Titre d'après la table
Le Zodiaque de la vie humaine,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
2197
Page de début dans la numérisation
314
Page de fin
2205
Page de fin dans la numérisation
322
Incipit
LE ZODIAQUE DE LA VIE HUMAINE, ou Préceptes pour diriger la Conduite et les
Texte
LE ZODIAQUE DE LA VIE HUMAINE , OU
Préceptes pour diriger la Conduite et les
Moeurs des hommes ; divisé en douze Livres,
sous les 12 Signes , traduit du Poëme
Latin de MARCEL PALINGENE , célébre
Poëte de la Stellada ; nouvelle Edition
, revue , corrigée et agmentée de
Notes Historiques , Critiques , &c.
M. J. B. C. DE LA MONNERIE , Mre Pr.
A Londres,chez le Prevost , et Compagnie,
Libraires , sur le Strand , 1733. et se vend'
à Paris , chez Cailleau, Libraire, Quai des
Augustins , à S. André.
Ce Livre est divisé en deux volumes
grands in 12. Dans le premier Tome est
une Epîtte dédicatoire , addressée à Mylord
Chesterfield , avec une Préface , où
l'on trouve la vie en abrégé de Palingenius
2198 MERCURE DE FRANCE
nius , ou plutôt des Conjectures qu'on a
faites sur lui ; personne n'ayant jusqu'icy
rien avancé de certain sur le compre de
cet Auteur , on y voit les sentimens de
tous les Sçavans qui en ont fait mention
, et qui lui prodiguent leurs Eloges ;
entr'autres , Naudé, Colletet, Borrychius,
la Croix du Maine , Scævole de Sainte-
Marthe, Antoine Musa Brazavolus , Scauranus,
Bayle, Baillet, M. de la Monnoye;
et à la tête de tous , Scaliger.
Le premier Livre , intitulé : Le Bélier ,
ne sert , pour ainsi dire , que de préliminaire
au Poëme ; il est enrichi de Notes
qui expliquent les expressions Poëtiques
, dont la diction du texte est remplie
; et on y trouve une Table qui explique
la valeur numérique des Lettres
Hébraïques et Grecques.
,
Le second Livre , qui porte le nom de
Taureau démontre que le souverain
bien ne se trouve pas dans les Richesses,
mais bien plutôt dans la possession de la
science et de la vertu ; l'état d'un homme
vertueux , quoique pauvre; y est préféré
à celui d'un riche licentieux , ignorant
et vicieux . Les Notes Philosophiques
de ce chant éclairci scnt ce qui
pourroit être resté d'obscur dans le texte.
Dans le troisiéme Livre , sous le titre
des
OCTOBRE . 1733. 2199
des Jumeaux , l'Auteur expose le précis
de la Philosophie d'Epicure , ce qui lui
donne occasion de faire une ample et
belle description du séjour de la volupté;
le Poëte y fait rencontre de la vertu , qui
réfute et détruit les Argumens Epicu
riens , prouve que la volupté n'est autre
chose que la furie infernale Erynnis , et
substitue au raisonnement d'Epicure des
Préceptes contraires. Les Notes de ce
chant mettent ces matieres à la portée de
tout le monde . Dans une de ces Notes on
prouve que le Poëte Lucrece se contredit
quand il avance que l'ame est mortelle .
Le quatrième Livre , sous le nom de
l'Ecrevisse , débute par un éloge du So-
/ leil , où on décrit les proprierez infinies
de ce Roy des Astres . L'Eloge sert en
même temps d'invocation à Apollon ;
il y a de plus une dispute ou un défi Pastoral
, qui est interrompu pour donner .
lieu à Timalphe , fils de la vertu , d'achever
ce que la vertu avoit obmis d'expliquer
au Poète ; ce qui est suivi d'un Eloge
de l'amour sage ; on y montre
que
Etres ne subsistent que par l'amour que
Dieu a pour eux , on y trouve ensuite une
belle Apologie de la paix : Ce chant est
éclairci par des Remarques, Notes et Additions
; sçavoir , sur les Couleurs , sug
les
les
2200 MERCURE DE FRANCE
+
les Attributs des Muses; on y explique ce
que l'on doit entendre par Uranius on y &
donne le sens allégorique de la Mythologie
, avec un abregé tres - concis des vies
de Platon et d'Aristote ; on y explique
enfin ce que les anciens ont entendu par
leur Phoenix.
Suit le cinquiéme Livre , sous le nom
du Lyon les Richesses et les autres biens
corporels y sont méprisez ; on y exalte
avec pompe les biens qui concernent l'esprit
on y prouve que ce n'est qu'en
Dieu seul que se trouve le souverain bien ;
on y parle des inconveniens et des avantages
de la vie ; on y expose les incommoditez
du mariage , et on y lit des Préceptes
excellens pour se bien conduire
dans cet état ; l'on établit que la sagesse
est la plus précieuse de toutes les acquisitions
; parmi les Remarques on en voit
une sur le Spinosisme , une autre sur les
qualitez qu'on doit avoir pour être agréable
à Dieu ; on en lit une qui réfute le
texte , où il est avancé que l'homme n'a
d'autre avantage sur les animaux que la
faculté de la parole et des mains ; on voit
enfin une Remarque sur le dissolvant
universel , qu'on ne peut , dit on , obtenir
que par le moyen de la volatisation
d'un seul sel
Le
OCTOBRE. 1733. 220X
Le Livre sixième , où la Vierge définít
quelle doit être la vraie noblesse , qui est
censée ne devoir être acquise que par la
science et par la vertu ; on y conclud
qu'au lieu de craindre la mort , on doit
plutôt la souhaiter comme la fin de nos
maux et le commencement de notre bonheur
; le tout soutenu de Remarques variées
, de Fable , d'Histoire et d'autres
connoissances utiles . Avec ce Livre finit
le premier Tome ; il est suivi des Sommaires
repetez de chacun des Livres, qui
tiennent lieu de Table des matieres.
Le premier Livre , du Tome second ,
qui est le septiéme du Poëme , sous le
nom de la Balance , commence par définir
l'Unité , l'Existence , la Simplicité et
la Perfection de Dieu ; l'Auteur avance
que la Région du feu est peuplée ; on y
établit le Systême de la pluralité des
Mondes, on explique la nature de l'ame ,
on met en question si le mouvement
procede de la chaleur et de la volonté
on prouve que c'est l'ame qui agit et non
pas les cinq sens ; ce qui s'établit par la
plus pure Philosophie , et l'on conclud
par cet argument que l'ame est immortelle
; on y voit une Carte curieuse sur
l'écoulement des Etres , Arts et Sciences
; entre les Remarques de ce chant , on
en
>
2202 MERCURE DE FRANCE
en voit une sur les Sectes des Manichéens
et des Gnostiques , au sujet du sentiment
du bon et du mauvais principe ; on avance
que l'Or dis out par l'Alkaes de Pr
racelse et de Vanhelmont , paroît sous la
forme d'un sel ou d'une huile rouges ; les
Notes font aussi mention des Sybilles ;
on réfute le sentiment de quelques Mathématiciens
qui croyoient que l'ame ne
subsistoit et n'étoit autre chose que le
concert harmonique des Organes.
Le Livre huitième où le Scorpion concilie
la Providence divine avec le libre
arbitre ; l'Auteur y explique pourquoi
les honnêtes gens sont souvent malheureux
, et les méchans au contraire fortunez
par la distinction qu'il fait des
biens du corps d'avec ceux qui appar.
tiennent totalement à l'esprit ; soutenant
que les premiers sont l'appanage des méchans
, et les derniers sont du ressort des
seuls sages. Ce Chant est rempli comme
les autres de Remarques Philosophiques
et Historiques , et en quelques endroits
Chymiques.
Le Livre neuvième , où le Sagittaire dé
butte par des Leçons pour les bonnes 1
moeurs ; l'on y lit entr'autres choses une
Priere à Dieu, qui est d'une grande beauté
, au bas de laquelle est une citation en
remar
OCTOBRE 1733. 2203
remarque d'un fragment du Socrate
Chrétien , de M. de Balzac , qu'on peut
regarder comme un effort du génie de ce
Scavant on y dépeint analogiquement
quatre Rois qui sont eux- mêmes soumis
à un cinquième , plus grand qu'eux , qui
tous de concert excitent les hommes à la
volupté , à l'avarice , à l'orgueil et à l'envie;
on y distingue cinq especes d'hommes
, sçavoir , les Pieux , les Prudens , les
Rusez , les Fols , et les Furieux ; le tout
enrichi de Remarques et de Notes comme
tout le reste.
On trouve ensuite le Capricorne , qui
est le dixiéme Livre ; on y traite de la
I culture de l'ame par la Science et les
beaux Arts , on y avance que le sage por
te aisément tour avec lui , ce que le Riche
ne peut faire. Le Texte écrit énigmatiquement
la maniere de préparer le
grand oeuvre , on trouve au bas de cet article
une compilation parfaite de tous les
procedez de cette science décrits de suite,
ce que plus de six cent Auteurs hermé
tiques n'ont donné que par Lambeaux.
On établit que le vrai Sage ne doit point
se marier que la Guerre n'est légitime
que quand il s'agit de la deffense des Autels
et des Foyers domestiques ; on y lit
une conversation entre un Poëte et un
Her2204
MERCURE DE FRANCE
Hermite qui est le précis d'une excellente
Morale ; l'Hermite y conclud que c'est
l'Esprit de Dieu qui seul purifie les coeurs;
on y fait un portrait qui peut servir
méditation sur les miseres humaines ; on
finir par convenir qu'il est difficile de
parvenir à la vraie sagesse dans ce Monde
, et on trouve par tout des Remarques
et des Notes d'une sçavante Litterature
.
Le Verseau , ou le livre onzième , après !!
une invocation à Uranie , contient des
Préceptes astronomiques , on y décrit les
Cercles du monde , Fordre et le mouvement
des Planettes ; on y fait l'énumération
non-seulement de tous les Signes du
Zodiaque , mais encore de tous ceux du
Ciel , et du nombre d'Etoilles qui les
composent, on en décrit enfin le lever et
le coucher , & c. On trouve en tous les
Endroits des Notes qui éclaircissent ce
que ces matieres ont d'abstrait; on y traite
et.de la matiere et de la forme ; en un
mot on y parle de tout ce qui est celeste ;
delà on revient aux Elémens et aux Météores
; on trouve en Note un fragment ,
qui donne les preuves de l'Elaboration de
la Mer , et de la fabrication qu'elle fait en
son sein de tous les Terrains apparans
du Globe terrestre , Ce morceau est d'une
Philosophie nouvelle et curieuse,
1
OCTOBRE . 1733. 2205
Dans les Poissons , Livre douze et dermer
, oh prouve que hors les confins du
Ciel , il y a une lumiere immense , incorporelles
que cette lumiere est la forme
qui communique l'Etre aux choses ,
qu'elle nnee peut être apperçuë des yeux
corporels ; on y parle des formes sans mariere
qui composent la substance des
Anges ; on y confond les Athées; on convient
qu'il est difficile de s'entretenir
avec les bons Esprits, et que la conversation
des mauvais est plus aisée à obtenirs
on trouve en cet endroit une longue Remarque
qui peut servir d'Elemens à l'Astrologie
, &c. On doit conclure que ce
Livre est fort interessant et d'une lec-
= ture agréable. Le public sçavant et curieux
doit sçavoir gré à M. de la Monnerie
d'avoir fait revivre par sa traduction un
Auteur excellent , presque tombé dans
- l'oubli , et d'avoir accompagné cette traduction
de tous les secours dont elle avoit
besoin pour faire un présent accompli à
la République des Lettres.
Préceptes pour diriger la Conduite et les
Moeurs des hommes ; divisé en douze Livres,
sous les 12 Signes , traduit du Poëme
Latin de MARCEL PALINGENE , célébre
Poëte de la Stellada ; nouvelle Edition
, revue , corrigée et agmentée de
Notes Historiques , Critiques , &c.
M. J. B. C. DE LA MONNERIE , Mre Pr.
A Londres,chez le Prevost , et Compagnie,
Libraires , sur le Strand , 1733. et se vend'
à Paris , chez Cailleau, Libraire, Quai des
Augustins , à S. André.
Ce Livre est divisé en deux volumes
grands in 12. Dans le premier Tome est
une Epîtte dédicatoire , addressée à Mylord
Chesterfield , avec une Préface , où
l'on trouve la vie en abrégé de Palingenius
2198 MERCURE DE FRANCE
nius , ou plutôt des Conjectures qu'on a
faites sur lui ; personne n'ayant jusqu'icy
rien avancé de certain sur le compre de
cet Auteur , on y voit les sentimens de
tous les Sçavans qui en ont fait mention
, et qui lui prodiguent leurs Eloges ;
entr'autres , Naudé, Colletet, Borrychius,
la Croix du Maine , Scævole de Sainte-
Marthe, Antoine Musa Brazavolus , Scauranus,
Bayle, Baillet, M. de la Monnoye;
et à la tête de tous , Scaliger.
Le premier Livre , intitulé : Le Bélier ,
ne sert , pour ainsi dire , que de préliminaire
au Poëme ; il est enrichi de Notes
qui expliquent les expressions Poëtiques
, dont la diction du texte est remplie
; et on y trouve une Table qui explique
la valeur numérique des Lettres
Hébraïques et Grecques.
,
Le second Livre , qui porte le nom de
Taureau démontre que le souverain
bien ne se trouve pas dans les Richesses,
mais bien plutôt dans la possession de la
science et de la vertu ; l'état d'un homme
vertueux , quoique pauvre; y est préféré
à celui d'un riche licentieux , ignorant
et vicieux . Les Notes Philosophiques
de ce chant éclairci scnt ce qui
pourroit être resté d'obscur dans le texte.
Dans le troisiéme Livre , sous le titre
des
OCTOBRE . 1733. 2199
des Jumeaux , l'Auteur expose le précis
de la Philosophie d'Epicure , ce qui lui
donne occasion de faire une ample et
belle description du séjour de la volupté;
le Poëte y fait rencontre de la vertu , qui
réfute et détruit les Argumens Epicu
riens , prouve que la volupté n'est autre
chose que la furie infernale Erynnis , et
substitue au raisonnement d'Epicure des
Préceptes contraires. Les Notes de ce
chant mettent ces matieres à la portée de
tout le monde . Dans une de ces Notes on
prouve que le Poëte Lucrece se contredit
quand il avance que l'ame est mortelle .
Le quatrième Livre , sous le nom de
l'Ecrevisse , débute par un éloge du So-
/ leil , où on décrit les proprierez infinies
de ce Roy des Astres . L'Eloge sert en
même temps d'invocation à Apollon ;
il y a de plus une dispute ou un défi Pastoral
, qui est interrompu pour donner .
lieu à Timalphe , fils de la vertu , d'achever
ce que la vertu avoit obmis d'expliquer
au Poète ; ce qui est suivi d'un Eloge
de l'amour sage ; on y montre
que
Etres ne subsistent que par l'amour que
Dieu a pour eux , on y trouve ensuite une
belle Apologie de la paix : Ce chant est
éclairci par des Remarques, Notes et Additions
; sçavoir , sur les Couleurs , sug
les
les
2200 MERCURE DE FRANCE
+
les Attributs des Muses; on y explique ce
que l'on doit entendre par Uranius on y &
donne le sens allégorique de la Mythologie
, avec un abregé tres - concis des vies
de Platon et d'Aristote ; on y explique
enfin ce que les anciens ont entendu par
leur Phoenix.
Suit le cinquiéme Livre , sous le nom
du Lyon les Richesses et les autres biens
corporels y sont méprisez ; on y exalte
avec pompe les biens qui concernent l'esprit
on y prouve que ce n'est qu'en
Dieu seul que se trouve le souverain bien ;
on y parle des inconveniens et des avantages
de la vie ; on y expose les incommoditez
du mariage , et on y lit des Préceptes
excellens pour se bien conduire
dans cet état ; l'on établit que la sagesse
est la plus précieuse de toutes les acquisitions
; parmi les Remarques on en voit
une sur le Spinosisme , une autre sur les
qualitez qu'on doit avoir pour être agréable
à Dieu ; on en lit une qui réfute le
texte , où il est avancé que l'homme n'a
d'autre avantage sur les animaux que la
faculté de la parole et des mains ; on voit
enfin une Remarque sur le dissolvant
universel , qu'on ne peut , dit on , obtenir
que par le moyen de la volatisation
d'un seul sel
Le
OCTOBRE. 1733. 220X
Le Livre sixième , où la Vierge définít
quelle doit être la vraie noblesse , qui est
censée ne devoir être acquise que par la
science et par la vertu ; on y conclud
qu'au lieu de craindre la mort , on doit
plutôt la souhaiter comme la fin de nos
maux et le commencement de notre bonheur
; le tout soutenu de Remarques variées
, de Fable , d'Histoire et d'autres
connoissances utiles . Avec ce Livre finit
le premier Tome ; il est suivi des Sommaires
repetez de chacun des Livres, qui
tiennent lieu de Table des matieres.
Le premier Livre , du Tome second ,
qui est le septiéme du Poëme , sous le
nom de la Balance , commence par définir
l'Unité , l'Existence , la Simplicité et
la Perfection de Dieu ; l'Auteur avance
que la Région du feu est peuplée ; on y
établit le Systême de la pluralité des
Mondes, on explique la nature de l'ame ,
on met en question si le mouvement
procede de la chaleur et de la volonté
on prouve que c'est l'ame qui agit et non
pas les cinq sens ; ce qui s'établit par la
plus pure Philosophie , et l'on conclud
par cet argument que l'ame est immortelle
; on y voit une Carte curieuse sur
l'écoulement des Etres , Arts et Sciences
; entre les Remarques de ce chant , on
en
>
2202 MERCURE DE FRANCE
en voit une sur les Sectes des Manichéens
et des Gnostiques , au sujet du sentiment
du bon et du mauvais principe ; on avance
que l'Or dis out par l'Alkaes de Pr
racelse et de Vanhelmont , paroît sous la
forme d'un sel ou d'une huile rouges ; les
Notes font aussi mention des Sybilles ;
on réfute le sentiment de quelques Mathématiciens
qui croyoient que l'ame ne
subsistoit et n'étoit autre chose que le
concert harmonique des Organes.
Le Livre huitième où le Scorpion concilie
la Providence divine avec le libre
arbitre ; l'Auteur y explique pourquoi
les honnêtes gens sont souvent malheureux
, et les méchans au contraire fortunez
par la distinction qu'il fait des
biens du corps d'avec ceux qui appar.
tiennent totalement à l'esprit ; soutenant
que les premiers sont l'appanage des méchans
, et les derniers sont du ressort des
seuls sages. Ce Chant est rempli comme
les autres de Remarques Philosophiques
et Historiques , et en quelques endroits
Chymiques.
Le Livre neuvième , où le Sagittaire dé
butte par des Leçons pour les bonnes 1
moeurs ; l'on y lit entr'autres choses une
Priere à Dieu, qui est d'une grande beauté
, au bas de laquelle est une citation en
remar
OCTOBRE 1733. 2203
remarque d'un fragment du Socrate
Chrétien , de M. de Balzac , qu'on peut
regarder comme un effort du génie de ce
Scavant on y dépeint analogiquement
quatre Rois qui sont eux- mêmes soumis
à un cinquième , plus grand qu'eux , qui
tous de concert excitent les hommes à la
volupté , à l'avarice , à l'orgueil et à l'envie;
on y distingue cinq especes d'hommes
, sçavoir , les Pieux , les Prudens , les
Rusez , les Fols , et les Furieux ; le tout
enrichi de Remarques et de Notes comme
tout le reste.
On trouve ensuite le Capricorne , qui
est le dixiéme Livre ; on y traite de la
I culture de l'ame par la Science et les
beaux Arts , on y avance que le sage por
te aisément tour avec lui , ce que le Riche
ne peut faire. Le Texte écrit énigmatiquement
la maniere de préparer le
grand oeuvre , on trouve au bas de cet article
une compilation parfaite de tous les
procedez de cette science décrits de suite,
ce que plus de six cent Auteurs hermé
tiques n'ont donné que par Lambeaux.
On établit que le vrai Sage ne doit point
se marier que la Guerre n'est légitime
que quand il s'agit de la deffense des Autels
et des Foyers domestiques ; on y lit
une conversation entre un Poëte et un
Her2204
MERCURE DE FRANCE
Hermite qui est le précis d'une excellente
Morale ; l'Hermite y conclud que c'est
l'Esprit de Dieu qui seul purifie les coeurs;
on y fait un portrait qui peut servir
méditation sur les miseres humaines ; on
finir par convenir qu'il est difficile de
parvenir à la vraie sagesse dans ce Monde
, et on trouve par tout des Remarques
et des Notes d'une sçavante Litterature
.
Le Verseau , ou le livre onzième , après !!
une invocation à Uranie , contient des
Préceptes astronomiques , on y décrit les
Cercles du monde , Fordre et le mouvement
des Planettes ; on y fait l'énumération
non-seulement de tous les Signes du
Zodiaque , mais encore de tous ceux du
Ciel , et du nombre d'Etoilles qui les
composent, on en décrit enfin le lever et
le coucher , & c. On trouve en tous les
Endroits des Notes qui éclaircissent ce
que ces matieres ont d'abstrait; on y traite
et.de la matiere et de la forme ; en un
mot on y parle de tout ce qui est celeste ;
delà on revient aux Elémens et aux Météores
; on trouve en Note un fragment ,
qui donne les preuves de l'Elaboration de
la Mer , et de la fabrication qu'elle fait en
son sein de tous les Terrains apparans
du Globe terrestre , Ce morceau est d'une
Philosophie nouvelle et curieuse,
1
OCTOBRE . 1733. 2205
Dans les Poissons , Livre douze et dermer
, oh prouve que hors les confins du
Ciel , il y a une lumiere immense , incorporelles
que cette lumiere est la forme
qui communique l'Etre aux choses ,
qu'elle nnee peut être apperçuë des yeux
corporels ; on y parle des formes sans mariere
qui composent la substance des
Anges ; on y confond les Athées; on convient
qu'il est difficile de s'entretenir
avec les bons Esprits, et que la conversation
des mauvais est plus aisée à obtenirs
on trouve en cet endroit une longue Remarque
qui peut servir d'Elemens à l'Astrologie
, &c. On doit conclure que ce
Livre est fort interessant et d'une lec-
= ture agréable. Le public sçavant et curieux
doit sçavoir gré à M. de la Monnerie
d'avoir fait revivre par sa traduction un
Auteur excellent , presque tombé dans
- l'oubli , et d'avoir accompagné cette traduction
de tous les secours dont elle avoit
besoin pour faire un présent accompli à
la République des Lettres.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Domaine