Titre d'après la table
Portrait des deux cousines de Poitou.
Fait partie d'une livraison
Page de début
246
Page de début dans la numérisation
266
Page de fin
249
Page de fin dans la numérisation
269
Incipit
Comme les Enigmes m'ont attiré la Lettre des deux
Texte
Commeles Enigmes m'ont attiré la
162 LE MERCVRE
Lettre des deux Coufines de Poitou
dont je vous parlay la derniere fois , je n'en puis finir l'Article ſans m'acquiter de la parole que je vous donnay de vous faire le Portraitdeces aimables
Perſonnes. Elles ſont d'une Province
où je ſçay que vous avez de particulie- res habitudes. Voyez ſi ce que j'ay à
vous endire ſufira pour vous les rendre connoiffables. Elles nedemeurent pas loindesbords duClin &dela Vienne,
&ſe voyent quelquefois ſur ceux d'u- ne plus petite Riviere qui devroit eſtre fameuſe par leurs Avantures. Vn Ca- valier fort galant &encor plus brave,
yaſouvent part. Ses belles qualitez le rendent digne de leur eſtime. !! écrit avec politeſſe enVers &en Proſe , &
il y a quelques années qu'on promet- toit en Poitou unRomande ſa façon.
L'aiſnée des deux Coufines eſt d'une
aſſez belle taille , qu'un peu d'embon- -point ne ſçauroit gaſter. Sa Maiſon eſt Illuftre , & fa Perſonne pleine d'agrémens. Sa jeune Parente eft une Demoiselle d'un beau
1
GALANT. 163 naturel &d'une tres-grande ef- perance. Elle s'eſt liée d'amitié avecelledesſes plus tendres an- nées. Si toutes ces marques ne vous les font point connoiſtre,
vous les chercherez parmyqua- tre Nymphes qui ſe ſont bai- gnées dans la petite Riviere dontje vous ay parlé , auſquel- les le Cavalier , qui eſt rare- ment oublié dans leurs agrea- bles parties , donna enſuite une magnifique Collation qui pa- rut ſe trouver là par hazard dans un Moulin voiſin , comque les me fi elle n'euft eſté iReſtes d'une Nopce qu'on fei- gnit s'y eftre faite quelques jours auparavant. Je croy que -vous ne m'en demanderez pas davantage pour ſçavoirbientoft
162 LE MERCVRE
Lettre des deux Coufines de Poitou
dont je vous parlay la derniere fois , je n'en puis finir l'Article ſans m'acquiter de la parole que je vous donnay de vous faire le Portraitdeces aimables
Perſonnes. Elles ſont d'une Province
où je ſçay que vous avez de particulie- res habitudes. Voyez ſi ce que j'ay à
vous endire ſufira pour vous les rendre connoiffables. Elles nedemeurent pas loindesbords duClin &dela Vienne,
&ſe voyent quelquefois ſur ceux d'u- ne plus petite Riviere qui devroit eſtre fameuſe par leurs Avantures. Vn Ca- valier fort galant &encor plus brave,
yaſouvent part. Ses belles qualitez le rendent digne de leur eſtime. !! écrit avec politeſſe enVers &en Proſe , &
il y a quelques années qu'on promet- toit en Poitou unRomande ſa façon.
L'aiſnée des deux Coufines eſt d'une
aſſez belle taille , qu'un peu d'embon- -point ne ſçauroit gaſter. Sa Maiſon eſt Illuftre , & fa Perſonne pleine d'agrémens. Sa jeune Parente eft une Demoiselle d'un beau
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GALANT. 163 naturel &d'une tres-grande ef- perance. Elle s'eſt liée d'amitié avecelledesſes plus tendres an- nées. Si toutes ces marques ne vous les font point connoiſtre,
vous les chercherez parmyqua- tre Nymphes qui ſe ſont bai- gnées dans la petite Riviere dontje vous ay parlé , auſquel- les le Cavalier , qui eſt rare- ment oublié dans leurs agrea- bles parties , donna enſuite une magnifique Collation qui pa- rut ſe trouver là par hazard dans un Moulin voiſin , comque les me fi elle n'euft eſté iReſtes d'une Nopce qu'on fei- gnit s'y eftre faite quelques jours auparavant. Je croy que -vous ne m'en demanderez pas davantage pour ſçavoirbientoft
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Résumé
Le texte évoque deux cousines du Poitou résidant près des rivières Clain et Vienne, ainsi qu'une petite rivière célèbre pour leurs aventures. Un cavalier galant et brave les fréquente souvent, apprécié pour ses qualités et ses talents littéraires. Il écrit en vers et en prose, et un roman de sa plume était attendu en Poitou quelques années auparavant. L'aînée des cousines est élégante, avec un léger embonpoint, issue d'une famille illustre et pleine d'agréments. La cadette est une demoiselle au beau naturel et à grande espérance, amie avec des personnes de son âge. L'auteur suggère de les identifier parmi les nymphes ayant nagé dans la petite rivière. Le cavalier leur offrit une collation dans un moulin voisin, semblant être les restes d'une noce récente.