Fichier
Nom du fichier
1682, 06 (Gallica)
Taille
55.80 Mo
Format
Nombre de pages
348
Source
Lien vers la source
Année de téléchargement
Texte
llu
MERCURE
A PARIS,
AUPALAIS.
~ON donnera toujoursunVolume
nouveau du Mercure Galant le
lperemier jour de chaque Mois, & on
vendra, aussi-bien que l'Extraordinaire,
Trente sols relié en Veau,
& Vingt-cinq sols en Parchemin.
A PARIS,
Chez G. DE LUYNE,auPalais, dansla
Salle des Merciers, à la Justice.
Chez C.BLAGEART, Ruë S. Jacques,
à l'entrée dela Ruë du Plâtre,
Et en sa Boutique Court-Neuve du Palais,
AU DAUPHIN.
EtT. GIRARD,auPalais, dans la Grande
Salle, à l'Envie.
M. DC. LXXXII.
.¿l'ÆC PRiriLEGE gy ROY.
Le XI/Ill. Extraordinairese distribuërd
le 15.juillet1682
CâLAMT
1 JvIN lis2..
~E
-
NFIN, Madame,
nous approchons du
temps souhaité où
l'accouchement de Madame
la Dauphine doit remplir les
Voeux de toute la France.
Cette Princesse est preSte
d'entrer dans le neusviéme
mois de sa grossesse; & j'espere
que je ne finiray pointma
Lettre de Juillet sans vous
apprendre quelle fuite heureuse
elle aura eu. Tout ce
qu'il y a de Personnes à la
Cour, qui croyoient, chacune,
sel on son rang, pouvoir
aspirer à estre employées aupres
de l'auguste Enfant, *
dont on attend la naissance,
avoient demandé, sollicité,
fait agir leur crédit & leurs
Amis, exposé leurs services,
& sur quels droits elles fondoient
leurs prétentions.
Mais quelque mérité qu' elles
eussent, la justice du Roy
a esté encor plus forte, & il
n'a voulu donner aucune récompense
aux dépens des
Dames quiavoientservy les
FilsdeFilles de France, que
nous avons veu mourir depuis
seize ou dix-huit ans.
Ce judicieux Monarque sçait
que quoy qu'elles ayent eu
beaucoup d'honneur, elles
ont euaussibeaucoupde fatigues,
parce que des Enfans
de ce rang ne s'êlevent point
sans peines, sans soins & sans
veilles, sur tout lors qu'ils
ont peu de santé. Les Personnes
qui avoient elevé celle
des Filles du Roy qui est
morte la derniere, estoient
1 sur le point de goûter plus
de repos, en jouissant du
plaisir de lavoir hors de l'ensance.
Elle estoit belle, avoit
de l'esprit, & l'on remarquoit
en elle
J
les brillantes
qualités« de l'auguste Sang
-
dont elle sortoit. Madame la
Maréchale de la Mothe, qui
avoit esté Gouvernante des
autres Enfans de SaMajesté,
l'estoit de cette Princesse. Il
y a déja quelques mois que
le Roy luy dit qu'elle auroit
toujours le mesme honneur.
Quoyquece Postene fust pas
nouveau pour elle, elle ne
laissa pas de luy en faire ses
remercîmens, comme d'une
nouvelle grâce qu'elle recevoit.
Cette Place estoit vacante,
ôcil eut pu la donner
à telle personne qu'illuy aurait
plu choisir; mais si ce
Prince peut tour, il ne veut
pas toujours tout ce qu'il
peut. Ill'a fait connoistre en.
plusieurs occasions dans lcll
quelles on l'a veu sacrifier
(p intérests propres à la plus
exacte justice. Je n'ay diféré
à vous apprendre ce qui avoit
esté fait pour Madame la
Marécha le de la Mothe, que
parce que j'attendois que Sa
Majesté eustremply les autres
Places qui sont au def
sous dela Gouvernante. Elle
s'en est expliquée, & je
puis vous nommer toutes les
Personnes qui doivent les
occuper. Madame la Baronne
de Paliere, & Madame
de Venelle, ont esté choifies
pour Sous-Gouvernantes.
L'une de ces Dames auroit
pûsuffire; mais comme
elles ont déja joüy de ce
mesme honneur, chacune
séparement, aupres de divers
Enfans de France, le Roy a
suivy les mouvemens de sa
bonté naturelle, & pour Sa- -
tisfaire le- panchant qu'il a
à faire toujoursdu bien, il
les a voulu nommer toutes
deux, afin d'épargner à l'une
le chagrin qu'elle auroit
eu d'estre obligée de ceder
à l'autre. Je ne vous dis rien
de ces illustres Personnes.
Elles sont fort connuës; & la
rigide vertu de Madame de
Venelle a fait unassez grand
bruit pendant qu'elle estoit
Gouvernante des Nièces de
feu Mrle Cardinal Mazarin.
Madame Pelard fera premiere
Femme de Chambre.
Elle a esté Nourrice deMadame
Anne-Elizabeth de France,
morte le 10. Janvier 1664.
& Femme de Chambre des
autres Enfans du Roy. Ainsi
le serviceestantjointà sa
bonne mine & à son esprit,
on peut dire que SaMajesté
a fait paroistre son équité
dans ce choix. Elle a nommé
pour Femmes de Chambre,
MademoiselleduFour,
fMadame de S. Hilaire,Madame
Lambert, Mademoiselle
Devizé, Madame de
Boislogé, & Madame des
[ Jardins. Elles sont les plus
anciennes quireftent de celles
quionteu l'honneur de tkrvir les Fils & Filles de
France; ôc comme elles méritoient
d'estre préferées,ilne
se trouvoit personne quieust
lieu d'en murmurer. Cependant
les autres, quoy que
n'ayant aucun sujet de se
plaindre, ont tout esperé des
bontez du Roy; ôc elles luy -
ont demandé la mesme grace,
avec tant d'empressetncntôc
de confiance, que
bien qu'on n'eust pas besoin
de leur service
,
le nombre
choisy estant suffisant, ce
Prince n'a pas laisse de les
recevoir dans les fonctions
qu'on leur avoit déja confiées.
S'il tient pour les Hommes
une conduite si juste, il
est encor plus exact pour ce
qui regarde le culte de Dieu.
Il en a donné d'éclatantes
marques,&dans la solemnité
de la Feste de la Pentecoste,
& dans les Processions qui
ont esté faites à Versailles
ILJe Jeudy 18. de May, ôc le
Jeudy 4. de ce mois jour de
l'Octave. Je vous en fis une
s ample description, &vous
en marquay toute là Pom-
[ pe dans ma Lettre de Juin
del'année derniere. Ainsi,
Madame, je me contenteray
aujourd'huy de vous dire
que les mesmes choses y ont
esté observées, & que la
Chapelle neuve dont je vous
parlay il y a un mois, s 'estant
trouvée presque au mesme
lieu où Sa Majestéavoit accoûtumé
de faire dresser un
Reposoir, en a servy cette
année. LeRoy&laReyne
- accompagnez de Monseigneur
leDauphin, de Monsieur&
de Madame,suivirent
la Procession avec une pieté
qui en inspiroit aux moins
zlez; apres quoy ilsentendirent
la grande Messe dans
l'Eglise de la Paroisse. Ce
qui s'est fait à Paris, n'a pas
esté moins édifiant.Toutes
les Procédions y ont paru
avec grande pompe, & entr'autres
celle de la Paroisse
Royale de S. Louis a eu un
éclat extraordinaire. Quatre
papitaines aux Gardes porloient
les Bâtons du Daiz
avec beaucoup de modestie
Se de gravité, C'estoientMrs
bde Ferrand, de Bourlon, de
Monceaux, & deBretonvillliers.
Le Clergé précedoit en
DChapes avec les Flambeaux
55c les Torches ordinaires.
Plufieurs Conseillers d'Etat,
Maistres des Requetses) &
JConfeillers du Parlement,
imarchroienc en Robes rouges
derrière le Daiz, suiwis
d'un nombre infiny de
Xj^ns de l'un & de l'autre
sexe. LaProcessions'arresta
au superbe Reposoir que sa
faire tous les ans Mrle Pro
cureur General de la Cou
des Aydes. Quoy que la ma
gnifïcence en soit tres-con
sidérable il y ajoute toû
• jours un Concert de Voix &
d'Instrumens, dontla justes
se auroit dequoy contente
les plus difficiles en Musi
que. La Procession ayant
passé sur le Quay, on enten.
dit batre le Tambour de loin,
& ce batement répondoit au
son du Fifre. Onavoit placé.,
par permition du Roy,
deux Compagnies de ces Capitaines
, aux deux costez
avancez du Pont Marie. Ellesoccupoienc
ce Poste, l'une
& l'autre Chapeau bas J
ayant un genoüil en terre,
& l'autre élevé, avec le Moue:
quet tourné sur l'eau. La
premiere Compagnie fit sa
décharge lors qu'elle vitapprocher
le Daiz. Les Tambours
à genoux marquèrent
par le redoublement & le
bruit confus de leur bateric
leur respectueuse adoration
pendant que le Daiz passa;
ensuite dequoy l'autre Compagnie
fit une secondé salve.
La Procession ayant repaa(
par le Quay des Balconsdevant
le Pont de Pierre, y fut
saluée de la mesme forte par
deux autres Compagnies, ôi
s'arresfta encore une fois au
Reposoir de Mrle Procureur
General, oulamesmeSymphoniese
sir entendre. Vous
remarquerez dans cette action
deux choses fort partL
culieres. Rien n'édifie davantage
quedevoir le Daiz
porte par quatre Officiers
d'Armée dans une solemnité
de Paroisse;mais si cela est
nouveau, ces marques de
j
pieté nous surprendront-elles,
quand le Souverain en
donne par tout de si grands
exemples ? Il est aussifort
nouveau que des Compagnies
aux Gardes soient rengées
en haye dans des Lieux
où SaMajesté n'est pas. Cela
fait connoistre qu'Ellene
refuse rien, lors qu'il s'agit
de la gloire du Maistre des
Souverains.
C'est dans cetteveuë que ce
grand Prince ayant [çéu que
quelques-uns des plus obstinez
Religionnaires, non
feulement empeschoient les
autres de se convertir, mais
qu'ils leur inspiroientle def
fein de sortir hors du Royaume
avec leurs Familles, a fait
publier depuis peu de jouri
une Déclaration, portant défences
aux Gens de Mer &
de Mestier nez ses Sujets.
d'aller s'établir dans les Païs
Etrangers fous peine de pu..
nition contre les Chefs de Famille
qui feront surpris, &
d'amende contre ceux qui
auront favorisé leur [ortie.0n
peut voir par là que le Roy
n'a point de plus forte paf-^
sion que de voir laVerité reiinir
tous ceux que les erreurs
de Calvin ont séparez del'Eglise.
Leur Party s'affoiblit
fort, & c'est la-dessus que
MrRanchin de Montpellier
a remply les Bouts-rimez de
MrMignon. Jevousenvoye
son Sonnet.
t -
SURLESOIN QUE
prend le Roy de bannir l'Hé.
resie de son Royaume. L*Herésie Autrefois plmftiperbe
qu'un Pan,
Est enfin a la chaîne ajnji qu'une
Guenuche.
LeGrandLOYIS,malgréles ruses
deSatan,
Lit rend parfis EditspittJ souple que
la Pluche.
LaBhheamoins d'ardeura retrouver
finFan,
.!f!.!!.'it n'en a de nous voir cnfemble
en me/me Ruche,
Quittant pour ce Projet qui l'occupe
toutVAn,
Celuy d'allerporterfes Lois où naiss
Autruche.
Revenez>, DévoJtz, & le Ctelvom
efl hoc.
romAurez l'amitié de LOVISsur
letroc;
-
Voyez, que du Party toujours quelqu'undé-
niche.
L'Eglise vomappelle, & vont etnjure
Par
Cé Champmalcultivéquevouslaijfcz.
iv en friche,
IOe rentrer dans son fein sans Si)
l% sans Matsfans Car.
Y IIn'y arien de plus agréaole
que le Provençal, sur
tout quand c'estune Femme
qui le parle. Voyez, Madame,
si vous l'aimerez dans
ce Sonnet. Il est de Mrl'Abbé
He Cary.
f SONNET PROVENCAL
sur les Bouts-rimez de Pan. FAire entendreper tout lot* Pari
rapata.pan, jugad'au Lion COHWQ duno Guenucho.
Eflre amat como un Dion, & crend\
como Satan,
Jufquostis bords glAj/ars, donîe ven
la Pelucho;
itirt de I'Enemj, quandjeuExplois
lou fan
Tondre comoun Ei/flme, 'f'/adfiiÙrJd
de la Ruche;
CombatteHyver, Stiouy & irionfa,
toutl'An,
Tenirl'Aiglo plty bas que noun
-vottel'Autruche;
En tout tempsy en tou lucc, s'yfaire
dire d'hoc,
Aver fo qu'es de drecb,fcnfopertê
ny troc,
Esfo que moun Reyfa, lors qu: la Pas
dé-wcho.
min loti monde atamben cou noun A
Li pafoun Par,
\Eoupoumettrequandveu cent PYIt..:
vinsos en fricho,
LParço quesi valeur es l'appuy de : fin Car.
En voicy deux autres enocor
sur les mesmes rimes.,
mais sur diférenssujets. L'un
est de Mr l'Abbé le Laboureur
, & l'autre m'a esté envoyésous
le nom de l'Habitant
en esprit du Pré Saint
Gervais.
SUR LE BONHEUR
de la Vie champestre. HrE-uurereuuxxqquuiipprréévveennuuddtesfppllaaii--
sirs du Dieu Pan,
Ne drJlingue en fin coeur ny Belle,
ny Guenuche,
Etquide tous cojlez, invincible à
Satan,*
Ne cherche qu'en ses Prez, le Velours
&UPluche»
Si parmyJes Troupeaux il compte un
nouveau Fan,
Si de FruitsfinJardin, de Miel
s'emplitsa Ruche,
Il, Etqu'uneample Moisson viennea
couronner l'An,
ilporte peu d'envie aux dépouilles
d'Autruche.
De
De l"E/Ptit & du Corps il tient le
repos hoc;
Montent desafortune, iln'en veut
point de troc,
.Etse borne aisémentfinsflrtir de
fit Niche.
VInnocence cftpourluy lepifiéferme
Rem-par,
Ilne craint Ennemis, ny roleurs,
pourfin friche,
Sons un Roy dont la Terre adore le
grand Car.
SUR UN JARDIN
de Campagne. QrJej'aime ce Jardin,sijour
dignedePan, Où urtatn jeune Objet qui-n,a ri-en
de Guenuche,
Tranquile, loin dubruit, a couvert
deSatan,
Pourfaire la Bergère, Aime ; quiter
la Pluchc!
Là le chant des Oiseaux egayroitjujquau
Fan,
VAbeille ne voit rien de meilleur
purfa Ruche,
Etmifme en lafaifon lafltutriste
de TAn
on s'y vientprocurerla,ftntéd'une
Autruche.
il efides Promenoirs où l'ombre est
toujours hoc,
DtjfUd unertrrAJfl on enfeutfaire
troc,
VOranger, le fafminy y règne en
mainte Niche.
Ahyfilaimable Dieu que lonftwt
enPou-par,
Veut enfin que le coeur de Philûsi
x
défriche,
Jj)jfill'attaque en ceslieux,d-qtiand
j'yfira},Car.
La Duchesse d'Estramene
a la destinée des Livres heureux.
Onprend party pour
& contre ,
& elle sert d'entretien
dans les Compagnies
que l'on croit le plus en droit
de décidersouverainement
de la beauté des Ouvrages.
Les uns l'attaquent sur les
sentimens extraordinaires,
quoy qu'exprimez vivement.
Les autres forcez d'en
admirer les penlees, se retranchent
sur lestile quileur
paroist trop ferré, & en general
on n'y trouve des désauts
, que parce qu'il est
impossible de rien faire de
parfait. L'Autheura bienlieu
d'estre content qu'on examine
son Livre avec un peu
de rigueur, puis que cette
forte d'examen severe est une
marque certaine de refiime
qu'on en fait. J'ay peine
aussi bien que vous à croire
qu'il foit entièrement d'une
Dame. C'est cependant au
nomd'une Dame qu'on m'ecrit
la Lettre dont je vous
1 fais part. Comme elle sert de
[ Réponce au Cavalier qui a
• commencé d'expliquer ses
sentimens) je luy en ay envoyé
une Copie suivant ladresse
qu'il m'avoit marquée;
& s'il tient parole, je dois recevoir
dans peu de jours la
fuite de sa Critique. Lisez cependant
ce qu'on répond à
ses premieres Remarques.
A L'AUTHEUR
lu DU M. G.
JE riejlois pas offeK vaine,
Alenfieur^pourmeflater d'avoirfait
une chose que les Connoijjeursdeujjent
approuver.
Mais ce qui me surprend
,
cejl
que ton dit déjà cenfkré, &que
cefoit un Cavalier qui censure.
Ilme croit d'unJexe qui mérite
du pen, de lappuy & des applaudissemens
plûtofl que des corrections;
& J'abord je n'ay pu
concevoir qu'un Homme, dont
(
l'esprit parott si délicat3& qui
Jçait dire tant de douceurs, futl
capable de découvrir du défauts.
J'en conferve néanmoins peu de
ressèntiment. Les Femmes pour
l'ordinaireJontplusfcnfibles eux
éloges qu'aux blâmes, parce quelles
croyenttoujours bien plus
mériter la unes que les autres ,
mériterluunesqueleJautreJ
& en faveur des louanges quil
medonne, j'oublie aezfès cenfu-
J JL/
res pourluy rendre lajuflice qu'on
luy doit. Il s'exprime bien. Il
pense heureuflment. Je le croy
"Homme connoissantle monde.Je
le croygalant;&s'il m'efl
permis depénétrerjusquàses dcffeinsy
je croy luy ejîreobligee
de ce qu'il a écrit de moy., st)
qu'il rien a dit du mal que pour
paroistre moÎnJfufpefl sur le
bien qu'il en dit. Ce qui me
donne cette opinion,cefl qu'il ria
dit du mal que sur les endroits
faciles à justifier.
Il reproche a ÀdaiemotfcUe
dHennebury de s'estre mariée 4
un Homme quelleriaime point,
maigrel'engagementqu'elle anjoit
anjccunautre.
j4celay
laréponce
est aifée. Ce n'est plus me
cbofe cachée que lHifloireriefl
point Angloise; e bienqueje
seJçache point parquel(eeret ou
quelle infidelité on a déjà ejlé
mflruit de la rentable Scene, il
ta certain que depuis la demicre
dDalerte d'Hollande du dernier
mois, on fiait que lAuanture est
Me noflre Cour. Ainsi le Critiqueria
point dû s'attacher à des
Tvray-JembUnces, puis quelle ne
'Y:ontient rien qui ne Joitdefait,
)ü quand elle feroit une pure
[Fabley ctestà dire unepure inmention
qui doit efireconduite
\Jur le pojjîble & le Hjray-semblable,
peut-eflrey a-t-on donne
dei couleursajje% naturelles,
pour estre crue une choje entierement
njraye• Je demeure <£ac*
cord que ce que fait Mademoi
- selle d'Hennebury efi extraordi
naire; mais il ne le feroitpas3 su
efloitsouvent des Performa de1
fin humeur. Ce n'estoit pa1
fin aftion qu'il faloit exami-j
ner3 cessoit fin caraflere que je
riaypasprétendu exempt defoiblejje;
erlison caraéiere eflpossible,
j(onaélion a ejlénecejjàire.
Quelqxe extravagance qu'il paroisse
y avoir d'abord
a penser
mesme quuneFemmepuisse quit.
ter un Hommequelle aime, pour
un autre quelleriaimepointj la
chose peut changer de face par
kn détail de sentimens, dincikens9
de raijons & de moyens.
\4infiil ne fautpastoujours dire
munecbofe ria pû arriver, parce
"Ut la proportion, quand elle en
tuuë& generale, en pxroitf folaV
& impofJih/e. Rien au mon-
Me est ilplus contraire a la vraisemblance>
que de direqu'une
Were tue son Enfant pour s'en
mourrir? Cependant si un Aiu
theur a l'adresse de bien dépein-
Jre les malheurs d une prejjante
faminedans une Villeajjirgée;
Jt après avoir bien fait combattre
l'amour d'autruy avec l'amour
propre ,
il sçait cncor donner À
celuy-cy lavantage sur le preï
mier" on ne doutera point qui
lachoje naîtelfè effective. L'api
plication,Afonjieur, est aisee;&
je croy m'eflre assiz expliquée^
pour vous faire entendre pat
qaufelUioesnraisonsjeprètensjujlificr]
de Afademoifelle d'Hennebury.
Je le repete) Monsieur
y
je
croy que celuy qui aécrit efi
de mes Amis, al dans cette
opinion je me persuade que je ne hasarde rien à consentir qu'il
continueses Remarques. Neanmoins
sije me trompe, & s'il a
quelque cbofeÀremarquer où l'on
; pûtpM repondre, il me fera,
trace de ne pas examiner trop
vverement ces fortes J'endroits.
y m'aime assiz pour ne vouloir
\ointparoiflre avec mesdéfauts,
,
w moins avec des défauts inexpfables
; gJf puis qu'on me de-
*ande monconsentement,onme
fcordo,nn.era si en ce cas je necon- 0 JI; 1 nsarien. On exeuferabien
rtte vanité dans un Sexe, que
rs flateries de celuy de
l'Obier-
A \Jllteur ont accoutume a prejrumer
beaucoup defoy-mesme
ï voudra bien ne point détruira
tar un trait de plume cette efti.
me avantageuse, que tant d'àaions
éclarantes, tanr de refpeéts
tant de services obligeans, non
ont fait concevoir pour tous le
Hommes.
Ce n'etfpas djftzpourmoy
Monsieur, cess a dire pour un
Personne un peu glorieufij qu
ton ne publie point mes fan
tes pargalanteriefeulement g;
pargenerosité.Jeneveuxpoin
tout devoir à l'un dr à l'autre
dr jeferay bien dsse de m'excu.
sir des sentimens que l'on pour
rôk avoir sur la Seconde Partie
Elle a eslefaite enfpeu de temp
par l'engagement que l'on avoi
pris de finir au plutojfy on a et
ppeu de loisirdefaire des resté.
tionsjqu'ily auroitlieu de pardonner
de plus grands défauts
~4!tuutr' ceux qquu'oonn ppoouurrrrooilttyy- rr~e--
Iwarquer.Un des premiersHommes
de noflresiecle, plein deverw,
pleindemérité, dr dont la
capacité & la politeffi font les
moindres avantages3 vien
que
iune luy attire tant dadmiration
dans lapins illuflrejicadémie
du monde, & l'autre tant
U'efiimeparmylesPersonnes g4-
rantes, peutporter un témoignage
incontefiable que cette derniers
Wartie a esté toute faite en tresyeu
de jours. Ily a- eu un autre
incident%c'eftineparlepeu d'ujd
ge que fay de 1 Imprimerie> nI
niétant point reservé le foin de.-
Epreuves,ilycjl demeurédesredites&
desfautesajfe%fenfibles\
pour que l'oncrsye que je ne les
auroispaslaissées,fij'y avoisfeulement
jetté les yeux. C'efli
Monsieur, ce que je vousprie de
faire sçavoir au Cavalier, qui
s.e.sjii. adJre,srsré: a vous leur m,envoyer
ses RemArques. j4gréc%
en mesmetemps les remercîmens
queje vousfais, de la maniéré
obligeante ont vous tveyearli
de mon Livre dans deux de vos
Lettres. Je ne dois pas en elre
surprise, puis quevousfaites pro- onde riy mettre rien qui ne
foit À lAvantage de ceux dont
vous avek quelque choje Il dite.
- On a.eu icy nouvelles que
Mrle Marquis de Sassenage,
l'un des deux premiers Barons
du Dauphiné, avoit épousédepuis
six semainesMademoiselle
de S. André Vi-
Lrieu. Elleest Fille de M' le
Marquis de S. André, Premier
Présidentau Parlement
de Grenoble.C'est une jeune
[ Personne qui sortoit du Momastere
de Montfleuryoù
elle a touj ours este élevée,&
qui marque infiniment de
l'esprit. L'air de douceur
qui est répandu dans toutes
ses aérions, lafait aimer
de tous ceux qui Ja connoissent.
MrleMarquis de
Sassenage: est d'une des plus
illustres <5c anciennes Maifons
de France, tres-conlidérable
par les Emplois
que ses Ancestres ont eus
dans les Arnlées, & aux Gouvernemens
de cette mef.
me Province. Il est Petit-Fils
du costé maternel de Mr de
Boissieux,quiaestéPremier
Président en la Chambre des
Comptes, & qui s'est rendu
si célébré par son éminent
sçavoir, ôc par les divers
Ouvragesqu'ilamis au jour.
Son Traite des Fiefs a esté
receu ôc admiré dans tout le
Royaume. La Nôce se fie
au Chasteau du Virieu, où
ils furent visitez de toute la
Noblesse des environs. La
Ville de Grenoble qui aime
naturellement fesMagiftrats,
& sur tout Mr de S. André
qui par le zele qu'il a pour
le service du Roy & l'intérest
du Public, s'est acquis
une estime generale, députa
deux de ses Consuls &une
partie des Officiers de l'Hôtel
de Ville, pour luy faire
compliment sur ce mariage.
M' Chorier Avocat de la
Ville, & Historiographe de
la Province, porta la parole.
Il e st d'un mérite si distingué.,
qu'on ne peut douter
que ce ne sust avec grand
succés.Lajoye de cette illustre
alliance a paru universelle.
Les Pennonages de la
Ville la firent éclater le 18. de
l'autre mois par le bruit des
Mousquets & par le feu des
usées. Ce me une Feste qui
tira un concours de Peule
extraordinaire. Le lenemain
les Officiers de ces
ennonages allerent comlimenter
M le Premier
:'r¿fident. 1$ Baudet leur
Colonel estoit à leur teste.
a Je ne vous puis parler de
Grenoble
,
sans vous dire
quelque chose de son illuHçc
°rélat. Il n'ad'application
qu'à chercher toûjours de
nouveaux moyens J'al'gmenter
les fruits qu'il fait
oarmy lesPeuples,dont Dieuuy
a remis la conduite. Il
a préché le dernier ~Carémi
entier dans sa Cathédrale
sans s'estre donnéun jour ~de
repos; & il n'y a aucune ~Pa.
roisse dans toute ~l'étendui
de son Diocese, où ~malgre
les injures du temps, ôc les
difficultez des Montagnes:
il n'aille faire toutes les
années les consolantes visi.
tes d'un véritable & ~zelé
Pasteur.Vous pouvez ~juger
avec quelle joye il y est receu,
& combien sa vigilance
sert à mettre l'ordre dans
tous les Lieux où il va.
Je vous envoye une Faole
de MrDaubaine. Cefli
jLflez vous dire, pour estre
~hssuré que vous la lirez avec
~olaisir.
LE ROSSIGNOL.
ETLE MILAN.
,
FABLE.
w1 uN Rejjignolfe trwvAntfim
lapâte
** D'un Milany Btj/Ifeelertte,
J
VAttiladespetitsOyftaux;
Ah, ne me mangez pas, luy dit-il
d'unairtendre.
:Sur moy que trouvez-vous à prerel..
-
f
Je nepuis seulementvous fournil
deux morceaux;
Et si vous le voulez, je vais vous
-
faire entendre
Tout cequelaMusique adeplua
merveilleux. 1
Pour vous-mefmc,Seignetir,con.
servez-moy la vie; '1
De bon coeur jeconfensà vous
suivre en tous lieux.
Plus de.chagrins pour vous, plus
demélancolie. 1
Voyez ce queje vaux, voyez a
quoy jefcrs, Autant de fois que vous prendra
l'envie
D'avoir le plaîftrdesConcerts,
Je vomus leédonnleroay;dmiadeouce - j Pour cela feule me suffit.1
Seule elle vaut l'Opéra de pet-I
fée.
dmaisGajconeut-il une tellepensée?
A tout celaleMilan répondit.
VostreMusique est sans pareille;
Vouscomparer Lully, ce feroit
se moquer;
Mais mon plaisir n'e-st point le
plaisir de l'oreille,
Et partant, nostre Amy, je prétensvous
croquer.
Là-dessusill'étrangle,&puislegobe
enplume,
Zkrfaire du Rosty n'ejl pas une coûtume
Dont jamais les Milans se soient
Tâtilu piquer.
C'etstoutde bon, jeuneClimene,
lefuis tombé dans vosft/ers;
Ou, pour parler en des termes plus
nets,
Et que l'onentendefinspeine,
Pour vous je commenceàfintir
Ce que l'amourin[piredeplus tédre;
Mais toutd'un coup vousmefaites
comprendre
A quoy cela peut aboutir.
I'aybeau du Rossignol emprunterle
langagey
l'ay beauvousprôner l'avantage
-R.!!,'on tire d'un Amant quisçait
faire des Fers,
I'ay beau dire qu'àl'Univers
Les miensferoientsçavoir combien
vous ejtes belle,
HtltU.' cesineVOUS rien offrir.
rota n'en esses pas moins cruelle,
le levoisbien, ilfaut mourir.
Vous croyez peut-estre
que les Amans ne veulent
mourir qu'en Vers, & qu'on
«
'envoit point qui prennent
ittc résolution
,
si ce n'est
ms une Fable. Il m'est aide
vous détromper, en
ous apprenant une Avan-
~ure, que des Personnes tresignes
defoy vous assureontestreveritable.
Un jeule
Marquis à qui sanaissan-
: & ses belles qualitez don-
~oient entrée chez les Peronnes
les plus considérables
~u beau Sexe, voyoit la plûart
de celles qui passoient
)our estre aimables, sans
~ucun péril pour sa liberté.
( estoit fort délicat sur le
vray mérite; & comme en
examinant toutes les Belles,
il leur trouvoit des défauts
dont il ne pouvoit s'accommoder,
quelques fréquentes
attaques qui luy fussent
faites, il n'avoit aucune peine
à se garantir des surprises
de l'amour. Apres que for
coeur eutesté longtemps oisif,
le moment vint où il
trouva dequoy l'occuper. Un
Homme de qualité faisant à
la Cour fort bonne figure J
alla se marier en Province à
une riche Heritiere d'une
~Maison tres-connuë, & un
nois apres il l'amena à Pais.
Elle n'estoit point de ces
~eautez régulieres, dont la
~Nature semble avoir pris peikeà
finir les traits;maisel-
~e avoit un air si piquant, ôc
~ant d'agrémentestoit ré-
~andu dans sa personne ôc
~lansses manieres, qu'il estoit
~oresque impossible de n'en
estre pas touché. Elle ne fut
~oas si-tost arrivée,que l'on
1cmpreffa de tous costez à
aller congratuler sur son
nariage. Le jeune Marquis
utundes premiers,dont elle
eccut les complimens. Il
alla chez elle ~plein de cctt
confiance qui luyavoit~toû
jours si bienréussy; & ~quo
qu'il sust frapé tour à ~cou
en lavoyant, & qu'il ~senti
ce trou ble secret, quiest~le
présaged'une grande ~pas
sions ilcrutavoiressuyé de
occasions plus dangereuses
& qu'apres un examen ~un
peu sérieux, sa raison plu
libre le maintiendroit dan
l'indépendance, où il ~s'estois
toûjours conservé. Il ~s'attacha
donc à étudier cette char
mante Personne; mais foi
que son coeur trop prévenu
~uy cachast en elle ce qu'il
voyoit dans les autres,soit
que l'habitude qu'on prend
en Province d'une vie plus
retirée, luy eust acquis une
droitured'eiprit qui luy lais-
~sast ignorer ce que c'cft que
fourbe & que tromperie,
plus il voulut la connoistre,
plus cette application luy
découvrit un mérite dégagé
de tout défaut. Elle parloit
juste
,
donnoit un tour agréable
à tout ce qu'elle disoit,
ôc avoit sur tout des honnestetez
si engageantes, qu'il
ne faut pas s'étonner si en
peu de temps elle eut un
grosse Cour. Le jeune ~Mar
quis qui alloitsouvent che
elle, ne fut pas fâché d'
trouver la foule.Elle ~em
pefchoit qu'on ne remai
quast l'empressement de si
soins; & il espera d'ailleur
qu'ayantl'esprit fin & dél
cat, il brilleroit ~davantag
parmy un nombre de Ger
quine débitant que des lieu
communs, estoient ~incont
nent épuisez.L'impressio
que fit sur son coeur le ~mo
rite de la Dame, luyfit ~con
noistre en fort peu detemp
pie ce qu'il, sentoit pour elestoit
del'amour; mais ce
hérite avoit un charme si
attirant, qu'ilestoit contraint
l'applaudir luy-mesme à sa
passion; & quand il n'cuit
pas voulu s'y abandonner, il
efUit de sa destinée de s'y
soûmettre, & tous lesefforts
qu'il eust pû faire pour s'en
garantir auroient esté inutiles.
Cependant, pour ne
négliger aucun remede dans
la naissance du mal, il se priva
quelques jours duplaisir
devoirlaDame, & la longueur
de ces jours luy futsi
insupportable, que tous ic
plaisirs sembloiet estre mor
pour luy. La Dame qui est
moit (one{prir)& quis'esto
apperceuë que les dernierc
conversations qu'elle avo;
eues avec ceux qui la voyoié
ordinairement, n'avoien
pas esté si vives, parce qu'i
avoitmanqué de s'y trouver
luy reprocha sa désertion er
le revoyant, & ce repro. che qu'elle luy fit d'une ma- niere fine & spiricuelle,
a- cheva de le résoudre à luy
donner tous ses soins. Ce
n'est pas qu'en s'attachant
àl'aimer, il n'envisageast la
témerité de son entreprise. Il
la connoissoit d'une vertu
délicate
, que les moindres
choses pouvoient effrayer i
&: dans les scrupules où il la
voyoit sur l'intérest de sa gloire,
il avoit peine à comprendre
comment ilpourroitluy
parler d'engagement; mais
quoy qu'il ouvrit les yeux
sur le péril du naufrage,
il ne laissa pas de s'embarquer.
L'amour diffipoit
ses craintes,& les miracles
qu'il fait tous lesjours sur les
coeurs les moins sensibles,
luy en faisoient attende un
pareil. Pour moins hazarder
il crût à propos de prendre
un air libre qui l'autorisast à
* expliquer un jour à la Dame
ses plus secrets sentimens.
Il luy disoit quelquefois dune
maniere galante & toute
agréable, quelle ne connoissoit
pas la moitié de son
mérite.Quelquefois il s'avifoit
de luy trouver de nouveaux
brillans qui le faisoient
s'écrier sur sa beauté; & en
luy disant devant tour le
mode qu'on hazardoit beaucoup
à lavoir,il croyoit l'aci
.:.ûtumer insensiblement à
my permettre de faire en particulier
l'aplication de ce qu'il
lembloit n'avoir dit qu'en
general. Un jour qu'ilestoit
seul avec elle, apres avoir
plaisanté ûr une Avanture
de Gens qu'elle connoissoit,
il luy dit avec cet air libre
& enjoüé, dont il s'estoit fait
une habitude, qu'il s'étonnoit
qu'il pust s'aimer 81[-
fez peu pour venir toûjours
se perdre en la regardant. La
Dame d'abord ne repoussa
la douceur qu'en luy répondantqu'ilestoitfou;
mais
il ajoûta tant d'autres cho.
ses, qui faisoient entendre
plus qu'on ne vouloit, & il
jura tant de fois,quoyque
toujours en riant, qu'il ne
disoit rien que de veritable,
qu'elle fut enfin forcée de
prendre son sérieux, & de
luy marquer en termes fort
clairs, qu'il ne pouvoit estre
de ses Amis,s'il nechangeoit
de conduite. Le Marquis
luy repliqua, que la qualité
de son Amy luy seroit tresglorieuse;
qu'il sçavoit trop
la connoistre, & se connoître
luy-mesme, pouren oser
Il
uhaiter une autre; mais
u'il estoit impossible qu'il
ecut content, si elle ne luy
isoit la grace de le receoir
pour sonAmy de diftinion.
La Dame que sa vertu
endoit tres-peu distinguante,
épondit d'un ton fort fier,
u'elle ne croyoit devoir
istinguer les Gens que par
eur respect& par leur sa ges-
;:; & que quand il n'oublieloit
pas ce qu'il luy devoit,
eut-estre voudroit-elle bien
e souvenir qu'il n'estoit pas
ans mérite. Cette réponse,
qu'elle accompagnad'un regard
severe, déconcerta
jeune Marquis. Il vint d
monde, & quoy qu'il pul
faire pour se remettre l'espris
il demeura dans un embar
* ras qui l'obligea de se reti
rer. Les refléxions qu'il si
furent cruelles. Il avoit II
coeur remply du plus violen
amour que l'on eust jamais
& loin que la fierté de la Da.
me luyaidast à l'affoiblir, i.
entroit dans les raisons qui
l'avoient portée à luy oftei
l'espérance. Cette conduite
redoubloit l'estime qu'ila
voit pour elle, &plein d'adniration
pour la vertu, ne
ouvant lacondamner,quoy
u'elle fust cause de toutes
s peines, il se trouvoit comle
assujetyà la passion qui
: tourmentoit. Lanecefficé
'aimer, & la douleur de fçaoir
qu'il déplaisoit en ainant,
le firent tomber dans
ne humeur sombre qui fut
lientostremarquée de tous
eux qui le voyoient. Ce
L'estoi tplus cet Homme en..
oiié5 qui tant de fois avoir
sté l'ame des plus agréables
conversations. Le trouble &
inquiétude estoient peints
sur son visage. Il révoit
tous momens, & il y avc
des jours où l'on avoir peir
à l'obliger de parler.Cechai
gement ayant surpris tout i
monde, chacun chercho
ce qui l'avoit pûcauser, &
apportoit de fausses raison
pour empescher qu'on n
devinastla veritable. Il n'
avoit que la Dame qui
gardoit bien de luy deman
derce qu'elleestoitfâché
de sçavoir; & quand quel
quefois on le pressoit devan
elle d'employer quelque re
mede contre le chagrinqu
e dominoit,elle disoitque s'il
uivoit ses conseils,il iroit faire
voyage;qu'en changeant
de lieux, on changeoit souvent
d'humeur, & que rien
n'estoit plus propre à guérir
de certains maux,que de promener
ses yeux sur des objets
étrangers, qui par leur diversité
ayant dequoy occuper
l'esprit,en bannissoient
peu à peu les tristes images
qui le jettoient dans l'abatemenc.
H n'entendoit que trop
bien ce qu'elle vouloit luy
dire, & il s'estimoit d'autant
plus infortuné, qu'en luy
conseillant l' éloignement ]
elle luy faisoit paroistre que
son absence la toucheroil
peu. Il n'osoit pourtant s'en
plaindre,parcequ'il n'eust pû
le faire sans parler de son J
mour, & que la crainte de
l'irriter tout-à-fait, estoitun
puissant motifpour le retirer.
Enfin apres avoir bien souffert
& s'estre Iongtemps contraint
àse taire, illuy dit que
la raison l'avoit remis dans
l'état où elle pouvoit le souhaiter;
que bien loin d'exiger
d'elle aucune amitié de préference,
comme il avoit eu le
malheur de luy déplaire, il
croyoit moins en droit
tue tous ses autres Amis, de
rétendre à son estime; &
qu'afin de reparer une faute
pül avoit peine luymesme
se pardonner, illuy proestoit
qu'il n'attendrait janais
d'elle aucun sentiment
ont il pust tirer quelque
vantage. La Dame luy té-
~eLonigna qu'elleestoit ravie changeant de senti-
~és, il voulust bien ne la pas
~duire à le bannir de chez mais elle fut fort sur- uandapres l'avoir aC.
~furée tout de nouveau qui
n'aspiroitplus àestre aimé,
la conjura de luy accordé
un soulagement quine pou
vant intéresser sa vertu, ~pod
voit au moins luy rendre 1
vie plus suportable. ~Cefo
lagement estoitd'oser 1
dire,, sans qu'ellesen oftem
Íàft, qu'il avoir pour -elle
plus violente passion, &q faisant consistertout son bon
heur dans le plaisir de
Voir, il luy confacroit II
plus sincere & le plus respcÀ-
~ctueux attachement qu'elle
pouvoir attendred'un Homme,
qui ne conservant aucune
prétention
,
l'aimoit
feulement parce qu'elle avoit
smille qualitez aimables. La
[Dame ayant repris son air
sérieux, luy dit avec unenouvelle
fierté, qu'on ne luy avoit
jamais appris à mettre
de diférence entre souffrir
d'estreaimee,& avoir dessein
d'aimer; & qu'estant fort
éloignée de sentir son coeur
dans ces dispositions, elle Ce
verroit contrainte de rompre
avec luy entierement, s'il
s'obstinoit à no rrir un fol
amour, que mille raisons
avoient dû luy faire étein.
dre. Il fit ce qu'il pût pour
la fléchir, &il la trouva inéxorable.
Il luy parla de la
mesme forte en deux ou trois
autresoccasions, attache
toûjours à ce faux raisonnement,
que ne demandant
aucune correspondance, il
pouvoir luy dire qu'ill'aimoit
sans qu'elle eust lieu de
s'en plaindre. Il receut encor
les mesmes réponces
; & enfin
la Dame luydéfendit si
absolument de luy parler jamais
de sa passion
,
qu'illuy
répondit avec les marques
d'un
d'unvray desespoir, qu'illuy
feroit plus aisé de renoncer
ii lavie
;
qu'il en sçavoit les
moyens, & que quand le
mal seroit sans remede, elle
auroit peut-estre quelque déplaisir
d'en avoir esté la caurè.
La Dame luy répliqua
froidement que si la joye de
mourir avoit dequoy le tou-
Icher) il pouvoit le satisfaiire,
IÔC qu'elle estoit lasse de luy
donner d'utiles conseils. Il
sortit outré de ces dernieres
paroles, & se mit en teste
de luy arracher au moins en
mourant une sensibilité,dont
tout son amour n'avoit pû ii
rendre digne. Il ~s'encouwj
gea le mieux qu'il pût; Se
sentant de la
fermeté
autan
qu'il crût en avoir besoin, il
se rendit deux jours
après
chez la Dame à onze heures
du matin. Il choisit ce ternga
pour la trouver feule, & dans
la crainte qu'elle ne le ren-j
voyait s'il la faisoit avertir
il monta tout droit sans la demander
jusqu'a sonAppartement.
Il n'y rencontra qui
la Suivante, quiluy ditque
-
saMaistresseestoitallée à
l'L-glifeiqu"elle enreviendroit
~ncontinent, & qu'il pouvoit
choisir de l'attendre, où de
l'y aller trouver. Il prit ce
premier party, & commentant
àmarcher dans la1
Chambre de la Dame avec
L'action d'un Homme qui
méditait quelque chose, il
s'attira les regards de cette
Suivante, qui remarqua dans
ses yeux un égarement qui
la surprit. Elle sortit de la
Chambre, voyant qu'il ne
parloit point, & [e mit en
lieu d'où il devoit luyestre
facile d'observer ce qu'il feroit.
Apres qu'il eut encor
marché quelque temps, if
s'arrefta tout d'un cou p tenant
sa main sur son front,
& rêvant profondement. Enfuite
elle luyvit tirer un Poignard,
& le mettre nud fous
la Toilete. La frayeur qu'elle
eut pensa l'obliger à faire un
cry; mais sçachant la chose,
elle demeura persuadée qu'il
n'en pouvoit arriver demal,&
illuy parut qu'il valoit mieux
ne rien dire. Dans ce mesme
téps on entendit rentrerCarosse,
& aussitost elle vint dire
au Marquis que sa Maistresse
arrivoit. Le Marquis estant
forty de la Chambre pour luy
présenter la main sur l'Escanier,
la Suivante prit ce temps
pour se saisir du Poignard;
& par je-ne-sçay-quelmouvement
, trouvant un Buse
:sur la Table, elle le cacha
sous la Toilete, au mesme
lieu oùle Poignard avoiteile"
mis. La Dame entra dans sa
Chambre, & entretint le
Marquis de quelques nouvelles.
Il eut la force en luy
répondant, de luy déguiser
son trouble; & la Suivante
citant sortie sur quelque ordre
que luy donna sa Maîtresse,
il le mit à sesgenoux,
la conjurant de nouveau, &
pour la derniere fois, de ne
point pouffer son desespoir
aux extrémtez, où il craignoit
qu'ilnallast La Dame
appréhendant qu'on ne lesurprist dans cette posture,
le fit relever d'autorité absoluë;
& quand il vit que.
sans s'émouvoir de ce qu'il
luy protestoit qu'il estoit capable
de se tuer, elle appelloit
sa Suivante pour le mettre
hors d'état de continuer
ses plaintes, tout hors de
luy-mesme, & ne se possedant
plus, il courutàla Toiacte,
prit le Buse qu'il y trou- va,& s'en donna de un coup toute sa force, sans s'appercevoir
que son Poignard
avoir esté métamorphose.-
La Darne surprise de ce
coup de Buse, ne sçavoit.
que croire d'un transport si
ridicule. Cependant ellele
vit tomber a ses pieds. Son
iimagination vivementfra-
, pée du dessein de se tuer,
avoit remüé tous ses esprits;
> & ne doutant point qu'il ne
se fust fait une blessure mor- telle, ilperdit la connoissance
& resta longtemps 8.1
noiiy.La Suivante entra daa
ce moment, & ne se 1d
empelcher de rire de voir i
Marquis en l'état ou il cjfloit
La Damenesongeaqu'àTer
tirer, & ne voulut appelle
personne,afind'étouffer 1*
chose dont on eust pu faird
des contes fâcheux., si elle
eust souffert qu'elle eust éclaté.
Enfin il revint à Iwy
après quelque peine qu"'o.
prit pour cela. Il pria d'abord
qu'on le laissast mou-,
rir sans secours; surquoy la
Dame luy dit qu'ilaimoit la.
Iie plus qu'il ne pen soit, &
HUll pouvoit s'asseurer de
n' en sortir de longtemps, s'il
ne vouloit employer qu'un
8usc pour se délivrer de ses
malheurs. Il crût que la Da,
me, pour mieux l'insulter,
JlffcétoÍt la raillerie, & chercha
le fang qu'il devoit avoir
perdu. Il n'en trouva point,
:5c moins encor de blessure.
II s'estoit donné le coup de
ri bonne foy, qu'il ne pouvoit
revenir de sa surprise. Il
demanda par quel charme
ion l'avoit iauvé de son defef.
poir- ôc la Dame qui estoit
bien éloignée de comprendre
qu'il eust voulu setue;
effectivement,luy ayant marj
que qu'elle n'aimoit poinj
de pareilles Scenes, la Suivanteneluy
voulut pasoster
la gloire qu'il méritoit par sacourageuserésolution de
tourner ion bras contre luymesme.
Elle montra le Poi.
gnard,& raconta ce qu'elle
avoitfait. Le Marquis fut si
honteux de l'avanture du
Buse qu'estant d'ailleurs accablé
par lesreproches que
luy fit la Dame d'un emporr.
, tement si extravagant,il le rei:
ira chez tuy sitost qu'il fut
~n état des'y conduire. La
necessité où il se trouva de ne a plus voir, luy sft prendre
ne dessein de s'éloigner, &
pour en tirer quelque mérite
> ilserésolut à voyager,
afin qu'elle pust connoistre
,que mesme en se bannissant,
il s'attachoit à suivre ses ordres.
Il est arrivé à Rome,
»ù il prétend demeurer assez
longtemps pour se guérir de
sapassion.
L'Air nouveau qui fait, ne
peutmanquer de vous plaire.
Ilest de l'illustre Autheur
L
dont je vous en ay souven
envoyé. Je me souviens d|
vous avoir dit qu'il devol
donner un Livre nouveal
d'Airs gravez, ayant po
titre, Second Mélange. Il
vend présentement au Pala'
avec sesautres Livres d"Air
gravez. Ce dernier fait 1
dixième, a
AIR NOUVEAU. EN vain Tirciss'efforce de
meplaire.
En vainJespleurs, ses regArds, fil
jÕûpirs)
Rangentdefonpartymespluttcndrei .y mesjim tcndrei
dcfîrs.
'leUsy Amour,je ne puismedéfaire
y
yune raison importune&severe
£>ui me défend de goûter tes plaifin-
,
Un galant Homme qui
ait aussi bien aimer que
ire des Vers, s'est plaint du
:u de succés de son amour,
ir deux Madrigaux que
adjoûte icy. Voyez s'il a
nérité qu'on le réduise à Ce
lain dre.
MADRIGAL.
Risconfentiroit,dit-elle, a s'en-
1 gager,
l'onpouvoit trouver unfideUt
Berger.
GhfClp-r-euxte clu dO'JIU a Jon ind
fércnce!
Devroit-elle douter de ma(Jnccritc'f
Cinq ans d'amour, dey~, <y de
petfvcrame,
Sont d'à(fez, feins garands de ma
fidélité.
EAUTRE MADRIGAL.
Lie me d/f nd de la i-oir,
1 ..,t. La crutlie Btduic,dontjadoreLempire,
Et malaremon coeur qlliolîpirc
J'gheis, & m'enfats un funcjlcde^
voir,
Trop heureux dans mon dcfljJoir)
Si masoûmission extrême
Peut luyprouvercombienjel'aimg
On ne s'est pas feulemen
rvy du Provençal pour puiier
les grandeurs du Roy;
na fait aussi un Sonnet GaC
ion sur cette mesme matiere.
vous l'envoye. Les rimes
= Par & Car y sont em-
)oyé,,;s d'autant plus heulufement
, que ces deux
aots signifient Pair& Cher
n cette Langue.
jOUNET BOUT-RIMAT,
F en Linguo Moundino,
(
A LA GLORIO .DEL REY. LOV Rey que YAN la Pax as trotc.
petets de Pan,
:a bouqual'Enemic milion qu'uni
p
Guenucho.
Etsa Ilizi la Croux oun regnabo
Satan,
Etsabillo disamdyfoulai que âi
plucho.
}j/n'a queisEncmicsquesa,s btrth
l'y fan.
Coum'unofato Abeille elfap eamil
saRuchoj
Elfa may dins unjour qu'eu Autres
dinstoutl'an,
E CQubo toutidess' elspla mil/ou qu'a
Autrucho.
Elpot toutco quel bol, toutço quel
ditseshoc,
Tren toutdebounoguerro, ejamû >
per troc,
La,bertutdinsfoun tor es cçum odin
si nicho.
t'lp d'autre Re) dambelnoupot ana
« delpar,
eu Bojattmefcns'elferio toumbat
,,
en fricho,
LOVIS es det cel lou préfeu lou
pliu car.
Je me fuis informé, Ma-
:ame) de ce que vous m'a.
ez témoigné avoir envie de
çavoir de feu Mr l'Evesque
e Castres, dont jevous dis
eu de chose quand je vous
ppris sa mort il y a deux
nois. Il estoit Frere de déunt
MrTubeufPrésidentà
a Chambre des Comptes,
lue la Reyne Mere choisir
pour estre un de ses Exécu
téurs testamentaires.C'est
luy qui a eu le foin de faire
achever le Val- deGrace
Vous en connoissez la mal
gnificence. Ellefera unete
nel monument de la pied
de cette Princesse. La Ville
de Toulouse conserve ui
prétieuxsouvenir de ceuî
que le Pere de ces Messieur
a laissez à cette Capitale di
Languedoc. Le College de
Lesquille luy doit la beauti
de ses Bâtimens, le nombri
de ses Revenus., &: enfin l'é.
tat florissant où il cft présèn
ement. Leur Famille est originaire
d'Auvergne, &calliée
tout ce qu'il y a de consilérabledans
la Robe.
Feu Mr de Castres estoit
Docteur de Sorbonne. Il fut
Kcent du Clergé, & il s'acquita
de cet Employ avec
beaucoup de capacité & de
prudence. Mr le Cardinal
Mazarinl'avoit envoyé à
Rome auparavant pour y
légotier des Affaires d'im.
portance touchant la Religion.
Sa conduite eut un fuci
cés si heureux
, que ce Ministre)
dont il mérital'éstime
& la bienveillance, luy ni
donner deux Abbayes. ON lenomma quelque te
après à l'Evesché de S. Pon
Il fut à peine sacré, qu'ilr
mit volontairement lesd Abbayes, une Pension qu'
avoit sur la Cure de S.S
pice, & un Prieuré, ne.,VO
lant avoir qu'un Bénéfice!
Il fit des Ordonnances, de
Rituels, des Missions, & uxJ
si grand nombre de Visites
que son Diocesè fut en peu
de tem ps un des mieux ré
glez du Languedoc; m
lors qu'il commençoit à re
acillir le fruit de les peines,
fut choisy pour estre Evesue
de Castres. Cette transation
le toucha sensiblemet.
i ne pouvoit se resoudre à
uitter un Diocese qu'il ailoit
d'une tendresse vrayelent
paternelle. Mais Dieu
voit besoin de son zele dans
eluy où il estoit appelle.
'Herésie le déchiroit depuis
n long temps, Ôcil y falloit
n Homme qui eust son sçaoir&
sa pieré) pour rameter
tant de Freres égarez,&
te faire de tous ces Diocéains
qu'un mesme Trou-
11
peau. Ce Prélat ne trompa
pas les espérances qu'on avoit
conceuës de luy. Les
Temples des Prétendus Reformez
devinrent deserts, &
en peu de temps les Converfions
furent si nombreuses,
qu'il fit commencer une
Eglise Cathédrale sur ses anciens
fondemens. Jugez,
Madame, quelle joye il eut
de voir les Enfans de ceux
qui l'avoient détruite, travailler
eux-mesmes à la rebastir.
Il ne faisoit rien dans
son Diocese sans consulter
son Chapitre. Il appelloit les
i
Oignitez les Confreres, &
=s Chanoines ses Freres,
yant pour eux une estime
uneamitié qui répondoit
u respect. qu'ils luy renloient.
Il a fait bastir un
alais Episcopal qui luy a
cousté cent mille francs, &
efusa de ceux de son Diocese
douze mille écus qu'ils
uy offroient pour cela. Je
le parle point de plusieurs
Fondations qu'il a faites, &
des grands biens qu'il a laissez
à son Eglise. Je vous diray
feulement qu'après lavoir
gouvernéel'espace de
dix-huit ans, il l'a choisie
pour son Heritiere, n'ayant
point voulu enrichir un Neveu
du Patrimoine des Pau
vres. Il a donné son coeur
aux Jacobins de Castres, ôç
une somme considérable
pour bastir une Chapelle.
Ils l'ont reçeu avec de tresgrandes
marques de religion
& de pieté. Quelques
jours apres que le Chapitre
eut appris sa mort, il luy fit
faire un Service des plus folemnels
dans l'Eglise Cathédrale.
Les Officiers de Justice,
les Consuls de la Ville,
de
Z tous les Ordres Religieux,
assisterent, ôc ce fut Mc
Abbé Vidal, Docteur de
orbonne,&Theologal, qui
rononça l'Oraison Funere.
- Henry de Bourbon, appelle
d'abord Gaston de Foix,
Duc de Verneüil, Pair de
France,Comtede Baugency,
de Senlis, & deCompiegne,
Chevalier des Ordres du
Roy, & Gouverneur de
Languedoc, mourut dans
rien dire la derniere fois, parce
que cette nouvelle ne fut
receuë à Paris, qu'après que
j'eus achevé ma Lettre. Ce
Prince nâquit au mois de
Janvier 1601. & estoit Fils du
Roy Henry IV. &:deCachet
rine-Henriete de Balzacd'Entragues,
Marquise de
Verneüil. Il a possedé les
Abbayes des Vaux de Bernay,
de Bonport, de Tyron
deS.Germain des Prez,d'Orcamp,
de la Valasse, de Fes
camp, & de S. Taurin d'Evreux,
& fut pourveu del'Evesché
de Metz, dont il a
ortélongtempsle titre.Enuite
ayant este fait Chevalier
du Saint Esprit le premier
Janvier 1661. & receu
Duc & Pair de France le 15.
Décembre de l'année suivante
,
il prit celuy de Duc
de Verneüil, fous lequel il a
esté Ambassadeur Extraordinaire
en Angleterre en
1665. Il eut le Gouvernement
de Languedoc en 1666. 8c
ayant enfin quité tous ses
Benefices, il épousa le 2.9,
Octobre 1668. Charlote Séguier,
Veuve du Duc de
Sully, & Fille puisnée de
Pierre Seguier, Duc de Villemor,
Pair & Chancelier de
France, dont il n'a point eu
d'Enfans. Il aimoit la Chasse
passionnément.C'est un
exercice très - digne d'un
Prince, & dont le plaisir est
estimé d'autant plushonneste,
qu'il ne peut avoir aucune
méchante suite, ce qui ne
se trouve presque dans aucun
autre divertissement.
Apres la mort de ce Duc,
le Roy n'a pas beaucoup consulté
pour luy donner un
Successeur auGouvernement
de Languedoc. Le mérite
Mrle Duc du Maine, qui
ans l'âge leplus tendre laisdécouvrir
les plus belles
ualitez des grands Homles)'
a fait choisir parSa Maesté
pour cette importante
charge.J'aurois de la peine
vous rapporter tout ce
u'il a dit au Roy, pour luy
émoigner sa reconnoissane,&
pour luy persuader
lu'il agiroit avec un zele si
emply d'ardeur, qu'il auoit
la gloire de remplir son
jtioix, & de le voir avoüé
!k toute la terre. Vous sçaez
déja, Madame, que ce
jeune Prince, avec tout
qui peut plaire aux yeu
dequoy surprendre par
qualitez de l'esprit &
coeur,les plus délicats & le
plus difficiles. On ne peu
concevoir toutes chosesav
plus de facilité,ny raison
ner avec plus de justesse. 1
a une vivacité qui surpren
toujours, il y a tant d
bon sens dans tout ce qu
dit, que l'on est sansc embarrasse de ce qu'on doi
le plus admirer enluy, ou
son esprit, ou son jugement
Ses Maistres font charmez
du fruit qu'il fait dans les études.
Les Autheurs les plus
difficiles luy sont familliers
;
& rien ne luy échappe des
beautez ny des défauts qui
s'ytrouvent, & dont les feules
remarques ont fait tout le
mérite de plusieurs Hommes
illustres. Je croy vous
avoir appris dans quelque
lutre occasion, que dés l'âge
de sept ans, il en avoit
fait luy-mesme sur quelquesuns
des plus celebres. Aucheurs
de l'antiquité, qu'on
a veu des Maximes de Morale
de sa façon, & qu'il a
écrit des Lettres qui firent
croire à une Dame de bon
esprit& d'un grand discernement,
que ces Pièces recüeillies
& imprimées estoient le
plusagréable&leplus riche
présent quelle pustoffrir à
une Personne, que l'on dire peut estre en tout,la merveille
de ce Geclc) & l'ornenement
du Regne de Loüis
LE GRAND. Il paroist
bien à tout ce que nous découvrons
chaque jour dans
ce Monarque, que le Ciel sa 1
creé pour luy, comme nous
voyons bien aussiqu'il a pro- ,
)
A
uit tant de merveilles pour
en Prince qu'il a mis au désis
de tout le reste des Homnes.
Je ne parleray point de
sprit ny du courage de Mr
lU Maine; de ces nobles senmens
qui luy font souhaier
tout ce qui estdigne des
critables Héros, & qui les
:onduit à la gloire la plus pule.
Je ne vous diray rien
,Lulli de son bon coeur, qualitérare
dans tous les temps.
se ne vous entretiendray pas
non plus de sa politesse, de
son humanité, & des manieres
honnestes,maispleines de
distinction, avec lesquelles i
reçoit tout le monde. Je re.
péteray seulement ce que j'a
dit des autres prodiges de c<
Regne. Le Ciel l'a fait naî
tre pour Loüis LE GRANI^
& on voit en luy ce qu'en
marqué dans une Devifi
feu Mr Douvrier.
jouearguitortum.
Dans lemesme temps que
Sa Majesté donna le Gouvernement
de Languedoc à
Mrle Duc du Maine, Elle
nomma Mrle Duc de Noailles,
Capitaine de la Premiers
Compagnie de les Gardes
u Corps, & Gouverneur de
oussillon, Commandant
e la mesme Province dt
anguedoc. Ce feroit voupoir
perdre des paroles, que
cuhsetriccheedràecevcohuos imxa. rquer la
Quand
e ne vous auroispasdéja
,entretenuë plusieurs fois de
Mr de Noailles,lavoix publique
en dit tant de choses
iglorieuses, qu'il vous seroit
impossible de les ignorer. Un
esprit doux,une pieté sans
fard, un zele ardent pour le
Roy, & un extrême desir
d'obliger tous ceux ^*ifl
distinguent desautres,~s
des qualitez si essentielleJ
ce Duc, qu'il a souventr
du des services auprès de 9
Majesté, à desPersonnage
qui ne l'en avoient ~poi
sollicité, & qui ne le ~con
noissoient que parce que
ceux de son rang font con
nus de tout le monde. Mai
quand le mérite parle, M,
de Noailles ne se taist j*
niais.
Messire Estienne Girar
din, Religieux de Saint
Croix de la BretonnericÀ
~prieur du Verger, a elle bew
Abbé deBeaubec le7. de
:: mois dansl'Eglise de Saint
~ictor de Paris. La Cerémo-
~e fut faite par Mr l'Evef-
~lue de Perpignan, assisté
:e M" lesAbbezdelaChaté
& du Buisson. L'Assemlée
estoit fort grande. Au
~ortirdelà, Mr le Lieutenant
livi son Frere, donna un
ort grand Disné chez luy.
MrGirardin, Chanoine Ré-
~lier de S. Victor, fit lamesne
chose dans l'Abbaye.
A: de Vauvray, Gendre de
vr de Belinzani, Intendant
de Toulon, est un quatié
me Frere. {
On m'a donné la Tradu
ction d'une Ode ~d'Horace
que vous trouverez fort heu
reusement rendue.J'ay mj
au bas le nom de l'Autheur
de la maniere qu'il veut ~se
faire connoistre.
TRADUCTION DE L~
huitième Ode du second Livre
Ud'HUoar.ascei, iq*uirciosm?m&encce.Ipas J - 1
E croirois a tesfeintes larmes,
,?ai trompentjifouvent tes credule
Amans, j
tSi quelqu'un de tesfauxfermens
* coùtoitfeulement le moindre de
tescharmes.
Apeine tu mes infideUe,
Qu'en voit briller en toy mille nou- 0"
veaux attraits;
Et tu ne me trompesjamais,
Vue tun'enfois, he/tU! plus char-
1- mante &plUJ helle.
il ne te resse rien àfaire,
ii tu veux exercer lepouvoir de tes
yeux,
-62ue d'abuflr du nom des Dieux,
Ifpru avoirtrompéles Mânes de ton
Perce
Maigre ta mire perfidie,
fMille nouveaux Amans s'engagent
foui tes Loixi
Et ceux qui iaiment unefois,
Neguérijjintjamais decette mit.
ladie.
Pourleurs Fils, les Merestimidet
Craignent le coupfatal de tes moindresfourisi
1 Et cent jeunes B~C&dutez,, pour leurs
tendres Marys,
Redoutent tesregardsperifdes.
E.D. C. D.M. d'Avalot
4
Apres Horace, vous ni
ferez pas fâchée d'entendn
Catulle parler nostre Lan.
gue.
PIGRAMME 93. de Catulle,
qui commence par Lisb, ia mi
diât) (J?L» O"V dit que maMaîtresse,
Partout dansfesKdiscours,
Seplaint^méditde tneysans cesse,
Et cependant elle enparletoujours,
ih!je meure centfoisla Belle ne
m'aime.
Pourquoy ne lepascroire ainsy
hm'enplains,j'enmédis, &j'en
parles de mefine;
dh! je meure centfois.si je nel'aime
ausy.
EPIGRAMME 35. du mefmc
Autheur, ou Hymne à l'hon.
neur de Diane,qui commence
par Didnxfamiainjfde, &c.
-
J
Eunes Fiffer,jeunes Garçons^
Nuus qUi dansnos de/irs navons
rien de profane,
Parmy nos eux &nos cbanfans,
Célébrons a l'envy les vertHl de
Diane.
Ouvrage charmant de lamoyr,
Véee, illustre fang du Souverain
du Monde,
Toy que Latone mit aujour
Dans les Bois de Délie en Olives
féconde.
Defuis ce temps nésfombres Bois,
Wes murmurans Ruiffiallx,n()J Fictives^
nos Montagnes,
ReconnoissenttoujourstesLoix,
E/ tufais l'ornement de nos vertes
Campagnes.
LesFemmes dinii-accotichement
Jmplorent tonsecours, &t'appellent
Lucine,
Et l'Universcommunément
Adorefous trois noms lA puijfancc
divine.
La nuit, tu brillesdans les cieux;
Tm cours réglant les mois, mestre
les années.
On voit le Laboureurjoyeux,
Ji>*and ton Aflre luj rendsesinoiffinsfortunées.
Reçois nos voeux &ilosamaars,
Etdequelquefaçon quepar tcut ol
tenommey
Soisfainte, &confervetoujourÀ
Les Sueceffeurs£Ancus, &la yOU
de Rome.
L'Autheur de ces agréa
bles Traductions, est
le~me
me- dont je vous ay envoyé
plusieurs Ouvrages, sous 1^
nom du Fils d'un Auditeur
des Comptes de Dijon,il
s'appelle Mr, Moreau,&~fut
reçeu il y a deux mois Conseiller-
Auditeur enla Chanx
bre des Comptes de Paris.
Feu Mr Moreau son Perc*
en mérite & d'une probité
onnuë, avoit exercé la mes-
~ne Charge pendant beau-
~oupd'années en la Chamrc
des Comptes de Bour-
~ogne, & Mr Moreau son
rere yremplit actuellement
elle d'Avocat General avec
caucoup d'a pprobation &
gloire. Les galantes Pieces
~uevous avez veuës de luy,
tit esté faites pour une jeune
aimable Veuve, qu'il a
~enfin épouséeaprèsunecons-
Lncc. de pres detrois ans.
crû ne pouvoir mieux
~risfaire l'envie que vous
i
m'avez souvent témoignée
d'apprendre sonnom, que
par l'eclaircissement que je
vous donne.
Vous avez déja sçeu que
Mr Arnaud, Intéressé depuis
longtemps dans les Fermes
générales de Sa Majesté
abjura, il y a plus d'un an
la Religion Prétendue Reformée;
mais peut-estre le!
nouvelles publiques, qu'on
assaisonne assez ordinairement
de médisance, vous auront-
elles représenté sa conversion,
comme peu sincere;
&comme faite sur des veuës
humaines. Si cela est, voicy
~requoy vous desabuser. Elle
~ft si pure & si veritable, que
isar son exemple, par sa sage
~onduite, par ses instructions
xndres & paterne lles, ou
plutost par les graces parti-
~ulieres que Dieu luya faites,
a attiré apres luy plus de
cent dix Personnes, & presque
toute saFamille. Deux
le ses Parens, & un de ses
Commis, reconnurent leur
erreur peu de temps après.
Mrde Fontaines son Fils unique
, suivit son exemple le
premier jour de Caresme,&
le Dimanche 7. de ce mois
Madame Arnaud sa Femme
MrdeBlair,& Mrdes Plantes
tous deux Fils de la mesme
Dame, mais sortis d'un pre
mier Lit, MrdeFayolle, Fil
aîné de Mrde Blair, & la De
moiselle de MadameArnaud
firent abjuration entre le
mains de Mr l'Archevesque
de Paris, en présence de M
Lamet Curé de S. Eustache
& de M' Varet Docteur de
Sorbonne. Cesçavant Prélai
leur fit un discours des plus
touchans, & qui les auroil
entièrement confirmez dans
la
la croyance des Veritez Catholiques,
s'illeur estoit resté
quelques doutes. On aveu
des Lettres qui portent que
le mesme jour Mr le Baron
d'Arros d'Auriac, Madame
sa Femme, &septde leurs
Enfans,firentaussi abjuration
à, Pau en Bearn, persuadez
par les motifs de la conversion
de Mr de Blair, qu'il Envoyez a à Madame d'Arros
sa Soeur, & dont il doit faire
part
au Public., par l'ordre
pïiefme de Sa Majesté sur
leraport
c
que luy en a fait Mr
l'Archevesque.
1 Dieu se sert de tout pour
nous attirer à luy. Une jeune
Demoiselle, aimant fort
le monde, & ne manquant
point de charmes pour s'y
faire regarder, n'avoit d'autrepassion
quecelle deplaire,&
de s'attirer grand riom.
bre d'Adorateurs. Son Perc
mort depuis quatre ou cinq
années, luy avoit laisseassez
de bien pour vivre àson aise
en se mariant, si elle eust
voulu se contenter d'un Party
sortable; mais l'ambition
la fit aspirer à un rang plus
élevé, & sans rebuter aucun
de ses Soûpirans, elle attendoit
toûjours la fortune,dont
elle se croyoit digne. Enfin
il parut quelle s'offrit. Un
Cavalier
fort
bien fait, ayant
équipage,& le titre de Marquis,
rendit visite à la Belle.
Son esprit luy plût. Il fut
content de son bien, & en
peu de jours l'affaire fut arrestée.
La Mere ravie d'avoir
un Marquispour Gendre,
ne pût contenir sa joye.
Elle en fit part à tous ses
Amis, & ce mariage fut divulgué
dés le jour mesme
qu'elle l'eut conclu. Le Marquis
pressoit la Cérémonie;
& il pressa tant, que les Parens
de la Belle le soupçonnerent
d'agir de mauvaise
foy. Ses empressemens avoient
l'amour pour excuse;
mais quelque ardent qu'il
pust estre, on avoit raison
d'examiner, & de naller pas
aussi vîte qu'il vouloir. Il (c
disoit d'une Maison fort illustre,
& plusieurs titres qu'il
consentit à montrer, justifioient
assez sa naissance.
Ainsi il ne restoit plus qu'à
s'éclaircir de son bien. La
Belle entestée de la qualité,&
trop prévenue pour saPersonne,
l'en eust crû sur sa parole,
s'il n'eust eu qu'elle à perfua-
) der. Elle avoit charte pour
luy tous ses autres Protestans,
ôefbnmérke, qu'elle croyoit
effectif, avoit fait surelleune
impression si forte, qu'elle
faisoitconsistertout son bonheur
à l'avanrage de se voir
sa Femme. La Mere s'éstoit
rendue, &elle donnoit déja
ses ordres pour le mariage,
lors qu'on vint luy dire
qu'un faux Marquis avoir tâché
de surprendre fous diférens
noms la crédulité de
quelques Veuves qui avoient
des Filles, & quelle devait
prendre garde si son Gendre
prétendu n'estoit point ce
mefmc Fourbe, qui bien loin
d'estre Marquis, n'avoit
aucune naissance, & nesubfiftoit
que par industrie. La
chofeeftoitaflfez importante
pour l'engager à profiter de
l'avis. Elle alla trouver les
Personnes mesmes à qui l'avanture
efloit arrivée; &par
la conformiré des traits, de
la,taille &des manieres,donc
on luy fit une fidelle peinture,
elle connut le péril que
1
faFille avoit couru.LeFourbe
soûtint sonimposture,& sesit
promettre que le len demain
on luy feroit voir les4 Gens
qui l'osoient calomnier. Il
n'a point paru depuis. Paris
est si grand, qu'en changeant
de nom & de quartier, il peut
faire ailleurs la mesme entreprise.
Il l'a déjà manquée
lIatrfoaspTedreéifiofilsirp.our croire qu'il
LaBelledont
il s'eitoit fait aimer, & qui
s'attendoit à estreMarquite,
a sènty si vivement la honte
d'avoir pris mal à propos de
trop hautes espérances) que
levoyant sans Amans,&ne
pouvant suporter les contes
qu'elle a sçeu qu'on faisoit
d'elle, elle s'est d'abord retirée
à la Campagne, & de
li dans un Convent. c'cfi
là que la Graceacommence
d'opérer. Elle luy a fait ouvrir
les yeux sur la vanité de
ce qui flate le plus les jeunes
Personnes; & le peu que les
choses de la terre luy ont paru
avoirdesolidité, l'en a si
fort dégoûtée:, que depuis un
mois elle a pris l'Habit de
Religieuse. Elle fait paroître
dans ce changement deat
une latisrattion parraite, i marque à toute heure
mpatience quelle a de
ire ses Voeux. L'engageent
où ils mettent pour
toujours, ne l'étonne point,
!&il semble qu'elle (oitinfpi-
Srée du mesme esprit qui a
Ifait écrire la Lettre que je
ivous envoye; & dont une
Dame du Convent luy a
idonné la Copie. Cette Lettre
n'a pas peu servy à la confirmer
dans l'amour de la
Retraite. Lisez-la, Madame.
Elle vous fera connoistre
combien les Personnes veritablemenc
dégagées c
monde, menentuneviehei
reuse.
- REPONSE
D'UNE RELIGIEUSE
à une Lettre qu'un de Ces Am
luy avoit écrite, pour fçavo
son sentiment sur les Voeu
de Religion.
1L eflaife de juger) Monfitu
que lafeulecuriojité, &rno
pas le dejir devousintfruire,von
engage à mefaire une quejlion
sur laquelle je riay que lesfynie
s que peutmavoirinfpirees mon
eureux tempérament
>
joint A
t douce expérience> qui me fait
reuver depuis longtemps) qu'il
flfortfaciled'observer les VOEUX
e Religion. Jesçay bien que s'il
es'agissoit que de traiter de leur
Xcellencey ou d'établirleur utiliey
vous ne chercheriez lesecours
le personne, parce que vous trouberie^
chezvous-mesmetoutce
rue peuuvent imaginer sur cette
natiere
,
lasubtilitè (éf laforce
lu raisonnement; mais vêusnen
uoulezpa5 aujourdhuy àdesfenimens
si releuck. Vous cherchez
9ulement a,p,en,étrer ceux dd''une
Fille;) epeut--estre a l'embara
fer par des reféxions qui pou
roient bien luyperjuadt-rquclh
perdu tout le méritedufacriji
qu'elle afaita Dieu desa Pe
sonne toute entiereypuis que,
ne s'eflfaitpour cela aucune vu
lence3 &qu'ilriyaqueceluy q
combat qui remporte la viéloirc
&que lesèul Victorieux qj
puijJe prétendreaejlre récompei
fé. Ainsime voilainfenfiblemet
retombée dans mes premieres if.
quiétudessfondéessurl'excès d
plaisir-que je trouve dans mo
état. Cela pourroitfujifrej Mon
feur, pour vous satisfaire
,
pui
re vous nevouliez ce meJemir,
estre instruit que des sinceres
uouvemens de mon coeurJ tou-
~r 1 ° èant les peines que vous preten-
K quiJe rencontrent dans nos
\imables Solitudes. Maissivous
\oule%
une explication plus positive
sur laofÕûmiffion aux volontez
des autres que vous croyez
tous eflre desi difficilepratiquey
je vous diray quelle ne peut fef
*re que pour
les
Personnes qui sengagentinconftdérement, &
non pas pour nous qui ne le faisons
jamais qu'apres avoir étudié
pendant un long Noviciat
nos inclinations> sur lesquelles
noU4 réglons nojtre choix; au
que dans le monde on livre u
Fille au caprice d'un Homm
sans luy donner presque le rem
de l'envisager. Ilferoitjufle
luy en laisser connoiflre afon
les moeurs Êg l'esprit, & c'ef
quoyl'on ne pense point.Cepe,
iattt le caraEtere decesdeux Pe
JonnesJe trouvefouventfioppoj
qu'il est impojjiklequ'il ny aite
trelles une eternelle contrariété,
naiss de là une espece de marty
involontairey qui nepeut mat
querde tuer l'ame) apres avo
consumépeu a peu le corps de a
désolées Vittimes de l'intéress,
c
l'ambition de leurs Parens.
e font ces fortes de combats qui
viventfaire horreur à ceux qui
ont exçitez par leur manche
e prudence, aujjt bien qu'à ceux
"ils ont exposez a les soutenir,
ns en attendred'autre succés
f\uunEnfer anticipé. Cefontces
vxtremite7,, terribles qui doivent
raire tremblercelles de mon Sexe,
Ilui nesefentetpas açeeK degenebfîtépoursurmonter
les difftculfaz
quise presentent a leur imagination,
pour les empejeherd'entrerdans
nos sacrées Retraites, ou
/e repos& lajoye qui en fontinséparables
t ne nous promettent
pas moins qu'un bonheurfanssi
Comme aucune des cbofes de
terre nepeut l'alterer> il nyel.
pointaujJi qui soientcapables
contribueràlefaire naijlre.v
pres celaJJvlonjieur
, pourre:
'Vous douter du mépris ftncere
q
nous faisons des trésors périss
bles qui font aujourd'huy i
Dieux du Siecle, quoy qu'j
ayenteneux-mesmes lasource,
tous les maux qui accablent l
Hommes de tant de diferent
maniérésf Etd'ailleurs, s'il t
'L'ray3 comme il n'est pas perm
d'en douteryque cesfortesdebiei
n'ayept eslé donner preférablt
mentade certainesFamilles>qHafin
de lespartageravec ceux qui en
font dans le besoin, ceux qui s'en
privent volontairement ne fontilspas
louables
, veu la difficulté
uinitelnytioan de les dispenser felon
de celuy de qui on les
4 receusf Toutes ces raisons ne
font-elles pis plus quefujfîfantes
pour nous en inspirer le dégoufl!
Ilfaut néanmoins avouer que je
ne fuis pas entièrement floïque
sur ce sujettpuis que fay euplufteursfois
un secret chagrin> lors
queje me fuis veuë hors d'état
de pouvoirsecourir les Miféra- ~j, qui sefontprïentez a moy
dans plujieursrencontres, &que
par un mouvement de compaffwnJ
j'try dtfiré le fuperfludeces P\lchei
impitoyables qui téfaurifent POUI
le temps3aulieudejeprecautionne\
pour l'eternité. Voiltl'endroii
par oùje puis eflre blejjee; ce qu
fait bien voir que je nefuis pai
invulnérable. Si c'est un pechi
contre la perfectionreligieuse, je
m'enaccuse. Lerefle de la quef
tion qui regarde le troijiémi
VOEU,Jepeutréfoudre en peu di
paroles,&pour celaje demeurt
d'accord avecvous, que le plttifi
tfi une agreable Idy qui nous entraînesouventmalgrénous;
mak
il faut sçavoir en quoy nous le
faisonsconjifler. Chacunsurcela
fuitfonPancbant, r& comme les
gouflsfont aussi diférens que les
visages ou les efrits, on ne doit
pasjuger des inclinations ou des
antipaties des*autrespar lesfiennespropres.
Si vous yfaites un
peu de refléxion, vous mavouerez
qu'à parler en général
3
les
plaisirs des sens nefont guère les
vices des ames bien nées, @J
que cess dans l'Homme le partage
de l'animalplutojl que duraisonnable.
Aurefte,jepuis vous
assurer quesi cet Ennemy attaque
indispensablement tout le monde,
iljaut que nous ayons contre luy
une sauvegardeinvijible
)
puis
que
y
grâces au Seigneur, il n'a
nulle entrée chez nous
9
si) que
j'ignore mesme qu'il puiffi tenter
les Personnes de ma profiJfion.
En effet3tousceuxqui mlont * o~r
connuemonttoujours a/Jurée que
je riavois rien a craindre que de
tomber dans le péché des Anges
révolté^ parce que lagloireseule
dominoit chez moy. Voila3
Àfonfieur,lesvéritables sentimens
de mon coeur. S'ils ne peuvent
vousfatisfairCy il faudra
vous en prendre À la foiblejje de.
mes txpreJfions) plutojl qu'a la
wcerité avec laquelle vous debe^
estreperjuadequejeparle à
Regard detoutce queje viens de
hous direjdujji bien que lors que
e
vous Affire quejrfuis.) Vofire
res-humble Servante. D. B.
i
*. Je vay m'acquiter de ma.
parole
, en vous faisant le détail
de tout ce qui s'est pasle
lux derniers Etats tenus en
Bourgogne. Monsieur le
Duc estant party de Paris le
19.Avril, se rendit le 30. à
kignelay, où Mrde Motheux
)
Capitaine du Château,
le receut au bruit de
*
l'Artillerie, & de la Mili
fous les armes. Ce Prince
son arrivée fut harangué p
les Corps du Clergé & de
Justice, qui luy firent pr
senter d'excellent Vin. Il v
sita ensuite les Manufacti
res de Draps du lieu, où
fit distribuer une somn
considérable aux Ouvrier
A son retour au Chasteau,
trouva un Soupé tres. magn
fique, Mrde Motheux ayar
fait venir de toutes parts tOI
ce qu'il pouvoit y avo
d'exquis dans cette (àifoi
Il est si connu pour un Gei
lhomme tres-genereux,&
i[ui fait les choses d'aussy
nonne grace qu'on les puisse
nire, qu'on croira sans peiie
qu'il n'épargna rien pour
oien soûtenir l'honneur de
rteLceevoirun grand Prince.
lendemain premier
lour de May, qui estoit un
ivendredy, Son Altesse Scéniflime
entendit la Meflc
liansla Chapelle du Château
il sept heures du matin; &
comme Elle croyoit ensuite
venir monter en Carrosse,
Elle fut surprise de voir fervir
un Repas en maigre d'une
extrême propreté. Elle do
na de grands témoignag
de sa satisfaction & de si
estime à MrdeMotheux,
partit pour aller coucher
S. Remyproche Montbar
chez Mr l'Abbé de Font
nay. Elle y receut les H
rangues de trois ou quat
Villes circonvoiGnes, d
pendantes du Parlement
<
Bourgogne.
Lei. Elle dîna à Sainte Sc
ne, à cinq lieuës de Dijo
&y fut complimentée par
Maire de ce lieu, & par u
Echevin de Dijon, qui ave
Ké député pour aller julque-
I au devant d'Elle.L'apresunée
eftantauVal de Sufon,
llle aperçût la Maréchaussee
teDijon qui venoità sa rencontre.
A une lieue de là, Mr
loly,Maire deDijon, accompgné
de tout le Corps de la llagiftrature;la complimenenfuite
dequoy ils se mintàla
fuite deson Carros-
Mr l'Intendant suivy de
luseurs autres Carrosses, - intaussi à sa rencontre, &
eus l'accompagnercnt juf-
,ucs dans la Ville. S. A. S.
arriva un peu tard, & parce
qu'"EFlle estoit fatiguée,
1 iguec
Elle remit au lendemain les
complimcns qu'on estoit sur
le point de luy faire.
Le 3. le Parlement la vint
haranguer. M1 le Préfidcni
Gagne portoit la parole, Mr
de la Chambre des Comptes,
M"duTrésor, M1* du Bailliage,
& Mrs de la Mairie, la
harâguerent ensuite. L'apresdînée,
SonAltesse reçeut les
visites & marques de refpea
de tous les Officiers du Parlement,
Chambre des Comptes,&
autres, en particulier.
Le 4. aà M1 ue de son dî1née"l
le donna audiance aux Dé- tez de toutes les Villes de
EL Province, & receutquelques
complimens particupecs,
comme des Elûs de la
riennalité d'apréfent, qui int Mr l'Abbé de Quincé
ficsur le Clergé, Mr le Mar- de Tiange pour la No- dfe, & MrRielConseiller
m Bailliage de Chaftillon-
Pf-Seine pour le Tiers-Etat.
lLaecfeoir, Mr l'Intendant réga-
Prince d'un Soupe trèsmagnifique,
& d'un Opéra,
liont il fut si fatisfair, qu'il
tomba d'accord qu'on ne
pouvoit rien de mieux ftfl
la Province.
Le 5. qui fut le jour
l'ouverture des Etats qw.
tiennent au Convent di
Cordeliers, apres que le Pli
Gardien eut complimenté
A. S. à son arrivée à ce Co.
vent, on celebra une Men
solemnelle du Saint Espr
dans leur Eglise, où Elle affij
ta. Apres la Messe, Elle
rendit à la grande Salle desti
née pour la tenuë des Etats.
Si-tost qu'Elle fut entrée
Elle monta sur un grand
Theatre qui contient plus
le la moitié de la Salle, &
assit sur un Fauteüil placé
Tous un Daiz. Derriere ce
Fauteüil estoient quatre ou
cinq de ses principaux Officiers
en Habits tres- propres.
Mr le Premier Président
prit place à sa droite, à une
distance de deux ou trois pas.
Mr l'Intendant fut assis aupres
de luy,& en suite Mr
l'Evesque de Châlons, Mr l'Evesque
de Mâcon, & tout le
Clergé,tantAbbez,Doyens,
qu'autres Benéficiers..
A sa main gauche estoient,
à une égale distance que ceux
de la droite, Mrs les Co
'Amansé,deRoussillon
d'Autremont, Lieutenans
Roy, deux Trésoriers ch
gez des Lettres de Sa Majesté
pour en faire la présentation
& toutle restedela Noble
qui estoiten tres-grand noj
bre. J
A l'oposite de S. A. S. e
toient M'le Maire de Dijo
MrArtault du Tiers Etat, &
tous les Députez & Maires
de la Province.
L'ouverture des Etats Ce
ni par la Harangue de Mrle
Trésorier Languet, qui représenta
les Lettres du Roy.
Apres qu'on en eut fait la
Mure, S. A. S. parlaquelque
temps, & son discours
fut suivy de la Harangue de
Mrle Premier Président. M
l'Intendant en fit une autre;
& Mr l'Evesque de Chalons
ayant aussi harangué, la
Séance fut levée. S. A. S. seftant
renduë au Logis du Roy,
Elle y fut suivie pour la plus
grande partie de ceux qui
avoient assistié à cetteCérémonie,
& qui s'empresserent
pour entendre le Discours
qui se fait ordinairement a ce
Prince,aussitôt qu'ilest
tré en sa Chambre. Ce
encor MrdeChâlons qui
prononça.
L'apresdînée, Messieurs
duCiergé,delaNoblesse,&
du Tiers Etat, entrerent dans
leurs Chambres, pour
parler
du Don que la ProvinceM
tous les ans à Sa Majesté.
Le6.Mrl'AbbeFiot,Député
de la Chambre du Clergé,
porta la parole à S. A.sJ
de la résolution que leschambres
avoient prise sur le Don
gratuit, qui estoitde confierj
tous les iatérefts de la Pr<M
ince à sa prudente & iage
conduite. Il s'acquita treslignement
de cette commision.,
& fit un Discours qui
uy attira beaucoup de loüanges.
D Sur laRéponse de S. A. S.
qui conseilloit d'offrir un
Million, Mr de Quincé fut
chargé l'apresdînée de luy
aller dire que les Etats demeuroient
d'accord de donner
le Million, & demandoient
sa protection aupres
duRoy.
Depuis cetemps, & jusqu'à
l' onziéme, on travailla
avec assiduité aux Affaires d
la Province, tant dans lq
Chambres des Etats, qu'aupres
de S. A. S. Elle y a
don
ne des soins & une application
incroyable, & toujours
avec un succés &des applaudissemens
tout particuliers
L'unique divertissementqui
Elleait pris pendant ce
téps
a esté l'Opéra que Mr l'Intendant
luy a donnéplusieurs
fois. Ce Prince a mangésouvent
chez luy, & n'a veu qu'-
une feule Comédie de toutes
celles qu'a représentées la
Troupe qui estoit alors à Di-
1
on. Mrde Maleteste, Conseiller
au Parlement, a eu
honneur de le régaler d'un
Concert fort agreable, qui
ut aussi qualifié d'Opéra.
Le II. du mois S.A. S. donla
au Clergé un Repas fort
magnifique.
Le 12. Elle traita la Noblesse.
On peut dire qu'il y a
longtemps qu'on n'en avoit
tant vû aux Etats.
Le 13. le Tiers Etat reçeut
un pareil Régale.
Le 14.& le 15. les Peres Jéfuites
firét par leurs Ecoliers,
des Déclamations à la loiïarxge
de S. A. S. qui assista
celle de la Rhétorique.
Le 17. ce Prince alla à la
Borde. C'est un Marquifa
des plus beaux de la Pro
vince, apartenant à Mr le
Premier Présidentde Dijon
dont il est éloigné de hui
lieuës. Les Jardinages cr
font tres- propres, & ornez
d'une Orangerie admirable.
Ce Magistrat y reçeut splendidement
S. A. S. qui y sejourna
le18. &le19.
On m'a dit que les nouveaux
Juges choisisparMrle
Duc de S.Aignan, avoient
Èfin prononcé; mais jen'ay
oint encor sceu quel est le
onnet victorieux. Je [çay
sulement que MrdeVertron
fait retirer le sien, n'ayant
)oint voulu disputer le Prix,
lepuis que ce Duc l'a nommé
pour un des Juges. Je
roUS l'envoye avec quelques
autres. J'ay mis au bas le nom
les Autheurs qui me sont
connus.
SONNETS EN BOUT
rimez, Sur les loüangesde
Roy, & les diférentes pations occ des Hommes.
I. Mlfeeuuxx qquua"auu tteemmpsd'ArchinedeobJcrvcr\
i\mtçv^
ptru quau temps a' Hypocrate estre
t
Pharmacopole,
Dans LArt de bienpanier élevtrIilJ
Frater,
AuxJoins de fin ménagé injlruire
sa Nicole;
AvoirpourDirecteur quelquefage
Patcr,
Exercerdes Chevauxpar bondsypat
caracole,
vr les Cas importais doctement
difpucer,
ur les doutes de Mer consulter la
BoufToki
"acherparjesEcritsdeje rendre
immortel,
">unirVice, Hcréjie, & Blasphéme,
& Cartel,
Oe ces emplois divers chacunfaitfort
affaire.
Que lenostreAjamaisJoitde chanter
des Vers,
Pour cclébrer LOVIS, qui regle Univers,
Et ria danssesdesseinsquavouloir,
pourtputfaire.-
DEVULTRON.
L II.
J UnysçavantAflronome, ol>
fervcJupiter-
L'autre, par cent Secrets, vautun
Pharmacopolej
Tel en dévotionsurpasse un Saint
Frater.
.9ai,,_ n'aimepointLejeu?qui n'apoii saNicole?
L'un veutsçavoirl'Hijloireainsi qx
son Parer;
L'autre monte à cheval,s'yplaifi, c
caracole;
Tel s'exercea bien dire, & tel à di:
puter;
Vn autre apprendlesLoix, un autr
la Bouifoie.
Le Héros qui netendqu'ase rendre
immoItel,
luxpérils,à la Mort, préfente le
Cartel,
Homme de Cabinet, fins ceJ/è tft
en affaire.
%uelqu'autrechajjèy ou chante, écrit
enFrofi, en Vers;
(aH l'augufle LOVIS,l'honneur
de l'Univers,
yunairdigne de Luy,fiait tDntdiYt,
& tout faire.
GARDIEN.
u III. N Aflrologue âbifrve& Mars
&Jupiter;
Les Simplesfont l'objetd'un bon
Pharmacopolej
RemplirfinEfijuipot,c'efl le but
£un Frater,
Et réglerfin ménage> tjllesiinde
Nicole.
LHypocriteenputliemarmotcfin
Parer,
Le jeune Cavaliervoltige, caracole,
Le Sophiste Pédants'amusea diC.
puter,
Le Pilote en voguant regardesa
Boussole.
Le Poète netend qu'a se rendre im.
mortel,
il accepte avec joye un glorieux
Cartel,
Et de gagnerlePrixfait toute fin
affaire.
Pourmoy, l'unique but ou tendent
tvii*mes Vers,
Pour mefaire connoijlre au bout de
/'Univers,
gJf'efi depouvoir chater ce que LOFIS
scait faire.
LM AMOREUX,deDigne,Avocat
I auParlementd'Aix. N IV. Os diférens emplois vicnntnt
de Jupiter.
Tout tftfurfin état,jufiJtlllfi Phar-
V macopole.
L¡'lin efi un gros Doéleur, l'autre un pttitFrater,
L'un eftMonfieurJourdain l'autre
F fit Nicole.
Pêur garde d'un ROYAumeln laijjt t Anti-pater.
Autour definPilier Bernardi ca-
1 racole.
Dtfcartesjour e nuitCetue à disi.
pucer,
Colomb va confier ses tours à U *Bouflble,
ir
Le moindre Au/heurajjire àse rendr
immortel,
Le Faux-Braveenfecret donne encore
un Carrel,
Le Flaideur inquiet efiplein defon
affaire.
guel imploy prendLOFIS de milli
emploisdi-vers?
Ah, tant quonpourra vaincre encor
dans l'Univers,
J^u'on ne demande point ce qu'ily
trouve à faire.
L V. 'Yn contemple de nuit,6mari,
efJupiter,
LautreJUY deux Tréteaux fait le
Pharrnacopolej
L'un cherchesonprost au Méfier
de Fraccr,
atutre dans unTableaupeintDiane, ou Nicole.
,
he Bigosen public marmote son
! Pater,
IVEcuyertres-souvent s'exerce, &
caracole;
~e Pédantsur les Bancs veut tout
jours disputer,
.'le Pilote sur Mer observe sa Boussole.
Boilcau parfis Ecrits rendLOVIS
immorrel,
Çendéde l'Enncmy fiait braver
leCartel,
Fdjet en Cicnon parle sur une
Affaire.
Corneille a trouveCArtdecharmet
parses Vers;
LOFIS)d'assujetir ases Loix tU.
nivers,
EtpourfinSuccesseur ne lai/Ter rien
à faire. **
1
DDELOSMI,âg,é.. ",dde quinze ar v VI. oir lancerle Tonnerre à noji
Jupiter,
Etle Canon en main atout P- har.
macopole,
La TFrouffir&ale Âtazeoirrà to,ut*Carçt Et le Code &leDroit au Prcfident
Nicole. 1
IMIÇI.-Zmel'Enfantdesqu'ilparleaprenn
le Pater,
£htel'Ecuyerfringant à cheval -
caracole, 1
Jpue le Dotfeur en Chaire apprenne
a disputer,
Vue le rilote adroit connoijJè la -
t Boussole;
uun Autbeur par Jes Vers tache
d'eflre immortel,
Que toutvaillantHéros accepte le
Cartel,
Etdefang répandusefajfe peu d'af- -fairej
gu'un Louchesans dcffiin regarde
de tra. vers,
Que LOFIS pour conqucfte aitpeu
de 1 Univers,
C'eif ce quisans prodige aiflmentsi
peut faire.
, GIRAULT le jeuuc.
Q VII. ZJe etoccupations,0 Seigneur
Jupiter!
Selon que tu le veux, L.-H-omme ej-t
Pharmacopole,
Laboureur, Artisan, Peintr(,Avlc;
Frater,
Sur le Théâtre il efi Cesar, Cri/fin
Nicole.
IlatvietMedecin, AutheurChanti
Pater,
Ixuyer qui cuiftne, ou quipif car;
cole,
Ingenieur, Dotfeur, habile à disputer,
Airédire les temps, 4 tenir III Bou;
foIe.
L4 Guerre & le Sçavoir le rendent
immortel,
Itecrit ilsebaten Francesans
Carrel;
Tn lefais Magistrat, MdrchAnd,
Homme /affaire.
MaisJans d'autre détailcharger tiy
ces Vers,
Accorde à mes desirs, Maiflre de
l'Univers,
Jîhte je plaifi à LOVISy c'elf l'heureux
feavoir faire.
VÏII. - QZJe le monde cjl plaisant!Il
t
semble, Ó Jupiter,
Jgue ceflle Quiproqaéd'ungrand
Pharmacopole.
L'IIII cachédans unfroc efilln petit
(
Frater,
Vautrt en rit encorplm que mfaisoit
Nicole.
Apeine les HumainsJcavent-ils leur
• Pater,
-1
!IEtjcNafqrfalecdoalnes,les Cicux leur esprit
Centre les flots chips ils s'en vont
disputer.
Etsurquelle assurance ? ils ontline
Boussole.
L'unse meurt, & médite un projet
immortel;
Un autre à la Raison fréfentant un
Cartel,
D'un langoureux IlmQur faitfia
unique«fFaire.
guelmelange! On voit bien que tant
d'Espritseti-vers
Ont hefoin d'un Héros qui règle
l'Univers,
Et c'efi ce qu'icy-bas LOVIS efi
venu faire.
La plupart des Lettres que
Ton a reçeuës depuis un mois
-
nous ont confirmé que le
tremblement de terre a esté
universel. Celle quevous allez
voir contient une autre nouvelle
assezsinguliere.
EXTRAIT D'UNE LETTRE
écritedeNeufchastel en Suiffe. LE Afardy 12.deAfayy un
peuavant les trois heuresJu
matin,ily eut icy ungrand tremblement
de terre qui éveilla presque
tout le monde On ta senty
danstoute la SlIiffe,@r a Genérve.
On nous écrit dAllemagnemon
l'y a auJlisènty en plusieurs endroits.
Ce quily a eu icy departicuher
surce fuietJ cess que des
Batteliers efcantsur le Lacy sur
lequel cette faille est ftuéeJ ont
ajJuré qu'un peu avant qu'ils entendirent
le bruit quefît la terre
le long de la Montagne& de la
Cote
y
ils virent en fair trois
grands Eclairs l'un apres l'autre,
maisqui'lsnapperçeurent aucun
mouvement sur l'eau que celuy
que les Rameurs font faire au
Bateau. Ces Eclairs confirment
l'opinion des philosophes, qui
croyent que les tremblemens de
terre arrivent par le moyen des
1 vapeurs ou exhalaisons qui s' cnfiament
dans les concavité^ de la
terre.
Il court dans ce Pais depuis
quelques jours, une étrange maladieparmyleBejlail.
Elle rftoit
en Savoye ilya unmois. Elle efl
venuë a Genève,ensuite dans le
Canton de Berne,dJeUe est icy
presentement. On dit quelle a
efiédemesmeenFranche-Comté,
&au Valltry. Ilje leve de petites
vefliîs sur la langue de toutes les
tfpeces de Bestes,Chevaux3
Boeufs.) Vaches, Moutons, Pouhs*&
c.&Jttonriy remédie
promptement, ces vejjtes y font
une pourriture qui leurfaittomber
la langue en 24. heures, C. les
fart mourir. On a perdu quantité
de Bestes aux lieux où Ion n'a
pas esleaverty ajje^.tofl de vifitcrfoigneufement
le Beftaily afin
dj apporter du remede. On a
remarque que cette facheuse ma- is,dieprend fDûjoursson cours plus
bas di cossé du Septentriont &
quelle savance tous les jours de
cinq ousix lieues.
Mr Chauvelin, Fils de feu
M Chauvelin Maistre des
Requestes, a épousé Mademoiselle
Billard depuis peu de
j jours. Il aestéConseiller au
Chastelet, ensuiteConseiller
auPar lement, Maistre des
Requestes,&est aujourd'huy
Intendant deJusticeenFranche-
Comté. On ne peut douter
de l'expérience & de l'habileté
d'un Homme, qui a
passé par tant de divers degrez
qui demandent beaucou
p d'application & de travail.
La Mere de Monsieur
le Chancelier, estoit Soeur du
Grand-Pere de Mr Chauvelin
dont je vous apprens le
mariage. Ainsi il al'honneur
d'apartenir de fort prés à ce
digne Chef de la Justice.
MademoiselleBillard estune
brune bien faite, qui a beaucoup
d'esprit & de pieté. Mr
Billardson Pere s'est rendu si
fameux dans le Parlement, &
sa réputation y cit.si, bien
établie, que le bruit s'en est
répandu dans toute la France.
Je luy ferois tort, si je disois
davantage pour vous le
faire conoistre. Madame la
Chanceliere a esté présente
au mariage. Elle arriva sur les
neufheures chez la Mariée,
& luy fit présent d'une Agrafse
de Diamans. L'Assemblée.
Bftiïc des plus illustres, Mrle
Chancelier,Mr le Marquis
de Louvoys, & M1 l'Archevesque
deRheims,l'ayant honorée
de leur présence, au flibien
que Madame la Chanccliere.
Les autres Personnes
MquaidlaatiTcComposerent, furent
de Louvoys,Madame
la Duchesse de la Rocheguyon,
Madame de Beringhen,
Mademoiselle deVille.
quier, Mademoiselle d'Aumont,^
Madame la Préssdente
dcNefmondjMadame Chauvelin
laMere, Mrs Bonneau
l'Abbé & le Conseiller
au
Chastelet;MrdcBreviaji
Inrendant desponts&jcC
4fées d'Anjou, Touraine,
PoitouMr&Madame Bi,
lard,Madame Ricordfau,M
Ricordeaa) Conseiller de
Cour des Aydes, ôc Mr Bê
lardPrefidecàAuxatc. Tou
te cette illustre Compagnie si
trouva aussi au coucher dej
Mariez. Mr de Villequie1
donna la Chemise au Mari4
& Madame de Louvoys, Ma
dame de la Rocheguyon, te
Madame de Beringhen, -ne
«prerent- point la Marica
qu'après l'avoir mise au Lit.
Le lendemain ils reçeurent
quantité de Présens magniques
en Pierreries, & en
(Vaisselle de Vermeil. Mr
Chauvelin en avoit fait de
fort conúdérables à Mademoiselle
Billard quelques
jours avant leur mariage. Madame
Chauvelin la Mere, luy
avoit aussï envoyé un Fil de
Perles. Mr le Chancelier a
fait tous les frais de la Noce,
& a donné un Apartement
chez luy aux Mariez, jùsqu'à
ce que MrChauvelin retourneà
ion Intendance de Franche-
Comt é.
Je vous envoye laV
Generalise, autre Palais
les Rciysd-Afrique ont fl
bastirà Grenade. C'eM
comme
une Maison de plat
sance-oùils aimoient àpassi
les plus beaux jours de l'an
née, à cause des Jardinages
de la quantiré d'eau qu'il*
avoit, & de la beaure de
veuë,caron découvre de
non feulement toute l'AI.
hambre, mais on voit auH
par dêssusl'Àlhambre touti
la Ville, & toute la Plaine,
On dit quecePalais futnommé
Genéralise, qui en Arabe
ut dire, Maison des Arts
de la Musique, parce
l'un Prince More s'y retira
par s'appliquerentièrement
kx Sciences, & particulièrement
à la Musique. Il y a
11rt peu de Bastimens, mais
ts Jardins y fontadmirables,
,.pres que l'on a monté si
;aut, qu'on a besoin de prenire
du temps pour reipirer,
ln cil surpris de trouver un
grand Canal qui est dans une
pece de Court ou Jardina
in nombre presque incroyable
de Jets d'eauf que l'on
oit de tous ostez au travers
1
de plusieurs Arbres frui
& dans de petits Parterre
: sez-bien entretenus.
montre encor aujourd
celuy des Lauriers, où
dit que les Zegris soûtin
avoir vu la derniere R
des Mores avec l'Aben
rage. Ce qu'il y a de
merveilleux, c'est une (
cade demeurée en [on
tier depuis quatre cens
nées. A la veriré, elle
moins large que celles
l'on a faites depuis peu
France; mais làStruéture
< est fort particulière, nous f
nnoiftrelefprit
-,
& l'habité
des Mores. C'est un Eflier
fort grand, qui des
,JUX costez a un mur d'apf.
y. Dans l'épaisseur de ce
pr, coule un petit filet
pu dans un Canal rebordé
e ces Carreaux de plusieurs
ouleurs
,
qu'ils appellent
:'zuleios On montejufues
au haut entre ces deux
iurs, & apres une douzaine
e marches, on trouve un
alier en rond avec un Jet
eau dans le milieu. Il y ena
.e douze en douze marches
îfquà six ou sept, qu'on peut
découvrir tout d'uneB
bas de cet Escalier.
fus dûGeneralise,eliol
corautrefois une MaiJoj
plaisance, dont on ne
plus que quelques vesti
On nommoit cet endro
El cerro del Sol, le som
du Soleil, à causèdéfi1
teur; &Silla de loçA,,soror
Chaire ou le TrônedesR
Mores. Depuisonyfîtba
une Eglise dédiée à St' I
lene, &c'efi pour cela qu
cor aujourd'hui onl'app,
ElcerrodeStnta Helena, en
quecette.Eglisefoieruiq
Il y a quelques relies du Jardin
celebre de los Alïiares>
c'efi à dire, promenoirs, qui
sest plus à my-cofte, & qui
estoit le plus beau qu'euflfent
les Roys Afriquains, mais
f ces restes font fort peu confiidérables.
I Vous me mandezque les
.Sçavans de vostre Province
[prennent party sur le Problême
est,ilsdeM'Comiers. Si cela liront avec plaisir la
ettre que je vous envoye.
Elle est du R. P. Fiacre de
Paris Capucin, qui m'a fait la
grâce demel'adresser.
LETTRE
Concernant la Résolution qt
Mr de Seguier a donnée
ceîebre Problèmepropofc p.
Mr Comiers, Prevotf de Te
nant,ProfdFeur des Mathc
matiques à Paris.
A Chartres le19.May 1681.- PUis qu'il ny a que les Sç
t vans qui doivent pronom Arrestfùr le Contesse civile:
géométrique deMl Comiers (
de Al[ de Seguier, je ne préss
tne pas a/Jez de ma capacité poi
memettreM4 rangdesJuges
c
cette dijpute ; mais si la Cour
idesMathématiciens me veut bien
wermettre de défendre la venté;
je tacherayMonju ur} par vonîoyen,
de luy Jervir d'Avoïcat,
cllir de la retirer de lobfeuirité
j où l'ontmise laFigure geometrique
de l'un,£*7"lEnigme
rde l'autre
>
de ces deux grands
Hommes.
Je dis donc pour la vérité3 que
le ProblémedeMr Comiers ntefi
point résolu par Mr de Seguier, y
7 <~ *& par consequent que les cent
Louis d'or ne luy .doivent point
eflreadjugea-
Il est vray que sa démonftrdtion
paroïjl la meilleure du mode
quoy qu'en effet elle nefoit p4
bonne. Ilsuppose cequ'ilfau.
droit qu'ilprouvaft, à fçavoh
que la ligne R F. de sa Figun
Geometrique, eftltnt prolongée
aboutifl au point L, qui est linterfeclion
du Cercle HKRpal
la ligne MG. car n'y aboutijjam
pas3 comme effectivement ellt
ny aboutit point, toute la démonstration
devient défeêlueufei
comme onpeutvoir par laFigurt
fuivantey où je montre l'erreur
ddeeMMxd' edSe eSgeuier un peu plus
sensiblement quil ne la fait paroiflredanssa
Figure, queje ne
,,.epréfènte point icy, parce qu'on
Upeutvoirdans le Mercure extraordinaire
donné au Public le
ij. Avril dernier.
On remarquera dans la suivante
Figure, ( qui t'sisèmblable
en beaucoup* de choses a celle
de M1 de Seguier) qu'ily a
deux pointsou je mets
les
lettres,
L&1. le mets la lettre L majuscule
à ïinterÇeBion du cercle
HKR, par la ligne MG; &
le point, 1, en petite lettre eji le
apboionuttidtu cercle H KR,auquel
la ligne R. F, prolongée.
Je flis encore la ligne P M
qui divije en deuxparties égalesj
l'angle H M L. Cela posé
,-1 tfl aisié de voir que si la lign
R F prolongée ne vient pas a
point humais qu'elle aboutisse en
tre L& K, l'Arc LH fer
plusgrandque ïArc 1 H, com
me partiein toutt KL.
moitié de lun, plus grandque
P 1 moitié de l'autre; mais l'angle
HM1 eslans double de l'angle
H R 1jilfera double deson
égal M!R j par consequent
P M 1 moitié de H M 1 fera
égal à M1R. Donc les lignes
PM @r 1 R font paralelles,
maisKM& PM ne font pas
paralelles> puis qu'elles se rencontrent
en M. Donc KMne
fera pas parallele à 1 R, mats
1 R par la conflruéliony est paral/
ele aCE. DoncKM ne
ferapas parallèle a CE. Donc
le quadrilatère C E M K ne
fera pas un Parallélogramme
rectangle
a comme veut la dl
monjlration de M1de Se - Ainsi elle ne vaut rien pourvoi
dure de là3 que CE efianty con
me il suppose, égale a KM
elle foit par conséquent égale
MR.
Si Afr de Seguier dit que mo
raisonnementnesubsîste que parc
que je suppose que les deH.
points, L si) 1,font. difércns 4,
qu'ils font réunis au point L
dans la Figure; je luy répon.
dray que c'est à luy de prouvei
que parfa conftruélion ces deuA
points se réunissent, & qui
quand ill'aura prouvé, les cem
Loiïii
loüisd)orluyferont àzus. Miis
tommecela luy eflimpojflble
„
je
luy conseille plûtost pour connoiflrel'erreur
de sa conftruélion,
defuppofer la ligne C E
de 4000 parties, aulieu de 4-
$T par le calcul rechercher de
quelle quantitéfera la ligne M
R. Il trouvera aussi bien o^.c
moy, quelleriefl pas de 3970J
ainji 30 de défaut sur 4000 efl
une erreur assiz confulérable)
pour dire que le Probléme n'efl
pas résolu.
Jesçay bien que Air Comiers
riapas ignoré le defaut de la conf
truélion de M.1 de Seguier, puis
quillasijudicieujemcnt cxprim
par (on Vers, Quàm maiet!
binas, Alashîc colligis unà.
Mats farce que cess une, ej
pece d'Enigme pour ceux qui n
l1 eenntteennddeenlltt ¡p'Jaiss" qti,e Mr4 j gr que M1 4
Seguier témoignéejbçe du nombr
de cesperfornes-la~>~een~v0oicy l'e(;'xV. plication.
Quam maie tu binas. CVj
mal-à-propos que votes divises
en deux parties égales la lignj
DOausoinsFAlashîc
colligisunà.Para
'que de cette conflruéiion il en
vient deux points dij-erens
, qui
vousappelle L, dr que MI
7omiers appelle Alas,lesquels
eux points L. 1. vous confon-
:ez en un seul, au point L. Suruoyjediray
encore pour l'éclairjfemenfde
la Queftionpropojee,
Me quand MR est moindre que :EJ le point, 1 j
eftfe entre K
y L, comme ildnt estre dans la
onfîruéiion dt Problème telle
m M de Seguier l'a faje.
Ouand M R efi plus grande
lue CEt le point,1. cj} entre ^O; mais quand M R. ffi
g'âte à C E, comme 1 on d.mund:
Jar le Problèmepropifé3 a!or.- l:s
{eux points, 1grL.,s'unjpnt
*«unful point;ilnenfaut
point d'autre demonjlration qi
celledeM1de Seguier, celaex
cepte,uelaligneRFL nede
pas paffèr juflement au milieu,
DO, comme 'veutAf de Si
guier, mais un peu plus prc
de0 que deD. Cequi ej
ce mesemble, aussi difficile a dt
:crminer que le point M que de
mande AI1 Comiers.
Voila, MonfieurJ ce que)
laisse à voflre honnestetéde ren
dre public, si vous jugez que
chose le mérite.Jefuisnjofîre (ec
Voicy desVers sur une ga
lanterie qui s'est faite en Al
emagne. Ils mont cite enoycz
de ce Pais-la, ou vous
rerrez que les Muses ne parant
pas mal François.
LES DAMES
DE WESTPHALIE,
- Aux CavaliersduRégiment
¡
de la Franchise. TOutbcau,jeunesGuerriers>aou
viennent cesallarmes?
M*• 1 -t-oni-ArrHYdonrif
Ousic'cft pour tracer quelque nouveau
Roman,
J)u'on va joindre aujeurd'huy les
; "Ameurs. élesAi-mes?
JI tjpoir de l'il (Íwji: ce tlJO,
*vitnct:t,
Zaeb(Îoiiï lviez--t,,iA«. d'un Jtterri appn LUf
Hclos pourun d(ffctnquir*\(htm
troppaisible,
Falioit-ilfaire un Régimeut?
Fallott-tl arhorir le beau nom de
Franehife,
~4)~on ihcrchc lejoug& la capti viti.!
Ou réfoitnez, ce titre, ousoyez Gens
k
siEglifi,
Unefautrienaimer, pour ejlrc en
liberté.
-- 1tlo.,'P/(tt la Trompeté, a quey hn
les Tyt'fibaies?
SMIs lrNit à cette guerre onse doit
animer.
Si vow manquez, d'ardeur, silfaut
VQM*4Ciîflâwcr, Vous trouventtoujours dupru chez
lesVe(iaies.
Cefeuvientd'une belle &îurepaj~
f-ion,duSaintAutel deux Vi~
etimesjJJlrnbki
Ce rieffiPu une Fejlc ou plujitflrs.
vont en(èmble,
Comme on fait pejlè-mejle a la Vroce(
Tien.
tie diront lesjaloux a J:.jpagne
d'Italie,
.2..!;ifont accoutuméz> de fairebande
apart?
Ilsfèront étonner* de vêiren yvejf- philie
TAnt de Rivaux uni*fw-s un tnefixe
Etcndart.
aoyez,.Le, rtl lefaut,pourfervir lit
Patrie,
Soyez,,lefour la Gloire, & pour non pas l'Amourj
AutrementlesVoisinsvouspourront
dire unjour,
Vous aimez froidement,Peuple,
sans jalousie.
Les Faucons ravijjcurs, les Tiercelet,
ardens,
Ne s'attroupentjamais contre les
Tourterelles.
Merenfoule àl'attaque des Belles,
c'efaireéclatenImprudeni.
On doitprefeherpar tout la bonne
intelligence,
L'Europe en n bessin contrefis EnntmUj
Mais d'un Corps de Galans quiJont
trop bons amis,
junion ejl un bien dont nofre honneur
soffense.
Zelachoquel'Amour, laNature, cr
nos droits;
La Grèces'ajfcmblapour recouvrer
Hélenei
Maisquandon entreprenddegabier
si climcne,
Il fautseparement venir un à la
fois. -
RefpeEf, attachement, fidtlité, ten..
dYljJè,
Sont les philtrespuijfwsqui s'emparent
des coeursi
Envainsans ces moyens le Régiment
s*cmprejfe
Tour triompher de nos rigueurs.
Ces Vers estoient accompagnez
de ce Madrigal àM
le Baron de Furftembcrg
qui l'on avoic preferit lemo,;
de May pour prendre (a rck
lution sur le Mariage. L'allu
fion est prise du Nid d'ui
Chardonneret, que l'on
trouvé dans un Laurier di
Jardin de Mr l'Evesque dl
Munster.
A Mr LE BARON
DE FURSTEMBERG.
L MADRIGAl. Edoux Chardonneret,quoyqu'i
foit Roturiery
Soigneux de confirmer &fin ncm,
&si racey
Vient deplanterson Nid au milieu
duParndjfc,
Elsilis voirses Enfins courornez,
deLaurier.
Mais veut, unique efpoir&une illufire
Famillt,
Aurez-vom moins defeu que cepetit
Oyfcau,
Et tEmpire Romain na.t-il pas
une Fille
Digne de vousaider à remplir un
Berceau ?
Les chimsnes viendront, si votu
VDUÜZ.., enfouie,
Car vous avez, & l'air, & la taille
d'un cid;
Mats le Printempsfinit, le mail de - May s'écoule,
Il clllcmps defongtr afaire voJlye
Nid.
Les Echevins & Maires d
Honfleur, ont fait faire u
Service solemnel pour Mil
Marquis de MontsleurGou
verneur, dans l'Eglise d
Sainte Catherine, ,-"comro
on en avoit déjà fait dans le
autres ParoiÍres de la Ville
On éleva un grand Maufoléi
dans le Choeur, avec un Dai:
au dessus, & dans tout le refti
il y eut autant de magnifi
cence que le Lieu en put per
mettre. L'Oraison funebrc
fut prononcée par MrMain,
Preltre Choriltc en l'Eglifi
Je S. Léonard de la mesme
Ville. Son esprit avoit déja
beaucoup paru das la Chaire
en beaucoup d'occasions;
mais il se fit particulierement
admirer en celle-cy. Il prit
pour texte ces paroles du Chapitre
10. des Proverbes, Memoria
justi cum laudibus, & invita
toute l'Assembléedevenir
avec luy au Tombeau de
Mr le Marquis de Monts,
pour y poser trois Couronnes
au dessus du Daiz. Elles servirent
de trois Points à son Discours.
La premiere fut une
Couronne dePerles mêlée de
Fleurons, comme à un MarqUIs;&
pour ame de cenl
Couronne, l'Humilité. La Ce
conde fut une Couronne de
Laurier mélée d'Epines com
me à un genéreux Affligé, 8
pour ame, la Fidélité; & 1;
troisiéme,une Couronne ce
leste composée d' Etoiles
comme à un Prédestiné,&
pourame,laPieté. Ils'acquita
de cette action avec
l'applaudissement : de
» tous
ceux qui l'entendirent Le
champ estoit vaste: tant sur
la Noblesse, que sur lemérite
particulierdeMrde Monts. Ildescendoitde la Maison de
.t
Villeneuve, qui est connue
our tres -ancienne. Rai-
~ond de Villeneuve vint
Arragonen Provence dés
année1130. & reçeut du Duc
e Provence, pour marque
le (ès Victoires,l'Ecu de ses
Armes, qui sont un Ecu de
~ueulles aux Lances d'or fré-
~ées,émoussées, & poursupport,
deux Sereines, avec un
Casque ouvert au deuus.
Charles VIII.Roy de France,
~onna à Jean deVilleneuve
pour récompense des granles
actions qu'ilavoit faites
.u Siege de Naples, un Ecusson
d'azur à laFleur- de-L
d'or sur le tout de ses Arme
& érigealeComtéde Trai
en Marquisat,qu'on prêter
avoir elie le premier Marqu
fat de France. Aussi cit-i
encor le Marquis de Tran
qui préside aux Etats de Pre
vence, & qui conduit laN
blesse à l'Arrieban, quand
plaist au Roy de la conve
quer. Helion deVilleneuve
premier Grand
-
Maistre c
Rhodes, estoirde cette Fa
mille. Ce futfous sonregne
que le brave Chevalier Gofl
d'Auvergne, tua un Serper
~uffreux qui ravageoit toute
"Isle. Le feu Roy eut tant
d'estime pour Mrde Monts,
qu'illuy fit épouser la Soeur
du Connestable de Luynés,
le gratifia du Gouvernement
de Bauts en Provence, 6c de
six millelivres de Pension,
ôc le donna à feu Monsieur le
Duc d'Orleans son Frere,
pour son Premier Maistre
d'Hôtel. Ilsetrouvaau Siège
de laRochelle; à celuy de
Montauban,où il fut pris par
un Party d'Herétiques, &
faitPrisonnier de guerre; à
ceux de Neirac de S. Jean
d'Angély, ôc de Montpellie
& fit paroistre par tout beat
coup de valeur & de condu
te. La division des 1-Irincc
estant arrivée, il fut oblig
de suivre Monsieur dans le
Païs-Bas. Ce futenceremf
qu'il se trouva luy fèptiem
au combat dz Castelnaudary
lorsqueMrdeMontmoren
cy fut pris. La Paix estan
faite,il revint en Cour ave
Mrle Duc d'Orléans, & eu
le Gouvernement de Hon
fleur, du Pontlevesque, &
de tout le Païs d'Auge, qu'il
conserva, avec une fideli
te inébranlable pendant la -
guerre de Paris, dansle refpetr
& l'obeïssance qu'il dc..
voit au Roy. Sa pietéen
il
ce
qui regarde laReligion, n'estoit
pas moins remarquable
que fortzele pour son Prince,
Il alloit à la Messe tous les
jours à la mesme heure, ne
voulant oüyr parlerd'aucunes
affaires, qu'il n'(uit (ar
tissaità ses actes de Chrestien.
Il avoit grand soin que ses
Domestiques s'acquitassent
de leur devoir envers Dieu,
ne soufroit chez luy ny Blaiphémateurs,
ny Gens débauchez
; & par les aumône
qu'on luy voyoit faire tous
les jours, il donnoit l'exem.
ple à toute la Ville,Aussî
ne doute-t-on pas que sa
longue vie n'ait esté la récompense
de ses bonnes aactions.
Quoy qn'il soit mort
âgé de cent huit ans, les infirmitez
de la vieillesse luy
avoient toujours esté inconnuës.
Illisoit encor toute
forte d'écritures sans avoir befoin
d'aucun secours, & raisonnoit
avec autant de solidité
qu'il avoit fait dans ses
plus bellesannées.
* Il y a des Gens qui cherchent
à se signaler par des
sentimens entièrement extraordinaires,
parce que leur
nouveauté fait ouvrir les
veux & les oreilles, & qu'on
s'applique à examiner comuene
ilsles soûtiendront.Ces
~ortes de Novateurs, sçavent
Fort bien que loin de venir à
bout de persuader leurs opinions,
elles seront toujours
condamnées; mais leur but
est de se retrancher sur l'obftination,
croyant qu'elle empeschera
qu'ils n'ayent le déxnenty
d'une chose, qu'ils
n'ont soûtenue que pour sais
parler d'eux, & donc ils q
veulent pas avoüer laverité
quoy qu'elle leur soit coi
nuë. Cependant ils ont bec
la déguiser. Elle est si fort
que les faux raisonnemens
dont ils se fervent ne la c;
chent point en l'envelopan
Ce font des ombres au tr~;
vers desquelles il est aisé de
découvrir, ôc nous venor
d'en avoir une forte preuv
par un Arrest du Parleme~i
de Paris, qui en confirm~
un premier, donné sur
mesme cas en 1668. Un d
::es Novateurs entreprit de
osoûteonir qnue l'Antimoine eC qui ne pouvoit
recevoir aucun correaif par laChymie, ny estre jamais
utile à la Medecine. Toute
la Faculté se déclara contre
cette opinion, & décida que
le Vin Emétique estoit un
fort bon Remede, ôc dont
tous les Medecins judicieux
pouvoient le servir. L'obstination
d'un Homme si extraordinaire
ne cessa point
pour cela. Mde Mauvilain,
qui estoit alors Doyen de la
Compagnie, entreprit l'affaire
au Parlement, &
Grand Chambre défend
par un Arrest contradict
re, qu'on soûtinst laThe
qui contenoit des Propoi
tions si peu vray-semblable
Pres de quatorze ans se so
passez sans que cet opiniâtre
en ait voulu reconnoistre
fausseté. Il a prétendu qu
yalloit de sagloire de mair
tenir son erreur, & n'a oubl
aucune chose pour faire toi
de nouveau soûtenir laThesi
que le Parlement avoit co
damnée.Ainsi il a salu qu
la Faculté y ait encor recou
6. pou
pour la faire suprimer.C'est
ce qu'a fait cet au gusteCorps
depuis peu de jours, & ce
que j'ay crû ne vous devoir
paslaisser ignorer.
MrCharpentier ayant fait
sçavoir à Mrs de l'Académie
Françoise que Mr de Faure-
Fondamente, de l'Académie
Royale d'Arles, desiroit de
venir salüer l'Académie, il
fut chargé de luy donner avis
qu'ilseroitle bienvenu.L'Académieestantassemblée
au
Louvre le Samedy 20. de ce
mois, Mr de Faure y fut
amené par Mr le Duc de
S. Aignan,qui le préicnta.à:
Compagnie, & dit,apres qi
chacun eut pris sa place
l'heure ordinaire desAssem
blées.
MESSIEURS,
La consideration@r le rejpei
que fay pourvois, mont sa
remarquer avec plaisir les senti
mens de vénération que MeSt
Acadeémmiie Ro-yyiatlle d'Arles 01 e d'Arle
toujours eu pour voflreillufh
Corps. Ils m'ont encore eslé con
firrae7, de nouveau par Mr a
Faure-Fonhmente, quifouhaÙ
l'honneur d'estre connu de voui
JeJuispersuadé, MrffieursJ que
son mérite attirera facilement
uojlre approbation& vojbre estime;
&parlajustice que vous
luy rendre^ en cetteoccafony vous
m'engagerez a une tres-grande
,
ga,,o,»ereZ a
reconnoifiance.
CeDiscoursfiny, Mde
Faure complimenta l'Académie
de cette maniere.
MESSIEVRS,
Si foseparoître dans cetteAf
femblée, ce n'est pas pourneus
entretenir de toutes Us grandes
idéesquinfpire la majeflé de ce
Lieu véritablement auzufte; cejl
pour donner à vos Conférence
uneparfaite attention, (y pou
les admirer. Lagloire deLoül.
LE GPAND lasplendeurd
ïAcadémie Franfoife, éclaten
icy d'une maniéré particuliers
L'une &l'autres'offrent à me
yeux cd mon imagination; ~ï~t
ce n',@lf que pouréblokir., (9
pour me remplir de je.ne-sçay
quelle confufon qui se mesle
â
toutes mes prrtfées) &qui m'oftj
en quelque forte luf.ge de h
parole. C'efi donc le silence qu,
dit estre icymon partage;&jt
n, sçay mesme si ce riefl point A
jilenCè qui peut le mieux en cettt
rencontre Jatisfiaire a tous mes
devoirs. Il est en effet très-propre afaireco;injifire&unrcjpeél
extraordinaire3&une grande
admiration.à sieurs, il me donnera plutost larvant~~
rre de t"'¡)o!tS
vantao-edevous eéccoouutetre3r, fsit}) de
profiterde ces sçavantes Conver-
[ations, ou vous dEcourvre=\. avec
tant de lumiere & avec tant de
netteté, les secrets & les miflères
de la plus belle& de la plus difsicile
de toutes les Langues.
MrDoujat, Directeur de
l' Académie, répondit à ce
Compliment deMrde Faure,
que l'Académie le faisoit
tres-grand plaisir de le vo
dans son Assemblée, &q
apres l'avoiroüy si bien paj
ler,elle ne pouvoit pas de
meurer d'accord avec luj
que le silence dust estre foi
partage; à quoy toute]
Compagnie applaudit. Mrj
Clerc, faisant dans cett
Séance la fonction de Secrd
taire, lût les mots & les ma
nieres de parler qui Ce prc
sentoient à examiner dans lé
revision du Dictionnaire
Surquoy Mrde Faure dit foi
avis à son tour en Académi:
cien, & d'une maniere qui
fit voir la connoissance particuliere
qu'il a de la Langue
Françoisse. Apres que chacun
se fut levé de son siege, Mr
Boyer, comme faisantladiqtribution
ordinaire des Médailles
du Roy, en donna une
à Mrde Faure, & une autre à
Mr qon Fils, jeune Gentilhomme
de tres- belle eqpérance,
qui avoit eu la place
dans l'Académie durant tout
le temps de cette Séance.
Le Dimanche 21. de ce
mois Mr Boisnier
,
Sr de la
Ivioti-le., Petit-Fils de Mr de
la Gabte, Ministrede Bou
gueil, & NeveudeMrAJ
raut Ministre de Saumur, à*
jura la Religion de Calvin
tre les mains duPereAlexis 4
Bue Théatin, en présence d
MrlAbbédeBourgucil,&<i
Mrle Commandeur le Tel.
lier, tous deux Fils de M'i<
Marquis de Louvois. La Ce
rémonie se fit dans l'Eglifi
des Théatins à Tissue de h
Controverse.
Il s'est fait aussi beaucoup
de Conversions de Person,
nes de qualité en Normandie;
mais depuis Longtemps
aucune n'a fait tant de bruit
que celle dont je vay vous
apprendre le détail. Une
eune Demoiselle du Poneaudemer,
d'une tres-bonic
Maison, & alliée des plus
illustresCalviniltes de France,
& mesme de quelques
Seigneurs d'Angleterre, ne
trouvant personne de son
rang dans la Religionqu'-
elle professoit, fut obligée
de faire societé avec quelques
Demoiselles Catholiqquueess,,
ppoouurr ne pas vViivvrree ttoouû.-.
jours separée du monde. Elle
s'attacha particulierement
a une de les Voisines, ch
qui plusieurs autres avoie
accoûtumé de se rendre, a
tirées par le tour aisé de sc
esprit, ôc par l'enjoüeme
de son humeur. Il s'y renco
troit de temps en temj
quelques Cavaliers, qui
contribuoient pas peu àrer
dre la conversation agreable
& comme les inclinatior
se trouvent ordinairemer
partagées, quelques-uns Eu
rent touchez de cette jeun
& aimable Protestante,
l'intérest qu'ils prenoient e
elle leur faisoitsouvent mê
cer la Controverse aux Diseursgalans.
Elle réponloitfort
justeà tout ce qu'on
my disoit; & quand -on at-
,:;tquoit sa Religion
,
elle
montroit tant d'esprit à la
défendre, qu'il estois aisé de
voir qu'on l'en avoit bien
instruite. Quoy que ses
réponses fussent fortes,&
qu'elle parust opiniâtre, c'étoit
un grand sujet dcfpcrance
de la voir si volontiers
consentir à la dispute.
Ses Parens ayant apris ce qui
sepassoit - parune Demoiselle
Ecossoise, qui l'accompagnoit
quelquefois dans
visites
,
résolurent de 1*8
voyer à la Campagne c
une Personne de qualité
la R. P. R. pour l'éloign
d'un lieu où ils croyoie
que sa Religion ôcfon coe
couroient un fort grand da
ger. Elle y fut conduite,
tellement observée, qu'un
Femme mesme qu'on lu
envoya, fous le prércue d
raccommoder des Pointé
ne put trouver le moyen d
luy donner un Billet. Mal
la contrainten'est pas ceqll
gagne les esprits. Elle n
servit qu'à luy faire faire des
efléxions fort serieuses, &
ma luy rendre suspect. le
party qu'oncraignoit tant
qu'elle ne quitast. Enfin
obligation de faire la Céne
a Pasques, la fit rappellerde
[on éxil. Elle revint au Pon.
teaudemer, où un sejour de
huit ou dix jours parut n'avoir
rien de dangereux. Elle
obtint la liberté d'y voir ses
Amies, & on la luy accorda
avec d'autant moins de
peine, qu'elle montroit grande
fermeté pour les erreurs
oùelle estoit née. On devoit
dans peu l'envoyer p
loin, & mesme on avoit d
sein de la marier avecun
plus zelez Religionnaire
pour luyoster toute forte
moyens de se convertir.Pe
dant qu'on disposoit te
pourlevoyage, ses Amies
mirent sur le tapis les m
mes matieres. Elle écout
resista,& deux jours ava
qu'elle dust partir, elle
sentit si fort ébranlée, qu
n'y avoit plus que les seni
mens de la Nature qui la sa
soient balancer. C'estoit p01
elle un rude combat à soût
iiir, que se représenter une
Mere en pleurs, accablée de
douleur & de chagrins, mais
la Grâce demeura victorieuse,
&la fit résoudre de se foumettre
à laVerité, quoy qui
arrivast.Ilfutarresté par la
Compagnie
,
qui ce jour là
estoit fort nom breu se, qu'on
la conduiroit, ou dans un
Convent,ou chez une Dame
de qualité dont on luyavoit
offert laMaison &c'estce
qu'on auroit fait sur l'heure,
si elle n'eust demandé le reste
du jour pour de petits soins
qui la regardoient. Cependant
elle ne put s'é,ha.
lendemain; & comme
choses les mieux concert
n'ont pas toujours la fing
l'ons'est promise >le trou
& la crainte qu'une si gran
réfolurion luy causa, éclai
rent malgré elle, ôc trahir
son secret. Madame (àM
qui lesoupçonna, jugeaqjj
n'y avoit plus à diférer. Si
départfutrésolu à l'in
mesme. On la mit dans 1
Carrosse, & pardeschcmij
détournez, elle futcondui àCamamber. Onymitta
en- usage pour l'obliger
échangerdesentimens.Onfit
succeder la douceur à la colere,
les promesses aux menaces,
& plusieurs Partis avantageux
qu'on luy proposa,
luy laissoient le choix d'u-
: ne assez grande fortune. Cet
enlevement ayant fait éclat,
'M' le Lieutenant General du
Ponteaudemer, remply de
zele pour l'intérest de l'Eglise,
& excité par les Lettres de
Mr le Blanc, Intendant en
Normandie, informa de cetteaffaire
, & ayant mis en
comparence personelle tous
ceux qu'on sçavoit y avoir
contribué
J
il ordonna qiïH
Demoiselle feroit repn:
tée dans trois jours, fous
peines contenues
dans
Déclarations de Sa Majesté.
On fut contraint dobeï^
Elle parut au jour
ordonné
accompagnée de dix ou douze
de ses Parens
,
& leurs r.
montrances l'ayant étonné
elle declara d'abordqu'elle
trouvoit sa Religion bonne.
On luy voulut donner le
temps des'examiner,& pour
l'empescher d'estreobsedée,
elle fut mise chez une Dame
Catholique, pleine de sages&
devertu. Onluy fitvoir
ans cette Maison un Cavaernouveau
converty &
ort éclairé, qui luy expliqua
les puissans motifs qui
avoientporté à se séparer
les. Calvinistes. Elle gousta
es raisons, & déclara hautement
quelques jours apres,
qu'elle vouloit faire abjuration.
Madame sa Mere qui
estoit allée à Roüen présenter
requeste à la Cour, pour
obtenir permission de la
voir, fut consternée de cette
nouvelle qu'elle apprit à sots
retour. Elle prétendit qu'on
avoitfedliitlaFille,t3,, lereste
du Party la voyant ferme
dans sa déclararion, commença
de publierque l'etpe.
rance de se marier plus aisémentchez
les Catholiques,
estoitla feule & vraye cause
de son changement de Religion.
Cette calomnie ne l'ébranla
point. Le refus qu'elle
avoit fait des avantages qui
luy venoient d'estreofferts à
Camamber,la justifioit assez.
Apres s'estre fait pleinement
instruite des Veritez qui luy
avoient toujours esté inconnuës,
elle abjura le jour dela
entecoste entre les mains
.z Mrle Curé de S. Oüen du
conteaudemer &laretraite
y paroissant necessaire pour
ouvrir entierement son coeur
la Grace, elle entra le 17. de
mois dans l'Abbaye de
reaux ,
celebre par les Daes
de qualité qui y font,
ar [1 Íituatiot1agréable, &
ar ses grands revenus. Elle
cheva de cette maniere genéreuse
ce quelle avoit si
non commencé, & laissa
lans lemon de detres-avan.
ageusesidées des purs senmensqui
l'avoient portée à
se convertir. La Fcirad
Chambre d'une de ses T
tes suivit son exemple «
le mesme lieu, & le jourm
me de son abjuration. QçJ
ques-uns de ce pârcyiloa
imitée depuis ce tempsJ
D'autres se font veus ccm
trains d'éloigner leursEn
tout prests de le faire; 5a
l'on en croit le bruit
mun, leur Ministre mess
donne lieu de présumer qui
ne mourra pas dans son c
reur.
Je vous envoye un Plac
qu'onassureestre d'un Gai
homme Gascon, quia du
-vice&: du mérite. Apres la
quia efleort
de MrSorin, quiaesté
a pitaine dans leRegiment
; Baltazar, il a demandé la
ension dont Sa Majeste le
atisioit, & on m'a dit quel-
,
luy avoit esté accordée. Il
difficile de demander d'ue
maniéré plus spirituelle&
lus galante.
LACET AU ROY.
SrRE, Sorin Capitaine
Autrefois dans Baltdzar, 1- Eff aUijoindre Cejar
Là-bmlbdîns lafimbre ?Uine,
On finsCourtnne &sans cLit
MCeagirsafnadveHuévïoesPfeepnrosmîoe)n?e,.
Maigrefinaffliction,
SentpourmoyL'ardeurfccrete
D'une font pfljfiotfy
Etpour Epoux mesouhaite.
'Jîa^oy que cefoitpour mon Lien 'm époufer clie affine,
J'ay dit, ilnen ftva ricnt
Si mon Roy ne le desire.
£>uemecommandez,-vot/s}SIR,
Les Vers qui suivent on
este notez par un sçavan
Maistre. Vous le connoistre;
en les chantant.
Aig
AIR NOUVEAU.
r)En'aimeplu*leson dema Milo. fete,
rne vaisplussurCherbete
vec les Bergers d'alentour,
t languis, toutM'inquicie,
t depuis qisej'dime Lizetc,
ien ne meplaijtque mon amour.
Messire Claude Jean Lam-
>ert, Seigneur de Thorigny,
le Sufy en Brie,Conseiller
LU Parlement, & Fils aîné de
vleflire Nicolas Lambert
?résident des Comptes, & de
Dame. de Laubepine,a
fpoufédepuis peu de jours
Marie Marguerite Bontemps,
Fille aînée de Messire
Alexandre Bontemps, PremieValet
de Chambre du
Ro)-g Intendant du ChâteauParc
& dépendances de
Versailles; & deDameClaude
Marguerite du Bois, Soeur
de Mr du Bois, Procureur
General en la Cour des Aydes.
Cette nouvelle Mariée
est fort jeune. Elle chante
& jouë très bien du Claves
fin, & l'on ne peut mieux
dancer qu'elle fait. Elle a este
élevée par Madame du Bois
l'a Grand' Mere, & l'on ne
peut douter qu'ellen'ait milles
telles qualitez, puis qu'elle
st Fille de Mr Bontemps,
qui sert le Roy avec un attabernent,
unzele& uneassiluité,
quiluy ont justement
cquis l'estime &labienveilance
de ce grand Monarque
On auroit peine à trouver
un plusardent &plusgenéreux
Amy. Il n'en a que
le choisis,& ceux qui ont l'avantage
d'estre de ce nombre,
n'ont pas besoin de sollicitations
pour le faire entrer
dans leursintérests. Il prend
de luy-mesme les occasions
de les servir quand il s'en
offre quelqu'une; & ce seroit
le desobliger que luy en faire
le moindre remercîment,
J'en puis parler juste, puis
que j'en parle par expéricn.
ce. Rien n'ea: égal à sa mo.
deftie- & comme il ne peui
souffrir aucune *louange, je
fuis obligé de su primer coûte:
celles que je sçay qui luy
font deues. Ce que je vous a)
mandé de luy en plusieurs
occasions, & ce qu'en pu.
blientuneinfinité de Gens,
quil a obligez, vous ontaf.
sez fait connoiltre qu'il efl
d'un méritesingulier. Ll
eréivionic des Epouiailles ie
iitàS.Frambourg àIvry par
,vif le Curé de Saint Loüis de
'Isle.C'est une Chapelle qui
ipartientà la Maison de Ml
laBoisscierncur de ce Lieu.
Les plus proches Parens de
l'une&l'autre Maison yaflifterent,
& revinrent le foir à
Paris chez Mr Bontemps.
Les Mariez en partirent le
lendemain pourSufyv oùils.
ontpafle quelques jours. La
Mariée a receu quantité de
beaux Présens. Je ne vous
parleray que deceluy dont le
Roy a bien voulu l'honorer.
C'efl: une paire de Pendant
dOreilles d'un très-crand
o
prix.
La Lettre que j'ay eu foin
d'envoyer à l'adresse marquée
par le Cavalier qui a
critique laDuchessedeftramene
,
m'a fait recevoir cette
Réponce. Elle contient
ses scrupules sur la Seconde
Partie de cet Ouvrage.
SLHTE
.,r' a~>
DES REMARQUES
sur LL Duchesse d'Emmené.
J E rrieftoiî bien douté, Madame,
que'vous nemeferiezpas
6 W", l'honneur de me defendre la continuation
dema Critique. IlJeroit
difficile de faire quelque tort
a un Ouvrage comme le voflre,
&je trouve que ceux qui conjen*
tentfeulementa mecouter> lors
que jeparle contre vous, font des
Juges malaife%àprévenir.Jpres
que j'ay eu longtemps examine^
vojtre Seconde Parie, il m'efi
,z,enuer.fin que- lqyesfcrupules. Lt
Duc dEftr<mene
me paroftun
Homme bien extraordinaire. N<
pouvoir pasfeulementfoujfrirsa
Femme, elle qmejloitsiaimable!
Celà efl étrange. Passe cncor, s'ii
eufi*u quelque ebofe dansle coeur>
mjts.il navoit nen. P^ousfiliez*
rejetter la cause de cette averfiort
sur le mariage, m'expliquer
la vertu qu'il a degajlerle mérite
de la Personne du monde la.
plus accomplie; mais a qui parle%
vous fJe ferois leçon auxautressurchapitreJà
, &si vous
me çonnois k ,.
connoijjie^,vou4pen douter
îf%pds. Cependant jay peine
me figurer de quel caraélere
Moitié Duc d'Eftramenr. Ileflioitpi
FemmeJ il ne la croyoit
"évenuëdaucune passion,iln'en
loitpointprévenunonplus il
y, avoitnen d,e plus aimable
ue ta Personne quilvendit deouser3
& lu feulehainequ'il a
our les cngavemens, luy inspire
e l'horreur pourelle. En vérité
* me croyois bien libertin,mais
r le cede au Duc d'Eftramene.
• avouéque saurois bienpuvii n
en mois ou deux avecune Femme
omme lasïenne>jaufàlaquitter
ipmcela comme ilfit, car à celà
près ,
qui'l la quitta trop tofl, j
ne defapprouve pointsonprocedt
mais ce rieflpas dans les commen
cemens que le mariageeflleplk
mauvais. Il produit alors,mefm
entre les Personnes qui ne son
pas dessinées à s'aimerj un cer
tain feu de peu,,, de durée,quoi
prendroit pourde l'amour}fil'o;
ne s'y dbnnoiffoitpas. Franche.
ment, je pardonnerons encoreplû
tossà la Ducbejjefavertu, qu'ai
Duc son libertinage. L'aéliot
qu'ilfait,ejlfansexemple} &
a ce que je croy^fansfondement
maissa converfton mesme&son
retour au party du bonfns
, ni
le
plaifentpas.ilse rend a des raiins
qu'il devoitavoirtoutesen-
1îfagées. Que luy dit-on qu'il
aitpas duse dire centfois?Je
'ay quesouvent les mesmes con-
-ils ont plus de force,quand nous
'S recevonsd'autruy
, que quand
ousles recevons de nousmefmcs;
iaïs celaferoit bon sil e/foit
ncorqueflion de déliberer. Quand
me fois on a pris son party y &
yïon afait des démarches, ilfaut
Jourfuivre; autrement ce font de
tmples chanjemensde volontey
lui d'ordinairenont guere de
yace, nysur leTbéatre, ny dans
les Romans. Ony veut du gens
Dbflinez dans leur caraélere,
r< sans cela on nefçxit où Ton en ej
& cette maxime estsivraye, qh
quoy quevon* disiez sur lafin
c
vojire Nou-veUe,, je ne puis croii
qu'a l'heure qu'ileflleDucdEftr*
mene vive bien avec sa Femmi
tant vous me ['a'tlt"Z fait conce
voir commeun Homme bizarn
&sujet a changerd'humeur.
je conviens cependant que l'a
version qu'il a pour la Duchefj
dEfiramenc,produitdefortbeau,
effets, @T par l'embarras récipro
que où ilsfont tous deux, &pa
les confcilsgenereux e defintê
tejfcz que le Duc d'Olfingan
\lonnc au Mary de la Perjonne
jjuilaime. Ces deux traits font
admirables.Le premierfait un jeu
cortfin3& donnelieu a démef/ef
des sentimens tres -délicats
j &
très-naturels; lefécond pouffe
jusquau plus haut point la grandeur
d'ame du Duc dOljîngam,
Ilriaptr.ient qui vous. Madame,
defaire des Hérosj&des
Héroïnes.
Je fuis tONch é de lasurprise du
Comte d'Hennebury, lors quesa
Sceur luy apprend quelleefl mariée3
{0 il riy a rien de mieuxque
leur conversation, mak tout ctL"
efiJl ajfe1^ bienamenéï Madcmoijelled'Hennebury
a-t-elle p
se marier en France,sans quefc
Frere l'aitfçeuen Angleterrehu
jours après ? Les mariages de a
fortes de Perfonncs-l^font, ce m
semble,unpeuplui debruit, @
le commerce ejlbien régléde Par
a Londres.
letrouve encor quelquechose
redire, dans lasurprise que von
avez, voulu caujerparl'entreveu
du Duc d'Eflramene, cir du Du
dOlfngam. Je veux qnilsj
't'oyent;, carjeferois bienfâchéd
perdre ce qu'ilsJe difint,& l'effe
de leurs entretiens; mais je m
veux point qu'ilsJevoyent dan.
"tte petiteVille d'Italie.Celasen-t
.op luAvanturiersde nos anciens
[omains. Sije lifois Cleopatre ou
Aras3 & que je visse un Héros
arry pourfairevoyage, je ferois
ien feùrquil ne manqueroit pas
le renconrrertous ceux du Rornan
fui feroient egare ou dont on
lauroit point de nouvelles. Il
iefl pasmesmepermis aux Personnages
de ces gros Livres-là de
raire une Promenade qui se termine
sans Avantures,& qui ne
(oitqùunesimplePromenade;mais
il nen va pas ainJi dans les petites
Mouvelles qui font venues
à la mode. Ony a ramené la
ehofes a un vray-semblable pl
naturel. UnHéros sy peut pr
mener, &voyagerfansfaireai
cune rencontre> & mejhte il
doit, pour ne pas ressemblerah
Héros antiques.Ainfiileuflpeù
tftre eftimirllxde conserver la g
nerofitéduDucJ:Olfingam,(f)
t
faire trouver enfetnble les deu
Rivauxparune voyeplusfimpl
Celle que vous avek chtJÍjie a eh
cor quelques irKQmmaditrz;ca:
par exemple) on ne conçoitpt
bien comment un Anglois n'en re
tonnoiftpM un autre A l'accent
lors qu'ils parlent l'un tf l'autr
une Langue étrangère. le nevou
btcanepointsurce que vouspreendezue
le Ducd Olfngam,fl}'
e
DucaEflramcne,
ne s'efliient.
AMAÏSveus; mais le croy que si'
on voulait examinera- Choft
ivecun prude rigueur, on trouvemtqu'elle
nemanque pas de diffi- Il
le viens a la conversation de
la Rejynej de Madamed'HiL
morre, & de Madame d'Eftramene.
MadameJCEflrameneme
paroiHun peu trop aisée à déconcerter0
la Rryne aete, impru- dente Madame d'Hilmorre
moins habile qu'elle ne croit eUeinefme.
Sur ce que laReyne dit&
tjfrladame d' Eflramène}quelle t
(oupfonne d'avoir quelque trij
fejJè cachée dans l'ame
,
il rie
point encore temps iue cette bel
Personne Je mette a pleurer. L
Reyne de son coftf ne fonge pi
que Madame d'Hilmorre efl L
quand eUe dittoutnet à Made
me d'Eftramenene
,
quelle r
doute plus qu'elle riait une for
inclination pour le Duc d'Olfit
gam. Ce riefloitpas là unenOIJ
#fJelle trop agreable à apprendre
Madame d'Hilmorre, ny qe
duft produire de trop bons effet
pour la Duchejje d'Estrament
Enfin quand Madamed'Hil
morte rveut cacher l'inclination
&lessentimens desaBelle-Fille,
de crainte3 dites vous >
qu'on ne
vinfl à luy reprocherd'avoirfait
violence aux 'Volontez de cette
DuchejJè,auffi- bien qua celles
de finFils,je ne trouve pas que
ce foit avoir une presence d'efi
prit3 nyune adresse bien surprenante,
que de dire à la Reyne,
que laver/ton que leDucd'Eflarnene
a poursa Femmey 6 les
marques qu'illuy en a donnees
tn la quittant, fontlafeulecauft
de la trifleffe où elle est ; car il
mesemble que cejl-la justement
ce que Madxme d'Hilmorre a
1 mtereji de Cacher. EUe ne peut
guere dire plus clairement.,qu'eut.
i afait violenceaux volonté de
Jon Fils.
~: Mais, Madame> qu'on omblie
aiflment ces petites fautesx
quand on en efl à ce bel endroit
de la mort du Duc dOlfngam!
Il me touche, & me cause encor
de l'émotion à la dixièmeleÛure.
Ce que fayvu deplus vifdans
d'autres Ouvrages
3 me paroiss
languissant, a le comparera ce
morceau-là. Que vousy ave%
bien marqué, & la douleur Ju
deux Amans, &leprogrés,&
lu diférens effets de cette douleur!
>ue le coeur de Madamed'Eflraene
efl bien partagé entre faoire
3
&jatendrejje ! Elle veut
irtir d' aupres dunHomme
Ilelle aime, &qui va expirer,
mr ménager toujoursfia réputa-
,
ger toitl
mt ce qui efl unpeu dur; en
litt elle embrajje cet Homme
ourant, ce qui est un peu emrté
; mais ces deux ARionsftnr
bien placées
,
amenées avec
nt d'art,quellefieroit unefaute
»ne les faire pas. C'eflce qu'on
ipelle des coups de Aiaiflre que
'schofiesextraordinaires3&ce-
'niant rdifonnablu. Rien rieft
ieuxtourné que toute cette fin.
de la Seconde Partie3ou*vot
décrive de quellemanirres'e
formée l'union de Monsieur C
deMadame d'Eflramene. Lepi
cédé qu'ils tiennent a régardtt
de l'autre, les fait aimer to
deux, &il y a bien de l'adreffi
avoirfaitfuccederc'es idées doui
&tendres, a celles de la mort
Duc d'OlJidg4m, qui caufoie
des mouvemensplusviolens.
Il ne me refie plus, Alddan
qu'à vous prier de vouloir bi
donner quelques -unes de a
heures, À écrirel'Hifloire
Comte d'Hennepury, &deM
demoiselled'Englajire.Vous ne
faites entrevoirquevousenavek
quelque deecln.le vous conjure
de ly'exé»Icuter, & loft mepne
vous dire que je vous en conjure
au nom du Public, qui aiJurément
ne me dcf-avoura pas d'avoirporte
la parole pourluy obtenir
cette grace-là d evuus.
t
La Noblesse estant l'appuy
d'un Royaume, & sa plus
cure défense dans les temps
de guerre, rien n'est plus glorieux
à un Souverain,que de
prendre foin de la maintenir.
Cest ce que nos Roys
ont fait de tout temps par
beaucoup de Privilèges qu'ils
ont trouve julle de luy aci
corder; mais ces Privilèges
ne [uffifant pas pour mettre
tous ceux qui ont l'avantage
d'en joüir, dans une fortune
qui réponde à leur naissance,
& Sa Majesté ayant
estéinformée qu'il y avoit
grand nombre de Gentilshommes
dans les Provinces,
quin'estant pas en état d'envoyer
leurs Enfans sur les
Frontieres, ny de les entretenir
en qualité de Cadets
dans des Compagnies d'Infanterie
y
les gardent chez
eux,
sûx, Elle a jugé à propos de
.eur donner un moyen de les
raire élever d'une manière
plus convenable à ce qu'ils
ont nez. Dans cette veuë,
Elle a resolu de fairemettre
surpied deux Compagnies,
qui ne feront composées
que de Gentilshommes. Ces
Gentilshommes feront af.
remblez par les foins des
Gouverneurs 8; Intendans
des Provinces, ôc conduits
dans l'une de ces deux Compagnies,
sur des le routes que Roy ordonnera qui soient
envoyées pour les faire par- no
tir dans les vingt preuu«.
jours des mois de Mars,Juillet
& Octobre de chaque
année. Lors qu'ils seront
arrivez à la Citadelle de
Tournay, ou à celle de
Metz, où ces Compagnies
doivent estre ert garnilon, Si
Maiesté leur fera donnera
ses dépens, un Juste-au.
Corps & leur armement, &
dix fols par jour pour leui
nourriture, jusqu'à ce qu e.
tant bien instruits dans Ici
Fortifications, quElle leui
fera monte: gratuitement
ôç dans les autres Exercice!
Militaires, Elle leur accorde
les Lieutenances & Enfeignes
qui vaqueront dans son
Infanterie.Avouez, Madame,
que cet établissement
cit toutàfait digne de Leuis
LE GRAND. Ce Prince ne
fixe point le nombre dHommes
de ces Compagnies.
Tout ce qu'on envoyera des
Provinces y fera entretenu,
& c'est dequoy Mr le Marquis
de Louvois a donné avis
par ordre du Roy à M5les
Inrendans) afin qu'en rendans
la réiolurion de Sa Majessé
publique-, ils loient en
état de faire partir dans les
premiers jours du mois de
Juillet prochain, les Gentils-;
hommes de leur département,
quiviendront lèpresenter
pour aller fcrvir dans
ces Compagniesjsur les routes
que ce Marquis leur a envoyées
en mesme temps. Il
leur est enjoint de mettre a
la telle de ces Gentilshommes
quelqu'un des Capitaines
ou Lieutenans des
Troupes qui feront dans
leurs départemens. Cet Officier
aura foin de les conduire
& de les contenir dans leui
route en bonne dilcipline &
en union; apres quoy il s'en
retournera à sa Charge, en
rétrogradant sur la mefmc
route -,
& outre qu'il fera
payé pendant son Voyage,
comme s'il avoit este present
à sa Garnison, Sa Majesté luy
fait espérer une gratification
particulière. S'il n'y avoit
point deTroupes en garnison
dans quelque département,
on choifiroit pour cette conduite
un Gentilhomme qui
auroit servy. Les Cadets
qu'on recevra dans ces Compagnies
,
doivent n'estre pas
plus jeunes que de quatorze
à quinze ans, ny plusâgez
que de vingt-cinq. Inconnu
nant apres leur départ, les
Intendans ont ordre d'envoyer
un Etat de ceux qu'ils
auront fait parrir, contenant
leur nom de Baptesme, celuy
de leur Famille, & leur
âge. Il est marqué dans la
Lettre que leur a écrite M'de
Louvois, que l'intention de
SaMajeftén'estpasqu'ilsfaffent
une inquifitionfort fevere
de la Noblesse de ceuxqui
se présenteront, & qu'Elle ne
trouvera pas mauvais qu'ils
laissènt gliflfer parmy eux des
Enfans de Gens qui vivent
noblement, c'est à dire, qui
par quelques années de fervices,
ont acquis le droit de
porter l'Epée. Ils sont chargez
par la mesme Lettre)
d'assurer les Gentilshommes
qui leur témoigneront
de l'inquiétudesurla difficulté
qu'ils pourroient àvoir à
retirer leurs Enfans du fervice,
si leurs affaires les obligeoientà
ne les y pas laisser,
que le Congé ne lèra refusé
iaucun, dés que leur Pere,
Mere,ou plus proche Parent,
le demandera pour eux.
Voyez, Madame, si la bonté
& la justice du Roy ne (c
montrent pas en toutes choses.
En faissant les routes de
ces Cadets, on a oblerve de
leur donner de fort petites
journées, & de leur faire faire
de fréquens sejours. L'on
y aaussiemployé que le
fourrage fera fourny à ceux
qui auront des Bidets; &
comme il y a des départemens
fort grands, on a envoyédiférentes
routes,chacuneaboutiffant
à un certain
lieu, ouM" lesIntendans
III
tont assembler tous les
gentilshommes qui auront
idonne leurs noms. Ceux qui
itrriveront les premiers, auxont
dix fols chaque jour juf-
:qu'à ce que tous les autres
iqui devront partir au comimencement
du mois de Juil-
Ilet, s'y estans rendus, on les
Ifaifc mettre en marche pour
;allerà Metz ou à Tournay.
Il y auroit beaucoup de chosesà
dire sur un établissement
si avantageux à la Noblesse;
mais toutes les actions du
Roy demandent du temps,
pour en bien examiner toute
l'importance
, & qu
refléxions qu'elles mérita
on ne peut d'abord que 1
admirer.
Comme je vous ay d
parlé dans deux de mes LJ
tres, du Prix que McleD
de S Aignan a proposé p récompenle du meilleur
net qui feroit fait Tur ld
Bouts-rimez dejupicerôcq
Phàrmacopole, il ne n
reste plus qu'à vous
direquJ
cinq des Académiciens
di
l'AcadémieRoyaled'ArleJ
en ont décidé. Le bruit co
rut il y a huit jours, qu'il!
avoient donne a ce Sonet.
Aroir pourttfundant,ou Mars,
ouTupiter,
, - r -~ --.
1
^'wVqu'un AUi mn;•cjtnau inUlani"-
macopole,
\Que l'on don {ride en main faire
agirleFmer,
,f(.!!} Ferfc, ou
^nvcnal,fit traduit
par Nicole,
6)ue décider le Dogme appartient
au Pacer,
£hïî'ln'tflqtimi Bernardi pourfaire
un caracole,
Queleplm saint Doéleursi plaist
a difpurer,
Et que peu de Patrons regardent leur
BouÍfole)
Celanefujjitpaspour si rendre im*
mortel. j
La Raison doitau coeur pré/enter
leCarte], 1
Y plaacerf1"fJuafitcie,renefai;re1fin
MAIS quand on entreprendde chant
parses Vers
Les vertu* d'un grand Roy qui
charme /'Univers,
Oublions qu'on ne peuttropdignementlefaire.
Sur ce qui fut dit de c
Sonnet,on apprit bientot
que Mr l'Abbé Plomet et
estoit l'Autheurcommi
beaucoup de Gens deman.
oient à le connoistre autrelent
que par son nom, il
it cetautre Sonnet qu'il enoya
à Mr le Duc de Saint
Aignan. La peinture qu'il
contientest celle d'un Homme
qui mene une vie véritablement
heureuse. vOtiloir tranquillementachever
sa carriere
Enquelqiïendr- oit d-uMonde ouN l'1'o. n.
foitconfiné;
Seplaindre rarement desire peufortNnet;
Nedonner àJes r(rs qu'un?tendre
matiere;
Sansfondersi l'on a plu* ou mïi*s
de lumière,
Tenirfcn cfprit libu, &jon ctrur
peugesné;
Ane louerjamais s'efire déterminé
Trouvantl'or toutefois meilleur qllt
la poussiere;
Faire durer autant que lon peutJei
beauxjours;
A cequilplaisiau Sortfeconforma
toujoursy
Etfansfuir la vertu, nepointbrigu
l'cjlimej
Avant l'heureux Cartely qu'un Hen
tel que toy
Vient de nouspreïenter, pour animy
la Rime
AparlerdeLOVIS, c'efioit /4 mon
employ.
Quoy que le Sonnet d
-t Abbé eust paru fort beau
L Juges, ils preférerent ceiv
que vous allez voir. bJeu qui lance la Foudre, &
non pasJupiter, [faitl'un Medecin,l'autre -IJ,iur-
1 macopole;
mgrandchirurgien,Vautre
jimple Frater5
arlreau1,- fine
Dame k-gmrreM,Cautre
Darne Nicole.
funplU un Capuchon dit toujours
fin Pater, uireffér
un Courjîetfins ceJlè
L caracole;
F Dotteur metsi gloire 4 ffavoir
disputer)
y Nocher met lasienneÀN réglerfa
Bouilbie.
L
LunpardegrandsExploitsveuth
rendre immortel, 1
L'autre fouilleson nom par un bo1
teux Cartel;
Vun efi Homme d'épéc, ç? l'autre
Homme^affaire.
Vun écritdeU Ptoje, &lautre ecr
desVers. L'invincible LorIS cjlfcttldans
1Ulilvers,
.f<!!,ifoltr s'e"tcrnifcr, fijfc ce qu'il
fUitfaire.
Ce Sonnet, qui est de g
Boursault, disputa longtemps
le Prix,& les Juges ne luy
donnerent l'exclusion qu'apres
qu'ils curent leû celuyy,
qui leur parut le meilleur
tous.
Out agitpar les Loixdupuis 41
sint Jupicer;
J" Monarque les fuit comme un
Pharmacopole,
)nMédecinfameux comme unsimple
Frater,
Jnt grandePrinceJJeaujjl-bicn qag
Nicole.
n chante, enfaitl'dmottr, & l'on
dit le Pater,
n chagjeft,,oonnjjeouu'ée^oonn detnct" on boit,
un caracole;
tttnvoudraittoujoursrirc,& l'autre
disputer;
'Vi
,'unstfertdu Compas l'autre de
lA Bou(Tôle.
Le GrandLOFfSornéà'un Lamet
é
immortel, j
Pouvait de toutle mondeaccepter
1
le Cartel,
Mais nous donner la Paix futsa PlA
grande affaire. 1
Jj)ui donc mérite mieux nojtre Proj
&nosVers, unRoy craint & cbery de ce va],
Univers,
.Zui peut tout ce qu'il veut, drfait
- f r ce qu'il doit fairc?
Il avoit pour marque
Anacreon,, & ces mots L<
tinsProstrasse fatest. Onexî
mina tous ceux qui refioiei
à lire, & aucun n'ayant pat
le la mesme force, toutes les
roix luy furent données. Mr
e Duc de S.Aignan, qui
;ft#it présent, dit aussitost
ju'il estoit de luy. Ce Sonlet
avoit esté mis parmy les
voientdu temps que Mrs de ;Académie
Françoisè deroient
juger; & comme ce
Duc en avoit fait deux, lors
iu'en renonçant au Prix,il
lonna ordre qu'on les retiaft,
on ne reprit queceluy
lont jevous fis part le derniermois.
Ainsi les Juges suent
obligez de rappeller les
meilleurs Sonnets. Ilsen firent
un fort severe examen
& voicy celuy qui fut enfti
declaré victorieux. Il a
ai
bas uneM &un B, pourmai
Aques.Dmirons tcy-bdtl'ordre de J Jupiter,-. chacun-IlJin employ, l'one macopolej
st illiar-
V» Autre efl Medecin, & certfmtwA
AUFrater$«
Vautre défend les droits de Pierre, q~
oude Nicole.
Celuy-cyfous un Froc ifI appelle
Paftr,
Cet autre aux Champs de J/us plcià
d'ardeur caracole;
Celuy-là sur les Bancs je pUist *
disputer, -1
\t?autre Clurtles Mersconduitpur
U Boussole.
i OFISparla, valeurrendson nom
immortel;
Ifffiins ont aboljl'ufigeú Cartel,
.( bien defin Etat eftfin unique
affaire.
flufes,tf»ilfoit UûjoMrflefijet de
vos Vers; l estleflmgrandRoyqu'aitfrodMitlUnivers,
oittachez-vom à luyjjomnefçAtiricx.
mieux faire.
Il y a quinze jours que ce
jugement est donné, sans
Lue celuy qui a remporté le
Prix se foit présenté ny fai
connoistre On luy conferve
la Médaille d'or du Roy
qui luy fera délivrée à l'Hô.
tel de S. Aignan, dés qu'il
viendra pour la recevoir.
On vient de m'apprendre
un Mariage qui s'est fait ce:
derniers jours entre deux
Personnes des meilleure:
Maifonsde laRobe. L'une est
Mr Charpentier, Conseilles
de la Premiere des Requef
tes, &l'autre Mademoiselle
Portail. Le Marié cit Fils de
feu MrCharpentier, Conseil
ler aux Requestesqui s'estois
acquis une si grande réputation
dans le Parlement, &
Petit-Fils de MrCharpentier,
Conseiller aussi aux Requestes;
si estimede son temps,
que Henry IV. le choisit
pour estre seul President de
Metz, Toul & Verdun, avant
qu'il y eull un Parlement
en ce Païs-là. Mademoiselle
Portail est Fille de
-
Mr Portail, Conseiller de la
Troisiémedes Enqueftes, ôc
Petite-Fille de Mrle Nain,
ancien Maistre des Reques-.
tes. *
Envous apprenantun Ma:
1
«?
riage, je fuis obligé de nu
dédire d'un autre. Lors qui
je vous parlay il y a un mois
des Officiers qui font sur Ici
Navires de l'Escadre corn,
mandée parMr le Marquis
de Preuilly de Humieres
Lieutenant General des Armées
Navales du Roy,j'ajoûtay
à l'article de Mr de
Paliere, Capitaine sur l'E.
toile, qu'il avoitépouséMamoiselle
de Bois de laRoche,
& je suivis en cela le Mémoire
que l'on m'avoit envoyé.
Cependant il n'est pas vray
que ce Mariage se
soit
fait.
Ceux
::eux qui me donnent ces
sortes d'avis, ne doivent jamais
le faire qu'ils ne soient
certains deschoses. C'estimprudence
que
,
les hazarder
surunoiïydire, & les Per-
"bnnes intéresées pouvant
:;n prendre un juite chagrin,
effet en feroit peutestre à
craindre pour les Autheurs
de ces faux Mémoires, qu'un
peu de recherche fait aisément
découvrir.
Ilest arriveicy le premier
our de ce mois le melmc
Prodige dont deux de mes
Lettres vous ont donné le
détail. Une Femme y est
accouchée de deux Garçon
joints ensemble,depuis le
haut du sternon jusques au
nombril, ayant deux testes
quatre bras, quatre jambes
venus à termes, &tousdeus
fortgros. Le travailfut très
difficile pour la Mere, &
c'est un miracle qu'elle foi
vivante. Cependant le Sieu:
Bon-Amy, Maistre Chirui
gien à Paris, & Prevost de si
Communauté, l'accoucha
heureusement. Les deux En
sans furent ondoyez, & vé
curent un quart- d'heure. it,
ont eilé portez à Versailles,
pour estre veus de Leurs Maestez.
Les Peres Capucins de la
Povince de Normandie, ont
enu leur Chapitre avec Mifion,
dans laVille du Havre
le Grâce. Mrle Duc de Saint
ignan, qui en est Gouverleur,
a fait parostre en ce
encontre sa pieté ordinaire,
p)ar les ordres qu'il a donnez
pour la subsistance de ces
Missionnaires & Religieux.
les Echevins, ainsy que toue
laVille, ontsuivy ce grand
xemple d'une maniere toute
charitable & édifiante^
L'ouverture de ce Chapitrd
fesie le 7. de May, Feste d
l'Àscension, par le Pere Hiei
roree, Premier Défîniteur J
, dans l'Eglise de Nollre-DaJ
me, principaleParoisse du
Havre. Ces Religieux s'y
rendirent en Procession, éi
retournerent en leur ConJ
vent avec un ordre qui marJ
quoit leur zele & leur moj
dcfiie. Les fruitsqu'ils ont
fait dans leur Missîon onj
esté très-grands. Le P. Hic
rorée a preschéles Contra
verses avec la*incfmc se
4- 1
veur ,
qu'il a fait paroistre
depuispeu de temps à Or-
Jec, dans cette fonction
Apostolique. Ses Sermons,
pleins de force &déloq uence,
ont eu un succésextraordinaire
, & plusieurs Perronnes
qu'il a convaincuës
d'erreur, ont abjuré l'Héresie
En vous décrivant le mois
passé toutes les merveilles de
rp bfèrvatoire3 je vous promis
de vous le faire graver.
Je tiens ma parole, & vous
envoyé mesme plus que je
ne vous ay promis. Ce que
vous verrez marqué I. dans
cette Planche est une élevation
perspective, représentant
la face qui regarde le
Septentrion, quelque peu
déclinée au Levant; & cc
qui est marqué II. fait voir
l'élevation de la face qui regarde
le midy.
Vous aurez appris par le,
nouvelles publiques que MI
le Prince Guillaume de Fur..
stemberg a esté éleu EvcI:
que de Strasbourg. C'est un
des plus considérables Evechez
delaChrestienté, non
seulement par son ancien.
neté,ayantesté fondé par nos
premiers Roys; maismesme
par les Privileges, &
-
par la
qualité des Sujets qui eomposent
son Chapitre. Il est
formé de vingt-quatre Princes
ou Comtes de l'Empire,
qui pour y estre receus sont
obligez de faire preuve en
l'une de ces deux qualitez,de
seize quartiers, tant ducofté
Paternel que du Maternel.
De ces vingt-quatre Chanoines,
il n'yen a que douze
qui forment proprement
le Chapitre, c'est à dire, qui
avent.voix active & passive,
.pour l'Episcopat & les SIIM
Dignitez. Les douze MM
font seulement recclI,lLpro
devenir Capitulaires ailaa
rang , par la mort de queLi
qu'undes anciens. L'onvoit
par la combien la Nohieflq
de ces illustres Chanoines
doit estre ancienne & pure.
Aussi comprentilsparmy
eux plusieurs Princes des
premieres Maisons Souveraines
d'A llemagne; & l'on
a veu de nos jours des Archiducs
d'Austriche Evesques
deStrasbourg.
Pour ce qui regarde celuy
qui vient d'estre éleu, sans
s'arrester à la grandeur de
sa Maison, quiremonte
beaucoup plus haut que ses
preuves, & que l'on peut
dire immémoriale, ny parler
d'une infinité de grands
Hommes, qu'elle a produits
dansl'Eglise & dans les Armes
; il suffit de dire, quesitost
que le Prince de Furstemberg
sonFrere, dernier
Evesque, fut mort, tous les
chanoines le regarderent
comme celuy d'entr'eux qui
estoit le plus digne de luy
succeder;& le jour de l'Election
estant venu, ( ce fut
le 8. de ce mois, ) toutes les
voix luy furent données, ce
qui n'est presque jamais arrive
en Allemagne dans au
cune éledion. Mais ce qu'il
ya eu de plus remarquable
en celle-cy, c'estque la chose
s'est préparée d'elle-mesme,
sanscabales, parla seule
force du mérite, & par la
connoissance que tous les
Chanoines ont de l'habileté
de ce Prince & de son zele
pour le bien de l'Eglise. Et il
ne faut pas s'étonner du
bruit qui a couru qu'il ne
vouloit pas accepter cet Evesché.
Le peu d'empressement
qu'il a eu a rechercher
les Chanoines pour s'en acquerir
les voix, & l'admirable
modération qu'ilatémoignée
dans tout ce qu'ils
luy ont toujours fait connoître
de leurs favorables sentimens,
ont paru deschoses si
peu ordinaires, qu'elles ont
fait croire, qu'il rcgardoit indiféremment
une Dignité si
éminente; mais moins il
cherchoit à s'en assurer, plus
toute l'Europe prévenoitpar
ses suffrages le choix qu'on a
fait de luy. Nostre gran
Monarque, sous la protection
de qui se trouve préj
sentement l'Eglise de Strasbourg,
cg., faiianç..r^om
manderaux
)
Chanoines,
comme il a fait par Mr d
Monclar & de la Grange
de choisir pour leur Evesque
celuy qu'ils estimeroient le
plus propre à sa conduire
acrû que c'estoit s'explique r
assez en sa faveur. Sa Saintetés'est
positivement déclarée
pour luy; ôc enfin toiuJ
te l'Allemagne en géneral a
jugé que LEg)ue de Stras.
~bourg ne pouvoit avoir un
plus digne Chef que celuy
que son Chapitre luy vient
de donner.
Vousn'aurezl'explication
desEnigmes du mois deMay,
avec les noms de tous ceux
qui en ont trouvé le sens,
que dans ma dix-huitiéme
Lettre Extraordinaire, que
vous recevrez le quinziéme
de Juillet. Cependant jevous
en envoye deux nouvelles.Mr
Astier, Prieur d'Avignon,a
fait la premiere -,
& Mirtil, le
Berger Fidèle d'Angouléme,
est l'Autheurde la féconde.
ENIGMEJ
T détournedifémcnt les coups
d: jupKC, jejki;gumdsecours chez, le
Pharmacopolc;
Souvent je donneajfc& d'exercice
au Frater,
it je fais enrager la MIlÎtrtjJè a
Nicole.
\AVfC les Elemens je venu immortel,
Refais la gmrre àtoutsanscraindre
le Carrel;
.De s'oppofcr kmoycefiune grande
affaire.
je rampe qlMJzdJe veux,amfi que fontlesVers.
Jgunnd il me plaijl,je cours au bout ]
de Univers,
Etpuis en mefine temps le mal &le
bien faire.
AUTRE ENIGME.
Blen que lHyverme donne
l'estre,
L'Etépourtant semble me faire
naître,
PHis que c'efl luy qui mefaitvoir
lejour. j~~ qu'il (fJflit)JiCttft de /4
puissance
De ce premier quejetire nainre,
L'autre four mcyfait un ajfcz, Ion
tour,
En me menant des Frifins à 14
j
Cour.
l'yvUay pVar luyi, plarlluey jê,-Jvoû Etbien que cet honneurmefoitvendé
bien chery Li
le ne puis me refondre a luy rien j
reprocher, ;
Farce que efefiluyseul qui me fait
efire utile. j
Enfinsanssenflctlurs, je mourrois
au Berceau. iltftvrayqu'ilne rend monpouvoirnécessaire, i |
11.,ti9'à'm,cfur)ey (7 qu'autantque lt.1fien.J mcontraire,
\Etqae dans le momentqu'ilme met
AU tombeAU.
Je suis ravy que l'Article
de S. Cloud, quifait un des
principaux de ma derniere
Lettre, ait plû aux Belles de
vostre Province. Quoy que
se superbe & délicieux Palais
n'ait rien qui n'enchante,
ou cesse d'examiner ses beautez,
si-tost qu'on voir le
grand Prince à qui elles sont
deuës. Si ses manieres sont
si honnestes & si engageantes
pour toutle monde, ilne
faut pas s'étonner, si lors
qu'il s'agit de recevoir le
Roy, pour lequel, outre la
tendresse que le fang inspire
il en a toûjours senty unç
tres-forte, il n'oublie rien
pour luy marquer l'excés de
la joye dont son coeur estpenetré,
en ic possedant. Ce
Prince a demeuré trois feJ
maines dans cette charmant
te Maison, &a pris desEaux
de Vichy pendant tout cl
temps. Comme il est extr
mementaimé,ilaesté visité
dans ce beau Lieu, par tout
ce que la Cour a de
Person
nes plus considérables; &
quoyque les Eaux qu'il prenoitdûssent
toûjours l'y retenir,
leplaisir de voir le Roy
l'a fait aller de temps en
temps à Versailles. Il revenoit
coucher à S. Cloud; mais
ayant quité les Eaux depuis
quelques jours, il estretournéauprès
de Sa Majestépour
n'en plus partir. Les plaisirs
y sontfréquents, & il y a
tous les jours Comédie Françoise
ou Italienne. Le Roy
qui se donne entierement
aux affaires de l'Etat, ne s'y
trouve point;mais quelquefois
il prend le divertissement
, de la ChaÍfc) parce que cet
exercice, qui est une image
de la guerre, est propre à entretenir
la vigueur du corps.
Toute laCour sedivertit fort
souventà voir les Eaux, & à
se promener sur le Canal. Il
y a quelquefois Symphonie,
& l'endroit detout Versailles
où ellese fait entendre le
plus agreablement,est le
grand Escalier du Roy. Vous
ne ferez pas surprise que je
vous parle d'un Escalier,
qttan vous sçaurez quec'est
celuy dont je vous ay fait la
t-que la France
doit au fameux M' le Brun.
Lors qu'il estplein de lumieres,
il peut disputer de magnificence
avec les plus riches
Appartemens des plus
beaux Palais du monde.
1.
Une lecture qui se fit il y
a trois jours de l'Académie
Galante, dans une assez grande
Compagnie où je me
trouvay, me donne lieu de
vous dire, que je seray fort
trompé si cet Ouvrage ne
divertit vos Amies. Tout y
est si naturel, & répond si
bien aux diférens caracteres
des Personnagesqui sont introduits,
qu'ilsnedisentrien
dans leurs conversations qui
on ne croye devoir leur entendre
dire. Ce sont quatre
Cavaliers qui rendent visite
à une Mademoiselle d'Ormilly,
chez laquelle ils trouvent
deux de ses Amies. Le
discours estant tom bé [ur
les Académies de toute espece,
établies icy depuis
quelque temps; l'une des
trois Demoiselles dit en
riant, qu'elle ne voit que
l'Amour qui n'ait point la
sienne. Sa pensée ayant paru
plaisante à la Compagnie, on
propose d'établir une Académie
d'Amour. Ilestquestion
d'avoir des Statuts.Chacun
apporte les siens,& le
nombre des Cavaliers estant
plus grand que celuy des
Demoiselles, ileft ordonné
par l'un des Statuts,qu'un
des quatre Hommes ne fera
point de l'Académie. Ils prérendent
tous devoir y estre
receus, & enfin les Académiciennes
les font demeurer
d'accord qu'ilsraconteront
leursAvantures; & que celuy
qui fera trouvéle moins
galant, souffrira l'exclusion.
Ainsi chaque Cavalier conte
son Histoire, & ces quatre
Histoires font une agréablediversité,
dont je
suis seûr que vous ferez satisfaite.
Tout y est dit finement
& plaisamment, & il
est aisé de voir par la peinture
que l'on fait d'abord
des Cavaliers, que s'il y a
quelques en droits embellis,
parce quon ajoûte toûjours
à la verité, la plûpart des
chosesont dû se passer comme
ilsles racontent. Ce Livre
commencera aie débiter
chez
:;hez le S' Blageart Libraire,
Jans la Courto-neuve du Palais,
le premier jour de Juillet.
Rien n'est plus à crain dre
que la jalousie, quand l'aimour
est violent. Cette passion
produit tous les jours les
plus funesteseffets, mais jamais
peut-estre n'en a-t-on
veu d'aussi extraordinaires
queceuxqu'onmemarque
dans l'Avanture que je vay
vous expliquer. LaScene est
en Italie. C'est où les Jaloux
sont le moins capables de
retenir leur emportement.
Unne jeune Demoiselle dW..,
Bourg nommé San-Sovino;
pres de Montepulcianoen
Toscane, fut aimée d'un Ca.
valier d'une naissance cgald
à la sienne. Quoy que le
occasions de le voir soient
assez rares en ce Païs-là,l'a
mour leur en fournit de fréquentes;
& en se voyant, ils
se trouverent si bien le fai
l'un de l'autre, qu'ils ne PU
rent s'empescher dese pro
mettre qu'ils s'aimeroient
eternellement.La Belleavoit
un Pere bizarre dont il faI
loit ménager l'esprit. Ceua
1
qui estoient le plus dans sa
confidence,furent employez
pour legagner. Unjourqu'
ilslevirentd'assez bonne
humeur, ils tournerent l'entretien
sur l'embarras de (yarder
des Filles; & en luydisant
comme sans dessein qu'il
estoit temps de pourvoir la
sienne, ilsluy proposerent le
Cavalier. Malheureusement
pour l'un & pour l'autre, il
s'estoit douté de leur mutuel
attachement.Ce fut assez
pour luy faire rejetter ce que
ses Amis luy propofoient. Il
opposa que le Cavalier n'avoit
point de Bien; & quoy
Cq1u'on luy fist connoistre qu(
fortune n'estoit point à dédaigner,
il n'y eut aucur
moyen de le faire consentir
à ce mariage. Il fit plus contre
sa Fille. Pour la punir d'avoir
prévenu son choix, il
voulut choisir sans elle, &
donna parole à un Homme
assez mal fait, qui en devint
amoureux. Laresistance qu'
elle fit paroistre,le rendit plus
ferme dans sa résolution. Il
estoit de ces Peres absolus
qui croyent avoir droit sur la
liberté de leurs Enfans, & il
suffisoit qu'ileustparlé, pour
vouloir estre obey sans aucun
murmure. Le nouvel Amant
voyant saMaîtresse dans un
chagrin extraordinaire, en
eut bientost découvert la
cause. Un autre que luy, qui
l'eust connuë engagée, eust
appréhendé les suites de la
violence qu'on faisoit à Ton
ariiour; mais il espéra qu'estant
son Mary, il effaceroit
sans peine les impressions
que son coeur avoit reçeuës.
D'ailleurs, quelque intérest
deFamillel'avoit rendu ennemy
du Cavalier, & le plaisir
de luy enlever ce qu'il
aimoit, estoit pour luy un si
doux triomphe, que l'impatience
d'en joüir redoubla
l'empressement de sa passion.
Onconclut le mariage, &
quoy qu'il ne dust se faire
que trois jours apres que le
Contrat eut esté signé, le
Pere voulut que des le soir
xneime les deux prétendus
Epoux fussent fiancez La
Cerémonie se fit malgré les
pleurs de la Belle, qui fut
obligée de lescacher. Le Cavalier
quien eut avis, entra
dans un desespoir qu'il m'est
impossible de vous exprimer.
Il crût que s'il voyoit sa Maîtresse,
ilviendroit à bout de
la toucher;&comme l'amour
est ingénieux, il trouva
moyen d'obtenir un rendezvous.
Il fie paroistre à la Belle
des transports si pleins d'amour,
&sadouleur, qu'illuy
peignit dans tout son excès,
penétra son coeur si vivement,
que ne doutant point
qu'elle n'eust à craindre tout
ce qu'un Amant desesperé
est capable d'entreprendre,
elle tâcha de luy remettre
l'esprit, en luy promettant
que quoy quipuft arriver,
s'il se rendoit le lendemain à
l'Eglisè (c'estoit le jour choisy
pour le mariage) il auroit
tout lieu de selouer d'ellei
Vous jugez bien qu'il ne
manqua pas de s'y trouver;
Ce fut un lujet de joye pour
le Fiance, qui apprit avec
plaisir que on Rival feroit
témoin de sa gloire. Le moj
ment vint où le mot essentiel
devoit estre prononcé. Ld
Cavalier sestoit mis en lieu
d'où sa Maîtresse pouvoit aL
sément le voir. Sa présence
l'anima, & quand le Prestre
luy eut demande si elle prenoit
pour son Epoux celuy
qu'illuy présentoit, elle ne
balança point à répondre,
Non. Illuy demanda encore
une fois la mesme chose, ôc
le mesme Non luy fut répondu.
L'Amant outré de
l'affront qu'il recevoit devant
son Rival, conçeut tout d'un
coup une telle rage, qu'ayant
tiré ion Poignard, quien: une
* Arme dont on (e fert fort
communément en Italie, il
en perça le fein de la Belle,
,
qui expira dans le mesme inf
stans. Le Cavalier voyant Ca
Maîtresse morte, tira aliffi
son Poignard, & le plongea
auflitod dans lecoeur dciAf
faflin. Le Pere duFiancéqui
cftoit présent, vangea la mort
de son Fils par un coup de
Pistolet qui perça le Cavalier.
Ce mesme coup blessa leCuré
dangereusèment, & l'on ne
vie quelàng répandu, où ronr
s'estoit préparé à ne voir que
de lajoye. > Il efitrcs-avantageux pour
le Public, que le bruit qui a
couru de la mort de Mr le
Prieur de Cabrieres le foicj
trouve faux. Sa maladie a
estés
sort dangereuse, & l'avoitréduit
à l'extrémité; mais il en
est tout-à-faitguéry, & il
continuë à préparer ses Remedes
pour tous ceux qui le
vontvoir.
Je vous ay mandé dans
quelqu' une de mes Lettres,
que M" de l'Académie
Royaled'Arles, suivant l'exemple
de l'Académie Françoise
, avoient dessein de
donner une Médaille d'or du
Roy, d'un prix fort confidérJ.
ble, pour récompenser
le plus bel Ouvrage en Vers
que l'on auroit fait sur une
Matiere proposée par eux a
la louange de Sa Majesté.1
Celuy de ce Corps à qui Jes.
autres s'estoient adressez1
ayanteu desaffaires qui ronc
assez occupe pour luyfaire^
remettre a un autre temps a
en parler à M'ieDuc de Saint
Aignan, Prote&eur de cette
Académie, les Bouts-rimça
de Mr Mignon firentson-j
ger ce Duc à proposer U1
Prix, & c'efl celuy quel'ora
a jugé depuis quinze jours.
ce que M" de l'Académie
d'Arles ayant appris, Mr la
Marquis de
a ce Duc le Madrigal ôi lé
Sonnet que vous allez lire.
L'ACADEMIE ROYALE
D'ARLES PLAINTIVE,
A M'le Duc de Saint Aignan.
QMADRIGAL. '"D'el Démonjaloux de ma
gloire,
rOUiinjjireJ Grand Duc) cet o¡¡.trdgeuxdessein,
-, De faire des Présens aux Filles de
Mémoire,
Qu'ellesattendoientde ma main?
Onfiaitbien que la njojlre en miracles
féconde,
Tait autant qu'ilse peut du bien À
tout le monde;
Ccmme elle peut abatre, cet peut
appuyer:
Mais au lieu d'honorer une Musi .,/è AnOnlflle,
Au lieu de Cemployyeerr
A chanter de LOVISla vaillance
-
sublime, j
Vous deviez, lepermettre à naître
feule RimeyA 1
EEttUlliijffeerraduuRBooyJettl Ufoin de la
J
payer.
4 SONNET SUR LES RIMES # données pour lePrix de
la Médaille.-VI
Sur le mesme sujet.
G - Rand Duc, mon desespoir s'es
prendàJupiter^ 1
je meursy sil enfaut croire a mon
Pharraacopolc.
£>uoy donc ? noflrt Apollon pajfcra
, pouxFrater,i
Lay quipeut s'égaler au Vréfident ,
Nicole?
Luy quifçeut vos Exploits comme on
fiaitle Pater,
.fè,i lesportasiloinfani tOI/Y.. sans
caracole, se Mars, toutsiart qu'ilcft, ti'oif
vous disputer
IfeftredesgrandsGuerriers le GliiM
&laBouffole>
11 reçois cependant m affront immortel,
-f<!!,t rien rieffacera, ny Dify, ny
Cartelj*
Songez^-y bien, GrandDuc, fefteit
lavoflreaffaire..
le ne mexplique pointi mats s'u
- faloit des Vers
J^uipjjent'voirLOYLS aux yeux d:£Univers,
VousfcuL pour en juger, moyfeule
pourles faire.
Je me fuis informé avec
tout le foin possible du Prix
qu'on devoit donner pour
les Bouts-rimez de Pan &
Guenache; & ce qu'on m'a
dit de plus positif, c'elt que,
les rimes de Par & de Cati
que l'on y doit employerj
avoient fait finir tant de Son]
nets de la mesme forte, qu
cette égalité de pensées en
ayat rendu un fort grand no-,
bre également beaux, lePria 1
citoit demeure a celuy qui
a proposé ces bizarres rimes.
Vous aurez le mois prochain
l'Eloge de la Beauté, que je
croyois vous envoyer aujourd'huy.
Une belle Dame qui
la voulu voir, me l'a emporte
à la Campagne, où elle est
allée pour quelques jours.
Cet Eloge est saic par une
Personne devostreSexe.dont
vous aurez lieu d'estimer
l'esprit. Je fuis, Madame,
Voltre tres-humble, &c.
TABLE DESMATIERES
contenues dans ce Volume.
Afant-propos, t
Charges données par le Ror9 6 Procédionsy Il
DéclarationdtfRoy, 1?
Sonnet sur le foin que prend le RI, de
bannirÎHerifie desonRoyaume, )p
Sonnet Provençal, il
Sonnet sur le bonheur de la fie champcftre)
1+
Sennetlur unJardin de CnnpAJne, içi
Rtponfe aux Remarques far la Dmhefft <ÏÈPramené, 17
Mar'aue de A/,le Maryuk de Sajfenag*
&le v.>i deS.An l""l, 41
Zelede M. f Fveryue de Grenoble, 4^
Le Rossignol & k Milan, FMi" 47!
HMijloîrca, drigal, 50 SAuotnren, etGascon,$7$6]'t
TABLE.
TABLE.
Lettre ecrite de Neufchaftll en Smfft,
touchant les tremblemens de terre, 171
Mariage de M:Chauvt[ill avec Madtmoiselle
Billard, 174-
Lettre du R. P. Fiacre deParis,Capucin,
touchant le Probléme de M. Comiersi,
4 .85
Lettre en Vers des DAmes de f-veflphd*
lie, 191
Madrigal, 101
Honneursfunèbres rend", à M.hMaA
qui* de Mons, zcu
Arrefl donné en faveur du Fin Bmétâ
que, 11
Ce qui s'etf fajje à tAcadémie Fratu
foist le jour que M. Faure-Fondtà
lmeantetvdienfAtcsadéamileRuoyealer<,£Arziei| Converfiomt21j Rif/aire, 114
PLieet au Roy, 2
MAriage de M. Lambert de Torïgny,
& de Mademoiselle Bontemps, 141
ju;t,e des Remarques sur la Ducheû f£jîr*mtnfÀ2J
TABLE.
Ettlbliffiment tltif par le Royenfaveur
delaNoblesses 16;
Toux ce qui sejtpassetouchant le jugementdonné
sur les Bouts rimez de
Jupiter& de Pharmacopole, 174-
jAanage de M. Charpentier& de MademoisellePortail,
2.8£
Accouchement de deux Garçons joints
ensemble, 189
Chapitre des Capucins tenu avec Mijfiott
an Havre, 191
M. le Prince Guillaume de Furflemberg
Eefi énleuiEvgesqmuedeSetras,b3ourg0, 1194 Autre Enigme,. 505
SejourdeMonfie;lr#'t-S.Ctoud,, 305
Divertissemens de Versailles, 507
jicaièmieGalantey )0~
fiiflolre,
GuèrlfonieM.lePrieurdeCabrieres, 31Z
Madrigal de M. le Marquis de Ro.
4 biasy 315
Sonnet du mesme, 326
Prix des Bouts-rimtz. de Pan, 3l<
FindelàTable.
Avis pour pUccr les Figures. 1
LAir qui commence par En v*im
Tircis sefforce de me plaire, doil
MERCURE
A PARIS,
AUPALAIS.
~ON donnera toujoursunVolume
nouveau du Mercure Galant le
lperemier jour de chaque Mois, & on
vendra, aussi-bien que l'Extraordinaire,
Trente sols relié en Veau,
& Vingt-cinq sols en Parchemin.
A PARIS,
Chez G. DE LUYNE,auPalais, dansla
Salle des Merciers, à la Justice.
Chez C.BLAGEART, Ruë S. Jacques,
à l'entrée dela Ruë du Plâtre,
Et en sa Boutique Court-Neuve du Palais,
AU DAUPHIN.
EtT. GIRARD,auPalais, dans la Grande
Salle, à l'Envie.
M. DC. LXXXII.
.¿l'ÆC PRiriLEGE gy ROY.
Le XI/Ill. Extraordinairese distribuërd
le 15.juillet1682
CâLAMT
1 JvIN lis2..
~E
-
NFIN, Madame,
nous approchons du
temps souhaité où
l'accouchement de Madame
la Dauphine doit remplir les
Voeux de toute la France.
Cette Princesse est preSte
d'entrer dans le neusviéme
mois de sa grossesse; & j'espere
que je ne finiray pointma
Lettre de Juillet sans vous
apprendre quelle fuite heureuse
elle aura eu. Tout ce
qu'il y a de Personnes à la
Cour, qui croyoient, chacune,
sel on son rang, pouvoir
aspirer à estre employées aupres
de l'auguste Enfant, *
dont on attend la naissance,
avoient demandé, sollicité,
fait agir leur crédit & leurs
Amis, exposé leurs services,
& sur quels droits elles fondoient
leurs prétentions.
Mais quelque mérité qu' elles
eussent, la justice du Roy
a esté encor plus forte, & il
n'a voulu donner aucune récompense
aux dépens des
Dames quiavoientservy les
FilsdeFilles de France, que
nous avons veu mourir depuis
seize ou dix-huit ans.
Ce judicieux Monarque sçait
que quoy qu'elles ayent eu
beaucoup d'honneur, elles
ont euaussibeaucoupde fatigues,
parce que des Enfans
de ce rang ne s'êlevent point
sans peines, sans soins & sans
veilles, sur tout lors qu'ils
ont peu de santé. Les Personnes
qui avoient elevé celle
des Filles du Roy qui est
morte la derniere, estoient
1 sur le point de goûter plus
de repos, en jouissant du
plaisir de lavoir hors de l'ensance.
Elle estoit belle, avoit
de l'esprit, & l'on remarquoit
en elle
J
les brillantes
qualités« de l'auguste Sang
-
dont elle sortoit. Madame la
Maréchale de la Mothe, qui
avoit esté Gouvernante des
autres Enfans de SaMajesté,
l'estoit de cette Princesse. Il
y a déja quelques mois que
le Roy luy dit qu'elle auroit
toujours le mesme honneur.
Quoyquece Postene fust pas
nouveau pour elle, elle ne
laissa pas de luy en faire ses
remercîmens, comme d'une
nouvelle grâce qu'elle recevoit.
Cette Place estoit vacante,
ôcil eut pu la donner
à telle personne qu'illuy aurait
plu choisir; mais si ce
Prince peut tour, il ne veut
pas toujours tout ce qu'il
peut. Ill'a fait connoistre en.
plusieurs occasions dans lcll
quelles on l'a veu sacrifier
(p intérests propres à la plus
exacte justice. Je n'ay diféré
à vous apprendre ce qui avoit
esté fait pour Madame la
Marécha le de la Mothe, que
parce que j'attendois que Sa
Majesté eustremply les autres
Places qui sont au def
sous dela Gouvernante. Elle
s'en est expliquée, & je
puis vous nommer toutes les
Personnes qui doivent les
occuper. Madame la Baronne
de Paliere, & Madame
de Venelle, ont esté choifies
pour Sous-Gouvernantes.
L'une de ces Dames auroit
pûsuffire; mais comme
elles ont déja joüy de ce
mesme honneur, chacune
séparement, aupres de divers
Enfans de France, le Roy a
suivy les mouvemens de sa
bonté naturelle, & pour Sa- -
tisfaire le- panchant qu'il a
à faire toujoursdu bien, il
les a voulu nommer toutes
deux, afin d'épargner à l'une
le chagrin qu'elle auroit
eu d'estre obligée de ceder
à l'autre. Je ne vous dis rien
de ces illustres Personnes.
Elles sont fort connuës; & la
rigide vertu de Madame de
Venelle a fait unassez grand
bruit pendant qu'elle estoit
Gouvernante des Nièces de
feu Mrle Cardinal Mazarin.
Madame Pelard fera premiere
Femme de Chambre.
Elle a esté Nourrice deMadame
Anne-Elizabeth de France,
morte le 10. Janvier 1664.
& Femme de Chambre des
autres Enfans du Roy. Ainsi
le serviceestantjointà sa
bonne mine & à son esprit,
on peut dire que SaMajesté
a fait paroistre son équité
dans ce choix. Elle a nommé
pour Femmes de Chambre,
MademoiselleduFour,
fMadame de S. Hilaire,Madame
Lambert, Mademoiselle
Devizé, Madame de
Boislogé, & Madame des
[ Jardins. Elles sont les plus
anciennes quireftent de celles
quionteu l'honneur de tkrvir les Fils & Filles de
France; ôc comme elles méritoient
d'estre préferées,ilne
se trouvoit personne quieust
lieu d'en murmurer. Cependant
les autres, quoy que
n'ayant aucun sujet de se
plaindre, ont tout esperé des
bontez du Roy; ôc elles luy -
ont demandé la mesme grace,
avec tant d'empressetncntôc
de confiance, que
bien qu'on n'eust pas besoin
de leur service
,
le nombre
choisy estant suffisant, ce
Prince n'a pas laisse de les
recevoir dans les fonctions
qu'on leur avoit déja confiées.
S'il tient pour les Hommes
une conduite si juste, il
est encor plus exact pour ce
qui regarde le culte de Dieu.
Il en a donné d'éclatantes
marques,&dans la solemnité
de la Feste de la Pentecoste,
& dans les Processions qui
ont esté faites à Versailles
ILJe Jeudy 18. de May, ôc le
Jeudy 4. de ce mois jour de
l'Octave. Je vous en fis une
s ample description, &vous
en marquay toute là Pom-
[ pe dans ma Lettre de Juin
del'année derniere. Ainsi,
Madame, je me contenteray
aujourd'huy de vous dire
que les mesmes choses y ont
esté observées, & que la
Chapelle neuve dont je vous
parlay il y a un mois, s 'estant
trouvée presque au mesme
lieu où Sa Majestéavoit accoûtumé
de faire dresser un
Reposoir, en a servy cette
année. LeRoy&laReyne
- accompagnez de Monseigneur
leDauphin, de Monsieur&
de Madame,suivirent
la Procession avec une pieté
qui en inspiroit aux moins
zlez; apres quoy ilsentendirent
la grande Messe dans
l'Eglise de la Paroisse. Ce
qui s'est fait à Paris, n'a pas
esté moins édifiant.Toutes
les Procédions y ont paru
avec grande pompe, & entr'autres
celle de la Paroisse
Royale de S. Louis a eu un
éclat extraordinaire. Quatre
papitaines aux Gardes porloient
les Bâtons du Daiz
avec beaucoup de modestie
Se de gravité, C'estoientMrs
bde Ferrand, de Bourlon, de
Monceaux, & deBretonvillliers.
Le Clergé précedoit en
DChapes avec les Flambeaux
55c les Torches ordinaires.
Plufieurs Conseillers d'Etat,
Maistres des Requetses) &
JConfeillers du Parlement,
imarchroienc en Robes rouges
derrière le Daiz, suiwis
d'un nombre infiny de
Xj^ns de l'un & de l'autre
sexe. LaProcessions'arresta
au superbe Reposoir que sa
faire tous les ans Mrle Pro
cureur General de la Cou
des Aydes. Quoy que la ma
gnifïcence en soit tres-con
sidérable il y ajoute toû
• jours un Concert de Voix &
d'Instrumens, dontla justes
se auroit dequoy contente
les plus difficiles en Musi
que. La Procession ayant
passé sur le Quay, on enten.
dit batre le Tambour de loin,
& ce batement répondoit au
son du Fifre. Onavoit placé.,
par permition du Roy,
deux Compagnies de ces Capitaines
, aux deux costez
avancez du Pont Marie. Ellesoccupoienc
ce Poste, l'une
& l'autre Chapeau bas J
ayant un genoüil en terre,
& l'autre élevé, avec le Moue:
quet tourné sur l'eau. La
premiere Compagnie fit sa
décharge lors qu'elle vitapprocher
le Daiz. Les Tambours
à genoux marquèrent
par le redoublement & le
bruit confus de leur bateric
leur respectueuse adoration
pendant que le Daiz passa;
ensuite dequoy l'autre Compagnie
fit une secondé salve.
La Procession ayant repaa(
par le Quay des Balconsdevant
le Pont de Pierre, y fut
saluée de la mesme forte par
deux autres Compagnies, ôi
s'arresfta encore une fois au
Reposoir de Mrle Procureur
General, oulamesmeSymphoniese
sir entendre. Vous
remarquerez dans cette action
deux choses fort partL
culieres. Rien n'édifie davantage
quedevoir le Daiz
porte par quatre Officiers
d'Armée dans une solemnité
de Paroisse;mais si cela est
nouveau, ces marques de
j
pieté nous surprendront-elles,
quand le Souverain en
donne par tout de si grands
exemples ? Il est aussifort
nouveau que des Compagnies
aux Gardes soient rengées
en haye dans des Lieux
où SaMajesté n'est pas. Cela
fait connoistre qu'Ellene
refuse rien, lors qu'il s'agit
de la gloire du Maistre des
Souverains.
C'est dans cetteveuë que ce
grand Prince ayant [çéu que
quelques-uns des plus obstinez
Religionnaires, non
feulement empeschoient les
autres de se convertir, mais
qu'ils leur inspiroientle def
fein de sortir hors du Royaume
avec leurs Familles, a fait
publier depuis peu de jouri
une Déclaration, portant défences
aux Gens de Mer &
de Mestier nez ses Sujets.
d'aller s'établir dans les Païs
Etrangers fous peine de pu..
nition contre les Chefs de Famille
qui feront surpris, &
d'amende contre ceux qui
auront favorisé leur [ortie.0n
peut voir par là que le Roy
n'a point de plus forte paf-^
sion que de voir laVerité reiinir
tous ceux que les erreurs
de Calvin ont séparez del'Eglise.
Leur Party s'affoiblit
fort, & c'est la-dessus que
MrRanchin de Montpellier
a remply les Bouts-rimez de
MrMignon. Jevousenvoye
son Sonnet.
t -
SURLESOIN QUE
prend le Roy de bannir l'Hé.
resie de son Royaume. L*Herésie Autrefois plmftiperbe
qu'un Pan,
Est enfin a la chaîne ajnji qu'une
Guenuche.
LeGrandLOYIS,malgréles ruses
deSatan,
Lit rend parfis EditspittJ souple que
la Pluche.
LaBhheamoins d'ardeura retrouver
finFan,
.!f!.!!.'it n'en a de nous voir cnfemble
en me/me Ruche,
Quittant pour ce Projet qui l'occupe
toutVAn,
Celuy d'allerporterfes Lois où naiss
Autruche.
Revenez>, DévoJtz, & le Ctelvom
efl hoc.
romAurez l'amitié de LOVISsur
letroc;
-
Voyez, que du Party toujours quelqu'undé-
niche.
L'Eglise vomappelle, & vont etnjure
Par
Cé Champmalcultivéquevouslaijfcz.
iv en friche,
IOe rentrer dans son fein sans Si)
l% sans Matsfans Car.
Y IIn'y arien de plus agréaole
que le Provençal, sur
tout quand c'estune Femme
qui le parle. Voyez, Madame,
si vous l'aimerez dans
ce Sonnet. Il est de Mrl'Abbé
He Cary.
f SONNET PROVENCAL
sur les Bouts-rimez de Pan. FAire entendreper tout lot* Pari
rapata.pan, jugad'au Lion COHWQ duno Guenucho.
Eflre amat como un Dion, & crend\
como Satan,
Jufquostis bords glAj/ars, donîe ven
la Pelucho;
itirt de I'Enemj, quandjeuExplois
lou fan
Tondre comoun Ei/flme, 'f'/adfiiÙrJd
de la Ruche;
CombatteHyver, Stiouy & irionfa,
toutl'An,
Tenirl'Aiglo plty bas que noun
-vottel'Autruche;
En tout tempsy en tou lucc, s'yfaire
dire d'hoc,
Aver fo qu'es de drecb,fcnfopertê
ny troc,
Esfo que moun Reyfa, lors qu: la Pas
dé-wcho.
min loti monde atamben cou noun A
Li pafoun Par,
\Eoupoumettrequandveu cent PYIt..:
vinsos en fricho,
LParço quesi valeur es l'appuy de : fin Car.
En voicy deux autres enocor
sur les mesmes rimes.,
mais sur diférenssujets. L'un
est de Mr l'Abbé le Laboureur
, & l'autre m'a esté envoyésous
le nom de l'Habitant
en esprit du Pré Saint
Gervais.
SUR LE BONHEUR
de la Vie champestre. HrE-uurereuuxxqquuiipprréévveennuuddtesfppllaaii--
sirs du Dieu Pan,
Ne drJlingue en fin coeur ny Belle,
ny Guenuche,
Etquide tous cojlez, invincible à
Satan,*
Ne cherche qu'en ses Prez, le Velours
&UPluche»
Si parmyJes Troupeaux il compte un
nouveau Fan,
Si de FruitsfinJardin, de Miel
s'emplitsa Ruche,
Il, Etqu'uneample Moisson viennea
couronner l'An,
ilporte peu d'envie aux dépouilles
d'Autruche.
De
De l"E/Ptit & du Corps il tient le
repos hoc;
Montent desafortune, iln'en veut
point de troc,
.Etse borne aisémentfinsflrtir de
fit Niche.
VInnocence cftpourluy lepifiéferme
Rem-par,
Ilne craint Ennemis, ny roleurs,
pourfin friche,
Sons un Roy dont la Terre adore le
grand Car.
SUR UN JARDIN
de Campagne. QrJej'aime ce Jardin,sijour
dignedePan, Où urtatn jeune Objet qui-n,a ri-en
de Guenuche,
Tranquile, loin dubruit, a couvert
deSatan,
Pourfaire la Bergère, Aime ; quiter
la Pluchc!
Là le chant des Oiseaux egayroitjujquau
Fan,
VAbeille ne voit rien de meilleur
purfa Ruche,
Etmifme en lafaifon lafltutriste
de TAn
on s'y vientprocurerla,ftntéd'une
Autruche.
il efides Promenoirs où l'ombre est
toujours hoc,
DtjfUd unertrrAJfl on enfeutfaire
troc,
VOranger, le fafminy y règne en
mainte Niche.
Ahyfilaimable Dieu que lonftwt
enPou-par,
Veut enfin que le coeur de Philûsi
x
défriche,
Jj)jfill'attaque en ceslieux,d-qtiand
j'yfira},Car.
La Duchesse d'Estramene
a la destinée des Livres heureux.
Onprend party pour
& contre ,
& elle sert d'entretien
dans les Compagnies
que l'on croit le plus en droit
de décidersouverainement
de la beauté des Ouvrages.
Les uns l'attaquent sur les
sentimens extraordinaires,
quoy qu'exprimez vivement.
Les autres forcez d'en
admirer les penlees, se retranchent
sur lestile quileur
paroist trop ferré, & en general
on n'y trouve des désauts
, que parce qu'il est
impossible de rien faire de
parfait. L'Autheura bienlieu
d'estre content qu'on examine
son Livre avec un peu
de rigueur, puis que cette
forte d'examen severe est une
marque certaine de refiime
qu'on en fait. J'ay peine
aussi bien que vous à croire
qu'il foit entièrement d'une
Dame. C'est cependant au
nomd'une Dame qu'on m'ecrit
la Lettre dont je vous
1 fais part. Comme elle sert de
[ Réponce au Cavalier qui a
• commencé d'expliquer ses
sentimens) je luy en ay envoyé
une Copie suivant ladresse
qu'il m'avoit marquée;
& s'il tient parole, je dois recevoir
dans peu de jours la
fuite de sa Critique. Lisez cependant
ce qu'on répond à
ses premieres Remarques.
A L'AUTHEUR
lu DU M. G.
JE riejlois pas offeK vaine,
Alenfieur^pourmeflater d'avoirfait
une chose que les Connoijjeursdeujjent
approuver.
Mais ce qui me surprend
,
cejl
que ton dit déjà cenfkré, &que
cefoit un Cavalier qui censure.
Ilme croit d'unJexe qui mérite
du pen, de lappuy & des applaudissemens
plûtofl que des corrections;
& J'abord je n'ay pu
concevoir qu'un Homme, dont
(
l'esprit parott si délicat3& qui
Jçait dire tant de douceurs, futl
capable de découvrir du défauts.
J'en conferve néanmoins peu de
ressèntiment. Les Femmes pour
l'ordinaireJontplusfcnfibles eux
éloges qu'aux blâmes, parce quelles
croyenttoujours bien plus
mériter la unes que les autres ,
mériterluunesqueleJautreJ
& en faveur des louanges quil
medonne, j'oublie aezfès cenfu-
J JL/
res pourluy rendre lajuflice qu'on
luy doit. Il s'exprime bien. Il
pense heureuflment. Je le croy
"Homme connoissantle monde.Je
le croygalant;&s'il m'efl
permis depénétrerjusquàses dcffeinsy
je croy luy ejîreobligee
de ce qu'il a écrit de moy., st)
qu'il rien a dit du mal que pour
paroistre moÎnJfufpefl sur le
bien qu'il en dit. Ce qui me
donne cette opinion,cefl qu'il ria
dit du mal que sur les endroits
faciles à justifier.
Il reproche a ÀdaiemotfcUe
dHennebury de s'estre mariée 4
un Homme quelleriaime point,
maigrel'engagementqu'elle anjoit
anjccunautre.
j4celay
laréponce
est aifée. Ce n'est plus me
cbofe cachée que lHifloireriefl
point Angloise; e bienqueje
seJçache point parquel(eeret ou
quelle infidelité on a déjà ejlé
mflruit de la rentable Scene, il
ta certain que depuis la demicre
dDalerte d'Hollande du dernier
mois, on fiait que lAuanture est
Me noflre Cour. Ainsi le Critiqueria
point dû s'attacher à des
Tvray-JembUnces, puis quelle ne
'Y:ontient rien qui ne Joitdefait,
)ü quand elle feroit une pure
[Fabley ctestà dire unepure inmention
qui doit efireconduite
\Jur le pojjîble & le Hjray-semblable,
peut-eflrey a-t-on donne
dei couleursajje% naturelles,
pour estre crue une choje entierement
njraye• Je demeure <£ac*
cord que ce que fait Mademoi
- selle d'Hennebury efi extraordi
naire; mais il ne le feroitpas3 su
efloitsouvent des Performa de1
fin humeur. Ce n'estoit pa1
fin aftion qu'il faloit exami-j
ner3 cessoit fin caraflere que je
riaypasprétendu exempt defoiblejje;
erlison caraéiere eflpossible,
j(onaélion a ejlénecejjàire.
Quelqxe extravagance qu'il paroisse
y avoir d'abord
a penser
mesme quuneFemmepuisse quit.
ter un Hommequelle aime, pour
un autre quelleriaimepointj la
chose peut changer de face par
kn détail de sentimens, dincikens9
de raijons & de moyens.
\4infiil ne fautpastoujours dire
munecbofe ria pû arriver, parce
"Ut la proportion, quand elle en
tuuë& generale, en pxroitf folaV
& impofJih/e. Rien au mon-
Me est ilplus contraire a la vraisemblance>
que de direqu'une
Were tue son Enfant pour s'en
mourrir? Cependant si un Aiu
theur a l'adresse de bien dépein-
Jre les malheurs d une prejjante
faminedans une Villeajjirgée;
Jt après avoir bien fait combattre
l'amour d'autruy avec l'amour
propre ,
il sçait cncor donner À
celuy-cy lavantage sur le preï
mier" on ne doutera point qui
lachoje naîtelfè effective. L'api
plication,Afonjieur, est aisee;&
je croy m'eflre assiz expliquée^
pour vous faire entendre pat
qaufelUioesnraisonsjeprètensjujlificr]
de Afademoifelle d'Hennebury.
Je le repete) Monsieur
y
je
croy que celuy qui aécrit efi
de mes Amis, al dans cette
opinion je me persuade que je ne hasarde rien à consentir qu'il
continueses Remarques. Neanmoins
sije me trompe, & s'il a
quelque cbofeÀremarquer où l'on
; pûtpM repondre, il me fera,
trace de ne pas examiner trop
vverement ces fortes J'endroits.
y m'aime assiz pour ne vouloir
\ointparoiflre avec mesdéfauts,
,
w moins avec des défauts inexpfables
; gJf puis qu'on me de-
*ande monconsentement,onme
fcordo,nn.era si en ce cas je necon- 0 JI; 1 nsarien. On exeuferabien
rtte vanité dans un Sexe, que
rs flateries de celuy de
l'Obier-
A \Jllteur ont accoutume a prejrumer
beaucoup defoy-mesme
ï voudra bien ne point détruira
tar un trait de plume cette efti.
me avantageuse, que tant d'àaions
éclarantes, tanr de refpeéts
tant de services obligeans, non
ont fait concevoir pour tous le
Hommes.
Ce n'etfpas djftzpourmoy
Monsieur, cess a dire pour un
Personne un peu glorieufij qu
ton ne publie point mes fan
tes pargalanteriefeulement g;
pargenerosité.Jeneveuxpoin
tout devoir à l'un dr à l'autre
dr jeferay bien dsse de m'excu.
sir des sentimens que l'on pour
rôk avoir sur la Seconde Partie
Elle a eslefaite enfpeu de temp
par l'engagement que l'on avoi
pris de finir au plutojfy on a et
ppeu de loisirdefaire des resté.
tionsjqu'ily auroitlieu de pardonner
de plus grands défauts
~4!tuutr' ceux qquu'oonn ppoouurrrrooilttyy- rr~e--
Iwarquer.Un des premiersHommes
de noflresiecle, plein deverw,
pleindemérité, dr dont la
capacité & la politeffi font les
moindres avantages3 vien
que
iune luy attire tant dadmiration
dans lapins illuflrejicadémie
du monde, & l'autre tant
U'efiimeparmylesPersonnes g4-
rantes, peutporter un témoignage
incontefiable que cette derniers
Wartie a esté toute faite en tresyeu
de jours. Ily a- eu un autre
incident%c'eftineparlepeu d'ujd
ge que fay de 1 Imprimerie> nI
niétant point reservé le foin de.-
Epreuves,ilycjl demeurédesredites&
desfautesajfe%fenfibles\
pour que l'oncrsye que je ne les
auroispaslaissées,fij'y avoisfeulement
jetté les yeux. C'efli
Monsieur, ce que je vousprie de
faire sçavoir au Cavalier, qui
s.e.sjii. adJre,srsré: a vous leur m,envoyer
ses RemArques. j4gréc%
en mesmetemps les remercîmens
queje vousfais, de la maniéré
obligeante ont vous tveyearli
de mon Livre dans deux de vos
Lettres. Je ne dois pas en elre
surprise, puis quevousfaites pro- onde riy mettre rien qui ne
foit À lAvantage de ceux dont
vous avek quelque choje Il dite.
- On a.eu icy nouvelles que
Mrle Marquis de Sassenage,
l'un des deux premiers Barons
du Dauphiné, avoit épousédepuis
six semainesMademoiselle
de S. André Vi-
Lrieu. Elleest Fille de M' le
Marquis de S. André, Premier
Présidentau Parlement
de Grenoble.C'est une jeune
[ Personne qui sortoit du Momastere
de Montfleuryoù
elle a touj ours este élevée,&
qui marque infiniment de
l'esprit. L'air de douceur
qui est répandu dans toutes
ses aérions, lafait aimer
de tous ceux qui Ja connoissent.
MrleMarquis de
Sassenage: est d'une des plus
illustres <5c anciennes Maifons
de France, tres-conlidérable
par les Emplois
que ses Ancestres ont eus
dans les Arnlées, & aux Gouvernemens
de cette mef.
me Province. Il est Petit-Fils
du costé maternel de Mr de
Boissieux,quiaestéPremier
Président en la Chambre des
Comptes, & qui s'est rendu
si célébré par son éminent
sçavoir, ôc par les divers
Ouvragesqu'ilamis au jour.
Son Traite des Fiefs a esté
receu ôc admiré dans tout le
Royaume. La Nôce se fie
au Chasteau du Virieu, où
ils furent visitez de toute la
Noblesse des environs. La
Ville de Grenoble qui aime
naturellement fesMagiftrats,
& sur tout Mr de S. André
qui par le zele qu'il a pour
le service du Roy & l'intérest
du Public, s'est acquis
une estime generale, députa
deux de ses Consuls &une
partie des Officiers de l'Hôtel
de Ville, pour luy faire
compliment sur ce mariage.
M' Chorier Avocat de la
Ville, & Historiographe de
la Province, porta la parole.
Il e st d'un mérite si distingué.,
qu'on ne peut douter
que ce ne sust avec grand
succés.Lajoye de cette illustre
alliance a paru universelle.
Les Pennonages de la
Ville la firent éclater le 18. de
l'autre mois par le bruit des
Mousquets & par le feu des
usées. Ce me une Feste qui
tira un concours de Peule
extraordinaire. Le lenemain
les Officiers de ces
ennonages allerent comlimenter
M le Premier
:'r¿fident. 1$ Baudet leur
Colonel estoit à leur teste.
a Je ne vous puis parler de
Grenoble
,
sans vous dire
quelque chose de son illuHçc
°rélat. Il n'ad'application
qu'à chercher toûjours de
nouveaux moyens J'al'gmenter
les fruits qu'il fait
oarmy lesPeuples,dont Dieuuy
a remis la conduite. Il
a préché le dernier ~Carémi
entier dans sa Cathédrale
sans s'estre donnéun jour ~de
repos; & il n'y a aucune ~Pa.
roisse dans toute ~l'étendui
de son Diocese, où ~malgre
les injures du temps, ôc les
difficultez des Montagnes:
il n'aille faire toutes les
années les consolantes visi.
tes d'un véritable & ~zelé
Pasteur.Vous pouvez ~juger
avec quelle joye il y est receu,
& combien sa vigilance
sert à mettre l'ordre dans
tous les Lieux où il va.
Je vous envoye une Faole
de MrDaubaine. Cefli
jLflez vous dire, pour estre
~hssuré que vous la lirez avec
~olaisir.
LE ROSSIGNOL.
ETLE MILAN.
,
FABLE.
w1 uN Rejjignolfe trwvAntfim
lapâte
** D'un Milany Btj/Ifeelertte,
J
VAttiladespetitsOyftaux;
Ah, ne me mangez pas, luy dit-il
d'unairtendre.
:Sur moy que trouvez-vous à prerel..
-
f
Je nepuis seulementvous fournil
deux morceaux;
Et si vous le voulez, je vais vous
-
faire entendre
Tout cequelaMusique adeplua
merveilleux. 1
Pour vous-mefmc,Seignetir,con.
servez-moy la vie; '1
De bon coeur jeconfensà vous
suivre en tous lieux.
Plus de.chagrins pour vous, plus
demélancolie. 1
Voyez ce queje vaux, voyez a
quoy jefcrs, Autant de fois que vous prendra
l'envie
D'avoir le plaîftrdesConcerts,
Je vomus leédonnleroay;dmiadeouce - j Pour cela feule me suffit.1
Seule elle vaut l'Opéra de pet-I
fée.
dmaisGajconeut-il une tellepensée?
A tout celaleMilan répondit.
VostreMusique est sans pareille;
Vouscomparer Lully, ce feroit
se moquer;
Mais mon plaisir n'e-st point le
plaisir de l'oreille,
Et partant, nostre Amy, je prétensvous
croquer.
Là-dessusill'étrangle,&puislegobe
enplume,
Zkrfaire du Rosty n'ejl pas une coûtume
Dont jamais les Milans se soient
Tâtilu piquer.
C'etstoutde bon, jeuneClimene,
lefuis tombé dans vosft/ers;
Ou, pour parler en des termes plus
nets,
Et que l'onentendefinspeine,
Pour vous je commenceàfintir
Ce que l'amourin[piredeplus tédre;
Mais toutd'un coup vousmefaites
comprendre
A quoy cela peut aboutir.
I'aybeau du Rossignol emprunterle
langagey
l'ay beauvousprôner l'avantage
-R.!!,'on tire d'un Amant quisçait
faire des Fers,
I'ay beau dire qu'àl'Univers
Les miensferoientsçavoir combien
vous ejtes belle,
HtltU.' cesineVOUS rien offrir.
rota n'en esses pas moins cruelle,
le levoisbien, ilfaut mourir.
Vous croyez peut-estre
que les Amans ne veulent
mourir qu'en Vers, & qu'on
«
'envoit point qui prennent
ittc résolution
,
si ce n'est
ms une Fable. Il m'est aide
vous détromper, en
ous apprenant une Avan-
~ure, que des Personnes tresignes
defoy vous assureontestreveritable.
Un jeule
Marquis à qui sanaissan-
: & ses belles qualitez don-
~oient entrée chez les Peronnes
les plus considérables
~u beau Sexe, voyoit la plûart
de celles qui passoient
)our estre aimables, sans
~ucun péril pour sa liberté.
( estoit fort délicat sur le
vray mérite; & comme en
examinant toutes les Belles,
il leur trouvoit des défauts
dont il ne pouvoit s'accommoder,
quelques fréquentes
attaques qui luy fussent
faites, il n'avoit aucune peine
à se garantir des surprises
de l'amour. Apres que for
coeur eutesté longtemps oisif,
le moment vint où il
trouva dequoy l'occuper. Un
Homme de qualité faisant à
la Cour fort bonne figure J
alla se marier en Province à
une riche Heritiere d'une
~Maison tres-connuë, & un
nois apres il l'amena à Pais.
Elle n'estoit point de ces
~eautez régulieres, dont la
~Nature semble avoir pris peikeà
finir les traits;maisel-
~e avoit un air si piquant, ôc
~ant d'agrémentestoit ré-
~andu dans sa personne ôc
~lansses manieres, qu'il estoit
~oresque impossible de n'en
estre pas touché. Elle ne fut
~oas si-tost arrivée,que l'on
1cmpreffa de tous costez à
aller congratuler sur son
nariage. Le jeune Marquis
utundes premiers,dont elle
eccut les complimens. Il
alla chez elle ~plein de cctt
confiance qui luyavoit~toû
jours si bienréussy; & ~quo
qu'il sust frapé tour à ~cou
en lavoyant, & qu'il ~senti
ce trou ble secret, quiest~le
présaged'une grande ~pas
sions ilcrutavoiressuyé de
occasions plus dangereuses
& qu'apres un examen ~un
peu sérieux, sa raison plu
libre le maintiendroit dan
l'indépendance, où il ~s'estois
toûjours conservé. Il ~s'attacha
donc à étudier cette char
mante Personne; mais foi
que son coeur trop prévenu
~uy cachast en elle ce qu'il
voyoit dans les autres,soit
que l'habitude qu'on prend
en Province d'une vie plus
retirée, luy eust acquis une
droitured'eiprit qui luy lais-
~sast ignorer ce que c'cft que
fourbe & que tromperie,
plus il voulut la connoistre,
plus cette application luy
découvrit un mérite dégagé
de tout défaut. Elle parloit
juste
,
donnoit un tour agréable
à tout ce qu'elle disoit,
ôc avoit sur tout des honnestetez
si engageantes, qu'il
ne faut pas s'étonner si en
peu de temps elle eut un
grosse Cour. Le jeune ~Mar
quis qui alloitsouvent che
elle, ne fut pas fâché d'
trouver la foule.Elle ~em
pefchoit qu'on ne remai
quast l'empressement de si
soins; & il espera d'ailleur
qu'ayantl'esprit fin & dél
cat, il brilleroit ~davantag
parmy un nombre de Ger
quine débitant que des lieu
communs, estoient ~incont
nent épuisez.L'impressio
que fit sur son coeur le ~mo
rite de la Dame, luyfit ~con
noistre en fort peu detemp
pie ce qu'il, sentoit pour elestoit
del'amour; mais ce
hérite avoit un charme si
attirant, qu'ilestoit contraint
l'applaudir luy-mesme à sa
passion; & quand il n'cuit
pas voulu s'y abandonner, il
efUit de sa destinée de s'y
soûmettre, & tous lesefforts
qu'il eust pû faire pour s'en
garantir auroient esté inutiles.
Cependant, pour ne
négliger aucun remede dans
la naissance du mal, il se priva
quelques jours duplaisir
devoirlaDame, & la longueur
de ces jours luy futsi
insupportable, que tous ic
plaisirs sembloiet estre mor
pour luy. La Dame qui est
moit (one{prir)& quis'esto
apperceuë que les dernierc
conversations qu'elle avo;
eues avec ceux qui la voyoié
ordinairement, n'avoien
pas esté si vives, parce qu'i
avoitmanqué de s'y trouver
luy reprocha sa désertion er
le revoyant, & ce repro. che qu'elle luy fit d'une ma- niere fine & spiricuelle,
a- cheva de le résoudre à luy
donner tous ses soins. Ce
n'est pas qu'en s'attachant
àl'aimer, il n'envisageast la
témerité de son entreprise. Il
la connoissoit d'une vertu
délicate
, que les moindres
choses pouvoient effrayer i
&: dans les scrupules où il la
voyoit sur l'intérest de sa gloire,
il avoit peine à comprendre
comment ilpourroitluy
parler d'engagement; mais
quoy qu'il ouvrit les yeux
sur le péril du naufrage,
il ne laissa pas de s'embarquer.
L'amour diffipoit
ses craintes,& les miracles
qu'il fait tous lesjours sur les
coeurs les moins sensibles,
luy en faisoient attende un
pareil. Pour moins hazarder
il crût à propos de prendre
un air libre qui l'autorisast à
* expliquer un jour à la Dame
ses plus secrets sentimens.
Il luy disoit quelquefois dune
maniere galante & toute
agréable, quelle ne connoissoit
pas la moitié de son
mérite.Quelquefois il s'avifoit
de luy trouver de nouveaux
brillans qui le faisoient
s'écrier sur sa beauté; & en
luy disant devant tour le
mode qu'on hazardoit beaucoup
à lavoir,il croyoit l'aci
.:.ûtumer insensiblement à
my permettre de faire en particulier
l'aplication de ce qu'il
lembloit n'avoir dit qu'en
general. Un jour qu'ilestoit
seul avec elle, apres avoir
plaisanté ûr une Avanture
de Gens qu'elle connoissoit,
il luy dit avec cet air libre
& enjoüé, dont il s'estoit fait
une habitude, qu'il s'étonnoit
qu'il pust s'aimer 81[-
fez peu pour venir toûjours
se perdre en la regardant. La
Dame d'abord ne repoussa
la douceur qu'en luy répondantqu'ilestoitfou;
mais
il ajoûta tant d'autres cho.
ses, qui faisoient entendre
plus qu'on ne vouloit, & il
jura tant de fois,quoyque
toujours en riant, qu'il ne
disoit rien que de veritable,
qu'elle fut enfin forcée de
prendre son sérieux, & de
luy marquer en termes fort
clairs, qu'il ne pouvoit estre
de ses Amis,s'il nechangeoit
de conduite. Le Marquis
luy repliqua, que la qualité
de son Amy luy seroit tresglorieuse;
qu'il sçavoit trop
la connoistre, & se connoître
luy-mesme, pouren oser
Il
uhaiter une autre; mais
u'il estoit impossible qu'il
ecut content, si elle ne luy
isoit la grace de le receoir
pour sonAmy de diftinion.
La Dame que sa vertu
endoit tres-peu distinguante,
épondit d'un ton fort fier,
u'elle ne croyoit devoir
istinguer les Gens que par
eur respect& par leur sa ges-
;:; & que quand il n'oublieloit
pas ce qu'il luy devoit,
eut-estre voudroit-elle bien
e souvenir qu'il n'estoit pas
ans mérite. Cette réponse,
qu'elle accompagnad'un regard
severe, déconcerta
jeune Marquis. Il vint d
monde, & quoy qu'il pul
faire pour se remettre l'espris
il demeura dans un embar
* ras qui l'obligea de se reti
rer. Les refléxions qu'il si
furent cruelles. Il avoit II
coeur remply du plus violen
amour que l'on eust jamais
& loin que la fierté de la Da.
me luyaidast à l'affoiblir, i.
entroit dans les raisons qui
l'avoient portée à luy oftei
l'espérance. Cette conduite
redoubloit l'estime qu'ila
voit pour elle, &plein d'adniration
pour la vertu, ne
ouvant lacondamner,quoy
u'elle fust cause de toutes
s peines, il se trouvoit comle
assujetyà la passion qui
: tourmentoit. Lanecefficé
'aimer, & la douleur de fçaoir
qu'il déplaisoit en ainant,
le firent tomber dans
ne humeur sombre qui fut
lientostremarquée de tous
eux qui le voyoient. Ce
L'estoi tplus cet Homme en..
oiié5 qui tant de fois avoir
sté l'ame des plus agréables
conversations. Le trouble &
inquiétude estoient peints
sur son visage. Il révoit
tous momens, & il y avc
des jours où l'on avoir peir
à l'obliger de parler.Cechai
gement ayant surpris tout i
monde, chacun chercho
ce qui l'avoit pûcauser, &
apportoit de fausses raison
pour empescher qu'on n
devinastla veritable. Il n'
avoit que la Dame qui
gardoit bien de luy deman
derce qu'elleestoitfâché
de sçavoir; & quand quel
quefois on le pressoit devan
elle d'employer quelque re
mede contre le chagrinqu
e dominoit,elle disoitque s'il
uivoit ses conseils,il iroit faire
voyage;qu'en changeant
de lieux, on changeoit souvent
d'humeur, & que rien
n'estoit plus propre à guérir
de certains maux,que de promener
ses yeux sur des objets
étrangers, qui par leur diversité
ayant dequoy occuper
l'esprit,en bannissoient
peu à peu les tristes images
qui le jettoient dans l'abatemenc.
H n'entendoit que trop
bien ce qu'elle vouloit luy
dire, & il s'estimoit d'autant
plus infortuné, qu'en luy
conseillant l' éloignement ]
elle luy faisoit paroistre que
son absence la toucheroil
peu. Il n'osoit pourtant s'en
plaindre,parcequ'il n'eust pû
le faire sans parler de son J
mour, & que la crainte de
l'irriter tout-à-fait, estoitun
puissant motifpour le retirer.
Enfin apres avoir bien souffert
& s'estre Iongtemps contraint
àse taire, illuy dit que
la raison l'avoit remis dans
l'état où elle pouvoit le souhaiter;
que bien loin d'exiger
d'elle aucune amitié de préference,
comme il avoit eu le
malheur de luy déplaire, il
croyoit moins en droit
tue tous ses autres Amis, de
rétendre à son estime; &
qu'afin de reparer une faute
pül avoit peine luymesme
se pardonner, illuy proestoit
qu'il n'attendrait janais
d'elle aucun sentiment
ont il pust tirer quelque
vantage. La Dame luy té-
~eLonigna qu'elleestoit ravie changeant de senti-
~és, il voulust bien ne la pas
~duire à le bannir de chez mais elle fut fort sur- uandapres l'avoir aC.
~furée tout de nouveau qui
n'aspiroitplus àestre aimé,
la conjura de luy accordé
un soulagement quine pou
vant intéresser sa vertu, ~pod
voit au moins luy rendre 1
vie plus suportable. ~Cefo
lagement estoitd'oser 1
dire,, sans qu'ellesen oftem
Íàft, qu'il avoir pour -elle
plus violente passion, &q faisant consistertout son bon
heur dans le plaisir de
Voir, il luy confacroit II
plus sincere & le plus respcÀ-
~ctueux attachement qu'elle
pouvoir attendred'un Homme,
qui ne conservant aucune
prétention
,
l'aimoit
feulement parce qu'elle avoit
smille qualitez aimables. La
[Dame ayant repris son air
sérieux, luy dit avec unenouvelle
fierté, qu'on ne luy avoit
jamais appris à mettre
de diférence entre souffrir
d'estreaimee,& avoir dessein
d'aimer; & qu'estant fort
éloignée de sentir son coeur
dans ces dispositions, elle Ce
verroit contrainte de rompre
avec luy entierement, s'il
s'obstinoit à no rrir un fol
amour, que mille raisons
avoient dû luy faire étein.
dre. Il fit ce qu'il pût pour
la fléchir, &il la trouva inéxorable.
Il luy parla de la
mesme forte en deux ou trois
autresoccasions, attache
toûjours à ce faux raisonnement,
que ne demandant
aucune correspondance, il
pouvoir luy dire qu'ill'aimoit
sans qu'elle eust lieu de
s'en plaindre. Il receut encor
les mesmes réponces
; & enfin
la Dame luydéfendit si
absolument de luy parler jamais
de sa passion
,
qu'illuy
répondit avec les marques
d'un
d'unvray desespoir, qu'illuy
feroit plus aisé de renoncer
ii lavie
;
qu'il en sçavoit les
moyens, & que quand le
mal seroit sans remede, elle
auroit peut-estre quelque déplaisir
d'en avoir esté la caurè.
La Dame luy répliqua
froidement que si la joye de
mourir avoit dequoy le tou-
Icher) il pouvoit le satisfaiire,
IÔC qu'elle estoit lasse de luy
donner d'utiles conseils. Il
sortit outré de ces dernieres
paroles, & se mit en teste
de luy arracher au moins en
mourant une sensibilité,dont
tout son amour n'avoit pû ii
rendre digne. Il ~s'encouwj
gea le mieux qu'il pût; Se
sentant de la
fermeté
autan
qu'il crût en avoir besoin, il
se rendit deux jours
après
chez la Dame à onze heures
du matin. Il choisit ce ternga
pour la trouver feule, & dans
la crainte qu'elle ne le ren-j
voyait s'il la faisoit avertir
il monta tout droit sans la demander
jusqu'a sonAppartement.
Il n'y rencontra qui
la Suivante, quiluy ditque
-
saMaistresseestoitallée à
l'L-glifeiqu"elle enreviendroit
~ncontinent, & qu'il pouvoit
choisir de l'attendre, où de
l'y aller trouver. Il prit ce
premier party, & commentant
àmarcher dans la1
Chambre de la Dame avec
L'action d'un Homme qui
méditait quelque chose, il
s'attira les regards de cette
Suivante, qui remarqua dans
ses yeux un égarement qui
la surprit. Elle sortit de la
Chambre, voyant qu'il ne
parloit point, & [e mit en
lieu d'où il devoit luyestre
facile d'observer ce qu'il feroit.
Apres qu'il eut encor
marché quelque temps, if
s'arrefta tout d'un cou p tenant
sa main sur son front,
& rêvant profondement. Enfuite
elle luyvit tirer un Poignard,
& le mettre nud fous
la Toilete. La frayeur qu'elle
eut pensa l'obliger à faire un
cry; mais sçachant la chose,
elle demeura persuadée qu'il
n'en pouvoit arriver demal,&
illuy parut qu'il valoit mieux
ne rien dire. Dans ce mesme
téps on entendit rentrerCarosse,
& aussitost elle vint dire
au Marquis que sa Maistresse
arrivoit. Le Marquis estant
forty de la Chambre pour luy
présenter la main sur l'Escanier,
la Suivante prit ce temps
pour se saisir du Poignard;
& par je-ne-sçay-quelmouvement
, trouvant un Buse
:sur la Table, elle le cacha
sous la Toilete, au mesme
lieu oùle Poignard avoiteile"
mis. La Dame entra dans sa
Chambre, & entretint le
Marquis de quelques nouvelles.
Il eut la force en luy
répondant, de luy déguiser
son trouble; & la Suivante
citant sortie sur quelque ordre
que luy donna sa Maîtresse,
il le mit à sesgenoux,
la conjurant de nouveau, &
pour la derniere fois, de ne
point pouffer son desespoir
aux extrémtez, où il craignoit
qu'ilnallast La Dame
appréhendant qu'on ne lesurprist dans cette posture,
le fit relever d'autorité absoluë;
& quand il vit que.
sans s'émouvoir de ce qu'il
luy protestoit qu'il estoit capable
de se tuer, elle appelloit
sa Suivante pour le mettre
hors d'état de continuer
ses plaintes, tout hors de
luy-mesme, & ne se possedant
plus, il courutàla Toiacte,
prit le Buse qu'il y trou- va,& s'en donna de un coup toute sa force, sans s'appercevoir
que son Poignard
avoir esté métamorphose.-
La Darne surprise de ce
coup de Buse, ne sçavoit.
que croire d'un transport si
ridicule. Cependant ellele
vit tomber a ses pieds. Son
iimagination vivementfra-
, pée du dessein de se tuer,
avoit remüé tous ses esprits;
> & ne doutant point qu'il ne
se fust fait une blessure mor- telle, ilperdit la connoissance
& resta longtemps 8.1
noiiy.La Suivante entra daa
ce moment, & ne se 1d
empelcher de rire de voir i
Marquis en l'état ou il cjfloit
La Damenesongeaqu'àTer
tirer, & ne voulut appelle
personne,afind'étouffer 1*
chose dont on eust pu faird
des contes fâcheux., si elle
eust souffert qu'elle eust éclaté.
Enfin il revint à Iwy
après quelque peine qu"'o.
prit pour cela. Il pria d'abord
qu'on le laissast mou-,
rir sans secours; surquoy la
Dame luy dit qu'ilaimoit la.
Iie plus qu'il ne pen soit, &
HUll pouvoit s'asseurer de
n' en sortir de longtemps, s'il
ne vouloit employer qu'un
8usc pour se délivrer de ses
malheurs. Il crût que la Da,
me, pour mieux l'insulter,
JlffcétoÍt la raillerie, & chercha
le fang qu'il devoit avoir
perdu. Il n'en trouva point,
:5c moins encor de blessure.
II s'estoit donné le coup de
ri bonne foy, qu'il ne pouvoit
revenir de sa surprise. Il
demanda par quel charme
ion l'avoit iauvé de son defef.
poir- ôc la Dame qui estoit
bien éloignée de comprendre
qu'il eust voulu setue;
effectivement,luy ayant marj
que qu'elle n'aimoit poinj
de pareilles Scenes, la Suivanteneluy
voulut pasoster
la gloire qu'il méritoit par sacourageuserésolution de
tourner ion bras contre luymesme.
Elle montra le Poi.
gnard,& raconta ce qu'elle
avoitfait. Le Marquis fut si
honteux de l'avanture du
Buse qu'estant d'ailleurs accablé
par lesreproches que
luy fit la Dame d'un emporr.
, tement si extravagant,il le rei:
ira chez tuy sitost qu'il fut
~n état des'y conduire. La
necessité où il se trouva de ne a plus voir, luy sft prendre
ne dessein de s'éloigner, &
pour en tirer quelque mérite
> ilserésolut à voyager,
afin qu'elle pust connoistre
,que mesme en se bannissant,
il s'attachoit à suivre ses ordres.
Il est arrivé à Rome,
»ù il prétend demeurer assez
longtemps pour se guérir de
sapassion.
L'Air nouveau qui fait, ne
peutmanquer de vous plaire.
Ilest de l'illustre Autheur
L
dont je vous en ay souven
envoyé. Je me souviens d|
vous avoir dit qu'il devol
donner un Livre nouveal
d'Airs gravez, ayant po
titre, Second Mélange. Il
vend présentement au Pala'
avec sesautres Livres d"Air
gravez. Ce dernier fait 1
dixième, a
AIR NOUVEAU. EN vain Tirciss'efforce de
meplaire.
En vainJespleurs, ses regArds, fil
jÕûpirs)
Rangentdefonpartymespluttcndrei .y mesjim tcndrei
dcfîrs.
'leUsy Amour,je ne puismedéfaire
y
yune raison importune&severe
£>ui me défend de goûter tes plaifin-
,
Un galant Homme qui
ait aussi bien aimer que
ire des Vers, s'est plaint du
:u de succés de son amour,
ir deux Madrigaux que
adjoûte icy. Voyez s'il a
nérité qu'on le réduise à Ce
lain dre.
MADRIGAL.
Risconfentiroit,dit-elle, a s'en-
1 gager,
l'onpouvoit trouver unfideUt
Berger.
GhfClp-r-euxte clu dO'JIU a Jon ind
fércnce!
Devroit-elle douter de ma(Jnccritc'f
Cinq ans d'amour, dey~, <y de
petfvcrame,
Sont d'à(fez, feins garands de ma
fidélité.
EAUTRE MADRIGAL.
Lie me d/f nd de la i-oir,
1 ..,t. La crutlie Btduic,dontjadoreLempire,
Et malaremon coeur qlliolîpirc
J'gheis, & m'enfats un funcjlcde^
voir,
Trop heureux dans mon dcfljJoir)
Si masoûmission extrême
Peut luyprouvercombienjel'aimg
On ne s'est pas feulemen
rvy du Provençal pour puiier
les grandeurs du Roy;
na fait aussi un Sonnet GaC
ion sur cette mesme matiere.
vous l'envoye. Les rimes
= Par & Car y sont em-
)oyé,,;s d'autant plus heulufement
, que ces deux
aots signifient Pair& Cher
n cette Langue.
jOUNET BOUT-RIMAT,
F en Linguo Moundino,
(
A LA GLORIO .DEL REY. LOV Rey que YAN la Pax as trotc.
petets de Pan,
:a bouqual'Enemic milion qu'uni
p
Guenucho.
Etsa Ilizi la Croux oun regnabo
Satan,
Etsabillo disamdyfoulai que âi
plucho.
}j/n'a queisEncmicsquesa,s btrth
l'y fan.
Coum'unofato Abeille elfap eamil
saRuchoj
Elfa may dins unjour qu'eu Autres
dinstoutl'an,
E CQubo toutidess' elspla mil/ou qu'a
Autrucho.
Elpot toutco quel bol, toutço quel
ditseshoc,
Tren toutdebounoguerro, ejamû >
per troc,
La,bertutdinsfoun tor es cçum odin
si nicho.
t'lp d'autre Re) dambelnoupot ana
« delpar,
eu Bojattmefcns'elferio toumbat
,,
en fricho,
LOVIS es det cel lou préfeu lou
pliu car.
Je me fuis informé, Ma-
:ame) de ce que vous m'a.
ez témoigné avoir envie de
çavoir de feu Mr l'Evesque
e Castres, dont jevous dis
eu de chose quand je vous
ppris sa mort il y a deux
nois. Il estoit Frere de déunt
MrTubeufPrésidentà
a Chambre des Comptes,
lue la Reyne Mere choisir
pour estre un de ses Exécu
téurs testamentaires.C'est
luy qui a eu le foin de faire
achever le Val- deGrace
Vous en connoissez la mal
gnificence. Ellefera unete
nel monument de la pied
de cette Princesse. La Ville
de Toulouse conserve ui
prétieuxsouvenir de ceuî
que le Pere de ces Messieur
a laissez à cette Capitale di
Languedoc. Le College de
Lesquille luy doit la beauti
de ses Bâtimens, le nombri
de ses Revenus., &: enfin l'é.
tat florissant où il cft présèn
ement. Leur Famille est originaire
d'Auvergne, &calliée
tout ce qu'il y a de consilérabledans
la Robe.
Feu Mr de Castres estoit
Docteur de Sorbonne. Il fut
Kcent du Clergé, & il s'acquita
de cet Employ avec
beaucoup de capacité & de
prudence. Mr le Cardinal
Mazarinl'avoit envoyé à
Rome auparavant pour y
légotier des Affaires d'im.
portance touchant la Religion.
Sa conduite eut un fuci
cés si heureux
, que ce Ministre)
dont il mérital'éstime
& la bienveillance, luy ni
donner deux Abbayes. ON lenomma quelque te
après à l'Evesché de S. Pon
Il fut à peine sacré, qu'ilr
mit volontairement lesd Abbayes, une Pension qu'
avoit sur la Cure de S.S
pice, & un Prieuré, ne.,VO
lant avoir qu'un Bénéfice!
Il fit des Ordonnances, de
Rituels, des Missions, & uxJ
si grand nombre de Visites
que son Diocesè fut en peu
de tem ps un des mieux ré
glez du Languedoc; m
lors qu'il commençoit à re
acillir le fruit de les peines,
fut choisy pour estre Evesue
de Castres. Cette transation
le toucha sensiblemet.
i ne pouvoit se resoudre à
uitter un Diocese qu'il ailoit
d'une tendresse vrayelent
paternelle. Mais Dieu
voit besoin de son zele dans
eluy où il estoit appelle.
'Herésie le déchiroit depuis
n long temps, Ôcil y falloit
n Homme qui eust son sçaoir&
sa pieré) pour rameter
tant de Freres égarez,&
te faire de tous ces Diocéains
qu'un mesme Trou-
11
peau. Ce Prélat ne trompa
pas les espérances qu'on avoit
conceuës de luy. Les
Temples des Prétendus Reformez
devinrent deserts, &
en peu de temps les Converfions
furent si nombreuses,
qu'il fit commencer une
Eglise Cathédrale sur ses anciens
fondemens. Jugez,
Madame, quelle joye il eut
de voir les Enfans de ceux
qui l'avoient détruite, travailler
eux-mesmes à la rebastir.
Il ne faisoit rien dans
son Diocese sans consulter
son Chapitre. Il appelloit les
i
Oignitez les Confreres, &
=s Chanoines ses Freres,
yant pour eux une estime
uneamitié qui répondoit
u respect. qu'ils luy renloient.
Il a fait bastir un
alais Episcopal qui luy a
cousté cent mille francs, &
efusa de ceux de son Diocese
douze mille écus qu'ils
uy offroient pour cela. Je
le parle point de plusieurs
Fondations qu'il a faites, &
des grands biens qu'il a laissez
à son Eglise. Je vous diray
feulement qu'après lavoir
gouvernéel'espace de
dix-huit ans, il l'a choisie
pour son Heritiere, n'ayant
point voulu enrichir un Neveu
du Patrimoine des Pau
vres. Il a donné son coeur
aux Jacobins de Castres, ôç
une somme considérable
pour bastir une Chapelle.
Ils l'ont reçeu avec de tresgrandes
marques de religion
& de pieté. Quelques
jours apres que le Chapitre
eut appris sa mort, il luy fit
faire un Service des plus folemnels
dans l'Eglise Cathédrale.
Les Officiers de Justice,
les Consuls de la Ville,
de
Z tous les Ordres Religieux,
assisterent, ôc ce fut Mc
Abbé Vidal, Docteur de
orbonne,&Theologal, qui
rononça l'Oraison Funere.
- Henry de Bourbon, appelle
d'abord Gaston de Foix,
Duc de Verneüil, Pair de
France,Comtede Baugency,
de Senlis, & deCompiegne,
Chevalier des Ordres du
Roy, & Gouverneur de
Languedoc, mourut dans
rien dire la derniere fois, parce
que cette nouvelle ne fut
receuë à Paris, qu'après que
j'eus achevé ma Lettre. Ce
Prince nâquit au mois de
Janvier 1601. & estoit Fils du
Roy Henry IV. &:deCachet
rine-Henriete de Balzacd'Entragues,
Marquise de
Verneüil. Il a possedé les
Abbayes des Vaux de Bernay,
de Bonport, de Tyron
deS.Germain des Prez,d'Orcamp,
de la Valasse, de Fes
camp, & de S. Taurin d'Evreux,
& fut pourveu del'Evesché
de Metz, dont il a
ortélongtempsle titre.Enuite
ayant este fait Chevalier
du Saint Esprit le premier
Janvier 1661. & receu
Duc & Pair de France le 15.
Décembre de l'année suivante
,
il prit celuy de Duc
de Verneüil, fous lequel il a
esté Ambassadeur Extraordinaire
en Angleterre en
1665. Il eut le Gouvernement
de Languedoc en 1666. 8c
ayant enfin quité tous ses
Benefices, il épousa le 2.9,
Octobre 1668. Charlote Séguier,
Veuve du Duc de
Sully, & Fille puisnée de
Pierre Seguier, Duc de Villemor,
Pair & Chancelier de
France, dont il n'a point eu
d'Enfans. Il aimoit la Chasse
passionnément.C'est un
exercice très - digne d'un
Prince, & dont le plaisir est
estimé d'autant plushonneste,
qu'il ne peut avoir aucune
méchante suite, ce qui ne
se trouve presque dans aucun
autre divertissement.
Apres la mort de ce Duc,
le Roy n'a pas beaucoup consulté
pour luy donner un
Successeur auGouvernement
de Languedoc. Le mérite
Mrle Duc du Maine, qui
ans l'âge leplus tendre laisdécouvrir
les plus belles
ualitez des grands Homles)'
a fait choisir parSa Maesté
pour cette importante
charge.J'aurois de la peine
vous rapporter tout ce
u'il a dit au Roy, pour luy
émoigner sa reconnoissane,&
pour luy persuader
lu'il agiroit avec un zele si
emply d'ardeur, qu'il auoit
la gloire de remplir son
jtioix, & de le voir avoüé
!k toute la terre. Vous sçaez
déja, Madame, que ce
jeune Prince, avec tout
qui peut plaire aux yeu
dequoy surprendre par
qualitez de l'esprit &
coeur,les plus délicats & le
plus difficiles. On ne peu
concevoir toutes chosesav
plus de facilité,ny raison
ner avec plus de justesse. 1
a une vivacité qui surpren
toujours, il y a tant d
bon sens dans tout ce qu
dit, que l'on est sansc embarrasse de ce qu'on doi
le plus admirer enluy, ou
son esprit, ou son jugement
Ses Maistres font charmez
du fruit qu'il fait dans les études.
Les Autheurs les plus
difficiles luy sont familliers
;
& rien ne luy échappe des
beautez ny des défauts qui
s'ytrouvent, & dont les feules
remarques ont fait tout le
mérite de plusieurs Hommes
illustres. Je croy vous
avoir appris dans quelque
lutre occasion, que dés l'âge
de sept ans, il en avoit
fait luy-mesme sur quelquesuns
des plus celebres. Aucheurs
de l'antiquité, qu'on
a veu des Maximes de Morale
de sa façon, & qu'il a
écrit des Lettres qui firent
croire à une Dame de bon
esprit& d'un grand discernement,
que ces Pièces recüeillies
& imprimées estoient le
plusagréable&leplus riche
présent quelle pustoffrir à
une Personne, que l'on dire peut estre en tout,la merveille
de ce Geclc) & l'ornenement
du Regne de Loüis
LE GRAND. Il paroist
bien à tout ce que nous découvrons
chaque jour dans
ce Monarque, que le Ciel sa 1
creé pour luy, comme nous
voyons bien aussiqu'il a pro- ,
)
A
uit tant de merveilles pour
en Prince qu'il a mis au désis
de tout le reste des Homnes.
Je ne parleray point de
sprit ny du courage de Mr
lU Maine; de ces nobles senmens
qui luy font souhaier
tout ce qui estdigne des
critables Héros, & qui les
:onduit à la gloire la plus pule.
Je ne vous diray rien
,Lulli de son bon coeur, qualitérare
dans tous les temps.
se ne vous entretiendray pas
non plus de sa politesse, de
son humanité, & des manieres
honnestes,maispleines de
distinction, avec lesquelles i
reçoit tout le monde. Je re.
péteray seulement ce que j'a
dit des autres prodiges de c<
Regne. Le Ciel l'a fait naî
tre pour Loüis LE GRANI^
& on voit en luy ce qu'en
marqué dans une Devifi
feu Mr Douvrier.
jouearguitortum.
Dans lemesme temps que
Sa Majesté donna le Gouvernement
de Languedoc à
Mrle Duc du Maine, Elle
nomma Mrle Duc de Noailles,
Capitaine de la Premiers
Compagnie de les Gardes
u Corps, & Gouverneur de
oussillon, Commandant
e la mesme Province dt
anguedoc. Ce feroit voupoir
perdre des paroles, que
cuhsetriccheedràecevcohuos imxa. rquer la
Quand
e ne vous auroispasdéja
,entretenuë plusieurs fois de
Mr de Noailles,lavoix publique
en dit tant de choses
iglorieuses, qu'il vous seroit
impossible de les ignorer. Un
esprit doux,une pieté sans
fard, un zele ardent pour le
Roy, & un extrême desir
d'obliger tous ceux ^*ifl
distinguent desautres,~s
des qualitez si essentielleJ
ce Duc, qu'il a souventr
du des services auprès de 9
Majesté, à desPersonnage
qui ne l'en avoient ~poi
sollicité, & qui ne le ~con
noissoient que parce que
ceux de son rang font con
nus de tout le monde. Mai
quand le mérite parle, M,
de Noailles ne se taist j*
niais.
Messire Estienne Girar
din, Religieux de Saint
Croix de la BretonnericÀ
~prieur du Verger, a elle bew
Abbé deBeaubec le7. de
:: mois dansl'Eglise de Saint
~ictor de Paris. La Cerémo-
~e fut faite par Mr l'Evef-
~lue de Perpignan, assisté
:e M" lesAbbezdelaChaté
& du Buisson. L'Assemlée
estoit fort grande. Au
~ortirdelà, Mr le Lieutenant
livi son Frere, donna un
ort grand Disné chez luy.
MrGirardin, Chanoine Ré-
~lier de S. Victor, fit lamesne
chose dans l'Abbaye.
A: de Vauvray, Gendre de
vr de Belinzani, Intendant
de Toulon, est un quatié
me Frere. {
On m'a donné la Tradu
ction d'une Ode ~d'Horace
que vous trouverez fort heu
reusement rendue.J'ay mj
au bas le nom de l'Autheur
de la maniere qu'il veut ~se
faire connoistre.
TRADUCTION DE L~
huitième Ode du second Livre
Ud'HUoar.ascei, iq*uirciosm?m&encce.Ipas J - 1
E croirois a tesfeintes larmes,
,?ai trompentjifouvent tes credule
Amans, j
tSi quelqu'un de tesfauxfermens
* coùtoitfeulement le moindre de
tescharmes.
Apeine tu mes infideUe,
Qu'en voit briller en toy mille nou- 0"
veaux attraits;
Et tu ne me trompesjamais,
Vue tun'enfois, he/tU! plus char-
1- mante &plUJ helle.
il ne te resse rien àfaire,
ii tu veux exercer lepouvoir de tes
yeux,
-62ue d'abuflr du nom des Dieux,
Ifpru avoirtrompéles Mânes de ton
Perce
Maigre ta mire perfidie,
fMille nouveaux Amans s'engagent
foui tes Loixi
Et ceux qui iaiment unefois,
Neguérijjintjamais decette mit.
ladie.
Pourleurs Fils, les Merestimidet
Craignent le coupfatal de tes moindresfourisi
1 Et cent jeunes B~C&dutez,, pour leurs
tendres Marys,
Redoutent tesregardsperifdes.
E.D. C. D.M. d'Avalot
4
Apres Horace, vous ni
ferez pas fâchée d'entendn
Catulle parler nostre Lan.
gue.
PIGRAMME 93. de Catulle,
qui commence par Lisb, ia mi
diât) (J?L» O"V dit que maMaîtresse,
Partout dansfesKdiscours,
Seplaint^méditde tneysans cesse,
Et cependant elle enparletoujours,
ih!je meure centfoisla Belle ne
m'aime.
Pourquoy ne lepascroire ainsy
hm'enplains,j'enmédis, &j'en
parles de mefine;
dh! je meure centfois.si je nel'aime
ausy.
EPIGRAMME 35. du mefmc
Autheur, ou Hymne à l'hon.
neur de Diane,qui commence
par Didnxfamiainjfde, &c.
-
J
Eunes Fiffer,jeunes Garçons^
Nuus qUi dansnos de/irs navons
rien de profane,
Parmy nos eux &nos cbanfans,
Célébrons a l'envy les vertHl de
Diane.
Ouvrage charmant de lamoyr,
Véee, illustre fang du Souverain
du Monde,
Toy que Latone mit aujour
Dans les Bois de Délie en Olives
féconde.
Defuis ce temps nésfombres Bois,
Wes murmurans Ruiffiallx,n()J Fictives^
nos Montagnes,
ReconnoissenttoujourstesLoix,
E/ tufais l'ornement de nos vertes
Campagnes.
LesFemmes dinii-accotichement
Jmplorent tonsecours, &t'appellent
Lucine,
Et l'Universcommunément
Adorefous trois noms lA puijfancc
divine.
La nuit, tu brillesdans les cieux;
Tm cours réglant les mois, mestre
les années.
On voit le Laboureurjoyeux,
Ji>*and ton Aflre luj rendsesinoiffinsfortunées.
Reçois nos voeux &ilosamaars,
Etdequelquefaçon quepar tcut ol
tenommey
Soisfainte, &confervetoujourÀ
Les Sueceffeurs£Ancus, &la yOU
de Rome.
L'Autheur de ces agréa
bles Traductions, est
le~me
me- dont je vous ay envoyé
plusieurs Ouvrages, sous 1^
nom du Fils d'un Auditeur
des Comptes de Dijon,il
s'appelle Mr, Moreau,&~fut
reçeu il y a deux mois Conseiller-
Auditeur enla Chanx
bre des Comptes de Paris.
Feu Mr Moreau son Perc*
en mérite & d'une probité
onnuë, avoit exercé la mes-
~ne Charge pendant beau-
~oupd'années en la Chamrc
des Comptes de Bour-
~ogne, & Mr Moreau son
rere yremplit actuellement
elle d'Avocat General avec
caucoup d'a pprobation &
gloire. Les galantes Pieces
~uevous avez veuës de luy,
tit esté faites pour une jeune
aimable Veuve, qu'il a
~enfin épouséeaprèsunecons-
Lncc. de pres detrois ans.
crû ne pouvoir mieux
~risfaire l'envie que vous
i
m'avez souvent témoignée
d'apprendre sonnom, que
par l'eclaircissement que je
vous donne.
Vous avez déja sçeu que
Mr Arnaud, Intéressé depuis
longtemps dans les Fermes
générales de Sa Majesté
abjura, il y a plus d'un an
la Religion Prétendue Reformée;
mais peut-estre le!
nouvelles publiques, qu'on
assaisonne assez ordinairement
de médisance, vous auront-
elles représenté sa conversion,
comme peu sincere;
&comme faite sur des veuës
humaines. Si cela est, voicy
~requoy vous desabuser. Elle
~ft si pure & si veritable, que
isar son exemple, par sa sage
~onduite, par ses instructions
xndres & paterne lles, ou
plutost par les graces parti-
~ulieres que Dieu luya faites,
a attiré apres luy plus de
cent dix Personnes, & presque
toute saFamille. Deux
le ses Parens, & un de ses
Commis, reconnurent leur
erreur peu de temps après.
Mrde Fontaines son Fils unique
, suivit son exemple le
premier jour de Caresme,&
le Dimanche 7. de ce mois
Madame Arnaud sa Femme
MrdeBlair,& Mrdes Plantes
tous deux Fils de la mesme
Dame, mais sortis d'un pre
mier Lit, MrdeFayolle, Fil
aîné de Mrde Blair, & la De
moiselle de MadameArnaud
firent abjuration entre le
mains de Mr l'Archevesque
de Paris, en présence de M
Lamet Curé de S. Eustache
& de M' Varet Docteur de
Sorbonne. Cesçavant Prélai
leur fit un discours des plus
touchans, & qui les auroil
entièrement confirmez dans
la
la croyance des Veritez Catholiques,
s'illeur estoit resté
quelques doutes. On aveu
des Lettres qui portent que
le mesme jour Mr le Baron
d'Arros d'Auriac, Madame
sa Femme, &septde leurs
Enfans,firentaussi abjuration
à, Pau en Bearn, persuadez
par les motifs de la conversion
de Mr de Blair, qu'il Envoyez a à Madame d'Arros
sa Soeur, & dont il doit faire
part
au Public., par l'ordre
pïiefme de Sa Majesté sur
leraport
c
que luy en a fait Mr
l'Archevesque.
1 Dieu se sert de tout pour
nous attirer à luy. Une jeune
Demoiselle, aimant fort
le monde, & ne manquant
point de charmes pour s'y
faire regarder, n'avoit d'autrepassion
quecelle deplaire,&
de s'attirer grand riom.
bre d'Adorateurs. Son Perc
mort depuis quatre ou cinq
années, luy avoit laisseassez
de bien pour vivre àson aise
en se mariant, si elle eust
voulu se contenter d'un Party
sortable; mais l'ambition
la fit aspirer à un rang plus
élevé, & sans rebuter aucun
de ses Soûpirans, elle attendoit
toûjours la fortune,dont
elle se croyoit digne. Enfin
il parut quelle s'offrit. Un
Cavalier
fort
bien fait, ayant
équipage,& le titre de Marquis,
rendit visite à la Belle.
Son esprit luy plût. Il fut
content de son bien, & en
peu de jours l'affaire fut arrestée.
La Mere ravie d'avoir
un Marquispour Gendre,
ne pût contenir sa joye.
Elle en fit part à tous ses
Amis, & ce mariage fut divulgué
dés le jour mesme
qu'elle l'eut conclu. Le Marquis
pressoit la Cérémonie;
& il pressa tant, que les Parens
de la Belle le soupçonnerent
d'agir de mauvaise
foy. Ses empressemens avoient
l'amour pour excuse;
mais quelque ardent qu'il
pust estre, on avoit raison
d'examiner, & de naller pas
aussi vîte qu'il vouloir. Il (c
disoit d'une Maison fort illustre,
& plusieurs titres qu'il
consentit à montrer, justifioient
assez sa naissance.
Ainsi il ne restoit plus qu'à
s'éclaircir de son bien. La
Belle entestée de la qualité,&
trop prévenue pour saPersonne,
l'en eust crû sur sa parole,
s'il n'eust eu qu'elle à perfua-
) der. Elle avoit charte pour
luy tous ses autres Protestans,
ôefbnmérke, qu'elle croyoit
effectif, avoit fait surelleune
impression si forte, qu'elle
faisoitconsistertout son bonheur
à l'avanrage de se voir
sa Femme. La Mere s'éstoit
rendue, &elle donnoit déja
ses ordres pour le mariage,
lors qu'on vint luy dire
qu'un faux Marquis avoir tâché
de surprendre fous diférens
noms la crédulité de
quelques Veuves qui avoient
des Filles, & quelle devait
prendre garde si son Gendre
prétendu n'estoit point ce
mefmc Fourbe, qui bien loin
d'estre Marquis, n'avoit
aucune naissance, & nesubfiftoit
que par industrie. La
chofeeftoitaflfez importante
pour l'engager à profiter de
l'avis. Elle alla trouver les
Personnes mesmes à qui l'avanture
efloit arrivée; &par
la conformiré des traits, de
la,taille &des manieres,donc
on luy fit une fidelle peinture,
elle connut le péril que
1
faFille avoit couru.LeFourbe
soûtint sonimposture,& sesit
promettre que le len demain
on luy feroit voir les4 Gens
qui l'osoient calomnier. Il
n'a point paru depuis. Paris
est si grand, qu'en changeant
de nom & de quartier, il peut
faire ailleurs la mesme entreprise.
Il l'a déjà manquée
lIatrfoaspTedreéifiofilsirp.our croire qu'il
LaBelledont
il s'eitoit fait aimer, & qui
s'attendoit à estreMarquite,
a sènty si vivement la honte
d'avoir pris mal à propos de
trop hautes espérances) que
levoyant sans Amans,&ne
pouvant suporter les contes
qu'elle a sçeu qu'on faisoit
d'elle, elle s'est d'abord retirée
à la Campagne, & de
li dans un Convent. c'cfi
là que la Graceacommence
d'opérer. Elle luy a fait ouvrir
les yeux sur la vanité de
ce qui flate le plus les jeunes
Personnes; & le peu que les
choses de la terre luy ont paru
avoirdesolidité, l'en a si
fort dégoûtée:, que depuis un
mois elle a pris l'Habit de
Religieuse. Elle fait paroître
dans ce changement deat
une latisrattion parraite, i marque à toute heure
mpatience quelle a de
ire ses Voeux. L'engageent
où ils mettent pour
toujours, ne l'étonne point,
!&il semble qu'elle (oitinfpi-
Srée du mesme esprit qui a
Ifait écrire la Lettre que je
ivous envoye; & dont une
Dame du Convent luy a
idonné la Copie. Cette Lettre
n'a pas peu servy à la confirmer
dans l'amour de la
Retraite. Lisez-la, Madame.
Elle vous fera connoistre
combien les Personnes veritablemenc
dégagées c
monde, menentuneviehei
reuse.
- REPONSE
D'UNE RELIGIEUSE
à une Lettre qu'un de Ces Am
luy avoit écrite, pour fçavo
son sentiment sur les Voeu
de Religion.
1L eflaife de juger) Monfitu
que lafeulecuriojité, &rno
pas le dejir devousintfruire,von
engage à mefaire une quejlion
sur laquelle je riay que lesfynie
s que peutmavoirinfpirees mon
eureux tempérament
>
joint A
t douce expérience> qui me fait
reuver depuis longtemps) qu'il
flfortfaciled'observer les VOEUX
e Religion. Jesçay bien que s'il
es'agissoit que de traiter de leur
Xcellencey ou d'établirleur utiliey
vous ne chercheriez lesecours
le personne, parce que vous trouberie^
chezvous-mesmetoutce
rue peuuvent imaginer sur cette
natiere
,
lasubtilitè (éf laforce
lu raisonnement; mais vêusnen
uoulezpa5 aujourdhuy àdesfenimens
si releuck. Vous cherchez
9ulement a,p,en,étrer ceux dd''une
Fille;) epeut--estre a l'embara
fer par des reféxions qui pou
roient bien luyperjuadt-rquclh
perdu tout le méritedufacriji
qu'elle afaita Dieu desa Pe
sonne toute entiereypuis que,
ne s'eflfaitpour cela aucune vu
lence3 &qu'ilriyaqueceluy q
combat qui remporte la viéloirc
&que lesèul Victorieux qj
puijJe prétendreaejlre récompei
fé. Ainsime voilainfenfiblemet
retombée dans mes premieres if.
quiétudessfondéessurl'excès d
plaisir-que je trouve dans mo
état. Cela pourroitfujifrej Mon
feur, pour vous satisfaire
,
pui
re vous nevouliez ce meJemir,
estre instruit que des sinceres
uouvemens de mon coeurJ tou-
~r 1 ° èant les peines que vous preten-
K quiJe rencontrent dans nos
\imables Solitudes. Maissivous
\oule%
une explication plus positive
sur laofÕûmiffion aux volontez
des autres que vous croyez
tous eflre desi difficilepratiquey
je vous diray quelle ne peut fef
*re que pour
les
Personnes qui sengagentinconftdérement, &
non pas pour nous qui ne le faisons
jamais qu'apres avoir étudié
pendant un long Noviciat
nos inclinations> sur lesquelles
noU4 réglons nojtre choix; au
que dans le monde on livre u
Fille au caprice d'un Homm
sans luy donner presque le rem
de l'envisager. Ilferoitjufle
luy en laisser connoiflre afon
les moeurs Êg l'esprit, & c'ef
quoyl'on ne pense point.Cepe,
iattt le caraEtere decesdeux Pe
JonnesJe trouvefouventfioppoj
qu'il est impojjiklequ'il ny aite
trelles une eternelle contrariété,
naiss de là une espece de marty
involontairey qui nepeut mat
querde tuer l'ame) apres avo
consumépeu a peu le corps de a
désolées Vittimes de l'intéress,
c
l'ambition de leurs Parens.
e font ces fortes de combats qui
viventfaire horreur à ceux qui
ont exçitez par leur manche
e prudence, aujjt bien qu'à ceux
"ils ont exposez a les soutenir,
ns en attendred'autre succés
f\uunEnfer anticipé. Cefontces
vxtremite7,, terribles qui doivent
raire tremblercelles de mon Sexe,
Ilui nesefentetpas açeeK degenebfîtépoursurmonter
les difftculfaz
quise presentent a leur imagination,
pour les empejeherd'entrerdans
nos sacrées Retraites, ou
/e repos& lajoye qui en fontinséparables
t ne nous promettent
pas moins qu'un bonheurfanssi
Comme aucune des cbofes de
terre nepeut l'alterer> il nyel.
pointaujJi qui soientcapables
contribueràlefaire naijlre.v
pres celaJJvlonjieur
, pourre:
'Vous douter du mépris ftncere
q
nous faisons des trésors périss
bles qui font aujourd'huy i
Dieux du Siecle, quoy qu'j
ayenteneux-mesmes lasource,
tous les maux qui accablent l
Hommes de tant de diferent
maniérésf Etd'ailleurs, s'il t
'L'ray3 comme il n'est pas perm
d'en douteryque cesfortesdebiei
n'ayept eslé donner preférablt
mentade certainesFamilles>qHafin
de lespartageravec ceux qui en
font dans le besoin, ceux qui s'en
privent volontairement ne fontilspas
louables
, veu la difficulté
uinitelnytioan de les dispenser felon
de celuy de qui on les
4 receusf Toutes ces raisons ne
font-elles pis plus quefujfîfantes
pour nous en inspirer le dégoufl!
Ilfaut néanmoins avouer que je
ne fuis pas entièrement floïque
sur ce sujettpuis que fay euplufteursfois
un secret chagrin> lors
queje me fuis veuë hors d'état
de pouvoirsecourir les Miféra- ~j, qui sefontprïentez a moy
dans plujieursrencontres, &que
par un mouvement de compaffwnJ
j'try dtfiré le fuperfludeces P\lchei
impitoyables qui téfaurifent POUI
le temps3aulieudejeprecautionne\
pour l'eternité. Voiltl'endroii
par oùje puis eflre blejjee; ce qu
fait bien voir que je nefuis pai
invulnérable. Si c'est un pechi
contre la perfectionreligieuse, je
m'enaccuse. Lerefle de la quef
tion qui regarde le troijiémi
VOEU,Jepeutréfoudre en peu di
paroles,&pour celaje demeurt
d'accord avecvous, que le plttifi
tfi une agreable Idy qui nous entraînesouventmalgrénous;
mak
il faut sçavoir en quoy nous le
faisonsconjifler. Chacunsurcela
fuitfonPancbant, r& comme les
gouflsfont aussi diférens que les
visages ou les efrits, on ne doit
pasjuger des inclinations ou des
antipaties des*autrespar lesfiennespropres.
Si vous yfaites un
peu de refléxion, vous mavouerez
qu'à parler en général
3
les
plaisirs des sens nefont guère les
vices des ames bien nées, @J
que cess dans l'Homme le partage
de l'animalplutojl que duraisonnable.
Aurefte,jepuis vous
assurer quesi cet Ennemy attaque
indispensablement tout le monde,
iljaut que nous ayons contre luy
une sauvegardeinvijible
)
puis
que
y
grâces au Seigneur, il n'a
nulle entrée chez nous
9
si) que
j'ignore mesme qu'il puiffi tenter
les Personnes de ma profiJfion.
En effet3tousceuxqui mlont * o~r
connuemonttoujours a/Jurée que
je riavois rien a craindre que de
tomber dans le péché des Anges
révolté^ parce que lagloireseule
dominoit chez moy. Voila3
Àfonfieur,lesvéritables sentimens
de mon coeur. S'ils ne peuvent
vousfatisfairCy il faudra
vous en prendre À la foiblejje de.
mes txpreJfions) plutojl qu'a la
wcerité avec laquelle vous debe^
estreperjuadequejeparle à
Regard detoutce queje viens de
hous direjdujji bien que lors que
e
vous Affire quejrfuis.) Vofire
res-humble Servante. D. B.
i
*. Je vay m'acquiter de ma.
parole
, en vous faisant le détail
de tout ce qui s'est pasle
lux derniers Etats tenus en
Bourgogne. Monsieur le
Duc estant party de Paris le
19.Avril, se rendit le 30. à
kignelay, où Mrde Motheux
)
Capitaine du Château,
le receut au bruit de
*
l'Artillerie, & de la Mili
fous les armes. Ce Prince
son arrivée fut harangué p
les Corps du Clergé & de
Justice, qui luy firent pr
senter d'excellent Vin. Il v
sita ensuite les Manufacti
res de Draps du lieu, où
fit distribuer une somn
considérable aux Ouvrier
A son retour au Chasteau,
trouva un Soupé tres. magn
fique, Mrde Motheux ayar
fait venir de toutes parts tOI
ce qu'il pouvoit y avo
d'exquis dans cette (àifoi
Il est si connu pour un Gei
lhomme tres-genereux,&
i[ui fait les choses d'aussy
nonne grace qu'on les puisse
nire, qu'on croira sans peiie
qu'il n'épargna rien pour
oien soûtenir l'honneur de
rteLceevoirun grand Prince.
lendemain premier
lour de May, qui estoit un
ivendredy, Son Altesse Scéniflime
entendit la Meflc
liansla Chapelle du Château
il sept heures du matin; &
comme Elle croyoit ensuite
venir monter en Carrosse,
Elle fut surprise de voir fervir
un Repas en maigre d'une
extrême propreté. Elle do
na de grands témoignag
de sa satisfaction & de si
estime à MrdeMotheux,
partit pour aller coucher
S. Remyproche Montbar
chez Mr l'Abbé de Font
nay. Elle y receut les H
rangues de trois ou quat
Villes circonvoiGnes, d
pendantes du Parlement
<
Bourgogne.
Lei. Elle dîna à Sainte Sc
ne, à cinq lieuës de Dijo
&y fut complimentée par
Maire de ce lieu, & par u
Echevin de Dijon, qui ave
Ké député pour aller julque-
I au devant d'Elle.L'apresunée
eftantauVal de Sufon,
llle aperçût la Maréchaussee
teDijon qui venoità sa rencontre.
A une lieue de là, Mr
loly,Maire deDijon, accompgné
de tout le Corps de la llagiftrature;la complimenenfuite
dequoy ils se mintàla
fuite deson Carros-
Mr l'Intendant suivy de
luseurs autres Carrosses, - intaussi à sa rencontre, &
eus l'accompagnercnt juf-
,ucs dans la Ville. S. A. S.
arriva un peu tard, & parce
qu'"EFlle estoit fatiguée,
1 iguec
Elle remit au lendemain les
complimcns qu'on estoit sur
le point de luy faire.
Le 3. le Parlement la vint
haranguer. M1 le Préfidcni
Gagne portoit la parole, Mr
de la Chambre des Comptes,
M"duTrésor, M1* du Bailliage,
& Mrs de la Mairie, la
harâguerent ensuite. L'apresdînée,
SonAltesse reçeut les
visites & marques de refpea
de tous les Officiers du Parlement,
Chambre des Comptes,&
autres, en particulier.
Le 4. aà M1 ue de son dî1née"l
le donna audiance aux Dé- tez de toutes les Villes de
EL Province, & receutquelques
complimens particupecs,
comme des Elûs de la
riennalité d'apréfent, qui int Mr l'Abbé de Quincé
ficsur le Clergé, Mr le Mar- de Tiange pour la No- dfe, & MrRielConseiller
m Bailliage de Chaftillon-
Pf-Seine pour le Tiers-Etat.
lLaecfeoir, Mr l'Intendant réga-
Prince d'un Soupe trèsmagnifique,
& d'un Opéra,
liont il fut si fatisfair, qu'il
tomba d'accord qu'on ne
pouvoit rien de mieux ftfl
la Province.
Le 5. qui fut le jour
l'ouverture des Etats qw.
tiennent au Convent di
Cordeliers, apres que le Pli
Gardien eut complimenté
A. S. à son arrivée à ce Co.
vent, on celebra une Men
solemnelle du Saint Espr
dans leur Eglise, où Elle affij
ta. Apres la Messe, Elle
rendit à la grande Salle desti
née pour la tenuë des Etats.
Si-tost qu'Elle fut entrée
Elle monta sur un grand
Theatre qui contient plus
le la moitié de la Salle, &
assit sur un Fauteüil placé
Tous un Daiz. Derriere ce
Fauteüil estoient quatre ou
cinq de ses principaux Officiers
en Habits tres- propres.
Mr le Premier Président
prit place à sa droite, à une
distance de deux ou trois pas.
Mr l'Intendant fut assis aupres
de luy,& en suite Mr
l'Evesque de Châlons, Mr l'Evesque
de Mâcon, & tout le
Clergé,tantAbbez,Doyens,
qu'autres Benéficiers..
A sa main gauche estoient,
à une égale distance que ceux
de la droite, Mrs les Co
'Amansé,deRoussillon
d'Autremont, Lieutenans
Roy, deux Trésoriers ch
gez des Lettres de Sa Majesté
pour en faire la présentation
& toutle restedela Noble
qui estoiten tres-grand noj
bre. J
A l'oposite de S. A. S. e
toient M'le Maire de Dijo
MrArtault du Tiers Etat, &
tous les Députez & Maires
de la Province.
L'ouverture des Etats Ce
ni par la Harangue de Mrle
Trésorier Languet, qui représenta
les Lettres du Roy.
Apres qu'on en eut fait la
Mure, S. A. S. parlaquelque
temps, & son discours
fut suivy de la Harangue de
Mrle Premier Président. M
l'Intendant en fit une autre;
& Mr l'Evesque de Chalons
ayant aussi harangué, la
Séance fut levée. S. A. S. seftant
renduë au Logis du Roy,
Elle y fut suivie pour la plus
grande partie de ceux qui
avoient assistié à cetteCérémonie,
& qui s'empresserent
pour entendre le Discours
qui se fait ordinairement a ce
Prince,aussitôt qu'ilest
tré en sa Chambre. Ce
encor MrdeChâlons qui
prononça.
L'apresdînée, Messieurs
duCiergé,delaNoblesse,&
du Tiers Etat, entrerent dans
leurs Chambres, pour
parler
du Don que la ProvinceM
tous les ans à Sa Majesté.
Le6.Mrl'AbbeFiot,Député
de la Chambre du Clergé,
porta la parole à S. A.sJ
de la résolution que leschambres
avoient prise sur le Don
gratuit, qui estoitde confierj
tous les iatérefts de la Pr<M
ince à sa prudente & iage
conduite. Il s'acquita treslignement
de cette commision.,
& fit un Discours qui
uy attira beaucoup de loüanges.
D Sur laRéponse de S. A. S.
qui conseilloit d'offrir un
Million, Mr de Quincé fut
chargé l'apresdînée de luy
aller dire que les Etats demeuroient
d'accord de donner
le Million, & demandoient
sa protection aupres
duRoy.
Depuis cetemps, & jusqu'à
l' onziéme, on travailla
avec assiduité aux Affaires d
la Province, tant dans lq
Chambres des Etats, qu'aupres
de S. A. S. Elle y a
don
ne des soins & une application
incroyable, & toujours
avec un succés &des applaudissemens
tout particuliers
L'unique divertissementqui
Elleait pris pendant ce
téps
a esté l'Opéra que Mr l'Intendant
luy a donnéplusieurs
fois. Ce Prince a mangésouvent
chez luy, & n'a veu qu'-
une feule Comédie de toutes
celles qu'a représentées la
Troupe qui estoit alors à Di-
1
on. Mrde Maleteste, Conseiller
au Parlement, a eu
honneur de le régaler d'un
Concert fort agreable, qui
ut aussi qualifié d'Opéra.
Le II. du mois S.A. S. donla
au Clergé un Repas fort
magnifique.
Le 12. Elle traita la Noblesse.
On peut dire qu'il y a
longtemps qu'on n'en avoit
tant vû aux Etats.
Le 13. le Tiers Etat reçeut
un pareil Régale.
Le 14.& le 15. les Peres Jéfuites
firét par leurs Ecoliers,
des Déclamations à la loiïarxge
de S. A. S. qui assista
celle de la Rhétorique.
Le 17. ce Prince alla à la
Borde. C'est un Marquifa
des plus beaux de la Pro
vince, apartenant à Mr le
Premier Présidentde Dijon
dont il est éloigné de hui
lieuës. Les Jardinages cr
font tres- propres, & ornez
d'une Orangerie admirable.
Ce Magistrat y reçeut splendidement
S. A. S. qui y sejourna
le18. &le19.
On m'a dit que les nouveaux
Juges choisisparMrle
Duc de S.Aignan, avoient
Èfin prononcé; mais jen'ay
oint encor sceu quel est le
onnet victorieux. Je [çay
sulement que MrdeVertron
fait retirer le sien, n'ayant
)oint voulu disputer le Prix,
lepuis que ce Duc l'a nommé
pour un des Juges. Je
roUS l'envoye avec quelques
autres. J'ay mis au bas le nom
les Autheurs qui me sont
connus.
SONNETS EN BOUT
rimez, Sur les loüangesde
Roy, & les diférentes pations occ des Hommes.
I. Mlfeeuuxx qquua"auu tteemmpsd'ArchinedeobJcrvcr\
i\mtçv^
ptru quau temps a' Hypocrate estre
t
Pharmacopole,
Dans LArt de bienpanier élevtrIilJ
Frater,
AuxJoins de fin ménagé injlruire
sa Nicole;
AvoirpourDirecteur quelquefage
Patcr,
Exercerdes Chevauxpar bondsypat
caracole,
vr les Cas importais doctement
difpucer,
ur les doutes de Mer consulter la
BoufToki
"acherparjesEcritsdeje rendre
immortel,
">unirVice, Hcréjie, & Blasphéme,
& Cartel,
Oe ces emplois divers chacunfaitfort
affaire.
Que lenostreAjamaisJoitde chanter
des Vers,
Pour cclébrer LOVIS, qui regle Univers,
Et ria danssesdesseinsquavouloir,
pourtputfaire.-
DEVULTRON.
L II.
J UnysçavantAflronome, ol>
fervcJupiter-
L'autre, par cent Secrets, vautun
Pharmacopolej
Tel en dévotionsurpasse un Saint
Frater.
.9ai,,_ n'aimepointLejeu?qui n'apoii saNicole?
L'un veutsçavoirl'Hijloireainsi qx
son Parer;
L'autre monte à cheval,s'yplaifi, c
caracole;
Tel s'exercea bien dire, & tel à di:
puter;
Vn autre apprendlesLoix, un autr
la Bouifoie.
Le Héros qui netendqu'ase rendre
immoItel,
luxpérils,à la Mort, préfente le
Cartel,
Homme de Cabinet, fins ceJ/è tft
en affaire.
%uelqu'autrechajjèy ou chante, écrit
enFrofi, en Vers;
(aH l'augufle LOVIS,l'honneur
de l'Univers,
yunairdigne de Luy,fiait tDntdiYt,
& tout faire.
GARDIEN.
u III. N Aflrologue âbifrve& Mars
&Jupiter;
Les Simplesfont l'objetd'un bon
Pharmacopolej
RemplirfinEfijuipot,c'efl le but
£un Frater,
Et réglerfin ménage> tjllesiinde
Nicole.
LHypocriteenputliemarmotcfin
Parer,
Le jeune Cavaliervoltige, caracole,
Le Sophiste Pédants'amusea diC.
puter,
Le Pilote en voguant regardesa
Boussole.
Le Poète netend qu'a se rendre im.
mortel,
il accepte avec joye un glorieux
Cartel,
Et de gagnerlePrixfait toute fin
affaire.
Pourmoy, l'unique but ou tendent
tvii*mes Vers,
Pour mefaire connoijlre au bout de
/'Univers,
gJf'efi depouvoir chater ce que LOFIS
scait faire.
LM AMOREUX,deDigne,Avocat
I auParlementd'Aix. N IV. Os diférens emplois vicnntnt
de Jupiter.
Tout tftfurfin état,jufiJtlllfi Phar-
V macopole.
L¡'lin efi un gros Doéleur, l'autre un pttitFrater,
L'un eftMonfieurJourdain l'autre
F fit Nicole.
Pêur garde d'un ROYAumeln laijjt t Anti-pater.
Autour definPilier Bernardi ca-
1 racole.
Dtfcartesjour e nuitCetue à disi.
pucer,
Colomb va confier ses tours à U *Bouflble,
ir
Le moindre Au/heurajjire àse rendr
immortel,
Le Faux-Braveenfecret donne encore
un Carrel,
Le Flaideur inquiet efiplein defon
affaire.
guel imploy prendLOFIS de milli
emploisdi-vers?
Ah, tant quonpourra vaincre encor
dans l'Univers,
J^u'on ne demande point ce qu'ily
trouve à faire.
L V. 'Yn contemple de nuit,6mari,
efJupiter,
LautreJUY deux Tréteaux fait le
Pharrnacopolej
L'un cherchesonprost au Méfier
de Fraccr,
atutre dans unTableaupeintDiane, ou Nicole.
,
he Bigosen public marmote son
! Pater,
IVEcuyertres-souvent s'exerce, &
caracole;
~e Pédantsur les Bancs veut tout
jours disputer,
.'le Pilote sur Mer observe sa Boussole.
Boilcau parfis Ecrits rendLOVIS
immorrel,
Çendéde l'Enncmy fiait braver
leCartel,
Fdjet en Cicnon parle sur une
Affaire.
Corneille a trouveCArtdecharmet
parses Vers;
LOFIS)d'assujetir ases Loix tU.
nivers,
EtpourfinSuccesseur ne lai/Ter rien
à faire. **
1
DDELOSMI,âg,é.. ",dde quinze ar v VI. oir lancerle Tonnerre à noji
Jupiter,
Etle Canon en main atout P- har.
macopole,
La TFrouffir&ale Âtazeoirrà to,ut*Carçt Et le Code &leDroit au Prcfident
Nicole. 1
IMIÇI.-Zmel'Enfantdesqu'ilparleaprenn
le Pater,
£htel'Ecuyerfringant à cheval -
caracole, 1
Jpue le Dotfeur en Chaire apprenne
a disputer,
Vue le rilote adroit connoijJè la -
t Boussole;
uun Autbeur par Jes Vers tache
d'eflre immortel,
Que toutvaillantHéros accepte le
Cartel,
Etdefang répandusefajfe peu d'af- -fairej
gu'un Louchesans dcffiin regarde
de tra. vers,
Que LOFIS pour conqucfte aitpeu
de 1 Univers,
C'eif ce quisans prodige aiflmentsi
peut faire.
, GIRAULT le jeuuc.
Q VII. ZJe etoccupations,0 Seigneur
Jupiter!
Selon que tu le veux, L.-H-omme ej-t
Pharmacopole,
Laboureur, Artisan, Peintr(,Avlc;
Frater,
Sur le Théâtre il efi Cesar, Cri/fin
Nicole.
IlatvietMedecin, AutheurChanti
Pater,
Ixuyer qui cuiftne, ou quipif car;
cole,
Ingenieur, Dotfeur, habile à disputer,
Airédire les temps, 4 tenir III Bou;
foIe.
L4 Guerre & le Sçavoir le rendent
immortel,
Itecrit ilsebaten Francesans
Carrel;
Tn lefais Magistrat, MdrchAnd,
Homme /affaire.
MaisJans d'autre détailcharger tiy
ces Vers,
Accorde à mes desirs, Maiflre de
l'Univers,
Jîhte je plaifi à LOVISy c'elf l'heureux
feavoir faire.
VÏII. - QZJe le monde cjl plaisant!Il
t
semble, Ó Jupiter,
Jgue ceflle Quiproqaéd'ungrand
Pharmacopole.
L'IIII cachédans unfroc efilln petit
(
Frater,
Vautrt en rit encorplm que mfaisoit
Nicole.
Apeine les HumainsJcavent-ils leur
• Pater,
-1
!IEtjcNafqrfalecdoalnes,les Cicux leur esprit
Centre les flots chips ils s'en vont
disputer.
Etsurquelle assurance ? ils ontline
Boussole.
L'unse meurt, & médite un projet
immortel;
Un autre à la Raison fréfentant un
Cartel,
D'un langoureux IlmQur faitfia
unique«fFaire.
guelmelange! On voit bien que tant
d'Espritseti-vers
Ont hefoin d'un Héros qui règle
l'Univers,
Et c'efi ce qu'icy-bas LOVIS efi
venu faire.
La plupart des Lettres que
Ton a reçeuës depuis un mois
-
nous ont confirmé que le
tremblement de terre a esté
universel. Celle quevous allez
voir contient une autre nouvelle
assezsinguliere.
EXTRAIT D'UNE LETTRE
écritedeNeufchastel en Suiffe. LE Afardy 12.deAfayy un
peuavant les trois heuresJu
matin,ily eut icy ungrand tremblement
de terre qui éveilla presque
tout le monde On ta senty
danstoute la SlIiffe,@r a Genérve.
On nous écrit dAllemagnemon
l'y a auJlisènty en plusieurs endroits.
Ce quily a eu icy departicuher
surce fuietJ cess que des
Batteliers efcantsur le Lacy sur
lequel cette faille est ftuéeJ ont
ajJuré qu'un peu avant qu'ils entendirent
le bruit quefît la terre
le long de la Montagne& de la
Cote
y
ils virent en fair trois
grands Eclairs l'un apres l'autre,
maisqui'lsnapperçeurent aucun
mouvement sur l'eau que celuy
que les Rameurs font faire au
Bateau. Ces Eclairs confirment
l'opinion des philosophes, qui
croyent que les tremblemens de
terre arrivent par le moyen des
1 vapeurs ou exhalaisons qui s' cnfiament
dans les concavité^ de la
terre.
Il court dans ce Pais depuis
quelques jours, une étrange maladieparmyleBejlail.
Elle rftoit
en Savoye ilya unmois. Elle efl
venuë a Genève,ensuite dans le
Canton de Berne,dJeUe est icy
presentement. On dit quelle a
efiédemesmeenFranche-Comté,
&au Valltry. Ilje leve de petites
vefliîs sur la langue de toutes les
tfpeces de Bestes,Chevaux3
Boeufs.) Vaches, Moutons, Pouhs*&
c.&Jttonriy remédie
promptement, ces vejjtes y font
une pourriture qui leurfaittomber
la langue en 24. heures, C. les
fart mourir. On a perdu quantité
de Bestes aux lieux où Ion n'a
pas esleaverty ajje^.tofl de vifitcrfoigneufement
le Beftaily afin
dj apporter du remede. On a
remarque que cette facheuse ma- is,dieprend fDûjoursson cours plus
bas di cossé du Septentriont &
quelle savance tous les jours de
cinq ousix lieues.
Mr Chauvelin, Fils de feu
M Chauvelin Maistre des
Requestes, a épousé Mademoiselle
Billard depuis peu de
j jours. Il aestéConseiller au
Chastelet, ensuiteConseiller
auPar lement, Maistre des
Requestes,&est aujourd'huy
Intendant deJusticeenFranche-
Comté. On ne peut douter
de l'expérience & de l'habileté
d'un Homme, qui a
passé par tant de divers degrez
qui demandent beaucou
p d'application & de travail.
La Mere de Monsieur
le Chancelier, estoit Soeur du
Grand-Pere de Mr Chauvelin
dont je vous apprens le
mariage. Ainsi il al'honneur
d'apartenir de fort prés à ce
digne Chef de la Justice.
MademoiselleBillard estune
brune bien faite, qui a beaucoup
d'esprit & de pieté. Mr
Billardson Pere s'est rendu si
fameux dans le Parlement, &
sa réputation y cit.si, bien
établie, que le bruit s'en est
répandu dans toute la France.
Je luy ferois tort, si je disois
davantage pour vous le
faire conoistre. Madame la
Chanceliere a esté présente
au mariage. Elle arriva sur les
neufheures chez la Mariée,
& luy fit présent d'une Agrafse
de Diamans. L'Assemblée.
Bftiïc des plus illustres, Mrle
Chancelier,Mr le Marquis
de Louvoys, & M1 l'Archevesque
deRheims,l'ayant honorée
de leur présence, au flibien
que Madame la Chanccliere.
Les autres Personnes
MquaidlaatiTcComposerent, furent
de Louvoys,Madame
la Duchesse de la Rocheguyon,
Madame de Beringhen,
Mademoiselle deVille.
quier, Mademoiselle d'Aumont,^
Madame la Préssdente
dcNefmondjMadame Chauvelin
laMere, Mrs Bonneau
l'Abbé & le Conseiller
au
Chastelet;MrdcBreviaji
Inrendant desponts&jcC
4fées d'Anjou, Touraine,
PoitouMr&Madame Bi,
lard,Madame Ricordfau,M
Ricordeaa) Conseiller de
Cour des Aydes, ôc Mr Bê
lardPrefidecàAuxatc. Tou
te cette illustre Compagnie si
trouva aussi au coucher dej
Mariez. Mr de Villequie1
donna la Chemise au Mari4
& Madame de Louvoys, Ma
dame de la Rocheguyon, te
Madame de Beringhen, -ne
«prerent- point la Marica
qu'après l'avoir mise au Lit.
Le lendemain ils reçeurent
quantité de Présens magniques
en Pierreries, & en
(Vaisselle de Vermeil. Mr
Chauvelin en avoit fait de
fort conúdérables à Mademoiselle
Billard quelques
jours avant leur mariage. Madame
Chauvelin la Mere, luy
avoit aussï envoyé un Fil de
Perles. Mr le Chancelier a
fait tous les frais de la Noce,
& a donné un Apartement
chez luy aux Mariez, jùsqu'à
ce que MrChauvelin retourneà
ion Intendance de Franche-
Comt é.
Je vous envoye laV
Generalise, autre Palais
les Rciysd-Afrique ont fl
bastirà Grenade. C'eM
comme
une Maison de plat
sance-oùils aimoient àpassi
les plus beaux jours de l'an
née, à cause des Jardinages
de la quantiré d'eau qu'il*
avoit, & de la beaure de
veuë,caron découvre de
non feulement toute l'AI.
hambre, mais on voit auH
par dêssusl'Àlhambre touti
la Ville, & toute la Plaine,
On dit quecePalais futnommé
Genéralise, qui en Arabe
ut dire, Maison des Arts
de la Musique, parce
l'un Prince More s'y retira
par s'appliquerentièrement
kx Sciences, & particulièrement
à la Musique. Il y a
11rt peu de Bastimens, mais
ts Jardins y fontadmirables,
,.pres que l'on a monté si
;aut, qu'on a besoin de prenire
du temps pour reipirer,
ln cil surpris de trouver un
grand Canal qui est dans une
pece de Court ou Jardina
in nombre presque incroyable
de Jets d'eauf que l'on
oit de tous ostez au travers
1
de plusieurs Arbres frui
& dans de petits Parterre
: sez-bien entretenus.
montre encor aujourd
celuy des Lauriers, où
dit que les Zegris soûtin
avoir vu la derniere R
des Mores avec l'Aben
rage. Ce qu'il y a de
merveilleux, c'est une (
cade demeurée en [on
tier depuis quatre cens
nées. A la veriré, elle
moins large que celles
l'on a faites depuis peu
France; mais làStruéture
< est fort particulière, nous f
nnoiftrelefprit
-,
& l'habité
des Mores. C'est un Eflier
fort grand, qui des
,JUX costez a un mur d'apf.
y. Dans l'épaisseur de ce
pr, coule un petit filet
pu dans un Canal rebordé
e ces Carreaux de plusieurs
ouleurs
,
qu'ils appellent
:'zuleios On montejufues
au haut entre ces deux
iurs, & apres une douzaine
e marches, on trouve un
alier en rond avec un Jet
eau dans le milieu. Il y ena
.e douze en douze marches
îfquà six ou sept, qu'on peut
découvrir tout d'uneB
bas de cet Escalier.
fus dûGeneralise,eliol
corautrefois une MaiJoj
plaisance, dont on ne
plus que quelques vesti
On nommoit cet endro
El cerro del Sol, le som
du Soleil, à causèdéfi1
teur; &Silla de loçA,,soror
Chaire ou le TrônedesR
Mores. Depuisonyfîtba
une Eglise dédiée à St' I
lene, &c'efi pour cela qu
cor aujourd'hui onl'app,
ElcerrodeStnta Helena, en
quecette.Eglisefoieruiq
Il y a quelques relies du Jardin
celebre de los Alïiares>
c'efi à dire, promenoirs, qui
sest plus à my-cofte, & qui
estoit le plus beau qu'euflfent
les Roys Afriquains, mais
f ces restes font fort peu confiidérables.
I Vous me mandezque les
.Sçavans de vostre Province
[prennent party sur le Problême
est,ilsdeM'Comiers. Si cela liront avec plaisir la
ettre que je vous envoye.
Elle est du R. P. Fiacre de
Paris Capucin, qui m'a fait la
grâce demel'adresser.
LETTRE
Concernant la Résolution qt
Mr de Seguier a donnée
ceîebre Problèmepropofc p.
Mr Comiers, Prevotf de Te
nant,ProfdFeur des Mathc
matiques à Paris.
A Chartres le19.May 1681.- PUis qu'il ny a que les Sç
t vans qui doivent pronom Arrestfùr le Contesse civile:
géométrique deMl Comiers (
de Al[ de Seguier, je ne préss
tne pas a/Jez de ma capacité poi
memettreM4 rangdesJuges
c
cette dijpute ; mais si la Cour
idesMathématiciens me veut bien
wermettre de défendre la venté;
je tacherayMonju ur} par vonîoyen,
de luy Jervir d'Avoïcat,
cllir de la retirer de lobfeuirité
j où l'ontmise laFigure geometrique
de l'un,£*7"lEnigme
rde l'autre
>
de ces deux grands
Hommes.
Je dis donc pour la vérité3 que
le ProblémedeMr Comiers ntefi
point résolu par Mr de Seguier, y
7 <~ *& par consequent que les cent
Louis d'or ne luy .doivent point
eflreadjugea-
Il est vray que sa démonftrdtion
paroïjl la meilleure du mode
quoy qu'en effet elle nefoit p4
bonne. Ilsuppose cequ'ilfau.
droit qu'ilprouvaft, à fçavoh
que la ligne R F. de sa Figun
Geometrique, eftltnt prolongée
aboutifl au point L, qui est linterfeclion
du Cercle HKRpal
la ligne MG. car n'y aboutijjam
pas3 comme effectivement ellt
ny aboutit point, toute la démonstration
devient défeêlueufei
comme onpeutvoir par laFigurt
fuivantey où je montre l'erreur
ddeeMMxd' edSe eSgeuier un peu plus
sensiblement quil ne la fait paroiflredanssa
Figure, queje ne
,,.epréfènte point icy, parce qu'on
Upeutvoirdans le Mercure extraordinaire
donné au Public le
ij. Avril dernier.
On remarquera dans la suivante
Figure, ( qui t'sisèmblable
en beaucoup* de choses a celle
de M1 de Seguier) qu'ily a
deux pointsou je mets
les
lettres,
L&1. le mets la lettre L majuscule
à ïinterÇeBion du cercle
HKR, par la ligne MG; &
le point, 1, en petite lettre eji le
apboionuttidtu cercle H KR,auquel
la ligne R. F, prolongée.
Je flis encore la ligne P M
qui divije en deuxparties égalesj
l'angle H M L. Cela posé
,-1 tfl aisié de voir que si la lign
R F prolongée ne vient pas a
point humais qu'elle aboutisse en
tre L& K, l'Arc LH fer
plusgrandque ïArc 1 H, com
me partiein toutt KL.
moitié de lun, plus grandque
P 1 moitié de l'autre; mais l'angle
HM1 eslans double de l'angle
H R 1jilfera double deson
égal M!R j par consequent
P M 1 moitié de H M 1 fera
égal à M1R. Donc les lignes
PM @r 1 R font paralelles,
maisKM& PM ne font pas
paralelles> puis qu'elles se rencontrent
en M. Donc KMne
fera pas parallele à 1 R, mats
1 R par la conflruéliony est paral/
ele aCE. DoncKM ne
ferapas parallèle a CE. Donc
le quadrilatère C E M K ne
fera pas un Parallélogramme
rectangle
a comme veut la dl
monjlration de M1de Se - Ainsi elle ne vaut rien pourvoi
dure de là3 que CE efianty con
me il suppose, égale a KM
elle foit par conséquent égale
MR.
Si Afr de Seguier dit que mo
raisonnementnesubsîste que parc
que je suppose que les deH.
points, L si) 1,font. difércns 4,
qu'ils font réunis au point L
dans la Figure; je luy répon.
dray que c'est à luy de prouvei
que parfa conftruélion ces deuA
points se réunissent, & qui
quand ill'aura prouvé, les cem
Loiïii
loüisd)orluyferont àzus. Miis
tommecela luy eflimpojflble
„
je
luy conseille plûtost pour connoiflrel'erreur
de sa conftruélion,
defuppofer la ligne C E
de 4000 parties, aulieu de 4-
$T par le calcul rechercher de
quelle quantitéfera la ligne M
R. Il trouvera aussi bien o^.c
moy, quelleriefl pas de 3970J
ainji 30 de défaut sur 4000 efl
une erreur assiz confulérable)
pour dire que le Probléme n'efl
pas résolu.
Jesçay bien que Air Comiers
riapas ignoré le defaut de la conf
truélion de M.1 de Seguier, puis
quillasijudicieujemcnt cxprim
par (on Vers, Quàm maiet!
binas, Alashîc colligis unà.
Mats farce que cess une, ej
pece d'Enigme pour ceux qui n
l1 eenntteennddeenlltt ¡p'Jaiss" qti,e Mr4 j gr que M1 4
Seguier témoignéejbçe du nombr
de cesperfornes-la~>~een~v0oicy l'e(;'xV. plication.
Quam maie tu binas. CVj
mal-à-propos que votes divises
en deux parties égales la lignj
DOausoinsFAlashîc
colligisunà.Para
'que de cette conflruéiion il en
vient deux points dij-erens
, qui
vousappelle L, dr que MI
7omiers appelle Alas,lesquels
eux points L. 1. vous confon-
:ez en un seul, au point L. Suruoyjediray
encore pour l'éclairjfemenfde
la Queftionpropojee,
Me quand MR est moindre que :EJ le point, 1 j
eftfe entre K
y L, comme ildnt estre dans la
onfîruéiion dt Problème telle
m M de Seguier l'a faje.
Ouand M R efi plus grande
lue CEt le point,1. cj} entre ^O; mais quand M R. ffi
g'âte à C E, comme 1 on d.mund:
Jar le Problèmepropifé3 a!or.- l:s
{eux points, 1grL.,s'unjpnt
*«unful point;ilnenfaut
point d'autre demonjlration qi
celledeM1de Seguier, celaex
cepte,uelaligneRFL nede
pas paffèr juflement au milieu,
DO, comme 'veutAf de Si
guier, mais un peu plus prc
de0 que deD. Cequi ej
ce mesemble, aussi difficile a dt
:crminer que le point M que de
mande AI1 Comiers.
Voila, MonfieurJ ce que)
laisse à voflre honnestetéde ren
dre public, si vous jugez que
chose le mérite.Jefuisnjofîre (ec
Voicy desVers sur une ga
lanterie qui s'est faite en Al
emagne. Ils mont cite enoycz
de ce Pais-la, ou vous
rerrez que les Muses ne parant
pas mal François.
LES DAMES
DE WESTPHALIE,
- Aux CavaliersduRégiment
¡
de la Franchise. TOutbcau,jeunesGuerriers>aou
viennent cesallarmes?
M*• 1 -t-oni-ArrHYdonrif
Ousic'cft pour tracer quelque nouveau
Roman,
J)u'on va joindre aujeurd'huy les
; "Ameurs. élesAi-mes?
JI tjpoir de l'il (Íwji: ce tlJO,
*vitnct:t,
Zaeb(Îoiiï lviez--t,,iA«. d'un Jtterri appn LUf
Hclos pourun d(ffctnquir*\(htm
troppaisible,
Falioit-ilfaire un Régimeut?
Fallott-tl arhorir le beau nom de
Franehife,
~4)~on ihcrchc lejoug& la capti viti.!
Ou réfoitnez, ce titre, ousoyez Gens
k
siEglifi,
Unefautrienaimer, pour ejlrc en
liberté.
-- 1tlo.,'P/(tt la Trompeté, a quey hn
les Tyt'fibaies?
SMIs lrNit à cette guerre onse doit
animer.
Si vow manquez, d'ardeur, silfaut
VQM*4Ciîflâwcr, Vous trouventtoujours dupru chez
lesVe(iaies.
Cefeuvientd'une belle &îurepaj~
f-ion,duSaintAutel deux Vi~
etimesjJJlrnbki
Ce rieffiPu une Fejlc ou plujitflrs.
vont en(èmble,
Comme on fait pejlè-mejle a la Vroce(
Tien.
tie diront lesjaloux a J:.jpagne
d'Italie,
.2..!;ifont accoutuméz> de fairebande
apart?
Ilsfèront étonner* de vêiren yvejf- philie
TAnt de Rivaux uni*fw-s un tnefixe
Etcndart.
aoyez,.Le, rtl lefaut,pourfervir lit
Patrie,
Soyez,,lefour la Gloire, & pour non pas l'Amourj
AutrementlesVoisinsvouspourront
dire unjour,
Vous aimez froidement,Peuple,
sans jalousie.
Les Faucons ravijjcurs, les Tiercelet,
ardens,
Ne s'attroupentjamais contre les
Tourterelles.
Merenfoule àl'attaque des Belles,
c'efaireéclatenImprudeni.
On doitprefeherpar tout la bonne
intelligence,
L'Europe en n bessin contrefis EnntmUj
Mais d'un Corps de Galans quiJont
trop bons amis,
junion ejl un bien dont nofre honneur
soffense.
Zelachoquel'Amour, laNature, cr
nos droits;
La Grèces'ajfcmblapour recouvrer
Hélenei
Maisquandon entreprenddegabier
si climcne,
Il fautseparement venir un à la
fois. -
RefpeEf, attachement, fidtlité, ten..
dYljJè,
Sont les philtrespuijfwsqui s'emparent
des coeursi
Envainsans ces moyens le Régiment
s*cmprejfe
Tour triompher de nos rigueurs.
Ces Vers estoient accompagnez
de ce Madrigal àM
le Baron de Furftembcrg
qui l'on avoic preferit lemo,;
de May pour prendre (a rck
lution sur le Mariage. L'allu
fion est prise du Nid d'ui
Chardonneret, que l'on
trouvé dans un Laurier di
Jardin de Mr l'Evesque dl
Munster.
A Mr LE BARON
DE FURSTEMBERG.
L MADRIGAl. Edoux Chardonneret,quoyqu'i
foit Roturiery
Soigneux de confirmer &fin ncm,
&si racey
Vient deplanterson Nid au milieu
duParndjfc,
Elsilis voirses Enfins courornez,
deLaurier.
Mais veut, unique efpoir&une illufire
Famillt,
Aurez-vom moins defeu que cepetit
Oyfcau,
Et tEmpire Romain na.t-il pas
une Fille
Digne de vousaider à remplir un
Berceau ?
Les chimsnes viendront, si votu
VDUÜZ.., enfouie,
Car vous avez, & l'air, & la taille
d'un cid;
Mats le Printempsfinit, le mail de - May s'écoule,
Il clllcmps defongtr afaire voJlye
Nid.
Les Echevins & Maires d
Honfleur, ont fait faire u
Service solemnel pour Mil
Marquis de MontsleurGou
verneur, dans l'Eglise d
Sainte Catherine, ,-"comro
on en avoit déjà fait dans le
autres ParoiÍres de la Ville
On éleva un grand Maufoléi
dans le Choeur, avec un Dai:
au dessus, & dans tout le refti
il y eut autant de magnifi
cence que le Lieu en put per
mettre. L'Oraison funebrc
fut prononcée par MrMain,
Preltre Choriltc en l'Eglifi
Je S. Léonard de la mesme
Ville. Son esprit avoit déja
beaucoup paru das la Chaire
en beaucoup d'occasions;
mais il se fit particulierement
admirer en celle-cy. Il prit
pour texte ces paroles du Chapitre
10. des Proverbes, Memoria
justi cum laudibus, & invita
toute l'Assembléedevenir
avec luy au Tombeau de
Mr le Marquis de Monts,
pour y poser trois Couronnes
au dessus du Daiz. Elles servirent
de trois Points à son Discours.
La premiere fut une
Couronne dePerles mêlée de
Fleurons, comme à un MarqUIs;&
pour ame de cenl
Couronne, l'Humilité. La Ce
conde fut une Couronne de
Laurier mélée d'Epines com
me à un genéreux Affligé, 8
pour ame, la Fidélité; & 1;
troisiéme,une Couronne ce
leste composée d' Etoiles
comme à un Prédestiné,&
pourame,laPieté. Ils'acquita
de cette action avec
l'applaudissement : de
» tous
ceux qui l'entendirent Le
champ estoit vaste: tant sur
la Noblesse, que sur lemérite
particulierdeMrde Monts. Ildescendoitde la Maison de
.t
Villeneuve, qui est connue
our tres -ancienne. Rai-
~ond de Villeneuve vint
Arragonen Provence dés
année1130. & reçeut du Duc
e Provence, pour marque
le (ès Victoires,l'Ecu de ses
Armes, qui sont un Ecu de
~ueulles aux Lances d'or fré-
~ées,émoussées, & poursupport,
deux Sereines, avec un
Casque ouvert au deuus.
Charles VIII.Roy de France,
~onna à Jean deVilleneuve
pour récompense des granles
actions qu'ilavoit faites
.u Siege de Naples, un Ecusson
d'azur à laFleur- de-L
d'or sur le tout de ses Arme
& érigealeComtéde Trai
en Marquisat,qu'on prêter
avoir elie le premier Marqu
fat de France. Aussi cit-i
encor le Marquis de Tran
qui préside aux Etats de Pre
vence, & qui conduit laN
blesse à l'Arrieban, quand
plaist au Roy de la conve
quer. Helion deVilleneuve
premier Grand
-
Maistre c
Rhodes, estoirde cette Fa
mille. Ce futfous sonregne
que le brave Chevalier Gofl
d'Auvergne, tua un Serper
~uffreux qui ravageoit toute
"Isle. Le feu Roy eut tant
d'estime pour Mrde Monts,
qu'illuy fit épouser la Soeur
du Connestable de Luynés,
le gratifia du Gouvernement
de Bauts en Provence, 6c de
six millelivres de Pension,
ôc le donna à feu Monsieur le
Duc d'Orleans son Frere,
pour son Premier Maistre
d'Hôtel. Ilsetrouvaau Siège
de laRochelle; à celuy de
Montauban,où il fut pris par
un Party d'Herétiques, &
faitPrisonnier de guerre; à
ceux de Neirac de S. Jean
d'Angély, ôc de Montpellie
& fit paroistre par tout beat
coup de valeur & de condu
te. La division des 1-Irincc
estant arrivée, il fut oblig
de suivre Monsieur dans le
Païs-Bas. Ce futenceremf
qu'il se trouva luy fèptiem
au combat dz Castelnaudary
lorsqueMrdeMontmoren
cy fut pris. La Paix estan
faite,il revint en Cour ave
Mrle Duc d'Orléans, & eu
le Gouvernement de Hon
fleur, du Pontlevesque, &
de tout le Païs d'Auge, qu'il
conserva, avec une fideli
te inébranlable pendant la -
guerre de Paris, dansle refpetr
& l'obeïssance qu'il dc..
voit au Roy. Sa pietéen
il
ce
qui regarde laReligion, n'estoit
pas moins remarquable
que fortzele pour son Prince,
Il alloit à la Messe tous les
jours à la mesme heure, ne
voulant oüyr parlerd'aucunes
affaires, qu'il n'(uit (ar
tissaità ses actes de Chrestien.
Il avoit grand soin que ses
Domestiques s'acquitassent
de leur devoir envers Dieu,
ne soufroit chez luy ny Blaiphémateurs,
ny Gens débauchez
; & par les aumône
qu'on luy voyoit faire tous
les jours, il donnoit l'exem.
ple à toute la Ville,Aussî
ne doute-t-on pas que sa
longue vie n'ait esté la récompense
de ses bonnes aactions.
Quoy qn'il soit mort
âgé de cent huit ans, les infirmitez
de la vieillesse luy
avoient toujours esté inconnuës.
Illisoit encor toute
forte d'écritures sans avoir befoin
d'aucun secours, & raisonnoit
avec autant de solidité
qu'il avoit fait dans ses
plus bellesannées.
* Il y a des Gens qui cherchent
à se signaler par des
sentimens entièrement extraordinaires,
parce que leur
nouveauté fait ouvrir les
veux & les oreilles, & qu'on
s'applique à examiner comuene
ilsles soûtiendront.Ces
~ortes de Novateurs, sçavent
Fort bien que loin de venir à
bout de persuader leurs opinions,
elles seront toujours
condamnées; mais leur but
est de se retrancher sur l'obftination,
croyant qu'elle empeschera
qu'ils n'ayent le déxnenty
d'une chose, qu'ils
n'ont soûtenue que pour sais
parler d'eux, & donc ils q
veulent pas avoüer laverité
quoy qu'elle leur soit coi
nuë. Cependant ils ont bec
la déguiser. Elle est si fort
que les faux raisonnemens
dont ils se fervent ne la c;
chent point en l'envelopan
Ce font des ombres au tr~;
vers desquelles il est aisé de
découvrir, ôc nous venor
d'en avoir une forte preuv
par un Arrest du Parleme~i
de Paris, qui en confirm~
un premier, donné sur
mesme cas en 1668. Un d
::es Novateurs entreprit de
osoûteonir qnue l'Antimoine eC qui ne pouvoit
recevoir aucun correaif par laChymie, ny estre jamais
utile à la Medecine. Toute
la Faculté se déclara contre
cette opinion, & décida que
le Vin Emétique estoit un
fort bon Remede, ôc dont
tous les Medecins judicieux
pouvoient le servir. L'obstination
d'un Homme si extraordinaire
ne cessa point
pour cela. Mde Mauvilain,
qui estoit alors Doyen de la
Compagnie, entreprit l'affaire
au Parlement, &
Grand Chambre défend
par un Arrest contradict
re, qu'on soûtinst laThe
qui contenoit des Propoi
tions si peu vray-semblable
Pres de quatorze ans se so
passez sans que cet opiniâtre
en ait voulu reconnoistre
fausseté. Il a prétendu qu
yalloit de sagloire de mair
tenir son erreur, & n'a oubl
aucune chose pour faire toi
de nouveau soûtenir laThesi
que le Parlement avoit co
damnée.Ainsi il a salu qu
la Faculté y ait encor recou
6. pou
pour la faire suprimer.C'est
ce qu'a fait cet au gusteCorps
depuis peu de jours, & ce
que j'ay crû ne vous devoir
paslaisser ignorer.
MrCharpentier ayant fait
sçavoir à Mrs de l'Académie
Françoise que Mr de Faure-
Fondamente, de l'Académie
Royale d'Arles, desiroit de
venir salüer l'Académie, il
fut chargé de luy donner avis
qu'ilseroitle bienvenu.L'Académieestantassemblée
au
Louvre le Samedy 20. de ce
mois, Mr de Faure y fut
amené par Mr le Duc de
S. Aignan,qui le préicnta.à:
Compagnie, & dit,apres qi
chacun eut pris sa place
l'heure ordinaire desAssem
blées.
MESSIEURS,
La consideration@r le rejpei
que fay pourvois, mont sa
remarquer avec plaisir les senti
mens de vénération que MeSt
Acadeémmiie Ro-yyiatlle d'Arles 01 e d'Arle
toujours eu pour voflreillufh
Corps. Ils m'ont encore eslé con
firrae7, de nouveau par Mr a
Faure-Fonhmente, quifouhaÙ
l'honneur d'estre connu de voui
JeJuispersuadé, MrffieursJ que
son mérite attirera facilement
uojlre approbation& vojbre estime;
&parlajustice que vous
luy rendre^ en cetteoccafony vous
m'engagerez a une tres-grande
,
ga,,o,»ereZ a
reconnoifiance.
CeDiscoursfiny, Mde
Faure complimenta l'Académie
de cette maniere.
MESSIEVRS,
Si foseparoître dans cetteAf
femblée, ce n'est pas pourneus
entretenir de toutes Us grandes
idéesquinfpire la majeflé de ce
Lieu véritablement auzufte; cejl
pour donner à vos Conférence
uneparfaite attention, (y pou
les admirer. Lagloire deLoül.
LE GPAND lasplendeurd
ïAcadémie Franfoife, éclaten
icy d'une maniéré particuliers
L'une &l'autres'offrent à me
yeux cd mon imagination; ~ï~t
ce n',@lf que pouréblokir., (9
pour me remplir de je.ne-sçay
quelle confufon qui se mesle
â
toutes mes prrtfées) &qui m'oftj
en quelque forte luf.ge de h
parole. C'efi donc le silence qu,
dit estre icymon partage;&jt
n, sçay mesme si ce riefl point A
jilenCè qui peut le mieux en cettt
rencontre Jatisfiaire a tous mes
devoirs. Il est en effet très-propre afaireco;injifire&unrcjpeél
extraordinaire3&une grande
admiration.à sieurs, il me donnera plutost larvant~~
rre de t"'¡)o!tS
vantao-edevous eéccoouutetre3r, fsit}) de
profiterde ces sçavantes Conver-
[ations, ou vous dEcourvre=\. avec
tant de lumiere & avec tant de
netteté, les secrets & les miflères
de la plus belle& de la plus difsicile
de toutes les Langues.
MrDoujat, Directeur de
l' Académie, répondit à ce
Compliment deMrde Faure,
que l'Académie le faisoit
tres-grand plaisir de le vo
dans son Assemblée, &q
apres l'avoiroüy si bien paj
ler,elle ne pouvoit pas de
meurer d'accord avec luj
que le silence dust estre foi
partage; à quoy toute]
Compagnie applaudit. Mrj
Clerc, faisant dans cett
Séance la fonction de Secrd
taire, lût les mots & les ma
nieres de parler qui Ce prc
sentoient à examiner dans lé
revision du Dictionnaire
Surquoy Mrde Faure dit foi
avis à son tour en Académi:
cien, & d'une maniere qui
fit voir la connoissance particuliere
qu'il a de la Langue
Françoisse. Apres que chacun
se fut levé de son siege, Mr
Boyer, comme faisantladiqtribution
ordinaire des Médailles
du Roy, en donna une
à Mrde Faure, & une autre à
Mr qon Fils, jeune Gentilhomme
de tres- belle eqpérance,
qui avoit eu la place
dans l'Académie durant tout
le temps de cette Séance.
Le Dimanche 21. de ce
mois Mr Boisnier
,
Sr de la
Ivioti-le., Petit-Fils de Mr de
la Gabte, Ministrede Bou
gueil, & NeveudeMrAJ
raut Ministre de Saumur, à*
jura la Religion de Calvin
tre les mains duPereAlexis 4
Bue Théatin, en présence d
MrlAbbédeBourgucil,&<i
Mrle Commandeur le Tel.
lier, tous deux Fils de M'i<
Marquis de Louvois. La Ce
rémonie se fit dans l'Eglifi
des Théatins à Tissue de h
Controverse.
Il s'est fait aussi beaucoup
de Conversions de Person,
nes de qualité en Normandie;
mais depuis Longtemps
aucune n'a fait tant de bruit
que celle dont je vay vous
apprendre le détail. Une
eune Demoiselle du Poneaudemer,
d'une tres-bonic
Maison, & alliée des plus
illustresCalviniltes de France,
& mesme de quelques
Seigneurs d'Angleterre, ne
trouvant personne de son
rang dans la Religionqu'-
elle professoit, fut obligée
de faire societé avec quelques
Demoiselles Catholiqquueess,,
ppoouurr ne pas vViivvrree ttoouû.-.
jours separée du monde. Elle
s'attacha particulierement
a une de les Voisines, ch
qui plusieurs autres avoie
accoûtumé de se rendre, a
tirées par le tour aisé de sc
esprit, ôc par l'enjoüeme
de son humeur. Il s'y renco
troit de temps en temj
quelques Cavaliers, qui
contribuoient pas peu àrer
dre la conversation agreable
& comme les inclinatior
se trouvent ordinairemer
partagées, quelques-uns Eu
rent touchez de cette jeun
& aimable Protestante,
l'intérest qu'ils prenoient e
elle leur faisoitsouvent mê
cer la Controverse aux Diseursgalans.
Elle réponloitfort
justeà tout ce qu'on
my disoit; & quand -on at-
,:;tquoit sa Religion
,
elle
montroit tant d'esprit à la
défendre, qu'il estois aisé de
voir qu'on l'en avoit bien
instruite. Quoy que ses
réponses fussent fortes,&
qu'elle parust opiniâtre, c'étoit
un grand sujet dcfpcrance
de la voir si volontiers
consentir à la dispute.
Ses Parens ayant apris ce qui
sepassoit - parune Demoiselle
Ecossoise, qui l'accompagnoit
quelquefois dans
visites
,
résolurent de 1*8
voyer à la Campagne c
une Personne de qualité
la R. P. R. pour l'éloign
d'un lieu où ils croyoie
que sa Religion ôcfon coe
couroient un fort grand da
ger. Elle y fut conduite,
tellement observée, qu'un
Femme mesme qu'on lu
envoya, fous le prércue d
raccommoder des Pointé
ne put trouver le moyen d
luy donner un Billet. Mal
la contrainten'est pas ceqll
gagne les esprits. Elle n
servit qu'à luy faire faire des
efléxions fort serieuses, &
ma luy rendre suspect. le
party qu'oncraignoit tant
qu'elle ne quitast. Enfin
obligation de faire la Céne
a Pasques, la fit rappellerde
[on éxil. Elle revint au Pon.
teaudemer, où un sejour de
huit ou dix jours parut n'avoir
rien de dangereux. Elle
obtint la liberté d'y voir ses
Amies, & on la luy accorda
avec d'autant moins de
peine, qu'elle montroit grande
fermeté pour les erreurs
oùelle estoit née. On devoit
dans peu l'envoyer p
loin, & mesme on avoit d
sein de la marier avecun
plus zelez Religionnaire
pour luyoster toute forte
moyens de se convertir.Pe
dant qu'on disposoit te
pourlevoyage, ses Amies
mirent sur le tapis les m
mes matieres. Elle écout
resista,& deux jours ava
qu'elle dust partir, elle
sentit si fort ébranlée, qu
n'y avoit plus que les seni
mens de la Nature qui la sa
soient balancer. C'estoit p01
elle un rude combat à soût
iiir, que se représenter une
Mere en pleurs, accablée de
douleur & de chagrins, mais
la Grâce demeura victorieuse,
&la fit résoudre de se foumettre
à laVerité, quoy qui
arrivast.Ilfutarresté par la
Compagnie
,
qui ce jour là
estoit fort nom breu se, qu'on
la conduiroit, ou dans un
Convent,ou chez une Dame
de qualité dont on luyavoit
offert laMaison &c'estce
qu'on auroit fait sur l'heure,
si elle n'eust demandé le reste
du jour pour de petits soins
qui la regardoient. Cependant
elle ne put s'é,ha.
lendemain; & comme
choses les mieux concert
n'ont pas toujours la fing
l'ons'est promise >le trou
& la crainte qu'une si gran
réfolurion luy causa, éclai
rent malgré elle, ôc trahir
son secret. Madame (àM
qui lesoupçonna, jugeaqjj
n'y avoit plus à diférer. Si
départfutrésolu à l'in
mesme. On la mit dans 1
Carrosse, & pardeschcmij
détournez, elle futcondui àCamamber. Onymitta
en- usage pour l'obliger
échangerdesentimens.Onfit
succeder la douceur à la colere,
les promesses aux menaces,
& plusieurs Partis avantageux
qu'on luy proposa,
luy laissoient le choix d'u-
: ne assez grande fortune. Cet
enlevement ayant fait éclat,
'M' le Lieutenant General du
Ponteaudemer, remply de
zele pour l'intérest de l'Eglise,
& excité par les Lettres de
Mr le Blanc, Intendant en
Normandie, informa de cetteaffaire
, & ayant mis en
comparence personelle tous
ceux qu'on sçavoit y avoir
contribué
J
il ordonna qiïH
Demoiselle feroit repn:
tée dans trois jours, fous
peines contenues
dans
Déclarations de Sa Majesté.
On fut contraint dobeï^
Elle parut au jour
ordonné
accompagnée de dix ou douze
de ses Parens
,
& leurs r.
montrances l'ayant étonné
elle declara d'abordqu'elle
trouvoit sa Religion bonne.
On luy voulut donner le
temps des'examiner,& pour
l'empescher d'estreobsedée,
elle fut mise chez une Dame
Catholique, pleine de sages&
devertu. Onluy fitvoir
ans cette Maison un Cavaernouveau
converty &
ort éclairé, qui luy expliqua
les puissans motifs qui
avoientporté à se séparer
les. Calvinistes. Elle gousta
es raisons, & déclara hautement
quelques jours apres,
qu'elle vouloit faire abjuration.
Madame sa Mere qui
estoit allée à Roüen présenter
requeste à la Cour, pour
obtenir permission de la
voir, fut consternée de cette
nouvelle qu'elle apprit à sots
retour. Elle prétendit qu'on
avoitfedliitlaFille,t3,, lereste
du Party la voyant ferme
dans sa déclararion, commença
de publierque l'etpe.
rance de se marier plus aisémentchez
les Catholiques,
estoitla feule & vraye cause
de son changement de Religion.
Cette calomnie ne l'ébranla
point. Le refus qu'elle
avoit fait des avantages qui
luy venoient d'estreofferts à
Camamber,la justifioit assez.
Apres s'estre fait pleinement
instruite des Veritez qui luy
avoient toujours esté inconnuës,
elle abjura le jour dela
entecoste entre les mains
.z Mrle Curé de S. Oüen du
conteaudemer &laretraite
y paroissant necessaire pour
ouvrir entierement son coeur
la Grace, elle entra le 17. de
mois dans l'Abbaye de
reaux ,
celebre par les Daes
de qualité qui y font,
ar [1 Íituatiot1agréable, &
ar ses grands revenus. Elle
cheva de cette maniere genéreuse
ce quelle avoit si
non commencé, & laissa
lans lemon de detres-avan.
ageusesidées des purs senmensqui
l'avoient portée à
se convertir. La Fcirad
Chambre d'une de ses T
tes suivit son exemple «
le mesme lieu, & le jourm
me de son abjuration. QçJ
ques-uns de ce pârcyiloa
imitée depuis ce tempsJ
D'autres se font veus ccm
trains d'éloigner leursEn
tout prests de le faire; 5a
l'on en croit le bruit
mun, leur Ministre mess
donne lieu de présumer qui
ne mourra pas dans son c
reur.
Je vous envoye un Plac
qu'onassureestre d'un Gai
homme Gascon, quia du
-vice&: du mérite. Apres la
quia efleort
de MrSorin, quiaesté
a pitaine dans leRegiment
; Baltazar, il a demandé la
ension dont Sa Majeste le
atisioit, & on m'a dit quel-
,
luy avoit esté accordée. Il
difficile de demander d'ue
maniéré plus spirituelle&
lus galante.
LACET AU ROY.
SrRE, Sorin Capitaine
Autrefois dans Baltdzar, 1- Eff aUijoindre Cejar
Là-bmlbdîns lafimbre ?Uine,
On finsCourtnne &sans cLit
MCeagirsafnadveHuévïoesPfeepnrosmîoe)n?e,.
Maigrefinaffliction,
SentpourmoyL'ardeurfccrete
D'une font pfljfiotfy
Etpour Epoux mesouhaite.
'Jîa^oy que cefoitpour mon Lien 'm époufer clie affine,
J'ay dit, ilnen ftva ricnt
Si mon Roy ne le desire.
£>uemecommandez,-vot/s}SIR,
Les Vers qui suivent on
este notez par un sçavan
Maistre. Vous le connoistre;
en les chantant.
Aig
AIR NOUVEAU.
r)En'aimeplu*leson dema Milo. fete,
rne vaisplussurCherbete
vec les Bergers d'alentour,
t languis, toutM'inquicie,
t depuis qisej'dime Lizetc,
ien ne meplaijtque mon amour.
Messire Claude Jean Lam-
>ert, Seigneur de Thorigny,
le Sufy en Brie,Conseiller
LU Parlement, & Fils aîné de
vleflire Nicolas Lambert
?résident des Comptes, & de
Dame. de Laubepine,a
fpoufédepuis peu de jours
Marie Marguerite Bontemps,
Fille aînée de Messire
Alexandre Bontemps, PremieValet
de Chambre du
Ro)-g Intendant du ChâteauParc
& dépendances de
Versailles; & deDameClaude
Marguerite du Bois, Soeur
de Mr du Bois, Procureur
General en la Cour des Aydes.
Cette nouvelle Mariée
est fort jeune. Elle chante
& jouë très bien du Claves
fin, & l'on ne peut mieux
dancer qu'elle fait. Elle a este
élevée par Madame du Bois
l'a Grand' Mere, & l'on ne
peut douter qu'ellen'ait milles
telles qualitez, puis qu'elle
st Fille de Mr Bontemps,
qui sert le Roy avec un attabernent,
unzele& uneassiluité,
quiluy ont justement
cquis l'estime &labienveilance
de ce grand Monarque
On auroit peine à trouver
un plusardent &plusgenéreux
Amy. Il n'en a que
le choisis,& ceux qui ont l'avantage
d'estre de ce nombre,
n'ont pas besoin de sollicitations
pour le faire entrer
dans leursintérests. Il prend
de luy-mesme les occasions
de les servir quand il s'en
offre quelqu'une; & ce seroit
le desobliger que luy en faire
le moindre remercîment,
J'en puis parler juste, puis
que j'en parle par expéricn.
ce. Rien n'ea: égal à sa mo.
deftie- & comme il ne peui
souffrir aucune *louange, je
fuis obligé de su primer coûte:
celles que je sçay qui luy
font deues. Ce que je vous a)
mandé de luy en plusieurs
occasions, & ce qu'en pu.
blientuneinfinité de Gens,
quil a obligez, vous ontaf.
sez fait connoiltre qu'il efl
d'un méritesingulier. Ll
eréivionic des Epouiailles ie
iitàS.Frambourg àIvry par
,vif le Curé de Saint Loüis de
'Isle.C'est une Chapelle qui
ipartientà la Maison de Ml
laBoisscierncur de ce Lieu.
Les plus proches Parens de
l'une&l'autre Maison yaflifterent,
& revinrent le foir à
Paris chez Mr Bontemps.
Les Mariez en partirent le
lendemain pourSufyv oùils.
ontpafle quelques jours. La
Mariée a receu quantité de
beaux Présens. Je ne vous
parleray que deceluy dont le
Roy a bien voulu l'honorer.
C'efl: une paire de Pendant
dOreilles d'un très-crand
o
prix.
La Lettre que j'ay eu foin
d'envoyer à l'adresse marquée
par le Cavalier qui a
critique laDuchessedeftramene
,
m'a fait recevoir cette
Réponce. Elle contient
ses scrupules sur la Seconde
Partie de cet Ouvrage.
SLHTE
.,r' a~>
DES REMARQUES
sur LL Duchesse d'Emmené.
J E rrieftoiî bien douté, Madame,
que'vous nemeferiezpas
6 W", l'honneur de me defendre la continuation
dema Critique. IlJeroit
difficile de faire quelque tort
a un Ouvrage comme le voflre,
&je trouve que ceux qui conjen*
tentfeulementa mecouter> lors
que jeparle contre vous, font des
Juges malaife%àprévenir.Jpres
que j'ay eu longtemps examine^
vojtre Seconde Parie, il m'efi
,z,enuer.fin que- lqyesfcrupules. Lt
Duc dEftr<mene
me paroftun
Homme bien extraordinaire. N<
pouvoir pasfeulementfoujfrirsa
Femme, elle qmejloitsiaimable!
Celà efl étrange. Passe cncor, s'ii
eufi*u quelque ebofe dansle coeur>
mjts.il navoit nen. P^ousfiliez*
rejetter la cause de cette averfiort
sur le mariage, m'expliquer
la vertu qu'il a degajlerle mérite
de la Personne du monde la.
plus accomplie; mais a qui parle%
vous fJe ferois leçon auxautressurchapitreJà
, &si vous
me çonnois k ,.
connoijjie^,vou4pen douter
îf%pds. Cependant jay peine
me figurer de quel caraélere
Moitié Duc d'Eftramenr. Ileflioitpi
FemmeJ il ne la croyoit
"évenuëdaucune passion,iln'en
loitpointprévenunonplus il
y, avoitnen d,e plus aimable
ue ta Personne quilvendit deouser3
& lu feulehainequ'il a
our les cngavemens, luy inspire
e l'horreur pourelle. En vérité
* me croyois bien libertin,mais
r le cede au Duc d'Eftramene.
• avouéque saurois bienpuvii n
en mois ou deux avecune Femme
omme lasïenne>jaufàlaquitter
ipmcela comme ilfit, car à celà
près ,
qui'l la quitta trop tofl, j
ne defapprouve pointsonprocedt
mais ce rieflpas dans les commen
cemens que le mariageeflleplk
mauvais. Il produit alors,mefm
entre les Personnes qui ne son
pas dessinées à s'aimerj un cer
tain feu de peu,,, de durée,quoi
prendroit pourde l'amour}fil'o;
ne s'y dbnnoiffoitpas. Franche.
ment, je pardonnerons encoreplû
tossà la Ducbejjefavertu, qu'ai
Duc son libertinage. L'aéliot
qu'ilfait,ejlfansexemple} &
a ce que je croy^fansfondement
maissa converfton mesme&son
retour au party du bonfns
, ni
le
plaifentpas.ilse rend a des raiins
qu'il devoitavoirtoutesen-
1îfagées. Que luy dit-on qu'il
aitpas duse dire centfois?Je
'ay quesouvent les mesmes con-
-ils ont plus de force,quand nous
'S recevonsd'autruy
, que quand
ousles recevons de nousmefmcs;
iaïs celaferoit bon sil e/foit
ncorqueflion de déliberer. Quand
me fois on a pris son party y &
yïon afait des démarches, ilfaut
Jourfuivre; autrement ce font de
tmples chanjemensde volontey
lui d'ordinairenont guere de
yace, nysur leTbéatre, ny dans
les Romans. Ony veut du gens
Dbflinez dans leur caraélere,
r< sans cela on nefçxit où Ton en ej
& cette maxime estsivraye, qh
quoy quevon* disiez sur lafin
c
vojire Nou-veUe,, je ne puis croii
qu'a l'heure qu'ileflleDucdEftr*
mene vive bien avec sa Femmi
tant vous me ['a'tlt"Z fait conce
voir commeun Homme bizarn
&sujet a changerd'humeur.
je conviens cependant que l'a
version qu'il a pour la Duchefj
dEfiramenc,produitdefortbeau,
effets, @T par l'embarras récipro
que où ilsfont tous deux, &pa
les confcilsgenereux e defintê
tejfcz que le Duc d'Olfingan
\lonnc au Mary de la Perjonne
jjuilaime. Ces deux traits font
admirables.Le premierfait un jeu
cortfin3& donnelieu a démef/ef
des sentimens tres -délicats
j &
très-naturels; lefécond pouffe
jusquau plus haut point la grandeur
d'ame du Duc dOljîngam,
Ilriaptr.ient qui vous. Madame,
defaire des Hérosj&des
Héroïnes.
Je fuis tONch é de lasurprise du
Comte d'Hennebury, lors quesa
Sceur luy apprend quelleefl mariée3
{0 il riy a rien de mieuxque
leur conversation, mak tout ctL"
efiJl ajfe1^ bienamenéï Madcmoijelled'Hennebury
a-t-elle p
se marier en France,sans quefc
Frere l'aitfçeuen Angleterrehu
jours après ? Les mariages de a
fortes de Perfonncs-l^font, ce m
semble,unpeuplui debruit, @
le commerce ejlbien régléde Par
a Londres.
letrouve encor quelquechose
redire, dans lasurprise que von
avez, voulu caujerparl'entreveu
du Duc d'Eflramene, cir du Du
dOlfngam. Je veux qnilsj
't'oyent;, carjeferois bienfâchéd
perdre ce qu'ilsJe difint,& l'effe
de leurs entretiens; mais je m
veux point qu'ilsJevoyent dan.
"tte petiteVille d'Italie.Celasen-t
.op luAvanturiersde nos anciens
[omains. Sije lifois Cleopatre ou
Aras3 & que je visse un Héros
arry pourfairevoyage, je ferois
ien feùrquil ne manqueroit pas
le renconrrertous ceux du Rornan
fui feroient egare ou dont on
lauroit point de nouvelles. Il
iefl pasmesmepermis aux Personnages
de ces gros Livres-là de
raire une Promenade qui se termine
sans Avantures,& qui ne
(oitqùunesimplePromenade;mais
il nen va pas ainJi dans les petites
Mouvelles qui font venues
à la mode. Ony a ramené la
ehofes a un vray-semblable pl
naturel. UnHéros sy peut pr
mener, &voyagerfansfaireai
cune rencontre> & mejhte il
doit, pour ne pas ressemblerah
Héros antiques.Ainfiileuflpeù
tftre eftimirllxde conserver la g
nerofitéduDucJ:Olfingam,(f)
t
faire trouver enfetnble les deu
Rivauxparune voyeplusfimpl
Celle que vous avek chtJÍjie a eh
cor quelques irKQmmaditrz;ca:
par exemple) on ne conçoitpt
bien comment un Anglois n'en re
tonnoiftpM un autre A l'accent
lors qu'ils parlent l'un tf l'autr
une Langue étrangère. le nevou
btcanepointsurce que vouspreendezue
le Ducd Olfngam,fl}'
e
DucaEflramcne,
ne s'efliient.
AMAÏSveus; mais le croy que si'
on voulait examinera- Choft
ivecun prude rigueur, on trouvemtqu'elle
nemanque pas de diffi- Il
le viens a la conversation de
la Rejynej de Madamed'HiL
morre, & de Madame d'Eftramene.
MadameJCEflrameneme
paroiHun peu trop aisée à déconcerter0
la Rryne aete, impru- dente Madame d'Hilmorre
moins habile qu'elle ne croit eUeinefme.
Sur ce que laReyne dit&
tjfrladame d' Eflramène}quelle t
(oupfonne d'avoir quelque trij
fejJè cachée dans l'ame
,
il rie
point encore temps iue cette bel
Personne Je mette a pleurer. L
Reyne de son coftf ne fonge pi
que Madame d'Hilmorre efl L
quand eUe dittoutnet à Made
me d'Eftramenene
,
quelle r
doute plus qu'elle riait une for
inclination pour le Duc d'Olfit
gam. Ce riefloitpas là unenOIJ
#fJelle trop agreable à apprendre
Madame d'Hilmorre, ny qe
duft produire de trop bons effet
pour la Duchejje d'Estrament
Enfin quand Madamed'Hil
morte rveut cacher l'inclination
&lessentimens desaBelle-Fille,
de crainte3 dites vous >
qu'on ne
vinfl à luy reprocherd'avoirfait
violence aux 'Volontez de cette
DuchejJè,auffi- bien qua celles
de finFils,je ne trouve pas que
ce foit avoir une presence d'efi
prit3 nyune adresse bien surprenante,
que de dire à la Reyne,
que laver/ton que leDucd'Eflarnene
a poursa Femmey 6 les
marques qu'illuy en a donnees
tn la quittant, fontlafeulecauft
de la trifleffe où elle est ; car il
mesemble que cejl-la justement
ce que Madxme d'Hilmorre a
1 mtereji de Cacher. EUe ne peut
guere dire plus clairement.,qu'eut.
i afait violenceaux volonté de
Jon Fils.
~: Mais, Madame> qu'on omblie
aiflment ces petites fautesx
quand on en efl à ce bel endroit
de la mort du Duc dOlfngam!
Il me touche, & me cause encor
de l'émotion à la dixièmeleÛure.
Ce que fayvu deplus vifdans
d'autres Ouvrages
3 me paroiss
languissant, a le comparera ce
morceau-là. Que vousy ave%
bien marqué, & la douleur Ju
deux Amans, &leprogrés,&
lu diférens effets de cette douleur!
>ue le coeur de Madamed'Eflraene
efl bien partagé entre faoire
3
&jatendrejje ! Elle veut
irtir d' aupres dunHomme
Ilelle aime, &qui va expirer,
mr ménager toujoursfia réputa-
,
ger toitl
mt ce qui efl unpeu dur; en
litt elle embrajje cet Homme
ourant, ce qui est un peu emrté
; mais ces deux ARionsftnr
bien placées
,
amenées avec
nt d'art,quellefieroit unefaute
»ne les faire pas. C'eflce qu'on
ipelle des coups de Aiaiflre que
'schofiesextraordinaires3&ce-
'niant rdifonnablu. Rien rieft
ieuxtourné que toute cette fin.
de la Seconde Partie3ou*vot
décrive de quellemanirres'e
formée l'union de Monsieur C
deMadame d'Eflramene. Lepi
cédé qu'ils tiennent a régardtt
de l'autre, les fait aimer to
deux, &il y a bien de l'adreffi
avoirfaitfuccederc'es idées doui
&tendres, a celles de la mort
Duc d'OlJidg4m, qui caufoie
des mouvemensplusviolens.
Il ne me refie plus, Alddan
qu'à vous prier de vouloir bi
donner quelques -unes de a
heures, À écrirel'Hifloire
Comte d'Hennepury, &deM
demoiselled'Englajire.Vous ne
faites entrevoirquevousenavek
quelque deecln.le vous conjure
de ly'exé»Icuter, & loft mepne
vous dire que je vous en conjure
au nom du Public, qui aiJurément
ne me dcf-avoura pas d'avoirporte
la parole pourluy obtenir
cette grace-là d evuus.
t
La Noblesse estant l'appuy
d'un Royaume, & sa plus
cure défense dans les temps
de guerre, rien n'est plus glorieux
à un Souverain,que de
prendre foin de la maintenir.
Cest ce que nos Roys
ont fait de tout temps par
beaucoup de Privilèges qu'ils
ont trouve julle de luy aci
corder; mais ces Privilèges
ne [uffifant pas pour mettre
tous ceux qui ont l'avantage
d'en joüir, dans une fortune
qui réponde à leur naissance,
& Sa Majesté ayant
estéinformée qu'il y avoit
grand nombre de Gentilshommes
dans les Provinces,
quin'estant pas en état d'envoyer
leurs Enfans sur les
Frontieres, ny de les entretenir
en qualité de Cadets
dans des Compagnies d'Infanterie
y
les gardent chez
eux,
sûx, Elle a jugé à propos de
.eur donner un moyen de les
raire élever d'une manière
plus convenable à ce qu'ils
ont nez. Dans cette veuë,
Elle a resolu de fairemettre
surpied deux Compagnies,
qui ne feront composées
que de Gentilshommes. Ces
Gentilshommes feront af.
remblez par les foins des
Gouverneurs 8; Intendans
des Provinces, ôc conduits
dans l'une de ces deux Compagnies,
sur des le routes que Roy ordonnera qui soient
envoyées pour les faire par- no
tir dans les vingt preuu«.
jours des mois de Mars,Juillet
& Octobre de chaque
année. Lors qu'ils seront
arrivez à la Citadelle de
Tournay, ou à celle de
Metz, où ces Compagnies
doivent estre ert garnilon, Si
Maiesté leur fera donnera
ses dépens, un Juste-au.
Corps & leur armement, &
dix fols par jour pour leui
nourriture, jusqu'à ce qu e.
tant bien instruits dans Ici
Fortifications, quElle leui
fera monte: gratuitement
ôç dans les autres Exercice!
Militaires, Elle leur accorde
les Lieutenances & Enfeignes
qui vaqueront dans son
Infanterie.Avouez, Madame,
que cet établissement
cit toutàfait digne de Leuis
LE GRAND. Ce Prince ne
fixe point le nombre dHommes
de ces Compagnies.
Tout ce qu'on envoyera des
Provinces y fera entretenu,
& c'est dequoy Mr le Marquis
de Louvois a donné avis
par ordre du Roy à M5les
Inrendans) afin qu'en rendans
la réiolurion de Sa Majessé
publique-, ils loient en
état de faire partir dans les
premiers jours du mois de
Juillet prochain, les Gentils-;
hommes de leur département,
quiviendront lèpresenter
pour aller fcrvir dans
ces Compagniesjsur les routes
que ce Marquis leur a envoyées
en mesme temps. Il
leur est enjoint de mettre a
la telle de ces Gentilshommes
quelqu'un des Capitaines
ou Lieutenans des
Troupes qui feront dans
leurs départemens. Cet Officier
aura foin de les conduire
& de les contenir dans leui
route en bonne dilcipline &
en union; apres quoy il s'en
retournera à sa Charge, en
rétrogradant sur la mefmc
route -,
& outre qu'il fera
payé pendant son Voyage,
comme s'il avoit este present
à sa Garnison, Sa Majesté luy
fait espérer une gratification
particulière. S'il n'y avoit
point deTroupes en garnison
dans quelque département,
on choifiroit pour cette conduite
un Gentilhomme qui
auroit servy. Les Cadets
qu'on recevra dans ces Compagnies
,
doivent n'estre pas
plus jeunes que de quatorze
à quinze ans, ny plusâgez
que de vingt-cinq. Inconnu
nant apres leur départ, les
Intendans ont ordre d'envoyer
un Etat de ceux qu'ils
auront fait parrir, contenant
leur nom de Baptesme, celuy
de leur Famille, & leur
âge. Il est marqué dans la
Lettre que leur a écrite M'de
Louvois, que l'intention de
SaMajeftén'estpasqu'ilsfaffent
une inquifitionfort fevere
de la Noblesse de ceuxqui
se présenteront, & qu'Elle ne
trouvera pas mauvais qu'ils
laissènt gliflfer parmy eux des
Enfans de Gens qui vivent
noblement, c'est à dire, qui
par quelques années de fervices,
ont acquis le droit de
porter l'Epée. Ils sont chargez
par la mesme Lettre)
d'assurer les Gentilshommes
qui leur témoigneront
de l'inquiétudesurla difficulté
qu'ils pourroient àvoir à
retirer leurs Enfans du fervice,
si leurs affaires les obligeoientà
ne les y pas laisser,
que le Congé ne lèra refusé
iaucun, dés que leur Pere,
Mere,ou plus proche Parent,
le demandera pour eux.
Voyez, Madame, si la bonté
& la justice du Roy ne (c
montrent pas en toutes choses.
En faissant les routes de
ces Cadets, on a oblerve de
leur donner de fort petites
journées, & de leur faire faire
de fréquens sejours. L'on
y aaussiemployé que le
fourrage fera fourny à ceux
qui auront des Bidets; &
comme il y a des départemens
fort grands, on a envoyédiférentes
routes,chacuneaboutiffant
à un certain
lieu, ouM" lesIntendans
III
tont assembler tous les
gentilshommes qui auront
idonne leurs noms. Ceux qui
itrriveront les premiers, auxont
dix fols chaque jour juf-
:qu'à ce que tous les autres
iqui devront partir au comimencement
du mois de Juil-
Ilet, s'y estans rendus, on les
Ifaifc mettre en marche pour
;allerà Metz ou à Tournay.
Il y auroit beaucoup de chosesà
dire sur un établissement
si avantageux à la Noblesse;
mais toutes les actions du
Roy demandent du temps,
pour en bien examiner toute
l'importance
, & qu
refléxions qu'elles mérita
on ne peut d'abord que 1
admirer.
Comme je vous ay d
parlé dans deux de mes LJ
tres, du Prix que McleD
de S Aignan a proposé p récompenle du meilleur
net qui feroit fait Tur ld
Bouts-rimez dejupicerôcq
Phàrmacopole, il ne n
reste plus qu'à vous
direquJ
cinq des Académiciens
di
l'AcadémieRoyaled'ArleJ
en ont décidé. Le bruit co
rut il y a huit jours, qu'il!
avoient donne a ce Sonet.
Aroir pourttfundant,ou Mars,
ouTupiter,
, - r -~ --.
1
^'wVqu'un AUi mn;•cjtnau inUlani"-
macopole,
\Que l'on don {ride en main faire
agirleFmer,
,f(.!!} Ferfc, ou
^nvcnal,fit traduit
par Nicole,
6)ue décider le Dogme appartient
au Pacer,
£hïî'ln'tflqtimi Bernardi pourfaire
un caracole,
Queleplm saint Doéleursi plaist
a difpurer,
Et que peu de Patrons regardent leur
BouÍfole)
Celanefujjitpaspour si rendre im*
mortel. j
La Raison doitau coeur pré/enter
leCarte], 1
Y plaacerf1"fJuafitcie,renefai;re1fin
MAIS quand on entreprendde chant
parses Vers
Les vertu* d'un grand Roy qui
charme /'Univers,
Oublions qu'on ne peuttropdignementlefaire.
Sur ce qui fut dit de c
Sonnet,on apprit bientot
que Mr l'Abbé Plomet et
estoit l'Autheurcommi
beaucoup de Gens deman.
oient à le connoistre autrelent
que par son nom, il
it cetautre Sonnet qu'il enoya
à Mr le Duc de Saint
Aignan. La peinture qu'il
contientest celle d'un Homme
qui mene une vie véritablement
heureuse. vOtiloir tranquillementachever
sa carriere
Enquelqiïendr- oit d-uMonde ouN l'1'o. n.
foitconfiné;
Seplaindre rarement desire peufortNnet;
Nedonner àJes r(rs qu'un?tendre
matiere;
Sansfondersi l'on a plu* ou mïi*s
de lumière,
Tenirfcn cfprit libu, &jon ctrur
peugesné;
Ane louerjamais s'efire déterminé
Trouvantl'or toutefois meilleur qllt
la poussiere;
Faire durer autant que lon peutJei
beauxjours;
A cequilplaisiau Sortfeconforma
toujoursy
Etfansfuir la vertu, nepointbrigu
l'cjlimej
Avant l'heureux Cartely qu'un Hen
tel que toy
Vient de nouspreïenter, pour animy
la Rime
AparlerdeLOVIS, c'efioit /4 mon
employ.
Quoy que le Sonnet d
-t Abbé eust paru fort beau
L Juges, ils preférerent ceiv
que vous allez voir. bJeu qui lance la Foudre, &
non pasJupiter, [faitl'un Medecin,l'autre -IJ,iur-
1 macopole;
mgrandchirurgien,Vautre
jimple Frater5
arlreau1,- fine
Dame k-gmrreM,Cautre
Darne Nicole.
funplU un Capuchon dit toujours
fin Pater, uireffér
un Courjîetfins ceJlè
L caracole;
F Dotteur metsi gloire 4 ffavoir
disputer)
y Nocher met lasienneÀN réglerfa
Bouilbie.
L
LunpardegrandsExploitsveuth
rendre immortel, 1
L'autre fouilleson nom par un bo1
teux Cartel;
Vun efi Homme d'épéc, ç? l'autre
Homme^affaire.
Vun écritdeU Ptoje, &lautre ecr
desVers. L'invincible LorIS cjlfcttldans
1Ulilvers,
.f<!!,ifoltr s'e"tcrnifcr, fijfc ce qu'il
fUitfaire.
Ce Sonnet, qui est de g
Boursault, disputa longtemps
le Prix,& les Juges ne luy
donnerent l'exclusion qu'apres
qu'ils curent leû celuyy,
qui leur parut le meilleur
tous.
Out agitpar les Loixdupuis 41
sint Jupicer;
J" Monarque les fuit comme un
Pharmacopole,
)nMédecinfameux comme unsimple
Frater,
Jnt grandePrinceJJeaujjl-bicn qag
Nicole.
n chante, enfaitl'dmottr, & l'on
dit le Pater,
n chagjeft,,oonnjjeouu'ée^oonn detnct" on boit,
un caracole;
tttnvoudraittoujoursrirc,& l'autre
disputer;
'Vi
,'unstfertdu Compas l'autre de
lA Bou(Tôle.
Le GrandLOFfSornéà'un Lamet
é
immortel, j
Pouvait de toutle mondeaccepter
1
le Cartel,
Mais nous donner la Paix futsa PlA
grande affaire. 1
Jj)ui donc mérite mieux nojtre Proj
&nosVers, unRoy craint & cbery de ce va],
Univers,
.Zui peut tout ce qu'il veut, drfait
- f r ce qu'il doit fairc?
Il avoit pour marque
Anacreon,, & ces mots L<
tinsProstrasse fatest. Onexî
mina tous ceux qui refioiei
à lire, & aucun n'ayant pat
le la mesme force, toutes les
roix luy furent données. Mr
e Duc de S.Aignan, qui
;ft#it présent, dit aussitost
ju'il estoit de luy. Ce Sonlet
avoit esté mis parmy les
voientdu temps que Mrs de ;Académie
Françoisè deroient
juger; & comme ce
Duc en avoit fait deux, lors
iu'en renonçant au Prix,il
lonna ordre qu'on les retiaft,
on ne reprit queceluy
lont jevous fis part le derniermois.
Ainsi les Juges suent
obligez de rappeller les
meilleurs Sonnets. Ilsen firent
un fort severe examen
& voicy celuy qui fut enfti
declaré victorieux. Il a
ai
bas uneM &un B, pourmai
Aques.Dmirons tcy-bdtl'ordre de J Jupiter,-. chacun-IlJin employ, l'one macopolej
st illiar-
V» Autre efl Medecin, & certfmtwA
AUFrater$«
Vautre défend les droits de Pierre, q~
oude Nicole.
Celuy-cyfous un Froc ifI appelle
Paftr,
Cet autre aux Champs de J/us plcià
d'ardeur caracole;
Celuy-là sur les Bancs je pUist *
disputer, -1
\t?autre Clurtles Mersconduitpur
U Boussole.
i OFISparla, valeurrendson nom
immortel;
Ifffiins ont aboljl'ufigeú Cartel,
.( bien defin Etat eftfin unique
affaire.
flufes,tf»ilfoit UûjoMrflefijet de
vos Vers; l estleflmgrandRoyqu'aitfrodMitlUnivers,
oittachez-vom à luyjjomnefçAtiricx.
mieux faire.
Il y a quinze jours que ce
jugement est donné, sans
Lue celuy qui a remporté le
Prix se foit présenté ny fai
connoistre On luy conferve
la Médaille d'or du Roy
qui luy fera délivrée à l'Hô.
tel de S. Aignan, dés qu'il
viendra pour la recevoir.
On vient de m'apprendre
un Mariage qui s'est fait ce:
derniers jours entre deux
Personnes des meilleure:
Maifonsde laRobe. L'une est
Mr Charpentier, Conseilles
de la Premiere des Requef
tes, &l'autre Mademoiselle
Portail. Le Marié cit Fils de
feu MrCharpentier, Conseil
ler aux Requestesqui s'estois
acquis une si grande réputation
dans le Parlement, &
Petit-Fils de MrCharpentier,
Conseiller aussi aux Requestes;
si estimede son temps,
que Henry IV. le choisit
pour estre seul President de
Metz, Toul & Verdun, avant
qu'il y eull un Parlement
en ce Païs-là. Mademoiselle
Portail est Fille de
-
Mr Portail, Conseiller de la
Troisiémedes Enqueftes, ôc
Petite-Fille de Mrle Nain,
ancien Maistre des Reques-.
tes. *
Envous apprenantun Ma:
1
«?
riage, je fuis obligé de nu
dédire d'un autre. Lors qui
je vous parlay il y a un mois
des Officiers qui font sur Ici
Navires de l'Escadre corn,
mandée parMr le Marquis
de Preuilly de Humieres
Lieutenant General des Armées
Navales du Roy,j'ajoûtay
à l'article de Mr de
Paliere, Capitaine sur l'E.
toile, qu'il avoitépouséMamoiselle
de Bois de laRoche,
& je suivis en cela le Mémoire
que l'on m'avoit envoyé.
Cependant il n'est pas vray
que ce Mariage se
soit
fait.
Ceux
::eux qui me donnent ces
sortes d'avis, ne doivent jamais
le faire qu'ils ne soient
certains deschoses. C'estimprudence
que
,
les hazarder
surunoiïydire, & les Per-
"bnnes intéresées pouvant
:;n prendre un juite chagrin,
effet en feroit peutestre à
craindre pour les Autheurs
de ces faux Mémoires, qu'un
peu de recherche fait aisément
découvrir.
Ilest arriveicy le premier
our de ce mois le melmc
Prodige dont deux de mes
Lettres vous ont donné le
détail. Une Femme y est
accouchée de deux Garçon
joints ensemble,depuis le
haut du sternon jusques au
nombril, ayant deux testes
quatre bras, quatre jambes
venus à termes, &tousdeus
fortgros. Le travailfut très
difficile pour la Mere, &
c'est un miracle qu'elle foi
vivante. Cependant le Sieu:
Bon-Amy, Maistre Chirui
gien à Paris, & Prevost de si
Communauté, l'accoucha
heureusement. Les deux En
sans furent ondoyez, & vé
curent un quart- d'heure. it,
ont eilé portez à Versailles,
pour estre veus de Leurs Maestez.
Les Peres Capucins de la
Povince de Normandie, ont
enu leur Chapitre avec Mifion,
dans laVille du Havre
le Grâce. Mrle Duc de Saint
ignan, qui en est Gouverleur,
a fait parostre en ce
encontre sa pieté ordinaire,
p)ar les ordres qu'il a donnez
pour la subsistance de ces
Missionnaires & Religieux.
les Echevins, ainsy que toue
laVille, ontsuivy ce grand
xemple d'une maniere toute
charitable & édifiante^
L'ouverture de ce Chapitrd
fesie le 7. de May, Feste d
l'Àscension, par le Pere Hiei
roree, Premier Défîniteur J
, dans l'Eglise de Nollre-DaJ
me, principaleParoisse du
Havre. Ces Religieux s'y
rendirent en Procession, éi
retournerent en leur ConJ
vent avec un ordre qui marJ
quoit leur zele & leur moj
dcfiie. Les fruitsqu'ils ont
fait dans leur Missîon onj
esté très-grands. Le P. Hic
rorée a preschéles Contra
verses avec la*incfmc se
4- 1
veur ,
qu'il a fait paroistre
depuispeu de temps à Or-
Jec, dans cette fonction
Apostolique. Ses Sermons,
pleins de force &déloq uence,
ont eu un succésextraordinaire
, & plusieurs Perronnes
qu'il a convaincuës
d'erreur, ont abjuré l'Héresie
En vous décrivant le mois
passé toutes les merveilles de
rp bfèrvatoire3 je vous promis
de vous le faire graver.
Je tiens ma parole, & vous
envoyé mesme plus que je
ne vous ay promis. Ce que
vous verrez marqué I. dans
cette Planche est une élevation
perspective, représentant
la face qui regarde le
Septentrion, quelque peu
déclinée au Levant; & cc
qui est marqué II. fait voir
l'élevation de la face qui regarde
le midy.
Vous aurez appris par le,
nouvelles publiques que MI
le Prince Guillaume de Fur..
stemberg a esté éleu EvcI:
que de Strasbourg. C'est un
des plus considérables Evechez
delaChrestienté, non
seulement par son ancien.
neté,ayantesté fondé par nos
premiers Roys; maismesme
par les Privileges, &
-
par la
qualité des Sujets qui eomposent
son Chapitre. Il est
formé de vingt-quatre Princes
ou Comtes de l'Empire,
qui pour y estre receus sont
obligez de faire preuve en
l'une de ces deux qualitez,de
seize quartiers, tant ducofté
Paternel que du Maternel.
De ces vingt-quatre Chanoines,
il n'yen a que douze
qui forment proprement
le Chapitre, c'est à dire, qui
avent.voix active & passive,
.pour l'Episcopat & les SIIM
Dignitez. Les douze MM
font seulement recclI,lLpro
devenir Capitulaires ailaa
rang , par la mort de queLi
qu'undes anciens. L'onvoit
par la combien la Nohieflq
de ces illustres Chanoines
doit estre ancienne & pure.
Aussi comprentilsparmy
eux plusieurs Princes des
premieres Maisons Souveraines
d'A llemagne; & l'on
a veu de nos jours des Archiducs
d'Austriche Evesques
deStrasbourg.
Pour ce qui regarde celuy
qui vient d'estre éleu, sans
s'arrester à la grandeur de
sa Maison, quiremonte
beaucoup plus haut que ses
preuves, & que l'on peut
dire immémoriale, ny parler
d'une infinité de grands
Hommes, qu'elle a produits
dansl'Eglise & dans les Armes
; il suffit de dire, quesitost
que le Prince de Furstemberg
sonFrere, dernier
Evesque, fut mort, tous les
chanoines le regarderent
comme celuy d'entr'eux qui
estoit le plus digne de luy
succeder;& le jour de l'Election
estant venu, ( ce fut
le 8. de ce mois, ) toutes les
voix luy furent données, ce
qui n'est presque jamais arrive
en Allemagne dans au
cune éledion. Mais ce qu'il
ya eu de plus remarquable
en celle-cy, c'estque la chose
s'est préparée d'elle-mesme,
sanscabales, parla seule
force du mérite, & par la
connoissance que tous les
Chanoines ont de l'habileté
de ce Prince & de son zele
pour le bien de l'Eglise. Et il
ne faut pas s'étonner du
bruit qui a couru qu'il ne
vouloit pas accepter cet Evesché.
Le peu d'empressement
qu'il a eu a rechercher
les Chanoines pour s'en acquerir
les voix, & l'admirable
modération qu'ilatémoignée
dans tout ce qu'ils
luy ont toujours fait connoître
de leurs favorables sentimens,
ont paru deschoses si
peu ordinaires, qu'elles ont
fait croire, qu'il rcgardoit indiféremment
une Dignité si
éminente; mais moins il
cherchoit à s'en assurer, plus
toute l'Europe prévenoitpar
ses suffrages le choix qu'on a
fait de luy. Nostre gran
Monarque, sous la protection
de qui se trouve préj
sentement l'Eglise de Strasbourg,
cg., faiianç..r^om
manderaux
)
Chanoines,
comme il a fait par Mr d
Monclar & de la Grange
de choisir pour leur Evesque
celuy qu'ils estimeroient le
plus propre à sa conduire
acrû que c'estoit s'explique r
assez en sa faveur. Sa Saintetés'est
positivement déclarée
pour luy; ôc enfin toiuJ
te l'Allemagne en géneral a
jugé que LEg)ue de Stras.
~bourg ne pouvoit avoir un
plus digne Chef que celuy
que son Chapitre luy vient
de donner.
Vousn'aurezl'explication
desEnigmes du mois deMay,
avec les noms de tous ceux
qui en ont trouvé le sens,
que dans ma dix-huitiéme
Lettre Extraordinaire, que
vous recevrez le quinziéme
de Juillet. Cependant jevous
en envoye deux nouvelles.Mr
Astier, Prieur d'Avignon,a
fait la premiere -,
& Mirtil, le
Berger Fidèle d'Angouléme,
est l'Autheurde la féconde.
ENIGMEJ
T détournedifémcnt les coups
d: jupKC, jejki;gumdsecours chez, le
Pharmacopolc;
Souvent je donneajfc& d'exercice
au Frater,
it je fais enrager la MIlÎtrtjJè a
Nicole.
\AVfC les Elemens je venu immortel,
Refais la gmrre àtoutsanscraindre
le Carrel;
.De s'oppofcr kmoycefiune grande
affaire.
je rampe qlMJzdJe veux,amfi que fontlesVers.
Jgunnd il me plaijl,je cours au bout ]
de Univers,
Etpuis en mefine temps le mal &le
bien faire.
AUTRE ENIGME.
Blen que lHyverme donne
l'estre,
L'Etépourtant semble me faire
naître,
PHis que c'efl luy qui mefaitvoir
lejour. j~~ qu'il (fJflit)JiCttft de /4
puissance
De ce premier quejetire nainre,
L'autre four mcyfait un ajfcz, Ion
tour,
En me menant des Frifins à 14
j
Cour.
l'yvUay pVar luyi, plarlluey jê,-Jvoû Etbien que cet honneurmefoitvendé
bien chery Li
le ne puis me refondre a luy rien j
reprocher, ;
Farce que efefiluyseul qui me fait
efire utile. j
Enfinsanssenflctlurs, je mourrois
au Berceau. iltftvrayqu'ilne rend monpouvoirnécessaire, i |
11.,ti9'à'm,cfur)ey (7 qu'autantque lt.1fien.J mcontraire,
\Etqae dans le momentqu'ilme met
AU tombeAU.
Je suis ravy que l'Article
de S. Cloud, quifait un des
principaux de ma derniere
Lettre, ait plû aux Belles de
vostre Province. Quoy que
se superbe & délicieux Palais
n'ait rien qui n'enchante,
ou cesse d'examiner ses beautez,
si-tost qu'on voir le
grand Prince à qui elles sont
deuës. Si ses manieres sont
si honnestes & si engageantes
pour toutle monde, ilne
faut pas s'étonner, si lors
qu'il s'agit de recevoir le
Roy, pour lequel, outre la
tendresse que le fang inspire
il en a toûjours senty unç
tres-forte, il n'oublie rien
pour luy marquer l'excés de
la joye dont son coeur estpenetré,
en ic possedant. Ce
Prince a demeuré trois feJ
maines dans cette charmant
te Maison, &a pris desEaux
de Vichy pendant tout cl
temps. Comme il est extr
mementaimé,ilaesté visité
dans ce beau Lieu, par tout
ce que la Cour a de
Person
nes plus considérables; &
quoyque les Eaux qu'il prenoitdûssent
toûjours l'y retenir,
leplaisir de voir le Roy
l'a fait aller de temps en
temps à Versailles. Il revenoit
coucher à S. Cloud; mais
ayant quité les Eaux depuis
quelques jours, il estretournéauprès
de Sa Majestépour
n'en plus partir. Les plaisirs
y sontfréquents, & il y a
tous les jours Comédie Françoise
ou Italienne. Le Roy
qui se donne entierement
aux affaires de l'Etat, ne s'y
trouve point;mais quelquefois
il prend le divertissement
, de la ChaÍfc) parce que cet
exercice, qui est une image
de la guerre, est propre à entretenir
la vigueur du corps.
Toute laCour sedivertit fort
souventà voir les Eaux, & à
se promener sur le Canal. Il
y a quelquefois Symphonie,
& l'endroit detout Versailles
où ellese fait entendre le
plus agreablement,est le
grand Escalier du Roy. Vous
ne ferez pas surprise que je
vous parle d'un Escalier,
qttan vous sçaurez quec'est
celuy dont je vous ay fait la
t-que la France
doit au fameux M' le Brun.
Lors qu'il estplein de lumieres,
il peut disputer de magnificence
avec les plus riches
Appartemens des plus
beaux Palais du monde.
1.
Une lecture qui se fit il y
a trois jours de l'Académie
Galante, dans une assez grande
Compagnie où je me
trouvay, me donne lieu de
vous dire, que je seray fort
trompé si cet Ouvrage ne
divertit vos Amies. Tout y
est si naturel, & répond si
bien aux diférens caracteres
des Personnagesqui sont introduits,
qu'ilsnedisentrien
dans leurs conversations qui
on ne croye devoir leur entendre
dire. Ce sont quatre
Cavaliers qui rendent visite
à une Mademoiselle d'Ormilly,
chez laquelle ils trouvent
deux de ses Amies. Le
discours estant tom bé [ur
les Académies de toute espece,
établies icy depuis
quelque temps; l'une des
trois Demoiselles dit en
riant, qu'elle ne voit que
l'Amour qui n'ait point la
sienne. Sa pensée ayant paru
plaisante à la Compagnie, on
propose d'établir une Académie
d'Amour. Ilestquestion
d'avoir des Statuts.Chacun
apporte les siens,& le
nombre des Cavaliers estant
plus grand que celuy des
Demoiselles, ileft ordonné
par l'un des Statuts,qu'un
des quatre Hommes ne fera
point de l'Académie. Ils prérendent
tous devoir y estre
receus, & enfin les Académiciennes
les font demeurer
d'accord qu'ilsraconteront
leursAvantures; & que celuy
qui fera trouvéle moins
galant, souffrira l'exclusion.
Ainsi chaque Cavalier conte
son Histoire, & ces quatre
Histoires font une agréablediversité,
dont je
suis seûr que vous ferez satisfaite.
Tout y est dit finement
& plaisamment, & il
est aisé de voir par la peinture
que l'on fait d'abord
des Cavaliers, que s'il y a
quelques en droits embellis,
parce quon ajoûte toûjours
à la verité, la plûpart des
chosesont dû se passer comme
ilsles racontent. Ce Livre
commencera aie débiter
chez
:;hez le S' Blageart Libraire,
Jans la Courto-neuve du Palais,
le premier jour de Juillet.
Rien n'est plus à crain dre
que la jalousie, quand l'aimour
est violent. Cette passion
produit tous les jours les
plus funesteseffets, mais jamais
peut-estre n'en a-t-on
veu d'aussi extraordinaires
queceuxqu'onmemarque
dans l'Avanture que je vay
vous expliquer. LaScene est
en Italie. C'est où les Jaloux
sont le moins capables de
retenir leur emportement.
Unne jeune Demoiselle dW..,
Bourg nommé San-Sovino;
pres de Montepulcianoen
Toscane, fut aimée d'un Ca.
valier d'une naissance cgald
à la sienne. Quoy que le
occasions de le voir soient
assez rares en ce Païs-là,l'a
mour leur en fournit de fréquentes;
& en se voyant, ils
se trouverent si bien le fai
l'un de l'autre, qu'ils ne PU
rent s'empescher dese pro
mettre qu'ils s'aimeroient
eternellement.La Belleavoit
un Pere bizarre dont il faI
loit ménager l'esprit. Ceua
1
qui estoient le plus dans sa
confidence,furent employez
pour legagner. Unjourqu'
ilslevirentd'assez bonne
humeur, ils tournerent l'entretien
sur l'embarras de (yarder
des Filles; & en luydisant
comme sans dessein qu'il
estoit temps de pourvoir la
sienne, ilsluy proposerent le
Cavalier. Malheureusement
pour l'un & pour l'autre, il
s'estoit douté de leur mutuel
attachement.Ce fut assez
pour luy faire rejetter ce que
ses Amis luy propofoient. Il
opposa que le Cavalier n'avoit
point de Bien; & quoy
Cq1u'on luy fist connoistre qu(
fortune n'estoit point à dédaigner,
il n'y eut aucur
moyen de le faire consentir
à ce mariage. Il fit plus contre
sa Fille. Pour la punir d'avoir
prévenu son choix, il
voulut choisir sans elle, &
donna parole à un Homme
assez mal fait, qui en devint
amoureux. Laresistance qu'
elle fit paroistre,le rendit plus
ferme dans sa résolution. Il
estoit de ces Peres absolus
qui croyent avoir droit sur la
liberté de leurs Enfans, & il
suffisoit qu'ileustparlé, pour
vouloir estre obey sans aucun
murmure. Le nouvel Amant
voyant saMaîtresse dans un
chagrin extraordinaire, en
eut bientost découvert la
cause. Un autre que luy, qui
l'eust connuë engagée, eust
appréhendé les suites de la
violence qu'on faisoit à Ton
ariiour; mais il espéra qu'estant
son Mary, il effaceroit
sans peine les impressions
que son coeur avoit reçeuës.
D'ailleurs, quelque intérest
deFamillel'avoit rendu ennemy
du Cavalier, & le plaisir
de luy enlever ce qu'il
aimoit, estoit pour luy un si
doux triomphe, que l'impatience
d'en joüir redoubla
l'empressement de sa passion.
Onconclut le mariage, &
quoy qu'il ne dust se faire
que trois jours apres que le
Contrat eut esté signé, le
Pere voulut que des le soir
xneime les deux prétendus
Epoux fussent fiancez La
Cerémonie se fit malgré les
pleurs de la Belle, qui fut
obligée de lescacher. Le Cavalier
quien eut avis, entra
dans un desespoir qu'il m'est
impossible de vous exprimer.
Il crût que s'il voyoit sa Maîtresse,
ilviendroit à bout de
la toucher;&comme l'amour
est ingénieux, il trouva
moyen d'obtenir un rendezvous.
Il fie paroistre à la Belle
des transports si pleins d'amour,
&sadouleur, qu'illuy
peignit dans tout son excès,
penétra son coeur si vivement,
que ne doutant point
qu'elle n'eust à craindre tout
ce qu'un Amant desesperé
est capable d'entreprendre,
elle tâcha de luy remettre
l'esprit, en luy promettant
que quoy quipuft arriver,
s'il se rendoit le lendemain à
l'Eglisè (c'estoit le jour choisy
pour le mariage) il auroit
tout lieu de selouer d'ellei
Vous jugez bien qu'il ne
manqua pas de s'y trouver;
Ce fut un lujet de joye pour
le Fiance, qui apprit avec
plaisir que on Rival feroit
témoin de sa gloire. Le moj
ment vint où le mot essentiel
devoit estre prononcé. Ld
Cavalier sestoit mis en lieu
d'où sa Maîtresse pouvoit aL
sément le voir. Sa présence
l'anima, & quand le Prestre
luy eut demande si elle prenoit
pour son Epoux celuy
qu'illuy présentoit, elle ne
balança point à répondre,
Non. Illuy demanda encore
une fois la mesme chose, ôc
le mesme Non luy fut répondu.
L'Amant outré de
l'affront qu'il recevoit devant
son Rival, conçeut tout d'un
coup une telle rage, qu'ayant
tiré ion Poignard, quien: une
* Arme dont on (e fert fort
communément en Italie, il
en perça le fein de la Belle,
,
qui expira dans le mesme inf
stans. Le Cavalier voyant Ca
Maîtresse morte, tira aliffi
son Poignard, & le plongea
auflitod dans lecoeur dciAf
faflin. Le Pere duFiancéqui
cftoit présent, vangea la mort
de son Fils par un coup de
Pistolet qui perça le Cavalier.
Ce mesme coup blessa leCuré
dangereusèment, & l'on ne
vie quelàng répandu, où ronr
s'estoit préparé à ne voir que
de lajoye. > Il efitrcs-avantageux pour
le Public, que le bruit qui a
couru de la mort de Mr le
Prieur de Cabrieres le foicj
trouve faux. Sa maladie a
estés
sort dangereuse, & l'avoitréduit
à l'extrémité; mais il en
est tout-à-faitguéry, & il
continuë à préparer ses Remedes
pour tous ceux qui le
vontvoir.
Je vous ay mandé dans
quelqu' une de mes Lettres,
que M" de l'Académie
Royaled'Arles, suivant l'exemple
de l'Académie Françoise
, avoient dessein de
donner une Médaille d'or du
Roy, d'un prix fort confidérJ.
ble, pour récompenser
le plus bel Ouvrage en Vers
que l'on auroit fait sur une
Matiere proposée par eux a
la louange de Sa Majesté.1
Celuy de ce Corps à qui Jes.
autres s'estoient adressez1
ayanteu desaffaires qui ronc
assez occupe pour luyfaire^
remettre a un autre temps a
en parler à M'ieDuc de Saint
Aignan, Prote&eur de cette
Académie, les Bouts-rimça
de Mr Mignon firentson-j
ger ce Duc à proposer U1
Prix, & c'efl celuy quel'ora
a jugé depuis quinze jours.
ce que M" de l'Académie
d'Arles ayant appris, Mr la
Marquis de
a ce Duc le Madrigal ôi lé
Sonnet que vous allez lire.
L'ACADEMIE ROYALE
D'ARLES PLAINTIVE,
A M'le Duc de Saint Aignan.
QMADRIGAL. '"D'el Démonjaloux de ma
gloire,
rOUiinjjireJ Grand Duc) cet o¡¡.trdgeuxdessein,
-, De faire des Présens aux Filles de
Mémoire,
Qu'ellesattendoientde ma main?
Onfiaitbien que la njojlre en miracles
féconde,
Tait autant qu'ilse peut du bien À
tout le monde;
Ccmme elle peut abatre, cet peut
appuyer:
Mais au lieu d'honorer une Musi .,/è AnOnlflle,
Au lieu de Cemployyeerr
A chanter de LOVISla vaillance
-
sublime, j
Vous deviez, lepermettre à naître
feule RimeyA 1
EEttUlliijffeerraduuRBooyJettl Ufoin de la
J
payer.
4 SONNET SUR LES RIMES # données pour lePrix de
la Médaille.-VI
Sur le mesme sujet.
G - Rand Duc, mon desespoir s'es
prendàJupiter^ 1
je meursy sil enfaut croire a mon
Pharraacopolc.
£>uoy donc ? noflrt Apollon pajfcra
, pouxFrater,i
Lay quipeut s'égaler au Vréfident ,
Nicole?
Luy quifçeut vos Exploits comme on
fiaitle Pater,
.fè,i lesportasiloinfani tOI/Y.. sans
caracole, se Mars, toutsiart qu'ilcft, ti'oif
vous disputer
IfeftredesgrandsGuerriers le GliiM
&laBouffole>
11 reçois cependant m affront immortel,
-f<!!,t rien rieffacera, ny Dify, ny
Cartelj*
Songez^-y bien, GrandDuc, fefteit
lavoflreaffaire..
le ne mexplique pointi mats s'u
- faloit des Vers
J^uipjjent'voirLOYLS aux yeux d:£Univers,
VousfcuL pour en juger, moyfeule
pourles faire.
Je me fuis informé avec
tout le foin possible du Prix
qu'on devoit donner pour
les Bouts-rimez de Pan &
Guenache; & ce qu'on m'a
dit de plus positif, c'elt que,
les rimes de Par & de Cati
que l'on y doit employerj
avoient fait finir tant de Son]
nets de la mesme forte, qu
cette égalité de pensées en
ayat rendu un fort grand no-,
bre également beaux, lePria 1
citoit demeure a celuy qui
a proposé ces bizarres rimes.
Vous aurez le mois prochain
l'Eloge de la Beauté, que je
croyois vous envoyer aujourd'huy.
Une belle Dame qui
la voulu voir, me l'a emporte
à la Campagne, où elle est
allée pour quelques jours.
Cet Eloge est saic par une
Personne devostreSexe.dont
vous aurez lieu d'estimer
l'esprit. Je fuis, Madame,
Voltre tres-humble, &c.
TABLE DESMATIERES
contenues dans ce Volume.
Afant-propos, t
Charges données par le Ror9 6 Procédionsy Il
DéclarationdtfRoy, 1?
Sonnet sur le foin que prend le RI, de
bannirÎHerifie desonRoyaume, )p
Sonnet Provençal, il
Sonnet sur le bonheur de la fie champcftre)
1+
Sennetlur unJardin de CnnpAJne, içi
Rtponfe aux Remarques far la Dmhefft <ÏÈPramené, 17
Mar'aue de A/,le Maryuk de Sajfenag*
&le v.>i deS.An l""l, 41
Zelede M. f Fveryue de Grenoble, 4^
Le Rossignol & k Milan, FMi" 47!
HMijloîrca, drigal, 50 SAuotnren, etGascon,$7$6]'t
TABLE.
TABLE.
Lettre ecrite de Neufchaftll en Smfft,
touchant les tremblemens de terre, 171
Mariage de M:Chauvt[ill avec Madtmoiselle
Billard, 174-
Lettre du R. P. Fiacre deParis,Capucin,
touchant le Probléme de M. Comiersi,
4 .85
Lettre en Vers des DAmes de f-veflphd*
lie, 191
Madrigal, 101
Honneursfunèbres rend", à M.hMaA
qui* de Mons, zcu
Arrefl donné en faveur du Fin Bmétâ
que, 11
Ce qui s'etf fajje à tAcadémie Fratu
foist le jour que M. Faure-Fondtà
lmeantetvdienfAtcsadéamileRuoyealer<,£Arziei| Converfiomt21j Rif/aire, 114
PLieet au Roy, 2
MAriage de M. Lambert de Torïgny,
& de Mademoiselle Bontemps, 141
ju;t,e des Remarques sur la Ducheû f£jîr*mtnfÀ2J
TABLE.
Ettlbliffiment tltif par le Royenfaveur
delaNoblesses 16;
Toux ce qui sejtpassetouchant le jugementdonné
sur les Bouts rimez de
Jupiter& de Pharmacopole, 174-
jAanage de M. Charpentier& de MademoisellePortail,
2.8£
Accouchement de deux Garçons joints
ensemble, 189
Chapitre des Capucins tenu avec Mijfiott
an Havre, 191
M. le Prince Guillaume de Furflemberg
Eefi énleuiEvgesqmuedeSetras,b3ourg0, 1194 Autre Enigme,. 505
SejourdeMonfie;lr#'t-S.Ctoud,, 305
Divertissemens de Versailles, 507
jicaièmieGalantey )0~
fiiflolre,
GuèrlfonieM.lePrieurdeCabrieres, 31Z
Madrigal de M. le Marquis de Ro.
4 biasy 315
Sonnet du mesme, 326
Prix des Bouts-rimtz. de Pan, 3l<
FindelàTable.
Avis pour pUccr les Figures. 1
LAir qui commence par En v*im
Tircis sefforce de me plaire, doil
Qualité de la reconnaissance optique de caractères