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Liste
551
p. 25-44
« M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Début :
M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...]
Mots clefs :
Savoie, Dauphin, Famille, Roi, Duc, France
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texteReconnaissance textuelle : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
.le Dauphin étoit
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
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Résumé : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Le texte aborde l'histoire des Dauphins de France, en se concentrant sur le vingt-et-unième Dauphin et les événements récents liés à cette lignée. Le Dauphiné a été intégré à la France en 1349 par Humbert, dernier Dauphin de Viennois. Le premier Dauphin de France fut Charles de France, fils du roi Jean, qui accéda au trône sous le nom de Charles V en 1364. Sur les vingt-et-un Dauphins, neuf sont devenus rois : Charles V, Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Henri II, François II, Louis XIII et Louis XIV. Douze autres Dauphins sont décédés sans accéder au trône. Neuf Dauphins se sont mariés en tant que tels, et il y a eu dix Dauphines, dont cinq sont devenues reines. La mort récente du Dauphin Louis a conduit le Duc de Bretagne à devenir le vingt-deuxième Dauphin. Le texte évoque également les origines et les alliances de la Maison de Savoie, dont Marie-Adélaïde, épouse du Dauphin Louis, était issue. Cette Maison est l'une des plus anciennes d'Europe, remontant à l'an 1000 avec Berold, issu de la Maison de Saxe. La Maison de Savoie a également des liens avec le royaume de Chypre et a conclu de nombreuses alliances prestigieuses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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552
p. 93-94
TRADUCTION nouvelle, & explication de l'Office de la Vierge.
Début :
Cette traduction est également propre aux personnes éclairées, & intelligible [...]
Mots clefs :
Traduction, Cantiques, Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION nouvelle, & explication de l'Office de la Vierge.
TRADUCTION
nouvelle, & explication
-de l'Office de la Vierge.
Ette traduction eſt
également propre
aux perfonnes éclai
rées , & intelligible à
ceux qui ont plus de
pieté que de penetration ; & c'est ce qui
étoit difficile dans plufieurs endroits tirez du
94 MERCURE
Cantique des Cantiques.
Ce Livre fe vend à
Paris , chez Louis Guerin , rue faint Jacques,
& l'image faint Thomas d'Aquin , vis- à-vis
la rue des Mathurins.
nouvelle, & explication
-de l'Office de la Vierge.
Ette traduction eſt
également propre
aux perfonnes éclai
rées , & intelligible à
ceux qui ont plus de
pieté que de penetration ; & c'est ce qui
étoit difficile dans plufieurs endroits tirez du
94 MERCURE
Cantique des Cantiques.
Ce Livre fe vend à
Paris , chez Louis Guerin , rue faint Jacques,
& l'image faint Thomas d'Aquin , vis- à-vis
la rue des Mathurins.
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553
p. 97-175
LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Début :
Je ne m'arresteray pas à parler icy de l'oreille exterieure, [...]
Mots clefs :
Oreille, Sons, Anatomie, Membrane, Musique, Auditif, Voix, Bruit, Entendre, Cerveau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Depuis que l'illuftre
M. Duverney, ficelebre
par fa profonde connoiffance de l'Anatomie
nous a donné fon Traité
de l'oreille, plufieurs ha
biles Anatomiftes , Medecins & Phyficiens de
France ,
d'Allemagne ,
d'Italie & deHollande ,
ont produit d'excellens
ouvrages fur le même
fujet, fans avoir cependant entierement épuiſé
cette matiere , ni même
96 MERCURE
s'être bien accordéz fur
fes parties , & fur leur
ufage. C'est ce qui a
porté M. Parent à joindre ce qu'il a vû de ſes
yeux , & ce qu'il a tirédefes reflexions aux découvertes de ces fçayants , en faveur du public ; coment il a fait le
mois précedent, à l'égard
de la circulation du fang
des animaux , & de leur
refpiration , & par le
même motif..
GALANT 97
LES MERVEILLES
de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit desfons.
JE nem'arrefteray pas à
parler icy de l'oreille exterieure , dont la ftructure &
l'uſage paroiffent aux yeux
de tout le monde. Car on
voit affez que ce n'est qu'une efpece de cornet mis à
l'entrée de l'oreille interieure pour raffembler le
bruit & les fons , pour les
fortifier & les introduire
dedans; ce qui fe confirme
Février 1712.
I
98 MERCURE
en ce que les animaux qui
enfont privez , ou à qui on
-les a coupées , entendent
moins clair que les autres ;
& que ceux au contraire
qui les ont plus grandes,
entendent le mieux; ou que
ceuxencore qui ont le plus
befoin d'entendre , ont les
plus grandes oreilles. A
l'égard de la figure appla
tie & repliée des oreilles
deshommes , on voit encore que la Nature ne les
a ainfi difposées , qu'afin
qu'elles parûffent moins
audehors , & qu'ils en ful-
GALANT. 29
fent moins embarraſſez, &
elle les a oftées aux oiſeaux,
& principalement auxpoif
fons,parce qu'elles les empefcheroient de voler & de
nager; ce qui leur appor
teroit plus de dommage
que d'utilité. Au reste la
direction dont la peau interne des oreilles eft frappée par le bruit & les fons ,
fait appercevoir le cofté
d'où ils viennent , à caufe
des ramifications du nerf
dur auditif , & du fecond
vertebral qui s'y répandent. Et c'est pour cela
I ij.
100 MERCURE
que cette partie eft fi fine ,
& fi fenfible dans les oifeaux qui ont l'ouye fort
fubtile , &mefmefi grande
dans les oifeaux nocturnes,
comme les Chouettes & les
Hiboux. La difference de
temps ou deforce dont une
oreille eft frappée pluftoft,
ou plus fort que l'autre ,
contribue encore beaucoup à faire appercevoir de
quel coftévient le bruit. A
l'égard des poiffons, & des
Tortues, &autres animaux
aquatiques qui ont l'entrée
de l'oreille fermée d'une
GALANT. 101 ΙΟΙ
membrane , la premiere
caufe de diftinction n'a.
point lieu chez eux.
2. Quant à l'oreille inte
rieure je fuppofe qu'on regarde de front celle d'un
homme , comme par exemple , la droite, lorfqu'il
eft dans fa fituation naturelle , & je remarque d'abord une espece de canal
fait en entonnoir un peu
tortueux , qui va en s'étreciffant &en baiffant un peu
du derriere vers le devant
de la tefte , fe terminer entre la bafe du crane &l'exI iij
102 MERCURE
tremité inferieure de l'os
des tempes à une portion
du crane appellée la Roche , laquelle contient le
refte de l'oreille que nous
appellons interieure, & qui
eft composée de quatre
chambres ou cavitez , de .
plufieurs challis , & d'autres parties dont on va faire le détail. Le fond de cett
entonnoir aboutit fous une
direction un peu inclinée à
une espece de chaffis que
j'appelle exterieur ou
grand chaffis , parce qu'il
eft tranfparent , & qu'on
GALANT 1931
1
peut y arriver immediatement de dehors. On l'ap
pelle la membrane du tambour , du nom de la premiere chambre interieure
qu'il ferme, qui aefté nommée le tambour , comme,
on va le dire. Ce chaflis
eſt enchaffé dans une portion d'anneau offeux qui
repreſente environ les
d'un cercle entier , lequel
eft collé fortement à l'entrée du trou du crane qui
communique du dehors à
F'oreille interieure , de telle
forte qu'il a fes deux corI iiij
104 MERCURE
:
nes tournées en haut , &
en cet endroit où cet anneau eft defectueux , le
grand chailis eft collé immediatement à l'os de la
refte.
C
3. Cette premiere chambre interieure qui eft fermée par le grand chaffis
reſſemble affez à la quaiffe
d'un tambour veu par le
devant , auffi l'appelle- t-on
encore fouvent la quaiffe ;
elle a cependant une efpece de cul de fac ou facaveugle appellé finus fupe.
rieur , qui s'étenden mon-
GALANT 105
tant du haut de la quaife
vers le derriere de la tefte ,
fur la main gauche , &
dont la longueur excede
mefme un peu toute celle
de cette chambre ; & tant
la quaiffe que fon cul de
fac font tapiffez d'une
membrane fort liffe , quoyque dans l'homme , le finge , le bœuf, &c. ces parties foient remplies d'un
nombre innombrable d'éminences & de foffettes ,
pareilles à celles que l'on
voit dans l'interieur de l'o
reille exterieure deschiens,
106 MERCURE
des chats & autres animaux ce qui ne fert pas
peu à multiplier & conferver les ébranlemens de l'air
contenu dans cette chambre & dans fon cul defac ;
commeonlediracy- aprés,
& comme chacun peut le
remarquer par le retentiffement qui le produit lorfqu'on jette une pierre dans
le puits d'une carriere .
4. On trouve vers le
haut de la quaiffe , & fur
la droite une espece de canal appellé Aqueduc.
Quoy qu'il ne ferve qu'à
GALANT. 107
conduire de l'air , fçavoir
de l'oreille dans la bouche ,
quand il eft trop dilaté
dans l'oreille par la chaleur
du fang ; & au contraire à
i en faire entrer de la bouche dans l'oreille quand celuy de l'oreille eft trop condensé le froid exte- par
rieur , le tout pour empef
cher le grand chaffis d'ef
tre offensé par le reffort de
Fair interieur ou extérieur.
•
. On voit encore en
face & aufond dela quaiffe
deux autres feneftres fer- Ax
mées chacune d'un chaffis
108 MERCURE
particulier , de mefme nature que le premier , dont
Pinferieure qui tire unpeu
fur la droite eft ronde, d'ou
elle a tiréfon nom , de mef
me que ſon chaffis. La fuperieure qui eft plus vers la
gauche & au deffus de la
ronde , eft de figure ovale ,
d'où elle a aufli pris fon
nom. Elle eft couchée en
travers & en defcendant,
un peu de droite à gauche ,
& fermée d'un troifiéme
chaffis de mefme figure &
de mefme nom qu'elle.
6. Cette derniere fenef
GALANT. 109
tre communique dans une
feconde cavité ou chambre appellée la Voute qui
eft fituée directement derriere la quaiffe du cofté du
cerveau. La Voute a tire
fon nom de fa figure arondie par le haut , elle eft un
peu plus petite que la quaif
fe , unie & tapiffée de mefme qu'elle. On la nomme
encore le Veſtibule , parce
qu'elleeft fituée entre deux
autres cavitéz , dont l'une
qui eft à droite , fe nomme
la Coquille , ou le limaçon;
& l'autre qui eft à gauche,
110 MERCURE
·
a efté nommée le labyrinthe avec lesquelles elle
communique par des por
tes toutes ouvertes , eftant
à peu prés au meſme niveau que la quaiffe & que
ces deux dernieres cavitez.
A l'égard de la feneftre
ronde , elle fait la communication de la quaiffe avec
la coquille , dont on donnera la defcription incontinent , de mefme que du
labyrinthe , & fon chaffis
n'eft qu'une continuation
de la membrane de la
quaiffe , de mefme que le
haffis ovale.
GALANT. IH
17. Quant aux autres parties qui fe trouvent dans
la premiere chambre , outre le cul de fac, l'aqueduc,
le grand chaffis , le rond ,
& l'ovale , dont on vient de
parler , on voit fur le mi
lieu du grand chaffis , &
commeenface un premier
offelet , dont la figure a
quelque rapport à celle
d'un marteau, cu pluſtoft
d'un gond, & qu'on a nom
méle marteau ; mais qui a
encore beaucoup plus de
rapport à la jambe d'un
homme, qu'on auroit cou-
112 MERCURE
ce
pée fous le genoüil , & qui
feroit collée contre
chaffis , dans un ſens renversé , ou de haut en bas ;
en forte que le talon fuft
appliqué contre fon bord
fuperieur , & le gras de la
jambe fur le chaffis, le bout
de la jambe finiffant au milien de cette membrane;
ainfi ce marteau où cette
jambe eft veuë comme par
derriere , & un peu panchée fur la gauche , par
l'œil qu'on fuppofe tousjours fitué au devant de
l'oreille. Le bout de cet
offelet
GALANT 113
offelet qu'on peut regarder comme le bout du
pied , eft arrondi , & contient deux éminences &
une petite cavité ; il eft
tourné vers le dedans de
la quaiffe , & va s'implan-,
ter fur la tefte d'un fecond
offelet appellé l'enclume
parrapport au premier. La
figure de ce fecond os ,
reffemble affez à celle d'u-.
ne groffe dent à deux fourchons , qui les auroit un
peu écartez l'un de l'autre ,
& inégaux en longueur.
La tefte de cette enclume
Février
1712.
K
114 MERCURE
ou dent , a auffi une émi
nence ronde , qui fe loge
dans la cavité de celle du
marteau , & deux cavitez
pour loger reciproquement les éminences rondes du bout du marteau
afin que ces deux os tiennent plus fortement attachez & articulez l'un à l'autre par leurs ligamens , &
par la membrane commune qui les enveloppe. La
plus petite des deux jambes de la dent va s'appuyer
dans un angle du bas & du
devant de la quaiffe du co-
GALANT. 15.
ſté gauche , où elle eft attachée mobilement dans
une petite cavité par un
ligament particulier au
delfous du cul de fac. La
plus grande jambe qui eft
un peu contournée par le
bout , va s'articuler avec
un troifiéme offelet nommé l'eftrier, fait commeun
triangle ifofcele , dont la
pointe oufommet eft joint
avec le bout de cette jambe par un quatriéme os
beaucoup plus petit que les
trois premiers , & de la figure d'une lentille, ou pluf
K ij
116 MERCURE
toft d'une menifque qui
leur fert comme de rotule
ou de genoüil. La baſe de
ce triangle qui eft un peu
plus groffe que les deux coftez , eft collée au chaffis
ovale, ou troifiéme chaffis,
en telle forte que ce chaffis.
la deborde tant foit peu
tout autour. L'enclume
la lentille , & l'eftrier font
articules entr'eux par des
ligamens particuliers , à
l'entrée du cul de fac , &
chacun recouverts de la
membrane de la quaiffe ,
qui eft fi fine , & fi adhe
1
GALANT. 117
rente aux os , que dans les
fujers un peu défeichez, elle
fuit prefque la veuë. Cela
n'empefche pas qu'elle ne
paroiffe avec le microfcope parfemée d'une infinité
de vaiffeaux fanguins &
nerveux , comme tous les
autres perioftes , pour fervir à la nourriture de ces
os ; elle fert encore à les
couvrir contre les injures
de l'air , à fortifier les jambes de l'eftrier , dont elle
couvremanifeftement l'ai-.
re & enfin à recevoir &
faire fentir les impreffions.
du bruit.
ཕྱི
IS MERCURE
8. Les trois offelets , le
marteau l'enclume , & l'ef
trier font remuez par trois
muſcles , dont le plus grand
qui part du fond, & du haut
de le quaiffe unpeu à droite , la traverſe de derriere
en devant , & vient s'attacher au milieu de la jambe
du marteau , de forte qu'en
tirant cette jambe , il l'a
meine avec legrand chaſſis
un peu en dedans , ce qui
le tend , & le rend mefme
un peu concave du cofté
de dehors , à peu près commeun entonnoir à poudre
GALANT. 11)
fort évasé. On l'appelle
le muſcle long ; on pourroit le nommer encore le
grand adducteur du chaf
fis exterieur. Un fecond
muſcle beaucoup plus
court , qui vient de dehors
la quaiffe , du cofté droit ,
la perce dans fa partie fuperieure, va s'attacher proche du talon du marteau
à une petite éminence qui
eft en cet endroit , laquelle
il tire & ferre contre la paroy exterieure de la quaiffe
en l'appuyant fur une pareille éminence de cette
120 MERCURE
partie, par ce moyenil retire le marteau , & tout le
chaffis en mefme temps
vers le dehors de la quaiffe,
& mefme l'enclume avec
l'eftrier, à caufe de la liai-,
fon de l'enclume avec l'ef
trier & le marteau ; au moyen de quoy il reftablic
toutes ces parties dans leur
eftat naturel lorfqu'elles
en ont efté oftées. Ainfion
peut le regarder comme le
moderateur des deux autres muſcles. Le troifiéme
& dernier muſcle eft attaché à le tefte ou pointe de
l'eftrier ,
GALANT. 121
l'eftrier , & part d'une petite cavité de la quaiffe fituée fur la gauche de l'ef
trier , mais fort proche &
un peu derriere ; en forte
quetoute fon action eſt de
retirer l'eftrier vers le fond
de la quaiffe , & de l'enfoncer par ce moyen dans
le trou ovale , en le renverfant tantfoit peu du cofté gauche , ce qui tend fa
membrane par deux raifons à la fois. Mais en mefme temps ce mufcle de
l'eftrier tire l'enclume & le
marteau vers le fond de la
Février 1712.
L
122 MERCURE
quaiffe , ce qui bande auſſi
le grand chaffis. Ainfi ces
chaffis peut eftre tendu
deuxmufcles independammentl'un de l'autre. Mais
par:
quand le muſcle long agit,
quoyque l'eftrier foit poufsé un peu par fa pointe ,
fçavoir par le bout de la
longue branche de la dent.
Cependant le chaffis ovale
n'eft pas confiderablement
tendu pour cela , comme
quand tous deux agiſſent
de concert , à caufe de l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'étrier.
GALANT. 123
19. Outre ces trois mufcles , l'enclume & le marteau font encore comme
fufpendus par un ligament
ou muſcle fourchu , attachépar fon tronc à la partie gauche &fuperieure de
la quaiffe au deffus de ces
deux os ; & par fes deux
branches à la tefte du marteau , & à celle de l'enclu
me, il fert à tenir ces deux
os en fituation & unis entre eux , & fuppléé à la delicateffe de leurs ligamens
communs...
10. Enfin il y a un filet
Lij
124 MERCURE
de nerf de la cinquième
paire fort fenfible qui entrant de dehors dans la
quaiffe avec le muſcle moderateur , paffe par derriere le milieu du grand chaf
fis fur lequel il eft couché
en croifant la jambe du
marteau , & de là continue
fon chemin vers le cofté
gauche & inferieur de la
quaiffe,pour s'aller joindre
au nerf dur auditif. Il fert
à fouftenir le grand chaſſis
contre l'effort du bruit , &
à en appercevoir les im
preffions & les varietéz.
GALANT. 125
Les branches du tronc de
ce mefme nerf fe refpandent dans les muſcles du
marteau & de l'eftrier , &
dans la membrane de la
quaiffe , ce qu'on doit bien
remarquer. oral setth
II. Le chaffis rond n'a
aucun muſcle qui le tende;
auffi n'en a- t- il pas befoin,
comme on le verra cyaprés. La coquille qu'il ferme du cofté de la quaiffe,
eft un double canal offeux
contourné en limaçon
creusé dans la fubftance
melmede la roche , dont la
Liij
126 MERCURE
baſe ou gros bout regarde le cerveau , & dont la
pointe eft tournée vers la
quaiffe , ou vers l'œil du
fpectateur. Ce canal devient double par le moyen
d'une lame offeufe tresgrefle, quile divife en deux
parties dans toute fa longueur , l'une fuperieure &
F'autre inferieure , en formant comme le bas d'une
vis , autour du noyau de ce
limaçon. On voit quelques limaçons dans les cabinets des curieux , dont
la coquille a de meſme un
GALANT. 127
double canal tout femblable. Ce canal eft chanfrené interieurement d'une
reneure ou fente qui regne
tout le long du bord exterieur de cette lame avec
laquelle elle eft jointe par
unemembranetres-deliée,
femblable aux précedentés, laquelle tapiffe tout ce
double canal en dedans.
Cette membrane eft au
refte tellement adherente
à l'arefte de cette lame ou
pas de vis & au canal
qu'une partie de ce doublecanaln'a point de comLiiij
128 MERCURE
munication avec l'autre ,
fi ce n'est au plus par la
pointe du limaçon ; mais
un des deux canaux du limaçon aboutit au chaffis
ou trou rond, & l'autre va
fe rendre à la voute par
une ouverture contigue à
ce trou rond. Ily a un ra
meau de la partie molle du
nerf auditif ou feptiéme
paire , qui paffant par la
bafe du limaçon fe répand
dans fa membrane en une
infinité de petits rameaux,
par autant de petits trous
qui ne font gueres vifibles.
GALANT. 129
qu'avec unbó microſcope.
12. Le labyrinthe contient trois canaux offeux ,
à peuprès femicirculaires,
qui s'implantent fur le co
fté gauche de la voute dans
laquelle ils s'ouvrent par
cinq embouchures feule
ment , & non pas par fix ,
parce qu'il y en a une qui
eft commune à deux canaux. Les fommets de ces
canaux ou arcades regardent le derriere de la tefte ,
& leurs embouchûres lei
devant ; de forte qu'ils fe
prefentent à l'œil du fpec-
130 MERCURE
tateur dans une fituation
prefque tout -à - fait couchée & renversée vers la
gauche. Ils font tapiſſez
en dedans d'une membrane ou periofte auffi tresfin , comme tous les autres os de l'oreille , dans
lequel periofte fe diftribuent cinq branches du
mefme nerf auditif , par
des cinq embouchûres des
trois canaux , fçavoir une
dans la membrane de chaque canal où elle ſe ramifie & fe perd en une infinité de branches , avec au-
GALANT. 131
tant de branches d'arreres
& de veines.
13. Voila en verité bien
des merveilles renfermées
dans un bien petit efpace,
trois chambres , un veftibule , un cul de fac , un
aqueduc , quatre chaffis, 4
offelets , 3. muſcles , un ligament ou muſclefourchu
un nerf, un double canal
fpiral avec fa lame & fon
nerf,trois canaux femicirculaires , avec cinq branches de nerfs : le tout recouvert d'une membrane
où ſe perdent une infinité
132 MERCURE
de rameaux d'arteres , de
veines , & de nerfs , fans
compter les anfractuofitez
de la premiere chambre ,
& defon cul de fac ; ni toute la ftructure de l'oreille
exterieure , & de fon entonnoir ; c'eſt à dire que la
3
Nature employe au moins
trente parties confiderables pour la perfection de
l'oüye , elle qui n'en employe qu'environ le tiers ,
pour celle de la veuë ; ce
qui fuffit pour faire juger
de quelle importance eſt
l'oüye à l'homme , &
que
GALANT. 133
ée fens ne cede en rien à
celuy de la veuë s'il ne la
furpaffe pas. Il ne refte
plus maintenant que de
faire voir que la Nature
n'a rien fait d'inutile dans
la conftruction de l'oreille,
& que nous n'avons pas décrit unepartie qui n'ait fon
ufage particulier.
14. Mais avant que d'expliquer tous ces uſages , il
eft bon de remarquer que
les unes font abfolument
neceffaires pour entendre ,
& que d'autres font faites
feulement pour entendre
134 MERCURE .
mieux. De plus que les unes
font faites pour entendre,
les bruits , ou fi l'on aime
mieux les fons , dont la durée eft fi courte qu'il ne
refte aucune idée de leur
degré ou ton ; d'autres font
données pour ouir & dif
tinguer les voix , dont la
durée n'eft pas tout-à-fait
fi courte que le bruit , &
dont il eft neceffaire de
reconnoiftre les degrez ou
tons qui en marquent les
differentes paffions & affections. Enfin il y a d'autres parties que la Nature
GALANT. 135
a faites pour entendre &
diftinguer les fons avec
toutes leurs varietez , inmodifications
flexions , gradations , &
quelconques , & les pouvoir retenir & mefme repeter. Er
pour diftinguer toutes ces
parties , il faut confiderer,
qu'un feul chaffis à l'entrée de l'oreille avec une
cavité ou chambre derrie
re , fuffit abfolument pour
entendre le bruit , puiſque
la plupart des poiffons
n'ont que cela, quoy qu'on
trouve dans quelques -un
136 MERCURE
les trois canaux du labyrinthe , ou feulement deux.
Ou fil'on veut l'entonnoir
avec fon chaffis au fond ,
&une cavité derriere, font
fuffifans , comme dans la
Taupe qui entend fi clair ,
& dans plufieurs oifeaux
& reptiles qui n'en ont pas
davantage. Ce chaſſis meſme peut eftre cartilagineux, du moins enfon centre , comme dans la Tortuë, dans laquelle il eft convexe en dehors & concave
en dedans pour recevoir le
bout de la queuë du marteau ,
CALANT. 137
i .
teau , lequel eft fait en cone , dont la bafe eft collée
immediatement au chaffis
ovale ; car dans tous les
ovipares ce feul offelet ou
ftylet fait l'office des quatre dont nous avons parlé.
De plus les anfractuofitez
des parois de la premiere
chambre, ou de la quaiffe
nefont pas non plus abfolument neceffaires ; puifque cette cavité eſt ſi´unie
dans les chiens , les chats ,
les brebis , les lions , &c.
La coquille mefme ou le limaçon ne fe trouve pas
Février 1712.
M
138 MERCURE
dans les oifeaux , & dans
plufieurs autres animaux ,
qui font cependant fort
clairoyants , comme dans
les tortuës &c. ce qui
prouve affez qu'elle n'eft
pas abfolument neceffaire
pour ouir le bruit , ni mefme les fons , dont les oifeaux font fi fufceptibles.
Mais il faut remarquer
auffi qu'il fe trouve en recompenfe dans les oiſeaux,
& dans les Tortuës , &c.
c'eft- à-dire , dans les ovipares , enla place de la coquille , un fac offeux tapif-
GALANT. 139
sé d'une membrane tresfine , lequel s'ouvre com
mela coquille dans la Voute. Souvent auffi il ne fe
trouve que deux canaux
femicirculaires au labyrin
the , au lieu de trois ; &
dans les Tortuës il ne s'en
trouve aucun , ainfi ils ne
font pas abfolument neceffaires pour entendre le
bruit.
2.
15. Cecy eſtant eſtablyje
confidere que pour appercevoir le bruit dont la du
rée eft fi courte , ( à moins
qu'il ne fuft rejetté pluMij
140 MERCURE
fieurs fois , ) il fuffit que les
chaffis exterieur foit frapé par l'air fans qu'il foit
neceffaire que fa tenfion
ny
foit à l'uniffon des fremiffements du bruit ,
mefme dans aucune confonance prochaine , comme il eft neceffaire pour
le fon. Car les premieres
impreffions du bruit choquant ce chaffis , l'ébranlent avec les efprits qu'il
contient , ou plufſtoft ceux
qui font contenus dans le
filet de nerfqui eft appliqué derriere ; & par là fe
GALANT 141
communiquentà l'air interieur , lequel eftant mis en
reffort , frappe à fon tour
tout ce qu'il rencontre
dans la premiere chambre;
de forte que s'il eft necef
faire pour la conſervation
de l'animal d'une tresprompte fenfation , elle fe
fait alors non feulement
fur le chaffis meſme & fur
fon nerf , dont l'ébranlement dure autant que celuy du bruit ; mais encore
fur la membrane qui tapiffe toute la quaiffe &fon
fac aveugle; & particulie-
142 MERCURE
rement fur la partie de cette membrane qui couvre
l'aire de l'eftrier ou le nerf
dur auditif, envoyeun rameau , laquelle eſt ſuſceptible des mefmes ébranlemens que le grand chaffis
&fon nerf; les muſcles de
la quaiffe n'ayant pas le
loifir de tendre le premier
chaffis , pour le mettre en
confonance prochaine avecle bruit. Quand la premiere impreffion de cet air
interieur fur les parois de
la quaiffe , fur l'aire de
l'eftrier , & fur le chaffis
GALANT. 943
rond eft passé , le cul de
fac fait fentir alors fes reflexions au dedans de葡 la
quaiffe , & par là prolonge la durée du bruit interieur , ce qui l'imprime
plus avant dans l'imagination.
A l'égard des animaux
qui n'ont que l'entonnoir
de l'oreille avec le premier
chaffis aufond , comme la
Taupe , ou mefme un feul
chaffis à l'entrée de l'oreille fans entonnoir , comme
la plupart des poiffons ,
( les Tortues ont auffi ce
144 MERCURE
premier chaffis à l'entrée
de l'oreille , outre celuy qui
eft à l'entrée de la quaiffe )
il est évident que le bruit
exterieur fait d'abord fon
impreffion fur ce chaffis
mefme , non pas en luy
communiquant des tremblements qui durent confiderablement, n'eftant tiré par aucun muſcle qui
le mette en confonance
parfaite avec ce bruit; mais
par quelques chocs & rechocs qui font un ébranlement dans les filers de
nerf répandus dans toute
la
GALANT. 145
是
la membrane qui tapiffe
la cavité qui eft derriere
ce chaffis. Il faut dire la
mefme chofe de la membrane de l'eftrier , pour les
animaux où elle fe trouve ,
laquelle n'eft non plus tendue par aucun muſcle.
Mais un fentiment confus
du fon ou bruit fuffit pour
avertir l'animal ,
lorfqu'il
ne s'agit point de diftinguer le ton , ny les degrez
desfons, & d'yrefpondre.
Le chaffis rond eft auffi
frappé & ébranlé de mef
me que la membrane de
N Février
1712.
146 MERCURE
Feſtrier ; mais comme il
n'eft point en conſonance
avec le bruit exterieur , fes
ébranlemens font bien toft
paffez , & ne fe communiquent que foiblement à
l'air contenu dans le canal
du limaçon qu'il couvre ,
& à la membrane qui tapiffe ce canal , ou pluftoft
aux efprits contenus dans
les filets de nerf qui s'y
diftribuent , & voilà tout
ce qui regarde les bruits
prompts , foibles ou violens , où il ne s'agit point
d'appercevoir les degrez
GALANT. 147
du fon , ou des autres modifications,mais feulement
de prendre fon parti dans
le moment. Al'égard des
differentes efpeces de
bruits , il eft évident qu'el
les ne confiftent que dans
les differentes rithmiques
des vibrations de l'air ; ces
tremblements n'eftant pas
fufceptibles d'autres varietez que de differentes for
ces &
promptitudes , comme on le remarque affez
dans la rithmique du tambour, &
commeje l'expli
que au long dans la melodie.
Nij
148 MERCURE
16. Pour ce qui eft des
bruits où il eft utile de
diftinguer les gradations ,
comme dans la parole, particulierement dans celle
qui procede par inflexions,
comme chez les Normands , Auvergnats , Gafcons , Dauphinois , Chinois , &c. dans laquelle cependant les fons ne doi
vent pas durer , de crainte
qu'ils ne fe confondent , le
grand chaffis eft alors tendu par le grand adducteur ,
pour eftre mis en quelque
confonance prochaine a-
GALANT. 149
vec lavoix qui parle , & en
mefme tempsavec le chaffis rond , pendant les inflexions les plus fenfibles
de la voix , comme dans
toutes les patetiques. Par
ce moyen le chaffis exterieur reçoit plus aisément,
& conferve plus longtemps les ébranlements du
fon de la voix , &les tranf
met à tout l'air de la quaiffe , lequel air fe fait fentir
encorefur la membrane de
l'eftrier qu'il ébranle , auſſi
bien que fur le chaffis rond
qu'il ébranle encore
Niij
150 MERCURE
mieux ; & celui cy à fon
tour ébranle fenfiblement
& affez long- temps l'air
du canal qu'il ferme , pour
donner à fa membrane le
fentiment de la parole , &
de fes inflexions differentes. Et c'eſt le nerf quieft
derriere le grand chaffis
qui par l'émotion des efprits qu'il contient , & par
la communication qu'il a
avec le mufcle long, fait
gonfler ce muſcle , & le
met en contraction , mais
foiblement à caufe du peu
de durée des fons de la
voix , & du peu de confo-
GALANTY IS!
nance qu'ils ont entr'eux ,
ce qui oblige ce muſcle d'e
ftre dans un changement
d'action continuel. A l'égardde l'eftrier , quoy qu'il
Toit alors pouflé en quel
que forte en arriere par fa
pointe , par la jambe de
l'enclume , comme on l'a
desja dit , il netend cependant que tres- foiblement
le chaffis ovale ; à caufe de
l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'ef
trier,(car c'eſt le feul uſage
de ces articulations ; ) autrement les ébranlements
2
Niiij
152 MERCURE
de la voix fe feroient fentir aux nerfs muficaux du
labyrinthe, & produiroient
des fons dans le cerveau
ou une espece de chant ,
court à la verité , mais non
pas un bruit tel que la
voix. Ainfi les paroles feroient confufes commeles
fons des cordes d'une harpe non affourdies , & non
pas diftinctes comme elles
le doivent. On peut adjoufter, fi l'on veut, que les
ébranlements de l'air dela
coquille caufez par la voix.
font fortifiez par le retre-
GALANT. 193
ciffement de fon canal vers
lefommet dulimaçon. Au
refte ces ébranlements doivent tousjours eftre trescourts , à caufe que le chaf
fis rond n'eft prefque ja
mais en confonance par
faite avec l'air exterieur,
C'est pour cela qu'il n'en
refte prefque pas de trace
au cerveau , & qu'il eft fi
difficile d'imiter & de rendre les gradations de la parole , & s'il en refte quelque idée foible , ce ne peut
eftre que par un leger ébranlement d'air qui peut
154 MERCURE
paffer de la coquille dans
le labyrinthe.
De là l'on peut juger que
les animaux qui font pri
vez de la coquille , comme
la plupart des oifeaux , les
Tortues , les Taupes , les
poiffons , &c . n'entendent
la parole que comme un
fimple bruit , c'eft-à- dire ,
confusément ; c'est pour
cela que ces animaux ne
reçoivent aucun nom , &
n'obeïffent pas à la parole
de l'homme; quoyque d'ail,
leurs la plufpart de ces animaux, principalement les
GALANT iss
Tortues &lesTaupes ayent
le fens de l'oreille tres fin ;
comme ceux qui prennent
des Taupes , ou qui vont
varrer les Tortues lors qu
elles pondent leurs œufs
fur le fable de la mer , s'en
apperçoivent affez. Mais
tous ces animaux ont derriere le chaffis interieur de
l'oreille des cavitez ou facs
aveugles tapiffez de membranes extremement fines,
ou la partie molle du nerf
auditif envoye des branches ; &la grandeur de ces
parties recompenfe ce qui
leur manque d'ailleurs.
*56 MERCURE
A l'égard des autres anímaux qui ont la coquille ,
commeles chiens , les chevaux , les finges , les élephans , &c. on trouve en
eux une espece de docilité
qui fait connoiftre qu'ils
diſtinguent les voix : car ils
entendent les noms qu'on
leur donne , & les commandements qu'on leur
fait ; ils diftinguent les paf
fions de la voix , la joye , l'a
colere , la triſteffe , la flatterie , &c. & y refpondent
par des fignes fenfibles ;
ce que ne font pas les au-
GALANT. 157
tres animaux qui en font
privez , les oifeaux ne laiffent pas d'ouir la voix lorfqu'on leur parle fur un cer1
tain ton qui eft celuy de
leurs chaffis ; mais pour les
faire bien entendre il faut
donner outre cela une certaine tenue ou durée à la
voix à peu près come fi l'on
chantoit, & repeter mefme
les mots plufieurs fois afin
que leur grand adducteur
ait le temps de bander
leurs chaffis. C'est pour
cela que les oifeaux n'ont
commerce entre eux que
158 MERCURE
par leurs chants,au lieu que
les quadrupedes & autres
animaux terreftres, comme
les chiens , les chats , les
brebis , les chevres , les
boeufs , les cigales , les grillons , les cloportes , les
couleuvres fonnantes , &c.
ont une espece de commerce entre eux à l'aide de
leurs voix , ou de quelque
inftrument qui fait en eux
le mefme office que la fimplevoix. Onpourroit pen.
fer de quelques hommes
qui n'entendent & n'apprennent que ce qu'on leur
GALANT. 159
chante , & qui ne refpondent qu'en chantant , la
mefme chofe que des oifeaux , fçavoir qu'ils font
peut -eftre privez tout - à -
fait de la coquille , ou du
moins que fon chaffis eft
extremement tendu , ou
extremementrelafché. Mr
Caffegrain le frere de celuy
qui nous a donné des proportions de la Trompette
Vocale, & qui eftoit fort de
mes amis , eftoit de cette
efpece , il eftoit undes plus
habiles Mouleurs du Roy,
& je luy ayparlé il y a bien
160 MERCURE
36 =
vingt cinq ans ; peuteftre n'y en a - t- il pas dix
qu'il eft mort, ainfi onen
pourroit encore fçavoir
des nouvelles chez les Scul
pteurs du Roy. Mais ne
pourroit -on point penfer
au contraire que ceux qui
font infenfibles à l'harmo
nie, comme unde mes parents d'llliers , dont j'ay
parlé ailleurs , & qui eſt
vivant , & pluſieurs autres
de mes amis , ou font privez du labyrinte , ou du
moinsdugrand adducteur,
& peut-eftre auffi de l'adducteur
GALANT. 161
ducteur de l'étrier. Quant
aux fourds qui entendent
tous clair au milieu du
grand bruit , on peut penfer que le nerf qui eft der
riere le grand chaffis de
leur oreille eft relaſché , ou
ce chaffis luy meſme , ou
tous les deux enſemble , ce
qui les rend peu fufceptibles des ébranlements du
bruit, Mais les bruits violents , les fecouffes des carolfes , &c. ébranlants les
efprits ou de l'oreille exte
rieure , ou mefme du cerveau , il s'en fait un reflus
·
Février 1712 . O
162 MERCURE
dans les muſcles de l'oreille interieure qui les mer en
contraction. Ce relafchement du grand chaffis
vient fouvent d'avoirfouffert une percuffion trop
violente , comme il eft arrivé à quelques perfonnes
par le bruit d'un canon
dont ils eftoient trop près.
17. Enfin à l'égard des
fons , comme ils ont une
durée fenfible , lorfqu'ils
viennent frizer le chaffis
exterieur & en mefme
temps le nerf qui eft couché derriere , ils mettent
GALANT: 163
les efprits qui y font contenus en action , laquelle fe
communique enfuite aux
mufcles adducteurs de la
quaiffe, qui tirent le marteau & l'étrier , & ces mufcles entrat en contraction
tendent le grand chaffis ,
& le chaffis ovale , pour
les mettre en confonance
parfaite avec le fon exterieur , fçavoir avec celuy
de la principale note du
mode , qui eft ordinairement la quinte fur la fi.
nale , & c'eft à cela principalement que les prélu
Ò ij
164 MERCURE
•
?
des font utiles. Alors toutes
les autres notes du mode ,
principalement la finale
la mediante , & l'octave ,
avec leurs repliques peuvent s'exprimer beaucoup
plus aisément fur ces deux
chaffis , c'eft à dire qu'ils
deviennent par ce moyen
plus fufceptibles de la ritmique dans laquelle confiftent les confonances &
les accords des fons de ce
mode , & mefme de toutes
fes notes accidentelles
tant diatoniques , que cromatiques ; quoyque les
GALANT. 165
rapports de leursvibrations
avec les bafes du mode
foient plus éloignés. Et
cette tenfion de ces deux
chaffis ne fe change que
quandon change la dominantedu premiermode en
celle d'un autre , ou que
quand on infifte trop longtempsfur le cromatique. Si
l'on veut avoir quelqu'idée
fenfible de cette ritmique
dans laquelle confifte toute l'effence des intervalles
muficaux , c'eft à dire des
confonances & des diffonances , il nefaut que pro
166 MERCURE
portionner les longueurs
des balanciers de deux ou
trois ou quatre Pendules ,
de telle ſorte qu'un faiſant
par exemple deux vibrations , un autre qui commence en mefme tems en
faffe 3. alors on entendra la
ritmique de la quinte, c'eftà dire la quinte. Si dans le
tems que le premier en fait
par exemple 4. le fecond
en fait cinq , le troifiéme
fix , & le quatriéme huit
tous quatre commençant
en meſme temps , on entendrala rithmique de l'ac
GALANT. 167
cord, ( ut mifol ut) c'est- àdire , en un mot on aura
une fenfation nette de cet
accord & non confuſe ,
comme elle l'eft pour les
oreilles non muficales. Et
ainfi de tous les autres accords , ce qu'on trouvera
plus amplement traité
dans noftre Melodie.
Les ébranlements que
le grand chaffis & fon marteau ontreceus , font communiquez immediatement
à l'enclume , & à l'eftrier
qui les communiquent à
leur tour au chaffis ovale,
168 MERCURE
& celui cy les fait paffer
à l'air de la voute ou veftibule avec toutes leurs va
rietez , lequel les communique fur les cinq ou fix
differents filets du nerfmufical répandus dans les canaux femicirculaires. On
peut mefme penfer qu'il y
a dans ces differents filets
des efprits plus ou moins
agitez , ou que ces filets
mefmes font tellement
proprtionnez en grof
feur , longueur & tenfion,
que commeils font en l'air,
ils font par confequentfuf
ceptibles
GALANT. 169
ceptibles , l'un des ébranlements de la finale , un
autre de ceux de la mediante , un troifiéme de
ceux de la dominante , un
autre de ceux de l'octave ,
& un cinquième enfin de
ceux de la dixiéme ou pluftoft ( ce qui peut revenir
au mefme ) comme unfon
eft prefque tousjours accompagné de fes multipliés , fçavoir l'octave , la
douzième , la double octave , la dix-feptieme , & la
dix- neuviéme ( quoyqu'ils
ne foient pas tousjours ai
Février 1712.
P
170 MERCURE
sés à appercevoir , particu
lierement dans les fons fort
aigus )on peut penser que
ces differens fons s'impriment fur ces filets , un fur,
chacun & comme ces
filets ne font au plus que
fix en nombre , on voit
que l'intervalle de ſept
un n'y peut avoir lieu , ny,
par confequent toutes les
autres relations ( 2,7,2,3, ( Z Z z
2 ,,, ) &c. qui en font dérivées ; au lieu que tous les
intervales ,,,, &c .
font renfermés dans les
précedens. Et comme la
8
-
GALANT. 171
parole eft fouvent jointe
avec la voix, on peut penfer qu'alors elle fe fait fentir dans le canal du limaçon qui répond à la voute
pluftoft que dans le labyrinthe , à caufe de la lame
fpirale de ce canal , qui eft
fufceptible d'une plus grande quantité de varietés de
bruit que les nerfs du labyrinthe , par fa figure triangulaire & par fa longueur.
Ileft évident que la mefme chofe doit fe paffer
dans tous les animaux qui
ont le labyrinthe. C'eft
Pij
172 MERCURE
pour cela qu'on trouve des
chiens , & mefme des chevauxqui font extremement
fufceptibles de la muſique ,
comme unbichon que j'ay
eu autrefois, & deux autres
chiens qui font encore
chez deux des premiers
muficiens de Paris de ma
connoiffance. Onfçait que
les Roffignols l'aiment
éperduement. Les Elephants , les cameleons , les
araignées nommées Tarentules , & c. enfont auffi
tres fufceptibles. Et comment penfer que tant d'a-
GALANT. 173
nimaux paffent une bonne
partie de leur vie à chan
ter , comme les oifeaux, les
grenouilles , les cigales, les
graiffets , &c. fans qu'ils y
prennent quelque plaifir ?
18. A l'égard de la correfpondance qu'il y a entre l'oreille & la glotte , ou
le larinx , qui fait qu'on répete dans le moment les
fons qu'ona entendus avec
toutes leurs varietez , il eft
évident qu'elle ne peut
confifter que dans la cor
refpondance qu'il y a entre
les racines du nerf auditif
Piij
174 MERCURE
ou de la feptiéme paire
& celles du nerf chanteur
qui eft la cinquiéme , laquelle fe répand dans l'o
reille , auffi bien que dans
-le larinx , car ces racines
communiquant entre elles
dans la bafe du cerveau, les
motions des efprits contenus dans le nerf auditif,
y
paffent aisément dans celuy de la glotte , outre que
celles de l'oreille interne
paffent auffi immediate
ment par les rameaux que
cette cinquième paire envoye à ces deux parties ,
GALANT 475
c'eft enfin par là qu'onpeut
expliquer pourquoy les
fourds de naiffance font
privez de l'ufage de la pa
role, &plufieurs autres que
ftions de cette nature.
M. Duverney, ficelebre
par fa profonde connoiffance de l'Anatomie
nous a donné fon Traité
de l'oreille, plufieurs ha
biles Anatomiftes , Medecins & Phyficiens de
France ,
d'Allemagne ,
d'Italie & deHollande ,
ont produit d'excellens
ouvrages fur le même
fujet, fans avoir cependant entierement épuiſé
cette matiere , ni même
96 MERCURE
s'être bien accordéz fur
fes parties , & fur leur
ufage. C'est ce qui a
porté M. Parent à joindre ce qu'il a vû de ſes
yeux , & ce qu'il a tirédefes reflexions aux découvertes de ces fçayants , en faveur du public ; coment il a fait le
mois précedent, à l'égard
de la circulation du fang
des animaux , & de leur
refpiration , & par le
même motif..
GALANT 97
LES MERVEILLES
de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit desfons.
JE nem'arrefteray pas à
parler icy de l'oreille exterieure , dont la ftructure &
l'uſage paroiffent aux yeux
de tout le monde. Car on
voit affez que ce n'est qu'une efpece de cornet mis à
l'entrée de l'oreille interieure pour raffembler le
bruit & les fons , pour les
fortifier & les introduire
dedans; ce qui fe confirme
Février 1712.
I
98 MERCURE
en ce que les animaux qui
enfont privez , ou à qui on
-les a coupées , entendent
moins clair que les autres ;
& que ceux au contraire
qui les ont plus grandes,
entendent le mieux; ou que
ceuxencore qui ont le plus
befoin d'entendre , ont les
plus grandes oreilles. A
l'égard de la figure appla
tie & repliée des oreilles
deshommes , on voit encore que la Nature ne les
a ainfi difposées , qu'afin
qu'elles parûffent moins
audehors , & qu'ils en ful-
GALANT. 29
fent moins embarraſſez, &
elle les a oftées aux oiſeaux,
& principalement auxpoif
fons,parce qu'elles les empefcheroient de voler & de
nager; ce qui leur appor
teroit plus de dommage
que d'utilité. Au reste la
direction dont la peau interne des oreilles eft frappée par le bruit & les fons ,
fait appercevoir le cofté
d'où ils viennent , à caufe
des ramifications du nerf
dur auditif , & du fecond
vertebral qui s'y répandent. Et c'est pour cela
I ij.
100 MERCURE
que cette partie eft fi fine ,
& fi fenfible dans les oifeaux qui ont l'ouye fort
fubtile , &mefmefi grande
dans les oifeaux nocturnes,
comme les Chouettes & les
Hiboux. La difference de
temps ou deforce dont une
oreille eft frappée pluftoft,
ou plus fort que l'autre ,
contribue encore beaucoup à faire appercevoir de
quel coftévient le bruit. A
l'égard des poiffons, & des
Tortues, &autres animaux
aquatiques qui ont l'entrée
de l'oreille fermée d'une
GALANT. 101 ΙΟΙ
membrane , la premiere
caufe de diftinction n'a.
point lieu chez eux.
2. Quant à l'oreille inte
rieure je fuppofe qu'on regarde de front celle d'un
homme , comme par exemple , la droite, lorfqu'il
eft dans fa fituation naturelle , & je remarque d'abord une espece de canal
fait en entonnoir un peu
tortueux , qui va en s'étreciffant &en baiffant un peu
du derriere vers le devant
de la tefte , fe terminer entre la bafe du crane &l'exI iij
102 MERCURE
tremité inferieure de l'os
des tempes à une portion
du crane appellée la Roche , laquelle contient le
refte de l'oreille que nous
appellons interieure, & qui
eft composée de quatre
chambres ou cavitez , de .
plufieurs challis , & d'autres parties dont on va faire le détail. Le fond de cett
entonnoir aboutit fous une
direction un peu inclinée à
une espece de chaffis que
j'appelle exterieur ou
grand chaffis , parce qu'il
eft tranfparent , & qu'on
GALANT 1931
1
peut y arriver immediatement de dehors. On l'ap
pelle la membrane du tambour , du nom de la premiere chambre interieure
qu'il ferme, qui aefté nommée le tambour , comme,
on va le dire. Ce chaflis
eſt enchaffé dans une portion d'anneau offeux qui
repreſente environ les
d'un cercle entier , lequel
eft collé fortement à l'entrée du trou du crane qui
communique du dehors à
F'oreille interieure , de telle
forte qu'il a fes deux corI iiij
104 MERCURE
:
nes tournées en haut , &
en cet endroit où cet anneau eft defectueux , le
grand chailis eft collé immediatement à l'os de la
refte.
C
3. Cette premiere chambre interieure qui eft fermée par le grand chaffis
reſſemble affez à la quaiffe
d'un tambour veu par le
devant , auffi l'appelle- t-on
encore fouvent la quaiffe ;
elle a cependant une efpece de cul de fac ou facaveugle appellé finus fupe.
rieur , qui s'étenden mon-
GALANT 105
tant du haut de la quaife
vers le derriere de la tefte ,
fur la main gauche , &
dont la longueur excede
mefme un peu toute celle
de cette chambre ; & tant
la quaiffe que fon cul de
fac font tapiffez d'une
membrane fort liffe , quoyque dans l'homme , le finge , le bœuf, &c. ces parties foient remplies d'un
nombre innombrable d'éminences & de foffettes ,
pareilles à celles que l'on
voit dans l'interieur de l'o
reille exterieure deschiens,
106 MERCURE
des chats & autres animaux ce qui ne fert pas
peu à multiplier & conferver les ébranlemens de l'air
contenu dans cette chambre & dans fon cul defac ;
commeonlediracy- aprés,
& comme chacun peut le
remarquer par le retentiffement qui le produit lorfqu'on jette une pierre dans
le puits d'une carriere .
4. On trouve vers le
haut de la quaiffe , & fur
la droite une espece de canal appellé Aqueduc.
Quoy qu'il ne ferve qu'à
GALANT. 107
conduire de l'air , fçavoir
de l'oreille dans la bouche ,
quand il eft trop dilaté
dans l'oreille par la chaleur
du fang ; & au contraire à
i en faire entrer de la bouche dans l'oreille quand celuy de l'oreille eft trop condensé le froid exte- par
rieur , le tout pour empef
cher le grand chaffis d'ef
tre offensé par le reffort de
Fair interieur ou extérieur.
•
. On voit encore en
face & aufond dela quaiffe
deux autres feneftres fer- Ax
mées chacune d'un chaffis
108 MERCURE
particulier , de mefme nature que le premier , dont
Pinferieure qui tire unpeu
fur la droite eft ronde, d'ou
elle a tiréfon nom , de mef
me que ſon chaffis. La fuperieure qui eft plus vers la
gauche & au deffus de la
ronde , eft de figure ovale ,
d'où elle a aufli pris fon
nom. Elle eft couchée en
travers & en defcendant,
un peu de droite à gauche ,
& fermée d'un troifiéme
chaffis de mefme figure &
de mefme nom qu'elle.
6. Cette derniere fenef
GALANT. 109
tre communique dans une
feconde cavité ou chambre appellée la Voute qui
eft fituée directement derriere la quaiffe du cofté du
cerveau. La Voute a tire
fon nom de fa figure arondie par le haut , elle eft un
peu plus petite que la quaif
fe , unie & tapiffée de mefme qu'elle. On la nomme
encore le Veſtibule , parce
qu'elleeft fituée entre deux
autres cavitéz , dont l'une
qui eft à droite , fe nomme
la Coquille , ou le limaçon;
& l'autre qui eft à gauche,
110 MERCURE
·
a efté nommée le labyrinthe avec lesquelles elle
communique par des por
tes toutes ouvertes , eftant
à peu prés au meſme niveau que la quaiffe & que
ces deux dernieres cavitez.
A l'égard de la feneftre
ronde , elle fait la communication de la quaiffe avec
la coquille , dont on donnera la defcription incontinent , de mefme que du
labyrinthe , & fon chaffis
n'eft qu'une continuation
de la membrane de la
quaiffe , de mefme que le
haffis ovale.
GALANT. IH
17. Quant aux autres parties qui fe trouvent dans
la premiere chambre , outre le cul de fac, l'aqueduc,
le grand chaffis , le rond ,
& l'ovale , dont on vient de
parler , on voit fur le mi
lieu du grand chaffis , &
commeenface un premier
offelet , dont la figure a
quelque rapport à celle
d'un marteau, cu pluſtoft
d'un gond, & qu'on a nom
méle marteau ; mais qui a
encore beaucoup plus de
rapport à la jambe d'un
homme, qu'on auroit cou-
112 MERCURE
ce
pée fous le genoüil , & qui
feroit collée contre
chaffis , dans un ſens renversé , ou de haut en bas ;
en forte que le talon fuft
appliqué contre fon bord
fuperieur , & le gras de la
jambe fur le chaffis, le bout
de la jambe finiffant au milien de cette membrane;
ainfi ce marteau où cette
jambe eft veuë comme par
derriere , & un peu panchée fur la gauche , par
l'œil qu'on fuppofe tousjours fitué au devant de
l'oreille. Le bout de cet
offelet
GALANT 113
offelet qu'on peut regarder comme le bout du
pied , eft arrondi , & contient deux éminences &
une petite cavité ; il eft
tourné vers le dedans de
la quaiffe , & va s'implan-,
ter fur la tefte d'un fecond
offelet appellé l'enclume
parrapport au premier. La
figure de ce fecond os ,
reffemble affez à celle d'u-.
ne groffe dent à deux fourchons , qui les auroit un
peu écartez l'un de l'autre ,
& inégaux en longueur.
La tefte de cette enclume
Février
1712.
K
114 MERCURE
ou dent , a auffi une émi
nence ronde , qui fe loge
dans la cavité de celle du
marteau , & deux cavitez
pour loger reciproquement les éminences rondes du bout du marteau
afin que ces deux os tiennent plus fortement attachez & articulez l'un à l'autre par leurs ligamens , &
par la membrane commune qui les enveloppe. La
plus petite des deux jambes de la dent va s'appuyer
dans un angle du bas & du
devant de la quaiffe du co-
GALANT. 15.
ſté gauche , où elle eft attachée mobilement dans
une petite cavité par un
ligament particulier au
delfous du cul de fac. La
plus grande jambe qui eft
un peu contournée par le
bout , va s'articuler avec
un troifiéme offelet nommé l'eftrier, fait commeun
triangle ifofcele , dont la
pointe oufommet eft joint
avec le bout de cette jambe par un quatriéme os
beaucoup plus petit que les
trois premiers , & de la figure d'une lentille, ou pluf
K ij
116 MERCURE
toft d'une menifque qui
leur fert comme de rotule
ou de genoüil. La baſe de
ce triangle qui eft un peu
plus groffe que les deux coftez , eft collée au chaffis
ovale, ou troifiéme chaffis,
en telle forte que ce chaffis.
la deborde tant foit peu
tout autour. L'enclume
la lentille , & l'eftrier font
articules entr'eux par des
ligamens particuliers , à
l'entrée du cul de fac , &
chacun recouverts de la
membrane de la quaiffe ,
qui eft fi fine , & fi adhe
1
GALANT. 117
rente aux os , que dans les
fujers un peu défeichez, elle
fuit prefque la veuë. Cela
n'empefche pas qu'elle ne
paroiffe avec le microfcope parfemée d'une infinité
de vaiffeaux fanguins &
nerveux , comme tous les
autres perioftes , pour fervir à la nourriture de ces
os ; elle fert encore à les
couvrir contre les injures
de l'air , à fortifier les jambes de l'eftrier , dont elle
couvremanifeftement l'ai-.
re & enfin à recevoir &
faire fentir les impreffions.
du bruit.
ཕྱི
IS MERCURE
8. Les trois offelets , le
marteau l'enclume , & l'ef
trier font remuez par trois
muſcles , dont le plus grand
qui part du fond, & du haut
de le quaiffe unpeu à droite , la traverſe de derriere
en devant , & vient s'attacher au milieu de la jambe
du marteau , de forte qu'en
tirant cette jambe , il l'a
meine avec legrand chaſſis
un peu en dedans , ce qui
le tend , & le rend mefme
un peu concave du cofté
de dehors , à peu près commeun entonnoir à poudre
GALANT. 11)
fort évasé. On l'appelle
le muſcle long ; on pourroit le nommer encore le
grand adducteur du chaf
fis exterieur. Un fecond
muſcle beaucoup plus
court , qui vient de dehors
la quaiffe , du cofté droit ,
la perce dans fa partie fuperieure, va s'attacher proche du talon du marteau
à une petite éminence qui
eft en cet endroit , laquelle
il tire & ferre contre la paroy exterieure de la quaiffe
en l'appuyant fur une pareille éminence de cette
120 MERCURE
partie, par ce moyenil retire le marteau , & tout le
chaffis en mefme temps
vers le dehors de la quaiffe,
& mefme l'enclume avec
l'eftrier, à caufe de la liai-,
fon de l'enclume avec l'ef
trier & le marteau ; au moyen de quoy il reftablic
toutes ces parties dans leur
eftat naturel lorfqu'elles
en ont efté oftées. Ainfion
peut le regarder comme le
moderateur des deux autres muſcles. Le troifiéme
& dernier muſcle eft attaché à le tefte ou pointe de
l'eftrier ,
GALANT. 121
l'eftrier , & part d'une petite cavité de la quaiffe fituée fur la gauche de l'ef
trier , mais fort proche &
un peu derriere ; en forte
quetoute fon action eſt de
retirer l'eftrier vers le fond
de la quaiffe , & de l'enfoncer par ce moyen dans
le trou ovale , en le renverfant tantfoit peu du cofté gauche , ce qui tend fa
membrane par deux raifons à la fois. Mais en mefme temps ce mufcle de
l'eftrier tire l'enclume & le
marteau vers le fond de la
Février 1712.
L
122 MERCURE
quaiffe , ce qui bande auſſi
le grand chaffis. Ainfi ces
chaffis peut eftre tendu
deuxmufcles independammentl'un de l'autre. Mais
par:
quand le muſcle long agit,
quoyque l'eftrier foit poufsé un peu par fa pointe ,
fçavoir par le bout de la
longue branche de la dent.
Cependant le chaffis ovale
n'eft pas confiderablement
tendu pour cela , comme
quand tous deux agiſſent
de concert , à caufe de l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'étrier.
GALANT. 123
19. Outre ces trois mufcles , l'enclume & le marteau font encore comme
fufpendus par un ligament
ou muſcle fourchu , attachépar fon tronc à la partie gauche &fuperieure de
la quaiffe au deffus de ces
deux os ; & par fes deux
branches à la tefte du marteau , & à celle de l'enclu
me, il fert à tenir ces deux
os en fituation & unis entre eux , & fuppléé à la delicateffe de leurs ligamens
communs...
10. Enfin il y a un filet
Lij
124 MERCURE
de nerf de la cinquième
paire fort fenfible qui entrant de dehors dans la
quaiffe avec le muſcle moderateur , paffe par derriere le milieu du grand chaf
fis fur lequel il eft couché
en croifant la jambe du
marteau , & de là continue
fon chemin vers le cofté
gauche & inferieur de la
quaiffe,pour s'aller joindre
au nerf dur auditif. Il fert
à fouftenir le grand chaſſis
contre l'effort du bruit , &
à en appercevoir les im
preffions & les varietéz.
GALANT. 125
Les branches du tronc de
ce mefme nerf fe refpandent dans les muſcles du
marteau & de l'eftrier , &
dans la membrane de la
quaiffe , ce qu'on doit bien
remarquer. oral setth
II. Le chaffis rond n'a
aucun muſcle qui le tende;
auffi n'en a- t- il pas befoin,
comme on le verra cyaprés. La coquille qu'il ferme du cofté de la quaiffe,
eft un double canal offeux
contourné en limaçon
creusé dans la fubftance
melmede la roche , dont la
Liij
126 MERCURE
baſe ou gros bout regarde le cerveau , & dont la
pointe eft tournée vers la
quaiffe , ou vers l'œil du
fpectateur. Ce canal devient double par le moyen
d'une lame offeufe tresgrefle, quile divife en deux
parties dans toute fa longueur , l'une fuperieure &
F'autre inferieure , en formant comme le bas d'une
vis , autour du noyau de ce
limaçon. On voit quelques limaçons dans les cabinets des curieux , dont
la coquille a de meſme un
GALANT. 127
double canal tout femblable. Ce canal eft chanfrené interieurement d'une
reneure ou fente qui regne
tout le long du bord exterieur de cette lame avec
laquelle elle eft jointe par
unemembranetres-deliée,
femblable aux précedentés, laquelle tapiffe tout ce
double canal en dedans.
Cette membrane eft au
refte tellement adherente
à l'arefte de cette lame ou
pas de vis & au canal
qu'une partie de ce doublecanaln'a point de comLiiij
128 MERCURE
munication avec l'autre ,
fi ce n'est au plus par la
pointe du limaçon ; mais
un des deux canaux du limaçon aboutit au chaffis
ou trou rond, & l'autre va
fe rendre à la voute par
une ouverture contigue à
ce trou rond. Ily a un ra
meau de la partie molle du
nerf auditif ou feptiéme
paire , qui paffant par la
bafe du limaçon fe répand
dans fa membrane en une
infinité de petits rameaux,
par autant de petits trous
qui ne font gueres vifibles.
GALANT. 129
qu'avec unbó microſcope.
12. Le labyrinthe contient trois canaux offeux ,
à peuprès femicirculaires,
qui s'implantent fur le co
fté gauche de la voute dans
laquelle ils s'ouvrent par
cinq embouchures feule
ment , & non pas par fix ,
parce qu'il y en a une qui
eft commune à deux canaux. Les fommets de ces
canaux ou arcades regardent le derriere de la tefte ,
& leurs embouchûres lei
devant ; de forte qu'ils fe
prefentent à l'œil du fpec-
130 MERCURE
tateur dans une fituation
prefque tout -à - fait couchée & renversée vers la
gauche. Ils font tapiſſez
en dedans d'une membrane ou periofte auffi tresfin , comme tous les autres os de l'oreille , dans
lequel periofte fe diftribuent cinq branches du
mefme nerf auditif , par
des cinq embouchûres des
trois canaux , fçavoir une
dans la membrane de chaque canal où elle ſe ramifie & fe perd en une infinité de branches , avec au-
GALANT. 131
tant de branches d'arreres
& de veines.
13. Voila en verité bien
des merveilles renfermées
dans un bien petit efpace,
trois chambres , un veftibule , un cul de fac , un
aqueduc , quatre chaffis, 4
offelets , 3. muſcles , un ligament ou muſclefourchu
un nerf, un double canal
fpiral avec fa lame & fon
nerf,trois canaux femicirculaires , avec cinq branches de nerfs : le tout recouvert d'une membrane
où ſe perdent une infinité
132 MERCURE
de rameaux d'arteres , de
veines , & de nerfs , fans
compter les anfractuofitez
de la premiere chambre ,
& defon cul de fac ; ni toute la ftructure de l'oreille
exterieure , & de fon entonnoir ; c'eſt à dire que la
3
Nature employe au moins
trente parties confiderables pour la perfection de
l'oüye , elle qui n'en employe qu'environ le tiers ,
pour celle de la veuë ; ce
qui fuffit pour faire juger
de quelle importance eſt
l'oüye à l'homme , &
que
GALANT. 133
ée fens ne cede en rien à
celuy de la veuë s'il ne la
furpaffe pas. Il ne refte
plus maintenant que de
faire voir que la Nature
n'a rien fait d'inutile dans
la conftruction de l'oreille,
& que nous n'avons pas décrit unepartie qui n'ait fon
ufage particulier.
14. Mais avant que d'expliquer tous ces uſages , il
eft bon de remarquer que
les unes font abfolument
neceffaires pour entendre ,
& que d'autres font faites
feulement pour entendre
134 MERCURE .
mieux. De plus que les unes
font faites pour entendre,
les bruits , ou fi l'on aime
mieux les fons , dont la durée eft fi courte qu'il ne
refte aucune idée de leur
degré ou ton ; d'autres font
données pour ouir & dif
tinguer les voix , dont la
durée n'eft pas tout-à-fait
fi courte que le bruit , &
dont il eft neceffaire de
reconnoiftre les degrez ou
tons qui en marquent les
differentes paffions & affections. Enfin il y a d'autres parties que la Nature
GALANT. 135
a faites pour entendre &
diftinguer les fons avec
toutes leurs varietez , inmodifications
flexions , gradations , &
quelconques , & les pouvoir retenir & mefme repeter. Er
pour diftinguer toutes ces
parties , il faut confiderer,
qu'un feul chaffis à l'entrée de l'oreille avec une
cavité ou chambre derrie
re , fuffit abfolument pour
entendre le bruit , puiſque
la plupart des poiffons
n'ont que cela, quoy qu'on
trouve dans quelques -un
136 MERCURE
les trois canaux du labyrinthe , ou feulement deux.
Ou fil'on veut l'entonnoir
avec fon chaffis au fond ,
&une cavité derriere, font
fuffifans , comme dans la
Taupe qui entend fi clair ,
& dans plufieurs oifeaux
& reptiles qui n'en ont pas
davantage. Ce chaſſis meſme peut eftre cartilagineux, du moins enfon centre , comme dans la Tortuë, dans laquelle il eft convexe en dehors & concave
en dedans pour recevoir le
bout de la queuë du marteau ,
CALANT. 137
i .
teau , lequel eft fait en cone , dont la bafe eft collée
immediatement au chaffis
ovale ; car dans tous les
ovipares ce feul offelet ou
ftylet fait l'office des quatre dont nous avons parlé.
De plus les anfractuofitez
des parois de la premiere
chambre, ou de la quaiffe
nefont pas non plus abfolument neceffaires ; puifque cette cavité eſt ſi´unie
dans les chiens , les chats ,
les brebis , les lions , &c.
La coquille mefme ou le limaçon ne fe trouve pas
Février 1712.
M
138 MERCURE
dans les oifeaux , & dans
plufieurs autres animaux ,
qui font cependant fort
clairoyants , comme dans
les tortuës &c. ce qui
prouve affez qu'elle n'eft
pas abfolument neceffaire
pour ouir le bruit , ni mefme les fons , dont les oifeaux font fi fufceptibles.
Mais il faut remarquer
auffi qu'il fe trouve en recompenfe dans les oiſeaux,
& dans les Tortuës , &c.
c'eft- à-dire , dans les ovipares , enla place de la coquille , un fac offeux tapif-
GALANT. 139
sé d'une membrane tresfine , lequel s'ouvre com
mela coquille dans la Voute. Souvent auffi il ne fe
trouve que deux canaux
femicirculaires au labyrin
the , au lieu de trois ; &
dans les Tortuës il ne s'en
trouve aucun , ainfi ils ne
font pas abfolument neceffaires pour entendre le
bruit.
2.
15. Cecy eſtant eſtablyje
confidere que pour appercevoir le bruit dont la du
rée eft fi courte , ( à moins
qu'il ne fuft rejetté pluMij
140 MERCURE
fieurs fois , ) il fuffit que les
chaffis exterieur foit frapé par l'air fans qu'il foit
neceffaire que fa tenfion
ny
foit à l'uniffon des fremiffements du bruit ,
mefme dans aucune confonance prochaine , comme il eft neceffaire pour
le fon. Car les premieres
impreffions du bruit choquant ce chaffis , l'ébranlent avec les efprits qu'il
contient , ou plufſtoft ceux
qui font contenus dans le
filet de nerfqui eft appliqué derriere ; & par là fe
GALANT 141
communiquentà l'air interieur , lequel eftant mis en
reffort , frappe à fon tour
tout ce qu'il rencontre
dans la premiere chambre;
de forte que s'il eft necef
faire pour la conſervation
de l'animal d'une tresprompte fenfation , elle fe
fait alors non feulement
fur le chaffis meſme & fur
fon nerf , dont l'ébranlement dure autant que celuy du bruit ; mais encore
fur la membrane qui tapiffe toute la quaiffe &fon
fac aveugle; & particulie-
142 MERCURE
rement fur la partie de cette membrane qui couvre
l'aire de l'eftrier ou le nerf
dur auditif, envoyeun rameau , laquelle eſt ſuſceptible des mefmes ébranlemens que le grand chaffis
&fon nerf; les muſcles de
la quaiffe n'ayant pas le
loifir de tendre le premier
chaffis , pour le mettre en
confonance prochaine avecle bruit. Quand la premiere impreffion de cet air
interieur fur les parois de
la quaiffe , fur l'aire de
l'eftrier , & fur le chaffis
GALANT. 943
rond eft passé , le cul de
fac fait fentir alors fes reflexions au dedans de葡 la
quaiffe , & par là prolonge la durée du bruit interieur , ce qui l'imprime
plus avant dans l'imagination.
A l'égard des animaux
qui n'ont que l'entonnoir
de l'oreille avec le premier
chaffis aufond , comme la
Taupe , ou mefme un feul
chaffis à l'entrée de l'oreille fans entonnoir , comme
la plupart des poiffons ,
( les Tortues ont auffi ce
144 MERCURE
premier chaffis à l'entrée
de l'oreille , outre celuy qui
eft à l'entrée de la quaiffe )
il est évident que le bruit
exterieur fait d'abord fon
impreffion fur ce chaffis
mefme , non pas en luy
communiquant des tremblements qui durent confiderablement, n'eftant tiré par aucun muſcle qui
le mette en confonance
parfaite avec ce bruit; mais
par quelques chocs & rechocs qui font un ébranlement dans les filers de
nerf répandus dans toute
la
GALANT. 145
是
la membrane qui tapiffe
la cavité qui eft derriere
ce chaffis. Il faut dire la
mefme chofe de la membrane de l'eftrier , pour les
animaux où elle fe trouve ,
laquelle n'eft non plus tendue par aucun muſcle.
Mais un fentiment confus
du fon ou bruit fuffit pour
avertir l'animal ,
lorfqu'il
ne s'agit point de diftinguer le ton , ny les degrez
desfons, & d'yrefpondre.
Le chaffis rond eft auffi
frappé & ébranlé de mef
me que la membrane de
N Février
1712.
146 MERCURE
Feſtrier ; mais comme il
n'eft point en conſonance
avec le bruit exterieur , fes
ébranlemens font bien toft
paffez , & ne fe communiquent que foiblement à
l'air contenu dans le canal
du limaçon qu'il couvre ,
& à la membrane qui tapiffe ce canal , ou pluftoft
aux efprits contenus dans
les filets de nerf qui s'y
diftribuent , & voilà tout
ce qui regarde les bruits
prompts , foibles ou violens , où il ne s'agit point
d'appercevoir les degrez
GALANT. 147
du fon , ou des autres modifications,mais feulement
de prendre fon parti dans
le moment. Al'égard des
differentes efpeces de
bruits , il eft évident qu'el
les ne confiftent que dans
les differentes rithmiques
des vibrations de l'air ; ces
tremblements n'eftant pas
fufceptibles d'autres varietez que de differentes for
ces &
promptitudes , comme on le remarque affez
dans la rithmique du tambour, &
commeje l'expli
que au long dans la melodie.
Nij
148 MERCURE
16. Pour ce qui eft des
bruits où il eft utile de
diftinguer les gradations ,
comme dans la parole, particulierement dans celle
qui procede par inflexions,
comme chez les Normands , Auvergnats , Gafcons , Dauphinois , Chinois , &c. dans laquelle cependant les fons ne doi
vent pas durer , de crainte
qu'ils ne fe confondent , le
grand chaffis eft alors tendu par le grand adducteur ,
pour eftre mis en quelque
confonance prochaine a-
GALANT. 149
vec lavoix qui parle , & en
mefme tempsavec le chaffis rond , pendant les inflexions les plus fenfibles
de la voix , comme dans
toutes les patetiques. Par
ce moyen le chaffis exterieur reçoit plus aisément,
& conferve plus longtemps les ébranlements du
fon de la voix , &les tranf
met à tout l'air de la quaiffe , lequel air fe fait fentir
encorefur la membrane de
l'eftrier qu'il ébranle , auſſi
bien que fur le chaffis rond
qu'il ébranle encore
Niij
150 MERCURE
mieux ; & celui cy à fon
tour ébranle fenfiblement
& affez long- temps l'air
du canal qu'il ferme , pour
donner à fa membrane le
fentiment de la parole , &
de fes inflexions differentes. Et c'eſt le nerf quieft
derriere le grand chaffis
qui par l'émotion des efprits qu'il contient , & par
la communication qu'il a
avec le mufcle long, fait
gonfler ce muſcle , & le
met en contraction , mais
foiblement à caufe du peu
de durée des fons de la
voix , & du peu de confo-
GALANTY IS!
nance qu'ils ont entr'eux ,
ce qui oblige ce muſcle d'e
ftre dans un changement
d'action continuel. A l'égardde l'eftrier , quoy qu'il
Toit alors pouflé en quel
que forte en arriere par fa
pointe , par la jambe de
l'enclume , comme on l'a
desja dit , il netend cependant que tres- foiblement
le chaffis ovale ; à caufe de
l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'ef
trier,(car c'eſt le feul uſage
de ces articulations ; ) autrement les ébranlements
2
Niiij
152 MERCURE
de la voix fe feroient fentir aux nerfs muficaux du
labyrinthe, & produiroient
des fons dans le cerveau
ou une espece de chant ,
court à la verité , mais non
pas un bruit tel que la
voix. Ainfi les paroles feroient confufes commeles
fons des cordes d'une harpe non affourdies , & non
pas diftinctes comme elles
le doivent. On peut adjoufter, fi l'on veut, que les
ébranlements de l'air dela
coquille caufez par la voix.
font fortifiez par le retre-
GALANT. 193
ciffement de fon canal vers
lefommet dulimaçon. Au
refte ces ébranlements doivent tousjours eftre trescourts , à caufe que le chaf
fis rond n'eft prefque ja
mais en confonance par
faite avec l'air exterieur,
C'est pour cela qu'il n'en
refte prefque pas de trace
au cerveau , & qu'il eft fi
difficile d'imiter & de rendre les gradations de la parole , & s'il en refte quelque idée foible , ce ne peut
eftre que par un leger ébranlement d'air qui peut
154 MERCURE
paffer de la coquille dans
le labyrinthe.
De là l'on peut juger que
les animaux qui font pri
vez de la coquille , comme
la plupart des oifeaux , les
Tortues , les Taupes , les
poiffons , &c . n'entendent
la parole que comme un
fimple bruit , c'eft-à- dire ,
confusément ; c'est pour
cela que ces animaux ne
reçoivent aucun nom , &
n'obeïffent pas à la parole
de l'homme; quoyque d'ail,
leurs la plufpart de ces animaux, principalement les
GALANT iss
Tortues &lesTaupes ayent
le fens de l'oreille tres fin ;
comme ceux qui prennent
des Taupes , ou qui vont
varrer les Tortues lors qu
elles pondent leurs œufs
fur le fable de la mer , s'en
apperçoivent affez. Mais
tous ces animaux ont derriere le chaffis interieur de
l'oreille des cavitez ou facs
aveugles tapiffez de membranes extremement fines,
ou la partie molle du nerf
auditif envoye des branches ; &la grandeur de ces
parties recompenfe ce qui
leur manque d'ailleurs.
*56 MERCURE
A l'égard des autres anímaux qui ont la coquille ,
commeles chiens , les chevaux , les finges , les élephans , &c. on trouve en
eux une espece de docilité
qui fait connoiftre qu'ils
diſtinguent les voix : car ils
entendent les noms qu'on
leur donne , & les commandements qu'on leur
fait ; ils diftinguent les paf
fions de la voix , la joye , l'a
colere , la triſteffe , la flatterie , &c. & y refpondent
par des fignes fenfibles ;
ce que ne font pas les au-
GALANT. 157
tres animaux qui en font
privez , les oifeaux ne laiffent pas d'ouir la voix lorfqu'on leur parle fur un cer1
tain ton qui eft celuy de
leurs chaffis ; mais pour les
faire bien entendre il faut
donner outre cela une certaine tenue ou durée à la
voix à peu près come fi l'on
chantoit, & repeter mefme
les mots plufieurs fois afin
que leur grand adducteur
ait le temps de bander
leurs chaffis. C'est pour
cela que les oifeaux n'ont
commerce entre eux que
158 MERCURE
par leurs chants,au lieu que
les quadrupedes & autres
animaux terreftres, comme
les chiens , les chats , les
brebis , les chevres , les
boeufs , les cigales , les grillons , les cloportes , les
couleuvres fonnantes , &c.
ont une espece de commerce entre eux à l'aide de
leurs voix , ou de quelque
inftrument qui fait en eux
le mefme office que la fimplevoix. Onpourroit pen.
fer de quelques hommes
qui n'entendent & n'apprennent que ce qu'on leur
GALANT. 159
chante , & qui ne refpondent qu'en chantant , la
mefme chofe que des oifeaux , fçavoir qu'ils font
peut -eftre privez tout - à -
fait de la coquille , ou du
moins que fon chaffis eft
extremement tendu , ou
extremementrelafché. Mr
Caffegrain le frere de celuy
qui nous a donné des proportions de la Trompette
Vocale, & qui eftoit fort de
mes amis , eftoit de cette
efpece , il eftoit undes plus
habiles Mouleurs du Roy,
& je luy ayparlé il y a bien
160 MERCURE
36 =
vingt cinq ans ; peuteftre n'y en a - t- il pas dix
qu'il eft mort, ainfi onen
pourroit encore fçavoir
des nouvelles chez les Scul
pteurs du Roy. Mais ne
pourroit -on point penfer
au contraire que ceux qui
font infenfibles à l'harmo
nie, comme unde mes parents d'llliers , dont j'ay
parlé ailleurs , & qui eſt
vivant , & pluſieurs autres
de mes amis , ou font privez du labyrinte , ou du
moinsdugrand adducteur,
& peut-eftre auffi de l'adducteur
GALANT. 161
ducteur de l'étrier. Quant
aux fourds qui entendent
tous clair au milieu du
grand bruit , on peut penfer que le nerf qui eft der
riere le grand chaffis de
leur oreille eft relaſché , ou
ce chaffis luy meſme , ou
tous les deux enſemble , ce
qui les rend peu fufceptibles des ébranlements du
bruit, Mais les bruits violents , les fecouffes des carolfes , &c. ébranlants les
efprits ou de l'oreille exte
rieure , ou mefme du cerveau , il s'en fait un reflus
·
Février 1712 . O
162 MERCURE
dans les muſcles de l'oreille interieure qui les mer en
contraction. Ce relafchement du grand chaffis
vient fouvent d'avoirfouffert une percuffion trop
violente , comme il eft arrivé à quelques perfonnes
par le bruit d'un canon
dont ils eftoient trop près.
17. Enfin à l'égard des
fons , comme ils ont une
durée fenfible , lorfqu'ils
viennent frizer le chaffis
exterieur & en mefme
temps le nerf qui eft couché derriere , ils mettent
GALANT: 163
les efprits qui y font contenus en action , laquelle fe
communique enfuite aux
mufcles adducteurs de la
quaiffe, qui tirent le marteau & l'étrier , & ces mufcles entrat en contraction
tendent le grand chaffis ,
& le chaffis ovale , pour
les mettre en confonance
parfaite avec le fon exterieur , fçavoir avec celuy
de la principale note du
mode , qui eft ordinairement la quinte fur la fi.
nale , & c'eft à cela principalement que les prélu
Ò ij
164 MERCURE
•
?
des font utiles. Alors toutes
les autres notes du mode ,
principalement la finale
la mediante , & l'octave ,
avec leurs repliques peuvent s'exprimer beaucoup
plus aisément fur ces deux
chaffis , c'eft à dire qu'ils
deviennent par ce moyen
plus fufceptibles de la ritmique dans laquelle confiftent les confonances &
les accords des fons de ce
mode , & mefme de toutes
fes notes accidentelles
tant diatoniques , que cromatiques ; quoyque les
GALANT. 165
rapports de leursvibrations
avec les bafes du mode
foient plus éloignés. Et
cette tenfion de ces deux
chaffis ne fe change que
quandon change la dominantedu premiermode en
celle d'un autre , ou que
quand on infifte trop longtempsfur le cromatique. Si
l'on veut avoir quelqu'idée
fenfible de cette ritmique
dans laquelle confifte toute l'effence des intervalles
muficaux , c'eft à dire des
confonances & des diffonances , il nefaut que pro
166 MERCURE
portionner les longueurs
des balanciers de deux ou
trois ou quatre Pendules ,
de telle ſorte qu'un faiſant
par exemple deux vibrations , un autre qui commence en mefme tems en
faffe 3. alors on entendra la
ritmique de la quinte, c'eftà dire la quinte. Si dans le
tems que le premier en fait
par exemple 4. le fecond
en fait cinq , le troifiéme
fix , & le quatriéme huit
tous quatre commençant
en meſme temps , on entendrala rithmique de l'ac
GALANT. 167
cord, ( ut mifol ut) c'est- àdire , en un mot on aura
une fenfation nette de cet
accord & non confuſe ,
comme elle l'eft pour les
oreilles non muficales. Et
ainfi de tous les autres accords , ce qu'on trouvera
plus amplement traité
dans noftre Melodie.
Les ébranlements que
le grand chaffis & fon marteau ontreceus , font communiquez immediatement
à l'enclume , & à l'eftrier
qui les communiquent à
leur tour au chaffis ovale,
168 MERCURE
& celui cy les fait paffer
à l'air de la voute ou veftibule avec toutes leurs va
rietez , lequel les communique fur les cinq ou fix
differents filets du nerfmufical répandus dans les canaux femicirculaires. On
peut mefme penfer qu'il y
a dans ces differents filets
des efprits plus ou moins
agitez , ou que ces filets
mefmes font tellement
proprtionnez en grof
feur , longueur & tenfion,
que commeils font en l'air,
ils font par confequentfuf
ceptibles
GALANT. 169
ceptibles , l'un des ébranlements de la finale , un
autre de ceux de la mediante , un troifiéme de
ceux de la dominante , un
autre de ceux de l'octave ,
& un cinquième enfin de
ceux de la dixiéme ou pluftoft ( ce qui peut revenir
au mefme ) comme unfon
eft prefque tousjours accompagné de fes multipliés , fçavoir l'octave , la
douzième , la double octave , la dix-feptieme , & la
dix- neuviéme ( quoyqu'ils
ne foient pas tousjours ai
Février 1712.
P
170 MERCURE
sés à appercevoir , particu
lierement dans les fons fort
aigus )on peut penser que
ces differens fons s'impriment fur ces filets , un fur,
chacun & comme ces
filets ne font au plus que
fix en nombre , on voit
que l'intervalle de ſept
un n'y peut avoir lieu , ny,
par confequent toutes les
autres relations ( 2,7,2,3, ( Z Z z
2 ,,, ) &c. qui en font dérivées ; au lieu que tous les
intervales ,,,, &c .
font renfermés dans les
précedens. Et comme la
8
-
GALANT. 171
parole eft fouvent jointe
avec la voix, on peut penfer qu'alors elle fe fait fentir dans le canal du limaçon qui répond à la voute
pluftoft que dans le labyrinthe , à caufe de la lame
fpirale de ce canal , qui eft
fufceptible d'une plus grande quantité de varietés de
bruit que les nerfs du labyrinthe , par fa figure triangulaire & par fa longueur.
Ileft évident que la mefme chofe doit fe paffer
dans tous les animaux qui
ont le labyrinthe. C'eft
Pij
172 MERCURE
pour cela qu'on trouve des
chiens , & mefme des chevauxqui font extremement
fufceptibles de la muſique ,
comme unbichon que j'ay
eu autrefois, & deux autres
chiens qui font encore
chez deux des premiers
muficiens de Paris de ma
connoiffance. Onfçait que
les Roffignols l'aiment
éperduement. Les Elephants , les cameleons , les
araignées nommées Tarentules , & c. enfont auffi
tres fufceptibles. Et comment penfer que tant d'a-
GALANT. 173
nimaux paffent une bonne
partie de leur vie à chan
ter , comme les oifeaux, les
grenouilles , les cigales, les
graiffets , &c. fans qu'ils y
prennent quelque plaifir ?
18. A l'égard de la correfpondance qu'il y a entre l'oreille & la glotte , ou
le larinx , qui fait qu'on répete dans le moment les
fons qu'ona entendus avec
toutes leurs varietez , il eft
évident qu'elle ne peut
confifter que dans la cor
refpondance qu'il y a entre
les racines du nerf auditif
Piij
174 MERCURE
ou de la feptiéme paire
& celles du nerf chanteur
qui eft la cinquiéme , laquelle fe répand dans l'o
reille , auffi bien que dans
-le larinx , car ces racines
communiquant entre elles
dans la bafe du cerveau, les
motions des efprits contenus dans le nerf auditif,
y
paffent aisément dans celuy de la glotte , outre que
celles de l'oreille interne
paffent auffi immediate
ment par les rameaux que
cette cinquième paire envoye à ces deux parties ,
GALANT 475
c'eft enfin par là qu'onpeut
expliquer pourquoy les
fourds de naiffance font
privez de l'ufage de la pa
role, &plufieurs autres que
ftions de cette nature.
Fermer
Résumé : LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Depuis la publication du traité de l'oreille par M. Duverney, plusieurs anatomistes, médecins et physiciens européens ont exploré le sujet sans parvenir à un consensus complet. M. Parent a décidé de contribuer à ce domaine en ajoutant ses observations sur l'oreille, comme il l'avait fait précédemment sur la circulation du sang et la respiration des animaux. Le texte décrit l'oreille externe, comparée à un cornet recueillant et amplifiant les sons pour les diriger vers l'oreille interne. Les animaux privés d'oreilles externes entendent moins bien, tandis que ceux avec de grandes oreilles ont une meilleure audition. La structure des oreilles humaines est adaptée pour minimiser l'encombrement, contrairement aux oiseaux qui volent ou nagent. L'oreille interne est présentée comme un canal en entonnoir menant à plusieurs chambres. La première chambre, appelée 'quaiffe', est fermée par la membrane du tympan. Elle contient des éminences et des soffettes qui multiplient et conservent les vibrations de l'air. Un canal, l'aqueduc, permet la circulation de l'air entre l'oreille et la bouche pour protéger la membrane du tympan. La 'quaiffe' communique avec d'autres cavités via des fenêtres fermées par des membranes. La 'voute' ou 'vestibule' est située derrière la 'quaiffe' et communique avec la 'coquille' ou 'limacon' et le 'labyrinthe'. La fenêtre ronde relie la 'quaiffe' à la 'coquille', et la fenêtre ovale communique avec la 'voute'. La 'quaiffe' contient également trois osselets : le marteau, l'enclume et l'étrier, actionnés par trois muscles. Ces osselets sont articulés et recouverts d'une membrane fine. Le muscle long tend la membrane du tympan, et le muscle court rétablit les parties dans leur état naturel. Le troisième muscle agit sur l'étrier pour tendre la membrane du tympan. Le texte mentionne également un nerf de la cinquième paire traversant la 'quaiffe' et se joignant au nerf auditif. La 'coquille' est protégée par une membrane délicate et contient des rameaux nerveux. Le labyrinthe de l'oreille interne contient trois canaux semi-circulaires impliqués dans l'équilibre. Les ébranlements de la voix sont transmis par les osselets et atteignent le labyrinthe, évitant ainsi des interférences. Les animaux privés de la coquille de l'oreille perçoivent les sons de manière confuse, tandis que ceux dotés de la coquille montrent une meilleure perception des sons et des voix. Les oiseaux communiquent principalement par des chants, tandis que les quadrupèdes utilisent des voix ou des instruments similaires. Les sons, en particulier les notes musicales, mettent en action les esprits contenus dans les nerfs auditifs, permettant une perception rythmique et harmonique. Les ébranlements sont transmis à travers les différents filets du nerf musical, chacun étant sensible à des fréquences spécifiques. La parole est perçue dans le canal du limaçon plutôt que dans le labyrinthe, en raison de la structure spirale de ce canal. Enfin, la correspondance entre l'oreille et la glotte explique pourquoi les sons entendus sont répétés immédiatement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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554
p. 10-17
IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
Début :
Certain Mechanicien, affectueusement versé és Mechaniques, en estoit si raffolé [...]
Mots clefs :
Boire, Mécanicien, Apprenti, Bouteille, Ivresse, Équilibre, Style rabelaisien
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
à l'imitation & file 1
Rabelaisien.
L' E QU 1 L IBRE.
:'
Cerrain Mechanicien
,
affectueusement verséés
Mechaniques, en estoit
si raffolé que nebeuvoit,
ne mangeoit, ne parloir,
ny rien
, qui ne fut comparé, induré, pesé,jus-
qu'à l'air qu'il avalloit
par respiration, &C jusqu'au vin qu'ilrespiroit
par avalement
,
Se il en
avalloitsi continuëinent
que boireestoit devenu
en luy une secondé respiration ;
il respiroit
regulierement à déjeuner
deux flacons de piot qu'il
envoyait tirer en cave
par: un) lien.Apprcllti
Mechaniciên, auquel il
recommandoit medeleçondequilibver par for.
qu'il tint une & chacune
d'icclles bouteilles
,
en
chacune des mains de
chacun de ses bras, perpendiculairement pendants, & tête & corps en
ligne droite, comme une
éguille de Balance, de
peur que ne trébuchât ledit porteurau détriment
de son vin déjeunatoire.,
Or comme estoit en
marche reguliere & contre posée ledit Apprenti
,
vinage à dextre, vina.-
ge à fenextre,iceluy par
délicate & scientifique
sensation équilibrique.
sentit sensiblement quelque goûte devinplus en
line bouteille qu'en l'autre
,
ce qui le molesta, 6C
par amour d'équilibre.,
huma eçs gouttes superfluës; mais bien- toit se
tança luy-nlêlne d'avoir
rendu trop legere celle
qui trop pesanteestoit
tlvant) carfe sentit; pencher & boiter du coste
gauche.Alors amour
d'équilibre le reprit de
rechef
,
il rehuma la
pesanteur excedente, &C
huma trop encore cette
feconde fois. Patience,
dit-il,j'y vindray avec
temps &experienceynliâi$
n'ay encore acquis lliabitude de hunier iuflc-;U
de fait, tant plus il hu.;
nioit & tant plus acquêt
roit perfection d'équÏ;.
libre; car enfin finale
vuide dans l'une ne PC-b
fant. pas davantage que
vuide dans l'autre,exquis
libre te trouva es bouteilles; maiséquilibren'y
eut plus en la teste du jeune Apprenti. Tellement
que ne pouvant cheoir
d'aucun des cofstz pour
l'équilibre parfait des
bouteilles vuides, pesant.
teur de teiïelefît tonibex
en facci nez Seboucalleï
le cafTerent, ne groiiilloit
plus ne pieds ny pactes;
Ce qui fit quç le Maiftrfc
ne içachant pas qu'il
estoityvre, ne le crutque
more',1&C& secria, ,/. c'est , 11:
grand dommage du vin.
Or tirer pouvez de ceci
Morale inflruilânte,car
si l'Apprenti n'eut point
voulu chercherpar mechanique trop de perfeétion en l'équilibre des
bouteilles, il ne luy fut
point mesarrivé j ce qui
dénote, que qui veut
trop raffiner és sciences
humaines,s'enyvre de
son scavoir, & s'y
casse le
nez.
Rabelaisien.
L' E QU 1 L IBRE.
:'
Cerrain Mechanicien
,
affectueusement verséés
Mechaniques, en estoit
si raffolé que nebeuvoit,
ne mangeoit, ne parloir,
ny rien
, qui ne fut comparé, induré, pesé,jus-
qu'à l'air qu'il avalloit
par respiration, &C jusqu'au vin qu'ilrespiroit
par avalement
,
Se il en
avalloitsi continuëinent
que boireestoit devenu
en luy une secondé respiration ;
il respiroit
regulierement à déjeuner
deux flacons de piot qu'il
envoyait tirer en cave
par: un) lien.Apprcllti
Mechaniciên, auquel il
recommandoit medeleçondequilibver par for.
qu'il tint une & chacune
d'icclles bouteilles
,
en
chacune des mains de
chacun de ses bras, perpendiculairement pendants, & tête & corps en
ligne droite, comme une
éguille de Balance, de
peur que ne trébuchât ledit porteurau détriment
de son vin déjeunatoire.,
Or comme estoit en
marche reguliere & contre posée ledit Apprenti
,
vinage à dextre, vina.-
ge à fenextre,iceluy par
délicate & scientifique
sensation équilibrique.
sentit sensiblement quelque goûte devinplus en
line bouteille qu'en l'autre
,
ce qui le molesta, 6C
par amour d'équilibre.,
huma eçs gouttes superfluës; mais bien- toit se
tança luy-nlêlne d'avoir
rendu trop legere celle
qui trop pesanteestoit
tlvant) carfe sentit; pencher & boiter du coste
gauche.Alors amour
d'équilibre le reprit de
rechef
,
il rehuma la
pesanteur excedente, &C
huma trop encore cette
feconde fois. Patience,
dit-il,j'y vindray avec
temps &experienceynliâi$
n'ay encore acquis lliabitude de hunier iuflc-;U
de fait, tant plus il hu.;
nioit & tant plus acquêt
roit perfection d'équÏ;.
libre; car enfin finale
vuide dans l'une ne PC-b
fant. pas davantage que
vuide dans l'autre,exquis
libre te trouva es bouteilles; maiséquilibren'y
eut plus en la teste du jeune Apprenti. Tellement
que ne pouvant cheoir
d'aucun des cofstz pour
l'équilibre parfait des
bouteilles vuides, pesant.
teur de teiïelefît tonibex
en facci nez Seboucalleï
le cafTerent, ne groiiilloit
plus ne pieds ny pactes;
Ce qui fit quç le Maiftrfc
ne içachant pas qu'il
estoityvre, ne le crutque
more',1&C& secria, ,/. c'est , 11:
grand dommage du vin.
Or tirer pouvez de ceci
Morale inflruilânte,car
si l'Apprenti n'eut point
voulu chercherpar mechanique trop de perfeétion en l'équilibre des
bouteilles, il ne luy fut
point mesarrivé j ce qui
dénote, que qui veut
trop raffiner és sciences
humaines,s'enyvre de
son scavoir, & s'y
casse le
nez.
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Résumé : IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
Un mécanicien passionné par les mécaniques comparait et pesait tout, y compris l'air et le vin. Il buvait régulièrement deux flacons de vin au déjeuner. Son apprenti, chargé de porter les bouteilles en équilibre, sentit une différence de poids et but les gouttes superflues. Il en but trop et tomba, ivre. Le maître, ignorant la cause, crut l'apprenti mort et déplora la perte du vin. La morale de cette histoire est que celui qui cherche trop de perfection dans les sciences humaines s'enivre de son savoir et risque de se casser le nez.
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555
p. 19-24
MORT du dernier Dauphin.
Début :
Le 8. de Mars Monseigneur le Dauphin se trouvant en [...]
Mots clefs :
Dauphin, Aumônier, Corps, Duchesse de Ventadour, Carrosse, Mort
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texteReconnaissance textuelle : MORT du dernier Dauphin.
MORT
:
du dernier Dauphin.,
Le 8. de Mars Mon seigneur le Dauphin se trouvant en grand peril de mort,
reçut les Cérémonies du
Biptesme par les mains de
l'Evvesque de Mets, premier
Aumônier
;
il fut nommé
Louis par le Comte de la
Motte & par Madame la
Duchesse de Ventadour
Gouvernante des Enfans de
France, & il mourut le même jour.
Le 10. son corps fut porté à Saint Denis,avec un
cortege de trois Carosses &
de six-vingt flambeaux,
portez par plusieurs Gardes
du Corps & par plusieurs
Pages; dans ïun desquels
estoit le corps.
Mrl'Evsque deMets qui
portoit le cœur.
Madame la Duchesse de
Ventadour.
Mr le Duc de Mortcmar,
premier Gentilhomme de la
Chambre.
Medela Lande Sous gouvernante.
Mrl'Abbédu Cambour,
Aumônier du Roy.
M' le Curé de Versailles.
Un autre Carosse où
estoient huit Gentilshommes ordinaires, qui avoient
porté le cercuëil
,
qui étoient:
Mr de Saint-Olon.
Mrde Chasteau du Bois,
M' Roland.
Mr Charmois.
Mr de la Bussiere.
Mr de la Quiche.
MrBour delin.
Mr Messier.
Suivoit le Carosse des
Femmes de Chambre.
Ces trois Carrossesétoient
suivis de ceux de M. l'Eves-
<|ue de Mets ;de c la Duchesse de Ventadour, & d-c
Mr le Duc de Mortemar.
-:.:
L'Evêque de Mets presenta leCorps au Prieur de l'A'Q.
biye,>ôc fit un très -
beau
Discours
;
après quoy il fie
l'inhumation.
On avoit preparé une
estrade de trois degrez
,
avec un Pavillon de satin
blanc
,
l'espace seulement
depuis Charles le Chauve,
jjjfques aux premiers degrez du Sanctuaire, garnie
de tapis blancs; le Corps
placé sur cette Repre fcnia
tion - on chantaDomini efi
terra. Aprés quoy Mr l E
vesgue de Mets ayant chanté l'Oraison convenable&
mis un peu de terre sur le
Poesse qui envelopoit le
Çerçiicil
,
sans Requiem ny
Kyrie eleïson
,
on descendit
le Corps du Dauphin avec
ses entrailles dans le Caveau,
& fut placé auprès du Corps
de Monseigneur le Duc de
Bretagnesonaîné*, mort le
à 3. Avril 1705.
Les Religieux retirent le
Poëste qui eU de moëre d'argent.
Mr l'Evêque de Mets &
Me la Duchesse de Ventadour à peu-prés avec le
mesme cortege, avec lequel
on y a
porté ceux de
Monseigneur le Dauphin
& deMadame la Dauphine,
porterent en partant de S.
Denis à dix heures du soir,
le cœur du Dauphinau Valde- Grace.
:
du dernier Dauphin.,
Le 8. de Mars Mon seigneur le Dauphin se trouvant en grand peril de mort,
reçut les Cérémonies du
Biptesme par les mains de
l'Evvesque de Mets, premier
Aumônier
;
il fut nommé
Louis par le Comte de la
Motte & par Madame la
Duchesse de Ventadour
Gouvernante des Enfans de
France, & il mourut le même jour.
Le 10. son corps fut porté à Saint Denis,avec un
cortege de trois Carosses &
de six-vingt flambeaux,
portez par plusieurs Gardes
du Corps & par plusieurs
Pages; dans ïun desquels
estoit le corps.
Mrl'Evsque deMets qui
portoit le cœur.
Madame la Duchesse de
Ventadour.
Mr le Duc de Mortcmar,
premier Gentilhomme de la
Chambre.
Medela Lande Sous gouvernante.
Mrl'Abbédu Cambour,
Aumônier du Roy.
M' le Curé de Versailles.
Un autre Carosse où
estoient huit Gentilshommes ordinaires, qui avoient
porté le cercuëil
,
qui étoient:
Mr de Saint-Olon.
Mrde Chasteau du Bois,
M' Roland.
Mr Charmois.
Mr de la Bussiere.
Mr de la Quiche.
MrBour delin.
Mr Messier.
Suivoit le Carosse des
Femmes de Chambre.
Ces trois Carrossesétoient
suivis de ceux de M. l'Eves-
<|ue de Mets ;de c la Duchesse de Ventadour, & d-c
Mr le Duc de Mortemar.
-:.:
L'Evêque de Mets presenta leCorps au Prieur de l'A'Q.
biye,>ôc fit un très -
beau
Discours
;
après quoy il fie
l'inhumation.
On avoit preparé une
estrade de trois degrez
,
avec un Pavillon de satin
blanc
,
l'espace seulement
depuis Charles le Chauve,
jjjfques aux premiers degrez du Sanctuaire, garnie
de tapis blancs; le Corps
placé sur cette Repre fcnia
tion - on chantaDomini efi
terra. Aprés quoy Mr l E
vesgue de Mets ayant chanté l'Oraison convenable&
mis un peu de terre sur le
Poesse qui envelopoit le
Çerçiicil
,
sans Requiem ny
Kyrie eleïson
,
on descendit
le Corps du Dauphin avec
ses entrailles dans le Caveau,
& fut placé auprès du Corps
de Monseigneur le Duc de
Bretagnesonaîné*, mort le
à 3. Avril 1705.
Les Religieux retirent le
Poëste qui eU de moëre d'argent.
Mr l'Evêque de Mets &
Me la Duchesse de Ventadour à peu-prés avec le
mesme cortege, avec lequel
on y a
porté ceux de
Monseigneur le Dauphin
& deMadame la Dauphine,
porterent en partant de S.
Denis à dix heures du soir,
le cœur du Dauphinau Valde- Grace.
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Résumé : MORT du dernier Dauphin.
Le 8 mars, le Dauphin, fils du roi de France, fut baptisé par l'évêque de Metz et nommé Louis par le comte de la Motte et la Duchesse de Ventadour, avant de décéder le même jour. Le 10 mars, son corps fut transporté à l'abbaye de Saint-Denis dans un cortège composé de trois carrosses et de soixante flambeaux, portés par des Gardes du Corps et des Pages. L'évêque de Metz portait le cœur du Dauphin. Le cortège incluait également la Duchesse de Ventadour, le duc de Mortemar, Madame Lande, l'abbé du Cambour et le curé de Versailles. Un autre carrosse transportait huit gentilshommes ayant porté le cercueil. L'évêque de Metz remit le corps au prieur de l'abbaye, qui prononça un discours avant l'inhumation. Le corps du Dauphin, avec ses entrailles, fut placé dans le caveau auprès du duc de Bretagne, son aîné, décédé en 1705. Après la cérémonie, l'évêque de Metz et la Duchesse de Ventadour transportèrent le cœur du Dauphin au Val-de-Grâce.
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556
p. 25-26
SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
Début :
Un sçavant Architecte de Paris m'ayant representé que les mesures [...]
Mots clefs :
Mesures, Géométrie, Voûtes, Architecture
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
svR LES MESURES
geométriques des Voutes.
PARM- PARENT.
UN sçavantArchitecte
de Paris m'ayant representé que les mesures géomé- triques des voutes en dosnies oblongs ou applatis,
manquoient dans l'Architecture, ou du moins n'avoient point esté mises à
la portée de tout le monde, ce qui oblige à en employer de fausses., & mesme de grossieres au lieu
des véritables, je luy envoiay celles-cy deux jours
après, & j'ai creu faire le
mesme plaisir au public, en
les luy communiquant
d'une maniere pratiquable, avec les Tables dont
on se fert ordinairement
pour resoudre les problèmes de geometrie pratique.
geométriques des Voutes.
PARM- PARENT.
UN sçavantArchitecte
de Paris m'ayant representé que les mesures géomé- triques des voutes en dosnies oblongs ou applatis,
manquoient dans l'Architecture, ou du moins n'avoient point esté mises à
la portée de tout le monde, ce qui oblige à en employer de fausses., & mesme de grossieres au lieu
des véritables, je luy envoiay celles-cy deux jours
après, & j'ai creu faire le
mesme plaisir au public, en
les luy communiquant
d'une maniere pratiquable, avec les Tables dont
on se fert ordinairement
pour resoudre les problèmes de geometrie pratique.
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Résumé : SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
L'absence de mesures géométriques précises pour les voûtes en dos d'âne a été signalée par un architecte parisien. L'auteur a fourni les mesures appropriées deux jours plus tard et les a partagées avec le public. Ces mesures sont présentées de manière pratique, accompagnées de tables couramment utilisées pour résoudre les problèmes de géométrie.
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557
p. 26-30
Sur la mesure geometrique des Voutes surhaussées, ou des demi spheroïdes oblongs.
Début :
1. Ayant mesuré la hauteur du dosme qu'on suppose demi elliptique [...]
Mots clefs :
Voûtes, Géométrie, Mesure, Dômes
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texteReconnaissance textuelle : Sur la mesure geometrique des Voutes surhaussées, ou des demi spheroïdes oblongs.
Sur lamesure geometrique des
Voutes surbaussées
5
ou des
demispheroïdes oblongs.
I. Ayant mesure la hau-
.teur du dosme qu'on suppose demi elliptique, &
l'ayant doublée, on luy ajouxtera sa plus grande
largeur, c'est à direlediametre de la base, & on l'en
retranchera,on multipliera
la somme parle reste,& on
tirera la racine quarrée du
produit, pour faire l'analogie suivante.
2. Si le double de la hauteur du dosme, donne la
racine quarrée cy-dessus
;
que donnera le finustotal?
Il viendra au quatriéme
termie un finus, qui mar-
quera un nombre de degrez & de minutes, dont
on se servira pour multiplier le double de la hauteur, afin d'avoir un produit.
3. Comme le nombre absolu ( 180000. ) est à l'absolu ( 3141. ) ainsi le produit
cy-deflfus,est àun quatriéme terme.
4. Comme la racine du
premier article est au double de la hauteur, ainsi le
quatrième terme de l'article precedent
5
a un qua-
,
trième e
terme nouveau, au-
quel on adjoustera le diametre de la bafe pour avoir
une somme qu'on multipliera par la largeur.
5. Enfin si (4ooo. ) nombre absolu, donnent (3141.)
que donnera le produit de
l'article precedent :
Il
viendra un quatriéme terme, qui fera la surface de
la Voûte ;
sçavoir l'interieure, si les mesures ont
este' prises en dedans, &
l'exterieure sielles onteste
prises en dehors.
Et pour avoir la solidité
on prendra la hauteur &
k largeur par le milieu de
l'épaisseur, pour avoir une
superficie moyenne, qu'on
multipliera par son épaiC.
seur, ce qui donnera la soliditédesirée.
Voutes surbaussées
5
ou des
demispheroïdes oblongs.
I. Ayant mesure la hau-
.teur du dosme qu'on suppose demi elliptique, &
l'ayant doublée, on luy ajouxtera sa plus grande
largeur, c'est à direlediametre de la base, & on l'en
retranchera,on multipliera
la somme parle reste,& on
tirera la racine quarrée du
produit, pour faire l'analogie suivante.
2. Si le double de la hauteur du dosme, donne la
racine quarrée cy-dessus
;
que donnera le finustotal?
Il viendra au quatriéme
termie un finus, qui mar-
quera un nombre de degrez & de minutes, dont
on se servira pour multiplier le double de la hauteur, afin d'avoir un produit.
3. Comme le nombre absolu ( 180000. ) est à l'absolu ( 3141. ) ainsi le produit
cy-deflfus,est àun quatriéme terme.
4. Comme la racine du
premier article est au double de la hauteur, ainsi le
quatrième terme de l'article precedent
5
a un qua-
,
trième e
terme nouveau, au-
quel on adjoustera le diametre de la bafe pour avoir
une somme qu'on multipliera par la largeur.
5. Enfin si (4ooo. ) nombre absolu, donnent (3141.)
que donnera le produit de
l'article precedent :
Il
viendra un quatriéme terme, qui fera la surface de
la Voûte ;
sçavoir l'interieure, si les mesures ont
este' prises en dedans, &
l'exterieure sielles onteste
prises en dehors.
Et pour avoir la solidité
on prendra la hauteur &
k largeur par le milieu de
l'épaisseur, pour avoir une
superficie moyenne, qu'on
multipliera par son épaiC.
seur, ce qui donnera la soliditédesirée.
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Résumé : Sur la mesure geometrique des Voutes surhaussées, ou des demi spheroïdes oblongs.
Le texte décrit une méthode pour mesurer géométriquement des voûtes surbaissées ou des demi-sphéroïdes oblongs. La procédure commence par mesurer la hauteur du dôme, supposée demi-elliptique, et la doubler. Ensuite, on ajoute le diamètre de la base et on retranche la somme obtenue. Le résultat est multiplié par le reste, et on extrait la racine carrée du produit. Si le double de la hauteur donne la racine carrée, le sinus total fournit un nombre de degrés et de minutes, utilisé pour multiplier le double de la hauteur. Des proportions sont établies entre des nombres absolus et les produits obtenus. Une autre proportion est créée entre la racine du premier article et le double de la hauteur, ainsi qu'entre un quatrième terme et un troisième terme nouveau. À ce troisième terme, on ajoute le diamètre de la base, puis on multiplie la somme par la largeur pour obtenir la surface de la voûte. La surface intérieure est obtenue si les mesures sont prises à l'intérieur, et la surface extérieure si elles sont prises à l'extérieur. Pour déterminer la solidité, on multiplie la hauteur et la largeur au milieu de l'épaisseur pour obtenir une superficie moyenne, que l'on multiplie par l'épaisseur.
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558
p. 30-34
Sur la mesure des Voutes surbaissées, ou des demi spheroïdes applatis.
Début :
1. Ayant mesuré, comme cy-dessus, le dosme qu'on suppose encore [...]
Mots clefs :
Voûtes, Dômes, Géométrie, Mesure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur la mesure des Voutes surbaissées, ou des demi spheroïdes applatis.
Sur la mesure des Voutessurbaissées,
ou des demispheroidesaplatis,
1. Ayant mesuré, comme
cy-dessus, le dosme qu'on
suppose encore demi elliptique, on dou blera la hauteur qu'on adjoustera avec
la largeur, pour avoir une
somme onosteraaussi de
la mesme largeur la hauteur doublée, pour avoir
un reste;on multipliera la
somme par le reste, & ofi
tirera la racine quarrée du
produit ( ce qui donnera la
distance desfoyers.)
2. Adjoustez la largeurà
cette racine ou distance
des foyers prenez le logaritme de la somme,&ostezen le logaritme du double
de la hauteur, pour avoir
un second reste.
3. Multipliez ce second
reste par le quarré du double de la hauteur, & divisez
tousjours le produit par
3010300 fois la racine quarrée du premier article
,
pour avoir un quotient.
4. Adjouftez la largeur
à
ce quotient; multipliez
la somme par la mesme
largeur, & faites l'analogie
suivante.
5. Si(4000. ) nombre absolu, donnent (3141. absolu) que donnera le produit cy -
dessus ?
il viendra au quatrième terme U
surface du spheroïde elliptique applati, sur laquelle
on fera les mesmes reHc-
xions que pour l'oblong.
Si les dosmes sont à arrestes
,
au lieu de l'analogie si4000. donnent 214.1.
&c. faites cette autre:si huit
foisle demi diamettre de
la base donne son circuit,
que donnera le produit
trouve, &c.
Voicy donc les Réglés
queMrHuygens n'a donnéesqu'en énigme à,sa manicre ordinaire,dans son
Traité de la Pendule, &
par des voyes beaucoup
plus longues:j'en donneray
les demonstrations
quand l'occasion s'en presentera
ou des demispheroidesaplatis,
1. Ayant mesuré, comme
cy-dessus, le dosme qu'on
suppose encore demi elliptique, on dou blera la hauteur qu'on adjoustera avec
la largeur, pour avoir une
somme onosteraaussi de
la mesme largeur la hauteur doublée, pour avoir
un reste;on multipliera la
somme par le reste, & ofi
tirera la racine quarrée du
produit ( ce qui donnera la
distance desfoyers.)
2. Adjoustez la largeurà
cette racine ou distance
des foyers prenez le logaritme de la somme,&ostezen le logaritme du double
de la hauteur, pour avoir
un second reste.
3. Multipliez ce second
reste par le quarré du double de la hauteur, & divisez
tousjours le produit par
3010300 fois la racine quarrée du premier article
,
pour avoir un quotient.
4. Adjouftez la largeur
à
ce quotient; multipliez
la somme par la mesme
largeur, & faites l'analogie
suivante.
5. Si(4000. ) nombre absolu, donnent (3141. absolu) que donnera le produit cy -
dessus ?
il viendra au quatrième terme U
surface du spheroïde elliptique applati, sur laquelle
on fera les mesmes reHc-
xions que pour l'oblong.
Si les dosmes sont à arrestes
,
au lieu de l'analogie si4000. donnent 214.1.
&c. faites cette autre:si huit
foisle demi diamettre de
la base donne son circuit,
que donnera le produit
trouve, &c.
Voicy donc les Réglés
queMrHuygens n'a donnéesqu'en énigme à,sa manicre ordinaire,dans son
Traité de la Pendule, &
par des voyes beaucoup
plus longues:j'en donneray
les demonstrations
quand l'occasion s'en presentera
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Résumé : Sur la mesure des Voutes surbaissées, ou des demi spheroïdes applatis.
Le texte présente une méthode pour mesurer les vitesses surbaissées ou les demi-sphéroïdes aplatis. La procédure comprend plusieurs étapes. Premièrement, on mesure le dosme supposé demi-elliptique, on double la hauteur et on l'ajoute à la largeur pour obtenir une somme. On double également la hauteur pour obtenir un reste. Ensuite, on multiplie la somme par le reste et on extrait la racine carrée du produit, ce qui donne la distance des foyers. Deuxièmement, on ajoute la largeur à cette racine et on prend le logarithme de la somme. On soustrait le logarithme du double de la hauteur pour obtenir un second reste. Troisièmement, on multiplie ce second reste par le carré du double de la hauteur et on divise le produit par 3010300 fois la racine carrée du premier article pour obtenir un quotient. Quatrièmement, on ajoute la largeur à ce quotient et on multiplie la somme par la même largeur pour effectuer une analogie. Le texte mentionne des ajustements spécifiques si les dosmes sont à arêtes. Ces règles ont été données par Mr. Huygens sous forme d'énigme dans son Traité de la Pendule, et des démonstrations seront fournies ultérieurement.
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559
p. 34-43
Supplement au Memoire inseré dans le Mercure de Trévoux de Janvier 1711. Sur les changements arrivez à la surface de la Terre. Par Mr PARENT Autheur du Memoire.
Début :
Pour ne pas grossir trop ce premier Memoire, je me [...]
Mots clefs :
Terre, Surfaces, Couches, Montagnes, Souterrain
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement au Memoire inseré dans le Mercure de Trévoux de Janvier 1711. Sur les changements arrivez à la surface de la Terre. Par Mr PARENT Autheur du Memoire.
Supplément au Mémoire insere dans le Mercure de Trévoux deJanvier 1711.sur
les changements arrive% à
lasurface de la Terre.
Par Mr PARENT Antheur
du Memoire.
Pour ne pas grossir trop
ce premier Memoire,je me
fuis exprèsabstenu d'expliquer alors les causes de
quelquessingularitez qu'-
on trouve dans la Terre,
à différentes profondeurs,
comme des restes de navires
,
differents
u
stancilles,
sçavoir des ferrements, des
tests de pots
3
du charbon
,
&c. différents lits de terre
cultivée, des terres marescageuses
,
des plantes de
toutes especes desechees
,
des animaux secs., ou pe- trisiez, ou feulement terrifiez
,
différents coquillages de mer, despoissons
de mer de toutes especes,
deseichez ou petrifiez, des
grands chemins pavez, &
jusqu'à des Villes entieres,
des squelettes d'hommes,
d'éléphants, de tigres,&c.
je n'ay pas mesme approfondi la cause des embrasements souterrains qui
produisent les tremblemens de terre.Voicy maintenant ce que j'en pense en
deux mots. Premierement
quant aux particularirez de
laTerre corticale, elles démonstrent manifestement
que la surface de la Terre
habitée, s
est trouvée à
toures ces différentes profondeurs, où l'on rencontre les vestiges que nous
venons de citer. Il reste
donc d'expliquer de quelle
maniere ces différentesfurfaces ont par succession de
temps esté couvertes de
nouvelles couches de terre ; & cela jusqu'à six ou
sept reprises differentes, ôc
jusqu'à la profondeur de
prés de cent pieds. Or il
suffit pour expliquer toutes
ces couches de concevoir
que la Terre a
esté formée à différentes fois, par
un concours d'atofmes qui
tendent tous vers son centre par leur pesanteur
,
Ôc
cela dans des intervalles
de -
temps fort esloignez
les uns desaurres; &jene
trouve point qu'il soit plus
difficile
,
ny moins physique, de la concevoir ainsi
formée, que de supposer
qu'elle ait esté formée tout
de suite, sans interruption,
jusqu'à la grosseur où nous
la trouvons aujourd'huy.
Mais outre cette cause génerale, &que tout le monde peut aisément deviner,
il y en a une seconde particulière
,
un peu plus cachée. Ce sont les pluyes
extraordinaires, ou delu-
ges d'eauxtombées sur les
montagnes, qui doivent en
avoir détrempé & emporté les terres labourables
dans les vallées
,
& les y
avoir déposées pendant
leurs inondations. Ainsi
une de ces premieresinondations aura couvert la premieresurface de la Terre
d'une seconde surface; &
celle cy aura enseveli fous
elle tout ce qui se trouvoit
sur Il premiere
,
plantes,
animaux, coquillages, ustancHes, Villes
,
&c. qui
se seront par succession ou
corrompus, ou déseichez,
ou mesme pérrifiez
,
selon
la nature de la Terre
,
où
toutes ces choses se feront
trouvées. Parce moyen les
vallées se feront élevées
peu à peu, à mesure que les
Commets des montagnes se
feront dépoüilleet de leurs
terres; & les mers auront
(fié obligées de s'éloigner.
en me sme temps du pied
des montagnes. Il n'y a
rien aureste encela quine
soit conforme à l'experience journalière, & il ne ferait pas difficile d'en apporter
porter quantité d'exemples connus.
A l'égard des embrasementssousterrains, la cause generale n'est pas différente de celle qui fait allumer le Tonnerre) le foin
dans les granges; la va-
,
peur qui sort de la fameuse
fontaine de Varsovie, ou
des lacs qui sont sur une
des montagnes d'Auvergne
,
ou sur une des Pyrenées,ou de ces puits de feu
Ci communs'à la Chine.&c.
sçavoir que quand l'exhalasson sulphurée est asem-
bleeenassez grande quan- tité pour pouvoir ecarter
l'air environnant, cjlefidu
feu. Il est vray que ces
feux échauffent les eaux
sousterraines, & leur font
jetter quantité de vapeurs,
qui estant poussées par la
violence du feu
,
ont une
force prodigieuse pour se
faire jour, & rompre tous
les obstacles qui les resserrent, ainsi qu'on l'éprouve
dans. les, Eolipiles qui crevent comme des bombes.
Il y a
aussi quelques eau..
fçî. particulieres qui peu.
vent allumer du feu,comme des meslanges d'eau,
de matiere ferrugineuse,
& de souffre(ainsi que Mr
Emery le rapporte) & autres fermentations encore
inconnuës; & mesme lorsque l'exhalaisonest fort
seiche comme dans les mines de charbon, la deule
cheute d'une pierre sur une
autre, sufffit pour faire un embrasement épouventable.
les changements arrive% à
lasurface de la Terre.
Par Mr PARENT Antheur
du Memoire.
Pour ne pas grossir trop
ce premier Memoire,je me
fuis exprèsabstenu d'expliquer alors les causes de
quelquessingularitez qu'-
on trouve dans la Terre,
à différentes profondeurs,
comme des restes de navires
,
differents
u
stancilles,
sçavoir des ferrements, des
tests de pots
3
du charbon
,
&c. différents lits de terre
cultivée, des terres marescageuses
,
des plantes de
toutes especes desechees
,
des animaux secs., ou pe- trisiez, ou feulement terrifiez
,
différents coquillages de mer, despoissons
de mer de toutes especes,
deseichez ou petrifiez, des
grands chemins pavez, &
jusqu'à des Villes entieres,
des squelettes d'hommes,
d'éléphants, de tigres,&c.
je n'ay pas mesme approfondi la cause des embrasements souterrains qui
produisent les tremblemens de terre.Voicy maintenant ce que j'en pense en
deux mots. Premierement
quant aux particularirez de
laTerre corticale, elles démonstrent manifestement
que la surface de la Terre
habitée, s
est trouvée à
toures ces différentes profondeurs, où l'on rencontre les vestiges que nous
venons de citer. Il reste
donc d'expliquer de quelle
maniere ces différentesfurfaces ont par succession de
temps esté couvertes de
nouvelles couches de terre ; & cela jusqu'à six ou
sept reprises differentes, ôc
jusqu'à la profondeur de
prés de cent pieds. Or il
suffit pour expliquer toutes
ces couches de concevoir
que la Terre a
esté formée à différentes fois, par
un concours d'atofmes qui
tendent tous vers son centre par leur pesanteur
,
Ôc
cela dans des intervalles
de -
temps fort esloignez
les uns desaurres; &jene
trouve point qu'il soit plus
difficile
,
ny moins physique, de la concevoir ainsi
formée, que de supposer
qu'elle ait esté formée tout
de suite, sans interruption,
jusqu'à la grosseur où nous
la trouvons aujourd'huy.
Mais outre cette cause génerale, &que tout le monde peut aisément deviner,
il y en a une seconde particulière
,
un peu plus cachée. Ce sont les pluyes
extraordinaires, ou delu-
ges d'eauxtombées sur les
montagnes, qui doivent en
avoir détrempé & emporté les terres labourables
dans les vallées
,
& les y
avoir déposées pendant
leurs inondations. Ainsi
une de ces premieresinondations aura couvert la premieresurface de la Terre
d'une seconde surface; &
celle cy aura enseveli fous
elle tout ce qui se trouvoit
sur Il premiere
,
plantes,
animaux, coquillages, ustancHes, Villes
,
&c. qui
se seront par succession ou
corrompus, ou déseichez,
ou mesme pérrifiez
,
selon
la nature de la Terre
,
où
toutes ces choses se feront
trouvées. Parce moyen les
vallées se feront élevées
peu à peu, à mesure que les
Commets des montagnes se
feront dépoüilleet de leurs
terres; & les mers auront
(fié obligées de s'éloigner.
en me sme temps du pied
des montagnes. Il n'y a
rien aureste encela quine
soit conforme à l'experience journalière, & il ne ferait pas difficile d'en apporter
porter quantité d'exemples connus.
A l'égard des embrasementssousterrains, la cause generale n'est pas différente de celle qui fait allumer le Tonnerre) le foin
dans les granges; la va-
,
peur qui sort de la fameuse
fontaine de Varsovie, ou
des lacs qui sont sur une
des montagnes d'Auvergne
,
ou sur une des Pyrenées,ou de ces puits de feu
Ci communs'à la Chine.&c.
sçavoir que quand l'exhalasson sulphurée est asem-
bleeenassez grande quan- tité pour pouvoir ecarter
l'air environnant, cjlefidu
feu. Il est vray que ces
feux échauffent les eaux
sousterraines, & leur font
jetter quantité de vapeurs,
qui estant poussées par la
violence du feu
,
ont une
force prodigieuse pour se
faire jour, & rompre tous
les obstacles qui les resserrent, ainsi qu'on l'éprouve
dans. les, Eolipiles qui crevent comme des bombes.
Il y a
aussi quelques eau..
fçî. particulieres qui peu.
vent allumer du feu,comme des meslanges d'eau,
de matiere ferrugineuse,
& de souffre(ainsi que Mr
Emery le rapporte) & autres fermentations encore
inconnuës; & mesme lorsque l'exhalaisonest fort
seiche comme dans les mines de charbon, la deule
cheute d'une pierre sur une
autre, sufffit pour faire un embrasement épouventable.
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Résumé : Supplement au Memoire inseré dans le Mercure de Trévoux de Janvier 1711. Sur les changements arrivez à la surface de la Terre. Par Mr PARENT Autheur du Memoire.
Le texte, rédigé par M. Parent, est un supplément au Mémoire inséré dans le Mercure de Trévoux de janvier 1711. L'auteur y décrit diverses singularités trouvées à différentes profondeurs dans la Terre, telles que des restes de navires, des ustensiles, des charbons, des lits de terre cultivée, des plantes et des animaux desséchés ou pétrifiés, des coquillages, des poissons, des chemins pavés, des villes entières, et des squelettes d'hommes et d'animaux. Il ne s'attarde pas sur les causes des embrasements souterrains produisant les tremblements de terre. L'auteur propose que la surface habitée de la Terre a été à diverses profondeurs et que ces différentes surfaces ont été couvertes par des couches de terre successives. Il suggère que la Terre s'est formée par un concours d'atomes attirés vers son centre à des intervalles de temps éloignés. En plus de cette cause générale, il mentionne les pluies extraordinaires ou déluges qui ont détrempé et emporté les terres des montagnes vers les vallées, couvrant ainsi les surfaces précédentes. Concernant les embrasements souterrains, l'auteur compare leur cause à celle de l'allumage du tonnerre ou du foin dans les granges. Il explique que l'exhalaison sulfureuse, en quantité suffisante, peut écarter l'air environnant et provoquer un feu. Les vapeurs ainsi produites peuvent avoir une force prodigieuse, rompant tous les obstacles sur leur passage. Il mentionne également des mélanges spécifiques d'eau, de matière ferrugineuse et de soufre pouvant allumer du feu, ainsi que des fermentations inconnues. Même une chute de pierre peut suffire à provoquer un embrasement dans des mines de charbon.
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560
p. 44-47
D'une espece d'homme marin, pesché au Conquet.
Début :
Mr Savary Ecrivain de Vaisseau, m'a dit qu'en l'année [...]
Mots clefs :
Vaisseau, Monstre marin, Homme de mer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : D'une espece d'homme marin, pesché au Conquet.
D'une espece d'homme mariny
pesche ait Conquet.
r>
- Mr Savary Ecrivain de
Vaisseau
,
m'a dit qu'en
l'année 1703. ilassistaàune
pesche qui Ce fit au Conquec> dans laquelleon prit
un Monstremarin
,
semblable en toutes choses à
un enfant de deux ans, &
de la mesmegrandeur
:
sa
peau estoit brune.& sans
poil, comme celle d'un
Chien de mer. Il avoit les
doigts des mains & des
pieds aussi fendus que ceux
d'un Singe, ôc armez d'ongles
,
mais sans toiles. Il
portoic au haut des bras,
& sur les os des jambes des
nageoires comme un poisson. Il ne pouvoit se tenir
debout, ne criait point, ne
remuoic point ses yeux qui
estoientronds comme ceux
d'unpoisson, sans sourcils,
ny paupieres. Il n'avoit
pour oreilles que deux
trous; sa bouche estoit plate,
son nez & son menton
allongés
,
sa teste ronde &
sans poil;il battoit continuellemenfidesjbras & des
jambes comme pour nager. Il ne vécut qu'une demi journée hors de l'eau.
Mr Savary m'a asseuré
que les fleurs du Ménay
Lieutenant de Vaisseau
, Claron Pilote du Conquer,
ôc plusieurs autres, particulierement les Religieux
de saint Matthieu de ce
lieu, l'ont veu&examiné,
de mesmequequantité
d'anciens Officiels de mer, quiaffeurent n'avoir jamais rien veu de pareil.
::.
Ce Metnoire'noiis|^eftç
communiquépar Mj~'F~
rent
,
à qui Mr Savary a
raconté la chose de vive
voix, telle que nous la
rapportons.
pesche ait Conquet.
r>
- Mr Savary Ecrivain de
Vaisseau
,
m'a dit qu'en
l'année 1703. ilassistaàune
pesche qui Ce fit au Conquec> dans laquelleon prit
un Monstremarin
,
semblable en toutes choses à
un enfant de deux ans, &
de la mesmegrandeur
:
sa
peau estoit brune.& sans
poil, comme celle d'un
Chien de mer. Il avoit les
doigts des mains & des
pieds aussi fendus que ceux
d'un Singe, ôc armez d'ongles
,
mais sans toiles. Il
portoic au haut des bras,
& sur les os des jambes des
nageoires comme un poisson. Il ne pouvoit se tenir
debout, ne criait point, ne
remuoic point ses yeux qui
estoientronds comme ceux
d'unpoisson, sans sourcils,
ny paupieres. Il n'avoit
pour oreilles que deux
trous; sa bouche estoit plate,
son nez & son menton
allongés
,
sa teste ronde &
sans poil;il battoit continuellemenfidesjbras & des
jambes comme pour nager. Il ne vécut qu'une demi journée hors de l'eau.
Mr Savary m'a asseuré
que les fleurs du Ménay
Lieutenant de Vaisseau
, Claron Pilote du Conquer,
ôc plusieurs autres, particulierement les Religieux
de saint Matthieu de ce
lieu, l'ont veu&examiné,
de mesmequequantité
d'anciens Officiels de mer, quiaffeurent n'avoir jamais rien veu de pareil.
::.
Ce Metnoire'noiis|^eftç
communiquépar Mj~'F~
rent
,
à qui Mr Savary a
raconté la chose de vive
voix, telle que nous la
rapportons.
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Résumé : D'une espece d'homme marin, pesché au Conquet.
En 1703, au Conquet, M. Savary, écrivain de vaisseau, observa une créature marine capturée lors d'une pêche. Cet être, de la taille d'un enfant de deux ans, avait une peau brune sans poil. Il possédait des doigts fendus avec des ongles, des nageoires aux bras et aux jambes, et ne pouvait se tenir debout. Ses yeux étaient ronds sans sourcils ni paupières, et il avait deux trous à la place des oreilles. Sa bouche était plate, son nez et son menton allongés, et sa tête ronde sans poil. La créature battait continuellement des bras et des jambes comme pour nager et ne survécut qu'une demi-journée hors de l'eau. Plusieurs témoins, dont le lieutenant de vaisseau Ménay, le pilote Claron, des religieux de Saint-Mathieu, et des anciens officiers de mer, confirmèrent avoir vu et examiné cette créature. Le récit fut communiqué par M. F*** à qui M. Savary l'avait raconté de vive voix.
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561
p. 91-100
Heraults d'Armes.
Début :
L'employ des Heraults d'Armes consistoit à aller dénoncer la guerre, [...]
Mots clefs :
Roi, Prince, Armes, Mort, Hérauts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Heraults d'Armes.
Heraults d'Armes.
L'employ des Heraults
d'Armes consïstoit à aller
dénoncerla guerre
,
fommer les Villes de se rendre,
& dresserun fidèleProcez
vei bal(commeilsle peuvent encore à present) de
tout ce qu'ils ont fait ôc
dit, ôc detoutcequileur
a
esté respondu. Ils publioient la paix comme ils
dénonçoient la guerre ;
faisoient défenses à tous)
mesme aux Princes, de
l'enfraindre ,à peine d'estre déclarez traistres ôc
perturbateurs du repos public, anfracteurs de la foy
donnée, & criminels de
leze Majesté& ceux qui
contrevenoient à la Paix,
ilslescitoient& mettoient
au Ban, comme par un
dernier remede
,
portant
avec foy le fer & le feu. Anciennement quand ils pur
blioient la Paix, ils estoient
couronnez de guirlandes
d'olivier, & en portoient
des rameaux en leurmain,
& laVilleou laCité-où elle
estoit publiée leur dévoie
un marc d'or, ce qui s'observe encore en ce temps.
Quelquefoisilssignisioient
les pardons ôc les graces
que les Rois ôc les Princes
accordoient aux Sujets qui
estoient tombez dans det
-
fautes cosiderables.
1
Ils sont employez aux
sacre & couronnement de
nos Rois. Ils y
font les cris
-& proclamations ordinaires ;
précedent le Roy allant àl'Offrandeyfont -
employez- à faire les largesses;Au sacre du Roy
Philippe le Bel, Gauthier
de Troye
,
son Hérault
d'Arme, fut habillé des habits que le Roy laissa pour
prendre ceux de la solemnité du sacre
)
& tous les
veftements- Royaux fourrez d'hermine qui cou-
vroient la personne du Roy
en son sacre ( exceptéla
Couronne d'or, le sceptre
& lamain d'yvoire ) appartenoient aux Officiers
d'armes;il en estoit de
mesme aux Couronnements des Reines.
Aux mariages & cérémonies nuptiales ils tenoient leurs rang &eC.
toient lesMessagers,& le
plus souvent en portoient
les premieres paroles,aussi
tous les manteaux Royaux,
ou ceux des Princes &
Princesses, où leur cotte
d'armes estoient déployées
leurappartcnoient anciennement
Aux baptesmes des Ensans des Rois & Princes,
ils déployoient leur cotte
d'armes, les vases
,
éguieres, saliere, bassin à laver,
les manteaux & langes de
parade, labassinoire,dais,
& oreillers des enfans baptisez leur appartenoient,
& après le baptesme ils
jettoient par les ruës des
pieces d'or au peupJe, ôc
crioient par trois fois, largesse, largesse
,
largesse
de
de la part du très-noble
Roy de France
3
pour ce
que Dieu luy a
donné lignée.
Aux festins Royaux que
les Roysfaisoient aux quatre bonnes Festes de l'année, où ils tenoient Cour
pleniere & grand tinel,
ils appelloient le grand
Maistre, le grand Pannetier, le grand Bouteiller
,
Ôc autres anciens Officiers
de la Maison Royale, pour
venir faire leurs offices en
& ce jour ils avoient largesseenriere & nouveaux
habillements, & la coupe
d'or dans laquelle le Roy
beuvoit
,
leur appartenoir.
Ils n'assistoient pas seulement à toutes ces cérémonies desprincesvivante,
mais encore les accompagnoient en leurs obseques
& funerailles ;
d'abord ils
faisoient tendre laSalle de
drap noir, faisoient couvrir le lit
,
&, après avoir
tout ordonné ils se tenoienc
comme les Officiers d'armes le font encore jour &
nuit assis auprès du lit de
parade où est le corps du
défunt, pour presenter
l'aspersoir aux Princes, aux
Prélats,Cours souveraines,
& autres grands Seigneurs,
pour jetter de l'eau benite
sur le lit mortuaire.Enfuite le jour de la pompe funebre ils marchoient en longs
habits de duëil, un peu devant le chef du convoy
& estant arrivez à l'Eglise :
ils enfermoient dans le
tombeau toutes les marques d'honneur, comme la
Couronne, le Sceptre, la
Main de ILIIIice) le Colier
des Ordres, le Casque, l)E..
cu, l'Epéc,les Gantelets,
les Eperons, la Cotte- d'armes, les Estendarts, les Enfeignes, & les Bannieres; &
après que le grand Maistre de 'France.,mettant son
ballon dans la fosse, avoic
prononcé tour bas le Prince est mort, ils crioient à
voix haute par trois fois, le
Prince est mort, priez Dieu
pour son ame.
L'employ des Heraults
d'Armes consïstoit à aller
dénoncerla guerre
,
fommer les Villes de se rendre,
& dresserun fidèleProcez
vei bal(commeilsle peuvent encore à present) de
tout ce qu'ils ont fait ôc
dit, ôc detoutcequileur
a
esté respondu. Ils publioient la paix comme ils
dénonçoient la guerre ;
faisoient défenses à tous)
mesme aux Princes, de
l'enfraindre ,à peine d'estre déclarez traistres ôc
perturbateurs du repos public, anfracteurs de la foy
donnée, & criminels de
leze Majesté& ceux qui
contrevenoient à la Paix,
ilslescitoient& mettoient
au Ban, comme par un
dernier remede
,
portant
avec foy le fer & le feu. Anciennement quand ils pur
blioient la Paix, ils estoient
couronnez de guirlandes
d'olivier, & en portoient
des rameaux en leurmain,
& laVilleou laCité-où elle
estoit publiée leur dévoie
un marc d'or, ce qui s'observe encore en ce temps.
Quelquefoisilssignisioient
les pardons ôc les graces
que les Rois ôc les Princes
accordoient aux Sujets qui
estoient tombez dans det
-
fautes cosiderables.
1
Ils sont employez aux
sacre & couronnement de
nos Rois. Ils y
font les cris
-& proclamations ordinaires ;
précedent le Roy allant àl'Offrandeyfont -
employez- à faire les largesses;Au sacre du Roy
Philippe le Bel, Gauthier
de Troye
,
son Hérault
d'Arme, fut habillé des habits que le Roy laissa pour
prendre ceux de la solemnité du sacre
)
& tous les
veftements- Royaux fourrez d'hermine qui cou-
vroient la personne du Roy
en son sacre ( exceptéla
Couronne d'or, le sceptre
& lamain d'yvoire ) appartenoient aux Officiers
d'armes;il en estoit de
mesme aux Couronnements des Reines.
Aux mariages & cérémonies nuptiales ils tenoient leurs rang &eC.
toient lesMessagers,& le
plus souvent en portoient
les premieres paroles,aussi
tous les manteaux Royaux,
ou ceux des Princes &
Princesses, où leur cotte
d'armes estoient déployées
leurappartcnoient anciennement
Aux baptesmes des Ensans des Rois & Princes,
ils déployoient leur cotte
d'armes, les vases
,
éguieres, saliere, bassin à laver,
les manteaux & langes de
parade, labassinoire,dais,
& oreillers des enfans baptisez leur appartenoient,
& après le baptesme ils
jettoient par les ruës des
pieces d'or au peupJe, ôc
crioient par trois fois, largesse, largesse
,
largesse
de
de la part du très-noble
Roy de France
3
pour ce
que Dieu luy a
donné lignée.
Aux festins Royaux que
les Roysfaisoient aux quatre bonnes Festes de l'année, où ils tenoient Cour
pleniere & grand tinel,
ils appelloient le grand
Maistre, le grand Pannetier, le grand Bouteiller
,
Ôc autres anciens Officiers
de la Maison Royale, pour
venir faire leurs offices en
& ce jour ils avoient largesseenriere & nouveaux
habillements, & la coupe
d'or dans laquelle le Roy
beuvoit
,
leur appartenoir.
Ils n'assistoient pas seulement à toutes ces cérémonies desprincesvivante,
mais encore les accompagnoient en leurs obseques
& funerailles ;
d'abord ils
faisoient tendre laSalle de
drap noir, faisoient couvrir le lit
,
&, après avoir
tout ordonné ils se tenoienc
comme les Officiers d'armes le font encore jour &
nuit assis auprès du lit de
parade où est le corps du
défunt, pour presenter
l'aspersoir aux Princes, aux
Prélats,Cours souveraines,
& autres grands Seigneurs,
pour jetter de l'eau benite
sur le lit mortuaire.Enfuite le jour de la pompe funebre ils marchoient en longs
habits de duëil, un peu devant le chef du convoy
& estant arrivez à l'Eglise :
ils enfermoient dans le
tombeau toutes les marques d'honneur, comme la
Couronne, le Sceptre, la
Main de ILIIIice) le Colier
des Ordres, le Casque, l)E..
cu, l'Epéc,les Gantelets,
les Eperons, la Cotte- d'armes, les Estendarts, les Enfeignes, & les Bannieres; &
après que le grand Maistre de 'France.,mettant son
ballon dans la fosse, avoic
prononcé tour bas le Prince est mort, ils crioient à
voix haute par trois fois, le
Prince est mort, priez Dieu
pour son ame.
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Résumé : Heraults d'Armes.
Les Hérauts d'Armes étaient des officiers chargés de missions cérémonielles et diplomatiques. Leur rôle principal consistait à annoncer la guerre et à sommer les villes de se rendre, ainsi qu'à publier la paix et à en interdire la violation sous peine de trahison et de perturbation de l'ordre public. Ils dressaient des procès-verbaux fidèles de leurs actions et des réponses reçues. Lors de la proclamation de la paix, ils étaient couronnés de guirlandes d'olivier et recevaient un marc d'or. Les Hérauts d'Armes participaient également aux sacres et couronnements des rois, ainsi qu'aux mariages et cérémonies nuptiales des princes. Ils annonçaient les largesses royales lors des baptêmes des enfants de rois et princes, et distribuaient des pièces d'or au peuple. Lors des festins royaux, ils appelaient les officiers de la maison royale à accomplir leurs fonctions et portaient la coupe d'or du roi. Enfin, ils accompagnaient les princes dans leurs obsèques et funérailles, préparant la salle de deuil, présentant l'aspersoir aux dignitaires, et enfermant les insignes royaux dans le tombeau après la proclamation de la mort du prince.
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562
p. 159-166
Dernieres nouvelles. du 25. Mars.
Début :
Tous les Colonels ont eu ordre de partir pour se rendre [...]
Mots clefs :
Nouvelles, Roi, Reine, Colonel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dernieres nouvelles. du 25. Mars.
Dcrmeres nouvelles.
du25.Mars.
Tous les Colonels
ont eu ordre de partir pour se rendre à leurs
Regimens,lesOfficiers
Generaux n'ont eu orf
dre que de se tenir prêts.
..- Le gouvernement de
Fort-L. ouis l'd 1
a
étédonné
àM.de Permangle.
- On écrit que les
Turcs sont entrez en
Pologne avec le Roy
de Suede, &que sur
y cet avis, on a
changé
les dispositions du voyage de l'Archiduc en
Hongrie. On a contremandé plusieurs regimens qui avoientordre
d'aller en Flandres.
Dans le Mercure de
Septembre dernier on
a
oublié dans l'article
des mariages celuyd'un
homme de cent deux
ans qui avoit épousé
une femme de soixante
&dix-huitans,on en fie
les noces à S. Lo. Et ce
mary
mary nommé1Antoine
de laRillere. Thiboust,
est mort le quatre de
ce mois.
C'est un Colonel Espagnol nommé Scevola
qui a
défait les cinqcent chevaux dont on
parle dans l41 autre en,
droit du Mercure.
Mr. le Prince de
Dombes est hors de
danger.
M. de Vandôme est
guéri de sa goutte, qui
avoit retardé son voyage sur la Frontiere de
Valence pour avancer
la Campagne.
C'est la Reyne d'Espagne qui aprit la mort
de Monseigneurle Dauphin au Roy son frere,
on ne sçauroit exprimer
la douleur du Roy &
de la Reyne,ni la part
que les Espagnols yont
pris.
Le Roy a
fait la Scene comme de coûtume
le JeudySaint, en lavant les pieds à douze
pauvres,servis par Monseigneur le Duc de Berry
,
Monsieur le Duc
d'Orleans, Se d'autres
Princes & Seigneurs.
M. l'Evêque de Tournay a
fait l'Absoute, &
l'Abbé de Copis de la
Fare le discours ordinaire.
Le 5. de ce mois le
Milord Pelham mourut
subitement à sa maison
de Campagne, proche
Londres.
Le Chevalier de Soifsons, neveu du Prince
Eugene, est mort de la
petite verole.
Le 7. de ce mois le
Duc d'Ormond fut déclaré General & Commandant en Chef des
Troupes qui sont aux
Pays-bas,à la solde de
la Reyne 5
le Comte
d'Arran
,
son frere, a
été
fait Grand Maistre de
l'Artillerie en Irlande.
Le Duc de Beaufort
a
été fait Gouverneur
du Comté de Glocerter
à la place du Comte
Berklei.
Le Procurateur Ruzzini est parti de Venise
pour se rendre en Hollande, & assister aux
Conferences d'Utrech
pour la paix.
Dona Bernardina veuve de Dom Harazio
Albani %'ctf retirée dans
le Monastere de Torre
de Specchi.
du25.Mars.
Tous les Colonels
ont eu ordre de partir pour se rendre à leurs
Regimens,lesOfficiers
Generaux n'ont eu orf
dre que de se tenir prêts.
..- Le gouvernement de
Fort-L. ouis l'd 1
a
étédonné
àM.de Permangle.
- On écrit que les
Turcs sont entrez en
Pologne avec le Roy
de Suede, &que sur
y cet avis, on a
changé
les dispositions du voyage de l'Archiduc en
Hongrie. On a contremandé plusieurs regimens qui avoientordre
d'aller en Flandres.
Dans le Mercure de
Septembre dernier on
a
oublié dans l'article
des mariages celuyd'un
homme de cent deux
ans qui avoit épousé
une femme de soixante
&dix-huitans,on en fie
les noces à S. Lo. Et ce
mary
mary nommé1Antoine
de laRillere. Thiboust,
est mort le quatre de
ce mois.
C'est un Colonel Espagnol nommé Scevola
qui a
défait les cinqcent chevaux dont on
parle dans l41 autre en,
droit du Mercure.
Mr. le Prince de
Dombes est hors de
danger.
M. de Vandôme est
guéri de sa goutte, qui
avoit retardé son voyage sur la Frontiere de
Valence pour avancer
la Campagne.
C'est la Reyne d'Espagne qui aprit la mort
de Monseigneurle Dauphin au Roy son frere,
on ne sçauroit exprimer
la douleur du Roy &
de la Reyne,ni la part
que les Espagnols yont
pris.
Le Roy a
fait la Scene comme de coûtume
le JeudySaint, en lavant les pieds à douze
pauvres,servis par Monseigneur le Duc de Berry
,
Monsieur le Duc
d'Orleans, Se d'autres
Princes & Seigneurs.
M. l'Evêque de Tournay a
fait l'Absoute, &
l'Abbé de Copis de la
Fare le discours ordinaire.
Le 5. de ce mois le
Milord Pelham mourut
subitement à sa maison
de Campagne, proche
Londres.
Le Chevalier de Soifsons, neveu du Prince
Eugene, est mort de la
petite verole.
Le 7. de ce mois le
Duc d'Ormond fut déclaré General & Commandant en Chef des
Troupes qui sont aux
Pays-bas,à la solde de
la Reyne 5
le Comte
d'Arran
,
son frere, a
été
fait Grand Maistre de
l'Artillerie en Irlande.
Le Duc de Beaufort
a
été fait Gouverneur
du Comté de Glocerter
à la place du Comte
Berklei.
Le Procurateur Ruzzini est parti de Venise
pour se rendre en Hollande, & assister aux
Conferences d'Utrech
pour la paix.
Dona Bernardina veuve de Dom Harazio
Albani %'ctf retirée dans
le Monastere de Torre
de Specchi.
Fermer
Résumé : Dernieres nouvelles. du 25. Mars.
Le 25 mars, divers ordres militaires ont été donnés : les colonels doivent rejoindre leurs régiments et les officiers généraux se tenir prêts. M. de Permangle a été nommé gouverneur de Fort-Louis. Les Turcs, accompagnés du roi de Suède, ont envahi la Pologne, modifiant les plans de l'archiduc en Hongrie et annulant le déplacement de régiments vers les Flandres. Le Mercure de septembre a omis de mentionner le mariage d'Antoine de la Rillere Thiboust, cent deux ans, avec une femme de soixante-dix-huit ans, décédé le 4 mars. Le colonel espagnol Scevola a vaincu cinq cents cavaliers. Le prince de Dombes est hors de danger et M. de Vandôme, guéri de la goutte, se prépare à avancer sur la frontière de Valence. La reine d'Espagne a informé son frère de la mort du dauphin, provoquant une grande douleur. Le roi a lavé les pieds de douze pauvres le Jeudi Saint. Milord Pelham et le chevalier de Soissons sont décédés. Le duc d'Ormond a été nommé général en chef aux Pays-Bas et son frère grand maître de l'artillerie en Irlande. Le duc de Beaufort a été nommé gouverneur du comté de Glocester. Le procurateur Ruzzini est parti pour la Hollande pour les conférences de paix d'Utrecht. Dona Bernardina s'est retirée dans le monastère de Torre de Specchi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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563
p. 202-219
LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
Début :
Monsieur, Vous vous attendez sans doute à un détail exact [...]
Mots clefs :
Québec, Angleterre, Sauvages, Général, Acadie, Canada, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
lage.
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
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Résumé : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
La lettre datée du 20 novembre 1712 relate les tensions et les conflits entre les Français et les Anglais en Amérique du Nord. Les Anglais, soutenus par la 'vieille Angleterre,' visaient à s'emparer des colonies françaises, notamment le Canada et Terre-Neuve, en raison de l'importance économique de la pêche à la morue. Le gouverneur général de la Nouvelle-France, le Marquis de Vaudreuil, a adopté une conduite prudente pour contrer ces menaces. En 1703, des expéditions françaises ont capturé plusieurs postes en Nouvelle-Angleterre. L'année suivante, les Anglais ont tenté de prendre Port-Royal en Acadie, mais ont été repoussés. En 1705, des prisonniers anglais ont été échangés, et les Canadiens ont pris des postes importants à Terre-Neuve. En 1707, les alliés autochtones des Français ont bloqué la Nouvelle-Angleterre. Des expéditions françaises ont également semé la terreur dans les colonies anglaises. En 1709, malgré les conditions hivernales rigoureuses, les Canadiens ont pris le fort Saint-Jean. En 1710, le Chevalier de Beaucour a construit le fort de Pontchartrain, un rempart contre les attaques venues du haut Canada. La lettre se termine par le récit d'une mission de deux hommes, un Anglais et un Français, qui ont dû traverser des conditions difficiles pour négocier un échange de prisonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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564
p. 219-224
Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Début :
Pressez par la faim & cherchant aux dépens de leur vie [...]
Mots clefs :
Animaux, Cavernes, Manger, Feu, Faim
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Animaux qui font du
feu, dans des especes
de cavernes sons des
roches.
Pressez par la faim &C
cherchantauxdépens de
leur vie de quoi manger,
cIlest à dire suivant des
traces d'animaux sauvages, pour en trouver
quelqu'un qu'ilspuisent
tuer pour le manger, ils
trouvèrent en plusieurs
endroits de ces cavernes
de petits monceaux ou
magasins d'animaux differens qui leur parurent
comme defechez M
brûlés au feu; cela leur
fit croire que quelques
Sauvageshabitaientces
cavernes:rextrêmesaim
leur fit manger quelques morceaux de ces
animaux defechez & si
durs, qua peine pouvoientils en dechireravec lesdents.Ilsremar-
-
querent dans tous ces
endroits où étoient ces
monceaux, de grandes
places noires&des restes
de branches brulées, ce
qui leur avoit fait conclure, cômej'ay dit,que
des hommes seuls pouvoient avoir roti ces animaux: mais ils remarquoient en même temps
qu'ils étoient desechez
avecle cuir,lepoil,lesentrailles, en un mot sans
aucun aprêt:ensuiteils
trouverent au bout de
ces cavernes quelqu'un
de ces animaux qui
fuioient & qui étoient
come des especes d'ours,
maisplusalongez &C si
tinlidcs, que du plus
loin qu'ilslesavoient
entend usilsavoienttoûjours fui. Ils n'oserent
pourtant avancer plus
loin: mais en reprenant
leur route ils aperçurent
dans un autre enfoncement une lueur de feu.
La curiosité les fit avancer si doucement qu'ils
virent deux de ces animaux auprès de ce feu
mourant, & qui fuyant
d'une grande vîtesse
donnèrent à nos gens la
hardiesse d'avancer jusqu'à un brasier,où ils
virent plusieurs de ces
animaux brûlez & defechez encor tout bru-
lants & d'autres tous
cruds. Ensortê qu'aprèsplusieurs autres remarques qu'ils firent, ils ne
doutent point que ces
animaux fuyars n'ayent
l'art d'alumer du feu 6L
la prévoyance de desecher &: brûler les ani-.
maux dont ils se nourissent, parce qu'aparemment ils ne les peuvent
arrâper qu'en de certaines saison
feu, dans des especes
de cavernes sons des
roches.
Pressez par la faim &C
cherchantauxdépens de
leur vie de quoi manger,
cIlest à dire suivant des
traces d'animaux sauvages, pour en trouver
quelqu'un qu'ilspuisent
tuer pour le manger, ils
trouvèrent en plusieurs
endroits de ces cavernes
de petits monceaux ou
magasins d'animaux differens qui leur parurent
comme defechez M
brûlés au feu; cela leur
fit croire que quelques
Sauvageshabitaientces
cavernes:rextrêmesaim
leur fit manger quelques morceaux de ces
animaux defechez & si
durs, qua peine pouvoientils en dechireravec lesdents.Ilsremar-
-
querent dans tous ces
endroits où étoient ces
monceaux, de grandes
places noires&des restes
de branches brulées, ce
qui leur avoit fait conclure, cômej'ay dit,que
des hommes seuls pouvoient avoir roti ces animaux: mais ils remarquoient en même temps
qu'ils étoient desechez
avecle cuir,lepoil,lesentrailles, en un mot sans
aucun aprêt:ensuiteils
trouverent au bout de
ces cavernes quelqu'un
de ces animaux qui
fuioient & qui étoient
come des especes d'ours,
maisplusalongez &C si
tinlidcs, que du plus
loin qu'ilslesavoient
entend usilsavoienttoûjours fui. Ils n'oserent
pourtant avancer plus
loin: mais en reprenant
leur route ils aperçurent
dans un autre enfoncement une lueur de feu.
La curiosité les fit avancer si doucement qu'ils
virent deux de ces animaux auprès de ce feu
mourant, & qui fuyant
d'une grande vîtesse
donnèrent à nos gens la
hardiesse d'avancer jusqu'à un brasier,où ils
virent plusieurs de ces
animaux brûlez & defechez encor tout bru-
lants & d'autres tous
cruds. Ensortê qu'aprèsplusieurs autres remarques qu'ils firent, ils ne
doutent point que ces
animaux fuyars n'ayent
l'art d'alumer du feu 6L
la prévoyance de desecher &: brûler les ani-.
maux dont ils se nourissent, parce qu'aparemment ils ne les peuvent
arrâper qu'en de certaines saison
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Résumé : Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Des hommes, affamés, découvrent dans des cavernes des animaux brûlés, suggérant la présence de sauvages. Ils observent des traces de feu et des restes d'animaux desséchés, avec leur cuir, poil et entrailles, sans préparation. Plus loin, ils aperçoivent des animaux ressemblant à des ours, mais plus allongés et timides. En explorant davantage, ils voient une lueur de feu et trouvent deux de ces animaux près d'un brasier mourant. Ils constatent la présence d'animaux brûlés et d'autres crus, concluant que ces animaux sauvages maîtrisent l'art de faire du feu et de dessécher les animaux dont ils se nourrissent, probablement en certaines saisons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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565
p. 225-241
« Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
Début :
Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...]
Mots clefs :
Sauvages, Québec, Anglais, Acadie, Festin, Anakis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
iintems de cette année
1711. Vveteh Officier Anglois prit le parti de s'engager dans la flote que l'on
équipoit à Baston pour assiéger Quebec,ayant quelque connoissance de la riviere S. Laurent:il quitta
pour -cetre, eSecrAcadie
&le Port-Royal que François Nicholsonavoit pris
au commencement d'Octobre de l'année 1710, Ir ôe
que l'on auroit repris, si
le Gouverneur François
qui commandoit dans ce
pays & dans cette derniere
place ne l'eût rendue un
peu trop vîte, luy qui l'avoit si bien deffenduë en
1707. Les Anglois se sont
-
vûs depuis laprisemême de
PortRoyal réduits plus d'une fois à nous y
laisser rentrer, si M. le Marquis de
Vaudreiiil, qui avoit déja
envoyé des Officiers de
distinction & du premier
rang, avec un corps de
Canadiens alertes & braves pour aider les Acadiens
restes fidelesauRoy, pour
reprendre le Port-Royal,
n'eût été oblige de survenir en les rappellant, à ce
qui étoit de plus pressé, je
veux dire à la lureté de
Quebec, de l'Isle de Montreal. : Vers la fin de Juin de la
même année les Anglois
( sirent un détachement sous
la conduite de Rith. qui
sur menacer quelques ha~
bitansde l'Acadie de les
passer tous au fil de l'epee.
Sur cette menace un
chef des Sauvages appellé l'Aimable,assembla aus
sitôt trente de ceux de fou
village des plus braves, &
les exhorta (les Chefs parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale exhortent & prient ceux qui
les ont choisis pour leur
Chef plutôt qu'ils ne leur
commandent) de se ranger
tous & chacun derriere des
arbres le long d'une riviere
voisine du chemin, qu'il
jugeoit que le Capitaine
R. devoir tenir. En effet les
Angloisayant peu detems
après paru dans leurs canots, le Chef des Abnakis
les iomma hardiment de
se rendre & de mettre bas
les armes, les Anglois aucontraire se mirent en devoir de faire une décharge
sur les Sauvages. Ceux-ci
bien instruits par leur Chef
avant le premier coup de
fusil se trouverenttous ventre contre terre; la décharge des Anglois faite, les
Abnakis la firent à leur
tour:mais en choisissant
chacun leur homme qu'ils
nemanquèrent point; puis
ayant prit leurs haches en
main,ils tombèrent sur le
reste, qu'ils couperent en
morceaux. A peine quelques-uns de ces Anglois se
sauverent jusqu'au fort; ce
qui est de remarquable
c'est qu'aucun des Sauvages ne fut blessé. Ruh.fut
pris avec deux autres Officiers de la garnison de
Port-Royal, & cinq ou six
soldats. Ruh. ayant supplié le Chef des Anakis de
luy laisser la liberté d'aller
prendre au fort de quoi
subvenir à ses besoins à
Quebec, où il voyoit bien
qu'on alloit le mener, le
Sauvage ne luy accorda
que vingt- quatre heures
pour cela,lequel tems expiré s'il ne * se rendoit auprés de lui ponctuellement,
ille menaça de casser la tête aux Officiers & aux (oldats compagnons de sa
captivité, & quiplus est, de
- ne faire jamais quartier à
!
qui que ce soit de la nation
Angloise s'il manquoit à sa
parole.
Le Capitaine Ruh. revint exadement,l'aimable
,
chef des Sauvages
Anakis de l'Acadie étant
arrivé à Quebec avec sept
prisonniers, après une marche telle que la font les
gens de la sorte, c'est à
dire à
travers d'épaisses forests, des rivieres ou des
Lacs
5
d'affreux deserts, alloit souvent visiter le Capitaine R. son principal
prisonnier dans une bonne
auberge à Quebec, car on
luy avoit donné cette ville
pour prison.L'Aimable qui
trouvoit les ragoûts de son
auberge meilleurs que ses
chaudieres sauvages, buvoit
& mangeoit si fréquemment avec luy, que cet Ofsicier
sicier ayant voulu s'en
plaindre leSauvagelui dit:
oh oh tu devrais plûtot me
remercier de ce que je t'en
laisse manger ta part,
la
mangerois-tu si je ne t'avois
pas laissé la vie,& me diroistu cela que tu me dis sije t'avois arraché la Unvue qui
t*ai•dJe a, manger ces vivres?
La garnison du PortRoyal d'Acadie ayant fait
un nouveau détachement,
qui menaçoit les Anakis,
l'Aimable qui s'étoit rendu chez luy, tomba dessus
brusquement, le défit & le
tailla en pieces, excepte
quatre ou cinq qu'il fit
prisonniers, dont même ;
deux ou trois se trouverent i
blessés. Ce Chefdes Sauvages s'étant saisi des provisions & des vivres de ses
ennemis, il y
découvrit de
l'eau de vie, qu'il distribua
avec beaucoup de sagesse
à
ceux de sa nation qui 1avoient aidé dans le combat; car après leur en avoir
donné feulement un coup
à boire il jetta le reste dans
la Riviere
,
de peur qu'ils
n'en abusassent & ne sus- !
fent par là exposés à la surprise des ennemis. L'Aimable voyant les blessés
en danger envoya dire au fort de Port-Royal, que
l'on pouvoit envoyer un
Chirurgien pour panser les
blessés,& que cela lui donneroit la gloire de les tuer
encore une autre fois.
Au milieu du Printems
le nommé Frenay étant
arrivéde Plaisance enTerre-neuve à Quebec
,
apporta des lettres de M. de
Costebelle,Gouverneur de
cette place, à M. de Vau-
dreüil. M. le Comte de
Ponrchartrain luy marquant que les Anglois préparant un gros armement
pours'emparer de Plaisance en l'Isle deTerre. neuve,
ou même de Quebec
,
il
falloit se tenir sur ses gar- des.
Nos Ambassadeurs ou
envoyés chés les différentes nations Sauvages d'enhaut, je veux dire du côté
des grands Lacs
,
n'ont
point mal réussi dans leurs
négociations,puisqu'ils en
ont amené environ quatre
cent. On y
voyoit des Hurons, des Missisalagues & des
Sauteurs Sauvages de la
nation des Outaouaes, ou
des néspercés; des Sakis,
desNipissings,des Miamis,
des Kikapoux,des Outagamis ou Renards, des Pontcouatamis, desMaskoutens
ou de la nation du feu, des
Malommis. Meilleurs de
Longueil,Joncaire ôc de la
Chauvinerie amenerent
des anciens ou Chefs d'entres les Iroquois des villages de Sononthouan,d'Onnonthagué, d'Onciout, ôc
de Goiogouen. Je crois
que vous ne ferez point fâché de sçavoir comment
on les reçut à Montréal,
le rendés-vous ordinaire
des Sauvages d'en-haut.
Les mots Sauvages de Nequarré, la Chaudiere est
cuite, & de Gag,nfnovouryJ
le Chien est cuit, furent repetez bien des fois durant
le festin qu'on leur fit.
Le jour du festin de ces
Sauvages assemblés fut le
7. jour d'Aoust. Comme
les SauvagesChrétiens que
nous avons icy dans nos
millions tantde Mrs de S.
Sulpice que des Reverends Pere Jesuites & des
Recolets, y
furent appelles, & que les femmes &
leurs enfans letrouverent
de la partie, quoique seulement pour voir danser les
hommes,n'y ayant chez les
Sauvages que les guerriers
qui puissent de droit danser
aux festins de guerre, le
nombre des conviés montoit a environ quinze cent.
La scene fut devant la maison de M. le Marquis de
Vaudreüil nôtre General,
& proche les bords du
grand Fleuve S. Laurent.
On comptoit au festin
sauvage douze grandes
chaudieres,quiauraient pu
ce me semble faire quelque comparaison avec
quelques-unes de celles des
Gobelins à Paris; elles étoient pleines de fort longs
quartiers de Bœufs, de
Moutons, de Cochons, &
de l'élite des plus gros
Chiens, dont on voyoit les
têtes se promener dans ces
vastesreceptacles de viandes, que l'on faisoit boüillir
lir à grand feu en attifant
des moitiez d'arbres bout
à bout, l'assaisonnement de
ces differens mets étoit de
pois fort gros & de différentes especes, que l'on jettoit avec des péles à longs
manches dans les Chaudieres.
Maisfinissonscedétail. On
m'apromispour lemois prochain dessingularitezsurle
repas des Sauvages, que je
joindrayaureste de cette relation qui efi trop longue pour
être mise dans un seul Mercure
1711. Vveteh Officier Anglois prit le parti de s'engager dans la flote que l'on
équipoit à Baston pour assiéger Quebec,ayant quelque connoissance de la riviere S. Laurent:il quitta
pour -cetre, eSecrAcadie
&le Port-Royal que François Nicholsonavoit pris
au commencement d'Octobre de l'année 1710, Ir ôe
que l'on auroit repris, si
le Gouverneur François
qui commandoit dans ce
pays & dans cette derniere
place ne l'eût rendue un
peu trop vîte, luy qui l'avoit si bien deffenduë en
1707. Les Anglois se sont
-
vûs depuis laprisemême de
PortRoyal réduits plus d'une fois à nous y
laisser rentrer, si M. le Marquis de
Vaudreiiil, qui avoit déja
envoyé des Officiers de
distinction & du premier
rang, avec un corps de
Canadiens alertes & braves pour aider les Acadiens
restes fidelesauRoy, pour
reprendre le Port-Royal,
n'eût été oblige de survenir en les rappellant, à ce
qui étoit de plus pressé, je
veux dire à la lureté de
Quebec, de l'Isle de Montreal. : Vers la fin de Juin de la
même année les Anglois
( sirent un détachement sous
la conduite de Rith. qui
sur menacer quelques ha~
bitansde l'Acadie de les
passer tous au fil de l'epee.
Sur cette menace un
chef des Sauvages appellé l'Aimable,assembla aus
sitôt trente de ceux de fou
village des plus braves, &
les exhorta (les Chefs parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale exhortent & prient ceux qui
les ont choisis pour leur
Chef plutôt qu'ils ne leur
commandent) de se ranger
tous & chacun derriere des
arbres le long d'une riviere
voisine du chemin, qu'il
jugeoit que le Capitaine
R. devoir tenir. En effet les
Angloisayant peu detems
après paru dans leurs canots, le Chef des Abnakis
les iomma hardiment de
se rendre & de mettre bas
les armes, les Anglois aucontraire se mirent en devoir de faire une décharge
sur les Sauvages. Ceux-ci
bien instruits par leur Chef
avant le premier coup de
fusil se trouverenttous ventre contre terre; la décharge des Anglois faite, les
Abnakis la firent à leur
tour:mais en choisissant
chacun leur homme qu'ils
nemanquèrent point; puis
ayant prit leurs haches en
main,ils tombèrent sur le
reste, qu'ils couperent en
morceaux. A peine quelques-uns de ces Anglois se
sauverent jusqu'au fort; ce
qui est de remarquable
c'est qu'aucun des Sauvages ne fut blessé. Ruh.fut
pris avec deux autres Officiers de la garnison de
Port-Royal, & cinq ou six
soldats. Ruh. ayant supplié le Chef des Anakis de
luy laisser la liberté d'aller
prendre au fort de quoi
subvenir à ses besoins à
Quebec, où il voyoit bien
qu'on alloit le mener, le
Sauvage ne luy accorda
que vingt- quatre heures
pour cela,lequel tems expiré s'il ne * se rendoit auprés de lui ponctuellement,
ille menaça de casser la tête aux Officiers & aux (oldats compagnons de sa
captivité, & quiplus est, de
- ne faire jamais quartier à
!
qui que ce soit de la nation
Angloise s'il manquoit à sa
parole.
Le Capitaine Ruh. revint exadement,l'aimable
,
chef des Sauvages
Anakis de l'Acadie étant
arrivé à Quebec avec sept
prisonniers, après une marche telle que la font les
gens de la sorte, c'est à
dire à
travers d'épaisses forests, des rivieres ou des
Lacs
5
d'affreux deserts, alloit souvent visiter le Capitaine R. son principal
prisonnier dans une bonne
auberge à Quebec, car on
luy avoit donné cette ville
pour prison.L'Aimable qui
trouvoit les ragoûts de son
auberge meilleurs que ses
chaudieres sauvages, buvoit
& mangeoit si fréquemment avec luy, que cet Ofsicier
sicier ayant voulu s'en
plaindre leSauvagelui dit:
oh oh tu devrais plûtot me
remercier de ce que je t'en
laisse manger ta part,
la
mangerois-tu si je ne t'avois
pas laissé la vie,& me diroistu cela que tu me dis sije t'avois arraché la Unvue qui
t*ai•dJe a, manger ces vivres?
La garnison du PortRoyal d'Acadie ayant fait
un nouveau détachement,
qui menaçoit les Anakis,
l'Aimable qui s'étoit rendu chez luy, tomba dessus
brusquement, le défit & le
tailla en pieces, excepte
quatre ou cinq qu'il fit
prisonniers, dont même ;
deux ou trois se trouverent i
blessés. Ce Chefdes Sauvages s'étant saisi des provisions & des vivres de ses
ennemis, il y
découvrit de
l'eau de vie, qu'il distribua
avec beaucoup de sagesse
à
ceux de sa nation qui 1avoient aidé dans le combat; car après leur en avoir
donné feulement un coup
à boire il jetta le reste dans
la Riviere
,
de peur qu'ils
n'en abusassent & ne sus- !
fent par là exposés à la surprise des ennemis. L'Aimable voyant les blessés
en danger envoya dire au fort de Port-Royal, que
l'on pouvoit envoyer un
Chirurgien pour panser les
blessés,& que cela lui donneroit la gloire de les tuer
encore une autre fois.
Au milieu du Printems
le nommé Frenay étant
arrivéde Plaisance enTerre-neuve à Quebec
,
apporta des lettres de M. de
Costebelle,Gouverneur de
cette place, à M. de Vau-
dreüil. M. le Comte de
Ponrchartrain luy marquant que les Anglois préparant un gros armement
pours'emparer de Plaisance en l'Isle deTerre. neuve,
ou même de Quebec
,
il
falloit se tenir sur ses gar- des.
Nos Ambassadeurs ou
envoyés chés les différentes nations Sauvages d'enhaut, je veux dire du côté
des grands Lacs
,
n'ont
point mal réussi dans leurs
négociations,puisqu'ils en
ont amené environ quatre
cent. On y
voyoit des Hurons, des Missisalagues & des
Sauteurs Sauvages de la
nation des Outaouaes, ou
des néspercés; des Sakis,
desNipissings,des Miamis,
des Kikapoux,des Outagamis ou Renards, des Pontcouatamis, desMaskoutens
ou de la nation du feu, des
Malommis. Meilleurs de
Longueil,Joncaire ôc de la
Chauvinerie amenerent
des anciens ou Chefs d'entres les Iroquois des villages de Sononthouan,d'Onnonthagué, d'Onciout, ôc
de Goiogouen. Je crois
que vous ne ferez point fâché de sçavoir comment
on les reçut à Montréal,
le rendés-vous ordinaire
des Sauvages d'en-haut.
Les mots Sauvages de Nequarré, la Chaudiere est
cuite, & de Gag,nfnovouryJ
le Chien est cuit, furent repetez bien des fois durant
le festin qu'on leur fit.
Le jour du festin de ces
Sauvages assemblés fut le
7. jour d'Aoust. Comme
les SauvagesChrétiens que
nous avons icy dans nos
millions tantde Mrs de S.
Sulpice que des Reverends Pere Jesuites & des
Recolets, y
furent appelles, & que les femmes &
leurs enfans letrouverent
de la partie, quoique seulement pour voir danser les
hommes,n'y ayant chez les
Sauvages que les guerriers
qui puissent de droit danser
aux festins de guerre, le
nombre des conviés montoit a environ quinze cent.
La scene fut devant la maison de M. le Marquis de
Vaudreüil nôtre General,
& proche les bords du
grand Fleuve S. Laurent.
On comptoit au festin
sauvage douze grandes
chaudieres,quiauraient pu
ce me semble faire quelque comparaison avec
quelques-unes de celles des
Gobelins à Paris; elles étoient pleines de fort longs
quartiers de Bœufs, de
Moutons, de Cochons, &
de l'élite des plus gros
Chiens, dont on voyoit les
têtes se promener dans ces
vastesreceptacles de viandes, que l'on faisoit boüillir
lir à grand feu en attifant
des moitiez d'arbres bout
à bout, l'assaisonnement de
ces differens mets étoit de
pois fort gros & de différentes especes, que l'on jettoit avec des péles à longs
manches dans les Chaudieres.
Maisfinissonscedétail. On
m'apromispour lemois prochain dessingularitezsurle
repas des Sauvages, que je
joindrayaureste de cette relation qui efi trop longue pour
être mise dans un seul Mercure
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Résumé : « Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
En 1711, un officier anglais s'engagea dans la flotte préparée à Boston pour assiéger Québec, grâce à sa connaissance de la rivière Saint-Laurent. Il quitta Port-Royal, récemment pris par François Nicholson en octobre 1710, mais que le gouverneur français avait rendu trop rapidement. Les Anglais avaient été contraints de laisser les Français reprendre Port-Royal à plusieurs reprises. Le marquis de Vaudreuil rappela ses officiers pour défendre Québec et l'île de Montréal. Vers la fin juin, les Anglais envoyèrent un détachement sous la conduite du capitaine R. qui menaça des habitants acadiens. En réponse, un chef abénakis appelé l'Aimable rassembla des guerriers pour tendre une embuscade aux Anglais. Lors de l'affrontement, les Abénakis, bien instruits par leur chef, se cachèrent et ripostèrent efficacement, tuant plusieurs Anglais et capturant le capitaine R. et d'autres officiers. L'Aimable amena les prisonniers à Québec, où il visita régulièrement le capitaine R. dans une auberge. Plus tard, un nouveau détachement anglais menaça les Abénakis, mais l'Aimable les attaqua et les défit, capturant quelques prisonniers et distribuant de l'eau-de-vie à ses guerriers avec prudence. Au printemps, Frenay arriva de Plaisance en Terre-Neuve à Québec avec des lettres de Costebelle, avertissant de la préparation anglaise pour attaquer Plaisance ou Québec. Les ambassadeurs français réussirent à rallier environ quatre cents autochtones de diverses nations, qui furent reçus à Montréal le 7 août. Un grand festin fut organisé, avec des chaudrons remplis de viandes diverses, et des danses de guerre furent exécutées par les guerriers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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566
p. 242
« Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles [...] »
Début :
Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles [...]
Mots clefs :
Courtisanes, Belles Grecques, Nouveau livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles [...] »
Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles Grecques, ou l'Histoire
des plus fameux Courtisans de la Grece,&c.
Extrait simplement historique de
ce nouveau Auteur.
des plus fameux Courtisans de la Grece,&c.
Extrait simplement historique de
ce nouveau Auteur.
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567
p. 242-245
RHODOPE.
Début :
Rhodope née en Thrace de parens fort pauvres, fut venduë [...]
Mots clefs :
Rhodope, Courtisanes, Grèce, Belles Grecques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RHODOPE.
HODOPE. R Hodope née en
Thrace de parens
fort pauvres, fut venduë à
Xantus, qui l'avoit recher-
chée pour sa grande beauté. Ce même Xantus peu
de temps aprés acheta le
fameux Esope. L'Histoire
rapporte que sa difformité
n'empefcha point Rhodope d'être sensible à son merite, & qu'Esope par l'agrément de son esprit & par
son apologue, fçut en
peu de temps s'en faire aimer. Il n'est point dit que
Xantus en devint amoureux,je ne sçais'il étoit plus
PhilosophequEsope,ou s'il
étoit feulement plusdiscret.
L'Histoire donne à Rho-
dope autant de delicatesse
dans la passionqu'elle a-
,
voit pour Esope, qu'on en
a
donné aux heroïnes de
Roman. Mais elle n'en eut
pas la constance, elle aima
depuis, ou du moins fut aimée deCharaxus,dePhaon
& de tant d'autres, qu'elle
devint une des plus illustres courtisanes de la Greve.
Elle épousaenfin Pfammetius Roy d'Egypte: dénouëment que ses autres
avantures ne sembloit pas
promettre. Les courri-
sannes de ce temps commencent &: finissent rarement comme la fameuse
Rhodope.
Thrace de parens
fort pauvres, fut venduë à
Xantus, qui l'avoit recher-
chée pour sa grande beauté. Ce même Xantus peu
de temps aprés acheta le
fameux Esope. L'Histoire
rapporte que sa difformité
n'empefcha point Rhodope d'être sensible à son merite, & qu'Esope par l'agrément de son esprit & par
son apologue, fçut en
peu de temps s'en faire aimer. Il n'est point dit que
Xantus en devint amoureux,je ne sçais'il étoit plus
PhilosophequEsope,ou s'il
étoit feulement plusdiscret.
L'Histoire donne à Rho-
dope autant de delicatesse
dans la passionqu'elle a-
,
voit pour Esope, qu'on en
a
donné aux heroïnes de
Roman. Mais elle n'en eut
pas la constance, elle aima
depuis, ou du moins fut aimée deCharaxus,dePhaon
& de tant d'autres, qu'elle
devint une des plus illustres courtisanes de la Greve.
Elle épousaenfin Pfammetius Roy d'Egypte: dénouëment que ses autres
avantures ne sembloit pas
promettre. Les courri-
sannes de ce temps commencent &: finissent rarement comme la fameuse
Rhodope.
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Résumé : RHODOPE.
Rhodope, originaire de Thrace, fut vendue à Xantus en raison de sa beauté. Xantus acheta également Esope, malgré sa difformité. Rhodope fut séduite par l'esprit et les apologues d'Esope, tombant amoureuse de lui. L'attitude de Xantus envers cette relation reste incertaine. Rhodope manifesta une passion délicate mais inconstante, aimant ou étant aimée par plusieurs hommes, dont Charaxus et Phaon, devenant ainsi une des courtisanes les plus célèbres de Grèce. Elle épousa finalement Psammétius, roi d'Égypte, un destin rare pour une courtisane de cette époque.
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568
p. 245-247
ASPASIE.
Début :
Aspasie, fille d'Axiocus Milesien, fut la plus belle femme de [...]
Mots clefs :
Courtisanes, Belles Grecques, Grèce, Aspasie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ASPASIE.
ASpasie, filled'Axiocus Milesien, sut la
plus belle femme de son
temps, elle passa ses premières années à Megare,&
fut ensuite a Athènes. Periclés devint si amoureux
d'elle, que quoiqu'il en eût
obtenu ce qui fait d'ordinaire des inconstans,il ne
laiflfa pas de quitter sa
femme pour l'époufcr.
C'eil avec une espece d'injustice qu'on l'a traittée de
courrilanne: on devoit lui
pardonner quelques amans quelle avoit eu à Megare, en faveur de sa fidé.
lité à Périclés. L'Hiftolre
rapporte qu'elle resista même à Alcibiades, qui n'avoit gueres trouvé de refiC
tance dans plusieurs Greques renommées pour leur
vertu. Aspasie ne fut
@
pas
moins celebre par sa lcience5 que par sa beauté, plu-
lieurs perionnes illuitres,
de l'un & de l'autre sexe
,
rechercherent sa conversation
,
comme la plus agréable & la plus utile
qu'ils pussènt trouver dans
Athénes, & l'on pouroit
dire qu'elle fut la Ninon de
son temps.
plus belle femme de son
temps, elle passa ses premières années à Megare,&
fut ensuite a Athènes. Periclés devint si amoureux
d'elle, que quoiqu'il en eût
obtenu ce qui fait d'ordinaire des inconstans,il ne
laiflfa pas de quitter sa
femme pour l'époufcr.
C'eil avec une espece d'injustice qu'on l'a traittée de
courrilanne: on devoit lui
pardonner quelques amans quelle avoit eu à Megare, en faveur de sa fidé.
lité à Périclés. L'Hiftolre
rapporte qu'elle resista même à Alcibiades, qui n'avoit gueres trouvé de refiC
tance dans plusieurs Greques renommées pour leur
vertu. Aspasie ne fut
@
pas
moins celebre par sa lcience5 que par sa beauté, plu-
lieurs perionnes illuitres,
de l'un & de l'autre sexe
,
rechercherent sa conversation
,
comme la plus agréable & la plus utile
qu'ils pussènt trouver dans
Athénes, & l'on pouroit
dire qu'elle fut la Ninon de
son temps.
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Résumé : ASPASIE.
Aspasie, fille d'Axiochus de Milet, était réputée pour sa beauté et sa sagesse. Elle s'installa à Athènes après Megare. Périclès, amoureux d'elle, resta marié. Accusée de courtisane, elle refusa Alcibiades. Sa conversation était prisée par les personnalités athéniennes. Elle fut comparée à Ninon de l'Enclos.
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569
p. 247-251
LAIS.
Début :
Lais nâquit à Hicara en Sicile, elle fut prise dans [...]
Mots clefs :
Laïs, Courtisanes, Belles Grecques
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texteReconnaissance textuelle : LAIS.
LAIS. L Ais naquit à Hicara
en Sicile, elle fut
prise dans cette Ville par
Nicias, General des Atheniens) il la mena en Grece
à l'âge de lept ans, elle s'é-
tablit eniuiteaChorinte-,
Appelles fut le premier qui
rendit hommage à sa beauté, qui étoit si rare,qu'elle
attira les plus grandshommes de son temps. Le haut
prix qu'elle mit à Tes faveurs donna lieu au proverbe, il n'est pis permisi
tout le monde d'alter à Chorinte. Demosthene aima
mieux avoir fait un voyage inutile, que de luy donner quatre cent pistoles
quelle luy demanda. Diogene n'eut pas la peine de
les luy refuser, elle le reçut
pour quelques leçons
de Philosophie, & le
congédia pour Eubates
quelle aima, jusques-à le
vouloir époufer: mais cet
amant qui étoit déjà marié, la quitta fous pretexte
qu'il étoit obligé d'aller aux
jeux olimpiques. Lais pour
se venger de ton infidelelui
sir autant d'infidelitez qu'il
s'en presenta d'occasions.
Le (eulXenocrate Philofophe avoit jusques là. méprisé ses charmes. Lais piquée
de sa froideur luy fit faire
un défi, où elle esperoit en
triolllpher, le Philosophe
l'accepta, & triompha luy
même, comme la pluspart
de nos Philosophes,moins
par force d'elprit que par
infcnfibilité de coe-ur., mais
il n'importe comment, ce ble. triomphe eit toujours louaApres s'êrre si fort vengée de l'infidélité d'Arbattes,quiauroitcrû que Lais
pût s'attacher à Paulanias?
Elle aima ce Thtflalien
avec tant d'ardeur qu'elle
(e retira ieule avec luy à la
campagne, & qu'après
qu'il l'eut abandonnée elle
le fuiviten Thessalie:mais
n'ayant puleramener, elle
pouffa cette fécondé vengeance encor plus loin que
la premiere,& fut enfin at
sommée dans un Temple
de Venus, par des femmes
jalouses de sa beauté.
en Sicile, elle fut
prise dans cette Ville par
Nicias, General des Atheniens) il la mena en Grece
à l'âge de lept ans, elle s'é-
tablit eniuiteaChorinte-,
Appelles fut le premier qui
rendit hommage à sa beauté, qui étoit si rare,qu'elle
attira les plus grandshommes de son temps. Le haut
prix qu'elle mit à Tes faveurs donna lieu au proverbe, il n'est pis permisi
tout le monde d'alter à Chorinte. Demosthene aima
mieux avoir fait un voyage inutile, que de luy donner quatre cent pistoles
quelle luy demanda. Diogene n'eut pas la peine de
les luy refuser, elle le reçut
pour quelques leçons
de Philosophie, & le
congédia pour Eubates
quelle aima, jusques-à le
vouloir époufer: mais cet
amant qui étoit déjà marié, la quitta fous pretexte
qu'il étoit obligé d'aller aux
jeux olimpiques. Lais pour
se venger de ton infidelelui
sir autant d'infidelitez qu'il
s'en presenta d'occasions.
Le (eulXenocrate Philofophe avoit jusques là. méprisé ses charmes. Lais piquée
de sa froideur luy fit faire
un défi, où elle esperoit en
triolllpher, le Philosophe
l'accepta, & triompha luy
même, comme la pluspart
de nos Philosophes,moins
par force d'elprit que par
infcnfibilité de coe-ur., mais
il n'importe comment, ce ble. triomphe eit toujours louaApres s'êrre si fort vengée de l'infidélité d'Arbattes,quiauroitcrû que Lais
pût s'attacher à Paulanias?
Elle aima ce Thtflalien
avec tant d'ardeur qu'elle
(e retira ieule avec luy à la
campagne, & qu'après
qu'il l'eut abandonnée elle
le fuiviten Thessalie:mais
n'ayant puleramener, elle
pouffa cette fécondé vengeance encor plus loin que
la premiere,& fut enfin at
sommée dans un Temple
de Venus, par des femmes
jalouses de sa beauté.
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Résumé : LAIS.
Lais naquit à Hicara en Sicile et fut capturée par Nicias, général athénien, qui l'emmena en Grèce à l'âge de sept ans. Elle s'établit ensuite à Corinthe, où sa beauté exceptionnelle attira de nombreux hommes illustres. Le prix élevé de ses faveurs donna lieu au proverbe : 'Il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe.' Démosthène préféra faire un voyage inutile plutôt que de lui donner les quatre cents pistoles qu'elle demandait. Diogène, quant à lui, reçut ses faveurs en échange de leçons de philosophie. Lais aima Éubate au point de vouloir l'épouser, mais celui-ci la quitta sous prétexte de se rendre aux Jeux olympiques. Pour se venger, elle multiplia les infidélités. Le philosophe Xenocrate, qui avait jusqu'alors méprisé ses charmes, accepta un défi lancé par Lais et triompha grâce à son insensibilité. Après avoir été abandonnée par Paulianias, un Thébain qu'elle aimait ardemment, Lais le suivit en Thessalie. Ne pouvant le ramener, elle se vengea en se livrant à d'autres amants. Finalement, des femmes jalouses de sa beauté la sommèrent dans un temple de Vénus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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570
p. 251-253
LAMIA.
Début :
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien, celebre joüeur de flute, [...]
Mots clefs :
Lamia, Belles Grecques, Courtisanes
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texteReconnaissance textuelle : LAMIA.
LAMIA.
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien) celebre
joiieurde flute)elle en joiioit
elle-même parfaitement,
çe talent joint à son efpric
.&-sabeauté., la rendit fa-
meule dans ce métier de
courtisanne, que sa pau- vretél'obligeadechoisir.
Ptolomée fut une de ses
premières conquêtes, mais
ce Roy la perditbien-tôt.
Demetrius Poliorcetes la
prit dans la défaite de la
flotte de Prolornée. Il en
devint si amoureux, qu'il
luy donna la preference
sur toutes ses autres maîtresses
3
en reeonnoiffance
elle lui fut trèsfîdelle,& fitôt qu'il fut mort, elleprou
va par une retraite très reguliere, que lanecessité
feule avoit été pourelle,
comme pour bien d'autres,
le premier écueil de sa vertu
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien) celebre
joiieurde flute)elle en joiioit
elle-même parfaitement,
çe talent joint à son efpric
.&-sabeauté., la rendit fa-
meule dans ce métier de
courtisanne, que sa pau- vretél'obligeadechoisir.
Ptolomée fut une de ses
premières conquêtes, mais
ce Roy la perditbien-tôt.
Demetrius Poliorcetes la
prit dans la défaite de la
flotte de Prolornée. Il en
devint si amoureux, qu'il
luy donna la preference
sur toutes ses autres maîtresses
3
en reeonnoiffance
elle lui fut trèsfîdelle,& fitôt qu'il fut mort, elleprou
va par une retraite très reguliere, que lanecessité
feule avoit été pourelle,
comme pour bien d'autres,
le premier écueil de sa vertu
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Résumé : LAMIA.
Lamia, fille de Cléanor, était une célèbre flûtiste et courtisane athénienne. Sa beauté et son talent la rendirent célèbre. Ptolémée fut l'une de ses premières conquêtes. Démétrios Poliorcète la captura et en tomba amoureux, la préférant à toutes ses autres maîtresses. Après la mort de Démétrios, Lamia se retira, démontrant que la pauvreté avait été son seul obstacle à la vertu.
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571
p. 253-262
« On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Début :
On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...]
Mots clefs :
Gourgue, Mariage, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Onamis dans le Mercure dernier le mariage
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
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Résumé : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Le texte corrige une erreur du Mercure concernant le mariage de Jacques Dominique de Gourgue, Conseiller au Parlement, et non de Monsieur de Gourgue, Maître des Requêtes. La maison de Gourgue, originaire de Guyenne, s'est divisée en deux branches vers 1310. La branche aînée est restée en Guyenne et a produit plusieurs Présidents à Mortier au Parlement de Bordeaux. Jean de Gourgue, décédé en 1683, a eu quatre fils : Armand Jacques, Maître des Requêtes, Jean François, Jésuite, Jacques Joseph, Évêque de Bazas, et Jean Michel, Président à Mortier. Jacques Dominique de Gourgue a épousé Mademoiselle Aubourg. Dominique de Gourgue a mené des expéditions notables, notamment en Floride en 1567, où il a attaqué et pris des forteresses espagnoles. La maison de Gourgue est alliée à plusieurs familles distinguées, telles que La Rochefoucauld, Duras, Sully, Mortemart, Lorraine et Charost.
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572
p. 265-270
Lettre d'Arras du 3. de Mars 1712.
Début :
La nuit du premier au 2. de Mars à la [...]
Mots clefs :
Arras, Heures, Magasins, Ennemis, Tranchées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre d'Arras du 3. de Mars 1712.
Lettre d'Arras du 3. de
Mars 1712.
La nuit du premier au t.
de Mars à la faveur de l'obscurité les ennemiss'approcherent d'Arras.
Lesécondsurlessept heures
du matinayant ouvert lu.
portes de la Ville à l'ordinaire,
les Paysansavertirent que la
ennemis travaillaient autour
de la Place, Mr le Mareschal
de Montesquiou fit AujJiroft
mettre toute la Garnison fous
les Armes, c-fitsortir lt
Cavalierie, les Grenadiers &
cinq Bataillons par la porte
.Rou'viul nous apperçûmes
les ennemis qui travailloient à
quatre censsoixante toises de
la Place, & mesmeétoient
déjà à moitié couverts dans
leur tranchées. Monsieur le
Mareschalayant envoyéreconnoijlre, apprit qu'ilsn'asoientinvesty la Ville que
depuis la rivière de Scarpe
jusquau Crinchon., il resolut
de faire attaquer les ennemis
quis'étoient rendus maistres du
Fatixbourg de Bapaume. On
leur tua baycoup de mondee
mais le combat estans trop
opiniâtre
,
nous Jugeames à
propos de mettre le feu au
Fauxbourg
en nous retirans.
Nous y avons perdu trois
braves Officiers; (9" le Colonel
du Regiment de Belsan
,
qui
commandoit cette attaque,fut
fait prisonnier. Sur les onze
heures les deserteurs affurérent
MrleMareschalque ce n'estoit
point pour assieger la Place
;
mais seulement pour brusler
les Magasins que les ennemis
stoient venus. Aussitost on
occupa la moitié de la Garnison
*défaire les Mules de soin
pour les transporter plus loin,
0* les mettre le long de la rivière
,
mais malgré les Canons de
la Ville &de la Citadelle ,sur
les quatre heures après midy ils
commencerent a jetter des Bombes & des Pots à feusur les
Magasins&sur la Citadelle;
ensuiteJur les dix heures ils tirèrent à Boulets rougessur nos
Magasins. Voyantque son éteignoit toujours le feu de leurs
bombes (7 de leurspots àfeu
a une
heure aprèsminuit, il ne
fut plus possibled'éteindre le
feu qu'ilsfaisoientavec leurs
bouletsrouges quiperçoient en.,.
tierement nos Magasins;
d'ailleurssur les dix heures du
Joir ils commencèrent à bombarder la Ville
3
ce qui obligea de relâcher tous les Bourgeois que l'onretenoit depuis
midy aux Magasins. Sur les
quatre heures de
ce matin
loyans quelques uns de nos
Magasins en feu cm quantité
de paille quonavoit allumée
exprésd'un autre costé,ils
crurent tout bruslé&craignant
quelque sortiesur des Troupes
qui s'étoient débandées
,
les
rassemblerent, ils se font retite^ cette nuit à
quatre heures.
Ily a
environ cinquante mille rations de fourages brulées ou gaflées. Il est, tombe
tant dans la Ville que dans 14
Citadelle environ deux cens
cinquante bombes & cent pots
A feu
,
ils ont esté contraints
de laisser dans leurs retranche.
ments environ trois cens bombes. On a
rasé les travaux
qu'ils ont faits, ils ont perdu
environ troiscens hommes, &
nous cent.
Mars 1712.
La nuit du premier au t.
de Mars à la faveur de l'obscurité les ennemiss'approcherent d'Arras.
Lesécondsurlessept heures
du matinayant ouvert lu.
portes de la Ville à l'ordinaire,
les Paysansavertirent que la
ennemis travaillaient autour
de la Place, Mr le Mareschal
de Montesquiou fit AujJiroft
mettre toute la Garnison fous
les Armes, c-fitsortir lt
Cavalierie, les Grenadiers &
cinq Bataillons par la porte
.Rou'viul nous apperçûmes
les ennemis qui travailloient à
quatre censsoixante toises de
la Place, & mesmeétoient
déjà à moitié couverts dans
leur tranchées. Monsieur le
Mareschalayant envoyéreconnoijlre, apprit qu'ilsn'asoientinvesty la Ville que
depuis la rivière de Scarpe
jusquau Crinchon., il resolut
de faire attaquer les ennemis
quis'étoient rendus maistres du
Fatixbourg de Bapaume. On
leur tua baycoup de mondee
mais le combat estans trop
opiniâtre
,
nous Jugeames à
propos de mettre le feu au
Fauxbourg
en nous retirans.
Nous y avons perdu trois
braves Officiers; (9" le Colonel
du Regiment de Belsan
,
qui
commandoit cette attaque,fut
fait prisonnier. Sur les onze
heures les deserteurs affurérent
MrleMareschalque ce n'estoit
point pour assieger la Place
;
mais seulement pour brusler
les Magasins que les ennemis
stoient venus. Aussitost on
occupa la moitié de la Garnison
*défaire les Mules de soin
pour les transporter plus loin,
0* les mettre le long de la rivière
,
mais malgré les Canons de
la Ville &de la Citadelle ,sur
les quatre heures après midy ils
commencerent a jetter des Bombes & des Pots à feusur les
Magasins&sur la Citadelle;
ensuiteJur les dix heures ils tirèrent à Boulets rougessur nos
Magasins. Voyantque son éteignoit toujours le feu de leurs
bombes (7 de leurspots àfeu
a une
heure aprèsminuit, il ne
fut plus possibled'éteindre le
feu qu'ilsfaisoientavec leurs
bouletsrouges quiperçoient en.,.
tierement nos Magasins;
d'ailleurssur les dix heures du
Joir ils commencèrent à bombarder la Ville
3
ce qui obligea de relâcher tous les Bourgeois que l'onretenoit depuis
midy aux Magasins. Sur les
quatre heures de
ce matin
loyans quelques uns de nos
Magasins en feu cm quantité
de paille quonavoit allumée
exprésd'un autre costé,ils
crurent tout bruslé&craignant
quelque sortiesur des Troupes
qui s'étoient débandées
,
les
rassemblerent, ils se font retite^ cette nuit à
quatre heures.
Ily a
environ cinquante mille rations de fourages brulées ou gaflées. Il est, tombe
tant dans la Ville que dans 14
Citadelle environ deux cens
cinquante bombes & cent pots
A feu
,
ils ont esté contraints
de laisser dans leurs retranche.
ments environ trois cens bombes. On a
rasé les travaux
qu'ils ont faits, ils ont perdu
environ troiscens hommes, &
nous cent.
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Résumé : Lettre d'Arras du 3. de Mars 1712.
Le 3 mars 1712, les ennemis approchèrent d'Arras durant la nuit et commencèrent à travailler autour de la ville. À sept heures du matin, les paysans avertirent de leur activité. Le maréchal de Montesquiou mobilisa la garnison et envoya la cavalerie et les grenadiers. Les ennemis avaient investi la ville depuis la rivière de Scarpe jusqu'au Crinchon. Une attaque fut lancée contre les ennemis au faubourg de Bapaume, causant de lourdes pertes, mais les forces françaises durent mettre le feu au faubourg en se retirant. Trois officiers furent tués et un colonel fut fait prisonnier. Vers onze heures, des déserteurs informèrent le maréchal que les ennemis visaient à brûler les magasins plutôt qu'à assiéger la ville. La garnison fut déployée pour protéger les magasins, mais les ennemis lancèrent des bombes et des pots à feu sur les magasins et la citadelle. Le feu ne put être éteint, et les bombardements continuèrent jusqu'au lendemain matin. Les ennemis se retirèrent à quatre heures du matin. Environ cinquante mille rations de fourrage furent brûlées ou gâchées. Environ deux cent cinquante bombes et cent pots à feu tombèrent dans la ville et la citadelle. Les ennemis laissèrent trois cents bombes dans leurs retranchements. Les travaux ennemis furent rasés, et ils perdirent environ trois cents hommes, tandis que les forces françaises perdirent cent hommes.
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573
p. 76-77
« Mr le Marquis de saint Chaumont Brigadier des armées du [...] »
Début :
Mr le Marquis de saint Chaumont Brigadier des armées du [...]
Mots clefs :
Mariage, Larcher
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Mr le Marquis de saint Chaumont Brigadier des armées du [...] »
Mr le Marquis de saint
Chaumont Brigadier des
arméesdu Roy,cy devant
Colonel du Regiment Royal Estranger Cavalerie,
& à present Enseigne des
Gardes du Corps, a
espousé Mademoiselle Larcher
fille de Mr Larcher Pre'fi-'
dent à
la Chambre des
Comptes. La Maison de
saint Chaumont est assez
connuë
,
& l'on sçait que
c'est une des plus anciennes &des plus illustres de
la Province de Limosin.
Tout le monde connoist la
naissancedistinguée, & les
grandes alliances de Mr le
Président Larcher
Chaumont Brigadier des
arméesdu Roy,cy devant
Colonel du Regiment Royal Estranger Cavalerie,
& à present Enseigne des
Gardes du Corps, a
espousé Mademoiselle Larcher
fille de Mr Larcher Pre'fi-'
dent à
la Chambre des
Comptes. La Maison de
saint Chaumont est assez
connuë
,
& l'on sçait que
c'est une des plus anciennes &des plus illustres de
la Province de Limosin.
Tout le monde connoist la
naissancedistinguée, & les
grandes alliances de Mr le
Président Larcher
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Résumé : « Mr le Marquis de saint Chaumont Brigadier des armées du [...] »
Le mariage entre le Marquis de Saint-Chaumont et Mademoiselle Larcher est annoncé. Le Marquis est Brigadier des armées du Roy, ancien Colonel du Régiment Royal Estranger Cavalerie et Enseigne des Gardes du Corps. Mademoiselle Larcher est la fille du Président à la Chambre des Comptes Larcher. La Maison de Saint-Chaumont est l'une des plus anciennes et illustres de la Province de Limosin.
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574
p. 77-80
Memoire touchant la mort de Mr l'Abbé de Cisteaux.
Début :
Le quatre du mois passé mourut à Cisteaux Illustrissime & Reverendissime [...]
Mots clefs :
Mémoire, Mort, Cisteaux, Élection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Memoire touchant la mort de Mr l'Abbé de Cisteaux.
Mémoire touchant la mort de
Mr l'Abbé de Cisteaux.
Le quatre dumois passé
mourutà Cisteauxillustrissime&ReverendissimePe-
re en Dieu Médire Nicolas Larcher, Abbéde Cisteaux, Docteur de Sorbonne, premier Conseiller né
au Parlement de Bourgogne, Chef & General de
tout l'Ordre de Cisteaux,
âgé de quatrevingt ans.
Son élection fut faite du
consentement unanime du
Chapitre general de l'Ordre le 27. May 1692. Depuis son éleaion jusqu'à sa
mort il a
gouverné cet Ordre avec toute la prudence,
lasagesse,la douceur, ôc
l'habileté possible.
Outre la pieté solide &
le parfait détachement de
ce General
,
il estoit doüé
de cette éloquence naturelle qui s'insinuë si avant
dans les cœurs des qu'elle
s'explique
,
il avoit l'accez
facile, & prévenoit tousjours ceux qui avoient affaire à luy sans compromettre sa dignité, dont il soutenoit les droits & les prérogatives avec toute la vivacité ôc le succez possible
; en un mot, on peut
dire de luy qu'il estoit de
ces heureux genies qui se
font aimer par tout.
Sa grande douceur, ses
aumosnes & ses charitez
laisseront de luyun souvenir dans son Ordre, quine
fera jamais effacé.
J'espere vous en entretenir davantage en vous
parlant de son successeur,
& de l'élection qui s'en
doit faire dans le Chapitre
général de cet Ordre, convoqué pour le dix
-
neufdu -
mois prochain
Mr l'Abbé de Cisteaux.
Le quatre dumois passé
mourutà Cisteauxillustrissime&ReverendissimePe-
re en Dieu Médire Nicolas Larcher, Abbéde Cisteaux, Docteur de Sorbonne, premier Conseiller né
au Parlement de Bourgogne, Chef & General de
tout l'Ordre de Cisteaux,
âgé de quatrevingt ans.
Son élection fut faite du
consentement unanime du
Chapitre general de l'Ordre le 27. May 1692. Depuis son éleaion jusqu'à sa
mort il a
gouverné cet Ordre avec toute la prudence,
lasagesse,la douceur, ôc
l'habileté possible.
Outre la pieté solide &
le parfait détachement de
ce General
,
il estoit doüé
de cette éloquence naturelle qui s'insinuë si avant
dans les cœurs des qu'elle
s'explique
,
il avoit l'accez
facile, & prévenoit tousjours ceux qui avoient affaire à luy sans compromettre sa dignité, dont il soutenoit les droits & les prérogatives avec toute la vivacité ôc le succez possible
; en un mot, on peut
dire de luy qu'il estoit de
ces heureux genies qui se
font aimer par tout.
Sa grande douceur, ses
aumosnes & ses charitez
laisseront de luyun souvenir dans son Ordre, quine
fera jamais effacé.
J'espere vous en entretenir davantage en vous
parlant de son successeur,
& de l'élection qui s'en
doit faire dans le Chapitre
général de cet Ordre, convoqué pour le dix
-
neufdu -
mois prochain
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Résumé : Memoire touchant la mort de Mr l'Abbé de Cisteaux.
Le texte annonce la mort de l'Abbé de Citeaux, le Père Nicolas Larcher, survenue le 4 du mois précédent. Larcher, âgé de quatre-vingts ans, occupait les fonctions d'Abbé de Citeaux, de Docteur de Sorbonne et de premier Conseiller né au Parlement de Bourgogne. Il avait été élu à l'unanimité par le Chapitre général de l'Ordre de Citeaux le 27 mai 1692. Durant son mandat, il gouverna l'Ordre avec prudence, sagesse, douceur et habileté. Larcher se distinguait par sa piété, son détachement et son éloquence, qui lui permettaient de toucher les cœurs. Il était accessible et prévenant sans compromettre sa dignité. Il défendait les droits et prérogatives de sa fonction avec vivacité et succès. Sa douceur, ses aumônes et ses charités laisseront un souvenir impérissable dans son Ordre. Le texte mentionne également l'élection de son successeur, prévue lors du Chapitre général convoqué pour le 19 du mois prochain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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575
p. 97-106
LIVRE NOUVEAU.
Début :
Les PP. Augustins Déchaussez de la Place des Victoires, eurent [...]
Mots clefs :
Livre nouveau, Maison royale de France, Généalogie
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texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU.
LIVRE NOUVEAU. LEs PP. Augustins
Déchaussez de la
P lace des - -
Victoires
,
eurent l'honneurJeudy
31. du mois de Mars 1712.
de presenter au Roy
l'HistoireGenealogique
de la Maison Royalede
France, & des Grands
Officiers de la Couronne
,
qui est dediée à Sa Mal;
jesté. Le Pere Anselme,
Religieux du m^ne
Convent Auteurdecet
ouvrage, l'avoir faitimprimerà Paris en1674.
en deux volumes in 40.
Depuis ce temps- là il
n'avoit cessé de le revoir
&de l'augmenter, dans
la vue d'en donner une
sécondé édition,jusqu'à
ce que la mort l'empêchant de remplir ce dessein, il en remit l'execu-
tion à un de les amis,,
qui avoit beaucoup contribué à la premiereédition. Cet ami que l'on
lçaic ttre un Officier de lachambredesComptes,
respectable parson âge,
son érudition,sonamour
pour la vérité, & par une
modestiequ'ila poussée
jusqu'à ne vouloir pas
que son nomait paru,cet
ami
,
dis- je, vient de
rendre au public le dépôt que le Pere Anselme
lui avaitconfié; après y
avoir fait des augmenta.. tions trés-considerables,
& l'avoir continué jusqu'en 1712,. Ce* augmentations n'ont été faites
que sur la foy des titres
& preuves les plus autentiques, tirées du tresor & des Registresdes
Chartes du Roy, du Parlement, de la Chambre
des Comptes & du Châtelet
,
des Cartulaires
d'Eglises Cathedrales &C
Abbayes, de la Biblioteque du Roy, & des Cabinets qui ont le plus de
réputation dans Paris..
Cet Ouvrage est en
deux volumes in folio.
Le premier commence
par l'Histoiregénéalogique des trois Races
Royales de France, &
des différentes branches
qui en sont descendues.
Cette Histoire est suivie
decelle des Grands Officiers de la Couronne, &
de la Maison du Roy: &
ce premier volume contient les Sénéchaux, les
Connestables, les Chanceliers& les Marechaux
de France. Dans le second sont lesAmiraux,
lesGeneraux des galeres,
les grands Maîtres d'Artillerie, les Porte- Oriflammes
,
les Colonels
Generaux de l'Infanterie, les grands Aûmoniers,les grands Maîtres,
les grands Chambriers
,
les grands Chambellans;
les grands Ecuyers, les
grands Bouteillers, &
Echançons) les grands
Pannetiers, les grands
Veneurs, les grands Fauconniers,les grandsLou.
vetiers,les grandsQueux
&, les grands Maîtres des
Eaux & Forêts de France. On trouve à la fin les
Statuts de l'Ordre du S.
Esprit, & un catalogue
exact des Chevaliers,
Commandeurs & Offi-
ciers de cet Ordre avec
leur posterité. Chaque
volume a
ses tables alphabetiques contenant
les noms des Maisons
dont il est fait mention.
On voit assez parce détail que ce desseinrenferme la plus grande partie
des premieres, & des
plusillustresMaisonsde
France. Aussi peut-on
assurer qu'il n'a point
encore paru d'ouvrage
en ce genre
,
qui renfer-
me un aussigrand nombre de Genealogies, &
de faits prouvez par des
titres. Il reste à dire un
mot de la maniere dont
ce l
a
aétéexecuté. Dans
rémunération des Officiers qui ont rempli ces differentesChargesen
a
suivi l'ordre chronologique. On a
donné un
abrégé de la vie&des
actions de chacun en particulier, & cet abrégé
est suivi de la genealogie
de la Maisondont il s'agit. Cette Genealogie
n'est poussée quejusqu'
au temps que les titres la
peuvent prouver.
Si ce livrem'aideaujourd'hui à remplir mon
Mercure, il y
causerade
grands vuides dans la
suite, & rendra l'érudition des Genealogies si
commune, que je ferai
conscience d'en entretenir le public
Déchaussez de la
P lace des - -
Victoires
,
eurent l'honneurJeudy
31. du mois de Mars 1712.
de presenter au Roy
l'HistoireGenealogique
de la Maison Royalede
France, & des Grands
Officiers de la Couronne
,
qui est dediée à Sa Mal;
jesté. Le Pere Anselme,
Religieux du m^ne
Convent Auteurdecet
ouvrage, l'avoir faitimprimerà Paris en1674.
en deux volumes in 40.
Depuis ce temps- là il
n'avoit cessé de le revoir
&de l'augmenter, dans
la vue d'en donner une
sécondé édition,jusqu'à
ce que la mort l'empêchant de remplir ce dessein, il en remit l'execu-
tion à un de les amis,,
qui avoit beaucoup contribué à la premiereédition. Cet ami que l'on
lçaic ttre un Officier de lachambredesComptes,
respectable parson âge,
son érudition,sonamour
pour la vérité, & par une
modestiequ'ila poussée
jusqu'à ne vouloir pas
que son nomait paru,cet
ami
,
dis- je, vient de
rendre au public le dépôt que le Pere Anselme
lui avaitconfié; après y
avoir fait des augmenta.. tions trés-considerables,
& l'avoir continué jusqu'en 1712,. Ce* augmentations n'ont été faites
que sur la foy des titres
& preuves les plus autentiques, tirées du tresor & des Registresdes
Chartes du Roy, du Parlement, de la Chambre
des Comptes & du Châtelet
,
des Cartulaires
d'Eglises Cathedrales &C
Abbayes, de la Biblioteque du Roy, & des Cabinets qui ont le plus de
réputation dans Paris..
Cet Ouvrage est en
deux volumes in folio.
Le premier commence
par l'Histoiregénéalogique des trois Races
Royales de France, &
des différentes branches
qui en sont descendues.
Cette Histoire est suivie
decelle des Grands Officiers de la Couronne, &
de la Maison du Roy: &
ce premier volume contient les Sénéchaux, les
Connestables, les Chanceliers& les Marechaux
de France. Dans le second sont lesAmiraux,
lesGeneraux des galeres,
les grands Maîtres d'Artillerie, les Porte- Oriflammes
,
les Colonels
Generaux de l'Infanterie, les grands Aûmoniers,les grands Maîtres,
les grands Chambriers
,
les grands Chambellans;
les grands Ecuyers, les
grands Bouteillers, &
Echançons) les grands
Pannetiers, les grands
Veneurs, les grands Fauconniers,les grandsLou.
vetiers,les grandsQueux
&, les grands Maîtres des
Eaux & Forêts de France. On trouve à la fin les
Statuts de l'Ordre du S.
Esprit, & un catalogue
exact des Chevaliers,
Commandeurs & Offi-
ciers de cet Ordre avec
leur posterité. Chaque
volume a
ses tables alphabetiques contenant
les noms des Maisons
dont il est fait mention.
On voit assez parce détail que ce desseinrenferme la plus grande partie
des premieres, & des
plusillustresMaisonsde
France. Aussi peut-on
assurer qu'il n'a point
encore paru d'ouvrage
en ce genre
,
qui renfer-
me un aussigrand nombre de Genealogies, &
de faits prouvez par des
titres. Il reste à dire un
mot de la maniere dont
ce l
a
aétéexecuté. Dans
rémunération des Officiers qui ont rempli ces differentesChargesen
a
suivi l'ordre chronologique. On a
donné un
abrégé de la vie&des
actions de chacun en particulier, & cet abrégé
est suivi de la genealogie
de la Maisondont il s'agit. Cette Genealogie
n'est poussée quejusqu'
au temps que les titres la
peuvent prouver.
Si ce livrem'aideaujourd'hui à remplir mon
Mercure, il y
causerade
grands vuides dans la
suite, & rendra l'érudition des Genealogies si
commune, que je ferai
conscience d'en entretenir le public
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Résumé : LIVRE NOUVEAU.
Le 31 mars 1712, les Pères Augustins de la place des Victoires offrirent au roi l'Histoire Généalogique de la Maison Royale de France et des Grands Officiers de la Couronne. Initialement rédigée par le Père Anselme en 1674, cette œuvre fut imprimée en deux volumes in-4°. Le Père Anselme travailla à une seconde édition, mais sa mort interrompit ce projet. Un ami érudit, officier de la chambre des comptes, poursuivit la tâche et publia l'ouvrage en deux volumes in-folio après des augmentations considérables. L'ouvrage commence par l'histoire généalogique des trois races royales de France et de leurs branches, puis détaille les Grands Officiers de la Couronne et de la Maison du Roi. Le premier volume traite des Sénéchaux, Connétables, Chanceliers et Maréchaux de France. Le second volume couvre divers autres officiers, comme les Amiraux et les Grands Maîtres d'Artillerie, et inclut les statuts de l'Ordre du Saint-Esprit ainsi qu'un catalogue des Chevaliers et Commandeurs de cet Ordre. Chaque volume possède des tables alphabétiques des maisons mentionnées. Cet ouvrage est reconnu comme le plus complet en matière de généalogies et de faits prouvés par des titres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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576
p. 121-147
Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Début :
L'Ordre de la Toison d'Or a été institué par Philippe [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Espagne, Roi, Chevaliers, Bourgogne, Europe, Princes, Empereurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Discourssurl'Ordre de lA
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
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Résumé : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
L'Ordre de la Toison d'Or a été fondé par Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, à Bruges en Flandres, le 10 janvier 1425, jour de son mariage avec Isabeau de Portugal. Le premier chapitre comptait 24 chevaliers. Plusieurs raisons expliquent sa création, notamment en mémoire de Judas Maccabée, en souvenir des revenus du trafic des laines des Pays-Bas, ou à la suite d'un incident galant impliquant Philippe le Bon. Cet ordre est l'un des plus prestigieux d'Europe, composé de seigneurs de grande distinction. Philippe le Bon en fut le premier grand-maître, suivi par son fils Charles, Duc de Bourgogne. Après la mort de Charles sans héritier mâle, sa fille Marie, Duchesse de Bourgogne, épousa Maximilien d'Autriche, qui devint le troisième grand-maître. Leur fils Philippe, connu sous le nom de Philippe I, Roi d'Espagne, fut le quatrième grand-maître. Les successeurs de Philippe I, tous Rois d'Espagne et Souverains des Pays-Bas, continuèrent à diriger l'Ordre. Charles Quint, cinquième grand-maître, augmenta le nombre de chevaliers à cinquante. Philippe V, Roi d'Espagne, fut le dixième grand-maître. La splendeur et la pureté de cet ordre sont dues à la noblesse de ses membres et à l'exactitude des grands-maîtres à n'y admettre que des princes et des seigneurs distingués. Le collier de l'Ordre est composé de doubles fusils alternés avec des pierres étincelantes, symbolisant les armes des anciens Rois de Bourgogne. Philippe le Bon institua l'Ordre en l'honneur de Dieu, sous la protection de la Vierge, et choisit saint André comme patron. L'Ordre possède des statuts détaillés et des armoiries gravées, décrites dans un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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577
p. 192-212
Discours sur l'Academie Royale des Sciences. [titre d'après la table]
Début :
L'Academie Royale des Sciences tint séance publique, le Mercredy 6. Avril [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Discours, Mercure, Opium, Vitriol, Vapeurs, Sel, Chaux, Tartre, Chimiste
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'Academie Royale des Sciences. [titre d'après la table]
Ne croyant pas pou voir donner ce mois-ci
le memoire suivant, on
avoir déja imprimé un
morceau de Monsieur
Parent. Quoique cette
Piece foitégalement belle &solide, on en trouvera peut-être trop de
ce même genre pour
un seul mois: mais à
coup sûr ce ne fera pas lessçavans quis'en plaindront.
L'Academie Royale des
Sciences tint séance publique, le Mercredy 6. Avril
Mr l'Abbé Bignon qui prefidoit felicita la Compagnie
sur ce que cette Assemblée
ne commençoit point
à@.
l'ordinaire par l'Eloge funebre de quelque Académicien
,
n'en étant mort aucun
dans le dernier Semestre.
Mr Lemery le fils, sçavant
Medecin & Chimistehabile, lut un memoire sur les
differentes couleurs des Précipitez du Mercure;il raporta plusieurs experiences des
changementsdecouleurs
qui arrivent à
ces précipitez,
le Mercure dissous dans
l'esprit de nitre est sans
couleurs, c'est-à-dire que
la dissolution est claire &
transparente, si on verse
dessus du sel Marin, la liqueur blanchit & il se précipire peu à peu une poudre
blanche qui cft le Mercure
dans sa couleur naturelle, le
sel Ammoniac la précipite
en un blanc sale, l'eau de
chaux en jaune, & le sel de
tartre en jaune orangé, &c.
Il dit que la couleur na-
•>
turelle du Mercure étoit le
blanc, que la couleur jaune
Du rouge luy étoit étrangère, & il l'anribua aux
parties dé ftü qui portées
avec la chaux où lé sel de
Tartre penetroient le Mercure, & se méslant avec luy
prenoient la couleur rougé
& naturelle à
ces mesmes
parties de feu.
Il prouva que la couleur
haturelle des parties de feu
étoit le rouge, par la couleur
mesme dufeuordinaire, par lacouleurque prend le Mercure seul calciné de long-
temps qui le convertit de
lui-mesme en une poudre
rouge, & par la couleur des
vapeurs du Salpêtre quand
on le convertit en cfprit de
nitre, car les vapeurs qui
emplissent le bâlon dans
cette operation font rouges
comme du sang; ce qui ne
peur provenir que des partics de feu. Il dit aussi que le
sel de tartre& la chaux ne
teignoient en jaune ou en
orange que parce que con'
tenant des parties de feu,
ces parties dans le melange
des matieres abandonnoient
la chaux ou le sel de tartre
pour fc joindre au Mercure.
Un homme quisetrouvoit
auprès de moy cm qui me crut
grând Chimiste
,
me demanda pourquoy ces mêmes partics de feu qui rougissoient
le Mercure, ne rougissoient
pas neantmoins la chaux &
le sel de tartre que l'on
joignoit au Mercure dans
ces expériences? je tiray m es Tablettes & ayant mis sa
demande par écrit je lui dis
que je pourrois lui rendre
réponse dans un mois, li
parut un peu surpris du long
terme, mais cependant cela
l'encourageaà me faire une
secondedemande, pourquoy les parties de feu qui
rougissent les vapeurs de
l'esprit de pitre ne rou- girent de elles^p^ lçs vapeurs
l'huille de Vitriol; je
voulus faire le sçavant pour
cette fois, & lui répondis
que si les vapeurs de l'huile
de Vitriol n'étoient pas
rouges, sans doute qu'iln'y.
avoirpointde partiesde feu;
mais il me soutint qu'il y
avoit des parties de feu I°.
parce qu'il faut un feu
bien plus violent pour tirer
l'huile de Vitriol que pour
£jre& l'esprit de n~rc~2.~
par l'action violente de
l'huile de Vitriol qui corrode & brule trèsfortement; enfin par ce que si
ron jette l'huile glaciale de
Vitriol dans de l'eau froide,
elle y
excite un gresillement
p^çil celuy que fait un
charbonrouge que l'onjette
dans l'eau froide. Comme
cela passoit ma portée j'écrivis&luy promisréponse
dans un mois, je prie ou
Mr Lémeri ou quelque
Chimiste de vouloir bien me dégager de ma parole en
m'envoyant réponseà ces deux demandes.
Mr Cassin le fils, digne
héritier du nom qu'il
porte, lut ensuite un mémoire sur le flux & le reflux
de la Mer, il y
donna des
moyens de trouver juste
l'heure des hautes,& basses
Marées dans les Ports de
France, il fit voir que les
Equinoxes ne sont pas les
temps des plus hautes Marées comme on se l'étoit
persuadé jufqucs icy, & il
démontra que ces mouvements reglez de la Mer dépendoient presque entièrement de la pression de la
Lune sur les eaux.
Mr Boulduc le pere, trèshabile Chimiste donna la
découverte d'un nouvel
Opium, après avoir tenté
plusieurs moyens de corri.
ger l'Opium ordinaire que
l'on ne sçauroit donner que
dans une dose très petite, &
qui souvent toute petite
qu'elle est ne laisse pas de
produire encore de fâcheux
effets,&voyant que toutes
ses corrections ne changeoient point l'Opium, il
essayade différentes si narco- çliçrch4 dans l'extrait des fleurs de Coquelicot
la qualité anodine, qu'il n'y
trQuya point, lprfqueJ'e^
trait n'étoitfait qu'avec lq,
seules feuilles de la fleur;
mais il observa que lesirop
de Coquelicot & l'extrait
croient un peu somnifères
lorsqu'on laissoit la reste des
Coquelicots avec les Feuilles
des fleurs,cela l'engagea de
fairel'extrait des testes
seules, & il trouva qyic
c'étaitfun somnifere des
plus doux qu'il y eut, qui a
la dose de quatre grains faisoit dormir sanslaisser aucun
trouble dans la teste: remede
d'autant plus utile qu'il ne
faut point l'aller chercher en
Turquieétant trèscommun
en France.
:
Deux de mes woifms
chausserentbeaucoup à l'occasion
de cette dissertation poursçavoir
si l'on déçoit mettre l'Opium
au rang des remedes ou des
poisonsfroids ou chauds. Je ne
rapporteray point leurs raisons
qui me parurentfort peu deci-
fivesi mais leurs disputefinit
par une demande que je rapporte icicommem'ayantparuplusimportante;sçavoir,s'ily aquelques marques pour connoistre
si
un hommeseroitmort d'avoir
pris une trop grande doss d'Opium? l'un deux dit qu'il n'y
avoit aucune marque. L'autre
dit que tous ceux qui mouroient
ayant pris beaucoup d'Opium
avoient le sang tellement
dissous qu'ilnesefigeoitjamais.
Unepetitedissertation de quelque
habile Medecinsur cette
matiere, aideroit àremplirmon
Mercure & pourroit estre
agreable &utile au public. Mr Vinflou habile &
sçavant Anatomiste, donna
un mémoire touchant les
glandes qui se rencontrent
dans les corps des animaux, illesdiftnbuaft fous ses différentesclasses qu'ilfubdivisa aussi en plusieurs especes.
Il range dansla première
Classe les glandes conglobéesj ce sont les glandesqui
font en quelquemanière
arrondies un peu fermes
d'une grandeur confiderablc,& d'une surface lisle
&unie comme les reins,&c.
Dans la sceonde Claffclefc
glandes conglomcrécs,qui
font des amas de plusieurs
pelotons étroitement collez ensemble & renfermez
fous une menbrane commune, comme le Pancreas,
les Parotides,&c.
Dans latroisiéme Classe,
les glandes en grain, il
nommaainfide petits corps
glanduleux tantost solitaires, tantost parfemez sur ua",
mesme plan de différentes
figures,telles font une
grande parties des glandes
intestinales, les çutan*écs.,&c.,
Dans la quatrième Classe
les glandes à poil ce font
celles qui forment
ce que l'on nomme le velouté de
l'estomach & des intestins,
composé d'une infinité de
petits tuyaux glanduleux en forme de panne ou de
velours.
Dans la cinquiémc Classe
les glandes irregulieres,qui
font celles qui par leur
forme extérieure ne se rapportent à
pas une des
precedentes, par exemple lefoye,&c.
;
:', Dans la sixiémeClasse les
glandes inperceptibles, qui
son celles qui sont sipetites
qu'onne les peut pas diflip*,
guersans microscope,ouque
l'onne découvre pas même
àl'aide du Microscope; mais
dontonne supposoit que
par leurs effets, ou à l'occasion de certaines maladies,
quiles rendent sensibles
celles sont les glandes du
Pericarde & du Pericorne
Il subdivisaensuitecessix
Classes générales en differentesespeccs, en les con.
siderant fous differens égards ,1 ; ou par raport
à leur uÍfu) ou par
raport aux sucs qu'elles
filtrent, ou par raport à
leursemploys, ou par raport
à leur durée.
Il donna ensuite la description & la figure de la
plus simple de ces glandes
pour la structure qui est la
glande à poil, dont l'assemblage forme le velouté de
l'estomach
,
ensuite celle du
rein, qui est un peu plus
composée
,
celle du
foye
qu'il dit estre une glandeconglobée cellulaire, dont chacune des cellules estgarnie
intérieurementd'un velouté
fort fin, dont chaque poil
estune glande comme auvelouté des intestins, & en
fin celle de la Ratte qui cft
U glande la plus composée;
puisque c'est selon luy unr.
glande conglobée, celluleuse, reticulaire & vasculeuse.
Il fcroit difficile de bien
faire comprendre la ftruc-4
ture de ces parties qu'en raportant sa propre description jointe aux figures, ce
quele peu de pratiqueque
ayAnqçpmicne m'apas
permis de faire.
Il raporta dans ces discours une chose fort singuliere, c'est que l'on pouvoit
avoir des preuves visiblesde
la transpiration des corps
vivants, en se presentant la
teste nuë, ou le corps de
quelque animal que ce soit
au grand soleil contre une
muraille blanche on aperçoir, dit il,une ombre legere
& voltigeante au dessus de
la teste ou du corps de l'animal, qui est l'ombre de la
waticre de l'insensible transpiration. Mes voisins se de*
manderent s'il étoit possible
qu'un corps invisible produisit une ombre visible,
chacun se promit de vérifier
l'expérience avant que d'en
chercher l'explication.
Mt l'Abbé Bignon reprit
à la fin de chaque mémoire
précis de ce qui avoitétédit,
& fit sentir au public l'utilité qu'il devoir attendre de
chacune deces observations
ou de ces découvertes, ce
qu'il fit avec cette facilité,
cette netteté
,
& cette
Eloquence qui luy font si natur
le memoire suivant, on
avoir déja imprimé un
morceau de Monsieur
Parent. Quoique cette
Piece foitégalement belle &solide, on en trouvera peut-être trop de
ce même genre pour
un seul mois: mais à
coup sûr ce ne fera pas lessçavans quis'en plaindront.
L'Academie Royale des
Sciences tint séance publique, le Mercredy 6. Avril
Mr l'Abbé Bignon qui prefidoit felicita la Compagnie
sur ce que cette Assemblée
ne commençoit point
à@.
l'ordinaire par l'Eloge funebre de quelque Académicien
,
n'en étant mort aucun
dans le dernier Semestre.
Mr Lemery le fils, sçavant
Medecin & Chimistehabile, lut un memoire sur les
differentes couleurs des Précipitez du Mercure;il raporta plusieurs experiences des
changementsdecouleurs
qui arrivent à
ces précipitez,
le Mercure dissous dans
l'esprit de nitre est sans
couleurs, c'est-à-dire que
la dissolution est claire &
transparente, si on verse
dessus du sel Marin, la liqueur blanchit & il se précipire peu à peu une poudre
blanche qui cft le Mercure
dans sa couleur naturelle, le
sel Ammoniac la précipite
en un blanc sale, l'eau de
chaux en jaune, & le sel de
tartre en jaune orangé, &c.
Il dit que la couleur na-
•>
turelle du Mercure étoit le
blanc, que la couleur jaune
Du rouge luy étoit étrangère, & il l'anribua aux
parties dé ftü qui portées
avec la chaux où lé sel de
Tartre penetroient le Mercure, & se méslant avec luy
prenoient la couleur rougé
& naturelle à
ces mesmes
parties de feu.
Il prouva que la couleur
haturelle des parties de feu
étoit le rouge, par la couleur
mesme dufeuordinaire, par lacouleurque prend le Mercure seul calciné de long-
temps qui le convertit de
lui-mesme en une poudre
rouge, & par la couleur des
vapeurs du Salpêtre quand
on le convertit en cfprit de
nitre, car les vapeurs qui
emplissent le bâlon dans
cette operation font rouges
comme du sang; ce qui ne
peur provenir que des partics de feu. Il dit aussi que le
sel de tartre& la chaux ne
teignoient en jaune ou en
orange que parce que con'
tenant des parties de feu,
ces parties dans le melange
des matieres abandonnoient
la chaux ou le sel de tartre
pour fc joindre au Mercure.
Un homme quisetrouvoit
auprès de moy cm qui me crut
grând Chimiste
,
me demanda pourquoy ces mêmes partics de feu qui rougissoient
le Mercure, ne rougissoient
pas neantmoins la chaux &
le sel de tartre que l'on
joignoit au Mercure dans
ces expériences? je tiray m es Tablettes & ayant mis sa
demande par écrit je lui dis
que je pourrois lui rendre
réponse dans un mois, li
parut un peu surpris du long
terme, mais cependant cela
l'encourageaà me faire une
secondedemande, pourquoy les parties de feu qui
rougissent les vapeurs de
l'esprit de pitre ne rou- girent de elles^p^ lçs vapeurs
l'huille de Vitriol; je
voulus faire le sçavant pour
cette fois, & lui répondis
que si les vapeurs de l'huile
de Vitriol n'étoient pas
rouges, sans doute qu'iln'y.
avoirpointde partiesde feu;
mais il me soutint qu'il y
avoit des parties de feu I°.
parce qu'il faut un feu
bien plus violent pour tirer
l'huile de Vitriol que pour
£jre& l'esprit de n~rc~2.~
par l'action violente de
l'huile de Vitriol qui corrode & brule trèsfortement; enfin par ce que si
ron jette l'huile glaciale de
Vitriol dans de l'eau froide,
elle y
excite un gresillement
p^çil celuy que fait un
charbonrouge que l'onjette
dans l'eau froide. Comme
cela passoit ma portée j'écrivis&luy promisréponse
dans un mois, je prie ou
Mr Lémeri ou quelque
Chimiste de vouloir bien me dégager de ma parole en
m'envoyant réponseà ces deux demandes.
Mr Cassin le fils, digne
héritier du nom qu'il
porte, lut ensuite un mémoire sur le flux & le reflux
de la Mer, il y
donna des
moyens de trouver juste
l'heure des hautes,& basses
Marées dans les Ports de
France, il fit voir que les
Equinoxes ne sont pas les
temps des plus hautes Marées comme on se l'étoit
persuadé jufqucs icy, & il
démontra que ces mouvements reglez de la Mer dépendoient presque entièrement de la pression de la
Lune sur les eaux.
Mr Boulduc le pere, trèshabile Chimiste donna la
découverte d'un nouvel
Opium, après avoir tenté
plusieurs moyens de corri.
ger l'Opium ordinaire que
l'on ne sçauroit donner que
dans une dose très petite, &
qui souvent toute petite
qu'elle est ne laisse pas de
produire encore de fâcheux
effets,&voyant que toutes
ses corrections ne changeoient point l'Opium, il
essayade différentes si narco- çliçrch4 dans l'extrait des fleurs de Coquelicot
la qualité anodine, qu'il n'y
trQuya point, lprfqueJ'e^
trait n'étoitfait qu'avec lq,
seules feuilles de la fleur;
mais il observa que lesirop
de Coquelicot & l'extrait
croient un peu somnifères
lorsqu'on laissoit la reste des
Coquelicots avec les Feuilles
des fleurs,cela l'engagea de
fairel'extrait des testes
seules, & il trouva qyic
c'étaitfun somnifere des
plus doux qu'il y eut, qui a
la dose de quatre grains faisoit dormir sanslaisser aucun
trouble dans la teste: remede
d'autant plus utile qu'il ne
faut point l'aller chercher en
Turquieétant trèscommun
en France.
:
Deux de mes woifms
chausserentbeaucoup à l'occasion
de cette dissertation poursçavoir
si l'on déçoit mettre l'Opium
au rang des remedes ou des
poisonsfroids ou chauds. Je ne
rapporteray point leurs raisons
qui me parurentfort peu deci-
fivesi mais leurs disputefinit
par une demande que je rapporte icicommem'ayantparuplusimportante;sçavoir,s'ily aquelques marques pour connoistre
si
un hommeseroitmort d'avoir
pris une trop grande doss d'Opium? l'un deux dit qu'il n'y
avoit aucune marque. L'autre
dit que tous ceux qui mouroient
ayant pris beaucoup d'Opium
avoient le sang tellement
dissous qu'ilnesefigeoitjamais.
Unepetitedissertation de quelque
habile Medecinsur cette
matiere, aideroit àremplirmon
Mercure & pourroit estre
agreable &utile au public. Mr Vinflou habile &
sçavant Anatomiste, donna
un mémoire touchant les
glandes qui se rencontrent
dans les corps des animaux, illesdiftnbuaft fous ses différentesclasses qu'ilfubdivisa aussi en plusieurs especes.
Il range dansla première
Classe les glandes conglobéesj ce sont les glandesqui
font en quelquemanière
arrondies un peu fermes
d'une grandeur confiderablc,& d'une surface lisle
&unie comme les reins,&c.
Dans la sceonde Claffclefc
glandes conglomcrécs,qui
font des amas de plusieurs
pelotons étroitement collez ensemble & renfermez
fous une menbrane commune, comme le Pancreas,
les Parotides,&c.
Dans latroisiéme Classe,
les glandes en grain, il
nommaainfide petits corps
glanduleux tantost solitaires, tantost parfemez sur ua",
mesme plan de différentes
figures,telles font une
grande parties des glandes
intestinales, les çutan*écs.,&c.,
Dans la quatrième Classe
les glandes à poil ce font
celles qui forment
ce que l'on nomme le velouté de
l'estomach & des intestins,
composé d'une infinité de
petits tuyaux glanduleux en forme de panne ou de
velours.
Dans la cinquiémc Classe
les glandes irregulieres,qui
font celles qui par leur
forme extérieure ne se rapportent à
pas une des
precedentes, par exemple lefoye,&c.
;
:', Dans la sixiémeClasse les
glandes inperceptibles, qui
son celles qui sont sipetites
qu'onne les peut pas diflip*,
guersans microscope,ouque
l'onne découvre pas même
àl'aide du Microscope; mais
dontonne supposoit que
par leurs effets, ou à l'occasion de certaines maladies,
quiles rendent sensibles
celles sont les glandes du
Pericarde & du Pericorne
Il subdivisaensuitecessix
Classes générales en differentesespeccs, en les con.
siderant fous differens égards ,1 ; ou par raport
à leur uÍfu) ou par
raport aux sucs qu'elles
filtrent, ou par raport à
leursemploys, ou par raport
à leur durée.
Il donna ensuite la description & la figure de la
plus simple de ces glandes
pour la structure qui est la
glande à poil, dont l'assemblage forme le velouté de
l'estomach
,
ensuite celle du
rein, qui est un peu plus
composée
,
celle du
foye
qu'il dit estre une glandeconglobée cellulaire, dont chacune des cellules estgarnie
intérieurementd'un velouté
fort fin, dont chaque poil
estune glande comme auvelouté des intestins, & en
fin celle de la Ratte qui cft
U glande la plus composée;
puisque c'est selon luy unr.
glande conglobée, celluleuse, reticulaire & vasculeuse.
Il fcroit difficile de bien
faire comprendre la ftruc-4
ture de ces parties qu'en raportant sa propre description jointe aux figures, ce
quele peu de pratiqueque
ayAnqçpmicne m'apas
permis de faire.
Il raporta dans ces discours une chose fort singuliere, c'est que l'on pouvoit
avoir des preuves visiblesde
la transpiration des corps
vivants, en se presentant la
teste nuë, ou le corps de
quelque animal que ce soit
au grand soleil contre une
muraille blanche on aperçoir, dit il,une ombre legere
& voltigeante au dessus de
la teste ou du corps de l'animal, qui est l'ombre de la
waticre de l'insensible transpiration. Mes voisins se de*
manderent s'il étoit possible
qu'un corps invisible produisit une ombre visible,
chacun se promit de vérifier
l'expérience avant que d'en
chercher l'explication.
Mt l'Abbé Bignon reprit
à la fin de chaque mémoire
précis de ce qui avoitétédit,
& fit sentir au public l'utilité qu'il devoir attendre de
chacune deces observations
ou de ces découvertes, ce
qu'il fit avec cette facilité,
cette netteté
,
& cette
Eloquence qui luy font si natur
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Résumé : Discours sur l'Academie Royale des Sciences. [titre d'après la table]
Lors d'une séance publique de l'Académie Royale des Sciences le 6 avril, l'Abbé Bignon félicita la compagnie pour l'absence de décès d'académiciens au dernier semestre. Plusieurs mémoires furent présentés. Mr Lemery, fils, lut un mémoire sur les différentes couleurs des précipités du mercure, expliquant que le mercure dissous dans l'esprit de nitre change de couleur selon les substances ajoutées. Il attribua la couleur jaune ou rouge du mercure à la présence de 'parties de feu' dans les substances mélangées. Mr Cassini, fils, présenta un mémoire sur le flux et le reflux de la mer, fournissant des moyens de déterminer l'heure des marées en France et démontrant que les mouvements réguliers de la mer dépendent principalement de la pression lunaire. Mr Boulduc, père, découvrit un nouvel opium à partir des fleurs de coquelicot, somnifère doux et utile, contrairement à l'opium ordinaire qui peut avoir des effets néfastes. Mr Vinflou, anatomiste, discuta des glandes animales, les classant en six catégories : glandes conglobées, conglomérées, en grain, à poil, irrégulières et imperceptibles. Il décrivit la structure de plusieurs glandes, comme celles de l'estomac, du rein, du foie et de la rate. L'Abbé Bignon conclut chaque présentation en soulignant l'utilité des observations et découvertes présentées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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578
p. 260
SAINTE Adelaide.
Début :
A Seltz en Alsace, Sainte Adelaide Imperatrice d'Occident, étoit épouse [...]
Mots clefs :
Sainte Adélaïde, Monastère
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SAINTE Adelaide.
SAINTE.
Adelaide.
ASeltz en
Alsace,Sainte
Adelaide Impératrice d'Occident
,
étoit époufc dOthon premier,fut fondatrice
du Monastere de Seltz où
elle mit pourAbbé Eccémagne, qu'elle avoit toujours auprès d'elle, luy pour
expliquer la Sainte
écriture
Adelaide.
ASeltz en
Alsace,Sainte
Adelaide Impératrice d'Occident
,
étoit époufc dOthon premier,fut fondatrice
du Monastere de Seltz où
elle mit pourAbbé Eccémagne, qu'elle avoit toujours auprès d'elle, luy pour
expliquer la Sainte
écriture
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579
p. 265-300
LES MERVEILLES des Abeilles, ou analyse du fond des Alveoles, dont leurs Rayons sont composez. Par Mr PARENT.
Début :
1. Plusieurs Naturalistes habilles ont admiré la figure exagonale des [...]
Mots clefs :
Abeilles, Rhombes, Alvéoles, Figures, Angles, Sphères, Géométrie
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texteReconnaissance textuelle : LES MERVEILLES des Abeilles, ou analyse du fond des Alveoles, dont leurs Rayons sont composez. Par Mr PARENT.
LES MERVEILLES des Abeilles> ouanayse du fond des Alveoles, dont leurs Rayonssont composez. ParMrPARENT, I#l? Lufieurs Naturalistes habilles ont admiré la figure exagonale des alveoles ou cellules des mouches à miel; mais il ne me fouvienc pas quaucun ait rien écric sur celle du fond de ces cellules merveilleuses, & sur la maniere donc ellesfont as. semblees& opposées entre elles, quoyque ce (bit peut estre tout ce qu'il y à d'admirable dans cesujet, des figures exagonales pouvant estre forméesnaturellement , & par le seul mouvement descorps, sans presupposeraucune connoissance , comme je l'ayexpliqué dans une autre occasion Mais en examinant la figure du fond de ces Alveoles avec application , on trouve qu'elle renferme toute la perfection que l'esprit hu- main, muni de la plus subtile geometrie peut imaginer. Car elles ont de toutes les figures qu'elles pourroient recevoir la plus reguliere, par consequent la plus belle , & la plus aisée à bastir, & aussi la plus logeable, à moindres frais, ou la plus spatieuse , avec mesme surface, la plus aisée à s'y tourner en tout sens , & en mesme temps la plus solide , quiest tout ce quele plus habile Archirecte pourroit souhaiter. C'est ce qui ma fait penser que te public ne seroit peutestre pas fasché que je luy communiquasse mes re flexions fijr un sujet aussi curieux, & qui semble nous ouvrir une voye à la connoissance de l'ame des bestes; d'autant plus que j'espere l'y faire parvenir par la voye la plus abrégée , laquelle estant exempted'Algèbre, ôc de triangles spheriques, (quim'ont servi à - le developer)lemet à la portée de ceux qui ont les moindres teintures dela geometrie. 2.. Soit donc BSDTFR la base d'un tuyau prifmatique exagonal perpendiculaire à son axe VOI, lequel tuyau represente une des Alvéoles des Abeilles. Spit X le cenrre de cette bafe : soient R A K , BI,SCM,DN,TEP&FQ les six cotiez ou arestes des faces de l'Alveole; qu'on suppose veuë si l'on veut par le dedans,l'œil respondant directement au point V de la bafe qui est entre son centre X & sa circonférence , si l'on prend un point Ofùrl^âxc VOIau dessousde cette bafe, duquel onmene trois plans par les rrois collez BF,BD,DF,dutriangle équilateral inscrit à l'exagone, sçavoir AB O Fqui coupe AFenA; & les deux faces KAFQ, KABL, de l'Alveole enAF&AB; BODC qui coupe CMen Ç9 & les faces~BCML, DCMN en RC , & CD; DOFEqui coupe EPT enE , &les faces NDEP,PEFQ,enDE, EF ; ces trois plans se cou- pant les uns les autres dans les droites OB, OD,OF; le fond de l'Alveole se trouvera fermépartrois rhombesOBAF,ODEF,ODCB, qui feront égaux &semblables en tout, comme il est assez évident;car FB, par exemple , estant le costé' du triangle équilateral inscrit à l'exagone , si l'on mene le rayon XR de , l'exagone qui rencontre BF perpendiculairement: dans son milieu G, & qui est égal au rayon X F; on aura ( à cause de l'angle. XFG de trente degrez) X G égale à la moitié de XF, & par consequent aussi à la moitié de XR; menant donc encore la droite OA, elle rencontrera XRau point G,carelles font toutes deux dans le plan des paralleles VOI, KAR) & ne scauroient avoir que G de commun. On aura donc ( à cause des triangles rectangles semblablesAGR,XGO)l'analogie (QG: GA::XG'• GR. ) Donc G est le milieu des deux droites AO, FB. M Ainsi,) àcause des angles opposezégaux AGF,BGO, & AGB, OGF, ilest évident que les deux triangles AGF, BGO, & AGB,FGO, font parfaitement égaux ; c'est pourquoi AF est parallele &égale à OB,&AB, àFO: doncABOFestun Rhombe, puisque OB & OFsont égales. On prouvera de mesme que ODEF, OBCD font aussi des Rhombes; & d'aiileurs la régularité de la construction fait voir que ces 3. Rhombes font égaux en tout. 3. Il ne s'agit donc plus maintenant, que de trouver quelle doit estrel'inclinaifon des Rhombes B AFO,DEFO,DOBC, sur l'axe VOI,afin que l'Alveole ait toutes les persections dont on a parlé cy-dessus. Pour y parvenir je considerequ'à mesure qu'on prend le point A sur K AR plus proche de K, pour mener les droites AF,AB,( ou ce quiestle mesme , à mesure qu'on prend le point O plus audessous de X pour mener la faceABOF,) l'angle B A F devient moindre que l'angle BRF de 120. degrez , & l'angle F A K ou BAK , plus grand que l'angle droit ARF ou, A RB ; c'est pourquoy on peut prendre ces points A & O à telle distance de R ou X , que les 3. angles autour de A, feront égaux; ce qui est une des conditions proposées à trouver, &laplussimplede toutes: Et l'on verra ensuite que toutes les autres perfections en derivent, & que la prudente, & subtile Abeille ne s'y trompe jamais. Or je dis qu'il faut que pour cet effet ARou OX, (car ces 2. lignes font égales, puisque GXest égale à GR) soit le tiers de A F;ce.quiestàlavérité une équation d'Algèbre à réfoudre , puisque ces 2. lignes sontinconnues. Mais supposant la chose telle, le quarré de AR que je suppose valoir, I, estans I, celuy de A F vaudra 9, & celuy deF R 8.(à cause de l'an.;, gle droitA RF.) Mais Yans gleRFGestantde 30. degrez, demesme queXFG; 1,G fera la moitié de RF & son quarré fera le quart deceluy de RF, c'est à-dire qu'il vaudra 2; donc celuy de A G fera de3 )( à cause de l'angle droit AR G,) & celuy de F G de6. tà causedel'angle droit A - GF , ou,RGF,) donc le quarré de A G fera la moitié deceluy de FG, ou celuy de A O la moitié de celuy deFB.AinsiAOfera à F B, comme le costé d'un quarréest à sa diagonale. Si l'on mene maintenant AHsurFR qui fasse l'angleHARégalàFAG,les triangles rectangles ARH, AGF, feront semblables ; ainsi le quarré de AR fera aussi le double de celuy de HR, qui par conséquent vaudraiSciera la seiziéme partie de celui de RF Aui vaut 8. donc RH serale quart de RF, & le tiers de HF , demesmequeARest sup posée le tiers de AF; ainsi l'angle RAF fera double de l'angle RAH & double de AFG. Donc RAFfe- ra égal à AFO com plément au demi cercle de BAF(àcauseduRhombe BAFO. ) Mais le mesme R AF est le complement au demi cercle de l'angle K AF;donc les anglesBAF , KAF , & par consequent aussi KAB feront égaux, ce qu'il falloitprouver. Si l'on confidere maintenant que les angles alternes FA R, AFQ, font égaux, (à cause des parallèles KAR, QFO)on verra aussi-tost que les angles AFO,AF Q; & parconsequent aussi EFO , EFQ, font encore égaux, & les complemens au demi cercle des angles autour de A, donc les n. angles plans autour de B, F,D, font touségauxen- t'reux, de mesme que les îr. autour de A,C,E,O, & les uns font les complemens des autres au demi cercle. 4. De plus on ne peut douter que les Angles des faces autour de ACEO ne soient encore égaux entr'eux;de mesme qu'autour de BDF; puisqu'iln'y a a aucune raison, pourquoy quelqu'un feroit plus grand ou ,moindre que les autres, dumoment que touslesangles plansysont égaux ; & qu'ondémontre qu'un trian gle spherique quiales troiscostez égaux, a aussi les trois angles égaux -, donc tous les angles des faces, & du fond de l'Alveole,ou ses iy arestes font de 120.degrez chacune, puisque ceux de son contoursçavoir, BRF) BSD, SBR &c, ont cette valeur. D'ou il fuit évidem- ment que cette figure est plus commode pour se loger , que si les angles estoient inégaux; & que de plus une mesme Sphère en peut toucher toutes les faces. Or elle touchera celles du fond dans leurs centres G., Y, Z, & son centre fera sur l'axe VOI , comme en I, ensorte que les perpendiculaires IG, IY,IZ)'(eronc égales à ses rayons ce qui est évident par l'égalité desangles des faces & des Rhombes.Ainsila figure du fond de ces Alveoles doit participer de celle de cette Sphere , qui est de contenir plus d'espace que tout autre, qui auroit mesme surface &un mesme nombre de faces. 5. Pourconnoistre maintenant les angles BAF , AFO , des Rhombes , & en général tous les angles tant obtusqu'aigus autour des points A,C)E"0)lk B, D, F,on se souviendra de ce qu'on vient de voir; que le quarré de AF, étant de 9 celui de AG vaut 3, celui de FG , 6 , celui de FR, 8,ainsi celui de AO vaudra12,, & celui BF 24; parconséquentces4.quarrez feront entr'eux comme les nombres9. 8-11.2.4. & les lignes AF, RF, AO,FB, comme lesnombres3. 2R2.2R3.&2R6.)ou, Rt.R3.R6) connoissant donc les raportsdescostez FA,FO, AG, qui fontles finus des angles opposez, , dans le triangle rectangle : AGF, on aura aussi-tofi la valeur de ses angles aigus , qui font les moitiés des angles du Rhombe. Ou pluitolt prenant AR qui vaut 1. pour finustotal,ôc RF qui eu la racine de 8. oui 2R2. ) pour la tangente de l'angle FAR égal AFO on en tirera l'analogie ( si 1. donne 2. R 2.. combien 100000 )dontle quatrième terme 182842. est la tangente de 70. degrez 32.minutes 8. ou de AFO, ce qui fait voir que son complément BAF est de L09. d.28. ,min.conformémentaux experiences que les sçavants Mrs. de Cassini & Maraldi en ont faites avec toute la justesse que des figures aus si petites que celles de ces Alvéolés peuvent recevoir. Car ces Mefifeurs m'ont assuré les avoir toûjours trouves; de 70. & de 110. degrez. Je leur dois au reftecettejustice d'avouerque je leur ai l'obligation de m'avoir tiré de l'erreur où j'etois, que les Abeilles travaillassenten commun, & non feulesà seules comme elles font -,& quelles fissent'leurs Alvéoles plates parie fond; & de m'avoir par-là doané occasiond'ii magmer quelle devoit estre donc la figure du fond de ces cellules qui renfermoit le plus de perfection. Il est bon d'ajouster cnco. re icy qu'on peut parvenir à la connoissance du fond de ces cellules en fupofanc d'abord les angles en AEF chacun de 120. degrez concevant chacun de ces points au centre d'une Sphère, & les rayons A,B, AB, AK, AF, prolongées jusquà sa surface , ce qui donnera un triangle spherique à résoudre , dont chaqueangle fera de 120: degrez &dontontrouvera les costez de 109. degrez 28. minuteschacun, , 6. Il restemaintenantAc Faire voir quelafigure exagonale de ces cellulesleur a donne plusde régularité , que toute autre imaginable. Pour cet effet il est premierement évident quelles ne .peuvent avoir outre la figure exagonale , que taquarree,ou la triangulaire; puisqu'il n'y aque ces 3. figures régulières qui j>ui(Tenç feules couvrir un plan quarré , ou d'un triangulaire , ( comme nous avons fait ceuxd'un exagonal) parles milieux des cotez de sà bafe, les faces du fonds ; feront avec celles du contour des angles obtus; tandis que ces derniers en font de droits entrelles, ou de 60. degrez. Ainsi ces cellules triangulaires ou quarrées auroient moins de regularité & de commodité que les exagonales, & même moins de capacitépour une surface égale, puis quelles auroient un moindre nombre de faces. On peut même tirer de là que les éxagonales ont encore plus de solidité, puis quelles tiennent les unes avec les autres par plus de faces, & que lestuyaux les plusronds sont plus solides que ceux qui ont moins de faces, comme on le voit dans toutes les productions de la nature. 7. Il reste donc de conclure que ces alveoles admirables ont toute la per- , session qu'on pouvoit fou. haiter. Par où l'on voit que l'auteur dela nature, qui conduit ces animaux,Semble nous inviterà approfondir lesfecrets dela Geometrie & de la Physique, bien loin de les'meprHer ,comme font laplupart de ceux qui neconnoissent pasces merveilles. Cest cequima porte à chercher encore la valeur du rayon G de la sphere infcriptible àl'alveole; &pour y parvenir,jeconsidereque cette sphere (touchant les faces de l'alveoleopposées diametralehicnc ;tellesqtffc DC, EF AB,DE;AF, DC, & qui font paralleles entrelles, il est évidentque son diametre doit être égal à la distance de ces mêmes faces. Or cette distance est égale à chacun des côtez BF;, B D, DF, du triangle équilateral inscrit à l'exagone , ou à chacune des grandes diagonales des rhombes ; ce qui est aisé à voir, en ce que de l'angle de l'exagone AEF deno. degrez ôtant l'angle BFD de 60, il reste 60 degrez, dont la moitié est la valeur deIangleEFD ; lequel étant ajoutéà l'angle BFD, donne Fangle-BFE droit, &de même de FBC.Ainsi BFest perpendiculaire à ces mêmes faces, & en est par consequent atiffi la distance. Donc ce diametreest à FR comme R3 a ï , & à FA comme 2R6 à 3, ou comme 6 à —R 6. 8. J'ai été plus loin. J'ai terminé le dessus d'une alvéolé par 3 rhombes égaux & semblables à ceux du fond, en faisent en sorte que les faces du contour fuflènç aussi des rhombes pareils ; ce qui sefait, en prenant les arêtesAK,BL, &c.égales aux cotes des. fbpç&t}es:du fond, & leur menant par KL, &c. des ) paralleles,commeonlevoit dans la figure solide reprefernée en perspective. Ce qui m'a donné un nouveau corps solide terminé par ix rhombestous égaux & femblables, ayant tous les angles de ses faces égaux, & de 120 degrez ; de plus 14 angles plans aigus, chacun de 70 deg. 31. min. & 2.4 obtus, chacun de 109,28, & qui est circonscriptible à ,. une (pbcfe. Il est vrai qu'il a 6 angles solides composez chacun de4anglesplans aigus de70deg. 52. min. chacun, & 8 autres angles solides corpposez de 3 angles plans obtus, chacun de 109 deg. 28 min. Ainsi il n'est pas inscriptible, àune sphere. Ce nouveau corps ta au/ïi deux especes d'axes ; & ecanc coupe perpendiculairement a ceux qui passent par les premiers anglessolides opposez,sça- voir par son centre, la coupe cA toujours un quarré: au lieu que si on le coupe de même perpendiculairement a ceuxqui passent par les derniers opposez,lecoupe est toûjours un exagone. Ce qui fait que ce corps re- presente en tout sens (étant vu selon les derniers axes) des alveoles exagonales >- & étant vu selon les premiers, il represente des alveoles quarrees. 9. De plus, on peut l'environner de iz autres corps - tous pareils, posez sur cha- cuftc de ses faces; en forte qu'il ne restera aucun jour encre ces 13 corps, à cause que les angles de ces mêmes faces font chacun de 110 degrez : d'où il luit que ce nouveau corps (que je nomme dedecaëdre apiain ou rhombique ) peur exactement remplir l'univers; de même que l'exaëdre rhombique; dont le cube ri'est qu'une espece ; ou si l'on veut, de même que l'octaëdre joint avec le tetraedre , comme jel'ai demontré ailleurs. Nous a- vous joint ici le developemenr de ce nouveau dedecaëdre. 9. Enfin il est évident qu'on peut supposer une Sphère en chacun de ces 12, corps environnans qui les touche dans les centres de leursfaces. Ce qui nousfait connoître de quelle maniéré ezspheres doivent être rangées autour d'une treizièmeégale à chacune -d'elles, pour se toucher toutes ; & on voit qu'il n'y en a pas une feule des 13 qui n'en doivetoucher 5. au- -~ ••.7 1: 4 tres, & que de pluselles se touchenttoutes4à 4^.entfin elles sont rangées 6.z:6 autour de grands cercles de la premiere , qui font entr'eux les anglesdes r hombes ci-dessus ; & chaque cercle en a de plus3 dechaque côté dè son plan , qui se tou- chent mutuellement , & quitouchentles ô.xjiji sont toutautour delui.At (a, mirâtiliu*&>
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Résumé : LES MERVEILLES des Abeilles, ou analyse du fond des Alveoles, dont leurs Rayons sont composez. Par Mr PARENT.
Le texte 'LES MERVEILLES des Abeilles' de Mr Parent explore la structure des alvéoles des abeilles, en se concentrant particulièrement sur la forme hexagonale de leur fond. Les naturalistes ont souvent admiré la figure hexagonale des alvéoles, mais peu ont étudié la forme du fond de ces cellules. Parent découvre que cette forme est d'une perfection géométrique remarquable. Les alvéoles ont une forme hexagonale régulière, ce qui les rend esthétiques, faciles à construire et économes en espace. Cette structure assure également une grande solidité et une capacité maximale pour une surface donnée. Le texte décrit en détail la géométrie des alvéoles, utilisant des concepts de géométrie et d'algèbre pour expliquer comment les abeilles construisent ces structures parfaites. Les angles des rhombes formés au fond des alvéoles sont de 120 degrés, et ces rhombes sont égaux et semblables. Parent souligne que la structure hexagonale est la plus régulière et la plus efficace, comparée aux formes triangulaires ou carrées. Par ailleurs, le texte décrit les propriétés géométriques d'un corps solide et ses interactions avec d'autres corps similaires. Lorsqu'on coupe ce corps perpendiculairement à travers ses axes, la section obtenue est un carré si le coupe passe par les premiers angles solides opposés, et un hexagone si elle passe par les derniers angles opposés. Cela signifie que le corps présente des alvéoles carrées lorsqu'il est vu selon les premiers axes et des alvéoles hexagonales selon les derniers axes. Il est possible d'entourer ce corps de 12 autres corps identiques, chacun posé sur une face du corps central. Les angles des faces, chacun mesurant 110 degrés, permettent à ces 13 corps de s'emboîter parfaitement sans laisser d'espace vide. Ce nouvel ensemble, nommé 'dédécacèdre aplain ou rhombique', peut remplir l'univers de manière exacte, similaire à l'hexacèdre rhombique ou à la combinaison de l'octaèdre et du tétraèdre. De plus, il est possible de supposer une sphère en chacun des 12 corps environnants, touchant les centres des faces. Cela permet de comprendre comment les sphères doivent être disposées autour d'une treizième sphère égale pour se toucher toutes. Chaque sphère touche 5 autres sphères, et elles sont organisées en cercles autour de la sphère centrale. Ces cercles forment des angles rhombiques et chaque cercle a trois autres cercles de chaque côté de son plan, qui se touchent mutuellement et touchent ceux qui sont autour d'eux.
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580
p. 36-42
Memoire pour une Assemblée de Droit, [titre d'après la table]
Début :
Le 25.Février, jour de S. Mathias, la Faculté de Droit [...]
Mots clefs :
Doyen, Docteurs, Faculté de droit, Honneur, Élections, Assemblée
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texteReconnaissance textuelle : Memoire pour une Assemblée de Droit, [titre d'après la table]
On a negligé au mois
de Fevrier de m'envoyer
un memoire qu'on m'avoit promis , pour une
affemblée qui fe tient
tous les ans, & dont je
ne crois pas qu'on ait
encore fait le détail dans
aucun Mercure , quoy
qu'elle foit auffi importante par fon inftitution ,
que par les perfonnes illuftres qui la compofent.
Le 25. Février , jour de
GALANT. 37
S. Mathias , la Faculté de
Droit fit une aſſemblée generale à l'ordinaire , où ſe
trouverent M. le Cardinal
de Noailles , Doyend'honneur de la Faculté , & plufieurs Confeillers d'Etat
tous Docteurs honoraires
de la même Faculté , pour
proceder à l'élection d'un
Doyen d'honneur
place de M. le Cardinal de
Noailles , dont le temps étoit fini ; & de deux Docteurs honoraires en la place de Meffieurs le Pelletier,
Miniftre d'Etat, & le Caen la
38 MERCURE
mus , Lieutenant Civil : &
on élut pour Doyen d'honneur M. de Marillac, Doyen
du Confeil ; & pour Doc.
teurs honoraires Meffieurs
Dargouges Lieutenant Civil , & l'Abbé Menguy ,
Confeiller- Clerc au Parlement, & Chanoine de Nôtre-Dame.
Il faut obferver que cette
illuftre Compagnie eft
com ofée de fix Anteceffeurs , ou Profeffeurs , qui
font le Corps de la Faculté,
à laquelle les Arrêts &Declarations du Royontajoû
GALANT.
39
té deux fortes de Docteurs
aggregez , dont douze font
Aggregez d'honneur , ou
Docteurs honoraires , qui
font ou Magiftrats , ou Ecclefiaftiques conftituez en
dignité ; & douze Docteurs
aggregez de fonction ou
d'exercice. Les premiers
peuvent affiſter à toutes les
affemblées de la Faculté ,
+
même pour les élections
des Profeffeurs , Docteurs
honoraires &aggregez d'exercice & pour les derniers, ils n'y peuvent affiffter qu'en nombre égal à
40 MERCURE
celui des Profeffeurs actuellement regentans , la voix
conclufive refervée à celui
qui prefide.
Il y a
pour Officiers un
Doyen d'honneur un
Doyen de charge ou de
fonction , un Syndic , un
Queſteur ou Receveur , &
un Cenfeur. Le Doyen
d'honneur eft toûjours un
Docteur honoraire confti
tué en dignité. Les autres
Charges font exercées par
les Profeffeurs. Le Doyen
d'honneur prefide à toutes
les affemblées où il fe trouve ,
GALANT. 41
ve , & en fon abfence le
Doyen de charge.
Tous les ans à la S. Mathias la Faculté s'affemble
pour nommer les Officiers.
commence par le On
Doyen d'honneur , qu'on
peut continuer deux ans
mais pas davantage : aprés
les deux ans on en élit un
autre du nombre des Docteurs honoraires , comme
il a été obfervé ci- deffus.
Enfuite on paſſe à l'élection
des autres Officiers , qui
changent tous ce jour-là.
M. de Marillac , Doyen
May1712.
D
42 MERCURE
du Confeil , Docteur hono
raire , fut élû Doyen d'hon
neur en la place de Monfieur le Cardinal , qui l'avoit été deux ans.
de Fevrier de m'envoyer
un memoire qu'on m'avoit promis , pour une
affemblée qui fe tient
tous les ans, & dont je
ne crois pas qu'on ait
encore fait le détail dans
aucun Mercure , quoy
qu'elle foit auffi importante par fon inftitution ,
que par les perfonnes illuftres qui la compofent.
Le 25. Février , jour de
GALANT. 37
S. Mathias , la Faculté de
Droit fit une aſſemblée generale à l'ordinaire , où ſe
trouverent M. le Cardinal
de Noailles , Doyend'honneur de la Faculté , & plufieurs Confeillers d'Etat
tous Docteurs honoraires
de la même Faculté , pour
proceder à l'élection d'un
Doyen d'honneur
place de M. le Cardinal de
Noailles , dont le temps étoit fini ; & de deux Docteurs honoraires en la place de Meffieurs le Pelletier,
Miniftre d'Etat, & le Caen la
38 MERCURE
mus , Lieutenant Civil : &
on élut pour Doyen d'honneur M. de Marillac, Doyen
du Confeil ; & pour Doc.
teurs honoraires Meffieurs
Dargouges Lieutenant Civil , & l'Abbé Menguy ,
Confeiller- Clerc au Parlement, & Chanoine de Nôtre-Dame.
Il faut obferver que cette
illuftre Compagnie eft
com ofée de fix Anteceffeurs , ou Profeffeurs , qui
font le Corps de la Faculté,
à laquelle les Arrêts &Declarations du Royontajoû
GALANT.
39
té deux fortes de Docteurs
aggregez , dont douze font
Aggregez d'honneur , ou
Docteurs honoraires , qui
font ou Magiftrats , ou Ecclefiaftiques conftituez en
dignité ; & douze Docteurs
aggregez de fonction ou
d'exercice. Les premiers
peuvent affiſter à toutes les
affemblées de la Faculté ,
+
même pour les élections
des Profeffeurs , Docteurs
honoraires &aggregez d'exercice & pour les derniers, ils n'y peuvent affiffter qu'en nombre égal à
40 MERCURE
celui des Profeffeurs actuellement regentans , la voix
conclufive refervée à celui
qui prefide.
Il y a
pour Officiers un
Doyen d'honneur un
Doyen de charge ou de
fonction , un Syndic , un
Queſteur ou Receveur , &
un Cenfeur. Le Doyen
d'honneur eft toûjours un
Docteur honoraire confti
tué en dignité. Les autres
Charges font exercées par
les Profeffeurs. Le Doyen
d'honneur prefide à toutes
les affemblées où il fe trouve ,
GALANT. 41
ve , & en fon abfence le
Doyen de charge.
Tous les ans à la S. Mathias la Faculté s'affemble
pour nommer les Officiers.
commence par le On
Doyen d'honneur , qu'on
peut continuer deux ans
mais pas davantage : aprés
les deux ans on en élit un
autre du nombre des Docteurs honoraires , comme
il a été obfervé ci- deffus.
Enfuite on paſſe à l'élection
des autres Officiers , qui
changent tous ce jour-là.
M. de Marillac , Doyen
May1712.
D
42 MERCURE
du Confeil , Docteur hono
raire , fut élû Doyen d'hon
neur en la place de Monfieur le Cardinal , qui l'avoit été deux ans.
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Résumé : Memoire pour une Assemblée de Droit, [titre d'après la table]
Le 25 février, jour de la Saint-Mathias, la Faculté de Droit a tenu son assemblée annuelle. Cette réunion a marqué l'élection de M. de Marillac comme nouveau Doyen d'honneur, succédant à M. le Cardinal de Noailles. Deux nouveaux Docteurs honoraires ont également été élus : M. Dargouges, Lieutenant Civil, et l'Abbé Menguy, Conseiller-Clerc au Parlement et Chanoine de Notre-Dame. La Faculté est structurée autour de six Professeurs, appelés Antecesseurs, et vingt-quatre Docteurs agrégés, divisés en douze Docteurs honoraires et douze Docteurs agrégés de fonction. Les Docteurs honoraires, souvent magistrats ou ecclésiastiques, peuvent participer à toutes les assemblées, y compris les élections, contrairement aux Docteurs agrégés de fonction, dont la présence est limitée. Les officiers de la Faculté comprennent un Doyen d'honneur, un Doyen de charge, un Syndic, un Questeur ou Receveur, et un Censeur. Le Doyen d'honneur, toujours un Docteur honoraire, préside les assemblées. En son absence, le Doyen de charge assure la présidence. Chaque année, à la Saint-Mathias, la Faculté se réunit pour nommer ces officiers, le Doyen d'honneur pouvant être réélu pour un second mandat mais pas au-delà.
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581
p. 47-48
MARIAGE.
Début :
N. de Rochereau, Seigneur de Hauteville, Conseiller au Grand Conseil, [...]
Mots clefs :
Rochereau, Hauteville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
ARIAGE.
N. de Rochereau , Seigneur de Hauteville , Confeiller au Grand Confeil,
48 MERCURE
fils de Meffire Denys de
Rochereau , Seigneur de
Hauteville , Confeiller au
Grand Confeil , & de Dame Elizabeth Morel , a
épouſé le dix -ſept May N.
de la Michaudiere , fille du
feu Maître des Comptes ,
& de N. Grafſeteau.
N. de Rochereau , Seigneur de Hauteville , Confeiller au Grand Confeil,
48 MERCURE
fils de Meffire Denys de
Rochereau , Seigneur de
Hauteville , Confeiller au
Grand Confeil , & de Dame Elizabeth Morel , a
épouſé le dix -ſept May N.
de la Michaudiere , fille du
feu Maître des Comptes ,
& de N. Grafſeteau.
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582
p. 73-78
DONS DU ROY,
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de saint Paul, Ordre des [...]
Mots clefs :
Dons, Abbayes, Diocèses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY,
9750
DONS DU ROY,
Le Roy a donné l'Abbaye de faint Paul , Ordre
des Premonftrez, Dioceſe
deVerdun , à M. de Meaux.
May1712.
G
74 MERCURE
Cet Ordre tire fon origine
de celui de faint Benoît ,
qui fut fondé par l'Evêque
Alberon l'an 1136. qui leur
donna pour premier Abbé
Roger auquel fucceda
Theodoric , fils du Comte
de Salmes , l'ana141
L'Abbaye de fainte Croix
de Bordeaux , Ordre de S.
Benoît , à M. l'Abbé de Beringham. Cette Abbaye a
été fondée par Clovis. Elle
étoit autrefois hors des
murs de la ville: ob oved
SoL'Abbaye de faint Mange, Ordre defaint Auguf
GALANT.
75
tin , Dioceſe de Châlons
à M. l'Abbé du Cambout.
L'Abbaye de ChambreFontaine , Ordre des Premonftrez Diocele de
Meaux , à M. l'Abbe de
Brancas.
91790
L'Abbaye d'Herivaut
Ordre de faint Auguftin,
Dioceſe de Paris, à M. l'Abbé des Champs.
L'Abbaye de la Prée
Ordre de Cîteaux, Dioceſe
de Bourges , à M. l'Abbé
2
de Valory.
sb moa
L'Abbaye de faint ¡ Sever , Ordre de fajin Benoît
-U!
la
Gij
76 MERCURE
Dioceſe de Tarbes , à M.
l'Abbé du Caſteja.
- L'Abbaye de Landtteveneek , Ordre de faint Benoît , Dioceſe de Quimper,
à M. l'Abbé d'Argentrée.
Cette Abbaye eft la plus
ancienne de l'Ordre , elle a
étéfondée par Grallon Roy
de Bretagne.
L'Abbaye de Fontaines ,
Ordre de Citeaux , Dioceſe 2.
de Tours à M. l'Abbé de
Baudry. On a donné le
nom de Fontaines à cette
Abbaye , à caufe de plufieurs fontaines qui font
GALANT.
77
aux environs. Ce lieu étoit
rempli de bois.
L'Abbaye du Tronchet ,
Ordre de faint Benoift ,
Dioceſe de Dol , à M. l'Abbéde Vaugenois. Cette Abbaye eft fituée dans la baſſe
Bretagne. Alan , Senechal
de Dol , la fit bâtir l'an 1150.
L'Abbaye de la Vanvaux, Dioceſe de Vannes ,
à M. l'Abbé de Vauluyre.
L'Abbaye du Rivet , Or
dre de Cîteaux , Diocefe de
Vaft, à DomJean Benoist
Bernardin.
L'Abbaye de fainte Croix
G iij
78 MERCURE
d'Apt , Ordre de Cîteaux ,
à Madame de Marnay de
la Baftie
DONS DU ROY,
Le Roy a donné l'Abbaye de faint Paul , Ordre
des Premonftrez, Dioceſe
deVerdun , à M. de Meaux.
May1712.
G
74 MERCURE
Cet Ordre tire fon origine
de celui de faint Benoît ,
qui fut fondé par l'Evêque
Alberon l'an 1136. qui leur
donna pour premier Abbé
Roger auquel fucceda
Theodoric , fils du Comte
de Salmes , l'ana141
L'Abbaye de fainte Croix
de Bordeaux , Ordre de S.
Benoît , à M. l'Abbé de Beringham. Cette Abbaye a
été fondée par Clovis. Elle
étoit autrefois hors des
murs de la ville: ob oved
SoL'Abbaye de faint Mange, Ordre defaint Auguf
GALANT.
75
tin , Dioceſe de Châlons
à M. l'Abbé du Cambout.
L'Abbaye de ChambreFontaine , Ordre des Premonftrez Diocele de
Meaux , à M. l'Abbe de
Brancas.
91790
L'Abbaye d'Herivaut
Ordre de faint Auguftin,
Dioceſe de Paris, à M. l'Abbé des Champs.
L'Abbaye de la Prée
Ordre de Cîteaux, Dioceſe
de Bourges , à M. l'Abbé
2
de Valory.
sb moa
L'Abbaye de faint ¡ Sever , Ordre de fajin Benoît
-U!
la
Gij
76 MERCURE
Dioceſe de Tarbes , à M.
l'Abbé du Caſteja.
- L'Abbaye de Landtteveneek , Ordre de faint Benoît , Dioceſe de Quimper,
à M. l'Abbé d'Argentrée.
Cette Abbaye eft la plus
ancienne de l'Ordre , elle a
étéfondée par Grallon Roy
de Bretagne.
L'Abbaye de Fontaines ,
Ordre de Citeaux , Dioceſe 2.
de Tours à M. l'Abbé de
Baudry. On a donné le
nom de Fontaines à cette
Abbaye , à caufe de plufieurs fontaines qui font
GALANT.
77
aux environs. Ce lieu étoit
rempli de bois.
L'Abbaye du Tronchet ,
Ordre de faint Benoift ,
Dioceſe de Dol , à M. l'Abbéde Vaugenois. Cette Abbaye eft fituée dans la baſſe
Bretagne. Alan , Senechal
de Dol , la fit bâtir l'an 1150.
L'Abbaye de la Vanvaux, Dioceſe de Vannes ,
à M. l'Abbé de Vauluyre.
L'Abbaye du Rivet , Or
dre de Cîteaux , Diocefe de
Vaft, à DomJean Benoist
Bernardin.
L'Abbaye de fainte Croix
G iij
78 MERCURE
d'Apt , Ordre de Cîteaux ,
à Madame de Marnay de
la Baftie
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Résumé : DONS DU ROY,
En mai 1712, le roi a fait plusieurs dons d'abbayes à divers dignitaires. L'abbaye de Saint-Paul, de l'Ordre des Prémontrés, située dans le diocèse de Verdun, a été donnée à M. de Meaux. L'Ordre des Prémontrés, fondé en 1136 par l'évêque Alberon, a eu Roger comme premier abbé, suivi par Théodoric. L'abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux, de l'Ordre de Saint Benoît, fondée par Clovis, a été attribuée à M. l'Abbé de Beringham. L'abbaye de Saint-Mange, de l'Ordre de Saint Augustin, dans le diocèse de Châlons, a été donnée à M. l'Abbé du Cambout. L'abbaye de Chambrefontaine, de l'Ordre des Prémontrés, dans le diocèse de Meaux, a été attribuée à M. l'Abbé de Brancas. L'abbaye d'Herivaut, de l'Ordre de Saint Augustin, dans le diocèse de Paris, a été donnée à M. l'Abbé des Champs. L'abbaye de la Prée, de l'Ordre de Cîteaux, dans le diocèse de Bourges, a été attribuée à M. l'Abbé de Valory. L'abbaye de Saint-Sever, de l'Ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Tarbes, a été donnée à M. l'Abbé du Casteja. L'abbaye de Landtévénec, la plus ancienne de l'Ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Quimper, fondée par Grallon, roi de Bretagne, a été attribuée à M. l'Abbé d'Argentrée. L'abbaye de Fontaines, de l'Ordre de Cîteaux, dans le diocèse de Tours, a été donnée à M. l'Abbé de Baudry. L'abbaye du Tronchet, de l'Ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Dol, fondée en 1150 par Alan, sénéchal de Dol, a été attribuée à M. l'Abbé de Vaugenois. L'abbaye de Vanvaux, dans le diocèse de Vannes, a été donnée à M. l'Abbé de Vauluyre. L'abbaye du Rivet, de l'Ordre de Cîteaux, dans le diocèse de Vast, a été attribuée à Dom Jean Benoist Bernardin. Enfin, l'abbaye de Sainte-Croix d'Apt, de l'Ordre de Cîteaux, a été donnée à Madame de Marnay de la Bastie.
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583
p. 78-87
« Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...] »
Début :
Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...]
Mots clefs :
Famille, Rogier, Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...] »
Meffire Pierre Rogier
du Crevy, nommé au mois
d'Avril àl'Evêché du Mans,
eft d'une ancienne Maiſon
de Bretagne , qui prouve
fa nobleffe de plus de fix
cent ans. 11It y avoit trois
branches de cette Maiſon :
Rogier de Villeneuve , Rogier du Crevy , & Rogier
de Calac. La derniere fut
éteinte en 1630. par la mort
de Meffire Jean Rogier de
GALANT 79
Callac , Confeiller au Parlement , mort fans enfans.
La premiere fe trouve é
teinte en 1675. par la mort
de Meffire Eugene Rogier,
Comte de Villeneuve,Marquis de Kerveno , Baron de
Baud , &c. Prevôt & Grand
Maître des Ceremonies de
l'Ordre du Saint Efprit, qui
avoit époulé Anne de Gailleul, fille du Comtede Gailleul , niece & heritiere de
Meffire Pierre de Bourneuf
de Cucé , premier Prefi
dent du Parlement de Bretagne aprés fon pere , fon
1+
G iiij
80 MERCURE
ayeul & fon bifayeul , revêtus de la même Charge.
La feconde, branche fub.
fifte dans trois enfans de
Meffire François Rogier
du Crevy , Confeiller au
Parlement de Bretagne,
L'aîné s'appelle FrançoisEugene Rogier , Comte du
Crevy , de Villeneuve , &
de la Chapelle. Le fecond,
Pierre Rogier,nomméEvê
que du Mans, aprés avoir
été grand Archidiacre de
Rennes , enfuite Doyen &
grand Vicaire de Nantes,
En troifiéme lieu, leur four
GALANT.-
}
mariée en premieres noces
à feu Monfieur le Marquis
de Genonville du Pleffier ,
Gentilhomme de Picardie
trés- qualifié , dont elle a eu
une fille unique , mariée à
Monfieur de la Faluere ,
Prefident à Mortier au Parlement de Bretagne , fils de
Monfieur de la Faluere,premier Prefident du même
Parlement : en fecondes noces à Meffire Salomon de
la Tulaye , d'une ancienne
nobleffe de Bretagne, Procureur General dans la
Chambre des Comptes de
82 MERCURE
cette Province. Depuis l'u
nion de la Bretagne avec la
France , il fe trouve plufieurs Confeillers , deux
Procureurs Generaux , &
deux Prefidens à Mortier
du nom de Rogier dans ce
Parlement, où les meilleures Maiſons n'ont pas fait
difficulté d'entrer.
Avant l'union de la Bretagne avec la Couronne de
France , les Rogiers ſe font
diftinguez parmi les plus
nobles de leur Province,
par les fervices qu'ils ont
rendus à leurs Souverains.
GALANT. 83
Il fe trouve en 1200. un Vi
ce-Chancelier de Bretagne
Jean Rogier , dont le fils
fut grand Chambellan , lè
petit-fils grand Maître des
Arbalettiers, qui répond au
Colonel general de l'infanterie ; plufieurs Miniftres
4
d'Etat , qu'on nommoit
alors Confeillers au Haut
Confeil , des Ducs , des Of
ficiers generaux d'armée.
Un Pierre Rogier eft marqué dans l'hiftoire de de
Serres entre les plus illuftres prifonniers dans la bataille de Verneuil , du re-
84 MERCURE
gne de Charles feptiéme ;
& le vœu qu'il fit alors de
fonder une Meffe à perpetuité dans l'Eglife des Carmes de Ploërmel , ville fituée à une lieuë du Crevy,
y eft executé encore aujourd'hui par le Seigneur du
Crevy , château confiderable érigé en Comté , annexé à celui de Villeneuve ,
dont une partie de cette
ville Royale releve.
Cette famille eft alliée à
de grandes Maiſons , aux
Comtes de Poitou , Vicomtes de Limoges & de
GALANT. 83
Comminges, aux Seigneurs
de Derval , de Lanniou
d'Avaugour , de Coaiquin,
de Tintenniac , de Canillac , de Rafilly , Defcartes ,
Ferrand , de Lambilly , de
Meneuf, dont il y a prefentement un Prefident à
Mortier au Parlement de
Bretagne , Ferré de la Villéblanc , de Villeblanche
du Halgouet , Foucault
Bonnier , dont il y en a trois
Prefidens à Mortier au Parlement de Bretagne , de la
Grandville , &c. Cette Mar
fonporte pour armes, d'her-
86 MERCURE
mines au greflier de fable
lié de gueules. Le Seigneur
Comte du Crevy a épouſé
en premieres noces Catherine Salieu de Chefdubois ,
fille d'un Confeiller au Parlement , dont il a un fils
Capitaine de cavalerie au
regiment d'Orleans , âgéde
vingt ans, qui s'eft mis dans
le fervice à treize ans ; &
en fecondes noces Therefe
Champion de Cicé , fœur
de l'Evêque de Siam & de
la feue Marquife de Martel , veuve du Marquis de
Martel , Lieutenat general
GALANT.. 87
des armées navales de fa
Majefté, qui ont l'honneur
d'être alliées aux Maifons
de Betune , de Lhoſpital ,
de Monteffon , &c.
du Crevy, nommé au mois
d'Avril àl'Evêché du Mans,
eft d'une ancienne Maiſon
de Bretagne , qui prouve
fa nobleffe de plus de fix
cent ans. 11It y avoit trois
branches de cette Maiſon :
Rogier de Villeneuve , Rogier du Crevy , & Rogier
de Calac. La derniere fut
éteinte en 1630. par la mort
de Meffire Jean Rogier de
GALANT 79
Callac , Confeiller au Parlement , mort fans enfans.
La premiere fe trouve é
teinte en 1675. par la mort
de Meffire Eugene Rogier,
Comte de Villeneuve,Marquis de Kerveno , Baron de
Baud , &c. Prevôt & Grand
Maître des Ceremonies de
l'Ordre du Saint Efprit, qui
avoit époulé Anne de Gailleul, fille du Comtede Gailleul , niece & heritiere de
Meffire Pierre de Bourneuf
de Cucé , premier Prefi
dent du Parlement de Bretagne aprés fon pere , fon
1+
G iiij
80 MERCURE
ayeul & fon bifayeul , revêtus de la même Charge.
La feconde, branche fub.
fifte dans trois enfans de
Meffire François Rogier
du Crevy , Confeiller au
Parlement de Bretagne,
L'aîné s'appelle FrançoisEugene Rogier , Comte du
Crevy , de Villeneuve , &
de la Chapelle. Le fecond,
Pierre Rogier,nomméEvê
que du Mans, aprés avoir
été grand Archidiacre de
Rennes , enfuite Doyen &
grand Vicaire de Nantes,
En troifiéme lieu, leur four
GALANT.-
}
mariée en premieres noces
à feu Monfieur le Marquis
de Genonville du Pleffier ,
Gentilhomme de Picardie
trés- qualifié , dont elle a eu
une fille unique , mariée à
Monfieur de la Faluere ,
Prefident à Mortier au Parlement de Bretagne , fils de
Monfieur de la Faluere,premier Prefident du même
Parlement : en fecondes noces à Meffire Salomon de
la Tulaye , d'une ancienne
nobleffe de Bretagne, Procureur General dans la
Chambre des Comptes de
82 MERCURE
cette Province. Depuis l'u
nion de la Bretagne avec la
France , il fe trouve plufieurs Confeillers , deux
Procureurs Generaux , &
deux Prefidens à Mortier
du nom de Rogier dans ce
Parlement, où les meilleures Maiſons n'ont pas fait
difficulté d'entrer.
Avant l'union de la Bretagne avec la Couronne de
France , les Rogiers ſe font
diftinguez parmi les plus
nobles de leur Province,
par les fervices qu'ils ont
rendus à leurs Souverains.
GALANT. 83
Il fe trouve en 1200. un Vi
ce-Chancelier de Bretagne
Jean Rogier , dont le fils
fut grand Chambellan , lè
petit-fils grand Maître des
Arbalettiers, qui répond au
Colonel general de l'infanterie ; plufieurs Miniftres
4
d'Etat , qu'on nommoit
alors Confeillers au Haut
Confeil , des Ducs , des Of
ficiers generaux d'armée.
Un Pierre Rogier eft marqué dans l'hiftoire de de
Serres entre les plus illuftres prifonniers dans la bataille de Verneuil , du re-
84 MERCURE
gne de Charles feptiéme ;
& le vœu qu'il fit alors de
fonder une Meffe à perpetuité dans l'Eglife des Carmes de Ploërmel , ville fituée à une lieuë du Crevy,
y eft executé encore aujourd'hui par le Seigneur du
Crevy , château confiderable érigé en Comté , annexé à celui de Villeneuve ,
dont une partie de cette
ville Royale releve.
Cette famille eft alliée à
de grandes Maiſons , aux
Comtes de Poitou , Vicomtes de Limoges & de
GALANT. 83
Comminges, aux Seigneurs
de Derval , de Lanniou
d'Avaugour , de Coaiquin,
de Tintenniac , de Canillac , de Rafilly , Defcartes ,
Ferrand , de Lambilly , de
Meneuf, dont il y a prefentement un Prefident à
Mortier au Parlement de
Bretagne , Ferré de la Villéblanc , de Villeblanche
du Halgouet , Foucault
Bonnier , dont il y en a trois
Prefidens à Mortier au Parlement de Bretagne , de la
Grandville , &c. Cette Mar
fonporte pour armes, d'her-
86 MERCURE
mines au greflier de fable
lié de gueules. Le Seigneur
Comte du Crevy a épouſé
en premieres noces Catherine Salieu de Chefdubois ,
fille d'un Confeiller au Parlement , dont il a un fils
Capitaine de cavalerie au
regiment d'Orleans , âgéde
vingt ans, qui s'eft mis dans
le fervice à treize ans ; &
en fecondes noces Therefe
Champion de Cicé , fœur
de l'Evêque de Siam & de
la feue Marquife de Martel , veuve du Marquis de
Martel , Lieutenat general
GALANT.. 87
des armées navales de fa
Majefté, qui ont l'honneur
d'être alliées aux Maifons
de Betune , de Lhoſpital ,
de Monteffon , &c.
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Résumé : « Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...] »
Le texte présente la famille Rogier, une maison noble bretonne dont la noblesse est attestée depuis plus de six cents ans. La famille se divise en trois branches : Rogier de Villeneuve, Rogier du Crevy et Rogier de Callac. La branche de Callac s'est éteinte en 1630 avec la mort de Jean Rogier de Callac. La branche de Villeneuve a disparu en 1675 avec la mort d'Eugène Rogier, Comte de Villeneuve. La branche de Crevy subsiste avec trois enfants de François Rogier du Crevy, conseiller au Parlement de Bretagne. L'aîné est François-Eugène Rogier, Comte du Crevy. Le second est Pierre Rogier, nommé évêque du Mans après avoir été grand archidiacre de Rennes, doyen et grand vicaire de Nantes. La troisième enfant a été mariée successivement au Marquis de Genonville du Pleffier et à Salomon de la Tulaye. Avant l'union de la Bretagne avec la France, les Rogier se distinguent par leurs services rendus à leurs souverains. La famille compte parmi ses membres un vice-chancelier de Bretagne en 1200, plusieurs ministres d'État, et des officiers généraux. Pierre Rogier est mentionné comme un prisonnier illustre à la bataille de Verneuil. La famille est alliée à de grandes maisons nobles, dont les Comtes de Poitou et les Vicomtes de Limoges. Le Seigneur Comte du Crevy a épousé Catherine Salieu de Chefdubois et Thérèse Champion de Cicé, toutes deux issues de familles nobles.
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584
p. 119
« Messire François Molé Maistre des Requestes, Abbé de Sainte Croix [...] »
Début :
Messire François Molé Maistre des Requestes, Abbé de Sainte Croix [...]
Mots clefs :
Molé, Abbé, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Messire François Molé Maistre des Requestes, Abbé de Sainte Croix [...] »
Meffire François Molé
Maiftre des Requeftès , Ab
bé de Sainte Croix de Bordeaux , mourut les. May
âgé de 87, ans, il étoit le
dernierdes enfans de Meffice
Mathieu Molé , Procureur
Genetal au Parlement, premier Prefident & Garde des
Sceaux de France qui a rendu de grands fervices à l'Eraty & spendant toutes les
charges , n'a voulu d'autres
biens que celuy detailfor
fon nom & à fa famille
Thonneur d'une fidelité ins
violable pour fa Majeft
Maiftre des Requeftès , Ab
bé de Sainte Croix de Bordeaux , mourut les. May
âgé de 87, ans, il étoit le
dernierdes enfans de Meffice
Mathieu Molé , Procureur
Genetal au Parlement, premier Prefident & Garde des
Sceaux de France qui a rendu de grands fervices à l'Eraty & spendant toutes les
charges , n'a voulu d'autres
biens que celuy detailfor
fon nom & à fa famille
Thonneur d'une fidelité ins
violable pour fa Majeft
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585
p. 120-121
FRUIT NOUVEAU Du mois de May. Lettre envoyée pour le Mercure Galant par la Gazette veridique du Quartier de la Place Maubert.
Début :
MONSIEUR, Je ne sçay si l'avanture dont je vous fais [...]
Mots clefs :
Fruit nouveau, Fraises, Gazette véridique, Aventure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : FRUIT NOUVEAU Du mois de May. Lettre envoyée pour le Mercure Galant par la Gazette veridique du Quartier de la Place Maubert.
FRUIT NOUVEAU
Du mois de May.
Lettre envoyée pour le
Mercure Galant par la
Gazette veridique du Quartier de la Place Maubert.
MONSIEUR,
Je nefçayfi l'avanture dont
je vous fais part , vaut la
peine qu'on la donne au public,
mais elle aura du moins pour
luy le merite des fruits nowvaux , ce public court fouwent auxfruits vers & nowwaux , preferablement aux
fruits
GALANT 127
fruits murs. Il s'agit icy de
fraifes nouvelles & peut eftre
des premieres qu'on ait vues
Paris cette année ; elles on
caufé dans mon quartier plú☺
fieursjalousies en unjour. La
Pomme de difcorde brouilla
trois Deeffe; enfembles ces Frai?
fes ont brouillé trois ménages,
ne meritent-elles pas bien le
nom de Fraifes de difcorde.
Du mois de May.
Lettre envoyée pour le
Mercure Galant par la
Gazette veridique du Quartier de la Place Maubert.
MONSIEUR,
Je nefçayfi l'avanture dont
je vous fais part , vaut la
peine qu'on la donne au public,
mais elle aura du moins pour
luy le merite des fruits nowvaux , ce public court fouwent auxfruits vers & nowwaux , preferablement aux
fruits
GALANT 127
fruits murs. Il s'agit icy de
fraifes nouvelles & peut eftre
des premieres qu'on ait vues
Paris cette année ; elles on
caufé dans mon quartier plú☺
fieursjalousies en unjour. La
Pomme de difcorde brouilla
trois Deeffe; enfembles ces Frai?
fes ont brouillé trois ménages,
ne meritent-elles pas bien le
nom de Fraifes de difcorde.
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Résumé : FRUIT NOUVEAU Du mois de May. Lettre envoyée pour le Mercure Galant par la Gazette veridique du Quartier de la Place Maubert.
En mai, la Gazette veridique du Quartier de la Place Maubert rapporte la découverte de nouvelles fraises à Paris. Ces fruits ont suscité des jalousies et des disputes entre trois ménages, les qualifiant de 'fraises de discorde'. Le public parisien préfère les fruits nouveaux et verts.
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586
p. 151-153
MARIAGE.
Début :
Mr le Marquis de Bissy Brigadier, Mestre de Camp de [...]
Mots clefs :
Marquis de Bissy, Auxonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Mr le Marquis de Biffy
Brigadier, Meftre de Camp
Niiij.
52 MERGURE
de Cavalerie , fils de Mr le
Marquis de Biffy , Lieute
nant General des Armées du
Roy, Gouverneur d'Auxonne , a épousé Mademoifelle Chauvelin , fille de Mr
Chauvelin Confeiller d'Etat
Ordinaire.
Le Roy a accordé à Mr
le Marquis de Biffy Brigadier le Gouvernement des
Villes & Chafteau d'Auxonne que poffede Mr fon pere
& que Mr de Biffy fon
grand pere Lieutenant general des Armées de Sa
Majefté , Commandeur des
GALANT. 153
Ordres du Roy, & Commandeur pour Sa Majesté
dans le Païs de Mets , Toul
& Verdun, avoit auſſi
poffedé.
Mr le Marquis de Biffy
Brigadier, Meftre de Camp
Niiij.
52 MERGURE
de Cavalerie , fils de Mr le
Marquis de Biffy , Lieute
nant General des Armées du
Roy, Gouverneur d'Auxonne , a épousé Mademoifelle Chauvelin , fille de Mr
Chauvelin Confeiller d'Etat
Ordinaire.
Le Roy a accordé à Mr
le Marquis de Biffy Brigadier le Gouvernement des
Villes & Chafteau d'Auxonne que poffede Mr fon pere
& que Mr de Biffy fon
grand pere Lieutenant general des Armées de Sa
Majefté , Commandeur des
GALANT. 153
Ordres du Roy, & Commandeur pour Sa Majesté
dans le Païs de Mets , Toul
& Verdun, avoit auſſi
poffedé.
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Résumé : MARIAGE.
Le mariage entre Monsieur le Marquis de Biffy, Brigadier et Maître de Camp, et Mademoiselle Chauvelin est annoncé. Monsieur le Marquis de Biffy est le fils du Lieutenant Général des Armées du Roi et Gouverneur d'Auxonne. Mademoiselle Chauvelin est la fille de Monsieur Chauvelin, Conseiller d'État Ordinaire. Le Roi a accordé à Monsieur le Marquis de Biffy le Gouvernement des Villes et Château d'Auxonne.
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587
p. 193-198
Reflexions sur la maniere d'empescher l'eau d'entrer dans les caves,
Début :
Par Mr Duguet qui a esté envoyé de la Cour [...]
Mots clefs :
Eau, Caves, Inondations, Litres, Hydraulique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Reflexions sur la maniere d'empescher l'eau d'entrer dans les caves,
Reflexionsfurla maniere d'empefcher l'eau d'entrer dans
Les caves ,
Par Mr Duguet qui a eſté
envoyé de la Cour dans
les ports de mer , pour des
découvertes hydrauliques ,
& qui eft auffi l'autheur
des machines accouſtiques
propres à faire entendre
ceux qui ont l'oüye dure.
Premierement , on fçait
que l'eau filtre à travers
des terres , & paffe par deffous les fondements des
maifons pour entrer dans
May. 1712 .
R
194 MERCURE
les caves en cherchantfon
niveau. Ainfi lorſque l'on
veut deffecher une cave
avant l'écoulement de toutes les eaux qui l'environnent , on s'apperçoit qu'il
furvient autant d'eau dans
la cave que l'on en a retiré.
Aux caves où il n'entre
qu'environ un pied d'eau ,
il n'eft pas beſoin de
chercher d'autres moyens pour les deffecher que
d'adjoufter du fable pour
hauffer leur niveau.
2. On peut empefcher
l'eau d'entrer dans les ca
GALANT. 195
ves malgré fes plus hautes
recreuës , en adjouſtant un
corps qui luy ferve de digue , mais on rifqueroit de
faire une dépenſe inutile
fi l'on ne comptoit pas fur
l'effort de l'eau qui eft tousjours proportionnée à fa
hauteur perpendiculaire
& au diamettre de la bafe
de fon volume.
Suivant ce principe receu , il fera neceffaire de
rendre le corps que l'on
adjouftera , pour empefcher l'eau d'entrer dans
une cave , affez pefant ou
Rij
196 MERCURE
affez bien retenu pour refifter à la preffion que l'eau
luy fera par deffous ou par
les coftez pour l'enlever
ou pour le percer ; cette
preflion fera proportionnée à la quantité d'eau qui
entreroit dans la cave pour
chercher fon niveau dans
les plus grandes recreuës ,
s'il n'y avoit point d'oppofition.
En une cave de trois
toifes de longueur fur quatre de largeur , où il entreroit fix pieds d'eau
on doit s'attendre que le
>
GALANT. 197
guc
corps qui ferviroit de dià une maffe d'eau pareille , fouftiendroit le fardeau de 816480. liv. fupposé que le pied cube d'eau
des caves ne pefe que 70.
livres.
La plus forte dépenſe
ne paffera pas la fomme de
cinquante livres par toife quarrée.
Il eft de l'intereſt public , auffi bien que des
proprietaires des maiſons
baſties ou à baftir , de prévenir les accidens que peuvent caufer les frequenR iij
198 MERCURE
tes innondations qui arrivent à prefent , foit par
rapport à la ruine des fondements de leurs maiſons ,
foit à caufe des mauvaiſes
exhalaifons des eaux qui
fe corrompent dans les caves , qui peuvent empoifonner l'air , & produire
des maladies contagieufes
Les caves ,
Par Mr Duguet qui a eſté
envoyé de la Cour dans
les ports de mer , pour des
découvertes hydrauliques ,
& qui eft auffi l'autheur
des machines accouſtiques
propres à faire entendre
ceux qui ont l'oüye dure.
Premierement , on fçait
que l'eau filtre à travers
des terres , & paffe par deffous les fondements des
maifons pour entrer dans
May. 1712 .
R
194 MERCURE
les caves en cherchantfon
niveau. Ainfi lorſque l'on
veut deffecher une cave
avant l'écoulement de toutes les eaux qui l'environnent , on s'apperçoit qu'il
furvient autant d'eau dans
la cave que l'on en a retiré.
Aux caves où il n'entre
qu'environ un pied d'eau ,
il n'eft pas beſoin de
chercher d'autres moyens pour les deffecher que
d'adjoufter du fable pour
hauffer leur niveau.
2. On peut empefcher
l'eau d'entrer dans les ca
GALANT. 195
ves malgré fes plus hautes
recreuës , en adjouſtant un
corps qui luy ferve de digue , mais on rifqueroit de
faire une dépenſe inutile
fi l'on ne comptoit pas fur
l'effort de l'eau qui eft tousjours proportionnée à fa
hauteur perpendiculaire
& au diamettre de la bafe
de fon volume.
Suivant ce principe receu , il fera neceffaire de
rendre le corps que l'on
adjouftera , pour empefcher l'eau d'entrer dans
une cave , affez pefant ou
Rij
196 MERCURE
affez bien retenu pour refifter à la preffion que l'eau
luy fera par deffous ou par
les coftez pour l'enlever
ou pour le percer ; cette
preflion fera proportionnée à la quantité d'eau qui
entreroit dans la cave pour
chercher fon niveau dans
les plus grandes recreuës ,
s'il n'y avoit point d'oppofition.
En une cave de trois
toifes de longueur fur quatre de largeur , où il entreroit fix pieds d'eau
on doit s'attendre que le
>
GALANT. 197
guc
corps qui ferviroit de dià une maffe d'eau pareille , fouftiendroit le fardeau de 816480. liv. fupposé que le pied cube d'eau
des caves ne pefe que 70.
livres.
La plus forte dépenſe
ne paffera pas la fomme de
cinquante livres par toife quarrée.
Il eft de l'intereſt public , auffi bien que des
proprietaires des maiſons
baſties ou à baftir , de prévenir les accidens que peuvent caufer les frequenR iij
198 MERCURE
tes innondations qui arrivent à prefent , foit par
rapport à la ruine des fondements de leurs maiſons ,
foit à caufe des mauvaiſes
exhalaifons des eaux qui
fe corrompent dans les caves , qui peuvent empoifonner l'air , & produire
des maladies contagieufes
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Résumé : Reflexions sur la maniere d'empescher l'eau d'entrer dans les caves,
M. Duguet, envoyé par la Cour pour des découvertes hydrauliques, explique dans 'Réflexions sur la manière d’empêcher l’eau d’entrer dans les caves' que l’eau pénètre dans les caves en filtrant à travers les terres et en cherchant son niveau. Pour assécher une cave, il faut retirer toute l’eau environnante, mais l’eau continue de s’infiltrer en quantité égale à celle retirée. Pour des caves avec environ un pied d’eau, ajouter du sable pour élever leur niveau est suffisant. Pour empêcher l’eau d’entrer malgré les hautes marées, il est possible d’ajouter un corps servant de digue. Cette solution nécessite de calculer l’effort de l’eau, proportionnel à sa hauteur et au diamètre de sa base. Le corps ajouté doit être suffisamment pesant ou bien retenu pour résister à la pression de l’eau. Par exemple, dans une cave de trois toises de longueur sur quatre de largeur, avec six pieds d’eau, le corps doit supporter une masse d’eau équivalente à 816 480 livres, supposant que le pied cube d’eau pèse 70 livres. La dépense maximale ne dépassera pas cinquante livres par toise carrée. Prévenir les inondations fréquentes est dans l’intérêt public et des propriétaires, car elles peuvent ruiner les fondations des maisons et provoquer des exhalaisons nocives dans les caves, potentiellement sources de maladies contagieuses.
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588
p. 198-211
Les Eaux de T....
Début :
Madame, Les eaux de ce pays ont cela de merveilleux [...]
Mots clefs :
Eaux , Guérir, Fontaine, Vapeurs, Magicien, Grande-Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les Eaux de T....
Les Eaux de T.....
MADAME,
Les eaux de ce pays ont
cela de merveilleux qu'el-
GALANT. 199
les font également filutaires à ceux qui font malades , qui croyent l'eftre ,
ou qui veulent l'eſtre , ou
qui le feront un jour , ou
qui l'ont efté il y a longtemps : ferieuſement c'eft
un des plus charmants remedes qu'on puiffe prendre , fur tout pour guerir
de l'ennuy & du chagrin.
Charmantes eaux ceux qui les
prennent ,
Dans leurs infirmitez doucement s'entretiennent ,
Trouvant le remede fi bon
R iiij
200 MERCURE
Qu'une trop prompte guerifon
Les chagrineroit fort eux &
ceux qu'ils y menent.
On boit , on rit , on jafe , on
s'abftient de raiſon ,
Deferieux & de contrainte ,
Et d'inquietude & de crainte
Qui troubleroient des eaux
1 l'effet lenifiant ,
Tranquilifant, dulcifiant ;
Autour de la fontaine on voit
mainte Nayade ,
Qui dans fon negligé pare la
promenade
Et l'on trouveroit en ce lieu
Plus difficilement un visage
malade ,
GALANT. 201
Qu'un bon vifage à l'HoſtelDieu.
Comme j'estois furpris
devoir tous ces malades en
bonne fanté , je demandois
avecempreffement de quel
mal cette fontaine gueriffoit ; mais je n'en pus eftre
éclairci, car pour toute refponſe , les uns me hauf
foient les épaules , les autres merioient au nez ; &
j'en ferois revenu tresmalinformé, fans un honnefte homme , qui me connoiffant eftranger , me tira à l'écart , &me dit , vous
202 MERCURE
avez raiſon , Mr , de vous
eftonner de tout ce que
Vous voyez icy ; c'eft un
myſtere , & quand je vous
l'auray revelé vous en ferez voſtre profit fi vous
pouvez. Vous voyez dans
ce lieu , pourfuit- il,un refte
des enchantemens jadis fi
communs en ce pays ; c'eſt
en cet endroit qu'Amadis
& Oriane commencerent
autrefois leur mariage , &
pour conferver une memoire éternelle des plaifirs qu'ils prirent , l'Enchanteur qui les aimoit a
GALANT. 203
donne à ces eaux une vertu merveilleufe.
Ces eaux portent au cœur
fi douces vapeurs ,
Qu'une belle en beuvant , mefmefans qu'elle y penſe ;
Guerit en un moment de toutes
fes rigueurs,
Et le galant defafouffrance.
Vous voyez bien , Me,'
que fçachant cela , je n'avois garde de fouffrir que
Mademoiſelle de R....en
buft fans voftré ordonnance , n'y ayant là perfonne
qui puft luy faire raifon
par un contrat. C'est pour1
204 MERCURE
quoy nous la tiraſmes à
l'écart au plus viſte , car
pour dire le vray , outre le
charme de ces eaux dont
onnous avoit avertis , nous
jugeaſmes mefme
Acent petites bagatelles ,
Qu'on nepeut dire , &qu'on
voit mieux
Que l'air qu'on refpire en ces
lieux ,
Eft fort mal fain pour les
pucelles.
Nous la menerons au
premier jour à Wintfon ,
lieu charmant où le bon
Roy Lifvard tient main-
GALANT. 205
tenant Cour pleniere. Elle
prétend luy demander un
don , qui eft le reſtabliſſement de la Chevalerie
pour quelques jours. Elle
voudroit voir , mais feulement par repreſentation ,
comme à l'Opera , comment les Chevaliers des.
Courtois enlevoient les
Princeffes , & comment les
Amadis les délivroient.
Nous la menerons aujourd'huy voir un beau chaf
teau fait & embelli par
Fées , pour le fejour ordinaire des Graces`, & la
les
206 MERCURE
retraitte des plus tendres
amours ; plus beau fans
comparaison que la ...
de Niphée. Je ne vous diray rien des dehors qui
font faits , comme il plaiſt
à Dieu , qui en fçait bien
plus que le grand decorateur des jardins , qui vous
a donnéun deffein pour....
La nature en ce lieu de mille
"
attraits pourvenë,
Seprefente auxyeux toute nuë,
Et pour fe mieux faire ad- mirer ,
A negligé defe parer..
GALANT. 207
Le Ciel eft exempt de nuages ,
S'il enparoift ilsfont brillants ,
Et fervent à former des levants , des couchants ;
Ou pour plaire Apollon prend
tous les avantages ,
Un beau vert peint les prez ,
les , cofteaux , les bocages
Tout vous enchante , & l'art
humain
Refpectant de fi beaux où-vrages ,
N'ofe pas y mettre la main.
Il a fallu que Mademoifelle de R...fe contentaft
de ce fpectacle , car le bon
Roy Lifvart n'a rien fait
208 MERCURE
pour elle , & dans tout le
chemin que nous avons
fait nous n'avons pas encoretrouvéune feule aventure , pas un feul pont , ny
une feule barriere deffenduë ; point de torts à redreffer , ny de felons à punir ; enfin pas mefme le
le moindre Geant à combattre , mais bien un petit
Pigmée qu'on nomme Cupidon , & qui ne laiſſe pas
d'avoir une force gigantefque ; nous avons pourtant veu quelques Demoifelles en palefroi qu'on
rencontre
GALANT. 209
rencontre de temps en
temps à la chaffe , je n'aurois jamais creu eftre dans
le Royaume de la Grande
Bretagne , tant j'y trouve
tout changé depuis le regne du Roy Artus ; o
entend plus parler de Veuves ny d'Infantes enlevées.
Artus ; on n'y
Ce n'estpas qu'à l'amour moins
de belles s'addonnent :
Mais je ne fçais fi c'est que
l'on craint plus les loix ,
Ouft c'est qu'aprefent les Demoiselles donnent
Ce qu'on leur voloit autrefois.
May. 1712.
S
210 MERCURE
Quoyqu'il en foit nulle
ne fe plaint , & je les trouve mille fois plus honneftes que ces babillardes du
temps paffé qui crioient
comme des perduës , &
attiroient des quatre coins
du monde des Chevaliers
errans pour les venger des
gens qui leur avoient fait
plus d'honneur qu'elles ne
meritoient. Enfin , Madame, ce pays eft fi beau &
fi bon ,
que fi par hafard
quelque Magicien , felon
l'ancienne couftume , m'y
retient enchanté pendant
GALANT. 211
'deux ou trois mille ans
je vous prie de ne meplaindre point, & d'attendre patiemment mon retour , &
fans inquietude.
Cette Ville eft pour moy toute
pleine d'apas , and
Je n'y vois ny procez , ny luxe,
ny miferes
Onyfonne tres peu , l'on n'y
travaille guerel, onin
Et l'ony fait de longs repas.
MADAME,
Les eaux de ce pays ont
cela de merveilleux qu'el-
GALANT. 199
les font également filutaires à ceux qui font malades , qui croyent l'eftre ,
ou qui veulent l'eſtre , ou
qui le feront un jour , ou
qui l'ont efté il y a longtemps : ferieuſement c'eft
un des plus charmants remedes qu'on puiffe prendre , fur tout pour guerir
de l'ennuy & du chagrin.
Charmantes eaux ceux qui les
prennent ,
Dans leurs infirmitez doucement s'entretiennent ,
Trouvant le remede fi bon
R iiij
200 MERCURE
Qu'une trop prompte guerifon
Les chagrineroit fort eux &
ceux qu'ils y menent.
On boit , on rit , on jafe , on
s'abftient de raiſon ,
Deferieux & de contrainte ,
Et d'inquietude & de crainte
Qui troubleroient des eaux
1 l'effet lenifiant ,
Tranquilifant, dulcifiant ;
Autour de la fontaine on voit
mainte Nayade ,
Qui dans fon negligé pare la
promenade
Et l'on trouveroit en ce lieu
Plus difficilement un visage
malade ,
GALANT. 201
Qu'un bon vifage à l'HoſtelDieu.
Comme j'estois furpris
devoir tous ces malades en
bonne fanté , je demandois
avecempreffement de quel
mal cette fontaine gueriffoit ; mais je n'en pus eftre
éclairci, car pour toute refponſe , les uns me hauf
foient les épaules , les autres merioient au nez ; &
j'en ferois revenu tresmalinformé, fans un honnefte homme , qui me connoiffant eftranger , me tira à l'écart , &me dit , vous
202 MERCURE
avez raiſon , Mr , de vous
eftonner de tout ce que
Vous voyez icy ; c'eft un
myſtere , & quand je vous
l'auray revelé vous en ferez voſtre profit fi vous
pouvez. Vous voyez dans
ce lieu , pourfuit- il,un refte
des enchantemens jadis fi
communs en ce pays ; c'eſt
en cet endroit qu'Amadis
& Oriane commencerent
autrefois leur mariage , &
pour conferver une memoire éternelle des plaifirs qu'ils prirent , l'Enchanteur qui les aimoit a
GALANT. 203
donne à ces eaux une vertu merveilleufe.
Ces eaux portent au cœur
fi douces vapeurs ,
Qu'une belle en beuvant , mefmefans qu'elle y penſe ;
Guerit en un moment de toutes
fes rigueurs,
Et le galant defafouffrance.
Vous voyez bien , Me,'
que fçachant cela , je n'avois garde de fouffrir que
Mademoiſelle de R....en
buft fans voftré ordonnance , n'y ayant là perfonne
qui puft luy faire raifon
par un contrat. C'est pour1
204 MERCURE
quoy nous la tiraſmes à
l'écart au plus viſte , car
pour dire le vray , outre le
charme de ces eaux dont
onnous avoit avertis , nous
jugeaſmes mefme
Acent petites bagatelles ,
Qu'on nepeut dire , &qu'on
voit mieux
Que l'air qu'on refpire en ces
lieux ,
Eft fort mal fain pour les
pucelles.
Nous la menerons au
premier jour à Wintfon ,
lieu charmant où le bon
Roy Lifvard tient main-
GALANT. 205
tenant Cour pleniere. Elle
prétend luy demander un
don , qui eft le reſtabliſſement de la Chevalerie
pour quelques jours. Elle
voudroit voir , mais feulement par repreſentation ,
comme à l'Opera , comment les Chevaliers des.
Courtois enlevoient les
Princeffes , & comment les
Amadis les délivroient.
Nous la menerons aujourd'huy voir un beau chaf
teau fait & embelli par
Fées , pour le fejour ordinaire des Graces`, & la
les
206 MERCURE
retraitte des plus tendres
amours ; plus beau fans
comparaison que la ...
de Niphée. Je ne vous diray rien des dehors qui
font faits , comme il plaiſt
à Dieu , qui en fçait bien
plus que le grand decorateur des jardins , qui vous
a donnéun deffein pour....
La nature en ce lieu de mille
"
attraits pourvenë,
Seprefente auxyeux toute nuë,
Et pour fe mieux faire ad- mirer ,
A negligé defe parer..
GALANT. 207
Le Ciel eft exempt de nuages ,
S'il enparoift ilsfont brillants ,
Et fervent à former des levants , des couchants ;
Ou pour plaire Apollon prend
tous les avantages ,
Un beau vert peint les prez ,
les , cofteaux , les bocages
Tout vous enchante , & l'art
humain
Refpectant de fi beaux où-vrages ,
N'ofe pas y mettre la main.
Il a fallu que Mademoifelle de R...fe contentaft
de ce fpectacle , car le bon
Roy Lifvart n'a rien fait
208 MERCURE
pour elle , & dans tout le
chemin que nous avons
fait nous n'avons pas encoretrouvéune feule aventure , pas un feul pont , ny
une feule barriere deffenduë ; point de torts à redreffer , ny de felons à punir ; enfin pas mefme le
le moindre Geant à combattre , mais bien un petit
Pigmée qu'on nomme Cupidon , & qui ne laiſſe pas
d'avoir une force gigantefque ; nous avons pourtant veu quelques Demoifelles en palefroi qu'on
rencontre
GALANT. 209
rencontre de temps en
temps à la chaffe , je n'aurois jamais creu eftre dans
le Royaume de la Grande
Bretagne , tant j'y trouve
tout changé depuis le regne du Roy Artus ; o
entend plus parler de Veuves ny d'Infantes enlevées.
Artus ; on n'y
Ce n'estpas qu'à l'amour moins
de belles s'addonnent :
Mais je ne fçais fi c'est que
l'on craint plus les loix ,
Ouft c'est qu'aprefent les Demoiselles donnent
Ce qu'on leur voloit autrefois.
May. 1712.
S
210 MERCURE
Quoyqu'il en foit nulle
ne fe plaint , & je les trouve mille fois plus honneftes que ces babillardes du
temps paffé qui crioient
comme des perduës , &
attiroient des quatre coins
du monde des Chevaliers
errans pour les venger des
gens qui leur avoient fait
plus d'honneur qu'elles ne
meritoient. Enfin , Madame, ce pays eft fi beau &
fi bon ,
que fi par hafard
quelque Magicien , felon
l'ancienne couftume , m'y
retient enchanté pendant
GALANT. 211
'deux ou trois mille ans
je vous prie de ne meplaindre point, & d'attendre patiemment mon retour , &
fans inquietude.
Cette Ville eft pour moy toute
pleine d'apas , and
Je n'y vois ny procez , ny luxe,
ny miferes
Onyfonne tres peu , l'on n'y
travaille guerel, onin
Et l'ony fait de longs repas.
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Résumé : Les Eaux de T....
Le texte décrit les eaux miraculeuses d'un pays, célèbres pour leurs vertus thérapeutiques et leur capacité à apaiser l'ennui et le chagrin. Ces eaux ont un effet apaisant et doux, permettant aux malades de maintenir un état de santé modéré sans guérison trop rapide. Autour de la fontaine, l'atmosphère est joyeuse et détendue, avec des nymphes (Nayades) se promenant négligemment. Un homme explique à un étranger que ces eaux doivent leurs pouvoirs à un enchantement lié au mariage d'Amadis et Oriane, enchantement donné par un enchanteur. L'auteur mentionne qu'il a empêché Mademoiselle de R... de boire ces eaux sans ordonnance, craignant les effets charmants et les influences malvenues sur les jeunes filles. Ils décident de l'emmener à Wintfon, où le roi Lifvard tient cour, et ensuite à un château enchanté par les fées. Le paysage est décrit comme enchanteur, avec une nature luxuriante et un ciel clair. L'auteur note l'absence d'aventures chevaleresques et de dangers, contrairement aux récits anciens. Il observe que les mœurs ont changé, les jeunes filles ne se plaignant plus des enlèvements comme autrefois. L'auteur conclut en exprimant son désir de rester dans ce pays paisible et agréable, où il n'y a ni procès, ni luxe, ni misères, et où la vie est douce et sans tracas.
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589
p. 254-259
MORTS.
Début :
Le 22. d'Avril dernier mourut icy haut & puissant [...]
Mots clefs :
Noailles, Bailli, Ordre de saint Jean de Jerusalem, Malte
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Le 22. d'Avril dernier
mourut icy haut &puiſſant
& Religieux Seigneur Frere Jacques de Noailles ,
Bailly , Grand Croix de
l'Ordre de faint Jean de
Jerufalem , Commandeur
des Commanderies de S.
Thomas de Trinquetaille
en Provence , & de la Croix
en Brie , & Ambaffadeur ;
de Malthe pres Sa Majeſté,
il eftoit fils de feu Monfieur le Duc de Noailles ,
frere de feu Monfieur le
GALANT. 255
Marefchal de Noailles ,
frere de Monfieur le Cardinal de Noailles Archevefque de Paris, & de Monfieur l'Evefque Comte de
Chalons , Pair de France.
L'ancienneté de cette Maifon eft fi connue à la Cour,
& dans tout le Royaume ,'
qu'il feroit inutile de vous
en faire un détail ; je me
contenteray de vous dire
que celuy dont je parle ,
eftoit néen Octobre 1653 .
qu'il fut fait Chevalier de
Malthe en tres bas âge ,
Madame la Ducheffe fa 2
256 MERCURE
mere eftant bien aife d'a
voir un de les fils dans cet
Ordre, dont Aloph de Vignacourt fon grand Oncle , avoit efté Grand Mailtre , place où elle a veu depuis Adrien de Vignacourt
fon oncle , Prédeceffeur de
celuy qui regne aujourd'huy ; le jeune Chevalier ,
aprés avoir fait les caravannes , fe trouvant accou
ftumé à la mer , fut deſtiné
à ce fervice par Monfieur
le Ducfon Pere. Il fut fait
Capitaine de Vaiffeau ;
enfuite il eut la Charge
de
GALANT. 257
de Lieutenant General
des Galeres de France
qu'il a exercée pendant
vingt cinq Campagnes ,
ayant commandé les Galeres du Roy en cette qualité par tout où elles ont
eu ordre d'aller , à Alger ,
au bombardement de Gennes , à la priſe de Barcelonne , où il mit pied à terre , & monta la tranchée
en qualité de Lieutenant
General des armées de fa
Majefté; & enfin par tout
ailleurs où elles ont fervi
jufqu'en 1704. que Mr le
May 1712.
Y
258 MERCURE
Bailly deHautefeuille Ambaffadeur de Malthe eftant
décedé , fa Majefté trouva
bon que Monfieur le Bailly
de Noailles acceptaſt cette
Ambaffade que fon Ordre
luy propofoit, &qu'il a gardée juſqu'à ſa mort.
Il fut enterré le lendemain de fon deceds , dans
la Chapelle que la Maiſon
de Noailles a en l'Eglife
de Noftre - Dame , & Meffieurs de Malthe firent celebrer pour luy le 7. May
fuivant un Service folemnel dans leur Egliſe du
GALANT. 259
Temple , où tous les Commandeurs & Chevaliers af
fifterent avec Monfieur le
Cardinal de Noailles , &
les Seigneurs & Dames de
fa famille.
Le 22. d'Avril dernier
mourut icy haut &puiſſant
& Religieux Seigneur Frere Jacques de Noailles ,
Bailly , Grand Croix de
l'Ordre de faint Jean de
Jerufalem , Commandeur
des Commanderies de S.
Thomas de Trinquetaille
en Provence , & de la Croix
en Brie , & Ambaffadeur ;
de Malthe pres Sa Majeſté,
il eftoit fils de feu Monfieur le Duc de Noailles ,
frere de feu Monfieur le
GALANT. 255
Marefchal de Noailles ,
frere de Monfieur le Cardinal de Noailles Archevefque de Paris, & de Monfieur l'Evefque Comte de
Chalons , Pair de France.
L'ancienneté de cette Maifon eft fi connue à la Cour,
& dans tout le Royaume ,'
qu'il feroit inutile de vous
en faire un détail ; je me
contenteray de vous dire
que celuy dont je parle ,
eftoit néen Octobre 1653 .
qu'il fut fait Chevalier de
Malthe en tres bas âge ,
Madame la Ducheffe fa 2
256 MERCURE
mere eftant bien aife d'a
voir un de les fils dans cet
Ordre, dont Aloph de Vignacourt fon grand Oncle , avoit efté Grand Mailtre , place où elle a veu depuis Adrien de Vignacourt
fon oncle , Prédeceffeur de
celuy qui regne aujourd'huy ; le jeune Chevalier ,
aprés avoir fait les caravannes , fe trouvant accou
ftumé à la mer , fut deſtiné
à ce fervice par Monfieur
le Ducfon Pere. Il fut fait
Capitaine de Vaiffeau ;
enfuite il eut la Charge
de
GALANT. 257
de Lieutenant General
des Galeres de France
qu'il a exercée pendant
vingt cinq Campagnes ,
ayant commandé les Galeres du Roy en cette qualité par tout où elles ont
eu ordre d'aller , à Alger ,
au bombardement de Gennes , à la priſe de Barcelonne , où il mit pied à terre , & monta la tranchée
en qualité de Lieutenant
General des armées de fa
Majefté; & enfin par tout
ailleurs où elles ont fervi
jufqu'en 1704. que Mr le
May 1712.
Y
258 MERCURE
Bailly deHautefeuille Ambaffadeur de Malthe eftant
décedé , fa Majefté trouva
bon que Monfieur le Bailly
de Noailles acceptaſt cette
Ambaffade que fon Ordre
luy propofoit, &qu'il a gardée juſqu'à ſa mort.
Il fut enterré le lendemain de fon deceds , dans
la Chapelle que la Maiſon
de Noailles a en l'Eglife
de Noftre - Dame , & Meffieurs de Malthe firent celebrer pour luy le 7. May
fuivant un Service folemnel dans leur Egliſe du
GALANT. 259
Temple , où tous les Commandeurs & Chevaliers af
fifterent avec Monfieur le
Cardinal de Noailles , &
les Seigneurs & Dames de
fa famille.
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Résumé : MORTS.
Jacques de Noailles, haut seigneur et religieux, membre de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, est décédé le 22 avril. Il occupait les fonctions de Bailly, Grand Croix, Commandeur des Commanderies de Saint Thomas de Trinquetaille en Provence et de la Croix en Brie, ainsi qu'Ambaffadeur de Malthe auprès du roi. Né en octobre 1653, il était fils du Duc de Noailles et frère du Maréchal de Noailles, du Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, et de l'Évêque Comte de Chalons, Pair de France. Jacques de Noailles fut fait Chevalier de Malthe à un jeune âge, à la demande de sa mère, la Duchesse. Il devint Capitaine de Vaisseau et Lieutenant Général des Galères de France, poste qu'il occupa pendant vingt-cinq campagnes. Il participa à diverses missions, notamment à Alger, lors du bombardement de Gênes, et à la prise de Barcelone. En 1712, il succéda à Monsieur le Bailly de Hautefeuille comme Ambaffadeur de Malthe, fonction qu'il exerça jusqu'à sa mort. Jacques de Noailles fut enterré le lendemain de son décès dans la chapelle de la Maison de Noailles à l'église Notre-Dame. Un service solennel en sa mémoire fut célébré le 7 mai suivant dans l'église du Temple par les membres de l'Ordre de Malthe, en présence du Cardinal de Noailles et des membres de sa famille.
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590
p. 259-263
PROMOTION de Cardinaux.
Début :
Le 18. le Pape a remply les dix huit places [...]
Mots clefs :
Promotion, Cardinaux, Pape, Sacré Collège
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texteReconnaissance textuelle : PROMOTION de Cardinaux.
PROMOTION
de Cardinaux.
Le 18. le Pape a remply
les dix huit places vacantes dans le Sacré College ;
fçavoir , les onze faits fuivans , & il ena retenu ſept
in petto,
Y ij
260 MERCURE
MESSIEURS
Davia.
Cufani.
Piaffa , Nonce à Vienne.
Zondedari.
De Rohan , Evefque de
Strasbourg , pour la
.. France.
Acuna de Afeide , pour le
Portugal.
,
Scofembach Evefque
d'Olmuts , pour Vienne.
Prioli , Auditeur de Rote ,
pour Venife.
Tolames ,Jefuite.
Thomafi , Theatin.
Caffini , Capucin , Prédi
GALANT. 261
cateur du Palais Apoftolique.
Les fept retenus in petto
font :
Celuy pour l'Espagne , &
les trois du Palais ; fçavoir:
Corradini , Miniftre de la
Chambre.
Pico , Majordome.
Oriaghi , Secretaire de la
Chambre. Ces quatre
font feurs.
L'Abbé de Polignac eſt
le cinquième felon toute
apparence , l'Evefque de
Barcelonne le fixiéme.
262 MERCURE
Mr Buffi Nonce de Pologne le ſeptiéme.
Un pareil article merite bien qu'on l'eftende
beaucoup mais je reçois
cette Lettre fur la fin de
l'impreffion du Mercure ;
je vous donne toujours cecy comme nouvelle fraifche , ce qui n'empefchera
pas que pour le Mercure
prochain je ne recherche
avec foin des memoires
curieux fur les perfonnes.
illuftres qui ont eſté nommées , & fi je puis quelque
érudition fur les élections
GALANT. 263
des Cardinaux en general.
de Cardinaux.
Le 18. le Pape a remply
les dix huit places vacantes dans le Sacré College ;
fçavoir , les onze faits fuivans , & il ena retenu ſept
in petto,
Y ij
260 MERCURE
MESSIEURS
Davia.
Cufani.
Piaffa , Nonce à Vienne.
Zondedari.
De Rohan , Evefque de
Strasbourg , pour la
.. France.
Acuna de Afeide , pour le
Portugal.
,
Scofembach Evefque
d'Olmuts , pour Vienne.
Prioli , Auditeur de Rote ,
pour Venife.
Tolames ,Jefuite.
Thomafi , Theatin.
Caffini , Capucin , Prédi
GALANT. 261
cateur du Palais Apoftolique.
Les fept retenus in petto
font :
Celuy pour l'Espagne , &
les trois du Palais ; fçavoir:
Corradini , Miniftre de la
Chambre.
Pico , Majordome.
Oriaghi , Secretaire de la
Chambre. Ces quatre
font feurs.
L'Abbé de Polignac eſt
le cinquième felon toute
apparence , l'Evefque de
Barcelonne le fixiéme.
262 MERCURE
Mr Buffi Nonce de Pologne le ſeptiéme.
Un pareil article merite bien qu'on l'eftende
beaucoup mais je reçois
cette Lettre fur la fin de
l'impreffion du Mercure ;
je vous donne toujours cecy comme nouvelle fraifche , ce qui n'empefchera
pas que pour le Mercure
prochain je ne recherche
avec foin des memoires
curieux fur les perfonnes.
illuftres qui ont eſté nommées , & fi je puis quelque
érudition fur les élections
GALANT. 263
des Cardinaux en general.
Fermer
Résumé : PROMOTION de Cardinaux.
Le 18 du mois, le Pape a comblé dix-huit places vacantes au sein du Sacré Collège. Onze nominations ont été rendues publiques, incluant Davia, Cufani, Piaffa (Nonce à Vienne), Zondedari, De Rohan (Évêque de Strasbourg pour la France), Acuna de Afeide (pour le Portugal), Scofembach (Évêque d'Olmuts pour Vienne), Prioli (Auditeur de Rote pour Venise), Tolames (Jésuite), Thomasi (Théatin) et Caffini (Capucin, Prédicateur du Palais Apostolique). Sept autres nominations ont été gardées secrètes, parmi lesquelles celle pour l'Espagne, Corradini (Ministre de la Chambre), Pico (Majordome), Oriaghi (Secrétaire de la Chambre), tous laïcs, l'Abbé de Polignac, l'Évêque de Barcelone et Monsieur Buffi, Nonce de Pologne. L'auteur n'a pas pu développer davantage en raison de la fin de l'impression mais prévoit d'ajouter des informations supplémentaires dans le prochain numéro du Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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591
p. 263-264
« Monsieur l'Abbé de Vauginnois, dont on a desja parlé, a [...] »
Début :
Monsieur l'Abbé de Vauginnois, dont on a desja parlé, a [...]
Mots clefs :
Abbé, Vauginnois, Ordre de Saint Benoît, Fyot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Monsieur l'Abbé de Vauginnois, dont on a desja parlé, a [...] »
Monfieur l'Abbé de Vauginnois , dont on a desja
parlé , a eu de Sa Majeſté
l'Abbaye de Noftre- Dame
du Tronchet en Bretagne,
Dioceſe de Dol , Ordre de
faint Benoift.
Monfieur l'Abbé de Vauginnois eft de la famille
de Fyot , une des plus anciennes du Parlement de
Bourgogne , fils de Monfieur de Vauginnois Préſident aux Requeſtes du Pa-
264 MERCURE
lais à Dijon neveu d'un
Abbé de fon nom , ancien
Aumofnier du Roy , Confeiller d'honneur en ce Parlement , & Abbé de faint
Eftienne de Dijon , & neveu auffi de Monfieur le
Marquis de Mimeure, Marechal des Camps & Armées du Roy , qui a eſté
Gentilhomme de la Chambre, & Menin de feu Monfeigneur le Dauphin.
parlé , a eu de Sa Majeſté
l'Abbaye de Noftre- Dame
du Tronchet en Bretagne,
Dioceſe de Dol , Ordre de
faint Benoift.
Monfieur l'Abbé de Vauginnois eft de la famille
de Fyot , une des plus anciennes du Parlement de
Bourgogne , fils de Monfieur de Vauginnois Préſident aux Requeſtes du Pa-
264 MERCURE
lais à Dijon neveu d'un
Abbé de fon nom , ancien
Aumofnier du Roy , Confeiller d'honneur en ce Parlement , & Abbé de faint
Eftienne de Dijon , & neveu auffi de Monfieur le
Marquis de Mimeure, Marechal des Camps & Armées du Roy , qui a eſté
Gentilhomme de la Chambre, & Menin de feu Monfeigneur le Dauphin.
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Résumé : « Monsieur l'Abbé de Vauginnois, dont on a desja parlé, a [...] »
L'Abbé de Vauginnonis, membre de la famille de Fyot, a reçu l'Abbaye de Notre-Dame du Tronchet en Bretagne. Il est le fils du Président aux Requestes du Palais à Dijon et neveu de l'abbé de Saint-Étienne de Dijon et du Marquis de Mimeure, Maréchal des Camps et Armées du Roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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592
p. 265-284
Extrait d'une Lettre de M. Galiczon, Evêque d'Agathople, & Coadjuteur de Babylone, à M... A Teflis ce 3. Août 1711.
Début :
Monsieur, J'ai eu l'honneur de vous écrire vers [...]
Mots clefs :
Géorgie, Arméniens, Agathople, Babylone, Teflis, Catholique, Christianisme
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de M. Galiczon, Evêque d'Agathople, & Coadjuteur de Babylone, à M... A Teflis ce 3. Août 1711.
Extrait d'une Lettre de M.
Galiczon , Evêque d'Aga
thople , Coadjuteur de
Babylone, à M.....
A Teflis ce 3. Août 1711,
MONSIEUR,
J'ai eu l'honneur de vous
écrire vers le 15. Juin à nôtre débarquement de la
Mer noire , en un lieu où
rade appellée Arkaval, dans
le Bachalie ou GouverneMANY 7
266 MERCURE
ment de Calfikais , qui faifoit une partie de l'ancien
Royaume de Georgie , de
laquelle les Turcs ont prefque banni la Religion
Chrétienne à force d'impôts & d'avanies qu'ils ont
exercez fur les habitans.
Nous avons été obligez de
prendre cette route pour
paffer en Perfe ; & le 16. Juin
au matin nous montâmes
fur de méchans chevaux du
pays avec leurs bats , conduits par des Turcs , dont
un particulier , qui étoit
leur Mouffa , penfa , fur les
1
GALANT. 267.
deux heures aprés midi, fur
une coline entre des bois,
tuer M. Richard d'une grof
fe pierre , & nous faire affaffiner par tous ces infide
les. Il n'y a que les hommes
& les chevaux du pays qui
puiffent paffer par les montagnes affreufes , les bois
entrecoupez, les torrens , &
les routes eſcarpées par lef
quelles ces gens - là nous
menerent pendant plu
fieurs jours. Nous arrivâmes enfin à Calfikais le
Mercredi, Nos caracteres
n'étoient point connus , &
1
Zij
268 MERCURE
nous paſſions comme de
pauvres Marchands François ; ce qui nous avoit obligez de laiffer tout à Conftantinople,principalement
nos livres & breviaires.
A nôtre arrivée à Calfikais , quantité d'Armeniens
Catholiques en avoient rencontré deux de nôtre troupe , qui , quoique Schiſmatiques , nous avoient été
d'un grand fecours dans
plufieurs occafions dangereuſes. Dansune prairie un
Douannier vifita nos harJes , & nous contraignit de
GALANT. 269
lui donner dix piaftres ,
quoique nous n'euffions
rien qu'à nôtre uſage. Enfuite ces Armeniens nous
menerent à un endroit prés
les murailles , où nôtre gui-.
de nous étoit allé prendre
un logement chez une pauvre veuve , afin que nous
ne fuffions point obligez de
paroître dans la ville. Nôtre guide nous avoit fait
faire des prefens que nous
avions achetez à la femme
& au fils du Bacha , qu'il
leur étoit allé porter fur la "
route à une maiſon de camZ iij .
270 MERCURE
ई
pagne , & dont il tira une
lettre de recommandation
pour le Muffalem qui commandoit dans l'abſence du
Bacha. Cette lettre , nôtre
ferment , & nôtre bojour
dy, les prefens que nôtre
guide nous fit auffi faire au
Doüannier, au Muffalem &
au Soubachi , n'empêcherent pas tous ces gens- là de
nous avanizer étrangement, & principalement le
Muffalem , qui aprés avoir
reçû nos prefens nous prit
pour des efpions , & crut
volontiers les Armeniens.
GALANT. 271
Schifmatiques, qui ne manquerent pas d'aller lui dire
que nous voulions paffer
en Georgie pour nous rendre chez les Mofcovites ,
& que nôtre deffein étoit
d'exciter à la revolte les
Armeniens Catholiques ,
quifont à Calfikais au nombre d'environ foixante familles. Nous fûmes gardez
à vûë , on nous retint nôtre
ferment & nôtre bojourdy,
on nous voulut obliger
d'attendre le retour du Bacha ; enfin on ne nous laiffa
paffer qu'à force d'argent ,
Z iiij
272 MERCURE
& fi on eût découvert qui
nous étions , jamais nous
n'euffions paffé.
Nous partîmes la nuit du
. 28. au 29. à minuit : mais
comme nous montions à
cheval , il vint deux Janiffaires le coûteau tiré fur
nous , que nous ne pûmes
appailer qu'avec de l'ar
gent.
Le 30. fête de faint Paul ,
nous entrâmes fur les ter-.
res de Georgie , qui eſt un
pays Chrétien dépendant
du Roy de Perfe. La joye
que nous eûmes de retrou
1.
GALANT. 273
ver la Croix dans le che-.
min , des Eglifes Chrétiennes en chaque village , &
des habitans tous Chré-.
tiens , nous remit un peude
nos fatigues. Nous arrivâmes le 2. de Juillet à Teflis ,
Capitale de Georgie , où
les Peres Capucins Italiens,
qui vinrent avec beaucoup
de Catholiques au devant
de nous , nous menerent logerrchez eux. Ils étoient ra-.
vis d'y voir un Evêque Latin , n'y en ayant jamais eu
depuis foixante ans qu'ils .
font établis. Ils m'ont fait
274 MERCURE
officier le Dimanche cinq
Juillet , & le Vendredi fuivant , aufquels ils folemnifent la Nativité de faint
Jean- Baptifte & la fête de
faint Pierre & faint Paul ,
felon le vieux Calendrier
qu'ils fuivent avec les Georgiens & Armeniens.
Ils m'ont mené faluer le
Prince de Georgie , qui
commande à la place de
fon frere , qui eft Generaliffime du Roy de Perfe au
fiege de la fortereſſe de
Candahar , qu'il eſt allé reprendre vers le Mogol. J'ai
GALANT. 275
vû aufli ſon autre frere , &
plufieurs perfonnes de la
famille Royale , tous Chrétiens , & qui nous demandent des nouvelles des guerres de la Chrétienté. Ils furent affligez de la mort de
l'Empereur , dont la nouvelle vint à
Conftantinople
à nôtre départ.
Onapreffé plufieurs fois
le Prince qui commande
de fe faire Mahometan :
mais il eft toûjours demeuré ferme , offrant de quitter
plûtôt le commandement
que la Religion Chrétien
$
276 MERCURE
ne, & s'excufant auprés du
Roy de Perfe fur un vœu
particulier qu'il avoit fait
de la profeffer toûjours. Le
nom de ce Prince eft Vak--
tank..
C'eft une chofe confolante de voir qu'un pays
auffi refferré que la Geor--
gie par les Infideles , s'eft
toûjours confervé dans le
Chriftianifme depuis que
les Perfans l'ont fubjugué..
On compte à Teflis treize:
Eglifes Georgiennes , &
neufArmeniennes , & celle:
des Peres Capucins , qui eſt:
GALANT. 277
affez grande & tous lesjours
remplie de Catholiques. Il
y a dans la Citadelle , qui
eft vafte, fept Eglifes Georgiennes mais comme les
Mahometans feuls y de
meurent , ils les ont profanées. Ils y ont feulement
deux Molquées , & deux
dans la ville , mais fans minarets ou tours pour appeller à leurs prieres ; au
lieu que nous entendons de
côté & d'autre les cloches
des Chrétiens , qui ont de
grands clochers ou tours
depierres fur une partie de
278 MERCURE
leurs Eglifes. Les Georgiens le difent defcendus
des Iberiens venus d'Efpagne.
J'ai vu officier le 11. Juillet leur Catholicos , qui à
fous lui cinquante - deux
Archevêques ou Evêques.
Il y avoit trois Archevêques.
& neuf Prêtres qui celebroient la Meſſe avec lui :
le refte du Clergé y ſervoit
& les Chantres laïques
ayant un Prêtre ou Religieux à leur tête, faifoient
une fymphonie affez grave
dans la nefà côté gauche.
GALANT. 279
Le Prince ayant fçûlaveille
que je devois aller voir of
ficier le Catholicos , qui eſt
fon frere , avoit donné ordre que j'y euffe toute la
fatisfaction que je pourrois
defirer.
Maplus grande peine à
Teflis a été d'entendre à
mon arrivée les plaintes
des Miffionnaires fur le pitoyable état de leur Mif
fion : ils medirent qu'à peine M. Michel , Envoyé du
Royà la Cour de Perfe , où
il leuravoit obtenu & à toutes les Miffions plufieurs
a
280 MERCURE
commandemens favora
bles , étoit forti du Royaume,que la perfecution avoit
recommencé. Les Armeniens vinrent affieger l'Eglife & la maifon des Peres , qu'ils vouloient tuer :
ne pouvant y reuſfir , ils allerent piller dix-huit maifons des Catholiques , &en
battirent pluſieurs , qu'ils
laifferent comme morts
fans qu'on en pût avoir juſtice.
1
Les Armeniens font venus pour fermer la porte
de l'Eglife des Peres de TeAlis .
GALANT. 281
>
Alis & celle de Gori en
Georgie, qui n'attend que
le moment de l'être , comme le font déja celles de
Gangia , de Chamoké , &
de Tauris.
Celle de Gangia fouffre
depuis ce temps - là une fi
cruelle perfecution , que le
Superieur aété mis plufieurs
fois fous le bâton , & avanizé de trés- groſſe ſomme.
Enfin l'ayant été encore depuis peu , il a été obligé de
s'enfuir vers la Mofcovie ,
&fon compagnonà Teflis,
où il fe refugia en ma pre-
·May 1712.
Aa
282 MERCURE
fence chez les Peres..
La Miffion de Tauris ,
poffedée par les Reverends
Peres Capucins de la Province de Touraine , aprés
plufieurs perfecutions , fut
fermée le 11. Janvier , en
forte que les Peres font demeurez fans communica
tion &fans fecours ; & j'ap
prends que le Patriarche
veutdonnerle dernier coup
aux Miffions , & chaffer en
tierement les Miffionnaires. Ce Patriarche a tellement le deffus , que dans le
Ragan ou écrit qu'il a ob-
GALANT. 283
tenu , il eſt marqué que fi
le Patriarche ne voulant pas
qu'ils reftent dans les lieux
où ils font , & qui font fpecifiez , comme Hifpahan ,
Jutpha , Hamadan , Chiras , Tauris , Gangia, Chamaquiés, Teflis, &tous autres qui font dans le Royaume, & s'il a deffem d'acheter
leurs maiſons , il pourra les
faire vendre fuivant l'efti
mation du Juge de la ville.
Le Prince de Teflis m'a
donné mille marques d'affection ; il m'a donné un
repas à fa maiſon de plaiAa ij
284 MERCURE
fance avec , avec quantité de
Prelats & Seigneurs de ſa
Cour , & m'a fait preſent
d'un cheval , &c. V. S.
SHQIP
Cette Lettre eft trés- -
curieufe , en ce qu'elle
fait voir naïvement l'é
tat où eft à preſent le
Chriftianifme dans ces
pays- là , d'où l'on reçoit
peu de nouvelles auffi
certaines que celles- ci
Galiczon , Evêque d'Aga
thople , Coadjuteur de
Babylone, à M.....
A Teflis ce 3. Août 1711,
MONSIEUR,
J'ai eu l'honneur de vous
écrire vers le 15. Juin à nôtre débarquement de la
Mer noire , en un lieu où
rade appellée Arkaval, dans
le Bachalie ou GouverneMANY 7
266 MERCURE
ment de Calfikais , qui faifoit une partie de l'ancien
Royaume de Georgie , de
laquelle les Turcs ont prefque banni la Religion
Chrétienne à force d'impôts & d'avanies qu'ils ont
exercez fur les habitans.
Nous avons été obligez de
prendre cette route pour
paffer en Perfe ; & le 16. Juin
au matin nous montâmes
fur de méchans chevaux du
pays avec leurs bats , conduits par des Turcs , dont
un particulier , qui étoit
leur Mouffa , penfa , fur les
1
GALANT. 267.
deux heures aprés midi, fur
une coline entre des bois,
tuer M. Richard d'une grof
fe pierre , & nous faire affaffiner par tous ces infide
les. Il n'y a que les hommes
& les chevaux du pays qui
puiffent paffer par les montagnes affreufes , les bois
entrecoupez, les torrens , &
les routes eſcarpées par lef
quelles ces gens - là nous
menerent pendant plu
fieurs jours. Nous arrivâmes enfin à Calfikais le
Mercredi, Nos caracteres
n'étoient point connus , &
1
Zij
268 MERCURE
nous paſſions comme de
pauvres Marchands François ; ce qui nous avoit obligez de laiffer tout à Conftantinople,principalement
nos livres & breviaires.
A nôtre arrivée à Calfikais , quantité d'Armeniens
Catholiques en avoient rencontré deux de nôtre troupe , qui , quoique Schiſmatiques , nous avoient été
d'un grand fecours dans
plufieurs occafions dangereuſes. Dansune prairie un
Douannier vifita nos harJes , & nous contraignit de
GALANT. 269
lui donner dix piaftres ,
quoique nous n'euffions
rien qu'à nôtre uſage. Enfuite ces Armeniens nous
menerent à un endroit prés
les murailles , où nôtre gui-.
de nous étoit allé prendre
un logement chez une pauvre veuve , afin que nous
ne fuffions point obligez de
paroître dans la ville. Nôtre guide nous avoit fait
faire des prefens que nous
avions achetez à la femme
& au fils du Bacha , qu'il
leur étoit allé porter fur la "
route à une maiſon de camZ iij .
270 MERCURE
ई
pagne , & dont il tira une
lettre de recommandation
pour le Muffalem qui commandoit dans l'abſence du
Bacha. Cette lettre , nôtre
ferment , & nôtre bojour
dy, les prefens que nôtre
guide nous fit auffi faire au
Doüannier, au Muffalem &
au Soubachi , n'empêcherent pas tous ces gens- là de
nous avanizer étrangement, & principalement le
Muffalem , qui aprés avoir
reçû nos prefens nous prit
pour des efpions , & crut
volontiers les Armeniens.
GALANT. 271
Schifmatiques, qui ne manquerent pas d'aller lui dire
que nous voulions paffer
en Georgie pour nous rendre chez les Mofcovites ,
& que nôtre deffein étoit
d'exciter à la revolte les
Armeniens Catholiques ,
quifont à Calfikais au nombre d'environ foixante familles. Nous fûmes gardez
à vûë , on nous retint nôtre
ferment & nôtre bojourdy,
on nous voulut obliger
d'attendre le retour du Bacha ; enfin on ne nous laiffa
paffer qu'à force d'argent ,
Z iiij
272 MERCURE
& fi on eût découvert qui
nous étions , jamais nous
n'euffions paffé.
Nous partîmes la nuit du
. 28. au 29. à minuit : mais
comme nous montions à
cheval , il vint deux Janiffaires le coûteau tiré fur
nous , que nous ne pûmes
appailer qu'avec de l'ar
gent.
Le 30. fête de faint Paul ,
nous entrâmes fur les ter-.
res de Georgie , qui eſt un
pays Chrétien dépendant
du Roy de Perfe. La joye
que nous eûmes de retrou
1.
GALANT. 273
ver la Croix dans le che-.
min , des Eglifes Chrétiennes en chaque village , &
des habitans tous Chré-.
tiens , nous remit un peude
nos fatigues. Nous arrivâmes le 2. de Juillet à Teflis ,
Capitale de Georgie , où
les Peres Capucins Italiens,
qui vinrent avec beaucoup
de Catholiques au devant
de nous , nous menerent logerrchez eux. Ils étoient ra-.
vis d'y voir un Evêque Latin , n'y en ayant jamais eu
depuis foixante ans qu'ils .
font établis. Ils m'ont fait
274 MERCURE
officier le Dimanche cinq
Juillet , & le Vendredi fuivant , aufquels ils folemnifent la Nativité de faint
Jean- Baptifte & la fête de
faint Pierre & faint Paul ,
felon le vieux Calendrier
qu'ils fuivent avec les Georgiens & Armeniens.
Ils m'ont mené faluer le
Prince de Georgie , qui
commande à la place de
fon frere , qui eft Generaliffime du Roy de Perfe au
fiege de la fortereſſe de
Candahar , qu'il eſt allé reprendre vers le Mogol. J'ai
GALANT. 275
vû aufli ſon autre frere , &
plufieurs perfonnes de la
famille Royale , tous Chrétiens , & qui nous demandent des nouvelles des guerres de la Chrétienté. Ils furent affligez de la mort de
l'Empereur , dont la nouvelle vint à
Conftantinople
à nôtre départ.
Onapreffé plufieurs fois
le Prince qui commande
de fe faire Mahometan :
mais il eft toûjours demeuré ferme , offrant de quitter
plûtôt le commandement
que la Religion Chrétien
$
276 MERCURE
ne, & s'excufant auprés du
Roy de Perfe fur un vœu
particulier qu'il avoit fait
de la profeffer toûjours. Le
nom de ce Prince eft Vak--
tank..
C'eft une chofe confolante de voir qu'un pays
auffi refferré que la Geor--
gie par les Infideles , s'eft
toûjours confervé dans le
Chriftianifme depuis que
les Perfans l'ont fubjugué..
On compte à Teflis treize:
Eglifes Georgiennes , &
neufArmeniennes , & celle:
des Peres Capucins , qui eſt:
GALANT. 277
affez grande & tous lesjours
remplie de Catholiques. Il
y a dans la Citadelle , qui
eft vafte, fept Eglifes Georgiennes mais comme les
Mahometans feuls y de
meurent , ils les ont profanées. Ils y ont feulement
deux Molquées , & deux
dans la ville , mais fans minarets ou tours pour appeller à leurs prieres ; au
lieu que nous entendons de
côté & d'autre les cloches
des Chrétiens , qui ont de
grands clochers ou tours
depierres fur une partie de
278 MERCURE
leurs Eglifes. Les Georgiens le difent defcendus
des Iberiens venus d'Efpagne.
J'ai vu officier le 11. Juillet leur Catholicos , qui à
fous lui cinquante - deux
Archevêques ou Evêques.
Il y avoit trois Archevêques.
& neuf Prêtres qui celebroient la Meſſe avec lui :
le refte du Clergé y ſervoit
& les Chantres laïques
ayant un Prêtre ou Religieux à leur tête, faifoient
une fymphonie affez grave
dans la nefà côté gauche.
GALANT. 279
Le Prince ayant fçûlaveille
que je devois aller voir of
ficier le Catholicos , qui eſt
fon frere , avoit donné ordre que j'y euffe toute la
fatisfaction que je pourrois
defirer.
Maplus grande peine à
Teflis a été d'entendre à
mon arrivée les plaintes
des Miffionnaires fur le pitoyable état de leur Mif
fion : ils medirent qu'à peine M. Michel , Envoyé du
Royà la Cour de Perfe , où
il leuravoit obtenu & à toutes les Miffions plufieurs
a
280 MERCURE
commandemens favora
bles , étoit forti du Royaume,que la perfecution avoit
recommencé. Les Armeniens vinrent affieger l'Eglife & la maifon des Peres , qu'ils vouloient tuer :
ne pouvant y reuſfir , ils allerent piller dix-huit maifons des Catholiques , &en
battirent pluſieurs , qu'ils
laifferent comme morts
fans qu'on en pût avoir juſtice.
1
Les Armeniens font venus pour fermer la porte
de l'Eglife des Peres de TeAlis .
GALANT. 281
>
Alis & celle de Gori en
Georgie, qui n'attend que
le moment de l'être , comme le font déja celles de
Gangia , de Chamoké , &
de Tauris.
Celle de Gangia fouffre
depuis ce temps - là une fi
cruelle perfecution , que le
Superieur aété mis plufieurs
fois fous le bâton , & avanizé de trés- groſſe ſomme.
Enfin l'ayant été encore depuis peu , il a été obligé de
s'enfuir vers la Mofcovie ,
&fon compagnonà Teflis,
où il fe refugia en ma pre-
·May 1712.
Aa
282 MERCURE
fence chez les Peres..
La Miffion de Tauris ,
poffedée par les Reverends
Peres Capucins de la Province de Touraine , aprés
plufieurs perfecutions , fut
fermée le 11. Janvier , en
forte que les Peres font demeurez fans communica
tion &fans fecours ; & j'ap
prends que le Patriarche
veutdonnerle dernier coup
aux Miffions , & chaffer en
tierement les Miffionnaires. Ce Patriarche a tellement le deffus , que dans le
Ragan ou écrit qu'il a ob-
GALANT. 283
tenu , il eſt marqué que fi
le Patriarche ne voulant pas
qu'ils reftent dans les lieux
où ils font , & qui font fpecifiez , comme Hifpahan ,
Jutpha , Hamadan , Chiras , Tauris , Gangia, Chamaquiés, Teflis, &tous autres qui font dans le Royaume, & s'il a deffem d'acheter
leurs maiſons , il pourra les
faire vendre fuivant l'efti
mation du Juge de la ville.
Le Prince de Teflis m'a
donné mille marques d'affection ; il m'a donné un
repas à fa maiſon de plaiAa ij
284 MERCURE
fance avec , avec quantité de
Prelats & Seigneurs de ſa
Cour , & m'a fait preſent
d'un cheval , &c. V. S.
SHQIP
Cette Lettre eft trés- -
curieufe , en ce qu'elle
fait voir naïvement l'é
tat où eft à preſent le
Chriftianifme dans ces
pays- là , d'où l'on reçoit
peu de nouvelles auffi
certaines que celles- ci
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Résumé : Extrait d'une Lettre de M. Galiczon, Evêque d'Agathople, & Coadjuteur de Babylone, à M... A Teflis ce 3. Août 1711.
La lettre de M. Galiczon, Évêque d'Aga thople et Coadjuteur de Babylone, datée du 3 août 1711 à Teflis, relate les péripéties de son voyage depuis la Mer Noire jusqu'à Teflis. Après avoir débarqué à Arkaval dans le Bachalie, une région de l'ancien Royaume de Géorgie dominée par les Turcs, Galiczon et son groupe ont dû emprunter cette route pour atteindre la Perse. Le 16 juin, M. Richard fut tué par un Turc, obligeant le groupe à continuer son chemin à travers des montagnes et des forêts dangereuses. À Calfikais, ils se firent passer pour des marchands français pour éviter les ennuis. Des Arméniens catholiques les aidèrent à plusieurs reprises, mais ils furent contraints de payer des pots-de-vin à divers officiels, y compris un douanier et un Mouffa, qui les soupçonnaient d'être des espions. Après avoir payé des sommes importantes, ils furent autorisés à partir. Le 30 juin, ils entrèrent en Géorgie, un pays chrétien dépendant du roi de Perse. Ils furent accueillis par des Pères Capucins italiens à Teflis, où ils célébrèrent plusieurs messes. Galiczon rencontra le prince de Géorgie, Vak-tank, et d'autres membres de la famille royale, tous chrétiens. Ces derniers exprimèrent leur tristesse concernant la mort de l'empereur et leur intérêt pour les guerres de la chrétienté. La Géorgie, malgré sa domination par les infidèles, a conservé sa foi chrétienne. Teflis compte treize églises géorgiennes, neuf arméniennes et une des Pères Capucins. Les missionnaires y subissent des persécutions, notamment de la part des Arméniens. La mission de Tauris a été fermée, et le patriarche cherche à chasser les missionnaires. Le prince de Teflis montra beaucoup d'affection à Galiczon, lui offrant un repas et des présents.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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593
p. 11-36
« On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...] »
Début :
On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...]
Mots clefs :
Table, Festin, Repas, Frugalité, Cordialité, Anciens
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texteReconnaissance textuelle : « On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...] »
Ona grand tort de faire
des excufes d'un repas fru
gal: les repas où l'on mange peu , ne font pas ceux
où l'on parle le plus , mais
ceux où l'on parle mieux.
Il femble que la frugalité
fourniffe les converfations
I2 MERCURE
de table les plus cenfées ,
& les plus agreables. J'entends par frugalité celle du
vin auffi bien que celles
des viandes ; on fçait affez
que le vin pris juſqu'à certain degré nous donne de
l'enjoüement , de l'efprit
& de la cordialité pour les
convives , mais que tout
cela degenere en beſtiſe ,
& en brutalité quand on
boit trop. Ainfi comme on
ne doit aimer la table qu'-
autant qu'elle contribue à
la douceur de la focieté &
de l'union , le repas frugal
GALANT. 13
eft tousjours le plus aimable.
Plutarque définit la table une focieté , qui par le
commerce du plaifir & du
vin, & l'entremise des graces , fe termine en amitié;
c'en eft auffi bien la définition que la fin. Elle augmente la bienveillance
dans les amis , par la meſme raifon qu'elle l'engendre dans les ennemis. Les
Anciens , dit Athenée,l'ont
appellée agape , charité.
Pour cette raiſon , on ne
doit venir à table que pour
14 MERCURE
y gagner l'amitié de quelqu'un des conviez. Levin,
dit Athenée , eft le filtre
de l'amitié ; il femble que
la meſme nourriture pro-,
duifant les mefmes qualitez dans le ſang & dans les
efprits , produit la fimpathie entre les convicz ; les
efprits y font montez fur
le mefme ton 2 & par ce
moyendeviennentun meſme corps & une mefme
ame. Les effets contraires
fe remarquent dans les
hommes & dans les animaux qui vivent de diffe-
GALANT.
rentes nourritures. Voyez.
cet homme extraordinaire
qui fe met au deffus de
toutes les bienféances , &
de tous les devoirs , qui
oublie mefme en voltre
prefence que vous foyez
au monde. Mettez une
bouteille de bon vin entre
vous & luy , le voila fociable , vous diriez qu'il vous
mais ce n'eſt pas
cela , ce font les efprits du
vin qui fe réuniffent , &
qui le lient avec vous ; l'effet du vin paffé , il ne ſonge plus à vous : hors la
aime
16 MERCURE
table n'attendez de luy ny
politeffe ny honnefteté
vous ne le retrouverez qu'à
la premiere bouteille que
vous boirez enfemble.
Les Anciens avoient raifon de croire menfa Deos
Tone
adeffe,felonle rapportd'Ovide & de Caftor. Afclepiade rapporte que Paufanias eftoit bien fondé de
dire qu'un repas fage &
bien entendu eftoit un
conciliabule des Dieux fociables , puifque l'amitié ,
la gayeté , & l'élevation
d'efprit , qu'on nommefageffe ,
GALANT. 17
geffe. , font les Dieux tutelaires des hommes qui
y préſident , & en font
l'efprit.
Les Anciens regardo ent
la table comme une chofe
facrée. Arnobe dit que les
Romains y eftabliſſoient
I'Idole d'un Dieu qu'ils regardoient commeprotecteur
&genie de la table , dit . il ,
Sam, ad
facitis menfas falinorum.appofitu , & fimulacris Deorum
ils invoquoient les Dieux
en s'y mettant adifti- menquam cùm venire cupimus , Deas invocamus , die
Juin 1712.
B
18 MERCURE
Quint. declamar. 30-1 . Ils
faifoient des libations au
commencement & à la fin
de la table , ils facrifioient
à Mercure les langues des
facrifices avec libation..
Dans Stuch 287. les libations ne ſe faifoient qu'avec duvin pur, & qui n'eftoit point forti d'une vigne fouillée par le tonnerre
par un pied bleffé , par un
pendu , &c. Id. 283. Les
habitans de Nacrale ville
d'Egypte , aux differens
fervices qu'on apportoit à
table , fe mettoient à ge-
GALANT. 19
noux , faifant des prieres ,
& fe raffeyoient , dit Athenée.
Paufanias affure , fur la
foy des anciennes Annales que les premiers Ançiens n'eftoient point plus
de trois à table à caufe du
nombre ternaire qu'ils croyent facré. La Loy Faunia
à Rome , regloit ce nombre à trois dans la maiſon ,
& cinq inforo Le nombre
de fept fut enfuite de leur
gouſt , d'où eft venu le proverbe , feptem conviviunt
novem concutiunt. Agamem
Bij
20 MERCURE
non dans l'Iliade prie ce
nombre à difner , Menelaus y vient de furcroift.
Le nombre de dix plaiſt
à Homere. Beaucoup de
villes bien policées ont
reglé le nombre , il y avoit un Officier appellé
chez les Romains Nomenclateur , Commis pour
les compter , l'hiftoire du
parafite dans
en fait foy. L'Officier ,
aprés avoir compré , dit au
parafite qui eft it le dernier à table , de fe retirer
parce qu'il eftoit le tren-
•
GALANT. ZT
te-uniéme contre la Loy
qui n'en permettoit que
trente : recomprez , dit le
parafite , & commencez
par moy , & vous verrez
que je ne fuis point furnumeraire. Stuch 146.
Parafite eftoit chez les
Anciens celuy qui avoit le'
foin de chofir les mets
pour les feftins facrez , ce
qui leur donna occafion
de prendre les droits fur
tous les marchands de
vivres >
& d'eftre appellez à tous les repas ;
ainfi cet employ d'hon-
22 MERCURE
nefte qu'il eftoit d'abord ,
devint honteux.
Les anciens Hebreux
felon le nouveau Teftament , lavoient les pieds,
avant le repas. Homere dit
la mefme chofe , & adjoufte avec Virgile , qu'ils lavoient auffi les mains devant & aprés le repas , per
fingula fercula , apparemment dans tous les fervices chez les Romains, comme il paroift dans Lampridius , qui dit que Heliogabale faifoit fervir des mets
de cire & de marbre à fes
GALANT 23
parafites , & leur faifoit laver les mains perfingula fercula quafi fi comediffent. Ils
ne faifoient que fe tourner
fans fe lever de table. Retrorfufqueconverfus , tanquam
monitus aquam poftularent.
On mettoit du nitre dans
cette eau pour mieux dé
craffer , & des odeurs. Les
Lacedemoniens fe nettoyoient les mains à table
avec une mie de pain , il
en eft fait mention dans
Homere.
Chez les Grecs , les Hilarodes ou Chanteurs de
24 MERCURE
chanfons agreables , & qui
exerçoient la fcience gaye
des Provençaux , eſtoient
placez au milieu des conviez dans le feftin. Il paroift que ces Chanteurs
eftoient fort estimez chez
les Anciens. Demofthenes
difoit , qu'ils meritoient
d'eftre honorez par tout le
monde, & loriqu'il fit main
baffe fur les amants de Penelope , il laiffa la vie au
Chantre Fenecus par la
mefme railon. Les Gau
lois honoroient de la mef
mefaçon leurs Trouveres
4
•
Ou
GALANT. 25
oubaladins , & aprés qu'ils
en avoient efté divertis à
table & dans leurs feftins ,
ils fe dépouilloient de leurs
leur donnoient
plus belles robes , & les
champ.
fur le
Socrate , dans le Protagoras , traitte d'ignorants ,
& de miferables qui n'ont
rien à dire , ceux qui met,
tent la Mufique & les Baladins à la place de la converfation. C'est pourquoy
dans ce noble banquet de
Platon , la chanteuse en eft
exclue & renvoyée pour
Juin 1712.
C
26 MERCURE
chanter aux femmes. 'D'un
autre cofté Xenophon
7
dans fon banquet , où Socrate & Anthiftenes font
conviez , Philippe boufon
y eft introduit , & aprés le
repas une jolie fille & un
joli garçon danferent.
Socrate dans Xenophon
dit qu'il faut éviter ce qui
excite à manger & à
boire fans faim & fans
foif. On peut adjouſter
qu'il faut faire le contrai -
re pour la converſation ,
c'eſt à- dire , chercher des
difccurs qui reveillent l'ap-
GALANT. 27
petit & la curiofité languiffante de l'efprit ; il
faut épargner la raillerie
à table , & ménager des
efprits échauffez de vin.
Il ne faut entreprendre
dans une réjoüiffance que
ce qu'on peut dire & faire
agreablement, felon la couftume des Lacedemoniens
qui aimoient le plaifir de
la table & la danſe. Antiochus ayant dansé armé
avec les amis , quand ce
vint au tour de Hegefianacte , au lieu de danſer il
fe fauva , & dit à haute
Cij
28 MERCURE
t
voix , Choififfez , Antiochus , ou de me voir mal
danfer , ou de m'entendre
reciter des vers que je me
fens en difpofition de faire
fur le champ à voſtre honneur. Le Prince ayant accepté ce dernier party ,
Hegefianacte charma toute la compagnie &le Roy
particulierement , qui luy
fit de grandes liberalitez, & le retint depuis ce
temps là au nombre de fes
amis.
Les Heros d'Homere ne
mangeoient que du bœuf,
150
GALANT. 29
mefme le delicat Alcinous ;
pour honorer Ajax on leur
fert fur une affiette longa
terga boum , &c. Ils ne le
mangeoient que rofti &
fans fauce. Ces Heros ne
mangeoient que ce qu'ils
avoient apprefté eux meſmes ; & Homere parlant
d'Ulyffe, dit qu'il eftoit habile cuifinier , & qu'il fçavoit allumer le feu auffibien que perfonne du monde.
Dans les repas à Athenes on lavoit les mains
avant le deſſerts Un jeune
C iij
30 MERCURE
garçon apportoit une eau
de fenteur , un autre apportoit des couronnes de
rofes ,enfuite on fervoit du
fruit , comme poires , pommes, raifins , fraiſes , tourtes , &c. aprés quoy entroient deux courtisanes
preftigiatrices , legeres à la
danfe comme des oifeaux.
Chez les propreté
extréme , grande vaiſſelle
d'argent , ferviteurs habillez magnifiquement , &
fervantes jolies pendant
leur jeuneſſe.
Chez le Roy des Parthes
GALANT. 31
l'amy convié eft à terre , &
le Roy luy jette à manger
d'un lit eflevé. Pour la
moindre faute on l'enleve ,
& on le foüette jufqu'au
fang , & profterné à terre
il remercie celuy qui la
foüerté, comme d'unbienfait & d'une grace du Roy.
Chez les Egyptiens qui
faifoient grande chere , on
portoit les plats à la ronde
fans table. LeRoy d'Egypte eftant prifonnier d'O
chus Roy de Perfe , fe mocqua de fes repas , & luy demanda permiffion de luy
C iiij
3:2 MERCURE
montrer avec les cuifiniers,
4
Egyptiens , comment on
devoit traitter un grand
Prince. Ochus voyant fa
bonne chere , les Dieux te
confondent , Egyptien, dire
il , qui as quitté de fi bons
repas pourvenirrifquer les
miens.
Cleomene Royde Sparte , Marc- Antoine , &c.
faifoient reciter des ouvra
ges à table.
Nourriture. Table. Feftins.
Seneque appelle fon déjeuner prandium. Augufte
GALANT. 331
le nommetout de mefme ,
ce qui verifie la remarque
de Servius, que les Anciens
ne connoiffoient point noftre difner, & ne prenoient
leur repas qu'avant le coucher du Soleil. Cependant
Filemon donne aux Anciens nos quatre mefmes
repas.
Les anciens Romains ne
portoient jamais de robbe
noire à table , fur tout pendant le regne d'Augufte
Ily avoit dans tous leurs
feſtins un Roy de la table
qu'ils appelloient arbiter bie
38 MERCURE
bendi. Chacun avoit fon
plat à table , & tiroit au
fort la part qu'il devoit
a
avoir.
Au commencement les
nappes leur fervoient de
ferviettes , mais dans la
fuite ils ne fervirent plus
que pour couvrir la table,
& chacun apportoit fa ferviette.
Les Romains n'oftoient
point la table vuide , &
n'éteignoient point la lampe par principe d'humanité , pour dire qu'ils en laif.
foient aux autres.
CALANT.
Chez les Macedoniens
nul n'avoit droit d'eftre
couché à table qu'il n'euft
tué un fanglier hors des
toiles , c'eft pourquoy Caf
fandre y eftoit affis à cofté
de fon pere couché.
Nos Rois avoient auffi
couftume de faire de
grands feftins publics aux
feftes folemnelles. En Angleterre on faifoit des largeffes confiderables au peuple. Les grands Seigneurs.
en ufoient de mefme cnvers leurs vaffaux.
Convivorum numerus inci-
36 MERCURE
pere oportet à Græcorum numero , progredi ad Mufarum numerum. Il y avoit chez
les Romains & les Grecs
des prix à remporter pour
des Questions proposées à
table. A propos de Queftions de table il m'en vient
une pour le mois prochain. Je prie ceux qui
ont refpondu à celles du
mois dernier , de refpondre
à celle- cy
des excufes d'un repas fru
gal: les repas où l'on mange peu , ne font pas ceux
où l'on parle le plus , mais
ceux où l'on parle mieux.
Il femble que la frugalité
fourniffe les converfations
I2 MERCURE
de table les plus cenfées ,
& les plus agreables. J'entends par frugalité celle du
vin auffi bien que celles
des viandes ; on fçait affez
que le vin pris juſqu'à certain degré nous donne de
l'enjoüement , de l'efprit
& de la cordialité pour les
convives , mais que tout
cela degenere en beſtiſe ,
& en brutalité quand on
boit trop. Ainfi comme on
ne doit aimer la table qu'-
autant qu'elle contribue à
la douceur de la focieté &
de l'union , le repas frugal
GALANT. 13
eft tousjours le plus aimable.
Plutarque définit la table une focieté , qui par le
commerce du plaifir & du
vin, & l'entremise des graces , fe termine en amitié;
c'en eft auffi bien la définition que la fin. Elle augmente la bienveillance
dans les amis , par la meſme raifon qu'elle l'engendre dans les ennemis. Les
Anciens , dit Athenée,l'ont
appellée agape , charité.
Pour cette raiſon , on ne
doit venir à table que pour
14 MERCURE
y gagner l'amitié de quelqu'un des conviez. Levin,
dit Athenée , eft le filtre
de l'amitié ; il femble que
la meſme nourriture pro-,
duifant les mefmes qualitez dans le ſang & dans les
efprits , produit la fimpathie entre les convicz ; les
efprits y font montez fur
le mefme ton 2 & par ce
moyendeviennentun meſme corps & une mefme
ame. Les effets contraires
fe remarquent dans les
hommes & dans les animaux qui vivent de diffe-
GALANT.
rentes nourritures. Voyez.
cet homme extraordinaire
qui fe met au deffus de
toutes les bienféances , &
de tous les devoirs , qui
oublie mefme en voltre
prefence que vous foyez
au monde. Mettez une
bouteille de bon vin entre
vous & luy , le voila fociable , vous diriez qu'il vous
mais ce n'eſt pas
cela , ce font les efprits du
vin qui fe réuniffent , &
qui le lient avec vous ; l'effet du vin paffé , il ne ſonge plus à vous : hors la
aime
16 MERCURE
table n'attendez de luy ny
politeffe ny honnefteté
vous ne le retrouverez qu'à
la premiere bouteille que
vous boirez enfemble.
Les Anciens avoient raifon de croire menfa Deos
Tone
adeffe,felonle rapportd'Ovide & de Caftor. Afclepiade rapporte que Paufanias eftoit bien fondé de
dire qu'un repas fage &
bien entendu eftoit un
conciliabule des Dieux fociables , puifque l'amitié ,
la gayeté , & l'élevation
d'efprit , qu'on nommefageffe ,
GALANT. 17
geffe. , font les Dieux tutelaires des hommes qui
y préſident , & en font
l'efprit.
Les Anciens regardo ent
la table comme une chofe
facrée. Arnobe dit que les
Romains y eftabliſſoient
I'Idole d'un Dieu qu'ils regardoient commeprotecteur
&genie de la table , dit . il ,
Sam, ad
facitis menfas falinorum.appofitu , & fimulacris Deorum
ils invoquoient les Dieux
en s'y mettant adifti- menquam cùm venire cupimus , Deas invocamus , die
Juin 1712.
B
18 MERCURE
Quint. declamar. 30-1 . Ils
faifoient des libations au
commencement & à la fin
de la table , ils facrifioient
à Mercure les langues des
facrifices avec libation..
Dans Stuch 287. les libations ne ſe faifoient qu'avec duvin pur, & qui n'eftoit point forti d'une vigne fouillée par le tonnerre
par un pied bleffé , par un
pendu , &c. Id. 283. Les
habitans de Nacrale ville
d'Egypte , aux differens
fervices qu'on apportoit à
table , fe mettoient à ge-
GALANT. 19
noux , faifant des prieres ,
& fe raffeyoient , dit Athenée.
Paufanias affure , fur la
foy des anciennes Annales que les premiers Ançiens n'eftoient point plus
de trois à table à caufe du
nombre ternaire qu'ils croyent facré. La Loy Faunia
à Rome , regloit ce nombre à trois dans la maiſon ,
& cinq inforo Le nombre
de fept fut enfuite de leur
gouſt , d'où eft venu le proverbe , feptem conviviunt
novem concutiunt. Agamem
Bij
20 MERCURE
non dans l'Iliade prie ce
nombre à difner , Menelaus y vient de furcroift.
Le nombre de dix plaiſt
à Homere. Beaucoup de
villes bien policées ont
reglé le nombre , il y avoit un Officier appellé
chez les Romains Nomenclateur , Commis pour
les compter , l'hiftoire du
parafite dans
en fait foy. L'Officier ,
aprés avoir compré , dit au
parafite qui eft it le dernier à table , de fe retirer
parce qu'il eftoit le tren-
•
GALANT. ZT
te-uniéme contre la Loy
qui n'en permettoit que
trente : recomprez , dit le
parafite , & commencez
par moy , & vous verrez
que je ne fuis point furnumeraire. Stuch 146.
Parafite eftoit chez les
Anciens celuy qui avoit le'
foin de chofir les mets
pour les feftins facrez , ce
qui leur donna occafion
de prendre les droits fur
tous les marchands de
vivres >
& d'eftre appellez à tous les repas ;
ainfi cet employ d'hon-
22 MERCURE
nefte qu'il eftoit d'abord ,
devint honteux.
Les anciens Hebreux
felon le nouveau Teftament , lavoient les pieds,
avant le repas. Homere dit
la mefme chofe , & adjoufte avec Virgile , qu'ils lavoient auffi les mains devant & aprés le repas , per
fingula fercula , apparemment dans tous les fervices chez les Romains, comme il paroift dans Lampridius , qui dit que Heliogabale faifoit fervir des mets
de cire & de marbre à fes
GALANT 23
parafites , & leur faifoit laver les mains perfingula fercula quafi fi comediffent. Ils
ne faifoient que fe tourner
fans fe lever de table. Retrorfufqueconverfus , tanquam
monitus aquam poftularent.
On mettoit du nitre dans
cette eau pour mieux dé
craffer , & des odeurs. Les
Lacedemoniens fe nettoyoient les mains à table
avec une mie de pain , il
en eft fait mention dans
Homere.
Chez les Grecs , les Hilarodes ou Chanteurs de
24 MERCURE
chanfons agreables , & qui
exerçoient la fcience gaye
des Provençaux , eſtoient
placez au milieu des conviez dans le feftin. Il paroift que ces Chanteurs
eftoient fort estimez chez
les Anciens. Demofthenes
difoit , qu'ils meritoient
d'eftre honorez par tout le
monde, & loriqu'il fit main
baffe fur les amants de Penelope , il laiffa la vie au
Chantre Fenecus par la
mefme railon. Les Gau
lois honoroient de la mef
mefaçon leurs Trouveres
4
•
Ou
GALANT. 25
oubaladins , & aprés qu'ils
en avoient efté divertis à
table & dans leurs feftins ,
ils fe dépouilloient de leurs
leur donnoient
plus belles robes , & les
champ.
fur le
Socrate , dans le Protagoras , traitte d'ignorants ,
& de miferables qui n'ont
rien à dire , ceux qui met,
tent la Mufique & les Baladins à la place de la converfation. C'est pourquoy
dans ce noble banquet de
Platon , la chanteuse en eft
exclue & renvoyée pour
Juin 1712.
C
26 MERCURE
chanter aux femmes. 'D'un
autre cofté Xenophon
7
dans fon banquet , où Socrate & Anthiftenes font
conviez , Philippe boufon
y eft introduit , & aprés le
repas une jolie fille & un
joli garçon danferent.
Socrate dans Xenophon
dit qu'il faut éviter ce qui
excite à manger & à
boire fans faim & fans
foif. On peut adjouſter
qu'il faut faire le contrai -
re pour la converſation ,
c'eſt à- dire , chercher des
difccurs qui reveillent l'ap-
GALANT. 27
petit & la curiofité languiffante de l'efprit ; il
faut épargner la raillerie
à table , & ménager des
efprits échauffez de vin.
Il ne faut entreprendre
dans une réjoüiffance que
ce qu'on peut dire & faire
agreablement, felon la couftume des Lacedemoniens
qui aimoient le plaifir de
la table & la danſe. Antiochus ayant dansé armé
avec les amis , quand ce
vint au tour de Hegefianacte , au lieu de danſer il
fe fauva , & dit à haute
Cij
28 MERCURE
t
voix , Choififfez , Antiochus , ou de me voir mal
danfer , ou de m'entendre
reciter des vers que je me
fens en difpofition de faire
fur le champ à voſtre honneur. Le Prince ayant accepté ce dernier party ,
Hegefianacte charma toute la compagnie &le Roy
particulierement , qui luy
fit de grandes liberalitez, & le retint depuis ce
temps là au nombre de fes
amis.
Les Heros d'Homere ne
mangeoient que du bœuf,
150
GALANT. 29
mefme le delicat Alcinous ;
pour honorer Ajax on leur
fert fur une affiette longa
terga boum , &c. Ils ne le
mangeoient que rofti &
fans fauce. Ces Heros ne
mangeoient que ce qu'ils
avoient apprefté eux meſmes ; & Homere parlant
d'Ulyffe, dit qu'il eftoit habile cuifinier , & qu'il fçavoit allumer le feu auffibien que perfonne du monde.
Dans les repas à Athenes on lavoit les mains
avant le deſſerts Un jeune
C iij
30 MERCURE
garçon apportoit une eau
de fenteur , un autre apportoit des couronnes de
rofes ,enfuite on fervoit du
fruit , comme poires , pommes, raifins , fraiſes , tourtes , &c. aprés quoy entroient deux courtisanes
preftigiatrices , legeres à la
danfe comme des oifeaux.
Chez les propreté
extréme , grande vaiſſelle
d'argent , ferviteurs habillez magnifiquement , &
fervantes jolies pendant
leur jeuneſſe.
Chez le Roy des Parthes
GALANT. 31
l'amy convié eft à terre , &
le Roy luy jette à manger
d'un lit eflevé. Pour la
moindre faute on l'enleve ,
& on le foüette jufqu'au
fang , & profterné à terre
il remercie celuy qui la
foüerté, comme d'unbienfait & d'une grace du Roy.
Chez les Egyptiens qui
faifoient grande chere , on
portoit les plats à la ronde
fans table. LeRoy d'Egypte eftant prifonnier d'O
chus Roy de Perfe , fe mocqua de fes repas , & luy demanda permiffion de luy
C iiij
3:2 MERCURE
montrer avec les cuifiniers,
4
Egyptiens , comment on
devoit traitter un grand
Prince. Ochus voyant fa
bonne chere , les Dieux te
confondent , Egyptien, dire
il , qui as quitté de fi bons
repas pourvenirrifquer les
miens.
Cleomene Royde Sparte , Marc- Antoine , &c.
faifoient reciter des ouvra
ges à table.
Nourriture. Table. Feftins.
Seneque appelle fon déjeuner prandium. Augufte
GALANT. 331
le nommetout de mefme ,
ce qui verifie la remarque
de Servius, que les Anciens
ne connoiffoient point noftre difner, & ne prenoient
leur repas qu'avant le coucher du Soleil. Cependant
Filemon donne aux Anciens nos quatre mefmes
repas.
Les anciens Romains ne
portoient jamais de robbe
noire à table , fur tout pendant le regne d'Augufte
Ily avoit dans tous leurs
feſtins un Roy de la table
qu'ils appelloient arbiter bie
38 MERCURE
bendi. Chacun avoit fon
plat à table , & tiroit au
fort la part qu'il devoit
a
avoir.
Au commencement les
nappes leur fervoient de
ferviettes , mais dans la
fuite ils ne fervirent plus
que pour couvrir la table,
& chacun apportoit fa ferviette.
Les Romains n'oftoient
point la table vuide , &
n'éteignoient point la lampe par principe d'humanité , pour dire qu'ils en laif.
foient aux autres.
CALANT.
Chez les Macedoniens
nul n'avoit droit d'eftre
couché à table qu'il n'euft
tué un fanglier hors des
toiles , c'eft pourquoy Caf
fandre y eftoit affis à cofté
de fon pere couché.
Nos Rois avoient auffi
couftume de faire de
grands feftins publics aux
feftes folemnelles. En Angleterre on faifoit des largeffes confiderables au peuple. Les grands Seigneurs.
en ufoient de mefme cnvers leurs vaffaux.
Convivorum numerus inci-
36 MERCURE
pere oportet à Græcorum numero , progredi ad Mufarum numerum. Il y avoit chez
les Romains & les Grecs
des prix à remporter pour
des Questions proposées à
table. A propos de Queftions de table il m'en vient
une pour le mois prochain. Je prie ceux qui
ont refpondu à celles du
mois dernier , de refpondre
à celle- cy
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Résumé : « On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...] »
Le texte explore le rôle des repas dans la société antique, en soulignant l'importance de la frugalité et de la modération. Les repas frugaux favorisent des conversations plus sensées et agréables. Le vin, consommé avec modération, peut apporter de l'enjouement et de l'esprit, mais en excès, il mène à la bestialité. Plutarque définit la table comme un lieu de société où le plaisir et le vin peuvent se terminer en amitié. Les Anciens considéraient la table comme un lieu sacré, où l'on invoquait les dieux et faisait des libations. Le nombre de convives était souvent réglementé, et les repas suivaient des rites spécifiques, comme le lavage des mains et des pieds. Les anciens Grecs et Romains avaient des pratiques particulières lors des repas. Par exemple, ils invitaient souvent des chanteurs ou des bouffons pour divertir les convives. Le texte mentionne également des héros comme ceux d'Homère, qui mangeaient du bœuf rôti sans sauce et préparaient eux-mêmes leur nourriture. Les repas étaient souvent accompagnés de danses et de récitations. Les Romains avaient des coutumes spécifiques, comme l'interdiction de porter des robes noires à table et l'usage de serviettes personnelles. Les grands festins publics étaient courants chez les rois et les nobles, et des prix étaient parfois offerts pour des questions posées lors des repas.
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594
p. 47-48
MARIAGE.
Début :
Monsieur le Marquis de Mesmes, connu cy-devant sous le [...]
Mots clefs :
Marquis de Mesmes, Ravignan
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Monfieur le Marquis de
Mefmes, connu cy- devant
fous le nom de Ravignan,
Senechal du Marfan , Marefchal des Camps & Ar
mées du Roy , Inspecteur
general d'Infanterie, fils de
feu Meffire Alcibiades de
Mefmes Marquis de Ravignan, Senechal & Gouver
48 MERCURE
neurdu Marfan, & de feue
Dame Marie de Vignes , a
épousé Mademoiſelle Racine fille de MeffireMichel
Racine Efcuyer , Receveur
general des finances d'Alençon , & de Dame Petronille Vanderlinde. Je ne
parle pas de la famille de
Mr le Marquis de Meſmes ,
je renvoye le Lecteur à ce
que j'en ay dit au fujet de
Monfieur le Premier Préfident dans le Mercure de:
Janvier 1712. page 22
Monfieur le Marquis de
Mefmes, connu cy- devant
fous le nom de Ravignan,
Senechal du Marfan , Marefchal des Camps & Ar
mées du Roy , Inspecteur
general d'Infanterie, fils de
feu Meffire Alcibiades de
Mefmes Marquis de Ravignan, Senechal & Gouver
48 MERCURE
neurdu Marfan, & de feue
Dame Marie de Vignes , a
épousé Mademoiſelle Racine fille de MeffireMichel
Racine Efcuyer , Receveur
general des finances d'Alençon , & de Dame Petronille Vanderlinde. Je ne
parle pas de la famille de
Mr le Marquis de Meſmes ,
je renvoye le Lecteur à ce
que j'en ay dit au fujet de
Monfieur le Premier Préfident dans le Mercure de:
Janvier 1712. page 22
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Résumé : MARIAGE.
Le texte annonce le mariage entre le Marquis de Mesmes, dit Ravignan, et Mademoiselle Racine. Le Marquis est Sénéchal du Marfan, Maréchal des Camps et Armées du Roy, Inspecteur général d'Infanterie. Mademoiselle Racine est la fille de Michel Racine, Receveur général des finances d'Alençon. Le texte renvoie à une précédente publication du Mercure de janvier 1712 pour plus d'informations.
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595
p. 158-165
Lettre d'une Dame infirme qui ne pouvoit faire réponse.
Début :
L'émulation, qui peut-estre est chez moy un composé de [...]
Mots clefs :
Infirme, Migraine, Vers, Constance
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texteReconnaissance textuelle : Lettre d'une Dame infirme qui ne pouvoit faire réponse.
Lettre d'une Dame
infirme qui nepouvoit
faire réponse.
L'émulation , qui
peut-eftre eft chez moy
GALANT. 159
uncompofé de la vanité,
& de l'amitié que jay
pour vous , l'émulation
dis-je, eft l'éguillon le plus
propre à reveiller l'ima
gination ; j'avois cru
que vos vers feroient
cet effet fur la mienne ;
maisunemigraine continuelle y amis bon ordre,
je fuis tombée dans une
telle langueur , que vos
vers n'ont pû tirer de
moy qu'une admiration
muette, car la langueur
160 MERCURE
T
&la pareffe n'ôtent point
la faculté d'admirer, t
Qui le pouroit imaginer
Vif efprit veut m'abandonner
Qu'il prend mal for
temps pour magloire
Point nefçaurois luypardonner
Jevoulois ton los entonner
Par vers dignes de toy
mais voir
Qui le pouroit.
Cette migraine me
rendpeut- eftre un grand
GALANT. 161
fervice , en m'épargnant
la honte de répondre
mal , tout ce que je puis
faire c'eft de donner à
quelques amis de longs
& d'agreables dînez, car
vous en connoiſſez deux
qui ont tout l'efprit du
monde, ils chantent vos
louanges le verre en main
celà ne vaut-il pas bien
les vers froids , d'un
malade.
Qui les pouroit aßaifonner.
Juin 1712.
O
162 MERCURE
Nos repas &les guer
wedonner
De ta prefence, peut-on
croire
Que tu daignes abandonner
Ce lieu charmant dont la
memoire
Doit encore t'éguillouner
Mais tu promets trop
pour tagloire
Grandes promeßes frais
donner
Tu voudrais les tenie,
mais voire
GALANT. 163
Qui le pouroit.
de
Une malade rens pour
vous ces petits voya
ges auffi difficiles que
feroient pour moy ceux
l'Amerique , la plaine
de Vileneuve vous paroît
plus feche & plus longue que les Landes de
Bordeaux , & la riviere
de Paris à Vileneuve
vous paroift un Ocean
impraticable.
Qui le pouroit imaginer
O ij
164 MERCURE
Que Conftance pût Se
borner
Autrefois l' Amour&fes
aîles
Pour voguer vousfervoit
de voiles
Nulperil n'eutpú t'étonner
Mais pourquoy me tant
chagriner
Je fuis encore dans ta
memoire
Tu m'écris, c'eft chofe
notoire
GALANT. 165
Onedevroit pluftoft
s'étonner
Que conftance on ne put
borner
Tous les Amants , il le
faut croire
Pour leur plaifir &pour
leur gloire
Voudroienteftreconftants
mais voire
Qui le pouroit
infirme qui nepouvoit
faire réponse.
L'émulation , qui
peut-eftre eft chez moy
GALANT. 159
uncompofé de la vanité,
& de l'amitié que jay
pour vous , l'émulation
dis-je, eft l'éguillon le plus
propre à reveiller l'ima
gination ; j'avois cru
que vos vers feroient
cet effet fur la mienne ;
maisunemigraine continuelle y amis bon ordre,
je fuis tombée dans une
telle langueur , que vos
vers n'ont pû tirer de
moy qu'une admiration
muette, car la langueur
160 MERCURE
T
&la pareffe n'ôtent point
la faculté d'admirer, t
Qui le pouroit imaginer
Vif efprit veut m'abandonner
Qu'il prend mal for
temps pour magloire
Point nefçaurois luypardonner
Jevoulois ton los entonner
Par vers dignes de toy
mais voir
Qui le pouroit.
Cette migraine me
rendpeut- eftre un grand
GALANT. 161
fervice , en m'épargnant
la honte de répondre
mal , tout ce que je puis
faire c'eft de donner à
quelques amis de longs
& d'agreables dînez, car
vous en connoiſſez deux
qui ont tout l'efprit du
monde, ils chantent vos
louanges le verre en main
celà ne vaut-il pas bien
les vers froids , d'un
malade.
Qui les pouroit aßaifonner.
Juin 1712.
O
162 MERCURE
Nos repas &les guer
wedonner
De ta prefence, peut-on
croire
Que tu daignes abandonner
Ce lieu charmant dont la
memoire
Doit encore t'éguillouner
Mais tu promets trop
pour tagloire
Grandes promeßes frais
donner
Tu voudrais les tenie,
mais voire
GALANT. 163
Qui le pouroit.
de
Une malade rens pour
vous ces petits voya
ges auffi difficiles que
feroient pour moy ceux
l'Amerique , la plaine
de Vileneuve vous paroît
plus feche & plus longue que les Landes de
Bordeaux , & la riviere
de Paris à Vileneuve
vous paroift un Ocean
impraticable.
Qui le pouroit imaginer
O ij
164 MERCURE
Que Conftance pût Se
borner
Autrefois l' Amour&fes
aîles
Pour voguer vousfervoit
de voiles
Nulperil n'eutpú t'étonner
Mais pourquoy me tant
chagriner
Je fuis encore dans ta
memoire
Tu m'écris, c'eft chofe
notoire
GALANT. 165
Onedevroit pluftoft
s'étonner
Que conftance on ne put
borner
Tous les Amants , il le
faut croire
Pour leur plaifir &pour
leur gloire
Voudroienteftreconftants
mais voire
Qui le pouroit
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Résumé : Lettre d'une Dame infirme qui ne pouvoit faire réponse.
En juin 1712, une dame infirme écrit une lettre exprimant son admiration pour les vers d'un destinataire. Elle est empêchée de répondre adéquatement en raison d'une migraine continue qui la plonge dans une grande langueur. Cette migraine lui évite la honte de mal répondre, mais elle regrette de ne pouvoir exprimer ses louanges par des vers dignes de lui. Elle se contente d'organiser des dîners agréables avec quelques amis qui chantent les louanges du destinataire. La dame évoque également les difficultés de voyage, comparant les distances et les rivières à des obstacles impraticables. Elle exprime son chagrin et sa surprise que l'amour et la confiance puissent se borner, tout en affirmant que le destinataire reste dans sa mémoire. La lettre se conclut par une réflexion sur la constance des amants, qui cherchent toujours à plaire et à glorifier leurs sentiments.
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596
p. 187-189
PROMOTION de Cardinaux.
Début :
Le 18. May le Pape a remply les dix-huit Places [...]
Mots clefs :
Promotion de Cardinaux, Pape
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texteReconnaissance textuelle : PROMOTION de Cardinaux.
PROMOTION
de Cardinaux.
Le 18. May le Pape a
remply les dix - huit Places
vacantes dans le Sacré College fçavoir , les onze
faits fuivans , & il en a retenu ſept in petto.
MESSIEURS
Davia.
Cufani.
Piazza , Nonce à Vienne.
Zondodari.
De Rohan , Evefque de
Strafbourg , pour la
France.
Qij
188 MERCURE
le Cunha de Ataïdé , pour
Portugal.
Schrottembach , Evefque
d'Olmuts, pour Vienne.
Priuli , Auditeur de Rote ,
pour Venife.
Tolomei , Jefuite.
Thomafi , Theatin.
Caffini , Capucin , Prédicateur du Palais Apoftolique.
Les fept retenusin petto,
font :
Celuy pour l'Espagne , &
les trois du Palais ; fçavoir:
Corradini , Miniftre de la
Chambre.
GALANT. 189
Pico, Majordome.
Driaghi , Secretaire de la
Chambre. Ces quatre
font feurs.
L'Abbé de Polignac eft
le cinquiéme felon toute
apparence , l'Evefque de
Barcelonne le fixiéme.
MrBuffi , Nonce de Pologne , le feptiéme.
de Cardinaux.
Le 18. May le Pape a
remply les dix - huit Places
vacantes dans le Sacré College fçavoir , les onze
faits fuivans , & il en a retenu ſept in petto.
MESSIEURS
Davia.
Cufani.
Piazza , Nonce à Vienne.
Zondodari.
De Rohan , Evefque de
Strafbourg , pour la
France.
Qij
188 MERCURE
le Cunha de Ataïdé , pour
Portugal.
Schrottembach , Evefque
d'Olmuts, pour Vienne.
Priuli , Auditeur de Rote ,
pour Venife.
Tolomei , Jefuite.
Thomafi , Theatin.
Caffini , Capucin , Prédicateur du Palais Apoftolique.
Les fept retenusin petto,
font :
Celuy pour l'Espagne , &
les trois du Palais ; fçavoir:
Corradini , Miniftre de la
Chambre.
GALANT. 189
Pico, Majordome.
Driaghi , Secretaire de la
Chambre. Ces quatre
font feurs.
L'Abbé de Polignac eft
le cinquiéme felon toute
apparence , l'Evefque de
Barcelonne le fixiéme.
MrBuffi , Nonce de Pologne , le feptiéme.
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Résumé : PROMOTION de Cardinaux.
Le 18 mai, le Pape a nommé dix-huit nouveaux cardinaux. Onze nominations ont été publiées, incluant Davia, Cufani et De Rohan. Sept nominations ont été gardées secrètes, parmi lesquelles Corradini et l'Abbé de Polignac. M. Buffi, Nonce de Pologne, est également nommé secrètement.
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597
p. 189-193
Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
Début :
La Maison de Rohan, qui est une des plus grandes [...]
Mots clefs :
Maison de Rohan, Bretagne
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texteReconnaissance textuelle : Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
La Maiſon de Rohan ,
quieftune des plus grandes
& des plus illuftres de l'Europe , tire fon origine par
les Comtes dePhoruoet des
anciens Rois & Souverains
de Bretagne. Elle a eſté
...
190 MERCURE
alliée par cinq differentes
fois avec la Maiſon des
Ducs de Bretagne.La Tante d'Anne de Bretagne ,
Reine de France & de Navarre , fille du Duc de Bretagne , eſt la derniere alliance qu'il y ait euë entre
la Maiſon de Bretagne &la
Maifon de Rohan. On
donna cent mille écus ,
fomme tres - confiderable
dans ce temps- là , & la
Comté de Montfort , pour
dédommager le Seigneur
de Rohan de fes prétentions ſur la Bretagne. Deux
E GALANT. 191
:
filles des Rois de Navarre ,
de l'une fille de Philippe d'Evreux , Roy de Navarre dit
le Sage & le Bel, & de Jeanne de France la femme , &
l'autre fille de Jean d'Albret , Roy de Navarre.
e grand-pere d'Henry IV.
font entrées dans cette illuftre Maiſon. Le Comte
d'Angouleſme , petit - fils .
de France , fils du Duc
d'Orleans , frere de Charles VI. Roy de France , qui
fut affaffiné dans Paris par
le Duc de Bourgogne, avoit
épousé Marie de Rohan
19 MERCURE
qui fur grand' mere de
François I. Roy de France;
ainfiles Seigneurs de cette
cette Maifon ont eu l'honneur de fe voir parens au
troifiéme degré des Rois
François I. & Henry IV.
Elle a eu des alliances
avec la Maiſon d'Ecoffe ,
de Lorraine , & plufieurs
autres Maifons Souveraines & des plus confiderables de l'Eftat. Les Rois
d'Angleterre les ont tousjours traité comme leurs
parens , & le Seigneur de
Soubize , Chef des Religionnaires ,
GALANT. 193 n
gionnaires , étant mort à
Londres , y fut enterré dans
l'Eglife de Vveſtminſter
dans les tombeaux des Rois
d'Angleterre , commeforti
de leur fang.
quieftune des plus grandes
& des plus illuftres de l'Europe , tire fon origine par
les Comtes dePhoruoet des
anciens Rois & Souverains
de Bretagne. Elle a eſté
...
190 MERCURE
alliée par cinq differentes
fois avec la Maiſon des
Ducs de Bretagne.La Tante d'Anne de Bretagne ,
Reine de France & de Navarre , fille du Duc de Bretagne , eſt la derniere alliance qu'il y ait euë entre
la Maiſon de Bretagne &la
Maifon de Rohan. On
donna cent mille écus ,
fomme tres - confiderable
dans ce temps- là , & la
Comté de Montfort , pour
dédommager le Seigneur
de Rohan de fes prétentions ſur la Bretagne. Deux
E GALANT. 191
:
filles des Rois de Navarre ,
de l'une fille de Philippe d'Evreux , Roy de Navarre dit
le Sage & le Bel, & de Jeanne de France la femme , &
l'autre fille de Jean d'Albret , Roy de Navarre.
e grand-pere d'Henry IV.
font entrées dans cette illuftre Maiſon. Le Comte
d'Angouleſme , petit - fils .
de France , fils du Duc
d'Orleans , frere de Charles VI. Roy de France , qui
fut affaffiné dans Paris par
le Duc de Bourgogne, avoit
épousé Marie de Rohan
19 MERCURE
qui fur grand' mere de
François I. Roy de France;
ainfiles Seigneurs de cette
cette Maifon ont eu l'honneur de fe voir parens au
troifiéme degré des Rois
François I. & Henry IV.
Elle a eu des alliances
avec la Maiſon d'Ecoffe ,
de Lorraine , & plufieurs
autres Maifons Souveraines & des plus confiderables de l'Eftat. Les Rois
d'Angleterre les ont tousjours traité comme leurs
parens , & le Seigneur de
Soubize , Chef des Religionnaires ,
GALANT. 193 n
gionnaires , étant mort à
Londres , y fut enterré dans
l'Eglife de Vveſtminſter
dans les tombeaux des Rois
d'Angleterre , commeforti
de leur fang.
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Résumé : Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
La Maison de Rohan, l'une des plus prestigieuses d'Europe, descend des Comtes de Porhoët et des anciens Rois de Bretagne. Elle s'est alliée cinq fois avec la Maison des Ducs de Bretagne, la dernière alliance étant la tante d'Anne de Bretagne, Reine de France et de Navarre. Pour compenser les prétentions du Seigneur de Rohan sur la Bretagne, il reçut cent mille écus et la Comté de Montfort. Deux filles des Rois de Navarre intégrèrent également cette Maison. Le Comte d'Angoulême, petit-fils de France et frère de Charles VI, épousa Marie de Rohan, grand-mère de François I, établissant ainsi un lien familial avec les Rois François I et Henri IV. La Maison de Rohan a aussi des alliances avec les Maisons d'Écosse, de Lorraine et d'autres Maisons influentes. Les Rois d'Angleterre les considéraient comme leurs parents, et le Seigneur de Soubise fut inhumé à Westminster.
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598
p. 193-195
Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
Début :
La Maison de Polignac est une des plus illustres Maisons [...]
Mots clefs :
Maison de Polignac, Vicomte, Chevalier des Ordres du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
La Maifon de Polignac
eft une des plus illuftres
Maifons de l'Europe. Elle
avoit autrefois en fouverai
neté toutes les terres qu'elle poffede : elle jouit encore de l'honneur fingulier,
qu'aux affemblées des Etats
generaux le Vicomte de
Polignac ne cede le pas
qu'au feul Comte d'Alais ,
Juin 1712.
R
> > ki
R
194 MERCURE
& precede les vingt , deux
Barons qui compofent l'af
femblée de cette Province.
Unediſtinction fi finguliere
dans fa Province marque la
grandeur & la diftinction
de cette Maifon. Elle eſt alliée aux Maifons les plus illuftres du Royaume. Le feu
Vicomte de Polignac étoit
Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur du Puys:
il fut undes Seigneurs à qui
le Roy fit donner 1 Ordre
Monfeigneur le Prince
de Conty dans la ville de
Pezenas. Il avoit épouſé N.
par
GALANT. 195
de Beauvoir du Roure, ffille
du Comte du Roure , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant general de la
Province de Languedoc ,
Gouverneur de la ville &
citadelle du Saint Eſprit.
eft une des plus illuftres
Maifons de l'Europe. Elle
avoit autrefois en fouverai
neté toutes les terres qu'elle poffede : elle jouit encore de l'honneur fingulier,
qu'aux affemblées des Etats
generaux le Vicomte de
Polignac ne cede le pas
qu'au feul Comte d'Alais ,
Juin 1712.
R
> > ki
R
194 MERCURE
& precede les vingt , deux
Barons qui compofent l'af
femblée de cette Province.
Unediſtinction fi finguliere
dans fa Province marque la
grandeur & la diftinction
de cette Maifon. Elle eſt alliée aux Maifons les plus illuftres du Royaume. Le feu
Vicomte de Polignac étoit
Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur du Puys:
il fut undes Seigneurs à qui
le Roy fit donner 1 Ordre
Monfeigneur le Prince
de Conty dans la ville de
Pezenas. Il avoit épouſé N.
par
GALANT. 195
de Beauvoir du Roure, ffille
du Comte du Roure , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant general de la
Province de Languedoc ,
Gouverneur de la ville &
citadelle du Saint Eſprit.
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Résumé : Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
La Maison de Polignac est l'une des familles les plus prestigieuses d'Europe. Elle possédait autrefois en souveraineté toutes ses terres et jouit encore d'un honneur particulier lors des assemblées des États généraux, où le Vicomte de Polignac ne cède le pas qu'au Comte d'Alais. Elle précède également les vingt-deux Barons de l'assemblée de cette Province. La Maison de Polignac est alliée aux familles les plus illustres du Royaume. Le feu Vicomte de Polignac était Chevalier des Ordres du Roi et Gouverneur du Puy. Il reçut l'Ordre du Roi par Monseigneur le Prince de Conty à Pezenas. Il avait épousé N. de Beauvoir du Roure, fille du Comte du Roure, Chevalier des Ordres du Roi, Lieutenant général de la Province de Languedoc et Gouverneur de la ville et citadelle du Saint Esprit.
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599
p. 217-247
Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
Début :
Le Pape a fait une promotion de dix-huit Cardinaux [...]
Mots clefs :
Cardinaux, Pape, Église, Rome, Clergé, Diocèse, Évêques, Diacres, Sainteté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
ifcours fur l'origine & la
dignité de Cardinal.
LEPape a fait une pro-
&
motion de dix- huit Cardi
naux le 18. du mois de May,
il en a declaré onze
s'en eft refervé fept inpetto.
Onfera bien aife d'apprendre l'origine de cette dignité , qui eft à preſent la ſeconde de l'Eglife , le Pape
en eftant le chef.
Les Papes , à l'imitation
de faint Pierre & de fes
fucceffeurs , font tousjours
demeurez Evefques de RoJuin 1712.
T
218 MERCURE
me, quoyqu'ils fuffent eftablis de Dieu le chefdetous
les Chreftiens , cette ville
eftant le premier Eveſché
du monde, & le lieu particulier de leur refidence.
De là eft venu que ne
pouvant entrer eux - mefmes dans le détail du gouvernement de leur Dioceſe
pendant qu'ils avoient à
regler le fpirituel de toute
la terre,ils firent choix d'un
certain nombre d'Evef
ques , de Preftres , & de
Diacres, pour les foulager,
comme autant de Coadju
GALANT. 219
teurs , & de Vicaires.
Les premiers faifoient la
fonction d'Evefques dans
le détroit de Rome , à la
place du Pape , & avoient
chacun leur Eglife particuliere dans l'enceinte du
Dioceſe.
Les Preftres eftoient Titulaires des Paroiffes de la
ville , & prenoient la conduite des ames comme les.
Curez font aujourd'huy
& les Diacres avoient le
foin de quelques Eglifes ou
Chapelles de devotion qu'-
ils tenoient en Diaconies,
Tij
220 MERCURE
& devoient affifter le Pape
quand il officioit publiquement.
* Ces trois Ordres eurent
le nom de Cardinati ou Car
dinales , pour dire qu'ils eftoient les premiers & les
Chefs des autres , & que
c'eftoit fous leur conduite
que rouloient toutes les affaires du Dioceſe ; & parce que les Preftres & les
Diacres de quelques autres
villes prirent aufſi le meſme nom de Cardinaux
afin de fe diftinguer des autres Preftres, & des autres
GALANT. 221
Diacres qui leur eftoient inferieurs & foumis , les Papes ordonnerent qu'il n'y
auroit que ceux qu'ils avoient choifis , qui le pourroient honorer du titre de
Cardinal , ce qui a eſté inviolablement obfervé par
lafuite dans toute l'Italie.
Avec le temps ces digni
tez ſe font rendues fort recommandables. Les Papes
qui ne choififfoient pour
Cardinaux que des perfonnes d'un merite diftingué,commencerent àavoir
une entiere confiance en
T iij
222 MERCURE
eux , ils les reveftirent des
principales charges & dignitez, ils leur donnerent
le premier rang dans tous
les tribunaux , & dans toutes les Congregations ; ils
leur mirent en mainles affaires les plus importantes ;
ils les firent leurs Confeillers d'Eftat , pour le temporel , & pour le fpirituel
de leur Royaume , ne reglerent prefque plus rien
que par leur avis , & par
leur confeil , de forte que
peu à peu ils font montez
au faifte de la gloire oùnous.
GALANT. 223
E
les voyons , & fe trouvent
aujourd'huy les premiers
du Clergé , faifant la meſmefigure dans l'Eſtat Ecclefiaftique que faiſoient
autrefois les Senateurs Romains dans l'ancienne
Rome.
pas
Mais ce qui releve infiniment l'éclat de ce haut
rang & leur donne le
au deffus des Evefques &
des Patriarches mefmes ,
c'eſt la puiffance qu'ils ont
dans l'Eglife durant le Siege vacant, le droit d'élire
le nouveau Pape , & l'a
T iiij
224 MERCURE
vantage d'eftre les feuls fur
qui tombe cette élection
les Confiftoires dont ils
font les membres , comme
le Pape en eft le chef.
Ces grandes prérogati
ves leur ont acquis le titre
de Princes de l'Eglife , &
en cette qualité ils prétendent aller de pair avec les
Teftes couronnées, &trouventpeu de Princes en Ita
lie qui leur veuillent difputer le pas ; auffi ont-ils des
marques exterieures qui
font connoiftre la gran
deur d'une dignité fi émi-
GALANT. 225
mente , les fouverains Pontifesont voulu qu'ils fuffent
veftus de pourpre , & principalement quand ils paroiffent en public.
Innocent IV. fut le premier qui leur donna le chapeau rouge au Concile de
Lyon en 1244. Boniface
VIII. permit aux Cardinaux feculiers de porter
l'habit rouge , quand les
Papes commencerent à ſe
veftir de blanc. Paul III.
leur accorda le Bonnet
rouge , & enfin Gregoire
XIV. permit aux Cardi-
226 MERCURE
nota
naux Religieux de le por
ter voulant neanmoins
qu'ils continuaffent tousjours à s'habiller de la couleur de leur Ordre
queles Clercs Reguliers ne
retiennent point la couleur
de l'Ordre quand ils font
faits Cardinaux , mais ils
prennent la pourpre commeles Cardinaux feculiers
Toutes ces differentes
couleurs ne font pas fans
raifon, &fans quelque forte de myftere : le Pape eft
veftu de blanc pour donner à entendre que fa vie
GALANT. 227
doit eftre plus pure & plus
nette que celle de tous les
autres Chreftiens , & qu'il
faudroit eftre fans tache &
fans deffaut, s'il le pouvoit,
pour s'affeoir dans la chaire
de faint Pierre.
La pourpre eft la couleur des Rois & des Empereurs , mais cette couleur a
efté donnée encore aux
Cardinaux pour les faire
reffouvenir qu'ils doivent
eftre tousjours preſts à repandre leur fang quand il
s'agit de fouftenir les interefts de la foy , c'eſt pour
118 MERCURE
cette raison qu'ils portent
l'habit rouge dans les jours
ordinaires qui eft la pourpre naturelle , & la veritable couleur du fang , an
lieu que dans les jours de
trifteffe ils prennent le violet qui eft une couleur de
pourpre plus lugubre &
plus obfcure , & qui imite
affez le fang livide d'un
homme accablé de maladies &dechagrins , & parce que durant deux jours
de l'année qui font le troifiéme Dimanche de l'Advent , & le quatriéme de
GALANT. 229
Carefme , l'Eglife mefle
un peu dejoye dans fa trif
teffe , comme ayant paffé
la moitié du temps de penitence , & fe voyant approcher des jours heureux
de la Naiffance , & de la
Refurrection du Sauveur,
alors les Cardinaux prennent une eftoffe de roſe feche , qui eft beaucoup plus
rouge que le violet , & qui
neanmoins eft plus fombre
que le rouge mefme.
Pour les Cardinaux Religieux ils ont retenu jufqu'aprefent la couleur de
230 MERCURE
leur Ordre fur leurs habits,
à l'exception des Clercs Reguliers , comme je l'ay dit
cy. devant , & les Papes ont
voulu faire connoiftre exterieurement par là l'eftime qu'ils ont tousjours faites de la hierarchie Regu
liere , voulant bien l'admettre avec la Seculiere
dans tous les honneurs du
Clergé , ils leur ont ſeulement accordé le Chapeau,
le Bonnet , & la Calotte
rouge, pour les diſtinguer
des autres Prélats.
Al'égard du nombredes
GALANT. 231
Cardinaux , il n'a pas tousjours efté le meſme , quelques uns prétendent qu'ils
n'eftoient que vingt- cinq
dans les premiers fiecles, &
que Rome eftant divifée en
vingt- cinq paroiffes , ils
en eftoient les Curez &
les Paſteurs ; maisfans aller
ficavant dans l'antiquité ,
contentons- nous des fiecles plus recens , nous trouverons qu'ils ont efté longtemps fixez à cinquantetrois , dont il y en avoir
fept d'Evefques, vingt huit
de Preftres , & dix - huit de
232 MERCURE
Diacres ; les Evefques eftoient les coadjuteurs du
Pape dans le Dioceſe de
Rome , & préfidoient fur
le Clergé , les vingt - huit
Preftres faifoient l'office de
Vicaires du Pape, & avoient
chacun une Eglife particuliere dans Rome où ils exerçoient toutes les fonctions parochiales , les dixhuit Diacres avoient auffi
chacun leur Eglife dans les
quatorze quartiers de la
Ville qui eftoit leur Diaconé particulier. Ce nombre.
fut fort alteré , & diminua
quand
GALANT. 233
quand les Papes ont negli
gé de pourvoir aux places
vacantes des titres, ou qu'ils
les ont donné en comman
de, & au contraire ileft de
beaucoup augmenté lorfqu'ils en ont créé de nouveaux.
Quand Nicolas III. fut
éleu Pape , il n'y avoit que
huit Cardinaux , & peu avant la mort d'Alexandre
IV. il ne s'en trouva que
quatre ; mais en revanche
fous le Pontificat de Pie IV.
on en a veu jufqu'à ſoixante & quatorze. Cette granFuin 1712.
V
234 MERCURE
de diverfité donna occa
fion à Sixte V. d'en fixer le
nombre à foixante & dix ,
en memoire des foixante &
dix Vieillards dont il eſt
parlé dans l'Ecriture , & il
ordonna qu'il y auroit fix
Evefques , cinquante Preftres , & quatorze Diacres ,
& ce nombre eft demeuré
jufques àprefent. Les Evef
ques ont chacun leur Eglife dans le détroit de Rome;
les Preftres ont leur titre
dans la Ville , & les Diacres.
yont leurs Diaconats.
La juriſdiction que les
GALANT. 235
Cardinaux Evefques ont
aujourd'huy dans leur
Eglife & dans la Ville
où elle eft fituée est une
veritable juriſdiction Epifcopale & ordinaire. Il y a
ce
cependant cette difference
que les fept Evefchez Cardinaux ( dont il y en a
deux de réunis ) ne requierent point de refiden-
& font compatibles
avec d'autres Evefchez.
Celles que les Cardinaux
Preftres, & les Cardinaux
Diacres ont dans leurs titres & dans leurs DiacoV ij
236 MERCURE
nats , fe peut direunejurifdiction prefqueEpifcopales
elle ne s'eftend que dans
l'enceinte de l'Eglife , & de
la Sacriftie. Ils y ont la
chaife Epiſcopale fous un
dais comme les Evefques.
Ils y beniffent folemnellement le peuple ; ils yont la
nomination des Benefices
quand ce font des Eglifes
Collegiales ; ils y vont le
Rochet découvert pour y
faire voir leur pouvoir , &
parmyces titres & ces Diaconats , il s'yrencontre des
Egliles Collegiales , des Par
GALANT. 237
roiffes , des Convents
d'Hommes , des Monafteres de Filles , des Hofpitaux , & de fimples Eglifes
de devotion.
Pourla forme de la crea
tion des Cardinaux , le Pa
pe en eft entierement le
maiftre, & quand il a refolu.
de faire une promotion , il
prend le jour d'un ConfiItoire ( n'ayant communiqué fon deffein à perfonne ) & aprés avoir donné
Audience aux Cardinaux ,
& avoir expedié toutes les
affaires pour lesquelles l'af
238 MERCURE
femblée confiftoriale eft
faite , fa Sainteté eftant fur
le point de fortir , tefmoigne aux Cardinaux qu'Elle
eft dans le deffein de leur
donner des Confreres , &
leur demande, fuivant l'ancien ufage , ce qui leur
femble. Le Doyen des Car
dinaux parle ordinairement pour tout le corps ,
& chacun approuve feparément le choix de fa Sainteté par quelque figne de
tefte , ou autrement , aprés
quoy le Pape les créé , &
les declare Cardinaux , &
GALANT 239
puis s'en va , laiffant fur un
fiege la lifte de leurs noms
qui fe publie à la fortie du
Confiftoire.
Les Cardinaux nouveaux
élûs , qui font pour lors à
Rome, vontfaire leur premiere vifite au Pape dés le
mefme jour , & eftant introduits les uns aprés les
autres par un maiſtre des
ceremonies , fa Sainteté
leur donne le Bonnet rouge qu'il leur met fur la teſte
eftant à genoux , & le maiftre des ceremonies luy
met le Camail violet fur
"
240 MERCURE
•
les épaules , puis ayant ofte
fon Bonnet il baife les
pieds de fa Sainteté puis.
fa main, aprés quoy le Pa
l'embraffe & le fait relever, ce qui fe fait à tous
les uns aprés les autres
aprés quoy on leur donne
de petits fieges , & le Pape
les reçoit à l'Audience affis
pe
& couverts.
L'Audience finie ils fe
retirent , & vont rendre
viſite au Cardinal Doyen ,
& puis s'en retournent
chez eux où ils demeurent,
& reçoivent les vifites incognito ,
GALANT. 241
cognito, jufqu'au Confiftoire
public dans lequel le Pape
leur donne le Chapeau ,
où il y a ordinairement une
celebre compagnie , le Pape veſtu pontificalement ,
& placé fur fon Throne ,
avec toute fa Cour , reçoit
les nouveaux Cardinaux
qui font conduits par un!
ancien , & aprés avoir bai
sé les pieds & la main du
Pape qui les embraſſe , ils
vont embraffer tous les
Cardinaux les uns aprés les
autres , puis retournant au
Throne ils reçoivent à ge
Juin 1712.
X
242 MERCURE
noux le Chapeau rouge des
mains du Pape , aprés quoy
oftant le Chapeau, & ayant
falué fa Sainteté , fe rangent parmy les autres Cardinaux. Sa Sainteté s'eftant
retirée , les Cardinaux anciens & nouveaux vont à
la Chapelle où on chante
le Te Deum , puis les Prieres finies , les nouveaux
Cardinaux fortent les premiers , & demeurent à la
porte de la Chapelle pour
remercier les anciens à mefurequ'ils paffent , puis s'en
retournent chacun chez
eux.
GALANT. 243
L'apréfdinée ils vont à
l'Eglife faint Pierre du Vatican , où aprés avoir adoréle faint Sacrement , vont
à la Confeffion de S. Pierre pour visiter les Corps
faints , aprés quoy font
leurs vifites le lendemain
& autres jours fuivants aux
anciens Cardinaux.
J
Dans un Confiftoire ſecret le Pape fait la ceremonie de leur fermer la
bouche , qui leur est ouverte dans un autre quelques
jours aprés. Ces deux ceremonies fe font à huis
X ij
244 MERGURE
clos , & ne font rien autre
chofe qu'un filence que fa
Sainteté leur impofe , qui
les rend hors d'eftat d'opiner dans les Confiftoires & Congregations , &
quand il leur declare enfuite qu'il leur ouvre la bouche, il les releve de ces empeſchemens , & diftribuë à
chacun defdits Cardinaux
un titre de Cardinal Pref
tre , ou de Cardinal Dia
cre , leur mettant au quatriéme doigt une bague
d'or pour marque du mariage qu'ils contractent
GALANT. 245
avec l'Eglife , puis vont
prendre poffeffion de l'Eglife dont ils ont le titre.
Pour les Cardinaux abfens le Pape leur envoye
la Calotte rouge dans l'endroit où ils font en Nonciature, ou dans le Royau
meoù ils ont leur refidence, & pour lors c'est le Roy
ou le Prince Souverain qui
la leur met fur la tefte , &
qui la reçoit du Camerier
que le Pape envoye pour
cet effet , comme il s'eft
veu plufieurs fois en France , lorfque le Roy l'a donX iij
246 MERCURE
née à plufieurs Nonces que
le Pape avoit fait Cardinauxpendant leur Nonciature , & à d'autres Cardinaux François , ce qui fe
fait ordinairement après la
Meſſe du Roy. Pour le
Chapeau Rouge & les autres ceremonies, ils ne peuvent les recevoir qu'ils ne
foyent à Rome, ne pouvant
recevoir le Chapeau Rouge que des mains du Pape,
& le titre qu'après les deux
ceremonies d'ouvrir & de
fermer la bouche , c'eſt ce'
qui fait qu'il y a quantité
GALANT. 247
de Cardinaux qui n'ont jamaisreceu le Chapeau rouge , eftant morts fans avoir
efte à Rome.
Voilà tout ce qui le peut
dire en abregé fur l'origine , l'antiquité & la maniere de créér les Cardinaux , je reſerve les ceremonies de leurs obfeques
lorſque Dieu en aura difposé de quelqu'un.
dignité de Cardinal.
LEPape a fait une pro-
&
motion de dix- huit Cardi
naux le 18. du mois de May,
il en a declaré onze
s'en eft refervé fept inpetto.
Onfera bien aife d'apprendre l'origine de cette dignité , qui eft à preſent la ſeconde de l'Eglife , le Pape
en eftant le chef.
Les Papes , à l'imitation
de faint Pierre & de fes
fucceffeurs , font tousjours
demeurez Evefques de RoJuin 1712.
T
218 MERCURE
me, quoyqu'ils fuffent eftablis de Dieu le chefdetous
les Chreftiens , cette ville
eftant le premier Eveſché
du monde, & le lieu particulier de leur refidence.
De là eft venu que ne
pouvant entrer eux - mefmes dans le détail du gouvernement de leur Dioceſe
pendant qu'ils avoient à
regler le fpirituel de toute
la terre,ils firent choix d'un
certain nombre d'Evef
ques , de Preftres , & de
Diacres, pour les foulager,
comme autant de Coadju
GALANT. 219
teurs , & de Vicaires.
Les premiers faifoient la
fonction d'Evefques dans
le détroit de Rome , à la
place du Pape , & avoient
chacun leur Eglife particuliere dans l'enceinte du
Dioceſe.
Les Preftres eftoient Titulaires des Paroiffes de la
ville , & prenoient la conduite des ames comme les.
Curez font aujourd'huy
& les Diacres avoient le
foin de quelques Eglifes ou
Chapelles de devotion qu'-
ils tenoient en Diaconies,
Tij
220 MERCURE
& devoient affifter le Pape
quand il officioit publiquement.
* Ces trois Ordres eurent
le nom de Cardinati ou Car
dinales , pour dire qu'ils eftoient les premiers & les
Chefs des autres , & que
c'eftoit fous leur conduite
que rouloient toutes les affaires du Dioceſe ; & parce que les Preftres & les
Diacres de quelques autres
villes prirent aufſi le meſme nom de Cardinaux
afin de fe diftinguer des autres Preftres, & des autres
GALANT. 221
Diacres qui leur eftoient inferieurs & foumis , les Papes ordonnerent qu'il n'y
auroit que ceux qu'ils avoient choifis , qui le pourroient honorer du titre de
Cardinal , ce qui a eſté inviolablement obfervé par
lafuite dans toute l'Italie.
Avec le temps ces digni
tez ſe font rendues fort recommandables. Les Papes
qui ne choififfoient pour
Cardinaux que des perfonnes d'un merite diftingué,commencerent àavoir
une entiere confiance en
T iij
222 MERCURE
eux , ils les reveftirent des
principales charges & dignitez, ils leur donnerent
le premier rang dans tous
les tribunaux , & dans toutes les Congregations ; ils
leur mirent en mainles affaires les plus importantes ;
ils les firent leurs Confeillers d'Eftat , pour le temporel , & pour le fpirituel
de leur Royaume , ne reglerent prefque plus rien
que par leur avis , & par
leur confeil , de forte que
peu à peu ils font montez
au faifte de la gloire oùnous.
GALANT. 223
E
les voyons , & fe trouvent
aujourd'huy les premiers
du Clergé , faifant la meſmefigure dans l'Eſtat Ecclefiaftique que faiſoient
autrefois les Senateurs Romains dans l'ancienne
Rome.
pas
Mais ce qui releve infiniment l'éclat de ce haut
rang & leur donne le
au deffus des Evefques &
des Patriarches mefmes ,
c'eſt la puiffance qu'ils ont
dans l'Eglife durant le Siege vacant, le droit d'élire
le nouveau Pape , & l'a
T iiij
224 MERCURE
vantage d'eftre les feuls fur
qui tombe cette élection
les Confiftoires dont ils
font les membres , comme
le Pape en eft le chef.
Ces grandes prérogati
ves leur ont acquis le titre
de Princes de l'Eglife , &
en cette qualité ils prétendent aller de pair avec les
Teftes couronnées, &trouventpeu de Princes en Ita
lie qui leur veuillent difputer le pas ; auffi ont-ils des
marques exterieures qui
font connoiftre la gran
deur d'une dignité fi émi-
GALANT. 225
mente , les fouverains Pontifesont voulu qu'ils fuffent
veftus de pourpre , & principalement quand ils paroiffent en public.
Innocent IV. fut le premier qui leur donna le chapeau rouge au Concile de
Lyon en 1244. Boniface
VIII. permit aux Cardinaux feculiers de porter
l'habit rouge , quand les
Papes commencerent à ſe
veftir de blanc. Paul III.
leur accorda le Bonnet
rouge , & enfin Gregoire
XIV. permit aux Cardi-
226 MERCURE
nota
naux Religieux de le por
ter voulant neanmoins
qu'ils continuaffent tousjours à s'habiller de la couleur de leur Ordre
queles Clercs Reguliers ne
retiennent point la couleur
de l'Ordre quand ils font
faits Cardinaux , mais ils
prennent la pourpre commeles Cardinaux feculiers
Toutes ces differentes
couleurs ne font pas fans
raifon, &fans quelque forte de myftere : le Pape eft
veftu de blanc pour donner à entendre que fa vie
GALANT. 227
doit eftre plus pure & plus
nette que celle de tous les
autres Chreftiens , & qu'il
faudroit eftre fans tache &
fans deffaut, s'il le pouvoit,
pour s'affeoir dans la chaire
de faint Pierre.
La pourpre eft la couleur des Rois & des Empereurs , mais cette couleur a
efté donnée encore aux
Cardinaux pour les faire
reffouvenir qu'ils doivent
eftre tousjours preſts à repandre leur fang quand il
s'agit de fouftenir les interefts de la foy , c'eſt pour
118 MERCURE
cette raison qu'ils portent
l'habit rouge dans les jours
ordinaires qui eft la pourpre naturelle , & la veritable couleur du fang , an
lieu que dans les jours de
trifteffe ils prennent le violet qui eft une couleur de
pourpre plus lugubre &
plus obfcure , & qui imite
affez le fang livide d'un
homme accablé de maladies &dechagrins , & parce que durant deux jours
de l'année qui font le troifiéme Dimanche de l'Advent , & le quatriéme de
GALANT. 229
Carefme , l'Eglife mefle
un peu dejoye dans fa trif
teffe , comme ayant paffé
la moitié du temps de penitence , & fe voyant approcher des jours heureux
de la Naiffance , & de la
Refurrection du Sauveur,
alors les Cardinaux prennent une eftoffe de roſe feche , qui eft beaucoup plus
rouge que le violet , & qui
neanmoins eft plus fombre
que le rouge mefme.
Pour les Cardinaux Religieux ils ont retenu jufqu'aprefent la couleur de
230 MERCURE
leur Ordre fur leurs habits,
à l'exception des Clercs Reguliers , comme je l'ay dit
cy. devant , & les Papes ont
voulu faire connoiftre exterieurement par là l'eftime qu'ils ont tousjours faites de la hierarchie Regu
liere , voulant bien l'admettre avec la Seculiere
dans tous les honneurs du
Clergé , ils leur ont ſeulement accordé le Chapeau,
le Bonnet , & la Calotte
rouge, pour les diſtinguer
des autres Prélats.
Al'égard du nombredes
GALANT. 231
Cardinaux , il n'a pas tousjours efté le meſme , quelques uns prétendent qu'ils
n'eftoient que vingt- cinq
dans les premiers fiecles, &
que Rome eftant divifée en
vingt- cinq paroiffes , ils
en eftoient les Curez &
les Paſteurs ; maisfans aller
ficavant dans l'antiquité ,
contentons- nous des fiecles plus recens , nous trouverons qu'ils ont efté longtemps fixez à cinquantetrois , dont il y en avoir
fept d'Evefques, vingt huit
de Preftres , & dix - huit de
232 MERCURE
Diacres ; les Evefques eftoient les coadjuteurs du
Pape dans le Dioceſe de
Rome , & préfidoient fur
le Clergé , les vingt - huit
Preftres faifoient l'office de
Vicaires du Pape, & avoient
chacun une Eglife particuliere dans Rome où ils exerçoient toutes les fonctions parochiales , les dixhuit Diacres avoient auffi
chacun leur Eglife dans les
quatorze quartiers de la
Ville qui eftoit leur Diaconé particulier. Ce nombre.
fut fort alteré , & diminua
quand
GALANT. 233
quand les Papes ont negli
gé de pourvoir aux places
vacantes des titres, ou qu'ils
les ont donné en comman
de, & au contraire ileft de
beaucoup augmenté lorfqu'ils en ont créé de nouveaux.
Quand Nicolas III. fut
éleu Pape , il n'y avoit que
huit Cardinaux , & peu avant la mort d'Alexandre
IV. il ne s'en trouva que
quatre ; mais en revanche
fous le Pontificat de Pie IV.
on en a veu jufqu'à ſoixante & quatorze. Cette granFuin 1712.
V
234 MERCURE
de diverfité donna occa
fion à Sixte V. d'en fixer le
nombre à foixante & dix ,
en memoire des foixante &
dix Vieillards dont il eſt
parlé dans l'Ecriture , & il
ordonna qu'il y auroit fix
Evefques , cinquante Preftres , & quatorze Diacres ,
& ce nombre eft demeuré
jufques àprefent. Les Evef
ques ont chacun leur Eglife dans le détroit de Rome;
les Preftres ont leur titre
dans la Ville , & les Diacres.
yont leurs Diaconats.
La juriſdiction que les
GALANT. 235
Cardinaux Evefques ont
aujourd'huy dans leur
Eglife & dans la Ville
où elle eft fituée est une
veritable juriſdiction Epifcopale & ordinaire. Il y a
ce
cependant cette difference
que les fept Evefchez Cardinaux ( dont il y en a
deux de réunis ) ne requierent point de refiden-
& font compatibles
avec d'autres Evefchez.
Celles que les Cardinaux
Preftres, & les Cardinaux
Diacres ont dans leurs titres & dans leurs DiacoV ij
236 MERCURE
nats , fe peut direunejurifdiction prefqueEpifcopales
elle ne s'eftend que dans
l'enceinte de l'Eglife , & de
la Sacriftie. Ils y ont la
chaife Epiſcopale fous un
dais comme les Evefques.
Ils y beniffent folemnellement le peuple ; ils yont la
nomination des Benefices
quand ce font des Eglifes
Collegiales ; ils y vont le
Rochet découvert pour y
faire voir leur pouvoir , &
parmyces titres & ces Diaconats , il s'yrencontre des
Egliles Collegiales , des Par
GALANT. 237
roiffes , des Convents
d'Hommes , des Monafteres de Filles , des Hofpitaux , & de fimples Eglifes
de devotion.
Pourla forme de la crea
tion des Cardinaux , le Pa
pe en eft entierement le
maiftre, & quand il a refolu.
de faire une promotion , il
prend le jour d'un ConfiItoire ( n'ayant communiqué fon deffein à perfonne ) & aprés avoir donné
Audience aux Cardinaux ,
& avoir expedié toutes les
affaires pour lesquelles l'af
238 MERCURE
femblée confiftoriale eft
faite , fa Sainteté eftant fur
le point de fortir , tefmoigne aux Cardinaux qu'Elle
eft dans le deffein de leur
donner des Confreres , &
leur demande, fuivant l'ancien ufage , ce qui leur
femble. Le Doyen des Car
dinaux parle ordinairement pour tout le corps ,
& chacun approuve feparément le choix de fa Sainteté par quelque figne de
tefte , ou autrement , aprés
quoy le Pape les créé , &
les declare Cardinaux , &
GALANT 239
puis s'en va , laiffant fur un
fiege la lifte de leurs noms
qui fe publie à la fortie du
Confiftoire.
Les Cardinaux nouveaux
élûs , qui font pour lors à
Rome, vontfaire leur premiere vifite au Pape dés le
mefme jour , & eftant introduits les uns aprés les
autres par un maiſtre des
ceremonies , fa Sainteté
leur donne le Bonnet rouge qu'il leur met fur la teſte
eftant à genoux , & le maiftre des ceremonies luy
met le Camail violet fur
"
240 MERCURE
•
les épaules , puis ayant ofte
fon Bonnet il baife les
pieds de fa Sainteté puis.
fa main, aprés quoy le Pa
l'embraffe & le fait relever, ce qui fe fait à tous
les uns aprés les autres
aprés quoy on leur donne
de petits fieges , & le Pape
les reçoit à l'Audience affis
pe
& couverts.
L'Audience finie ils fe
retirent , & vont rendre
viſite au Cardinal Doyen ,
& puis s'en retournent
chez eux où ils demeurent,
& reçoivent les vifites incognito ,
GALANT. 241
cognito, jufqu'au Confiftoire
public dans lequel le Pape
leur donne le Chapeau ,
où il y a ordinairement une
celebre compagnie , le Pape veſtu pontificalement ,
& placé fur fon Throne ,
avec toute fa Cour , reçoit
les nouveaux Cardinaux
qui font conduits par un!
ancien , & aprés avoir bai
sé les pieds & la main du
Pape qui les embraſſe , ils
vont embraffer tous les
Cardinaux les uns aprés les
autres , puis retournant au
Throne ils reçoivent à ge
Juin 1712.
X
242 MERCURE
noux le Chapeau rouge des
mains du Pape , aprés quoy
oftant le Chapeau, & ayant
falué fa Sainteté , fe rangent parmy les autres Cardinaux. Sa Sainteté s'eftant
retirée , les Cardinaux anciens & nouveaux vont à
la Chapelle où on chante
le Te Deum , puis les Prieres finies , les nouveaux
Cardinaux fortent les premiers , & demeurent à la
porte de la Chapelle pour
remercier les anciens à mefurequ'ils paffent , puis s'en
retournent chacun chez
eux.
GALANT. 243
L'apréfdinée ils vont à
l'Eglife faint Pierre du Vatican , où aprés avoir adoréle faint Sacrement , vont
à la Confeffion de S. Pierre pour visiter les Corps
faints , aprés quoy font
leurs vifites le lendemain
& autres jours fuivants aux
anciens Cardinaux.
J
Dans un Confiftoire ſecret le Pape fait la ceremonie de leur fermer la
bouche , qui leur est ouverte dans un autre quelques
jours aprés. Ces deux ceremonies fe font à huis
X ij
244 MERGURE
clos , & ne font rien autre
chofe qu'un filence que fa
Sainteté leur impofe , qui
les rend hors d'eftat d'opiner dans les Confiftoires & Congregations , &
quand il leur declare enfuite qu'il leur ouvre la bouche, il les releve de ces empeſchemens , & diftribuë à
chacun defdits Cardinaux
un titre de Cardinal Pref
tre , ou de Cardinal Dia
cre , leur mettant au quatriéme doigt une bague
d'or pour marque du mariage qu'ils contractent
GALANT. 245
avec l'Eglife , puis vont
prendre poffeffion de l'Eglife dont ils ont le titre.
Pour les Cardinaux abfens le Pape leur envoye
la Calotte rouge dans l'endroit où ils font en Nonciature, ou dans le Royau
meoù ils ont leur refidence, & pour lors c'est le Roy
ou le Prince Souverain qui
la leur met fur la tefte , &
qui la reçoit du Camerier
que le Pape envoye pour
cet effet , comme il s'eft
veu plufieurs fois en France , lorfque le Roy l'a donX iij
246 MERCURE
née à plufieurs Nonces que
le Pape avoit fait Cardinauxpendant leur Nonciature , & à d'autres Cardinaux François , ce qui fe
fait ordinairement après la
Meſſe du Roy. Pour le
Chapeau Rouge & les autres ceremonies, ils ne peuvent les recevoir qu'ils ne
foyent à Rome, ne pouvant
recevoir le Chapeau Rouge que des mains du Pape,
& le titre qu'après les deux
ceremonies d'ouvrir & de
fermer la bouche , c'eſt ce'
qui fait qu'il y a quantité
GALANT. 247
de Cardinaux qui n'ont jamaisreceu le Chapeau rouge , eftant morts fans avoir
efte à Rome.
Voilà tout ce qui le peut
dire en abregé fur l'origine , l'antiquité & la maniere de créér les Cardinaux , je reſerve les ceremonies de leurs obfeques
lorſque Dieu en aura difposé de quelqu'un.
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Résumé : Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
Le texte traite de la dignité et de l'origine des cardinaux dans l'Église catholique. Le 18 mai, le pape a promu dix-huit cardinaux, en déclarant onze et en réservant sept in petto. La dignité cardinalice est la seconde dans l'Église, après celle du pape. Les papes, imitant saint Pierre, résident à Rome, premier évêché du monde. Ne pouvant gérer seuls leur diocèse tout en régissant l'Église universelle, ils ont choisi des évêques, prêtres et diacres pour les assister. Ces trois ordres, appelés cardinaux, étaient chargés des affaires du diocèse et se distinguaient par leurs fonctions spécifiques : les évêques représentaient le pape dans le diocèse, les prêtres dirigeaient les paroisses, et les diacres assistaient le pape lors des offices publics. Avec le temps, les cardinaux ont acquis des prérogatives importantes, devenant conseillers du pape et participant aux affaires temporelles et spirituelles. Ils ont le droit d'élire le nouveau pape et de gouverner l'Église durant le siège vacant, ce qui leur vaut le titre de princes de l'Église. Leur habillement, notamment la pourpre, symbolise leur rôle et leur dévouement. Le nombre de cardinaux a varié au fil des siècles, mais il est actuellement fixé à soixante-dix, répartis en évêques, prêtres et diacres. La création des cardinaux est un processus cérémoniel dirigé par le pape, incluant des visites et des audiences spécifiques. Pour les cardinaux absents, le pape envoie la calotte rouge, qui est ensuite placée sur leur tête par le roi ou le prince souverain dans le pays où ils résident. Cette cérémonie a eu lieu plusieurs fois en France, souvent après la messe du roi. Le chapeau rouge et les autres cérémonies ne peuvent être reçus qu'à Rome, directement des mains du pape. De plus, le titre de cardinal est conféré après deux cérémonies spécifiques : l'ouverture et la fermeture de la bouche. En conséquence, de nombreux cardinaux n'ont jamais reçu le chapeau rouge s'ils sont décédés avant de se rendre à Rome.
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p. 18-23
ADDRESSE de remerciment des Aldermans, & du commun Conseil de la Ville de Londres, à la Reine de la Grande Bretagne.
Début :
Madame, C'est avec la reconnoissance & l'obeïssance la plus [...]
Mots clefs :
Remerciements, Londres, Reine, Reconnaissance, Adresse
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texteReconnaissance textuelle : ADDRESSE de remerciment des Aldermans, & du commun Conseil de la Ville de Londres, à la Reine de la Grande Bretagne.
ADDRESSE
de remerciment des Aldermans, & du commun Con
feil de la Ville de Londres
à la Reine de la Grande
Bretagne.
MADAME,
C'eft avec la reconnoift
fance & l'obeïffance la plus
fincere , que nous ofons ap
procher Voſtre Majefté ,
pour la remercier tres
&
1
GALANT. 19
humblement & de tout noftre cœur de la grande
confiance que vous avez
eu la bonté de prendre en
vos fujets , en leur communiquant les conditions fur
lefquelles on peut faire la
paix.
Le fentiment plein de
reconnoiffance qu'ils ont
pour les tendres foins de
Voftre Majefté, en ſe propofant principalement &
pourſuivant fans relaſche
le veritable intereſt de Vos
Royaumes, imprimera encore plus fortement dans
Bij
20 MERCURE
leurs cœurs , le zele qu'ils
ont tousjours fait paroiftre
pour la Perfonne & pour le
Gouvernement de Voftre
Majeſté , & les portera à
rechercher toutes les occa
fions de luy donner des
marques de leur fidelité &
de leur obeiffance.
Comme il n'y a rien que
Voftre Majefté prenne plus
à cœur , que d'affeurer la
Religion Proteftante , ainfi
qu'elle eſt eſtablie par les
Loix,dans la Maifon d'Hanover , auffi rien ne peut
eftre plus agreable à vos
GALANT.
fujets , que de voir qu'on
prendun foin tout particu
hier de la faire reconnoiſtre
dans les termes les plus
forts.
Pour nous , les habitants
de Londres , nous ferions
entierement fans égards
pour noftre intereft , & ne.
gligerions de faire noftre
devoir , fi nous ne marquions d'une maniere para
ticuliere noftre reconnoif
fance , pour l'avantage ine
ftimable que nous & noftre
Pofterité pouvons efperer
de tirer du ſoin diftingué
22 MERCURE
que Voftre
Majesté
a pris
du commerce
de la Grande Bretagne
, en affeurant
noftre
négoce
dans les lieux
où il a cfté troublé
, en le
reftabliffant
où il a efté
perdu
, & en l'eſtendant
jufques à des climats où il
n'eftoit pas encore par
venu.
Puiffe Voſtre Majelté a
chever promptement ce
bon ouvrage , que Voftre
grande fageffe a fi fort
avancé,nonobftant les machinations artificieufes &
les efforts envieux d'un
GALANT. 23
Parti factieux & malicieux ,
& puiffiez vous vivre longtemps , pour recueillir les
fruits heureux d'une Paix
feure & honorable.
de remerciment des Aldermans, & du commun Con
feil de la Ville de Londres
à la Reine de la Grande
Bretagne.
MADAME,
C'eft avec la reconnoift
fance & l'obeïffance la plus
fincere , que nous ofons ap
procher Voſtre Majefté ,
pour la remercier tres
&
1
GALANT. 19
humblement & de tout noftre cœur de la grande
confiance que vous avez
eu la bonté de prendre en
vos fujets , en leur communiquant les conditions fur
lefquelles on peut faire la
paix.
Le fentiment plein de
reconnoiffance qu'ils ont
pour les tendres foins de
Voftre Majefté, en ſe propofant principalement &
pourſuivant fans relaſche
le veritable intereſt de Vos
Royaumes, imprimera encore plus fortement dans
Bij
20 MERCURE
leurs cœurs , le zele qu'ils
ont tousjours fait paroiftre
pour la Perfonne & pour le
Gouvernement de Voftre
Majeſté , & les portera à
rechercher toutes les occa
fions de luy donner des
marques de leur fidelité &
de leur obeiffance.
Comme il n'y a rien que
Voftre Majefté prenne plus
à cœur , que d'affeurer la
Religion Proteftante , ainfi
qu'elle eſt eſtablie par les
Loix,dans la Maifon d'Hanover , auffi rien ne peut
eftre plus agreable à vos
GALANT.
fujets , que de voir qu'on
prendun foin tout particu
hier de la faire reconnoiſtre
dans les termes les plus
forts.
Pour nous , les habitants
de Londres , nous ferions
entierement fans égards
pour noftre intereft , & ne.
gligerions de faire noftre
devoir , fi nous ne marquions d'une maniere para
ticuliere noftre reconnoif
fance , pour l'avantage ine
ftimable que nous & noftre
Pofterité pouvons efperer
de tirer du ſoin diftingué
22 MERCURE
que Voftre
Majesté
a pris
du commerce
de la Grande Bretagne
, en affeurant
noftre
négoce
dans les lieux
où il a cfté troublé
, en le
reftabliffant
où il a efté
perdu
, & en l'eſtendant
jufques à des climats où il
n'eftoit pas encore par
venu.
Puiffe Voſtre Majelté a
chever promptement ce
bon ouvrage , que Voftre
grande fageffe a fi fort
avancé,nonobftant les machinations artificieufes &
les efforts envieux d'un
GALANT. 23
Parti factieux & malicieux ,
& puiffiez vous vivre longtemps , pour recueillir les
fruits heureux d'une Paix
feure & honorable.
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Résumé : ADDRESSE de remerciment des Aldermans, & du commun Conseil de la Ville de Londres, à la Reine de la Grande Bretagne.
Les Aldermen et le commun conseil de la Ville de Londres adressent un remerciement à la Reine de Grande-Bretagne pour la confiance accordée en communiquant les conditions de paix. Ils expriment leur fidélité et leur zèle envers la Reine et son gouvernement, motivés par les soins qu'elle porte à ses royaumes. La Reine est particulièrement attachée à assurer la Religion Protestante, établie par les lois de la Maison d'Hanover, ce qui est apprécié par ses sujets. Les habitants de Londres affirment leur soutien à la Reine, indépendamment de leurs intérêts personnels, reconnaissants pour les avantages futurs tirés de ses soins pour le commerce de la Grande-Bretagne. La Reine a assuré et restauré le commerce dans les lieux troublés et l'a étendu à de nouveaux climats. L'adresse souhaite que la Reine achève promptement cette œuvre malgré les obstacles et qu'elle vive longtemps pour jouir des fruits d'une paix sûre et honorable.
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