Oeuvre

"Il s'agit d'une suite de huit estampes gravées par Gilles Rousselet d'après des dessins de Grégoire Huret, sur le thème des Arts libéraux. Chaque pièce présente un de ces arts et l'ensemble est introduit par une image présentant Mercure, dieu de l'Éloquence. Les estampes ne sont pas numérotées, nous les classons selon l'enseignement dispensé par la faculté des arts : le "trivium" et le "quadrivium". Elles partagent le même format, en hauteur, et une même présentation. L'image, cernée d'un filet, est accompagnée dans la marge inférieure par un titre encadré d'un huitain disposé sur deux colonnes. Au-dessous, sont rappelées les mentions de l'inventeur, du graveur, de l'imprimeur et le privilège. Au niveau de la composition, elles fonctionnent toutes sur la même économie : un personnage seul est vêtu à la mode du XVIIe siècle, des années 1630 plus précisément, sauf pour la "Dialectique", la "Géométrie" et l'"Astrologie" (Laz, cat. n° 537, 540 et 541), qui portent un costume à l'antique, "de caprice" dit [Pierre-Jean] Mariette (Notes manuscrites T. IV, fol. 84 vo). Le personnage regarde le spectateur et sa gestuelle cherche à attirer son attention, quoique les visages soient stéréotypés et dénués d'expression, jouant sur le registre de la theâtralité" (Laz T. II, p. 982) / Lauren Laz note que d'autres suites gravées d'après Grégoire Huret répondent à une formule similaire. Ces planches ont toutes été éditées chez Pierre I Mariette (voir Laz, cat. n° 542-549, n° 552-564, n° 567-572, n° 574-575 : planches gravées par Gilles Rousselet, Jean Couvay et François Ragot) / Selon Lauren Laz, cette suite semble avoir été pensée non par Grégoire Huret mais par l'éditeur Pierre I Mariette. Les cuivres lui appartenaient effectivement, comme en témoigne l'inventaire après décès des biens de sa première épouse, établi en août 1641 / Lauren Laz date cette suite des années 1634-1640. Sur la foi des costumes, Pierre-Jean Mariette indique plus précisément la date de 1633-1635 (Notes manuscrites T. IV, fol. 76 et 84 vo).