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Titre d'après la table

Essay de Poësie, Ode, &c.

Fait partie d'une section
Page de début
962
Page de début dans la numérisation
139
Page de fin
965
Page de fin dans la numérisation
142
Incipit

ESSAY DE POESIES, de M. Desterlin de Sainte-Palaye. A Paris, ruë Gist le Coeur,

Texte
ESSAY DE POESIES , de M. Desterlin de
Sainte - Palaye. A Paris , ruë G : st le Coeur,
chez Ant. de Houqueville, 1733. Brochure
in 12. de 61 pages.
Cet E say , que le Lecteur intelligent
ne prendra nullement pour un Essay ,
contient des Pseaumes , des Odes , des
Sonnets ; Epîtres , Epigrames , &c. Pour
donner une idée de cet Ouvrage, voici un
morceau que nous prenons au hazard :
ODE
Sur l'Ambition.
Source féconde d'injustice ,
Redoutable Divinité ,
Qui veux de nous en Sacrifice ,
Nos jours et notre liberté ;
Du faux honneur dont tu te pares ,
Et de tes maximes barbares ,
Serons nous long - temps les jouets ?
Que tu rends d'ames malheureuses !
nos
MAY.
1733. 968
Nos miseres les plus affreuses .
Sont l'ouvrage de tes forfaits.
Pour te fuir , l'équitable Astrée ,
Se bannit de ces tristes lieux ;
La terre de sang alterée ,
La fit retirer dans les Cieux .
L'aimable Paix et la Justice ,
Fuyant le tumulte et le vice ,
Abandonnerent les Mortels.
Quelles fureurs étoient les nôtres !
Armez les uns contre les autres ;
Nous ensanglantions tes Autels.
Quelle erreur ! follement avides ,
De la suprême autorité ,
Nous armons nes bras parricides ,
Pour nous ravir la liberté.
La force , jointe à l'injustice ,
L'aveuglement et le caprice ,
Sont les seuls qui reglent les rangs ;
Et l'on voit d'heureux témeraires ,
Charger de fers leurs propres freres ,
Pour n'étre plus que leurs tyrans,

Laisse les Indiens tranquilles
Fou984
MERCURE DE FRANCE :
Fougueux Vainqueur de Darius ;
Pourquoi par des tributs serviles .
Veux -tu deshonorer Porus ?
Tiran , que dévore l'envie ,
Quoi ! toute la Perse asservie ,
"A ton orgueil ne suffit pas !
Veux-tu des horreurs de la guerre
Remplir le reste de la terre ,

Et dompter tous les Potentats &
Acheve , cruelle Déesse •
De porter par tout ta fureur ;
Que tous les Peuples soient sans cesse
Remplis de trouble et de terreur.
Etends par tout ta tyrannie.
Des fiers peuples de l'Ausonie ,
Fais des Maîtres de l'Univers :
Toi , Rome , tremble pour toi - mêmes
Du haut de ta grandeur suprême .
Je te vois tomber dans les fers.

Divinité des plus sinistres ,
Les chutes des plus grands Etats ,
De tes sanguinaires Ministres
Ne sont pas les seuls attentats.
De la plus injuste victoire ,
Als se font un sujet de gloire
Рома
MAY. 1733.
968
Four insulter à nos malheurs ;
Et nous les voyons dans leur rage
Appeller du nom de courage ,
Les plus exécrables fureurs.

Que n'ose pas un coeur perfide ,
Dans ses transports ambitieux ?
Ciel quel horrible parricide !
Quel Spectacle frappe mes yeux !
Je vois tout un peuple infidele ,
Sur les pas sanglans d'un Rebelle ,
Se livrer aux plus noirs projets ,
O succès plus noir que le crime !
La tête d'un Roy légitime ,
Tombe aux pieds des lâches Sujets
Des horreurs qu'enfante la Guerre ,
Périsse jusqu'au souvenir ;
Pour laisser respirer la Terre ;
Thémis et la Paix vont s'unir
Louis , guidé par la Prudence ,
Fera respecter sa Puissance ,
Jusqu'aux plus reculez Climats ;
ne prétend point d'autre titre ,
Que celui d'équitable Arbitre ,
Des différends des Potentats
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Remarque

L'extrait reproduit une ode de Desterlin de Sainte-Palaye.

Soumis par lechott le