Oeuvre

Date : [1737]. / Suite de 6 pièces destinées à servir de modèles à des tapisseries ou à des paravents : chacune a un titre particulier, la première a de plus le titre général reproduit ci-dessus ; toutes portent l'adresse" / Jombert, n° 39 : "... La première est gravée entièrement par Cochin fils à l'eau-forte et au burin, en 1737, d'après le dessein de Gillot, les cinq autres ont été premièrement gravées et manquées [c'est-à-dire inachevées, avec des manques] à l'eau-forte par Gillot, puis elles ont été revernies et gravées à l'eau-forte une seconde fois par Cochin fils, en différens endroits qui étoient manqués à la première eau-forte de Gillot. Elles ont été ensuite retouchées et terminées au burin par Huquier... Il faut avoir l'eau-forte et le fini de la première par Cochin fils : il faudroit aussi avoir l'eau-forte de Gillot et celle de Cochin fils pour les cinq autres, afin de pouvoir les comparer ensemble, pour voir l'ouvrage de ce dernier artiste, le tout avant la retouche de Huquier. Au défaut de ces eaux-fortes pures, qu'il est presque impossible de trouver, on se contentera des épreuves finies." / Ces planches sont citées par Mariette (notes mss., III, fol. 260, n. 71-73) : "Cinq ("plus tard corrigé en" six) planches d'ornemens inventés et gravés par Gillot. Ces planches, qui étoient commencées avec tout l'art et l'esprit possible, sont demeurées imparfaites à la mort de l'auteur ; et il ne s'est encore trouvé personne pour leur donner la dernière main." Après 1737, Mariette ajouta : "Le S.r Huquier les a achevé depuis et augmenté d'une gravée par Cochin." / Dix planches furent en fait gravées pour cette suite de six "Portières". Gillot d'une part grava en double "Diane, Flore" et "Neptune", Cochin d'autre part refit "Thétis", dont le cuivre s'était perdu / Les 5 cuivres laissés par Gillot furent acquis à sa mort par Huquier (1722). Complétés par le sixième et regravés par Cochin en 1737, ils furent édités par Huquier, qui les conserva jusqu'en 1772. Ils sont en effet mentionnés dans le catalogue de son fonds de planches publié cette année-là (n° 74) : "6 Portières d'ornemens allégoriques [par Gillot] et 16 suites, et un gros paquet d'imperfections, premières épreuves." Acquis par Jacques-François Chereau, au prix de 31 livres 4 sols, ces cuivres sont mentionnés en 1774 dans le catalogue du fonds de planches de ce dernier (p. 2) / M. G. Lebel possède la suite des 6 "Portières" en premier état d'eau-forte [information 1939]. Ces épreuves, tirées sur les 6 cuivres primitifs gravés par Gillot, ont été complétées par Gillot lui-même, qui a dessiné les parties manquantes. Ces dessins étaient destinés par l'artiste à le guider dans son travail d'achèvement. En effet, ils ont été suivis fidèlement par Gillot lorsqu'il a gravé à nouveau "Diane, Flore" et "Neptune", et par Cochin, lorsqu'il a terminé les "Portières" (sauf toutefois le dessin de "Diane" auquel il a fait quelques changements). "En résumé, et pour préciser une question qui a donné lieu jusqu'ici à quelque confusion, après avoir gravé 6 pl. en tout 1.er état d'eau-forte..., Gillot a dessiné les parties manquantes des 6 épreuves qu'il avait obtenues de son premier tirage. Laissant de côté les 3 cuivres de "Diane", de "Flore" et de "Neptune", il a gravé ces 3 compositions sur 3 nouveaux cuivres... En 1737, Gabriel Huquier, désirant publier les "Portières", a chargé Cochin de les achever toutes. Celui-ci disposait alors des 6 épreuves gravées et dessinées par Gillot (coll. G. Lebel) et de 5 cuivres seulement, savoir : les 2 cuivres primitifs d'"Apollon" et de "Baccus"..., que Gillot avait conservés, et les 3 cuivres de "Diane", de "Flore" et de "Neptune"..., qu'il avait gravés à nouveau. Quant au cuivre de "Thétis", il était perdu. Cochin a terminé les cinq premiers et a gravé entièrement le sixième, "Thétis"..., en copiant sur son cuivre le dessin de Gillot, ce qui, au tirage, inverse entièrement la composition." (Populus, "Gillot", n° 220-225. p. 142-148) / Il en existe des épreuves coloriées. Le catalogue de la vente de la collection Huquier (9 nov. 1772) mentionne en effet : "Estampes "enluminées", n° 677, Portières de C. Gillot, six pièces." / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.