Titre
EXTRAIT de diverses Lettres.
Titre d'après la table
Extraits de diverses Lettres, &c.
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
113
Page de début dans la numérisation
128
Page de fin
117
Page de fin dans la numérisation
132
Incipit
Depuis 1720. il s'est trouvé ici (Ganderheim) dans quelques oeufs
Texte
"EXTRAIT de diverses Lettres.
DEpuis 17ZO- il s'est trouvé ici
( Ganderheim ) dans .quelques oeufs
de poule , que des femmes étrangeres 8c
inconnues ont vendu , quatre , cinq &
jfîx lentilles ou pois entre le blanc & le
jaune , qui ayant. été semez, ont pour la
plupart levé & produit à l'ordinaire. Nos
Sçavans ont beaucoup travaillé par l'or
dre de S. A. S. Mad' l'Abbeslé Elisabeth
Ernesse , pour expliquer comment ces
grains ont pu palier dans ces oeufs , &
n'ont rien dit qui satisfasse l'esprit. Pour
les autres ils n'y ont pas tant cherché de
finesse ; ils attribuent le tout à la sorcelle
rie. Nous rapporterons à ce sujet ce qui
.arriva il y a quinze ans à la femme d'un
Marchand de Ventíè. Elle étoit tourmen
tée d'une tumeur en forme d'oeuf de pi
geon , situé en un endroit que la pudeur
^empêche de nommer.* Après .qu'on y eut
appliqué quelque tems un emplâtre ,
on fut surpris d'en voir íortir une petite
branche de romarin , dont les feuilles
étoient aussi vertes que si elle venoit d'ê
tre coupée fur la plante. On communi
qua le fait à M's Senachi , Hartman , Paísol,
& Matthini ; mais , à mon avis, ils ne
réussirent pas mieux que nos Fçavans.
Notre Recteur ML J. Çristophe Ha-
F remberg
M4 MERCURE DE FRANCE.
remberg a fait imprimer une Diísertation
fur unPaííage d'Amos , chap. 5. v.
27. & fur celui des Actes des Apô
tres , chap. 7. v. 4£. & 4^. fous ce titres
Difquifìtio cçnjefturalis propemtica de
Jdolo Chtun & Rephan. L'Auteur pré
tend prouver par quelques Antiquitez
Egiptiennes , qu'on ne doit entendre par
ces mots autre chose que le Fleuve d»
jNil , que les Egyptiens désignoient par
Saturne dans le Ciel. Il fait yoir de plus
la conformité des noms en plusieurs Lanr
gues Orientales. Jl fortifie son opinion
d'autoritez aufquelles il joint de frequen
tes reflexions. Si son Óuvrage est bien
seçu du Public , il fait eíperer de donner
des jéclaiíciísemens fur plusieurs Idoles
inconnues jusqu'à present ; & de fait,
il promet dans l'Epure dédicatoire une
Dissertation particuliere de Jove Çafio
qui a été adoré à Seleucie de Sirie , sous
la forme d'un écuérL
Enfin il a paru ici „ .{ Milan ) à la gran
de satisfaction du Public", deux Tomes ,
Rernm Italicamm du fçavant Ltidovìco
jíntonio Maratore , Bibliothecaire de fòn
A. S. le Duc de Modene , & l'on attend
avec impatience les autres qui font sous
presse.
Almoro Albrizzi vient de nous donne*
(Venisi) le premier Tome des Extraits.
i'*L- ' des
JANVIER. 1714. nj
áes Principaux Journaux des Sçavans de
l'Europe > il est tiré de la Bibliotheque
.ancienne & moderne^Amsterdam. i.part.
tom. xix. & des Actes des Sçavans de
Lipsic .part. lxxxvií . Le second , qui est
tout prêt, est extrait des Journaux des
Sçavans.
M. Berger , Conseiller du Duc de.
Wirtemberg , fart imprimer ici , ( Vvïr-'
temberg ) uBe-Diflertation Critique , His
torique , Morale & Juridique sur les Mas.
.ques , accompagnée de~ 180* figures en
taille.douce>gravées par Wolffgang . cele
bre G raveur à Berlin. Elle paraîtra sous ce
titre : Commentatìo de Personisyseu L trvist
»Criûca^ Historica t Aíoralis ac Juridica,
On nous écrit de la Haye que M. de la
G range, Pocte François^ a publié un Re
cueil de ses Oeuvres mêlées , dont nous
pourrons donner un Extrait le mois pro
chain.
L'Eglise & la Republique des Lettres
ont perdu le n. de ce mois M. Jacques
de Poisson , seul Chevalier Noble Se
Commandeur Ecclesiastique des Ordres
Royaux de S. Lazare , & de Notre.Dame
de Mont.Carmel. Le feu Roi l'avoir ho
noré des principales Charges de íâ Cha
pelle pendant plus de trente ans "cç l'avoiC
gssuice donné à Madame la Dauphi.
né MERCURE DE FRANCE.
ne, Adelaïde de Sayoye. Pendant ce terns.
Jà il fut pourvu des Abbayes de Bournet
Se de Beiiil. Il joignoit à une naiííànce il?
lustre un goût & une délicatesse pour les
sciences qui l'avoient fait souhaitter dans
toutes les Academies d'Italie & de pres
que toute l'Europe , & il ne s'éíoit excusé
d'y entrer que par le travail immeníe
qu'il a voit entrepris ; sçavoir , de donner
une Traduction fidel.le des Çohciles comr
pilez en 1606. par Bini. Cet Ouvrage
qu'il disposoit pour la presse avec un
Suplement eut été d'un grand íecours aux
gens de lettres pour discerner dans les
Actes des Conciles ce que l'ignorance des
siecles grossiers, ou la malice des hereti
ques ont pu introduire d'apocriphe ou de
supposé. Il avoit encore entrepris de tra
duire en Latin la grande histoire de Fran
ce par Mezeray qu'il voulok auísi traduire
en Grec , en faveur des Orientaux. Ce
Sçavant joignoit à son érudition une po
litesse & une generosité qui reiadoient sa
maiíon & sá Bibliotheque ouvertes à tous
ceux qui en ayoient besoin. On assure
qu'il a refusé plusieurs Evêchez dans les
tems où íes fermons l'ont fait desirer des
plus grands Diocèses , content de donner
son tems à la priere , à l'étude , & à
éclairer ceux qui venoient le coníulter.
U est mort à l'âge de 80. ans 'regretté
CL ; JANVIER 171*. ÎI7
♦
GO des gens de la plus singuliere distinction,
Bon & on a crû qu'un homme de ce carac-
(k tere meritoic d'être inhumé , comme ií
)oc: l'a été dans l'Egliíe Metropolitaine de
kI Paris. On attend avec impatience que
ici ses heritiers donnent au public les fruits
tes' de plus de soixante ans , d*un travail
w assidu , utile à l'Eglise & honorable à nô*
ic tre nation.
Se Miches Boyer , Peintre ordinaire du
m Rôy , pour l'Architecture & la Perspec-
.;; tive, pensionnaire de Sa Majesté ,.demeulfj
çant aux Galleries du Louvre , Coníèilr
1er de l'Académie Royale de Feinture &
Sculpture, mourut à Paris le 15. de ce
; mois y âgé ds 5 ans',' dans de grands
feritimens de Pieté & de Religion ; outre
son rare talent, il étoit trcs.bon & fi
dele ami , ce qui le faisoit estimer do
tous .ceux qui le connoilîoient.
La pension de 600. liv qu'a voit M.
Boyer , a été donnée à M. de Chavanes,
fils d'un Notaire de Paris , Peintre du
, Roy, excellent Païíàgiste aux Gobelins.
L'Abbé Molaire , nouveau Profeíseur
du College Royal, fit le 20. de ce mois,
l'ouverture d'un cours de Phisique,par
un Discours préliminaire qui fut fort
applaudi.
DEpuis 17ZO- il s'est trouvé ici
( Ganderheim ) dans .quelques oeufs
de poule , que des femmes étrangeres 8c
inconnues ont vendu , quatre , cinq &
jfîx lentilles ou pois entre le blanc & le
jaune , qui ayant. été semez, ont pour la
plupart levé & produit à l'ordinaire. Nos
Sçavans ont beaucoup travaillé par l'or
dre de S. A. S. Mad' l'Abbeslé Elisabeth
Ernesse , pour expliquer comment ces
grains ont pu palier dans ces oeufs , &
n'ont rien dit qui satisfasse l'esprit. Pour
les autres ils n'y ont pas tant cherché de
finesse ; ils attribuent le tout à la sorcelle
rie. Nous rapporterons à ce sujet ce qui
.arriva il y a quinze ans à la femme d'un
Marchand de Ventíè. Elle étoit tourmen
tée d'une tumeur en forme d'oeuf de pi
geon , situé en un endroit que la pudeur
^empêche de nommer.* Après .qu'on y eut
appliqué quelque tems un emplâtre ,
on fut surpris d'en voir íortir une petite
branche de romarin , dont les feuilles
étoient aussi vertes que si elle venoit d'ê
tre coupée fur la plante. On communi
qua le fait à M's Senachi , Hartman , Paísol,
& Matthini ; mais , à mon avis, ils ne
réussirent pas mieux que nos Fçavans.
Notre Recteur ML J. Çristophe Ha-
F remberg
M4 MERCURE DE FRANCE.
remberg a fait imprimer une Diísertation
fur unPaííage d'Amos , chap. 5. v.
27. & fur celui des Actes des Apô
tres , chap. 7. v. 4£. & 4^. fous ce titres
Difquifìtio cçnjefturalis propemtica de
Jdolo Chtun & Rephan. L'Auteur pré
tend prouver par quelques Antiquitez
Egiptiennes , qu'on ne doit entendre par
ces mots autre chose que le Fleuve d»
jNil , que les Egyptiens désignoient par
Saturne dans le Ciel. Il fait yoir de plus
la conformité des noms en plusieurs Lanr
gues Orientales. Jl fortifie son opinion
d'autoritez aufquelles il joint de frequen
tes reflexions. Si son Óuvrage est bien
seçu du Public , il fait eíperer de donner
des jéclaiíciísemens fur plusieurs Idoles
inconnues jusqu'à present ; & de fait,
il promet dans l'Epure dédicatoire une
Dissertation particuliere de Jove Çafio
qui a été adoré à Seleucie de Sirie , sous
la forme d'un écuérL
Enfin il a paru ici „ .{ Milan ) à la gran
de satisfaction du Public", deux Tomes ,
Rernm Italicamm du fçavant Ltidovìco
jíntonio Maratore , Bibliothecaire de fòn
A. S. le Duc de Modene , & l'on attend
avec impatience les autres qui font sous
presse.
Almoro Albrizzi vient de nous donne*
(Venisi) le premier Tome des Extraits.
i'*L- ' des
JANVIER. 1714. nj
áes Principaux Journaux des Sçavans de
l'Europe > il est tiré de la Bibliotheque
.ancienne & moderne^Amsterdam. i.part.
tom. xix. & des Actes des Sçavans de
Lipsic .part. lxxxvií . Le second , qui est
tout prêt, est extrait des Journaux des
Sçavans.
M. Berger , Conseiller du Duc de.
Wirtemberg , fart imprimer ici , ( Vvïr-'
temberg ) uBe-Diflertation Critique , His
torique , Morale & Juridique sur les Mas.
.ques , accompagnée de~ 180* figures en
taille.douce>gravées par Wolffgang . cele
bre G raveur à Berlin. Elle paraîtra sous ce
titre : Commentatìo de Personisyseu L trvist
»Criûca^ Historica t Aíoralis ac Juridica,
On nous écrit de la Haye que M. de la
G range, Pocte François^ a publié un Re
cueil de ses Oeuvres mêlées , dont nous
pourrons donner un Extrait le mois pro
chain.
L'Eglise & la Republique des Lettres
ont perdu le n. de ce mois M. Jacques
de Poisson , seul Chevalier Noble Se
Commandeur Ecclesiastique des Ordres
Royaux de S. Lazare , & de Notre.Dame
de Mont.Carmel. Le feu Roi l'avoir ho
noré des principales Charges de íâ Cha
pelle pendant plus de trente ans "cç l'avoiC
gssuice donné à Madame la Dauphi.
né MERCURE DE FRANCE.
ne, Adelaïde de Sayoye. Pendant ce terns.
Jà il fut pourvu des Abbayes de Bournet
Se de Beiiil. Il joignoit à une naiííànce il?
lustre un goût & une délicatesse pour les
sciences qui l'avoient fait souhaitter dans
toutes les Academies d'Italie & de pres
que toute l'Europe , & il ne s'éíoit excusé
d'y entrer que par le travail immeníe
qu'il a voit entrepris ; sçavoir , de donner
une Traduction fidel.le des Çohciles comr
pilez en 1606. par Bini. Cet Ouvrage
qu'il disposoit pour la presse avec un
Suplement eut été d'un grand íecours aux
gens de lettres pour discerner dans les
Actes des Conciles ce que l'ignorance des
siecles grossiers, ou la malice des hereti
ques ont pu introduire d'apocriphe ou de
supposé. Il avoit encore entrepris de tra
duire en Latin la grande histoire de Fran
ce par Mezeray qu'il voulok auísi traduire
en Grec , en faveur des Orientaux. Ce
Sçavant joignoit à son érudition une po
litesse & une generosité qui reiadoient sa
maiíon & sá Bibliotheque ouvertes à tous
ceux qui en ayoient besoin. On assure
qu'il a refusé plusieurs Evêchez dans les
tems où íes fermons l'ont fait desirer des
plus grands Diocèses , content de donner
son tems à la priere , à l'étude , & à
éclairer ceux qui venoient le coníulter.
U est mort à l'âge de 80. ans 'regretté
CL ; JANVIER 171*. ÎI7
♦
GO des gens de la plus singuliere distinction,
Bon & on a crû qu'un homme de ce carac-
(k tere meritoic d'être inhumé , comme ií
)oc: l'a été dans l'Egliíe Metropolitaine de
kI Paris. On attend avec impatience que
ici ses heritiers donnent au public les fruits
tes' de plus de soixante ans , d*un travail
w assidu , utile à l'Eglise & honorable à nô*
ic tre nation.
Se Miches Boyer , Peintre ordinaire du
m Rôy , pour l'Architecture & la Perspec-
.;; tive, pensionnaire de Sa Majesté ,.demeulfj
çant aux Galleries du Louvre , Coníèilr
1er de l'Académie Royale de Feinture &
Sculpture, mourut à Paris le 15. de ce
; mois y âgé ds 5 ans',' dans de grands
feritimens de Pieté & de Religion ; outre
son rare talent, il étoit trcs.bon & fi
dele ami , ce qui le faisoit estimer do
tous .ceux qui le connoilîoient.
La pension de 600. liv qu'a voit M.
Boyer , a été donnée à M. de Chavanes,
fils d'un Notaire de Paris , Peintre du
, Roy, excellent Païíàgiste aux Gobelins.
L'Abbé Molaire , nouveau Profeíseur
du College Royal, fit le 20. de ce mois,
l'ouverture d'un cours de Phisique,par
un Discours préliminaire qui fut fort
applaudi.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Résumé
Entre 1710 et 1714, plusieurs événements scientifiques et littéraires marquants ont eu lieu. En 1710, à Gandersheim, des graines de lentilles ou de pois ont été découvertes dans des œufs de poule, un phénomène inexpliqué que les savants ont souvent attribué à la sorcellerie. Un cas similaire a été rapporté à Venise, où une tumeur a produit une branche de romarin. Le Recteur J. Christophe Haferberg a publié une dissertation sur des passages bibliques, interprétant des termes comme le Nil et Saturne. À Milan, Ludovico Antonio Muratori a publié deux tomes des 'Rerum Italicarum', avec d'autres tomes attendus. Almoro Albrizzi a édité des extraits des principaux journaux savants d'Europe. M. Berger, conseiller du Duc de Wurtemberg, a préparé une dissertation sur les masques, illustrée par Wolffgang. À La Haye, M. de La Grange a publié un recueil de ses œuvres. En janvier 1714, Jacques de Poisson, érudit et traducteur, est décédé à l'âge de 80 ans, laissant plusieurs traductions inachevées. Michel Boyer, peintre et architecte, est également décédé à Paris à l'âge de 55 ans, et sa pension a été attribuée à M. de Chavanes. L'Abbé Molaire a inauguré un cours de physique au Collège Royal.