Titre
Lettre de M. l'Abbé A. P. J. à M. l'Abbé de B***.
Titre d'après la table
Lettre de M. l'Abbé A. P. J. à M. l'Abbé de B*** au sujet des Prédicateurs,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
57
Page de début dans la numérisation
64
Page de fin
64
Page de fin dans la numérisation
71
Incipit
Monsieur, vous avez beau regarder comme une plaisanterie le projet
Texte
Lettre de M. l'Abbé A. P. J. à M. l'Abbé
de B ***.
Mconte une
Onfieur , vous avez beau regarder
comme une plaifanterie
le projet
que j'ai conçu , d'engager les Prédicateurs
à réciter leurs fermons , le papier en main ;
plus je penfe à cette nouvelle méthode ,
depuis que je vous en ai parlé pour la
premiere fois , plus j'y découvre d'avantages.
Je ne me cache point à moi même
les obftacles qu'il faudra furmonter . L'habitude
dans laquelle on eft depuis longtems
de prêcher par mémoire , fera difficile
à détruire , même chez une nation
fi portée d'ailleurs à changer de modes ;
mais nous avons vû des révolutions
plus
confidérables
, foit dans les fciences , foit
dans les moeurs, pour ne pas efperer celleci
malgré les contradicteurs
.
Ст
58 MERCURE DE FRANCE.
Je fçais qu'il ne fera jamais permis à
aucun prédicateur de changer le fond &
la matière des inftructions qu'ils doivent
annoncer aux peuples. Comme la Religion
eft invariable , fes maximes doivent
être inaltérables. Plût à Dieu qu'on eût
confervé de nos jours , en annonçant l'Evangile
, cette noble fimplicité qui en faifoit
autrefois & la force & la gloire ! mais
quelle différence des difcours des premiers
Apôtres avec ceux de leurs derniers fucceffeurs
! C'étoit autrefois aux pieds de la
Croix , & dans la méditation des diverfes
Ecritures , que les miniftres de la parole
du Seigneur puifoient les réflexions pathétiques
dont ils entretenoient fouvent
les fideles , réflexions que le zéle accompagnoit
, que l'exemple foutenoit , & que
la grace du Tout - puiffant faifoit fructifier.
Comme ils n'avoient d'autre objet
que celui d'étendre le royaume de Jefus-
Chrift , ils parloient felon que l'Efprit
divin , dont ils étoient animés , les infpiroit
; & des milliers de Juifs , de
Grecs , de Romains , & d'étrangers convertis
devenoient le fruit de leurs conquêtes
, & la récompenfe de leurs travaux
évangéliques .
Préfentement au contraire il femble que
nos Prédicateurs, contens des anciens proOCTOBRE.
1755. 59
grès de la religion , ne cherchent plus quà
faire admirer l'efprit & les graces de fes
Miniftres ; ce n'eft plus , pour la plûpart ,
dans les fources facrées qu'ils étudient les
oracles qu'ils nous débitent ; & comment
pourroient-ils fe fervit utilement de l'Ecriture
& des Peres dans les difcours qu'ils
compofent fur des ridicules de fociété ?
Auffi quel eft le fruit de ces portraits prophanes
, finon les vains applaudiffemens
de ces gens oififs , que la célébrité d'un
Prédicateur attire dans nos temples , &
que l'amufement y retient ? Perfuadés qu'il
leur fuffit de plaire à un peuple qu'ils devroient
inftruire , ces Miniftres frivoles fe
font eux-mêmes impofés un joug pefant ,
que des auditeurs délicats & critiques
ont bientôt fçu aggraver. Si ces derniers
les ont difpenfé de jetter de la folidité
& de l'onction dans leurs difcours , que
de talens n'en ont- ils pas exigé je veux
dire les agrémens de la figure , les graces
de la voix , la régularité des geftes , l'étendue
de la mémoire , la délicateffe des
expreffions , la fineffe des penfées , vains
ornemens plus propres à éblouir qu'à toucher
!
Or , dites - moi , Monfieur , comment
voulez-vous qu'un Prédicateur continuellement
occupé à compofer fon vifage , à
Cvj
60
MERCURE DE FRANCE.
animer fes bras , à modifier agréablement
les refforts de fa langue , & à inférer dans
une mémoire ingrate de magnifiques lambeaux
aufquels il n'a fouvent prêté qu'une
brillante coûture , foit propre à infpirer
de l'horreur pour le vice contre lequel il
doit tonner , ou à faire chérir la vertu
qu'il doit canonifer ?
Quoique je fois le premier à foutenir qu'il
ne fera jamais permis de toucher au fond
de la doctrine & de la morale de l'Evangile
, dois- je craindre de découvrir une nouvelle
méthode pour en publier les préceptes
& les maxîmes , fur tout fi cette nouvelle
forme eft plus facile & plus avantageufe
? Non , Monfieur ; & pour peu que
vous vouliez faire attention aux raifons
fur lefquelles je la fonde , vous conviendrez
vous - même de fon utilité. Ne vaudroit
il pas mieux qu'un Curé , occupé
pendant la plus grande partie de la femaine
à défervir une nombreuſe paroiffe ,
employât le peu de tems que la vifite des
malades , & les autres foins du gouvernement
fpirituel demandent de lui , à compofer
pour chaque Dimanche une folide
& inftructive homélie , que de le voir
paffer ce même tems à inférer dans fon
cerveau un prône de parade ? Quels fruits
peuvent faire les inftructions d'un pasteur
›
OCTOBRE 1755 . 61
qui fe borne à quelques points particuliers
de la morale évangélique , & dont
les difcours font par conféquent fi fouvent
répétés , que certain, paroiffiens affidus
feroient en état de les réciter à leur
tour ?
Au contraire , en permettant aux Prédicateurs
, & fur- tout à ceux qui font à la
tête des Paroiffes , d'avoir dans la chaire
le papier à la main , on leur laiffera le
tems de méditer les divines Ectitures ,
de s'inftruire dans les ouvrages des Saints
Peres , & par conféquent , de compofer
pour chaque femaine des homélies toujours
nouvelles ils pourront même par
ce moyen enfeigner fucceffivement un
corps de doctrine fuivie , repaffer toutes
les vérités de la religion , & en expofer
tous les devoirs . On fe plaint tous les jours
que le peuple n'eft pas inftruit ; & comment
peut- il l'être , lorfque les Prédicateurs
refférés dans un cercle étroit de matieres
frappantes , négligent ces fujets effentiels
fur lefquels le tems qu'ils perdent
à apprendre leurs difcours par mémoire ,
ne leur permet pas de travailler ? N'en doutez
pas , Monfieur : Voilà une des principales
caufes de l'ignorance des fidéles ;
& le feul moyen efficace pour y remédier ,
c'eft de leur procurer un plus grand nom62
MERCURE DE FRANCE.
bre d'inftructions , en diminuant le travail
de ceux que le Seigneur a deſtiné
pour les éclairer.
Je dis plus outre l'utilité générale que
produira la nouvelle méthode d'annoncer
l'Evangile , elle aura encore l'avantage
d'être plus agréable pour l'auditeur . Qu'un
Prédicateur peu fûr de fa mémoire fe trouble
, & qu'il foit fur le point de refter
court , que de tourmens , que d'embarras
dans l'auditoire ! mais quels font les Orateurs
Chrétiens , à qui une mémoire ingrate
ou volage , n'ait jamais joué de pareils
tours ? Combien même de jeunes
Prédicateurs , dégoûtés par un début peu
flateur de ce côté , ont abandonné un miniftere
dans lequel il fe feroient cependant
diftingués ?
N'allez pas me dire ici , Monfieur , qu'on
rira de voir un Eccléfiaftique lire d'un ton
modefte une folide inftruction . Pourquoi
riroit- on plutôt dans nos temples que dans
nos barreaux ? Ne voyons - nous pas tous
les jours dans ces dernieres affemblées les
plus célébres Avocats, le mémoire en main ,
foutenir les droits de l'orphélin , & mettre
la veuve à l'abri des ufurpateurs ? On
rira moins , Monfieur , à la lecture d'un fermon
chrétiennement appuyé fur les preuves
tirées de l'Ecriture & de la tradition ,
OCTOBRE . 1755 . 63
qu'on ne feroit en droit de le faire ( fi la
majefté du lieu le permettoit ) au récit par
mémoire de ces piéces théatrales , faites
pour nourrir en même tems , & l'amour
propre du miniftre , & la curiofité de l'auditeur
.
J'exhorte donc les Prédicateurs à fecouer
le joug du préjugé & à facrifier au
bien général le petit talent d'hommes de
mémoire. Vous appréhendez , dites- vous ,
qu'il n'en foit ici comme du confeil des
rats . Tous les intéreffés ne manqueront
pas d'approuver l'avis ; mais qui attachera
le grélot ? Qui les plus fages , & les plus
zélés. Que des Griffet , par exemple , que
des Sanfaric commencent à nous enfeigner
le papier à la main . Qui d'entre les auditeurs
ofera les tourner en ridicule ? Qui
d'entre leurs confreres ne fe fera pas gloire
de marcher fur leurs traces ? Qui feroit
même plus propre que vous , Monfieur
à faire réuflir un projet , dans lequel je
n'envifage que l'utilité publique ?
Je recommande enfin à ceux qui nous
donnent des préceptes fur l'éloquence de
la chaire , d'infifter moins fur le brillant
que fur la folidité . A quoi fert de fe conformer
aux régles prefcrites dans l'éloquence
* dis corps , tandis qu'on ignore l'éloquen-
* Ouvrage tout nouveau.
64 MERCURE DE FRANCE.
ce des moeurs , & celle du ciel 2
J'ai l'honneur d'être , & c.
Ce i5 Juillet 1755-
de B ***.
Mconte une
Onfieur , vous avez beau regarder
comme une plaifanterie
le projet
que j'ai conçu , d'engager les Prédicateurs
à réciter leurs fermons , le papier en main ;
plus je penfe à cette nouvelle méthode ,
depuis que je vous en ai parlé pour la
premiere fois , plus j'y découvre d'avantages.
Je ne me cache point à moi même
les obftacles qu'il faudra furmonter . L'habitude
dans laquelle on eft depuis longtems
de prêcher par mémoire , fera difficile
à détruire , même chez une nation
fi portée d'ailleurs à changer de modes ;
mais nous avons vû des révolutions
plus
confidérables
, foit dans les fciences , foit
dans les moeurs, pour ne pas efperer celleci
malgré les contradicteurs
.
Ст
58 MERCURE DE FRANCE.
Je fçais qu'il ne fera jamais permis à
aucun prédicateur de changer le fond &
la matière des inftructions qu'ils doivent
annoncer aux peuples. Comme la Religion
eft invariable , fes maximes doivent
être inaltérables. Plût à Dieu qu'on eût
confervé de nos jours , en annonçant l'Evangile
, cette noble fimplicité qui en faifoit
autrefois & la force & la gloire ! mais
quelle différence des difcours des premiers
Apôtres avec ceux de leurs derniers fucceffeurs
! C'étoit autrefois aux pieds de la
Croix , & dans la méditation des diverfes
Ecritures , que les miniftres de la parole
du Seigneur puifoient les réflexions pathétiques
dont ils entretenoient fouvent
les fideles , réflexions que le zéle accompagnoit
, que l'exemple foutenoit , & que
la grace du Tout - puiffant faifoit fructifier.
Comme ils n'avoient d'autre objet
que celui d'étendre le royaume de Jefus-
Chrift , ils parloient felon que l'Efprit
divin , dont ils étoient animés , les infpiroit
; & des milliers de Juifs , de
Grecs , de Romains , & d'étrangers convertis
devenoient le fruit de leurs conquêtes
, & la récompenfe de leurs travaux
évangéliques .
Préfentement au contraire il femble que
nos Prédicateurs, contens des anciens proOCTOBRE.
1755. 59
grès de la religion , ne cherchent plus quà
faire admirer l'efprit & les graces de fes
Miniftres ; ce n'eft plus , pour la plûpart ,
dans les fources facrées qu'ils étudient les
oracles qu'ils nous débitent ; & comment
pourroient-ils fe fervit utilement de l'Ecriture
& des Peres dans les difcours qu'ils
compofent fur des ridicules de fociété ?
Auffi quel eft le fruit de ces portraits prophanes
, finon les vains applaudiffemens
de ces gens oififs , que la célébrité d'un
Prédicateur attire dans nos temples , &
que l'amufement y retient ? Perfuadés qu'il
leur fuffit de plaire à un peuple qu'ils devroient
inftruire , ces Miniftres frivoles fe
font eux-mêmes impofés un joug pefant ,
que des auditeurs délicats & critiques
ont bientôt fçu aggraver. Si ces derniers
les ont difpenfé de jetter de la folidité
& de l'onction dans leurs difcours , que
de talens n'en ont- ils pas exigé je veux
dire les agrémens de la figure , les graces
de la voix , la régularité des geftes , l'étendue
de la mémoire , la délicateffe des
expreffions , la fineffe des penfées , vains
ornemens plus propres à éblouir qu'à toucher
!
Or , dites - moi , Monfieur , comment
voulez-vous qu'un Prédicateur continuellement
occupé à compofer fon vifage , à
Cvj
60
MERCURE DE FRANCE.
animer fes bras , à modifier agréablement
les refforts de fa langue , & à inférer dans
une mémoire ingrate de magnifiques lambeaux
aufquels il n'a fouvent prêté qu'une
brillante coûture , foit propre à infpirer
de l'horreur pour le vice contre lequel il
doit tonner , ou à faire chérir la vertu
qu'il doit canonifer ?
Quoique je fois le premier à foutenir qu'il
ne fera jamais permis de toucher au fond
de la doctrine & de la morale de l'Evangile
, dois- je craindre de découvrir une nouvelle
méthode pour en publier les préceptes
& les maxîmes , fur tout fi cette nouvelle
forme eft plus facile & plus avantageufe
? Non , Monfieur ; & pour peu que
vous vouliez faire attention aux raifons
fur lefquelles je la fonde , vous conviendrez
vous - même de fon utilité. Ne vaudroit
il pas mieux qu'un Curé , occupé
pendant la plus grande partie de la femaine
à défervir une nombreuſe paroiffe ,
employât le peu de tems que la vifite des
malades , & les autres foins du gouvernement
fpirituel demandent de lui , à compofer
pour chaque Dimanche une folide
& inftructive homélie , que de le voir
paffer ce même tems à inférer dans fon
cerveau un prône de parade ? Quels fruits
peuvent faire les inftructions d'un pasteur
›
OCTOBRE 1755 . 61
qui fe borne à quelques points particuliers
de la morale évangélique , & dont
les difcours font par conféquent fi fouvent
répétés , que certain, paroiffiens affidus
feroient en état de les réciter à leur
tour ?
Au contraire , en permettant aux Prédicateurs
, & fur- tout à ceux qui font à la
tête des Paroiffes , d'avoir dans la chaire
le papier à la main , on leur laiffera le
tems de méditer les divines Ectitures ,
de s'inftruire dans les ouvrages des Saints
Peres , & par conféquent , de compofer
pour chaque femaine des homélies toujours
nouvelles ils pourront même par
ce moyen enfeigner fucceffivement un
corps de doctrine fuivie , repaffer toutes
les vérités de la religion , & en expofer
tous les devoirs . On fe plaint tous les jours
que le peuple n'eft pas inftruit ; & comment
peut- il l'être , lorfque les Prédicateurs
refférés dans un cercle étroit de matieres
frappantes , négligent ces fujets effentiels
fur lefquels le tems qu'ils perdent
à apprendre leurs difcours par mémoire ,
ne leur permet pas de travailler ? N'en doutez
pas , Monfieur : Voilà une des principales
caufes de l'ignorance des fidéles ;
& le feul moyen efficace pour y remédier ,
c'eft de leur procurer un plus grand nom62
MERCURE DE FRANCE.
bre d'inftructions , en diminuant le travail
de ceux que le Seigneur a deſtiné
pour les éclairer.
Je dis plus outre l'utilité générale que
produira la nouvelle méthode d'annoncer
l'Evangile , elle aura encore l'avantage
d'être plus agréable pour l'auditeur . Qu'un
Prédicateur peu fûr de fa mémoire fe trouble
, & qu'il foit fur le point de refter
court , que de tourmens , que d'embarras
dans l'auditoire ! mais quels font les Orateurs
Chrétiens , à qui une mémoire ingrate
ou volage , n'ait jamais joué de pareils
tours ? Combien même de jeunes
Prédicateurs , dégoûtés par un début peu
flateur de ce côté , ont abandonné un miniftere
dans lequel il fe feroient cependant
diftingués ?
N'allez pas me dire ici , Monfieur , qu'on
rira de voir un Eccléfiaftique lire d'un ton
modefte une folide inftruction . Pourquoi
riroit- on plutôt dans nos temples que dans
nos barreaux ? Ne voyons - nous pas tous
les jours dans ces dernieres affemblées les
plus célébres Avocats, le mémoire en main ,
foutenir les droits de l'orphélin , & mettre
la veuve à l'abri des ufurpateurs ? On
rira moins , Monfieur , à la lecture d'un fermon
chrétiennement appuyé fur les preuves
tirées de l'Ecriture & de la tradition ,
OCTOBRE . 1755 . 63
qu'on ne feroit en droit de le faire ( fi la
majefté du lieu le permettoit ) au récit par
mémoire de ces piéces théatrales , faites
pour nourrir en même tems , & l'amour
propre du miniftre , & la curiofité de l'auditeur
.
J'exhorte donc les Prédicateurs à fecouer
le joug du préjugé & à facrifier au
bien général le petit talent d'hommes de
mémoire. Vous appréhendez , dites- vous ,
qu'il n'en foit ici comme du confeil des
rats . Tous les intéreffés ne manqueront
pas d'approuver l'avis ; mais qui attachera
le grélot ? Qui les plus fages , & les plus
zélés. Que des Griffet , par exemple , que
des Sanfaric commencent à nous enfeigner
le papier à la main . Qui d'entre les auditeurs
ofera les tourner en ridicule ? Qui
d'entre leurs confreres ne fe fera pas gloire
de marcher fur leurs traces ? Qui feroit
même plus propre que vous , Monfieur
à faire réuflir un projet , dans lequel je
n'envifage que l'utilité publique ?
Je recommande enfin à ceux qui nous
donnent des préceptes fur l'éloquence de
la chaire , d'infifter moins fur le brillant
que fur la folidité . A quoi fert de fe conformer
aux régles prefcrites dans l'éloquence
* dis corps , tandis qu'on ignore l'éloquen-
* Ouvrage tout nouveau.
64 MERCURE DE FRANCE.
ce des moeurs , & celle du ciel 2
J'ai l'honneur d'être , & c.
Ce i5 Juillet 1755-
Signature
Ce 15 Juillet 1755.
Date, calendrier grégorien
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Domaine