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1
p. 284-299
Suite des Affaires d'Alger, avec l'Audience donnée à l'Envoyé du mesme Etat, [titre d'après la table]
Début :
L'Ambassadeur d'Alger, dont je vous ay mandé des choses [...]
Mots clefs :
Alger, Ambassadeurs, Marquis, Vaisseau, Perles, Galerie, Présents, Envoyés, Royaume, Esclaves, Marquis d'Amfreville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Affaires d'Alger, avec l'Audience donnée à l'Envoyé du mesme Etat, [titre d'après la table]
L'Ambaffadeur d'Alger,
dont je vous ay mandé des
chofes fi curieufes dans toutes
mes Lettres de l'Eté dernier
, s'eftant embarqué vers
la fin du mefme Efté fur le
Vaiffeau de M le Marquis
d'Amfreville , pour retourner
à Alger avec tous les Efclaves
que le Roy avoit rendus
, ce Vaiffeau n'eut pas
น
GALANT. 285
plûtôt paru devant cette forte
Place , qu'elle en fit éclater
fa joye . Vous vous fouvenez
fans doute de M' de Choifeüil
, qui dans la fédition
élevée parmy le Peuple d'Alger
, lors que nos Bombes
defoloient la Ville , fe vit fi
fouvent fur le point d'eftre
exposé à la bouche du Canon
, & qui en fut toûjours
garanty par un genéreux Algérien
. Comme il eftoit demeuré
à Alger depuis ce
temps -là , le Dey Fenvoya
chercher fur l'heure , & luy
dit, Qu'il fçavoit qu'il ne l'a
286 MERCURE
voit jamais regardé en Efclave,
mais comme un Officier de l'Empereur
des François ; & que s'il
avoit efté exposé à la fureur
d'un Peuple ému , il devoit eſtre
perfuadé qu'il n'en avoit pas eſté
le maiftre , parce qu'il n'eftoit pas
pour lors encore bien affermy dans
la nouvelle Dignité où il venoit
de monter. Enfin il luy parla
d'une maniere que l'on peut
prendre pour une fatisfaction
du paffé , & finit en luy difant
, Que pour luy faire connoistre
encore mieux , qu'il ne
l'avoit jamais regardé comme un
Efclave , il le renvoyoit fans
GALANT. 287
S
l'on
qu'il fust compris parmy les au
tres Esclaves qu'il eftoit fur le
point de rendre qu'il en faifoitunPréfent
à l'Empereur de France
, & qu'il pouvoit dés- lors aller
trouver M le Marquis d' Amfreville.
Ainfi il fortit le premier
d'Alger , avant que
euft rendu aucun Efclave de
part ny d'autre. Enfuite on
reftitua cinq cens Chrétiens,
fçavoir trois cens vingt Sujers
du Roy , fuivant les Etats
fournis par M' du Sault , qui
vous eft affez connu par toutes
mes Relations d'Alger;
cent cinq Etrangers de tou288
MERCURE
tes Nations , pris fous le Pa
villon de France pendant la
derniere Guerre , fuivant un
autre Etat fourny par le mef
me M' du Sault , & foixante
& quinze Anglois & Hol
landois , pris auffi pendant la
derniere Guerre , mais fous
des Pavillons Etrangers
, &
que le Roy avoit demandez
d'augmentation. Ces cente
quatrevingt Efclaves de toutes
les Nations de l'Europe ,
qui doivent leur liberté au
Roy , l'ont eue avec les
termes les plus foûmis de la
part du Dey , qui fit dire à
M
GALANT. 289
M le Marquis d'Amfreville,
Que fi Sa Majesté en vouloit
un plus grand nombre , Elle n'avoit
qu'à leur faire fçavoir fes
intentions , & qu'ils obeiroient.
Quand M le Commiffaire
Genéral Hayet vouloit parler
de la grandeur , de la magnificence
, & de la juftice du
Roy , Ce n'est pas à vous à
m'en parler , répondoit Mezomorto
, & je fus icy fon Procureur
, pour foutenir fes intérefts.
+
L'Ambaffadeur d'Alger
qui revenoit de France , étant
débarqué avec fa Suite , & les
Mars 1685.
Bb
290 MERCURE
Efclaves qu'il ramenoit , la
joye fut fi grande dans toute
la Ville , qu'on y fit une Feſte
genérale à la gloire de Sa Majefté
, il fut même réfolu qu'on
la renouvelleroit tous les ans
en mémoire du Roy.Cet Ambaſſadeur
ayant fait un détail
de tous les bons traitemens
qu'il avoit receus en France,
on jugea à propos de dépelcher
un Envoyé Extraordinaire
, pour y conduire les
Chevaux que l'Ambaſſadeur
qui eftoit de retour y devoit
mener , mais qu'on avoit diferé
d'envoyer , parce qu'on
GALANT. 291
n'en avoit pas d'affez beaux
lors qu'il partit pour venir en
France , & qu'on en vouloit
faire chercher par tout le
Pais. Vous fçavez que les
Chevaux de Barbarie font
tres- eftimez , & qu'en ce Païslà
pour conferver la mémoire
des bonnes races , on fait ce
qui ne s'y pratique pas pour
les Hommes , c'est à dire,
la genéalogie des Chevaux .
Ceux que Mezomorto avoit
fait chercher pour le Roy
par toute la Barbarie , ayant
efté choifis avec grand foin,
& amenez à Alger , ce Dey
Bb ij
292 MERCURE
qui ne vouloit envoyer en
France qu'une Perfonne de
la plus haute conſidération ,
jetta les yeux fur Hadgi Mé
hémet. Il avoit efté Controlleur
des Finances dans le
Royaume d'Alger du temps
du Dey Hady Haly. Ce Dey
il fe retira à la
Mecque avec fa Farnille , &
apres y avoir demeuré quelque
temps , il voyagea dans
tout l'Orient pendant douze
ou treize années ; & comme
du temps du Gouvernement
de Hady Haly ce fut cet Hadgi
Méhémet qui fit Mezoeftant
mort ,
GALANT. 293
morto Capitaine de Vaiffeau,
ce nouveau Dey ayant efte
élû , luy écrivit auffi . toft à la
Mecque , Qu'il le prioit de le
venir trouver à Alger , où il
prétendoit l'élever mesme audeffus
de luy, s'il luy eftoit pof
fible ; & à fon retour il n'a
pas crû pouvoir faire rien de
plus glorieux pour un Hom,
me dont il eft Creature ,
que
de l'envoyer auprés du Roy.
C'est l'Envoyé qui eft arrivé
icy. Il fut mené à Versailles
le Dimanche matin 1. de ce
mois , & conduit dans la
fuperbe Gallerie de ce Châ
Bb iij.
294 MERCURE
"
teau. Il vit Sa Majefté com
me par rencontre , lors qu'Elle
traverſoit cette Gallerie pour
aller à la Meffe , car l'on ne
donne point en France d'Audience
dans les formes à ces
fortes d'Envoyez . A pres trois
profondes révérences , il fit
en Langue Turque un Dif
cours au Roy , plein de foumiffion
& de refpect , pour
remercier Sa Majefté de la
liberté qu'il luy avoit plú de
donner aux Turcs & Mores
Sujets d'Alger , qui eſtoient
Efclaves fur fes Galeres , &
compara ce Monarque à Sa
GÁLANT. 295
lomon , avec les termes les
plus magnifiques pour Sa
Majefté , & les plus refpectueux
& les plus foumis pour
le Royaume & la Républi
que d'Alger. Il pria le Roy
d'accepter des Chevaux Barbes
, qu'il avoit ordre de luy
préfenter de la part du Dey..
M' de la Croix le Fils , Secretaire-
Interpréte de Sa Majefté
, expliqua fon Diſcours,
Enfuite cet Envoyé préſenta
au Roy les Lettres du Dey
& du Bacha , qui estoient
dans un Sac de Brocard d'or ,
& Sa Majesté les mit entre
Bb iiij
296 MERCURE
les mains de M' le Marquis
de
Seignelay Secretaire
d'Etat.
L'aprefdinée ce mefme
Envoyé prefenta au Roy les
Barbes dont je viens de vous.
parler. De douze que l'on
avoit embarquez , il en eftoit
mort deux en chemin . Sa
Majefté témoigna que cePrefent
luy eftoit fort agréable,
& en donna deux fur l'heure
à Monfeigneur le Dauphin,
dont il y en avoit un qui
avoit une Houffe en Broderie
de Perles. C'eftoit la plus.
précieufe qu'eûtMezomorto.
GALANT 297
Apres cela , Méhémet Chelebi
, Fils de l'Envoyé , fe profterna
aux pieds de Sa Majefté
, qui le reçut d'une maniere
tres-favorable . Cet Envoyé
a efté charmé de la Perfonne
du Roy , & de la civi
lité de tous les François , & a
dit , Que dans tous les Voyages.
qu'il avoit faits , il n'avoit point
rencontré de Nation fi honnefte.
La Gallerie de Verſailles luy
a paru une chofe furprenante
, & il dit , Qu'il la regardoit
avec application , parce qu'il n'avoit
jamais rien vú de fi beau,
& qu'il eftoit affuré de ne voir
298 MERCURE
"
jamais rien qui approchaft de a
magnificence. Cet Envoyé a
retourné à Verſailles , où il a
eu l'honneur de voir dîner le
Roy. Il fit enfuite preſent à
Monſeigneur le Dauphin de
deux fournimens de Chaffe ,
avec quelques accompagnemens
, & une Ceinture bro
dée de Perles , à laquelle ils
eftoient attachez . Il donna
auſſi à Madame la Dauphine
quelques Curiofitez de for
Païs , & entr'autres des Souliers
brodez de Perles , de la
maniere qu'ils fe portent à
Alger. Il fit à ce Prince & à
GALANT 299
cette Princeffe des Complimens
fort galans , en leur offrant
ces Prefens ; M' de la
Croix les
interpreta .
dont je vous ay mandé des
chofes fi curieufes dans toutes
mes Lettres de l'Eté dernier
, s'eftant embarqué vers
la fin du mefme Efté fur le
Vaiffeau de M le Marquis
d'Amfreville , pour retourner
à Alger avec tous les Efclaves
que le Roy avoit rendus
, ce Vaiffeau n'eut pas
น
GALANT. 285
plûtôt paru devant cette forte
Place , qu'elle en fit éclater
fa joye . Vous vous fouvenez
fans doute de M' de Choifeüil
, qui dans la fédition
élevée parmy le Peuple d'Alger
, lors que nos Bombes
defoloient la Ville , fe vit fi
fouvent fur le point d'eftre
exposé à la bouche du Canon
, & qui en fut toûjours
garanty par un genéreux Algérien
. Comme il eftoit demeuré
à Alger depuis ce
temps -là , le Dey Fenvoya
chercher fur l'heure , & luy
dit, Qu'il fçavoit qu'il ne l'a
286 MERCURE
voit jamais regardé en Efclave,
mais comme un Officier de l'Empereur
des François ; & que s'il
avoit efté exposé à la fureur
d'un Peuple ému , il devoit eſtre
perfuadé qu'il n'en avoit pas eſté
le maiftre , parce qu'il n'eftoit pas
pour lors encore bien affermy dans
la nouvelle Dignité où il venoit
de monter. Enfin il luy parla
d'une maniere que l'on peut
prendre pour une fatisfaction
du paffé , & finit en luy difant
, Que pour luy faire connoistre
encore mieux , qu'il ne
l'avoit jamais regardé comme un
Efclave , il le renvoyoit fans
GALANT. 287
S
l'on
qu'il fust compris parmy les au
tres Esclaves qu'il eftoit fur le
point de rendre qu'il en faifoitunPréfent
à l'Empereur de France
, & qu'il pouvoit dés- lors aller
trouver M le Marquis d' Amfreville.
Ainfi il fortit le premier
d'Alger , avant que
euft rendu aucun Efclave de
part ny d'autre. Enfuite on
reftitua cinq cens Chrétiens,
fçavoir trois cens vingt Sujers
du Roy , fuivant les Etats
fournis par M' du Sault , qui
vous eft affez connu par toutes
mes Relations d'Alger;
cent cinq Etrangers de tou288
MERCURE
tes Nations , pris fous le Pa
villon de France pendant la
derniere Guerre , fuivant un
autre Etat fourny par le mef
me M' du Sault , & foixante
& quinze Anglois & Hol
landois , pris auffi pendant la
derniere Guerre , mais fous
des Pavillons Etrangers
, &
que le Roy avoit demandez
d'augmentation. Ces cente
quatrevingt Efclaves de toutes
les Nations de l'Europe ,
qui doivent leur liberté au
Roy , l'ont eue avec les
termes les plus foûmis de la
part du Dey , qui fit dire à
M
GALANT. 289
M le Marquis d'Amfreville,
Que fi Sa Majesté en vouloit
un plus grand nombre , Elle n'avoit
qu'à leur faire fçavoir fes
intentions , & qu'ils obeiroient.
Quand M le Commiffaire
Genéral Hayet vouloit parler
de la grandeur , de la magnificence
, & de la juftice du
Roy , Ce n'est pas à vous à
m'en parler , répondoit Mezomorto
, & je fus icy fon Procureur
, pour foutenir fes intérefts.
+
L'Ambaffadeur d'Alger
qui revenoit de France , étant
débarqué avec fa Suite , & les
Mars 1685.
Bb
290 MERCURE
Efclaves qu'il ramenoit , la
joye fut fi grande dans toute
la Ville , qu'on y fit une Feſte
genérale à la gloire de Sa Majefté
, il fut même réfolu qu'on
la renouvelleroit tous les ans
en mémoire du Roy.Cet Ambaſſadeur
ayant fait un détail
de tous les bons traitemens
qu'il avoit receus en France,
on jugea à propos de dépelcher
un Envoyé Extraordinaire
, pour y conduire les
Chevaux que l'Ambaſſadeur
qui eftoit de retour y devoit
mener , mais qu'on avoit diferé
d'envoyer , parce qu'on
GALANT. 291
n'en avoit pas d'affez beaux
lors qu'il partit pour venir en
France , & qu'on en vouloit
faire chercher par tout le
Pais. Vous fçavez que les
Chevaux de Barbarie font
tres- eftimez , & qu'en ce Païslà
pour conferver la mémoire
des bonnes races , on fait ce
qui ne s'y pratique pas pour
les Hommes , c'est à dire,
la genéalogie des Chevaux .
Ceux que Mezomorto avoit
fait chercher pour le Roy
par toute la Barbarie , ayant
efté choifis avec grand foin,
& amenez à Alger , ce Dey
Bb ij
292 MERCURE
qui ne vouloit envoyer en
France qu'une Perfonne de
la plus haute conſidération ,
jetta les yeux fur Hadgi Mé
hémet. Il avoit efté Controlleur
des Finances dans le
Royaume d'Alger du temps
du Dey Hady Haly. Ce Dey
il fe retira à la
Mecque avec fa Farnille , &
apres y avoir demeuré quelque
temps , il voyagea dans
tout l'Orient pendant douze
ou treize années ; & comme
du temps du Gouvernement
de Hady Haly ce fut cet Hadgi
Méhémet qui fit Mezoeftant
mort ,
GALANT. 293
morto Capitaine de Vaiffeau,
ce nouveau Dey ayant efte
élû , luy écrivit auffi . toft à la
Mecque , Qu'il le prioit de le
venir trouver à Alger , où il
prétendoit l'élever mesme audeffus
de luy, s'il luy eftoit pof
fible ; & à fon retour il n'a
pas crû pouvoir faire rien de
plus glorieux pour un Hom,
me dont il eft Creature ,
que
de l'envoyer auprés du Roy.
C'est l'Envoyé qui eft arrivé
icy. Il fut mené à Versailles
le Dimanche matin 1. de ce
mois , & conduit dans la
fuperbe Gallerie de ce Châ
Bb iij.
294 MERCURE
"
teau. Il vit Sa Majefté com
me par rencontre , lors qu'Elle
traverſoit cette Gallerie pour
aller à la Meffe , car l'on ne
donne point en France d'Audience
dans les formes à ces
fortes d'Envoyez . A pres trois
profondes révérences , il fit
en Langue Turque un Dif
cours au Roy , plein de foumiffion
& de refpect , pour
remercier Sa Majefté de la
liberté qu'il luy avoit plú de
donner aux Turcs & Mores
Sujets d'Alger , qui eſtoient
Efclaves fur fes Galeres , &
compara ce Monarque à Sa
GÁLANT. 295
lomon , avec les termes les
plus magnifiques pour Sa
Majefté , & les plus refpectueux
& les plus foumis pour
le Royaume & la Républi
que d'Alger. Il pria le Roy
d'accepter des Chevaux Barbes
, qu'il avoit ordre de luy
préfenter de la part du Dey..
M' de la Croix le Fils , Secretaire-
Interpréte de Sa Majefté
, expliqua fon Diſcours,
Enfuite cet Envoyé préſenta
au Roy les Lettres du Dey
& du Bacha , qui estoient
dans un Sac de Brocard d'or ,
& Sa Majesté les mit entre
Bb iiij
296 MERCURE
les mains de M' le Marquis
de
Seignelay Secretaire
d'Etat.
L'aprefdinée ce mefme
Envoyé prefenta au Roy les
Barbes dont je viens de vous.
parler. De douze que l'on
avoit embarquez , il en eftoit
mort deux en chemin . Sa
Majefté témoigna que cePrefent
luy eftoit fort agréable,
& en donna deux fur l'heure
à Monfeigneur le Dauphin,
dont il y en avoit un qui
avoit une Houffe en Broderie
de Perles. C'eftoit la plus.
précieufe qu'eûtMezomorto.
GALANT 297
Apres cela , Méhémet Chelebi
, Fils de l'Envoyé , fe profterna
aux pieds de Sa Majefté
, qui le reçut d'une maniere
tres-favorable . Cet Envoyé
a efté charmé de la Perfonne
du Roy , & de la civi
lité de tous les François , & a
dit , Que dans tous les Voyages.
qu'il avoit faits , il n'avoit point
rencontré de Nation fi honnefte.
La Gallerie de Verſailles luy
a paru une chofe furprenante
, & il dit , Qu'il la regardoit
avec application , parce qu'il n'avoit
jamais rien vú de fi beau,
& qu'il eftoit affuré de ne voir
298 MERCURE
"
jamais rien qui approchaft de a
magnificence. Cet Envoyé a
retourné à Verſailles , où il a
eu l'honneur de voir dîner le
Roy. Il fit enfuite preſent à
Monſeigneur le Dauphin de
deux fournimens de Chaffe ,
avec quelques accompagnemens
, & une Ceinture bro
dée de Perles , à laquelle ils
eftoient attachez . Il donna
auſſi à Madame la Dauphine
quelques Curiofitez de for
Païs , & entr'autres des Souliers
brodez de Perles , de la
maniere qu'ils fe portent à
Alger. Il fit à ce Prince & à
GALANT 299
cette Princeffe des Complimens
fort galans , en leur offrant
ces Prefens ; M' de la
Croix les
interpreta .
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Résumé : Suite des Affaires d'Alger, avec l'Audience donnée à l'Envoyé du mesme Etat, [titre d'après la table]
En 1685, des échanges diplomatiques significatifs eurent lieu entre la France et Alger. L'ambassadeur d'Alger quitta la France à bord du vaisseau du Marquis d'Amfreville et fut accueilli avec joie à Alger. Le Dey d'Alger exprima sa satisfaction envers M. de Choiseul, un officier français protégé par un Algérien lors d'une rébellion. Le Dey renvoya M. de Choiseul en France avec d'autres esclaves libérés, soulignant qu'il ne l'avait jamais considéré comme un esclave mais comme un officier de l'empereur des Français. La libération des esclaves se poursuivit avec la restitution de cinq cents chrétiens, incluant trois cent vingt sujets du roi de France, cent cinq étrangers pris sous le pavillon français, et soixante-quinze Anglais et Hollandais. Le Dey offrit de libérer davantage d'esclaves si le roi de France le souhaitait. À son retour en France, l'ambassadeur d'Alger fut accueilli avec une grande fête à Alger en l'honneur du roi de France. En réponse, le Dey d'Alger envoya un envoyé extraordinaire, Hadgi Méhémet, pour conduire des chevaux au roi de France. Cet envoyé fut reçu à Versailles et présenta des lettres du Dey et du Bacha, ainsi que des chevaux barbes en cadeau. Le roi de France accepta ces présents et en offrit deux au Dauphin. L'envoyé fut impressionné par la cour et la civilisation française, soulignant la magnificence de la galerie de Versailles. Il fit également des présents au Dauphin et à la Dauphine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 4-6
Mr de Seignelay fait voir aux Ambassadeurs les Pierreries du Roy, & ce qu'ils en disent. [titre d'après la table]
Début :
Cependant leur étonnement redoubla lors que Mr de Seignelay [...]
Mots clefs :
Pierreries, Roi, Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, Perles, Indes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mr de Seignelay fait voir aux Ambassadeurs les Pierreries du Roy, & ce qu'ils en disent. [titre d'après la table]
Cependant leur étonnement
redoubla lors que M' de Seignelay
leur montra les Pierreries
de Sa Majefté- Ils dirent
à l'égard des Perles,Qu'il
yen avoit d'auſſi belles aux Indes,
mais ils ajoûterent qu'ils avoient
veu ce qu'ily avoit de plus belles
Pierrerie en la Chine, auJapon,
preſque dans toutes les Indes ,
qu'excepté celles du Mogol,
qu'ils n'avoientpas venës,& qui
n'estoient peut- estre pas fibelles ,
ils n'en avoient point veu de la
des Amb. de Siam. s
grandeur , de l'épaisseur , de la
netteté , & de la perfection de
celles du Roy, ny enfi grandnom
bre ; mais que comme les Pierreries
ſontune des principales parties
de la magnificence d'un grand Roy ,
elles ne pouvoient manquer à un
Prince que le Cielavoit prisplaifir
à combler de toutes fortes de
grandeurs. Outre les Pierreries
que Mª de Seignelay leur
montra , il y en avoit un fort
grand nombre ſur l'habit que
le Roy avoit mis ce jour- là,
entre leſquelles eſtoient foixante
& dix gros Diamans
hors de prix. Il ſeroit difficile
A iij
6 III. P. du Voyage
de pouvoir marquer pour
combien de millions il y en
a dans la Maiſon Royale.
Monseigneur le Dauphin &
Madame la Dauphine , qui
en avoient déja beaucoup ,
ont eu celles de la feuëReine,
&Monfieur, qui eſt lePrince
du monde le plus magnifique
en Pierreries , & qui s'y connoiſt
parfaitement, a herité
de toutes celles de la feuë
Reine Mere , le Roy ne s'ef
tant refervé queles Perles.
redoubla lors que M' de Seignelay
leur montra les Pierreries
de Sa Majefté- Ils dirent
à l'égard des Perles,Qu'il
yen avoit d'auſſi belles aux Indes,
mais ils ajoûterent qu'ils avoient
veu ce qu'ily avoit de plus belles
Pierrerie en la Chine, auJapon,
preſque dans toutes les Indes ,
qu'excepté celles du Mogol,
qu'ils n'avoientpas venës,& qui
n'estoient peut- estre pas fibelles ,
ils n'en avoient point veu de la
des Amb. de Siam. s
grandeur , de l'épaisseur , de la
netteté , & de la perfection de
celles du Roy, ny enfi grandnom
bre ; mais que comme les Pierreries
ſontune des principales parties
de la magnificence d'un grand Roy ,
elles ne pouvoient manquer à un
Prince que le Cielavoit prisplaifir
à combler de toutes fortes de
grandeurs. Outre les Pierreries
que Mª de Seignelay leur
montra , il y en avoit un fort
grand nombre ſur l'habit que
le Roy avoit mis ce jour- là,
entre leſquelles eſtoient foixante
& dix gros Diamans
hors de prix. Il ſeroit difficile
A iij
6 III. P. du Voyage
de pouvoir marquer pour
combien de millions il y en
a dans la Maiſon Royale.
Monseigneur le Dauphin &
Madame la Dauphine , qui
en avoient déja beaucoup ,
ont eu celles de la feuëReine,
&Monfieur, qui eſt lePrince
du monde le plus magnifique
en Pierreries , & qui s'y connoiſt
parfaitement, a herité
de toutes celles de la feuë
Reine Mere , le Roy ne s'ef
tant refervé queles Perles.
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Résumé : Mr de Seignelay fait voir aux Ambassadeurs les Pierreries du Roy, & ce qu'ils en disent. [titre d'après la table]
Les ambassadeurs de Siam ont exprimé leur admiration pour les pierreries du roi de France. Ils ont reconnu la beauté des perles, comparables à celles des Indes, mais ont souligné la supériorité des joyaux français en termes de grandeur, épaisseur, netteté et perfection. Les pierreries du roi étaient nombreuses et faisaient partie de sa magnificence royale. Outre celles présentées par M. de Seignelay, le roi portait soixante-dix gros diamants précieux sur son habit. La valeur des pierreries dans la Maison Royale était immense et difficile à estimer. Le Dauphin, la Dauphine et Monsieur possédaient également de nombreuses pierreries, tandis que le roi s'était réservé les perles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 1538-1541
Discours pour servir de Plan à l'Histoire du Gévaudan, [titre d'après la table]
Début :
DISCOURS pour servir de Plan à l'Histoire naturelle du Gévaudan, lû à [...]
Mots clefs :
Histoire naturelle du Gévaudan, Médecine, Poissons, Perles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours pour servir de Plan à l'Histoire du Gévaudan, [titre d'après la table]
DISCOURS pour servir de Plan à
Histoire naturelle du Gévaudan , lû à
Assemblée des Etats de ce Diocèse , par
M. Samuel Blanquet , Docteur en Mede
cine de la Faculté de Montpellier , et Me
decin du Roi, le 13. Février 1730. A Men
de , de l'Imprimerie de la Veuve de Jacques
Roy.
Ce n'est que depuis peu que ce Discours
nous est tombé entre les mains. L'Auteur,
après un court Exorde qui fait connoître
son amour pour la Partie et son zele
pour
II. Vol. P'uulité
JUIN. 1731. 1539
P'utilité publique , nous apprend qu'il
donna en 1718. un petit Traité sur les
Eaux Minerales ; il fut en cela approuvé
par M. de la Salle , alors Evêque de Men
de , et les Analyses qu'il fit des differen
tes Sources qui sont dans ce Diocèse ,
furent trouvées justes et exactes par plu
sieurs sçavans Medecins , et sur tout par
M. Andry.
Ces premiers Essais encouragerent
M. Blanquet à travailler à l'Histoire na
turelle du Gévaudan , par rapport à la
Medecine , persuadé que ce n'est pas asez,
à un Medecin d'avoir une connoissance
generale de cette Science , s'il n'en sçait
faire une application particuliere au cli
mat qu'il habite , & c . Notre Medecin s'é
tend beaucoup là - dessus , et dit de fort
bonnes choses.
Tels furent , ajoûte- t'il , les motifs qui
me porterent à travailler à l'Histoire na
turelle du Gévaudan. La grandeur de
l'entreprise , et la difficulté de l'execu
tion m'ont tenu long-tems en suspens ,
et j'avois même abandonné mon Projets
mais enfin les ordres de notre illutre Pré
lat , qui m'a fait l'honneur de croire que
j'étois capable de les exécuter , ont été
un motif bien plus puissant pour m'en
M.de Choiseul- Beaupré , Evêque de Mende.
II. Vol. Fiiij gager
1540 MERCURE DE FRANCE
gager de nouveau à ce travail , que tous
ceux qui me l'avoient fait entreprendre .
L'Auteur rend ensuite compte du Plan
qu'il a formé pour l'éxecution de son Ou
vrage , Plan qui paroît bien imaginé , et
qui fait souhaiter son exécution ; car
M. Blanquet n'omet rien de tout ce qui
doit entrer naturellement dans un tel
dessein on en jugera par une partie de
ses Promesses que nous allons rapporter
dans ses propres termes .
>> Je n'oublierai pas , dit-il , en finissant
"son Discours , les excellens Poissons
» qu'on pêche dans nos Rivieres ; les
>> Perles qu'on trouve dans quelques Ruis
» seaux , les differentes Mines et les con
>> cretions que l'on découvre en plusieurs
» endroits. Enfin , Messieurs , je ne négli
»gerai rien de ce qui peut rendre cette
>>Histoire utile et agréable. Sa varieté fera
» la plus grande partie de son mérite et
» de sa beauté.... Je ferai mon possible
» pour la donner au Public incessamment;
»je prie enfin tous les Mrs qui composent
>> cette illustre Assemblée , de me com
» muniquer ce qu'ils connoîtront de par
» ticulier dans leurs contrées , qui puisse
avoir quelque rapport à mon sujet ; de
» mon côté je n'épargnerai ni voyages ni
soins pour ne rien oublier de tout ce
Ila Vola
qui
P
H
C
lu
V
de
au
de
EL
M.
Ro
gle
the
Led
leg
Tta
qu
tes
aut
met
JUIN. 1731. 154 &
C
qui peut perfectionner cet Ouvrage.
Il seroit à souhaiter que dans chaque
Province il y. eût des personnes qui avec
les talens de M. Blanquet , voulussent
aussi , comme lui , mettre la main à l'oeu
vre , et écrire une semblable Histoire de
leur Pays ce seroit le moyen d'avoir en
peu de tems un Corps complet d'His
toire naturelle de ce grand Royaume ,
Histoire que M" de l'Académie des Scien
ces pourroient rendre parfaite par leurs,
lumieres , en leur communiquant les Ou
vrages particuliers avant l'impression .
Histoire naturelle du Gévaudan , lû à
Assemblée des Etats de ce Diocèse , par
M. Samuel Blanquet , Docteur en Mede
cine de la Faculté de Montpellier , et Me
decin du Roi, le 13. Février 1730. A Men
de , de l'Imprimerie de la Veuve de Jacques
Roy.
Ce n'est que depuis peu que ce Discours
nous est tombé entre les mains. L'Auteur,
après un court Exorde qui fait connoître
son amour pour la Partie et son zele
pour
II. Vol. P'uulité
JUIN. 1731. 1539
P'utilité publique , nous apprend qu'il
donna en 1718. un petit Traité sur les
Eaux Minerales ; il fut en cela approuvé
par M. de la Salle , alors Evêque de Men
de , et les Analyses qu'il fit des differen
tes Sources qui sont dans ce Diocèse ,
furent trouvées justes et exactes par plu
sieurs sçavans Medecins , et sur tout par
M. Andry.
Ces premiers Essais encouragerent
M. Blanquet à travailler à l'Histoire na
turelle du Gévaudan , par rapport à la
Medecine , persuadé que ce n'est pas asez,
à un Medecin d'avoir une connoissance
generale de cette Science , s'il n'en sçait
faire une application particuliere au cli
mat qu'il habite , & c . Notre Medecin s'é
tend beaucoup là - dessus , et dit de fort
bonnes choses.
Tels furent , ajoûte- t'il , les motifs qui
me porterent à travailler à l'Histoire na
turelle du Gévaudan. La grandeur de
l'entreprise , et la difficulté de l'execu
tion m'ont tenu long-tems en suspens ,
et j'avois même abandonné mon Projets
mais enfin les ordres de notre illutre Pré
lat , qui m'a fait l'honneur de croire que
j'étois capable de les exécuter , ont été
un motif bien plus puissant pour m'en
M.de Choiseul- Beaupré , Evêque de Mende.
II. Vol. Fiiij gager
1540 MERCURE DE FRANCE
gager de nouveau à ce travail , que tous
ceux qui me l'avoient fait entreprendre .
L'Auteur rend ensuite compte du Plan
qu'il a formé pour l'éxecution de son Ou
vrage , Plan qui paroît bien imaginé , et
qui fait souhaiter son exécution ; car
M. Blanquet n'omet rien de tout ce qui
doit entrer naturellement dans un tel
dessein on en jugera par une partie de
ses Promesses que nous allons rapporter
dans ses propres termes .
>> Je n'oublierai pas , dit-il , en finissant
"son Discours , les excellens Poissons
» qu'on pêche dans nos Rivieres ; les
>> Perles qu'on trouve dans quelques Ruis
» seaux , les differentes Mines et les con
>> cretions que l'on découvre en plusieurs
» endroits. Enfin , Messieurs , je ne négli
»gerai rien de ce qui peut rendre cette
>>Histoire utile et agréable. Sa varieté fera
» la plus grande partie de son mérite et
» de sa beauté.... Je ferai mon possible
» pour la donner au Public incessamment;
»je prie enfin tous les Mrs qui composent
>> cette illustre Assemblée , de me com
» muniquer ce qu'ils connoîtront de par
» ticulier dans leurs contrées , qui puisse
avoir quelque rapport à mon sujet ; de
» mon côté je n'épargnerai ni voyages ni
soins pour ne rien oublier de tout ce
Ila Vola
qui
P
H
C
lu
V
de
au
de
EL
M.
Ro
gle
the
Led
leg
Tta
qu
tes
aut
met
JUIN. 1731. 154 &
C
qui peut perfectionner cet Ouvrage.
Il seroit à souhaiter que dans chaque
Province il y. eût des personnes qui avec
les talens de M. Blanquet , voulussent
aussi , comme lui , mettre la main à l'oeu
vre , et écrire une semblable Histoire de
leur Pays ce seroit le moyen d'avoir en
peu de tems un Corps complet d'His
toire naturelle de ce grand Royaume ,
Histoire que M" de l'Académie des Scien
ces pourroient rendre parfaite par leurs,
lumieres , en leur communiquant les Ou
vrages particuliers avant l'impression .
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Résumé : Discours pour servir de Plan à l'Histoire du Gévaudan, [titre d'après la table]
Le 13 février 1730, Samuel Blanquet, Docteur en Médecine de la Faculté de Montpellier et Médecin du Roi, présente à l'Assemblée des États du Diocèse de Mende son projet d'écrire une 'Histoire naturelle du Gévaudan'. Il souligne l'importance pour un médecin de connaître et d'appliquer la science médicale en fonction du climat et de l'environnement local. Blanquet a déjà publié un traité sur les eaux minérales en 1718, approuvé par l'Évêque de Mende et des médecins éminents. Encouragé par ces succès et par l'Évêque de Mende, M. de Choiseul-Beaupré, il décide de se lancer dans ce nouvel ouvrage. Le plan de l'ouvrage inclut des descriptions des poissons des rivières, des perles, des mines et des concrétions de la région. Blanquet appelle les membres de l'assemblée à lui fournir des informations pertinentes et exprime son intention de voyager pour compléter son travail. Il suggère également que des personnes qualifiées dans chaque province entreprennent des projets similaires pour créer une histoire naturelle complète du royaume, que l'Académie des Sciences pourrait perfectionner.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 211-216
CÉRÉMONIES ET FESTES, A L'OCCASION DE L'INAUGURATION DE LA STATUE DU ROI, DANS LA PLACE DE LOUIS XV ET DE LA PUBLICATION DE LA PAIX.
Début :
Le Corps de la Ville de Paris sembloit n'avoir consulté que son zèle & celui [...]
Mots clefs :
Citoyens, Statue, Roi de France, Réjouissances publiques, Cérémonie, Louis XV, Duc, Cortège, Richesse, Broderie, Perles, Couleurs, Musique, Illumination, Hommages, Feu d'artifice, Spectacles, Repas, Inscriptions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CÉRÉMONIES ET FESTES, A L'OCCASION DE L'INAUGURATION DE LA STATUE DU ROI, DANS LA PLACE DE LOUIS XV ET DE LA PUBLICATION DE LA PAIX.
CÉRÉMONIES ET FESTES ,
A L'OCCASION DE L'INAUGURA-.
TION DE LA STATUE DU ROI
DANS LA PLACE DE LOUIS XV.
ET DE LA PUBLICATION DE LA
PAIX.
L.E Corps de la Ville de Paris fembloit n'avoir
confulté que ſon zéle & celui des Citoyens , dans
les premiers Projets de fêtes qu'elle fe propofoit
de faire éxécuter fur les dellens du fieur
Moreau fon Architecte , & qu'elle avoit eu l'honneur
de préfenter au Roi . L'attention paternelle
212 MERCURE DE FRANCE.
de Sa Majesté a daigné réduire les dépenfes confidérables
où elle avoit intention de s'engager par
la magnificence de fes Projets , en ne lui permettant
pour les réjouillances publiques que ce qui a
été fait pendant les 20 , 21 & 22 du mois précédent
, ainfi que nous allons le décrire.
Le premier jour zo Juin , deſtiné à célébrer
l'inauguration de la Statue du Roi dans la Place
de Louis XV. on a fait le matin la Cavalcade &
Cérémonies d'ufage.
Le Corps de Ville , en robes de Cérémonie à
cheval & en équipages très magnifiques accom
pagné de fes Gardes , fe rendit vers les dix heures
du matin à l'Hôtel de M. le Duc de Chevreufe
, Gouverneur de Paris , pour le joindre , & continuer
avec lui la marche juſqu'à la Place de
Louis XV . Il étoit accompagné de fes Gardes ,
tous avec des nouveaux uniformes , & d'un nombreux
Cortége de Domeftiques , de Gentilshommes
& de Pages fuperbement vêtus . L'équipage
de fon cheval étoit de la plus grande richelle &
chargé de diamans. Celui des chevaux de main
n'étoit pas moins riche ,, par les magnifiques
broderies qui en couvroient les houffes , ainfi que
celle d'un très-beau cheval de parade , tenu avec
des longes de treffe d'or par deux hommes d'écurie.
Lui même monté fur un cheval gris & dans
l'habit le plus riche , entre deux Ecuyers ou Gentilshommes
, jettoit avec profufion de l'argent au
Peuple , pendant tout le cours de la marche ; &
les trompettes d'argent de M. le Gouverneur accompagnées
des timballes, ainfi que celles de la
Ville , fonnoient inceffament des fanfares. Le
Négre , Timballier de M. le Gouverneur étoit
fingulierement remarquable , par la richeffe de
fon habillement , & par une coëffure en forme
de turban , ornée de divers rangs de perles & de
JUILLET. 1763. 213
diamans de couleurs , le tout furmonté d'un trèsbeau
pannache de plumes.
Lorfque cette marche entra dans la Place au
bruit des fanfares de fa mufique & de très - nombreux
orcheſtres difpofès près du Pont tournant
des Thuileries , ainfi qu'à celui des acclamations
de la multitude qui rempliffoit ce vafte eſpace ;
les voiles qui couvroient la Statue & Piedeſtal
devoient tomber ; mais l'imprudence d'un Ouvrier
avoit avancé de quelques momens ce point
de la Cérémonie. Toute la Cavalcade fit le tour
de la Place , & parvenue en face de la Statue ,
chacun de ceux qui la compofoient s'arrêtant & ſe
découvrant , on fit les faluts d'hommage ufités en
pareille occafion , au bruit des boëtes , du canon •
des bruyantes fymphonies , de la mufique , & des
cris d'allegrelle de tout le Peuple. Enfuite toute
cette marche retourna dans le même ordre juf
qu'a l'Hôtel de M. le Gouverneur où elle le reconduifit
, & de- là à l'Hôtel- de- Ville .
Le foir , il y eut illumination dans la Place par
des cordons de lumière fur les baluftres dont elle
eft environée , & par des girandoles pofées fur des
piedeftaux dans toute fon enceinte . On avoit difpofé
deux rangs de lumières fur des poteaux élevés
, dans la longueur de la grande allée des
Thuileries , qui conduifoient jufqu'à un amphi
théâtre illuminé élevé contre la façade du Palais
, fur lequel fe donnoit la ferenade de fymphonies
par l'Académie Royale de Mufique , dont
nous avons parlé dans l'Article des Spectacles.
Le 2me jour 21 Juin , la Paix a été publiée
dans 14 endroits de la Ville , y compris la nouvelle
Place , par la Ville & la Jurifdiction du Châ
telet réunies , avec les céremonies & formalités
accoutumées. L'efpace qu'avoit à parcourir cette
214 MERCURE DE FRANCE
nombreufe cavalcade , remplit tout le temps.de
cette journée. a)
Le troisième jour 22 Juin confacré aux Fêtes &
Réjouiffances publiques dans toute la Ville , fut
annoncé par les Salves ordinaires du Canon , &
le Te Deum fat chanté à Notre- Dame avec le
Cérémonial ufité .
On avoit préparé dans la longueur de plus de
480 pieds fur la Terraffe du Palais de Bourbon ,
des Loges ornées en Damas cramoifi , avec un
Luftre dans chaque divifion , pour contenir environ
, 000 perfonnes ; s'étant trouvées toutes remplies
vers les cing heures après midi , la Fête , fur
la Rivière , commença par des Joûtes qu'exécuté- ,
rent des Bateliers vêtus de blanc & ornés de rubans
fur des Bateaux peints de diverfes couleurs , auxquels
on diftribua des Prix .
A l'entrée de la nuit , on tira le grand Feu
d'Artifice qui avoit été préparé fur la Rivière ,
mais le violent Orage qui étoit furvenu ce même
jour fur les deux heures , avoit tellement endommagé
tout l'Artifice figuré de Feux de lances de
diverfes couleurs qui compofoient la décoration
du Temple élevé fur une Terraffe de Rochers ,
qu'aucune partie ne put prendre , & que l'on fut
privé par cet accident, pour ce jour- là , de la partie
principale de ce magnifique Spectacle ; ( b ) mais
ce qui en formoit un , denton ne peut le faire une
trop grande idée , étoit le vafte Baffin du Pont
Royal jufqu'à Chaillot , dont les Berges & les
Quais entiérement couverts d'une multitude innombrable
de Spectateurs , offroit l'image réelle
( a ) On donnera dans le Mercure prochain des
états détaillés des marches & cavalcades .
(b ) Le corps de Ville pour remplir l'objet de fon'
zéle & la fatisfaction des Citoyens , doitfaire éxéJUILLET.
1763 . 215
d'une Nation entière affemblée pour une grande
Solemnité . On conçoit de quelle variété de couleurs
étoit peint cet immenfe tableau , dont les
figures fur des plans en gradation , quoique
tranquiles & fans confufion , produiloient cependant
un mouvement léger & continuel qui l'animoit
& foutenoit perpétuellement l'agrément de
la vue. L'artifice , qu'on appelle Feux d'air qu'il
avoit été plus facile de préierver de l'humidité, eut
plus de fuccès . On admira de très - belles fufées
d'honneur , des Bombes d'un fort bel effet & des
Gerbes ou Girandes d'une multitude de fufées
très -brillantes. Le feu de Rivière en ferpenteaux
& autres figures , fournit fans difcontinuation ,
pendant tout le temps du feu des effets très- agréables
& très-variés fur l'eau.
Il y eut le même foir des fontaines de vin avec
des Orchestres dans toutes les places & dans tous
les lieux marqués de la Ville . Toutes les maifons
des Particuliers furent illuminées , & les Hôtels
des Princes , Seigneurs , Magiftrats , s'étoient
diftingués par des illuminations décorées & des
plus brillantes. Celle de la Place de Louis XV ,
qui mérite une defcription particulière , formoit
en lumières la repréfentation des grandes façades
des deux corps de bâtimens qui l'accompagnent
, dont la riche Architecture étoit deffinée
en lumières , ainfi que les appuis des Baluftres ,
avec des Girandoles dans tout fon circuit , & des
Obélifques de pots- à feu fur toutes les guérites
ou petits pavillons , conftruits en différens endroits
de cette Place.
cuter le Dimanche 3 du préfent mois cette partie
brillante du Feu , après y avoir fait faire les réparations
néceffaires . On inftruira les Lecteurs dans
le fecond volume de ce mois , du fucces de cette réparation
, & l'on donnera une defcription entière
de ce Feu.
216 MERCURE DE FRANCE.
Le grand & brillant effet de cette Place con
duifoit , & d'une certaine diftance , paroiffoit toucher
à celui de l'élégante & en même temps
fuperbe illumination des Jardins de l'Hôtel de
Pompadour ( ci - devant l'Hôtel d'Evreux ) qui
font ouverts dans toute leur étendue fur les
Champs Elifées , à peu de diftance de la Place.
Cette Illumination particulière que l'on décrira
avec plus de détail , ainfi que quelques autres qui
ont embelli la Fête générale a retenu jufqu'à
cinq heures du matin un concours incroyable de
Spectateurs tant en carrolle qu'à pied."
On n'a prèfque jamais remarqué en aucune
occafion plus de joie , plus de mouvement &
plus de fatisfaction dans le Public , que pendant
ces Fêtes. La gaîté du Peuple furtout & fon
allégreffe pourroit fe prouver par la prodigieuſe
confommation du Vin & des Alimens qu'il y
a cu à Paris pendant quelques jours.
Les deux Hôtels des Comédiens du Roi étoient
auffi illuminés avec décorations & autant de magnificence
, que leur étendue le comportoir. On
Tifoit , à celui des Comédiens François dans des
cartels pofés entre les lumières , les deux Inſcriptions
fuivantes.
PACE RESTITUTA
REGE DILECTISSIMO
POSITO
FASTILUSUS.
JOCORUM MATER
PAX ALMA REDIT
JOCOSA SOLVIT
THALIA VOTUM .
Les Nouvelles Politiques au Mercure prochain .
A L'OCCASION DE L'INAUGURA-.
TION DE LA STATUE DU ROI
DANS LA PLACE DE LOUIS XV.
ET DE LA PUBLICATION DE LA
PAIX.
L.E Corps de la Ville de Paris fembloit n'avoir
confulté que ſon zéle & celui des Citoyens , dans
les premiers Projets de fêtes qu'elle fe propofoit
de faire éxécuter fur les dellens du fieur
Moreau fon Architecte , & qu'elle avoit eu l'honneur
de préfenter au Roi . L'attention paternelle
212 MERCURE DE FRANCE.
de Sa Majesté a daigné réduire les dépenfes confidérables
où elle avoit intention de s'engager par
la magnificence de fes Projets , en ne lui permettant
pour les réjouillances publiques que ce qui a
été fait pendant les 20 , 21 & 22 du mois précédent
, ainfi que nous allons le décrire.
Le premier jour zo Juin , deſtiné à célébrer
l'inauguration de la Statue du Roi dans la Place
de Louis XV. on a fait le matin la Cavalcade &
Cérémonies d'ufage.
Le Corps de Ville , en robes de Cérémonie à
cheval & en équipages très magnifiques accom
pagné de fes Gardes , fe rendit vers les dix heures
du matin à l'Hôtel de M. le Duc de Chevreufe
, Gouverneur de Paris , pour le joindre , & continuer
avec lui la marche juſqu'à la Place de
Louis XV . Il étoit accompagné de fes Gardes ,
tous avec des nouveaux uniformes , & d'un nombreux
Cortége de Domeftiques , de Gentilshommes
& de Pages fuperbement vêtus . L'équipage
de fon cheval étoit de la plus grande richelle &
chargé de diamans. Celui des chevaux de main
n'étoit pas moins riche ,, par les magnifiques
broderies qui en couvroient les houffes , ainfi que
celle d'un très-beau cheval de parade , tenu avec
des longes de treffe d'or par deux hommes d'écurie.
Lui même monté fur un cheval gris & dans
l'habit le plus riche , entre deux Ecuyers ou Gentilshommes
, jettoit avec profufion de l'argent au
Peuple , pendant tout le cours de la marche ; &
les trompettes d'argent de M. le Gouverneur accompagnées
des timballes, ainfi que celles de la
Ville , fonnoient inceffament des fanfares. Le
Négre , Timballier de M. le Gouverneur étoit
fingulierement remarquable , par la richeffe de
fon habillement , & par une coëffure en forme
de turban , ornée de divers rangs de perles & de
JUILLET. 1763. 213
diamans de couleurs , le tout furmonté d'un trèsbeau
pannache de plumes.
Lorfque cette marche entra dans la Place au
bruit des fanfares de fa mufique & de très - nombreux
orcheſtres difpofès près du Pont tournant
des Thuileries , ainfi qu'à celui des acclamations
de la multitude qui rempliffoit ce vafte eſpace ;
les voiles qui couvroient la Statue & Piedeſtal
devoient tomber ; mais l'imprudence d'un Ouvrier
avoit avancé de quelques momens ce point
de la Cérémonie. Toute la Cavalcade fit le tour
de la Place , & parvenue en face de la Statue ,
chacun de ceux qui la compofoient s'arrêtant & ſe
découvrant , on fit les faluts d'hommage ufités en
pareille occafion , au bruit des boëtes , du canon •
des bruyantes fymphonies , de la mufique , & des
cris d'allegrelle de tout le Peuple. Enfuite toute
cette marche retourna dans le même ordre juf
qu'a l'Hôtel de M. le Gouverneur où elle le reconduifit
, & de- là à l'Hôtel- de- Ville .
Le foir , il y eut illumination dans la Place par
des cordons de lumière fur les baluftres dont elle
eft environée , & par des girandoles pofées fur des
piedeftaux dans toute fon enceinte . On avoit difpofé
deux rangs de lumières fur des poteaux élevés
, dans la longueur de la grande allée des
Thuileries , qui conduifoient jufqu'à un amphi
théâtre illuminé élevé contre la façade du Palais
, fur lequel fe donnoit la ferenade de fymphonies
par l'Académie Royale de Mufique , dont
nous avons parlé dans l'Article des Spectacles.
Le 2me jour 21 Juin , la Paix a été publiée
dans 14 endroits de la Ville , y compris la nouvelle
Place , par la Ville & la Jurifdiction du Châ
telet réunies , avec les céremonies & formalités
accoutumées. L'efpace qu'avoit à parcourir cette
214 MERCURE DE FRANCE
nombreufe cavalcade , remplit tout le temps.de
cette journée. a)
Le troisième jour 22 Juin confacré aux Fêtes &
Réjouiffances publiques dans toute la Ville , fut
annoncé par les Salves ordinaires du Canon , &
le Te Deum fat chanté à Notre- Dame avec le
Cérémonial ufité .
On avoit préparé dans la longueur de plus de
480 pieds fur la Terraffe du Palais de Bourbon ,
des Loges ornées en Damas cramoifi , avec un
Luftre dans chaque divifion , pour contenir environ
, 000 perfonnes ; s'étant trouvées toutes remplies
vers les cing heures après midi , la Fête , fur
la Rivière , commença par des Joûtes qu'exécuté- ,
rent des Bateliers vêtus de blanc & ornés de rubans
fur des Bateaux peints de diverfes couleurs , auxquels
on diftribua des Prix .
A l'entrée de la nuit , on tira le grand Feu
d'Artifice qui avoit été préparé fur la Rivière ,
mais le violent Orage qui étoit furvenu ce même
jour fur les deux heures , avoit tellement endommagé
tout l'Artifice figuré de Feux de lances de
diverfes couleurs qui compofoient la décoration
du Temple élevé fur une Terraffe de Rochers ,
qu'aucune partie ne put prendre , & que l'on fut
privé par cet accident, pour ce jour- là , de la partie
principale de ce magnifique Spectacle ; ( b ) mais
ce qui en formoit un , denton ne peut le faire une
trop grande idée , étoit le vafte Baffin du Pont
Royal jufqu'à Chaillot , dont les Berges & les
Quais entiérement couverts d'une multitude innombrable
de Spectateurs , offroit l'image réelle
( a ) On donnera dans le Mercure prochain des
états détaillés des marches & cavalcades .
(b ) Le corps de Ville pour remplir l'objet de fon'
zéle & la fatisfaction des Citoyens , doitfaire éxéJUILLET.
1763 . 215
d'une Nation entière affemblée pour une grande
Solemnité . On conçoit de quelle variété de couleurs
étoit peint cet immenfe tableau , dont les
figures fur des plans en gradation , quoique
tranquiles & fans confufion , produiloient cependant
un mouvement léger & continuel qui l'animoit
& foutenoit perpétuellement l'agrément de
la vue. L'artifice , qu'on appelle Feux d'air qu'il
avoit été plus facile de préierver de l'humidité, eut
plus de fuccès . On admira de très - belles fufées
d'honneur , des Bombes d'un fort bel effet & des
Gerbes ou Girandes d'une multitude de fufées
très -brillantes. Le feu de Rivière en ferpenteaux
& autres figures , fournit fans difcontinuation ,
pendant tout le temps du feu des effets très- agréables
& très-variés fur l'eau.
Il y eut le même foir des fontaines de vin avec
des Orchestres dans toutes les places & dans tous
les lieux marqués de la Ville . Toutes les maifons
des Particuliers furent illuminées , & les Hôtels
des Princes , Seigneurs , Magiftrats , s'étoient
diftingués par des illuminations décorées & des
plus brillantes. Celle de la Place de Louis XV ,
qui mérite une defcription particulière , formoit
en lumières la repréfentation des grandes façades
des deux corps de bâtimens qui l'accompagnent
, dont la riche Architecture étoit deffinée
en lumières , ainfi que les appuis des Baluftres ,
avec des Girandoles dans tout fon circuit , & des
Obélifques de pots- à feu fur toutes les guérites
ou petits pavillons , conftruits en différens endroits
de cette Place.
cuter le Dimanche 3 du préfent mois cette partie
brillante du Feu , après y avoir fait faire les réparations
néceffaires . On inftruira les Lecteurs dans
le fecond volume de ce mois , du fucces de cette réparation
, & l'on donnera une defcription entière
de ce Feu.
216 MERCURE DE FRANCE.
Le grand & brillant effet de cette Place con
duifoit , & d'une certaine diftance , paroiffoit toucher
à celui de l'élégante & en même temps
fuperbe illumination des Jardins de l'Hôtel de
Pompadour ( ci - devant l'Hôtel d'Evreux ) qui
font ouverts dans toute leur étendue fur les
Champs Elifées , à peu de diftance de la Place.
Cette Illumination particulière que l'on décrira
avec plus de détail , ainfi que quelques autres qui
ont embelli la Fête générale a retenu jufqu'à
cinq heures du matin un concours incroyable de
Spectateurs tant en carrolle qu'à pied."
On n'a prèfque jamais remarqué en aucune
occafion plus de joie , plus de mouvement &
plus de fatisfaction dans le Public , que pendant
ces Fêtes. La gaîté du Peuple furtout & fon
allégreffe pourroit fe prouver par la prodigieuſe
confommation du Vin & des Alimens qu'il y
a cu à Paris pendant quelques jours.
Les deux Hôtels des Comédiens du Roi étoient
auffi illuminés avec décorations & autant de magnificence
, que leur étendue le comportoir. On
Tifoit , à celui des Comédiens François dans des
cartels pofés entre les lumières , les deux Inſcriptions
fuivantes.
PACE RESTITUTA
REGE DILECTISSIMO
POSITO
FASTILUSUS.
JOCORUM MATER
PAX ALMA REDIT
JOCOSA SOLVIT
THALIA VOTUM .
Les Nouvelles Politiques au Mercure prochain .
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Résumé : CÉRÉMONIES ET FESTES, A L'OCCASION DE L'INAUGURATION DE LA STATUE DU ROI, DANS LA PLACE DE LOUIS XV ET DE LA PUBLICATION DE LA PAIX.
Le texte relate les cérémonies et les fêtes organisées à l'occasion de l'inauguration de la statue du roi sur la place de Louis XV et de la publication de la paix. La Ville de Paris avait initialement prévu des projets somptueux, mais le roi a réduit les dépenses, permettant des réjouissances publiques les 20, 21 et 22 juin. Le 20 juin, une cavalcade et des cérémonies traditionnelles ont marqué l'inauguration de la statue. Le Corps de Ville, accompagné du gouverneur de Paris et de nombreux domestiques, s'est rendu à la place de Louis XV. Malgré un incident technique, la statue a été dévoilée au milieu des acclamations et des salves d'artillerie. Le 21 juin, la paix a été proclamée dans 14 endroits de la ville, avec les cérémonies habituelles. Le 22 juin, des fêtes et des réjouissances publiques ont été organisées dans toute la ville. Un Te Deum a été chanté à Notre-Dame, et des illuminations ont été préparées. Des loges ont été installées au Palais de Bourbon pour les spectateurs, et des jeux nautiques ont été organisés sur la rivière. Un feu d'artifice était prévu, mais un orage a endommagé une partie de la décoration. Les fontaines de vin et les illuminations ont marqué la soirée, avec des illuminations remarquables à la place de Louis XV et aux Jardins de l'Hôtel de Pompadour. La joie et la satisfaction du public ont été remarquables, avec une consommation excessive de vin et d'aliments. Les théâtres ont également été illuminés, affichant des inscriptions célébrant la paix.
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