Titre d'après la table
L'Art d'apprendre la Musique, exposé d'une maniere nouvelle,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
1607
Page de début dans la numérisation
150
Page de fin
1611
Page de fin dans la numérisation
154
Incipit
Il paroîtra dans peu un nouveau Traité, intitulé : l'Art d'apprendre la Musique, exposé d'une
Texte
Il paroîtra dans peu un nouveau Traité , intitulé
: l'Art d'apprendre la Musique , exposé d'une
maniere nouvelle et intelligible , par une suite de
Leçons qui se servent successivement de préparation.
Le prix sera de six livres broché. Il se vendra
chez la veuve Ribou , vis à vis la Comédie Françoise
, à l'Image S. Louis. Chez Boivin , ruë saint
Honoré , à la Regle d'Or , et chez le Clair , rưë du
Roulle , à la Croix d'or , 1733. in 4.
Ce n'est point ici une répetition de ce qu'on
pourroit avoir lû dans les autres Méthodes . L'Auteur
s'est tracé des routes nouvelles . Il paroît
qu'il a découvert et saisi le vrai sistême , et que
le moyen qu'il en donne pour parvenir à l'execution
de la Musique , est une voye également
facile , courte et sûre. Il ne propose pour premiere
Leçon que la pratique dépouillée de
toute difficulté embarrassante. Celle qu'il s'agit
de surmonter d'abord , n'est point composée de
plusieurs autres ; elle est vrayement une et indivisible.
Cette premiere pratique est liée à celle
qui la doit immédiatement suivre dans l'ordre
naturel , et qui par consequent n'a que le degré.
de difficulté qu'il faut , pour qu'un Commençant
puisse se servir de la connoissance de cette premiere
pratique pour arriver à une seconde. Îl en
est de-même de celle- cy à l'égard de la troisiéme.
Ainsi depuis le commencement jusqu'à la fin
» tout est enchaîné , tout est nuancé de façon
» qu'on passe d'une difficulté à l'autre , sans pres-
» que s'appecevoir d'aucune résistance . Plus cette
maniere d'enseigner est facile , plus elle est courte
1608 MERCURE DE FRANCE
te et sûre. On marche presque tout seul dans de
telles routes. Rien n'y arrête et tout y conduit
au terme sûrement et sans détour . Je prévois ,
dit l'Auteur , que les ménagemens dont je me
sers pour conduire de proche en proche à l'exccution
de la Musique , paroîtront une voye bien
longue à quelques- uns ; mais enfin ces difficultez
que je présente une à une dans un ordre sistematique
, existent et dans les Méthodes où elle viennent
s'offrir en foule , enveloppées confusément
l'une dans l'autre , et dans les Leçons que j'ay
données , où elles paroissent successivement au
grand jour. Sans de pareilles précautions , on
peut bien , à force de répetition , saisir enfin les
difficultez , mais non pas l'Art par lequel on les
surmonte.
res ,
>
Dans la Préface , l'Auteur explique d'abord ce
qu'il entend par le terme de Méthode. Elle ne
consiste pas, dit - il , à se faire de sistêmes arbitraifaux
et embrouillez , mais à fixer avec attention
et à étudier profondément celui qui est
tout-à- fait dans l'idée qui représente la science
qu'on veut enseigner. Il n'est pas question , continuë
- t'il de ramasser des principes mal conçus
et plus mal digerez , de les jetter sur le papier,
sans choix , sans sistême , sans liaison , sans défi
nition , et d'embrouiller si bien l'arrangement
naturel des principes , qu'on ne sçache où prendre
ceux qu'on ¡ cherche ; mais il s'agit de voir
quelle est la nature de la Science dont on veut traiter
, quels en sont les divers membres , les distinctions
, les liaisons , les notions primitives ,
les
routes faciles. Et quand on a bien penetré toutes
ees choses , il faut les présenter aux Commençans
dans l'ordre qu'elles se trouvent naturellement
rangées ; exposer à leurs yeux à quoi chacunc
JUILLET. 1733. 1609
"
cune d'elles se rapportent comme à son centre.
Il paroît que l'Auteur s'est par tout appliqué à
être intelligible , vrai , solide et houveau. La pres
miere regle qu'il s'est prescrite pour être intelligible
, c'est de se mettre et de se tenir constamment
à la place de ceux qui commencent ; ce
n'est que là qu'on peut sentir quels secours
leur sont nécessaires. Pour peu qu'on s'écarte
»de ce poste , on croit leur parler , tandis qu'on
» ne parle plus qu'à soi- même , et ce qu'on dit
n'est plus qu'un amas informe et ténebreux de
ce qu'on sçait , et non une Méthode de ce qu'on
» s'imagine d'enseigner.
en-
Après avoir promis de ne perdre jamais cette
regle de vûë , il remarque que toute l'execution
de la Musique ne consiste qu'à nommer ,
tonner , mesurer les sons , d'où il conclut que
routes les difficultez de ces faits se rapportent à
l'un de ces trois Chefs. Voilà d'où naît la premiere
division de son Ouvrage en trois Parties.
Chacune de ces trois parties à plusieurs sortes de
difficultez , lesquelles ne peuvent être traitées immédiatement
les unes à la suite des autres , sans
jetter un extrême embarras dans l'esprit des Com
mençans ; la raison en est qu'on ne sçauroit entendre
ni pratiquer ce que la nomination a de
plus difficile , qu'après avoir sçû en partie ce qui
regarde l'intonation , &c. C'est ce qui a obligé
l'Auteur à séparer ce que la nomination , l'intonation
et la mesure ont de plus facile et d'intelligible
, indépendamment l'une de l'autre , et de
le traiter en trois Chapitres dans la premiere Section
; il reprend ensuite dans la seconde ces trois
Parties , chacune à son tour , et il explique ce
qu'elles ont de moins aisé , mais qu'on peut desormais
entendre sans peine , après en avoir pré-
'G paré
1610 MERCURE DE FRANCE
paré les voyes dans la premiere Section . Il réserve
enfin
pour la troisiéme tour ce qui ne seroit
qu'un son vuide de sens , si on ne sçavoit pas tout
ce qu'il a expliqué auparavant . Au surplus chaque
Chapitre est divisé en autant d'articles que
la difficulté qu'on y traite a de degrez subordonnez
les unes aux autres,
•
Le second trait qui caracterise cette Méthode,
c'est que les pratiques que l'Auteur y propose
sont dans le vrai. Il se trouvera peut- être des
personnes qui les regarderont comme des moyens
trop faciles et même inutiles pour conduire à l'execution.
L'Auteur le prévoyoit; tout paroît aisé,
dit-il , à ceux.qui oublient ce qui leur en a coûté
pour surmonter ce qu'ils appellent ensuite des
difficultez pueriles . Ces difficultez qui n'ont pas
toujours été pueriles pour eux , se sont peu à
peu évanouies après bien des années d'exercice
et de patience. Ils ont enfin saisi le but ; l'execu
tion ne leur paroît plus qu'un jeu ; mais en estelle
devenue plus aisée pour les Commençans ?
Est-ce qu'on en sera moins capable d'executer
les chants qui auront ailleurs les mêmes difficul-
"rez , parce qu'on ne se sera pas cassé la tête à les
surmonter quand on en apprenoit la Méthode ?
Ainsi l'Auteur n'avance rien sans prenve. S'il
s'agit de quelque pratique nouvelle , de quelque
maniere de s'y prendre inusitée , il apporte sur
le champ la raison de ce qu'il conseille , où il arrange
les moyens qu'il propose , de façon qu'on
voit qu'ils sont naturellement faits, les uns pour
préparer voyes aux autres. La solidité de cette
Méthode paroît en ce que l'Auteur commence
d'abord par jetter de bons fondemens , en s'arrê
tant aux premieres et aux plus faciles difficultez,
qu'il ne quitte que lorsqu'ilprésume qu'un Commençant
les
JUILLET . 1733. 16TI
mençant peut monter plus haut sans peine ; il
n'abandonne jamais ceux qu'il conduit ; il les
encourage ; il leur fait entrevoir de loin en loin
et peu à peu les difficultez qui les décourageroient,
si elles se presentoient tout à coup sans ce ménagement
; il leur montre en tout la maniere aisée
d'en venir à bout. Il les avertit de temps en
temps du terrain qu'ils ont déja gagné , sa liaison
avec celui qui leur reste encore , et les rou
tes faciles pour passer outre , enfin il y a bien
du neuf et du curieux dans cet Ouvrage , soit
sur la nomination , l'intonation et la . mesure
des sons.
: l'Art d'apprendre la Musique , exposé d'une
maniere nouvelle et intelligible , par une suite de
Leçons qui se servent successivement de préparation.
Le prix sera de six livres broché. Il se vendra
chez la veuve Ribou , vis à vis la Comédie Françoise
, à l'Image S. Louis. Chez Boivin , ruë saint
Honoré , à la Regle d'Or , et chez le Clair , rưë du
Roulle , à la Croix d'or , 1733. in 4.
Ce n'est point ici une répetition de ce qu'on
pourroit avoir lû dans les autres Méthodes . L'Auteur
s'est tracé des routes nouvelles . Il paroît
qu'il a découvert et saisi le vrai sistême , et que
le moyen qu'il en donne pour parvenir à l'execution
de la Musique , est une voye également
facile , courte et sûre. Il ne propose pour premiere
Leçon que la pratique dépouillée de
toute difficulté embarrassante. Celle qu'il s'agit
de surmonter d'abord , n'est point composée de
plusieurs autres ; elle est vrayement une et indivisible.
Cette premiere pratique est liée à celle
qui la doit immédiatement suivre dans l'ordre
naturel , et qui par consequent n'a que le degré.
de difficulté qu'il faut , pour qu'un Commençant
puisse se servir de la connoissance de cette premiere
pratique pour arriver à une seconde. Îl en
est de-même de celle- cy à l'égard de la troisiéme.
Ainsi depuis le commencement jusqu'à la fin
» tout est enchaîné , tout est nuancé de façon
» qu'on passe d'une difficulté à l'autre , sans pres-
» que s'appecevoir d'aucune résistance . Plus cette
maniere d'enseigner est facile , plus elle est courte
1608 MERCURE DE FRANCE
te et sûre. On marche presque tout seul dans de
telles routes. Rien n'y arrête et tout y conduit
au terme sûrement et sans détour . Je prévois ,
dit l'Auteur , que les ménagemens dont je me
sers pour conduire de proche en proche à l'exccution
de la Musique , paroîtront une voye bien
longue à quelques- uns ; mais enfin ces difficultez
que je présente une à une dans un ordre sistematique
, existent et dans les Méthodes où elle viennent
s'offrir en foule , enveloppées confusément
l'une dans l'autre , et dans les Leçons que j'ay
données , où elles paroissent successivement au
grand jour. Sans de pareilles précautions , on
peut bien , à force de répetition , saisir enfin les
difficultez , mais non pas l'Art par lequel on les
surmonte.
res ,
>
Dans la Préface , l'Auteur explique d'abord ce
qu'il entend par le terme de Méthode. Elle ne
consiste pas, dit - il , à se faire de sistêmes arbitraifaux
et embrouillez , mais à fixer avec attention
et à étudier profondément celui qui est
tout-à- fait dans l'idée qui représente la science
qu'on veut enseigner. Il n'est pas question , continuë
- t'il de ramasser des principes mal conçus
et plus mal digerez , de les jetter sur le papier,
sans choix , sans sistême , sans liaison , sans défi
nition , et d'embrouiller si bien l'arrangement
naturel des principes , qu'on ne sçache où prendre
ceux qu'on ¡ cherche ; mais il s'agit de voir
quelle est la nature de la Science dont on veut traiter
, quels en sont les divers membres , les distinctions
, les liaisons , les notions primitives ,
les
routes faciles. Et quand on a bien penetré toutes
ees choses , il faut les présenter aux Commençans
dans l'ordre qu'elles se trouvent naturellement
rangées ; exposer à leurs yeux à quoi chacunc
JUILLET. 1733. 1609
"
cune d'elles se rapportent comme à son centre.
Il paroît que l'Auteur s'est par tout appliqué à
être intelligible , vrai , solide et houveau. La pres
miere regle qu'il s'est prescrite pour être intelligible
, c'est de se mettre et de se tenir constamment
à la place de ceux qui commencent ; ce
n'est que là qu'on peut sentir quels secours
leur sont nécessaires. Pour peu qu'on s'écarte
»de ce poste , on croit leur parler , tandis qu'on
» ne parle plus qu'à soi- même , et ce qu'on dit
n'est plus qu'un amas informe et ténebreux de
ce qu'on sçait , et non une Méthode de ce qu'on
» s'imagine d'enseigner.
en-
Après avoir promis de ne perdre jamais cette
regle de vûë , il remarque que toute l'execution
de la Musique ne consiste qu'à nommer ,
tonner , mesurer les sons , d'où il conclut que
routes les difficultez de ces faits se rapportent à
l'un de ces trois Chefs. Voilà d'où naît la premiere
division de son Ouvrage en trois Parties.
Chacune de ces trois parties à plusieurs sortes de
difficultez , lesquelles ne peuvent être traitées immédiatement
les unes à la suite des autres , sans
jetter un extrême embarras dans l'esprit des Com
mençans ; la raison en est qu'on ne sçauroit entendre
ni pratiquer ce que la nomination a de
plus difficile , qu'après avoir sçû en partie ce qui
regarde l'intonation , &c. C'est ce qui a obligé
l'Auteur à séparer ce que la nomination , l'intonation
et la mesure ont de plus facile et d'intelligible
, indépendamment l'une de l'autre , et de
le traiter en trois Chapitres dans la premiere Section
; il reprend ensuite dans la seconde ces trois
Parties , chacune à son tour , et il explique ce
qu'elles ont de moins aisé , mais qu'on peut desormais
entendre sans peine , après en avoir pré-
'G paré
1610 MERCURE DE FRANCE
paré les voyes dans la premiere Section . Il réserve
enfin
pour la troisiéme tour ce qui ne seroit
qu'un son vuide de sens , si on ne sçavoit pas tout
ce qu'il a expliqué auparavant . Au surplus chaque
Chapitre est divisé en autant d'articles que
la difficulté qu'on y traite a de degrez subordonnez
les unes aux autres,
•
Le second trait qui caracterise cette Méthode,
c'est que les pratiques que l'Auteur y propose
sont dans le vrai. Il se trouvera peut- être des
personnes qui les regarderont comme des moyens
trop faciles et même inutiles pour conduire à l'execution.
L'Auteur le prévoyoit; tout paroît aisé,
dit-il , à ceux.qui oublient ce qui leur en a coûté
pour surmonter ce qu'ils appellent ensuite des
difficultez pueriles . Ces difficultez qui n'ont pas
toujours été pueriles pour eux , se sont peu à
peu évanouies après bien des années d'exercice
et de patience. Ils ont enfin saisi le but ; l'execu
tion ne leur paroît plus qu'un jeu ; mais en estelle
devenue plus aisée pour les Commençans ?
Est-ce qu'on en sera moins capable d'executer
les chants qui auront ailleurs les mêmes difficul-
"rez , parce qu'on ne se sera pas cassé la tête à les
surmonter quand on en apprenoit la Méthode ?
Ainsi l'Auteur n'avance rien sans prenve. S'il
s'agit de quelque pratique nouvelle , de quelque
maniere de s'y prendre inusitée , il apporte sur
le champ la raison de ce qu'il conseille , où il arrange
les moyens qu'il propose , de façon qu'on
voit qu'ils sont naturellement faits, les uns pour
préparer voyes aux autres. La solidité de cette
Méthode paroît en ce que l'Auteur commence
d'abord par jetter de bons fondemens , en s'arrê
tant aux premieres et aux plus faciles difficultez,
qu'il ne quitte que lorsqu'ilprésume qu'un Commençant
les
JUILLET . 1733. 16TI
mençant peut monter plus haut sans peine ; il
n'abandonne jamais ceux qu'il conduit ; il les
encourage ; il leur fait entrevoir de loin en loin
et peu à peu les difficultez qui les décourageroient,
si elles se presentoient tout à coup sans ce ménagement
; il leur montre en tout la maniere aisée
d'en venir à bout. Il les avertit de temps en
temps du terrain qu'ils ont déja gagné , sa liaison
avec celui qui leur reste encore , et les rou
tes faciles pour passer outre , enfin il y a bien
du neuf et du curieux dans cet Ouvrage , soit
sur la nomination , l'intonation et la . mesure
des sons.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Domaine