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Titre

LETTRE écrite de Constantinople, le 6 et le 14 Mars 1732. contenant la suite des nouvelles de Turquie et de Perse.

Titre d'après la table

Lettre écrite de Constantinople, contenant diverses Nouvelles,

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1222
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405
Incipit

La Victoire complete que les Turcs remporterent au mois de

Texte
ETTRE écrite de Constantinople , le
6 et le 14 Mars 1732. contenant la suite
des nouvelles de Turquie et de Perse.
LA
A Victoire complete que les Turcs rempor
terent au mois de Septembre dernier devant
Amadan , sur l'armée Persanne , où Chah- Tahmas étoit en personne , et la prise de cette Place
et de plusieurs autres, qui furent autant de suites
glorieuses de cette Victoire , avoient si considérablement diminué les forces de ce Prince , que
voulant prévenir la perte totale de ses Etats, dont
il étoit menacé, s'il continuoit la Guerre , il résolut de faire des tentatives auprès de ses Ennemispour en obtenir la paix. Il y eut d'abord des
propositions d'accommodement faites de sa part ,
a Achmet Pacha , Séraskier ou General de l'Armée Othomane , et Gouverneur de Babilonne
qui donnerent lieu le 20 Novembre suivant , à la
tenue d'un Conseil general , à la Porte , où l'on
examina plusieurs Lettres , qu'un Courier de ce
Pacha avoit apportées la veille. Il marquoit par
la sienne au G. V. que Chah - Tahmas lui avoit
écrit et envoyé l'Itimadil-deulet , c'est- à- dire ,
son premier Ministre , pour entrer en négociation,
Cette Lettre et trois autres du Roy de Perse ,
dont elle étoit accompagnée, l'une pour le G.S.
1. Vol. dans
JUIN. 1732. 1213
s laquelle Chah- Tahmas lui demandoit la
avec instance ; l'autre pour le G. V. et la
siéme pour Achmet Pacha ; ayant été lûës
présence de tous les gens,de Loy , des Chefs ,
Milices et des principaux Ministres ; et les
litions que ce Prince y proposoit , ayant été ées de toute l'assemblée , on convint unaement de les accepter ; et le Sultan, par l'avis
Mufti , dépêcha , en conséquence , un de ses aiers Officiers , avec des plein- pouvoirs pour
met Pacha , qui le rendoit le maître abde régler la paix , de la maniere qu'il le ju- it à propos ; lui faisant seulement observer
comme Chah-Tahmas n'avoit pas toujours
Fort religieux à exécuter les promesses qu'il
tcy devant faites à la Porte , il convenoit
conservât assez de Troupes sur les Frontiepour faire tête aux Persans , en cas de beCette précaution étoit d'autant plus raison-
, qu'on assure que Chah- Tahmas même,
la Lettre qu'il avoit écrite à Achmet Pacha,
conseilloit de la prendre , parce que ne se
ant pas assez-bien affermi sur le Thrône , il
gnoit de ne pouvoir pas également contenir
les Seigneurs Persans , dont il prévoyoit quelques- uns seroient capables de continuer hostilitez sans son consentement , et malgré
ordres les plus positifs.
ette résolution de la Porte s'étant divulguée,
indit une joïe universelle dans le public , er
cun se persuada , parce qu'il le souhaitoit ,
dès- lors on alloit mettre les Armes bas de
et d'autre. Cependant le 22 Decembre , au
nd étonnement du peuple , on entendit tirer
la pointe du jour le Canon du Sérail , ce qui
repeté à midi , l'après-dîné , et les deux jours
I. Vol. sui-
1214 MERCURE DE FRANCE
*suivans, aux mêmes heures, et l'on apprit qu'Ali
Pacha , Seraskier de la seconde Armée Turque ,
s'étoit emparé de l'importante Place de Tauris et
de tout son district. Un surcroît de Conquêtes si considérables mettant les affaires des Ottomans
en beaucoup meilleure situation qu'elles n'étoient
quand Chah Tahmas fit ses propositions de Paix , lé G. S. se crut en droit de ne la faire
qu'à des conditions plus avantageuses ; et se re- pentit d'avoir donné des pouvoirs trop étendus à
Achmet-Pacha , à la sollicitation du Mufti.
-
Sa Hautesse dépêcha aussi-tôt un Courrier à
ce Gouverneur , par lequel elle lui mandoit de
se prévaloir des nouveaux succès qu'avoient eu
ses Armes, et sur tout de ne se point relâcher
sur la possession des Province et Ville de Tauris , dans le Traité auquel il travailloit avec le
Roy de Perse ; mais le 7 du mois passé il arriva
deux Courriers , l'un de cette place , et l'autre de
Babilonne. Par celui- ci, Achmet- Pacha apprenoit,
qu'il ne pouvoit plus se flatter de conclure la
Paix , à moins que Tauris et ses dépendances ne fussent restituées aux Persans ; et par l'autre, AliPacha marquoit que si l'on rendoit Tauris à
Chah-Tahmas , il étoit à craindre , malgré le consentement qu'y donneroient les Officiers de
l'Armée , que la Soldatesque ne se portât à quel- que mutinerie.
Des circonstances si opposées , jetterent la
Porte dans un grand embarras. Le Sultan fit
convoquer sur le champ un Conseil general devant lui; et quand il fut assemblé , le G. V. pour
sonder les esprits , après avoir discuté la situation des affaires en Perse , demanda s'il falloit
faire la paix, ou non. Tous les avis se réunirent
d'abord pour l'affirmative ; mais quand il vint
I. Vol.
à
JUI N. 1732 1215
l'exposition des articles, dont le principal étoit la restitution de Tauris , chacun garda un profond silence ; ce que voyant le G. S. il dit aux
assistans , qu'il leur donnoitdeux jours pour refléchir murement sur une affaire de si grande
conséquence , et leur ordonna de venir ensuite
lui communiqner ce qu'ils en penseroient, en toute liberté.
Le 9 , le Conseil s'étant rassemblé , et la matiere ayant été de nouveau agitée , l'avis le plus
general fut , qu'il ne falloit faire la Paix qu'à
Gondition que Tauris resteroit à l'Empire Othoman , et que si Chah- Tahmas s'obstinoit à en
exiger la restitution , il valloit mieux continuer
la Guerre. Quoique ce ne fut pas le sentiment du G. V. il eut ordre de faire de nouveaux préparatifs de Guerre, et le G.S. dépêcha son ( a)Bach- Chokadar au Pacha de Babilonne , et un Offi
cier de confiance àAli- Pacha. Ces deux hommes,
sur les lumieres et la fidelité desquels le Sultan
se reposoit , furent expressément chargez de s'in- former avec soin du véritable état où étoient
les Armées Turques et Persannes , et de prendre
une connoissance exacte de toutes choses , parce
que Sa Hautesse avoit conçu de violens soup
gons contre Achmet Pacha , et qu'elle appréhendoit , comme on le lui avoit déja insinué , que ce Séraskier ne se fut laissé séduire par les présens
de Chah-Tahmas. En effet, ces soupçons paroissoient d'autant mieux fondez , qu'Achmet Pacha dans toutes les Lettres qui avoient précédé sa
derniere , bien loin de parler de rendre Tauris
aux Persans , avoit toujours mandé au contraire ,
qu'ils en passeroient par tout ce qu'on voudroit
( a )Maitre de la Garderobe.
1. Vol. exiger H
1216 MERCURE DE FRANCE
exiger d'eux ; et ce qui fit depuis encore présmer qu'il pouvoit y avoir quelque chose d'équivoque dans la négociation de ce Pacha, c'est que 23 de ce même mois un de ses Officiers arriva
à Constantinople avec la nouvelle que la Paix
étoit faite , et qu'il étoit convenu avec ChahTahmas de lui ceder les Ville et Province de
Tauris.
le
Le lendemain le Mufti Pasmadgi- Zadé, ressentit le premier effet que produisit certe nouvelles le G. S. piqué d'avoir , à sa persuasion ,
donné au Pacha de Babilonne des pleins pouvoirs
pour conclure et signer la Paix , le déposa et l'éxila (d'abord à Synope , Ville et Port de la Mer
noire ; ensuite ayant témoigné qu'il souhaiteroit .
de faire le pelerinage de la Mecque , Sa Hautesse y consentit , et lui fit pourtant donner un
Chiaoux pour le garder et le conduire jusqu'en Egypte ; mais cette nouveautéa yant blessé la délicatesse des Gens de Loy , ils intercederent si
puissamment en sa faveur auprês du G. V. que ce Ministre oubliant tous les sujets de mécontentemens que Pasmadgi- Zadé lui avoit donnez, lui.
ôta ce Garde, et le laissa librement partir avec son
Harem, ou maison de ses Femmes , et tous ses effets. On dit qu'il doit passer quelque temps à
la Mecque , et de là venir demeurer à Damas
dont il sera fait Moullah ou Juge en Chefpour
le reste de ses jours. Il est peu regrété , parce
que Damad- Zadé , ancien Cadilesker , qui l'a
remplacé, a toutes les qualitez qu'il faut pour s'attirer le respect , l'estime et l'amour du Public,
Le 25 , tous les Gens de Loy , et principaux
Seigneurs de l'Empire s'assemblerent à la Porte
shez le G. V, et allerent ensuite avec le nouI.Vol. Yeau
JUIN. 1732. 1217
reau Moufti chez le G. S. ou le Conseil se tint.
Après qu'on y eut fait lecture du Traité fait par
Achmet Pacha, plusieurs des premiers de l'assemblée suppliérent Sa Hautesse de vouloir bien
le ratifier , et sur tout Issac-Effendi , Cadiles ker
ou Juge suprême d'Asie , qui redoublant ses Ins
tances , representa avec force au Sultan , que s'il
désavoüoit un Traité qui n'avoit été conclu
qu'en vertu des pleins pouvoirs dont il avoit honoré le Pacha de Babilonne , on n'auroit plus de
foy à sa parole Imperiale ; et que d'ailleurs ,
tout bien considéré, une Paix solide avec la Perse,
après une Guerre si longue et si onéreuse, étoit
préférable à l'acquisition de cent Villes comme Tauris.
à sa
Le G. S. répondit que la ratification du Traité dont il s'agissoit , ne pressoit point encore
qu'il n'y avoit que peu de jours qu'il avoit dépêché son Bach- Chokadar à Achmet Pacha
pour lui signifier qu'il ne consentiroit jamais
faire la Paix qu'à condition que Tauris et ses dépendances resteroient à la Porte ; qu'après une
déclaration si précise , il ne convenoit pas
dignité de changer si-tôt de sentiment, et qu'il
êtoit dans celui d'attendre le retour des deux personnes qu'il avoit envoyées en Perse , avant que
de prendre , à cet égard , une résolution définitive. Cette réponse judicieuse, ayant fait impres- sion sur toute l'assemblée , personne n'insista
plus , et l'on se sépara sans rien conclure.
Le 1 Mars , le G. S. qui vouloit , à ce qu'on
présume , conférer avec le Mufti , sur le désordre arrivé la veille , lui envoya son premier
Asseki , et lui fit dire , avec une bonté qui fait
autant d'honneur à Sa Hautesse , qu'à ce venerable vieillard , qu'ayant à l'entretenir , et voulant
I. Vol.
Hij lui
1248 MERCURE DE FRANCE
lui épargner la peine de venir jusqu'au Serail , id
avoit fait la moitié du chemin , et qu'il le prioit
de vouloir bien se rendre à Aina , Serrail ou Serail des Miroirs , où il l'attendoit. Le Sultan fit
ordonner en même- temps au G. V. de convoquer pour le lendemain à la Porte les Officiers
les plus considerables des Troupes , et les Gens
de Loy , dont la capacité est le plus en réputation , pour former un grand Conseil en sa pré- sence , au sujet des affaires de Perse , et des Lertres qui venoient d'arriver de ce païs- là.
Cette Assemblée s'étant faite chez le G.V.après
la priere du midy , il s'y tint une courte confe-
'Lence , ensuite de laquelle on se rendit chez le
Sultan , où le Conseil dura deux heures. Voici
quel en fut le résultat : Une partie des Conseillers considerant les dommages infinis que la continuation de la Guerre pourroit apporter à l'Empire , opina qu'on ne pouvoit la terminer trop
tôt , et que sans s'opiniâtrer à vouloir conserver
tous les Païs conquis,il falloit approuver le Trai
té passé par Achmet Pacha , en y inserant les
dernieres conditions proposées par Chah - Tahmas ; le reste des Assistans soutint au contraire ,
qu'il falloit absolument rejetter l'article de la
restitution de Tauris , &c. parce que la possession de cette conquête renfermoit en quelque fa
çon de seul avantage de conséquence , qui put un
peu dedommager la Nation de tout ce qu'il lui
en avoit coûté , et justifier aux yeux de l'Univers la longue Guerre qu'elle avoit faite aux
chacun se fixant ainsi à son Persans: Si-bien que
opinion , l'Assemblée se séparoit déja sans être
convenue de rien , lorsque le G. V. s'approcha
du Sultan , et lui dit , que son zele pour les interêts de l'Empire; et en particulier pour celui
de I. Vol.
JUIN. 1732. 1219
de Sa Hautesse , ne lui permettoit pas de lui rient
déguiser de ce qu'il sçavoit,et de ce qu'il pensois
dans une conjoncture aussi délicate , que celle de faire la Paix , ou de continuer la Guerre ; que l'Asie étoit entierément ruinée que sans faire
mention de la quantité de Troupes qui péris
soient en Perse par la famine , et par les mala
dies , aucune des conquêtes qu'on y avoit faites , ne pouvoit produire un revenu suffisant à l'entretien des Garnisons qu'on seroit obligé d'y mertre ; qu'il étoit sorti du Tresor un argent im- mense en pure perte , la Porte n'en ayant retiré
aucun fruit ; qu'outre que par les raisons qu'il
venoit d'exposer , il n'y avoit point de meilleur parti à prendre que celui de confirmer la Paix faite par le Pacha de Babilonne , l'honneur et la
religion de Sa Hautesse y étoient particuliere- ment engagées , puisque ce Gouverneur n'avoit
agi qu'en consequence des pouvoirs sans limites ,
qu'elle lui avoit envoyez ; qu'enfin pour achever
de vaincre la répugnance qui paroissoit que Sa Hautesse avoit de ratifier ce Traité ; il la supplioit de considerer , que sur ce que les Troupes Othomanes n'avoient pas voulu évacuer Tauris
Ali Pacha marquoit par ses dernieres Lettres que Chah Tahmas offroit de payer â la Porte des
sommes considerables , pourvû qu'on lui rendic cette Place demantelée , avec ses dependances , et
que cette espece de tribut auquel ce Prince se sou- mettoit de lui-même , seroit aussi honorable et
plus utile à l'Empire, que la stérile gloire de pos- seder des Païs ruinez , dont on ne se priveroit
qu'en faveur d'une Paix qui étoit devenuë absolument necessaire par toute sorte d'endroits. Le G. S. touché de ce discours , fit rappeller
l'Aga des Janissaires , qui avoit déja quitté le
L. Vol. H iij Con-
1220 MERCURE DE FRANCE
Conseil , ainsi que plusieurs autres , er luj, dit
que voulant bien déferer au sentiment du Visir
il falloit qu'il fit partir le ( a) Tourmadgi-Bashi , pour aller joindre Achmet Pacha , et qu'il
dépêcha aussi un autre Officier de son Corps.
vers Ali-Pacha , qu'ils n'avoient qu'à venir pren
dre ses ordres qu'on alloit leur expedier.
Ces ordres , à ce qu'on rapporte , contenoient
en substance , que plusieurs Conseils ayant été
tenus en presence de Sa Hautesse , au sujet du
Traité conclu depuis peu entre Achmet- Pacha et le Roy de Perse , elle n'avoit pas d'abord voulu consentir à ce que Tauris et ses dépendances
fussent remises à ce Prince ; mais qu'à la priere
de tous les Grands de son Empire , et par complaisance pour ses peuples , qui désiroient la Paix,
elle se déterminoit enfin à se relâcher des droits
que lui donnoient ses Armes victorieuses ; c
qu'ainsi à l'arrivée de ses Commandemens , ong
eu à les faire lire en public , et à se mettre en
état d'y obéir , en retirant de la place de Tauris
et de son district toute l'Artillerie , et generalement toutes les Munitions , et tous les effets appartenans aux Garnisons , qui après la démolition de la Citadele de Tauris , sortiront de cette
Ville , et se retireront à Erivan jusqu'à nouvel
ordre , enjoignant à Achmet- Pacha de faire escorter ces Garnisons , afin qu'elles ne puissent
être insultées , ni souffrir aucun dommage sur
leur route de la part des Persans.
Le G. V. Topal Osman Pacha fût déposé
avant hier matin , 12 Mars , malgré tout son mé
(a ) C'est un des principaux Officiers des Janis
saires , qui est d'ailleurs comme le grand Vencur du Sultan.
I. Vol.
rite
JUIN. 1732, 1221
rite , et envoyé sur le champ à Cadi-Quevi, on
à Calcedoine , d'où il partit hier en poste avec
peu de monde, pourse rendre à Trebizonde, dont on lui a donné le Gouvernement ; le reste de ses
Gens s'est embarqué avec tous ses effets , pour
Faller joindre. On ne sçait pas bien encore la cause de sa disgrace , ni qui sera son Successeur,
En attendant Ali- Pacha Tetferdar, ou grand Tresorier , a été nommé Vekil , ou Délegué , pour
faire les fonctions de Grand Visir.
Quelques affaires de commerce ayant retardé
le départ du Bâtiment qui doit porter cette Lettre , je profite de cette prolongation ; pour ajoû
ter , aujourd'hui 14 Mars , encore quelques faits,
qui seront une nouvelle preuve de mon exacti- tude.
Le 3 Octobre , le Marquis de Villeneuve ,
Ambassadeur de France , eut sa premiere Audience du nouveau G. S. où les choses se passerent à l'ordinaire. Le 17 S. E. porta au G. V. les Lettres du Roy pour le Sultan et pour son Premier Ministre , à l'occasion de l'avenement de
S. Hautesse à l'Empire.
Le 21. le Commandement Imperial fut déli
vré , portant la permission de rebâtir les Monasteres et les Maisons des Religieux de Galata , qui
avoient été détruites par l'Incendie du 21. Juil- let ; non seulement ces Maisons sont solidement
rebâties et occupées à present , mais encore presque toutes celles des Particuliers que cet embra sement avoit consumées.
Le 30. Novembre, Chahim Mehemet , Capitan
Pacha , qui avoit été cy-devant Jannissaire- Aga,
et ensuite avoit fait les fonctions de G. V. par
interim, pendant 12..jours , depuis la déposition.
d'Ibrahim-Pacha , jusqu'à l'installation de Topal VI. Vol. Hiiij Osman
1222 MERCURE DE FRANCE
Osman Pacha , fut déposé et envoyé Pacha à la Cavée..
Le 31 Marabou Capitan , Capitaine du Port
de Constantinople , qui avoit fait les fonctions
de Capitan- Pacha depuis la déposition de Cháhim-Mehemet, fut élevé à cette dignité.
D'autres Lettres confirment la déposition du
G. V. et que le G. S..l'avoit fait conduire à Salonique , par un Détachement de Spahis , et que le Tetferdar de la Cour avoit été nommé pour
exercer cette Charge importante jusqu'à l'arrivée
du Bacha de Babylone , à qui elle est destinée.
Ces Lettres ajoûtent qu'il y avoit encore quel
ques Assemblées tumultueuses dans differens
quartiers de Constantinople, et qu'il y avoit beaucoup de mécontens dans l'Armée de Perse , qui
se plaignoient hautement de ce qu'on avoit promis de rendre la Ville de Tauris au Roy de Perse ;
que le Pacha qui y commande , avoit déclaré qu'il
n'en sortiroit qu'en vertu d'un ordre signé de la
main du G. S. et que S. H. avoit dû assembler
le grand Divan deux ou trois jours après le départ du Courier , pour déliberer sur les moyens
d'achever de rétablir la tranquillité dans l'interieur
de l'Empire.
On inande en dernier lieu de Constantinople
qu'on y avoit découvert une conspiration contre
le G. S. qu'on vouloit déposer pour mettre sur le
Trône le Sultan son oncle qui fut déposé l'année
derniere, et que S. H avoit fait punir de mort les
principaux Conjurez. On ajoute que le dernier
G. Visir déposé avoit été fait Pacha de Widin ,
et que le Pacha de Babylone , nommé pour le
remplacer , et qu'on attend incessamment , étoit fort aimé de la Milice et du Peuple.
Collectivité
Faux
Date, calendrier grégorien
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Constitue la suite d'un autre texte
Provient d'un lieu
Soumis par delpedroa le