Titre d'après la table
Traité de l'Opinion,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
1154
Page de début dans la numérisation
121
Page de fin
1161
Page de fin dans la numérisation
128
Incipit
Nous achevons ici l'Extrait du Traité de l'Opinion, bien moins
Texte
Ous acheverons ici l'Extrait du
N Traité de l'Opinion , bien moins.
pour faire connoître un Ouvrage dont
la réputation est autant répandue et aussi
bien établie que pour nous acquitter de
notre promesse. Les Citations d'un Ouvra
ge n'entrent pas ordinairemens dan tunExtrait;
nous nous contenterons d'observer à
cet égard qu'on trouve sur chaque matiere
le précis de ce que les Auteurs anciens
et modernes ont dit de plus remarquable
, que leurs propres paroles sont souvent
citées , et les passages toujours choisis
avec discernement , ensorte que dans
la seule lecture de cet Ouvrage on peut
recueillir le fruit de beaucoup de travail
et de recherches en tout genre.
Le quatrième Livre , où nous avons
terminé la premiere partie de notre Extrait
, renferme principalement les contradictions
des Savans sur la Physique ,
l'Astronomie et la Médecine ; les impostures
des Alchimistes et des Astrologues,
les opinions outrées des Naturalistes , et
I. Vol. en
JUIN. 1733. 1155
en même-temps les progrès de l'Esprit
humain et ses nouvelles découvertes dans
les Sciences qui ont des objets corporels.
Le Chapitre premier contient quelques
objections faites aux Mathématiciens
avec des Refléxions sur le systême de
l'infini et sur l'état présent de la Géométrie.
Les trois Figures placées au commencement
du Chapitre de la Physique ,
représentent,l'une les Tourbillons de Descartes
, et les deux autres , la Masse du
Soleil , composée , selon Descartes , de la
matiere subtile , et selon l'Auteur da
Traité de l'Opinion , de la matiere compacte
du troisiéme Element , penetrée de
la matiere subtile du premier. Tout ce
qu'il dit à cet égard est neuf et digne
de l'attention des plus habiles Physiciens.
Le Chapitre de l'Astronomie explique
les quatre principaux Systêmes de Ptolomée
, de Copernic , de Tycho- Brahé et
de Longomontan , et renferme les dif
ferentes opinions des Astronomes , entre
lesquelles il se trouve de prodigieuses
distances. Après avoir observé qu'il y a
telle Etoile , qu'on croit avec raison plu
sieurs millions de fois plus grande que
le Soleil , et qu'il est inconcevable de
combien la grandeur de cette Etoile surpasse
celle du Globe de la Terre , que
I. Vola
l'Astro1156
MERCURE DE FRANCE
l'Astronomie la plus nouvelle tient plus
petit que le Soleil un million de fois ,
Î'Auteur ajoûte : » C'est ainsi que plus on
» fait de progrès dans une Science , plus
» l'objet auquel tendent nos travaux , sem-
» ble s'éloigner de nous ; plus on acquiert
» de connoissances , plus on s'apperçoit
» de l'étenduë de celles qui manquent ,
» et comme le sçavant , semblable à l'am-
» bitieux , ne regarde jamais derriere lui ,
plus il apprend , plus il ignore. Ses dé-
»couvertes lui offrent des travaux de plus
» en plus inépuisables,il demeure convain-
» cu de la maxime de Socrate , qu'il ne sçait
>>autre chose , sinon qu'il ne sçait rien .
Il est ensuite traité de la Médecine.
L'Auteur a dit dans sa Préface qu'il ne
peut se refuser la satisfaction de déclarerson
sentiment particulier ; sçavoir , que si
la Médecine est un Art en lui - même rempli
d'incertitude et de dangers , il n'y
a point de secours plus nécessaire à un
malade que celui de la prudence d'un
bon Médecin , et qu'il y auroit une grande
témérité de prétendre se conduire par
son goût ou par ses lumieres dans l'état
auquel on est réduit par la maladie . Ce
Chapitre de la Médecine expose les differens
systêmes et les contradictions des
Médecins , les changemens arrivez dans
1. Vol. la
JUIN. 1733. 1157
la Médecine , les contestations survenuës
au sujet de l'Emétique , avec des Dissertations
sur les manieres de traiter la petite
verole , sur les saignées et sur les dé
couvertes nouvelles de la Médecine.
Le Chapitre suivant de la Chimie est
écrit de cette maniere , également instructive
et amusante , dont l'Auteur ne s'écarte
jamais , et avec la clarté qu'il sçait répandre
sur toutes sortes de sujets . Il dévoile
les supercheries des Alchimistes et réfute
leurs raisonnemens les plus spécieux;
mais il rend justice aux découvertes utiles
d'une Chimie très- sage , qui ne s'applique
qu'à la connoissance de la Nature
et à la préparation des Remedes.
Les préceptes frivoles de l'Astrologie
judiciaire sont détruits et renversez dans
le Chapitre sixième. Les exemples des
prédictions les plus célebres , n'y sont
pas oubliés. Les autres especes de divinations
prétendues naturelles , comme
phisionomie , Chiromancie , Talismans
&c. sont traitées suivant la méthode de
rapporter les opinions des anciens et des
modernes avec les exemples historiques.
Dans le Chapitre des Naturalistes ,
P'Auteur avertit que le vrai se trouve
mêlé avec le faux , et qu'il lui eut été
impossible d'assigner les limites de l'un
I. Vol. et
1158 MERCURE DE FRANCE
de l'autre. Ce mêlange des opinions des
Naturalistes , dont les unes sont outrées
à l'excès , d'autres fort incertaines , et
quelques- unes veritables, fournit des Mémoires
très - amples pour l'Histoire de
l'Esprit humain sur cette matiere .
La Dissertation sur les Arts n'est pas
moins curieuse , et l'Auteur discute cnsuite
en Philosophe profond , les opinions
sur la formation des idées , et ce qui regarde
l'imagination et les sens .
>
Dans le Livre cinquième qui traite de
la Politique , il fait connoître les differentes
sortes de Gouvernemens par l'Histoire
ancienne et moderne ; il donne des
Tableaux finis des Etats de la Grèce et
de la République Romaine ; il explique
avec une grande connoissance du Droit
Public , la véritable constitution du Gouvernement
de France ; il marche d'un
pas hardi et ferme entre les écueils , et
il réfute avec force les fausses opinions
répandues sur des matieres si importantes.
Dans le second Chapitre , l'Auteur
éxamine les maximes politiques. Il excepte
du nombre des opinions quelques
principes certains , par exemple , que
comme Archimede ne demandoit qu'un
point d'appui , pour remuer le Globe de
1. Vol. la
JUIN. 1733. 1159
fa Terre à son gré , ce point d'appui
pour la politique est la bonne foi ; que
le principe de toute verité étant que Dieu
est incapable de tromper , le principe de
toute bonne politique est aussi que le
Monarque soit incapable de tromper ;
que les hommes ne résisteront jamais à
un Empire qui réunit la justice et la
force , &c.
Le sixième Livre renferme les pensées
les plus sublimes , en même temps que
les opinions les plus déraisonnables sur
la Morale et les differentes Loix et Coûtumes
des Peuples. Le Chapitre des Loix
commence par une réfutation très forte
de Spinosa , de Montagne et autres qui
ont nié une justice naturelle ; et l'Auteur
établit que les grands principes de Morale
sont susceptibles de démonstration.
On trouve dans ce Chapitre une Histoire
plus étendue que par tout ailleurs ,
de toutes les épreuves appellées Jugemens
de Dieu."
La diversité des Coûtumes est propo
sée comme une source de Refléxions salutaires.
Le Lecteur s'y trouve disposé
par ce commencement du cinquième
Chapitre, » Platon remercioit Dieu de
l'avoir fait homme et non pas bête ,
Grec er non pas Barbare ; pour nous en
I. Vol.
» faisant
1160 MERCURE DE FRANCE
ノ
» sant refléxion sur plusieurs Coûtumes .
» et opinions abominables qui inondent
» la surface de la Terre , concevons - en
» une juste horreur et remercions Dieu
» de nous avoir fait naître Chrétiens , sous
» une domination équitable et dans un
» siecle éclairé .... Les meilleures ins-
>> tructions se tirent quelquefois des exem-
» ples les plus défectueux ; Ismenias fai-
» soit entendre à ses Ecoliers les plus
» mauvais Joueurs de flute ; le pere d'Ho-
» race lui mettoit devant les yeux la Jeu-
» nesse de Rome la plus corrompuë ;
»Quintilien vouloit que les Professeurs
d'Eloquence lûssent à leurs Disciples
» des Oraisons d'un stile insipide ; les La-
» cédémoniens obligeoient les Ilotes de
» s'enyvrer en présence de leurs enfans
& c.
ر د
>>
L'Ouvrage est terminé par une Dissertation
éloquente sur la douleur et sur
la mort. Mais nous nous appercevons
que nous passons les bornes d'un Extrait
; nous ajoûterons seulement que
ceux qui ont acheté des Exemplaires
du Traité de l'Opinion , sont avertis que
l'Auteur à joint à chaque volume quelques
Observations. Ils les trouveront
contenues séparément dans une petite
Brochure , chez Antoine - Claude Brias-
I. Vel. son
JUIN. 1733. 1161
son , qui débite présentement ce Traité ;
et à l'égard des Exemplaires qui seront
vendus par la suite , ces Observations y
seront insérées au commencement de
chaque volume . Elles renferment des
Eclaircissemens , Additions , Corrections
et un Errata plus exact .
N Traité de l'Opinion , bien moins.
pour faire connoître un Ouvrage dont
la réputation est autant répandue et aussi
bien établie que pour nous acquitter de
notre promesse. Les Citations d'un Ouvra
ge n'entrent pas ordinairemens dan tunExtrait;
nous nous contenterons d'observer à
cet égard qu'on trouve sur chaque matiere
le précis de ce que les Auteurs anciens
et modernes ont dit de plus remarquable
, que leurs propres paroles sont souvent
citées , et les passages toujours choisis
avec discernement , ensorte que dans
la seule lecture de cet Ouvrage on peut
recueillir le fruit de beaucoup de travail
et de recherches en tout genre.
Le quatrième Livre , où nous avons
terminé la premiere partie de notre Extrait
, renferme principalement les contradictions
des Savans sur la Physique ,
l'Astronomie et la Médecine ; les impostures
des Alchimistes et des Astrologues,
les opinions outrées des Naturalistes , et
I. Vol. en
JUIN. 1733. 1155
en même-temps les progrès de l'Esprit
humain et ses nouvelles découvertes dans
les Sciences qui ont des objets corporels.
Le Chapitre premier contient quelques
objections faites aux Mathématiciens
avec des Refléxions sur le systême de
l'infini et sur l'état présent de la Géométrie.
Les trois Figures placées au commencement
du Chapitre de la Physique ,
représentent,l'une les Tourbillons de Descartes
, et les deux autres , la Masse du
Soleil , composée , selon Descartes , de la
matiere subtile , et selon l'Auteur da
Traité de l'Opinion , de la matiere compacte
du troisiéme Element , penetrée de
la matiere subtile du premier. Tout ce
qu'il dit à cet égard est neuf et digne
de l'attention des plus habiles Physiciens.
Le Chapitre de l'Astronomie explique
les quatre principaux Systêmes de Ptolomée
, de Copernic , de Tycho- Brahé et
de Longomontan , et renferme les dif
ferentes opinions des Astronomes , entre
lesquelles il se trouve de prodigieuses
distances. Après avoir observé qu'il y a
telle Etoile , qu'on croit avec raison plu
sieurs millions de fois plus grande que
le Soleil , et qu'il est inconcevable de
combien la grandeur de cette Etoile surpasse
celle du Globe de la Terre , que
I. Vola
l'Astro1156
MERCURE DE FRANCE
l'Astronomie la plus nouvelle tient plus
petit que le Soleil un million de fois ,
Î'Auteur ajoûte : » C'est ainsi que plus on
» fait de progrès dans une Science , plus
» l'objet auquel tendent nos travaux , sem-
» ble s'éloigner de nous ; plus on acquiert
» de connoissances , plus on s'apperçoit
» de l'étenduë de celles qui manquent ,
» et comme le sçavant , semblable à l'am-
» bitieux , ne regarde jamais derriere lui ,
plus il apprend , plus il ignore. Ses dé-
»couvertes lui offrent des travaux de plus
» en plus inépuisables,il demeure convain-
» cu de la maxime de Socrate , qu'il ne sçait
>>autre chose , sinon qu'il ne sçait rien .
Il est ensuite traité de la Médecine.
L'Auteur a dit dans sa Préface qu'il ne
peut se refuser la satisfaction de déclarerson
sentiment particulier ; sçavoir , que si
la Médecine est un Art en lui - même rempli
d'incertitude et de dangers , il n'y
a point de secours plus nécessaire à un
malade que celui de la prudence d'un
bon Médecin , et qu'il y auroit une grande
témérité de prétendre se conduire par
son goût ou par ses lumieres dans l'état
auquel on est réduit par la maladie . Ce
Chapitre de la Médecine expose les differens
systêmes et les contradictions des
Médecins , les changemens arrivez dans
1. Vol. la
JUIN. 1733. 1157
la Médecine , les contestations survenuës
au sujet de l'Emétique , avec des Dissertations
sur les manieres de traiter la petite
verole , sur les saignées et sur les dé
couvertes nouvelles de la Médecine.
Le Chapitre suivant de la Chimie est
écrit de cette maniere , également instructive
et amusante , dont l'Auteur ne s'écarte
jamais , et avec la clarté qu'il sçait répandre
sur toutes sortes de sujets . Il dévoile
les supercheries des Alchimistes et réfute
leurs raisonnemens les plus spécieux;
mais il rend justice aux découvertes utiles
d'une Chimie très- sage , qui ne s'applique
qu'à la connoissance de la Nature
et à la préparation des Remedes.
Les préceptes frivoles de l'Astrologie
judiciaire sont détruits et renversez dans
le Chapitre sixième. Les exemples des
prédictions les plus célebres , n'y sont
pas oubliés. Les autres especes de divinations
prétendues naturelles , comme
phisionomie , Chiromancie , Talismans
&c. sont traitées suivant la méthode de
rapporter les opinions des anciens et des
modernes avec les exemples historiques.
Dans le Chapitre des Naturalistes ,
P'Auteur avertit que le vrai se trouve
mêlé avec le faux , et qu'il lui eut été
impossible d'assigner les limites de l'un
I. Vol. et
1158 MERCURE DE FRANCE
de l'autre. Ce mêlange des opinions des
Naturalistes , dont les unes sont outrées
à l'excès , d'autres fort incertaines , et
quelques- unes veritables, fournit des Mémoires
très - amples pour l'Histoire de
l'Esprit humain sur cette matiere .
La Dissertation sur les Arts n'est pas
moins curieuse , et l'Auteur discute cnsuite
en Philosophe profond , les opinions
sur la formation des idées , et ce qui regarde
l'imagination et les sens .
>
Dans le Livre cinquième qui traite de
la Politique , il fait connoître les differentes
sortes de Gouvernemens par l'Histoire
ancienne et moderne ; il donne des
Tableaux finis des Etats de la Grèce et
de la République Romaine ; il explique
avec une grande connoissance du Droit
Public , la véritable constitution du Gouvernement
de France ; il marche d'un
pas hardi et ferme entre les écueils , et
il réfute avec force les fausses opinions
répandues sur des matieres si importantes.
Dans le second Chapitre , l'Auteur
éxamine les maximes politiques. Il excepte
du nombre des opinions quelques
principes certains , par exemple , que
comme Archimede ne demandoit qu'un
point d'appui , pour remuer le Globe de
1. Vol. la
JUIN. 1733. 1159
fa Terre à son gré , ce point d'appui
pour la politique est la bonne foi ; que
le principe de toute verité étant que Dieu
est incapable de tromper , le principe de
toute bonne politique est aussi que le
Monarque soit incapable de tromper ;
que les hommes ne résisteront jamais à
un Empire qui réunit la justice et la
force , &c.
Le sixième Livre renferme les pensées
les plus sublimes , en même temps que
les opinions les plus déraisonnables sur
la Morale et les differentes Loix et Coûtumes
des Peuples. Le Chapitre des Loix
commence par une réfutation très forte
de Spinosa , de Montagne et autres qui
ont nié une justice naturelle ; et l'Auteur
établit que les grands principes de Morale
sont susceptibles de démonstration.
On trouve dans ce Chapitre une Histoire
plus étendue que par tout ailleurs ,
de toutes les épreuves appellées Jugemens
de Dieu."
La diversité des Coûtumes est propo
sée comme une source de Refléxions salutaires.
Le Lecteur s'y trouve disposé
par ce commencement du cinquième
Chapitre, » Platon remercioit Dieu de
l'avoir fait homme et non pas bête ,
Grec er non pas Barbare ; pour nous en
I. Vol.
» faisant
1160 MERCURE DE FRANCE
ノ
» sant refléxion sur plusieurs Coûtumes .
» et opinions abominables qui inondent
» la surface de la Terre , concevons - en
» une juste horreur et remercions Dieu
» de nous avoir fait naître Chrétiens , sous
» une domination équitable et dans un
» siecle éclairé .... Les meilleures ins-
>> tructions se tirent quelquefois des exem-
» ples les plus défectueux ; Ismenias fai-
» soit entendre à ses Ecoliers les plus
» mauvais Joueurs de flute ; le pere d'Ho-
» race lui mettoit devant les yeux la Jeu-
» nesse de Rome la plus corrompuë ;
»Quintilien vouloit que les Professeurs
d'Eloquence lûssent à leurs Disciples
» des Oraisons d'un stile insipide ; les La-
» cédémoniens obligeoient les Ilotes de
» s'enyvrer en présence de leurs enfans
& c.
ر د
>>
L'Ouvrage est terminé par une Dissertation
éloquente sur la douleur et sur
la mort. Mais nous nous appercevons
que nous passons les bornes d'un Extrait
; nous ajoûterons seulement que
ceux qui ont acheté des Exemplaires
du Traité de l'Opinion , sont avertis que
l'Auteur à joint à chaque volume quelques
Observations. Ils les trouveront
contenues séparément dans une petite
Brochure , chez Antoine - Claude Brias-
I. Vel. son
JUIN. 1733. 1161
son , qui débite présentement ce Traité ;
et à l'égard des Exemplaires qui seront
vendus par la suite , ces Observations y
seront insérées au commencement de
chaque volume . Elles renferment des
Eclaircissemens , Additions , Corrections
et un Errata plus exact .
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