Oeuvre

Date : [1773]. / En buste, de face, le visage tourné à dr., une couronne de laurier sur la tête, dans un ovale entouré d'une guirlande de lierre et flanqué à sa base d'attributs symboliques, parmi lesquels une lyre, sur un fond rectangulaire / En marge : "Tiré du Cabinet de M. Molinier." / Estampe gravée pour le "Molière" de Bret (Paris, Compagnie des libraires associés, 1773, 6 vol. in-8°). [Impr., Yf. 2783-2788.] / Elle fut exposée au Salon de 1775 (n° 302). "Le portrait est le genre de M. Cathelin, notait à ce propos Bachaumont : il a le burin ferme, hardi et beau. Son "Molière" est frappant." ("Lettre sur le Salon de 1775", Impr. Z. 16827, p. 225.) / On sait que sur l'original Molière est représenté en César (dans la "Mort de Pompée"). "Ce fut Molière lui-même qui se fit peindre ainsi... Mignard, son ami, après avoir ébauché son portrait, lui demanda sous quel habillement il désirait d'être représenté. Molière, qui se piquait de jouer supérieurement dans le tragique, voulut être peint en "César", avec la couronne de laurier sur la tête et le bâton de commandement à la main..." (Fréron, "Année littéraire", 1769, VII, p. 31)" / Cathelin, gravant le tableau de Mignard pour le "Molière" de Bret, l'a modifié : "... Ici le graveur arrangeait et dénaturait le modèle par une interprétation fantaisiste. C'est la [même] tête... c'est la même perruque ceinte de la couronne de laurier avec la bandelette, sans le costume tragique. Molière est représenté en robe de chambre, ouverte au cou. L'ovale a emporté les bras... La tête regarde à droite ; c'est la contrepartie du portrait original. On en a fait de très nombreuses reproductions. Le cuivre ancien a servi souvent et, usé par les tirages successifs, il a été plusieurs fois retouché. En 1863, le libraire Leclerc publiait le portrait de Cathelin et les figures de Moreau." (Lapierre, "Le Molière couronné de Mignard", p. 5-6.)" / L'original de Mignard passa en vente le 15 février 1783 avec le cabinet Molinier (n° 25). Il est aujourd'hui à la Comédie-Française, qui le paya 6.500 fr. à la vente de M. Vidal, musicien de l'Opéra, le 27 mars 1868 (Monval, "Les Collections de la Comédie-Française", n° 159) [information 1940] La Maison de Molière ne possédait auparavant qu'une copie de ce portrait. Fréron nous l'apprend également "(ibid.) :" "M. de Chamfort se trompe [dans son "Éloge de Molière"] en attribuant aux Comédiens la ridicule vanité d'avoir fait peindre Molière sous l'habit d'Auguste. Ce fut Molière lui-même qui se fit peindre ainsi... Les Comédiens Français n'ont fait faire qu'une "copie" de ce tableau." / C'est cette copie qu'on voit sur le tableau de Heim, "Une Lecture à la Comédie-Française (en 1830)", exposé au Salon de 1847 et conservé au Musée de Versailles (Soulié, n° 4938) [information 1940] / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.