iJ. qû''e.lle·"' mérité te be1111 fa;non
de Stige. .
( ..,. .
.... .J ~ ".
• 1
Confaltons. /a foMve11t ,.elfe nous·fir•
• ' vot, .
.fl!!' Âàa,m péch1t lé jD#r, & qu'ellè,
• ~ fi1t l'imJJge
IJ11 Repos fans trAvAÎ/,, IJ·llt l'JPUS Je~
'.. ...
•
• • •
'VtWJS. AVOtr,
• I· I I ..
· l Dieu , qui du n.e11nt 1ttiré ch$9·
'ue cbofè ,. ·
Bt qui formA d'Nr> mot· to#t çte vAjleVnivers,
Nom dejlin11 lé jour,·p11#r·Do1 emploil;
M'f.JtYS· ,
ll'nous donnt /il· NMjt •jm.1 p'on {;.
- ie/ofa~
{t_~
Entre ces àèMx fojtts que MtrtM,.e:
prop1J! ,. · • ·
'Al s tr-AttJ """ les f lill lloMx 111t.~•r#fi.-
.{4»1 11mers. ,, .. . .
•
• •
-~ --
•
...
. G A t A N T: 107
Nt vom ttonf!tZ p11s Ji m• t}Uil fa '"
ces Yers
Dflnnt f11ns '111/11n&tr À /11 Nuit gai•
de 'au fi. .
[e_ fç11y hitn q11e le j 011r nous l111lt tif·
tor.u lieux · . .. ·
~iUt & millt ~grémtnJ fJ#Î fatil•
•
font nos yeux , ·
~,il f11it /JriJ/n- les F.lèNrs tlont /~
C11mpagne ejl pei1,te .
•
•
It fç11y qu'il 11 dequoy cootenttr nos\
. àtjirs ;.
~AU fi 'VOllS le VO#litz.,vo114 '-vt"it%11
.. helle Amint-e ,.
b ·affi •itn que lt jDtJl'ltt NMÎI kft,1:
pl4if!rs-.. ·
• • . .. . G'A;AM·MON~ .
• r v·. -
Oriels q•i M cherchez qu' À
. MM>t1 À 'IJOS fa"'·
.'ro11Îes· lts volupttJI:, IJMÏ j/Altnt.vof!re..'
• e.n!Vte 1 ·
,
108 MERCURE
Et qui â11ns ces p lAtjirs filon vous iM;
nocens
i.1. 1ites toU6. conjifter le /Jonheur de l• vi.e , •
..
rou·s qui tâchez toÛjfJurs· par mi/lit ,
foins pref[1ins ·
'1).e trouver t·'11rt dt pl11ire n climem,
À Sylvie, ·
, :l._ui àreffez dts A.11tel~ , & hrûle~
de t'enctns -.#
4 ces Divinitez donJ voflr~ 11me efl.-
•
r
L -
~~
· Pour goûter les;pl•ifirs Joni vogçe_/N·
féduits, .
'Lt5' j1Jurs vom font trop· courts ,. 4e
mefme que les N#its , .
S11»s cef{e '1Jom courtz de 111el/e t•
ruelle.
~
. Songez 'Jl'e ces pl111firs 11,A#ronl '!"' ~
• ''r1111n ço111i a1 •
• J
•
GAL AN T. 109
Et vous formant J'horre11r de la N"it
éternelle, ..
Cr11ignez-en les to11rmens qui dure...:
A • 1ont 1ou701trs.
D 1 E #Il E V 1· L L E ' ,.'
du Pon~-l'Evcfque,
v. '
V creux d'un· Antre fourd /tJ
Nuit piÎ/e & tremblante·
Repofe doucement far un duvetoifeux>
TJn oreiller épai4 àe fas P.&Vots fa,_
meux
r:lrlte 11n foûtitn mollet à fa tejle P~·
ch;inte .
'
•
?Jn granà'crêpt /11 couvre, & fa maiw.
n1nchal11nte·
'1/omhe nlgligemm1n1 far un 11pp,,,
moëlleux; ~
Le fommeil qui /JJ voit en C'ft ltAtpompeux,
Soûrit, & àe fan [oujle & l'enp;r.e êl·
l' cnch11nte •.
-
•
- --- -
:t J 0 MERCURE
•
•
• «C~
Mau lors qtte for te fair le Soleil hien:..
f11ifant
DM jour qu, il nom r11vit tn v• f11irt
un prtfen.t· ,
Ellie fort promptemtnt tle .fos c11ver:.
nes fambres ·,.
Re~
Yole "" pl#J hAut fommet Je nos ri:.
. ches cojlt1iux ,
Et le fite11çe heureux ae fas t.r11nqMi/iles
ombres
4/itux Mortels fa1igutz v11 portt1' Vi
repos. ..
• I .. D. G. D. N~ .
•
· ·Mon lieur Rault a f-ait des Stan•
1 1ees au lieu d·un Sonnet. fur. cctic::
alefmc matierc .
• ..
..
...
•
1
--- -- '
•
6 ~ t AN T. 1 lï•
•
• •
STANCES .
•
Sur une Nuit affreufe.
-... ElM ! quelle efl·la NMit lpo~
v11à1""7lc & noire,
~ui far les· Fe.u~ du Ciel empo1-t'llnt!
!11 viélôire ,. · ·
M'env.ironne d'horreur
Tel dJWs l'Egypte cJJ.oit k r~gne Jê~
tenéhrts, ·
fZu_11nd les· obïets !."' toMI 11'guh'res· &t
funébr1s
Augr,nentoient fa t-erreur ,,
• • '
· Bile efl Ajfreufe, horrihk, & fes ""*'gtJ
jfJIJJbreS' T
Bnvelop1111t l11 Terre t!ï le Ciel de:
• Jeurs o.mbrt s·, -
Mr rem/tif{ent· d~Jfr.oy.
€0111111e Ji posr p1nir. J! hArMn de [iJl'iP
•
a111Jt. ,, - ~
•
\
-
1r1 MERCURE
Et tirant fan horreur. de - t'infirn11t
, A!J·imi. ,
Elle 11veugloit ce Roy.
. • ~ •
, le ne cro1 point de Nt,it Ji lugubre ttlt
. Scythie,
!1-!f i f11it de l'Vnivtrs /JI plus triffe
Pll'Ytie ,. '"
OÙ /' 011r fe v~ Ji 111rtl:
Cher, /es- Cimmiriens elle n'efl pa
femblahle ,.
~OJ qu'ils 'n,ayent au So/ej/' cc~
Aftre fAvorabte ,. .
1AmlfÎS11ucun regard.
'
...
Le pr~fond des Enfers n'" r:ien d'11J;
freux de mtfme,
oà fans cejfe lA Nuit. tlNJ,s une horr.e11,
/ extreme
. F1eit fan trifle fejour.
CJJr hien qu,e/le en h11nniffe "ll'IJ'tc. fi/;
forn.bres voil~s
•
LA ç/11Tté ""Soleil,& çe/lt ~çstP,toi/~·
•
•
V~~..---------
GAL AN T. .113
L' ame J voit quelque jour.
~--f
ceux qui font d11ns ces Lieux.les Ombres
& les MantJ,
Ce Peuple environné de tenéhres pro.:.
phanes,
D11ns LA Nuit voit fa Nuit.
Les CimmérierJs mefme en le11r Nuit
A • cout-umrere , .
Sçave11t que Je Soleil leur &11chAnt fa
/1J11tiere , ·
Po11r e11x ja1n1iis ne luit.
.. ~
~""" .. - ..,
•
Prés du Pôle où p;rroij/ le Ch11rio1 &
/'01,rfe , ·
Lt1 Lr,ne JJpre.s Jix moû IJ"Ï terminent
fa courfe, ·
Laiffe la place"'' fo11r.
Le Soleil au {eptieme, ouvre là fa c11rJ
• rtere ,
Et po1iffant à longs trtiitJ fes poir1tes
de lumiere,
r m11r que fan retour. •
•
•
•
•
,
•
\MERCURE
~N~~.
•
Le Yoyllgeur qui 'lloit q11tune nuit trot
- foud11ine ,
Prolongeant -fan chemin , pro!Dngt
1ttifli fo pei1ie , ·
Regrette le Sofeil. ~ •
M1iis dis les premiers trtiit~ qNe ce !Jet
" A flre envoye ,
S~11 Ame fe ré.veille , & benit ave1
7oye San éc/111 fans p11reil.
U_')ln,~
,,~~
,/JtJÛ 'f!IOJ qNÎ ne VOÎ4 rien fJ#l aes VII a
peurs horribles ,
it qui n'ay poNr objets que Jes Speçtres
terribles ,
1'11y· beaux lever /es Jtllx.
D11ns cet 11ve1,glemeNt qui m'offo fq•I'
& me frcjfe,
1'11perçoû qu,une N11it . ~"ffi · noir~
q~t' ép~if!e .
· M.~ de'robe les Cie11x.
'~~~ ..
B.e/11,-1 ! autn-nt de faû q.u'(n flJDIJ 11111~·
. , ..
1. exprime
...
•
GAL A NT. 1r5
De 'ette affeeufe NMJ1 l'lpottv111Jtah!e
- AbÎ1tJe , '
Po1tr m'en foire 11n portYait , >
.Aut~nt âe faù, he!tU ! p11rcel te trijlei•
mage, •
Vne pl11& fo'mhre Nuit m'empefch~
.. · aAvtintagt
• D,en voir le mo;1iclre trRit.
~ ..
PAroù Jonc ,À .1 IUf, veuë> ôg r1-ind Ajlre·
que 1 ~t1ne,
N11û, & découvre-moy i_Nelq11e éç/111
- de IOJ· mef me,
Oa /11 lrkJindrt cl11trtl.
Si je 11e ioiiu !• Je tA pre fonce tn-
• titre,
~ •e doit eflrt 11ffez ,fans 'f.lolr t11nt
de /u1niere , ..
· Dt t'11voir /011h11j1I.
~ L3 Glace pourroit ferv1r de fajet
pol1r des Ouvrages de -cc:ttc
n_a.ttt re., •
. - •
•
. -----
·11 6 , M E R CU R E ,
Je vous ay parle le mois pa{fé
. de la mort de Madan1e la Marq
ui f e d'Effiat. Madame la Maréchale
de Grancey , f econde pemme,
& Veuve du Maréchal de ce
non1, a ef\:e choifie pot1r remplir
fa place de Gouvernante 'des Enfans
de Motlfieur. Elle efl: Fille de
Pierre de Mornay , Seignet1r de
Villarceaux, & d'Anne Olivier • det Lèuville. Ces fortes de Pofl:es
ne' devant efi:re occL1pez qt1e par
des Perfonnes d'une vertu finguliere,
& d'ùnc grande conduite,
le choix que Son Altefi'e Royale
a fait de Madame de Grancey ,
f~it UR eloge de fon mérite , au:.
quel je n'ay rien à ajo&tcr.
Monlieur'le Marquis d'Efiampes
, ·Chevalier d·Honncl1r de
Madan1e, a Cll l'agrément de Mr,.
pour traiter de la Charge de eapicaine
de f es Gardes > que q t1·icc
•
I
• -GALANT. .. 117 .
Mon6eur le Marquis de Beauvau.
It n,cR: pas befoin de parler fort
amplement de la qualité de ce
Marquis , pot1r vot1s la faire connoitl:
re , pl1is que de nos jours on
av& Monfieur le Maréchal d'Eftampcs
fon grand Pere, à la Cour
de feu Monfieur le Duc d'Or.
Jeans, & fel1 Monfieur le Marquis
de Maulny f on Perc , Premier
Ect1yer de ce Prince, & Madame
la Marechale d'f:fian1pes en même
temps Dame d'Hor1neur de
Madame; & que dt1 cofié de Ma·
dame la Marquife de Maulny fa
Mere , Petite- Fille du Grand
Chancelier de Sillery, &. Fille ,le
Monfiet1r de Puifiel1x, Minifrre & ·
Secretaire d'Etat , on a vc:u at1ffi
Monfieur le Cardinal de Valen·
cé , un Archevefque de Reims ,
fes Oncles, 8' un Grand-Prîet1r
de France paroifirc. en mef me
•
-
i .. 1 8 -ME R C U R B
ts:n1ps ; cc qui fL1ffit pour marii
. quer les avantages que cc Marquis
pellt tirer Cie fa naiffance,
fans remonter à Ces Anccfires,
qui ont cfte <iiignes de ce qui a
\ paru a nos yeux.
Ma derniere lettre vous fit tin:
ample dctail de tout cc qui s'é~
toit patfé à la Haye, à l'occalio~
de la lettre de Mon fieur le Comte
d"Avaux ~ que le Marquis àe Grana
avoit fait voler. Voicy un Mé-
. moire que ce Comte a préfenré
at1x Etats Generaux, fur la fauifc
.. interprétation qt1e l'on a voulLl
donner à fa Dépefolie.
• • ...
( b
( - :J
•
n
•
GALANT. II'
,.
•
1*l~ ~~'*'S~~*':nr,
MEMOIRE •
DE S. EX .
1vir LECOMTED'AVAUX
• Ambatfadet1r Extraordinaire
du Roy Tres-Chrefijeo,
PRESENTE' AUX
E TAT S GE N E RA U X • •
Si1r la fat1lfe interprétation qt1'on a
vot1lL1 donner à fa Dépefche vol~e. ..
~ Omme le Comte tl'Avaux, Am•
....._. ba.ffeaeur ExtraordinAire d11
Roy Tres-Chreftien ,fçait bien q11'it
ne Joit yendre compte À qui que ce
fait de ce fu'il fe t.lonne L'honneur d'é- .
&rtre 1111 Roy {otJ Mniftre, & qu'il
,;'ignore flfs non pl11s que to111es le$
•
•
•
\
1
---
•
r1.o MER CU R E
Perfonnes de hon fans, font perfoa- '
â{es . q11e les chofas dont il iitfor111e
Sn, Majeftl, ne peu~ent porter 11u'''
n pré7udi&e À ceux dont il s'11vifi
àe fa.ire mention, qunnd il le trouvt
À propos , il fe mettait fort peu en
peine de et qui fi àifoit de l•
Depefahe qu'on à fait .voler À fa11
Co11rrier; de 111 1fJ4niere dont il 11 Informé
Yos Seigfleuries ; m~iJ tommt
ledit Amhaf!adeur voit "cette· heure
q11~orJ a fa.it impr.imer , tr11dMirt
tr> plujieurs LP-ngues, & de biter parrny
le Peuple ltA Dépefahe qu'il a, e11
t'honnet'r d'éctire au Roy fan MJJij/re
le 9 . du mois de Janvier dernier , il
ne peat fe difpen fer de. /11t isf':'ire ~
fon honneur & -' J~ confaience ~ en
foifartt voir À YY. SS. /11 méch11nceté
& l,impojlure de ceNx q11i onl
àe'chifré cette Lettre, & qMi 1Jnt donné~
pl~Jieurs endroits un fins a11Jj
mAlin que bt:Jrb11t;,t , pour .en f.;r1
"' . 11rtr
G A L A N T. · 11 t ·
1irer des confequences crimintlles >
IJNÏ telles qu,tllts puijfent tflrt, fe ·
troMvent m11nifeftemen1 detrMtltl
pAr !11 force de l11 verité, qui p11roijl
en 111111 d'Aulres tndroits de cette
Dtpefahe.
Ledit Âmh11J!11de11r fe per fi1ade
Ai[ement q•t 111 plûpArt des Per{on·
#tS, mefme de çe/les qui ont l'hon·
nèMr de tenir rang pArmi J'Y. SS. ' ·
ont crû , 11v11nt que d'avoir veû le .
&ontenM de cette Dépefahe, que puit
'l"'on en ftiifait ·un Ji grand lcl11t
& qu'on l'11/loit mettre foUJ ltt Prejfe:
pour l 'ex pofer aux yeux du Public
•n J verroit fans· doute quelque é11or-., ·
me tr11hifon contre l'Etti~. c'eft ce
qui • f&il que les uns par ignoranee
, & les Alltres fAr mtilice, ou par'
1emeritl , ont p1,bt1é p11r avance
~•'on y verrait àes ehofes qui feroien
·t dr~{fer les cheveux fur lA
-:ttjle ; rn11ü te n,tfl p111 for ce/4 q11t ·
Mars 1 6 8 4· · F ,
•
•
·----~
-11~ MERCURE
ledit Amb11jftJde1'r d:oit s,arrejler ;
non p 1114· que for 101,tes les p111t1cu.
Jarite'Zde [11 Dépefche. Il fer11 feulement
remArquer À YY. SS.
~e t,unique fojct de cette Leit.:.
trt, ti ~fié ln, ne&eJlité qt,'il y tivoit
de faire connoijlre À PV. SS. par llN
Mémoire, les bons Jentimtns dt S11
Majejlé pour le repos de /11 Républi.
que, & qu"on ne pouvoit porter /eJ
Etats Genértiux ~ entrer en àélibé.
r~tion [ttr leJ offres tle Sa M11jeflé,
quelq11e 11v11ntage11fes qu'elles [oient
À t, Ettit , que p11r !11 prlfentAIÎOll
d'un Mémoire.
!<_ue c' ejloit. /À, le fentimtnt a~
.Meflieurs d' Amjlerdam, comme c'ltoit
la rlponfe de YY. SS. & q•' il
ejloit à propos que ledit Amhllff•
deur ftft cette dénJa,rche , q11i ejloil
Ji necejfa.ire po11r le rét a/,lijfement illl
repos, f"ù qu'il y 11voit lieu tl'efpe.
rer.. que Ji urJe faü on ent»moit &ttll
•
•
•
•
' •
•
t
. . GALA.N T. ' . ' 11J.
f#'At1cr:e , on pourrait p~rvtntr 11 Nne
bonne & fotide Pti;x.
~t lellit AmbJijfoJ,eur ,ff 11chan1
les dém11trcbes que lts bons Republi'
f#AÏns font pour /11 P11ix, 11 pû fan1
faire tort" perfannt en tcrire au RoJ ..
for> M11ijlrt , Je la me ft»e manier.e
que Ji ces bfJnS Rlpubliq11ains le tuy
11voient dit eux.me/mes , ai1ifl qu, il
11 fait touchant la Conférence qu'il
• eue avec les Députez de Hofl11nde,
Frife & Groningue, qu'il A rapportée
à S11t Mafeflé ae !JJ m11nicre qu'il
A crû le devoir [Aire. c' ejl aiiji q1,' il
n pareillement fait Il l 'eg11rd de //,J
'tirconjlAn&e dN Yaifleau la 'R._egle ,
dont la p1t.rtic1,/arité, qui ne /11y t1,
f 41 efté dite par Mejfieurs d~Am ..
flerdam , n~auroit p44 ejlé dans fa
Lettre , comme eflt:int de nulle imp
ortance , Ji u 1J Amy d'11n àes Dlp11tez
a,ux Et11ts Generau.:<: ne luy
ejoit rven11- ç_onte.r· cette nouvelle
F J,
...
•
•
•
•
-----
114 ) MERCVRE
lors qu'il é&rivoit fa Dépefch1 ; et
, qui f1't ctiu[e que nt vou/1-1nt ,;t,,
~e-rdre âe tout ce qui po#vott feirt
~oir "'" Roy fan M 11ijlre les âilige11ce
s qut Meffieurs d,Amjler'dAm
f"ifoient , pour frocurer l'11fferm.ifferpent
de /11 PAix , il m11nd11 te déllf.
i l à S11 Majefll, AJAnt 11joûtl JI
eette conjidér11tio1' he1iuco11p à'11•-.
tres motifs, pour /eJ repréfenter toll6 ...
tnfembte À SA Ma;efté, afin '1",Ellt
nt ftfl Aucune entreprife J11ns les
P1ii·s- BAJ EfpAgnols, qr'i pujl englfii.
~er les Etats Genera,ux aAnJ [A GMtr- c,.;..
re; mai~ qu'EUevoN/ujl bien"" con.-,
trtiire t•honortr de [es ordres p_o•,
préfenter un nouvea,u Mémoire, q11i
ftjl tres • lvidem111e111 connoi.ftrt À
YY. SS. les honnes àifpojitions tlans
lefq·ucUes fe trouve SA M11jejl,I tl'ltablir
le repos de l'E#ropt.
Ledit .Amb"'ffeaeur iJoit t•ftnf11ir'"
,rem11rquer 1'1 rr." SS. qNt n, A JA#I e~
..
•
-.
•
GAL AN T. 11y
A#&Une rlponfe à'E/lts AUX at#Jt Ml~
moires précedens far /es Moyens efforts
de /11 fM-1 d11 Roy fan M•iftre.
four p11rve1Jir A1' plûtojl À un hon
.Accommodement àes diférens qui font
entre S11 M ajeftl & le Roy C11thoti- .
que, & q"i c11ufent ""e 1res-gr11114~
inquietMàe À 111 Républiq11e, S11 M~
jejll n'efloit p/Ms d11ns Je tieffein de
f11ire prlfenter 1111cun 1111tre Mlmoire,
& tn&ote moins ile eeffer tle pourfaivre
[11 jujle fa1uf11flion q11i /uy eft
lle11ë p•r. · J''Ef!1tgne , Ji YY. SS. n' Agif{
oient effte4cement po11r procurer
le rl111bli/[ement Je /11 P11ix ; &
. &omme t Je dit )1mb11.ffoae#r 'VOtt Je
/l•s preJ s'il y 11 àa.ns f Et11t les tlifpofttions
q•e .S11 M"jej/Î doit 111-
lendre de YY: SS. pour /11 P11ix , it
11 dû , en exe&111ion des interJtiorJS fin'
eres de S11 M •iejlé, & conforme.;,
ment 1111 deftr qu'il 11 rem11rqué Nni'
1/erfatlemtnt icy de voir les 11jf14irts
F 3 •
. ,.
-
• , '
- ----
•
•
li~ MERCURE
1e1111inéei À l,11miRb!e , plûtojl IJ"~
p11r la voye tles -.rmts , Je fervir àe
tout et qu'il JI crû à. propos ile dire~
S11 Mlljejlé, 11ftn J'en obtenir les cr.
tlres qui IMJ tj/oient ntcejfaires, pot''
foire &01Jnoiflre À Yos .seig11euries
p11r un nouvt'llll Mémoire , les //on ,
t1eJ Jifpofitiôns tl11ns lefquelles Elle.
efloit pour rlt•blir 111 P AÎX , 011
po1'r. procllrtr a# moins lt repos Jts
P11ïs - BAS e11 favt1't de eet.tt ll.t•
puhliqNt.
Le tlit Al•1'11ffetleNr '1l Jo11 tt f Al.
> I
tjNt Y Y. SS. n 11yeot ttlllAffJ'lt llflt~
'l"el/e finceritt, il s'ejl 11•11>1:if' ri~
'luelque.s Memhres Je. fEt11.1, IJ•'il
n'11 pas crû devoir nomme1:', po•r fAàr~
•0111Joijlre ~H Roy fo• M11ijlrt q11'011
11e pGuvoit confentir icy AllX exec•tions
qui fe f11ifoi1nt tÙlns les Pliïs~
6tis , pArce que les KilltJ, IJ•Î ,U. 'fD•
·'IJOÏent pfr,s tirer .Jeurs fabfifl111nces J11
p/At .. PAJ·s, t;e poN(TQÎent fAS no11 /IM~
~ .
•
•
•
GAL AN T. 117
· fe m11intenir; & que p11r cet le r1Ji.
fan , l11 B11rriere q•e Sa M11jejll 11
Accordée À Y Y. SS. vie11àroit À fa
perdre. Comme ledit .Amh11ffeaeur
&onnoijl l'intention Jincere de Slf .
M 1111eflé pour le m11intien de cette
B11r1iere tl ne pouvoit l11y t1lleg11er
11ne plus forte raifon, pour porter $11
Majejlé à vouloir hien luy donner Je
t1fJt1veANX ordres, & des moyens qai
pujfent enftn eng11ger les Et111s Gc11e-
11111x À e'1Jbr11ffe1 q11elque1. u11es des
voyes propofles po1'r unAuomodement,
11v11nt que les Affaires s' engAgeaf{enl
,, J11vJ111t11ges, far toMI Afrts /11 De&/#- ·
111tion Je Guerre 'f.Nt rifpagnt'Uenoit
Je faire If /11 France. ·
Apres ce que ledit AmiAffeàe11r
'Vient àe ftitire remarq11er à Y Y. S.S . ..
'l"i po11rroit j11m11i s s' ejlre imagin~ t
que le detttil t111ns lequel ledit Amhajfàdeur
eJI entré avec le Roy fon
Maijlre., po11r lt1y fi1ire voir /'efp~
. . f .4
•
•
'1 1 S M E R C U R B
r1ince 1Jt1,it y JWoit encore d11ns ttl ·
Et11t àe pouvoir f;,iire termirJer À l'11,.
rnitible âes dzferens , dent les faites
font Ji À &rAindre & Ji terribles, pujl
flrvir À faiye 1111 crime À qui que _ce
fait dans l,Etat? !l_ui eji le Po!itiqge,
su le lt,rifconfalte, qui 11it jamais eftl
Je ce fent i11Jent ? & q u·i ne voit p a
gue m11lgrl t'interprét11tion oblique
1ju'on n'eft en aucu»ef11çon e11 tlroil
Ile donner ~ &ei qu'il~ eu t'honne1'1 Je
m1111de1 A# Roy fon MAij/rt,/A veriti
tle tout ce q11'it l.lit ic1fau1e A#XJtUJI
Je to1'1 le monde ?
Ledit Amh11ffeaeMr po11r,oi1 tlo11:-
11er à YY, S'8. plujie1'rs preMvt s a•
faux & 111Alicieux fans qu'on 11 '1)011/11
àonner à qu~ntité Je p.iffeges de fa
Dlpefche ;. m1Jis le faut gA/im11ti11s
'JUe carife en be11ucoup a: endroits J'11L
Jition témeraire de ce1t11ins mots, l'o~
miffion deJ négtttions , 01' àes propo_fi.
1ions., fnit çonn~l.J1re r:e rn11.uv11is de/:
..
•
-
--
•
•
• • .. GALA NrT. ·r19
fein ~ 1011s ceux qui entendent ajfez
le François , po11r jugtr qu~i/ ny "f AS
mefme tle conjlr•élion d.1111s ees fortes
a'interprettitions. Ctpe11Jant quelqNt
11ppt1rente fJUt fait cette impoflure ~
ledit Amhiijft1deu1 voit 11jfe%J c/11irtm.
en1 que le bût IJ.u'on s)eft propofl ,.
n' eft 1111tre q11e àe prt'Uen_ir inf uj11 •.
ment /eJ efprits ,/tins J~ fo•cit1 he11N•
'o#p qu· on rende t~impoflure évidente
dans /a fait~; mAis comme ledit Am/,;
iffedeur 11e. ;Mgt f 114· devoir tntrtr:
· à11ns un fi gyA,nJ.Jét11iJ, ·i!fl çonten"
l..erA de faire vtJii quelq11es.t1nes tle
çes infidelitez m11licieufis~ . . , 1
· On dit, dAns t'11ntépenù/t-lmt ;f,..:._
~ tic/e de cette Dlpefihe fi m11lignl""men1
tléchifre', q•e Mcffieurs d11 Am··
!l:erdam font peu alarmez de cetre
Rreccnduë fl1rvenuë de 136. q ~i.
a!Ture que cc n~eft que pour.r:les
amufer que je· dcfite faire des.
Rr.o.pofitions.,. &~: .-~etlit: Am/J"j{._
E J·
•
• • . " . '
•
• •
•
•
. -130 M.E RCUlRE
Jeur wtl À cttte heur.e , que pÂr eette'
iz11re inte1prltatio11 on 11 eu àtffeitJ·
tk tionner À ente.nJr.e; que cette Pré-
1cod t1 ë· f11rvenuë de 1 36. ijloit
MPnfteur Henjius noM'IJtlleme11t 11r1i-.
-vé~ Fritmce ,. & que bien qu~on
t luy ait voulu fair.c dire· par là que
1out ec q.u'on faifoit de la part de·
la France, n'cGoili que pour amu·
fer les Erats Generaux , Meffieurs.
- à'Amfierda·m cR:oient teutefOis.
peu a.l.armez de cc difcours. c~Ü.
e11 effit le fans q·ile Jetlit: Amb11.lhf ~
lltur 11pprt11-d f 11~0,, donne 'À ces p11r~
~. les , encore IJMt et q.Mi /Mil im111itli11-
u111.e1H 11pr.1s, l.t. détruifa to•t-11-fait,,
1•is f!#t· leait Am/J11Jf11Jeu 11J!11re ~~
·•efme te~s le Boy fan· M11ijlre, 'l"'p
l'i en n.e pe•I' eftre icy plNs·11v11ntA{,t•x·
Il fan fèm1i~t If Mt Je foire 'IJoir À 1( Y.: .
. s S. qu'on pr.oeetle ;,,./tMr ég11rJ: 11'1Jt&:
lil tJerniere ft•nehifi .. ee/11 tjlftrut,..
~IAlil~ ,, 'l"e le.dit:. 4mbAff-"' ":
•
I
V r·----------.-------=-----
GA: LA NT: Ï31
t•fo po11r lt pt11s fotiJt fonaemtnt Jt
tout le faccls q•'on tloit efptrtr tlts
offets q•e [Ait SA M•jtflé po11r lt ri•
t 11/Jlijfoment Je /11 P 11ix , o• po•r 111.
fartté Iles P11ïs. B11s. ,
Ltllit Âm/J•fl•tlt.Mr ,,•11 IJilil Jo,,.;.
"''Je 'Vtrit11blt ft11s ,, çettt tJtpojititm
•ufli m11lignt q•'11mliig•ë, pt>Mr.
f llirt eowu~11ir Y Y. SS. M fi111pofl•rt.
'J llÎ s! f Ait 11ffez rer»MIJ#tr J,'tlle"'"
f" '' ,.m11is· il doit ltlW faire ohftr ..·
vtr 1111p11r1111JAnt, qu'il ttmnoijl tlep11is
lml~ttmps , q•t lors fJ•'il s· 11gi1 Je
prendre q11tlq11e rtfolNtion importAn•
te tl11ns lts E111ls, Jes Perfonnts ,;_
pMitltnl lo#jo#rs À· p1int no1111nl tlts
NoN'lltJlts /11ppoflts, telles q1/il faM·
tlt-oit: t~ effet 'J1'~tllts faffent 1 poNi
lk'tt,.,,,irHr lts· Et111s À et qui to.nvien~
""" inlértjls àe '"'" qui ont des·
'1Je•ë1 p11rtic•litrts'. Ce foi &t IJMt1
JetlJt .Amb11JfotJtMl'i tttnllflJllll ""1M·
te.lie 1t&Ajo11; ç11r. /ors.. f'" l'on wi.t
F &
i 3~ MERCURE .
f Mn de IA p11rt de Fr1111ce des Propofo
tions qui tjloient Ji tAli{onnables , on
fopsf,. imontinent •ne Lettrie venuë
ile P11ri4 , p11r l11queile on mandoit
( J,ifoit -on) que to11t ce que !11 FrAnctf
fillfoit, n'tftoit q11e pour 11mufer les·
Et11ts. Cet 1111# fut donné 11uài1 Am~
iJAffeaeurp.11~ un~ Rerfonnes des '11ef...
mes. Et11ts, qu.' il'"e veut p11s nommer•.
t!r qui luy en 11 f11it fo!'vent âfJnne1
#' 11uffim11lins· que celMy· l~; mais com ..
me· il vit que cette Lettre , to•te fapofée
q11' elle eftoit , '/ft l•if/oit PAJ a'Ae.
'lJOt1 fÀ'tt impreffion far l'e [prit ad
Meffieurf· "1'AmfterdAm· , it fa cr•t.
~ obligé de m11nilèr 1111 Roy fon M11i-.
ft-re en ces propres .. termes. Mefficurs.;
a' Amfrerdam·ne font pas peu alaT9'
mez de cet~e prétenâuë Lettre fur~
•enuë de Paris , qui dit que QCl'
•' cfi: que eou r l~s amu fer que j, a,.
e>rdre de leur fairie ces offres, &c ..
~ui ne -'lloit f-"~ là llÎf.# r.e . mAJj~ •
,
GAtANT. IJJ
aé1 D·échijfreurs , qui ont fapriml
& changl plujieurs mots J pour tÂeher
de f11ir:e un fenJ. criminel' ai-'
font que Meffieurs d'AmOEcrdacn
font peu· alarmez,. & c. afin qu'o11
infire de .. là que bien qu'ils 11yent
fceu qu'onri.,1ouloi.t tromper les Etats>
ils ont perjijlé ntAntmoins toûjo11-rs
dans /eu1: dej{ein, ce qui ejl la p/114
tJoire c11lom11ie , à· 111 plt14 temeraitt
i1»pofture qu'on puiffe jamtiü irtventer
' & dont rr .. ss. voyent évidemment
· la mslice , par f11 conti~
suatior.> à" Jens natt,rel ~ui ftnil
cet Articl8. Ledit Amba1f{adeur croil
ilevoir f1iire encore obferver À YY.
SS. Nn trait a·impojlure (JUi farp11ffe
'h precedent .. On lit d~ns l' Article.
je dois encore dire à V. M. &c;..
que ce·qu:it· y a de Gens bien intentionnc_
Z\ont repris cquragc, 8c
ont dit à- letJrs Amis qw ;ne s:é.
t,ojent~ ·Boint fiatez gue M. 16.
,
•
•
• ..
•
•
----
-
'1;4 MER c·uRl!
~ouluG faire affez des choféj
· q.u'on fait à cette heure en ilanàre
du bon 1 86 .. & encore moins,
&c. S·'il'n'y·11voit que de t'ohfauritl
J11ns ces psroles, ledit Amb11Jf11deur
•t fe foroit pt4 mil en peine Je /11
lever ; m11û puis· que /If m11lice J
• plus de f'"'' que t'ignor11nce , il
fo croit obligé Je aire 4 YY. SS.
•v11nt fJNt d'en faire voir t11 f11riffetl
,. que depuis: q•e le Roy- fan'
Ma,Ître wvoit çommtncl tf 11gir eon,.
t1·e /'Bfpagn~ ,. pour obtenir l1i· fatûfai1ïsn
fJ ui· 1NJ eft at#ë , i/ · mt1ndl
· ptujieNrs fou À S11 M11jtjf I ,.
'JMe toll! les,!Jien -intentisnnez, c?eft
Il· dire ,~ IJ."i defir-ent /a, 'JJaix~
J.·efefpereroient à-e voir· 11Jfèrmir /6·
~epos· de IA R-e'puhtiqMe , fi· S11 M•;.
efté uccup1Jit des PlJJces tl1111s les·
':PAÏJ. b44 ; te !"; cjloit for lout "
nsintlre J,epsis qMe l' Efptigne a.voit
:Jlit111( l1t· gu.err,e ; · /11. Er1111.ce ;, "'~
•
•
•
-. -- '
•
G 9A LAN T. 13i
"JI''"~ c-ette heure qu'on commenç oit ~
'Voir t11nt de dijpofttions À /tt, P 11ix:
Ile. /il p11rt tle S11 Mlljeftl, & tAnt:
.J,e répugn11nce À /Â guerre d·e 111\
p11rt des princip•ux Membres· de·
l·' Et At > il t.levoit àire À' SA Maf ejle~
:que les bicn,.inten~ionnez· ont repris
· cotJrage ,. qu'ils ont dit à.
•l:eurs Am·is qu'ils ne 5'> cfioient
jamais fl·atez ~ vo:icy t,effentiet ):
, ~ue vatre Maie!lé vouluft faire·
· ~nt d·e chofes qu'Elie en fàit à. ..
c:cttc heure en fà vellr du bon par~
ay, & encore moins~. 8'·c. ·
Si YY. SS. conjirlerenl a~ns &'tltt:
phr11fa que les- ch11ngemen3 de pl11-
fteur1111fJtS ,. & /n,,fapsjition expref-·
fi de celuy· tl.e F/;ina;yeJ ,, font #fi'
fens entier.ement &ontr.11ire À ee luy1·
de IA Dlpefc-he , ainji q11'ils· fotJl un··
pur galimn.tiM ,. E"/les tomhtront
J,'11ccord, 11vec ledit Arn'bajf11dt#~ ,.
;,_,.'on n'" eu d'autre . ·•effein~ en. ''k
•
--
...
1~ 3G ME R~c u·R: E .
endroit , que de fapofer À la p.IAtr·
de toutes les Av11nces qNe S"' MAje.:.
fié .f4it en faveur de !te P11ix, ltl
hojli litez qui fe font "tn Flandres •
1111fquelles on 11111Alicieufement voMlll
f11ire À croire que Meffieurs d'Am ..
flerdam· & les bons Republi..;
~uains, ne confcntoient pas feulement
, mais encore qt1'ils ne·
s' efioient jamais Batez qt1'on en
voul~ atfez faire , c'efr à dire ~
en· faire plus· qu'ils. en. pou voient.
defircr ; 1u lieu dê d-ire,. qu'ils n&'t
S
7cftoient jamais flatez que Sa
M·ajelté voulu fi faire tant cle cho-ks
en favear des hoonefrcs Gens~
;ufques ~vouloir preforer. ~- Îtllll. ~es
si111ntages que luy ào1111e. /11 foi.
bteffe des E fpRgnols , te àeftr de ..
donner te repos " /n, République, âf
'd'ét11blir . /11 foret/ tl11ns tes· P11ïs~
IJM. l • '
i llJ "'~è•.d1eodt:oi1s tl~ns 111.Dld!;
.. • •
G A'. L A N T: l J ?
peflhe à11tlit LAmbajf adeur, où · il
n'y t1it pl1ifiesrs mots fopofe'{, mtiis
l'on en. A particulierement ch11ngl
be1111coup dans le Jernier Article ,
& on 11 tâehé ~ 1 foire un ftn1.
Jont 011 n"11 pû venir À. /Jout , fNû
que /A pn contredit "'' commencement
; on 11 me{me efié.. cherche,
Jes ter111es qui· ne fo11J pas d1111s
toutes fa Lett1e. , comme eft celuJ
d'expreifemcnt, & nluy cle laire
à Sa Ma jeR:é , qu·i font des ats
f "rement inventez , Jont on "' cependant
voulu f11ire tirer des çor>ft-.
quences forcées & m11/icieufts; m1t~
ledit Amb1i/fode#r " àéjlf àit /{,.,.
dtjfiu À YP: SS. q11' il 11'~(' pt1s fi pe11
injlruit de l'état de vojlre Gouver-
. - n~ment > qu'il ne fç1iche hien qu'un
Jl..f ~~1nbre ptirtic11lier ne feMt àonne'-
1111 cunes t1_f/urances J ae mefrne qu'il
fçait bie11 que le Roy fon M11ijlr1.-
n' en voutlroit recevoir 11u.c11r1e J14
'ctt' nature .
•
-. --- -
138 MERCURE
, LeJit Ambajfadeur (e contente
.> a 11voir fuffifamment fait connoiftre
~ P Y. SS. l'injsilice d·un procedé ft
temlr11ire , & d'11voir fatû fait À
fan honneur. & à fa &onfcience , en
rendant le temoign11ge qui tjl d#
1111x àrDites intentions de ceux q•i
n'ont fRit aucune dém11rche q11e po#r
p11rvenir , s~il tjloit poffible , 4 "''
prompt Accommodement; c'eji po11rquoy
il r>e s'Arrefler11 p11s À mt1TfJMcr .
icy toutej les 1111treJ fouffete'{, 'llo11I
111111 d'11dàitions , tAnt de foprtffions
, 011 tant de chAngemens J~
mots, & Je noms propres, ont rtTll·
flJ /11 Copie dt fa DJptfcht.
Ledit AmhajfoJeur ne pt#I s'em ..
pefcher Je temoigner tt YY. SS. eam ..
/Jien j/ efl farprù de ce qN'it vient
~'"pprendre tl11ns et moment, q•'on
tretend tirer àes confequences â'•n
Extrait de Lettre d'un Religieux •
""'" préJudi&e non feulement Je /~
•
•
G ~ LANT.. 139
Jnceritl de toutes les intentions Je
S11 M •ieflé , qui p11roijl dn.ns 10111
les endroits de IA Depefihe dudit
A11Jh11Jf11deur , mais encore 11u pré.
i"d1&e fit toutes les offres publiques
'J"e Sii MAiejfé f11it ftiirt icJ Jepuü
Ji longtcmf S , pour /t retttbliffement
d,e /11 P11ix qu'Elie dcjire, & qtti fe
voyent far tot't àAns le dernier Mtmoire,
qu'il A prefenté À YY. SS.
Ltà.it Amhlfj[Adeur ne e1oit pAs
Jevoir repondre ,J tles raifonnnaens
fi frivoles , c111 il ff 11it hitn fJ."~
YY. SS. ont fuiet de ne faire 11ucMnt
4ttention for ce qu' À Jcrit et tfte/i.
gie•x , 'JllÎ ne fi11i1 p11s p/114 ce gui
fa ! Ajfe a11ns le r  ff 11i, t s àM R OJ ,
q11e le moindre Domejliq•t Je fa
Mn,.ifon, & qui pour s'11ttirer q1,elq11ts
fervices tl'un autre Religieu.,4<,
qui efl ~ 3 OO. fieuës a•ity, A /Jien. .
vou/11 forger â11ns t~ creux àe [on
im,,1gin111io.n, des NOM'7JeUes qrti puJ ..
-
• '
•
140 ME RCUrR !
fa111 pAr1Îtfe &1'rie•fas "~"s •n 1•1$
Ji éloigné.
fait à la Haye, cc l.8. Fevrier 168 ••
V ne jettne & trcs--aimal>le P.cr
fonnc , dont la beauté a fait u
airez grand ru· <dep11is un a
aux Thuileriës , au Cours , & a
Bal,a reç& de fortagrcables Eer
nes, dont il faut que iC? vous parle
Elles confiftcos en un pcrit ·
tres :oprement relié. La Reno
mée, qui cO: rcpréfentée au prc-·
micr fcüillét , avec deotz Ti
pc:ttes, fonne de ccl~ qa~llé cic
de fa main droite, & à c ~ qa'
· le tient de )~autre main,. el\ a
chée llne Banderolle, fur bqucl
on lit ce Titre , A L M A NA C
G A L A N T P 0 UR L• A
NEE 1684.
~t1-detfous , fur une cr affi-...
en une s p herc. au pied de lacv
•
G ~ 1.: A'. NT. 141·
le on voit à droit un petit Amot1r
affis , tenant un compas ot1vert,
dont les deux pointes touchant l ~ '
Sphere. A gauche efl: un autre
Amour debout , regardant los
Arbres avec une Ll1nette d'a,·
procheo Un peu plus bas que ces
deux Amours, on·en voit deux
autres, dont l'un tient en fa main
droite un InO:rument de Mathe- •
'
matiql1c , & s' appL1ye âu coude
fur un Boaclier , où font trois ""'
Fleurs de penf ée, & une FJce de
fable en champ d'or. L,~utre
Amour tient un Equerre de fa
main droite,&. e!l: appt1yé fu~ t1n
Bouclier, où il y a deux 1 & lln A.
placez en Chifre. At1x pieds de
ces deux Amours font deux Arcs,
& leurs Carguois garnis de
'E léches. , c •
Au ha11t du fecond feijill t, efl
une Yignctte, ~ui ~eeréfence un
•
-
. ---
•
•
1·411 MER CU R: E .
- un Pa1f2ge, où fur t1nc :ferralfc
paroifi: t1n tronc d' Arbrè, & autour
t1ne Longe , à laquelle eOE
attaché un Oyfeau de proyc qui
part. Ces paroles font audeifus.
Plus it m'éloigne, plus il fa refferr~.
· Au-de[ous efi: cette Lettre .
• •
• A. M. -A•
•Ay long- temps cherthl·, Maàemo1feUe
, q11elque chofe qui fajl di.
gne de vom ejlre offert pour Etr.enne s.,
mais i'ay trMJ11it/é en vain~ Dep•il
que vou-J. ejles partie de ce Païs , jt
tJe foi5 p1is feulement J~ns eoeur, mllU
~ncore fans efprit, & tous les deux
m'ont entiere1nent abattdo1J.né. Yoftre
11bfence m'a rettdu refveur & mélancolique,
& je ne f11il icy q11e des Alm111Jachs.
En voicy 11n q1'e je vo11s prit
d'agreer. L' 11mour a, bea11co11p cont,ihné,
& mefme je f>t'û ·dir.e q11•it a /A
11Jeille111e f Aft ~ Jôn int1enti~n. H111 .. -
•
- . - -
G.ALANT. · 143
reux s'il pouvoit vous f11ire p11ffer un
qu11rt . d'heure agre11blement, & vous
faire fot,vtnir Je /11 Ptrfanne q11i vo11s
honore & vom ejlime le plus.
R. D. M.
La Vignette du troifiéme feüillet
repréfente t1ne Chambre ,
dans laquelle un petit Amour elt
affis auprés du feu , la tefie appuyee
fur fa main gauche, & fon
Carquois à fes pieds , avec ces
paroles , L' 11bfence de Philis me
gl11ce. Au·deifous de la Vignette
on J it ce qui fait. -
PREDICTIONS SV R.
. - • ~
..
les q1111tre SA·ifo1Js de ..
•
l'Annle i 6 84.
L'H Y V E~ R .
•
'Hyver n'eft guere agre11ble àt
· foJ· f/Jtf mt , & encore mDi11-s j tors
, •
•
•
\
•
•
·----
·1~4 MERGtJ'RE
'1"'11n .Amant ej1 contr1iint de le paf
fer eloigné de fa MaÎtreJ{e. Ainji jr
puù ajfûrer qu'il far1e tres. rudt &
f ~cheux pour 1noy , puis qNe fi/011
toute.s les Afptirences, je farAJ obligé
tle le paffer fans vous voir .
•
Il Q!and la tendre!fe eR: extréme,
L'éloignement de la Beauté
' . qL1 on aime
Efi cent fois plus rigoureux
. ~e l'Hyver le plus affre'ux.
c
( La Vignette du quatrié1nc:
J'eü1llet repréfente un Parterre;
où font de petits Amoars cücih..
lant des ·pleurs, dont ils font des
t::auronnes , & des· Guirlande~
avec ces paroles , c'tjl f°"' e ·11
que nou-s les formons. Au·dcifol S
de la Vignette efi écrie.
L E P R 1 N T E M P S .
.. r On nt peut rien prédire rdë çe"ttt
S11ifo11 , .m11is il"' 11 IN11!'toup • 'ef:
perer.
- -G A·t AN T. ~45
1ertr. f2.!.'antité de petits Amours fë
montrerent tmprefez ~ foirt aesGHtY•
ûindes & tl.es Bouquets, & il me fttn ...
hie défA qu' its fe difent entre eMx.
Des Fleurs que le Printemps ,
nous donne ·
Rréparons pot1r Philis une riche
Couronne,
Et faifons chaque jour
Des voeux pour fon retour.
•
'
'te cinqt1iéme Feüillet fait pa-· .
roifire dans fa Vignette une €am::
Ragi1·e €hatgée de Moitfons, avec
de petits Amours , qui portent
fur leur tefl:e des Corbeilles rem~
lies de Coeurs, & ces mots, Dei
yeux ch11rm11ns fJfJt f11it nojJre Moiffan.
On lit au .. dcifol1s de la Vi.
gi1ctce ~ .
L' E T E'. .
?Jne helle Perfonnt moijfonnerA
fltn de Coeurs tn un 111ome1Jt ~ q11~
Mnrs i 6 84. G -
--
146 MER CURE
l'on ne moijfonnt d' E pu de '9le J, J An~
tout un Eté. En quelque endroit q1'e
'VOi# [oyez , Aimable Phi tu , on fer,11
l'épre"ve de m11 Rrédiflion ..
•
Lors que t•on voit vos yeux fi
charmans & fi doux,
'oa ne fç~uroit refifter à vos
coups. ,
s';Is demandent un Coeur, il faut
.. quel' on le donne, -
_ De €C tribut ils n,c.xemptent
... ..p,crfonnc. · .
· Dans la Vignette dt1 fixiéme
Feüillet Con repréfentez des Co-
t~at1~ de Vignes , & de j>etits
Amou~s tenant une Bouteille &
Ûn Verre, avec ces paroles, e.'tjl
far; heureux retour qui cAuft nojlre
joye. Il y a au - de!folts de la V i~
gnecce ·
il' A U T 0 M N E.
·... L' Àt,tomne ferJJ l11t plus belle S11i~
•
....
•
•
·- ------
J
•
G'ALA NT\ 147
fon àe l"Annle. On n') verra qu~
Fejles & Ré7oüijfonees. Les .Amo11r.ry
témoigneront leur ;oye par leurs ch11nfons
, & on leur ente1idr11 tlire par
uut, r
· ~e cb2cun â l'envy s'em~
prclfe
A marquer f on allégreffe ,
~e retol1r de Philis comble tous
nos defirs.
, Cette Nymphe fi belle ·
Nous ramene avec elle
Les jeux & les plaifirsi.
CesVerscompofentuneChan~ ·
fon qt1i eO: notée fur un fct1ilJet
féparé. Enfuite foot les douze
Mois, & un eartouche au l1auc
de chaque feüillet, avec des Prédiétions
& des Remarques fur les
Lt1naifons. . .
l. C A R. 'Ii 0 l1 C H. E.
Le premier Cartouche reFré~
G a •
•
'
148 M-ERCURE
fente \ln .. Dieu de Flet1ve appuyé
fur une Urne, &. un petit Amour
tena~t un Flambeau àllumé , qu4=
la fumée qui fort de l,eau marque
y avoir efié plongé , avec ces
mots , On ne fçauroit l'eleindre.
Dans chaque lVlois, fa Nouvelle
& Pleine Lune ell marquee , avec
fon premier & dernier ~artier ,
& les Prédiél:ions qt1i re pondent
à ces quatre L unaifons. Je ra porte
feulement les Prediétions, les Lunaifons
ell:ant les mefmes dans les
douze mois. -
JAN V 1 ER.
. 'Plaifirs de /11 B()n11e-chere & JM
1tu regneront.
La cl11rté de cette Lune ferJa fart
incom11Jode pour les LA-rrons , & po11r
. les 4moureux.
..
~etour fouhaité.
lnquie'tude pour les Amans q 11' 011
ne teu1· r11viffe leur M 11iflreffe /en•
•
·G AL A NT. 149
J11nt le temps tlu CArnAvAI.
- M a,ri~ge rompu. "
l I. c A R T 0 u c H !.
r Un petit Amol1r fur une Riviere,
dans un Bateau, pefchant
avec une Ligne , au bout de laquelle
efi: un Poiffon prii à l'ha~
meçon , avec ces paroles, Jt nt.
m'éch11pera. pas. ·
FEVRIER:. ...
. M11ri11ge mAlhtNreux ~
· Chute d'un Amtint far /11 G/Mt ,
tn 11ll11nt voir fa /l{•Îtreffe.
· .Am11ns m11/1r11itez de kurs-,
Belles. · ·
. '1{.At&ommoàement qu·i 11e durerJJ
guere. . • •
Temp1 Je Jûrtté pour· tes· .Amans,.
Je •e qu'on ne peut p11s leur enlever
leurs Belles p11r le M111i11ge , pendAnl " .
le Cn,,re fme. . ·
l l I. C A Il T 0 U C H E·
• l:J'n Belier ~ fL1r lequel eft· u~
G S .
•
r~<!> NIERCURE
petit Amour , & t1n autre qu
marche devant, tendant de l'herbe
au Belier,., aV!ec ces mots, S11
Jo1'&eNr vo114 charme.
M A R S.
Dou·ble Joujfranee , Je kufoer ~
& âe ne point voir ce qu-e l,o•
• •1me. •
Inq1'iltude àe ne point r.eavoW..
Je nouveJ/eJ. ,
Temps 11111/ f'roprè ~fa âivtrlir. ...
· , 'l?in Je mortiftc11tion.
1 Y . . c :A R: ~ 0 ù c H 'E.
Un Ta\1reau ·teiralfé par un
petit Amour , avec ces paroles>/
J.!.'"'"J il feroit &l,;I foû7JllN fir1 •.
A V R. I L.
"Rtnouveltementi W,,inquie1111d't •.
:EfpetR-nct trompee.
· Sot,venir fÂche11x.r
Courte i{Jye. •
V. c A Il :r. 0 u c HE·
Deux petits Amours qui ,,em.-
•
•
•
•
G Al A'\ NT. 1 ~ 1
bra OEcnt , Sc ces mots , Rien n'ejl Ji
htau , qr'e d'eflre unû. ·
, M A Y.
Dirr.,1orce 11mo•rtux.
Repentir d'une Belle , Je ne J'ej/rt
point mariée pAtr inclin11tion.
Fidelrté recompenfée.
'Temerité pr,nie. ·
Plaifirs de àeux Am~ns hien uni!.
V 1. c ART 0 u c HE.
V ne Ecr.eviife , avec un petit
Amour qui la regarde, & ces pa ..
rotes, B'ien loin de reM!er , j•11vance ..
. J U l N. ~
Grande f oye de deux AmtUIS, lk·
'Voir ftnjr leurs thagrins.
De[e/poir 1t1moure11x:
Am.nt cloiffrl, potiY 11.·'i.tt1oir f #
Jé f11 ire 11imer de f~ MaÎtreffe.
fl.._M11ntité de So#pirtin.s, ~ien /..si11
tl'avan&er , rec1,lerfJnt.
V 1 I. c A R T 0 ll c HE·
. 't'rn petit Amour d~os un Char
. G 4
(
•
•
MERCURE ,
. J f 1
•
tiré par det1x Lions , avec ces
mots, 11 do1npte les plus fiers. ·
J U 1 L LET.
Fierté Ab11t1Jë.
CoquetttJ e11 Campagne.
F1111:ffe Confidence.
IntrigueJ aecouvertes.
V I I I. c A R. T 0 u c H ! .
•
Vne Pucelle dans une Rt1ë, &
un petit 1tmour qt'1 i ·la regarde~ ~ ... , av.ec ces paroles , C ti1 &o"T!Jr11e je /11
..
'
•
-
'IJt/jX... .
A 0 US T .
Plufieurs Perfonnes m11riees pil,-
•
11'1.J 11 rt c-e •
.Am11ns f11vorife1t
R iv11ux m;i/heu1t11x .
.Àm11nt noye, t# traveifant unt
"Riviere, por'r 11/ler voir [11 M11t..
treffe À /11 C11mp11gne.
1 x. c .A R T o u c t-J E •
· Des Bal.ances, & da.os cQaqt1e
.iaffin _un petit Amour, dont Vuo
. ~ . '
•
•
•
•
•
•
•
•
- ---
• 1
-
•
• G A L A N T. '11 .. 1·
fàit bailfer t1n des Baffins , avec
. ces mots , le l,emporte. ..
S E l) T E M B R: E.
1t1lo1tjie tle d·eux /,elles Perfonnes.
· Difcretion reconnNë.
P11rtie de plaifir " /11 Ct4mp11gne,
qui fir11 de t•écl#.
Intrigues fecrettes. ·
X. c A R T 0 u c HE.
·Un pet-it Amour , ~nant dans
fcs mains un Scorpion, avec ces
· · pa.roles , Entre mes m11ins lt poifon
devient à'o11x~ ·
0 C T 0 B,R E.
Mort d,1,n .Amtmt ,. pour AtCoi~ ·
· efle trop confiant . .
· !R)vAI tmpoifonnl.
• Retr11ite impreve11ë •.
Y'tly11ge 1nAlheureNx.
X 1.. c A !\: T 0 D c H' E.
b: Sagitaire dans les Nu&, ~
. un petit Amour fur one \Fe.rraffe,~
av.cc f on.~rc tcQdu,une 'f.léche,ae
G 1·
• •
•
•
... ,,_. MER! C UR1!
.& ces ~rolcs, Mes 'oMps font ff.*'
[/lrs:. .
. VEMBR~ ..
~rlle Femtllt '''"'f (t ..
ÀWJtfrJt i11.q11itt.
;.mporttmtdt n•ifib!e •.
111/oufté inutile . -
X 1. 1.. c ~·I: TIO u c ~~- •
Le Capricorne dans t1nc Noë~
Ale un petit Amour fur une ter-.
1.~{fe , a.ve~ ces me.-., o# je ·
• •
"' f fi''' ''tt'i
~ DECE M B-R E ..
.. Ptjlinr.& R.t foliiff1mies,
~011pfons injM1i111.x.
I • Cf'MMlte punit • . ..... "'4
Temps aA11g1re11~t'llllt\lll\ l~
lits imAgin11ir1s ...
L'A MO?J R &VJl· T~V'l:
A:\)Jlauc dudcraiçr Bcu· let cOE
1111 r. etP-lbscgm le
au es. t1ae Ecltpfc Salèi
~aréfeDiéc ,. ar· lGil,
•
•
•
G A LA N 'F. ..115 ·
· &. la Terre, celle-là entre deux,
avec ces paroles Italiennes, L11nguifco
fe non mi rig1111rdi. On lit
au ... delfot1s ce qui fuir. A
D E S E C L 1 P S E S.
~And ''" AmAnt ne peNI voir
Jes yeux de fa raeUe , & qu,il en eft
mJpefché pAr l'interpofition d'un lo1ig
-efp11te de Païs , c'eft quelque choft·
tle plus fi'nefte pour luy , qu'il ne ·
l'efl À /11 Terre d'efire privJe Je !11
t•miere el# Soleil, pAr l'interpofiti~n
ile /11L•ne7 & cette àerniere Etlipft ..
ne caufer11 jf.lm4i4 tl4nt de m11l que
"' premiere.
lth, que j'.é, prouve bien., Bhilis, ce· "' .
- que J avance !
· Je fouffre mille maux en ne vous.
voyant pas, ' .
Et de ces maux la dure violence
EOE plus rude pour moy cent fois -
qμe le trépas. . .
. Gi ' :
•
•
. ..--~6 MER CUltE · Ji 5 .
Tl feroit À fouhtiitter que !on M ·
f11.ft pas pl11s de temps fans vous rt. ..
~oir ,_ qre'on ne fer/li ftintS revoir lti
lumiere du Soleil> q.ui ferA dér~hu
À lRI Terre penda.nt q1,elq11ts mornens
· ,. pt-ir l'Eclip fe qrf.i ào1t Arriirver
le 1 2 .. lNilliet de cette ~nné8.
C'ejl Jf "l/Otu , be//e p hifis· , À no#I
. prédire l'À. Jeff11 4 noftre bonne ou nôt
·re m11Nv11ife fortune ,. en nous 11p- .
pren~nt combien de temps vous ferez
~ncore fans· 'VOll5 montrer JI CeMX 'J.UÎ
, fouhaitent voftre 1.e1011r 11ve' te plu1
forit empreffement.
Un Trophée d' Arcs, de Car~
uois ~ & de Flambcat1x allume~
cfl: à la fin de: ce galant Aln1a-
1>ach. L'a·imable Perfonne à qui
il a efié envoyé , n'a pû rcfufer
• . foo :Allt·heur les. loüanges gu~
.luy font ·deuës. C'efi: un jeune
Gentilhommc,dont elle reqCK ~Cl
~ers le j~ur qe f.a. .13c_l\t,. ·
•
•
- - -- ,,
•
•
\
GALAN· T~
•
'
MADRIGAL . •
•
L ne vous manq•e rien, Phi lis- ,
q11e ·de L~11mour ;
C'ejl ce que ie vot/4droiJ VON! donne~
• en ce 7our.
t Ne croyez fmS qu'il fait ji flfft •
craindre
~~o~ tltche Je nous le depeindre ..
... S~imaginer qu~' il fait. plein de ri-
• gue11r, · .
c' eft eftre dans l,..erret1r.
·lin' eft point tle pl1iifirs que ceux qu'il' ·
.. · nous infpire. ·
t Belle Phi lis ,. tn doutez. vous?:.
FJJites c.e qu-e je v11y w11s di1e.-,
Go#tez· en , vo11s verrez qu' it n' efJ,
rien de Ji à(tUx.
• - •
•
• I-e puis vous dire que je vous
1nvoye un .Air tout not1veau >
puis que je fuis ail'ûré q~'il. a cft~
..
-
•
- f
21· f·B' MERCURE
fàit depuis huit jot1rs. Il cl\ d'u
des plus habjlles Hommes qu
nous ayons en Mi1fiquc. Si Yous
demandez qui a fait les V~rs,
cette Lettre qlie j'ay reç~ê, vous
apprendra tout ce q!Je j'en fçay .
• •
Ous nt fFA1ver, p111 encore,,
Monjieur '. tous /es capricest
Joni noflre Sext eft ctip11hl1. · MA·
foihteffe vous en dlcou'Urir11 peMt- ·
ejlre pl11s q"e vous n'en "'"'iez im11 •
'ginl. Il eft 11ffe'{ hi~rre qMe moy ,,
IJ.-UÎ n• 1iy encore 11voüe ~ per fonnt
t :inclinAtion de mon coeMr , & qui1 . . , verrou avec .. #ne pttne 'tX·treme ,
!"'on en foupçonn11ft 'Jllelque chofl,
je ;(()Oiis' prèrJne pour.- mon C'onftaent
vous qui pourriez pu!Jtier À tout le . ·
111ondë un fecret que fe &Ache Ave'·
11n Ji grt1nd myftere. 1e fins poNr~
t1int un plaifir bien fenjible " vo•l
lire fJ.!'e 1'111 Nn. :4m1111t •. ·Perfannc.
•
• •
1 f.9·
• • tllez .
' luy
\ • ottS ; •
• •
• • • • · m11
r,,.r ez
• om-
• 1t
• • rte~
•
• tire·
• • A
vo~
•
• ·et te
I "O!Ut·
' • • &c . • ,
•
•
• ·•
)
• •
' • • 111r-...
1
•
..
•
•
CA t A NT. 1 f.9·
'llt Jt ff•il tfJtort. Si vous voulez.
frMJDlr t1•t et tp1i fa p11ffe tntr.e luy
& "'°J , il ne tit"4M '!"'À,: vous ;
·. 'lJOJeZ fi 'lJONS Voulez entrer aAnS mA
: ~nfttJenrt: Ctpendttnt vo11s f""rrez ,
oennoÎtrt 11ifémnJI où: no•s tn fam"''
s , f4r cts Ytrs àe fa fofon. 1t
· · filous lts envo7e. Yo11s m,obligerie~
1111 tltr1,ierpoin1, Je les f11ire mettre·
hl r.Jtir , pour /~S employer aA1JS v8 ..
· ut Me.rc#re •. 1e rlponJr•y À cett1·
. oblig•tlOIJ f'A1 UNt O#'tJt1llW4 it &1611t ·
fp'rt f1n&at, & p11r tD#tl'ejlifllt, &tJ
. Lk. GASCONNB
•
'PlJ'tler q11i fAtoift. fan1 th°",-..;..
mes ,
. Sjlp111r m~y le 1#1Î'liêWY..fd111fS,
~ttl~/rlfan1, Iris, ~u4"' r. "~"' ..
~ .. 111t>PI l#flolly, M 1fe1ti! ft114. 'f4
;/tlflllS J
1 •
-·------
•
•
rG.o MERC.URE
.Ah, s, il e ff t1inji, touJ les Aflf·~
L 'Hfvtr qui paroi fi fans ehMl'J'l.e4
Efl pou.1 moy. le meilleur tems. .
"' Sa Majefié ayant trouvé a
propos d, au.gmenter de deu,c-Cornettes
la Compagnie des Cbe,,
aux-legers de fa Garde,.a permis
à· MonG·et1r le D·tlc <le Chevreufe,
,q.ui en efi Capitaine-Lieutenant,
de difpoferde ces Charges. C'cQ
une gratification tres4confidéra.
ble. Vous f 'iavez, Madame,. que
ce Duc a infiniment de l'efprit ,;
& qu'il fo&tient fa naiifance par
âes qualitez qμi· en font tresdigncs.
·
te Roy , qui·eft· gra·od· en·to\J'a
tes chof es, a fait at11I1 cQnnalfirc
à Monûeur du Pleffis .. Ec11yer de
Ja~ Grande Ecurie, qui·a eu l'hon•
. seur. de montrer· à monter à chc.· '
"al à. Monfeigpeur If. DauP.hia,
-
--------
• GA LAN T. 161
qu'il fe fouvenoit de fes fervrces.
Il luy a donne det1x n1i1Je éct1s de
. penfion. Mon lieur du Pleffis efi fi
co11nt1 par la réputation qt1,il ~:ea
J acquife en cet Art, qu'il_n,efl: pas
befoin d'en rien dire davantage.
• Je vous appris at1 com1nencement
de l'annee derniere, le Ma.-
, riage de M' Dlguin de Cha.c
~fteau. Renard, Confeiller au Par,
· le1nent de la Pren1iere des EnqL1elles,
& Fils de Monfieur DaqL1in
, pretnier Medecin ~e Sa
Majefi.é , avec Maden1oifelle de
• 1,lfle. 11 en ef\ f orty un Fils , que
.Je Roy tint ft1r les Fonts le 16. de
ce mois , avec Madame la Da~
pbioe. Il fut nommé Loüis. !ta
Cerémonie de ce Baptefm.e (e fitt
dans la Chapelle du ChaGeau de
. tV erfailles , par Monfieur le Cartfi11al
d~ Bo\.lillon , Grand Aom8-
nie~ de Irance, en prefeo.cc: de
toL1 te la. Cour. ..
. ..
•
•
•
-•
Ili
161 · MERCURE
. Ce mef me jour mourut icy
t1ne Da1ne, laqt1elle apres avoir
perdu trois Maris; a vû arriver le
temps de les faivre. Elles'appeIloic
Eleonore A ngéliql1C de Bruflart
·de Cot1rfao, & efloit Vel1ve p
en premier.es N8ces de Meffire
Loüis Got1ffier , Comte de Caravas
, en fecondes , de Mcffirc
Antoine Chevalier , Comte de
Mailly; & en dernieres, de Mef..
fl.r.e G~briel de Buffill.et ; Cotnte
de N1effiLnieu. ~
Il s'ell: fait une tres-grandc Ce.:
.ré111Gnie a Grenoble dans le DOU~ •
•~au Gonvenc &. H8pital de41a
€harité, ball:y fotis le titre de S..
Efiienne. 14es Direél:curs dei
rI t>pjrat1x de cet~e Capitale du
Dat1 pliiné , vot1 laot en· rcballir
un gencral. ft1r la fin de l'année
1 6 8 1 • ne trot1 vérent dans la V illr
aucune Mai(on. qt1i f\1Ü: ~
•
•
-. ---
GALANT. 163
comn1ode pour leur de!fein , ql1e
celle dont je vous parle. Ils s, accommoderent
avec les ReligieLJX
de cet H&pital de la Charité, qui
· promir.eat de leur ceder let1r
. Convent, & d~en faire ba!lir u11
de fond en comble felon let1r t1fa.
ge. Ils ne fe referverent qt1e det1x
. a11nées pour faire ce Bafl:imenr ;.
8l. ce terme efiant expiré depuis
'rois mois , J ces Religieux ababrdonnérent
leuP vi.et1x Convent
& Hdpiral , & prirent potfeffioll\
du nouveau, le S. de ce mois, jou~ ..
de la Eefie de S. Jean de [).ieu ~
lnA:ituteur de leur Ordre. @e
nouveau Converu & H~pital d~
la Cbar.ité eft t1n des plus vafres
Edifices de cette Pro.vince. Il n'y
a pourtant rien de fuperftu , auf:
U n embelliif ement qt1 i pu i ffe·
fentir la magnificence; tout y eft
pour le o.éceifaire 8' pour l'utile~
•
1
f '
•
•
•
•
164 MERCURE
L'Eglife n~efi pas encore achevée,
& en attendant , on a conflruit
deux Chapelles aux deux cxtrémicez
des IofirLneries. Le jour de
la Ceremonie efl:ant arrive, Mon- •
fiet1r le Camus, Evef que&. Prin·
cc de Grenoble , qt1e Ja picté
conduit dans tot1s les endroits où
il connoifl que fon exemple & fa
charité font nécetfai-res, fe rcndic
, fur les f ept heures à cet Hôpital,
où il celebra la prem;erc Meife· à
l'Oratoire de la-grande Infirmerie~
pendant que Monfieur 1:1Abbé de
· Poaroy f e prépa~oit pour celébrer
auffi Je premier à l'Autcl d'une
1 autre Infirmerie. LaGrand'-Melfc
fut enfuite chantée par la Mu6-
que , & quand elle fut finie, toa•
tes cbofes ayant efié difpofécs
eour la Proceffion , on fe r~ndit Il.
l'ancien Con vent, d·'où elle fe fi'
juf qu'au nou'!.eau 2 avcG la mcC-
•
• •
•
•
------ - •
• ·. GA LA'NT. ~ t6r
me folemnit·é qu'elle fc fait le
jour de la Fefte-Dieu. Toutes les
Rûës efroicnt ta piffées. Monfi~ur•
l,Eve.fque précedé d'l1n gra11d
nombre de Religieux de divers
Ordres en Chapes , & de ceux
de la Commt1nauté , marchoit
fous un riche Dais, dont les qtlatre
coins efl:oient portez par ~lef-
. fteurs Defcon1bes, du Perron ,de
la-Colombiere, & du Vivier, tous
quatre Mai fi res des Comptes. Les
Conf uls & Officiers de la Maifon
de Ville y affifiéreot en Corps, &
en Chaperon. La Proceffion
e!}ant achevée , 8c l,Expofition' .
;iyant efie faite fur l'Autel, le Te
Deum ft1t chanté par le éhccur ·
des Religiet1x, & f uivy t-ie la Bené•
di~ion , que cet illufire Prelat
donna. Monfieur l'Abl,é J'Efcoc • fit celle de tous les Lieux Reguliers,
& dL1 nouveau Cimctiere, -
-·----.,
-
'
t
• '
,
•
166 ME KCORR
col11me Official du Dioccre· , &
finit cette aétion par une Au ma-
, ne confiderable. Maaamc lp eréfidente
de Charmes, qui eft une
des pre1nieres Bienfa~étriccs de
cet H&pical ,. régala les Rauvrct
' d'un fort beau Soupé ~ï ce quf fic
auffi un autre jour Madame la
Préfidentede l)ourroy. Mefdames
!es Con1tetfes du Bouch·a~ , &
.de Ferrieres, s' ellant renduës de
• res-grand matin au vieil H~pital,
y firent la queA:e ; & fuivirent Ja
Proceffion jufqt1'au 'nouveau, où.
elles demeurercnt tout le jour
avec une affidl:lité cres-édifianre.
Sur les hui.t heures du foir, ~on(
ieur. le Clerc-, I'un 'des Capitaines
de la Ville , vpt1lant donne~
des marq t1es de foQ affeél:ion en•
~ vers l 'Ordre, fic entendre 'luanti•
té d,Inllrumens , q:μi mc:fl-érenc
11nc fort agreable méiodi~. au&
•
,
-- ,
GAL AN~. 1~7
Feux d'artifice , dont l'air parue
tot1t remply. Peut·eftre ne fçavezvot1s
pas qne parcict1larité de ec
Convent, qui cR: a!fez reniarquable.
Les Gcnerau", Provinciaux,
& at1tres Supérieurs, ne font point
Prc:fires. On leur donne pot1rtanc
Je oom. de Peres, lors qu'ils (one
en Charge; mais quand le temps
de leur Supériorité ef\: finy , on
ne lc:s appelle plus que preres. Ils
ont cependant d~s Religiet1x Prêtres,
mai~ ces Religieux ne pe·uvent
parvenir at1x Charges , n~
entr~r dans les Chapitres Provinciaux.
Ils ont feulement leur voix
dans les Chapitres Conventuels,
& ne fe meflent que de dire let1r ·
Brev iairc , &. d, adminifirer les
Sacremens at1x Pauvres Malades:
Leur rang eft apres le Prieur.
Le Roy, qei a detfein de ren·
dre V ~rfaille& une des plus confi-.
-
-----
•
•
168 MEROVRE
dérables Villes dq Roy~ume, non
f.eulement par la magnificence
de fon Palais, & des ft1 perbes Edifices
qui l'accompagnent , mais
a{1ffi .par les Tiemples qu'il y faic
conCl:ruirc, ayant· réfolu pour la
c:on1modité de fa Cour , ·& de'
Peuples, de mettre la Paroitfc a~
l~eu défigné pour l'Eg1ife des Re ...
colets, le P. H yacinte leur Provincial,
re'iût ordre ·de Mr l' Ar-,
chevef que de Paris , d'en oO:c"
leur Croix, &. de la trao(porrcr
proche l'A~le Dauphine, où leur
Con vent doit efire bafl:y. C'cfi co
gu,ils firent le let1dy 9.de cc mois,
~arante Religieux chantant let
Hymne~ de la Paffion, traafpor"'
t·erent proceffionnellemc:nt cette
Croix , & la planterent au lieQ
defiine pour leur Eglife nouvcll
Le lendemain Mr l' Archcvcfqae
s'cfrant rendu en Habits Poncin-
. eau~
•
•
G-A LA NT. 169
·eaux à ccluy où l'Eglifc de la Paroitfe
doit efire bafi:ic , fous le
titre de No!l:re-Damc, Sa Majefié
accompagnée des principaux
SeigneL1rs de fa Cour, pofa la pre-
1niere Pierre avec les Cerémonies
ordinaires. Sous cette Pierre fat
mife une Lame de cuivre, avec
oette Inf cription.
A LA GLOIRE DU NOM
DE D 1 Eu.
LOYIS LE GRAND,
'R_oy de Frnnce & de Navarre, '
Le Bl1lliq11eux, Je Conquer11nt.
· .A f11it e'lcver cette Eglife,
Et en "' pofé fotemneltemen1 /A pre.-
. mitre Pierre ,
L '11n de gr ace mil ftx cens q#titre-
. vingt-q1111tre ,
. tLe àixiime i"ur de Mars,
N1,/le 11111re m11in ne po#v11nt f""aet.
f l11s fa/i~emen1.
Mars 1684. H
•
•
•
•
170 MERCURE
. Le Temple du P"ray Dieu,
!l.!Je celle qui a, rt1Jverfé les Temples
àe l'Herefie.
Le mef me jour, o.n fit la mcfme
<1erémonie au lieu defiiné pour
bafiir l'Eglife des R:ecoJets. Sa
Ma1efie en pota auffi la premic:re
Pierre , pendant que Mr l'Archevêque
dîfoit les Pr iercs ordinaires.
Gette Eglife ft1t dédiée fous le titre
de S. Loüis Roy de France, &
le Te Deum chanré par les Reli-
. gie.ux. Voie y i'Inf cri pt ion que l'on
mi~ follS cette premiere Pierre. •
A LA GLOIRE DU NOM.
DE D1EU,
, Et à t'augment1ttior1 dt ta pie1I des
l Fidel/es,
LOYIS LE GRAND,
Roy de Fr11nce & àe NAVATre ,
Le Tres. chrltien , le Tres-hc•rtllX,
•
•
•
•
G ~LA NT; 171
te Fond1iteur de cette Yi lie, .
. À fait bâtir ce Convet&cette Eglife,
J'~r un effet de fan ze/e , & de fa ·
magnificence,
" Et en 11 pofé la premiere Pierre,
L'~n de grace mil jix cens qu11tre·
• , ving ts· qu11trt;.
. t Le dixiéme jo11r de M11rs.
Ces deux Infcriptions (ont de
Mr Charpentier de t•Acadernie
· Françoife, qui aprés .avoir foô.tenu
;;.vec tant d'érudition & d'éloquence,
que les Infcriptions de
nos Monumens publics, & particulierernent
de ceux qui f onr ~
l'honneur du Roy , doivent efirc:
en langue Françoife , a Ja fatis..
faélion de voir qt1e fon opinion
commence à s'établir dans le
monde , malgré· la prévention
contraire ; ql1i depuis long· temps
avoic préoccupé la plus grand~
partie des Efprks.
H ,.
•
. -----
•
17,. MERCURE
Mr de la Mote-Houdancour,
:Archevefque d'Auch, Dotleur de
Navarre , ef\: mort dept1is qt1elquc
temps.Il e!loit !Abbe de Soi1illac,
de Froimont, de S. Martial de
~it11oges , & Prieur de S. Leger.
Il avoit e!l:e Evefque de Rennes,
Au Lnônier de la fet1ë Reine Mere,
& fut nomtné à l'Eglife d'Auch
en 1661. Mr le Marechal de la
Motc - Houdancol1r , que nous
avons v& Viceroy 'de CacaJogne,
& do11t la Veuve efi aujourd'huy·
Gouvernante des Eafans de France
, elloit frerc de ce Prélat. Il a
laiffé de grands biens, &. cfi inorc
fans faire (ie Tellarnent. Le Roy
a donné l1t1it mille livres de penfion
ft1r cet Archevef ché à Mr le
Prince Camille,filsde Mrle Grand.
li en a ât1ffi donné une , mais
moins confiderable , a Mr de MOD•
gornmcry , 'lui s,en cft rc:ndu di-:
•
•
-
·--- -
G A t: 'A N tr. 1 7 3
gne , & par fon merite per(oncl,&
par l'abjuration qu'il a faite de la
· R. P. Reformée. L'Abbaye de.
Froi1nont, Diocefe de BeauvaÎ$,
· .. que cet Arcl1evefque polfedoit, a
c!l:é donnée à un des Fils Ae Mr
Colbert de Croi!fy , Miniftre &
Secretaire d'Erac. .
Meffire Claude Bazin, Seignet1r
de Bezons , Confeiller d'Etat ,
aprcs avoir et1 diverfes attaques ,
d' A pop!éxie, en eO: mort depuis
huit jours. 11 avoic efi:é Avocat
Géneral au Grand Confeil, ln ..
tendant a Soiifo·ns, Confeiller d'r:-
tat ordinaire, &, ql1arante ans de
l' Acadérn.ie Fran~oife. J:l a lai!fé
trois Fils, d·ont l'un. c!t Intendant . .
d'Orleans ; l1al1·tre ,. M·efrre de·
· Ca1np de Cavalerie; & le troifiéme,
Agent géneral Qll Clergé ële
Fran"e. Madan1e le Blanc, Femme
de Monfieur le Blanc Maillre '
• • H ~ •
•
•
•
--174 ME~CURE
des Rcquefrës, qui a efie fi loo~iernps
Intendant en la Géncralité
de Roüen, efi fa Fille.
Meffire Jean Label, Confeiller
en la Cour des Aydes à Paris, où
il a voit efié reçfi en 16 3 6. cA:
mort al1ffi dans ce 1nois. li avoic
cil:e Proct1reur Gcneral en la
Cour "'des A'ydes à Agen.
J'ay encor~ à vot1s apprendre:
}a. mort de trois Perfon·nes de va~
ire Sexe. ~'une ell Dame Mar-
~ guerite Amelot , Veuve dè
Meffire Gt1illaume Briçoanet •
Seig11eL1r de Milmont , Au1cwl •
A t1toi.1illet , Gare11ciercs , &c
Maifl:re Res Requefies, & aoeicn
Prefident au Grand Confejt; r-au
tre, Dame Magdelein~ 1:.archer>
Veu\le de Meffirc Louis le Clcr_g
de €olcicr , Ma~qt1is d' Aonaî ~
Nonneville, Savigny, Bellefoft-.
tairie >· & auLre.s Lieux , & Meoes
'
- . -----
•
r.
GALANT. 175
cle l\1adame de Got1rgt1es, Femme
dt1 Maill:rc des Requefies de .
ce nom; & la derniere , Daine
Genevieve Bat1douïn ., Femn1e de
~1effire Michel Colberc, Maiflre
des ~eq uell:e s. La premiere cft
morte des le mois de Pevrier; "
Je . puis ajoûter à .toutes ces
mores, celle du P:retnief Minifire
. de la Porte. 0n l'a publi.ee long-·
temps avant~ qu' el:le fi1G: èèrtaine,
mais enfin elle a efi:é confirmée
de toutes parts. On en parla li-
. to!l que le Siége de Vienne eut
efié levé, parce que le malheur
cenant tofijours liet1 de crim~
chez les Nations Batbares, 011
efioit perfl1ade felon la Politique
Ottomane , qt1e le Grand· Sei- .
gneur ne luy pardonnerait pas le
mauvais fuccés que fes Ârmes
a voient eu .deva11t cette Place.
Ce Mininrc qui le prévoyoic) fic
H 4
•
•
- . -----
•
•
~76 MERCVRE
couper la telle à quelqt1es Bachas,·
& let1r impt1ta la faute de ce qui
efl:oit arrive. 11 luy efl.oit aifé de
les accufer, puis qo.ils n,efioient
plus en état de fe defendre. li fei-
.gnit enf uite quelque indifpofition
, pot:1r.r ne fe point rendre à
.11ndrinople, & il commençoit à
efpérer q·ue l'orage fe diffi peroit
lors qu'il s'en vit accablé .. li efioic
~ils d'un Janilfaire , ou Soldat, & .
s'appelloit Mufiapha Coul Oglou,
c'efl: 2 dire, pils de la Milice, qui
. eft ce que figoi6entces deux derniers
mots. Comme il el\oit fora
bien fait, & que toutes fes aélions
efroient accompagnées de beaucoup
de grace , le Grand ... Sei ..
gneur efiant encore jeune, le vou ..
ltit avoir aupres de luy. 11 s'c.n
laiffa tellement charmer , que
Coprogl y Achmet Pacha efl:anc
mort, il luy fic rcmpJir fa plaç9
•
..
•
· GA tANT~ 177
de Granâ Vifir. Vous fç 1vcz,
Madame , que c'cfl la premier
Charge de cc vafie Empire. La .
feule cerémonie qt1e l,on obferve
en faifant t1n Grand Vifir , c'eA:
·de luy mettre le Sçeau dLJ Sultan
entre les mains ; le nom de )'Empereur
y cll gravé , & il le portC'
toà jours dans fon fein. En vertll'
de ce Sceau- Jà , il ell revécu de:.
tout le pot1voir dt1 Grand Seignet1r.
On voit d·ans l'Hilloire·
que cette Charge con1mcnça *
s-'établir des le rcgnc d~ A murat,
quacriéme Empereur des Turcs ..
Ce Prince palfant en F:uropc avec·
{on Gouverneur , appelJé LalaSchabjo,
le fit Chef de fo11 eon-'
feil , & Geoeral de fon Armée,,
avec laqt1clle il prit Andri11ople ..
Depuis ce temps-là, les Soirans.
ont toÛjours fâit fubfifier la Char-·
gc de Grand Vifir. La faveur mt:
. H 5,
...
..
•
178• MERCURE·
Mehemet IV. qui regne aujou~
d·huy , ayanc continue pour celay
dont ie vot1s f1arile, il luy fi't épou•
fer Maiama·Fatma fa Fille en 167 5 ,.
ql1oy q·t1'elle n,eull: pas encore dix.
ans accomplis. On n 'à jalnais rien·
veu de Alus beau 2 Conflantinople
, que les Fefres qui s'y firent·
pour ce Mariage. Les magnifiqùes.
Préfens que cette jeune Princeffc
.reçeut du Grand Vifir fon Mary,,
furent. atimirez de tout le Peuple.
L'Empire Ottoman doit à ce Minifi:
re la prif e. de Cami11iets ,. &
de quelques autres Places , L'aff<
ltion donr: il; recevait tant d'illu ..
ftres marques du G.rand S e igneur~
qui! allait fouvent manger chez
luy, luy. ayant attire la haine de·
plufiet1rs Grands de la Porte , il
· voulut fermer la boùchc à fcs En-
•
~ieux par quelque grande aaion.
ll vine en Hoogrie a.v.ec. une ~
•
•
•
1
•
1
•
-----
G A t 'A NT. ·179
mée formidable ; & l'het1reux •
fuccés q t1'il eue au commence.
men~ de la Campagne , Juy fit
commettre une grande fat1te. Il
crllt qu'il trouveroit peu de difficulté
à s,emparer de Vienne, &
qu'il viendroit eofùite aifément à
bout des Places qu,il laiOEoit derriere
)uy. C,elloit bazarder beau-
. coup, & l,é\'enement l'a fait connoifrre.
li efi: vray qu'il n,a paru
Capitaine, ny Soldat dans cette:
importante occafion. Auffi fcm •
ble· t· il que Dieu l'aveuglant exprés,
lt1 y ait ofie le courage , &
Ja conduite , afin de fauvcr la
Cbrêtienté. Il n'a jamais aRpr.oché
de Vienne , plus pres qu'à
deux granCles portées de Canon;
encore fc faifoit-il toÛjours porre~
dans une Chaife treillifee de fils ,
d'archal, qui ell:oit à l,épr:et1ve des . ._
couEs de Mou(q~ct. Il ina nq.u~
H 6 .
•
•
---·--
...
,
180 M.ERCURE
beaL1cou p , en négligeant d'e me.,;
cre des T·rou pes à Kalentberg ~·
pour défendre ~e· Paifage, car il
n' Y· en· a vo·it point fur le bat1t de
l·a Montagne. li· fi-e encore plus
mal de ne point faire combacrc fà..
pri,ncipale Armée, & de n'apporce~
aucun. obllacle à l' Armée
€hrêtienne ,. lors ql1'elle fe mit ea.
bataille dans. la Plaine. Ea terreu~
faifit enfuite fes Troupes, & il confentit
· qu'elles leva!fenc- le Sicgc
fdns.donner au~t1n. combat. Peuteftre
n'a.vojr:-il~ que ce moyen de
cooferver Ces. Tréfors en. ahan-..
.donnant fes .}f cotes.; mais s~il cull
mis plus de monde pour garder la
gerge·des MOntagnes, & qu'il eu(\
cn1baratfe la Forcfi: de Vienne,
peuvefbre auroit • on Cll peine à
"e.nir jufqt1'à fon Camp. Tout~s
c.es fâutes , & l'intrépide ardeus
de~ ç4,erucns, ~ui l's engagea
~
•
•
•
GALANT .. 1g;1.
tenter une entrêprife qui ne de-·
voit pas leur réëffir, ont empefflhé
la p.rife de Vienne, & caufé
· ~a mort de ce Granrl· Viflr. Le
Sultan avait de la peine à s'y réfot1dre,
& n'en :i donné l'ArreOE- que par· le Cenfeil de la; l>orte.
Le Vifir a voie des En·ncmis, donn
la plôpart s-'efl:oient oppofez à la
gt1erre de Hongrie,. & le Grand
Seigneur dcvoit cet 'cxeniple à
fes Peuples,qui auroicnt pû prendre
1·occafion de fe fo&lever.D'ail·
leltrs les Turcs prétendent· faire
€onno~tre par là que· leurs dif graccs
de la· d<:rniere Campagne ne
doivent pas efi:re irnputees à let1r
foiblelfe, n1ais à la mau vaife conduite,
& au macque de courage
de ce Viftr. J'ay oublie de vous
· dire, que dan·s Je temps qu'il fci.
gnit d'cll:re malade pour s'excufei
de fc r.endrc à Andrinople où le:
i
•
'
...
•
1g1 M ER CU R:·E
Sultan Je mandait , il br81a tous
fes Papiers. ll ft1t ccrang1é à Bel ..
gr,1de le 2 5. Decembre. Parmy
q.uanrité de circon!lancc:s que l'on
pt1blie de fa mort , voicy ce que
_l'on· croit le pl~t1s veritab1c. V n
;Aga efrant ~enu à Belgrade , fit
atfembler toule la Milice, ooll')mc
ava11t à déclarer un ordre ·du· J
Grand Seigneur , qui regard Oit
une importante entreprife.11 montra
cet ord1·e , qt1i fit connoi fl:rc
que c'efioit la telle dL1 Grand Viftr
qt1e le St1lcan· demandait. Cc:·
Minifire infortuné jecca les yeus:
fur les Officiers & fur les Soldats,.
comme s'il eu!l voulu découvrir
ce quïl. en pouvait attendre,. &
ne remarquant en eux aucune
dif poficion f.ivorable, il demanda
une derny -het1rc pour penfcr
2 1'.1Y, & fe paOEa enft1itc le Cordon
luy-mefme ... On tieDi q_u'lbra.~
. -----
GALAN. T. , 1~.r
}!~im Bacl1a luy a fuccede d~ns
cette Charge.
· Puis que fa Reponfé que j,ay
faite aux Lard0ns des deux der•
.niers mois, a pl& roef me à ceux
qui s'y trouvoient atfez interef•
fez pour ne deY.Pir pas en efire
conrens, je vay continuer d'y ré·
pondre , apres qu~ je vous au•
ray fai,c voir les Infraél:ions de la.
Maifon d' A.utriche, & des Roy5. _
d'Ef pagne, aux Traitez faits avec
Ja France, &. les u r·urpations de!
mef mes Roys en divers endroits.
Cet A·rticle n'eft pas c]oigné de
n100 fu jet , pt1is qu'il fair conno~·t.
re que cet1x qoi i:eprochent au
Roy une lnfraél:ion qu'ils tie peuvent
prouver,fe font de tout temps.
acc0Ûct1mez à en faire.
En 148,1. il y eut diferent cn..
t~re l'Empereur Maximilien , &
Louis XI.. Roy_ de Erance , Eour;-
-
•
184 ME Rcu·R E
la Tutelle de l'A rchidt1c Philipp~;
fils & unique Hericier de Marie,
Ducbetfe d·e Bourgogne. I·l fuc
arrellé que ce jeune Prince demeu
reroit en la Tu telle des Etats
du Païs-Bas, fans que Louis XI ..
& Maximilien s~n meflatfcnt; &
.a·u préjudice de ce Traite, l'Empereur
entra da os les Pais • Bas
avec llnc Armée , & ufurpa la
Tutelle.
Charles VIII. ayant réfolu de
recouvrer le Royaume de Naples
qui lt1y appartenait , vo\1lut em.pefcher
que Ferdinand Royd~Arragon
ne le traverfafr , & dans
cett·e vcuë, perf uade par fon Conf-
elfeur , & par le Senechal d~
Beat1caire, qt1e le Roy Ferdinand
avoit trouvé moyen de corrompre,
i1 lu.y rentiit les Comccz de
Rouffillon, & de Cerdaignc, f)llÎ
ca r46J., a voient efté engagez à
•
•
. -----
GALANT. 185
Loüis X 16 pour trois cens mille ,
Ecus. Le Traité ft1t fait à BarceJone
at1 mois de Janvier 149 3. 8c
par ce Traité le Roy Ferdinand
s'engagea i eftre Enne111y de·s
Ennemis de Charles VIII. à ne
lu y apporter aucun obfiacle pour
Je recouvrement dt1 Royaume
de Naples, & à ne point marier
fes E11filns avec ce1J.x dt1 Roy des
Ron1ains, ot1 du Roy d'Angle.:..
terre ; mais il n'et1t pas plûto!t
pris potfeffion de ces deux Corn-.
tez , qt1'il donna fecoL1rs à Al·
phonie Roy de Naples , ligt1a
tous les Princes d'I ralie pour c:n1-
pefcher le ret0ur de Charles VIII!
& n1aria f es fi.iles at1x fils du Roy ·
des Romains, &. d·u l'oy d'Angleterre.
Ce fut contre ces princes
1i g t1 e z q u i 1u y v ou loi en t ferm
e r le paOEage, que Charles VII·f !
gagna la mémor·ablc: Bataille de.
i Ornoüe.
L --
•
•
•
18~ MERCURE
Depuis ce ten1ps , ce mef1n
1erdinand Roy d' Arragon , tra ic:
de not1veal1 avec Charles V 111.
potJr chaffer dt1 Royat1me de NaJ!
les , Fe rd in and I 1. qui s'y efroit
étably. La Negotiation fut Jongt1a,
& Charles VIII. ell:ant mort,
Loüis XII. f on St1cceffet1r la continL1a.
par le Traite qu'ils firent
· cnfernble , le l\oyat1me de Naples
fl1 t partagé. Loüis XII. de~
oic avoir la Ville de Na'ples •
Gayete ~ la Terre de Labour, la
Brtizze , &c. & Ferdinand devoi1
avoir la Calal1re & la poüille, ~
'enir du Roy de France cette ror ..
'io11 en Fief. Le Traité ayant cfié
approt1vé par le pape Aléxandre
VI. q~1i lct1r en donna l'ln&'
efl:iture , ils entrereat dans cc
llOY au n1c à communs frais, & en
cha!ft!rent Federic , Succcffcode
Ferdinand Il. mais enfuitc'pa
• •
•
•
•
. ____ _.
• G A Y.; A N T. 1 87
t.1ne trahifon furprenante , Gon'
fa1ve, Lieutenant Gene1·al de FerJ
dinand Roy d, Arragon , f urpric
les François, & les co·ntraigoir de
· forcir de tout le Royal1n1e de Na-
•
•
ples. p
Ce n1eme Roy Ferdinand ayant
donné pouvoir à Philippe d' Autriche
fon Gendre, de traiter d,t1ne
Paix perpett1ellc avec Lo.uïs XU.
en 1 496. le defavoüa fL1r tot1t ce
qu.il avoit conclu avcc_la France ..
11 efi confiant qu'a presle Trai·
té de .Câceau- Cambrefis , fait en
J 5) 9. les Roy~ de France & d'E(pagne
avoicnt pleine Paix eotre
eux. Ces derniers ont vot1lu dé.
L1attchcr les S1.1iiTes & les Grif ans
del' Alliance de France.Ils ont fufcite
la tigue, forme des pratiqt1es
en fècret avec les Bues de Gui[e
& da Mai11c, & autres Prince!
Lorrains , covoy.é des Armée$
-
•
•
'
·.ss MERCURE
dans le Royaume, & f'1it toutlA'chofes
pour le trot1bler. Mcf m
· itept1is l,affaffinat commis en l
Pcrfoone de Henry Ilf. on aveu
en Ef pagne le Portrait de cet abo.
. minable Frere Jacques-Clement
rcveré comme un Saint ft1r les
At1tels, & place parmy les Hommes
illt1ftres dans les Apartemens
du Roy Catholique. Monfieor
du Maine , qui fut envoyé Amba
ifadeur ExtraordioaircenEfpagne
pour le Mariage des deux
Roys en 1 611. s'en plaignit à Philippe
II 1. & à fcs· Miniflres, &. fui
caufe qu'on of\a le Portrai1 de
<C Scelérar . •
Depuis la Paix de ~crvins fàite
en 1s98. on f c;aic que Baltazar
- ~uniga, Ainbaifadcur. d·'Efpagne
en Erance, eut intelligence avec
Mclârgt1es, par te moyen de (on
· · Secrctaire Ela-mand, oommé BnaGALANT.
189
ot neau, pour faire mettre Marfeille
(oe entre les mains du· Roy fon Maicn
fire. On decouvrit la pratique,
& il en coufia la tefie à Melar .. ~fi
;J gues.
On f çait at1ffi que dés le temps
•
•
1
que le Marechal de Biron alla en
~ landre A mbatfadeur Extraordinaire,
pour faire jurer la Paix
aux Archiducs; on comn1ença à
noüer des pratiques avec luy , &
2 corrompre fa fidclité ; cc qui a
caufé fa perte.
C()ntre la parole que donnoit
Taxis, Ambaffadeur d'Ef pagne,
que le Roy fon Maiftre 'ne prefieroit
poi11t de fecours au ÜllC
de Savoye pour le Marquifat de
Saluces, le Comte de Fuentes, •
Gouvernetir de Milan, & les autres
Minifires du Roy d'Ef pagne
•
en Italie, don11cront à ce Duc ,' ·
• ou tes les affifranccs q l1
1 ils purc:Qc,
t
• \
1
•
•
190 · ME RCùRE ,
If y eut at1ffi l}Oe atltre cntreprife
fur Blavet. Le Got1vernet1r
de la Place devoit la livrer au
R:ey d'Efpagne, qui pot1r cela y
envoyoic une Armee Navale. On
~écouvrit 1·entreprife, & lë Gou-
v~rl1eur fut am. ené à Paris, où iJ
eut le col coupé. ~
' On fçait que les Efpagnofs
avoient fedt1 it le Dt1c de Boüillon,
auquels ils foürni!foient de
tres· grolfes fomn1es, pour !~engager
à mettre le trouble dans IC'
Royat1me , quoy qt1'il ft1OE de la
~eligion Précc11duë Réformée.
Chacun fcait auffi l,entreprife
qu'ils av oient faite ftJr la v;11~ de
Metz, où Henry IV. fe contenta
de chat1ger la Garnifon , & le
Got1 verneur. ·
On n'ignore pas les pratiques
qt1'un Ambaffadel1r d'Efpagnc
av0ic avec le nom1:11é i:.ho!k
-----
GALANT. 191
Commis de Monfiet1r de Villeroy
, Secrecaire d'Etat. Ce Commis
donnoit à cet Atnbaffadeur
les doubles de tot1tes les Oépef
·ches qu,il faifoit. L'intelligence
fut decouverte, & Lhofl:e ayant
pris la fl1Îte a-.1ec un Domefiique
de l'Ambaifadeur d'Efpagne, fc •
t~ouva noyé à un paffage de la
Riviere de Marne; Je fot1pçon ell:
grand que le Domefilque le fic
~ noyer. ,
Dans le rnef me temps, le Gouve-
rneur de Perpig11an avait des
intçlligences dans Locate , pot1r
livrer la Place aux Ef pagnols;
1,aff aire éclata, &. on punit les
Entreprenet1 rs. l
Perfonne n'ignore ce qui arriva
a 1a M:lrquife de V crneüil ) & âl
Monfieur d' Entragues Con Pere.
Les Ef pagnols vouloient engager
<;Ctte Marquife à emmener en E(~,
•
•
- - 1
•
..
•
•
·1 .9, M E R C V R E
pagne les Enfans qu,elle avoit de
Henry IV. & ~'obligeaient à faire
reconnoifire fon F1ls pour Roy ,
& à f ottteoir la validité de la Promeife
de Mariage qu'elle en a voie.
l-1 en eu fi cofité la vie au Pere, à
I~ Fille,& au Comte d'Auvergne,
dcpL1is Duc d'Angoulefme, fon
Frcre , fi l'extrême bonté de ce
Monarqtte ne les eafi fauvez.
Ce Prince efiant mort,lc Comte
de Fuentes Got1verneL1r de Milan,
fit rot1s fes efforts pour p,crf
uader ~feu Monfieur le Pril1ce,de
dif puter la Régence du Royau~e
à la R eyne Marie de Médicis, &
luy pron1it qu'il ne manqueroic
ny de forces, ny d'argent.
C'ell une chofe qui n'a point
d'exemple ,[qt1e ce qt1c-lc Viceroy
de Navarre fic faire en 161 1.contre
ccax de la Communauté de
_ Bayonne en Bearn, pour leur oller
, ks
1
•
. ·G A LA NT. 1, 3.,
les Pafiura·ges de 1.a MODtagnc
d'Aldude de fept lieuës de longuet1r,
dont ils elloient en potfef.
fion. On brûla leurs Maifons, &
leurs Cabanes, on enleva les Paftres
& le Bétail , & on entra à main
armé,edans les Villages qui avoienc
le dro·ïc. La Minorité du Roy) ac.
la foiblelfe du Gouvernen1enc· ,
furent caufe qu·on foufrit toutes
ces indignitez.
La Reyne Marie de Medicis,
-coojoincemeot avec les Ambaffadeurs
dès Archiducs, ayant voulu
)·'entremettre d'accommoder
dans la mefme année le diférent
furv eou à .Aix* la Ch.ipclle, Mr
de la Vieuville .n'en fut pas pl&to!
l: revenu , que les Efpagaols
firent rompre le Traité, & que
le Marq t1is de S2inola #f urprit cet-
' te Ville.
Celu y de Madrid,fait en 1 6 J.1!.
p nrs 16 8t· 1 - •
a
•
•
. ·194 MERCURE
pour la refiitutlon de la Valteline
ql1'il falloit rendre aux Grifons ,
ne manqua pas de difficultez dans
fon exécution. Le Gouverneur de
Milan y en apporta de fi grandes,
ayant fait mefme confrruire plufieurs
Forts , que le Roy fut con·
traÎLlt d'y envoyer le Marquis de
Coellvrcs, depl1is Maréchal â'Eftrécs,
avec une Armée pour faire
cxecuter le Traité. Il falot de méme
recourir aux armes, pour faire
exec rer celuy de Mouçon , faic
en 1 6 16. pour la mef me A ffairc.
Le Traité de Suze fut fait en
1 619. entre la France, & le Duc
ôe Savoye , qui fe faifoit fort du
GOuvernet1r ae Milan. Le Roy
d'Efpagne le ratifi~ pour l'èotrctien
de la Paix d'Italie , & la conferva
tion des Etats du Duc de:
Mantouë . .. Malgré toutes ces atfu ..
•ances , les ~rmécs è.ie l'ElJJi>~
-
GALANT. 1.9f
rcur , &. du Roy d,Ef pagnc, attaquerent
de not1veau ,. &. enva·
hirenc les Etats du DL1c de Man•'
toue••. .
· Ce qu'il y a de fort rernarqu~..:
ble , c'ell: que le mefme Jour
qt1e le Ro)· d,Ef pagne ratifia cc
. Traité à Madricl ( ce ql1'il fic le 3 ..
May 1619.) il en ligna un at1trc
avec Clofel , Agent , & ·a y a nt
pouvoir du Duc de Rohan , par
lequel Sa Majefié Catholique,"au
prejudice de la Paix qui efioit
entre les deux Couronnes , ac-
.cordoit à un Seignet1r de la Religion
Précenduë Réformée , Chef
de ceux de ce Party , trois Gens
~ille Dt1cats par an, pour entretenir
fix mille Hommes dans la ..
gt1erre que i·on devoit fa ire all
. Roy , ql1arante mille Ecus de
penfion au Duc de Rohan , hl1Îc
mille à Monficur de Sot1bize f on • 1 J,
•
•
- --
•
•
196 MERGUR E
pr.ere , & dix mille aucres pour
efire difrribuez aux Officiers de
ces Troupes , f uivant les ordres
àe cc DL1c, & à la cha~ge dë ne
faire la Paix que du confentcment
de l't.f pagne , & de la ~ompre
qt1and elle voudroit.
Par tous les Traitez de Paix
' faits entre les deux Couronnes,
de Crépy c:n 1544· de Vervins en
1598. des Pyrenées en 1661. il
Jl. , , ,
e11 porte en termes expres, qu en
cas de rt1pture, on accordera fix
~ mois aux Marchands & Négotians,
pour fe retirer, & emporter
leurs effets; & neanmoins a11 préjudi.
ce de la foy pt1blique & du
droit des Gens, le~ Ef pagnols ont
to8jours pris & con6fqué tous
les Biens, Marchandifes, &. Eifecs
des François, ju(qu'à fe faiGr de
leurs Perfonnes. Préfcntemcnc
~fme ils ont cnchcrï fur cet~
•
GAL AN T. 191
riguet1r. Dés le jour qui a precedé
la Déclaration de guerre faice par
et1x à la F ra11ce , at1 mois de De-
, cen1bre dernier, les François ont
efte arrefl:ez at1ffibien que leurs
Vailfeaux, & tot1s les Livres de ·
c o ni pt e , q t 1 i de voient faire conn
oi ll: re ce qui leur pouvoit eftr.e
dfi, Il n ,y a eu qt1e le Gouver11et1 r
de Milan qui en ait ufé plus mo ..
dérement. ·
Je ferois trop long, fl je voulais
rapporter toutes les f urprifes qt1i
ont e1lé faites par la Ma~fon d' Autriche
& les Roys d'Ef pagne , à
tou~ les Princes qt1i ont traite avec
eux. Celle de Charles V. efi: re·
., n1arqt1ab1e à l,egard du Landgrave
de He!fe, qt1i efioit venu lt1y
rendre fes foûmiffions fur la bonne
foy d,un T'raité. L'Empereur le
fic arrefter, & fe fervir de J'equivoque.
ded~ux mots Al1e1na11d·s 1
. I 3
• •
•
,
,
-----
-198 'MERCURE
Enig, & Evig , dont le premier
~ouloit dire qt1'il ne feroit point
prifonnicr, &. l'at1trc que fa prifon
ne feroit point perpctuelle.
Je i.le vous dis point de quelle
maniere les Ef pagnols ont rompu
les P.rivilege~ du R.oyat1 me d' Arragon
en 1 ~ 90. com1nent ils ont
traite les Grenadins. depuis ce
temps là,&. avec quelle ba,rbaric
jls ont agy dans l' Amériql1e. Ce
font et1x qui en 1611. brûlcrcnt
tot1s les Titres de la Hongrie, le
de la Bohëme, qui jultifioient 'JllC
ces deux Royaun1es font élcai&,
Rien n'efi égal à l,artifice dons
Charles V. fe fervit en 1 ~ 5 4. pour
s'emparer du Duché de Malan,
fans avoir al1cun égard allX Trai·
tez qui avoient efré faits avec la
·France. Cet Empereur ne fit pas
plus de fcrupule de s'empatcr de
la République de Sienne, dont il
•
•
'
' ,
1
•
.,,
GAL AN T. '9'
donna l'Invcfiiturc à fon Fils Phi·
lippe, qui en J ~ s 7· l'infeoda à
CofLnc, premier Duc de Florence.
En 1 5 4 5. le mef me Empereur
uft1rpa la Seigneurie de Piombin,
ft1r Jacques A ppian VI. du nom,
Seigneur de cette Principauté; &
le Comte de la Füente, Gouver.
neur de Milan, s'empara en 160 3·
de tout le Domaine de cette Seigneurie,
au nom de Philippe If.
Les Ef pagnols s'emparcrcnt auffi
.en 1 5 7 1. du Marquifat de Final,
appartenant a la Maifon de Carcate
, à Jaqt1~lle toutefois ils en
lai~erent le revenu. En 1604. ils
furprirent la Ville de Monaco,
où ils en tüerent le Seigneur. Son
· Succeifeur a trouvé moyen de fe
recablir. J'ay oublié de marquer en
parlant de Charles V.qu'en I 5 43•
il a voit encore ufurRé la Seignet1-
rie de la ·Ville de Cambra y fur f on
' 1 4
..
-
•
1
•
-- - •
ioo MERCURE
Evefq1Je; n1ais rien n'eft plus con:
·" tiamoable que la perfi·die dt1 mefme
Empereur, qui fit empoif onner
le Dauphin François , Fils de
François 1. Ge jeune Prince mourut
à Tournon au m<;>i·s d11 Aoull
lS 36. MontéCllCUli qt1i l'empoifonna,
fut tiré à qu·atre Chevaux,
& ch-argea Ferand Gol1falvc , &
Antoine d'e Leve , tous deL1x du·
Confeil fecret de t• .En1pereur •qui
~ ne le nierent point , lors qt1e l'on
en fifr d·es plaintes. Q!!oy qu'on
fL1 fi: alors en guerre , de Rareilles
:iél:jons font inexct1fables, ~contre
le droit des Ge-ns'"' '
Il y a deux r:emarqués à faire
touchant l~uft1rpation du Royaume
de Navarre. La prem·ierc ir1-
vafion f e fit en 1481. Ferdinand,
Roy de Caftille, fous rétexte de
demander la Prince c Catheri·
ne pour fon Fils q:ui n'av-oi·c en-
1
•
•
~ GAL A NT. 101
•
eore qt1e fix ans, quoy· que la
Prince!fe en cufi quatorze , fe
faifit <.ie plt1fieurs Places de ce
Royaume , mais quelque temps
apres par une nouvelle rt1fe , il
feignit de paffer en France pour·
doner fecours au Roy d'Angleterre,
afil1 de 1·ecot1vrer la Guyenne ..
Il fc .jctta dans la Navarre,fe faifit ·
'de Pampelune le 14. lt1iJlet 1 ~ 1 2 •
& contraignit la Reyoe Cathcri:.
ne de fe retirer en France auprc:s
dl1 Roy Loüis XII·. Depuis cc
temps là les Roys d'Efpagne, fous
prétexte que le Roy Jean d'Albret
. a· efié excommunié, ont toûjours
tenu ce Royaume , nonob!lant
tous les Traitez.
Je finis par les V'ef pres Sicilien·nes,
Lors qt1e l'on eltoit en plein·c:
Paix , le Roy Pierre d' A rra'
gon par une trahifon inoi1ye ,
coo~re les devoirs de Pa·renté ,ac:
1 j
•
•
..
• ~oi MER!GURE
contre le droit des Nations, s'e[l1\c
Rara de la Sicile , fic tt1er tout ce
qu'il y a voie de· François, jufqu' à:
arracher les En fans du ventre des.
;Femmes ; ce qui arriva t·e jour de
Pafques à cirlq hellres du fair en
i 5 8·1. Le Pape eut tant d'l1orreurdc
cette détefiable aétion , qu'i~ .
excommunia cc Roy, & le priva
· · ac la Sicile, comme d'un Fiel mouyanc
dt1 Saint Siege.
1 lev iens à. la Réponfe at1x Lar.
àons, j"en fuis den1euré à ceux du
i4.pevrier. On y apprend la more
de celuy qui compofoit ce qu'ils
concenoient de plus fatyrique, &
':Jl1Ï efioit reconnu pour Domefiiqu.
e d'un Rrince qt1i v.cut mettre
l'Europe ea confL1fion, cro ..
. yant qt1'il n'a point de moyen plus.
infaillible pour. parvenir au bu~
qu,il~s'efi propofé. La violence de
· f.~~~lîtique qqi le; faiç iOir J.Q~
•
•
•
• • •
GA LA NT. i~
jours trop entier dans ce qu1il a
une fois réfolu, équitable ou non,
poffiblc ou impoffible, a paru juf..
ques icy dans cous les Ecrits de ·
cet Al1theuri, qu1
00 a foupçonné
d'avoir écrit fous ce Prince.~
On n'en pourroii trop admirer la
fermeté , li elle cO:oit f Pûtenu~;
de forces qui pulfent Ja fair~ va-loir,
&. que ces forces fufi"'ent employées
pour une bonne cauf e ;.
n1ais quand cela ne' fc trouve
point , une ferme,é de cette n--a
turc ne peut plus avoir le nom.
de vertu. On voit dans ces F cüiJles,
que ce mefme Prince foûre •.
naot tolijours fon caradcre, propofe
de donner de l'argent· pour·
·la levée des feize mille Hommes,,
~ d'acheter des Traupes Etrangcres,
fous précex-tc que les lc:
vées ne pourroient enre faites
·airez-toil. Çe fitéi~~te e(} f pG· ·
l 6
•
•
•
.2. 04. M E R C UR E ..
cieux, mais il n' cfr pas a!fez fut>;:
til pour faire donner dans le paFr
neau tous les Membres des Etats,.
·parm·y lefq·ucls il y en a d'auffi penetran-
s q·u'en auct1n· lieu de la
.Terre .. Ils coonoilfent bien au'un ~
Particulier~ q·a-η commanderait
dans. un. Etat d·es Troupes Etran-
. geres , q.ui ne reconnoi O:roient
que luy , parce qu·'il1 les al1roic
payées , f eroit bicn-toOE m1illre
de cet Etat , non feulement par
cette rai.fan ,. mais encore parce
Ci]U~a.u eun. Sujet de ce mefme Etat
Ile" fe l'en·contrant parmy ces
Trou pe5 , e·lles tra vai-ilcroient à:
fa f;uine fans aucun .. fcrupule. Les
Lardons de mef me datte, font une
pcintt1re de tous. les Princes qui
eoebraferont. le party de l"Emperct1r
contre le l\oy , fi l'àn bat Je&
'Ft1rcsdans la Campagne prochai·..
ne. Cet Ar·ticle qu·gn a· e:u: dG(~
• ... •
•
G AL A N'T. %0 f
fein de faire contre Sa Majell:é· ,.
· "tourne entieremeot à fa gloi ~e,
puis qu'il fait voir la bonté & la
patience du· Roy , q·ui peut-efire
rie. fe feroit jam1 is réfolu à faire
la guerre, ft les Efpago·ols ne l'avaient
declaréc , quoy que tOllte
la Maifon d'Autriche & fes Alliez
rle putfcnt c·acher }·es detfc:ios
qu,ils avoient de fondr~ fur. luy,
dés q u.> i l"s n'a u roi en t plus e fié oceu
pe z ailleurs. Une patience de
1·ant d,années en faveur de la
ChreRienté, ne pouvait fe trouver
que dans un Prince , encore
p l t1s accouA t·urn·eI a\ tr1• omp h er d e
foy·même qu'à v-aincre fes Et>-
• · nemss. •
Les Lardon·s du 19. de Fevrier
contiennent· cres -peu de chofe,
parce que la place d·e l'Autheur,
dont je viens de vous apprendre
la· more , n,cftoit pas encore rem~
...
• •
•
•
-
•
•
zo6 MER CURE
plie. On y contint1ë à dire, ~uè
fi la bourf e des Etats ell fermée
p~ur la Le\1ée des 16000 Hommes,
celle du Prince d.'Orange
ne le fera pas .. l'a y répondu à ce·
la· ; mais je ne répondray point à
des Lettres de Particuliets, qu'on
cire fans les nommer , puis qu~
f on ne s'en fert que pour infinuer
des raifonnemens fàits en
J.'air, en fcaveur du Party que l'on·
fo&tienr. ~ant à l' Affaire de
l'inft1lte faite aux -De.putez d' Amfierdam,
dont on parle dans ces
Feiiilles , on voit que c'cfioic upe
violence faite dans le deffcin de
broüiller , a-6n que les cbofcs
efiant fort aigries de part & d1autre,
on vinfi à un accommodement,
& que dans cet accord on
pu fi faire liefoudre la Ville d'Am,
fierdam à. la Levée des 16000
Hommes. ;. mais cet~ viqlçnc<:
•
'
----
GALANT. %07
cOE direél:ement contre le Droir- •
des Gens. La Hollande n'cfi pas
proprement une Republiqu,e. Ce-
. r J 1ont plufieurs Provinces unies en- ·
.fen1ble ,. pour. conf ulcer ·par Je
moyen de leurs Depucez, ce que-
. t•inrerefi de leur confervacion de-
• · mantie ; mais d·ont chaque Ville
efr fotrveraine en fon particulier,,
· & agit fa.ns dépendance. A in fi.
aucune n'a d' autl1orité fur l'at1tre ~
&. quand les Deputez d, A m!l:erdam
feroieot convaincus des cbo- ·
fes dont on les accuf e fautfetnenr •.
i.ls ne feroient pas criminels , fi.
elles ·a·voient efié faites avec la.participation
de la Ville qui les, .
envoye. ·
On voit d'ans l't1ne des Feiii1-
les du 1. de Mars, que la verité
l'emporte qt1elqucfois fur les rai·
fons qu,on croit avoir de la dé-
~ guifer .. Voicy les paroi.es qui s''P
••
•
-
.) .
•
•
---•
2'og M E R C U R E
J:jfen c ;· c 'elt la Hollande qui paTfe
c:i'u Roy. Notu pouvons juger de quel·
le 1naniere il nota t111iteroit tl11ns le
fâcheux ctU orl nom fommes, fi no111
venions no114 .. mef mes À ,t'attaquer
Avec l;'EfpAgne. Je du Attaquer,parf.'t
que comme ce n'eft ftU l11y qui ti déc/11-
re 111 guerre,rn1til l'Efp11gne qui Il' l11J
A declarée , Ji no11& la fecourions- fi
hautement & Ji putjfsmment par Je
#or"velles Levées , qr'e plufieurs vtt1-
len/ qu'on fajfe , ce ferort 11.lfû~ément
lA luy declarer 11vec elle , p11û
q11e le Traité de Ligue que no111
avons fa.it avec ['Efpagne, n·tfl que
Jéfenfif, & nt,/lement ojfonjif; nom
en changerions !A nttture, & cet"'·,
pour devenir agrej[ettrs Avec les Ef'p11gnols.
S1,iv11nt doni ce Traite,;
noiu ne (ommes obligez "- fecourir
l 'E [pagne , que da'fJS le CM de l11 elé •
fenjive, & c·eft l'Efpagne qui A à~~
J11ré t~ guerre~ , & q,ui lftt11que. .Si
G .A L A NT. 109
!Efpagne cro)·oit effre en. 4roit de fe
plaindre , elle peuvoit le faire par
J,1111tres voyes q11e par rtne Guerre env
erte . .
L' Authe1:1r parle enft1ice (te l'Ar·
bitrage du Roy d1 Angleterre, auqt1el
1, Efpagne s·en devoit remettre;
& pourfuit ainli. Je rtviens àmotJ
fi' jet > (s je du, qr1e comrnt les
parties principales & pltu nobles de
cctre '1{ep11bliq11e ,fo11t des Yi/les qt1i
ne fabf JtetJt q11e par le 'Trafic & le
Comrnerce, & ~,,;font plus re11Jp/ie1
Je M 1irchands 'i"e de Soldats; e!efl
vo1,/oir fa ruine , que de !'engager
Jn.71s la gNerre , fi'r tot't contre 1111
Prince qui ejl encore plus p11ijfant
par t erre q11e par mer; au lie{' que·
/es pltM grandes farces de nollre 'EtHt
.font plutoji par mer q11e for terre.
L :-Ejpagn(Jl ejl donc allé trop vÎte en
befog11t, & ç'11 ejlé une temerité À
tuy J q1'e de dcclwrtr ta, guerre· À I•
'
•
2.10 MERCURE • FrAn&t , Jans eflre ajfûrl de /11 pMt
Je to:ts fes A//jez, & princip.11/ement
de la part de 1ioffre 'R._ep11hliqut, qui
y ejl !A pieu inter~{fée; qu'en c111 f 1' .. 1l
vinfl à la declat:er. , it feroit puiffamment
fecouru ' & en eta,t Je
f;iire /,n, g11erre tout de hon. Il fol/
oit dnnc fi'r cela confalter tous les
Confederl>z, & leur propofer À toi#
t,ét11t préfcnt de fes ajf11ires. 1/ ne
tlevoit fJtU fe jl11tter tfefptrMJct far
les promeffes vaines & verh11les àt
1jUelq11es Pt1rti1uliers, do'tJt il croyoil
lj,llt,.111 grande JJuthoritl, & lt &ri.
dit putjfant , luy dcvoient flrvir Je
gar11tnt po11r toUJ les autres, & qu'il
, les entr.aÎneroit où il luy pl11irÔit
Ne pouvoit-il pu bienjuge1 f"e ceux
~ qui il s'adrejfoit d'abord, & far
q11i il {liifoit t11nt âe fond , ont tlts
ir,terejls rout oppofez 1111-x 11utres .A/_
lie'{, ou plrjtef/ 11ux 11t1tres p11rties
tieJ d0tez , Ô: qNe cette aiverjj1;
•
•
GAL~NT. 111
~'interefls feroit un grand obfldc/e ~
la reiiJJite de leurs dejfeins ; 111e p11r
eonfequent il tjloit necejfaire avant
totttes chofes d'eftre affilré que cet
objf acle fe leveroit, ou du moins qu .. il
ne ferait n1,/ler1Jent conjideré dans
cette occ.Ajion ? Mau l'E fpagnot A
erû que s'il ag~f{oit ai1ifi, ,'ejloit fe
mettre dans 1tne irJcertittJde entiere,
. & q1t' en cott/u!t11n1 & déliber11nt
11vec fes Alliez fur ce qu'il 11ri•oit À
faire, il ejloit s cr11.indre qu'on ne
/JJy confe1Uaft de s'11c&ommoder 11veç
l1t Fra,nce, IWX àlpens aM pe• qu'el.
le luy dem11ntloit ; & '!"' 11prés &etti4
ye{o/ution il n'teuroit pû, ny ofé leMr
Je mander aucurt .fecours, parce qu ïls
en auroieni~ refujt,foUJ prétexte qu'il
n'avait pD agy co1,:formement ~ leMn'
refal11tion; quit ejloit par confequentJ
p11u fûr pour luy de declarer la guerre,
& par /À les obliger qu11ft de
fi1'e À t•aJf{zjer .. MAU l'évcncrn;nt
•
•
:i·r'l MERCURE
11 mo11trl q11e cette '1'olitiq11t a tjll
fo11fe fufqr,'icy ; il mo11trertJ peutèjfre
qu'elle le fera R l'avenir, c111
ori, 1ie fa hâte guere de fa àeclarer
tour /'Efp,flgnc. Mau on dit que /11
levée de 160 00 Hornmcs n'engage
f tU noflre E·tat à cn.11,fer u1ie r11pturt
1ivec la France. Cela cfl vr::1,y , Ji.
l'on n'en levait f 44 dav1entAge; m11Î1
ee n'ejl qr,'un · ptU pour en lever
30000 . & une ava1Jce qu'onfeverroit
auffi-toft contraint de foûtenir
p11r d't.iutres plm gr11nàes tevles. On
dit que Ji nojlre Et11t n'111111~ point~
it s'extofa tn proye aux forces tk
Prance , Atijfi bien que l' Efp~gnt.
Nulleme1Jt ; car nos Frontieres fanl
tn bon état, & en peu de temps, ft
notu ejlions t1tt1Jquez, , on trouv-e-
1oit des forcer ctipables de nouJ défendre.
D,ai!leurs, /n, France ace/are
pojitivJ!ment vouloir 'Vivre tn paix~
& en boni'J.e intelligence. M11i6 1 elit~
•
• • •
G A L A N T,. 2 [ 3
on ., ft on /11,~{fe faire Loüu XIV. tau/
les Pals- Ba-s font perd tu , &, puu
nofire Etat fer11 bien- toJI dervoré par
un Ji ft'iff ant //oijin. Peut .. ejlre. Et
q1,and ce/A devrait arriver , faudroit.
il qut la cr11inte de noffre per- o
te & de neflre r.uine encore éloignée
àe notU, no.us obligeajl à !11 hâter,
& à l~i précipiter? Point d11 tout. Le
, .
temps , pour pes' qu ()rJ en art , apporte
toû jours de grands changemens
11ux chofes , & d~s ch;ingemens m~VJe
inefpere\:, Mau je du que per,t.effre
les Pais. BtU ejlant perdU5, ce
roijin notu tnénageroit , clir il pour.
ra fe trouver content, & notu l1iiffar
fapftjler dans nos Mn.rai;, comme
il ltiijfe a·autrts Païs dans leurs
Rochers & dans leurs Montagues. .
. Ce raifonnement efi d'un bon~
clairvoyant Citoyen, qui ain1e (on
Pais, & quiconnoitl qu,on cherche
à le ruiner, fous prétexte dé
•
•
- ·--------
•
•
2r4 MERCURE
le vouloir défendre, quand on ne
l'attaqt1e pas.
Le Lardon du 7.de Mars com•
men ce par ces paroles. Puis q11e fe
me fais une Religion de ne me pas
éloigner tout-à fait de dire'" veritl
. d;i1is ces Billets, 1iut11nt qu'elle 111'tff
connuë , it faut que f e débute par
Avoüer que i'"J reçû cet Ordin11ir'
heauco11p de Memoirrs , m11is pe11
que ie puif[e,fans m'expofer 1i11x rt·
proches de mes Leéleu1s, copier~ !11
_ · lettre. Tout le monde en impofe fe/011
_ /ès interefls & i'11urois hefoin Je
p/1,s de penetration que- je n'en llJr
pour 11Jettre en e'vidence les impoflu•
res délicates des uns & des a111res,,
c'ejl donc à tout h4zarà fj#t je 'f)lf.J
· debiter des Nouvelles , qr1e 1e ne croi,
pas auffi pures, que j'ejlois chA]le lors
fJUe je proftjfois le Monachifme tlAns
· la ce/e6re Abbaye·rçle S. (Jerm11in d~s
"Prez 1'1 P11rJ.s . • "
•
. '
•
,
G A L A N T. '· t 5
Il y a beal1coup de chofes à
examiner dans ce peu de lignes.
L' Autheur dit d'abord ·, q11,i! ne
s'éloigne p11s tout- Il f f!1it de dire '"
v trité, c'en donc à dire qu'il s'en
éloigne un peu , & par conféquent
on n'y doit pas croire toutà-
fait. Il die enfui te, que cha,cun en
impofe fa/on [es interejls. Peut-il
âemel1rer d'accord que chacun
impafe, fans faire entendre qu'il
impofe auffi, 8' plus qu'un autre,
touchant les interefis du Prince
d,Orangc:? C'en ce qu'il déclare
enf uite plt1s ouverten1ent , lors
qu'il parle des impofiures délica ..
· tes des uns & des autres. li finit
en fe faifant connoiftre poL1r Apofiat
, & fe vantant mefme de
· J 'c(lre , tant il a t.ie peur qt1'on ne
!~ignore. ~and on cff infidelle à
Die9, on peut l'cll:re aux Hom4'
n1es; 5' qui n'a pas fait fcrupule
• •
•
•
-
•
·i16 rvfERCU~E
d·'abandnnner fa Religion , n'en
fera J>as de de biter de fauLfcs
Nouvelles. 4 •
. Le mef me, comroe bon ProteO:
ant , prend le party da Comte
TeKél y dans les mefmes Feüilles,
· & dit q·.1,il joiie l'attente de ~uelques
Perfonnes qui entrent dans
le Confeil de l'Empereur.11 p0t1rf
uit ainli un peu plus bâs; On flit
publiquement à lA Diette Je R~tisbonne,
qtte totttes les chicanes qui J.e
font de la p~rt des !mperin,ux, ne J'J
{ot1t que pour attendre les Ora.< s dt
.l'v!adrid, ou les infpirations de l' Af
· [emblée des Mi1iifl1es des H11111J
Alliez à la Haye 1 ou pe11t. ejlre pl11s
911e tout cela , les ,refi!.luti~ns tle lA
Porte , ·parce qu'il femble q•e l~Emrereur
1ii t plus ;t toeur tes .interejlj
de t'E [pagne , q11e les Jiens propr~$
y ~y1int plus d,honn_eur t.11.rm.:1 l
frinces ~~retiens , · 4e "jo~ùfl,e~ 1'
• Fr.An~t •
•
1
- G A L A N T. ·~ I 7·
FrAnte , q11e d'humilier la 'Porte .
que l1on regarde comme ''n Ennemy
qu'il faut v11iir"cre par interefl , penàa11-
t que !11 France ne difpute que
~ p11r honneur. .
· Il ell: a[ez difficile de détnefler
pourquoy cette verité fe trou ve
parmy tant d' Articles qt1i font
prefque tot1s faux. Peut-efire que
la chofe ell:ant tellement répanduë,
& tellement vraye qu'on
J ~ n en peut dol1ter, on a voulu par
là s'attirer de. la créance pour les
· autres Articles. ~oy qu'il en foie,
c'ell: la verité, & on la doit ell:imer
par tout où elle fc trouve. ·
Dans le Lardon du 9. de ce
01ois, en parlant de la conjon'
étore prefente des Affaires, & de
ceux qui gouvernent la Holia nt
de,on dit, q1te la p~rtie IR pl11s fai1Je,
\ le Conflit d'E1111 , & Me,ftifieur le
• f Prin&e, n'ont eu poNr 6HI jUe le bic11
1
11 Mars-16 84. K
'
•
I -
118 MERCURE
de J'Etlft , & les Al/in,ncts. C'ell: •
marquer bien peu d'efi:ime poltr
les Etats Génerat1x , que d'en
nommer une partie, la partie , la
plus faine. On peut conclure de
Jà , que l'autre partie ne l'e{l poio_t
dt1 tout, & qt1e celle dont il s'agit
n'efi guere fage. Il efi: aifé de
conno~tre, ~ue c'en ce que 1·00 a
voulu dire à l'égard de la premiere,
car on traite ai11fi cout ce qui
n'efi pas de l'avis du Prince d'Orange
; mai•s on s, e1n.i. trampé a\
l'égard de la fcconde , en difanc
plus qu'on n~avoit dctfein.
Voicy ce qui fuit dans les mcfmes
Feüilles. On 11 propofé tl11ns le
Confeit du Roy Catholique, tlt profiter
des Guerres Civiles qui font ~1'
1·rance, c11ufées p11r le ml&ont~n.1~-
. ment des Protejl11ns. Ces lignes auf•
quelles .. il y a Gent chofes à repli•
quer, doiycnt faire horreur au
•
G'ALANT. 219
Gens de bien. Par où pretend·bn·
pouvoir faire croire qu'il y ait en
France des Guerres @iv iles , Io·ts
qu'on y voit tous les Peuples dans
le ref peét & l'obeï!fance qu'on ·
doit à fon Souverain? Je n'eç dira y
rier1 de plus; on n'a befoin d'aucunes
paroles, pour prouver des
Faits qu'qn ne fçauroit démentir.
A l'égard du mécontentement ·
des Proce!lans , cEux qui font
rai(onnables & )t1fies, ne fe plaignent
point. Dequoy pourroie11tils
fe plaindre, puis qu,1ls Joüiffent
r0Ûjot1rs de let1rs privileges? Sa ·
Majeflé ne fait rien contre eux. Il
efl: vray qu'Elie leur fait obfervc~
les Edits des Roys fes Predeceffeurs
aufquels ils ne s' efroieot pas
, alfujcttis ; mais comme tous les
1 Edits ont efié donnez du conf en~
tement des Parties , c',efi: aa l\oy
, à lè plaindre qu'on ne les cxecut~
.. .K 2
•
•
210 M"E CVR!
pas, & 1100 pas aux ProtcOans,
de cc que le Roy veut les oir
excc\)tcz. Si 1.1uelqucs Ef pries 1 -r
quiets, comme il s'en tro"v,e par
tout , ont eu intention de remuer,
cela ne fait rien au Corps, q i ne
perd iamais le fou venir de cc qu'il
doit à fon Roy, & à uo Ro~
me celuy qui gouverne au)QCI
d'buy la F.rance. Le tcm,. des
Rebellions n'cfl p.lus , & la
penfee CD feroit punie a •
d'huy plus promptement•
effets ne l'auroienc~a~ fou
· trcs Roys. Les Ef pagnols
roient promettre beaucoup
exciter quelques broqiU •
France ; mais on cooooi rop
l'état de leurs affaires, pollf. c i
qu'ils pûLfcnt donner cc
promcttroient. Ces Cat •
2clez, qui ne veulenr as r
un fcul Proceftaoc c cz
G A L A N T. ï i 1-
feroient pas confcience d"en proteger
des cnillicrs , & de leur
n1&..e ttre les armes a\ l a main con•
tre leur Prince ; on pourroit
prefque ajoàter , contre Dieu
mef me. Ils l'ont fait , mais ces
temps font paifez , & nous n·a~
ons pas a craindre d'efire expo-.,
fez au péril de les revoir: S'ils
a~oienc préfentement cette inten-
• • • t1on, ce que 1e ne veux pas croJ re,
ils feraient connoillre en la découvrant,
que la Politique feule,
& non le .zele pour la Religion
Catholique, les empef chc: de fou- .
frir aucuns Protcfians dans leL1rs
f:cats. ·
Il n·y a rien dans les Fcüilles du
14. qui mérite de reponfc. L'Apofi:
at continuë à faire gloire de
ce ql1'il ef\:, & cite les Lettres d'un
autre ..' \pofiat, pot1r prouv~r les
.. K 3 ·
• ,.
•
1 i11 MER CU R "E
fat1ffetez qu'il ava11ce ;comme s~il
{tJffi(oit d'avoir qc.iité l~Habic de
Religieux , & change d.e f~ eli-
.gion, pour ellre crû. Les inveél:i~
es qu,il fait contre Mr l'Evefql1C
de Strafuourg, doivent peu furprendre.
Tous ceux qui ontquite
~e Convent , ont toûjours vomy
des impo!l:ures contr.e les Prelats;
mais tout ce que ces ~ardons di.
· fent de ~a conjonétur.e des Affai,..
res , ne tend qu' 2 embara[er la
verite. Il eft conflant que les
Hollandois peuvent faire tout Je
bien ou tout le mal , la Guerre ou
la Paix , fauver ou perdre leur
Païs, pt1is qt1'en refufant a11x Efpagnols
·le fecot1rs qt1,ils ne font
plus obligez de let1r donner, i~s
les forcçront d'accepter l'un des
Eqt1iva1ens aufqt1els la bonté du
Roy a bien voul.l1 fixer ·fes prétentions.
Il ne "f~t1t pas cfire trop fi
•
• •
• GALANT. . 213
Politiqt1c, n,y avoir l,efprit trop
I - • • penetrant, pour concevoir ce qui
fait agir les Ef pagnols. ~and ils
auront ea1barque 1· Affaire , . ils
laifferont la défenfe de la Flandre
aux Hollandois, & employeront
toutes leurs forces pour f e défen·
, dre où ils peuvent efl:re attaquez.
· Le grand Lardon du 16. fait
voir que l,on a remply la place du
pre,!11ier A utheur de ces Feüilles
Satyriqt1es. Nous verrons fi ce
dernier fera auffi emporté, & at1ffi
dévoüé à des in ce refis particuliers,
que celuy qui i·a precede dans cet
Employ. 11 paroifl: qu,àl a hérité
de fes fentimens. li dit d'abord,q11e
/R- Franee s'eft réfoluë '1 àtclarer /11
· G11erre, apres avoir proteflé plujieurs
fois, q1'e ce ne ferait qu' JI regret qr,' elle
sy verrait contrainte.Il cfi impofli
ble de co1npre11dre ce début. ta
France ne peut pas fe difpenfer de
K 4
• • •
•
•
·i24 ~E RCURE
·faire la guerre, puis qu'on la luy
a déclaree. ~oy qu,elle foit portée
à la Paix en favet1r de la Chrêtienté,
que l,Ennemy commt1n at-
. taqt1e, peut-elle negliger de fe défendre
? .li ell vrai qu'elle fe dé-fendra
avec beaucoup de vigueur;
mais c'efi ainfi qu'on doit repouf-.
fer les Agre{feurs. li femble que
les Efpagnols n'ayent declaré ta
· Gl1erre que pour furprendrc les
Effets des Marchands François,
contre la foy des Traite~ , par
lefquels on leur accorde fix mois
pour les retirer. On a fait plus.;
on leur a mis les fers au~ pieds,
pour lc:l1r faire dire ce qu'on ne ~
pot1voit découvrir , & les Efpagnols
ont fa if y les Livres de Compte
de lel1rs. Sliiets , pour ellre
éclairci5 par là de! affaires des
· Fra nçois ; mais contre le Droic
des Gens 1 ils fe font auffi empa~
•
•
•
•
\, ..
•
GA LAN T. -
2 l :5
rez de CCllX de plufiet1rs Etrangers
, ·& ont pris l'argent que
les Peres de la Mercy portoient
pour le Racb~t de quelques Efclaves
, fans avoir égard à t1n
Palfeport d .. Ef pagne , que ces
Peres qui prévoyaient l,orage »·
avoient obtenu. Si l1on en avoic
fait autant en France , les Ef pa...;
gnols ne manqueroient pas d,en
faire grand bruit dans toutes les
Cours de l'Europe.
· Le mef me Article qui dit qt1e ·
Ja France eR: enfin réfoluë à declarer
la Guerre, pourfuit en de·
mandant comment elle la fera ,
pltis qu'elle l'a déja faite pendant
· ·1a Paix , & quelle diférence clic
apportera entre l'une & l'autre
Guerre. Cela eO: f pecieux ; cependant
les Ef pagnols ne pel1vent
njer qu'ils ont les premiers emf
lOY,C le feu. eoQr fatisfair.c lcun·
K lJ
\
-
·216 ME RCV R:E
rage , & que quand . on le ren.:
droit au cencu ple, tour cela, en
fait de Guerre , ne peut pa!I'et'
ny pour crt1auté 11y pour injl1ll:ice.
On pourroit dire qu'ils n'ont
commencé à brûler ainfi, qu'afin
d'engager la France à faire plus
qu'eux, pot1r avoir enf uite quel·
que f u jet de la noircir chez toutes
les Nations, &. de 1,accufer de
:Barbarie. · •
On ajoàte, q11e la Fran·ce n'a
pà emporter les Places fortes, par
fes intrigues & fes firaragémes ..
Ce font des paroles , qui eftant
fans preuves, ne fignifient rien•
&:. qu,on ne peut mefn1e faire paffer
pour des vifions, pais qu,il ea
' certain que les Autheur.s de ces
feüilles n'ont pas l,efprit atfez 6a;iple~
pour croire ce tj.u>ils écr.i•cnt.
... [e mcf me Larelon contient un
raifonnement, par leqqeloll Y~\1l
.,
•
•
•
GAL AN T-. i17
per1rt 1a de r a' 1a France , qu 'a' inc>•1 ns
qu'elle ne (oit avet1glée, elle doit
pot1r aff&rer fon repos&. fes Con<]
Uefie~, accèpter les Propofitions
envoyées par les Deputez aux
Conférences de la Haye. Il ne
.fat1droit point de raifonnement
pour perf uader au Roy d'accepterce
qt1i l'accon1moderoit. Ce Prin-
ce,le plus éclairé de tous les Hommes,
connoi!l bien fes inrerefis ;
·& quand on veut Je perfuancr,
c'efi parce que l'on fçait bien
q.u'il ne doit pas fe laiOE'er perfua·
der. La prance efr en fort mau,,
ais etat, f el on l' Article qui fuit .;
& fi le négoce du Vin & des Eauxde-
vie manque, elle fera ruinée ..
Mais f upofé que ce négoce 1nanqt1ant
, lt1y pu fr fi fort pre judi- '
cier, llne rt1ine qui n'cfl: fondée
que fi1r un ft, n'ell pas encore
affurée. Cependant pour oppo;... ·
. K 6.
•
2.1~ MER.CURE
f cr des Faits tres - certains à deS:
doutes expofez, on pel1t·dire que.
l)OS Armées font prefl:es , fans
qu'il ait eflé befoin de lever de
nouveaux Subfides, ou de dé.
tourner les ronds,ny des B~timens,
n·y du grand nombre de <;iratifications
q·ue le Roy faic tous les ans.
Ce Cr.itique compte les Turcs.
pour batus , avant l'ouverture de
la Campagne; il nous met fur los
bras le Prince Charles, & le Roy
de Pologne; à l'cntend·re dire•
nous les devons croire fur, nos
:rrontieres t mais il. y a f ujet de
douter qu'ils aillent auffi vifte que
f~ Plume. Apres avoir dit que la
Pologne avoit fatisfait l'Eleaeur
de Brandebour-g , de crainte de
s'en voir inquietée à non~e follïcitation,
& qu'il ne l'empéchai\:
d~agir contre les. Forces du Ture,
il dit q.ue ''' Elcéteu1 abaad(>A.-.
'
GALANT. 1~9
nera la France, pot1r fe défendre
de ia Pologne , & pretcnd inti~
mider la France par là. De pareilles
contradiél:ions font voir
quelle verité on trouve en tou·s
ces Articles , & il n'y a rien à
repondre à ce qui fe détrl1Ît de
foy · mefme.
La prance de1t encere trem ....
hier, à ce que dit cet At1tl1eur-,
' caufe de dix Regimens qu,il pré:..
end q-ue Mr le Duc de Ha nover
dojt envoyer en Flandre. ~iand
il parle ainfi , il ne fe fot1vienc pa~
qu'il vient de dire qt1e ce Prince
vend fes TroL1 pes à l' Empereur.
Les Lardons du 11. fonc d,L1n
car1él:ere diferent. Celuy qui pa"!'
roi fr plus amy de la verité, die
. ~u'oa impute à la France de fair-
e tout , & qt1e cependant , elle:
Ile peut fe mefler des Affaires de
toute l,Eurol?e· Il ajoû,e , qμ'oa.
• -
•
230 MERCURE
accu Îeroi t volontiers Ja France des
recardemens que le Comte de
Vindifchgrats a apportez aux Affaires
de la Diete de Ratifuonne,. ·
par des chicanes qu'il a faites fur
des Artic!es qui ne regardoicnt
~ue le Ccremonial.
On voie dans la mef me feüille·
une Reponfe du Roy d' Angle ..
terre aux Propofiiions de Pailla
fa ltes par 1' Aff emblée des HautsAlliez
teouë à la Haye.le ne change
rien à cette Réponfe,dont voicy
les propres termes.
Le Roy AJAnt conjiderl l't Ml~
moire de M. cijlers du 16. Fevri~r,
Sn, .Majefll 11 ordonné d'y f11ire réponfe.
~elques ;ours 11v11nt q11e Je
M emoire luy e11f ejlé prlfon1I , il
Avoit déjA envoyé ordiell M. Sch11tl.;
le7 À la H11ye d,'11ppNJtr /11 P.ropofition
f11ite p11r M. te Comte J,' Â'IJll#X'
tou.chAnt N1Jt Tre~e s !"e S11 M11jtjl~
GAL A.NT. ~3'
?te trouve Aucune rAifin de changer
fa1 fer;timens, croyant que c' eft le
moyen le pltU co1,rt , & le plu.& feûr"
· pour rétablir le repos de l'Europe, ltJ
fai{on de /'1tnnée ejf 11nt ft Avancée,..
& l'éttit des 11jfaire$ demand1tnt un
r.emede prompt & efficn,ce ; ~te les
Propo{itions contenuës dans le Mémoire
de U}l. Ciff ers , feroient p!U4'
conven11bles à une negoti~tion de
Paix , q11'll 11ne de Treve , & qu' if
faud1·oit beaucoup de temps pour
pouvoir les ajujler;. & S'1 A111jefté
ejl auffi per fi'adée que le Roy Treschre
flien eft fort éloigné de fe l11if-
Je.r porter à con{er1tir À de te//eJ conditions;
&'eff pourquoy Sa M11iefil fe
trouvoit obligée de reco111ma1Jder • :
Meffieurs les Etats /p, Treve qui tJ
ejlé propofée p.ar ledit Comte •'.A:
vaux, d11ns fan <)'y[emoire au· 1 7. &
. 1ue S11 M11iejlé 1Jvo1t renouvtllé fer
Qr;lres li {on t}Uinij!rt If 111 H"'J', tk
•
•
%3 i ·MER C u·R l! _
travailler pres Je c_M!Jfieurs lè1
Etats à /a fAire accorder. A Jl'YithA/,
ee 19. Fevrier.
SVNDERLANr.·
Le mefme Feüillet porte que·
r AmbaOEadeu~ d'Ef pagne qui cft
_a Londres , repréf ente au Roy·
d'Angleterre , que par le Traité
qu'il a avec le Roy fon Maifl-re,
il ne petit faire aucun Traité, ny
al1cune Alliance,fans le luy montrer
, pour voir s'il y veut entrer
ou non. Le Traité dont cet Am-
- baffadeur p·rétend parler, efl: imaginaire.
Les Ef pagnol·s n'ont auct1
n droit de parler haut à leurs
, Alliez ; &. de leur demander du·
fecours en confequeoce de Jeu~
Traite ;· on ne leur en doit q.u'co.
cas qu'ils foient attaquez , & ils
font les A gretfeu rs.
Voicy un Article qui-étont1era
~eux qui le liroat >.fans puur,aDQ
•
•
•
•
G A L A N T. 1 3 .J-
. Je furprendre tout:- a .. fait ; il etl:
d'un des Lardons du mef me 11. de
Mars, & conceu de cette forte.
Maù P"J!ons À une Nouvelle de
funejles hroüiLlerirs. On n fieu , &
no114tn11vons mefm1 p11rtl it y a un
'lfJOÛ aAnS nos Communes ' q1,e le
Sieur Yan-Banck, Bt1illy de la Haye,
11yant ejle deten11 flujieurs années
prifonnier es Prifons d11- 111e fme tie11.,
efloit lch~pé , parce qN'on /uy en
11Voit indubit1iblement facilité les
moye11s. Cet Homme s'ef/11nt rend11
incogt1ito ~ A'fltjlerd.11,m , attenttJ
hier JI lA vie· d'un des plt#S ècl1tJirtz
~tag i flr11ts de la Yi/le ~' A;Nff erdJJm
Je /11 Rtgertce d'auiourd'huy , q11'or1
peut apprller le Pere & les Jelicc1
du Peuple ; mai~ ayant m11nqr'I {oÎJ
coup , il fat aprehendé & cond11-il
àans les Prifons de /,Hôte! de f/i/le lt
mefme iour, pour q11el motif, & À
J'i;ifligation dç qui çe J'a.rrici-de àe~
'
'
1~4 ME RCU~E
voit fe perpetrer. C'eff ce qu'on mt
Jifpenfern, de rendre public, co1nme
if.t4elq11es 1tutres circonffances fJ._UÎ
po1,rroient mettre le F11it en évi ..
denct. -
. le n'en dira y, pas davantage
fttr cet Article. Je veux efire auffi
fage que le Hollandais, qt1i fe
taift, quoy que je ne doive pas
a\'oir les mefm~s confidérations
pour garder le filence ; mais il el!
des veritez qu'on e!l: to&j(lUrs bl~
·mé de pt1blier le premier.
Le grand Lardon du mcfme
jour 11. de Mars, dit que la Guer.
re fera cruelle , parce que lors
qü,elle vic11t à s'allt1n1er apres une
courte Paix, le Vainquet1r en ufe
to~ jours infolen1menr. On pct1t
répondre à cela, que l'Ef pagool
vainqt1eur eft to&iours cruel, &:
que c"'efl alors qt1e le François fai~
voir le p,lus dç douceur. Toutes
-
. G A L A N T. 13 s
les Hifioires en font fov , & ce
•
que le Roy a fait pendant la derniere
Guerre, le confirme. Si l'on
dit que les Trot1pes de Sa-Majellé
ont brûlé des Villages en beau- ·
cot1p d'endroits , on n'en peut
tirer que de fat1!fes conféque11ces.
Ce font les Ef pagnols qui one
commencé ; &. pour empefcl1er
qu'ils ne continuatlent, les Franço1•
s qui• en avo1• ent averty , ont
cfie contraints d'en ufer ain{y.
· Un grand Difcours fL1r l'incerti~
tt1de âu ft1ccés des Armes , f uic
cet endroit. On fe fert de ce Difcot1rs
pour perft1ader au Roy qu'à
caufe de cette incertitude il ne
doit point faire la Guerre. Si tous
les Princes avaient efié reten1.1s
• • • par cette crainte , on 1gnorero1t
encore qt1els maux la Guerre produit;
mais ce raifonnement efi fait
bi:n 1nal à propos. Il cfi inoi1y
•
.. •
•
•
j36 MERCURE
qu'on doive négliger le foin <.Je fe
défendre, à caufe que le (ort des
Armes cfi iocer.tain. L' Authcur
ajo&te, que les Fran'iois veulent
faire la Guerre en Renards , &
non en Lions. Cela eOE fi contraire
au caraél:ere des deux Nations,
qu'on n'y doit faire aucune réponfe.
Les Fran'iois font francs , c'etl
d,où vient lel1r nom ; mais quand
ils ont à combatre, ils coinbatcoe
• • en Lions.
Il dit encore que la France veut
la P.aix , parce qu,ellc craint de
pe~drc. ~el fujet a-t·clle de
craindre~ Elle n'a qu'à choi6r, &
à prendre. Apres avoir dit qu'elle
veut la Paix, on l'accufe de vouloir
la Guerre , & i·on prétend
qu'elle a tort de combatrc des
Chrcftiens que les Turcs attaqL1ent.
Voila de grande~ contr~
diétions. La France veu-t La Paix,
GALANT. 137
elle craint la Guerre;elle a tort de
la faire, elle crain't , elle ne la fait
pas. Il eft difficile de deviner à
quoy tout cela conclut ; mais ce
q t1i eft tres· certain , c' efi qu 1
011 a
declaré la Guerre à la f ranèe ,
qu'elle doit fc de fendre, & qu'on
n'y fçal1roit trouver à redire. On
entrevoit parmy tout cela que le
Prince d'Orange cfrant entiercment
déterminé a la Gt1erre, perf
uadc à fes Alliez que la France
veL1t la Paix , afin que l'on ne fe
ha fie _pas de luy accorder des cho.:.
fes dont elle pourrait fe reJ~cher,
& que la France aigrie des injt1fies
refus des Efpagnols , falfc
par dépit la Guerre que ce Prince
tâche d'embarquer par toutes
fortes de voycs. Les Princes & la
Hollande, à qui l'on tend ces fi.
Jets, s'empefcheront d'y tomber,
pour peu de rcfléxion qu'ils faf~ .
•
... ..
•
•
•
•
•
138 . MERCURE
fent fur tot1t ce qi1i s' ell: pa{fé touchant
les Affaires pré fentes.
On v0it, dit le mef me Autheur,
contre qui la France tournera fes
Armes , quand toute la Flandre
' luy fera foûmife. Il t~che par là
d'infinuer que la Hollande doic
craindre. Sj la Hollande craint ,
elle peut empefcher le progrés des
Armes du Roy. Elle n'a qu,à ne
point don\1er de fecours aux Ef~
pagnols, ils feront contraints d'ac• ·
cepcer un des Eqt1ivalens , 8'
l'Europe fera en paix. Mais, dirat-
on, la Hollan<.ie abandonnerat-
elle f es A liiez ? Elle ne let1r doic
dt1 fe:cours qu'en cas qu'ils fo1enc
· attaquez. Ils font Attaquans, ainfi
elle n 'e!l: obligee à rien.
.. Le grand Lardon du 1 3. deou
te par dire que le Roy part
qa,il a deffein de tenter le hazard
tle la Guerre , 6t que: sil 1-
•
•
•
•
, •
GALANT. 139
trouve du defavantage , il at1ra
des raifons pot1r faire la Paix
comme à Nimégt1e , quand fes
affaires feront en mauvais état.
Il faudroit un VolL1me pot1r répondre
à cet Article , & rnar•
quer en qt1el état etloient les affaires
du Roy lors qu'il voulut
bien donner la Paix à l'Europe.
it·venoit de prendre Gand dans
le milieu de l'H y ver; il a voit foixante
mille Ho1nmes en Flandre,
les Ef pagnols etloient abatus du
coup , & n'ofoient fe mettre en
campagne. Le Roy prit Ypres en
fuite ; il pot1voit entrer par tout;
la prife de Gand lt1y ouvroit les
cl1emins de la Hollande ; toue
tremblait ; le Roy donne la Paix
dans ce moment, 8' ce Critiqt1e
of e dire qu'il fit la Paix à caufe
â u mauvais état de fes affaires.
Toutes ces chofcs font fi connuf t,
)
•
•
•
GA t AN T. 141
le11rs ft1's , q11i efl à'1ivoir f()Ûiours
de formidables Armées for pied. Cela
ne n1erite point de réponfe, &.
il femble qu'il foit mis cxprés
pour faire rire.
- Voicy un endroit tiré d't1n at1~ •
tre Lardon de l.a meftne dace., Il
11 eflé propofé àans l' Ajfemb!éelaef
EtAtS Generaux , de remettre titi
Prince à' Or11nge tsut le foin de l~
difonfe Ju P~i·s. R11s Efp111,nol , &
tetlement ltJ difpojition des Troupe!,
'1"' il puif{e en tirer âcs Garnifans , ·
pour en envoyer en Fl11ndres , felon
que /4 11eccjfité t'exigertJ. Le Prince
d'Orange , depoi~ la Paix de
Nimcgue , a fait joüer tous lesl
retforts imaginables pour en venir-
là , & c' ell: par cette raif on
ql1'il a engagé I:Ef pagne à dccla-.
:rcr la Gl1erre. Les f uices en (one
à craindre, mais c,cft 1·afr~c d"
Hollandois. . ~
Mars 16 84. L
•
•
•
•
~· 1·4 M E 1( ~ g RE
.. Ces jours paffez, les Do8:eurï
de Na~arre, au nombre de cinquante,
tot1s ~n Robes , allcr.ent
chez Mr l' Arche•efque de Paris,
& luy temoigoerent .Ja joyc qu'ils
~voient, de la grace que Sa MaJèfié
leur avoit faire, en le na~
ma nt Provifeur de leur: M:aif on.t.cr •
-Grand M_aiR:re qui cfioit à lcu1
t~fie , luy fit une tres bell~ Ha ..
rangue , d~ns la~uei(e. il lu y dl*'-' '
qua , que rien ne les· avoie pû.
·êonf olcr dê la perte~ Mon(ieu
l'~rchct1cfque .d A_ucb, que dt
)'avoir pour Proteé\eo~ ~f• pla•
·«, qu'jls voyoicntc rempli• par
J~ felont leurs fou liaits.i 11 ledr 61
yn aacu~il treFfav.orable, ~ lef
2~ra de to11t ce qu'ils pou•oiea
:attendre de,.. luy , en I~? cli&a
qu'il fe fouvcnoit a•oè pl • ,
tt:a'~eiF CU l'll&ôaGUf. d'cftrchl é
dans leur Maifon. Todi c:
•
• •
• iiJ
G~ ~ L A: NT: . 143
lf eurs aller le lendemain à Ve?(
ailles, <>h ce I?rèl~t prit le foin de
les préfentet ·at1 Roy. •
· La Procdlion é la R'.édt1c1ion
àe Paris à l'obe'i. an~e· dt Henry
IV. fe fit icy le Mer'credy 11·. de
- èe · mois ~ de l'Egli(e Nofrre- Da:..
fi1e à celle dés grand·s Augall:ins,
<>Ù le· Parlement , la Chambre de's
domptes, la Cour d'es A ides, &.
le4s Prevbft & Echevins de la Ville
fe crqu\'crënt > ~ affifrerent" a
fa . Me1fe gut· èelebr1· Mr l' Abbé
ae la Motte·, Archidiacrt i:ib Pa·
! is. E ltl fût c~arltée par. la Mufi~
~1.1e ûe', fa · atHeara:lc. , 1 1 ~
· le s ~s un'~ ·~ab,d . ~e1atioli
ô~s ui gui ont eCl~1taits àcMoncpelti~
r , ar le _Per~. Honoré de
- Gaonts, les Ça ucihs Miffiori•
naifkt?;ic la< P~\'ffict dè bogu~
. {io ' ect :Art'itl , gui e aujouta'iffiy
at fatlbli; we·1ittt roîc· pa.·.~
. L "
-
•
•
, ,44. ME R C URE
id,e vous donner del joye en tott;
~~ fort~~el tel'Îlp.s. g n'a jamais
entenâu pa:r1er n~ .de fant de iele
ôe la p~Iit dè ceux qui ont fait la
Miffion 1 ·nv d'une Picnitence fi •
édifiante1 ~ fi oxemplairedu collé
~es Habitans deL MontpeJliçr. Il
~OE- impoffible de · fe :epréfentcr
tot1s les chaogeniens qui fon~ arrivez
en cette Ville, dont le Peu"
· pie pourroit cfi.re p.réfcnic.mcnc
aRpe\le le Peuplê ~~int. ·
· •. Mon(J~'ur -le( ~1iirdi8al ~of pigl10G
, apres avoir- (upporte pcn.;
da11t vingt jou rs u e ficvre vi~
lentd , fe trouva· ,; 9J Pfu 1Aulag~
le Lt1ndy dernier jour .d-C: I;\nvier,
ce qui ,.luYi fit~ fecêveii l Yjacique)&
faire fon I',llameoc.<:om ...
~ me il elloit- treJ· aiA~ é db Peuple,
· âes Pauvres, & ï<>Us ~s hon•
nefl:es Gens 01} a90Ît n~ine ~ Cc:
~ l f fi i· J ' ,. • , ' .: f' r.. 11.g urcr Cf tf --~1t'il ou ~c iroll• ~ • ..
'
•
;
•
• - G A L A N T. 145·
voit redoit ; mais le nombre oes
temedes l'ayant accablé , il c~pi.-'
ra le Mercred y , jour de ·la Pu--'
ri~cation , dans fa 5 5. année. ~ Le
Vendredy ft1ivant, il fut enterré
à Sainte Marie Majeure, ètont il.
efioit ~rchipreflre. ; Il n~eft pa·s
poffible d'exprig1er le regreff'univerfel
qt1'a cat1fé fa perce. --Eâl .
Ville & la Gour de Rome Je
relfentent vivement, il s'étend •
mcfm e chez les Nat.iô ns ,E rrangeres.
l~ a fait qua.ntitê de 1:.egs,
& entre autrës , il a don 11é des·
Tableaux à fa S2inreté, ~ Dom
~ tJ,ivio, à quclt]t ~ Prélars, & à
plu lieurs Cardinaux. 11 avort tanr
de zele pour les Pau •res, "qu'il a:,
engage fa Vaitfelle d'argent plufteur.
s fois , pot1r foulager des Fa!
milles dont il êoRnoi[,o ;t la néc. ef-..
ftce. On trot1vC?it en uy des qt1al1tez
qui ·f égaloicnt atrx pius·
. L 3
•
•
14~ .MF ~CU R:-ë
, grap~s ~91tll~e~ ~ .Q;aoi~t. · J1
n~, jamais rom~'A aucune ~o
tlation ·, ~ ~n ;i 9onclu .de trcsdifticiles
, & abandonnées de •
·to,uc le mon.de. Berfonnc ne f~
lkuxient .. SC loy av.air Nft donner
aucl1pe qi~rq~ p'impatit11c~,noR
p,as fllC(~ dans fo~ DomcR:igue,
riy dans les malasiies >qu!il a et1 ës1
& qui ppt cfté lpll~es '!l fr!-,rCJUCntcs
t Pot~ p~a de fan é gu'il
cufl:, .il m; s'a.. Q f'l'~~t ~ucu~ i:~,.,
l~c~ df ps lF;,oea ie~nt p~§ A~ .
(~ires .. Il icQo}~ , cj11il, bis:R f;i~ a
·d l1ne Rl1jfio?9m~ troble_, 011yRrr
te ~ <r~!~~ftCf rBaYr eet 6PR
fi4n~ d~o~ da A <}Lgr~ fl'Mf I~
bonqJcpr , tOQj u s RIR~9t à p~
~Qnner ,. 8' 9'a)ja~t j~isatJq.>~
ffntime.nc dç ~1ipe .ny RS: Y~D
gea~a; L ~ ~fl .. fip~ o~ ~t.tt ,dire: ··
avoit l an1c 4' · ~9u~crfif1 da.a
qnc P.etfonoe frivéc. ~ ~~
•
·GA ·LAN T. î47
Clcn1e11t IX. dont il avoit l'hoanel1r
d'efire NeY..eu , l'avoit fait
Cardinal il y a fcize ans.
Peu de jours avant fa mort ,de
Sacré Collcge avoit perd\4 Moofieur
le Cardinal Buonaompagno,
de la Maifon du Pape Grego.iare
XII l. & Frere du Dnc de Sora. ·
JI efr mont à Bologne fur a fin
de Ianvi-cr, dans la 20 •. aonée de
{Qn .Cardinalat. . . .
Les Paroles de l' Air nouveau
, qt1e je vous t!·n-yoye, on.t ·cOi fai·
tes par Monficm- Chef non de
· uou-rs, & mifes eo Air lpatJYlonlieur
Gcnais, .Maiilre de Mllll~ •
. ,quie de la même .Ville. Elles· font
f u-r ce. q u:e la R,j vjere àc Loire
cnaot excraordinair.cmeot groffic
"t par le dég~l ,.rompit envitoQ 5 o.
toifcs de la Levée: , ~·.deux \ieuës
au-delf us de Blois·, ce qt1i caufa.
une fort gra11d~ inoodatiPO • quî
- . . L f
• -
i+S MERCURE
cnt.re autres chef es ruina <.]t.iantîté
de Vjgnes. Comme celles qui
font fituees dans des lieux· bas,
., ne produifent ordinairement que
de· petits Vins, l' Autlîet1r de cette
€hanfon prit de là occafion oe
· dire. ~
..
•
•
?Jveurs, ne 'c,aigne'{pM
_ L~ cruelle 4ifgract
f])ont /1e foreur de t'onJe nom fllt•
n11ce. '
Buveurs, nt ''"igne~rpM
Ses horribles frAc44.
~'elle facc11ge, qu'elle entraine
Les Yignes q"i [ont.iJ'lls /14 Pl•ine,
Tant J. mie ux,mor h /eu~t11nt- n1it•x.
Le hon Yin croijl ~ co•ver1 Je fa
haine ,
• Sur des CofftMIK , voijins /k;
• Cieux .
• •
'
.Vous aurez l'Explication des
'
•
• . . "'
~ ~ L,_A,. ., T. l.f9
F.nio1nes èle Fevrier. , dans ma n
XX V. bettre Exciaordicaire, qui
paroi fi ra Je 1 5. da mois procba~o!
Voicy celie des Enigmes de Jaint
Y icr. Le vra y f ens de la premicre,
qui efioit fur le /vf Aron , a e1lé
irot1v.e par Monliet1r de SainD
~a li le, Prélident lies Elûs à F.al.aife
; L,Aubr.itfonniére ·du P.crroh
de Vitré en B·rctagne ; Meny:
Procurct1~ au Chafrelct ; L' Avocas
de YJaqucmont ~· er.r.oquçt ;.
~,Avocat Courtap ; L'*doois d
Pré haut, le MC!dccin Spiiitu~l , .
. Le Tantale de la Belle dl1 Me fn~I.;
Le· Malade guéry .;. L' ~ vocat plai-.
fir oes Dames ; , McfdemoifelJcs,
Madelon· Proüais , & de la; Bon·
nek~ i .K
Le vray Mot de la feconde·
· eRoit le MAfq1't •. Ceox qui l'ont
trouvé, font Mâdcmoifdle Che:_
,alict d:Otlean§ ;f La .1<Ùy Bou· .
. L 1
•
•
i,.o Mn~çu~~
Jl]Uioct~ du fdac ; Lc~lerc , ·lirb:
ne M;qnfLéuJ:J!c ~Jec.cJ:.~euteoarit
G~ncral-dé~aoh . ;. iP.drt l'.mr , d~
;VJenc:lo{mts;17&~ :Maiilte ~oJi.â.
f l'ajoute iey les ri~ms de ccuK:
qui oar, expliqué l' unc.k ll!atTC
dan11ew •·ra' {cns ... Mc«ieors De
llillcrirloJJ.m lè>EHs ;.§~Br~1h.Ou rf,.
R.ccCNCLlJ: à 6iio. .. B1i i:ài"ti>a-t
2in ,, <l'Oslcans ; rra:arcl.; F. dê"
Pottes ~Pofnicr ; Dcia frc<o.,s~
Procur~ui liQ R.~, d'F Na
€ber.py dë( ~~.ay 'cerica~ da la
~igaùdieoe r, .dcl!Hançcs < ; t)ancti;
Chl!î.alîe.1', .. · ' ~& ocac aa P.ar~
mem: , R~&éu.; '~ de L~on, J. L
, de la Kuë ~oillie«; Dauélo11,.
Av.acra.A: ca P..ar lcme&JG ,. da 1f~ms,.
le ·Roux, M~decin , de Vii- ·
Jlev.er.s ; de l'a Meigqn1nno ..en·
Anjou ;"R. ~rrit~ âc !lotion;
· Bircus, Ooy'o dei Nofke-Da.me
d.u. Mur Pinchoti · de &.oüca s
•
•
---- ,
•
...
' ,. ~ G-AL A NT. 2; r·
L' Olivier , de Peronne ; Mefde·
moifelles Angelique Niares; A1ngelique
Niares; Antoinette Pic:ard
du Caurroy ; Geladon ; De R.emiJI
y, Petit, & Gannery , de·
Vendof me; Ma rote du Te litre, dl1·
Pilier vcrd; De la Roche de Beau.1
· vilain, de Nantes; De la Mato~
lais; & de la Porte; Lia C.harmante
Pille & Gros· lot , de l'fo-1~;. .
tel d' Angoulefme ; La Belle de·
~ Dreux· , à !' Anagtamm~ S11 ~fJtJ•
té vJt loin ;. L,illul\re Ri11ale de·
ia Belle Mariée , de la Ruë Pa.rifis
de Dreux ,. La Belle Nan ..
non. , . de la Ruë des No~crs,
-Les d-eux. Oedipes ;. l' Angely
oe Ja Bande joyel1fe , Tarnirilte,,
·de la Rt1ë de la Cerif~·c ;· L'a.
~~nturier Attlant Epoux . ;. Les
fidelles An1aos malgré tot1c ;
Alcidalis & Zclide ,;. d,Amicas~ ; .
- ·L ' )
•
•
•
•
,
;.~1 MERCURE
Le Geograpbe parfait , ile la
Ruë 'des Noyers ; L'ouvrier fans
pareil ; Le Solitaire Naf ci an ,
C. R . . heureux Amy , maJs
Amant malheureux de la Belle
Coufine , de la Ruë de la Rea·
)~e ;: L'Enfant gafl~ d'Apollon,
de la Ruë des Go.rd.eliers à Tour.s.
-En Fers. ,Liger le Fils; Raulc, de
R.oüen ; .. L,Epinay Buret , ~e
Vitré ; Dicrev·ille , du Pon1-
l'Ev.efque ;_ G·yges , du Havre;.
Du. Pommier ,. de Louvre en
Parili·s: ;; Cairier.e , de Vitré en
' Bretagne ;. La Boufqac , de
lloiien , Nicaife Calotin ; .. Mouton,
de la Rt1ë de Bét:izy; Che- -
11illi , d,Orleans ; Alcidor , du
Havre ; L'Amant de la ~elle
Madelon , de la Ruë Greniccs.
Lazare ;· Silvie , La belle
Nowriture .. , L'lixil'e 9c ~
• •
•
•
•
•
,
•
•
-GA.L!NT. 2J3
Ville·Françoife toutes trois .du .
H·avre, La Belle à !'Anagramme
Libre d'amo11r, de ·1a· R.11ë dt1
Bac; L'aimable Babet , de Vitré
in B·retagne. ·
Cet1x qui ont deviné les Eni~
rnesda Merco·re de Janvier 16 84.
La Belle à 1' Anagramme, La Belle
Magdelon , P.. de la petite ruë
Merciere de L~on ·~ Le Prefident
Ele la Rouillarde de Lyo11.
Les deux nouv.elles Enig-
. mes qt1e je· vous cnvoye , fon~
de l'illt1fire Madame de Saliez,
Viguiere d' Alby, dont vous m'avez
de1nandé fouven.t des nou-
•
;,yclJes.. .
-
•
•
E fi'is Enf11nt de /11 Lumitrtr,
E' ne hn-y rien 111n1 i"e le i•r;;
1
•
•
t
•• ' veue ,
,Mefm e 11vAnt fJ.#t ae me ch.'et&h11t-
A U T RE ENI G M E •.
• •
· Ien que · ffts~faih/e ~ 1res;.,
""" : fl'ln111.,, ·. , ,, 1-
"
. ---- •
6 A t ~ N iF;. ~ ~ 3 f.
f Agis .inpej("mmtnt, poNr petJ .. lfffe' ·
/,~ f~e firTe j
PrtfiJ11·,,,, IOJU /ès coÎfU Je ./11 r~r1,~.
. ~ P9r Nif! emplois j1 fais c~nn11. •
J;lt . mo. n prt·it1 JJefti11 IA Fortune fi· . . .,,,,,
_ • 7011 e , " ~ I
• lt Vf!tl fiqro11"t tourner 14 Rouë, l
; if.!!fltt11efais veftu prop.r;trJt'r#t,
... Et f MÏ$ /'OUI 11Mà d~$ 11n rpoment;:
- Y.èfitab/1 .PortrtiiP de J'i,,cqnjlance ·
•
~ humtiine , e#
.. L' or11111 dl/ivre, /'on m!enchftÎn'1 ~
. ... r.Jlt dA»s- mo~ fort ine'gat·, inctr-
• tatn , ..
k t~11nge dilns un tour de mt1in~
. •
• Je n-e ,vot1s dis rien d'une Co-
1~1ed1e nouvelle de la T'rot1pe Italienne,
i~tt1lee Ar/eq.uin Empt.:.
· r:eur dans ·te Monde de /11· lune, qui·
pendant quinze jours qu'on 1·~
ioi.1éc fans interruption. fur la fin· .
•
• -
•
•
•
2.f6 MERGURE
au Carèfme, a fait icy un fr.te~~
· qui v~ au-delà de tot1t ce qu'on
eut s'ren imaginer. ~out Paris y
a couru, ~ à chaque Repréfen·
•
•
ta,t ion, le Lieu s,.' eft toajours tr-ou. ..
ve trop petit. L 1ocomparabl~ Ar-
.lequin s'cl\: fait aamirer à fon ordinaire
., auffi . Bien que les deux
ACl:rices nouvelles , lfabclle 5'
Colombine, qui joüent daQs cett"
Piece,, des Sc~nes Françoifês,plcines
dune Satire agreaole, & tr<:sii11ement
~tournée. Je fuis, Ma:-
dame, &c. .
•
'
• •
'
.. , . •
•
iJ c
•
•
• •
. ~~~~t,fi{·~nt:t.~.~
•
TABLE DES .MATIERES
co11tenuës en ce Volume .
•
Réluàe, 1
Ode pour f e ?(OJ , 3 ·
l11tendance de la Jujf ice , Police , &
Finfltnce de la Marine, dans le
:DépArtement de Brejf, donnée par
Sa Majefll, l. z.
Mariage de JVI. Seg11ier, MArq11û de
· S. Brijfon-, ... 1 J
Sonnet pour M. le PeUttier, l 5
Fl11idoyer de M. le Pelletier fan Jecond
Fïls , 17
Friponnerie à'un GrRp~inian, ,;3
M adrigaux , 40
B.i!lade fi'r le Mariage de MAdemoife!
le, 42.
.Autre BallAàe, . 46
'. Autre, 49 'ÂNfre , 5 3
'Set'v:ce, 7 4 -
•
•
. T A B L E. ·
.MadrigAt., · 76
:Dcvi{e , , -; 7
Réjoüijfances ,_ 79
Son1iet, .. go
M adrigti! , 8 1.
,ptort dec.M. du Y11l~ GtfgTApht °'*·
nairt d11 Roy, 8 j
Ll·lor.t· ât ùl. C11nolle Je t-M•rfèi,.,
.. le , 8 5 ·
1.éponfe à /14 Jernitrt itttrz lil.ritt .
<r .. tortch11nt !11· PMuUe âorJMnS ~
.. ·8 7 f • ~ ~
01,velles Je 111 Nouvettt Fr-.ct •
, - 9'6 · t ..
. flufteur.s ON'f!rllg!s far I• Nait,
{
~ J 03
jfn,da~e ... /A · Mulçh~Je Ae Gr~1·
· ejl 11ormn ét Gouv11nMl1~ des 611-
.. f,,ins Je Monfte•r , . J ~
Jt1onjicu·r le ft'/11rq11u ~,Efll'•pes .i
/'1igrément de /A Gh11rgeJt ,ç•f.i"
t11ine. àeJ (111rdes Je:. far> 4. RoJll·
te I> .iQgl.
•
•
•
, T ·A B L E.
,Mémoirç pre'fentl ll#X EtAJs Gené-
~ .rnux , , . 1 1 9
.Almanach G11!Ant, " · 140
Penfron donnée~ M.~1' Pleffe, 160
:BAptefme , . 1 6 I
Mort de M. Brûlart ~ 16 z.
çcremonie faite" Grenoble, ibid,.
fremiere Pierre de /111 FJiroiffe ae
Yerfailles, & de /'Eglife des Re.
tol!ets du mefme Lie~, pofle par
le Roy , . J 6 7
bforl àe Monfte111 "l>A1çhevefqM~ .
· tl,Auch, lj~
'l'enjion donnée par le RD) far ctt
~rçhtvefahe ·· ibid ..
"Alort at Monjieuràe Bezons, ) 7 3
Mort de Maaa,me Amelot, ... 17 4
. Mort de Madn,me Llfrcher, ibid.
Mort d11 Gran4 Yi~r, 17 ~
./nfrtilfiorJ. de Isa .Maifon J,''Atrieh-e
& des l~oys J,' Efpagne , a11JC
'Traitez f111ts 1VVec lil Fr~nce , a /eS u.fi,rpAJiOllS des mefmt /tOJSi
•
-• T K B t E. . '
t1i divers en'Jroi11, '" 1 8 3
Repo1ife 11ux L1irdons , du " Jirnier
• (Mozs, . , 201
t}ltfonjie1'r t'~rchevefque Je P/Jfris
eff nommé Pro·vifa.1,r de /A M At:
fan de Navarre, 241
P-roceffion nommée Je /;e t]teà11élio11
Je Paris, 243
.ll~iffion de .Montpellier, ioid.
':Mort du C11rdin.11/ Rofpigliofl, 244
Noms de .ce#x qui ont deviné les
·Enigmes; 248
P.rJigme, , 2.j j
ÂMtr:.e Enigme , · 3 5 +
· CoTIJtdie rep,refintée, ~Hx lt11lit11s 1
{ - 2 5 5~. Cl ~ •
t t J
. r'
' • c 4
•
• ..
•
• .. .
..
•
EXTRAIT DV PR l VI LE uE
du Roy. '
.t p Ar Grace & Privilcge du Roy, donné à
.. Chaville le 18. Jliiilet 1683. Sig11é, Par
le R~y ~n fon Confeil, J~NQ!J.If.R!.~. Il eft
pern11s a I. D. Ecuyer, Sieur de V1zé, de
f !lire imprimer tous les Mois un Livre intitulé
MERCURE GALANT, co11tcna11t
plufieurs Pieces, Relations, Hi!toires,Avantures,
& autres Ouvrages hiftoriques, curieux
& gala11s , pour la fatisfal'tion de
11ôtrc cher & trcs .. amé Fils L'E DAUPHIN;
pendant le temps & ef pace de dix .innées,
à con1pter du jour que chacun defdits
Vol urnes fera achevé d'imprimer polir la
prcn1ierc fois : Comn1e auffi défen(cs fo11t
faites à tou' Libraires, lmprin1~urs, Graveurs
& autres, d'in1primer, '!raver & dcbiter
ledit Li1ro fans le confenté1neot de
l'Expofant, ny d'c:n extraire aucune Piece,ny
P !anches fcrvant à l' ornemc11t dudit Livre,
n1efn1c d'en vendre fcparément, & de donner
•
à ~ire ledit Livre ; le tout à pei11e de fix
n1illc livr~s d'amende contre châcun des
concrcvcnans , & confi(cation des .Exen1-
p l.tires contrefaits ; ainfi que plus au long
il efi porté audit Privilegc.
B.egijlrl fur l1 Li'Vrl d1 ü Comm11nt1t4tl
le &+. s1111mir1 1683.
Signé AN s o T, Syndic: •
•
' \
•
. '
F.t ledit Sieur t. D. Ect1yer , Si~ur de
Vizé , a ccdé & tranf po«é fon droit de
Privilcge à Thomas Ar11aulry, Lil,rairc de
L)·on , pour en joiiir iui\'.ant l'accord fait
c11• tr • eux. ,
•
•
t
'
,Açh1vl d' im,rit11tr pour /11 premi1r1 f1i1
li 11. No'TJ1f!lbr1 t68~ •
<36614138980014 •
•
Bayer. Staatsbibliothek
(
•
•
•
• • ' . ..• • • •
•
'LE LIBR' AIRE •
• . AU .. . .
LECTEUR .
.. • .. • ' , • • ..,.
'ON· diA:ribue tres-re_.
(
< gt11ierement les Jour-
, nau]C ·des S~avans pour
. 6. f. ~haque Cahi~ r., &
les viet1x pot1r ,Je mefme prix ..
"Vous allez recevoir de n1oy qt1an•
tité de nouveaute2 8' de tOlltC-SJes
manieres. .. · ..:>:: < ,
• 1 o 'r ,
L . d 'A 1. . d M ivreJ nouveaux u .Jv.1.. ou e "· J .' ·
lt1gement de Pluton fur les c1
•
,
•• ,1
..
..
-
parties des nou,reaux Dialogues
( des Morts , indot1ze, 3 o. f.
. Sommaire de l'H ifioire de France,
y. compris l'Hi!l:oire de Loüis·
XIV. avec des Figures en Taille
<iouce, par ~r~de Prade, indouze,
._ j . V 0 J - 1 1·. 1. 1
Le Cefario11 ,r !ndouze > 40 ..
fols. . ..
Oeuvres meflées de ***, in-
.'1ouze, ~. v.ol._ 4.I. 10.f. ~ ~,
• Oraifon E unebre de la Reine~ ..,,.,
.... par Mr. l,.Abbé flechier , inquar-
1~' ' 10. c . . ·. ..
Oraifon punepr~ d'Hcnry de
Bourbon Prince de Coniy, par le
Reverend ·Perc Bou.. r daloüc , in. .
. quarto , 10· f. cÏ • .. .
Retraittc du Reverend Pero
... Guilloré , pour- les E>ames ~ in~
douze , 30. f. ·
Lettres du Pere Valois·~. indou•.
:.ze.,, 30.f... ,. ..
•
•
•
{:'Ecole d'u . Cllirurgien , ind'ouze,
3 o. f.
Olifervations fur les fievres &
· les febrift1ges, de Mr. Spon , i11-
douze, io. f..
Trai.cté des Rapports en Chi.
rurgie, fL1ivant les not1velles Ordonnances
, palj . Mç. dç Blegny,
indoL1ze, J 5. f. · ·
Aphorif mi no·i1i e:< Hippocrat~
operibUJ p~(fim col/e{/i, Attthore fa.
eohfJ Sponio, Co/legio MedicorHm LugJ"
nenjium Aggreg4to , Academico
" 'J>Jiturino.1& Ner1Jaufenji.Ces Aphor
·ifmes n'ont rien tie commun:
avec les viel1x. Ce fo11t de nouv.
eat1x A phorif mcs , ou nouvel-les
Sentences tirées d!Hippocrate
, & d,autanc· plus ct1riel1fes,
qu:on y. trouve la pl&plrt des nouvelles
-o-p-inions de· Mcdecine ) in~
douze, 3 o. f. ·-
, , Là. fuite des Iournas:x d'Alle~
~ a. 3 .
• •
..
•
..
•
•
•
Anne - Chrc!tie. n11..e .. ,Viilio!rc de
·- Baviete. .
•
_Le Voyage dL1 Roy en· Fla-n•
· lire en · 1 6 8 o.. ·
· la Négotiation ~ · dl>· .Mariag~·
de MoofieL1r lce Duc de Savoycavec
\'infante de Portugal.
. · Deux Relations des Rejoüiffances
qui fe font faices par: la~
~ai!fa11ce de Monfeigneur le .
f>t1c de Bourgogne.
- Une Defcription· entiere du~
Siege d~ ' Vienne, depuis le com-- ·
mencement· jufqu'à la: levée dl1~
. · Siege en 1 6 8 3. · ·
•
Il y a ving.~· trois Extraordinair.
cs , qt1i oi1cre' les ~ellions gal
l·antes· , & d,érudition , & les·
· Ot1vrages de Vers , contiennent:.
plufie..urs Dif cours , Traitez· , 8'.
Origines , f ça voir. · ,
:. Des Indices qu'on pet1t tirer··
.r .. fur la ma11iere dont chacun for-·
•
•
•
•
' ·me ·ron · Ecrirur-e. -rne·s Devi(êi ; .
Emblèmes , & Revers de Médailles.
De la Pejocure, & de fa
Sculpture. Ou Par.chemin, & d~
'- Papier. Du Verre. Des Veritez
· gui font contenuës dans les· Fables
, & de l'excellence de la
Peinture. De Ja Contell.ation •.
Des Armes ,. Armoirie~ ,· & ~e
"' let1r. progrés. De l' 1 m prin1erie.
Des R.angs & Cerémonies. D.es
Talifmlns. De la Poudre à Ca..
non .. De la Pierre Philofophaîe-..
Des Feux dont les· Anciens f e •
fervoient dans leurs Guerres, &
.. de let1r compofition. oe la fimpathie,
& de I:anthipatie des Corps •.
J)e la Dance, de ceux qui l'ont in- ·
• venrée , & de fes diférentes ef..
· peces . . De ce qui· conttibl1ë le
plus des cinq fens de Nature à.
· la fatisfaélion de l'hon~me. De
l~ufage de l·a Glace. De la na· ·
wr.e des Ef erits folets , s'ils font:
' . ,} -
-
•
de tous ~ Pais , & ce qu)ls ont
_fait. De l'Harmonie , êle ceux qui
l,ont inventée , ~ de fes effe1s.
Du freqt1ent ufage ·de la Saig· ·
nêe. De la N~)blelre. Du bien
& dut mal que la f(équencè S•gn6e
peut faire. Des effets de
J,Eau mine raie. De fa Su perfiition
, -& des Erreurs populaires.
. De la Cbalfe& Des Meteores, &
. de la Comece apparoë en 1680.
Des Armes de> qt1elques Familles
de France. Du Secret d'une
4- Ecriture d·unc· nouvelle invention
, tres P.ropre à cfire renduë
univerfelle , av"ec celuy d'une ·
Langue qui en réfulce, 1·un;_&
].'autre d·un:,ufagei facile pour la
c commt1oication des Nations. De
J,air dt1 Monde , de la veritablè ·
.. Policetfe, & en quoy il coofille.
rDe la Meà·ecine. Qes progrés 8'
_de 1· état pr~fen.t de la ~edc:cine ..
•
•
• -.
•
•
•
•
7
Des Peintres ancien·s, & de fe.t .i...·. rs
.. m~nier~!.De l~Eloquence ancienne
& moderne. DU ;vi11.ne l'Hon·
· nefiete , & de )a veritable Sa·
gelfe. ne 1·a ·Pour.pre & de l'Earlate
, de lea·r diférence , &.
de lel1r ufage . . De la marque fa
plt1s elfentiefle de la veritab~e
· an1icié. L' Abregé du niétionnai·
re .. UJniverfel. n·u mépris de la
· Mort. oe l'qrigine <ies Couronnes
, & de leurs- ef peces. oes
Machines anciennes & moder~
nes pollr· él·ever ks Eaux. nes
Lunetes.ot1 Secret. ne la Converver{
ation. D : la Vie het1reufe.oes
Cloches , & de leur antiquité.
On fera une bon19e eompo.;
· fition à ceux q L1i~ prend.ront les.
cent .. d·ix ·Valt11nés , ou la plt1s.
• "grande pJrcie. ~lnt aux nou·
-veaux t]t1i· fe dcbiteAt C?baque
mo.is, ,le prix fei:a toûj.ours de.y.iat
fols ..
•
- ·-- • •
•
'
Ot1 fera toûjours les Paquets
g,ratù pour les Parc~culiers 8'
pour les L1braires de Provinces.
Ils n'auront le foin que d'en ac~
quicerie yort fur les Lieux. . ...
Ceui qt1i envoyent des Memo.
fres , doivent écrir.c les noms
~~opres c:n ~araél:eres bien formez.
. •
•
.. On ne met point~ les p.ieccs
trop di ffi.ciles à lire. . ~\ -,
On inet tous les bons Ouvra.:. . . ... .
ges. à~· leur tour , & les AutheL1rs
ne fe doivçnt Eoint impatien:-
.ter. , ~ r ~ai . ·. 'J
Il e(l inμ·tile· d'envoyert de$ .
Enign;ies fur des Mots· qui ' ont
déja fervy de fl1jet a d'autres.
On prie ceux qui auronr plu.;
lieurs Memoi,res , ou' pluûeurs
Ot1vrages à envoyer en mefme
temps , de les écrire fur des
papiers faparez.
MERCURE
•
•
•
(
•
• •
-
•
' 1\ .. , .... ( . ,
•
...
~ - .A.vil pour p!Rcer les FigureJ.
< n .. . .. . ., ..
- ï • A Figure des · Alliances Slm-
__,bol iq~es .de M. le Dt1c dé
~. Aignan , doit regarder la page
5 6. . . ~' •· tl ~ •
L' Air qt:1i 'commence pàr IL'Rfi
'Ver 'ui p11roift fans ch11rmer, doit
Tegarder la page 1 5 9. ~
L'Air qui com~encc par ·B11•
ve11rf°.fJe cr1tigne1CJ p44; doic regar ..
<i~r la page 148 .. . o ·1:.J i ~
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• •
lt GALANT.
- ..
0 u_s avez veu , Ma_;
J~~ dame , que Munfieur
Magnin , Confeiller at1
Préfidial de Mâcon , a dit jufqu'icy
beaucot1p de: chofes en
peu de paroles dans les iagé.
nieufes Devifes qu,il a faites
pour le Roy. Il faut qu'un Ot1-
vrage plus étendu vous fa!f~
Mars 1684, A
•
•
•
•
1 MERCURE
connoifire & tout fon zele pour
ce grand Monarqt1e, & tot1t (on
talent pour la Poëfie. Vous ferez
encierement perf uadée de
l, t1 o & de l'autre , en 11 f ·an t l '0-
d e qui fuit. Elle a reçeu icy l'approbation
de quantité de Perfonn~
s eclairees, & je ft1is fore
aif ure que fes beat1tez n'échaperont
pas à des lumieres àuffi
penétrantes que les vofires .
•
•
'
'
,.
\
•
- . ----
G Ar.A NT. •
• •
A •
tLA GLOIRE IMMORTELLE
DE
I
. 0 DE .
.... N vain dans l' Ardeur qui me
- prej[e
De 1hAnter le plus grand des Rays,
Mu[e, voiu m'oppofez fans cefle , ·
La fa1hteffe de voftre voix.
· Groffiere, timide, & t~embl11nte,
€t grand â-ef!ein 'VOtM epouvante;. ~
Maû il eft des accords pltM do11x,.
!2.f.ei dans une telle entr:i:prife.
Frapez d'une égale furprife :)
Trembleront a11ffi-hien que vot/4~
N'exn.mi11ex,, peint l~xee/lence
• A~-
•
•
1
. -----
•
4 MERCt:JR:E
De ces Ouvrages inoüis,
~i font t11nt d'honneur à la Fr11nce
En celébrant le Gr1end LOVIS.
Si te heAu feu qui vous anime -
Ne votu acqNiert pa& de t,ejfime ,
Yierge difcrete, it vous fal/it
De foire éc/;iter voftre zcle;
Il eft fi pur, & Ji jideUe ,
· ~'il peut vo1u tenir !tel' d'efprit.
fm:~
Dans cette pompeufe harmonie ,
~ti de l' A ut het1r de l' Yni·t'ers
chante l~ grandrur infi1iie
Par rnil/e & r;Ji/le tons divers ,
Tout n ,a f 4'"f !11 voix 'lit~ffi belle
!l_He la touchante Phjlorne/e;
M~u tor1t entre dans les accords> _
Et Dieu qui reçoit les hommages~
Trouve en ces .diférens ramages,
De jujles & pareils efforts.
Ain fi mon Héros doy,t l'Hiftoire
Occ11pe tous les he11ux E/prits;.
Dan$ tout. çe qu·its fa1tl Jfa gloirit~
•
v-·-----------
GA l AN T.
Donne ~chacun fan jufle prix •
• M. ille expreffions dife'rentts
. Ont de fe1 Cour/es triomphanteJ
. Trlllcé le pompe1'x appareil;
M 1tü à quelque ardeur qu'on s!'éportt
Efl-il quelque veuë affez forte . ,
Pour Je fixer fur le Soleil ?
, . (vrage
Gr;,ids Authe11rs,dont le moindre 01'·
Plein ae brillans àe toutes parts,
.Auroit pû donner de l'ombrage
.Aux .Adorateurs des céfars'
Jrerfai!l.es; témoin de vos veilles~
YotU 11ide à faire des merveilles>
Tortt cfJncourt ÀvolU faûttnir,
Et ft pres de tant de /umiere,
•
Si vo114 manquez à la Carriere,
Comment po1,rroi1-je la fo11rnir?
Cht1n/p,nt prés d1, robeatt d'orphie,
Si les oi[etiNX avaient /A voix ·
Par ce noble ,objet échAufét,.
Plus mélodie11fe autrefou,
F11111:.it s'ltonner Ji les vojrts
A 3 .
--
•
•
--
•
•
•
••
f - ME"RGURE •
Sont plds touchantes que les nojlrc s ?
Yoeu receve~ demo1i Héros
Vne heureufe & riche influence,
Et par fan aug1tjle préfence
SenteZanimer vos 'Travaz,x.
' . ..
PAtlvre, m~û p11tjible retraite,
.Azi!e de mes faibles rers,
Guérû leur ardeur inàifcrete
De parler dans les grands Concerts ;
Si de !,éclat de fa matiere ·
~'elquefou ma Mufe tln peu ftere
Prend 11n ejfor 11udacieux ,
Tâche .de t1Jy foire compre1zdre
e'fl.~1'it l1ty fierait m111l de prétendre
D'Atteindre à l'oreille des Die11.,4<.
f2.!_-tAr1d .m.efme le feu qui m'infpire
l:e grnnr:l & fablime D(ffein,
'
An~~ tons les plUJ dou.,4' de ma Lire
Aurait fait 11tteind1e ma main ,
En 1rouve~1 .. on de ge1iére1,fes
!2.__ui dans ces routes glorieufes
S'offrant aux timides A11theu1-s •
•
...... ·-----
•
•
•
GAtA·NT. 7
Les condr1ifent ;ufques. au Louvre,
Et par leurs foin5,font qu'o le11r ouvre
La l'orte he1-1reufa des honneurs? ,
~ . ..
Virgile, Ji le ciel fufl jufle
.f!.!tand it répondit À tes voeux,
Ce ne foft qu'À ln, Cour d• A11g1ifle
~e ton nom Je rendit fameux
Si 111 . .Mufa toûjottrs champeflre
A l'ombre du chefne & du Hejlre
Eujl entonné tant de beaux Airs,
·1e doute fort ( fe te r 4vouë)
,!2t1e ta gloire itluflre ~ Mantouë
E1ifl ctJuru par tout L'V1"iv ers.
Mau il efl tt1nps q11e je f ufp ende
. Ces frivoles refléxions, i .
Le de/fein de fl'J(S rers dem11n:d~
De plus nobles expreffions.
Allez donc, vaine i1zqt,iét11de,
Eloignez de ma, Solitude
. Ces {entim81is peu genéreux,
La gloire de· LOP'!S m'encharJtt •
Jl vit, il regne, f:e te çhnnte,
A 4
•
•
•
-
•
. -----
S ME RC V-RE
c'ejl hien ajfez ponr ejlre heureux. 1
•
•
· Je chante, maiJ cette maticre,
Si hrillante de to11tcs parts ,
ID6J.!.!and elle s,ojfre toltte entiere >
ojf#{q11e mes faibles regards ;
Et tout t' effort que je pui5 faire
Da1is t•imp11ijfance de rtJe Jaire,
c'tjl d'en regarder le détail;
· Nol'J totJtefaû que je prétende
Par là q·11'11ne gloire plrJs grande
_ Se répande for mon Travail.
Ya1/fartce, grandeur de CfJUr1tge1 •
Noble fierté des Cor; qrterans ,
.JV/A Mrife votu doit [011 hommAge,.
Recevez le, f e votU le rends;
M ais une "tlert11 plr1s fablime
A chanter en ce f 01,r .rn'ti1'>ime ;
LO//!S,le plus grand des ,1Wortels,.
Ne voit dan.f fa vie héroïq1'e
Rien d'egal 4 ce qui t'applique
\.,/f.u culte f11cré des Autels.
• •
•
•
•
- GALA NT.
•
Ce mouvement de fa heUe 11me
Ejl dans tom fes dejfetns guerrier!,.
La plm vive 11rdeur qui J'enft~me . ·
Et qui confaçre fes L11uriers.
~and Die11 l11yfait tirer /'Epie, J>
On /Al voit fans 'effe ocçupée ·
.A faire reverer fes Loix,
Et ftgn11/Ant fes Entreprifes ,. .
Re't11hlir l'hon11e1'r des Eglifes ,,
Et lis remettre J1ms leurs droits ..
PAr l11 f11reur ae llHerefie,
LieMx fatnts 11utrefoi4 àefolez 1,
.A l,llhry Je fa frénéjie,
Som t,augufle L07JIS, parlez.
~e. toutes vos voix rliinies .. .
Rendent des g111ceJ in. 11ies
A ce Conqnlrant de orm11ù ,. .
~i femhle n' A.voir f11it /11 guerre·
~e pour voUJ 11cq11erir _en Terre
Le IÙNX 11zile de LA PAix.
. ~... .
Ya1141ui. d'un prétendu fa11nd11Jé:
, A S)
•
J:O
Sf eûtes prttexter vos erreurs»
Et· dont l~ réforme brNtale
Se Jignalt11 p11r [es fare1,rs ,· •
Forçant te fans des Loix divines·,..
YtJ/16 coupâ,tes ptir les rAcines .
L' il.r.bre q11,on. fDU.voit ébrancher-;>-~
Mai'fltenant eon/111 de vos crirnes,
Yoye'{nos moeu1s & ~oJ m1ixi11Jes, ...
~'avez-vo114 À nosu ~eprocher?
Regardez Ji j1emaj1: tA Fr1ince
D11n.s ies jieates te-s pltH heureux;.·
En ze lé, e"' f 1t1gef{è, en fcience ,~
.A vau fon ·clergé Ji fameux. . ·
Autri.foû 11rmez de vos Bibles.- ·
Yozu li.vr:iez vies af{a,uts terrible~·
. .Aux Ca-tholiq.Res· m'"til.injir11i11 ; .• ·-·-.:
.Jrfau mdintenân't â"Ans t-ette lice· ..
Chacttn VOU& montre /11 'flJA/Î&e
Des Doélêurs qr1i·vo114 ont féduits~ . ..
• -4 ~ «~~
:Rentre~ an. Berc~ild'oü vos P~rès··
Sortirent Ji legerement,
De &és Ave11gf es v.olont11ir,e:S; _ ,
•
• ,
IV""T'VV'<:TV---------
GALAN'P.'
Ne Jieivez .pltH t'ég111ement •
. On ne voit dans vojlre faux ~le
D6l_u'une ré ijf tince re/;e//e;
Et vo~ de eins f lditieux · .
Ont par leur orguei/leufe audace•
,!<_ui parle haut, & qui menaçe ~·
SoûlevéJA Terre & les Cieux.
Lors que LOPIS que !11 fageffe
Eleve far totu les Mortels ,
Et vous fa/licite, & vous preffe
De revenir à nos Autels,. ·
TémérAireJ, pouve'{_voUJ croire
~'e le Ciet charmé de fa g!o-irc
Blâme le culte q tJi luy re1id,
Et vous refte. t-it quelque ~oute
~e ce fait par une 11utre route
~9!.''on p11rvient ~u titre de Gr11nd?
~
~. ~·
"Tant de merveiUes f11rpren11ntes
~u'on celebre de toNtes p11rts,
711nt de C11mpt1gnes triomphantes~
T11nt de fterté dtins les htizards, ~
~outes les Loix 11utorifées,
A 6
•
•
J
•
•
- --- - •
1ï MERCURE,
Loix autrefaù Ji méprifées,
Tom /es Ordres da1;s te devoir ,
,lvf ontrent /l!J!ez que Dieu préfide
D11ns tQUt ce qu.e mon Roy décide» .
À qui veut s'en itppercevoir •. •
À ces veritez que i,avance . nu
Pouvet.::;vo114nef44 con[entir·,. .
Et Ji vom reg11rdez 111 Pr11nce >,
()[erez.~voiu me de'tnentir?
Trouvez un R·eone Ji pAijible ,.
'Et Ji guerrier, lit eft poffible,
Tant de L1Jt4rierJ, & tant de P l!Îx·;;
Y'rouvetmoy·, je VOU4 en d'éfte,
Trouvez une Ji lieOe vie
DtJ;is /es Héros les flt14 parf~its;.
~~
'l[e comptez point tant de Conq1tejle.s;.
7'1int, & tRlnt de Travaux divers,
~'iftrent du hruit d~ nos Pe.ftes
L'étonnement de l~Vnivers.
· 9J)lon, ce ne font point des BtltJiilles,.
~es Ajfa1,ts de t/iflntde M-urailles ,
:l.:-!ime mopt.rent te Qr;ind ~Of/IS;,~,
• •
•
• •
•
•
• GA LA NT. r3
Mau je le cherche dans fan LqHvrt >
Et c'ejl de lll d,où je déc,uv1e
Des prodiges pluJ inoüu.
LÀ cette belle Ame infpire'e
Par mi.De divins mouvemens·,. .
De l'ini~1,ite' conjurée
combt1t tous les déreg!emen.f;
Comba.t, ·c'ejlll·dire, les domp~e ~
Vnefujle cra.inte, ou la honte,
Mett11nt la raifon dans fes droits,.
Et faûmife & fans répugnance,
Merveille de nos fours! La France·
.Aime LO?JIS, & &r/llint ft:s· Loix~.
•
l
r ~~ •
De l'll vient la fa-ge poli&"e,
La gloire & t'honeur de; beaux Artsr.,~
Le bon ordre à11ns la 1uflice , 1
L11d~faiplint au ch11mp de Marsh
LtJ< Soldatj brAves fans pillages,.
Autrefois le fteau. .des· YtUages,
Le jtifle ejfroy des Laboureurs~ ·
· Sous le Heros q"i les affemble ,.
• QrJt trouvé t,art d'unir tn[t·mble:
• •
• -
•
•
•
•
•
--
,~ MER eu RE
La vaillance, & les honnes moeurs-..
~1'on ne difa point q11e m1e Mu[e
s'éloigne icy d~ for; dejfein)
EUe répond À qui f 11ccufe,
_,6lg'e Ile VIJ tout droit à fa fin.
FAut. il recourir 1eux Oracles
Po1tr apprendre que ces Mir11tles·. )
Sont l'èjfèt à' un ~le pie11x , .
Et qre'en ce/11, fait Paix ou Gnerre • ·
Le Grand LOYIS n'11git en Terre
~1e de concert avec les Cieux? .
+!~~
0 vous! lf"e t'"rde11r de ce ~le
Eclaire & ne fçtJuroit fléchir, ·
Encore un coup, 'rreupeau rehelle ,, ·
Jl!.'e fout-il pour vous attendrir?
Rappt l!t1z d1ins voflre mémoire
Ces endroits .affreux de l'Hifloire ..
~i vous montrent de tout coff é aEt
le defordr",& /11 licence,
Et cette orgüeiUeufe infolen6e
!(_u' autorife t•impunit é.
Yoyez le Sieç/e de vos Peres:
•
• •
,
•
I
·- . _...,..
•
'G AL A~ T. IJ
Sans frémir Ji 't'ous le pouve'{_,,
Et comp1irez· tn les miferes
Au Stecle heureux où vous vivez ..
puis eonno~(/ant de quel génie
rient '" diference i1iftnie
12.!!_,e vous remarquez ti11jourd'h11y""
SuiveZJ. c.es divines m~rqtt'f.S
La voix du plus gr1id des Monarques~
Pouvez-vous· errer avec /uy? ·
IN
Jeconàe'tl'ardeur qiei le preffe·
De voir [es Etats po11r famais 7'
GraceJ aux foins de fa fageffe,
Dans l'union & à11ns la Paix.
Les D1tels, & t11nt d·11u1res crimes·~.
D11 fa11-x honnt ur fa11fes maximes ;J
Déj11 p11r tot't font R-bolis. ;.
Et Ji vos 11,mes objinées
Stlivoient les mefmes dtjlinées ,.
Tous ces voeax feraient accompliJ.. ·
~and la tempejle & les orages,
B4ttant les Moif[ôns & les },leurs~·
Ont 11j/ligé t~r te11rs r11v~ges .
•
•
• '1' MERCURE
Et JA1di1Jiers, & LAhoureNrs,
Le Soleil chajfant les Tonnerres
Sur les Champs & for les Parterres;.
D11trde fes r11yons n {on tour,
'To1't reprend fa be11uté premiere;
.}Aais ce qu'un moment À pû faire ~
Le reptire. t-it en un jour?
Ainfi qu1end des Guer~es civiles
, Les flditieux mouvemens
Dans tous tes Corps, toutes les YiUe~,,
Ont famé /eNrS àéreg/emens, .
p11r cette pefle envenimée, ·
L~ R ebellion enfl~mée
A_fformi t Ji bien {on pouvoir , _
~'il f/l!lut d'extrêmes diligences,.
Be11ucoup de tef s,des foins immenfès~
Pottr mettre tout àans le devoir ..
Il fat1t que le Ciel la~(fe n~iflre
vn. Prince ji fage , & ji gr 11nd ,
S!!!_,'il foffe executer en Maijlre
Tout te qu'il commande ou défend ..
îln Prince faig11e1'x de s'injlruirt. 2
-
•
•
•
•
•- _....,. V
•
-
•
GAL~ NT. . 17
Et qui lottt faut por,rroit fi1/flre
A plujiettrs mondes à la fou;
Vn Prince enfin dorJt le mérite,
L 'int ell1geÎice, &·la co11d1,il-8- ,
Servtnt de regle à toUJ les Roys.
~
.Q:.1' il fait genereux, éqteitable,
Fe1'1ne, confiant, laborie11x,
Agijfant, rJJau infat igable
Comme te Soleil dans les Cie11 x , -
'Tort jo tJr5 cal1ne , toûjours tranqui!e >
Et tor1tesfoû premier mobile
Le fceA-11 de fan a11torité, ,
VrJ.iqr1e, j1tfle ,for1vtraine,
•
. ,
Sott par tout,quoy qu on entreprenne~
Le centre de i'aélivttl.
Dll'!'S les foins he1treux q1,' il fe do1zne,
~'il fçache par de jufles Loix
.A g randir toûiours fa Couronne, ·
sans en fentir f amtJis le pr;itls ;
Et quelque 11rdeur qui le tranfporte.
~e fa raifon ertcor p/#15 farte
'Ien11nt t' empire de fan c.rçur.,.
•
•
•
-·-----
•
18 ME RCUR.E •
Cette raifon fupréme & /age
'R...,egle 111 grandettr de cott-rage,
Et dompte mefine le P'ainque1,r.
~l "~ ~-
~e dans cette vajle éte1id11ë
De p1Jijfance qtti le mnintient,
Il ne perde iarnais de ve11ë
Celle de Dieu q11i t~foi2tient;
Mais que dirois-ie d~v11ntn.ge?
Ce dernier trait ~ue j'envifage
•
Me ramene ti1'X pieds des ,Autels~
OÙ le Héros que ie contemple,
•
De fan zele don?Je 11n exemple
Digne de~ honneurs immortrls,
Pa'r fes foins, les moeurs, lti doflrint~
d t, }. /
So1it ans extreme purete,
P;tr fes foins de la Loy divine .
lJn. révere la fainteté.
De n11/les SeEfes criminelles
Les erreurs viiines & nouveUeJ·
N'ofent icy fe déce11vrir ;
Et le f"ils AÎ1té de t'Eglife,
Loin de foujfrir 1u' on /11 àivife ~·
-
•
GA LA NT. 1~
Ne fange qu' li tout 1réünir.
•
«~
Plt-U de cornbats, p/114 de IJNeretle!,
Pl11& de ces va,ins er»portemens,
Dont les tr""nfport5 fiers & rebe!lt·s
Excitent tant de 'f!Jottvemens.
On petll voir d11ns chaque Province
Yt1e Image des moerlrs du Prince;
Nos Braves dans le champ de MA1$
Ont tJccordé la politeffe
Et d.,Athenes, & de la Grece,
Aver: la fierté des Cefars.
Afin que ces moe1,r.( genereufes,
La gloire de ce Siecle het1re1','"C,
Par mille ro11tes glorieufes
Paj{ent i1tfq1ees à nos Neveux,
On les fait naiflre, on les infpire
.Avec faccez qu'on admjre
Dans ces ie11nes & nobles Coeurs ,
12..!!_'on cr,ltive d'une maniere
Propre À former ln, Pépiniere
Et des Réros, & des YAinq11eur$. _
'
•
•
--Tv~vv-~--~---~--•
io MERCURE •
l ,., •
J2.!!e nul péril ne les étonne ,
.!2J!oy q11'it leur faiUe ha70rder. ·
. Le Sang du Grand LOP'IS leur donne
Des Pri1Jces po1'r les corn'fJ'JAnder.
Y1i iot'r fous ces nottveaux Alcides
On verra leurs Courfes rapides,
De to11t t'Ynivers fous le io11g, .
Des d1{fentions etoufles
Elever d'a11g1tjles Trophées
Aux D11cs de Borhgogne, & d'ArJ.Îoll.
Oiiy, de cet te So11rc1 feconde
Du beau S:1ng d" plU6 grand des Roi5~
·Naijlront toeu les Princes du Monde,
On n'y verra plsu d'Autres Loix.
De mille 'Teftes couronnées
Les orgüeilleufes Dejlinles
cederont à celles des Lis,
Et fans former tlt vn,ins objlacles,
Apres 11voir craint nos Oracles,
... Elles les verront Accomptu.
' (~S~~ ,
C eft par votU, augujl.e P1inceffe ~·
•
•
•
•V T'""""""---------.,.,,.-------
GA LA NT. 11
par vcm, du '1)11up hin genéreux
1~'Nnique & roy11Je trndreffe,
~e le Ciel re1nplit to114 cts VOEIJX.
P11r vo114 /e p/114 gr Ad des Monar!NtS
À1' de/11 Je /11 nuit des P11rq11es
Yoit hriller fa Pojlerité,
Et peut de [11 gloire foprémç
Dans le feiour des Mortels mtfme
Coniempler t'immort11litl.
Yous q11i rnttJticez d11 Tonnerre
~iconque ofe vo114 àéd11igner,
12.!!j donne%, AUX Rays de /11; Terre
Le pouvoir qu'ils ont de regner ; ·
GrRnd --Vieu1 lt fleros que je chanfl
YoU& revere, & votu reprefente >
Y oflre intereft feu/ eft le Jicn ;
'Dans cette fageffe profonde
L11ijfe'{;luJ gouvtrner le Monàt,
J'uu qu· it le go11verne Ji bien.
' ~
De ce D_eeret impitoy11~lf,
Ce 7)ecrtt q11.i de'pentl.P~ vo111, .c ·
.• SllJ.{p.tnJ(~ t'effot -~edoNt,11/Jle,
•
•
·- ·-----
f
~1 MERCURE •
· 'Dans LOr"'IS it nous éomprend tous.
Oüy, Seigneur,far f11·feule vie
Yne mit/tÎtHde irtftnie
" -
Ytt, & Je repofe icy- httJ , ·
c•ej/ fan dejlin qujil nous fa11t faivre •
.!2.!!_~ nous ferviroit-it de vj'Vre,
Si ce gr1and 'R_oy ne vivoit pa-s? ·
•
•
Sa Majefié voulant reconnoifire
les fervices que Monfieur
de Champy .. Defclot1zonne luy
a rendl1s depois trente ans dans
la Marine , à Rochefort , de
Hauze , & Dunkerqt1e & en
d~autres Emplois e11 Portt1gal , à
Meffine , & dans l'intendance
de l'Armee Navale d~ Dannèmark
, lt1y a fait l'l1onneur de luy
envoyer les Provifions · d'lntenda11t
de la Iufiice , Police , .&,
Finances de la Marine , comme • r at1OE des ·Fortifications ·. dàns ~ies
PoG:es de l'ecenliuë dci DéparÎe-:
•
•
._ --- ...,,
GAL AN T. 13
ment de Bren , en la place de
Monfieur de Seüil,qui efl: at1jour·
d'huy Préfident au Mortier dll
Parlement de Bretagne.
]'oublia y le dernier mois l vot1s
apprendre que fur la fin du Carnaval
, Monfieur Seguier , Mar ..
qt1is de S. Brilfon , avoit époufé
Mademoifelle de ~elain. Monfieu
r de QEelain f on Pere, efi: le
feptiemeConfeiller au Parlement
de Pere en Fils ; & ce qu'il y a
en cela de remarquable , c'eft
qt1'il a la a1cfme Cl1arge qt1'ont
poifede fes Ayeux. Il n'efr pas
extraordinaire que le Fils d'un
Conf eiller devienne auffi Conf
ciller , mais il e!l: rare que
depuis fept genérations , le Pcre
f e fo\t toûjours défait de fa Charge
pour la donner à fon Fils.
C'efr ce que fit le Biza~eul âe
~onfieur de QEe}ain fuf l'cxc:m-
•
• •
•
----
14 M E R C U l{ E · .
ple de fes Predece!feurs ~ lors
qu'il fut devenu Vet1f. Il prie
l'Ordre de Prefi:rife, & fut C banoine
de NoO:re-Dame, & Préfident
à la Pre1niere Chambre
des Enquelles. Il avoit efle auparavant
Confeiller au Parleme11t
de Bretagne, où il faut faire
. pret1ve de Nobleffe. Celle de
Meffiet1rs de QEelain efi fort a11-
cienne. Ils font originaires du
Vend~n1ois. Il y a deux Maifons
. confidérables qui ont fondt1 dans
· la leur , celle des de Dor.
mans , & celle de M()Ottnirail.
1 Meffieurs de ~e)ain en ont
. époufe les Heritieres, & ecarce ..
lent leurs Armes dans leur Ecuffon.
la Maifon des de Dormans
a donné trois Cha tlceliers de
.~France, & un Cardinal. Madame
de ~elain, Mere de la Mariée,
-eft Fille de Madame du !tillec·, • Veuve
"' I
•
•
·- ---
- -
. GAL AN T. 21
Veuve du Confeiller de la Grand,
Chambre qui portoit ce nom.
~ V oie y llD Sonnet qui fut fait
pot1r Mon lieur le Pelletier, lors
qu'il plut au · Roy de le choi fir
· pour.· remplir la Charge de Controllet1r
General des Finances. Il
m'a elle envoyé fous le nom de
Ja Mufe de l,Hôcel S. Faron.
...
· Ors q 11e àu Tout - puiJI a.nt /11
fage Providence ,
AJMJI choi/j LOYIS poNr nous donner
des Loix ,
. ·Nous donne en ce Héros le pl11s foge
des Roys,
'Elle montre aux H11mains qù'el!e
che'r1t /11 Fr ar;ce ;
•
Et lors que ce grand Roy!"' fa h11ult
prudence
Pla&e Je Pelletier dttr;s . tes pl111
grands Emploi-!,
Mars 1684. B
•
•
-t"OV\7\JV'--------
16 . ME RCU~E
Ils nou1 montr:e en faifan1 'e favo.;
· rable 'hoix,
tl.!!•it fç11it à l11 Yert11 donner fa réçornpenfe.
.
~~
Die11 , pour hien Ajfarer, le '1onheur de
t'Etat,
~e poU'Voit nous donner un plus
gra11d PottntAt ,
NJ LOYIS nous choiftr un, Miniftre
.plr's fage.
«~-
'.4infi pot'r voir hriller àes tAlens
• • •• tnouzs,
,
' It f11;//oit ·qu1 de '1)ieu LOPIS t#fl le
foffi·age.
"' Et que le Pelletier e1'.ft l11 voix 4e
L 0 Y l S. .
Ce gr:aad Homme avoit les
voeux du Public avant qu'il eU:O:
efié choif y par Sa Majefté , ,~
l'on peut dire que fes rares ~u:ià
- - •
, GALANT. 17
litez le rendoie11t tres .. digne d,un
pareil honneur. Sa prudence qui
a éclctte en touces chofes, a parL1
ft1r toue dans l,é(iucacion de
Meffieurs fes Enfans ,. donc il a. '
toûjours pris un foin fort parti•
culier. Comme il s'efr veu depuis
peu de temps fur le point d'acheter
la Charge d'Avocat du Roy
au Chafielet; pour Monfiet1r le
Pelletier (on fecondFils, il a voulu
Hu'en plaidant publiquement .
avant que d'en efire pourveu, il
aie -donné des marques de fon
cf prit, & de fa capacité. Le fuc-
, d \ , ces a repon tt a ce qu 011 attendoic
de cette aél:ion. Monfieur le
Pelletier s'efl:ant chargé d'une
Caufe., la plaida dans la Grand·
Charnble Je 1 o. Janvier dernier.
Il s'agi!foit de faire rompre un
Mariage, cootraété par un jeune
· Seigneur de Dannemark , ave~
B z, ·
•
•
M"V"'TV"\.TVQ~----~-----
~s MERCURE
une Demoifelle d'une pecice Vitte
de Touraine. Ce Gentilhomme ·
faifant voyage en ce Paï .. ·là com·
n1e font prefque tous les Etrangers,
s'arrell:a dans cette Ville,
croyant n'y palfer que deux ou
trois jours ; n1ais la connoi!fance
que le hazard luy fjc avcir de la
Belle qui ql1oy que plus ~gée que
luy n'efloit pas encore majeure>
ne le laiifa point en pou voir de
s,éloigner. Elle devint par fes
cemplaifances ma~treif e abfoluë
de fon cf prit, & le voyant trop
paffionné pot1r luy refufer aucune
ch of e , elle ménagea fi bien f es
avantages , que non fet1lement ·
elle l'obligea de faire un long
fejour en ce Lieu , mais encore
de l'époufer, tout Ll1thérien qu'il
efioic , par reconnoiiface de
quelques faveurs prématl1rées.
lvlon lieur le Pelletier f oûtenoit
•
-
-
• GAL AN T. -
19
les interefl:s du jeune Danois, &
s'en acql1ita avec i·applaudiffe- ·
roe11r de tot1t Je t11onde.Monfieur
1· Arcbevefque de Rheims , dont
it a l'honnet1r d,cfl:re Parent , f e
trot1va à l'Audience, où il tenoic
rang de Premier Confeiller , en
Habit de Duc & Pair E cclefiafiique,
~la droite de MooGeur le
Premier -Préfident. QE.antité
d'autres Perfonnes d'une quaiitÇ·
dillinguée , vinrent entendre ce
Plaidoyé , fur lequel Monfieur
· l'Abbé Andry a fait les Vers qt1e
• •
JC VOtlS enV0)1C· 1
SU& LE PLAIDOYE~
D E Mr LE PELLETIER •.
Prononcé dans la Grand-Chambre
le 1 o.dc Janvier dernier.
-
Ans ce Palais aug,riflt, r;ù fi1r
les Fle11rs .. de.Lys,
!l _;
o 1'1 ER CURE
LA Balance Il '" m1iin , fe rep~Je
Thémt/, ·
OÙ des 1uges facrez, avec tant de
prudence
Pantjfent les forfaits, protegent l'innocence,
Et J.cs Peuplt·s divers terminant les·
. / Proce.r ,
Eteignent l~i Difcerde,e}r font rcgne,.
la Paix;
PELLETIER 5)é/evt1nt AU dtJft14
de fan ~ge , , _
Déhroii-i/le les fecrets d'11n ohfatW
Mariage;
DlcoNvre les filets lend.114 pot'r en.:.
gager (. .
SouJ ce joug o~érreux /'tl foy d'u11-
Etr11--nger, -
Entreprend d,arracher des mains
d'11ne Coquete
P"n &oeur pris AUX dépens d,unt IWtlfS•
ce indifcrete ; ·
Cite , potJr écla.ircir & le Droit dr
-. /e Fait 1, · .
•
•
..., .. ~---------------
G A L '1 N T... _,.t
'ro11t et que les Autht~1S ont ait fil~
et fofet; .
F11it VAioir P"' tlts tr11its ti't{prit oe
àemémoire,
Ls11Ntorité des Loix,& &e8t àt t'ai[.:
• 101re;
Et p•r.l11nt À vingt Ans tn Homma
confomml
j'//f A&he À {on aifaoNrS fon Audite11r
ch11rmé.
7'""' le monàe entm.,,J/ tC#n fi r iire
ge'n .te , .
~pnt 1111 long filenet, 4 t't#VJ fi
re'.c rt.e ;
JAmAu RflnJt vi1.1./Jt tn foa pli#
gr111Jd /ç/at ·
Smfome•x Or11te11r pl11iJertn pleita.
SenAt,
· Zt Je t'oppre/ffem repo•ffer f infolence
t
,'4vtc ·une p/114 m1&jl-e & p/111 viil.•·
éloquence? .
ch11eun fo11pt àes m11i1'~1!Y f11i1 d11nS'J
ce moment
' 4 ,
\
•
•
----
·3i. MER.CURE
Eclater fo fi1rprife & fan ltonnemènt
.
· !<_uoy, dit-on,~ vingt ~nis'lnon&er
de la forte!
.A.voir l'nir 11uffi l1hrc , & IA voix
11uffi forte ,
Le /11ngage auffi pur, & le gefte 1111ffe
be11tu,
!2.f'e les pl1M renomme~ vieillis dnns
le B11re11u ! J
~e ne ve1r1t1-t·on point , & quel:
heureux préfage t
Ne peut. on flU tirer d,un A-forte/ À
cet âge?
· .A quel degré d .. honneur ne peut point
s• a vancer ·
Yn Homme q11i déia fçait Ji bien commencer?
Ne doit- oii p.t~ cor1clure , en venant
de t'entendre,
.,6l.._u'un mérite Ji rare a droit de 10111
prétendre? w
c'eft ainfi que chacun rn~rque dar;s
fan tra.nfpcri ,
•
•
- -----
GA LA NT. 33
Ct qu'il prévoit déj a Je ee premier:-
ejfort.
c'ejf ainji, PELLETIER, qu'lfpres:
IA voix puhtique ,
Mlf Mufe en t11 f111ve11r À fan tout"
J'en expliq11e,
Et q11t port11nt fes ye11x fuflJ11e aifns·
J' 11venir ,
EUe entrevoit !11 gloire où tu a1i&.p11rvenir
•.
c'eft-1/lt qui m'infpire, & qui f11it
que j'efpere
k'un iour fi'ivAnt Ier p1t1 dt tm
illujlre Pere ,
T11 fer44 comme luy à111is' que/qNtvajle
Employ
Lts délices du Peuple, & le choix
tl' un gr And 'R..,oy •
Puis que nous fommes tombez.
fur le Procés , il faut que je vous . . . , ' raconte un tra1t qui a manqt1e a
la Coméclie d' Arlequin P1ocure11r ;\ .
B 5,
•
-- . -------
34 rv1.ERCURE
repréfentée avec un fl granct
, . ft1ccés par la Troupe Italienne •.
Cette Comédie a décoL1vert au
Public quantité de tours adroits.
dont Ifs Plaideurs font les Du pe-s,.
& l' .c\ut11eur y a d·éveJopé d'une
manierc furt f piritt:1elle , ce qui\
n'efrojt fceu que parmy les Gens.
rafinez dans-la chicane; je veux
:dire , le grand Article des Pro€
t1reurs qt1i occupent pot1r plu..:
fiet1rs dans la mef me Affaire. On.
J1CUt d·ite que c'efi Ja le fondement
de tot1tes les frj ponnerie~
- qui fe peuvent faire , & la Baf c ·
fur laquelle les foot rouler ceux:
·qui facrifient &. leur honneur,~
l~t1r confcieoce à l'avidité· dll\ ·
gain. Un fe~1l· Procure ur f çait les;
Secrets, & a les Pieces en main]
.de cinq ou fix Parties diferentes~
& coma1e il connoifl: par la le.:
(ojble & 1e furt.de.s. CaL1fes ,, il.luYJ
•
•
·-. ----- •
•
G A L A N T. 3~J~
cil aifé de f uprimer telles Picces ..
qt1'il Juy plaifi, ou de n,appuyer·
. que foiblen1enc le droit de celuy
· qt1'il veut qui perde. Voicy ce
qui s,ell: palfé dept1is quelqt1c~
temps , dans une rencontre de·
c~tte nature. Un P,roct1r-eur des ,
pl~s ricnoL?LD~Z, expert al1tant
qu on pellt l efire , connu de·
tot1t le monde pour tres· habile :ti
mais en mefme temps pour tres·
fripon, & dont je ne puis vous,
dépeindre n1ieux le caraétere,
qu>en luy donnant· le· nom ~de ,
Grap1nian, occupoit pour deux -
Parties , & a yanc des Ecriture$ à
faire pour l'l1ne & pour l'autre,.
il f c trou va fort embaratf é. li·
voulait faire gagner celle dont il._
f~oit le Procureur decJaré; car·
quo y que ceux gui font valoitD · ·
les mefrnes adreffes, falfent toue;
ce qui regude la Ca.ufc_:t;.d9.nt.ik ·
• ..
•
·3~ . MER CU R: E .
ont crouvé moyen de fe charger
pour diférentes Parties , fans qu'elles
f çachcnt qu,elles n'ont toutes
enfemble que t·e mefme Procureur,
ils pratiq·uent quelquesuns
de leurs Confreres , par lef-·
qt1el.s i.ls font fi.gner tout ce q uîf
n'c:fi: pùint pour le Cirent reconnu
; & ces honnefles Confreres,.
à qui à leur cour~ ils font le me(mc·
plailir , lignent tout fan·s lire , &
fans riien examiner.. GraF>inian~
a voit befoin· de tout fon cf prit:
pot1r fc tirer d'embaras , fans
qu'on d·écouvrifr fa friponnerie ..
QEoy qu'il fL1OE porté pour l'ulll
qui le payoii gralfemeot , il cjr-0jt
beaucoup de l'autre fous le nom
<le fon Confrere ,. & ce n'eftoi~·
pointd'ailleursun H-0mme à en ~
tendre raillerie , s'il eu fi pft s'appercevoir
d'c la trempe rie q u ·olli
luY, fai(oit._ Ain fi, ear intcteft d'pOi
•
•
. -. --
•
•
/f' .
GA[ANT. 37
c~té , par crainte· de 1·autre, les
E~rits de tous les del1x de-
. voient ellre pleins de fortes raif
ons ; & fi les ra if ons efioient
également fortes , elles pouvoient
rendre la Caufe doutct1
f e , ce qui n' accommodoit pas
Grapinian. Enfin apres avoir·
longtemp.s medite fur ce qu,iL
a·voit à faire pour ecrire foible- .
ment, fans que la Partie qui ne
fçavoit pas qu~il occupafi: pour
elle en fecret , eult lieu de s.,cn
plaindrç, il s'aviC1 de l'expedient·
q1t1c je va y vous dir-e.11 profita de·
fa méchante répL1tati0n , e11 f e
. rcfolvant a fe déchirer foy· mef-·
me, à fe traiter de fripon , & à:
exagérer fa mauvaife foy , fans.
entrer dans aucun Article ctfentiel.
Il f çavoit que les Juges eclai..:.1
rez regardent le F.ait ,. &. non
pas les lnvcétives , & n' oppofaoe
•
-
-
.3 8 . M E: R C UR E
rien de fort contre les raifons de
fa Partie déclaree, il n'a •1oit point
à douter qu'elle n'obtinfl: gain de
Caufe. Comme il écrivoit pour.
t1n autre Procureur qui paroiffoit
occuper contre luy dans cette
Aff'1ire , il, employa ce ql1Î fuit·
dans les Ecrits qu'il fit délivrer
par cet autre Procureur.~u11nt .à
ce qui regn,rde ce q1'e Grapinian 111
e'crit, on1;,'y doit avoir aucun égard •.
Tout le morJde le connoifl ; on fçait
ce q11'il fçait faire, on fçait ce qu'il
fçait di.re , & fon nom foffet po1Jr
empefaher qu .. on 1J,t11ioûte faJ À [es
Ecritures. En un mot, il ny Al per ..
fonne q.ui ''e fait rnjlruit de ce qu"tft.
Grapinjan .. . Il difoit beaucot1p >·
pour faire voirqu'il n·aveitaucune
intellrgêce avec le ·Procureur,.
qt1i ppour mieux trahir cette Partie,
feignoit d·occllf?.er pour elle;,·
mais il n.e diCoit rien qui putl: n~it~
,
•
·- -----
•
• . . G ~ t~N· T. J?
a Ta Partie déclarée qu'il vot1loit
favorifer. Ainfi les chofes tournerent
comme il l'a voit prétend\t •.
Les Juges trouvant des raifons.
folides dans les Ecrits qai por- ' <
toient fon nom, & ne rema-rquant
que des iojure5, employees par·
l·t1 y contre lu.y·1nef me dans cet1x
qt1i ellojent fous le nom de fon
Confrere,.ne s'arrefterent qu'à ~eql1i
lfaifoit la déci fion tie la Cat1-
fe. La Guerre a fes ruf es , & ce·
que ie v·iens de vous conter en·
efl: une de Palais, que les p·rocureurs
fripons ne font nt1l fcrupt1le
de mettre en pratique, & dont les .
Plaideurs fe doivent: garder ..
Les Ballades que je vous ay
envoyées dans mes deux dernieres
L ettres , m ,e ngagent a' vot1s.
faire part de deux Madrigaux
qt1'on m'a donnez, & qt1i en fon~
·une fuite. Le pre1nicr cft de M..
le Duc de S.Aignan. .
•
•
•
\
•
• •
MERCURE
A MADAME •
DES HOULIERES;. •
•
IN PR 0 M PTU ..
?Jy , jt t,11y dit fans hyptr~
boit t
YoJU écrive'{ d'un tiir qui pa.r loNt
· tjl v11inqueur.
1e veux bien confejfer 1u'it me reft~ tJ,, coeur,
Maù je àemet,re fans parole.
REI>ONSE DE MADAME.
DES HOULIERES~
A MI LE Duc
D E S. A I G N A N~
•
Vantl VOIU me ceàez 111 n..;
Boire,
Yf/#4 vol# c<J11vrez,, d'Nne
g/ojre , .
-
•
·- "--- - •
GALANT.. 4r
Dt vojlre Madrigal tout le monde tj1
charmé. ..
Eji.ce airifi d'1tn comhat qu'on cede
l,avanta,ge ,
.f!J....N' on Je dit vAincu, defarmé?
On connoijl hien qu'à ce langage
You.s t1'cjles f M ACCOÛtumé.
Voicy une not1velle Balade,
à laquelle je fuis fc: t1r que vous
n~ pourrez refufer l'approbation
qu'eJJe a reçeuë icy de tous ceux
qui rendent jt1-flice at1x belles
chofes. Elle efi ft1r le Mariage de
Mademoifelle avec Monficur le
Duc de Savoye , & faite par Madernoifelle
de la Force. Son efpric
eft connu de tOllt Je Illonde, &,
on convient qu'il efi digne de
fon coet1r, &. que fon coeur elt
encore plus grand que fa naiffance,
quo)· qu'elle foie des plu-s
illull,res du Royaume,
•
-
•
4i ME:RcuRE
A. S. A. R 0 Y A L E,
M ADE M 0 I S EL L E.
Llez, partez, Race de tAnl a~
Roys,
ieune Princcffe , en q1ti tout heur
abonde.
f Aux fiers LomhardJ Allez donner de.1
Loix,
Dits & renom voiu font /},fans fa
conde.
Le -Damoife!firu de vos Appo ,
Gt1Jla1Jtement efpere en t' AvJJnture,.
~i de fon coeur doit /Aire le fo1,/114 ~
Et dit p11r foù en foûJ>irAnt tout hM
Eut-il jamais tant rare G:reature ?:
'
w f}
Si ne vit one rien de Ji mervei/ler'x
~te ce qu'en voUI le Giet 11 fatt re ..
luire;
Adonc fer11c devoirs chev11lcNre11x ~
•
\:l"'T ......"' ""_ _________
GAL A NT. · 43
~1i prouverot à q1,et hien il a/jire.
Monjlres, Ge11nts, qui voudront le
honnir,
Il etJ feroit grande déconfiture;
r1Eloire & los feroit fcûr d'ehtcnir,
s'il difoit lors en fan doux fouvenir:,
Fut· il jamais tant rare Creatl1re ?
' ~~
A vom voir tel/e,on dirait que YénUJ
Pour 11.rdre tout voulut vom mettre
Jiu monde;
.A Ji haut p(Jint vos charm:s [onl.l
ven:u
Po11r décourer toute la Terre ronde.
Si rJJit en vous /n, Déeffe P11ll1t1,
De jeJ vertUJ /11 vive po1'rt111it11r.e·;,
T11nt-bien ont fait toutes dc#x tt>
tel ttU,
~e /'on diroit tot~iours fan5 ejlre IM>
Ft1t .. il jamais tatit rare Creatt1rc ~
~~ ;
•
.!/!!_tttez ces Liet'x tant plaifans. <fi'
t 8 n l doux , ·
•
-
•
•
...
•
44 MERCURE
Et le H.lros dont voU& reçeûtes l'efl_re.
Bn larmoyant fouvent prennent
Epot/,X
Filles qrti pl111 Je pur.leur font p11-
roiflre. , . -
YoHJ trouverez es Lte11x que vom
allez
Les riches dons de la Mere Nature• ..
Yo1u laijferez mairtts Ejprits 11cct:thleZ,
Le [quels èr iront tom tr An fis , àe fole~
Fut ... il jamais tant rare Creature ~
EN V 0 Y.
Or ttUetJonc,Ohiet àe ttinl àe VOENJI,
E11 ces Clim11ts, où [oNs un ciel pro:-_
• pzct,
Dejlin en ;.;ous nt peut eflre qu' he11 ..
rer'x ;
LOYIS le veat,fout qt1e tout obeiffe.
Nul n'a pareil ce t11nt noble LOYIS,
En geftes, f11its, proüejfe,ne droiture-.
Tous Gentes ctzurs doivent ejlrei-joüis
•
-. --
-
· ·GAL AN T. 45
qJ'entendre dire aux Peuples é/Ja'is,
Fut- il jamais tant rare Creaturc?
Les Vers que je vous envoya.y
dans ma Lettre de Janvier, fous
le nom du Petit Ramoneur, fonc
auffi de Madcmoifelle de la Force.
?viademoifelle de Navailles, MademoilelJe
de la Valette, & elle,
voulant faire une Galanterie à ~
S. A. Royale M~den1oifelle , luy
envoyerent le .. premier jour de
l"'année , un Gentilhornn1e qui
luy pré.fenta un petit Ramoneur
de Cire , portant une Boëte .
pleine de Bijol1x , & tenant dans .
fa main les Vers que vous avez
déja veus.
· · Je vous envoye une autre Ba·
Jade qui me pat·oifl fort galante.
~oy que l'Autheur n1,en foie
inconnu , je ne puis m'empef
·cher de dire qu'il me~lte l'efiimc
- •
•
•
46 MERCURE
de tous les honnefies Gens, par
la jofl:ice qu'il rend à Niadame
des Hot1lieres. C'efi: à elle qu'il
a-dreife la Bala,{e. -
' A MADAME •
t D E S H 0 U L I E F, E S.
OtJS remettez /11 B111!11de en
honneur
Par F'ers dorez d'inimitable jlile;
Ja grand be Join 11voit de ce bon'heur
Le vieil Phéhus J la h1ir/Je jlérile,
· 12!!_~efprit accort ,ftn, poly, '"rsratie11x,
" 'R...efaçonnajl fes b,·111ttez fi1r-Anr>écs.
•
Refaire ainji fle11rir '1?...ofês fa1;e'e s, ...
A mon avis on ne peut faire
... n~~
~~
YoNS lcrivez ~ ccrt~in Pre11 ..~ Seignertr
~
.-
D'11n air Ji gent,Ji noble & Ji facile,
.f<_u' atournemet de fa ience greigneMr_
,.
•
•
GALANT. 74
Ne fç1Jit 111voir 1~ Mt'Je plus habile.
Yojlre f JJrler, eJI le p/llrler des Diettx;
En tout propos lihres, & point genee s
D11ns vos devis les Gr1ices fi1nblent
I nees;
· A mon avis on ne peut faire , .
mi• eux.
4E3'- .
Du los d'Amour vous fçave7J11 tenet1r,
Le par11ngon, l'~greable, & l'utile;
Aupres de vous n'eft ft_ be11u 'R._ai-,
fanneur. ·
!l._ui ne fi crût la verve peu fo6ti!e.
FriflJues G11!11,ns, enjoüe'{, férieux,
Pour naviger 1111x Ijles FortNnées,
~~ont de vos dits /ettrs leçons raftnées;
A mon avis on 'ne peut faire
mi• eux.
EN V 0 Y.
Des Sens chArme'Z {e dot'x Empsi·
fonnc11r , ·
De 111 R11ifon t,nim11hle Su/;9rne11r ,
•
,
•
•
. 4S MERCURE
'Iiendr11t de vous t'heur de fes defli~
1 11ees ; ·
AN.X Dévoyez, à toute heure, en tous
lieuJ.:,
Prefahez toûf ours [es Loix 6ien ordonnées,
.
A mon avis on ne pel1t . faire
mi• eux .
• Les Balades qu'on a veuës depuis
deux mois, en ont amené fa
mode. Chacun a etfaye fon calent
fl1r ce genre de Poë!ie; & une
Dame Solitaire qui fe p1ai{l à fe
cacher , quoy qtl•elle foie fe&re
que tout ce qu'elle efi: lu y ferait
•
· honnet1r, fi elle vouloic le faire
paroifire, en a fait deux qt1i 1ne
foot tombées entre les 1nai11s, fur
les Rimes des pren1ieres. Elles font
.fur des maticres qui s'acco1nmo- .
- dent à la fainteté du temps où
- nous f ommes. ·
• ,.. • St1r
•
•
..
' • • GA LA Nrf. 4.9
•
SUR L.. .E S R. IMES
DE LA BALADE
DV l\1ERCVR.R DE JANVIER.
On n'aime plus coa1me on aimoit
· jadis.
Caution totU Hommes font
fujets, ,
De's le premier cette Loy fut écrite.
· To1t1 font pechez vifiblcs ou fecrets,
~e ne pettt ftU effacer EJiu .. b en~ce .
Bit'n rarement vertu dan.. s l'Ho'fJ'Jme
habite; . ,
Trop bien ti-t-on pour Autray malins
dies, ·
Trop hien Jij/1tçe efl au monde ve~
nu•e• , ·
Et probité pare ll~ ejtAnt perd1Jë,
Aime. t on · Dier' comme on t,11imoit
jadis.?'Mars
1684.
•
•
\
...
•
-
'
- -----•
' ·MERCURE
'~....»
· Riches atours , Cn,deaux , no111hrt~11x
•
Valets;
Sont a1tjourd·huy préferez au méri•
te .
..~ i des H1tmairJs modejles & difcrets
Il efl enèor, /R, tro11-pe tn eft petite.
1eunejfe enftn, YieiUejfe décrepite,
Aimettt à voir les v ices aplaudis.
Devotion feroit paJ!er pour gruë,
Faver'r du Ciel p~r priere obtent1 ë
-N'acquiert pltU los ~ Dieu &omme
jadis.
- ~,.
~ 4
•
À coeurs humains toûjours tet11dent
filets · .
Efprits d'Enfer,cette enge11nce mau..:
dite,
~i des plm heaux font les p/114
laids objets ;
En rJous pertltint chac1'n fe felicire;
Pour nous tr11hi1 ~hacun fait l,lli po4!
• • cr1te,
...
•
•
GA LAN T. J 1·
Par fo1'x pl11iftrs tromp11nt les
Etourdis,
Et fait qu'AN m1el 11n PecheNr s'ha~
buë.
!J.._uand on n'a f41 Je Die11 ln, gloire
en veu•e• ,
PeNt. on l'aimer comme on l'11imoit
jadis ~ .
Trop àe Mortels fe tr1uvent ainfl
faits;
Prophane amour eft [eut q11i fa dé- , .
bite. ·
Trop de B1trhons & de ieancs Co~
.. quets,
Trop fo11vent font le Di11hte , & no11 .
l'Hermite.
Trop de l1cence R reforme n'invite,
Et trop de coeurs pour DttN font rê•'
froidis. ·
Enftn hrJmeur Je l'Homme eft trot
. bour~1ë,
• , c i
•
•
•
· 51 MERCURE
~11na il aJ1roit ttfle jeune 01' che.:
nu•e• ,
S'il n'tiime Dieu &omme on l'11imoit
jadis.
• •
EN V 0 Y.
Ejlre Etlrnel , f11ü pour nos in- ·
- térells. ·
~ue Cupidon digne.dt camouflets,
Dans coeurs hum1eins fan fou ne con-
t1• nue•• . ·
p/114 no114 vo•àrA qNe Siecle d'A-
. madis,
Si àe chac"n, Ame a'11mou1 pour~
veu•c• ,
,,du comhle en tjl pouf toy ftMI par ..
venue•• ,
T'11im11nt toûjo•rs &omme °" t' AÎ111oi6
jadis. · ·
•
•
...
~1'1""'7'V'---~-----
GAL AN T. S3
SUR LES RIMES
· D .E L A B A L A D E.
·ou MESME MERCURE
Da I AN v 1 1 a.
Oncqu.es ne fut plus vericab?e .
Preux.
• •
oi11t ne faü ttU de ces fiers Paladins,
~j des Geants conqYejloie111 /es
Armures;
Point ne f AÙ '"' àe g11!11ns Gre ...
nadins
Dont mention fo1Jt ma.intts Ecritt1res;
. M11i; des Martirs qui p11r fer & flfT
· feux l
•
Sont morts pot'r ieu, ;e les /011~ &
les prie, '
En ft1i1 d'tim()U'r,& de Ghevaleric.,
. c 3
•
•
•
- ----- -
54 . ·ME RCUR:E
Oncq1,es '"e fut 7/114 verit1ih!es
Preux.
~
Cruels Bourreaux, & traîtres A!fa4
lins
Des Saint·s M11rtirs, p11r coups & p11r
• • 1·n Jll res ,
.A Dieu vou/11nt en faire bet111x lar-
•
CJOS ,
Ils Arrachaient fo11vent les cheve ..
lures
En les traînant en CAchots tenc•-
bret1x;
.Mail tet faplice eftoit badinerie
À des chrefti1ns plein5 de f11i1ite .
faërie,
Oncques ne fut plm veritnhles.
Preux. •
• . ~~
1amaü. l' Aurore aux doits in car·
nadins
.&ux fo11rs bri/lans ne ch1erJgeoienl:
nJJ.its obf cures ,
...
•
••
•
•
•
GALANT. 55
S1ins voir chrejliens par m11int"s
• Hommes mutins .
Sot1ijfrir pour Dieu fu11eftes avan·
•
tl1res.
ch1ique M artir hr 1ivoi1 tourmens
nombreux, ·
Bien que tourmens empefchent qu·on
ne ri•e ,
Riant des jiens, il quit oit fan hoirie.
011cq1ees ne fut plt14 verttables
Preux. •
EN V 0 Y.
Priez· pour nous, chrejliens fi va·
leo reux , ·
~i du vray Dieu ftdelles Amou'.-
... reux
Avez d11 Diable évité tromperie , .
Priez pour nous, &. pour totM nosNeveux.
Yotu meritez qu'à jrimai~ on s' é-
cr•i e,
OfJcq11es ne fut plus v erit.fl.b/es
PreL1x.
c
•
·- ·-----
•
56 t1ERCURE .
Monfieur le Duc de S. ~i-
.. g o a rn ayant que 1 q Ll e part à cet .
Article ., par le Madrigal de fa
fJçon qui eft au con1mencemenr, .
je ne pt1is mieux le fi11ir qt1e par
une chofe qui efi à fa gloire. La · ·
Figt1re qt1e ':ous trouverez icy
vot1s en infrrl1ira. Qpand elle ne _
.., regarderoit pas llne Perfclnne
, at1ffi illuf\re qc.1~ ce Duc, & at1ffi
co11nl1ë parn1y les Sça,1ans; je ne
l~ifferois pas de vous l~ envoyer, à
_ caufe de l'invention &de l'efprit · ·
de l ~Auchei.1r. Elle fervira d'exemple
a ceux qt1i veulent faire des
Paoégy riques, où la verité ne foie
point ftt f peél:e. lainais il t1,y eut
u11e plus belle maniere de loüer >
On doit l'admirer d'auta11t plus~
que ne contenant q:ue des faits
dont tout le monde convient >
}'Envie 1nefme n'y peut trot1ver
à redire. Si elle fe plaifr à répcn~ ·
. ... •
,
GAL AN T. 57
~ fon venin, ce n'efi que fL1r les
_ üanges vagu(!s , qt1i pot1vant
. Ilre appliC]uées à plufieurs, ne
· ont legitimemenc det1ës à perfonnc;
ce qui ne fe trouve pas
· dans ce que je vot1s envoye. Toue
. contribuë à faire voir qt1e la feule
vericé a fait travailler à cet Ou ... ·
. · vrage , puis que l' A ut heur ne
connoill: pas Monfieur le Duc de
S. Aignan, commevous·pouvez
!n>"'I• Je voir p.,a r cet Extrai..t · de· la Let• .... Jre que 1 en ay reçeue.
Cette penfée me_ vint par u11
mouvemens du 'l.Jle tout extraordinAire
que. j,llJ toû;o1'rs eu pour !~
gloire de ce Seigneur. Il eft vray
que ie n,llJ pAs l honneur de le con-
~ noiflre , m~is je fi1u contr11int de
demeurer dans le refpelf , & c' eft
e-(fez pour moy de l'admirer par fa.
• belle réputation, & par tout ce que
· . ·7.'en ay lû d11ns nos Ecrivains. Ld:
• C S;
•
•
..
-. -----
•
•
!~ ME RC UR l!
deffein que je votu envoye , ejf" tf~
abregé de {es plus be//,,s A8io1z.s ..
pcut .. ejfre que la nouveauté·en fer A
goûtée. J'ay tiré do11ze Devifes des ·
douze alliances de Morifieu,- te D11c·
àe S. AignJJn ,. & iay jujlifté les·
De-vifes par les endroits de fa vie
qui ont quelqt'e rnport avec elles, ,.
& que j'11y écrits à co.fté de chaque
,Médaille. On doit fi'ppofer que ce·
font des M éd.Ailles , & ainji i, ay t#c
d~{fein de faire t'ab.rege d~ l'Hijfoire
de ce Duc.1è les feroi; batre ,fi j'en·
/IVOU le pouvoir. c'ejf à mon A'?JÜ!;
''n moyen fart propre à publier t'Hijloire
;. 7• eri pourray. dor;ner des de[-
. feins · plus· étend11& da11s la faite •.
lfou-s. eri. uferez, s'il voiu plarjl, pour·
cette Piece avec t4ne entiere lillerté>'c'ejl
à dire, que je vous t'nb11Jndonne, .
pour y ajoûter ,. ou en retr~ncher , ..
& mffme poNr: la [ttpri1ner, Ji vous
n.e cro1ez p11s iu'elle. mirit.e d'ef!rt!f
l ' ""
-,
•
·- i--- - . •
G A t :A N T~ · 5 ~
veuë. Si vo11s 111 faites · paroijlre ·•
confervez - moy , ie vous prie , /a
qualité à1Inconnu. AucurJ motif d'intérejl
, de fartane, ou de gloire, ne
me fait agir.1e me faù condar»né À
l,obfcurité; je ne lA vioteray p11s.
Il ne me refl:e q u, à vous en~
voyer l'Exp1ic~tion de cette Fi~
gure. La voicy,d~ns l~s mef mes
termes qu'elle a efié. écrite par>
l'Autheur.. ,
•
EXPLICATION • ,
DE S
, ALLIANCES SYMBOLIQYES.
DE Mr LE DUC
"' D E S .. A. I G N A N ..
•
•
•
Es A:rmoiries ont un· rapp9rtf;
.... k une union néceffaire avec.: ...
~ 6, •
••
•
•
- . -----
60 · MER-CURB
• l-a vertu des Heros. Ainfi le Chef
t·racé ft1r l,Ecu , elt la rnarq ue
d'une ble!f ure receL1ê à la tefie J.
dan.s une occafion glorieufe. t'Epée
teinte du fang enne1ny, s'exprime
par la Croix, &c. l 'appelle·
donc des Alliances fj1mboliques, les.
<l!..!artiers d'u11 EcL1ifon, i'.JOÎ peu·
~e11t fi gnifi.er les b·elles A&ions
àe quelqu'tlrl.. , · ·
Cette union mutuelle d·' Armes.
& de Dev if es , me paroi!l: forcpropre
à donner un petit Portrait ·
de Monfieur l.è Duc. de S. Aignan.
Ce Sei gne1:1r port:e , éé1irtelé;
Atl premier de Saint Brijfon , ec11r::..
t elé d~ la Ferté. Hub1irt , fl1r le tour
a 'Ejiouteviile,. RU· 2 •. gr·and· ~tir•
t ier , de Siéilly, écartelé de Bot,r-·
bon .. Condi, fur le tout de /'tl Treraoüille
; Ali- _ 3. grand ~artier , de.
C/7JÎ/on.,Or11nge , éc111tete de BriNt4!. ·
•
•
·- ------
•
•
•
GA t AN T. 61
gogne· ancien , for le tottt d'Hlfttjfon
• Tonnerre; ats 4. & dernier granJ,.
~uartier , de Poitiers, écartalé de·
Sp,vnye , fur le tout de C!errtJontTonnerre
; & fur 101u ces- gr11;nds.
~1artiers , de Beauvillier.r.
•
J'ay fuivy l'ordre de·s ~art
·iers , pot1r en tirer les Dev ifes.
fuivantes. J'en ay donné deux.
pc>l1r la Merlette, afi11 de n1arq
·t1er que c'efi le principal ~lartier
de to11t l'Ect1iTon ; c~ eft à dire,.
la Famille de Monfieur de S. Ai-.
gnan. J, a vois trot1vé . ~es Ex pli-cations
affcz ct1rieufes f l:lr les
Emaux de ces Alliances ; majs.
j'ay reconnu que je ferojs engagé.
dans un long, dif cot1rs. C'efr ce
q.ue je prens foin d'~vicer ..
... 1. Nativum fpargit odorern .. .
La Famille de Saint Brilfon
porte pour Armes, d,1i'{qr , /e:mé.:
•
•
•
•
li%· M E R C UR E
' de Fletlrs de-Lys d'arge1Jt. L'odeur
du Lys fe conferve fans alcéra-tion,
& fè répand avec force dans·
~ne grande ece11duë. Ce Duc
encroic à peine dans les pretnie•
res .. · années de la jeunetre , qu,il
con1mença d·accroillre avec éclat
la gloire de fes Anceltres. Lacres-·
noble Famille de Beauvilliers, alJiees
at1x meilleures M·aifon de
!,Europe ( particulicrement aux
Reyncs de Porct1gal & de Polo- .
gne , &. à Madame Royale, Du-
, cheffe Doüairiere de Savoye) reçeuc
de luy beaucoup plt1s degloire
qu'elle ne luy en a voit don ..
né. Il parut en deux Campagnes,
.& fut Capitaine de Cavalerie
en 16 34. L'année fui vante, il fic·
merveilles au fa1neux Combat de
Sceirnbrt1n, en·Alface.On n'oubli-·
ra jamais le courage qu'il mo!)tra.
dans la RetraitÇ de Mayence, .~
•
• ._ V - -
6 ALAN T. 63·
rombien la France tira d,avanrages
de fa valeur dans le Co1nbac
de Vat1devranges .
•
2. St11t ingtrJio jine mort-e de eus;
La Ferté-Hubert, porte à'r-iz11r ·
feme' de Billettes d'or,. ar' Leopard
de mefme. La Billettes ell: le fyn1-
bole des belles conooilfanccs ..
Elle eO: de figμre fen1blable au
Piédefl:al , qui efi: un Monutnen~
confac,re à la Po!l:trite. Il feroic
difficile de trouver un cf prit plt1sgra!
1d , plt1s heureux, & plt1s·.
étendu que celuy de MonGet>r de,
S. Aignan, qui a paru tant de fois.
dans 1~ Académie Franç.oâfe, dep
ll i s J, a n ne e ) 6 6 3 . l) u, il a e ll: é.
reçeu dans cet illufrre Corps. La·
P. roteétion del, Academie K oyale~
d'Arles; l'Invention de mille Divertif.
Îemens fpicituels , &. des.
Pfaifirs d-c l,Ifle Enchantée , . r.en~
•
•
•
• •
•
•
•
---
6~ rv1 E,RCURE
drontfa mémoire immortelleda·ns ~
les Siecles à venir. A joûcez cette
facilité fL1rprenante qu,il a de
faire des Vers, ce qui prouve la
vivacité de fo11 ef prit.
3. Dat veniam viélis , Jrtbigit
· que firoces.
Efiot1teville, porte B1,re!é.d'argent
& de gtteules, a11 Lion de fah!e.
Le Lion a qt1elque chofe de fi
genereux ,. qu'il faic grace à la
foûtniffion , &. conferve fa force
pour les teméraires qui ofenc Juy
faire tefte. Monfieur le Duc de
, S. Aigna!1 a ble!fe , & defarmé
dept1is pet1 un brave Officier dans
ll ne rencontre ; ma1•s ayant re. .
connu fa f oftmiffion ; il lt1y fit
grace, & obtint dL1 Roy le pardon
& le recabliffernent de cet
Officier dans fa Charge.En 16 5 5.
il fut attaqué feul par ql1ac1c:
-
•
•
GALANT. 65
A!faffi 11s; il en tL1a trois, & mit le
. q \1atrie1ne en fu \te.
•
1 4· rires acqrtirit eunti.
•
Süilly , porte d'az.t1r famé de
M olettes d'Eperfln d'argent, att Lion
d'or. L' Etoile ou mole te d'E peron,
marque aifez bien cette belle
ardeur, que Monfieur de S. Aignan
inf pire tous les jours at1x
Braves, & aux Sçavans. Il s'ell
rendu le Proteéleur des Gentilshommes
, des Officiers , mef mc
des fimples Soldats qu'il a fccu
avoir du mérite. On fçait que les
Eerfonoes de Lettres font excitez
à l'étt1de, par tes Prix qt1'il propofe,
& par les recompenfes qu'il
leur proct1 re. ·
5. Prim11, revocat primordïtt.
farmtt.
Bourbon , porte J:azur ~trois:
•
• -
..
•
-
•
•
• 66 ME RCVR E
Fleuris-de.Lys , at' B~ton àe gueule$
péry en bande. On dit que la Natt1re
celefte ef\: tres-bien repréfencée
par le Lys. Cette Fleur retourne
chaqt1e année dans fa premiere
beauté, fans avoir befoin
dt1 fecours de la Terre. Gn regard
du Soleil luy donne de la chaleur,
&. la fait lever pour répandre fes
odeurs avec autant de force que
jamais. c•efl: jull:ement lïdée C)tlC
je me fuis formée de Monfieur de
S. Aignan, qui fen1ble fe reproduire
tous les jours, fi) ofe parler
~in li, par une vigt1eur, & par un
courage que le zele do fervice dLi
Roy fortifie de plus en (?lus •
•
6. Propius Afpicit.
La Trémoüille , porte à·o.r "'''
Chevron de g1,e11lt1S , Accomp~gnl
Je trois Aigles d'azur , membre'{
& becquez. de gueules .. L, Aigle ap-
•
•
•
. -.
· GALANT. · 67
proche le plus du Soleil , & le
regarde avec plus de liberté. Depuis
1649. que MonlieL1r le Dt1c
de S. Aignan e!t Premier Gentilhomme
de la Chambre, il ell: aifé
de ju!l:ifier combien il s·en rendlt
digne de cette in1portante Charge,
qui l'expofe ·aux regards favorables
de Sa Maje!lé.
..
7. Horos & timor helli .
Ch~lon - Orange , porte , à~
gueules à la B11,nde d'or. On a confacré
la Bande pour 6gnifier le
Baudrier, qui fait l'honneur &; ·
les deliceS' du vericabJe Soldat ..
Monliet1r le Duc de S. Aignan
avoit dera fait dix Campagnes
avec éloge des Generaux ; dans
un ~ge où les autres regardent
encore la Guerre de loin. On reconnut
en 1 649.combien il ello!t
aime de la Nobleife ,, lors que: ·
•
•
•
•
•
•
•
•
)
•
68 MERCURE
quatre cens Gentilshommes f c
rendirent aupres de lt1y. Il les
mena all Roy, apres avoir trion1-
phé du feu des Ennemis, de la
rigaet1r de la Saifon , & de toutes
les diffic\1ltez qui s'oppoferent à
fa route viél:orieufe.
8. Monjlr11t tolerare !t1'1ores •
Bourgog11e-ancien , porte B11n.:
dé d,or & d"ti\!tr à la Bordure d~
gtteu/es. Une Ct1iraf.fe efi: marquée
dans le Blafon , par la Bordure ..
C,ell: avec le fecours de la Cuiralfc
que notls fommes infrruits aux
Travaux de Mars. Het1reux fonc
les Heros qt1i ont appris les Exercices
de la Guerre, fous un Chef
. auffi éclaire. que Monfieur. de S.
Aignan. Il fut fait Maréchal de
Camp en 1644. & Lieutenant
Genéral des A rn1ées en I 649.
- Nou~ l'avons vû Aifaillant au ma~-
•
•
- .
-. ----
·GAL AN T. 69
gnifique Carot1fel de LoU1s LE
GRAND , & fort Couvent Juge,
ou Maréchal de Camp , aux
Tournois & iux Courfes des Princes.
Toute la Nobletfe le prend
pot1r modele dans les Exercices
dt1 corps, dont il s'efi coûjours
acquitc d'une maniere charmante.
• 9. Et dittit & fungit. ·
. Hutfon-Tonnerre_ , porte à,11_
:Gur ~ Jix Annelets d, or, 3 .1 .1. Toue
cfr à ell:imer dans un Anneau,
qui n,cfi. pas feulement pour not1s
enrichir ; mais de plus c'cft un
gage d'amour, & d·alliance. La
Touraine fe fouviendra dans tous
· les Siecles de la magaificence, 8'.
de la libérali~c de nofire gené-.
reux Duc , qt1i a remis à cette
Province ll11C fomn1e cres. confiè.
iérablc , ~u~ le Roy luy avoit
• • • •
•
---
ï o -M E ~ C UR E,
donnee , à caufe de la Naif!1ncc
du pren1ier Fils de France en
· 1661. Un Coeur fi grand, &
rem pl y de tant de charmes, ell:olc:
pour Mademoifelle Servieo ; &
apres fa mort, pour Mademoif elle
de Rance , que Monfieur le Duc
èle S. Aignan époufa le 9. Juillet
1680. .
1 o . .,~uo fpeE!es, uiiq11e coronn,, .
Poitiers, porte d,11z11r ~ Jix Befa1zs
d'argent; 3. l. 1. au chef a'of.
Les Befans font d't1ne figure ronde,
& le Chef de l'Ecu a toûjours
repréfenté la Couronne. Si
ce Dt1c efi: un modele achevé de
fidclité & de valeur, on peut dire
auffi 8ue fa verttl a efié couron·
née felon fes mérites. I;e Roy te
nomma Chevalier de fes Ordr~ s
le 3 1. Deccmbre 1661 ~&Duc &
Pair de Fran~e en 166 3 .,
•
- t
• '
·- ·-- -
•
GAL AN T~ 71 ..
1 1. Et decus addidit 11ru •
•
Savoye , porte de gueules À !11
Croix d'11rgent. Dept1is l'établilfement
du Chrifiianifme, la Croix .
ell devent1ë le plt1s bel ornemen~
de nos Autels. La piete de MonL
lieur le Duc de S. Aignan efi re~
connuë, par le foin qu'il a pris
de la converfion de tant d'Herétiqt1es.
On fçait les fenti111ens de
R,efigion qu'il fait paro~tre, & les
Miffions qu'il a établie dans fes
Gouvernemens.
· 11. Depojitum fervare potens .
•
· Clermont-Tonnerre , porte de
gue1,lts à deux 'Clefs à,argent e11 foutoir.
Sa Majefl:é ne s,e!t pas trom•
pée, lors qu'Elie a confié le Gouvernement
de T ot1rainc , &. de
Loches à Monfieur_ de S. Aignan;
& cnfuitc ceux du Havre , de
•
•
•
•
' 1~ ~~ ER CURE
Harfleur; de MontivilJiers & de •
Fef camp en 1f:-65 .<:e Duc· a jt1fii-
1ie le choix du Roy, . en de fendant
le Havre des infulces de nos
Ennemis. En -1674. il mie fur
,pied une ~rmee de quinze mille
Honimes en tres· peu de jours ,
fans compter çe qu'il falloit laif.
fer pour la garde ties Coftes , &,
des Villes. Par une conduite fi
fage, & avec cette prornpti.cude,
prcfque fans exemple , il rendit
inutiles les efforts des Hollandais
qui a voient eu la Jiardieffe de me;
nacer le Havre, & fes environs •
. l j. Cor indomita. virtute movct11r. ,
. Beat1v illiers , porte fa.ci d'argent
& de finople , l'argent chargé d~ jix
Merlettes de gueules, 3. 2. 1. Une
Merlette ·marqt1e les Ennemis
vaioGus, & defarmez. ôutre les t
belles Yiétoires que nous vcnoo
- d, admirer ,
-
G A1LA NT. 7 J-'
d,admirer, il faut ..f e fouve11ir encore
que Monfieur de S. Aignan
fe dil\ingua au Siége de Gh~ceau ..
Porcien , en qualit'é de Volontaire;
une Mine qt1'il entreprit,
avança la prife de cette Place
En 165 o. Il commanda tin C orps
d' Armee dans le Berry, il prit Ia
Tour de Bourges, le Fort de B:at:1
gy, plt1fieurs autres Places , &!
n1aintint toutes lc:s Villes de cetre
Province en let1r devoir. loignez
a cela les Sieges de Sainte Mcneboud,
& de Monrmedy en 1657.
où il acquit tarie de gleire.
• J 4. 01nni11 corde replet .
'
'Si l'on ne donne point de bec;
d,ailes, & de: par<es, à la ·Merlet
te, c'cfi pour montrer que fon
coe.uri luy fuflit. L'humeur bit"n~
. faifantc, la civilité, &- es empreffe111cos
à rendre ftr:v ice a tout le
M11rs 1 6 8i· D
• •
•
•
'
-
74· ME R CU R E ,
nionde, font des cbofes infepara·
bles 'de la Perfonne de Mon lieur
de S. Aignan. Ce font des charmes
l]UÎ luy a!ft1rent les coeurs de
tant de Rerfonnes. Voila un petit
etfay de foo Portrait. On 'ne m'ac'
cufera pas de flatcr , puis que je -
n'av l'honnet1r de le coanoillre, ~
~t1e par ces beal1x endroits qui
paroitfent au dehors , & qui luy
attirent avec jufi:ice l,ad1niration
de toute l,Europe.
~ , L. M. D. S. B .
• ..
Parmy ceux qui fe font dill:ingt1ez
dans les Services que l'on a
faits pour la Reine, f ay oublié de
vous dire que les Peres Cordel~
rs du Gonventde l'Obfcr\'ance
·âe S. Françojs de la Ville He Nan.:
cy. ; fe font acquitez de ce devoir
avec beaucoup de magnifieèoce.
.. ils firent dreLfei au milieu du
•
•
...,
. G A L AN T. · . iS
Choeur de leur Eglife uôe Chave\
le Ardente fort ·r patieufe, foût~
nuë de qt1atre Colc>mncs chargées
de Fleurs - de .. Lys~ & éie..:
.vées fur qt1atre Marches. Aux
tjuatre coins du deOEos '.de ·cet~
te Chapelle , paroiifoient qttatre
Py.ramides , chargées . at~ ffi
de Fleurs-de ... Lys d'or. AtlX pieds
de la Reprefentation efioit le Portrait
de cette P.rinte1fe; environné
d'a'? Cref pe violet, ·qui en fa.foie
lé Botdure pat gros bouillons.
Monfiet1r Bichet, Abbé de, Clairlieux
c>fficia p~ntificalernent avec
~l\l~elê ·, & fa gravite ·ordirlaire;
& le Peret rançois Morquin , Exp~~
inciati de ~la Pr~vince . â~
France Parifienoe , & Cullode
• de ll;orira1ne & .B~rrois , prononça
i·orai[oo ft1aébre. Touccs l'Af.. .
femabtéa. qut.ftYfi é)îd nân.i.firl<ll f t' 1 u y
donnardc grà11~s'!pplaudiffemens!
D " ~ -
----
111""" • 1 ••
E n! rnu~r»_ure pliu , Ah/;é, c/Jntre
le Îort, , ·
J" ' . ' ..
De. r1not~ 14VDÎrJ !"'VJ vojlre illuflre
~ :\ ,'Supf.or;t; •; . · . r t
· S-JJ gloire dans .te Cjçl efl bi~n mieu~
établie,, '
Et chaçu.n demeure d'1iccprd,
•
-1~r~s ~rv:oir oüy vofl"rt ~e.ct n,c.c4'}1;.
.....,.,. pite .~ , , [ :l s ...1 ~ 1 ._,
~e /ltJ Reyne"' flus f!'it po#r fDO#IJ
depuil fa mort "' . • ..
.f2u'~lf.e t!'!"/!~~~fa;ir_t er1.. ~ilie•
•
•
. GAL AN T. · 7?
Princeifc a exercées tant qu;eJic a
·vécu, ne.nous ta1fftl1t1'oint dot1-
ter de fon bonheur. Ai11fi il n,y a
rien (.1e plt1s j11fie qt1e la Dévife
qt1i a erré faite fur fa mor-t' par
• Mo11fieur R:at1lt de~ Roüeo. Le
Oorp5 eft une · A igti-illë de . Bouff
ole touchée lie l' A.yrnatir. Tout
le mondefçait gi1e cet-ce Aigt1ille,
quand elle eft :ainfi touchée , cfr ;
.., a às 'Ube p&péteelle a git.at ipn ,
& que cherchant i~Lf~meoc
fus~epos, èlk ne pëût"l·e t40itèir,
qu'en s'arreflant ft1r le po.~t qt1i
-. fü~ m~rq,ti~ p~Je , où c.etre
~'Pie.r.fè t a-ttïre.'€~mot~ ~ Ncç.~lfo,
nec erro , font 1'ame de cette Deife.
·En v.micy J'eKpticatian pa~ Je
mefme lv1on!ieur Rault.
.. r
.l
7JflieJ &hajne ~'-e fprits ~ ms·
· y :"11x inrc1ifil>le ,
. . ~e.ue AtMcher fi forti /11 Boujf< >te ~
t'Ayman1?
D 3,
•
•
1
. ---
•
78 , MERCURE
Jl.._ue/ noeud ft dou .4. < & ft charma~t,
. . Rend t' un pour l'11utre ft fetifible-?
t 1 u~~
1 • ,~.:· -
Le1'r fecrett union eJI ft pleine
à'11ppas , ..
c!lue n,e cra;gn1t-nt auc1Jn diri1orce
L11 difl~nce des tieux ne les empefahe
pas, '~ · '' 1
D'agir toûjo•rs de 1nefme force.
. (~ • . t 1 .,
DepNi§ le p1fmÙJJ jol(1; ~"~-par~! l''llJn)
vers ; _, ! ' J rt #
Llf l!fll!11rf fJ"i fait t'tlAter [es Mer-
'IJeiltes J
Dans IQUS fes ONvra.ges JiveYJ. >
< • N~tn: "j>oi.n. ~ p_r~llit' de.'jJ1g.e.iltr1. ~ ..... . ,. .. û ,..
Ce myjlere c11che ,~ çe.fjmbole /l,11~
mour,
Ne nous doit pas icy farprendH ;
lli.Jn IJlllre pites· 1111-gufté) &. rtusnobje
& plus tendre·,
. ~e [Ail mi(_flX p 111roijlre ~ fa11 tol#f ..
• •
I"
t ..
•
GALANT. ~!J
fle~
Tout àe mef me que lA Boujfole,
Pour chercher fan repos , fe tourne
v ers te Pôle ,
Et qr'e l'Aymtint J'11ttir.e, & le fixe
en ce liet1;
THERESE, que le Ciel plus A1-
der1Jment cortvie
.A joüir du repos dt t'i111morttlle vit,
Ne trouv, e fan. AymtirJt, & fon Pôle
qu en D1e11.
Mon!ieur le Comte d'Entremont
, Lieutenant de Roy -at1x
Provinces de Brelfe, Bugey-;V; l-. ...__....
romay , & Gez , a fait paroifit.e
f on zele dans la Nailfancc de
Monfeigneur le . Dt1c d' Anjot1 ,
comme il l'a fait dans tot1tes les
occafions qui fc font offertes de
·marquer fon inviolable attachement
at1 fervice de Sa Majefié.
Le Te Deun1 a cfl:é chanté {ol~m-
D 4
•
•
•
S-o M"Ë R ~C Ull E
ne11ement dans tot1s les liet1x où
il a droit de donner fes ordres; &
les Regales qt1e cerce force Lie
Fefics luy a fait fa ire à un fort
grand nombre dç l'erfonnes de
qu, alité , ont efie. accompagnez
â une profufion ft1rprenante.
Je vous envoye un Sonnet de
Monlieur l'Abbé de la Chaize,
fur c:e que, Monfeigneur le Duc
d,Anjou efi né dans le temps que
les Ef pagnols nous ont declaré Ja
Guerre. ·
.. f1':11Î1rnphe déit1 IJJo•rgog11e efl
~ Je.ftiné.
M1trs,qui te veut cond11ire !If Empire·
du Monde,
Sembloit, 1tyant 1irmé fi'r IR 'rer.re &
fi'r t' Ond·e ,
N'Attendre feutement que le temps
. ~,,,il fuft ni. .
.. •
•
G Al ;m
•
, • ~ 1
~tp.enàant le jignAt n 'ejl poifit t11cor
· · ~ J:onné; J · · & ~
~,, F111ndrz· on enttllel hitn#/t. 7011 · ·
• rnerrt q11i gl/'o'Jllie , l c.: ..
.-M11iJ on s'"'pperçoit peu q11e le FoMàr~
y réporJde;
Ce (Ont des Lauriers prrfls dont nul~
L- n' eft CD1'Y~bé• r r
.rf~~=?'! q fJ
~~~
•
Beau Sang de nos Héros En ant dé
· '" r:1l1owe ,~ . · . --
.A lei de · e11 {on Berce111' fi~'t to#l-t/J,il-
. l'Ant de.gllli'!t', ,.; · \ ~\~ . ~ ~ ·
Dira·t-on que le t~e'n n''lfit ptdtt fJe[-
. me écl11t? , ·
t • ~ • ~
Non, te D~ ~· Antotl" viriJt., 011 v11~ •
·to11 t tn*tprend~. - ·
Bourgogne /lJU~oit plûtojl commencé l1
Comb11t, t •
>fM S c'e_/Joitof n Sè'conà 111i1J~i[oitr
Q .. ,,.,,..~~.. )
•
• •
• •
Si. M1! R~ U B
Vous aurez entendL1 p_arler cfe
la cbfue du\; Poot·~oùge. Elle c'"I
arrivée avant que Ja Gla~c aie
c~-mmencé à. fe .campre , & c·ca
là de!f us que e Madrigal a cné:
fait. Il eft de uoficui Diérc~·
~iJle. ·
S;UR LA: GH· U~E:
du Pont- Rouge .
•
E Pont - Ro!'ge tf!· tom/JI J~
i....ïiîoi'-. • ~tll ~ , .. " . . •
Il'n'11 point vou{•·'floi1 l' hp"eur-
D'IW> iné1J.it11.ble rAV1ige;
Pour un Pont , c' ejf eftrefor1 f11ge'-I!
fa fouvient 11pp•remmen1,
. ~ u.e dflriS ''• te t· âf ~rf!_t1"tnl ••
IJ n' 11 p# mA!#lefais, J'lJil~'- Je n11M;..
,, fr~ge.. ..
Il voit encor ve11ir f or11ge ;.
~11i4-ji. tojl 'J.."' il t.11 lt fJt#I. h
POJW INJ r 11vir me[.111:1VfP!IJHl'g~ ~
•
' .
•
. GAL AN T. 8J
Il àlcti7npe toûjours devA1Jt.
DanJ les Prépn,1111ifi d'une terrihle
Guerre,
'1/ me fembte déia voir les v11ins. En~
• ntmu A
De nojlre invincible LOVIS,
A·u premier hruit de fan Tonner,1,
Se retirer aufli , de ptur J:ejlr~·
. faûmis.
Depuis quelques .. jours nou·s
avons perdl1 Monfieur du Val ,
Gcographe ordinaire dl1 Roy. ~es
Livres & les Cartes de Geogra ..
phie qu'il a donnez au Pa.blic ,
rendront fon non1 immortel chez
les Gens de Lettres. Il n'y a rien
de plus net, de plus exaél: , de
plus curieux que fes Ouvrages,
qui fe trouvent tous égalcmcnc
bons. On aurait de la peine ~
croirè , qu'un fet1l Authcur cri
e.un fait un fi grand nombre ,. ti - D '
•
-- -
• 8)41 ME RCORE ·
on ne fçavoit qu'il a voit extrémeri
n1cnc reülf y dans les Hurnanitc:z ,,
& da.n·s la Pbilof<.>phie ;.qu'il a voie
-beaucoup voyagé dans-fa jeunelfe,
& que lors qu~il fut de ~etour de·
fes. N oyages., il s'appliqua enticJ'ement
à la Geogra·phic , & à la·.
!eél:Ltre des ,c\.uchet1 rs Grecs & L~.
tins, qt1i pou voient luy efire utiles.
d-ans t•érude de cette Scie11ce, dont:
âJJ a fait tous fcs divertilfemens
· ,pendant qL1arante· fix ans. âinli
· tee qui efr de fa compofition, &
.qt1i n'a point encore efie mis au
jour, efi: fur le point d'). paroifrre,.
au n1eilleer écat que l'on puitfedefiner.
Sa ~euve qui demeur.e·
fl'1r. le ~ay de l'Horloge du E~-lais
, fait aél:L1ellement travaiJJeraax
Planch es des ou~elJes Gar·
tes , à l'impreffi<m des '"nouveauat:
·Li v ~es ,. & l'on &bite genécâle~
me~t hcZ; elle , t. o. ut:ce q.ui fc· .
dcb1toit.c~z fon Mary ..
•
r~~------~--~--~--~---~-
GA LAN~.. ~,
fày aoffi a vous a pp rend rc la:
.mort de Monfiaur Canolle Rrêtrc,
Beneficier de l,Eg1ife Cathe • .
:draie de Marfeille. Il efioit Ma~,.
trc de l,Orgue de cette Eglife, qui~
cll une charge qu'il a cx-erçée
,..8'\rus de vingt cinq ans avec ur.;i.
applaudiffement general .. - On n'a.
po.int vcu d'homme auffi profond:
.rdans cet art dept1is plus d'un ficle.
Eco. de joors a prés fa morr ~
.Mefficurs les Red:eurs & Prote-
.d:curs de l'H~pital general de la
Charité de Marfeille , voulant
recoonoiftre les. bienfaits qu'ils.
nt receos de luy & d'un de fes·
~rues, qui potfedè un &nefice
·dans la n1cfme Eglife Cathedrar.
:le , firent celebrer une grande~
M~lie pour. le CJH»dc fon ame ..
~Ile fo~ clamée par la Mufique·
de ca ~pnal ,_q-qi cfi comporére
de vingt cinq. pauv.rcs F illçs ,.auf-!-
•
86 MERCVRE
quellës le Frere cle Monliear Ca:
nolle dont je vous apprens I~
mort , a llonné· d·es Leçons par
charité avec tant de foin & rant
de zele , qu,elles chantent toutes
fortes de Motets à deux , à trois
& à quatre avec une entierc r~
_gularité, & l'approbation des plus
habiles. Les voix y font cboifies
& admirables, & on peut dire à
la loüange de cet illufl:re Bien•
faâcur , qt1,il s·efr éterr1ifé par
l'etablilfement de cette Mulique>
qt1i Cert à la plus gra11de gloire de
DieL1, & au bien de l,H~pital.
Je vous envoyay au mois de
Janvier, une Lettre dé Monficur
de Vienne-,Plancy, à Monficur
Vignier fon Parent, fur ce çiue je
vous ay n1andé touchant la Pu~
celle d'Orleans. Yous ne ferez
pas fâchée 3'en f;air là Ké~onfe ..
1
•
- - --
r
• A MONSIEUR.
DE VIENN.E - PLANCY~
•
'A Richelîett ce 6. Mars 1684 ..
rv Yoya,ge qse j'11y f~it " /;,·
............ C1impAgne , m,11 empefahe~ Je
voir le Mercure·, & de répondre plu•
loft Jf. t' bonne.Nr que vom m'avez
fait, AÛJnfteur , de rendre deJ té•
moignlfi,es fi AVA'lltageux de çe qut
f ..1 1y d()nnl touch"nt la Pt,celle d'Or._
letens. 1e fç11vo~ q11elque chofe deJ
fo1'ttJ· raifons que votM r11ppor1ez
J1-111s 'Vojrt belle· Lettre , po11r /'A défanfe
du M11nufarit de Metz; mAi4
•
ie n'"'J p,u ofé m'en- fervir) de p·eMM
. qu'elles· ne .fi'./fent fufpeflts ven1ml
dt moy , llU /ieu 'JM' ef/es font d,1111;
[Z-lfrl,J. teiâS·'lJt#llf>I ÎJl' VOIH• 1~1WOÏIJ
•
8 8' . M f: 1t C U l\ E
rifo/11 feulement de rlponàrt À c~·
fi"e m'11 écrit une D11me àe tres •
• ha11te q1,t1lité, & en '1Jefme temps·
à ce qu'en a· dit te Mercure de D.ece1J'bre;
& vo114 le f14ites Ji bi~n pour
moy , que ie llevrou mt contenter Je
V0"4 f11ire me.s tr.es·humb/es r,emerci..:
men~r , fans vous âemtinder /n, perrf!
Jijfion de f11ire voir 11uffi À l'illujlrre ·
Perfonne dont it 'l!fJUS parle, que lè
.c-oeur de /11 Pucelle trouvé entier '&
vermeil dans les cemlrès â11 Bucbf_r
où elle fut hrt,/ée, & fan ef prit f"O'+
t11nt Au· Ciel en forme de Colomb1: ~·
·ne font f'tU des Arg.umens gui rn~
'<Jnv11inq1,ent qu'eUe n'IJ fM ejlf.~11
fl)ee de &es mefme~ #âm.es où çes Mi•
~A'C!e-s fe fo1it f'1,its. pieu A EermffJ
qu'il s'en fait f11it dAns le P1ig11nif1!'1·
pour défendre-- l' lnnoce,ice ; témoin
fette iUujlre rejl1ile, "'tfillÏ f Mfs~ A/'1(8>
fecour~ q_ue 'tle f;J, C8intûre 1 fO~Mifi.;_
-1Ù. e/ lç 7/()11/NI NneliM.A&kine î_Nt tn)AI. ~
G :A t. A NT. 89
1'trfonnes n,Auroicnt PM é/;r11n/ie.
Nejloit-il p44 auffi f11cile JJ ce mefme
Protefleur dt t· Innocence, de fe fervir '
d·1,1Je Crimitie/lc pour confo11dre l'ini1iflice
des :4'11.glou par ce nouvear'
'/vl ira&/e , & le11r f1i1re connoi {Ire que
~ celle qu'ils 1tccufo1ent â'irt1p11àicité,
avoit toûiours confcrvé u1;, coeNr pur?
Ce/11 paroift Ji vr11y , que Jeton leurs
Hiftoriens mef mes, 11p1es /es tourmens.
IJN'its luy firent epâur:tr, ils la i1ejfi:..
.. ftérent de cette t11che a··imp11ài&itl,.
& furent reduits À dire foujfement
'1.", elle 11voit confelfé q11e ny Dieu, ny·
·tes Anges, ny tes S11ints, ne s'l1oien.1
""'ff "'rllS " elle , pour. t'envoyer con~
r,eux, '""u q•'elle 11voit ejf é fédui-.
te p11r de mar,vais E fprits ;forquoy
elle fi'.t de'c/à,rée Heretique, Sorciere,.
D evit1er~{fe , & Séduéfrtce. Les H iftoriens
~1.nglois, & autres, 0111 écr#
fan Hijloire _fort dife'remme'ttt. Lres
H'IJS ont llJV1'n,é qu'il y 11voit plus ~-
•
90 MERCURE
ruze è!t d'impojlure en.fan fait, q11t
Je miracle Ô"' de verite'; & le Seigneur
du Bellay en {on Lirr.11e de t' Art
Militaire , a ofl dire que ee fat 1111
vaillant capitai1>e 1ettitré par lt
tonfeil dt, r'](oy Ch1-1rles YI!. pour foi·
t re reivenir le co11ra'!.e 11ux 1:rarJcois.
'~ j
Cependa1Jt /e Seig1'Jeur au 'Bellay A
paru dans le commencement de l't111
1 5 oo ; ce qui 1J'eftoi1 /'44 fort éloigné J,,, Siecle où toutes ces &hofes fa font
p11./fées. Ce/11 nous fait voir l'incer1i-
1ude des. Autheurs far fa mort, q"OJ
que /11 farce àe !11 verité les 11it to11s
obligez d' avoüer que !11 Fr11nct tltvoit
fa délivrance À cette incomp11r11b~
Héroïne, Les &bieé1ions q11e [Ail MM
ar,tre D11me d11ns le Mercure de Dt&
emhre, n'ont p {14 pl11s de farce. Elle
Jit q1te fan Mari Age n,ej/ ft14 eroy11-
ble, puu que Ji elle avoit efté mariée
-• Metz, le Roy Chtirles n,eujl fM
in11nqué de Ill! faire vtnir À /11 CaM' ~
•
G A. !!. A N l'. .9 1
Jour récompenfer pR.r les honneurs
qu'elle 11voit mérittZ, les fervicesfJ'''
e/le venoit de rendre à la Fr111Jce.
Mau ie vottdrois hicn /uy demanafr,
Ji cette famer'fe P11ce/le 1Je s,ejloit p"u
fauftr11ite " la fsreur àe ces BarbA· .
re5 ; p.ourquoy le Roy qui luy Avoit
tant d' obl1gattons , ne Je [croit pas
plus mi! en peine qt"' il ne ftt , de lvi
retirer de /eur.:s mai11s par échAnge,
ou 111r une rançon &01zjidérAhl'.
:N'ejloit-ce pas d11ns çette occajion
qu'il devoit /11y donner des marqueJ
lc!lftantes àc fa, reconltaif[ance , &
J11 't:l,e11111niler avec a'aut11n1 plus
tl'emprrjfeTMnt, que les Angloû AU·
roieot eu d'opiniâtreté À /ta refafir?
On peul conclure de //,, q1,'il J eut
entr,eu.4< un fecret de co1iféque1'J&t fur
eette Ajf11ir:e > puu que toutes n1s
Hijloires n'ont ffeu le penlt1er.. 0'»
doit re'fn11rq.Ne.r a11ffi q11e da1ss l' Extr11tit
~11: ,.Manufarit qtte i'tty donné,
... . •
•
•
·9i .'MER e IJ RE
€lie avoit changé de noln , & fe fai ..
tfo,=t appe/lY!r Cl11uà~ , q11n,nd .fe-s Frt·
res ln, reco.nnt1rent, ce qui n,ejloit' p~s
fa1is q1,clq11e myftere. LA Requefle
préfa1ttle "''' Pape Calijle lll. p11r
fa Mere & f•r .fes Frt.res, les 'i,I.
1RQÎ'f}S q11i aé:pojf rLtnt t'avoir V.e#
conduire au fopliee , & le Jugeme11t
Yendr' ptir ies Commijfoire.s 1&pres I•
Ytvijion J.11 Procés pouTJ l• tn.émB.ÎT~
.. éternelle de /11f11Jiific11tion ·, ne ff.W
11:11/lem ent tontrAir.e s À fan 'M•ri~ §l.
1 Les Anglais ejfoient trop politiq•tl
& trop intéreffe'{, pour. n~ &A~hw
• fJ.'tU f• fuj1e comme ils ftre.nt; & fo
~11rens eftoient doublement oblig~
~e f~ire connoiftre à toute ta Tt'11'C
· l~ fage conduite qu' elte wvoit te.nui,.
, ayant ejlé choifie àt Dieu pg11rfa11-
·'L!er ce Royaume; & comme ii •voit
permis qu'elle ent;Ajf d1111s t~ tien t111
-:!Yfari~ge, nonohjfant it q11e di1 '"
H:ail/11n , ils dro,ot[nti 1111ffi" p 011r l11
•
•
GAl:~NT. :. 93
gloire ile fn, Poftérite , l:lemanier les
. m~rques 1U1t~ptiq11es de fan.innocenee
& de {11 fJU.rttt', q1' · teur fo1enl
t1(corJées. Si l'on dtrr~11nae pourqttDJ
Ile n' "''"' pas trouver le 'l{cy apr.es
"'elle fe fat fa.uvée des Prifons de
poiêe~, li'tft l tm ficret àe. lta Provi-.
~ence q.11e i1 ne. puis découvrir , JI..
mo1n.f q11'iZ ne me tor11be entre /es
m11ins q11e/qu'a11tre Manufcrit qui
m'en pui.fle. inftruire. Te n'~y fM vou ..
IN ffiver lt Pu.bue tt'!'n~ chofe 1tjfc::.
c1'rieufe , mais p'"' éjf é fans m'11bl1ge1'
/1 rlpondre" toutes les obieflions qui
me feront f"1ites. le cYfJJ pourtant
~voir f111isfoit À celles J, ces p114
m(J t ~ p11rticulicr:Lmem À et tJ11'et~
t/f ifllml: invinc.i•b le , 9u.i ~ft i11 • Req11ejlt de l'll ~ert &.des Prere~
de /11 Pucelle , pot11 lie rétal11ijfement
Vlt fan. ho11netM.\,,. ~AÎJ ·fi JtJf(!dr.flM
bie14 'ff•~ir '~ .tj•~ :to'#lfiut '-J,ik
&0111reJNM~ntr11él k.~r4fl(,g~ tro.._
•
•
•
..
,~ MERCURE
vé apres un Mtinrtfarit qui l'11:p r~
&~dé, & qui luy eJll entierement con.-
forme. 6el11 [eal .. ~étr11it t'OUI es lar:s
Mifons, & ·/" Req11efte- dont eliês.
parlent ne dé1r.uitfoint tes mienneJ;
• • c11r il n' ejl pas e.,4<Jraotdin1tir~ q11'11n~
· Mere dernAn'âe /g ttp11iati'lm i-6
l' honneur: .. iJe· flÏ Rille ;Jiv11>Jfle , qui
1111oitfis rt1ifonJ pour ne le p~s fairè
elle mefme, & qui tJyant apporté
l.Ant àe [Ein . À '"'her fan. nB''' , e-11
/ouvoit bien "'fpor.te~ encore À 'çtseher
[11 vie. 1/~•r.oü enc.o,e À il./•
fondre nojl r e A ma'l..f!.ne c~nt~e. voMI.
~onjieur , for fon . Yo;1age RV.{& 11
.Comte tle Y-vnembourg; m11is f t. n!AJ
.g11ràe a,étJIT:.<:r c11, Jice 11vec mo.n 'l!ro•
1.e[feuii ~ & qùi efl~ vin11 ''lluffe ge1J!IA
,euL ' • 1f.. .. 1iement 11 mon J e&oNrJ , qu'elle iSllll
" ce lu1' '111.1.1 i'ere· de ce iel4nt Comt~,
~q.Ni ejJqit ;p1ifl ~,e/ire. rbijf.4Vle_ fr«
'fli.tats .. e · Of.tiz ,t~ •''fl; ~0111X,~,. , ~w
•a fi~ 'rJnqif/ •e. 1IA i~ lflitll lit
• -
,
GAL AN T. 95 -
celle qu'il eut J & qr1t ie ne pouvais
recevoir des mtirques plus glorieufes
de l'honneur que 1,"J de vous "'f f Artcnir
, & de voftre Amitié J q11' t'fl
cet te rencontre. 1 e fais vojlre &· c.
YIGNTER.
Permetttz - moy d'11tjoûter icy,
q11'on A f11it des foutes confldérAbles
d"'ns l'impreffion de t'Extr11it d1'
M1in11farit àe Metz , employé A1'
Mercure de Novembre. Ces fn,utes
,.. po11rroient do11ner fui et de doNttt
que ce fa.fi te lang11ge M ejfin. On If
mis Jehan Renat , Ru lieu de Benat
; aroencnt & donnent; pour
donnont & amenant. De plus, on
11 ouhtié de mettre le nom de Robert
âe H11rmoife , '"i eft une pArticu/11-
rité rem11rqu11ble , 4 caufe du Con- .
traEI de M1iriage 'tJe ce Rflbert de
Harmoife IVUtc la P11cel/e à' Orlean'.1.
'!lvlon Ab[ence m'a, empefché tl~ le
rem11,que.t p lMtofl.
~6 MERCURE
Monfieur de la Barre , Got1-
. I verneur & l .. iëutenant General
pour Sa Majefié ce111 la Not1velle
France , ayant efl6 informé de
la méchante difpoûtion des Iroquois,
à l,égard des .Sauvages nos
Alliez , & que contre leur parole
ils avoient formC divers Partis
pot1r aller: enlever les Etionnon
tacs, &. les Kif Ka Kons, crût q ué
pour les empécher d'en venir à
une rt1pturc ouver~e , & prendre
du temps afin âe fe pouvoir met•
tre en état de repou{fer lïnfolen~
ce de ces Bar.bares, il falloit les
engager à t1n pour parler. Dans
~ette penfêe, il let1r envo'ya Mom
lieur le Moine, OaRi,ai1~e de 1'1flc
de Mo~treal , qtii a de grandes
tial5itt1des~ avec eux , pour f4
plaindr:e de ce qu,ils manquoicnt
:l. ce _qt1'îJs avaient pron1is ' ac
pour les porter à yeni~~ux· qiême1
lever
• •
'
-.
GAL AN T. ~ 97
le•er les foupçoos que le nouvel
Onnontio a voit eu f t1jet de prendre
de leur peu de foy. Onnontio efi le·
nom qu'ils donnent à leur Gouverneur
géneral , & qui en leur
Langt1e lignifie L11 grande Mont11-
gne .. Cet Envoyé fut d'abord fore
mal reçû. Il f ç&t neanmoins fi bien
gagner les ef pries, par les confeils
& par . les affifiances des Peres
Jéfuites qui vivent parmy ces
Peuples pour travailler à les con- .
vertir, qu,il en obtint ce qu'il préteadoit,
& mef me amena avec
. luy les Députez d'Ifonnontoüan:
Ceux des autres Nations arrivé- '
rent. enf uite au nombre de plus
de quatre - vingts. Jamais on
n'en avoit tant .vû à la fois. On
n'oublia rien pour les recevoir
comme ils avaient p& le fouhaiter.
Monfieur de la Barre les traita " . . pourtant toujours avec t1n a1r-.
,lJl11rs i 6 84. __ E
•
•
•
•
•
- . --
98 ME R~UR E .
tem"ply de hauteur , qui leur fiè
compr.endre qt1' on ne les crai.
gnoit pas. Cet ce maniere &..i' agie
les a rendus fort traitables , & a
eltt cau(e qu'ils n,ont rien faic
paroifire de let1r fierté ordinaire
dans les Conférences qu1on a eües
· avec eux en prefence de plufieurs
Nations Sauvages nos Alliees,quc
l'on a pris foin d'y appel Ier. ~Qy
qu'ils fe foient 111ontrez fort fo&mis,
& qu'ils ayeat femble ac'!!
qoiefcer à ce qu'on deliroit d1eux,
' /1 • • • on na pu ncanmoins en tirer rien .
de certain ~ & la conclufion de
toutes les Atfemblées aeR:é ~que
$'agilfant de la Guerre, il falloic
entendre leurs Capitaines, qui
viendraient eux-mefmes s'expliquer
au commeacement dl1 printemps.
Comme ces Peuples foo1
extrememenc fourbes, & qu·on
ite peut fe fier à leurs paroles,
Mon fleur de la Bas:~e.prend~touccs
•
•
GALANT·. ~9
les precautions nécelfaires pour
De pBS cfire f urpris; & fur les avis
ql1'il a re-çûs, qu,ils ont divers Partis
en campagne contre les Sau- .
vages nos ~)liez, il a donné ordre
à quar:ante François foos un Corn- ...
mandant , de f e joindre à ceux
pour qui il y a le plus à crainHre, ·
de fortifier leurs Bourgades,~ de
kur prêter feco.nrs, en cas qu'ils
foie nt attaqt1ez. On a cA:e confir- . me dans la défiance que l'on a pri • .
fe de la coné.iuite des Iroqt1ois, ~ar
les dern1ercs lettres qui font vcnuës
de leur Pais, & de eeluy des
Ou cemats. C.es 'Lertf'cs portent
qu,~l s onf .tué 'Plu lieors Sauvages
de la Nbtfon des'Mafkoucens , &. 4 • des Oumiames-, & q'"l-1-''ils ont brûlé
c r.t1êJ le rn~ ot les ~rifonniers qu'ils
ont .. fai s fut eux. Ellcsafôtitcnt
que l'a c .eur ~ 6 gronde' p rm
, <es J?c:t1 ~lés, q~,il y &i al1n:grand.
nom Die· -tjüi t liéf\ ~l1 il~ eur
E i.
•
100 ME..R CURE
Païs. 'La?prétention des Iroquois en de les obliger à fe retirer fi loin,
qu'ils ne pui!fent plus avoir aucun
· commerce avec les François. Pat"
là ils fc rençlroient ma1cres de tous
les endroits où la Cha!fedu Ca Cl or
en abondante, & en porteroient
les peaux aux Holla11doi~ de la .
nouveJle York; ce gt1i cauferoit
un grand préjl1dice au Commerce
du Canada. Mais de la manier~
gu'on fe preRare à l_es prévenir, il
fer,;\ fort malajféJ flg.'ils viennent
à bout de leurs detîeins.
. Monfieur de la Salle ayant ellé
dans l'AmériqμeJ __ par ordre du
Roy ,,.y ave~ t1~0 Yailfepu & une
Barque , où; i Yl a ~oit;s environ
' .J' , quatre cens Homn1cs e e~uipage,
arriva heureufem~nt à la Nouvelle
Fr.apce;d'o\l \!Oulant pourfuipr.c
fon EOY}ge, OQ oqv· rnoy.cn des
1, en én1pÇç_ c j, &n faifant périr
!~ ~aj!fer.,u & J~ Barg~~· On dé~
•
•
- 1 ----
'
GALANT. · . IOI
• • baucha mcfme tous ceux qui
l'avoient f uivy , & ils defercêtent
tous, à la referve de vingt·det1x,
avec lefql1els il fut oblige de joindre
dix .. huit Sauvages , qui 1t1y
ont aidé à continuer fon entreprife
par terre jufqu' à plt1s de huit
cens lieuës. Ils n,étoient armez
que de Fufils, & portoient de!
Chaudrons , des Lignes , &. des
Filets, pot1r fe nourrir de la Chalfe
& de la Pefche . . Il a vû diverfes
Nations barbares, & en quelqt1es
Lieux il s'efl: ouvert le chemin
par la force & par les armes , ~
en d'al1tres, on l'a reç(i agreable
.ment. Comme il poifede jufqt1,à
dix f ortcs des Langues de cc Païsll,
il a co moyen de rcconnoîfirc
- leur Religion & let1r Police. La
plûpart adorent le Soleil , & l'E\fprit
qui le gouverne. Ils craigaerit
fort les mau\'ais Ef prits & les
Diables. Leurs fcntirne11s font do-
.. E 3
• •
•
c
•
..
1011 ME ~CUR~
§?.Îles ~~ls oc CQQtrar~oc perR>nne,
li ~pplau4\i~nt" à tottt ce qu'o
veuc leur f~re croire. L.es H0t11 ,,
mes vont nuds,& les f jJles même
jufqucs i un certain age. Elles
peuVient faire 1out ce qu'il lem
plaiG, fans e!lre accufccs d'impu
d.icité;& quelques favcursqa'cllet
accordée, ces libcriez oe tourne
point à leur honte. Pour les Femmes
m~riees, on les oblige à une
~onduiec cxatlc; , & on leur coupe
les oreilles & le nez , quand o
)es ·rurprecd dans quelque faute.
Ces Peuples YÎYellt .for.c en pai
& font <;omm'1Da\1ié 4e Cha
k de Pêch_e • & de qoe
G.rains que les Femmes eu~·
· 'WCDt , & qlti leur fervent de Pai
Leur Pais· en rcmply de IOl1t
fortes de Fruits , qui Yimncn
d'eux - mcfmes. Monfieur de 1
~llc ·a U'ouve ~\lantité de Mines •
• •
•
•
. GA t:A.NT. ro·l
& a pooffc fon Voyage jufquc!
aux Confins du Mcfcicho, que
les Ef pagnols occt1pent , & d·où
' ifs tirenc tout leur argent. Dans
Je milieu dt1 chemin il a bafiy un
Fort , où il a lai{fé cinqt1aate
Honirnes, & en et\ venu rendre
compte ~ Sa Majefté , dont il a
efie tres-bien reçCt .
.. li y a trois mois qt1'on propofa
au Public de faire des Sonnets fur
Ja Nuit. Je vous envoye ce qu'on
m"cn a fait tenir. Les dcox. pre •
n1iers font de Montieur Vignier
de Richelieu. Le nom 'des Au-
1l1eurs efr au bas ~e tous les au•
• •
•
J. . :
E ;uur, helle Amarante, eft'une·
· 11im11ble chofe , ·
LA NAture s'égaye JUIX rdJ011S au·
Soleil;
Mtiis avoüez q1,,un teint· & ile Lys
, · . & de Rofe· ..
E 4·
•
104 MER:CURE
DM ,11/me àe l11 NMit tire "" f11rl
farJs p1ireil ..
• ••
ch11que chofe "fan temps , !11 Nuit
, on fe repofe,
. On goujle cent plaifirs t.l11ns les hr11s
au fommeit;
· - Jl tnch"nte nos fans , & fa métA-
. · morphofe ~
Nous fait rt [ver encore apres nojre
· réveil.
~~ .
• !-~ • •
Cttte fomhre Be11uté calme tout·for
l11 terre,
Diffif /l!Jnt les chAgrins q11i nous livrent
/111 guerre ,
Et qt#e l'on voit auffi renaijlre 11vtt:.
le fo1'r. .
~~ .
Il n'ejl point de Mortel qui n'11ime !11
. lumiere ; ,
.Mt1is ceux qui font fo1,mis If l'Empire
d, Amonr , ~ -
-- •
•
•
f i,
'
G ALAN T. i o j ·
1'oyet Avec rtgr-èt t' Au-rore matinier.e..
. 1 1.
_.....Eclair Per.t du ;our, cet Aflre
• glorieux
Empefahe /es Mortels Je te poNvoir
~onnoiflre, ,.·
111loux de leurs regards , il éh/oüit
Jeurs yeù» ,
Et ne fe /11ijfe voir qN'tn ceffent de
p1iroiflre •..
- . ~ .
.Au cotJtr11ire lA Nuit, par 11n 11ir grlll
•
.. C1tllX.
,Jtlontre ce que le jour f11it fouàain
tlifp11roiflre ,
Ces pompeufes c/artez qui /Jril/ent
IMns. tes Cieux ,
Et qui font 11dmirtr le pouvQÏr de
leur M 11iflre.
le ne parleray point de fon 11t1tiq11itl,.
L~orJ ff~il qu,, e fNr le jo11re//e "'/11 pri~
•
•
m11Mt.e ,
~ . •
E 5;
•
..
I
•
•
Jo6 MERCURE
iJ. qû''e.lle·"' mérité te be1111 fa;non
de Stige. .
( ..,. .
.... .J ~ ".
• 1
Confaltons. /a foMve11t ,.elfe nous·fir•
• ' vot, .
.fl!!' Âàa,m péch1t lé jD#r, & qu'ellè,
• ~ fi1t l'imJJge
IJ11 Repos fans trAvAÎ/,, IJ·llt l'JPUS Je~
'.. ...
•
• • •
'VtWJS. AVOtr,
• I· I I ..
· l Dieu , qui du n.e11nt 1ttiré ch$9·
'ue cbofè ,. ·
Bt qui formA d'Nr> mot· to#t çte vAjleVnivers,
Nom dejlin11 lé jour,·p11#r·Do1 emploil;
M'f.JtYS· ,
ll'nous donnt /il· NMjt •jm.1 p'on {;.
- ie/ofa~
{t_~
Entre ces àèMx fojtts que MtrtM,.e:
prop1J! ,. · • ·
'Al s tr-AttJ """ les f lill lloMx 111t.~•r#fi.-
.{4»1 11mers. ,, .. . .
•
• •
-~ --
•
...
. G A t A N T: 107
Nt vom ttonf!tZ p11s Ji m• t}Uil fa '"
ces Yers
Dflnnt f11ns '111/11n&tr À /11 Nuit gai•
de 'au fi. .
[e_ fç11y hitn q11e le j 011r nous l111lt tif·
tor.u lieux · . .. ·
~iUt & millt ~grémtnJ fJ#Î fatil•
•
font nos yeux , ·
~,il f11it /JriJ/n- les F.lèNrs tlont /~
C11mpagne ejl pei1,te .
•
•
It fç11y qu'il 11 dequoy cootenttr nos\
. àtjirs ;.
~AU fi 'VOllS le VO#litz.,vo114 '-vt"it%11
.. helle Amint-e ,.
b ·affi •itn que lt jDtJl'ltt NMÎI kft,1:
pl4if!rs-.. ·
• • . .. . G'A;AM·MON~ .
• r v·. -
Oriels q•i M cherchez qu' À
. MM>t1 À 'IJOS fa"'·
.'ro11Îes· lts volupttJI:, IJMÏ j/Altnt.vof!re..'
• e.n!Vte 1 ·
,
108 MERCURE
Et qui â11ns ces p lAtjirs filon vous iM;
nocens
i.1. 1ites toU6. conjifter le /Jonheur de l• vi.e , •
..
rou·s qui tâchez toÛjfJurs· par mi/lit ,
foins pref[1ins ·
'1).e trouver t·'11rt dt pl11ire n climem,
À Sylvie, ·
, :l._ui àreffez dts A.11tel~ , & hrûle~
de t'enctns -.#
4 ces Divinitez donJ voflr~ 11me efl.-
•
r
L -
~~
· Pour goûter les;pl•ifirs Joni vogçe_/N·
féduits, .
'Lt5' j1Jurs vom font trop· courts ,. 4e
mefme que les N#its , .
S11»s cef{e '1Jom courtz de 111el/e t•
ruelle.
~
. Songez 'Jl'e ces pl111firs 11,A#ronl '!"' ~
• ''r1111n ço111i a1 •
• J
•
GAL AN T. 109
Et vous formant J'horre11r de la N"it
éternelle, ..
Cr11ignez-en les to11rmens qui dure...:
A • 1ont 1ou701trs.
D 1 E #Il E V 1· L L E ' ,.'
du Pon~-l'Evcfque,
v. '
V creux d'un· Antre fourd /tJ
Nuit piÎ/e & tremblante·
Repofe doucement far un duvetoifeux>
TJn oreiller épai4 àe fas P.&Vots fa,_
meux
r:lrlte 11n foûtitn mollet à fa tejle P~·
ch;inte .
'
•
?Jn granà'crêpt /11 couvre, & fa maiw.
n1nchal11nte·
'1/omhe nlgligemm1n1 far un 11pp,,,
moëlleux; ~
Le fommeil qui /JJ voit en C'ft ltAtpompeux,
Soûrit, & àe fan [oujle & l'enp;r.e êl·
l' cnch11nte •.
-
•
- --- -
:t J 0 MERCURE
•
•
• «C~
Mau lors qtte for te fair le Soleil hien:..
f11ifant
DM jour qu, il nom r11vit tn v• f11irt
un prtfen.t· ,
Ellie fort promptemtnt tle .fos c11ver:.
nes fambres ·,.
Re~
Yole "" pl#J hAut fommet Je nos ri:.
. ches cojlt1iux ,
Et le fite11çe heureux ae fas t.r11nqMi/iles
ombres
4/itux Mortels fa1igutz v11 portt1' Vi
repos. ..
• I .. D. G. D. N~ .
•
· ·Mon lieur Rault a f-ait des Stan•
1 1ees au lieu d·un Sonnet. fur. cctic::
alefmc matierc .
• ..
..
...
•
1
--- -- '
•
6 ~ t AN T. 1 lï•
•
• •
STANCES .
•
Sur une Nuit affreufe.
-... ElM ! quelle efl·la NMit lpo~
v11à1""7lc & noire,
~ui far les· Fe.u~ du Ciel empo1-t'llnt!
!11 viélôire ,. · ·
M'env.ironne d'horreur
Tel dJWs l'Egypte cJJ.oit k r~gne Jê~
tenéhrts, ·
fZu_11nd les· obïets !."' toMI 11'guh'res· &t
funébr1s
Augr,nentoient fa t-erreur ,,
• • '
· Bile efl Ajfreufe, horrihk, & fes ""*'gtJ
jfJIJJbreS' T
Bnvelop1111t l11 Terre t!ï le Ciel de:
• Jeurs o.mbrt s·, -
Mr rem/tif{ent· d~Jfr.oy.
€0111111e Ji posr p1nir. J! hArMn de [iJl'iP
•
a111Jt. ,, - ~
•
\
-
1r1 MERCURE
Et tirant fan horreur. de - t'infirn11t
, A!J·imi. ,
Elle 11veugloit ce Roy.
. • ~ •
, le ne cro1 point de Nt,it Ji lugubre ttlt
. Scythie,
!1-!f i f11it de l'Vnivtrs /JI plus triffe
Pll'Ytie ,. '"
OÙ /' 011r fe v~ Ji 111rtl:
Cher, /es- Cimmiriens elle n'efl pa
femblahle ,.
~OJ qu'ils 'n,ayent au So/ej/' cc~
Aftre fAvorabte ,. .
1AmlfÎS11ucun regard.
'
...
Le pr~fond des Enfers n'" r:ien d'11J;
freux de mtfme,
oà fans cejfe lA Nuit. tlNJ,s une horr.e11,
/ extreme
. F1eit fan trifle fejour.
CJJr hien qu,e/le en h11nniffe "ll'IJ'tc. fi/;
forn.bres voil~s
•
LA ç/11Tté ""Soleil,& çe/lt ~çstP,toi/~·
•
•
V~~..---------
GAL AN T. .113
L' ame J voit quelque jour.
~--f
ceux qui font d11ns ces Lieux.les Ombres
& les MantJ,
Ce Peuple environné de tenéhres pro.:.
phanes,
D11ns LA Nuit voit fa Nuit.
Les CimmérierJs mefme en le11r Nuit
A • cout-umrere , .
Sçave11t que Je Soleil leur &11chAnt fa
/1J11tiere , ·
Po11r e11x ja1n1iis ne luit.
.. ~
~""" .. - ..,
•
Prés du Pôle où p;rroij/ le Ch11rio1 &
/'01,rfe , ·
Lt1 Lr,ne JJpre.s Jix moû IJ"Ï terminent
fa courfe, ·
Laiffe la place"'' fo11r.
Le Soleil au {eptieme, ouvre là fa c11rJ
• rtere ,
Et po1iffant à longs trtiitJ fes poir1tes
de lumiere,
r m11r que fan retour. •
•
•
•
•
,
•
\MERCURE
~N~~.
•
Le Yoyllgeur qui 'lloit q11tune nuit trot
- foud11ine ,
Prolongeant -fan chemin , pro!Dngt
1ttifli fo pei1ie , ·
Regrette le Sofeil. ~ •
M1iis dis les premiers trtiit~ qNe ce !Jet
" A flre envoye ,
S~11 Ame fe ré.veille , & benit ave1
7oye San éc/111 fans p11reil.
U_')ln,~
,,~~
,/JtJÛ 'f!IOJ qNÎ ne VOÎ4 rien fJ#l aes VII a
peurs horribles ,
it qui n'ay poNr objets que Jes Speçtres
terribles ,
1'11y· beaux lever /es Jtllx.
D11ns cet 11ve1,glemeNt qui m'offo fq•I'
& me frcjfe,
1'11perçoû qu,une N11it . ~"ffi · noir~
q~t' ép~if!e .
· M.~ de'robe les Cie11x.
'~~~ ..
B.e/11,-1 ! autn-nt de faû q.u'(n flJDIJ 11111~·
. , ..
1. exprime
...
•
GAL A NT. 1r5
De 'ette affeeufe NMJ1 l'lpottv111Jtah!e
- AbÎ1tJe , '
Po1tr m'en foire 11n portYait , >
.Aut~nt âe faù, he!tU ! p11rcel te trijlei•
mage, •
Vne pl11& fo'mhre Nuit m'empefch~
.. · aAvtintagt
• D,en voir le mo;1iclre trRit.
~ ..
PAroù Jonc ,À .1 IUf, veuë> ôg r1-ind Ajlre·
que 1 ~t1ne,
N11û, & découvre-moy i_Nelq11e éç/111
- de IOJ· mef me,
Oa /11 lrkJindrt cl11trtl.
Si je 11e ioiiu !• Je tA pre fonce tn-
• titre,
~ •e doit eflrt 11ffez ,fans 'f.lolr t11nt
de /u1niere , ..
· Dt t'11voir /011h11j1I.
~ L3 Glace pourroit ferv1r de fajet
pol1r des Ouvrages de -cc:ttc
n_a.ttt re., •
. - •
•
. -----
·11 6 , M E R CU R E ,
Je vous ay parle le mois pa{fé
. de la mort de Madan1e la Marq
ui f e d'Effiat. Madame la Maréchale
de Grancey , f econde pemme,
& Veuve du Maréchal de ce
non1, a ef\:e choifie pot1r remplir
fa place de Gouvernante 'des Enfans
de Motlfieur. Elle efl: Fille de
Pierre de Mornay , Seignet1r de
Villarceaux, & d'Anne Olivier • det Lèuville. Ces fortes de Pofl:es
ne' devant efi:re occL1pez qt1e par
des Perfonnes d'une vertu finguliere,
& d'ùnc grande conduite,
le choix que Son Altefi'e Royale
a fait de Madame de Grancey ,
f~it UR eloge de fon mérite , au:.
quel je n'ay rien à ajo&tcr.
Monlieur'le Marquis d'Efiampes
, ·Chevalier d·Honncl1r de
Madan1e, a Cll l'agrément de Mr,.
pour traiter de la Charge de eapicaine
de f es Gardes > que q t1·icc
•
I
• -GALANT. .. 117 .
Mon6eur le Marquis de Beauvau.
It n,cR: pas befoin de parler fort
amplement de la qualité de ce
Marquis , pot1r vot1s la faire connoitl:
re , pl1is que de nos jours on
av& Monfieur le Maréchal d'Eftampcs
fon grand Pere, à la Cour
de feu Monfieur le Duc d'Or.
Jeans, & fel1 Monfieur le Marquis
de Maulny f on Perc , Premier
Ect1yer de ce Prince, & Madame
la Marechale d'f:fian1pes en même
temps Dame d'Hor1neur de
Madame; & que dt1 cofié de Ma·
dame la Marquife de Maulny fa
Mere , Petite- Fille du Grand
Chancelier de Sillery, &. Fille ,le
Monfiet1r de Puifiel1x, Minifrre & ·
Secretaire d'Etat , on a vc:u at1ffi
Monfieur le Cardinal de Valen·
cé , un Archevefque de Reims ,
fes Oncles, 8' un Grand-Prîet1r
de France paroifirc. en mef me
•
-
i .. 1 8 -ME R C U R B
ts:n1ps ; cc qui fL1ffit pour marii
. quer les avantages que cc Marquis
pellt tirer Cie fa naiffance,
fans remonter à Ces Anccfires,
qui ont cfte <iiignes de ce qui a
\ paru a nos yeux.
Ma derniere lettre vous fit tin:
ample dctail de tout cc qui s'é~
toit patfé à la Haye, à l'occalio~
de la lettre de Mon fieur le Comte
d"Avaux ~ que le Marquis àe Grana
avoit fait voler. Voicy un Mé-
. moire que ce Comte a préfenré
at1x Etats Generaux, fur la fauifc
.. interprétation qt1e l'on a voulLl
donner à fa Dépefolie.
• • ...
( b
( - :J
•
n
•
GALANT. II'
,.
•
1*l~ ~~'*'S~~*':nr,
MEMOIRE •
DE S. EX .
1vir LECOMTED'AVAUX
• Ambatfadet1r Extraordinaire
du Roy Tres-Chrefijeo,
PRESENTE' AUX
E TAT S GE N E RA U X • •
Si1r la fat1lfe interprétation qt1'on a
vot1lL1 donner à fa Dépefche vol~e. ..
~ Omme le Comte tl'Avaux, Am•
....._. ba.ffeaeur ExtraordinAire d11
Roy Tres-Chreftien ,fçait bien q11'it
ne Joit yendre compte À qui que ce
fait de ce fu'il fe t.lonne L'honneur d'é- .
&rtre 1111 Roy {otJ Mniftre, & qu'il
,;'ignore flfs non pl11s que to111es le$
•
•
•
\
1
---
•
r1.o MER CU R E
Perfonnes de hon fans, font perfoa- '
â{es . q11e les chofas dont il iitfor111e
Sn, Majeftl, ne peu~ent porter 11u'''
n pré7udi&e À ceux dont il s'11vifi
àe fa.ire mention, qunnd il le trouvt
À propos , il fe mettait fort peu en
peine de et qui fi àifoit de l•
Depefahe qu'on à fait .voler À fa11
Co11rrier; de 111 1fJ4niere dont il 11 Informé
Yos Seigfleuries ; m~iJ tommt
ledit Amhaf!adeur voit "cette· heure
q11~orJ a fa.it impr.imer , tr11dMirt
tr> plujieurs LP-ngues, & de biter parrny
le Peuple ltA Dépefahe qu'il a, e11
t'honnet'r d'éctire au Roy fan MJJij/re
le 9 . du mois de Janvier dernier , il
ne peat fe difpen fer de. /11t isf':'ire ~
fon honneur & -' J~ confaience ~ en
foifartt voir À YY. SS. /11 méch11nceté
& l,impojlure de ceNx q11i onl
àe'chifré cette Lettre, & qMi 1Jnt donné~
pl~Jieurs endroits un fins a11Jj
mAlin que bt:Jrb11t;,t , pour .en f.;r1
"' . 11rtr
G A L A N T. · 11 t ·
1irer des confequences crimintlles >
IJNÏ telles qu,tllts puijfent tflrt, fe ·
troMvent m11nifeftemen1 detrMtltl
pAr !11 force de l11 verité, qui p11roijl
en 111111 d'Aulres tndroits de cette
Dtpefahe.
Ledit Âmh11J!11de11r fe per fi1ade
Ai[ement q•t 111 plûpArt des Per{on·
#tS, mefme de çe/les qui ont l'hon·
nèMr de tenir rang pArmi J'Y. SS. ' ·
ont crû , 11v11nt que d'avoir veû le .
&ontenM de cette Dépefahe, que puit
'l"'on en ftiifait ·un Ji grand lcl11t
& qu'on l'11/loit mettre foUJ ltt Prejfe:
pour l 'ex pofer aux yeux du Public
•n J verroit fans· doute quelque é11or-., ·
me tr11hifon contre l'Etti~. c'eft ce
qui • f&il que les uns par ignoranee
, & les Alltres fAr mtilice, ou par'
1emeritl , ont p1,bt1é p11r avance
~•'on y verrait àes ehofes qui feroien
·t dr~{fer les cheveux fur lA
-:ttjle ; rn11ü te n,tfl p111 for ce/4 q11t ·
Mars 1 6 8 4· · F ,
•
•
·----~
-11~ MERCURE
ledit Amb11jftJde1'r d:oit s,arrejler ;
non p 1114· que for 101,tes les p111t1cu.
Jarite'Zde [11 Dépefche. Il fer11 feulement
remArquer À YY. SS.
~e t,unique fojct de cette Leit.:.
trt, ti ~fié ln, ne&eJlité qt,'il y tivoit
de faire connoijlre À PV. SS. par llN
Mémoire, les bons Jentimtns dt S11
Majejlé pour le repos de /11 Républi.
que, & qu"on ne pouvoit porter /eJ
Etats Genértiux ~ entrer en àélibé.
r~tion [ttr leJ offres tle Sa M11jeflé,
quelq11e 11v11ntage11fes qu'elles [oient
À t, Ettit , que p11r !11 prlfentAIÎOll
d'un Mémoire.
!<_ue c' ejloit. /À, le fentimtnt a~
.Meflieurs d' Amjlerdam, comme c'ltoit
la rlponfe de YY. SS. & q•' il
ejloit à propos que ledit Amhllff•
deur ftft cette dénJa,rche , q11i ejloil
Ji necejfa.ire po11r le rét a/,lijfement illl
repos, f"ù qu'il y 11voit lieu tl'efpe.
rer.. que Ji urJe faü on ent»moit &ttll
•
•
•
•
' •
•
t
. . GALA.N T. ' . ' 11J.
f#'At1cr:e , on pourrait p~rvtntr 11 Nne
bonne & fotide Pti;x.
~t lellit AmbJijfoJ,eur ,ff 11chan1
les dém11trcbes que lts bons Republi'
f#AÏns font pour /11 P11ix, 11 pû fan1
faire tort" perfannt en tcrire au RoJ ..
for> M11ijlrt , Je la me ft»e manier.e
que Ji ces bfJnS Rlpubliq11ains le tuy
11voient dit eux.me/mes , ai1ifl qu, il
11 fait touchant la Conférence qu'il
• eue avec les Députez de Hofl11nde,
Frife & Groningue, qu'il A rapportée
à S11t Mafeflé ae !JJ m11nicre qu'il
A crû le devoir [Aire. c' ejl aiiji q1,' il
n pareillement fait Il l 'eg11rd de //,J
'tirconjlAn&e dN Yaifleau la 'R._egle ,
dont la p1t.rtic1,/arité, qui ne /11y t1,
f 41 efté dite par Mejfieurs d~Am ..
flerdam , n~auroit p44 ejlé dans fa
Lettre , comme eflt:int de nulle imp
ortance , Ji u 1J Amy d'11n àes Dlp11tez
a,ux Et11ts Generau.:<: ne luy
ejoit rven11- ç_onte.r· cette nouvelle
F J,
...
•
•
•
•
-----
114 ) MERCVRE
lors qu'il é&rivoit fa Dépefch1 ; et
, qui f1't ctiu[e que nt vou/1-1nt ,;t,,
~e-rdre âe tout ce qui po#vott feirt
~oir "'" Roy fan M 11ijlre les âilige11ce
s qut Meffieurs d,Amjler'dAm
f"ifoient , pour frocurer l'11fferm.ifferpent
de /11 PAix , il m11nd11 te déllf.
i l à S11 Majefll, AJAnt 11joûtl JI
eette conjidér11tio1' he1iuco11p à'11•-.
tres motifs, pour /eJ repréfenter toll6 ...
tnfembte À SA Ma;efté, afin '1",Ellt
nt ftfl Aucune entreprife J11ns les
P1ii·s- BAJ EfpAgnols, qr'i pujl englfii.
~er les Etats Genera,ux aAnJ [A GMtr- c,.;..
re; mai~ qu'EUevoN/ujl bien"" con.-,
trtiire t•honortr de [es ordres p_o•,
préfenter un nouvea,u Mémoire, q11i
ftjl tres • lvidem111e111 connoi.ftrt À
YY. SS. les honnes àifpojitions tlans
lefq·ucUes fe trouve SA M11jejl,I tl'ltablir
le repos de l'E#ropt.
Ledit .Amb"'ffeaeur iJoit t•ftnf11ir'"
,rem11rquer 1'1 rr." SS. qNt n, A JA#I e~
..
•
-.
•
GAL AN T. 11y
A#&Une rlponfe à'E/lts AUX at#Jt Ml~
moires précedens far /es Moyens efforts
de /11 fM-1 d11 Roy fan M•iftre.
four p11rve1Jir A1' plûtojl À un hon
.Accommodement àes diférens qui font
entre S11 M ajeftl & le Roy C11thoti- .
que, & q"i c11ufent ""e 1res-gr11114~
inquietMàe À 111 Républiq11e, S11 M~
jejll n'efloit p/Ms d11ns Je tieffein de
f11ire prlfenter 1111cun 1111tre Mlmoire,
& tn&ote moins ile eeffer tle pourfaivre
[11 jujle fa1uf11flion q11i /uy eft
lle11ë p•r. · J''Ef!1tgne , Ji YY. SS. n' Agif{
oient effte4cement po11r procurer
le rl111bli/[ement Je /11 P11ix ; &
. &omme t Je dit )1mb11.ffoae#r 'VOtt Je
/l•s preJ s'il y 11 àa.ns f Et11t les tlifpofttions
q•e .S11 M"jej/Î doit 111-
lendre de YY: SS. pour /11 P11ix , it
11 dû , en exe&111ion des interJtiorJS fin'
eres de S11 M •iejlé, & conforme.;,
ment 1111 deftr qu'il 11 rem11rqué Nni'
1/erfatlemtnt icy de voir les 11jf14irts
F 3 •
. ,.
-
• , '
- ----
•
•
li~ MERCURE
1e1111inéei À l,11miRb!e , plûtojl IJ"~
p11r la voye tles -.rmts , Je fervir àe
tout et qu'il JI crû à. propos ile dire~
S11 Mlljejlé, 11ftn J'en obtenir les cr.
tlres qui IMJ tj/oient ntcejfaires, pot''
foire &01Jnoiflre À Yos .seig11euries
p11r un nouvt'llll Mémoire , les //on ,
t1eJ Jifpofitiôns tl11ns lefquelles Elle.
efloit pour rlt•blir 111 P AÎX , 011
po1'r. procllrtr a# moins lt repos Jts
P11ïs - BAS e11 favt1't de eet.tt ll.t•
puhliqNt.
Le tlit Al•1'11ffetleNr '1l Jo11 tt f Al.
> I
tjNt Y Y. SS. n 11yeot ttlllAffJ'lt llflt~
'l"el/e finceritt, il s'ejl 11•11>1:if' ri~
'luelque.s Memhres Je. fEt11.1, IJ•'il
n'11 pas crû devoir nomme1:', po•r fAàr~
•0111Joijlre ~H Roy fo• M11ijlrt q11'011
11e pGuvoit confentir icy AllX exec•tions
qui fe f11ifoi1nt tÙlns les Pliïs~
6tis , pArce que les KilltJ, IJ•Î ,U. 'fD•
·'IJOÏent pfr,s tirer .Jeurs fabfifl111nces J11
p/At .. PAJ·s, t;e poN(TQÎent fAS no11 /IM~
~ .
•
•
•
GAL AN T. 117
· fe m11intenir; & que p11r cet le r1Ji.
fan , l11 B11rriere q•e Sa M11jejll 11
Accordée À Y Y. SS. vie11àroit À fa
perdre. Comme ledit .Amh11ffeaeur
&onnoijl l'intention Jincere de Slf .
M 1111eflé pour le m11intien de cette
B11r1iere tl ne pouvoit l11y t1lleg11er
11ne plus forte raifon, pour porter $11
Majejlé à vouloir hien luy donner Je
t1fJt1veANX ordres, & des moyens qai
pujfent enftn eng11ger les Et111s Gc11e-
11111x À e'1Jbr11ffe1 q11elque1. u11es des
voyes propofles po1'r unAuomodement,
11v11nt que les Affaires s' engAgeaf{enl
,, J11vJ111t11ges, far toMI Afrts /11 De&/#- ·
111tion Je Guerre 'f.Nt rifpagnt'Uenoit
Je faire If /11 France. ·
Apres ce que ledit AmiAffeàe11r
'Vient àe ftitire remarq11er à Y Y. S.S . ..
'l"i po11rroit j11m11i s s' ejlre imagin~ t
que le detttil t111ns lequel ledit Amhajfàdeur
eJI entré avec le Roy fon
Maijlre., po11r lt1y fi1ire voir /'efp~
. . f .4
•
•
'1 1 S M E R C U R B
r1ince 1Jt1,it y JWoit encore d11ns ttl ·
Et11t àe pouvoir f;,iire termirJer À l'11,.
rnitible âes dzferens , dent les faites
font Ji À &rAindre & Ji terribles, pujl
flrvir À faiye 1111 crime À qui que _ce
fait dans l,Etat? !l_ui eji le Po!itiqge,
su le lt,rifconfalte, qui 11it jamais eftl
Je ce fent i11Jent ? & q u·i ne voit p a
gue m11lgrl t'interprét11tion oblique
1ju'on n'eft en aucu»ef11çon e11 tlroil
Ile donner ~ &ei qu'il~ eu t'honne1'1 Je
m1111de1 A# Roy fon MAij/rt,/A veriti
tle tout ce q11'it l.lit ic1fau1e A#XJtUJI
Je to1'1 le monde ?
Ledit Amh11ffeaeMr po11r,oi1 tlo11:-
11er à YY, S'8. plujie1'rs preMvt s a•
faux & 111Alicieux fans qu'on 11 '1)011/11
àonner à qu~ntité Je p.iffeges de fa
Dlpefche ;. m1Jis le faut gA/im11ti11s
'JUe carife en be11ucoup a: endroits J'11L
Jition témeraire de ce1t11ins mots, l'o~
miffion deJ négtttions , 01' àes propo_fi.
1ions., fnit çonn~l.J1re r:e rn11.uv11is de/:
..
•
-
--
•
•
• • .. GALA NrT. ·r19
fein ~ 1011s ceux qui entendent ajfez
le François , po11r jugtr qu~i/ ny "f AS
mefme tle conjlr•élion d.1111s ees fortes
a'interprettitions. Ctpe11Jant quelqNt
11ppt1rente fJUt fait cette impoflure ~
ledit Amhiijft1deu1 voit 11jfe%J c/11irtm.
en1 que le bût IJ.u'on s)eft propofl ,.
n' eft 1111tre q11e àe prt'Uen_ir inf uj11 •.
ment /eJ efprits ,/tins J~ fo•cit1 he11N•
'o#p qu· on rende t~impoflure évidente
dans /a fait~; mAis comme ledit Am/,;
iffedeur 11e. ;Mgt f 114· devoir tntrtr:
· à11ns un fi gyA,nJ.Jét11iJ, ·i!fl çonten"
l..erA de faire vtJii quelq11es.t1nes tle
çes infidelitez m11licieufis~ . . , 1
· On dit, dAns t'11ntépenù/t-lmt ;f,..:._
~ tic/e de cette Dlpefihe fi m11lignl""men1
tléchifre', q•e Mcffieurs d11 Am··
!l:erdam font peu alarmez de cetre
Rreccnduë fl1rvenuë de 136. q ~i.
a!Ture que cc n~eft que pour.r:les
amufer que je· dcfite faire des.
Rr.o.pofitions.,. &~: .-~etlit: Am/J"j{._
E J·
•
• • . " . '
•
• •
•
•
. -130 M.E RCUlRE
Jeur wtl À cttte heur.e , que pÂr eette'
iz11re inte1prltatio11 on 11 eu àtffeitJ·
tk tionner À ente.nJr.e; que cette Pré-
1cod t1 ë· f11rvenuë de 1 36. ijloit
MPnfteur Henjius noM'IJtlleme11t 11r1i-.
-vé~ Fritmce ,. & que bien qu~on
t luy ait voulu fair.c dire· par là que
1out ec q.u'on faifoit de la part de·
la France, n'cGoili que pour amu·
fer les Erats Generaux , Meffieurs.
- à'Amfierda·m cR:oient teutefOis.
peu a.l.armez de cc difcours. c~Ü.
e11 effit le fans q·ile Jetlit: Amb11.lhf ~
lltur 11pprt11-d f 11~0,, donne 'À ces p11r~
~. les , encore IJMt et q.Mi /Mil im111itli11-
u111.e1H 11pr.1s, l.t. détruifa to•t-11-fait,,
1•is f!#t· leait Am/J11Jf11Jeu 11J!11re ~~
·•efme te~s le Boy fan· M11ijlre, 'l"'p
l'i en n.e pe•I' eftre icy plNs·11v11ntA{,t•x·
Il fan fèm1i~t If Mt Je foire 'IJoir À 1( Y.: .
. s S. qu'on pr.oeetle ;,,./tMr ég11rJ: 11'1Jt&:
lil tJerniere ft•nehifi .. ee/11 tjlftrut,..
~IAlil~ ,, 'l"e le.dit:. 4mbAff-"' ":
•
I
V r·----------.-------=-----
GA: LA NT: Ï31
t•fo po11r lt pt11s fotiJt fonaemtnt Jt
tout le faccls q•'on tloit efptrtr tlts
offets q•e [Ait SA M•jtflé po11r lt ri•
t 11/Jlijfoment Je /11 P 11ix , o• po•r 111.
fartté Iles P11ïs. B11s. ,
Ltllit Âm/J•fl•tlt.Mr ,,•11 IJilil Jo,,.;.
"''Je 'Vtrit11blt ft11s ,, çettt tJtpojititm
•ufli m11lignt q•'11mliig•ë, pt>Mr.
f llirt eowu~11ir Y Y. SS. M fi111pofl•rt.
'J llÎ s! f Ait 11ffez rer»MIJ#tr J,'tlle"'"
f" '' ,.m11is· il doit ltlW faire ohftr ..·
vtr 1111p11r1111JAnt, qu'il ttmnoijl tlep11is
lml~ttmps , q•t lors fJ•'il s· 11gi1 Je
prendre q11tlq11e rtfolNtion importAn•
te tl11ns lts E111ls, Jes Perfonnts ,;_
pMitltnl lo#jo#rs À· p1int no1111nl tlts
NoN'lltJlts /11ppoflts, telles q1/il faM·
tlt-oit: t~ effet 'J1'~tllts faffent 1 poNi
lk'tt,.,,,irHr lts· Et111s À et qui to.nvien~
""" inlértjls àe '"'" qui ont des·
'1Je•ë1 p11rtic•litrts'. Ce foi &t IJMt1
JetlJt .Amb11JfotJtMl'i tttnllflJllll ""1M·
te.lie 1t&Ajo11; ç11r. /ors.. f'" l'on wi.t
F &
i 3~ MERCURE .
f Mn de IA p11rt de Fr1111ce des Propofo
tions qui tjloient Ji tAli{onnables , on
fopsf,. imontinent •ne Lettrie venuë
ile P11ri4 , p11r l11queile on mandoit
( J,ifoit -on) que to11t ce que !11 FrAnctf
fillfoit, n'tftoit q11e pour 11mufer les·
Et11ts. Cet 1111# fut donné 11uài1 Am~
iJAffeaeurp.11~ un~ Rerfonnes des '11ef...
mes. Et11ts, qu.' il'"e veut p11s nommer•.
t!r qui luy en 11 f11it fo!'vent âfJnne1
#' 11uffim11lins· que celMy· l~; mais com ..
me· il vit que cette Lettre , to•te fapofée
q11' elle eftoit , '/ft l•if/oit PAJ a'Ae.
'lJOt1 fÀ'tt impreffion far l'e [prit ad
Meffieurf· "1'AmfterdAm· , it fa cr•t.
~ obligé de m11nilèr 1111 Roy fon M11i-.
ft-re en ces propres .. termes. Mefficurs.;
a' Amfrerdam·ne font pas peu alaT9'
mez de cet~e prétenâuë Lettre fur~
•enuë de Paris , qui dit que QCl'
•' cfi: que eou r l~s amu fer que j, a,.
e>rdre de leur fairie ces offres, &c ..
~ui ne -'lloit f-"~ là llÎf.# r.e . mAJj~ •
,
GAtANT. IJJ
aé1 D·échijfreurs , qui ont fapriml
& changl plujieurs mots J pour tÂeher
de f11ir:e un fenJ. criminel' ai-'
font que Meffieurs d'AmOEcrdacn
font peu· alarmez,. & c. afin qu'o11
infire de .. là que bien qu'ils 11yent
fceu qu'onri.,1ouloi.t tromper les Etats>
ils ont perjijlé ntAntmoins toûjo11-rs
dans /eu1: dej{ein, ce qui ejl la p/114
tJoire c11lom11ie , à· 111 plt14 temeraitt
i1»pofture qu'on puiffe jamtiü irtventer
' & dont rr .. ss. voyent évidemment
· la mslice , par f11 conti~
suatior.> à" Jens natt,rel ~ui ftnil
cet Articl8. Ledit Amba1f{adeur croil
ilevoir f1iire encore obferver À YY.
SS. Nn trait a·impojlure (JUi farp11ffe
'h precedent .. On lit d~ns l' Article.
je dois encore dire à V. M. &c;..
que ce·qu:it· y a de Gens bien intentionnc_
Z\ont repris cquragc, 8c
ont dit à- letJrs Amis qw ;ne s:é.
t,ojent~ ·Boint fiatez gue M. 16.
,
•
•
• ..
•
•
----
-
'1;4 MER c·uRl!
~ouluG faire affez des choféj
· q.u'on fait à cette heure en ilanàre
du bon 1 86 .. & encore moins,
&c. S·'il'n'y·11voit que de t'ohfauritl
J11ns ces psroles, ledit Amb11Jf11deur
•t fe foroit pt4 mil en peine Je /11
lever ; m11û puis· que /If m11lice J
• plus de f'"'' que t'ignor11nce , il
fo croit obligé Je aire 4 YY. SS.
•v11nt fJNt d'en faire voir t11 f11riffetl
,. que depuis: q•e le Roy- fan'
Ma,Ître wvoit çommtncl tf 11gir eon,.
t1·e /'Bfpagn~ ,. pour obtenir l1i· fatûfai1ïsn
fJ ui· 1NJ eft at#ë , i/ · mt1ndl
· ptujieNrs fou À S11 M11jtjf I ,.
'JMe toll! les,!Jien -intentisnnez, c?eft
Il· dire ,~ IJ."i defir-ent /a, 'JJaix~
J.·efefpereroient à-e voir· 11Jfèrmir /6·
~epos· de IA R-e'puhtiqMe , fi· S11 M•;.
efté uccup1Jit des PlJJces tl1111s les·
':PAÏJ. b44 ; te !"; cjloit for lout "
nsintlre J,epsis qMe l' Efptigne a.voit
:Jlit111( l1t· gu.err,e ; · /11. Er1111.ce ;, "'~
•
•
•
-. -- '
•
G 9A LAN T. 13i
"JI''"~ c-ette heure qu'on commenç oit ~
'Voir t11nt de dijpofttions À /tt, P 11ix:
Ile. /il p11rt tle S11 Mlljeftl, & tAnt:
.J,e répugn11nce À /Â guerre d·e 111\
p11rt des princip•ux Membres· de·
l·' Et At > il t.levoit àire À' SA Maf ejle~
:que les bicn,.inten~ionnez· ont repris
· cotJrage ,. qu'ils ont dit à.
•l:eurs Am·is qu'ils ne 5'> cfioient
jamais fl·atez ~ vo:icy t,effentiet ):
, ~ue vatre Maie!lé vouluft faire·
· ~nt d·e chofes qu'Elie en fàit à. ..
c:cttc heure en fà vellr du bon par~
ay, & encore moins~. 8'·c. ·
Si YY. SS. conjirlerenl a~ns &'tltt:
phr11fa que les- ch11ngemen3 de pl11-
fteur1111fJtS ,. & /n,,fapsjition expref-·
fi de celuy· tl.e F/;ina;yeJ ,, font #fi'
fens entier.ement &ontr.11ire À ee luy1·
de IA Dlpefc-he , ainji q11'ils· fotJl un··
pur galimn.tiM ,. E"/les tomhtront
J,'11ccord, 11vec ledit Arn'bajf11dt#~ ,.
;,_,.'on n'" eu d'autre . ·•effein~ en. ''k
•
--
...
1~ 3G ME R~c u·R: E .
endroit , que de fapofer À la p.IAtr·
de toutes les Av11nces qNe S"' MAje.:.
fié .f4it en faveur de !te P11ix, ltl
hojli litez qui fe font "tn Flandres •
1111fquelles on 11111Alicieufement voMlll
f11ire À croire que Meffieurs d'Am ..
flerdam· & les bons Republi..;
~uains, ne confcntoient pas feulement
, mais encore qt1'ils ne·
s' efioient jamais Batez qt1'on en
voul~ atfez faire , c'efr à dire ~
en· faire plus· qu'ils. en. pou voient.
defircr ; 1u lieu dê d-ire,. qu'ils n&'t
S
7cftoient jamais flatez que Sa
M·ajelté voulu fi faire tant cle cho-ks
en favear des hoonefrcs Gens~
;ufques ~vouloir preforer. ~- Îtllll. ~es
si111ntages que luy ào1111e. /11 foi.
bteffe des E fpRgnols , te àeftr de ..
donner te repos " /n, République, âf
'd'ét11blir . /11 foret/ tl11ns tes· P11ïs~
IJM. l • '
i llJ "'~è•.d1eodt:oi1s tl~ns 111.Dld!;
.. • •
G A'. L A N T: l J ?
peflhe à11tlit LAmbajf adeur, où · il
n'y t1it pl1ifiesrs mots fopofe'{, mtiis
l'on en. A particulierement ch11ngl
be1111coup dans le Jernier Article ,
& on 11 tâehé ~ 1 foire un ftn1.
Jont 011 n"11 pû venir À. /Jout , fNû
que /A pn contredit "'' commencement
; on 11 me{me efié.. cherche,
Jes ter111es qui· ne fo11J pas d1111s
toutes fa Lett1e. , comme eft celuJ
d'expreifemcnt, & nluy cle laire
à Sa Ma jeR:é , qu·i font des ats
f "rement inventez , Jont on "' cependant
voulu f11ire tirer des çor>ft-.
quences forcées & m11/icieufts; m1t~
ledit Amb1i/fode#r " àéjlf àit /{,.,.
dtjfiu À YP: SS. q11' il 11'~(' pt1s fi pe11
injlruit de l'état de vojlre Gouver-
. - n~ment > qu'il ne fç1iche hien qu'un
Jl..f ~~1nbre ptirtic11lier ne feMt àonne'-
1111 cunes t1_f/urances J ae mefrne qu'il
fçait bie11 que le Roy fon M11ijlr1.-
n' en voutlroit recevoir 11u.c11r1e J14
'ctt' nature .
•
-. --- -
138 MERCURE
, LeJit Ambajfadeur (e contente
.> a 11voir fuffifamment fait connoiftre
~ P Y. SS. l'injsilice d·un procedé ft
temlr11ire , & d'11voir fatû fait À
fan honneur. & à fa &onfcience , en
rendant le temoign11ge qui tjl d#
1111x àrDites intentions de ceux q•i
n'ont fRit aucune dém11rche q11e po#r
p11rvenir , s~il tjloit poffible , 4 "''
prompt Accommodement; c'eji po11rquoy
il r>e s'Arrefler11 p11s À mt1TfJMcr .
icy toutej les 1111treJ fouffete'{, 'llo11I
111111 d'11dàitions , tAnt de foprtffions
, 011 tant de chAngemens J~
mots, & Je noms propres, ont rtTll·
flJ /11 Copie dt fa DJptfcht.
Ledit AmhajfoJeur ne pt#I s'em ..
pefcher Je temoigner tt YY. SS. eam ..
/Jien j/ efl farprù de ce qN'it vient
~'"pprendre tl11ns et moment, q•'on
tretend tirer àes confequences â'•n
Extrait de Lettre d'un Religieux •
""'" préJudi&e non feulement Je /~
•
•
G ~ LANT.. 139
Jnceritl de toutes les intentions Je
S11 M •ieflé , qui p11roijl dn.ns 10111
les endroits de IA Depefihe dudit
A11Jh11Jf11deur , mais encore 11u pré.
i"d1&e fit toutes les offres publiques
'J"e Sii MAiejfé f11it ftiirt icJ Jepuü
Ji longtcmf S , pour /t retttbliffement
d,e /11 P11ix qu'Elie dcjire, & qtti fe
voyent far tot't àAns le dernier Mtmoire,
qu'il A prefenté À YY. SS.
Ltà.it Amhlfj[Adeur ne e1oit pAs
Jevoir repondre ,J tles raifonnnaens
fi frivoles , c111 il ff 11it hitn fJ."~
YY. SS. ont fuiet de ne faire 11ucMnt
4ttention for ce qu' À Jcrit et tfte/i.
gie•x , 'JllÎ ne fi11i1 p11s p/114 ce gui
fa ! Ajfe a11ns le r  ff 11i, t s àM R OJ ,
q11e le moindre Domejliq•t Je fa
Mn,.ifon, & qui pour s'11ttirer q1,elq11ts
fervices tl'un autre Religieu.,4<,
qui efl ~ 3 OO. fieuës a•ity, A /Jien. .
vou/11 forger â11ns t~ creux àe [on
im,,1gin111io.n, des NOM'7JeUes qrti puJ ..
-
• '
•
140 ME RCUrR !
fa111 pAr1Îtfe &1'rie•fas "~"s •n 1•1$
Ji éloigné.
fait à la Haye, cc l.8. Fevrier 168 ••
V ne jettne & trcs--aimal>le P.cr
fonnc , dont la beauté a fait u
airez grand ru· <dep11is un a
aux Thuileriës , au Cours , & a
Bal,a reç& de fortagrcables Eer
nes, dont il faut que iC? vous parle
Elles confiftcos en un pcrit ·
tres :oprement relié. La Reno
mée, qui cO: rcpréfentée au prc-·
micr fcüillét , avec deotz Ti
pc:ttes, fonne de ccl~ qa~llé cic
de fa main droite, & à c ~ qa'
· le tient de )~autre main,. el\ a
chée llne Banderolle, fur bqucl
on lit ce Titre , A L M A NA C
G A L A N T P 0 UR L• A
NEE 1684.
~t1-detfous , fur une cr affi-...
en une s p herc. au pied de lacv
•
G ~ 1.: A'. NT. 141·
le on voit à droit un petit Amot1r
affis , tenant un compas ot1vert,
dont les deux pointes touchant l ~ '
Sphere. A gauche efl: un autre
Amour debout , regardant los
Arbres avec une Ll1nette d'a,·
procheo Un peu plus bas que ces
deux Amours, on·en voit deux
autres, dont l'un tient en fa main
droite un InO:rument de Mathe- •
'
matiql1c , & s' appL1ye âu coude
fur un Boaclier , où font trois ""'
Fleurs de penf ée, & une FJce de
fable en champ d'or. L,~utre
Amour tient un Equerre de fa
main droite,&. e!l: appt1yé fu~ t1n
Bouclier, où il y a deux 1 & lln A.
placez en Chifre. At1x pieds de
ces deux Amours font deux Arcs,
& leurs Carguois garnis de
'E léches. , c •
Au ha11t du fecond feijill t, efl
une Yignctte, ~ui ~eeréfence un
•
-
. ---
•
•
1·411 MER CU R: E .
- un Pa1f2ge, où fur t1nc :ferralfc
paroifi: t1n tronc d' Arbrè, & autour
t1ne Longe , à laquelle eOE
attaché un Oyfeau de proyc qui
part. Ces paroles font audeifus.
Plus it m'éloigne, plus il fa refferr~.
· Au-de[ous efi: cette Lettre .
• •
• A. M. -A•
•Ay long- temps cherthl·, Maàemo1feUe
, q11elque chofe qui fajl di.
gne de vom ejlre offert pour Etr.enne s.,
mais i'ay trMJ11it/é en vain~ Dep•il
que vou-J. ejles partie de ce Païs , jt
tJe foi5 p1is feulement J~ns eoeur, mllU
~ncore fans efprit, & tous les deux
m'ont entiere1nent abattdo1J.né. Yoftre
11bfence m'a rettdu refveur & mélancolique,
& je ne f11il icy q11e des Alm111Jachs.
En voicy 11n q1'e je vo11s prit
d'agreer. L' 11mour a, bea11co11p cont,ihné,
& mefme je f>t'û ·dir.e q11•it a /A
11Jeille111e f Aft ~ Jôn int1enti~n. H111 .. -
•
- . - -
G.ALANT. · 143
reux s'il pouvoit vous f11ire p11ffer un
qu11rt . d'heure agre11blement, & vous
faire fot,vtnir Je /11 Ptrfanne q11i vo11s
honore & vom ejlime le plus.
R. D. M.
La Vignette du troifiéme feüillet
repréfente t1ne Chambre ,
dans laquelle un petit Amour elt
affis auprés du feu , la tefie appuyee
fur fa main gauche, & fon
Carquois à fes pieds , avec ces
paroles , L' 11bfence de Philis me
gl11ce. Au·deifous de la Vignette
on J it ce qui fait. -
PREDICTIONS SV R.
. - • ~
..
les q1111tre SA·ifo1Js de ..
•
l'Annle i 6 84.
L'H Y V E~ R .
•
'Hyver n'eft guere agre11ble àt
· foJ· f/Jtf mt , & encore mDi11-s j tors
, •
•
•
\
•
•
·----
·1~4 MERGtJ'RE
'1"'11n .Amant ej1 contr1iint de le paf
fer eloigné de fa MaÎtreJ{e. Ainji jr
puù ajfûrer qu'il far1e tres. rudt &
f ~cheux pour 1noy , puis qNe fi/011
toute.s les Afptirences, je farAJ obligé
tle le paffer fans vous voir .
•
Il Q!and la tendre!fe eR: extréme,
L'éloignement de la Beauté
' . qL1 on aime
Efi cent fois plus rigoureux
. ~e l'Hyver le plus affre'ux.
c
( La Vignette du quatrié1nc:
J'eü1llet repréfente un Parterre;
où font de petits Amoars cücih..
lant des ·pleurs, dont ils font des
t::auronnes , & des· Guirlande~
avec ces paroles , c'tjl f°"' e ·11
que nou-s les formons. Au·dcifol S
de la Vignette efi écrie.
L E P R 1 N T E M P S .
.. r On nt peut rien prédire rdë çe"ttt
S11ifo11 , .m11is il"' 11 IN11!'toup • 'ef:
perer.
- -G A·t AN T. ~45
1ertr. f2.!.'antité de petits Amours fë
montrerent tmprefez ~ foirt aesGHtY•
ûindes & tl.es Bouquets, & il me fttn ...
hie défA qu' its fe difent entre eMx.
Des Fleurs que le Printemps ,
nous donne ·
Rréparons pot1r Philis une riche
Couronne,
Et faifons chaque jour
Des voeux pour fon retour.
•
'
'te cinqt1iéme Feüillet fait pa-· .
roifire dans fa Vignette une €am::
Ragi1·e €hatgée de Moitfons, avec
de petits Amours , qui portent
fur leur tefl:e des Corbeilles rem~
lies de Coeurs, & ces mots, Dei
yeux ch11rm11ns fJfJt f11it nojJre Moiffan.
On lit au .. dcifol1s de la Vi.
gi1ctce ~ .
L' E T E'. .
?Jne helle Perfonnt moijfonnerA
fltn de Coeurs tn un 111ome1Jt ~ q11~
Mnrs i 6 84. G -
--
146 MER CURE
l'on ne moijfonnt d' E pu de '9le J, J An~
tout un Eté. En quelque endroit q1'e
'VOi# [oyez , Aimable Phi tu , on fer,11
l'épre"ve de m11 Rrédiflion ..
•
Lors que t•on voit vos yeux fi
charmans & fi doux,
'oa ne fç~uroit refifter à vos
coups. ,
s';Is demandent un Coeur, il faut
.. quel' on le donne, -
_ De €C tribut ils n,c.xemptent
... ..p,crfonnc. · .
· Dans la Vignette dt1 fixiéme
Feüillet Con repréfentez des Co-
t~at1~ de Vignes , & de j>etits
Amou~s tenant une Bouteille &
Ûn Verre, avec ces paroles, e.'tjl
far; heureux retour qui cAuft nojlre
joye. Il y a au - de!folts de la V i~
gnecce ·
il' A U T 0 M N E.
·... L' Àt,tomne ferJJ l11t plus belle S11i~
•
....
•
•
·- ------
J
•
G'ALA NT\ 147
fon àe l"Annle. On n') verra qu~
Fejles & Ré7oüijfonees. Les .Amo11r.ry
témoigneront leur ;oye par leurs ch11nfons
, & on leur ente1idr11 tlire par
uut, r
· ~e cb2cun â l'envy s'em~
prclfe
A marquer f on allégreffe ,
~e retol1r de Philis comble tous
nos defirs.
, Cette Nymphe fi belle ·
Nous ramene avec elle
Les jeux & les plaifirsi.
CesVerscompofentuneChan~ ·
fon qt1i eO: notée fur un fct1ilJet
féparé. Enfuite foot les douze
Mois, & un eartouche au l1auc
de chaque feüillet, avec des Prédiétions
& des Remarques fur les
Lt1naifons. . .
l. C A R. 'Ii 0 l1 C H. E.
Le premier Cartouche reFré~
G a •
•
'
148 M-ERCURE
fente \ln .. Dieu de Flet1ve appuyé
fur une Urne, &. un petit Amour
tena~t un Flambeau àllumé , qu4=
la fumée qui fort de l,eau marque
y avoir efié plongé , avec ces
mots , On ne fçauroit l'eleindre.
Dans chaque lVlois, fa Nouvelle
& Pleine Lune ell marquee , avec
fon premier & dernier ~artier ,
& les Prédiél:ions qt1i re pondent
à ces quatre L unaifons. Je ra porte
feulement les Prediétions, les Lunaifons
ell:ant les mefmes dans les
douze mois. -
JAN V 1 ER.
. 'Plaifirs de /11 B()n11e-chere & JM
1tu regneront.
La cl11rté de cette Lune ferJa fart
incom11Jode pour les LA-rrons , & po11r
. les 4moureux.
..
~etour fouhaité.
lnquie'tude pour les Amans q 11' 011
ne teu1· r11viffe leur M 11iflreffe /en•
•
·G AL A NT. 149
J11nt le temps tlu CArnAvAI.
- M a,ri~ge rompu. "
l I. c A R T 0 u c H !.
r Un petit Amol1r fur une Riviere,
dans un Bateau, pefchant
avec une Ligne , au bout de laquelle
efi: un Poiffon prii à l'ha~
meçon , avec ces paroles, Jt nt.
m'éch11pera. pas. ·
FEVRIER:. ...
. M11ri11ge mAlhtNreux ~
· Chute d'un Amtint far /11 G/Mt ,
tn 11ll11nt voir fa /l{•Îtreffe.
· .Am11ns m11/1r11itez de kurs-,
Belles. · ·
. '1{.At&ommoàement qu·i 11e durerJJ
guere. . • •
Temp1 Je Jûrtté pour· tes· .Amans,.
Je •e qu'on ne peut p11s leur enlever
leurs Belles p11r le M111i11ge , pendAnl " .
le Cn,,re fme. . ·
l l I. C A Il T 0 U C H E·
• l:J'n Belier ~ fL1r lequel eft· u~
G S .
•
r~<!> NIERCURE
petit Amour , & t1n autre qu
marche devant, tendant de l'herbe
au Belier,., aV!ec ces mots, S11
Jo1'&eNr vo114 charme.
M A R S.
Dou·ble Joujfranee , Je kufoer ~
& âe ne point voir ce qu-e l,o•
• •1me. •
Inq1'iltude àe ne point r.eavoW..
Je nouveJ/eJ. ,
Temps 11111/ f'roprè ~fa âivtrlir. ...
· , 'l?in Je mortiftc11tion.
1 Y . . c :A R: ~ 0 ù c H 'E.
Un Ta\1reau ·teiralfé par un
petit Amour , avec ces paroles>/
J.!.'"'"J il feroit &l,;I foû7JllN fir1 •.
A V R. I L.
"Rtnouveltementi W,,inquie1111d't •.
:EfpetR-nct trompee.
· Sot,venir fÂche11x.r
Courte i{Jye. •
V. c A Il :r. 0 u c HE·
Deux petits Amours qui ,,em.-
•
•
•
•
G Al A'\ NT. 1 ~ 1
bra OEcnt , Sc ces mots , Rien n'ejl Ji
htau , qr'e d'eflre unû. ·
, M A Y.
Dirr.,1orce 11mo•rtux.
Repentir d'une Belle , Je ne J'ej/rt
point mariée pAtr inclin11tion.
Fidelrté recompenfée.
'Temerité pr,nie. ·
Plaifirs de àeux Am~ns hien uni!.
V 1. c ART 0 u c HE.
V ne Ecr.eviife , avec un petit
Amour qui la regarde, & ces pa ..
rotes, B'ien loin de reM!er , j•11vance ..
. J U l N. ~
Grande f oye de deux AmtUIS, lk·
'Voir ftnjr leurs thagrins.
De[e/poir 1t1moure11x:
Am.nt cloiffrl, potiY 11.·'i.tt1oir f #
Jé f11 ire 11imer de f~ MaÎtreffe.
fl.._M11ntité de So#pirtin.s, ~ien /..si11
tl'avan&er , rec1,lerfJnt.
V 1 I. c A R T 0 ll c HE·
. 't'rn petit Amour d~os un Char
. G 4
(
•
•
MERCURE ,
. J f 1
•
tiré par det1x Lions , avec ces
mots, 11 do1npte les plus fiers. ·
J U 1 L LET.
Fierté Ab11t1Jë.
CoquetttJ e11 Campagne.
F1111:ffe Confidence.
IntrigueJ aecouvertes.
V I I I. c A R. T 0 u c H ! .
•
Vne Pucelle dans une Rt1ë, &
un petit 1tmour qt'1 i ·la regarde~ ~ ... , av.ec ces paroles , C ti1 &o"T!Jr11e je /11
..
'
•
-
'IJt/jX... .
A 0 US T .
Plufieurs Perfonnes m11riees pil,-
•
11'1.J 11 rt c-e •
.Am11ns f11vorife1t
R iv11ux m;i/heu1t11x .
.Àm11nt noye, t# traveifant unt
"Riviere, por'r 11/ler voir [11 M11t..
treffe À /11 C11mp11gne.
1 x. c .A R T o u c t-J E •
· Des Bal.ances, & da.os cQaqt1e
.iaffin _un petit Amour, dont Vuo
. ~ . '
•
•
•
•
•
•
•
•
- ---
• 1
-
•
• G A L A N T. '11 .. 1·
fàit bailfer t1n des Baffins , avec
. ces mots , le l,emporte. ..
S E l) T E M B R: E.
1t1lo1tjie tle d·eux /,elles Perfonnes.
· Difcretion reconnNë.
P11rtie de plaifir " /11 Ct4mp11gne,
qui fir11 de t•écl#.
Intrigues fecrettes. ·
X. c A R T 0 u c HE.
·Un pet-it Amour , ~nant dans
fcs mains un Scorpion, avec ces
· · pa.roles , Entre mes m11ins lt poifon
devient à'o11x~ ·
0 C T 0 B,R E.
Mort d,1,n .Amtmt ,. pour AtCoi~ ·
· efle trop confiant . .
· !R)vAI tmpoifonnl.
• Retr11ite impreve11ë •.
Y'tly11ge 1nAlheureNx.
X 1.. c A !\: T 0 D c H' E.
b: Sagitaire dans les Nu&, ~
. un petit Amour fur one \Fe.rraffe,~
av.cc f on.~rc tcQdu,une 'f.léche,ae
G 1·
• •
•
•
... ,,_. MER! C UR1!
.& ces ~rolcs, Mes 'oMps font ff.*'
[/lrs:. .
. VEMBR~ ..
~rlle Femtllt '''"'f (t ..
ÀWJtfrJt i11.q11itt.
;.mporttmtdt n•ifib!e •.
111/oufté inutile . -
X 1. 1.. c ~·I: TIO u c ~~- •
Le Capricorne dans t1nc Noë~
Ale un petit Amour fur une ter-.
1.~{fe , a.ve~ ces me.-., o# je ·
• •
"' f fi''' ''tt'i
~ DECE M B-R E ..
.. Ptjlinr.& R.t foliiff1mies,
~011pfons injM1i111.x.
I • Cf'MMlte punit • . ..... "'4
Temps aA11g1re11~t'llllt\lll\ l~
lits imAgin11ir1s ...
L'A MO?J R &VJl· T~V'l:
A:\)Jlauc dudcraiçr Bcu· let cOE
1111 r. etP-lbscgm le
au es. t1ae Ecltpfc Salèi
~aréfeDiéc ,. ar· lGil,
•
•
•
G A LA N 'F. ..115 ·
· &. la Terre, celle-là entre deux,
avec ces paroles Italiennes, L11nguifco
fe non mi rig1111rdi. On lit
au ... delfot1s ce qui fuir. A
D E S E C L 1 P S E S.
~And ''" AmAnt ne peNI voir
Jes yeux de fa raeUe , & qu,il en eft
mJpefché pAr l'interpofition d'un lo1ig
-efp11te de Païs , c'eft quelque choft·
tle plus fi'nefte pour luy , qu'il ne ·
l'efl À /11 Terre d'efire privJe Je !11
t•miere el# Soleil, pAr l'interpofiti~n
ile /11L•ne7 & cette àerniere Etlipft ..
ne caufer11 jf.lm4i4 tl4nt de m11l que
"' premiere.
lth, que j'.é, prouve bien., Bhilis, ce· "' .
- que J avance !
· Je fouffre mille maux en ne vous.
voyant pas, ' .
Et de ces maux la dure violence
EOE plus rude pour moy cent fois -
qμe le trépas. . .
. Gi ' :
•
•
. ..--~6 MER CUltE · Ji 5 .
Tl feroit À fouhtiitter que !on M ·
f11.ft pas pl11s de temps fans vous rt. ..
~oir ,_ qre'on ne fer/li ftintS revoir lti
lumiere du Soleil> q.ui ferA dér~hu
À lRI Terre penda.nt q1,elq11ts mornens
· ,. pt-ir l'Eclip fe qrf.i ào1t Arriirver
le 1 2 .. lNilliet de cette ~nné8.
C'ejl Jf "l/Otu , be//e p hifis· , À no#I
. prédire l'À. Jeff11 4 noftre bonne ou nôt
·re m11Nv11ife fortune ,. en nous 11p- .
pren~nt combien de temps vous ferez
~ncore fans· 'VOll5 montrer JI CeMX 'J.UÎ
, fouhaitent voftre 1.e1011r 11ve' te plu1
forit empreffement.
Un Trophée d' Arcs, de Car~
uois ~ & de Flambcat1x allume~
cfl: à la fin de: ce galant Aln1a-
1>ach. L'a·imable Perfonne à qui
il a efié envoyé , n'a pû rcfufer
• . foo :Allt·heur les. loüanges gu~
.luy font ·deuës. C'efi: un jeune
Gentilhommc,dont elle reqCK ~Cl
~ers le j~ur qe f.a. .13c_l\t,. ·
•
•
- - -- ,,
•
•
\
GALAN· T~
•
'
MADRIGAL . •
•
L ne vous manq•e rien, Phi lis- ,
q11e ·de L~11mour ;
C'ejl ce que ie vot/4droiJ VON! donne~
• en ce 7our.
t Ne croyez fmS qu'il fait ji flfft •
craindre
~~o~ tltche Je nous le depeindre ..
... S~imaginer qu~' il fait. plein de ri-
• gue11r, · .
c' eft eftre dans l,..erret1r.
·lin' eft point tle pl1iifirs que ceux qu'il' ·
.. · nous infpire. ·
t Belle Phi lis ,. tn doutez. vous?:.
FJJites c.e qu-e je v11y w11s di1e.-,
Go#tez· en , vo11s verrez qu' it n' efJ,
rien de Ji à(tUx.
• - •
•
• I-e puis vous dire que je vous
1nvoye un .Air tout not1veau >
puis que je fuis ail'ûré q~'il. a cft~
..
-
•
- f
21· f·B' MERCURE
fàit depuis huit jot1rs. Il cl\ d'u
des plus habjlles Hommes qu
nous ayons en Mi1fiquc. Si Yous
demandez qui a fait les V~rs,
cette Lettre qlie j'ay reç~ê, vous
apprendra tout ce q!Je j'en fçay .
• •
Ous nt fFA1ver, p111 encore,,
Monjieur '. tous /es capricest
Joni noflre Sext eft ctip11hl1. · MA·
foihteffe vous en dlcou'Urir11 peMt- ·
ejlre pl11s q"e vous n'en "'"'iez im11 •
'ginl. Il eft 11ffe'{ hi~rre qMe moy ,,
IJ.-UÎ n• 1iy encore 11voüe ~ per fonnt
t :inclinAtion de mon coeMr , & qui1 . . , verrou avec .. #ne pttne 'tX·treme ,
!"'on en foupçonn11ft 'Jllelque chofl,
je ;(()Oiis' prèrJne pour.- mon C'onftaent
vous qui pourriez pu!Jtier À tout le . ·
111ondë un fecret que fe &Ache Ave'·
11n Ji grt1nd myftere. 1e fins poNr~
t1int un plaifir bien fenjible " vo•l
lire fJ.!'e 1'111 Nn. :4m1111t •. ·Perfannc.
•
• •
1 f.9·
• • tllez .
' luy
\ • ottS ; •
• •
• • • • · m11
r,,.r ez
• om-
• 1t
• • rte~
•
• tire·
• • A
vo~
•
• ·et te
I "O!Ut·
' • • &c . • ,
•
•
• ·•
)
• •
' • • 111r-...
1
•
..
•
•
CA t A NT. 1 f.9·
'llt Jt ff•il tfJtort. Si vous voulez.
frMJDlr t1•t et tp1i fa p11ffe tntr.e luy
& "'°J , il ne tit"4M '!"'À,: vous ;
·. 'lJOJeZ fi 'lJONS Voulez entrer aAnS mA
: ~nfttJenrt: Ctpendttnt vo11s f""rrez ,
oennoÎtrt 11ifémnJI où: no•s tn fam"''
s , f4r cts Ytrs àe fa fofon. 1t
· · filous lts envo7e. Yo11s m,obligerie~
1111 tltr1,ierpoin1, Je les f11ire mettre·
hl r.Jtir , pour /~S employer aA1JS v8 ..
· ut Me.rc#re •. 1e rlponJr•y À cett1·
. oblig•tlOIJ f'A1 UNt O#'tJt1llW4 it &1611t ·
fp'rt f1n&at, & p11r tD#tl'ejlifllt, &tJ
. Lk. GASCONNB
•
'PlJ'tler q11i fAtoift. fan1 th°",-..;..
mes ,
. Sjlp111r m~y le 1#1Î'liêWY..fd111fS,
~ttl~/rlfan1, Iris, ~u4"' r. "~"' ..
~ .. 111t>PI l#flolly, M 1fe1ti! ft114. 'f4
;/tlflllS J
1 •
-·------
•
•
rG.o MERC.URE
.Ah, s, il e ff t1inji, touJ les Aflf·~
L 'Hfvtr qui paroi fi fans ehMl'J'l.e4
Efl pou.1 moy. le meilleur tems. .
"' Sa Majefié ayant trouvé a
propos d, au.gmenter de deu,c-Cornettes
la Compagnie des Cbe,,
aux-legers de fa Garde,.a permis
à· MonG·et1r le D·tlc <le Chevreufe,
,q.ui en efi Capitaine-Lieutenant,
de difpoferde ces Charges. C'cQ
une gratification tres4confidéra.
ble. Vous f 'iavez, Madame,. que
ce Duc a infiniment de l'efprit ,;
& qu'il fo&tient fa naiifance par
âes qualitez qμi· en font tresdigncs.
·
te Roy , qui·eft· gra·od· en·to\J'a
tes chof es, a fait at11I1 cQnnalfirc
à Monûeur du Pleffis .. Ec11yer de
Ja~ Grande Ecurie, qui·a eu l'hon•
. seur. de montrer· à monter à chc.· '
"al à. Monfeigpeur If. DauP.hia,
-
--------
• GA LAN T. 161
qu'il fe fouvenoit de fes fervrces.
Il luy a donne det1x n1i1Je éct1s de
. penfion. Mon lieur du Pleffis efi fi
co11nt1 par la réputation qt1,il ~:ea
J acquife en cet Art, qu'il_n,efl: pas
befoin d'en rien dire davantage.
• Je vous appris at1 com1nencement
de l'annee derniere, le Ma.-
, riage de M' Dlguin de Cha.c
~fteau. Renard, Confeiller au Par,
· le1nent de la Pren1iere des EnqL1elles,
& Fils de Monfieur DaqL1in
, pretnier Medecin ~e Sa
Majefi.é , avec Maden1oifelle de
• 1,lfle. 11 en ef\ f orty un Fils , que
.Je Roy tint ft1r les Fonts le 16. de
ce mois , avec Madame la Da~
pbioe. Il fut nommé Loüis. !ta
Cerémonie de ce Baptefm.e (e fitt
dans la Chapelle du ChaGeau de
. tV erfailles , par Monfieur le Cartfi11al
d~ Bo\.lillon , Grand Aom8-
nie~ de Irance, en prefeo.cc: de
toL1 te la. Cour. ..
. ..
•
•
•
-•
Ili
161 · MERCURE
. Ce mef me jour mourut icy
t1ne Da1ne, laqt1elle apres avoir
perdu trois Maris; a vû arriver le
temps de les faivre. Elles'appeIloic
Eleonore A ngéliql1C de Bruflart
·de Cot1rfao, & efloit Vel1ve p
en premier.es N8ces de Meffire
Loüis Got1ffier , Comte de Caravas
, en fecondes , de Mcffirc
Antoine Chevalier , Comte de
Mailly; & en dernieres, de Mef..
fl.r.e G~briel de Buffill.et ; Cotnte
de N1effiLnieu. ~
Il s'ell: fait une tres-grandc Ce.:
.ré111Gnie a Grenoble dans le DOU~ •
•~au Gonvenc &. H8pital de41a
€harité, ball:y fotis le titre de S..
Efiienne. 14es Direél:curs dei
rI t>pjrat1x de cet~e Capitale du
Dat1 pliiné , vot1 laot en· rcballir
un gencral. ft1r la fin de l'année
1 6 8 1 • ne trot1 vérent dans la V illr
aucune Mai(on. qt1i f\1Ü: ~
•
•
-. ---
GALANT. 163
comn1ode pour leur de!fein , ql1e
celle dont je vous parle. Ils s, accommoderent
avec les ReligieLJX
de cet H&pital de la Charité, qui
· promir.eat de leur ceder let1r
. Convent, & d~en faire ba!lir u11
de fond en comble felon let1r t1fa.
ge. Ils ne fe referverent qt1e det1x
. a11nées pour faire ce Bafl:imenr ;.
8l. ce terme efiant expiré depuis
'rois mois , J ces Religieux ababrdonnérent
leuP vi.et1x Convent
& Hdpiral , & prirent potfeffioll\
du nouveau, le S. de ce mois, jou~ ..
de la Eefie de S. Jean de [).ieu ~
lnA:ituteur de leur Ordre. @e
nouveau Converu & H~pital d~
la Cbar.ité eft t1n des plus vafres
Edifices de cette Pro.vince. Il n'y
a pourtant rien de fuperftu , auf:
U n embelliif ement qt1 i pu i ffe·
fentir la magnificence; tout y eft
pour le o.éceifaire 8' pour l'utile~
•
1
f '
•
•
•
•
164 MERCURE
L'Eglife n~efi pas encore achevée,
& en attendant , on a conflruit
deux Chapelles aux deux cxtrémicez
des IofirLneries. Le jour de
la Ceremonie efl:ant arrive, Mon- •
fiet1r le Camus, Evef que&. Prin·
cc de Grenoble , qt1e Ja picté
conduit dans tot1s les endroits où
il connoifl que fon exemple & fa
charité font nécetfai-res, fe rcndic
, fur les f ept heures à cet Hôpital,
où il celebra la prem;erc Meife· à
l'Oratoire de la-grande Infirmerie~
pendant que Monfieur 1:1Abbé de
· Poaroy f e prépa~oit pour celébrer
auffi Je premier à l'Autcl d'une
1 autre Infirmerie. LaGrand'-Melfc
fut enfuite chantée par la Mu6-
que , & quand elle fut finie, toa•
tes cbofes ayant efié difpofécs
eour la Proceffion , on fe r~ndit Il.
l'ancien Con vent, d·'où elle fe fi'
juf qu'au nou'!.eau 2 avcG la mcC-
•
• •
•
•
------ - •
• ·. GA LA'NT. ~ t6r
me folemnit·é qu'elle fc fait le
jour de la Fefte-Dieu. Toutes les
Rûës efroicnt ta piffées. Monfi~ur•
l,Eve.fque précedé d'l1n gra11d
nombre de Religieux de divers
Ordres en Chapes , & de ceux
de la Commt1nauté , marchoit
fous un riche Dais, dont les qtlatre
coins efl:oient portez par ~lef-
. fteurs Defcon1bes, du Perron ,de
la-Colombiere, & du Vivier, tous
quatre Mai fi res des Comptes. Les
Conf uls & Officiers de la Maifon
de Ville y affifiéreot en Corps, &
en Chaperon. La Proceffion
e!}ant achevée , 8c l,Expofition' .
;iyant efie faite fur l'Autel, le Te
Deum ft1t chanté par le éhccur ·
des Religiet1x, & f uivy t-ie la Bené•
di~ion , que cet illufire Prelat
donna. Monfieur l'Abl,é J'Efcoc • fit celle de tous les Lieux Reguliers,
& dL1 nouveau Cimctiere, -
-·----.,
-
'
t
• '
,
•
166 ME KCORR
col11me Official du Dioccre· , &
finit cette aétion par une Au ma-
, ne confiderable. Maaamc lp eréfidente
de Charmes, qui eft une
des pre1nieres Bienfa~étriccs de
cet H&pical ,. régala les Rauvrct
' d'un fort beau Soupé ~ï ce quf fic
auffi un autre jour Madame la
Préfidentede l)ourroy. Mefdames
!es Con1tetfes du Bouch·a~ , &
.de Ferrieres, s' ellant renduës de
• res-grand matin au vieil H~pital,
y firent la queA:e ; & fuivirent Ja
Proceffion jufqt1'au 'nouveau, où.
elles demeurercnt tout le jour
avec une affidl:lité cres-édifianre.
Sur les hui.t heures du foir, ~on(
ieur. le Clerc-, I'un 'des Capitaines
de la Ville , vpt1lant donne~
des marq t1es de foQ affeél:ion en•
~ vers l 'Ordre, fic entendre 'luanti•
té d,Inllrumens , q:μi mc:fl-érenc
11nc fort agreable méiodi~. au&
•
,
-- ,
GAL AN~. 1~7
Feux d'artifice , dont l'air parue
tot1t remply. Peut·eftre ne fçavezvot1s
pas qne parcict1larité de ec
Convent, qui cR: a!fez reniarquable.
Les Gcnerau", Provinciaux,
& at1tres Supérieurs, ne font point
Prc:fires. On leur donne pot1rtanc
Je oom. de Peres, lors qu'ils (one
en Charge; mais quand le temps
de leur Supériorité ef\: finy , on
ne lc:s appelle plus que preres. Ils
ont cependant d~s Religiet1x Prêtres,
mai~ ces Religieux ne pe·uvent
parvenir at1x Charges , n~
entr~r dans les Chapitres Provinciaux.
Ils ont feulement leur voix
dans les Chapitres Conventuels,
& ne fe meflent que de dire let1r ·
Brev iairc , &. d, adminifirer les
Sacremens at1x Pauvres Malades:
Leur rang eft apres le Prieur.
Le Roy, qei a detfein de ren·
dre V ~rfaille& une des plus confi-.
-
-----
•
•
168 MEROVRE
dérables Villes dq Roy~ume, non
f.eulement par la magnificence
de fon Palais, & des ft1 perbes Edifices
qui l'accompagnent , mais
a{1ffi .par les Tiemples qu'il y faic
conCl:ruirc, ayant· réfolu pour la
c:on1modité de fa Cour , ·& de'
Peuples, de mettre la Paroitfc a~
l~eu défigné pour l'Eg1ife des Re ...
colets, le P. H yacinte leur Provincial,
re'iût ordre ·de Mr l' Ar-,
chevef que de Paris , d'en oO:c"
leur Croix, &. de la trao(porrcr
proche l'A~le Dauphine, où leur
Con vent doit efire bafl:y. C'cfi co
gu,ils firent le let1dy 9.de cc mois,
~arante Religieux chantant let
Hymne~ de la Paffion, traafpor"'
t·erent proceffionnellemc:nt cette
Croix , & la planterent au lieQ
defiine pour leur Eglife nouvcll
Le lendemain Mr l' Archcvcfqae
s'cfrant rendu en Habits Poncin-
. eau~
•
•
G-A LA NT. 169
·eaux à ccluy où l'Eglifc de la Paroitfe
doit efire bafi:ic , fous le
titre de No!l:re-Damc, Sa Majefié
accompagnée des principaux
SeigneL1rs de fa Cour, pofa la pre-
1niere Pierre avec les Cerémonies
ordinaires. Sous cette Pierre fat
mife une Lame de cuivre, avec
oette Inf cription.
A LA GLOIRE DU NOM
DE D 1 Eu.
LOYIS LE GRAND,
'R_oy de Frnnce & de Navarre, '
Le Bl1lliq11eux, Je Conquer11nt.
· .A f11it e'lcver cette Eglife,
Et en "' pofé fotemneltemen1 /A pre.-
. mitre Pierre ,
L '11n de gr ace mil ftx cens q#titre-
. vingt-q1111tre ,
. tLe àixiime i"ur de Mars,
N1,/le 11111re m11in ne po#v11nt f""aet.
f l11s fa/i~emen1.
Mars 1684. H
•
•
•
•
170 MERCURE
. Le Temple du P"ray Dieu,
!l.!Je celle qui a, rt1Jverfé les Temples
àe l'Herefie.
Le mef me jour, o.n fit la mcfme
<1erémonie au lieu defiiné pour
bafiir l'Eglife des R:ecoJets. Sa
Ma1efie en pota auffi la premic:re
Pierre , pendant que Mr l'Archevêque
dîfoit les Pr iercs ordinaires.
Gette Eglife ft1t dédiée fous le titre
de S. Loüis Roy de France, &
le Te Deum chanré par les Reli-
. gie.ux. Voie y i'Inf cri pt ion que l'on
mi~ follS cette premiere Pierre. •
A LA GLOIRE DU NOM.
DE D1EU,
, Et à t'augment1ttior1 dt ta pie1I des
l Fidel/es,
LOYIS LE GRAND,
Roy de Fr11nce & àe NAVATre ,
Le Tres. chrltien , le Tres-hc•rtllX,
•
•
•
•
G ~LA NT; 171
te Fond1iteur de cette Yi lie, .
. À fait bâtir ce Convet&cette Eglife,
J'~r un effet de fan ze/e , & de fa ·
magnificence,
" Et en 11 pofé la premiere Pierre,
L'~n de grace mil jix cens qu11tre·
• , ving ts· qu11trt;.
. t Le dixiéme jo11r de M11rs.
Ces deux Infcriptions (ont de
Mr Charpentier de t•Acadernie
· Françoife, qui aprés .avoir foô.tenu
;;.vec tant d'érudition & d'éloquence,
que les Infcriptions de
nos Monumens publics, & particulierernent
de ceux qui f onr ~
l'honneur du Roy , doivent efirc:
en langue Françoife , a Ja fatis..
faélion de voir qt1e fon opinion
commence à s'établir dans le
monde , malgré· la prévention
contraire ; ql1i depuis long· temps
avoic préoccupé la plus grand~
partie des Efprks.
H ,.
•
. -----
•
17,. MERCURE
Mr de la Mote-Houdancour,
:Archevefque d'Auch, Dotleur de
Navarre , ef\: mort dept1is qt1elquc
temps.Il e!loit !Abbe de Soi1illac,
de Froimont, de S. Martial de
~it11oges , & Prieur de S. Leger.
Il avoit e!l:e Evefque de Rennes,
Au Lnônier de la fet1ë Reine Mere,
& fut nomtné à l'Eglife d'Auch
en 1661. Mr le Marechal de la
Motc - Houdancol1r , que nous
avons v& Viceroy 'de CacaJogne,
& do11t la Veuve efi aujourd'huy·
Gouvernante des Eafans de France
, elloit frerc de ce Prélat. Il a
laiffé de grands biens, &. cfi inorc
fans faire (ie Tellarnent. Le Roy
a donné l1t1it mille livres de penfion
ft1r cet Archevef ché à Mr le
Prince Camille,filsde Mrle Grand.
li en a ât1ffi donné une , mais
moins confiderable , a Mr de MOD•
gornmcry , 'lui s,en cft rc:ndu di-:
•
•
-
·--- -
G A t: 'A N tr. 1 7 3
gne , & par fon merite per(oncl,&
par l'abjuration qu'il a faite de la
· R. P. Reformée. L'Abbaye de.
Froi1nont, Diocefe de BeauvaÎ$,
· .. que cet Arcl1evefque polfedoit, a
c!l:é donnée à un des Fils Ae Mr
Colbert de Croi!fy , Miniftre &
Secretaire d'Erac. .
Meffire Claude Bazin, Seignet1r
de Bezons , Confeiller d'Etat ,
aprcs avoir et1 diverfes attaques ,
d' A pop!éxie, en eO: mort depuis
huit jours. 11 avoic efi:é Avocat
Géneral au Grand Confeil, ln ..
tendant a Soiifo·ns, Confeiller d'r:-
tat ordinaire, &, ql1arante ans de
l' Acadérn.ie Fran~oife. J:l a lai!fé
trois Fils, d·ont l'un. c!t Intendant . .
d'Orleans ; l1al1·tre ,. M·efrre de·
· Ca1np de Cavalerie; & le troifiéme,
Agent géneral Qll Clergé ële
Fran"e. Madan1e le Blanc, Femme
de Monfieur le Blanc Maillre '
• • H ~ •
•
•
•
--174 ME~CURE
des Rcquefrës, qui a efie fi loo~iernps
Intendant en la Géncralité
de Roüen, efi fa Fille.
Meffire Jean Label, Confeiller
en la Cour des Aydes à Paris, où
il a voit efié reçfi en 16 3 6. cA:
mort al1ffi dans ce 1nois. li avoic
cil:e Proct1reur Gcneral en la
Cour "'des A'ydes à Agen.
J'ay encor~ à vot1s apprendre:
}a. mort de trois Perfon·nes de va~
ire Sexe. ~'une ell Dame Mar-
~ guerite Amelot , Veuve dè
Meffire Gt1illaume Briçoanet •
Seig11eL1r de Milmont , Au1cwl •
A t1toi.1illet , Gare11ciercs , &c
Maifl:re Res Requefies, & aoeicn
Prefident au Grand Confejt; r-au
tre, Dame Magdelein~ 1:.archer>
Veu\le de Meffirc Louis le Clcr_g
de €olcicr , Ma~qt1is d' Aonaî ~
Nonneville, Savigny, Bellefoft-.
tairie >· & auLre.s Lieux , & Meoes
'
- . -----
•
r.
GALANT. 175
cle l\1adame de Got1rgt1es, Femme
dt1 Maill:rc des Requefies de .
ce nom; & la derniere , Daine
Genevieve Bat1douïn ., Femn1e de
~1effire Michel Colberc, Maiflre
des ~eq uell:e s. La premiere cft
morte des le mois de Pevrier; "
Je . puis ajoûter à .toutes ces
mores, celle du P:retnief Minifire
. de la Porte. 0n l'a publi.ee long-·
temps avant~ qu' el:le fi1G: èèrtaine,
mais enfin elle a efi:é confirmée
de toutes parts. On en parla li-
. to!l que le Siége de Vienne eut
efié levé, parce que le malheur
cenant tofijours liet1 de crim~
chez les Nations Batbares, 011
efioit perfl1ade felon la Politique
Ottomane , qt1e le Grand· Sei- .
gneur ne luy pardonnerait pas le
mauvais fuccés que fes Ârmes
a voient eu .deva11t cette Place.
Ce Mininrc qui le prévoyoic) fic
H 4
•
•
- . -----
•
•
~76 MERCVRE
couper la telle à quelqt1es Bachas,·
& let1r impt1ta la faute de ce qui
efl:oit arrive. 11 luy efl.oit aifé de
les accufer, puis qo.ils n,efioient
plus en état de fe defendre. li fei-
.gnit enf uite quelque indifpofition
, pot:1r.r ne fe point rendre à
.11ndrinople, & il commençoit à
efpérer q·ue l'orage fe diffi peroit
lors qu'il s'en vit accablé .. li efioic
~ils d'un Janilfaire , ou Soldat, & .
s'appelloit Mufiapha Coul Oglou,
c'efl: 2 dire, pils de la Milice, qui
. eft ce que figoi6entces deux derniers
mots. Comme il el\oit fora
bien fait, & que toutes fes aélions
efroient accompagnées de beaucoup
de grace , le Grand ... Sei ..
gneur efiant encore jeune, le vou ..
ltit avoir aupres de luy. 11 s'c.n
laiffa tellement charmer , que
Coprogl y Achmet Pacha efl:anc
mort, il luy fic rcmpJir fa plaç9
•
..
•
· GA tANT~ 177
de Granâ Vifir. Vous fç 1vcz,
Madame , que c'cfl la premier
Charge de cc vafie Empire. La .
feule cerémonie qt1e l,on obferve
en faifant t1n Grand Vifir , c'eA:
·de luy mettre le Sçeau dLJ Sultan
entre les mains ; le nom de )'Empereur
y cll gravé , & il le portC'
toà jours dans fon fein. En vertll'
de ce Sceau- Jà , il ell revécu de:.
tout le pot1voir dt1 Grand Seignet1r.
On voit d·ans l'Hilloire·
que cette Charge con1mcnça *
s-'établir des le rcgnc d~ A murat,
quacriéme Empereur des Turcs ..
Ce Prince palfant en F:uropc avec·
{on Gouverneur , appelJé LalaSchabjo,
le fit Chef de fo11 eon-'
feil , & Geoeral de fon Armée,,
avec laqt1clle il prit Andri11ople ..
Depuis ce temps-là, les Soirans.
ont toÛjours fâit fubfifier la Char-·
gc de Grand Vifir. La faveur mt:
. H 5,
...
..
•
178• MERCURE·
Mehemet IV. qui regne aujou~
d·huy , ayanc continue pour celay
dont ie vot1s f1arile, il luy fi't épou•
fer Maiama·Fatma fa Fille en 167 5 ,.
ql1oy q·t1'elle n,eull: pas encore dix.
ans accomplis. On n 'à jalnais rien·
veu de Alus beau 2 Conflantinople
, que les Fefres qui s'y firent·
pour ce Mariage. Les magnifiqùes.
Préfens que cette jeune Princeffc
.reçeut du Grand Vifir fon Mary,,
furent. atimirez de tout le Peuple.
L'Empire Ottoman doit à ce Minifi:
re la prif e. de Cami11iets ,. &
de quelques autres Places , L'aff<
ltion donr: il; recevait tant d'illu ..
ftres marques du G.rand S e igneur~
qui! allait fouvent manger chez
luy, luy. ayant attire la haine de·
plufiet1rs Grands de la Porte , il
· voulut fermer la boùchc à fcs En-
•
~ieux par quelque grande aaion.
ll vine en Hoogrie a.v.ec. une ~
•
•
•
1
•
1
•
-----
G A t 'A NT. ·179
mée formidable ; & l'het1reux •
fuccés q t1'il eue au commence.
men~ de la Campagne , Juy fit
commettre une grande fat1te. Il
crllt qu'il trouveroit peu de difficulté
à s,emparer de Vienne, &
qu'il viendroit eofùite aifément à
bout des Places qu,il laiOEoit derriere
)uy. C,elloit bazarder beau-
. coup, & l,é\'enement l'a fait connoifrre.
li efi: vray qu'il n,a paru
Capitaine, ny Soldat dans cette:
importante occafion. Auffi fcm •
ble· t· il que Dieu l'aveuglant exprés,
lt1 y ait ofie le courage , &
Ja conduite , afin de fauvcr la
Cbrêtienté. Il n'a jamais aRpr.oché
de Vienne , plus pres qu'à
deux granCles portées de Canon;
encore fc faifoit-il toÛjours porre~
dans une Chaife treillifee de fils ,
d'archal, qui ell:oit à l,épr:et1ve des . ._
couEs de Mou(q~ct. Il ina nq.u~
H 6 .
•
•
---·--
...
,
180 M.ERCURE
beaL1cou p , en négligeant d'e me.,;
cre des T·rou pes à Kalentberg ~·
pour défendre ~e· Paifage, car il
n' Y· en· a vo·it point fur le bat1t de
l·a Montagne. li· fi-e encore plus
mal de ne point faire combacrc fà..
pri,ncipale Armée, & de n'apporce~
aucun. obllacle à l' Armée
€hrêtienne ,. lors ql1'elle fe mit ea.
bataille dans. la Plaine. Ea terreu~
faifit enfuite fes Troupes, & il confentit
· qu'elles leva!fenc- le Sicgc
fdns.donner au~t1n. combat. Peuteftre
n'a.vojr:-il~ que ce moyen de
cooferver Ces. Tréfors en. ahan-..
.donnant fes .}f cotes.; mais s~il cull
mis plus de monde pour garder la
gerge·des MOntagnes, & qu'il eu(\
cn1baratfe la Forcfi: de Vienne,
peuvefbre auroit • on Cll peine à
"e.nir jufqt1'à fon Camp. Tout~s
c.es fâutes , & l'intrépide ardeus
de~ ç4,erucns, ~ui l's engagea
~
•
•
•
GALANT .. 1g;1.
tenter une entrêprife qui ne de-·
voit pas leur réëffir, ont empefflhé
la p.rife de Vienne, & caufé
· ~a mort de ce Granrl· Viflr. Le
Sultan avait de la peine à s'y réfot1dre,
& n'en :i donné l'ArreOE- que par· le Cenfeil de la; l>orte.
Le Vifir a voie des En·ncmis, donn
la plôpart s-'efl:oient oppofez à la
gt1erre de Hongrie,. & le Grand
Seigneur dcvoit cet 'cxeniple à
fes Peuples,qui auroicnt pû prendre
1·occafion de fe fo&lever.D'ail·
leltrs les Turcs prétendent· faire
€onno~tre par là que· leurs dif graccs
de la· d<:rniere Campagne ne
doivent pas efi:re irnputees à let1r
foiblelfe, n1ais à la mau vaife conduite,
& au macque de courage
de ce Viftr. J'ay oublie de vous
· dire, que dan·s Je temps qu'il fci.
gnit d'cll:re malade pour s'excufei
de fc r.endrc à Andrinople où le:
i
•
'
...
•
1g1 M ER CU R:·E
Sultan Je mandait , il br81a tous
fes Papiers. ll ft1t ccrang1é à Bel ..
gr,1de le 2 5. Decembre. Parmy
q.uanrité de circon!lancc:s que l'on
pt1blie de fa mort , voicy ce que
_l'on· croit le pl~t1s veritab1c. V n
;Aga efrant ~enu à Belgrade , fit
atfembler toule la Milice, ooll')mc
ava11t à déclarer un ordre ·du· J
Grand Seigneur , qui regard Oit
une importante entreprife.11 montra
cet ord1·e , qt1i fit connoi fl:rc
que c'efioit la telle dL1 Grand Viftr
qt1e le St1lcan· demandait. Cc:·
Minifire infortuné jecca les yeus:
fur les Officiers & fur les Soldats,.
comme s'il eu!l voulu découvrir
ce quïl. en pouvait attendre,. &
ne remarquant en eux aucune
dif poficion f.ivorable, il demanda
une derny -het1rc pour penfcr
2 1'.1Y, & fe paOEa enft1itc le Cordon
luy-mefme ... On tieDi q_u'lbra.~
. -----
GALAN. T. , 1~.r
}!~im Bacl1a luy a fuccede d~ns
cette Charge.
· Puis que fa Reponfé que j,ay
faite aux Lard0ns des deux der•
.niers mois, a pl& roef me à ceux
qui s'y trouvoient atfez interef•
fez pour ne deY.Pir pas en efire
conrens, je vay continuer d'y ré·
pondre , apres qu~ je vous au•
ray fai,c voir les Infraél:ions de la.
Maifon d' A.utriche, & des Roy5. _
d'Ef pagne, aux Traitez faits avec
Ja France, &. les u r·urpations de!
mef mes Roys en divers endroits.
Cet A·rticle n'eft pas c]oigné de
n100 fu jet , pt1is qu'il fair conno~·t.
re que cet1x qoi i:eprochent au
Roy une lnfraél:ion qu'ils tie peuvent
prouver,fe font de tout temps.
acc0Ûct1mez à en faire.
En 148,1. il y eut diferent cn..
t~re l'Empereur Maximilien , &
Louis XI.. Roy_ de Erance , Eour;-
-
•
184 ME Rcu·R E
la Tutelle de l'A rchidt1c Philipp~;
fils & unique Hericier de Marie,
Ducbetfe d·e Bourgogne. I·l fuc
arrellé que ce jeune Prince demeu
reroit en la Tu telle des Etats
du Païs-Bas, fans que Louis XI ..
& Maximilien s~n meflatfcnt; &
.a·u préjudice de ce Traite, l'Empereur
entra da os les Pais • Bas
avec llnc Armée , & ufurpa la
Tutelle.
Charles VIII. ayant réfolu de
recouvrer le Royaume de Naples
qui lt1y appartenait , vo\1lut em.pefcher
que Ferdinand Royd~Arragon
ne le traverfafr , & dans
cett·e vcuë, perf uade par fon Conf-
elfeur , & par le Senechal d~
Beat1caire, qt1e le Roy Ferdinand
avoit trouvé moyen de corrompre,
i1 lu.y rentiit les Comccz de
Rouffillon, & de Cerdaignc, f)llÎ
ca r46J., a voient efté engagez à
•
•
. -----
GALANT. 185
Loüis X 16 pour trois cens mille ,
Ecus. Le Traité ft1t fait à BarceJone
at1 mois de Janvier 149 3. 8c
par ce Traité le Roy Ferdinand
s'engagea i eftre Enne111y de·s
Ennemis de Charles VIII. à ne
lu y apporter aucun obfiacle pour
Je recouvrement dt1 Royaume
de Naples, & à ne point marier
fes E11filns avec ce1J.x dt1 Roy des
Ron1ains, ot1 du Roy d'Angle.:..
terre ; mais il n'et1t pas plûto!t
pris potfeffion de ces deux Corn-.
tez , qt1'il donna fecoL1rs à Al·
phonie Roy de Naples , ligt1a
tous les Princes d'I ralie pour c:n1-
pefcher le ret0ur de Charles VIII!
& n1aria f es fi.iles at1x fils du Roy ·
des Romains, &. d·u l'oy d'Angleterre.
Ce fut contre ces princes
1i g t1 e z q u i 1u y v ou loi en t ferm
e r le paOEage, que Charles VII·f !
gagna la mémor·ablc: Bataille de.
i Ornoüe.
L --
•
•
•
18~ MERCURE
Depuis ce ten1ps , ce mef1n
1erdinand Roy d' Arragon , tra ic:
de not1veal1 avec Charles V 111.
potJr chaffer dt1 Royat1me de NaJ!
les , Fe rd in and I 1. qui s'y efroit
étably. La Negotiation fut Jongt1a,
& Charles VIII. ell:ant mort,
Loüis XII. f on St1cceffet1r la continL1a.
par le Traite qu'ils firent
· cnfernble , le l\oyat1me de Naples
fl1 t partagé. Loüis XII. de~
oic avoir la Ville de Na'ples •
Gayete ~ la Terre de Labour, la
Brtizze , &c. & Ferdinand devoi1
avoir la Calal1re & la poüille, ~
'enir du Roy de France cette ror ..
'io11 en Fief. Le Traité ayant cfié
approt1vé par le pape Aléxandre
VI. q~1i lct1r en donna l'ln&'
efl:iture , ils entrereat dans cc
llOY au n1c à communs frais, & en
cha!ft!rent Federic , Succcffcode
Ferdinand Il. mais enfuitc'pa
• •
•
•
•
. ____ _.
• G A Y.; A N T. 1 87
t.1ne trahifon furprenante , Gon'
fa1ve, Lieutenant Gene1·al de FerJ
dinand Roy d, Arragon , f urpric
les François, & les co·ntraigoir de
· forcir de tout le Royal1n1e de Na-
•
•
ples. p
Ce n1eme Roy Ferdinand ayant
donné pouvoir à Philippe d' Autriche
fon Gendre, de traiter d,t1ne
Paix perpett1ellc avec Lo.uïs XU.
en 1 496. le defavoüa fL1r tot1t ce
qu.il avoit conclu avcc_la France ..
11 efi confiant qu'a presle Trai·
té de .Câceau- Cambrefis , fait en
J 5) 9. les Roy~ de France & d'E(pagne
avoicnt pleine Paix eotre
eux. Ces derniers ont vot1lu dé.
L1attchcr les S1.1iiTes & les Grif ans
del' Alliance de France.Ils ont fufcite
la tigue, forme des pratiqt1es
en fècret avec les Bues de Gui[e
& da Mai11c, & autres Prince!
Lorrains , covoy.é des Armée$
-
•
•
'
·.ss MERCURE
dans le Royaume, & f'1it toutlA'chofes
pour le trot1bler. Mcf m
· itept1is l,affaffinat commis en l
Pcrfoone de Henry Ilf. on aveu
en Ef pagne le Portrait de cet abo.
. minable Frere Jacques-Clement
rcveré comme un Saint ft1r les
At1tels, & place parmy les Hommes
illt1ftres dans les Apartemens
du Roy Catholique. Monfieor
du Maine , qui fut envoyé Amba
ifadeur ExtraordioaircenEfpagne
pour le Mariage des deux
Roys en 1 611. s'en plaignit à Philippe
II 1. & à fcs· Miniflres, &. fui
caufe qu'on of\a le Portrai1 de
<C Scelérar . •
Depuis la Paix de ~crvins fàite
en 1s98. on f c;aic que Baltazar
- ~uniga, Ainbaifadcur. d·'Efpagne
en Erance, eut intelligence avec
Mclârgt1es, par te moyen de (on
· · Secrctaire Ela-mand, oommé BnaGALANT.
189
ot neau, pour faire mettre Marfeille
(oe entre les mains du· Roy fon Maicn
fire. On decouvrit la pratique,
& il en coufia la tefie à Melar .. ~fi
;J gues.
On f çait at1ffi que dés le temps
•
•
1
que le Marechal de Biron alla en
~ landre A mbatfadeur Extraordinaire,
pour faire jurer la Paix
aux Archiducs; on comn1ença à
noüer des pratiques avec luy , &
2 corrompre fa fidclité ; cc qui a
caufé fa perte.
C()ntre la parole que donnoit
Taxis, Ambaffadeur d'Ef pagne,
que le Roy fon Maiftre 'ne prefieroit
poi11t de fecours au ÜllC
de Savoye pour le Marquifat de
Saluces, le Comte de Fuentes, •
Gouvernetir de Milan, & les autres
Minifires du Roy d'Ef pagne
•
en Italie, don11cront à ce Duc ,' ·
• ou tes les affifranccs q l1
1 ils purc:Qc,
t
• \
1
•
•
190 · ME RCùRE ,
If y eut at1ffi l}Oe atltre cntreprife
fur Blavet. Le Got1vernet1r
de la Place devoit la livrer au
R:ey d'Efpagne, qui pot1r cela y
envoyoic une Armee Navale. On
~écouvrit 1·entreprife, & lë Gou-
v~rl1eur fut am. ené à Paris, où iJ
eut le col coupé. ~
' On fçait que les Efpagnofs
avoient fedt1 it le Dt1c de Boüillon,
auquels ils foürni!foient de
tres· grolfes fomn1es, pour !~engager
à mettre le trouble dans IC'
Royat1me , quoy qt1'il ft1OE de la
~eligion Précc11duë Réformée.
Chacun fcait auffi l,entreprife
qu'ils av oient faite ftJr la v;11~ de
Metz, où Henry IV. fe contenta
de chat1ger la Garnifon , & le
Got1 verneur. ·
On n'ignore pas les pratiques
qt1'un Ambaffadel1r d'Efpagnc
av0ic avec le nom1:11é i:.ho!k
-----
GALANT. 191
Commis de Monfiet1r de Villeroy
, Secrecaire d'Etat. Ce Commis
donnoit à cet Atnbaffadeur
les doubles de tot1tes les Oépef
·ches qu,il faifoit. L'intelligence
fut decouverte, & Lhofl:e ayant
pris la fl1Îte a-.1ec un Domefiique
de l'Ambaifadeur d'Efpagne, fc •
t~ouva noyé à un paffage de la
Riviere de Marne; Je fot1pçon ell:
grand que le Domefilque le fic
~ noyer. ,
Dans le rnef me temps, le Gouve-
rneur de Perpig11an avait des
intçlligences dans Locate , pot1r
livrer la Place aux Ef pagnols;
1,aff aire éclata, &. on punit les
Entreprenet1 rs. l
Perfonne n'ignore ce qui arriva
a 1a M:lrquife de V crneüil ) & âl
Monfieur d' Entragues Con Pere.
Les Ef pagnols vouloient engager
<;Ctte Marquife à emmener en E(~,
•
•
- - 1
•
..
•
•
·1 .9, M E R C V R E
pagne les Enfans qu,elle avoit de
Henry IV. & ~'obligeaient à faire
reconnoifire fon F1ls pour Roy ,
& à f ottteoir la validité de la Promeife
de Mariage qu'elle en a voie.
l-1 en eu fi cofité la vie au Pere, à
I~ Fille,& au Comte d'Auvergne,
dcpL1is Duc d'Angoulefme, fon
Frcre , fi l'extrême bonté de ce
Monarqtte ne les eafi fauvez.
Ce Prince efiant mort,lc Comte
de Fuentes Got1verneL1r de Milan,
fit rot1s fes efforts pour p,crf
uader ~feu Monfieur le Pril1ce,de
dif puter la Régence du Royau~e
à la R eyne Marie de Médicis, &
luy pron1it qu'il ne manqueroic
ny de forces, ny d'argent.
C'ell une chofe qui n'a point
d'exemple ,[qt1e ce qt1c-lc Viceroy
de Navarre fic faire en 161 1.contre
ccax de la Communauté de
_ Bayonne en Bearn, pour leur oller
, ks
1
•
. ·G A LA NT. 1, 3.,
les Pafiura·ges de 1.a MODtagnc
d'Aldude de fept lieuës de longuet1r,
dont ils elloient en potfef.
fion. On brûla leurs Maifons, &
leurs Cabanes, on enleva les Paftres
& le Bétail , & on entra à main
armé,edans les Villages qui avoienc
le dro·ïc. La Minorité du Roy) ac.
la foiblelfe du Gouvernen1enc· ,
furent caufe qu·on foufrit toutes
ces indignitez.
La Reyne Marie de Medicis,
-coojoincemeot avec les Ambaffadeurs
dès Archiducs, ayant voulu
)·'entremettre d'accommoder
dans la mefme année le diférent
furv eou à .Aix* la Ch.ipclle, Mr
de la Vieuville .n'en fut pas pl&to!
l: revenu , que les Efpagaols
firent rompre le Traité, & que
le Marq t1is de S2inola #f urprit cet-
' te Ville.
Celu y de Madrid,fait en 1 6 J.1!.
p nrs 16 8t· 1 - •
a
•
•
. ·194 MERCURE
pour la refiitutlon de la Valteline
ql1'il falloit rendre aux Grifons ,
ne manqua pas de difficultez dans
fon exécution. Le Gouverneur de
Milan y en apporta de fi grandes,
ayant fait mefme confrruire plufieurs
Forts , que le Roy fut con·
traÎLlt d'y envoyer le Marquis de
Coellvrcs, depl1is Maréchal â'Eftrécs,
avec une Armée pour faire
cxecuter le Traité. Il falot de méme
recourir aux armes, pour faire
exec rer celuy de Mouçon , faic
en 1 6 16. pour la mef me A ffairc.
Le Traité de Suze fut fait en
1 619. entre la France, & le Duc
ôe Savoye , qui fe faifoit fort du
GOuvernet1r ae Milan. Le Roy
d'Efpagne le ratifi~ pour l'èotrctien
de la Paix d'Italie , & la conferva
tion des Etats du Duc de:
Mantouë . .. Malgré toutes ces atfu ..
•ances , les ~rmécs è.ie l'ElJJi>~
-
GALANT. 1.9f
rcur , &. du Roy d,Ef pagnc, attaquerent
de not1veau ,. &. enva·
hirenc les Etats du DL1c de Man•'
toue••. .
· Ce qu'il y a de fort rernarqu~..:
ble , c'ell: que le mefme Jour
qt1e le Ro)· d,Ef pagne ratifia cc
. Traité à Madricl ( ce ql1'il fic le 3 ..
May 1619.) il en ligna un at1trc
avec Clofel , Agent , & ·a y a nt
pouvoir du Duc de Rohan , par
lequel Sa Majefié Catholique,"au
prejudice de la Paix qui efioit
entre les deux Couronnes , ac-
.cordoit à un Seignet1r de la Religion
Précenduë Réformée , Chef
de ceux de ce Party , trois Gens
~ille Dt1cats par an, pour entretenir
fix mille Hommes dans la ..
gt1erre que i·on devoit fa ire all
. Roy , ql1arante mille Ecus de
penfion au Duc de Rohan , hl1Îc
mille à Monficur de Sot1bize f on • 1 J,
•
•
- --
•
•
196 MERGUR E
pr.ere , & dix mille aucres pour
efire difrribuez aux Officiers de
ces Troupes , f uivant les ordres
àe cc DL1c, & à la cha~ge dë ne
faire la Paix que du confentcment
de l't.f pagne , & de la ~ompre
qt1and elle voudroit.
Par tous les Traitez de Paix
' faits entre les deux Couronnes,
de Crépy c:n 1544· de Vervins en
1598. des Pyrenées en 1661. il
Jl. , , ,
e11 porte en termes expres, qu en
cas de rt1pture, on accordera fix
~ mois aux Marchands & Négotians,
pour fe retirer, & emporter
leurs effets; & neanmoins a11 préjudi.
ce de la foy pt1blique & du
droit des Gens, le~ Ef pagnols ont
to8jours pris & con6fqué tous
les Biens, Marchandifes, &. Eifecs
des François, ju(qu'à fe faiGr de
leurs Perfonnes. Préfcntemcnc
~fme ils ont cnchcrï fur cet~
•
GAL AN T. 191
riguet1r. Dés le jour qui a precedé
la Déclaration de guerre faice par
et1x à la F ra11ce , at1 mois de De-
, cen1bre dernier, les François ont
efte arrefl:ez at1ffibien que leurs
Vailfeaux, & tot1s les Livres de ·
c o ni pt e , q t 1 i de voient faire conn
oi ll: re ce qui leur pouvoit eftr.e
dfi, Il n ,y a eu qt1e le Gouver11et1 r
de Milan qui en ait ufé plus mo ..
dérement. ·
Je ferois trop long, fl je voulais
rapporter toutes les f urprifes qt1i
ont e1lé faites par la Ma~fon d' Autriche
& les Roys d'Ef pagne , à
tou~ les Princes qt1i ont traite avec
eux. Celle de Charles V. efi: re·
., n1arqt1ab1e à l,egard du Landgrave
de He!fe, qt1i efioit venu lt1y
rendre fes foûmiffions fur la bonne
foy d,un T'raité. L'Empereur le
fic arrefter, & fe fervir de J'equivoque.
ded~ux mots Al1e1na11d·s 1
. I 3
• •
•
,
,
-----
-198 'MERCURE
Enig, & Evig , dont le premier
~ouloit dire qt1'il ne feroit point
prifonnicr, &. l'at1trc que fa prifon
ne feroit point perpctuelle.
Je i.le vous dis point de quelle
maniere les Ef pagnols ont rompu
les P.rivilege~ du R.oyat1 me d' Arragon
en 1 ~ 90. com1nent ils ont
traite les Grenadins. depuis ce
temps là,&. avec quelle ba,rbaric
jls ont agy dans l' Amériql1e. Ce
font et1x qui en 1611. brûlcrcnt
tot1s les Titres de la Hongrie, le
de la Bohëme, qui jultifioient 'JllC
ces deux Royaun1es font élcai&,
Rien n'efi égal à l,artifice dons
Charles V. fe fervit en 1 ~ 5 4. pour
s'emparer du Duché de Malan,
fans avoir al1cun égard allX Trai·
tez qui avoient efré faits avec la
·France. Cet Empereur ne fit pas
plus de fcrupule de s'empatcr de
la République de Sienne, dont il
•
•
'
' ,
1
•
.,,
GAL AN T. '9'
donna l'Invcfiiturc à fon Fils Phi·
lippe, qui en J ~ s 7· l'infeoda à
CofLnc, premier Duc de Florence.
En 1 5 4 5. le mef me Empereur
uft1rpa la Seigneurie de Piombin,
ft1r Jacques A ppian VI. du nom,
Seigneur de cette Principauté; &
le Comte de la Füente, Gouver.
neur de Milan, s'empara en 160 3·
de tout le Domaine de cette Seigneurie,
au nom de Philippe If.
Les Ef pagnols s'emparcrcnt auffi
.en 1 5 7 1. du Marquifat de Final,
appartenant a la Maifon de Carcate
, à Jaqt1~lle toutefois ils en
lai~erent le revenu. En 1604. ils
furprirent la Ville de Monaco,
où ils en tüerent le Seigneur. Son
· Succeifeur a trouvé moyen de fe
recablir. J'ay oublié de marquer en
parlant de Charles V.qu'en I 5 43•
il a voit encore ufurRé la Seignet1-
rie de la ·Ville de Cambra y fur f on
' 1 4
..
-
•
1
•
-- - •
ioo MERCURE
Evefq1Je; n1ais rien n'eft plus con:
·" tiamoable que la perfi·die dt1 mefme
Empereur, qui fit empoif onner
le Dauphin François , Fils de
François 1. Ge jeune Prince mourut
à Tournon au m<;>i·s d11 Aoull
lS 36. MontéCllCUli qt1i l'empoifonna,
fut tiré à qu·atre Chevaux,
& ch-argea Ferand Gol1falvc , &
Antoine d'e Leve , tous deL1x du·
Confeil fecret de t• .En1pereur •qui
~ ne le nierent point , lors qt1e l'on
en fifr d·es plaintes. Q!!oy qu'on
fL1 fi: alors en guerre , de Rareilles
:iél:jons font inexct1fables, ~contre
le droit des Ge-ns'"' '
Il y a deux r:emarqués à faire
touchant l~uft1rpation du Royaume
de Navarre. La prem·ierc ir1-
vafion f e fit en 1481. Ferdinand,
Roy de Caftille, fous rétexte de
demander la Prince c Catheri·
ne pour fon Fils q:ui n'av-oi·c en-
1
•
•
~ GAL A NT. 101
•
eore qt1e fix ans, quoy· que la
Prince!fe en cufi quatorze , fe
faifit <.ie plt1fieurs Places de ce
Royaume , mais quelque temps
apres par une nouvelle rt1fe , il
feignit de paffer en France pour·
doner fecours au Roy d'Angleterre,
afil1 de 1·ecot1vrer la Guyenne ..
Il fc .jctta dans la Navarre,fe faifit ·
'de Pampelune le 14. lt1iJlet 1 ~ 1 2 •
& contraignit la Reyoe Cathcri:.
ne de fe retirer en France auprc:s
dl1 Roy Loüis XII·. Depuis cc
temps là les Roys d'Efpagne, fous
prétexte que le Roy Jean d'Albret
. a· efié excommunié, ont toûjours
tenu ce Royaume , nonob!lant
tous les Traitez.
Je finis par les V'ef pres Sicilien·nes,
Lors qt1e l'on eltoit en plein·c:
Paix , le Roy Pierre d' A rra'
gon par une trahifon inoi1ye ,
coo~re les devoirs de Pa·renté ,ac:
1 j
•
•
..
• ~oi MER!GURE
contre le droit des Nations, s'e[l1\c
Rara de la Sicile , fic tt1er tout ce
qu'il y a voie de· François, jufqu' à:
arracher les En fans du ventre des.
;Femmes ; ce qui arriva t·e jour de
Pafques à cirlq hellres du fair en
i 5 8·1. Le Pape eut tant d'l1orreurdc
cette détefiable aétion , qu'i~ .
excommunia cc Roy, & le priva
· · ac la Sicile, comme d'un Fiel mouyanc
dt1 Saint Siege.
1 lev iens à. la Réponfe at1x Lar.
àons, j"en fuis den1euré à ceux du
i4.pevrier. On y apprend la more
de celuy qui compofoit ce qu'ils
concenoient de plus fatyrique, &
':Jl1Ï efioit reconnu pour Domefiiqu.
e d'un Rrince qt1i v.cut mettre
l'Europe ea confL1fion, cro ..
. yant qt1'il n'a point de moyen plus.
infaillible pour. parvenir au bu~
qu,il~s'efi propofé. La violence de
· f.~~~lîtique qqi le; faiç iOir J.Q~
•
•
•
• • •
GA LA NT. i~
jours trop entier dans ce qu1il a
une fois réfolu, équitable ou non,
poffiblc ou impoffible, a paru juf..
ques icy dans cous les Ecrits de ·
cet Al1theuri, qu1
00 a foupçonné
d'avoir écrit fous ce Prince.~
On n'en pourroii trop admirer la
fermeté , li elle cO:oit f Pûtenu~;
de forces qui pulfent Ja fair~ va-loir,
&. que ces forces fufi"'ent employées
pour une bonne cauf e ;.
n1ais quand cela ne' fc trouve
point , une ferme,é de cette n--a
turc ne peut plus avoir le nom.
de vertu. On voit dans ces F cüiJles,
que ce mefme Prince foûre •.
naot tolijours fon caradcre, propofe
de donner de l'argent· pour·
·la levée des feize mille Hommes,,
~ d'acheter des Traupes Etrangcres,
fous précex-tc que les lc:
vées ne pourroient enre faites
·airez-toil. Çe fitéi~~te e(} f pG· ·
l 6
•
•
•
.2. 04. M E R C UR E ..
cieux, mais il n' cfr pas a!fez fut>;:
til pour faire donner dans le paFr
neau tous les Membres des Etats,.
·parm·y lefq·ucls il y en a d'auffi penetran-
s q·u'en auct1n· lieu de la
.Terre .. Ils coonoilfent bien au'un ~
Particulier~ q·a-η commanderait
dans. un. Etat d·es Troupes Etran-
. geres , q.ui ne reconnoi O:roient
que luy , parce qu·'il1 les al1roic
payées , f eroit bicn-toOE m1illre
de cet Etat , non feulement par
cette rai.fan ,. mais encore parce
Ci]U~a.u eun. Sujet de ce mefme Etat
Ile" fe l'en·contrant parmy ces
Trou pe5 , e·lles tra vai-ilcroient à:
fa f;uine fans aucun .. fcrupule. Les
Lardons de mef me datte, font une
pcintt1re de tous. les Princes qui
eoebraferont. le party de l"Emperct1r
contre le l\oy , fi l'àn bat Je&
'Ft1rcsdans la Campagne prochai·..
ne. Cet Ar·ticle qu·gn a· e:u: dG(~
• ... •
•
G AL A N'T. %0 f
fein de faire contre Sa Majell:é· ,.
· "tourne entieremeot à fa gloi ~e,
puis qu'il fait voir la bonté & la
patience du· Roy , q·ui peut-efire
rie. fe feroit jam1 is réfolu à faire
la guerre, ft les Efpago·ols ne l'avaient
declaréc , quoy que tOllte
la Maifon d'Autriche & fes Alliez
rle putfcnt c·acher }·es detfc:ios
qu,ils avoient de fondr~ fur. luy,
dés q u.> i l"s n'a u roi en t plus e fié oceu
pe z ailleurs. Une patience de
1·ant d,années en faveur de la
ChreRienté, ne pouvait fe trouver
que dans un Prince , encore
p l t1s accouA t·urn·eI a\ tr1• omp h er d e
foy·même qu'à v-aincre fes Et>-
• · nemss. •
Les Lardon·s du 19. de Fevrier
contiennent· cres -peu de chofe,
parce que la place d·e l'Autheur,
dont je viens de vous apprendre
la· more , n,cftoit pas encore rem~
...
• •
•
•
-
•
•
zo6 MER CURE
plie. On y contint1ë à dire, ~uè
fi la bourf e des Etats ell fermée
p~ur la Le\1ée des 16000 Hommes,
celle du Prince d.'Orange
ne le fera pas .. l'a y répondu à ce·
la· ; mais je ne répondray point à
des Lettres de Particuliets, qu'on
cire fans les nommer , puis qu~
f on ne s'en fert que pour infinuer
des raifonnemens fàits en
J.'air, en fcaveur du Party que l'on·
fo&tienr. ~ant à l' Affaire de
l'inft1lte faite aux -De.putez d' Amfierdam,
dont on parle dans ces
Feiiilles , on voit que c'cfioic upe
violence faite dans le deffcin de
broüiller , a-6n que les cbofcs
efiant fort aigries de part & d1autre,
on vinfi à un accommodement,
& que dans cet accord on
pu fi faire liefoudre la Ville d'Am,
fierdam à. la Levée des 16000
Hommes. ;. mais cet~ viqlçnc<:
•
'
----
GALANT. %07
cOE direél:ement contre le Droir- •
des Gens. La Hollande n'cfi pas
proprement une Republiqu,e. Ce-
. r J 1ont plufieurs Provinces unies en- ·
.fen1ble ,. pour. conf ulcer ·par Je
moyen de leurs Depucez, ce que-
. t•inrerefi de leur confervacion de-
• · mantie ; mais d·ont chaque Ville
efr fotrveraine en fon particulier,,
· & agit fa.ns dépendance. A in fi.
aucune n'a d' autl1orité fur l'at1tre ~
&. quand les Deputez d, A m!l:erdam
feroieot convaincus des cbo- ·
fes dont on les accuf e fautfetnenr •.
i.ls ne feroient pas criminels , fi.
elles ·a·voient efié faites avec la.participation
de la Ville qui les, .
envoye. ·
On voit d'ans l't1ne des Feiii1-
les du 1. de Mars, que la verité
l'emporte qt1elqucfois fur les rai·
fons qu,on croit avoir de la dé-
~ guifer .. Voicy les paroi.es qui s''P
••
•
-
.) .
•
•
---•
2'og M E R C U R E
J:jfen c ;· c 'elt la Hollande qui paTfe
c:i'u Roy. Notu pouvons juger de quel·
le 1naniere il nota t111iteroit tl11ns le
fâcheux ctU orl nom fommes, fi no111
venions no114 .. mef mes À ,t'attaquer
Avec l;'EfpAgne. Je du Attaquer,parf.'t
que comme ce n'eft ftU l11y qui ti déc/11-
re 111 guerre,rn1til l'Efp11gne qui Il' l11J
A declarée , Ji no11& la fecourions- fi
hautement & Ji putjfsmment par Je
#or"velles Levées , qr'e plufieurs vtt1-
len/ qu'on fajfe , ce ferort 11.lfû~ément
lA luy declarer 11vec elle , p11û
q11e le Traité de Ligue que no111
avons fa.it avec ['Efpagne, n·tfl que
Jéfenfif, & nt,/lement ojfonjif; nom
en changerions !A nttture, & cet"'·,
pour devenir agrej[ettrs Avec les Ef'p11gnols.
S1,iv11nt doni ce Traite,;
noiu ne (ommes obligez "- fecourir
l 'E [pagne , que da'fJS le CM de l11 elé •
fenjive, & c·eft l'Efpagne qui A à~~
J11ré t~ guerre~ , & q,ui lftt11que. .Si
G .A L A NT. 109
!Efpagne cro)·oit effre en. 4roit de fe
plaindre , elle peuvoit le faire par
J,1111tres voyes q11e par rtne Guerre env
erte . .
L' Authe1:1r parle enft1ice (te l'Ar·
bitrage du Roy d1 Angleterre, auqt1el
1, Efpagne s·en devoit remettre;
& pourfuit ainli. Je rtviens àmotJ
fi' jet > (s je du, qr1e comrnt les
parties principales & pltu nobles de
cctre '1{ep11bliq11e ,fo11t des Yi/les qt1i
ne fabf JtetJt q11e par le 'Trafic & le
Comrnerce, & ~,,;font plus re11Jp/ie1
Je M 1irchands 'i"e de Soldats; e!efl
vo1,/oir fa ruine , que de !'engager
Jn.71s la gNerre , fi'r tot't contre 1111
Prince qui ejl encore plus p11ijfant
par t erre q11e par mer; au lie{' que·
/es pltM grandes farces de nollre 'EtHt
.font plutoji par mer q11e for terre.
L :-Ejpagn(Jl ejl donc allé trop vÎte en
befog11t, & ç'11 ejlé une temerité À
tuy J q1'e de dcclwrtr ta, guerre· À I•
'
•
2.10 MERCURE • FrAn&t , Jans eflre ajfûrl de /11 pMt
Je to:ts fes A//jez, & princip.11/ement
de la part de 1ioffre 'R._ep11hliqut, qui
y ejl !A pieu inter~{fée; qu'en c111 f 1' .. 1l
vinfl à la declat:er. , it feroit puiffamment
fecouru ' & en eta,t Je
f;iire /,n, g11erre tout de hon. Il fol/
oit dnnc fi'r cela confalter tous les
Confederl>z, & leur propofer À toi#
t,ét11t préfcnt de fes ajf11ires. 1/ ne
tlevoit fJtU fe jl11tter tfefptrMJct far
les promeffes vaines & verh11les àt
1jUelq11es Pt1rti1uliers, do'tJt il croyoil
lj,llt,.111 grande JJuthoritl, & lt &ri.
dit putjfant , luy dcvoient flrvir Je
gar11tnt po11r toUJ les autres, & qu'il
, les entr.aÎneroit où il luy pl11irÔit
Ne pouvoit-il pu bienjuge1 f"e ceux
~ qui il s'adrejfoit d'abord, & far
q11i il {liifoit t11nt âe fond , ont tlts
ir,terejls rout oppofez 1111-x 11utres .A/_
lie'{, ou plrjtef/ 11ux 11t1tres p11rties
tieJ d0tez , Ô: qNe cette aiverjj1;
•
•
GAL~NT. 111
~'interefls feroit un grand obfldc/e ~
la reiiJJite de leurs dejfeins ; 111e p11r
eonfequent il tjloit necejfaire avant
totttes chofes d'eftre affilré que cet
objf acle fe leveroit, ou du moins qu .. il
ne ferait n1,/ler1Jent conjideré dans
cette occ.Ajion ? Mau l'E fpagnot A
erû que s'il ag~f{oit ai1ifi, ,'ejloit fe
mettre dans 1tne irJcertittJde entiere,
. & q1t' en cott/u!t11n1 & déliber11nt
11vec fes Alliez fur ce qu'il 11ri•oit À
faire, il ejloit s cr11.indre qu'on ne
/JJy confe1Uaft de s'11c&ommoder 11veç
l1t Fra,nce, IWX àlpens aM pe• qu'el.
le luy dem11ntloit ; & '!"' 11prés &etti4
ye{o/ution il n'teuroit pû, ny ofé leMr
Je mander aucurt .fecours, parce qu ïls
en auroieni~ refujt,foUJ prétexte qu'il
n'avait pD agy co1,:formement ~ leMn'
refal11tion; quit ejloit par confequentJ
p11u fûr pour luy de declarer la guerre,
& par /À les obliger qu11ft de
fi1'e À t•aJf{zjer .. MAU l'évcncrn;nt
•
•
:i·r'l MERCURE
11 mo11trl q11e cette '1'olitiq11t a tjll
fo11fe fufqr,'icy ; il mo11trertJ peutèjfre
qu'elle le fera R l'avenir, c111
ori, 1ie fa hâte guere de fa àeclarer
tour /'Efp,flgnc. Mau on dit que /11
levée de 160 00 Hornmcs n'engage
f tU noflre E·tat à cn.11,fer u1ie r11pturt
1ivec la France. Cela cfl vr::1,y , Ji.
l'on n'en levait f 44 dav1entAge; m11Î1
ee n'ejl qr,'un · ptU pour en lever
30000 . & une ava1Jce qu'onfeverroit
auffi-toft contraint de foûtenir
p11r d't.iutres plm gr11nàes tevles. On
dit que Ji nojlre Et11t n'111111~ point~
it s'extofa tn proye aux forces tk
Prance , Atijfi bien que l' Efp~gnt.
Nulleme1Jt ; car nos Frontieres fanl
tn bon état, & en peu de temps, ft
notu ejlions t1tt1Jquez, , on trouv-e-
1oit des forcer ctipables de nouJ défendre.
D,ai!leurs, /n, France ace/are
pojitivJ!ment vouloir 'Vivre tn paix~
& en boni'J.e intelligence. M11i6 1 elit~
•
• • •
G A L A N T,. 2 [ 3
on ., ft on /11,~{fe faire Loüu XIV. tau/
les Pals- Ba-s font perd tu , &, puu
nofire Etat fer11 bien- toJI dervoré par
un Ji ft'iff ant //oijin. Peut .. ejlre. Et
q1,and ce/A devrait arriver , faudroit.
il qut la cr11inte de noffre per- o
te & de neflre r.uine encore éloignée
àe notU, no.us obligeajl à !11 hâter,
& à l~i précipiter? Point d11 tout. Le
, .
temps , pour pes' qu ()rJ en art , apporte
toû jours de grands changemens
11ux chofes , & d~s ch;ingemens m~VJe
inefpere\:, Mau je du que per,t.effre
les Pais. BtU ejlant perdU5, ce
roijin notu tnénageroit , clir il pour.
ra fe trouver content, & notu l1iiffar
fapftjler dans nos Mn.rai;, comme
il ltiijfe a·autrts Païs dans leurs
Rochers & dans leurs Montagues. .
. Ce raifonnement efi d'un bon~
clairvoyant Citoyen, qui ain1e (on
Pais, & quiconnoitl qu,on cherche
à le ruiner, fous prétexte dé
•
•
- ·--------
•
•
2r4 MERCURE
le vouloir défendre, quand on ne
l'attaqt1e pas.
Le Lardon du 7.de Mars com•
men ce par ces paroles. Puis q11e fe
me fais une Religion de ne me pas
éloigner tout-à fait de dire'" veritl
. d;i1is ces Billets, 1iut11nt qu'elle 111'tff
connuë , it faut que f e débute par
Avoüer que i'"J reçû cet Ordin11ir'
heauco11p de Memoirrs , m11is pe11
que ie puif[e,fans m'expofer 1i11x rt·
proches de mes Leéleu1s, copier~ !11
_ · lettre. Tout le monde en impofe fe/011
_ /ès interefls & i'11urois hefoin Je
p/1,s de penetration que- je n'en llJr
pour 11Jettre en e'vidence les impoflu•
res délicates des uns & des a111res,,
c'ejl donc à tout h4zarà fj#t je 'f)lf.J
· debiter des Nouvelles , qr1e 1e ne croi,
pas auffi pures, que j'ejlois chA]le lors
fJUe je proftjfois le Monachifme tlAns
· la ce/e6re Abbaye·rçle S. (Jerm11in d~s
"Prez 1'1 P11rJ.s . • "
•
. '
•
,
G A L A N T. '· t 5
Il y a beal1coup de chofes à
examiner dans ce peu de lignes.
L' Autheur dit d'abord ·, q11,i! ne
s'éloigne p11s tout- Il f f!1it de dire '"
v trité, c'en donc à dire qu'il s'en
éloigne un peu , & par conféquent
on n'y doit pas croire toutà-
fait. Il die enfui te, que cha,cun en
impofe fa/on [es interejls. Peut-il
âemel1rer d'accord que chacun
impafe, fans faire entendre qu'il
impofe auffi, 8' plus qu'un autre,
touchant les interefis du Prince
d,Orangc:? C'en ce qu'il déclare
enf uite plt1s ouverten1ent , lors
qu'il parle des impofiures délica ..
· tes des uns & des autres. li finit
en fe faifant connoiftre poL1r Apofiat
, & fe vantant mefme de
· J 'c(lre , tant il a t.ie peur qt1'on ne
!~ignore. ~and on cff infidelle à
Die9, on peut l'cll:re aux Hom4'
n1es; 5' qui n'a pas fait fcrupule
• •
•
•
-
•
·i16 rvfERCU~E
d·'abandnnner fa Religion , n'en
fera J>as de de biter de fauLfcs
Nouvelles. 4 •
. Le mef me, comroe bon ProteO:
ant , prend le party da Comte
TeKél y dans les mefmes Feüilles,
· & dit q·.1,il joiie l'attente de ~uelques
Perfonnes qui entrent dans
le Confeil de l'Empereur.11 p0t1rf
uit ainli un peu plus bâs; On flit
publiquement à lA Diette Je R~tisbonne,
qtte totttes les chicanes qui J.e
font de la p~rt des !mperin,ux, ne J'J
{ot1t que pour attendre les Ora.< s dt
.l'v!adrid, ou les infpirations de l' Af
· [emblée des Mi1iifl1es des H11111J
Alliez à la Haye 1 ou pe11t. ejlre pl11s
911e tout cela , les ,refi!.luti~ns tle lA
Porte , ·parce qu'il femble q•e l~Emrereur
1ii t plus ;t toeur tes .interejlj
de t'E [pagne , q11e les Jiens propr~$
y ~y1int plus d,honn_eur t.11.rm.:1 l
frinces ~~retiens , · 4e "jo~ùfl,e~ 1'
• Fr.An~t •
•
1
- G A L A N T. ·~ I 7·
FrAnte , q11e d'humilier la 'Porte .
que l1on regarde comme ''n Ennemy
qu'il faut v11iir"cre par interefl , penàa11-
t que !11 France ne difpute que
~ p11r honneur. .
· Il ell: a[ez difficile de détnefler
pourquoy cette verité fe trou ve
parmy tant d' Articles qt1i font
prefque tot1s faux. Peut-efire que
la chofe ell:ant tellement répanduë,
& tellement vraye qu'on
J ~ n en peut dol1ter, on a voulu par
là s'attirer de. la créance pour les
· autres Articles. ~oy qu'il en foie,
c'ell: la verité, & on la doit ell:imer
par tout où elle fc trouve. ·
Dans le Lardon du 9. de ce
01ois, en parlant de la conjon'
étore prefente des Affaires, & de
ceux qui gouvernent la Holia nt
de,on dit, q1te la p~rtie IR pl11s fai1Je,
\ le Conflit d'E1111 , & Me,ftifieur le
• f Prin&e, n'ont eu poNr 6HI jUe le bic11
1
11 Mars-16 84. K
'
•
I -
118 MERCURE
de J'Etlft , & les Al/in,ncts. C'ell: •
marquer bien peu d'efi:ime poltr
les Etats Génerat1x , que d'en
nommer une partie, la partie , la
plus faine. On peut conclure de
Jà , que l'autre partie ne l'e{l poio_t
dt1 tout, & qt1e celle dont il s'agit
n'efi guere fage. Il efi: aifé de
conno~tre, ~ue c'en ce que 1·00 a
voulu dire à l'égard de la premiere,
car on traite ai11fi cout ce qui
n'efi pas de l'avis du Prince d'Orange
; mai•s on s, e1n.i. trampé a\
l'égard de la fcconde , en difanc
plus qu'on n~avoit dctfein.
Voicy ce qui fuit dans les mcfmes
Feüilles. On 11 propofé tl11ns le
Confeit du Roy Catholique, tlt profiter
des Guerres Civiles qui font ~1'
1·rance, c11ufées p11r le ml&ont~n.1~-
. ment des Protejl11ns. Ces lignes auf•
quelles .. il y a Gent chofes à repli•
quer, doiycnt faire horreur au
•
G'ALANT. 219
Gens de bien. Par où pretend·bn·
pouvoir faire croire qu'il y ait en
France des Guerres @iv iles , Io·ts
qu'on y voit tous les Peuples dans
le ref peét & l'obeï!fance qu'on ·
doit à fon Souverain? Je n'eç dira y
rier1 de plus; on n'a befoin d'aucunes
paroles, pour prouver des
Faits qu'qn ne fçauroit démentir.
A l'égard du mécontentement ·
des Proce!lans , cEux qui font
rai(onnables & )t1fies, ne fe plaignent
point. Dequoy pourroie11tils
fe plaindre, puis qu,1ls Joüiffent
r0Ûjot1rs de let1rs privileges? Sa ·
Majeflé ne fait rien contre eux. Il
efl: vray qu'Elie leur fait obfervc~
les Edits des Roys fes Predeceffeurs
aufquels ils ne s' efroieot pas
, alfujcttis ; mais comme tous les
1 Edits ont efié donnez du conf en~
tement des Parties , c',efi: aa l\oy
, à lè plaindre qu'on ne les cxecut~
.. .K 2
•
•
210 M"E CVR!
pas, & 1100 pas aux ProtcOans,
de cc que le Roy veut les oir
excc\)tcz. Si 1.1uelqucs Ef pries 1 -r
quiets, comme il s'en tro"v,e par
tout , ont eu intention de remuer,
cela ne fait rien au Corps, q i ne
perd iamais le fou venir de cc qu'il
doit à fon Roy, & à uo Ro~
me celuy qui gouverne au)QCI
d'buy la F.rance. Le tcm,. des
Rebellions n'cfl p.lus , & la
penfee CD feroit punie a •
d'huy plus promptement•
effets ne l'auroienc~a~ fou
· trcs Roys. Les Ef pagnols
roient promettre beaucoup
exciter quelques broqiU •
France ; mais on cooooi rop
l'état de leurs affaires, pollf. c i
qu'ils pûLfcnt donner cc
promcttroient. Ces Cat •
2clez, qui ne veulenr as r
un fcul Proceftaoc c cz
G A L A N T. ï i 1-
feroient pas confcience d"en proteger
des cnillicrs , & de leur
n1&..e ttre les armes a\ l a main con•
tre leur Prince ; on pourroit
prefque ajoàter , contre Dieu
mef me. Ils l'ont fait , mais ces
temps font paifez , & nous n·a~
ons pas a craindre d'efire expo-.,
fez au péril de les revoir: S'ils
a~oienc préfentement cette inten-
• • • t1on, ce que 1e ne veux pas croJ re,
ils feraient connoillre en la découvrant,
que la Politique feule,
& non le .zele pour la Religion
Catholique, les empef chc: de fou- .
frir aucuns Protcfians dans leL1rs
f:cats. ·
Il n·y a rien dans les Fcüilles du
14. qui mérite de reponfc. L'Apofi:
at continuë à faire gloire de
ce ql1'il ef\:, & cite les Lettres d'un
autre ..' \pofiat, pot1r prouv~r les
.. K 3 ·
• ,.
•
1 i11 MER CU R "E
fat1ffetez qu'il ava11ce ;comme s~il
{tJffi(oit d'avoir qc.iité l~Habic de
Religieux , & change d.e f~ eli-
.gion, pour ellre crû. Les inveél:i~
es qu,il fait contre Mr l'Evefql1C
de Strafuourg, doivent peu furprendre.
Tous ceux qui ontquite
~e Convent , ont toûjours vomy
des impo!l:ures contr.e les Prelats;
mais tout ce que ces ~ardons di.
· fent de ~a conjonétur.e des Affai,..
res , ne tend qu' 2 embara[er la
verite. Il eft conflant que les
Hollandois peuvent faire tout Je
bien ou tout le mal , la Guerre ou
la Paix , fauver ou perdre leur
Païs, pt1is qt1'en refufant a11x Efpagnols
·le fecot1rs qt1,ils ne font
plus obligez de let1r donner, i~s
les forcçront d'accepter l'un des
Eqt1iva1ens aufqt1els la bonté du
Roy a bien voul.l1 fixer ·fes prétentions.
Il ne "f~t1t pas cfire trop fi
•
• •
• GALANT. . 213
Politiqt1c, n,y avoir l,efprit trop
I - • • penetrant, pour concevoir ce qui
fait agir les Ef pagnols. ~and ils
auront ea1barque 1· Affaire , . ils
laifferont la défenfe de la Flandre
aux Hollandois, & employeront
toutes leurs forces pour f e défen·
, dre où ils peuvent efl:re attaquez.
· Le grand Lardon du 16. fait
voir que l,on a remply la place du
pre,!11ier A utheur de ces Feüilles
Satyriqt1es. Nous verrons fi ce
dernier fera auffi emporté, & at1ffi
dévoüé à des in ce refis particuliers,
que celuy qui i·a precede dans cet
Employ. 11 paroifl: qu,àl a hérité
de fes fentimens. li dit d'abord,q11e
/R- Franee s'eft réfoluë '1 àtclarer /11
· G11erre, apres avoir proteflé plujieurs
fois, q1'e ce ne ferait qu' JI regret qr,' elle
sy verrait contrainte.Il cfi impofli
ble de co1npre11dre ce début. ta
France ne peut pas fe difpenfer de
K 4
• • •
•
•
·i24 ~E RCURE
·faire la guerre, puis qu'on la luy
a déclaree. ~oy qu,elle foit portée
à la Paix en favet1r de la Chrêtienté,
que l,Ennemy commt1n at-
. taqt1e, peut-elle negliger de fe défendre
? .li ell vrai qu'elle fe dé-fendra
avec beaucoup de vigueur;
mais c'efi ainfi qu'on doit repouf-.
fer les Agre{feurs. li femble que
les Efpagnols n'ayent declaré ta
· Gl1erre que pour furprendrc les
Effets des Marchands François,
contre la foy des Traite~ , par
lefquels on leur accorde fix mois
pour les retirer. On a fait plus.;
on leur a mis les fers au~ pieds,
pour lc:l1r faire dire ce qu'on ne ~
pot1voit découvrir , & les Efpagnols
ont fa if y les Livres de Compte
de lel1rs. Sliiets , pour ellre
éclairci5 par là de! affaires des
· Fra nçois ; mais contre le Droic
des Gens 1 ils fe font auffi empa~
•
•
•
•
\, ..
•
GA LAN T. -
2 l :5
rez de CCllX de plufiet1rs Etrangers
, ·& ont pris l'argent que
les Peres de la Mercy portoient
pour le Racb~t de quelques Efclaves
, fans avoir égard à t1n
Palfeport d .. Ef pagne , que ces
Peres qui prévoyaient l,orage »·
avoient obtenu. Si l1on en avoic
fait autant en France , les Ef pa...;
gnols ne manqueroient pas d,en
faire grand bruit dans toutes les
Cours de l'Europe.
· Le mef me Article qui dit qt1e ·
Ja France eR: enfin réfoluë à declarer
la Guerre, pourfuit en de·
mandant comment elle la fera ,
pltis qu'elle l'a déja faite pendant
· ·1a Paix , & quelle diférence clic
apportera entre l'une & l'autre
Guerre. Cela eO: f pecieux ; cependant
les Ef pagnols ne pel1vent
njer qu'ils ont les premiers emf
lOY,C le feu. eoQr fatisfair.c lcun·
K lJ
\
-
·216 ME RCV R:E
rage , & que quand . on le ren.:
droit au cencu ple, tour cela, en
fait de Guerre , ne peut pa!I'et'
ny pour crt1auté 11y pour injl1ll:ice.
On pourroit dire qu'ils n'ont
commencé à brûler ainfi, qu'afin
d'engager la France à faire plus
qu'eux, pot1r avoir enf uite quel·
que f u jet de la noircir chez toutes
les Nations, &. de 1,accufer de
:Barbarie. · •
On ajoàte, q11e la Fran·ce n'a
pà emporter les Places fortes, par
fes intrigues & fes firaragémes ..
Ce font des paroles , qui eftant
fans preuves, ne fignifient rien•
&:. qu,on ne peut mefn1e faire paffer
pour des vifions, pais qu,il ea
' certain que les Autheur.s de ces
feüilles n'ont pas l,efprit atfez 6a;iple~
pour croire ce tj.u>ils écr.i•cnt.
... [e mcf me Larelon contient un
raifonnement, par leqqeloll Y~\1l
.,
•
•
•
GAL AN T-. i17
per1rt 1a de r a' 1a France , qu 'a' inc>•1 ns
qu'elle ne (oit avet1glée, elle doit
pot1r aff&rer fon repos&. fes Con<]
Uefie~, accèpter les Propofitions
envoyées par les Deputez aux
Conférences de la Haye. Il ne
.fat1droit point de raifonnement
pour perf uader au Roy d'accepterce
qt1i l'accon1moderoit. Ce Prin-
ce,le plus éclairé de tous les Hommes,
connoi!l bien fes inrerefis ;
·& quand on veut Je perfuancr,
c'efi parce que l'on fçait bien
q.u'il ne doit pas fe laiOE'er perfua·
der. La prance efr en fort mau,,
ais etat, f el on l' Article qui fuit .;
& fi le négoce du Vin & des Eauxde-
vie manque, elle fera ruinée ..
Mais f upofé que ce négoce 1nanqt1ant
, lt1y pu fr fi fort pre judi- '
cier, llne rt1ine qui n'cfl: fondée
que fi1r un ft, n'ell pas encore
affurée. Cependant pour oppo;... ·
. K 6.
•
2.1~ MER.CURE
f cr des Faits tres - certains à deS:
doutes expofez, on pel1t·dire que.
l)OS Armées font prefl:es , fans
qu'il ait eflé befoin de lever de
nouveaux Subfides, ou de dé.
tourner les ronds,ny des B~timens,
n·y du grand nombre de <;iratifications
q·ue le Roy faic tous les ans.
Ce Cr.itique compte les Turcs.
pour batus , avant l'ouverture de
la Campagne; il nous met fur los
bras le Prince Charles, & le Roy
de Pologne; à l'cntend·re dire•
nous les devons croire fur, nos
:rrontieres t mais il. y a f ujet de
douter qu'ils aillent auffi vifte que
f~ Plume. Apres avoir dit que la
Pologne avoit fatisfait l'Eleaeur
de Brandebour-g , de crainte de
s'en voir inquietée à non~e follïcitation,
& qu'il ne l'empéchai\:
d~agir contre les. Forces du Ture,
il dit q.ue ''' Elcéteu1 abaad(>A.-.
'
GALANT. 1~9
nera la France, pot1r fe défendre
de ia Pologne , & pretcnd inti~
mider la France par là. De pareilles
contradiél:ions font voir
quelle verité on trouve en tou·s
ces Articles , & il n'y a rien à
repondre à ce qui fe détrl1Ît de
foy · mefme.
La prance de1t encere trem ....
hier, à ce que dit cet At1tl1eur-,
' caufe de dix Regimens qu,il pré:..
end q-ue Mr le Duc de Ha nover
dojt envoyer en Flandre. ~iand
il parle ainfi , il ne fe fot1vienc pa~
qu'il vient de dire qt1e ce Prince
vend fes TroL1 pes à l' Empereur.
Les Lardons du 11. fonc d,L1n
car1él:ere diferent. Celuy qui pa"!'
roi fr plus amy de la verité, die
. ~u'oa impute à la France de fair-
e tout , & qt1e cependant , elle:
Ile peut fe mefler des Affaires de
toute l,Eurol?e· Il ajoû,e , qμ'oa.
• -
•
230 MERCURE
accu Îeroi t volontiers Ja France des
recardemens que le Comte de
Vindifchgrats a apportez aux Affaires
de la Diete de Ratifuonne,. ·
par des chicanes qu'il a faites fur
des Artic!es qui ne regardoicnt
~ue le Ccremonial.
On voie dans la mef me feüille·
une Reponfe du Roy d' Angle ..
terre aux Propofiiions de Pailla
fa ltes par 1' Aff emblée des HautsAlliez
teouë à la Haye.le ne change
rien à cette Réponfe,dont voicy
les propres termes.
Le Roy AJAnt conjiderl l't Ml~
moire de M. cijlers du 16. Fevri~r,
Sn, .Majefll 11 ordonné d'y f11ire réponfe.
~elques ;ours 11v11nt q11e Je
M emoire luy e11f ejlé prlfon1I , il
Avoit déjA envoyé ordiell M. Sch11tl.;
le7 À la H11ye d,'11ppNJtr /11 P.ropofition
f11ite p11r M. te Comte J,' Â'IJll#X'
tou.chAnt N1Jt Tre~e s !"e S11 M11jtjl~
GAL A.NT. ~3'
?te trouve Aucune rAifin de changer
fa1 fer;timens, croyant que c' eft le
moyen le pltU co1,rt , & le plu.& feûr"
· pour rétablir le repos de l'Europe, ltJ
fai{on de /'1tnnée ejf 11nt ft Avancée,..
& l'éttit des 11jfaire$ demand1tnt un
r.emede prompt & efficn,ce ; ~te les
Propo{itions contenuës dans le Mémoire
de U}l. Ciff ers , feroient p!U4'
conven11bles à une negoti~tion de
Paix , q11'll 11ne de Treve , & qu' if
faud1·oit beaucoup de temps pour
pouvoir les ajujler;. & S'1 A111jefté
ejl auffi per fi'adée que le Roy Treschre
flien eft fort éloigné de fe l11if-
Je.r porter à con{er1tir À de te//eJ conditions;
&'eff pourquoy Sa M11iefil fe
trouvoit obligée de reco111ma1Jder • :
Meffieurs les Etats /p, Treve qui tJ
ejlé propofée p.ar ledit Comte •'.A:
vaux, d11ns fan <)'y[emoire au· 1 7. &
. 1ue S11 M11iejlé 1Jvo1t renouvtllé fer
Qr;lres li {on t}Uinij!rt If 111 H"'J', tk
•
•
%3 i ·MER C u·R l! _
travailler pres Je c_M!Jfieurs lè1
Etats à /a fAire accorder. A Jl'YithA/,
ee 19. Fevrier.
SVNDERLANr.·
Le mefme Feüillet porte que·
r AmbaOEadeu~ d'Ef pagne qui cft
_a Londres , repréf ente au Roy·
d'Angleterre , que par le Traité
qu'il a avec le Roy fon Maifl-re,
il ne petit faire aucun Traité, ny
al1cune Alliance,fans le luy montrer
, pour voir s'il y veut entrer
ou non. Le Traité dont cet Am-
- baffadeur p·rétend parler, efl: imaginaire.
Les Ef pagnol·s n'ont auct1
n droit de parler haut à leurs
, Alliez ; &. de leur demander du·
fecours en confequeoce de Jeu~
Traite ;· on ne leur en doit q.u'co.
cas qu'ils foient attaquez , & ils
font les A gretfeu rs.
Voicy un Article qui-étont1era
~eux qui le liroat >.fans puur,aDQ
•
•
•
•
G A L A N T. 1 3 .J-
. Je furprendre tout:- a .. fait ; il etl:
d'un des Lardons du mef me 11. de
Mars, & conceu de cette forte.
Maù P"J!ons À une Nouvelle de
funejles hroüiLlerirs. On n fieu , &
no114tn11vons mefm1 p11rtl it y a un
'lfJOÛ aAnS nos Communes ' q1,e le
Sieur Yan-Banck, Bt1illy de la Haye,
11yant ejle deten11 flujieurs années
prifonnier es Prifons d11- 111e fme tie11.,
efloit lch~pé , parce qN'on /uy en
11Voit indubit1iblement facilité les
moye11s. Cet Homme s'ef/11nt rend11
incogt1ito ~ A'fltjlerd.11,m , attenttJ
hier JI lA vie· d'un des plt#S ècl1tJirtz
~tag i flr11ts de la Yi/le ~' A;Nff erdJJm
Je /11 Rtgertce d'auiourd'huy , q11'or1
peut apprller le Pere & les Jelicc1
du Peuple ; mai~ ayant m11nqr'I {oÎJ
coup , il fat aprehendé & cond11-il
àans les Prifons de /,Hôte! de f/i/le lt
mefme iour, pour q11el motif, & À
J'i;ifligation dç qui çe J'a.rrici-de àe~
'
'
1~4 ME RCU~E
voit fe perpetrer. C'eff ce qu'on mt
Jifpenfern, de rendre public, co1nme
if.t4elq11es 1tutres circonffances fJ._UÎ
po1,rroient mettre le F11it en évi ..
denct. -
. le n'en dira y, pas davantage
fttr cet Article. Je veux efire auffi
fage que le Hollandais, qt1i fe
taift, quoy que je ne doive pas
a\'oir les mefm~s confidérations
pour garder le filence ; mais il el!
des veritez qu'on e!l: to&j(lUrs bl~
·mé de pt1blier le premier.
Le grand Lardon du mcfme
jour 11. de Mars, dit que la Guer.
re fera cruelle , parce que lors
qü,elle vic11t à s'allt1n1er apres une
courte Paix, le Vainquet1r en ufe
to~ jours infolen1menr. On pct1t
répondre à cela, que l'Ef pagool
vainqt1eur eft to&iours cruel, &:
que c"'efl alors qt1e le François fai~
voir le p,lus dç douceur. Toutes
-
. G A L A N T. 13 s
les Hifioires en font fov , & ce
•
que le Roy a fait pendant la derniere
Guerre, le confirme. Si l'on
dit que les Trot1pes de Sa-Majellé
ont brûlé des Villages en beau- ·
cot1p d'endroits , on n'en peut
tirer que de fat1!fes conféque11ces.
Ce font les Ef pagnols qui one
commencé ; &. pour empefcl1er
qu'ils ne continuatlent, les Franço1•
s qui• en avo1• ent averty , ont
cfie contraints d'en ufer ain{y.
· Un grand Difcours fL1r l'incerti~
tt1de âu ft1ccés des Armes , f uic
cet endroit. On fe fert de ce Difcot1rs
pour perft1ader au Roy qu'à
caufe de cette incertitude il ne
doit point faire la Guerre. Si tous
les Princes avaient efié reten1.1s
• • • par cette crainte , on 1gnorero1t
encore qt1els maux la Guerre produit;
mais ce raifonnement efi fait
bi:n 1nal à propos. Il cfi inoi1y
•
.. •
•
•
j36 MERCURE
qu'on doive négliger le foin <.Je fe
défendre, à caufe que le (ort des
Armes cfi iocer.tain. L' Authcur
ajo&te, que les Fran'iois veulent
faire la Guerre en Renards , &
non en Lions. Cela eOE fi contraire
au caraél:ere des deux Nations,
qu'on n'y doit faire aucune réponfe.
Les Fran'iois font francs , c'etl
d,où vient lel1r nom ; mais quand
ils ont à combatre, ils coinbatcoe
• • en Lions.
Il dit encore que la France veut
la P.aix , parce qu,ellc craint de
pe~drc. ~el fujet a-t·clle de
craindre~ Elle n'a qu'à choi6r, &
à prendre. Apres avoir dit qu'elle
veut la Paix, on l'accufe de vouloir
la Guerre , & i·on prétend
qu'elle a tort de combatrc des
Chrcftiens que les Turcs attaqL1ent.
Voila de grande~ contr~
diétions. La France veu-t La Paix,
GALANT. 137
elle craint la Guerre;elle a tort de
la faire, elle crain't , elle ne la fait
pas. Il eft difficile de deviner à
quoy tout cela conclut ; mais ce
q t1i eft tres· certain , c' efi qu 1
011 a
declaré la Guerre à la f ranèe ,
qu'elle doit fc de fendre, & qu'on
n'y fçal1roit trouver à redire. On
entrevoit parmy tout cela que le
Prince d'Orange cfrant entiercment
déterminé a la Gt1erre, perf
uadc à fes Alliez que la France
veL1t la Paix , afin que l'on ne fe
ha fie _pas de luy accorder des cho.:.
fes dont elle pourrait fe reJ~cher,
& que la France aigrie des injt1fies
refus des Efpagnols , falfc
par dépit la Guerre que ce Prince
tâche d'embarquer par toutes
fortes de voycs. Les Princes & la
Hollande, à qui l'on tend ces fi.
Jets, s'empefcheront d'y tomber,
pour peu de rcfléxion qu'ils faf~ .
•
... ..
•
•
•
•
•
138 . MERCURE
fent fur tot1t ce qi1i s' ell: pa{fé touchant
les Affaires pré fentes.
On v0it, dit le mef me Autheur,
contre qui la France tournera fes
Armes , quand toute la Flandre
' luy fera foûmife. Il t~che par là
d'infinuer que la Hollande doic
craindre. Sj la Hollande craint ,
elle peut empefcher le progrés des
Armes du Roy. Elle n'a qu,à ne
point don\1er de fecours aux Ef~
pagnols, ils feront contraints d'ac• ·
cepcer un des Eqt1ivalens , 8'
l'Europe fera en paix. Mais, dirat-
on, la Hollan<.ie abandonnerat-
elle f es A liiez ? Elle ne let1r doic
dt1 fe:cours qu'en cas qu'ils fo1enc
· attaquez. Ils font Attaquans, ainfi
elle n 'e!l: obligee à rien.
.. Le grand Lardon du 1 3. deou
te par dire que le Roy part
qa,il a deffein de tenter le hazard
tle la Guerre , 6t que: sil 1-
•
•
•
•
, •
GALANT. 139
trouve du defavantage , il at1ra
des raifons pot1r faire la Paix
comme à Nimégt1e , quand fes
affaires feront en mauvais état.
Il faudroit un VolL1me pot1r répondre
à cet Article , & rnar•
quer en qt1el état etloient les affaires
du Roy lors qu'il voulut
bien donner la Paix à l'Europe.
it·venoit de prendre Gand dans
le milieu de l'H y ver; il a voit foixante
mille Ho1nmes en Flandre,
les Ef pagnols etloient abatus du
coup , & n'ofoient fe mettre en
campagne. Le Roy prit Ypres en
fuite ; il pot1voit entrer par tout;
la prife de Gand lt1y ouvroit les
cl1emins de la Hollande ; toue
tremblait ; le Roy donne la Paix
dans ce moment, 8' ce Critiqt1e
of e dire qu'il fit la Paix à caufe
â u mauvais état de fes affaires.
Toutes ces chofcs font fi connuf t,
)
•
•
•
GA t AN T. 141
le11rs ft1's , q11i efl à'1ivoir f()Ûiours
de formidables Armées for pied. Cela
ne n1erite point de réponfe, &.
il femble qu'il foit mis cxprés
pour faire rire.
- Voicy un endroit tiré d't1n at1~ •
tre Lardon de l.a meftne dace., Il
11 eflé propofé àans l' Ajfemb!éelaef
EtAtS Generaux , de remettre titi
Prince à' Or11nge tsut le foin de l~
difonfe Ju P~i·s. R11s Efp111,nol , &
tetlement ltJ difpojition des Troupe!,
'1"' il puif{e en tirer âcs Garnifans , ·
pour en envoyer en Fl11ndres , felon
que /4 11eccjfité t'exigertJ. Le Prince
d'Orange , depoi~ la Paix de
Nimcgue , a fait joüer tous lesl
retforts imaginables pour en venir-
là , & c' ell: par cette raif on
ql1'il a engagé I:Ef pagne à dccla-.
:rcr la Gl1erre. Les f uices en (one
à craindre, mais c,cft 1·afr~c d"
Hollandois. . ~
Mars 16 84. L
•
•
•
•
~· 1·4 M E 1( ~ g RE
.. Ces jours paffez, les Do8:eurï
de Na~arre, au nombre de cinquante,
tot1s ~n Robes , allcr.ent
chez Mr l' Arche•efque de Paris,
& luy temoigoerent .Ja joyc qu'ils
~voient, de la grace que Sa MaJèfié
leur avoit faire, en le na~
ma nt Provifeur de leur: M:aif on.t.cr •
-Grand M_aiR:re qui cfioit à lcu1
t~fie , luy fit une tres bell~ Ha ..
rangue , d~ns la~uei(e. il lu y dl*'-' '
qua , que rien ne les· avoie pû.
·êonf olcr dê la perte~ Mon(ieu
l'~rchct1cfque .d A_ucb, que dt
)'avoir pour Proteé\eo~ ~f• pla•
·«, qu'jls voyoicntc rempli• par
J~ felont leurs fou liaits.i 11 ledr 61
yn aacu~il treFfav.orable, ~ lef
2~ra de to11t ce qu'ils pou•oiea
:attendre de,.. luy , en I~? cli&a
qu'il fe fouvcnoit a•oè pl • ,
tt:a'~eiF CU l'll&ôaGUf. d'cftrchl é
dans leur Maifon. Todi c:
•
• •
• iiJ
G~ ~ L A: NT: . 143
lf eurs aller le lendemain à Ve?(
ailles, <>h ce I?rèl~t prit le foin de
les préfentet ·at1 Roy. •
· La Procdlion é la R'.édt1c1ion
àe Paris à l'obe'i. an~e· dt Henry
IV. fe fit icy le Mer'credy 11·. de
- èe · mois ~ de l'Egli(e Nofrre- Da:..
fi1e à celle dés grand·s Augall:ins,
<>Ù le· Parlement , la Chambre de's
domptes, la Cour d'es A ides, &.
le4s Prevbft & Echevins de la Ville
fe crqu\'crënt > ~ affifrerent" a
fa . Me1fe gut· èelebr1· Mr l' Abbé
ae la Motte·, Archidiacrt i:ib Pa·
! is. E ltl fût c~arltée par. la Mufi~
~1.1e ûe', fa · atHeara:lc. , 1 1 ~
· le s ~s un'~ ·~ab,d . ~e1atioli
ô~s ui gui ont eCl~1taits àcMoncpelti~
r , ar le _Per~. Honoré de
- Gaonts, les Ça ucihs Miffiori•
naifkt?;ic la< P~\'ffict dè bogu~
. {io ' ect :Art'itl , gui e aujouta'iffiy
at fatlbli; we·1ittt roîc· pa.·.~
. L "
-
•
•
, ,44. ME R C URE
id,e vous donner del joye en tott;
~~ fort~~el tel'Îlp.s. g n'a jamais
entenâu pa:r1er n~ .de fant de iele
ôe la p~Iit dè ceux qui ont fait la
Miffion 1 ·nv d'une Picnitence fi •
édifiante1 ~ fi oxemplairedu collé
~es Habitans deL MontpeJliçr. Il
~OE- impoffible de · fe :epréfentcr
tot1s les chaogeniens qui fon~ arrivez
en cette Ville, dont le Peu"
· pie pourroit cfi.re p.réfcnic.mcnc
aRpe\le le Peuplê ~~int. ·
· •. Mon(J~'ur -le( ~1iirdi8al ~of pigl10G
, apres avoir- (upporte pcn.;
da11t vingt jou rs u e ficvre vi~
lentd , fe trouva· ,; 9J Pfu 1Aulag~
le Lt1ndy dernier jour .d-C: I;\nvier,
ce qui ,.luYi fit~ fecêveii l Yjacique)&
faire fon I',llameoc.<:om ...
~ me il elloit- treJ· aiA~ é db Peuple,
· âes Pauvres, & ï<>Us ~s hon•
nefl:es Gens 01} a90Ît n~ine ~ Cc:
~ l f fi i· J ' ,. • , ' .: f' r.. 11.g urcr Cf tf --~1t'il ou ~c iroll• ~ • ..
'
•
;
•
• - G A L A N T. 145·
voit redoit ; mais le nombre oes
temedes l'ayant accablé , il c~pi.-'
ra le Mercred y , jour de ·la Pu--'
ri~cation , dans fa 5 5. année. ~ Le
Vendredy ft1ivant, il fut enterré
à Sainte Marie Majeure, ètont il.
efioit ~rchipreflre. ; Il n~eft pa·s
poffible d'exprig1er le regreff'univerfel
qt1'a cat1fé fa perce. --Eâl .
Ville & la Gour de Rome Je
relfentent vivement, il s'étend •
mcfm e chez les Nat.iô ns ,E rrangeres.
l~ a fait qua.ntitê de 1:.egs,
& entre autrës , il a don 11é des·
Tableaux à fa S2inreté, ~ Dom
~ tJ,ivio, à quclt]t ~ Prélars, & à
plu lieurs Cardinaux. 11 avort tanr
de zele pour les Pau •res, "qu'il a:,
engage fa Vaitfelle d'argent plufteur.
s fois , pot1r foulager des Fa!
milles dont il êoRnoi[,o ;t la néc. ef-..
ftce. On trot1vC?it en uy des qt1al1tez
qui ·f égaloicnt atrx pius·
. L 3
•
•
14~ .MF ~CU R:-ë
, grap~s ~91tll~e~ ~ .Q;aoi~t. · J1
n~, jamais rom~'A aucune ~o
tlation ·, ~ ~n ;i 9onclu .de trcsdifticiles
, & abandonnées de •
·to,uc le mon.de. Berfonnc ne f~
lkuxient .. SC loy av.air Nft donner
aucl1pe qi~rq~ p'impatit11c~,noR
p,as fllC(~ dans fo~ DomcR:igue,
riy dans les malasiies >qu!il a et1 ës1
& qui ppt cfté lpll~es '!l fr!-,rCJUCntcs
t Pot~ p~a de fan é gu'il
cufl:, .il m; s'a.. Q f'l'~~t ~ucu~ i:~,.,
l~c~ df ps lF;,oea ie~nt p~§ A~ .
(~ires .. Il icQo}~ , cj11il, bis:R f;i~ a
·d l1ne Rl1jfio?9m~ troble_, 011yRrr
te ~ <r~!~~ftCf rBaYr eet 6PR
fi4n~ d~o~ da A <}Lgr~ fl'Mf I~
bonqJcpr , tOQj u s RIR~9t à p~
~Qnner ,. 8' 9'a)ja~t j~isatJq.>~
ffntime.nc dç ~1ipe .ny RS: Y~D
gea~a; L ~ ~fl .. fip~ o~ ~t.tt ,dire: ··
avoit l an1c 4' · ~9u~crfif1 da.a
qnc P.etfonoe frivéc. ~ ~~
•
·GA ·LAN T. î47
Clcn1e11t IX. dont il avoit l'hoanel1r
d'efire NeY..eu , l'avoit fait
Cardinal il y a fcize ans.
Peu de jours avant fa mort ,de
Sacré Collcge avoit perd\4 Moofieur
le Cardinal Buonaompagno,
de la Maifon du Pape Grego.iare
XII l. & Frere du Dnc de Sora. ·
JI efr mont à Bologne fur a fin
de Ianvi-cr, dans la 20 •. aonée de
{Qn .Cardinalat. . . .
Les Paroles de l' Air nouveau
, qt1e je vous t!·n-yoye, on.t ·cOi fai·
tes par Monficm- Chef non de
· uou-rs, & mifes eo Air lpatJYlonlieur
Gcnais, .Maiilre de Mllll~ •
. ,quie de la même .Ville. Elles· font
f u-r ce. q u:e la R,j vjere àc Loire
cnaot excraordinair.cmeot groffic
"t par le dég~l ,.rompit envitoQ 5 o.
toifcs de la Levée: , ~·.deux \ieuës
au-delf us de Blois·, ce qt1i caufa.
une fort gra11d~ inoodatiPO • quî
- . . L f
• -
i+S MERCURE
cnt.re autres chef es ruina <.]t.iantîté
de Vjgnes. Comme celles qui
font fituees dans des lieux· bas,
., ne produifent ordinairement que
de· petits Vins, l' Autlîet1r de cette
€hanfon prit de là occafion oe
· dire. ~
..
•
•
?Jveurs, ne 'c,aigne'{pM
_ L~ cruelle 4ifgract
f])ont /1e foreur de t'onJe nom fllt•
n11ce. '
Buveurs, nt ''"igne~rpM
Ses horribles frAc44.
~'elle facc11ge, qu'elle entraine
Les Yignes q"i [ont.iJ'lls /14 Pl•ine,
Tant J. mie ux,mor h /eu~t11nt- n1it•x.
Le hon Yin croijl ~ co•ver1 Je fa
haine ,
• Sur des CofftMIK , voijins /k;
• Cieux .
• •
'
.Vous aurez l'Explication des
'
•
• . . "'
~ ~ L,_A,. ., T. l.f9
F.nio1nes èle Fevrier. , dans ma n
XX V. bettre Exciaordicaire, qui
paroi fi ra Je 1 5. da mois procba~o!
Voicy celie des Enigmes de Jaint
Y icr. Le vra y f ens de la premicre,
qui efioit fur le /vf Aron , a e1lé
irot1v.e par Monliet1r de SainD
~a li le, Prélident lies Elûs à F.al.aife
; L,Aubr.itfonniére ·du P.crroh
de Vitré en B·rctagne ; Meny:
Procurct1~ au Chafrelct ; L' Avocas
de YJaqucmont ~· er.r.oquçt ;.
~,Avocat Courtap ; L'*doois d
Pré haut, le MC!dccin Spiiitu~l , .
. Le Tantale de la Belle dl1 Me fn~I.;
Le· Malade guéry .;. L' ~ vocat plai-.
fir oes Dames ; , McfdemoifelJcs,
Madelon· Proüais , & de la; Bon·
nek~ i .K
Le vray Mot de la feconde·
· eRoit le MAfq1't •. Ceox qui l'ont
trouvé, font Mâdcmoifdle Che:_
,alict d:Otlean§ ;f La .1<Ùy Bou· .
. L 1
•
•
i,.o Mn~çu~~
Jl]Uioct~ du fdac ; Lc~lerc , ·lirb:
ne M;qnfLéuJ:J!c ~Jec.cJ:.~euteoarit
G~ncral-dé~aoh . ;. iP.drt l'.mr , d~
;VJenc:lo{mts;17&~ :Maiilte ~oJi.â.
f l'ajoute iey les ri~ms de ccuK:
qui oar, expliqué l' unc.k ll!atTC
dan11ew •·ra' {cns ... Mc«ieors De
llillcrirloJJ.m lè>EHs ;.§~Br~1h.Ou rf,.
R.ccCNCLlJ: à 6iio. .. B1i i:ài"ti>a-t
2in ,, <l'Oslcans ; rra:arcl.; F. dê"
Pottes ~Pofnicr ; Dcia frc<o.,s~
Procur~ui liQ R.~, d'F Na
€ber.py dë( ~~.ay 'cerica~ da la
~igaùdieoe r, .dcl!Hançcs < ; t)ancti;
Chl!î.alîe.1', .. · ' ~& ocac aa P.ar~
mem: , R~&éu.; '~ de L~on, J. L
, de la Kuë ~oillie«; Dauélo11,.
Av.acra.A: ca P..ar lcme&JG ,. da 1f~ms,.
le ·Roux, M~decin , de Vii- ·
Jlev.er.s ; de l'a Meigqn1nno ..en·
Anjou ;"R. ~rrit~ âc !lotion;
· Bircus, Ooy'o dei Nofke-Da.me
d.u. Mur Pinchoti · de &.oüca s
•
•
---- ,
•
...
' ,. ~ G-AL A NT. 2; r·
L' Olivier , de Peronne ; Mefde·
moifelles Angelique Niares; A1ngelique
Niares; Antoinette Pic:ard
du Caurroy ; Geladon ; De R.emiJI
y, Petit, & Gannery , de·
Vendof me; Ma rote du Te litre, dl1·
Pilier vcrd; De la Roche de Beau.1
· vilain, de Nantes; De la Mato~
lais; & de la Porte; Lia C.harmante
Pille & Gros· lot , de l'fo-1~;. .
tel d' Angoulefme ; La Belle de·
~ Dreux· , à !' Anagtamm~ S11 ~fJtJ•
té vJt loin ;. L,illul\re Ri11ale de·
ia Belle Mariée , de la Ruë Pa.rifis
de Dreux ,. La Belle Nan ..
non. , . de la Ruë des No~crs,
-Les d-eux. Oedipes ;. l' Angely
oe Ja Bande joyel1fe , Tarnirilte,,
·de la Rt1ë de la Cerif~·c ;· L'a.
~~nturier Attlant Epoux . ;. Les
fidelles An1aos malgré tot1c ;
Alcidalis & Zclide ,;. d,Amicas~ ; .
- ·L ' )
•
•
•
•
,
;.~1 MERCURE
Le Geograpbe parfait , ile la
Ruë 'des Noyers ; L'ouvrier fans
pareil ; Le Solitaire Naf ci an ,
C. R . . heureux Amy , maJs
Amant malheureux de la Belle
Coufine , de la Ruë de la Rea·
)~e ;: L'Enfant gafl~ d'Apollon,
de la Ruë des Go.rd.eliers à Tour.s.
-En Fers. ,Liger le Fils; Raulc, de
R.oüen ; .. L,Epinay Buret , ~e
Vitré ; Dicrev·ille , du Pon1-
l'Ev.efque ;_ G·yges , du Havre;.
Du. Pommier ,. de Louvre en
Parili·s: ;; Cairier.e , de Vitré en
' Bretagne ;. La Boufqac , de
lloiien , Nicaife Calotin ; .. Mouton,
de la Rt1ë de Bét:izy; Che- -
11illi , d,Orleans ; Alcidor , du
Havre ; L'Amant de la ~elle
Madelon , de la Ruë Greniccs.
Lazare ;· Silvie , La belle
Nowriture .. , L'lixil'e 9c ~
• •
•
•
•
•
,
•
•
-GA.L!NT. 2J3
Ville·Françoife toutes trois .du .
H·avre, La Belle à !'Anagramme
Libre d'amo11r, de ·1a· R.11ë dt1
Bac; L'aimable Babet , de Vitré
in B·retagne. ·
Cet1x qui ont deviné les Eni~
rnesda Merco·re de Janvier 16 84.
La Belle à 1' Anagramme, La Belle
Magdelon , P.. de la petite ruë
Merciere de L~on ·~ Le Prefident
Ele la Rouillarde de Lyo11.
Les deux nouv.elles Enig-
. mes qt1e je· vous cnvoye , fon~
de l'illt1fire Madame de Saliez,
Viguiere d' Alby, dont vous m'avez
de1nandé fouven.t des nou-
•
;,yclJes.. .
-
•
•
E fi'is Enf11nt de /11 Lumitrtr,
E' ne hn-y rien 111n1 i"e le i•r;;
1
•
•
t
•• ' veue ,
,Mefm e 11vAnt fJ.#t ae me ch.'et&h11t-
A U T RE ENI G M E •.
• •
· Ien que · ffts~faih/e ~ 1res;.,
""" : fl'ln111.,, ·. , ,, 1-
"
. ---- •
6 A t ~ N iF;. ~ ~ 3 f.
f Agis .inpej("mmtnt, poNr petJ .. lfffe' ·
/,~ f~e firTe j
PrtfiJ11·,,,, IOJU /ès coÎfU Je ./11 r~r1,~.
. ~ P9r Nif! emplois j1 fais c~nn11. •
J;lt . mo. n prt·it1 JJefti11 IA Fortune fi· . . .,,,,,
_ • 7011 e , " ~ I
• lt Vf!tl fiqro11"t tourner 14 Rouë, l
; if.!!fltt11efais veftu prop.r;trJt'r#t,
... Et f MÏ$ /'OUI 11Mà d~$ 11n rpoment;:
- Y.èfitab/1 .PortrtiiP de J'i,,cqnjlance ·
•
~ humtiine , e#
.. L' or11111 dl/ivre, /'on m!enchftÎn'1 ~
. ... r.Jlt dA»s- mo~ fort ine'gat·, inctr-
• tatn , ..
k t~11nge dilns un tour de mt1in~
. •
• Je n-e ,vot1s dis rien d'une Co-
1~1ed1e nouvelle de la T'rot1pe Italienne,
i~tt1lee Ar/eq.uin Empt.:.
· r:eur dans ·te Monde de /11· lune, qui·
pendant quinze jours qu'on 1·~
ioi.1éc fans interruption. fur la fin· .
•
• -
•
•
•
2.f6 MERGURE
au Carèfme, a fait icy un fr.te~~
· qui v~ au-delà de tot1t ce qu'on
eut s'ren imaginer. ~out Paris y
a couru, ~ à chaque Repréfen·
•
•
ta,t ion, le Lieu s,.' eft toajours tr-ou. ..
ve trop petit. L 1ocomparabl~ Ar-
.lequin s'cl\: fait aamirer à fon ordinaire
., auffi . Bien que les deux
ACl:rices nouvelles , lfabclle 5'
Colombine, qui joüent daQs cett"
Piece,, des Sc~nes Françoifês,plcines
dune Satire agreaole, & tr<:sii11ement
~tournée. Je fuis, Ma:-
dame, &c. .
•
'
• •
'
.. , . •
•
iJ c
•
•
• •
. ~~~~t,fi{·~nt:t.~.~
•
TABLE DES .MATIERES
co11tenuës en ce Volume .
•
Réluàe, 1
Ode pour f e ?(OJ , 3 ·
l11tendance de la Jujf ice , Police , &
Finfltnce de la Marine, dans le
:DépArtement de Brejf, donnée par
Sa Majefll, l. z.
Mariage de JVI. Seg11ier, MArq11û de
· S. Brijfon-, ... 1 J
Sonnet pour M. le PeUttier, l 5
Fl11idoyer de M. le Pelletier fan Jecond
Fïls , 17
Friponnerie à'un GrRp~inian, ,;3
M adrigaux , 40
B.i!lade fi'r le Mariage de MAdemoife!
le, 42.
.Autre BallAàe, . 46
'. Autre, 49 'ÂNfre , 5 3
'Set'v:ce, 7 4 -
•
•
. T A B L E. ·
.MadrigAt., · 76
:Dcvi{e , , -; 7
Réjoüijfances ,_ 79
Son1iet, .. go
M adrigti! , 8 1.
,ptort dec.M. du Y11l~ GtfgTApht °'*·
nairt d11 Roy, 8 j
Ll·lor.t· ât ùl. C11nolle Je t-M•rfèi,.,
.. le , 8 5 ·
1.éponfe à /14 Jernitrt itttrz lil.ritt .
<r .. tortch11nt !11· PMuUe âorJMnS ~
.. ·8 7 f • ~ ~
01,velles Je 111 Nouvettt Fr-.ct •
, - 9'6 · t ..
. flufteur.s ON'f!rllg!s far I• Nait,
{
~ J 03
jfn,da~e ... /A · Mulçh~Je Ae Gr~1·
· ejl 11ormn ét Gouv11nMl1~ des 611-
.. f,,ins Je Monfte•r , . J ~
Jt1onjicu·r le ft'/11rq11u ~,Efll'•pes .i
/'1igrément de /A Gh11rgeJt ,ç•f.i"
t11ine. àeJ (111rdes Je:. far> 4. RoJll·
te I> .iQgl.
•
•
•
, T ·A B L E.
,Mémoirç pre'fentl ll#X EtAJs Gené-
~ .rnux , , . 1 1 9
.Almanach G11!Ant, " · 140
Penfron donnée~ M.~1' Pleffe, 160
:BAptefme , . 1 6 I
Mort de M. Brûlart ~ 16 z.
çcremonie faite" Grenoble, ibid,.
fremiere Pierre de /111 FJiroiffe ae
Yerfailles, & de /'Eglife des Re.
tol!ets du mefme Lie~, pofle par
le Roy , . J 6 7
bforl àe Monfte111 "l>A1çhevefqM~ .
· tl,Auch, lj~
'l'enjion donnée par le RD) far ctt
~rçhtvefahe ·· ibid ..
"Alort at Monjieuràe Bezons, ) 7 3
Mort de Maaa,me Amelot, ... 17 4
. Mort de Madn,me Llfrcher, ibid.
Mort d11 Gran4 Yi~r, 17 ~
./nfrtilfiorJ. de Isa .Maifon J,''Atrieh-e
& des l~oys J,' Efpagne , a11JC
'Traitez f111ts 1VVec lil Fr~nce , a /eS u.fi,rpAJiOllS des mefmt /tOJSi
•
-• T K B t E. . '
t1i divers en'Jroi11, '" 1 8 3
Repo1ife 11ux L1irdons , du " Jirnier
• (Mozs, . , 201
t}ltfonjie1'r t'~rchevefque Je P/Jfris
eff nommé Pro·vifa.1,r de /A M At:
fan de Navarre, 241
P-roceffion nommée Je /;e t]teà11élio11
Je Paris, 243
.ll~iffion de .Montpellier, ioid.
':Mort du C11rdin.11/ Rofpigliofl, 244
Noms de .ce#x qui ont deviné les
·Enigmes; 248
P.rJigme, , 2.j j
ÂMtr:.e Enigme , · 3 5 +
· CoTIJtdie rep,refintée, ~Hx lt11lit11s 1
{ - 2 5 5~. Cl ~ •
t t J
. r'
' • c 4
•
• ..
•
• .. .
..
•
EXTRAIT DV PR l VI LE uE
du Roy. '
.t p Ar Grace & Privilcge du Roy, donné à
.. Chaville le 18. Jliiilet 1683. Sig11é, Par
le R~y ~n fon Confeil, J~NQ!J.If.R!.~. Il eft
pern11s a I. D. Ecuyer, Sieur de V1zé, de
f !lire imprimer tous les Mois un Livre intitulé
MERCURE GALANT, co11tcna11t
plufieurs Pieces, Relations, Hi!toires,Avantures,
& autres Ouvrages hiftoriques, curieux
& gala11s , pour la fatisfal'tion de
11ôtrc cher & trcs .. amé Fils L'E DAUPHIN;
pendant le temps & ef pace de dix .innées,
à con1pter du jour que chacun defdits
Vol urnes fera achevé d'imprimer polir la
prcn1ierc fois : Comn1e auffi défen(cs fo11t
faites à tou' Libraires, lmprin1~urs, Graveurs
& autres, d'in1primer, '!raver & dcbiter
ledit Li1ro fans le confenté1neot de
l'Expofant, ny d'c:n extraire aucune Piece,ny
P !anches fcrvant à l' ornemc11t dudit Livre,
n1efn1c d'en vendre fcparément, & de donner
•
à ~ire ledit Livre ; le tout à pei11e de fix
n1illc livr~s d'amende contre châcun des
concrcvcnans , & confi(cation des .Exen1-
p l.tires contrefaits ; ainfi que plus au long
il efi porté audit Privilegc.
B.egijlrl fur l1 Li'Vrl d1 ü Comm11nt1t4tl
le &+. s1111mir1 1683.
Signé AN s o T, Syndic: •
•
' \
•
. '
F.t ledit Sieur t. D. Ect1yer , Si~ur de
Vizé , a ccdé & tranf po«é fon droit de
Privilcge à Thomas Ar11aulry, Lil,rairc de
L)·on , pour en joiiir iui\'.ant l'accord fait
c11• tr • eux. ,
•
•
t
'
,Açh1vl d' im,rit11tr pour /11 premi1r1 f1i1
li 11. No'TJ1f!lbr1 t68~ •
Qualité de la reconnaissance optique de caractères