Titre
CANTIQUE d'Anne, Mere du Prophete Samuel, Lib. I. Chap. 2. des Rois, traduit de l'Hebreu en Prose Poëtique Françoise, par M. L'Abbé le Camus de Provence, suivant l'idée de M. de la Motte, de l'Académie Françoise.
Titre d'après la table
Cantique traduit de l'Hébreu en Prose Françoise,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
1039
Page de début dans la numérisation
438
Page de fin
1041
Page de fin dans la numérisation
440
Incipit
Feu pur et sacré que l'amour allume dans mon cœur, exhalez vous en saintes
Texte
CANTIQUE d'Anne , Mere du
Prophete Samuel , Lib. 1. Chap. 2 .
des Rois , traduit de l'Hebreu en Prose
Poëtique Françoise , par M. l'Abbé le
Camus de Provence , suivant l'idée de
M.de la Motte, de l'Académie Françoise.
Fdans mon coeur, exhalez vous en sain-
Eu pur et sacré que l'amour allume
tes louanges.
C'est toi , Dieu tout puissant et bon ;
quis releves ma force abbattuë ;
C Mes
1040 MERCURE DE FRANCE
Mes ennemis étonnez , m'entendent
élever la voix . Joye douce qui me vient
de tes bontez secourables !
Non , il n'est de Saint que notre Dieu ;
non , il n'est que toi de rampart assuré.
Que l'impieté se taise ; et vous , superbes
, écoutez-moi.
Connoissez le Dieu de Jacob. La sagesse
est son partage inaliénable ; point
de projet heureux qu'il ne l'ait formé.
C'est par lui que l'Arc du Fort est
brisé ;
Que les pieds incertains du foible sont
affermis.
C'est lui qui livre au travail ingrat
à la misere imprévûë , désespérante
le Riche amolli dans la volupté.
.
Mais , les jours du pauvre tristes et laborieux
, il les change en des jours de Fêtes.
Une troupe inesperée d'enfans badins
entourent une mere n'aguéres sterile. La
joye inonde son coeur ;
Tandis que cette autre , fiere d'une posterité
flatteuse, languit dans l'abbattement
et le désespoir,
Fehova conduit au tombeau , et ramené
des portes du trépas.
Dans tes mains toutes- puissantes sont
la mort et la vie , la richesse et la
vreté ,
pau-
11
MAY. 1731. 1041
Il abbaisse , il éleve .
Et d'un tas de poudre et d'ordure sort
à sa voix l'affreuse indigence.
Lui même il la place sur un Trône , et
Les Grands s'empressent à l'entour , éblouis
de ce naissant éclat .
Mon Dieu tient d'une main les bases
profondes sur lesquelles il a posé la Terre.
Et de l'autre main il guide les pas du
Juste.
L'Impie le voit en frémissant , du fond
de l'obscurité , où il croupit.
Force humaine , tu n'es que foiblesse ;
jamais tu n'enfantas les succès .
Mais , ô Dieu fort , ne perds point de
vue ton Christ , ni ses envieux obstinez .
Verse sur eux la terreur et la ruine .
Que ton Tonnerre gronde , que les
Cieux s'ébranlent en sa faveur.
D'un bout de la Terre à l'autre , tu
juges les foibles Mortels.
Tu fortifies ton Christ , et la gloire brille
sur son front couronné .
M. l'Abbé le Camus , qui sçait bien
l'Hébreu , pourroit , s'il vouloit , donner
au Public une Traduction des Pseaumes
de la même maniere.
Prophete Samuel , Lib. 1. Chap. 2 .
des Rois , traduit de l'Hebreu en Prose
Poëtique Françoise , par M. l'Abbé le
Camus de Provence , suivant l'idée de
M.de la Motte, de l'Académie Françoise.
Fdans mon coeur, exhalez vous en sain-
Eu pur et sacré que l'amour allume
tes louanges.
C'est toi , Dieu tout puissant et bon ;
quis releves ma force abbattuë ;
C Mes
1040 MERCURE DE FRANCE
Mes ennemis étonnez , m'entendent
élever la voix . Joye douce qui me vient
de tes bontez secourables !
Non , il n'est de Saint que notre Dieu ;
non , il n'est que toi de rampart assuré.
Que l'impieté se taise ; et vous , superbes
, écoutez-moi.
Connoissez le Dieu de Jacob. La sagesse
est son partage inaliénable ; point
de projet heureux qu'il ne l'ait formé.
C'est par lui que l'Arc du Fort est
brisé ;
Que les pieds incertains du foible sont
affermis.
C'est lui qui livre au travail ingrat
à la misere imprévûë , désespérante
le Riche amolli dans la volupté.
.
Mais , les jours du pauvre tristes et laborieux
, il les change en des jours de Fêtes.
Une troupe inesperée d'enfans badins
entourent une mere n'aguéres sterile. La
joye inonde son coeur ;
Tandis que cette autre , fiere d'une posterité
flatteuse, languit dans l'abbattement
et le désespoir,
Fehova conduit au tombeau , et ramené
des portes du trépas.
Dans tes mains toutes- puissantes sont
la mort et la vie , la richesse et la
vreté ,
pau-
11
MAY. 1731. 1041
Il abbaisse , il éleve .
Et d'un tas de poudre et d'ordure sort
à sa voix l'affreuse indigence.
Lui même il la place sur un Trône , et
Les Grands s'empressent à l'entour , éblouis
de ce naissant éclat .
Mon Dieu tient d'une main les bases
profondes sur lesquelles il a posé la Terre.
Et de l'autre main il guide les pas du
Juste.
L'Impie le voit en frémissant , du fond
de l'obscurité , où il croupit.
Force humaine , tu n'es que foiblesse ;
jamais tu n'enfantas les succès .
Mais , ô Dieu fort , ne perds point de
vue ton Christ , ni ses envieux obstinez .
Verse sur eux la terreur et la ruine .
Que ton Tonnerre gronde , que les
Cieux s'ébranlent en sa faveur.
D'un bout de la Terre à l'autre , tu
juges les foibles Mortels.
Tu fortifies ton Christ , et la gloire brille
sur son front couronné .
M. l'Abbé le Camus , qui sçait bien
l'Hébreu , pourroit , s'il vouloit , donner
au Public une Traduction des Pseaumes
de la même maniere.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Mots clefs
Domaine
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