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1749, 10-11, 12, vol. 1-2
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Texte
FRANCE,
ME
AT
ROL
TOBRE
1-49-
APARIS,
NDRE
CAILLEAU,
rue
Saint
Jacques,is
Arte
Veure
PISSOT,
Quae
Cary,
la
delce edo
Pont-
Neuf
ANDE
NULLY,
Pan
ICQUES
BARRO15.
Qui
Auguftins ,àLa
ville
de
Neves.
M.
DCC.
XLIX.
dyprobation
Proudlege
da
Rei.
ANCE,
AU ROI.
R
E.
1749.
PARGATS
ARIS ,
CAILLEAU , rue Saint
S André.
SSOT, Quai de Conty ,
e du Pont- Neuf.
NULLY , au Palais ,
S BARROIS . Quai
ins , à la ville de Nevers.
C. XLIX.
on & Privilege du Roi,
ADRESSE générale du Mercure eſt
MDE CLEVES D'ARNICOURT ,
des Mauvais Garçons , fauxbourg Saint
main , à l'Hôtel de Macon. Nous prions
- instamment ceux qui nous adrefferont
Paquets par la Pofte , d'en affranchir le
t , pour nous épargner le déplaifir de les
-s Ouvrages .
ACURE
RANCE
NE
ster, & à eux, celui de ne pas voir
paroitre
AU ROL
Les Libraires des Provinces
où des
Pays
TOBRE
1749
France de la premiere
main , plus promp
********* angers , qui fouhaiteront avoir le Mercure
ent, n'auront qu'à écrire à l'adreſſe ci- deffus
quée ; on fe conformera très- exactement à
s intentions.
MES
FUGITIVES,
Ainfi il faudra mettre fur les adreſſes à M.
Cleves d'Arnicourt , Commis an Mercure
France , rue des Mauvais Garçons , poun
mettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX . SOLS.
LETTRE
... M.
Remand
de
Sainte
lenciague te
ontroucour . [
Ex
melequi
n'et
parme
comme
da
Orfeur,il
m'eft
tombé
entre
les
Base
Comédieer
un
Act ,
"
Pale ofL.
Prase;
elle
n'a
pitte
quia
pour
tire
quelques
raifons
particulie
at
que
vous
jugerez
a
fi
que
A4
CURE
ANCE
.
AURO I.
RE . 1749.
ဦး မင်း ၊
UGITIVES ,
en Profe.
100000
TRE.
M. Remond de Sainte
elle on trouver a l'Extrait
ui n'eft point connue du
il m'eft tombé entre les
e Comédie en un Acte ,
- ** , qui a pour titre
ala Prude ; elle n'a point
ques raifons particulievous
jugerez ainfi que
A ij
, qu'elle méritoit de l'être .
spite
Dave & de
Luterte ,
auline eft une vieille fille qui a renon-
▪rudemment au monde . Elle n'eft point
es faulles dévotes qui paffent les matiaux
Eglifes , & les foirées aux Speces
; qui d'une main tiennent une difcie
, & de l'autre le pinceau qui renoue
leurs attraits ; qui font tour à tour la
itation dans un Livre pieux , & dans
pha de C…….. ou dans quelque Poëte
oilette : Pauline eft une Prude décidée ,
s'enveloppe du manteau de la vertu
ais les pieds jufqu'à la tête ; qui paye
Hettes & fes domeftiques ; en un mot
çait pleinement garder le decorum de
état , & donner à fes défauts le vernis
convient. Elle a de la paffion , parce
lle eft femme ; elle eft prude , parce
lle ne veut point paroître femme , &
eft
méchante , par une fuite de la poli- ans , de voumine
-al-
2
$
où elle fe trouve : fouvent la fceleravient
au fecours de la fauffe vertu.
ette Pauline a une fociété de Prudes
me elle ', mais on ne voit fur la Scéne
ne jeune veuve qui s'eft embarquée
à- propos dans la pruderie , & qui fait
ndant un excellent caractére ; elle s'ape
Aminte .
SCENE
I
diste,
Lucette
Lace
deusdenx
on monfrene
enfa
votte
tefe
Amate
Quen'etoli
plas
prudent!
Hortzponi
queleft
mog
framment.
ucette , niéce de Pauline , eft trop
jeu
cependantextter
fa
contare
,
meroiran
rayon
d'eſpérance.
AW
Lucette , eft un étourt
, mais petillant d'ef-
Le Lucette , eft un prufçachant
prendre fon
& qui donne habileauline.
grol
ov
Dorville & de Lucette ,
e homme. 200
ne eft à Paris.
ENE I.
ور
LUCET TE.
Lucette.
eux ans , de vous-même maffrere
enfin votre coeur s'inté
Aminte, a
Que n'eft-il plus prudent !
point quel eft mon fentiment.
ndant exciter fa conftance ,
ir unrayon d'efpérance .
A lij
on qu'il efpere & qu'il n'efpere pas.
n'entendez .
Lucette.
Fort bien ; mais d'où vient ce mystére
·
pçonne ma pante & fa fociété ....
Aminte , à part.
foupçonnez à tort . Et c'eſt la vérité.
Lucette.
te , il vous fied mal d'être prude à votre âge.
jouer de bonne heure un trifte perſonnage.
=
ninte brife fur ce difcours . Pauline
opofe de faire partir le lendemain Lu-
- pour le Convent , & elle doit entre-
- Aminte à ce fujet dans un moment.
_nte annonce cette nouvelle à Lucette .
cette , qui julques là avoit paru avoir
répugnance extrême le Convent ,
pour
nd la chofe d'un air li content , qu'Ate
lui dit :
1:|:|:ཚིགཀུན 1ན བྱེད གིས 1:|: ཀུན
DEKBED6 14BIL
5 depuis quand un Cloître a t'il pour vous des
charmes ?
Lucette.
Pen a point encor , quoiqu'il dût en avoir.
me tourmente ici du matin jufqu'au foir;
tous plaiſirs ma tante ofe me faire un crime?
masters onme
forgatta
diver,monair
coquet
arise;
that topvidonveut me co
tek, ende que c'etsour me
maqute.
lezayeux
commentjedo s
parodire,
dentpas ) Osquefaut
donc
free
the crimeence
d'avoue
quiqucs aqpas,
os
mieux
ion,fine
n'en
avonspas
£ e
A
jelis
trop
jeune,&
pour
mon
avantage
,
refieroient
queje
fiffeà
leur
age:
alischigée
, & je
devine
bien
Alig
cite ion courroux ;
vant fes yeux jaloux ;
morale auftére ,
t , elle ne fuivit guere :
fes triftes leçons ;
de toutes les façons.
que des prudes comme
e a fait briller fon zéle ,
lic on ceffe l'entretien ,
tombe fur le mien.
oi que matiere à critique;
chaque prude fe pique.
nes façons , mon maintien ,
re , on ne fait grace à rien.
efuis une hypocrite ;
air coquet irrite ;
if on veut me critiquer ,
dit que c'eft pour me moquer.
eux comment je dois paroître ;
s ? Ou que faut-il donc être ?
encor d'avoir quelques appas ;
x , dit on , fi je n'en avois pas.
jeune, & pour mon avantage,
ue je fuffe à leur âge :
& je devine bien
A in
KENE IL
t.
mien.
Aminte.
baut.
ort me fait pitié Quoi, Lucette eft mordante ?
Lucette.
uation eft elle affez touchante ?
NOI, AMINTI
e dit cependant que le Convent ne
lui plaire ; qu'elle fent bien qu'elle
oint de fecours à attendre d'Oronte ,
pere , qui dépend de fa tante , à cauſe
on peu de fortune ; qu'Oronte l'en
a plutôt que Dorville & elle . Enfin
= bien des détours elle avoue que fon
-ance eft en Lifidor , qui , pour poumieux
cacher fon amour à Pauline
ord a fçû lui faire fa cour , & s'en eft
aimer.
Aminte,
Cela n'eft pas croyable.
Lucette.
=ft de mon départ le motif véritable , & c.
uline paroît , Lucette fe retire.
BarsCanesDons ,
Seperodameintedes
autres.
- bonne opinion que Pauline a d'ellee
, & la médifance , font fi bien expris
dans cette feconde Scéne , que je
s devoir la laiffer toute entiere.
Pate
Etcommejele dail
Amunt
Palone
MonDici ,
pardonnez-miri ,
top
d'orgueil
Vous
me
counterde
squede moi
τους
Games
gerique
T
quemoncureft
pleinde
vanité ,
Rz
partout
how
to
Phumine.
parmivous en
verrusla
derniere,
Fare
tougit on meditla
premiere&
toute
confule.
Aminte.
Vatel
abai
ewent
Av
NE II. V
A MINTE.
Line.
ors d'avec Doris ,
aintenant tout le prix;
n'entends que les vôtres,
érite des autres..
ninte,
auline.
Et comme je le do . I
minte, iba ovab auol
Pauline,
Dieu , pardonnez-moi ,
orgueil. Vous me couvrez de
de moi vous faites quelque
1000 1000 , SCELL
on coeur eft plein de vanité ,
it mon trop d'humilité.
vous en vertus la derniere ;
gir on me dit la premiere
fufe ba
Aminte.
Un tel abaiffement
AV
us rend encor plus digne.
Pauline.
Ah ! de grace un moment .
rgueil , comme un éclair , de notre coeur s'empare
,
vous me loüez tant , que ma vertu s'égare.
Aminte.
Lucette , je crois , vous voulez me parler
Pauline.
-re Société demain doit s'affembler.
ris m'a demandé que , par mon entremiſe ,
demain parmi nous elle put être admiſe ;
us devons admirer cette converfion .
gnez , pour un moment , prêter attention.
( Elles prennent desfiéges. )
vous bien mettre au fait , voulez-vous que
j'explique
ces riens qu'à Doris reproche la critique,
Aminte.
ame , pour toujours , je veux les ignorer.
Pauline,
bon coeur me plaît , & fe fait admirer !
te , ainfi que vous , je hais la médiſance ;
ce que j'allois dire , étoit fans conféquence;
e travers fut grand , plus le retour eſt beau..
me charme donc par un zéle nouveau ;
prife à l'inftant une critique noire ;
;
4.
ל ט מ ו ב ש ל ך י א
Avent
pite a
cas,
Strusdevezme
parles de
Lacente.
fort
Pazine.
Vous ne
chine ,
Ce
que
ve
forstrument
defon
égaremest
rets
foname
et
occupé
cale
fembre
Tavon
frappet
m'ema
Emplect
invous,ai-jeon aira
Amante
Pauline .
andla
verra
chez
nous
eftà
Sabitude,
purscequi
fenttropla
prude.
A vj
pour fa propre gloire.
nchaîner à fon char
t lui donner le hazard;
in mari débonnaire ,
iconque fçut lui plaire;
nts que ceux d'un Bafilic,
s de fiel que l'Afpic.
lement idolâtre ,
le fut la marâtre :
nds, plus elle a combattu,
ffort de fa vertu.
ainte.
me parler de Lucette,
uline.
Vous ferez fatisfaite ,
e je fois l'inftrument
on égarement :
fon ame eft occupée ;
eur femblent l'avoir frappées
moi , c'eft ma fimplicité ;
ai- je un air affecté ?
Aminte.
Pauline.
rtu chez nous eft d'habitude ,
e qui fent trop la prude .
1
A vj
is me difoit donc : vous ne reffemblez
pas
trois finiftres foeurs du ftupide Eurilas ;
s s'arment en vain d'un front trifte & fevere ;
perce de leur coeur le ténebreux myftése ;
n fouvenir cuifant il paroît abattu ,
y voit des remords & pas une vertu.
s ne reffemblez pas , me difoit-elle
encore ,
a prude Aramis que tout le monde abhorre
Aminte.
mis ? Mais, Madame , on en parle très - bien ,
vante fes vertus.
Pauline.
Hélas , je n'en fçais rien.
trop de charité pour dire le contraire ,
' examine point fi l'éloge eft fincére ;
s , Aminte , ici bas , chacun eft bien méchant
probité n'eft plus qu'un dehors apparent.
écle trop pervers, que le fiécle où nous fommes !
eul déguifement fait la vertu des hommes.
ons nous toujours de leurs difcours trompeurs;
miel eft, dans leur bouche , & le fiel dans leurs
coeurs :
ouange , aujourd'hui , n'eft qu'un tour ironique,
art d'infinuer le venin fatyrique ;
p dangereux effet de ces éloges faux !
eitu qu'on vous prête éclaire vos défauts.
t ce que je vous dis ,eft de quelque importance;
"
poter vos fentiez Prone ,
horreurde ceneperfidie.
scoopable,he as
innocemment;
Aramistrès
favorablement
ondeenvousuntraitde
firoircequechacun
en
peale
.
,mashelas,ce n'eh
men ,
toujoursqu'elleeft
femmedebuen.
per,&
fpachez quemosmeme
elle,enfin je
l'effime&
yelme
rogarez
jufqu'on a
mon
ardeur ,
ng'on
attaque,à
defendre
l'onerat.
ed,moncarfe
remplitde
titelles
cepoint,c'eftma de
catelle ,
neà
Percès.
Partoutma
charte
plas
admirerquemon
bl..
osdema
niece;il
fautquema
fagfe
ate.
s avez vos raifons ,
= ces étranges foupçons
ine.
in de ma pensée.
Pétois abufée ;
nt d'ingénuité :
t qu'avec malignité ,
yous fentiez l'ironie ,
reur de cette perfidie.
able, hélas ! innocemment ;
s très favorablement.
vous un trait de médifance
ir ce que chacun en penfe.
; mais hélas , ce n'eft rien ,
urs qu'elle eftfemme de bien.
& feachez que moi- même
fin je l'eftime & je l'aime.
z jufqu'où va mon ardeur ,
attaque , à défendre l'honneur.
on coeur fe remplit de trifteffe;
point , c'eft ma délicateffe ,
ès. Partout ma charité
irer
que mon humilité.
La niéce ; il faut que ma fageffe
Senne les écueils qui perdroient fa jeuneffe.
demain elle part , je vous l'ai déja dit ;
e ris des difcours de tout mauvais efprit ,
voudra me traiter comme tante chagrine ;
ui, malgré les ans , l'amour propre domine ;
■ d'une aimable nièce enviant les attraits ,
= fon jaloux dépit , l'exile pour jamais.
attefte le Ciel , qui connoît ma penſée ,
par un bon motifje fuis autorisée.
monde a des dangers qu'on ne peut trop prévoir,
arantir Lucette , eft mon plus grand devoir.
Aminte.
JENE TIL
fi pour cet état Lucette n'eft point née ,
lez-vous pour jamais qu'elle y foit condamnée?
Pauline.
eux qu'elle obéiffe .
dit
CIST, AMIKIL
4
lix,l'an tan egin ,
près plufieurs raifons qu'elle apporte ,
que Lucette eft fans bien.
minte repréfente que Pauline en a
z pour fa niéce ; mais Pauline dit qu'eln'fait
meilleur ufage ; que ni fa niéce
Fon neveu n'ont rien à prétendre d'elle.
e appelle Lucette.
Lacone,
Pauline
to e peutfaire une révérence.
pic sex
reverences
profonder ,
Paine
Lacette
ifthedansvos ausonvout pet de úd-
Lacete,
Traimentonnevoit
jamaisriem!
coquetaufoodvousvatres back
Lacette.
jenelaisparfi
coquette,ma
tantema
Pauline.
ferousbien,
car
vous
êtes
charmante
.
meture
ainfi
III.
AMINTE.
et & faifant un faux
s.
un ton aigre.
ut courir plus fort
cette .
uline.
Faire une révérence:
crévérences profondes ;
tre à fa tante.
e à Lucette,
vos airs on voit peu de dé
Lucette.
Pauline.
on ne voit jamais rien !
u fond vous va très bien
Lucette.
pas fi coquette , ma tante...
Pauline.
bien , car vous êtes charmante
ainfi
Lucette.
LUCETTL
Je fais bien fimplement.
Pauline.
mets-je ainfi que vous ? Ce ris impertinent ;
e veut-il dire ?
Lucette.
Rien. Mais fi j'avois votre âge ,
ue garderois bien d'en mettre davantage.
Pauline.
emble que je fois bien vieille , à vous ouir ?
Lucette.
is vous le fçavez bien.
Pauline s'emportant.
Je n'y puis plus tenir ;
ft payer mes bontés de trop d'impertinence.
us irez au Convent porter votre arrogance ;
S'adouciffant.
us partirez demain ...Malgré tous vos travers
bonté vous arrache à ce monde pervers.
couscavendien
Haq'image ,
eune cha masse mage!
etfur une pareille entree
Cementerede
Palline &c.
himdepite;fon frere
Dutie
as doute vous penſez qu'un vain courroux mecraintes de from les
guide
■is vous aurez un jour un efprit plus folide ,
vous aurez alors faire diftinction
un zéle indépendant de toute paffion.
Elas : fi quelquefois je parois en colere ,
on zéle prend pour vous ce détour ſalutaire:
A Aminte.
Dus pouvez l'en convaincre, Elleforts
oda parleràAminte de la
pour elle.
Artive lui dit
sdegourpour le
monde.
Derville,
pele
monde
Avezdu
goûtpour
moi
Spilnefaut
Se
contreles
Prudes qui
enWCETT
E.
ous entendez
Etre point mal fondés
ôter toute crainte ,
onné dans la feinte.
fidor lui plaît fort
fon âge elle a tort
nte.
qu'à certain âge ,
ne charmante image!
zette , combien celle- ci
r une pareille entree
de Pauline , & c .
e ; fon frere Dorville
s craintes de frivoles ;
arler à Aminte de l'aelle..
Aminte lui dit
goût pour le monde.
orville.
nde? Ayez du goût pour moia
faur.
tre les Prudes qui emcour.
pianne , il est vrai , marche les baillés ,
yeux
is elle eut tour à tour Licidas & Clitandre ,
mon , Philémon , Lifimon & Cléandre ,
ce ne fut enfin qu'un coup de dèſeſpoir …….:
mas
Y ! ': ! 。
pr
Aminte veut s'en aller pour ne le point the q .. yest
tendre : il la retient . Il continue à vou
r déchirer les fauffes dévotes ; enfin elle
met en colere , & il lui dit :
A
cecenfances,
véges aux leat
satin ne prave ,evner certains
Vdex ox
foremen" on "
engage*
Ebien, n'en parlons plus. Aminte me l'ordonne
I faut-il épargner qui n'épargne perfonne ?
' e les jouiffent donc du privilége heureux
en pouvoir impofer à de trop foibles yeux.
jure déformais de voir d'un ceil tranquille
ur mérité exalté par un peuple imbécille ;
ais avoir de Pefprit , du goût , du fentiment ;
re belle fans art , fage avec jugement ;
ouler des jours feremus dans un monde agréable ,
fans être frivole , être pourtant aimable : .
pendant s'éloignant d'un fi jufte degré ,
re épriſe à l'inftat d'un parti trop outré ;
e tels originaux adoptant la manie ,
SaneWV,
reprocheàFonFrom
Anmernedeluiavoir fant
ente
mets&
Aminte ,fun
110-
gala
regarde. Lila
budine
& le
réjouir de fa
cravit.
fourdoit
verirle
reponere il
Helelaffer,parce que fi
P.e
ouloir publiquement fe montrer leur copie ;
"uppes de leurs faux airs , d'un trifte extérieur ,
lear direction foumettre en tout fon coeur
par trop de fcrupule & trop de défiance ,
D.
trouver
enſemble ,
che
par
scorer
quelque
chofe.
Inquiere s'en va &
revient
fis
Enfin
craignant
d'impaticafrere
,ellele
laife
feul. 11ar,
en vérité , o
mauvais côté.
it intérêt vis à vis
les fentimens d'Ae
paroît s'en fâcher ,
entendre qu'il peut
des circonstances
Occurences ;
oir égard aux lieux ;
ne penfe , éviter certains
librement on s'engage
n fait un esclavage.
1. ) reproche à fon frede
lui avoir fait cons
d'Aminte , fon indoa
regarde. Il la badine
réjouit de fa crainte.
pit venir le rejoindre , il
er , parce que fi Pauline
er enfemble , elle pourquelque
chofe.
etre s'en va & revient
fin craignant d'impatien-
, elle le laiffe feul. Il atfon
entrepriſe.
Au lieu de Lifidor , c'eft Oronte ( Scéne
VII . ) qui a reçû fa Lettre , & qui en a
auffi reçu une de Pauline . Il demande à
Dorville la caufe des plaintes de fa tante .
Dorville répond qu'il eft bien difficile de
vivre avec une prude.
Que de ces femmes-là l'air eft bien décevant !
D'un métite plâtré cette race idolâtre ., .
Pour tout le genre humain fe montre acariâtre
Biâme , déchire tout & n'admire que foi.
Oronte.
Ce n'eft pas là , mon fils , ce que je veux ,
Dorville.
pourrait e pende a
:: Scene
VIIL`
parsit &
Strigat
avec
Palle
heese
Panline
ainest,
karmi
wyrant
toute
entiere ,
veranda,&
l'eponse en
secret.
:
Set
maître
de
fon
cat ,
Ma for
larfler
ce
facrifice
;
cue
C'eft à tort que le monde ofe leur faire un crime
toute fac
De ce fafte arrogant de leur vertu fublime.
Il faut bien que ce monde apprenne avec éclat ,
Qu'il leur fallut livrer plus d'un cruel combat ,
Pour retirer leurs coeurs de cette douce yvreffe
Dont les vapeurs encor enchantoient leur vieilleſſe
;
Qu'il leur fallut enfin pleurer le tems paffé ,
Et faire une vertu d'un repentir forcé.
>
Ces retours fi bruyans d'ailleurs font néceffaires.
Toopereeftun
vieur
radioerer,
Vloperdiba
bienparun
ma
tem ,
hé.Pourſoa
neveu
DorvLia,·
takourdi,de
plusuni
docile.
1
pastrop)
ergo
deshė
:
dhop
coquette
,a
trop
de
vanité
,
Comrefafant
le
tom
de
Pauline
,
Une vertu trop fimple
échappe
aux yeux
vulgaires
Enfa,
c'ettma
chere
perfonne
,
Mais
montrer
par orgueil
beaucoup
d'humilité
Jodolerades
chagrinsqu'onlui
donne
.
aligne étude ;
ficher pour prude
on doit publier ,
ut doit s'humilier.
on ; fon pere fe mes
ene VIII. ) paroît ;
intrigue avec Pau
cette Pauline altiere ,
livrant toute entiere ,
& l'époule en fecret,
maître de fon coeur ,
fufer ce facrifice ; elle
oute fa famille.
-e eft un vieux radoteur ,
n bien par un malheur ,
fon neveu Dorville ,
i , de plus un indocile ,
p ) ergo deshérité:
ޅ ވ
quette, a trop de vanité,
refaifant le ton de Pauline,
c'eft ma chere perfonne ,
s chagrins qu'on lui donne.
ais elle ne peut pas me fefüler lå malň ,
du fcret je lui donne aflurance.
-urvu que
tale gaique trout.
temande à la fioeur,
p te de se powers pender à
= plus en propre main elle veut par avance
e remettre un Contrat , & des conditions
-r où vous n'aurez plus nulles prétentions .
Dorville avertit Lifidor de l'arrivée
Oronte : Lifidor en conçoit une noulle
efperance ; cependant il ne faut lui ,
en découvrir , parce qu'à la moindre noulle
, Pauline pourroit changer de battee
, & il n'y auroit plus moyen de le déomper.
Pauline qui vient d'apprendre la venue
Dronte ( Scene IX. ) demande à Dorle
, pourquoi il ne l'en a pas informée.
ma foi lâché par Dorville , produit
Scene fort plaifante. Pauline fait un
ait épouvantable fur ce , ma for. Dor-
Te lâche des parbleu , des morbleu , &
dit :
Coi l'ea fçais fur des riens qui faifat bacanal *
c moins de façons manquent au capital.
Pauline s'écrie : ô vertu , foutiens moi
tre cette vipére !
Vore here and,
Cre
Ele atociners
the lave et je cis,
merveille
L'Auteur nous permettra de remarquer qu'il
dire,bacchanale , & que ce mot eft femini.
Jain,
L'invenceof
tromperie,
tems,jeme porre affez mak
àdégoûtgeneral.
aceenfiomon
eftomach
sebe.
Oronte
Pauline,
Ak jefuis
inutile
1.
Contelapriedelui
direla
caufe
antes
amerescontreles
enfans.
ffe quelque étourdemande
à fa foeur,
n chagrin .
ne point penfer à
otre chere fanté ,
nte.
Elle atoujours été
e eft , je crois , merveil
nt...
Line.
rence eft trompeufe ,
s , je me porte affez mal
t un dégoût général .
in mon eftomach débile
Oronte.
Pauline.
Ah ! je fuis inutile
la prie de lui dire la caufe
méres contre les enfans.
du monde ne trouvent jamais rien de mal
elle fait l'éloge d'elle-même le plus mo
deftement qu'elle peut .
Sur mes peines toujours je garde le filence ;
Peren tegete ,man trop tard,
Je fçais me réfigner , je fouffre en patience.
Plus on me fait de mal , plus j'accable de biens ;
Je plains les maux d'autrui ; mais je chéris les
miens.
Malgré cette douceur qui fait mon caractére ,
La haine du prochain eft ſouvent mon talaire ,
Et je ne prétends pas , hélas ! que vos enfans
De toutes mes bontés foient plus reconnoiſſans .
elele sla
č'arrface ,
&
complice)
1 lefexe
feminin
cure
es fes
Shoppe ala
cenfure.
Orante,
2
men
apprendre de
se
pourquoi elle veut mettre Lucette aur
Confçavont
ce quque dit à
Oronte la prèfle de lui dire au moins linder
,
comes
tre ; elie fe contente de déchirer
fainted
au fond da
vent il ne fçaura pas plus l'un que l'aument
fon prochain ;
Ce monde dangereux ( lui dit- elle ) vous eft - il ing
connu ?
Theatre des plaifirs , tombeau de la verţu ;
Pour ofer y marcher en ce fiécle coupable ,
delidit
que
ces
mens
font
as
qu'ilya
une
tourrure
interaux
chofes:
fon
frere
eft
de
inmiereeft
roujours
en
défaut.
Qui peut le croire au crime un coeur impénétrable
qu'onveutfaire
paroltre
,
Notre fexe furtout , je le dis en pleurant ,
ans honte & fans remords , va toujours s'empi
rant ;
a-fille , en luccombant , n'imſte que ſa mere
3
Ee
s
yeux
trompés
,
fout
ce
qu'il
doin
la
fert,
bien
differemment
de
penfe,(
Scéne
XII,)
mais
com-
B
grette , mais trop tard ,
fon honneur au hazard,
elle ufa d'artifice ,
eillere & complice )
un fot d'un favori ,
ns , fans avoir un mari.
but le fexe feminin
n revûe : aucune de fes
à la cenfure . Oronte ,
qui lui en laiffe trop
rien apprendre de ce
pigne à fa four. Cellefidor
, que ramene fon
avoir ce qu'elle dit à
onduifant au fond du
Hit que ces momens font
'il y a une tournure inaux
chofes : fon frere eft
re eft toujours en défaut.
qu'on veut faire paroître ,
trompés , il foit ce qu'il doit
t , bien differemment de
( Scéne XII, ) mais com-
B
r , voici comme il s'explique pour fatisire
la curiofité du pere .
Depuis affez long-tems ,
fuis le fpectateur de tous leurs differends
fans rien décider fur Dorville & Lucette ,
Pauline & fur eux ma langue est très - difcrette
;
ais , s'il falloit juger de leurs divifions ,
ai fait à ce fujet quelques réflexions.
Oronte.
ne mon coeur allarmé fe remplit d'efperances !
rlez.
Lifidor.
L'âge produit d'étranges differences.
1
comparation des
le
bonhomme
dans
ruquevous
m'avez
donné ,
kaple
gouverné
tete
Oronte au
point
de ne
megoalepar
Pauline,& l
daBalqui
pundela
dedeles
moyensde
cut ap
e fon printems Lucette a cominencé le cours
voit l'Aurore encor des plus beaux de ſes jours a
on jeune coeur fortant des mains de la Nature ,
e ce monde enchanteur ignorant l'impofture ,
ans ceffe voudroit voir les innocens plaiſirs ,
He fuivre qu'à fon gré les innocens defirs.
our tout dire , Lucette a l'aimablé avantage
e jouir des vertus & des moeurs de fon âge.
Pauline eut autrefois même âge , mêmes moeurs i
Mais enfin de cet âge oubliant les douceurs ,
Ile entra dans un autre , en fuivit les maximes,
t fes plaifirs paffés lui parurent des crimes ;
face.
Dorvilic&
Lacette
cavoir la
réuffitede la
con.
Crone
avec
Lindor.
Derde
joie
de
voir
d'affare
in,
apprendà
Lucette
qui
moore,la
mafcarade
mediice
on
fårdu
bruit;
Dorville ,
emier
Pauline ,
s'enfuit,
ità
Lucette:
Lacette ,ce
projet
Bij
ir l'allarma :
re avec méthode ,
fuivit la mode ,
lave de fes moeurs ,
pix pour tous les cours.
te comparaifon des
le bon-homme dans
vous m'avez donné ,
gouverné.
onte au point de ne
ufé par Pauline , & il
Bal qui puiffe la dées
moyens de leur ap-
. Dorville & Lucette
ir la réuffite de la conavec
Lifidor . Dorjoie
de voir l'affaire
pprend à Lucette qui
la mafcarade méditée
it du bruit ; Dorville ,
nier Pauline , s'enfuit,
cette :
ucette , ce projet
Bij
eft fait :
Elle nous écoutoit .
SCENE X V.
PAULINE , LUCETTE , LISIDOR . ¡
Qu
Pauline.
Ue fait ici Lucette
Lucette.
Mes adieux à Monfieur.
Retirez- vous.
Pauline.
La petite coquette !
Lucette , à part,
Je vais me cacher en ce lieu,
SCENE X V I.
LISIDOR , PAULINE.
Ifidor n'eft point fans crainte fur ce
qu'elle a pu ; mais
12vos , aspene à m'y réfug
Jepéroismonmaken.
à va ma douleur.
2 vel quenotreamours'eprouve ;
peterfearoùjeme trouve;
mafruacion:
amais tha
réputation.
pardtjedefirevousplaine
techies-por,maisil veutle
mytere.
veru n'a tropfait
d'ennemis ,
tanil'on
blâme,àtout
autre ef
Repaigquandon(çaitle
contra
pare,
Weenceslieux,
nousavons
tout
a
andre
rend la réfolution de payer d'effronterie tropprès,unrienpeutnous
tramar:
ufqu'au bout fon trouble augmente ,
orfque Pauline lui dit ;
Je ne puis vous tenir
Cette nuit ma parole.
trifte
foapua
Lajidor.
ez ,que
vous
voulez
ma
perte.
L
Bij
ne .
j'ai peine à m'y réfoxdor
.
prévois mon malheut.
line.
ufqu'où va ma douleur .
notre amour s'éprouve ;
Pétat où je me trouve ;
fituation :
ma réputation. 20, 20
t je defire vous plaire :
, mais il veut le mystére
n'a trop fait d'ennemis ,
mblâme , à tout autre eft
uand on fçait fe contraindre,
ceslieux , nous avons tout à
rès , un rien peut nous trahir :
us par ce trifte foupit ?
Lifidor.
z , que vous voulez ma perte.
B iij
-ous oubliez bientôt ce qu'il m'en a coûté .
périez -vous donc être à ce point écouté.
ue Pauline pour vous hazarderoit la gloire :
oudroit , allant au Bal , je n'ofe encor le croire
articiper pour vous à des plaiſirs mondains ,
- fe livrer pour vous à des remords certains ?
es remords dans mon coeur fe font frop
entendre :
fait
Lais quoi ! De votre ardeur je n'ai pû me défen
dre.
Timeencor plus ,
ne m'en repens pas ; vous ferez mon époux ;
étouffe les remords d'un crime fait pour vous.
ous ne répondez point ? Le chagrin , qui vous
preffe ,
ous feroit-il douter encor de ma tendreſſe ?
e ma foi vous faut-il, hélas ! d'autres garans ?
- deshérite enfin pour vous tous mes parens.
u tort que je leur fais, le Ciel me juſtifie ,
- P'avoue , & , fans faire ici de calomnie ,
eur conduite . Sur quoi vais je donc m'arrêter
ẹ ma foi , de mon coeur vous ne pouvez douter .
Lui donnant un papier.
Pout de
Lar
Jecrits defortmallme defende:
de nerien
entendre.
Paline,
atendonsledépart.
Lider.
ae mon coeur & mes biens foient en votre puiffance
:
Hais pour un peu de tems faifons - nous violence
"éloignerai mon frere.
ait ,
Madame,fans
retard.
Pauline.
dre
ardeurpour
mon
coeur
a
de
TOTEZ
wyermajoie,&'en
répansdeslat
mes,
etizeſelivreau
noir
preffentirnent,
Fonstrahisencet
heureux
moment.
alezvous
doncque
potre
amour
éclatte&
,
cher
époux,fi
c'eft
ce
qui
vous
fatic
В
Шу
line.
uoi !
fidor.
uline.
વાહીથશે
Point de refus.
fidor. post
as de fort mal me défendre :
e rien entendre.
si sanoo 200v st
auline.
ttendons le départ.
.co .
Lifidor.
adame , fans retard.
Pauline.
leur pour mon coeur a de
P
ma joie , & j'en répans des lar
-re au noir preffentiment ,
his en cet heureux moment.
vous donc que notre amour
'
poux, fi c'eft ce qui vous flatte
Buj
e mon air , mon maintien infpirent la trifteffe ,
Compatiffent mal avec votre jeuneffe ;
fais fur ma vertu cet effort dangereux",
lum.
Liar
e mon deffein n'eft plus que de plaire à vos et
yeux ;
is fongez qu'un éclat a des fuites terribles.
faut par des degrés qui foient imperceptibles ,
ire voir au public ce qu'il n'eût jamais crû ,
ns qu'il ſoit plus ſurpris que s'il l'eût toujours vû.
nfi , dans, quelque tems , s'il le faut
plaire ,
pour vous
vous donne la main , & n'en fais plus miſtére.
Lifidor.
on.
Pauline.
■r quelles raiſons ?
Lifidor.
Je ne puis en donner.
Pauline.
ais tant d'empreffement commence à m'étonner ,
Lifidor.
Pauline..
e ne fuis point preſſé .
Dui.
Ce n'eft donc qu'un caprice ?
Lifidor.
Ak Gettopme
scave
L'ador
C'elpour
vous
épes
Pauline,
3'
youroislafferma
compladance?
Lifter.
igenà
prendre
patience.
Pauline.
pour
jamaisje
romps
Lifider
Il en
fera;
Sen
visétout
commeil
vous
plaiza
Pauline,
courant
après
lui.
Lifidor.
Non,
Madame
By
uline.
eur je rends plus de juftice.
fidor.
fes droits facilement.
un entier dévouement.
eur on nous a fait le maître,
ofer le paroître.
.
Pauline.
! c'eft trop me braves.
Lifidor.
t pour vous éprouver:
Pauline.
rois laffer ma complaifance?
Lifidor.
à prendre patience.
Pauline.
jamais je romps.
Lifider.d
Il en fera ,
é tout comme il vous plaiza.
, courant après lui.
Lifidor.
Madame.
BV
Pauline.
Hé bien ,
vois ma foibleffe.
-être , trop ingrat , ris- tu de ma tendreffe ?
-être que mon coeur eft la dupe du tien ?
s ce coeur , tout à toi , n'examine plus rien .
è le jufte Ciel , récompenfant mon zéle ,
e je ne pleure point un amant infidéle .
, cher amant , je vais couronner tes.défirs.
muit vient mettre un terme à tes tendres fourpirs.
, cours te préparer ; revole pour me prendre.
rouve encor trop long le tems qu'il faut attendre
.
pour
Lis
Lucette , fortant du lieu où elle étoit
hée , dit qu'elle a bien tremblé
of,& fa tante
que
Parle amour avec tant d'énergie ,
'on diroit qu'elle a fait l'amour toute ſa vie.
Panine&
Le
Star
Deiro.
L'er
wet
aman ,dit a
Onentes
zz
prccitssvseta.
SE
DERNIERE
ORONTE
Dorville , qui vient de parler à Lifidor ,
que Pauline fera bien habile , fi elle leur
nappe ; combien ils vont fe venger ! It
mande à fa foeur où eft Oronte . Elle lui
prend qu'il eft chez Aminte : il va les
oindre . A peine eft- il forti , qu'Oronte
ive & marche à grands pas dans l'obfcuÉ,
fans appercevoir Lucette. Aminte l'at
fort raffûré fur fa fille & fur fon fils ;
Dorell
Esponspots
,
mon
pere.
Отоне.
Si
jamais
les
conduir
tous
dans
le
food
Panlon
à
Lifidor.
Mon
angle
glace
dans
Lifidor.
mes
veines,
B vj
e lui apprendre dans
avoit des entrevûes fe-
, qu'elle venoit mêe.
Il apperçoit Lucetprêts
d'en venir aux
le & Aminte viennent
onte ne veut rien envenir
Pauline & Lifi-
Domino , Lifidor ayant
main , dit à Oronte :
, en croirez-vous des fairs ?
DERNIERE
RONTE.
Dorville.
nons-nous , mon pere
Oronte.
Si jamais
onduit tous dans le fond
ine à Lifidor.
fe glace dans mes veines,
Lifidor.
4139 1
B vj
Je ne puis .
Pauline,
Lifidor.
Que vos craintes font vaines !
Pauline.
on ombre m'intimide. . . . ah ! Ciel ! on fait du
bruit ;
ais non ah ! Lifidor,
... pour me calmer l'efprit ,
herchez de tous côtés , & voyez fi perfonne
e peut nous voir fortir... tout ce qui m'environne
e femble être ennemi.
( Pendant que Lifidor cherche , elle ôte
n mafque , & fe tient ce difcours. )
Si mon frere à préfent
Dr Pa
katt, mais,rowfataperdre l
enoit à me furprendre en ce déguifement ,
pourroit- il penfer de ma vertu paffée ?
mbien mes ennemis me tiendroient abaiffée !
i voulu , j'en conviens , éblouir , impofer ;
s.ce retour heureux on m'alloit mépriſer.
avoir fçû me parer d'un dehors néceffaire
is - je donc fi coupable ? Hé que pouvois -je faire ?
and on a fçû joüir de fes foibles appas ,
non âge on jouit des vertus qu'on n'a pas.
is Lifidor revient. Hé bien devons- nous craindre?
( Au lieu de Lifidor , Dorville revient
ec la lanterne à la main.
Lac
C'ettropde croute.
Pa
Ladonc
mé
par un tour &fefe!
Doraville,
Sojumis,parmaîn.,£
mouche.
Say, kes yeux bajt,
contre terre.
Rea!
Demille àfa
tante.
Tolerais
vous
per
Miraluceyer
pour
votre
Lamble
Emryer,
4 ,lai
jettant
fon
me
que ala
teve.
lusde
chez
moi.
Dorce,
l'empêchantde
fortar.
Moikez
votre
bile
fenceici
nous
eft
encore
une
nt , elle fe trouve vis- àlle
à Pauline.
foi , vous fait à peindre !
te & à Lucette.
ous ?
Aminte.
C'eft trop de cruauté.
Pauline .
Il a donc médité
par un tour fi funefte !
Dorville.
, par ma foi , fi modefte.
!
yeux baiffes contre terre.
rville à fa tante.
'oferois vous prier
cepter pour votre humble Ecuyer,
jettant fon mafque à la tête.
chez moi.
le , l'empêchant de fortir.
Modérez votre bile ;
ici nous eft encore utile.
= voyez ce contrat figné de votre main ?
Pauline veut le lui arracher.
de Lifidor !
Dorville.
Votre courroux eft vain.
pere , connoiffez le bon coeur de ma tante ;
ez juſqu'à quel point elle eft compatiffante ;
ien pouvoit nous perdre , elle veut nous l'ôter;
or , mieux que nous , en fçaura profiter.
Is - mot · ·
Pauline."
Dorville.
Que de ce trait votre ame ne s'irrite.
enez qu'à mon tour , moi , je vous desherite .
Ontrat eft à moi , j'en fais part à ma four.
Pauline.
s -leur le plaifir de me voir en fureur,
Elle fort.
Lifidor , fe démafquant , à Oronte.
Monfieur , pardonnez ; je me fais un fcrupule
avoir à ce point fçû rendre ridicule ;
pour vous détromper, un amant
Oronte.
jouer de la forte !
Aminte à Lifidor.
·
Elle a pú
Oronte eft convaincu ,
reme be
pouvoir
format
cette
cantate
de certe
Fieceofmobile &
a
verification
efforts &
a les
portansfontbeen
frape
carattere de
Paume of
bien
Creteintereffe,maisje
voudruus
pas departà
l'intrigue ,
cela
plusdejeu& de
fruations.
rous,
Monheur,
angerfiia
Piequevousen
fuffiezpartau Pu
honneur
d'etre,&c.
S.le R
.....
Jena
jageen
ami,
jugez-en,
Mon
comme
Juge
eclaire.
nt trahir votre elpérance.
, à Aminte.
- donnant la main.
plus enfin la médifance.
Ionfieur , eft bien long ,
t retranché beaucoup.
fans fe gêner, faire trois
ce telle qu'elle eft , a au-
' une piéce en trois Actes.
devoit la mettre en cinq;
Tez féconde , & le génie
oit fournir cette carriere
He cette Piéce eft noble &
a verfification eft forte &
les portraits font bien frapctére
de Pauline eft bien
intéreffe , mais je voudrois
s de part à l'intrigue , cela
lus de jeu & de fituations .
Monfieur , à juger fi la Piévous
en faffiez part au Puneur
d'être , & c.
S. le R .....
i jugé en ami, jugez- en, Mom
Juge éclairé.
EGLOGUE *.
fentée à Madame la Comteffe de Rofen ,
Le jour de fa Fête , dans fon Château de
Bollwiller.
ALÉMON > LICIDAS , DORIS.
Palemon.
Pprens moi , Licidas , quelle pompe s'apprête
;
els tranfports inconnus agitent le hameau ?
J'entens par tout le fon du chalumeau.
us nos bergers épris d'une joye indifcrette ,
pétent , en danſant , un air tendre & nouveau.
Le beau Daphnis eft à leur tête.
phnis de Galatée a- t'il fait la conquête ,
veut-il célébrer un triomphe fibeau ?
Avant le lever de l'Aurore ,
J'ai vu dans la cour de Flore
Os bergeres cueillir , au gré de leurs defirs ,
Les tréfors que font éclore
Les careffes des Zephirs.
J'ai vu dans leur courfe legere
os bergers , pourſuivant les hôtes des forêts
Sur eux épuifer tous leurs traits.
vis oftia , fans doute à quelqum
yrer frax,qui talent dans cen
laesedemAuteur de slate .
mpileus anplazafirvabandonment s
£220spresdosBcales de cousovaca ,
as qui etleur prayer.
stalpors les voix el "
aterpoète,
i bout
m'annonceunefene ,
igorele fayer.
Licadas.
* Il ne nous est tombé entre les mains qu'une partie
cette Eglogne. Ce qu'on en va lire , fera regretter
e nous ne puiffions la donner toute entiere.
girdene pasle
connoire.
(et
aujourd'hui leplus
beaupour ,
de tems ait
jamaisfait
paroître.
Nous
bonoronsle
retour
Daferelaplus
belle;
alden,
honneurdece
jour;
Nes
bergers
avecmoinsdezele
Recentlesjours
confacrésà
Cybelle.
Doris,
all
tops
nous
ranger
auprès
d'elle
,
Chainàfon
devoir
fidele,
rir , fans doute à quelques
e onde claire
eurs , qui naiffent dans ces
in flatteur de plaire :
Eclat de leurs yeux.
urs au plaifir s'abandonnent ;
rés nos Belles fe couronnent ,
quel eft leur projet.no
rts leur voix eft l'interprête ,
m'annonce une fête ,
pre le fujet.i
Licidas.bovoog en coll
gir de ne pas le connoître.
urd'hui le plus beau jour ,
ems ait jamais fait paroître.
orons le retour
e la plus belle ;
, l'honneur de ce féjour ;
gers avec moins de zéle
s jours confacrés a Cybelle.
Doris.
ns tous nous ranger auprès d'elle ;
àfon devoir fidelle ,
verger lui portent les premices ;
la tendre brébis qui faifoit mes délices :
Licidas lui porte des fleurs.
Que pouvons- nous lui donner davantage
Is que fa préfence embellit ce rivage ,
Elle a reçu l'hommage de nos coeurs,
Palemon .
Sur mes brébis innocentes ,
ne puniffez point un oubli criminel.
Un encens pur ' , des prieres ferventes
Vont l'expier fur votre Autel .
}
is tout à Roſen , ah ! ma honte eft extrême.
Vous avez connu mes malheurs
-is perdu mes biens & ma liberté mênie ,
ne pouvoit adoucir mes douleurs :
Rofen par un bienfait fuprême ,
Rofen effuya mes pleurs .
connut mes maux , & fa faveur puiffante
Vint au fecours d'un malheureux ,
nguirois encor dans cet état affreux ,
Si fa main bienfaifante
'avoit relevé par ſes ſoins généreux.
is lui préfenter une rofe nouvelle :
Dans mon jardin j'ai choifi la plus belle ;
Admirez fes vives couleurs.
effein que j'avois de l'offrir à Cybelle
Rendra cette fleur digne d'elle ;'
Dr.
sou is ourage ,
mdeislen, &aondeses
amoun
névenuavecdestraitsde
fammd
comàjamas eftecst ,
Suriais
occupentnome amme ,
azerite
occupenotreeprit
Lilities.
Don'tdecette
hameerfacile ,
De nour
reflectonsles
effets.
Denais
qu'elleeftdans cetazzle ,
raquelesjoursparautantde
bienfaits.
Doris.
inde'emploi
qu'ellefaxdes
richeſſes ,
Etdesbiensquilaifort
donnés.
Siminen
répanddes
largeles
que je me joigne à vous.
Fois point jaloux ,
qu'un peu plus fage.
connois l'ufage ,
à des propos bien doux ,
s dans fon tendre langage ;
, calme ton courroux ,
t'en dira davantage.
Doris.
nous fais outrage ,
ces profanes difcours ;
ofen, & non de nos amours.
r avec des traits de flammes
jamais eft écrit ,
ES Occupent notre ame
occupe notre efprit.
Licidas.
de cette humeur facile ,
s reffentons les effets.
u'elle eft dans cet azile , 1
s jours par autant de bienfaits.
Doris.or
mploi qu'elle fait des richeffes ,
Lens qui lui font donnés.
en répand des largeffes
Un jour par une grace extrême ,
Dans fon Château je fus admis .
Dieux ! quelle pompe enleva mes efprits !
Je crus y voir l'éclat du diadême.
ndant , ô berger , fous ces riches lambris ,
Je ne vis rien de fi grand qu'elle- même.
Palémon.
Eh ! doit-on en être furpris ,
qu'on connoît fon illuftre naiffance !
Elle eft du fang des demi- Dieux ,
Du fang des Grammonts , dont la France
avent honoré les exploits glorieux.
Doris.
Dans nos cabanes ruſtiques ,
er , nous ignorons les emplois magnifiques ;
Dont les ayeux ont été revêtus ;
Mais nous connoiffons les vertus.
Palémon.
Deux Pafteurs octogenaires ,
adis de Bellone ont fuivi les drapeaux ;
May ,
sont fouvent appris , en gardant leurs troupeaux
,
Tous les titres héréditaires ;
om de fon époux & fes nobles travaux ;
ا م ي د ق ت
101
ne&meredeFit
Растоп,
es,pone
come ehfine t
mi tousàlon
ampulihe
digeft
rascoupde
moneti
port,dontnocteame
Ders.
madhd'iciles
concerts
d'à'egree.
salonsvoir
cette
amable
Comtelle
.
helenarche,àfonairde
grandeur ,
gers,nous
pourrons
la
connoitre
,
Mais
encorp
rpus a fa
douceur .
Quel
éclat!
...
Ablje
la
vois
pa
rottre
Den
quellejoye
elle
inſpireà
mon
coeur!
ils les exploits militaires.
ite & celui de fes peres ,
x grades les plus hauts.
Licidas.
n des éloges plus beaux ,
Et que dans nous elle excite ;
erger , que fon moindre méme
& mere de Héros.
Palemon,
ens , notre courfe eft finie
us à fon augufte afpect
coup de modeftie.
port , dont notre ame eft faifie
int trahir le refpe &t .
Doris.
ci les concerts d'allegreffe .
ns yoir cette aimable Comteffe.
rche , à fon air de grandeur,
nous pourrons la connoître ,
or plus à fa douceur .
mel éclat ! ...Ah ! je la vois pa
cre. a chic
melle joye elle infpire à mon coeur !
1
Palemon.
l'effet que des Dieux fit toujours la préſence ;
A
&c.
ar M. Marin , Avocat au Parlement
aris.
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗
REPONSE
Auteur des Réflexions fur le Programme ,
ncernant l' Hiftoire naturelle, & c. inferées
Ens le Mercure d'Avril dernier , p . 168.
r M. François Carré.
Examen que j'ai fait de vos réflexions,
Monfieur , & le plaifir que j'ai refen
les lifant , m'en a fait faire quel-
-unes que je prends la liberté de vous
muniquer. Par exemple ,
us attribuez à l'air la formation des
éramens , d'où dérivent , ajoutezles
caractéres , les moeurs , les inclins
, & les maladies attachées à chalimat.
mettez- moi de vous repréfenter que
timent me paroît trop vague, & pas
pprofondi.
th, & la fante
etant
Art
Time
deviest
mas
Agencieux, ce nef
ལ་ལས །
sant
aucune ma..
ne pas dans un
tems que
dans
pains an
camat
que
fou
un
devient
courageux
qar
par
perties ,
dont & fe
charge
Zirdes
montagnes ,des
forêts ,
ges,des
plaines &
des
eRCI ,
ve des
fouffres
gens ,
des
moines,des
vapears
aronij.
Arielles,
vitriolagges, &c.
tas
terresdes
contrees
par
lef
Safe,
contiennentpasou
mo.n
Peres,&
qu'ellesfont
paso
,
attenuées ,
volatices ,
•
itation
des
faifons
contribue
coupaux
differentes
variations,
nous
fommes
expoles ,
ain
maux:
donc
l'air a
moins
de
e
vous
ne
femblez
lui
en
attri
abſolument
néceſſaire
au
déve
erde
tous
les
germes ,
cela
ne
e
révoquéen
doute;
mais
cet
elel
ne
peut
opérer
toutes
ces
merl
eft
abfolument
néceffaire
que
a lancé étant libre ,
devient mal - faifant ,
Leux , ce n'eft que par
nant aucune malignité
dans un tems que dans
5 un climat fous un
que
ent contagieux que par
ties , dont il fe charge
montagnes , des forêts ,
des plaines & des eaux ,
es fouffres groffiers , des
nes , des vapeurs arfénies
, vitrioliques , &c. fuires
des contrées par lef
ontiennent plus ou moins
, & qu'elles font plus ou
- attenuées , volatilisées ,
on des faifons contribue
aux differentes variations ,
s fommes expofés , ainfi
x : donc l'air a moins de
ous ne femblez lui en attrilument
néceffaire au déve
tous les germes , cela ne
qué en doute , mais cet élepeut
opérer toutes ces merabfolument
néceffaire que
mence quelconque dans une terre prérée
comme il convient : fi l'air n'eft
int aidé d'une humidité convenable , la
mence fe confervera dans la terre come
dans un grenier , obſervation
te plufieurs fois en ma vie.
=
que j'ai
Si l'air le plus pur & le plus fain deent
contagieux , étant renfermé en de
rtains lieux , comme dans quelques- uns
nos- Hôpitaux , ce n'est que parce que
us les murs de ces maifons font pour
fi dire incruftés de toutes les caufes de
ort , dont ils fe chargent en circulant.
outez à cela toutes les particules que
pirent les mourans & les malades entafles
uns parmi les autres , avec trop peu
gard à leur état , & aux differens degrés
leurs maladies : voilà la caufe princile
de la deftruction d'un nombre infini
Citoyens , dont l'air n'eft que caufe
angere , étant gêné ou renfermé.
La température d'un climat influe beauup
fur les temperamens ; le fond des
res y concourt auffi infiniment , parce
e les eaux , les fruits , les animaux , &
s les alimens qui font utiles à l'homme,
ticipent à toutes ces qualités , & ceci
pas befoin d'explication pour des homs'éclairés
qui penfent,
times
almens , les
mét os
empera ore.
Cen
por la
cies
Aman's
cal
od
ceux
qui
labi.
i
ya
uch
mal es
font
devenes Ga
;
Forza
d'Efpagne &
les
case
hem
donadiers en
Stills ,
thesd'an
climat
degenerent
ST. ,&
coréesdansun
arc.
Les
dela
Religion,
&
la
nature
i
ont
egalment
varie ,
funt
Caules
qui
ont
ado
a
le
les
maurs
dis
François
&
n'ont
formé
qu'un
mèsla,
qu'ils
fe
font
a
is
pardes
alliances,
par
l'intérêt
C
it être attribué à l'air.
ion de la faifon qui a
préfente.
on plus grande d'un
e , quant à la couleur
phenoméne à l'air feul ?
furprenant que de voir
les transferés en Angleix
anciens Bretons ; c'eft
ême fituation , la même
ême fond , les mêmes
es alimens , les mêmes
mpérature. C'est par la
Le les Allemands d'au.
blent à ceux qui habi
s , il y a trois mille ans
s font devenus Gaulois ;
d'Efpagne & les bardourdiers
en Suiffe , &
d'un climat dégenerent ,
-s dans un autre.
Religion , & la nature
ont également varié , font
caufes qui ont adouci le
moeurs des François &
i n'ont formé qu'un mê-
-là , qu'ils fe font unis
des alliances , par l'intérêt
C
is à la même créance & aux mêmes Loix ,
e dis que c'eft la Religion & les Loix
ui influent fur les moeurs des differens
euples , mais non pas l'air. Si le caractére
chace
lareans
mend
dan da
grand
Seiperet,
pe le
nom , es
carnes&
Frs,par
es Montagnards , en général , eft plus dur
accution d'une of da
plus ruftique que celui des Plaines &
es Villes , c'est moins une qualité de cet
lement ,, que le défaut de commerce & de
ociété , qui , en poliçant les moeurs , les
orment également , par la néceffité de fe
olescu
forment ce
perfe
tem
callkaieft
poälle se
coin
Thesomene
journauer ch
La
Te
des
Réflexions,
Clare
time ce
de;
mais
le
per
amour
de
lieraux goûts , aux caprices
, & à la façon
d'eft
pointlepratde c
e penfer
de ceux avec lefquels
on eft
ma
enne danscette d
ufquels on eft lié , de ceux dont on dé-
Wa dehr,fi
cela
etoit en
ma
bligé de vivre ,
comme avec ceux
nis. Quoique l'homme foit en quelque
,
renfermé
le
#gement
humain
Orte inimitable
, il eft néanmoins
imita- rodant
de
prejuges
pitoyables
,
Eur. Telamon
eft né & a été élevé dans le
referrer
, an heude ene
baffe claffe , il s'eft formé
u monde ; l'orgueil & l'ambition l'ont
endu docile auprès de ceux qui pou
oient contribuer àfon avancement. Un
Ade
l'aznobiir,
Moins
d'aniver-
Tefprit
fera
plus
ferme ,
piss
couvert
d'un
grand
nombrede
rotecteur,fauffement perfuadé de fon
déferve
à
démontrer
enfon
lica
,
ouement à fa perfonne & à fes interêts
u à qui il a fçû plaire dans certaines choon
, lui a procuré une place avantageulaides&
les
fucs
ont
infiniment
at
que
l'air,à
certaines
maladies
ne
es pour lefquelles
il avoit
de
l'inclinapoint
habituelles
, &
dontles
= , par le
privilége
qu'il
avoit
d'abufer
oncourent
beaucoup
plus
qu'onne
es revenus du Prince, d'enlever le nécef
ste
refident
point
en
lui
,
&
celles
qui
font
ordinaires.
A
Paris ,
ce
30
Atril
1749.
ufé l'anéantiffement ; il
hui du grand Seigneur,
le nom , les titres & les
l'acquifition d'une ou de
:il foutient ce perfonna-
' il lui eft poffible : je denoméne
journalier eft un
ur des Réflexions , d'être
n'eft point l'efprit de criengagé
dans cette difcufmais
le pur amour de la
efir , fi cela étoit en mon
er les bornes dans lefquelmé
le jugement humain
de préjugés pitoyables
e refferrer , au lieu de l'éannoblir.
Moins d'univerprit
fera plus ferme , plus.
ert d'un grand nombre de
e à démontrer en fon lieu ,
= & les fucs ont infiniment
e l'air , à certaines maladies
int habituelles , & dont les
réfident point en lui , &
ent beaucoup plus qu'on ne
qui font ordinaires .
A Paris , ce 30 Avril 1749.
Cij
EPITRE
M. J. Etudiant en Droit à Bafle:
Toi , qui fais briller,à peine.en ton printems,
■ lens qu'on n'obtient que du nombre des ans;
éja des neuf Soeurs devenu le Pupille ,
es vers le Parnaffe une route facile ;
ner , J...tu m'as fçû entraîner.
1.
in mille raiſons ſembloient m'en détourner
is que dépourvû du talent néceffaire ,
■i pas , comme toi , le vrai moyen de plaire ;
e vais me livrer aux fatyriques coups ,
pprête contre moi le Critique en courroux ;
mon coeur excité par la reconnoiffance ,
orce à ranimer ma muſe qui balance ,
Dudroit l'engager d'acquitter à ſon tour
He qu'en ma faveur tu voulus mettre au jour .
queMars, m'arrachant de nos douces contrées,
ramenoit encore au milieu des armées ;
hantas les regrets que j'avois de quitter
douces liaiſons qui ſembloient m'arrêter.
è n'en côuta - t ' 1 point à cet amour fi tendre
s l'honneur m'appelloit je ne pus men défendre .
courus , j'obéïs , ne comptant d'autre loi ,
derek as radite, am
and m1 !
IC 127 ,
Áron,"image da Dic. Max,
marme,&fixeles ha arla
Turvaos héros de conquets en cong Jing.
Sationpoons fansque: en sout vite,
is,cescheis d'avre de "art ,
cousportons fost unfalakita
dinJ.
PabrideMora
sklavertarationde
naufrage:
lestalensdontle
Celt'a
comulé ,
boresle
bonheuravecla
vérité.
aston cabinet ,
exempt
d'aqérade
;
perlesdouxfruitsd'une
agreable
etude ,
a
bataille de
Fontensi
&
l'affaire
de
Me
lokatrefut
écrite àlafin
de
cette
Campagne
,
Pagepourla
Erance.
с
її)
t au milieu des allarmes ;
i quitté les doux charmes ;
re & mes tendres amis.
biens , m'en eft il tant promis
ini , quelle eft ma deftinée ;
a la prompte renommée
dans nos heureux climats ',
de nos fanglants combats *.
je fers , enchaînant la victoire,
me jour fon triomphe & fa gloire,
on , l'image du Dieu Mars ,
e , & fixe les hazards.
Héros de conquête en conquête.
mphons,fans que rien nous arrête,
meux, ces chefs d'oeuvre de l'art ,
nous portons font un foible rem-
J.. à l'abri de l'orage,
aver ta raifon du nauffrage ;
alens dont le Ciel t'a comblé ,
bonheur avec la vérité.
cabinet , exempt d'inquiétude ,
doux fruits d'une agréable étude ;
ille de Fontenoi & l'affaire de Mèle.
fut écrite à la fin de cette Campagne , fi
la France.
C iij
la Lyre en main , d'un ton mélodicux ,
couler des vers de ta veine fertile ,
te captiver le goût le moins facile.
efois à Philis tu chantes ton ardeur ,
= fa tendreffe , ou blâmant fa rigueur ,
n tu nous dépeins le fçavoir & la gloire
erfonnage illuftre & digne de mémoire.
ste diftinguer de toutes les façons :
oi , que la Nature a privé de fes dons ,
pondre à tes vers quelle eft donc mon audace
?
milieu d'une armée on eft loin du Paˇnaffe L
es d'Apollon , recherchant le repos ,
nent du tumulte & des rudest ravaux
avant efperer d'obtenir leur futtrage
s, eft , je crois, parti le plus fage.
Officier au Régiment Suiffe de S. *.
Auteur n'avoit que dix sept ans & demi , lognpofa
este Epitre.
VERS
ilk ,àfama'on de cent orme da
2015 J1749
Ax ,laconcent
༠ ༠ ང
tortesCourages deux ?
ansvotre affie ,
charmantà mes yeur ,
thito'lchirentlesDieux
hos,Cythere,Idae ,
at
adorer ,
flammas moinsdignesd'envie ,
caca per
acarret,
librumite &desal
artes ,
bleme
doceurs ,
Thepit ,vestalens,vos
charmes ,
ou
captiventtous
lescoers.
sje.....beas!on
m'engage
Artdeurdemes
défirs?
(…,épurdes
vrais
plaifis,
kepais,plusje
l'enviſage ,
futurdu
doux
avantage
Viergesterfousre
ombrage
Ci
ERS
fa maifon de campagne de
15 Juillet 1749.
Aft.. admirable ,
- le coeur;
me aimable ,
douceur.
oins difficile , cv 48 4421
vages lieux ?
Votre afile
nant à mes yeux,
bitent les Dieux.
Cythere , Idalie
t adorer ,
moins dignes d'envie,
on peut admirer,
e & des allarmes ,
e douceurs ,
was talens , vos charmes ,
Livent tous les coeurs. no
je .....hélas ! où m'engage
r de mes défirs ?
des vrais plaifis,
plus je l'envifage ,
doux avantage
er fous tea ombrage
C iiij
s les loix de ta Deelle ,
dans une aimable yvreffe
urs plus beaux que ceux des Dieux
-oeur , hélas ! trop fufceptible ,
s redouter les écarts.
ourroit- il être infenfible
aits puiffans de vos regards ?
Hans l'ardeur inexprimable
5 plus tendres fentimens ,
le vous , d'Aft .. trop aimable ,
veroit mille tourmens.
ortel , trop digne d'envie ,
a trop fçû vous toucher,
fi tendrement unie ,
ourroit vous en détacher
e démarche téméraire
s le fuccès amer ;
pourrois affez vous plaire ,
is fçuriez trop'n'enflammer.
ar gaider un coeur tranquille ,
épargnér mille tourmens ,
fe donc dans votre afile
paffer d'heureux momens ,
on coeur , d'Aft ..
rdez , du moins par pitié ,
en flatteur & défirable
peu d'eftime & d'amitié .
adorable ,
1
"Par le même,
patsdans votre
Ouvrage
have
otorvez sans se
me
diilernement
, a mi
malangahaturn, eet . Ale
nete afor age , ne vous fait
Ediligence. D... 's ,
Semprobition an
derrufs
& à
peu
equivoque
,
fene
l'encourager
à
fe
dis
gedansune
carrere
dans lafair
que
d'entrer. Ja
hoo
avecune tres-pa
faire
cftime ,
19
Avit
1749.
1749.
sers
qu'on
vient de
Lis
Cr
as ferez des vers * que
- de vous adreffer , tel
rez à propos. L'Auteur
Lice pour ofer fe flatter
s dans votre Ouvrage
vous obfervez tant de
difcernement , à moins
ation , qu'il eft né dans
Langue naturelle eft l'Alfon
âge , ne vous fafle
ndulgence. D'ailleurs
pprobation auffi flatteufe
fi peu équivoque , fervil'encourager
à fe diftinans
une carriere dans laque
d'entrer. J'ai l'honcune
très- parfaite eftime ,
9 Août 1749.
ers qu'on vient de lire
CY
SECONDE LETTRE
De D ** R. Bénédictin de Clugny , à D. R.
du même Ordre , contenant la fuite des
Remarques qu'il a faites fur le Livre intitulé
: Mémoires pour fervir à l'Hiſtoire
du Nivernois & Donziois. Par M. N.
D. L. R. A. E. P.
I
L m'a paru par votre réponſe , mon
telite
pourtan,as
flique
Serenitedansle
Mermere.
Topli
parlare de
Frangos
The Dix de
Nevers ,&:
Merterne de
throws Duc de
Venneme
Barten
R. P. que
mes remarques
fur le
Livreroine& de
Mangerine de
de M. N. D. I. R. vous
faifoient
plaifiris
de
Cieves avet
mais je ne croyois
pas pour
cela
qu'elles
.
plotpas Jaconer,
ma
Hüffent paroître
au grand
jour , & j'a .
,
premierDucde
Ven
Eté furpris de voir ma premiere Lettre imprimée
dans le Mercure de Juin , fecond
volume.
Je fais fâché , auffi bien que vous , que
es Mémoires que D. Dollet avoit colligés ,
pour parvenir à donner au Public une Hifoire
du Nivernois , ne fe foient pas trouazindü
ajoûter
qu'en
fecon-
-
tème
François
de
Cleves
de
Bourbon
Saint
Paul,
ves-
Borson ,
Comte
d'Enguyen,
le de
Saint
Quentin,
dela
i
l'autre
n'eurent
d'enfans
és après fa mort ; ils vous auroient été
cescette
Princelle épou
Pun grand
fecours
, ce Religieux ayant
tans
,Duc de
Longte
parcouru toute cette Province , où on lui
voit ouvert avec plaifir tous les
dépôts de
Françoisde
Cleves
)
ajoute
Titres & Archives , tant des Seigneurs que
es Communautés . Il me femble qu'on detoit
au moins trouver quelques- uns des
MM.de
Sainte
Marche,
paze
766
3
encore
pag.921.
edit
in-4°.
de
1619
.
du
Niver.
pag.
2ƒ1 ,
&
310.
Ed
.
C
vj
ramaffés. Je ne puis
en faire la recherche
euvre : cependant je
is communiquer mes
re nouveau , au rifque
core dans le Mercure .
1 , parlant de François
Duc de Nevers , dit
éponfé Marguerite de
ques Duc deVendôme ,
Bourbon.
3
ne & de Marguerite de
nçois de Cleves avoit
loit pas Jacques , mais
n , premier Duc de Vendu
ajouter quen feconme
François de Cleves
ourbon Saint Paul , veubon,
Comte d'Enguyen,
le Saint Quentin , de lal'autre
n'eurent d'enfans.
ces cette Princeffe épouléans
, Duc de Longuerançois
de Cleves ) ajoûte
de Sainte Marthe , page 766 &
re pag. 921. édit . in - 4° . de 1619 .
Niver. pag. 21 , & 310. Ed.
C vj
l'Auteur , mourut à Nevers le 13 Février misluk Ja Greene,
1562. Coquille , Auteur contemporain , s
le dit de même , j'y foufcris : la Tradition
sakrua Iraka
eft pourtant à Nevers , qu'il eft mort de
Sauna matu
pefte au Château de Cuffi * , à deux
lieues
Lisk...
de cette Ville , & le manufcrit dont je vous ?
ai parlé à la fin de ma premiere Lettre , ace des plus conditer
porte qu'il eft mort à Cuffi le 13 Février
albomlarning
façon de compter depuis la réformation
aves d'ar Evinen 40
1561 , qui est toujours 1562 , fuivant la M... : a
du Calendrier .
Shtime nom ,
morten
.
Haggedel
Compre te 5
Même page 61 , François II , ( Duc
de uber dela
Planere de B. 1:1.
Nevers ) et pour fon partage le Duch
Paid rare
bosch .
Rhetel , & c. ce Prince eut feulement
le
titre,
Was deM. de Su
de Comte d'Auxerre , l'Auteur le dit
luiaridendo
parte
Marea
rie de Nivers , les Comtés d'Auxerre , de
même à la ppage
65 .
Frykdidef
ſpoir
qu'ilen
cong"
Page 62 , ce joune Prince ( l'Auteur par
encerre
baaliede
Dreux
.
lant encore de François II , Duc de Ne-'
alondeL.
P.
ire ,
dontle
ma
Vers ) mourut à l'ege
de vingt-trois ans , d'n Cheanappelle
lesBordes
,fi ne bliffure
qu'il avoit reçue
par accident
lee
&
domie
de
Nevers
,
marge
jour de la bataille de Dreux , avant qu'on
donnât le combat , un nommé des Bordes , jon
for
poffedé ,
eft
fondas
par1 s
Genulhomme , lui ayant laché
imprudemment
dansla
Mailond
la
Grad
:
fon piftolet dans les rein .
* Cuffi étoit la maifon de plaifance des anciens
i a
donné
an
Maré,ha
a l
e &
une
Reineà
la
Pologne ,"
Comtes & Ducs de Nevers ce Château a été rui-
Verez
leP.
Daniel
,
Cir 1952
.
le Maréchal de Montigny en 1617 , pat or- Le
Marechal
de
Montigny
,
François
de
né
par
dre
de la Reine
Marie
de Médicis
& du Maréchal
d'Ancres
anmorten
1619.
Mariedela
Grange
d'Arquien
,
femm
Je
Soccer,
morteà
Blois
en
1736.
es Bordes , fon Gentilhomme.
ne , qui en lifant ceci , ne
nommé des Bordes étoit un
s de ce Prince ; mais voyons
les Bordes. Il s'appelloit ,
etous les Seigneurs de fa
des plus confidérables du
fon nom de Baptême Im
le Chef de la Maifon de la
-neveu d'un Evêque de Nene
nom , mort en 1518 , &
rt de la Platiere de Bourdil-
I de France fous Charles IX.
de la Compagnie d'Hom
de M. de Guife , lorfque le
ent dont parle l'Aureur , lur
défefpoir qu'il en conçut , il
cette ba aille de Dreux * .
fon de la Platiere , dont le ma
âteau appellé les Bordes , fitué
ne
demie de Nevers , marque
andeur & la haute nobleffe de
nt poffedé , eft fondue par les
s la Maifon de la Grange d'Ari
a donné un Maréchal à la
Bune Reine à la Pologne , ***
Daniel , fur 1552.
P. D
échal de Montigny
, François
de la
rt en 1619.
de la Grange d'Arquien , femme de
i , morte à Blois en 1716..
la Terre & le Château des Bordes ap
tiennent à préfent à M. le Comte de
thune , par fon ayeule paternelle de la
aifon de la Grange d'Arquien , femme
Marquis de Béthune-Selles , aycul du
mte de Béthune , à préſent Seigneur des
rdes. Voila quel étoit le nommé des Bor-
; voila quels ont été & font les parens
fes fucceffeurs .
Page 70. L'Auteur parlant de Louis de
nzague , Duc de Nevers , dit que ce
nce paffant par Entrein , accompagné de
cante Cavaliers , la garnifon que la Ligue
it dans cette petite Ville , dont elle s'étoit
parée , le chargea fi brufquement , qu'il reau
genouilune bleffure dont il fut incom .
dé toute la vie.
BRE 1:49 6:
phie en perplexité a caure de cen
ndine de
inopinee
entreprice .
garde armee , talle e .
&
Peccabon , le po ...
,&
l'amena au
frouts
?
xpos &
itas
Teoclast
laVeche&
Macon,&
apres
pic
s de
guerre,
comax A
VETURI
ysde
Niverncas
portret or
ses
affaires ,
accompagne et
chanx ,il fat
charge
pa
oui
étoit à
Entrean , V... :
ukinois,
qui
eroit ter ac
pat es
I eft queftion ici d'examiner fi la gar
on d'Entrein , qui chargea Louis de
nzague & le bleffa au genouil , tenoir
re Ville pour les Calviniftes ou pour-
Ligueurs , comme l'avance l'Auteur , &
ne fi alors il étoit question de Ligueurs.
Coquille, qui vivoit en ce tems- là, dans .
Hiftoire du Nivernois , page 256,
tion in-4° . parlant de ce Prince , dit
il fit avertir , du Piémont où il étoit
le Roi Charles IX, de l'enprife
de Meaux. Quelques lignes plus.
il ajoûte : Et mondit Seigneur voyant
uverneur ,
ceux
qui
l'a
est
fo
bertus&
mis
en
faire ,
mai
a
bleffeau
genou .
d'un
cou
ble,
dontil porte
encore
its
fa
perfonne ,
car il
eft
de::
anime,
autre
Aureur
contemne
e
de
cette
bletare ,
& c::
ece
Princepar
ur
Ger
.
tot&
lon
vaal.
Voi
ca
e
l'affaire ,
Chapitre
de
M.
de
Conde
Enfin
ladite
Place
de
N'’acon í
ec
beaucoup
de
reputation
vers&
de
fes
gers
,
&
le
en
mandé
de
venir
au
on
free,
y
tür
fait
de
bu
à perplexité à caufe de cette
x inopinée entrepriſe , fit amas
larde armée , telle que pour le
lieu & l'occafion , fe pouvoit
& l'amena au fecours du Roi
opos & mit fous l'obéiffance du
ne & Mâcon , & après plufieurs
de guerre , comme il venoit en
e Nivernois pour donner ordre
es affaires , accompagné de foievaux
, il fut chargé par la gar--
ui étoit à Entrein , Ville fienne
ziois , qui éroit tenue par les enceux
qui l'affaillirent furent
us & mis en fuite , mais il de-.
oleffé au genouil d'un coup d'are
, dont il porte encore les marfa
perfonne , car il eft demeuré
X.
me , autre Auteur contemporain ,.
ffi de cette bleffure , & dit qu'elle
à ce Prince par un Gentilhomme
ot & fon vaffal . Voici comme il
l'affaire , Chapitre de M. le Prin
Condé.
fin ladite Place de Mâcon fut prife
beaucoup de réputation de M. de
rs & de fes gens , & fi le Roi net
mandé de venir auffi - tôt joindre
n frere , il y eût fait de bons fervi12
Decres de
Man
» ces en Dauphiné , Lyonnois & Bourgo
» gne. Etant donc arrivé en notre armée ,
il demanda congé d'aller jufqu'à Nevers
voir Madame fa fen me , qu'il n'avoit
vûe il y avoit long- tems ; en y allant ,
il vint à rencontrer quelques Gentilshommes
Huguenots qui alloient à l'armée
, dont la plûpart étoient fes Vaffaux
→ & voifins ; fans dire gare , il les chargea
& en porta par terre un & fon Vaſſal ,
qui tout par terre , lui déchargea fon
piftolet à la jambe vers le genouil , & le
biffa tellement que l'on en attendit
plutôt & long - tems la mort que la vie.
Voila donc l'époque de ce petit combat ,
Exée à la même année que Louis de Gonague
prit Mâcon fur les Calviniftes. Or
ette prife arriva en l'année 1567. Mezeai
rous l'apprend , ainfi que la bleflure
le ce Prince , de laquelle , dit- il , il deeura
boiteux toute fa vie & fort ulceré conre
les Hugu no's.
que
Test
Of
be 1
**
belon
mere
Ludov..
le
Il réfulte de tout ceci que la garnifon
'Entrein étoit Huguenote , & tenoit cete
petite Ville pour fon parti , &
Duc de Nevers fur bleffé par un Hugeot
* , & non par un Ligueur. En 1567 ,
asde
ofe
le
cours dela
1
Nubeira
des
Dacnes
de
Mine
La tradition à Nevers eft , qu'il étoit de la
laifon de la Magdelaine de Râgny
pour
celade
poffetle
Ni-
Totesles
actes
Terre
of
L'Antent
n'en
con
de
faire ,en
d´ant
The
gali
ato
en
Fram
for
tor
Mare de
Pelene'
Fil
Palaume
Sexes ,
an
Care
11
Jule
165 ?
ti
que
vingtdeux
ans
apter
le
di
dire,par
Marie
,
Reine
de
25-
étoit tout au plus un
tendre , qui ne s'enflams
après en 1576 , fous
, que Charles de teur dit , que
e Louis ) ne poffeda pas
nois ; ayant hérité en l'anuchés
de Mantoue & de
itta la France pour paffer.
rfes Souverainetés.
onzague a poffedé le Ni-
23 Octobre 1595 , jour
fon pere ( Ludovic ) juf-
I décéda , ce qui fait quade
poffeffion , tems confile
cours de la nature . Il
érita des Duchés de Manntferrat
en 1627 , mais il
our cela de poffeder le Nites
les autres Terres qu'il
- L'Auteur n'en convientfuite
, en difant : qu'après
ns qu'il avoit en France fur
Marie de Pologne ,
Palatine , fes filles , au Carle
11 Juillet 165 9 ?
que vingt-deux ans après le
dire , par Marie , Reine de Po
i
Sovove,ce
Phone &
femme
food.de
Convert 3
toes , &
Tora !
titles
Antes
furent
serla
beaute do
7 ,
partes queles
comme
cales
fondation a sté
accom
décès de Charles 1. Duc de Mantoues pas par
Montferrat , Nevers, Mayenne & Rhetel,
fes biens de France ( fur lefquels Marie
Reine de Pologne , & Anne , Princeffe
Palatine , fes filles , avoient à prendre , la
premiere dix- huit cens mille livres , & la
feconde quinze cens ) furent
vendus par , M
Charles II. petit - fils & fucceffeur immédiat
de Charles I. comme lui Duc de Mantoue
, Montferrat , Nevers , Mayenne &
Rhetel, & par les deux Princeffes ci - deffus ,
fes tantes , au Cardinal Mazarin . Mais
l'Auteur qui n'a pas jugé à propos de continuer
la Génealogie de la Maifon de
Gonzague- Nevers , comme il auroit dû
faire au moins jufqu'à la vente du Niver
nois , n'a pas connu ce Charles II . Duc de
Mantoue & de Nevers en même tems ,
quoiqu'il ait été Seigneur pendant vingtdeux
ans du Nivernois. Il eft vrai
deux Princeffes fes tantes en avoient la
jouiffance pour
nages ; mais la juftice e rendoit ; les foi &
hommage fe faifoient ; les provifions d'Officiers
fe donnoient ; les baux des Fermes.
& les ventes des Bois le faifoient au nom
que
les
Mat ves
qu'ils
firent à
San
title
pour
avoir er
Po,& is
Res
enfans a
porte it
ts,& a
tie
enterre
dans
cents
mbede
Man
me
ses
re
redhui (
ufpes
lue
audelos
de
les intérêts de leurs appa , & audefus
de
larte
å
devel,
ars
noir ,
fur
kequal
ef
Couronne
Ducale.
af
båt
le
peti.
Chbert
& a
inla
Ville
Myers ,une
des
plus
belles
de'
Earene
de fon Alteffe de Mantoue , Charles de à la
confrunte
a
Maifon de Mantoue - Nevers , julqu'à a Pacede
Charicvile
eftcocose
L
Je vais continuer cette Genealogie de la le
projetavoitété
entemen
Gonzague.
Game
Prince
ez déja.
de Ludovico , ou Louis
- d'Henriette de Clevesà
Paris , le 16 Mai 1580 .
ine de Lorraine , fille de
aine , Duc de Mayenne ,
de Savoye ; ce Prince &
ont fondé le Convent des
evers , & l'ont bâti ainfi
ont les Autels font d'une
e par la beauté du marbre ,
précieufes qui les compondation
a été accomplie à
von qu'ils firent à Saint
pour avoir un fils , & le
s enfans a porté le nom &
Faint. Il mourut en 1622 ,
, & a été enterré dans cett
robe de Minime fe voit enui
fufpen lue au - deffus de
& au - deffus de la robe eft
vel urs noir , fur lequel eft.
ronne Ducale.
le
auffi bâti le peti. Château , & a
La Ville , à la conftruction de la
, une des plus belles de I Enrope
fi le projet avoit été entierement
ce de Charleville eft encore un
me Prince
de Gonzague , qui époufa Marie de Gon
zague , fa coufine , & qui mourut avant , a. de M.
fon pere en 1631 , étant âgé de vingtdeux
ans , & laiffant un fils , appellé
Char
les , qui fuit .
to, oktore, pour
2. a
2 °. Ferdinand , mort auffi en 163 1
ca
3 °. Louife- Marie , qui époufa en
1645 &
erke fans être marié .
Ladiflas , Roi de Pologne , & après fa
mort Jean Cazimir ( frere de fon premier
mari ) auffi Roi de Pologne , morte à Varfovie
en 1665 .
sau
Ruscars co
Le
Cardinal
MiTorn
4°. Anne , qui époufa Edouard de Ba..
viere , Prince Palatin du Rhin .
5 °. Benedicte , Abbeffe d'Avenay , mor
te en 16.37.
De Charles de Gonzague & de Marie
de Gonzague étoit iffu Charles II . Duc de
Mantoue , Montferrat , Nevers , Mayen
Bertence de
Dow
mentce
Cardinal
achrelie
exe
Mayenne ,
Ra
... K
ins de
France
appartenant à A
parlant
des
enfans
de
MAA
Feather,
ne & Rhete!, qui naquit en 1619, fuccéda ,
Baron
Roman.de
à fon ayeul Charles I. en 1637. Il épouf
Ifabelle Claire d'Autriche , fille de l'Ar
chiduc Léopold . Il vendit avec fes tantes
tous les biens de France au Cardinal Ma
zarin , dont les principales Terres étoient
lee
Laure
St
ale
Fevrier
1651 ,
Lia','
dale
Dac
de
Meroon ,
Joc de
Vendome.
Comme
mais
elle
de
Mercator.
les Duchés de Nivernois , Rhetelois & de le
Prince fɔn
bean-
Mayenne. Ce Prince mourut le 14
Aoûte
appelicependant
fa
Permettez-moi de vous obferver ici
Acteur parlant
de laV 1665 .
Secy,
fes
Armes ,
dit-il,
que
l'on
du fiége de Nevers en
aréchal de Montigny ,
ne , mere de Louis XIII ,
Ancre , pour s'emparer
Charles de Gonzague , &
25 Avril par l'ordre du
t au premier Maréchal la
& fitôt que la Ducheffe
apprife , elle offrit de reb
es du Roi dans les Places.
- Cardinal Mazarin , dit
le 11 Juillet 1659 , le Duché
Baronnie de Donzi,
ent ce Cardinal acheta Necore
Mayenne , Rhetel , &
de France appartenans à la
ntoue.
arlant des enfans de Michelini
, Baron Romain , il dit
filles , appellée Laure- Victoire
ufa les Février 1651 , Louis,
Sme.
fa le Duc de Mercoeur , fils
c de Vendôme . Comme elle
nt le Prince fon beau- pere ,
ais été appellée pendant la vie
Te de Mercoeur.
, l'Auteur parlant de la Ville
fes Armes , dit-il, que l'on voit
trefois les Villes de Nevers & d'Auxerre ao,Sarea
font celles des premiers Seigneurs de ces Vil
les de lafamille de Landry ; elles font d'azumax ,
au lion d'or femé de billetes de même.
Les Armes de la Ville de Nevers font imag
encore précisément les mêmes que celles
que rapporte l'Auteur , mais qu'il blazone
mal : c'eft d'azur femé de billetes d'or au
lion rampant, de même armé & langué de
A
gueules . S'il étoit entré dans l'Hôtel- de- tort foussur portart
Ville de Nevers , il les auroit vûes de tout
dans les anciennes conftructions
que dans
Gremeraldor
Coming
tes parts en relief & en peinture
,
tanta penceg
les modernes .
cx-Stel de la
Previbus or
Coquille nous apprend , page 189 de
fon Hiftoire de Nivernois , in-4 °. qu'a e
begatten
ne mé
près que les Comtes de Flandres eurent
latention
de
VALU
abandonné les anciennes Armes de la
Maitendant
mak
fon de Nevers , elles furent recueillies
par
les Communautés des Villes de Nevers
& d'Auxerre , qui les retenoient encore de
fon tems.
Je ne fçais fi la Ville d'Auxerre a confervé
les mêmes Armes jufqu'aujourd'hui ;
mais il eft conftant que Nevers les conferve
encore , & elles fe voyent à la clef
de la voute de la magnifique porte d'en-
, que cette Ville vient de faire conf
truire du côté de Paris.
trée
25
capele vous
enver
ant
parfaitement
mon R. P.
du Scel de la Prevôté de
coit qu'on devroit lire ,
enfe qu'en vieux langage
e même Officier qu'on
Lui Grenetier , du grenier
qu'il n'y ait pas même
Grenetier ; les gens de la
encore fouvent garniers
zce Jean Chevalier réue
en fa perfonne la charge
Grenier à fel de Clamecy,
-Scel de la Prevôté de cetcette
bagatelle , qui ne mél'attention
de l'Auteur que
attendant ma troifiéme &
e que je vous enverrai bienès
- parfaitement mon R. P.
MMMMMMMMMMMMMMMMM . E
VERS
*
De M. de Voltaire à Madame de B... en
lui envoyant la Henriade & lHftoire de
Charles XII.
D
Eux Héros differens , l'un fuperbe & fauvage
,
L'autre toujours' aimable , & toujours amoureux
A l'immortalité prétendent tous les deux ;
Mais pour être immortel il faut votre fuffrage.
Ah ! fi fous tous les deux vous euffiez vû le jour ;
Plus juftement leur gloire eût été célébrée .
Henri IV . pour vous auroit quitté d'Eftrée
Et Charles Douze auroit connu l'amour.
•
ACTRES.
ofer anfooddefon cert
ek une autre aface
erqu'onne fox sir de
pare,
thefuniaten
montrant tant
d'aurait g
loutbas
feroit-ce
vous ces are è
hid-z-vous ,ainfi
qu'un
téméraire ,
méket,
ſoumisdansfon
malheur ,
Cette Piéce les deux fuivantes
font ancien
de lafamme & fa
douleurP.
nes , mais nous ne nous souvenons pas qu'elles ayent hegers vous mettroient en colere.
été imprimées.
AUTRE.
AUTRES,
C...
Papperçus
Pautre
jour
charmans
s'enflammas de
colère.
de
plaindre au
maitrede
Cythère,
Dieuque
l'on
appelle
Amour.
Heat a
plainte eft
inutile,
D
UTRES. I
Comteffe de *** , pour excuhomme
, qui s'étoit avife de
ureux d'elle.
difficile de taire
Asasly in
fent au fond de fon coeur ;
mer eft une autre affaire.
parler qu'on ne foit sûr de plaire ;
un fat en montrant tant d'ardeur :
out bas feroit-ce vous déplaire ?
z - vous , ainfi qu'un téméraire ,
t , foumis dans fon malheur ,
er fa fainme & fa douleur ?.
ens vous mettroient en colere.
AUTRE S.
j'apperçus l'autre jour
armans s'enflammer de colére.
plaindre au maître de Cythere ,
Dieu que l'on appelle Amour..
as ! ta plainte eft inutile ,
D
Lui plaire n'est pas facile ,
La choquer eft dangereux ,
La féduire eft difficile.
J'y fuis embarraffé moi même avec mes feux ,
Avec tout mon pouvoir, & mes foins , & mon zéle,
Et tu n'es pas le premier malheureux
Qui vient à moi fe plaindre d'elle.
APOLOGIE DE L'AMITIE'.
A M. Mor... de Maum...
U Ne Lettre des plus herétiques vient
>
nidevance fencer
terra
1.kattaye testes that
,on nefera
astimotas qu'il d´e
energie ,
chomear
albumet ,
dule,
honneur &
G
erdeles
chats,
amat .
pasles
délicesde cesas
..
les
vertasfontlat
de paroître , cher ami , dans le fecond
volume du Mercure de Juin ; vos occupations
, toutes férieufes qu'elles font ,
yous permettront , je penfe , d'y faire attention
; c'eft devant vous que je la cite
c'est-à- dire devant le bon fens & l'ami de
la juftice , pour y être jugée conformément
à la vérité. Voici ma délation , elle
fentira peut-être l'Avocat acharné ; mais
excufez -moi , c'eft votre cauſe & la mienne
que je plaide.
L'Aureur, ébloui fans doute des faveurs
enchantereffes de l'amour vif & récent ,
are
tiennent lesuns
12
s
canlesde
generolite ,de co
there.
ne
infultant,
que de
foun
-propre
dominefi
river
Teammes , od ii lesteriri
Went
aimer, Je
corviensque co
depuis
longtems
ensee d.
.
Maisde
mêmequela :!
plus
qu'une
pure
vivacie
e,
apresles
continuels.com
cat
la
prudence
&
la
fu
D
ux qu'il foit , peut demeuais
prétendre du même coup
ié , c'eft ce que je ne puis
y fommes intéreffés.
mple de mille autres , non
es que lui , l'Auteur facrific
fon Iphyfe les vertus morafervance
feroit tort à fa pafudroye
toutes celles qui ne
ur , on ne fera que rire de fa
u moins qu'il laiffe en repos ,
d'humeur à l'honorer , l'unicivile
, l'honneur du genre huet
de fes defirs , l'amitié ; qu'il
pas les délices de ces amis for-
- les vertus font la reffemblahne
tiennent les uns aux autres
es caufes de générofité , de canprobiré.
e infultant , que de foutenir
r-propre domine fi univerfellehommes
, qu'il les rende inhabitr'aimer.
Je conviens que cette
depuis long- tems entée dans le
main. Mais de même que la colére
is qu'une pure vivacité dans
, après les continuels combats que
ent la prudence & la force ; ne
Dij
affoibli au point de n'être pour rien dans
a fociété par les vertus fans nombre qui
qui font contraires ? De cette victoire fur
L'amour-propre , que d'avantages dans le
Commerce des hommes ! Ils deviennent
fincéres , francs , officieux , charitables :
ls accourent au devant de leur ami , prés
viennent fes befoins , facrifient volontiers
leurs fortunes pour le tirer des malheurs
qui lui ont pu furvenir. Eh ! pourquoi
encore un coup , vouloir mettre au nombre
des chimérès une vertu , dont la pratique
eft fi fouvent reconnue , & don't une
infinité d'exemples , fi on les citoit , ruineroient
ceux qui font dans cette Lettre ?
que
Damon & Arifte , deux Sçavans de different
goût , unis par un autre motif
leur fuppofe l'Ecrivain , fe brouillent pour
an Rondeau, qui n'eft pas affez parfait pour
l'efprit clairvoyant & fcrupuleux d'Arifte.
Damon défend fon Rondeau , fa vivacité
le compromet en invectives que ·
fon amour propre anime ; Arifte plus paifible
le laiffe parler , & attend que les
premiers mouvemens foient paffés pour.
faire connoître fon tort à fon ami , mais il
cft prévenu. Damon à peine eft- il tranquilifé
, il s'apperçoit de fa promptitude ,
il a honte de s'être laiffé dominer par une
•
Tres
penges , &
TTA
dekat,
decɔovien
tredelationtire
lenne , A
de payerles
cares, P.
pave ,cher
am..com
The fincere peut
convert
le
porrera
detet
pour
prendreaici que
co
D.M.
D
ouvellent leur alliance , &
nerelle n'a été que de l'eau
ournaife pour en rendre le
nt. Qu'il feroit heureux que
e , pour réparation au genavonat
que la difficulté de
mitié véritable , ne vient
pas
amour- propre , que du choix
nous faifons de nos amis , &
is , attachées à cet aimable carais
amis , ne font pas faites
er inutiles , mais pour éclater
es perfonnages , à qui un goût
x délicat, découvrent ceux qui
ur amitié !
ne délation bien longue , il eft
= de payer les délateurs ; mais
en payé , cher ami , fi l'exemple
mitié fincére peut convertir cet
& le porter à dépofer le nom
pour prendre ainfi que moi celui
mi ,
D. M. O.
Diij
A M.Remond de Sainte Albine.
part
E me crois obligé , Monfieur , de vous
faire d'une nouvelle conftruction
He Thermomérres & de Baromètres , plus
prompts & plus juftes qu'on en ait encore
vû. Des perfonnes de diftinction les ont
vûs & admirés : leur Auteur ne vouloit
point rendre publique cette découverte
que long tems après en avoir diftribués
mais ce n'eft qu'un tour d'ami que je lui
ais , en vous annonçant une machine fi
tile. Sa demeure eft chez M. Morabin ,
dans la maiſon de M. Deslyons , Notaire ,
ue Dauphine , au fecond étage fur le deriere
, où on le trouve depuis cinq heures
du foir jufqu'à huit.
J'ai l'honneur d'être , &c.
J. D. M. P.
ROIMENT
IS MUSES
.
en de lechen -f
cata fet qe les me
evens defer is regard ,
Belone sfocier lies Army *
bele Nymphe , ornement du 7
-fe,
jassaver notre vive tenirele
kasurpour nous lesfoé es termo “a
pestadens ' Artésparsesi
fatto
erkeer
Terug te
éclare par tes
Skaftesunes four les
enfans desD
D.
S
RCIMENT
MUSES.
la Marquife de P ***.
les Mufes qui parlent.
précieux brûle fur nos Autels ?
ux lauriers ! Que de chants imrtels
!
euf-Soeurs , & du fils de Latône !
Be porter jufques au pied du Trône
tranfports , leurs fçavantes leçons ,
nobles jeux de leurs chers nourrif
ns ;
éclat au feu qui les anime ,
pour eux un Héros magnanime
ens divers de fixer fes regards ,
Bellone affocier les Arts !
é, belle Nymphe , ornement du Per
meffe , 22-23
is payer notre vive tendreffe !
mour pour nous les fidéles témoins
les talens illuftrés par tes foins;
flatte ,tout fuit ton goût & ton exemple ;
de LOUIS eft devenu, leur Temple ,
Temple augufte , éclairé par tes yeux ,
iftres zélés font les enfans des Dieux .
Diiij
nd- ton
age aus Fl ..
moire ?
ンンン
aparla le
Jain ,q
Non . La reconnoiffance , empreinte dans nos coeurs, TRE
Te répond à jamais de toutes nos faveurs ;
I n'eft rien que de nous tu ne puifles prétendre.
Partager notre Empire avee toi , c'eſt l'étendre.
Que Los chaats déformais naiffent de tes appas ,
Que les feurs du Parnaffe éclofent fous tes pas ,
Que ton fort foit égal à nos Deſtins ſuprêmes !
Tinvoquer , ce fera nous invoquer nous- mêmes.
Les Quinaurs , les Lullis , les Sophocles François ,
Les Térences enfin , renaîtront à ta voix ,
Et l'on verra la Scéne , & riante & pompeuſe ,
Amufer & ravir une Cour glorieufe ;
Toi - même quelquefois orner par tes accens ,
Et leurs travaux fameux , & tes propres préfens.
Veille toujours , préfide à nos divins mystéres ,
Rends du facré Valon tous les coeurs tributaires ;
Uniffons à l'envi nos céleftes ardeurs .
Les Déelles du Pinde , & les Graces font Soeurs,
M. Tanevot.
& veguent cars te
as terre,ne le veta
at de ces mères :
Vine privées de var &
colant
vdiklears fols ,
Mar´ear, c
So
spenduesa des
d'areness pro
verypotter de
longues
Tim ,Stleur fearpe
conta
Burman
qu'elles pr
Thispourlors ,que dans it to
savcit
fufpendues a un
et
mêmeence
paysastma
hesfordes
chutiesde la
couver
fons,où ellesfe
multiphant
Asaurre
nourriturequedece
Eventtirerde
l'airStdes p
le
memedans
laquelle
D
** X*X*3*+3 +3 X**
ETTRE
Coriniere , de l'Académie des
es d'Angers , à M. Duhamel ,
ie des Sciences.
20
étonnant , Monfieur , coml'avez
remarqué dans votre
nt a parlé le fecond volume
de Juin , que des plantes ternt
& végétent dans de l'eau
sterre , ne le fera t'il pas plus
oir de ces mêmes plantes vére,
privées de l'un & de l'autre
eennss ? 2b and s
plufieurs fois , Monfieur , des
fufpendues à des planchers pener
, y pouffer de longues tiges
ns , & leur fleur pendant l'été ,
ertain qu'elles péfoient infini-
5 pour lors , que dans le tems
y avoit fufpendues à un fil.
ft même en ce pays - ci de mettre
es fur des thuiles de la couverture
ons , où elles fe multiplient à l'ins
autre nourriture que de ce qu'el
ent tirer de l'air & des pluies , ou
uile même dans laquelle elles s'ento
Dv
Qui n'a pas vû , à la fin de tous les hyrs
, les oignons pouffer de longues tis
, foit dans les greniers où on les défe
, foit dans les cheminées même des
ens du commun qui les y attachent par
ngues torches?
Depuis dix ans , je vois conftanunent
ans mes potagers , qu'on arrache les poiaux
au mois de Mai , & qu'on les jette
differemment fur un tas de pierres qui
y trouvent par hazard,où ils pouffent leurs
autes tiges , forment de fuperbes têtes ,
donnent abondamment la graine dont
n les regenere tous les ans.
met ¥ daད་ སྤྲ ཕུར , ཕྱི
murfructice de Treme
On voit actuellement , dans la cour de
1. le Curé de Saint Pierre de Chemillé ,'
ne Bille énorme d'un vieux peuplier abatu
depuis deux ans , qui a produit deux
ois des branches vives & fraîches : il eft
rai qu'elle touche à la terre par fon defous
, mais elle eft pourtant fans racines .
S'il m'étoit permis de traiter ici , Moneur
, une matiere étrangere à votre Ménoire
, quoique phyfique , je dirois un
etit mot fur les fourmis , à l'occafion de
elui que M. Carré a fait inferer dans le
Mercure de Mai , fur l'induftrie , la fciene
& la politique de ces petits animaux .
Ce curieux Scrutateur de la nature a
eviné jufte , quand il a dit que les four-
Nu pourtant, conven
s :mais c'eft egy m
Vouse de petars being de
Sal
emporteront por
,
qu'on
crust
te
pourlear
TauEles
n'emwegeforen
The
lower
prefs
for
:
ac les
prend
me
Un
gran de
fecale
pour
Me
politique
neva
pass
te
pierre
longrene & !
Strient
autant
pourle
:::
que ces
grainsqui ont fair du
Adeles&
nos
peresfor e
Shencele
démontre.
Apus
virgt
ans,
Jexamined
Dv
ngeoient même pas l'hyver.
Feigle & d'avoine , entre aurencontrent
fur le chemin ;
ucoup plus que des grains
oment , des pois , & autres
difficiles à charrier , & moins
conftruction de leurs galeries
ids & leur figure courte &
it pourtant convenir qu'on y
quelquefois beaucoup de
érifes : mais c'eft toujours à déques
corps plus allongés.
upe de petits brins de chaume ,
, de menues tiges d'herbe ; les
= emporteront par préference à
ains , qu'on croit fi bonnement
maffent pour leur nourriture &
Elles n'emmagafinent rien : elles
ant l'hyver prefque fans action ,
it ne les prend jamais , pas mêint
de ronger légèrement les deux
grain de feigle pour en détruire le
ur politique ne va pas jufques- là ,
petite pierre longuette & legere
vient autant pour leurs conftruce
ces grains qui ont fait dire de fi
hofes à nos peres fur l'économie ;
ence le démontre. >
is vingt ans , j'examine des four-
D vj
trantes ,
llieres à fond , & l'action des fourmis
& je vois toujours la même
hofe ; & je certifie qu'on peut fans crainde
leur faire tort , aller puifer des foures
de comparaifons ailleurs que chez el
es , malgré tout ce qu'en ont dit l'élegant
Horace ( bien d'autres avant lui ) & de
os jours les la Fontaines & les Boileaux .
Les hommes le répétent & fe copient toutours
, & l'on eft fi perfuadé que le
prenier
qui a dit une chofe , a eu de bonnes
aifons , qu'on n'examine plus.
Les fourmis entaffent dans tous les fens
outes fortes de petites paillettes & de
orps allongés , afin que la pluye pénétre
noins chez elles , & que leurs galeries fe
orment plus aifément. Un grain d'avoine ,
urtout , eft , comme je l'ai déja dit , une
poutre fort commode & facile à remuer :
1 faut des efpaces larges & foutenus pour
contenir les oeufs , & faciliter tous les
mouvemens des fourmis .
J'ai vu des fourmillieres excéder la fur-
Face de la terre de plus d'un pied & demi ;
es fouterrains en pouvoient avoir autant ,
quand elles étoient fituées en des lieux
ecs & élevés , & les environs jufqu'à cinq
Bx fix.
On me demandera comment tous ces
rains , differemment arrangés dans la
force de préfee &
un ces grand
Cetelement ,cos id
W
avent:cela le recog~*
barcbtmun cv ན་ པ
serbe ,&
teatr.A
Sextas ,non-feulement
Ritsovertfürleur
paffage ,tam?"
entresoù elles
grimpantcom
prouventlemême fort , is
a
esdeterre,
connés dela
aversde
doigt ,font es
misplus
amoureate
tude
froment ,& ces
proces
bientot
dares &
deffe
ter
yensquej'ai dit;
elles
fr
piecesde
charpente , & .
point , fi les fourmis n'ont pas
n détruire les principes ; & je
e chofe fort fimple & d'expéque
les fourmis ne les arranmi
d'autres matieres extraorféches
, où ils ne fçauroient
midité néceffaire pour leur dét
: d'ailleurs ces petits anirce
de paffer & repaffer contifur
ces grains , les brûlent &
ment tellement , qu'il n'eft pas
qu'il leur refte la moindre féve ,
e humeur.aph .
urmis brûlent toutes les voies
e frayent : cela fe reconnoît fur le
où leur chemin devient bientôt
fansherbe , & tout brûlé ; & dans
ins , non- feulement les légumes
ouvent fur leur paffage , mais mê
arbres où elles grimpent continuel-
, éprouvent le même fort , languifmeurent.
vers de terre , coupés de la longueur
ravers de doigt , font entraînés par
armis plus amoureufement qu'un bon
de froment , & ces pièces- là devien-,
bientôt dures & defféchées par les
ns que j'ai dit ; elles font d'excelleniéces
de charpente , & l'on fe garde
›
en de les conlommer , quoique
nde pas qu'on ne les fucce un peu ; mais
ft toujours pour la même fin.
J'ai vu auffi des fourmillieres , ou plutôt
saffemblées très - confidérables de petifourmis
, fe former fubitement dans
re d'une cheminée , y prendre des aîles
moins de deux heures , & s'envoles. La
me chofe eft arrivée , trois ans de fuite,
ns la même cheminée ; fans doute qu'il
it resté bonne provifion d'oeufs que la
aleur y entretenoit & faifoit éclore à
opos.
> Je voudrois demander à M. Carré , fi ,
-fé comme il l'eft dans les affaires de ces
publiques , il fçait ce que fignifie cette.
émonie que nous voyons tous les jours
pratiquer ici dans les allées de mes jars
. Une fourmi en embraffe une autre
ife replie entre fes ferres & fes jambes
devant , fans que cela empêche la porfe
de marcher librement , & de vacquer
es affaires . Se rendent- elles ce fervice - là
tuellement ? Lorfqu'on les prend dans
état , celle qui étoit portée par l'autre ,
dont le dos recourbé fembloit toucher
zerre , fe déprend , & en les remettant
, chacune enfile le chemin qui lui
vient . On ne remarque pas que l'une
= plus petite que l'autre , & que се Loir
makalen , de maig 201
1 :|: ཀུ 1:|:|:|: ཀུན 1 :1:| : :
& a
&
chine , & crace , 19
1749.
1
Str.
VERS
Dond àM.de Valcare a
wortde Maname **.
pleares encor i ambie Genowe
Patrastoniours cet am m :MCW OUT ,
Aluesague,helas!dont un riepa lé:
ditam
émouvoir le
courage tranz...
qu'au bour unfage
verturas !
macherApotion , jove épancies me
mes,
fenoù lesArts
épanchest ears
L'amniéfeule
excutates
regrets,
Haturn'apointencoreu
parasts a
Emoi ,c'unfort plas
rigouscul
V&time
infortunée ,
de tousles
coups,dans '
ant
Jelespleure àla fois tous ce
Pour
Monfieur , de vous avoir
la longueur de mes réfletres
n'ont pas fait cet effet-
& j'ai l'honneur d'être avec
eufe eftime , Monfieur , vo-
Soriniere,
re , 1749-
vacacacac
VERS
arnaud , à M. de Voltaire , fur la
mort de Madame
i pleures encor l'aimable Genonville ;
ras toujours cet ami malheureux ,
margue , hélas ! dont un trépas affreux
pint émouvoir le courage tranquille ,
jufqu'au bout un fage vertueux !
-n cher Apollon , j'ofe épancher mes larmes
,
fein où les Arts épanchent leurs fecrets.
L'amitié feule excita tes regrets ,
r n'a point encor eu part à tes allarmes ;
moi , d'un fort plus rigoureux
Victime infortunée ,
de tous les coups , dans la même journée
Je les pleure à la fois tous deux.
perds une maîtteffe , une amie , une mere ;
s talens , des vertus , l'affemblage parfait,
Une femme qui m'inftruifoit ;
Un Sage qui fçavoit me plaise ;
efprit vigoureux , toujours maître de foi ,
i pénétroit le mien de fa vive lumiere ,
Un coeur... j'ai tout perdu , Voltaire ,
cecur le plus fenfible, & qui n'aimoit que moi.
ere ombre que j'adore , & qui vis dans mon
ame ;
i fçauras y regner jufqu'aux derniers momens ,
dois à ton amour ces nobles fentimens ,
s fublimes tranfports , certe feconde flamme ,
mere des vertus , & l'efprit des talens.
Combien de fois fur tes divins ouvrages
t'elle , ô mon cher maître , attaché fes beaux
yeux ?
el charme elle goûtoit en ces momens heureux
,
A leur prodiguer ſes ſuffrages !
Qu'avec tranfport elle s'en pénétroit !
Avec Mérope elle étoit mere ,
Avec Zaïre elle pleuroit ,
Et raifonnoit avec Voltaire.
e n'eſt plus ; c'en eft fait , & les Dieux
e me laiffent qu'un coeur tout plein de cette
image.
- ceffe d'exiger que ma Mufe s'engage
1 : བསྲུ ཎ1 || ཁྱིམ འཐུ༌ རྔུབ ཁུང °
a dans la te mbes ,
(yat s'atenen u dan anlaşır.
MENT de la res M.
Thare, àM. Dernant .
me con fois davantage
berend,depuis que a
1
overs. Vous avez "
trala plas
tendre
eloquente.
haimois ,jaureus
rencon
lavous fais unete le
jen'aime pas ce mes
as,vousferez
bienbuch
Nouvelle
mettreffe , & com
primé vos
regrets ,Vol.
paveaux
plaifirs. V. &c.
Larille , ce 21
Juillet
17:19
dans ma douleur profonde ,
er toute la douceur
fr dont tu nous peins les charmes
hélas ! qui fuive la douleur.
m'enyvrer de mes larmes ,
plir fans ceffe mon coeur.
noi ; le véritable Sage
ui , dans un tel malheur ,
ait s'attendrir davantage.
HKHK *****
MENT de la réponse de M. de
Toltaire , à M. Darnaud.
s aime cent fois davantage , mon
Darnaud , depuis que j'ai lû votre
vos vers. Vous avez un coeur tel
e cherchois , & vous le faites parla
plus tendre éloquence . Du
e j'aimois , j'aurois penfé comme
j'avois fais une telle perte , mais
nt je n'aime plus que mes amis.
ous , vous ferez bientôt confolé par
ouvelle maîtreffe , & après avoir fi
primé vos regrers , vous chanterez
uveaux plaifirs. V. & c.
eville , ce 21 Juillet 1749.
J
SUITE
Des Recherches fur les Evêques de
Genéve .
E continue, Monfieur , à vous envoyer
quelques Remarques fur nos anciens
Evêques de Genéve . Peut- être y en aura-
' il quelqu'une dont les R R. P P. Bénédic
ins pourront faire ufage , quand ils en fe-
Cont à l'Archevêché de Vienne & de fes
Suffragans , dans leur nouvelle Edition de
a Gaule Chrétienne. Et fuppofé qu'il ne
y trouvât rien de nouveau pour eux ,
ils
verront au moins notre zéle à répondre
à l'invitation qu'ils ont faite dans leur
Préface à leur fournir des Mémoires
pour la perfection de leur Ouvrage. Ne
m'adreffant pas directement à eux , mais
me fervant de la voye de votre Journal
e ne m'en tiendrai pas uniquement à reever
quelques erreurs de la précédente
Edition du Gallia Chriftiana. Elles roulent
principalement fur le tems où ont vêcu ces
Prélats. Pour corriger un peu la féchereffe
de ces fortes de difcuffions , je joindrai
dans la fuite des particularités de leur vie ,
ce qui fera plus du goût de la plupart des
incigge
dans ma Let
The Evices orGenet k
adeon
Case
be 17:6 le ,Superare in Se
tam M. Abne se Ve
cherches for ce S
Imre qu'il ectiva a Genove
Vre , Mener, de
256 vefærde l'Editorm B
aprem Le: Hier
S. Eacher de Lemos LERY
CA pa , Cocor Sale
bidvajom de avine "ur se norm
pas , Eneque de Verse ,mos
for Low Salonius fm I´
Anteurs ont dit omfat
caChorosque c'est de la sem s
terie a 25 d.
St. C
cator fi a Trad.
M´E
Gree of only
autem or fo
oranpour Sa.et ,
en tr
ide S.
Eucher de
L. I
Literaire des
Ecrivains &
engagé dans ma Lettre prénner
quelque éclairciffement
que l'on prétend avoir été un
iers Evêques de Genève , &
dans la plupart de nos Cata-
' en tiendrai aujourd'hui à cet
er 1736 le, Supérieur du Sé-
Lyon , M. l'Abbé de Vaugimois,
es recherches fur ce Salonius.
Lettre qu'il écrivit à Genéve
prie , Monfieur , de m'informer.
qui regarde l'Edition du Bréviaire
qui fe fait àpréfent . Les Hiftoriens
e S. Eucher de Lyon cut deux fils
Epifcopat, fçavoir Salonius & Ve
In'y a point de doute fur ce dernier ;
Veran , Evêque de Vence , mais on
fi für d'où Salonius fut Evêque.
s Auteurs ont dit qu'il fut Evêque
On croit que c'eft de lui dont le Marparle
au 28 de Septembre. On vouonc
fçavoir fi la Tradition de l'Eglife
éve eft qu'il y ait en un Salonius , s'il
onuu pour Saint , & en troisième lien
ils de S. Eucher de Lyon. Dans l'Hif-
Litteraire des Ecrivains de France ,
que S. Salónius a été Evèque de G név: &
Els de S. Eucher. Je vous prie de me don
per quelque éclairciffement là- leffus.
Voici la réponse que fit à cette Lettre
an de nos -Bibliothecaires.
» Il est bien certain que l'Eglife de Ge-.
néve a eu pour Evêque un Salonius , qui .
foufcrivit en 567 au deuxième Concile de
Lyon , Salonius in Chrifti nomine Epifcopus:
» Ecclefia Genavenfis ,& de même en 573 au
Concile IV . de Paris ; mais ce n'eſt pas
» le Salonius dont il s'agit. Le fils d'Eucher
foufcrivit avecf on pere, au Concile d'Orange
de 441 , Salonius Epifcopus fimplement
, & fans nom de fiége , quoique.
→ vrai - femblablement il fût auffi Evêque.
de Genéve. Adon en parle au 28 Sep-.
tembre. Genva Civitate depofuio Salonii
» Epifcopi ; & Ufuard au même jour ,
Civitate Sancti Saloni Epifcopi & Cɔn-.
fefforis. Ils entendent le fils d'Eucher
célebre par
fa doctrine & par fa fainte-
» te L'autre Salonius feroit abfolument inconnu
fans fes foufcriptions. Génes ,
» dans l'Italia Sacra d'Ughelli, compte faint
Salonius parmi fes Evêques , avec auffi
*
* Hift . Litteraire des Gaules , T. II . p . 433 .
malisGer 45 , 9 : T
,ont un pro è game
zbilane , afr que fa a se
Steers is as
the Samen Of Vatr
Wern 1. patora a r
16
44
neratie nom de Sai
sion nous lerenéra &Saint
its ancien
qu'on , & p
P.
Henfcherias ,
dep
Villedela Gaule ,a 18
Galia Crt 14
Grota arts
- Stones
Epifcops of ferit, &
Diacre deLn, & .
femiores les plus avec Ci
on
Vaziebert ,fua car
das
difficile de
fatisfare &
ede la
question.
Las c
se
paroiffent dans
aca
quifoit
particulier à
cere
traces de
leur
nom
dang
onaux
environs.
Ils nep:
dans
l'ancien
Catalogue a
, alia
Sacra,T. IV.P
que les Génois , ou l'Auteur
Frée , ont un peu déguifé le
Evêque , afin que nous nous
moins qu'ils nous l'avoient
aroît à la tête du Catalogue ,
de Salomon. On l'appelle en-
& enfin il paroît à la marge
ritable nom de Salonius, * Il
qu'on nous le rendra à Saint
es Prés.
plus ancien qu'Adon , & pu- ,
e P. Henfchenius , décide pour
Ville de la Gaule , au 28 Sep-
In Gallia Civitate Genva depoalonii
Epifcopi & Confefforis, Ce
toit Diacre de Lyon , & muni des
loges les plus anciens & les plus
felon Vandelbert , fon contemplus
difficile de fatisfaire à l'autie
de la queftion . Les deux Sane
paroiffent dans aucun Monuqui
foit particulier à cette Ville ;
= traces de leur nom dans fon enou
aux environs . Ils ne paroiffent
dans l'ancien Catalogue que Bonnielli
, Italia Sacra, T. IV. p. 837. Edit.
fe.
» d'un Manufcrit de la Bible , mais dans
» lequel on ne voit pas non plus S. Ifaac ,
Evêque de Gènéve , qu'Eucher cite dans
fa Lettre à Salvius. Il eft arrivé à cette
Eglife comme à la plupart des autres ,
perdre infenfiblement la mémoire de
quelques-uns de fes premiers Evêques ,
-"
و ر
و ر
»
de
·
» auffi n'eft- il fait aucune mention de faint
Salonius dans le Calendrier du Miffėl
» de Genève , que l'on a manufcrit dans la
Bibliothéque publique , & qui fut imprimé
en 1491 , non-plus que dans la
» partie de Sanctis . S'il étoit permis de
toucher à un fujet fi délicat , on diroit
que la concurrence de l'Octave de faint
» Maurice & de fes Compagnons , mife
» dans ce Calendrier au 28 Septembre ,
auroit fait éclipfer Salonius , & que la
Légion Thébéenne auroit trop rempli
» les efprits pour y laiffer quelque place
>> au fouvenir d'un Saint moins célebre ,
quoique fils de celui-là même qui l'avoit
préfervée de l'oubli ,
33
"
و د
33
J'ajoûterai à ces remarques de notre Bibliothécaire
, que l'on pourroit peut être
donner la raison de ce que Salonius ne paroît
point dans l'ancien Catalogue de la
Bible manufcrite de Genéve , ou plutôt
dans la copie que Bonnivard nous en a
·
&
madevner. Aptos est avra,
ཅན ག གཏུལ ཀྱིས ཀུ
Imas contilne refer gut
Silvien etost on the kit
Apple leta préletre coroner i
copiſte que tirona... ( 2
Savien étoit un Fette et Mate
hit
t avoit infrente & form S& 17
,les deux Es
de A
ån de las qu or pest age
tur
L
pourle
Difciple.Ce c..
fore,c'eft
qu'curte la re
om ,
Salvianusa proc
devroit
occuper
Storu.
retrovecansie
Caar -t
LesFF.de
Sainte
Marie ons
da
copifie
Bonnivard,&~ .
Calvianuspour
notre
troen
Alme
fembleque les
nouvea
e
doiventpas
heliter a
reti
Salomins
Editeursdu
Rituel
d'Aze
s , très- difficiles à lire , &
elques endroits il avoit été
tà deviner. Après cet aveu ,
s en droit de conclure qu'il
fois s'être mépris . Le troifiéle
fa Lifte eft un Salvianus. Il
-femblablement Salonius dans
mais dont il ne reftoit que quel-
Salvien étoit un nom fort
qui fe fera préfenté le premier à
n copilte qui tâtonnoit . On
Salvien étoit un Prêtre de Maravoit
inftruit & formé Salonius
, les deux fils d'Eucher. Auffi
dit de lui qu'on peut l'appeller
des Evêques . Bonnivard aura pris
pour le Difciple.. Ce qui fortifie
jecture , c'eft qu'outre la reffemenom
, Salvianus a précisément la
ne devroit occuper Salonius. Le
nc retrouvé dans le Catalogue pri-
Les FF. de Sainte Marthe ont fuivi
du copiſte Bonnivard , & nous ont
Salvianus pour notre troifiéme Evêmefemble
que les nouveaux Edi
e doivent pas hésiter à rendre cette
Salonins.
Editeurs du Rituel d'Anecy,malgré
multiplier nos Evêques , n'ont point
connu celui- ci , & il leur a entierement
échappé. Ils ont fait feulement mention
du Salonius qui foufcrivit au fecond Concile
de Lyon , qu'ils comptent pour le
vingt-deuxième ; ils le qualifient de Saint,
on ne fçait pas pourquoi ; ce n'eft qu'au
premier Salonius que ce titre a été affecté.
Je m'arrête ici , Monfieur , pour ne pas
abufer de la complaifance que vous avez à
me donner une place dans votre Journal .
Je pourrai continuer dans la fuire , ſi vous
voulez bien me le permettre. Je fuis , &c .
新洗洗洗洗洗洗洗洗洗:送送洗洗洗洗
A UN MAUVAIS POETE
CHaque jour tu reçois un compliment nouveau,
Dis -tu , fur ta noble élégance ,
La force , l'énergie & l'aimable cadence
De ces vers qu'enfanta ton ftolide cerveau.
Pour conferver la jouiflance
De la douce vapeur , Damon , qui t'étourdit ,
Contente - toi de ce que l'on t'en dit ,
Sans chercher ce que l'on en penſe.
Jouin de Sanfenil.
AD
CUM ADEUNTE!
her at me tetamen uiqu
TRE
INTERESSANT
Hare& la
Geographie ,
corile
Kinnon de
Perrin ,
4M F
de
Sainte
Alt.me.
Offeur,une
perfonne
quica
mate de la
Chevait
la
Ordres
de
Chevaliers , m
mercevoir
dans
une
Gazette d
hecle
pale ,
qu'un
de
ces
chappé a
ma
connoi.lance:
ataute,j'ai
cherche
desp
garançoir
cette
Gazette ,&
CUM ABEUNTEM.
is , Barbæe , mihi me carior ipfo ,
hînc alios quæris , amice , Lares ?
tum , fi te fine vivere dura
ent , animo te tamen ufque fequar .
gam vultumque habitumque tueri ,
I colloquio , confiliifque frui.
on , Barbae , tui meminiffe juvabit .
que ,fic noftri te meminifle juvet.
RE INTERESSANTE
ftoire & la Géographie , écrite par
meton de Perrin , à M. Remond
de Sainte Albine.
Onfieur , une perfonne qui fçait que
ai traité de la Chevalerie & de
s Ordres de Chevaliers , m'ayant
ercevoir dans une Gazette de Franfiécle
paffé , qu'un de ces Ordres
chappé à ma connoiffance : pour
na faute ,j'ai cherché des preuves de
avançoit cette Gazette , & je n'ai pû
E
ré .
Mars 1671 , contient dans un article ce
qui fuit.
De Drefde le premier Mars 1671 .
"Le Prince Charles , neveu de l'Electeur
de Saxe , qui eft Catholique , a inf-
» titué un Ordre, appellé de fefus-Chrift &
de la Paffion , en la Ville de l'Elbe , où il
» fait fa réfidence ; les Chevaliers qui en
font , doivent porter fur leurs manteaux
» une grande Croix de fatin blanc en bro-
» derie d'argent , au milieu de laquelle fera
l'Image de Notre Sauveur , & au col un
» Ruban bleu tabifé , ayant au bout une
grande Médaille d'or , où la même Image
fera gravée. Comme auffi vénérer parchaquay
cât porte, n'ait ses (13-
,comme je le calipe
228 preaves, je lah
Ordre de J -
Coac
és a Prince Chates , seves de
arte Sare ,qua ef Lathe gut,
an
Moren que
Sant en 1571 ,
czart
Jean -
Georges 11
» ticulierement les Vendredis & Samedis
Saints & affifter aux Services qui ſe font
ces jours. Le 7 du mois paffé , qui avoit
été choifi pour cette inftitution , l'Archevêque
de Lérambert célebra pontificalement
la Meffe en l'Eglife des Réco-
» lets de ladite Ville de l'Elbe , avec la
Mufique de Son Alteffe , & l'harmonie
de tymballes & trompettes, après quoi ce
Prince mit le Collier de l'Ordre à ce Prélat
, & puis auPrince Adolphe , au Prince
» Frédéric , fon frere , à celui de Nurem
berg , & à plufieurs autres perfonnes de
la plus baute qualité .
LA
a
point
trouve se ne
....
Carles.De plus 1. The6me
Electorale del
Va
arétoit
point
Catio
que
Rus
Tette
année
1671 , je ne
igas
acanedes
Branches de ce
on
étoit
encore
rentrer d
Ame:fijeneme
trompepal .
an
Prince
étant
cadet , a.
fald'une
Communion C
de les
freres & de
faa oc
La
cérémonie
de
l'i
Ordrede
Jesus-
Chrift a
éte
fare
sane
Eglife
d'une
Vile
apx.
lea ete
faire
par1
Archae&
elle
Vile
nommée
Ler
amber
Tidique , ne laiffe pas lieu de
e qui y eft porté , n'ait été exédant
, comme je le dis , vouir
aux preuves , je n'ai rien.
me fatisfaffe. Il eft dit :
l'Ordre de Jefus- Chrift a été
r le Prince Charles , neveu de
de Saxe , qui eft Catholique ;
é dans Moréri quel étoit l'Elecgnant
en 1671 , ce devoit être
Jean - Georges II . du nom ,
e lui ai point trouvé de neveu du
Charles. De plus il me semble que
he Electorale de l'illuftre Maifon
n'étoit point Catholique Romaiette
année 1671 , je ne fçais pas
aucune des Branches de cette illaifon
étoit encore rentrée dans la
cité : fije ne me trompe pas , coman
Prince étant cadet , auroit-il
l d'une Communion différente de
de fes freres & de fon oncle l'E-
?
La cérémonie de l'inftitution de
re de Jefus-Chrift a été faite , dit- on ,
une Eglife d'une Vil e appellée l'Elbe,
le a été faite par l'Archevêque d'une
Ville nommée Lerambert. J'ai cher-
E ij
395265
es deux Villes , je ne les ai point trouvées :
orneille , Baudrand & la Martiniere
'ont été inutiles: Je n'ai trouvé dans Bauand
au pardeffus de la riviere de l'Elbe
i paffe en Saxe , que Eisfelb ou Lisflén
, Ville du même pays , qui eft la Patrię
e Luther , & dont le nom approche un
eu de celui de l'Elbe ; mais ce n'eft pas - là
qu'il faut. Je n'ai pas été plus heureux
ns la recherche de la Ville de Léramert
; la Martiniere parle d'Hermanftein ,
trement Erenbreiftein , en Latin Eremrti-
Saxi , qui eft un Château d'Allemane
fur la rive Orientale du Rhin , vis- às
de Coblens , & qui appartient à l'Arevêque
de Tréves , étant dans l'Electot
de ce nom ; mais ce n'eft point cer
ecteur qui auroit pû être qualifié d'Arevêque
de Lérambert , comine étant Seieur
de l'Eremberti du Rhin ; cette derere
Ville eft trop éloignée de la Saxe , &
a le nom de Saxi , que parce qu'elle eft
run rocher . Baudran appelle Erenbur
mune Ville de la Weftphalie , dont le
m fe rend en Allemand par Statberg ; la
artiniere, qui de fon côté ne parle point
cette Statberg, parle de Stadenne, Ville
Duché de Brémenn , dans la baffe Saxe ,
t cela n'eft point encore ce qu'il faut.Ou
2. 119
tarse de Vilas quen or
teseMallor Souvera
el capitale cu Err A ..
Generaphes er pole”.
mecelaChevalente ao &
Elbe ,je ne trouve
spreuvesde fon
exerce
Lazete'dont il eft ici casa
dennement un O:att se
e vers l'an 1310 ,
Get
celiqui
s'appelle a
Ordre de
Ch.9 .&
de
l'Ordre de
Chen .
Setla
premiete
des
Cheval.
one.Le
DictionnaireH?
estion
d'Hollande ,
parle è
bitaNoble
Paffion,
cree
paran
afonde
Saxe,dela
Branche
Amais cet
Ordre
n'évant c
$1794,& fa
marque
étant
etropole ?
ulté ne tenoit que pour l'aupourroit
croire qu'il y a un
ement appellé l'Elbe , lequel ,
ins confidérable qu'une Ville ,
e nom de Ville, qu'en confidée
qu'il étoit alors la réfidence
de Maifon Souveraine ; mais
n'eft gueres fatisfaifant , parce
qui eft capitale d'un Etat , & où
hâteau & plufieurs Eglifes , mées
Géographes en parlent.
H de la Chevalerie inftituée dans
l'Elbe , je ne trouve point non
res preuves de fon exiftence que
azette dont il eft ici queftion. Il
ciennement un Ordre de Jefusftitué
vers l'an 1320 , par un Pa
t celui qui s'appelle aujourd'hui
ent l'Ordre de Chrift , & qui eft
de l'Ordre de Chrift en Portugal :
eft la premiere des Chevaleries de
ume. Le Dictionnaire Hiftorique ,
Lition d'Hollande , parle d'un Ora
Noble Paffion,créé par un Prince de
fon de Saxe , de la Branche de Wef
; mais cet Ordre n'étant que de l'an-
04, & fa marque étant un Ruban
E iij
tre que celui dont la création eft de 1671 ,
' aura pas eu de fuite , & qu'on s'en fera
enu à la première cérémonie dont parle
a Gazette. Que penfer fur tout cela ? Je
rois , Monfieur , qu'il y a du vrai dans
Particle en queftion , mais que l'article a
té mal rédigé , ce qui le rend une Enigme.
qu'il faudroit tâcher d'éclaircir. J'ai l'honheur
d'être , &c. .
SUITE
*
De la Lettre fur le Systême des quatre
couleurs primitives du Sr Gautier.
M
On objet dans cette Lettre eft d'inftruire
le Public fur mon Art , & de
prouver que le fyftême à trois couleurs de
e Blond eft impraticable & ne peut rendre
tous les objets de la Nature .
* Cette Lettre eft inferée dans le Mercure de
Juillet 1749 , dans laquelle il s'ett gliſſé une faute
l'impreffion , page 169 , lignes 17 & 18 , au lieu
He quatriéme & même cinquième couleurs primitives ,
1 faut lire , cinquiéme & même fixiéme couleurs
Primitives ,
oblerver1 ° . que les cras
hette font telles qu'elles foe :
&femblables
aux coM.TER) Cperre
ou en poudre. E..es c
plus brillantes
en y pa
vernis;alors eliesredem
carsbrovées àl'natie. Ce ch.. ~
trovient du luifant que l'huile c
couleurs ,meme apres étre at
siruntableau ,fort avec t
o les huiles delicatives. 236.
taonlesemploye or
canarement
tursdont je me lets , lonta
plasbelles couleurs de al
maisle panier poreux & D
Site
Impreffion ,
reçoit bien
& elles
reftent alors com
sexent dans leur
premiet
star
ecours du
vernis
on t
vivacite.
Je
conclus delà
que le
verr
mes
couleurs ce qui
leur
traits
rendre
telles
qu'ens!
4, onpeur
reprefenter
avec le
derstoutes
fortes de
tabita
ale jelesai
donnees f
que
chacun
pulife
avecun
E
obferver 1 °. que les couleurs
te font telles qu'elles fortent
& femblables aux couleurs féerre
ou en poudre . Elles deus
brillantes en y paffant une
vernis ; alors elles reffemblent
rs broyées à l'huile. Ce changeient
du luifant que l'huile donouleurs
, même après être appliun
tableau , foit avec les huiles
a les huiles defficatives, avec lefles
employe ordinairement.
eurs dont je me fers , font auffi viles
plus belles couleurs de la Peinis
le papier poreux & humide ,
impreffion , reçoit l'huile qui les
, & elles reftent alors comme elent
dans leur premier état ; mais
fecours du vernis on remplace
acité.
conclus de- là que le vernis donmes
couleurs ce qui leur manque
es rendre telles qu'elles font en efn
peut repréfenter avec les mêmes
irs toutes fortes de tableaux peints
ile : je les ai données fans vernis ,
que chacun puiffe avec un peu de fa-
E iiij
2º. Je me fers de trois clefs pour les dif
erens tons que je veux donner à mes talores
de cette Ecoat , come
el,des Caractes , de i
Analost aucune co. TLX COM
akvre , qu the ordinaremet
to rentes. Ces (çavans Peres
motor ces couleurs que par lk.
perion ,for test dans les
referve lesi
kisersdominans d
leaux , ceci paroîtra nouveau. ( Je ne crains ma do pis
pas que l'on indique quelque Mémoire
préfenté à l'Académie , qui en ait fait menion.
) Ces trois clefs font fondées fur mes
quatre couleurs primitives , & ne font que
des differentes modulations de ces mêmes
couleurs ; la premiere eft propre aux grands
effets du tableau , & n'eft compofée que de
couleurs folides , mais peu éclatantes ; la
feconde eft vive & très-éclatante ; la troifiéme
eft douce, agréable & tendre , & roue
effentiellement fur les verds, pour repréfenter
les plantes & les beaux paysages
Flamands .
Je pais faire l'application de ces trois
clefs aux trois goûts les plus connus & les
plus parfaits dans l'Art de peindre , par
exemple :
pre- La premiere clef que je nommerai
miere Palette , eft celle que j'ai donnée
dans ma Lettre ; les couleurs qui la compofent
, font
1º. Le noir pur , dit d'Allemagne .
2°. Le bleu terne , dit de Pruffe.
3°. Le jaune d'ocre claire.
4°.Le cinabre .
an exemple de cette Fas
alanchesde mon Evon au C
& dans cellesde met Sa
JalesRomain,& Corre
ka v
paroitre demu
Adeclefou
feconde
Paletes
ou le:
hasdonner les
conlears Ve
22,tesquatre couleursfont,
Manoirrendre,di:de vigt.
Alcatre-mer
premier,
que je
compofe moi ...
Le jaunedoréde macom
de
terramérica
.
Le rougede
carmin
cinabis
quatre
couleurs,
quoiq
Antes,ne
peuvent
rendre's
Nous
venonsdeciter dan: i
cilité fous la preffe , l'Anas
differens Sujets anciens de
Rome . Les Tableaux des plus
res de cette Ecole , comme
phael , des Caraches , de Paul
& c. n'ont aucune couleur dovive
, qui tue ordinairement
teintes. Ces fçavans Peintres
aloir ces couleurs que par leur
appofition , fur tout dans les
x ont réfervé les fraicheurs pour
x les fujets dominans du tableau .
é un exemple de cette Palette
lanches de mon Efpion au Conerre
, & dans celles de mes Salva-
, Jules Romain , & Correge ,
blic a vû paroître de moi.
onde clef ou feconde Palette peut
us donner les couleurs vives du
ces quatre couleurs font ,
e noir tendre , dit de vigne.
"outre-mer premier , ou le bleu vif
ant , que je compofe moi - même.
Le jaune doré de ma compofition ,
t de terramérita.
Le rouge de carmin cinabré.
quatre couleurs , quoique pures &
ntes , ne peuvent rendre les tableaux
ous venons de citer dans la premiere
E v
réfenter les Sujets de l'Ecole Françoife , à
onner des draperies de foye & les étoffes
e velours , comme l'on peut voir dans les
meux portraits des grands Maîtres de
os jours,& les autres beaux morceaux que
Académie de Peinture nous expofe fouent
aux yeux ; elles fervent auffi à repréenter
des oifeaux , des fruits & des fleurs.
e n'ai mis en uſage cette Palette que dans
a Suzanne de ma feconde édition , dans
uelques fleurs & coquilles que j'ai fait
aroître. Je me propofe d'en donner des
xemples plus complets dans l'Art de pein-
Ire en gravûre, après mon Cours d'Anatonie
, d'après quelque tableau de quelques
élebres Académiciens.
La troifiéme clef eft propre aux verds
clatans & de toute nature , qui tiennent
lu verd de veffie , du verd de gris & du
erd d'iris , &c . Je n'ai fait que des
Expériences particulieres de cette clef, auxquelles
j'ai réuffi , mais que je ne puis citer
par un exemple connu , ce que je me
ropofe de faire dans quelque tems ; c'eft
e feul genre avec lequel on puiffe donner
es plantes & les payfages Flamands dans
e goût de Gafpe & autres . La gravûre &
mpreffion de ce troifiéme genre font auffi
ppofées à celui que j'ai mis au jour , que
lers de carte tro
tede afecureshi
tiguse varete ces we
voir dans un paypages
mesM. de laJove.Les
tives de cette def
toired'ivoire outo
mas
ferbleue
parfaitede
eferente de celle de m
2.Aoresanci V'ajoute la co
zavetcompofede b.ru 3: 22
dePalette.
Cet aané citron foncé, &
Paledesjaunes
precedens.
Culeur de
carmin
pur.
Conis
Faletres
peuvent
rendre
en général que la
Nature
yesfont
compofees de: ~
primitives ,
comme
cav .
demontrer,
&
elles ne
difere
tonsplusou
moins vifs de c
Carre
couleurs;les
reinter
tes
couleursfont
proportion:
meresdont
elles
fontc
que l'on
nomme
comie
compofeesde
diverfes fac
avecdes
couleurs
meres
couleurs de cette troifiéme Paditionnées
d'une couleur mixte
au jaune de la feconde Palette, à
grande varieté des verds , com-
Fait voir dans un paysage , que
Paprès M. de la Jouë. Les quatre
rimitives de cette clef font ,
eur noire d'yvoire ou rougeâtre.
Leur bleue parfaite de ma comdifferente
de celle de ma fecon-
. Après quoi j'ajoute la couleur
werd compofé de bleu & de jaune
onde Palette.
uleur jauné citron foncé , diffecelle
des jaunes précédens.
ouleur de carmin pur.
rois Palettes peuvent rendre tous
Es en général que la Nature nous
; elles font compofées des quatre
s primitives , comme on vient de
ontrer , & elles ne different que
tons plus ou moins vifs de chacune
quatre couleurs ; les teintes mixtes
couleurs font proportionnées aux
ars meres dont elles font compofées,
Les que l'on nomme couleurs fales ,
compofées de diverfes façons , & quoivec
des couleurs meres differentes ,
E vj
ce qu'elles font les fondemens de la Peinture
en tout genre.
Ces découvertes fur la nature des couleurs
des differens genres de Peinture, que
le Blond ignoroit , prouvent affez clairement
que cet Artifte ne mérite pas le nom
d'inventeur, que fes éleves veulent lui donner
mal-à- propos : car non-feulement il
ne connoiffoit pas le noir comme couleur
primitive , mais il ne diftinguoit pas même
les differentes clefs dont j'ai fait voir
la néceffité dans la pratique de mon Art.
Les tableaux qu'il a faits à Londres fur les
trois couleurs , auxquelles il a ajoûté quelquefois
des teintes empruntées fur des cuivres
additionels , avoient le défaut de fe
reffembler tous dans leurs teintes , quoique
d'après differens Maîtres , * ce qui eft
prouvé évidemment par ce qu'on a dit en
parlant de la pratique de le Blond , qu'on
peut profiter des places vaides dans chaque
planche , pour donner , fi l'on veut , de certai
nes touches qui augmenteront la force & avec
d'autant plus de facilité , que la même planche
pourra imprimer fous un feul coup de preffe
trois ou quaire couleurs à lafois , mettant du
Les impreffions tenoient tout - à fait de l'Ef
tampe ordinaire , elles étoient pleines de traits
de burin,
* t.
༢certs, ! ,,
*** general , ce verum
Tires mauvais ch
25 perionnes qui
Peinrate ,aventau-p
Jedele Blond.
Pratique des quatre couleurs,
Armareplanchemepare c
te etgravcepour tous les t
deurdans le
tabisaave
our produire toutes les re
unepeuventêtrefaves :
Nitecodeuravecle banx
Conecruteurfur la
planche
,avecle
fecuers des z
s& par elle-mime ,
Aleteintes
Caivantes
.
Acair,&Elegris.Voy
is des parties affez éloignées les
es , pour qu'on puiffe les étendre
fur la planche , fans les confonpofition
eft contre les régles de
, car s'il arrive que dans un tait
des couleurs vives & brillanertainement
le refte du tableau
order avec la vivacité de ces coune
peut donc appliquer féparécoin
d'une planche un ton diffeon
général ; ce feroit pour lors
ce rapportée qui ne pourroit pro-
' un très- mauvais effet ; je m'étondes
perfonnes qui fe piquent de
ans la Peinture , ayent adopté cette
dée de le Blond.
Pratique des quatre couleurs.
premiere planche ne porte que le
elle eft gravée pour tous les tons de
couleur dans le tableau ; elle fert enpour
produire toutes les teintes griqui
ne peuvent être faites que par cet-
Eule couleur avec le blanc du papier.
ette couleur fur la planche peut nous
dre, avec le fecours des trois autres
leurs & par elle- même , les couleurs
les teintes fuivantes .
A, le noir, A E , le gris . Voyez ma Palette.
pofée de noir & de jaune .
ACD , l'ocre brûlée , compofée de noir,
He jaune & de rouge.
ABCD , la terre d'ombre, compofée des
quatre couleurs.
ABC , La terre verte de Verone , comofée
de noir , de bleu & de jaune.
AB , l'indigo , compofé de noir & de
oleu , &c.
Que l'on me prouve que le Blond renloit
ces teintes fans le fecours du noir ; je
lirai alors qu'il pouvoit fe paffer de ma
quatriéme couleur ; mais le Blond n'ayant
amais gravé aucun fujet où il ait employé
a planche noire , il ne peut avoir fait auun
tableau parfait fous la preffe , & il n'a
emedié à ce défaut qu'en migniaturant fes
Estampes , c'est- à- dire , en les finiffant au
inceau . Il eft aifé de prouver ces vérités ,
on-feulement en indiquant , comme j'ai
ait dans ma précédente Lettre , les ouvra
es qu'il a donnés enFrance &la façon dont
s étoient gravés , mais encore par les exraits
des piéces rapportées à la fin de ce
ifcours. Je reviens à la pratique de mes
uatre couleurs.
Je paffe d'abord fous la preffe cette preiere
planche , qui fait fur le papier une
pece de lavé à l'encre de la Chine ; en-
AIR DESJEQDE, OG ITONE RI
, le gras, ie gras ties. &t is
ab æregrande quartuz, d'un re3
teleesde ces courera. Je p.
anime cut ma
ehraveclesteuntes ycasten the
2nd clair,levere tre ked
verd herbe,le verde,
encore , avec le caus
tits noires primitives , les te
zasjaunes faics , &c. Aptis p
xerouge , laquelle procu
ver les reintes des tro3 25 .
as oranges ,les gris ce
atsterole ,lesbrunsrouges,le
es ,les terres de C
es
ne
d'autres
teintes que es
'ont
jamais
produit. De
thepour aller à la
perfi
hapuscourtque l'on doit emparver
eon a voulu le dare;
mais
recette
couleur par ene
ness
le,& par
corfeques:
at des
tableauxfanslefec.
leur ,n'ontpaseu
conre..
edes
couleurs,& ne for.
atsd'unArt qui n'eft
for.
Coiffancedes
couleurs
P
précédente , fait un camayeu
dans lequel on trouve le noir,
lanc , le gris , le gris bleu & le
une grande quantité d'autres
pofées de ces couleurs. Je paffe
s la même feuille ma planche
Fait avec les teintes précédentes,
verd clair, le verd brun , le verd
e verd d'herbe , le verd d'olive,
fait encore avec le fecours
es noires primitives , les terres
es jaunes fales , &c. Après je paffe
The rouge , laquelle produit le rouvec
les teintes des trois autres , les
s , les orangés , les gris de lin , les
s de rofe , les bruns rouges , les termbres
, les terres de Cologne , &
inité d'autres teintes que les trois
rs n'ont jamais produit . Donc ce
pas pour aller à la perfection par un
plus court que l'on doit employer le noir,
e on a voulu le dire ; mais on emcette
couleur par une néceffité innfable
, & par conféquent ceux qui
fait des tableaux fans le fecours de cetuleur
, n'ont pas eu connoiffance de la
re des couleurs , & ne font pas invens
d'un Art qui n'eft fondé que fur la
noiffance des couleurs primitives pour
produifent fous la preffe, fans le fecours du
pinceau , tous les objets naturels.
Effet des quatre couleurs primitives du Sr
Gautier dans les trois clefs de la Peinture.
que
Un célebre Académicien * ayant vû ma
ettre à M. de Boze , m'a fait obferver
mes Palettes , avec leurs teintes interméliaires
, pourroient fort bien fixer l'idée
le toutes les couleurs générales , ce qu'il
royoit poffible par l'application que je
aifois de chaque couleur à des matieres &
les drogues connues en tout pays , def
quelles je pouvois donner par mes trois
Palettes & leurs couleurs primitives & mixes
, & leurs degrés de clair obfcur , toutes
es teintes imaginables.
Il eft certain que le cinabre , par exemple
, l'indigo , les ocres, les noirs , & c. font
flez fixes dans leurs teintes , & que dans
es couleurs ou dans les autres , s'il y a
quelque variation , c'est toujours un degré
le teinte intermédiaire que l'on peut auffi
ifément fixer par comparaifon & même
ire un indigo de tel degré au deffus du
Loir , un outre-mer d'un tel degré au- defus
de l'indigo , &c. on peut encore dire
in noir de la premiere Palette , un noir de
* M. de Réaumur.
posters de doua tuvarico
comme le c
lautre clair & then
acontovan de mattre
Meet your creI DAL
mde méme degre de ...
the found & l'oærevid
timesfont les offers se
mråpourqucilun voin cans
accord qui ne choq
pr
me que je viens de doma
e iourerici de fecondes
teleElondn'a jamais prangquatrecouleurs
, & que
Eleve.
Frescontre le Blond fe:E
en trois
couleurs.
Extrait du
Journal deTren
dont1737, page
1442.
Blondvientde
conduire
fabut:
at iftian but ; c'eſt un
Tablean
Torge, qu'il n'a
point che
&
i de faire
fervir de
premiers
Art,
Nous
avons c
matches,nousles
avons
the
des tons de deux tuyaux d'Or-
- à l'uniffon , mais dont le preard
comme le ton d'une flûte
-l'autre clair & argentin , com-
'un tuyau de montre , c'eft-à-
'on peut voir deux bleus égale-
& de même degré de clair obf-
'un fourd & l'autre vif & éclatquels
font les effets de mes trois
c'eft pourquoi l'on voit dans mes
un accord qui ne choque pas la
ce que je viens de démontrer , je
ore ajoûter ici de fecondes preule
Blond n'a jamais pratiqué mon
des quatre couleurs , & que je ne
fon Eleve.
ves contre le Blond & fes Eleves
en trois couleurs.
Extrait du Journal de Trévoux da
' Août 1737 , page 1442 .
le Blondvient de conduire fon premier
au but : c'est un Tableau de la fainte
ge , qu'il n'a point choifi & qu'on l'a
é de faire fervir de premiere épreuve à
Art, Nous avons vu naître les trois
nches , nous les avons vues grainer, met»
vi les premieres épreuves & les perfections
fucceffives ; nous avons vu mettre la couleur,
d'abord le bleu fur la planche , effuyer la
planche , la mettre fur le papier mou llé fous
» preffe . Nous avons vu le papier fortir de
» deffous la preffe en camayen , c'est- à- dire ,
»avec une empreinte , une image toute bleue
de la Vierge.
la de dir , & desc
line perut pas attent ,
vante , est et le comt
dedefort Gear lei.
Jean Meafe , Marminwwwle-
douce de la V. P.
12. come Improvar a fon M
silla fait grater a ?Part
Tate on prices lege nalon a la m
The Seatour , au portrait
" Nous avons vû & d'autres ont vû auffirme mes jau sunter -
» remettre ce même papier fous la feconde
planche , couverte de jaune & effuyée à l'ordinaire
, en fortir bleue encore en divers
» endroits , jaune en d'autres , bleue & jaune,
» c'eſt- à- dire , verte & diverſement verie en
» divers endroits. Enfin nous avons vû remettre
ce papier & plufieurs papiers fous la
troifiéme planche toute rouge , & en for
» tir avec toutes les nouvelles couleurs , aurore,
"9
orangé, cramoifi , pourpre , violet , agathe,
colombin , &c.
Enfuite il eft dit plus bas , » M. le Blond
» dit qu'il n'entre d'autre noir que celui qui
réfulte du mêlange des trois couleurs , après
» avoir dit que ces trois couleurs font toutes
» les couleurs à l'infini.
Il n'eft pas vraisemblable que le Blond ,
qui vouloir avoir le fuffrage du Public ,
les bienfaits du Roi & les lecours de fes
Affociés , cachât alors la quatriéme plan-
Fury , a
portata:
seaths graver par M. Te
Injerat du koi , Ċ à une patte
The cone j'ai tik gravier par Mr.
ne Robin ;
lefquelles planches
gaversqu'en trois ce
cele de M.le
Cardi
planche nut portent le
quesautres traits de conles
25que dans le
portrait du Po ..
ème
planche , qui
pariss
Trebleupour
frier be cor on
Truant
quelques
autres
territ
de plus
certifier que
M. e
mais
fervide la
planche
Art
n'étoit
fondeque!
leurs,
bleu,
jaune & ro.
je l'ai déja dit , & de plus ce
u'il ne penfoit pas autrement ,
fuivante , qui eft le certificat
eur de défunt fieur le Blond.
Tigné Jean Mouffle , Maitre Im-
-taille- douce de la Ville de Paris,
comme Imprimeur de feu M. le
' ayant imprimé moi feul toutes les
qu'il a fait graver à Paris depuis
de fon privilége jufqu'à fa mort ,
tent fçavoir , au portrait de M. le
I de Fleury, au portrait de Vanderk,
j'ai vus graver par M. Tardieu ,
vûs
rtrait du Roi , & à une pièce d'A-
, que j'ai vu graver par Mrs Blan-
Robert ; lefquelles planches n'égravées
qu'en trois couleurs. Et
ns celle de M. le Cardinal il y avoit
atriéme planche qui portoit le collet ,
elques autres traits de couleur blanque
dans le portrait du Roi il y avoit
atrième planche , qui portoit un febleu
pour finir le cordon bleu de ce
ait & quelques autres teintes bleues ; je
le plus certifier que M. le Blond ne
jamais fervi de la planche noire ,
on Art n'étoit fondé que fur les trois
eurs , bleu , jaune & rouge ; je puis
qu'il avoit gravée avant d'obtenir fon privilége
, laquelle n'étoit faite qu'avec trois
couleurs & trois cuivres , que M. Tournel-
" le , mon confrere , a auſſi imprimée ; j'ai de
" plus imprimé une petite Eftampe de la Face
de Notre Seigneur , qu'il avoit apportée
" d'Angleterre , qui n'étoit gravée qu'avec
" trois couleurs & trois cuivres. Je certifie
" auffique j'ai imprimé chez M.de Mondorge,
Tide ,même cans le
Tumentconclure de
Suede le Lord, mu
après la mort de M. le Blond , la pièce d' A-
» natomie que j'ai citée ci- deſſus , laquelle étoit ·
" toujours en trois planches & en trois cou-
» leurs , comme du vivant de le Blond je
"certifiequej'avois preparé de plus trois cuivres
" exrêmement grands pour graver un autre
portrait du Roi , lorfque M. le Blond mon-
» rut , lequel portrait M. Robert devoit faire
" en trois couleurs , & n'a pas été fini ; en
»foi de quoij'ai figné le préfent & fuis prêt à
l'attefter à qui ilappartiendra. Fait à Paris
»le trente fuillet. Signé à l'original , Moufle,
avec paraphe.
•
acastros , ce
alebásne avec rav
ter pour ne pas aut
tra feroit peri
qui
opetus qui
pratiqunutm
mes Elves & non c
Ayant prouvé évidemment que le Blond
n'a jamais connu ni pratiqué les quatre
Couleurs primitives , & par conféquent ne
s'eft jamais fervi de la planche noire ; de
plus , ayant prouvé que cette quatrième
couleur eft la baze du nouvel Art , & que
Macis
fupras pe dant que
matrundentjult ce, qa ... ett.
szafrançais qui
voulure & m
are
decouverte,
Keletrequi
cortic a
lem'aété
adrese ,
275
i les
portraits , par !
als
Commiffaires ron
fon
privilege
,
de
lag
...
entre
mes
mains
)
pour
..
le
Blond
de
l'embarras
ne
pouvant
réaffir
avec
f
e têtedeS.
Pierre,
faiteàqu
quatre
couleurs ,
dont
j'ai
pas
Lettie
vention ; que je l'ai toujours
que , même dans le premier
iftoire que j'ai fait à Paris * ;
nent conclure de- là que je ne
we de le Blond , puifque fon
totalement oppofé au mien ,
and ne pouvoit pas enfeigner ,
i à d'autres , ce qu'il ignoroit
Peft done avec raifon que je me
teur ( pour ne pas dire plus )
t , qui feroit péri fans moi , &
que ceux qui pratiqueront mon
ront mes Eleves & non ceux de
e ferois furpris pendant que les
me rendent juftice, qu'il fe troune
François qui voulût m'oter la
zette découverte ,
me Lettre qui certifie auffi la mê-
Elle m'a été adreffée , après que
ut fini fes portraits , par l'un de
s les Commiffaires nommés par le
5 fon privilége , ( de laquelle l'oft
entre mes mains ) pour m'enga-
Ter le Blond de l'embarras où il
me pouvant réuffir avec fes trois
5.
une tête de S. Pierre , faite à quatre planquatre
couleurs , dont j'ai parlé dans ma
te Lettre,
»
le 6 Décembre 1739.
M ***.
» Voila le tems de faire des propofitions
» Monfieur,& je n'entends point parler de vous;
""il feroit à craindre que vous n'arrivaſſiez
» trop tard. M. de Maurepas & M. d'Ar- Erime & les Lo-
»genfon , l'un Secretaire d'Etat , & l'autre à Mercure de Sopremore pat
» la tête de toutes les preffes de Paris , vinrent , marire & Va´
mil y a deuxjours à une affemblée chez M. les le premier Logogne
Blond , pour être en état de faire un rapporter, ocre , S. Rice , Here,
• fur l'Art d'imprimer en trois couleurs . On 1 On trouve dans le fee
» va prendre inceffamment des arrangemens , one , barre , ore ,
» pour faire quelque chofe de meilleur que On trouve dans le m
Um. q'em.
» les effais qu'on a faits jufqu'ici *; encore , Litre , Late , Las: & Ser
» un coup voici le tems de faire des propofî-
» tions , de montrer ce que vous êtes en
» état de faire ; je vous dirai même que je
»crois votre projet capable d'être fuivi d'une
» certaine façon ; mais fur tout cela il faut
abfolument que j'aye une converfation avec
» vous ; évite , fi vous m'en croyez , par
» ler à perfonne avant que je vous aye vû. Je
» vais à la campagne juſqu'à Mardi au foir :
toutes les autres matinées je ferai chez moi ;
»fi vous n'y venez pas dans le courant de la
» femaine , je prendrai votre filence pour un
» défiftement , & vous n'aurez point , s'il vous
* Le Blond avoit fait alors le portrait de M. le
Cardinal de Fleury & de Vandeix.
de
ENIG
ME.
fais a ère
tout &vin,
Aren,da mal ,
fource
feconde ,
jefuis,je
plais à toutle
morde
Et-llon plus
noble
deft.n?
7. F.
unchard
AUTRE
.
It
pour
fuis
faite
pour
divertir ,
Blepins
fouvent
j'embarrafe
purs
cachée,&
j'ai
peuc
otre très- humble & très- obéifr
. M ***.
expliquer l'Enigme & les Lo-
Lu Mercure de Septembre par
rocher , marbre & Versailles.
dans le premier Logogryphe
é , cor , ocre , S. Roch , Hero ,
On trouve dans le fecond
, rame , ame , barre , arme , rare,
me. On trouve dans le troifiéme,
fle , Livre , Laie , Laïs & Sérail.
黃洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗潔
ENIGM E.
E fuis un être tout divin ,
bien , du mal , fource féconde ;
où je fuis, je plais à tout le monde
-il un plus noble deftin ?
7. F. Guichard.
AUTR E.
E fuis faite pour divertir ,
Et le plus fouvent j'embarraffe ;
oujours cachée, & j'ai fi peu d'audace ;
Veux-tu fçavoir pourquoi je n'ole point paroître
J'ai de juftes raifons , tu vas en convenir :
Dès qu'une fois on vient à me connoître ,
On m'abandonne , & toi , tu n'as plus de plaifir
J
Par le même.
AUTR E. AU
E n'habitai jamais la terre ,
Je fuis au Ciel , je crée & les Dieux & les Rois
Je donne à l'Univers des loix
Et fais naître à mon gré les biens & la mifére.
Je procure la haine ainfi que l'amitié ;
Que l'on faffe deux parts , je fuis dans la moitié ;
Je protége la Médecine ,
Quoiqu'à cet art j'ajoûte peu de foi ;
Tantôt je ris & je badine ,
Tantôt je raille & fais la mine.
Cher Lecteur , c'eſt encore à moi
Que les belles font redevables
De l'embonpoint & des attraits
Qui les rendent partout aimables ,
Mais à toute heure auffi fur leur fein je me mets ,
Sans qu'elles difent rien jamais.
Par le même.
Du 26 Août 1749 .
nineEte- qui me
realire ,
que men som k mot åte ,
mzdu grand que mes cap a
to asfraces &
eskis
gence ,
that es ze des sons que ve alperíe ,
D. &ie
Boog
asemernulle&
fercate.
Jouin de
Sanical.
kongmonon.
ELLES
LITTERAIRE
BEAUXARTS
,
&
CrossANCE
des
Bates &
2
dela
Poetic &
de
E
Delaque
Françaifi, a
Dulap
,
furtout
des
Etranger
,
par
ordre
al
MÀ
Lenares,
and
...
ft,
1749.
In-
12.
fp. 2:1
antce
titre ,
on
fera
tente
carne
fçait
pasle
Franço
Moppolition,il
feroitplant
AUTRE .
même Eté , qui me voit naître ,
it auffi mourir deux fois.
plus vil que mon nom & mon être ,
le plus grand que mes exploits.
oi les Princes & les Rois
nt leur magnificence ,
r l'éclat des dons que je difpenfe ,
E le Duc & le Bourgeois
1 ne met nulle difference .
Jonin de Sanfeuil.
ELLES LITTERAIRES
ES BEAUX- ARTS , &c.
NOISSANCE des Bautés & des déts
de la Poëfie & de l'Eloquence
Langue Françaife , à l'ufage des jeus
, & furtout des Etrangers , avec
mples , par ordre alphabétique.
D***. A Londres , aux dépens de
té , 1749. In- 12. pp. 211 .
ant ce titre , on fera tenté de croire
uteur ne fçait pas le François , & dans
appofition , il feroitplaifant qu'ilfe
F
les plus illuftres .
mis noe la
france aut
procma
multions on
volume
boke
de
carle que celui i Auteur.i
asrelever endetal
ce
Logicae.
de repond a la de-
On fe tromperoit , fi l'on s'arrêtoit à
la premiere apparence. Nous pouvons
affûrer que M. D. poffede fort bien la Langue
, & qu'il nous paroît en connoître
toutes les fineffes . Il n'y a pas même de
témerité , à décider qu'il eft Poëte. La
préference qu'il donne par tout aux vers
fur la plus excellente profe , décéle fa
feffion. Il porte le fanatifme pour la mefure
& pour la rime , jufqu'à prétendre
que la gêne qu'elles impofent au Poëte ,
leica
,
Temple Amer
rend néceffairement Ecrivain plus correct.
Ambon
,
Armet
. A
& plus exact que le Profateur.
pro-
Par ce trait , il eft facile de conjecturer
que notre Anonyme n'eft pas un admirable
Logicien. On fe confirmera dans cette
opinion par la lecture de fon ouvrage.
Il promet d'enſeigner aux jeunes gens ,
particulierement aux Etrangers , à démêler
les beautés & les défauts de nos meilleures
Piéces de Poëfie & d'Eloquence . A
On en
getaparcetre Ta
Chaitres defonLive, Am
te
Portret de
l'Amour , tot de
te
del
Corteres &
Portraits.
Chan
Terim,
Dialogues en
vers , en 3
del
Erfer, Ep
gramme , F
Tawse
Diew ,
Largage ,
Lates
Livre ,
Mataphore ,
Opera
Traditions.
Du
trai
AANS
e
ridicule
que
foit
cer
lene fera pas
abfolumer
l'exception d'un morceau fort mal
choifingers
. Ilsy
trouveron
:
dans M. Boffuet , il ne cite pas une feule
phrafe de nos Orateurs. Pour l'ordinaire
, il prend dans nos plus grands Poëtes
les endroits les plus négligés. Il leur
oppofe les vers que M. de Voltaire a travaillés
avec le plus de foin. Par là , il fe
marquesfür la
Gramm
Cendant
ils
ne
doiventp
ce
qui
regarde
cette
part
lement foi&
toutes
les
deci
que
qui
s'erige
en
leur
quefois il
donne ,
com
niment fupérieur à tous les plus
es que la France ait produits.
poferions un volume beaucoup
lérable que celui de l'Auteur , fi
ions relever en détail toutes fes
tes de Logique.
hode répond à la jufteffe de fes
nens. On en jugera par cette Ta-
Chapitres de fon Livre. Amitié ,
Portrait de l'Amour , tiré de la vo-
Rouffeau. Temple de l' Amour , tiré
enriade. Ambition. Armée. Affaut.
Caractéres & Portraits . Chanfons.
ifons . Dialogues en vers , en profe.
tion de l'Enfer. Epigramme , Fable ,
r de Dieu , Langage , Lettres fami .
Liberté , Mataphore . Opera De la
Traductions. Du vrai dans les oulque
ridicule que foit cette broelle
ne fera pas abfolument inutile
rangers. Ils y trouveront plufieurs
s remarques fur la Grammaire & fur
e.
pendant ils ne doivent pas , même
ce qui regarde cette partie , ajouter
ment foi à toutes les décifions de l'Aque
qui s'érige en leur Précepteur.
Iquefois il donne , comme des modé-
F ij
AP.
M. de Voltaire , très- fufceptibles de criti - Mo. Qate
que. Quelquefois auffi il cenfure , dans
d'autres Ecrivains , des expreffions qui ne
font nullement réprehenfibles.
Du refte , nous ne jugeons pas néceffaire
de précautionner les lecteurs contre un
artifice de l'Auteur. Il imite , & fouvent
avec affez d'art , le ftyle de M. de Voltaire.
Par tout , il fuit avec affectation l'ortogra
phe particuliere à ce Peete célébre. Pour
mieux perfuader que cette extravagante
production eft de ce grand homme , il feint
que M. de Voltaire , oubliant à la page
123 qu'il s'est déguifé à la tête de l'ou
vrage fous le nom de M. D*** . ceffe
Hiftraction de jouer le rôle d'anonyme ,
& laiffe imprudemment échapper cette
phrafe , une Defcription philofophique des
Cieux , qui n'eft que de mon fujet. Perfonne
ne fera la dupe d'une rufe fi groffiere.
par
Si l'on veut avoir des notions plus dé-,
aillées fur cet arrogant écrit , on peut
confulter la critique ingénieufe , qui en a
Été faite dans la quatrième feuille de l'ourage
périodique , intitulé Lettres fur
uelques écrits de ce tems .
>
ESSAIS fur divers fujets de Littérature &
le Morale, Par M. l'Abbé Trublet , de l'Aadémie
Royale des Sciences & Bellescongée
& anam.
, rae Sant Legins .
1749. AvecApprobe"13"
Ro . Deux mars 1912.
that pp. 417 , fecond vol
Abe & Artigen , Aurem des
Memoires dit :.* \ .
-to pariant da Livre de M
* , sexprime and : C4 1.
par la
delicate an ite
Sades
réfections , en an
• TERE ,ef vinn fort a
free f
Frapple
Parlic de conte
Aye
Memures 70
nana
tale
prointions a
ten
dment
pourrions " is
plus
Hatef
C
EA:
Ce
Literature.
N.
no 15
Temarquer
que
M.1
Abe
7
honneur,
qui
reitints
.
Serve
qu'aux
mollcurs
Eus
e a
pale de
notre
Lang:
ges
étrangeres , &
il
en :
actions,
deux
en
Anglo
Temand,
faite
par une
Dan
de
Prufe.
Mega
prefent,
ces
Elais r
rigée & augmentée . A Paris
fon rue Saint Jacques , à la
749. Avec Approbation & Pri-
Roi. Deux volumes in - 12. Preine
pp . 417 , fecond volume
PP.
bbé d' Artigny , Auteur des nouémoires
d'Hiftoire , de Critique ,
parlant du Livre de M. l'Abbé
s'exprime ainfi Cet ouvrage fi
par la délicateffe du style & par la
les réflexions , en un mot digne de la
E , eft venu fort à propos pour dé
er le Public de cette foule d'Hiftoriet-
Mémoires romanefques & d'autres.
"es productions dont on eft accable.
ement pourrions - nous louer d'une
e plus flateufe les Effais de Morale
ittérature. Nous nous contenterong
arquer que M. l'Abbé Trublet jouit
onneur , qui pour l'ordinaire n'eft
E qu'aux meilleurs Ecrivains. Son
a paffé de notre Langue dans les
es étrangeres , & il en a paru trois
Etions , deux en Anglois , une en
and , faite par une Dame fujette du
e Pruffe.
qu'à préfent , ces Effais n'avoient été
F iij
moins épais , & d'un plus gros caractére
que le volume des trois éditions précédentes.
Indépendamment d'un grand nombre
d'autres additions , M. l'Abbé Trubles .
donne onze nouveaux chapitres. Il y en a
trois dans le premier tome , & ils font intitulés
, des avis , de la raillerie, des Grands.
Voici les titres des chapitres , ajoutés au
tome fecond : Des Conteurs , de l'Humeur
de la Milantropie, de la Singularité, de l'Affectation
, de l'Ufage du monde , de la Timidité
, Obfervations fur les gens d'efprit. Nous
copierons quelques paragraphes , pris au
hazard dans les chapitres qui n'avoient pas
encore vû le jour.
"
>
zja de même chip tre
Sitges pot use acX !:
rent de Lavour tureå te
Tome premier , chapitre des Grands
paragr . 10. » Trois hommes font admis
»dans la plus étroite familiarité d'un
» Grand. Le premier , à un fçavoir étendu
joint un efprit jufte , pénétrant , un gé-
» nie fupérieur . Le fecond eft un homme,
» d'une imagination vive , enjouée , fe
» conde en faillies . Le troifiéme n'a ni le
»folide du premier , ni l'agrément du fe-
» cond , mais il eft fouple , adroit , Alat-
» teur. Le Grand eftime beaucoup le pre-
» mier, s'amufe du fecond , & aime le troi-
» fiéme. C'eft avec celui- ci qu'il juge des
ter dans la place , ce qui e .
Teas fait pour y parvenut , D.
mymaintenit. Lamasa.st.
tarompu.
chap, des Cometar . Parame
Angers ont conteurs. Li.
timears fullent voyage
fire.
des Humeur. Pornor, 5. *
cio afea M.1 Atos de
efes quibuf
fes
vapeurs
qui but fan
Hout en noir. Les
teprats.
fom done pour les
ches.com
Step,de la
M.Cantropie.
Para
Madisunjoura
deaxC
ergo is
avoient
quinte
We
répondirent
que
co
Cette
derniere
phraſe qui est
fort ing
fare &I'm en
retranchos de (e.
streets a
propke re : *
17
TOUJOURS , Au
Lien de , 10
34 du même chapitre . » Tel
difgracié pour une action de
répent de l'avoir faire, & feroit,
trer dans fa place , ce qu'il n'au
ais fait pour y parvenir , ni mêr
s'y maintenir. Lamauvaife for
corrompu.
2. chap. des Conteurs. Paragr. 2 .
yageurs font conteurs. Il faudroit
s conteurs fuffent voyageurs , &
parcouruffent le monde , fans avoir
meure fixe.
p. de l'Humeur. Paragr. 5. » Queln
difoit à feu M. l'Abbé de M. que
ent fes vapeurs qui lui faifoient
tout en noir. Les vapeurs , répon-
1 , font donc voir les chofes comme elles
ap. de la Mifantropie . Paragraphe 3 .
emandois un jour à deux Chartreux ,
rquoi ils avoient quitté le monde.
me répondirent que c'étoit parce
tte derniere phrafe qui eft fort ingénieufe, feroit
ive ,fi l'on en retranchoit le fecond membre.
étre feroit -il à propos de mettre , VOYAGEASTOUJOURS
, au lieu de , FUSSENT TOYA-
$2
Fiiij
» pour y plaire , l'autre pour y déplaire ,
>>& tous deux par conféquent pour s'y >
»perdre.
Chap. de la Singularité. Paragraphe
4. » Il faut être bien raisonnable pour
» être Philofophe fans être ridicule . Il
» faut être bien Philofophe , pour être tou-:
» jours très -raifonnable , au péril de paroître
ridicule .
·Chap. de l'ufage du monde. Paragr. 9 .
» Si le Philofophe s'ennuye dans le mon-
» de , il s'y inftruit , & c'est toujours un
plaifir.
"3
<
Chap. des obfervations fur les gens d'efprit.
Paragraphe 7. Les grands hommes , dit-
>> on fouvent , font les plus grandes fau- :
tes. Ce proverbe , car c'en eft prefque
>> un , eft- il donc bien vrai ? ... Les grands
» hommes font des fautes , parce qu'ils
font hommes : Summi funt , homines ta-:
» men. Quintil . Et ces fautes font gran-
» des , importantes , parce qu'étant faites:
» par gens qui occupent des poftes confi-
» dérables , elles font ordinairement en:
» matiere importante , & ont communé-
» ment de grandes fuites...
dru, z D **
& Pavilege, Pe
mierefois are cet onger
Hylle fut à Piniga de
meil de Pieces chosen.
har36.
Quelque tems zon
Ruletres,quiavoit ala com .
Sale pour fon amet
edition dece
Traits. Le
4 ,a
déterminé a
endome
At,quifelonles
apparences
here.Onlitalatère de c
e
Dedicatoire auRoi.
la
Theoriedes
fentimen
point une
pécalatar
es
découvrela
route ca
ar ,&
nous fait
contul
pointde
plus
grand c
tereux,
Agréez ,
SIRE ,"
importante sauter
le.
Ceftle
prouver
c
VOTRE
MAIESTE
' ;d.
bire ,
facrifiant les c
plus
flatteules à la foi de
THEORIE des fentimens agréables , où ,
Il nousfemble que le mot paroître auroit plus de
jufteffe.
indique les regles que la naans
la diftribution du plaifir ,
les principes de la Théologie
& ceux de la Philofophie moris
, chez David le jeune , rue
pix , au Saint Efprit , 1749. Avec
on & Privilége . Petit in- 8 ° . pp.
miere fois que cet ouvrage a été
il le fut à l'infçu de l'Auteur
recueil de Piéces choifies , qui a
1736. Quelque tems après , un
le Lettres, qui avoit à la campagne
rimerie pour fon amuſement , fit
e édition de ce Traité. Le fuccès
a eu , à déterminé à en donner une
e , qui felon les apparences ne fera
Lerniere. On lit à la tête de celle- ci
pitre Dédicatoire au Roi .
RE , la Théorie des fentimens agréa
n'eft point une fpéculation frivole.
nous découvre la route du véritable
heur , & nous fait connoître qu'il
eftpoint de plus grand que de faire
heureux, Agréez , SIRE , qu'une vé-
= fi importante s'autorife de votre
niple. C'eft le prouver que de mon-
Er VOTRE MAJESTE' ; dans le fein de
victoire , facrifiant les conquêtes les
us flatteufes à la foi de fes promeffes
F v
» & à fon amour pour fes peuples . Heures le prochain & e
» reufe la France , fi ce trait éclatant la
">
»
"
perfuade pour toujours , qu'elle n'a rien
à defirer que de fçavoir jouir des biens
qu'elle poffede ! Heureux le
des que es
biens , Are nderde
genres de vie der pine bas
bitcove que danstous la vota
mmies foarce de la felinare.
genre
hu-
» main , fi tous les Rois , devenus vos imi-
» tateurs , n'afpirent à la gloire que par la
»félicité publique ! templi de philoferme &
Berit avec beauco
lesplus
compi
nuses a
due
maniere
egemen
P tout , tes
nar
les onesdes
entres ,ava
Du bon état de nos organes & de nos
facultés dépend notre bonheur . Nos orthode . Les dies
ganes & nos facultés ne peuvent être en
être en
bon état , qu'autant que nous les exerçons.
Le mouvement ou l'action nous eft donc
néceffaire. D'un autre côté , bornés & foibles
comme nous le fommes , toute action
exceffive & violente uferoit & détruiroit
nos organes. Il ne nous faut donc qu'un
exercice modéré. L'Auteur , partant de ce
principe , paffe en revûe les plaifirs des
fens , ceux de l'efprit & ceux du coeur , &
il fait voir qu'ils ceffent d'être plaifirs , fi
l'on ne les prend avec la jufte modération
que nous preferit l'intérêt de notre confervation.
De là, notre ingénieux Philofophe
remonte au premier être , qui nous a
donné préciſement la mefure de fenfibi
lité , la plus convenable à nos befoins.
Bayle eft ici réfuté , & l'on nous montre
comment l'homme trouve fon bonheur
dans la pratique de fes devoirs , tant eff-
*
les
ouvrages
d'err .
ecritsde ce
tems.
N.
Sesdecet
excellent are.
penaturelle &de
Phi
A
de
Pontile,cui
malaré le
ment qu'il a eu
dène
la
veca à
Paris ,s
ion
dilinacée.
Dep
, M. de
Pouillirse
où
pour le
bonha
sil eft
chargé
d'a
pas
importantes du
min.
AMAZONES
.
Tragedie. Pa
Brage. A
Paris ,
chez F
ades
Auguftins
,àla
defce
qu'envers le prochain & enme.
Raifonnant enfuite fur les
maux qui fe trouvent attachés
condition , l'Auteur recherche
les genres de vie les plus heu-
1 prouve que dans tous la vertu
iere fource de la félicité .
e , rempli de philofophie & d'éeft
écrit avec beaucoup d'éléde
méthode. Les idées les plus
& les plus compliquées y font
d'une maniere également claire
e. Par tout , elles naiffent natu-
= les unes des autres , avantage fi
dans les ouvrages d'efprit , & fi
les écrits de ce tems . Nous fomevables
de cet excellent abregé de
ie naturelle & de Philofophie mo-
. de Pouilly , qui malgré le peu
ffement qu'il a eu d'être connu
qu'il a vêcu à Paris , s'y eft fait
putation diftinguée. Depuis plunnées
, M. de Pouilly s'eft retiré
ms , où pour le bonheur de fes
yens il eft chargé d'une des parplus
importantes du ministére pu-
AMAZONES. Tragédie . Par Madame
cage . A Paris , chez F. Merigot ,
des Auguftins , à la defcente du Pont
F vj
Saint Michel , près la rue Gît- le- coeur , aux
Armes de France , 1749. Avec Approbation
& Privilége.
Nous avons fait connoître fuffisamment
ce Poëme , mais nous ne pouvons louer,
trop fouvent Madame du Bocage , d'employer
, à de fi nobles occupations ,
des
jours que tant d'autres perfonnes de fon
fexe , avec l'opulence dont elle jouit
pafferoient dans la molleffe & dans les
plaifirs. Elle a dédié fa Tragédie aux femmes
, & elle leur adreffe cette Epitre.
Belles , dont le puiffant fuffrage
Donne au génie un prix flatteur ,
Je vous confacre mon ouvrage .
S'il a pû toucher votre coeur ,
J'ofe me promettre l'hommage
D'un peuple , votre adorateur.
Quand vous admirez le courage
De l'Amazone fiere & fage ,
Qui de l'Amour fuit l'art trompeur ,
Songez que l'appas ſéducteur ·
De vos traits , de votre langage ,
Met plus de coeurs en efclavage ,
Que n'en a foumis la valeur
Des Héroïnes du vieil âge .
S'il n'eft plus , ce fameux rivage ,
Où fans liens & fans vainqueur ,
Loversek votre
partage.
emoyen de va
tegen de ceive an fra
Rear , de
l'A-
,&c.
Commandeur 8.
Ordre Rural & N....
A Paris , de 11-
1749-12
, Vol. 1.
comprendre le
Difcours
2.PP.339.
7 M. de
Reaumur
publique de l'Aca
ences
d'aprèsla
Saint
Mar.
te,aui
donnoit
une
ilea
dontileft
queftion.
Co
esun
certain
rems ,
sebererde
voir
tout
cea
your
rapportà
une
matiere
pour
nocs ,
notre T.
en&
Soupçonné
acideis ,
contre
lef avec ra
s fondâtes votre grandeur ,
ce trifte & barbare honneur
re fiécle vous dédommage.
t fléchit , fe plaît & s'engage
s votre pouvoir euchanteur.
univers eft votre partage.
de faire éclore & d'élever en toute
s oifeaux domestiques de toutes efpépar
le moyen de la chaleur dufumier,
le moyen de celle du feu ordinaire.
de Réaumur , de l'Académie Royale
ences , &c. Commandeur & Intende
l'Ordre Royal & Militaire de
Louis. A Paris , de l'Imprimerie
e , 1749 , in- 12 . Vol . 1. pp. 342 ,
comprendre le Difcours Prélimi-
Vol. 2. pp. 339.
1747 , M. de Réaumur lut , dans l'afée
publique de l'Académie des
ces d'après la Saint Martin un Mée
, qui donnoit une idée générale de
dont il eft queftion . Comme ce n'eft
près un certain tems , que nous pous
efperer de voir tout ce qui peut êtré
ar rapport à une matiere qui eft noue
pour nous , notre illuftre Académia
foupçonné avec raifon , que tous
accidens , contre lefquels il faut être
en garde dans des procédés physiques , ne
s'étoient pas encore offerts à lui . Il a voulu
de plus examiner fi les moyens, dont il s'étoit
fervi , n'étoient pas fufceptibles de
perfection , & fi l'on n'en pouvoit trouver
d'autres qui méritaffent de leur être préferés.
Ses foupçons ont été vérifiés , & fes
recherches récompenfées. Il s'eft convaincu
qu'on pouvoit ici employer utilement,
pour faire éclore des poulets , non -fealement
la chaleur du fumier , mais encore
celle du feu ordinaire , comme on le fait
en Egypte. En même tems , il a reconnu
que les fours de nos Boulangers , de nos
Pâtiffiers , & un grand nombre d'autres
pouvoient fervir à cet ufage , fans que leur
deftination ordinaire en fouffrit , & fans
que la quantité de bois qu'on eft obligé
d'y brûler , en fût augmentée. Il eft allé
plus loin , & il s'eft affûré qu'il ne tenoit
qu'à nous d'y faire naître plus de poulets
qu'il en naît dans les fours d'Egypte
fi renommés.
Le Traité de M. de Réaumur eft divifé
en deux parties. Dans la premiere , l'Auteur
enfeigne l'art de faire éclore les oeufs
des oifeaux de toutes les claffes & de tous
les genres . Dans la feconde , il indique les
moyens d'élever , fans le fecours d'aucune
mere , les oifeaux qui font nés fans qu'une
it core les autsdont als Sofit Su
Memoiresdifferens expliquent tout
de la premiere Partie ,& ila
lepremier volome. Lefecon
e te renferme quequatre Mémo
apprendradanslesdeuxpremice
les poulets demaniere qu'ils
lar suppercevoir que les meτες σ
M.de Réaumurdans letro
Penumeration des afages
estendrelenouvel art de
&delever des oifeaux. On
dernier
Mémoire de cefecom
ledétail dedivers
armaleme
offir une balfe-cour.
Pluficu
les,&lesautresau
moins catio
Laformede
Mémoires
,
que
Phyliciena
donnée àfes autr
a para ici
abfolament
lacan
devoir
raconterles
gables quilui ont fait
pand
nombre d'oeufs ,
celles d
roterdans la
coquillebien
petsà
maitre,&
celles qui
beaucoup
d'autres parve
,&
mêmedéja affezgr
Life
ignorer
ces
mauvaisfur
perfonnesqu'ilfe
propo
roientelles
moins attent
Qurs dont ils ont for
moires differens expliquent tout
garde la premiere Partie , & ils
nt le premier volume. Le fecond
ne renferme que quatre Mémoiapprendra
dans les deux premiers,
r les poulets de maniere qu'ils ne
- s'appercevoir que les mères leur
ent . M. de Réaumur dans le troifiét
l'énumeration des ufages , aufbeut
s'étendre le nouvel art de faire
& d'élever des oifeaux. On verra
e dernier Mémoire de ce fecond vole
détail de divers amufemens que
offrir une baffe - cour. Plufieurs font
-, & les autres au moins curieux.
-forme de Mémoires , que notre fça-
Phyficien a donnée à fes autres ouvralui
a paru ici abfolument néceffaire.
crû auffi devoir raconter les avantures
gréables qui lui ont fait perdre un
nd nombre d'oeufs , celles qui ont fait
ter dans la coquille bien des poulets
ts à naître , & celles qui en ont fait
ir beaucoup d'autres parvenus à voir le
r , & même déja affez grands. S'il eût
Té ignorer ces mauvais fuccès , peut- être
perfonnes qu'il fe propofe d'inftruire ,
oient-elles moins attentives à profiter
des précautions néceffaires pour les éviter.
Tout l'ouvrage eft tel que font ordinairement
ceux qui fortent de la plume de
M. de Réaumur. On fçait que l'art de compofer
d'excellens Mémoires Académiques
ne lui eft pas moins familier , que celui de
découvrir les fecrets de la nature , & de la
fuivre dans fes opérations.
ELOGES HISTORIQUES des Hommes illuftres
de la Province du Thymerais , avec un
Catalogue raifonné de leurs ouvrages.
Par M. D. D. Avocat au Parlement , Lieutenant
Particulier de Châteauneuf. A
Paris , chez Jofeph Berthier , Quai des Auguftins
, à l'Image Saint Pierre , & Charles
de Poilly , Quai de Conti , aux Armes
d'Angleterre , 1749. Avec Approbation
& Privilége . In- 12. pp. 75 .
La petite Province du Thymerais eft
une des plus anciennes Baronies de ce
Royaume. Elle a été poffedée par divers
Princes de la Maifon de France , & enfin
par nos Rois. A cet avantage elle joint
celui d'avoir produit plufieurs perfonna- .
ges célébres. M. D. D. fe propofe de recueillir
les principales circonftances de
leurs vies . La parrie de fes recherches, qu'il
fait paroître aujourd'hui , étoit la derniere
dans l'ordre que d'abord il avoit réfolu de
C:
Aris Sat
Cre de Chamar
Sedure &
e du Mans , &: F
brien. Si Let :f...
teurs , il fera - N
Partie , cu
coat .
storiques des
Seant.
ef ,& des
perfonnes
Tance&
lears CTT
ouent vecudans le
ont eu des
Torres de
Empes
convenables
aurD
thez
Anari-16 : P
eredà
Paris
chez
Titl.ara .
ids
Augufins
,
près
le
1749.
Avec
Appro
Deux
volumes
in-
12
ནི་
ཀཤ་
es gens de Lettres , commenner
ce qui concerne quelques
fa Province. Ceux dont il
cette premiere Partie de fon ou
- Lambert du Châtel , ou de Cha-
Maribien le Grand , Jurifconques
Dulaurens , Jurifconfulte &
rique ; Adrien Gueldon , ou Gae
; Jean-Baptifte Thiers , Théo-
Curé de Champrond , dans le
artrain , & enfuite de Vibraye ,
Diocéfe du Mans , & François de
Hiftorien. Si cet effai eft bien
Lecteurs , il fera bientôt fuivi
tre Partie , qui comprendra les
es hiftoriques des Seigneurs de
neuf , & des perfonnes diftinguées
naiffance & leurs emplois , qui
5 , ou ont vêcu dans le Thymerais
y ont eu des Terres de quelque
1
ance .
x Demoiselles
.
ETUDES convenables
le , chez André- Jofeph Pancoucke ,
end à Paris chez Tilliard , Libraire ,
des Auguftins , près le Pont Saint
el , 1749. Avec Approbation & Prie.
Deux volumes in- 12 . vol. 1. pp .
vol. 2. pp. 534.
a
importanta get it ,
it its operanota orGamagit
, mais encore tint les
tion des P ,
pizidevation
de leurs racines ,las es
is nombres ,fur les propuniques,
far la man
islettres au chical , in
l'artde dezazet
tient les notions de la Grammaire les plus a virə
effentielles. On verra dans le fecond les
principales régles de la verfification Françoife
, & plufieurs remarques fur ce qui
caractériſe le Poëme Epique , la Tragédie ,
la Comédie , l'Idille , l'Elegie , l'Eglogue,
la Satyre , &c. Dans le troifiéme , l'Auteur
donne un précis de la Rhétorique.
Ce Traité eft fuivi de quelques réflexions - ions , tant A tea
fur l'art d'écrire des Lettres . Après ces ré
flexions , on trouve divers abregés de
Géographie , de Chronologie & d'Hiftoi
re. L'Auteur fait fuccéder à l'Hiftoire la
Mythologie. De là , il paffe aux Fables
morales , & il rapporte divers fragmens de
celles de l'admirable la Fontaine, Cet ouvrage
eft terminé par un court Traité d'Arithmétique
, & par un petit nombre d'obfervations
fur les devoirs de bienféance
& de politeffe. Il eft compofé , pour la
plus grande partie , par demandes & par
réponſes.
AMUSEMENS MATHEMATIQUES , précédés
des élemens d'Arithmétique , d'Algèbre
& de Geométrie , néceffaires pour
l'intelligence des Problêmes. Chez les
mêmes Libraires , 1749. In- 12 . pp. 417.
Il ne faut chercher dans ce Recueil rien
de nouveau ni de tranfcendant ; mais tout
on cherche la va.cut
theme pour ce qui regarse
serie & de Tran
ge,anfquels il aacare
derations fur lesLogar.
We de cesElemens, vienne
qui compofent l'e't
cai lai ont fait dan
thom &
Amulement Ma
orau
nombrededeux C
Nos
actions defiré que
Ensen
differentes c
fousun mêmeti
The
genre.
Solqueparfon
titreilfem
iln'a
pour obier
Carl
s'efforcede
fairema que
d
le precilion. En un trèse
, l'Auteur a fçû raffembler
- de plus important à fçavoir ;
ent fur les opérations ordinaithmétique
, mais encore fur les
fur l'élevation des Puiffances ,
tion de leurs racines , fur les
des nombres , fur les propores
progreffions , tant Arithméti-
Géométriques ; fur la maniere
er les lettres au calcul , fur les
- , & fur l'art de dégager les indont
on cherche la valeur . Il en
même pour ce qui regarde fes
de Géométrie & de Trigonoméiligne
, aufquels il a ajouté quel
nfidérations fur les Logarithmes.
fuite de ces Elemens , viennent les
es , qui compofent l'effence de
ge , & qui lui ont fait donner par
r le nom d' Amusemens Mathémati
s font au nombre de deux cens qua
Nous aurions defiré que l'Auteur
divifés en differentes claffes , &
ût réuni fous un même titre ceux de
genre.
noique par fon titre il femble annon
u'il n'a pour objet que d'amufer fes
curs,il s'efforce de faire marcher l'utile
les jeunes gens avec le calcul .
CCS TOLT LUTE
of a
ve l'exoterute & Purse
N.
HISTOIRE MILITAIRE des Suiffes , avec
les Piéces juftificatives , dédiée à M. le
Prince de Dombes , Colonel Général des
Suiffes & Grifons au Service de la France. , chest , a.co.a
Par M. le Baron de Zurlauben , Brigadier ,
des armées du Roi , Capitaine au Régiment
des Gardes Suiffes de Sa Majefté ,
& Honoraire Etranger de l'Académie
Royale des Infcriptions & Belles Lettres.
Trois volumes in- 12 . A Paris , chez Def ,
agenttis
, parparet , a
faint & Saillant , rue Saint Jean de Beaurant
vais ; Thomas Hériffant , rue Saint Jacques,
& Vincent , rue Saint Severin .
QUADRUPLEX Le
Var
ex Cara Ma
V. Regis FL ..
Here ,Cr. A
Jufesto B
. DISSERTATION fur l'Autonomie des Pre
Congregar
Villes & des Peuples foumis à une Puif- pp N..
fance Etrangére. Par M. l'Abbé de Guafco,
cox fur
l'incertitude
in- 12. pp. 96. A Avignon , chez fofeph ,& fur la ce.
Daniel Hirshner. Cette Differtation arem- Par M. 74:26-
Infcriptions & Belles Lettres . M. l'Abbé
volumes
in- 12. le pre
porté le prix en 1747 , à l'Académie des
eren
Médecine
St.
de Guafco , d'une des familles du Piémont alquiaitété
refonda
,
les plus diftinguées , & auffi recommandacompter
la
Preface
:le
fa naillance , prix 6 liv.
relie. O.
a été élû cette année pour remplir une
chezle
mêmeL
par érudition que par
place d'Honoraire Etranger de cette Aca- n an Roi fur la
ble
demie . '
general au
sujet
des
enterre
mece
deurs véritables circonftances , qui
maniaugmentée
, 11 eftcom
EXPLICATION du flux & reflux dans ,
feconde édition
,
plicable dans tout autre lyftêaphique
& phyfique que le
prouve l'exactitude & l'uni-
Paris , chez Jambert , au coin
it-le-coeur , à l'Image Notre-
-9 , in 4° .
IARIUM QUADRUPLEX Latine
tique , feu Veteris Italica , nunc
ucem editum ex Codicibus Mareis
, argenteis , purpureis , aliif
m millenaria antiquitatis , fub
annis . Regis Fideliffimi Lufita
biorum , & c. A Jofepho Blanronenfi
, Prefbitera Congregationis
ancti Philippi Nerii .
TATION fur l'incertitude des
la mort , & fur l'abus des enterrécipités.
Par M. Jacques- Jean
Docteur en Médecine. Seconde
deux volumes in - 12 . le premier
feul qui ait été refondu , de 609
ns compter la Préface ; le fecond
pp. prix 6 liv . relié . On trouve
rément chez le même Libraire le
- préfenté au Roi fur la néceffué d'un
at général au fujet des enterremens &
mens , feconde édition , revûë ,
& augmentée . Il eft compris dans
noncer , & l'on en fait le débit à part , entaili 114 8 , 1945 .
faveur de ceux qui ne voudroient point
faire la dépenſe néceffaire pour acquerir ,
l'ouvrage en entier. C'en eft une espéce desmos forenes & the slo
précis. A Paris , chez Debure , l'aînéitipece d'Ulare ,faurense
Quai des Auguftins , à l'Image Saint Paul, alites de morale me al
1749.
ment par Nico as Brea
HISTOIRE GENERALE DES
VOYAGES ,Utcom de
l'interet en t
depuis le commencement du XV.
fiécle.and additions 20
Comm
Tome VII. Defcription de la
Tartariera depa donne ut
Orientale & du Tibet. A Paris , chez Di- teR. P.Daniel Conc.ma
, de10
dot , Quai des Auguftins , à la Bible d'or,
Prêcheurs
,de la Ma
1749 , in-4° . de 621 pages.
de
Salomonede
Venue.
y
noxes & fur la mutation de l'axe de la ind
, de 472 pages
, cont
RECHERCHES fur la préceffion des Equi-
Nicolas
& Marc Face
terre , dans le fyftême Newtonien.
Par
haberique
des
mat.ee
M. d'Alembert , des Académies Royales noncompris
une Epitre
la Société Royale de Londres. A
Paris , 11 pages, &
quatre Approba
des Sciences de Paris & de Berlin , & de
chez David l'aîné , rue Saint Jacques.
THEATRE HISTORIQUE , Géographique
vis-à vis le Collège de la Marche . Le Roi
M.le
Cardinal
Qaerin .
Teologiens
de
Rome.
autrefois
compofe à 1
A Paris , chez Claude- Charles Riolet ,
In-
Anglois
&
François
,
génieur & Graveur , rue Sainte
Genevieve
,
Auteurs
qui ont écrit
Chronologique du Regne de Louis XV.
DITIONNAIRE
Roval
,Frand
a honoré de fon Médaillon l'Auteur
de Ducde
Glocefter
,p
COMMENTAIRE fur le Parménide
de prée
d'environ
trois
m
cette Carte .
Platon , avec une Differtation préliminai-
Nouvelle
édition ,
revue
Horveaux
mots,
ou
nouvell
4 pages , 1743.
chez Jean- Baptifte Pafquali.
7 en Italien.
ATIONS hiftoriques & théolotre
l'efpéce d'Ufure , foutenue
rs Cafuiftes de morale trop aiulierement
par Nicolas Breederle
nom de l'intérêt du triple
vec deux additions au Commenl'Auteur
a déja donné fur l'Ue
R. P. Daniel Concina , de l'Or
eres Prêcheurs , de la Maifon de
ques de Salomone de Venife . A
ez Nicolas & Marc Palearini ,
2-4°. de 472 pages , y compris
le alphabétique des matieres de
> & non compris une Epitre Déà
M. le Cardinal Querini , d'en-
7 pages , & quatre Approbations
s Théologiens de Rome. L'ouen
Latin.
DICTIONNAIRE Royal , François &
, & Anglois & François , tiré des
Is Auteurs qui ont écrit dans ces
s , autrefois compofé à l'afage de
. le Duc de Glocefter , par M. A.
Nouvelle édition , revûe , corrigée
mentée d'environ trois mille deux
ouveaux mots , ou nouvelles phrafes,
A Game Fresera , La '.
Things , 1-8 ° ,
L'overage ejå a çoiſe , par M. D. de la S. R. Deux volumes
, in-4°. 1748. A Londres , chez 7.
Brotherton , & autres Libraires , & à Paris,
chez Debure l'aîné , Libraire , Quai desean era ,c
Auguftins , à l'Image Saint Paul.
Le même Libraire a reçu beaucoup
de Livres Anglois de Médecine , Phyfique
, Mathématique , Hiftoire naturelle ,
-&c.
Iluschtion de ceux qui fo**
mt en nage dans sa prat
Mesrine ,avec leurs de
mayes
chyming ass,deurs w
& hours
differens mes
MAGASIN de Londres. Brochure pésde la
manere ....
riodique , in-8° . de 72 pages d'impreffion, çois Geofres D..
en petit caractére à deux colonnes. Le prix mie a Paris
, & pa
eft d'un fchelling. A Londres , chez R. MA Lenires
, chez
Griffiths , Marchand Editeur , & Libraire ge Royal , C. Da
en Lugdate ftreet , à l'enfeigne de l'âne
autres
.
1749
, - .
chargé de Livres , & chez Guillaume Lan
Meyer, Libraire en Mays- Buildings, dans T des
plantesmédicinal
LETTRES fur l'efprit de Citoyen , fur
jardins
d'Angleterre
, c.
l'idée d'un Roi Citoyen , & fur l'état des etleurnature
,
leats
differens partis qui fe trouvoient à l'ave- ges,avec les obferva
nement de Georges I. à la Couronne .
Danses Médecins
,
tant
a
la même Ville , chez A. Millar , vis-àviss
,
communiquées
à M.
la rue Catherine Street , dans le Strand ,
DocteurSimonPauli
,
S. Martin's lune .
1749 , in- 8 ° . L'ouvrage eft en Anglois,
OBSERVATIONS fur l'homme
*
>
rent
communément
dans .
particulierementàl'
fur
faturcondition
& leur éta
ftructure , fes devoirs , fes efperances
, en de
partiedes
confeils
de
Arts. Dans la même Ville , chez Charles de
edition
,à
laquelle
or
deux parties. Par M. Harley , Maître ès Par
Thomas
Short
de Sk
Hitch
is.
1749 , in- 8°, L'ouvrage eft auffi
TE' des végétaux étrangers , conl'expofition
de ceux qui font mis
nément en ufage dans la pratique
édecine , avec leurs defcriptions ,
Analyfes chymiques , leurs vertus ,
ofes & leurs differens effets , prinent
tirés de la matiere médicale de
enne- François Géofroi D. M. Prode
Chymie à Paris , &c. par Raoul
ffe D. M. A Londres , chez J. Clarke,
Change Royal , C. Davis dans
urn , & autres. 1749 , in- 8 °. L'ouft
en la même Langue.
=
que
AITE' des plantes médicinales , qui
uvent communément dans les enviz
les jardins d'Angleterre , contenant
ticulier leur nature , leurs vertus &
ufages , avec les obfervations des
habiles Médecins , tant anciens
nes , communiquées à M. Ray , &
vant Docteur Simon Pauli, & approlus
particulierement à l'ufage de ceux
eur condition & leur état prive en
He partie des confeils des gens de
. Par Thomas Short de Sheffield D. M.
nde édition , à laquelle on a ajouté un
G
tion , les ufages , les dofes de la plus grande
partie des efpéces de remédes néceffaires
dans les familles , & la manière de les
conferver. A Londres , chez R. Manby
& H. Shute Cox , dans Ludgate-hill
1747 , in -8°.
€
HISTOIRE abregée de l'état préfent de
la Suéde. Londres , chez Jean Nours ,
Libraire dans le Strand , 1748. Deux volumes
in 12. Le premier de 161 pages , &
le fecond de 154.
HISTOIRE Eccléfiaftique par le R. P.
Orfi , tome fecond , contenant le onzième
fiécle de l'Eglife. A Rome , & le trouve
Paris , chez Cavelier , tue Saint Jacques .
au Lys d'or ; in-4° . de 478. pages.
DISSERTATION du P. Panel , Jéfuite ,
fur une Médaille de la Colonie de Tarragone
, à Zurich , de 18 ; pages in-4° . en
comptant la Traduction Elpagnole , qui
eft vis-à- vis du Latin , 1748.
ja
Getik lara ,
zef ophie & en
MadreA,
maColege Royal des Actrons,
de la Facut ce Move..
Querigures en talleduce a
As A
Section , a co
alent Saltat ,
1747-
NE
AQUATIQUE ,
C.
le ,avecunemano
alexeuves des eaux ,par
la
mime
Vie,& .
ne
Libraire ,
174 .
asde
l'ile de
Cey an ,
,
determinees & exp
is
Linneus ,
Docteur
Rege
&
Profetlear de Bu
lime in-8°,
de
240po
e
addition de
14
pages!
dalla
Preface.
Danslam
pensdu
même
Libraire.
ANTS
FIRANGIRES,
adm
Upfal ,par
le
mine
en
1748.
Dans la mi
gensdu
même
Libraire
DIRTATIONSde
M.
Ce
atsde
l'Ecriture
Sainte. I
24.
1748.
Apfel , 2
ORIGINE de l'Univers , expliquée par
un principe de la matiere. A Berlin , 1748 ,
in- 12 . de 238 pages.
HISTOIRE Générale d'Allemagne par le
P. Barre , Chanoine Régulier de Sainte
Geneviève , & Chancelier de l'Univerfité
de Paris. Tome IX . depuis l'an 1558 jufqu'en
1658. A Paris , chez Delefpine &
Heriffant.
Tousces
Livres
de
Sued
en Philofophie & en Médecine
du Collège Royal des Médecins ,
pint de la Faculté de Médecine
avec figures en taille douce ; in-
79 pages. A Stockholm , aux dé-
Laurent Salvius , 1747.
EGNE AQUATIQUE , divifé en clafécrit
, avec une manuduction pour
s épreuves des eaux , par le même
, dans la même Ville , & aux démême
Libraire , 1745.
NTES de l'Ile de Ceylan , revues ,
ées , déterminées & expliquées par
arles Linnaus , Docteur Regent de
ine , & Profeffeur de Botanique à
Volume in- 8°. de 240 pages , fans
er une addition de 14 pages , ni les
nes ni la Préface. Dans la même Ville
- dépens du même Libraire.
NTES ETRANGERES , admifes dans le
d'Upfal , par le même , depuis
jufqu'en 1748. Dans la même Ville
x dépens du même Libraire.
ISSERTATIONS de M. Celfius , fur les
zes de l'Ecriture Sainte. Deux voluin-
8 °. 1748. A.Upfal , aux dépens de
teur .
ous ces Livres de Suéde fe trouvent
Gij
ques.
HARANGUE fur le Commerce , prononcée
à Bordeaux , par le P. Sauret , Jéſuite.
A Touloufe , chez Gaſpard Henault . De onze
pages in-4°.
REFLEXIONS fur l'impiété , prifes du
côté Littéraire , par le P. Lombard , Jéfuite
. Ala Rochelle , chez René-Jacob Debor
des , 1749 , de 16 pages in-8° .
OBSERVATIONS fur la nature du fang ,
nouvellement tiré des veines des malades
, dans lesquelles on en fait connoître
TVOM FRIKA , LISAJA SEN
hises de M. Street , Dud
les Dummerhus Se ...
Ples Sermons & t
Julien
nalep
Tare farle
véritable fage de
Chevaux , & les v 1
Decié à M. leParc C.
2m ,
Comte& Am qua , i
H ,Maitre
Marechal a P:
les mauvaifes qualités , & on indique les deFrance
, &c. Pat
remédes convenables pour les corriger &
les détruire. Par Nicolas-Gervais Deflonchamps
, Docteur en Médecine de la Faculté
de Montpellier , Aggregé au Collège des
Médecins de Rouen, & Médecin ordinaire
de l'Hôpital Général des Pauvres de la même
Ville, A Rouen , chez Laurent Dumefnil
, rue des Juifs , à la Juftice triomphante
, 1748 , volume in - 12 . Cet ouvrage
eft dédié à M. de Pontcarré , Premier Préfident
du Parlement de Normandie.
LE TRAITE' de la Taille de la Pierre
par M. Collot , le trouve à Paris , chez
Briaffon , Libraire , rue Saint Jacques , à
de la
petite
Ecurie du P
Caides
Auguftins , chez L
Trovidence ,&
G.
Hatte
.1749. Ce
Mem
Meffieursde
l'Acad.
der
Siences
,qui ont
de
Anteur font tres- c
marie,quefon
projet pear la
carmalades eftfort bien con
ent
etre
une
extrcm
MENOIRESdu
Chevalie
de,de
Madame &
de
lee, A
Nancy ,
chez Tes
l'Ange Gardien & à la Science . Cet ouvra-
Libraire
,rue dela Bo
ge a été imprimé à Paris en 1727.
las,&
Henry
,
Libraire
-4°.
RONES de M. Symon , Docteur en
e , pour les Dimanches
de l'anc
quelques
Sermons & un Pané-
Deux volumes in- 1 2. fe trouvent
, chez Julien Vatar , Imprimeur-
ITE' fur le véritable fiége de la
des Chevaux , & les moyens d'y
r. Dédié à M. le Prince Charles
aine Comte d'Armagnac , Pair &
Ecuyer de France , & c. Par le Sieur
"
9
Maître Maréchal à Paris , &
al de la petite Ecurie du Roi. A
Quai des Auguftins , chez David
à la Providence , & Gonichon , rue
Juchette. 1749. Ce Mémoire a fubi
en de Meffieurs de l'Académie Roya
Sciences , qui ont jugé que les obons
de l'Auteur font très - conformes à
-ité ,
• que fon projet pour la cure des
ux malades eft fort bien conçû , & que
es peuvent être d'une extrême utilité.
EMOIRES du Chevalier de Mone
, de Madame & de Mademoiſelle
leve. A Nancy , chez Thomas , Impri-
-Libraire , rue de la Boucherie , près
lais , & Henry, Libraire , près la porte
Giij
Quillan , fils , Libraire. Un volume in 12 .
Par M *** •
On nous prie d'inférer ici au fujet de ce
Livre la notefuivante.
Le Public , jouiffant des douceurs de la
paix , verra fans doute avec plaifir cet
Ouvrage. Les Anecdotes qu'il renferme
font arrivées à Tournai pendant la derniere
guerre ; elles ne peuvent déplaire
à perfonne , & Meffieurs les Officiers en
particulier ne feront pas fâchés de les
apprendre. La nobleffe de fentimens , la
grandeur d'ame , la valeur , qui ont toujours
fait le caractere diftinctif de la Nobleffe
Françoife , y paroiffent dans tour
leur jour. Un Officier , autant diftingué par
fon grand coeur & fes vertus , que par
fon illuftre naiffance , y eft un modéle
digne d'admiration . On ne peut s'empêcher
de l'aimer , de l'eftimer , de le plaindre
, de le louer . Sa conduite eft un magnifique
éloge du Militaire François.
Pus prompte
gefonnature que peu de
Plus pear s'en ceria.
hotpote en vente dama
bunda mois denver les Or
Lione Mrak fia ,
tradusies
M.Abbe Berect de C---
A Paris ,chezla vest
ne daFoin ,
almage
2 ,& chiz
Dessale .
TudiQuai des
Auguftins.
Mike
Meritally setren
roue
l'Italie par des
& des
Puchies
caveres."
amourout mis le
com
ator,&il a fçù
cultiver .
ence
fiecle
n'ème,
2.3
toran.La
faguile du ge
encegenre
d'écrire ,
reproduit la
delicate
le
fublime
das
tere
dansles
paffions , la
caracteres,la
fimplicite da
os
diferent de
lum
deles
modeles
.
CePoitedansun
age
enco
Madame & Mademoiſelle Vancleve ont
obtenu les applaudiffemens de tous ceux
qui les ont connus. Le nombre de leurs
admirateurs n'eft point borné aux habitans
de Tournay ; la gloire de leur nom
a fouvent retenti dans les Pays- Bas ; mais
afin qu'on ne pense pas qu'on prodigue
plus prompten
, dont on n'a tiré que peu d'exemle
Public peut s'en conftituer lui-
Juge.
un autre avertiffement ,qu'on nous
Faire imprimer.
expofé en vente dans les preours
du mois dernier les Oeuvres
l'Abbé Metaftafia , traduites de l'Ipar
M. l'Abbé Bonnet de Chemilin
I. A Paris , chez la veuve de Lorfils
, rue du Foin , à l'Image Sainte
iéve , & chez David le jeune , à
Le du Quai des Auguftins.
S
l'Abbé Metaftafio s'eft rendu céleans
toute l'Italie par des piéces de
re , & des Poëfies diverfes. Ses Trafurtout
ont mis le comble à fa réion
, & il a fçû cultiver l'Art Dra
que , en ce fiécle même , avec un fucnouveau.
La fageffe du génie Franen
ce genre d'écrire , lui a fervi de
e : il reproduit la délicateffe dans les
mens , le fublime dans les penfées
érêt dans les paffions , la dignité dans
caractéres , la fimplicité dans la Poëfie ,
ours different de lui-même , toujours
al de fes modéles.
>
Ce Poëtedans un âge encore peu avancé
G iiij
Le jour par de nouvelles productions de
on brillant génie.
de
Le Traducteur avertit le Public , que
ux prétextes de délicateffe ne lui feront
en retrancher des précieux Ouvrages qu'il
blie en notre Langue , & qu'il n'y ajouera
rien par le vain defir de produire fes
Topres penfées.
PROGRAM M E..
'Académie des Belles Lettres , Sciences
& Arts , établie à Bordeaux , diftribue
haque année un Prix de Phyfique , fondé
-ar feu M. le Duc de la Force. C'eft une
Médaille d'or de la valeur de trois cens
ivres .
iften ertaines parties plusic que d'anheman,
& quelle feron la can
Elle avoit donné pour fujet du Prix de
a préfente année , la caufe de la mue de la
oix ; elle n'a pas été fatisfaite des Differtaions
qui lui ont été envoyées , & n'a point
djugé de Prix .
Elle propofe aujourd'hui deux fujets pour
Heux Prix , qui feront diftribués le 25 Août
1751 .
tions for ces deux fujets re
nas que jufqu'an premier M.
75. EllespeuventêtreenFr::
anLarin.On demande qu'c
kisen caracteresbienlifibles.
des
Differtations,ily aura
,& 'Auteur mettra danse
&cacheté,lamèmeSente
som,fon adreffe , & fes
Le premier fujet , eft l'explication de la
sature & de la formation de la Grêle. Le fecond
eft de fçavoir , s'il y a des médicamens
us feront
affranchis de po
Mle
Président
Barbor ,S
Aaimie ,fur les
Foffes du C.
Sear
Brun ,
Imprime
ladite
Académie ,rue
Saint
Alordeaux,ce 25
Août 17
PROGRAMM
nie des
Sciences&
Be
de
Dijon,pour
le
Prix
de
2
de
1750.
Academie,
fondée
par
Bernard
Pouffer ,
Doye
de
Bourgogne
,
annon
rans,
quele
Prix
de
Mo
pari plutot que
аи
ps humain , & quelle feroit la caufe
Tertations fur ces deux fujets ne
çûes que jufqu'au premier Mai
1751. Elles peuvent être en Franen
Latin. On demande qu'elles
rites en caracteres bien lifibles.
s des Differtations , il y aura une
e , & l'Auteur mettra dans un bilé
& cacheté , la même Sentence
nom , fon adreffe , & fes quaaquets
feront affranchis de port , &
à M. le Préfident Barbot , Secretaire
cadémie , fur les Foffes du Chapeau
ou au Sieur Brun , Imprimeur , Age
ladite Académie , rue Saint James.
A Bordeaux , ce 25 Août 1749.
PROGRAM ME
Académie des Sciences & Belles- Lettres
Le Dijon , pour le Prix de Morale
de 1750%
Académie , fondée par M. Hector-
Bernard Pouffier , Doyen du Parle
t de Bourgogne , annonce à tous les
vans , que le Prix de Morale pour Pan
G W
née 1750 , confiftant en une Médaille d'or,
de la valeur de trente piftoles , fera adjugé
à celui qui aura le mieux réfolu le Problême
fuivant .
Strain de Pr.x ,fere
tendan
hreberace
ten
Porobvier
vngunit t
Steerfera tenn de
ATTIE
in
Memoire ,
une
Senter
Si le rétablissement
des Sciences & des
Artsk dy
joindre
une
fe
a contribué à épurer les moeurs .
obfervant que
tres,farledece
Le
die
Sentence ,&Carla
Il fera libre à tous ceux qui
voudronte &
kam
concourir , d'écrire en François ou en La- es & fa
demeure
,
leurs Ouvrages
foiental dit
banandu
:
lifibles , & que la lecture de chaque Mé- s
and
cacheries
,
moire rempliffe & n'excede point une de- yrica le ama
Les Mémoires francs de port ( fans quoi en
tiendra
unReg
tin ,
mie heure.
ils ne feront pas retirés ) feront adreffés
à M. Petit , Secretaire de l'Académie , rue
cavortes
avant cetem
rigerentdeluiunR..
Orages ,le
feront
expedit
tom
du vieux Marché à Dijon , qui n'en recevra e le leur
, &da e
aucun après le premier Avril.
Comme on ne fçauroit prendre trop
de précautions , tant pour rendre aux Sçavans
la juftice qu'ils méritent , que pour
Tauroit
nfé
de
certe
pre
Se
le
Prix
il
fera
une
perfonne ,
domis...
Procuration
pardevar
&
écarter , autant qu'il eft poffible , les brigalifée
parle
Juge
, a
gues & cet efprit de partialité , qui n'entraînent
que trop fouvent les fuffrages vers
Ele
Respite.
Velaqui
le
Prix
fera
de
les objets connus, ou qui les en
détournent
on,il
enverra
pare
par d'autres motifs également irréguliers
I'Académie déclare que tous ceux qui, ayant
travaillé fur le fujet donné , feront convaincus
de s'être fait connoître directement
ou indirectement pour Auteurs des
Mémoires , avant qu'elle ait décidé ſur
on
en
la
forme
Tula
Cene
Ville,il
viendrale
Sele
jour
dela
diftribr
e
fera
dans
une
Afemb
cadémie,
le
Dimanc
bution du Prix , feront exclus du
rs . Pour obvier à cet inconvénient ,
Auteur fera tenu de mettre , au
fon Mémoire , une Sentence ou
, & d'y joindre une feuille de pachetée
, fur le dos de laquelle fera
ne Sentence , & fur le cachet , fon
fes qualités & fa demeure , pour y
ecours à la diftribution du Prix. Lef,
Feuilles ainfi cachetées , de façon
ne puiffe y rien lire à travers , ne
point ouvertes avant ce tems -là , &
retaire en tiendra un Régiftre exact.
qui exigeront de lui un Récépiffé de
Duvrages , le feront expédier fous un
nom que le leur , & dans le cas , où
qui auroit ufe de cette précaution ,
obtenu le Prix , il fera obligé , en
ant une perfonne , domiciliée à Dide
fa Procuration pardevant un No-
- & légalifée par le Juge , d'y joindre
Le Récépiffé.
celui , à qui le Prix fera adjugé , n'eft
Le Dijon , il enverra pareillement fa
aration en la forme fufdite ; & s'il
cette Ville , il viendra le recevoir en
onne le jour de la diftribution du Prix ,
e fera dans une Affemblée publique
Académie , le Dimanche 2 ; Août
0 .
G vj
pu-
Le Dimanche 24 Août 1749 , l'Académie
couronna dans une Affemblée
blique la piece de M. Pinot , Medecin à
Bourbon Lancy.
Cet Auteur étoit déja connu par fa Lettre
fur les Eaux Thermales de Bourbon-
Lancy , imprimée à Dijon en 1743 , in- 12,
127 pages. Elle eft adreffée à M. Fournier,
Medecin Penfionné de ladite Ville , fous
lequel il avoit étudié , comme on peut le
voir à la page 112 de la Lettre , & qui
par fon Approbation du 20 Janvier 1744 ,
en a jugé l'impreffion très - utile au Public
. M. Fournier vient encore d'avoir la
fatisfaction de voir fon Eleve couronné
par l'Académie . C'eft en quelque façon par
tager l'honneur du triomphe.
La Differtation , par laquelle M. Pinot
a remporté le Prix de cette année , eft
divifée en deux parties. Dans la premiere ,
il prouve la véritable caufe de l'Electricité,
par les effets qu'elle produit & par les expériences
qu'on a faites.
Il établit dans la feconde , d'une maniere
évidente , les raifons pour lefquelles les.
corps électriques par eux mêmes ne le font
pas par communication .
Après avoir donné une idée de l'Electricité
, & des differens corps qui em
font plus ou moins fufceptibles , M. Pinos
sepeut sepeter
main attion fillet ons .
sinks corps les plus compacts
alfroportion dessoldeerest.te
les émanations , fe mortret
miraneforme ardente , en terbes
alaiterfur nos organes desfane
garu & douloureutes
, endus pre
ziu ,la lar ,la mariere
(due
o
pas capables de cer The
alicecellequilesprotar aT
red plas de malfe , qu'elle e
tousles corps ,
parse
otectriques par eux-m
munication
,les unsmoins, a
F
pls
communiquent dava
as ne
confervantla
on
reçue ,
qu'autant q
e
nouvelles
emanations
,
te que les
expériences del'E
enten
évidenceles
dégres
de la
vertu
électrique
.
Crear
pretend
que le
fea
evidente&la
feule
cafe.T.
et
enese ,
l'eau
même c
pet;&
c'est
parcequ'il e
ansles
differentesparties des
pe ,
qu'il ne
manifefte
les
violences
,
ue fon action faifant des imur
les corps les plus compacts ,
a proportion
des réfiftances qu'elans
fes émanations
, fe montrant
ous une forme ardente , en gerbes
excitant fur nos organes des fenves
& douloureufes
, on doit prée
l'air , la matiere fubtile , éthéfont
pas capables de ces Phénoque
celle qui les produit, a plus
é & plus de maffe ; qu'elle eft ré
dans tous les corps , parce qu'ils
us électriques
par eux - mêmes ou
munication
, les uns moins, à pron
qu'ils communiquent
davantage
autres ne confervant
la propriété
ont reçûe , qu'autant qu'on leur
e de nouvelles émanations
, de maque
les expériences
de l'Electricité
ent en évidence les dégrés de variade
la vertu électrique.
Auteur prétend que le feu en eft la
évidente & lafeule caufe. Tout , dit-il ,
eft pénétré , l'eau même n'en eft pas
eptée ; & c'est parce qu'il eft enchaîné
s les differentes parties des corps qu'il upe , qu'il ne manifefte
ni fes fureurs
Tes violences,
veulent que le feu & la lumiere foient dese , can
corps de même nature ,
klephusfer
les corps e cos
difiés.
differemment motherement
, pour avoir u
Arouver dans les curte
Seconde
Proposition.
uns
qui nous enviro
20COLDS ouverts auXCHATAT
soumoins ferrés , ce
Il ajoute que les corps électriques par
eux -mêmes renferment plus de feu élémentaire
, que ceux qui ne le font que par
communication , parce qu'ils s'enflamment
& s'échauffent plus aifément , & qu'il ne
faut qu'un frottement qui faffe fortit par
ondulations alternatives les parcelles de feu
qui communiquent le mouvement qu'el- ,à taifon de leurs ·
les ont en raifon de vîteffe , ou de lenteur,
de leurs émanations en raifon de diſtance
& des tiffus des corps , ce qui fait le plus
ou le moins d'Electricité , dont aucune
matiére fubtile , aërienne ou lumineuse ,
n'étant capable , il réfulte que c'eſt néceffairement
le feu ,,
par la raifon que les
parcelles ou atômes électriques produiſent
les mêmes effets que cet élément.
La feconde partie tombe précisément
fur l'objet principal de la queftion propofée.
Premiere Propofition.
Il faut que les émanations électriques
pénetrent les corps , pour communiquer
& qu'elles en agitent les parties intérieurieures
de même nature , fans quoi il n'y
2 let
gravité
ſpecifique&
relatives.
Troisieme
Propofit.on.
Le corps
réfineux ,le f
s,ontde
grands
vide
sitt eft
poreufe &
entrec
&
autrescorps
folides
etroits,
mais
d'une d
Cite&iplus
méable.
Quatrieme
Prope
Le
premiers ,
c'eft-à-dire
pes,
ayant
plus de v.
Infermerplusde
matiere
De ces
propclitionsl'Au
gelelectrivenefe
con
pallagedes
parcelles d
as lectricité , ou une trop legedoit
échauffer les corps électriques
frottement , pour avoir un effet
e , & retrouver dans les corps élecune
chaleur proportionnée à celle
ps électrifant .
Seconde Propofition.
corps qui nous environnent font
u moins ouverts aux émanations qui
éfentent , à raifon de leurs tiffus dif
s plus ou moins ferrés , de leur quande
leur gravité fpécifique & de leurs
tions relatives.
Troifiéme Propofition .
es corps réfineux , le fouffre & les
mes , ont de grands vuides dont la diion
eft poreufe & entrecoupée ; les
caux & autres corps folides ont des poplus
étroits , mais d'une direction plus
že & plus méable .
Quatrième Propofition.
Les premiers , c'eft-à-dire les réfines , les
ommes , ayant plus de vuides , doivent
nfermer plus de matiere étrangere .
De ces propofitions l'Auteur conclut, 1 .
ue l'électricité ne fe communique que par
paffage des parcelles de feu qu'on électrile
, & qui paflent en railon réciproque
des directions & pores qui peuvent les recevoir.
Ainfi les corps pefans en admettent
dans leurs tiffus une plus grande quantité
que les corps rares. 2 ° . Que les corps électriques
par eux-mêmes renferment une
plus grande quantité de parties étrangeres
& par conféquent de feu , tandis que les
métaux n'en confervent que très-peu . Donc
les corps électriques par eux- mêmes ne
peuvent l'être , ou que bien foiblement par
communication , puifque la quantité des
particules ignées qu'ils renferment , s'oppofe
néceffairement à celles qui voudroient
y parvenir , leur atmoſphere étant en équilibre,
& ces mêmes parties ne pouvant pénétrer
leurs tiffus par la difpofition des pores.
Ainfi la feule raifon pour laquelle les
corps électriques par eux - mêmes ne le font
pas par communication , dépend de la
quantité des matieres ignées qui réſident
dans leurs tiffus , & des obftacles que ce même
tiffu oppofe à l'entrée de la matiere
ignée qui leur vient des autres.
MES NOUVELLES ,
CARTES,PLANS , &C.
i Dirnt , Graveur de R.
irle Portrait da Cars .
grave d'après le ce more R
Comflampe , qu et de la gr
deM. Bolet ,
repond p
* réputation da fier Div
fe drite afurpale encore
douceur & la force de
lens
morceauxq.4.
blic. On
trouvera ce
ateur aux Galeries d.
deuxautres fort
belles
aspar le fieur
Duftos , &
lai ,place
Dauphine
Trample&
Amphurite , &
The de
Bacchus ,
d'apres &
deM.
Natoire.
Elles for:
Orryde
Fulvy ,
Confeille
andartdes
Finances
.
bestPerit ,
Graveur ,rueS
Macharins ,
qui
conti
la laitedes
Hommes aft
Deltochers
,
Graveur
c
mis
depuispeu auje
fdivans
.
M. l'Abbé Mangin , Docteur en Théologie
, Prieur de Saint Antoine , au Collége
de Lizieux à Paris , auroit eu auffi un Prix,
fi l'Académie en avoit eu deux à diftribuer
Il eft de l'intérêt de la Phyfique & de la
gloire de l'Auteur de rendre fon ouvrage
public.
ARTES , PLANS , & C.
cur Drevet , Graveur du Roi
t de finir le Portrait du Cardinal
gne , gravé d'après le célebre Riette
Eftampe , qui eft de la grancelle
de M. Boffuet , répond part
à la réputation du fieur Drevet
neux Artiste a furpaffé encore dans
par la douceur & la force de fon
es excellens morceaux qu'il a déja
au public. On trouvera cette Efchez
l'Auteur aux Galeries du Lou
2
aroît deux autres fort belles Eftam-
Tavées par le fieur Duflos , & qui fe
nt chez lui , place Dauphine. L'une
Triomphe d' Amphitrite , & l'autre le
phe de Bacchus , d'après deux Tax
de M. Natoire . Elles font dédiées
Orry de Fulvy , Confeiller d'Etat
dant des Finances.
fieur Petit , Graveur , rue S. Jacques ,
les Mathurins , qui continue de graa
fuite des Hommes Illuftres du feu
Defrochers , Graveur ordinaire du
, a mis depuis peu au jour les deux
traitsfuivans.
a
FEBVRE , Docteur en Théologie de la Faculté
de Paris , Confeiller , Aumônier dus le t
Roi , Général & Grand - Maître des Chanoines
Réguliers de l'Ordre de la Sainte
Trinité pour la rédemption des Captifs, né
à Paris en 1685 , & élu en 1749.
EUSEBE RENAUDOT , de l'Académie
Françoife , mort le premier Septembre
1720 , âgé de 47 ans. On lit ces vers au
bas , de M. Moraine .
Après le docte Arnaud , par des écrits célébres
Il foutint & vengea la Foi ;
De l'Hiftoire il perça les profondes ténébres .
Auffi favorisé de l'appui de fon Roi ,
Il fut l'Auteur fameux de l'utile Gazette .
Renommée , à ton tour prens pour lui la trom
pette.
spoke anne , lespo
leverd, celles des Ho. and.
cales des Dances ; cen
indiquées dansle te
hance qui relève le meure
gukla conne une „ pTAT
tance
qui aparu er ce
Macire
prime er for
des rend
compre
& ob'ervations d'int
conftruation de c
ertater le grand no
205, plus importar tos l:s
,que la furete des N
depuis long tems. C:
de
difcutions gre
elementles unes avec
thegnerepoffible d'en a
condeCarte a pour t
are retutte de la
Mancke
Vifeaux du Roi ,&c. El
pagne d'un
Mémoiref
Kiz
anex
; on y
verra a
hydrographie
,
cette cien
le,doirle jour
qu'elle
c
ire ,auxfoins
attenti
on
particulieredes
Mini
Deux nouvelles Cartes Hydrographiques .
méritent l'attention du Public . La premiere
a pour titre , Carte réduite du Golphe du
Mexique & des Iles de l'Amérique , pour
fervir aux Vaiffeaux du Roi , dreſſée au Dépôt
des Cartes , Plans & Journaux de la Marine
, &c. Cette Carte nous a paru travaillée
avec bien du foin & d'un très-grand
détail. On a eu attention de diftinguer par
des couleurs differentes les poffeffions des
ns des François ; le rouge , celles
gnols ; le jaune , les poffeffions des
; le verd, celles des Hollandois, &
è , celles des Danois ; c'eft_ainfi
- font indiquées dans le titre de la
Mais ce qui releve le mérite de cet
e, & lui donne une fupériorité marur
tout ce qui a paru en ce genre ,
n Mémoire imprimé en forme d'A-
, qui rend compte des principales
ques & obfervations dont on s'eft
pour la conftruction de cette Carre ,
ur conftater le grand nombre de corons
, plus importantes les unes que
utres , que la fûreté des Navigateurs
eoit depuis long tems . Ce Mémoire
empli de difcuffions géographiques ,
= tellement les unes avec les autres ,
n'eft guere poffible d'en faire l'extrait .
feconde Carte a pour titre , nouvelle
te réduite de la Manche pour le fervice
Vaiffeaux du Roi , c. Elle eft auffi acnpagnée
d'un Mémoire fort court , mais
ez curieux ; on y verra avec plaifir que
ydrographie , cette fcience fi belle & fi
ale , doit le jour qu'elle commence à réndre
, aux foins attentifs & à la
protecon'
particuliere des Miniftres de la Mariter
à un point de perfection ou aucune Nation
de l'Europe n'eft point encore parvenue
.
Ces deux nouvelles Cartes font de M.
Bellin , Ingénieur ordinaire de la Marine ,
qui s'eft livré à l'étude de l'Hydrographie
avec une ardeur peu commune , & dont il
y a déja beaucoup d'ouvrages , recommandables
par leur degré d'exactitude , entre
autres une Mappemonde d'une forme nouvelle
, fous ce titre , Effai d'une Carte réduite
, contenant les parties connues du Globe
terreftre , &c.
Riyade de hotel de V...:
2.qui occupera un des qu '
Pace Royale. Cet c
ové parla Valera A
c. St Cammas
avantenvoveà Parislie I
conde l'Hôtel deValle de
ede la
grandeur dont!
,le
Graveur qui aga
tamertant au double ceit.
theedes toiles &
calita
atible auffi mal a
propos
esdans
l'échelle &&
crifions dans le mod!
qui auront cePlan , a
Hale
,
nonpour 20 , mas
envale
pour4 au lica de !
* Panen
queſtion fe ver
let
Paillard ,
Marchand
de la ruedela
Fea
des
Victoires ,& à
Tot!
Granerom ,rueS.
Rom
.
O trouve auffichezledit S
tagesduSt
Dernis
, ci a
Les
Partes
réciproques
rateonde
compre
, inft
er
Charlemagne
,
prop
gmentationarrivéefut
dagent,
depuisle
regne
quaceluide
LouisXV
Ce
morceau , unique en fon genre , a
un avantage
confidérable
fur les Mappemondes
ordinaires. Au moyen des Echelles
qu'on y a jointes & des graduations
qui
fervent à marquer les latitudes & les longitudes
, on peut réfoudre tous les Problêmes
Géographiques
avec facilité . Une
exécution
nette & précife & un coup
d'oeil agréable
diftinguent
cette Carte ,
ainfi que tous les ouvrages
de M. Bellin .
Il demeure
rue Dauphine
auprès de la rue
Chriſtine .
Le fieur Cammas , Peintre de l'Hôtel de
Ville de Toulouſe , vient de faire graver
par le fieur Robert , Graveur en taille douce
& en couleur naturelle , demeurant rue
1
e , qui occupera un des quatre
la Place Royale . Cet ouvrage ,
approuvé par la Ville le 28 Avril
eft du Sr Cammas.
eintre ayant envoyé à Paris le Plan
ation de l'Hôtel de Ville de Toua
moitié de la grandeur dont il eft
ement , le Graveur qui a gravé les
- en mettant au double de leur lonl'échelle
des toiles & celle du moa
doublé auffi mal à propos le nom
Es toiles dans l'échelle & celui de
fubdivifions dans le module . On
t ceux qui auront ce Plan , de comp-
Echelle , non pour 20 , mais pour 10,
module pour 4 au lieu de 8.
Plan en queftion fe vend à Paris ,
le Sr Paillard , Marchand Papetier ,
oin de la rue de la Feüillade , près la
ze des Victoires , & à Touloufe , chez
r Grangeron , rue S, Rome.
On trouve auffi chez ledit S. Paillard les
vrages du Sr Dernis , ci après , fçavoir,
Les Parités réciproques de la livre nuéraire
ou de compre , inftituée par l'Emreur
Charlemagne , proportionellement
ugmentation arrivée fur le prix du marc
argent , depuis le regne de ce Prince juf.
u'à celui de Louis XV.
dræn qu dâtdebout , & ce
twee
queception ,Lar
*
entre la France & les principales Villes de peste ani pourra
l'Europe , calculés fur les prix de l'argent
monnoyé , fuppofés depuis 27 livres le
marc jufqu'à so , & par lequel on peut
voir en tout tems fi la France eft créancie
re des autres Etats , ou fi au contraire cea
Etats font créanciers de la France .
Un autre Tableau , contenant la réduc
tion en monnoye de France , des monnoyes
de change des mêmes principales
Villes , le tout calculé fur les prix du marc
d'argent monnoyé , fuppofés depuis 27 livres
jufqu'à so inclufivement.
LETTRE
De M. Voifin
M
Avocat en Parlement
à M. le Vicomte de Polignac .
tiple plas torte & qui voue avec
Tuet mêmechène
goupe are.
dansle
quelies onrema que
Marmitea
covitâtoncu sch
Clemedeclean ,on yappe"
yo´ar..
niksp
oportion , lost cans 21 (0-
amouros,fordans les en
trape deces
moletes de ...
pia ¿ment
qu'e..es ne se ser
varrel,wer ces deux
f¸res
de
keren.
anachepar les
pares,la
tirfurlespluumes&le
durerq
mageeft
exact & a
Here
toutela
lézerte e
tela
branchede
chè o
You
fouees&
recherche.s
de
ftore&les
racinesquipa
tedea
terre,ne
lontpas
pas va
Cegroupe ,qui
daar to
mevue
agréable, eft
d'una
ade
hauteur 7
pieds 61
paleigre
peds6
poucesse
Lauregroupe
reprefentela Fe.
Ce
Nymphe au
borddela
mer
ceaude
rocher
pour
tirer d
filetpleindepo
fons ,
unea
epeddans
l'eau,&
tire ad
Ronyvoitunpetit
Triton q
pourle
débarrafferdes
mal
Onfieur , je dois à votre amour pour les
Arts la defcription de deux Groupes de
marbre , d'un Bufte du Roi , & d'une efquiffe en
terre cuite de ronde boffe de la bataille de Fontenoy
, que Sa Majesté vit à Choify , dans le voyage
qu'elle y fit à la fin du mois dernier , ouvrages de
de M. Adam l'aîné , Sculpteur & Profeffeur de
PAcadémie Royale.
L'un des deux Groupes repréfente la Chaffe
une Nymphe de la fuite de Diane , d'une forme
d'environ vingt- cinq à vingt fix ans , attachant à
une branche de chêne avec un ruban un Héron
qu'elle a tué d'un coup de fêche , tourne la tête
ds , & qui lui préfente un Arc pour recomr
la challe. Une étoffe légere careffe le nud
Nymphe qui eft debout , & ce nud fe deffine
utant definefle que de précifion ;une draquoique
plus forte , & qui joue avec une
he coupée du même chêne , groupe avec les
Nymphes , dans lefquelles on remarque , indamment
de la correction du deffein , une raelligence
de cifeau , on y apperçoit beaucoup
ftefle de proportion , foit dans les contours ,
ans les racourcis , foit dans les emmanche-
; on eft frappé de ces molleffes de la chair qui
tent plus ailément qu'elles ne fe définiffent ;
agine voir refpirer ces deux figures , tant ily
vie & d'expreffion.
Héron , attaché par fes pattes , laiffe fentir
de l'air fur les plumes & le duvet qui fe trou
flous ; le plumage eft exact , & la force de la
é caractérile toute la légereté de cet oifeau
feuilles de la branche de chêne , où il eft fufdu
, font fouillées & recherchées à jour : l'ée
de l'arbre & les racines qui paroiffent fur la
ace de la terre , ne font pas plus vraies dans la
are même. Ce groupe , qui dans tous les points
Tente une vue agréable , eft d'un feul bloc de
bre ;il a de hauteur 7 pieds 6 pouces , & la
cipale figure s pieds 6 pouces de proportion.
' autre groupe repréfente la Pêche.
Une Nymphe au bord de la mer monte fur un
rceau de rocher pour tirer de l'eau le bout
un filet plein de poiffons ; une autre Nymphe af
a le pied dans l'eau ,& tire l'autre , bout du fi-
E; on y voit un petit Triton qui fait tous les efts
pour le débarraffer des mailles où il eft reteplaindre
à la Nymphe qui eif 'lur le rocher , de ce
qu'elle le tire de fon élément, La crainte de manquer
ce Triton , qui fait l'ornement de la pêche ,
augmente l'ardeur & la vivacité des deux Nymphes.
tance.Laprésence de Sa Ma
os de touslesleidats&Pe
gte remarque fur fonboucher ,an
ince eftl'ame de toutes fes a
re
irrévocablementla c.
peuvent
refifter à
l'entrete se
les
regards de ' euxSouve La draperie de l'une , qui eft une étoffe légere ,
vole au gré du vent , ainfi que fa chevelure ; la
partie du filet qui eft élevé hors de l'eau , eft à jour ea,que cost
fourer cet c
qu'immenfe ,a
quatre
facer
voit toutes fortes de poiffons , dont quelques-uns drés ou pans f
comme le naturel , & de la même délicateffe ; on y
cherchent à s'échapper par les mailles.
La draperie de la Nymphe , qui eft affife dans
l'eau , paroît un linge mouillé.
Ce groupe eft agréablement vû de tous côtés ;
la richeffe des attributs ne dégénére point en confufion
il y a des parties de repos qui font valoir
les autres avec art. Ce groupe a la même propor
tion que le précédent .
D'unedesfaces de ce
pecett
leroc,fortent
comme
cac.
Funesavecleurs
flambeaux ,p
PAL
eferende
face , eft
repréfet
Sed'un
antre , &
qui a
arun
Serpent ,
s'arrache
dogs
pour
extrme: la
avec
quelleselle
voit fa
Annetrotemeface ,au
bout
où
s'apperçoit la
fuite
des
ent
,un
bandeau fur les
yeux,
es
compolésde
fes
prope
e un
cyprès.
Pasteboutdu
piédeal ,ca
mphe,fevoit la
Victoire ave
Le Bufte du Roi , que M. Adam retoucha d'après
Sa Majefté , qui voulut bien lui accorder quelques
féances , eft d'une reffemblance & d'une nobleffe
infinies . Cet air majestueux & doux , qui cft
fi naturel à notre Maître , ne l'eft pas moins dans
le portrait. Un vent léger agite artiftement la chevelure,
& fait en paffant à travers , avec les lauriers
qui l'entrelaffent , un jeu que la nature n'exprimeroit
mieux. Ce Bufte doit être placé dans
la galerie de Choify , au milieu des Conquêtes du
4.0i ,
pas
Après ces trois premiers morceaux , Sa Majefté
examina l'efquiffe en terre cuite de la bataille de
Fontenoy , de ronde - boffe , que M. Adam avoit
aufli fait porter à Choifi . Perfonne avant ce célé
bre Sculpteur , même dans l'antiquité , n'avoit encore
ofé imaginer ai tenter un ouvrage de cette
importance
Coment
Chacun
des
quatre
ang
es,
ou
ans,eft
enrichi
d'attributs
m
Ce
grand &
magnifique
projet
d'en
faire
l'explication
pa
antes.
Du
côtédela
Victoire.
Vitoria
ad
Fonteniacum
Fran
agnata,
Auftriacorum
Hannoverorum,
Haffiac
de tous fes foldats & l'Egide de Minerve ,
remarque fur fon bouclier , annonce que la
nce eft l'ame de toutes fes actions , ce qui
are irrévocablement la victoire . Ses ennemis
uvent réfifter à l'intrépidité des François
citent les regards de leur Souverain .
siédeftal , qui doit foutenir cet ouvrage , auffi
qu'immenfe , a quatre faces principales &
- petits côtés ou pans faillans .
ne des faces de ce piédeftal , fuppofé taillé
le roc , fortent comme du centre de la terre ,
ries avec leurs flambeaux , pour répandre la
ir.
une feconde face , eft repréfentée l'Envie qui
appe d'un antre , & qui mordue à la mame
par un Serpent , s'arrache les cheveux & fe
les doigts pour exprimer la douleur & la
avec lesquelles elle voit fa défaite .
une troifiéme face , au bout du piédeftal , du
où s'apperçoit la fuite des ennemis , le Défef-
, un bandeau fur les yeux , eft affis fur des
ées compofés de fes propres dépouilles , &
aîné à un cyprès.
l'autre bout du piédeftal , où l'armée du Roi
nphe , fe voit la Victoire avec tout ce qui lui
-ient.
hacun des
quatre angles, ou confoles en corps
ans , eft enrichi d'attributs militaires.
e grand & magnifique projet m'infpira le def
d'en faire l'explication par les infcriptions
antes.
Du côté de la Victoire.
Victoria ad Fonteniacum Francis , ipforum Regis
ute , affignata , Auftriacorum , Anglorum , Bataum
, Hannoverorum , Haffiacorumque unitorum ,
H
invitis numero , ftrenuitate &folertia" , die Mau XI.
an. M. DCC. XLV.
Victoire que les François, animés par la préfence
du Roi qui les commandoit , ont remportée à Eontenoi
fur les Autrichiens , les Anglois , les Hollandois
, les Hannoveriens & les Heffois réunis ,
malgré la fupériorité de leur nombre , leur bravou
re & leur habileté , le 11 Mai 1745 .
Du côté de l'Envie .
Minus invidia nocet virtuti , quam ipfi machinanti.
L'Envie même fert à faire triompher la Vertu.
Du côté des Furies.
Quidfurent , fi jus imperet , & fi fortior pruden
tia debellet ?
La juftice de la caufe du Roi & la prudence de
Sa Majefté diffipent les complots les plus furieux,
Du côté du Défeĺpoir.
Ne defperent, ubi fpes falutis.
weeklafineffe avec
lequés
At Bat: da ko
fossem
3235 2e se que
prodamoa
Telgu De:
neteAuteur ,
également && gut
pendee& parlaharc cc & .
-Cefen fer fi
habituellement sta
Patater
quele
eroalaver ..
des
grands
Loames , tei
Benin,contla
Sainte
Foarte
tolon& de
Daphne
sevini
aptersan
objet
d'étude
peret
pune
meditation
lavo
L'efpérance de la paix que le Roi vainqueur
laiffe à fes ennemis vaincus , doit calmer leur défeſpoir.
A un des angles.
Saxo parens fecuriùs imperat.
L'obéiflance & l'amour pour fon Maître , dont
le Général Saxon fe fait gloire , affûrent le fuccès
de fon commandement.
A un fecond angle.
Et Francus , Saxoni imitator , vincit.
-
Chaque François triomphe fur les traces de ce
Général Saxon.
A un troifiéme angle.
Sic ductus quifque miles duceret ad pralium.
que la
penice avoit aa
as que ce
mérite fe rer.
queque
brillante
qu'elletot e
du
crayon,
l'Arte
gelelligence de
réaler ce
reston
terminee.
Cet
tocpar
l'examen
des
o
bad
bommes ,
qu'on
découvre
Holubledela
penez
aclean
perpetuellemet
en
exer
parle
même
Bernin eft e
Ate
principe,
c'eftà
forcedeCe
perla
referion&
par
l'exécut
Rome,
deux
ans
apres
yere
&
d'Amphitrite ,q
de
Polignac,
dont
les
con
tes ,
achetapour
décorer
Chaque foldat eft bon Capitaine fous de
pareils
parcesdeuxopera
Généraux.
Au quatriéme angle.
Vulnus facit audaciorem.
For
tone
fon
gout
fur&
pas
Recharge
reftaurer
le
Ace
Lispiede,
qui
avoient
vérité & la fineffe avec lefquelles les deux
es & le Bufte du Roi font terminés , font
es de ce que produiroit l'efquiffe rendue
me Auteur , également diftingué par l'éléde
penfée & par la hardieffe & l'intelligenl'exécution.
par
Peft en effet fi habituellement attaché à Roà
examiner quelle étoit la véritable baze de la
tion des grands hommes , tels que le fa-
Bernin , dont la Sainte Bibianne & le grou-
Apollon & de Daphné devroient être pour
culpteurs an objet d'étude perpétuelle , qu'il a
rqué par une méditation laborieufe & expéricale
, que la penfée avoit à la vérité fon mémais
que ce mérite fe réduifoit à prefque
, quelque brillante qu'elle fût d'ailleurs , lorfcontent
du crayon , l'Artifte n'avoit ni le cou-
= ni l'intelligence de réaliſer cette pensée par
exécution terminée .
eft donc l'examen des par de ces
ouvrages
nds hommes , qu'on découvre la néceffité de
ion indiffoluble de la penfée & du cifeau , mais
cifeau perpétuellemet en exercice, Le Bufte du
Roi par le même Bernin eft encore une preuve
e principe; c'eft à force de fe le rendre familier,
ar la réflexion & par l'exécution ,que M. Adam
Rome, deux ans après y être arrivé , les Buftes
Neptune & d'Amphitrite , que feu M. le Cardide
Polignac , dont les connoiffances étoient fi
tes , acheta pour décorer fon célebre cabinet.
E. jugeant par ces deux ouvrages que M. Adam
oit formé fon goût fur le plus précieux de l'antie
, le chargea de reftaurer les figures de la famil
de Licoméde , qui avoient été trouvées fous des
Hij
ruines L te repondit les du retpectable
& fçavant Prélat ; fon cifeau reffufcita, en quelque
forte , cette famille antique , & l'intelligence fouveraine,
qui regne dans cette reftauration , a rendu
prefque impoffible la diftinction des parties antiques
& de celles dont M. Adam fut le Créateur
par une imitation de l'antique , auffi parfaite que
raiſonnée .
C'est à ces précieux morceaux , qui enrichiffent
actuellement le cabinet du Roi de Pruffe , que
vont être réunis les deux groupes de M. Adam, de
la Chaffe & de la Pêche , par le préfent que lui en
fait Sa Majesté.
Le judicieux éloge que le Roi a fait de ces deux
groupes & de fon Bufte , furtout de la perfection
avec laquelle ils font finis , devient , en faisant
honneur à M. Adam , & en le récompenfant de la
patience & de l'affiduité de fon travail , la régle
déformais de tous les Sculpteurs qui voudront alpirer
à une réputation folide. Telle est donc cette
maxime qu'ils doivent fe graver profondément
dans l'efprit ; le crayon d'Apelles devient
prefque inutile au Sculpteur fans le cifeau labo
rieux de Phidias ou de Praxitelle. J'ai l'honneur
d'être avec un attachement refpectueux , votre ,
&c.
Voifin,
A Paris , ce 30 Juillet 1749,
LETTRE
M.Robert,
Geographe or ma
M.
Komend de
Sainte A
la
Remarque
Brows de Jurm ,
Second
14
mecano la
Geographie So
¡O.Exor ,jeprends la „ berte de
Leure ,
pour
reposte
te dans le
Mercure
tous !
Commie
Autent
42trouve qu'il
étoit
necefl
eafare fi
importante , ..
alon
origine.Je
vou
e
qu'ayant
conçude
cet
Geographie
Sacree , &
Effeurs
performes , co
tana
Prefacede ce
Livre ,
effein
une
perfor
ne
refpect
ForM
Serieux,
pour
lors
Cera
jourd'hui
Avocat
en
Parem
t
qu'il
avoit
une
pareille
decequeje
lui
arois
d'.
al
Serieux
de
ven's
T
moment
que
j'eus
l'honne
ilme
remit
fon
outrage
ent
mifion
d'en
agir
comme
il
me
p
Compotade
concert
,
fat
m
Cenferpar
moimême
,
&
prefion
étant
faire
,
M.
Ser
permettre
que
fon
nom
y
ela
aye
faites.
Time
firm
K E
. Robert, Géographe ordinaire du Roi,
M. Remond de Sainte Albine , en
onfe à la Remarque imprimée dans le
rcure de Juin , fecond volume , page
9 , touchant la Géographie Sacrée,
Onfieur , je prends la liberté de vous adreffer
cette Lettre , pour répondre à la Remar
ferée dans le Mercure , touchant la Géoe
Sacrée. Comme l'Auteur de cette remar-
I trouvé qu'il étoit néceffaire d'inftruire le
= d'une affaire fi importante , il eft bon de reer
jufqu'à fon origine . Je vous dirai donc ,
Seur , qu'ayant conçu le deffein de donner au
c une Géographie Sacrée , & y ayant été
é par plufieurs perfonnes , comme je le mar
Hans la Préface de ce Livre , je communiquai
effein à une perfonne refpectable , qui conoit
M Sérieux, pour lors Clerc de S. Severin ,
jourd'hui Avocat en Parlement , & qui fçat
qu'il avoit une pareille idée , lui fit confie
de ce que je lui avois dit. Cela fit prendre
arti à M. Serieux de venir me voir , & ce fut
e moment que j'eus l'honneur de fa connoifil
me remit fon ouvrage entre les mains , avec
iffion d'en agir comme il me plairoit . L'ouvrage
compofa de concert , fut mis au net , donné
Cenfeur par moi - même , & enfuite imprimé.
preffion étant faite , M. Serieux ne voulut jas
permettreque fon nom y parût, telles prieres
je lui aye faites . Il me fit même quelques dife
;
Hiij
;
ture .
a
quer que je pouvois
m'en difpenfer , & qu'autrement ce feroit pour
moi une humilité trop orgueilleufe , puifque je
marquois dans la Préface , que ce Traité étoit fair
pour l'intelligence des Cartes que j'avois conftruites
d'après Mrs. Sanfon . Pour le contenter , je ne
mis mon nom que comme Editeur . Il exigea de
moi & de mon fils une promeffe réciproque , que
ni luini nous ne pourrions faire aucun changement
que de concert , ce qui fut appuyé de notre figna-
Le Livre ne fut pas plutôt en vente , qu'il
s'en dit l'Auteur à toutes les perfonnes qu'il connoiffoit
, & même on a pouffé , j'ofe le dire , l'infulte
jufqu'à m'envoyer plufieurs Abbés me demander
à acheter le livre de M. Serieux , quoique
le livre ne parût en aucun endroit lui appartenir à
ce titre. Tout autre que moi auroit crû que ces
envoyés ne venoient que de fa part. N'eût- il pas
été bien plus fimple & plus noble de me permettre
de le nommer , commeje l'en avois prié plufieurs
fois? Tant que ces infultes n'ont été que verbales ,
je n'ai rien dit , mais étant devenues publiques , je
ne pus me difpenfer pour mon honneur , d'inftruire
le Public de la vérité . Je dis pour mon honneur,
çar qui ne croiroit pas , à entendre l'Auteur de la
remarque , que c'est moi qui me fuis fait mettre
dans les Journaux ? Cependant je puis jurer & affirmer
que non-feulement je n'en ai rien fait directement
ni indirectement , mais même que je
n'ai vû aucun des Journaux qui en ont parlé , car
fi j'ai été fi long - tems fans donner cette Lettre ,
c'eft que je n'ai appris l'exiſtence de cette remarque
que tard. C'eft M. Serieux qui me l'a appris
le premier , comme en étant fâché , cette nouvelle
ne me fit aucune impreffion , n'étant aucunement
cleon recedare que text
foracorde Mercure pr
paddag for , &
entste
emigré moi ,à prendre . MU
ceneLettre .
te sox le trouverdanssome
melepas ,Monieur et en
ervee par ceux
que
30 Astrar de la
remarque at
Prefaceque je
recondefois qu
mesamisaS'il
reliant av an
a manferitde la
Preface, et
conavec luimême.Eft ::
bolt
perfonne a fart & qu'e…t
eon
travaillefut la
même m
geeft-ceque, das- e .
equecelui à quion lefat
ouvrage &
Pourquor conc
Dictionnaire
Geograph
theebre la
Martinere For
`paſt- ilpour
Auteurdu Di&t on
Deplas ,
puiqueM.
Serie1 :
orage pour en
drpofer à n
gele
revendique an
propreatillieud'ère
blede
opatrementde
paroite sa
Platar ay'ily
avoit J'aimis m
Stommefimple
Editeur.
Vo
tuisledire,la
plusfere
demo lefttrès
certain
nom à cet
ouvrage
,
com
ques
pour
fanfaron
parmi les
quele
premier
volumeeftcr
'ils le feroient eux-mêmes. Je me fuis déi
voir aujourd'hui le Mercure pour fçaquoi
il s'agiffoit , & je me fuis déterminé ,
malgré moi , à prendre la liberté de vous
cette Lettre.
vérité doit fe trouver dans tous les homdoit-
elle pas , Monfieur , être encore plus
ent obfervée par ceux qui reprennent les
Où l'Auteur de la remarque a - t'il trouvé
Préface, que je reconnoiffois que l'ouvrage
de mes amis S'il relifoit avec attention
a tranfcrit de la Préface , il fe trouveroit
radiction avec lui - même. Eft-ce que l'ouqu'une
perfonne a fait & qu'elle abandonne
tre qui travaille fur la même matiére , pour
à fon gré ; eft-ce que , dis-je , un tel abangnifie
que celui à qui on le fait , ne foit pas
r de l'ouvrage ? Pourquoi donc fur ce piedgrand
Dictionnaire Géographique porte - t'il
du célébre la Martiniere ? Pourquoi Moaffe-
il pour Auteur du Dictionnaire Hifto
De plus , puifque M. Serieux m'a abandon.
nouvrage pour en difpofer à mon gré , de
- grace le revendique-t'il aujourd'hui ? Son
propre a-t'il lieu d'être bleffé, après avoir rei
opiniâtrement de paroître dans cet ouvrage
apart qu'il y avoit ? J'ai mis mon nom au Liomme
fimple Editeur. Voila ce que la moje
puis le dire , la plus févére pouvoit exie
moi.Il est très certain que je pouvois mettre
nom à cet ouvrage , comme Auteur , fans
I pour fanfaron parmi les honnêtes gens ,
ue le premier volume eft compofé fur les ou-
"
Hij
qui en font le plus bel ornement . Or ayant fuccédé
au fond de ces illuftres Géographes , tous leurs
ouvrages m'appartiennent. De plus encore je fuis
fi peu finiple Editeur de cet ouvrage , que M. Serieux
doit fe reffouvenir qu'ayant donné de l'argent
à l'Imprimeur pour faire un changement , je
l'obligeai à faire remettre les chofes comme elles
étoient , ce qui lui caufa double dépente . En agiton
ainfi fur les ouvrages d'autrui ? .
LETTRE
View , for le
Programme de A
des Jeux Floraux de Tomica
Ofer
AcadémiedesJeux F
Touloniepropoſe tousles ar
tentioneftfans
doute quetout
prendre. Ily a
cependant , ca
equ'eefair
imprimeràcetteo..
qu'eft
quelquetos pas
arelleeft
même
fujette à
pie
ins.Certe
conditioneſt
conçue en
not fare
remettrepar des per´
Tolonetrois
copiesbien .
carage àM. le
Chevalier d'A
Meirafar fon
regiſtrele nom ,
,&la
demeuredes
perfo:-
at
remifes,
lefquelles
figneront
M.le
Secretaire enaura
écrite
dre,
aprèsquoi il
leuren
expe
Quant au fecond & troifiéme volumes , je les lui
abandonne volontiers ; il les a pris auffi ſous la défenfe
en cas de critique , m'abandonnant le premier
& les Differtations , pour répondre. La part
que j'ai à ces deux derniers volumes eft fi peu de
chofe , que je ne lui en ferai jamais aucune difficulté
. M. Serieux fera ou paroîtra peut - être fâché
que je l'aye nommé , mais vous voyez , Monfieur,
par le récit fidéle que je vous fais ici , & que je défie
qui que ce foit de me démentir fur un feul
point ; vous voyez , dis je , Monfieur , que je ne
Pai fait que dans l'intention de lui faire plaifir
ayant donné à connoître par toutes les démarches
l'extrême paffion qui lui eft venue d'être connu
pour Auteur. J'ai l'honneur d'être , & c.
A Paris le 20 Août 1749 .
Mle
Secretaire ne
recevia
esqui lui
feront
adreffés
parla
'ilsne
font
affranchisde
port
udda
concours
tous
les
our
été
remisà M.le
Secretaire
domiciliéeà
Touloufe
....&
eursfe
feront
fait
connoitre
ent
.....M.le
Secretaire
ave
qui
auront
remisles
ouvrag
couronnés ,
afin
que i
earmêmes
recevoir
lesP
en
premier
lieu,
qui
n'
deaux
Auteursde
rempl
не
алга
"
LET TRE
ae , fur le Programme de l'Académie
des Jeux Floraux de Toulouse .
nfieur , l'Académie des Jeux Floraux de
"ouloufe propofe tous les ans cinq Prix , &
ention eft fans doute que tout le monde
prétendre. Il y a cependant , dans le Proe
qu'elle fait imprimer à cette occafion , une
on qu'il n'eft quelquefois pas poffible de
; elle eft même fujette à plufieurs incon-
F. Cette condition eft conçue en ces termes :
oit faire remettre par des perfonnes domici
a Touloufe trois copies bien lifibles de cha-
Ouvrage à M. le Chevalier d'Aliez .....
crira fur fon regiftre le nom , la qualité ou
-ffion, & la demeure des perfonnes qui les lui
at remifes , lefquelles figneront la réception
M. le Secretaire en aura écrite dans fon re-
, après quoi il leur en expédiera le récé-
- M. le Secretaire ne recevra point les pas
qui lui feront adreffés par la pofte en droi
s'ils ne font affranchis de port....L'Académie
ud du concours tous les ouvrages qui n'ont
été remis à M. le Secretaire par une perfondomiciliée
à Touloufe . . . . & ceux dont les
eurs fe feront fait connoître avant le juget
..... M. le Secretaire avertira les perfon
qui auront remis les ouvrages que l'Acadéaura
couronnés , afin que les Auteurs vient
eux-mêmes recevoir les Prix , & c . ....
dis en premier lieu, qu'il n'eft quelquefois pas
le aux Auteurs de remplir cette condition
HY
que l'Académie leur impofe , parce qu'il arrive
fouvent qu'on n'a aucune connoiffance à Toulouſe
, & qu'ainfi on ne peut adreffer les paquets à un
domicilié dans cette Ville pour les remettre à M.
le Secretaire ; par conféquent bien des gens font
dans l'impoffibilité de concourir , ce qui ne paroit
pas conforme aux intentions de l'Académie .
net one in erint ng ".
bikuju oftavern, deport , şə
latvist max lettres qu'on las corma Ja
ment parlà qu'en auroit "a "
wy23]ebe ia Tcote pri * +* v
$ rs en aft anch Curt iss
Topiò attes paquets enverrotornà
Qelesfortces repon 82.”
taxed,amoinsqu'on s'affran
Mociear ,que vous
vent
HomeLente dans
vo're
Jour:
Sand
Mcademie des
JeurF
dentare ,de
répondreaux et
la même
voie.
C'eft un
Pic,ondu
moins à ce
les
Prixde
cette
Aca
kiteroom
fanceà
Toulouſe.
Jallieurd'être ,&c.
J'ai avancé en fecond lieu que cette loi eft fujette
à bien des inconvéniens , car il eft néceffaire
que le Correfpondant de l'Auteur qui veut concourir
, connoiffe cet Auteur , puifque c'eſt au domicilié
à Touloufe que M. le Secretaire donne
avis des ouvrages qui ont été couronnés , afin qu'il
le falle fçavoir à l'Auteur . Or file domicilié à
Toulouſe ne connoît pas cet Auteur , il eft impoffible
qu'il lui faffe fçavoir que fon ouvrage a été
couronné ; mais dun autre côté , fi ce domicilié
fçait le nom de l'Auteur qui lui a adreffé fa production
, il eſt abſolument le maître de fon fort . II
peut par indifcretion , par négligence , par mauvaiſe
volonté , peut- être même par un intérêt perſonnel
qu'il prend au Prix , empêcher que l'ouvrage qui
fui eft confié , ne foit admis au concours ruifque
l'Académie en exclud formellement les ouvrages
dont les Auteurs fe feront fait connoître avant le
jugement , & ceux qui n'auront pas été remis dans
le courant du mois de Janvier. Ainfi ou le nom
de l'Auteur peut échapper par indifcrétion à fon
Correfpondant , ou fui - même a compofé pour concourir
, ou bien il peut négliger de remettre l'ouvrage
à tems . & par là ce même Auteur , fans
qu'il y ait de fa fate , fe verra privé du fruit de fon
travail .On ne voit pas que la vove de la pofte dont
toutes les Académies de l'Europe permettent de
fe fervir , foit ' ujette à ces inconvéniens
Dettte
18
Act
1749
Août
Mais à quelle fin a t'on donc inferé dans le Pro-
LETTR
mime,pour
fervir
deri
M.
Cammel
,
inferees
dat
moc
de
Juin
Jul
Sujet
de
la
Méthode
de
1
rurgin
du
Roi
,
Orfeur,
feroit
égale
Phonneurde
l'humanit
queles
fuccès
de
ceux q
point les paquets qui lui feront adreflés par la
ils ne font affranchis de port , & qu'il ne répoint
aux lettres qu'on lui écrira fans avoir
ention ?
mbleroit par là qu'on auroit la liberté de
ela voye de la pofte pour envoyer fes ouau
concours en affranchiffant les paquets ,
els autres paquets enverroit-on à M. le See
? Quelles font ces réponfes qu'il dit qu'il
a point , à moins qu'on n'affranchiffe ?
rois , Monfieur , que vous voudrez bien incette
Lettre dans votre Journal , & je prie
urs de l'Académie des Jeux Floraux , ou M.
ecretaire , de répondre aux objections qu'elle
ent, par la même voie. C'eft un letvice qu'on
a au Public , ou du moins à ceux qui voulant
ourir pour les Prix de cette Académie , n'ont
ne connoiffance à Toulouſe.
l'honneur d'être , & c.
De *** ce 18 Août 1749 .
LETTRE
même , pour fervir de réponse à celles de
M. Cantwel , inferées dans le Mercure
du mois de Juin & Juillet dernier , au
"ujet de la Méthode de M. Daran , Chiurgien
du Roi.
Onfieur , il feroit également à de firer , pour
l'honneur de l'humanité & pour fon avanje
, que les fuccès de ceux qui cultivent quelque
H vj
Science ou quelque Art , ne fiffent naître que l'é
mulation. En conféquence de ce noble fentiment,
chacun feroit des efforts pour atteindre ceux qui fe
diftinguent , & il eft évident que ces efforts généreux
tourneroient entierement au bien de la fociété.
Mais ordinairement les fuccès ne produifent
qu'une jaloufie , qui devient toujours préjudicia
ble au Public . Elle nuit à la fociété , parce qu'elle
n'a d'autre objet que de déprimer ceux qui ont eu
le bonheur de s'ouvrir une route nouvelle .
We clear soat de
reprehe
2
mler,
Tousles
„ A
Masodisentin
oplement
traites on
Slikqp,limars
guéris
c'erne -
1218 peores
parantes de la
cres
men
remede & ' e 'cur.
એમાં જો વા
-Tea
platears quifefood
anno
Spardes
Livres,les
anter
ques ,mais
miles ers&
Je fuis , Monfieur , dans le cas de fervir de
preuve des vérités que je viens d'expofer. Mes
fuccès dans le traitement des maladies de l'uiéthre
ont produit tous les mauvais effets dont je parle .
Au lieu de s'attacher à découvrir un reméde , dont
je fais un fecret , parce que ma fortune en dépend ,
on a taché de le décrier , & , ufant d'un ftratagême,
employé , dit- on , par l'Abbé Cottin pour
donner un ridicule à Defpreaux , on s'eſt vanté
d'avoir mon reméde, Mais l'infuffifance de celui
que l'on donne pour tel dans une infinité de cas
eft trop fréquemment prouvée, pour que le Public
ne fe défibufe
pas.
.
ફી
વધા
pasparu
mériter de
répon´t
la
lecture de
leurs c.
octes,
qu'ils
n'ont eu
ca
endre au
Public
crédae
les
maladies de
l'urethre
atk mène plus
efficace que lem
fars
de
cette
vérité
des
ysquej'enai
fourni
de.c
dejeferaile
premierà
lear
is ,en
attendant ,je ne
grotefrleur
parole: ileft
bien
que cene
foientdes
motifs pas
Toasigezbien,
MenGent ,c
dece
nombre M.
Cantel.
Aa
Facitede
Médecinede
Par
Barde
ChirurgiedanslesE
la
Société
Royale de
Lo
coiriapofer ces
fentimens
pas
dans la
fecondité de?
ces
fufflantespourfe
fa.re
,&je
conviendrai
volor
nepas
dans ce
cas.
Le
finde
mon
remède a
exa
cherché,ill'a
trouvé
,
La cupidité a fait donner plufieurs perfonnes
dans un autre travers , dont une légere réflexion
les auroit néanmoins garantis . Ils ont acheté à vil
prix d'un Garçon Chirurgien , qui difoit avoir au
uefois demeuré chez moi , & qui fe vantoit en
conféquence d'avoir la préparation de mes bougies
, une compofition qu'ils s'imaginent être la
mienne , comme fi j'étois affez fimple pour expofer
aux regards curieux un fecret auffi intéreffant
pour moi . Le nombre de ces perfonnes , dupes de
leur avidité , n'eft pas petit , au grand dommage
du Public. Il eft vrai que ceux - ci ne décrient pas
mon reméde ; leur intérêt eft de le faire valoir ,
i n'auroit point de reproche à leur faire , fi
eméde étoit réellement le mien- Mais je fuis
t de parler plus pertinemment que tout autre
vertu du leur. Tous les jours il me vient des
les qu'ils ont inutilement traités pendant long-
, & qui , fortans guéris d'entre mes mains
des preuves parlantes de la difference qui fe
e entre mon reméde & le leur.
y en a plufieurs qui fe font annoncés au Pu
les uns par des Livres , les autres par les nous
publiques ; mais ni les uns ni les autres ne
t pas paru mériter de réponſe. On voit éviment
, à la lecture de leurs ouvrages ou de
annonces , qu'ils n'ont eu d'autre objet que
ire entendre au Public crédule, qu'ils avoient
re les maladies de l'uréthre un reméde au-
& même plus efficace que le mien. Quand ils
nt donné de cette vérité des preuves auffi
entiques que j'en ai fourni de l'efficacité de ma
node , je ferai le premier à leur rendre justice.
s , en attendant , je ne fuis pas obligé de les
roire fur leur parole : il eft bien plûtôt à crain
que ce ne foient des motifs particuliers qui les
nt agit.
ous jugez bien , Monfieur , que je ne mettrai
de ce nombre M. Cantwel , Docteur-Régent
a Faculté de Médecine de Paris , nommé Prour
de Chirurgie dans les Ecoles de la Faculté ,
la Société Royale de Londres , & c. On
loit fuppofer ces fentimens que dans ceux qui
t pas dans la fécondité de leur génie des refces
fuffifantes pour fe faire une grande répuon
, & je conviendrai volontiers que M. Cant
n'eft pas dans ce cas . Le fecret que j'ai tou
ts fait de mon reméde a excité fon émulation ;
' a cherché , il l'a trouvé , dit-il. Je l'en félieite
& le Public avec lui Plus il y aura de perfonnes
qui en feront en poffeffion , & mieux il
fera fervi. Je prendrai cependant la liberté de faire
quelques obferva ions fur les Lettres où il parle
de moi , & je le ferai , à mesure qu'elles fe préfenteront.
L'ordre eft aſſez indifferent dans un femblable
fujet.
Je commencerai donc par lever un fcrupule
qu'a M. Cantwel , au fujet de la publication de
mon reméde. Il ne le publie pas , dit il , parce qu'il
ne veut faire aucun tort à nia fortune . Il le feroit
fans cette confidération , parce qu'un Médecin ne
doit point avoir de fecrets .
Je nie d'abord que la compofition de M. Cantwel
foit la même que la mienne , & je fuis en état
de le prouver , non - feulement à M. Cantwel , mais
encore à tous ceux qui pourroient penfer comme
lui. Ce que j'offre de faire toutes les fois
circonftances l'exigeront.
que
les
1749
das as lescasos e
Pemploye *.
Après ce a
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cours pre n
tvdleestion de mesOu erta200
bundlages de
l'areture "
...(
Pas
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Es
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ouvrage ,
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Betirement,& queje
m'engagea
perles
maladiesde
urethre , c
he horsde la
sphère de
l'aft
que jefuissûrde
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Fradron
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Mercure ,
Mo- £ --
One
on
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Letrede M.
des
Haves de S.
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Mercure
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mois
de
A-v
161.& au
Journal
Hiftor
Jer1748,
page70; &
fans
rem
Be l'onvore
cellede
M.Bri
ead
os de
Septembre
dernier.
Apes
has
prodives,eftil
quelques cas
onnabi
ment
defelpérer
de
fes
Si donc M. Cantwel a découvert un reméde ,
je ne vois pas pourquoi il ne feroit pas le maître
de le donner au Public . Cette découverte lui appartient
incontestablement. Il peut en gratifier la
fociété , & il renonce à fes propres principes , s'il
ne le fait pas . Qu'il avoue donc que c'est l'utilité
qu'il compte en tirer , qui l'en empêche ; alors je
n'aurai rien à dire . Mais s'il n'eft retenu que par
égard pour moi , je le tiens quitte de ce ménagement.
M. Cantwel dit quelques lignes plus bas , qu'il
eft bien éloigné de croire quefa bougie foit infaillible
dans tous les cas . Si M. Cantwel entend ici dans
tous les cas des maladies de l'uréthre , où la bougie
peut toucher ce mal immédiatement , fa bougie
n'eft sûrement pas la mienne ; car je fuis bien
éloigné de croire que la mienne ne foit pas infaillible
Maisje
vais
combattre
M.
C
mes
vitoneulesque
lui
même
sobige,
pour
l'intérêt
duP
fenle de
tranfcrire es
propres
qu'ilm'a
donné,&
qui
eft
Berieme
obfervation.
Il
eft
pellant,
quele
malade
réuniffo
J'
attention
de
graduer
saver!
activité ,
selon
la
diver
"
Invimées à
Paris ,
chez
~
Maire,
Quai
des
Auguftins,àl
-s
ous les cas où je l'employe Après ce que jar
ce fujet , dans le difcours préliminaire de la
elle édition de mes Obfervations Chirurgicales
malaaies de l'uréthre ** , je pourrois me difr
de m'étendre fur cette propofition que j'y at
mment expliquée : mais je répete , en faveur
ux qui n'ont pas lû cet ouvrage , que mes res
n'giffent que fur les parties qu'ils touchent
édiatement , & que je m'engage auffi peu à
ir les maladies de l'uréthre , qui fe trouvent
es hors de la fphére de l'activi é de mon ree
, que je fuis sûr de n'en manquer aucune de
s où peut s'étendre fon action. Et que n'aias
droit d'en attendre après les cures qu'il a
écs , & dont le Mercure , Monfieur , eft le décaire
? Que l'on prenne la peine de recourir à
Lettre de M. des Hayes de Saunrur , inferée
s le Mercure du mois de Novembre 1747 ,
161. & au Journal Hiftorique du mois de
wier 1748 , page 70 ; & fans remonter fi haut ,
l'on voye celle de M. Briffeaud , dans celui du
s de Septembre dernier. Après avoir opéré de
prodiges , eft il quelques cas où l'on puiffe
onnable ment défelpérer de fes fuccès ?
Mais je vais combattre M. Cantwel avec des
nes victorieufes que lui même m'a fournies. Je
s obligé , pour l'intérêt du Public & pour ma
enfe , de tranferire les propres termes du Certiet
qu'il m'a donné , & qui eft au bas de la vingtviéme
obfervation. Il eft d'autant plus intéfant
, que le malade réuniffoit tous les accidens
Ji attention de graduer mes fondes , & d'en
rier l activité , felon la diverfité des cas.
* Imprimées à Paris , chez Debure l'aîné , Liaire
, Quai des Auguftins , à l'Image Saint Paul,
des maladies de l'uréthre , & que je fuis encore en
état de le repréfenter jouiffant d'une fanté parfaite,
quoiqu'il y ait plus de deux ans qu'il foit forti de.
mes mains.
"
*
ג כ
ככ
›
boogies de M. Carr
Camue de mes prépa at
Preglamperfeft on de
Lennes
mereflant que M. Ca
fare
Geraslogque des to ga
Centeftpas a
torme
Detta setole
roulse fure
kne
Teebeede
quelque com***
ele neritede
l'avente
des
remedespropres afarme
matesde
l'urethre, que e
def de la
conno
farce
scelesqui
affectent ce ca
Je , fouffigné , Docteur- Régent de la Faculté
» de Médecine de Paris , certifie que dans le mois
» d'Août 1746 ,je vis venir chez moi M. G... âgé
d'environ quarante ans , qui me dit que dans le
32 deffein où il étoit de fe mettre entre les mains
de M. Daran , Chirurgien , demeurant rue de
Richelieu , & ayant befoin de faire conftater fon
état par un Médecin ou Chirurgien , ainfi que
» ce Chirurgien l'exigeoit de tous les malades , il
» venoit me prier de l'obferver. A quoi m'étant
» prêté , il m'apprit tout ce qu'il avoit ſouffert à la
fuite de plufieurs galanteries qu'il avoit com-
» mencé d'avoir depuis 1730 ; & que fon état préfent
étoit tel qu'il ne pouvoit s'affeoir ni marcher
; qu'il n'urinoit , ainfi qu'il nous fit remarquer
, que goutte à goutte , & avec de grands
efforts ; de plus qu'il avoit une perte d'urine involontaire
nuit & jour , & qu'il fouffroit des douleurs
horribles ..... C'eft dans cet état qu'il me
dit qu'il s'alloit mettre entre les mains dudit Sieur
» Daran. Environ quatre mois après , je vis de nou-
→ veau venir ce malade chez moi . J'eus la fatisfaction
de le voir radicalement guéri de toutes fes
» incommodités , & jouiffant d'une fanté parfaite .
» En foi de quoi j'ai foufcrit le préfent Certificat
pour fervir en ce que de befoin fera. A Paris ,
"trois Avril 1747. Signé , Cantwel.
Tous ces accidens fe font évanouis de l'aveu de
M. Cantwel . J'en ai donc détruit les cauſes . Si
l'on joint cette obfervation avec celles dont je
و ر
* Page 206 , des Obſervations Chirurgicales.
le
avant
mot,
rattirée du
traitement ce
malies
putéspar
mes
mainst
M.
Cantwel
auroit púve
eliminaire de
mon
Livre,
20moinsun
exemplaire, qu
giesmiesen
ufage
ellesdeM
Colde
Villiars ,q
ption
avant que je
vinile
en
Page
d'éruditiondeM.
Cant
oncenpure
perte.
de teftede les
deux
Lettres
autres
obfervation
celei de
garantir le
Pal
ad
quelquesa
M.
Cantwel
pourroir
lui
faire
aire
un
commentaire
de
mo
aire.
Finions
donc,
deja
employée
dans
cette
, &
faire
velme
conftatepar
des
C
maladie de l'uréthre pourra- t'on révoquer
e l'efficacité de mon reméde ? S'il n'en eft
même des bougies de M. Cantwel , ce n'eft
faute de mes préparations ; il ne doit s'en
e qu'à l'imperfection des fiennes.
oit fort peu intéreffant que M. Cantwel fit
ire Généalogique des bougies , qui ont été
yées depuis que les maladies vénériennes
onnues. Ce n'eft pas la forme que je donne
orceau de toile roulée fur elle-même , après
été imbibée de quelque ongnent , qui peut
nnet le mérite de l'invention . C'eft de la déte
des remédes propres à furmonter les catr
s maladies de l'uréthre , que je prétends tirer
Loire ; c'eft de la connoiffance particuliere
utes celles qui affectent ce canal , connoif
que j'ai tirée du traitement de plus de cinq
malades paffés par mes mains depuis environ
ans. M. Cantwel auroit pû voir dans le Dif
préliminaire de mon Livre , dont je fçais
au moins un exemplaire , que j'ai parlé des
es mifes en ufage avant moi , & notamment
les de M. Col. de Villars , qui en a donné la
ption avant que je vinffe en France. Tout
age d'érudition de M. Cantwel à cet égard
onc en pure perte..
refte de fes deux Lettres pourroit donner
à quelques autres obfervations ; mais il s'agit
celle-ci de garantir le Public des préjugés
M. Cantwel pourroit lui faire prendre , & non
ire un commentaire de mon Difcours préliire.
Finiffons donc , & faifons- le par une réon
déja employée dans cette Lettre. Que M.
wel me conftate par des Certificats auffi auqu
operces ns
produire ,
les maladies que je traite , je ferai le premier à lui
applaudir , fans m'embarraffer d'entrer dans la
queftion du droit qu'il a d'exercer la Chirurgie.
Mais , en attendant , je crois avoir celui de m'en
tenir à ce que j'ai dit dans le Difcours prélimi
naire de mon Livre , où j'ai prouvé à tous les Mé
decins & Chirurgiens de bonne foi , que les remédes
par lefquels on a attaqué cette maladie jufqu'à
moi , ont été infuffifans . Je n'ai pas lieu de
penfer que ceux que l'on employe aujourd'hui ,
foient plus efficaces . J'ai donc pû , fans craindre
d'encourir la critique de M. Cantwel , ni d'autres
perfonnes , dire que ma méthode et nouvelle à
cet égard , puifqu'elle guérit une maladie réputée
jufqu'ici incurable.
J'ai l'honneur d'être , & c.
A Paris , ce 5 Septembre 1749 .
LETTRE
Daran.
lo: kremetaler fon br
mercure comman. Cert e
2. ef moule de mes qu'a 1
conferable.
Aravonde la realire dans la fo
lapfre de
tranfmues es
at de
conteftat on , r .
mement
demorte , 1
care
prefuge de 20CO
dot aumoins de
acate: :
dentaux ,
jufqu'à ce qu
a
methode de ce
prett
de a
remetallation de
endoivefaireun
mytere .
mechofe
connue dem
roitpar les
paroles Cº-
placela
gloire de
prouver
&&
pievenir paritlespoumonfaire
d'avoir voulin at
Vanneurd'être ,&c.
Au même , fur un article du Mercure
d'Août , concernant la tranfmutation des
métaux.
Monfieur , la liberté avec laquelle un Auteur
a entrepris , dans le Mercure d'Août , la dédéfenfe
de la Phyfique Hermétique , m'engage à
relever un fait qu'il a rapporté dans le même Mercure
, page 31 , ligne 19 , pour prouver la poffi
bilité de cette Science. Voici les propres paroles.
ant du mercure commun . Cette opération
Peft pas philofophique , & qui ne rend qu'à
poids pour poids , fert néanmoins de preua
vérité de la tranfmutation. On doit conqu'il
eft ridicule de nier qu'il ne s'en puiffe
de plus confidérable.
y avoit de la réalité dans la fufdite opéraa
poffibilité de tranfmuer les métaux ne
roit point de conteftation ; mais comme le
eft nullement démontré , je crois qu'un
cien que le préjugé ne guide pas , eft touen
droit au moins de douter de la tranfmu:
des métaux , jufqu'à ce que l'Auteur nous
onné la méthode de ce prétendu défouffre.
, & de la remetallifation de l'or . Je ne crois
u'il en doive faire un mystére , puifqu'il veut
ce foit une chofe connue de tout le monde ,
qu'il paroît par fes paroles ci- deffus . Au refte
va de fa gloire de prouver un fait qu'il a
cé , & de prévenir par-là les reproches qu'on
pourroit faire d'avoir voulu abufer le Public.
ai l'honneur d'être , & c.
D. M. N. P.
LETTRE
Ecrite par M. Bronzet , Médecin des Ho
pitaux du Roi à Fontainebleau , à M.
Chomel , Médecin ordinaire du Roi , an
fujet des maux de gorge.
Onfieur , la maladie épidemique qui regne
ici depuis deux mois , à tant de conformité
avec celle que vous avez obfervée à Paris , & dont
vous avez donné au Public une defcription fi
exacte & fi curieufe , que je ne doute point que ce
ne foit la même caufe qui l'ait produite.
q qurtos cope.ie a
tos buvent un cours
1.
"
Romedīfilles qui ontété ma .
Eltondé par M.le Duc de ca
ason eù lesfym
prêmes qe ..
,tros ont peri ,Pater o
ka
ove
abatt
eminementverte , le tave of
Flag.nonstemplis d'une an
geo
acherent à a
eront plus
adueter
leh
ord.rairement ,
coa
Tedec
nformation ,
plutôt que
altomach
conteroit une
quiavoit été
formee
pare
quilépare,dupus qu:
yet!
diersoudes
remèdesqui av
lecuétoitfec,
vuide,
re
la
morte de fa
groffeurcra
faune
liqueur dansle per
tenudansla
veinecave étoit s
arehe ,le
pancreas
,i
integrins,
excepté le
duodena
étatnamrel.
Outrela
gran e
&vere
qu'ily
avoit dar
ronge ,en
fammé , & p²
theslivides.
Les
amygdales
&le
pharinx ,
étoient go
Coupant
tranfverfalement
la
erune
humeurtout à
fait
it
aucune
alteration dans l
tan,nidansles
membranes
,
ient
point
engorges
.
Outre que la luette eft allongée & traînante dès
le premier inftant de la maladie ; qu'il y a une
legére chaleur à la gorge , accompagnée de quelque
douleur ; que la langue eft plus ou moins
gonflée qu'il y a un peu de fiévre ; que les amygdales
font couvertes d'une tache blanche qui
ronge la luette , qui defcend vers le pharinx , &
qui remonte jufqu'à la membrane pituitaire ; qu'il
y a faignement de nés , que la refpiration eft
gênée & entrecoupée de fifflemens & que
l'odeur qui fort des narines & de la bouche ,
eft putride & infoutenable , il furvient encore
des éruptions cutanées qui fe manifeftent le pree
fecond jour de la maladie , qui rentrent
fubitement & qui réparoiffent de même.
Le délire furvient auffi quelquefois à la fuite d'un
grand mål de tête , la langue eft féche , épaiffe &
chargée d'un limon jaunâtre , les urines font trou
bles , la chaleur eft brûlante , les redoublemens
qui font précédés de quelques friffons , durent
huit ou neufheures , & finiffent par une fueur quel
mier ou
provient Cette
maladie
ne
Fane
can
bourbeufe
ni
de
= le plus fouvent un cours de ventre bioixante-
dix filles qui ont été malades dans
pital fondé par M. le Duc d'Orleans , prefutes
ont eu les fymptômes que je viens de
pporter ; trois ont péri , j'ai ordonné l'oud'une
, & j'ai trouvé la bile de la véhicule
extrêmement verte , le foye un peu engorles
poulmons remplis d'une fanie purulente.
be gauche étoit adhérent à la plevre , & la
elle - même étoit plus adhérente aux côtes
e ne l'eft ordinairement , ce qui me parut
ce de conformation , plutôt que l'effet de la
lie : l'eftomach contenoit une matiere blane
qui avoit été formée par le mêlange de
eur qu'il fépare , du pus qui y étoit tombé, &
imens ou des remédes qui avoient été pref-
Le coeur étoit fec , vuide , ridé & réduit prefà
la moitié de fa groffeur ordinaire ; il n'y
: aucune liqueur dans le péricarde ; le fang
enu dans la veine cave étoit diffous . La rate ,
eins , la veffie , le pancréas , le méfentere &
ntekins , excepté le duodenum , étoient dans
état naturel . Outre la grande quantité de bile
e & verte qu'il y avoit dans le duodenum ,
coit rongé , enflammé , & parfemé de petites
es livides . Les amygdales , la luette , le lax
& le pharinx , étoient gonflés & ulcérés , &
Coupant tranfverfalement la luette , j'en fis dé
ler une humeur tout à fait purulente . Il n'y
it aucune altération dans la fubftance du ceru
, ni dans les membranes, & fes vaiffeaux n'éent
point engorgés.
Cette maladie ne provient pas de la boiffon.
ne eau bourbeufe ni des grandes chaleurs
archiezpastoujours la même N
Moss
A
ge ,erely
pelarute , -
mattères : La
taçon
docnet'elle pas t
Nepas par les ta
greet e
silvanò diles
purgat13 es
paga
kamdarie , & par les pe
propos ,&c.
qu'cm
p--
puifque l'eau de ce pays- cielt fort claire , & que
nous n'avons pas encore fenti les ardeurs du Soleil
. Il faut donc l'attribuer à l'inconftance , à la
viciffitude & à l'humidité de l'air , à la confternation
& à la frayeur que trois morts promptes &
inopinées ont dû caufer , à une longue fuite de
mauvaiſes digeftions , à une bile verte , porracée
& corrofive , laquelle venant à s'infinuer dans le
fang , & à fe mêler avec toutes les humeurs , &
furtout avec la falive qui lui eft analogue , én in
terrompt la fecrétion , en corrompt les principes ,
en engorge les glandes , & en occafionne la putiéfaction
, auffi voyons nous que les parotides &
les glandes fublinguales font auffi gâtées que les
amygdales.
will
as,es
depots,eserge
mutes,
l'arrêt des
liqueurs ,
2
enoble
des
fece cas
dethos
vitales ; ce
font la es
pour
combattrelam.
moyen ,
peut
être a
derevour
Pourquoi n'y a - t'il que les jeunes filles âgées de mourirsucce
doclité ,le
faux
pre
largnées
&
les
vom
quelque
tache
fur
fears
abondantes
qui
ca
deanadie ,
n'avoient
ete
geoit
impoffible
de
onsdirai
Monfieur ,
que
ans
l'efprade
vin, &
ajou é a
2 ,(a
que
vous
l'avezin
Diletation ,
après
l'av
parfaitement
bien
dix ou douze ans, qui foient attaquées de cette maladie
? N'est- ce pas parce qu'indépendamment de
ce qu'elles reflentent beaucoup plus l'impreffion
de l'air , & qu'elles refpirent plus fouvent, à raiſon
de leur tempéramment plus chaud , & des autres
raifons rapportées dans Aretée , elles ont une plus
grande quantité de fang , qui n'étant pas encore
fuffifante pour ouvrir les vaifleaux de la matrice &
fournir à une évacuation périodique , eft pourtant
capable de produire tous les effets que nous venons
d'obferver , car celles qui ont leur écoulement
menftruel , ne font point attaquées de cette
maladie , ou bien en font plutôt guéries.
le
Je
toujoun
diminué ,
arrêté o
gemasle
fecours
des e
efficace,&
c'eft
principal
purgatifsque je
doisa
cette
maladie.
Parmile n
été
guèriesle
bu
Au lieu de dégénérer en gangraine , le mal de
gorge finit ici par la fuppuration . Mais y a - t'il
Beaucoup de difference entre la gangraine du gofier
& fa fuppuration imparfaite : Devons- nous
regarder le mal de gorge comme la maladie ellemême
, ou feulement comme le figne le plus dangereux
Et quoique la terminaifon foit differente
unes
ont
e
jour
d'autresle
vingtun.
tombées,&
les
mêmes
fymp
de
reparoitre;
enfin
ily
défigner cette maladie fous le nom de fiétride
, maligne , érefypelateufe , puifqu'elle
us les caractéres ? La façon de la traiter &
guérir , ne donne- t'elle pas lieu de le foup-
N'eft- ce pas par les faignées réitérées ,
; vomitifs & les purgatifs employés au comement
de la maladie , & par les potions cordonnées
à propos , &c. qu'on peut prévenir
Aammations , les dépôts, les engorgemens des
1x artériels , l'arrêt des liqueurs , la coagulalu
fang , le trouble des fecrétions & l'extincdes
forces vitales ; ce font là les armes dont
e fuis fervi pour combattre la maladie dont il
t. Par ce moyen , peut être aurois -je eu la
action de ne voir mourir aucune malade , fi la
te , l'indocilité , le faux préjugé du public
hant les faignées & les vomitifs , lorsqu'il
t à paroître quelque tâche fur la peau , & furles
fueurs abondantes qui ont duré tout le
s de la maladie , n'avoient été autant d'obftaqu'il
m'étoit impoffible de furmonter. Je
s dirai , Monfieur , que le camphre diffous
s l'efprit de vin , & ajouté aux potions cor-
( ainfi que vous l'avez indiqué dans votre
wante Differtation , après l'avoir fagement praé
, ) n'a parfaitement bien réuffi , ayant prefe
toujours diminué , arrêté ou diffipé le mal de
rge ; mais le fecours des évacuations a été le
is efficace , & c'eft principalement aux vomitifs
aux purgatifs que je dois attribuer la guérifon
cette maladie. Parmi le nombre des malades ,
unes ont été guéries le huitiéme ou le quinziée
jour,d'autres le vingt- uniéme .Plufieurs font rembées
, & les mêmes fymptômes n'ont pas mané
de reparoître ; enfin il y en aeu qui ont rejet-
›
té une fanie puante par la bouche , par le nés ou
par les oreilles. Marquez-moi , je vous prie ,
Monfieur , ce que vous penfez , fur ce que j'ai
l'honneur de vous écrire. Que la politeffe ne vous
oblige point à me déguifer votre fentiment. Le
fuccès que j'ai eu jufqu'ici , ne fçauroit m'en impoler
, & me faire croire que j'ai pris le meilleur
sames
accompagnent
Cracableregne
depuis que ques
Angere le
Docteur Foter
BOUSE
levation,On prime
attesde cet ouvrage ,je vous les
el parcima;vous y
verrez que
parti. Vous
fçavez mieux
que moi , qu'il
eft plume
aroche davantage
fieurs façons de guérir les mêmes maladies , & qu'il
ne convient qu'aux Maîtres de l'Art , d'employer
la méthode la plus prompte , la plus fûre , & la
by pie de coltre , defacers ,
,decevoycament , &c. On ta
gee & les
purgatifs ,on con
plus conforme aux régles du fçavoir , de l'expé- atacine de contras
ience & de l'obſervation.
Je fuis , &c.
Bronzet.
A Fontainebleau , ce 2 Juillet 1749 .
REPONSE de M. Chomel , Médecin
ordinaire du Roi , à M. Bronzet , Médecin
des Hôpitaux du Roi à Fontainebleau.
.
quindications
n'étantpas.es
quàParis,on adu
etablir un
senie,On a
raifon de
propo
tindam quò
natura
tergit.
Pour
redouter,parce
que
rien ne
apes,les
pores
n'étant
medes
n'auroient pas
manque
pasa
gorge, pati
affliéta
nora
nen ty
in
dansescas femblablesà ce
dansma
Differtation , je
perfi.
tème
metode ,
mais
lorfque
Ara
vers
Cantres
parties
que la
tomachpar
exemple,
ou
vers
le
ara
douleur
d'entrailles ,
tene
me
garderai
bien
de
props Onfieur , j'ai lu avec beaucoup de fatisfaction
la Lettre que vous avez pris la peine,
de m'écrire. La maladie que vous avez actuelle .
M
ment à combattre , eft entierement la même que garddes
véficatoires
& du
celle
que j'ai eu à traiter l'année derniere , & qui
rendrontdanstouslescas.
a continué depuis , mais avec moins de violence . Versle
mois
de
Mars
dernie
Il y a feulement cette difference ( que vous n'arfonne
,
d'environ
vingt
-
deuvez
pas manqué d'obferver ) c'est que nous n'avions
à Paris aucune efpéce d'éruption , aucune
chaleur à la peau , encore moins de fueurs , exzal
de
gorge,
fort
femblable
cepté
qu'il
n'y
avoit
pointde
cepté un Novice de Sainte Geneviève dont j'ai teslesfoisque
la
malade
bú
parlé dans ma Differtation , & qu'à
Fontainebleau dans
l'eftomach
quelques
ces
te maladie regne depuis quelques années en
eterre ; le Docteur Fotergil nous en a donné
ervation. On imprime actuellement la Traon
de cet ouvrage , je vous l'enverrai dès
le paroîtra : vous y verrez que la maladie
gleterre approche davantage de la vôtre.
parle de délire , de.fueurs , d'éruptions à la
, de dévoyement , & c. On blâme beaucoup
ignée & les purgatifs ; on confeille les cor
1 ,& furtout la racine de contrayerva, Sans dou
ue les indications n'étant pas les mêmes à Lonqu'à
Paris , on a dû établir une méthode dif
nte. On a raifon de propofer les cordiaux .
endum quò natura vergit . Pour moi , je devois
edouter , parce que rien ne fe déterminant à
peau , les pores n'étant pas aflez ouverts , ces
édes n'auroient pas manqué de porter à la
-ge , parti afflicta nova non eft danda afflictio.
fi dans les cas femblables à ceux dont j'ai parlé
as ma Differtation , je perfifte à propofer la
me méthode ; mais lorfque la maladie fe por.
a vers d'autres parties que la gorge , vers l'efmach
par exemple , ou vers les inteftins , qu'il y
ra douleur d'entrailles , tenefme , hoquet , & c.
me garderai bien de propofer l'émetique . Al
gard des véficatoires & du camphre , ils con-
Endront dans tous les cas.
Vers le mois de Mars dernier , j'ai vu une jeune
rfonne ,d'environ vingt-deux ans , attaquée d'un
al de gorge, fort femblable à votre maladie, exepté
qu'il n'y avoit point de gangrene , à moins
ue je n'aye été affez heureux pour la diffiper . Tones
les fois que la malade bûvoit , ou qu'il tomboit
ans l'eftomach quelques goutes de la ferofité
L
?
qui découloit des glandes affectées , la malade ſentoit
fur le champ une douleur à l'eftomach , avec un
retour fubit & violent d'une liqueur âcre , comme
de l'eau forte c'étoit fon expreffion . ) La boiſſon
paffoit-elle Auffi tôt après la malade ſentoit une
douleur vive au fondement , avec une envie d'aller
; elle ne rendoit qu'une eau favoneuſe blanchâtre
, d'une odeur infupportable & purulente ;
cette malade fut trois jours dans un très -grand
danger , il n'y avoit ni grande fiévre , ni délire
le fymptôme le plus fàcheux étoir cette douleur à
la gorge , qui excitoit ce goût d'eau forte & l'envie
d'aller.
La faignée , les véficatoires , le camphre dif
fous dans fort peu d'efprit de vin , & étendu dans
une ptifanne de cachou , l'eau de grofeille , dont
elle ufoit continuellement en gargarifme , arrêterent
le progrès de la maladie , calmerent le feu de
la gorge , diminuerent le gonflement de la luette
& des amygdales : enfin des fueurs abondantes
nous mirent à l'abri d'une rechûte , je ne propofai
aucun purgatifque tout ne fût calmé.
Mais revenons à votre obfervation ; votre maladie
fe terminoit par la fuppuration , & je n'en ai
jamais vû. Elle reflemble encore en ce point à celle
d'Angleterre.
Vous me demandez fi ce n'eſt pas une fiévre
maligne. Je crois qu'ici la fiévre n'eft que l'effet ,
& non pas la caufe ; & je nommerois cette maladie
, comme a fait Aretée , un ulcére gangré
neux & contagieux.
Au refte vous êtes fort heureux de n'avoir perdu
que trois malades. En Angleterre M. Fotergil die
que la maladie n'étoit pas fi redoutable qu'en Si
cile , en Italie & en Espagne , où elle a regné vers
Je dix- feptiéme fiécle ; elle n'a pas laiflé de cau-
፫.
THE
NEW
YORK
PUBLIC
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ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
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ASTOR
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AND
TILDEN
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plusd'enfans que d'he
ellesquedegarçons ,plus
istoujoursperfuadé que s'il
oriennedanstous lestemsde
Tulleàtouteslesindication
Rhafisledonnoitdanslesm
danslespetitesveroles
dal quicalme,qui rétab
ela circulation.
egard de laméthode o
,ellemeparoittrès-bo
mentpourvous, Proba
AIR
TE
H
Avez
l
Amour,enme
comblan
Làmesfensde
quoi
Au
milieude
mille
De cette
obfcure
nuitch
Eras
m'oterles
biens
Rendez-moiles
plaifi
bres
Dérobent
en
monde
, plus d'enfans que d'hommes faits ,
s de filles que de garçons , plus de femmes que
hommes.
Je ſuis toujours perfuadé que s'il y a un reméde
i convienne dans tous les tems de la maladie , &
ui fatisfaffe à toutes les indications , c'eft le camhre,
Rhafis le donnoit dans les maladies de pourture
& dans les petites veroles malignes ; c'eft
In cordial qui calme , qui rétablit les fecrétions
x facilite la circulation .
A l'égard de la méthode que vous avez employée
, elle me paroît très-bonne , & vous avez
l'évenement pour vous, Probat exitus.
Je fuis , &c .
Chomel.
t AIR TENDRE.
HAtez-vous , pareffeufe Aurore ;
L'Amour,en me comblant de toutes les faveurs ,
Laiffe à mes fens de quoi le plaindre encore ,
Au milieu de mille douceurs,
De cette obfcure nuit chaffez les triftes ombres ,
Et fans m'ôter les biens les plus délicieux,
Rendez-moi les plaifirs que fes voiles trop fombres
Dérobent encor à mes yeux.
I ij
אש: הל
SPECTACLES,
E Concert Spirituel , exécuté au Château des
Thuilleries , le Lundi 8 Septembre , jour de
la Fête de la Nativité , commença par une fymphonie
, qui fut fuivie de Laudate Dominum ,
Motet à grand choeur de M. Bethizi ; & de fymphonies
de M. Guignon , jouées par des cors-dechaffe
Allemands . M. Befche , le cadet , à prefent
Ordinaire de la Mufique du Roi , a chanté Benedictus
Dominus , petit Motet de feu Mouret ;
M. Gavinies a joué feul , & le Concert a fini par
Dominus Regnavit , Motet de M. Fanton , Maître
de Mufique de la Sainte Chapelle.
L'Académie Royale de Mufique a continué
avec fuccès , pendant la plus grande partie du
mois dernier , les repréſentations du Ballet des Ca
ractéres de l'Amour.
Le 6 du mois dernier , les Comédiens François
repréſenterent pour la onzième & derniere fois ,
la Comédie du Faux Sçavant. Cette Piéce nous
ayant été remife un peu trop tard , nous en réfer
vons l'extrait pour le prochain Mercure.
BOUQUET AU ROI.
Le jour de Saint Louis 1749.
LE galant Ovide nous conte
Que Philemon & fa femme Baucis ,
Gens qui des Dieux faifoient grand compte *
testerchez euxJupiter &
Masquepour tels ilsneconno
Lear offrirent à
l'aventure
Unleger&frugal repas.
aneintention fit agréerle
AltesDivinités ils
montrose
Dieur ,en
partant pour la
dun pauvre tour la manio
Filemon ,
GrandRoi ,i
je!
Souquetpart du
coeur ,c
frande ,
Jole
l'offrir à
votre M
Ma
fortunen'eftpas p
rais
malinsdu
fort
que
Amisdans
l'indigence
,
Demainje
n'y
fera:F
Paifqu'aujourd'hui v
Parle
Chevalier de L
Commandant le
Con
$
Mais que pour tels ils ne connoiffoient pas )
Leur offrirent à l'aventure
Un leger & frugal repas.
bonne intention fit agréer le zéle
u'à ces Divinités ils montroient en ce jour ,
- les Dieux , en partant pour la célefte Cour ,
rent d'un pauvre toit la maifon la plus belle.
ar Philemon , Grand Roi , je fuis repréſenté :
e Bouquet part du coeur ,c'eft toute mon of
frande
,
J'ofe l'offrir à votre Majefté.
' Ma fortune n'eft pas plus grandes
Le traits malins du fort que j'ai toujours braves ;
M'ont mis dans l'indigence , & je n'ofe le dire .
Demain je n'y ferai plus , Sire ,
Puifqu'aujourd'hui vous le fçavez.
Par le Chevalier de Luffan , Ingénieur du
Roi , Commandant le Corps des Cadets Danphins.
A
I iij
BOUQUE T
A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN ,
Le jour de Saint Louis 1749.
Aignez , Grand Prince , agréer mon hommage
,
Et ce fimple Bouquet , par le zéle arrangé ,
Mon coeur du fiécle d'or conferve le langage ,
Que l'intérêt a bien changé.
Etre fincére ; eft mon partage :
Indépendant du préjugé ,
Vos fublimes vertus font que je vous revére
Et fans être ébloui de votre augufte rang ,
Pour vous je donnerois mon fang ,
Comme à mon Roi , comme à mon Pere.
Depuis que fous vos Etendards
Il me fut permis de paroître ,
Ce zéle s'eft fait connoître :
pur
Vous l'avez honoré fouvent de vos regards
Cher Prince ! fans ceffe il m'anime ;
Il dicte mes voeux en ce jour ,
Il vous peint mon ardeur , mon reſpect , mon
amour ;
Un tel encens eft légitime .
Par le même. "
FRANCE
Tediesde la Cour , de Far
la déclaré Leutenans Cer
ت ا س د ل ا
esM. de laMorae &' .~
ethane; le Cavaler Ca
jusie Cermay, & Maresiona
,Colonel cukeg met
as de Bonnac , Colo
zele Comte de Segur
wd'afanterie M. deC
mentd'Infanterie deTo
Jade
Wutenuerg , &
Ayda moisd'Aout ,les
Province de
Languedoc
Asfurent
prefentes par
parleComte de Sa
Eat,&
conduitsenla
Marquis de Brezé,C
ies,parM.
Delgrange
Tres ,& par M. de Bour
monies.La
Deputation
Cage ,de
P'Evêque
e :du
Marquisde Ca
Meffieurs
Monneron&
Etar,&deM.Joub
Province
.
Le
mêmejour ,lesDé
Face
d'Artois
eurent
eat
prefentes
par
le
Pri
Gouverneur
de
la
Pro
FRANCE.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c .
E Roi a déclaré Lieutenans Généraux de fes
armées M. de la Mothe d'Hugues ; le Chealier
d'Aultane ; le Chevalier Chauvelin & le
Marquis de Cernay ; & Maréchaux de Camp , le
Duc d'Antin , Colonel du Régiment de Picardie ;
e Marquis de Bonnac , Colonel d'un Régiment
'Infanterie , le Comte de Segur , Colonel d'un
Régiment d'Infanterie ; M. de Curzay , Colonel
u Régiment d'Infanterie de Tournaifis ; le Prince
Louis de Wirtemberg , & le Marquis de
Leyde.
Le 25 du mois d'Août , les Députés des Etats
de la Province de Languedoc eurent audience du
Roi. Ils furent préfentés par le Prince de Dombes
& par le Comte de Saint Florentin , Secretaire
d'Etat , & conduits en la maniere accoûtumée
par le Marquis de Brezé , Grand Maître des Cérémonies
, par M. Defgranges , Maître des Cérémonies
, & par M. de Bourlamacque , Aide - des-
Cérémonies. La Députation étoit compofée , pour
le Clergé , de l'Evêque du Puy , qui porta la
parole ; du Marquis de Caylus pour la Nobleffe ,
de Meffieurs Monneron & Ramond , Députés du
Tiers Etat , & de M. Joubert , Syndic Général de
la Province.
Le même jour , les Députés des Etats de la Province
d'Artois eurent auffi audience du Roi ,
étant préfentés par le Prince Charles de Lorraine ,
Gouverneur de la Province & par
> I iiij
le Comte
de des Cérémonies . La Députation étoit compofée
, pour le Clergé , de l'Abbé de Roquelaure ,
Vicaire Général de l'Evêché d'Arras , qui porta
la parole ; du Comte de Coupigny pour la Nobleffe
, & de M Lagniau pour le Tiers - Etat .
Le 26 , le Marquis de Saint Germain , Ambaffadeur
ordinaire du Roi de Sardaigne , eut fa premiere
audience de Madame la Dauphine ; il y fut
conduit par le Chevalier de Sainctor , Introducteur
des Ambaffadeurs.
Le même jour , le Comte d'Albermale , Gentilhomme
de la Chambre , & Ambaffadeur Extraor
dinaire & Plénipotentiaire du Roi d'Angleterre ,
eut fa premiere audience de Monfeigneur le Dau
phin ; il y fut conduit , ainfi qu'à celle de Mada
me la Dauphine , par le même Introducteur.
"
toms avant approuvé , avec les e
me du nouveau Provifeur , l'e :
te fate ,elle fut unanimea
!
Le 21 après midi , M. Hamelin , Recteur de
l'Univerfité , accompagné des Doyens des Facul
tés de Théologie , de Droit & de Médecine , &
des quatre Procureurs des Nations , fe rendit aux
Ecoles intérieures de Sorbonne , ainfi que l'Abbé
Regnaut , Chanoine de l'Eglife Métropolitaine ,
& Archidiacre de Paris , & l'Abbé Thierry , Chancelier
de Nôtre - Dame , pour confirmer , fuivant
un ufage très- anciennement établi , l'élection du
nouveau Provifeur de Sorbonne . M. Ribalier
Procureur de la Maifon & Société de Sorbonne ,
fit l'ouverture de l'affemblée par un difcours qu'il
adrefla au Recteur de l'Univerfité , & dans lequel
il expliqua les raifons qui avoient déterminé la
Société de Sorbonne à PElection du Cardinal de
Tencin Provifeur de cette Maifon . Lorfque
le Recteur eut répondu à ce diſcours ,' l'Abbé
Regnaut & l'Abbé Thierry parlerent fur le mêine
"
pour
al Cardinal de Tencin prit
gé ,avec les ceremon.es .
Corp-de-Ville le rendit a
are Gelvres ,Gouverneur de
#eutaudience duRoi arc
mées.Il for prefenté à Sa
d'Argenfon , Minftre
&conduit le Grand M
par
Mefheurs Ruelle & A..
preterententre les man
e identé ,dont le Comte
te ,ainfi que dufcratin, q
eté parM.de
Villevaut
,
Aides.
Fêtede Saint
Louis,
da grand
Convent , à
affifta ,alla ,
fuivant
ledu
Palais desThu
chanterentla
Melle.
Académie
Françoife celeb
de Saint
Louis dansla
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Meffe,à
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un des
Quarante de
ificalement ,on
chanta
M.Abbé
d'Artypro
queduSaint.
PAcademieRoyale des
es,&
celle des
Scienc
He
dans
l'Eglifedes
Pre
gyriquedu
Saint
fut
Rozen
Bilmont,Chanoine
& tous ayant approuvé , avec les éloges dü
nérite du nouveau Provifeur , l'élection qui
voit été faite , elle fut unanimement confir
e 26 , le Cardinal de Tencin prit poffeffion de
e Dignité , avec les cérémonies ufitées en pae
occafion.
e 24 , le Corps -de-Ville fe rendit à Versailles
e Duc de Gelvres , Gouverneur de Paris , étant
tête , il eut audience du Roi avec les cérémo
saccoûtumées . Il fur préfenté à Sa Majefté par
Comte d'Argenfon , Miniftre & Secretaire
tat , & conduit par le Grand Maître des Céré-
>nies . Meffieurs Ruelle & Allen , nouveaux
hevins , prêterent entre les mains du Roi le fer
ent de fidélité , dont le Comte d'Argenfon fit
lecture , ainfi que du fcrutin , qui fut préfenté à
1 Majefté par M. de Villevault , Confeiller en la
our des Aides.
Le 25 , Fête de Saint Louis , la Proceffion des
Carmes du grand Convent , à laquelle le Corpse-
Ville affifta , alla , fuivant la coûtume , à la
Chapelle du Palais des Thuilleries , où ces Reli
gieux chanterent la Meffe.
L'Académie Françoife célébra le même jour la
Fête de Saint Louis dans la Chapelle du Louvre.
Pendant la Meffe , à laquelle l'Archevêque de
Sens , un des. Quarante de l'Académie , officia
pontificalement , on chanta un Pfeaume en Mufique.
M. l'Abbé d'Arty prononça enfuite le Pané
gyrique du Saint.
L'Académie Royale des Infcriptions & Belles
Lettres , & celle des Sciences ; célébrerent la même
Fête dans l'Eglife des Prêtres de l'Oratoire , où les
Panégyrique du Saint fut prononcé par M. l'Abbé
de Boifmont , Chanoine de l'Eglife Cathédrale de
Rouen,
Iv
On a appris par la Frégate du Roi l'Anemone
commandée par le Chevalier de Tourville , que
les Anglois ayant évacué l'Ifle Royale & fes dépendances
, en exécution du Traité de Paix , M.
Desherbiers , Capitaine de Vaiffeau , & Commiffaire
du Roi , en a repris poffeffion au nom de Sa
Majefté le 23 du mois de Juillet , avec les troupes
qui étoient fous fes ordres , & les Hábitans qui
ont repaffé dans cette Colonie , où il eſt reſté
Commandant pour le Roi . En conféquence de
cette reftitution , Sa Majeſté a ordonné au Marquis
de Puyzieulx , de déclarer au Comte d'Alber
male , Ambaffadeur de Sa Majefté Britannique ,
que les Lords Sulfex & Catchart étoient libres .
Le 28 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix - huit cens vingt- cinq livres ; les Bil
lets de la premiere Lotterie Royale , à fix cens
Vingt un , & ceux de la feconde , à cinq cens quatre-
vingt- onze .
Le Roi partit de Verfailles le premier du mois de
Septembre pour se rendre à Choifi , où Sa Majefté
a refté jufqu'au cinq.
Le premier du même mois , on célébra avec les
cérémonies accoûtumées , dans l'Eglife de l'Ab .
baye Royale de Saint Denis , le Service folemnel
qui s'y fait tous les ans , pour le repos de l'ame du
fen Roi Louis XIV. & l'Evêque d'Acqs y officia
pontificalement. Le Prince de Dombes , le Comte
d'Eu & le Duc de Penthiévre , y affifterent , ainf
que plufieurs Seigneurs de la Cour.
Le 26 Août , le Duc de Biron & le Duc de Gramont
furent reçûs , & prirent féance au Parlement,
en qualité de Pairs de France.
1
Le Roi a donné à la Ville de Paris la Direction
Générale de l'Académie Royale de Musique , &
le 27 Août M. de Bernage , accompagné des Eche
tis en presère poli.abon
'ula Majeñe * .
me Claffe de la feconde
1:636, eft eteinre au pret
to a Demolelie Magnet
Jain de cette année ,
tanians paffés.
14mos de Septembre ,
des Indes etorent a
zelives;lesBets ce
de à fixcens v.ngt ,&
quatre-vingt-dix.
mois dernier ,la Re
de
l'Archevêque
de
mejour,leMarqa's
dené entre les
de Prevêt &
Mainte
duSaintEfprit.
Ao partitlelopour C
Ayle Baillyde From
de la
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eduRoi,ilyfu
Samot ,
Introduct
Majeté a
difpofédu
Paperla
promotion du
Marechalde
Camp,e
t,
Brigadier des A
Regiment
d'Infant
Ellea
donné celui
au
Marquisde
Joyeu
*Les
amateurs de
des
esperances de ce n
P'usage des
Rom
Joindes
Spectacle
s , alla en prendre poffeffion en vertu des or
es de Sa Majesté * .
La huitiéme Claffe de la feconde Tontine , éta-
Se en 1696 , eft éteinte au profit du Roi , par le
cès de la Demoifelle Magdeleine Gauthier ,
rivé le 21 Juin de cette année , âgée de quatreingt-
neuf ans paffés.
Le 4 du mois de Septembre , les Actions de la
Compagnie des Indes étoient à dix- fept cens foi
cante-quinze livres ; les Billets de la premiere Loterie
Royale à fix cens vingt , & ceux de la feconde
à cinq cens quatre- vingt- dix.
Le 7 du mois dernier , la Reine communia par
les mains de l'Archevêque de Rouen , fon Grand
Aumônier,
Le même jour , le Marquis de Brezé prêta ferment
de fidélité entre les mains du Roi , pour la
Charge de Prévôt & Maître des Cérémonies de
POrdre du Saint Efprit.
Le Roi partit le 10 pour Crecy.
Le 9 , le Bailly de Froullay , Ambaffadeur ordinaire
de la Religion de Malte , eut une audience
particuliere du Roi ; il y fut conduit par le Chevalier
de Sainctor , Introducteur des Ambaffadeurs.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Picardie ,
vacant par la promotion du Duc d'Antin au grade
de Maréchal de Camp , en faveur du Marquis de
Bréhant , Brigadier des Armées du Roi , & Colonel
du Régiment d'Infanterie de Medoc.
Elle a donné celui d'Infanterie de Tournaifis
,au Marquis de Joyeufe , Brigadier des Arinées
* Les amateurs de l'Opera conçoivent de grandes
efperances de ce nouvel arrangement , conforme
à l'usage des Romains , qui chargeoient les Edi
les dufoin des Spectacles & des Fêtes publiques.
I vj
du Koi
diers de France.
Celai dont le Marquis de Segur étoit Colonel ,
au Marquis de Briqueville , Colonel dans le Régiment
des Grenadiers de France.
Celui que commandoit le Marquis de Bonnac ,
au Comte de Briffac , Colonel dans le Régiment
des Grenadiers de France.
Celui de Medoc , au Marquis de Mêmes , Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France .
Celui de Forez , vacant par la mort du Comte
de Matignon , au Marquis de la Rochecourbon ,.
Brigadier des Armées de Sa Majesté . , & Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France..
Le Roi a nommé M. de Ballincourt , Capitaine
réformé à la fuite du Régiment de Cavalerie de-
Berry, pour fervir en qualité de Colonel dans le
Régiment des Grenadiers de France.
Le 17 , Sa Majefté partit . de Crecy , pour le
rendre à Navarre..
Le 18 , les Actions de la Compagnie des Indes :
étoient à dix fept cens cinquante cinq livres ; les
Billets de la premiere Lotterie Royale , à fix cens
vingt , & ceux de la feconde , à cinq cens quatrevingt-
neuf..
SS
BENEFICES..
Paosé Concert, C
edOrcans.
e Novers, même O
AbbeDuis de Sanz
lare de Porters.
te de Cha lor .Orère de
de Paris ,a la Dame c
geule de l'Ordre de S
rare de Pontofe,mê
foten àlaDame du Vivier
de
Chateau-
Thierry,
Soffions ,àla Dame
Ordre de Saint Ber
Pieurede
Vezins ,Dic
Moufner ,
Prêtre.
Pieuré
Régulierde N
Docele de
Bourg
Chanoine
Regulierde
A Majefté a accordé l'Abbaye de la Chaize→→
Dieu , Ordre de Saint Benoît , Diocèle de
Clermont , au Cardinal de Soubize , Grand Aumônier
de France.
Celle de Saint Evre , même Ordre , Diocèle de
Toul , au. Prince Conftantin , Premier Aumônier
du Roi
Celle de Saint Melmin , même Ordre , Diocèle
RIX
DE
Dorné
par
l'Aca
Erdu
mois
d'Acut
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Françofe
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elle
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Blier.Le
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Pairs
Rois
,
contacre
Mle
Chevalier
Laur
Non ,
l'encens
Sar
les
pas
des
cans , a PAbbe Colbert , Grand- Vicaire de
Evêché d'Orléans.
Celle de Noyers , même Ordre , Diocèfe de
Tours , à l'Abbé Dubois de Sanzay , Chanoine de
Saint Hilaire de Poitiers .
Celle de Chaillot , Ordre de Saint Auguftin .
Diocèfe de Paris , à la Dame d'Argouges de Ranes
, Religieufe de l'Ordre de S. Auguftin.
Le Prieuré de Pontoife , même Ordre , Diocèfe
de Rouen , à la Dame du Vivier de Tournefort.
Celui de Château - Thierry , même Ordre , Dio--
cèle de Soiffons , à la Dame de Nonant , Relia
gieufe de l'Ordre de Saint Benoft .
Le Prieuré de Vézins , Diocèfe de la Rochelle ;
àl'Abbé Moufhier , Prêtre..
Le Prieuré Régulier de Néris , Ordre de Saint
Auguftin , Diocèle de Bourges , au Pere Marcon
ville , Chanoine Régulier de Sainte Geneviève.
PRIX DE POESIE
Donné par l'Académie Françoife.
L
E 25 du mois d'Août , Fête de Saint Louis ,
l'Acadéinie Françoife tint une affemblée pu
blique , & elle donna le Prix de Poefie , fondé par
feu M. de Clermont - Tonnerre , Evêque Comte
de Noyon . Ce Prix a été adjugé à une Ode
de M. le Chevalier Laurés , fils du Doyen de la
Cour des Aides & Chambre des Comptes de Montpellier.
Le fajet propofé étoit l'amour des François
pour leurs Rois , confacré par des monumens publics.
M. le Chevalier Laurés entre ainfi en matieres,
Non , l'encens qui fume fans ceffe
Sarles pas des Rois vertuenxa
Ne fuffit point à la tendreffe
Des Peuples qu'ils rendent heureuxa
Pour remplir leur reconnoiffance ,
Il faut que l'Art par fa puiffance
Anime le marbre & l'airain ,
Et que d'immortelles images
Peignent aux yeux de tous les âges
Leur amour pour leur Souverain .
La troifiéme Atrophe , dans laquelle l'Auteur
parle des Médailles & des Jettons , frappés pour
conferver la mémoire des Souverains , & des événemens
de leurs Regnes , a eu l'approbation de
tous les Connoiffeurs .
J'entens fous le fceau de l'Hiftoire
Gémir des métaux précieux ,
Faftes mobiles de leur gloire ,
Que le zéle porte en tous lieux.
Par un ingénieux emblême
Ils nous tracent dans nos jeux même
Et leurs bienfaits & leurs exploits .
Peuple heureux , ils femblent te dire ;
Ces plaifirs que le calme inſpire ,
C'est à ses Dieux que tu les dois.
1749
apels du dernierdes Hear
Come lacre que
j'embrasie
Q's tranfports
d'amour& d
hitcate ce
nouveauT
front,où foncoeur fe c
Lacetoutesles
vertas.
antisà ta
deftinée ,
Admire,&Seine
fortunce ,
Pour peu qu'on foit fenfible aux grandes images
, on applaudira à ces vers fur la Statue de
Henri IV .
Un tendre mouement me guide
De quelpoidstonfeineff
Cejong,dont ten orde s'
Sousle
Hérosquilecou
EnArcde
Triomphe eft
A doitpas
moins
d'élog
L'Aquitaine
dans fa St
Contemple
dejace
He
Fierede
coulerà
fav
La
Garonne
éléve
fes
Ses
peuples
charmes
De
leurs
chantsles
Seine ,je
t'eatens m
Maisfurtres
bords
Dansle
reftede
fo
Permetsà
l'Artde
L'Auteur
termine
fon
M.
Bouchardon.
La
Statue
érigéeà
Bo
Aux pieds du dernier des Henris.
O bronze facré que j'embrasle !
Quels tranfports d'amour & de joye
Fait naître ce nouveau Titus !
Son front , où fon coeur fe déploye
Retrace toutes les vertus.
Applaudis à ta deftinée ,
Admire , & Seine fortunée ,
De quel poids ton fein eft charge :
Ce joug , dont ton onde s'étonne ,
Sous le Héros qui le couronne ,
En Arc de Triomphe eft changé.
On ne doit pas moins d'éloges à la ftrophe fut
vante.
L'Aquitaine dans fa Statue *
Contemple déja ce Héros .
Fiere de couler à fa vûe ,
La Garonne éléve fes flots..
Ses peuples charmés applaudiffent.
De leurs chants les airs retentiffent.
Seine ,
je t'entens murmurer ;
Mais fur tes bords Louis refpire,
Dans le refte de fon Empire
Permets à l'Art de le montrer.
-L'Auteur termine fon Ode par cette apoftrophe
à M. Bouchardon.
* La Statue érigée à Bordeaux en l'honneur du Re
O toi , qui dois à notre zéle
Retracer ce Roi bien aimé !
Par la grandeur de ton modéle
Que ton cifeau foit animé..
Qu'un front ferein peignefon ame
Dans les yeux fiers & pleins de flamme
De la bonté marque les traits.
Qu'il s'offre au faîte de la gloire ,
Quand s'arrachant à la victoire ,,
Il'vole au devant de la Paix.
Plus de quarante Rivaux ont difputé le prix à Ma
le Chevalier Laurés , & l'Ode d'un jeune homme
de dix- neufans , nommé M. le Brun , a long- tems
balancé les fuffrages . Elle eft remplie d'un feu
vraiment poëtique , mais l'Auteur ne joint pas
toujours l'art d'Horace à l'enthouſiaſme de Pindare.
L'Académie devoit donner auffi cette année le
Prix d'Eloquence , fondé par M. de Balzac , &
elle avoit propofé pour fujet , Il est avantageux:
d'avoir éprouvé l'adverfité. Aucun des Orateurs, qui
font entrés dans la lice , n'a été couronné.
རྩེ༽ ཀྱི ༽༼ དེ ༽ 4 : ༽༼ ༼ ༽ གླུ :: ཀྱི གུ ཀྱཡིགུ
NAISSANCE, MARIAGES
& Morts.
E 8 Septembre , eft née , & a été baptifée le g
Les Louife-Emmanuelle, fille d'Anne-
Emmanuel- François Georges de Cruffo! d'Uzés ,
Marquis d'Amboife , Capitaine de Gendarmerie ,.
& de Claude- Louife- Angélique Berfin , fon épous
、1
Berún , Cea eller é
Grand Audiencier de France
par Anne Marthe de C.
bool Marquis de Fers ,C
is Confer's ,Maire des F
tion Hotel , repré en ce
Mabool ,fa Ele ,veuve
Confol d'Uzès , M.: .
Septembre Jean Bap
court ,Beithervv.P
aisdefeu Louis de B
,& de Mane Coda
Braffiale deSaintGerv:
Deus ,fille de feu F
Motte ,Chevalier
a de Saint Louis,Capt
&de
Therele Brio
yet de
Normandie, d
Jean
Baptifte Louis de
Marquis de
Renel &&
ny,Baron de
Rupe
Ba de
Provins ,Go
Baffigni ,
Gouverneu
Generalpourle Ro
A &
Vendômois ,& L
e de Sa
Majefté ,
épo
Forelde
Roban,
Place
Paul,Marie-
Charlotte
Augufte de
Robar
Grades
Arméesdu
Roi
de
BreildeRays. Il
étoit
yde
Henriette
de
Filtz
Reine,&
fille
du
Ma
Cete
Maifon
de
Clerm
&
des
plus
illuftre
onfeils , Grand Audiencier de France , fon ayeul
aternel ; & par Anne Marthe de Catheu , veuve
Louis Maboul , Marquis de Fors , Confeiller du
oi en fes Confeils , Maître des Requêtes Ordinaire
de fon Hôtel , repréfentée par Anne - Mare
Louife Maboul , fa fille , veuve de Jean-Emanuel
de Cruffol d'Uzés , Marquis d'Amboife.
Le premier Septembre,Jean- Baptifte deBofchenvy,
aron de Drucourt , Bofchenvy , Bordroit & aures
lieux , fils de feu Louis de Bofchenvy , Baron
le Drucourt , & de Marie Godart , époufa dans
'Eglife Paroiffiale de Saint Gervais à Paris Anne-
Therefe Defpotz , fille de feu Hugues Defnotz ,
Seigneur de la Motte , Chevalier de l'Ordre Royal
& Militaire de Saint Louis, Capitaine au Régiment
d'Orléans , & de Therefe Brioude. La Maifon de
Bofchenvy eft de Normandie , dans le Diocèfè de
Lizieux .
2'
Le 7, Jean Baptifte- Louis de Clermont d'Amboife
, Marquis de Renel & de Monglas , Comte
de Cheverny , Baron de Rupt , Prince de Delin
Grand Bailli de Provins , Gouverneur de Chaumont
en Baffigni , Gouverneur de Mont- Dauphin,
Lieutenant Général pour le Roi dans le Blefois , pays
Dunois & Vendômois , & Lieutenant Général des
Armées de Sa Majefté , époufa dans la Chapelle
de l'Hôtel de Rohan , Place Royale , Paroiffe de
Saint Paul , Marie-Charlotte de Roban- Chat , fille
de Gui- Augufte de Roban- Chabot , Lieutenant
Général des Armées du Roi , & de Yvonne Silvie
de Breil de Rays. Il étoit veuf depuis le 3 Juin
1739 de Henriette de Filtz James , Dame du Palais
de la Reine , & fille du Maréchal Duc de Berwick.
Cette Maifon de Clermont eft une des plus an.
giennes & des plus illuftres de l'Anjou,& fi connue,
dilpenie d'entrer dans aucun détail . Nous nous
contenterons de dire que Jean Baptifte - Louis , qui
donne lieu à cet article , eft fils unique & pofthume
de Louis de Clermont d'Amboife , Marquis de Renel
, & de Marguerite-Therefe Colbert de Croiffi , à
préfent veuve de François Spinola , Duc de S. Pierre
, & nous renvoyons le Lecteur au Dictionnaire
des Grands Officiers de la Couronne de du Fourni .
Le to Août , Louis Jofeph de Goujon de Thaifi ,
Comte d'Autry , mourut & fut inhumé à Saint
André des Arcs .
Le 24 , Charles- Augufte de Grimaldi , Comte de
Matignon , Brigadier des Armées du Roi & Colo
nel du Régiment de Forez , fils de N. Duc de Valentinois
, Pair de France , mourut à Prats de Mol
liou , âgé de 27 ans , & y fut inhumné .
Chef
Le 28 le Chevalier de Rochambeau
d'Efcadre des Armées Navales , mourut dans le
Château de Rochambeau
en Vendômois , & y fur
inhumé.
quifont fortis de ce m
le premier volumedu
decembre 1746 , page : 89 ,
Arechal de
Montmorency
la même année.
Marechale de
Montmo
sta
foutena
dignement pa
& par les
fentimens de
nardance,& de P
tée,&tousles
titres d
arretue
-
cette
mort,la
Branche aimée
te des
ComtesdeBeac
Maifon , fi di
Framesqu'elle a
prota
&dansla
Robe,fet
à une feule
perfonne
errede
Crevecoeur ,fi
eCelly,
Confeiller d'E
Chancelier
Boucherat
Gabrielle-
Emilie le
Florent,
Marquis d
Le 9 Septembre , mourut à Paris , dans la cine
quante cinquième année de fon âge , Louiſe-
Magdeleine de Harlai , Comteffe de Beaumont
Marquife de Bréval , Vicomteffe du Piruit , de Ple
dran , de la Ville Helio , de Keranhoüet , le Tertre-
Jouan, & c. fille unique d'Achilles de Harlay IV
du nom , Comte de Beaumont , Marquis de Bréval,
&c. Confeiller d'Etat Ordinaire , & de Dame Loui
fe-Renée Dulotet , Marquife de Coetjenval.
Elle avoit épousé le 7 Septembre 1711 Chriftian-
Louis de Montmorency - Luxembourg , premier
Baron Chrétien de France, Prince de Tingry, Souverain
de Luxe , & c. Maréchal de France , Cheva
lier des Ordres du Roi , Lieutenant Général de la
Province de Flandres , Gouverneur des Ville &
Citadelle de Valenciennes , des Ville & Château
2
ant
Généraldes
armées
Gouverneur de
Sem
Lagisdela
Maifon du R
maine &de
Bar,
moun
ans,&yfut
inhumée
toitfillede
Nicolas
A
de
Preuilly
,
Introd
,&
d'Annede
Froulla
François
Victor
le
T
&
Secretaire
d'Etat d
Cene
Dame
joignoitàfes
avantages ,
qui
nef
gelonnesde
fon
fexe.
es enfans qui font fortis de ce mariage font
portés dans le premier volume du Mercure du
is de Décembre 1746 , page 189 , à l'occafion
M. le Maréchal de Montmorency , mort le 23
vembre de la même année.
Madame la Maréchale de Montmorency , objet
cet article, a foutenu dignement par les qualités
fon efprit & par les fentimens de fon coeur la
bleffe de fa naiffance , & de l'illuftre Maifon ou
le étoit entrée , & tous les titres d'honneur dont
le étoit revêtuë.
Par fa mort , la Branche aînée de la Maifon de
larlay , dite des Comtes de Beaumont , eft éteine
, & toute cette Maiſon , fi diftinguée par les
Grands Hommes qu'elle a produits dans l'Eglife ,
lans l'Epée & dans la Robe , fe trouve réduite auourd'hui
à une feule perfonne , qui eft Madame
a Préfidente de Crevecoeur , fille de feu M. de
Harlay de Celly , Confeiller d'Etat , & petite fille
le M. le Chancelier Boucherat.
Le 10 , Gabrielle- Emilie le Tonnelier-Breteuil ,
Epoufe de Florent , Marquis du Chatelet-Lomont
Lieutenant Général des armées du Roi, Grand- Bailli
d'Auxois, Gouverneur de Semur, Grand - Maréchal
des Logis de la Maifon du Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , mourut à Lunéville , âgée
de 44 ans , & y fut inhumée .
Elle étoit fille de Nicolas le Tonnelier- Breteuil,
Baron de Preuilly , Introducteur des Ambaffa.
deurs , & d'Anne de Froullay, & ,coufine germaine
de feu François- Victor le Tonnelier- Breteuil , Miniftre
& Secretaire d'Etat de la Guerre.
Cette Dame joignoit à fes agrémens naturels plu
heurs avantages , qui ne font pas communs chez
les perfonnes de fon fexe.Quelques-unes avant elle
1
toient diftinguées par leurs progrès dans les Langues
fçavantes & par d'excellentes Traductions :
mais un très-petit nombre avoit ofé fonder les profondeurs
de la Géométrie , & s'engager dans les
recherches épineufes d'une fcience , qui ne préfente
la vérité que dépouillée de tout ornement .
La Marquise du Chatelet eft la feule femme de notre
Nation ,qui ait eu la hardieffe de publier des ou
vrages fur des matieres que peu d'hommes font ca
pables d'entendre , & elle l'a fait avec un fuccès f
éclatant , que plufieurs Académies étrangeres fe
font fait honneur de s'affocier cette moderne Amazone
, dont le nom n'avoit befoin de cette mar
pas
que de diftinction pour paffer à la postérité.
La Maiſon de Breteuil , très ancienne en Picar
die , d'où elle eft originaire , eft établie à Paris de
puis 300 ans.
}
Le 17 , Louis- Staniflas de la Tremoille , Duc de
Taillebourg , Pair de France , Colonel dans les Grenadiers
de France , mourut à Páris , dans la feizić–›
me année de fon âge.
AVIS AU PUB
vant dans la
Pharmacie
découverte d'unBeth
Aproprieté de fontre & c .
gorgéesdans le
poulins
ne dela
limphe par lave
ficacedansle
chame,
terefpirer ; dansl'atth
vetere,dans les mala
cpraatres &
douleurs
Nombre de
perfonne
resort
témoignage de
dra s'en
eclaircir.
L'ID
céce
remede àla veu
Apoticaire ,rue S. Der
da
Ponceau
.
Il étoit fils d'Anne - Charles-Frederic de la Tremoille
, Comte de Taillebourg , qui obtint au
mois d'Octobre 1730 un Brevet de Duc , fous le
nom de Duc de Chatelleraut , & de N. Joublonoufki
, fille du Comte Joublonouſki , Palatin de
Ruffie. Elle a l'honneur d'être coufine germaine
du Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar.
་
je
eavis
qu'elle
feule
pe,quieft
extrêmer
qu'au
goût,&
dont
as une
moyennetaffe
dementle
matinà
cu
même
après s'es
chant ,une
heureau m
a le
grand
nombre
eceremedetel
qu'on
Coullon ,
chezM. de
ts,à
droiteparlaru
M.
Recoquillie
,
Etiennedes
Grecs.
Morin,au
Hérault d
pufedeM.delaC
Youdle
.
M. le Duc de Taillebourg étoit petit-fils de
Frederic- Guillaume , Prince de Talmond , Comte
de Taillebourg , qui a commencé la feconde Branche
de l'illuftre Maifon de la Tremoille , & arriere
petit-fils de Henri Charles de la Tremoille
Prince de Tarente & de Talmond , & d'Amelie
de Heffe , fille de Guillaume V. Landgrave de
Heffe Caffel. V. du Fourni , Hift . Généal
au
Co
Leppafe
de
M.la
Cro
Rien,
rue
de
Cle
AVIS AU PUBLIC.
N´Sçavant dans la Pharmacie & la Chymie a
fait la découverte d'un Bechique fouverain ,
i a la proprieté de fondre & d'aténuer les hueurs
engorgées dans le poulmon , & d'adoucir
acrimonie de la limphe par fa vertu balfamique ,
qui eft efficace dans le rhume, la coqueluche , la
ficulté de refpirer ; dans l'afthme , commençant
- même invétéré ; dans les maladies du poulmon,
es toux opiniâtres & douleurs de poitrine quelonques.
Nombre de perfonnes , qui en ont fait
fage , rendront témoignage de fa bonté , quand
on voudra s'en éclaircir, L'Inventeur a confié &
bandonné ce remede à la veuve Mouton , Marchande
Apoticaire , rue S. Denis , au-deflus de la
Containe du Ponceau.
Elle donne avis qu'elle feule eft en poffeffion de
ce Bechique , qui eft extrêmement agréable , tant
à l'odorat qu'au goût,& dont la dofe eft de demie
once dans une moyenne taffe de thé léger , pris un
peu chaudement le matin à jeun , une heure avant
le lever , ou même après s'être levé , & le foir en
fe couchant , une heure au moins après le fouper,
Parmi le grand nombre de perfonnes qui ont
trouvé ce remede tel qu'on l'annonce , il fuffira
d'indiquer
M. Coullon , chez M. de Courgi , rue des Dé
jeûneurs , à droite par la rue Montmartre.
M. Recoquillie , au Collège de Lizieux , rue
Saint Etienne des Grecs.
M. Morin , au Hérault d'armes , rue S. Sauveur.
L'épouse de M. de la Chevrerie , rue de Bonne
Nouvelle.
L'époufe de M. la Croix , Sculpteur , à l'enfei
gne de Rien , rue de Cleri,
L'époufe de M. Gaffelin , Peintre , rue Beaure
gard , près de Bonne -Nouvelle.
M. Sauval , Etudiant en Médecine , rue de la
Jouaillerie.
Mad. Pafquier & Mad. Allain , rue du Petit
Carreau , chez M. Fournier .
M. Tardieu , rue S. Sauveur , chez M. Morin,
M. Turude , Traiteur , à Chaillot.
La veuve Bunon , rue Sainte Avoye , au coin de
la rue de Braque , chez M. Georget , Chirurgien ,
M. Cravoifier , chez M. le Préſident de Saing
Lubin , rue neuve des Bons Enfans.
APPROBATION.
Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier
le Mercure de France du mois d'Octobre
1749. A Paris , le 28 Septembre 1749.
J
MAIGNAN DE SAVIGNY.
TABLE.
DR. Bénédiĝin
marquesfur leLivreint
da même Ordre ,conte
PIECES FUGITIVES enVers& enProfe. Lettre de ...
Hiftoire duNivers
de
Voltaire à Mad de E
la
Henriade&
Hatea
Mad la
Comteffe de***
homme qui étoit deve
3
M. Remond de Sainte
Albine , dans laquelle eft l'Extrait d'une Comédie
qui n'eft point connue du Public ,
Eglogue préfentée à Mad. la Comteffe de Rofen
le jour de fa Fête , 40
46
l'amitié àM.
Mor . de
Remondde
SainteA
ructionde
Thermo
Réponse à l'Auteur des Réflexions fur le Programme
concernant l'Hiftoire Naturelle,inférées dans
le Mercure d'Avril dernier. Par M. Carré ,
Epitre à M. J. Etudiant en Droit à Bâle ,
Yers à Mad, d'Aft ***
52
SS
des
Mufes à
Mad.
M.dela
Soriniere,d
Lettres
d'Angers , à
mie
Royale
des
Scien
M.ArnaudàM. de V
dela
Réponsede M
and,
es
recherches
fur
les
Ev
avais
Poëte,
«
mcum
abeuntem ,
entereffante
pour
l'H
écrite à
M.
Remond
Benetonde
Perrin,
la
Lettrefurle
Syfte
ivesduSr
Gautier
de
Enigme
&
des
L
de
Septembre
'
i D * * R. du même Ordre , contenant la fuite
de fes Remarques fur le Livre intitulé Mémoires
pour fervir à l'Hiftoire du Nivernois & Donziois
,
58
ers de M. de Voltaire à Mad. de B *** , en lui
envoyant la Henriade & l'Histoire de Charles
XII. 72
, pour excufer
utres à Mad. la Comteffe de ***
un jeune homme qui étoit devenu amoureux
d'elle ,
utres ,
73
ibid.
174
pologie de l'amitié à M. Mor ... de Maum **
ettre à M. Remond de Sainte Albine fur une nouvelle
conftruction de Thermométres & de Barometres
, 78
emercîment des Mufes à Mad. la Marquife de
79
81
Lettre de M. de la Soriniere , de l'Académie des
Belles Lettres d'Angers , à M. Duhamel , de
l'Académie Royale des Sciences ,
Vers de M. d'Arnaud à M. de Voltaire , fur la mort
de Mad. ***
Fragment de la Réponse de M. de Voltaire à Ma
d'Arnaud ,
87
89
Suite des recherches fur les Evêques de Genéve , 90
A un mauvais Poëte ,
Ad amicum abeuntem ,
96
97
Lettre intéreffante pour l'Hiftoire & la Géographie
, écrite à M. Remond de Sainte Albine par
M. Beneton de Perrin , ibid
Suite de la Lettre fur le Syftême des quatre couleurs
ives du Sr Gautier ,
102
iots de l'Enigme & des Logogryphes du Mercure
de Septembre
Enigmes
119
ibid.
Programme de l'Académie des Belles Lettres
Sciences & Arts , établie à Bordeaux ,
Autre de celle de Dijon ,
Estampes nouvelles , Cartes , Plans , & c.
152 DE
FRANC
153
161
Lettre de M. Voifin , Avocat au Parlement , à M.
le Vicomte de Polignac , fur la Defcription de
deux Groupes & d'un Bufte du Roi ,
Lettre de M. Robert, Géographe ordinaire du Roi,
155
173
à M Remond de Sainte Albine , en réponse à
une remarque fur la Géographie facrée ,
Lettre au même fur le Programme de l'Académie
des Jeux Floraux de Toulouse ,
Autre au même, pour fervir de réponse à celles de
M Cantwel .
177
179
Autre au même ſur latranfmutation des métaux , 186
Lettre de M. Bronzet , Médecin des Hôpitaux du
Roi , à Fontainebleau , à M.Chomel , Médecin ordinaire
du Roi, au fujet des maux de gorge , 188
Réponse de M. Chomel à M. Bronzer ,
Chanfon notée ,
Spectacles ,
Bouquet au Roi ,
192
195
196
ibid.
198
DIE
AU
OVEMBRE
SPARG
APAR
Autre à Monfeigneur le Dauphin ,
France , Nouvelles de la Cour , de Paris , &c. 199
Bénéfices ,
Prix de Poëfie donné par l'Académie Françoife, 205
Naiffance , Mariages & Morts ,
204
ANDRE'
CAIL
Jacques,àS
An
208
213 Avis au Public ,
La Chanfon notée doit regarder la page
195
La
Veuve
PISS
à la
defcenteduD
JEAN
DE
NU
JACQUES
E
des
Auguftins
Program-
M.
DCC
De l'Imprimerie de J. BULLOT.
Aves
Approbation
DE FRANCE ,
DEDIE
AU
ROI.
NOVEMBR E. 1749 .
LIGIT
UT
PARGAT
2vers!
Chez
llon
A PARIS ,
ANDRE' CAILLEAU , rue Saint
Jacques , à S André.
La Veuve PISSOT, Quai de Conty ,
à la defcente du Pont- Neuf.
JEAN DE NULLY , au Palais,
JACQUES BARROIS , Quai
des Auguftins , à la ville de Nevers.
M. DCC. XLIX.
Avec Approbation & Privilege du Roi.
'ADRESSE générale duMercure eft
à M. DE CLEVES D'ARNICOUrt ,
ruë des Mauvais Garçons , fauxbourg Saint
Germain , à l'Hôtel de Mâcon. Nous prions
très - inftamment ceux qui nous adrefferont
des Paquets par la Pofte , d'en affranchir le
Port , pour nous épargner le déplaifir de les
rebuter, & à eux, celui de nepas voir paroître
leurs Ouvrages,
Les Libraires des Provinces ou des Pays
Etrangers , qui fouhaiteront avoir le Mercure
de Francede la premiere main , &plus promptement,
n'auront qu'à écrire à l'adreffe ci-deffus
indiquée ; onfe conformera très- exactement à
leurs intentions.
Ainfi ilfaudra mettre fur les adreſſes à M¿
de Cleves d'Arnicourt , Commis au Mercure
de France , rue des Mauvais Garçons , pour
remettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX. SOLS.
ERCU
DE
FRAN
DIE
AU
NOVEMBRE
ECES
FUG
en
Vers &
en
MOUR
des
França
cre
par
des
Mon
OD
Acadèmie
de
l'année
1749. P
El
qu'aux
cris d
tonnerre
Plus
leger
que
que l'éd
gle,
jeune
encor,
Selance
dans
les
ch
V.I.A
MERCURE
DE FRANCE ,
DÉDIÉ AU ROI. E
NOVEMBRE . 1749 .
PIECES FUGITIVES,
290
en Vers & en Profe. 102
L'AMOUR des François pour leurs Rois ,
confacré par des Monumens publics.
O DE
."
Préfentée à l'Académie Françoife pour le
Prix de l'année 1749. Par M. LE BRUN.
T
El qu'aux cris de l'oifeau , miniftre du
tonnerre >
Plus leger que les vents , & plus prome
que l'éclair ,
Un Aigle , jeune encor , loin des yeux de la terre ,
S'élance dans les champs . de l'air ;
A ij
Veut le fuivre , l'atteindre , & voler ſon égale ;
Il la voit , il frémit , il fend les vaftes cieux ,
Et bientôt dans les airs , théâtre de fa gloite ,
Vainqueur impatient , va chercher la victoire
Et la foudre & les Dieux.
Tel , fi la voix du Dieu de Pindare & d'Orphee
'Allumoit aujourd'hui dans mes fens éperdus
Ces tranſports , qui jadis & de l'Hebre & d'Alphée
Charmerent les flots fufpendus ;
Devançant tout à coup une foule timide ,
Sur des aîles de feu mon génie intrépide ,
Dans les Cieux emporté par un fublime effor
Eleveroit fon vol au - deffus du tonnerre
Tandis que mes rivaux , frémiſſant ſur la terre ,
M'y chercheroient encor.
Mais quels traits de lumiere ont embrafé mon
ame ?
D'un jour pur & divin mes yeux font éclairés,
Déja dans les torrens d'une célefte flamme
Nagent tous mes fens égarés.
s cesmars& ces river to
dumans,où la Serne , en
onces,
Voittriompher les Arts.
Un Dieu vainqueur m'agite , il me guide , il
m'entraîne.
Va -t'il porter mes pas aux fources d'Hyppocrêne
Geftacle
pompeux!q
reilles!
ShmeuxHérosfarlebro
Phidias , par de
Letendàmes
yeuxenc
de
nosayeux ,Roisco
Fous
éleva ces
mon
rosnoms
chérisbra
peuplesencor
recueil
bronze
animévosill
Revivent
parmi
nou
Pasje te
méconnoit
Mayenne&
courfer
fougueu
Telonrevir
jadis ,
aux
Brigger
l'empireo
Qaimeà
contemp
*
Statue
équestre
d
Je reconnois ces murs & ces rives fécondes ,
Bords charmans , où la Seine , en repandant fes
ondes ,
Voit triompher les Arts.
炒茶
Quel fpectacle pompeux ! que de rares mer.
veilles !
Que de fameux Héros fur le bronze enfantés !
Quel heureux Phidias , par de fçavantes veilles
Les rend à mes yeux enchantés ?
O Rois de nos ayeux ,
Rois conquerans
& juftes,
L'Amour vous éleva ces monumens
auguftes ;
Par eux vos noms chéris bravent les tems jaloux ,
Et des peuples encor recueillant
les hommages
,
Sur ce bronze animé vos illuftres images
Revivent
parmi nous.
****
Puis-je te méconnoître , ô Vainqueur de
Mayenne ?
Sur un courfier fougueux t'élançant aux combats ,
Tel on te vit jadis , aux rives de la Seine
Briguer l'empire ou le trépas.
•
Que j'aime à contempler ce front doux & terrible ,
* Statue équeftre de Henri IV.
A iij
yeux racontent tes exploits.
Mais quel eft ce Héros ( a ) , dont le cafque étincelle
?
C'est ton Fils , c'eſt un Prince à ta gloire fidelle ,
Qui fit regner les loix.
***
Eft-ce un Dieu qui paroît ( 6 ) è Quel éclat l'envie
ronne !
Sur ces rives deux fois il frappe mes regards.
La Victoire , en volant , d'une main le couronne ₫
Seroit-ce le terrible Mars ?
Des Titans enchaînés les fureurs menaçantes ,
Sur un débris fanglant d'armes étincellantes ,
Frémiffent à fes pieds , & frémiffent en vain :
Ila de Jupiter la majefté fuprême ;
La foudre eft dans fes yeux ; c'eft Jupiter luis
même ,
Ou le vainqueur du Rhin.
***
Que vois-je Ces remparts , ces portes (c) ma
gnifiques , #
De ces lieux fortunés auguftes ornemens
"
(a) Louis XIII, Place Royale.
(b) Places de Vendôme & des Victoires.
(c) Portes Saint Bernard , Saint Denis , &c.
Axpe ,& François , boil .
mages!
oupour vos Rois embe
d'a, n'eft point oras de
出凴
reux?
People file : en
gloire ,
monumensconfacte
De tonzele poureux.
quelbruitde la Seine
quilles?
esfoupireraufond
,artofé -je
envain
Suis-je
envain Reine
fuperbe
Nymphe
DeLouisfur fesbords
erd'untel
bonheur
quand
pourront
gées ,
Sar mesrives
enfin h
»
Reconnoître
(4)
Statue
équestre
(6)La
Garonne.
Statue
équestre
M offrent de ouveaux monumens.
Quelle pompe , ô François , brille dans vos hommages
!
Votre amour pour vos Rois embellit ces rivages ;
Quel bord (a ) n'eft point orné de ces tributs heureux
?
Pourfuis , Peuple fidéle en confacrant leur
gloire ,
Cesnobles monumens confacrent la mémoire
De ton zéle pour eux.
***
Mais quel bruit de la Seine émeut les flots tramquilles
?
Je l'entens foupirer au fond de fes roſeaux :
France , arrofé- je envain la Reine de tes Villes
"
ל כ
Suis- je envain Reine de tes eaux ?
Une fuperbe Nymphe (6) , à ma honte, honorée,
De Louis fur fes bords ( c) voit l'image adorée :
Fiere d'un tel bonheur elle s'égale à moi.
Ah ! quand pourront un jour mes ondes outra
gées ,
Sur mes rives enfin heureufement vengées ,
»Reconnoître leur Roi !
***
(a) Statue équestre de Louis XIV. à Lyon.
(b) La Garonne.
(c) Statue équestre de Louis XV. à Bordeaux
A iiij
fait ent
Tous les Arts à l'envi déja fervent tes voeux.
Quel Lyfippe nouveau , d'un nouvel Alexandre
Va m'offrir les traits généreux ?
en le voyant
paroître
,
Que je vais admirer mon Héros & mon Maître !
Nos neveux attendris ,
» O mes fils , diront -ils , ce Roi de vos ayeux ,
Dans la paix reveré , terrible dans la guerre ,
» Fut l'amour des François , l'exemple de la terre ,
» Et le rival des Dieux .
***
Mais déja loin de moi j'ai vu fuir la barriere.
Quels transports inconnus précipitent mes pas ?
Contemplez , fiers rivaux , au bout de la carriere
Ce prix de nos doctes combats.
Ah ! j'ai lû dans leurs yeux leur défaite & ma
gloire ;
Ils tremblent , & leur crainte annonçe ma victoire.
Image de Louis , eft-ce vous que je voi !
Le vainqueur eft nommé ; Dieu des vers , tu m'ap
pelles ;
Venez ceindre mon front , guirlandes immor
telles ;
Mules , couronnez- moi . (6)
(a ) Projet de la Place de Louis XV. à Paris.
(b) Laprédiction de l'Auteur ne s'eft pas vérifiée ,
WERE POUR LE
ité feplait àfaire des he
te, pour Louis daign
nousun Roi donné dan
g-temsencor le bonhe
cheràtes yeux,&
plus foumis & leplus
使溉澡洗澡洗洗潔
TRES de
Row
4, de
l'AcadémieR
Paris,& de ce!
Profeffeur en
Philo
& cidevant
Gouve
Princede
Hefe-
Caf
Ous
inferames
2
Jecond
volume d
de
Rouffeau à
les
Juges ,
ainsi
qu
Mercure ,
ont
été
cellede
M.le C
eftà
propos d
et
gliffe
une
faute
Cars
Lettre
eft
dat
alieu
d'Aran.
PRIERE POUR LE ROI,
Sitab I ta bonté fe plaît à faire des heureux ,
Dieu jufte , pour Louis daigne entendre nos
voeux.
Conferve-nous un Roi donné dans ta clémence
Et que long-tems encor le bonheur de la France
Toujours cher à tes yeux , & fidéle à tes loix ,
Il foit le plus foumis & le plus grand des Rois.
送走光洗洗洗洗洗洗求求求求求求洗洗
LETTRES de Rouffeau à M. de Crou-
Zas , de l'Académie Royale des Sciences
de Paris , & de celle de Bordeaux
Profeffeur en Philofophie à Lauſanne
& ci-devant Gouverneur de S. A. S. le
Prince de Heffe-Caffel.
N
Ous inferâmes l'année derniere dans le
fecond volume de Décembre une Lettre
de Rouffeau à M. de Crouzas . Celles
mais les Juges , ainsi que nous l'avons dit dans le dernier
Mercure , ont été long- tems partagés entre cette
Ode celle de M. le Chevalier Laurés.
Il eft à propos d'avertir les Lecteurs , qu'il
s'eft gliflé une faute dans le nom du lieu , d'ou
cette Lettre eft dattée , & qu'il faut lire d'Arau
au lieu d'Aran.
A v
tems après par la même perfonne ( a ) de qui
nous tenions la premiere , mais un hazard imprévû
a été caufe que nous ne les avons reçûes
que depuis quelques jours. Comme elles ne
font , ni dans aucune édition des Euvres de
Rouffeau , ni dans le Recueil de Lettres qu'on
vient de donner (b) de ce Poëte , auffi malheureux
que célébre , nous croyons rendrefervice
au Public , en les faifant imprimer.
De Soleure , le 21 Mars 1713.
P Lût à Dieu , Monfieur , que mes Lettres
pûffent avoir pour vous un aurre
mérite que celui que votre amitié leur
donne ; mais je fens trop en les écrivant ,
que vos louanges font une inftruction
plutôt qu'un éloge : vous me traitez comme
les habiles Courtifans traitent les Princes
, lorfqu'ils les louent des vertus qu'ils
n'ont pas pour leur infpirer l'envie de
les acquérir. Le monde donne une cer-
"
(a) M. Tollot.
(b) Dans ce Recueil , on ne trouve point d'autres
Lettres écrites par Rouſſeau à M. de Crouzas ,
que celle qui avoit paru dans le Mercure indiqué
ci deffus. On a été furpris de n'y point voir une
autre Lettre du même Poëte , imprimée dans le
Mercure d'Août 1748.
Rats , qui ne lamient
commerce;les peti's
Amroverbe , entretiens
des marques peufo..
xion ,& qui refer b
oit d'une maitre
d'être cheres ,q
qu'unjour.
en eftpas tout-à- fa
de laPoefie ,lorfa
la vérité :les cho
on d'un
agréme
:
coeur,& qui le
ce n'eftqu'a fo
Burner,
qu'on pa
tetat.
Jeftime d
Stop
travailler de
e,
comme on ne
rles
Lettres fa
veritablesamis;
deher
d'euxque
&
tropde
précau
fe montrer à e
roirune
efpece
paroître
trop a
me
fouviens
to
Taffe
fait
defa S
un
trait
qui
s
autres;le
fuo
fuperficielles , qui ne laillent pas d'entretenir
le commerce ; les petits préfens , fuivant
le proverbe , entretiennent l'amitié ;
ce font des marques peu folides d'une folide
paffion , & qui reffemblent aux fleurs
qu'on reçoit d'une maîtreffe , qui ne laiffent
pas d'être cheres , quoique l'odeur
n'en dure qu'un jour.
de cette
Il n'en eft pas tout-à- fait de même des
Aeurs de la Poëfie , lorfqu'elles fervent à
orner la vérité : les chofes les plus utiles
ont befoin d'un agrément qui les infinue
dans le coeur , & qui les faffe goûter à
l'efprit ; ce n'eft qu'à force de les polir &
de les tourner , qu'on parvient à les mettre
dans cet état . J'eftime donc qu'on ne fçauroit
trop travailler des ouvrages
nature , comme on ne fçauroit trop peu
méditer les Lettres familieres qu'on écrit
à fes véritables amis ; c'eft en quelque forte
fe défier d'eux que d'y apporter trop
foin & trop de précaution ; on ne fçauroit
trop fe montrer à eux dans fon naturel ;
il y auroit une efpéce de coquetterie à vouloir
paroître trop ajufté en leur préfence .
Je me fouviens toujours du portrait que
le Taffe fait de fa Sophronie ; il le termine
par un trait qui donne de la grace à tous
les autres ; le fuoi artifici fono negligenze.
de
A vj
Monfieur , que j'ellayerai de vous plaire ;
je réſerverai ma méditation , non pour mes
amis que j'eftime , mais pour le Public que
je n'eftime en vérité pas trop , & que je
regarde comme une bête multorum capitum,
contre laquelle il faut toujours le tenir en
garde.
3th fagelfe abbattue
trop faivie. Elle
me de cette douceu
100
lefquellesun Pilo
digne d'être reça d
enféequej'ai cue, e
rosme parlez , où
ang des fages bout
e que fon Manue
s
entretiens famili
2minstrifte&moi
,
Monfieur
,
aris fur la
difficu
l'égard des deu
petiteOdeaux S
modérée
& au
te nemefera jam
me fait
honneur
onnant:
lorfqu
tamen
honnête
anne d'en mérit
ceque vous c
Préfentement que je fuis réconcilié avec
les Mufes , je fens beaucoup plus vivement
que jamais l'utilité de notre commerce
épiftolaire , & je trouve , dans les
Lettres dont vous m'honorez , la matiere
des plus fages réflexions. Je n'ai jamais
envifagé la Poëfie de l'oeil dont la regardoit
Malherbe , qui l'appelloit un Art
d'arranger des paroles : il me paroît qu'il
n'avoit pris que la moitié de la véritable
définition , & que le principal art du
Poëte eft d'arranger fes idées : pour cela il
faut fçavoir penfer & raiſonner ; la choſe
du monde la mieux dite n'a qu'une lueur
frivole , lorfqu'elle n'eft pas fondée ſur la
vérité , & fur la connoiffance de la nature ,
qui font les deux Pôles autour defquels
doiventrouler nos expreffions , nos rimes,
notre cadence & notre arrangement . Vous
faites , Monfieur , de la Poëfie l'éloge le
plus jufte & le plus glorieux qu'on en
puiffe faire , en la regardant comme un
je
ne
puis
m
comme
Cathol
ennemi
de
l'int
rion ,je
n'ai
ja
Formateurs
ayend
La
hauteur
&
1
forces à la fageffe abbattue par une application
trop faivie. Elle remplit d'ailleurs
l'ame de cette douceur & de cette
joie, fans lesquelles un Philofophe ne fera
jamais digne d'être reçu dans la fociété :
c'eft la penfée que j'ai eue , en faisant l'Ode
dont vous me parlez , où je n'ai mis Epi
tele au rang des fages bourus & chagrins ,
que parce que fon Manuel eft plus connu
que fes entretiens familiers , qui ont une
forme moins trifte & moins auftére.
Je fuis , Monfieur , entierement de
votre avis fur la difficulté que vous me
faites , à l'égard des deux vers qui finiffentma
petite Ode aux Suiffes ; une Critique
auffi modérée & auffi raifonnable que
la vôtre ne me fera jamais peur ; une telle
Critique fait honneur aux talens en les
perfectionnant : lorfqu'on redoute fi fort
un examen honnête , on eft justement
foupçonné d'en mériter un plus fevére ;
mais ce que vous cenfurez comme Proteftant
, je ne puis m'empêcher de le foutenir
comme Catholique .... Quoique je
fois ennemi de l'intolérance & de la fuperftition
, je n'ai jamais approuvé que fes
Reformateurs ayent élevé Autel contre
Autel.
La hauteur & l'emportement de quelque
bien que moi ; cela vous paroît jurer avec
leur doctrine & leur caractére : il eft certain
l'envie & la haine qu'ils portent
à ceux qui ont quelques talens , ou qui ne
penfent pas comme eux , font tort à la
Religion . Chez quelques Prédicateurs ,
c'est l'orgueil qui prêche la modeftie. Le
génie n'eft- il pas de toutes les profeffions ,
comme de tous les états N'y a-t'il pas
une forte de pédagogie à vouloir le renfermer
dans certaines limites ? Pour moi
je crois que les fources du beau & du vrai
font ouvertes aux Séculiers comme aux Eccléfiaftiques
, & qu'une main profane peut
y puifer , fans commettre un facrilége .
DeSoleure,le 26 Acks
,vousme
permet
tevedonefort,que n
fiz
rendreverreL
teleneft.Siun a
ro ,
pourroit-ale
fuivre vos
vies
partiesde
votrec
harmonie
,qui
Ser ,où
tout et a
lentune
mal.
e
dire
que
pot
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Livre , t
ir
plus
d'efprit ,
gout
que
vous
a
témérité de s'e
,qui ade lapa
2
examiné une
andila
revu av
la
corrigefan
froid ,
toutceq
peut
bien
l'étend
erfectionne
gu
pour
fon
exp
par
Je dis plus , & je crois que l'expérience
eft pour moi ; les erreurs d'un fimple Laïque
font moins fréquentes que celles d'un
Eccléfiaftique ,, parce qu'il fe défie davantage
de fes lumieres , & qu'il n'eſt pas affujetti
au fyftême regnant . Moins lié
l'intérêt ou par l'ambition , plus indépen
dant de l'ufage , ou de fes Supérieurs , le
fimple Laïque cherche fincérement la vérité
, & n'a qu'elle en vûë ; fes erreurs font
auffi moins dangereufes & moins contagieufes
, parce qu'elles manquent d'appui
& d'autorité , & qu'aucun parti n'eft intéreffé
à les foutenir & à les répandre.
Je fuis , &c.
Se
de
penfees,9
Soins
vite,
felo
capable
d'atte
de
pénétratio
gai
écrivent.
I
De Soleure , le 26 Août 1713.
Monfieur , vous me permettrez de vous
dire que je doute fort , que ni vous ni perfonne
puiffiez rendre votre Logique meilleure
qu'elle n'eft. Si un autre que vous
l'entreprenoit , pourroit- il entrer dans votre
plan , fuivre vos vûes , mettre entre
toutes les parties de votre ouvrage ce concert
& cette harmonie, qui en font un édi
fice régulier , où tout eft à fa place , & où
rien ne fent une mais étrangére : D'ailleurs
, j'ofe dire que pour perfectionner
& améliorer un Livre , tel que le vôtre ,
il faudroit plus d'efprit , plus de lumieres ,
plus de goût que vous n'en avez ; & qui
auroit la témérité de s'en flatter ? Quand
un efprit , qui a de la pénétration & de la
jufteffe , a examiné une matiere de tout
côté ; quand il a revû avec foin fon ouvra
ge , qu'il l'a corrigé fans entêtement & de
fang froid , tout ce qu'on ajoute dans la
fuite peut bien l'étendre davantage , mais
ne le perfectionne guéres. Chaque fujer
n'exige pour fon expofition qu'un certain
nombre de penfées , qui fe préfentent plus
ou moins vite , felon qu'on eft plus ou
moins capable d'attention , & felon le
degré de pénétration & de capacité de
ceux qui écrivent. Lorfque l'on va au-delà
du néceffaire , on tombe dans l'acceffoire Y
ou dans l'inutile , ce qui nous rend languiffans
& diffus.
Souvent trop d'abondance appauvrit la matiere.
Il n'y a guéres que l'Hiftoire & les ob-
Tervations Phyfiques qu'on puiffe augmenter
fans ceffe , parce que chaque jour offre
de nouveaux évenemens , & que l'on fait
auffi chaque jour de nouvelles expériences.
On ne fçauroit fe propofer un meilleur
but ,, que
celui
que
vous
avez
d'examiner
& de
chercher
la vérité
, fans
affecter
aucun
parti
, ni
aucune
opinion
; je
vous
avoue
que
je fais
peu
de
cas
de tout
ouvrage
, qui
marque
dans
l'Auteur
de la partialité
ou de la colére
: les
injures
ne me
plaifent
pas
, même
dans
les
Peres
de l'Eglife
;
elles
font
tolerées
dans
le Barreau
& dans
les
Factums
; mais
dans
les
ouvrages
de
Théologie
, qui
ne
devroient
refpirer
que
la
charité
& la
Religion
, elles
font
un
contrafte
odieux
&
infupportable
. Rien
n'eft
plus
beau
que
le deffein
de
ramener
les
hommes
à la vérité
, mais
on
ne
peut
y
parvenir
qu'en
leur
, infpirant
de l'amour
pour
elle
, & de la modération
: je me
repréfente
toutes
les
difputes
, non
-feulement
celles
qui
fe font
par
écrit
, mais
encome
des Thefes au
pre préfide toujos
net à la tête de la
atetpoint d'accord a
fait qu'on fort
jours plus con
acetqu'on yentr
de
vaincre fon
traincre foi-mem
claircirqu'on dif
er.De-là
viennen
gemensde
queft:
s
fophifmes &
qui font d
,qui ne fe ter
fos ,àdes
aigreu
haines
ferieufes
. J
idire à
Saint E
point
d'affaire au
toires
quinefeput
réd
es ,ni de
probl
it
refoudreenc
ens jene
fçais si
,
maisje
fçais
chofes qui
ferv
tations,il
avo
4,&
&
que
furto
naire
dans
les
tion comme des Théles aufquelles l'amour
propre préfide toujours , prêt à jetter
fon bonnet à la tête de la railon , lorfqu'elle
n'eft point d'accord avec les préju
gés .
Ce qui fait qu'on fort de la difpute
prefque toujours plus confirmé dans fon
opinion , c'eft qu'on y entre avec un défir
véhément de vaincre fon adverfaire , &
non de fe vaincre foi- même ; ce n'eft point
pour s'éclaircir qu'on difpute , mais pour
triompher. De-là viennent les faux fuyans,
les changemens de queftion , les logomachies
, les fophifmes & toutes ces autres
échapatoires qui font difparoître l'objet
principal , qui ne fe terminent qu'à des
cris confus , à des aigreurs , & quelquefois
à des haines férieufes . Je me fouviens d'avoir
oui dire à Saint Evremont , qu'il n'y
avoit point d'affaire au monde fi compli
quée , qui ne fe pût réduire à deux ou trois
difficultés , ni de problème fi épineux , qui
ne fe pût réfoudre en deux ou trois raifonnemens
; je ne fçais s'il parloit en Géométreexact
, mais je fçais que dans la plupart
des chofes qui fervent de matiere aux
conteftations , il avoit raifon de penfer
ainfi , & que fur tout ce qui fe préfente
d'ordinaire dans les affaires du monde ,
ء ا ن م ا ل ا
fons , on ne fait plus enfuite que bavarder
& battre la campagne.
Warrens; on veut
disdans le morde
cilagloire d'autru
Matorre,&qu'ilnye
pla.esegalem.
De
le preaux ,Corne...
ispas à peuprès
Les difputes font utiles en deux cas , ou
pour réveiller la converfation , qui s'affoupit
bien-tôt , quand tout le monde eft du
même avis ; ( alors fi la matiere n'eft pas importante
, je trouve que celui qui a tort en
badinant , eft plus judicieux que celui qui
a raifon avec chaleur ; ) ou pour parvenir
à l'évidence , quand il s'agit d'une matiere
grave & utile ; mais je voudrois qu'on pût
établir une méthode dont les uns & les autres
convinffent , fuivant laquelle , en conduifant
fon raifonnement pas à pas , on pût
découvrir la vérité , & qu'on s'y rendît de
bonne foi & avec joye. C'eft - là , Monfieur
, ce que vous êtes plus capable que
qui que ce foit, d'apprendre aux hommes ;
vous ne pouvez vous propofer un but ni
plus utile , ni plus glorieux. J'eftime en
vous le fçavant , le grand Philofophe ,
l'homme d'efprit ; mais j'aime l'honnête
homme , l'ami tendre & fincére , l'amateur
de la tolérance & de la vérité .
pour
-on
pentedecesp
entfait
leurs
effort
delears
rivaux
depens de la
véri
de citat'on
jamais
tort aux
talens
me
groflier
nou
ildit,
que
par
tal
n'épargne
Provinciales ,ma
n'en avoir
Une grande partie des difputes entre les
gens de Lettres n'a pour motifs que de petires
jaloufies , trop baffes
pas honte foi- mênie , fi l'amour propre ne
nous en déroboit la connoiffance ; on veut
motqui
fente
employe
dans to
efine &
fidélic
mefurées,
quele
sne
peuvent s'en
edefa
retenue
!
vous,
Monfi
re
gardezvous
plus
grande
vehe
appelle
celle
lenceavecM
...
Tour&
dans
les
de fes concurrens ; on veut les éclipfer &
briller feuls dans le monde Littéraire ,
comme fi la gloire d'autrui pouvoit obfcurcir
la nôtre , & qu'il n'y eût pas fur le
Parnaffe des places également élevées. Moliere
& Despréaux , Corneille & Racine , n'y
occupent-ils ppaass àà peu près le même rang?
Qu'auroit-on penfé de ces grands hommes,
s'ils avoient fait leurs efforts pour ternir la
réputation de leurs rivaux ou de leurs Emules
, aux dépens de la vérité & de la juftice
? Ne fe dira- t'on jamais que les vices du
coeur font tort aux talens de l'efprit , & c ...
Un homme groffier nous choque moins
par ce qu'il dit , que par la maniere de le
dire ; Pafcal n'épargne point les Jéfuites
dans fes Provinciales , mais il ne lui échappe
pas un mot qui fente l'injure ou l'invec
tive ; il employe dans tout ce qu'il dit une
irronie fi fine & fi délicate , fes expreflions
font fi mefurées, que les partifans des Moliniftes
ne peuvent s'empêcher de lui fçavoir
gré de fa retenue.
Mais vous , Monfieur , quels ménagemens
ne gardez -vous pas au milieu même
de la plus grande véhémence de la difpute !
Je me rappelle celle que vous eûtes en ma
préfence avec M... Quelle politeffe dans
le tour & dans les expreffions ! Mais en
telle dans les raiſonnemens ! Il s'agiffoit
de foutenir la néceffié de la tolérance , fi
urile aux états , fi conforme à la raiſon &
à l'efprit de la Religion .
rois avoir bien en
Valecture de
l'Inftruct.
de
Cambrai , ell
dicieufes
reflexio
avez faites. Je n'
ogues,où j'ai tre
&
delegance;ma
mariere aufli
ferieufe
tecplusde
gravite.
ale fond de fes ra
dialoguey
donne
enableà la
dign
aitfon
Troopea
que
fujer a,
pou
laieftla
plus d
que
penfée a
une
e,cequi en fai
Je trouve , Monfieur , que vous avez
très - bien fait, & que vous avez agi en homme
fage & éclairé , en ne faifant aucun reproche
à M....... fur fon changement
de Religion ; les reproches n'auroient fait.
que l'aigrir. S'il a changé par intérêt , il
ne feroit pas affez honnête homme pour fe
rendre à la vérité , quand on auroit le bon
heur de la lui montrer ; mais s'il a changé
par principes & par connoiffance, pourroitil
fe réfoudre à renoncer à des dogmes aufquels
fa confcience rend témoignage ? Il
feroit à fouhaiter qu'on n'embraffat jamais
une Religion fans l'avoir bien étudiée
fans avoir réfolu de la pratiquer , & fans
manifefter par fes moeurs &
duite , qu'on eft fincerement convaincu
qu'elle eft la meilleure . Penfez-vous, Monfieur
, que ce foit la force & l'évidence de
la vérité , qui ait perfuadé moniadverfaire ?
Chacun fçait quelles étoient fes vûes ,
qu'il a plutôt cherché à être protégé des
hommes , qu'à plaire à Dieu , &c.
par
fa con-
&
M.de
Fenelon a f
deftdu
moins
perfonne
n'avo
Maisce
qui
vaut
n'avoir
plus
de
L'hyperbolequ
es
groffiffant,m
dre
cet
illuftre
les
hommes
c
e
foin
,
fon
Je croirois avoir bien employé mon
tems à la lecture de l'Inftruction Paftorale
de feu M. de Cambrai , fi elle m'avoit fourni
d'auffi judicieuſes réflexions que celles
que vous avez faites. Je n'en ai lû que
deux Dialogues , où j'ai trouvé beaucoup
de fineffe & d'élégance ; mais il m'a paru
qu'une mariere auffi férieufe auroit dû être
traitée avec plus de gravité.Quelque folide
que foit le fond de fes railonnemens , le
four du dialogue y donne un air de fiction ,
peu convenable à la dignité d'un Pasteur
qui inftruit fon Troupeau. Il me femble
que chaque fujet a , pour ainfi- dire , une
forme qui lui eft la plus convenable , comme
chaque penſée a une expreffion qui lui
eft propre , ce qui en fait la précifion & la
netteté.
Si M. de Fenelon a fait une faute à cet
égard , c'eft du moins la faute d'un grand
génie ; perfonne n'avoit plus d'efprit que
lui , mais ce qui vaut encore mieux , pers
fonne n'avoit plus de modération & de fageffe.
L'hyperbole qui défigure les objets ,
en les groffiffant , manque de force pour
peindre cet illuftre Prélat. Il regardoit
tous les hommes comme fes freres ; fon
unique foin , fon unique plaifir étoit de
On peut juger à coup für , que M. Boffuet,
fon antagoniſte , fe feroit exprimé avec plus
de feu & avec moins de ménagement.
Dentre lesCanton
incere ,comme
Commons &leur c
deftrer
pour le
Je fuis , au refte , tout-à- fait de votre
fentiment & de celui de M. de Cambrai ,
fur les Janféniftes , & je ne les crois pas
plus Catholiques que les Proteftans . M.
Arnaud étoit ennemi des Jéfuites , mais
il n'étoit point Janfénifte ; fes fucceffeurs
font à fon égard , comme les nouveaux
Académiciens étoient au regard de Platon :
les uns & les autres , pour renchérir fur
leur Maître , ont été plus loin que lui , &
fe font égarés à ne jamais retrouver leur
chemin , ce qui arrivera toutes les fois
qu'on fecouera le joug d'une fage foumiffion
, & qu'on voudra affecter l'indépendance
.
l'onn'yvitp
di
divifions ,& q
ice
corps confrire
profperite.Sis.
e
qu'elle l'eft &
elle
travailleroit
ouvrage , & ri
de
fatisfaction
ne
fçauroit être
en
Suife. S
e ,le
coeuryde
votre
Nation
dierfes
interits
Je vous envoye , Monfieur , le difcours
que S. Exc. prononça hier à la Diette qui
avant que de fe féparer , a mis la derniere
main au renouvellement de l'alliance ; il
s'eft furpaffé dans cette occafion ; il fait
mieux fans préparation , que d'autres qui
ont eu le loifir de le préparer ; il femble
que fon génie l'infpire & lui dicte ce qu'il
doit dire. Je ne connois perfonne qui parle ,
quand il le faut , avec plus de force & de
tade
de
que la
Prov
certain,
comite
quece
font
lese
jours
de
la
Si
Alexandre
&
leurs
projets
,
e
des
témérai
certain
encore
June
grande
p
e
humaine
ou
n'eft
pas
m
rable & fincére , comme l'exigent leurs
intérêts communs & leur confervation . "
Il feroit à defirer pour le bonheur de la
Suiffe , que l'on n'y vît plus ni haine , ni
jaloufie , ni divifions , & que les membres
d'un même corps confpiraffent tous de
concert à fa profpérité . Si S. Exc. n'étoit pas
auffi preffée qu'elle l'eft de fe rendre à
Vienne , elle travailleroit avec plaisir à cet
important ouvrage , & rien ne lui cauferoit
plus de fatisfaction que d'y réuffir ;
mais elle ne fçauroit être en même tems.
à Vienne & en Suiffe. Si fa perfonne en
eft éloignée , le coeur y demeurera ; le bonheur
de votre Nation lui , eft trop cher
pour oublier fes intérêts , en quelque licu
du monde que la Providence puifle l'appeller.
Il eft certain , comme vous le dites , Mon
fieur ,, que ce font les évenemens qui décident
toujours de la réputation des hommes.
Si Alexandre & Cefar avoient échoué
dans leurs projets , on les auroit regardés
comme des téméraires & des infenfés :
il eft certain encore que la fortune a toujours
une grande part à ceux que la pru
dence humaine ou la valeur font réuffir ;
mais il n'eft pas moins sûr , que cette mê
pru-
Atari
envtager ca
de tous les C
is font les
refforts
unter.Uahibe
vo
vie de la fortune , lorfqu'elle n'agit qu'en
vûe du bien public . Il femble alors que la
Providence y intervient d'une façon particuliere
, & qu'elle nous fert de guide . quisfont les
Que fi avant que de fe déterminer , la
dence a fçû prévoir tout ce que le caprice
, l'intérêt ou l'ambition peuvent lui
oppofer , & s'affûrer des remédes proportionnés
aux inconvéniens prévûs , vous
m'avouerez , Monfieur , qu'elle peut alors
fe promettre un heureux fuccès , & que
rien ne l'empêche de mettre utilement en
oeuvre ce qu'elle a fi fagement projetté.
Cette maxime , fi elle eft vraie , doit vous
rafsûrer fur les craintes que l'amitié vous
infpire pour la perfonne en faveur de qui
vous vous intéreffez la faine politique
a fes démonſtrations auffi-bien que la faine
Philofophie ; les fillogifmes de conduite
ont les mêmes principes que ceux de raifonnement
. En un mot , Monfieur , S.
E. s'eft conduite dans cette affaire comme
elle le devoit ; un plus grand fuccès ne
dépendoit pas d'elle ; fes intentions
étoient droites. Elle n'avoit pas moins à
coeur les intérêts folides de votre Nation
que ceux du Roi fon Maître les évenemens
font aiſés à critiquer , quand on juge
après coup & piéce à piéce pour bien
:
;
mute
point
far1.
sarreter,quand
ia.X:
pouvanttout
coup
gagné
lete
Ace qu'il
demand
e la
Marquite c
efille:
ainfi
ansla
Maifon de
coté
bien
cher a
la
perdre, & 9
armée. La
bonte
prefentbien
fund
s
maux
d'autrui a
ites.La
Philofon
fpeculation
, D
fance
dans la
une
confolation
douleurdansle
reux. Je
vous
S.Exc.eftdans
l'honneur de
juger
e
que la
difta
amitié ,
la
m
dementit
jama
delicate , il faut I envilager dans toute lon
étendue & de tous les côtés ; il faut examiner
quels font les refforts qu'il a fallu
mouvoir , & quels font les obftacles qu'il
a fallu furmonter. Un habile Négociatear
ne fe rebute point par les difficultés
mais il fçait s'arrêter,quand il ne peut aller
plus loin. Ne pouvant tout obtenir , il croit
avoir beaucoup gagné lorfqu'il a acquis la
moitié de ce qu'il demande.
Madame la Marquife du Luc eft accouchée
d'une fille : ainfi voila une héritiere
de plus dans la Maifon de Vintimille , mais
elle a coûté bien cher à fa mere , nous
avons crû la perdre , & S. Exc. eft encore
fort allarmée. La bonté du coeur eft fouvent
un préfent bien funefte ; elle nous fait
fentir les maux d'autrui auffi vivement que
les nôtres. La Philofophie eft admirable.
dans la fpéculation , mais on reconnoît
fon impuiffance dans la pratique. C'eft du
moins une confolation de pouvoir répandre
fa douleur dans le fein d'un ami fage
& généreux . Je vous regarde , M. comme
tel,& S. Exc . eft dans les mêmes fentimens .
J'aurai l'honneur de lui écrire à Vienne ;
j'efpere que la diftance ne diminuera pas
notre amitié , la mienne eft de nature à
ne le dementir jamais. Sive per Syrtas iter
B
cafum.
De Bade , le 17 Juillet 1714.
& negligee de ne
Toe d'eftmoins la
que la maniere de
ent-fireici comme
eur;& elle eft c
des
pluspathetique
* perdent la moitie
tout dans l'ext
il ne
feroit
peut
galerdans le ct..
argement dud
aracterife
,ce q
Auteurs Drama
e continue , un
Monfieur , quel fujet d'humiliation pour
moi , au milieu des louanges que vous me
donnez , de vous voir auffi folidement
inftruit que je pourrois l'être, des meilleurs
préceptes d'un art que vous ne profeffez
point , & que vous ne comptez pas même
au nombre de vos études ! Il eſt certain ,
comme vous le dites , que c'eft uniquement
le plan & l'idée générale d'un ouvrage
, qui conftitue le Poëte, les vers n'étant
à la Poëfie que ce que le coloris eft à
la Peinture , & ne devant fervir qu'à faire
paroître dans un plus beau jour l'invention
, le deffein & la compofition , qui
font les feuls fondemens de l'art. Mais il
faut avouer auffi que fans cette partie , je
veux dire la verfification , quoiqu'elle ne
foit que fubordonnée , les premieres deviennent
inutiles , & que les idées les plus
nobles avortent en naiffant , fi l'expreffion
qui eft , fi j'ofé le dire , la Sage -Femme
des penfées , ne vient à bout de les faire
accoucher heureufement. C'eft pourquoi
je tiens
que tout Auteur , un peu foigneux
de fa gloire , doit fur toutes chofes s'atexpreffion
,ou
3 : les
Mules av
imes
aux
homm
run
langage
treft
peutetrep
plusdur&
plus
mementce
queje
comparantco
VOUS d pouvez
mieuxquemo
Vous
affervir
puleufesde
la
afar
voir
dans
di
confifteco
le
charme.
J
thes. Il
eft fûr que c'est moins la chofe qui frappe
l'efprit , que la maniére de l'énoncer. Il
en eft peut-être ici comme de la récitation
d'un Orateur ; & elle eft défectueufe , les
G
penfées les plus pathétiques ou les plus fublimes
perdent la moitié de leur prix.
C'eft fur tout dans l'expreffion qu'excelle
Racine : il ne feroit peut-être pas impoffi
ble de l'égaler dans le choix des penfées &
dans l'arrangement du difcours ; mais ce
qui le caractérife , ce qui le diftingue des
autres Auteurs Dramatiques , c'est une
élégance continue , une douceur & une
pureté d'expreffion , où il eft difficile d'atteindre
: fi les Mufes avoient voulu parler
elles-mêmes aux hommes , elles n'auroient
pû choifir un langage plus harmonieux .
Corneille eft peut-être plus élevé , mais il eft
auffi plus dur & plus inégal . Je vous dis
fimplement ce que je penfe & ce que j'ai
fenti en comparant ces deux grands Poëtes;
mais vous pouvez décider fur cela beaucoup
mieux que moi, vous , Monfieur , qui
fans vous affervir aux régles étroites &
fcrupuleufes de la Poefic , nous avez fi
bien fait voir dans votre Traité du Beau ,
en quoi confifte ce merveilleux , qui en fait
tout le charme. Mais quand prétendez-
Bij
amis ? M. le Comte du Luc a fait depuis
peu l'acquifition d'une belle fille , très capable
& très - digne d'en jager ; elle joint
aux agrémens du difcours une folidité d'efprit
, une jufteffe de difcernement & un
goût de lecture très- peu commun , même
chez les hommes les plus éclairés .
versd'etre wat
181.
real .
eres point ,Di
laconvenien S
Evous
donnezala
es,vousdevez
arez
dépouil
cficultés
rebures
gotes
jufqu'icis ;
int étela faute
wwwriers.
Teate
fficile& anact
moins
d'induftr
profeffion ,eftl
sou
moinsq
Voila par conféquent une admiratrice
de plus qui vous eft venue dans ce pays , &
dont vous devez fatisfaire l'impatience . Je
ne vous parle point de la mienne : vous
connoiffez mon ardeur pour tout ce qui
vient de vous , auffi-bien que mon zéle
pour votre gloire & pour votre bonheur .
Je vous louerois davantage fi vous craigniez
moins d'être loué ; mais il eft certain
que , fi les louanges gâtent les efprits
médiocres , les applaudiffemens élevent les
grands courages , & que le défir de plaire
, foutenu d'un peu de confiance , eft capable
de leur faire produire les plus belles
chofes . Quoiqu'il foit bon d'être modefte
& de s'examiner à la rigueur , une défiance
outrée de foi même rétrécit l'efprit & lui
coupe , en quelque façon , les aîles : un homme
à qui jamais rien n'a réuffi , n'oſe fortir
des bornes de la médiocrité ; il craint
de déplaire , parce qu'il n'a j'amais plû ;
femblable à un Général timide , il ne fe
ir.
Quelle
ob
le
Public,lor
i
les
chemins
onnée
d'épine
pour
être
end
Perfonne
n'en
sn'y
réuffiffe
avec
un
ef
et
par
le
moy
toujours d'etre vaincu.
Multos infumma pericula mifit
Venturi timor ipfe mali.
de Ma-
Vous n'êtes point , Dieu merci , fujet à
un pareil inconvénient , & vos fuccès paffés
vous font garans de vos fuccès à venir.
Loin d'avoir à vous repentir de l'applica
tion que vous donnez aux ouvrages
thématiques , vous devez les regarder comme
un chemin affûré à la gloire , lorfque
vous les aurez dépouillés de la féchereffe
& des difficultés rebutantes qui les ont accompagnées
jufqu'ici ; je fuis perfuadé que
ce n'a point été la faute de l'art , mais celle
des ouvriers. Toutes les fciences ont un
côté difficile & un autre plus aifé ; le plus .
ou le moins d'induftrie dans ceux qui en
font profeffion , eft la fource des difficultés
plus ou moins grandes qu'on trouve à
y réuffir. Quelle obligation ne vous aura
point le Public , lorfque vous lui aurez applani
les chemins raboteux d'une fcience
environnée d'épines , & qui jufqu'à vous a
paffé pour être encore plus pénible qu'utile
! Perfonne n'en viendra jamais à bout ,
fi vous n'y réuffiffez pas ; mais on réuffit à
tout avec un efprit aifé & méthodique.
le moyen d'une méthode excel-
C'est
par
B iij
aes verites ; on le iert aujourd nUI ac la
méthode pour le combattre avec fuccès ;
mais il eft affez facile d'attaquer , parce que
toutes les hypothefes ont un côté foible .
Si Descartes revenoit au monde , peut- être
forceroit-il à fon tour fes adverfaires dans
leurs retranchemens. Il eft certain qu'il
étoit de ces gens qui font honneur à leur
pays , à leur fiécle & à l'humanité . Je fuis
avec refpect , votre , &c.
EPITRE
SUR LA POESIE ,
A M. d'Arnaud , Agent Littéraire de Sa
Majefté Pruffienne , & de S. A. S. le
Duc de Wirtemberg.
D'Arnaud , vous le fçavez , on doit au Dieu des vers
Les fublimes leçons que reçut l'Univers ,
Quand les Mules jadis , dans de facrés Cantiques ,
Célébrerent de Dieu les oeuvres magnifiques.
Leurs fons , réuniflant les premiers Citoyens ,
De la focieté formerent les liens ;
Les tirant d'un état & honteux & fauvage ,
Des Sciences , des Arts leur apprirent l'ufage.
nos yeux leurs ta..
ds, en traits d'arain
moire?
alophe obicur , un fet
isdeleur vol atten
elles,desvertus nous
isdu
bonheurnous
pourroitfur nous
'
adouciffoit fa trift
tempérer fa clart
prêtoit fon voil
e la raifon,à l'aid
en
badinant nos b
gnant
l'efprit par
tucoeurelle
s'ouvr
pour
m'éclairer
regles
d'Eucla
eurdefonvolne
fordretropfecm
delàtes
appas
,
Te
Poelieajouteun
ad tu
veuxdesmo
a
lus
brillantes
feu
ar
mieux
l'éclaire
aeclaren
paroît &
is
écloreen
nou
Unt caIco P4 ༴ J ཅས . བ ་ མཐས་ པ པ་ བ་
Er traçant à nos yeux leurs talens & leur gloire ,
Ont- elles , en traits d'airain , illuftré leur mémoire
!
Un Philofophe obſcur , un fubtil Orateur ,
Peuvent- ils de leur vol atteindre la hauteur ?
Comme elles, des vertus nous montrant la lumiere,
Peuvent- ils du bonheur nous ouvrir la carriere ?
Hé ! que pourroit ſur nous l'augufte vérité ,
Si l'art n'adouciffoit fa trifte austérité ,
Et fi pour tempérer fa clarté refpectable ,
La Fable ne prêtoit fon voile favorable ?
Il faut que la raiſon , à l'aide des beaux vers ,
Corrige en badinant nos bizarres travers ,
Et que gagnant l'efprit par cette adreffe utile ,
Jufqu'au coeur elle s'ouvre une route facile.
En vain pour m'éclairer , une froide raiſon
Veut aux régles d'Euclide affervir Apollon ;
La hauteur de fon vol ne iouffre point d'entraves ,
Et d'un ordre trop fec méprite les efclaves .
Sageffe ! à tes appas , dont mon coeur eſt épris ,
La vive Poëfie ajoute un nouveau prix .
Quand tu veux des mortels t'affûrer la conquête ,
Ses plus brillantes fleurs embelliffent ta tête ,
Et pour mieux l'éclairer , lui prêtant ton flambeau,
Ton éclat en paroît & plus vif & plus beau .
Tu fais éclore en nous , à l'aide de ſes flâmes ,
B iiij
ames.
les vērtus;
C'eft ainfi que David , rempli d'un feu divin ,
Chante de l'Eternel le pouvoir fouverain ,
Nous montre l'Univers lui rendant fes hommages,
Et le néant forcé d'enfanter des ouvrages.
Ranimant les humains de molleffe abbatus ,
Les Mufes dans leurs coeurs font
germer
Et leurs fublimes fons , en charmant les oreilles ,
De ce vafte Univers étalent les merveilles .
Leur vûe embraffe tout , leur vol audacieux
De ce fombre féjour s'élance jufqu'aux Cieux ,
Et dans des vers nombreux qu'enfante le Génie ,
Tout prend du fentiment , des graces , de la vie.
Dans les fertiles champs que leurs mains ont pro➡
duits ,
Les Mufes font briller des fleurs comme des fruits,
Profcrivant des plaifirs la honteufe licence ,
Elles nous font aimer la paix & l'innocence .
Pour nous faire goûter leur utile leçon ,
Elles ont infpiré Greffet & Pavillon .
Sous un berceau de fleurs leur favori Voltaire , '
De leur art enchanteur inftruifit fa bergere.
chme ,
e cheris,ne fonte
amblevertufolt Pame
dansvos vers un
Et vous , mon cher d'Arnaud , comblé de leurs
faveurs ,
Vous tenez de leurs dons l'art de toucher les
coeurs ;
tou ours votre art
L'art de plaire en un mot ; art aimable & fublime,
pare
7.
AGenive le 26 Ac
ΕΡΙ
AM.
A
Mi,de
cel
се
Lesplaifirsont fa
Ici les
Derrés de
Danfentaufon
Que
j'aime ,e
er
A
découvrirla
Loindu
tumu!
Qui
troubloie
Jevoisfous d
L'innocence
C'eft
dans c
Trouverent
L'air
eft p
Ce
fleuve
Mufes
crime,
que je chéris , ne fouille vos accens !
Que l'aimable vertu foit l'ame de vos chants !
Rendez- lui dans vos vers un hommage fincére ,
Et que toujours votre art foit d'inftruite & de
plaire.
7. Baptifte Tollot.
A Genève le 26 Août 1749 .
E PITRE
AM. de G. 4
AMi , de ce Téjour tranquille
Les plaifirs ont fait leur azile
Ici les Déités des bois
e ;
Danfent au fon de leur hautbois.
Que j'aime , errant fur ces rivages ,
A découvrir la vérité !
Loin dutumulte & des orages,
Qui troubloient ma tranquillité ,
Je vois fous ces épais feuillages .
L'innocence & la liberté.
C'eft dans ce féjour où les Sages
Trouverent la félicité..
L'air eft pur , le Ciel fans nuages
Ce fleuve n'eft point agité ,
By
à rendre , le mieux que je pourrai , ce qui
m'eft refté de ces converfations. Il s'agit
donc de paffer encore en revûe quelquesuns
de nos Evêques , & de tâcher d'appla
nir les difficultés qui fe préfentent fur leur
article .
Anette Evique et
es de Sainte Mar
816. Le Rinse
849 , & e
isdansceRituel
Not auffi
Catala
e ce nom de
deluiafaitune
des. Dans fest
,ildir que
Eveques de
nei re
l'Evar
venéré comm
ime qu'il co
de une
petite
humiward
,
qui
Le trente fixiéme Evêque du Gallia
Chriftiana eft Apradus. C'est un de ces
anciens Prélats dont comme de bien
d'autres , nous ne connoiffons prefque que
le nom ; nous ne fommes pas même affùrés
de l'avoir fort fidélement . Quelques liftes
le nomment A tallus ; le Rituel d'Anecy
l'appelle Cataldus , & nous apprend
dans une petite note hiftorique ,
qu'il affifta à l'Acte du rétabliffement de
T'Empereur Louis le Débonnaire , & quefon
nom y paroît . C'eft de la Chiefa qu'ils ont
emprunté cette particularité. Je n'ai pas
vû l'Acte , pour pouvoir vérifier G l'Evêque
de Genéve parut dans cette occafion.
Mais je le trouve dans une autre équivalente.
C'eft pour un Privilége accordé
dans le Concile de Vorms , la vingriéme année
du Regne de Louis le Débonnaire ,
à une certaine Abbaye . On y fait mention
d'un Archevêque de Sens , & de plufieurs
Evêques , parmi lefquels on voit celui de
Genéve qui foufcrit , Altadus Genevenfis.
a
rentde
l'Ordre
forfar
pris,lon
terran.
Voicic
nique
manufc
Arran a
écrit
9
The
s'appelloit
Supt .
Mais
ancien
Catalog
Voyezles
Conci
41681.
"
Gebenna
....
ub
rem
adora
tėms de notre Eveque egalement fixe .
Les freres de Sainte Marthe le font fiéger
dès l'an 816. Le Rituel d'Anecy met fa
mort à l'an 849 , & le Pere le Cointe à
842 .
Je vois dans ce Rituel , que cet Evêque
s'appelloit auffi Cataldus. Apparemment
l'on a tiré ce nom de Volaterran , qui en
parlant de lui, a fait une équivoque des plus
fingulieres. Dans les Commentaires fur la
Géographie , il dit que Caraldus a été un des
premiers Evêques de Genève , qui y ayent
fait connoître l'Evangile , & qu'il y étoit
encore vénéré comme un Saint , dans le
tems même qu'il écrivoit **. Voilà qui
demande une petite difcuffion .
Bonnivard , qui avoit été Prieur d'un
Convent de l'Ordre de Cluny à Genève ,
fut fort furpris , lorfqu'il lut ce paffage de
Volaterran. Voici ce qu'il en dit dans une
Chronique manufcrite qu'il nous a laiffée.
Volaterran aécrit que le premier Evêque de
Geneve s'appelloit Cataldus , qui y étoit tenu
pour Saint. Mais je n'ai trouvé ni dans notre
ancien Catalogue , ni dans aucun autre.
* Voyez les Conciles du P. Labbe , Tome VII .
P. 1681 .
Gebenna......ubi Catallum ejus urbis Prafulem
Profefforem adorant. Geogr . Lib . III. p . 14.
ien Jurprenant qu'il nen jut rejte aucune
mémoire , s'il eût été réputé pour Saint. Bonnivard
écrivoit fa Chronique environ
l'an 1550 , & Volaterran vivoit encore
au commencement de ce feiziéme fiéele.
Comment dans moins de cinquante
ans ce Saint auroit-il été ainfi entierement
effacé de la mémoire ? Il eft plus vraiſem
blable que cet Auteur Italien s'eft trompé ,
& que fon Cataldus eft un Evêque , &
fur - tout un Saint imaginaire , au moins à
Genéve.
aer la
méprite de
reflemblance de no
eve.Peutêtre eft d
Baldas &
Caraldus,
sa
attribué à At
st , tout ce qu'il ave
de
Tarente.On
d'attention àce pa
& c'estune
pureed
Sacceffeur
d'Atal
on
comptepour
e de
Genève. 1
dopinions fu
gner . Dans les
on le fait fiég
lan
644. » Le
Geneve , dit-il
isle
Diocéfa
corpsde
Saint1
dela
Légion
Et
avecles
autre
Te, que le G
e
point de D
an
876 ,ni d
775 ,ni de P
1650,&
que !
plus
affurée
,
Si la chofe en valoit la peine , il feroit
curieux de deviner ce qui a pû caufer cette
méprife. On trouve bien dans les Bollandiftes
un Evêque du nom de Cataldus
mis au rang des Saints , & dont la Fête eft
marquée au ro de Mai . La Légende dit
qu'il étoit né en Irlande , elle le fait contemporain
de Saint Patrice , avec qui il
travailla à prêcher l'Evangile à ce peuple.
Il fit enfuite le voyage de la Terre Sainte ,
d'où il vint à Tarente enItalie , dont il fut
un des premiers Evêques *. Il y eft regardé
comme un Saint , & même honoré comme
le Patron de la Ville. Si la Légende
l'avoit fait venir de Jerufalem à Génes
** Dans l'Italie Sacrée d'Ughelli , il eſt mis pour
le fecond Evêque de Tarente,
Mém,
de
Till
pû caufer la méprife de Volaterran ; ce
feroit la reffemblance de nom entre Génes
& Genéve. Peut- être eft- ce celle qu'il y a
entre Ataldus & Cataldus, quia brouillé les
idées . Il a attribué à Ataldus , Evêque de
Genéve , tout ce qu'il avoit lû de Cataldus,
Evêque de Tarente. On ne doit donc plus
faire d'attention à ce paffage de Volaterran
, & c'est une pure équivoque .
Le Succeffeur d'Ataldus fut Domitien ,
que l'on compte pour le trente- feptiéme
Evêque de Genéve. Il eft vrai qu'il y a
partage d'opinion's fur la place qu'il faut
lui affigner. Dans les Mémoires de Tillemont
, on le fait fiéger beaucoup plutôt ,
vers l'an 644. » Les Evêques Domitien
» de Genéve , dit- il , Gratus d'Aok , &
» Protais le Diocéfain de Sion , leverent
» le corps de Saint Innocent , un des Mar-
" tyrs de la Légion Thébéenne , & le mi-
»rent avec les autres . Till . ajoute dans une
note , » que le Gallia Chriftiana ne mar-
" que point de Domitien de Genève avant
l'an 876 , ni de Gratus d'Aoufte avant
>>775 , ni de Protais de Sion avant l'an
» 650 , & que l'époque de ce dernier eft
plus affûrée , puifqu'elle eft fondée fur
*
Mém. de Tillemont. T. IV. p. 428.636.
» Saone , où il affiſta l'an 644.
pajoute qu'il c
* 1x Reliquos da
Thebeenne le ..
ཀ
Quelque porté que l'on foit à fuivre les
décifions d'un auffi habile homme fur
l'Hiftoire Éccléfiaftique , il y a cependant
lieu de douter qu'il ait bien placé notre
Domitien. Il a pour principe qu'il faut le
mettre à côté de fon contemporain Protais
, Evêque de Sion , qui foufcrivit au
Concile de Châlons. Mais cette foufcription
eft conteftée. On fçait que dans les
differens Auteurs qui nous ont donné des
recueils des Conciles , cette foufcription
n'eft pas uniforme . Au lieu de Protafius
Sedunenfis , Protais Evêque de Sion , quelques-
uns ont lû Senecenfis , de Senez ,
d'autres Senfienfis , que je n'entends pas.
Il vaut donc mieux prendre pour bouffole
Gratus , Evêque d'Aoft . Ughelli , dans
fon Italie Sacrée , nous a donné un article
fort détaillé fur Gratus , & fort propre à
nous diriger. » Saint Gratus , dit-il , étoit
» Grec , né à Lacédémone , d'une famille
quil en tira c
du Rhone pour le
ment.On nepeat
quiconjointem
desfables duR
Imocent.Il m:
o,cequilerapp
que les FF. d
Domitien.
elquesAuteurs ,
illuftre , & il fut élevé à Athènes avec
beaucoup de foin . Il affifta à un Concile
» tenu en Gréce , & fut député vers Charlemagne
pour des affaires Eccléfiaftiques.
Dela il fe rendit à Rome auprès
du Pape Leon III. La mort de l'Evêque
d'Aoft étant arrivée dans ce tems- là
އ
2t mettre les
y,nous
parle
aucoup
plus an
de1674,ils l'a
aprèslesFF.
légerduten
Roi de
Bour
atement Sain
lon
place
envi
contradictoi
for,&
Ifaa
Teodore ,
Even
au
Concile
ouve
encore
quece
fut
fous
que fefitla tr
33
Ughelli ajoute qu'il contribua à faire
rendre aux Reliques des Martyrs de la
Légion Thebéenne le culte qui leur étoit
» dû , & qu'il en tira quelques unes des
»bords du Rhône pour les placer plus dé-
» cemment. On ne peut pas méconnoître
ici celui qui conjointement avec Domitien
fit tirer des fables du Rhône le corps de
Saint Innocent. Il met fa mort environ
l'an 810 , ce qui le rapproche beaucoup de
la date que les FF. de Sainte Marthe ont
donnée à Domitien .
Quelques Auteurs , du nombre defquels
'il faut mettre les Editeurs du Rituel
d'Anecy , nous parlent d'un autre Domitien
beaucoup plus ancien . Dans leur édition
de 1674 , ils l'avoient appellé Donatianus
après les FF . de Sainte Marthe , qui
le font fiéger du tems de Gondegifile , premier
Roi de Bourgogne. Il précéde immédiatement
Saint Ifaac dans leur lifte ,
que l'on place environ l'an 440. Ces dates
font contradictoires. Gondegifile fut tué
Pan sor , & Ifaac étoit contemporain de
Théodore , Evêque d'Octodurum , qui affifta
au Concile d'Aquilée l'an 381. On
trouve encore dans le Gallia Chriftiana ,
que ce fut fous ce Donatiep ou Domitien ,
que fe fit la tranflation du corps de Saint
པ་ ད་
aucun Late ་ ་
་ ༦ P ་ ་ བཟ ༤ མ
Domitien dans le Catalogue tiré de notre
ancienne Bible , & qui eft le plus authentique.
Cela doit rendre fort fufpecte l'exiſtence
de cet Evêque. On s'en rapporte
à ce qu'en diront les habiles Editeurs de
Saint Germain - des -Prez .
On foupçonne que ce qui a fait mettre
ce Domitien dans quelques -uns des Catalogues
, c'eft un écrit qui fut trouvé dans
l'Eglife de Saint Victor de Genève , où
l'on voyoit un narré de la Tranflation du
corps de ce Martyr , que la Princeffe Sédéleube
fit venir de Soleure à Genève .
Simler rapporte de cette maniere la conclufion
de cet écrit : Acta funt hac regnante
Domitiano Epifcopo Genevenfi , quo tempore
etiam Caftrum Solodorenfe Epifcopatui Genevenfi
fubditum erat. On ne peut guére
faire fond fur un femblable récit. Rien
n'eft moins exact. Jamais Soleure n'a été
de la Jurifdiction , ni temporelle ni fpirituelle
, de l'Evêque de Genéve. C'eſt de
celui de Laufane que cette Ville dépen
doit autrefois. Je ne dis rien du Regnante
Domitiano, phrafe bien enflée , pour
dire , lorfque fiégeoit un tel Evêque de
Genéve , & dans un tems que ces Prélats
n'étoient pas encore Princes temporels.
Eveque de Go
la-deffus , parce
mes de cette fa
femblables.
trente-huitième
qu'une petite
e de fon Ep
Marthe , &
, le font
e erreur.Paid
Bonnivardavoi
e,où je list
gea dix-fp
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Saint
epitaphe
aved
rouve
dans
Mais ce
la
mort de
40.
C'eftana
te
annéelà
itulaires de
Hiftoirede
Ge
1
mitien , Evêque de Genève. Je n'infifte
point là- deffus , parce je crois qu'on a des
exemples de cette façon de parler pour
des cas femblables .
Le trente-huitiéme Evêque eft Bofon.
Je n'ai qu'une petite remarque à faire fur
la durée de fon Epifcopat. Les FF. de
Sainte Marthe , & après eux le Rituel
d'Anecy , le font fiéger dix-fept mois ;
c'eft une erreur.J'ai devant les yeux la copie
que Bonnivard avoit tirée de l'ancien Catalogue
, où je lis très- diftinctement , que
Bofon fiégea dix-fept ans & cinq mois.
Le trente- neuvième eft feguinus. Ce
nom eft défiguré , il s'appelloit Anfegifus.
Bonnivard l'avoit mal copié , ce qui eft
d'autant plus furprenant , que cet Evêque
avoit été enterré dans l'Eglife même du
Prieuré de Saint Victor , où l'on voyoit
fon épitaphe avec fon véritable nom. On
la trouve dans l'Hiftore de Genève , de
Spon *. Mais cet Antiquaire s'eft trompé
fur la mort de cet Evêque. Il la met en
$ 40. C'eft un autre Anfegifus qui mourut
cette année- là , & qui avoit recueilli les
Capitulaires de Charlemagne. Quelqu'un
* Hiftoire de Genève . T. II. p. 346. dern édition,
in-4°.
njeguin , pour
ciation , fon véritable nom étant difficile
à prononcer.
Optandus , fon Succeffeur , eft extrêmement
connu . Les FF . de Sainte Marthe en
ont fait un fort long article . Bernard , qui
vient après , n'a fiégé qu'un mois ; je ne
dirai donc rien de ces deux Evêques.
Il n'en eft pas de même de Riculphe ,
le quarante- deuxième . Cet Evêque paroît
dans tous les differens Catalogues , mais
nous n'avons que fon nom fans aucune
particularité de fa vie. C'eft beaucoup fi
nous pouvons lui affigner fa véritable
place , ne connoiffant rien jufqu'à préfent
de ce qui s'eft paflé fous fon Epifcopat.
Heureufement j'ai trouvé une piece , dont
il ne paroît pas qu'on ait fait ufage jufqu'ici
, & que je me flatte qui nous donnera
la date précife de Riculphe.
cere , du côté d
jourd'hui fous
lam Satiniais .
Parcourant les differentes Chartes que
renferme la Bibliothèque Sébufienne de Guichenon
, Recueil qui eft devenu affez rare ,
j'y ai trouvé une fondation d'Eglife dans
notre voisinage , où cet Evêque eft nommé,
& qui fe fait fous fon approbation , felon
la coûtume.
m
dela
Républ
exercice
de la
,dans
une d
Tire
connoitre
afit
trompe , n
ncedu
nom m
il
s'agit-là d
aubord duLa
e lieue de G
hui à la Fr
Eldegarde , Comteffe du Genévois , &
veuve du Comte Airbert , fonde & dotte
de plus de d
pas du Pa
es
fortesde m
isen
voiciu
detpasfiexc
de cette for
elledoitdet
Riculpke,C
coup
plus
ré
Tout
Piece.
Pou
il
s'agit,c
ellons
aujout
agede
Ge
Awakeeta
Se
de Geneve , αι ιδια uu Couciant a Ete ,
connu aujourd'hui fous le nom de Satigni,
apud villam Satiniatis * . Ce village dépend
à préfent de la République de Genéve , &
il y a exercice de la Religion Réformée .
Guichenon , dans une de fes notes , a voulu
nous faire connoître ce lieu , & s'y est
tout-à-fait trompé , malgré la grande reffemblance
du nom moderne avec l'ancien .
Il dit qu'il s'agit- là de l'Eglife de Verfoi ,
fituée au bord du Lac Léman. Ce Village
eft à une lieue de Genéve , & appartient
aujourd'hui à la France. Satigni en eſt
éloigné de plus de deux lieues. Ceux qui
ne font pas du Pays , peuvent aisément
faire ces fortes de méprifes.
Mais en voici une plus importante , &
qui n'eft pas fi excufable . Elle regarde la
datte de cette fondation , & par conféquent
elle doit déterminer dans quel tems
a fiégé Riculphe. Cet Hiftorien a crû l'Acte
beaucoup plus récent qu'il ne l'eft effectivement.
Tout reffent l'antiquité dans
cette . Piéce. Pour marquer que l'Eglife
dont il s'agit , eft fituée dans ce que nous
appellons aujourd'hui la Province , ou le
Bailliage de Gex , on dit qu'elle eft dans
* Bibliotheca Sebufiana , p. 65.
1
སྡུས་ P པམ་ ་
cesdifferens indic
Guichenon à me:
cement du dixid
illemetcent a
marge que cette
2. Cenepeut
de ,
puifqu'alors
ll.cequi paro
inconteftables.
elquesnores
declaircir .
Dans
de
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tête
l
des
plus ét
Alte ,dit i
red ,20
Fevr
The
annéedu
Leg
Rodolfe1.
qu
Equettre. In Pago Equeftrico . Voici fur
quoi ce nom eft fondé. Jules - Céfar avoit
envoyé aux environs de Genève une Colonie
qui fut appellée Colonia Equeftris ,
parce qu'il y avoit beaucoup de Cavalerie.
Elle devoit faire tête aux Helvétiens , en
cas qu'il leur prît envie une feconde fois
de paffer dans les Gaules. Il s'agiffoit aufli
de repeupler le Pays . La Colonie des
Equeftres avoit fa réfidence ordinaire à
Nion , entre Laufane & Genéve . Elle jouiffoit
de tout le Territoire , depuis les bords
du Lac Léman jufqu'au pas de la Clufe.
Autre indice d'antiquité dans l'Acte de
fondation de l'Eglife de Satigni . Celui
qui l'expédie à la place du Vice- Chancelier
, fe qualifie Maiolus Levita , c'eft- àdire
Diacre . Ce mot ſe prend ainfi dans le
Gloffaire de Du Cange , qui cite diverfes
autorités , mais de fiécles affez anciens ,
comme de Grégoire le Grand , d'Ifidore ,
du fecond Concile de Toléde , & des Capitulaires
de Charlemagne . Il ne faut pas
oublier de remarquer que la Fondatrice
étoit veuve d'un Comte du Genévois , qui
devoit avoir vêcu dans des tems affez anciens
, puifqu'il étoit Bifayeul du Comte
Gerold , qui en 1034 voulut difputer à
Conrad le Salique la fucceffion de Roeur
ܐ,
commençaàre
Vingtquatrieme
beà
l'an
100
En
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Arit
912.
Dans
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1.
On
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d'
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primeur.
Mai
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trouve de
me
darte
par
૨૧ àe
Savoye
བ་ པས་ ་་་
duire Guichenon à mettre cet Acte au
commencement du dixiéme fiécle . Cependant
il le met cent ans plus tard. On
voit à la marge que cette donation eft de
l'an 1007. Ce ne peut pas être la datte de
Riculphe , puifqu'alors fiégeoit à Genéve
Hugues II. ce qui paroît par plufieurs documens
inconteftables, Cet Hiftorien a
ajouté quelques notes à la fin de cet Acte ,
pour l'éclaircir. Dans la derniere , il entreprend
de prouver la réalité de la datte
qu'il a mile à la tête , & il fait pour cela
un calcul des plus étranges. On lit à la
» fin de l'Acte , dit- il , qu'il a été donné un
"
»
Vendredi , 20 Février , de la vingt-qua-
» triéme année du Regne de Rodolfe. Il s'agit
» de Rodolfe I. que tout le monde fçait
» qui commença à regner l'an SS8 . Donc
la vingt- quatrième année de fon Regne
» tombe à l'an 1001 de l'Ere Chrétienne.
En bonne Arithmétique 888 & 24
font 912. Dans celle de Guichenon , c'eſt
1001. On eft d'abord tenté de mettre
cette addition fautive fur le compre de
l'Imprimeur. Mais outre que la même erreur
le trouve déja à la tête de l'Acte , la
même datte paroît encore dans fon Hif
toire de Savoye , où donnant la lifte des
Albert > Elaegarae la remme a lan
que 1001 , & bouleverfe par là toute la Généalogie
de ces Comtes * . L'Abbé de Longuerue
, fi exact d'ailleurs , a copié cette double
erreur de Guichenon , je veux dire
celle qui regarde la datte de la fondation ,
& celle du lieu où étoit fituée cette Egli-
Le **
Il s'agit préfentement de trouver la
vraie darte de la fondation de l'Eglife de
Satigni ,, pour avoir celle de Ricu phe. Je
crois cet Acte de l'an 955 , fous Rodolfe
II. A la rigueur cette année là ne ſeroit
que la vingt- troifiéme de fon Regne , dans
laquelle le 20 Février tomba fur un Vendredi
, mais ce peut être la vingt- quatrième
année commencée & non révolue.
On
peut faire
ici
une
remarque
affez
finguliere
, c'est
que
Guichenon
fur
cet
Evêque
a fait
une
faute
toute
oppoſée
à
celle
des
FF. de Sainte
Marthe
fur
Hugues
II. Ils
l'ont
placé
à l'an
930
, quoiqu'il
fiégeât
encore
après
l'an
1000
, comme
je
l'ai
déja
dit ; & Riculphe
, qui
vraiſemblablement
fiégeoit
dès
l'an
950
ja été renvoyé
par
Guichenon
jufqu'après
l'an
1000
,
* Hift. de Savoye , p . 1169 .
**
Defcription Hiftorique de la France , T. II.
2.322.
envron , 11le
je ne dois
Ortantes ,qui
9
300 ne trouve d
Bernard 1. c
Quelle
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11
peat
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deux
Evêques
pondre à ce
faut
convenir
de
Genèvequ
x. Il
eft
Evêques.
s
perfonnes
e
qu'ils
mour
que
par
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Prelatsait
étéou
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qu
ècle
qu'on
,
dans
fe
907,
nous
année-là
fign
bient
le
Mo
Lyon
.
Dom
Annal.
Benedict
culté que je ne dois pas diffimuler : c'est
qu'entre Optandus , qui fut facré en 881 ,
& lui , on ne trouve dans le Gallia Chrifaiana
que Bernard I. qui ne fiégea qu'un
mois. Quelle apparence qu'Optandus ait
gouverné fon Eglife cinquante - quatre ans ?
On peut obferver que cette objection
eft beaucoup plus forte contre Guichenon
que contre nous . Chez lui , l'intervalle entre
ces deux Evêques eft de plus d'un fiécle.
Pour répondre à cette difficulté , je crois
qu'il faut convenir d'abord que le Catalogue
de Genève que l'on a ſuivi , eſt ici
défectueux. Il eft clair qu'on y a omis
quelques Evêques. A cette datte , differentes
perfonnes les y infcrivoient , à
mefure qu'ils mouroient. Il n'eft pas furprenant
que par négligence quelqu'un de
ces Prélats ait été oublié. Mais nous trouvons
ailleurs de quoi remplir le vuide du
demi fiécle qu'on nous objecte. Le Pere
Mabillon , dans les Annales Benedictines
fur l'an 907 , nous fournit un Franco , qui
cette année -là figna quelques Actes qui regardoient
le Monaftére de Savigni près
de Lyon *. Dom Planchet dans fon Hif-
Annal. Benedict . T. III. p . 304.
C
fit la guerre à Burchard , Duc de Suabe ;
qu'enfuite l'Evêque de Bâle & Anfelme ,
Évêque de Genève , négocierent la Paix
entre ces deux Princes * . Le Rituel d'A-.
necy nous fournit auffi deux Evêques , qui
doivent avoir fiégé dans l'intervalle que
nous avons à remplir ; Frederic I. qu'il a
tiré de la Chiefa , & que j'avoue que nous
ne connoiffons point , & Aimar de la Roche
dont j'ignore la fource. Ces quatre ou
cinq Evêques fuffifent pour les cinquante
ans qui nous manquent.
n , par exem
porte ;c'est que
tuis le coucher an
4 entierement au
, aucun au
xercer la Jurif
Maisfeulement les
Ademarus Fa
Evêque de cette
dansle
Gallia
les autres Lifte
Cetoit Pierre F
ll a
réelleme
La
famille Fa
20s jours. El
trats à
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com
quesde
Genév
,où ileft f
Fabri .U
Ville
averti
Evêque dans
marquaen
Voician
articl
eursfois,
Pro
Fabri
quonda
Un autre Aimar , beaucoup plus connu
dans l'Evêché de Genéve que le précédent ,
c'est Ademarus Fabri , qui eft le foixanteonzième
du Gallia Chriftiana , & qui fiégeoit
en 1385. Sa mémoire s'eft confervée
dans notre Ville par divers endroits , mais
furtout par un Acte qu'il publia fur les
Libertés , les Franchifes les Immunités de
Genève. Il fut traduit du Latin en 1507 ,
& imprimé en caractéres Gothiques . Će ne
font pas proprement des conceffions nouvelles
, faites aux Citoyens , mais plutôt la
confirmation des anciens afages. 11 y a
bien des minucies dans ces Franchifes
* Hift. de Bourgogne , T. II. p. 187.
IV.
d'être rapporté ; c'eft que la Garde de la
Ville , depuis le coucher du Soleil jufqu'à fon
lever , fera entierement aux Citoyens , & que
l'Evêque , ni aucun autre en fon nom , ne
pourra exercer la Jurifdiction dans cet intervalle
, maisfeulement les Citoyens.
Outre Ademarus Fabri , il y a eu un
autre Evêque de cette famille , qui a été
omis dans le Gallia Chriftiana , & dans
toutes les autres Liftes que nous connoif
fons ; c'étoit Pierre Fabri . Voici des preuves
qu'il a réellement fiégé dans notre
Ville. La famille Fabri s'eft confervée jufqu'à
nos jours. Elle a donné plufieurs
Magistrats à notre République , & Bous
en avons encore de ce nom . Ils ont dans
leur maifon des manufcrits , qui font des
redditions de comptes des revenus Eccléfiaftiques
de Genéve , dès l'an 1 480 juſqu'à
Isos , où il eft fait mention de l'Evêque
Pierre Fabri *, Un homme de Lettres de
notre Ville avertit Spon , qu'il avoit oublié
cet Evêque dans fon Hiftoire de Genéve
& lui marqua en même tems la place qu'il
* Voici un article de ces comptes qui y revient
plufieurs fois , Pro fundatione Cappella Rev. Domini
Petri Fabri quondam Epifcopi Gebennenfis ; Flor .
XV.
- Cij
Catalogue, doit avoit lege en 1377 ,
après Guillaume de Marcoffon , foixanteneuviéme
Evêque , & Jean de Murol , le
foixante-dixième , qui entra en poffeffion
de l'Epifcopat en 1378. Pierre Fabri aura
donc pû fiéger entre ces deux , & cela pendant
une année , & quelque chofe de
plus.
Le quatre-vingt - neuviéme Auberius , le
quatre vingt- dixième Ludovicus de Rie.
Ces deux Evêques n'en doivent faire
qu'un . Ce qui a trompé les FF. de Sainte
Marthe , c'eft que Louis de Rie étoit appellé
Monfieur d'Auberive , du nom d'une
Abbaye qu'il poffédoit .
Monter,Capitale
Shy voit àlatere
fournir
quelques
Archevêques de
Sainte
Marthe ,
quivivoit au m
Le quatre-vingt -onzième Philibertus de
Rie. Il étoit frere du précédent , On les
fait mourir tous deux le même jour , 25
Août 1550. Cela demande encore d'être
corrigé. Le premier fut élu en 1544 , &
mourut en 1548 ; fon frere lui ayant fuccedé
mourut en 1550.
On
P. S. Avant que de nous donner les Archevêques
de Vienne & leurs Suffragans ,
entre lefquels doit être Genève , les nouveaux
Editeurs , qui ont choifi l'ordre alphabétique
, travailleront fur les Archevêques
de Tarentaife . La Bibliothèque de
Genéve a acquis un Miffel du dixiéme fiés
ne
marque
as notre Mi
erfaire ,déf
21
Février *.
meà
l'égard
Archeveque
zième
fiècle ,
Septembre.
voici
une
da
pourra être d
Editeurs.
del'an
1222 ,
has
Archiepif
feptiéme
d
qui
l'avoien
ur
eft
confid
tenda
saut
Chartreux.
N
dede ce
Prélat
plus
de
créan
Callia
Christ.
T
drale de Montier , Capitale de la Tarentaiſe.
On y voit à la tête un Obituaire qui
pourroit fournir quelques dattes. Dans la
Lifte des Archevêques de Tarentaife des
FF. de Sainte Marthe , le trentiéme eft
Aymo , qui vivoit au milieu du onzième
fiécle . On ne marque pas l'année de fa
mort , mais notre Miffel , pour indiquer
fon Anniverſaire , défigne le jour du mois,
c'eft le 21 Février * .
De même à l'égard de Bofon , trentedeuxième
Archevêque , qui vivoit fur la
fin du onzième fiécle , fa mort eft marqués
au 21 Septembre.
Mais voici une datte plus inftructive ,
& qui pourra être de quelque utilité aux
nouveaux Editeurs . Sur le douzième Octobre
de l'an 1222 , on lit , Obiit Dominus
Bernardus Archiepifcopus Tarentaf. C'est
le trente-feptiéme de la Lifte des premiers
Editeurs, qui l'avoient fait mourit en1229 .
L'erreur eft confidérable. Il eſt vrai qu'ils
ont prétendu s'autorifer d'un Nécrologe
des Chartreux . Mais celui de la propre
Eglife de ce Prélat , & où il eſt mort , mérite
plus de créance .
* Gallia Chrift. T. I. p. 664.
C iij
CA
ΕΡΙΤΑΡΗ Ε
De Madame la Marquife du Châtelet.
L'Univers
'Univers a perdu la fublime Emilie .
Elle aima les plaifirs ', les arts , la vérité .
Les Dieux , en lui donnant leur ame , leur génie ,
Ne fe font réfervés que l'immortalité.
QVAVAYAVOVAUHDUDU
KÜpuno putumas
Q
ODE
Sur le Jugement dernier.
Uel bruit terrible m'épouvante !
La foudre gronde dans les airs .
Des vapeurs que la terre enfante ,
Se forment de fombres éclairs .
Tout fe confond ; l'effroi redouble ;
Le Soleil s'arrête & fe trouble ;
La Lune paroît chanceller ,
Et tous les élemens enſemble
Confpirent pour nous accabler.
+3+
J'entens la trompette bruyante ,
affreux ,
Dont le fon menaçant ,
uxfour ténébreux,
Aron fefait entendre :
3.venez ici vous rend
adernier Jugement
fte ,vengeur des
enfin les victimes
àfon reflent me
3 mots ,des cris eti
dufond des enfe
fortunescoupable
2 de briferleurs
ambeaux fe de
1 lesrocher
nespouffent des
fonddes
demeure
bes ,
vominant
erdes
fpectres
Jeroisfarcesfat
Flerde
vieux of
entends
mille v
Metde
longs
ge
Weffer
d'un
pou
tendre
s'anime
ton
voit
enfin
afond
d'une
no
Jufques au féjour ténébreux .
Déja la voix fe fait entendre ;
Mortels , venez ici vous rendre ,
Venez au dernier Jugement ;
Un Dieu jufte , vengeur des crimes ,
Va choifir enfin les victimes
Qu'il doit à fon reffentiment .
炒菜
A ces mots , des cris effroyables
S'élevent du fond des enfers ,
Et les infortunés coupables
Se hâtent de brifer leurs fers.
Déja les tombeaux fe découvrent;
Les temples , les rochers s'entr'ouvrent ;
Les abîmes pouffent des feux ,
Et du fond des demeures fombres ,
Les limbes , vomiffant des ombres,
Préfentent des spectres hideux.
***
Je vois fur ces fatales rives
Se rouler de vieux offemens ,
Et j'entends mille voix plaintives
Pouffer de longs gémiffemens.
Par l'effet d'un pouvoir fuprême ,
La cendre s'anime elle - même ,
Et l'on voit enfin tous les morts ,
Du fond d'une noire pouffiere ,
C iiij
Et fe revêtir de leurs corps.
A peine ils font rendus au monde
Dans l'effroi dont ils font faifis ,
Qu'ils regrettent la nuit profonde
Des tombeaux dont ils font fortis :
La mort leur paroît moins cruelle
Que la vie affreufe & nouvelle
Dont Dieu commence à les punir .
Tant de troubles dans la nature
Leur offrent la trifte peinture
D'un épouventable avenir.
Cependant la voûte céleste
S'ouvre du côté du Levant ;
Je vois dans cet inftant funefte
La Majesté du Dieu vivant .
Le Ciel brille de feux horribles ,
Et
par trois fecouffes terribles
La terre marque fa frayeur :
Mais foudain le bruit du tonnerre ,
La mer , & les vents & la terre ,
Tout s'enfuit devant le Seigneur.
*3*+
Le Dieu de l'Univers s'avance ,
Il tient la foudre dans fes mains ,•
tous les humains.
ommeunJuge imp
face redoutable ,
Anges font conftern
pouvoir ,fur la just.
mefurerle fuplice
squ'ilacondan
aumilieu de
izenTrône d'aira
altrait iltrace
imesdu
genreb
grandjourde
blierles
offen
éclatter fa fur
petd'un
Juge
jafte qu'ilfut bo
double
toutel'H
Frappésde
cette
onvoitles
huma
offer
vers
Dieu
ar
les
traits
qu'
forcés
d'avouer
ajoutent
mêm
Que
leur
prépar
Et va lailir tous les humains.
Il vient comme un Juge implacable .
Devant fa face redoutable ,
Tous les Anges font confternés :
Sur fon pouvoir , fur la juftice ,
Il vient meſurer le fuplice
Des mortels qu'il a condamnés..
Terrible au milieu de fa gloire ,
Affis fur un Trône d'airain ,
D'un feul trait il trace l'hiftoire
Et les crimes du genre humain.
Dans ce grand jour de fes vengeances ,
Il veut publier les offenfes
Qui font éclatter fa fureur ;
Et l'aspect d'un Juge févére ,
4
Auffi jufte qu'il fut bon Pere ,
En redouble toute l'horreur.
炒肉
Frappés de cette affreufe image ,
L'on voit les humains malheureux
Pouffer vers Dieu des cris de rage ,
Pour les traits qu'il lance fur eux :
Forcés d'avouer fa juftice ,
Ils ajoutent même au fupplice
Que leur prépare fon couroux,
Ст
vy
IVUIL
De la fureur d'un Dieu jaloux.
Enfin la vengeance eft remplie,
Et le Maître de l'Univers ,
Pour ne plus écouter l'impie ,
Scelle les portes des Enfers ;
fainte
Il monte au Ciel , la troupe
Que ne doit plus troubler la crainte ;
Va jouir d'un fort glorieux :
La terre trifte & défolée , '
Par fon propre poids accablée ,
prix qu'elles d..
arette occafion ,c
se dans fon fein d
tribution da
4 & qu'il étoit
dre pour quel
interrompue * .
Marcorelle
, D
1 , & Correfpor
desSciences
compte de
année ,& di
Meeurs,je fu
Retombe en un cahos affreux.
50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 602 500 - 500 000 500 500 50%
SEANCE PUBLIQUE
De l'Académie Royale des Sciences , Infcriptions
& Belles Lettres de Toulouse , tenue
le jour de la Saint Louis , 25 Aout 1749*
M
Onfieur de Puivert , Préfident du
Parlement , & Vice- Préfident de
l'Académie pour la préfente année , ouvrit
la féance par un difcours plein de
grace & de nobleffe . Il fit fentir les avancompte
des
e année ;ils fo
dansleur form
En
parlant de
es,de
cette Ac
Tol deJuin
cent donné de
me
employe
éepour
le
1
Tes-unsde
ces
n
fuffifans
de
parla
Vil
fufpendre
pou
rompue
.Ces
Ceux
aux
yeux
ges
des
Sciend
et
d'être
tran
& des prix qu'elles diftribuent. Il remarqua
à cette occafion , que l'Académie avoit
trouvé dans fon fein des reffources , pour
que la diftribution du prix , fondé par la
Ville , & qu'il étoit devenu néceffaire de
fufpendre pour quelques années , ne fût
point interrompue
*
M. Marcorelle , Directeur de l'Académic
, & Correfpondant de l'Académie
Royale des Sciences, remplit la Séance , en
rendant compte des travaux Académiques
d'une année , & dit :
Meffieurs , je fuis chargé de vous rendre
compte des travaux Académiques
d'une année ; ils font variés dans leur objet
& dans leur forme ; ils embraffent toutes
* En parlant de la Séance publique d'après
Pâques, de cette Académie , nous avons remarqué
( 2. vol . de Juin ) que plufieurs Académiciens
avoient donné des fommes affez confidérables
pour être employées à l'acquifition d'une maifon ,
deftinée pour le logement de l'Académie ; quelques-
uns de ces mêmes Académiciens ont fait des
fonds fuffifans , pour que la diftribution du prix ,
fondé par la Ville , qu'il étoit devenu néceffaire
de fufpendre pour quatre années, ne fût point interrompue.
Ces évenemens feront toujours précieux
aux yeux de ceux qui s'intéreffent aux pro
grès des Sciences & des Belles -Lettres , & merient
d'être tranfmis à la poftérité.
C vj
fournir eft donc longue & difficile , &
bien au- deffus de mes forces . Je tâcherai
d'unir dans ce détail hiftorique l'exactitu
de avec la clarté.
ale rencontrent
les
réflexions
F
Taquet fur la
men eft il poti
e d'anti bon e
neft point
s ou de m
ofondeur
ph
du
railcanen
M. d'Arquier a ouvert la carrière géométrique,
en communiquant à l'Académie fes
réflexions fur la feiziéme propofition du
troifiéme Livre d'Euclide . L'efpece d'obfcurité
qui environne quelques propofitions
de Géométrie , fans prendre pourtant fur
la rigueur de leurs démonftrations , fe
fait dabord fentir fur l'angle de contingence
; il donne lieu à plufieurs paradoxes
qu'il eft naturel de chercher à réfoudre.
M. d'Arquier , avec une modeftie qui
honore le mérite , avoue qu'il n'a pû fe fatisfaire
fur les difficultés des courbes rigoureufes
, dont toutes les parties participent
de la courbure ; mais à l'égard des
courbes non rigoureufes, les difficultés dif
paroiffent , puifque ces dernieres étant formées
de petites lignes droites , leurs angles
font de la nature des angles rectilignes .
Comme rien ne conduit plus fûrement à
la découverte des vérités que l'exactitude
des définitions , M. d'Arquier fouhaiteroit
qu'Euclide n'eût point défini l'angle , l'inclinaifon
de deux lignes qui fe touchent :
eville
n'on
tionqueM.
courbes ri
irà
diffiper
neft
envel
'
ellenere
iction.
Ce
es
nouveaux
courbes
con
nes
droites
teursdece
lifer
cette
ent
avec
elle
mumérique
que
la
furt
ent
être
con
droitesin
lent
parla
toitco
gnes qui fe rencontrent. M. d'Arquier termine
fes réflexions par réfuter l'opinion
du P. Taquer fur la notion des angles.
Comment eft- il poffible , dit il , qu'un
homme d'auffi bon efprit ait avancé que
l'angle n'eft point une quantité fufceptible
de plus ou de moins ?
La profondeur philofophique & la rigueur
du raifonnement de M. le Marquis
de Beauteville n'ont pû admettre l'efpece
d'exclufion que M. d'Arquier vouloit donner
aux courbes rigoureufes. S'il n'a pû
parvenir à diffiper les ténebres dont cette
queftion eft enveloppée , il a fait voir du
moins qu'elle ne renferme aucune forte de
contradiction . Ce n'eft que depuis l'invention
des nouveaux calculs, qu'on a confidéré
les courbes comme formées par de petites
lignes droites ; mais les deux célebres
Inventeurs de ce calcul fe font bien gardés
de réaliſer cette idée, qui entraîne nécellairement
avec elle tous les myftéres d'un infini
numérique réel , qui ne peut exiſter ,
puifque la furface & le folide ne fçauroient
être comparés , puifqu'il y a des lignes
droites incommenfurables , & qui fe
refufent par là à la comparaifon , puifqu'on
ne fçauroit comparer des lignes telles que
conne des
règles
pourl'autre;ces
des
onglets
eneffetles
voute
fur tout fi la quadrature du cercle eft impoffible
, comme l'a avancé le grand Bernoulli.
Il n'eft pas merveilleux , dit M. le
Marquis de Beauteville , que l'angle de
contingence foit incomparable avec tout
angle rectiligne , mais s'agiffant d'une grandeur
d'un autre ordre , on ne fçauroit en
conclure que l'angle de contingence ne
foit une quantité fufceptible de plus ou de
moins. Il n'eft pas inutile de remarquer
ici , que nos Géométres ne font point divifés
fur ce qui eft purement géométrique ,
mais fur des idées métaphyfiques qui y font
mêlées , & dont la difcuffion eft bien plus
délicate.
que des fegn
enterune pr
Fontenilles a ete
memes
profor
F
ment & de
mais
chercha
ils'eft
efforc
esplus
aifées
fautque la f
pour les
préju
is
fecoursque
art
aux
Macd
ales
fourni
regarde
av
tronge
nge du
fang
pofee
de
ont
examine
C'est ce qui a déterminé le P.Fontenilles ,
à les éloigner dans fon Mémoire fur le toifé
des voûtes. Son unique objet a été d'y
rappeller la Géométrie à l'ufage des Arts . II
étoit bon qu'à des méthodes arbitraires &
peu exactes , introduites par des ouvriers
groffiers & intéreffés , on fubftituât une
méthode fûre . Après les voûtes à berceau
, les voûtes à arêtes & en arc de cloître
font les plus communes ; ce font auffi
celles où le toifé eft ordinairement le plus
fautif. Le P. Fontenilles en parcourt tous
les cas , & pour éviter ler erreurs de ceux
qui veulent déduire la folidité de la furlorfqu'ilsfe
globule
de
x
globules
quelsfe
fub
s
en
fix
gl
5&
ffins
cerner
les
cofcopes.
V
19
18
l'une & pour l'autre ; ces régles fe tirent de
la théorie des onglets cylindriques , parce
qu'en effet les voûtes qu'on confidére ,
ne font que des fegmens de ces onglets .
Pour préfenter une pratique auffi fimple ,
le P. Fontenilles a été obligé de réfoudre
des problêmes profonds , qui fervent de
fondement & de preuve à tout fon Mémoire
; mais cherchant pius l'utilité que
l'éclat , il s'eft efforcé de rendre fes opérations
les plus aifées qu'il lui a été poffible,
tant il faut que la fcience ait des ménagemens
pour les préjugés qu'elle trouve éta
blis..
Les fecours que la Géométrie vient de
donner aux Maçons & aux Architectes ,
elle va les fournir à la Médecine. Lorfqu'on
regarde avec un microfcope la partie
rouge du fang , on voit dabord qu'elle
eft compofée de petits globules. Ceux qui
les ont examinés avec attention , difent
que lorfqu'ils fe changent en férofité , chaque
globule de couleur rouge fe partage
en fix globules de couleur jaune , chacun
defquels fe fubdivife encore quelque tems
après en fix globules aqueux , fort tanfparens
& fi fins , qu'il eft impoffible d'en
difcerner les parties avec les meilleurs microfcopes,
Voila jufqu'où les yeux du
Gles combinail
cette matiere e
donne aucune
nouveaux calc.
fererde la traf
artheze. Il fet
puy , & plus
le
détail ép
prendsque la
bordqu'on ne
en
leurs découvertes ; mais les yeux de l'efprit
,, par des inductions fubtiles , ont été
beaucoup au de - là . Leeowenhoek a découvert
des vaiffeaux fanguins , dont le diamétre
eft moindre que la dixième partie d'un
globule rouge ; les globules aqueux ne
font done pas les plus petites parties dans
letquelles le fang eft divifé . Pour conferver
l'analogie , on a ingénieufement ima-,
giné une fuite de genres inférieurs de
globules , dont chacun eft compofé de fix
globules plus petits , & cela jufqu'au dixiéme
genre ; mais pourquoi fix globules ,
eft - ce donc là un nombre mystérieux ? La
vraie ſcience rejette ces vertus des nombres
; mais fix globules , dit- on , s'ajoûtent.
mieux que tout autre nombre › pour donner
une forme durable à un globule plus
gros. S'il n'entroit dans fa compofition
que 2 , 3 , 4 ou 5 globules , il feroit trop
anguleux, & fes parties intégrantes feroient
féparées trop aifément : fi au contraire il y
en avoit 7 , 8 , 9 ou un plus grand nombre
, plufieurs d'entre eux ne fe toucheroient
par aucun endroit , & leur adhérence
ne feroit pas auffi ferme.
Ce fyftême a ouvert à M. Garipuy une
vaſte carriere ,& a donné lieu à une Differ.
tation géométrique fur l'arrangement &
es autour d'u
bules
enviro
quele
globule
peu plus q
globale
cent
ridesqueles
ment
entre eu
que do
te
placé
que
ment
génér
paffe
auxdi
bre
détermi
acing;la
s,la
fecond
14,la
quatrien
globul
mens,
qui
angulaires,
par
confe
&
plus
folide
entlesin
Tec
20
Leas
bules ; cette matiere étoit toute neuve ;
elle ne donne aucune prife ni à l'algébre
ni aux nouveaux calculs , & on ne pouvoit
efpérer de la traiter avec fuccès que
par la fyntheze. Il feroit difficile de fuivre
M. Garipuy , & plus encore de le faire fuivre
dans le détail épineux où il eft entré ;
je n'en prends que la fubftance . Il démontre
d'abord qu'on ne peut placer que douze
globules autour d'un globule central , égal
aux globules environnans qui le touchent.
Quoique le globule environnant n'occupe
qu'un peu plus que la quinzième partie
d'un globule central , cependant les efpaces
vuides que les globules lament neccifairement
entre eux , font qu'il n'en peut
être placé que douze autour d'un . De l'arrangement
général des globules , M. Garipuy
paffe aux difpofitions régulieres d'un
nombre déterminé de globules , qu'il réduit
à cinq ; la premiere faite avec 4 globules
, la feconde avec 6 , la troifiéme avec
12 , la quatrième avec S , & la cinquième
avec 20 globules. Les trois premiers arrangemens
, qui ne laiffent que des vuides
triangulaires, font beaucoup plus ferrés , &
font par conféquent un tout plus compact
& plus folide que les deux derniers , qui
laiffent les interftices à 4 & à s' angles. Le
j
ang en globules
capelanteur fpé:
3. de la férofité &
da fang ,& ent
es globales de
combienfor
tes ces fixations
e autre partie
ede fon objet
coupe des mou
homesen dreff
Ediples en fo
bles.Ily
en
dans
l'espace
el ,
ariivee
rendu
comp
eme , compole de douze globules ,
fait un affemblage plus durable que le fecond
compofé de fix , fuivant la régle qu'on
a expofée plus haut , parce que le tout y eft
moins anguleux , & que chacun des globu .
les , dont il eft formé , touche les cinq
qui l'environnent. Il s'enfuit donc que ce
n'eft point aux avantages de la difpofition
du nombre de fix globules , qu'on doit attribuer
l'arrangement fixe des globules du
fang , mais à quelque chofe de particulier,
telle que feroit leur attraction ou leur vif
cofité , leur fléxibilité & leur reffort. Pour
ne laiffer rien à défirer fur cette matiére
M. Garipuy examine l'arrangement d'une
fuite de globules , qui occupe le plus petit
efpace poffible ; le réfultat qu'il en tire par
rapport à la densité des globules , s'accorde
avec le calcul de M. Georges Martin , de
la Société Royale d'Edimbourg , qui fert
de fondement au rapport de péfanteur
qu'il a établi entre les parties intégrantes
du fang. La théorie de M. Garipuy peut
s'appliquer à tous les fluides compofés de
globules . Dès que la Phylique s'exercera
fur des figures déterminées , deflors la Géométrie
fera en droit d'y étendre fon empire
, & de lui communiquer fa certitude infiniment
préférable aux hypothéfes les plus
brillantes . De l'examen de la décompofide
de
Lune ,
&
d'Arc
nettes de h
pre
avecun
pouces ,
faifar
-cinq
pieds
prefquede
di
donner
la c
Suivant
l'ob
e,le
com
ho
minutes,&
minutes,
qu
ela ca
connoill
Les
Nover
fité & la péfanteur fpécifique de la partie
rouge , de la férofité & de toutes les autres
parties du fang , & enfin quelle eft la groffeur
des globules de chaque genre. On
fent affez combien font utiles à la Médecine
toutes ces fixations.
Une autre partie des Mathématiques ,
qui tire de fon objet une fi grande dignité
, s'occupe des mouvemens céleftes. Les
Aftronômes en dreffent des tables exactes ,
& les Eclipfes en font les époques les plus
mémorables. Il y en eut deux l'année der-
Diere dans l'efpace de quinze jours , l'une
de Soleil , arrivée le 25 Juiiler , on en à
déja rendu compte la feconde eft une
Eclipfe de Lune , arrivée le 8 Août , Mrs
Garipuy & d'Arquier l'obferverent avec
des lunettes de huit pieds , & M. l'Abbé
de Sapte avec un Télefcope à réflexion de
30 pouces , faifant l'effet d'une lunette de
vingt- cinq pieds : les obfervations n'ont
cu prefque de difference que celle que
devoit
donner la differente force des lunettes
. Suivant l'obfervation de M. l'Abbé de
Sapte , le commencement a précédé de
cinq minutes, & la durée a été moindre de
dix minutes, que ne le déterminoit le Livre
de la connoiffance des tems .
Le S Novembre dernier , la Lune ayant
qua à obferver la pofition de cet Aftre par
rapport aux Etoiles de cette Conftellation .
Une analyſe exacte est une forte de création.
Les extraits d'une nouvelle expofition
de l'inftitution de Newton & des
nouveaux Elemens d'algébre de M. Clairaut
, qui ont été faits , T'un M. d'Arpar
quier , & l'autre par M. Dufoure , leur
rendent , pour ainfi -dire , propres les lumieres
de ces fçavans étrangers à l'Académie.
que
la
les
tecution de ce
e l'année de
apre
teorologiques
uniquecette a
e que la h
ma
Touloufe , e
& deux
tiers
elledes
années
osde la
moy
grand
froid
eaétéle 14
defcendit p
es&
demi a
gation ,& 1
Si toutes les fciences ont entr'elles une
liaifon néceffaire , on peut affûrer
Phyfique tient encore de plus près que
autres aux Mathématiques. Les vrais Phyficiens
fe font honneur de reconnoître que
c'eft d'elles qu'ils empruntent la folidité
de leurs fyftêmes ; mais dans la Phyfique il
y a des vérités & des expériences , pour
ainfi dire , fondamentales ; les obfervations
météorologiques font de ce nombre ;
elles ont pour objet la conftitution de l'air ,
les differens poids de l'atmoſphere & la
température des faifons. Leur importance
ne les dérobe pas à leur féchereffe naturelle
, & pour s'y adonner il faut facrifier le
défir de plaire à celui d'être utile . Le renouvellement
de cette Académie en a fait
reprendre le fil , qui avoit été inter-
23
Juin ,le r
es&
demi.
pas
grande
228
pouces
Jet
d'Eft ,&
de
26
pouce
ent de
Nor
en'a
coutur
déclinaifon
Touloufe,le
Nord-
Ouef
entierement
ons
fur
cep
fanie.
la
fin
du
M
dis compte l'année derniere des obfervations
météorologiques de 1747 , & je lui
ai communiqué cette année celles de 1748.
Il en résulte que la hauteur de la pluye ,
tombée à Toulouſe , eft de neufpouces fix
lignes & deux tiers de ligne ; comparée
avec celle des années précédentes , elle eft
au-deffous de la moyenne,
Le plus grand froid marqué par le Thermométre
a été le 14 & le 15 Janvier. La
liqueur defcendit pendant ces deux jours
à 9 degrés & demi au-deffous du terme de
la congelation , & la plus grande chaleur
fut le 23 Juin , le mercure étant monté à
35 degrés & demi .
La plus grande hauteur du Barométre a
été de 28 pouces 4 lignes & demie , par
un vent d'Eft , & le plus grand abbaillement,
de 26 pouces 8 lignes & demie , par
un vent de Nord , variation plus forte
qu'elle n'a coûtume de l'être dans ce pays .
La déclinaifon de l'aiguille aimantée a
été à Toulouſe , le 12 Novembre , de degrés
Nord- Ouest . Ses variations ne font
pas entierement irrégulieres , & les obfer- -
vations fur ce point font d'une conféquen
ce infinie.
A la fin du Mémoire, on donne une idée
P ཨ་ སས་ a id
tait le fujet d
conftitution de l'air & à la differente température
des faifons , ne pourroit- on pastry. Selon
efpérer de parvenir un jour à former une
reffemble à
efpece de prédiction fur la fécondité ou lanes,des lic
ftérilité des années , fur ce qui les rend
faines ou fujettes à certaines maladies ?
isarbresap
e la ferolite
forme des
x:lesfucs a
ils
fontpr
etpar les p
erme.Selon
es
conduits
esont
une
pierre
ponc
eà
attirer
Auide
p
arrain
où
ce
Les obfervations météorologiques prépatent
la voye à une jufte théorie fur l'origine
des fontaines. Mrs Perrault & Mariote
l'avoient tentée , en comparant la
quantité d'eau qui tombe du Ciel , avec
celle de l'eau qui fort des fontaines ; mais
quelque probabilité que ces calculs paruffent
avoir , M. Sedileau , les ayant examinés
, trouva qu'on n'y pouvoit faire aucun
fondement , faute d'avoir pris un terrein
affez étendu . Le P. Cavallery met à profit
ces differens fentimens , pour en former un
qui lui eft propre. La nouveauté de ſon
fyftême ne doit pas établir un préjugé contre
lui. Il a crû entrevoir l'origine des
fontaines dans ce mot d'Ovide , Niveo de
pumice fontes. C'eſt ainſi que les adorateurs
d'Homere ont prétendu trouver dans fes
Poëmes le germe de toutes les Sciences &
de tous les Arts ; il eft vrai que ces germes
y font bien refferrés par la contrainte de
la Poëfic , & qu'ils ont befoin de la main
comme
au
grand arb
Get
arbre,
on
cherch
facs
qui
do
,
l'encein
eur
qu'elles
cipesil c
taineseft
umeur
qui
cumulés ,
1
in
it
an
00ཋ
-nes
de
its
les
&
es
de
ain
C
•
qui fait le fujet de la Differtation du P.
Cavallery. Selon lui , l'origine des fontaines
reffemble à l'origine des gommes ,
des réfines ; des liqueurs , qui diftillent de
certains arbres après s'être féparés du fuc ,
comme la férofité fe fépare du fang , lorf- ◄
qu'elle forme des adémes aux corps des
animaux : les fucs accumulés agitent le fluide
dont ils font preffés , & le forcent de s'échapper
par les pores de l'enceinte qui les
renferme. Selon lui auffi , les réservoirs
ou les conduits fouterrains des premieres
fources ont une enceinte poreufe comme
une pierre ponce , une éponge , un filtre
propre à attirer , à fuçer & à fournir des
iffues au fluide preffé ; ces filtres font dans
un terrain où ces fucs abondent & fe meuvent
comme autour des profondes racines
d'un grand arbre ; ainfi que la terre nourrit
cet arbre , elle nourrit les fontaines ,
dont on cherche l'origine. L'arbre attire
les fucs qui doivent lui donner la nourriture
, l'enceinte des fources attire la liqueur
qu'elles doivent fournir. De ces
principes il conclud , que l'origine des
fontaines eft l'attraction & la colature de
l'humeur qui s'exprime des fucs de la terre
accumulés , refferrés & preffés par leur
propre
cle aux environs des réfervoirs louterrains ,
dont l'enceinte eft comme un filtre propre
à féparer des fucs la liqueur qui va fourdre
aux fontaines. Le P. Cavallery fe fert des
meilleures obfervations qui ont été faites
fur cette matiere , pour appuyer ſon ſyſtêréfuter
celui des autres Philo-
& pour
fophes. On ne peut , dit - il , dans tout autre
expliquer les diverfes propriétés des
fontaines minérales , & l'on peut ofer
beaucoup fans préfomption , quand on ne
combat les grands hommes qu'avec leurs
propres armes .
me ,
duSeigneur
leme a pour o
des autres fource
differens clin
is obfervations
M. le Préfident d'Orbeffan a embraffé
un objet , qui quoique moins étendu ,
n'en eft pas moins intéreffant ; il a fait fur
la fontaine de Salies , à quelques lieues de
Pau , des obfervations hiftoriques , phyfiques
& oeconomiques. La premiere obfervation
hiftorique confifte dans la pofition
ftérile & ingrate du lieu de Salies .
32pratiqueque
La feconde anecdote regarde l'origine
de la découverte de cette fontaine , attribuée
à un fanglier , qui fe vautrant dans
l'eau bourbeufe & portant enfuite les empreintes
du fel deffeché , fervit d'indication
à la découverte de la fource ; elle eft
fortifiée par les anciennes Armes de Salies ,
qui étoient un Sanglier , & par un Fief ou
pour féparer
aqueufes desp
datelainu
roduit parl
redevance
pare avec le
dansla plu
fontaine , co
dans
l'ufag
fairedeceseau
quelques
malad
précifeme
Les
obfervatio
Vanilireque
l
du
produit
confidérable
reufe
indu
Tes
voilines
impregne
Le
hazard ,
Couvertes,
vrir
dansl
&
des
ues
ila
ra
-ins
b1
-2-
cl
es,
ou
nce
La troifiéme a pour objet l'hiftoire abregée
des autres fources d'eau falée , connues
en differens climats.
Les obfervations phyfiques confiftent
dans la pratique que les Fabriquans employent
pour féparer par l'action du feu les
parties aqueufes des parties falines , dans le
produit du fel ainfi féparé; dans la quantité
du fel produit par les eaux de cette fontaine
, comparé avec le fel produit par l'eau de
la mer ; dans la plus grande activité de ce
fel de fontaine , comparé avec le fel tiré de
la mer ; dans l'ufage que la Médecine pourroit
faire de ces eaux falées pour la curation
de quelques maladies , en fixant & déterminant
précisément la nature de ce fel.
Les obfervations oeconomiques roulent
fur l'utilité que les habitans de Salies retirent
du produit de ce fel , fur le commerce
confidérable qu'il occafionne , & fur
l'heureuſe influence que l'agriculture des
terres voisines reçoit par la qualité du fumier
impregné de fes parties falines.
Le hazard , auteur de prefque toures les
découvertes , a conduit M. Ricaud à découvrir
dans les eaux de l'Oriege des propriétés
& des vertus jufques alors inconnues
; il a rapporté cette année à l'Acadé-
D
grand jour beaucoup de cures & plufieurs
guérifons de maux externes , produites
par l'ufage des bains de ces eaux . M. Ricaud
en attribue la caufe aux mines de plufieurs
efpeces qui font aux environs des
fources de cette riviere,& de plufieurs des
ruiffeaux qu'elle reçoit dans fon cours . Les
paillettes d'or dont le fable de cette riviere
eft chargé , femblent favorifer cette explication
.
La fuite pour le Mercure prochain.
: @ ༧ སྐུ ❁
A MLLE DE V **.
* CE Dieu , qu'encor ne connoiflez ,
Ce Dieu que par tout on révere ,
Qu'à fon malin fouris on reconnoît afſez ,
Et qui , quoiqu'enfantin , ſçait plaire ;
Enfin ce Dieu , qu'on nomme Amour ,
Piqué du projet téméraire
Qu'enfemble fîmes l'autre jour ,
S'en eft plaint à fa mere.
Souveraine des Dieux , a - t'il dit tout en pleurs ,
Aide- moi dans ma vengeance ,
Ton his n'a-plus d
Deux Rebell
Veulent
aujourd'h
Envain dond
Ai je étabi
vois-je àmes pi
grate pour quije
Qui de
morreç
Tarféducteur
d'
Trompeence jou
L'ingrate au m
grate qui fait
Veut loin
afferdesjours
deviendrontces
quej'ai fait na
pour
m'éparg
Quene
puis-
Cts
yeuxou
Ces
yeuxof
Beaux
yeux
Je ne
vous
Ce
gentil
feis
Qui
prom
Surcebe
t
Ne
ས སཎྜ་ བ
་་་
Deux Rebelles , à mes loix
Veulent aujourd'hui ſe ſouſtraire.
En vain donc fur la terre
Ai - je établi mes droits ;
En vain vois- je à mes pieds le maître du tonnerre.
Une ingrate pour qui je gardois mes faveurs ,
Qui de moi reçut dès l'enfance
L'art féducteur d'enchaîner tous les coeurs ,
Trompe en ce jour ma plus douce eſpérance ;
L'ingrate au mépris de mes feux ,
Oui , l'ingrate qui fait qu'aujourd'hui je foupire,
Veut loin de mon empire
Paffer des jours qu'elle croit plus heureux.
Que deviendront ces lys qu'avec foin je cultive ?
Rofes que j'ai fait naître , allez - vous donc périr ?
Hélas , pour m'épargner la douleur la plus vive
Que ne puis- je avec vous mourir. !
Ces yeux où regne la tendreffe ,
Ces yeux où je forge mes traits ,
Beaux yeux pour qui je m'intéreffe ,
Je ne vous reverrai jamais .
Ce gentil fein qui ne fait que d'éclore ,
Qui promet les truits les plus beaux ,
Sur ce beau fein faut -il encore
Ne plus prendre mon repos ?
D ij
Ingrate , que t'avois -je fait
Pour former ainfi le projet
De te fouftraire à mon empire▸
Et toi , perfide , as tu pû partager
Le fentiment d'un tel crime ?
De mon courroux fois la victime ,
Traître , ce trait va me venger.
Ainfi l'Amour parla dans fa colere.
De fa part , belle Efther , redoutons quelque tour,
Abandonnons plutôt ce projet téméraire ,
Ne nous oppofons plus aux deffeins de l'Amour,
Suivons les loix qu'il nous prefcrit lui-même,
Il vous a fait pour plaire , & moi pour vous aimers
Și j'en crois ma tendreſſe extrême ,
lebienpar e
qui fepratic
bien par le
prodige d
injuftice , cr
A
age dela D
pour être
ent!Ouvro
nousferon
mourn'eft
det
anepa
Be
prendla
danslesan
Pareils engagemens font meilleurs à former,
Ourfel , de Rouen.
dansles
am
e lebeauf
& queles
dlls
exig
Furrent
fans
Quelle
extr
fait
depen
淡淡洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗
REFLEXIONS DIVERSES.
Eux malheureux s'entraînent & fe
Dplaiguent ;deux fortunés au contrai
re fouvent fe haïffent & fe méprifent.
Les Sages & les Philofophes débitoient
autrefois leurs maximes , & frondoient ouvertement
le vice , parce que du moins on
Shonneurd
Un
fatfecr
travaille
La
beauté
n'a
qu
areà
Ve
perpétu
t
diteurs .
Faire le bien par eſpoir d'un autre bien ;
c'eft ce qui fe pratique tous les jours ; mais
faire le bien par le feul plaifir de le faire ,
c'est un prodige dans le fiécle où nous
fommes.
A l'injustice , crie- t'on ; quoi l'homme ,
cette image de la Divinité , ne devoit- il naître
que pour être malheureux ? Quel aveuglement
! Ouvrons les yeux , fuivons la
vertu , nous ferons heureux .
L'amour n'eft proprement ni vertu ni
vice , c'eft une paffion née avec l'homme ,
& elle prend la qualité qu'on lui donne ,
vertu dans les ames bien nées , foibleffe &
vice dans les ames baffes & vulgaires.
Que le beau fexe , felon moi , eft à plaindre
, & que les hommes font injuftes à fon
égard ! Ils exigent de lui une vertu qu'ils
s'efforcent fans ceffe d'anéantir.
Quelle extravagance des hommes d'avoir
fait dépendre l'honneur d'un fexe du
déshonneur de l'autre !
Un fat fe croit aimé dès qu'il paroît , un
fage travaille à l'être .
La beauté feule eft un rofier ordinaire
qui n'a qu'un printems ; mais la beauté ,
jointe à l'efprit & à la vertu , voila le rofier
perpétuel
.
Dij
On n'eft pas plutôt maître de ne point
aimer que d'être aimé.
Les réflexions font fouvent à l'amour
ce que l'huile eft à la lampe.
La vraie bravoure , felon moi , confifte
plus dans la défenfe que dans l'attaque.
Le fage penfe , réflechit & agit en conféquence
; l'étourdi penfe , agit & réflechit
, & le fou agit fans penfer ni réflechir.
Le fage écoute tout , ne dit mot ; l'étourdi
dit tout ce qu'il fçait , le fou tout ce
qu'il ne fçait pas.
Le fage parle peu ,
le fou fans ceffe .
l'étourdi beaucoup ,
Le fage s'occupe de tout , l'étourdi de
de chofe , & le fot de rien.
La diſtraction étudiée eft la preuve d'un
foible génie.
peu
Il eft plus beau de regner fur foi -même
& fur les coeurs des autres , que de conquérir
tout l'Univers Titus a fait l'un
Áléxandre a . fait l'autre. Cependant qui
place Titus au-deffus d'Aléxandre ?
Par le même.
MAD. DU
Mazone duPinde
Dont cent laurier
zelleledit ,& fe
Quel Orac
de cettefphere,
Res deMémoire
Bun encens qu
& lerefpect &
Tapeàvospied
pette d'Hom
Içû ,
Vousplacer
lepomene en
modon
VOUSavez
32mileàcôté
efpritad'éc
Qu'il eftlu
brilledansl'a
L'Aftre
Arantevos att
Cefix
vers
: au
mots de
Tragédie des A
e
1-
eir.
се
de
un
me
50-
D
qui
A MAD. DU BOCAGE.
A Mazone du Pinde , auffi fage que belle ,
Dont cent lauriers couvrent le front ,
( Fontenelle le dit , & fur le double mont
Quel Oracle que Fontenelle ! )
Du haut de cette fphére , où votre esprit vainqueur
Des Filles de Mémoire égale la puiſſance , "
Recevez un encens qu'alluma dans mon coeur
Et le refpect & la reconnoiffance.
*( Calliope à vos pieds veut mettre les humains ,
La trompette d'Homere a paffé dans vos mains ,
Déja vous avez ſçû , par d'héroïques veilles ,
Vous placer auprès de Milton ,
Et Melpomene en pleurs aux bords du Ther
modon ,
Vous a miſe à côté de l'aîné des Corneilles. )
Que l'efprit a d'éclat au fein de la beauté !
Qu'il eft lumineux dans fa route !
Tel brille dans l'azur de la célefte voûte
L'Aftre qui répand la clarté..
On vante vos attraits , votre fublime audace.
* Cesfix vers ont été déja imprimés dans le Mercure
du mois de Septembre , à la fin de l'Extrait de lø
Tragédie des Amazones.
D iii
VIV ) น น
Et les guirlandes de Paphos.
Dans les Temples facrés qu'en ces lieux on revére
,
Un cartouche éclatant , environné de fleurs ,
Préfente votre nom en divin caractére ,
Tracé par les Amours & la main des neuf Soeurs.
Je l'adore ce nom au pied de la montagne.
Je remplis l'air du parfum de mes voeux ,
J'invite les bergers d'une vafte campagne ,
A venir fur mes pas vous dédier leurs jeux.
Ils écoutent ma voix , daignez auffi l'entendre ,
Et ne méprifez pas nos ruftiques Autels.
Ce n'eft point la fplendeur , c'eft le zéle humble
& tendre ,
Qui pénetre l'Olympe & plaît aux immortels.
M. Tanevot.
རྒྱ ࿉': :་ གུ ཨཽ °
CALCUL PROPOS E'.
Premier Juillet 1743.
premier Jan
premier Jan
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Cette
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#
1750, 94
fee
pour
is,y
joints
anée,qui fe
tal
dontils
iteles
inté
N Particulier doit 125000 livres ,
qu'il s'eft obligé de payer , fans intérêt
, en cinq payemens égaux de 25000
livres chacun. Le premier payement doit
lde
cette
infi de
fuit
Techéance
demande à
que le del
pour le re
aquelle
res ,
nté.
000
doit
ble
me au premier Janvier 1762 , le quatriéme
au premier Janvier 1763 , le cinquiéme
au premier Janvier 1764.
Le débiteur propoſe à fon créancier de
le rembourfer le premier Juillet prochain
1749 , avec une fomme telle que l'intérêt,
qui en fera tiré à fix pour cent par an ,
& additionné à cette fomme de la manicre
ci- après , faffe le montant des 125000
livres.
Cette propofition a été acceptée par le
créancier , & le calcul des intérêts ayant été
reglé comme il fuit. 1 °. Que l'on tirera
d'abord les intérêts des fix mois , à compter
du premier Juillet jufqu'au premier Janvier
1750 , que l'on ajoûtera à la fomme
fuppofée pour remboursement . 2 °. Que du
total de cette fomme & des intérêts des 6
mois , y joints , on tirera les intérêts d'une
année , qui feront pareillement ajoûtés au
total dont ils dérivent , pout en tirer enfuite
les intérêts & les ajoûter au total , &
ainfi de fuite pour chaque année juſqu'à
l'échéance de la derniere obligation . On
demande à connoître quelle eft la fomme
que le débiteur doit payer actuellement
pour le remboursement du créancier , &
en quelle année cette fomme & les inté
D v
LA BRULURE D'IRIS ,
ODE ANA CRÉONTIQUE ,
Par M. Senant du Chaftelier.
L'Aimable Enfant , dont l'aîle eft fi légére ,
Le coup fifûr qu'on ne peut l'éviter ,
En vain ſuivoit une jeune bergere. ;
Seule à fes traits elle ofoit réfifter .
***
Pallas , voulant la rendre invulnérable ,
L'avoit baignée en cette onde où Thétis ,
Pour prévenir un deftin déplorable ,
Dès la naiffance avoit plongé fon fils.
Contre le fort précaution trop vaine ,
Et qui ne put l'arracher à la mort ;
Précaution encore moins certaine
Contre un enfant plus puiffant que le fort.
Le pied d'Iris , que tenoit la Déeffe ,
En la plongeant , ne fut point arrofé
Cet endroitfoible,
'épuifé de traits
etoit.Hélas !
connoit
mieuxn
Defon
Hambeau ,
meun
traitqu
pied , c
,
tombe
Dieu
bien-t
pre
faccéde
eure,&ditd
elle,auffipo
#
000000
VENG
ODE A
Ans
deffei
chantois ,
Les
attraits
Dansla
jeu
Cet endroit foible , Amour fçût le connoître ,
Lorsqu'épuisé de traits & plein d'ennui ,
Il s'arrêtoit . Hélas ! le petit traître !
Qui connoît mieux notre foible que lui s
***
De fon flambeau , dans fa rage cruelle
Ilforme un trait qu'il lance contre Iris.
Atteinte au pied , cette beauté rebelle
Chancelle , tombe , & remplit l'air de cris
Du Dieu bien-tôt la fureur eft calmée
Et la pitié fuccéde à fon courroux.
Il pleure , & dit en la voyant pâinée :
Cruelle , auffi pourquoi me fuyez - vous ?
LA VENGEANCE DE L'AMOUR ,
ODE ANACREONTIQUE ,
Par le même.
S Ans deffein , fans en être épris ,
Je chantois , accordant ma lyre ,
Les attraits que chacun admire
Dans lajeune & charmante Iris.
D vj
Rendre un hommage à la beauté ;
Je la louois , mais fa fierté
Garantifloit mon coeur contr'elle.
*3*+
De mes chants , qui l'eût på ſonger ?
Le Dieu qui prétend que tout aime ,
S'offenſe , & d'Iris elle - même
Se fert , hélas ! pour ſe venger.
Eft-ce à chanter une rebelle ,
GRACEDU DIE
ODE
ANACR
Par le
de la
fimpleca
portant la
livré
pointencor col
miliondelapu
炒菜celui
qu'on vo
teint
qu'Amo
Perfide , me dit Cupidon ,
muances
differe
Que tu dois employer un don
aifément s
Que je n'accordai qu'à ton zéle
**
Puis d'un de fes traits me perçant ,
D'un trait choisi par la colere ,
Tiens , dit-il , voila ton falaire ,
Chante l'infenfible à préſent.
***
Depuis ce trop funefte jour ,
Pour une ingrate je foupire ,
Et ne me fers plus de ma lyre
Que pour me plaindre de l'Amour.
Tendre
Amour
a la
métamo
en
cet
inftan
In
teint
prend
quoi ,
quan
e
rougir a
-ce
lui
quir
Mon;
qui
dond
Je
fais
plus
Je
fais
par
DISGRACE DU DIEU DE CYTHERE, ·
JA
ODE ANACREONTIQUE ,
Par le même,
Adis de la fimple candeur
La rofe portantla livrée ,
N'étoit point encor colorée
Du vermillon de la pudeur ,
Ou de celui qu'on voit s'étendre
Sur un teint qu'Amour met en feu .
( Ces nuances different peu ,
On peut aisément s'y méprendre . )
+3x+
Tendre Amour , apprens-nous comment
Arriva la métamorphofe ;
Mais en cet inftant de la rofe
Ton teint prend l'incarnat charmant.
Pourquoi , quand je te queftionne ,
Vois-je rougir ainfi ton front
Eft-ce lui qui reçut l'affront ?
Non ; qui donc ? Ah ! je le ſoupçonne.
Je fçais plus , car j'ai tout appris ,
Je fçais par quelle étourderie ,
Mais dans ces lieux qu'allois tu faire ?
Pourquoi dans ces bois t'expofer ?
N'avois-tu point , pour repofer ,
Affez de bofquets à Cythére ?
***
Palbatre de fon f
Reinede Cythe
teforfait odieu
mere &de tousles
is ,redoutez la
Tandis qu'il étoit endormi
Sous cet ombrage qu'il profane ,
Les fieres Nymphes de Diane
gez fon fang
Apperçoivent leur ennemi ;
Touspas affez
De bouquets , de rofes nouvelles ;
,decouleu
Après l'avoir adroitement
Saifi , puis lié fortement ,
..
Elles arment leurs mains cruelles.
Quel traitement préparez - vous ,
Nymphes , à cet enfant aimable ?
Le mal qu'il fait eft agréable .
fon châtiment foit doux !
¡Ah ! que
Mais de coups quel terrible orage !
Comment à ces membres polis ,
Tendres & plus blancs que le lys ,
Pouvez- vous faire un tel outrage ?
Arrêtez déja de fon fang ,
Sent auffi
chan
peutdans le
dreleurscour
instein
lang s
bienfe
veng
porteun
poif
du
Centaur
tla
mort
tri
Th.psilon m
laiffent
to
Sent
les
lien
appliantes
preffentd
Teindre l'albatre de ſon flanc,
Ah ! fi la Reine de Cythere
Voyoit ce forfait odieux !
De fa mere & de tous les Dieux
Nymphes , redoutez la colere.
+3x+
Vousvoyez fon fang & fes pleurs
N'êtes- vous pas affez vengées a
Ces roles , de couleur changées ,
Devroient auff changer vos coeurs
Rien ne peut dans leur rage extrême
Sufpendre leurs coups inhumains ;
Mais ce beau fang , qui teint leurs mains
Sçaura bien fe venger lui- même.
Il porte un poifon dévorant .
Celui du Centaure perfide ,
Dont la mort triompha d'Alcide ,
Fut un poifon moins pénétrant.
Elles laiffent tomber leurs armes,
Brifent les liens de l'Amour ,
Et fuppliantes à leur tour ,
S'empreffent d'effuyer fes larmes.
Ne feriez-vous point leur complice ?
les feux ardens les devorent ,
A leur captif qu'elles implorent
Elles demandent guériſon ;
Leurs defirs qui font leurs fupplices ,
Par les remedes font aigris.
Dites- moi , mon aimable Iris ,
urstrouve parn
& quelle mati
it plus fertil
de grands Ho
dations éclata
& embellir c
onnepourro
journepo
A Paris le 12 Septembre 1749. Hiftoire
dedétails ,
兼洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗洗洗洗洗
LETTRE
ante!Quell
danslado
cemens en
Ecrite à M ** , fur l'Hiftoire du Comté
d'Eu
Piles,
peu
n'eft-ce
pa
les
Hiftoir
en unj
L n'y a prefque plus de Ville , un peu
confidérable , qui n'ait fon Hiftoire
particuliere : des Abbayes même ont fait
imprimer leurs Annales ; & nous dont les
Comtes ont joué un fi grand rôle dans le
monde ; nous qui avons eu plufieurs Princes
du Sang parmi nos Seigneurs ; nous
dont l'Hiftoire particuliere a tant de liaifon
avec celle du Royaume entier , nous
n'avons encore rien mis au jour . Quelle
honte Eft-ce le défaut de ſcience ? Eft- ce
la ftérilité du fujet ? Eft- ce le manque de
fecours , qui nous a retenus fi long-tems
tout d'un
qu'il s'éco
ferenceent
Monarques
grandR
Cai
Quel
Quien
pren
fattende à
miere
paro
fon
éclat
longtems
la
nuit,1
!
eu
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aic
les
s le
inous
ialous
elle
t-ce
ede
tems
IIS LUCYC Pa nous cs
les : & quelle matiere peut-on défirer ,
qui foit plus fertile & plus abondante ?
Que de grands Hommes , que de Héros ,
que d'actions éclatantes ne pourroient pas
orner & embellir cette Hiftoire ! Que d'érudition
ne pourroit- on pas y faire entrer ?
Quel jour ne pourroit- elle pas répandre
dans l'Hiftoire générale de la France ?
Que de détails , quel fujet pour une plume
élegante ! Quelle matiere pour un Sçavant
verfé dans la doctrine des tems ! Les commencemens
en feroient à la vérité embrouillés
, peu
, peu curieux , peu intéreſſans :
mais n'eft-ce pas là le fort de prefque toutes
les Hiftoires ? Une Ville ne fe forine .
point en un jour , un peuple ne fe rend
pas tout d'un coup recommandable ; il
faut qu'il s'écoule plufieurs fiécles. Quelle
difference entre l'Hiftoire de nos premiers
Monarques , & celle du Regne brillant
du grand Roi qui nous gouverne aujour
d'hui ? Quel eft le Lecteur raiſonnable ,
qui en prenant les Annales d'un Pays , ne
s'attende à ces premiers dégoûts ? La lumiere
paroît-elle tout d'un coup dans tout
fon éclat ? Non fans doute ; elle femble
long- tems combattre avec les ténébres de
la nuit. Il en eft de toutes les Hiftoires ,
roit-il
coupab!
contpire cent
ce auquelil
les
particul
As fuites de fa
Comté d'Eu
Pourquoi ce
Jean
Jans
oire
feroi
Beterre. Co
infini àl
entrelesbras
mece fut
dent s'arme du flambeau de la critique
fans s'épouvanter de l'obfeurité des ténébres.
Le plus pénible , le plus épineux , le
plus rebutant de notre Hiftoire feroit donc
fon commencement. Mais l'Hiftorien , une
fois
parvenu au douzième fiécle ; quelle
clarté , quelle connoiffance , quelle certitude
des faits principaux ! Il ne faudroit
prefque plus alors que confulter les archives
du Royaume ; il n'y auroit plus , pour
ainfi dire , qu'à jetter les yeux fur l'Hiftoire
des Grands Officiers de la Couronne .
Quelle multitude de faits intéreffans ne
fourniroir pas la Maifon de Brienne , Maîtreffe
du Comté d'Eu par fon alliance avec
Marie d'Iffoudun ! Alphonfe I.quel Héros !
Compagnon deS.Louis dans fon expédition
de la Terre Sainte ; fes exploits joints à
ceux des autres Croifés ; fa mort arrivée le
même jour que celle de fon Roi, comme s'il
n'avoit pû furvivre à la perte que venoit
de faire la France ; fa fépulture à Saint
Denis , où l'on voit encore fon épitaphe .
Jean I. fon fils , moiffonné par la Parque à
la fleur de fon âge , fourniroit peu de chofes
, ainfi que Jean II . tué à la bataille de
Courtrai ; mais quelle varieté a évenemens
en récompenfe he trouveroit- on pas
,le
flambe
es
cruelles
sle
Roy
de
plus H
dece
Pric
diversjuge
ce
queR
lui
avoir
expéditio
nes ,fan
s
quiap
res
avoir
eroit
da
hement
Eu,
conf
-
C
C
nier étoit- il coupable ? Fut- il convaincu
d'avoir confpiré contre l'Etat ? Mérita- t'il
le fupplice auquel il fut condamné ? Quél
les furent les particularités , les circonftances
, les fuites de fa mort ? A qui fut donné
le Comté d'Eu ? Quel étoit Jean d'Artois
? Pourquoi ce Prince du Sang fut-il
nommé Jean fans terre ? C'eft ici que no
tre Hiftoire feroit confondue avec celle
d'Angleterre. Comme Robert d'Artois fit
un tort infini à fes defcendans , en fe jettant
entre les bras des ennemis de la France;
comme ce fut lui qui fut, à proprement
parler , le flambeau funefte qui alluma les
guerres cruelles , qui penferent réduire en
cendres le Royaume ; l'Hiftorien repren
droit de plus haut fa narration. Le differend
de ce Prince avec Mahaud , fa tante ;
les divers jugemens de nos Rois , la vengeance
que Robert tira de l'injuftice qu'il
crur lui avoir été faité , fes faits d'armes ,
fon expédition de Bretagne , fa bleffure à
Vannes , fa mort à Hennebont , autant de
fujets qui appartiennent à notre Hiftoire .
Après avoir fait connoître le pere , on
entreroit dans la vie du fils , à qui fon attachement
pour la France mérita le Comté
d'Eu , confifqué fur le Connétable Raoul
Accommomant compatic aux coles uc 101
ouloit
entrer d
ume
d'unejuft
2s ,dernier
Pr
, ne
figurero
efon pere. L
confiés,
annon
tion ,fon
antduRoi
e ,
Gouverne
demandoie
dans des
àla
mort
affer en d
importa
ans
notreH
gne
feroi
faudroitfu
Roi , & fait prifonnier avec lui à la malheureuſe
journée de Poitiers. On le verroit
enfuite pendant fa prifon dépouillé
injuftement du Comté d'Eu par le- Dauphin
Charles , Duc de Normandie , Régent
du Royaume ; mais bientôt rétabli
par le Roi Jean , on le reverroit avec admiration
continuer la même fidélité à fa
Patrie , le même attachement à fon Roi.
Quel fut fon Succeffeur ? C'est ici qu'on
marcheroit au milieu des ténébres , c'eſt
ici où un Hiftorien auroit befoin de toute
fa critique. Jean d'Artois cut , de fon ma
riage avec Ifabelle de Melun , plufieurs
fils. Le premier , portant fon nom , mourut
à la flenr de fon âge. Le fecond , nommé
Robert , épousa Jeanne , Ducheffe de Duras.
Ce Prince fut - il Comte d'Eu , ou bien
mourut- il avant fon pere ? Difficulté d'autant
plus grande que nos Hiftoriens font
moins d'accord fur ce point. Ces nuages
diffipés , on viendroit à l'Hiftoire de Philippe
d'Artois , troifiéme fils de Jean . La
vie de ce Prince ne feroit point affûrement
une des moins curieufes . Connéta
ble de France , titre qu'il mérita par les
fervices qu'il rendit au Roi Charles VI .
Deux fois prifonnier des Turcs , fes avenar!
Qued
de
faitshi
de
notre
difficile
à
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on.
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on,
Duc
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evers.
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Fut
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en
uont
ges
hi-
La
reta
les
VI.
ven
Ton vouloit entrer dans quelque détail
un volume d'une jufte étendue . Charles ,
fon fils , dernier Prince de la branche
d'Artois , ne figureroit pas avec moins d'é
clar que fon pere. Les emplois qui lui furent
confiés , annoncent affez quels étoient
fa réputation , fon mérite & fa fidélité.
Lieutenant du Roi en Guyenne & en Normandie
, Gouverneur de Paris , de tels
poftes demandoient un grand homme ,
furtout dans des tems fi difficiles. On
verroit à la mort de ce Prince le Comté
d'Eu paffer en des mains étrangeres. Révolution
importante , époque remarqua
ble dans notre Hiftoire . Les Annales de la
Bourgogne feroient ici les feuls guides
qu'il faudroit fuivre . Que de difficultés à
éclaircir ! Que de points douteux à fixer !
Que de faits hiftoriques à difcuter ! Cette
partie de notre Hiftoire feroit peut-être la
plus difficile à bien traiter , & celle qui
demanderoit le plus de jugement & d'érudition
. On verroit d'abord , combien le
mariage de Bonne d'Artois avec Philippe
le Bon , Duc de Bourgogne , a été funefte
aux deux fils qu'elle avoit eus de fon pre
mier mariage avec Philippe , Comte de
Nevers. On admireroit enfuite l'attachement
de ces deux jeunes Princes pour la
us
faire
mett
in
connoispo
lonne
n'eft Couronne. On verroit peu après le Comté
d'Eu paffer dans la Maifon de Cleves , par
le mariage d'Elifabeth de Bourgogne avec
Jean , Duc de Cleves . Enfin , Henri , Duc de
Guife , deviendroit Comte d'Eu , en époufant
Catherine de Cleves , veuve du Prince
Porcien . C'est ici que notre Hiftoire
feroit plus que jamais intéreffante . Les
Guifes , quels Princes ! Quels Guerriers !
Quels grands hommes ! Il ne feroit plus
néceffaire d'aller confulter les vieilles
:
•
en
exécuter ce
lieux: au mi
Votreloifir
la
legerete
oit pas ba
vanteroit
P
ter i
haut
ere.
Trop
engager
ne
peut
Sonneur!
*
Jac. Q!
Chroniques , ni de parcourir les anciennes
Bibliothèques l'Hiftoire du Royaume
feroit la fource où l'Auteur puiferoit avec
abondance. Enfin parvenu au téms où Mademoiſelle
de Montpenfier acheta le
Comté d'Eu du dernier héritier de la Maifon
de Guife , l'Hiftorien n'auroit plus
qu'à laiffer prendre l'effor à fon efprit.
Quelles richeffes ! Quelle abondance de
matiere ne lui fourniroient pas les Mémoires
de cette Princeffe ! Quand la Ville
d'Eu fut- elle plus connue , plus brillante
que pendant fa vie ? Quel amour , quelle
prédilection n'avoit- elle pas pour notre
Patrie ?
Une fi belle matiere ne vous tenterat'elle
pas , Monfieur ? Tous ces Héros que
je viens de faire paffer en revûe devant
V
M.de
Curz
de
Marecha
Juillet
174
ne
me
grand
Aatteur
m
par
des
vers
anguer ,
en
jalle
ce
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1
[
C
Le
1.
ce
es
5 !
us
es
es
me
ec
1ale
ain'en
connois point de fupérieure à la vôtre.
Perfonne n'eft plus que vous en état de
bien exécuter cette Hiftoire ; vous êtes fur
les lieux : au milieu des fecours . Que n'aije
votre loifir , votre efprit , votre facili
té , la legereté de votre ftyle ! On ne me
verroit pas balancer ; le travail ne m'épouvanteroit
point. Mais je ne dois pas
porter fi haur mes vûes ; je dois me connoître.
Trop heureux fi cette Lettre peut
vous engager à entreprendre un ouvrage
qui ne peut que vous faire infiniment
d'honneur !
Jac. Queridhan, R. B. D. S. D.
lus
rit.
de
1é-
Elle
nte
elle
otre
eraque
want
VERS
A M. de Curzay , fur fa promotion au gradė
de Maréchal de Camp. A Ajaccio , ce II
Juillet 1749.
U ne
Τυ
me verras point , Curzay , dans ce
grandjour ,
D'un flatteur mercenaire emprunter le langage ,
Et par des vers noyés dans un froid verbiage ,
Haranguer , en rampant , fur les dons de la Cour:
Je laiffe ce jargon aux gens d'un autre étage.
Arrêtons....Ce grand Roi , pour s'im mortaliſer
pas befoin ici des Filles de mémoire.
Connoître les talens & les récompenfer ,
N'a
C'eft fe placer foi- même au Temple de la Gloire.
*****3X++B +B X*X*X
LA POULE ETLE RENARD .
FABLE.
Poule féconde un jour tomba malade ;
Dans les lieux d'alentour le bruit s'en répandit ;
Amis , parens , voifins entouroient tous ſon lit ;
Les larmes de plus d'un couloient à la paſſade ,
Quand on vit , comme par hazard ,
D'un air tout confterné s'avancer le Renard,
Comment vous va , dit-il , poulette infortunée ?
M'entendez - vous ? Parlez. Je t'entends trop
hélas !
Je me porterois mieux , & dès cette journée ,
Si dans ces lieux tu ne paroiffois pas.
Comment va la fanté , dit l'héritier avide
A quelque Créfus expirant ,
Dont il ne cherche que l'argent,
Diftinguons à ces traits un ami d'un perfide .
EPIGR
Imitéed'o
Sur un Re
Recueil eft
fem
ous
chaquev
Mas,
ainfi
que
Ten
rencontre
EPIGRAMME
A
M
Telle
eft
cette
Diton ,
l'aut
Eit-ce
Thak
Ace
port
no
Divinitéq
Vous
tro
ma
m
Je
la
cona
auche
verm
Bien
plus
ez
donc
lur
Le
Ceintur
e.
SA
D.
it ;
e ,
ée?
s trop
Le
C
EPIGRAMME
Imitée d'Owen. Liv, 1 .
Sur un Recueil de Poëfies.
E Recueil eft femblable à la machine ronde.
J'y vois fous chaque vers des hommes differens
Q
Mais , ainfi que dans ce bas monde ,
J'en rencontre peu
d'excellens.
A Madame Q** .
Uelle eft cette beauté qui paroît fur la fcéne,
Dit on , l'autre jour à Vitry ?
Eft- ce Thalie , Euterpe , ou Melpoméne a
A ce port noble , à cet air fi fleuri ,
C'est la Divinité qui préfide à Cythére.
Vous ne vous trompez pas , dit l'Amour : c'eft
ma mere ;
Je la connoîs à fes beaux yeux ,
fa bouche vermeille , à fon ris gracieux ,
Bien plus encor à ſa ceinture * .
Craignez donc pour vos coeurs dangereuſe bleffure.
• La Ceinture de Venus , ou l'Art de plaire.
£
MME
De la Déefle elle a tous les appas ;
Mais elle eft fage , & Venus ne l'eft
Joindre vertu, beauté, c'eſt fans doute un prodige,
Eft-il pour un époux de plus heureux deftin
Ceffe de t'étonner › C'eſt l'aimable Q* *.
'Brallet , C. D. V.
QUESTION
.
les de fonB
chaque quel
pas.
cequime f
lebon ordre
coupde fa m
me donna
bellesqu
s lesloix
oms des
vel
ma
furpri
ces
derni
conne
pher de l'infenfibilité
d'un
coeur int
queje
different , ou d'exclure d'un coeur éprisible
un rival tendrement aimé ?
**********
LETTRE
A Mademoiselle C *******.
>
esgensfef
rardaC
our;je
me
feu
qui
vrai ,
tro
de
ma f
ù
goûter
Ous n'ignorez pas fans doute ,
Mafettà
eu
vices que je rends tous les jours à
l'Ajeneleur
mour , en publiant par tout fa gloire , & atagi co
tâchant de lui faire des fujets , ce Dieu
moins
1
m'a donné mon entrée à Cythere. J'y allaitaire
l'autre jour , & comme je fuis extrêmes eft me
ment curieux des affaires qui le regardentis efforts
perfonnellement , je lui demandai
des àla
c
5
triom
cur
inar
épris
pas.
dige
Ull བ ་ a [ ས་ སྤུས་ ་ ཅས བ་ ་ ་ སས་ དཔས་ ས )
?
égale , ce qui me fit augurer que tout étoit
dans le bon ordre , & qu'il avoit fait quelque
coup de fa main. Je ne me trompois
pas ; il me donna à lire une lifte de plufeurs
rébelles qu'il avoir récemment rangés
fous les loix ; de l'autre côté étoient
les noms des volontaires , & ce qui occafionna
ma ſurpriſe , fut de voir en tête
parmi ces derniers Mile L... & M....
Vous les connoiffez tous deux je vous
avouerai que je ne pûs m'empêcher de rire.
Eft- il poffible , m'écriai - je de quoi ces
bonnes gens fe font ils donc avifés de s'enrôler
fi tard ? Que veux - tu ? me répondit
l'Amour ; je ménage avec grand foin ce
peu de feu qui leur refte ; ils ont attendu ,
il est vrai , trop long tems , mais il n'y a
point de ma faute . Dans l'âge où ils euffent
pû goûter de plus doux plaifirs , je me
fuis offert à eux , ils m'ont méprifé : maintenant
que je fuis l'objet de tous leurs defirs
, je ne leur en veux pas plus pour cela ;
ils ont agi contre eux- mêmes , je n'en fuis
moins l'Amour . Un tel exemple au
cortraire ne fert qu'à prouver davantage
quelle eft ma puiffance , & à convaincre de
leurs efforts ridicules tous ceux qui s'obfte
, M
des
fer
urs
al
loire
,
,ce
Die
pas
J'y
all
extrême
regard andai
dinent
à
la
combatre
,
en
leur
apprenant
E ij
་
Τ
on eft contraint de me payer le tribut qui
m'eft dû.
Onferaplas
verrons tous
pher.
ce tems ef
cetteprédic
eau de l'enf
le nom
leent en d
Rempli de cette vérité , je paffai enfuite
dans un cabinet orné d'emblêmes les
plus curieux & les plus divertiffants. L'arrangement
, le bon goût , la fymmétrie ,
tout y étoit obfervé de telle forte qu'on
auroit pû , fans exagerer , l'appeller
Triomphe de la Galanterie. J'apperçûs
fur un bureau un Livre d'une gi offeur pro- groffeur
digieufe , qui avoit
pour titre , Journal
inftruifen
des Horofcopes : je me mis auffi - tôt à le
feuilleter , perfuadé que j'y trouverois le que envie
vôtre ; je l'y trouvai en effet . Voici mat
pour mot les termes dans lefquels il es
conçû.
Un teint , mais un teint où l'Amour
Répand une grace divine
Un minois charmant , fait au tour ,
Un oeil vif, une taille fine ;
Mille autres appas raviffans
Qu'on ne pourroit jamais décrire ,
qui ne font encor que
des appas naiffans
,
C'eſt le portrait du plus beau des enfans.
Tout le monde à préſent l'admire ;
Mais patience , je l'attends
A l'âge de quinze ou feize ans :
tous les
& les
malh
detre
éclai
4enme
reti
aure
pour
que je
nouri
éternelle
al
peuter,&
pour
La beauté d'une fille a pour lois plus d'empir;
om
du
ri
ce
cas-là
Mademoi
16
Août
1-
e;
ans,
fans
.
qui
fuis
les
L'ar
rie ,
qu'on
er le
erçûs
proarnal
t àle
oisle
ci mot
: ilc
f
Nous verrons tous les coeurs pour elle fou
pirer.
Hélas ! ce tems eft arrivé , rien de plus
jufte que cette prédiction , elle s'accomplit,
le bandeau de l'enfance eft arraché ; vos -
charmes & le nombre d'adorateurs qu'ils
vous attirent en dépit de vous , en démontrent
tous les jours la vérité ; mon
amour & les malheurs dont il eſt ſuivi ,
ne m'en inftruifent que trop en mon particulier.
Quelque envie que je marquaffe à l'Amour
d'être éclairci fur mon fort , il me
refuſa , en me retirant le Livre des mains ,
fans doute pour m'épargner la trifteffe de
voir que je nourriffois dans mon fein une
flamme éternelle , pour une perfonne que
je n'aurai peut-être jamais le bonheur de
poffeder, & pour dérober à ma connoiffance
le nom du rival fortuné , qui jouiroit
dans ce cas-là d'un auffi riche tréfor. Je
fuis , Mademoiſelle , & c .
Du 26 Août 1749.
J. F. Guichard.
s d'empir
E iij
chus verfeencor
STANCES
A M..... Confeiller au Parlement de Pa
ris , pour l'engager à venir paffer l'Ane
tomne jur le côteau d'Oliver.
● Toi , dont l'efprit , né pour plaire¿
Sçait par un art ingénieux
Dérider la fageffe auſtére ,
Et la rendre aimable à nos yeux;
Des fcholaftiques rêveries ,
Toi , qui fuis la févérité ,
Et qui par des routes fleuries ,
Nous conduis à la vérité :
Aujourd'hui que Thém's feaſible§
'Accorde un tems à tes plaifirs :
Viens dans norre féjour paifible ,
Partager nos tendres loisirs.
Viens dans cette riche contrée ,
Où malgré de froides ſaiſons * ;
*
tbrillant fraca
amours & des
pitercesplaifirs
As
faits
pour
le
dis
agrins ,
lesPalais des
a
beatitude
ale
coeur
don
e
odlefa
les
plaifirs la
la
libertéré
etles
vrais a
objetde no
qui
s'en
the
champêt
donc
partag
Le Coteau d'Olivet , où eft fituée la Maifon de
Campagne du pere de l'Auteur n ayant point été
gelé , comme tous les autres Cantons du vignoble de
POrleannois , a donné lieu à cette Stance.
ens
fous
ce
Burent
tonc
een
main
Diogene e
Tos
vrais
am
r
rafe
P4-
Allo
Maison
de
point
été
ignoble
de
Du Bacchus verfe encor fes dons.
Loin du brillant fracas des Villes ;
Suivi des amours & des jeux ,
Viens goûter ces plaifirs tranquilles ,
Ces plaifirs faits pour les heureux .
Les noirs chagrins , l'inquiétude .
Habitent les Palais des Rois :
Où regne la béatitude ,
C'eft où le coeur donne des loix.
Des lieux où le faſte préſide ,
Fuyons les plaifirs languiffans :
C'eft où la liberté réſide ,
Que font les vrais amuſemens.
Cher objet de notre tendreffe .
Toi , vers qui s'envolent les coeurs :
De notre champêtre allégreffe
Viens donc partager les douceurs.
Viens fous ce folitaire ombrage ,
Où fouvent ton coeur s'épanchoit ,
Le verre en main , trouverce fage
Que Diogène envain cherchoit.
Nos vrais amis , que chaque automne
Le plaifir raffemble en ces lieux ,
E iiij
Attendent ton retour heureux .
Déja par la préſence aimable
Thémire embellit ce féjour :
Tout céde à fon air adorable ;
Les jeux , les ris forment fa Cour.
Quitte donc un monde infipide ,
Et reviens au fein des amours :
Le tems qui fuit d'un vol rapide ,
Ne te rendra point tes beaux jours.
Occupé du bonheur de vivre , `
Ne compte point fur l'avenir :
- 10
Lens,
reprenant
le adroite de
td'unevive
acer les chard
d'une douce
stanimant
eudesArts&
Atteront
leurs
antde la G
d'an
lege
peindra lav
yeux,lesplat
Eft un larcin fait au plaifir.
Chaque inftant , qu'au travail on livre ,
Pièce de to
Avoir
réveil
1 des,mais de
Parmi cette troupe choifie
Tantces
deux
D'une douce Philofophie ,
D'amis fans fard , & de coeurs droits ,
Malome
Gal
Nous fubirons les fages loix. fugitad fa
"
Au fein d'une aimable pareffe
Nous pafferons d'heureux inftans ,
* Mademoiſelle A... connue dans Orleans par fon
efprit fes graces , & laquelle vient tous les ans
paffer quelque jours de l'Automne fur le Côteaud'O.
livet , près de la Source, chez M. P.
Nouvel
Triomphed
AY
M.D.I
**
Table
tantla
Fête
du
Coteau
droitsLes
par
fon
sles
ans
CAUTO
.
Les uns , reprenant, pour lui plaire ,
L'aiguille adroite de Pallas ,
Scauront d'une vive.bergere
Nous tracer les charmans combats . *
Epris d'une douce harmonie ,
D'autres ranimant leurs concerts
**
Au Dieu des Arts & du génie
Confacreront leurs tendres airs .
"
Amant de la fimple nature
Aminte d'un leger pinceau
Nous peindra la volupté pure ,
Les jeux , les plaifirs d'un hameau ***,
Piéce de tapifferie représentant Galatée , qui
après avoir réveillé Daméte , fuit & fe cache fous des
faules , mais de maniere à être apperçu de ce berger
fuivant ces deux vers de la troifiéme Eglogue de Virgile.
Malo me Galatea petit lafciva puella ,
Et fugit ad falices , & fe cupit ante videri.
** Nouvelle Cantate , intitulée Apollon , ou le
Triomphe des Arts , composée par M. L. B. & notée
par M.D. L. G. tous deux amis de l'Auteur.
*** Tableau déja commencé par M. D. P. repréſen
tant la Fête de Saint Julien , petit Village fitué aubas
du Côteau d'Olivet , entouré de rivieres , & un des
endroits les plus gracieux de la France.
Ev
J'irai dans le temple des graces
Badiner avec la raison.
Tantôt de l'aimable Claville
Lifant les préceptes charmans ,
J'apprendrai , difciple docile ,
A joindre aux vertus les talens.
Ou bien de la nature entiere
'Approfondiffant les erreurs ,
J'irai , conduit par la Bruyere ,
Dévoiler le vice des coeurs.
Quelquefois la fage Thalie ,
'A ma voix mêlant fes chansons ,
Dans les jeux de notre folie ,
M'offrira d'utiles leçons.
Ainfidans notre République ,
Variant nos fages loisirs ,
Nous jouirons d'un bonheur unique ,
Au fein des innocens plaifirs.
LET
1***, à 2
Su, far quelq
Madamela Dai
, Onlieur
adreffer
q
pour
Forges
s que Ma
les
caux
.
for
land
its
fignal
, je les
les
comm
d'abord
nes ,do
paffablen
onlapr
.On vo
les
Na
eler.
Par M. Robillard , d'Orleans.
Auteur du Traité du vrai mérita.
Cette
Le
que
Ma
arges
LETTRE *
De M. *** à M. Remond de Sainte Al-
J
bine , fur quelques Poëfies compofees pour
Madame la Dauphine.
noit les eaux.
Monfieur ,j'ai l'honneur de vous
adreffer quelques Poëfies compofées
pour Forges , que j'y ai envoyées dans
le tems que Madame la Dauphine y pre-
Comme elles roulent
toutes fur l'augufte Princeffe , & fur les
bienfaits fignalés que le Ciel réferve à la
France , je les crois affez intéreffantes
pour les communiquer au Public. Voici
donc d'abord mes Infcriptions pour les
Fontaines , dont j'ai traduit quelques- unes
affez paffablement pour en rendre le fens
& non la précifion qu'elles ont dans le
Latin . On voudra bien fe fouvenir que ce
font les Nayades de Forges que je fais
parler.
* Cette Lettre nous a été envoyée peu de jours
après que Madame la Dauphine fut de retour de
Forges.
E vj
Nayades ad Sereniffimam Delphinam .
Uc propera , Delphina , ferunt , tibi dantque
falutem
ΗHe
Nayades ; ut fubeas hac loca , numen habent .
Numen habent atavis , focero , & tibi numen amicum.
Fons facer hic Marti ; Martis amica Venus .
Traduction,
Fille des Dieux , daignez de grace
Honorer ce féjour d'un feul de vos regards.
Ces bords font confacrés à Mars * ;
C'est le Dieu des Héros de votre augufte Race,
C'eft le Dieu des Othons * * & des nouveaux
Céfars *** .
Commandez donc en Souveraine :
Auprès de Mars Cypris eft Reine.
Cen'eftplusle
Qui préfide
Cyprisavec
rent au nom
mour.
Wcription p
icon
fecu
Te
Marti
facer es
Nayadum vota .
Difticon primo fonti infcribendum .
Hic ubi bellipotens tingebat fulmina Mavors ,
Aurea , Di melius , fpicula tinget Amor.
*
Forges.
** Empereurs de la Maifon de Saxe.
*** Bourbons.
Diva
bitat
La
rerra
fed
De
cesea
Un filsdes
Doit
tran
ption pos
la D
are
aliqui
Quifer
hiffe
bient
Eclo
Toir
l'amo
•
ace,
aux
075
Qui préfide en ce beau féjour ,
C'eft Cypris avec tous les charnies ,
Qui tient au nom d'Hymen les Forges de l'Amour.
Infcription pour la feconde Fontaine.
Difticon fecundo fonti infcribendum .
Fons Martifacer eft ; lymphis hinc ferreus exit.
Diva bibat ; populis aureus eccefluet,
Traduction.
La verta fecfette & divine
De ces eaux recelle un tréfor ;
Un fils des Dieux , grande Dauphine ,
Doit transformer leur fer en or.
Infcription pour la Fontaine , dont Madami
la Dauphine a fait ufage.
Tertio Fonti .
Exoriare aliquis noftris è Fontibus Heros ;
Quiferro referas Martia facta patrum !
Traduction .
Puiffe bientôt du fein de ma fource féconde
Eclore un Héros glorieux ,
Qui foit l'amour des fiens , & la terreur du monde ;
DEVISES
Pour fervir d'accompagnement à la Grotte
de la Sibylle de Forges.
Symbolum.
Tethis Achillem ftigiis
undis immergens .
Tingit amores , ut Tethis
, alma Venus.
Lemma.
Symbolum.
Mofes Nili è fluctibus
enatans.
Lemma .
Populis feret ille falu
tem .
Sur la Grotte de la Sibylle.
Symbolum.
Nebula liquefcens.
Lemma .
Jupiter hic fubeat , rores vertentur in aurki
Oraculum.
Auguror ; anMofes Tethidis numfilius alma
Fluctibus emergit ? Neuter ; uterque fimul.
Saxonidas referet , Gallis fic partus Achilles :
Borbonidumfanguis ; fic Deus alter erit.
*
Orcle ae la
E Moyle ? E
ava fortit d
Pauguree
Sen langdoit
Portrai
vainqueu
Senfible
au
Ceft
plusqu'
Port
Arméde 1
urdes
Aute
le
Dieu de
Moyfe , ainfi nommé par Dieu même. Conftitui
te Deum. Exod . c . 7.
fois.
>
A
refte
riptions
ad
Opera
pofe
po
Dauphine
Forgesn
de
l'a
nonce d
Louis
XV
:
ul.
rit.
otte
Tibus
Jalus
Confie
Or cle de la Sibyllet orges,
Eft-ce un Moyle ? Eft- ce un Achille
Qui va fortir du ſein des eaux à
François , l'augure en eft facile ,
Son fang doit unir deux Héros .
Portrait de M. de Saxe,
Toujours vainqueur , toujours modefte ,
Senfible aux droits de l'amitié
C'eft plus qu'Achille de moitié
Portrait des Bourbons.
'Armé de l'Egide célefte ,
*
Zélateur des Autels de fon peuple & des Loix,
C'eft le Dieu de l'Egypte , & le Roi des François.
Au refte , Monfieur , ces Devifes & ces
Infcriptions n'étoient que l'annonce d'un
grand Opera Comique en cinq Actes ,
compofé pour amufer aux eaux Madame
la Dauphine. Comme le dénouement eft
fur Forges même , & n'eft qu'un tiffu d'éloges
de l'augufte Maifon de Bourbon , &
l'annonce des faveurs que le Ciel prépare
Louis XV.
Vers
stre au nombre
Qu'on s'enra
qui
del'ayeu!
Explic
fein de l'Auteur , devoient fervir à décorer
le Théatre en cas de répréfentation ; mais
le défaut de Comédiens à Forges ayant
retardé ce projet , je n'ai plus d'autre reffource
que l'impreflion . J'aurai donc
l'honneur de vous envoyer le mois pro- stifque an
chain , non - ſeulement le plan de ma Piéce ,
que je regarde comme la plus gaye qui ait
encore paru au Théatre , mais le dénoue- ureur, dan
ment en entier, qui eft une efpéce de petit
Opera , ou la Nayade de Forges, méramoreSa Maj
phofée en Sibylle , annonce à Madame la defept
Dauphine & à la France la naiffance d'un
Fontenoy
,
Duc de Bourgogne
, avec les chanfons & les
Expl
les airs qui amenent & précédent le défar
la co
mo
&
comm
nouement. En attendant , Monfieur , je
augure
,
vous fupplie de vouloir bien inferer danse d'un
le Mercure les bagatelles
que j'ai l'honmellerque
neur de vous envoyer.
J'ai l'honneur d'être , &c.
L. ***.
ouveront
contrent
Ent.
Voic
mois
dans
Vous me pardonnerez , Monfieur , de te dug
vous laiffer ignorer mon nom ; le titre de tesde S
faifeur d'Horoſcope n'attire ni l'eftime ni "
J'aicr
la confiance. Voici de quoi raffûrer le ene P
Public , & de quoi me défigner affez à ceux ope, dont j'ai intérêt d'être connu.
cope,qu
en
Flan
peuples
Europ
eur
,
cis
ant
refdonc
pro.
Piece,
i ait
Joue
petit
amor
mela
e d'un
Cons &
le dé
ir , je
erdans
Thonde
titre
de
eftime
ai
fürer
l
ezà ceux
Sans être au nombre des Prophétes ,
Qu'on s'en rapporte à mes écrits :
Celui qui de l'ayeul préfagea les conquêtes ,
Peut fans rifque annoncer l'Horoſcope du fils.
Explication de ces vers .
L'Auteur , dans un Poëme imprimé en
1744 , fur la convalefcence du Roi , tandis
que Sa Majesté étoit encore à Metz , &
plus de fept mois avant la fameufe bataille
de Fontenoy , annonça dans un affez grand
détail les Exploits prochains du Conquérant
, & comme le fuccès a pleinement juftifié
l'augure , j'ai crû , à la fuite de cet horofcope
d'un Duc de Bourgogne , devoir
rappeller quelques traits du premier , qui
prouveront que les Prophétes du Parnalle
rencontrent quelquefois affez heureuſement.
Voici donc comment je m'expliquois
dans la Préface de mon Paralléle , à
la fuite duquel étoit l'horofcope des conquêtes
de Sa Majesté .
» J'ai crû devoir tenir plus que mon titre
ne promet , & fur la foi d'un horof
cope , que le glorieux début du Monarque
en Flandre juftifie affez , j'annonce aux
peuples un regne de merveilles , dont
» l'Europe a déja vû les prémices.
promptu , échappé au premier tranfport
,
valoit encore mieux que d'attendre
à féliciter le Roi fur fa convalefcence
, lorsqu'il aura gagné une ou deux baz
tailles.
Dans le
corps de l'ouvrage même.
Grand Roi , que le Ciel rend aux amours de
l'Europe ,
Daigne agréer la foi d'un fidéle horofcope .
Le bras d'un Dieu n'a point frappé de fi grands
coups ,
Pour conferver encor un refte de courroux.
Les bienfaits du Três- Haut m'expliquent fes
oracles :
Annonce de l
iscen'eftpoint
totnous te
nime ,
Un miracle de choix annonce cent miracles , &c.
soLe fort a tout promis , j'ai tout lû dans les Cieux;
Mais grand Roi , j'en lis plas en confultant tes
yeux.
Tant de charmes puiffans écartent les preſtiges ;
» C'eft fur la foi des faits que j'attends des prodigess
Sans jurer par le ciel , & fur l'efpoir des tems ,
»Tes exploits , tes vertus font ici mes garans.
∞ Déja la Lys a vû , fur fa rive étonnée ,
05
»De cent traits éclatans la Flandre confternée.
de
res
quer
Aar les
attentat
orgueilleux
Splus
craint q
Ypres , Furnes , Menin , forcés en moins d'us
mois ,
Thrac
mant
d'un
batra
leurs
mont
Defcript
extends
deja
Tousnos
fiers
EMars
impo
He
voit
que
Moufqu
de
Gendar
Le
Garde
Se
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Le
front&
Tage
Ele
noir
anf-
-encenbaz
s do
rande
nt
fea
$, &ci
Cieuz;
ant
tes
ftiges ;
codigess
mis,
ans.
née.
ins
d'a
Annonce de la bataille de Fontenoy.
Mais ce n'eft point affez pour ta valeur fublime,
∞ Bien-tôt nous te verrons dans l'ardeur qui ta
nime ,
» Suivi de tes guerriers & la foudre à la main ,
Punir les attentats du Pandoure inhumain ,
» De l'orgueilleux Teuton déconcerter l'audace ,
» Et plus craint que le Dieu qui fait trembler is
Thrace ,
Animant d'un coup d'oeil l'ardeur des com
battans ,
» Sur leurs monts entaffés foudroyer les Titans.
Defcription de la Maifon du Roi.
J'entends déja mugir fon horrible tonnerre ;
Sous nos fiers Elcadrons je vois trembler la terre
» Et Mars importuné de mille cris guerriers ,
»Ne voit que des Célars réclamer fes lauriers.
Ala même bataille.
Le Moufquetaire altier plus prefte que l'orage ;
Le Gendarme fougueux , rival de fon courage ,
Le Garde impétueux , le fier Chevau- Léger ,
>>Se difputent l'honneur d'affronter le danger ;
» Le front du Cuiraffier d'un nouveau feu s'allume,
Drage & de valeur l'ardent Dragon écume ,
» Et le noir Grenadieans bouillans tranſports
སྐས སས ཅས་ ་ པཎཱ
morts, *
Vers la fin.
Que l'infolent Huffart , le Pandoure effrené ,
Au bruit feul de ton nom , tremblant & confterné,
D'un Monarque irrité redoutant la vengeance ,
Aille apprendre au Danube , enflé de fa puiffance,
Que Louis échappé du plus grand des hazards,
Se plaît à les braver pour venger les Céfars ; **
• Que toujours généreux & toujours magnanime ,
Il eſt le ferme appui des Héros qu'on opprime ,
» Et que du bras qui donne & foutient les Etats ,
»Il punit tôt ou tard l'orgueil des Potentats.
4
pres de
d
Cautres more
,&quipar
toireduC
toreun aut
,&qui
parut à la m
Mallond'A
il
sagiflo
L'original de cette piéce eft dans les
mains de M. le Maréchal Duc de Belle-
Ifle , à qui j'eus l'honneur de l'envoyer à
Metz , d'abord en manufcrit le 5 Septembre
1744, & quinze jours après imprimée
; ainfi comme la date & le nom de
l'Imprimeur font à la fin , & que tout
Rouen l'a lûe dans le tems , on ne peut
foupçonner que ce foit un horofcope fait
après coup ; je n'en ai cité que les endroits
agene ,
, qui r
,
de feu
kidenten
Sij'avois à recommencer je fupprimerois ce détail,
mais bon ou mauvais , il prouve aujourd'hui que la
bataille de Fontenoy ne pouvoit mieux être annoncée
ni défignée qu'elle le fut dans mon Paralléle huis
mois avant l'événermont.
** Lefeu Emperen….
tems
dun
coup
elle
unen
couvrirt
tout d'u
globe de
rems a
près
bie
tables
Barbillon
eclatte
Thori
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tous
mes
et
poi
erné,
nce,
Tance,
ards,
nime,
me ,
tats ,
as
les
Belleoyer
à
premimpri
om
de
Le tout
ne peut
pe fait
Endroits
cedétail,
ได้ ui que
annoncée
allele
kui
bien d'autres morceaux qui annonçoient
l'avenir , & qui par l'événement font devenus
l'hiftoire du Conquérant,
J'ai encore un autre horofcope qui eft plus
fingulier , & qui remonte bien plus haut
car il parut à la mort du dernier Empereur
de la Maifon d'Autriche , ou quelque tems
après ; il s'agiffoit du fameux phénoméno
de Carthagène , que je lûs alors dans les
Gazettes , qui rapportoient à l'article de
Carthagéne , qu'il avoit parû un grand
torrent de feu au Ciel , lequel remontoit
d'Occident en Orient , & après avoir roulé
long-tems fur l'horifon , fe précipitoit
tour d'un coup en forme de cafcade , fous
laquelle une nappe immenfe de feu paroif
foit couvrir tout le Ciel ; que la nappe s'étoit
tout d'un coup réunie en tourbillon
ou globe de feu , lequel avoit pirouetté
long- tems avec une action extraordinaire;
qu'après bien des mouvemens , des coups
redoublés de tonnerre étoient partis da
tourbillon , & qu'au dernier coup le globe
éclatté s'étoit partagé aux quatre coins
de l'horifon. J'expliquai dans le tems ce
phénoméne dans une pièce de vers , que
tous mes amis ont vue , mais comme elle
n'eft point imprimée , & que tout ce qui
Chadu
explic
The 1,&le
Etry
10mirez,ch
huit ans, y eft circonftancié dans un détail
qui paffe l'horofcope , je ne pourrai ja- d0dobre
mais venir à bout de perfuader au Public
que ce n'eft point une piéce faite après
coup , ainfije la fupprime ; auffi-bien fau
droit-il chercher mes vers dans ma mé- ***
moire , car je n'en ai point gardé d'exemplaire
, & je m'eftimerois heureux fi quelqu'un
de ceux à qui j'en ai fait part dans
le tems , pouvoient vous reproduire mon
écriture même , afin qu'on ne me foupçonnât
pas d'avoir ajoûté ou changé quelque
vers , quoique je fois bien fûr que je
retrouverois mot pour mot le tout , fi je
voulois m'en donner la peine . En voila
bien affez fur cet article , Monfieur , &
peut - être trop pour un tireur d'horofcope
; il ne me refte donc qu'à fouhaiter que
celui d'un Duc de Bourgogne , que j'ai
l'honneur de vous envoyer , reffemble aux
précédens , & tous mes voeux feront fatisfaits.
pourlesby
metientCan
qu'en tout
mo
fuivre de
epicdubo
Nerrois
être
el
abus ,
C
milieude
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Berilepar
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que
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n voila
eur
, &
profcoter
que
que j'ai
ble aux
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fatis
.
On a dû expliquer les Enigmes du Mereure
d'Octobre par l'Efprit , l'Enigme , la
Lettre I , & le Ver àJoye .
洗洗澡洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗:洗逸
ENIGM E.
ADmirez , cher Lecteur , l'empire de la mode,
Faite pour les hyvers , on me porte en Eté ;
On me tient fans befoin , par air , par vanité ,
Quoiqu'en toute faifon mon poids foit income
mode.
. Pour fuivre des anciens la bifarre méthode
En dépit du bon fens j'occupe un feul côté ;
Je devrois être ailleurs , mais on eſt entêté .
Quel abus , quand l'ufage aux humains fert de
Code !
Au milieu des déferts ,fur les monts , dans les bois,
Nature me produit . Par de fatales loix ,
Jamais on ne me voit que dans le fein des Villes.
Stérile par moi-même , inutile en tout fens ,
Quiconque peut m'avoir , paffe des jours tran
quilles ,
Sans fouci , fans travail , fans peine , fans tourment
Par Fr. Lorieux , Cordelier à Blois.
ansmoituver
LOGOGRYPHE,
F
Ormant plus d'un génie heureux ;
Lecteur , dans les Beaux - Arts j'ai furpaffe
Gréce .
Gardant mon nom , changeant d'efpece .
Tu vois qu'en me livrant à de coupables feux
Trop für des foins d'une Déeffe
Téméraire , j'ofai divifer tous les Dieux.
Sur un feul pied mon corps chemine ?
Dérangé , j'offre aux curieux
Un Dieu qui de l'Egypte eut l'encens & les voeux
Un Seigneur dont le rang domine ,
Lorfque Louis faifant enregiſtrer fes loix ,
De fon trône foutient la gloire & la puiffances
Quoique le même , je balance
En Albion l'autorité des Rois ;
De deux Ambaffadeurs je fais la prefféance ;
Quittant des titres fi pompeux ,
Sans gravité paroîtrai-je à tes yeuxè
Comment oferai- je en cadence ,
Animer feul & les chants & la danſe ,
Et me trouver fans ceffe avec les jeux ?
Garde-toi cependant, d'un front trop fourcilleux ;
D'infulter à mon inconftance ;
4 Nancy le
1.
Lefess
bien ,buit l
quatreconf
pagnent
embleonv
Ecrivainin
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connude
Le
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Mainte
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Dans
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Durcilleur
C'e
L
Ой
-m-tut 103 Tumores feux.
Maillard la jeune.
A Nancy le 25 Août 1749.
AUTR E.
;
E Lecteur veut du court & bon ;
Hé bien , huit lettres font mon nom ,
quatre confonnes fidelles
Accompagnent
quatre voyelles..
Enſemble on voit l'arbre & le fruit ;
Un Ecrivain
incomparable ,
Dont le Poëme inimitable
Eft connu de tout bel efprit ;
Le métail dont l'éclat féduit
Mainte beauté dans l'indigence ,
Dans Rome ainfi que dans Paris ,
Et qui change par ſa préſence
Plus d'une Lucrece en Laïs ;
Un Prince inhumain & barbare ;
L'Elément de tous les oiſeaux ;
Le plus bête des animaux ;
L'urne du téméraire Icare ;
Un peuple fécond en Héros ,
Une forte Place d'Afrique ;
• Deux des notes de la Mufique.
F
tient In
Anier , Maire , romarin , moire ,
Ire , noyer , rien , Moine. , armoire.
1
L'homme porte dans le ménage.
Mare , Marne , an , rame , Marin,
Mine , remora , rime , main ,
aminer fi da
perfonns
Chirurgie et
esque tout
ת י נ
, & M.
firmative. C
Daire C.
Cois ,mais
fait de la
hier
offrit
Afin de do
ge ,il
juge
de
plufieu
tare
de
NOUVELLES LITTERAIRES ,
DES BEAUX - ARTS , Ge.
ISSERTATION fur l'incertitude
D
des Signes de la Mort , & fur l'abus
des enterremens & embaumemens précipités
. Par M.Jean- Jacques Bruhier , Docteur
en Médecine.Seconde Edition , tevûe, corrigée
& augmentée . A Paris , chez Debure
l'aîné , Libraire, Quai des Auguftins , à l'Image
Saint Paul , 1749 , 2 vol . in - 12 .Tome
I. pp . 609.Tome II . pp . 534. Avec Approbation
& Privilége du Roi.
Au mois d'Avril 1740 , .M . Winslow ,
Docteur Régent de la Faculté de Médecine
de Paris , & l'un des Membres de l'Académie
Royale des Sciences , fit foutenir
dans les Ecoles une Théfe fur une queftion
esdesAn
par M.
Sçavan
*
augmen
agina r
des
note
isles art
étoient
M.
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prouve
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Royens
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itude
l'abus
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octeur
cor-
Debure
‚ à l'I-
2.Toc
Ap
nflow
,
édecide
l'Autenir
neftion
d'examiner fi dans les cas où l'on doutoit
qu'une perfonne fût morte , les opérations
de Chirurgie étoient des épreuves plus certaines
que toute autre pour s'affûrer de la
vérité , & M. Winflow fe déclaroit pour
l'affirmative . Cette Théfe fut traduite en
François , mais M. Winflo n'ayant pas été
fatisfait de la premiere traduction , M.
Bruhier offrit d'en faire une nouvelle.
Afin de donner plus d'étendue à l'ouvrage
, il jugea à propos d'y joindre le récit
de plufieurs faits , que lui avoit fourni
la lecture de divers Traités fur les funérailles
des Anciens , ou qui lui furent indiqués
par M. Winflow & par quelques autres
Sçavans. La difficulté étoit de placer
ces augmentations. D'abord M. Brubier
n'imagina rien de mieux que d'en compofer
des notes , & de marquer par des renvois
les articles de la Théfe , auxquels elles
étoient relatives.
M. Winflow s'étoit propofé feulement
de prouver , que pour reconnoître fi une
mort étoit réelle ou fimplement apparente,
on ne pouvoit avoir recours à de meilleurs
moyens que les opérations chirurgicales.
M. Brubier porta plus loin fes vûes , & il
entreprit de montrer que ces opérations
mêmes étoient quelquefois un moyen in-
Fij
ouvrage , qui parut pour la premiere fois
en 1742 , Differtation fur l'incertitude des
Signes de la mort,
s de la
more
da
Projet a
enterremens
res de
per
To
avoir ete
celles
qu
eer
pend
la
public
Des obfervations contenues dans.cette
Diſſertation , il réfultoit qu'on s'expoſoit
à être homicide , en précipitant trop les
embaumemens & les enterremens. M. Bruhier
, quelque tems après la publication de
fon Livre , compofa un Mémoire particu
lier fur ce fujet. Il en fit la lecture à M. le
Chancelier , qui l'engagea à dreffer un Projet
de Réglement, pour remedier à un abus
contre lequel la Nature & la Religion réclament
également le fecours des Loix . Le
Mémoire & le Projet de Réglement furent
imprimés en 1745 , & l'Auteur eut l'honneur
d'en préfenter un exemplaire à Sa
Majefté. Dans la même année , il publia
une feconde Partie , qu'il avoit ajoûtée à
fa Differtation ,
cellede
fafant re
Differta
Evelle.Ch
Winflo
Auteur
Get
d'un
,
qui e
Il donna en 1746 , fous le titre d'Addi
tion au Mémoire fur la néceffité d'un Réglement
général au fujet des Enterremens & Embaumemens
, une Réponse aux objections
qui lui avoient été faites , & il la groffit
d'un nombre confidérable de faits dont il
n'avoit
pas encore parlé.
doble
s.Iln
Tous ces differens ouvrages fe trouvent
réunis dans cette nouvelle Edition. Le pren'aita
ant
au
elles.
Ce
me
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Chapitre
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Sa
publia
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à
Addi
Régle
&Emjections
agroflit
dont
il
rouvent
Lepre
les
Signes de la mort , du Mémoire préſenté au
Roi , du Projet de Réglement pour empêcher
les enterremens précipités , & de diverfes
hiftoires de perfonnes rappellées à la vie ,
après avoir été réputées mortes. Ces hiftoires
font celles qui ont été découvertes par
l'Auteur pendant le tems qui s'eft écoulé
entre la publication de fon premier ouvra
ge & celle de fon Mémoire. M. Bruhier ,
en faifant réimprimer la premiere partie
de fa Differtation , lui a donné une forme
nouvelle. Chaque paragraphe de la Théle
de M. Winflow ayant un objet particulier ,
notre Auteur à fait de chacun de ces objets
le fujet d'un chapitre.On verra dans le premier
, qui eft le plus long de tous , beaucoup
d'obfervations & de réflexions nouvelles
. Il n'y a aucun des autres chapitres,
qui n'ait aufli fa part des augmentations .
Quant aux corrections , il y en a d'effentielles.
Celle qui regarde un ufage du troifiéme
fiècle , eft de ce nombre.
Dans le fecond volume eft la derniere
Partie que M. Bruhier ajoûta en 1745 à ſa
Differtation , & à laquelle il n'a rien changé.
Cette feconde Partie renferme neuf
Chapitres. L'Auteur examine dans le
premier
, fi l'on doit ajoûter foi aux hiftoires.
F iij
1
་ པམས ་ མས }
vuaccule lo
guer fouv
adignes
atce reprod
ant
Epit
e
l'utilité
Brubier ,
prouver , par plufieurs faits , la poffibilité
de quelques événemens racontés par Pechlin
, & M. Bruhier y parle des fecours
qu'on peut donner aux Noyés. Les moyens
de rappeller à la vie quelques - uns des miférables
qui ont fubi le fupplice de la corde
, font la matiere du troifiéme Chapitre.
M. Bruhier , dans le quatrième , parle des
femmes qui meurent enceintes , & des enfans
réputés morts en venant au monde ..
Dans le cinquiéme & le fixiéme Chapitres
, il parcourt les differentes caufes , foit
intérieures , foit extérieures , qui peuvent
produire de fauffes apparences de mort . Il
employe le feptiéme à répondre à plufieurs
objections. Le huitiéme traite des ouverrures
fimples & des embaumemens . Notre
Auteur récapitule dans le dernier Chapitre
toutes les épreuves qu'on peut faire
pour éviter l'inconvénient d'inhumer une
perfonne tandis qu'elle eft encore en vie .
Ce volume eft terminé par un Supplément
contenant diverfes obfervations , dont M.
Bruhier n'a eu que depuis peu connoiffance .
9
Ouvreles
SurPabu
D'enterr
Chacha
L'Addition au Mémoire préfenté au Roi
ne forme point, ni dans l'un ni dans l'autre
volume , un article. féparé , parce quelle
a été fondue dans ce Mémoire .
Et
déja
De cland
Αγούτα
Quifer
Pourb
Dont
Veut
Entel
Où1
Arrê
Coll
11 a
Qu
Ce
Ca
B
ilité
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Ditre.
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foit
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ort. Il
fieurs
ouver
.
Notre
Chapi
faire
cr
une
en
vie
.
lément
ont
M.
lance
au
Roi
l'autre
quelle
prodiguer fouvent leurs éloges à des ob
jers peu dignes d'être chantés. On ne fera
point ce reproche à M. de la Soriniere ,
en lifant l'Epitre fuivantè. Il y loue avec
juftice l'utilité du Livre de notre Auteur .
Brubier , ton immortel ouvrage
Ouvre les yeux à bien des gens
Sur l'abus , le cruel ufage
D'enterrer les morts tout vivans.
Chacua frémit , ne peut s'en taire ,
Et déja dans fon teftament ,
De claufe expreffe &falutaire ,
Ajoûte un petit Supplément ,
Qui fervira de Réglement ,
Pour brider l'héritier avide ,
Dont l'empreffement homicide
Veut nous loger trop promptement
En telle Eglife ou Cimetiere ,
Où nous repoferions long-tems.
Arrêt fatal aux furvivans .
Collatéraux, auront beau faire
Il attendront affurément
Quatre jours impatiemment.
Ce n'eft pas trop en telle affaire.
Car je t'avoueraj fans myftere ,
Bruhier , qu'il me déplairoit fort ,
F
es Arts ,&
De me voir vif après ma mort.
M. de la Soriniere eft le feul Poëte qui ait
célébré l'ouvrage de M. Bruhier , mais en
récompenfe prefque toutes les Sociétés fçavantes
du Royaume ont honoré authentiquement
de leur approbation le zéłe de ce
Médecin. Les jugemens que nos principales
Académies ont portés de fon Livre ,
font à la tête du premier volume. Celle
d'Angers , non contente d'un témoignage
verbal de fon eftime , a aggrégé l'Auteur
à fon Corps , dans une affemblée extraordi
nairement convoquée à cet effet.
Paris, Hiftor
Prince d
Paris,chez
Jacques , vis
Grand; à Rh
olumes in-
Nousne
Historique
ous a été
ême,fi d
partdel'
Suppofeq
elle
pourn
Quelque glorieux que foient de pareils
fuffrages , M. Bruhier mérite un prix encore
plus flatteur. C'est la reconnoiffance
de tous les hommes pour le fervice qu'il
s'efforce de leur rendre , en tâchant de les
dérober à un péril dont ne font pas exemts
ceux qui femblent devoir moins le redouter.
Joignons nos voeux à ceux du Public,
pour que l'autorité légiflative affûre l'exécution
d'un projet fi louable & fi important.
•
CHRONOLOGIE Hiftorique & Univerſelle,
qui contient tous les événemens mémorables
, arrivés depuis le commencement du
monde , avec leurs époques & leurs prinméthode
Prospectus
leurs
Porigin
enfans
durée
batail
Pintere
»
venti
"
tout
far
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cul
me
#
211
qui
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és fçahentie
de ce
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Livre,
Celle
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Auteur
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pareils
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ice qu'il
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s exemts
e redou-
Public
,
Cire l'exé
fi impor.
niverfelle
,
mémoracement
du
curs
prin
Paris , Hiftoriographe du Cardinal Evêque
Prince de Liége. A Liége , & fe vend
à Paris , chez Bordelet , Libraire , rue Saint-
Jacques , vis- à- vis le Collége - de Louis le
Grand ; à Rheims , chez Deffaint , &c. 20
volumes in- 8 °.
Nous ne connoiffons cette Chronologie
Hiftorique , &c. que par une annonce qui
nous a été envoyée , & nous ignorons
même , fi cette annonce nous vient de la
part de l'Auteur ou de celle du Libraire.
Suppofé que nous la tenions du premier ,
elle pourra fervir à juger du ftyle & de la
méthode de l'ouvrage. Selon l'efpéce de
Profpectus en queftion , » ce Livre marque
" l'origine primordiale des peuples &
» leurs defcendances refpectives par les
» enfans de Noé , l'étendue des pays , la
» durée de chaque Etat , les guerres , les
» batailles , les Traités ; les alliances , les
» intérêts , les moeurs , les ufages , les in-
» ventions , les Arts , & c . On y trouve
» tout ce qui peut fe dire fur la Divinité ,
» fur les Anges , &c. les preuves des Re-
» ligions Juive & Chrétienne ; les diffi-
» cultés de l'Ecriture expliquées confor-
« mément au texte Hébreu & Samaritain ,
ainfiqu'aux verfions & paraphrafes Chal-
Fv
A
93
»
་་ པ TALLY
le plusprop
pit , à nour
igion .
L'annonce
-feuleme
» dans l'ordre de leurs dates , avec les raifons
de leur inftitution , & leur compa-
>> raifon avec celle des Nations voisines ;
» les prophéries difcutées , & l'histoire des
Prophétes ; .... l'origine de l'Idolatrie
» des Egyptiens , communiquée aux autres
peuples par les Phéniciens ; l'hiftoire &
» la génération des faux Dieux ... la defcription
de tous les Etres créés ... tour
ce que l'Aftronomie & la Phyfique ont
» de plus curieux ; tout ce que les Anciens
» ont écrit des enchantemens , des ani-
» maux , de leurs voix , de ceux qui ont
» parlé , de leurs penfées , de leurs connoiffances
.... ce qui a été rapporté du
» Paradis terreftre ; la démonſtration de.
» l'endroit où il étoit ; ce qui concerne la
» grace du premier homme , fa nature , ſa
» chûte .... toutes les notions des anciens
»peuples touchant la création , le Ser-
» pent , le Déluge .... des remarques
fur
la Tour de Babel , fur la confufion des
Langues , fur les Langues des Hébreux ,
» des Chananéens , des Phéniciens , des
» Carthaginois , & fur leur affinité ... les
»hypothéfes des Philofophes anciens &
» modernes .... toutes les objections des
impies & des athées avec leur réfutation ;
s
connus,
Lybiens
Hircanic
Etheocle
ens,des C
liftins ,
Bootie
tens
,
des
ometen
anecdot
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curieu
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Ser
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on
des
breux
,
s , des
5,
...les
ens &
ns des
ation
;
» le plus propre à former le coeur & l'ef
» prit , à nourrir la piété , à inſpirer la Re
ligion ......
"
L'annonce ajoûte que l'Auteur donne ,
non-feulement l'hiftoire des peuples les
plus connus, mais encore celle des Scythes,
des Lybiens , des Ethiopiens , des Bactres ,
des Hircaniens , des Parthes , des Crétois ,
des Etheocletes , des Curetes , des Acarnaniens,
des Corybantes, des Aborigenes , des
Philiftins , des Iduméens , des Ammonites,
des Bootiens , des Myniens , des Meffeniens
, des Thyrintiens , &c. Elle nous.
promet en même- tems une infinité d'articles,
des anecdotes par centaines , & des faits des
plus curieux , qui ne font ni dans les Diction
naires univerfels , ni dans les Auteurs modernés
les plus diffus.
On peut avoir cet ouvrage pour 36 liv.
Il faudroit méprifer beaucoup l'érudition,
pour négliger d'acquérir tant de connoif
fances moyennant un prix fi modique.
EPITRE à M. de Voltaire. A Paris , chez
Prault , fils , Libraire , Quai de Conty , à
la Charité , 1749.
La plus grande partie de cette Epirre a
déja été imprimée dans un Mercure , * mais
* Second volume de Décembre 1748.
F vi
P པ
re. Elle eft d'un jeune homme de dix-neuf
ans , nommé M. Bafton , & l'on pourroit la
croire de M. de Voltaire , s'il n'y étoit pas
loué. Le fort de cet ouvrage eft de ne paroître
que tronqué. M. de deCrebillon , qui
en a été l'Approbateur , a exigé par modeftie
, que l'Auteur en retranchât ces quatre
vers.
Crébillon , confondant le fang avec les larmes
'Au fein de la terreur me fit trouver des charmes ,
Tant il fçut exprimer par ſes mâles accords ,
Et les fureurs du crime, & l'horreur des remords.
ic parM
traiteen ver
alon
trou
Monumens
Antiqu
fort. Par te
e
Librair
QUESTION nouvelle & intéreffante fur l'Electricité
, propofée par l'Académie de Di.
jon , & traitée par M. l'Abbé de Mangin ,
Docteur , Prieur de S. Antoine. A Paris ,
chez Delaguette , Imprimeur-Libraire , rue
Saint Jacques , à l'Olivier, 1749. Brochure
in- 12 , avec figures.
Voici
qu
Tantôt
c'ef
,dansfo
Hentefou
Vavincible
On a vû dans leMercure d'Octobre , que
Mrs de l'Académie de Dijon auroient défiré
d'avoir deux Prix à diftribuer , pour pouvoir
en donner un à M. l'Abbé de Mangin.
Sur l'invitation qu'ils lui ont faite de rendre
fa Differtation publique , il s'eft déterminé
à la faire imprimer.
L'AMOUR des François pour leurs Rois ,
Tantor
ce
à
côté
le
cour
Et
Amour
lui
Commeà
Cene
De
cet in
dree
Et
metP
Puis
-neuf
oit la
t pas
e pa-
, qui
= mosqua
mes ,
rmes ,
5 ,
mords.
traité en vers , avec des notes hiftoriques ,
où l'on trouve la defcription des plus beaux
Monumens de la Ville de Paris , & de ceux
de l'Antiquité , qui peuvent y avoir rapport.
Par le même Auteur , & chez le même
Libraire , 1749 .
Voici quelques morceaux de cette Ode,
Tantôt c'eft un Cirque admirable ,
Qui , dans fon contour raviſſant ,
Préfente fous un air affable
L'invincible Louis le Grand.
fur
l'Ede
Di.
Hangin
,
Paris ,
rue
re ,
rochure
ore, que
nt déliré
our
pou-
Mangin
.
dé
renft
déter
rs
Rois
,
++
Tantôt ce Roi , comblé de gloire ,
Eſt à côté de la victoire ,
Qui le couronne de ſa main :
Et jufques au Palais Ædile
Amour lui trouve un domicile ,
Comme à Célar chez le Romain.
**
Ce n'est là qu'une foible eſquiſſe
De cet incomparable amour.
Il dreffe un brillant édifice ,
Et met l'hymen en tout fon jour.
***
Puis par des Portes triomphales
Embellirent de leurs cifeaux ,
Il éternife la mémoire ,
Il fait aux yeux toute l'hiſtoire"
De nos plus célebres Héros.
:
Si les emblêmes , les devifes ,
Ont pour nous quelques agrémens ,
Amour en a des plus exquiles ,
Et qui plairont dans tous les tems.
**
D'abord au Ciel il prend les Aftres ,
Puis , il en forme des Pilaftres ,
Et peint les mois & les faifons.
Marly , tu fçais tout le mystére.
C'eft un Soleil qu'il mit fur terre ,
Suivi de fes douze Maiſons.
***
Arles dédie un Obélifque ,
Qui furmonté d'un fameux Difque ,
Etale à jamais la grandeur ,
Et par un courfier magnifique
Bordeaux annonce , apprend , explique
Quelle fut fa haute valeur.
GrandRoi ,fa
This,
Prolon
Wenontpas
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Extra
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Après
Topola
Lati
19.
ရင်
decline
Phius , Ptolomée & Ramife ,
N'en ont pas encore d'affez beaux.
Par la lecture de ces fragmens , on
fentira que M. l'Abbé de Mangin , dès qu'il
prenoit le parti de publier cet effai Poëtique
, ne pouvoit fe difpenfer d'y joindre
un grand nombre de notes.
On fe propofe de donner au Public les
Paftorales & les Géorgiques de Virgile ,
en trois petits volumes in- 8 ° . fous le titre
fuivant :
PUBLII VIRGILII MARONIS. BUCOLICA
IT GEORGICA . Ordine perpetuo , interpretationibus
Gallicis , exemplis fere innumeris
Dictionario Latino- Gallico fimul & Poëtico ,
argumentis , annotationibus Differtationibufque
nonnullis illuftrabat A. Bourgeois , Parochus
S. Germani & in Collegio Crefpiaco-
Vallenfi Primarius , ad ufum puerorum Linguam
Latinam edifcere incipientium.
Extrait de la Préface que M. Bourgeois
doit mettre à la tête du premier volume.
Après une grande variété de Méthodes
propofées pour faciliter aux enfans l'étude
du Latin , on convient affez unanimement ,
1. qu'ils doivent fçavoir au moins les
déclinaifons , les conjugaifons & les prind'en
venir à l'explication des Livres : 2°.
que le grand fecret pour leur donner l'intelligence
de cette Langue , eft de les
mettre , le plutôt que
le plutôt que l'on peut , dans la
lecture des bons Auteurs. Une Grammaire
Latine , claire & précife , eft fuffifante
pour donner à un enfant la connoiſſance
de ce qu'il ne doit pas ignorer , quand il
eft tems de le faire paffer à l'explication ;
mais ce fecours en demande un autre que
nous n'avons point.
nesont fa
dez
directem
doittacho
nçant l'étu
donc d
int affezin
temsque
untems
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dans
Woir ex
De tous les anciens Auteurs qui ont
écrit en Latin , il n'y en a aucun qui foit
tel qu'il le faudroit pour ceux qui commençent
à étudier certe Langue. On s'eft
efforcé de fuppléer à ce défaut, en mettant
entre les mains des jeunes gens des livres
& des recueils faits à leur ufage. Je loue
fort ceux qui ont confacré leurs veilles à
ces fortes d'ouvrages : leurs vûes étoient
très-bonnes : il me paroît néanmoins qu'ils
fe font beaucoup éloignés du but où ils
devoient tendre. Il s'agiffoit , à mon avis ,
de trouver le grand fecret dont j'ai parlé
, & de mettre le plus promptement
qu'il étoit poffible la jeuneffe à portée
de puifer dans les vraies fources &
d'apprendre le Latin de ceux-mêmes qui
l'ont écrit & parlé avec le plus de pu-
>
короге
ce quin
Quel
explic
veront
fortes !
jours
1º.
de
ch
fous-
2°
r l'inde
les
ans la
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Diffance
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qui
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On
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> mettant
des
livres
. Je
loue
S veilles
i
es étoient
pins
qu'ils
but
où ils
mon
avis
,
at j'ai
par
mprement
à portée ea
& urces
,
mêmes
qui
lus
de pu
པས་ བསབཅ ས ་ པ བསད་ ་
LIV པསསསས་ Pསཔ
affez directement à cet unique but , auquel
on doit tâcher d'atteindre , même en commençant
l'étude de la Langue Latine. J'eftime
donc que toutes leurs productions
font affez inutiles , & je me perfuade que
le tems que l'on employe à les expliquer ,
eft un tems prefque entierement perdu
s'il eft vrai qu'on puiffe aifément s'en paffer
, & entrer tout d'un coup dans la lec
ture des Auteurs Latins, même les plus difficiles
or je prétends que la chofe eft trèspoffible
& très-aifée : il ne faut pour cela
qu'applanir les difficultés , & rendre l'explication
de ces Auteurs , plus facile encore
que ne l'eft celle de ces Livres , affez
mal faits , qui font aujourd'hui fi à la mode
dans nos Colléges . C'eft ce que je crois
avoir exécuté dans l'ouvrage que je me
propofe de préfenter au Public , & voici
ce qui me le fait croire.
:
Quelque Auteur Latin que l'on donne
à expliquer à des Commençans , ils y trou-
• veront toujours des difficultés de quatre
fortes , & qui , felon un Sçavant de nos
jours , confiftent ,
1º. A faire ou à retenir la conftruction
de chaque phrafe :
2º. A trouver de foi - même les mots
fous- entendus :
4°. A choilir dans un Dictionnaire la
fignification propre de chaque mot.
A ces quatre difficultés j'en ajoute une
cinquième , qui confifte à trouver un tour
François pour traduire les phrafes Latines
qu'on ne peut rendre mot à mot. Or
j'applanis ces cinq difficultés dans l'ouvrage
propofé , dont voici le plan .
I. A côté du texte eft la conftruction de
chaque phrafe les mots y font rangés
comme ils doivent l'être
:
pour
former une
Hotel elle
enufe de
preffions
t ou pe
explique
ats de
ut
reven
mer da
is
comp
ansles i
entot ,
terçois.
me pout
o
desd
phraſe Françoiſe , quand on les traduira
les uns après les autres. Je ne m'écarte de
ce fentier qu'à l'occafion de certains termes
qu'on ne peut déranger , fans pécher.
contre les régles de la Grammaire Latine ,
qui apprend elle- même où on doit placer
ces mêmes termes , quand il eft queſtion
de traduire. On ne trouvera pas plus
d'embarras dans quelques phrafes , dont
la conftruction ne paroît pas bien faire au
premier coup d'oeil , & où elle est toutefois
exacte , fi on prend un tour François con- ⚫
Venable. Exemples : Mihi eft fiftula , j'ai
une flûte. Suberunt tamen pauca veftigia :
il reftera néanmoins encore quelques veſtiges
, & c .
Quand un mot répété eft mis pour la
tuded
II.AI
ment
oftru
dansle
Terque
tes un
mesfi
gules
III.
place
fans
fions
quee
re la
e une
tour
atines
. Or
Ouvra
ion de
rangés
er une
aduira
arte de
ps terpécher
Latine
,
placer
ueſtion
as plus
, dont
faire
au
Dutefois
is conula
,j'ai
veftigia
:
es
velti
pour
la
auquel elle eft finonyme en pareil cas.
J'en ufe de même par rapport à certaines
expreffions , dont la fignification me paroît
ou peu, ordinaire , ou équivoque,
J'explique encore tout au long quelques
bouts de phrafes , dont le tour Latin ne
peut revenir à notre maniere de nous exprimer
dans notre Langue , & je les traduis
communément tout à la lettre , ou
dans les interprétations dont je parlerai
bientôt , ou dans le Dictionnaire Latin-
François. C'eft-là ce que j'ai jugé néceffaire
pour lever la premiere & la cinquiéme
des difficultés qui fe rencontrent dans
l'étude de la Langue Latine.
II. A l'égard de la deuxième , je l'ai totalement
applanie , en fuppléant dans la
conftruction tous les mots fous- entendus
dans le texte. Sur quoi il eft bon d'obſerver
que les mots fuppléés font avec les autres
une phrafe fuivie , au lieu que les termes
finonymes en font feparés par des virgules
mifes devant & après.
III. Avec le fecours des interprétations
placées au bas des pages , on apprendra
fans peine la fignification jufte des expreffions
figurées : elles у font toutes expliquées
& traduites d'abord à la lettre , &
H
群
ommençans
fa. La
rail
la
tionnaire
Latin ef
grand
different
qui che
blument
ionsil d
2 point à
aceici : 1
p.D'aill
montré d
ces interprétations qui font affez étendues
à caufe de leur grand nombre . Elles renferment,
1 ° .beaucoup d'exemples tirés des
meilleurs Auteurs , où l'on peut voir ce
que Virgile a emprunté de fes prédéceffeurs
, & ce que fes fucceffeurs ont emprunté
de lui , par rapport à l'élocution &
aux termes de la Langue Latine : 2 °. beaucoup
d'expreffions & de mots finonymes ,
avec une traduction prefque toujours littérale
de plufieurs endroits qui pourroient
embarraffer les Commençans : 3 ° . de courtes
notes , qui développent davantage
penſée du Poëte , qui font connoître l'ufage
& la proprieté de certaines chofes , & c,
4. des obfervations fur la Grammaire ,
fur l'élegance du ftyle , fur les expreffions
extraordinaires , &c. Ces interprétations
font écrites en François , & avec les grandes
notes qui font à la fin de chaque volume
, elles forment un Commentaire complet
fur les Paftorales & les Géorgiques de
Virgile.
Préfa
Jaj
deffus,
IV. La quatriéme difficulté qui fe rencontre
dans l'étude du Latin , & qui confifte
à trouver dans un. Dictionnaire la
fignification propre de chaque mot , m'a
paru tout-à- fait infurmontable pour des
Dictio
ignific
ombre d
respl
i
e
pou
les,
C
Ment,
q
re 9
de
l'Aud
Vera
maisfe
e
des
Nouve
cil
dues
= rens
des
oir ce
écelat
em
ion
&
beauymes
,
urs lit
croient
e courtage
la
e l'ufaes
, &c,
offre. La raison de ceci eft , que dans nos
Dictionnaires ordinaires un feul & même
mot Latin eft prefque toujours fuivi d'un
affez grand nombre de fignifications tou
tes differentes . Delà il arrive qu'un enfant
qui cherche ce même mot , ne peut
abfolument fçavoir à laquelle de ces fignifications
il doit s'en tenir. Je ne m'arrêterai
point à prouver en détail ce que j'a
vance ici : l'expérience ne le prouve que
trop . D'ailleurs M. Vallart l'a clairement
démontré dans l'addition qu'il a faite à la
belle Préface de fes Paraboles Evangéliques.
J'ajouterai feulement à ce qu'il dit
la-deffus , qu'on chercheroit envain , dans
les Dictionnaires à l'ufage des Colléges ,
la fignification propre d'un très-grand
nombre de termes. J'ai remarqué dans ces
Livres plus de cent omiffions de cette efpéce
pour ce qui concerne les Eglogues
feules . C'eft pour remédier à cet inconvénient
, que j'ai compofé le petit Dictionnaire
, qui fuivra immédiatement le texte
de l'Auteur. Chaque volume aura le fien.
Il fera fait de façon , qu'on ne pourra ja
mais ſe méprendre fur la fignification propre
des mots que l'on cherchera , & qu'on
trouvera prefque toujours au premier coup
d'ail les termes dont on aura befoin,
maire
,
reflions
Etations
es granquevo
re comques
de
fe renqui
connaire
la
m'a
not , pour
des
1
Voilà ce que j'ai fait en faveur des
Commençans. Avec ces fecours , ceuxmêmes
d'entr'eux , qui paroiffent n'avoir
pas beaucoup de difpofition , peuvent faire
des progrès très-rapides dans l'explication
de Virgile. J'en ai fouvent fait l'expérience
, & j'ai toujours réuffi en fuivant cette
méthode .
la vied
de
con
grande
mencent
1 °. J'exige de l'enfant qui fçait à pen
près la Grammaire Latine , qu'il cherche
tous les mots dans le Dictionnaire Latin-
François , & qu'il les écrive exactement
dans un cahier avec les fignifications propres
aux endroits qu'il explique.
it,cen'
Te fais
Pr
tage des
serud.s,
tropbonn
2º. Je lui fais expliquer la conftruction ,
telle qu'elle eft à côté du texte , & s'il en
a oublié quelques mots , je lui en rappelle
le fouvenir , ou bien je lui permets de
confulter le cahier où il les a écrits.
ont la
vo
de
trouve
nt
Mait
de
très
Dictio
Meulem
endra
Hiftoir
e
nature
3°. Quand il entend bien la conftruction
, je lui laiffe quelques momens pour
fe difpofer à l'explication du texte , qu'il
rend bientôt après avec autant de netteté
que de précision . Je ne fais faire ces opérations
que quatre ou cinq jours de fuite.
Après ce tems là l'enfant marche feul , je
veux dire qu'il n'a prefque plus befoin
que de fon Livre pour préparer fa verfion,
& même pour traduire avec affez de fidélité.
Latin
,
les
C
faivro
en
la
2.
On
les
qu
S.Eli
Le
evé,
in
all
ur des
, ceux
.
n'avoir
nt
faire
lication
périen
nt
cette
tà pen
cherche
e Latinctement
ons pro
truction
,
& s'ilen
rappelle
rmers
de
ts.
conftrucmens
pour
exte
, qu'il
de
netteté
e ces
opé
s de
fuite
.
he
feul
, je
lus
befoin
la
verfion
, ez
de
fidé
eft aifé de concevoir que mon travail fera
d'une grande utilité pour les enfans qui
commencent à étudier le Latin. Quoiqu'il
en ſoit , ce n'eſt point là l'unique but que
je me fuis propofé : j'ai encore eu en vûe
l'avantage des jeunes gens qui ont mal fait
leurs études , ou qui les ont abandonnées
de trop bonne heure . Ceux d'entr'eux qui
auront la volonté , ou qui feront dans la
néceffité d'entendre un peu la Langue Latine
, trouveront dans mon Virgile un excellent
Maître , fous lequel ils pourront
faire de très-grands progrès en fort peu de
tems.
•
Le Dictionnaire de chaque volume fera
non-feulement Latin - François , mais il
contiendra encore un abregé de la Fable ,
de l'Hiftoire , de la Géographie , de l'Hif
toire naturelle , &c. Cet abregé fera écrit
en Latin , parce que je le crois inutile
pour les Commençans. Les grandes notes,
qui fuivront le Dictionnaire , feront écri
tes en la même Langue pour la même raifon.
On trouvera dans ces notes bien des
chofes qu'on chercheroit inutilement åilleurs.
Elles feront indiquées dans la Préface.
Le premier volume eft entierement
achevé , & je travaille à mettre la derniere
main aux deux autres.
TCS Licies
maladies
ا ل
TRAITE
Duplain , T'Hiftoire Navale d'Angleterre , me Aut
depuis la conquête de ce Royaumepar les Nors ,chez
mands en 1.066 , jufqu'à la fin de 1734, damein- 12
traduite de l'Anglois de Thomas Lediard
Secretaire d'Ambaffade , avec une Préface & les ince
critique, Cette impreffion fe fait en quatre
Auteur
volumes in- 4° . avec des caractéres neufs &
oiffance
fur de très-beau papier .
alone,Li
Les mêmes Libraires viennent de pu- ERMONS
blier une très -belle édition , fort augmen- M.Jer
tée , en quatre volumes in- 8 ° . des
Effaise
&
fur Hiftoire des Belles - Lettres , des Sciences es
11-12
& des Arts , par M. Juvenel de
Cariencas
.
condd
Paris
,
,d
uffins.
ACTA SANCTORUM Septembris , collecta ,
digefta , Commentariifque & obfervationibus
illuftrata à Joanne Stiltingo , Joanne Lımpeno
, Joanne Veldio P, M. Conftantino
Suiskeno. Tom. II. Antuerpiæ , apud Bernardum-
Albertum Vander Plaffche , ann .
1748 , in-folio.
•
DE LA NOURRITURE de Pythagore , à
l'ufage de la Médecine , par M. Cocchi ,
LES
AM
re
nouv
ifion.
breas
49.
LA REC
branc
de l'Imprimerie
de François Mouke.
Aeédit
Florence , vol. de 84 pages in-4° . L'ouvra,
›ge eft en Italien.
DES MALADIES des yeux , par M. Herman
Boerhaave , à quoi l'on a joint ſon introduction
à la pratique clinique ; fes lecons
fur la pierre , quelques defcriptions
de
pagnie
Arme
MEMO
x
éve
fur 1
les Nor
- 1734,
_ediard ,
Préface
en quatre
s neufs
&
nt de pu
augmen
des Effais
desSciences
Cariencas
s , colletta,
rvationibus
oanne Lim
Conftantins
ария
Вето
fiche
, a
A
3
A Paris , chez Briaffon , rue Saint Jacques.
Volume in-12 . de 370 pages .
TRAITE ' des Systêmes , où l'on en démêle
les inconvéniens & les avantages ,
par l'Auteur de l'Effai fur l'origine des
connoiffances humaines. A la Haye , chez
Neaulme , Libraire , 1749.
SERMONS & Homélies fur le Carême
par M. Jerôme de Paris , ancien Grand
Vicaire & Official de Nevers. Trois volume's
in-12 . Le premier de 512 pages ,
le fecond de 537 , & le troifiéme de 520 .
A Paris , chez Didot & Nyen , Quai des
Auguftins.
LES AMUSEMENS du coeur & de l'efprit.
Suite nouvelle . Tome fecond , premiere
divifion. A Paris , chez la veuve Piſſot ,
Moreau , de Bure , l'aîné , & Barrois ,
1749 .
LA RECHERCHE de la vérité , par le P.
Malbranche. Quatre volumes in- 12. Nouvelle
édition . A Paris , chez Ganeau &
Compagnie , Libraire , rue Saint Severin
aux Armes de Dombes.
ythagore
, i M.
Cocchi
Mouke
4°. L'owere
par
M.
Her
joint
fon
in
ique
;fes
k
defcriptions
le
de
paux
MEMOIRES & réflexions fur les princiévenemens
du Regne de Louis XIV.
& fur le caractére de ceux qui y ont cû la
G
chez le même.
LES OEUVRES de M. de Crebillon , en
trois volumes in- 12 . petit format , chez le
même. Nouvelle édition . On trouvera
chez le même Libraire le troifiéme volu
me des OEuvres de cet Auteur , en faveur
de ceux qui ont les précédentes éditions,
Ce troifiéme volume contient les Tragédies
de Xerxés & de Catilina , & les Difcours
Académiques de M. de Crebillon .
oùl'on
es Ecri
Eco
LES VIES des Hommes illuftres de la
France , continuées par M. l'Abbé Péran ,
Licentié de la Maifon & Société de Sor
bonne . Tome dix-feptiéme. A Amfterdam ,
& fe vend à Paris , chez le Gras , grande
Salle du Palais , à l'L couronnée , 1749 ,
in- 12.
>
C
mencen
Thoma
&publ
en The
bery, 17
Guillau
eteet
es,17
LILI
Ducang
Dalma
Bolnie
derable
puis le
Prefbos
Empe
Hong
LETTRES de Rouſſeau fur differens fujets
de Littérature. A Geneve , chez Barillot
fils , 1749. Trois volumes in- 12 .
LEÇONS de Phyfique expérimentale
par M. l'Abbé Nollet de l'Académic
Royale des Sciences , de la Société Royale
de Londres , & Maître de Phyfique de
Monfeigneur le Dauphin . Volume in- 12 .
de 535 pages. Tome quatrième. A Paris ,
chez les freres Guerin , rue Saint Jacques ,
vis-à- vis les Mathurins , à Saint Thomas
d'Aquin , 1748 .
ompr
face ,
TR
riptio
te
re
n
tal
tèsn
Avi
Girard
7, en
hez
le
ouvera
evolu
faveur
itions,
Tragé
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Pérans
de Sor
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grande
, 1749
,
ens
fujets
z Barilla
- 12.
imentale
,
'Académie
ciété
Roya
hyfique
de
ume
in-12, 2. AParis
,
nt Jacques,
Qui eni a falei par le paque
les Ecrivains qui ont fleuri en Angleterre,
en Ecoffe & en Irlande , jufqu'au commencement
du dix-feptiéme fiécle , par
Thomas Tanner , Evêque de Saint Afaph
& publiée par David Wilkins , Profeffeur
en Théologie , & Chanoine de Cantorbery
, in fol. de 788 pp. A Londres , chez
Guillaume Bowyer , aux dépens de la Société
établie pour l'avancement des Lettres
, 1748. L'ouvrage eft en Latin.
L'ILLYRIE ancienne & nouvelle de M.
Ducange , ou l'Hiftoire des Royaumes de
Dalmatie , de Croatie , d'Efclavonie , de
Bofnie , de Servie & de Bulgarie ; confi
dérablement augmentée , & continuée depuis
les premiers tems jufqu'à préfent. A
Prefbourg en 1746. L'ouvrage , dédié à
l'Empereur & à l'Impératrice Reine de
Hongrie , eft de 422 pages in fol . fans y
comprendre l'Epitre Dédicatoire & la Préface
, de feize
pages .
TRAITE' de la Céphalatomie , ou Defcription
Anatomique des parties que la
tête renferme. Ouvrage enrichi de figures
en taille douce , deffinées & gravées d'après
nature , par J. B*** , Chirurgien Juré
nt
Thomas
d'Avignon
.
A
Avignon
,
chez
François Girard , Imprimeur-Libraire , l'lace Saint
G ij
Epitre Dedicatoire , la Preface & la Iable
des titres , qui en font feize .
Avis pour la conduite d'un jeune homme
, par M. le M. D ***** . AVitry , chez
Jean - François Jobart , Libraire fur la Place
, vis- à- vis l'Eglife de Notre- Dame ,
& à Paris , chez Defaint & Saillant , Libraires
, rue Saint Jean de Beauvais , 1748.
Brochure in- 12 . de 102 pages , non compris
24 pages pour deux Epitres Dédicatoires
; l'une de l'Editeur à la Nobleffe de
Champagne , l'autre du Libraire de Vitry
à M. le Marquis de Puyfieulx , un avantpropos
& une Préface de l'Editeur.
rologe
ge des
ime au
donnera
vres c
Caux qu
davance
PLAN
Roi de
tieres,
NOUVELLE EDITION du Martyrologe
Romain. A Rome , chez Jean - Marie Salvioni
, Imprimeur du Vatican. Cette édition
a été augmentée par le Pape Benoît
XIV. de plufieurs piéces importantes , &
en particulier d'un grand nombre de nouveaux
Saints de divers Ordres Réguliers,
Elle est encore enrichie de beaucoup d'Eftampes
& d'autres tailles douces , relatives
au Martyrologe de ces mêmes Saints . Le
prix de cet ouvrage qui eft in-fol. eſt de
huit écus Romains.
glée d'u
antous
feconde
de
l'In
Le même Libraire imprime actuelle
ment in 40. ce Martyrologe , dont le prix
fera d'un écu Romain , pour ceux qui dès-
-4 .
EXP
Pruffe
par M
RE
Prince
1
tome
Vienn
D
Conte
dufa
gie ,
anci
gies
- la Ta :
ie homy
, chez
r la Pla-
-Dame
,
ant , Li-
5 , 1748
.
on com-
Dédica
bleffe
de
de Vitry
in avantr.
rtyrologe
Marie
Sal
Cette
édi
pe Benoît
& tantes
,
re de non-
Réguliers
.
coup
d'El
s , relatives
S ,
Saints
. Le
-fol. eft de
ne
actuelle
dont
leprix
Ceux
qui
dès
tyrologe a été traduit en Italien pour l'ufage
des Confreries Séculieres. On imprime
auffi in-4° . cette Traduction qu'on
donnera pour le prix de fix Jules , trois
livres environ monnoye de France
ceux qui jugeront
d'avance,
à
à
propos de payer
PLAN pour réformer la Juftice , que le
Roi de Pruffe a dreffé par Les propres lumieres
, & par lequel la procédure eft réglée
d'une maniere que dans le terme d'un
an tous les procès font jugés en premiere ,
feconde & troifiémé inftances. A Halle ,
de l'Imprimerie des orphelins , 1749 ,
in-4°.
EXPOSITION abregée du Plan du Roi de
Pruffe pour la réformation de la Juftice ,
par M. Formey , 1748 , in-4 ° . A Berlin.
RECUEIL important des monumens des
Princes dela Maifon d'Autriche . Premier
tome , qui fera fuivi de quatre autres . A
Vienne. L'ouvrage eft en Latin.
DICTIONNAIRE univerfel de Médecine ,
contenant l'explication de tous les termes
d'ufage en Médecine , Anatomie , Chirur
gie , Pharmacie , Botanique , &c. chez les
anciens & les modernes , où les étymologies
des mots , leurs differens fens font dé-
G iij
les vertus des remédes officinaux déterminées
, avec des régles exactes pour diftinguer
les bons des mauvais ; le tout tiré des
Auteurs originaux par J. Banow, Chymifte.
A Londres , chez T. Longman & C. Hite'h ,
dans Pater- nofter- Row , 1749 , in- 8°.
L'ouvrage eft en Latin.
pre-
DEUX LETTRES d'un Médecin de Londres
à un Particulier de Bath , dont la
miere contient des régles certaines & aifées
pour conferver la fanté , & prévenir
toutes les maladies jufqu'à un âge fort
avancé , avec des obfervations fur l'ufage
préſent du tabac , & fes effets fur le corps
humain ; la feconde montre l'abus d'avoir
recours aux empiriques , dont la pratique
n'étant point éclairée par une éducation
convenable , eft généralement confule &
très dangereufe. A Londres , chez Charles
Corbett , à la tête d'Addiffon , dans Fleetftreet
, 1749 , in- 8 ° . Ces Lettres font en
Anglois.
DISCOURS fur toutes les principales.
branches de la Religion naturelle , & fur
les vertus de la fociété , par Jacques Fofter.
Ouvrage propofé par foufcription à Lon
dres , chez Noon , dans Cheapfide ; chez
J. & P. Knapton , dans Lugdate-street , &
cara
fouf
fouf
mois
le fo
urag
H
par
Mor
chez
J
174
Ing
gear
Fort
kus
tro
où
s'el
qu
* de
R
m
' A
M
détermi
r diftin-
- tiré des
hymifte.
. Hite'h ,
, in-8°.
de Lonar
la pre
nes & ai
prévenir
âge fort
rPufage
T le corps
is d'avoir
a pratique
éducation
confule &
ez Charles
dans Fleet
res font en
principales
elle , & fut
quesFofter
tion à Lon
fide ; chez
e-Atreet , &
caractéres fur de bon papier. Le prix de la
foufcription eft une guinée , payable en
foufcrivant. Le premier volume a paru an
mois de Mai dernier , & on avoit promis
le fecond pour le mois d'Octobre. L'ouvrage
eft auffi en Anglois.
HISTOIRE de Pyrrhus , Roi d'Epire ,
par M. Jourdan , à Amfterdam , chez Pierre
Mortier , deux volumes in 12. & à Paris ,
chez differens Libraires .
JOURNAL du fiége de Bergopzoom en
1747 , rédigé par un Lieutenant- Colonel ,
Ingénieur volontaire de l'armée des affiégeans
, avec les plans de la Ville & des
Forts. A Amfterdam , chez Arkstée & Merkus
, 1750 , in- 12. Ce même ouvrage fe
trouvera auffi à Leipfick.
HISTOIRE des révolutions de France ,
où l'on voit comment cette Monarchie
s'eft formée , & les divers changemens
qui y font arrivés par rapport à fon étendue
& à fon Gouvernement. On y a joint
des remarques critiques & les faftes des
Rois de France , depuis Clovis jufqu'à la
mort de Louis XIV. Nouvelle édition.
A la Haye , chez Pierre Goffe & Adrien
Moetjens , 1749. Quatre volumes in 12 .
THEORIE du mouvement des Apfides
G iiij
B. A. A Paris , chez Gabriel François
Quillan , pere , Imprimeur- Libraire , rue
Galande , 1749 , in-4°.
ELEMENS de Colmographie , pour fervir
d'introduction à la Géographie & à
l'Hiftoire , par M. Buy de Mornas , à Paris,
chez Grangé , au Palais ; Jombert , Quai
des Auguftins ; Durand , rue Saint Jacques
; Defprez & Cavelier , même rue ,
1749 , in- ¡ 2 .
tende
avonsa
lật tếc
hia ac
farleT
Nou
fuvant
ST
M
Definte
PLINII CACILII SECUNDI Epiftola &
Panegyricus. Editio nova. Recenfuit & notis
illuftravit Joannes Nicolaus Lallemand , in
Marchiano Rhetorica Profeffor : Parifiis ,
apud Defaint & Saillant , 1749 , in - 16.
de 411 pages . On a joint à cette nouvelle
édition la vie de Pline lejeune , une Lifte
alphabétique des noms des perfonnes à
qui il a adreffé fes Lettres , & enfin des
notes pour les corrections du texte .
gra-
LETTRE Concernant le nouvel Art de
ver & d'imprimer les Tableaux . Par le
Sieur Gautier , Graveur du Roi , & ſeul
Privilégié pour les Planches anatomiques
en couleur naturelle , 1749 , in- 12 . De
l'Imprimerie de Bullot , Imprimeur du
Mercure .
On a lû la premiere partie de cette Letpar
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atomiques
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du
cette
Letcumul
чано
NOUS
avons appris avec plaifir , que le Roi , voulant
récompenfer les talens du Sr Gautier ,
lui a accordé une penfion de fix cens livres
fur le Tréfor Royal.
Nous sommes priés d'inferer ici l'article
fuivant.
E
STAMPE ICONOLOGIQUE , en forme de
Médaille , dont le Type repréſente le
Défintéreffement ; inventée & compofée
par MM. de Palmeus , pere & fils ; dédiée
& préfentée au Roi. Le fond de l'Eftampe
repréfente le Temple de la Paix d'après
un deffein antique.
EPITRE DEDICATOIRE.
SIRE ,
Les Peuples du berceau du monde , les.
Grecs , les Romains , déifierent les Hommes
Aluftres , les Héros & les Vertus ; il étoit
réſervé aux fentimens généreux de vOTRE
MAJESTE , que le Défintéreffement , cet
auguste caractére de votre magnanimité , fût
revéréfous votre Regne glorieux .
Oferions- nous célébrer les vertus de VOTRE
MAIESTE' ? Non , SIRE. Nos expreffions
GY
nent à les admirer , & à fupplier très-humblement
VOTRE MAJESTE' , d'agréer cette
Eftampe iconologique , qu'ofent vous préfenter
ceux qui font , SIRE , de votre Majefté
les très -humbles , très - obéiffans , très-fidéles
Serviteurs & Sujets , DE PALMEUS ,
pere & fils.
Defcription de l'Eftampe Iconologique, en forme
de Médaille , ayant pour Type
Un Héros repréfentant le Défintéreffement
, placé fur l'Autel du Temple de la
Paix , coëffé d'un Cafque Impérial , &
vêtu d'une cotte d'armes , femée de Fleurs
de Lys ; il foule aux pieds la Difcorde & la
Jaloufie , & s'appuye de la main gauche
fur la tête d'un Lion , fymbole de la Puiffance
; il répand des richeffes de la droite ,
fymbole de fa magnificence , de fes graces.
& de fa générofité.
plon
Militai
La
d'une
blanch
Lycurgue & Scipion , illuftres dans l'antiquité
Grecque & Romaine , viennent
des Champs Elizées dans le Temple , pour
rendre hommage à ce modéle de vertu * .
Lycurgue , Athénien , furnommé Libis ,
vêtu de la pourpre , caractériſe les perfonnes
que le Roi honore de fa confiance ,
Voyez ci- après , page 156.
de Fle
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Roi
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ple
, pour
* dé vertu
mé
Libis
,
Mes
perfonconfiance
,
pion
Arri caracterile I Herolime du
Militaire de France .
La Nation Françoife , fous la figure
d'une femme à genoux , vêtue de gaze
blanche , ornée d'un manteau violet , femé
de Fleurs de Lys , repréſente les tendres &
fidéles hommages des Peuples pour le
Roi .
** La Juſtice & la Paix s'embraffent
dans le Temple. La Paix foule aux pieds
les attributs de la guerre , dont elle éteint
le flambeau , fymbole du repos rendu à
l'Europe par la générosité du Roi .
La Modération & la Concorde entrent
dans le Temple , pour joindre leurs hommages
à ceux de ces Divinités .
Les Nations , repréfentées fous leurs
differens caractéres , expriment avec allégreffe
la jouiffance du repos que la Paix
leur procure , & la facilité qu'ils espérent
avoir de cultiver les Sciences , les Arts , &
* Voyez page : 58.
** Pages , du Mandement de l'Evêque de Va-
Jence , du 15 Février 1749 , fur la publication de
la Paix .
re-
Le Recueil des Mandemens & des Difcours de
ce Prélat , pourroient fervir de Mémoires pour
tracer les vertus & les grandes actions qui caracté
rifent & font admirer le regne du Roi , Il feroit à
fouhaiter que l'on fit imprimer ce Recueil ,
G vi
"
La Légende Victorem vicit Pacis amor
exprime que l'amour du Roi pour fes Sujets
lui a fait arrêter le cours de fes victoires
pour donner la Paix à l'Europe.
L'Exergue 1748 marque l'époque fous
laquelle le Roi a planté les Oliviers de
la Paix fur les murs foudroyés des Villes ,
dont fes armes l'avoient rendu maître , &
qui deviennent les monumens éternels defa
juftice , de fa modération & de fa clémence.
Extrait de l'Hiftoire de Lycurgue.
Quoique nous foyions perfuadés que la
plupart des perfonnes , qui liront la defcription
de l'Estampe Iconologique , fçavent
l'Hiftoire de Lycurgue Athénien &
celle de Scipion , nous avons crû néceffaire
, pour ceux qui l'ignorent , d'en rapporter
l'abregé , afin qu'ils puiffent confulter
les Auteurs cités , pour y reconnoître
la reffemblance fidelle de ces Hommes
illuftres d'Athénes & de Rome , avec ceux
que nous perfonnifions par cette Iconologie.
, Lycurgue , Orateur d'Athénes furnommé
Libis , fils de Lycophron , fut
digne ,> par fes excellentes qualités , fes
14 YCHO
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Tent coneconnoî-
Hommes
avecceux
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, fur
ron
, fut
alités
, fes
la veneration de tous les necies .
Son amour pour la juftice & la vérité ,
des connoiffances fupérieures , fes fentimens
élevés , lui firent donner , l'an du
monde 3594 , l'adminiftration du Gouvernement
, dans laquelle il eut autant de
vertus qu'il avoit de devoirs à remplir.
Toujours renfermé dans le cercle étroit' que
tracent le Défintéreffement & l'Equité , il
n'afpira à d'autres récompenfes qu'à celle
d'être utile à fa Patrie , à laquelle il s'étoit
fi généreufement dévoué , que dans
le tems où les dépenfes de la guerre con
fommoient les fonds publics , il foutint
la République par fon économie & ſon
crédit.
Il établit des Loix , dont il corrigeoit
l'austérité par des manieres douces & affables
; il réprima le caractére rétif des
Athéniens , qui les portoit à fe plaindre
des refus équitables que ceux qui gouvernent
, font obligés de faire pour défendre
les Loix contre l'entreprife des Peuples .
Lycurgue chaffa d'Athénes les fainéans ,
les Poëtes fatyriques , les faifeurs de nou .
velles , & les gens de mauvaiſes moeurs .
Après avoir ainfi établi le bon ordre audedans
, il fe diftingua au dehors par la
fageffe de fa politique , & l'habileté de fes
བ་ ལ
foit concernant l'adminiſtration du Gouvernement
, & lorfque fon âge avancé
l'obligea de fortir de charge , il fit attacher
ce Journal à une colonne , faifant inviter
le Public de l'examiner.
Etant tombé malade , il fe fit porter
l'Affemblée pour y rendre perfonnellement
le compte exact de fa conduite , qui
fut unanimement applaudie * . Il mourut
très- regretté des Athéniens , qui honorerent
fa mémoire avec une diftinction particuliere
.
Extrait de l'Hiftoire de Scipion
Scipion , furnommé l'Africain , né l'an
du monde 3815 , fils de Publius Cornelius,
auquel il fauva la vie à la bataille du
Tefin , n'ayant pour lors que dix-fept à
dix- huit ans.
C'étoit un prodige de valeur & de pru
dence , plein de zéle & de la fidélité la plus
inviolable ; il en donna des preuves en
toutes occafions , principalement lorsqu'il
arrêta la Nobleffe Romaine , qui abandonnoit
Rome après la défaite de Cannes ,
Ville de la Poüille , dite à préfent , Cannata
deftructa.
Voyez Plutarque & Paufanias
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Cannes,
r, Canuves
en
Elpagne , apres la mort de ion pere & de
fon oncle , n'ayant pour lors que vingtquatre
ans. Il reconquit ce grand Pays fur
les Carthaginois en moins de quatre ans.
En 3844 , il prit en un feul jour la Ville
de Carthage- la-Neuve , fituée fur la Méditerranée
dans le Royaume de Murcie
rebâtie par Philippe II. Roi d'Eſpagne ,
l'an de grace 1570.
la Sa prudence & fon exactitude pour
difcipline militaire contribuerent infiniment
à affermir fes conquêtes ; ayant fait
un nombre confidérable de prifonniers de
diſtinction dans ce Pays , il ufa d'une générofité
rare , envers la femme de Mardo.
nius & les enfans d'Indibilis , qu'il fit mener
honorablement à leurs parens , & entre
lefquels étoit une perfonne d'une beauté
fi parfaite , qu'elle caufoit l'admiration de
fon armée. Se défiant de lui - même , il la
renvoya fans vouloir la voir , ordonnant
que la rançon qu'on avoit offerte pour
cette belle prifonniere , fervît à augménter
la dot qu'on avoit promiſe à un Seigneur
Celtibérien auquel elle étoit fiancée.
En 3849 , il donna encore de nouvelles
marques de fa générofité. Avant de paffer
en Sicile , pour y faire , à fes frais , les
1 ** 1-
" pagne
par une victoire éclatante dans la Bétique
, qu'on nomme à préfent l'Andaloufie
, défit cinquante mille hommes de
pied & quatre mille chevaux .
En 3851 , il porta la guerre projettée
en Afrique , où il défit en un même jour
deux armées , commandées par Afdrubal
,
& Syphax , Roi de Numidie . Quarante
mille ennemis
furent tués ou brûlés dans
la premiere
action , & fix mille furent faits
prifonniers
; dans la feconde
les Africains
furent
entierement
diffipés.
En 3852 , il défit Annibal à la bataille
de Zama , Ville d'Afrique , à préfent Zamora
, dans le Royaume d'Alger. Vingt
mille hommes furent tués , pareil nombre
fut pris , avec onze éléphans . Scipion ne
perdit pas quinze cens hommes.
Carthage étant affiégée par mer & par
terre , Vermina , fils de Syphax , y mena
du fecours ; Scipion fut à fa rencontre ,
défit quinze mille de fes foldats , obligea
cette ville de fe rendre à des conditions
avantageufes pour Rome , où Scipion retourna
triomphant , l'an 3854. C'est à
cette occafion qu'on lui donna le furnom
d'Africain , & qu'il fut élevé aux plus
grands honneurs de la République..
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Bourg qui lui appartenoit , nommé Lynterne
, près le Lac de Patria , dans la campagne
de Rome , au voisinage de la mer ,
environ à trois lieues de Pouzol , où il
paffa le refte de fes jours dans l'étude &
l'entretien des gens de Lettres , qu'il aimoit
, étant lui - même fçavant & éloquent,
comme nous l'apprenons de Ciceron * .
Il mourut l'an du monde 3869 , âgé de
cinquante- quatre ans , ayant ordonné
qu'on l'inhumât en ce lieu , & non à Ro-
& qu'on mît ces mots fur fon tombeau
, monument d'où je les ai copiés en
ine ,
1717 .
Nec corpus habebis , ingrata Patria.
Patrie ingrate , tu n'auras pas mon corps.
Cette Eftampe ne fe vend point ; l'Edition
en a été faite pour la préfenter à la
Cour , & en diftribuer aux perfonnnes de
confidération .
REMARQUE.
Pour éviter qu'on ne confonde Lycur
gue Athénien , avec d'autres hommes du
même nom , on a crû néceffaire de placer,
* Voyez Plutarque , Florus , Polybe , Eutrope ,
Orofe , & Tite-Live, l. 23.
de fa vie fervant à caractériſer l'excellence
du Ministére & de la Magiftrature de
France , & d'obferver ici qu'il y a dans
l'antiquité plufieurs Lycurgues , dont la
comparaifon feroit fauffe à cet égard : entre
autres ,
>
3150. Lycurgue , Législateur des Lacédémoniens
, fils d'Eunome , cinquième
Roi de Lacédémone , de la branche des
Proclides & de Dianaffe , fa feconde
femme ; frere puîné de Polidecte , Succeffeur
d'Eunome , & tuteur de Charilaus ,
fon neveu , vers l'an du monde 3150. Ce
Charilaus , fils & fucceffeur de Polidecte ,
fut le feptiéme Roi de Lacédémone , de fa
branche .
3478. Lycurgue , Inftituteur des Jeux
Neméens , fils de Phérés , Roi de Theſſalie
; ces jeux commencerent à Argos , l'an
du monde 3478 , 178 de Rome , & 57G
avant J. C. la premiere année de la LI
Olympiade : ils fe célébroient de cinq en
cinq ans , en mémoire de la mort de fon
fils Opheltes , fur - nommé Achemore ou
Archemore , tué d'un ferpent , par l'imprudence
d'Hypfiphile , fa nourrice , qui
l'avoit pofé dans un champ fur une plante
d'ache , pendant qu'elle étoit allée à une
aux
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arrice
, qui
une
plante
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à une
aux victorieux dans les Jeux Neméens.
3812. Lycurgue , Egyptien , de baſſe
origine , errant & vagabond , qui excita
une émeute à Lacédémone après la mort
de Cleoméne , dernier Roi de la race des
Agides , en 38 12 du monde .
Lycurgue , Roi de Thrace , dont les
peuples s'étoient fi fort adonnés aux.excès
du vin , que pour les en corriger , il fit
arracher les vignes dans toute l'étendue de
fon Royaume , ce qui donna occafion aux
Poëtes de ce tems , de feindre de feindre par leurs
Fables , que ce Prince étoit ennemi dur
Dieu Bacchus , & que cette Divinité s'en
vengea , en le plongeant dans une fureur
fi cruelle , qu'il fe coupa les jambes.
Les Auteurs citent plufieurs autres Lycurgues
qui ne font d'aucune remarque
& dont on ne trouve aucunes époques
fûres du tems qu'ils vivoient , ainfi que de
ce dernier *.
,
L'Iconologie eft une fcience qui fert à
représenter les Dieux , les Héros les
Hommes illuftres , les vertus , les paffions
& les évenemens , que la Poëfie , la Peinture
, la Sculpture , la Gravûre & l'Art
Voyez Les antiq. Grec , Plutarque , Apollodore ,
Chronolog. d'Eufebe du P. Labbe.
pruntées , des emblêmes & des fymboles ,
foit pour le paffé ou le préfent.
Elle eft néceffaire aux Poëtes & aux
Artiftes , dont plufieurs , ignorant cette
fcience , négligée depuis foixante ans, com
mettent des fautes dans la compofition de
leurs ouvrages.
Il feroit facile de raffembler dans un
feul & même corps d'ouvrage , tout ce
que les anciens & les modernes ont fait &
écrit à cet égard.
Plufieurs Auteurs ont traité de cette
fcience , entre autres ,
Philoftrate , vivant vers l'an 200 ( de
J. C.
Lilio Giraldi , Italien , homme des plus
fçavans de fon fiécle , né en 1478 , mort
en 1552.
J. Beaudoin , qui a expliqué la Colcographie
de Debio , imprimée en 16433
J. Ripa , Céfar Ripa , & Noel le
Comte,
Au
Ean
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Pierre
Dames
au Ca
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des plus
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Colco-
16433
Noel
le
J
AUTRE ESTAMPE NOUVELLE ,
Ean Moyreau , Graveur du Roi , vient de mettre
au jour une nouvelle Eftampe d'après
Pierre Wouvermens , intitulée : La Buvette des
Dames. C'eft le n° . 63. de fa fuite , le Tableau est
au Cabinet de M. de la Haye , Fermier Général.
PRIX
Propofés par l'Académie Royale des Sciences
Infcriptions & Belles - Lettres, de Toulouſe,
pour les années 1750 & 1751.
L qu'on y
A Ville de Toulouſe , célébre par les prix
diftribue depuis long-tems à l'Eloquence
. à la Poëfie & aux Arts , voulant contribuer
auffi au progrès des Sciences & des Lettres ,
a , fous le bon plaifir du Roi , fondé un prix de la
valeur de. 500 liv . pour être diftribué tous les ans
par l'Académie Royale des Sciences , Infcriptions.
& Belles- Lettres , à celui qui , au jugement de
cette Compagnie , aura le mieux traité le fujet
qu'elle aura propofé.
Le fujet doit être alternativement de Mathématiques
, de Médecine & de Littérature.
L'Académie avoit propofé pour fujet du prix de
1749 , de fixer le tems où les Sciences & les Arts ont
commencé à être cultivés chez les Volfques , & de
marquer les changemens qu'ils occafionnerent dans
les moeurs , les coûtumes & la Religion de ces peuples.
I. Ce prix a été adjugé à la Piéce n° . 1. qui a pour
devife , Sape mihi dubiam traxit fententia`mentem,
>
Etranger de l'Académie Royale des Infcriptions
& Belles - Lettres .
Le Public fut informé l'année derniere , que
PAcadémie a propofé de nouveau , pour fujet du
prix double de 1750. La Caufe Physique de l'applatiffement
de la terre , tel qu'il a été déterminé par
les opérations faites au Cercle Polaire , en France &
fous l'Equateur ; & l'on eut ſoin d'avertir que l'explication
demandée ,doit , en rendant raifon du
degré d'applatiffement déterminé par les mesures ,
s'accorder auffi avec les variations de la péfanteur
obfervées à differentes latitudes .
Comme bien des gens font inftruits que pour
conferver au Public la fondation du prix établi par
cette Ville , il étoit devenu néceffaire , que la diftribution
en fût fufpendue pendant quatre années ;
on croit devoir avertir que l'Académie vient de
trouver , dans la liberalité de quelques- uns de fes
membres , des fonds fuffifans pour que le prix foir
diftribué fans interruption.
Elle propofe pour ſujet de celui de 1751 ,
Théorie de l'ouie.
la
Les Sçavans font invités à travailler fur ces fujets
; & même les Affociés étrangers de l'Académie
. Les autres Académiciens font exclus de prétendre
au prix.
Ceux qui compoferont , font priés d'écrire en
François ou en Latin ; & de remettre une copie de
leurs ouvrages , qui foit bien lifible , fur tout quand
il y aura des Calculs Algébriques.
Les Auteurs écriront au bas de leurs ouvrages
une Sentence ou devile ; mais ils n'y mettront
point leur nom. Ils font exhortés cependant d'y
attacher un billet ſéparé & cacheté , qui contienne
même
adreffe
Ppo fera
Ceu
adrefle
cretalt
remett
Joufe
cép:
Vrage
il
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de pré-
'écrire
en
copie
de
Out quand
Souvrages
mettront
endant
d'y
contienne
même qu'ils prennent cette précaution , lorsqu'ils
adrefferont leurs écrits au Secrétaire . Ce billet ne
fera point ouvert , fi la Piéce n'a remporté le
prix.
Ceux qui travailleront pour les prix , pourront
adreffer leurs ouvrages à M. l'Abbé de Sapte , Secretaire
perpétuel de l'Académie , ou les lui faire
remettre par quelque perfonne domiciliée à Touloufe.
Dans ce dernier cas , il en donnera fon récépiffé
, fur lequel fera écrite la Sentence de l'ouvrage
avec fon numero , felon l'ordre dans lequel
il aura été reçu.
Les paquets adreffés au Secretaire doivent être
affranchis de port .
Les ouvrages ne feront reçus que jufqu'au der
nier Janvier des années , pour le prix desquelles ils
auront été composés.
L'Académie proclamera dans fon Affemblée
publique , du 25 du mois d'Août de chaque année,
la Piéce qu'elle aura couronnée.
Si l'ouvrage.qui aura remporté le prix , a été
envoyé au Secrétaire en droiture , le Tréforier de
l'Académie ne délivrera ce prix qu'à l'Auteur
même , qui fe fera connoîrre , ou au porteur d'une
Procuration de fa part.
S'il y a un récépiffé du Secrétaire , le prix fera
délivré à celui qui le repréfentera.
L'Académie , qui ne prescrit aucun fyftême , déclare
auffi qu'elle n'entend point adopter les principes des
ouvrages qu'elle couronnera.
ODE ANACREONTIQUE
A Mademoiselle Chevalier.
A Chanter le vainqueur des Dieux ,
Je bornois toute mon envie >
Et de fon joug impérieux
J'efpérois garantir ma vie .
L'Autre jour encor , dans les bois ,
A ce Dieu ma lyre fidelle
Célébroit les fameux exploits
Qui rendent fa gloire immortelle.
Les oifeaux fecondoient mes chants ;
L'onde y mêloit fon doux murmure ;
J'animois par mes fons touchans
Toutes les voix de la nature .
Bientôt au céleſte ſéjour
Nos concerts ſe font un paffage ;
Le Ciel s'ouvre , & je vois l'Amour
Fendre les airs fur un nuage.
***
Il m'aborde d'un air joyeux ;
J'aime , dit-il , ton zéle extrême ;
Mais
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FOUNDATIONS
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Connois non pouvoir par toi- même.
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L'ingrat à l'inſtant pour Cloris
Me lance un trait qui me déchire .
Dieu cruel , eft ce là le prix-
Que tu réfervois à ma lyre?
**
Berger, dit l'enfant de Venus ,
J'avois du plaifir à l'entendre ,
Mais les foupirs m'honorent plus
Que le ramage le plus rendre.
ENVO I...
Vous , qui chantez fi bien l'Amour ,
Soumettez- vous à ſa puiſſance ,
Ou craignez d'éprouver un jour
Les traits cruels de ſa vengeance.
Les vers font de M. Pannard , la Mu
fique de M. Naudet.
H
isásésésésasas
SPECTACLES.
'Académie Royale de Mufique , qui après bien
des révolutions , défagréables pour le génie &
les talens , eft enfin foumile à une autorité digne
de fes refpects & de fon attachement , a donné, le
Mardi 23 Octobre , la premiere repréfentation
d'un Ballet héroïque , intitulé : Le Carnaval dis
Parnaffe les paroles font de M. Fuzelier , l'un des
Auteurs du Mercure , connu par differens ouvra -
ges , & la Mufique eft de la compofition de M,
Mondonville , Maître de Mufique de la Chapelle
du Roi , de qui les Motets font fi eftimés.
Chant d
beur de
Cette Piéce eft d'un génie fingulier , & ne reffemble
point à tout ce qui a paru fur le Théatre
Lyrique , où plufieurs ouvrages modernes femblent
calqués fur des modéles , qui ne font copiés
que par ce qu'ils ont de défectueux .
CtexVe
facile
Voici l'avertiffement de l'Auteur , qui explique
briévement fon idée.
tendrir
Je croi
d'en
.
» Le titre de ce Ballet juftifie la legereté de fon
plan , le badinage doit regner feul dans les jours
du Carnaval , & ne permettre qu'aux jeux
Occuper les agreables momens ; ils ne font pas
» faits pour les défe poirs & les Elégies de Melpo-
» méne.
22
>
répon
lap
yfont
le de
mufeme
e
peu
Le Pr
affe da
James,
hens de
On ne prétend donner ici qu'un fpectacle qui
fournifle à Thalie, à Euterpe & à Terpficore, un
champ libre , pour promener leur imagination.
On ignore fi ce mêlange fera goûté du Public ;
l'intention de lui plaire eft toujours certaine
» chez les Auteurs le fuccès n'y répond pas
Loujours , & l'on s'égare quelquefois en cher.
2
>
vau
ent e
ece P
Joici le
Quand
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qui cé
ent a
Pri
Vien
Sous
Vie
après
bien
le génie
&
-tité digne
a donné
,le
réfentation
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r, l'un
des
cens
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tion
de M.
la Chapelle
és.
& nerefle
Théatre
dernes
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copiés
qui
explique
gereté
de
fon
dans
lesjours aux
jeux
d'en
s ne
font
pas
heur de le contenter ; mais que ce Public judi-
» cieux veuille bien fonger , qu'il eft fouvent plus
» facile d'être regulier , que d'être varié , & d'at-
»tendrir , que d'amufer.
Je crois qu'après cet avertiffement , il eft inutile
de répondre férieufement aux objections qui ont
fuivi la premiere repréſentation de ce Ballet ; elles
font toutes prévenues , & fi l'Auteur a rem- y
pli le deffein qu'il s'étoit propofé de peindre les
amufemens & les converfations du Carnaval , il
refte peu de reproches à lui faire.
Le Prologue eft auffi leger que le Ballet : il le
paffe dans une Maifon de Campagne , où deux
Dames, d'un goût different, difputent fur les agrémens
de la Mufique Françoile & de l'Italienne.
Il y a un air Italien , très -bien compofé & parfaiment
exécuté par Mile Fel. Les courtes Scénes
de ce Prologue font terminées par un Trio , dont
voici les paroles :
L'ennui fuit bientôt les defirs ,
Quand ils ont obtenu les biens les plus aimables ;
Il faut varier les plaifirs ,
Pour les rendre durables .
Le divertiffement eft formé par des Jardiniers
es de Melpoqui
célébrent
le
retour
du
Printems
, qu'ils
appelfpectacle
qui Terpficore
, un
lent ainfi :
Printems , dans nos bocages ,
r imagination
,
Viens
remplir
nos
defirs
;
ûté
du
Public
;
jours
certaine
'y
répond
pas efois
en
cher
Sous tes naiffans ombrages
Viens payer nos foupirs.
Rends-nous les Zéphirs ,
Hij
Rends - nous les Zéphirs ,
estrop
Les ris , les jeux & les plaifirs.
Les danfes de ce Prologue font très- amufantes
& bien deffinées .
lesplai
La p
La décoration du premier Acte répréfente le loge
Mont Parnaffe & la Fontaine d'Hypocrêne , à ordi
qui Momus adreffe cette judicieuſe prière : .
Précipitez vos eaux , dangereufe Hypocrêne !
Coulez moins lentement dans le double vallon ;
Fuyez , dérobez - vous à la foif inhumaine
De plus d'un enfant d'Apollon ,
Et par pitié pour nous , laiſſez tarir leur veine.
Si les voeux de Momus avoient été exaucés , bien
des Opéra feroient tombés d'abord , qui érayés
par la Mufique , fe font foûtenus en dépit du bon
fens & du bon goût qu'ils infultoient .
Da
C
é
Q
Pepo
f
Tri
cha
pour
Ty
›
Apollon furvient déguifé en berger , & amene
à Momus les fêtes préparées par les Muſes
égayer le Carnaval du Parnaffe, Thalie arrive
Apollon fe retire , & le Dieu de la Raillerie fait
avec la Mufe de la Comédie une Scéne tendre ,
qui conformément à leur caractére ſe dénoue
miquement. La fête qui termine l'Acte eft compofée
par les Zani François & Italiens. Momus y
chante ces vers :
CODans
le choix d'un amant , l'Amour de fon bandeau
Couvre fouvent les yeux des belles :
Qu'il m'épargne fes traits , qu'il ôte fon flambeau
Cent
La mo
Deto
M
от
;
s-amufantes
cépréſente
le
ypociêne
, i
Tiere
: .
Hypocrêne
!
ole vallon;
aine
on,
eur
veine
.
Call - nous de naci nos vux ;
Les trop fenfibles coeurs ne font jamais heureux ;
Les plaifirs les plus doux font pour les infidéles.
La premiere Scéne du fecond Acte eft un Monologue
de Licoris , Momus l'aborde , en raillant à
fon ordinaire : Momus , lui dit - elle ,
Rien ne peut vous contraindre ;
Dans vos difcours , vous ne menagez rien,
Craignez.......
Momus.
Qui dois- je craindre ?
Quel pouvoir eft égal au mien ? exaucés
,bie Si l'époux
de Junon
veut allarmer
la terre
,
d , qui étayes
Il lui faut les éclats
& les feux du tonnerre
;
dépit du bon
Le Trident
de Neptune
, effroi
des matelots
,
Déchaîne
l'Aquilon
& fouleve
les flots ;
les Mufes pour Le Tyran
des enfers
voit , au fond du Tenare
,
nt.
rger
, & amene
Thalie
arrive,
la Raillerie
fait
Cent monftres réunis fuivre fa loi barbare ;
e Scéne
tendre
, La
mort
vole
à fa voix
, & fert
fa cruauté
;
e fe dénoue
co
De
tous
ces
Dieux
le courroux
redouté
l'Acte
eft comliens
. Momusy
mour
defon
ban
belles
:
te fon
flambeau
Fait trembler fous leur empire
L'Univers épouvanté ;
Máis pour être refpecté ,
Momus n'a befoin de rire.
que
Momus fe cache pour épier les difcours d'Apolfon;
Licoris qui le croit berger, & qui eft charmée
Hiij
gage à chanter fucceffivement Jupiter , le Dieu de
la Treille & la Déeffe de la Chaffe .
Le deuxième Acte eft terminé par le Triomphe
de l'Amour conduit par Euterpe. Ce petit Dieu eft
célebré par les Souverains du Ciel , de la Terre &
des Enfers.
Triomphez à jamais, triomphez , Dieu des coeurs ;
Nous goûtons vos plaifirs , nous chantons votre
gloire ;
Vous feul avec des fleurs
Enchaînez la victoire.
ADS
vent
1
ces
qu
Mort
Que
La Décoration du troifiéme Acte eſt une magnifique
Salle , deftinée aux Jeux que prépare Terpficore.
Momus s'y rend , déguilé en berger comme
Apollon . H trouve Thalie auffi déguisée en
bergere, & mafquée ; ils s'abordent fans fe recon- Mile
noître. Le Dieu de la raillerie cajole la feinte Paft , ha
tourelle , qui lui répond en coquette exercée ;
la curiofité les engage à fe démafquer. Ils font
furpris de voir deux phifionomies fi peu paftorales ;
ils fe féparent en riant . Licoris paroît , & prend
Momus pour Apollon ; elle eft étonnée de la froideur
de fon prétendu berger , qui la quitte fans lui
parler ; fa colere fait éclater fon amour ; elle querelle
Apollon , qui s'approche , & elle lui avone
qu'elle l'aime , en le grondant. Sa méprife & fon
injufte corroux font bien-tôt diffipés par la préfence
de Momus , qui détruit fon erieur. La dernie
re Scéne finit par un Duo d'Apollon & de Licoris, mu
qui a réuni tous les fuffrages .
Il
ace
Et ja
C
Ball
tere
Terpficore amene le Baller du Tems, des Saifons an
de , & 1
le Dieu de
Triomphe
it Dieu eft
la Terre
&
des coeurs ;
tons
votre
une
magniépare
Ter
berger
comdéguisée
en
ans fe reconla
feinte
Pafette
exercée
;
quer. Ils font
eu paftorales
;
aroît
, & prend
née de la froiquitte
fanslai
our ; elle queelle
lui avone
méprife
&fon
és parla préfen cur. La
dernie
on & de Licoris
,
ems
, des
Sailons
lans figurent l'adolefcence . Les deux enfances
arrivent enfemble .
Choeur.
Profitez du tems ;
Il s'échappe , il fuit fans ceffe ;
Rien n'égale la vîteſſe
Des heureux inftans.
Souvent perdu par la jeuneſſe ,
Et regretté par la froide vieilleffe ,
Ses bienfaits font ne pas
conftans ;
Il paroît long à l'eſperance ,
Aux ennuis , à l'indifference :
Il paroît court aux coeurs contens.
Mlle Victoire , jeune Danfeufe vive & piquante
, habillée en vieille , chante & joue finement
ces quatre vers.
Mortels , que le plaifir difpofe de vos ans.
Que malgré la raiſon il triomphe fans ceffe .
Il accroît les beaux jours de l'aimable jeuneffe ,
Et juſques chez l'hyver il conduit le printems.
Chaque Acteur mériteroit un panégyrique , les '
Ballets en méritent auffi . Les applaudiffemens reitérés
du Public montrent le plaifir que lui fait la
mufique.
Le Théatre François a offert un joli préfent aux
amateurs de la Comédie , le Jeudi 25 Septembre ;
Hiiij
ཎྞས་ ་་་
སཎྜ "ཇ .
པ་
a joué Agnès dans l'Ecole des Femmes , & l'Amoureufe
dans l'Esprit de contradicton. Son jeu eft
fin , touchant & naturel .
Les Italiens ont remis les Amufeinens à la mode ,
Piéce de Mrs Riccoboni le fils & Romagneſi , trèsingénieufement
verfifiée ,& pleine de traits faillans.
La nouvelle Actrice a danfé la Sabotiere , & la
gentille Catinon a fait , en defcendant d'une boëte
portée par Scapin en Savoyard , le jeu de la belle
Catin , après que le petit Vicentini , porté auffi
dans une Curiofité par M. Deheffe , Compofiteur
de cent Ballets variés , pittorefques & très-amufans,
a danfé en petit Savoyard . On a continué les Enfans
vendangeurs & les Savoyards , jufqu'à la clôture
du Théatre pour aller à Fontainebleau. Les
Comédiens François ont pris le même chemin.
EXTRAIT
De la Comédie du Faux Sçavant .
Polimatte , le Héros de la pièce , eft un de ces Avantageux , qui , avec peu de mérite & beaucoup
d'arrogance , perfuadent à un certain public,
qu'ils font des gens fupérieurs . Le ton fuffifant
& les airs d'importance de ce Ridicule ont fubjuponement
docteule c
fément à renoncer pour el
Faux Ami , ainfi que faux So
dans une converfation a
traits fatyriques contre Dor
per ,
cile entend , d'un endroit c
cours de Polimatte , & il ro
Lifidor aime Lucile , &
mis dans leurs intérêts Tima
que Italienne. Le fils de I
'un
Précepteur , & pour fe
Amaifon ,Lifidor a feint de
s'eft fait
préfenter pour d
Timantoni
,
d'inftans
peu
matte.
Lorfque leFaux S
Lifidor
découvrefon nom
iman
l'accepte pourgend
Cette
Comédie a
réuti
qu'elle fût
critiquée. On
Fintrigue n'étoit pas neuve
feurs , les deux
derniers
(
perfonnage du Faux Sca
perfonnes, mal
caractérisé
Sans
douteil y a peud'i
de la
Piéce ,
mais on n'a p
févérement fur cet
article
dies de
Caractére
. En co
Actea
moinsde
chaleur d
gué Doriman
, dont la fortune eft affez confidéra- penfons
pasfurle
fecond
ble , mais dont les lumieres font très bornées. Celui
ci voulant donner en mariage Lucile fa fille à
l'impertinent qu'il admire ; une réfolution fi bizarre
révolte Araminte , foeur de l'imbécille Vieillard.
Elle déguiſe en femme de qualité Liſette , ſa Sui-
Critiques , &
nous
croy
au
premier.
Par
rapport
nous ne
dirons
point qu
fes
couleurs ;
nous
acco
touchesde
fon
portrait
même
délicateffe.
ent amoureule
nt à renoncer pour elle à la main de Lucile.
Ami , ainfi que faux Sçavant , il laifle échapdans
une converfation avec Lifette , quelques
fatyriques contre Doriman. Le pere de Luentend
, d'un endroit où il eft caché , les dif
s de Polimatte , & il rompt avec lui.
)
idor aime Lucile , & en eft aimé . Ils ont
dans leurs intérêts Timantoni , Maître de Lan-
Italienne . Le fils de Doriman avoit befoin
Précepteur , & pour fe procurer un accès dans
aifon , Lifidor a feint de demander cette place !
ft fait préfenter pour cet effet à Doriman par
antoni , peu d'inftans avant l'expulfion de Po
tte . Lorfque le Faux Sçavant a reçû fon congé,
lor découvre fon nom & fa naiffance , & Doan
l'accepte pour gendre.
ette Comédie a réuffi . Il étoit dans l'ordre
lle fût critiquée . On s'eft plaint de ce que
rigue n'étoit pas neuve. Selon quelques Cen
s , les deux derniers Actes font foibles. Le
onnage du Faux Sçavant a paru , à d'autres
Connes , mal caractérisé .
ans doute il y a peu d'invention dans la Fable
la Piéce , mais on n'a pas coûtume d'examiner
érement fur cet article les Auteurs des Comés
de Caractére . En convenant que le troifiéme
ce a moins de chaleur que les précédens, nous ne
fons pas fur le fecond de la même façon que les
itiques , & nous croyons qu'il ne cede en rien
premier. Par rapport an principal perfonnage ,
us ne dirons point qu'il foit peint avec de fauf,
= couleurs ; nous accorderons feulement que les
uches de fon portrait , ne font pas toutes de la
ême délicateffe.
Hv
vermement de cet Aimam , monsieurement en peu
naturel , mais eft inutile au dénouement.
ra bien- tôt faite.
For .
Effectivement . Je fa
Intendant fans régie , Valet
de bâton , & Lecteur de ma
Timan. De
mauvais ouv
For. Oui , ce font les fi
Je l'auroisdéja quitté , f
donne de voir fouvent une
Du refte , ne craignons point d'avancer que M.
du Vaure , doué d'une imagination vive & gaye ,
fçait faire parler à la Comédie fa véritable lant, Cuifinier fans provifion
gue ; qu'il a le talent rare de ne montrer pref
que jamais l'Auteur , & de ne laiffer appercevoir
pour l'ordinaire que fes perfonnages ; que les plaifanteries,
qu'il leur prête, naiffent naturellement des
caractéres & des fituations , & que les feuls rôles de
Lifette , de Timantoni & du Valet de Polimatte
fuffifent pour mériter à fon ouvrage l'honneur de
demeurer au Théatre . Les Lecteurs feront en état
de juger de l'enjouement de la plume de M. du
Vaure , par l'extrait que nous allons donner de la
derniere Scéne du premier Acte.
•
Timantoni. Fortuné. *
Y
Fortuné. J'avois peur de trouver mon Maître de
retour ... Depuis notre arrivée , j'ai couru la
moitié de la Ville. Il m'a chargé de vingt commiflions
. je n'ai pas feulement eu le tems de
voir l'objet de ma tendreife . Mon Maître connoît
tout Paris.
....
Timan. Une fille , aina.
Vainqour,tel que vous, f
pologie de la conquête.
For.
Aimable
! Pouf...
de fa jufte valeur. C'est u
desyeux
de Reine ;un ne
che de
Marquife
, une go
Timan
,
Voilà un portra
For....Son efprit eft
figure......Quoiqu'el
puiffe avoir ,
quand nou
n'en a pasplus que moi.
Timantoni. C'eft oun Illouftre fort eftimé , oun
Sçavant du premier ordre , qui a beaucoup de
puiflans amis. Il vous fera parvenir .... Votre
condition chez un pareil Maître doit être un pofte
bien brillant.
For. Je voudrois que quelque curieux en eût
envie. Sçavez - vous bien , Signor Timantoni , que
vous voyez en moi fon Laquais , fon Intendant
* Valet du Faux Sçavant .
" 1
Timan.
C'eft là
lou
domander lou
nomde f
For.Je
vous ai dit que
les
moyens de lavoir.
me
Araminte.
Timan,Ah!
malheu
For.
Qu'y a-t'ildo
Timan.
Vous
êtes
For. Et
pourquoi
Timan. Il
n'y a
ien- tôt faite.
or. Effectivement . Je fuis Laquais fans gages ,
endant fans régie , Valet de Chambre fans pro-
Cuifinier fans provifions , Secretaire fans tour
bâton , & Lecteur de mauvais ouvrages.
Timan. De mauvais ouvrages !
For. Oui , ce font les fiens qu'il me fait lire ...
Je l'aurois déja quitté , fans la facilité qu'il me
nne de voir fouvent une fille que j'adore.
Timan . Une fille , aimable fans doute ? Car oun
inqour , tel que vous, fair per fon choix feul l'aologie
de fa conquête.
For. Aimable ! Pouf... Vous êtes à cent piques
e fa jufte valeur. C'eft une taille d'Impératrice ;
es yeux de Reine ; un nés de Princeffe , une bouhe
de Marquife , une gorge de Grifette ....
Timan, Voilà un portrait bien noble.
For.... Son efprit eft encore plus parfait que fa
igure...... Quoiqu'elle en ait autant qu'on en
puiffe avoir , quand nous fommes tête- à- tête , elle
n'en a pas plus que moi.
Timan. C'eft là lou véritable . Pout- on vous
domander lou nom de fta perfona charmante ?
For. Je vous ai dit que mon Maître me facilitoit
les moyens de la voir. C'eft la Suivante de Mada
me Araminte .
Timan. Ah ! malheureux Fortouné !.
For. Qu'y a t'il donc ?
Timan. Vous êtes perdou.
For. Et pourquoi ?
Timan. Il n'y a piou de Lifette pour vous..
Hvj
པསཔ 1 ་
I'UT . J༦ པ LII ཟ Ş ཤ་བས་
que je la perds.
Timan . Apprenez l'obftacle invincible qui vous
fépare de fta povere Lifetta . Madame Araminte
ne fçauroit fouffrir Monfou Polimatte .....
défendra à la Suivante de vous voir , de vous parler.
Ah , Poveretto !
Elle
For. Eh ! que faudroit -il faire pour empêcher
tout cela ?
Timan. Trahir votre Maître.
For. Que le Diable l'emporte , s'il veut.....
Timan . Et vous ferez four , en le trahiffant ,
douna bona récompenfe.
For. Ce n'eft pas là la queftion . Je le trahirai
pour rien , & la récompenfe fera par deffus le
marché.
Je fuis tout à vous , pourvû que Lifette foit à
moi.
Timan. d'un air important . Je te la donne.
•
For.Eft-ce vous qui donnez auffi la récompenfe?
Il feroit difficile de citer quelque morceau écrit
plus légerement que ce début de Lifette dans fa
premiere entrevue avec Polimatte .
Je fuis Bretonne très vive ( ma démarche vous
le prouve , ) femme de condition ( mes manieres
» le perfuadent , alliée à tout ce qu'il y a de
mieux dans ce Pays , ( tout le monde le fçait , )
fage , quorque libre, jeune & jolie , ( il n'y a qu'u-
» ne voix à deffus , ) fort riche , ( Dieu merci ) ...
» mon commerce eft aimable , mon goût délicat
mon efprit cultivé , ( vous en jugerez; ) j'ai de la
politeffe, de l'enjouement , des graces , tout cela
55
30
M.du Vaure n'eft pas fe
quand il veut , être inges
tiéme du troifiéme Acte
dor examine un tableau d
fidor , après avoir conf
Puifque vous defirez d
גכ
» j'ai quelque peine à dé
CC
90
Amour ,dont le fam
a fon bandeau fur la b
fous les yeux . Son ca
lesfléches ....Unc B
L'Hymen .... Tout
cile à comprendre.
Une vérité qui me
répond Lucile , m'en
» dont vous voyez le
»un Amour éclairéqui
»Son flambeau , à l'é
»
convient pas auxgra
mělé de fleches & de
la rofe a fes épines
Tems fait
approch
כ כ
pour confoler la B
enforte
que tout fe
dence ,le fecret &
en
aimane ,lesplus
Ala tête de cette
dans laquelle M. du
devoir retrancher
de
qui ont été fuperim
qui font
marqués
par
dre aux
objections
o
Polimatte
, il
ajoute
pas
1. du Vaure n'eft feulement enjoué , il fçait ,
and il veut , être ingénieux. Dans la Scéne hui
me du troifiéme A&te , Doriman veut que Liftr
examine un tableau commencé par Lucile. Li
or , après avoir confidéré cet ouvrage , dit :
Puifque vous défirez de fçavoir mon ſentiment ,
' ai quelque peine à démêler ce fujet . Je vois un
Amour , dont le flambeau eft à l'écart , & qui
a fon bandeau fur la bouche , au lieu de l'avoir
fous les yeux . Son carquois mélé de fleurs avec
les fléches .... Une Bergere .... Le Tems ....
L'Hymen .. Tout cela me paroît affez diffi
...
cile à comprendre .. .....
Une vérité qui me frappa il y a quelque tems ,
- répond Lucile , m'en a fourni l'idée . L'Amour
- dont vous voyez le bandeau fur la bouche , eft
un Amour éclairé qui impofe le fecret en aimant .
› Son flambeau , à l'écart , fait voir que l'éclat ne
convient pasjaux grandes paffions . Son carquois,
mêlé de fleches & de rofes , prouve que , comme
la rofe a fes épines , l'Amour a fes peines ; & le
Tems fait approcher l'Hymen de l'Amour
pour confoler la Bergere , affife fur ce gazon ,
enforte que tout fe réduit à penfer que la pro
dence , le fecret & la perfévérance , furmontent,
en aimans , les plus grands obftacles.
3
"
A la tête de cette Comédie eft une Préface ,
dans laquelle M. du Vaure avertit qu'il n'a pas cru
devoir retrancher de fa Piéce quelques endroits
qui ont été fupprimés dans la Repréfentation , &
qui font marqués par des guillemets . Pour répon- .
dre aux objections qu'on a faites contre le rôle de
Polimatte , il ajoûte : Je n'en ai pas dit tout ce
Practére. D'ailleurs , malgré mes précautions , &
la pureté de mes intentions , dans un fiécle auffi
malin qu'éclairé, on ne sçauroit être trop en garde
contre les applications . Des coups de pinceau
» plus déliés les auroient peut - être occafionnées :
» j'ai dû être attentif à les éviter .
ככ
Nignorant pas le reproche qu'on a fait à fon
dernier Acte , il effaye de montrer qu'il lui étoit
prefque impoffible de le rendre plus vif. Les autres
critiques lui ont paru trop foibles pour mériter une
réponſe. Je fouhaite , dit-il , que les Comédies
que je halarderai à l'avenir fur la mer orageufe
du Théatre , m'attirent encore plus de Cenfeurs .
» Malheur à l'Auteur qu'on ne critique point !
ן כ
Des perfonnes d'efprit n'ont pas approuvé que
dans fa Préface il eût fait l'apologie de l'état de
Comédien . Elles prétendent que l'efpéce de deshonneur
attaché pendant long -tems parmi nous
à cette profeffion , ne fubfifte plus , & que par
conféquent notre Auteur s'amufe inutilement à
combattre une prévention fuffisamment détruite.
Nous ne fommes pas de ce fentiment, Il eft vrai
que plufieurs Amateurs du Théatre ne regardent
point , comme dégradant, un art dans lequel on ne
peut exceller,fi l'on ne réunit un grand nombre de
qualités eftimables. Mais cette façon de penſer eftelle
générale A t'on abrogé les loix qui ont été
portées en conféquence du préjugé contraire ?
Après avoir donné à M. du Vaure les éloges qui
lui font dûs , nous prendrons la liberté de l'exhorter
à tâcher d'être toujours Ecrivain auffi correct
qu'il eft amufant. Le ftyle de fa Préface eft un peu
trop négligé. Même dans fa Comédie , nous avons
i
La Piéce du Faux S.
tien Jorry , Quai des ,
Michel , aux Cig- gne
Comte d'Albemarle ,
Jarretiere , premier Ge
du Roi de la urande
deur auprès de Sa Ma
naire que nos Aureurs
gneur , qui eft très ve
Coife , & qui , quoiqu
gur, enfeut toutes
né dans cette Capita
puis la onzième
die a été jouée enco
grand
concours de
mes
trompés ,en di
Provence. Il eft du
Cavalerie ,il a fervi
qualité
d'aide de C
*
Quoique
nous
Ayle
échappées à M
ne
prétendons
point
dit
dans
l'article de
tembre ,
page
193.
Piéce
étoit
bien écrit
die
auffi
remplie qu
dont le
Dialogue e
>
La Piéce du Faux Scavant le vend chez Sébafien
Jorry , Quai des Auguftins , près du Pont S.
Michel aux Cigognes . Elle eft dédiée au Lord
Comte d'Albemarle , Chevalier de l'Ordre de las
Jarretiere , premier Gentilhomine de la Chambre
du Roi de la Grande Bretagne , & fon Ambaffadeur
auprès de Sa Majefté. Il n'eft pas extraordinaire
que nos Auteurs rendent hommage à un Seigneur
, qui eft très verfé dans la Littérature Françoife,
& qui, quoiqu'étranger , parle notre Langue
, en fent toutes les fineffes , comme s'il étoit
né dans cette Capitale .
puis la onzième repréfentation , cette Comédie
a été jouée encore une fois , & avec un trèsgrand
concours de Spectateurs. Nous nous fommes
trompés , en dilant que M. du Vaure étoit de
Provence. Il eft du Dauphiné. Ancien Officier de
Cavalerie , il a fervi pendant la derniere guerre en
qualité d'Aide de Camp dans l'armée d'Italie .
* Quoique nous critiquions ici quelques fautes de
ftyle échappées à M. du Vaure par inattention , nous
ne prétendons point contredire ce que M. Fuzelier a
dit dans l'article des Spectacles du Mercure de Septembre
, page 193. Il a eu raifon d'annoncer que
la
Piéce étoit bien écrite . On doit trouver telle une Comédie
auffi remplie que celle- ci de bonnes plaifanteries , ¿
dont le Dialogue eft partous jufte , fimple & naturel
Faite à Soleure par M. le Marquis de Paulmy
d'Argenſon , Ambassadeur du Roi
auprès du Corps Helvétique ; Diette de
Légitimation ; Complimens prononcés en ces
occafions , &c.
M Amballadeur de Sa Majefté auprès du Corps
Onfieur le Marquis.de Paulmy d'Argenfon ,
Helvétique , qui étoit arrivé le 27 du mois de Jurn
dernier à Soleure , lieu de la réfidence des Ambaffadeurs
de France , y a fait fon Entrée publique
le Samedi 23 Août fuivant.
Son Excellence s'étoit rendue fur les deux heures
à une fort belle Maifon de campagne hors de
la Ville , où tout ce qui compofe fa Maiſon & fes
équipages étoit déja. Là elle reçut une Députation
fort nombreufe de l'Etat , qui venoit pour la féliciter
fur fon heureufe arrivée , & pour avoir l'honneur
de la conduire dans leur Ville . S Ex . répondit
à leur compliment dans les termes les plus convenables
. Le fignal étant donné par une décharge
de vingt piéces de canons , qui bordoient le rempart
de la Ville , on fe mit en marche dans l'ordre
fuivant.
Trois Compagnies de Dragons du Canton , en
fort bon ordre , ouvroient cette marche , ayant
leurs Officiers à leur tête très bien montés & équi
pés. Le Suiffe de S. Ex . à cheval , le Coureur ; 12
Valets de pied , deux à deux ; 8 Officiers de bouche
à cheval , le Maître d'Hôtel feul à leur tête ;
4 Valets de chambre , auffi à cheval ; le Chirus-
& portant des caparaç
baffadeur, précédoien
de , & fes trois Carof
étoient occupés par l
& les Secretaires In
vuide , & étoit immé
de vingt Gentilshom
Roi , tous fuperbeme
les Caroffes de l'Etat
occupoit le premier ,
la
Députation ; ce ca
fes , vêtus à l'ancien
de grandes barbes
paule;les autres éto
de l'Etat , qui étoie
M.
l'Ambafladeur
,
gens de la Ville fui
fermée par les Cava
habits de livrée, & F
cheval. On fit dans
la
Place , & on ent
Bienne au
bruit d
nons du
rempart. I
qu'au
Palais de Fra
hayes de
troupes E
leurs
Officiersà leu
Lorfqu'on
aniv
fut
faluée par une
rempart. Elle
tousles
Membres
qui
l'étoit
venu p
main ,
fuivant l'u
chiffemens en al
-
ralementà
tousc
du
portant des caparaçons aux Armes de M. l'Ana
affadeur , précédoient une Litiere de S. Ex . à vuide
, & fes trois Caroffes , .dont les deux premiers
étoient occupés par le Secretaire de l'Ambaffade
& les Secretaires Interprétes ; le dernier étoir
vuide , & étoit immédiatement fuivi d'un groupe
de vingt Gentilshommes ou Officiers au fervice du
Roi , tous fuperbement équipés . Enfuite venoient
les Caroffes de l'Etat , au nombre de 22. S. Ex.
Occupoit le premier , ayant à la gauche le Chef de
la Députation ; ce caroffe étoit efcorté de 12 Suiffes
, vêtus à l'ancienne mode Helvétique , ayant
de grandes barbes , & l'Efpadon nud fur l'épaule
; les autres étoient occupés par les Membres
de l'Etat , qui étoient venus pour complimenter
M. l'Ambaffadeur , & un grand nombre de jeunes
gens de la Ville fuivoit à cheval ; la marche étoit
fermée par les Cavaliers & Sautiers de la Ville en
habits de livrée , & par un nombreux Domestique &
cheval . On fit dans cet ordre le tour du Glacis de
la Place , & on entra dans la Ville par la porte de
Bienne au bruit d'une feconde décharge des canons
du rempart. Les rues , depuis cette porte juf
qu'au Palais de France , étoient bordées par deux
hayes de troupes Bourgeoifes en uniforme , ayant
leurs Officiers à leur tête .
Lorfqu'on arriva au Palais de France , S. Ex.
fut faluée par une troifiéme décharge des canons
du rempart. Elle reçut fur le Perron de l'escalier
tous les Membres qui compofoient la Députation
qui l'étoit venu prendre ; elle leur toucha dans la
main , fuivant l'ufage , & fit diftribuer des rafraîchiffemens
en abondance aux Dragons , & généralement
à tous ceux qui fe préfenteren , enfuite
retirerent , après avoir fait une décharge générale
de toute leur moufqueterie.
Le Canton de Soleure s'eft fort diftingué dans
cette occafion , & il n'a rien épargné pour prouver
au nouveau Miniftre , combien il fe trouvoit flatté
de le pofleder.
De fon côté M. l'Ambaffadeur n'a rien oublie
pour rendre cette cérémonie des plus éclatantes ; la
richeffe de fa livrée , de fes équipages , la magnificence
la mieux entendue dans l'extérieur des gens
qui compoient fa Maiſon , répondoient parfaitement
à la grandeur du Monarque augufte qu'il repréfente.
Le lendemain Dimanche 24 , l'Etat vint en Corps
complimenter S. Ex . M. l'Avoyer regnant porta la
·parole en Allemand ; fon difcours fut interpreté par
le plus ancien des Secretaires Interprétes , & S. Ex.
y répondit à tous égards en homme d'Etat , & en
homme de Lettres.
Peu après que M. l'Ambaffadeur eut reconduir
le Corps de l'Etat , arriva le Chapitre de Soleure ,
ayant à la tête le Prevôt , qui harangua S. Ex. Les
complimens réciproques finis , le Chapitre prit congé
, & M. l'Ambaffadeur le reconduifit , comme il
avoit fait le Corps de l'Etat.
Le même jour , fur les cinq heures du foir, S. Ex.
envoya le Secretaire de l'Ambaffade , chez M.
PAvoyer regnant , demander audience au Confeil
pour le lendemain 25 .
Ce jour , Fête de S. Louis , une Députation de
l'Etat vint prendre S. Ex . pour la conduire au petit
Confeil , elle s'y rendit à pied , dans le plus
grand cortége , fuivie de toute la Maiſon & par un
fort beau tems , bien different de celui de la furtrée.
S. Ex.fut reçue
tel de Ville par M
duifit dans la Salle d
unfauteuil entre les
elle fon Secretaire
des Secretaires- Inter
s'étant couvert, & c
prononça e difcour
MAGNIFIQ
ן כ
33
ן כ
Chargé d'affarer
en général , & ch
culier ,de la bien
qui lui fera toujou
exactitude
, ma's
engagemens ave
difpofitions de S
xion que jepark
»Suffe,
30
ל כ
qui les c
effeteft en poti
plus
diftinguée l
de Sa
Majefté !
plusde
confianc
qui ne lui pern
fa
puiffance,qu
à
affûrer latra
heurde fes All
Alateule à rece
d'unfi
grand
portée de vo
dérale de Sa
effers, a tou
décefleurs o
auquel je fu
33
une
Lageffe
rée . S. Ex . fut reçûe au milieu du Parquet de l'Hô.
el de Ville par M P'Avoyer regnant , qui la conduifit
dans la Salle d'audience , où elle s'affit dans
un fauteuil entre les deux Avoyers , ayant derriere
elle fon Secretaire d'Ambaffade & le plus ancien
des Secretaires - Interprétes. Là , M. l'Ambaffadeur
s'étant couvert, & tout le Confeil après lui , S. Ex.
prononça le difcours fuivant.
MAGNIFIQUES SEIGNEURS ,
Chargé d'affûrer le louable Corps Helvétique
» en général , & chacun de fes Membres en parti-
33 culier , de la bienveillance du Roi mon Maître ,
» qui lui fera toujours remplir , non -feulement avec
ן כ
exactitude , mais même avec fatisfaction , fes
» engagemens avec eux , je m'étendrois ici fur ces
» difpofitions de Sa Majefté , fi je ne faifois réflexion
que je parle à celui de tous les Etats de la
Suiffe , qui les connoît le mieux. Quel autre en
"effet eft en poffeffion d'éprouver d'une maniere
plus diftinguée les fentimens nobles & génereux
de Sa Majefté ! Quel autre eft autorisé à avoir
"plus de confiance dans la façon de penfer du Roi,
qui ne lui permet de confidérer la grandeur de
fa puiffance,qu'autant qu'elle peut être employée
à affûrer la tranquillité de fes voifins & le bonheur
de fes Alliés ! Deftinés par une prédilection
flateule à recevoir dans vos murs l'Ambaffa leur
» d'un fi grand Monarque , vous êtes fans ceffe à
portée de vous convaincre de l'affection confédérale
de Sa Majefté. Vous en faire éprouver les
» effets, a toujours été un des objets que mes pré-
» décefleurs ont rempli le plus volontiers ; celui
auquel je fuccede immédiatement , diftingué par
une fageffe éclairée & par la rectitude de l'ef
לכ
»lors de fon départ . Qu'il me foit permis de m'animer
d'une noble émulation à furpaffer , s'il eft
"poffible , l'empreffement qu'il témoignoit à vous
» plaire. Dans cette difpofition d'efprit , quelle fa-
» tisfaction n'aurai je point à rendre compte à Sa
» Majefté de votre confiance en elle , de votre at
» tachement pour fa perfonne & de votre zéle pour
»fa gloire ?Vos fentimens font trop connus , Magni,
fiques Seigneurs , pour que je doute un moment
que vous ne m'en fourniffiez de fréquentes oc-
» cafions. Je m'applaudis d'avance d'avoir à remplir
un Miniftere auffi agréable , & je regarde
»l'honneur que j'ai d'y être deftiné , comme la
" récompenfe la plus fateufe que le Roi pût ac
" corder à mon ardeur perfonnelle pour fon fer-
" vice & au zéle de ma famille .
Enfuite M. l'Ambaffadeur remit la Lettre de
créance du Roi pour le Canton , & finit par inviter
Mrs du Confeil à venir célébrer avec lui la fête du
Roi. S. Ex. fut reconduite à fon Palais dans le
meme ordre qu'elle s'étoit rendue à l'Hôtel de
Ville.
Peu de tems après , M l'Ambaffadeur fe rendit
à l'Eglife des Cordeliers , qui eft fa Chapelle. Le
Corps de l'Etat y avoit prévenu S. Ex. La Meffe y
fut chantée en mufique , & finit par la Priere or
dinaire pour le Roi.
Peu après que l'on fut de retour , an fervit un
fuperbe dîner pour 200 perfonnes fur 6 tables differentes
; tout s'y rencontroit, l'abondance la plus
recherchée , la magnificence , & l'ordre rare dans
ces fortes d'occafions. S. Ex. y porta au fon des
trompettes & au bruit du canon les fantés fuivantes
, la fanté du Roi , celle de la Reine , celles de
ne , de Meldames de
Royale , debout.
M. l'Avoyer porta
Madame l'Ambaffadri
S. Ex. porta la fanté
du L.Canton de Sole
en charge.
Le repasduracinq
me
l'Ambaffadrice ,
dîner aux Dames les
rendit avec fa Com
Ambaffadeurfaifoit
table. Elle y fut re
monftrations dejoy
ves , qui porterent d
P'Ambaffadrice ; elle
faire par tout les él
P'Ambaffadeur,
Pendant ce tems,
rement
rempli de
P
tout à
difcrétion.
Pourlui lailler
du foir LL, EEx.
maifonde la Ville
heureufes
pour un
fait
conftruire dan
magnifique
falle d
jouiffoit de la per
nation ,qui
couvr
te
maifon ,
bordo
nir
dans le
parte
ment
illuminé&
P'illumination de
Madame l'AD
Les
honneurspen
e , de
Meldames de France , & de la Mailon
Loyale , debout .
M. l'Avoyer porta la fanté de S. Ex . celle de
Madame l'Ambaffadrice & de la Famille de S. Ex.
S. Ex. porta la fanté des Magnifiques Seigneurs
lu L. Canton de Soleure , & celle de M. l'Avoyer
en charge.
Le repas dura cinq heures , & vers la fin Mada
me l'Ambaffadrice , qui de fon côté avoit donné à
dîner aux Dames les plus qualifiées de la Ville , fe
rendit avec fa Compagnie dans la Salle on M.
P'Ambaffadeur faifoit les honneurs de la principale
table. Elle y fut reçûe avec les plus grandes démonſtrations
de joye de la part de tous les Convives
, qui porterent de nouveau la fanté de Madame
l'Ambaffadrice ; elle y jouit du plaifir d'entendre
faire par tout les éloges les plus mérités de M.
l'Ambaffadeur,
Pendant ce tems, le Palais de France étoit entierement
rempli de peuple , à qui l'on fervoit de
tout à difcrétion .
Pour lui lailler plus de liberté , fur les 9 heures
du foir L L. EEx. fe rendirent dans une fort belle
maifon de la Ville , dont la fituation eft des plus
heureufes pour une fête. M. l'Ambaſſadeur avoit
fait conftruire dans le jardin de cette mailon une
magnifique falle de Bal , d'où , par fa pofition , on
jouiffoit de la perfpective d'une très - belle illumination
, qui couvroit entierement la façade de cet
te maiſon , bordoit les terraffes & fembloit le réunir
dans le parterre du jardin , qui étoit pareillement
illuminé & fur fon propre deffein , ainfi que
l'illumination de la façade de la maiſon.
Madame l'Ambaffadrice ouvrit le Bal , & en fit
les honneurs pendant toute la nuit , ainfi que d'un
Ville & a planeurs de dierens Cantons de la sume,
qui s'étoient rendues à Soleure pour y aſſiſter aux
fêtes de M. l'Ambaſſadeur ; la totalité de ces Dames
montoit au nombre de près de 120 ; enfin on
fe retira au jour , extrêmement fatisfait des manicres
aimables & polies de LL. EEx . qui ont donné
encore un nouvel éclat aux magnificences de cette
journée .
Le furlendemain 27 , M. l'Ambaſſadeur traita
magnifiquement à dîner Mrs du Chapitre.
En conféquence de la convocation de la Diette
générale de Légitimation , qui avoit été indiquée
pour le premier Septembre , tous les Députés des
Cantons & Alliés fe rendirent à Soleure le Dimanche
31 Août dans le plus grand apparat. Chaque
Canton étoit eſcorté de plufieurs Junker Geſans ou
Gentilshommes , très- bien équipés. Le Canton de
Berne feul en avoit 24 , & cette troupe de Gentilshommes
réunie paffoit le nombre de 100 .
Auffi- tôt qu'ils furent tous arrivés , le grand
Sautier vint en avertir S. Ex. & lui remettre une
lifte contenant le nom de chaque Député & fon
logement ; auffi -tôt elle dépêcha fes Gentilshommes
, Ecuyer & Secretaires , pour aller féliciter en
fon nom les Députés de chaque Canton en parti
culier, qui les reçurent en venant au - devant d'eux,
& leur donnant la droite , & les reconduisirent en
obfervant la même cérémonie , comme ils le devoient
par attention pour le nom de S. Ex . de la
part de qui on venoit les complimenter.
Dans le même tems le Canton de Zurich , en fa
qualité de premier Canton , députa vers S. Ex . pour
lui faire compliment.
Le lendemain premier Septembre , les Députés
arriverent en corps chez M. l'Ambaffadeur , chament
auparavant à S. E
l'efcalier & leur donnar
troduifit dans la gran
Bourguemeftre de Zuri
tangua S. Ex. en Allem
debout & découvert , &
taires Interprétes rend
Il étoit conçu en ces te
MONSEIGN
» C'eſt une vérité é
fon &
l'expérience
33 fes amis contribue
par
la c
» profpérité des hom
» eft refferré
pererd'avantages,
amitié & de l'ent
peut le faire récipro
habitent enfemble
»& quand ils font é
»un commerce de l
»fiéme maniere
»les
Princes & les
qui
des
Miniftres conf
leur
מ
organe pour
»tés de
commerc
30 négociations pou
ciproques. Le d
fervéfans
interr
a la
Séréniffime C
Corps
Helvetic
»
niftre eft
rappe
»
auffi-tôt
parmi
»fe
manifefte
$3
১১
qu'ilaplû à S.
ent auparavant à S. Ex, qui les reçut au haut de
fcalier & leur donnant à tous la main , les iuoduifit
dans la grande Salle d'audience . M. le
burguemeftre de Zurich portant la parole , hangua
S. Ex . en Allemand , tout le monde étant
ebout & découvert , & le plus ancien des Secre
ires Interprétes rendit fon difcours en François .
- étoit conçu en ces termes.
MONSEIGNEUR ,
» C'est une vérité également fondée ſur la raifon
& l'expérience , que la maniere d'agir avec
àfes amis contribue beaucoup à la fatisfaction &
- profpérité des hommes , & plus ce lien d'amitié
eft refferré par la confiance , plus on en doit efperer
d'avantages; mais les moyens d'établir une
amitié & de l'entretenir , font differens ; cela
»peut fe faire réciproquement, quand de bons amis
habitent enfemble & converfent journellement
» & quand ils font éloignés , cela fe peut faire par
» un commerce de lettres . Il y a encore une troi
»fiéme maniere qui eft en ufage entre les Rois ,
» les Princes & les Républiques , en s'envoyant
des Miniftres confidens , dont la bouche devient
35 leur organe pour contracter des amitiés , des trai
» tés de commerce , même des alliances & autres
négociations pour l'avantage de leurs intérêts ré
ciproques . Le dernier ufage a toujours été obfervé
fans interruption depuis fort long- tems par
a la Séréniffime Couronne de France envers le L.
» Corps Helvetique ; c'eft pourquoi dès qu'un Miniftre
eft rappellé , nous avons l'honneur de voir
" auffi-tôt parmi nous un fucceffeur , c'est ce qui
»fe manifefte encore aujourd'hui , car auffi- tôt
» qu'il a plû à S, M. T. C. d'appeller M. le Mar
לכ
"
ם כ
ם כ
hautes & importantes dignités , le Roi a bien
voulu en même- tems , comme une conftante con.
firmation de fa grace & bienveillance , nommer
& envoyer
V. Ex. à une Ambaſſade aufſi impor.
tante & diftinguée comme celle de la Suiffe. Ce
grand changement eft la caufe que le Corps
Helvétique , fuivant l'ufage , s'eft préfentement
affemblé ici par fes Députés pour complimenter
» V. Ex. fur fon Ambaffade folemnelle , & l'en fé-
ဘ liciter cordialement . Bénie foit l'entrée de V. Ex .
chez nous, & que bénies foient les négociations;
>> nous avons des marques certaines que l'effet confirmera
ce fouhait. Que V. Ex. permette que je
lui en allegue trois. La premiere eft les grandes
qualités & talens dont le Ciel a doué V. Ex. &
qui font que les Societés célebres briguent à
l'envi de voir fon grand nom infcrit dans leurs
Regiftres , étant convaincues que par fon grand
fçavoir la Littérature acquerera un nouveau luftre.
La feconde eft fondée fur Pentiere confian-
> ce que
le Roi a au zéle pur de V. Ex. pour fon
fervice ; & la troifiéme , eft qu'il lui a plû depuis
le peu de tems qu'elle eft parmi nous , de témoi
» gner qu'elle tâchera dans toutes les occafions de
contribuer de fon mieux à la profpérité & aux
avantages du L. Corps Helvétique en général, &
de chacun des LL . Cantons en particulier . V. Ex .
a ne peut pas nous donner une preuve plus réelle
de ce dernier article , que de vouloir bien pour
notre fûreté , nous conferver la faveur Royale
la gracieufe bienveillance & la très précieufe affection
de S. M. T. C. notre plus ancien allié , &
de l'affûrer faintement que de la part du Corps
Helvétique , nous tâcherons de tout notre pouvoir
à remplir nos obligations par rapport à
» la
ه د
››
a chercher très-int
33 dans
ces généreux
ne point perdre de
Helvétique , ce q
noiffance éterneli
33
réputation à nos
tueront, lorfqu'il
ce que V. Ex a
3)
Je conclúrai n
du grand Orate
lex illajufta vera
velint ,Que la lo
toujours de mén
& nos défirs font
Roi & la
Reine
&
Madame la 1
D
ן כ
•
Royale,
puiffent
les
bénédictions
grandes
profper
M.
l'Ambaffade
parle
difconts fuit
MAGNIFI
Les
liaifons q
33
entre
nos
Rots
»
toujours fait en
ciproque les cé
raffenilleaujou
intereflansque
ancien& lepl
yelle les
affu
"
a
voyant unM
aux
ordres de
térêts,
quedan
55
כ כ
כ כ
chercher tres-initamment de vouloir perlifter
dans ces généreux fentimens pour nous , & de
ne point perdre de vue les intérêts du L. Corps
Helvétique , ce qui nous engagera à une reconnoiffance
éternelle , & de tranfmettre fa haute
réputation à nos derniers neveux , qui la perpétueront,
lorsqu'ils trouveront ces monumens de
» ce que V. Ex. a mérité du L. Corps Helvétique .
Je conclûrai mon difcours par une Sentence
du grand Orateur Ciceron , qui dit : Vetus ef
lex illa jufta veraque amicitia, ut idem amici femper
velint , Que la loi de l'amitié veut qu'on penfe
toujours de même. Nos intentions , nos voeux
» & nos défirs font que Leurs Majeftés Royales le
Roi & la Reine , que Monfeigneur le Dauphin
& Madame la Dauphine , & toute la Mailon
Royale, puiffent continuellement jouir de toutes
»les bénédictions , & des plus parfaites & des plus
»grandes profpérités .
25
ככ
• M. l'Ambaffadeur répondit à cette Harangue
par le difconis fuivant .
"
ود
MAGNIFIQUES SEIGNEURS ,
» Les liaifons qui fubfiftent depuis tant d'années
» entre nos Rois & le L. Corps Helvétique , ont
toujours fait envifager avec une fatisfaction réciproque
les cérémonies pareilles à celle qui vous
raffemble aujourd'hui En effet quels momensplus
»intéreflans que ceux où le plus puiffant , le plus
ancien & le plus fidéle de vos Alliés , vous renou-
» velle les affûrances de fon affection , en vous envoyant
un Miniftre qui ne doit , conformément
s aux ordres de fon Maître , s'occuper de vos intérêts
, que dans la vue d'affermir votre tranquila
I
DO
30
dirigé fur de pareils principes , auffi dignes du
Monarque qui m'envoye , qu'ils font ( permettez-
moi de le dire ) conformes à mes fentimens .
Les vertus héroïques de vos Ancêtres ont été la
fource de leurs liaiſons avec nos Rois ; la candeur
la plus eftimable , la probité la plus folide ,
la fidélité la plus inviolable à remplir les enga-
» gemens contractés ; une jufteffe de fens , capable
de difcerner le vrai , de s'y attacher & d'écarter
» tout ce qui pourroit être vaine fubtilité ou mauvaife
fineffe : c'eft à ces qualités que l'on a re-
» connu de tout tems la Nation Helvétique , &
c'eft à elle que vous devez ces alliances dont les
effets fe font encore fentir aujourd'hui , & doivent
toujours fubfifter , puifque nous continuerous
à reconnoître en vous ce caractére respectable
qui y a donné lieu . Qui peut mieux connoître
tout le mérite de vos vertus , que le Prince augufte
que je fuis chargé de représenter auprès de
Vous ? Dans quel tems pouvez-vous attendre plus
de marques de bienveillance , & jouir plus tran
quillement des avantages accordés par les prédé
ceffeurs à votre zéle pour la gloire & les intérêts
de la Couronne , que fous le regne du Monarque
de l'Europe , le plus grand dans la guerre par
fon courage & fa clémence , & dans la paix par
fa modération & fa juftice ; chéri de fes peuples ,
» dont fa tendreffe fait le bonheur ; de fes Alliés ,
» dont fa fidélité à remplir fes engagemens fait la
» fûreté , du refte de l'Europe qui fe répofe fur fes
fentimens , trop purs pour ne pas diffiper l'om-
»brage que pourroit caufer fa grandeur ?
55
20
09
»
33
ל כ
22
Je ne puis douter M. S. que vous ne rendiez à
» ces qualités héroïques de Sa Majefté toute la juf-
Bourguemeft
Cours qu'il vi
»toute l'étendu
d'ailleurs trop
pourmoi dans
gnage du prix
Vous venir de
»
rcules
difpofit
»
prendre de no
»tere ! Je ne ne
j'apporterai to
»mes
démarche
noitre pour
ל כ
plusjufte & d
ne
Républiqu
jours été la lag
Ce
Difcours fo
la
nobletfe avec
fuite elle
rent
Lettres de
créan
après
quoi elle
particulier jufq
inviter la
veille
putés fe
mirent
rang
qu'ils tien
P'Ambaffadeur
fa
droitele Bo
che
l'Avoyer
les
autresDépt
y eutfix t
cateffe &lapr
relevéesparl
baffadeur
,
qui
caractére les
11
» Bourguemeftre Friés n'a pû rendre , dans le difcours
qu'il vient de prononcer en votre nom ,
» toute l'étendue de vos fentimens , mais ils font
d'ailleurs trop connus , & ce qu'il y a de flateur
» pour moi dans ce difcours, eft un nouveau témoignage
du prix que vous mettez à tout ce qui peut
» vous venir de la part du Roi . Puiffent ces heureufes
difpofitions, dans lefquelles je vous trouve,
prendre de nouvelles forces pendant mon Minif-
>> tere ! Je ne négligerai rien pour y contribuer , &
j'apporterai tous mes foins à concerter fi bien
» mes démarches , qu'on puiffe toujours me recon-
» noître pour l'Ambafladeur du plus grand , du
plus jufte & du plus modéré des Rois , près d'une
République dont le caractére diftinctif a tou-
»jours été la fageffe & la bonne foi
כ כ
ל כ
Ce Difcours fut généralement admiré , ainfi que
la nobleffe avec laquelle S. Ex. le prononça. Enfuite
elle remit à chaque Canton en particulier les
Lettres de créance du Roi pour leurs Souverains ,
après quoi elle les entretint tous en général & en
particulier jufqu'au dîner auquel elle les avoit fait
inviter la veille. Si - tôt que l'on eut fervi , les Députés
fe mirent à table , en obfervant entre eux . le
rang qu'ils tiennent dans le Corps Helvétique . M.
l'Ambaffadeur étoit feul dans un fauteuil , ayant à
fa droite le Bourguemeftre de Zurich , & à la gauche
l'Avoyer de Berne fur des chaifes , ainfi que
les autres Députés.
Il y eut fix tables fervies en même tems ; la délicateffe
& la profufion dans ce repas étoient encore
relevées par les attentions obligeantes de M.l'Ambaffadeur,
qui fçait fi bien réunir à la dignité de lon
caractére les manieres polies & affables , qui lui
I ij
un moment tous les convives à leur aile ; de forte
que dans une cérémonie purement d'apparat , on
y voyoit regner le plaifir , ordinairement relegué
aux petites tables . S. Ex . y porta debout , au bruit
du canon & au fon des trompettes , la fanté du Roi ,
celle de la Reine , de Monfeigneur le Dauphin ,
de Madame la Dauphine, & de la Famille Royale,
& de chaque Canton en particulier . M. le Bourguemeftre
de Zurich porta à tous les Députés la
fanté de S. Ex. celle de Madame l'Ambaffadrice , &
l'on refta à table jufqu'à la nuit , que tout le monde
fe retira en faifant les éloges de la magnificence
de ce fomptueux repas , qui avoit été lervi avec
autant de délicateffe que pourroit l'être une table
de 12 couverts.
Tous les appartemens du Palais , jufqu'à l'orangerie
, la loge du Suiffe & la cour , étoient remplis
par la livrée des Cantons & de tout le peuple , que
l'on a traité à difcrétion , au nombre de plus de
400.
Le lendemain & le fur-lendemain il yeut encore
deux très grands dîners, auxquels S. Ex . avoit fait
inviter toute laNobleffe de la fuite des Députés , tout
s'y paffa comme le premier jour avec la plus grande
magnificence & dans le plus grand ordre.
En un mot M. l'Ambaffadeur a défrayé les Députés
& toute leur fuite , pendant les quatre jours
qu'a duré la Diette .
Avant leur départ , tous les Cantons vinrent en
particulier remercier M. l'Ambaffadeur de toutes
les politeffes qu'ils en avoient reçûes ; aucun d'eux
ne fe difpenfa de cette bienféance , & M. l'Ambaffadeur
a vú, comme un heureux augure pour la
fuite de fon Miniftere , le zéle avec lequel les Canrons
, les moins difpofés à donner lieu à des noutémoigner
combien
choix que Sa Majeft
la haute nailance
grandesqualités ave
LE
Contenant un det
rai
Lane
Cha E Pacha de
dans lePort de c
avoir pris
pratiqu
le gué par fon Kia
propofa an
Cady
quelques
autres
rent
chez lui ,le
Cité
Valette &
trouverent
d'abo
ficile ,
mais mê
écrit à
plufieurs
écrire par lafui
pour
avoir du fe
Les
fignaux qu
projet eût
réuil
viendroient po
d'arborer un p
haut
de
Saint E
Canon , &
la n
fulées. Il y a d
fur
la
mer;
qu
inconnue
au
P
choix que Sa Majefté a fait d'un Miniftre, chez qui
la haute naiffance ne fert qu'à faire paroître les
giandes qualités avec plus d'avantage.
LETTRE
Contenant un détail circonftancié de la confpiration
de Malte..
L
›
E Pacha de Rhodes , outré de fe voir , lui
dans le Châreau Saint Elme , & fa Galére
dans le Port de celles de Malte , vingt jours après
avoir pris pratique, ayant au préalable fait fonder
le gué par fon Kiaia , ou Lieutenant de fa Galére ,
propofa an Cady , aux Rais , aux Papafs , & à
quelques autres Turcs Lévantins , qui fe trouverent
chez lui , le projet de fe rendre maître de la
Gité Valette & du Fort Saint Elme. Les Efclaves
trouverent d'abord l'entreprife , non - feulement difficile
, mais même inexécutable. Ce Pacha avoit
écrit à plufieurs Pachas en Levant , & fit encore
écrire par la fuite à Tripoli , à Tunis , & à Alger ,
pour avoir du fecours de vivies & de munitions.
Les fignaux que les conjurés , en cas que leur
projet eût réuffi , devoient faire aux Bâtimens qui
viendroient pour le feconder , étoient , de jour ,
d'arborer un pavillon rouge à la Turque fur le
haut de Saint Elme , & de l'affûrer par un coup de
canon , & la nuit , de tirer un certain nombre de
fufées. Il y a dans Saint Elme une porte qui donne
fur la mer ; quoique bien murée , elle n'étoit pas
inconnue au Pacha. Il comptoit en profiter pour
I iij
pas en cas qu
?
n'eût pas pu s'emparer du Château Saint Ange
lequel n'étant pas à lui , ne lui auroit jamais laiffé
libre l'entrée ni la fortie du Port . Le fecours qu'il
attendoit des Pays Etrangers , fes promeffes , &
quelque argent qu'il fema à propos parmi les gens
de fa fecte , les fermens qu'il leur fit de ne les jamais
abandonner , tout cela joint à la vénération,
& à leur foumiffion aveugle pour les ordres d'un
perfonnage tel qu'un Gouverneur de Rhodes , fils
d'un Capitan Pacha , & petit-fils d'un Grand
Vifir
, les engagea
à fe rendre à fes follicitations ,
& à lui promettre de ne rien épargner de leur
côté pour affûter le fuccès de l'entrepriſe . Le Rais
de la Galiotte lui fut fort utile en cette occafion
& il fçut applanir bien des difficultés , en prenant
fur lui l'exécution de beaucoup de chofes , que
peut- être le Pacha lui -même dans ce moment regardoit
comme impoffibles , laiffant au tems &
aux circonstances le foin de lui en procurer les
moyens , quand une fois l'affaire feroit engagée.
Après ces premieres démarches , le Pacha , laiffant
aux autres Chefs de la conjuration le foin de faire
des foldats , fongea à trouver des fcélerats qui pûffent
exécuter le deffein exécrable qu'il avoit formé
de ſe défaire de la perfonne du Grand Maître.
Pour cet effet , il gagna les Efclaves qui avoient le
plus de liberté , & l'accès le plus familier dans le
Palais, entre autres un des deux Chambriers Turcs
du Grand Maître , appellé Imfelleti. L'ayant mis
dans fon patti , il lui propofa d'empoisonner fon
Eminence. Comme le Chambrier y trouva des
difficultés , il fut réfolu qu'il la poignarderoit avec
un coûteau dont la lame étoit empoisonnée , &
que le Pacha lui remit fix jours avant la découdu
poifon dans la
unautre de la créd
d'argent , deftiné
de S E. mais ni l
charger de cet atte
Tous les Vend
tion ,le Cady ,le
fembloient chez l
cun rendoit com
veaux Conjurés q
qu'il avoit imag
complot . Enfin
mois , tous les
feconder leur C
fixé au 29Juin ,
ment
,
vers deux
choifi ,
parce que
le , à deux
lieu
f
grand
concou
que
perfonne
da
jours
auparavant
Pair de la
Flori
mieux
demeure
Voicila
façond
jurés.
Le
Palais e
P'un
d'hyver &
quent. Il y a
ces
appartem
gallerie , qui
lais.
Cettepo
mes ,qui eft
Danscette n
mentà
gauch
du poifon dans la foupe du Grand Maître , & à
un autre de la crédence , d'en mettre dans le vafe
d'argent , deftiné à rafraîchir l'eau pour les repas
de S E. mais ni l'un , ni l'autre n'avoit ofé fe
charger de cet attentat.
Tous les Vendredis , les Chefs de la Confpiration
, le Cady , les Rais , & les huit Papals , s'affembloient
chez le Pacha , y mangeoient , & cha
cun rendoit compte de fes opérations , des nouveaux
Conjurés qu'il avoit enrôlés , & des moyens
qu'il avoit imaginés pour faire réuffir ce fatal
complot. Enfin au bout de treize ou quatorze
mois , tous les Efclaves ayant donné parole de
feconder leur Chef , le jour de l'exécution fut
fixé au 29 Juin , jour de la Saint Pierre , & le mo
ment , vers deux heures après midi. Ce jour fut
choifi , parce que la Fête qui fe fait à la Cité Vieille
, à deux lieues de la Cité Valette , y attire un
fi grand concours de monde , qu'il ne refte prefque
perfonne dans celle ci . Le Pacha -devoit trois
jours auparavant témoigner au Grand Maître , que
l'air de la Floriane lui étant mal fain , il aimoit
mieux demeurer dans le Château de Saint Elme.
Voici la façon dont devoient fe conduire les Conjurés.
Le Palais eft compofé de deux appartemens ,
l'un d'hyver & l'autre d'été , lefquels fe communiquent.
Il y a une petite falle , fituée au milieu de
ces appartemens , & dont la porte donne fur la
gallerie , qui eft au haut du grand eſcalier du Palais.
Cette poite fait face à celle de la Salle- d'armes
, qui eft à l'autre extrêmité de la gallerie.
Dans cette même gallerie , dont les fenêtres donment
à gauche fur la grande cour , fe trouve fur la
I iiij
quelle est une chambre , où le repofent de jour les
Eftafiers deSonEminence. Derriere la porte de cette
chambre , la clef de la Salle ci - deffus mentionnée
étoit toujours pendue , & elle pouvoit étre prile
facilement par le Chambrier Imfelletti , qui entroit
avec toute liberté dans les appartemens. C'eft
avec cette clef qu'il comptoit , le jour de l'exécu
tion s'introduire vers les deux heures après midi ,
dans l'appartement du Grand Maître , heure d'au .
tant plus favorable que dans cette faifon tous les
Chevaliers qui mangent au Palais , & les domeftiques
qui les fervent , font retirés chacun chez eux
dans la Ville pour prendre du repos. Imfelleti devoit
être accompagné de cinq Turcs , & d'un Noir ,
venu fur la Galére de Rhodes . Ils devoient être
foutenus par fept autres Conjurés , qui feroient
reftés à la porte de l'appartement , pour les fecourir
à tout évenement , dans l'inftant qu'Imfelleti
auroit eu commis fon affreux forfait . Un des fept
de la porte , auroit par une des fenêtres de la gallerie
, fait un fignal aux Efclaves du Palais , lefquels
au nombre d'environ cent vingt , devoient fe
tenir prêts dans les cours , les offices & cuifines.
A ce fignal ils tomboient fur le Corps - de - garde ,
armés de coûteaux , de haches & de maffues ,
égorgeoient , affommoient les foldats , s'emparoient
de leurs armes. Delà , ils montoient à la
Salle d'armes , dont les quatorze d'en haut euffent
pendant ce tems enfoncé la porte ; ils s'en empa,
roient , & s'armoient : cela fait , fans perdre un
inftant , ils fe féparoient en deux troupes.
La premiere marchoit droit à la prifon des Efclaves
, en enfonçoit les portes ; en faifoit fortir
Jeş Turcs captifs , & delà filoient le long de l'Infirmerie
au Château Saint Elme , qui n'en eft qu'à
détacher quarant
aller s'emparer di
pe quialloit à Sair
à s'en faifir , atte
dedans avec ving
autres. Deux fo'd
Maître , qui étoie
fe trouver de gar
trée des révoltes
La feconde trou
cette opération
, d
ligion , où il y a
claves ,lefquels j
pour s'emparer d
Marfamufciet
,q
Le refte devoit f
rencontreroient
.
& le défordre
,i
tendus
,
infpirer
momens l'idée d
ne fur la cam
tems de fe rec
pays où il n'y a
prife du Châte
pourroient
fe
la Ville
,
ce , ou qui n'a
enfuite fermer
Ils
prétend
hommes
qui
Marine
, du
roit vingt de
tre côté du
& del'ine
,
rer du Châ
égor
détacher quarante ou cinquante hommes pour
aller s'emparer de la porte de la Marine . La troupe
qui alloit à Saint Elme, n'auroit pas eu de peine
à s'en faifir , attendu que le Pacha s'y trouvoit
dedans avec vingt Turcs , foit de fes gens , cu
autres. Deux foldats de la Compagnie du Grand
Maître , qui étoient de la Conjuration , devoient
fe trouver de garde à la porte , pour favoriferl'entrée
des révoltés
La feconde troupe détachée du Palais , pendant
cette opération , devoit aller droit au four de la Religion
, où il y avoit cinquante ou foixante Elclaves
, lefquels joints à eux , en détachoient vingt
pour s'emparer de la porte de la Marine ,du côté de
Marfamufciet, qui n'en eft qu'à une petite diftance .
Le refte devoit faire main baffe fur tous ceux qu'ils
rencontreroient. Ils fe flattoient que la confufion
& le défordre , inféparables des évenemens inattendus
, infpireroient au peuple dans les premiers
momens l'idée de.fuir par la Porte Réale , qui donne
fur la campagne , & qu'avant qu'on eût le
tems de fe reconnoitre ( thofe difficile dans un
pays où il n'y a point de troupes reglées ) après la
prife du Château Saint Elme , toutes leurs forces
pourroient fe porter dans les differens quartiers de
la Ville , égorger tous ceux qui feroient réfiftance
, ou qui n'auroient pas fui , chaffer le refte , &
enfuite fermer la Ville.
Ils prétendoient auffi , qu'outre ces cinquante
hommes qui devoient s'emparer de la Porte de la
Marine , du côté du grand Port , il s'en détacheroit
vingt des plus déterminés,pour paffer de l'autre
côté du Port , aller ouvrir les prifons du Bourg
& de l'Ifle , délivrer leurs camarades , & s'emparer
du Château Saint Ange , où eft le dépôt des
{ v
gion ; mais ce projet n etoit pas alle a executer "
parce que felon les apparences , à la premiere allarme
le peuple du Bourg fe feroit retiré , du moins
en partie , dans ce Château , & on n'auroit pû l'y
forcer que par la faim .
Ce projet , qui avoit bien des difficultés , mais
qui auroit été toujours très- funefte à l'Ordre ,
quand même il n'auroit pas réuffi dans tous les
points , a été découvert de la maniere ſuivante .
Le Noir dont on a parlé , & un Perfan , bâtiſés tous
les deux à Malte , & venus tous les deux fui la
Galére de Rhodes , voulurent attirer à leur parti
un foldat Arménien , de la Compagnie du Grand
Maître . Ce jeune homme , quoique naturellement
imbécile , refuſa de ſe prêter à leur déteftable
complot ; d'un autre côté , craignant les ménaces
violentes de ceux qui le follicitoient , il
confulta un Juif bâtilé , für ce qu'il devoit faire.
Celui- ci lui dit qu'il falloit tout de fuite en donner
part au Commandant des Gardes. Le jeune foldat
ayant fuivi cet avis , le Commandant des Gardes
fit fon rapport au Grand Maître , qui donna ordre
d'arrêter le Noir & le Perfan . Ces criminels
furent mis à la torture ; ils déclarerent leurs complices
. On a déja exécuté une partie des chefs , le
refte le feia inceffamment. Il a été pris de bonnes
& fages précautions pour éviter dans la fuite un
pareil évenement. Graces à Dieu , le Grand Maître
, & tous les Chevaliers de votre connoiffance
jouiffent d'une fanté parfaite , en dépit de Mahomet
, du Pacha & de ſes adhérans.
BYGGVEJYOSVEJYCJÝC
L
FI
Nouvelles de
A nuit du
partit de Na
après-midi au H
Le lendemain el
Verfailles le 22 .
Le 24 , le Ro
Rambouillet.
LeRoi ,
arriva à Rouen
étant
Duc de
Luxemb
préfenta les Cle
monie , elle fut
été
préparé ,d'e
teaux , & pafler
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pifferies ,& ell
où
elle
arriva
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reçue
Saint
Aignan
Jui en
prelente
fuite à
Ho
pour la
réce
la
Tour de l
Majefté
fortit
promener
fu
Port à
maré
ques éclufes
à la
Paroiffe
Fenceinte du
L
FRANC E.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
A nuit du 18 au 19 du mois dernier , le Roi
partit de Navarre , & fe rendit le même jour
après- midi au Havre , où Sa Majefté refta le 20.
Le lendemain elle alla coucher à Bifi , & arriva à
Verfailles le 22.
Le 24 , le Roi partit pour aller au Château de
Rambouillet.
Le Roi , étant parti de Navarre la nuit du 18 ,
arriva à Rouen fur les huit heures du matin . Le
Duc de Luxembourg , à la tête du Corps de Ville ,
préfenta les Clefs à Sa Majefté. Après cette céré
monie , elle fut conduite à un Pavillon , qui avoit
été préparé , d'où elle vit ouvrir le Pont de Bàteaux
, & pafler un Navire. Enfuite elle traverfa la
Ville , dont les rues étoient fablées & tendues de tapifferies
, & elle continua fa route pour le Havre
où elle arriva le 19 à quatre heures après midi.
Elle fut reçûe à la porte de la Ville par le Duc de
Saint Aignan , Gouverneur , qui eut l'honneur de
lui en prélenter les Clefs , & elle fe rendit tout de
fuite à l'Hôtel-de-Ville , qui avoit été préparé
pour la réception . Le même jour , le Roi vifita.
la Tour de l'entrée du Port ; le lendemain Sa
Majefté fortit à neuf heures du matin , & alla fe
promener fur la jettée du Nord , d'où elle vit le
Port à marée baffe , & les mouvemens de quelques
éclufes , & après avoir été entendre la Melle
à la Paroiffe de Notre Dame , elle fe rendit dans
l'enceinte du Balin de la Marine. Elle monta
1 vi
balcon des Cazernes de la Marine , d'où elle vir
les differens mouvemens des manoeuvres qui furent
exécutées fur le Vaiffeau , les opérations de
la Carenne d'un autre Vaiffeau , & une Joute ;
elle vifita auffi les principaux atteliers de l'Arſenal
de la Marine , & retourna à l'Hôtel- de- Ville , où
elle reçut les refpects du Parlement & de la
Chambre des Comptes de Normandie , qui lui
furent préfentés par le Comte de Saint Florentin ,
Sécretaire d'Etat. L'après midi , le Roi alla voir
lancer à l'eau trois vaiffeaux , & un combat entre
fix Bâtimens qui étoient en rade , & après avoir
vifité la Corderie , la Citadelle & la Manufacture
du Tabac , Sa Majefté fortit de la Ville , pour aller
faire un tour de promenade fur la Côte d'Ingouville.
En rentrant dans la Ville , elle vit les
differentes illuminations qui avoient été préparées ,
& entre autres , celle d'un Vaiffeau qui avoit été
placé vis - à- vis l'Hôtel - de - Ville . Le Roi partit le
21 au matin , après avoir entendu la Meffe à
' Hôtel de Ville . Sa Majesté a été faluée en fortant
, comme elle l'avoit été en entrant , par une
triple décharge des canons de la Ville , de la Citadelle
& de la Marine . Elle a été gardée au Havre ,
tant par le Régiment de Dragons d'Harcourt ,
que par les Milices Bourgeoifes , & elle a trouvé
en bon ordre les Milices Gardes Côtes des Capitaineries
qui étoient fur fon paffage . Le Roi a
paru fort content de toutes les difpofitions qui ont
été faites dans la Ville & dans le Port ; mais ce
qui a le plus touché Sa Majefté , c'eſt la joye extrême
que fa préfence a fait éclater parmi les peuples
, dont le concours a été prodigieux au Havre
& dans toute fa route.
Le 18 Septembre , Madame Victoire , accom
"ciers , vint enten
politaine de cet
rivée & en par
par
celui de l'H
celui de la Ville.
du Quai qui re
des
Thuilleries
dit fes
refpects
vres , Gouvern
vôt des
March
Victoire , en an
trouva
les Gar
haye
& fous
revêtu de fes
Chanoines ,re
glife, & la con
fant Don Phi
dame
Adelaid
te Ville; elles
non de la B
Invalides ,&
rent la mên
allerent faire
là , elles vin
L'après-mid
de ce
Pala
allerent vo
Louis le Gra
Saint
Hond
Jardin
des
par
lefque
de
peuple ,
mes , en a
quelque to
naires du
corderent
politaine de cette Ville ; elle fut faluée à fon arrivée
& en partant , par le canon de la Baftille
par celui de l'Hotel Royal des Invalides & par
celui de la Ville . Cette Princeffe trouva , à l'entrée.
du Quai qui regne le long du Jardin du Palais
des Thuilleries , le Corps- de -Ville , lequel lui rendit
fes refpects , étant préfenté par le Duc de Gêvres
, Gouverneur de Paris. M. de Bernage , Prévôt
des Marchands , porta la parole. Madame
Victoire , en arrivant à PEglife de Notre Dame ,
trouva les Gardes Françoifes & Suiffes rangés en
haye & fous les armes. L'Archevêque de Paris ,
revêtu de fes habits pontificaux , & à la tête des
Chanoines , reçut cette Princeffe à la porte de l'Eglife
, & la complimenta . Madame, épouse de l'In
fant Don Philippe , Madame Henriette , & Ma
dame Adelaide, vinrent auffi le même jour en cette
Ville ; elles furent faluées de même par le canon
de la Baftille , par celui de l'Hôtel Royal des
Invalides , & par celui de la Ville ; elles entendirent
la même Meffe , à l'iffue de laquelle elles
allerent faire leur priere à Sainte Geneviève. Delà
, elles vinrent dîner au Palais des Thuilleries.
L'après-midi , elles fe promenerent dans le Jardin
de ce Palais ; elles remonterent en caroffe ,
allerent voir la Place des Victoires , & celle de
Louis le Grand . Elles fortirent enfuite par la Porte
Saint Honoré , pour retourner à Verfailles, Le
Jardin des Thuilleries , ainfi que toutes les rues
par lesquelles Mefdames ont paffé , étoit rempli
de peuple , que leur préfence avoit attiré . Meldames
, en allant à Sainte Geneviève , s'arrêterent
quelque tems devant l'Amphitéatre des Penfionnaires
du Collège de Louis le Grand , & leur accorderent
des congés.
&
aup
tholique , fut reçû le 25 dans l'Académie Françoife
, à la place vacante par la mort du Cardinal
de Rohan , & il fit fon difcours de remercîment ,
auquel M. de Fontenelle , Directeur , répondit au
nom de l'Académie .
Le 26 , le Roi revint de Rambouillet à Verſailles
; Sa Majefté alla le 30 à Choifi , d'où elle partit
le 2 Octobre fe rendre à Fontainebleau.
pour
Madame Infante & Mefdames de France , allerent
le 30 du mois de Septembre à Choify
& elles en partirent auffi le 2 Octobre pour Fontainebleau
.
Le Roi arriva à Fontainebleau le 2 Octobre ,
la Reine s'y rendit le 6 , Monfeigneur le Dauphin
y arriva le 4 , & Madame Infante & Meſdames
le 2 .
Le 4 , la Reine fe rendit à l'Eglife des Recollets
de Verfailles , lefquels célébroient la Féte de
Saint François. Sa Majefté y entendit la Meffe ,
& communia par les mains de l'Evêque de Chartres
, fon Premier Aumônier . L'après- midi la Reine
affifta dans la même Eglife au Panégyrique du
Saint , qui fut prononcé par le Pere de Neufville ,
de la Compagnie de Jefus , enfuite aux Vêpres &
à la Bénédiction du Saint Sacrement .
Le Roi a donné le Gouvernement de Seyne
en Provence , & le Régiment d'Auvergne , qui
vaquoient par la mort du Comte de Chaftellux
au Comte de Beauvoir , fon frere.
7.
M. de Chavigny , Ambaffadeur du Roi auprès
du Roi de Portugal , a été nommé par Sa Majefté
pour aller réfider avec le même caractére auprès
de la République de Vénife ; & M. de Saint Conteft
, Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel
du Roi , & Intendant de Bourgogne , a été nomjon
Amballadeur
Provinces-Unies..
Le 16 du mois
pagnie des Indes
deux livres & dem
terie Royale à fix
conde àcinqcen
ADDITIO
Extrait in
moire lû à l
Tie Royale
bre de l'an
tions de l'
Omme j
CLatitude
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minutes& der
établie,en no
55 degrés ,
cette feule r
tat entier d
écrites au
au Préfiden
fujer ,feron
mettront to
pation. Vo
&
correctio
quer au Pu
s'il s'eft ré
les
critiqu
Confentem
été
fabriqu
aupres
neraux des
Provinces- Unies..
Le 16 du mois dernier , les Actions de la Compagnie
des Indes étoient à dix- fept cens trentedeux
livres & demi ; les Billets de la premiere Lo
serie Royale à fix cens dix- neuf , & ceux de la feconde
à cinq cens quatre-vingt-dix.
ADDITIONS de M. le Monnier à
l'Extrait inféré dans le Mercure, d'un Mémoire
lû à l'Affemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences du mois de Novembre
de l'année derniere , aufujet des obferva
tions de l'Eclipfe du Soleil, faites en Ecoffe.
Comme je ne fuis pas encore fatisfait fur la
Latitude d'Edimbourg , que j'ai oupçonné
après plufieurs tentatives réitérées , être de deux
minutes& demie plus grande que celle qui avoit été
établie, en nombres ronds, par feu M. Maclaurin, de
55 degrés , 5 minutes , j'ai differé jufqu'ici par
cette feule raifon de publier les détails & le réfultat
entier de mon travail ; & les lettres que j'ai
écrites au mois de Novembre de l'année derniere
au Préfident de la Société Royale de Londres à ce
fujet ,feront toujours foi de ce que j'avance , & me
mettront toujours à l'abri de toute difpute ou ufurpation
. Voici cependant quelques éclairciffemens
& corrections que je fuis bien aile de communiquer
au Public , en même-tems que je déclare que
s'il s'eft répandu d'autres Ecrits , je ne prétends pas
les critiquer ici, mais que ce n'a jamais été de mon
confentement & plutôt contre mon avis qu'ils ont
été fabriqués. Ainfi je prie le Lecteur de ne me pas
qu'il en pourroit tirer. De fept phaſes que j'ai
mefurées vers le milieu de l'Eclipfe , il y a certai
nement de quoi en conclure la pofition du lieu où
j'ai fait mon obfervation , relativement au centre
ou à la trace de la penombre. Or c'eft- là à quoi
fe réduit toute la queftion ; & fi quelques mal- intentionnés
s'éleven: jufqu'au point de vouloir répandre
quelques foupçons fur de femblables obfervations,
il eft visible que la queſtion feroit bientôt
décidée par les obfervations de la plus grandequantité
de l'Eclipfe , faites en Suéde , en Angleterre
& même en France ; mais qu'il faut pour cela
fuppofer la Latitude d'Edimbourg rectifiée , & par
conféquent celle du lieu où j'ai fait mes obfervations.
Comme l'Eclipfe annulaire devoit occuper une
très- grande étendue en Ecoffe , fçavoir depuis les
environs d'Edimbourg jufqu'aux Orcades , je m'étois
déterminé , pour conclure plus fûrement la
quantité du diamétre apparent de la Lune , à me
placer vers le terme ou limite auftral de l'Eclipfe
annulaire , & les correfpondans , répandus en affez
grand nombre vers le centre , étoient munis de
Pendules à fecondes pour mefurer la durée de l'Eclipfe
annulaire ; enfin je fuis affûré que celui qui
étoit au limite boréal, pouvoit très -bien contribuer
auffi à nous décider la queftion du diamétre de la
Lune , au cas que le Ciel ne m'eût pas permis de
mefurer avec le micrométre le diamètre , & qu'il
ne fe fût découvert que pendant quelques inftans
vers le milieu de l'Eclipfe.
Heureufement j'ai mefuré très - facilement , & cinq
fois de fuite , le diamètre de la Lune , que j'ai vû
tout entier fur le Soleil pendant 15 à 18 minutes ,
& dont j'ai communiqué l'année derniere les réfultats.
Mais il eft néceffaire d'avertir ici que la
de minutes & fe
micrometre ,n'a p
de fuperfue ni plu
car s'il eût été qu
aufli longue , à u
dreffer une ligne
vriers qui travaill
longueur ,les ave
comme l'on fçai
certaine diftance
la façade , mais
mefurécette bale
Pulage en pare
fervoient de me
tion de la bafe
confidérable, &
cipices ,chofe p
château , on pe
cette bafe à de
qui détruit tou
reur fur cette
une feconde d
métre de la Lu
Il me reste à
on trouve dar
bliél'année de
à 8
heures ,
11 h 50 min
trop quant a
quelque fou
qu'inadverta
pour le com
* Le
terrai
fablées du jar
le
terrain du
de minutes & lecondes répondoient les parties du
micrometre, n'a pas été mefurée avec une exactitude
fuperfiue ni plus grande qu'il n'étoit néceffaire,
car s'il eût été queftion de mefurer une étendue
aufli longue , à une ligne près , il eût fallu faire
dreffer une ligne droite ou de niveau par les ouviiers
qui travaillent aux jardins dans toute cette
longueur , les avenues d'un château étant toujours,
comme l'on fçait , moins bien entretenues à une
certaine diftance , * & à mefure qu'on s'éloigne de
la façade , mais on s'eft fervi chaque fois qu'on a
mefurécette bafe d'un long cordeau ( comme c'eft
P'ufage en pareil cas ) pour alligner les perches qui
fervoient de mefures , & comme dans cette direction
de la bafe il ne s'eft trouvé aucune inégalité
confidérable , & encore moins des rochers ou précipices
, chofe peu commune dans les avenues d'un
château , on peut donc être affûré d'avoir mesuré
cette bafe à deux ou trois pouces près . Mais ce
qui détruit toute objection , c'eft qu'un pied d'erreur
fur cette diftance n'auroit pas même produit
une feconde de difference fur la quantité du diamétre
de la Lune.
Il me reste à avertir que par une faute de copifte,
on trouve dans le Mémoire , ou dans l'Extrait publié
l'année derniere, le commencement del'Eclipfe
à 8 heures , so minutes , 18 fecondes , & la fin à
11 h. so min . 18 fec. Ces nombres fe reflemblent
trop quant au minutes , pour ne pas faire naître
quelque foupçon , & découvrir qu'il y a eu quelqu'inadvertance.
Or il faut lire 8 h. 51 min. 18 f.
pour le commencement , & 11 h. 48 min . 18 fec..
* Le terrain n'étoit pas femblable à une des allées
fablées du jardin des Tuilleries , mais auffi uni qu'eft
le terrain du petit Cours.
M. Catlin , & de la phafe obfervée au grand Té
lefcope, qu'on a donnée pour lors ; car cette phafe
ayant été mefurée, comme il a été dit , à 8 h. 54 m.
35 f. il en faut ôter 3 m. 17 fec. de tems pour avoir
le commencement de l'Eclipfe . Il n'y a donc ici aucune
ambiguité , & d'ailleurs chacun eft libre d'en
faire le calcul à loifir.
De plus par les obfervations faites à Greenwich
le jour de la pleine Lune qui a fuivi immédiatement
l'Eclipfe du Soleil , je trouve le diamètre apparent
de la Lune , qui étoit voifine alors du Périgée , 10
fecondes plus grand que je ne l'avois conclu de
quelques obfervations faites en Françe , ce jour là
la nuit fut tout- à - fait obfcure en Ecoffe , & nous
fumes privés par là d'obferver la longitude d'Edimbourg
par l'Eclipfe de Lune ; mais celle du Soleil
fuffit d'ailleurs. Or en augmentant ce diamé
tre de la pleine Lune , on aura 3 m. 55 fec. au lieu
de 3 m. 45 fec. qu'on avoit conclu pour la variation
du diamétre horisontal de la Lune , depuis le
jour de l'Eclipfe du Soleil , jufqu'à celle de Lune
qui a fuivi immédiatement .
CBCDCDCDCDCD CACACDC
MARIAGE ET MORTS,
>
Letol, Cu Parlement de Paris ,
E 4 Septembre , Charles- François- Henri de
époufa dans l'Eglife Paroiffiale de Saint Agnan de
Gambais , Diocefe de Chartres , Marie- Agnés de
Nyert , Dame de Gambais .
Il eft fils de défunt François de Revol , Seigneur
d'Anglieres , Confeiller au Parlement de Paris ,
mort le 16 Août 1720 , & de Marie du Soul de
Louis le Pretre d
lement de Paris ,
M. le Duc de Bou
La famille de F
phiné .Dans le fe
la perfonne de tr
& Louis de Rev
taire d'Etat des
Henri III. & He
dent Louis , Vico
d'Oleron , & le
ainfi que Franço
au Parlement d
de Bretagne.
Ennemond d
le fils Pierre n
époufa le premi
tel. De ce inari
en 1667 avec ]
qui eut pour
au Parlement
lien à cet artic
MarieAgn
Nyert ,Marq
moges ,Grand
Premier Vale
neur du Lou
fille de Den
Confeil
, Lou
Nyert ,Mard
cedé dans t
eu pour pere
de-
Chambre
Le 7 Aou
François Th
lement de Paris , Chef du Confeil de feu S. A. S.
M. le Duc de Bourbon , Prince du Sang.
La famille de Revol eft ancienne dans le Dauphiné
. Dans le feiziéme fiécle , elle fubfiftoit dans
la perfonne de trois freres , Ennemond , Antoine
& Louis de Revol. Louis fut Miniftre & Secretaire
d'Etat des Affaires Etrangeres fous les Rois
Henri III. & Henri IV . C'eft de lui que defcendent
Louis , Vicomte de Revol , pere de l'Evêque
d'Oleron , & le Chevalier de Revol , fon frere ;
ainfi que François- Felicien de Revól , Confeiller
au Parlement de Grenoble , leur oncle à la mode
de Bretagne.
Ennemond de Revol fut pere d'Antoine , dont
le fils Pierre naquit le 13 Novembre 1594 , &
époufa le premier Septembre 1624 Claudine Martel
. De ce mariage fortit en 1632 Claude , marié
en 1667 avec Jacqueline Michaut de Montaran
qui eut pour fils François de Revol , Confeiller
au Parlement de Paris , pere de celui qui donne
lieu à cet article.
Marie Agués de Nyert eft fille de feu Louis de
Nyert , Marquis de Gambais , Gouverneur de Limoges
, Grand Baillid'Amont en Franche - Comté,
Premier Valet-de-Chambre du Roi , & Gouverneur
du Louvre , & de Marie Anne Marfollier ,
fille de Denis Marfollier , Confeiller au Grand
Confeil. Louis de Nyert étoit fils de François de
Nyert , Marquis de Gambais , à qui il avoit fuccedé
dans toutes les Charges , & François avoit
eu pour pere Pierre de Nyert , auffi Premier Valetde-
Chambre du Roi Louis XIII.
Le 7 Août , Marie - Louife Brebier , veuve de
François Thurmenies de Montigni , Seigneur de
le Duc d'Orléans , Régent, mourut , âgée de 64 ans
& fut inhumée à S. Euftache .
Le 13 , Louis Augufte Thibouft de Berry , Comté
de la Chapelle Thibouft de Berry , anciennement
la Chapelle Gautier en Brie , Seigneur de Ru-
Guerrin , des grands & petits Trefnels , des Hangets
, de Gatins & autres lieux , Confeiller d'honneur
au Bailliage & Siége Préfidial- de Melun ,
mourut à la Chapelle , âgé de 59 ans , & y fut inhumé..
Le 18 , Gilles Dumefnilurry Sieur des Bergeries ,
mourut à Paris & fut inhumé à S. Euftache.
Le 20 , Marie - Jofephe de Croquez , veuve de
Charles Raimond de la Grange , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , Lieutenant Colonel
du Régiment du Maine , Brigadier des Armées
du Roi & Commandant pour Sa Majesté au
Mont-Dauphin , mourut , âgée de 63 ans ,
inhumée à S. Paul.
& fut
Le 30 , Pierre Mocet , Seigneur de Chillois , Brigadier
des Armées du Roi , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , mourut , âgé de
64 ans , & fut inhumé à S. Sulpice .
Le 31 , Nicolas -François Fillon de Villemur ,
Seigneur de Mont- Rouge , Garde du Tréfor Royal,
& Secretaire du Roi , Maiſon , Couronne de
France & de fes Finances , mourut fur la Paroiffe
de S, Roch , & fut tranfporté à Mont- Rouge.
Le 4. Septembre , André du Guet , Seigneur de
Balzac , ancien Capitaine au Régiment des Gardes
Françoiſes , mourut , âgé de 61 ans , & fut inhumé
à S. Sulpice.
Les , François le Royer de la Sauvagere , Seigneur
d'Artezé , près de Chinon en Touraine ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saintmourut
à Artez
de fon âge.
Il étoit né
Compagnie des
le 16 Mai 1692
lité d'Ingénieur
& fut fait Sous-I
en 1694. Cette
bardement de
Fridelingue & à
au fiége du Fort
même Régime
Baviere ,M. d
d'Ingénieur vo
bataille d'Hoc
plufieurs Place
bataille du Mo
fortifierune pa
le
d'Hochftet.
pour la retra
fous lefeu d
nant de Gré
1709 il fut fa
gimentdeCh
voulant pall
le point de f
ra
dangereu
fait
Chevalie
où ilétoit cl
vaux confide
nieur en che
Rochelle en
les
travaux
cette
Viile
mourut à Artczé dans la foixante-feizième année
de fon âge.
Il étoit né le 21 Mai 1674. Il entra dans la
Compagnie des Cadets Gentilshommes à Tournai ,
le 16 Mai 1692. fervit l'année fuivante en qualité
d'Ingénieur volontaire au fiége de Charleroi ,
& fut fait Sous- Lieutenant au Régiment de Bearn
en 1694. Cette même année il fe trouva au Bom .
bardement de Calais ; en 1702 à la bataille de
Fridelingue & à la prife du Fort ; en Janvier 1703
au fiége du Fort de Kell , & fut fait Lieutenant au
même Régiment . Ce Régiment étant paffé en
Baviere , M. de la Sauvagere y fervit en qualité
d'Ingénieur volontaire , fe trouva à la premiere
bataille d'Hochftet , aux fiéges d'Aufbourg & de
plufieurs Places du Wirtemberg ; en 1704 à la
bataille du Mont Charamberg , où il fut chargé de
fortifier une partie du Camp , & à la feconde bataille
d'Hochftet. Il y fit fur le Danube deux ponts
pour la retraite de l'armée , & les brûla enfuite
fous le feu des ennemis. En 1705 , étant Lieute
nant de Grenadiers , il entra dans le génie ; en
1709 il fut fait Capitaine réformé à la fuite du Régiment
de Champagne. En 1712 au fiége de Douai,
voulant paffer à l'attaque d'une lunette , il fut fur
le point de fe noyer dans le foffé , dont on le retira
dangereufement bleflé. Les Juillet 1715 , il fut
fait Chevalier de S. Louis. Il réfidoit alors à Arras ,
où il étoit chargé en chef de la conduite des travaux
confidérables que le Roi y faifoit faire . Ingénieur
en chef àBéthune en 1719, on le fit pafler à la
Rochelle en 1729 pour diriger en la même qualité
les travaux que l'on avoit projettés dans le Port de
cette Viile , & enfin en 1734 il fut fait Ingénieur
grand age. De- même que par fa capacité & par fa
valeur il avoit mérité les graces de la Cour , il s'étoit
acquis par la Religion , par fa probité & fon
humanité , l'eftime & la confidération de tous
ceux qui l'ont connu. 1
De fon mariage avec Marie- Gertrude de Touquerolles
, il laiffe trois fils , 1 ° . Félix - François ,
Chevalier de l'Ordre de S. Louis , Capitaine réformé
au Régiment de Champagne ,& Ingénieur en
chef de la Ville & Citadelle de Port- Louis, de Concarneau
& de la Côte du Sud de Bretagne , marié
le 18 Avril 1746 avec Anne Catherine - Charlotte
Audiger. 2 °. Louis- François, dit le Chevalier d'Artezé
, Chevalier de S. Louis , ayant commiffion de
Capitaine, & Ingénieur ordinaire du Roi , 3º. François
-Sébastien- Marc-Antoine , Capitaine au Régiment
d'Infanterie de Montboiffier.
Cette Famille , établie en Touraine , tire fon
origine de Bretagne , & fa noblefſe eſt très -ancienne.
Ses Armes font d'azur à trois roues d'or , deux
& une.
Le 2 , Louis Bernardin Cado , Marquis de Seppeville
, Sous-Lieutenant des Chevau - Légers de la
Reine , mourut à Paris , dans la vingtiéme année
de fon âge. Il étoit né le 19 Juillet 1730, & avoit
été baptifé le lendemain.
Il étoit fils de Charles - Louis- Frédéric Cado ,
Marquis de Seppeville , Seigneur du Pleffis - Paté ,
près de Montlheri , Enfeigne de la feconde Compagnie
des Moufquetaires , Brigadier des Armées
du Roi , mort à Paris le 14 Octobre 1734 , âgé de
27 aus ; & d'Elifabeth- Thérefe Marguerite Cheva
lier. Il avoit pour ayeul Charles - Louis , Comte de
Seppeville , Commandant des Carabiniers , Lieubranche
des Ca
Il a laillé deu
née le premier D
1743 à Louis , M
giment de Périg
Marguerite , néne
par contrat pafl
Timoleon , Co
valerie au Rég
Il étoit le do
me Cado , Mai
Le 26 , Aut
ghen , veuve
Valle , Brigad
Roche-Mabil
lon &
autres
ans , & fut in
Elle étoit fi
Comte de Ch
Bretagne ,Pro
de la
Citadel!
Préfidentdu
dant la minor
Ponts & Cha
fabeth-Fare
d'Aumont
,
riée le 11 A
1710.
Le 29 , C
gadier des
d'Auvergn
Provence
,
Il
étoit n
laume Anto
branche des Cado .
Il a laiffé deux foeurs , 1 ° . Françoife - Antoinette,
née le premier Décembre 1725 , mariée le 20 Mars
1743 à Louis , Marquis de Mailli , Colonel du Régiment
de Périgord . 2 °. Magdeleine Bernardine-
Marguerite , née le 13 Décembre 1726 , mariée
par contrat paffé le 11 Avril 1746 à Artus - François
Timoleon , Comte de Gouffier , Capitaine de Cavalerie
au Régiment Dauphin.
Il étoit le douzième des defcendans de Guillau
me Cado , Maître d'Hôtel du Roi , vivant en 1300.
Le 26 , Aone - Bénigne Fare- Therefe de Berenghen
, veuve d'Emmanuel- Armand , Marquis de
Vaffé , Brigadier des Armées du Roi , Baron de la
Roche- Mabille , Seigneur d'Azegé- le - Rideau , Ba.
lon & autres lieux , mourut , âgée d'environ 69
ans , & fur inhumée à S. Germain l'Auxerrois.
Elle étoit fille de Jacques- Louis de Beringhen ,
Comte de Châteauneuf & du Pleffis- Bertrand en
Bretagne , Premier Ecuyer du Roi , Gouverneur
de la Citadelle & du Fort Saint Jean de Marfeille,
Préfident du Confeil du dedans du Royaume pendant
la minorité du Roi , & Directeur Général des
Ponts & Chauffées & de Marie- Magdeleine Elifabeth-
Fare d'Aumont , fille aînée de feu Louis Duc
d'Aumont , Pair de France , & c. Elle avoit été mariée
le 11 Avril 1701 , & étoit reftée veuve en
1710.
Le 29 , Cefar-François Comte de Chastelus , Brigadier
des Armées du Roi , Colonel du Régiment
d'Auvergne , Gouverneur de la Ville de Seyne en
Provence , mourut dans la 26e année de fon âge,
Il étoit né le premier Novembre 1723 de Guillaume
Antoine, Comte de Chastelus & d'Avalon ,
fille de Henri François d'Agueffeau , Chancelier
de France,
Cette Maiſon , fort ancienne en Bourgogne , a
porté d'abord le furnom de Beauvoir , s'étant accrue
de cette Terre par le mariage de Jean , vivant
en 1340 , dixième ayeul de Célar François , qui
donne lieu à cet article , avec Jacquettte , Daine
de Beauvoir. Claude , petit-fils de Jean , fut Maréchal
de France , & Jean , fils de Claude , quita
le nom de Beauvoir pour prendre celui de Cha
telus .
Le 9 Octobre , Corneille Richard , Sieur de la
Chevaleraye , Affocié libre de l'Académie Royale
des Sciences , ci-devant Gouverneur de S. A. S. M.
le Prince de Conti , & enfuite Capitaine de fes
Gardes , mourut , & fut inhumé à Saint André
des Arcs.
Le 11 , Henriette Alphonfe Jubert de Bouville ,
fille d'Alphonfe Jubert de Bouville , Chevalier de
l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis , & Maréchal
des Camps & Armées du Roi , mourut ,
fut inhumée à Saint Jacques du Haut - Pas .
&
Le même jour , Ange Etiennette de Bullion Farvaques
, époule de Charles-André Sigifmond de
Montmorenci Luxembourg , Duc d'Olonne , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , mourut ,
âgée de 35 ans fur la Paroife de Saint Sulpice ,
& fut tranfportée aux Céleftins. Elle étoit file
d'Anne Jacques de Bullion , Marquis de Farvaques
& de Gallardon , & de Marie - Magdeleine
Gigaud de Bellefonds .
1
ARRESTS
MMMM
ARRES
A
RREST
ordonne
1687 ,& des R
des déclaration
reaux des Fer
Négocians de
res qui aborderd
feront tenus de
dans lefdites d
ques de chaq
peines portées
glemens,
AUTRE
,
tines.
AUTRE
Préfidiaux
Royaux& au
res & de Pol
prêt &
annue
moitié des év
années de la
AUTRI
des
Domain
au
renouvel
après
trois p
plus
offrant
ORDO
ARRESTS NOTABLES.
A
RREST du Confeil d'Etat du Roi , qui
ordonne l'exécution de l'Ordonnance de
1687 , & des Reglemens rendus depuis , au fujer
des déclarations des Marchandifes dans les Bureaux
des Fermes , & en conféquence que les
Négocians de Nantes & les Capitaines des Navires
qui aborderont , dans le Port de ladite Ville ,
feront tenus de s'y conformer , & de diftinguer ,
dans lefdites déclarations , le nombre des barriques
de chaque efpéce de fucre , & ce fous les
peines portées par lefdites Ordonnances & Reglemens,
AUTRE , portant reglement pour les Tontines.
>
AUTRE , qui ordonne que les Officiers des
Préfidiaux Sénéchauffées , Bailliages , Siéges
Royaux & autres Jurifdictions Royales , inférieures
& de Police , feront reçus au payement du
prêt & annuel de leurs Offices , fur le pied de la
moitié des évaluations d'iceux , pendant les neuf
années de la Déclaration du 8 Juillet 1749..
AUTRE , qui ordonne que les Sous-Fermes
des Domaines , Aides , & droits y joints , feront ,
au renouvellement prochain d'icelles , adjugées ,
après trois publications de huitaine en huitaine, au
plus offrant & dernier enchériffeur.
ORDONNANCE du Roi , pour la ré-
K
AUTRE , concernant le Régiment étran
ger des Troupes légeres de Gefchray.
AUTRE , concernant le Corps de Chaffeurs
de Fifcher.
CONVENTION entre le Roi Très-
Chrétien , & Son Alteffe Séréniffime - Eminentiſfime
le Duc Jean- Théodore de Baviére , Cardinal
, Evêque & Prince de Liége , pour la reftitution
réciproque des Déferteurs.
APPROBATION.
Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chances
lier le Mercure de France du mois de Novembre:
1749. A Paris , le 28 Octobre 1749.
J
P
MAIGNAN DE SAVIGNY
TABLE .
IECES FUGITIVES en Vers & en Profe:
L'amour des François pour leurs Rois , confacré
par les monumens publics ; Ode préfentée
à l'Académie Françoife pour le Prix de
l'année 1749. Par M. le Brun , 3
9 Lettres de M. Rouffeau à M. de Crouzas ;
Epitre fur la Poëfie à M. d'Arnaud , Agent Littéraire
de Sa Majefté Pruffienne , & de S. A. S. le
Duc de Wirtemberg ,
Epitre à M. de G.
30
33
Epitaphe de
Ode fur le
Séancepubl
ces,Infcri
A Mlle de V
Réflexions
Versà Mad
Calcul
prop
La Brûlure
La
vengean
que ,
Dilgrace d
Créontiq
Lette écr
d'Eu ,
Vers à M.
de Maré
La
Poule &
Epigramme
A
Mad.Q
Queftion ,
Lettre à M
Statices à N
Lettrede M
fur quel
la
Daup
Mots des B
Enigmes &
Nouvelles
Eftampe I
Autre
Efta
Prix
propo
Infcripti
pour 175
Ode
Anacr
Epitaphe de Mad. la Marquife du Châtelet ,
Ode fur le Jugement dernier ,
54
ibid
Séance publique de l'Académie Royale des Sciences,
Infcriptions & Belles- Lettres de Toulouſe, 58
A Mlle de V **
Réflexions diverſes ,
Vers à Mad. du Boccage ,
Calcul propofé ,
La Brûlure d'Iris , Ode Anacréontique ,
74
76
79
80
82
83
La vengeance de l'Amour , Ode Anacreontique
,
Disgrace du Dieu de Cythere , autre Ode Anacréontique
, 85
Lettie écrite à M ** fur l'Histoire du Comté
d'Eu , 88
Vers à M. de Curzay fur fa Promotion au grade
de Maréchal de Camp ,
La Poule & le Renard , Fable ,
Epigramme ,
A Mad. Q
Queſtion ,
Lettre à Mlle C *******
95
96
97
ibid.
98
ibid
-
Stances à M ....Confeiller au Parlement,& c. 1oz
Lettre de M. *** à M. Remond de Sainte Albine,
fur quelques Poëfies compofées pour Madame
la Dauphine ,
Mots des Enigmes du Mercure d'Octobre ,
Enigmes & Logogryphes ,
Nouvelles Litteraires , des Beaux- Arts , & c.
Eftampe Iconologique ,
Autre Eftampe nouvelle ,
107
119
ibid.
122
153
165
Prix propofés par l'Académie Royale des Sciences,
Infcriptions & Belles Lettres de Toulouſe
pour 1750 & 1751 ,
Ode Anacreontique à Mlle Chevalier ,
ibid.
168
Entrée publique faite par M. le Marquis de Paulmy
d'Argenfon , Ambaffadeur du Roi auprès du
Corps Helvétique; Diette de Légitimation ;Complimens
prononcés en ces occafions , & c. 184
Lettre contenant un détail circonftancié de la
confpiration de Malte , 197
France , Nouvelles de la Cour , de Paris , &c. 203
Additions à l'Extrait, publié dans le Mercure , d'un
Mémoire lû à l'Affemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences du mois de Novembre
de l'année derniere , au fujet des obfervations
de l'Eclipfe du Soleil , faite en Ecoffe ,
Mariages & Morts ,,
Arrêts notables ,,
207
210
217
D
1
DE
DE
PR
La Chanfon notée doit regarder lapage 768
De l'Imprimerie de J. BULLOT.
Chez
J
Ave
DE FRANCE,
DEDIE AU ROI.
DECEMBR E. 1749 .
PREMIER VOLUME.
UT SPARGAT
GIT
UT
LIGIT
Chez
Papiller
S
A PARIS ,
ANDRE' CAILLEAU, rue Saint
Jacques , à S André.
La Veuve PISSOT, Quai de Conty ,
à la defcente du Pont-Neuf.
JEAN DE NULLY , au Palais.
JACQUES BARROIS , Quai
des Auguftins , à la ville de Nevers.
M. DCC. XLIX.
Avec Approbation & Privilege du Roi.
L
'ADRESSEgénérale duMercure eft
M. DE CLEVES D'
D'ARNICOURT
,
ruë des Mauvais Garçons , fauxbourg Saint
Germain , à l'Hôtel de Mâcon. Nous prions
très - inftamment ceux qui nous adrefferent
des Paquets par la Pofte , d'en affranchir le
Port , pour nous épargner le déplaifir de les
rebuter, & à eux, celui de ne pas voirparoître
Leurs Ouvrages.
Les Libraires des Provinces ou des Pays
Etrangers , qui fouhaiteront avoir le Mercure
de France de la premiere main , plus promptement,
n'auront qu'à écrire à l'adreſſe ci-defjas
indiquée ; on fe conformera très- exactement à
leurs intentions.
Ainfi ilfaudra mettre fur les adreſſes à M.
de Cleves d'Arnicourt , Commis au Mercure
de France , rue des Mauvais Garçons , pour
remettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX, SOLS .
M
D
1
DE
DI
PIE
De la S
Act
Scien
de
To
M
Il
fa
qui
parle,
compte
d
année
pa
1.
V.LI
MERCURE
DE FRANCE ,
DÉDIÉ AU ROI.
DECEMBRE . 1749.
PIECES FUGITIVES ,
en Vers & en Profe.
•
SUITE
De la Séance publique , tenue le 25 du mois
d'Août dernier par l'Académie Royale des
Sciences , Inferiptions & Belles- Lettres ,
de Toulouse.
M
Onfieur * Gouazé qui donna , il
y a quelques années, des obfervations
fur les Bains de Ballaruc
a entretenu cette année l'Acadé
Il faut fe fouvenir que c'est ici M. Marcorelle
qui parle, & que ce Directeur de l'Académie lui rend
compte des differens Mémoires compofes pendant une
Année par les Membres de cette Compagnie.
1. Vol.
A ij
males , qu'on trouve aux environs de cette
Source ; ces Pierres font rayonnées du centre
à la circonférence , & les rayons y font
relevés en boffe, Après avoir fixé avec précifion
les faits qui peuvent préparer les
voyes à la découverte de leur formation ,
il préfume avec affez de vrai -femblance
que le fédiment des eaux bourbeufes , jetté
du gouffre inverfac dans l'Etang de Taur,
pénetre dans le coquillage vuide de quelques
hériffons qu'on appelle Ourfins , lef
quels , fe couvrant infenfiblement de li
mon , s'appiattiffent & forment un moule
propre à produire les Pierres Numifmales.
Pour en rendre raifon , M. Gouazé remar
que que le fédiment , principe , felon lui ,
de cette formation , eft un compofé de fables
fins , de parties argilleufes , que l'eau
du gouffre charie , & du ſel que fournit
l'eau de l'Etang , compofé très - propre à
former la génération d'une pierre.
Le dépériffement prématuré de nombre
de Bâtimens vient, fur tout de la mauvaiſe
qualité des matériaux qu'on employe à
leur conftruction . Pour prévenir ces accidens
, M. l'Abbé de Raymond a entrepris
un ouvrage fur la nature de nos bois de
charpente & de menuiferie , & fur les
moyens d'en perfectionner l'ufage . Nous
premier
Mémoi
ces , que
depuis M
ler furc
moire q
9
lu
cette
feuleme
bois qu
mais en
employ
plusou
pénétre
de
cett
bois dé
tems
qu
à
s'éva
déterm
cesboi
ceffifs
ces
pert
rens P
M.PA
plus lo
roit
tro
Un
lité a é
zes.
A
rendu
d
premieres obla ations.
Mémoires de l'Académie Royale des Sciences
, que des vûes differentes ont conduit
depuis Mrs Duhamel & d'Alibart à travailler
fur ce même fujet. Il paroît par le Mémoire
que M. l'Abbé de Raymond nous a
lû cette année , que fon objet porte nonfeulement
fur les differentes efpeces des
bois qu'on employe dans nos Edifices ,
mais encore fur les divers tems que l'eau
employe à pénétrer chacun d'eux , fur le
plus ou le moins de facilité qu'elle a à les
pénétrer dans les divers fens, fur le tapport
de cette quantité à celle des parties de ces
bois déterminée par leur pefanteur ; fur le
tems que l'eau, qui les a pénetrés, employe
à s'évaporer dans un air d'une température
déterminée ; fur les pertes que chacun de
ces bois éprouve par fes defféchemens fucceffifs
, & fur les rapports qui font entre
ces pertes, & celles que font les bois differens
par les imbibitions correfpondantes.
M. l'Abbé de Raymond promet de pouffer
plus loin fes expériences , & l'on ne fçauroit
trop l'en folliciter.
Un autre fujet de ce même genre d'utilité
a été l'objet des recherches de M. Gleizes.
Après les expériences dont on a déja
rendu compte fur la chaux & fur la meil-
A iij
minuer la perte dans les fermentations , if
en a fait fur les briques , qu'il nous a communiquées
cette année.
Les matériaux qu'on employe pour la
conftruction des murs , font des pierres ou
des briques ; on trouve les premiers dans
les carrieres que la Nature a formées , c'eſt
à l'induftrie des hommes que nous devons
les autres. L'expérience leur ayant appris
qu'une certaine terre , expofée au feu pendant
un tems déterminé , acquéroit affez
de folidité pour réfifter aux injures du
tems , ils s'en fervirent pour leurs Edifices
, & ils donnerent à ces quartiers de
terre le nom de Briques . Les précieux reftes
de l'Antiquité nous prouvent qu'elles
étoient meilleures que les nôtres . Quelle
étoit la qualité des terres dons les anciens
fe fervoient pour former leurs briques , &
quelle étoit la préparation qu'ils leur donnoient
? C'est ce qu'ils ne nous ont pas
tranfmis. Malgré leur filence , M. Gleizes
veut tâcher de découvrir leur fecret. Pour
y parvenir , il examine avec foin les progrès
des opérations de nos ouvriers , foit
dans les differentes préparations de la terre,
avant de mouler les briques , foit dans
la maniere de les mouler & dans la maniere
de les fécher; après ce triple examen , il
vations
qu'il pa
en claffe
méthode
terre arg
dicte la
10.11
cube d'e
terre le
pour mo
2. L
prépare
ter le
vingt-ci
3.C
menteL
4.Lo
lume &
dans le
Les
cuiffon
cevoir
nos Tu
fe du be
cuiffon
étages
Il
eft
tages
cherche
vations
qu'il parviendra à les ranger en genres ,
en claffes & en efpéces. En attendant cette
méthode , il donne le premier rang à la
terre argilleufe & mêlée de fablon . Il en
dicte la préparation.
1º . Il faut , dit -il , la moitié d'un pied
cube d'eau , pour donner à un pied cube de
terre le degré de molleffe qui convient
pour mouler les briques .
2. La quantité d'eau néceffaire pour
préparer la terre , bien loin d'en augmenter
le volume , le diminue d'environ un
vingt- cinquiéme.
30. Cette terre paîtrie & préparée augmente
la denfité d'environ un cinquième.
4.Lorfque les briques féchent , leur volume
& leur poids diminuent à peu près
dans le même rapport.
Les expériences de M. Gleizes fur la
cuiffon, des briques l'ont mené à appercevoir
une meilleure maniere de conftruire
nos Tuilleries , qui diminueroit la dépen -
fe du bois & donneroit un égal degré de
cuiffon à toutes les briques , dans tous les
étages & toutes les pofitions.
II eft dans les bâtimens d'autres avantages
qu'on ne doit guéres moins rechercher
que leur folidité ; tel eft celui que
A j
!
nous propofant des moyens pour empêcher
les cheminées de fumer. Le compte
que j'ai rendu de fon Mémoire dans la derniere
Affemblée publique , me difpenfe
d'en renouveller ici le détail.
M. le Chevalier d'Efpinafle a fait part
à l'Académie d'un effet du tonnerre affez
fingulier , arrivé à Bordenave dans le
Confulat de Granade ; il le tenoit de M.
d'Aldeguier d'Angerville , qui en avoit été
le témoin. Le 12 Septembre 1737 , vers
les cinq heures du foir , le Ciel étoit pur
& ferein , & on n'y appercevoit qu'un feul
nuage qui paroiffoit à la vûe exactement
rond , & de 15 ou 16 pouces de diamérte :
tout à coup la foudre gronda & éclatta ;
une femme qui en fut frappée , fut brûlée
à la mammelle droite , fans que fes habits
euffent reçû la moindre atteinte. Les yeux
ouverts & fixes , le corps fans aucun mouvement
, le poulx arrêté , on la crut morte ,
& elle refta dans cet état depuis cinq heures
du foir jufqu'à une heure après minuit
alors elle recouvra la parole , à trois
heures la vûe , à cinq l'ouie . Point de fouvenir
de l'accident . Demie- heure après
furvint une toux exceffive , on la faigna
inutilement pour faciliter la refpiration ,
· la difficulté ſubſiſta jufqu'au dernier mo-
Coup
dong
auf
form
entre
M
ché
brat
céle
té d
dan
de
tell
cel
Cic
du
lad
ce ,
&
lui
do
.
do
fes
on
ΟΙ
ful
clu
fie
·
donner lieu à des conjectures défavorables
au fentiment de ceux qui expliquent la
formation du tonnerre par l'air comprimé
entre deux ou plufieurs nuages.
M. Newton eft le premier, qui ait cherché
à déterminer la loi du mouvement vibratoire
de l'air , qui produit le fon. Ce
célebre Philofophe , qui dans fa Phyfique'
faifoit toujours marcher l'expérience à côté
de la théorie la plus fublime , a avancé
dans la quarante-feptiéme propofition du
deuxième Livre de fa Philofophie naturelle
, que ce mouvement eft femblable à
celui d'un corps grave qui fe meut dans une
Cicloïde. Des réfléxions fur l'uniformité
du ton qui eft toujours le même , malgré
la difference de l'intenfité ou de la diftance,
lui ont fans doute fait naître cette idée ;
& il fe peut que ces preuves à pofteriori
lui ont parû fi fortes , qu'il a négligé de
donner à fa démonftration cette rigueur
dont il ne s'eft que rarement départi dans
fes ouvrages. M. Euler & quelques autres
ont trouvé à redire à cette démonftration .
Quoique les Coinmentateurs de Newton
fuffent perfuadés de la vérité de fes conclufions
, ils n'ont pas effayé de les juftifier
, & ils ont préféré de les démontrer
A. v
corps
utiles Correfpondans de l'Académie , propoſe
encore de nouvelles difficultés fur
cette théorie. Il convient que tous les corpufcules
, rangés felon une ligne droite ,
ont le mouvement qu'on leur attribue ,
pourvû que le corps fonore puiffe le communiquer
au premier de ces corpufcules ;
mais le corps fonore n'a ce mouvement
que dans le vuide , donc il ne l'a plus lorfqu'il
le perd à chaque inftant pour le communiquer
aux corpufcules qui l'environnent
dans un rapport different de celui de
la force accélératrice. D'ailleurs quand on
accorderoit que le fonore fe meut
dans le plein comme un corps grave dans
une Cicloïde , il refte deux grandes difficultés
, la premiere , c'eft que le fon ne
confifte dans le mouvement du corps
pas
total , mais dans celui de fes particules . La
feconde eft que le fon fe communique ,
non dans une feule ligne droite , mais de
toutes parts & dans toute l'étendue d'une
fphere,dont le corps fonore occupe le centre.
Ces difficultés font grandes, il eſt beau
de pouvoir les former , pourquoi M. Pumphry
ne nous en donne -t'il pas la folution?
S'il laiffe quelque chofe à nos voeux fur
cette premiere propofition , il n'en eft pas
celle
de l'
quarr
fée
p
ment
res eft
feulen
phry
Par la
il en
minu
fon
pufcu
M. P
tratio
la plu
pufcu
doit
gne.
ingén
prog
corpu
que !
pufcu
me à
due d
com
ferta
celle de la lumiere. L'intensité de l'un &
de l'autre décroît , dit- on , comme les
quarrés des diftances : la preuve en eſt aifée
pour la lumiere , mais il en eft autrement
du fon ; le nombre des parties fonores
eft le même à toutes les diftances , c'eft
feulement leur force qui change. M. Pumphry
cherche quel doit être ce changement
par la loi du choc des corps à reffort , &
il en résulte que l'intensité du fon doit diminuer
comme la diftance , & non comme
fon quarré , parce que la vitelle des corpufcules
décroît dans cette même raifon .
M. Pumphry ne s'en tient pas aux démonf
trations directes , il prévient les objections;
la plus forte eft que fi la viteffe des corpufcules
décroît felon la diftance , le fon
doit aller moins vîte, à mefure qu'il s'éloigne.
La réponse à cette difficulté eft. auffi
Ingénieufe que folide ; ce qui mefure le
progrès du fon , n'eft pas le chemin d'un
corpufcule , mais le tems employé pour
que la vibration fe communique à un corpufcule
éloigné : ce tems peut être le même
à distances égales , pourvû que l'étendue
de la contraction de chacun augmente
comme la vîteffe. M. Pumphry finit fa differtation
en faifant remarquer l'erreur de
A vj
que eit ia pius avanta aux portevoix ,
& il démontre que l'effet doit être le même
,pourvû que les deux ouvertures extrê
mes ne changent point , quelles que foient
les autres dans l'entre deux.
. Un habile Artifte de cette Ville s'eft
exercé fur la même matiere.
decili
& l'an
nard .
avec c
timen
"
appuy
que la
Le Sr Cammas , non content d'enchanter
les yeux par les productions de fon
pinceau , a travaillé pour le plaifir des
oreilles , en perfectionnant le carillon des
cloches. Suivant le rapport qu'il a fait à
l'Académie des moyens qu'il a employés
pour rendre régulier celui de l'Eglife du
Laur , il paroît qu'il a donné une propor
tion aux cloches , qui fait qu'avec un tiers
moins de matiere elles rendent le même
volume de fon .
Ce fyftême du fon établi , il eft naturel
de rechercher de quelle maniere fe forme
la voix humaine : Les anciens & prefque
tous les modernes ont crû qu'elle étoit ,
comme les flûtes & les trompettes , un inftrument
à vent. M. Ferrin eft le premier
qui a avancé qu'elle eft un inftrument à
corde , auquel le vent poufié par les poulmons
fert d'archet. Les expériences fur
lefquelles M. Ferrin appuye fon opinion ,
& qui ont été repetées pour la plupart de
ce
qu
trache
de ce
reffer
lesbo
glott
fonttermi
nomb
du
po
L'exp
cette
d'acc
cet A
qu'il
conva
empl
comm
les
P
qui e
qui f
mufcl
& l'ancienne à fes défenfeurs . M. Maynard
, dans un de fes Mémoires , rapporte
avec clarté & avec précifion les deux fentimens
, & les raifons fur lefquelles il font.
appuyés. On convient de part & d'autre
que la voix fe forme dans le larinx , parce
que l'air du poulmon , en paffant par la
trachée , trouve à l'extrémité fupérieure
de ce canal la glotte où il eft comprimé &
refferré. Il paroît qu'on convient auffi que
les bords membraneux ou lendineux de la
glotte font ébranlés au paffage de l'air . Mais
font - ce les vibrations de ces bords , qui déterminent
celles del'air , & qui en fixent le
nombre , ou bien eft-ce feulement la force
du poulmon & la largeur de l'ouverture ?
L'expérience a feule le droit de décider
cette queftion ; les deux partis en font
d'accord. Chacun a confulté de fon côté
cet Arbitre fouverain , & chacun prétend
qu'il a prononcé en fa faveur. L'Académie ,
convaincue qu'en fait d'Anatomie il faut
employer plus fes yeux que fa raifon , a
commencé de voir & d'examiner toutes
les parties du larinx , les trois cartilages
qui en font la charpente , les membranes
qui forment le bord de la ' glotte , & les
mufcles qui fervent à mouvoir ces piéces.
F
experiences qu
le propoie de faire,
& qui peuvent fervir à appuyer ou à contredire
chacune des deux opinions. M.
Maynard finit par des refléxions fur les accidens
qui peuvent déranger ou empêcher
le jeu de l'organe de la voix . M. Carriere
nous a auffi communiqué les fiennes für le
même fujet ; il les a appuyées par des obfervations
exactes , qui font voir quel changemens
ont caufé à la voix des ulcéres &
des polipes à la bouche & au nés , & le dé
faut de quelques-uns des os qui en forment
la charpente.
Si l'organe de la voix devient un fujet
immenſe , quand on l'approfondit, que ne
fera - ce pas des organes deftinés à la fecrétion
des liqueurs? Ce font ceux qui fe refufent
le plus obftinément aux recherches des
Anatomiſtes ; cependant leur importunité
les avoit conduits à la découverte de deux
reins , de leur ftructure & de leur jeu . M.
Sabatier , Correfpondant de l'Académie ,
en a trouvé dans la diffection d'un cadavre
un troifiéme , adhérent aux deux autres.
Ces trois reins , fuivant les obfervations
de M. Sabatier , n'avoient dans aucune de
leurs dimenfions le rapport qu'ont ordinaiment
les deux reins ; leur volume , auffibien
que le calibre des vaiffeaux qui y por
La diftri
du baffin
tre , pre
fentielle
tion & à
Comm
il
conje
que ce
de la
tra
ces évad
cette co
c'eftun
tes
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qu'il ne
il fe
dif
ver on
dans les
pire da
tantôt
fuivant
pourro
ble-t'el
Sabatie
a
trouv
Vou
Vousp
quier 1
puits ve
cation
du baffinet , l'origine & la figure de l'uretre
, préfentoient auffi des differences effentielles
, qui n'ont pas échappé à l'atten
tion & à la fagacité de l'Obfervateur.
Comme la Nature ne fait rien en vain ,
il conjecture avec affez de fondement ' ,
que ce troifiéme rein fuppléoit au défaut
de la tranfpiration . L'analogie des fubftances
évacuées par ces deux voyes , fortifie
cette conjecture. Dans l'une & dans l'autre
c'eft un compofé de parties falines diffou.
tes dans une grande quantité d'eau : dès
qu'il ne fe diffipe pas par la tranfpiration ,
il fe diffipe par les canaux urinaires ; en hyver
on tranfpire peu , on urine beaucoup ;
dans les pays chauds on urine peu, on tranfpire
davantage ; les mêmes remedes font
tantôt diuretiques tantôt fudorifiques ,
fuivant la difpofition des corps. L'affinité
pourroit-elle être plus parfaite , & ne femble-
t'elle pas prouver le fentiment de M..
Sabatier fur l'ufage du troifiéme rein qu'il
a trouvé ?
Vous n'exigez pas , Meffieurs , que je
vous parle encore du Mémoire de M d'Arquier
fur le Méphitis découvert dans un
puits voifin du Canal Royal de communication
des deux mers ; vous vous reffouvetre
derniere Séance publique. Je me contente
donc d'inviter M. d'Arquier à mettre
à profit le defféchement actuel du Canal
, pour y renouveller & même étendre
fes expériences : elles le conduiront à découvrir
la nature de ce Méphitis , à déterminer
s'il eft accidentel ou périodique , ainfi
qu'il l'a foupçonné , & à trouver des rcmedes
contre des influences fi funeftes à
nos Concitoyens. Cette invitation regarde
également M. de Mengaud , Affocié à
M. d'Arquier dans cette découverte . S'il
parvient à remplir le plan d'obfervations ,
que l'amitié qu'il a pour moi , l'a porté à me
communiquer en particulier , je ne crains
d'affûrer que ces recherches mériteront pas
la reconnoiffance du Public.
Il la doit à l'attention qu'a M. Fronton
de recueillir les faits qui peuvent l'intéref
fer & lui être utiles ; il nous en a fourni
cette année une moiffon abondante fur
l'objet principal de fes travaux , je veux
dire fur les accouchemens.
Le premier fait eft effrayant dans fon
commencement , confolant & honorable
pour M. Fronton dans fan terme . Un enfant
qui fe préfentoit mal , fut arraché avec
violence par un Artifte : l'enfant mourut
pendant l'opération , & la mere
elle le caractére de la violence .
porta
fur
l'accouc
vagin&
appellé
troit de
M.C
àM. Fr
qu'il fam
qu'à la
de la p
les joi
re , &
ques
C'é
parer.
ofa efi
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,
lette
c
& la
les bo
enfin
ranim
la
pla
fon fr
accou
M.
de
ren
&
ler
>
l'accouchée , que la liqueur palloit par le
vagin & fortoit par la vulve. M. Fronton
appellé trop tard , fonda , & la fonde entroit
du vagin dans l'inteftin.
M. Clemens , habile Chirurgien , affocié
à M. Fronton dans cette cure difficile , crut
qu'il faudroit continuer cette ouverture jaf
qu'à la marge de l'anus, rafraîchir les bords
de la playe , s'ils étoient devenus calleux ,
les joindre enfuite par des points de future
, & en opérer la réunion par les topiques
convenables.
C'étoit étayer l'édifice & non pas le réparer.
M. Fronton , en Architecte habile ,
ofa efpérer de rétablir les cloifons , & ce
qui furprendra dans une matiere où l'art ne
paroît jamais pouvoir faire l'office de la Nature
, il y réuffit. Il fit paffer une bandelette
dans cette déchirure , il la promena
& la roula dans la playe pour en froiffer
les bords , les entamer & les rafraîchir ;
enfin après avoir lavé , nettoyé ou plutôt
ranimé tout , il parvint même à confolider
la playe au bout de huit jours , & la guérifon
fut fi parfaite , que la femme a depuis
accouché deux fois heureufement.
M. Fronton ne fait point de difficulté
de rendre compte , avec la même fincérité
& le même détail , des accidens où les répeut
s'inftruire par les malheurs.
La deuxième obſervation regarde un
enfant , dont la tête exceffivement groffe
refta toujours engagée dans le paffage
qu'elle avoit commencé de fe faire à l'orifice
du placenta , de maniere qu'il reçut,
pour ainsi dire , le jour fans pouvoir en
jouir.
Sa troifiéme obfervation a pour objet
un enfant , qui ne pouvant fe faire jour
par la route ordinaire , s'en fraya une extraordinaire
, en déchirant l'utérus dans la
cavité de l'abdomen. M. Fronton avoit
été appellé trop tard , les forces de la mere
trop affoiblies
l'empêcherent d'en tenter
la fortie . On lui refufa par fuperftition les
éclairciffemens qu'il cherchoit , après la
mort , en faveur des vivans .
Un
accouchement naturel , prompt &
heureux en apparence , d'un enfant trouvé
cependant mort , fournit à M. Fronton
fa quatrième obfervation . Dans fes. recherches
il s'apperçut que le cordon ombilical
étoit farci d'un fang noir & coagulé
dans la longueur de deux pouces , depuis
l'ombilic , vers le placenta. M. Fronton
attribue la ftagnation de ce fang , principe
fenfible de la mort de cet enfant , à un
trouble violent de la mere quinze jours
effets na
l'uterus
ne put
fante. L
rallentin
noir &
don
om
de
Une
ment d
por
dans l
blanc
d'inan
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ΟΙ
en dét
don of
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bril ;
culatio
&
par
fume
qui
fu
le
hui
où
l'e
en
pr
ferra i
tation
Cet
ce
d'a
rrets naturels , contracta les vali
l'uterus de la mere , au point que l'enfant
ne put pas recevoir une nourriture fuffifante.
Le fang du foetus commença à fe
rallentir , & forma le thrombus du fangnoir
& coagulé qu'on trouva dans le cor
don ombilical , principe de mort .
Une autre femme accoucha naturellement
d'une fille morte. Cet enfant , loin
de porter les marques d'une fuffocation
dans l'uterus , étoit au contraire d'un
blanc pâle , comme une perfonne morte
d'inanition. M. Fronton dans la cinquiéme
obfervation qu'il nous a communiquée ,
en détermine la caufe : il trouva le cordon
ombilical , noné affez étroitement à
huit travers de doigt de diftance du nombril
; cet étranglement a intercepté la circulation
du fang entre la mere & l'enfant ,
& par là la nourriture au dernier. Il préfume
que ce noeud du cordon ombilical
qui fut trouvé très - long , fe forma dans
le huitiéme mois de la groffèffe , au tems
où l'enfant changeoit de fituation pour
en prendre une plus commode , & le refferra
infenfiblement par les differentes agitations
de l'enfant.
Cette obfervation eft d'une conféquence
d'autant plus grande , que M. Fronton
veulent que le foetus prenne fa nourriture
par la bouche , & non par le cordon ombilical
, queſtion agitée depuis Hypocrate ,
& peut-être encore indécife .
Sa fixiéme obfervation a un rapport
auffi immédiat au fameux fyftême du Pere
Mallebranche , concernant la force de
l'imagination des meres fur les enfans
qu'elles portent dans leur fein . M. Fronle
fait qu'il rapporte , fournit une
à cet illuftre Métaphyfiton
par
nouvelle
cien.
chat
fes
par
preuve
Dans la maifon du Sieur Simonin , fameux
Graveur de cette Ville , il y avoit
une chienne accoûtumée de traîner un
de col , elle étoit pleine , & prit
de même un perroquet qu'elle trouva fur
pas. Celui- ci peu fait à ce badinage ,
ripofta par un coup de bec , qui fit une
impreffion profonde fur le mufeau de la
chienne ; quelque tems après elle mit bas ,
& fit trois chiens à tête de perroquet , les
deux pattes de derriere de chien , & à la
place des pattes de devant , deux petits
moignons , affez femblables à ceux qu'on
remarque à l'extrêmité antérieure des aîles
des animaux volatils . La configuration de
leur bec les empêcha de fuccer le mammelon
de leur mere , la fingularité de ces anition
;m
parvint
vêcutn
M.le
lation
Lama,
Voir qu
grès de
étranger
Le d
dernier
dée da
Verdur
des cou
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par
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elle fel
le dos d
n'avoir
mena le
heure a
autre d
ne
fille
point e
lager &
de
pert
faigna a
fannes:
Juin
,
o
tion ; mais avec toutes les précautions , on
parvint feulement à en nourrir un , qui
vêcut neufjours.
M. le Préfident de Puyvert , par fa Relation
des fauffes couches de Madame de
Lama , & l'exactitude qui y regne , a fait
Voir que rien de ce qui intéreffe les progrès
des Sciences , n'eft indifferent , ni
étranger à un bon Académicien .
Le dix-huitième jour du mois de Mai
dernier , cette Dame fe trouva incommodée
dans fa maiſon de campagne , près de
Verdun , & eut tous les avant-coureurs
des couches prochaines ; jufqu'au 22 elle
eut par intervalles , non réglés , des attaques
de colique : les fymptômes cefferent ,
elle fe leva , fit une chûte , & tomba fur
le dos dans fon efcalier ; cette chûte parut
n'avoir aucunes fuites , puifqu'elle fe promena
le 23 fans douleur. Le 24 , à une
heure après minuit , elle accoucha fans
autre douleur qu'un peu de colique , d'une
fille morte defféchée , & qui n'étoit
point enveloppée dans fa toile ; pour foulager
& aider la nature , réparer le défaut
de perte , & amener l'arriere - faix , on la
faigna au pied , & on lui donna des prifannes
: elle refta dans cet état jufqu'au 2
Juin , où elle accoucha vers les fix heures
du matin , dun garçon qui avoit vie.
Cette deuxième couche avoit été devancée
d'une colique & d'une groffe fiévre , avec
des redoublemens. Les , elle accoucha
d'un troisième enfant à demi pourri , ce
qui empêcha d'en diftinguer fe fexe ; le
lendemain fixiéme Juin , elle accoucha enfin
d'un quatrième enfant totalement corrompu.
L'arriere-faix fuivit fans douleur
cette quatrième couche , & dès- lors la fiévre
commença à diminuer. Quelle fecondité
, fi elle avoit été plas heureufe !
dont
Celle de la Demoiſelle Vintrou , époufe
de M. de Fos , Avocat , domicilié dans
le lieu de Fiat , Diocéfe de Lavaur ,
M.Garipuy a fait part à l'Académie, approche
de la précédente avec auffi peu de fuccès
: cette femme accoucha de trois filles
qui ne vêcurent que deux jours , elle rendit
en même tems deux carnofités enveloppées
d'une membrane ; une troifiéme
féjourna dans l'uterus , où elle fe gangréna..
Unbo
des avo
tum ,à
ter, &
diametr
ce
quin
tion,ca
braire d
Suivant la même Relation , une fille de
vingt ans , après avoir reffenti pendant
deux mois quelques douleurs legéres dans .
le bas ventre , fit fes déjections par la vulve
; trouvant un obftacle invincible dans
l'inteftin rectum , elles fe frayerent une
autre route par l'uterus.
une
ten
noit
con
rendant
indique
reffort
trangle
déjecti
voies n
de
l'eft
fage
pa
ment a
1
cum ,
autres
les ,
&
des
ob
tion
fe
nous
c
fert
en
La
plus
ch
avec
l'
vie.
La
des avoient formé à ce même inteftin rectum
, à huit doigts de diftance du fphingter
, & qui dans cet endroit réduifoit le
diamétre de l'inteftin à environ une ligne ,
ce qui n'étoit pas fuffifant pour l'évacuation
, caufa la mort au Sieur Darnes , Libraire
de cette Ville , âgé de 84 ans , après
une tenfion exceffive du ventre qui réfonnoit
comme un tambour . M. Laurans , en
rendant compte du fait avec précifion , en
indique la cauſe avec clarté , par lejeu , le
reffort & la méchanique des parties. L'étranglement
de l'inteftin , faifoit que les
déjections ne pouvoient s'écouler par les
voies naturelles , & elles étoient trop loin
de l'eftomach pour qu'elles fe fiffent paffage
par en haut , à la faveur du mouvement
antiperiftaltique. La valvule du coecum
, le grand tour du colon , toutes les
autres circonvolutions des inteftins grêles
, & l'air qui y étoit renfermé , étoient
des obftacles invincibles . Cette obfervarion
fe rapproche de celle que M. Gouazé
nous communiqua l'année derniere , &
fert en même tems à la confirmer.
La Botanique doit nous être d'autant
plus chere , qu'elle travaille de concert
avec l'Anatomie à la confervation de la
vie. La Science des Plantes , quoique culfourni
de nos jours de nouvelles décou
vertes. Le fçavant M. Dillon eft le premier
, qui revenant du Cap de Bonne Efperance,
porta en Europe le Sicoides ou la
Glaciale , plante qui a pris fon nom des
glaçons , dont elle eft chargée , même
dans les plus fortes chaleurs de l'année .
Quoique plufieurs Botaniftes l'ayent définie
, M. Maynard la définit de fon chef ,
& en conféquence la place , en obfervant
l'ordre des claffes de M. Tournefort , par
mi les Plantes à fleurs monopetales campaniformes
, dont le calice & le piftile enfemble
forment le fruit. M. Maynard ,
après lui avoir fixé fon rang , en découvre
les proprietés & les vertus . Enfin , après
l'avoir confidérée avec les yeux d'un Botanifte
& d'un Chymifte , il la regarde avec
des yeux de Phyficien , & explique la formation
des glaçons , dont elle eft chargée
par l'abondante nourriture qu'elle reçoit ,
& la petiteffe de fes vaiffeaux , ce qui l'engage
infenfiblement à des réflexions fur
l'analogie de la circulation de la féve , &
de la circulation du fang ; fyftême fédui- .
fant. En donnant des loix générales &
uniformes à la nature , quant aux animaux
& aux plantes , on femble fe rapprocher
de fon génie & annoblir fon plan , Il feroit
pourtant
Jeme
tion.
que
Les
rique
il
fen
moin
de M
de Ti
Gauld
me j
Séand
jourd
ter a
de fo
fait M
far les
fait l'
M.
gloire
laire
nier
vivoi
Lond
dans
par-1
qu'on
de la
1.
tion. Il faut la fonder de plus près avant
que de l'admettre.
Les mécomptes, en matiere de faits hiftoriques
, étant d'une moindre conféquence ,
il femble qu'il foit permis de fuivre avec
moins de précaution le Mémoire critique
de M. de Rabaudy contre le témoignage
de Tite - Live , fur la prife de Rome par les
Gaulois, & fur la mort de Regulus . Comme
j'en rendis compte dans la derniere
Séance publique , je me contenterai aujourd'hui
d'ajouter qu'on ne peut préfenter
avec plus de grace , plus d'efprit , plus
de force & plus de vrailemblance , que l'a
fait M. de Rabaudy , fes doutes hiftoriques
fur les deux paffages de Tite- Live , qui ont
fait l'objet de fa Differtation.
M. Soubeiran de Scopon , jaloux de la
gloire dûe à la fidélité d'un témoin oculaire
, nous a fait part de l'épitaphe du dernier
& célébre Duc de Buckingham , qui
vivoit fous Charles II. Il l'a tranfcrite à
Londres , d'après le monument même
dans le mois de Septembre 1728. Il a
par-là reftitué la fauffe leçon d'une note
qu'on trouve fur le chant VI . du Poëme
de la Religion .. Une erreur à corriger , &
1. Vol.
B
precie pour
M. le Préfident d'Orbeffan s'eft ouvert
une carriere plus vafte , par fon Hiſtoire
de la vie de Lucullus.
Il faut convenir que pour fe frayer une
route nouvelle fur un Héros , l'objet des
recherches de plufieurs anciens & de quelques
modernes , il a franchi heureuſement
les limites de fon titre , par
, par des épiſodes
bien amenés ; il a fait entrer dans fon
fujet un abregé de l'Histoire générale de
Rome , dans les tems orageux de Marius ,
de Silla & de Cinna ; il a plus fait encore,
il n'a jamais perdu l'occafion de nous inftruire
des coûtumes & des moeurs des Romains
, de leurs ufages & de leurs Loix ,
La matiere s'eft ainfi étendue fous fa main;
il a eu l'art de nous dérober la féchereffe
des premieres années de fon Héros .
Dans la premiere partie de l'Hiftoire
de Lucullus , qu'il nous a communiquée ,
cet illuftre Romain ne paroît , fi j'ofe
m'exprimer ainfi , qu'en fous ordre & dans
les emplois fubalternes de Quefteur , d'Edile
, de Préteur & de Gouverneur de
Province . Elle nous laifle , pour ainsi dire,
à l'aurore des beaux jours & de l'éclat qui
doivent l'accompagner dans fon Confuhous
cullus
par
ce da
affure
cieux
tête
fes d
date
3
nemi
J
Con
Sill
Ton
du
Ε
flatt
fide
bli
van
&
les
po
d'a
l'h
pa
તે
cullus fe développer infenfiblement &
par degrés ; nous le fuivons avec efperance
dans fes foibles commencemens , bien
affûrés fur l'annonce d'un Hiftorien judicieux
, de le fuivre avec admiration à la
tête des affaires de la République , dans
fes courfes & fes victoires contre Mitridate
, le plus fier & le plus implacable ennemi
du nom Romain.
Jufqu'ici nous avons applaudi à fa reconnoiffance,
& à fon amitié conftante pour
Silla. Bientôt fans doute , nous applaudirons
à un héroifme plus modéré que celui
du cruel rival de Marius.
Et , ce qui fera un fpectacle encore plus
flatteur pour cette Académie, nous le confidérerons
au milieu de cette immenfe Bibliothéque
, où il raffembloit tous les Sçavans
de l'Univers , charmés de fa douceur
& de fa générofité.
les
Trop heureux , fi nous pouvions fermer
yeux fur fes dernieres années , tems
pour lui de foibleffe , & pour ainfi dire
d'anéantiflement , tribut humiliant pour
l'humanité.
La France étoit en droit de réclamer
partie des veilles que M. le Préfident
d'Orbeffan confacroit à l'ancienne Rome ,
Bij
entendre la voix . Selt-11 acquitte
envers fa Patrie , par un effai fur l'Histoire
de France , confidérée par rapport aux révolutions
arrivées dans le Gouvernement
des Gaules , fous fix époques differentes.
La premiere , depuis le déluge jufqu'aux
conquêtes de Céfar.
La feconde , fous l'Empire Romain .
La troifiéme , fous les Rois Merovin
giens ,
La quatrième , fous les Carlovingiens.
Les cinquiéme & fixième , fous les Rois
de la race de Capet .
que
Sur la fimple expofition de ce plan , il
eft aifé de fe faire une idée des dégoûts
M. le Préſident d'Orbeffan a eus à dévorer
, & des recherches pénibles qu'il a
eues à faire. Il a raffemblé mille autorités
éparfes fur l'origine des Gaulois , leurs
noms , leurs habitations , leurs moeurs ,
leur Religion & leur Gouvernement : c'eft .
pour ainfi dire apprendre l'Hiftoire de fa
famille.
M. de Rabaudy , en nous, communiquant
le Mémoire dans lequel M. le
Chevalier de Clairac cherche à affigner
le nom que portoient autrefois les Ifles
Fromentieres , nous tranſporte dans un
près
dern
men
deux
valie
men
I
cert
Sud.
Gr
2
aux
aud
tra
M.
aff
me
de
me
pa
de
av
m
les
fac
de
d
près de l'lfle d'Ivica . Prefque tous les modernes
s'accordent à prendre les Ifles Fromentieres
pour l'ancienne Ophiufa ; mais
deux difficultés ont empêché M. le Chevalier
de Clairac de foufcrire à leur fentiment.
1°. L'Ophiufa eft au Nord d'Ivica , &
certainement les Fromentieres font au
Sud.
2°. Le mot Ophiufa , qui fignifie en
Grec , l'Ile des Serpens , ne convient pas.
aux Fromentieres , puifqu'on n'en trouve
aucun dans ces Ifles , & que même fa terre
tranfportée ailleurs les met en fuite , d'où
M. le Chevalier de Clairac conclud avec
affez de vraisemblance , que les Ifles Fromentieres
ne font pas l'ancienne Ophiufa .
Après avoir détruit , M. le Chevalier
de Clairac édifie , & il place les Ifles Fromentieres
dans l'ancienne Ebufus , dont
parle Pline , Liv. 3. chap. 11. comme de
deux Ifles que le Pere Hardonin affûre
avoir été feparées par quelque coup de
mer. Il place au contraire Ophiufa dans
les Ifles du mont Colibre , les Grecs ayant
facilement fait Ophiufa de la Colubraria
de Pline , infectée de ferpens au rapport
de Mariana.
Biij
ramenent à l'objet le plus cher de nos
voeux. Ils ont confacté leurs foins à la
gloire particuliere de Toulouſe , l'un en
tirant heureufement à force de travaux ,
de lumieres & de recherches , un illuftre
Touloufain , de l'eſpèce d'obſcurité où il
étoit injuftement plongé ; l'autre , par la
continuation des Annales de cette Ville.
M. de la Faille a difcontinué fon ouvrage
à l'année 1611 , & c'eft à cette époque
que M.Turle fait remonter fes recherches
, auxquelles il donne modeftement le
titre de fimple Recueil , que des mains plus
habiles rangeront & refondront pour en
faire un tout hiftorique.
Les évenemens de cette année 1611
font l'avénement de Louis XIII, au Trône
La Ville étoit occupée à exprimer fa joie
à fon nouveau Souverain , lorfque tout à
coup elle paffa à l'extrêmité oppofée , par
la fauffe nouvelle de fa mort , M. d'Or
Thiac , Capitoul , en fut le premier Au
teur ; fa douleur fans doute le trahit , &
l'ayant confiée à l'oreille de quelques Préfidens
du Parlement , elle devint bientôt
publique notre attachement pour le Monarque
fe fignala en cette occafion , le deuil
fut général , mais il fut court ; des nouvelles
plus fures calmerent tous les coeurs.
Prem
place
tête d
avoit
ordina
C'e
Ville
grace
Vingt
par l
grace
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&
nou
prod
de
cére
cel
l'e
Pau
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ran
Pri
tea
du
où
du
place de M. de Verdun , tranfporté à la
tête du Parlement de Paris : M. de. Clary
avoit été auparavant Maître des Requêtes
ordinaire de l'Hôtel.
C'eft cette même année 1611 , que la
Ville profita pour la premiere fois de la
grace de l'abonnement des Tailles pour
vingt années ; grace renouvellée depuis
par les foins de Meffieurs les Capitouls :
grace fpéciale pour la Ville , & dont nous
retirons le fruit fans nous en appercevoir ,
& peut- être fans la reconnoiffance que
nous devons aux Magiftrats , qui nous la
procurent par leur vigilance.
Ce fut auffi en 1611 , que M. le Prince
de Condé fit fon entrée à Toulouſe . Le
cérémonial de fa réception fut réglé fur
celui qui avoit été obfervé en 1545 à
l'entrée de M. le Prince d'Enguien : M. de
Paulo , fecond Préfident , accompagné de
vingt-trois Officiers du Parlement , harangua
M. le Prince aux Recollets . Ce
Prince fut enfuite reçu à la porte du Château
par Meffieurs les Capitouls , & conduit
fous un Dais à l'Eglife Saint Etienne ,
où M. Daffis , Prevôt , le reçut à la tête
du Chapitre.
C'est à faux que les Regiftres de la
B iiij
te année 1611. Il est étonnant de voir une
erreur de cette nature ſe glifler dans les
Regiftres publics. Pour la prévenir , il n'y
avoit qu'à recourir à la pierre de marbre ,
noir , placée au- deffus de la porte de ce
Choeur , qui fixe la confommation de cet
ouvrage à l'année 1612. Elle n'a échapas
pé à l'exactitude de M. Catel , dans les
Mémoires du Languedoc.
Les Perfonnes illuftres font portion de
l'Hiftoire de leur Patrie ; c'eft donc une
attention religieufe de fixer exactement
l'époque de leur mort . En 1611 , Toulouse
perdit M. de Bertier , Préfident à Mortier,
qualifié honorablement de fils aîné des .
Mules ; M. Dumey , fçavant Profeff.ur en
Médecine , & Dame Roze de Caulet ,
veuve de M. Duranty , Premier Préfident ,
la gloire & la honte de cette Ville.
M. l'Abbé d'Heliot n'a pas eu à puiſer
dans des fources auffi faciles , pour donner
au Pere Guillaume Bonjour , Religieux
Auguftin , né à Touloufe en 1670 , l'éclat
dont il eft digne. Attiré à Rome par le
Cardinal Noris dès l'année 1695 , le Pere
Bonjour fe fit bientôt une haute réputation
de fçavoir & de piété . Le Pape Clément
XI . T'employa dans plufieurs rencontres .
Fiat
fain
Bon
fut
yan
la
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cil
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Pr
Cr
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P
N
Fiafcone , fous le titre d'Académie de
faintes Lettres. C'eft -là que le zéle du Pere
Bonjour prit de nouvelles forces : il courut
à la Chine , le Crucifix à la main , pour
y annoncer l'Evangile , & il y mourut dans
la quarante-cinquième année de fon âge ,
au mois de Février 17 14 .
Sa mort prouve qu'il puifoit fa gloire
dans la fublimité de fes vues. La multitude
& le caractére de fes ouvrages en fournit
une nouvelle preuve. On y trouve
une érudition vafte , une intelligence profonde
des Livres faints , de l'Hiftoire profane
des Langues Orientales , & des
principales parties des Mathématiques . La
mort même le furprit fur la Carte de la
Chine, qu'il avoit entreprife, pour fe concilier
la bienveillance de l'Empereur , &
pour faciliter l'oeuvre de fon Apoftolat ,
Les ouvrages du Pere Bonjour confiftent
en partie dans des Differtations imprimées
: l'autre partie a refté en manufcrit.
La premiere Differtation roule fur les
foixante-dix femaines de Daniel , l'une
des plus importantes & des plus difficiles
Prophéties touchant les caractéres du
Meffie & le tems de fa venue . Cette ma-
B v
Chrilt , & qui lembloit epuilée depuis par
tous les Sçavans , a pourtant fourni au Pere
Bonjour un fyftême nouveau , ingénieux
, fçavant & infiniment heureux . Il
dépend de l'ordre & du caractere des femaines
& des années Sabatiques , que le
Pere Bonjour prétend être le calcul propre
& naturel de la Nation Juive , annoncé
& fuivi dans la Prophétie de Daniel .
Voilà le fil mystérieux qui doit conduire
dans ce dédale facré ; le Pere Bonjour nous
l'a fourni , & pour nous le tranfmettre , il
faut être , comme M. l'Abbé d'Heliot , fçavant
en Ifraël.La profondeur n'ôte pourtant
rien à la clarté , elle entraîne feulement
une difcuffion étendue , qu'un extrait ne
peut pas comporter.
La feconde Differtation eft encore plus
importante , & renferme un fonds étonnant
de recherches nouvelles dans toute
l'antiquité facrée & prophane ; elle eſt
intitulée , de l'Année du déluge univerfel :
& par la datte , le caractére & la forme de
cette année , le Pere Bonjour régle tous
les tems antérieurs & poftérieurs , & donne
ainfi un ſyſtème entier de toute la
Chronologie.
La troifiéme Differtation revient aux
tems qui ont précédé le déluge , & remon
dont
dépu
en fa
L
four
fon
trop
noil
U
fim
diff
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La
po
te
pa
bli
tu
do
a
de
la
de
dont les interlocuteurs font , comme les
députés des Nations , forcés de dépofer
en faveur de la Religion Chrétienne.
Les autres ouvrages du Pére Bonjour
fourniront à M.l'Abbé d'Helior une moiffon
encore plus abondante. Pourroit- on
trop lui en témoigner notre jufte reconnoiffance
?
Une autre forte d'ouvrage , dont la
fimplicité apparente dérobe au vulgaire la
difficulté réelle , confifte dans les infcriptions
qu'on met fur les monumens publics.
La Ville de Touloufe ayant trouvé à pro .
pos de donner une forme nouvelle à la porte
de Montgaillard , l'Académie eft entrée.
par- là en poffeffion d'un droit que fon établiffement
, & fon amour tendre & refpec-.
tueux pour le meilleur des Rois , lui rendoient
infiniment précieux. C'eft elle qui
a fixé les deux infcriptions qu'on voit aux
deux côtés de cette porte, & qui énoncent
la diverfité des exploits & des bienfaits
de Louis XV. dans les années 1747 &
1748.
B vj
T
VUE D'UN COTE A
Endres fleurs , verd gazon que le printems
fait naître ,
Délicieux jardin dont l'éclat éblouit ,
La nature nous offre un fpectacle champêtre ,
Qui me fait oublier l'art qui vous embellit.
Mon oeil découvre au loin une douce colline,
Emaillée en tous lieux des plus vives couleurs ,
Les prez , les champs , les bois , une onde cryſtal_
line ,
Etalent à l'envi leurs plus rares faveurs .
Dans le fond d'un détroit que couvre la montagne,
Vertumine a menagé des treilles , des berceaux ;
La Déeffe des fleurs , que Zéphire accompagne ,
Y vient prendre le frais à l'ombre des ormeaux.
Un antique Château qui fe perd à ma vûe ,
Orgueilleux monument de la fureur de Mars ,
Eléve fes débris au - deffus de la nue ,
Et m'annonce la paix qui détruit fes remparts.
Ici c'e
Et
plu
La jeu
Conte
Le ber
La
pre
Tout
Anno
L'ama
Je l'e
O!
Vous
L'am
On n
Mille
Prép
Ilfu
Iln'
Ceffe
Votr
Là Tirfis & Damon , affis au pied d'un chêne ;
* Le Coteau de Val-Dante,
Sur
Unit
Ici c'eft Corylas , entretenant Ifiméne ;
Et plus loin , c'eft Eglé que Siléne pourfuit .
La jeune Galathée , au bord d'une onde pure ,
Conte un fonge à Lycas , par la Belle inventé :
Le berger délicat que bleffe l'impofture ,
La preffe de changer le fonge en vérité.
Tout leur donne l'exemple : un languiffant ramage
Annonce des oifeaux la flamme &les plaifirs ;
L'amant eft tranfporté , mais la bergere eft fage ;
Je l'entens cependant pouffer quelques foupirs .
O! vous , fexe brillant dont la cour eft l'afile ,
Vous décidez déja que Lycas eft vainqueur. al
L'amour ne fe fait pas aux champs , comme à la
Ville .
On n'a pas triomphé dès qu'on attaque un coeurs
Mille & mille fermens , les larmes , la tendreffe ,
Préparent les plaifirs que défire un amant ;
Il fupplie , il gémit , il foupire fans ceffe ,
Il n'eft heureux enfin que lorsqu'il eft conftant.
Ceffez , jeunes Muguets , de vanter vos proueffes ;
Votre amour est un feu qui s'allume au hazard ;
On y répond par des foibleffes ,
Où le coeur n'eut jamais de part.
Sur ce côteau chéri la pure fympathie
Unit une bergere à fon tendre berger.
Ils s'aiment fans jamais changer.
Voyez Amaryllis , feule dans la prairie ,
Couchée avec fon chien fur le tendre gazon ;
Les bergers ne vont point troubler fa réverie ,
Ils refpectent l'amour qu'elle a pour Palemon.
Si quelquefois Atis s'entretient avec elle ,
C'eft pour diffiper fon ennui.
Parlant avec Atis , elle eft toujours fidelle ,
Elle aime Palemon , & ne pense qu'à lui .
Tels on nous peint les caractéres
De nos bergeres du vieux tems ;
Toujours tendres , jamais legéres ,
N'ayant qu'un coeur & qu'un , amant.
Tels Daphnis & Chloé , ces deux amans fidéles ,
Que chaque jour encor on vante en ce hameau ;
Telles dans nos forêts on voit deux tourterelles
S'aimer toute la vie , & fe fuivre au tombeau.
Qui fut
Jan, I
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hom
veau
mom
DISCOURS
Qui fut prononcé par M. le Comte de Tref
Jan, Lieutenant Général des Armées du Roi,
Commandant dans la Province du Boulonnois
, le 18 Août dernier , à l'occafion
des Prix que Meffieurs les Syndics de cette
Province donnerent aux Ecoliers du Collége
des PP. de l'Oratoire de Boulogne
dont ce Seigneur fut prié de faire la
diftribution.
M
"
Effieurs , qu'il eft flatteur
pour moi
de préfider à vos exercices , & de
couronner vos premiers travaux ! Cet honneur
n'eft point attaché au Commandement
ni au grade dont le Roi m'a honoré,
Je puis me flatter aujourd'hui
que Meffieurs
les Syndics du Boulonnois , en me
choififfant , n'ont confidéré en moi qu'un
homme plein de zéle pour vos progrès ,
pénétré de tendreffe pour vous , & fidéle
à fon attachement pour cette Province .
Ils ont voulu que ma main répandît
leurs dons ; ils ont crû que celle d'un
homme qui vous aime y joindroit un nouveau
prix. La place que j'occupe dans ce
moment , me répond de celle que j'ai dans
ma conduite leur a prouvé . Ils n'exigent
que j'exerce les fonctions publiques de
Citoyen , que parce qu'ils en ont reconnu
en moi tous les fentimens .
Oui , Meffieurs , je regarde le bonheur
de préfider à cette affemblée , comme une
adoption de la Province , auffi honorable
pour moi , que je l'ai vivement déûrée :
adoption dont mon coeur fe plaira fans
ceffe à remplir tous les devoirs , & qui
dans ce moment me donne les droits & de
vos Chefs & de vos Peres , pour vous parler
avec tout le zéle d'un véritable compatriote.
Songez , Meffieurs , que dans ce jour où
vous remportez des prix , jufte objet de
votre émulation , vous vous annoncez à la
fociété par un acte qui fait naître des eſpérances
que vous devez remplir.
Prouver aux yeux d'une affemblée refpectable,
que vous fçavez profiter de l'éducation
que vous recevez , c'eft commencer
à mériter le nom de Citoyen ; c'eft attacher
les yeux éclairés fur vous ; c'eft préparer
les gens en place à protéger votre jeuneffe
.
Il eft des couronnes pour tous les âges ,
pour tous les états , pour tous les talens.
brill
lufio
nou
nou
un n
tres
teuf
affic
vert
fe re
ד
rite
dig
ver
que
Jou
que
ro
de
mo
ég
fit
au
va
VO
ΕΠ
L
lufion qui fe répand fur des actions qui
nous étonnent. Il en eft que le feul hazard
nous donne occafion de mériter , & dont
un moment heureux décide. Il en eft d'autres
, & ce font fans doute les plus flatteufes
, qui ne font dûes qu'à des travaux
affidus , qu'à l'amour de la Patrie & de la
vertu , qu'au défir & aux foins conftans de
fe rendre utile aux autres hommes.
Tout Citoyen doit prétendre à les mériter
, comme tout bon Citoyen doit aimer
à les prodiguer à ceux qui s'en rendent
dignes . Celles qu'on s'eft acquifes, ne doivent
être qu'un nouveau motif pour en acquerir
de nouvelles. On ne couronne aujourd'hui
les travaux de votre enfance ,
que pour vous rendre dignes d'être conronnés
dans un âge plus avancé. L'efprit
de la Religion , la voix de la fageffe , l'amour
de la véritable gloire , nous difent
également que notre vie n'eft qu'un fonge,
fi tous nos jours ne fout illuftres & remplis ,
autant qu'ils peuvent l'être , par les travaux
qui font à notre portée.
Penfez donc à mériter un jour , parmi
vos Citoyens , les mêmes diftinctions que
vous méritez aujourd'hui au - deffus de vos
Emules. Profitez de ces années précieufes
bat , font pleins d'une aimable innocence ,
& peuvent recevoir facilement d'heureufes
impreffions. Écoutez la voix de a fageffe
& de la Religion . Ce n'eft qu'à elles
qu'il appartient de former des grands hommes
, parce que feules elles écartent de
nous ces vices & ces paffions , qui font le
tombeau des talens , & qui anéantiſſent
également & l'homme & le Citoyen.
Attachez- vous aux principes qu'on vous
donne des Sciences ; foumettez - vous à la
méthode , dont ma tendreffe prévoyante
vous a déja fait fentir la néceffité dans une
de vos affemblées. Les principes & la méthode
peuvent feuls vous ouvrir le Temple
des Mufes , & affûrer vos fuccès.
*
Ecoutez quelquefois la voix du génie ,
qui commence à fe dévoiler en vous , mais
qu'il ne vous écarte jamais des régles qui
doivent maîtrifer fes effors . Evitez furtout
une pareffe honteufe dans tous les
âges. C'eft ce trifte abbattement de l'efprit
& de la raifon , qui nous fait flotter
En 1746 , les Ecoliers du même Collége dédiérent
à M. le Comte de Treffan un exercice
Littéraire , & ce Seigneur prononça à cette occafion
un Difcours fur la méthode qu'on doit ſuivre
en étudiant.
Hous
qui n
nous
point
mirez
leçon
écout
que t
les en
qui n
leur
ciété
raile
qu'a
de c
mer
aux
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agré
feu
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C
pen
que
ten
leu
qu'
pri
rie
བརྒྱངངད་ས་་“་
qui nous étoit deftiné , & qui finit par
nous rendre méprifables. Ne regardez
point comme heureux le tems bù vous finirez
vos études , & où vous perdrez les
leçons fçavantes de vos Profeffeurs , pour
écouter celles du grand monde. Il n'aide
que trop fouvent à nous entretenir dans
les erreurs qui nous flattent. Il en eft peu
qui n'ayent des partifans intéreffés à faire
leur éloge. Une partie brillante de la fociété
, plus capable d'imagination que de
raifonnement , plus affujettic à la mode
qu'aux principes , fait fouvent l'apologie
de cette efpéce de pareffe , qu'elle ofe nommer
aimable ; de cette pareffe , qui obéit
aux défirs fans s'attacher à rien , qui ne
combat point une premiere impreffion
agréable , & qui cherche à cueillir des
fleurs fans fçavoir les faire naître , les cultiver
& les choifir.
Quelque fauffe que foit cette façon de
penfer , la mode & la molleffe ne la font
que trop fouvent recevoir. On aime à entendre
les Poëtes chanter la pareffe dans
leurs vers ; mais qu'il eft aifé de pénétrer
qu'ils agiffent en fecret contre d'auffi faux
principes , & qu'ils paffent des nuits laborieufes
. à parer de fleurs cette idole imames
!
bandonner à fon culte !
L'efprit naturel ne peut jamais remplir
les vuides de l'ignorance. Ses éclairs font
éblouiffans , mais ne peuvent éclairer.
L'ufage du monde n'eft point une école
fuffifante pour notre efprit , qui a befoin
de principes . L'imagination ne nous préfentera
jamais que des idées vagues &
trompeufes , quand la fcience & le jugement
ne pourront l'alfujettir & la lier à
des faits. Ce reffort fi néceffaire s'élancera
vainement , quand il ne fera pas guidé &
retenu par une main fçavante .
tr'elle
C'eſt envain que l'amour propre , foutenu
d'un efprit brillant , mais futile , fera
la critique de ceux qui s'attachent aux
loix rigoureufes du raifonnement , de l'a.
nalyſe , de la démonſtration , & au détail
pénible des expériences. La plaifanterie
la plus legére n'a prefque toujours qu'un
inftant de fortune & de durée . Le travail
précis & folide ne périt point de même .Ua
travail de cette efpéce eft admis & goûté
par les
Q
plus
fié fie
P
a -t'on
les
pl
P
gens vraiment dignes d'en connoître
le prix. C'eft un nouvel ornement ,
une nouvelle richeffe qui fe lie aux connoiffances
des gens eftimables. Il devient
une partie de leur exiftence , puifque penles
quel
pitié
Les
prom
illuft
més
nées
Fonte
génie
leffe
mage
rien
tent t
mémo
l'onde
inutil
peine
So
fieurs
rendr
dent
ames d'un ordre eleve communiquent entr'elles.
Quels fruits en effet peut- on efpérer du
plus brillant génie , s'il n'eft orné & rectifié
par un travail affidu ? Combien n'en
a - t'on pas connu , dont l'aurore annonçoit
les plus grands fuccès , & qui féduits par
les paffions & la molleffe , n'ont mérité
que les regrets de la fociété éclairée , & la
pitié du Sage !
>
Les jours les plus heureux leur étoient
promis ; ils pouvoient les remplir & les
illuftrer. Ils pouvoient efperer d'être aimés
& refpectés dans leurs dernieres années
comme un Newton , comme un
Fontenelle. Ils auroient vû les plus beaux
génies de leur fiécle honorer leur vieilleffe
, & la rendre heureufe par des hommages
journaliers , mais comme ils n'ont
rien acquis , ils font abandonnés. Ils fentent
toute l'horreur de la folitude . Leur
mémoire s'efface comme les traces dans
l'onde . Vils fardeaux de la terre , enfans
inutiles dans la famille , on s'apperçoit à
peine qu'ils en font retranchés.
Soyez donc vivement perfuadés , Meffieurs,
que c'eft le défir & l'efpoir de vous
rendre véritablement heureux , qui gui
dent les fages qui vous inftruifent. La fain
la douceur & la lumiere qui regnent dans
leurs leçons , tout doit vous infpirer la
tendreffe & la confiance , tout vous preffe
de répondre à leurs foins. C'eft par le
même défir de nous rendre heureux , que
nos auguftes Monarques ont prodigué
leurs tréfors. Que de monumens de leur
amour pour les Lettres ! Que defoins prévoyans
pour éclairer l'efprit de leurs
fujets !
les Fr
ges e
foum
mes
Frang
afferu
été c
rien
Lettr
adou
barba
Nos Rois ont jugé des François par leur
propre coeur. Ils ont penfé avec raiſon ,
que plus ils feroient éclairés , & plus ils
feroient pénétrés d'amour pour eux , d'attachement
à leur fervice. Loin d'interdire
les Sciences , loin de profcrire tout
ce qui peut apprendre aux hommes à raifonner
, & à difcuter leurs véritables intérêts
, ces Chefs , ces Maîtres d'une Nation
guerriere & foumife , dignes de regner fuc
des hommes , ont protégé tout ce qui pouvoit
contribuer à ennoblir le caractére ,
l'efprit & les moeurs. Ils ont rejetté avec
mépris la cruelle politique de l'Orient ,
parce qu'ils ont fenti qu'ils n'étoient pas
nés pour.regner fur des hommes plongés
dans une ignorance ftupide. Pleins de
cette noble confiance . la feule grandeur
d'anic & la fageffe du gouvernement
que
Rois
infpi
plus
guer
се
9
Scien
He
maît
les d
peut
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vaux
d'ap
appr
teur,
la
ma
&
of
mes
ges en cela de l'Etre fuprême , qui ne fe
foumet jamais mieux le coeur des hommes
qu'en les éclairant. Auffi l'Empire
François n'a janais été plus folidement
affermi , que depuis que les Sciences y ont
été cultivées , & le Trône ne craint plus
rien depuis qu'il les protége . Les Belles-
Lettres ont reglé le courage fans l'affoiblir,
adouci nos moeurs fans les énerver . La
barbarie eft bannie de nos Armées, Nos
Rois , en combattant à notre tête , nous
infpirent l'humanité même au milieu des
plus grands périls , & les plus longues
guerres ne leur font point négliger tout
ce qui peut contribuer à faire fleurir les
Sciences & les Arts,
Heureufe la Nation , qui trouve dans fon
maître le Général qu'elle défire fuivre dans
les combats , le Juge éclairé auquel elle
peut offrir l'hommage & le fruit de fes
études , de fes découvertes & de fes travaux
! Heureux ceux , qui ont le bonheur
d'approcher celui qui nous gouverne ! Ils
apprennent à ne point féparer le bienfaic- .
teur, du Souverain ; les graces naturelles , de
la majefté du Monarque , & l'efprit brillant
& orné , de la valeur & des qualités fubli
mes du Héros..
SVE SVE SVE SVE
Faut
O DE
A M. Oudry , Peintre du Roi,
Ingénieux Oudry , rival de la Nature ,
Je ne puis me laffer d'admirer l'impofture
D'un art où tout m'abufe & me charme à la fois.
Par un choix réflechi de teintes differentes ,
La toile eft animée , & de tes mains fçavantes
Naiffent les animaux , les rochers & les bois.
***
Quelle Divinité , dans ton heureux délire ,
S'empare de tes fens , te poffede & t'inſpire !
Phébus t'a t'il laiffé fon magique pouvoir ?
Aux accens de fa voix tout devenoit mobile :
Au gré de ton pinceau délicat & fertile ,
La couleur eft fenfible, & paroit fe mouvoir.
**+
Sous ces lambris * dorés , où la France conferve
Ces travaux immortels qu'Apollon & Minerve
Couronnent à l'envi d'un laurier glorieux ,
Que de fleurs ** & de fruits ! Qui les a fait éclore ?
* L'Académie de Peinture , où font tous les Tableaux
de réception.
** Tableau de réception de M. Oudry.
Eft-ce
Qui
Les G
Offre
Dur
Tu
Que
Qu
Ses
Qu
Et
Qu
Je
H
Pa
D
D
Faut-il donc les toucher pour détromper mes yeux
炒菜
?
Qui jamais de ton Art connut mieux les fineffes ?
Les Graces , fous tes doigts prodiguant leurs largeffes
,
Offrent à nos regards cent chefs- d'oeuvre nouveaux.
Du riant Païfage entr'ouvrant la barriere ,
Tu ne vois loin de toi , dans ta noble carriere ,
Que des admirateurs ou de foibles rivaux .
酥酥
Quand d'un cerfaux abois tu nous traces l'image ,
Ses yeux mourans , fes pleurs , pour moi font un
langage
Qui jette la pitié dans mon coeur attendri ,
Et cette illufion eft fi vive & fi forte ,
Que des chiens acharnés , que la fureur emporte ,
Je vois les mouvemens , j'entens même le cri.
*3*
Héritier des fecrets du fameux Largiliere , *
Par la force que l'ombre ajoûte à la lumiere ,
Des objets fans relief tu fais fortir les traits.
Dansun vafte lointain, qu'enferme un court efpace,
Son Maître.
1. Vol.
C
Le vrai dans tes Tableaux aux fentimens s'allie,
Ici , par des mâtins une laye affaillie
Repouffe de leurs dents l'impitoyable effort ,
De douleur & d'amour quel heureux affemblage !
De les petits épats elle voit le carnage ,
Et femble , en expirant, ne plaindre que leur mort .
**+
Là , d'un monftre à qui l'Inde a donné la naiffance
,
Tu peins la maffe énorme , & cette reffemblance ,
Ces replis de fa peau bizarement formés ,
Cette corne , l'effroi d'un ennemi terrible, **
Cet oeil auffi cruel qu'il paroît infenfible ,
Font parler ta Peinture à mes regards charmés.
炒茶
Pourfui , non pour donner plus d'éclat à ta gloire,
Louis fit ton éloge. Au Temple de Mémoire
Son fuffrage à ton nom affûre un beau deſtin.
Acheve d'enrichir , par de nouvelles veilles ,
Ces Palaisoù les Rois confacrent les merveilles
Des Zeuxis que la France a nourris dans fon fein.
* Le Rhinocéros.
** L'Eléphant.
Mérite
Ton ge
D'un p
Parle ,
Ils reha
* Lel
vrages
tems D
S
Teni
Sc
les E
Cett
touj
ves
zéle
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mer
που
de
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lo
قق
Mérite les bienfaits & feconde fon zéle .
Ton génie & ton goût ont décidé fon choix . *
D'un peuple d'Artifans dirige l'induftrie ;
Parle , approuve , critique , & que de la Patrie
Ils rehauffent la gloire , en écoutant ta voix.
* Le Roi a nommé M. Oudry pour examiner les ou
vrages de Tapiflerie des Gobelins. Il eft depuis longtems
Directeur de la Manufacture de Beauvais.
seseses esesasas as sesas
SEANCE PUBLIQUE
Tenue le 12 Août 1749 par l'Académie des
Sciences, Belles - Lettres & Arts de Rouen,
O
N diftribua les Prix fondés par Mad.
de Marle & par Mad. le Cat , pour
les Eleves de l'Ecole gratuite du deffeing.
Cette Ecole , dit M. de Premagny , fait
toujours de nouveaux progrès. Les Ele-
Ives , au nombre de 1So , fecondent le
zéle du Profeffeur & les vûes de leurs Protecteurs
, par une émulation qui ne fe dément
point , & par des productions qui
nous confirment plus que jamais l'utilité
de cet établiſſement , fans lequel les plus
heureux talens ne fe feroient point développés
, & qui tire de l'obfcurité des fu-
Cij
de briller utilement dans la Société , & c .
On diftribua enfuite trois Prix d'Anatomie
, fondés par M. le Cat pour l'Ecole
Chirurgicale , dont il eft Profeffeur.
Projet bien digne de nos éloges , dit
encore M. de Premagny , que d'exciter
auffi les Eleves de Chirurgie par des récompenfes
honorables. La gloire d'être
couronnés publiquement dans une affemblée
, fera pour eux un puiffant motif pour
fe diftinguer à l'envi par leur application
& leur zéle à fe perfectionner dans un
Art dont l'utilité eft fans bornes , & dont
les progrès font de plus en plus la gloire
de notre fiécle , & c.
Voici les noms de ceux qui ont remporté
ces differens Prix , depuis leur fondation
, & que l'on avoit omis d'indiquer
les deux années précédentes.
1747 , Prix du Deffeing , donnés par
Mad. de Marle.
Le premier au Sr J. Baptifte Bonner , de
Rouen. Le fecond , au Sr J. Baptiſte Derrey
, de Rouen.
1748 , Le premier au S. Derrey ; le fecond
, au Sr Bellanger.
Prix de Mad. le Cat , aux Srs Cottiber
& le Bas , tous deux de Rouen.
1749 , Ces quatre Prix ont été donnés
jugement de l'Académie,
M.Rd
Le fec
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Le
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Le
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Le
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21
;
M. Robert String , Gentilhomme Ecoffois.
Le fecond an Sr Louis le Mire , de Rouen .
Le Prix de la Boffe , au Sr Michel l'Evef
que , de Rouen .
Le Prix du Deffeing , à Mlle Ribard
de Rouen.
Prix d'Anatomie .
Le premier , au Sr J. Baptifte- Ant. l'Echevin
, d'Auberville , près la Ville d'Eu .
Le fecond , au Sr Antoine Dufay , Maître
ès Arts de Paris , fils de M. Dufay ,
Membre de cette Académie .
Le troifiéme , au Sr J. Baptifte- Martin
Quefnay , de Lievray , près Lifieux.
Ceux qui ont le plus approché , font les
fieurs Cl. Vaquet , de Honfleur ; Laurent
Beaumont , de Rouen ; Jacques Simon , del
Saint Vallery en Caux. Tous ces Prix font
de belles Médailles d'argent.
M. de Prémagny annonça enfuite le Prix
d'Eloquence que l'Académie doit diftribuer
le jour de l'Affemblée publique , qui
fera le premier Mardi d'Août 1750. Le
fujet eft , fi l'on eft plus heureux d'être né
avec des paffions fortes , qu'avec des paffions
médiocres. Les Difcours feront au plus d'uné
demie heure de lecture . Les Auteurs
auront foin de les envoyer écrits lifible-
C iij
ne enveloppe cachetee , le port franc &
dans le courant de Mai au plus tard à l'adreffe
de M. de Prémagny , Secretaire de
l'Académie .
Outre ce Prix d'Eloquence que l'Académie
propoſe ; pour parcourir fucceffivement
les differentes parties des Bellés- Lettres
, conformément aux intentions de fon
Protecteur, elle diftribuera auffi en la même
Affemblée de 1750 le Prix d'Hiftoire de
1748 , qui a été encore remis cette année ,
&. celui de Phyfique de 1749 , qu'elle
a auffi crû devoir differer à l'année prochaine.
fes
Le fujet pour l'Hiftoire étoit la fituation
topographique de la nouvelle Neuftrie ou
Normandie , fes bornes , fes Villes ,
Ports , fes Places fortes & leurs noms lors
de l'invafion des Normands en 912 .
2º. Par rapport à la Religion , s'il n'y
reftoit pas quelques traces du Paganifme ,
des Temples des faux Dieux & des Cérémonies
qui tinffent du culte des Gaulois &
des Romains ; ce dernier article a été touché
trop légerement par les Auteurs des
Mémoires , & l'on défire qu'ils pouffent
plus loin leurs recherches.
Le fujet de Phyfique eft fur les differences
effentielles du fætus comparé à l'adulte , &
Mem
mati
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faits
trait
xent
& d
C
rin ,
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300
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tu
ge
de
:
Mémoires que l'Académie a reçus fur cette
matiere , ont excedé confidérablement les
bornes prefcrites , par le grand nombre de
faits étrangers à la queftion , que l'on a
traitée ; on fouhaite que les Auteurs fe fixent
au fujet propofé avec plus de jufteffe
& de précision .
Ces Mémoires feront adreffés à M. Guerin
, Secretaire , dans le mois de Mai , &
fous la forme ci-deffus indiquée . Chacun
de ces trois Prix fera une Médaille d'or de
300 livres , donnée par M. le Duc de Luxembourg.
M. le Cat lut une Préface fort étendue
d'un Livre de fa façon , intitulé : Phyfiologie,
ou Phyfique du corps humain , confidéré dans
L'état de fanté. Le premier volume de ce
Livre , que M. le Cat annonce , eft imprimé
dès 1739 ; quelques exemplaires de
l'article des- fens , faifant partie de ce vo-
I ume , ont été publiés en 1740 fous le titre
de Traité des Sens.
Le premier volume de la Phyfiologie de
M. le Cat renferme d'abord les généralités
de la phyfique du corps humain , la nature
& les fonctions des trois puiffances,
générales de l'économie animale , les folides
, les liqueurs & les fluides .
L'Auteur entre enfuite dans le détail des
C iiij
rang
de la itructure des organes , qui affecte ur
tout de repréfenter par des figures neuves
& exactes. La fubordination des phénoménes
reglant , fa méthode d'enfeigner , il
commence fes leçons détaillées par les organes
& les puiffances qui tiennent le premier
dans la machine , en qualité de
principe des fonctions , c'est -à- dire , par
la tête , le cerveau , les nerfs , leur fluide
&c. Il s'étend beaucoup fur ce fluide , principe
du mouvement & du fentiment, Selon
lui , chacune de ces fonctions , le mouvement
& le fentiment , eft due à deux efpeces
de ce fluide , dont l'une , qui coule
dans la cavité des nerfs , produit le mouvement,
& l'autre, qui eft contenue dans les
filieres qui compofent les parois même des
nerfs , eft l'inftrument du fentiment. Il réfute
les diverfes opinions qui tirent ce
fluide fubtil de nos liqueurs , de l'air ou de
la matiere du feu ; il veut que ce foit un
efprit étheré different de toutes ces matietieres
; il l'introduit dans nos liqueurs par
la refpiration , à l'exclufion de l'air qui l'y
porte de là il le fait paffer au cerveau où
il eft filtré , du cerveau il l'envoye dans les
divers organes par les nerfs ; mais , felon
lui , ce fluide eft trop uniforme pour la va.
rieté des fonctions aufquelles il eft destinés
:
que N
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gland
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faut
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il
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frons
côté
Τ
que M. le Cat regarde avec Lancifi comme
des fubftituts du cerveau, des préparations,
des alliages qui le rendent propre à certaines
fonctions générales , après quoi les
glandes , fubftituts à leur tour des ganglions
, donnent à ce fluide une troifiéme
préparation proportionnée à chaque fenfation
, à chaque fonction particuliere.
On voit par-là que M. le Cat établit
un nouveau fyftême des glandes, qu'il prétend
n'être point des organes liquoreux
des filtres de liqueurs , comme on l'a crû
jufqu'ici , mais des expanfions nerveufes ,
filtres des efprits , & des efpeces de temples,
où certaines liqueurs déja filtrées , &
le fluide nerveux , s'uniffent pour des fonctions
particulieres. Il prétend avoir dans
les mammelons glanduleux de la langue ,
& dans plufieurs autres , des preuves démonftratives
de fon fyftême. M. le Car
entre là-deffus dans un grand détail qu'il
faut lire dans fon Livre.
La nature & les efpeces du fluide, organe
du mouvement & du fentiment , étant établies
, M. le Cat expofe leurs fonctions :
il commence par les fenfations , les paffrons
, les facultés de l'ame, confidérées du
côté phyfique .
Tout le monde fçait que ces facultés
Cy
*
.
fions ou des traces imprimées dans le cerveau.
M. le Cat eft le premier qui ait rapporté
ces phénoménes aux modifications
du fluide , qui en eft l'organe. Il compare
ce fluide animal à un lac de lumiere , & fes
modifications , qui font les fenfations &
les paffions , aux diverfes couleurs ; il regarde
enfuite ce lac de lumiere comme une
efpece de Caméléon qui peut changer
d'un inftant à l'autre de couleurs , c'eſt- àdire
de modifications , de fenfations , de
paffions ; il a foin de faire faire attention
aux Lecteurs , que ce Caméléon n'eft qu'un
inftrument de l'ame. Des fimples conjectures
il paffe à des obfervations qui femblent
prouver cette théorie par des faits.
On fe fouvient qu'il y a dix ans que tout
ce que nous annonçons aujourd'hui , eft imprimé.
M. le Cat a donné cet ouvrage à
plufieurs fçavans de l'Europe : ainfi on ne
fera plus étonné , s'il fe trouve quelque
choſe de ſemblable dans des ouvrages récemment
publiés fur ces matieres. *
Après avoir traité des fens en général ,
M. le Cat defcend aux fens en particulier ;
c'eft cet article que le Public connoît
fous le nom de Traité des Sens , & dont
* Entr'autres dans l'effai phyfique fur l'économie
animale en trois vol . feconde édition , Paris, 1747
le c
aitto
cation
ompa
, &k
ons&
meune
chang
c'eff
ons,
tentic
qu't
conje
i fem
s fait
le tout
eftin
rage
i
onne
uelque
es re
néral
,
culier
onno
dont
onomie
1747
finit le premier volume.
Le fentiment ayant été l'objet principal
de ce premier volume, M. le Cat commence
le fecond par le Traité du mouvement
mufculaire : il explique fon méchanifme
dans un article , & donne dans un autre
un examen curieux du jeu& de la puiffance
des differens mufcles. De ces généralités
il vient aux fonctions particulieres , en
commençant par celles des vifceres de la
poitrine , la circulation , la refpiration &
tous les phénoménes qui en dépendent.
Ceci formera le fecond volume ..
Les organes contenus dans le bas ventre
, leurs fonctions , comme la digeftion
les fecretions , la génération , & tout ce
qui a rapport à cette matiere , compofe-
Font le troifiéme volume . Les grands rapports
obfervés de tout tems entre le genre
nerveux & l'eftomach , des dépendances
fingulieres que M. le Cat a obfervées
entre cet organe & les facultés de l'ame ,
l'ont engagé à donner après l'article de la
digeftion quelques digreffions qui éle
vent ledit organe un peu au-deffus de la
condition de fac à digerer, à laquelle on
le réduit communément. Par une efpece
de fuite de ces principes , il a crû voir
beaucoup de liaifon entre certaines difpa
C vj
fomnie , les fonges , le délire , & c. Ces
confidérations lui ont fait placer tous ces
fujets après le traité de la digeftion . Ce
troifiéme volume fera terminé par un
Mémoire fur les tempéramens , réſultat de
toute la Phyfiologie ; matiere importante ,
qu'on ne trouve bien traitée , felon M. le
Cat , ni dans les anciens , ni dans les modernes
qui les ont tous fuivis . Les Fondateurs
de notre Art , dit M.le Cat, fi refpectables
d'ailleurs pour la pratique & les obfervations,
nous ont donnéprefque partout,
en fait de théorie , des effets pour des caufes
, & des mots pour des chofes.
Enfin ce troifiéme volume fera fuivi d'un
quatriéme,intulé Phyfiologie comparée . L'objet
de celui - ci eft de mettre en parallele la
ftructure & le méchanifme du corps humain,
avec la ftructure & le méchaniſme des
autres êtres vivans, végétaux & animaux de
tous genres. M.le Cat fe propoſe d'y déterminer
ce qui conftitue les differentes efpeces
de vie dont chacun d'eux jouit ; la gradation
infenfible de ces efpeces de vie , leur
paffage de la vie végétative à l'animale , le
principe de cette animalité même , & de
ces divers degrés qu'on obferve dans les
differens genres d'animaux qui couvrent
& embelliffent la furface de la terre.
le
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N
ce
m
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qu
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il
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LISCO
atde
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M.le
mo
onda
[pec
sob
tout,
Call
C
le Cat , expofé dans la premiere partie
de fa Préface . Dans la feconde partie i !
rend compte de la façon dont il l'a exécutée ..
Nous ne fçaurions le fuivre dans tous ces
ces détails . Ce que nous pouvons en réfu
mer ; c'eft qu'il s'eft attaché à mettre ces
matieres à la portée de tout le monde ;
qu'il a préferé les caufes phyfiques & même
, quand il n'a pû faire mieux , les conjectures
phyfiques aux caufes finales dont
il combat l'ufage dans l'hiftoire naturelle ,
avec d'autant plus de force , que la plupart
de fes argumens font pris du fujet même ,
c'eft à dire des obfervations & des faits
anatomiques. Le trou oval du foetus eft un
de ces faits cités par M. le Cat. Il prétend
qu'on n'a jamais traité cette matiere en
Phyficien , parce qu'on l'a toujours regar
dée de côté de fa fin prétendue , & non
du côté de fa véritable caufe ; il efpere faire
voir que cette fameufe communication,
dont on a fait tant d'honneur à la nature ,
n'eft qu'une imperfection des organes de
la circulation , non encore formés , & que
toutes les fingularités du foetus ne font de
même que des gradations de la formation
de l'animal , des efpeces d'échafaudages de
fa conftruction , qu'il n'eft pas impoffible
d'expliquer phyfiquement.
fur l'Apologue : il remonta à l'origine de
ce Poëme , il en expliqua la nature & les
qualités effentielles , & après avoir porté
fon jugement fur les principaux Fabuliftes,
il montra quels font les perfonnages qui
doivent entrer dans les Fables , & comment
ils y doivent agir & parler.
A ces deux lectures fuccéda celle d'un
Mémoire de M. Guerin fur la ftructure &
le méchaniſme du Globe terreftre , à l'occafion
de quelques faits d'hiftoire naturelle ,
obfervés aux environs de Rouen.
L'Académie , établie en cette Ville , s'eft
propofée, fur tout, l'étude de l'hiftoire narurelle
de la Province . La portion du Globe
que nous habitons , dit M. Guérin , n'eſt
pas moins abondante en merveilles que le
refte de la Terre. Il le prouve par un détail
de ce qu'on y trouve de fingulier dans
les
trois
regnes : ik appuye
davantage
fur
un dernier fait qu'il a obfervé ; c'eft une
carriere dont toutes les couches viſibles du
dehors font rompues & délitées. Entre les
fractures il s'eft formé une pierre dont la
Structure eft route differente de celle de la
carriere. Elle eft compofée de plufieurs
feuilles , pofées les unes fur les autres ,
dont quelques-unes confervent entre elles
des intervalles de plus d'une ligne ; ces
dans
e fut
une
sda
eles
t la
dela
eurs
res,
elles
ces
se
e na
Glo
n'e
ele
ned
&cl
port
Liftes,
squi
сот-
Aut
e&
Occa
elle
turelle de la carriere , elles en rempliffent
les fractures , & ont toutes une pofition
horisontale ..
Cette carriere eft dans le voisinage d'une
vallée , où l'on trouve une autre pierre
finguliere , dont il eft parlé dans un Mémoire
de M. Guérin , rapporté dans un de
nos Journaux de l'année derniere ; c'eft un
feul lit de pierre de l'épaiffeur de quatre
ou cinq pieds , compofé de toutes fortes
de matieres , & appuyé fur un bourbier
dont on ne peut trouver le fond.
ques
M. Guérin donna l'année derniere fes
conjectures fur la formation de cette pierre.
Il nous donne encore cette année quel
obfervations fur cette lifiere de côreaux
qui bordent d'un côté la Seine ; il
femble , dit-il , que les roches de Saint
Adrian ( c'eft un village à une lieue de
Rouen ) ayent fervi de digue à la mer par
les fillonnemens qu'on y remarque. Elles
font appuyées fur une couche de fable de
mer , mêlé de fer pur ; c'eft vrai femblablement
, dit- il , fur ce fable que coulent nos
eaux minérales , & d'où elles tirent leur
qualité ferrugineufe.
Par rapport à la pierre feuilletée , dont il
eft parlé ci - deffus , la premiere vûe qui fe
préfente à l'efprit du Phyficien, c'eft qu'eloù
elle fe trouve , & d'une maniere diffe
'rente. Ces fortes de faits ne font pourtant
, dit M. G. que des accidens qui ne
font point des exceptions réelles au méchaniſme
général de notre Globe : la difficulté
eft de trouver dans ce méchaniſme
les cauſes immédiates de ces fingularités ;
les raifons qu'on donne , fe reffentent toutjours
de la théorie qu'on a adoptée.
Celle d'Epicure ne paroît pas être du
goût de M. G. Il rejette même une partie
de celle de Defcartes . Les Atômes du pre-
' mier ont une figure déterminée , mais ils
n'obfervent point de regles conftantes dans
leurs mouvemens . Les Elémens de Defcattes
ont des mouvemens reglés , mais leur
forme eft trop fujette au changement ; de
ceux - ci il ne doit naître rien de ftable &
de permanent , ceux - là ne doivent rien
produire que de bizarre.
M. G. penfe que la ftructure toute méchanique
de notre Globe fuffit feule pour
en expliquer les phénoménes , fans avoir
recours à des fuppofitions imaginaires ou
à des caufes arbitraires : c'eft ce qu'il effaye
fur les faits rapportés dans le Mmoire &
fur plufieurs autres.
Il finit , en établiffant une diftinction
réelle entre l'ordre physique & l'ordre
It
m
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P
Va
F
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C
n
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n
F
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ne
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IS
1
fyftême de quelques Philofophes. La fub
ſtance matérielle , dit- il , reçoit fes déterminations
, la fubftance intelligente fe
donne les fiennes : la premiere , purement
paffive , a des mouvemens fucceffifs & invariables
; la feconde , quoique foumise à
F'impreffion des objets extérieurs & à celle
des paffions , qui font les forces mouvantes
du fyftême humain , trouve cependant
dans la raifon le pouvoir d'en régler les
mouvemens , & d'en varier les déterminations.
De là, la fauffeté du Paradoxe avancé
par M. Leibnitz , que la vie de l'hom
me n'eft qu'une courbe continue & régu
liere, dont les variétés ne font que les plis ,
les noeuds , les rebrouffemens de cette mê
me courbe,
Le quatriéme Mémoire qui fut lû , eft
de M. Maillet du Boulley , Adjoint de l'Académie
, & il contient des réfléxions fur
l'efpece de Poëme Dramatique, improprement
appellé Comique larmoyant : voici
l'extrait de ce Mémoire.
F
Ce Dramatique n'eft point nouveau.
Térence parmi les anciens , & plufieurs
modernes du dernier fiécle , en ont fait
ufage . M. de la Chauffée l'a développé , l'a
enrichi , & a fait l'objet principal de
fes piéces , de ce qui n'entroit que com
cedé. C'eſt avec raifon , puifque ce genre
eft néceffaire & utile.
Il est néceffaire , parce qu'il peint d'après
notre coeur des tableaux reffemblans ,
qui ne font point l'objet des autres Dramatiques.
Cela fe prouve en le comparant
avec eux , d'abord avec la Tragédie & le
Comique burlefque qui lui font le plus oppofés
, enfuite avec le haut Comique , qui
en approche davantage , quoiqu'il en foit
réellement different.
Il fuit de la comparaifon du Dramati
que dont il s'agit , avec, la Tragédie & le
Comique burlefque.
1. Qu'il peint des paffions , des vertus
& des vices , pris dans le coeur humain , &
que ces dramatiques ne repréfentent point.
Les paffions tragiques font des paffions
violentes , portées jufqu'à l'excès , foit en
bien , foit en mal ; les paffions comiques
font celles qui peuvent être fufceptibles de
ridicule ; les paffions tendres , qui ne font
qu'en fecond dans ces deux dramatiques ,
& qui n'y doivent être admifes que pour
donner lieu à celles qui leur font propres,
font l'objet principal de celui qui fait le
fujet de ces réflexions.
Les vertus que peint la Tragédie , font
des vertus héroiques plus qu'humaines. La
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vertu , elle n'y entre que comme acceffoire
, pour contrafter avec le ridicule Ces
fortes de vertus font ordinairement froides
, & peuvent être regardées comme des
exemptions de certains vices groffiers , pluque
comme des vertus, Celles du troifiéme
Dramatique font des vertus de fentiment
, attendrilfantes & touchantes . Voila
ce qui les diftingue .
Les vices tragiques font des crimes ; les
vices comiques des ridicules & des baffeffes
; les vices que peint le troifiéme Dramatique
, font ordinairement des foiblef
fes & des vices , proprement dits.
*
2° .Ce Dramatique peint differemment ,
& fous un autre point de vue , les paffions ,
les vertus & les vices, qui lui font communs
avec les autres. Une comparaifon de Mérope
& de l'Ecole des Meres fait voir que
F'amour maternel , paffion commune à tou
tes les deux , eft l'objet principal de la derniere
& ne l'eft pas de la premiere ; en un
mot , qu'elle eft traitée fort differemment
dans l'une & dans l'autre . Il fait voir de même
que les vertus & les vices , communs à
ces trois Dramatiques, font repréfentés par
chacun d'eux fous un point de vue qui lui
eft propre
.
3°. Ils font chacun la peinture d'une efnous
peint des Héros . La Comédie des fi
dicules & des infenfés. Le troifiéme Dramatique,
des hommes polis par l'éducation
& par l'ufage du monde , dont les vertus
font modeftes , & dont les vices fe montrent
avec décence ; tels font la plupart des
Spectateurs du Théatre. Cela fe prouve
par des exemples tirés de ces differens Dramatiques.
4° . Leurs impreffions fur les Spectateurs
ne font pas les mêmes . Celles du Comique
ne paffent pas l'efprit ; celles du Tragique
font l'admiration , l'horreur , la pitié.
Celle du troifiéme Dramatique, eft un
certain attendriffement qui n'eft point
toujours compaffion , & qui eft l'effet de
la vûe de la vertu , ornée de tous fes charmes
, & des fentimens qui intéreffent l'hu²
manité , heureuſement exprimés , fpectacle .
auquel nous ne pouvons être infenfibles . ·
Ce Dramatique excite cet attendriffement
par excellence & par nature.
M. M. le compare enfuite avec le haut
Comique , & d'abord il fait voir ce qui
diftingue ce dernier du Comique burlefque
, par la comparaifon du Mifantrope
& du Grondeur . Le Ridicule eft toujours
l'objet de tous les deux ; mais c'est
un Ridicule bien plus fin & plus délicat
que dans l'autre. dans l'un
Jal
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des
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fait voir que malgré la reffemblance de
leurs Acteurs , il differe du troifiéme Dramatique
, en ce que fon objet principal
eft le Ridicule , fin & délicat , & qu'il
peint les vertus touchantes , feulement
lorfqu'il fe trouve qu'elles font les contraftes
de ce Ridicule. Au contraire , le
troifiéme Dramatique a pour objet principal
les vertus touchantes , & peint les Ridicules
fins & délicats , quand ils en font
les contraires . Leurs objets principaux font
donc fort fort differens. Mélanide & le
Milantrope font deux exemples de ces
deux genres dépouillés de leurs acceffoires
, & qu'on ne peut plus confondre enfemble.
L'utilité de ce Dramatique ſe prouve
par fes avantages .
1º. Son étendue n'eft point auffi peu
confidérable qu'on l'a prétendu , elle n'a
point d'autres bornes que les paffions qui
agitent tous les jours la fociété. M. M. indique
les routes qu'on a prifes , & qu'on
peut prendre pour l'enrichir .
2 °. Les plaifirs qu'il nous procure , font
très purs ; ils font caufés par les charmes
qu'ont pour nos coeurs la vertu & les fentimens
qui intéreffent l'humanité , bien
peints & bien exprimés.
21.
tombent fur des vertus & des vices , plus
communs que ceux qui font l'objet de la
Tragédie & de la Comédie. Elles font pratiques
, générales , puiffantes ; trois grands
avantages de ce Dramatique.
4° . Il eſt exempt des dangers qui fe gliffent
dans les autres Dramatiques. Les vertus
que peint la Tragédie ,font quelquefois
l'ouvrage de l'orgueil & de la fortune ;
elle peut nous enfler , au lieu de nous élever
les vertus du troifiéme Dramatique ,
grandes par elles- mêmes , gagnent à être
approfondies. La Comédie flatte notre
malignité , fes plaifanteries peuvent fe
changer en licences dangereufes pour
mours le troifiéme Dramatique n'a aucun
de ces dangers.
les
Ayant prouvé qu'il eft néceffaire & utile
, on ne peut donc lui contefter fon mérite
, ni le droit de plaire à jufte titre aux
coeurs fenfibles à fes charmes.
M. l'Abbé Fontaine termina la Séance
par la lecture du Poëme fuivant.
S
Pour
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Sur
POEME PASTORAL.
Ur ces tranquilles bords, qu'ombragent ces org
meaux
Pour la Nymphe Amelie enflons nos chalu
meaux,
Chantons , & que nos vers foient dignes d'Ame
lie ;
Sa préfence à nos voeux embellit la Neuftrie.
Des filles d'Apollon Amelie eft la foeur ; (b)
Ce climat lui devra fa gloire & fon bonheur.
Reine de nos hameaux , par les foins de Philéne (c)
Cette Nymphe amenée aux rives de la Seine ,
Fonde fon doux empire en cet heureux canton i
Son regne nous promet le regne d'Apollon.
Laiffons- là nos troupeaux , nos bois & nos chaus
mieres ;
Ne dois-je donc chanter que les humbles bruyeres &
Si de toi quelquefois mes vers font approuvés ,
O Pan , infpire-moi des chants plus élevés !
Dis-moi quel aftre heureux , fous les loix d'Ame
lie ,
(a) L'Académie perfonifiée fous le nom d'Amelie,
(b) Les Académies de l'Europe,
(c) Etablissement de l'Académie ,par lesfoins de
1. de Cid....
(
De ton aveu je vais réveler des fecrets >
Que n'a jamais appris l'écho de nos forêts.
Mufes , vous le fçavez . Dans ce charmant
azile (b) ,
O vient parmi les lys paître l'agneau tran
quile ( c) ,
Nos Bergers d'Amelie amufent le loifir
L'efpoir le plus Aatteur anime leur defir.
Chacun de fon talent lui fait un tendre hom
mage (d) ;
Leur gloire eft de pouvoir obtenir fon fuffrage.
Elle aime les chanfons & les vers d'Alcidon ,
Les préfens de Tirçis , les entretiens d'Egon.
Egon , inftruit dans l'art des Bergers d'Arabie,
De nos aftres connoît la diſtance infinie (e ).
Il fçait quel eft le cours & l'ordre harmonieux
De ces globes errans fous la voûte des Cieux ,
Et comment le Soleil dans le centre du monde
Anime l'univers d'une chaleur féconde ,
Dans un ordre conftant ramene les faifons ,
(a) L'Académie des Crefcenti à Rome , porte le nom
d'Arcadie.
(b) L'Hôtel- de-Ville,
(c) Allufion aux Armes de la Ville,
(d) Séances Académiques.
(e) Aftronomie,
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Qui retombent bientôt en fertiles orages ;
De climats en climats par les vents apportés
Ils humectent nos champs dans les brûlans Etés.
O Cérès ! Nos moiffons en font plus abondantes ,
Nos ombrages plus frais , & nos fleurs plus bril
fantes ;
De ces fleurs nous parons le Temple d'Apollon.
Sophie en vint un jour cueillir dans ce vallon (4) ;"
Elle chantoit alors des vers pour Amelie.
Amelie applaudit , & couronna Sophie ;
L'Amour vint à fa voix s'affeoir fur nos gazons ;
Faune , dans une grotte écoutant fes chansons ,
Soupira de plaifir , & la Seine attentive
Fit couler lentement fon onde fugitive .
Damon prit fa mufette & chanta les plaifirs (6)
Dont la Paix de retour a comblé nos defirs :
Doux bienfaits d'un Héros , l'objet de nos hommages
,
Le vainqueur des lions , l'amour de nos bocages .
L'éloquent Licidas célébra nos ayeux (c) ,
Que leurs heureux travaux ont mis au rang des
. Dieux ,
Qui , fans la ravager par le meurtre & la guerre ,
(a) Madame duBocage.
(b) Poësie.
(c) Eloquence
1. Vol D
quand Mittil de retour
De les difcours fçavans l'entretint à ſon tour (a) .
Sources des claires eaux , qui baignent nos vaļlées
,
•
Les frimats , dit Mirtil , les vapeurs raffemblées ,
Diftillent du fommer de nos monts orgueilleux :
L'eau dans les cavités de ces rocs fourcilleux
Se trace lentement des routes incertaines
Et du pied des rochers fait couler nos fontaines,
Encor foibles ruiffeaux aux détours tortueux ,
Et dans leur cours bientôt fleuves majestueux ,
Leur pente les ramene au ſein des mers profondes,
Pour groffir les vapeurs qui s'élevent des ondes ;
De la terre & des Cieux tel eft l'heureux accord .
Dans fes fages difcours Mirtil explique encor
Le mouvement des corps & leur caufe premiere ,
La pefanteur de l'air , l'efpace , la lumiere (6) .
yeux
enchantés O fubtile lumiere ! à nos
Atis a découvert tes céleftes beautés .
C'étoit dans cette grotte à Palés confacrée ;
Le feuillage d'un lierre en ombrage P'entrée ;
Un defir curieux vers l'antre nous conduit.
Atis perçant alors la voûte du réduit
Dans le fond ténébreux de la grotte fauvage
(a) Flyfique .
(b) Physique expérimentale.
Un C
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L'arc
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De
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De
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Un cftal (a ) dans les mains de ce Berger adroit
Divife en fept couleurs le rayon qu'il reçoit ,
Phénoméne brillant , fecret de la Nature , dys
Qui furprit nos regards dans cette grotte obfcure;
L'arc d'Iris eft orné de ces vives couleurs ,
Et le printems n'a point tant d'éclat dans fes!
fleurs.
Les rayons réunis forment cette lumiere ,
no aug ?
Qui dans les airs femée , éclatante pouffiere ,
Luit , vole & fe répand fur les objets divers , pl
Et fait tout l'ornement de ce vafte univers.
la o T
Rival d'Atis, Lycas par des lignes qu'il trace ( b) ,"
D'un terrain éloigné mefure la furface ;
Il décrit ces climats fi long- tems ignorés ,
De notre continent par les mers féparés ,
Et de faits curieux Mopfe ornant fa mémoire (c);
De nos premiers Pafteurs nous raconte l'hiftoire.
Mais pourrois- je oublier le plus charmant des
Arts ,
Qui ſouvent d'Amelie occupe les regards ?
Tircis a deffiné pour elle un paysage (d) ;
(a) Prifme.
(b) Géométrie Géographie.
(c) Hiftoire & Mythologie .
(d) Peinture.
Dij
On y voit des troupeaux près d'un hameau paiffans
;
; Le tygre & le chevreuil fur l'herbe bondiffans
Des vendangeurs plus loin , qui de grappes ver
meilles
Dépouillent les farmens , & chargent leurs cor
beilles .
Sous un faule un Berger , plus beau qu'Endimion, '
Dans des liens de fleurs enchaînant un lion ,
Afes jeux innocens rend l'animal docile .
Affife près de lui , fa bergere tranquille
Careffe un tendre agneau qui dans fes bras s'endort.
Tout charme en ce deffeing , tout peint le fiécle
d'or.
De ce fiécle yanté cette riante image
D'un bonheur plus réel eft fans doute un pré
Lage.
Vous pouvez , Amelie , enrichir nos hameaux ,
Dans leurs progrès naiffans illuftrer nos travaux.
Etablis fous vos loix vous les rendrez utiles (a) ;
Nos champs mieux cultivés en feront plus fertiles.
Ce doux espoir du moins doit combler nos ne
veux .
(a ) Ecole deDeffeing & de Mathématiques,
D'unP
Par de
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pré
X.
iles.
printems plus orné fecondant les promelles
Par de nouveaux préfens augmente fes largeffes.
Au pied d'un mont , où regne un air pur & fe
rain >
Maris de plans divers embellit un terrain ( 4 ) .
C'est là qu'on voit des fruits & des fleurs étran
geres ,
Qui jamais n'ont paré le front de nos bergeres.
De la riche Nature ornemens précieux , "
Des plus lointains climats apportés en ces lieux
A leur afpect charmant l'Aurore matinale
Croit parcourir encor la rive orientale.
A l'ombre du palmier & des myrthes fleuris ,
Elle cherche Céphale , & ne voit que Maris ;
Qui dès l'aube occupé dans ce lieu folitaire ,
Cultive l'arbriffeau , la plante falutaire ( b ) ,
Dont les fucs préparés , remédes à nos maux ,
Des perfides poifons guériffent nos troupeaux.
Mais fur ces bords fleuris quel triomphe s'ap
prête !
D'Amelie en ce jour on célébre la fête (c) :
De fons mélodieux l'écho frappe les airs.
Je cours mêler ma voix au bruit de ces concerts.
(a ) Le Jardin des Plantes.
(b ) Botanique.
(c) Séance publique.
Diij
RETOUR de l'homme vers Dieu , après
avoir connu la vanité du fiècle.
Loin de la Citéfainte ,
Où m'entraînent , Seigneur , mes longs égaremens
?
Temple facré , témoin de mes pieux fermens ,
Jadis dans ton augufte enceinte ,
Tu me vis plein d'ardeur au pied de fon Autel ,
L'encenfoir à la main , adorer l'Immortel.
Là , dédaignant les vanités du monde ,
Mon coeur ne s'occupoit qu'à chanter tes bien
२
faits ,
Grand Dieu ! qu'une folide paix
Enyvroit tous mes fens de fa douceur profonde !
Mais bientôt , je ne fçais quelle fubite erreur ,
Ou plutôt quel démon , jaloux de mon bonheur ,
Tel qu'on voit un lion que la fareur anime ,
Trace par tout l'image du trépas .
Cherchant à dévorer une foible victime ,
A travers les dangers il dirige mes pas.
Depuis , Seigneur , qu'à ta voix infidelle
J'ai brigué des humains les vains enchantemens ;
Loin de ta maiſon paternelle ,
J'ai vû couler mes jours dans les gémiffemens.
Eft- il du repos fur la terre
E
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1
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gare
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bien
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Egaré, chancelant , avec foi -même en guerre ,
Il marche à pas tremblans dans une affreufe nuit.
Et des ris & des jeux le tendre badinage
M'offroit du fiécle une agréable image ;
Sous l'appas féduifant de fes plaifirs trompeurs ,
Le monde cachoit fes horreurs ;
il me fit éprouver fon pouvoir tyrannique ;
Ses charmes inconnus , phantôme chimerique ,
Captiverent bientôt mes efprits enchantés.
Convaincu du néant de ces biens trop vantés ,
Mon coeur enfin s'y rend. inacceffible :
Aux douceurs de ta Loi pour me rendre fenfible ;
Pour m'attacher à toi déformais fans retour ,
Par un excès d'amour ,
Tu le permis , grand Dieu ! qu'inftruit de leurs
maximes ,
Témoin de leur aveuglement ,
J'appriffe des humains à détefter leurs crimes.
J'ai vû , furpris d'étonnement ,
Ces froides voluptés , ces vanités frivoles ,
Des mortels infenfés pitoyables idoles ;
J'ai vu la folle ambition ,
La fordide avarice , & la fiere opulence ,
Et la jaloufe envie , & la molle indolence ;
Fouler aux pieds les loix de la Religion.
Ici , d'une odieufe flamme
Brûlant d'éteindre les ardeurs ,
Diiij
WINCHL any
Tel qu'un torrent impétueux ,
Entraîne le voluptueux.
Mais que de ces plaifirs la douceur paffagere
Bientôt s'évanouit !
Ainfi qu'une vapeur legére ,
Un inftant la voit naître , un inſtant la détruit,
Que de longs & d'affreux fupplices
Succéderont à ces courtes délices !
Là , toujours dans le trouble & l'agitation ,
Pour affûrer fon ufurpation , >
L'ambitieux , au gré de fon caprice,
Immole fes rivaux ;
Croiffans avec les biens , fruits de fon injuftice &
Ses defirs inquiets en briguent de nouveaux.
Pour s'enrichir aux dépens du pupile,
Il fait jouer mille fecrets refforts ;
Dans la nuit du tombeau fon tréfor inutile
Defcendra - t'il avec lui chez les morts
Yvre de fa grandeur , l'orgueilleufe nobleffe ,
Semble braver les mortels & les Dieux.
Du Philofophe altier la captieufe adreffe ,
Dans les difcours pernicieux
Infinuant un dangereux ſyſtême ,
Voudroit anéantir la Divinité même.
Tout fier de fes déréglemens ,
L'audacieux impie
S'abandonne aux emportemens
S
P
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D
L
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Lice
Il ne fuit que fa paffion :
Sur fes pas forcenés marche l'affreux fcandale ,
Et fa fureur brutale
Porte dans le lieu faint l'abomination.
De la vertu le regne expire ,
Et le vice par tout voit croître fon empire.
Echappé du fond des enfers ,
Le pere du menfonge , habile en impofture ,
De fon poifon mortel infecte la Nature ,
Et fa contagion défole l'Univers .
Le fafte fourcilleux , la fombre hypocrifie ,
L'odieux attentat , la noire perfidie ,
Les impofteurs , les fourbes , les ingrats ,
S'offrent à chaque pas.
Le frere ofe égorger fon frere ,
Le fils dans fa fureur
Plonge un fer meurtrier dans le fein de fon
Quelprodige d'horreur !
pere ,
Que je fens à ces traits de dégoût pour le monde !
Cette mer orageufe , en naufrages féconde' ,
A de frêles Vaiffeaux préfente mille écueils ,
Et cache fous les flots de funeftes cercueils.
A ces tempêtes redoutables
A tant d'abimes effroyables
Que pourroit oppofer un impuiffant effort ?
Trop de malheurs , hélas! me prouvent ma for
bleffe ,
DY.
Port ;
Seigneur , augmente en moi ce généreux cou
rage ,
Que ta bonté fait naître dans mon coeur.
Tu m'as fait triompher du monde & de l'erreur ,
Acheve ton ouvrage ;
Pénétre- moi de faints tranſports ;
Qué pour moi déſormais ta loi feule ait des charmes.
Sur mes iniquités tu vois couler mes larmes ,
Pourrois-tu rejetter mes fincéres remords ?
Je fuis cette brebis , l'objet de ta clémence ,
Cè prodigue contrit , profterné devant toi.
Si ma douleur ne peut effacer mon offenſe ,
Le Sang de J. C. coule à grands flots pour moi ;
Ce fpectacle touchant défarme ta colére ;
Sur moi déja tu répands tes bienfaits.
Sûr de ton fecours falutaire ,
De Babylone déformais
Jamais la coupe enchantereffe
' N'enyvrera mes ſens :
Que ne puis -je , animé d'une douce allégreffe ,
Offrir à l'Eternel un agréable encens !
*
Sages mortels , qui dans un faint azile ,
Jouiffant d'un repos tranquile ,
Coulez vos heureux jours ,
ux C
coeur
erreat
es ch
es,
moj
effe,!
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Par l'Abbé Guichard , de Senlis
502 502 502 502 302 302 302 30% 50% 50%50% 50% 502 502
LETTRE
A Meffieurs les Directeurs de la Compagnie
des Indes , par M. Mopillier , l'aîné , autrefois
Chirurgien des Hôpitaux du Roi ;
ancien Chirurgien- Major dela Compagnie
des Indes , Chirurgien Juré , reçû à
Paris , demeurant à Angers.
M
Effieurs , un grand nombre d'Officiers
& de Matelots qui ont fervi
dernierement, & qui fervent actuellement
la Compagnie , m'ont affùré que le fcorbut
& la dyffenterie ravageoient pour l'ordinaire
les équipages ; qu'on ne s'eft
point apperçu qu'il y eût eu aucune diminution
dans leurs fymptômes ; qu'au contraire
ces dernieres Campagnes qui ont
été un peu longues , & dont les équipages
ont fouffert , foit par les alimens , foit par
les fatigues , en ont été très- mal traités
& qu'il en eft beaucoup mort de ces maladies.
C'eft ce qui fait que je prends la liberté
, Meffieurs , de vous remettre fous
D vj
quelques changemens , afin d'en tirer le
parti le plus convenable qu'il vous plaira ,
relativement aux intérêts de la Compagnie.
PROJET
Meffieurs , la défolation que caufent le
fcorbut & les dyffenteries dans les Vaiffeaux
de la Compagnie des Indes , & dont
j'ai été témoin , m'a touché de compaffion
, & a fçu fixer toutes mes attentions
pour combattre ces deux fleaux de la mer ,
car qui eft- ce qui ne tremblera pas d'horreur
, en voyant ce que j'ai vu , étant
à l'Ile Maurice dans la grande mer des
Indes , en 1734 , dans le Vaiffeau le
Comte de Maurepas ? L'Atalante y arriva
venant de France ; il avoit perdu plus
des trois quarts de fon équipage , tous
péris fcorbutiques & dyffenteriques, dans
quatre mois de trajet , & il ne reftoit plus
que quinze à dix - huit hommes de tout
l'équipage , dont 9 ou 10 furent defcendus
à terre , pourris de fcorbut , ou confumés
de dyffenteries , & reffemblans plutôt
à des fimulacres qu'à des hommes , dont
la moitié périt peu de tems après.
irer
plain
Co
fenth
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ntions
?
mer,
d'hor
éract
erdes
!
au le
arriva
plus
tous
dans
plas
rout
cenutôt
Bont
res.
Après un fpectacle fi effrayant , qui
eft -ce qui n'apprehendera pas la mer ? Je
puis dire que c'eft le principal motif qui
m'a fait abandonner la navigation , ne
connoiffant pointpour lors les fpécifiques
à ces dangereufes maladies. Il eft vrai
que l'Etat-Major y eft rarement fujer ,
quoiqu'il n'en foit pas exempt , parcè
qu'on eft quelquefois obligé d'y manger
des viandes falées , du bifcuit vermoulu ,
& de boire des eaux corrompues & putré
fiées , alimens ordinaires des pauvres ma
telots & foldats ; mais l'humanité veut
qu'on préfere le tout à la partie.
Puifque les befoins de la fociété , &
F'ambition , expofent continuellement les
hommes à parcourir les mers , foit pour
contenter la fenfualité des uns ou le luxe
des autres , il eft d'une conféquence infinie
de les garantir des maladies , prefque tou
jours mortelles , qui regnent fur cet élement
, puifqu'on ne peut les préferver des
ouragans & des naufrages , malheureufement
trop fréquens , & par lefquels
néanmoins i périt infiniment moins
d'hommes , que par les maladies dont j'ai
précedemment parlé. Au moins la philan
Par toutes ces confidérations j'ai cherché
les caufes du fcorbut dans les diverfes
fubftances qui nous fervent d'alimens ; les
viandes falées , les eaux putréfiées , le bifcuit
vermoulu , & le repos , m'ont paru en
être la caufe la plus prochaine.
J'ai confideré les caufes du fcorbut fous
trois tems. Dans le premier tems , le fel
par fes pointes irritantes , étant porté dans
le fang par les loix de la circulation , picotte
les membranes des vaiffeaux , les crifpe
& les racornit , & retréciffant ainfi leur
diamétre , le fang fe trouve gêné à parcourir
les differentes routes de fa deftination,
d'où s'enfuivent les engorgemens, les
congeftions , & c. Le fel racornit de même
les liqueurs qui entrent dans la compofition
du corps humain , les durcit & les
rend imméables , par conféquent impropres
aux differentes fecrétions qui tiennent
l'équilibre dans l'économie animale.
L'équilibre étant rompu , il s'enfuit mille
accidens fâcheux , les laffitudes , les maux
de tête , l'oppreffion de poitrine , le gonflement
des gencives , l'innapetence , &c.
Dans le fecond tems , les eaux putréfiées
& le bifcuit gâté , joints au repos , vicient
ai cher
Hivers
ns ; ls
lebi
aru en
atfou
le fel
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s cril
Gleur
par
tina
s, les
même
poli
les
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ienale
mille
aux
on-
CC.
ées
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en diffolution putride , & quelquefois
gangréneufe , qui fe manifefte par des
taches brunes tirant fur le violet , répandues
fur la furface du corps , les ulcéres
des gencives , la lividité du teint , l'op- .
preffion vive , l'haleine forte , les maux
d'eftomach , les coliques , la tenfion dou
loureufe du ventre , les diarrhées , les tumeurs
violettes aux genoux & aux jambes
, & c.
Dans le troifiéme tems , les joues s'endurciffent
, s'épaiffiffent & deviennent
fquirreufes; les dents font dépouillées de
leurs gencives , & auffi mobiles que des
touches de claveffin ; il fe forme de petits
ulcéres purulens dans la bouche, qui y fourniffent
une ferofité âcre & corrofive , qui
bleffe la chylofe : l'ofophage s'enflamme
& s'enfle , les parties précordiales fe refferrent
, il y a faignement de nez , oppreffion
violente , palpitation de coeur ,
foibleffes fréquentes ; fouvent il furvient
de fortes tranchées , diarrhées , dyffenteries
, tenefmes , hydropifie , &c. Lorfque
plufieurs fymptômes de ce dernier tems fe
trouvent réunis dans le même fujet , la
mort fuit de près.
Ayant reconnu le miafme contagieux
tréfaction de toutes les humeurs du corps
humain , j'ai trouvé dans une poudre antiputride
de ma compofition le reméde: à
cette fatale maladie , dont on pourra préferver
les équipages, fans qu'ils s'en apperçoivent
, tant par le bifcuit , que par les
viandes & les boiffons qu'elle empêchera
de fe gâter , & qu'elle peut préferver de
corruption pendant plufieurs années.
On peut par ce moyen garantir du
fcorbut toutes perfonnes qui ne font point
infectées de ce vice , & même guérir ceux
qui ne font qu'au fecond tems de la maladie
, & cela fans dégoût , ni d'autre dérangement
de fanté , y joignant de bons
alimens & un exercice convenable aux
forces des malades .
Je puis rendre une pipe d'eau douce
anti-fcorbutique , en y mettant cinq onces
, cinq gros & dix grains de ma poudre ,
ce qui montera à fix grains & demi par
pinte , & fur le pied de 8 liv. la livre , je
puis rendre cent pipes d'eau douce anti-
* On peut mettre la même dofe de la poudte
anti- putride qu'on met fur une pipe d'eau ,
fur une
pipe de vin qui commence à pouffer , car le poux
du vin n'eft autre chofe qu'une décompofition
putride de fes principes elementaires.
& pu
corps
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༢།༢༡༩༡
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Hre,
par
je
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Oux
ion
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teinte d'une legere couleur ceritée , &
n'aura aucun mauvais goût. Le bifcuit
doit auffi être pétri avec de l'eau antifcorbutique,
qui lui tiendra lieu de fel . Les
chairs feront préparées de la maniere fuivante.
Pour un baril de deux cens livres ,
on fera fondre une livre & demie de fel matin
, avec autant de poudre anti -fcorbutique
dans huit , pintes d'eau douce , dont
on arrofera & hameetera les chairs pour
les conferver exactement arrangées & fermées
; par cette quantité il entrera foixante-
fept grains & demi de fel marin , &
autant de poudre anti-fcorbutique par li
vre de chair , qui feront fuffifans pour fa
confervation ; par ce moyen elles garderont
prefque leur couleur naturelle , &
ne feront pas améres , comme celles qui
font fimplement pénétrées par le fel marin .
Il eft difficile de pouvoir fe perfuader
les avantages qu'on pourra retirer de cette
découverte , qui étant mife en pratique
avec les attentions requifes , pourra tous
les ans ménager à la Compagnie peut - être
plus de quatre- vingt mille livres par les
confommations d'alimens , médicamens ,
fervices , &c. que cette maladie caufe , &
faire ceffer la crainte qu'elle infpire pour
la navigation..
reméde aux diarrhées , lienteries , dyffen--
teries , & c. dont je fuis poffeffeur , & qui
font fi fréquentes en mer , qu'elles défolent
quelquefois prefque autant que le fcorbut.
Ce reméde eft un opiat anti - dyflenterique
, qui renferme toutes les qualités
requifes pour faire un des meilleurs fpécifiques
qu'il y ait. 1 ° . Il eft incorruptible
, 2º . il n'a ni odeur , ni faveur défagréable
, 3 °. il fe prend comme il eft,
ou fi on l'aime mieux , dans toutes fortes
de compottes , gelées , conferves , potages
, pain d'autel , &c. Il eft en petit
volume , & fe donne en petite quantité .
Il m'est arrivé plufieurs fois de guérir des
dyffenteriques d'une année avec dix - huit
grains de cet opiat à deux fois ; fans
aucun accident ; je n'en ai jamais donné
plus de trente grains à trois ou quatre fois
dans les dyffenteries les plus rébelles. J'ai
traité des malades qui avoient plufieursfois .
ufé du fima-rouba , de l'hypecacuana , de
la rhubarbe torrefiée , & de tous les aftringens
mis en ufage dans ces maladies , fans
avoir reçu aucun foulagement , & je les ai
guéris en peu de jours avec mon opiat .
•
Autre avantage de l'opiat anti-dyffendyller
, & qu
défolen
e fcor
dyller
qualités
fpeci
rrupti
dela
il eft,
s fortes
›pota
petit
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rir des
x-hair
fans
donné
re fois
s. J'ai
rsfois
a, de ;
Ja,
ftrin
fans
lesai
at.
-Sen
c'eft que le vendant 114 liv- 4 f. la livre ,
qui paroît en gros un prix confidérable ,
cependant fur ce pied un grain ne revient
qu'à un liard : par ce moyen un dyffenterique
peut être radicalement guéri pour
cinq ou fix fols , & peut- être pour moins.
Il n'y a point de Colonie & Comptoir
de la Compagnie , où il ne dût y avoir une
petite provifion de ce fpécifique , non plus
que de Navire de cent hommes qu'il n'y
en eût au moins un quarteron .
Il faut cependant obferver une chofe ,
qui eft , que je ne promets point de gué
rifon dans une dyarrhée ou flux dyffenterique
, qui accompagnent une fiévre de
confomption , ou d'éthifie confirmée , non
plus que celles qui arrivent dans le troiféme
tems du fcorbut , quoiqu'on puiffe
le tenter fans danger , ayant d'autre part
égard aux forces des malades.
Il femblera peut être aux Lecteurs que
je répands du merveilleux fur les qualités
fpécifiques de mes remédes ; mais j'efpére
que l'expérience les convaincra en peu de
ce que j'avance. Je ne prétends cependant
pas faire croire que je fais des miracles
ils ne font dûs qu'à la Nature & à la Religion
, & le Public , accoûtumé à être
Charlatans qui infectent le Royaume 3
mais s'il y a des hommes qui déshonorent
les Sciences & les Arts , il s'en trouve qui
les enrichiffent & les décorent.
A Angers , ce premier Octobre 1749 .
RARARA PARAEAEDIDED IDEAVA
VERS .
D'unfils à fon pere , pour lejour defa Feie,
par unjeune homme de Rouen.
N enfant doit toujours
A l'Auteur de fes jours
Honneur , foumiffion , tendreffe.
Qui manque à cette régle , offenſe la Sageffe ;
Et par fon mauvais fort à ſa perte conduit
Le malheur en tous lieux le tourmente & le fuit.
Souffrez donc , qu'en fuivant le zéle qui m'anime,
Guidé par l'amitié , le reſpect , & l'eſtime ,
Je vienne de nouveau me foumettre à vos loix
Et m'acquitter par- là de ce que je vous dois.
Autrefois la Nature , & prévoyante . & ſagë ,
Vers vous me conduiſoit ;
Par un innocent langage ,
A
I
avec
yaum:
onore
uve q
17th
90%
Sa Fit
Te:
e fuit
anime,
oix ,
De ce qu'il reffentoit.
Heureux par cet avantage ,
Que lui falloit-il d'avantage ?
Vous l'écoutiez , il vous plaifoit.
Accordez-lui de grace encor votre fuffrage
La raifon maintenant affermit fon hommage
Je ne viens point vous offrir
Les dons périffables de Flore :
L'inftant qui les voit éclore ,
Les voit auffi mourir.
Des voeux , c'eft ce qu'un pere & defire & demmande
;
Des voeux font de mon coeur & l'encens &
l'offrande ;
Des voeux font tout fon bien , fon unique tréfor ,
Et puisqu'il faut parler , que l'amour le commande,
Solum folus erit pignus amoris amor.
Tes vers plairont , me dit l'autre jour Apollon.
Que cet efpoir eft doux ! qu'il flarte ma mémoire !
M'auroit - il trompé ? Non :
Mes vers plairong , mon coeur eft forcé de la
croire ;
En voici la raifon.
1
Vous fçûtes m'infpirer, toujours prudent & fage }
Votre noble defir d'apprendre & de fçavoir ;
Et ce bouquet , mon pere , eft votre propre ouvrage.
1
LE LIERRE,
A
FABLE.
U pied d'une colline ,
Jetté par le hazard ,
Un lierre croiffoit , fans devoir rien à l'Art ;
Son appui feul long-tems fut la propre racine,
Bientôt jouet du vent ,
De la tige fertile
Le fardeau trop peſant´
Le fit plier enfin , & l'arbriſſeau fragile
Alloit ramper , quand par un fort heureux
Un berger par l'amour fut conduit dans ces lieux.
Egaré , de les coups il fuyoit l'injuſtice ;
De ce charmant défert fon oeil eft enchanté ;
Il s'y fixe , & bientôt y bâtit l'édifice ,
Digne féjour de la tranquillité.
Le lierre auffi -tôt dans cet appui propice
Cherche fa fûreté ,
Il ferpente , il approche,
A ces murs il s'accroche .
Sa force naît ; il croît , diſperſe ſes rameaux ,
D
E
UX
Lieux
A l'abri de Boree ,
Fait des progrès nouveaux.
Déja d'une force inconnue
Dépliant les refforts
Elle pénétre , s'infinue ,
Et d'un fuc végétal découvre les tréfors ;
Ainfi le lierre vegete ,
Décore l'édifice , en farpaffe le faîte ,
Et de fon tronc bientôt dédaignant le fecours ,
Des dons qu'il en reçoit il interrompt le cours,
Par les frimats privé de fon écorce ,
Ce tronc peu à peu fe flétrit ,
Et la tige à la fin s'en fépare , & fleurit
Tandis qu'il eft fans force.
Du tems voilà l'ami .
Quelque foit le noeud qui vous lie ;
Trouve-t'il en un autre un plus folide appui ?
Sur le nouvel autel l'ingrat vous facrifie.
Annette de l'Orme
Befançon , le 15 Septembre 1749.
VERS
A Madame de V**** . à ſa campagne,
IciCi tout marque ton abfence.
Viens ranimer , Iris , nos coeurs par ta préfence ,
Quitte un trifte féjour.
Avec les ris , les jeux , les graces ,
Que j'ai vu voler für tes traces
Que fais-tu fans l'amour ?
Par la même.
【洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗:洗洗洗洗洗洗
OBSERVATIONS
Sur le Fer plat , dit Tenia on Solitaire
4 co
32
Pr
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Left furprenant que depuis plus de
2000 ans qu'Hypocrate a parlé des
Vers plats , on ait fait là - deffus fi peu
découvertes. Que peut- on penfer de nos
Médecins Puifqu'ils connoiffent fi peu
une maladie vifible & palpable , pourrat'on
fe perfuader qu'ils connoiffent mieux
une maladie qu'on ne peut ni voir ni toucher
?
Tous
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de
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s de
des
de
nos
pen
urraieux
соц-
Tous
connu cette maladie à fond ; rien ne le
prouve mieux que quand les Médecins difent
que ce n'elt rien , car quand ce mal
eft parvenu à un certain degré , c'eft le
plus affreux , & même l'affemblage de tous
les maux. M. Tallot , de Genéve , dont
j'ai vu une lettre dans le Mercure du mois
d'Août de l'année derniere , eft celui qui
le connoît le mieux , mais les remédes
qu'il propofe , ne font pas certains . Celui
de M. Herenchwanch ne l'eft pas non
plus ; j'en ai pris cinq en un jour , fans
que les Vers ayent paru.
J'ai vu trois fortes de Vers plats : l'un
eft fait comme un enchaînement de lances,
l'autre comme un enchaînement de petits
anneaux ; je n'ai pas vû la tête de ces deux
efpeces , M. Andry en parle, & dit que ces
vers ne font pas continus , que ce font plufieurs
vers enfilés les uns dans les autres . Il
y auroitune grande difference entre la condition
du premier & celle du dernier, fi cela
étoit , car l'un auroit tous les bons morceaux,
& l'autre n'auroit que les excrémens
de tous fes freres ; il feroit très mal régalé.
La troifiéme efpece , qui eft celle dont je
parle, eft telle que M.Tollot la décrit . Il eft
certain que ce Ver vient de naiffance, car de-
1. Vol. E
d'affections d'ame , comme un petit peloton
de crin au pharinx. Mrs les Médecins
nient qu'il vienne au pharinx la fuite les
détrompera. Ils difent qu'un vomitif l'em .
porteroit; ils fe trompent, & l'épreuve que
je vaisrapporter, leur fera voir le contraire ;
j'ai mis un jour environ deux aulnes d'un
de ces vers tout d'un bout fur une table ;
plus de deux heures après être forti , il s'y
promenoit ; je mis un des bouts fur le bord
du trou d'une petite phiole de verre , il
traîna toute la partie qui étoit fur la table ,
le long de la bouteille, & y entra ; je le repris
& lui remis le même bout fur le bord
du trou de la bouteille , j'attendis qu'il fe
fût bien collé contre le verre , je le tirai
enfuite par le bas , il fe rompit plutôt que
de céder. Le verre n'eft pas , à beaucoup
près , auffi vifqueux que l'afophage , ni
auffi poreux . Je fentois encore comme une
petite baguette le long de l'ofophage ; les
os brifés, quand je me levois le matin ; des
douleurs dans l'ofophage ; aux premiers
morceaux que j'avalois , qui me faifoient
frémir tout le corps , des piquûres au pharinx
, & des petits déchiremens le long de
l'afophage , qui me faifoient touffer jufqu'à
tomber par terre ; mon corps me femm
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fa
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m
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qu
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me
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mon eftomach étoit comme bridé & traverfé
de cordes tendues ; j'avois un embarras
dans les reins , des infomnies , des
étourdiffemens , des étranglemens à la
moindre inquiétude ; je me fentois des
laffitudes , un gonflement d'eftomach dès
que j'avois mangé ; les pieds douloureux
dans les changemens de tems ; des roulemens
, des battemens de coeur & de tout
dans les bras , dans
corps ; crampes
les cuiffes , dans les jambes, dès que je ceffois
de remuer ; des maux de coeur continuels
; le fang comme fij'euffe été rempli
- de fet , de poivre & de vinaigre , auffi
étois-je toujours plein de boutons & tourmenté
de demangeaifons capables de me
faire tomber dans la furie , & bien d'autres
maux qu'il feroit trop long de rapporter
dans une lettre . A meſure que les vers le
font allongés & groffis , ces maux ont augmenté
, & ne pouvant plus les fupporter
fans me plaindre,j'allois confulter nos Médecins
,je leur expofois tous les maux ci - delfus;
c'étoit toujours mon fang qui me faifoit
là guerre, on me faignoit, on me purgeoit,
& j'étois auffi foulagé après la faignée & la
purgation qu'auparavant. J'ai vecu dans
la faignée & la purgation plus de dix ans ,
e tiral
Se que
ucoup
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in;dr
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me
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les Vers plats. Je fuis devenu tout - à-fait
infirme ; mon corps étoit comme celui
d'un boeuf foufflé ; je ne pouvois plus manger
, quoique j'euffe appétit , parce que
rien ne pouvoit plus entrer dans mon eftomach
. Un Chirurgien de campagne me
dit qu'il me falloit tirer beaucoup de fang,
& boire long- tems du bouillon de creffon.
Je me fis ôter en fix jours trois grandes
écuellées de fang ; je bûs du bouillon de
ereffon trois semaines , je pris enfuite une
prife des Poudres de M. Ailhaud. Le hazard
avoit voulu que ces vers fe fuffent
embarraffés les uns avec les autres & euffent
fait un noud ; cette' prife m'en fit
fortir quelques aulnes . Je continuai d'en
prendre , mais inutilement ; j'avois vû de
fembables chofes à une femme qu'on difoit
avoir un fort . Si j'euffe eu foi à ces
fortes de contes , j'aurois crû être enforcelé
, je ne fçavois pourtant pas ce que c'étoit
; je m'informai , on me dit que c'étoit
le Ver Solitaire , j'eus recours aux Médecins
de notre Ville , je fus quatre ans entre
leurs mains , pendant lefquels je dépenfai
le peu que j'avois , fans avoir aucun
foulagement, & quand ils virent que leurs
remédes ne faifoient pas paroître les Vers,
.
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,
de
m abandonnerent à ma folie. Un Medecin
Empirique me fit vivre quatre mois de
pain trempé dans l'huile d'olive , & me fit
boire de l'ean ; ce remede ne fit rien ,
outre mille drogues qu'il me donna
encore ; plufieurs me dirent que j'avois
une maladie honteufe. Je devins alors
J'opprobre du genre humain , chacun fe
mocquoit de moi , j'eus recours aux Médecins
de Paris ; le premier m'ordonna de
l'aethiops minéral & de l'eau de Wals , j'en
pris fix femaines , mais envain . Le fecond
m'ordonna de l'aethiops minéral avec une
ptifanne de racine de fougere & de meurier
, j'en pris trois mois , il ne vint rien .
Ce fut alors que je fus plus fou que jamais ;
j'étois de plus un pareffeux , un lâche , un
fainéant. Je paroiffois en effet être de la
meilleure fanté du monde , le ventre gros ,
une face tumefiée , rouge , je femblois être
étouffé par la graiffe . M. Herenchwanch
fe fit annoncer , je l'attendois avec plus
d'impatience que les Juifs n'attendent le
Meffie ; il me traita , & ne me fit rien que
de confirmer que j'étois fou . Je fus voir
un fou en Auvergne , il me dit que j'avois
la goutte ferene , & m'ordonna des remédes
qui ne me firent rien. Je fus voir M, Noufre
à Arberg en Suiffe , il me traita , & j'en
E iij
ci ne me ait pourtant pas que Jetois rou.
Je retournai chez mon Auvergnac , que je
n'avois pas connu la premiere fois ; il me
dit que j'étois hydropique , il fit apporter
un grand baquet , il me perça le ventre ,
mais il ne vint pas d'eau ; il perça encore une
fois, rien nefortit; il perça une troifiéme , &
tourna fon inftrument entre la peau & la
chair fans qu'il fortît d'eau ; le bruit que
j'entendis de la chair qui fe déchiroit , me
fit alors frémir. Le Curé , le Vicaire , le
Seigneur , le Juge , qui m'avoient encouragé
jufqu'alors les larmes aux yeux , pleurerent
tout de bon , & firent des menaces
affez fortes à mon Auvergnac ; on me blâmera
de m'être laiffé faire cette opération;
mais je répondrai que je fouffrois tellement
, qu'un jour que je croyois avoir
froid , je me brûlai les fouliers , les bas &
les pieds fans le fentir , & que j'aurois
voulu mourir , fans pourtant me tuer. Je
revins à la maiſon pour y mourir , ma
playe s'enflâma , je la traitai & je la guéris.
Dans cet intervalle je vis mourir trois perfonnes
de ces Vers plats , après être reſtées
très-long- tems dans le lit , & qui après
avoir été guéries , difoient- elles , par les
Médecins , n'ont pas laiffé que de mourir
guéries. Je pris alors ma réfolution , ai5
s fou
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il m
porte
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ceu
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it que
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nourir
on , 21-
que languir 11 long temis dans un
lois le long des rivieres , dans les bois , je
mangeois de toutes les herbes , & j'attendois
quel mouvement chaque herbe feroit
faire aux Vers ; après plufieurs effais , je
tombai fur le gratiola , dont j'ai appris le
nom depuis ; j'en apportai & j'en pris ; je
me fentis un peu foulagé , mais les vers ne
parurent pas ; j'en repris une feconde fois;
comme cette herbe me vuidoit beaucoup ,
elle me foulagea encore , fans pourtant
que les Vers paruffent ; je devins pourtant
capable de quelque lecture . Léonardus Fucfius
, Auteur Allemand , me tomba entre
les mains ; j'y vis la vertu de la bryonne ,
j'en mêlai avec le gratiola , j'en pris , mais
il ne vint rien : je lus dans ce même Auteur,
qu'Hypocrate ordonnoit une demie once
de racine de fougere en poudre , deux
oboles de fcamonée dans de l'hydromel ;
j'en pris , je reconnus que ce reméde étoit
bon , c'eft en effet un des meilleurs . Il
précipita les Vers du haut de mon eftomach
, mais rien ne fortit ; tous étoient
trop forts ; je fentis auffi que je ne pouvois
pas faire ufage de ce purgatif , parce
qu'il me brûloit. A force de lire , d'éprou
ver , de chercher , j'en ai à la fin trouvé
un , que j'ai pris de deux jours l'un , pen-
E iiij
༡༠༠
dix aulnes de ces Vers , plus ou moins ,
j'en tirai bien 900 auines cette année par ce
purgatif, qui ne m'a fait aucun mal , quoique
j'en aye pris jufqu'à quatre en un jour.
CesVers venoient prefque toujours à deux
bouts , dont l'un étoit large d'environ deux
lignes , & l'autre de quatre au bout d'un
an , ces Vers ne venoient que rarement. Je
fentis qu'ils fe ferroient de façon contre
les parois de l'eftomach & dans l'ofophage
, qu'ils fe rendoient inacceffibles à la
médecine . Je fis une ptifanne avec des racines
de fougere , de meurier , de fraxinelle
, de carline , de bryonne , du mercure
, de la tanaife ; je ne bûs autre choſe pendant
plus de deux mois ; ils ne faifoient
que fe ferrer davantage dans l'eftomach , &
ils faifoient gliffer la médecine par leur
mouvement vermiculaire , de façon que
je n'en pouvois pas tirer ; il eft certain
qu'ils dirigent les alimens & autres choſes
comme il -leur plaît. Je fus convaincu alors
que les Médecins , qui placent la tête de
ces infectes dans le pilore , fe trompoient ;
il eft certain que leur tête eft le plus fouvent
au pharinx , d'où ils s'étendent jufqu'à
l'anus ; & qu'à mesure qu'ils s'allongent
, ils fe retirent , fe collent & fe pelo-
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foujuſlonbelo-
P
IC
contre eux-mêmes , quand tout l'eftomach
en eft tapiffé , jufqu'à ce que l'eftomach
ne pouvant plus faire fes fonctions , ils
font mourir hydropique ou éthique , &
que les remédes galéniques ne peuvent emporter
que les premiers rangs de ces Vers.
La premiere preuve que j'en ai , c'eft que je
me fentois toujours piquer au pharinx ; la
feconde , eft qu'il n'y a pas d'animal qui
puiffe refter deux mois la tête dans la ptifanne
ci-deffus ; la troifiéme eft que j'en ai
arraché un tout entier avec un crochet que
j'avalai jufqu'au milieu de l'ofophage
comme je dirai plus bas , & c'eft la feule
raifon pour laquelle on ne peut pas tuer
ces Vers , car ils craignent tous les vermifuges
, & quand on les pourfuit fort , ils fe
mettent la tête dans le nez. Il faudroit ,
pour les tuer , un reméde qui agît fur eux
auffi promptement que le fel agit fur les
Vers de terre ; pour le trouver , il faut faire
l'épreuve fur des Vers de fromage-, jamais
je n'en ai pû tuer fur le champ , ils vivent
plus de fix heures dans la ptifanne ci - deffus
, & plus de demie heure dans l'efprit
de térebentine , qui penfa me tuer fans.
tuer les vers. Je m'attends que les Médecins
, Chirurgiens ou Apotiquaires de notre
Ville , gens fort curieux , fort curieux , feront cette
Ey
peu
vrir ceux qui étoient morts de cette maladie
, ils ne m'ont pas écouté ; cependant ils
en font fi peu au fait , qu'ils donnoient à
un vitrier, qui ne pouvoit remuer ni bras ni
jambes , des rôties au fucre, afin , difoientils
, de bien nourrir ces vers le vin foulage,
quand l'eftomach n'eft pas plein; mais
quand il l'eft , rien ne foulage plus . Je tui
dis de prendre de la fougere , il s'eft un
remis , mais il aimeroit mieux être mort
que remis de cette façon . Au bout donc
d'un an je m'avifai de faire des petits crochets
de plomb à trois pointes , je les attachai
avec du fil à une balle de plomb pour
les avaler ; je fus confulter les Médecins ,
ils me dirent que ces crochets me déchireroient
les inteftins , je ne laiffai pas que
d'en avaler , & ils m'ont amené beaucoup
de morceaux de ces Vers , fans jamais me
faire aucun mal , finon que quand ces Vers
étoient accrochés , ils faifoient des efforts.
qui me bouleverfoient ; mais à la fin ils fe
rompoient. Ces crochets m'en ont bien
encore amené trois cens aulnes ; mais il y
a toute apparence qu'ils font plus forts auprès
de leur tête qu'à leur queue , car ils
m'ont gardé fept de ces crochets , pefans,
quatre onces & demies , plus de trois mois,
encore ces crochets ne m'amenerent - ils
mala
Hant
Dient
bras
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n for
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Jeld
' eft un
Te mott
at don
Its cro
es att
ab
pour
decins,
déchi
pas que
aucoup
ais me
ces Vers
efforts
in ilsle
at bien
ais ily
orts
au
car
ils
pelans
smois
,
ent
-ilsi
j'en fis un d'une autre façon , je fis entre
le pivot & la pointe , des petites dents
comme de fcie , je l'attachai à un bout de
foye ;je le fis voir au Chirurgien Major
de notre Hôpital , qui eft le feul qui m'ait
jamais écouté,& qui avoit été témoin d'une
partie des effets de mes crochets , il
m'encouragea & s'offrit même à m'aider ,
quand je voudrois ; je ne l'avalai pas ce
jour-là. Un jour que j'avois pris une médecine
, ces malheureux Vers m'étrangloient
, j'avalai mon petit crochet , dont
avois attaché le fil au manche de la cuillere
, je le laiffai defcendre jufqu'au milieu
de l'efophage ( il y avoit avec moi deux
perfonnes , qui fe fauverent plutôt que de
refter pour me donner du fecours en cas
de befoin ) , je tirai mon crochet environ
un pouce , comme je craignois de m'étourdir
, je n'ofai tirer davantage & je coupai
le fil ; je puis affärer que ce crochet ne me
fit aucune douleur dans l'ofophage , il
fembloit feulement qu'on m'arrachoit les
dents , je laiffe aux Médecins à en dire la
raifon ; je crus avoir travaillé envain , cependant
la trompe d'un de ces Vers s'étoit
embarraffée dans les petites dents de fcie ,
& quelques jours après il vint avec le crochet
,il avoit environ trente aulnes de lou-
E vj
Major , qui n'avoit pas de microfcope ; il
me le fit porter chez le Directeur du Manége
, nous l'examinâmes bien, & nous lui
vîmes une tête comme celle d'un chat ,
nous n'y vîmes pas d'yeux ; il l'a gardé dans
une phiole. Je crûs être débarraffé , mais
les mêmes maux , moindres pourtant , fe
firent encore fentir trois femaines après ;
j'avalai des crochets, je pris une médecine,
& il en vint encore de tout vivans . On
voit par ce récit que ces Vers font vivans,
contre le fentiment de plufieurs ; qu'on
eſt plus ou moins malade , felon qu'ils font
plus ou moins longs & forts, qu'ils peuvent
avoir cent , quatre cens , douze cens aulnes
& plus ; qu'ils ne fe peuvent pas tuer
avec des remédes galéniques , parce qu'ils
fe cachent la tête dans le nez ; qu'il faut
de néceffité faire l'opération du crochet
ou autre meilleure ; que c'eft par hazard
qu'une médecine les entraîne , ou quand
ils font foibles ; qu'ils ne font pas feuls , &
qu'on ne doit pas les appeller folitaires. H
difpenfera M. Tollot de les faire hermaphrodites
pour les perpétuer , & M. Andry
, de les placer où il les place . Je
fuis pourtant embarraffé de fçavoir comment
ils peuvent trouver l'endroit , étant
fi longs ; mais j'efpere que Mrs nos Médeès;
ine,
;il
ཝཱ8བཉྷྫཏ༈ཊུཎྟམྜཏ༙ྛྦཏསཱྟྲཱྦབཧབསབཝཤརྷྰཱྷྠྷཾྱཱཱཻུྩྷཾཽྲུྃ
qu'ils
zard
and
Is, &
es. H
rma
An-
. Je
Cométant
Tédei
maladie eft horrible , quoique nos Médecins
la traitent de rien , comme fi ce n'étoit
rien de n'être pas à foi un feul moment
de fa vie , de ne pouvoir pas penfer,
vouloir , manger , marcher ni dormir ; de
fe fentir toujours prêt à crever par quel
que partie du corps . L'ouverture des cadavres
ne peut rien prouver , parce que
ces Vers craignant le froid , la tête fe retire
toujours dans l'endroit le plus chaud
le col étant plus mince que l'eftomach , eft
en conféquence plutôt froid ; voilà pourquoi
on trouve toujours la tête de ces Vers
dans l'eftomach d'un cadavre. Qu'on prenne
un animal vivant , qu'on lui faffe prendre
quelque fort vermifuge quelques jours ,
qu'on l'ouvre , on verra fi la tête de ces
Vers n'eft pas au pharinx ; on verra lefquels
, de plufieurs millions de Médecins
en plus de deux mille ans , ou de moi en
trois ans , quelque pareffeux qu'on m'ait
dit , avons fait les obfervations les plus
juftes. Quand on fe fera affûré fi mes crochets
ne font pas bons , des perfonnes plus
ingénieufes que moi trouveront quelque
chofe de meilleur ; ce qquu''iill y a de certain
c'eft qu'il n'y a aucun danger.
J'aurois encore beaucoup de chofes à
marquer , mais ma Lettre eft déja longue ,
;
Public , je m'efforcerai de faire un Traité
dans lequel je marquerai tous les fymptômes
tirés du mal même , & des effets des
remedes par lefquels on peut connoître
cette affreufe maladie. Je propoferai tous
les remedes connus , les plus forts , les plus
foibles , de quelle façon ils agiffent fur
les Vers , les mouvemens differens de ces
Vers qui caufent differens maux , felon les
tems differens & les differentes affections
d'ame ; je dirai de quelle façon j'ai agi avec
le Ver qui m'étoit reſté. * Enfin je ferai de
mon mieux pour faire voir que je n'aime
rien tant que d'être utile à ma Patrie . Je
fuis avec un profond refpect , votre , &c.
A Lyon , le 29 Juillet 1749.
Si quelqu'un veut m'écrire , il aura la
bonté d'adreffer la lettre à M. Biftel , rue
Saint Jean , pour faire tenir à M. Lyon , à
Lyon , & d'affranchir la lettre.
* Nous croyons pouvoir afsûrer d'avance l'Auteur,
que les Lecteurs feront curieux de voir tout ce qui lui
refte à écrire fur une matiere fi importante , Mais nous
défirerions qu'il fût un peu moins diffus.
raité
αρεό-
s des
oître
tous
plus
fur
e ces
n les
tions
avec
-ai de
aime
e. Je
&c.
ra la
, rue
won , à
Cuteur,
qui
lai
is nous
ODE
Sur la Paix.
Ui , j'ai vu la flamme rapide
Dévorer de riches moiffons ;
J'ai vu fous le fer homicide
Tomber de nombreux Efcadrons ;
J'ai vu d'une lueur obfcure
Sortir l'effroi de la Nature ,
L'airain foudroyer vos remparts;
J'ai vu le démon des batailles
Sur les débris de vos murailles
Planter cent fois fes étendarts.
炒菜
Quelle horreur ! quelle affreufe image
Se préfente de toutes parts !
Quels ruiffeaux de fang ! quel ravage
S'offre à mes timides regards !
Héros , les peuples en allarmes
Tremblent au feul bruit de vos armes ,
Pourquoi devenir leur fleau
De ces conquêtes paffageres ,
De ces grands noms , vaines chimeres ,
Que refte- t'il dans le tombeau
Tu fais pâlir les Souverains ;
Seroit - ce donc pour le détruire
Que font nés les cruels humains ?
Tandis qu'à la vive lumiere
Nous ouvrons encor la paupiere ,
Pourquoi courir aux fombres bords
Soumise aux ordres de la Parque ,
Affez tôt la fatale barque
Nous fera paffer chez les morts .
Mettez un frein à la victoire ,
Epargnez vos traits meurtriers ;
Vos mains au Temple de la gloire
N'ont offert que trop de lauriers ;
Lancés par vos bras invincibles ,
Trop long tems vos foudres terribles
Ont défolé tout l'Univers ;
Arbitres de nos destinées
Des Nations infortunées
Daignez enfin brifer. les fers.
Le Dieu que la fureur anime ,
Foule aux pieds fon fatal drapeau ;
La difcorde , au fond de l'abîme ,
Vient d'éteindre fon noir flambeau ;
Bellonie , en appailant l'orage ,
Laiffe refpirer les mortels ;
Des maux d'une fanglante guerre
Minerve a délivré la terre ;
L'encens fume fur fes Autels.
***
Déja la paix enchantereffe
Par tout arbore l'olivier ;
Du doux repos l'aimable yvreffe
Triomphe du courage altier :
Ainfi l'Aquilon dans nos plaines ,
Calmant fes bruyantes haleines ,
Fait place aux folâtres Zéphirs ;
Ainfi quand l'horrible tempête
Ceffe de gronder fur la tête ,
Le Matelot vole aux plaifirs.
**
Commerce , renais ; que tes charmes
Des peuples enchaînent les coeurs ;
Délivrés du fracas des armes ,
Mortels , cultivez les neuf Soeurs ;
Et toi , de ton cher héritage ,
Soldat , répare le dommage ;
Va former de nouveaux fillons ;
Cérès flatte ton efpérance ,
Et te promet pour récompenfe
De fertilifer tes vallons.
www
སམད་ བ ་པསབ
Peuples , à vos défirs fenfibles
Les Dieux accordent ces faveurs ;
Dans les Temples qu'à leur clémence
La fincére reconnoiffance
Prodigue d'immortels accords ;
Jointe à l'innocent badinage ,
Que des ris la troupe volage
Exhale de joyeux tranſports .
Vous , dont la divine fageffe
Forme d'harmonieux concerts ,
Muſes , que vos chants d'allegreffe
S'étendent au loin dans les airs.
Que la Ville en pompeux cortège ,
De Minerve , qui nous protége ,
Par tout annonce les bienfaits ;
Par tout dans vos places publiques
Elevez de brillans portiques
Pour le triomphe de la paix.
E. Guichard , de Senlis.
LET TRE
Au R. P. C. l'un des Journalistes de
A
Trevoux.
Près avoir lû , mon R. P. l'extrait
que vous avez donné de l'Analyfe
raiſonnée du Systême moderne de Cofmographie
& de Phyfique, dans les Mémoires
de Trevoux , Août 1749 , j'ai été curieux
de la relire , d'en examiner mieux les Cartes
Cofmographiques , & de comparer
toutes celles du même Auteur , avec celles
qui ont paru dans les Mémoires de l'Académie
des Sciences de Paris , pour 1709.
Il m'a paru fingulier , que pour devenir
le plan de l'Univers , elles coûtent feulement
de reconnoître que l'apparence du
cours du Soleil & des Planetes dans ces
orbes repréfentés , où elle eft inconteftable
, provient de fa réalité ; d'y fous - entendre
trois mouvemens de la terre , en
rotation , progreffion & regreffion ; de
déterminer que l'orbite , qu'elle y eft défignée
décrire , a un rayon égal à l'excentricité
du Soleil , & coupe l'écliptique fous
un angle de trois degrés ; que fon noeud
afcendant répond au point du perigée
folaire en 1734 , & que cette orbite eft
J'ai admiré furtout , que la Table de la
connoiffance des Tems fur la diftance du
Soleil de dix en dix jours foit réduite en
Cartes Geométriques , qui d'un coup d'oeil
en offrent la raifon fenfible , & découvrent
même pour les fiécles paffés & à venir
, quelle a été ou quelle fera l'inégalité
périodique de fa diftance pour les mêmes
jours , la proportion de fon féjour en la
partie boréale ou auftrale , orientale ou
occidentale de l'écliptique , l'ordre variable
des faifons dans leur durée aftronomique
, & l'étendue respective des trois
fignes qui leur font affectés .
Ces Cartes fi hiftoriées , étant impoffibles
dans tout autre fyftême , m'ont paru
prouver , que les trois mouvemens combinés
de la terre , & la réalité du cours
du Soleil & des Planettes dans leurs orbes
> que
apparens , peuvent être conſidérés par leur
liaison fyftématique & leur enfemble ,
comme un rocher inébranlable dans l'Ocean
contre lequel les flots font ne
fe brifer , & comme un phâre qui répand
fa lumiere fur la difpofition du Ciel pour
tous les tems , dans les rapports avec l'écliptique
& fes divifions. Ma furpriſe eft
extrême que cette découverte du plan de
He la
e da
e en
l'oeil
Cou
vealité
Emes
en la
ou
aria-
Omi-
Trois
offi
para
comours
rbes
leur
ble,
TOque
and
our
l'éeft
de
nagement pour des opinions en faveur ,
vous n'avez pas voulu développer ce que
vous ne pouvez éviter de penfer par votre
droiture d'efprit.
Vous convenez authentiquement que ces
Cartes Cofmographiques repréfentent en
détail les orbes compofés d'épicicloïdes
& de courbes feuillées , où les Planettes
majeures paroiffent fe mouvoir en commun
avec leurs fatellites , vis - à- vis les
arcs de l'écliptique , aufquels leur lieu apparent
eft défigné fe rapporter pour chaque
jour dans les éphémerides ; vous affectez
cependant de ne pas paroître affez
fenfible à la facilité d'expliquer en détail
la caufe de cette apparence notoire , par la
réalité de leur cours , ni à l'impoffibilité
d'en donner d'autre raifon dans aucun fyftême
, s'il s'agit de l'exprimer dans le même
détail : c'eft en quelque forte dire
tacitement par vos réflexions , à en juger
par leurs conféquences fous- entendues.
»Ne vous embarraffez point , Partifans
»de Copernic , d'expliquer fur les Cartes
»du fçavant Caffini , ni de l'Auteur du
» Systême folaire & électrique , bien qu'on
» pourroit vous en requerir , comment la
divifion inégale de l'écliptique par les
"
و د
. و د
"
20
ود
» révolutions & configurations des Pla-
» nettes , qui font défignées journellement
dans ces Ephemérides en figure , font
conformes aux indications des Ephemérides
en nombre ; c'eft l'affaire de
»ceux qui fuivront un autre fyftême que
»celui des fictions : c'eft ainfi qu'on peut
» caractériſer le terreftre que vous fuivez ,
>> au lieu que le folaire devroit être quali-
»fié de fyftême des apparences , puifqu'il
» les réalife , à la réſerve d'une feule dont
l'explication eft uniforme avec la vôtre ,
& qu'il dreffe le plan de l'Univers fur
fon état apparent. Ufez toujours du privilége
de ne connoître que les Pheno-
»ménes , fur l'explication defquels vous
pouvez éblouir . Répandez l'oubli fur
»les autres. Diffimulez même les circonf-
» tances des plus connues , comme le flux
» & reflux , & le cours apparent des Planettes.
Obftinez- vous à préfenter en-
» core les planches , par lefquelles vous
prétendez expliquer leurs apparences de
retrogradation & de ftation en général
» & en gros , fans avoir pû jamais y défigner
aucun des arcs de l'écliptique
» ni de leurs orbes , ni des termes où elles
font contingentes & prévues : perfiſtez
"
"
33
Plament
font
Ephe
e de
e que
peut
vez ,
qualiqu'il
dont
Stre, >
sfur
prieno-
Vous
fur
conf-
Aux
Plaen-
Vous
s de
éral
déue,
Elles
ftez
» les où les fyftêmes de Ptolomée & de
» Ticho font repréfentés , vaut mieux feu-
» le que les Cartes Cofmographiques qui
défignent le plan de l'Univers dans le
» plus grand détail , & que vos conjectures
"font préférables aux vérités qui y font
développées fenfiblement. Il eft vrai
» que fans avoir rien ajoûté ni changé aux
» Cartes préfentées à l'Académie en 1709,
לכ
»
il n'y a eu qu'à les continuer & y fous-
» entendre les mouvemens combinés de la
»Terre dans l'orbite , qui y étoit figurée
» dès- lors , de-même qu'elle l'eft dans les
» Cartes analogues que Kepler a publiées
» dès l'an 1580 ; mais laifferiez-vous fen-
>> tir cet avantage fingulier ni cette longue
>> poffeffion , ni encore moins l'affinité de
» la plus ancienne hypothéfe aftronomi-
» que ? Et fouffrirez-vous que la Cofmographie
foit reconnue devenir auffi méthodique
, détaillée & inftructive dans
» ces Cartes & leurs documens , que la
Géographie ? Vous en admirerez le pro-
»jet fans le trouver rempli , bien que
» l'Auteur en céde la gloire au célébre
» Caffini , loin de fe l'approprier.
"
. و و
Car telles font les inductions , M. R. P.
qui me femblent pouvoir & devoir être tipaffer
cette profopopée un peu longue , en
faveur de ces Cartes , dont vous n'ofez
pas avouer en plein l'illuftration & l'utilité,
de peur de louer un fyftême auffi univerfel
, au préjudice d'un fyftême qu'il eſt
à la mode trop de ne pas blâmer tout au
moins.
J'aurois peut- être un peu plus befoin de
votre indulgence , afin d'excufer l'Auteur
d'avoir dit , page 62 , de l'analyſe de fon
fyftême , que les Planettes décrivent en
tout tems , durant l'apparence même de
leurs ftations , des arcs égaux en termes
égaux , vous auriez voulu la fubftitution
des mots d'aires égales à ceux d'arcs égaux ,
& vous feriez bien fondé , fi les Planettes ,
dans le fyftême naturel & intuitif aux
Obfervateurs, parcouroient des ellipfes occultes
, en place des orbes compofés d'épicicloïdes
& de courbes feuillées , où leur
cours eft incontestablement apparent , prévû
, calculé , repréfentable géométriquement
, & repréſenté fort en détail graphiment
par les Cartes Cofmographiques de
Kepler, de Caffini & de l'Auteur du double
fyftême moderne.
Si vous aviez pris ce point de vûe , le
paffage entier du texte critiqué , accompagné
, en
lez !
lité,
verelt
I au
n de
teur
= fon i
t en
e de
ermes
ation
aux,
ettes,
Faux
es oc-
Pépi
lear
pre
que
aphi
esde
Duble
le
mpagné
fubftitué , dans l'impreflion ou la copie
au mot proportionnels. Ainfi vous n'êtes
prié d'être indulgent avec le Public , que
fur la négligence du même Auteur , d'avoir
fouffert qu'on lût encore des arcs
égaux au lieu des arcs proportionnels. Car
dans fon intention , comme pour le fens
même de la phrafe , ce dernier terme eft
effentiel, n'étant pas douteux qu'à moins de
la fixation du Soleil à l'un des foyers d'une
ellipfe qu'on fuppofe l'orbe d'une Planette,
on ne peut tirer des lignes depuis cet Aftre
jufqu'aux deux points où elle y eft confidé .
rée, lefquelles repréfentent l'aire des triangles
qui auroient pour côtés ces deux lignes
& l'arc compris entre ces points ,
& qu'afin de pouvoir dire qu'une Planette
décrit des aires égales , ou borde des triangles
égaux en tems égaux ,il faut qu'elle parcoure
une éllipfe occulte , au lieu de l'orbe
apparent dont le Ciel offre le fpectacle &
l'afpect , de l'aveu de tout Obfervateur.
Mais fi le Soleil , changeant de place à chaque
inftant dans l'Ecliptique , felon le fyftême
François , comme ces Planettes dans
leurs orbes renouvellées d'une figure &
d'une étendue pareille , qù leur révolution
eft conftamment ifochrone , on ne
1. Vol.
i appar
lefquelles représenteroient de véritables
aires d'une figure fermée , il convient de
dire que les Planettes y décrivent des arcs
proportionels en termes oa tems égaux
bien que ces arcs décrits foient égaux ,
fans pouvoir le paroître ; c'eft encore ce
qui , mieux que tout ce que j'ai dit , excufe
l'Auteur , qui par condefcendance voudra
bien changer ce mot.
Le Soleil feul décrit toujours des arcs
tautochrones & ifochrones dans un cercle
perpétuel & immuable , car ils font égaux
réellement , quoiqu'à raifon du point de
vûe & de la grandeur variable de fon dif
que ,felon fa diſtance, ils foient inégaux optiquement
, & les Planettes n'en décrivent
pas d'autres en apparence , tant à cauſe de
la courbure & de la figure de leurs orbes ,
que de la tournure & de la diftance inégale
des arcs parcourus en termes égaux à
l'égard de la Terre ; j'affecte de dire en
termes au lieu de tems , à cauſe de l'indif
ference de l'une ou de l'autre expreffion ,
qui n'étant que fynonime en cette occafion
, ne devoit pas être relevée .
Au refte , montrer que des efpaces repréfentés
font égaux dans la plus grande
approximation poffible , eft - ce prouver
appart
véritabl
nvient &
t des ar
s égau
nt égaux,
encore
a
ic ,
excu
ance
vol
s des ad
un cerca
ont égad
poiste
clondi
égaux
op
decriven
caufe
d
rs orbes
,
ance
iné
égaux
dire en
l'indif
preffion
, i
te
occa
paces
re
grande
prouver
i
un ecueil des Coperniciens & de Newton
même.
Quand vous avez objecté qu'il refte
d'expliquer comment le Soleil n'attireroit
pas toutes les Planettes , s'il eft le principe
par fes rayons de leur mobilité , il eft manifefte
vous n'avez pas
que
confideré par un
refte de préjugé pour le fyftéme terreftre
qu'il parcourt continuellement l'Ecliptique
, & que vous n'avez pas lû l'article 44
de l'analyse du fyftême moderne , p 43 .
Je n'ai l'honneur de vous écrire cette
lettre que par efprit d'équité pour un fyftême
qui concilie les apparences , les obfervations
& tables Aftronomiques , pour of
frir un plan de l'Univers dreffé , comme
une Carte Géographique,fur une table des
longitudes , latitudes & orientations , contre
un fyftême caduque , qui ne donne
qu'un plan de caprice , fans avoir d'autre
avantage que d'expliquer de la même maniere
la circulation optique & diurne de
tous les Aftres , par la rotation de la Terre,
& qui du refte n'eft qu'un tiffu de fictions.
que fes Zélateurs n'ont pas ceffé de changer
à leur gré ; au lieu que le fyftême Solaire
eft actuellement fixe & arrêté dans
tous les articles par fon propre
inventeur ,
fans befoin de réformation .
Fij
fes autres ouvrages qui font à publier ,
que ce fyftême a l'avantage , par le fyftême
phyfique de l'électricité , qui en eft indivifible
& inféparable, de concilier tous les
paffages du texte facré qui y ont du rapport
, comme de convertir l'explication
de tous les phénoménes conftatés dans leurs
vraies circonftances , à commencer par le
flux & reflux , en preuves de l'exactitude
& de l'univerfalité de ce double fyftême
, qui par fon développement doit devenir
l'hiftoire phyfique & théologique
de la Nature. Moyfe, en racontant la création
du Monde , n'a point exposé un fyftême
, mais des faits révelés & traditionels ;
il n'a pas écrit de génie , mais par infpiration
; il a publié ce qu'il fçavoit par une
tradition depuis Adam , confervée dans ſa
famille en toute pureté ; c'eft ce qu'il n'eft
pas difficile de montrer. Mais que tous les
paffages du texte divin fe concilient avec
ce fyftême , c'eft la difficulté décifive en fa
faveur contre tout autre , dont j'attends la
folution. C'eft auffi l'efprit d'équité qui
dicte les affurances de l'eftime & des fentimens
refpectueux avec lefquels je ſuis,
M. R. P. votre , &c.
L.C. C.
A Toulouse , le 16 Août 1749.
à publie
- le fyftem
en eft ind
ier tous la
ont du tap
explicati
s danslear
ncer part
l'exactit
uble fyft
t doit d
héologiqu
ant la cre
fe unf
aditionel
par inipin
Dit par un
vée dans
qu'iln'e
uetousle
ilient
avet
cifive
enh
attends
quité
ga
&des
fer
lsjefuis!
C.
BOUQUET
A Mademoiselle de la ***.
P
>
Our l'heureux jour de votre fête ,
Thémire , c'eft peu que des fleurs ;
Un bouquet plaît , mais ces vives couleurs
Ces parfums délicats , que la Nature apprête
Avec art dans ces fleurs dont vos fens font épris,
Ce foir fur votre fein vont perdre tout leur prix,
Et demain de mon jufte hommage
Il ne vous reftera qu'un léger fouvenir .
Quoique jeune, je fçais qu'il eft bon à tout âge ,
Même dans les plaifirs , de prévoir l'avenir.
Souffrez donc , charmante Thémire ,
Que j'ajoûte ces vers , qui fans ceffe à vos yeux
Seront le gage précieux
Du tendre attachement qui me guide & m'inſpire .
Par M. du Quefnay.
F iij
REPONSE
A une nouvelle Lettre au fujet des Corbeaux
de l'Eglife de S. Julien du Mans.
Vtre
Ous m'accufez , Monfieur , par votre
Lettre inferée dans le Mercure
de Mars dernier , de m'être écarté de la
queftion que vous aviez propofée au fujet
des Corbeaux qui nichent fur l'Eglife de
Saint Julien du Mans , parce que je me
fuis attaché à prouver que ce n'eft point
une chofe fi finguliere . J'ai crû répondre
par-là à ce qui me paroiffoit vous furpren
dre. F'ai obfervé dans cette Ville ( du Mans )
dites- vous dans votre premiere lettre ,
une chofe qui me paroît extraordinaire . Tout
le monde fçait que les Corbeaux nichent ordinairement
fur les arbres ,
fe pofent fur les maiſons . ... communément on
n'y en voit point en Eté. Ici c'est tout le contraire.
L'Eglife de Saint Julien eft pleine de
ces animaux , ils y font une quantité prodigieufe
de nids , & ce qu'il y a de plus étonnant
, c'est qu'ils ne fe pofent jamais ſur
les autres Eglifes , ni fur les maifons voifines.
Je demande fi la fingularité de l'ob .
* Mercure de Juillet 1748.
ن م
que
rarement ils
s Corbean
1ans.
, par
vo
- Mercate
rté de la
e au fajet
Eglife de
ue je me
eft
point
répondre
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a Mans
)
lettre
, "
ire. Tou
ent ord
ement
ils
zérmenton
· le con
pleine de
prodi
us
éton
ais furi
sveifie
l'ob.
bres , leur retraite ordinaire , ont choisi
l'Eglife de Saint Julien du Mans pour y
faire leurs nids. Et c'eft à quoi j'ai répon
du que dans les autres Provinces on les
voit auffi dans les tours & hauts édifices ,
dont je vous ai produit plufieurs exemples.
Ce qui me paroiffoit d'autant plus à propos
, que vous remarquiez qu'on ne voit
rien de femblable aux Eglifes d'Orléans ,
de Tours & d'Angers , voifines du Mans.
Il eft vrai que vous aviez obfervé la même
choſe à Wormes ; mais comme vous attribuâtes
alors cette paticularité au change .
ment de climat , votre étonnement reftoit
le même. Aujourd'hui que vous en avez
remarqué autant à Caen & dans un Cloître
de Bénédictins , vous n'êtes plus en
peine que de la préférence que ces animaux
donnent à de certains lieux plutôt
qu'à d'autres.
A cela je réponds que les Corbeaux , ou
plutôt les Corneilles ( car il n'eft ici queftion
que de cette efpece ) font des oifeaux
de compagnie. Si une Corneille fait fon
nid fur un certain arbre , les autres y font
auffi le leur , de forte qu'il y a quelquefois
une douzaine de nids fur le même arbre
dans une forêt , tandis qu'il n'y en a pas
!
Fij
oifeaux fait fa retraite , les autres y viennent
de compagnie , & ils ne cherchent
point les édifices voisins , mais reviennent
toujours au même gîte , comme des pigeons
à leur colombier. Et pour cette conftance
dans un même lieu , & le choix de
l'un
préférablement à tous les autres , je
penfe que c'est un effet de l'analogie établie
par l'Auteur de la Nature à l'égard
des animaux, foit avec les lieux qu'ils habitent
, foit avec les alimens dont ils fe nourriffent.
Ainfi , fi on ne voit point de nids
de Corbeaux à Orléans , à Tours & à Angers
, c'eft
apparemment
que ces lieux ont
quelque chofe qui n'eft pas fi propre & fi
convenable à ces oifeaux , foit à cauſe des
environs qui peuvent faire quelque changement
à l'air dans cette élévation , foit à
caufe des matériaux même dont ces édifices
font compofés. Ce qui peut auffi fervir
de raifon de ce qu'ils ne fe retirent point
fur les édifices voifins de l'Eglife de Saint
Julien.
Quand j'ai dit que ces oifeaux , en nichant
fur les arbres, ou fur les édifices élevés
, ne changent point de pofition refpectivement
à la fuperficie de la terre , je n'ai
point entendu parler d'une élévation géoو
resy vi
cherche
eviennet
ne des p
cetteconf
choix de
autres ,
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de Saint
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éle
refpec
,jen'ai
on géo
gis aut minùs non mutant fpecies. Et ce que
j'ajoûtois que ce qui pourroit embarraffer
les Phyficiens , feroit fi les oifeaux qui font
leurs nids dans les lieux élevés , venoient
à dépofer leurs oeufs fur la terre , comme
le Crapaud volant , cela , dis- je , auroit pû
vous épargner de m'accufer d'inexactitude .
Ce que j'ai voulu dire , c'eft que le changement
de climat ne change rien à la pofition
du nid des oifeaux . Effectivement , fi
vous confultez le Livre de M.Linnæus, intitulé
Fauna Suecica, vous verrez qu'en Suede
, auffi bien qu'en France , la Perdrix habite
dans les prairies & dans les lieux cultivés
, habitat in cultis . La Hupe y dépofe
fes oeufs dans les creux des arbres , comme
ici , ova ponit in cavis arboribus. Le Corbeau
dans les pays Septentrionaux , fait auffi
fon nid fur les plus hauts arbres , fuper
abietum ramis nidificat. Il en eft de mênre
des autres oifeaux.
Vous paroiffez en peine de fçavoir à
quelle efpece d'oifeau convient le nom de
Corneille. Il femble que l'on ne doit nommer
ainfi que celle qui eft connue du vilgaire
fous ce nom , appellée en Latin Cornix
, & dont Belon a donné la defcription.
Pour le Crapand- volant , que vous dites.
ignorer , comme c'eft un oiseau affez com-
FY
»
*
autre nom. Quoiqu'il en loit , je crois ne
pouvoir mieux faire pour fatisfaire votre
curiofité , que de vous citer ce qu'en ont
dit les meilleurs Auteurs d'Ornithologie ,
qui en ont parlé fous le nom de Caprimul
gus ou Tére. Chevre. Ariftote le dépeint
ainfi : C'eft , dit-il , un oifeau de mon-
>> tagne , un peu plus grand qu'un Merle, &
»plus petit qu'un Coucou , fans vivacité.
Il pond deux ou trois oeufs pour l'ordi-
» naire. Il téte les Chevres , d'où lui vient
»fon nom , & la Chevre ainfi tetée perd ,
» dit- on , fon lait & devient aveugle. Il
»voit peu durant le jour , mais il voit clair
» de nuit. Pline & Elien en parlent comme
Ariftote. Gefner , qui en donne une
defcription affez exacte , rapporte que
Turner , herborifant fur les montagnes de
de la Suifle , fit rencontre d'un vieillard ,
qui lui dit qu'un Téte-Chevre avoit rendu
fix de fes Chevres aveugles. Enfin M.
Linæus l'appelle ** Hirundo caudâ integra
, ore fetifeiliato . Selon lui » le Téte-
Chevre (Caprimulgus) habite par tout en
» Suede. Il fort un peu avant dans la nuit ,
» & s'annonce par fon roucoulement con-
» tinuel. Il eſt de la grandeur d'un Cou-
* Hift. Anim. L. 9. c. 30.
45
** Fauna Suecica.
crois ne
e votre
L'en ont
ologie ,
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dépeint
e mon-
Merle,&
ivacité.
·P'ordiui
vient
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igle, II
Ditclair
itcomne
une
te que
nes de
illard,
it renin
M.
inte
Téte
but
en
nuit
,
Icon-
Coul
» artiftement entremêlés & femé de mar-
» ques noires longitudinales ; fon ventre
>> eft d'un gris pâle & ondé de noir , ainfi
» que fa poitrine , dont les taches font plus
» petites que celles du ventre. Sa tête est
»grande à proportion du corps , ainfi que
» les oreilles , qui ne débordent pourtant
» pas ; il a les yeux grands , ce qui lui eft
"commun avec les autres oifeaux de nuit.
» Son bec eft délié , applati , un peu re-
» courbé , noir ; fes pieds petits , velus , le
» doigt du milieu plus long du double que
»les autres ; l'ongle de ce doigt eft à fon
>> bord intérieur écaillé , en forme de dents
de peigne. La queue longue & entiere .
» Les dix pennes ou grandes plumes de
chaque aîle font lâches , molles & éga-
» les . Voici ce que cet oifeau a de parti-
» culier. Il a des mouftaches au bord de la
partie fupérieure du bec , compofées de
» huit foyes qui débordent , afin qu'il attrappe
plus facilement les phalenes &
» autres infectes. Son gofier eft vaſte , dix
fois plus large que l'entrée du bec , com-
» me dans les oifeaux du même genre ; fes
» narines font élevées en forme de cylin-
» dre ; fa langue très petite , entiere & attachée
au palais . Il a le crâne tranfpa-
»
"9
F v)
"
che vers le milieu de la fecondé & de la
» tro fiéme plume de l'aîle , & les bours
«de la premiere & de la feconde plume
de, la queue blancs , ce que n'a point la
»femelle. J'ai mis au long cette defcription
de M. Linnæus , l'ayant trouvée affez
conforme aux obfervations que j'ai faites.
moi même fur ce volatile , que j'ai eu en
vie , que l'on trouve dans prefque toutes
les Provinces de France , & qui eft conna
des Chaffeurs & des gens de la
campagne
fous le nom de Crapaud- volant , à caufe de
l'ouverture de fon bec , affez ſemblable à
la gueule d'un crapaud . J'ajoûterai que les
noms de Tete- Chevre & de Crapaud- volant
font inferés, comme les noms François répondans
au Latin Caprimulgus , dans l'ou
vrage de M. Linnæus , intitulé : Syftema
Natura , imprimé à Paris , chez David ,
1744 , page 78.
Il ne faut pas confondre le Crapaudvolant
avec un autre oiſeau , auquel on a
donné ce même nom au Jardin des Tuilleries
de Paris , lequel depuis plus de dix
ans pique la curiofité de plufieurs perfonnes.
Ce volatile , qui eft aufli un animal
nocturne , n'y eft connu que par fon cri ,
qui fe fait entendre au Printems . Je l'y ai
entendu au mois de Mai dernier fur les 10
e α ucu
les bas
de plane
point
e defcrip
vée alle
j'ai
faites
·
'ai eu en
ie toutes
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caufe
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ré
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l'on
Syfers
David
,
rapaid
.
el on a
Tuillede
dix
perfon
animal
cri,
l'yai
les Fo
*
te appellée en Latin Noctua , qui , fuivant
Jonfton a deux cris , dont l'un s'exprime
ainfi tou tou , qui m'a femblé être celui
de ce prétendu Crapaud - volant . De
plus un des Suiffes de ce Jardin m'a dit ,
qu'ayant été follicité , il y a quelques an
nées , de découvrir cet animal , il tira dans
l'arbre où il l'entendoit, & abbattit trois petites
Chouettes , que j'ai vûes attachées à
mais que
porte ;
le lendemain au foir
ayant encore entendu le même cri dans le
même arbre , il doutoit fi effectivement il
avoit tué l'oifeau en queftion . Je laiffe à
quelqu'un plus inftruit que moi , de reconnoître
& expliquer clairement la nature
de cet oifeau . J'ai l'honneur d'être , & c.
fa
* Tit. VII. c. §. de Avibus.
A Paris , le premier Août 1749.
On a dû expliquer l'Enigme & les
Logogryphes du Mercure de Novembre
par ll''AAuummuuffffee ,, PPaarriiss , Maronier
On trouve dans le premier Logogryphe
, Paris le Troyen , Apis , Pair , pas
de prefféance , airs , pas de danfe , Païs ,
air. On trouve dans le fecond MA-
>
9
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗
N
ENIG ME.
Ous fommes bien des foeurs , étroitement
unies ,
Qui comptons parmi nous des Reines & des Rois.
Nous tenons des mortels nos differentes loix ,
Et fommes quelquefois injuftement punies.
Que notre fort hélas , eft trifte & rigoureux !
Faifons - nous quelque bien ? nous caufons de
dommage ;
Si l'un en eft content , l'autre en fecret enrage ,
Et fouvent furieux , de fa cruelle main
En nous injuriant , nous déchire le fein .
Sans répandre de fang , nous fouffrons le martyre,
Nous périffons enfin , & ne pouvons rien dire.
Par M. M .....
1
污洗洗澡灘
étroiteme
& desRo
teslois,
punies.
oureux!
caulonsa
et enrage,
0 ,
18.
le martyre,
endire.
$
ON connoît par expérience
Le prix de mon utilité >
Car chaque homme dès fa naiſſance ,
Eprouve ma néceffité .
Lecteur , je gage que peut- être ,
( Sans me vanter mal à propos )
C'eſt par mon fecours que ton être
Eft enfin forti du cahos .
Par les douceurs que je procure ,
Je compte partager tes jours ,
Mais j'en uſe bien , je t'affûre ,
Puifque j'en conſerve le cours.
Par un contrafte , dont perfonhe
Ne fçauroit fe trouver exempt ,
Mon fein eft bien des fois le champ
Dans lequel Atropos moiffonne.
Témoin des plus fecrets plaifirs,
J'en donne fouvent les défirs .
Plus à ceux dont je fuis l'ouvrage ;
Je coûte de peine à hauffer ;
Plus ceux qui de moi font uſage ,
Ont de plaifir à m'abaiſſer .
Comme le Paon , c'eft de mes plumes
Dont on fait en moi plus de cas ;
La moindre careffe du bras
7
En gromit Dien -tot les volumes.
J'admets à ma comparaifon ,
Ou la fougere ou le gazon ;
C'en eft affez pour fçavoir comme
Mon tout par trois lettres fe nomme.
Par le même.
ENIGME EN LOGOGRYPHE,
J E me fuis que figure & non réalité ,
Ornement de plaifir produit par la folie.
Ennemi du chagrin , de la mélancolie ,
Je fais naître les ris , j'inſpire la gaité.
Certains jours confacrés à mes jeux , à ma gloire ,
Font à mes Sectateurs goûter bien des plaifirs :
Favorable aux amans , à leurs tendres défirs
J'ai fçû plus d'une fois procurer la victoire.
Je m'en tais, cher Lecteur , je ne dois tout au plus
Révéler que l'effet de tous mes attributs .
Souffre qu'en plufieurs fens ici je les explique.
Plus mes traits font hideux , plus ils font trouvés
beaux.
Par le femblant du vrai je fuis pere du faux ,
Vice chez les petits , chez les Grands politique.
L'oppofé du dehors , contrafte du dedans ;
L'apparence du bien , mais du mal le fûr guide ;
Pour le crime un manteau , l'audace du timidé.
me.
YPHE
A fa place tu peux mettre celle d'un corps ;
Je fuis de nos Héros, changeant de nom & d'être,
Cette fuperbe armure offerte à leurs tranfports ,
Quand dans les champs de Mars ils vont pour
Patrie
S'expofer au danger , facrifier leur vie .
Mais, Lecteur , j'en dis trop , déja tu me connois ,
Et je ceffe dès - lors d'être ce que j'étois.
la
ts.
ma gloir
plaifirs
:
efits
toire.
out
auplus
xplique
font
trouvés
faux,
politique
,
ans;
ûr guide
;
du timide
.
LOGOGRYPHE.
Mon nom fe prend en deux ſens differens,
Je ſuis dans l'un , au gré de bien des gens ,
D'un fâcheux préſage à la vûe ;
Leur ame , en me voyant , eft triftement émue :
Et dans l'autre je fuis de ces amuſemens
Qui fervent à paffer le tems.
Je renferme en fix pieds ,qui forment ma ſubſtance;
Un titre , dont plus d'un Seigneur
Se décore & fe fait honneur ,
En Angleterre , ainfi qu'en France ;
Une Cité du Duché de Milan •
Ou fi tu veux le nom d'un Saint, & d'un brigand ;
Le fynonime de volume ;
Ce que dans fon chaudron la harangere allume
Et ce qu'au premier bomme ôta le Créateur.
LE
Brunet , de Dijon.
AUTRE.
E caprice & l'occafion
Ont tous deux part à ma naiffance ;
Un feul inftant me donne l'existence ;
Et je péris par la refléxion .
Neuf pieds compofent ma ſubſtance .
Ufant de tranfpofition ,
Mes deux extrémités font deux tons de mufique ;
Par une autre opération
J'offre à tes yeux métal , Ville , vafe aquatique ;
Souverain ; Nymphe ; adverbe ; incivile action ;
Mot commun dans la vénerie ,
Synonime de vif; grand fleuve d'Italie ;
Pour maint Convent commode invention ;
Terme où du Nautonnier tend la direction ;
D'un bâtiment une partie ;
L'affreufe Déité , qui fans diftinction ,
Sans égard , fans exception ,
Tient tôt ou tard les humains ſous fa griffe ;
Je fuis à cet afpect , & plein d'émotion ,
J'abandonne le Logogryphe.
Par le même.
;
ce.
mufique;
atique;
action;
vention
;
on ;
fagriffe
;
Lemême
.
1 Orfqu'une docte main me foutient & m'a- L nime ,
Je puis charmer , Lecteur , les hommes & lea
Dieux.
Jadis mon pouvoir merveilleux
Pénétra jufqu'au noir abîme .
L'on doit me mettre un frein , quand j'ai la tête bas
Mes pieds offrent aux yeux un ton de la mufique ;
Un, deux , quatre , de moi l'on fait fort peu de cas
Enfin par anagramme en moi tu trouveras
Ce qu'il faut faire à plus d'un frénétique ;
Ce trait t'eſt ſuffiſant pour fortir d'embarras .
Par le même.
AUTR E.
Souvent tout l'orgueil d'une belle
A mon afpect s'est éclipfé ;
Le Héros à fon tour quelquefois renversé ,
Vainement à mes loix voudroit être rebelle ;
Du Digefte en mon tout j'enferme le plus bean ;
Décapité , je fuis chofe peu recherchée ;
Mon dernier pied fouftrait , je deviens un oiſeau ,
Une Nymphe en mon fein eft encore cachée ,
Par le même,
Dans un palais brillant , trône de l'impoſture ;
Où l'art audacieux furpaffe la nature ;
Séjour où les mortels te paroiffent des Dieux ,
Où le coeur s'amollit par l'oreille & les yeux ;
De toutes les beautés dont ton ame eft ravie ,
Je fais en mon entier la meilleure partie.
Ma premiere moitié foutient le trait vengeur
De la Divinité qui ne vife qu'au coeur .
Pourſuis en ajoûtant ; fans mon fecours monde
Eût été tout entier enfeveli fous, l'onde.
Encor un pied , Lecteur , fans fortir de ta place ,
Il ne tiendra qu'à toi de me voir dans la Thrace.
Par ..... de Falaife.
NOUVELLES LITTERAIRES ,
DES BEAUX - ARTS , bic.
Dla
ICTIONNAIRE Etymologique de
la Langue Françoife , par M. Ménage,
avec les Origines Françoifes de M. de
Cafeneuve , les Additions du R. P. Jacob ,
& de M. Simon de Valhebert , le Difcours
du R. P. Befnier , fur la fcience des Etymologies
, & le Vocabulaire Hagiologipofture
eux ,
eux ;
vie ,
geur
1- monde
a place
,
a Thrace
AIRES
,
ogique
de
. Menag
de
M.
d
P. Jacob
, e Difcours
des
Ety-
Hagiologi
Caition > dans laquene , outre les
Origines
& les Additions ci - deffus , qu'on a inferées
à leur place , on trouvera encore les
Etymologies de Meffieurs Huet, le Duchat,
de Vergy, & plufieurs autres. Le tout mis en
ordre , corrigé & augmenté par M, A. F.
Fault , Profeffeur au Collège Royal . "Deux
volumes in-folio, propofé par foufcription,
A Paris, chez Briaffon, rue Saint Jacques , à
la Science & à l'Ange Gardien , 1750 ,
Avec Approbation & Privilége du Roi .
Le tome premier de ce Dictionnaire eft
entierement imprimé : le fecond & dernier
ſera achevé au mois de Juin 1750 ,
Il est même déja avancé , & on peut le
voir journellement chez le Libraire. Le
papier en eft tout femblable à celui du Projet,
& le caractére eft le même que celui fur
lequel on a imprimé les articles du Diction
naire dans le même Projet.
CONDITIONS..
On foufcrira jufqu'à la fin de Mai 1750 ,
& on payera trente - deux liv. pour l'avoir
en feuilles; fçavoir , dix- huit liv, comptant
en prenant la foufcription , ci :. IS 1.
Quatorze livres en recevant le Livre
au mois de Juillet prochain , ci 14 l .
Total
32 1.
1
A condition de le retirer au plus tard
dans tout le courant de 1750 , fans quoi
les avances qu'on aura faites , feront perdues
; condition expreffe , fans laquelle le
Libraire n'accorderoit pas un fi grand
avantage aux Soufcripteurs pour un tems
fi court.
Ceux qui n'auront pas foufcrit à tems ,
payeront le Livre en blanc quarante-deux
livres.
Chercher ce que les Langues ont emprunté
les unes des autres , les analyſer &
les rappeller à des origines , dont les veftiges
prefque effacés fe dérobent aux yeux
les plus pénetrans ; c'eft ce qui conftitue la
fcience Etymologique , c'eft enrichir la
Langue : Travail épineux , qui demande
des connoiffances prodigieufes , une fagacité
finguliere , beaucoup de Dialectique ,
& même de la Philofophie. Platon ne dédaigna
pas de confidérer fous cet afpect
une Langue qu'il parloit fi bien . Ariftote ,
qui remuoit tout , fuivant l'expreffion de
Montagne , avoit fait un ouvrage fur l'introduction
des noms barbares dans la Langue
Grecque . Ainfi les deux premiers Erymologiftes
que nous connoillions , ont été
les deux plus grands Philofophes de l'antiquité
; l'étude des étymologies amufa
leur loifir , & après eux les plus fameux
= quot
tperelle
le
grand
tems
tems ,
ce-deux
Ont
em
alyfer
&
es velti
Lux yeux
ftitue
la
richir
la
demande
une
faga
alectique
, on
ne
dé
et
alpect
Ariftote
,
reflion
de
e fur
l'inns
la Lan
niers
Ery
s, ont
été
es
de
l'an
pies
amula
us
fameux
Auffi-tôt que la Langue Latine , enrichie
par
la culture des Arts & le commerce
des Latins avec toutes les Nations du
monde , eut acquis cette abondance que
nous lui remarquons , Caton le Cenfeur &
le docte Varron ne regarderent point cette
forte d'étude comme une occupation indigne
de leur caractére & de leurs talens .
Cependant on n'accufera ni Caton , ni
Varron,d'avoir ignoté l'emploi que le Sage
peut faire de fon tems & de fa raifon . Ces
exemples auroient fuffi autorifer Céfar
à compofer fon ouvrage fur l'Analogic ,
fi Célar eût eu befoin d'exemple .
pour
Ifidore de Séville & Alcuin , nés dans
des tems moins heureux pour les Lettres ,
en cultiverent cependant cette partie avec
quelques.fuccès : mais dans le feiziéme fiécle
la fcience des Etymologies fit un tout
autre progrès. On s'apperçut combien la
connoiffance des Langues tenoit à l'hiftoire
des Peuples , combien la comparaifon
des Langues en augmentoit la fcience
& facilitoit l'étude ; & enfin combien elle
pouvoit épargner d'erreurs . On vit paroître
les Origines Françoifes de Budée , de
Baïf, de Henri Etienne , de Nicot, du Préfident
Fauc het , & de plufieurs autres.
Littérature , verfé dans les Langues an-
-ciennes , fçavant dans quelques -unes des
modernes , entra dans la carriere après
eux , & les devança tous . Ses Origines de
la Langue Françoife parurent en 1650 in-
4°. avec l'applaudiffement prefque unanime
des gens de Lettres , & lui valurent ce
compliment de la Reine Chriftine de Suéde
, qu'ilfçavoit non-feulement d'où venoient
Les mots , mais où ils alloient. Cependant fon
ouvrage fut critiqué ; mais Ménage ne fut
ni irrité des critiques , ni aveuglé des éloges;
il fentit combien il lui reftoit à faire ;
il y travailla toute la vie , & la feconde.
édition de fes Origines étoit fort avancée
lorfqu'il mourur.
M. Simon de Valhebert , de l'Académie
des Infcriptions & Belles- Lettres , la donna
au Public fur les Mémoires de l'Auteur,
& elle parut en 1694 en un volume infolio
, fous le titre de Dictionnaire Etymo
logique , ou Origines de la Langue Françoife.
Outre quelques additions , dont les
unes font du feu Pere Louis Jacob , & les
autres de l'Editeur & de l'Abbé Perrault
cette édition contient plufieurs piéces qui
ne font pas de Ménage , telles que le fça-
-vant Difcours fur la fcience des Etymologies
, qui fert de Préface , & dont on
eft
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-unes
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Etymo
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L
tres dans les noms propres , fous le titre
de Vocabulaire Hagiologique , qui eft de
M. Chaſtelain , Chanoine de l'Egliſe de
Paris mais l'augmentation la plus importante
eft de M. de Cafeneuve , dont
les Origines de la Langue Françoiſe furent
miles à la fin de cette édition du
Dictionnaire de Ménage.
Il fembloit que M. Ménage avoit rempli
tout fon objet , & qu'il avoit été auffi loin
qu'il étoit poffible dans cette recherche :
cependant peu après cette feconde édition
de fon Livre , parurent les Differtations de
M. l'Abbé Tilladet , à la fin defquelles on
trouve des étymologies de M. Huet , Evêque
d'Avranches , l'un des plus illuftres
Sçavans de nos jours . Dom Liron , Bénédictin
, & quelques-autres , en publierent
auffi . D'autres travailloient dans le fecret ,
& leurs ouvrages n'étoient jufqu'à préfent
connus que par des Sçavans qui étoient informés
de leurs occupations. Entre ces
derniers , M. de Vergy avoit recueilli un
très-grand nombre de recherches. Mais le
plus célebre de tous eft M. le Duchat , un
de ceux qui ont le plus apporté de lumieres
dans cette partie. Il avoit chargé toutes les
marges du Dictionnaire de Ménage de fes
1. Vol. G
#
tions qu'il le propoloit d'y faire. Il y a
confommé une vie très longue , qu'il avoit
prefqu'uniquement deftinée à l'étude de
la Langue Françoiſe & de fes Origines . A
fa mort , ce morceau précieux pour notre
Langue paffa dans le Cabinet de M. Formey
Sécrétaire perpétuel de l'Académie
des Sciences de Berlin , lequel a eu la complaifance
de le céder. C'eft le fondement
des principales additions qu'on va
publier fur Ménage. Outre ceux que nous
venons de citer , quelques Auteurs célébres
parmi les Etrangers ont fourni
de nouveaux matériaux . Leibnitz avoit
donné en 1717 Collectanea Etymologica.
Wachter a publié depuis fon Gloffarium
Etymologicum, ouvrage important & plein
d'excellentes chofes. Les Mémoires de
l'Académie Royale des Sciences de Berlin ,
année 1745 , ont auffi donné un effai fur
cette fcience. On a profité de tous ces fecours
& de tout ce qui s'eft publié jufqu'à
nos jours , ainfi que des confeils &
des lumieres de plufieurs Sçavans illuftres
qui ont favorifé l'entrepriſe de l'Editeur ,
de forte qu'il n'a rien laiffé de tout ce qui
*exifte en cette partie , qu'il n'ait vû & confulté
pour la perfection du Dictionnaire
Etymologique.
' il avoit
Etude de
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M. For
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vũ
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ཟོད ༤ ་ . ་ q ས་ བ Pས་ ་
a
né les additions du Pere Jacob & de M. de
Cafeneuve , qu'à la fin du volume de Ménage
, en forte que le Lecteur avoit à confulter
trois fois ce Livre , pour trouver ce
qu'il cherchoit : l'Editeur a tout réuni aux
articles mêmes de Ménage , en obfervant
feulement de citer les noms des Auteurs à
la fin de chaque article. En rendant à chacun
ce qui lui appartient , il fatisfait, à
la juftice qui eft dûe à ceux qui l'ont
éclairé , & il efpere que le Public fera
content de l'attention qu'on a à lui faire
connoître les garants des additions au travail
de M. Ménage ; ouvrage qu'on peut
appeller avec juftice le Dictionnaire des
Dictionnaires , puifqu'il a pour objet l'analogie
qui , à proprement parler , eft la
clef des Langues .
ARTICLES DU DICTIONNA Í RE.
AID. ALB. AMA. CIN. EVË.
AID.
AIDER. De l'Italien aïtare , qui a été
fait du Latin adjutare. Les nouveaux Grecs
difent ἄγιτιάζειν : & άγιτα pour l'Italien
aita. En Arabe iad fignifie main & aide , ce
qui a obligé Cafaubon de tirer le François
aider de la Langue Arabe . M.
Gij
Syriaque adar, qui fignifie la même chofe.
AIDES. On appella autrefois du nom
d'Aides les deniers & les fubfides que les
Rois levoient fur le peuple. On leur donna
ce nom , pour faire entendre que ce
n'étoit que pour aider à fubvenir aux néceffités
de l'Etat & aux frais de la guerre.
Les Aides furent établies fous les Rois de
la troifiéme Race . Quelques uns les rapportent
au tems du Roi Jean , & d'autres
leur donnent une origine beaucoup plus
antérieure. Aujourd'hui on appelle Aides
le droit qui fe prend fur les marchandiſes
qui fe vendent ou qui fe tranfportent , &
principalement fur les vins, cau-de-vie , cidre
, bierre & autres boiffons. Droit different
de celui qui fe leve fur le fel , qu'on
appelle Gabelle , & de celui qui fe leve
fur les terres & fur les perfonnes , & que
l'on nomme Taille. La Cour des Aides a
été ainfi appellée , parce qu'elle connoît
des Aides du Roi , &c . Vergy.
A L.B.
ALBERT. Nom propre d'homme.
C'eft un mot Saxon , qui fignifie tout illuf
tre. Bert en Langue Saxonne fignifie illuf
tre , & al fignifie tout- à-fait. Voyez au
mot Berte , & Camden , dans fon chapitre
des mots Anglo-Saxons. M.
s
chole.
du nom f
que
les
eur
dor- k
que
ce
aux
ne
a guerre
s Rois d
les rap
Sc d'autres
coup plus
Delle Aides
archandifes
portent
, &
-de-vie, ci
Droit
dif
qui fignifie luftre en nobleffe . Le Duchat.
Selon Wachter , all eft une particule
intenfive , qui augmente le fens dans les
compofés ; & de cette maniere Albert fignifiera
très-illuftre , comme Alaric , très--
puiffant , &c. Voyez Wachter , Gloſſar.
German, au mot All.
AMA.
AMARAŃTE . Fleur . D'amarantus,
fait d'auagan , compofé de la particule.
privative alpha , & du verbe gaiviiv ,
qui fignifie marceffere . Pline , livre 21 ,
chapitre 8 , qui eſt de vestium amulatione
cum floribus : Amaranto non dubiè vincimur :
Eft autem fpica purpurea veriùs quàm flos
-fel , quo aliquis : & ipfe fine odore . Mirum in eo ,
gaudere decerpi , & latius renafci. Proveni
Augufto menfe durat in autumnum . Alexandrino
palma , qui decerptus affervatur : mirùmque
, poftquam defecêre cuncti flores , madefactus
aquâ revivifcit , & hybernas coronas
facit . Summa ejus natura in nomine eft , atpellato
, quoniam non marcefcat . Et c'eſt par
cette raifon d'étymologie , que Columelle
a appellé immortelles les amarantes .
qui
le
leve
nes
, & que
des
Aides
a
elle
connoit
d'homme
fie
tout
ill
fignifie
illuf
Voyez
au
fon
chapitte
:
Et malè damnati mæfto qui fanguine furgunt ·
Eacii flores , immortalefque amaranti.
G iij
nos plus célebres Auteurs de la Langue
Françoife écrivent amaranthe : en quoi ils
ne font pas à imiter. M.
AMARANTE , eft auffi le nom d'une
efpéce d'Ordre de Chevalerie , que la Reine
Chriftine de Suéde inftitua en 1653 .
Cet Ordre doit fon nom & fon origine à
une fête galante que je vais décrire en peu
de mots. Il y avoit en Suéde un jour de
divertiffement établi chaque année , &
on le paffoit en feftins & en danfes , qui
commençoient le foir & duroient juſqu'au
matin. Cette fête , telle à peu près qu'eft
parmi nous celle du Roi boit , fe nommoit
la fête de l'Hôtellerie. La Reine Chriftine
changea ce nom , & l'appella la fête des
Dieux , nom plus majestueux , & qui convenoit
parfaitement , puifque les Seigneurs
& les Dames de la Cour tiroient a fort
la Divinité qu'ils devoient repréfenter à
cette fête. Les Dieux étoient fervis à table
par une élite de jeune Nobleffe de l'un &
de l'autre fexe , qui paroiffoit encore plus
brillante par la diverfité des habillemens
que chacun inventoit pour fe diftinguer.
La Reine prit le nom d'Amarante ,
à - dire Immortelle , & parut avec un habit
fuperbe , couvert de diamans , habit qu'elc'eftplupane
a Langu
En quolus
om d'une
ue laRei
en 16
originei
ire en pe
un jour de
année , &
anfes , qui
tjufqu'
près qu'est
e nommoit
Chriftine
La fêtedes
& qui con
Seigneurs
nt a fort
préfenterà
rvis àtable
de l'un
&
ncore
plus
abillemens
diftinguer
ante
, c'eft
ec unhabit
nabit
qu'el
μια TIc༠ , VII༤ ༤II I PICT
fent aux mafques qui avoient été admis ,
&c . Vergy.
CIN.
CINNABR E. Sorte de minéral rouge
,'ou vermillon . De cinnabarium , qui eft
une couleur compofée de foufre brûlé &
de vif- argent. M.
CINNABRE ou CINA BR E. Ce mot
vient originairement du Grec xivapa , qui
fignifie odeur de bouc , & en général toute
mauvaiſe odeur , comme qui diroit
Tys novwv fęwois , ou xvvoboga , canum cibus.
Le cinnabre a été ainfi nommé , parce qu'au
rapport de Mathiole , lorfqu'on tire de
terre une forte de cinnabre foffile , il jettė
une odeur fi étrange , qu'on eft obligé de
fe boucher le nez , & de fe couvrir le vifage
, de peur d'être infecté .
E V E.
EVESQUE. On fçait affez qu'il vient
du Grec oxon , & je ne parle de ce
mot que pour faire obferver l'altération
qu'il a foufferte en paffant dans la Langue
Françoife . Cette altération n'eft pas toute- .
fois fi grande qu'il fembleroit d'abord . Le
premier P d'Epifcopus a été changé en V ,
qui eft une lettre du même organe. Le
changement d'I en E n'eft rien. On con-
Giiij
voit Evefque , à quoi on fupplée aujourd'hui
par l'accent circonflexe . Ainfi il n'y
a proprement de retranché que le dernier
P & l'O; & felon la méthode étymologique
de M. Ménage , Evêque aura été fait
d'Epifcopus en cette maniere : Epifcopus ,
Evifcopus , Evefcopus , Evefopus , Evefcus ,
Evefque , EvEQUE. Quant au mot Grec
επισκοπο
HOT , il fignifie furveillant , ou inf
و
pecteur, du verbe irontalous invifo, viſito.
Les Athéniens appelloient de la forte ceux
qu'ils envoyoient dans les Provinces de
leur dépendance , pour voir fi tout fe paffoit
dans l'ordre . Les Latins ont auffi donné
ce nom à ceux qui étoient infpecteurs
& vifiteurs du pain & des vivres . On voit
par une Lettre de Cicéron , qu'il avoit eu
lui- même cette charge. Fpifcopus ora Campania
. On appelloit aufli Diocèfe , Sonnois
l'étendue d'un Gouvernement ; & Cicéron
s'en eft fervi en ce fens. Ces mots ont été
pris des payens , & depuis confacrés par les
Chrétiens , comme une infinité d'autres.
COLLECTION complette des Mémoires
pour l'Hiftoire des Sciences des
Beaux- Arts , connus fous le nom de Mémoires
de Trevoux depuis 1701 , qu'ils ont
commencé , jufques & compris l'année
1750 , en 206 volumes en- 12. A Paris ,
,
ée aujour
Ainfi il
le dernier
tymolog
a été fait
Epifcopus,
Evelous,
mot Grec
nt , ou m
viſo, viſm.
a forte
ceux
Covinces
de
tout
le pal
it auffi
don
infpecteurs
es. On
voit
'il avoit
eu
DusoraCam
fe , Siannon
;& Cicéron
nots
ont
été
acrés
par les
téd'autres
.
e des
M
ences
& des
omde Mi
7, qu'ils
ont
pris l'anné
A Paris
,
tins , à la Renommée.
. La Littérature s'enrichit tous les jours
& les differentes productions de l'efprit
ne laiffent prefque plus rien à défirer ;
mais cette abondance entraîne après elle le
défagrément de ne pouvoir fuivre fans des
recherches infinies , & fouvent infructeufes
, les objets auxquels on fouhaite s'appliquer.
C'eft pour lever cette difficulté
qu'on imagina les Annales de la Littérature
, car on peut bien donner ce nom aux
Journaux Littéraires que la fin du dernier
fiécle & le commencement de celui - ci ont
vû naître . Leur utilité enleva tous les fuffrages
, & depuis ce tems on en a de plus
en plus fenti l'avantage.
Entre les differens Journaux qui ont
obtenu l'approbation du Public éclairé ,
les Mémoires pour l'Hiftoire des Sciences
& des Beaux - Arts , connus fous le nom
de Mémoires de Trévoux , ont toujours
renu un rang diſtingué . Nous n'entreprendrons
pas d'en faire connoître le mérite ;
il est trop bien établi pour que les Lecteurs
ayent befoin que nous nous efforcions
de le leur faire fentir.
Une autre raifon plus preffante nous
excite à publier cet Avis ; c'eft la rareté
G V
ཡན་པ་ བས
que ces Mémoires fe publient de mois en
mois , ce Recueil å ſubi des variations qui
n'ont pas permis d'en réunir aifément les
differentes parties . Il a été imprimé pendant
trente ans à Trévoux ; les années
fuivantes , il s'en eft imprimé partie à
Lyon , partie à Paris , & la difficulté d'en
raffembler un corps , eft devenue plus grande
par ces changemens réitérés.
Les Libraires ci - deffus nommés ont
acheté ce qui reftoit de ces différentes
parties , tant à Trévoux & à Lyon , qu'à
Paris . Ils ont exactement vérifié le tout ,
& actuellement ils ont fort avancé la
réimpreffion des mois qui ne fe trouvoient
plus , en forte qu'ils font en état d'en fournir
un petit nombre d'éxemplaires complets
depuis 1701 , que ces Mémoires ont
commencé , jufques & compris la prochaine
année 1750. Ils offrent à ceux qui s'emprefferont
d'en acquérir les exemplaires
complets , les conditions avantageufes qui
font ci- après. Ils efperent que le Public
fera d'autant plus d'accueil à ce projet ,
qu'il n'y a nulle efpérance de voir jamais
réimprimer ce Journal en entier , & que
d'ailleurs on fçait que la plus grande partie
des Bibliothéques en font encore privées
.
le mois en
itions qui
ément is
imé pen
es années
partie
à
culté
d'ea
plusgrat
mmés
ont
differentes
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s'em
xemplaires
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qui
le Public
ze projet
,
Dir jamais
I, &que
ande par
acorepri
"
cueil entier des Mémoires de Trévoux , depuis
1701 , juſques & compris la prochaine
année 1750 , à 300 livres l'éxemplaire
complet , en feuilles , en 206 tomes , pref
que tous de trois mois ou volumes chacun ,
à ceux qui payeront les exemplaires par
avance .
Cette fomme fera payable , fçavoir :
En affûrant l'exemplaire d'ici au premier
Avril 1750 ,
En recevant les années 1701 à 1705 , en
20 tomes , en Mai 1750 ,
En recevant les années 1706 à 1710 , en
"
>
>
20 tomes , en Juillet 1750
En recevant les années 1711 à 1715 en
20 tomes en Septembre 1750 ,
En recevant les années 1716 à 1720 , en
18 tomes , en Novembre 1750 ,
En recevant les années 1721 à 1725 , en
20 tomes , en Janvier 1751 ,
En recevant les années 1726 à 1730 , en
20 tomes , en Mars 1751 9
>
En recevant les années 1731 à 1735" , en
21 tornes , en Mai 1751
En recevant les années 1736 à 1740 , en
23 tomes , en Août 1751 ,
En recevant les années 17-1 à 1745 , en
20 tomes , en Octobre 1751 ,
En recevant les années 1746 à 1750 ,
24 tomes , en Décembre 1751 ,
Total , 206 tomes ,
60 1.
30
30
30
30
20
20
20
20
20
en
20
300 L
G vj
pletter quelques exemplaires , il pourra
promptement envoyer la note des mois
dont il aura befoin , & les Libraires fe feront
un plaifir de fournir ceux qu'ils auront
féparément,à raifon de douze fols le mois,
pendant le tems feulement des conditions
ci deffus.
Ceux qui défireront profiter de l'avantage
de ces conditions , font priés de faire
affurer fans retard les exemplaires qu'ils
fouhaiteront , parce qu'il n'y a que peu
d'exemplaires qu'on puiffe completter; &
s'il en refte aux Libraires , ils le réfervent
de les vendre après le premier Mai 1750,
463 liv. 10 fols , à raifon de quinze fols
le mois , qui eft le prix ordinaire.
Ceux qui auront affûré les exemplaires ,
feront tenus de les retirer dans toute l'année
1752 au plus tard , fans quoi les avances
qu'ils auront faites,feront perdues pour
eux. Condition expreffe , fans laquelle on
n'accorderoit pas un fi grand rabais.
On travaille à une Table des Matieres
des 206 volumes , qui fera imprimée par
les mêmes Libraires ; elle fera annoncée
au Public, lorfqu'elle fera achevée .
Les mêmes Libraires ont encore quelques
exemplaires entiers de la Collection
pour
com
, 1l pourna il
e des ma
aires fe fo
u'ilsauront
ols le mois,
conditions
de l'avar
iés de faire?
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le réfervent
Mai 1759
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Laquelleon
bais.
s Matieres
primée
par
annoncée
vée.
core
quel
Collection
lumes , à vendre.
ESSAI fur la conformité de la Médecine
des Anciens & des Modernes , ou comparaifon
entre la pratique d'Hippocrate ,
Galien , Sydenham & Boerhaave , dans les
maladies aiguës , où l'on fait voir quelle
doit être la pratique de Médecine dans
ces maladies . Par M. Jean Barker , Docteur
& Membre du Collège Royal des
Médecins de Londres , traduit de l'Anglois
par R. Schomberg , Docteur en Médecine.
A Amfterdam , chez Pierre Mortier,
& à Paris , chez Cavelier, pere , ruë S.
Jacques , au Lys d'or , 1749 , vol . in- 12 .
ELIA Luzac , El . Filii Difquifitio politico
moralis : Num civis innocens ira hoftis longè
potentioris juftè permitti poffit , ut excidium
totius civitatis vitetur. Lugduni Batavorum ,
typis Auctoris , 1749 , in-8 °.
LES ELEMENS du Barreau , ou Abregé
des matieres principales & les plus ordinaires
du Palais , felon les Loix Civiles , les
Ordonnances & la Coûtume de Bar- le- Duc,
par M. de Maillet , Maître des Comptes
du Barrois , & c. A Nancy , chez François
Midon, Imprimeur - Libraire, 1746 , in- 4 ° .
de 320 pages.
L'HONNEUR de l'Eglife Catholique &
des Souverains Pontifes , défendu contre
Abbé de la Trappe , 1749 , voluine in- 12.
A Nancy , chez le même. Ces deux ouvrages
fe trouvent à Paris , chez David ,
le jeune , Quai des Auguftins .
ON imprime à Lyon , chez les Freres Duplain
, l'Hiftoire Navale d'Angleterre ,
dans toutes fes branches , depuis la conquête
de ce Royaume par les Normands
en 1066 , jufqu'à la fin de 1734 , traduite
de l'Anglois de Thomas Lediard , Secretaire
d'Ambaffade , avec une Préface
critique , le tout en 4 volumes in-4° . avec
des caractéres neufs, fur de très- beau papier.
ELOGE hiftorique & critique d'Homere ,
traduit de l'Anglois de l'ope . A Paris
de l'Imprimerie de Delaguette , Libraire
rue Saint Jacques , 1749 , in- 12 .
LES TROIS premiers volumes de l'Hiftoire
naturelle , générale & particuliere ,
avec la Defcription du Cabinet du Roi , fe
débitent à Paris , chez Durand , Libraire ,
rue Saint Jacques.
IDE'E de la Poëfie Angloife , ou traduction
des meilleurs Poëtes Anglois , qui
n'ont point encore paru dans notre Langue
, avec un jugement fur leurs ouvrages
, & une comparaifon de leurs Poëfies
avec celles des Auteurs anciens & modernes
, par M. l'Abbé Tart , de l'Académie
luine in-1
Es deux on
nez David
Freres
D
Angleterre
,
uis la con
Normand
84, tradui
Lediard
, Se
ne Préface
sin-4 ave
Deau papier.
d'Homere
,
AParis,
, Libraire
,
2.
es
de
l'Hi
!
articuliere
,
du
Roi
,fe
', Libraire
,
fe, ou
trá
nglois
, qui
notre
Lanurs
ouvraurs
Poches
&
moder
l'Académie
A Paris , chez Briaffon , rue S. Jacques.
SECOND TOME de l'Hiftoire Eccléfiaftique
du Pere Orfi , de l'Ordre des Freres
Prêcheurs. Reme , & fe trouve à Paris,
chez Cavelier , pere , rue Saint Jacques
au Lys d'or. L'ouvrage eft en Italien .
fils HISTOIRE de Mouley Mahomet ,
de Mouley Ifmaël , Roi de Maroc . A
Geneve , 1749 , in- 12 . de 321 pages , fans
la Préface de 24.
POETIQUE Françoife , à l'ufage des Dames
, avec des Exemples. A Paris , chez
Nyon , fils , Quai des Auguſtins , à l'Occafron
, 1749. Deux volumes in - 12. Le
premier de 402 pages , le fecond de 404-
RECUEIL de Poëmes Didactiques. Trois
volumes in- 12. fe trouve à Paris , chez
Lemercier , rue Saint Jacques , 1749. L'oùvrage
eft en Latin.
ABREGE' de l'Hiftoire des Empereurs
d'Orient , depuis le grand Conftantin ,
jufqu'à la prife de Conftantinople. Par le
Pere Keri Jefuite , in fol . de 569 pages.
ATyrna en Hongrie , de l'Imprimerie de
la Compagnie de Jefus .
ر
NICFT Collectio Artis Chirurgica è plu
ribus veteribus Medicis , in quibus funt Apollonins
Cuienfis de Articulis, Soranus de frac-
!
xatis , &c. A Florence
CATALOGUE des Actes Littéraires de
l'Académie Royale de Médecine , établie
à Madrid. L'ouvrage eft en Efpagnol.
L'ESPAGNE SACRE'E , par le Pere Florez:
Troifiéme tome , à Alcala. L'ouvrage eft
en la même Langue.
HISTOIRE critique de l'ame des bêtes ,
contenant les fentimens des Philofophes
anciens , & ceux des modernes fur cette
matiere , dédiée à M. de Machault , Miniftre
& Contrôleur Général des Finances,
par M. Guer , Avocat . Deux volumes in-
8°. A Amfterdam , & à Paris ; chez Delaguette
, rue Saint Jacques.
DISSERTATION fur le Taenia ou ver
plat , dans laquelle on prouve que ce ver
n'eft pas folitaire , avec une Lettre fur la
poudre de fympathie , propre contre le
rhumatifme fimple ou goûteux ; on y a
joint la maniere de l'apprêter & de s'en
fervir , & le difcours prononcé par M. le
Chevalier Digby , fur l'efficacité de cette
poudre. Par Charles Dionis , Docteur Régent
de la Faculté de Médecine en l'Univerfité
de Paris , chez le Mercier , rue Saint
Jacques.
TRAITE' des Fluxions , par M. Colin
Maclaurin , traduit de l'Anglois par le R.
téraires
d
ne , établ
pagnol
.
Pere Flor
ouvrage
d
edes
bêtes,
Philofopher
es fur cette
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,Miles
Finances
volumes
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; chez
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Lettre
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cépar
M.le
cité
de
cette
Docteur
Re
ne
en
l'Un
er, rue
Saint
r
M.
Cal
ois
par
le
chez Jombert , Quai des Auguftins.
LA THEORIE & la pratique du jaugeage
des tonneaux des navires & de leurs fegmens
, par le même Pere , in- 8 ° . fig. chez
Rollin , Quai des Auguftins .
M. TULLII Ciceronis Orationes Selecta ,
cum notis Caroli le Beau , in - 12 . Deux volumes.
A Paris , chez Defaint & Saillant ,
rue Saint Jean de Beauvais .
HISTOIRE abregée des plus fameux
Peintres , Sculpteurs , & Architectes Elpagnols
, avec une defcription exacte de
leurs oeuvres , & de celles des Etrangers ,
qui fe voyent en Espagne , traduite de
l'Espagnol par D. Antoine Palamino Velafeo
; chez Delaguette , rue Saint Jacques.
Charles-Antoine Jombert , Libraire du
Roi pour le Genie & l'Artillerie , Quai
des Auguftins , imprime actuellement les
Livres fuivans.
Cours de Phyfique expérimentale , traduit
de l'Anglois , du Docteur Defaguliers ,
par le R. P. Pezenas , Profeffeur d'Hydrographie
à Marseille , Correfpondant de
l'Académie Royale des Sciences . En deux
volumes in -4° . avec près de cent planches
, fous preffe.
Elemens de la Méthode des Fluxions ,
matiques à Edimbourg , traduit de l'Anglois
, par le R. P. Pezenas , en deux volumes
in- 4 . avec beaucoup de figures ,
fous preffe.
Elémens d'Algébre de M. Maclaurin ,
traduit de l'Anglois , par le R. P. Pezenas .
in-8°. fous preffe.
Art de la Guerre par régles & principes.
Ouvrage de M. le Maréchal de Puyfegur.
Nouvelle édition , en deux volumes in-
4. avec plus de cinquante planches , fous
preffe.
L'Ingénieur de Campagne , ou Traité
de la Fortification paffagere , par M. de
Clairac , Brigadier des Armées du Roi ,
Ingénieur en Chef à Bergues , in- 4° . avec
trente-fix planches , fous preffe.
Abregé d'Architecture , où l'on donne
pour régle les cinq Ordres de Vignole ,
enrichi de nouveaux deffeings de portes ,
fenêtres , niches , vafes , cartels , &c. avec
des réflexions & des exemples de toutes
les parties qui entrent dans la compofition
de l'Architecture ; par M. Potain , le fils .,
Architecte , in - 8 ° . enrichi de plus de quatre-
vingt planches , fous preffe.
Traité de Perfpective , à l'ufage des Artiftes
, où l'on démontre géométriquement
toutes les pratiques de cette Science,
uit de l'An
en deux vo
de figures ,
Maclaurin,
P. Pezenas
principes
de Puyfegu
volumes
in
anches
, fou
ou Traité
›parM.de
es du
Roi,
, in-4 , avec
l'on
donne
de Vignole
,
s de portes
, Is, &c.ave
es de toutes
comporion
ain
, lefils,
plus
de qua
fage
des
Ar
Cométrique
tte
Science
,
леге › acle de neutre toutes
fortes d'objets en perfpective . Par M.
Jeaurat , in-4° . accompagné de plus de
cent planches , fous preffe.
SIX SONATES en duo pour le tambourin
, accompagné d'un violon feul ; on
peut auffi les exécuter fur hautbois , fluttes
, violons , & pardeffus - de - viole ; la
vielle & la mufette peuvent en exécuter
le premier deffus , en pofant la clef de fol
fur la premiere ligne. On trouve à la tête
des principes généraux du tambourin.
Par M. la Valliere. Chez l'Auteur , demeurant
chez Madame Guerin , rue des
Filles-Dieu ; chez le Clerc , rue du Roule
Madame Boivin , rue Saint Honoré , &
chez le Prieur , Imprimeur ordinaire du
Roi , rue Saint Jacques. L'Auteur montre
à jouer de cet Inftrument.
LA PAIX , Cantate à la gloire du Roi ,
avec accompagnement de flutte & violon ,
mife en Mufique par M. du Tartre , Maître
de Mufique. Le prix eft de 36 fols.
Chez l'Auteur , rue de Montmorency;
Madame Boivin , le Clerc ; Mlle Caftagnery,
rue des Prouvaires , & à Lyon , chez M.
de Bretonne , rue Merciere.
M. le Menu de Saint Philbert , déja
connu par deux Recueils d'airs , un Livre
, une Méthode annonce au Public une
troifiéme édition de cette Méthode , confidérablement
augmentée , & une nouvelle
Cantatille , intitulée , l'Abfence , faifant
le commencement d'un fecond Livre,
"
CATALOGUE des Estampes gravées
d'après les Tableaux des plus grands Maitres
, tirés des Cabinets des Rois de France,
de Pologne & de Dannemarck : de M. le
Prince de Carignan , de M. le Duc de Valentineis
, de Mad, la Comteffe de Verrue
de M. le Comte de Teffin, de M. le Comte de
Choifeul, de M. le Comte de Vence , de M.
le Marquis d'Argenfon, de M. le Marquis
de Laffay, de M. le Marquis de Mirabeau,
de M. le Baron de Thiers , de M. le Chevalier
de la Roque , de M. de Fonpertuis,
de M. de Julienne , de M. de Vaux ; de
M. Lempereur , de M. Hicman , de M.
Aved, de M. le Noir & autres. Par le Sr
Jacques Ph. le Bas , Graveur du Cabinet du
Roi defon Académie Royale. Il demeure
à Paris , au bas de la rue de la Harpe, dans
la porte cochere vis- à- vis la rue Percée.
On trouvera chez lui les Estampes énoncées
ci-après , des plus belles Epreuves , &
il eft le feul poffeffeur defdites Planches.
t
Public -
chode , co
une nou
Abfence
, für
cond
Live
mpes
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impes
énonces
Epreuves
,
Planch
LIVIC u allux buze
3
De M. Aved , Peintre du Roi.
Le Portrait de M. Caze , Directeur de l'Académie
de Peinture & Sculpture , livres 10 fols.
De M. Lancret , Peintre du Roi,
Le Repas Italien , 4 livres. Le Maître galant ,
une livre 15 fols .
De M. Boucher , Peintre du Roi.
Premiere vûe de Beauvais , 1. liv . 15 fols . Seconde
vûe de Beauvais , 1 liv . 15 fols . Premiere
vûe de Charenton , 1 liv. 4 fols . Seconde vûe de
Charenton , 1 liv. 4 fols. L'agréable Solitude , 15
fols. Livre en 20 feuilles , pour deffiner , 3 livres,
De Paulus Potter , Peintre Hollandois .
Petite vue de Hollande , 1 liv. 4 fols.
De Ruifdail.
Vue de Servin , promenade à un quart de lieue
de la Haye , I liv. 15 fols. Moulin Hollandois ,
15 fols.
De Boott A, V. de Velde.
Le Courier de Flandres , I liv . 4 fols. Petite
Marine , I liv . 4 fols , de Boott, Vûe de Santvliet,
1 liv. 15 fols. & Vûe de Schevelinge , 1 liv . 15
fols , de W. de Veld.
De Berghem , Peintre Hollandois.
Les quatre heures du jour , en quatre Estampes,
8 livres.
De differens Auteurs .
Le Maître de danfe , de Cano , I liv . 10 fols. Le
Maître galant , de Lancret , 1 liv . 15 fols . Les Souhaits
au grand Papa , de Cano , i liv 10 fols . Le
Ballet du Prince de Salerne , de Marvy, 15 fols . Le
Village pillé par les Pandoures , d'après Bregdel ,
aliv. Les Soldats en bonne humeur , idem. 1 liv;
Sujets d'après Benedette , 3 liv. L'Amour à l'école
, I liv, 10 fols.
De M. Coypel , Peintre du Roi.
L'Alliance de Bacchus & de Vénus , 1 liv. 10f
Sainte Thérefe , 6 fols .
De M. Drouais , Peintre du Roi,
Le Portrait de M. Lorrain , Sculpteur du Roi ,
& Recteur , 1 liv. 10 fols .
De M. Chardin , Peintre du Roi.
Le Négligé , ou la Toilette du matin , 1 liv. 10
fols. Dame prenant fon thé , 1 liv. Faifeur de
château de cartes , 1 livre .
De M. Carlo Vanloo , Peintre du Roi.
Livre de proportions du corps humain , pour
deffiner , 4 livres.
De M. Chantreau , Peintre François.
Vue d'un Camp , 18 fols. Diftribution du Fourage
au fec , 18 fols.
De Salvator Rafa , Peintre Italien.
S. Antoine de Padoue , prêchant aux Poiffons ,
10 fols . S. Antoine de Padoue , prêchant aux Oifeaux
, 10 fols.
De Vanfalens , Peintre Flamand.
Le Rendez vous de Chaffe , 3 liv. Le Chaffeur
fortuné , 3 liv. La prife du Héron , 3 liv . Départ
de Chaffe , 3 livres .. , 3
De M. des Camps , Peintre Flamand.
Le Négociant, liv . 10 f. La Pupille , liv. 10,f.
Du Sr le Bas , Graveur du Cabinet du Roi.
Livre de grifonnement , en fept feuilles , 1 liv.
10 fols. Livre de Payfage , pour deffiner à la plume,
I liv. 10fols. Les gentilles Villageoifes, 10 f.
Les belles Vendangeules , 10 fols. Le tems mal
L'Amour ale
duRoi.
nus, Iliv. rol
du Roi.
pteurdaR
duRoi.
matin, 1 liv.
liv. Faileur
d
tre du Roi
humain, po
François
.
bution duFor
10 lols . M. de la Grandeur , 6 lols. Livre d'étude
de differentes Figures militaires , 2 livres.
›
De David Teniers , Peintre Flamand.
Le Vielleur , 15 fols. Les Philofophes Bachiques,
3 livres . Les Miferes de la guerre , 1 liv. 15 fols.
Les Pêcheurs Flamands , 1 liv. 15 fols. La Terre ,
8 fols . Le Feu , 8 fols. L'Air , 8 fols . L'Eau , 8 f.
La Vue , 8 fols. Le Toucher , 8 fols. L'Odorat , 8
fols . Le Goût , 8 fols. L'Ouye , 8 fols. Le bon
pere 10 fols. Le Vieillard content , 10 fols. L'Ecole
du bon goût , 10 fols. Les Joueurs de boule ,
10 fols. Fêtes de Village , 4 livres. La Solitude
10 fols . Premierè vûe de Flandre , 18 fols . Deu
xiéme vue de Flandre , l'Arc- en- Ciel , 18 fols . Le
Château de Teniers , 10 fols. Le Berger content ,
18 fols . Le Berger rêveur , 18 fols . Troifiéme.
vue de Flandre , la Moiffon , 1 liv . 15 fols. Quatriéme
vue de Flandre , Jeu de boules , 1 liv. 15 f
S. François d'Aflife , 10 fols. Réjouiffance Flamande
, 4 liv. La Ferme , I liv. 15 fols, La Baffecour
, 1 liv. 15 fols. La vente de la Pêche , 15 f.
La Pêche , 15 fols . Cinquiéme vûe de Flandre ,
15 fols . Le Sifleur de Linotte , 1 liv. 10 fols. Le
Rémouleur , I liv. 10 fols. La Guinguette Flamande
, 1 liv 1s fols . Les deux amis , 15 fols, La
petite Laitiere , 15 fols, Vûe & Port de mer de
Flandre , 6 liv. La Famille de Teniers , 1 liv. 15 f.
La Tentation de S. Antoine , 1 liv . 15 fols . Le
Fluteur , 15 fols. Le Chymifte , 3 liv . Les OEuvres
de miféricorde , dédiées au Roi , 6 liv . Nôce de
Village , 15 fols. Les Pêcheurs ,^ S fols. Saint Antoine
, I liv . Le bon mari , 15 fols. Le Fumeur ,
IS f. La Boudiniere , 1 l 15 fols. Retour de Guinguette
, 1 liv. 15 fols. Sixiéme vûe de Flandre ,
Italien
auxPoilons
,
chant
aux O
amand
Le
Challen
3 liv.Départ
Flamand
lle, liv. 10%
net
duRoi
feuilles
, liv
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à la pla
geonfes
,tol Le
tems
mal
<
Vellie , 15 lols. La Femme jaloule , I liv. 4 fols.
Troifiéme Fête Flamande , où font 191 figures ,
6 livres.
De Wouwreman , Peintre Hollandois.
Le Pot au lait, 3 liv. La Chaffe à l'Italienne ,
3 liv. Halte d'Officiers , 3 liv . Les Sangliers for
cés , 4 liv. 10 fols. Halte de Cavalerie , I liv, 10 f.
De M. Parocel , Peintre du Roi.
Détachement de Cavalerie , 1 liv . IS fols . Halte
des Gardes Suiffes , 1 liv . 15 fols . Rencontre de
Cavalerie , 3 liv . Petite Halte des Gardes Suifles ,
1 liv. 5 fols. Petite Halte des Gardes Françoiles ,
I liv. 5 fols. Danfe à l'Italienne , I liv. s fols Les
quatre heures du jour , 2 liv. Départ de Chaffe ,
I liv 5 fols . Foire de Venife , 10 fols.
On trouve chez l'Auteur lefdites Eftampes reliées
ou brochées en un volume , qui contient 150
Eftampes. Le fecond volume fe payera à part , &
le premier eft de 135 livres broché , & de 160
relié.
LETTRE
Do M. d'Anville , à M. Remond de Sainte
Albine , fur une nouvelle Carte de l'Amérique
Méridionale,
་
Monfieur , après avoir publié une Carte de
l'Amérique Septentrionale , en deux parties
d'une feuille & demie chacune, & le defir du grand
Prince , qui anime mes études par ſes bienfaits ,
* M. le Duc d'Orleans.
ayant
font 191 g
e Holland
affe à l'Italien
Les Sanglies
alerie, i liv,
e du Ro
liv. 15fols.Har
ols. Rencontre
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Sui
Gardes
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, I liv. 5folsIs
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Carte
del'A
une Carte lié
en
deux
par
le defir
dug par
les
bienfais
Ryan
ceau de Géographie , que de vous ſupplier d'en
faire mention dans le Mercure , que votre goût
& vos foins rendent de jour en jour plus intéreffant
. L'étendue du fujet , les connoiffances qu'on
y a fait entrer , & l'uniformité d'échelles avec la
Carte de PAmérique Septentrionale , ont exigé
trois grandes feuilles pour celle de l'Amérique
Méridionale . C'eft certainement la plus ample
qu'on ait compofée juſqu'à préfent , & le degré
de précifion fe proportionne prefque néceflairement
au détail des connoiffances. A ces avantages
fe joint une grande élégance dans l'exécution de
la gravûre , & fur cet article la magnificence du
Prince donne lieu de ne rien épargner. Je lens
qu'une analyfe , quelque fuccincte qu'elle fût ,
feroit utile à l'Auteur , comme à l'ouvrage mêine,
& je fouhaite avoir le loifir de vous tenir fur cela
la parole que je vous ai donnée .
J'ai l'honneur d'être , & c.
Ce 17 Novembre 1749 .
A
D'Anville.
AVISfur la Lettre fuivante.
La page 123 , du Livre intitulé , Connoiffance
des beautés des défauts de la Poësie & de
l'Eloquence, l'Auteur, ainfi qu'on a vu dans le Mercure
du mois d'Octobre dernier ' , au lieu de dire ,
ane defcription philofophique qui n'est que du ſujet
de M. de Voltaire , dit , une defcription philofophi
1. Vol. H
םכ
guliere a donné lieu à diverfes conjectures , &
plufieurs perfonnes ont foupçonné que l'Anonyme
, qui a compofé la Brochure en queftion , avoit
eu deflein de la faire attribuer à M. de Voltaire.
Nous avouons que cette opinion nous a paru vrai
femblable. En conféquence , après avoir , dans le
Mercure que nous avons cité , hazardé quelques
réflexions critiques fur l'ouvrage dont il s'agit ,
nous ajoutârnes : » Du refte , nous ne jugeons pas
néceffaire de précautionner les Lecteurs contre
5 un artifice de l'Auteur. Il imite , & fouvent
avec affez d'Art , le ftyle de M. de Voltaire . Par
» tout il affecte de fuivre l'ortographe particuliere
à ce Poëte célébre . Pour mieuxperfuader
que cette Brochure eft de ce grand homme , .
La Lettre qu'on va lire eft écrite à l'occafion de
ces derniers mots. L'Auteur de la Connoiffance des
beautés , &c. continuant de cacher fon nom ,,ffe
plaint dans cette Lettre , de ce que nous lui avons
fuppofé une intention qu'il n'a jamais eue , & il
regne dans fa juftification un ton de modestie ,
de douceur & de probité, qui femble annoncer des
qualités fort préferables au talent de bien juger
des ouvrages d'efprit.
LETTRE de l'Auteur de la Brochure ,
intitulée , Connoiffance des beautés &
des défauts de la Pocfie & de l'Eloquence
, &c. àM. Remond de Sainte
Albine.
Monfieur , la délicateffe de votre goût le fair
remarquer dans la critique judicieuſe que
yous faites de la plupart des ouvrages que vous
P'Anony
ion, avoit
e Voltaire
.
paru
vrai
r, dans
le
équelques
til
s'agit
,
igeons
pas
eurs
contre
& fouvent
Itaire
. Pat
e partic
xperfuader
Comme
,
occafion
de
noiffance
des
Ton nom ,le
us lui
avons
ais
eue
, & il
de modeftie
, annoncer
des
de bien juger
Brochure
,
beautés
&
de
l'Elo
de
Sainte
tre
goût
lefit udicieule
que Tages
que
vou
digue pas les éloges , une réputation à laquelle
peu de gens peuvent fe flatter de parvenir. J'ai
partagé avec tous mes compatriotes , amateurs
des Belles Lettres , le plaifir qu'ils prennent à lire
le Mercure de France , depuis que vous préfidez
à la compofition de ce Recueil.
Mais je ne puis me refufer de me plaindre de
vous à vous- même , de l'idée que vous donnez au
Public dans votre volume de ce mois , d'un Livre
dont malheureufement je fuis l'Auteur , & qui
porte pour titre , Connoiffance des beautés des
défauts de la Poësie & de l'Eloquence dans la Langue
Françoife. Je fçais , que non feulement la
critique doit être libre , mais encore qu'elle eft
utile dans la République des Lettres ; & le fanatifine
poëtique , dont vous m'accufez , ne m'aveugle
pas affez pour me laiffer ignorer qu'elle eft
la mere de l'émulation , & que nous fommes redevables
à fes cenfures des efforts de ces grands
& fublimes genies que nous admirons , & que
l'on admirera toujours.
Vous pouvez donc , fans m'offenfer , blâmer
mon raifonnement , ainfi que l'arrangement des
matieres traitées dans mon Livre , & le peu de
jufteffe de mes applications. Cette critiqne n'attaque
point l'Auteur , mais feulement l'ouvrage ,
& vous ufez du droit de tous ceux entre les mains
defquels il tombera . Mais l'Auteur & l'ouvrag
ont des intérêts totalement féparés . Le Princ-e
des Poëtes Comiques de votre Nation a fait fentie
cette diftinction , lorfqu'il a fait dire à ſon Miſant
trope.
On peut être bonnête-homme , &faire mal des vers.
Je confens volontiers que vous me refufiez
Hij
même le fens commun , foit en vers ,
foir en
profe ; mais du moins ne donnez point d'atteinte
à ma probité. Ma brochure peut être ridicule ,
je le veux ; mais ce dont vous m'accufez eft un
crime dont tout homme d'honneur rougiroit , &
fi j'ai eu des raifons pour ne pas découvrir mon
nom , ce n'étoit point du tout dans le deffein de
faire jouer le rôle d'un fat , qui fe loue , à un
homme digne d'admiration , & aux talens duquel
on rend hommage dans tous les endroits du monde
où les Lettres font connues .
Je vous crois trop honnête- homme , Monfieur,
pour ne me pas faire la grace d'inferer ma Lettre
dans le volume du mois prochain , afin de réparer
le tort que vous m'avez pu faire dans l'efprit de
tous les honnêtes gens , & je me flatte qu'elle
chaffera du vôtre les idées peu avantageufes , que
des conjectures un peu trop legeres y ont fait
maître. Je fuis , &c.
D***
A Londres , ce 15 Octobre 1749.
J
LETTRE au même ,fur la Tragédie
des Amazones.
E n'étois point à Paris , Monfieur , quand on
a repréfenté la Tragédie des Amazônes. A
mon rerour , j'ai lu avec avidité toutes les Piéces
nouvelles & leurs Critiques. Quoique je n'aie
point l'honneur d'être connu de Madame du Boceage
, cette belle Héroïne voudra bien me permettre
de me déclarer fon Chevalier , & de foûsenir
qu'en louant & blâmant , avec raifon , plure
ridicule,
culez
efton
Jugiroit
, &
ouvrir
mon
e deffein
de
loue
,àun
alens
duquel
oits du mone
, Monfieur
,
rer
maLewe
fin de répan
ansl'efprit
d
e Aatre
qu'ell
atageules
, qu
res y oattu
D***
49.
La Tragédie
hear
, quand
es Amazônes
& toutes
les Piece
Quoique
je
n' Madame
duB dra
bien
me
pe evalier
, & del avec
railon
, p
fur la continuité des beaux vers , fouvent forts &
toujours harmonieux , & fur les caractéres differens
& bien foutenus , de fes trois illuftres Guerrieres
. Celui de Menalippe nous peint , mieux
qu'aucun Hiftorien n'a fait jufqu'ici , les moeurs
fevéres & les fentimens nobles & indépendans des
Habitantes des bords du Thermodon.Sa Scéneavec
Théfée eft fortement écrite , & une des mieux
faites qui foient au Théatre dans ce genre. Orithie
, entraînée par l'amour , fent tous les remords
d'un coeur fierement vertueux , & prend , pour
gagner Théfée , le feul parti qui lui refte ; parti
digne d'une Amazône , & qui lui convient auffibien
, qu'il fiéroit mal à toute autre femme. On
peat à la vérité reprocher à Antiope un caractére
trop peu décidé , mais on doit paffer quelque foibleffe
à une jeune Princeffe , qui n'a pû " encore
prendre l'efprit de férocité de fa Nation. On ne
doit pas non plus s'étonner que les hommes ne
jouent pas le plus beau rôle dans un Poëme , o
ils doivent être facrifiés à la gloire des femmes ,
& n'y paroître que comme des ombres dans un
tableau. Théfée , feul & captif , n'eft point en état
de former de grands projets , & nous devons
beaucoup d'éloges à la maniere dont il fe tire de
la fituation embarraffanre où il eft avec la Reine
au quatriéme Acte ; la réponse eft bien noble &
bien adroite.
Charmé de vos bontés , de vos offres furpris ,
Reine , pour vous prouver que j'en ſens tout le
prix ,
Je dois d'un tel fecours nous priver l'un & l'autre ;
H iij
Il terniroit mon nom , il fouilleroit le vôtre.
Le plus grand héroïfme eft de garder fon fang
fa Patrie & conferver fon rang. Pour
venger
Qui s'expofe à périr , cherchant loin la victoire ,
Enleve à fon pays un foutien de fa gloire.
Cent fois me rappellant à cette vérité,
J'ai blâmé mon ardeur ; mais par l'âge emporté,& c.
Enfin j'admire qu'un fujet fi fimple puiffe auffi- .
bien fe foutenir pendant cinq Actes , fans le fecours
des épiſodes , des confidens , des maximes ,
& de ces vers fententieux , fi fouvent hors du
fujet , & maintenant fi fort à la mode. Au contraire
, dans cette Piéce les perfonnages fe répondent
prefque toujours ce qu'ils doivent le dire ,
ils fe parlent l'un à l'autre , & non au Public. Le
plan en eft fuivi , & je ne puis concevoir , pourqnoi
le dernier Acte n'a pas fait autant d'effet au
Théatre qu'à la lecture ; il eft plein de fituations.
C'eft fans doute , parce qu'on n'a pas obfervé
d'exécuter avec affez de précifion les differens
mouvemens importans à la fin de l'action , & de
fournir le nombre de perfonnages néceffaires à la
fuite de Théfée, quand il revient vainqueur. Cette
partie de décoration , trop fouvent négligée au
Théâtre , nuit à la dignité & à l'illufion du Spectacle
, qu'il eft fi intéreffant de foutenir. Peut- être
a- t'on eu peine à fe prêter aux intérêts d'une telle
République , le François fe révolte dès qu'on lui
préfente des objets qu'il n'a pas coûtume de voir ,
mais il n'a pu s'empêcher de juger par ce coup
d'effai fi bien reçu & fi fuivi du Public , que quand
l'Auteur choifira un fujet plus fufceptible d'évene
mens , il fera fur les Spectateurs l'impreffion qu'
fon fang
rang.
la victoire
,
oire.
e emporté
,&
e puifle
auf es, fans
lefe
des
maximes
, uvent
hors
du
mode
. Aucon
mages
le répo doivent
ledire, n au
Public
. Lt
oncevoir
, pour
Cautant
d'effet
au ein
de
fituations
n'a
obferve
pas fion
les
differen
pas eulement le don de yeux ,
qu'elles peuvent trouver dans leur ame la reffource
& la force néceffaires pour frapper les efprits de
pitié , de crainte & de terreur.
Je connois , Monfieur , votre goût pour les bons
ouvrages , & votre galanterie ; ainfi je crois que
vous ne me trouverez point un Chevalier trop enthouſiaſmé
, & que vous faifirez avec empreffement
l'occafion de produire dans le Mercure la
défenſe de notre célébre Mufe ; finon vous mériteriez
que je vous citaffe à fon Tribunal. J'ai
l'honneur d'être , & c. ***
Ce 2
Novembre 1749.
LETTRE de feu M. Pavillon , an
même. De l'autre monde , au mois d'Octobre
1749
.
J
'Apprends , Monfieur , par quelques morts qui
arrivent ici , qu'il a paru dans le Mercure du
mois d'Août dernier , une petite piéce intitulée ,
autant qu'ils peuvent s'en fouvenir , Avis d'un
ami à une Demoiſelle de Beauvais , & qui commence
par ces vers :
de
l'action
, &de
ges
néceffaires
il at vainqueur
, Ce uvent
négligée
a
Pillufion
du Spear foutenir
. Peut
-êt intérêts
d'une
tell volte
dès
qu'on s coûtume
de
voit
juger
par
ceco Public
, que
qua
fufceptible
d'éves
eurs
l'impreffiong
* Comme nous ne nous propofons point de diffimuler
nos fautes , nous ne faifons point difficulté de publier
cette Lettre. On nous y reproche d'une maniere badine
polie d'avoir été , par défaut d'attention , les
dupes d'un Plagiaire , dont l'effronterie feroit peu
croyable , files anciens Mercures n'en avoient fourni
plus d'un exemple.
Hij
Ce n'eft pas le moyen de plaire ,
Iris , on ne divertit guére ,
Quand on ne fait que raifonner , &c. p. 92 :
Comme amateur de ce qui eft nouveau , je me
l'étois appropriée , & je la débitai dans mon tems
fous le titre de Confeils à Iris . C'eft par cette raifon
qu'elle fe trouve dans le recueil de mes ouvrages
, p. 89. édition de Paris 1720.
J'en fais l'aveu de bonne foi , avec de très- humbles
excufes à l'Auteur , à préfent que la mort m'a
guéri des foibleffes de la vaniré.
Que l'on ne dife plus que les modernes font réduits
à être plagiaires des anciens. Au contraire ,
les plus célébres mêmes d'entre ceux - ci ne pourront
plus fe difpenfer de reconnoître qu'ils ont pillé
la poftérité , & quand vous ferez au nombre des
Auteurs qui ont vêcu , vous courrez, pour le moins
autant que moi , les rifques d'un pareil reproche .
J'ai l'honneur d'être avec toute la franchiſe d'un
mort , Monfieur , votre , & c.
Pavillon.
* Afin de nous faire avaler la médecine avec moins
de repugnance , le Secretaire de M. Pavillon y mêle
unpeu de malvoisie.
7528
,
laire,
mner,&c.p
nouveau ,jeme
dans montems
eft parcette rai
il de mes out
vecdetrès-ham
que lamortm
modernes
font
S. Au contrait
ceux- ci nepou
tre qu'ilsontpu
ez au nombrede
ez, pour
lemoi
pareil
reproche
la franchife
du
Pavillon
édecine
avecmais
4. Pavillong
mi
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY.
ASTOR , LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
LETTRE de M.... à M. de Buffon *
de l'Académie Royale des Sciences , &
Intendant du Jardin du Roi.
M
Onfieur , graces à vous , on commence donc
à voir clair dans la théorie de la terre : &
fi , comme vous le dites fort bien , ce ne font pas
des démonftrations ou évidences Mathématiques ,
ce font des preuves Phyfiques , établies fur des
vérités d'expérience. Je paffe toutes les autres
parties qui compofent votre fyftême , pour ne
m'arrêter qu'aux feules fentes perpendiculaires de
la terre ; & je ne fçais , fi c'eft Pline qui vous en
aura donné l'idée , ou la confirmation . Comme
je travaille à préfent fur cet Auteur , pour occuper
le grand loifir dont je jouis , j'y trouvai dernierement
un paffage qui s'accorde parfaitement avec
ce que vous avez avancé fur ces fentes . C'eft dans
le liv. 6. lection 17. de l'édition du P. Hardoüin ;
Permettez -moi de rapporter ce paffage en entier.
Caufa pertarum nominis eadem , qua fupra , interruptis
angufto tranfitu jugis , ita ut vixfingula meent
plauftra , longitudine VIII, mill . paffuum , toto opere
manufacto: Dextrâ lavâque ambuftis fimiles impendent
fcopuli, fitiente tractu per XXVIII.mil.paffuum .
Anguftias impedit corrivatus falis è cautibus liquor,
atque eâdem emiffus . Praterea ferpentium multitudo ,
nifi hyeme , tranfitum nonfinit.
Voici ma Traduction . L'origine du nom de
portes Cafpiennes eft la même que celle des portes
Caucafiennes dont on a parlé ci -deffus : c'eft
un étroit paffage qui interrompt la chaîne des
M. de Buffon eft au Château de Montburdin
Hv
un chariot. La longueur de ce détroit eft de huit
mille pas , & tout le chemin en a été fait à la
main. A droite, & à gauche s'élevent des rochers
qui paroiffent brûlés ; & il n'y a point d'eau à
vingt-huit mille pas à la ronde. Ce défilé eft encore
embarraffé par une liqueur falée qui s'y
amafle des differens rochers des deux côtés , &
qui y forme un ruiffeau , outre que la quantité de
ferpens qu'on y trouve encore, n'en permet le paffage
qu'en hyver.
Tâchons préfentement d'expliquer tout cet endroit
felon votre méthode.
:
1º Les portes Cafpiennes , de même que les
Caucafiennes , & felon vous , tous les autres défi .
lés de cette nature , n'ont pas été d'abord dans
l'état qu'ils font les deux côtés du défilé étoient
joints par de la terre qui rendoit continu le fommet
des deux montagnes aujourd'hui féparées ; &
cette féparation n'a pû fe faire , ou que par un
tremblement de terre , fi les rochers étoient continus
; ou par le détrempement fucceffif des terres ,
occafionné par les pluyes , s'ils ne l'étoient pas :
il ne manque enfin au texte de Pline pour parfaite
conformité , que l'obfervation de votre rapport
des angles des rochers des deux côtés. 2°. Le défilé
eft hétroit qu'un chariot a de la peine à y paffer.
Cela eft vrai dans le défilé même : mais je
crois avec vous toutes ces fentes beaucoup plus ouvertes
à leur hauteur que dans le bas , & phyfiquement
elles doivent l'être. 30. La longueur du défilé
des portes Cafpiennes eft de huit mille pas :
c'eft que les rochers qui le forment , n'ont que
cette étendue , & que l'effort du tremblement de
terre n'a pû agir plus loin. 4°. Il feroit ridicule
par le tato opere manu facto , de croire que Pline
Hétroit eft de
en a été fait al
event
des rocher
a point
d'eau!
Ce défilé efte
eur flée qui st
es deux côtés ,
que la quantité
Penpermetlepe
quer
toutcete
de même que
us les autresde
été d'abord
da
sdu défiléétoie
continu
le fo
d'hui féparées,
:
plat du chemin il ne veut dire ici , finon qu'après
le tremblement , la fente étant reftée angu
laire , & la pointe de l'angle en bas , le travail
des hommes en a coupé l'angle dans toute la longueur
du défilé , comme un cône tronqué , & en
a applani le chemin , femblable à celui qu'on
trouve dans la montagne d'Olioules , au Bauffer
en Provence , fur le chemin de Toulon à Marfeille.
5. Les rochers perpendiculaires à droite.
& à gauche marquent en même tems l'effort &
l'effet du tremblemenr ; & leur couleur brûlée fe
trouvera plus marquée au milieu du défilé , à l'endroit
même où un volcan , renfermé pour lors
dans les entrailles de la terre , aura eu ſa baſe où ſe
trouve à préfent le chemin , & aura fait ſon éruption
par en haut , jufqu'à la féparation actuelle
des deux montagnes , & à quatre mille pas des
deux côtés, ce qui fera la longueur entiere des huit
mille pas du défilé. Ce volcan encore , premier
mobile du tremblement , qui aura operé la féparation
des deux montagnes , n'aura ceffé qu'à la
confomption de toutes les matieres combustibles .
6. Il n'y a point d'eau à vingt - huit mille pas à
la ronde par l'effet du tremblement , qui en a
détourné les fources jufqu'à cette distance ; quoique
la fuppofition qu'il y en eut eû auparavant ,
foit gratuite , ou pour mieux dire , comme il eſt
aifé de l'inferer par la fuite , ces fources bouleverfées
par le tremblement avec les matiéres falines
& bitumineufes qui fubfiftent encore dans les interſtices
des rochers, & qui ont échapé à l'embrafe
ment , occafionnent cette humeur qui découle
encore des rochers dans le chemin , comme à
l'endroit le plus bas , & en interrompent le paf
H vj
ce , ou queparu chers
étoientcom
acceffif
desterres
s nel'étoient
pas
linepourparta
de votre
rappo
côtés. 2.Lede
lapeine
dyp
lé même
: mais
eaucoup
plusou
Dus , & phyfight
longueur
dad
hait millepas
ment, n'ontque
tremblement
de
Il feroit
ridicule
croire
quePlate
de la fente , & qui inondent le chemin , proviennent
ou des abondantes pluyes du printems , ou
de la fonte des neiges des montagnes voisines au
retour du Soleil ; ce qui n'arrive point en hyver ,
parce que, ou il ne pleut guéres, ou les neiges qui
couvrent la terre , en empêchent l'exfudation.
8°. Enfin la quantité des ferpens qu'on trouve
dans le défilé en été , peut venir de l'infection de
l'eau bitumineufe qui filtrant dans les cavernes
de la montagne & dans leurs trous , les oblige d'en
fortir pour fe rendre dans le chemin , où ne trouvant
plus alors d'iffue , ils font contraints de refter,
& peut être d'y mourir ; ce qui n'arrive point
encore pendant Phyver , que le bitume étant
congelé , & n'étant point détrempé , comme en
été par les eaux , les ferpens ne fortent point de
leurs trous ou y remontent aux approches du
pour s'y mettre à couvert. froid
.
Voilà , Monfieur , l'explication de ce paffage
de Pline ,, que je crois avoir toute puifée dans votre
théorie. Je prendrois encore la liberté de vous
faire quelques aurres obfervations fur votre ouvrage
, conformes à ce que j'ai remarqué pendant
vingt-fix ou vingt- fept ans de voyages , & un féjour
confécutif de quinze années à Saint Domin .
gue mais outre qu'elles ne pourroient guéres appuyer
de plus vos preuves , c'eft qu'encore Pline
Occupe prefque tout le tems que je fuis capable de
donner à un travail affidu.
J'ai l'honneur d'être , &c.
I.
le chemin , pro
yes du printems,
voifinest
ontagnes
rive point en hyve
es, oules neiges
Echent l'exfudatio
rpens qu'on trou
enir de l'infection
t dans les caver
Tous , les obliged
chemin
, où ne tot
contraints
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qui n'arrive
pou e le bitume
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, comme
ne fortent
pointe
aux approches
ion
de ce palig
pute puilée
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ions fur votreo
remarqué
pead
&unl voyages
, es à Saint
Domin
urroient
guéres
qu'encore
P
jefuis
capable
de
LETTRE à M. *** , Confeiller aw
Préfidial de Tours , à l'occafion du
premier
Alte public foutenu anx Ecoles de
Chirurgie le 25 Septembre 1749 , conformément
à l'Arrêt du Conseil d'Etat
du 12 Avril précédent.
Ous nous fommes plufieurs fois entretenus
N Monfieur , pendant votre féjour à Paris , de
l'affaire des Médecins & des Chirurgiens de cette
Ville nous prenions l'un & l'autre , avec beau
coup de vivacité , les intérêts du parti , en faveur
duquel chacun de nous s'étoit décidé ; au lieu de
gemir avec toutes les perfonnes fenfées & impare
tiales , que l'aigreur féparât des hommes que l'intérêt
public & particulier auroit toujours du unir
indiffolublement . Enfin nons devons nous féliciter
avec tous les vrais Citoyens , qu'un Arrêt dicté
par la fageffe , & fur les grandes vûes du bien
public , ait terminé le cours de ces conteftations
qui fembloient vouloir devenir éternelles . Le ref
pect que j'ai , & que tout homme raisonnable doit
pour la Médecine , avoit , je vous l'avoue
donné naiſſance à ma prévention contre la Chirurgie.
N'ayant eu jufqu'alors aucun beſoin des
fecours de cet Art , je profcrivois toutes les idées
qui me le repréfentoient , comme partageant avec
la Médecine le miniftére le plus intéreffant de la
fociété j'étois affez aveuglé pour croire qu'il
méritoit peu d'avoir part à la protection du Souverain
& à la confidération des Citoyens. J'envi
fage actuellement , Monfieur , cette Profeffion.
d'un ceil different , depuis que je dois la vie aux
avoir
8.
les connoifiances protondes d'un des plus habiles
Maîtres en cette Science *. Je me répens trèsfincérement
que la reconnoiffance m'ait forcé
d'accorder aux Chirurgiens ce que ma raifon n'eût
jamais dû leur refufer. Je ne les regarde plus
comme des hommes ambitieux qui demandoient
ridiculement la permiffion de parvenir aux honneurs
Littéraires ; & rien ne me paroît préfentement
fi contraire au bien public , que d'avoir vu
fi long- tems la Chirurgie dans la dépreffion au
rang des Arts & métiers. Le premier Ate public ,
qui a éré foutenu aux Ecoles de Chirurgie le 25
de ce mois , a achevé ce que les motifs d'une jufte
reconnoiffance avoient commencé ; il est l'époque
de ma parfaite converfion .
La Théfe qui annonçoit cet Acte , me tomba
entre les mains quelques jours avant qu'on la
foutînt : l'efprit de curiofité me porta à être té
moin de ce début. J'étois affez favorablement
difpofé . M. Louis , jeune Chirurgien , déja connu
par quelques ouvrages qui l'ont annoncé comme
an fujet de grande efperance , devoit ouvrir cette
nouvelle carriere fous la préfidence de M. Morand.
Cet arrangement prévint beaucoup ; & j'ofe
vous affûter , Monfieur , que l'évenement a furpaffé
mon attente . Une affemblée , auffi nombreufe
que diftinguée , mepermit à peine d'avoir une
place , malgré la précaution que j'avois prife d'arriver
près d'une heure avant l'ouverture de l'Acte .
Le Répondant commença par une harangue latine
qui fut univerfellement applaudie . Il fit l'éloge
des Membres de l'ancien Collège de Chirurgie
, lefquels avoient fi glorieufement tracé les
* M. Morand.
undesplus habil
e me répens tes
Tance m'ait for
uemaraifonn'et
Eles regarde plas
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parvenir auxhos
me paroitpréfens
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de Chirurgie
le
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erture
del'Ate
ne harangue
la
Jaudie
. Ifirle
légedeChirur
ement
tracéles
reprezenta par, dangers
quels cette tentative l'expofoit particulierement :
il rappella avec douleur l'état de décadence de la
Chirurgie , & l'anéantiffement dont elle étoit prochainement
menacée : il n'oublia aucun des
moyens , dont feu M. de la Peyronie s'eft ſetvi
pouf redonner à la Chirurgie fon ancien luftre :
il peignit avec les fentimens de la plus refpectueufe
reconnoiffance ce que l'on doit aux regards
bienfaifans du Roi fur cette nouvelle Ecole , &
il décrivit toutes les difpofitions de la nouvelle
Loi , dont la fûreté des Citoyens eft l'unique ob-
* jet , & où ils doivent reconnoître la fageffe d'un
Législateur , tendrement occupé des foins de leur
confervation. M. Morand fit enfuite un difcours
latin , qui démontra la néceffité les Chirur
giens font d'être Lettrés pour pouvoir faire quelques
progrès dans leur Art.
.
L'Académie de Chirurgie , en préfentant Meffieurs
Morand & Louis au Public , ne pouvoit
donner d'argument plus décifif pour détruire une
objection spécieuſe qui avoit été faite contre fes
prétentions. Quelques perfonnes , comme vous
le fçavez , Monfieur , craignoient , qu'en obligeant
les Chirurgiens à être Lettrés , on ne
perdit la Chirurgie , & que le tems employé
à l'étude des Humanités & de la Philofophie
n'empêchât les Chirurgiens de devenir habiles
dans les opérations : Fabricando enim fit faber. Je
conçois préfentement , Monfieur , que cet axiome
, qui fignifie dans l'artite le progrès de l'habitude
des mains , a une fignification bien diffe
rente en Chirurgie , & qu'il doit s'entendre ,
comme dans toutes les profeffions fçavantes , du
progrès de l'inftruction & du fçavoir a l'aptitude
M. Morand àl'àge de vingt - fx à vingt-fept ans
avoit mérité la Maîtrife en Chirurgie , après fix
années d'exercice en qualité de Chirurgien principal
à l'Hôtel Royal des Invalides. M. Louis ,
au même âge , vient d'acquerir le même titre par
les fervices qu'il a rendus pendant le même efpace
de tems en la même qualité , à l'Hôpital de
la Salpêtriere : ils font donc l'un & l'autre un
exemple , qu'un Chirurgien , avant que d'acque ir
l'ufage des mains , doit avoir acquis les connoif.
fances capables de diriger fes opérations ; & que
l'étude des Lettres , loin d'être un obftacle , eft un
moyen très- efficace d'avoir d'excellens fujets. En
effet , fi la fcience & la main ne font réunies dans
la même perfonne , l'efprit ne fera point averti
par la main , la main ne fera pas conduite par
T'efprit , & l'expérience , fi recommandée , ne fera
plus qu'une routine aveugle , acquife par l'habitude,&
que la fource d'une multitude de méprifes,
plus meurtrieres les unes que les autres .
3
Le Préfident & le Répondant n'ont fait , Mon.
fieur qu'une partie des honneurs du Corps : le
jour de cet Acte fera à jamais folemnel pour la
Chirurgie Françoife. Neuf Maîtres en Chirurgie
ont argumenté pendant près de quatre heures
avec toute la force & la facilité poffibles. Il n'y a
perfonne qui n'ait été étonné de l'élégance de
leur latinité , & de la jufteffe dialectique de leurs
raifonnemens ; vous en euffiez vous-même été
furpris , tout partifan que vous foyez de Meffieurs
les Chirurgiens, Ceci eft une nouvelle preuve ,
que l'étude des Lettres n'eft point incompatible
avec la Chirurgie. Je ne fçais comment une prévention
auffi groffiere avoit pû me féduire. Les
dans l'intelige
6x à vingt-feptan
Chirurgie , après
de Chirurgien pris
valides. M. Louis,
r le même titrepa
ndant le même
alité ,à l'Hôpital
: P'un & l'autre
vant qued'acqu
acquis lesconna
opérations; &qu
unobſtacle, eftir
excellens fujets. E
e font réuniesda
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pas
nele mmandée,
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de l'élégance
lectique
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de
vous
-même
éc
ez de Mellies
ouvelle
preuve,
ntincompatible
minent
unepremeféduire
. Les
·
gré les révolutions fâcheufes que leur état a ſouffertes
, & que dans tous les tems , au défaut de la
Loi , le zéle & l'efperance de voir un jour renaî
tre la Chirurgie , avoit foutenu & excité leur émulation
. Leur Ecole n'étoit déchûe de fon ancienne
fplendeur , que par la facilité que leurs peres
avoient eue de recevoir un Corps entier de fujets
illettrés : l'ufage de la Barberie & de quelques panfemens
aifés à mettre en pratique , étoit l'unique
partage de ces derniers : en falloit- il davantage
pour éloigner beaucoup de fujets capables d'étudier
à fond les principes d'un Art fi important
pour la confervation de la vie humaine ? Mais
l'affociation, qui dégradoit la Chirurgie , étant détruite
, les Chirurgiens ayant droit aux honneurs
Littéraires , il fe préfentera de toutes parts des
fujets qui deviendront de plus en plus utiles au
Public , & dont les efforts leur mériteront , fans
doute , à titre de récompenfe , ce que leurs peres
avoient eu la modeftie de ne demander qu'à titre
de grace. J'ai l'honneur d'être , &c.
A Paris , ce 27 Septembre 1749.
LETTRE écrite de Béziers le 25 Octobre
1749 , par M. Fraiffe , Docteur en Médecine
de la Faculté de Montpellier , à
M. Brouzet , Docteur de la même Faculté,
& Médecin des Hôpitaux du Roi à tontainebleau,
'Ai été ravi , Monfieur , de voir dans le Mer
J'acure de France de ce mois , votre Lettre au fujet
des maux de gorge . Je l'ai lûte avec beaucoup
d'attention , auffi bien que la réponse que M. C.
vous a faite , & j'en ai conféré avec M. Bouillet ,
dont le fçavoir & l'expérience ne vous font pas
inconnus , puifque vous avez eu l'avantage de
l'avoirpour votre Maître dans la pratique pendant
votre féjour à Béziers. Il a goûté quelques- unes de
mes réflexions , & il m'en a fait naître quelques
autres. Y auroit - il de l'indifcrétion de vous en
faire part ? Vous n'avez pas , fans doute , oublié
que j'ai été votre condifciple , & cette qualité ne
m'autoriferoit-elle pas à vous dire librement ce
que je penfe ?
J'ai été affez content de la defcription que vous
avez faite des maux de gorge qui ont été épidémiques
à Fontainebleau pendant les mois de
Mai & de Juin de cette année ; mais votre defcription
m'auroit parû beaucoup plus exacte , fi ,
après avoir dit qu'il y avoit un peu de fiévre, vous
aviez marqué l'état du poulx dans les differens
périodes de cette maladie , & fi vous aviez ajoûté
que dans quelques malades les fueurs avoient été
continuelles pendant tout le tems de la maladie , &
que dans d'autres les parotides & les glandes fu,
jersle 25 Oldh
Docteur enM
e Montpellier,
e la même Facul
x du Roià to
voir dans leMe
votreLettreau
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c
Ccription
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eu de fiévre,vous
ans les differens
ousaviezajouté
eurs avoient
été
delamaladie
,&
lesglandes
fueft
rapporté dans la fuite de votre lettre.
Vous avez auffi fort bien détaillé ce que vous
obfervâtes à l'ouverture du cadavre d'une des filles
mortes de cette cruelle maladie ; il n'y a que les
conféquences que vous en tirez enfuite , qui ne
m'ont pas paru toutes également juftes .
Enfin j'ai vu avec plaisir que dans le traitement
de cette maladie , vous ne vous étiez pas écarté de
Ja méthode générale & raifonnée que nous avons
apprife dans la célebre Ecole de Montpellier , &
que M. Bouillet ne ceffe pas d'inculquer prefque
à chaque page de fes Elémens de Médecine pratique.
Il auroit été feulement à fouhaiter que vous euffiez
un peu mieux foutenu votre maniere de pratiquer,
& que vous n'euffiez pas donné occafion d'en juger
par le feul événement , car je ne vous diffimu-
Terai point que je n'ai pas été fort fatisfait du probat
exitus qu'on vous donne , ce femble , par grace ,
à la fin de la réponſe que M. C. a faite à votre
lettre.
Mais permettez-moi, Monfieur , d'entrer un peu
plus dans le détail , & de me mettre pour un moment
à la place de celui à qui vous avez adreffé
votre lettre . Je ne fuis pas à la vérité revêtu de fes
titres , mais le grade de Docteur qui nous eftcommun
, joint à une étude & à un exercice de quelques
années , me tiendra ici lieu de titres auprès
de vous.
Je ne crois pas qu'on doive reconnoître d'autres
caufes procatarctiques de la maladie épidémique
que vous avez obfervée à Fontainebleau , que la
froideur & l'humidité de l'air , les exhalaifons qui
s'élevent de la terre , dont il eft bien difficile , pour
me pas dire impoffible , de déterminer la nature
elquels agillent
les qualités de l'air & les exhalaifons dont il fe
trouve chargé. De- là on doit déduire la formation
de cette maladie , & non de la bile verte que vous
avez obfervée dans la véhicule du fiel, & que jeregarde
plûtôt comme l'effet que comme la caule du
mal , quoique cette bile devienne à ſon tout caufe
de quelques accidens vers la fin de la maladie,
Comme il y a des enfans mâles fort voraces , &
qui n'abondent pas moins en fang que des filles de
dix à douze ans , & qu'au furplus la pléthore générale
n'eft pas la caufe de l'écoulement périodique
du fexe , comme il feroit aifé de le prouver
par des obfervations de pratique , mais le développement
des vaiffeaux fecretoires de l'uterus , & le
gonflement des vaiffeaux arteriels par le fang qui
s'y accumule tous les mois , comme le reconnoiffent
aujourd'hui de fçavans Anatomiſtes , je ne vois
pas que vosraifons, ni celles d'Aretée ,fervent beaucoup
à expliquer pourquoi il n'y a eu que de jeunes
filles attaquées de ce mal , & je crois qu'il faut avoir
recours à quelque circonftance , qui m'eft inconnue
, pour rendre raifon de ce fait.
Si à la defcription que vous avez donnée de cette
maladie dès le commencement de votre lettre , on
joint ce que vous ajoûtez enfuite , que parmi le
nombre des malades , les unes ont été guéries le
kuitiéme ou le quinziéme jour , d'autres le vingtuniéme
, on ne balancera pas à qualifier cette maladie
d'inflammation phlegmono- érefipelateufe aux
amygdales & aux parties circonvoisines , avec une
fiévre non putride dans les unes , putride maligne dans
les autres , & petechiale ou maligne pourprée dans
celles où ilparoifloit des éruptions à la peau ou des tafur
lequels ag
xhalaifons dontil
déduire la formati
bile verte quevo
du fiel,& queje
comme la caule&
ne à fon tout ca
n de la maladie,
ales fort voraces ,
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dans
ne pourprée
dans
apeauoudesta
AVEC
WAL
!
fiévre. C'eft fur les fymptômes rapportés dans votre
lettre, principalement fur l'état des parties af
fectées & fur les redoublemens de fiévre précédés
de friffons & accompagnés de fueurs , qu'on doit
caractériſer ainfi cette maladie, & non für la façon
de la traiter & de la guérir.
Toute inflammation devant fe terminer ou
par réfolution ou par fuppuration , ou par induration
, ou par gangréne , il n'eft pas furprenant
qu'à Fontainebleau cette maladie le foit terminée
dans quelques malades par réſolution , par
exemple , dans celles qui guériffoient au huitiéme
jour , que dans d'autres elle ait été fuivie de fuppuration
, & qu'ailleurs elle ait dégéneré en gangréne
, ce qui dépend ordinairement de la nature
de l'inflammation , ou felon qu'elle participe plus
du phlegmon ou de l'éréfipéle.
Quant à la fiévre , vous n'ignorez point qu'elle
accompagne toujours l'inflammation , & que fuivant
la nature , la qualité & la quantité de la matiére
fébrile qui fe trouve ou qui fe forme dans le
corps en conféquence d'une tranfpiration retenue,
ou des mauvaifes digeftions , cette fiévre doit être
ou une fynoque non putride , ou une fynoque putride
, où une fiévre maligne fimple ou petechiale
ou peftilentielle ; ou du moins vous verrez tout
cela dans le Traité des fiévres , composé en Latin
par M. Fizes , Profefleur Royal en l'Univerfité de
Médecine de Montpellier , & dont un jeune Médecin
de cette Ville va donner inceffamment une
traduction en François.
Tout cela pofé , je ne vois pas , Monfieur ,
que tant par rapport à l'inflammation , que par
rapport à la matiere fébrile Vous pûffiez
3
vie. C'eft la méthode raifonnée qu'on nous
a enfeignée , c'eft celle que M. Bouillet a expofée
dans fes Elemens , & que je lui ai vû fouvent
pratiquer , & que j'ai pratiquée moi-mne , car
nous voyons fouvent ici de ces fortes de maladies ,
& vous en trouverez plufieurs exemples dans l'ouvrage
que je viens de vous citer. C'eft enfin la
méthode que fuivit auffi M. Serane , Médecin de
PHôpital de Montpellier , dans des efquinancies
d'une nature particuliere , qui regnerent à Montpellier
en 174 , & dont quelques- unes dégénérerent
en gangréne.
Au refte , je ne pretends point que tout gonflement
de la luette & des amygdales fuppofe une inflammation
dans ces parties , accompagnée de fié.
vre ; on voit de ces maux de gorge fans inflammation
, du moins fenfible , & fans fiévre caufés uniquement
par l'arrêt de l'humeur vifqueufe qui fe
fépare dans ces parties , quoique ce gonflement ne
peut être porté à un certain degré , fans gêner le
cours du fang & fans y attirer du moins une légére.
inflammation . Je ne nie pas auffi qu'il ne puifle fe
former aux amygdales & fur la luette prefque fubitement
, & fans qu'on fe foit appercû d'aucune
inflammation précédente , des aphtes , des puftules ,
charbonneules , des ulcéres malins , occafionnés
par des férofités âcres , corrofives , blûlantes &
femblables à de l'eau forte ; mais je crois ces cas
beaucoup plus rares , du moins ne voyons -nous
pas ici de ces fortes d'ulcéres qu'Aretée a fort bien
décrits & qu'il nomme Syriens ou Epyptiens , parce
* Voyez Affemblée de la Société Royale des Sciences
de 1745.
raifonnée qu'on
ue M. Bouillera
queje lui ai vu fore
iquée moi-même,
ces fortes de malatt
urs exemples dans
us citer. C'eft enfa
1. Serane , Médeci
dans des efquina
jui regaerent à Na
juelques-unes déga
ointque tout g
gdales fuppofeun
, accompagnéede
gorgefansinflama
ansfiévre caules
1eur viſqueuſequi:
que cegondement
degré ,fans
du moinsunelege
auffi qu'ilnepaid
la luettepreque
wit appercú
aphtes, despaf
occafiones
ne
génzt
d'aucu
malins ,
olives, blulantes
aisje crois
ces c
sne
voyons
-nou 'Aretée
a fortbiet
ou Epyptiens
,parc
Royale
desScience
1518 & en 1642 fous le nom de Padanchone , &
qu'il croit n'être autre chofe que l'esquinancie féche
dont parle Hyppocrate.
A l'égard des maux de gorge qui ont regné à
Paris & en Angleterre , comme je n'ai pas vû la
defcription qui en a été donnée , je ne puis pas
vous dire s'ils étoient analogues à ceux que vous
avez obfervés à Fontainebleau , ou fi ceux d'Angleterre
en approchoient plus que ceux de Paris,
Cependant la gangrene , qui terminoit ordinairement
ceux de Paris , me fait préfumer qu'ils approchoient
plus des ulcéres charbonneux dont
parle Aretée , que des abfcès fuppurans dont vous
parlez ; & dans cette fuppofition on a raifon de
dire qu'on fe gardoit bien de propofer l'émétique ,
lorfque la maladie fe portoit vers l'eftomach ou
vers les inteftins , & qu'il y avoit douleur d'entrailles
, teneſme , hoquet , & c. car ces parties
étoient alors corrodées & comme cautérisées par
l'humeur âcre & corrofive qui découloit du gofier
ou qui fe féparoit par leurs glandes ; ce qui ne
conclud rien pour les cas dont vous parlez , cu
une femblable érofion n'avoit pas lieu , & où les
faignées , les vomitifs & les purgatifs , étoient fort
bien indiqués.
Quant à la maladie d'Angleterre , que l'on dit
approcher de la vôtre par rapport au délire , aux
fueurs , aux éruptions , au dévoyement , dont on y
parle , je ne vois pas fur quel fondement on blâme
beaucoup la faignée & les purgatifs . Dire que les
indications n'étant pas fans doute les mêmes à
Londres qu'à Paris , on a dû établir une méthode
differente, & qu'on a eu raiſon de propofer les cor,
préjugés des Médecins Anglois . Car enfin les in
dications doivent en Angleterre comme en Fran
ce , fe tirer du caractére effentiel de la maladie, ou
du moins des fymptômes qui l'accompagnent &
qui indiquent ce caractére . Or dans une maladi
inflammatoire , accompagnée de délire , de fueurs
&c. s'abstenir de la faignée & des purgatifs , & f
borner anx cordiaux , c'eft n'avoir égard ni au ca
rectére effentiel de la maladie , ni à fes fymptômes
c'eft fe priver des fecours les plus efficaces dans
cette occafion , & vouloir aigrir le mal plutôt que
de le diminuer . Ce n'eft pas du moins ainfi que
pratiquoit Sydenham , cet Hyppocrate Anglois
quoiqu'il ne raifonnât guéres fur les caufes des ma
ladies, & qu'il fit gloire de ne tirer fes indications
qu'à juvantibus & ladentibus , il ne laiffoit point
d'avoir recours aux faignées & aux purgatifs dans
les maladies inflammatoires & dans les maux de
gorge en particulier.
Je n'entrerai pas dans une plus grande difcuf
fion , vous pouvez voir là deffus le Mémoire de
M. Bouillet , où il prouve évidemment que la méthode
générale & raifonnée a un avantage infini
fur les méthodes particulieres. Ceci n'eft , Mon
fieur , que pour vous prémunir contre la pratique
du Docteur Anglois dont on vous parle . Croyezmoi
: dans le traitement des maladies inflamma
toires , tenons-nous-en à la pratique de tous les
Médecins Grecs & Arabes , perfectionnée par Fer
ael , Houlier , du Baillou , Riviere , Chirac , Mrs
Chycoyneau , Helvetius , fils , Sylva , Boerhaave
Hoffman , & fuivie par ce qu'il y a de plus habiles
Praticiens en France ; & dans le cas d'éruptions
cutanées , gardez - vous bien d'infifter fur les cordiaux
glois . Car enfin l
gleterre comme enk
lentiel de la malad
5 qui l'accompagne
e. Or dans unemal
née de délire, de f
ni a
Ee & des purgatifs
n'avoirégard
die , ni à fesfympt
les plus efficaces
igrir le mal pla
is du moins ain
Hyppocrate
Arg
esfur les caufesdes
ne tirerles indic
us, il ne laillot
es & aux purgati
s & dansles man
ne plus
grande
die
fois même aux rafraîchiflans , après les remedes
généraux , dont on doit toujours continuer l'uſage
felon le befoin.
Vous êtes fort heureux, dit- on , de n'avoir perdu
que, trois malades . Pour moi je pense que vous
les auriez peut- être toutes guéries , fi , comme
vous le dites , la prévention du Public dans les cas
d'éruptions & de fueurs ne vous avoit empêché
d'agir, Cela ne nous arrête pas ici , & fi notre autorité
ne vous paroît pas d'un affez grand poids ,
vous devez du moins vous rendre à celle de M.
Fizes , ce fçavant Profeffeur & ce Praticien connu
autant par fes heureux fuccès que par les excellens
Traités dont il a enrichi la Médecine. Vous trouverez
dans fon Traité des fiévres , de quoi vous déeider
dans tous ces cas.
·
Il y auroit bien d'autres réflexions à faire fur
cette matiere , mais en voila bien affez quant à
préfent. Si vous nous donnez vos obfervations fur
les maladies que vous avez traitées cet Eté , ou
deffus
le Méo
que
vous traiterez
cette Automne
, & on le doit
idemment
queha
attendre
de votre
zéle , je ne manquerai
pas de
a un avantage
res. Cecin'eft, M
nir contre
laprat
vousparle. Cros
s maladies
infam
pratique
de tous
erfectionnée
par
Chirac,M
Riviere ,
Sylva, Berkan
"ily a deplus
bas ily
s le cas
d'érupti
'infifter
fur les co
diam
vous faire part de mes réflexions , fi elles vous
font agréables. Je fuis , &c.
Fraiffe.
I. Vol. 1
L AVIS
Sur des Canons de fer battu , & de nouvelle
invention , dont nous avons déja parlé dans
un des précédens Mercures .
E Public peut fe rappeller la mention que
nous avons faite du Privilége exclufif , accor
dé pa Sa Majefté aux fieurs Jandin freres , pour
la fabrication des Canons de fer battu. I's obtinrent
cette grace en conféquence de l'épreuve qui
avoit été faite par ordre du Roi , de deux pièces de
leur invention , de quatre livres de bailes . Ces
Maîtres de Forges , animés par ce premier fuccès ,
n'ont rien épargné pour porter leur fabrique à une
plus haute perfection & ils ont eu le bonheur d'y
réuffir. La nouvelle piece , qu'ils viennent de produire
, ne laiffe rien à défirer à ce fujet . Elle eft de
douze livres de balles , petant dix huit cens livres
& la longueur eft de neuf pieds , un pouce , quatre
lignes L'épreuve en a été faite le 14 du inois
d'Octobre , fous l'infpection de M. de Valliere
Lieutenant Général des Armées du Roi,Directeur
des Ecoles & Infpecteur Général du Régiment
Royal Artillerie , en prefence de M. de Saint Auban
, Lieutenant Général d'Artillerie , de Mrs de
Gribauval de Fruchan court , Defmazis & de Jau
nay , Comm ffaires ordinaires d'Artillerie ; de M
Garnier de Montigny , Contrôleur Général de
l'Artillerie de France ; de M. de Maffiac , Capitai
ne de Vaiffeau ; de M. Bompart , Major de la Ma
rine , de M. de Beauharnois , de M. le Chevalier d
Tourville , Lieutenant de Vailleau ; de Mrs le No
mant & Gourdant , Intendans de la Marine & de
attu
, &de
vons déjaparli
-cures.
peller
la mention
ivilége
exclufif,
rsJan- lin freres
de ferbattu. Is
ence de l'épteur
Roi , de deuxpiec
livres
de bailes
par cepremier
rter leur fabriqu
Sont eulebonheur
qu'ils
viennent
de
et à ce fujet Elled
nt dix huit cens
pieds ,
unpouce,
té l'épreuve dans toutes les parties , & avoir fatis. .
fait aux differens examens , comme en fait foi le
Procès verbal, qui en a été dreflé & figné de toutes
les perfonnes dénommées ci - deffus
pour
Les avantages que l'Etat , l'Artillerie de terre &
de mer , & le commerce , retireront de cette nouvelle
fabrique de Canons font auffi fenfibles qu'importans
. 1 °. Ils rendront le même ſervice que ceux
de bronze , dont la matiere fe tire de l'étranger, &
donne par conféquent lieu à la fortie de l'efpece ;
2º. le transport par terre en fera bien plus aifé &
moins difpendieux , à caufe de leur légereté . 3 ° . la
diminution confidérable du poids eft avantageufe
pour les Vaiffeaux du Roi , particulierement
les Navires de la Compagnie des Indes & des Armateurs
pour nos Colonies. Moins leur . Artillerie
pefera , plus on pourra augmenter leurs cargai
fons , ce qui les indemnifera amplement de la difference
du prix de ces nouveaux Canons à celui
des Canons de fer , lourds & matériels , & fouvent
fujets à caufer des accidens. Les Srs Jandin font
en état de faire fabriquer & fournir des Canons de
leur invention , de tous calibres , même juſqu'à
quarante huit livres de balles , & qui auront , proportion
gardée , la même légereté.
été faite le 14 du
de Valle on de M.
méesdu Roi,Dire
Général
du Rég
ce de M. de Sant
' Artillerie
,deM
Delmazis
& de
resd'Artillerie
,d
ontrôleur
Général
deMaffiac
, Cap
part,Major
dela
deM. leChevali
ailleau
;deMrsle
asdelaMarine
&
PROCE'S VERBAL
De l'épreuve d'une pièce de Canon de fer battu,
du calibre de 12 livres de balles .
L'au mois d'Octobre ,
'An mit fept cens quarante- neuf , le quatorze
•
an
des Armées du Roi, Directeur Général des Ecoles,
I ij
Villette , champ d'épreuve choifi à l'effet d'y exécuter
celle d'une pièce de Canon de fer battu , de
12 livres de balles , pefant 1800 livres, de 9 pieds
un pouce 4 ignes de longueur ; fçavoir , 8 pieds
6 pouces depuis la bouche jufqu'à l'extrémité de
la platte- bande du premier renfort , & 7 pouces 4
lignes du bouton de la culaffe , y compris le relief
en cul de lampe , de l'invention & fabrique des
SIS Jandin freres , à laquelle épreuve nous avons
procedé , comme il fera ci- après expliqué , en préfence
de M. de Saint Auban , Lieutenant Général
de l'Artillerie au Département de l'Ile de France
& Arfenal de Paris , de Mrs de Gribauval de Fruchancourt
, le Chevalier Defmazis & de Jaunay ,
Commiffaires ordinaires de l'Artillerie , & de M.
Garnier de Montigny , Contrôleur Général de
P'Artillerie de France ; de M. de Maffiac , Capitaine
de Vaiffeau ; de M. de Bompart , Major de la
Marine; M. de Beauharnois ; M. le Chevalier de
Tourville , Lieutenant de Vaiffeau ; M. le Normant
, Intendant de la Marine à Rochefort , & M.
Gourdant , Intendant des Armées Navales de Sa
Majefté.
Premierement . La piéce a été montée fur fon
affut,& placée à la diftance d'environ 200 toiles d'u
ne butte , proche de celle de Chaumont , où il a
été mis un blanc , afin de pouvoir juger de la juf
teffe des portées , & nous avons commencé comme
il fuit. Sçavoir :
La piéce de Canon , ainfi montée fur fon affut
a été pointée vers fon but , & tirée cinq coups de
fuite avec des boulets de calibre & des gargoufles
de papier remplies de poudre , pelée exactemen
pour les deux premiers coups , de la pefanteur des
choif à l'effet d'ya
Canon de fer battu
800 livres , de 9 p
queur ; fçavoir , 8 p
jufqu'à l'extrémie:
rentort , & 7pouce
lle , y compris le ra
ention & fabrique
e épreuve nous a
après expliqué, e
n , LieutenantGe
ment de l'Ile deFra
s de Gribauvaldeh
elmazis & de Jauns
l'Artillerie , & de
Contrôleur Général
1 de Maffiac, Cap
Sompart, Major e
is ; M. le Chevalie
Vaiffeau ; M. leN
ine à Rochefort,&
Armées Navales de
a été
montée
fut
environ
200
tolles
e Chaumont
, où
dela uvoir juger
Vouscommencé
com
montée
furfonaf
& tirée
cing
coup
bre
& desgargols
re , pelée
exaciens
i, delapelanie
is
portées ont été aux environs du but.
Après les cinq coups tités , ladite pièce a été
examinée avec le chat , & une bougie allumée qui
a fait appercevoir une chambre de trois lignes de
profondeur fur le côté gauche , à la fin du fecond
renfort d'environ huit lignes de fuperficie ; l'ame
de la piéce nous a paru concentrique , ladite piéce
a enfuite été A mbée & remplie d'eau , que nous
avons fait preffer avec un bon écouvillon , & n'y
ayant remarqué aucune tranfpiration , ladite piéce
a été reconnue avoir bien fupporté l'épreuve dans
toutes les parties & avoir fatisfait aux differens
examens.
En foi de quoi nous avons dreffé le préfent Procès
verbal , pour fervir & valoir ce que de raiſon
auxdits Sieurs Jandin freres. A Paris , les jour,
mois & ans que deflus.
Collationné à l'original , figné de tous Meffieurs
dénommés , & de moi Contrôleur Général de
I'Artillerie de France.
GARNIER DE MONTIGNÝ,
I i
A IR.
PLaifirs , ne troublez pas ma trifteffe profonde,
Retracez-moi plutôt l'objet de mes amours.
Sans ma Bergere , hélas ! je vois couler mes jours,
Quand je voudrois pour elle oublier tout le
monde.
Vole , enflamme nos coeurs ; "Amour ; voilà mes
voeux ;
J'aime trop les douceurs
Qui forment l'amoureufe chaîne.
Que le fort contre moi lance fes traits divers
Si je fuis cher à ma Climene ,
Je me ris de tout l'Univers .
VERS
A mettre en Mufique.
Sous l'amoureux empire ,
Petits oifeaux , que vous êtes heureux !
Vous aimez & pouvez le dire.
Loin de s'irriter de vos feux ,
L'objet de vos voeux
S'empreffe
A combler vos défirs.
Les plaifirs
ifteffeprofonde,
es amours.
Couler mes jours,
oublier
tout l
mour
; voilà
me
chaîne,
traits divers:
mene ,
ers.
S
fique.
pire ,
eureux
!
ledire.
feux,
firs.
Ah ! qui peut fans envie
Voir couler des momens
Si charmans ?.
Sans jaloufie
Vous êtes conftans ;
Vous ignorez les traitemens
D'une volage ou cruelle Maîtreffe
Dans ces bois les plus doux retours
Sont toujours
Le prix de la tendreffe.
Si nous goûtons quelques douceurs ,
Combien coûtent- elles de larmes !
Loin des allarmes ,
:
Petits oiſeaux , aux plaifirs enchanteurs
Vous livrez de fenfibles coeurs ;
Pour vous feuls Amour a des charmes,
Pour nous feuls il a des rigueurs.
SPECTACLES
.
E premier Novembre , Fête de la Touffaints , Lie
Fête de la des
Thuilleries , fous la direction de M. Royer , Maî
I iij
miné par un Menuet des plus gracieux & des plus
variés . Ce Concerto fut fuivi d'un Motet à grands
chceurs de M. Bordier , Maître de Mufique de
l'Eglife des Innocens ; c'eft le Pfeaume 96 Dominus
Regnavit. M. Taillard & M. Pagin ont joué
chacun un Concerto , l'un de flûte Allemande ,
l'autre de violon , qui ont été coupés par Cantate
Domino , petit Motet de feu Mouret , chanté avec
un jufte applaudiffement par Mlle du Perray. Le
Concert a fini par le fublime De profundis de M.
Mondonville.. 48010
La Reine ayant partagé fa Mufique avec Madame
la Dauphine, il y a eu des Concerts à Fontainebleau
& à Verfailles pendant la féparation de la
Cour , caufée par l'indifpofition de Madame là
Dauphine.
Les Srs Pericard & Charles , Trompettes dans
les Chevau- Légers de la Garde du Roi , & les deux
freres Plefer, Cors-de-chaffe de M.le Duc de Villeroy
, ont joué pendant le fouper du Roi , le 12
Octobre dernier , & ont fort amufé Sa Majefté.
Les Comédiens François ont donné à Fontainebleau
le Mardi 7 Octobre l'Enfant Prodigue & le
Rendez- vous. Le Jeudi fuivant ils ont repréſenté
Britannicus & la Pupille . La jeune Dlle Guean a
joué Junie dans Britannicus , & le rôle de la
Pupille.
Le Mardi 14 , la Cour a vû repréfenter la Mere
Coquette & le Baron de la Craffe , & le Jeudi 16 ,
Electre & l'Esprit de contradiction .
Les Comédiens Italiens , le Samedi 4 Octobre
ont donné les deux Arlequins jumeaux . Cette Comédie
fut fuivie du joli Divertiffement des Enfans
Jardiniers , & d'un agréable Feu d'artifice .
gracieux
& desp
d'un Moretiga
ître de Mufige
e Pleaume 96 D
M. Pagin ont j
He fate Allemand
écoupés par Cate
Mouret, chanté a
Mlle du Perr
e De profundis de
Mufique
avec Mis
Concerts
àFontai
at la féparation
tion de Madam
es , Trompettes
i
e du Roi, &les
de M.le Ducde
ouper
du Roi,
amulé
Sa Majefte
nt donné
àFontai
Enfant
Prodigue
t ils ont réptele
jeune
DileGuet
is , & lerôlede
e
ûreprésenter
laMa
affe, &le Jeudi
16,
ion.
Samedi
4 Octobe
jumeaux
. Cette
Co tiflement
des Enfa
Feu
d'artifice
.
France .
Le Samedi 11 , les mêmes Acteurs repréſenterent
Arlequin Roi par hazard , orné de trois Diververtiffemens
termina l'amufant Ballet des
Savoyards.
que
Le Samedi 18 , ils donnerent les Comédiens E
claves , Arcagambis & le Baron Suiffe , entrecoupés
par trois agréables Fêtes , dont la derniere , nouvellement
compofée , ne diminuera pas certainement
la jufte réputation de M. Deheffe. Le Sr Sodi,
frere de l'excellent Pantomimie de l'Académie
Royale de Mufique , y joua de fa Mandoline avec
le fuccès qu'il méritoit.
L'Opera continue avec un nombreux auditoire
les repréfentations applaudies du Ballet intitulé le
Carnaval du Parnafe , en attendant la Tragédie de
Zoroaftre ,, ouvrages d'Auteurs accoûtumés aux
triomphes , & qui , felon les apparences , n'affoibliront
pas les moiffons abondantes du Théatre
Lyrique.
Le 27 Octobre, les Comédiens François donnerent
la premiere repréfentation d'une Comédie en
trois Actes, avec un Prologue, intituéle la Colonie,
& qui fut fuivie de la premiere repréſentation du
Rival fuppofé , Comédie en un Acte. Le lendemain
l'Auteur retira ces deux Piéces ; quelques perfonnes
ont voulu trouver des portraits trop forts dans
la petite Piéce ; mais ce font de ces portraits géné
raux & tels qu'on en a fait de la Cour & des Courtifans
dans tous les tems & dans tous les Royaumes.
Le caractére de D. Felix eft bien frappé , bien fou .
tenu , neuf au théatre , auffi bien que celui de
Florine.
Cette derniere Comédie fe vend chez Praukį
Neur.
Nous ne pouvons nous empêcher de dire , après
avoir lû très attentivement les deux Piéces , que
l'Auteur eft malheureux de toutes façons. Sa Comédie
du Rivalfuppofé nous paroît à tous égards um
de fes meilleurs ouvrages. Nous avons trouvé celle
de la Colonie , très-ingénieufement imaginée , conduite
avec beaucoup d'art , & remplie de bon comique.
Quelque févérement que nous ayons examiné
certains traits de cette Piéce , auxquels on a
reproché d'être trop licencieux , nous n'y avons
rien apperçu qui dût bleffer les oreilles les plus
délicates.
LETTRE de M. de Cahufac à M. Remond
de Sainte Albine , fur les bruits
qui courent que M. de Cahufac n'eft point
Auteur du nouvel Opera de Zoroaftre .
O
N ne peut être , Monfieur , plus fenfible que
je le fuis à la maniere obligeante dont vou
en ufez avec moi . On reconnoît dans tout ce que
vous faites , & votre amour pour les talens , &
votre zéle pour la vérité.
Vous avez fort bien jugé des bruits qu'on s'ef
force de répandre au fujet de mon Opera de Z
roaftre , que l'Académie Royale de Mufique pre
pare. Out , Monfieur , cette Tragédie eft de m
& n'eft que de moi. Nul autre vivant ou mort n
eu aucune forte de part à cet ouvrage..
J'en méditois le plan depuis long-tems , &
l'executai pendant le cours de l'Eté 1747. No
le paflâmes à la campagne M. Rameau & moi ; j'e
pour témoin de mon travail & du fien plufieu
pêcher
dedire,
les deux Piéces,!
routes
façons, Sil
paroît
àtous égar
ous avons
trouvéd
ement
imaginée
,
& remplie
deb
quenous
ayon
Piéce
,auxquels
cieux
,
er les oreilles
les
Cahufac
nous
n'
pine
, fur
les
Cahulac
ra deZoroaf
Geur
, plus
feri
obligeante
noit
dans
tout
ar pour
do
les
talens
des bruits
qu '
de mon
Opera
yale
deMulig
Tragédie
e tre
vivant
oument
t ouvrage
. puis
long
-tems
,
de
l'Eté
1747 .Rameau
&mol
& dufien
plute
cet article tous ceux qui fçavent difcerner la maniere
, la coupe & le ftyle des Auteurs qui travaillent
pour le Théatre Lyrique.
Peut-être lorfque l'ouvrage fera connu , m'eftimerois-
je fort heureux qu'on voulait le laiffer far
la tête d'un autre ; mais quelque foit alors le jugement
du Public , la honte ou l'honneur ne doi
vent rejaillir que fur moi , & j'attends mon fort
avec un défir conftant de reconnoître mes fautes ,
de les corriger & de plaire.
Je vous prie d'être perfuadé de l'eftime & de
l'attachement avec lefquels j'ai l'honneur d'être ,
Monfieur , & c.
De Cabufac.
A Paris , ce 18 Novembre 1749.
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗光光洗洗選
FRANCE.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LB
E Roi , accompagné de Monfeigneur le Dau
nebleau , & arriva le même jour à Choify , d'où
Sa Majesté fe rendit le lendemain à Versailles.
Le 23 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix -fept cens quinze livres ; les Billets de
la premiere Lotterie Royale , à fix cens vingt , &
ceux de la feconde, à cinq cens quatre- vingt-huit .
Madame Infante & l'Infante Ifabelle , étant
parties de Fontainebleau le 6 Octobre , couche-
1 vj
fille nouvellement née du Comte & de la Com.
teffe de Bragelogne , qui eut pour parrain le Roi
de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar , repré
fenté par le Comte de Noailles , & pour marraine
Madame Infante , repréfentée par la Princefle de
Crouy.Ces Princeffes continuerent leur route le 7,
& coucherent le même jour à Cône ; le 8 à S. Pierre
le-Moutiers ; le 9 à la Palice, le 10 à Roane ,& le
11 à Tarare . Elles ont été reçûes fur toute la route
par les Intendans , qui les attendoient aux confins
de leurs Généralités , & qui ont eu l'honneur de
leur être préfentés par le Comte de Noailles ,
chargé par le Roi d'accompagner les Princeffes
jufquà Antibes . Madame Infante arriva à Lyon le
12 entre trois & quatre heures après midi. Toute
la Bourgeofie étoit fous les armes au nombre de
dix mille hommes. La Princeffe traverfa la Vife ,
& fe rendit an logement qui lui avoit été préparé
dans la Place de Louis le Grand. Le Prévôt des
Marchands & le Corps Confulaire lui préfenterent
une corbeille magnifique remplie de fleurs & de
boëtes de confitures.
Le foir , la Place fut illuminée par une grande
quantité de lampions ; fur les huit heures , on tira
un feu d'artifice près de la Statue du Roi , & Madame
Infante permit qu'on la vit fouper.
Le lendemain , elle alla entendre la Meffe à l'Eglife
Cathédrale , elle fut reçue à la porte par les
Chanoines Comtes de Lyon ; cette Princeffe vifita
enfuite la maifon des Jéfuites , & monta à leur Bibliothéque.
L'après -midi , elle alla à l'Hôtel de Ville , où elle
fut reçus par le Prévôt des Marchands & les Echevins
; elle vit dans une des Salles l'opération du
Comte & dela C
t pour parrain
ine & de Bar,
Files , &pourma
ée parla Pick
Duerent
leurrout
à Cône;le 85
ce; le 10àRoan
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Comte de Not
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e à laportepari
cette
Princelle
vi
& monta
à leur
tel de Ville,ode
chands
&lesEch
lles
l'opération
& 2
1
differentes étoffes que le Confulat lui prelenta .
Le 14 , à neuf heures & demie du matin , Ma.
dame Infante partit , & arriva le foir à Vienne ,
ayant donné des marques de fa bonté à tous ceux
qui ont eu l'honneur de l'approcher.
Le 23 Octobre le Roi partit de Verſailles , pour
aller coucher à Choify , & retourna le lendemain
à Fontainebleau.
Sa Majesté a donné à M. Joly de Fleury , Maftre
des Requêtes , l'Intendance de Bourgogne ,
vacante par la nomination de M. de Saint Conteft
à l'Ambaffade de Hollande.
Le 30 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix - sept cens trente- deux livres & demie;
les Billets de la premiere Letterie Royale à fix cens
vingt , & ceux de la feconde à cinq cens quatrevingt-
neuf.
Le 31 Octobre , veille de la Fête de tous les
Saints , la Reine entendit la Mefle dans la Chapelle
du Château & Sa Majefté communia par
les mains de l'Evêque de Chartres , fon Premier
Aumônier.
Le premier Novembre , jour de la Fête , le Roi,
accompagné de Mefdames de France , entendit la
Grande Meffe , qui fut célébrée pontificalement
par l'Evêque du Puy , & chantée par la Mufique.
La Reine entendit la même Mefle dans la Tribune.
L'après midi , Leurs Majeftés affifterent au Sermon
du Pere Laugier , de la Compagnie de Jefus ,
& enfuite aux Vépres , auíquelles le même Prélat
officia .
Le 6 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix- fept cens foixante livres ; les Billets
de la premiere Loterie Royale à fix cens vingt
L'ouverture du Parlement fe fit le 12 du mois
dernier , avec les cérémonies accoûtumées . par
une Meffe folemnelle , célébrée dans la Chapelle
de la Grande Salle du Palais , par l'Abbé de Vichy
de Chamron , Tréforier de la Sainte Chapelle, &
à laquelle M. de Maupeou , Premier Préfident ,
& les Chambres , affifterent .
Le 13 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix-fept cens foixante- deux livres , &
demie ; les Billets de la premiere Loterie Royale à
fix cens vingt deux , & ceux de la feconde à cinq
cens dix-huit .
Le 12 Novembre, l'Académie Royale des Sciences
tint la feconde des deux Affemblées publiques
qu'elle a coûtume de tenir chaque année. La
féance commença par l'éloge de M. Amelot
dont M. de Fouchy fit la lecture . M. Ferrein lut
un Mémoire fur la ftructure des vifcéres , & furtout
des reins & du foye La lecture de cet ou
vrage fut fuivie de celle d'un Mémoire de M.
Delifle , fur les grands froids de Siberie & de quelques
autres Pays. M. de Vaucanfon lut la Defcription
d'un nouveau tour à tirer la foye , avec
des réflexions fur la maniere de procurer à la
France d'auffi belles foyes que dans aucun autre
Pays du monde . La Séance fut terminée par la
lecture d'une Préface de l'Abbé de Gua , fur un
ouvrage , qu'il doit donner au Public.
Le 16 , le Roi accompagné de Meſdames de
France , partit de Fontainebleau , & alla le même
jour à Choify , d'où Sa Majefté arriva le 20 à Verfailles.
Le 17 , la Reine arriva à Choify de Fontainebleau
, d'où elle étoit partie le même jour.
On a appris que Madame Infante , & l'Infante
at fe fit le 12 dum
es accoutumées ,
brée dans la Cha
par l'Abbé
deVich
la Sainte Chapell
, Premier Préfide
Compagnie
desla
xante-deux livres !
iere LoterieRoy
x de la feconded
mie Royale
desSc
Alfemblées
publiq
ir chaque
oge
de M. Ame
anne
cture
. M. Ferrei
edes
vifcéres
, &
La lecture
de cet
'un Mémoire
de
s de Siberie
&de
Vaucanfon
larlaDe
à tirer la foye,
ere de procurer
1
dansaucuna que
i
e fut terminée
par
Abbé
de Gua, fur
auPublic
.
gué de Meldames
leau, &alla lemén
fté arriva
le zoaVe
Choify
deFontai
le même
jour
. Infante
, &l'of
; que les
relâché le lendemain à Monaco , d'où elles font
parties le 4 au matin , & que le 6 elles font arri vées à Génes , où Madame Infante & l'Infante
Ffabelle ont débarqué . Le Chevalier
de Segur , Enfeigne de Vaiffeau , que le Comte de Maulevrier
a fait partir fur le champ , a apporté cette nouvelle au Roi.
Le 20 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix fept cens cinquante livres . Les Billets
de la preiniere Loterie Royale à fix cens vingtdeux
livres , & ceux de la feconde à cinq cens quatre-
vingt- neuf.
Il s'eft gliflé une faute d'impreffion fur le prix
des Billets de la feconde Loterie Royale , dans la
Gazette du 16 Novembre . Au lieu de cinq cens
dix-huit , il faut lire cinq sens quatre- vingt - neuf.
MORTS.
LE 9 Octobre ,Don Louis d'Acunha ,
Com
mandeur de l'Ordre de Chrift , Confeiller.
Privé du Roi de Portugal , & fon Ambafladeur
auprès du Roi , mourut à Paris dans un âge trèsavancé
Il avoit été ci - devant Ambaffadeur auprès
de Sa Majefté , & avoit été employé avec le
même caractére , ou en qualité de Miniftre , dans
plufieurs autres Cours. Il avoit été auffi un des
Plénipotentiaires du Roi de Portugal au Congrès.
d'Utrecht , & il étoit le Doyen de tous les Ambaffadeurs
& Miniftres de l'Europe.
Le 13 , Louis- Anne Seguier , Confeiller au Par
lement , mourut dans la cinquante huitiéme an
1726 Jeanne Antoinette Pelletier , morte le
Juin 1734 , fille unique d'Antoine Denis Pelle
tier, Auditeur en la Chambre des Comptes , &
de Sufanne le Noir & il laiffe entre autres enfan
N. Seguier , reçu Avocat du Roi au Châtelet de
Paris , le 22 Août 1748.
Il étoit fils de Claude - Alexandre Seguier , de la
branche des Seguiers de Saint Cyr , mort au mois
de Novembre 1725 , & de Marie- Jeanne le Noir.
La branche de Saint Cyr eft devenue la branche
aînée , par le défaut d'hoirs mâles dans la premiere
, & dans celle des Seigneurs d'Autry . Elle
a commencé dans Nicolas Seguier , Seigneur de S.
Cyr,deuxième fils de Nicolas Seguier, Seigneur de
l'Étang- la-ville près de S. Cloud , mort le 28 Septembre
1533 , dont le pere Blaife Seguier mourut
le 25 Avril 1510 .
Les lumieres & l'intégrité , depuis long- tems
héréditaires dans la famille des Seguiers , ont principalement
éclaté dans la perfonne de Pierre Seguier
, Chancelier de France , le dernier de la
branche d'Autry , mort le 28 Janvier 1672 .
Nous nous étendrions avec plaifir fur fes louanges,
fi les fréquens éloges de l'Académie Françoife
Jaiffoient quelque chofe à defirer pour honorer la
mémoire d'un Chef de la Juftice , qui fut auffi
zélé Protecteur des Lettres que grand Légiflateur.
Le 17 , Philippe- Louis le Hayer de la Follaine
Baron d'Afay , Lieutenant au Régiment des Gardes
Françoifes , & Chevalier de l'Ordre Royal &
Militaire de Saint Louis , nrourut & fut inhumé à
la Magdelaine de la Ville - l'Evêque .
"
Le 18 , Marie-Jofeph le Mazuyer , Marquis de
Montegut , Confeiller du Roi en fes Confeils , &
nette Pelletier , mot
d'Antoine Denis
que
Chambre des Comp
il laille entre autres a
Ocat du Roi au Chate
8.
de -Alexandre Seguier,
de Saint Cyr, mot
deMarie-Jeanne le
Cyr eft devenuela br
' hoirs mâles dans la
es Seigneurs d'Aut
as Seguier , Seignent
colas Seguier,Seg
S. Cloud , mort le
-re Blaife Seguier
grité , depuis long
e des Seguiers,ont
a perfonne dePier
rance , le dernierd
le 28 Janvier 1
plaifir for feslours
P'Académie Fran
defirer pourhoort
Juftice,qui fr
es que grand Leg
Hayerde laFolla
auRégiment desGa
r de l'Ordre Royal
Surut &fat inhumé
vêque.
Mazuyer,Marquiste
oien lesConfeils,
avoit été pourvû de la Charge de Procureur Gé.
néral à l'âge de 21 ans , ayant obtenu la furvivance
en 1689 , & il commença à en faire les
fonctions en 1694. Il joignoit aux qualités de l'ef
prit toutes les autres qualités propres à ſon état
& pendant un exercice de près de cinquantecinq
ans , il en a rempli les devoirs avec une exactitude
qui apeu d'exemples . Comme le Procureur
Général du Parlement de Toulouſe a également
l'exercice de la plume & de la parole , il a fourni
feul pendant long- tems à ce double travail . Une
bonté naturelle l'intéreffoit fi vivement à l'accéleration
des affaires , que par la crainte de les retarder
, il ne fe permettoit aucun relâche dans fes
pénibles occupations. Cette rare vertu , qui bril
loit éminemment fur fes autres grandes qualités ,
rend fa perte encore plus fenfible.
De fon mariage avec N. de la Font , fille de N.
de la Font , Seigneur de Caragoude , il a eu plufieurs
enfans , mais deux filles feulement ont été
mariées , l'une au Marquis d'Offun , l'autre au
Marquis de Thefan.
Il étoit fils de Henri le Mazuyer , Marquis de
Montegut , d'abord Page de Philippe de France ,
Duc d'Orleans , frere de Louis XIV . enſuite Confeiller
, & enfin Procureur Général du Parlement
de Toulouſe , & de N. Desplats de Granague ,
fille de Pierre Defplats de Granague , Préſident du
Parlement de Toulouſe.
Henri étoit fils de Gilles le Mazuyer , Vicomte
d'Ambrieres , Premier Préſident du Parlement de
Touloufe , & de N. de Clary , fille unique de
François de Clary , Premier Préfident du même
Parlement. Gilles fe diftingua fous le miniftére
du Cardinal de Richelieu , qui le chargea de plu
वृ
1
bres de fon tems , particulierement avec S. Fran
çois de Sales , Evêque de Genève , dont on con
ferve plufieurs Lettres dans la famille .
La famille de le Mazuyer eft anciennemen
originaire de Picardie. Elle avoit des Fiefs dans
Ville de Paris , & fa fépulture dans l'Eglife de Sai
Séverin. Elle vient de s'éteindre dans la perfonn
de Marie -Jofeph qui donne lieu à cet article ,
qui n'a pont laiffé d'enfans mâles.
Le 23 , Charlotte Antoinette de Hautefort
veuve de François de Ranconnet , Marquis d'E
coyre , mourut âgée de 80 ans , & fut inhumée
Saint Nicolas -des- Champs . Elle a eu de fon m
riage une fille nommée Louife-Magdeleine d
Ranconnet , qui a époufé le Marquis d'Embruloo
en Auvergne.
Le pere de Madame la Marquife de Ranconn
étoit François de Hautefort , Seigneur de Bruzad
mort Lieutenant des Gardes du Corps du Ro
Elle étoit petite fille de René de Hautefort , q
a fait la branche des Seigneurs de Marquefac
de Brufac , fecond fils de François de Hautefort
Marquis de Hautefort , fixiéme defcendant
Helie de Gontaut , Damoifeau de Badefol , qui
commencé la branche de Hautefort par fon m
riage avec Marthe de Born , Dame de Hautefo
& de Thenon , en 1388.
Cette branche de Hautefort eft la huitiéme
la Maiſon de Gontaut , dont le premier que l'
connoiffe fut Geoffroi de Gontaut , qui vivoit
1124 .
Le 28 , Dom Touffaint Chatelus , Supérie
Général de l'étroite obfervance de l'Ordre
Clugny , mourut & fut inhumé au Prieuré Ro
de Saint Martin-des -Champs.
-ticulierement avec
de Genève , donton
ans la tamille.
azuyer eft ancienta
Elle avoit desFietsin
lture dansl'Eglifede
éteindre dans la pe
onne lieu à cet artic
ans máles.
Antoinette de H
anconnet , Marquis
Marquis de la Luzerne , Maréchal des Camps &
Armées du Roi, & Prentier Enfeigne de la premiere
Compagnie des Moufquetaires , mourut au Convent
des Religieufes Benedictines, du Cherchemidi
, où elle fut rapportée de l'Eglife de Saint
Sulpice , fa Paroiffe , pour y être inhumée . Elle
avoit été mariée le 12 Janvier 1692 , & étoit fille
de François de la Chaife-d'Aix , Marquis de la
Chaife , Sénéchal de Lyon , & Capitame des Gardes
de la Porte de la Ma fon du Roi , en 1687.
Le même jour , Marie Françoife Diane , fille
de Henri de Lauzieres , Marquis de Themines ,
Capitaine de Cavalerie , mourut & fut inhumée
à Saint Roch.
Le 3 , Alexandre-Charles de la Rochefoucault
Marquis de Surgeres , Enfeigne de la Compagnie
des Gendarmes d'Anjou , mourut âgé de 18 ans ,
& fut inhumé à Saint Euftache .
80 ans, &fur inhum
ps. Elle a eu dela
ée Louife
-Magdel
le Marquis
d'Emer
Marquile
de Rana
Ort , Seigneur
deB
Gardes
du Corps d
René
de Hantefort
igneurs
de Marque
François
deHaute
fixiéme
defcendant
Difeau
de Badefol,
Hautefort
par le rn , Dame
deHaute
tefort
eft la huitième
dontlepremier
que
Gontaut
, qui
nt Chatelas
, Supe
rvance
de l'Ordre
humé auPrieuré
Ro
ps.
VIVOR
Il étoit fils d'Alexandre Nicolas de la Rochefoucault
, Marquis de Sargeres , Lieutenant Général
des armées du Roi ; & de Jeanne Therefe.
Fleuriau de Morville , fille du feu Conte de Morville
, Miniftie & Secretaire d'Etat des Affaires
Etrangères , & petit - fils de François , Marquis de
Surgeres , Capitaine de Vaiffeau. François étoit le
cinquiéme defcendant de Louis de la Rochefoucault
, Seigueur de Montendre , fits puîné de François
I. du nom , Comte de la Rochefoucault ; &
de Barbe du Bois , fa feconde femme . François ,
feiziéme deſcendant de Foucault premier du nom
mourut en 1516 .
La Maifon de la Rochefoucault eft trop illuftre
& trop connue , pour que l'on exige de nous aucun
détail. Nous dirons feulement qu'elle a ce
rare avantage , que celui par lequel on commence
en préfumant que fon origine étoit des plus
ciennes & des plus glorieufes.
Le 4. Marguerite - Angélique Rouillé , ve
d'Antoine Bitaut , Seigneur de Vaillé , Rock
la Boffonniere , le Paly , les Touches
Coffé , Confeiller du Roi Honoraire en fon Gra
Confeil , mourut , & fut inhumée à Saint Jeanreau
,
Gréve.
Elle étoit fille de Pierre Rouillé , Seigneur
Coudrai- le- Pleffis & autres lieux , Maître des R
quêtes , & de.Jeanne Mariche , & éto t veuve d
puis le 17 Juin 1735 Elle avoit eu de fon maria
Antoine- François Bitaut , Confeiller au Gra
Confeil , reçu le 19 Décembre 1714 , für la
miffion de fon pere. Antoine- François, mort le.
Octobre 1738 , avoit époufé au mois d'Av
1715 Elizabeth - Claude Gallois , dont il a laiffé
Bitaut , aujourd'hui Confeiller au Parlement ,
gu le 15 Mai 1744.
Le7 , Marie- Elizabeth Amable Seigneur , ve
ve de Guillaume , Marquis de Caplaune , Cap
taine de Grenadiers dans le Régiment de la viei
Marine , & Chevalier de l'Ordre Royal & Mi
taire de Saint Louis , mourut & fut inhumée
Saint Roch.
Le 7 du mois de Mars dernier , Philippe G
bert ,du Village de Mennedoute , dans les Arde
nes , Paroiffe de la Ville de Neuf- Château , Pr
vince de Luxembourg , mouru : âgé de cent fei
ans. Il s'étoit marié à l'àge de trente -trois ans ,
avoit vêcu dans fon mariage cinquante -fix an
& étoit veuf depuis vingt fept aas . La malad
n'a point terminé fes jours , la caducité feule
fait ceffer de vivre. Il avoit confervé jufqu'à
fa une mémoire i préfente du paffé , qu'il
point craindre dele
a origine
étoitdes
tieules
Angelique Road
igneur de Vale,
, le Paly , les Tour
of Honoraire en fon
tinhamée à Saint
ierre Rouillé ,Seig
itres lieux,Maitres
Lariche , & éto tre
lie avoit eu de fon
ut , Confeiller
al
écembre
1714, fa
toine-François,mor
époufé au mois
Gallois,dontil
eiller auParleme
ه ر ا م ش
Amable Seig
is de Capla
le Régiment de lar
l'Ordre Royal
Surut & fut inhan
s dernier
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doute
, danslesA
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,
Duru: âgé decentl
de trente
- troisans
age cinquante
-fi lept
ans. La mala
s, la caducité
leule
oit confervé
palju
te du pallé
, qu'il
ché de Luxembourg ,
trois ans.
que
The Gut alors avoir
Nous devons à la mémoire d'un des Maîtres du
Parnaffe François , de faire mention de fon Jardi
nier qu'il a immortalisé par une de fes Epitres .
Le 3 Octobre , Antoine Riquet , Jardinier de
feu Nicolas Boileau Defpreaux à Auteuil , mourut
à Paris âgé de 95 ans , & fut inhumé à la Magdeleine
de la Ville - l'Evêque.
ARRESTS NOTABLES.
RDONNANCE du Roi , du 9 Septembre
, concernant les Officiers de fes troupes,
retirés à l'Hôtel des Invalides
ARREST du Conseil d'Etat du Roi , du 27 ,
qui regle l'évaluation des Offices municipaux, créés
par Edit du mois de Novembre 1733 , & de ceux
de la Province de Languedoc , fur laquelle le droit
annuel & les droits de mutation en feront payés
aux Revenus cafuels.
AUTRE , du 14 Octobre , qui ordonne que
les Officiers , fupprimés par Edit du mois d'Avril
dernier, remettront à Meffieurs les Intendans leurs'
titres de proprieté & autres piéces concernant la
liquidation de leurs Offices.
AUTRE du même jour , qui permet l'entrée
dans le Royaume , pendant une année , des .
Beures venant d'Angleterre , d'Ecoffe & d'Irlande
, en payant les droits qui font dûs .
ORDONNANCE du Roi , du 12 Novem
bre , concernant les Mandians & Vagabonds qui
Le trouveront à Paris & aux environs.
ONdonne avisque M. de F.D.K.poffed feul la compofition de l'Elixir , qui a pou
baze le vrai Baume de la Mecque , dont les vertu
font infinies pour prefque toutes fortes de mala
dies , puifqu'il a éte prouvé & reconnu , qu'il a l
' grande propriété de fortifier le genre nerveux ,
de le débarraffer de fes obftructions , par
de fon Souffre & de fa Teinture fouverainemen
exaltés .
la vert
Les guérifons défefperées qu'il a procurées ,
qu'il procure journellement , qui font atteftéd
par les Certificats des perfonnes qui en ont fa
ufage , dont les noms & les demeures fe connot
front dans le Bureau de diftribution , font de
preuves de fes qualités (pécifiques.
Il reftaure puillamment la nature , il facilite l'e
pectoration , il répare & fortifie l'eftomach , il d
truit les vices des Sucs Gaftriques qui caufent d
indigeftions , il diffout & fait faire la coction a
crudités des alimens qui occafionnent des co
ques ; il arrête tous vomiflemens & les crach
mens de fang , il guérit les palpitations & bat
mens de coeur. Et il garantit de tout mauvais a
même du contagieux..
Il eft très agréable au goût , & ne cauſe jam
d'irritation à ceux qui en ufent.
. On donne la maniere de s'en fervir au Bureau
diftribution , établi chez le Sieur Devin , rue Pav
près la Comédie Italienne , où le Tableau eft expof
Plufieurs Patticuliers tâchent de le contref
fur les grandes propriétés qui lui font connu
mais il eft impoffible d'y parvenir , fans avo
vrai Baume de la Mecque , qui fe reconnoît
cet Elixir , par la Pellicule qui occupe la furfac
la liqueur dans laquelle on le prend.
. de F. D. K.
He l'Elixir , qui ap
Mecque,dontles
toutes fortesdem
& reconnu, qui
er le genre nerveur
ſtructions
,parle
inture
fouverainem
Our preuve évidente & incontestable que la
poudre Royale fébrifuge du Sieur de la Ju.
tais , compofée uniquement de plantes , évacue de
la maffe du fang toutes les impuretés qui s'y
trouvent ; c'eft qu'elle guérit radicalement toutes
fortes de fiévres intermittentes les plus rébelles ,
parce qu'elle agit fuivant la difpofition du corps.
L'expérience journaliere confime cette vérité ,
qui commença d'être reconnue en France dans
l'automne de 1712 , par Meffieurs Fagon & Boudin,
pour lors premier Médecin & M Örd, du Roi ,
lefquels acertifierent à Sa Majesté avoir guéri par
cette poudre , pendant l'efpace de quatre mois.
tous le malades qui fe préfenterent attaqués de
toutes fortes de ' fiévres intermittentes , fans en
avoir manqué une feule.
s qu'il
a procure
!
ent , qui font an
fonnes
qui eno es demeures
le co
diftribution
, fon
cifiques
. a nature
, ilfacili
ortifie
l'eftomach
,
aftriques
quica fait fairela coction
occafionnent
desa
iflemens
& lescra
lespalpitations
& ntit de toutmauvais
goût
, &necaule
j
ufent
.
Baress e s'en
fervir
au Sieur
Devin
, ruePate oùleTableau
ofexp tâchent
de lecontre és qui
lui font
conn parvenir
,fans
avo qui
fe reconnoit
d qui
occupe
lafusfact
a le prend
•
Cette Relation le trouve en original aux Archives
du dépôt de la Marine à Paris , dattée de Verfailles
du 13 Février 1713. Ŏn y voit au bas la décifion
du feu Roi , écrite de fa main en faveur de
l'Auteur , dans ces termes :
Bon , penfion de 1200 liv. à commencer du
jour qu'il eft parti de Venife , & la Croix de Saint
Lazare.
On voit tous les jours des cures furprenantes
par les vertus de cet heureux ( pécifique , non feulement
envers les fiévres intermittentes , mais encore
dans toutes les maladies caulées par la mauvaife
qualité des humeurs de quelque efpéce quel
les foient , ainfi on s'en purge avec tout le fuccès
defiré toutes les fois qu'on fe fent indiſpoſé.
Le Sieur de la Jutais pofléde encore divers autres
remédes très- rares & finguliers ; mais principalequi
en font ufage, parce qu'il répare & fortihe
puiflamment toutes les parties débilitées du corps ,
en commençant par l'eftomach , qui en eft le pere
nourricier , & jufqu'à le guérir des excoriations
caufées par quelques poifons corrofifs , tels que le
feroient l'arfenic & le verdet . Il rend aux étiques
leur premiere fanté,guérir l'afthme & les lienteries
les plus rebelles. Cet arcane eft fi benin , que les
enfans à la mammelle , dont l'eftomach fe trouve
dépéri par un lait erû & acide , qu'ils vomiffent à
chaque inftant , en font guéris en moins de deux
heures , quand même ils feroient aux approches
de la mort. Deux ou trois prifes à la Nourrice
pendant ce peu de tems,fuffifent pour corriger fon
lait. Les femmes enceintes fujettes aux avortemens
en font certainement garanties , .parce que toutes
les parties qui correfpondent àla perfection de
l'enfant,font toutes puiffamment fortifiées par l'ufage
de cet Arcane célefte . Il eft propre auffi à
guérir les fleurs blanches , les vieilles & nouvelles
gonorées ; comme auffi à détacher les fables &
graviers des reins & de la veffie , en les entraînan
par les urines, réparant en même-tems les excoria
tions qu'ils ont caufées , defquelles procedent le
douleurs qu'on en reffent . Il eft le préfervatif &
curatif du fcorbut , & réfifte à tout mauvais ai
Les vertus de ce puiffant fpécifique font écrite
plus au long dans un petit livre qui en enfeign
Palage. Son prix eft à raifon de 24 livres la livre
qu'on divife , fi l'on veut , par pots de demi livr
quarterons & demi quarrerons.
Le Sr de la Jutais , Médecin Privilégié du Ro
demeure à Paris , rue de Bourbon , à la Vill
Neure.
AUTR
débilitées du cop
ch , qui en eft le per
rir des excoriation
corrofifs ,tels que
Il rend aux étique
thme & leslienteri
eft fi benin ,ques
l'eftomach
le trout
e, qu'ils vomiller:
is en moinsde de
oient aux aappro priles
à la Nour
tent
pour
corriger Jettes
aux
avortem
ies, parce
que to
ent à la perfection
ment
fortihees
. Il eft propre es vieilles&nouvel
détacher
les fables
effie, enlesentrai
-tems
les exco ême-t (quelles
procedentis
Il'eft
le préfervati te
à tout
mauvais
a frécifique
four
écrits livre
qui
en enfeigne
livres
la livre n de
24 dedemi
live
pots par
ons
. cin
Privilégié
duRo
Bourbon
,à la Vill
AUTRE
AUTRE AVIS.
Illion avertit le Public qu'il fait & vend les vé-
Fitables Bifcuits du Palais Royal , depuis trois
fols jufqu'à fix ; Biſcuits & Gâteaux de Savoye ; Gâ
teaux d'amande ; des coeurs de bifcuits , des rofes
& des bonnets Turcs ; Macarons d'amande amere;
Maffepins pralinés , feringués ; des coeurs de Maffepin
royal & de Chocolat à la fleur d'orange & de
caffé , Conferves de fleur d'orange en gâteaux , en
coeur , pralinés , & des méringues , & tout ce qui
concerne l'Office. Les Bifcuits fe confervent toujours
tendres pendant l'efpace d'un mois , ce qui
fait qu'on peut les tranfporter en campag ne..
Le St Fillion continue de fabriquer les Chocolats
vanillés & de fanté , ambrés & à la fleur d'orange
fans fucre , depuis quarante fols jufquà huit livres ;
Piftaches & Paftilles fines , depuis trois livres juf
qu'à fix. Il fait unChocolat naturel pour les perfonnes
qui font incommodées de l'eftomach & de la
poitrine,& un Beure de Cacao caraqué, qui eft bon ›
pour les inflammations fur les les boutons yeux , ,
les lévres gerfées , dartres & pour les hémorroïdes,
&c. Le Sr Fillon demeure préfentement dans l'Ab
baye S. Germain des Prez , Cour des Religieux ,
rue Childebert , la quatriéme boutique après la
fontaine , à la Croix de Chevalier. C'eſt le même
Fillion qui demeuroit ci devant Cour & rue Ab,
batiale.
K
2 YA VIS. CA
Des Auteurs du Mercure.
N prie les perfonnes qui doive
des Mercures , de s'acquitter , da
le courant de ce mois, & quelques-unes
qui depuis long- tems on demande inuti
ment de l'argent , ne doivent pas être fu
prifes fi on ceffe de leur fournir ce Recue
APPROBATION.
Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chan
lier le premier volume du Mercure de France
mois de Décembre 1749. A Paris , le 28 Nove
bre 1749.
P
MAIGNAN DE SAVIGNY
TABLE.
IECES FUGITIVES en Vers & en Pr
Suite de la Séance publique tenue le 25 4
dernier par l'Académie Royale des Scien
Infcriptions & Belles- Lettres de Toulouse ,
Vue d'un Côteau ,
Difcours prononcé par M. le Comte de Tref
Lieutenant Général des Armées du Roi
Commandant dans la Province du Boulor
le 18 Août dernier , à l'occafion des Prix
Mrs les Syndics de cette Province donn
aux Ecoliers du Collège des Peres de l'Ora
VI S.
du Mercurt,
erfonnes
qui de
de s'acquitter
s, & quelques-une
s on demandein
doivent pas êt
eur fournirceR
BATION
Monfeigneur
leC e du Mercure
de
A Paris
, le 28M
DE
SAVIGN
BLE
YES
en
Vers
&en publique
tenue
le e Royale
des
Scen Lettres
deToulouk
,
M.
le Comte
deTre des
Armées
du Ro Province
duBoulo àl'occafion
des
Puix cette
Province
don e des
Peres
del'Or
*
faire la diftribution
Ode à M. Oudry , Peintre du Roi ,
39
48
Séance publique , tenue le 12 Août 1749 par l'Académie
des Sciences , Belles-Lettres & -Arts de
Rouen ,
Amélie , Poëme Paftoral ,
51
71-
Retour de l'homme vers Dieu , après avoir connu
la vanité du fiécle , 78
Lettre à Meffieurs les Directeurs de la Compagnie
des Indes , par M. Mopillier , Chirurgien , fur
le Scorbut & la Dyffenrerie ,
83
Vets d'un fils à fon pere , pour le jour de la Fête ,
par un jeune homme de Rouen ,
Le Lierre , Fable ,
92
94
96 Vers à Mad. de V **** à fa campagne ,
Obfervations fur le Ver plat , dit Toenia ou Solitaire
,
Ode fur la Paix ,
ibid.
Lettre au R. P. C. l'un des Journalistes de Trévoux
,
Bouquet à Mlle de la * * *
115
125
Réponse à une nouvelle Lettre au fujet des Corbeaux
de l'Eglife de S. Julien du Mans , 126
Mots de l'Enigme & des Logogryphes du Mercure
de Novembre ,
Enigmes & Logogryphes ,
133
134
Nouvelles Litteraires , des Beaux-Arts , &c . 140.
Catalogue des Eftampes gravées par M. le Bas
Graveur du Roi , 164
Lettre de M. d'Anville à M. Remond de Sainte
Albine , fur une nouvelle Carte de l'Amérique
Méridionale ,
Avis fur la Lettre fuivante
168
169
Lettre de l'Auteur d'une Brochure, intitulée Connoiſſance
des beautés & des défauts de la Poëfie
Autre au même, fur la Tragédie des Amaz
Bes
1
'Autre de feu M. Pavillon au même. De l'aut
monde , au mois d'Octobre 179 ,
'Autre à M. Buffon , de l'Académie Royale d
4
I
18
Sciences , & Intendant du Jardin du Roi , 17
Autre à M. ** Confeiller au Préfidial de Tours
à l'occafion du premier Acte public foutenu au
Ecoles de Chirurgie le 25 Septembre 1749
conformément à l'Arrêt du Confeil d'Etat
12 Avril précédent ,
Autre écrite de Beziers le 15 Octobre 1749 , pa
M. Fraiffe , Docteur en Médecine de la Fa
culté de Montpellier , à M. Brouzet , Docteu
de la même Faculté , & Médecin des Hôpitau
du Roi à Fontainebleau ,
Nouvel avis fur les Canons de fer battu & d
nouvelle invention ,
18
19
Procès verbal de l'épreuve d'une pièce de ce
Canons
Chanfon notée ,
Vers à mettre en Mufique ,
Spectacles , & Concerts ,
19
19
ibid
200
Lettre de M. de Cahufac à M. Remond de Saint
Albine 20
France , Nouvelles de la Cour , de Paris , &c. 20:
Morts ,
Arrêts notables ,
20
213
Avis fur l'Elixir qui a pour baze le vrai Baum
de la Mecque ,
Autre fur la Poudre Royale Fébrifuge ,
214
21
Autre fur le Chocolat , les Bifcuits , le Beure de
Cacao caraqué , &c.
'Autre des Auteurs du Mercure ,
La Chanfon notée doit regarder la page
212
218
19
= la Tragédie des s
DE FRANCE;
Ilon au même. De
DÉDIÉ AU ROI.
Octobre 179,
de l'Académie Roy
ant du Jardin da Re
ler au Préfidial de
ier Actepublicfoute
le as Septembe
rrêt du Confeil d
le as Octobre 194
en Médecine
de
, à M. Brouzet, D
& Médecin
des H
nons
de fer batt
ure d'une
pièce d
M. Remond
deSa
our
, deParis
, &
baze
le vrai Bat
Fébrifuge
, Bifcuits
,leBeared
are,
lapage
114
211
Chez
DECEMBRE . 1749 .
SECOND VOLUME.
JUT
LIGIT
U
SPARCATS
A PARIS ,
ANDRE' CAILLEAU , rue Saint
Jacques , à S. André.
La Veuve PISSOT, Quai de Conty ,
à la defcente du Pont- Neuf,
JEAN DE NULLY , au Palais,
JACQUES BARROIS , Quai
des Auguftins , à la ville de Nevers.
M. DCC . XLIX .
·Avec Approbation & Privilege du Roi.
L'ADRESSE
'ADRESSE générale duMercure
à M. DE CLEVES D'ARNICOURT
rue des Mauvais Garçons , fauxbourg Sai
Germain , à l'Hôtel de Mâcon. Nous prio
très - inftamment ceux qui nous adreffere
des Paquets par la Pofte , d'en affranchir
Port , pour nous épargner le déplaifir de l
rebuter, & à eux, celui de ne pas voir paroît
leurs Ouvrages.
Les Libraires des Provinces ou des Pa
Etrangers , qui fouhaiteront avoir le Mercu
de France de la premiere main , plus promp
tement, n'auront qu'à écrire à l'adreffe ci-deff
indiquée ; onfe conformera très-exactement
leurs intentions.
Ainfi ilfaudra mettre fur les adreffes à M
de Cleves d'Arnicourt , Commis au Mercu
de France , rue des Mauvais Garçons , pow
remettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX , SOLS.
E générale
duMere
LEVES
D'ARNICO
rçons ,fauxbour
de Macon
, Nur
MERCURE
1
ux qui nous adrif
Pofte , d'en affranch
gner le dépla
DE FRANCE ,
AU RO I.
ui de nepas voirpor
Provinces
on du
iteront
avoir
leMr
ere main
, &plus
.
crire
à l'adre
mera
très-exa
refur
lesadref
t, Commis
auMrs
auvais
Garçons
, de Sainte
Albi
X.
SOLS
DEDIE
DECEMBRE . 1749 .
PIECES FUGITIVES ,
en Vers & en Profe.
TRADUCTION
Du premier chapitre du Traité des fièvres ,
compofé en Latin , par M. Fizes , Confeiller
& Médecin du Roi , &c . & imprimé
à diverfes reprifes fous la forme de Théfes
pour des Bacheliers , depuis 1743 jufqu'en
1747 , mais dont on vient de donner
en Latin une nouvelle édition complette.,
Ette Traduction eft le premier
effai d'un jeune Médecin , âgé de
dix -neuf ans , & Docteur feule-
C
ment depuis le mois de Mai de
cette année. Il l'a faite
11. Vol,
pour
fa propre
A ij
Médecins , on lui a confeillé de la re
publique. Le premier chapitre q
donne ici , contient l'effentiel de la thé
& de la pratique de M. Fizes , touch
les fiévres . Le Traducteur travaille à
tre la fuite de ce Traité en François ,
ne manquera pas de l'envoyer par par
pour les inferer en entier ou par ex
dans le Mercure.
1
TRAITE' des fièvres , par M. Fi
Confeiller & Médecin du Roi , & Pr
feur Royal de Chymie dans l'Univerfit
Médecine de Montpellier , traduit du
sin en François par ***.
I
CHAPITRE PREMIER.
De la fièvre en général.
L feroit fans doute inutile de ren
raifon du choix que j'ai fait de la
vre pour la matiere de ce Traité. On f
affez qu'il n'eft pas de maladie plus
quente que la fiévre , & l'on n'ignore g
res qu'elle eft directement oppofée au p
cipe de la vie , & qu'elle enleve la p
grande partie des hommes , foit qu'elle
ent
foit
lui a confeille de maladie principale ou effentielle
premier chapitre
fellentieldeli: qu'elle ne les attaque que comme fubalterne
, & qu'elle ne foit que l'effet on le
fymptôme d'une autre maladie , ce qui eft
bien plus que fuffifant
tention des Médecins.
ue de M.Fizes,
Traducteur travail
Traité en Franç
de l'envoyerpa
en entier ou
pour réveiller l'at-
>
*Cette maladie fut appellée en Latin
febris , peut-être du verbe Sabinfebruo *
de l'ancienne latinité , qui veut dire , je
purifie. Les Grecs la nommererent puretos
du mot pur , qui fignifie le feu , parce que
ordinairement les febricitans nous femblent
tout embrafés , & que d'ailleurs les
ymie dans l'anciens Médecins faifoient confifter l'efontpellier,
trad fence de la fièvre dans une chaleur brûlanfievres
, par
Médecin du Roi,
Dar ***
•
RE
PREMIE
te engénéral.
pute inutile de
quej'aifaitde
te & contre nature .
Mais , quoique la fiévre foit une maladie
fi fréquente que les Médecins ont tous les
jours occafion de l'obferver , cependant
on ne trouve chez eux rien de conftaté , ni
quant à fes fignes caractériſtiques , ni quant
à fon effence , puifque les uns ,
tels que
deceTraité Fernel , avec tous les anciens , caractérifent
la fièvre par une chaleur contre nature
, & que les autres ne la caractérisent
pas de même. Et de fait , cette chaleur
contre nature ne conftitue pas la fièvre ,
On
s de maladie
pl
,
&l'on n'ignot
ement
oppofee
a
qu'elle
enleve
lap
mines
,foit
qu'e
* V. Dictionar, Vet . Latinit. Laurentii.
A iij
fans fiévre , & que réciproquement 1
vre fe manifefte fouvent fans cha
comme dans le commencement de
fieurs fiévres continues & de leurs r
blemens , dans le commencement des
d'une fiévre intermittente , dans quel
fiévres malignes , dans les fiévres é
miques , dans celles qui regnent dan
Camps , & qu'on appelle algides.
compter que dans la plupart des fi
malignes , la chaleur ne s'éloigne pas
nairement beaucoup de la naturelle
que fouvent elle lui eft femblable.
Il faut donc chercher un figne pa
gnomonique de la fiévre , dont tous
Médecins conviennent . Or tous les P
ciens s'accordent en ceci , fçavoir qu
malades ont la fiévre , toutes les fois q
obferve en eux une fréquence de po
avec un dérangement notable dans
fonctions. Ainfi , quant à la pratique
pourra définir la fiévre , une fréquenc
poulx contre nature , ou , ce qui revier
même , une fréquence de poulx avec une
tante & notable léfion des fonctions .
Cela pofé , il ne fera pas moins
qu'il y a fiévre , foit que le corps foit
de froid , foit qu'il brûle de chaud , q
que la chaleur foit la compagne la plu
dinaire de la fiévre.
que réciproquemer
te fouvent fans d
e commencement
ontinues & de les
e commencementde
ermittente , dans q
5 , dans les fièvre
lles qui regnent
on appelle alg
ans la plupart de
leur ne s'éloigne
coup de la natur
lui eft femblable
chercher un lign
la fiévre , dont
nnent. Or tousle
еп сесі , fçavoirg
vre , touteslesfos
une fréquence de
ment notable d
quant à la pratiqu
évre , une frequent
, ou , ce qui revi
ce depoulx avecun
on des fonctions.
e fera pas
tquele corps fo
I brûle dechaud, qu
la compagnelapla
moins
c'est une trop fréquente contraction du coeur
jointe à un paffage difficile du fang par les
plus petits vaiffeaux , en forte que l'une &
l'autre de ces conditions doivent roujours
fe trouver enſemble , car lorfqu'il ne s'en
rencontre que l'une des deux , il n'y a
point de fiévre , puifqu'on obferve la fréquence
de la contraction du coeur après
des exercices , des débauches , dans la colére
, &c. fans qu'il y ait fiévre , & que
fouvent le fang a de la peine à couler par
les plus petits vaiffeaux , fans qu'il y ait
auffi fiévre , comme dans les pamoifons ,
dans la gangrene , dans quelques inflam-
´mations.
Il faut donc d'abord affigner les caufes
générales , qui font que ces deux conditions
fe rencontrent néceffairement enſemble
, c'est- à - dire , squ'il y ait tout à la fois,
& une fréquente contraction du coeur , &
un paffage difficile du fang dans les plus
petits vailleaux .
Or ces caufes peuvent être ramenées à
deux principales , fçavoir à certains ftimulans
ou irritans , & à certaines dyfcrafies ou
dépravations du fang.
En premier lieu , i quelque partie ,
principalement membraneufe , ou ligamenteufe
, ou tendineufe , ou en général
A iiij
veux , foit à raifon de leur tenfion na
relle dans cette partie : fi une telle part
dis-je , eft traitée rudement , & feco
d'une maniere douloureufe , toutes les a
tres fibres fe roidiront plus que de coû
me , celles furtout qui exécutent fans ce
des mouvemens fpontanés , & qui c
par-là plus de difpofition à fe roidir.
cela , parce qu'une partie fort fenfib
étant fecouée , tout le fyftême nerveux
ébranlé & plus tendu , foit par le flui
nerveux , déterminé par ces fecouffes vi
lentes & extraordinaires à couler pl
abondamment du cerveau dans les parti
où ces nerfs aboutiffent , foit par la fecr
tion plus abondante de ce fluide , occafio
née par la diminution de la réfiftance de
filets médullaires du cerveau , & des ner
par lefquels ce fluide eft excité à s'écould
plus copieufement. Car nous voyons qu
dans tous les couloirs les fecrétions fe for
plus abondamment , lorfque les vaiffeau
excrétoires verfent leur liqueur plus aif
ment , ce qui doit auffi avoir lieu à l'egar
du cerveau , car les nerfs peuvent être re
gardés comme fes vaiffeaux excrétoires .
De la grande tenfion de toutes les fibres
s'enfuivra une action plus grande des fo
de les bless
on de leur tenfixs
artie : fi une telle p
rudement , & f
uloureufe , toutes is
Hiront plus que de
qui exécutentfun
pontanés , & qu
pofition à feroid
ne partie fort fe
tle fyftême nerve
ndu , foit par le
é par ces fecoust
dinaires à couler
erveau dans les
Tent , foit parla
de ce fluide, oc
on de la réfiftant
&desn cerveau ,
eft excité à s'é
Car nous voyons
les fecrétions fef
orfque les valle
zur liqueurplusai
avoir lieu à l'egard
erfs peuvent êtren
caux excrétoires
detoutes
lesfirs
plus
grande
des
&
le mouvement eft continuel . Plus les folides
agiront , plus le fang s'agitera , ſe raré .
fiera , & plusil tendra rous les organes , ce
qui augmentera leur force & leur action
en forte que tout cela s'augmentera de plus
en plus par cette mutualité d'actions entre
les folides & les fluides : c'eſt à - dire ,
que le fang fera pouffé plus vigoureufement
par le coeur , & qu'il y fera repouffé
plus vigoureufement par le fyftême des
vaiffeaux fanguins , d'où s'enfuivra une
contraction du coeur plus prompte , plus
fréquente , & par conféquent un poulx
plus fréquent. Mais parce que le fang trop
agité & raréfié parcourt difficilement les
plus petits vaiffeaux , il arrivera que quelques-
uns de ces vaiffeaux , ou trop foibles,
ou devenus pent - être trop étroits par des
conftrictions fpafmodiques à l'occafion de
l'influx confidérable , mais inégal, du fluide
nerveux , ne laifferont paffer le fang qu'avec
peine , ou ne le laifferont point paffer
du tout , tandis que d'autres vaiffeaux qui
ne font pas dans la même pofition , le laifferont
paffer librement , ce qui fournit
une nouvelle raifon pour exciter le coeur
à des contractions plus fréquentes , comme
on le dira ci- après ; & alors fe trouveront
réunies les conditions néceffaires pour
A v
poulx les fonctions feront dérangées .
En fecond lieu , fi par quelque dy
fie du fang , qu'on rapportera dans la fu
ou même par quelque caufe appliquée
térieurement , il arrive que les extrêm
de plufieurs artérioles fe bouchent to
coup , tandis que d'autres en plus gr
nombre demeurent libres , les ventricu
du coeur trouveront d'abord une
grande réfiftance , car ces ventricules c
trebalancent le fang contenu dans tous
vaiffeaux. Delà fouvent les forces du co
s'abbattront d'abord , & le poulx s'aff
blira quelquefois il arrivera même qu
quefois des défaillances , comme on
voit de tems en tems dans le commen
ment des fiévres avec froid.
Mais à caufe de cette réfiftance oppo
au coeur , fes ventricules , fe délivra
moins du fang qu'ils contiennent , fe to
dront davantage , pendant tout le tems
la contraction , par le fang qui cé
moins à l'impulfion , & qui n'eft pas cha
de leur cavité. De là il réfultera une te
fion plus grande qu'à l'ordinaire dans
fibres du coeur qui fe contractent , q
font effort contre le fang qui réfifte dava
tage , & qui s'appliquent contre lui con
me contre un corps dur ; & par conf
Ons feront déranges
cu , fi par quelque d
n rapportera dans
elque caufe appliqu
arrive que les ext
rioles le bouchent
e d'autres en plus
nt libres ,les venti
ront d'abord un
, car ces ventricule
ng contenu dans to
vent les forces da
d , & le poulx s
il arrivera même
llances , comme
ems dans le comme
ec froid.
cette réfiftance op
tricules , fe de
contiennent, fex
ndant tout letem
quic - le fang qui
& qui n'eftpas cher,
il réfultera unet
E l'ordinaire dans l
fe contractent, qu
ngquiréliftedavas
ent contreluicom
dur; & par cons
plus fortement fecoués , ce qui fera néceſfairement
fuivi d'un influx plus abondant
& plus prompt du fluide nerveux. De là
les parois des ventricules du coeur fe rapprocheront
plus promptement & avec plus
de force : de là le coeur fera des efforts
plus grands & plus prompts pour le contracter.
pas
Cependant comme la réfiftance du fang,
qui doit être pouffé dans les artéres , n'eſt
infurmontable , & que le fang n'a pas
tellement perdu fa fluidité , qu'il ne puiffe
plus s'en féparer de fluide nerveux dans
le cerveau ; ( autrement la fyncope furviendroit
, comme on l'obferve au commencement
des redoublemens des fiévres
malignes qu'on nomme fyncopales , &
au commencement de quelques accès des
fiévres intermittentes , dans lefquels tout
le corps eft faifi de froid , & le lang s'epaiffit
à un tel point , qu'à peine il peut
fortir du coeur , & qu'à peine le fide
nerveux s'en fépare ) à la vérité le fang.
fera exprimé & chaffé du coeur , mais en
petite quantité , fi fa réfiftance eft confidérable
, d'où il s'enfuivra que les parois.
du coeur , dont les ventricules ne font que
peu défemplis , ne s'approcheront que peu
les unes des autres , c'est-à- dire ,
› que dans
A vj
d'efpace qu'à l'ordinaire ; mais parce q
faut moins de tems pour parcourir
moindre efpace , la contraction du co
fera plutôt achevée . Donc les artéres &
veines fe dilateront plus promptemen
mais un peu moins , parce qu'elles ne
çoivent du coeur qu'une moindre quant
de fang : de là leurs tuniques fe rétab
ront plus vite , mais moins par les mêm
raifons. Ainfi , comme tous les vaiffead
font pleins de fang , & que leur cavi
s'accommode à la quantité qu'ils en co
tiennent , le fang veineux reviendra pl
vîte au coeur , mais en moindre quantit
& il tombera dans fes ventricules plei
d'un fang dont ils n'ont pas pû fe décha
ger entierement. De là leur prompte &
grande dilatation avec une grande tenfior
qui fera fuivie d'une prompte contrac
tion , avec un grand effort & un trava
pénible du coeur . Or les forces du coeu
& des vaiffeaux fanguins étant diminuées
& prefque épuifées par toutes ces caufes
& même par la trop grande réfiftance
du fang , le coeur fe contractera , & les
artéres fe dilateront plus fouvent , c'eft
à- dire , le poulx fera fréquent , promp
& en même tems petit , comme on l'obferve
dans le tems du froid de la fièvre.
dinaire ; mais part
ems pour parcour
la contraction
du s
e. Donc les artéres !
nt plus prompter
s , parce qu'elles
u'une moindre qu
ars tuniques
fe
s moins par les
mme tous les vaille
g , & que leur a
quantité
qu'ilsen
veineux
revienda
De
en moindre
quar
- fes ventricules
n'ont paspufed
me là leur prompt
ec une grandete
e prompte
com
effort & un tra
r les forces du ca
ins étant diminués,
ar toutes cescaules,
p grande relanc
contractera
, &
lus fouvent , c'e
fréquent
, prompt
t , comme
on
oiddela févie
l'ob
coeur, petite ou peu étendue, & foible dans
les moribonds , eft caufe qu'on obferve en
eux un poulx foible , mais fréquent , &
quelquefois prompt.
Corollaire fecond. Pour la fréquence
& la viteffe des contractions du coeur ,
l'augmentation de la force du coeur n'eft
pas abfolument & effentiellement néceffaire.
Cela eft reconnu de tous les Praticiens.
aupara-
>
Maintenant , par ces contractions réitérées
du coeur & des artéres , le fang eft
enfin fi fecoué , & les particules actives
de la matiere fébrile , qui étoient
vant cachées dans des parties vifqueufes
fe développent à un tel point , que le
fang , qui auparavant avoit été épaiffi par
la matiere febrile , entre en raréfaction ;
ou quelquefois , fans aucun épaiffiffement
précédent , le fang eft d'abord excité à
bouillonner par la matiere fébrile qui eft
active de fa nature : car de même que
plupart des fiévres commencent par l'épaiffiffement
du fang, de même quelques- unes
commencent avec une ardeur extraordinaire.
Or , toutes les fois que le fang fe
trouvera ainfi raréfié , il s'élevera autant
de fois une fréquence de poulx , jointe
à une léfion des fonctions ; & cela , foit
la
quelques vaiffeaux ayent refté encore
trués , foit que par la raréfaction m
quelques-uns fe foient bouchés : ou
me , s'il arrive d'abord que le fang
épaiffi ou raréfié , ne coule qu'avec p
dans plufieurs petits vaiffeaux , fans to
fois que les forces du coeur & des arte
foient affoiblies à un haut point , &
arrive dans les fiévres , comme le mo
trent les friffons , les douleurs obfcures
aigues dans les parties , les tumeurs
flammatoires qui paroiffent fouvent ,
hémorrhagies & les autres fymptômes
la fièvre , car le fang paffe dans toutes
parties , tandis qu'elles font vivantes
faut donc que plufieurs artérioles lui do
nent paffage , tandis que d'autres le lui r
fufent ; & entre les artérioles lympha
ques , les unes font plus obftruées , les a
tres moins , felon qu'à raifon du paffag
difficile du fang dans les plus petites art
res , les unes ont admis plus de globules
ou de parties fibreufes du fang , les autr
moins , & les autres point du tout , o
felon que leurs orifices ont été plus o
moins , ou point du tout obftrués par
matiere fébrile qui épaffit les humeurs . E
général néanmoins il y a beaucoup plu
dartérioles lymphatiques que de fangui
le fart
aux ayent refté encon
par la rarefaction:
e foient bouchés:
d'abord que
é , ne coule qu'ave
tits vaiffeaux , fans
es du coeur & desz
à un haut point,
évres , comme let
les douleurs oble
parties , les tumeu
paroiffent fouver
es autres fymptom
ng palle dans to
elles font vivants
eurs artérioles i
s que d'autres lela
es artérioles lymp
plus obftruées, le
qu'a raifon du pa
s les plus petites
mis plus de global
es du fang , les aut
point du tout , a.
ces ont été plus os
tout obftrués par
affit les humeurs. Es
ly a beaucoupplus
ques
que
de langa
foibles , fe trouvent dans le cas de l'obftruction
: le fang donc , qui pendant la fanté
paffe fous deux formes , c'eft-à dire , fous
la forme d'un fluide rouge & fous celle
d'un féreux , des arterioles fanguines dans
les veines , & qui par les veines revient
au coeur , fçavoir en partie par les canaux
fanguins continus , en partie par les tuyaux
lymphatiques qui vont des artéres aux veines
; le fang , dis je , maintenant ne trouve
plus de paffage libre dans quelques artéres
fanguines , & dans un plus grand nombre
encore de lymphatiques .
Cependant , comme les forces du coeur
& des artéres ne ceffent point d'agir
qu'elles s'irritent même par la réfiftance
qui s'eft formée dans les fufdites artéres
fanguines & lymphatiques obftruées , &
fort tendues par le fluide qui s'y eft amaffé
: réfiftance qu'on ne fuppofe point infur
montable ; & comme ces forces s'accroiffent
de plus en plus par la tenfion plus
grande que ces vaiffeaux fouffrent , il fuit
que le fang fera pouffé vers les veines par
un plus petit nombre de conduits qu'auparavant.
Il eft pourtant pouffé , comme la
vie des parties le fait voir ; ainfi la quantité
du fluide qui paffe , ne peut être compenſée
que par la vîtèffe du courant ; donc
artérioles libres vers les petites vein
s'accelere , & cette viteffe fe communic
au fang veineux..
Mais il eft encore une autre caufe , q
accelere la vîteffe du fang dans la cavi
de tout le fyftênte veineux ; c'eft que
liqueur , contenue dans les artéres fangu
nes , paffe prefque toute dans les vein
fous la forme d'un fluide rouge ou
fang , & qu'à peine il y en paffe quelqu
portion fous la forme de lymphe , à cau
de l'obftruction d'un grand nombre d'a
téres lymphatiques. Par cette raifon don
la portion féreufe du fang artériel , ne pou
vant entrer dans les lymphatiques , tom
bera plutôt , & au- delà de l'ordinaire
dans la cavité des veines , puifqu'elle n'
pas tant de chemin à faire qu'auparavant
& qu'emportée dans les conduits fan
guins , elle va plus vite que dans les lym
phatiques , dans lefquels elle avoit accou
tumé de marcher beaucoup plus lente
ment, as Hockey, and openi
Cependant une certaine maffe donné
de fang aborde aux parties cbftruées par
les grandes artéres qui font demeurées li
bres , car les forces du cour & des artéres
fe foutiennent dans le même état , on du
moins ne ceffent pas d'agir , & comme il
= vers les petites v
tre viteffe fe commE
core une autre caufe
Te du fang dans la
ne veineux ; c'efta
- dans les artéresf
e toure dans les
an fluide ronge of
e il y en paffequ
me de lymphe , i
un grandnombre
. Par cette railond
fang artériel, ner
s lymphatiques,
-delà de l'ording
weines , puifqu'elle
faire qu'auparav
ns les conduitsl
îte
que dans les
nels elle avoit acco
eaucoup plus lens
taine maffe donne
parties cbftruéesp
i fontdemearées
coeur & desartères
même érat, on di
agir, &comme ila
1
de petits conduits fanguins plus de Huide
que de coûtume , & il y paffe plus vite ;
ce qui hâte davantage le retour du fang
au coeur: donc le coeur dans un tems donné
fe dilate, plus de fois , & fe contracte
plus de fois. De là la fréquence du poulx
avec le paffage difficile du fang dans les
plus petits vaiffeaux , c'est-à-dire , la fiévre.
Corollaire. La fréquence de la contraction
du coeur , & en même tems le
paffage difficile du fang dans les plus petits
vaiffeaux , renferment toute l'idée de
la fiévre .
Cependant la maffe du fang augmente
dans les artéres , dans les veines & dans
le coeur , & cela d'une quantité égale à
celle de la portion lymphatique du fang
artériel , qui n'a pû entrer librement & à
fon ordinaire dans les artéres lymphatiques
: de là le coeur , les artéres & les veines
, font plus gonflés de fang , ce qui fera
fuivi d'un poulx plus élevé. Mais par cette
dilatation pouffée fi loin , le coeur , les
artéres & les veines , fe tendent davantage
& acquiérent plus de force , à peu près
comme un reffort plus tendu , mais non
outre mefure , acquiert une plus grande
force pour fe rétablir ; & par les fecouffes
par le fang , & par le Huide nerveux
coule plus abondamment , toutes ces
ties mufculeufes font plus excitées à fe
tracter ; de là les forces trufives du co
des artéres & même des veines , s'acc
fent & deviennent plus confidérables
qui augmente beaucoup la quantité
mouvement , de trufion & d'agitation
fang , d'où le poulx devient plus fréque
plus fort & plus plein , & la fiévre
confidérable.
Et comme dans l'état fébrile des fluid
les artéres lymphatiques font obftrué
ainfi & par les mêmes caufes plufieurs co
duits fecrétoires font bouchés , ce qui
démontré par quelques accidens des f
vres , comme on le verra ci- après. Or ,
l'obftruction fubite des conduits fecréto
res , & par les mêmes raifons méchan
ques , il s'enfuit ce que nous avons dé
démontré devoir arriver à la circul
tion du fang par l'obftruction fubite des a
térioles lymphatiques, je veux dire l'abor
plus prompt du fang aux veines , fon aug
mentation de maffe dans les vaiffeaux fan
guins , fon retour plus précipité au coeur
en un mot la fiévre.
Cela étant ainfi , & ce qu'on obferv
chez les malades ne nous laiffant là - def
par le fluide nerveu
ndamment , toutes
s font plus excitéesi
-s forces trufives dua
même des veines , siz
ent plus confidera .
beaucoup la quant
trufion & d'agita
ulx devient plusfre
s plein , & la fie
l'état fébrile des
hatiques font obite
mes caules plufieur
ont bouchés , ce
elques accidens d
e verra ci- après, 0
= des conduits fect
mes railons méch
e que nous avonsd
arriver à la circu
ftruction fubitedes
Es, je veuxdirel'
aux veines, fon au
dans les vaiffeaux far
us précipité au cour
& ce qu'onobfer
nouslaiffant
là-de
:
que rollaire fuivant. Dans quelque fiévre
ce foit , à ne confidérer qu'un corps donné
pendant la fiévre , comparé avec luimême
après la fiévre , il paffe dans les vaiffeaux
fanguins une beaucoup plus grande
maffe de fluides, d'une partie defquels font
privés les yaiffeaux lymphatiques , & les
fecrétoires pris du moins en général : le
coeur & les vaiffeaux fanguins travaillent
beaucoup les autres vaiffeaux font prefque
dans l'inaction ; plufieurs couloirs déviennent
fecs & arides , ou font bouchés
par la vifcofité du fluide : la nutrition ne
fe fait pas affez , & les petites fibres ne
font pas entretenues dans leur ton ordinaire.
De là la production d'un grand
nombre d'accidens qu'on remarque dans
les fiévres ; de là auffi leur explication, qui
fe préfente d'elle- même , & indépendamment
de toute hypothéfe.
De ce qu'on vient de dire , il fuit que
la fiévre en général fe forme de trois manieres.
Sçavoir , 1. ou par la fréquence
des contractions du coeur , excitée primitivement
, & fuivie enfuite du paffage dif
ficile du fang dans les plus petits vaiffeaux,
& c'eft ainfi que la fiévre eft fufcitée par des
douleurs , ou des irritations qui n'ont
rien de fpafmodique , & même fans aucun
lang dans les
petits
vaiffeaux , excité
d'abord par qu
que caufe que ce foit , & fuivi
enfuite
la
fréquente
contraction du coeur ; & c
ainfi
que la
fièvre
s'allume par
quelqu
vices des
fluides , même fans qu'il ait
cédé ni
douleurs , ni
aucune
irritation ;P
ce font ces
fièvres qu'on
appelle humor al
3 ° . Ou
lorfque la
fréquente
contractio
du coeur eft
excitée en
même tems que
paffage
difficile du fang dans les plus po
tits
vaiffeaux ,
comme
lorfque , par des ft
mulans
feulement ,
plufieurs
vaiffeau
fe
refferrent
fpafmodiquement , &
qu'en
même tems
s tout
le
coué , ou
lorfque les
ftimulans & les vices genre
nerveux eft fe
des
fluides
concourent
enfemble . Tout
cela doit être
foigneufement
remarqué
par les
jeunes
Médecins , s'ils
veulent pratiquer
avec
fuccès , car il
n'arrive point
de
fiévre qui ne fe
forme de
quelqu'une
de ces trois,
manieres .
L'obfervation exacte
des
malades nous
l'apprend , fans aucun
égard pour
aucune
hypothéfe , ou pour
quelque
autorité que ce foit , fur
lefquelles
l'obfervation doit bien
prévaloir.
Corollaire.
Ceux- là fe
trompent vraiment
, qui
pour
fonder la
théorie de la
fiévre , ne
cherchent
qu'un
feul
moyen
du fang dansi
, excité d'abord pa
e foit , & fuivien
traction du coeur
re
s'allume par qut
, même
fans quil
ni
aucune
irritatio
qu'on appelle hoert
a fréquente conta
ée en même tems q
fang dans les pis
me lorfque, par des
plufieurs val
diquement , &
genre nerveux et
timulans & les
Ent enfemble, Te
eufement remarq
ns , s'ils veulentp
car il n'arrivep
rme de quelqu
L'obfervation crac
pprend, fans an
pout
Sothée , ou por
foit , fur lefquel
en prévaloir.
vraie
trompent
- la théorie de la
u'un feul moyen
contraire .
De ce qui a été dit , il réſulte auffi que
la fièvre s'éleve quelquefois avec une augmentation
des forces du coeur & des vaiffeaux
fanguins , comme dans plufieurs fiévres
excitées par des ftimulans , dans les
fiévres ardentes , & dans d'autres fiévres
aigues , pendant le chaud ou le fort de la
fiévre , & quelquefois avec une diminution
de ces mêmes forces , comme dans le
tems du froid de la fiévre , dans les fièvres
hectiques , avec une proftration générale
des forces. On expliquera plus au long
ci- après , dans le chapitre de la fiévre
tride , de quelle maniere le mouvement
fébrile du coeur affoibli augmente enfuite
néceffairement par la caufe matérielle donnée
de la fiévre . Maintenant comme les
pufiévres
, qui fe préfentent le plus fouvent à
traiter , font celles qu'on nomme humorai
les , ou qui dépendent de la dépravation .
de la maffe du fang , voyons auparavant ce
c'eft que la matiere fébrile, que
Par la matiere fébrile les Médecins entendent
la caufe matérielle des fièvres humorales
, lefquelles durent jufqu'à ce que,
cette matiere foit fortie du fang , ou par
fon évacuation abfolue hors du corps , ou
tranfport dans les vaiffeaux lymphatic
ou fecrétoires.
En général la matiere fébrile eft un
tain fluide ou un miafme , c'est- à- dire ,
corpufcules nuifibles qui s'engendrent d
le corps , ou qui viennent du dehors , d
les propriétés font telles , qu'ils jett
d'abord le fang dans une raréfaction co
tante , ou qu'ils l'épaiffiffent de telle for
que fes parties intégrantes , rapprochées
réunies enfemble , peuvent toutefois par
force du coeur & des vaiffeaux fanguins
féparer , & fe défunir , de maniere que
raréfaction s'en enfuive , à moins que
malade ne meure dans le froid de la fiévi
ce qui arrive quelquefois.
11 y a quatre fortes de matiere fébrile
fçavoir un fluide corrompu qui paffe d
premieres voies dans le fang par les vein
lactées : un fluide corrompu qui naît dan
le fang par la fuppreffion de quelque f
crétion ou excrétion : un fluide commun
qué au fang par un organe qui fuppure
ou qui eft vicié de quelque façon que c
foit , ou par un fluide corrompu répand
quelque part , croupiffant & ramaffé d'un
maniere fenfible , tel que le pus , ou l'ea
de quelques hydropiques : enfin un fluide
infecte , oll corps appi
es vaiffeaux lymphantement à la furface du corps humain , comme
des véficatoires , des cauftiques & d'autres
femblables. Et comme il n'eft point
de matiere fébrile qui ne puiffe être ramenée
à quelqu'une de ces quatre espèces ,
il n'eft point auffi de fiévre humorale , ou
de fiévre produite par la dépravation du
fang , qui ne foit cauſée & entretenue par
quelqu'une de ces matieres. Cependant il
faut remarquer qu'on obferve plus fréquemment
chez les malades deux fortes
de matiere fébrile , fçavoir , de mauvais
fucs que les premieres voies fourniffent au
fang , & une liqueur purulente qui s'y
mêle. Ainfi les fièvres humorales , produites
par l'une Ou l'autre de ces matieres fébriles
, ou par toutes les deux enfemble ,
font beaucoup plus fréquentes que les aumatiere
febrile eft :
miafme , c'est-à-dir
ples qui s'engendre
wiennent dudehors,
nt telles , qu'ils
ans une rarefaction
paiffiffent de telle
grantes , rapproch
peuvent toutefois
des vaiffeaux fange
unit , de maniere
afuive , à moins
ans le froidde la
uefois.
es de matiere fe
orrompu quipalle
s le fang par lesve
rompu quinaitdes
effion de quelque
: un fluide commun
organe qui fuppur
quelque façon que
de corrompurépanda
Tant &ramallede
que lepus, ou l'eas
es :enfin
unBuide
tres .
Quant aux autres fiévres qui ne font pas
humorales , c'est -à-dire , qui ne font pas
caufées par une infection communiquée
au fang , elles s'allument toujours fans aucune
matiere fébrile , & ne dépendent
uniquement que des violentes fecouffes du
fyftême nerveux : telle eft la fiévre aigue
caufée par un panaris , par la piquûre d'un
févres caufées uniquement par des f
lans , en prenant le mot de ftimulant
une fignification étendue , car ces fti
lans ceffant d'agir , la fiévre ceffe auffi
mais fi , après qu'ils ont été enlevés
fiévre perfifte encore , c'eft qu'alors
l'effervefcence qui a précédé , il s'eft fo
dans le corps quelqu'une des trois
res efpéces de matiere fébrile , dont
avons parlé , & la fiévre eft devenu
morale , c'eft ce que nous apprenons c
tamment en obfervanties malades.
pre
Ce feroit ici le lieu de rapporter
fymptômes des fiévres , & de les déd
immédiatement de la caufe prochaine
nous avons établie ci - deffus ; mais com
dans chaque fiévre les accidens ne fort
les mêmes , & qu'il fe rencontre de
bien des circonftances qui les font vari
nous avons mieux aimé en renvoyer l
plication aux chapitres fuivans , où n
traiterons
des di
efpéces de fié
en particulier , & n'expofer dans celu
que les fymptômes généraux & effent
à la févre. Cependant de ce que le li
exercice des fonctions dépend principa
ment du mouvement du coeur , & du
fage des liqueurs par les petits vaiffeau
le mouvement du coeur fera dérangé par
la fréquence de fes contractions , & que
le cours des liqueurs par les plus petits
vaiffeaux fera devenu moins libre , ce qui
fuffit quant à préfent.
Les caufes éloignées de la fiévre font en
grand nombre , car outre les chofes qui
agiffent néceffairement fur le corps humain ,.
& qu'on comprend ordinairement fous le
nom de fix chofes non naturelles , il y en
a d'autres qui n'agiffent que par accident ,
comme les bains , les onctions , les compreffions
, les incifions , les piquûres , les
diftenfions les déchirûres , les chofes
âcres , prifes intérieurement ou appliquées
extérieurement , le pus , l'ichorofité , la fanie
, & plufieurs autres chofes qu'on rapportera
ci-après.
quement
par des fr
mot de ftimulant&
endue , car cesfir
a fiévre ceffe auf
Is ont été enlevés
ore , c'eft qu'alors
précédé, il s'eft f
u'une des troispre
iere fébrile, dont
fiévre eft deven
nous apprenons
anties malades.
lieu de rapporter
vres , & deles dé
la caufe prochain
ci-deffus ; mais com
es accidens
ne fap
I fe rencontre
dep
es quiles fontvane
aimé enrenvoyerle
tres fuivans, où no
entes efpécesde fete
'expofer danscelu
généraux
&eflennie!
ant de ce que!
quelelike
ns dépendprincipale
du coeur, & dupal
les petitsvailleau
,
Toutes lefquelles caufes produifent
toujours la fiévre , ou en faifant la fonction
des ſtimulans ( prenant ce mot dans
une fignification étendue , c'eft à- dire ,
pour quelque corps que ce foit , qui fecoue
vivement les filets nerveux ou par
lui-même ou par accident ) ou en faifant
naître ou développer une matiere fébrile ,
ainfi qu'on le dira en traitant des differentes
efpéces de fiévre en particulier.
II. Vol. B
,
giquement , le forme de cinq manieres ,
voir , ou par des ftimulans , ou par qu
qu'une des quatre matieres fébriles qu
a expofées.
Ce Corollaire regarde la pratique : a
les jeunes Médecins doivent y faire be
coup d'attention.
Comme dans une fiévre bien allum
"les forces du coeur & des vaiffeaux 1
guins s'accroiffent , & que les forces ag
tives & intrinféques du fang augment
auffi , on pourra , fi la matiere fébrile
d'une nature à épaiflir le fang , regar
la fiévre , comme un effort que font
puiffances pour ôter les entraves qui s'
pofent au cours du fang dans les plus
tits vaiffeaux : ( effort toutefois auquel
puiffances, aidées même de l'Art, ont
vent le malheur de fuccomber j & er
fens ce fera l'effort d'une nature fecou
ble . Car le fang infecté d'une matiere
brile étant pouffé par ces forces , ſaſſ
broyé , s'affine de telle forte , qu'à rai
de la fluidité qu'il acquiert enfin , il
court librement les plus petites artéres
laiffe librement échaper la férofité d
les vaiffeaux lymphatiques , & dans
les conduits fécrétoires ; & par ce mo
Н
i
e de cinq maniers
timulans , ou par
matieres febriles qu
garde la pratique
as doiventy faireda
ne fiévre
bienalla
& des vailleur
& que les forces
es du fang augme
a
la matiere
fen
iflic le fang , rega
in effort
que fo
les entraves
quis
fang dans lespla
ort toutefois
auqu
ême de l'Art,a
fuccomberj
& :
d'une
naturefe
fecté d'une matiere
par ces forces,falle
elle forte,qu'a rail
acquiert
enfin, il
pluspetites
artères, &
aper la férolitéda
Quiques
, &dansto
res; & parcemoy
qu'a'rail
vant retenu dans les vaiffeaux fanguins ,
ou ce qui s'y en étoit formé d'une matiere
morbifique , immuable , & qui n'a pû être
corrigé & adouci , eft chaffé comme nuifible
hors du corps , ou par les felles , ou par
les urines , ou par la tranſpiration , ou par
la falive , ou par d'autres voies : ou bien
ce qu'il y a dans la matiere fébrile qui n'a
pû être corrigé , ayant été délayé dans la
térofité , eft tranfporté dans les vaiffeaux
lymphatiques , ou dans d'autres fécrétoires,
comme hors des voies de la circulation ,
refter pour pourtant comme enchaffé dans
quelque partie du corps ; & c'eft par- là
que les puiffances fufdites emportent la
fiévre , lorfqu'elle eft caufée par une matiere
fébrile qui épaiffit le fang : c'eſt parlà
auffi qu'on voit plus clair dans la théorie
des crifes .
Mais fi l'on confidére la matiere fébrile ,
non comme propre à épaiffir le fang , mais
feulement comme capable de le raréfier :
il y a plus , fi la fiévre ne dépend d'aucune
matiere morbifique , ce fera plutôt l'effort
d'une nature meurtriere que d'une nature
bienfaictrice , puifque tous les mouvemens
fébriles mentionnés tendent uniquement
à la deftruction de tout le corps , & que
Bij
qu
contraire l'action . Car enfin on obfe
que plus l'action des folides & des flui
augmente , plus les forces des ftimulan
des corpufcules , capables de raréfier
fang , augmente auffi , ou du moins
corps eft plus difpofé par-là à fouffrir
vantage de la part de ces caufes. En e
fi la fiévre dépend de la piquûre d'un t
don , d'un nerf ou d'une aponevrofe
elle eft caufée par la douleur aigue d
panaris , ou par une forte & douloure
ligature , à quoi fervira l'effort fébril
Ne tendra-t'il pas uniquement à la d
truction du corps , comme l'expérience
fait voir ? Mais coupez à travers le t
don , ou verfez fur la piquûre de l'hu
chaude de therebentine , ou déliez la li
ture ; la fièvre s'appaifera .
COROLLAIRE,
Dans le premier cas , les mouvemens
briles fpontanés font quelquefois e
mêmes les auteurs de leur guérifon , m
le plus fouvent ils caufent une entiere d
truction , lorfqu'on les abandonne à e
mêmes. Ainfi ils ont ordinairement
foin que l'art vienne à leur fecours. D
le dernier cas , ils font toujours des deft
caule,
1. Car enfin onchle
des folides & deskt
es forces desfinal
capables de rati
ufli , ou du moins
polé par-là à fou
de ces caules, Ent
I de la piquûred'ur
u d'une aponevrol
r la douleuraigu
ne forte & dolor
ervira
l'effort
febr
uniquement
ils
comme
l'expérien
pupez
à travers
le
ar la piquûre
del
tine, ou déliezl
paifera
.
CLAIRE
as , les
mouvemens
ont
quelquefois
de leur
guérilon
,m aufent
une
entiere
d
les
abandonne
ont
ordinairement
b
à leur
fecours
. Das
at toujours
des
del
trement que par la force de la fiévre.
Du Diagnoftic de la fiévre.
On connoît la fiévre par la fréquence
du poulx , accompagnée d'une léfion quelconque
des fonctions ; & il n'importe pas
qu'il y ait chaleur ou froid , qu'il y ait
mal à la tête on non , qu'il s'y joigne
beaucoup ou peu de fymptômes , & quels
ils foient. Il fuffit qu'il ait paru des fymptômes
avec la fréquence du poulx.
Du Prognoftic de la fièvre .
*
La févre eft dangereufe de fa nature ,
car elle attaque de front le principe de la
vie , qui eft toujours régi par la circulation
du fang , puifque la fréquence des
contractions du coeur , & le paffage difficile
du fang par les plus petits vaiffeaux ,
font contraires à la circulation qui doit fe
faire tranquillement & librement pour
perpétuer la vie. Il y a pourtant des fiévres
plus dangereufes les unes que les autres
, comme on le dira ci-après ; & il y
en a de fi peu dangereufes , qu'on peut
dire en quelque forte , qu'elles ne le font
nullement. Quelquefois , mais par accident
, la fièvre guérit des grandes mala-
Bij
en la pouffant hors du corps ; mais c
guérifon eft toujours accompagnée de
ger. Comme ces maladies font quel
fois plus dangereufes que la fièvre
même , ou plus opiniâtres , ou plus d
ciles à guérir , c'eft pour cela que la fi
qui y furvient , eft regardée alors com
une maladie plus défirable , & que 1
que la premiere maladie eft terminée
te fiévre prend quelquefois le nom de
lutaire , & eft regardée comme l'auteu
la guérifon de cette maladie.
Du Traitement de la fiévre .
Les vaiffeaux fanguins étant trop ple
dans la fiévre , comme on l'a vu ci- defl
ou pour mieux dire , les fluides d'un c
étant alors retenus en une quantité
grande qu'à l'ordinaire dans tous les
naux fanguins , parce qu'ils ne font
reçûs librement dans les vaiffeaux lymp
tiques & dans les tuyaux fecrétoires
d'autre part le coeur & les vaiffeaux f
guins peinant beaucoup , & donnan
craindre que les plus petits vaiffeaux ne
rompent, ou que le fang ne s'y arrête to
à fait , & qu'il ne s'enfuive une inflam
tion , qui eft fi ordinaire dans les fiévres,
mordings
hors du corps ; mass
ours accompagné d
s maladies font qu
cules la fièvres
que
opiniâtres , ou plast
It cela que ht
pour
ft regardée alorsco
s délable , & ques
maladie eft terminé
elquefois le nomd
ardée comme l'as
e maladie.
ment de la fièvre.
guins étant trops
ame on l'a vu ci-d
e , les Auides dur
= en une quanti
maire dans tousle
ce qu'ils ne font
s les vailleauxlym
tuyaux fecrétaires,
& les vailfeant
coup, & donnanti
s petitsvailleauxnek
angne s'y arrêtetou
enfuiveuneinflamm
ire dans lesfièvres
qu
aborde moins de chyle aux vaiffeaux fanguins
, & qu'en même tems un chyle plus
Auide foit fourni au fang déja épaifli par
la matiere fébrile , & qui par conféquent
a beſoin d'être délayé. Il y a plus. Comme
dans la fièvre les humeurs digeftives
font dépravées , que les organes de la chylification
font affoiblis , & que les digeftions
fe font d'autant plus mal que le plus
fouvent il fe trouve auparavant un amas
d'ordures dans les premieres voies , c'eſt
par
par toutes ces raifons qu'il faut interdire
les alimens folides , afin qu'il ne s'engendre
pas une nouvelle matiere fébrile dans
les premieres voies , ou que celle qui y
étoit déja ne s'accroiffe pas. Il réfulte de
tout cela , qu'il ne faut nourrir les fébricitans
qu'avec des bouillons , & qu'il ne
faut en même tems leur donner pour boiffon
que de l'eau feule , ou quelque ptifane
délayante , & le plus fouvent rafraîchif
fante.
Mais, comme il y a du péril à temporiſer,
& que fi on ne délivroit pas promptement
les vaiffeaux fanguins de la maffe des
fluides furabondans qui les furchargent
& les gonflent outre mefure , ils fuccomberoient
, principalement ceux qui font
B iiij
plus , comme nous n'avons pas pour o
cer effet , de fecours plus efficace &
prompt que la faignée , c'eft pour
qu'on y a fi communément re
dans le commencement de la mala
& qu'on la réitére ordinairement pluf
fois.niaga
On fera même obferver à ce fujet ,
cenx qui ont la fiévre , quoique ali
comme dépourvûs de forces , fuppor
plus aifément un plus grand nombre de
gnées que ceux qui n'ont pas la fié
& qui ont plus de force , & que ceu
par des faignées réitérées tombent dan
beaucoup plus grand abbattement de fo
que les fébricitans , & cela parce que 1
vaiffeaux fanguins ont été trop défemp
& qu'ils font devenus flafques & éner
au lieu que dans les fébricitans les v
feaux fanguins étant trop pleins , leurs
ces fe relévent par les faignées réitér
On obfervera auffi qu'il faut s'abfteni
la faignée dans le froid de la fiévre , au
ment le malade tombe en pamoifon
en fyncope , ou du moins il s'en tro
fort affoibli ; ce qui prouve affûrém
que les forces du coeur & des vaiffe
fanguins font diminuées dans le tems
s
neltes dans les vilcet
ousn'avons paspor
cours plus efficaces
faignée , c'eft p
i communément :
encement de la m
re ordinairement
, рам que
poulx n'eft pas oppofée à fa foibleffe..
Pareillement , tant par les mêmes raifons
, qu'à cauſe des évenemens funeſtes ,
ou du moins très- dangereux , qui s'en enfuivroient
, il ne faut point faigher ceux
qu'une fiévre lente confume , dans la vûe
de diminuer cette fiévre , & fi l'on faigne,
il faut que la néceflité y oblige , foit à caul
fe du danger éminent que fait courir quelque
nouveau fymptôme , foit à caufe d'u
ne maladie qui fe complique avec la fiévre
lente , & qui exige la faignée : ayant
toutefois attention à l'état du malade "
& obfervant de ne répandre que fort peu
de fang. Car de cette faignée s'enfuit toujours
l'abbattement des forces , & le malade
en devient plus languiffant.
e obferver
à cefije
a hévre , quoique
ùs de forces , f
plusgrand nomb
qui n'ont pasher
de force , & queco
éitérées
tombenter
ndabbattement
de
;, & cela parce que
ont été trop dele
nus Aalques
&
les febricitans
les
t troppleins, leer's
r les faignées
re
qu'il fauts'ablerd
oid de la fièvre, aut
ombe en
pamoilonc
1 moins ils'entro
affureme
prouve
allur
coeur & desvaille
nuées dansle tems
ui
On pratiquera la faignée , principalement
dans le fort de la fièvre, c'eſt- à- dire,
lorfque le corps eft fort chaud , & que les
fymptômes font à deurplus haut point , &
furtout dans le redoublement , on lorfqu'il
s'y joint quelque fymptôme qui annonce
une inflammation , & cela fans être
arrêté , même par une fueur fymptomatique
qui coule quelquefois abondamment
& qui impofe quelquefois aux timides &
B. v
au grand prejudice du malade .
Mais , comme les fiévres qui fe préf
tent le plus fouvent en pratique , tir
leur origine d'un amas de mauvais 1
dans les premieres voies , & des impu
tés qu'ils forment dans la maffe du far
& que c'eft- là ce qui les entretien
dès qu'une fois par la faignée , la diet
la boiffon abondante , aqueufe , ou mê
rafraîchiffante , l'ardeur de la fiévre a
un peu relâché , on purgera fans retar
ment le malade par en haut ou par en b
felon que le cas l'exigera , & on réitér
enfuite de tems en tems les purgati
cela plus ou moins felon la néceffité , a
de chaffer dehors la matiere fébrile d
furabonde , & qui ne peut être corrig
Nous avertirons même à cette occafio
qu'il ne faut nullement attendre la co
tion de la matiere fébrile , c'est- à- dir
qu'il ne faut pas attendre que la natur
ou la fiévre elle-même , ait attenué &
finé cette matiere , comme les ancie
avoient coûtume de faire . Car l'obfer
tion nous a appris , que cela fe faifoit or
nairement en pure perte pour le malad
en forte qu'il en résulte de là des inflar
mations mortelles dans les vifcéres , ou
>
"
res , qui traînent à leur fuite , ou une langueur
mortelle ou une convalescence
douteufe , difficile & laborieuſe . Il arrive
de là , qu'en purgeant dès le commencement
de la maladie , on intervertit à la
vérité , mais pour l'avantage du malade
la marche de la matiere morbifique , &
qu'on n'obferve pas , comme les anciens ,
des jours critiques , ni des crifes fréquentes
, comme on l'obſervoit autrefois , car
nous fçavons par une expérience certaine ,
que dans les fiévres aigues il ne faut pas
fe repofer entierement fur la nature , &
qu'il faut même au commencement mettre
en oeuvre tous les fecours de l'Art , fi
on veut garantir plufieurs malades de la
mort ; & c'eft ici furtout que doit avoir
lieu ce proverbe : Principiis obfta , serà
medecina paratur.
ce du malade.
les fièvres qui fepr
vent en pratique ,
namas de mauvais
s voies , & des im
t dans la mailedar
e qui les entretie
ar la faignée , la de
nte , aqueule , oun
rdeur de la fièvres
in purgerafansre
r en haut oupart
exigera , & on re
en tems les purg
felon la néceflite,
la matiere febrile
nepeut êtreco
ême à cetteocca
ment attendreha
febrile , c'est-à-d
rendre quela
Eme , aitattenué&
Datore
, comme
les
anciens
e faire
. Car
l'oblern
ue
cela
fefaifoito
perte
pour
lemalad ulte
de
la des
infam
ans
les
vifceres
, on,
Certainement > outre l'expérience , la
raiſon veut qu'on affoibliffe toujours , même
dès le commencement , la caufe de la
fiévre , de peur que dans cette vaine attente
du fecours de la nature , nous ne
voyions le malade enlevé par la fiévre à la
honte de l'Art.
Il est bien vrai , que par des purgatifs
adminiftrés dês le commencement de la
B vj
des matieres très- fluides , de forte que
fang n'eft pas délivré de . ce qu'il y
plus épais dans la matiere fébrile , &
par conféquent la maladie n'eft pas
montée tout-à- coup , qu'elle va fon to
& parcourt tous les tems : cependant i
certain que fes efforts en font un peu
battus , car on obferve , que fi dès le c
mencement les purgatifs ont été omis
malades courent un grand danger , &
la plupart fuccombent en dépit de l'
quoique appliqué enfuite à propos.
Mais outre la diette , la faignée &
médecines , qu'on regarde comme les
médes généraux des fébricitans ; il
encore fecourir ces malades par de
quens rafraîchiffans & délayans , pri
palement lorfqu'ils font tourmentés
deur ou d'acrimonie. Ainfi , on leur
boire de la ptifane émulfionnée , de l
de poulet , de la ptifane de ris , d'org
d'autres femblables , quelquefois mê
mais moins fouvent fous notre climat
l'eau nitreufe : dans cette même vûe ,
preferirons auffi des acides , furtout
qu'il y a une grande ardeur , comm
fyrop de limons , de grénades , l'efpr
fouffre dans de l'eau , ou dans ou que
ptifane rafraîchiffante jufqu'à une ag
laides , de forte qu
vré de ce qu'il ya
matiere fébrile, &:
maladie n'eft past
P , qu'elle vafoa
stems : cependan
orts en font unpear
erve , quefidèsle
gatifs ont étéon
grand danger,
bent en dépit de
enfuite à propos
Hiette , la faignet &
regarde commels
es febricitans
s malades
par des
s & délayans
,p
font
tourmentes
ie. Ainfi
, onlear
émulfionnée
, de
5 ,
&
tifane
deris , dog
quelquefois
mene fous
notre
climat
,d s cette
même
vie, noe
es acides
, furtout
nde
ardeur.comme
de grenades
, l'efrid
au , ou
dans
quelqu
nte
julqu'à
une
agr
chilia > quelquerois adoucшians cans
lefquels on a coûtume de délayer , ou ics.
firops acides mentionnés , ou le firop de
nymphæa , ou des émulfions avec les
mêmes firops. Et comme les fébricitans
font fouvent tourmentés de douleurs ,
d'inquiétudes , d'infomnies , c'eft pour cela
qu'on leur ordonne fouvent des narcotiques
, tels que le laudanuní“ , le firop de
pavot blanc , ou d'autres opiates qu'on
joint fouvent aux émulfions , ou aux juleps.
เ
Enfin , pour tenir le ventre libre , ou
même quelquefois pour tempérer & hu
mecter les entrailles , on fait un grand
ufage des lavemens plus ou moins laxatifs,
ou fimplement émolliens , ou rafraîchiffans.
Il y a encore divers autres fecours qu'on
employe felon l'occafion , mais qu'on ne
rapportera que dans l'Hiftoire particuliere
des fiévres . Parmi ces fecours il en eft de
fpécifiques en quelque forte , qui par cette
raiſon ont été nommés fébrifuges , entre
lefquels l'écorce du Perou tient le premier
rang , dont nous fpécifierons auffi l'ufage
en particulier , n'ayant eu deffein dans ce
chapitre que de donner feulement des re
marques générales fur les fièvres.
MENAL QUE.
ELEGIE.
MEnalque , l'autre jour , dans un lieu foli
Se plaignoit des rigueurs d'une ingrate berge
Rêveur , trifte, inquiet, les yeux baignés de ple
Il exprimoit ainfi fes mortelles douleurs.
Quoi ! j'aime encor Iris , tandis que l'in
maine
Se rit de mon tourment , prend plaifir à ma pei
Mon coeur des mêmes feux fe fent toujours ép
Et l'ingratte pour moi n'aura que des mépris ?
Pourquoi , cruel Amour , lui donner tant de ch
mes ,
Si toujours infenfible à mes vives allarmes ,
Elle ne devoit point fe rendre à mes foupirse
Hélas ! aucun efpoir ne flatte mes defirs.
Déja , depuis quatre ans , pour elle je foupire ;
Daigna- t'elle jamais foulager mon martyre
Ah ! j'avois trop prévû ce cruel traitement.
Auffi trois ans entiers je cachai mon tourment :
Ne pouvant me flatter, de l'efpoir de lui plaire ,
Je me croyois heureux de l'aimer , & me taire.
Mais que dis je Eh ! comment lui cacher m
ardeur a
ALQUE
LEGIE.
re jour , dans unlieul
eurs d'une ingrate beg
et , les yeux baignés dep
mortelles
douleurs,
or Iris , tandis que
nt , prendplaifir àmape
= feux le lent toujours
n'aura quedes mépris
ur, lui donnertantde
mes vivesallarmes,
rendre
mes foupirs?
flatte mesdefirs.
us , pour elleje foupite;
alager mon martyre!
ce crueltraitement
.
cachai
mon tourment
;
e l'efpoir
de lui plaire,
de l'aimer
, &metaite;
Comment
lui cacher
mo
Quand on ice ich suci ucla plus vive ac
C'eſt en vain qu'on voudroit la cacher dans fon
ame.
Je feignis cependant ; pour déguiſer mes feux.
A Climéne , à Philis j'adreffai quelques voeux :
A leurs foibles attraits je parus rendre hommage ,
Lorfqu'Iris poffédoit mon amour fans partage.
Le malheureux fuccès qu'avoient eu mes rivaux ,
Me faifoit dans mon coeur renfermer tous mes
maux.
Inutiles efforts ! trop dure violence !
Je le rompis enfin , ce timide filence :
Je fuivis de mon coeur les tendres mouvemens
Et fans plus retenir fes vifs épanchemens ,
Je fus aux pieds d'Iris , plein d'une ardeur fidelle ,
Lui jurer , en tremblant , une flamme immortelle.
Mes regards , mes tranſports , mon trouble & mes
foupirs ,
Mieux que ma foible voix , exprimoient mes
defirs.
Eh ! que n'ai-je toujours aimé dans le filence ,
Puifqu'on n'a pour mes foins que de l'indifference
?
Mes voeux eurent long- tems un fuccès incertain ;
Pour un fincere amant trop rigoureux deſtin !
Que je fouffris de maux dans cette incertitude !
Les dernieres rigueurs n'offrent rien de plus rude.
K
ment ;
Mais la crainte bientôt redoubloit mon tourn
Pour éclaircir enfin mes cruelles allarmes
Auprès d'Iris encor je fis parler mes larmes ;
Je redoublai mes foins afin de pénétrer
Quel fuccès pour mes voeux je devois efperer
Je ne fas pas long- tems dans cette inquiétud
Mais que ne fuis -je en cor dans mon incertitu
Otrop funefte arrêt qui déchire mon coeur !
Que ne puis -je à jamais oublier ta rigueur !
» Envain , me dit Iris , Menalque , tu foupire
Je ne puis confentir à ce que tu defires :
Je connois ta conftance & ta fidélité , DO
Je te plains ; mais hélas ! j'aime ma liberté
Je veux bien l'avouer , Menalque , ajouta t
5. Peut être ma réponfe eft un peu trop cruell
Et tu mériterois un autre traitement ; 134
>> Mais mon coeur fe refufe à tout engagemen
A ce cruel arrêt je quittai l'inhumaine
Et fus loin de les yeux faire éclater ma peine.
Enflammé de dépit , en proye au défefpoir ,
Je jurai mille fois de ne plus la revoir.
Mais que peut le dépit dans un amant fidéle !
Mon coeur au même inftant foupiroit après ell
Vain dépit vains projets ! malgré tous fes
pris , eht
Iris me vit bientôt plus tendre & plus foumis.
t ;
entôt redoubloit mon tour
aan mes cruelles alarms
Or je fis parler mes larme
Coins afin de pénétrer
nes voeux je devois efper
tems dans cette inqu
encor dans mon inc
qui déchire mon cz !
mais oublier ta rigueur!
ris , Menalque
, tulog
tir à ce que tu defires:
ſtance & ta fidélité ,
hélas !j'aime mali
uer , Menalque, aju
nfe eft un peu trop cr
autre traitement;
refufe à tout engagents
ittai l'inhumaine,
faire éclater mapene
proye au défelpoit,
e plus la revoir.
fidele t dans un amanti
nftant foupiroitaprès elle
jets ! malgrétous lesm
tendre
&plus foumis,
Je condamnai mes voeux : je blâinai mon audace ,
Et fans jamais prétendre à les moindres faveurs ,
Je promis de l'aimer jufques dans les rigueurs."
Ainfi fans exiger aucune récompenfe ,
Je me pique toujours d'une ferme conftance .
Grands Dieux ! fut- il jamais d'amant plus géné
reux ?
En fut- il de plus tendre , & de plus malheureux ?
Toi , qui fais mes foucis , trop aimable inhumaine
,
Prends pitié de mes maux : ah ! foulage ma peine.
Tu connois mon tourment , tu vois couler mes
pleurs ,
Sans te montrer fenfible à mes vives douleurs.
Eh ! pourquoi me traiter avec tant d'injuſtice ?
Ta fierté doit paroître un effet de caprice.
N'as-tu pas avoué mes fincéres voeux
que
Pouvoient bien mériter un deftin plus heureux ?
Qui peut donc t'empêcher de couronner ma
flamme ?
Affûre mon bonheur : rends le calme à mon ame.
Ne crains point les liens d'un tendre engagement ,
Aime , Iris , à ton tour , aime un fidéle amant.
Pourquoi contre l'amour voudrois- tu te défendre
A fes charmans attraits il eft doux de fe rendre .
L'amour offre aux amans des plaifirs infinis ,
nes ,
Que de charmes fecrets adouciffent fes pei
Si ton coeur de fes feux eft jamais pénétré ,
Tu verras , belle Iris , que je n'ai rien outr
ENVOI de l'Elegie précédente
à Mlle ***
***.
DAigne , Iris , agréer ces vers de m
fette :
Puiffent leurs tendres fons te paroître toucha
Favorife l'amant , excufe le Poëte ;
Ton nom fera toujours le fujet de mes chan
Par M. F... F..
De Perpignan , le 4 Octobre 1749.
ગાં
:
chagrins dans fes ainaois
ecrets adouciffent fes pe
feux eft jamais pénétré ,
ris , que je n'ai rienoutre,
de l'Elegie précédem
1lle
******.
, agréer ces vers de m
resfons te paroître wate
excufe le Poëte;
ours le fujer de meschats
Par M. F...E
4 Octobre 1749.
S
REFLEXIONS
.
Sur le Bel- Efprit.
Multa fine fenfu dicta , ut expleatur circuitus :
curamus ut numerus conftet , non curamus ut fenfus.
E bel- efprit , dit un Ecrivain judi-
Leicus ,prefume trop de les forces ; il
:
s'imagine que celles des autres ne font que
foibleffe s'il fe borne , c'eft qu'on ne
fçauroit , felon lui , aller plus loin : s'il fe
trompe en quelque chofe , c'eft que tout
le monde s'y feroit trompé , comme lui :
prenant la force & l'étendue de l'imagination
, pour la force & l'étendue de l'efprit
, il donne tout à l'opinion qui le féduit
& qui l'égare ; c'eft le rocher contre
lequel il fe brife. Ecueil célébre par une
infinité de naufrages.
Le bel-efprit eft bon pour la montre
& pour la parade , mais le bon fens eft
bon par tout ; fon ufage eft toujours utile
& honorable..
Le bel- efprit voltige d'une matiere à
l'autre , fans s'arrêter fur aucune . Il cherche
moins à approfondir un fujet & à
inftruire , qu'à briller & à plaire ; comme
l'évidence eft rarement l'objet de fes recane
fur les vérités les plus certaines
à foutenir aujourd'hui la propofition
réfuta hier avec le plus de force.
Il eft rare auffi qu'un bel - efprit fo
lidement vertueux , parce qu'il pren
vent, les apparences de la vertu p
vertu même , & qu'il préfere ordi
ment fon penchant à fon devoir. Une
de fortune le féduit ; il néglige ce
pofféde , pour courir après ce qu'il e
Le fentiment d'un bonheur préfe
perd dans les chiméres de l'avenir ; 1
des plaifirs que le monde étale à fes y
lui en fait méconnoître le néant , lu
méprifer les folides faveurs que la n
lui donne , & les bienfaits que la 1
gion lui promet.
Les perfonnes de bon fens font écla
dans leurs projets , conftans dans leur
folutions , fermes dans leurs exemp
parce qu'ils n'en forment point de
vaftes & d'illegitimes ; ils prennent
jours la route la plus fire pour aller
but , bien informés des divers fentiers
y conduifent , & d'autant plus ret
dans leur choix ,
Comme les ouvrages de l'Art font d
tant plus parfaits qu'ils imitent le m
1.
verités les plus certe
jourd'hui la propout
vec le plus de force
i qu'un bel et
aux , parce qu'ils
arences de la vera
& qu'il préfere at
chant à fon devoir.U
féduit ; il négligea
courir après ce qui
d'un bonheur p
himéres de l'aveni
le monde étaleals
connoître
le nét,
lides faveurs quel
les bienfaits
que
que
la
de bon fens font
s, conftans
dansla
nes dans
leurs
exenci
n forment
point
de
times
; ils prennent = plus
fite
pour
allera
reter
ésdes divers
fentien
& d'autant
plus
rages
de l'Artloade
squ'ils
imitent
lem
WALLJUUL
qu'il eft plus naturel , plus aifé , & qu'il
doit moins aux ornemens de l'Art,
Mais la beauté du naturel n'exclut pas
les graces ; fans elles l'efprit eft comme
de l'or mêlé avec de la terre , qui fe dérobe
à notre vûe & nous en cache l'éclat.
11 eft bien permis de cueillir des fleurs ,
mais il ne faut pas les chercher bien loin ,
on eft heureux de les trouver fur la route.
par
Je pense à cet égard comme l'illuſtre
Mengin , Evêque de Bazas ; fes paroles
font trop belles pour ne pas les citer ici ;
le grand art de perfuader fera toujours
celui de plaire , & l'on ne plaira jamais
avec la raifon toute feule , & dénuée d'ornemens
; il faut préfenter le vrai fous l'image
du beau , & pour entraîner l'efprit
la force des il faut commenpreuves
,
cer à gagner le coeur par les graces & par
les charmes du difcours. La féduction eft
bien permife , quand elle conduit à la
vérité. La pareffe & l'indolence , ajoutet'il
, négligent les meilleures raifons
quand elles font exposées trop nuement &
d'une maniere groffiere ; elles reffemblent
à ces armes antiques que leur péfanteur a
fait abandonner , & dont on ne peut plus
fe fervir fans en ôter la rouille , & fans les
?
1
Mais ces armes, pour être bonnes ,
vent pas être d'or ou trop délica
n'eft pas avec de telles armes que
thenes combattoit Philippe , & que.
fit trembler Marc Antoine , & terra
tilina.
Il en eft de l'efprit comme de ces
ges matériels qu'on rend foibles &
les pour les vouloir trop travaille
derniers coups de cifean, dit quelqu'u
quelquefois chez les Sculpteurs ceux
tent tout l'ouvrage : l'expérience ne no
met pas de douter , que bien des gens
gâtét leur efprit par trop de rafinement .
Si le fard , & les ornemens exce
trop recherchés font un défaut ch
Orateurs profanes , ce défaut eft bie
grand chez les Prédicateurs Chrétie
vérités qu'ils annoncent , font trop
mes , pour avoir befoin de broderies
fard ; elles font trop terribles pou
embellies par des fleurs & des co
étrangeres.
Rien n'eft bien , dit le célébre Fe
que ce qui eft utile & néceffaire : to
nement , qui n'eft qu'ornement ,
trop : tant d'éclairs m'éblouiffent : je
che une lumiere douce qui foulage
foibles yeux.
être bonne
armes, pour
dear
tre d'or ou trop
e de telles armesq
atroit
Philippe
,& quit
Marc Antoine
, & teti
e l'efprit
comme
de cs! 5 qu'on
tend
foibles
vouloir
trop
travaille
ce fujet. La diction des Prédicateurs doit
être comme leur vie , modefte , chafte &
fimple . Leurs termes peuvent être choifis ,
mais ils ne doivent pas être trop recherchés
il faut qu'il paroiffe qu'ils ont plus
de foin de la bienſéance & de la dignité
de leur miniftére , que de leur propre réputation.
Ils doivent moins avoir pour
but de flatter l'oreille & de plaire à l'ef-
•
decifean, dit quelqu
prit
, que
de le convaincre
& de toucher le coeur
. Ils doivent
inſpirer
la crainte
,
rez les Sculpteurs
cut!
plutôt
que le plaifir
; arracher
les paffions
,
rage:l'expérience
mem
& non pas les entretenir
par cette
molleffe
inter, que biendesgens
de difcours
.
1partropderafine
& les ornemens
exc
és font un défautche
anes, ce défaut
efter
Prédicateurs
Chrétien
annoncent
,fonttrop
r befoin
de broderie
trop terribles
po
des fleurs
& des coc
en, dit lecélébreF
tile& néceffaire
:tout
'eft
qu'ornement
,el irs
m'éblouiffent
:jed e douce
qui
foulage
Je cite ici volontiers Fenelon & Flechier,
tous les deux Orateurs très - habiles & trèscélébres
, & qui malgré leurs fages préceptes
ont peut- être trop donné aux ornemens
, leurs ouvrages étant pleins de figures
& d'images ; mais il eft plus facile de
donner des leçons que de les fuivre , &
ces Meffieurs avoient tant d'efprit , qu'ils
ne pouvoient s'empêcher de le prodiguer ,
même en le diftribuant avec économie.
Le trop d'efprit n'éclaire pas ,
éblouit; trop de fubtilité s'évapore , & ne
laiffe aucune prife ; trop de fineffe nous
échape ; ce qui exige tant d'attention
mais il
apperçus. On a remarqué avant
qu'on ne trouve ordinairement d
Livre qu'autant d'efprit qu'on en
même , & comme les génies méd
font le plus grand nombre , il fau
leur plaire & obtenir leur fuffrag
mettre à leur portée & s'abaiffer
eux.
Le trop d'efprit eft par- là un obf
cette réputation qu'on recherche av
preffement , il ne l'eft pas moins à
tune ; la route du bel- efprit , loin d
en approcher , nous en éloigne. C
Buffi Rabutin , Saint Evremond , er
une preuve. Le bel - efprit ne condui
res plus aux dignités qu'aux riche
excite la jaloufie de nos Supérieu
l'envie de nos égaux . Il eft plus fa
bel-efprit de faire délicatement un M
gal , que de manier les affaires ave
térité ; il lui eft plus agréable d'écou
leçons des Mufes , que de dicter les d
de Thémis.
Curiale a de l'efprit , mais il eft fi
de fes opinions qu'il ne croit per
auffi habile que lui ; cela le rend opi
& contrariant. Il foutient l'erreur
autant de force que la vérité. Il
om
On a remarqué av
ouve ordinairement
tant d'efpritqu'on
comme les génies
grand nombre,iliz
& obtenir
leur fuff
rportée
& s'abai
a
prit eft par- là un
on qu'on
rechercher
al ne l'eftpas moin
edu bel-efprit
, la
, nous
en éloigne
, Saint
Evremead
,
e bel efprit
ne cons
dignités
qu'aux
riche
fie de nos Superie
égaux
. Il eftplast
ire délicatement
un
anier
les affaires
a
plus
agréable
d'e
es, quededicter
les
l'efprit
, mais
ileft e s qu'il
ne
croit
peli lui
, cela
le rend
opini Il
foutient
l'erreur
que
la
vérité
Il
ama
pre
l'envie forme un nuage autour de lui , &
l'empêche de voir les bonnes qualités de
fes rivaux . Il décide hardiment que tel
Ecrivain manque de goût & de jugement,
parce qu'il n'a lui-même pas affez de goût
& de jugement , pour examiner & pour
craindre de prononcer. Curiale eft cenfeurs
& méchant , parce qu'il affecte d'avoir de
l'efprit , fans penfer que rien n'eft plus aifé
que de montrer de l'efprit , quand on
veut être méchant , mais que rien n'eft plus
dangereux que de le paroître .
Genève , 7. B. T.
EPITRE
A M. de P.
DEs objets que l'on voit ici *
Tu me demandes la peinture ;
Et tu veux que je rime`en i ,
En y
Il faut qu'à
la même
meſure
Chaque
vers foit affujetti
:
mélant la rime en ure ;
Ho ! c'eft me mettre à la torture ;
* Les environs de Genéve,
11. Vol. C
te polture ;
Le génie eft trop étreffi ,
Quand on lui fait fa tablaturer
N'adreffe-donc point au Mercure
La fimple ébauche que voici.
Comment te tracer la figure
De ces monts , dont la contexture
Ne fe découvre qu'à demi ?
Le Ciel leur fert de couverture ;
A peine une trifte maſure
Nous offre - t'elle un foible abri.
Là ,femble expirer la nature ;
Leur fommet de neige blanchi
Eft le féjour de la froidure ,
Et fe perd dans la nue obfcure.
D'affreux torrens par leur murmure
Font peur au voyageur tranfi ,
Et s'engoufrent dans l'enfonçure..
Quelle charmante bigarure
Montrent les côteaux que voici ?
Sur un lit de fleurs , de verdure ,
Cette eau ferpente à l'aventure :
Mille troupeaux fur la bordure
Trouvent , fe jouant à l'envi ,
Une agréable nourriture.
polture ;
币,
blaturer
au Mercure
e voici.
la figure
a contexture
demi ?
Couverture
;
fure
foible abri
nature
;
blanchi
pidure
,
e obfcure
:
r leur murmure
eurtranfi
,
l'enfonçure
.
bigarure
x quevoici
?
de verdure
,
l'aventure
:
fabordure
àl'envi ,
ture.
De pampres , de feftons rempli !
Par tout il offre la
parure , 5
Dont Bacchus l'avoit embelli ,
Et les graces de la culture.
Habitans de ce lieu chéri !
Que jamais la difcorde impure
Ne trouble votre geniture :
Que jamais fa noire impofture .
Ne vous foumette à ſa merci.
Regardez comme un ennemi
Le luxe , la fraude & l'ufure :
Banniffez l'infâme parjure.
Ah ! tant que vous vivrez ainſi ,
Vous conferverez fans fouci ,
La prospérité la plus fûre.
Là coule un lac dont l'onde pure
Aux poiffons fournit la pâture :
Tantôt c'eſt un miroir uni ,
Et tantôt un affreux murmure
Fait trembler le plus enhardi ,
Et lui fait voir la fépulture.
Là cent bâteaux & leur armure
D'un gros vent éprouvent l'injure
Ou fuivent lentement l'allure.
Cij
Et d'une flotte en racourci of 150cm
Ils nous retracent la peinture,
Mais je découvre la tournure
De Cloris , dont la chevelure
Du Zéphir eft à la merci.a
Des fleurs compofent fa coëffure , elati
Et l'Amour , d'un ait attendri ,
olduc
Depofe à fes pieds fon armure,
Les graces font la fourniture
Des beautés dont il eft épris :
Il vole à Venus fa ceinture ,
Et joyeux de cette capture , ponit sah
Il en fait préfent à Cloris , vivo sp
Pour un baifer qu'il a furpris , as
Er le fripon , d'un fier fouris , dig at botto
Contre fa mere fait gageure
Qu'il gagne beaucoup à ce prix .
Lors même qu'elle eft fans parure o chorog
Qui la voit , l'aime fans méfure 10
Tout charme , jufqu'à fa chauffure
Qu'on ne voit pourtant qu'à demi , Tolera
Du Cavalier le plus tranff lovel
Ses appas chaffent la froidure , x
Et l'ame même la plus durevoob soov 2018
Admire fon port , fa figure, nametal sasvi
racourci
la peinture.
-e la touruure
chevelure
merci.
fa coëffure ,
it attendri ,
fon armure,
fourniture
'est épris :
einture ,.
apture,
Cloris ,:
a furpris ,
er fouris,
ageure
p à ce prix.
fans parure,
ns méfure:
à la chauffure,
nt qu'à demi
ank
Froidure,
dure
gure,
Si , devenant don favori ,
Dans ce bofquet d'amour chéri ,
J'ofois lui faire l'ouverture
Des tourmens que mon coeur endure ,
Et de fa mortelle bleffure !
Dans une telle conjoncture ,
De vifs tranfports le coeur faifi
Se laiffe guider fans murmure
Au doux penchant de la nature.
De la tendreffe la plus pure...
Mais déja, mon efprit ravi
Goûte trop cette conjecture .
Un regard touchant adouci
De cette aimable créature >
Mérite bien un grand merci .
J'aimerois mieux , je te le jure ,
Le billet le plus racourci ,
Od je lirois fa fignature ,
Que les Epitres de Voiture ,
Ou que les Lettres de Buffi ,
Dont on nous vante la lecture .
Mais , pourquoi t'écrire ceci
Irai- je , diſciple étourdi ,
D'Anacreon ou d'Epicure ,
Sur l'amour faire une brochure ?
Pardonne , ami , je t'en conjure ,
C iij
Que je crains qu'on ne me cenfure ,
Cher D. P. de t'écrire ainfi !
Un railleur d'un ton radouci
Peut me faire quelque piquûre ,
Et je redoute fa morfure.
Mais un mot de ton écriture ,
Venant de chez toi jufqu'ici ,
Contre tous ces traits me raffûre.
Je l'aimerois mieux , je te jure ,.
Qu'un beau portrait en miniature ,
Où les charmes d'Alcimadure
Seroient tracés en racourci.
Mais fans te mettre à la torture
Tu peux bien avouer auffi ,
Que tu troquerois tout ceci
Contre un noeud de fa chevelure.
A Graveline , près de Genève.
me cenfure ,
ainfi !
douci
piquûre ,
c.
criture ,
qu'ici ,
meraffure.
e te jure,
en miniature,
imadure
Courci.
la torture ,
auffi ,
ut ceci
a chevelure.
ne, près
deGenér
SYENESENAMIN MM SVE SVE SVESE SYC SVE SYC SYG
LETTRE.
Servant de réponse à celle de M. A. Z. E. 0.
fur deux fujets differens , par M. François
Carré.
J
E me rends à vos follicitations , Monfieur
; je vais vous communiquer mon
fentiment fur le Méphitis , & fur vos nouvelles
expériences. Ma reconnoiffance
doit toujours prévaloir fur toutes autres
confidérations.
Les Anciens , quelque éclairés qu'ils
fuffent , ne l'étoient que fur quelques parties
, & aveugles fur d'autres ; ceux qui
les copient fervilement, s'égarent avec eux,
& prouvent en même tems que leur jugement
n'eft que trop fuperficiel .
Vous fçavez que Méphitis n'eft qu'un
mot Grec , qui fignifie en François une
- odeur qui engage à fe boucher le nez . Cette
interprétation , Monfieur , n'eſt point analogue
à la vapeur qui s'éleve du fond d'un
puits , d'une grotte , d'un antre , &c. il
eft des differentes odeurs qui choquent
ou qui irritent défagréablement l'odorat
>
Ciiij
celle- ci l'eft également de celle des bit
des réfines , &c. donc l'application
mot , de même que celle de vapeurs
gnes , ne peut le faire judicieufemen
puits;pourquoi donc ceux qui fe pique
fçavoir , ont- ils recours à un mot (
Ignorent- ils qu'il y a affez
peu de
fonnes qui entendent cette Langue
feroit-il d'eux comme des Médecins
uns parlent un langage qu'ils fe re
propre , quoique la plupart ne l'enter
pas , & les autres écrivent leurs for
en caractéres magiques. Ceux qu
reçu une intelligence fupérieure do
éclairer les autres. Ce n'eft point le
truire que de jetter la confufion da
idées par une façon finguliere de s'o
mer & de procéder ; quand on parle
pour être entendu de tout le monde ;
affecte d'être obfcur , il y a ou de la
latanerie , ou de l'ignorance , ou de
gueil.
Le Méphitis d'Hieropolis , celui de
tre de Typhon , de la grotte du Chi
deux milles de Naples , tous autres a
cavernes , ou puits' , dont on ne peut
procher fans danger , ne varient qu
rente de celle du
lement de celledesbi
donc l'application
que celle de vapeurs
e faire judicieufime
donc ceux qui fep s recours
à un mot
'il y a affez
peud
endent
cette
Langu
comme
des Médeci
langage
qu'ils
fee
e la plupart
nel'ent es écrivent
leurs
fo
magiques
. Ceux
qu
gence
fupérieure
d es. Ce
n'eft
point
les
etter
la confufion
da
con
finguliere
des
der ; quand
onpar
detout
le monde
cur
, ily a oude lic
l'ignorance
, ou dele
la
Hieropolis
, celui
dele
de
la
grotte
du
Chien aples
, tous
autres
antes its
, dont
on
nepe
ger
, ne
varient
que
toute difference mife à part.
La grotte de Pouzzols a été nommée la
grotte du Chien , en voici la raiſon . Un
homme prend un chien , & le tient de
force à platte terre dans la grotte . Les va-
-peurs fulphureufes qui s'élevent perpétuellement
de cette terre étant afpirées
par le chien , embarraffent fa refpiration ,
par conféquent la gênent dans l'intervalle
de peu de minutes ; l'animal paroît être tombé
en fincope : en cet état on le jette dans
un lac à portée de la
& l'animal grotte ,
-revient fubitement de la mort à la vie.
Ce chien élevé de la platte terre eft porté
dans l'air libre qu'il afpire , & qui rend
le ton aux vaiffeaux ; or la refpiration, qui
étoit extrêmement gênée , devient plus libre
, & la fraîcheur de l'eau du lac dans
lequel on le jette , acheve le miracle que
l'air libre opéreroit feul.
Si l'homme, qui tient le chien contre la
platte terre , n'eft point incommodé de la
vapeur fulphureufe , c'eft parce qu'il eft à
demi courbé & qu'il tient fa tête élevée ;
d'ailleurs Ja vapeur étant parvenue audeffus
de la fuperficie de la terre , l'air libre
la dilate , fubtilife toutes les parties fulphureufes
, & les attenue tellement
Cy
tion .
Pour éclaircir ce que je viens d'
quer , il n'y a qu'à mettre le feu à u
lumette quatre doigts au- deffous du
le fouffre en s'enflammant vous frapp
bite ment. Si vous vous éloignez d'un
pied , la vapeur fera moins pénétran
moins vive ; mais fi au lieu d'une vo
mettież fix , l'effet feroit fans con
plus fubit ; une botte par exemple
roit vous terraffer fans vous tuer , p
toutefois que vous fuffiez dans l'air
fi au contraire vous étiez dans un lid
ferré où l'air eût peine à circuler
botte enflammée feroit capable de
étouffer , fi vous n'étiez prompteme
pofé à l'air libre .
C'est ainsi qu'on doit expliquer I
ferens effets des grottes , antres &
fouterrains connus. Si ces effets
rencient entr'eux ( la caufe étant la m
ce n'eft que parce que l'air eft plu
dans les uns que dans les autre
que les parties fulphureufes font
moins groffieres , ou plus ou moins
dantes.
P
Je paffe à nos puits , lorfqu'ils o
creufés pour la premiere fois , les ou
cir ce que jeviens de
qu'à mettre
lefeuis
doigts
au-deffous de
Aammant
vous frange
ous vous éloignezda
fera moins
pénét
ais fi au lieud'une
effet
feroit
fans com
e botte
par exemp
aller fans vous ruer,
vousfulliez
dansla
vous
étiez dansun
eût
peine
àcircul
ée feroit
capable
de
us n'étiez
prompe
e.
u'on
doit
explique
es grottes
, antres
&
effers
nus. Si ces
x (la caufe
étant
la
l'air
eftplus arce
que
que
dans
les
autres
fulphureufes
font
pl s, ou
plus
ou
moins
s puits
, lorfqu'ils premiere
fois
, les
our
པཟ གས་ q ས་ པ ས སཤས
Ja
deviennent pernicieux , c'eft parce qu'un
filet d'eau y conduit des terres pourries empreignées
de parties de fouffre groffieres ;
fi on laiffe accumuler ces matieres dans le
baffin du puits , l'eau deviendra à la longue
mauvaiſe , & communiquera quelque
maladie à ceux qui en boiront.
Si dans le fond de ce puits on fait
defcendre des ouvriers après en avoir
épuifé l'eau , il leur arrivera la même chofe
qu'au chien dans la grotte de Pouzzols ,
c'eft à-dire que les parties fulphureufes
groffieres , qui s'élevent du dépôt qui s'eſt
fait dans le baffin du puits , leur donnera
la mort , fi on ne les expofe promptement
à l'air libre.
Il faut donc obferver que ce dépôt a
reçu une impreffion de mouvement &
d'agitation, par l'eau qu'on a tirée du puits,
avant que d'y faire defcendre les ouvriers.
Quand le dépôt feroit en partie deffèché,
ce qui ne peut arriver au fond d'un puits ,
il n'en feroit pas moins pernicieux , dès
qu'on entreprendroit de l'ouvrir & de le
remuer.
C'est un phenoméne que je ne puis appercevoir
fans une efpéce de courroux ,
C vj
d'être les interprêtes privilégiés des
veilles de la nature ,' avoir recours aux
rations & aux procédés les plus fpéc
pour tâcher d'expliquer d'une ma
aufli confufe que diffufe & entort
comment il eft poffible que l'air puif
lever du fond d'un puits , où il eft
nairement concentré & fans une agi
fenfible . Le bon fens ne nous dit-i
que dans le fond d'un puits d'où l'a
leve plus ou moins rapidement , fu
qu'il eft agité furla fuperficie de la
cela vient de ce qu'il tire une partie
eaux , foit d'un ruiffeau , d'une ri
d'un marais , d'un étang , d'une n
d'un lac , d'un canal , ou d'un autre
beaucoup plus élevé que le baffin
puits , & que l'eau au moyen de la
plus ou moins roide , avec la péfante
liquide , comprime l'air qui s'éleve
embouchure ?
S'il étoit poffible qu'on réflechi
bien eft précieufe à l'Etat la confer
des Citoyens , on les préferveroit fo
de certains dangers aufquels la né
de gagner du pain à leurs enfans le
gent de s'expofer , & aufquels ils fu
bent quelquefois , ce qui eft l'occafi
la perte de toute leur famille , ç'
rprètes privilégies d
tare ,'avoir recours
procédés les plus f
d'expliquer d'une m
que diffufe & enton
poffible que l'air pa
d'un puits , où il es
entré & fans une ag
on fens ne nous
diti
nd d'un puits d'op
moins
rapidement
,
futla fuperficie
del
qu'il tire unepart
an ruiffenu
, d'une n
d'un étang , d'une n
canal , ou d'un a
élevé
le bafin
que
Feau
au moyen
de la
oide , avec la pélanter
ime l'air qui s'élever
Tible
qu'on
reflechi
fe à l'Etat
la conferva
on lespréferveron
lo
gers
aufquels
la ne
in à leurs
enfans
le
, & aufquels
ils fuccos
s , ce qui eftl'occafion
are leur
famille
, ta
pour l'Etat . Certaines
Villes ne pourroient-
elles pas avoir une ou plufieurs
machines
, telles que celles dont fe fervent
les plongeurs
en certains
cas , pour l'ufage
des ouvriers
qui travaillent
dans des puies où le danger fouvent
eft évident., comme dans certaines
foffes de lieux communs
,
afin qu'ils pûffent afpirer l'air libre ? Ne
devroit- on pas auffi obliger
les Propriétaires
de ces puits à les faire curer tous les deux ou trois ans , particulierement
ceux
fujets àfe
corrompre
?
Je paffe aux nouvelles expériences qui
vous occupent depuis quinze mois envi .
ron . Elles ont fervi à. vous diftraire &
à vous amufer , c'eft toute l'utilité que
vous en devez efperer ; il n'en réſultera
jamais aucun avantage pour le Public .
C'est ce que je vais tâcher de vous démontrer.
L'eau filtrée ou non filtrée n'a d'autre
proprieté , que de contribuer au développement
des differentes parties qui contpofent
un tout , en délayant les fels , les fouffres
, les bitumes , &c .
Chaque grain ou fruit , de quelleefpéce
quelconque , contient en elle- même fa
premiere fubfiftance ( que j'appelle mare
célefte ) que j'ai nommée farine dans ma
.
Mercure de Mai dernier , page 28. Co
mane fuffit , étant fecondée d'un peu d'
& d'air , pour faire végéter toutes les
ferentes parties qui compofent un to
& pour maintenir ce tout en vigueur p
dant un tems plus ou moins long , fuiv
l'efpéce.
L'eau eft néceffaire pour le dévelop
ment de tous les germes , lorfqu'elle
adminiftrée avec prudence : fi on en d
ne en trop grande quantité, le chevelu ,
groffes racines , ou filets de beaucoup
plantes , fe pourriffent.
Cet agent flegmatique , privé des f
de la terre , eft infuffifant pour faire vi
quelque plante que ce foit ; c'eft la rai
qui fait que vous appercevez vos plan
maigrir chaque jour , lorfque la ma
deftinée pour leur premier aliment co
mence à s'épuifer.
Suivant mon explication , auffi fim
qu'elle eft vraie , vous devez revenir
votre étonnement , fur ce que pour t
plante qui profpere pendant un tems, v
en perdez beaucoup d'autres , indép
damment des foins laborieux que v
leur prodiguez pour tâcher de les con
ver.
Toutes les tentatives de cette eff
dernier , page 28. C
fecondée d'un peude
tre végéter toutes les
peud
qui compofent
un ece
tout en vigueurpe
ou moins long , far
Maire
pour le dévelo
germes
, lorfqu'elle
prudence
:fi on end
quantité
, le chevelu,
ou filets
de beauco
lent.
matique
, privé des
fuffifant
pourfairem ue ce foit ; c'eft la ra
splaces
s appercevez
vos
jour
, lorfque
la
ur premier
aliment
cur
explication
, auffi vous
devez
revenit
di
t , fur
ce que
pour cre
pendant
untem coup
d'autres
, indépen
ins
laborieux
que
VOUS our
tâcher
delesconde
ntatives
de cette cfa
ront regardées par les perfonnes qui jouiffent
de leur réflexion, que comme des amufettes
pueriles , raprochées d'une façon finguliere
de penfer , dont le payfan le plus
lourd ne fera jamais la dupe.
Tous les fruits quelconques & les graines
qui tombent dans des ruiffeaux ou
rivieres , lacs , étangs , marais & marres ,
font autant de fruits & de graines perdues.
Que ces mêmes fruits en graines tombent
fur une terre qui ne foit point trop
battue , un peu ombragée , une partie de
ces fruits & .graines réuffira & y prendra
racine.
Les marons d'Inde , qui tombent dans
des bofquets qui ne font point étouffés , y
germent & prennent racine ; il en eft
ainfi des autres fruits & graines , lorfqu'elles
tombent fur des terres qui leur font
propres.
Un payfan , fans être né ni Philofophe
ni Sçavant , a un bois à femer : il ne s'avifera
jamais ( s'il n'eft dans le délire ) de jetter
fon gland dans un marais
encore
moins dans un étang. Il laboure & prépare
fon terrain , il feme fon gland fur cette terre
préparée , il la herſe enfuite pour recou
vrir le gland , afin que la fraîcheur de la
deltinés à la végétation en penetrent t
la totalité. Ce même payfan au bout d
tems obferve avec une fatisfaction c
plette les fruits de fes travaux profpere
On aura beau dire que cet homme
git que machinalement , j'en conviend
mais en eft il moins habile dans fa pro
fion ?
Les oignons de jacintes , &c. aufq
je reviens , contiennent une grande qu
tité de fucs vifqueux, qui leur tient lieu
la farine ou mane , que renferment to
les graines , & ceft par cette feule rai
qu'ils fe confervent plus long-tems fur
caraffes où ils fleuriffent ; mais après l
fet que vous en attendiez , l'oignon n
plus d'aucun ufage , il faut le jetter ; c
une plante épuilée dont la postérité
détruite avec elle. aint brobit
Il y a des plantes aquatiques qui
croiffent que dans les eaux dormantes .
on les tranfplantoit dans une bonne te
bien préparée , elles y périroient , com
le chêne, l'orme & autres arbres, ( fans
cepter l'aune , le faule & quelques frêne
qui pourriroient , fi on les plantoit da
l'eau un peu profonde.
Voici une nouvelle découverte dont
veux vous faire part , car je ne crois p
etation en penetre
même paylan at bo
vec unefatisfaction
de fes travaux proper
dire que cet hort.
lement , j'en conva
bias habile dias fixa
de jacintes , &c. an
ennent une grande
eux, qui leur tienta
ne , que renfermen
elt par cette feule za
et plus long-temsirs
turiffent ; mais aptes.
attendiez , l'oignon
ge , il faut le jetters
ee dont la potens
nres aquatiques
q
les eaux dormants
it dans une bonne
les y périroient
,com
autres arbres,(lanser
aule & quelques tiene
i on les plantoit das
nde.
elle découverte
dont
art, carje necroispa
moi.
•Le
germe de toutes
les graines
eft adhérent
par fa partie
fupérieure
à l'écorce
, &
celle
ci au germe
, qui pouffe
par fa partie
inférieure
des filets
ou des racines
dans
la
terre
, dont
partie
fe ramefie
en chevelu
pour
tirer
la fubftance
néceffaire
pour
l'accroiffement
& la perfection
de la plante
.
A proportion que le germe & l'éguille
fe dilatent , l'un pour pénétrer dans la terre
, l'autre pour s'élever au - deffus de la
fuperficie , l'écorce fe fend , s'ouvre , fans
fe féparer de la partie fupérieure du germe
, à laquelle elle eft intimement unie.
Il en eft ainfi de tous les fruits à coque
& à pepin.
Quand la plante a fait quelques progrès,
d'un demi pied plus ou moins , fi on fépare
avec toute l'adreffe poffible l'écorce ,
ou la coque de la partie fupérieure du
germe , fans endommager les filets ou les
racines , la plante reftera vive , & elle ne
portera ni fleurs ni fruits ; cette obferval
tion n'eft que de pure curiofité ; je l'ai
faite fur des capucines : vous pouvez la
faire fur des marons d'Inde , fans faire de
tort à vos bofqnets , où ils croiffent fans
exiger de travaux.
muniquer à perfonne ce que vous
droit d'exiger de moi , & ce que m
connoiffacce ne peut vous refufer .
une néceffité de fe renfermer à l'é
dans ce malheureux fiécle , ou les plu
tites chofes mettent les plus viol
paffions en mouvement .]
Je fuis , &c .
De Paris , ce 29 Août 174
cacacacacacaca AADR
A Mad. la M***, de B*** , & à 1
D. S ***. A. D. L. V*** , D **
R***** 200 ph its faná
L'Amoureux Licidas & la jeune Lifis
De rofes couronnés , fous des myrthes affis ,
Par ces regards où l'amour étincelle ,
Nourriffoient en fecret leur ardeur mutuelle ,
Lorfqu'ils virent près d'eux trois beautés à la
Qui venoient refpirer le filence des bois..
Deux d'entre elles ,gardoient les devoirs
Veftales ,
Et l'autre étoit fous les loix de l'Hymen ;
En efprit , en vertus elles étoient égales,
dene as m'avez faite ,
perfonne ce que ros:
de moi , & ce qua
me peut vous refuler
de fe renfermer à l
reux fiécle , ou les
mettent les plus vi
uvement.
Paris , ce 29 Août 1
***, deB***, &ik
d. D. L. V***, D" -
das & la jeuneLifis,
fous des myrthes
all,
'amour
étincelle
,
ret leur ardeur
mutuelle,
s d'eux
trois beautésà lafés
r le filence
desbois,
esgardoient
les deros
es loix de l'Hymen;
lles étoient égales,
tien ,
De Venus Emilie avoit toutes les graces ;
Elle étoit grande ; un fouris précieux
Faifoit voler les plaifirs fur les traces.
Et fa foeur , par fon air noblement ſérieux ;
De fon efprit découvroit la fineffe :
Elle parloit avec délicateffe ;
Sa langue cependant parloit moins que fes yeux.
Flore montroit fur toute fa perfonne
Les illuftres ayeux dont elle defcendoit :
On eût dit que fon front portoit une couronne
Avec les ris , les jeux , le reſpect la ſuivoit.
Dieux ! s'écria la bergere étonnée.
Sur cette rive fortunée
Jamais rien de fi beau n'a frappé nos regards ;
Des folâtres amours la troupe mutinée
Se raffemble de tou tes parts.
Tout rit dans ce féjour , leur aimable préſence
A rendu ces bords enchantés :
Quelles graces , quel air , quelle magnificence !
Les Nymphes de ces bois , marchant à leurs côtés
Epuifent leurs regards fur elles .
J'en fuis fûre ; berger ; ce font trois immortelles.
Et fi la plus haute nobleffe ,
La bonté , l'enjoument , les graces , la je
L'efprit , les talens , la vertu ,
Donnent le titre de Déeffe ;
Lifis , ce titre leur eft dû.
Au Château de M. le Marquis de
Lieutenant Général des armées du Roi
viller , en Alface.
252 523252
5252525252
JESSA I
Sur l'Hiftoire des Suiffes , à M. Rem
Sainte Albine.
Ous rendez , Monfieur , to
V jours le Mercure plus agréab
plus utile ; le choix que vous faire
Piéces
que vous y
inférez , marque
difcernement & la délicateffe de
goût ; fi elles ne font pas toutes égale
bonnes , c'eft que dans un parterre to
les Bears ne font pas également belles
qu'il les faut en quelque forte affor
l'efprit des Lecteurs , qui ne font pas
d'une même force . Je voudrois , Moni
Drs le berger Licidis ,
as haute noblele ,
les talens , la vertu,
le titredeDéelle
tre leur eft dû.
deM.leMarquis
ral des arméesduRu
de l'attention du Public & des connoilfeurs
; je croirois mériter leurs fuffrages ,
ament ,lesgraces, fi j'étois affez heureux pour obtenir le vô
tre , dont je fais un très grand cas. La bon
té avec laquelle vous avez reçû quelquesuns
de mes effais , m'engage à continuer
notre petit commerce littéraire. J'ai l'honneur
de vous adreffer aujourd'hui un morceau
fur la Suiffe , dont on a déja vû l'éloge
dans un de vos Journaux . L'hiſtoire des
Nations , leur caractére , eft peut- être ce
qui eft le plus capable d'exciter la curiofité
du public , fur tout lorfqu'il s'agit de le
détromper de certains préjugés que quelques
Ecrivains fameux ont affecté de répandre
fur un Peuple , qui pour mériter
l'eftime générale , ne demande qu'à être
mieux connu , & qu'à être jugé par
ESSAI
Suiffes
, à M. Rem
inte Albine
Faites
d
Vous
ez , Monfieur
, mo
Tercure
plus
agree
!
oix
que
inférez
, marque
la délicatele
de v
ont
pas toutes
égaleme
dan's un parterre
to
vérité.
.
la
Mon deffein n'eft pas de faire ici l'hiftoire
de la Suiffe , de bons Ecrivains y ont travaillé
& s'enfont acquittés avec affez de fuccès .
En particulier M. Loys de Bochat , Lieutenant
Baillival à Lauſanne , s'eſt attaché à ap-
Das
également
bells,
profondir
les
antiquités
de
la Nation
Helquelque
force
affini Ts , qui
ne
font
pas
to Je
voudrois
, Moni
vétique, & à porter la lumiere dans les téněbres
de fon origine. Cela demandoit des
difcuffions fçavantes & un goût de criti
de Fribourg a commencé à nous
une Hiftoire étendue de la Nation
tique , cette Hiftoire ne laiffera peu
défirer qu'un ftyle plus pur & plus
qu'on ne peut gueres attendre d'u
mand qui veut écrire enFrançois.Ce
gue eft à préfent celle de toutes les N
mais toutes les Nations ne la parl
également bien . Pour en connoître l
& le caractére , il faut l'avoir étudi
foin ; ce n'eft pas affez d'en conno
mots & les expreffions , fi l'on ne 1
placer avec jufteffe & avec une fort
gance. Il en et à peu près ici , di
meux Rouffeau , comme du jeu des
Sçavoir la marche , c'eft chofe très-u
Jouer le jeu , c'eft le fruit du génie.
Je me bornerai à faire ici quelqu
marques générales , & à rapporter
ment ce que des Auteurs.illuftres on
caractére des Suiffes , le portrait d'u
tion étant ce qu'il y a de plus impor
de plus curieux chez la Nation mêm
Je ne parlerai pas de la fituation
beautés de la Suiffe ; je l'ai déja fait
effai imprimé dans votre Journal ,
ne fçaurois m'empêcher de dire un
3 a
commencé
à nous
re étendue de la Na
e Hiftoire
nelaifferans
pla
Keprelentez - vous , Monneur , une pepiniere
de petites Villes , permettez- moi
cette expreffion , qui , femblables aux Ifles
in ftylepluspar& Cyclades
, fortent , pour ainfi dire , du
cut gueres
attendre
de
eut écrire
enFrançois
C fent
celle
de toutes
le
les Nations
ne la p
bien
.Pour
en connoitt
ére, il faut
l'avoir
ét
ft pas
allez
d'en con
expreffions
, fil'on
juttelle
&avec
unefor
1 et à peu
prèsia
, au , comme
du jeudi
marche
, c'eftcholemes
eu , c'eft
le fruitdugéat
merai
à faire
iciquel
érales
, & à rapporter
des Auteurs
illuftreson
Suilles
, le portrait
d qu'il
y adeplusimpo x chez
la Nation
meme
rai pasde la fituation
Suiffe
;je l'aidéjafair
dans
votre
Journal
, m
empêcher
dedireunm
d
Lac Leman , qui les orne & les embellit.
11 fe forme au-deffus unAmphithéatre tapif
fé de vignes & de vaftes prairies qui fe
perdent dans les montagnes ; ce coup d'oeil
forme une perfpective riante & très agréa
ble. Le climat y eft tempéré & le peuple y
jouit , fous un Gouvernement doux &
équitable , de cette liberté d'autant plus
fûre & plus conftante , qu'elle eft foumife
à l'ordre & qu'elle fe plaît à le maintenir.
Les Peuples de la Suiffe , quoique de differente
Religion , font unis par un lien néceffaire
& fort étroit , qui eft l'intérêt commun
& le bien public ; une fage & mutuelle
tolérance le maintient & le fortifie . S'il
s'éleve de tems en tems quelques nuages ,
l'amour de la Patrie les diffipe bien- tôt ;
on ne verra jamais un Peuple fans ambition
, & qui n'afpire pas à des conquêtes
fe difputer long tems , les armes à la main,
quelques pouces de terre , moins précieufe
que leur union , & prefque toujours arrofée
du fang des vainqueurs , auffi-bien que
de celui des vaincus. Ils ne veulent point
dont la difcorde s'applaudiroit & qu
feroit infailliblement leur ruine.
Ily a des Nations , dit un Ecrivain
bre , en parlant des Suiffes , qui
avec des difpofitions auffi propres au g
nement d'un Etat , que néceffaires au
au bonheur des Particuliers . Les k
enfont froids & lents , mais ils n'enfo
plus éclairés & plus fages. La Natu
dédommage , par lafolidité de leur efpr
la politeffe dont elle les prive ; ils ne p
finement fur aucun fujet , mais ils raif
jufte fur tous , & marchent d'un pas to
égal. Reglés dans leurs actions , retenu
leurs mouvemens , étroitement unis pour
public qui devient le leur propre , un
dente fimplicité les éleve à une folide gran
C'eft cette fimplicité de vie qui les
forts & robuftes , propres aux trava
l'armée & à des marches pénibles.
Ajoûtons à ce témoignage celui
homme illuftre par fon efprit , par fa
fance & par les emplois ; c'eft cel
fon Excellence M. le Marquis de Pa
d'Argenfon , aujourd'hui Ambaffadeu
France auprès des louables Cantons .
ci comme il s'exprime dans le beau
cours qu'il prononça dans la Diette G
orde s'applaudiront &
blement leur ruine
Nations dit unEcriva
Cant des Suiffes, qu &
fixions auffipropresup
Etat , que néceffaires u
- des Particuliers. Le
lents , mais ilsn'a
plus fages. La N
Par la folidité de l
telle les prive ;d
cun fujer, maisdos
marchent
d'unpa
ns leursactions , ret
étroitement
unispour
me le leur propre, t
des éleve à unefolde
plicité
de vie qui
es,propres
aux tra
smarches
pénibles e témoignage
celuid
par
fon efprit ,parla
es emplois
; c'eftcel
M. le Marquis
de Pa ourd'hui
Ambaffadeur
s louables
Cantons
. V
prime
dans
le beau
d nça
dans
laDiette
Gen
rak
es ont ete jource
ques de vos
liaiſon avec nos Rois ; la candeur
la plus efti- mable , la probuté
la plus folide , la fidélité
la plus inviolable
à remplir
les engagemens
contractés
, une jufteffe
de fens , capable
de dif
cerner le vrai, de s'y attacher
& d'écarter
tout
ce qui pourrait
être vaine fubtilité
ou mauvaiſe
: fineffe , c'est à ces qualités
que l'on a reconnu
de tout tems la Nation
Helvétique
, & c'eſt à vous devez ces Alliances
anciennes
, dont les effets le font encore fentir & doivent toujours
fubfifter
, puifque
nous continuons
de reconnoitre
en vous ce caractére
refpectable qui y a donné lieu.
alles
que 9
Et ne croyez pas que ceci foit fimplementun
lieu commun , un de ces complimens
généraux qu'arrachent la politeffe & les
circonftances ; les louanges que M. l'Ambaffadeur
donne fi délicatement aux Suiffes
, font fondées fur des faits certains &
manifeftes . Un feul trait que le célébre de
Thou rapporte dans fon Hiftoire , pourroit
faire connoître que M. de Paulmy n'a rien
dit de trop. Ce trait eft trop beau pour ne
le.citer , le voici . Dans le tems que pas
Roi Henri IV étoit le plus preffe par les
fureurs de la Ligue , & qu'il fembloit n'avoir
de reffource dans fon courage &
dans la juſtice de fa cauſe , Sanci lui amena
11. Vol.
que
D
le
qui tous lui prêterent ferment dans
époque où le plus grand nombre de fe
jets faifoit gloire de leur révolte : ce
paroîtra encore le plus extraordina
c'eft que le Roi n'avoit point d'arge
donner aux Suiffes , & qu'ils ne dema
rent d'autre récompenfe que l'honneu
le fervir. Après cela , comment M. de
taire ofe-t'il les traiter de barbares ?
Barbares , dont la guerre eft l'unique métier ,
Et qui vendent leur fang à qui peut le payer.
Auffi ce Prince généreux reffentit , c
me il le devoit , le fervice qu'ils lui re
rent fi libéralement, & dans des conjon
res fi importantes & fi décifives ; il leur
en leur faifant mille remerciemens ,
n'oublieroit jamais que c'étoit à eux d
étoit redevable du falut de fa Perfonn
de fon Etat , & qu'il regardoit leur dé
ration comme un préfage infaillible
bon fuccès de fes entreprifes. De Th
tome 7 , page 834 , Edition in- 4°.
Mais pour montrer quelle eft la va
des Suiffes , & combien Henri IV avoit
fon de compter fur leur fecours, j'ai def
de donner ici un léger tableau de
Hiftoire. On y verra qu'ils fe font d
vrés d'une cruelle tyrannie , & qu'ils
Greterent terment dan
plus grand nombre des
ire de leur révolte c
e le plus extraord
i n'avoit
point d
fes , & qu'ils nedem
ompente
que l'home
s cela , comment
M.
traiter de barbares?
querre
eft l'unique
métis,
:lang à quipeutleparet
e généreux
reffenti,
le fervice
qu'ilslate
ent,& dans descon
s & li décifives
;ill
mille remerciemens
,
ais que c'étoit à eug
da falut de faPerla
qu'il
regardoit
lead n préfage
infaillibl
es
entreprites
, DeT
, Edition
-4 Ontrer
quelle
et la vale mbien
Henri
IVavo
delle
ur leur
fecours
,j'aid m leger
tableau
de le erra
qu'ils
le font
da
e tyrannie
, &qu'ils
eux-memes & lansiacca aucuneruman
lieu étrangere; au que les Hollandois, dans
des circonstances à peu près femblables, furent
fecourus par l'Angleterre & par laFrance;
àla vérité, il faut le dire à leur louange ,
ils ont marqué leur reconnoiffance à leurs
Bienfaicteurs , dès qu'ils l'ont pû , & l'on
ne peut qu'admirer qu'ils ayent envoyé.
des troupes & des munitions de guerre
au Roi Henri IV , dans le tems qu'ils
avoient à foutenir tout l'effort des armes
de Philippe II , leur cruel , puiffant &
implacable ennemi ; mais revenons à
l'Hiftoire des Suiffes.
Le Pays qu'on nomme aujourd'hui la
Suiffe , étoit connu fur la fin du treiziéme
fiécle fous le nom de la haute Allemagne ;
les Cantons d'Uri , Suhweitz , & d'Underwalder
, furent les premiers à fe foulever
contre l'Empereur Albert , comme Comte
de Halsbourg, l'an 1308. Ce Prince traitoir
les Suiffes comme il auroit traité des
bêtes féroces , ou comme les Efpagnols ont
traité les Américains ; mais plus courageux
& plus habiles , ils chafferent leurs Tyrans,
après les avoir vaincus. Léopold , Duc
d'Autriche , fils d'Albert , ayant voulu
venger fon pere , fut entierement défait
en 1315 par treize cens Confédérés , qui
D ij
hommes. Le Traité d'affociation qu
la bafe de tous ceux qui depuis cir
rent la conftitution du Corps Helvé
fut dreffé à Brunnon cette même
L'Empereur Charles IV , à qui les
chiens porterent leurs plaintes, affiég
utilement Zurich en 1354. Ce Prin
contraint de confirmer à Conftanc
1362 l'Alliance de Zurich & des Co
rés , & de reconnoître ainfi l'indépen
ce de la Nation Helvétique ; mais
avoit à faire à un ennemi trop ach
pour demeurer long - tems paifible. Led
Duc d'Autriche , lui déclara la gu
Elle fut funefte à ce Prince , il y pere
vie en 1386 , avec fix cens Gentilsh
mes des meilleures Maifons de l'Emp
qui ayant époufé fa querelle , partic
rent auffi à fa mauvaife deftinée ; les :
fes remporterent une feconde victoire
les Autrichiens à Nefels en 1388.
Les Autrichiens fe lafferent de fe
battre , & rechercherent pour amis
qu'ils n'avoient pû foumettre comme
nemis ; ils firent donc avec eux une t
pour 50 ans , l'an 1412 ; mais l'Emper
Sigifmond les arma de nouveau contre
déric , Duc d'Autriche , qu'il avoit mis
Ban de l'Empire , pour avoir favorifé
Le Traité d'allociationa
tous ceux quidepuse
ration du Corps Hes
Brannon cette meme
Charles IV, à qui le
rent leurs plaintes,a
wrichen 1354. Cepic
= confirmer à Confe
cedeZurich&
Pr
des C
connoître
ainfi linders
tion Helvétique
;ta
- à un ennemi
trop a
Er long-temspaifiole
he , lui déclara
la g
e à ce Prince
, il y
avec fix cens Gen
cures
Maifons
del'E
ufé fa querelle,pa
mauvaife
deftinée, les
nt unefecondevictoir
Nefels en 1388
ens fe lafferentde le
pû
co
rcherent
pour
amis
foumettre
comme
donc
avec
eux unetren
n1412
; mais
l'Emper
a de nouveau
contre
F
iche
,qu'ilavoit
misa pour
avoir
favori
rent de l'A gew , mais le Canton d'Uri ,
fidéle à fa parole & au Traité , né voulut
point avoir part aux dépouilles d'un Prince
Allié , trouvant , dit-il , qu'il n'y avois
rien d'honnête & d'utile que ce qui étoit juste.
L'intérêt divife quelquefois les meilleurs
amis. Il y eut entre les Suiffes une
guerre civile très- fanglante en 1443 , au
fujet de la fucceffion du dernier Comte
de Tockembourg , & comme elle fe faifoit
uniquement pour l'intérêt de ceux de
Schveifez , qui prétendoient à cette fucceſ
fion , le vulgaire s'accoûtuma à appeller
tous les Confédérés du nom de Schweitzers
ou Suiffes.
L'Empereur avoit affifté les Zurichois
contre les autres Cantons , mais ceux- ci
ayant été victorieux , forcerent ceux de
Zurich à renoncer à leur nouvelle alliance ,
& à rentrer dans la Ligue Helvétique , où
ils occupent la premiere place.
Ici la fcéne change , & les Suiffes font
obligés de tourner leurs armes contre les
François , mais moins heureux que contre
les Autrichiens , ils furent accablés fous le
nombre , après avoir fait des prodiges de
valeur près de Bâle en 1444. On remarque
qu'ils ne voulurent jamais demander quar
Diij
plufieurs fois au combat ; dix d'er
échappés feuls à la mort , ayant po
eux la nouvelle de leur défaite
regardés comme des lâches par un
qui mettoit l'honneur & la liberté
fus de la vie ; peu s'en fallut qu'aya
l'épée de leurs ennemis , ils ne tom
fous la main du bourreau.
Le Dauphin Louis , fils de Charl
fit auffi l'épreuve du courage des
Il conduifit contre eux une armée
mille hommes , il fut vainqueur ,
victoire lui coûta huit mille homm
mirant la valeur des vaincus , il
corda la paix.
Charles VII , fon pere , fit avec c
alliance en 1452 , & c'eft la premi
les Suiffes ont faite avec la Franc
leur fut avantageufe , puifqu'étan
d'entrer en guerre avec Sigifmond
d'Autriche , en 1460 , ils furent ai
les François , & cette guerre fut
leur ennemi.in
Celle que Charles , dernier Duc d
gogne , déclara aux Suiffes , ne lui
moins funefte ; il la leur fit à l'occa
la conquête de Romont , que les
& les Fribourgeois avoient faite
X.
ois au combat ; dix de
ls à la mort , avant
avelle de leur déta
mme des lâchespara
Thonneur & la libe
; peu s'en fallut qui
urs ennemis, ils netom
du bourreau.
in Louis , fils deCharl
preuve du courage des
I contre
eux une armee
mes , il fut vainque
courahuit millehom
aleur des vaincus, de
II , fon pere, fitavte
452 , & c'eftla prens
mt faite
avec la Fratt
ntageufe
, pulque
Sigifman
,
querre
avec
en 1460
, ils furenta
& cette
guerre
fut fid
For
fa
Charles
, dernier
Dacd
ra aux
Suiffes
, ne luifr il la leur
fit à l'occ
de
Romont
, que
les
urgeois
avoient
faite
Voici les vers qu'on fit à ce sujet.
Pralia trina tibi , Due Carole , dira fuêre ,
Divitiis Granfon , Grege Morfen , corpore Nanci.
Granfon , Morat & Nanci furent , l'écueil
des vaftes projets de ce Prince , dont
la téméraire valeur ne pouvoit fouffrir aucunes
bornes , & qui auroit fubjugué tous
fes voifins , fi le fuccès avoit répondu à ſes
efpérances.
Comme Louis XI devoit aux Suiffes la
deftruction de ce redoutable ennemi , il
leur marqua fa reconnoiffance par fes Lettres
Patentes du mois de Septembre 1481 .
Elles renferment tous les fondemens des
Priviléges dont les Militaires Suiffes font
en droit de jouir en France , & dont ils
jouiffent en effet.
Je ne poufferai pas plus loin ce morceau
d'Hiftoire, & je ne fuivrai pas les Suiffes
en Italie , à la défenſe & à la conquête
du Milanois ; ils y fignalerent leur valeur
fous les drapeaux de Charles VIII & de
Louis XII , & quelquefois fous les étendarts
de leurs ennemis. François I , Roi de
France ,jufte eftimateur du mérite , & vain.
queur des Suiffes à Marignan , faifoit beaucoup
de cas des troupes de cette Nation ,
D iiij
ment le Corps Helvétique , font re
aujourd'hui de toutes les Puiffanc
me indépendans & Souverains , l'Er
Maximilien fut le premier à les e
un Peuple libre , dans la paix co
Bâle en 1499. La France fuivit l'e
de l'Empereur par la paix éternell
clue entre elle & les Suiffes en i
par l'Alliance traitée en 1521. L
& leur pleine indépendance fe tr
encore affurés par le fixiéme art
Traité de Munfter.En forte que les
alliés de prefque toutes les Nation
envoyent , comme Souverains , d
balfadeurs, & en reçoivent. Leur ca
leur bonne foi , leur courage , les fe
pecter de tous les Peuples. Ils ex
dans ce qui fait l'effence des Répub
c'est - à-dire dans la confervation
liberté & de la paix. Leur politiqu
l'entretenir & de la perpétuer au
d'eux , & de n'exercer leurs Offic
leurs foldats qu'aux dépens des autr
tions , fur lefquelles ils n'entrepr
rien , fe contentant de fe tenir d
bornes d'une légitime défenfe. Les
vemens du Peuple font rares chez l
fes ; il perdroit trop à changer de 1
te Cantons Confederes, q
Corps Helvétique , fot
a de toutes les Puilla
endans & Souverainsm
fut le premier à les
e nbre , dans la paire
499. La France faivi's
Teur par la paix éterne
-elle & les Surifes en
arce trairée en 1521.
cine independance fe
ares par
le fixieme a
Munter.En forte que le
relque toutes les Nati
comme Souverains, da
& en reçoivent
.Leura
Lesfor foi , leur courage
,
Tous les Peuples
. Ils
fait l'effence
desRépub
dans la confervation
la paix. Leur politique
& de la perpétuera
'exercer
leursOfficers
qu'aux dépensdes 201
fquelles
ils n'entrepre
tentant
de fe tenirdans
légi ime défenfe. Les f
uple font rareschezles
it trop à changerdeM
éteintes que formées.
La peinture que quelques Ecrivains ont
faite des Suiffes, comme d'un peuple groffier
& ignorant , eft tout-à- fait fauffe ; plufieurs
d'entre eux ont l'efprit très- poli &
très-cultivé. Ils ont chez eux des Univerfités
& des Académies fameufes ; ils cultivent
avec fuccès les Arts & les Sciences ,
& la Suiffe a donné naiflance à un grand
nombre de Sçavans , célébres dans la République
des Lettres,
ز
Les Naturalistes trouvent auffi abondamment
en Suiffe de quoi contenter leur cu
riofité. On y voit des Coquillages , des
Oifeaux & des Poiffons de toutes les fortes.
Les Truites, y font excellentes ; les
Perches & les Brochets s'y trouvent en
quantité dans le Lac Leman. Quoique les
Anguilles y foient affez rares, parce qu'el
les viennent originairement d'ailleurs ,
j'en ai cependant vû & mangé à Genève.
auffi -bien qu'un Poiffon de paffage , qui
eft très-bon, & que le peuple appelle Ferra .
En parlant des Poiffons , ceux qui le
plaifent à des recherches plus curieufes
qu'utiles , trouveront , dans la plupart des
Marais de la Suiffe , de ces petits. Vers
aquatiques , que M. Treulley a rendu fi cé-
Lébres par Les expériences & par fes excel
DY
ra le plaifir de voir chaque morce
nir, peu-à- peu , un animal entie
fait.
On voit quelquefois voler en H
le Lac de Genève un Oifeau très
très fingulier , qui reffemble au ca
qu'on nomme Grebe. Il plonge à
ment & demeure long- tems fous
vole fi peu & fi mal , qu'on le pre
facilité. On fait de fes plumes d
chons, qui étoient autrefois fort à
Cet Oifeau me rappelle ce que I
des Délices de la Suiffe dit des
volans , qu'il affûre qu'on a vû P
fois ; il veut que ces Dragons , car c
fi qu'il les nomme , jettent de lo
venin , qui eft un poifon mortel po
qui ont le malheur d'en être atteint
la
peur n'a- t'elle point enfanté ce q
rapporte ? On fçait de quoi eft capal
imagination effrayée. Il eft vrai q
vets Voyageurs nous affurent q
vents du Midi apportent quelquef
Serpens volans d'Ethiopie en E
mais il faut qu'ils ne foient pas fort
puifque l'oifeau , appellé Ibis , les
les mange.
Voici encore un fait bien merveil
» coupe & qu'on les divite, “
r de voir chaque morce
■-a -peu , un animal enter!
quelquefois voler en tie
Genéve un Orleans
Lier , qui reffemble aan
mme Grebe. Il plongean
emeure long-temslol
& fi mal , qu'on lepr
fait de fes plumes de:
eroientautrefois fortil
au me rappelle ce que l
s de la Suiffe dit des
il affure qu'on a vi
que cesDragons, car
nomme , jettent de lar
it un poifon mortelpa
heur d'en êtreatteins
elle pointenfantéceq
çait de quoi eftcap
eff ayée. Il eft vraiquel
rs nous affurentqu
di apportent
quelques
s d'Ethiopie
en E
' ilsne foient
pas forg
, appellé
Ibis,les
un fait
bien
merveille
un Vaiffeau, ſemblable à ceux qui voguent
fur la mer , & qui étoit à cent braffes fous.
terre. Le Déluge l'auroit-il porté fi loin &
fi avant , à moins qu'il n'ait été couvert
de terre fucceffivement ; mais bâtiffoit- on
alors lesVaiffeaux de la même maniere dont
on le fait aujourd'hui ? Remarquez encore
que ce Navire a été , dit-on , trouvé dans
le fond d'une haute montagne , ce qui augmente
encore le merveilleux . Si quelqu'au
tre révolution que le Déluge univerfel l'y
a porté, quelle a été cette révolution ? Serat'elle
fuffifante pour expliquer cet effet fi
étonnant ? Pourra-t'on recourir à la même
caufe pour expliquer ces pierres dans leſquelles
on remarque la figure de plufieurs
animaux rares & étrangers , & l'empreinte
de divers poiffons qu'on ne trouve plus en
Suiffe ? Ne femble- t'il pas que nos recherches
ne ferventqu'à nous conduire au doute
& à l'incertitude ? Mais il faut avouer que
l'amour du merveilleux fert beaucoup à
F'entretenir. L'efprit faifit avidement ce
qui en a l'apparence , quelque peu vraifemblable
qu'il foit . L'efprit humain , dit
Filluftre de Fontenelle , femble être le lieu de
la naiffance du faux , il femble que le vrai
lui foit étranger. Cela ne montre t'il pas que
D vj
dit Maffillon , que plus on eft éclaire
on voit clair dans la foibleffe de notr
dans l'incertitude & l'obfcurité de
noiffances. Pour ne pas être trom
tomber dans l'erreur , défions-nou
ment du rapport de plufieurs Ec
crédules , qui ne rapportent les fai
d'après certaines gens , qui ne voy
objets que par les yeux de leur imagi
Il y a des chofes fi peu croyables
fuffit de les dire pour les réfuter.
tiam veftramprodidiffe , fuperaffe eft.
7. B. Tollot. Genéve
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗
EPITRE
A M. P ** . M **.
Dans ce verd boccage ,
D'où
l'on yo
voit les flots .
Baigner le rivage ,
Et mille ruiffeaux
Se faifant paffage ,
Y joindre leurs eaux ;
Un ami qui t'aime
mieres lont bien bornesla
11n , que plus on eft eclums
dans la foibleffe de no
certaude & lobarate
Pour ne pas être u
ans l'erreur, défions
rapport de plufieurs E
qui ne rapportent les fa
aines gens , qui ne
par les yeux de leurimag
choles fi peu croyable:
s les réfuter.S
dire
pour
prodidiffe
,fuperafe
f
Live.
洗洗澡澡
7. B. Tollst
PITRE
1. P ** M**
d boccage,
es flots
ce ,
I
aux ;
me
T'attend en ce jour.
Dans ce beau féjour ,
L'air eft fans nuages ;
Un Soleil plus pur
Fait fuir les orages.
Sous un Ciel d'azur ,
La fimple Nature
A bien des attraits ;
L'art & la parure
En gårent les traits :
Fais en la peinture
Et de ton pinceau
Trace en miniature
Un fi grand tableau :
9
Fais qu'il nous procure
Un plaifir nouveau.
Tu fais peindre en beau ,
Bien mieux que Voiture
Aujourd'hui la paix
A banni la guerre ,
Et de fes bienfaits
Embellit la terre.
Sous les étendarts ,
Les Mufes , les Arts ,
A l'envi profperent ; '
Mais de toutes parts ,
L
Les Mufes timides ,
Des traits homicides
Craignent les hazards.
L'utile lecture
Eclaire Lefprit ,
Et cette culture
L'orne & l'enrichit.
L'élégant Racine
Fait coûler mes pleurs ,
Et fa voix divine
Enchante les coeurs.
Le pompeux Corneille
Flatte moins l'oreille' ;
Mais il eft fi grand ,
9
Qu'il gagne & furprend
Par fon ton fublime
Toute notre eftime."
Deffous ces ormeaux
J'entens Fontenelle
De fes chalumeaux
Charmer une Belle .
Aux accens fi beaux
De ce Berger tendre ,
Je vois les ruiffeaux
Qui femblent fufpendre ,..
Pour le mieux entendre,
ig al ind
og
21159
made
et de Mars.
Les timides,
ts homicides
atles hazards
lecture
„efpeit ,
calture
l'entichit.
Racine
mes pleurs ,
divine
les coeurs,
Corneille
ms l'oreille';
fi grand ,
= & furprend
fublime ,
eftime.
ormeaux
enelle
meaux
Belle.
beaux
tendre,
Beaux
fufpendre ,
entendre,
"
Le Faune volage
L'entendant chanter ,
Tâche d'imiter
Un fi doux langage;
Mais quoi ! De fa voix
Le fon eft fauvage ;
De dépit , de rage ,
Il fuit dans les bois.
D'un vol plus fublime ,
L'illuftre Rouffeau
Atteint à la cime
Du double côteau ,
Et l'art qui l'anime
Tire de la rime
Un plaifir nouveau.
Tantôt comme Horace ,
Son vol , plein de
grace
Et de fentiment ,
Coûle lentement :
Tantôt plus rapide ,
D'un vol intrépide
Il fuit noblenient
Les traces d'Alcide ,
Et non moins hardi ,
Le fameux Voltaire ,
Sur les pas d'Homere ,
Dit du grand Henri
La noble clémence
De ce Roi chéri,
Avec Melpomene ,
Il met fur la fcéne
Brutus & Céfar.
Riov Not 2i
Je vois ce grand homme
Affujettir Rome,
Ce fier Dictateur ,
Répand la terreur ;
Et de fa Patrie
Devient l'oppreffeur ;
Mais un fer vengeur
De fa tyrannie
Punit la fureur.
L'Amour qui foupire
La mort de Zaïre ,
Deffus fon tombeau 1 bale
Eteint fon flambeau ,
Et dans nos allarmes ,
Avec fon bandeau
Il tarit nos larmes.
Mais de leurs concerts
Mon ame charmée ,
Eft - elle fermée
Aux Ecrits divers ,
Dont la Renommée t
Célébre les airs ?
Bidez
abisiAh
C
ibied enlog
evitalo Ve 5
Ee clémence
Ro cheri,
Melpomene ,
Carla fcéne
& Celar.
ce grand homme
= kome,
Dictateur ,
la terreur ;
Patrie
'oppreffeur;
fer vengeur
araie
reur.
qui foupire
de Zaire ,
tombeau
Bambeau ,
ps allarmes,
andeau,
larmes.
urs concerts
charmée,
mée
divers,
nommée
aus?
; J'admire les tons
Ses grandes leçons
Affirent la gloire
De fes Nourriffons.
L'augufte fageffe ,
Dans Rome & la Grece ,
Lui doit fes fuccès,
Et par fes effets ,
On vit Démofthéne
Des Tyrans d'Athéne
Sapper les projets.
Dans cette carriere
Tu vas donc courir
Déja la barriere
Va pour toi s'ouvrir.
Ciel quelle lumiere
Tu vas découvrir !
Que l'erreur , le vice ;
Tremblent à ta voix.
Lorfque l'injuftice ,
Foule aux pieds les loix ;
Fais voir fon fupplice.
A Graveline , près Genève , le 3 Avril 1749:
Q
GAL.
Uand d'une voix & douce
Licidas m'invite à me rendre ,
Oh ! qu'il fçait bien perfuader ,
Et que je me plais à l'entendre
Il en coûte moins à céder ,
Qu'il coûteroit à fe défendre.
HOOK ***
VERS
Pour mettre au bas du Portrait de
Qu
Sevigné.
Ui veut écrire poliment
Prendra Sevigné pour modéle.
Un Lecteur , plein de jugement ,
Ne fçait qui l'emporte chez elle,
De l'efprit ou du fentiment.
VERS
Pour mettre au- deffous du Portrait de
Deshoulieres .
T Endre , délicate , fidelle ,
Deshoulieres en fes vers excelle ;
MADRIGAL
Quant Vani d'une voix & douce
Licidas m'invite à me rendre,
Oh ! qu'il fçait bien perfande , -
Et quejeme plais à l'entende!
en coûte moins à céder,
coûteront à fe défendre
VERS
re au bas du Portrait
Sevigné.
Ui veut écrire poliment,
Bra Sevigné pour modale
&tear , plein dejugement,
ait qui lemporte chez elle
prit ou du fentiment.
VERS
n- deffous du Portrait di
Deshoulieres
.
dre , délicate , fidelle ,
ieresen les vers excelle
Par tout lon génie étincelle .
Sous un ombrage frais peint- elle des oiſeaux ?
On croit que leurs accens ont flatté notre oreille;
Et d'un plaifir toujours nouveau
La douceur de les fons nous charme & nous réveille
;
Le Dieu du Goût lui prêta fon flambeau ,
Et l'Amour étonné de la trouver fi belle
Pour contempler fes traits fouleva fon bandeau ,
Et la prit pour une immortelle.
送送送送送送送送送送送送送送送装
MEMOIRE Hiftorique , fur une nouvelle
forte de Montre à répétition , préſen
tée à l'Académie Royale des Sciences , le
30 Août 1749 , par M. Julien le Roi ,
Horloger du Roi.
Uoique les Montres à répétition
foient d'une très- grande utilité , la
jouiffance de cet avantage femble être refervée
aux feuls habitans de quelques grandes
Villes de l'Europe , où l'on trouve des
Horlogers affez habiles pour rectifier leurs
dérangemens , d'autant plus inévitables
qu'ils font produits par la multiplicité
& l'extrême délicateffe des parties qui les
compofent.
plus qu'une Montre fimple * , &
de ce grand nombre de piéces
dans des bornes trop étroites, que
fes défauts . Le nombre en eft
n'en connoiffant point le term
contentera d'en mettre un feul
yeux , qui eft le plus grand de tou
Ce défaut , qui eft inféparable d
titions,vient de leur conftruction
trente- fix pièces , la plupart mol
telles par leurs fonctions , que pluf
fçauroient manquer , fans en fair
quer d'autres , fans faire arrêter la
rie , & conféquemment le mouven
balancier. Alors la plus excellente d
inutile au point de ne pouvoir fer
à l'oreille comme répétition , ni
comme montre fimple.
Depuis leur invention , la plupa
Horlogers qui fe font appliqués à ch
les moyens de les perfectionner,y on
contré tant d'obftacles à furmonter
n'y voyant nulle apparence de réuff
fe font de plus en plus perfuadés , q
feul parti à prendre pour eux étoit d
* Outre ces trente- fix piéces , les répétiti
ont encore de plus vingt quatre autres peu
dérables , comme broches , vis , clefs , &c.
une Montre fimple,
sbornes trop étroites,q
ars. Le nombre en of:
onnoiffant point le te
leure conitruction unitee . J'avois penfé
long- tems de même , lorfque j'eus occa
grand nombre depiecesfion en 1739 de renouveller les miennes.
Pour lors elles ne furent pas infructueuſes ,
je découvris un moyen de les perfectionner
, & ce moyen qui m'a ouvert la route
pour arriver à deux autres , devoit néceffairement
les précéder , fans quoi je ne les
aurois fans doute jamais apperçûes.
mera d'en mettre un
ai eft le plus grand de
faur , qui eft infeparable
wient de leur conftructor
pieces
, la plupart
feal
Dans le Mercure de Mars 1741 , je publiai
une nouvelle conftruction de montre
leurs fonctions , queplà répétition , que j'appellai indifferemt
manquer , fans en t
ment Répétitions à grand mouvement ou
à bâte levée. Elle parut fi bonne à tous mes
rres , fans faire arrêter h
fequemment le mone
confreres , qu'ils l'adopterent avec un em-
Alors la plus excellented preffement dont je ne fus pas moins fur
pris que flatté. Cette pointdene pouvoir fert découverte, qui concomme
répétition, nii tenoit le germe des deux autres qui fuivent
, a fourni l'avantage fingulier de ferntre
fimple
eur invention , la plup vir à créer , pour ainfi dire , un nouvel
ui fe font appliqués à efpace , qui en augmentant le volume du
mouvement d'une répétition , n'augmente
de les perfectionner,you
d'obftacles à furmonter nullement celui de la boëte qui le renferulle
apparence de réu me, Elle eft fi heureufe , qu'elle a rendu
as enplusperfuadés ,qu les répétitions fans timbre plus folides ,
meilleures , & plus aifées à faire , qu'elles
endre pour eux étoitde
ne l'étoient auparavant. Nous allons voir
te- fix pieces , les répétit
que par la fuite les répétitions à timbre recurent
de pareils avantages.
us vingt quatreautrespeucon
broches, vis, clefs, &c,
1744 , une maniere de placer
fous la bâte de la boëte d'une
à grand mouvement. De ce nou
gement du timbre naiffent deux
très - avantageufes , l'une , qu'il e
grand , & l'autre , que fon bord d
par la bâre de la boëte qui le
de maniere qu'il fert à garantir
ment de la pouffiere , comme u
mife à même fin. De ces deu
l'une , que le timbre a plus de
& l'autre , que la calote eft fupp
s'enfuit que les mouvemens de c
tions , ceux des réveils , des ho
des répétitions à trois & à quatr
ayant plus de volume , font , &
& plus aifés à travailler * ; tous r
freres en conviennent , & ne p
mieux louer cette maniere qu'en l'
dès qu'elle parut.
Mo
Depuis l'application des répé
bâte levée, à celles à timbre, cette
-nel inp95.dal
Aux répétitions Angloiles à doub
avec timbre & calote , l'efpace qui renf
mouvement eft fi petit , & fi refferré par
loppes, qu'à deux boëtes égales en grand
rieure , le folide de l'un de ces mouver
glois eft à celui d'une répétition fans
grand mouvement , comme 27 eft à 61 .
vantage pour
a ra
4 , une maniere de place la conftruction d'une forte de répétition ,
la bâte de la boëte d'unes
que l'occafion fuivante a donné lieu de
ad mouvement . Decet mettre au jour , & dont la poffibilité a été
tda timbre naiffentde foupçonnée , & fouhaitée depuis longavantageules
, l'une,qui tems : l'exécution même en a déja éré
, & autre, que forbe tentée.
bare de la boëtequie
siete qu'il fert à garant
de la poutliere , comme
meme fin. De ces
le timbre aplus que
Un Prélat m'ayant fait l'honneur de me
communiquer , il y a quelque tems , une
Lettre , par laquelle on demandoit une
montre à bon marché , mais cependant
telle qu'on y pût connoître les
re , que la calote
eft a
heures
pendant
la
nuit
, je lui
promis
de
que
les mouvemens
de
la
faire
. Elle
fut
conftruite
à bâte levée
,
mes
eux des reveils , des & le mouvement comme celui d'une montions
à trois & quatre fimple ; à l'égard des pièces qui deus
de volume ,font ,& voient indiquer l'heure pendant la nuit ,
les à travailler ; to imitai en quelque chofe celles d'une
er cettemanierequ'en dont je parlerai ci après. On lui fait répé
conviennent , &ne montre Allemande
que j'avois vûe , &
e parut
.
l'application
des repe
p
ter les heures en tirant doucement un petit
bouton qui eft placé au- deffus de la
, à celles
à timbre
, cecharniere
de
fa
boëte
.
Sur
le
pétitions
Angloiles
à do & calote
, l'espace
qui
eft fipetit
, &lireferré
parast eux
boëtes
égales
en grandet
?
de de
l'un
de cesmouvemen
lans
rapport
avantageux qu'on en fit à un illuftre Prince
Etranger , il defira la voir , & me dit
après l'avoir examinée , que je ne devois
pas refter en fi beau chemin , & qu'il m'invitoit
à perfectionner encore cette forte
lui d'une
répetition
de
montre
en
lui faifant
répéter
les
c
nent
, comme
17eftà61.
quarts.
me fit non
de l'efpérance de mériter fe
lui promis d'en chercher les
parcourus tous ceux qui pouv
vrir une route à la réuffire. E
fin , je la fuivis, & ce font parti
ces circonftances qui ont oc
conftruction fuivante , & don
Mémoire. GuoBupati
Elle confifte dans une répéti
cadrature eft faite de façon
rouage de fonnerie le feul
de la main fuffit pour lui faire
heures & les quarts avec la p
précifion. D'ailleurs elle eft fi
fement difpofée , fi facile à fai
ces nouvelles répétitions fi fim
les ont vingt- deux piéces eff
moins que les autres. De pl
toutes ces piéces fupprimées
places vuides à celles qui refte
celles qui restent prennent plu
me & des fituations plus heureu
du concours de ces propriétés
avantages fuivans .
1 °. Dans les montres fimple
tion ( c'eft ainfi qu'on les nom
la fuite ) la fituation des rou
mouvement eft fi avantageufe
met Ihonneur de me die
l'efperance de mériter l
promis d'en chercher la
arcourus tous ceux quipourr
ir uneroute à la réullite. Es
je la fuivis, & ce fontpar
= circo itances qui
truction fuivante , & d
Emoire.
Ont o
Elle confifte
dans une ré
rature
eft faite de facon,
ge de fonnerie
le fel
Luifaire
main fuffic pour
es & les quarts
avec laps
on. D'ailleurs
elleet
mt difpofée
, fifacileif
ouvelles
répétitions
t vingt- deux pieces
que les autres. Depla
ces piéces
fupprimés
la
vuides
à celles qui relle
qui reftent
prennent
plus
des fituations
plusheureus
cours
de ces propriétés
esfuivans
.
reftent
i
Dans
les montres
fimples
Teft
ainfi
qu'on
lesnom )la fituation
desrouesde ment
eft fi avantageule
qu
des proprietés des répétitions à grands
mouvemens , qui eft telle que , à volume
égal de boëte , le mouvement d'une montre
fimple à répétition eft plus grand que
celui d'une montre fimple ordinaire .
par-
2 °. Elles furpafferont de beaucoup les autres
en bonté , en durée , & en facilité de
conſtruction , parce que les roues de fonnerie
des répétitions ordinaires , occupant
la moitié de la cage qui les renferme , rendent
les roues du mouvement moins
faites en les rendant plus petites , &
moins à la portée de nos organes qui ne
nous permettent pas de travailler des petites
parties de la matiere , avec la même
précifion que celles d'une certaine gran-.
deur. Plus les parties d'une montre font
déliées , moins elles ont de folidité , &
plus leurs défauts échappent à nos regards,
foit ceux de jufteffe dans les formes d'exactitude
dans leur pofition , d'examen
de leur matiere , de proportions , dans les
rapports des engrenages , & c. Par cet expofé
il eft aifé de juger pourquoi les
dules à fimple répétition fe dérangent fi
rarement , & pourquoi les montres à répétition
font fi fujettes à manquer.
pen-
3 °. Il en résulte de plus un nouvel
11. Vol. E
leur prix , caufée par la fuppref
vingt- deux piéces dont on a pa
douze autres moins confidérable
broches , vis , clefs , & c.
4° . Ces répétitions , qui pou
à timbre , fuivant la conftructio
vient d'indiquer , feront beauco
fées à démonter & à remonter
Horlogers n'éprouvent que trop
difficulté de remonter les roua
répétition fans aucun accident : e
ront même être démontées au
ment que les niontres fimples ,
plufieurs occafions il ne fera pas
ceffaire d'en démonter le cadran.
5 °. La difficulté de remédier
rangement , dont j'ai parlé dans
mencement de ce Mémoire , ob
fouvent ceux qui habitent loin
les abandonner pour un tems ,
faire tranfporter. Ce tranfport ,
toujours fuivi d'inconvéniens ,
nairement défagréable aux prop
qui en font privés pendant longn'en
fera pas de même de ces no
qui par leur fimplicité pourront
lement rétablies , & dont les caufe
rangement font peut-être vingt o
Sejcelt
pax , caufée par la faporán
deuxricces donton a pers
eatres
moins confidérables
,
es , vis , clefs , &c.
" Ces répétitions, qui po
re, fuivant la constructors
ndiquer , ferontbear
monter & à remonta
ers a'eprouvent
que trip.
re de remonter
lesrouags
fans aucun accidentit
ne être dentontées
auf
se les aiontres limples,
occalionsil neferapas
dendémonter le cadran
La difficulté
deremédier
petites & à deux boëtes .
6º. Enfin s'il arrive aux répétitions ordinaires
que leur fonnerie s'arrête par la
plus legere cauſe , alors ceffant de marquer
les heures & les minutes , elles deviennent
totalement.inutiles : au contraire les nouvelles
auront l'avantage de fervir à marquer
les heures & les minutes comme les
montres fimples , lors même que les piéces
de leur cadrature éprouveroient le
plus grand dérangement.
plus
Après avoir expofé les avantages des
nouvelles montres , je dois répondre à un
inconvénient que l'on ne manquera pas
de m'objecter ; c'eft d'être obligé d'employer
autant de mouvemens de la main
at,dont
j'ai parlé
dans
qu'il
y a d'heures
à faire
répéter
, &
un
de
plus
pour
les
quarts
, tandis
qu'un
feul
fufent
de ce Mémoire
, o ceux
qui
habitent
loind fit aux ordinaires J'avoue que cet afſujet- onnerpour un tems,at tiffement
eft un obftacle
à leur fuccès , à
porter. Ce tranfport, la Cour & dans les grandes
Villes de l'Euivi
d'inconvéniens
,
defagréable
aux
propri
privés
pendant
long
as de même
de cesnouvel
rfimplicité
pourront
être blies
, & dont
lescaulesde
font
peut
-être
vingt
o
rope.
Mais d'un autre côté il faut auffi convenir
que tenant le milieu entre les montres
fimples & les répétitions , & qu'étant
meilleures , plus fures & moins cheres que
ces dernieres , elles feront fans doute par
ces avantages très- utiles à ceux qui font leur
E ij
vés d'Horlogers capables de réta
à l'ordinaire. D'ailleurs un m
ajouteroit à la bonté de l'ouv
fimplifiant , feroit de ne faire fo
montres que fix heures.
Depuis midi elles fonneroien
l'ordinaire , mais après fix heures
neroient feulement une heure à f
à huit , & ainfi des autres , jufqu
à fept heures du matin la mer
jufqu'à midi . Cette façon de fo
point nouvelle, je l'ai pratiquée
de quinze ans dans quelques- und
répétitions. Elle fut goûtée
ques perfonnes , & très peu par
Son principal avantage eft de fou
tention néceffaire pour compter
bre d'heures , & pour empêche
prifes.
A l'égard des fix heures que
toujours fuppléer , excepté d'abo
midi & après minuit , l'habitude
ques jours fuffit pour les ajouter 1
que y penfer. Cette maniere de
eft en ufage en plufieurs Villes
& furtout à Rome , où la plus gra
tie des horloges publiques ne fon
fix heures.
= X des autres parties dame
Horlogers capables de rea
Ordinaire. D'ailleurs unmot
eroit à la bonté de l'org
nt , feroit de ne fairel
res que fix heures.
s midi elles fonneroin
are ,mais après fixheus
nt feulement
une heure
, & ainfi des autres,julqiz
= heures
du matin
la
a midi. Cette façon del
mouvelle
, je l'ai pratique
aze ans dansquelques
-uns
ons. Elle fur goutée d
fonnes
, & très peu par
mcipal
avantage
eftde l
néceflaire
pour compter
ares , & pour empêcher
:
ard des fix heuresquelle
fuppléer
, excepté
dib
près minuit
, l'habitude
d
fuffit pourlesajouterla
fer. Cette
maniere
dea
ge en plufieurs
Villesd
àRome
, où laplusgrande
nefonnent
logespubliques
vemens de la main , qui d'ailleurs fe font
fi aisément & fi vîte , qu'on eft au plus le
même tems à y compter douze heures
qu'aux répétitions ordinaires.
Comme il eft arrivé fouvent que des
connoiffances liées à d'autres , acquifes
après elles , ont occafionné le progrès d'un
Art ; on a crû devoir terminer ce Mémoire
, en indiquant les tentatives de
même genre faites par des Horlogers.
il
Quoiqu'elles ayent été fans fuccès ,
ne s'enfuit pas de là de nouveaux
moyens ne fervent un jour à les diriger
vers l'utilité publique , qui eft la pierre de
touche des inventions nouvelles. On ne
joindra point à ces defcriptions celle de la
nouvelle répétition ; des raifons plaufibles
ont ordonné de la differer."
· que
Vers l'année 1720 , un Horloger de
Londres imagina de placer une montre
fimple. de poche dans une petite boëte de
pendule , & d'y ajouter une répétition
fans rien changer à la montre fimple que
l'on y plaçoit , après l'avoir accrochée dans
cette boëte par fon anneau , & lui avoir
fait remplir exactement la partie circulaire
de la boëte qui devoit la recevoir.
E iij
dans un autre axe correfpondan
préfentoit , & qui étant creu
ment , s'y ajoutoit avec précifi
la fufée de cette montre faifoi
deux aiguilles, qui marquoient
& les minutes fur un fecond c
cé au-deffous du premier. Un m
poftérieurement appliqué cont
piéces d'une répétition , difpoféd
niere qu'en tirant un cordon
fonner les heures & les quarts a
coup de jufteffe , pourvû que l'o
paravant l'attention de faire.
exactement les aiguilles du cad
rieur à celui du fupérieur. Il e
d'ajouter que l'on pouvoit enc
menter cette répétition d'un réve
ne fonnerie , en y mettant les p
ceffaires à cet effet.
J
Cette ingénieufe découverte
réuffir par un défaut que l'on dev
voir. La puiffance du reffort d'un
tre, proportionnée au mouvement
ces qui la compofent , doit néceffa
être diminuée en raifon des nouv
fiftances qu'on lui oppofe dans
grand nombre de pièces , & par
un autre axe correfpon
1. ok , & qui étant creati
sy arouroit avec précis
ce de cette montre fair
Lies, qui marquee
nutes fur un fecondan
Tous du premier. Un
eaterent appliqué
d'une répétition , difpe
glen tirant un cordon ,
ries heures & les quarts ar
le jutelle , pourvu que
et l'attention de faire
ment les aiguilles da car
celui du fupérieur. Il
que l'on pouvoit ent
ette répétition d'un tertik
rie , en y mettant les pis
aceteffet.
ingénieufe découverte ti
un défaut que l'on der
uillance du reffortd'ex
tionnée au mouvementd
ompoleat, doit néceffaire
uée en raifon desnouvell
0.7
en lai oppofe
dans
p
bre de pieces
, &par c
te invention difparoît.
Quelque tems après , M. Claye , Horloger
de Londres , fuivir cette route déja
frayée.. Dans le deffein d'en'corriger les
défauts , il appliqua une cadrature de répétition
à une montre fimple , & la plaça
dans une boëte femblable à la premiere ,
mais fans un double cadran . En tirant un
cordon , on faifoit abaiffer une baſcule qui
forçoit un axe d'acier de defcendre dans
la tige du pendant de la boëte , qui étoit
creufé dans fa longueur pour recevoir cet
axe qui faifoit à l'inſtant agir la répétition
.
M. Grai , Horloger de la même Ville ,
entreprit enfuite de donner aux roues du
mouvement des répétitions un ordre plus
avantageux , & qui facilitât dans le befoin
leur déplacement & leur remplacement.
Il imagina, peu après M. Claye , de renfermer
toutes les roues de la fonnerie dans la
cadrature , à l'exception de l'arbre de la
grande roue qu'il laiffa entre les deux platines
; (on croit qu'il eft le feul qui ait fuivi
cette conſtruction . )
M. Maffoteau , Horloger à Paris , conftruifit
, il y a treize à quatorze ans , une
montre fimple à répétition qu'il me com-
E iiij
ner les heures & les quarts à la
La cadrature étoit à l'ordinair
chofe près. L'Académie des S
qui cet ouvrage fut préfenté , n'
dant fait aucune mention dans f
res.
A fon retour de notre armée
gne , M. le Marquis de Laigle r
une montre qu'il avoit apport
pays ; elle étoit à deux boet
avoir ôté la premiere , on tiroi
petit bouton qui débordoit la fec
l'on entendoit un petit bruit form
fauts d'un cliquet fur les dents d
maillere ; le nombre de ces fauts i
l'heure courante.
Peu de tems après , un Major d
lerie m'en apporta une autre à boe
toit fa montre ordinaire , à laqu
Horloger de Sarlouis avoit ajo
répétition pour un Louis d'or :
ne differoit de la montre Alleman
je viens de parler , qu'en ce que
maillere en étoit rectiligne , qu'e
totalement féparée de la montre ,
chée au cordon à côté de la clef; ell
douze dents , & pour s'en fervir
troduifoit à tâtons pendant la nu
e qu'enle tournant on
as heares & les quarts a la
Ford rature etoit à l
près. L'Académie des
et cavrage fat prefente, de
Taitaucune mention dastak
retour de notre arme
M. le Marquis de Laiga
tre qu'il avoit app
ele étoit à deux bois .
ice la premiere, on tiruits
aronqaidébordoitlafe
tendoit un petitbruit form
an cliquet fur lesdentsdr
; le nombre de cesfaust
Courante.
He tems après , un Major de
apporta
une autreàboč
atre ordinaire
, à laqu
de Sarlouis
avoit a
pour un Louis d'oreil
de la montre
Allemand
de parler , qu'en ce que
étoit rectiligne
,qu'elle
féparée
de la montre ,&
don à côtédela clef;elle
s , & pour s'en fervironli
tatons
pendant
la nuitd
rieure de fa boëte , de façon qu'en pouffant
cette crémaillere jufqu'au limaçon
appliqué fur la roue du cadran , Pon
comptoit les heures , comme dans la montre
Allemande , par le bruit des fauts d'un
cliquet. L'une & l'autre répétition n'ont
que quatre piéces de plus qu'une montre
fimple , & font aifées à conftruire , mais
elles ne fonnent point les quarts , & il
faut être extrêmement attentif en pouffant
la crémaillere de l'une , ou tirant celle de
l'autre , d'agir très - doucement , afin de faire
fonner les heures affez diftinctement pour
les pouvoir compter.
A Mademoiselle *** ,pour le jour de fa
naiffance , le 22 Septembre 1749.
Oui , qui vous rappelle le jour
Par qui commença votre vie
Ne fçait pas vous faire fa cour ,
Et bien fouvent s'expofe à quelque repartie.)
Plus d'une fois mes yeux en ont été témoins
Tel compliment toujours vous bleffe ,
Tant que je crois , que fur votre fageffe
Ev
9
Que vous ayez du beau fexe adopté
Que ne devez-vous point rendre aufo
Pour ne vous avoir pas fait naît
D'an fang Royal , tendant à lá Princ
Un Almanach doré fur chaque page
En termes clairs , à la Cour , à Paris
Au monde entier diroit votre
Ce n'eft pas tout , aimable Iri
De Courtifans une foule importune
Au jour précis viendroit par de fots co
Vous prouver qu'elle fçait le nombre d
Seroit- ce pas mourir.cent fois po
C'est donc un bien pour vous d'avo
Cieux
Une naiffance plus commune :
Mais moi je m'en trouve auffi mieux
Et franchement , fi vous étiez fortie
Du rang qui fait les demi-Dien
Moi chetif, qui reçus la vie
D'un pere de qui les ayeux
'A peine fe piquoient de fimple bourged
Aurois - je l'heur de vivre fous vos yeux
Que me ferviroit donc que du Ciel la te
Ait répandu fur vous mille dons précieux
ecce flue , Ins, le fealpetrite
savez du beau fere adopté,
derez-vous point rendre zaist
de vous avoir pas fait de
ng Roval ,tendant à laPri
4° amach dore fur chaque page,
mesc'ai's , à la Cour, àPrs,
Au monde entier dirot vot
Ce n'eftpas tout, aimable is,
fans une fouleimposture
précis viendroitpardelos
rouverqu'elle fçait le nombre
-cepas mourir.cent
foispour
nc un bien pour
Cieux
VOUSd'avoi
ne naifance plus commune:
je m'entrouveauffimieux,
ement, fivous étiez fortie
rang
qui fait les demi-Diem,
Di chetif , qui reçus la vie
n pere de qui les ayeux
piquoient de fimplebourge
heur de vivre fous vosyear!
iroit donc queduCiellatend
fur vousmilledousprécieus,
Dans l'efprit goût , vivacité , fineffe ;
Dans les expreffions facilité , jufteffe ,
Dans l'amitié coeur généreux ;
Dans la fociété commerce gracieux ;
Dans les façons extrême politeffe è
Je vous le dis ici d'un ton vrai , ſérieux :
Je ferois bien fâché que vous fuffiez Princeffe.
Quelle enfilade ! oh ! que d'objets produits
Par le jour de votre naiffance !
Votre naiffance encor ! N'en parlons plus , Iris
Qu'il me foit toutes fois permis
De tirer cette conféquence ,
&
Qu'on ne peut vous paffer qu'avec tant de talens ,
Vous rougiffiez d'avouer vingt-fix ans.
Vairja.
1000000000000000000000
A
MADRIGAL.
Vant qu'Amour fous votre empire ,
Jeune & belle Silvie , eût affervi mon coeur ,
Jamais bergere en fa faveur
N'avoit fait raisonner ma lire.
C'eft qu'aucune , pour le bien dire ,
L E vj
Eprouve dans l'inftant un tranſport
Prend fon pinceau ; mais las ! ce c
Silvie ,
Par un autre revers , n'eft pas digne d
DEpuis
AUTRE.
Epuis un an , quel poifon homic
En noirs brouillards change vos plus
Vos yeux font morts : une couleur liv
Brunit ce teint broyé par les amours
Vernage envain vous offre fon fecours
Tant que je crains , fi bien fçais m'y c
Que n'appreniez , Iris , à vos dépens ,
Qu'être immortelle , ou mériter de l'ê
Seront chez vous deux cas bien differen
ES SAIM
Sur la vie champêtre.
H
Eureux ! qui des fots ftéri
Fuyant les fades plaifirs ,
Loin du tumulte des Villes
A l'abri des vains défits ,
Je vous vois : ma mule
ouve dans l'inftant un transportvil
ton pinceau ; mais lastce qui
Sire,
un autre revers , n'eftpas dignede t
AUTRE
Epa's un an , quel poilonboncé
rs broa llards change
vospasi
sex fontmorts: une couleurn
ce teintbroyépar les amount: e envain
vous offre fonfecoust
me je crains
, fibienfçais m'ye
prenez
, Iris, à vos dépens,
inmortelle
, ou mériter
del'én,
ez vous deux cas biendifferens
ESSAI
Sur
la vie champart
.
I
Fareux quidesfotsferies
ant les fadesplaifirs ,
da tumulte
des Villes
bri des vainsdéfits,
Parmi l'effain des Zéphirs ,
Et qui dans fa folitude
Ou regne la liberté ,
Inftruit de la certitude
D'une heureuſe éternité ,
Fait de l'amour de l'étude
Sa plus chère volupté !
Occupé du bonheur d'être ,
Il ne penfe qu'à jouir ;
Dans cet azile champêtre
Qu'il voit toujours s'embellir ,
De la fleur qui vient de naître
Il amufe fon loifir.
Qu'il fe plaît fur la fougere
De ce bocage charmant ,
Où de la vertu fevére
Etouffant le fentiment ,
La plus farouche bergére
Voudroit plaire à ſon amant !
Tout l'enchante , tout l'enflamme :
La nature à chaque pas ,
Jufques au fond de ſon ame
Pénétre par les appas.
Avec quelle ardeur nouvelle ,
Il eft toujours arrêté ! ....
Ces berceaux , cette prairie
Od voltigent les Zéphirs ,
Sont la retraite chérie
De Minerve & des plaifirs.
Ici fiégent l'innocence ,
La candeur, la probité ;
Là ruiffelle l'abondance
De ce fiécle fi vanté..."
Et dans ce lieu de délices ;
Où l'on ne rencontre pas
Le menfonge , les caprices ,
La licence à grand fracas ,
Et le venin de l'envie ,
On jouit jufqu'au trépas
Des douceurs de cette vie ,
Sans avoir fes embarras,
Par les tons de raliomelt,
Il eft toujours arrêté ! ....
Ces berceaux , cette prairie
Od voltigent les Zéphirs ,
Sont la retraite chérie
De Minerve & des plaifirs
Ici fiégent l'innocence,
La candeur , la probité;
La ruiffelle l'abondance
De ce fiécle fivanté...
dans ce lieu de délices,
l'on ne rencontre pas
menfonge , lescaprices,
licence à grandfracas,
Te venin de l'envie,
jouit jufqu'au trépas
douceurs de cette vie,
avoir les embarras,
LETTRE
Ecrite à M. Remond de Sainte Albine , par
l'Auteur des vers précédens..
M
Onfieur , je viens reparoître fur
la fcéne , & vous demander la contiuuation
de vos bontés , pour les productions
d'une Mufe , à laquelle vous
avez plus d'une fois donné place dans le
Mercure. Les diftinctions que vous avez
faites de mes Piéces anonymes , m'ont
beaucoup flatté. Votre approbation m'a
affûré de celle du Public , & ma Mufe qui
n'écrivoit autrefois que par ȧmuſement ,
ne travaille à préſent que par vanité. Inconnue
, elle n'a pas manqué de fuffrages ;
connue , peut-être fera -t'elle fifflée ?
Depuis peu j'ai formé un établiſſement
pour l'éducation de la jeuneffe . Mon but
eft de réunir l'homme & le Chrétien ; le
Sage & le Sçavant. L'Hiftoire , la Géographie
, le Pilotage , la Géométrie , les
Fortifications
; tout ce qui a rapport , tant
aux Belles- Lettres qu'aux Mathématiques ,
voilà pour former l'efprit de mes éleves.
Mufique , danfe , manége , déclamation ,
voilà pour leur corps ; voilà l'acceffoire.
bliffement. Auffi atile qu'il eft
té , j'ai jugé à propos de l'ann
tout , & rien ne m'a paru plus
remplir mes intentions que le
puifqu'il n'y a pas en France u
quelque petite qu'elle foit , ou
s'empreffe d'avoir ce Recueil . Je
tant plus perfuadé que vous m'ad
la grace que je vous demande , qu
que vous n'avez rien tant à co
bien du public.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Allegre , Préfet de Penfion à M
rue de Grignan , près de Saint Ferre
ENIGM E.
aud
olDu fond du pays Gafcon ,
U
Selon certains Auteurs , je tire ma naiffa
D'autres , non fans moins de raif
Me font du pays de Coutance ,
Ou de la Ville d'Alençon.
Quoiqu'il en foit , dans mon gén
De Gafcogne ou de Normandie ,
Como Je renferme l'efprit flateur ,
Tate , & c'elt-là la bale de m Malgré cet affreux caractére ,
met. Aufli utile qu'il et J'ai pourtant prefque feul aujourd'hui l'art de
jugé à propos de l'ann
& rien ne m'a paru plast
plaire ,
Et par mon efprit féducteur ,
rmes intentions quelle A la Cour , au Palais , à la Chaire , à la grille ,
il n'y a pas en France
de petite qu'elle foir , d
le d'avoir ceRecueil. Je
as perfuadé
que vousma
e queje vous demande, ca
as n'avez rien tant àcent
public.
honneur d'être , &c.
re, Préfet
de Pension
M
guan ,prèsdeSaint Fer
ENIGME
u fond du pays Galcon,
Ins Auteurs, je tire ma naillanta
tres , non fans moins
derailon,
Font dupays de Coutance
,
He la Ville d'Alençon
.
iqu'il
en foit, dans mongénie,
alcogne
ou de Normandie
,
Enferme
l'efprit fateur,
Je me fais louer & je brille .
Tout , juſqu'au plus vil Artiſan ,
Se déclare mon partiſan ;
Chacun de moi veut une dofe .
Que fuis- je donc Fort peu de chofe ;
Et rien du tout le plus fouvent .
LOGOGRYPHE.
Commode enfant de la molleſſe ,
Ainfi que de la propreté ,
C'eft tantôt par délicateffe ,
Tantôt par pure politeffe ,
Et tantôt par utilité ,
Lecteur , qu'on me met en uſage.
Mon tout eft formé de huit pieds ;
Mets à l'écart les trois derniers ,
Je défigure ton ouvrage.
L'on trouve en moi par l'art de la combinaiſon
De quoi couvrir une maison ;
Le recours d'un mortel dépourvu de courage ;
1
Près de Paris certain Village ,
Qui pour me deviner t'eft d'un grand a
Ce qui d'un corps nombreux fufpend 1
ment ;
Pour le fommeil un meuble util
Un proche parent ; une Ville ;
Deux arbres ; un doux inftrume
Ce qui du Tout- Puiffant fignale la veng
Un endroit où l'on vient implorer fa cl
La féconde moitié d'un féroce animal ;
Le fymbole de l'amertume ;
Le plus haut d'un arbre ; un lég
Un homme méprifable ; un mal
A l'oeil très préjudiciable ;
Ce qu'un homme prudent préfére à l'ag
Ce que ( le vin tiré ) l'on voit dans les
Aux Poiffons & même aux oifea
Certaine invention funefte.
Que dirai-je de plus ?....je fupprime 1
Jacob ; une douce boillon;
e Paris certain Village ,
deviner t'eft d'un grandavan
corps nombreuxfufpend le a
ment ;
e fommeil
un meuble utile;
oche parent; une Ville ;
arbres ; un doux inftrument
;
out-Puiffant
fignale la vengeme
où l'on vient implorer
la clément
noitié d'un féroce animal;
ymbole
de l'amertume
;
lus haut d'un arbre; unlégunt;
nomme
méprifable
; un mal
il très préjudiciable
;
imme prudent
préfère à l'agr
vin tiré) l'on voitdanslestons
Poiffons
& mêmeaux oifeau
caine invention
funefte. e de plus
?....
jefupprime
ler
A Mad
.......
... fur fon nom de Baptême
la veille de fa fête.
D
Ans un mot dont huit pieds compofent la
fubftance ,
Lequel eft fûrement de votre connoiffance.
6,4,5 1 & 2 , à vos yeux vont offrir
Ce qui de vous toujours s'offre à mon fouvenir.
4, 5 , 3 , 6 , vous expofent un titre
Que de mon coeur fuprême arbitre
Seule vous auriez pû me réfoudre à porter.
Mais de quoi m'a fervi que vous puiffiez le faire ?
Toujours foucieux de vous plaire ,
Hélas ! j'eus beau jadis mille fois vous chanter ,
Vous dépeindre & vous exalter
Les plaifirs féducteurs de l'amoureux myftere ;
Tout faire pour vous exciter
A vivre fous les loix de l'enfant de Cythere ;
Vous dire qu'en attraits vous furpaffiez ſa mere
Je ne fus pas aflez heureux ,
Pour toucher, ébranler votre cinq, quatre & deux.
Ni ma voix , ni mes vers , ni mon ardeur fincére ,
Ni mon 5 , 1 & 8 , n'y purent parvenir.
O mortelle douleur ! O cruel fouvenir !
Je n'eus pas même l'avantage
De tenir votre 4 , 5 , 6 , 7 , feulement ,
Ne pouvant prendre de répit ,
J'injuriai l'amour & pleurai de dépit ;
Mais je vis , hélas ! que les larm
Aux amans malheureux prêtoient de foil
Brunet , de Dijon
AUTRE.
Mon empire s'étend fur tout ce qu
Sexe , Prélats , Héros , combattus, hard
Succombent tour à tour fous mes cou
blés.
Si ces traits , cher Lecteur , ne te peuve
Pourfuis , au jour je vais produi
Quelques mots qu'en mon fein l'on t
femblés ;
Un poiffon : un oifeau : de l'an une par
Ce qu'au Chef des Hébreux dicta le Cr
Des gens âgés la pâture choifie ;
Un outil de Serrurerie :
L'ouvrage d'un infecte : un grand Légif
L'antidote de la fadeur :
Deux Rivieres en Picardie :
Un nombre : le dépôt de certaine lique
Trois notes : une Nymphe : un Saint :
tacle
e pouvant prendre de répit
Mamour & pleurai de dépit;
Mas jevis ,hélas ! que les lar
as malheureux prêtoientdefi
Brunet , deDa
AUTRE
empire s'étendfur tout ceq
ars , Héros , combatrus
, hes
at tour à tour fous mes coup
bies.
ts , cher Lecteur , ne teperet
rais , aujourje vais produce
mots qu'en monfein l'ontret
femblés ;
: un oileau
: de l'an une pari
Chefdes Hébreux
dicta le Crentes
cas âgés la pâture
choilie;
outil de Serrurerie
:
an infecte
: un grand
Lég
tidote
de la fadeur
:
x Rivieres
en Picardie
:
: le dépôt
de certaine
liqueur:
5 : une Nymphe
: un Saint: sit
title
Enfin un fils du Patriarche ,
Qui par l'ordre de Dieu ſe retira dans l'Arche,
J
Par le même.
AUTRE,
E fuis un être imaginaire ,
Qu'on dit être l'effroi d'une jeune bergére ;
Dans un fens different je me plais à piquer
A réformer , à critiquer.
En veux-tu fçavoir davantage
Mes fix pieds vont t'offrir un déchec : certain
mal :
Ce qu'on cherche en hyver : un petit animal ;
Ce que le vrai Sçavant doit avoir en partage ;
Des lambris affûrés un brillant ornement ;
Coûtume de l'Eglife : Ifle : note : élement ;
Terme de jeu : poiffon ; titre dont on décore
La majefté du Souverain :
Un péché capital : une espéce de grain :
Une conjonction en moi fe trouve encore,
Par le même.
Sous differente forme on peut me v
pa
Je procure aux mortels ce qui n'eft
Quelquefois mon afpect a caufé de l'e
Mais faute de me bien connoî
Sur le corps & l'efprit , à ce que l'on
Cher Lecteur , mon pouvoir s'
En tranfpofant les pieds qui compofen
On doit voir fortir de mon feir
Ce qu'eft un faux calcul : un S
Ce qu'un bon Livre eft digne d
Un nombre : un mortel fortund
A fe voir bienheureux à jamais deftiné
Une Ville de Normandie :
Plus une prépofition ,
Et même une négation.
Par Mlle G
s & ferente forme onpeut mevaj
care aux mortels ce quin'efpare
fois mon afpect a cauféde l
Mas faute de mebien console
NOUVELLES LITTERAIRES ,
L
DES BEAUX- ARTS , &c.
E MASQUE ou Anecdotes particu
lieres du Chevalier de ***. A Amftercorps
& Pefprit
, à ce quel'on
dam
, chez
Pierre
Mortier
, 1750
, in- 12.
Cher Lecteur , monpouvoirstars
polant lespieds qui compos
On doit voir fortit de monte
Ce qu'eftunfaux calcul:un r
Ce qu'unbon Livre eftdig
Ja nombre
: un mortel
fortané,
brenheureux
à jamais
defi
ne Ville de Normandie
:
es une prépofition
,
même
une négation
.
ParMileG
pp. 205..
On dit , Anecdotes d'un Regne, d'une Cour,
&c. Peut-on dire également Anecdotes d'un
homme ? Dans le doute , l'Auteur auroit
auffi bien fait d'intituler fimplement fon
ouvrage le Mafque , ou s'il vouloit ajoûter
Anecdotes , il devoit dire Anecdotes particulieres
de la vie du Chevalier de ***. Au
refte , ce petit Roman nous a paru fort
agréable , & nous n'avons pû le quitter ,
fans en avoir achevé la lecture . La fuppofition
, fur laquelle porte l'intrigue , a déja
été employée , dans plufieurs ouvrages de
cette efpece , & dans quelques Comédies ;
mais l'Auteur a trouvé le moyen de tirer
d'une fiction ufée diverfes fituations neuves
& intéreffantes. Nous voudrions
qu'il n'eût point introduit fur la Scéne
un certain Commandeur , qui ne fert
de rien à l'action. Il n'en auroit pas plus
coûté à l'Auteur de donner à la Tante du
que
pour cet effet à la généroûté
D'ailleurs , nous ne diffimule
le début du Commandeur a
valier nous a fait naître d'étra
çons. Il faut avouer auffi qu'on
bleffé du jugement téméraire
nier porte d'une parente refpo
que la démarche qu'il hazard
d'elle , n'eft pas moins contraire
qu'auxbonnes moeurs . Après qu
cet ouvrage , peut- être fera-t'
d'autres objections ? Peut -être
ra-t'on pas vrai femblable , que
étant éprife d'une paffion fi vid
tant d'adreffe à la cacher ? Peut
t'on de la peine à concevoir qu
entretiens fecrets qu'elle a avec
lier , entretiens dans lefquels el
ainfi que dans un bal , la libert
à un certain point fa voix , ell
la faveur du mafque , la dégui
ment , que fon amant ne la re
point , lorfqu'elle lui parle à v
couvert? Nous ne ferons point fi
l'Auteur effuye ces critiques. N
rions beaucoup qu'on ne lui ri
grand compte de l'art , avec lequ
jufqu'au dénouement les Lecter
l'in
Regiment , que
cet effet à la généroute
neurs , nous ne dilimle
fonne dont les charmes ont tant de pouvoir
fur le Chevalier , eft la même que
l'Inconnue dont la tendreffe exige de lui
tant de reconnoiffance.
LE RIVAL SUPPOSE ' . Comédie en un
Acte . A Paris , chez Prault , fils , à l'en-"
trée du Quai de Conty , à la Charité ,
in-12. pp. 35:
PP: 1749
Plus on fréquente notre Théatre , plus
on fe confirme dans l'opinion qu'y rifquer
un ouvrage , c'eft mettre en quelque forte
à la Lotterie , & que le hazard y décide
auffi fouvent du fort des Piéces , que leurs
beautés ou leurs défauts. Le mauvais fuccès
de la Comédie de la Colonie , dont nous
avons parlé dans le dernier Mercure , eft
un exemple de ce que nous avançons . Celle
du Rival fuppofe , quoique reçûe plus favorablement
que la Colonie , n'a pas eu non
plus à beaucoup près les applaudiffemens
qu'elle méritoit. Voici la fable de cette
Piéce.
le début du Commandeur
an
poas a fait naitre deg
I taut avouer auffi quec
du jugement
témérita
porte d'une parente rep
a demarche
qu'il hazar
, n'eftpas moinscontrait
bonnes moeurs. Après qu
vrage , peut-être feraes
objections
? Peut-être
pas vrai femblable
, que
prite d'une paflion vi
adreffe à la cacher?Pe
la peine à concevoirq
ens fecrets qu'elle a avec
tretiens dans lequels lle
e dans un bal, laliben
rtain point fa voir, ell
ur du mafque , la dégui
12 que fon amant ne
orfqu'elle
luiparleà vi
Nousne feronspoint fu
elluye ces critiques, Not
aucoup qu'on ne lui tin
mpte de l'art, aveclequel
dénouement
les Lecteurs
Vincen
Le Portrait d'une jeune beauté , nommée
Dona Léonor , tombe entre les mains d'un
Roi d'Arragon . Ce Prince eft frappé des
attraits de l'objet que ce l'ortrait repréfente.
Il fait chercher ce charmant objet ,
mais inutilement . Un jour , emporté par
II. Vol. F
un de les Courtilans , il le trouve
des murs du Parc d'un Château . I
perçans attirent Pattention du Roi ,
perçoit des femmes qui fuyent un
fanglier. Voler à leur fecours ,
cette bête farouche , n'eft que l'affa
inftant. Au plaifir d'avoir fauvé le
d'une jeune perfonne , remplie d
fuccéde celui de reconnoître en ell
ginal du Portrait. Don Félix de Me
pere de Dona Léonor , eft un vie
gneur , hériffé de probité , vivant
terres , haïffant la Cour , & qui , fu
ques mécontentemens , s'en étan
fous le regne précédent , n'y a pas
depuis plufieurs années. Ainfi ni
fa fille , ne connoiffent leur nouve
verain. Le Roi , jaloux de ne dev
lui les fentimens de Léonor , pro
cette citconftance pour cacher for
Il fait paffer Frédéric pour un fim
let de chambre , & jouant le rôle
Courtifan , il fe détermine, après a
plufieurs fois Léonor , & s'être affu
eft maître du coeur de cette Belle ,
mander en mariage fous le nom de
ric. Il l'obtient facilement, mais il r
fatisfait d'être aimé de fa maîtreffe
Courtilans
, il fe trouve
Parc d'un Château. De
irent l'attention
du Roi
femmes
qui fuyentun ha
Voler à leur fecours , &
farouche
, n'eft que lafad
plaifir d'avoir fauvél
e perfonne
, remplie d
lui de reconnoître
enelle
ortrait. Don FélixdeMe
ona Léonor
, eft un vies
le de probité
, vivants
lant la Cour, & qui, m
Ontentemens
, s'en étant
que précédent
, n'y a pas ieurs
années
. Ainh
connoillent
leur
nouvea
Roi
, jaloux
de ne deres
ntimens
de Léonor
, prote
onftance
pour
cacher
fort
Ter Frédéric
pour
un mbre
, & jouant
le role ille détermine
, après
avo cisLéonor
, & s'être
allure du coeur
decette
Belle, ie
mariage
fous
le nomdeF cient
facilement
, maisil tre aimé
de lamaitrelle
,
ter de ce bonheur , il fait à Léonor une
fauffe confidence .
»
Apprenez , lui dit- il , que je fuis un
"perfide. Prêt à confommer la trahifon
» que je vous faifois , elle s'eft peinte à
» mon ame dans toute fon horreur.
» Léonor. Vous me trahiffiez ! O Ciel!
» Le Roi, Hier , après avoir obtenu du
» Roi fon agrément pour notre maria-
"ge , je me retirois , lorfqu'il me rappella.
» Mon cher Frédéric , me dit - il , je fçais
» trop combien tu m'es attaché , pour douter
» un inftant de toute l'inquiétude que te caufe
» la mélancholie où tu me vois plongé depuis
quelques jours. Croirois- tu que le Portrait
» d'une jeune perfonne que je ne connois point ,
a fait naître en mon coeur la paffion la plus.
"prompte & la plus vive ? Tiens , vois , exa-
» mine toi-même fi la nature a jamais rien
»
»
;
+
formé de plus beau . Regarde cette bouche, ces
»yeux. Que d'agrémens , que de fineffe , &
» en même tems que de nobleffe & de majesté
» dans tous ces traits ! Je te laiffe ce Portrait,
ajoûta-t'il › informe- toi ; aide- moi à décou-
» vrir cet adorable objet. Une fi rare beauté
»ne fçauroit être inconnue . Jugez , Madame,
» de la furpriſe & du trouble où me jettoit
» ce difcours. Voilà le Portrait qu'on me
Fij
» faire il y a mois , loriqu
» Convent.Je le perdis quelques j
ود
و د
39
» Le Roi. Et le hazard , con
» voyez , l'a fait tomber entre
» du Roi. Au lieu de répondre
» fiance , de me jetter à fes pie
» lui avouer que j'étois fon rival
»de dérober à fes yeux mon fai
»D'un air froid & indifférent je
»fa paffion. Un objet inconnu , 1
doit- il prendre tant d'empire
» ame ? Cette jeune perfonne eft
engagée ? Peut-être eft - elle ex
flattée dans cette peinture ? Peutn'exifte-
t'elle pas ? .... Enfin , 1
»ma perfide jaloufie n'épargna rie
»ce qui pouvoit étouffer la curio
» amour , & vous ravir une courd
» mais lorfque j'ai parû devant vo
» je n'ai pu déguifer plus, long
» cruels mouvemens dont je fuis a
vous vous êtes apperçue de mon
vous m'avez preffé de vous en d
» la caufe . Voilà mon crime avou
»me refte plus qu'à délivrer vos
» ma préfence , & qu'à aller cacher
»vous mon défefpoir & ma confu
Ils font interrompus par Frédéri
c.1. y a un mois, loliquiu
vent Je le perdis quelques
R. Et le hazard, com
z,l'a fait tomber eage
t
ROL Au lieu de répondre .
Le , de me jetter à fes p
vouer que j'etoisfon rival,
rober à fes yeux mon
air froid & indifférentj
Hon. Un objet inconn , la s
prendre tant d'empr
Cettejeune performe et
? Peut-être eft- elle ext
dans cette peinture ?Pedes
delle pas ? .... Enfin, M
Ede jaloufie n'épargnati
pouvoit étouffer la carcin
, & vous ravir unecouron
p
1
orfque
j'aiparu
devant
v
pu déguiler
pluslong. mouvemens
dontjefuisagte
ous êtes apperçue
demont
'avez
preilé
de vousen déc Voilà
mon
crime
avoué l':
plus
qu'à
délivrer
vosyea
nce, &qu'à allercacherla
on defelpoir
& maconfult
Laterrompus
parFrederi
"
lui annoncer l'arrivée d'un courier , chargé
de dépêches importantes.Sur ce prétexte
le Roi quitte Léonor. Peu de tems
après il revient.
» Madame , dit- il , je fuís perdu . Vous
» allez être vengée . Un de mes amis m'envoye
dire que dans une heure au plus
»tard le Roi fera ici.
»
» Léonor. Le Roi?
» Le Roi. Oui , Madame. Ce Prince ,
toujours plein de bonté pour moi , &
qui ne fait pas encore que j'ai trahi fa
» confiance & fon amitié , veut honorer
mon mariage de fa préfence. A la fuite
» d'une chaffe dans la forêt voifine , il fe
» fait un plaifir de me furprendre par une
petite fête ; il viendra avec cinq ou fix
perfonnes , mafqué.
35
» Léonor. Quel enchaînement de hazards
» & de coups imprévus !
» Le Roi. Ils vous conduisent au trône, &
» moi au comble des difgraces. Je vous
perds , je perds l'estime & la faveur de
» mon Maître. En vous voyant , qu'il va
»me trouver coupable , ou plutôt , que je
»devrois lui paroître innocent !
Léonor , fans vouloir découvrir fes véritables
fentimens au Roi , va trouver fon
pere , & le Roi fe retire , pour aller pren-
F iij
dans le co pole
maîtreffe . Pendant que Don Féli
che pour l'informer de la converf
a eue avec Léonor , des mafques p
Don Félix , averti que l'un d'e
Roi , ordonne qu'on faffe venir
» Le Roi....Se pourroit-il ,
» qu'avec tant de charmes vous
»jamais penfé que je n'avois p
» partagé mon trône ? .... Ne p
flatter que vous ayez quelquefo
" té que je vous viffe ?
» Léonor. Moi , Sire ?
» Le Roi. Eh , Madame , les
» défirs de la beauté ne devroie
» être pour l'objet qui peut la co
>> Ce feroit un commencement
» que vous auriez pris en moi.
Tous les difcours paffionnés d
peuvent ébranler la fidélité de
Elle déclare que rien ne la fera
qu'elle a inftruit fon pere de fa re
& que fi elle ne l'avoit pas trouv
à tenir à Don Frédéric la parole
avoit donnée , elle étoit détermin
cher une retraite dans un Conven
ne pouvant plus douter qu'il ne
pour lui -même , fe démafque , &
penfe la conftance de Léonor , en
nant la main ,
chever de lire dans le
e Pendant que Don Fer:
l'informer de la conver
.ec Léonor, des malgas
Fear, averti que l'un dest
ordonne qu'on faife venitlis
Ro....Se pourroit-il , M
vec tant de charmes vous i
us penfe que je n'avois pas
ge mon trône?....Nepass
que vous ayez quelques
e je vous ville?
For. Moi , Sire?
Roi. Eh, Madame, les
5 de la beauté ne devroien
Pour l'objet quipeut la co
roit un commencement
d
ous auriez pris en moi.
les difcours
paffionnés
dif
ébranler
la fidélité de s
lare que rien ne la ferad
inftruit fon peredelare
Felle ne l'avoit pastrouvéd
Don Frédéric
la parole qu
nnée, elle étoitdéterminer
retraite dans un Convent.
fon
&tur
ant plus
douter
qu'il ne
-même
, fe démafque
, & conftance
de Léonor
, calab
nain.
en
Leh
dre , nous aurions montré qu'il n'y a pas
moins de noble comique dans cette Piéce,
que de fineffe de dialogue , & de délicateffe
de fentimens. Nous avons dit *
que
le caractére de Don Félix , & celui de Florine
, Suivante de Léonor , étoient neufs
au Théatre . On pourra s'en convaincre, en
lifant l'ouvrage.
LA RUSE INUTILE , Comédie en un
Acte & en vers, par M. Rouffeau . A Paris,
chez Sébastien Jorry, Imprimeur- Libraire ,
Quai des Auguftius, près le Pont Saint Michel
, aux Cigognes , 1749. in-octavo pp .
39.
Quelques mauvais Plaifans , badinant
fur le titre de cette Comédie , l'ont appellée
la Piéce inutile. C'eft en porter un
jugement peu équitable. Il eft vrai qu'elle
eft vuide d'action , & que l'Auteur n'a
pas profité de tout le Comique que le
fujet lui fourniffoit . Ileft vrai auffi , qu'en
certains endroits le dialogue pourroit
être plus jufte & plus ferré Du reſte , la
Piéce en général eft légerement écrite ,
& verfifiée facilement ; on y trouvera plufieurs
vers heureux & cet ouvrage
bien loin de faire deshonneur aux talens
,
* Premier vol. de Décembre , Art, des Spectacles.
F iiij
dées , que nous fçavons qu'il dél
ment de mériter les fuffrages du I
qu'il travaille avec autant d'affid
d'ardeur
, pour fe mettre en ét
obtenir .
LE DOCTEUR D'AMOUR , Co
un Acte & en vers , repréfentée
premiére fois le 6. Mars 1748
corrigée & remife en 1749. par N
de Hautemer. A Paris , 1749. in
PP. 45.
Un Prologue qui eft à la tête de
nous apprend que l'Auteur eft C
d'une troupe de Province , & que
le Théâtre de Bruges qu'il a hazard
miere repréfentation de cet eff
mufe. Avec cette Comédie , M. d
mer a fait imprimer un Divertiffen
eft un ouvrage détaché , & qui eft
Triomphe de la Paix.
DISCOURS prononcés dans l'A
Françoife, le Jeudi 25. Septembre
la réception de M. l'Evêque de Ro
Paris, de l'Imprimerie de Bernard
Imprimeur de l'Académie Françoi
Saint Jacques , 1749. in-quarto, P
Il femble qu'on attende deux
differentes d'éloquence , de l'homm
K.
os paroillent d'autant misa
que nous (çavons qu'il deir
meliter les fuffrages data
avalle avec autant d'al
, pour
le mettre en e
DOCTEUR
D'AMOUR , Como
e & en vers , reprélen
e fois le 6. Mars 174
He & remile en 1749. pu
mer. A Paris , 174).
dehi
qui font reçus à l'Académie
Françoife
. Le difcours
de M. l'Evêque
de Rennes
réunit les avantages
qui diftinguent
ordinairement
les harangues
de remercîment
de ces deux claffes d'Académiciens
. Deux morceaux
que nous allons
copier
de ce difcours,
prouveront
la juftice de cet éloge."
Quoi de plus délicat que la maniere
dont M. l'Evêque de Rennes loue l'Académie
, & lui retrace les honneurs dont elle
jouit dans les Pays étrangers !
t
>> Votre premier objet , dit-il aux Aca-
» démiciens , étoit de polir , de perfection-
" ner la Langue ; mais une plus noble car-
» riere étoit due à des hommes tels que
» vous. Arbitres du Langage , la penfée &
» le fentiment , qui font comme l'ame de
» la parole , font devenus néceffairement
» de votre reffort , & ont également re-
» connu vos Loix . Ainfi , en même tems
dans vos écrits vous mettez en pratique
vos propres décifions fur la Langue,
vous donnez des régles à l'efprit ; vous
élevez , vous ennobliffez les fentimens
» & c'eft le fruit le plus précieux de ces
» chefs-d'oeuvre en tout genre de Littérature
, qui ont porté votre gloire au plus
haut degré. L'Académie s'applaudit avec
» raffon de voir la Langue françoife detologue
qui eft à la tête
prend
que l'Auteur
etCa
Supe de Province
, & que
e de Bruges
qu'ila hazard
eprefentation
de cet th
vec cette
Comédie
, M.
imprimer
un Divertille
vrage
détaché
, & qui e
de la Paix.
RS prononcés
dans l'A
, le Jeudi
25. Septembre
174
on de M. l'Evêque
deRe l'Imprimeric
de Bernard
Br
ar de l'Académie
Françoile
,
ques, 1749.
in-quarto, pp.20
le qu'on
attende
deux
d'eloquence
, de l'homme
in
39
que
Fv
» toutes les Cours de l'Europ
triomphe qui n'eft dû qu'à el
» d'hui , Meffieurs , je vous
» hommage different , & peut
flateur. En Efpagne , on ne pa
» point notre Langue , mais on
» avidité les Livres françois ;
» aime mieux apprendre de vou
» qu'à parler. La Langue fran
" traitée comme les Langues
» qu'on étudie , qu'on approfo
" pour en faire un ufage ordina
" pour y trouver de parfaits mod
» quelle complaifance ( étoit- co
» fentiment de l'honneur que
" vous appartenir ? ) Avec quell
» fance ai - je vû vos ouvrages
» mains des Amateurs des fcien
» cherchent , comme dans leur
» les leçons du beau , du vrai , d
du naïf, du pathétique , du
» Ainfi, Meffieurs , dans cette N
» en étendue d'efprit & en noble
» timens , ne cede à nulle autre ,
so a produit des genies du premie
» vous avez des éleves dont vou
» le goût, & qui font gloire de v
"pour maîtres , & les noms de
» d'entre vous font auffi connus
» même .
Quoi de plus oratoire que ce Portrait de
Louis le Grand ?
"
ן ג
» Louis XIV . Quel nom ! quelle foule
» de nobles & fublimes idées préfente - t- il
» à l'efprit ! Un Roi , dont le regne fera
regardé dans la postérité comme le regne
» des Arts , des Sciences , des Talens , des
grands Guerriers , des grands Miniftres,
» des grands événemens ! Un Roi , le plus
» Roi qui fût jamais ; dont l'ame toute en-
» tiere , l'efprit , le coeur , les projets , les ,
entrepriſes , portoient le caractére &
l'empreinte de la Majefté ; qui fçut protéger
& pratiquer la Religion , gou-
» verner l'Etat & fa Famille , faire la
» guerre & donner la paix , foutenir les
es les Cours de l'Europen
riphe qui n'eft dù qu'icie
, Melleurs , je vous
mage different , & pe
cut En Elpagne , on tepi
notre Lingue , maisco
te les Livres françois; te
e mieux apprendre de var
à parler . La Langue fraga
e comme les Langues
on étadie , qu'on appro
en faire un ufage ord
y trouver de parfaitsmodes
le complaifance (Conver
ment de l'honneur quej
appartenit?) Avecquelle
ai -je và vos ouvrages
s des Amateurs desfeience!
hent , comme dans leursh
çons du beau, du vrai, da
f, du pathétique , da
Meffieurs, danscetteNati
dued'efprit&ennoble
,ne cede à nulleautre,quind
uit desgeniesdupremier t
form
vez
des éleves
dont
vous
& quifont
gloire
devous aitres
, & les noms
deplas vous
font
aufli
connus
&
و و
profpérités & les difgraces , agir & par-
» ler , vivre & enfin mourir en Roi ! Les .
fiecles couleront, & le tems qui confume
» tout , ne diminuera rien de fa gloire .
» Sa place eft marquée dans les faftes des
Nations , dans le fouvenir & l'admira-
» tion des hommes , & c .
-M. de Fontenelle répondit à M. l'Evêque
de Rennes, & fa réponſe eft conforme au
caractére de cet illuftre Doyen de l'Académie.
On fçait qu'il a toujours préféré les
idées aux images , les graces élégantes aux
F vj
à la véhémence des grands mouv
LATINI SERMONIS EXEMPLARI
toribus probatiffimis , &c. Editio al
tia folutæ orationis excerptio. Lu
rifiorum apud Fratres Guerin, viâ
fub figno S. Thoma Aquinatis . C'e
MODELES DE LATINITE' , tirésid
leurs Auteurs de l'antiquité . Seco
dition.Troifieme Partie de Profe.
chez les freres Guerin , rue Saint
à Saint Thomas d'Aquin.
Cette continuation du Recuei
Chompré ne le cede point aux p
parties , par le choix des morcea
le contient. Ils font tirés de Ves
Tite- Live , de Frontin , de Macr
Quintilien & de Ciceron . Nous n
ici ces Auteurs , felon l'ordre où
placés dans ce Livre.
M. Chompre fuit fidélement la n
qu'il s'eft propofée , de conduire
blement par degrés les jeunes ge
qu'il y a de plus difficile dans la
Latine. Il tâche de leur épargner
& il cherche à mettre le plaifir à
des pleurs. fine
Sa collection fera compofée de
parties de Profe , & de deux d
Chaque partie eft fuivie d'une Tra
,
mence des grandsmouvent
SERMONIS EXEMPLARIA
bat:fimis, &c. Editio alten.
orationis excerptio. Lu
pad Fratres Guerin, viaja
S. Thoma Aquinatis.Cele
DE LATINITE', tirés de
curs de l'antiquité. Second
olieme Partie deProle. Als
reres Guerin , rue SaintJu
tomas d'Aquin.
continuation
du Recueil &
ne le cede point aux prent
rar le choixdesmorcea
Ils font tirésde Vig
s
de Frontin
, de Macr
& de Ciceron
, Nousno
teurs
, felon
l'ordre
o
us ce Livre
. prefuit
fidelement
lam
propofée
, de conduire
ar degrés
les jeunes
gensi
e plus
difficile
dansla La
ache
de leur épargner
he à mettre
le plaifir
à la p
tion
fera
compolée
de qu
Profe
, & de deux
dePa
cabulaire , annoncé dans le Profpectus , paroîtra
l'année prochaine . Le prix de chaque
partie du Texte Latin eft de vingt- fixfols.
La Traduction en coûte trente.
L'ECOLE DU JARDIN POTAGER , qui
comprend la defcription exacte de toutes
les Plantes Potageres, les qualités de terres,
les fituations & les climats qui leur.font
propres , la culture.qu'elles demandent ,
leurs propriétés pour la vie , leurs vertus
pour la fanté , les differens moyens de les
multiplier , le tems de recueillir leurs graines
, leur durée , & c. La maniere de dreffer
& conduire les couches , d'élever des
champignons
en toute faifon , &c . Par l'Aur
teur du Traité de la culture des Pêchers.
Tome premier , in- 12 . pp. 536. A Paris.
rue Saint Jacques , chez Antoine Boudet , &
P. A. le Prieur, Imprimeur du Roi , 1749 .
Nos Lecteurs n'exigeront point de pous
un Extrait détaillé de ce Livre , & d'ailleurs.
fon titre en offre une analyfe fuffifante.
Il nous fuffit d'avertir que c'eft le fruit des
réflexions & des expériences d'un homme
d'efprit , qui joint à beaucoup de lumieres
& de fagacité une longue pratique de l'Art.
dont il donne des leçons. Le fuccès de fon
Traité fur la culture des Pêchers femble
tie eft fuivie
d'une Traduta
Lepondre
de l'accueil
qu'on
fera
à ce nouPorte
Saint Michel , à l'entrée
Hyacinte , & chez Prault , pere
Gêvres , 1749. 2 Volumes in- 12
pp. 268, fans comprendre un Di
liminaire qui en contient 100
PP. 366.*
M. Jourdan , en qualité de
doit donner la préférence au
chymiques fur les Galéniques. A
clare- t-il hautement en faveur
miers. Il ne nous appartient pas
une queftion , dont les plus habi
cins auroient peut-être de la pei
ner une folution fatisfaifante. I
non plus de notre reffort de
fur l'efficacité & les inconvénier
thodes , que M. Jourdan propof
guérifon des maladies dont il pa
nous contenterons de remarque
beaucoup puifé dans le écrits de
le Fevre & de Grimaldi, Peut- être
dû les citer plus fouvent , & cit
les Peres de l'Eglife.
Il a joint à fon Traité fur les
Vénériennes , deux autres Trai
fur les Ecrouelles & fur tous les
l'autre , fur les quinteffences ti
trois regnes , & plufieurs Diff
très-utiles & très curieufes fur le
5.
Saint Michel , à l'enric
in11.
e qui en contient 100
Jourdan, en qualité deCin
donner la préférence au
ges fur les Galéniques.
t-il hautement
en favest
!! ne nous appartient pas
Ja
LE PHARMACIEN MODERNE , Oll nonte
,& chez Prault ,pervelle maniere de préparer les Drogues , tra-
5, 1749. 2 Volumes duite de l'Anglois par M. Eidous . ExrERIENCES
DE MEDECINE fur des Animaux , = S , fanscomprendre an D
pour découvrir une méthode fûre & aifée
de diffoudre la Pierre par injections , avec
une fuite d'expériences fur les effets du
Laurier Cerife, & fur ceux des vapeurs du
Souffre ; lûes aux Affemblées de la Société
Royale de Londres , par M. Browne Langrish,
du Collège des Médecins de la même
Ville. DISSERTATION fur la quantité de
Tranfpiration , & des autres Excrétions
corps humain. Par M. Bryan Robinfon.
Ces deux derniers ouvrages , traduits de
acite &les inconvéniens Anglois par M. L** . Docteur en Médecine
, ont été imprimés du même format
des maladies dontilpar que le Pharmacien moderne , & les trois
Traductions ne compofent qu'un Volume,
qui fe vend chez Jean - Noel le Loup , Quai
des Auguftins , à Saint Jean Chryfoftôme
& Jean- Baptifte Langlois, rue St. Jacques ;
près la Fontaine de St. Severin , à la Cou
ronne d'Or.
tion , dont lesplus habis
uroient
peut-être de la pein
e folation
fatisfaifante
.
as de notre reffort de pr
que M. Jourdan
propofey
ntenterons
de remarquer
p puile dans le écritsde
& de Grimaldi
, Peut-êtreaut
iter plus fouvent, & cit
s de l'Eglife . Dint à fon Traitéfur lesMa
nes , deux autres Traité,
crouelles
&fur touslesU
tur les quinteffences
test
nes , & plufieurs
Differtati
= &très curieufes
fur lesm
du
Panegyrique de M. Cochin , Avocat an
Parlement de Paris , dédié à la Poftérité. A
Paris, chez la veuve Piffot, Librai : e , Quai de
Conty , au coin de la rue de Nevers , à
ront avec plaifir les fleurs e
fur le tombeau d'un de nos
Orateurs. Nous parlerons plu
cet ouvrage dans un autre M
TABLE Alphabétique &
des Piéces repréfentées fur l'a
tre Italien , depuis fon établi
qu'en 1697 qu'il a été fermo
Remarques fur ces Piéces , &
Alphabétique des Auteurs qui
pour ce Théâtre . A Paris, d
rie de Prault, Quai de Gêvre
octavo, pg. 116 .
lé
Nous renvoyons auffi à un do
Mercures ce que nous avons à
cette brochure.
EPITRE au Révérend Pere d
Principal du College de LOUIS
Par M. le Clerc de Montmerc
au Parlement. A Paris, Quai des
chez Jean- Noel le Loup , à la d
Pont Saint Michel , à Saint Jea
tôme. 1749. in -4°. pp. 16.
Il ne regne pas un égal feu ni
élégance dans toutes les partie
Epître , mais elle contient plu
ceaux , dont la lecture fera plai
nombre eft celui- ci .
Tous les Amateurs de Ez
avecplattie lesfleurs quit
le tombeau d'un de nos p
Dears. Nous parlerons
ouvrage
TABLE Alphabétique
Peces reprefentées furl
Italien , depuis fon ét
dans un autre
en 1697 qu'il a été feme
marques fur ces Pieces, &
habeque des Auteursqui
car ce Theatre. APari
de Pranit, Quai de Ger
Pg.116.
as renvoyons auffi à und
uresce que nous avons tr
brochure.
ITRE au Révérend Pere
ipal du College deLouis L
1. le Clerc de Montmer ,
lement. AParis, Quai des
ean-Noelle Loup , à ladel
Saint Michel , à Saint JeanC
1749.in-4°. pp. 16.
regnepas unégalfeunim
e dans toutes lesparties d
, maisellecontient platitu
dontla lecture feraplai
cft Celui-ci.
Reunit a la
Maître dans la Profe & les vers ;
La Rue anime tout par fa divine harmonie .
Soit qu'il chante Louis vainqueur dans les combats,
Soit que de Luxembourg il pleure le trépas ,
L'ame la moins fenfible à fa voix fe réveille.
Corneille ne dédaigne pas
D'aller confulter fon oreille ,
Et Corneille traduit l'ami qui le conſeille.
Telle eft auffi cette apoftrophe au Pere
d'Orléans.
D'Orléans , qui de l'Angleterre
Nous peins fi fortement les révolutions ;
Dans tes vives narrations ,
Je ne vois que du fang inonder cette terre.
Dans cette Iſle on n'entend que le bruit du tonnerrel
Neptune par les vents n'eft pas plus agité .
Ce Trône eft un vaiffeau , le jouet de l'orage ,
Et l'Anglois inquiet combat pour l'esclavage ,
Content de prononcer le nom de Liberté.
LE TRIOMPHE
DE LA FOI CATHOLIQUE
,
fur les erreurs des Proteftans , contenues
dans les oeuvres Polémiques
de feu M. Benedict
Pictet , Miniftre & Profeffeur en
Théologie à Genève , in- 12. 4. Vol . A
Lyon, chez Regnault , Libraire , rue Merciere.
A Paris, chez Jean-Thomas Heriffant, ·
Libraire , rue Saint Jacques , à St. Paul &
On nous a envoyé de Lyon
fuivant touchant ce Livre.
Cet Ouvrage eft un abrégé
verfes les plus célébres qui
les matieres conteftées entre les
& les Proteftans, L'Auteur y
autant d'érudition & de foli
netteté & de préciſion , tout
dit de part & d'autre de plus
de plus intéreffant. On trouver
fous un feul point de vue , un
erreurs des Proteftans , & des
tholiques. L'Auteur ( M. Verno
ve les vérités que l'Eglife en
que les Calviniftes combattent
aux Objections qu'oppofent ce
il n'obmet rien de ce qui peut
leurs illufions . Il doit les conno
qu'elles l'avoient féduit lui - mên
ré par les lumieres de la Grace
par des perfonnes habiles , &
par une étude férieufe & conf
matieres qui concernent la Relig
renoncé par une abjuration fole
la prétendue Réforme. C'eft pou
fes anciens freres à imiter fon
qu'il a compofé cet Ouvrage , ou
cueilli tout ce qu'il y a de plus
eres les plus celebres qui
marieres contestées entrels
es Protestans , L'Auteurpis
Car , Liorate-lapamti un guide , qui montre le chemin où il s'eft
Oros é de Lula égaré : il en fait connoître les dangers , il
tant touchant ce Livre. ne peut les ignorer , puifqu'il a fuivi long-
Cet Ouvrage eft un abrigitems ce chemin , avec autant de fécurité
& d'obftination , que peuvent faire ceux
que l'erreur a le plus aveuglés. Il découvre
unique voye de leur falut ; il prouve par
at d'eradition & de fades, raifons , fans réplique , qu'il eft d'une
tete & deprécision ,to néceffité indifpenfable de la fuivre. Tout
de part & d'autre de plast ce qu'il dit pour en convaincre les Proas
intérefant . On trots teftans , eft très - capable de les ramener
aa feulpoint de vie, dans cette voye . Il eft pour eux de la derrs
des Proteftans , &dal niere conféquence d'examiner au moins
es. L'Auteur(M. S'ils doivent la fuivre , & on eſpere que
que l'Eglise exemple & l'ouvrage de l'Auteur pourront
faire fur eux quelqu'impreffion.
sverités
es Calvinites combattent
Doj.ctions qu'oppofent ca
5.net rien de ce qui peu
m
premiere
OUVRAGES d'Antoine - Marie Graziani,
del Borgo di San Sepolcro , Evêque d'Amelia,
fions. Il doit les connor compofés invitâ Minervâ , & adreffés à
s l'avoientféduit lui-même Aloys , fon frere , publiés pour l
les lamieres de la Grace fois en XX Livres , avec les Remarques
du P, Jerôme Lagomarzini , de la Comperfonnes
habiles, & de
1745. Preétude
ferienfe& confan Pagnie de Jefus. A Florence ,
par une abjurationfolem Muratori , in - 4° . de 367 pages ,..
qui
concernent
la Religion
as freres
à imiter
fonex
mier Volume dédié à M. Louis - Antoine
fans y
comprendre l'Epître Dédicatoire , la Prédie
Réforme. C'estpour face & la vie de l'Auteur
, de 58 pages,
Ompolé cet Ouvrage ,oil Les ouvragesfont en Latin.
out ce qu'il
y a deplusprop
la fuite des Archontes Athén
où ont vêcu les Philofophes
Hommes illuftres , & les prin
de l'Hiftoire d'Athénes , fe
gés par les années Olympic
eft accompagné de nouveau
mens. Par Edouard Corfini ,
lier & Profeffeur des Ecoles
fecond , contenant fix Diff
Florence , 1747, de l'Imprim
Paul Giovanelli , in - 4° . de
L'ouvrage eft auffi en Latin.
EDITION Grecque & Lati
vres qui nous reftent de Dém
Dinarque & de Demade , par
Maître ès Arts , Affocié du C
Jean de Cantbrige , & Chance
coln . Tome III. A Cantbrige
Bentham, Imprimeur de l'Univ
in-4°. de 662 pages.
EXPOSITION impartiale de
de diverfes Puiffances de l'Eu
gées dans la derniere guerr
avec un récit particulier de tou
rations militaires & navales
fiéges & rencontres , depuis
cement des hoftilités entre les
d'Angleterre & d'Efpagne , juf
clufion du Traité de Paix , fai
Lite des Archontes AUD 272-0´ .
&
Un cu activic un camer de trois
et vécules Philofophis
feuilles
pour
fix fols
, monnoye
de France
,
mesilluftres
,& les pri
tous
les
Samedis
, chez
W.
Owen
, à Lon-
Heure
d'Athénes
,le
dres
, & l'on
continuera
jufqu'à
ce que
l'Epar
les années
Olya
dition
foit
achevée
.
accompagné
de nouris
MEMOIRES de la Maiſon de Brunſwick,
Par Edouard Codepuis la premiere origine connue de cette
& Profeilcur des Ecois illuftre Maifon , jufqu'à la fin durégne de
and , contenant in Durz Georges 1. Cet ouvrage, auffi propofé par
1747 , de l'impin foufcription , formera un volume in-4 °.
Giovanelli , in 4 & Le prix de la foufcription eft d'une demi-
Guinée , payable en foufcrivant . A Lonence
,
werage
eft aufi
en Lain
.
que
& de Demade
, pare
EDITION
Grecque
&La
dres
, chez
Comyns
, près
la Bourfe
Birt
,
qui nous
reftent
deDé
dans
Ave
Mary
-Lane
, & autres
Libraires
.'
tre èsArts , Allocié
daC Ben
. Johnfon
, avec
des
remarques
. On met-
Tome
III. ACantri
propofé
par
foufcription
, un
Difcours
fur
de Cantbrige
, &Chance
tra
au
commencement
de
ce
Livre
, auffi
am,Imprimeur
de l'Unive
la Vie
& les
Ecrits
de l'Auteur
. L'Edition
POSITION
impartiale
de
le prix
eft d'une
Guinée
& demie
, payables
iverfes
Puillances
de l'Eur
une
Guinée
en
foufcrivant
, & le reste
en
NOUVELLE EDITION des ouvrages de
. de 661 pages.
dans
la derniere
guere
entiere formera fept volumes in- 8 ° . dont
rétirant l'ouvrage. On trouvera des ſoufis
militaires
& navales
,
velle
Edition
, à Londres
; chez
W.
Innys
,
un
récit
particulier
detous
Criptions
avec
les
modéles
de
cette
nouit
des
hoftilités
entre
lesC
&
chez
d'autres
Libraires
de
cette
Ville
.
&
rencontres
, depuis
le
&
Th
. Longman
dans
Pater
-Nofter
- Row
,
leterre
& d'Espagne
,julguri
lat
du
Traité
de
Paix
,fait
LES ANTIQUITE'S Typographiques d'Anme
talogue des Livres qu'ils ont
puis, Guillaume Gaceton , qu
ya mis cet Art en pratique
qu'en 1600. On verra dans
auffi propofé par foufcription
les accroiffemens & la perfe
Art , avec quelques traits d
ceux qui s'y font le plus difti
joindra un Appendix toucha
Art , pareillement cultivé en
Par Jofeph Amés , de la Soci
& Secretaire de la Société des
à Londres. L'ouvrage entier
environ 150 feuilles d'impre
dont le prix eft une Guiné
moitié en foufcrivant , & m
cevant les exemplaires. A Lo
H. Woodfall, Imprimeur dans L
Tous ces ouvrages feront en Angle
LA VOIX du Citoyen , ou O
fur le Gouvernement de Polog
in- 12 . A Paris , chez J. Thoma
Libraire , rue St. Jacques.
METHODE nouvelle de gue
ladies du corps & les déréglem
prit , qui en dépendent , tradui
glois de M. Cheyne , par M. de
Tome fecond , in- 12 . de 448 p
a
mus , de l'Académie Royale des Sciences ,
Examinateur des Ingénieurs, Profeffeur &
Sécretaire Perpétuel de l'Académie Royale
d'Architecture . A Paris, chez Ballard , fils ,
rue St. Jean de Beauvais , in- S. de 472
pages.
&c.
DES CAUSES de la difette de Monumens
pour diftinguer la multitude des Martyrs ,
par le P. Cafte Innocent Caftaldi , de
l'Ordre des Freres Prêcheurs . A Milan.
DE LA COUTUME qu'avoient les Romains
d'adopter les Dieux des autres Nations
, & c. A Brefce.
memteurs de ce Royaunt,
ge des Livresqu'ils ont p
Galzame
Gaceton , qu
a mis cet Art en pratique e
en 1600. On verra dans cr
propole par foufcription
acroulemens
& la
, avecquelques
traits d
x qui s'y font leplusdi
dra un Appendix
touder
. pareillement
cultivee
Joteph Ames , de la Socin
cretairede laSociétédes
ondres. L'ouvrage
entier
ron 150 feuilles d'impres
le prix cft une Guice
ié en foufcrivant
, &mot
t les exemplaires
. ALar
sodali, Imprimeur
dansLi
es outragesferontenArg
Voix du Citoyen, ouOber
Gouvernement
dePolog
AParis , chezJ. ThomasH
te , rue St. Jacques. THODE nouvelle
de guéri
DES MARTYRS qui ont été reconnuš
tels , fans avoir verfé leur fang , &c. A
Milan.
A
DE LA TROMPETTE dont ufoient les
Juifs dans les Tribunaux de la Juftice , & c.
A Brefce.
C DEFENSE de la vérité du maffacre . des.
Enfans, ordonné par Hérode , avec une
Differtation fur le v. 13 du premier Chapitre
de St. Jean , & c. A Brefce.
DES LEÇONS authentiques de l'Ecriture ,
du
corps
& lesdéréglement
qui
fe trouvent
dans
les Saints
Peres
, & c.
ui
en
dépendent
, traduite
del
M.
Cheyne
, par
M.
de
la
econd
, in-12
, de
448
pages
Coo
de l'Imprimerie du 7 Séminaire de Verone. "
DE LA CONNOISSANCE que les . Hébreux
eurent d'une autre vie , avant que
II. Vol. G
lan.
LA RELIGION du Patriarche Jo
fendue contre les accufations de
&c. A Naples, à Venife & à Bre
DE LA TRADITION des princ
Loi naturelle , & c . A Milan.
LETTRE à M. le Cardinal
fur fon Dyptique , &c. A Venife
derniers ouvrages du P. Caftald
Latin , & fe trouvent auffi à Ro
QUATRE DISSERTATIONS pou
trer le tems des Jeux Olympi
thiens , Neméens & Ifthmiens
P. Edouard Corfini , de la Co
des Ecoles Pies , &c. A Florenc
EXPLICATION des abbréviati
ques qui fe trouvent fur les mor
Grecs , &c. par le même Pere
même Ville. Ces deux ouvra
Latin.
THEORIE & pratique de l'A
&c. par le P. Nicolas Gian- Pria
A Naples.
OEuvres poëtiques & autres
minique Ludovifi , Jéluite , &
même Ville. Ces deuxouvrages
Latin.
INSTRUCTION claire & n
théorie & la pratique de l'a
JJ
feffeur public au College de Berlin . A
Berlin, chez Jean- Jacques Schultz, 1746,
in-12 . de 664 pages. L'ouvrage eft en Allemand.
DISSERTATION fur le v. 15 du Chap . 3 .
de la Genèfe , pour montrer que dans ce
paffage font renfermés les caractéres du
Meffie, vrai Dieu & vrai Homme , & c. in-
4°. de 20 pages. A Wurtzbourg en Franconie.
L'ouvrage eft en Latin .
ELIGION
du Patriarche
Joleri
contre
les accufations
de
Naples
, à Venife
& à Broja
A TRADITION
des principse
arelle
, &c. AMilan
TRE
à M. le Cardinal
( Dyptique
, &c. AVenife.Cas
s ouvrages
duP. Call
& le trouvent
aufliàRom
TRE
DISSERTATIONS
pour tems
des Jeux
Olympus
Neméens
& Ifthmiens
& ouard
Corfini
, de la Congre
oles Pies, &c. AFlarence
LICATION
des abbreviation
ui fe trouvent
furlesmonu
le même
Pere , &c. par
Ville
. Ces
deux
ouvrages
d'
SCRINIUM antiquarium, feu Miſcellanea
Groningana. A Groningue, chez Hajo Spandaw
, fans mention de format.
CONSIDERATIONS défintéreffées fur
l'état préfent des Provinces- unies. Deux
parties, in-8° . en Hollandois , dans la même
Ville , chez Jean Bolt.
CAROLI LINNAi Amanitates Academica,
feu Differtationes varia Phyfica , Medica ,
EORIE
& pratique
del'A
Botanica
, ante
hâc feorfim
edita
, nunc
colar
le P. Nicolas
Gian
-Prim
uples
.
lecta & aucta cum tabulis aneis. Accedit Hipothefis
nova de febrium intermittentium cauvres
poètiques
& autres
disa
. Grand
in-So
. A Leyde
, chez
Corneille
ue
Ludovifi
, Jélaite
, &c.das/
Ville
. Ces
deux
ouvrages
for STRUCTION
claire
&
new
fur
Haah.
LE JARDINIER Hollandois ; in- 8°; en
Hollandois , dans la même Ville , chez
Abraham Kallewier.
e &
la
pratique
del'anatomie
DISCOURS
de
M
, Jean
Albert
, fur
la
in-4.° dans la même Ville , ch
Luchimans. L'ouvrage eft en Late
UN PETIT TRAITE ' touchan
merce. Deux Volumes in- 8 °. e
dois. A Rotterdam , chez la ver
Van Gilft.
LE MANQUE D'AMITIE' puni
té par lequel on prouve que le
C. de Wite , Miniftre à Bois -letre
les mariages clandeftins , fa
confentement des parens en pay
eft fcandaleux & injufte , & c.
Hollandois . A Roterdam , che
Obreen.
Tous ces Livres ont paru dan.
vinces-unies depuis Janvier 174
VOYAGE à la Terre Sainte ,
par D. Enriquez de Ribera , pre
quis de Tarifa , avec le même
vers anciens, par Jean de la Enc
de Leon, &c . in-folio , pages ic
fans la Préface , dans la même
ON IMPRIME à Paris , chez .
Quai des Auguftins, une Tradu
çoife des deux Traités de Charl
lin , fur les Fiefs & les Cenfives.
fera in-folio, avec des Notes fai
M. Guy du Rouffeau de la Com
Avocat au Parlement ; & l'o
74
dans la même
Ville, cheza
ns. L'ouvrage
est enLas
TETIT
TRAITE
' touchant
Deux
Volumes
in-8°. ca
A Rotterdam
, chez la veri
9.
a
"
LAAMEN
toire des Diables de Loudun ; de la poffeffion
des Religieufes Urfulines , & de la
condamnation d'Urbain Grandier. Par M.
de la Menardaye, Prêtre. Vol . in- 1 2.des 21 .
pages . A Liege, chez Everard Kintz ,Libraire.
MANQUE
D'AMITIE
'pan,
1749.
& à Paris
, chez Debure
, l'aîné
.
quel
on prouve
que le ite,Miniftre
à Bois-le-Da
mariages
clandeftins
, f
tement
des parens
enpar ndaleux
& injufte
, &ca
dois. A Roterdam
, che
cesLivres
ont
paru
dans la anies
depuis
Janvier
1749
"AGE
à la Terre
Sainte
, t
n, &c.in-folio
,pages
10
IMPRIME
à Paris
, cheza
Mandala
LETTRES édifiantes & curieufes , écrites
des Millions étrangeres , par quelques
Miffionnaires de la Compagnie de Jefus.
XXVII . Recueil . A Paris , chez les Freres
Guerin , rue St. Jacques , vis - à- vis les Mathurins
, à St. Thomas d'Aquin , 1749 .
in- 12. de 476 pages , fans l'Epître qui en
contient 43 .
LES ELEMENS du Barreau , ou abrégé
des matieres principales & les plus ordidans
le Barrois .Par M. deMaillet ,Maître des
Midon , & à Paris , chez David le jeune ,
Enriquez
de Ribera
,prem
naires
du
Palais
felon
les
Loix
Civiles
, I
Tarifa
, avec
lemême
o
Ordonnances
& la
Coûtume
deBar
-le- Duc
,
ciens
,par
Jean
delaEnca
avec
la forme
de
procéder
au Civil
en
Juftice
Préface
, dans
la même
Comptes
du
Barrois
, in-4° . A
Nancy
, chez
esAuguftins
,une
Traducion
rue
du Hurepoix
, près
le
Pont
St.Michel
.
folio
, avec
des
Notes
faites
parto
raine
, de
M.
Colbert
&
de
M.
de
Louvois
.
lesFiefs
&lesComfes
.LE
Cardinal
de
Richelieu
, du
Duc
de
Lorau
Parlement
; & l'on yajo
Zacharie
Chatelain
, 1749.
&
à Paris
, chez
du
Rouleau
delaComh
,anc
Quatre
volumes
in- 12
. A
Amfterdam
, chez
y
es deux
Traités
deCharles
da RECUEIL des Teftamens politiques du
Augultins.
TRAITE d'Optique méchan
lequel on donne les régles & 1
tions qu'il faut obferver pour f
fortes de Lunettes d'approche ,
pes fimples & compofés , & a
vrages qui dépendent de l'Art
inftruction fur l'afage & le cho
nettes ou Conferves pour tou
de vues. Par M. Thomin , Ing
Optique , & de la Société des A
A Paris , chez J. B. Coignard , &
Boudet , rue St. Jacques.
LA RHETORIQUE du Prédica
duite du Latin d'Auguftin Val
que de Vérone & Cardinal, con
l'ordre de Saint Charles Borron
être enfeignée aux jeunes Cler
Séminaires . Par M. l'Abbé Di
12. A Paris, chez Nyon , fils ,
Quai des Auguftins.
LE THEATRE des Grecs , pa
Brumoy, de la Compagnie de Je
velle Edition, in-.1 2. Six volum
ris , chez J. B. Coignard , & And
det, rue Saint Jacques.
ELEMENS de Cofmographie
vit d'Introduction à la Géogra
l'Hiftoire, par M. Buy de Morne
AITE ' d'Optique mechani
on donne les régles&
gal faat obferver pour fir
s de Lunettes d'approche,M
mples & compofès , & 1
qui dependent de l'A
tion fur l'afage & le cher
sou Conferves pour tous?
es. Par M. Thomin, In
e , & de la SociétédesAs
´s , chez J. B. Coignard, &
t , rue St. Jacques.
RHETORIQUE
du Prédicate
Ja Latin d'Auguftina
Valeri
Vérone & Cardinal, com
de Saint Charles Borrom
feignée
aux jeunes Cleres dest
aires. Par M. l'Abbé Dinars
Paris, chez Nyon, fils,&
des Auguftins
.
THEATRE
des Grecs ,parleR.P
de la Compagnie
deJes
Edition, in- 12 . Six volumes.Al
ez J. B. Coignard, &Antoine u
e Saint Jacques.
ENS de Colmographie
,pourle
Introduction
à la Géographie & ire, par M. BuydeMornes.Volunt
CALLY བ་ ་ ་ བ ༦ )
chez Grangé, au Palais ; Jombert , Quai des
Auguftins ; Durand, rue Saint Jacques , &
Defprez & Cavelier , fils ,
même rue
1749.
CALENDRIER HISTORIQUE pour l'année
1750. avec l'origine de toutes les Maifons
Souveraines , extraites du nouvel
Abrégé de l'Hiftoire de l'Europe. A Paris,
chez Jean -Noel le Loup, à l'entrée du Quai
des Auguſtins , à St. Chryfoftôme.
ALMANACH des Curieux. A Paris , de
l'Imprimerie de Giffey , rue de la Vieille
Bouclerie , à l'Arbre de Jeffé . 1730.
ETRENNES HISTORIQUES , ou Mélange
Curieux, contenant plufieurs remarques de
Chronologie & d'Hiftoire , les naifances
& morts des Rois , Reines , Princes &
Princeffes de l'Europe , accompagnées d'époques
& d'obfervations que l'on ne trouve
point dans les autres Calendriers , avec
un Recueil de diverfes matieres utiles &
amufantes. A Paris, chez le même Imprimeur
. 1750.
ALMANACH DE TABLE , contenant un
détail exact de tout ce qui fert à la vie de
l'homme & à la bonne chere dans chaque
faifon de l'année. A Paris , chez la Veuve
Piffot, Quai de Conty, à la Croix d'Or .
G iiij
tée. 3. Volumes reliés , 7 liv .
Et le Recueil intitulé , Cho
rens morceaux de Poëfie , tradui
glois 1. Vol. in- 12 . 2 liv.
SUPPLEMENT à l'Inftruction
noiffance des diamans. A Paris
clapart , pere , rue St. André
vis-à-vis la rue Pavée , & Lefc
Quai de Conty , à l'Espérance
1750..smalfolio S
AIRS ET DUO , tendres & bad
M. Fel, Ordinaire de l'Académ
de Mufique. Premier Recueil ,
Me. Brouet. Prix , 3 liv. A P
l'Auteur , rue S. Thomas du Lou
Boivin, rue St. Honoré , à la R
le Clerc , rue du Roule à la Cro
& Mademoiſelle Caftagneri, ruc
vaires , à la Mufique Royale.
Recueil de ces Airs & Duo fe
tuellement .
د ا ر
Le fieur Dollé,Maître de Muf
nu par différens ouvrages de fa
tion , donne avis au Public qu'
mettre au jour fon cinquiém
Livre troifiéme, pour le pardeffus
tant à cinq qu'à fix cordes ; ce I
trouve aux adreffes ordinaires
*** at Comas , nouvelle Edning
a . Volumes relies , 7 .
itle Recueil intitulé , Chara
. morceaux de Poëfie , tradais s
3.1. Vol. im-12. 2 liv.
PPLEMENT à l'Infraction
edes diamans. A Paris ,
rt , pere , rue St. André c
---vis la rue Pavée , & LAC
de Conty , à l'Espérance ur
RS ET Duo , tendres & bacim
F., Ordinaire
de l'Academie&
lique . Premier Recueil, g
Bruct. Peix , liv. A P
cur, rueS. Thomas duLouv
, rue St. Honoré, àlaR
re , rue du Roule à la Croir
ment.
fieur Dollé,Maître de Mulique,
rue des Poulies , vis- à -vis l'Hôtel de Crequy
. A Paris .
Le Sieur Morel , ci - devant Organiſte à
Soiffons, & actuellement demeurant à Paris ,
rue du Petit Repoſoir , à la Grace de Dieu ,
proche la Place des Victoires , donne avis
au Public qu'il a fait graver un petit ouvrage
pour le pardeffus de Viole à cinq
cordes , dont il donne des leçons à Paris.
Son ouvrage fe diftribue chez lui & auffi
dans la rue St. Honoré , à la Régle d'Or ,
ainfi que dans la rue du Roule , à la Croix
d'Or.
MMédecin du Roi , Intendant des
R. Pinot, Docteur de Montpellier,
Eaux , en ſurvivance , à Bourbon- Lancy, &
ademoiselleCaftagneri,rucs Correfpondant de l'Académie des Sciences
de Dijon , donne au Public un Ou- , à la Mufique Royale. Le
cil de ces Airs &Duo fegut vrage , qui a pour titre ; l'Art de conferver
la Santé. Il eſt dédié à Meffieurs de l'Académie
de Dijon. On l'imprime actuellement
chez Huckerot , Libraire à Dijon , &
l'on en délivrera les Exemplaires, ou chez
l'Auteur à Bourbon- Lancy , ou chez l'Imprimeur
, dans le courant de Janvier prochain
, pour le prix de 2 liv. to fols.
vientd
r differens
ouvrages
de lacom
donne avis au Public qu'il
au jour fon cinquieme
com roitiéme
, pourlepardellusdeviol
cinq qu'à fix cordes;ceRecueilt
aux adreffes
ordinaires
des Ma L'ouvrage eft partagé en huit diſcours ,
G v
ges , & du choix qu on en do
fecond , des nourritures & des
troifiéme , du fommeil, & de
quatrième , du repos & du tra
quiéme , des récrémens & des
le fixiéme, des paffions de l'am
me, des avantages & des confol
jouiroient les Médecins , fi la
fe réduifoit à une higicine exa
fervée ; le huitiéme roule fur
ramens & leurs variations.
On nous mande que l'Auto
cette matiere , féche par elle-m
maniere également utile & an
eft déja connu par une Lettre fu
Thermales de Bourbon-Lancy,
qu'il vient de remporter le prix
démie de Dijon fur l'électricité .
L'Auteur ne fera pas fâché
faffe remarquer les défauts de fes
il eft jeune , & ne cherche qu'à
Il fe propofe de refondre la d
fur les Eaux , y ayant reconnu
beaucoup d'imperfections.
es , & du choix qu'on en d
nd , des nourritures & des mi
eme , dafommeil & de
theme , da repos & ditand
me , des récrémens &
x.eme, des patlions de la
les avantages & descons
ent les Medecins ,
edifoit à unehigicine is
veele huitième roulein
mens & lears variations.
L'Anten
Da noas mande que
e matiere, féche par ellen
ere également utile & ani
a connupar une Letter
miles de Bourbon-Lancy, &
vient de remporter lepri
e de Dijon far l'électricite
Auteur ne fera pas
emarquerles défauts defes
ane,& ne cherche
qu
fachéq
topofe
de refondre
la dis
Eaux
,
y ayant
reconnu
up d'imperfections
.
k
PROJET de Soufcription pour l'Hiftoire
Naturelle de l'Ile de Barbade , par M.
Griffth Hugues , Maître ès Arts , Recteur
de l'Eglife Paroiffiale do Sainte Luce
dans ladite Ifle , & Membre de la Société
Royale de Londres.
Hiftoire Naturelle , écrite en
CAnglois , contiendra environ quatrevingt
feuilles , y compris trente figures
en taille douce , d'animaux , de végétaux
de vûes , outre une Carte de l'Ifle ; le tout
contenu en un volume in -folio . Le prix en
blanc fera d'une livre ſterling trois fchelins
en petit papier , & d'une livre fterling
dix fchelins en grand. Ceux qui voudront
foufcrire pour l'édition , payeront , quand
on leur en remettra les exemplaires. L'ouvrage
fera rédigé en plufieurs Livres, de la
maniere qui fuit.
y
PIA:
LIV. I. L'Auteur y parle de l'air , du
terroir & du climat. Il y prouve que
a été autrefois habitée par des Indiens . 11
examine d'une maniere nouvelle & phyfique
la difference qui fe trouve entre les
conftitutions des Habitans des Pays chauds
& des Pays froids. Il y remarque la force
& les effets des ouragans , particulierement
de celui qui arriva dans l'Ile de Barbade
G vj
anciens nous ont laiffé la defc
il y fait voir par plufieurs conje
bables , que tous les ouragans
de longue durée , commencen
climats variables.
Liv . II . L'Auteur y traite de
de la nature des maladies , qui
culieres à cette Ifle & aux ifles
& des remédes qui y font pro
qualités de l'eau , foit de fourc
riviere , de puits ou d'étang ; d
& des caves foûterraines. Il y pr
égalité de la force du déluge
l'Equateur & dans les climats
& en donne la raifon . Il y exam
ture des minéraux qui tiennent d
& en faifant voir leurs qualités
tuation , il réfute l'opinion d'un
Critique moderne , qui foutien
deftruction de Sodome & de G
n'a rien eu de furnaturel , mais a é
naturellement par les flammes de
veines de bitume , qui ont pris fe
Liv. III . L'Auteur y traite.
maux terreftres , des animaux à
pieds , des volatiles , des reptiles
infectes. ob a
Liv. IV. L'Auteur y traite des vé
***5 163 plus vidientes , don Et
ens nous ont laiffè la dem
Fat voirpar plufieurs contin
rs , que tous les ouragas,
durée , commencent
mas variables.
examine
L.v. II. L'Auteur y traite des
anarare des maladies , qu
res à cette Ifle &aux is
des remedes qui y font pa
s de l'eau , foit de fourt
re, de puits ou d'étangs
caves fouterraines. Ilg
e de la force du deluge
tear & dans les climas
dane la railon. Ily eme
es miséraux qui tiennentdr
ant voir leurs qualites &
m , il réfute l'opinion di
e moderne , qui foutient
tion de Sodome & de Go
eu de furnaturel, maisa
ementpar les flammes declas
de bitume , qui ontpris fes
III. L'Auteur y traite des
rreftres , des animaux
es volatiles , des reptiles As
V. L'Auteur
y traite des vég
que , & par un examen Phylique de la nature
& des qualités des Arbres , des Arbriffeaux
, & des Plantes qui ont été jufqu'ici
découvertes dans l'Ifle , au nombre
d'environ quatre cens , & finit par l'espéce
Nucifére.
L'Auteur ytrai. Pomifère.
te des Arbres Baccifére.
des Arbriffeaux & > Prunifére.
des Plantes des Siliqueufe &
LIVRE V.
LIVRE VI.
LIVRE VII.
LIVRE VIII.Ceſpèces
, Anomale.
Entre les autres Plantes remarquables ,
F'Auteur traite , d'une maniere particu
liere , de celle qu'on nomme Agnus Scyticus.
Il entre pareillement dans l'examen
des qualités de la Canne à Sucre , & y
propofe une méthode très- facile pour prévenir
les erreurs , dans lefquelles on tombe
fréquemment , en faifant fermenter le
jus de la Canne pour la diftillation du
Rum , moyennant quoi cette liqueur ,
quand toutes les proportions y font gardées
, fermentera régulierement. Il recherche
auffi la caufe de la maladie des
Cannes , appellée communément la Niel
le , & propofe une méthode d'y remédier ,
très-probable , qui fe pratique à très peu de
frais.
Liv. IX. L'Auteur y traite des rivages
une defcription de plufieurs et
maux qui n'ont point de fa
des Animaux- Fleurs ; du jaun
vert & du violet foncé , tache
Toutes ces efpéces d'êtres furp
nous paroiffent comme des fleu
jufqu'ici entierement inconnue
Auteurs de l'Hiftoire Naturelle
LIY. X. L'Auteur y traite de
poiffons & de plufieurs product
fur- tout de celles qui n'ont
ou qui n'ont été qu'imparfaiten
tes par d'autres Auteurs. Il y r
d'une maniere fatisfaifante de
de mer qui fe trouvent aux en
cette Ifle & des Ifles voilines.
Le tout eft éclairci par des r
qui fervent à expliquer les term
niques , & les autres termes de
font employés dans le cours de l
Il eft auffi entremêlé de quelqu
xions philofophiques fur la fa
Dieu , dans la formation & l'ufage
jets qui y font traités.
Ouside
& particulitement du Mutta l
defcription de plusieurse
x qui n'ont point delig
es Amear- Ficars ; du aure
& du violet foncé , tache
Toutes ces efpeces d'êtres firea
asparodent comme des fem
i entierement inconnutit
rears de l'Histoire Naturelle
Y.X. L'Auteur v traite de ar
Tons & de plufieurs produc
fur -tout de cellesqui n'ot
un'ont été qu'imparfaiteme
par d'autres Auteurs. Il
e maniere fatisfailante des
er qui fe trouvent aux coris
ile & des les voilines.
tout eft éclairci par des re
rvent à expliquer les tems
= , & les autres termes de ik
plovés dans le cours de l
i entremêlé de quelque
philofophiques fur la legis
Hans la formation & l'ulage desi
yfont traités.
EXTRAITde la Séance publique de l'Académie
des Belles - Lettres de Corfe , tenue
fous les aufpices du Marquis de Curzay »
Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
Commandant en Chefles troupes Françoi.
fes en Corfe , le 1 Novembre 1749 .
I
'Académie des Belles - Lettres de ce
Royaume , fondée depuis près d'un
fiécle , voyoit avec douleur fes affemblées
interrompues depuis 1724 , par les troubles
des guerres la paix feule pouvoit lui
rendre fon premier éclat : à peine un Ciel
ferain a- t'il éclairé cette Iffe , que tous les
gens à talens ont travaillé à y ramener les
Beaux Arts.
Le Marquis de Curzay a bien voulu les
feconder ; c'eft fous les aufpices de ce Général,
que l'Académie renaiffante de Corfe
a repris fes exercices ordinaires . Le premier
Novembre fut le jour de fa rentrée ;
les Académiciens , au nombre de douze ,
vinrent au bruit des boëtes , & au fon des
inftrumens , recevoir le Marquis de Curzay
, leur Protecteur , à la porte de l'Académie.
M. Lucca Poggi , Directeur , connu
par plufieurs ouvrages François , le
harangua. Après ce difcours , qui fut trèsla
place deftinée au Protecteur .
Il avoit au- deffus de fon fi
de l'Académie renaiffante
cet emblême.
Un Ciel couvert de nuages
en- Ciel diffipe , au-deffus d'un
l'on voit quelques fleurs qui ren
Mifså mox Iride floren
Au bas on lifoit cette infcripr
Excellentiffimo DominoMarchioni
Exercituum Regis Chriftianiffin
chiallo
Nullo armorum ftrepitu
Sola virtutis præftantiâ
Reftituta regni tranquillitat
Rediviva vagabundorum Acad
In Mecenatem augurato
Primo carminum plausu
Gratulatur.
Les Evêques de Baftia & de
étoient placés aux côtés du Mai
Curzay , & les deux rangs , qui
doient , étoient occupés par les
François , Génois , & autres Perfor
tables de l'Ifle.
La Séance commença par un D
en Italien , prononcé par le Dir
dans lequel étoient adroitement ren
l'éloge des Beaux Arts , & le port
Fast delince zu Protecten
avoit au- defas de foc
Academie renaillante ,
La Ciel couvert de nuages
Ciel die , au -deffas d
voir quelques fleurs qui rea
Misa mox Iridefor
4a bas on lifoit cette interien
elleme:fimo DominoMarchin
ch.al's ,
Regis Chriftian
Nullo armorumfirepit ,
Sold virtutis prefanih,
Rehauta regni tranquilit ,
Cortina vagabundorumAuth
In Mecenatem augurato
Prino carminumplaun
Gratulatur
Eviques de Baltia & deN
places aux côtés du M
, & les deux rangs , qu , étoient
occupés
parlesOr
s , Génois, & autresPerfonnes
elife.
ince commençaparunD
n ,
prononcé
par le Dir uel étoient
adroitement
renferme
Hes Beaux
Arts, &lepor
·
François , que l'Académie avoi choifi
depuis un mois , pout remplir une place
parmi elle , prononça fon Difcours de
remerciement. Quoiqu'il foit très- court ,
nous nous bornerons à en faire un extrait ,
il commençoit par ces mots :
»La paix eft le regne des Arts ; les Ro-
» mains , vos modéles & les nôtres , n'ou-
"vroient le Temple de Minerve, qu'à l'inf
» tant auquel on fermoit celui de Janus.
Après avoir fait une peinture frappante
des malheurs de la guerre , & del'avantage
que la paix vient de procurer par le rétabliffement
de l'Académie , il paffe au choix
qu'on a fait de lui . » François , dit - il , lans
» être Etranger parmi vons, parce que mon
" goût pour les Sciences m'a rendu l'ami
» & l'admirateur de toutes les Nations qui
» les cultivent , je vais tâcher de mériter
» la place dont vous m'honorez aujourd'hui
, en profitant de vos inftructions ,
» & en m'efforçant de faire paffer dans
» mes vers ces traits ingénieux , qui fans
>>fortir de la contrainte poëtique , offrent
» de ces heureufes hardieffes qui caracté-
>> rifent les Mufes Italiennes. Finiffant
par l'éloge du Marquis de Curzay , auquel
il avoit adreffé plufieurs ouvrages , il
termine ainfi fon Difcours.
"
"cile , qui n'ont dû leur écl
venement qui les a vû naît
» retomberoient dans la nui
» beau , fi celui qui en eft l'obje
" foit paffer à la poftérité ;
"font comme les Dieux , ils re
» mortel tout ce qu'ils touchent.
Poggi répondit à ce difcours
coup de dignité , après quoi il
ture de plufieurs de fes ouvrag
rent extrêmement goûtés ; il fi
Sonnet à la louange du Proto
PAcadémie , que nous rapporto
veur des amateurs de la Poëfie Ita
A
SONETTO.
Quila ancor novella incontro al S
Fiffa lo fguardo , e di falir prefume
Ma quel fplendore foftener non pu
E abbagliata ripiega al fuol le piun
Cofi la mufa mia , mentre che vuole e
Voftre glorie cantar , s'abbaglia al 1
Di preggi fi famofi , e le parole
Perde affatto ftordita , e'l metro ,
Al fin mi dice : è troppo grande imprefa
el
querques vers , ouvrage duty
e, qui n'ont du leur :
enement qui les a vi nik ,
retomberoient dans la cat:
beaa , fi celui qui en eftlobe
ot pafer à la pofterita
ont comme les Dieux , ista
portel tout ce qu'ils touchen. A
gi repondit à ce difcours
p de dignité , après quoi it
de platieurs de fes ouvrags :
extrêmement goûtésic
met à la louange da Prot
ademie, que nous rapports ?
des amateurs de la Poëlel
SONETTO
ala ancor novella incontroalSo
A lo fguardo , e di fairprelame,
aquelfplendore foftener no
abbagliata ripiega alfuol lepie
mula mia , mentre che vuole
tre glorie cantar, s'abbagli alla
preggi fi famofi, eleparole
de affatto fordita , el metro, el
་
Jice :è troppo grande imprefa
La Pace à noi , è ſenza l'armi , à refa.
No , tanto non pofs'io , e fe piu mai
Chiederan de Curzay perche non canti ,
Dirò per gloria mia , che un di ' l tentai.
Après ce Sonnet , on en lut encore
quelques-uns , parmi lefquels celui de M.
Aftalfi , Doyen de l'Académie , fut trèsapplaudi
; le voici :
Ecco la P
SONET T 0.
Cco la Pace , a fi fidele invito ,
A fidolci richiami , effa ne viene.
Calca di Cirno l'infelici arene ,
Ma l'un pie calca i flutti , e l'altro il lito
Il Ciel di chiaro & di feren sfornito
Di ftare in dubbio , o rifuggir la tiene ,
Indi apoco il timor vince la fpene ,
E tinge il volto pallido , e ſmarrito.
Tu pronto accorri , e bel conforto , e Guida
Le dai la mano , che il timor reprime ,
I dubbi fgombra e le ſperanze affida.
Ella i cangiati affetti in volto efprime ,
Ti fiegue , a te s'appoggia , in te confida ,
E dell' orme bramate il lido imprime.
avoit
pour titre : le Rétabliffem
démie des Belles Lettres de Co
aufpices du Marquis de Curzay.
La Paix , fille du Ciel , eft la mere de
Sous fon empire heureux les Science
Mais à l'inftant qu'on voit flotter 1
parts
De Bellone en fureur les fanglans éte
Minerve difparoît , les Beaux Arts en
L'Auteur dépeint enfuite l'A
évoquant les Mânes du Taffe , d
& d'autres Poëtes Italiens célé
épouvantés des horreurs de la gu
fufent de fe rendre à fes voeux ; il
ler ainfi ces Mânes.
Irons-nous , difoient- ils , au centre du
>> A des Héros cruels prodiguer notre e
Et triftement jaloux d'un frivole fuffra
» Célébrer dans nos vers des illuftres Brig
L'Académie leur apprend alors
tems font changés , & que le Mar
Curzay vient de faire rentrer la Pa
I'Ifle ; les Mânes évoqués defcend
fi Apollon outré ne les eût retenus
mors :
** CatiKct fut un roene m
pour titre : le Rétabli
some des Belles Lettres de Cup,
Dices in Marquis de Curoa.
Pax ,Sie da Cel , eft la mere
mur fun emp re heareux les Sciecasti
as à tant qu'on voit Bore les
parts
Bellone en fareer les fangan
ve diparoit , les Beaux Arts
Auteur dépeint enfuite
ant les Mines du Taffe,
autres Potes Italiens c
#tes des horreurs de lag
de fe rendre à les veu
ices Mânes.
cous , difoient-ils , au centred
Heros cruelsprodiguer notre encen
ementjaloux d'un frivole fuffage
Er dans nos vers des illuftresBrig
démie leur apprend alongs
t changes , & queleMarq
ient de faire rentrer la Par
Manes évoqués defcendo
outréne leseûtretenuspa
Jupiter peut lui leur donner la paix au monde ;
•
Quelquefois , je le fçais , un mortel ordinaire
Afoumis l'Univers par des exploits heureux ;
Mais donner la Paix à la terre ,
C'est l'ouvrage des Dieux..
Minerve qui a entendu ce difcours ,
dit à Apollon , parlant du Pacificateur de
la Corfe.
D
» Quand il donna le calme à la Corfe éplorée ,
» La loi qu'il impofa , par moi- même inspirée ,
Le rendit le rival des Dieux .
Apollon defcend à ces mots , & après
avoir parcouru l'Empire des Lettres , il
arrive en Corfe ; fon but , comme il le dit
lui -même , étoit d'y venir protéger les
Sciences .
» Vous nés ames des Arts , vous , que l'honneu
décide ,
Je venois en ces lieux pour être votre guide ;
•
J'ai vu Curzay , qui lui feul vous éclaire.
Qu'il vous ferve par tout de Mentor & de pere,
Après la lecture de cette P
vrier lut des vers faits par N
Chevalier de l'Ordre de Sa
Capitaine au Régiment de
connu par plufieurs petits m
ques, Comme la piéce eft co
rapporterons en entier.
Tandis que de ces lieux où préfide
La loi de mon devoir m'écarte pou
Dois- je , Auteur pareffeux , d'une t
Refufer at Curzay le tribut & l'ence
Je vais , ainfi que vous , du Héros de
Chanter les exploits glorieux
Oui , je vais. , ... mais déja mon
force ,
Ne peut plus foûtenir ce vol audacieu
Le docte Apelle feul put nous pein
201220,00 dre : slodb
Ce trait me dit affez de ne rien entre
Ce n'eft point aux mortels de nou
Dieux.
La lecture de tous les ouvra
finie , le Marquis de Curzay rem
cadémie en ces termes : k
Meffieurs , avant que la guerr
Après la lecture de cetre Pies
ver lat des vers faits par
Chevalier de l'Ordre de Sun.
Capitaine au Regiment de la
coanu par plufieurs petits
quer, Comme la pièce et
appotterons en entier.
mat
Tandis que de ces lieux ou préhe
a los de mon devoir m'écarte pou
#2.5- je , Auteur pareffeux, d'une timer
=tler Carzdy le tribut & l'encens)
vas ,arfi que vous ,
duHéros
Chanter les exploits glories
,je vais. , ... mais déja monip
force ,
eut plas fouteáir ce volaudacieux;
te Apelle feul put nous peines
dre >
it me dit affez de ne rien entreprent
t point aux mortels de nou
Dieux,
lecture de tous les ouvrages ef
e Marquis de Curzay remer
= en cestermes :
eurs, avant quelaguerre
fez aujourd'hui , avoient obtenu dans les
tems les plus reculés un rang dans les
Cieux , & étoient fur la terre l'image de la
Divinité
.
Orphée forma les moeurs , adoucit les
caractéres , détruifit la barbarie ; un bienfait
auffi rare ne pouvoit être reconnu que
par les hommages rendus aux Dieux.
Amphion raffembla les fociétés , montra
la douceur de l'union , la connoiffance
des devoirs réciproques ; les peuples, frappés
d'un bonheur fi effentiel , le crurent
un Envoyé des Cieux , & lui accorderent
unanimement le titre de divin. Une Académie
renaiffante aujourd'hui nous rappelle
les mêmes travaux ; peut- on les confacrer
à une fin plus digne qu'à celle du
bonheur des peuples ?
par
Les Sciences ne peuvent renaître que
la tranquillité , elles en démontrent
les avantages , elles forment les coeurs &
les caractéres , & ceux qui les poffédent à
un fi haut degré , font toujours les modéles
de la vertu,
Les peuples tranquilles , fous une garantie.
auffi refpectable , n'auront d'autres
Occupations que de fuivre la route que
vous leur tracez ; la connoiffance des deles
talens que l'on a reçûs !
Je vous exhorte, Meffieu
de cette éloquence que nou
mirer , pour perfuader les P
devoirs : la fupériorité d'e
cité fi commune à laNation ,
fufceptibles des impreffions
d'équité que les connoiffance
fes talens ont trop éclatté d
il eft tems que l'amour de l
rite les coeurs de fes Souverai
Cette paix inopinée que
renaître , eft l'effet de l'héroï
qui étoit réfervé au Roi 94
tége.non tantos sin
Mille Héros ont conquis de
encore ne s'étoit confacré à
des coeurs ; nous avons vu un
que déchirée par fes divifions
les armes à fa médiation ; nous
peuple agité abjurer fes préjugés
donner la guerre dans laquell
pour embraffer la paix dont i
idée . Heureux le Miniftre qui
que d'exécuter fes vûes pour fo
réputation ! Pénétré de reconnoi
twist ob suplem
Genéve . Monaco
lestalous que l'on a reçus.
Je vous exhorte,Men
de cette eloquence quenose
met ,pour periaader le
devours : la fuperiorite de
cic ramane à laNation
Lillepables des impretios
dequate que les connotliness
des talens ont trop éclatte dis
i. ct terms que l'amour de luc
.te lescours de les Souveras
Cette paix inopinée quet
naltre , et l'effet de l'herous
11 eroit refervé au Roi qu
avoir
çois ; en le rendant utile : j'aurai pour objet
l'avantage de la Patrie , je veux en être
occupé jufques dans la part que je prends
à vos jeux , & comme tout travail doit
but le bonheur du Citoyen ; le
prix de cette année fera diftribué , confor
mément au Programme dont le Sécretaire .
va donner lecture . Le Sécretaire lut à l'inf
tant ce qui fuit.
pour
PRIX
Propofé par l'Académie des Belles- Lettres ,
établie en Corfe.
MilleHeros ont conquids
Monfieur
le Marquis de Curzay, que
ore ne s'étoit
confacré
àla
coeurs ; nous avons vù onel
déchirée
par fes divilions
",
mes à la médiation
;nous vori
ie agite abjurer
lespréjuges,de
er la guerre
dans laquelle
embrailer
la paix dont la Heureux
le Miniltre
quine
fefaces exécuter
les vues pourt ion !Pénétré
dereconnoiar
cette Académie a élû pour fon Protecteur
, propoſe une Boëte d'or avec un
portrait , pour le Prix qui fera diftribué le
25 Août 17.50 , jour de la Fête de Saint
Louis , à celui qui caractériſera avec plus
de précision , les devoirs des Sujets envers
leur Souverain.
On avertit que le Difcours , qui fera reçû
en profe Françoiſe , Latine ou Italienne
, doit être d'un quart d'heure de lecture
ou d'une petite demie heure au plus .
Ceux qui concoureront , font prévenus
II. Vol. H
éve.
au bas de leur ouvrage , ils m
ment une devife ou infcript
qui ne fera lûe qu'au cas qu
couronnée.
Les piéces deftinées à remp
ne feront reçûes que jufq
Juin exclufivement. Elles fer
à M. le Directeur de l'Acade
les - Lettres de Corfe , à Baftia .
ra foin , après le jugement de
de faire annoncer dans les N
bliques que la piéce , portant
a été couronnée . L'Auteur a
connoître en envoyant fur les
procuration en bonne forme ,
ne qu'il jugera à propos , laqu
le Prix propofé au jour marqu
nant quittance au Directeur.
Toutes perfonnes feront adm
courir , à la réserve de celles qu
fent l'Académie . for
inpitol
Mais comme le Protecteur ne
priver les Académiciens des fru
lens , il propofe un Prix , dont
n'eft point fixée , qui fera diftrib
d'entre eux qui traitera avec plu
thode , l'établiffement des loix , &
tion de s'y
conformer.aoonop in
a bas de leat ouvrage , list
gers ,
on les prev
fer leur .Difcours au Directeur de l'Académent
une devile ou femie , fous l'enveloppe de M. le Marquis
ça se fera le qu'au cas de Curzay.
couronnee.
Les peces destinées à rempre
re feront reçues que juxta
Janexclativement. Ellesfee
a M. le Directeur de l'Academ
Les Lettres de Corie , à Baltia (s
ra tsin , après lejugementde k
faire annoncer dans les N
ques que la pièce , portant ta.
ere couronnee. L'Aureur
oitte en entorant forles
caration en bonne forme, l
qu'iljugera à propos, lagali
Inx propofe au jour marque
quittance au Directeur,
Toutesperfonnes
ferontadmis
ir , à la reterve de cellesqui
Academie.
is comme le Protecteur
ne
tles Académiciens
des frais s
il propofe
unPrix, dontla
oint fixée , qui fera diftribue
eux qui traitera avec plus d
Terablement
des loix, &lag
y conformer,
་
ESTAMPES NOUVELLES.
Ingt Portraits en miniature des Princes &
Princeffes de la Famille Royale d'Angleterre,
par François Nixon . Graveur , propofés par foufcription
, dont le prix eft de deux Guinées , payables
, une en foufcrivant , l'autre en recevant un
exemplaire complet de cette collection d'Eftampes.
Les foufcriptions fe trouvent à Londres , chez
T. Cox , T. Osborn , C. Davis , R. Dofdley , Librai
res de la même Ville.
淡淡說淡淡說說說洗洗洗洗洗
SPECTACLES.
E Concert Spirituel , donné au Château des
>
ception , commença par la premiere Sonate des
Piéces de Clavecin de M. Mondonville , mife en
grande Symphonie. On exécuta enfuite , Notus in
Judaa Deus , Motet à grands choeurs ', de M. * ** ,
qui fut applaudi. M. Defabey , Trompette Anglois,
fonna un Concerto. Mlle le Miere débuta par
Nunc dimittis , petit Motet de feu Mouret ; & elle
plut autant par la beauté de fa voix que par les
agrémens de fa figure. M. Gaviniés joua ſeul , &
Hij
M. Beche, de la
que
un Duo & un Récit avec des a
très bien mérités.
Le 4 , l'Académie Royale de M
derniere Repréfentation du Carnav
qui en a eu trente-cinq .
Cette Académie repréfenta le s
miere fois , l'Opéra de Zoroastre. 11
cès qu'on avoit lieu d'en efpérer. L
de M. de Cabufae , & la Mufique d
Nous en parlerons plus au long da
Mercure.
La Tragédie de Sémiramis , de M
fut jouée le 24 , le 26 & le 29 dur
par les Comédiens François .
Ils ont repris le premier de ce moi
tomene, à laquelle le Public a fait le
que dans la nouveauté . On trouvera,
Particle des Spectacles , l'Extrait de
die.
Les Comédiens Italiens , à leur re
tainebleau , ont remis fous le titre a
la Comédie ci devant intitulée , le S
nade, à laquelle ils ont fait divers chan
ont joint à cette Piéce deux Divertiff
mans , de la compofition de M. de H
dernier , Mlle Rais , habillée en Be
avec toutes les graces de fon fexe , 8
la précifion qu'on peut exiger du plus .
feur.
an Doo & Récit avec des m
Le Aaeme Rovie Miz
Sermere Rep e estation du Cerria.
Și en a eutrente-cinq.
Cene Academie repréentale
tre fors , l'Opéra de Zamare
'en avec d'en efperer. Lam
Ns en parierons plus au long dist
La Tragédie de Sémiramis, de
te le 24 , le 26 &de 19 du 2011
es Comediens François.
In ont repos de premier de ce mois
a aquelicie Public aface
noareauté. On trouve ,
ces Spectacles , l'Extrad
→‹ Comédiens Italiens , à leurretorti
cas, o temis fousle titre
we ci devant intitulée , leS
a laquelle ils ontfait divers change
nt à cette Piéce deux Divertiffene
de la compofition de M. deHojeSt
Mile Rais , habillée en Berger, d
mes les graces de fon fexe , &
qu'on peut exiger duplasbatie)>
EX TRAIT
De la Tragédie d'Ariftomene.
Es Mefféniens , étant opprimés par Sparte ,
leur tête , il a battu les Spartiates , & les a repouffés
jufques fur les bords de l'Eurotas. La nëceffité
d'acquerir des Alliés à fa nouvelle République
, l'engage à quitter l'armée, pour aller foulever
les Villes voifines de Meffene. Pendant fon
abſence , Cleonnis & Dracon , jaloux de fa gloire ,
le rendent fufpect au peuple . Ils font regarder le
libérateur de la Patrie comme un nouveau Tiran ,
& l'on eft fur le point de rentrer fous la domination
des Rois de Sparte , & de leur livrer Ariftomene
. Arfire fon ami , inftruit de ce complot , en
avertit Léonide , époufe de ce Général . Léonide
qui aime paffionnément fon époux , & qui connoît
fon amour pour fes Concitoyens , prévoyant
que leur ingratitude ne le détournera point de
s'obftiner à les défendre , veut l'empêcher d'être
la victime de fon zèle . Sous prétexte d'aller audevant
d'Ariftomene qui revient joindre l'armée ,
elle va fe remettre avec Leuxis fon fils entre les
mains des Spartiates. En même- teins elle mande
au Sénat de Meffene , que les ennemis l'ont faite
prifonniere , & qu'ils fe difpofent à l'immoler ainfi
que Leuxis à leur vengeance , fi les Meffeniens ne
mettent bas les armes. Elle efpere , d'un côté ,
qu'Ariftomene préférera le falut de fa famille à la
liberté de fa Patrie ; de l'autre , qu'elle obtiendra
facilement des Rois de Sparte , en faveur du fervice
qu'elle leur rend , la grace de fon époux.
Hij
imprudente de Cléonide. On a de la
fer que l'époufe d'Ariftomene fe
pour lui quelqu'avantage de fon vo
La plus grande partie du Sénat &
Meffene penfe à s'accommoder avec
Quand même ceux - ci , ignorant end
tion des Meffeniens , prendroient av
engagement ; eft- elle affûrée qu'ils l
lorfqu'ils apprendront qu'Ariftomer
point néceffaire pour terminer la nég
paix ? D'ailleurs ce Guerrier eft conn
flexible fermeté . Comment Léonide
pas que le parti qu'elle prend de traiter
avec les ennemis , ne change l'amour
en une haine irréconciliable : Ne ferd
fage à elle de le prévenir fur ce qui fe t
fene , que de fe rendre chez les Spartia
vaudroit- il pas mieux employer à lu
d'abandonner un peuple ingrat, let
perd à conduire un artifice dont elle
fonnablement attendre aucun fuccès ?
Peut être , au refte , fans la fuppofitio
critiquons , M. de Marmontel n'auroi
préfenter les tableaux intéreffans qu'il
dans fon ouvrage . En ce cas , il feroit
ne pas excufer un défaut , dont il a
de très grandes beautés . L'Auteur peu
ajoûter pour fa défenfe , qu'on n'a jam
dans l'avant-fcéne une vraisemblance au
reufe que dans les faits qui fe paffent fous
des Spectateurs.
A teCcode. Oral
Venuce d'Arhome la
qu'avantage de lo
e partie du Serake!
** 'accommoderarkis
es Molemiens , prentroventVELA
; eft-e , ealfreecalsam
$ 85.readront qu'Amy
eclarepoorterminerlasegodt
J... ce Garrier of com
Amté CommentLearn
* que prendde
tems, ne changel'ancuz
ette réconciliable : Nefer
edelepreren: fur cequi
e de le rendre chez les Spar
• ¦ pas mieux employer àl
onner un peuple ingrat,
conduire un artifice dontelle
ment atendre aucun facts?
die aa rebe, fans la lappolition,
5, Md Marmontel n'auro
les at eaux intereffans qu'ils
ge En ce cas , il ferit
exter un défaut, dont il
raades beautés. L'Auteur peut
car la defenfe , qu'on n'a jamas
ant-fcéne une vraiſemblanceau
dans les faitsqui fe pallentlots is
tears.
uvre la
de l'attirer à fon parti , en lui faifant enviſager une
fource de malheurs dans la révolte de Meflene .
Il eft des coeurs , dit-il ,
.... Qui des loix méconnoiffent le frein ,
S'ils ne font accablés fous un fceptre d'airain.
De Meflene aujourd'hui tel eft le caractere .
» Notre liberté , continue-t-il , n'eft pas le but
d'Ariftomene.
... L'intérêt , Arfire, a bien fait de grands hommes,
Et tel de fa patrie eft devenu l'appui ,
Qui ne fit rien pour elle , & qui fit tout pour lui
Moins aveugle que toi , le Peuple réfléchit.
Il voit que ce Guerrier a fubjugué l'armée ,
Que fon crédit s'éleve avec fa renommée ;
Qu'il n'abat nos Tirans que pour nous maîtriſer ,
Et qu'il change nos fers , au lieu de les brifer.
Arfire refufant d'adopter les conjectures de Cléonnis,
celui- ci effaye de lui perfuader que fi l'on n'a
rien à craindre de l'ambition d'Ariftomene , on
doit redouter fon mérite.
Un homme tel que lui parvient malgré lui - même ,
Par la faveur du Peuple , à la grandeur ſuprême .
On l'y porte , & bientôt il va , fans le vouloir ,
Accabler les égaux du poids de fon pouvoir.
Hiiij
ami va être frappé , en apprenant
Leuxis font prifonniers chez les e
qu'Arfire fe livre à fes réflexions ,
rive , fuivi de plufieurs Sénateur
compte de fa négociation , & dans
même que dans la précédente , l'ex
tiérement en action . » Tout m'a ré
des Mefféniens . 4120
Nos Vo fins effrayés , demandent qu
Qu'à ce péril commun on oppofe un
Et fur notre repos fondant leur fürete
Penfent , en nous fauvant , fauver le
Aucune des raifons qu'on allégue p
ver la néceffité de fe foumettre à Spar
l'ébranler . Enfin on lui annonce que
fon fils , entre les mains des Spartiates
à périr , fi Meffene ne rentre dans l
Une tel e nouvelle étonne d'abord le co
riftomene . Il eft en préfence de fes co
S'il balance , il va les décourager. S'il l
à fon malheur , il ne doute pas qu'ils
cent à leur liberté pour lui rendre fa fam
mour du bien public l'emportant fur l'an
jugal & fur la tendreffe paternelle , A
fait un effort généreux fur lui- même , &
le trouble qui l'agite , il fe détermine à fa
famille à la liberté de fon pays.
Cet héroïfme a paru à quelques Spectat
efpéce de barbarie , & nous aurions épro
tainement la même impreffion , i la qu
1 am vaene malge, en apprenants.
Leux font pu laners chez isma
..á e le ore à les réf.rious,
tve , lavi de plubeuis Sécuters Ja
Comper te ta seg clarion , & tantum.
t
mee queans aprecedente, in
#ermetenaftoa. Tout
Mes
loss effrayés , demanien quati
a cepeti commun on oppole w
notre repos fondant leur finest,
ene, en nous lanvant , fauvet kar
ne des raons qu'on allegue
neceffite se le loumettre à Spare
er Eaan on lui annonce que a
entre les mains des Spirits.
fi M.ffene ne rentre dansfor
e nouvelle etcnne d'abord leco
a . Leit en préfence de loscom
#nce, va les décourager. Sis
hear , lae doute nas galis e
**lie te pour lui rendre la time
en publicl'emportantfur l'amous
ar la rendreffe paternelle , Aits
t généreux fur lui- meine, &
lag te, il le détermine late
= berte de son pays.
ne a para aquelquesSpectateus
bare , & nons autions éprouvé
a même impreflion, li laquaire
rendre époux & de pere lentible, Par la fuite
de notre analyſe, on verra qu'il eft l'un & l'autre . Il
paye à l'amour & à la nature le tribut qu'il leur
doit ; mais il pense que les intérêts les plus chers
doivent toujours céder à celui de la patrie . En cela,
il a raifon . Il ne l'a pas fur un autre article , &
c'eft ce que nous expliquerons à la fin de cet extrait.
ACTE I I.
Dans l'entr'acte . Ariftomene a été averti que
Cléonnis a formé le deffein de le perdre . Il lui
fait , dans la premiere Scéne du fecond Acte ,
quelques reproches indirects . Cléonnis , bien loin
de s'avouer coupable , feint de ne pas l'entendre,
Ariftomene.
Quels font mes ennemis ? Tu peux me les nommer.
Je ne les connoîtrai que pour m'en faire aimer
» L'envie te pourfuit , répond Cléonnis , mais
" on peut l'étouffer. Dracon eft auteur du com
❞ plot.
S'il étoit plus prudent , il feroit redoutable.
Le refte eft fans crédit , fans vertu , fans talent.
Cléonnis ne peut fe flatter que les difcours qu'il
a tenus à Arfire, foient ignorés d'Ariftomene. Afin
de diffipper les foupçons qu'ils ont dû faire naître
dans l'efprit de l'un & de l'autre , il ajoute adroi
tement. Je me défiois d'Arfire ; j'ai voulu l'é- -
prouver ,
3
Hv
Cependant Euribate , Envoyé de
l'époufe & le fils d'Ariftomene ,
que Léonide en a impofé au Sén
qu'elle lui a écrite . Léonide ne pe
Miniftre. On arrête le fils & la me
e le fils &
Gouvernement.
A la follicitation d'Arfire , Arift
d'entendre la juftification de fon ép
fait ainfi l'apologie de fa démarch
prévenir les complots que Meffen
>> tre toi.
Et préferant enfin des tirans à des trai
Te donner des vengeurs , en leur
maîtres.
Ariftomene.
Ainfi , pour me fauver , tu trahiffois l'
Léonide.
inoq st
Qui , j'ai tout fait pour toi. Si c'eft un
Ne crois pas que jamais le repentir l'effa
Si j'étois libre encor , j'aurois la même a
Et dans ces fers honteux fi mon coeur a g
C'eft de n'avoir trahi des ingrats qu'à der
A l'intérêt public par les loix affervie ,
Je lui facrifirois & ma gloire & mavie.
Mais pour toi , je fuis prête à te facrifier
Ma gloire , mon pays , mon fang, le monde
Etapa 40amplastrecke
Corendon Farbare , Envore teli
& bis d'Aromere,it
Cu Lear de en a impote au senza
Core Leon de p
* O arrête le Els &lamer
Action d'Arfire , A
ententre la pit ficution de los but
pc.ogie de ladémarche al
vetes complots que M.
*OL
referant erandes tirans à des
donner des vengeurs , en leur t
maitres
Artomene
pour me fauver, tu trahiffois
Leonide
tout faitpour toi. Si c'eft an
pas que jamais le repentir l'efface
tre encor , j'auroislamêmeaudis,
fers honteux fi moncoeurage ,
´avo'r traki des ingrats qu'àdemi.
publicpar lesloixafferrie,
reis & magloire &mavie.
Di , je fuis prête à tefacrifier
onpays, mon fang, lemondeent
même ,
Quand mon coeur éperdu tremble pour ce qu'il
aime?
Je ne connois que toi , >
je ne vis que pour toi
Le coeur de mon époux eft l'univers pour moi. Sans doute un tel aveu te révolte , t'étonne .
Tout cede dans ton coeur , quand la patrie ordonne ; Le mien d'aucun remord ne fe fent combatta
.
Je t'adore , voilà ma premiere vertu ,
Ma gloire , mon devoir , ma loi la plus auftére ,
Le plus beau, le plus faint des noeuds que je révere.
Qui , j'aime mieux mourir coupable aux yeux de
tous ,
Pour avoir immolé Meffené à mon époux ,
Que de vivre adorée en héroïne , en Reine ,
Pour avoir immolé mon époux à Meffene.
Ariftomene.
Tant d'amour pourroit-il être un crime à mes yeuxa
Léonide.
C'eſt le plus grand des biens . J'en rends graces aux
Dieux.
Qu'avecun coeur fenfible on eft heureux de naître.
Quand ce qu'on doit aimer , eft fi digne de l'être !
Le Ciel a dans ton ame épuiſé ſes bienfaits.
Moi , j'en fens tout le prix . C'eft pour moi qu'ils
font faits.
H vj
de répréhenfible. Si on les exce
dit Léonide dans cette Scéne eft
eft difficile de prêter à la tendreff
plus touchantes. Sans doute ces
nés feroient plus du goût de nos
dans la bouche d'une jeune Amant
d'une époufe qui a quatorze ou qu
riage. Mais on doit reconnoître pa
M. de Marmontel eft capable , quan
parler fupérieurement le langage d
ACTE FI I.
La premiere Scéne du troifiéme
entre Euribate & Cléonnis. Par leur
s'apperçoit que Cléonnis a propofé a
Sparte un moyen d'obliger Ariftome
les armes. Arfire furvient. Il déclare
les amis de Cléonnis animent le p
Léonide & contre Leuxis ; il ne dif
qu'il reconnoît Cléonnis pour Paute
perfidie , & il le menace de s'en venge
elle réuffit . Cléonnis , en habile pol
ploye la modération pour l'appaifer.
L'inquiétude d'Ariftomene le condu
ces deux Sénateurs. Cléonnis , par le
rendre odieux , lui confeille de fouftrair
à la rigueur des loix. Arfire eft d'un av
& Ariftomene en croit Arfire. Cependa
s'affemble Lorfqu'Ariftomene s'eft retir
nis , qui préfide à l'affemblée , interrog
& enfuite Léonide . Elle avoue fa fuite,
ayant intérêt qu'elle aigrifle fes Juges pa
ponfes , la preffe d'expliquer les raifons
e: Lemur cars ter dotze et am
et LÉLA uz prèvesà latesència e
rage Mason CorrecONDOKIEMI TI
Mar Marmont-, ef capace, qua
feetsupe, curement it logge
ACTE HIL
La przwvere. Scéne du troifiéme ski
pre Euroase & Cleomnis . Par leure
sa propie Inne çoitque Cleona's a
• it an amyen d'obliger Anistonest
ames Artire furvient, Ildéclare qt-4
de Cleonns animent le
& contre Leuxis; il ne da
non-oit Cleonais pour Pawten 2.
#e & lie menace de s'en veng
. : C'eonnis , en habile pairs
a moderation pour l'appailer.
erase Artitomene le condit
* Senateurs. Cléonnis, par le
ar , ut confeillede toultrare
ret des loix, Arfire etd'ana
ene en croit Arfire, Cependa
Lorsqu'Ariftomene s'estrene,C
refide à Paflemblée, interogela
Leonide. Elleavouefafuite, Ce
e qu'eile argrillelesJages par
reide d'expliquer les railoa qu
is de fon poux leurs complots
par ces vers.
Je fais juftifiée aux yeux d'Ariftomene.
Il m'aime , il vous connoît. Tremblez. Qu'on me
remene.
Pendant qu'on délibere fur le fort de la mere &
du fils , Euribate , ainfi qu'il en eft convenu avec
Cléonnis , demande audience , & réclame les coupables
au nom des Rois de Sparte . On fait venir
Ariftomene , & on lui annonce qu'on fe conduira
felon fa décifion dans cette circonftance . Il refuſe
Ja protection des Rois ennemis. En vain Arfire ,
pour le flechir , joint fes inftances à celles d'Euribate.
» Ami , répond Ariftomene retiens tes
larmes.
Je ferois à ta place auffi foible que toi.
Tu ferois à la mienne auffi ferme
que
moi.
Tu ne céderois point au zéle qui t'anime ,
Je dois y réfifter , mais fans t'en faire un crime,
Lorfqu'un tendre intérêt produit ce mouvement ,
Il est beau qu'un ami foit injuſte un moment.
Ariftomene fort avec Euribate. Cléonnis , feignant
de prendre la défenfe d'Ariftomene , ne dit
que ce qui peut redoubler la haine & la jaloufie
du Sénat . On va de nouveau aux voix . Léonide
& Leuxis font condamnés à la mort . Ainfi Cléonnis
triomphe. Il promet à Dracon de réduire leur
ennemi à des extrémités encore plus, terribles .
S'il tient contre l'affront de cet arrêt barbare
ACTE I V
Arfire excite Ariftomene à fe ve
nis & de fes complices .
Ariftomene.
Qui moi , leur meurtrier ?
Arfire.
Eft-ce ainfi que
Le Miniftre des Dieux, & le vengeu
Quand, pour juger le crime, il refte
Le punir , c'eft des loix devenir le riv
C'eft ufurper leurs droits. Mais lorfq
Des mains de la Juftice arrache la p
Que la force peut feule en arrêter le
Que la vertu contre elle attend notre
C'efttrahir l'Univers , qu'épargner qui
2061
La terre adore alors ce que tu nomme
Hercule , la terreur & l'amour des mo
Par de tels attentats mérita nos autels.
Deftructeur des méchans, fois le Dieu
Ariftomene.
S'ils pouvoient périr feuls, j'y foufc
peine ,
Mais dans leur trahifon le peuple envelo
E
ACTE IN
A exit 4omme
DELES Compudes.
Ari
Effice andqu
Le Metre desDieux, & levenge
pour rager le crime, refe
unt, c'ef desloix devenitleti
arperleursdroits. Mas
ma as de la Jattice arrachelapeda
a forcepeatleale en ariérerlecou
a verta contre elleattendnotre
"Univers, qu'épargnarqui
e adore alors ceque tunomms.
e, la terreur &l'amour desmorts
tels attentats merita nosautels.
eurdes méchans,foisleDiadel
driftament
voient périr feals,j'y louis
peine,
lear trahilon le peuple envelop
Xantippe , l'un des Sénateurs , ami d'Ariftomene
, arrive tout éperdu . Cléonnis a raffemblé le
Sénat dans la Citadelle , & avec fa duplicité ordinaire
a demandé grace pour une des deux victimes.
Il a été décidé qu'on laifferoit à Ariftomene la
cruelle liberté du choix entre fa femme & fon fils.
M. de Marmontel avoit lieu d'efperer un grand effet
de cette fituation. Auffi en a- t'elle produit un
des plus frappans qu'on ait vû au Théatre . On a
prétendu fauffement qu'elle étoit prife dans Meaftafio.
Nous la croyons tirée plutôt de l'Histoire
de Darius , & de pareilles imitations fout trèspermiſes.
L'alternative à laquelle Ariftomene eft réduit ,
le pénétre d'horreur .
Moi, grands Dieux ! s'écrie - t'il ,
Moi , livrer mon épouſe ou mon fils à la mort ›
Que m'écrafe plutôt la foudre vengereffe !
Tous deux font mon bonheur. Léonide à mes
yeux ,
Eft après la vertu le plus beau don des Cieux !
Je crois voir dans mon fils un Sage dès l'enfance ,
Et l'ame d'un Héros qu'embellit l'innocence.
Cette Scéne fonde la conduite d'Ariftomene dans
la Piéce , & le coup hardi par lequel Arfire au cinquiéme
Acte , termine les malheurs de ce zélé Citoyen.
A peine a t'il formé le deffein
force pour le venger de fes per
fe repréfente toutes les fuites funef
re civile.
Léonide & Leuxis paroiffent.
demandent à mourir , & ce comba
forme une Scéne auffi touchante po
teurs , que terrible pour Ariftomen
pendant ce tems eft allé implorer l
ribate en faveur de ces infortunés
les informe que l'Envoyé de Sparte
de la réfolution du Sénat à l'armé
dats ontéfolutiu aux armes, &qu'ils
attaquer la Ville. Ariftomene vole
parts pour la défendre .
ACTE V.
On a donné à Léonide le Palais du
afile. Elle apprend que fon fils à ét
prifon , & qu'il a été conduit vers le
chargé de fers, & entouré de foldats
en pleurs. Arfire vient la raffurer.
Léonide.
...M'annoncez-vous la mort ou la v
Arfire.
Non , l'avenir jamais ne pourra nous en
Et le peuple & l'armée au tour de ces re
Affrontoient & lançoient la mort de to
»Votre époux paroît. Il veut éloigner l
encore plus animées au combat par fa
Vies, tons de ces m ,M
A per at formé le defen m
force pour le venger de les per
le repre rose toutes les faites fineksia
Lede & Leuris parolent [
Armandent a mourir , & ce comutat
* me une Scene anii touchante you st
ts , que terrible pour Arifones
prant ce tems ef alémporerle
een haver de ces infortunes,
acme que "Eavoyé de Sparte
a rebut on da Sehat à l'antiq
mes ont couru aux armes , & quis
ager la Vile. Ariftomene vole i
5spour a defendre.
ACTE V
mis . On l'amene
C'eft le fang de mon fils , dit - il alors aux fol-
» dats , qui vous fait tout ofer.
Ceffez de le défendre , ou je vais l'épuiſer ,
> Ettarir
en verfant tout celui qui me reſte ,
La fource de cefang , à ce pays , funeste :
Sur fon fils cependant le glaive eft fufpendu.
Le foldat défarmé tremble , & fuit éperdu..
Du peuple accompagné
votre époux ſe retire,
Et l'envie étonnée , en frémiffant
, l'admire.
Le voici .
Ariftomene , en rejoignant fa femme & fon
ami , ne peut leur cacher le nouveau trouble qui
a donné à Léonide le Palais d'agite. 11 l'exprime par les vers fuivans.
Ee apprendque fon bilaté
. & qu'il a été conduit vers les es
e deters,&entouré de todas
Arfirevient la rallurer.
Leonide
" 'annoncez-vous la mort ou la
Arfire.
avenir jamaisne pourra nous en cont
ple & l'armée autourde cesremp
ent & lançoient
la mortde toutspr
ourparoit Il veutéloigner les t
pas an méesau combatparlaprotestë
Ce premier mouvement qu'excite la nature ,
Lorfque les paffions la laiffent libre & pure ,
Du peuple en ma faveur a gagné les efprits.
Malgré moi de fes fers il dégage mon fils,
Mais tandis qu'à nos loix j'en fais un libre hommage
,
Des Sénateurs confus j'obferve le vifage.
La honte & le dépit étoient peints fur leur front,
Et ma foumiffion leur fembloit un affront.
Dans leur libérateur ils croyoient voir un Maîtres
3
Ne me pardonnera de l'avoir éparg
Les conjectures d'Ariftomene n
que trop fondées . Cléonnis lui a
accorde la grace à Léonide & à Leu
le Sénat exige qu'Ariftomene livre
comme chefs de la révolte . Ce mord
tredit , eft un des plus adroits de l'
bord il paroît que par le changen
tion des perfonnages , M. de Mar
intérêt très- vif , en fait fuccéder un
coup moins , & que le fort des Lieu
tomene ne doit jamais nous affecte
celui de l'époufe & du fils de ce Gu
faut prendre garde que l'intérêt eft to
me , parce que la fituation d'Arif
changée qu'en apparence , & que les
la reconnoiffance & de l'honneur nel
pas d'abandonner fes défenfeurs , les
fa tendreffe demeurent toujours da
péril .
K
Ariftomene ne daigne point répon
pofition de fes ennemis . Cléonnis
* Quand même l'Auteur n'auroit
ponfe à faire aux critiques , il auroi
très-bon argument à leur oppofer. C'ef
avec laquelle on a applaudi , en voyan
ment fufpendu par un coup de Theatre
pévu qu'il eft , fort du sujet , & qui f
fecondité des refources de la haine de C
Leparconnera de l'avo répargne
Les coniectures d'Arifomene ne
top toolees. Cleans it
= de la grace à Léonide & à Leurs =
ex ge qu'Ariftomenelire isla
e chets dela révolte . Ce more
, ett an des plus adrons de P
paroit que par le changeme
ses perfonages , M. de Mansi
ettres vif, en tait fuccéder anqui
ns , &que le fortdes Lecte
ne ne do t jamais nous after
e l'epoule & du fils de ce Garre›
ene garde que l'intérêtelktyp
parce que la fituation d'Arisas
e : qu'en apparence, & que les d
ano dance & de l'honneura
andonner les detenlears, lesdetm
erede demeurent toujours
mene
ne daigne
pointréponátz). n de les enneins
. Cleonais
and même
l'Auteur
n'auroit ya
"aire aux critiques
, ilau
argament
à leur oppoer.C'eflam
selle on a avelandi
, ency
Tendu
par un coup deTheatre , 's'ef, fortdusujet, &quifatti des rejources
dela caredeCest
a la lailler entre les mains de les perfécuteurs.
Léonide.
Je n'ai plus qu'un fecours qu'il faut que tu me
me laiffes.
Ariftomene.
Quel eft-il ?
Léonide.
Ce poignard.
Arfire revenant avec Leuxis , & arra
chant le poignard des mains de Léonide .
Dieux !
Viens voir par
Qu'entens -je ?
Vivez , vous triomphez.
Ariftomene.
Arfire.
mes mains deux monftres étouffés
Ariftomene.
Arfire.
Je peignois à ce Sénat féroce ,
De fon dernier decret la barbarie atroce .
Cléonnis le défend , & s'en nomme l'Auteur.
Je m'élance , & lui plonge un , poignard dans le
coeur.
Dracon veut le venger , & d'un ami fidelle ,
Dans les yeux du perfide on voit briller le zéle .
Arfire ajoûte qu'après ce coup
peint aux Sénateurs avec les plus
ports toute la noirceur de leur in
Ariftomene , il a changé tous les
Sénat & le peuple , de concert
Ariftomene le défenfeur & le pere
Ariftomene à Leus
O mon fils ! vous voyez le prix de
A fes pieds tôt ou tard le crime eft
Mais de fa fermeté fût elle la victi
Sa chute eft préférable au triomphe
Un événement , arrivé chez les C
l'idée de cette Tragédie. Pour enn
M. de Marmontel a tranfporté l'acti
Le deffein de cet Auteur , comm
de le juger par l'efquiffe que nous
de fon Poëme , a été de montrer l'ar
& la tendreffe paternelle dans les plu
ves , & le zéle pour la Patrie dans
excès. Si la foumiffion d'Ariftomene
condamne fa femme & fon fils , avo
elle n'auroit eu nul mérite . M. de
met en liberté de s'affranchir , même
de la perfécution que lui fufcitent de
loux . Mais Ariftomene eft perfuad
guerre civile s'enfuivra la ruine de fa
entraîné fans cefle à la vengeance, il
retenu par fon amour pour les Ci
étrir fon nom, laiffer périr fon fils &
Aráre a site qu'après ce coup dei
De aut Senateurs avec les p
ors toute la noirceur de leg
A mene , a changé tous les era.
Sean & le people , de cocca , or
homenet defenfear & le pet al
Aronene & Lon
mon fis ! vous voyez le prixde
speeds de ou tard le crime fi
Mas de la fermete tut elie la vitin
Le et proférable autriomphe ha
I évenement , arrivé chez lesCorts
e de cene Tragédie, Pour ezál
Marimentel a transporte
deden de cet Auteur , comme
eager par l'eiquiffe quenousvias'
Pocne, a été de montrer Famou
tenaretle paternelledans lesplast
& le zelepour la Patrie dans lep
S: la foam fion d'Ariftomene
amnela femme & fon fils, avoit
n'auroit eu nul mérite. M. Ma
berté de s'affranchit, même uke
persecution que luifufcitentdes
Mais Ariftomene eft perlande qu`
civile s'enfuivra la ruinedelaPae
ilestla
e lans celle à la vengeance,
LesCitors
fonamour pour
on nom, laterpérirfonfils&
par
pendant tout le cours de la Piéce . M. de Marmontel
n'a point perdu de vue , que l'alternative eft
au Tragique ce qu'au Comique eft la méprife.
Le principal fuccès que notre Auteur pouvoit
attendre ici de l'alternative , dépendoit
de la violence du combat qui fe paffe chez
Ariftomene entre la nature, l'amour , & un devoir
réel ou prétendu. En conféquence, M de Marmontel
a réuni dans l'ame de fon Héros la plus vive fenfi
bilité avec la plus inflexible droiture , & nous ne
craignons point de dire que mal à propos on accufe
ce généreux Républicain de trop de durété
pour fa famille.
?
On ne peut faire le procès à fon coeur. Nous
n'ofons décider fi hardiment , qu'on ne peut le
faire à fon efprit. Les principes , fur lefquels il fe
conduit , font inconteftables , mais l'application
qu'il en fait , eft- elle parfaitement jufte eft il bien
vrai que vis-à- vis des Meffeniens il foit lié par les
mêmes obligations , qui lient entr'eux les Citoyens
d'un Etat gouverné par une autorité légitime
& indépendante ? D'ailleurs ne fe groffit-il pas
trop facilement les objets ? S'il ne peut fe délivrer
de fes ennemis qu'en caufant la ruine de ſa Ville ,
il n'eft pas étrange qu'il facrifie fes intérêts les
plus chers au défir de la conferver. Mais fur quel
fandement s'imagine- t'il que les juftes efforts qu'il
fera pour fauver fa famille , entraîneront néceffairement
la perte de Meffene ? Arfire n'a pas les mêmes
craintes , & l'évenement prouve qu'Ariftomene
ne devoit pas les avoir.
En faisant ces remarques , nous fommes fort
éloignés de vouloir contredire les applaudiffemens
qu'on a donnés à cette Piéce. Nous croyons qu'el
deltiné à devenir un de nos plus
Tragiques. Elle annonce un gén
nous mettons fort au-deffus du
de beaux vers . Ce fecond avanta
Marmontel eft joint à la fécondit
de l'imagination . La verfification
d'Ariftomene eft en même- tems e
& mâle . Dans un autre mercure
des réflexions que l'Auteur a fai
fuite de cette Tragédie , & dont
auffi fines que judicieufes.
NAISSANCE ET M
N.de LouisJean- Marie de Bour
De Bourbon , Duc de Rambo
Penthiévre , Prince légitimé de
Marie -Teréfe - Félicité de Modén
Verfailles le 13 du mois dernier .
trois ans , dix mois & onze jours ,
Janvier 1746.
L'exactitude dont nous faifons pro
engage à rectifier deux articles du
Novembre , l'un fur Meffieurs de R
fur feu M. d'Artezé
Nous avons dit dans le premier
mille de Revol fubfiftoit dans le fe
en la perfonne de trois freres , Enne
toine , & Louis , Miniftre & Secretair
les Rois Henri III. & Henri IV. & qu
defcendoit le Vicomte de Revol , a
vivant. C'eft en quoi nous nous fomm
orming a devenir un de nos Louis n'eut qu'un fils , nommé auffi Ennemond ,
Tragiques Eut ansonce on gequi mourut fans pofférité Doyen du Grand Con
tis merces fort au-dedus 2:17
feil . Antoine eft , comme nous l'avons marqué ,
tige de la branche établie à Paris , depuis environ
un fiécle .
er beaux vers. Ce fecond avala
Marmastel cho at à la fermaéték..
er mighton La ve Etutos k
€ 44 homine eà en créme-temst
& mar Dins un autre mercat
ons que "Auteur
te cette Tragedie , & dea
Enes que jachteules.
NAISSANCE
ETMO
>
A l'article de François le Royer de la Sauvagere
, au lieu de Seigneur , lifez , Sieur d'Artezé
Ce Gentilhomme , après avoir vendu la Terre;
d'Artezé , en avoit confervé le nom , fous lequel il
étoit déja connu . Ses enfans coutinuent de le porter
par la même raifon , & pour honorer la mémoire
d'un pere qui s'étoit acquis une très- excellente
réputation . Ainfi ce n'eft point à Artezé
qu'il a été inhumé , mais à la Bertaudiere , près
Chinon.
Le 9 de Novembre , naquit & fut batifé dans
l'Eglife de Notre- Dame du Port - Louis , Louis .
François- Felix , fils de Felix - François le Royer de
la Sauvagere d'Artezé , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , Capitaine Reformé
au Régiment de Champagne , & Ingénieur
en Chef de la Ville & Citadelle de Port Louis
&c. & de Marie-Gertrude de Fouquerolles . Felix-
François a déja une fille , nommée Anne , âgée
d'environ deux ans .
De Earbon
, DucdeRamhais
!
Loas Jean-Marie
de Bom
erre , Prince
légitimé
de e-Terele
- Felicite
de Moden , Les le 13 du mois dernier, lets
zas, dix mois & onze jours,
CT 1746.
rarse
dont nousfailons
ra ze à reft fier deux articles daMa
re, un fur Meffieurs
de Re
M. d'Artezé
savons
dit dans le premier,qu
e Revol
fabfiton
dansle feien lorae
de trois freres ,Ennemo
Louis , Miniftre
& Secretaire
d'E
Hear:III. &Henri
IV, &quede otle
Vicomte
de Revol, C'est en quoi nousnous fommes:
Le même jour Anne- Louiſe- Gabrielle de Regnier
de Guerchy , mourut à Paris , âgée d'environ
huit ans , & fut inhumée à Saint Sulpice . Elle
étoit fille de Claude- François de Regnier , Comte
de Guerchy , Marquis de Nangis , Baron de la
Guerche , Seigneur de Frefne , Beffeville , & autres
lieux , Lieutenant Général des armées de Sa
Majefté , Colonel-Lieutenant & Infpecteur du
d'Harcourt , Maréchal de France
Magdeleine le Tellier.
Le 13 Marie- Magdeleine Fouqu
veuve de Louis , Marquis de la Vie
au Château de Vernon , près Bizy ,
te deuxième année de fon âge . El
Louis Fouquet , Marquis de Bellethérine-
Agnés de Levis , & avoit é
Avril 1722 .
Le 19 , Frere Jofeph de Laval M
Montigni, Grand Croix de l'Ordrede
rufalem , mourut à Paris , & fut in
Marie-du-Temple. Il étoit né le
1672 , & avoit été reçu Cheval
Prieuré de France le 30 Mars 168
1719 chargé des affaires du Roi à
nommé Abbé de Mantlieu en 1721
en Février 1712. Il étoit Comman
viers , de Vaumont & de Thon , G
Tréforier de l'Ordre en 1731 .
Il étoit fils de Jean- Louis de Laval
de Montigni , & de Françoife de Ch
de Taunegui de Cheveftre , Seigneur
Petit fils de Hugues de Laval Mont
a fait la branche des Seigneurs d
Cette branche fortoit de celle de
Jean , fils de Hugues , Seigneur de T
fortoit de celle de la Faigne par le mê
fecond fils de René de Laval II. du no
de la Faigne- au- Maine. Ce René fo
branche de Loué , étant le quatriéme
de Laval II . du nom , Seigneur de Lou
che de Loué fortoit de celle de Chatill
@ras, ourt , Marechal de Franz ,11
M-geriane e Telnet.
LoanMare- Magtelene Front à
weave de Louis ,Ma quis daial'ima
at Chitras se Ve son, pres Bat
Todrvene state de in E
Lou Fouquet Margus de belle
theme Agues de Levis , & avo; tra
Arti
ས་ པ་༦ པས ་ པ་ ༦ ས ༦ མན་ aL , IIID ue
Gui de Montmorenci , dit de Laval , du chef
d'Emme , Dame de Laval , fa mere , feconde fem
me de Matthieu de Montmorenci II . du nom ,
Connétable de France .
Le 24 , N. Rouffeau , Confeiller- Sécretaire du
Roi , Maifon & Couronne de France & de fes Finances
, Tréforier du Marc d'or , Chevalier de
POrdre du Roi , Seigneur du Comté d'Auteuil ,
Millemont Grancieres , Antouillet , & autres lieux ,
mourut fur la Paroiffe de Saint Germain de l'Auxerrois
, & fut tranfporté à Sainte Opportune.
Le 25 , Catherine- Marie le Gendre , veuve de
Claude Pecoil , Marquis de Septem , Confeiller du
Roi en fes Confeils , Maître ordinaire des Requêtes
de l'Hôtel , mourut âgée d'environ 65 ans ,
& fut inhumée à Saint Sulpice .
Le 19 , Frere Jofeph de Laval
Mom, Grand Croix del'Ordre
tm,mourutàPars ,&fur
e-ca-Tempie. I eto
# 72 , & arou été reça Chevita
ce de France le 30 Mars1885,
charge desaffaires du Roi
me e de Manil.eu
en1911, Ferner 11. Il étoit Commi
de Vaamont
& de Thon,Ga
cer de l'Ordre en 1731. enotfilsdeJean-Louis deLavalMorn
Morgon
, & de Franço fede Const
ega de Cheveftre
, Seigne
s de HuguesdeLavalMontnern
la branche
des Seigneursde NOR
branche
fortoit de cellede Ta
Side Hugues, Seigneur de Tang
lemême de cellede la Fargne pat s de Renéde LavalII.dunom, Fagne-au-Maine. Ce Renéfoncti
de Loué , étant le quatrièmeis
II. da nom , Seigneur deLoué. La Couétorron de celle de Chatillon
Le 28 , Anne - Armand , Comte de Roſen , Lieu
tenant Général des Armées du Roi , Meftre- de-
Camp d'un Régiment de Cavalerie Allemande
mourut âgé de trente-huit ans , & fut inhumé à
Saint Sulpice. Il étoit né le 17 Juillet 1711 de
Reynol- Charles de Rofen , Comte de Bolweiller
& Élweiller , Commandeur de l'Ordre Royal &
Militaire de Saint Louis , & Lieutenant Général .
des Armées du Roi ; & de Beatrix Octavie de
Grammont en Franche Comté. Il avoit épousé
Jeanne-Octavie de Vaudrey , fille de Nicolas-
Jofeph , Comte de Vaudrey , & de Charlotte de
Rottembourg , fa feconde femme. Il a laiffé deux
enfans , 1 ° . Jean-Octave - Auguftin , âgé d'environ
quatorze ans , & Antoine- François , âgé de trois à
quatre ans.
•
La Maifon de Rofen eft originaire de Livonie
I. Vol I
Rofen. Sa poftérité s'y est toujou
le premier rang par fa valeur & fe
ces , ainfi qu'il paroît par les Le
Roi de Suéde , données à Stockh
1698 ; par le Certificat de la Nob
affemblée à Riga le 20 Juillet 1
'Atteftation de Pierre le Grand , C
vie , donnée à Paris le 19 Juin
fixiéme année de fon Regne.
En 1560 , plufieurs branches de
s'étant éteintes , elle ne fubfiftoit
perfonne de trois freres demeurant
Leaux voifins les uns des autres , à
Riga. Ces trois freres ont fait trois
voir Rofen-Klein - Ropp , Rofen-
Rofen- Iloch- Rofen. Cette dernier
Livonie , & paroît avoir fixé nouve
fidence en Suéde. Guftave de Rofe
étoit encore en 1722 , Gouverneur
& après la mort de Charles XII.
il a époufé la fille de l'Amiral de ce
Reynold de Rofen - Gros - Ropp .
de mille Chevaux , fous le Grand Gu
Suéde. Après la bataille de Lutzen
fut tué , il fervoit fous le Duc Bernard
qui le fit un des quatre Directenrs
Ce Duc , comme on fçait , dans la C
affaires de Suéde en Allemagne , fe 1
de la France , & après fa mort fes tro
rent, Reynold fut fait. Lieutenant
Commandant de la haute & baffe All
rut à Etweiller le 18 Décembre 16
qu'une fille qui époufa Conrad de R
Ben Sape femte sve tous
e Suite conresa átok cal
**að par a Certificat de laNin
afro eo ali ga kaojuar!
"
a se me le Gerra,Cart
**
de a Cars le 19jan
meannercolon kegie.
Ea 1
law up ICU
བ་ ས ་ པ [ P བས་ བ་ ་ ་ པཙ 4 ཡོ་ ཙ tpour
vice de France par fon parent Reynold . Il y entra
extrêmement jeune , & après avoir paffé par tous
les grades militaires , & s'être diftingué par une
infinité de belles actions , il fut fait Maréchal de
France le 14 Janvier 1703. Jacques II. Roi d'Angleterre
, l'avoit fait Maréchal d'Irlande ,
avoir , à la tête d'un petit Corps de troupes , paffé
une riviere en préfence de huit mille hommes
qu'il avoit enfuite battus . Ce Général ne comptoir
point les bataillons. Il mourut en fon Château
de Bolweiller , dans la haute Alface. , le 13 Août
4715 , âgé de quatre-vingt-fept ans , laiffant un
fils unique qui fut Reinold- Charles de Rofen ,
pere d'Anne- Armand , qui donne lieu à cet article
.
Les armes de la Maiſon de Rofen font d'or ,
à trois roles de gueule 2 & 1 , une queue de Paon
pour timbre , & deux belettes pour fupports,
RAGARD TARDEDEDEDEDEDEDEA
ARRESTS
za Cotos
theresont fait ma
BoaKeresom
, Reca
loca No en. Cette dermetdi
vene, & parok avoit árérost
t en Nede. Guffare
dehoblo
cocote en 1911 , Gouverne
la mort de Charles XII
a è ladue de l'Amiraldece
rol de Rofen-Gros-Rope
Chevaux
, fousleGrandGam
Apris la bataille
deLotzen,
Ciervort
lous leDucBernard
e fit to desquatreDirectens
delad
Dec, comme
on içait, dans ladecant
de Saece en Allemagne
, ie ma Fanee, &aprèsla mortlescrøgeſt
Reynold
fut fait Lieutenant
G Mantart
dela haute &batieAlface
Etweder
le 18 Decembre
1667
qui époulaConraddeRolesSe
NOTABLES.
RDONNANCE du Roi, du 25 Octobre ,
portant réglement fur les Revdes des Com
miffaires des guerres , & les Décomptes de l'Infanterie
Suiffe & Grifonne.
ORDONNANCE
EDIT du Roi , donné à Fontainebleau au
mois d'Octobre , portant création de la charge de
Sommier ordinaire de la Chapelle & Oratoire du
Roi.
Lij
•
recous par les ennemis , & repris
appartiendront en entier au derni
DE PAR LE
Rrêt de Noffeigneurs du Pa
A Mai 1947 , qui confirme Ma
moulins dans le Privilége que N
Confeiller ordinaire du Roi en fes
Privé , & fon Premier Médecin , a
feue Madame fa mere , & qu'il 1
les Aoû. 1746 , pour continuer
vendre & débiter la pâte de guima
regliffe fans fucre , fecret qu'elle
mere Mademoiſelle Guy , morte en
le n'a point ceffé pendant plus de q
compofer & débiter avec fuccès d
Cour , dans le Royaume , & dans to
de l'Europe , de l'aveu & approbatio
les plus célébres Médecins de la Fac
Ceux ci ont reconnu la bonté &
Pâte de Guimauve & fuc de Regli
s'en fervent eux-mêmes , & en ordo
dans toutes les maladies du poulmon
tion , thoux , rhumes aftmes , pitui
de gorge, enrouemens , fluxions de p
chemens de fang.
Mille Defmoulins avertit que la
Cirano , dite Guy , femme de Jean
ayant tronqué l'Arrêt du 17 Mai , pa
affiches qu'elle avoit fait mettre le 17
•
DE PAR LEN
Wele de Nofftigars
deTrem
AM
100 m cans le întrege
que M. Che: tt orderre
du kolena
Tie & Premier
Médecin,20-
Je Marame
là mere , & qu'il
A. :746, pour coop endre & debate
à pâte degumiona
Le tans fcre, fecret qu'elleter
the Mademo
lé. e Guy , morteen
:
apo na celle pendant
plos dequ er & secter
avec fuccèsc
cans le Royaume
, &dans tout urope
, de l'àreu
&approbaren
da selebres
Medecins
de laFacciat
cent
reconnu
la bonté& Se Gamauve
& fuc de Reg Nervent
eux-mêmes
, & en ordona
toutes
les maladies
du pouron
, thoax
, thumes
aftmes
,pitutes,
ze, carouemens
, fluxions
deport
as de lang.
que
Detmolins
avertit ,ete Gay, femme
de Jean Ver onque
l'Arrêt
du 17 Mai,parde qu'elle
avoittaltmettre
le 17Jul
laDic
contrefaifeufe , & qu'elle avoit feule le Privilége ;
Mile Defmoulins pour fe juftifier des calomnies
de la Dlle Cirano , a obtenu le quatrième Sept.
1747 , un fecond Arrêt du Parlement au rapport
de M. de Salabery , Confeiller de la Grande Chan
bre , qui condamne Jean Vergnant & Marie C
rano , fa femme , aux dépens .
Mile Defmoulins a les deux Arrêts chez elle.
Le prix de la Pâte de Guimauve , & du fuc de
Regiffe eft de fix livres , on en peut ufer en tout
tems , la ttanfporter par tout , & la garder fi longtems
qu'on veut fans jamais fe gâter. Quoiqu'elle
feche , elle ne perd rien de fa qualité . Afin qu'on
ne fe méprenne point , Mlle D. fignera fur les paquets
qu'elle enverra dans les Provinces , & mettra
deflus fon cachet.
Mlle Defimoulins demeure préfentement rue
Mazarine , près la rue de Guenegaut , chez M.
David , Fayencier , au gros Raifin , au premier
appartement : fon enfeigne eft entre les deux balcons.
EAU Royale du Sieur Dardel , de Chambery
; approuvée par Meffieurs les Médecins
de ladite Ville , qui en ont vû des effets
furprenans ; & par M. Dodart , Premier
Médecin de Sa Majesté Très- Chrétienne.
LE
E Public eft averti que le Sieur Dardel mettra
qu'on le trouvera au bas de fon imprimé , pour
I j
re
très- bonne pour toutes les malad
comme pour l'apoplexie , frénefie
fection foporeufe , tranfport au
d'hommes que de femmes ence
dans ces incidens , la dofe ordin
bonnes cuillieres à caffé , & autan
leur que l'on ait : fi les accidens c
la premiere prife , on peut la do
plus grande quantité & fans craint
ne peut jamais faire de mal ; il e
frotter aux malades les tempes , le
en faire humer par le nez .
Elle eft merveilleufe pour les ver
mens de tête , vapeurs , paffions hif
tions mélancoliques ; les femmes
peuvent ufer fans crainte ; on en
cas une bonne cuilliere à caffé dans
de vin .
Elle eft auffi bonne pour la par
frottant la partie affligée & y te
linge fin blanc , mouillé dans ladi
quelle on prendra deux cuillieres , c
toutes les nuits dans moitié autant d
Elle foulage dans les accidens
l'ufage de cette eau les fufpend , on
quillieres à caffé dans moitié de vin.
Elle purifie le fang , fortifie le cer
les maux de tête , en s'en frottant
les narines.
On s'en fert dans les efquinan
frottant le gofier , appliquant deffu
trempée dans ladite eau , & en ufand
rifme , compofé d'un tiers de ladite e
de vin.
"
2. port toutes is 2 .
** que de femmes encan
*** quos at: Édesaccidenscont
repe on pest à
and te & Vans craig
to post jomos tare demil,lés
£ mer aux malades les tempes, is po
toletemet
parle set.
kechmere
calepour lesvers
enena on tete, vapeurs , paffons hidiya
tas meure , ques ; les temmes a
event wet fans cratate , on en pr
Lacbonne cu lere à caffe ta
< eft auffibonne pourlapuri'
a parte af gee &
banc, mouillé dans ladrena
– tanprenota deux cullieres,county
** ntsdans moineautantdera
alige dans les accidenste
gece cere eaulesfufpend, oncap
resà cafe dans more sevin
Cervez fele arg, fortifielec
de tête, en s'en frottant&
en fert dans
les elguiments le getier
, appliquant
des He dans ladite
eau ,& enclased Compo.e
d'an
tiers
deladite
c
où il s'agit de décoaguler le fang , & faire pourfer
par les fueurs : on en prend deux cueillieres
à caffé dans la moitié autant de vin ; on en frotte
auffi au malade le côté de la partie où le fait fentir
la douleur.
Elle agit puiflamment dans les fyncopes , défaillances
, évanouiffemens , maux & tremblemens
de coeur , en prenant la quantité ci - deffus , & plus
grande fi les accidens le demandent.
Elle guérit fur le champ les coliques bilieufes
ou venteuſes , en en prenant deux cuillieres à caffé
dans une demie de via ; on s'en frotte auffi le ventre
dans les grandes douleurs : on en peut donner
à des enfans , même à la mammelle , jufqu'à
fix gouttes,& aux autres plus avancés en âge à pro
portion; fi le mal réfifte après la premiere prife , on
continuera à en prendre en plus grande quantité ,
d'intervalle à autre.
On s'en trouve fort bien dans les indigeftions ,
foibleffes ou relâchement d'eſtomach , viandes
venimeufes qu'on pourroit avoir mangées , & autres
chofes qui pourroient coaguler le fang ; la
dofe eft également de deux cuillieres à caffé , dans
moitié de vin , & plus grande fi le mal réfifte on
réitérera fuivant les befoins. Ceux qui le portent
bien , en peuvent prendre par précaution une
trentaine de gouttes deux ou trois fois la femaine,
le matin après le repas , elle prévient les accidens ,
augmente la chaleur naturelle , détache les flegmes
, & aide à la coction. On en peut prendre la
quantité ci-deffus dans les coliques de reins , même
néphrétiques , pourvu que le calcul ne foit pas
formé.
で
Elle guérit la galle , dartres , feu volage , éréfi -
I iiij
app.
il en faut faire prendre une cuillere comm
avec moitié autant de vin chaque jour.
fert avec fuccès pour la gangrenne , ens
tant la partie & appliquant deffus un lin
pé dans ladite eau : outre ladite applic
faut de deux heures en deux heures pr
moins une cinquantaine de gouttes , la m
tant de bon vin.
Elle fait des effets furprenans dans les
épidémiques , comme fièvres putrides , ma
peftilentielles & pefte , en donnant dans
premieres , deux pleines cuillieres à caffé
moins de vin , après le redoublement , o
ques heures avant qu'il revienne , & pour l
il faut doubler la dofe : fi dans ces fortes d
dies il furvient des bubons , entrax & autre
res malins ; outre l'eau ' que l'on prendra in
rement pour faire pouffer au dehors la mali
on lavera ttois ou quatre fois le jour lefdits u
avec ladite eau , mêlée avec le tiers de vin
faire chauffer , & il eft fort bon d'y tenir def
linge fin trempé dans ladite eau mêlée c
deffus. C'eft un préfervatif merveilleux
lefdites maladies , en en prenant tous les n
une demi- cuilliere avec moitié de vin.
Elle fait pouffer avec fuccès & douceme
petite vérole ou rougeole ; fi ce font des en
depuis deux années jufqu'à fept , on en donn
puis fix jufqu'à dix gouttes dans moitié moi
vin ; depuis fept jufqu'à un âge plus avance
augmente jufqu'à une cuilliere à caffé avec m
de vin. Elle arrête auffi fur le champ les mo
mens convulfifs qui arrivent au commencem
ou dans le cours de ladite vérole ; pour les en
ERD DECEMBRE .
1749 . 201
on n'en donne que lesdeux tiers d'une cuilliere ,
& aux autres la cuilliere pleine. Elle eft généra
lement bonne pour tous les autres mouvemens
convulffs.
Elle facilite les accouchemens aux femmes , la
vidange de l'arriere- faix , arrête la perte de fang ;
on en prend dans les accouchemens un peu plus
d'une cuilliere , dans autant de vin ; on continue
d'en donner fuivant le befoin. Les femmes en
peuvent ufer avec fuccès dans les tranchées qui
suivent les accouchemens , en en donnant une
cuilliere à caffé dans huit ou dix cuillieres de
bouillon dégraiffé , & on continuera , s'il en eft
befoin , de deux en deux heures.
On s'en eft très - bien trouvé pour les maladies
tpeftilentielles du bétail , en en donnant les deux
tiers d'une bouteille , dans la moitié moins de vin ,
& couvrant bien ledit bétail ; elle arrête le flux de
fang qui leur arrive , en ſe ſervant de ladite eau en
même quantité.
Elle guérit auffi les tranchées des chevaux , en
en donnant la moitié d'une bouteille avec moitié
de vin ; l'expérience fera mieux connoître les qualités
& fes vertus .
Se vend chez le Sieur Audet , au petit Jardinet,
au coin dela rue des Barres, 40 fols.
11 2.
202 MERCURE DE FRANCE.
A
AVIS.
Nalyfe des propriétés de l'Elixir , qui a pour
baze le vrai Baume de la Mecque , fpécifi
que pour fortifier le genre nerveux , faciliter l'ex
pectoration , & contre les vices d'indigeftions , les
foibleffes & les maux d'eftomach , contre les coliques
, les palpitations & battemens de coeur.
arrête les vomiffemens , les crachemens de fang ,
& les fleurs blanches ; il garantit les Européens de
la maladie des Ifles . Il eft anti -fcorbutique , &
préferve de tout mauvais air , fut- il même.contagieux.
Les perfonnes qui font au fait des connoiffances
de la nature , fçavent que dans les décompofitions
de fes mixtes , le végétal tient le milieu entre l'a
nimal & le minéral , & que c'eft ce regne mitoyen
que les plus grands Médecins Spargiriftes ont le
plus étudié. De tous les tems la Botanique a fait
l'objet de leur plus grande application ; & la plupart
d'entr'eux s'en font tenus au regne végétal ,
comme à celui dont le fouffre & la teinture fe laif
fent plus facilement féparer des autres principes.
L'Auteur , après avoir fait la décompofition &
Panalyfe de la plus grande partie des végétaux ,
a trouvé que les bois & les arbuftes renfermoient
effectivement plus de fouffre & de teinture que les
plantes annuelles , parce que les arbres dont la vie
eft d'un certain nombre d'années , & même de
quelques fiécles , ont eu le tems d'acquerir & de
concentrer plus de parties volatiles . Parmi ces
bois & arbustes , il a fait choix des plus réfineux
qu'il a exactement analyfés , afin de voir fi la nature
n'avoit pas concilié dans un même ſujet aflez
1
DECEMBRE. 1749. 203
de parties volatiles , & affez de fixes pour s'unir
avec le fang ; mais d'une nature de fixité , qui pût
être réfoûte par le fuc ftomachique , par les glandes
& les vaiffeaux primaires & fecondaires du
mézentere , pour fe chilifier , & fucceffivement
paffer par tous les canaux qui conduisent à l'aorte ,
& de l'aorte aux carotides & foufclavieres ; d'où ſe
diftribuant dans le cerveau , elle fe communique à
cetre partie du fang qu'on appelle efprit blanc ,"
qui est réputé le nourricier du genre nerveux
parce que c'est lui qui l'anime en paffant par les
nerfs qui naiffent du cerveau , du cervelet , & c.
Entre les baumes , les réfines & les gommes ,
des principes defquels on a fait la féparation , on
1 eft convaincu que le vrai Baume de la Mecque
renferme par fa fixité la vertu d'une teinture mipérale
, & l'exaltation d'un fel volatil animal , lefquels
agiffent efficacement par irradiation , ainfi
que la chaleur centrale de tous les mixtes qui
pouffe du centre à la circonference fon feu vivi,
fiant & falutaire .
Cette heureufe découverte ayant rempli_les
vûes de l'Auteur , il l'a mife en pratique , & a reconnu
par un grand nombre d'expériences toutes
fuivies des fuccès les plus defirés , que le vrai
Baume de la Mecque contenoit en effet une vertu
irradiative , qui fortifioit le baume de vie par
le fouffre homogéne qu'il porte au fang , facilitoit
fa circulation , & par la feule action débarrafloit
de les obftructions les vaiffeaux dans lesquels il
coule , & le mettoit en état d'être charié par une
lymphe qui impregnée de fa vertu irradiative ,
chaffe par les tranſpirations fenfibles & infenfibles ,
même par les veines , toutes les humeurs qui s'oppolent
à fa circulation .
La legére idée que l'on donne du médicament ,
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE
dont la baze eft le vrai Baume de la Mecques
& dont les grandes vertus font connues de prefque
tout le monde , fait aifément concevoir qu'un
reméde fulphureux mérite par excellence le nom
de balfamique ; d'autant mieux que celui - ci par ſa
propte dénomination , &ffa vertu intrinféque , le
tient directement de la nature , puifque par fa volatilité
il imprime au fang fes qualités divifibles
pour l'atténuer , le divifer , le rendre fufible , &
féparer les humeurs groffieres qui en embarraſ
fent la lymphe , ce qui prouve fon efficacité contre
les obftructions du genre nerveux , d'où proviennent
prefque toutes les maladies les plus férieufes
. Il détruit par conféquent les vices gaftriques
qui ca fent des indigeftions , il répare &
fortifie l'eftomach , il diffout & fait faire la coction
aux crudités des alimens qui occafionnent des
coliques , il facilite l'expectoration , il guérit les
palpitations & battemens de coeur , il arrête tous
vomiffemens , les crachemens de fang , & fait
faire en trois ſemaines fuppreffion aux fleurs blan
ches . Il garantit les Européens de la maladie des
Ifles , eft anti - fcorbutique , & préferve da
mauvais air , fut- il même contagieux .
Ce font les grandes proprietés reconnues de cet
Elixir , atteftées par les Certificats des perfonnes
qui en ont fait ufage , qui ont déterminé Mef
feurs de la Commiffion Royale de Médecine à en
accorder pour le bien public le Privilége exclufif
à M. de F. D. K. dont les Bureaux de Diftribu
tion font établis à Paris , chez le Sieur Devin , rue
Pavee , près la Comédie Italienne , où le tableau eft
expofé , & chez le Sieur Gillet , Epicier Droguiste ,
rue Saint André des Arcs, près la rue des grands
Auguftins , Fauxbourg Saint Germain..
L'on avertit que plufieurs particuliers tâc nư
DECEMB R.E. 1749. 205
de le contrefaire , mais qu'il eft impoffible d'y .
parvenir fans avoir le vrai Baume de la Mecque
& dont il faut fçavoir la diffolution ) qui fe reconnoît
dans l'ufage de cet Elixir, par la pellicule
qui occupe la furface de la liqueur dans laquelle
on le prend.
Il eft agréable au goût , & ne caufe jamais aucune
irritation à ceux qui en ufent.
Il y a des Bouteilles de 6 liv. & de 3 liv.
A VIS.
Sur l'Opiat Royal , l'Elixir & l'Eau d'or de
Grenade , du feu fieur Durand.
A veuve du fieur Durand , Chirurgien Dentif
Lte , reçû à Saint Côme , fi connu par lesbons
effets de fon Opiat Royal , de fon Elixir & de fon
Eau d'or de Grenade , avertit le Public qu'ayant
hérité de fes fecrets & remedes , elle en continue
la diftribution en conféquence du Privilége qu'elle
en a obtenu .
L'Opiat Royal , ci - devant dit des Sultanes , eft
le même dont on ufe au Sérail du Grand Seigneur;
il affermit les dents branlantes , anime & fait croître
les gencives rongées , blanchit parfaitement les
dents fans offenfer le luftre de l'émail , prévient
& diffipe les mauvaiſes odeurs de la bouche.
Les pots font de z , de 3, de 4 & de 6 livres
piéce .
L'Elixir par fa vertu pénétrante & balfamique ,
détruit toutes les corruptions qui minent les dents
fous les alveoles , réfout les tumeurs mûrit les
abfcès , guérit les chancres du palais , de la lan206
MERCURE DE FRANCE.
gue & des gencives , il corrige auffi les humeurs
acres qui tiennent de la nature du fcorbut , arrête .
le progrès de la gangréne & prévient tous les
maux de la bouche.
Les bouteilles font de 3 liv . 10 fols & de 6 liv.
piece .
L'Eau d'or de Grenade diffipe en très - peu de
tems les fluxions les plus confidérables , en exprimant
les acrimonies tartareufes & glaireufes qui
les produifent & les entretiennent , détache les limon
, qui font les fuites des mauvi fes digeftions ,
appaife les douleurs de dents , & procure
les parties de la bouche , ainfi que l'Opiat & l'Elixir
ci-deffus , des avantages prompts , réels & permanens
. Les bouteilles font de 2 & 4 liv . piéce.
à toutes
La veuve Durand ne commettant perfonne pour
vendre fes remédes , elle en fait elle - même les envois
, tant en province que dans les pays étrangers,
en lui écrivant à fon adreffe à Paris, affranchiffant
les lettres ; efle a foin pour éviter la falfication
qu'on en pourroit faire , de cacheter les pots & les
bouteilles de la même empreinte qui eſt à la tête
de fes imprimés .
Sa demeure eft avec tableau , ruë S. Honoré , visà-
vis la Croix du Trahoir , entre la Coupe d'or & le
Bas de chamois, au premier appartement fur le devant.
E DECEMBRE.
L
AVIS
1749. 207
Sur de nouveaux Bandages.
E Sieur Tiphaine , Chirurgien reçû à Saint
Côme pour les Hernies , vient d'imaginer quatre
differens Bandages à reffort ; le premier pour
l'Epiplocele ; le fecond pour l'Exomphale ou defcentes
de nombril ; le troifiéme pour les hernies
crurales , & le quatrième pour la chute du fondement.
Les bornes de cet avis ne lui permettent pas
d'entrer dans une longue difcuffion fur l'utilité de
cette découverte . Il lui fuffit de prévenir le Public ,
que ces Bandages , en contenant très-exactement
les vifcéres , n'empêchent de faire aucun exercice
de quelque nature qu'il puiffe être,
On le trouve chez lui tous les matins depuis
huit heures jufqu'à deux après midi. Sa demeure
eft rue des Prouvaires, proche celle des deux Ecus..
Ceux qui lui écriront , auront la bonté d'affran
chir leurs lettres .
L
AUTRE AVIS.
E Sieur Raguet , Expert pour les Defcentes ,
reçu à Saint Côme , demeurant à Paris , rue
de la Sonnerie , près le grand Châtelet , donne
avis an Public qu'il a inventé un nouveau Bandage
à écuffon mobile , qui n'eft point fujet à caffer ,
ainfi que les autres Bandages & qui porte
pour garniture un fpécifique pour la guériſon de
208 MERCURE DE FRANCE.
cette maladie. Il ne demande le payement de la
cure , qu'après la guériſon complette .
AUTRE.
E Sieur Villermez , Maître Chirurgien , de-
Lmentant àLardy , à deux lieues d'Arpajon ,
route d'Orléans , donne avis qu'il a un Remede
fûr & éprouvé depuis plus de vingt ans , pour
guérir radicalement & fans aucune opération
toutes fortes d'Ecrouelles , même de naiffance , &
qu'il prend en penfion chez lui les fujets qui fe
préfentent pour les guérir.
AUTRE.
L
, renouvelle A veuve du Sieur Simon Bailly
au Public fes affûrances qu'elle continue de
fabriquer les véritables Savonettes légeres de pure
erême de Savon , dont elle feule a le fecret. Comme
plufieurs perfonnes fe mêlent de les contrefaire
, & de les marquer comme elle , il faut , pour
n'être point trompé , s'adreffer chez elle , rue
Pavée Saint Sauveur , au bout de celle du Petit
Lion , à l'Immage Saint Nicolas , une porte cochere
prefque vis à vis la rue Françoife , Quartier de
la Comédie Italienne.
I
L
DECEMBRE . 1749. 209
AUTRE AVIS.
E Sieur Lecomte , Vinaigrier ordinaire du Roi,
demeurant à Paris , Place de l'Ecole , proche
le Pont neuf , à la Renommée , donne avis qu'il
vient de finir le vinaigre Styptique , ou de Jouven
ce , qu'il a compofé àl'ufage des Dames. Ce vinaigre
fe vend vingt- quatre livres la pinte , dont les
moindres Bouteilles feront de fix livres.
Il continuera de vendre les corbeilles galantes
à compartimens , de huit & de quatre bouteilles ,
& les Parterres agréables , nouvellement inventés,
contenant fix flacons de cristal.
L
AUTRE AVIS.
E Sieur Bizey , Inventeur de pluGeurs Inftru
mens à vent , avertit qu'il travaille toujours
avec fuccès , & perfectionne plus que jamais ces
fortes d'Inftrumens . Comme il a été malade pendant
quelque tems , les jaloux de cet Art ont pus
blié méchamment , que le Sieur Bizey étoit eftropié
, & même mort ; ce qui eft une fauffeté. Cer
Artifte eft en pleine vie & jouit d'une parfaite
fauté , il a même inventé depuis peu des Hautbois
qui defcendent juf au Gerefoli , comme
le Violon ; en a auffi inventé d'autres qui font
à l'octave des Haut-bois ordinaires , imitanr parfaitement
le Cor- de- Chaffe . Il demeure toujours
rue Dauphine , à Paris.
210 MERCURE DE FRANCE.
洗洗洗洗洗洗說說說送送送送送送洗
LETTRE
Ecrite à M. Remond de Sainte Albine , en
réponse à celle de M. D. M. N. P. inférée
dans le Mercure d'Octobre dernier , fur le
défoufrement & la remétalifation des Métaux.
A Paris , le 10 Octobre 1479 .
Orfque j'ai dit , Monfieur , dans ma lettre du
mois de Septembre ( page 31 de votre Journal) que le défoufrement de l'or & faremetaliſation
étoient
connus de tout le monde , j'ai entendu le monde
Philofophique
, non le vulgaire , non les Phyficiens
fcholaftiques où fyftématiques , qui ne connoiffent
la nature que très-fuperficiellement
, qui
s'en rapportent aux expériences claffiques,fans pénétrer
par la décompofition
& l'analyfe jufqu'au
centre du tronc.
J'ai prouvé dans cette Lettre le foible de ces
génies fuperficiels : les uns nient la poſſibilité de
trouver dufel dans l'eau pure , d'autres font furpris
de ce que des Plantes croiffent & ſe multiplientſur
les thuilles , quoique ( ajoûtent - ils ) elles ne reçoivent
d'autre nourriture que de l'eau de pluye & de l'air:
puérilités qui ne méritent pas qu'on s'y arrête un
moment , fi ce n'est pour prouver combien ces
fçavans font peu profonds dans la connoiffance de
la nature , & les inviter à renoncer au titre de
Phyficiens , ou fi ils veulent le mériter d'étu
dier , diffequer , décompofer , analyfer , extraire ,
purifier & combiner ; examiner les êtres depuis
'inftant de leur premier développement
, leur
DECEMBRE. 1749. 211
progrès , leur variation , juſqu'à la décrépitude ;
reconnoître , comparer, les caufes & les degrés de
ce développement & de la deftruction ; la diverfité
des matieres qui entrent dans les compofés , qui
quoique fortis de la même fource & ne procédant
que d'un feul principe , prennent un nombre innombrable
de formes ; fe convaincre par des expériences
réitérées & des méditations fuivies , que
la corruption eft le premier degré de toutes les générations
, que l'eau contient de la terre , du feu
& de l'air ; que la terre contient de l'eau , de l'air
& du feu , &c. Que toutes ces chofes fe confondent
& dominent alternativement ; que l'eau fp
roduit
des pierres , du bois , de la chair , des os , des
fruits , &c. Que la perte de l'équilibre , par l'excès
d'un élément fur les autres , en change la difpofition
, la forme , la confiftance , la vertu , la proprieté
; que tous les êtres ne font pas précisément
aujourd'hui ce qu'ils étoient hier , & qu'ils ne feront
pas demain ce qu'ils font actuellement ; que
leur économie varie perpétuellement , qu'elle s'anéantit
& que chaque élément & la matiere élémentée
qui la conftituoit , retournent à leur commune
origine , fe réuniffant par diverfes fortes de
modulations pour édifier d'autres êtres , qu'un
nouveau mêlange , felon la qualité de l'ayman &
la matrice ( déterminés par le Créateur ) raffemblent
& proportionnent ; que le fel de nature , inconnu
de l'école , quoiqu'il n'y ait rien de plus
commun & de plus univerfel , contient le corps ,
l'ame & l'efprit animal & végétal de tous les êtres;
& que comme Protée , il eſt ſuſceptible de toutes
les formes. Mais je ne m'apperçois point que je
m'écarte de mon objet & que je ne fatisfais pas au
défi que m'a fait M. D. M. N. P.
Si cet incrédule eft capable de réflexion , il cons
212 MERCURE DE FRANCE.
cevra bien-tôt que fi on donnoit dans un livre pu
blic l'éclairciffement qu'il demande , les charlatans
qui ne s'occupent qu'à tromper par des preſtiv
ges , connoiffant le défoufrement & la remétaliſa
tion de l'or , s'en ferviroient pour perfuader de
leur fçavoir, en faisant quelque projection éblouiffante
& augmentant par là la confiance de ceux qui
donnent tête baiffée dans la Chimie fans la connoî
tre ; ces fourbes tireroient d'eux des efpeces de bon
aloi , pour ne leur rendre , après les avoir duppés ,
que de la fumée.
Ce défoufrement , comme je l'ai dit , eft bien
éloigné de l'oeuvre philofophique , & je ne l'ai en
effet propofé que pour fervir de preuve à la vérité
de la tranfmutation , que des perfonnes douées
d'ailleurs d'un génie tranfcendant , rejettent com
me fi c'étoit une chimere
Si M. D. M. N. P. eft un homme dans lequel on
puiffe prendre confiance ; qu'il ait une difpofition
a mériter le titre de Phyficien qu'il s'attribue , ce
que fa lettre , peu polie , ne juftifie pas ; qu'il donne
par la voye du Mercure quelque morceau de
fa façon , qui manifefte fon intelligence & fa fagacité
dans les myftéres de la nature ; je lui promers
en parole d'honneur de me découvrir à lui & de le
mettre en état de faire le défoufrement & la remé
taliſation des métaux , très médiocre procedé, connu
des anciens Philofophes & des modernes , qui
n'en font pas grand cas , parce qu'il n'a qu'un rapport
infiniment éloigné des connoiffances fublimes.
Ce que j'ai écrit à ce fujet n'a donc point eu
pour objet d'abufer le Public que je refpecte , mais
pour donner de l'émulation à l'Ecolle , qui nie ce
qu'elle ne comprend pas ; qui n'approfondit rien ;
qui fe contente de l'apparence , de l'éclat d'une
frivole découverte , d'une nouveauté renouvellée
DECEMBRE. 1749. 218
des Egyptiens & des Grecs , mal entendue, encore
plus mal expliquée & mife en oeuvre ; enchantée
des fyftémes qui fe détrui fent l'un par l'autre , pro
duit d'imaginations vaftes & échauffées elle s'en
forme un préjugé infurmontable , elle adopte avec
entêtement de fauffes conféquences , tirées de faux
principes ; elle préfére ces erreurs à l'étude de la
nature , dont les leçons font fenfibles , évidentes &
démontrées à ceux qui la fuivent pas à pas les piéceptes
font conftans , invariables & éternels.
je fuis avec la haute eftime que perfonne ne métite
mieux que vous , Monfieur , votte , &c D. D.
Les mots des Enigmes & des Logogryphes
du premier, volume de Décembre
font les Cartes , lit , mafque , Comête , impromptu
, lyre , oeil , & archet. On trouve dans
le premier Logogryphe Comte , Côme ,
Ville , Saint Côme & Côme , frere de Diogene,
tome , mote , côte. On trouve dans le
fecond ini , ut , or , Riom , pot , Roi , Iô ,
trop , rot , rut , prompt , Po , Tour , port ,
mar, mort. On trouve dans le troifiéme
ire , ré , lie , lie. On trouve dans le quatriéme
Loi , lie , oie , Io. Et dans le cinquiéme
Arc , Arche & Thrace,
214 MERCURE DE FRANCE.
O
A VIS
Des Auteurs du Mercure.
N prie les perfonnes qui doivent
des Mercures , de s'acquitter dans
le.courant de ce mois; & quelques- unes , à
qui depuis long- tems on demande inutilement
de l'argent , ne doivent pas être furprifes
fi on ceffe de leur fournir ce Recueil .
J
APPROBATION.
'Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier
le fecond volume du Mercure de France du
mois de Décembre 1749. A Paris , le 15 Décembre
1749.
MAIGNAN DE SAVIGNY.
P
TABLE .
IECES FUGITIVES en Vers & en Profe.
Traduction du premier Chapitre du Traité
des Fiévres , compofé en Latin par M. Fizes ,
Confeiller & Médecin du Roi , & c .
Ménalque , Elégie ,
Réflexions fur le Bel Eſprit ,
Epitre à M. de P.
3
38
43
49
Lettre fervant de reponſe à celle de M. A. Z. E. O.
, par M. François fur deux fujets differens , par M.
Carié.
A Mad. la M *** de B ***, & à Mad . de S **
•
66 A. D. L. V ***. D ** de R ****
Eflai fur l'Hiftoire des Suifles , à M. Remond de
Sainte Albine ,
Epitre à M. P * * . M ** ,
Madrigal ,
68
84
୨୦
ibid.
Vers pour mettre au bas du Portait de Mad de
Sevigné ,
Autres pour mettre au - deffous de celui de Mad.
Deshoulieres , ibid.
Mémoire Hiftorique fur une nouvelle forte de
Montre à répétition , préſentée à l'Académie
Koyale des Sciences , par M. Julien le Roi , le
30 Août 1749 ,
A Mlle ***
91
pour le jour de fa naiffance le 22
Septembre 1749.
Madrigal ,
Autre ,
Effai fur la vie champêtre
l'Auteur des vers précédens
Enigme & Logogryphes ,
105
107
108
ibid.
Lettre écrite à M. Remond de Sainte Albine par
III
112
119 Nouvelles Litteraires , des Beaux- Arts , & c .
Extrait de la Séance publique de l'Académie des
Belles - Lettres de Corfe , tenue fons les aufpices
du Marquis de Curzai , le premier Novembre
1749 ,
Prix propofé par la même Académie ,
Eftampes nouvelles ,
Spectacles , & Concerts ,
Extrait de la Tragédie d'Ariftomene ,
Naiffance & Morts ,
Arrêts notables ,
Eau Royale du Sr Dardel ,
159
169
171
ibid.
173
190
190
195
Analyfe des proprietés de l'Elixir du vrai Baume de
201
la Mecque
Avis fur POpiar Royal , P'Elixir & l'Eau d'or de
Grenade du feu Sr Durand ,
Autre fur de nouveaux Bandages ,
Autre fur un nouveau Bandage ,
205
207
ibid.
Autre pour la guérifon des Ecrouelles , fans aucune
opération , 208
ibid,
Autre fur les véritables Savonettes de pure crême
de Saxon ,
Autre fur leVinaigre Styptique ou de Jouvence ,
Autre fur de nouveaux Hautbois ,
209
ibid.
Lettre écrite à M. Rémod de Sainte Albine à celle
de M. D. M. -N P, inferée dans le Mercure
d'Octobre , fur le défoufrement , & la remétalifation
des Métaux , 310
Mots des Enigmes & des Logogryphes du premier
volume du Mercure de Décembre ,
Avis des Auteurs du Mercure ,
213
214
De Imprimerie de J. BULLOT.
ME
AT
ROL
TOBRE
1-49-
APARIS,
NDRE
CAILLEAU,
rue
Saint
Jacques,is
Arte
Veure
PISSOT,
Quae
Cary,
la
delce edo
Pont-
Neuf
ANDE
NULLY,
Pan
ICQUES
BARRO15.
Qui
Auguftins ,àLa
ville
de
Neves.
M.
DCC.
XLIX.
dyprobation
Proudlege
da
Rei.
ANCE,
AU ROI.
R
E.
1749.
PARGATS
ARIS ,
CAILLEAU , rue Saint
S André.
SSOT, Quai de Conty ,
e du Pont- Neuf.
NULLY , au Palais ,
S BARROIS . Quai
ins , à la ville de Nevers.
C. XLIX.
on & Privilege du Roi,
ADRESSE générale du Mercure eſt
MDE CLEVES D'ARNICOURT ,
des Mauvais Garçons , fauxbourg Saint
main , à l'Hôtel de Macon. Nous prions
- instamment ceux qui nous adrefferont
Paquets par la Pofte , d'en affranchir le
t , pour nous épargner le déplaifir de les
-s Ouvrages .
ACURE
RANCE
NE
ster, & à eux, celui de ne pas voir
paroitre
AU ROL
Les Libraires des Provinces
où des
Pays
TOBRE
1749
France de la premiere
main , plus promp
********* angers , qui fouhaiteront avoir le Mercure
ent, n'auront qu'à écrire à l'adreſſe ci- deffus
quée ; on fe conformera très- exactement à
s intentions.
MES
FUGITIVES,
Ainfi il faudra mettre fur les adreſſes à M.
Cleves d'Arnicourt , Commis an Mercure
France , rue des Mauvais Garçons , poun
mettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX . SOLS.
LETTRE
... M.
Remand
de
Sainte
lenciague te
ontroucour . [
Ex
melequi
n'et
parme
comme
da
Orfeur,il
m'eft
tombé
entre
les
Base
Comédieer
un
Act ,
"
Pale ofL.
Prase;
elle
n'a
pitte
quia
pour
tire
quelques
raifons
particulie
at
que
vous
jugerez
a
fi
que
A4
CURE
ANCE
.
AURO I.
RE . 1749.
ဦး မင်း ၊
UGITIVES ,
en Profe.
100000
TRE.
M. Remond de Sainte
elle on trouver a l'Extrait
ui n'eft point connue du
il m'eft tombé entre les
e Comédie en un Acte ,
- ** , qui a pour titre
ala Prude ; elle n'a point
ques raifons particulievous
jugerez ainfi que
A ij
, qu'elle méritoit de l'être .
spite
Dave & de
Luterte ,
auline eft une vieille fille qui a renon-
▪rudemment au monde . Elle n'eft point
es faulles dévotes qui paffent les matiaux
Eglifes , & les foirées aux Speces
; qui d'une main tiennent une difcie
, & de l'autre le pinceau qui renoue
leurs attraits ; qui font tour à tour la
itation dans un Livre pieux , & dans
pha de C…….. ou dans quelque Poëte
oilette : Pauline eft une Prude décidée ,
s'enveloppe du manteau de la vertu
ais les pieds jufqu'à la tête ; qui paye
Hettes & fes domeftiques ; en un mot
çait pleinement garder le decorum de
état , & donner à fes défauts le vernis
convient. Elle a de la paffion , parce
lle eft femme ; elle eft prude , parce
lle ne veut point paroître femme , &
eft
méchante , par une fuite de la poli- ans , de voumine
-al-
2
$
où elle fe trouve : fouvent la fceleravient
au fecours de la fauffe vertu.
ette Pauline a une fociété de Prudes
me elle ', mais on ne voit fur la Scéne
ne jeune veuve qui s'eft embarquée
à- propos dans la pruderie , & qui fait
ndant un excellent caractére ; elle s'ape
Aminte .
SCENE
I
diste,
Lucette
Lace
deusdenx
on monfrene
enfa
votte
tefe
Amate
Quen'etoli
plas
prudent!
Hortzponi
queleft
mog
framment.
ucette , niéce de Pauline , eft trop
jeu
cependantextter
fa
contare
,
meroiran
rayon
d'eſpérance.
AW
Lucette , eft un étourt
, mais petillant d'ef-
Le Lucette , eft un prufçachant
prendre fon
& qui donne habileauline.
grol
ov
Dorville & de Lucette ,
e homme. 200
ne eft à Paris.
ENE I.
ور
LUCET TE.
Lucette.
eux ans , de vous-même maffrere
enfin votre coeur s'inté
Aminte, a
Que n'eft-il plus prudent !
point quel eft mon fentiment.
ndant exciter fa conftance ,
ir unrayon d'efpérance .
A lij
on qu'il efpere & qu'il n'efpere pas.
n'entendez .
Lucette.
Fort bien ; mais d'où vient ce mystére
·
pçonne ma pante & fa fociété ....
Aminte , à part.
foupçonnez à tort . Et c'eſt la vérité.
Lucette.
te , il vous fied mal d'être prude à votre âge.
jouer de bonne heure un trifte perſonnage.
=
ninte brife fur ce difcours . Pauline
opofe de faire partir le lendemain Lu-
- pour le Convent , & elle doit entre-
- Aminte à ce fujet dans un moment.
_nte annonce cette nouvelle à Lucette .
cette , qui julques là avoit paru avoir
répugnance extrême le Convent ,
pour
nd la chofe d'un air li content , qu'Ate
lui dit :
1:|:|:ཚིགཀུན 1ན བྱེད གིས 1:|: ཀུན
DEKBED6 14BIL
5 depuis quand un Cloître a t'il pour vous des
charmes ?
Lucette.
Pen a point encor , quoiqu'il dût en avoir.
me tourmente ici du matin jufqu'au foir;
tous plaiſirs ma tante ofe me faire un crime?
masters onme
forgatta
diver,monair
coquet
arise;
that topvidonveut me co
tek, ende que c'etsour me
maqute.
lezayeux
commentjedo s
parodire,
dentpas ) Osquefaut
donc
free
the crimeence
d'avoue
quiqucs aqpas,
os
mieux
ion,fine
n'en
avonspas
£ e
A
jelis
trop
jeune,&
pour
mon
avantage
,
refieroient
queje
fiffeà
leur
age:
alischigée
, & je
devine
bien
Alig
cite ion courroux ;
vant fes yeux jaloux ;
morale auftére ,
t , elle ne fuivit guere :
fes triftes leçons ;
de toutes les façons.
que des prudes comme
e a fait briller fon zéle ,
lic on ceffe l'entretien ,
tombe fur le mien.
oi que matiere à critique;
chaque prude fe pique.
nes façons , mon maintien ,
re , on ne fait grace à rien.
efuis une hypocrite ;
air coquet irrite ;
if on veut me critiquer ,
dit que c'eft pour me moquer.
eux comment je dois paroître ;
s ? Ou que faut-il donc être ?
encor d'avoir quelques appas ;
x , dit on , fi je n'en avois pas.
jeune, & pour mon avantage,
ue je fuffe à leur âge :
& je devine bien
A in
KENE IL
t.
mien.
Aminte.
baut.
ort me fait pitié Quoi, Lucette eft mordante ?
Lucette.
uation eft elle affez touchante ?
NOI, AMINTI
e dit cependant que le Convent ne
lui plaire ; qu'elle fent bien qu'elle
oint de fecours à attendre d'Oronte ,
pere , qui dépend de fa tante , à cauſe
on peu de fortune ; qu'Oronte l'en
a plutôt que Dorville & elle . Enfin
= bien des détours elle avoue que fon
-ance eft en Lifidor , qui , pour poumieux
cacher fon amour à Pauline
ord a fçû lui faire fa cour , & s'en eft
aimer.
Aminte,
Cela n'eft pas croyable.
Lucette.
=ft de mon départ le motif véritable , & c.
uline paroît , Lucette fe retire.
BarsCanesDons ,
Seperodameintedes
autres.
- bonne opinion que Pauline a d'ellee
, & la médifance , font fi bien expris
dans cette feconde Scéne , que je
s devoir la laiffer toute entiere.
Pate
Etcommejele dail
Amunt
Palone
MonDici ,
pardonnez-miri ,
top
d'orgueil
Vous
me
counterde
squede moi
τους
Games
gerique
T
quemoncureft
pleinde
vanité ,
Rz
partout
how
to
Phumine.
parmivous en
verrusla
derniere,
Fare
tougit on meditla
premiere&
toute
confule.
Aminte.
Vatel
abai
ewent
Av
NE II. V
A MINTE.
Line.
ors d'avec Doris ,
aintenant tout le prix;
n'entends que les vôtres,
érite des autres..
ninte,
auline.
Et comme je le do . I
minte, iba ovab auol
Pauline,
Dieu , pardonnez-moi ,
orgueil. Vous me couvrez de
de moi vous faites quelque
1000 1000 , SCELL
on coeur eft plein de vanité ,
it mon trop d'humilité.
vous en vertus la derniere ;
gir on me dit la premiere
fufe ba
Aminte.
Un tel abaiffement
AV
us rend encor plus digne.
Pauline.
Ah ! de grace un moment .
rgueil , comme un éclair , de notre coeur s'empare
,
vous me loüez tant , que ma vertu s'égare.
Aminte.
Lucette , je crois , vous voulez me parler
Pauline.
-re Société demain doit s'affembler.
ris m'a demandé que , par mon entremiſe ,
demain parmi nous elle put être admiſe ;
us devons admirer cette converfion .
gnez , pour un moment , prêter attention.
( Elles prennent desfiéges. )
vous bien mettre au fait , voulez-vous que
j'explique
ces riens qu'à Doris reproche la critique,
Aminte.
ame , pour toujours , je veux les ignorer.
Pauline,
bon coeur me plaît , & fe fait admirer !
te , ainfi que vous , je hais la médiſance ;
ce que j'allois dire , étoit fans conféquence;
e travers fut grand , plus le retour eſt beau..
me charme donc par un zéle nouveau ;
prife à l'inftant une critique noire ;
;
4.
ל ט מ ו ב ש ל ך י א
Avent
pite a
cas,
Strusdevezme
parles de
Lacente.
fort
Pazine.
Vous ne
chine ,
Ce
que
ve
forstrument
defon
égaremest
rets
foname
et
occupé
cale
fembre
Tavon
frappet
m'ema
Emplect
invous,ai-jeon aira
Amante
Pauline .
andla
verra
chez
nous
eftà
Sabitude,
purscequi
fenttropla
prude.
A vj
pour fa propre gloire.
nchaîner à fon char
t lui donner le hazard;
in mari débonnaire ,
iconque fçut lui plaire;
nts que ceux d'un Bafilic,
s de fiel que l'Afpic.
lement idolâtre ,
le fut la marâtre :
nds, plus elle a combattu,
ffort de fa vertu.
ainte.
me parler de Lucette,
uline.
Vous ferez fatisfaite ,
e je fois l'inftrument
on égarement :
fon ame eft occupée ;
eur femblent l'avoir frappées
moi , c'eft ma fimplicité ;
ai- je un air affecté ?
Aminte.
Pauline.
rtu chez nous eft d'habitude ,
e qui fent trop la prude .
1
A vj
is me difoit donc : vous ne reffemblez
pas
trois finiftres foeurs du ftupide Eurilas ;
s s'arment en vain d'un front trifte & fevere ;
perce de leur coeur le ténebreux myftése ;
n fouvenir cuifant il paroît abattu ,
y voit des remords & pas une vertu.
s ne reffemblez pas , me difoit-elle
encore ,
a prude Aramis que tout le monde abhorre
Aminte.
mis ? Mais, Madame , on en parle très - bien ,
vante fes vertus.
Pauline.
Hélas , je n'en fçais rien.
trop de charité pour dire le contraire ,
' examine point fi l'éloge eft fincére ;
s , Aminte , ici bas , chacun eft bien méchant
probité n'eft plus qu'un dehors apparent.
écle trop pervers, que le fiécle où nous fommes !
eul déguifement fait la vertu des hommes.
ons nous toujours de leurs difcours trompeurs;
miel eft, dans leur bouche , & le fiel dans leurs
coeurs :
ouange , aujourd'hui , n'eft qu'un tour ironique,
art d'infinuer le venin fatyrique ;
p dangereux effet de ces éloges faux !
eitu qu'on vous prête éclaire vos défauts.
t ce que je vous dis ,eft de quelque importance;
"
poter vos fentiez Prone ,
horreurde ceneperfidie.
scoopable,he as
innocemment;
Aramistrès
favorablement
ondeenvousuntraitde
firoircequechacun
en
peale
.
,mashelas,ce n'eh
men ,
toujoursqu'elleeft
femmedebuen.
per,&
fpachez quemosmeme
elle,enfin je
l'effime&
yelme
rogarez
jufqu'on a
mon
ardeur ,
ng'on
attaque,à
defendre
l'onerat.
ed,moncarfe
remplitde
titelles
cepoint,c'eftma de
catelle ,
neà
Percès.
Partoutma
charte
plas
admirerquemon
bl..
osdema
niece;il
fautquema
fagfe
ate.
s avez vos raifons ,
= ces étranges foupçons
ine.
in de ma pensée.
Pétois abufée ;
nt d'ingénuité :
t qu'avec malignité ,
yous fentiez l'ironie ,
reur de cette perfidie.
able, hélas ! innocemment ;
s très favorablement.
vous un trait de médifance
ir ce que chacun en penfe.
; mais hélas , ce n'eft rien ,
urs qu'elle eftfemme de bien.
& feachez que moi- même
fin je l'eftime & je l'aime.
z jufqu'où va mon ardeur ,
attaque , à défendre l'honneur.
on coeur fe remplit de trifteffe;
point , c'eft ma délicateffe ,
ès. Partout ma charité
irer
que mon humilité.
La niéce ; il faut que ma fageffe
Senne les écueils qui perdroient fa jeuneffe.
demain elle part , je vous l'ai déja dit ;
e ris des difcours de tout mauvais efprit ,
voudra me traiter comme tante chagrine ;
ui, malgré les ans , l'amour propre domine ;
■ d'une aimable nièce enviant les attraits ,
= fon jaloux dépit , l'exile pour jamais.
attefte le Ciel , qui connoît ma penſée ,
par un bon motifje fuis autorisée.
monde a des dangers qu'on ne peut trop prévoir,
arantir Lucette , eft mon plus grand devoir.
Aminte.
JENE TIL
fi pour cet état Lucette n'eft point née ,
lez-vous pour jamais qu'elle y foit condamnée?
Pauline.
eux qu'elle obéiffe .
dit
CIST, AMIKIL
4
lix,l'an tan egin ,
près plufieurs raifons qu'elle apporte ,
que Lucette eft fans bien.
minte repréfente que Pauline en a
z pour fa niéce ; mais Pauline dit qu'eln'fait
meilleur ufage ; que ni fa niéce
Fon neveu n'ont rien à prétendre d'elle.
e appelle Lucette.
Lacone,
Pauline
to e peutfaire une révérence.
pic sex
reverences
profonder ,
Paine
Lacette
ifthedansvos ausonvout pet de úd-
Lacete,
Traimentonnevoit
jamaisriem!
coquetaufoodvousvatres back
Lacette.
jenelaisparfi
coquette,ma
tantema
Pauline.
ferousbien,
car
vous
êtes
charmante
.
meture
ainfi
III.
AMINTE.
et & faifant un faux
s.
un ton aigre.
ut courir plus fort
cette .
uline.
Faire une révérence:
crévérences profondes ;
tre à fa tante.
e à Lucette,
vos airs on voit peu de dé
Lucette.
Pauline.
on ne voit jamais rien !
u fond vous va très bien
Lucette.
pas fi coquette , ma tante...
Pauline.
bien , car vous êtes charmante
ainfi
Lucette.
LUCETTL
Je fais bien fimplement.
Pauline.
mets-je ainfi que vous ? Ce ris impertinent ;
e veut-il dire ?
Lucette.
Rien. Mais fi j'avois votre âge ,
ue garderois bien d'en mettre davantage.
Pauline.
emble que je fois bien vieille , à vous ouir ?
Lucette.
is vous le fçavez bien.
Pauline s'emportant.
Je n'y puis plus tenir ;
ft payer mes bontés de trop d'impertinence.
us irez au Convent porter votre arrogance ;
S'adouciffant.
us partirez demain ...Malgré tous vos travers
bonté vous arrache à ce monde pervers.
couscavendien
Haq'image ,
eune cha masse mage!
etfur une pareille entree
Cementerede
Palline &c.
himdepite;fon frere
Dutie
as doute vous penſez qu'un vain courroux mecraintes de from les
guide
■is vous aurez un jour un efprit plus folide ,
vous aurez alors faire diftinction
un zéle indépendant de toute paffion.
Elas : fi quelquefois je parois en colere ,
on zéle prend pour vous ce détour ſalutaire:
A Aminte.
Dus pouvez l'en convaincre, Elleforts
oda parleràAminte de la
pour elle.
Artive lui dit
sdegourpour le
monde.
Derville,
pele
monde
Avezdu
goûtpour
moi
Spilnefaut
Se
contreles
Prudes qui
enWCETT
E.
ous entendez
Etre point mal fondés
ôter toute crainte ,
onné dans la feinte.
fidor lui plaît fort
fon âge elle a tort
nte.
qu'à certain âge ,
ne charmante image!
zette , combien celle- ci
r une pareille entree
de Pauline , & c .
e ; fon frere Dorville
s craintes de frivoles ;
arler à Aminte de l'aelle..
Aminte lui dit
goût pour le monde.
orville.
nde? Ayez du goût pour moia
faur.
tre les Prudes qui emcour.
pianne , il est vrai , marche les baillés ,
yeux
is elle eut tour à tour Licidas & Clitandre ,
mon , Philémon , Lifimon & Cléandre ,
ce ne fut enfin qu'un coup de dèſeſpoir …….:
mas
Y ! ': ! 。
pr
Aminte veut s'en aller pour ne le point the q .. yest
tendre : il la retient . Il continue à vou
r déchirer les fauffes dévotes ; enfin elle
met en colere , & il lui dit :
A
cecenfances,
véges aux leat
satin ne prave ,evner certains
Vdex ox
foremen" on "
engage*
Ebien, n'en parlons plus. Aminte me l'ordonne
I faut-il épargner qui n'épargne perfonne ?
' e les jouiffent donc du privilége heureux
en pouvoir impofer à de trop foibles yeux.
jure déformais de voir d'un ceil tranquille
ur mérité exalté par un peuple imbécille ;
ais avoir de Pefprit , du goût , du fentiment ;
re belle fans art , fage avec jugement ;
ouler des jours feremus dans un monde agréable ,
fans être frivole , être pourtant aimable : .
pendant s'éloignant d'un fi jufte degré ,
re épriſe à l'inftat d'un parti trop outré ;
e tels originaux adoptant la manie ,
SaneWV,
reprocheàFonFrom
Anmernedeluiavoir fant
ente
mets&
Aminte ,fun
110-
gala
regarde. Lila
budine
& le
réjouir de fa
cravit.
fourdoit
verirle
reponere il
Helelaffer,parce que fi
P.e
ouloir publiquement fe montrer leur copie ;
"uppes de leurs faux airs , d'un trifte extérieur ,
lear direction foumettre en tout fon coeur
par trop de fcrupule & trop de défiance ,
D.
trouver
enſemble ,
che
par
scorer
quelque
chofe.
Inquiere s'en va &
revient
fis
Enfin
craignant
d'impaticafrere
,ellele
laife
feul. 11ar,
en vérité , o
mauvais côté.
it intérêt vis à vis
les fentimens d'Ae
paroît s'en fâcher ,
entendre qu'il peut
des circonstances
Occurences ;
oir égard aux lieux ;
ne penfe , éviter certains
librement on s'engage
n fait un esclavage.
1. ) reproche à fon frede
lui avoir fait cons
d'Aminte , fon indoa
regarde. Il la badine
réjouit de fa crainte.
pit venir le rejoindre , il
er , parce que fi Pauline
er enfemble , elle pourquelque
chofe.
etre s'en va & revient
fin craignant d'impatien-
, elle le laiffe feul. Il atfon
entrepriſe.
Au lieu de Lifidor , c'eft Oronte ( Scéne
VII . ) qui a reçû fa Lettre , & qui en a
auffi reçu une de Pauline . Il demande à
Dorville la caufe des plaintes de fa tante .
Dorville répond qu'il eft bien difficile de
vivre avec une prude.
Que de ces femmes-là l'air eft bien décevant !
D'un métite plâtré cette race idolâtre ., .
Pour tout le genre humain fe montre acariâtre
Biâme , déchire tout & n'admire que foi.
Oronte.
Ce n'eft pas là , mon fils , ce que je veux ,
Dorville.
pourrait e pende a
:: Scene
VIIL`
parsit &
Strigat
avec
Palle
heese
Panline
ainest,
karmi
wyrant
toute
entiere ,
veranda,&
l'eponse en
secret.
:
Set
maître
de
fon
cat ,
Ma for
larfler
ce
facrifice
;
cue
C'eft à tort que le monde ofe leur faire un crime
toute fac
De ce fafte arrogant de leur vertu fublime.
Il faut bien que ce monde apprenne avec éclat ,
Qu'il leur fallut livrer plus d'un cruel combat ,
Pour retirer leurs coeurs de cette douce yvreffe
Dont les vapeurs encor enchantoient leur vieilleſſe
;
Qu'il leur fallut enfin pleurer le tems paffé ,
Et faire une vertu d'un repentir forcé.
>
Ces retours fi bruyans d'ailleurs font néceffaires.
Toopereeftun
vieur
radioerer,
Vloperdiba
bienparun
ma
tem ,
hé.Pourſoa
neveu
DorvLia,·
takourdi,de
plusuni
docile.
1
pastrop)
ergo
deshė
:
dhop
coquette
,a
trop
de
vanité
,
Comrefafant
le
tom
de
Pauline
,
Une vertu trop fimple
échappe
aux yeux
vulgaires
Enfa,
c'ettma
chere
perfonne
,
Mais
montrer
par orgueil
beaucoup
d'humilité
Jodolerades
chagrinsqu'onlui
donne
.
aligne étude ;
ficher pour prude
on doit publier ,
ut doit s'humilier.
on ; fon pere fe mes
ene VIII. ) paroît ;
intrigue avec Pau
cette Pauline altiere ,
livrant toute entiere ,
& l'époule en fecret,
maître de fon coeur ,
fufer ce facrifice ; elle
oute fa famille.
-e eft un vieux radoteur ,
n bien par un malheur ,
fon neveu Dorville ,
i , de plus un indocile ,
p ) ergo deshérité:
ޅ ވ
quette, a trop de vanité,
refaifant le ton de Pauline,
c'eft ma chere perfonne ,
s chagrins qu'on lui donne.
ais elle ne peut pas me fefüler lå malň ,
du fcret je lui donne aflurance.
-urvu que
tale gaique trout.
temande à la fioeur,
p te de se powers pender à
= plus en propre main elle veut par avance
e remettre un Contrat , & des conditions
-r où vous n'aurez plus nulles prétentions .
Dorville avertit Lifidor de l'arrivée
Oronte : Lifidor en conçoit une noulle
efperance ; cependant il ne faut lui ,
en découvrir , parce qu'à la moindre noulle
, Pauline pourroit changer de battee
, & il n'y auroit plus moyen de le déomper.
Pauline qui vient d'apprendre la venue
Dronte ( Scene IX. ) demande à Dorle
, pourquoi il ne l'en a pas informée.
ma foi lâché par Dorville , produit
Scene fort plaifante. Pauline fait un
ait épouvantable fur ce , ma for. Dor-
Te lâche des parbleu , des morbleu , &
dit :
Coi l'ea fçais fur des riens qui faifat bacanal *
c moins de façons manquent au capital.
Pauline s'écrie : ô vertu , foutiens moi
tre cette vipére !
Vore here and,
Cre
Ele atociners
the lave et je cis,
merveille
L'Auteur nous permettra de remarquer qu'il
dire,bacchanale , & que ce mot eft femini.
Jain,
L'invenceof
tromperie,
tems,jeme porre affez mak
àdégoûtgeneral.
aceenfiomon
eftomach
sebe.
Oronte
Pauline,
Ak jefuis
inutile
1.
Contelapriedelui
direla
caufe
antes
amerescontreles
enfans.
ffe quelque étourdemande
à fa foeur,
n chagrin .
ne point penfer à
otre chere fanté ,
nte.
Elle atoujours été
e eft , je crois , merveil
nt...
Line.
rence eft trompeufe ,
s , je me porte affez mal
t un dégoût général .
in mon eftomach débile
Oronte.
Pauline.
Ah ! je fuis inutile
la prie de lui dire la caufe
méres contre les enfans.
du monde ne trouvent jamais rien de mal
elle fait l'éloge d'elle-même le plus mo
deftement qu'elle peut .
Sur mes peines toujours je garde le filence ;
Peren tegete ,man trop tard,
Je fçais me réfigner , je fouffre en patience.
Plus on me fait de mal , plus j'accable de biens ;
Je plains les maux d'autrui ; mais je chéris les
miens.
Malgré cette douceur qui fait mon caractére ,
La haine du prochain eft ſouvent mon talaire ,
Et je ne prétends pas , hélas ! que vos enfans
De toutes mes bontés foient plus reconnoiſſans .
elele sla
č'arrface ,
&
complice)
1 lefexe
feminin
cure
es fes
Shoppe ala
cenfure.
Orante,
2
men
apprendre de
se
pourquoi elle veut mettre Lucette aur
Confçavont
ce quque dit à
Oronte la prèfle de lui dire au moins linder
,
comes
tre ; elie fe contente de déchirer
fainted
au fond da
vent il ne fçaura pas plus l'un que l'aument
fon prochain ;
Ce monde dangereux ( lui dit- elle ) vous eft - il ing
connu ?
Theatre des plaifirs , tombeau de la verţu ;
Pour ofer y marcher en ce fiécle coupable ,
delidit
que
ces
mens
font
as
qu'ilya
une
tourrure
interaux
chofes:
fon
frere
eft
de
inmiereeft
roujours
en
défaut.
Qui peut le croire au crime un coeur impénétrable
qu'onveutfaire
paroltre
,
Notre fexe furtout , je le dis en pleurant ,
ans honte & fans remords , va toujours s'empi
rant ;
a-fille , en luccombant , n'imſte que ſa mere
3
Ee
s
yeux
trompés
,
fout
ce
qu'il
doin
la
fert,
bien
differemment
de
penfe,(
Scéne
XII,)
mais
com-
B
grette , mais trop tard ,
fon honneur au hazard,
elle ufa d'artifice ,
eillere & complice )
un fot d'un favori ,
ns , fans avoir un mari.
but le fexe feminin
n revûe : aucune de fes
à la cenfure . Oronte ,
qui lui en laiffe trop
rien apprendre de ce
pigne à fa four. Cellefidor
, que ramene fon
avoir ce qu'elle dit à
onduifant au fond du
Hit que ces momens font
'il y a une tournure inaux
chofes : fon frere eft
re eft toujours en défaut.
qu'on veut faire paroître ,
trompés , il foit ce qu'il doit
t , bien differemment de
( Scéne XII, ) mais com-
B
r , voici comme il s'explique pour fatisire
la curiofité du pere .
Depuis affez long-tems ,
fuis le fpectateur de tous leurs differends
fans rien décider fur Dorville & Lucette ,
Pauline & fur eux ma langue est très - difcrette
;
ais , s'il falloit juger de leurs divifions ,
ai fait à ce fujet quelques réflexions.
Oronte.
ne mon coeur allarmé fe remplit d'efperances !
rlez.
Lifidor.
L'âge produit d'étranges differences.
1
comparation des
le
bonhomme
dans
ruquevous
m'avez
donné ,
kaple
gouverné
tete
Oronte au
point
de ne
megoalepar
Pauline,& l
daBalqui
pundela
dedeles
moyensde
cut ap
e fon printems Lucette a cominencé le cours
voit l'Aurore encor des plus beaux de ſes jours a
on jeune coeur fortant des mains de la Nature ,
e ce monde enchanteur ignorant l'impofture ,
ans ceffe voudroit voir les innocens plaiſirs ,
He fuivre qu'à fon gré les innocens defirs.
our tout dire , Lucette a l'aimablé avantage
e jouir des vertus & des moeurs de fon âge.
Pauline eut autrefois même âge , mêmes moeurs i
Mais enfin de cet âge oubliant les douceurs ,
Ile entra dans un autre , en fuivit les maximes,
t fes plaifirs paffés lui parurent des crimes ;
face.
Dorvilic&
Lacette
cavoir la
réuffitede la
con.
Crone
avec
Lindor.
Derde
joie
de
voir
d'affare
in,
apprendà
Lucette
qui
moore,la
mafcarade
mediice
on
fårdu
bruit;
Dorville ,
emier
Pauline ,
s'enfuit,
ità
Lucette:
Lacette ,ce
projet
Bij
ir l'allarma :
re avec méthode ,
fuivit la mode ,
lave de fes moeurs ,
pix pour tous les cours.
te comparaifon des
le bon-homme dans
vous m'avez donné ,
gouverné.
onte au point de ne
ufé par Pauline , & il
Bal qui puiffe la dées
moyens de leur ap-
. Dorville & Lucette
ir la réuffite de la conavec
Lifidor . Dorjoie
de voir l'affaire
pprend à Lucette qui
la mafcarade méditée
it du bruit ; Dorville ,
nier Pauline , s'enfuit,
cette :
ucette , ce projet
Bij
eft fait :
Elle nous écoutoit .
SCENE X V.
PAULINE , LUCETTE , LISIDOR . ¡
Qu
Pauline.
Ue fait ici Lucette
Lucette.
Mes adieux à Monfieur.
Retirez- vous.
Pauline.
La petite coquette !
Lucette , à part,
Je vais me cacher en ce lieu,
SCENE X V I.
LISIDOR , PAULINE.
Ifidor n'eft point fans crainte fur ce
qu'elle a pu ; mais
12vos , aspene à m'y réfug
Jepéroismonmaken.
à va ma douleur.
2 vel quenotreamours'eprouve ;
peterfearoùjeme trouve;
mafruacion:
amais tha
réputation.
pardtjedefirevousplaine
techies-por,maisil veutle
mytere.
veru n'a tropfait
d'ennemis ,
tanil'on
blâme,àtout
autre ef
Repaigquandon(çaitle
contra
pare,
Weenceslieux,
nousavons
tout
a
andre
rend la réfolution de payer d'effronterie tropprès,unrienpeutnous
tramar:
ufqu'au bout fon trouble augmente ,
orfque Pauline lui dit ;
Je ne puis vous tenir
Cette nuit ma parole.
trifte
foapua
Lajidor.
ez ,que
vous
voulez
ma
perte.
L
Bij
ne .
j'ai peine à m'y réfoxdor
.
prévois mon malheut.
line.
ufqu'où va ma douleur .
notre amour s'éprouve ;
Pétat où je me trouve ;
fituation :
ma réputation. 20, 20
t je defire vous plaire :
, mais il veut le mystére
n'a trop fait d'ennemis ,
mblâme , à tout autre eft
uand on fçait fe contraindre,
ceslieux , nous avons tout à
rès , un rien peut nous trahir :
us par ce trifte foupit ?
Lifidor.
z , que vous voulez ma perte.
B iij
-ous oubliez bientôt ce qu'il m'en a coûté .
périez -vous donc être à ce point écouté.
ue Pauline pour vous hazarderoit la gloire :
oudroit , allant au Bal , je n'ofe encor le croire
articiper pour vous à des plaiſirs mondains ,
- fe livrer pour vous à des remords certains ?
es remords dans mon coeur fe font frop
entendre :
fait
Lais quoi ! De votre ardeur je n'ai pû me défen
dre.
Timeencor plus ,
ne m'en repens pas ; vous ferez mon époux ;
étouffe les remords d'un crime fait pour vous.
ous ne répondez point ? Le chagrin , qui vous
preffe ,
ous feroit-il douter encor de ma tendreſſe ?
e ma foi vous faut-il, hélas ! d'autres garans ?
- deshérite enfin pour vous tous mes parens.
u tort que je leur fais, le Ciel me juſtifie ,
- P'avoue , & , fans faire ici de calomnie ,
eur conduite . Sur quoi vais je donc m'arrêter
ẹ ma foi , de mon coeur vous ne pouvez douter .
Lui donnant un papier.
Pout de
Lar
Jecrits defortmallme defende:
de nerien
entendre.
Paline,
atendonsledépart.
Lider.
ae mon coeur & mes biens foient en votre puiffance
:
Hais pour un peu de tems faifons - nous violence
"éloignerai mon frere.
ait ,
Madame,fans
retard.
Pauline.
dre
ardeurpour
mon
coeur
a
de
TOTEZ
wyermajoie,&'en
répansdeslat
mes,
etizeſelivreau
noir
preffentirnent,
Fonstrahisencet
heureux
moment.
alezvous
doncque
potre
amour
éclatte&
,
cher
époux,fi
c'eft
ce
qui
vous
fatic
В
Шу
line.
uoi !
fidor.
uline.
વાહીથશે
Point de refus.
fidor. post
as de fort mal me défendre :
e rien entendre.
si sanoo 200v st
auline.
ttendons le départ.
.co .
Lifidor.
adame , fans retard.
Pauline.
leur pour mon coeur a de
P
ma joie , & j'en répans des lar
-re au noir preffentiment ,
his en cet heureux moment.
vous donc que notre amour
'
poux, fi c'eft ce qui vous flatte
Buj
e mon air , mon maintien infpirent la trifteffe ,
Compatiffent mal avec votre jeuneffe ;
fais fur ma vertu cet effort dangereux",
lum.
Liar
e mon deffein n'eft plus que de plaire à vos et
yeux ;
is fongez qu'un éclat a des fuites terribles.
faut par des degrés qui foient imperceptibles ,
ire voir au public ce qu'il n'eût jamais crû ,
ns qu'il ſoit plus ſurpris que s'il l'eût toujours vû.
nfi , dans, quelque tems , s'il le faut
plaire ,
pour vous
vous donne la main , & n'en fais plus miſtére.
Lifidor.
on.
Pauline.
■r quelles raiſons ?
Lifidor.
Je ne puis en donner.
Pauline.
ais tant d'empreffement commence à m'étonner ,
Lifidor.
Pauline..
e ne fuis point preſſé .
Dui.
Ce n'eft donc qu'un caprice ?
Lifidor.
Ak Gettopme
scave
L'ador
C'elpour
vous
épes
Pauline,
3'
youroislafferma
compladance?
Lifter.
igenà
prendre
patience.
Pauline.
pour
jamaisje
romps
Lifider
Il en
fera;
Sen
visétout
commeil
vous
plaiza
Pauline,
courant
après
lui.
Lifidor.
Non,
Madame
By
uline.
eur je rends plus de juftice.
fidor.
fes droits facilement.
un entier dévouement.
eur on nous a fait le maître,
ofer le paroître.
.
Pauline.
! c'eft trop me braves.
Lifidor.
t pour vous éprouver:
Pauline.
rois laffer ma complaifance?
Lifidor.
à prendre patience.
Pauline.
jamais je romps.
Lifider.d
Il en fera ,
é tout comme il vous plaiza.
, courant après lui.
Lifidor.
Madame.
BV
Pauline.
Hé bien ,
vois ma foibleffe.
-être , trop ingrat , ris- tu de ma tendreffe ?
-être que mon coeur eft la dupe du tien ?
s ce coeur , tout à toi , n'examine plus rien .
è le jufte Ciel , récompenfant mon zéle ,
e je ne pleure point un amant infidéle .
, cher amant , je vais couronner tes.défirs.
muit vient mettre un terme à tes tendres fourpirs.
, cours te préparer ; revole pour me prendre.
rouve encor trop long le tems qu'il faut attendre
.
pour
Lis
Lucette , fortant du lieu où elle étoit
hée , dit qu'elle a bien tremblé
of,& fa tante
que
Parle amour avec tant d'énergie ,
'on diroit qu'elle a fait l'amour toute ſa vie.
Panine&
Le
Star
Deiro.
L'er
wet
aman ,dit a
Onentes
zz
prccitssvseta.
SE
DERNIERE
ORONTE
Dorville , qui vient de parler à Lifidor ,
que Pauline fera bien habile , fi elle leur
nappe ; combien ils vont fe venger ! It
mande à fa foeur où eft Oronte . Elle lui
prend qu'il eft chez Aminte : il va les
oindre . A peine eft- il forti , qu'Oronte
ive & marche à grands pas dans l'obfcuÉ,
fans appercevoir Lucette. Aminte l'at
fort raffûré fur fa fille & fur fon fils ;
Dorell
Esponspots
,
mon
pere.
Отоне.
Si
jamais
les
conduir
tous
dans
le
food
Panlon
à
Lifidor.
Mon
angle
glace
dans
Lifidor.
mes
veines,
B vj
e lui apprendre dans
avoit des entrevûes fe-
, qu'elle venoit mêe.
Il apperçoit Lucetprêts
d'en venir aux
le & Aminte viennent
onte ne veut rien envenir
Pauline & Lifi-
Domino , Lifidor ayant
main , dit à Oronte :
, en croirez-vous des fairs ?
DERNIERE
RONTE.
Dorville.
nons-nous , mon pere
Oronte.
Si jamais
onduit tous dans le fond
ine à Lifidor.
fe glace dans mes veines,
Lifidor.
4139 1
B vj
Je ne puis .
Pauline,
Lifidor.
Que vos craintes font vaines !
Pauline.
on ombre m'intimide. . . . ah ! Ciel ! on fait du
bruit ;
ais non ah ! Lifidor,
... pour me calmer l'efprit ,
herchez de tous côtés , & voyez fi perfonne
e peut nous voir fortir... tout ce qui m'environne
e femble être ennemi.
( Pendant que Lifidor cherche , elle ôte
n mafque , & fe tient ce difcours. )
Si mon frere à préfent
Dr Pa
katt, mais,rowfataperdre l
enoit à me furprendre en ce déguifement ,
pourroit- il penfer de ma vertu paffée ?
mbien mes ennemis me tiendroient abaiffée !
i voulu , j'en conviens , éblouir , impofer ;
s.ce retour heureux on m'alloit mépriſer.
avoir fçû me parer d'un dehors néceffaire
is - je donc fi coupable ? Hé que pouvois -je faire ?
and on a fçû joüir de fes foibles appas ,
non âge on jouit des vertus qu'on n'a pas.
is Lifidor revient. Hé bien devons- nous craindre?
( Au lieu de Lifidor , Dorville revient
ec la lanterne à la main.
Lac
C'ettropde croute.
Pa
Ladonc
mé
par un tour &fefe!
Doraville,
Sojumis,parmaîn.,£
mouche.
Say, kes yeux bajt,
contre terre.
Rea!
Demille àfa
tante.
Tolerais
vous
per
Miraluceyer
pour
votre
Lamble
Emryer,
4 ,lai
jettant
fon
me
que ala
teve.
lusde
chez
moi.
Dorce,
l'empêchantde
fortar.
Moikez
votre
bile
fenceici
nous
eft
encore
une
nt , elle fe trouve vis- àlle
à Pauline.
foi , vous fait à peindre !
te & à Lucette.
ous ?
Aminte.
C'eft trop de cruauté.
Pauline .
Il a donc médité
par un tour fi funefte !
Dorville.
, par ma foi , fi modefte.
!
yeux baiffes contre terre.
rville à fa tante.
'oferois vous prier
cepter pour votre humble Ecuyer,
jettant fon mafque à la tête.
chez moi.
le , l'empêchant de fortir.
Modérez votre bile ;
ici nous eft encore utile.
= voyez ce contrat figné de votre main ?
Pauline veut le lui arracher.
de Lifidor !
Dorville.
Votre courroux eft vain.
pere , connoiffez le bon coeur de ma tante ;
ez juſqu'à quel point elle eft compatiffante ;
ien pouvoit nous perdre , elle veut nous l'ôter;
or , mieux que nous , en fçaura profiter.
Is - mot · ·
Pauline."
Dorville.
Que de ce trait votre ame ne s'irrite.
enez qu'à mon tour , moi , je vous desherite .
Ontrat eft à moi , j'en fais part à ma four.
Pauline.
s -leur le plaifir de me voir en fureur,
Elle fort.
Lifidor , fe démafquant , à Oronte.
Monfieur , pardonnez ; je me fais un fcrupule
avoir à ce point fçû rendre ridicule ;
pour vous détromper, un amant
Oronte.
jouer de la forte !
Aminte à Lifidor.
·
Elle a pú
Oronte eft convaincu ,
reme be
pouvoir
format
cette
cantate
de certe
Fieceofmobile &
a
verification
efforts &
a les
portansfontbeen
frape
carattere de
Paume of
bien
Creteintereffe,maisje
voudruus
pas departà
l'intrigue ,
cela
plusdejeu& de
fruations.
rous,
Monheur,
angerfiia
Piequevousen
fuffiezpartau Pu
honneur
d'etre,&c.
S.le R
.....
Jena
jageen
ami,
jugez-en,
Mon
comme
Juge
eclaire.
nt trahir votre elpérance.
, à Aminte.
- donnant la main.
plus enfin la médifance.
Ionfieur , eft bien long ,
t retranché beaucoup.
fans fe gêner, faire trois
ce telle qu'elle eft , a au-
' une piéce en trois Actes.
devoit la mettre en cinq;
Tez féconde , & le génie
oit fournir cette carriere
He cette Piéce eft noble &
a verfification eft forte &
les portraits font bien frapctére
de Pauline eft bien
intéreffe , mais je voudrois
s de part à l'intrigue , cela
lus de jeu & de fituations .
Monfieur , à juger fi la Piévous
en faffiez part au Puneur
d'être , & c.
S. le R .....
i jugé en ami, jugez- en, Mom
Juge éclairé.
EGLOGUE *.
fentée à Madame la Comteffe de Rofen ,
Le jour de fa Fête , dans fon Château de
Bollwiller.
ALÉMON > LICIDAS , DORIS.
Palemon.
Pprens moi , Licidas , quelle pompe s'apprête
;
els tranfports inconnus agitent le hameau ?
J'entens par tout le fon du chalumeau.
us nos bergers épris d'une joye indifcrette ,
pétent , en danſant , un air tendre & nouveau.
Le beau Daphnis eft à leur tête.
phnis de Galatée a- t'il fait la conquête ,
veut-il célébrer un triomphe fibeau ?
Avant le lever de l'Aurore ,
J'ai vu dans la cour de Flore
Os bergeres cueillir , au gré de leurs defirs ,
Les tréfors que font éclore
Les careffes des Zephirs.
J'ai vu dans leur courfe legere
os bergers , pourſuivant les hôtes des forêts
Sur eux épuifer tous leurs traits.
vis oftia , fans doute à quelqum
yrer frax,qui talent dans cen
laesedemAuteur de slate .
mpileus anplazafirvabandonment s
£220spresdosBcales de cousovaca ,
as qui etleur prayer.
stalpors les voix el "
aterpoète,
i bout
m'annonceunefene ,
igorele fayer.
Licadas.
* Il ne nous est tombé entre les mains qu'une partie
cette Eglogne. Ce qu'on en va lire , fera regretter
e nous ne puiffions la donner toute entiere.
girdene pasle
connoire.
(et
aujourd'hui leplus
beaupour ,
de tems ait
jamaisfait
paroître.
Nous
bonoronsle
retour
Daferelaplus
belle;
alden,
honneurdece
jour;
Nes
bergers
avecmoinsdezele
Recentlesjours
confacrésà
Cybelle.
Doris,
all
tops
nous
ranger
auprès
d'elle
,
Chainàfon
devoir
fidele,
rir , fans doute à quelques
e onde claire
eurs , qui naiffent dans ces
in flatteur de plaire :
Eclat de leurs yeux.
urs au plaifir s'abandonnent ;
rés nos Belles fe couronnent ,
quel eft leur projet.no
rts leur voix eft l'interprête ,
m'annonce une fête ,
pre le fujet.i
Licidas.bovoog en coll
gir de ne pas le connoître.
urd'hui le plus beau jour ,
ems ait jamais fait paroître.
orons le retour
e la plus belle ;
, l'honneur de ce féjour ;
gers avec moins de zéle
s jours confacrés a Cybelle.
Doris.
ns tous nous ranger auprès d'elle ;
àfon devoir fidelle ,
verger lui portent les premices ;
la tendre brébis qui faifoit mes délices :
Licidas lui porte des fleurs.
Que pouvons- nous lui donner davantage
Is que fa préfence embellit ce rivage ,
Elle a reçu l'hommage de nos coeurs,
Palemon .
Sur mes brébis innocentes ,
ne puniffez point un oubli criminel.
Un encens pur ' , des prieres ferventes
Vont l'expier fur votre Autel .
}
is tout à Roſen , ah ! ma honte eft extrême.
Vous avez connu mes malheurs
-is perdu mes biens & ma liberté mênie ,
ne pouvoit adoucir mes douleurs :
Rofen par un bienfait fuprême ,
Rofen effuya mes pleurs .
connut mes maux , & fa faveur puiffante
Vint au fecours d'un malheureux ,
nguirois encor dans cet état affreux ,
Si fa main bienfaifante
'avoit relevé par ſes ſoins généreux.
is lui préfenter une rofe nouvelle :
Dans mon jardin j'ai choifi la plus belle ;
Admirez fes vives couleurs.
effein que j'avois de l'offrir à Cybelle
Rendra cette fleur digne d'elle ;'
Dr.
sou is ourage ,
mdeislen, &aondeses
amoun
névenuavecdestraitsde
fammd
comàjamas eftecst ,
Suriais
occupentnome amme ,
azerite
occupenotreeprit
Lilities.
Don'tdecette
hameerfacile ,
De nour
reflectonsles
effets.
Denais
qu'elleeftdans cetazzle ,
raquelesjoursparautantde
bienfaits.
Doris.
inde'emploi
qu'ellefaxdes
richeſſes ,
Etdesbiensquilaifort
donnés.
Siminen
répanddes
largeles
que je me joigne à vous.
Fois point jaloux ,
qu'un peu plus fage.
connois l'ufage ,
à des propos bien doux ,
s dans fon tendre langage ;
, calme ton courroux ,
t'en dira davantage.
Doris.
nous fais outrage ,
ces profanes difcours ;
ofen, & non de nos amours.
r avec des traits de flammes
jamais eft écrit ,
ES Occupent notre ame
occupe notre efprit.
Licidas.
de cette humeur facile ,
s reffentons les effets.
u'elle eft dans cet azile , 1
s jours par autant de bienfaits.
Doris.or
mploi qu'elle fait des richeffes ,
Lens qui lui font donnés.
en répand des largeffes
Un jour par une grace extrême ,
Dans fon Château je fus admis .
Dieux ! quelle pompe enleva mes efprits !
Je crus y voir l'éclat du diadême.
ndant , ô berger , fous ces riches lambris ,
Je ne vis rien de fi grand qu'elle- même.
Palémon.
Eh ! doit-on en être furpris ,
qu'on connoît fon illuftre naiffance !
Elle eft du fang des demi- Dieux ,
Du fang des Grammonts , dont la France
avent honoré les exploits glorieux.
Doris.
Dans nos cabanes ruſtiques ,
er , nous ignorons les emplois magnifiques ;
Dont les ayeux ont été revêtus ;
Mais nous connoiffons les vertus.
Palémon.
Deux Pafteurs octogenaires ,
adis de Bellone ont fuivi les drapeaux ;
May ,
sont fouvent appris , en gardant leurs troupeaux
,
Tous les titres héréditaires ;
om de fon époux & fes nobles travaux ;
ا م ي د ق ت
101
ne&meredeFit
Растоп,
es,pone
come ehfine t
mi tousàlon
ampulihe
digeft
rascoupde
moneti
port,dontnocteame
Ders.
madhd'iciles
concerts
d'à'egree.
salonsvoir
cette
amable
Comtelle
.
helenarche,àfonairde
grandeur ,
gers,nous
pourrons
la
connoitre
,
Mais
encorp
rpus a fa
douceur .
Quel
éclat!
...
Ablje
la
vois
pa
rottre
Den
quellejoye
elle
inſpireà
mon
coeur!
ils les exploits militaires.
ite & celui de fes peres ,
x grades les plus hauts.
Licidas.
n des éloges plus beaux ,
Et que dans nous elle excite ;
erger , que fon moindre méme
& mere de Héros.
Palemon,
ens , notre courfe eft finie
us à fon augufte afpect
coup de modeftie.
port , dont notre ame eft faifie
int trahir le refpe &t .
Doris.
ci les concerts d'allegreffe .
ns yoir cette aimable Comteffe.
rche , à fon air de grandeur,
nous pourrons la connoître ,
or plus à fa douceur .
mel éclat ! ...Ah ! je la vois pa
cre. a chic
melle joye elle infpire à mon coeur !
1
Palemon.
l'effet que des Dieux fit toujours la préſence ;
A
&c.
ar M. Marin , Avocat au Parlement
aris.
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗
REPONSE
Auteur des Réflexions fur le Programme ,
ncernant l' Hiftoire naturelle, & c. inferées
Ens le Mercure d'Avril dernier , p . 168.
r M. François Carré.
Examen que j'ai fait de vos réflexions,
Monfieur , & le plaifir que j'ai refen
les lifant , m'en a fait faire quel-
-unes que je prends la liberté de vous
muniquer. Par exemple ,
us attribuez à l'air la formation des
éramens , d'où dérivent , ajoutezles
caractéres , les moeurs , les inclins
, & les maladies attachées à chalimat.
mettez- moi de vous repréfenter que
timent me paroît trop vague, & pas
pprofondi.
th, & la fante
etant
Art
Time
deviest
mas
Agencieux, ce nef
ལ་ལས །
sant
aucune ma..
ne pas dans un
tems que
dans
pains an
camat
que
fou
un
devient
courageux
qar
par
perties ,
dont & fe
charge
Zirdes
montagnes ,des
forêts ,
ges,des
plaines &
des
eRCI ,
ve des
fouffres
gens ,
des
moines,des
vapears
aronij.
Arielles,
vitriolagges, &c.
tas
terresdes
contrees
par
lef
Safe,
contiennentpasou
mo.n
Peres,&
qu'ellesfont
paso
,
attenuées ,
volatices ,
•
itation
des
faifons
contribue
coupaux
differentes
variations,
nous
fommes
expoles ,
ain
maux:
donc
l'air a
moins
de
e
vous
ne
femblez
lui
en
attri
abſolument
néceſſaire
au
déve
erde
tous
les
germes ,
cela
ne
e
révoquéen
doute;
mais
cet
elel
ne
peut
opérer
toutes
ces
merl
eft
abfolument
néceffaire
que
a lancé étant libre ,
devient mal - faifant ,
Leux , ce n'eft que par
nant aucune malignité
dans un tems que dans
5 un climat fous un
que
ent contagieux que par
ties , dont il fe charge
montagnes , des forêts ,
des plaines & des eaux ,
es fouffres groffiers , des
nes , des vapeurs arfénies
, vitrioliques , &c. fuires
des contrées par lef
ontiennent plus ou moins
, & qu'elles font plus ou
- attenuées , volatilisées ,
on des faifons contribue
aux differentes variations ,
s fommes expofés , ainfi
x : donc l'air a moins de
ous ne femblez lui en attrilument
néceffaire au déve
tous les germes , cela ne
qué en doute , mais cet élepeut
opérer toutes ces merabfolument
néceffaire que
mence quelconque dans une terre prérée
comme il convient : fi l'air n'eft
int aidé d'une humidité convenable , la
mence fe confervera dans la terre come
dans un grenier , obſervation
te plufieurs fois en ma vie.
=
que j'ai
Si l'air le plus pur & le plus fain deent
contagieux , étant renfermé en de
rtains lieux , comme dans quelques- uns
nos- Hôpitaux , ce n'est que parce que
us les murs de ces maifons font pour
fi dire incruftés de toutes les caufes de
ort , dont ils fe chargent en circulant.
outez à cela toutes les particules que
pirent les mourans & les malades entafles
uns parmi les autres , avec trop peu
gard à leur état , & aux differens degrés
leurs maladies : voilà la caufe princile
de la deftruction d'un nombre infini
Citoyens , dont l'air n'eft que caufe
angere , étant gêné ou renfermé.
La température d'un climat influe beauup
fur les temperamens ; le fond des
res y concourt auffi infiniment , parce
e les eaux , les fruits , les animaux , &
s les alimens qui font utiles à l'homme,
ticipent à toutes ces qualités , & ceci
pas befoin d'explication pour des homs'éclairés
qui penfent,
times
almens , les
mét os
empera ore.
Cen
por la
cies
Aman's
cal
od
ceux
qui
labi.
i
ya
uch
mal es
font
devenes Ga
;
Forza
d'Efpagne &
les
case
hem
donadiers en
Stills ,
thesd'an
climat
degenerent
ST. ,&
coréesdansun
arc.
Les
dela
Religion,
&
la
nature
i
ont
egalment
varie ,
funt
Caules
qui
ont
ado
a
le
les
maurs
dis
François
&
n'ont
formé
qu'un
mèsla,
qu'ils
fe
font
a
is
pardes
alliances,
par
l'intérêt
C
it être attribué à l'air.
ion de la faifon qui a
préfente.
on plus grande d'un
e , quant à la couleur
phenoméne à l'air feul ?
furprenant que de voir
les transferés en Angleix
anciens Bretons ; c'eft
ême fituation , la même
ême fond , les mêmes
es alimens , les mêmes
mpérature. C'est par la
Le les Allemands d'au.
blent à ceux qui habi
s , il y a trois mille ans
s font devenus Gaulois ;
d'Efpagne & les bardourdiers
en Suiffe , &
d'un climat dégenerent ,
-s dans un autre.
Religion , & la nature
ont également varié , font
caufes qui ont adouci le
moeurs des François &
i n'ont formé qu'un mê-
-là , qu'ils fe font unis
des alliances , par l'intérêt
C
is à la même créance & aux mêmes Loix ,
e dis que c'eft la Religion & les Loix
ui influent fur les moeurs des differens
euples , mais non pas l'air. Si le caractére
chace
lareans
mend
dan da
grand
Seiperet,
pe le
nom , es
carnes&
Frs,par
es Montagnards , en général , eft plus dur
accution d'une of da
plus ruftique que celui des Plaines &
es Villes , c'est moins une qualité de cet
lement ,, que le défaut de commerce & de
ociété , qui , en poliçant les moeurs , les
orment également , par la néceffité de fe
olescu
forment ce
perfe
tem
callkaieft
poälle se
coin
Thesomene
journauer ch
La
Te
des
Réflexions,
Clare
time ce
de;
mais
le
per
amour
de
lieraux goûts , aux caprices
, & à la façon
d'eft
pointlepratde c
e penfer
de ceux avec lefquels
on eft
ma
enne danscette d
ufquels on eft lié , de ceux dont on dé-
Wa dehr,fi
cela
etoit en
ma
bligé de vivre ,
comme avec ceux
nis. Quoique l'homme foit en quelque
,
renfermé
le
#gement
humain
Orte inimitable
, il eft néanmoins
imita- rodant
de
prejuges
pitoyables
,
Eur. Telamon
eft né & a été élevé dans le
referrer
, an heude ene
baffe claffe , il s'eft formé
u monde ; l'orgueil & l'ambition l'ont
endu docile auprès de ceux qui pou
oient contribuer àfon avancement. Un
Ade
l'aznobiir,
Moins
d'aniver-
Tefprit
fera
plus
ferme ,
piss
couvert
d'un
grand
nombrede
rotecteur,fauffement perfuadé de fon
déferve
à
démontrer
enfon
lica
,
ouement à fa perfonne & à fes interêts
u à qui il a fçû plaire dans certaines choon
, lui a procuré une place avantageulaides&
les
fucs
ont
infiniment
at
que
l'air,à
certaines
maladies
ne
es pour lefquelles
il avoit
de
l'inclinapoint
habituelles
, &
dontles
= , par le
privilége
qu'il
avoit
d'abufer
oncourent
beaucoup
plus
qu'onne
es revenus du Prince, d'enlever le nécef
ste
refident
point
en
lui
,
&
celles
qui
font
ordinaires.
A
Paris ,
ce
30
Atril
1749.
ufé l'anéantiffement ; il
hui du grand Seigneur,
le nom , les titres & les
l'acquifition d'une ou de
:il foutient ce perfonna-
' il lui eft poffible : je denoméne
journalier eft un
ur des Réflexions , d'être
n'eft point l'efprit de criengagé
dans cette difcufmais
le pur amour de la
efir , fi cela étoit en mon
er les bornes dans lefquelmé
le jugement humain
de préjugés pitoyables
e refferrer , au lieu de l'éannoblir.
Moins d'univerprit
fera plus ferme , plus.
ert d'un grand nombre de
e à démontrer en fon lieu ,
= & les fucs ont infiniment
e l'air , à certaines maladies
int habituelles , & dont les
réfident point en lui , &
ent beaucoup plus qu'on ne
qui font ordinaires .
A Paris , ce 30 Avril 1749.
Cij
EPITRE
M. J. Etudiant en Droit à Bafle:
Toi , qui fais briller,à peine.en ton printems,
■ lens qu'on n'obtient que du nombre des ans;
éja des neuf Soeurs devenu le Pupille ,
es vers le Parnaffe une route facile ;
ner , J...tu m'as fçû entraîner.
1.
in mille raiſons ſembloient m'en détourner
is que dépourvû du talent néceffaire ,
■i pas , comme toi , le vrai moyen de plaire ;
e vais me livrer aux fatyriques coups ,
pprête contre moi le Critique en courroux ;
mon coeur excité par la reconnoiffance ,
orce à ranimer ma muſe qui balance ,
Dudroit l'engager d'acquitter à ſon tour
He qu'en ma faveur tu voulus mettre au jour .
queMars, m'arrachant de nos douces contrées,
ramenoit encore au milieu des armées ;
hantas les regrets que j'avois de quitter
douces liaiſons qui ſembloient m'arrêter.
è n'en côuta - t ' 1 point à cet amour fi tendre
s l'honneur m'appelloit je ne pus men défendre .
courus , j'obéïs , ne comptant d'autre loi ,
derek as radite, am
and m1 !
IC 127 ,
Áron,"image da Dic. Max,
marme,&fixeles ha arla
Turvaos héros de conquets en cong Jing.
Sationpoons fansque: en sout vite,
is,cescheis d'avre de "art ,
cousportons fost unfalakita
dinJ.
PabrideMora
sklavertarationde
naufrage:
lestalensdontle
Celt'a
comulé ,
boresle
bonheuravecla
vérité.
aston cabinet ,
exempt
d'aqérade
;
perlesdouxfruitsd'une
agreable
etude ,
a
bataille de
Fontensi
&
l'affaire
de
Me
lokatrefut
écrite àlafin
de
cette
Campagne
,
Pagepourla
Erance.
с
її)
t au milieu des allarmes ;
i quitté les doux charmes ;
re & mes tendres amis.
biens , m'en eft il tant promis
ini , quelle eft ma deftinée ;
a la prompte renommée
dans nos heureux climats ',
de nos fanglants combats *.
je fers , enchaînant la victoire,
me jour fon triomphe & fa gloire,
on , l'image du Dieu Mars ,
e , & fixe les hazards.
Héros de conquête en conquête.
mphons,fans que rien nous arrête,
meux, ces chefs d'oeuvre de l'art ,
nous portons font un foible rem-
J.. à l'abri de l'orage,
aver ta raifon du nauffrage ;
alens dont le Ciel t'a comblé ,
bonheur avec la vérité.
cabinet , exempt d'inquiétude ,
doux fruits d'une agréable étude ;
ille de Fontenoi & l'affaire de Mèle.
fut écrite à la fin de cette Campagne , fi
la France.
C iij
la Lyre en main , d'un ton mélodicux ,
couler des vers de ta veine fertile ,
te captiver le goût le moins facile.
efois à Philis tu chantes ton ardeur ,
= fa tendreffe , ou blâmant fa rigueur ,
n tu nous dépeins le fçavoir & la gloire
erfonnage illuftre & digne de mémoire.
ste diftinguer de toutes les façons :
oi , que la Nature a privé de fes dons ,
pondre à tes vers quelle eft donc mon audace
?
milieu d'une armée on eft loin du Paˇnaffe L
es d'Apollon , recherchant le repos ,
nent du tumulte & des rudest ravaux
avant efperer d'obtenir leur futtrage
s, eft , je crois, parti le plus fage.
Officier au Régiment Suiffe de S. *.
Auteur n'avoit que dix sept ans & demi , lognpofa
este Epitre.
VERS
ilk ,àfama'on de cent orme da
2015 J1749
Ax ,laconcent
༠ ༠ ང
tortesCourages deux ?
ansvotre affie ,
charmantà mes yeur ,
thito'lchirentlesDieux
hos,Cythere,Idae ,
at
adorer ,
flammas moinsdignesd'envie ,
caca per
acarret,
librumite &desal
artes ,
bleme
doceurs ,
Thepit ,vestalens,vos
charmes ,
ou
captiventtous
lescoers.
sje.....beas!on
m'engage
Artdeurdemes
défirs?
(…,épurdes
vrais
plaifis,
kepais,plusje
l'enviſage ,
futurdu
doux
avantage
Viergesterfousre
ombrage
Ci
ERS
fa maifon de campagne de
15 Juillet 1749.
Aft.. admirable ,
- le coeur;
me aimable ,
douceur.
oins difficile , cv 48 4421
vages lieux ?
Votre afile
nant à mes yeux,
bitent les Dieux.
Cythere , Idalie
t adorer ,
moins dignes d'envie,
on peut admirer,
e & des allarmes ,
e douceurs ,
was talens , vos charmes ,
Livent tous les coeurs. no
je .....hélas ! où m'engage
r de mes défirs ?
des vrais plaifis,
plus je l'envifage ,
doux avantage
er fous tea ombrage
C iiij
s les loix de ta Deelle ,
dans une aimable yvreffe
urs plus beaux que ceux des Dieux
-oeur , hélas ! trop fufceptible ,
s redouter les écarts.
ourroit- il être infenfible
aits puiffans de vos regards ?
Hans l'ardeur inexprimable
5 plus tendres fentimens ,
le vous , d'Aft .. trop aimable ,
veroit mille tourmens.
ortel , trop digne d'envie ,
a trop fçû vous toucher,
fi tendrement unie ,
ourroit vous en détacher
e démarche téméraire
s le fuccès amer ;
pourrois affez vous plaire ,
is fçuriez trop'n'enflammer.
ar gaider un coeur tranquille ,
épargnér mille tourmens ,
fe donc dans votre afile
paffer d'heureux momens ,
on coeur , d'Aft ..
rdez , du moins par pitié ,
en flatteur & défirable
peu d'eftime & d'amitié .
adorable ,
1
"Par le même,
patsdans votre
Ouvrage
have
otorvez sans se
me
diilernement
, a mi
malangahaturn, eet . Ale
nete afor age , ne vous fait
Ediligence. D... 's ,
Semprobition an
derrufs
& à
peu
equivoque
,
fene
l'encourager
à
fe
dis
gedansune
carrere
dans lafair
que
d'entrer. Ja
hoo
avecune tres-pa
faire
cftime ,
19
Avit
1749.
1749.
sers
qu'on
vient de
Lis
Cr
as ferez des vers * que
- de vous adreffer , tel
rez à propos. L'Auteur
Lice pour ofer fe flatter
s dans votre Ouvrage
vous obfervez tant de
difcernement , à moins
ation , qu'il eft né dans
Langue naturelle eft l'Alfon
âge , ne vous fafle
ndulgence. D'ailleurs
pprobation auffi flatteufe
fi peu équivoque , fervil'encourager
à fe diftinans
une carriere dans laque
d'entrer. J'ai l'honcune
très- parfaite eftime ,
9 Août 1749.
ers qu'on vient de lire
CY
SECONDE LETTRE
De D ** R. Bénédictin de Clugny , à D. R.
du même Ordre , contenant la fuite des
Remarques qu'il a faites fur le Livre intitulé
: Mémoires pour fervir à l'Hiſtoire
du Nivernois & Donziois. Par M. N.
D. L. R. A. E. P.
I
L m'a paru par votre réponſe , mon
telite
pourtan,as
flique
Serenitedansle
Mermere.
Topli
parlare de
Frangos
The Dix de
Nevers ,&:
Merterne de
throws Duc de
Venneme
Barten
R. P. que
mes remarques
fur le
Livreroine& de
Mangerine de
de M. N. D. I. R. vous
faifoient
plaifiris
de
Cieves avet
mais je ne croyois
pas pour
cela
qu'elles
.
plotpas Jaconer,
ma
Hüffent paroître
au grand
jour , & j'a .
,
premierDucde
Ven
Eté furpris de voir ma premiere Lettre imprimée
dans le Mercure de Juin , fecond
volume.
Je fais fâché , auffi bien que vous , que
es Mémoires que D. Dollet avoit colligés ,
pour parvenir à donner au Public une Hifoire
du Nivernois , ne fe foient pas trouazindü
ajoûter
qu'en
fecon-
-
tème
François
de
Cleves
de
Bourbon
Saint
Paul,
ves-
Borson ,
Comte
d'Enguyen,
le de
Saint
Quentin,
dela
i
l'autre
n'eurent
d'enfans
és après fa mort ; ils vous auroient été
cescette
Princelle épou
Pun grand
fecours
, ce Religieux ayant
tans
,Duc de
Longte
parcouru toute cette Province , où on lui
voit ouvert avec plaifir tous les
dépôts de
Françoisde
Cleves
)
ajoute
Titres & Archives , tant des Seigneurs que
es Communautés . Il me femble qu'on detoit
au moins trouver quelques- uns des
MM.de
Sainte
Marche,
paze
766
3
encore
pag.921.
edit
in-4°.
de
1619
.
du
Niver.
pag.
2ƒ1 ,
&
310.
Ed
.
C
vj
ramaffés. Je ne puis
en faire la recherche
euvre : cependant je
is communiquer mes
re nouveau , au rifque
core dans le Mercure .
1 , parlant de François
Duc de Nevers , dit
éponfé Marguerite de
ques Duc deVendôme ,
Bourbon.
3
ne & de Marguerite de
nçois de Cleves avoit
loit pas Jacques , mais
n , premier Duc de Vendu
ajouter quen feconme
François de Cleves
ourbon Saint Paul , veubon,
Comte d'Enguyen,
le Saint Quentin , de lal'autre
n'eurent d'enfans.
ces cette Princeffe épouléans
, Duc de Longuerançois
de Cleves ) ajoûte
de Sainte Marthe , page 766 &
re pag. 921. édit . in - 4° . de 1619 .
Niver. pag. 21 , & 310. Ed.
C vj
l'Auteur , mourut à Nevers le 13 Février misluk Ja Greene,
1562. Coquille , Auteur contemporain , s
le dit de même , j'y foufcris : la Tradition
sakrua Iraka
eft pourtant à Nevers , qu'il eft mort de
Sauna matu
pefte au Château de Cuffi * , à deux
lieues
Lisk...
de cette Ville , & le manufcrit dont je vous ?
ai parlé à la fin de ma premiere Lettre , ace des plus conditer
porte qu'il eft mort à Cuffi le 13 Février
albomlarning
façon de compter depuis la réformation
aves d'ar Evinen 40
1561 , qui est toujours 1562 , fuivant la M... : a
du Calendrier .
Shtime nom ,
morten
.
Haggedel
Compre te 5
Même page 61 , François II , ( Duc
de uber dela
Planere de B. 1:1.
Nevers ) et pour fon partage le Duch
Paid rare
bosch .
Rhetel , & c. ce Prince eut feulement
le
titre,
Was deM. de Su
de Comte d'Auxerre , l'Auteur le dit
luiaridendo
parte
Marea
rie de Nivers , les Comtés d'Auxerre , de
même à la ppage
65 .
Frykdidef
ſpoir
qu'ilen
cong"
Page 62 , ce joune Prince ( l'Auteur par
encerre
baaliede
Dreux
.
lant encore de François II , Duc de Ne-'
alondeL.
P.
ire ,
dontle
ma
Vers ) mourut à l'ege
de vingt-trois ans , d'n Cheanappelle
lesBordes
,fi ne bliffure
qu'il avoit reçue
par accident
lee
&
domie
de
Nevers
,
marge
jour de la bataille de Dreux , avant qu'on
donnât le combat , un nommé des Bordes , jon
for
poffedé ,
eft
fondas
par1 s
Genulhomme , lui ayant laché
imprudemment
dansla
Mailond
la
Grad
:
fon piftolet dans les rein .
* Cuffi étoit la maifon de plaifance des anciens
i a
donné
an
Maré,ha
a l
e &
une
Reineà
la
Pologne ,"
Comtes & Ducs de Nevers ce Château a été rui-
Verez
leP.
Daniel
,
Cir 1952
.
le Maréchal de Montigny en 1617 , pat or- Le
Marechal
de
Montigny
,
François
de
né
par
dre
de la Reine
Marie
de Médicis
& du Maréchal
d'Ancres
anmorten
1619.
Mariedela
Grange
d'Arquien
,
femm
Je
Soccer,
morteà
Blois
en
1736.
es Bordes , fon Gentilhomme.
ne , qui en lifant ceci , ne
nommé des Bordes étoit un
s de ce Prince ; mais voyons
les Bordes. Il s'appelloit ,
etous les Seigneurs de fa
des plus confidérables du
fon nom de Baptême Im
le Chef de la Maifon de la
-neveu d'un Evêque de Nene
nom , mort en 1518 , &
rt de la Platiere de Bourdil-
I de France fous Charles IX.
de la Compagnie d'Hom
de M. de Guife , lorfque le
ent dont parle l'Aureur , lur
défefpoir qu'il en conçut , il
cette ba aille de Dreux * .
fon de la Platiere , dont le ma
âteau appellé les Bordes , fitué
ne
demie de Nevers , marque
andeur & la haute nobleffe de
nt poffedé , eft fondue par les
s la Maifon de la Grange d'Ari
a donné un Maréchal à la
Bune Reine à la Pologne , ***
Daniel , fur 1552.
P. D
échal de Montigny
, François
de la
rt en 1619.
de la Grange d'Arquien , femme de
i , morte à Blois en 1716..
la Terre & le Château des Bordes ap
tiennent à préfent à M. le Comte de
thune , par fon ayeule paternelle de la
aifon de la Grange d'Arquien , femme
Marquis de Béthune-Selles , aycul du
mte de Béthune , à préſent Seigneur des
rdes. Voila quel étoit le nommé des Bor-
; voila quels ont été & font les parens
fes fucceffeurs .
Page 70. L'Auteur parlant de Louis de
nzague , Duc de Nevers , dit que ce
nce paffant par Entrein , accompagné de
cante Cavaliers , la garnifon que la Ligue
it dans cette petite Ville , dont elle s'étoit
parée , le chargea fi brufquement , qu'il reau
genouilune bleffure dont il fut incom .
dé toute la vie.
BRE 1:49 6:
phie en perplexité a caure de cen
ndine de
inopinee
entreprice .
garde armee , talle e .
&
Peccabon , le po ...
,&
l'amena au
frouts
?
xpos &
itas
Teoclast
laVeche&
Macon,&
apres
pic
s de
guerre,
comax A
VETURI
ysde
Niverncas
portret or
ses
affaires ,
accompagne et
chanx ,il fat
charge
pa
oui
étoit à
Entrean , V... :
ukinois,
qui
eroit ter ac
pat es
I eft queftion ici d'examiner fi la gar
on d'Entrein , qui chargea Louis de
nzague & le bleffa au genouil , tenoir
re Ville pour les Calviniftes ou pour-
Ligueurs , comme l'avance l'Auteur , &
ne fi alors il étoit question de Ligueurs.
Coquille, qui vivoit en ce tems- là, dans .
Hiftoire du Nivernois , page 256,
tion in-4° . parlant de ce Prince , dit
il fit avertir , du Piémont où il étoit
le Roi Charles IX, de l'enprife
de Meaux. Quelques lignes plus.
il ajoûte : Et mondit Seigneur voyant
uverneur ,
ceux
qui
l'a
est
fo
bertus&
mis
en
faire ,
mai
a
bleffeau
genou .
d'un
cou
ble,
dontil porte
encore
its
fa
perfonne ,
car il
eft
de::
anime,
autre
Aureur
contemne
e
de
cette
bletare ,
& c::
ece
Princepar
ur
Ger
.
tot&
lon
vaal.
Voi
ca
e
l'affaire ,
Chapitre
de
M.
de
Conde
Enfin
ladite
Place
de
N'’acon í
ec
beaucoup
de
reputation
vers&
de
fes
gers
,
&
le
en
mandé
de
venir
au
on
free,
y
tür
fait
de
bu
à perplexité à caufe de cette
x inopinée entrepriſe , fit amas
larde armée , telle que pour le
lieu & l'occafion , fe pouvoit
& l'amena au fecours du Roi
opos & mit fous l'obéiffance du
ne & Mâcon , & après plufieurs
de guerre , comme il venoit en
e Nivernois pour donner ordre
es affaires , accompagné de foievaux
, il fut chargé par la gar--
ui étoit à Entrein , Ville fienne
ziois , qui éroit tenue par les enceux
qui l'affaillirent furent
us & mis en fuite , mais il de-.
oleffé au genouil d'un coup d'are
, dont il porte encore les marfa
perfonne , car il eft demeuré
X.
me , autre Auteur contemporain ,.
ffi de cette bleffure , & dit qu'elle
à ce Prince par un Gentilhomme
ot & fon vaffal . Voici comme il
l'affaire , Chapitre de M. le Prin
Condé.
fin ladite Place de Mâcon fut prife
beaucoup de réputation de M. de
rs & de fes gens , & fi le Roi net
mandé de venir auffi - tôt joindre
n frere , il y eût fait de bons fervi12
Decres de
Man
» ces en Dauphiné , Lyonnois & Bourgo
» gne. Etant donc arrivé en notre armée ,
il demanda congé d'aller jufqu'à Nevers
voir Madame fa fen me , qu'il n'avoit
vûe il y avoit long- tems ; en y allant ,
il vint à rencontrer quelques Gentilshommes
Huguenots qui alloient à l'armée
, dont la plûpart étoient fes Vaffaux
→ & voifins ; fans dire gare , il les chargea
& en porta par terre un & fon Vaſſal ,
qui tout par terre , lui déchargea fon
piftolet à la jambe vers le genouil , & le
biffa tellement que l'on en attendit
plutôt & long - tems la mort que la vie.
Voila donc l'époque de ce petit combat ,
Exée à la même année que Louis de Gonague
prit Mâcon fur les Calviniftes. Or
ette prife arriva en l'année 1567. Mezeai
rous l'apprend , ainfi que la bleflure
le ce Prince , de laquelle , dit- il , il deeura
boiteux toute fa vie & fort ulceré conre
les Hugu no's.
que
Test
Of
be 1
**
belon
mere
Ludov..
le
Il réfulte de tout ceci que la garnifon
'Entrein étoit Huguenote , & tenoit cete
petite Ville pour fon parti , &
Duc de Nevers fur bleffé par un Hugeot
* , & non par un Ligueur. En 1567 ,
asde
ofe
le
cours dela
1
Nubeira
des
Dacnes
de
Mine
La tradition à Nevers eft , qu'il étoit de la
laifon de la Magdelaine de Râgny
pour
celade
poffetle
Ni-
Totesles
actes
Terre
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L'Antent
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Mare de
Pelene'
Fil
Palaume
Sexes ,
an
Care
11
Jule
165 ?
ti
que
vingtdeux
ans
apter
le
di
dire,par
Marie
,
Reine
de
25-
étoit tout au plus un
tendre , qui ne s'enflams
après en 1576 , fous
, que Charles de teur dit , que
e Louis ) ne poffeda pas
nois ; ayant hérité en l'anuchés
de Mantoue & de
itta la France pour paffer.
rfes Souverainetés.
onzague a poffedé le Ni-
23 Octobre 1595 , jour
fon pere ( Ludovic ) juf-
I décéda , ce qui fait quade
poffeffion , tems confile
cours de la nature . Il
érita des Duchés de Manntferrat
en 1627 , mais il
our cela de poffeder le Nites
les autres Terres qu'il
- L'Auteur n'en convientfuite
, en difant : qu'après
ns qu'il avoit en France fur
Marie de Pologne ,
Palatine , fes filles , au Carle
11 Juillet 165 9 ?
que vingt-deux ans après le
dire , par Marie , Reine de Po
i
Sovove,ce
Phone &
femme
food.de
Convert 3
toes , &
Tora !
titles
Antes
furent
serla
beaute do
7 ,
partes queles
comme
cales
fondation a sté
accom
décès de Charles 1. Duc de Mantoues pas par
Montferrat , Nevers, Mayenne & Rhetel,
fes biens de France ( fur lefquels Marie
Reine de Pologne , & Anne , Princeffe
Palatine , fes filles , avoient à prendre , la
premiere dix- huit cens mille livres , & la
feconde quinze cens ) furent
vendus par , M
Charles II. petit - fils & fucceffeur immédiat
de Charles I. comme lui Duc de Mantoue
, Montferrat , Nevers , Mayenne &
Rhetel, & par les deux Princeffes ci - deffus ,
fes tantes , au Cardinal Mazarin . Mais
l'Auteur qui n'a pas jugé à propos de continuer
la Génealogie de la Maifon de
Gonzague- Nevers , comme il auroit dû
faire au moins jufqu'à la vente du Niver
nois , n'a pas connu ce Charles II . Duc de
Mantoue & de Nevers en même tems ,
quoiqu'il ait été Seigneur pendant vingtdeux
ans du Nivernois. Il eft vrai
deux Princeffes fes tantes en avoient la
jouiffance pour
nages ; mais la juftice e rendoit ; les foi &
hommage fe faifoient ; les provifions d'Officiers
fe donnoient ; les baux des Fermes.
& les ventes des Bois le faifoient au nom
que
les
Mat ves
qu'ils
firent à
San
title
pour
avoir er
Po,& is
Res
enfans a
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ts,& a
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ufpes
lue
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de
les intérêts de leurs appa , & audefus
de
larte
å
devel,
ars
noir ,
fur
kequal
ef
Couronne
Ducale.
af
båt
le
peti.
Chbert
& a
inla
Ville
Myers ,une
des
plus
belles
de'
Earene
de fon Alteffe de Mantoue , Charles de à la
confrunte
a
Maifon de Mantoue - Nevers , julqu'à a Pacede
Charicvile
eftcocose
L
Je vais continuer cette Genealogie de la le
projetavoitété
entemen
Gonzague.
Game
Prince
ez déja.
de Ludovico , ou Louis
- d'Henriette de Clevesà
Paris , le 16 Mai 1580 .
ine de Lorraine , fille de
aine , Duc de Mayenne ,
de Savoye ; ce Prince &
ont fondé le Convent des
evers , & l'ont bâti ainfi
ont les Autels font d'une
e par la beauté du marbre ,
précieufes qui les compondation
a été accomplie à
von qu'ils firent à Saint
pour avoir un fils , & le
s enfans a porté le nom &
Faint. Il mourut en 1622 ,
, & a été enterré dans cett
robe de Minime fe voit enui
fufpen lue au - deffus de
& au - deffus de la robe eft
vel urs noir , fur lequel eft.
ronne Ducale.
le
auffi bâti le peti. Château , & a
La Ville , à la conftruction de la
, une des plus belles de I Enrope
fi le projet avoit été entierement
ce de Charleville eft encore un
me Prince
de Gonzague , qui époufa Marie de Gon
zague , fa coufine , & qui mourut avant , a. de M.
fon pere en 1631 , étant âgé de vingtdeux
ans , & laiffant un fils , appellé
Char
les , qui fuit .
to, oktore, pour
2. a
2 °. Ferdinand , mort auffi en 163 1
ca
3 °. Louife- Marie , qui époufa en
1645 &
erke fans être marié .
Ladiflas , Roi de Pologne , & après fa
mort Jean Cazimir ( frere de fon premier
mari ) auffi Roi de Pologne , morte à Varfovie
en 1665 .
sau
Ruscars co
Le
Cardinal
MiTorn
4°. Anne , qui époufa Edouard de Ba..
viere , Prince Palatin du Rhin .
5 °. Benedicte , Abbeffe d'Avenay , mor
te en 16.37.
De Charles de Gonzague & de Marie
de Gonzague étoit iffu Charles II . Duc de
Mantoue , Montferrat , Nevers , Mayen
Bertence de
Dow
mentce
Cardinal
achrelie
exe
Mayenne ,
Ra
... K
ins de
France
appartenant à A
parlant
des
enfans
de
MAA
Feather,
ne & Rhete!, qui naquit en 1619, fuccéda ,
Baron
Roman.de
à fon ayeul Charles I. en 1637. Il épouf
Ifabelle Claire d'Autriche , fille de l'Ar
chiduc Léopold . Il vendit avec fes tantes
tous les biens de France au Cardinal Ma
zarin , dont les principales Terres étoient
lee
Laure
St
ale
Fevrier
1651 ,
Lia','
dale
Dac
de
Meroon ,
Joc de
Vendome.
Comme
mais
elle
de
Mercator.
les Duchés de Nivernois , Rhetelois & de le
Prince fɔn
bean-
Mayenne. Ce Prince mourut le 14
Aoûte
appelicependant
fa
Permettez-moi de vous obferver ici
Acteur parlant
de laV 1665 .
Secy,
fes
Armes ,
dit-il,
que
l'on
du fiége de Nevers en
aréchal de Montigny ,
ne , mere de Louis XIII ,
Ancre , pour s'emparer
Charles de Gonzague , &
25 Avril par l'ordre du
t au premier Maréchal la
& fitôt que la Ducheffe
apprife , elle offrit de reb
es du Roi dans les Places.
- Cardinal Mazarin , dit
le 11 Juillet 1659 , le Duché
Baronnie de Donzi,
ent ce Cardinal acheta Necore
Mayenne , Rhetel , &
de France appartenans à la
ntoue.
arlant des enfans de Michelini
, Baron Romain , il dit
filles , appellée Laure- Victoire
ufa les Février 1651 , Louis,
Sme.
fa le Duc de Mercoeur , fils
c de Vendôme . Comme elle
nt le Prince fon beau- pere ,
ais été appellée pendant la vie
Te de Mercoeur.
, l'Auteur parlant de la Ville
fes Armes , dit-il, que l'on voit
trefois les Villes de Nevers & d'Auxerre ao,Sarea
font celles des premiers Seigneurs de ces Vil
les de lafamille de Landry ; elles font d'azumax ,
au lion d'or femé de billetes de même.
Les Armes de la Ville de Nevers font imag
encore précisément les mêmes que celles
que rapporte l'Auteur , mais qu'il blazone
mal : c'eft d'azur femé de billetes d'or au
lion rampant, de même armé & langué de
A
gueules . S'il étoit entré dans l'Hôtel- de- tort foussur portart
Ville de Nevers , il les auroit vûes de tout
dans les anciennes conftructions
que dans
Gremeraldor
Coming
tes parts en relief & en peinture
,
tanta penceg
les modernes .
cx-Stel de la
Previbus or
Coquille nous apprend , page 189 de
fon Hiftoire de Nivernois , in-4 °. qu'a e
begatten
ne mé
près que les Comtes de Flandres eurent
latention
de
VALU
abandonné les anciennes Armes de la
Maitendant
mak
fon de Nevers , elles furent recueillies
par
les Communautés des Villes de Nevers
& d'Auxerre , qui les retenoient encore de
fon tems.
Je ne fçais fi la Ville d'Auxerre a confervé
les mêmes Armes jufqu'aujourd'hui ;
mais il eft conftant que Nevers les conferve
encore , & elles fe voyent à la clef
de la voute de la magnifique porte d'en-
, que cette Ville vient de faire conf
truire du côté de Paris.
trée
25
capele vous
enver
ant
parfaitement
mon R. P.
du Scel de la Prevôté de
coit qu'on devroit lire ,
enfe qu'en vieux langage
e même Officier qu'on
Lui Grenetier , du grenier
qu'il n'y ait pas même
Grenetier ; les gens de la
encore fouvent garniers
zce Jean Chevalier réue
en fa perfonne la charge
Grenier à fel de Clamecy,
-Scel de la Prevôté de cetcette
bagatelle , qui ne mél'attention
de l'Auteur que
attendant ma troifiéme &
e que je vous enverrai bienès
- parfaitement mon R. P.
MMMMMMMMMMMMMMMMM . E
VERS
*
De M. de Voltaire à Madame de B... en
lui envoyant la Henriade & lHftoire de
Charles XII.
D
Eux Héros differens , l'un fuperbe & fauvage
,
L'autre toujours' aimable , & toujours amoureux
A l'immortalité prétendent tous les deux ;
Mais pour être immortel il faut votre fuffrage.
Ah ! fi fous tous les deux vous euffiez vû le jour ;
Plus juftement leur gloire eût été célébrée .
Henri IV . pour vous auroit quitté d'Eftrée
Et Charles Douze auroit connu l'amour.
•
ACTRES.
ofer anfooddefon cert
ek une autre aface
erqu'onne fox sir de
pare,
thefuniaten
montrant tant
d'aurait g
loutbas
feroit-ce
vous ces are è
hid-z-vous ,ainfi
qu'un
téméraire ,
méket,
ſoumisdansfon
malheur ,
Cette Piéce les deux fuivantes
font ancien
de lafamme & fa
douleurP.
nes , mais nous ne nous souvenons pas qu'elles ayent hegers vous mettroient en colere.
été imprimées.
AUTRE.
AUTRES,
C...
Papperçus
Pautre
jour
charmans
s'enflammas de
colère.
de
plaindre au
maitrede
Cythère,
Dieuque
l'on
appelle
Amour.
Heat a
plainte eft
inutile,
D
UTRES. I
Comteffe de *** , pour excuhomme
, qui s'étoit avife de
ureux d'elle.
difficile de taire
Asasly in
fent au fond de fon coeur ;
mer eft une autre affaire.
parler qu'on ne foit sûr de plaire ;
un fat en montrant tant d'ardeur :
out bas feroit-ce vous déplaire ?
z - vous , ainfi qu'un téméraire ,
t , foumis dans fon malheur ,
er fa fainme & fa douleur ?.
ens vous mettroient en colere.
AUTRE S.
j'apperçus l'autre jour
armans s'enflammer de colére.
plaindre au maître de Cythere ,
Dieu que l'on appelle Amour..
as ! ta plainte eft inutile ,
D
Lui plaire n'est pas facile ,
La choquer eft dangereux ,
La féduire eft difficile.
J'y fuis embarraffé moi même avec mes feux ,
Avec tout mon pouvoir, & mes foins , & mon zéle,
Et tu n'es pas le premier malheureux
Qui vient à moi fe plaindre d'elle.
APOLOGIE DE L'AMITIE'.
A M. Mor... de Maum...
U Ne Lettre des plus herétiques vient
>
nidevance fencer
terra
1.kattaye testes that
,on nefera
astimotas qu'il d´e
energie ,
chomear
albumet ,
dule,
honneur &
G
erdeles
chats,
amat .
pasles
délicesde cesas
..
les
vertasfontlat
de paroître , cher ami , dans le fecond
volume du Mercure de Juin ; vos occupations
, toutes férieufes qu'elles font ,
yous permettront , je penfe , d'y faire attention
; c'eft devant vous que je la cite
c'est-à- dire devant le bon fens & l'ami de
la juftice , pour y être jugée conformément
à la vérité. Voici ma délation , elle
fentira peut-être l'Avocat acharné ; mais
excufez -moi , c'eft votre cauſe & la mienne
que je plaide.
L'Aureur, ébloui fans doute des faveurs
enchantereffes de l'amour vif & récent ,
are
tiennent lesuns
12
s
canlesde
generolite ,de co
there.
ne
infultant,
que de
foun
-propre
dominefi
river
Teammes , od ii lesteriri
Went
aimer, Je
corviensque co
depuis
longtems
ensee d.
.
Maisde
mêmequela :!
plus
qu'une
pure
vivacie
e,
apresles
continuels.com
cat
la
prudence
&
la
fu
D
ux qu'il foit , peut demeuais
prétendre du même coup
ié , c'eft ce que je ne puis
y fommes intéreffés.
mple de mille autres , non
es que lui , l'Auteur facrific
fon Iphyfe les vertus morafervance
feroit tort à fa pafudroye
toutes celles qui ne
ur , on ne fera que rire de fa
u moins qu'il laiffe en repos ,
d'humeur à l'honorer , l'unicivile
, l'honneur du genre huet
de fes defirs , l'amitié ; qu'il
pas les délices de ces amis for-
- les vertus font la reffemblahne
tiennent les uns aux autres
es caufes de générofité , de canprobiré.
e infultant , que de foutenir
r-propre domine fi univerfellehommes
, qu'il les rende inhabitr'aimer.
Je conviens que cette
depuis long- tems entée dans le
main. Mais de même que la colére
is qu'une pure vivacité dans
, après les continuels combats que
ent la prudence & la force ; ne
Dij
affoibli au point de n'être pour rien dans
a fociété par les vertus fans nombre qui
qui font contraires ? De cette victoire fur
L'amour-propre , que d'avantages dans le
Commerce des hommes ! Ils deviennent
fincéres , francs , officieux , charitables :
ls accourent au devant de leur ami , prés
viennent fes befoins , facrifient volontiers
leurs fortunes pour le tirer des malheurs
qui lui ont pu furvenir. Eh ! pourquoi
encore un coup , vouloir mettre au nombre
des chimérès une vertu , dont la pratique
eft fi fouvent reconnue , & don't une
infinité d'exemples , fi on les citoit , ruineroient
ceux qui font dans cette Lettre ?
que
Damon & Arifte , deux Sçavans de different
goût , unis par un autre motif
leur fuppofe l'Ecrivain , fe brouillent pour
an Rondeau, qui n'eft pas affez parfait pour
l'efprit clairvoyant & fcrupuleux d'Arifte.
Damon défend fon Rondeau , fa vivacité
le compromet en invectives que ·
fon amour propre anime ; Arifte plus paifible
le laiffe parler , & attend que les
premiers mouvemens foient paffés pour.
faire connoître fon tort à fon ami , mais il
cft prévenu. Damon à peine eft- il tranquilifé
, il s'apperçoit de fa promptitude ,
il a honte de s'être laiffé dominer par une
•
Tres
penges , &
TTA
dekat,
decɔovien
tredelationtire
lenne , A
de payerles
cares, P.
pave ,cher
am..com
The fincere peut
convert
le
porrera
detet
pour
prendreaici que
co
D.M.
D
ouvellent leur alliance , &
nerelle n'a été que de l'eau
ournaife pour en rendre le
nt. Qu'il feroit heureux que
e , pour réparation au genavonat
que la difficulté de
mitié véritable , ne vient
pas
amour- propre , que du choix
nous faifons de nos amis , &
is , attachées à cet aimable carais
amis , ne font pas faites
er inutiles , mais pour éclater
es perfonnages , à qui un goût
x délicat, découvrent ceux qui
ur amitié !
ne délation bien longue , il eft
= de payer les délateurs ; mais
en payé , cher ami , fi l'exemple
mitié fincére peut convertir cet
& le porter à dépofer le nom
pour prendre ainfi que moi celui
mi ,
D. M. O.
Diij
A M.Remond de Sainte Albine.
part
E me crois obligé , Monfieur , de vous
faire d'une nouvelle conftruction
He Thermomérres & de Baromètres , plus
prompts & plus juftes qu'on en ait encore
vû. Des perfonnes de diftinction les ont
vûs & admirés : leur Auteur ne vouloit
point rendre publique cette découverte
que long tems après en avoir diftribués
mais ce n'eft qu'un tour d'ami que je lui
ais , en vous annonçant une machine fi
tile. Sa demeure eft chez M. Morabin ,
dans la maiſon de M. Deslyons , Notaire ,
ue Dauphine , au fecond étage fur le deriere
, où on le trouve depuis cinq heures
du foir jufqu'à huit.
J'ai l'honneur d'être , &c.
J. D. M. P.
ROIMENT
IS MUSES
.
en de lechen -f
cata fet qe les me
evens defer is regard ,
Belone sfocier lies Army *
bele Nymphe , ornement du 7
-fe,
jassaver notre vive tenirele
kasurpour nous lesfoé es termo “a
pestadens ' Artésparsesi
fatto
erkeer
Terug te
éclare par tes
Skaftesunes four les
enfans desD
D.
S
RCIMENT
MUSES.
la Marquife de P ***.
les Mufes qui parlent.
précieux brûle fur nos Autels ?
ux lauriers ! Que de chants imrtels
!
euf-Soeurs , & du fils de Latône !
Be porter jufques au pied du Trône
tranfports , leurs fçavantes leçons ,
nobles jeux de leurs chers nourrif
ns ;
éclat au feu qui les anime ,
pour eux un Héros magnanime
ens divers de fixer fes regards ,
Bellone affocier les Arts !
é, belle Nymphe , ornement du Per
meffe , 22-23
is payer notre vive tendreffe !
mour pour nous les fidéles témoins
les talens illuftrés par tes foins;
flatte ,tout fuit ton goût & ton exemple ;
de LOUIS eft devenu, leur Temple ,
Temple augufte , éclairé par tes yeux ,
iftres zélés font les enfans des Dieux .
Diiij
nd- ton
age aus Fl ..
moire ?
ンンン
aparla le
Jain ,q
Non . La reconnoiffance , empreinte dans nos coeurs, TRE
Te répond à jamais de toutes nos faveurs ;
I n'eft rien que de nous tu ne puifles prétendre.
Partager notre Empire avee toi , c'eſt l'étendre.
Que Los chaats déformais naiffent de tes appas ,
Que les feurs du Parnaffe éclofent fous tes pas ,
Que ton fort foit égal à nos Deſtins ſuprêmes !
Tinvoquer , ce fera nous invoquer nous- mêmes.
Les Quinaurs , les Lullis , les Sophocles François ,
Les Térences enfin , renaîtront à ta voix ,
Et l'on verra la Scéne , & riante & pompeuſe ,
Amufer & ravir une Cour glorieufe ;
Toi - même quelquefois orner par tes accens ,
Et leurs travaux fameux , & tes propres préfens.
Veille toujours , préfide à nos divins mystéres ,
Rends du facré Valon tous les coeurs tributaires ;
Uniffons à l'envi nos céleftes ardeurs .
Les Déelles du Pinde , & les Graces font Soeurs,
M. Tanevot.
& veguent cars te
as terre,ne le veta
at de ces mères :
Vine privées de var &
colant
vdiklears fols ,
Mar´ear, c
So
spenduesa des
d'areness pro
verypotter de
longues
Tim ,Stleur fearpe
conta
Burman
qu'elles pr
Thispourlors ,que dans it to
savcit
fufpendues a un
et
mêmeence
paysastma
hesfordes
chutiesde la
couver
fons,où ellesfe
multiphant
Asaurre
nourriturequedece
Eventtirerde
l'airStdes p
le
memedans
laquelle
D
** X*X*3*+3 +3 X**
ETTRE
Coriniere , de l'Académie des
es d'Angers , à M. Duhamel ,
ie des Sciences.
20
étonnant , Monfieur , coml'avez
remarqué dans votre
nt a parlé le fecond volume
de Juin , que des plantes ternt
& végétent dans de l'eau
sterre , ne le fera t'il pas plus
oir de ces mêmes plantes vére,
privées de l'un & de l'autre
eennss ? 2b and s
plufieurs fois , Monfieur , des
fufpendues à des planchers pener
, y pouffer de longues tiges
ns , & leur fleur pendant l'été ,
ertain qu'elles péfoient infini-
5 pour lors , que dans le tems
y avoit fufpendues à un fil.
ft même en ce pays - ci de mettre
es fur des thuiles de la couverture
ons , où elles fe multiplient à l'ins
autre nourriture que de ce qu'el
ent tirer de l'air & des pluies , ou
uile même dans laquelle elles s'ento
Dv
Qui n'a pas vû , à la fin de tous les hyrs
, les oignons pouffer de longues tis
, foit dans les greniers où on les défe
, foit dans les cheminées même des
ens du commun qui les y attachent par
ngues torches?
Depuis dix ans , je vois conftanunent
ans mes potagers , qu'on arrache les poiaux
au mois de Mai , & qu'on les jette
differemment fur un tas de pierres qui
y trouvent par hazard,où ils pouffent leurs
autes tiges , forment de fuperbes têtes ,
donnent abondamment la graine dont
n les regenere tous les ans.
met ¥ daད་ སྤྲ ཕུར , ཕྱི
murfructice de Treme
On voit actuellement , dans la cour de
1. le Curé de Saint Pierre de Chemillé ,'
ne Bille énorme d'un vieux peuplier abatu
depuis deux ans , qui a produit deux
ois des branches vives & fraîches : il eft
rai qu'elle touche à la terre par fon defous
, mais elle eft pourtant fans racines .
S'il m'étoit permis de traiter ici , Moneur
, une matiere étrangere à votre Ménoire
, quoique phyfique , je dirois un
etit mot fur les fourmis , à l'occafion de
elui que M. Carré a fait inferer dans le
Mercure de Mai , fur l'induftrie , la fciene
& la politique de ces petits animaux .
Ce curieux Scrutateur de la nature a
eviné jufte , quand il a dit que les four-
Nu pourtant, conven
s :mais c'eft egy m
Vouse de petars being de
Sal
emporteront por
,
qu'on
crust
te
pourlear
TauEles
n'emwegeforen
The
lower
prefs
for
:
ac les
prend
me
Un
gran de
fecale
pour
Me
politique
neva
pass
te
pierre
longrene & !
Strient
autant
pourle
:::
que ces
grainsqui ont fair du
Adeles&
nos
peresfor e
Shencele
démontre.
Apus
virgt
ans,
Jexamined
Dv
ngeoient même pas l'hyver.
Feigle & d'avoine , entre aurencontrent
fur le chemin ;
ucoup plus que des grains
oment , des pois , & autres
difficiles à charrier , & moins
conftruction de leurs galeries
ids & leur figure courte &
it pourtant convenir qu'on y
quelquefois beaucoup de
érifes : mais c'eft toujours à déques
corps plus allongés.
upe de petits brins de chaume ,
, de menues tiges d'herbe ; les
= emporteront par préference à
ains , qu'on croit fi bonnement
maffent pour leur nourriture &
Elles n'emmagafinent rien : elles
ant l'hyver prefque fans action ,
it ne les prend jamais , pas mêint
de ronger légèrement les deux
grain de feigle pour en détruire le
ur politique ne va pas jufques- là ,
petite pierre longuette & legere
vient autant pour leurs conftruce
ces grains qui ont fait dire de fi
hofes à nos peres fur l'économie ;
ence le démontre. >
is vingt ans , j'examine des four-
D vj
trantes ,
llieres à fond , & l'action des fourmis
& je vois toujours la même
hofe ; & je certifie qu'on peut fans crainde
leur faire tort , aller puifer des foures
de comparaifons ailleurs que chez el
es , malgré tout ce qu'en ont dit l'élegant
Horace ( bien d'autres avant lui ) & de
os jours les la Fontaines & les Boileaux .
Les hommes le répétent & fe copient toutours
, & l'on eft fi perfuadé que le
prenier
qui a dit une chofe , a eu de bonnes
aifons , qu'on n'examine plus.
Les fourmis entaffent dans tous les fens
outes fortes de petites paillettes & de
orps allongés , afin que la pluye pénétre
noins chez elles , & que leurs galeries fe
orment plus aifément. Un grain d'avoine ,
urtout , eft , comme je l'ai déja dit , une
poutre fort commode & facile à remuer :
1 faut des efpaces larges & foutenus pour
contenir les oeufs , & faciliter tous les
mouvemens des fourmis .
J'ai vu des fourmillieres excéder la fur-
Face de la terre de plus d'un pied & demi ;
es fouterrains en pouvoient avoir autant ,
quand elles étoient fituées en des lieux
ecs & élevés , & les environs jufqu'à cinq
Bx fix.
On me demandera comment tous ces
rains , differemment arrangés dans la
force de préfee &
un ces grand
Cetelement ,cos id
W
avent:cela le recog~*
barcbtmun cv ན་ པ
serbe ,&
teatr.A
Sextas ,non-feulement
Ritsovertfürleur
paffage ,tam?"
entresoù elles
grimpantcom
prouventlemême fort , is
a
esdeterre,
connés dela
aversde
doigt ,font es
misplus
amoureate
tude
froment ,& ces
proces
bientot
dares &
deffe
ter
yensquej'ai dit;
elles
fr
piecesde
charpente , & .
point , fi les fourmis n'ont pas
n détruire les principes ; & je
e chofe fort fimple & d'expéque
les fourmis ne les arranmi
d'autres matieres extraorféches
, où ils ne fçauroient
midité néceffaire pour leur dét
: d'ailleurs ces petits anirce
de paffer & repaffer contifur
ces grains , les brûlent &
ment tellement , qu'il n'eft pas
qu'il leur refte la moindre féve ,
e humeur.aph .
urmis brûlent toutes les voies
e frayent : cela fe reconnoît fur le
où leur chemin devient bientôt
fansherbe , & tout brûlé ; & dans
ins , non- feulement les légumes
ouvent fur leur paffage , mais mê
arbres où elles grimpent continuel-
, éprouvent le même fort , languifmeurent.
vers de terre , coupés de la longueur
ravers de doigt , font entraînés par
armis plus amoureufement qu'un bon
de froment , & ces pièces- là devien-,
bientôt dures & defféchées par les
ns que j'ai dit ; elles font d'excelleniéces
de charpente , & l'on fe garde
›
en de les conlommer , quoique
nde pas qu'on ne les fucce un peu ; mais
ft toujours pour la même fin.
J'ai vu auffi des fourmillieres , ou plutôt
saffemblées très - confidérables de petifourmis
, fe former fubitement dans
re d'une cheminée , y prendre des aîles
moins de deux heures , & s'envoles. La
me chofe eft arrivée , trois ans de fuite,
ns la même cheminée ; fans doute qu'il
it resté bonne provifion d'oeufs que la
aleur y entretenoit & faifoit éclore à
opos.
> Je voudrois demander à M. Carré , fi ,
-fé comme il l'eft dans les affaires de ces
publiques , il fçait ce que fignifie cette.
émonie que nous voyons tous les jours
pratiquer ici dans les allées de mes jars
. Une fourmi en embraffe une autre
ife replie entre fes ferres & fes jambes
devant , fans que cela empêche la porfe
de marcher librement , & de vacquer
es affaires . Se rendent- elles ce fervice - là
tuellement ? Lorfqu'on les prend dans
état , celle qui étoit portée par l'autre ,
dont le dos recourbé fembloit toucher
zerre , fe déprend , & en les remettant
, chacune enfile le chemin qui lui
vient . On ne remarque pas que l'une
= plus petite que l'autre , & que се Loir
makalen , de maig 201
1 :|: ཀུ 1:|:|:|: ཀུན 1 :1:| : :
& a
&
chine , & crace , 19
1749.
1
Str.
VERS
Dond àM.de Valcare a
wortde Maname **.
pleares encor i ambie Genowe
Patrastoniours cet am m :MCW OUT ,
Aluesague,helas!dont un riepa lé:
ditam
émouvoir le
courage tranz...
qu'au bour unfage
verturas !
macherApotion , jove épancies me
mes,
fenoù lesArts
épanchest ears
L'amniéfeule
excutates
regrets,
Haturn'apointencoreu
parasts a
Emoi ,c'unfort plas
rigouscul
V&time
infortunée ,
de tousles
coups,dans '
ant
Jelespleure àla fois tous ce
Pour
Monfieur , de vous avoir
la longueur de mes réfletres
n'ont pas fait cet effet-
& j'ai l'honneur d'être avec
eufe eftime , Monfieur , vo-
Soriniere,
re , 1749-
vacacacac
VERS
arnaud , à M. de Voltaire , fur la
mort de Madame
i pleures encor l'aimable Genonville ;
ras toujours cet ami malheureux ,
margue , hélas ! dont un trépas affreux
pint émouvoir le courage tranquille ,
jufqu'au bout un fage vertueux !
-n cher Apollon , j'ofe épancher mes larmes
,
fein où les Arts épanchent leurs fecrets.
L'amitié feule excita tes regrets ,
r n'a point encor eu part à tes allarmes ;
moi , d'un fort plus rigoureux
Victime infortunée ,
de tous les coups , dans la même journée
Je les pleure à la fois tous deux.
perds une maîtteffe , une amie , une mere ;
s talens , des vertus , l'affemblage parfait,
Une femme qui m'inftruifoit ;
Un Sage qui fçavoit me plaise ;
efprit vigoureux , toujours maître de foi ,
i pénétroit le mien de fa vive lumiere ,
Un coeur... j'ai tout perdu , Voltaire ,
cecur le plus fenfible, & qui n'aimoit que moi.
ere ombre que j'adore , & qui vis dans mon
ame ;
i fçauras y regner jufqu'aux derniers momens ,
dois à ton amour ces nobles fentimens ,
s fublimes tranfports , certe feconde flamme ,
mere des vertus , & l'efprit des talens.
Combien de fois fur tes divins ouvrages
t'elle , ô mon cher maître , attaché fes beaux
yeux ?
el charme elle goûtoit en ces momens heureux
,
A leur prodiguer ſes ſuffrages !
Qu'avec tranfport elle s'en pénétroit !
Avec Mérope elle étoit mere ,
Avec Zaïre elle pleuroit ,
Et raifonnoit avec Voltaire.
e n'eſt plus ; c'en eft fait , & les Dieux
e me laiffent qu'un coeur tout plein de cette
image.
- ceffe d'exiger que ma Mufe s'engage
1 : བསྲུ ཎ1 || ཁྱིམ འཐུ༌ རྔུབ ཁུང °
a dans la te mbes ,
(yat s'atenen u dan anlaşır.
MENT de la res M.
Thare, àM. Dernant .
me con fois davantage
berend,depuis que a
1
overs. Vous avez "
trala plas
tendre
eloquente.
haimois ,jaureus
rencon
lavous fais unete le
jen'aime pas ce mes
as,vousferez
bienbuch
Nouvelle
mettreffe , & com
primé vos
regrets ,Vol.
paveaux
plaifirs. V. &c.
Larille , ce 21
Juillet
17:19
dans ma douleur profonde ,
er toute la douceur
fr dont tu nous peins les charmes
hélas ! qui fuive la douleur.
m'enyvrer de mes larmes ,
plir fans ceffe mon coeur.
noi ; le véritable Sage
ui , dans un tel malheur ,
ait s'attendrir davantage.
HKHK *****
MENT de la réponse de M. de
Toltaire , à M. Darnaud.
s aime cent fois davantage , mon
Darnaud , depuis que j'ai lû votre
vos vers. Vous avez un coeur tel
e cherchois , & vous le faites parla
plus tendre éloquence . Du
e j'aimois , j'aurois penfé comme
j'avois fais une telle perte , mais
nt je n'aime plus que mes amis.
ous , vous ferez bientôt confolé par
ouvelle maîtreffe , & après avoir fi
primé vos regrers , vous chanterez
uveaux plaifirs. V. & c.
eville , ce 21 Juillet 1749.
J
SUITE
Des Recherches fur les Evêques de
Genéve .
E continue, Monfieur , à vous envoyer
quelques Remarques fur nos anciens
Evêques de Genéve . Peut- être y en aura-
' il quelqu'une dont les R R. P P. Bénédic
ins pourront faire ufage , quand ils en fe-
Cont à l'Archevêché de Vienne & de fes
Suffragans , dans leur nouvelle Edition de
a Gaule Chrétienne. Et fuppofé qu'il ne
y trouvât rien de nouveau pour eux ,
ils
verront au moins notre zéle à répondre
à l'invitation qu'ils ont faite dans leur
Préface à leur fournir des Mémoires
pour la perfection de leur Ouvrage. Ne
m'adreffant pas directement à eux , mais
me fervant de la voye de votre Journal
e ne m'en tiendrai pas uniquement à reever
quelques erreurs de la précédente
Edition du Gallia Chriftiana. Elles roulent
principalement fur le tems où ont vêcu ces
Prélats. Pour corriger un peu la féchereffe
de ces fortes de difcuffions , je joindrai
dans la fuite des particularités de leur vie ,
ce qui fera plus du goût de la plupart des
incigge
dans ma Let
The Evices orGenet k
adeon
Case
be 17:6 le ,Superare in Se
tam M. Abne se Ve
cherches for ce S
Imre qu'il ectiva a Genove
Vre , Mener, de
256 vefærde l'Editorm B
aprem Le: Hier
S. Eacher de Lemos LERY
CA pa , Cocor Sale
bidvajom de avine "ur se norm
pas , Eneque de Verse ,mos
for Low Salonius fm I´
Anteurs ont dit omfat
caChorosque c'est de la sem s
terie a 25 d.
St. C
cator fi a Trad.
M´E
Gree of only
autem or fo
oranpour Sa.et ,
en tr
ide S.
Eucher de
L. I
Literaire des
Ecrivains &
engagé dans ma Lettre prénner
quelque éclairciffement
que l'on prétend avoir été un
iers Evêques de Genève , &
dans la plupart de nos Cata-
' en tiendrai aujourd'hui à cet
er 1736 le, Supérieur du Sé-
Lyon , M. l'Abbé de Vaugimois,
es recherches fur ce Salonius.
Lettre qu'il écrivit à Genéve
prie , Monfieur , de m'informer.
qui regarde l'Edition du Bréviaire
qui fe fait àpréfent . Les Hiftoriens
e S. Eucher de Lyon cut deux fils
Epifcopat, fçavoir Salonius & Ve
In'y a point de doute fur ce dernier ;
Veran , Evêque de Vence , mais on
fi für d'où Salonius fut Evêque.
s Auteurs ont dit qu'il fut Evêque
On croit que c'eft de lui dont le Marparle
au 28 de Septembre. On vouonc
fçavoir fi la Tradition de l'Eglife
éve eft qu'il y ait en un Salonius , s'il
onuu pour Saint , & en troisième lien
ils de S. Eucher de Lyon. Dans l'Hif-
Litteraire des Ecrivains de France ,
que S. Salónius a été Evèque de G név: &
Els de S. Eucher. Je vous prie de me don
per quelque éclairciffement là- leffus.
Voici la réponse que fit à cette Lettre
an de nos -Bibliothecaires.
» Il est bien certain que l'Eglife de Ge-.
néve a eu pour Evêque un Salonius , qui .
foufcrivit en 567 au deuxième Concile de
Lyon , Salonius in Chrifti nomine Epifcopus:
» Ecclefia Genavenfis ,& de même en 573 au
Concile IV . de Paris ; mais ce n'eſt pas
» le Salonius dont il s'agit. Le fils d'Eucher
foufcrivit avecf on pere, au Concile d'Orange
de 441 , Salonius Epifcopus fimplement
, & fans nom de fiége , quoique.
→ vrai - femblablement il fût auffi Evêque.
de Genéve. Adon en parle au 28 Sep-.
tembre. Genva Civitate depofuio Salonii
» Epifcopi ; & Ufuard au même jour ,
Civitate Sancti Saloni Epifcopi & Cɔn-.
fefforis. Ils entendent le fils d'Eucher
célebre par
fa doctrine & par fa fainte-
» te L'autre Salonius feroit abfolument inconnu
fans fes foufcriptions. Génes ,
» dans l'Italia Sacra d'Ughelli, compte faint
Salonius parmi fes Evêques , avec auffi
*
* Hift . Litteraire des Gaules , T. II . p . 433 .
malisGer 45 , 9 : T
,ont un pro è game
zbilane , afr que fa a se
Steers is as
the Samen Of Vatr
Wern 1. patora a r
16
44
neratie nom de Sai
sion nous lerenéra &Saint
its ancien
qu'on , & p
P.
Henfcherias ,
dep
Villedela Gaule ,a 18
Galia Crt 14
Grota arts
- Stones
Epifcops of ferit, &
Diacre deLn, & .
femiores les plus avec Ci
on
Vaziebert ,fua car
das
difficile de
fatisfare &
ede la
question.
Las c
se
paroiffent dans
aca
quifoit
particulier à
cere
traces de
leur
nom
dang
onaux
environs.
Ils nep:
dans
l'ancien
Catalogue a
, alia
Sacra,T. IV.P
que les Génois , ou l'Auteur
Frée , ont un peu déguifé le
Evêque , afin que nous nous
moins qu'ils nous l'avoient
aroît à la tête du Catalogue ,
de Salomon. On l'appelle en-
& enfin il paroît à la marge
ritable nom de Salonius, * Il
qu'on nous le rendra à Saint
es Prés.
plus ancien qu'Adon , & pu- ,
e P. Henfchenius , décide pour
Ville de la Gaule , au 28 Sep-
In Gallia Civitate Genva depoalonii
Epifcopi & Confefforis, Ce
toit Diacre de Lyon , & muni des
loges les plus anciens & les plus
felon Vandelbert , fon contemplus
difficile de fatisfaire à l'autie
de la queftion . Les deux Sane
paroiffent dans aucun Monuqui
foit particulier à cette Ville ;
= traces de leur nom dans fon enou
aux environs . Ils ne paroiffent
dans l'ancien Catalogue que Bonnielli
, Italia Sacra, T. IV. p. 837. Edit.
fe.
» d'un Manufcrit de la Bible , mais dans
» lequel on ne voit pas non plus S. Ifaac ,
Evêque de Gènéve , qu'Eucher cite dans
fa Lettre à Salvius. Il eft arrivé à cette
Eglife comme à la plupart des autres ,
perdre infenfiblement la mémoire de
quelques-uns de fes premiers Evêques ,
-"
و ر
و ر
»
de
·
» auffi n'eft- il fait aucune mention de faint
Salonius dans le Calendrier du Miffėl
» de Genève , que l'on a manufcrit dans la
Bibliothéque publique , & qui fut imprimé
en 1491 , non-plus que dans la
» partie de Sanctis . S'il étoit permis de
toucher à un fujet fi délicat , on diroit
que la concurrence de l'Octave de faint
» Maurice & de fes Compagnons , mife
» dans ce Calendrier au 28 Septembre ,
auroit fait éclipfer Salonius , & que la
Légion Thébéenne auroit trop rempli
» les efprits pour y laiffer quelque place
>> au fouvenir d'un Saint moins célebre ,
quoique fils de celui-là même qui l'avoit
préfervée de l'oubli ,
33
"
و د
33
J'ajoûterai à ces remarques de notre Bibliothécaire
, que l'on pourroit peut être
donner la raison de ce que Salonius ne paroît
point dans l'ancien Catalogue de la
Bible manufcrite de Genéve , ou plutôt
dans la copie que Bonnivard nous en a
·
&
madevner. Aptos est avra,
ཅན ག གཏུལ ཀྱིས ཀུ
Imas contilne refer gut
Silvien etost on the kit
Apple leta préletre coroner i
copiſte que tirona... ( 2
Savien étoit un Fette et Mate
hit
t avoit infrente & form S& 17
,les deux Es
de A
ån de las qu or pest age
tur
L
pourle
Difciple.Ce c..
fore,c'eft
qu'curte la re
om ,
Salvianusa proc
devroit
occuper
Storu.
retrovecansie
Caar -t
LesFF.de
Sainte
Marie ons
da
copifie
Bonnivard,&~ .
Calvianuspour
notre
troen
Alme
fembleque les
nouvea
e
doiventpas
heliter a
reti
Salomins
Editeursdu
Rituel
d'Aze
s , très- difficiles à lire , &
elques endroits il avoit été
tà deviner. Après cet aveu ,
s en droit de conclure qu'il
fois s'être mépris . Le troifiéle
fa Lifte eft un Salvianus. Il
-femblablement Salonius dans
mais dont il ne reftoit que quel-
Salvien étoit un nom fort
qui fe fera préfenté le premier à
n copilte qui tâtonnoit . On
Salvien étoit un Prêtre de Maravoit
inftruit & formé Salonius
, les deux fils d'Eucher. Auffi
dit de lui qu'on peut l'appeller
des Evêques . Bonnivard aura pris
pour le Difciple.. Ce qui fortifie
jecture , c'eft qu'outre la reffemenom
, Salvianus a précisément la
ne devroit occuper Salonius. Le
nc retrouvé dans le Catalogue pri-
Les FF. de Sainte Marthe ont fuivi
du copiſte Bonnivard , & nous ont
Salvianus pour notre troifiéme Evêmefemble
que les nouveaux Edi
e doivent pas hésiter à rendre cette
Salonins.
Editeurs du Rituel d'Anecy,malgré
multiplier nos Evêques , n'ont point
connu celui- ci , & il leur a entierement
échappé. Ils ont fait feulement mention
du Salonius qui foufcrivit au fecond Concile
de Lyon , qu'ils comptent pour le
vingt-deuxième ; ils le qualifient de Saint,
on ne fçait pas pourquoi ; ce n'eft qu'au
premier Salonius que ce titre a été affecté.
Je m'arrête ici , Monfieur , pour ne pas
abufer de la complaifance que vous avez à
me donner une place dans votre Journal .
Je pourrai continuer dans la fuire , ſi vous
voulez bien me le permettre. Je fuis , &c .
新洗洗洗洗洗洗洗洗洗:送送洗洗洗洗
A UN MAUVAIS POETE
CHaque jour tu reçois un compliment nouveau,
Dis -tu , fur ta noble élégance ,
La force , l'énergie & l'aimable cadence
De ces vers qu'enfanta ton ftolide cerveau.
Pour conferver la jouiflance
De la douce vapeur , Damon , qui t'étourdit ,
Contente - toi de ce que l'on t'en dit ,
Sans chercher ce que l'on en penſe.
Jouin de Sanfenil.
AD
CUM ADEUNTE!
her at me tetamen uiqu
TRE
INTERESSANT
Hare& la
Geographie ,
corile
Kinnon de
Perrin ,
4M F
de
Sainte
Alt.me.
Offeur,une
perfonne
quica
mate de la
Chevait
la
Ordres
de
Chevaliers , m
mercevoir
dans
une
Gazette d
hecle
pale ,
qu'un
de
ces
chappé a
ma
connoi.lance:
ataute,j'ai
cherche
desp
garançoir
cette
Gazette ,&
CUM ABEUNTEM.
is , Barbæe , mihi me carior ipfo ,
hînc alios quæris , amice , Lares ?
tum , fi te fine vivere dura
ent , animo te tamen ufque fequar .
gam vultumque habitumque tueri ,
I colloquio , confiliifque frui.
on , Barbae , tui meminiffe juvabit .
que ,fic noftri te meminifle juvet.
RE INTERESSANTE
ftoire & la Géographie , écrite par
meton de Perrin , à M. Remond
de Sainte Albine.
Onfieur , une perfonne qui fçait que
ai traité de la Chevalerie & de
s Ordres de Chevaliers , m'ayant
ercevoir dans une Gazette de Franfiécle
paffé , qu'un de ces Ordres
chappé à ma connoiffance : pour
na faute ,j'ai cherché des preuves de
avançoit cette Gazette , & je n'ai pû
E
ré .
Mars 1671 , contient dans un article ce
qui fuit.
De Drefde le premier Mars 1671 .
"Le Prince Charles , neveu de l'Electeur
de Saxe , qui eft Catholique , a inf-
» titué un Ordre, appellé de fefus-Chrift &
de la Paffion , en la Ville de l'Elbe , où il
» fait fa réfidence ; les Chevaliers qui en
font , doivent porter fur leurs manteaux
» une grande Croix de fatin blanc en bro-
» derie d'argent , au milieu de laquelle fera
l'Image de Notre Sauveur , & au col un
» Ruban bleu tabifé , ayant au bout une
grande Médaille d'or , où la même Image
fera gravée. Comme auffi vénérer parchaquay
cât porte, n'ait ses (13-
,comme je le calipe
228 preaves, je lah
Ordre de J -
Coac
és a Prince Chates , seves de
arte Sare ,qua ef Lathe gut,
an
Moren que
Sant en 1571 ,
czart
Jean -
Georges 11
» ticulierement les Vendredis & Samedis
Saints & affifter aux Services qui ſe font
ces jours. Le 7 du mois paffé , qui avoit
été choifi pour cette inftitution , l'Archevêque
de Lérambert célebra pontificalement
la Meffe en l'Eglife des Réco-
» lets de ladite Ville de l'Elbe , avec la
Mufique de Son Alteffe , & l'harmonie
de tymballes & trompettes, après quoi ce
Prince mit le Collier de l'Ordre à ce Prélat
, & puis auPrince Adolphe , au Prince
» Frédéric , fon frere , à celui de Nurem
berg , & à plufieurs autres perfonnes de
la plus baute qualité .
LA
a
point
trouve se ne
....
Carles.De plus 1. The6me
Electorale del
Va
arétoit
point
Catio
que
Rus
Tette
année
1671 , je ne
igas
acanedes
Branches de ce
on
étoit
encore
rentrer d
Ame:fijeneme
trompepal .
an
Prince
étant
cadet , a.
fald'une
Communion C
de les
freres & de
faa oc
La
cérémonie
de
l'i
Ordrede
Jesus-
Chrift a
éte
fare
sane
Eglife
d'une
Vile
apx.
lea ete
faire
par1
Archae&
elle
Vile
nommée
Ler
amber
Tidique , ne laiffe pas lieu de
e qui y eft porté , n'ait été exédant
, comme je le dis , vouir
aux preuves , je n'ai rien.
me fatisfaffe. Il eft dit :
l'Ordre de Jefus- Chrift a été
r le Prince Charles , neveu de
de Saxe , qui eft Catholique ;
é dans Moréri quel étoit l'Elecgnant
en 1671 , ce devoit être
Jean - Georges II . du nom ,
e lui ai point trouvé de neveu du
Charles. De plus il me semble que
he Electorale de l'illuftre Maifon
n'étoit point Catholique Romaiette
année 1671 , je ne fçais pas
aucune des Branches de cette illaifon
étoit encore rentrée dans la
cité : fije ne me trompe pas , coman
Prince étant cadet , auroit-il
l d'une Communion différente de
de fes freres & de fon oncle l'E-
?
La cérémonie de l'inftitution de
re de Jefus-Chrift a été faite , dit- on ,
une Eglife d'une Vil e appellée l'Elbe,
le a été faite par l'Archevêque d'une
Ville nommée Lerambert. J'ai cher-
E ij
395265
es deux Villes , je ne les ai point trouvées :
orneille , Baudrand & la Martiniere
'ont été inutiles: Je n'ai trouvé dans Bauand
au pardeffus de la riviere de l'Elbe
i paffe en Saxe , que Eisfelb ou Lisflén
, Ville du même pays , qui eft la Patrię
e Luther , & dont le nom approche un
eu de celui de l'Elbe ; mais ce n'eft pas - là
qu'il faut. Je n'ai pas été plus heureux
ns la recherche de la Ville de Léramert
; la Martiniere parle d'Hermanftein ,
trement Erenbreiftein , en Latin Eremrti-
Saxi , qui eft un Château d'Allemane
fur la rive Orientale du Rhin , vis- às
de Coblens , & qui appartient à l'Arevêque
de Tréves , étant dans l'Electot
de ce nom ; mais ce n'eft point cer
ecteur qui auroit pû être qualifié d'Arevêque
de Lérambert , comine étant Seieur
de l'Eremberti du Rhin ; cette derere
Ville eft trop éloignée de la Saxe , &
a le nom de Saxi , que parce qu'elle eft
run rocher . Baudran appelle Erenbur
mune Ville de la Weftphalie , dont le
m fe rend en Allemand par Statberg ; la
artiniere, qui de fon côté ne parle point
cette Statberg, parle de Stadenne, Ville
Duché de Brémenn , dans la baffe Saxe ,
t cela n'eft point encore ce qu'il faut.Ou
2. 119
tarse de Vilas quen or
teseMallor Souvera
el capitale cu Err A ..
Generaphes er pole”.
mecelaChevalente ao &
Elbe ,je ne trouve
spreuvesde fon
exerce
Lazete'dont il eft ici casa
dennement un O:att se
e vers l'an 1310 ,
Get
celiqui
s'appelle a
Ordre de
Ch.9 .&
de
l'Ordre de
Chen .
Setla
premiete
des
Cheval.
one.Le
DictionnaireH?
estion
d'Hollande ,
parle è
bitaNoble
Paffion,
cree
paran
afonde
Saxe,dela
Branche
Amais cet
Ordre
n'évant c
$1794,& fa
marque
étant
etropole ?
ulté ne tenoit que pour l'aupourroit
croire qu'il y a un
ement appellé l'Elbe , lequel ,
ins confidérable qu'une Ville ,
e nom de Ville, qu'en confidée
qu'il étoit alors la réfidence
de Maifon Souveraine ; mais
n'eft gueres fatisfaifant , parce
qui eft capitale d'un Etat , & où
hâteau & plufieurs Eglifes , mées
Géographes en parlent.
H de la Chevalerie inftituée dans
l'Elbe , je ne trouve point non
res preuves de fon exiftence que
azette dont il eft ici queftion. Il
ciennement un Ordre de Jefusftitué
vers l'an 1320 , par un Pa
t celui qui s'appelle aujourd'hui
ent l'Ordre de Chrift , & qui eft
de l'Ordre de Chrift en Portugal :
eft la premiere des Chevaleries de
ume. Le Dictionnaire Hiftorique ,
Lition d'Hollande , parle d'un Ora
Noble Paffion,créé par un Prince de
fon de Saxe , de la Branche de Wef
; mais cet Ordre n'étant que de l'an-
04, & fa marque étant un Ruban
E iij
tre que celui dont la création eft de 1671 ,
' aura pas eu de fuite , & qu'on s'en fera
enu à la première cérémonie dont parle
a Gazette. Que penfer fur tout cela ? Je
rois , Monfieur , qu'il y a du vrai dans
Particle en queftion , mais que l'article a
té mal rédigé , ce qui le rend une Enigme.
qu'il faudroit tâcher d'éclaircir. J'ai l'honheur
d'être , &c. .
SUITE
*
De la Lettre fur le Systême des quatre
couleurs primitives du Sr Gautier.
M
On objet dans cette Lettre eft d'inftruire
le Public fur mon Art , & de
prouver que le fyftême à trois couleurs de
e Blond eft impraticable & ne peut rendre
tous les objets de la Nature .
* Cette Lettre eft inferée dans le Mercure de
Juillet 1749 , dans laquelle il s'ett gliſſé une faute
l'impreffion , page 169 , lignes 17 & 18 , au lieu
He quatriéme & même cinquième couleurs primitives ,
1 faut lire , cinquiéme & même fixiéme couleurs
Primitives ,
oblerver1 ° . que les cras
hette font telles qu'elles foe :
&femblables
aux coM.TER) Cperre
ou en poudre. E..es c
plus brillantes
en y pa
vernis;alors eliesredem
carsbrovées àl'natie. Ce ch.. ~
trovient du luifant que l'huile c
couleurs ,meme apres étre at
siruntableau ,fort avec t
o les huiles delicatives. 236.
taonlesemploye or
canarement
tursdont je me lets , lonta
plasbelles couleurs de al
maisle panier poreux & D
Site
Impreffion ,
reçoit bien
& elles
reftent alors com
sexent dans leur
premiet
star
ecours du
vernis
on t
vivacite.
Je
conclus delà
que le
verr
mes
couleurs ce qui
leur
traits
rendre
telles
qu'ens!
4, onpeur
reprefenter
avec le
derstoutes
fortes de
tabita
ale jelesai
donnees f
que
chacun
pulife
avecun
E
obferver 1 °. que les couleurs
te font telles qu'elles fortent
& femblables aux couleurs féerre
ou en poudre . Elles deus
brillantes en y paffant une
vernis ; alors elles reffemblent
rs broyées à l'huile. Ce changeient
du luifant que l'huile donouleurs
, même après être appliun
tableau , foit avec les huiles
a les huiles defficatives, avec lefles
employe ordinairement.
eurs dont je me fers , font auffi viles
plus belles couleurs de la Peinis
le papier poreux & humide ,
impreffion , reçoit l'huile qui les
, & elles reftent alors comme elent
dans leur premier état ; mais
fecours du vernis on remplace
acité.
conclus de- là que le vernis donmes
couleurs ce qui leur manque
es rendre telles qu'elles font en efn
peut repréfenter avec les mêmes
irs toutes fortes de tableaux peints
ile : je les ai données fans vernis ,
que chacun puiffe avec un peu de fa-
E iiij
2º. Je me fers de trois clefs pour les dif
erens tons que je veux donner à mes talores
de cette Ecoat , come
el,des Caractes , de i
Analost aucune co. TLX COM
akvre , qu the ordinaremet
to rentes. Ces (çavans Peres
motor ces couleurs que par lk.
perion ,for test dans les
referve lesi
kisersdominans d
leaux , ceci paroîtra nouveau. ( Je ne crains ma do pis
pas que l'on indique quelque Mémoire
préfenté à l'Académie , qui en ait fait menion.
) Ces trois clefs font fondées fur mes
quatre couleurs primitives , & ne font que
des differentes modulations de ces mêmes
couleurs ; la premiere eft propre aux grands
effets du tableau , & n'eft compofée que de
couleurs folides , mais peu éclatantes ; la
feconde eft vive & très-éclatante ; la troifiéme
eft douce, agréable & tendre , & roue
effentiellement fur les verds, pour repréfenter
les plantes & les beaux paysages
Flamands .
Je pais faire l'application de ces trois
clefs aux trois goûts les plus connus & les
plus parfaits dans l'Art de peindre , par
exemple :
pre- La premiere clef que je nommerai
miere Palette , eft celle que j'ai donnée
dans ma Lettre ; les couleurs qui la compofent
, font
1º. Le noir pur , dit d'Allemagne .
2°. Le bleu terne , dit de Pruffe.
3°. Le jaune d'ocre claire.
4°.Le cinabre .
an exemple de cette Fas
alanchesde mon Evon au C
& dans cellesde met Sa
JalesRomain,& Corre
ka v
paroitre demu
Adeclefou
feconde
Paletes
ou le:
hasdonner les
conlears Ve
22,tesquatre couleursfont,
Manoirrendre,di:de vigt.
Alcatre-mer
premier,
que je
compofe moi ...
Le jaunedoréde macom
de
terramérica
.
Le rougede
carmin
cinabis
quatre
couleurs,
quoiq
Antes,ne
peuvent
rendre's
Nous
venonsdeciter dan: i
cilité fous la preffe , l'Anas
differens Sujets anciens de
Rome . Les Tableaux des plus
res de cette Ecole , comme
phael , des Caraches , de Paul
& c. n'ont aucune couleur dovive
, qui tue ordinairement
teintes. Ces fçavans Peintres
aloir ces couleurs que par leur
appofition , fur tout dans les
x ont réfervé les fraicheurs pour
x les fujets dominans du tableau .
é un exemple de cette Palette
lanches de mon Efpion au Conerre
, & dans celles de mes Salva-
, Jules Romain , & Correge ,
blic a vû paroître de moi.
onde clef ou feconde Palette peut
us donner les couleurs vives du
ces quatre couleurs font ,
e noir tendre , dit de vigne.
"outre-mer premier , ou le bleu vif
ant , que je compofe moi - même.
Le jaune doré de ma compofition ,
t de terramérita.
Le rouge de carmin cinabré.
quatre couleurs , quoique pures &
ntes , ne peuvent rendre les tableaux
ous venons de citer dans la premiere
E v
réfenter les Sujets de l'Ecole Françoife , à
onner des draperies de foye & les étoffes
e velours , comme l'on peut voir dans les
meux portraits des grands Maîtres de
os jours,& les autres beaux morceaux que
Académie de Peinture nous expofe fouent
aux yeux ; elles fervent auffi à repréenter
des oifeaux , des fruits & des fleurs.
e n'ai mis en uſage cette Palette que dans
a Suzanne de ma feconde édition , dans
uelques fleurs & coquilles que j'ai fait
aroître. Je me propofe d'en donner des
xemples plus complets dans l'Art de pein-
Ire en gravûre, après mon Cours d'Anatonie
, d'après quelque tableau de quelques
élebres Académiciens.
La troifiéme clef eft propre aux verds
clatans & de toute nature , qui tiennent
lu verd de veffie , du verd de gris & du
erd d'iris , &c . Je n'ai fait que des
Expériences particulieres de cette clef, auxquelles
j'ai réuffi , mais que je ne puis citer
par un exemple connu , ce que je me
ropofe de faire dans quelque tems ; c'eft
e feul genre avec lequel on puiffe donner
es plantes & les payfages Flamands dans
e goût de Gafpe & autres . La gravûre &
mpreffion de ce troifiéme genre font auffi
ppofées à celui que j'ai mis au jour , que
lers de carte tro
tede afecureshi
tiguse varete ces we
voir dans un paypages
mesM. de laJove.Les
tives de cette def
toired'ivoire outo
mas
ferbleue
parfaitede
eferente de celle de m
2.Aoresanci V'ajoute la co
zavetcompofede b.ru 3: 22
dePalette.
Cet aané citron foncé, &
Paledesjaunes
precedens.
Culeur de
carmin
pur.
Conis
Faletres
peuvent
rendre
en général que la
Nature
yesfont
compofees de: ~
primitives ,
comme
cav .
demontrer,
&
elles ne
difere
tonsplusou
moins vifs de c
Carre
couleurs;les
reinter
tes
couleursfont
proportion:
meresdont
elles
fontc
que l'on
nomme
comie
compofeesde
diverfes fac
avecdes
couleurs
meres
couleurs de cette troifiéme Paditionnées
d'une couleur mixte
au jaune de la feconde Palette, à
grande varieté des verds , com-
Fait voir dans un paysage , que
Paprès M. de la Jouë. Les quatre
rimitives de cette clef font ,
eur noire d'yvoire ou rougeâtre.
Leur bleue parfaite de ma comdifferente
de celle de ma fecon-
. Après quoi j'ajoute la couleur
werd compofé de bleu & de jaune
onde Palette.
uleur jauné citron foncé , diffecelle
des jaunes précédens.
ouleur de carmin pur.
rois Palettes peuvent rendre tous
Es en général que la Nature nous
; elles font compofées des quatre
s primitives , comme on vient de
ontrer , & elles ne different que
tons plus ou moins vifs de chacune
quatre couleurs ; les teintes mixtes
couleurs font proportionnées aux
ars meres dont elles font compofées,
Les que l'on nomme couleurs fales ,
compofées de diverfes façons , & quoivec
des couleurs meres differentes ,
E vj
ce qu'elles font les fondemens de la Peinture
en tout genre.
Ces découvertes fur la nature des couleurs
des differens genres de Peinture, que
le Blond ignoroit , prouvent affez clairement
que cet Artifte ne mérite pas le nom
d'inventeur, que fes éleves veulent lui donner
mal-à- propos : car non-feulement il
ne connoiffoit pas le noir comme couleur
primitive , mais il ne diftinguoit pas même
les differentes clefs dont j'ai fait voir
la néceffité dans la pratique de mon Art.
Les tableaux qu'il a faits à Londres fur les
trois couleurs , auxquelles il a ajoûté quelquefois
des teintes empruntées fur des cuivres
additionels , avoient le défaut de fe
reffembler tous dans leurs teintes , quoique
d'après differens Maîtres , * ce qui eft
prouvé évidemment par ce qu'on a dit en
parlant de la pratique de le Blond , qu'on
peut profiter des places vaides dans chaque
planche , pour donner , fi l'on veut , de certai
nes touches qui augmenteront la force & avec
d'autant plus de facilité , que la même planche
pourra imprimer fous un feul coup de preffe
trois ou quaire couleurs à lafois , mettant du
Les impreffions tenoient tout - à fait de l'Ef
tampe ordinaire , elles étoient pleines de traits
de burin,
* t.
༢certs, ! ,,
*** general , ce verum
Tires mauvais ch
25 perionnes qui
Peinrate ,aventau-p
Jedele Blond.
Pratique des quatre couleurs,
Armareplanchemepare c
te etgravcepour tous les t
deurdans le
tabisaave
our produire toutes les re
unepeuventêtrefaves :
Nitecodeuravecle banx
Conecruteurfur la
planche
,avecle
fecuers des z
s& par elle-mime ,
Aleteintes
Caivantes
.
Acair,&Elegris.Voy
is des parties affez éloignées les
es , pour qu'on puiffe les étendre
fur la planche , fans les confonpofition
eft contre les régles de
, car s'il arrive que dans un tait
des couleurs vives & brillanertainement
le refte du tableau
order avec la vivacité de ces coune
peut donc appliquer féparécoin
d'une planche un ton diffeon
général ; ce feroit pour lors
ce rapportée qui ne pourroit pro-
' un très- mauvais effet ; je m'étondes
perfonnes qui fe piquent de
ans la Peinture , ayent adopté cette
dée de le Blond.
Pratique des quatre couleurs.
premiere planche ne porte que le
elle eft gravée pour tous les tons de
couleur dans le tableau ; elle fert enpour
produire toutes les teintes griqui
ne peuvent être faites que par cet-
Eule couleur avec le blanc du papier.
ette couleur fur la planche peut nous
dre, avec le fecours des trois autres
leurs & par elle- même , les couleurs
les teintes fuivantes .
A, le noir, A E , le gris . Voyez ma Palette.
pofée de noir & de jaune .
ACD , l'ocre brûlée , compofée de noir,
He jaune & de rouge.
ABCD , la terre d'ombre, compofée des
quatre couleurs.
ABC , La terre verte de Verone , comofée
de noir , de bleu & de jaune.
AB , l'indigo , compofé de noir & de
oleu , &c.
Que l'on me prouve que le Blond renloit
ces teintes fans le fecours du noir ; je
lirai alors qu'il pouvoit fe paffer de ma
quatriéme couleur ; mais le Blond n'ayant
amais gravé aucun fujet où il ait employé
a planche noire , il ne peut avoir fait auun
tableau parfait fous la preffe , & il n'a
emedié à ce défaut qu'en migniaturant fes
Estampes , c'est- à- dire , en les finiffant au
inceau . Il eft aifé de prouver ces vérités ,
on-feulement en indiquant , comme j'ai
ait dans ma précédente Lettre , les ouvra
es qu'il a donnés enFrance &la façon dont
s étoient gravés , mais encore par les exraits
des piéces rapportées à la fin de ce
ifcours. Je reviens à la pratique de mes
uatre couleurs.
Je paffe d'abord fous la preffe cette preiere
planche , qui fait fur le papier une
pece de lavé à l'encre de la Chine ; en-
AIR DESJEQDE, OG ITONE RI
, le gras, ie gras ties. &t is
ab æregrande quartuz, d'un re3
teleesde ces courera. Je p.
anime cut ma
ehraveclesteuntes ycasten the
2nd clair,levere tre ked
verd herbe,le verde,
encore , avec le caus
tits noires primitives , les te
zasjaunes faics , &c. Aptis p
xerouge , laquelle procu
ver les reintes des tro3 25 .
as oranges ,les gris ce
atsterole ,lesbrunsrouges,le
es ,les terres de C
es
ne
d'autres
teintes que es
'ont
jamais
produit. De
thepour aller à la
perfi
hapuscourtque l'on doit emparver
eon a voulu le dare;
mais
recette
couleur par ene
ness
le,& par
corfeques:
at des
tableauxfanslefec.
leur ,n'ontpaseu
conre..
edes
couleurs,& ne for.
atsd'unArt qui n'eft
for.
Coiffancedes
couleurs
P
précédente , fait un camayeu
dans lequel on trouve le noir,
lanc , le gris , le gris bleu & le
une grande quantité d'autres
pofées de ces couleurs. Je paffe
s la même feuille ma planche
Fait avec les teintes précédentes,
verd clair, le verd brun , le verd
e verd d'herbe , le verd d'olive,
fait encore avec le fecours
es noires primitives , les terres
es jaunes fales , &c. Après je paffe
The rouge , laquelle produit le rouvec
les teintes des trois autres , les
s , les orangés , les gris de lin , les
s de rofe , les bruns rouges , les termbres
, les terres de Cologne , &
inité d'autres teintes que les trois
rs n'ont jamais produit . Donc ce
pas pour aller à la perfection par un
plus court que l'on doit employer le noir,
e on a voulu le dire ; mais on emcette
couleur par une néceffité innfable
, & par conféquent ceux qui
fait des tableaux fans le fecours de cetuleur
, n'ont pas eu connoiffance de la
re des couleurs , & ne font pas invens
d'un Art qui n'eft fondé que fur la
noiffance des couleurs primitives pour
produifent fous la preffe, fans le fecours du
pinceau , tous les objets naturels.
Effet des quatre couleurs primitives du Sr
Gautier dans les trois clefs de la Peinture.
que
Un célebre Académicien * ayant vû ma
ettre à M. de Boze , m'a fait obferver
mes Palettes , avec leurs teintes interméliaires
, pourroient fort bien fixer l'idée
le toutes les couleurs générales , ce qu'il
royoit poffible par l'application que je
aifois de chaque couleur à des matieres &
les drogues connues en tout pays , def
quelles je pouvois donner par mes trois
Palettes & leurs couleurs primitives & mixes
, & leurs degrés de clair obfcur , toutes
es teintes imaginables.
Il eft certain que le cinabre , par exemple
, l'indigo , les ocres, les noirs , & c. font
flez fixes dans leurs teintes , & que dans
es couleurs ou dans les autres , s'il y a
quelque variation , c'est toujours un degré
le teinte intermédiaire que l'on peut auffi
ifément fixer par comparaifon & même
ire un indigo de tel degré au deffus du
Loir , un outre-mer d'un tel degré au- defus
de l'indigo , &c. on peut encore dire
in noir de la premiere Palette , un noir de
* M. de Réaumur.
posters de doua tuvarico
comme le c
lautre clair & then
acontovan de mattre
Meet your creI DAL
mde méme degre de ...
the found & l'oærevid
timesfont les offers se
mråpourqucilun voin cans
accord qui ne choq
pr
me que je viens de doma
e iourerici de fecondes
teleElondn'a jamais prangquatrecouleurs
, & que
Eleve.
Frescontre le Blond fe:E
en trois
couleurs.
Extrait du
Journal deTren
dont1737, page
1442.
Blondvientde
conduire
fabut:
at iftian but ; c'eſt un
Tablean
Torge, qu'il n'a
point che
&
i de faire
fervir de
premiers
Art,
Nous
avons c
matches,nousles
avons
the
des tons de deux tuyaux d'Or-
- à l'uniffon , mais dont le preard
comme le ton d'une flûte
-l'autre clair & argentin , com-
'un tuyau de montre , c'eft-à-
'on peut voir deux bleus égale-
& de même degré de clair obf-
'un fourd & l'autre vif & éclatquels
font les effets de mes trois
c'eft pourquoi l'on voit dans mes
un accord qui ne choque pas la
ce que je viens de démontrer , je
ore ajoûter ici de fecondes preule
Blond n'a jamais pratiqué mon
des quatre couleurs , & que je ne
fon Eleve.
ves contre le Blond & fes Eleves
en trois couleurs.
Extrait du Journal de Trévoux da
' Août 1737 , page 1442 .
le Blondvient de conduire fon premier
au but : c'est un Tableau de la fainte
ge , qu'il n'a point choifi & qu'on l'a
é de faire fervir de premiere épreuve à
Art, Nous avons vu naître les trois
nches , nous les avons vues grainer, met»
vi les premieres épreuves & les perfections
fucceffives ; nous avons vu mettre la couleur,
d'abord le bleu fur la planche , effuyer la
planche , la mettre fur le papier mou llé fous
» preffe . Nous avons vu le papier fortir de
» deffous la preffe en camayen , c'est- à- dire ,
»avec une empreinte , une image toute bleue
de la Vierge.
la de dir , & desc
line perut pas attent ,
vante , est et le comt
dedefort Gear lei.
Jean Meafe , Marminwwwle-
douce de la V. P.
12. come Improvar a fon M
silla fait grater a ?Part
Tate on prices lege nalon a la m
The Seatour , au portrait
" Nous avons vû & d'autres ont vû auffirme mes jau sunter -
» remettre ce même papier fous la feconde
planche , couverte de jaune & effuyée à l'ordinaire
, en fortir bleue encore en divers
» endroits , jaune en d'autres , bleue & jaune,
» c'eſt- à- dire , verte & diverſement verie en
» divers endroits. Enfin nous avons vû remettre
ce papier & plufieurs papiers fous la
troifiéme planche toute rouge , & en for
» tir avec toutes les nouvelles couleurs , aurore,
"9
orangé, cramoifi , pourpre , violet , agathe,
colombin , &c.
Enfuite il eft dit plus bas , » M. le Blond
» dit qu'il n'entre d'autre noir que celui qui
réfulte du mêlange des trois couleurs , après
» avoir dit que ces trois couleurs font toutes
» les couleurs à l'infini.
Il n'eft pas vraisemblable que le Blond ,
qui vouloir avoir le fuffrage du Public ,
les bienfaits du Roi & les lecours de fes
Affociés , cachât alors la quatriéme plan-
Fury , a
portata:
seaths graver par M. Te
Injerat du koi , Ċ à une patte
The cone j'ai tik gravier par Mr.
ne Robin ;
lefquelles planches
gaversqu'en trois ce
cele de M.le
Cardi
planche nut portent le
quesautres traits de conles
25que dans le
portrait du Po ..
ème
planche , qui
pariss
Trebleupour
frier be cor on
Truant
quelques
autres
territ
de plus
certifier que
M. e
mais
fervide la
planche
Art
n'étoit
fondeque!
leurs,
bleu,
jaune & ro.
je l'ai déja dit , & de plus ce
u'il ne penfoit pas autrement ,
fuivante , qui eft le certificat
eur de défunt fieur le Blond.
Tigné Jean Mouffle , Maitre Im-
-taille- douce de la Ville de Paris,
comme Imprimeur de feu M. le
' ayant imprimé moi feul toutes les
qu'il a fait graver à Paris depuis
de fon privilége jufqu'à fa mort ,
tent fçavoir , au portrait de M. le
I de Fleury, au portrait de Vanderk,
j'ai vus graver par M. Tardieu ,
vûs
rtrait du Roi , & à une pièce d'A-
, que j'ai vu graver par Mrs Blan-
Robert ; lefquelles planches n'égravées
qu'en trois couleurs. Et
ns celle de M. le Cardinal il y avoit
atriéme planche qui portoit le collet ,
elques autres traits de couleur blanque
dans le portrait du Roi il y avoit
atrième planche , qui portoit un febleu
pour finir le cordon bleu de ce
ait & quelques autres teintes bleues ; je
le plus certifier que M. le Blond ne
jamais fervi de la planche noire ,
on Art n'étoit fondé que fur les trois
eurs , bleu , jaune & rouge ; je puis
qu'il avoit gravée avant d'obtenir fon privilége
, laquelle n'étoit faite qu'avec trois
couleurs & trois cuivres , que M. Tournel-
" le , mon confrere , a auſſi imprimée ; j'ai de
" plus imprimé une petite Eftampe de la Face
de Notre Seigneur , qu'il avoit apportée
" d'Angleterre , qui n'étoit gravée qu'avec
" trois couleurs & trois cuivres. Je certifie
" auffique j'ai imprimé chez M.de Mondorge,
Tide ,même cans le
Tumentconclure de
Suede le Lord, mu
après la mort de M. le Blond , la pièce d' A-
» natomie que j'ai citée ci- deſſus , laquelle étoit ·
" toujours en trois planches & en trois cou-
» leurs , comme du vivant de le Blond je
"certifiequej'avois preparé de plus trois cuivres
" exrêmement grands pour graver un autre
portrait du Roi , lorfque M. le Blond mon-
» rut , lequel portrait M. Robert devoit faire
" en trois couleurs , & n'a pas été fini ; en
»foi de quoij'ai figné le préfent & fuis prêt à
l'attefter à qui ilappartiendra. Fait à Paris
»le trente fuillet. Signé à l'original , Moufle,
avec paraphe.
•
acastros , ce
alebásne avec rav
ter pour ne pas aut
tra feroit peri
qui
opetus qui
pratiqunutm
mes Elves & non c
Ayant prouvé évidemment que le Blond
n'a jamais connu ni pratiqué les quatre
Couleurs primitives , & par conféquent ne
s'eft jamais fervi de la planche noire ; de
plus , ayant prouvé que cette quatrième
couleur eft la baze du nouvel Art , & que
Macis
fupras pe dant que
matrundentjult ce, qa ... ett.
szafrançais qui
voulure & m
are
decouverte,
Keletrequi
cortic a
lem'aété
adrese ,
275
i les
portraits , par !
als
Commiffaires ron
fon
privilege
,
de
lag
...
entre
mes
mains
)
pour
..
le
Blond
de
l'embarras
ne
pouvant
réaffir
avec
f
e têtedeS.
Pierre,
faiteàqu
quatre
couleurs ,
dont
j'ai
pas
Lettie
vention ; que je l'ai toujours
que , même dans le premier
iftoire que j'ai fait à Paris * ;
nent conclure de- là que je ne
we de le Blond , puifque fon
totalement oppofé au mien ,
and ne pouvoit pas enfeigner ,
i à d'autres , ce qu'il ignoroit
Peft done avec raifon que je me
teur ( pour ne pas dire plus )
t , qui feroit péri fans moi , &
que ceux qui pratiqueront mon
ront mes Eleves & non ceux de
e ferois furpris pendant que les
me rendent juftice, qu'il fe troune
François qui voulût m'oter la
zette découverte ,
me Lettre qui certifie auffi la mê-
Elle m'a été adreffée , après que
ut fini fes portraits , par l'un de
s les Commiffaires nommés par le
5 fon privilége , ( de laquelle l'oft
entre mes mains ) pour m'enga-
Ter le Blond de l'embarras où il
me pouvant réuffir avec fes trois
5.
une tête de S. Pierre , faite à quatre planquatre
couleurs , dont j'ai parlé dans ma
te Lettre,
»
le 6 Décembre 1739.
M ***.
» Voila le tems de faire des propofitions
» Monfieur,& je n'entends point parler de vous;
""il feroit à craindre que vous n'arrivaſſiez
» trop tard. M. de Maurepas & M. d'Ar- Erime & les Lo-
»genfon , l'un Secretaire d'Etat , & l'autre à Mercure de Sopremore pat
» la tête de toutes les preffes de Paris , vinrent , marire & Va´
mil y a deuxjours à une affemblée chez M. les le premier Logogne
Blond , pour être en état de faire un rapporter, ocre , S. Rice , Here,
• fur l'Art d'imprimer en trois couleurs . On 1 On trouve dans le fee
» va prendre inceffamment des arrangemens , one , barre , ore ,
» pour faire quelque chofe de meilleur que On trouve dans le m
Um. q'em.
» les effais qu'on a faits jufqu'ici *; encore , Litre , Late , Las: & Ser
» un coup voici le tems de faire des propofî-
» tions , de montrer ce que vous êtes en
» état de faire ; je vous dirai même que je
»crois votre projet capable d'être fuivi d'une
» certaine façon ; mais fur tout cela il faut
abfolument que j'aye une converfation avec
» vous ; évite , fi vous m'en croyez , par
» ler à perfonne avant que je vous aye vû. Je
» vais à la campagne juſqu'à Mardi au foir :
toutes les autres matinées je ferai chez moi ;
»fi vous n'y venez pas dans le courant de la
» femaine , je prendrai votre filence pour un
» défiftement , & vous n'aurez point , s'il vous
* Le Blond avoit fait alors le portrait de M. le
Cardinal de Fleury & de Vandeix.
de
ENIG
ME.
fais a ère
tout &vin,
Aren,da mal ,
fource
feconde ,
jefuis,je
plais à toutle
morde
Et-llon plus
noble
deft.n?
7. F.
unchard
AUTRE
.
It
pour
fuis
faite
pour
divertir ,
Blepins
fouvent
j'embarrafe
purs
cachée,&
j'ai
peuc
otre très- humble & très- obéifr
. M ***.
expliquer l'Enigme & les Lo-
Lu Mercure de Septembre par
rocher , marbre & Versailles.
dans le premier Logogryphe
é , cor , ocre , S. Roch , Hero ,
On trouve dans le fecond
, rame , ame , barre , arme , rare,
me. On trouve dans le troifiéme,
fle , Livre , Laie , Laïs & Sérail.
黃洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗潔
ENIGM E.
E fuis un être tout divin ,
bien , du mal , fource féconde ;
où je fuis, je plais à tout le monde
-il un plus noble deftin ?
7. F. Guichard.
AUTR E.
E fuis faite pour divertir ,
Et le plus fouvent j'embarraffe ;
oujours cachée, & j'ai fi peu d'audace ;
Veux-tu fçavoir pourquoi je n'ole point paroître
J'ai de juftes raifons , tu vas en convenir :
Dès qu'une fois on vient à me connoître ,
On m'abandonne , & toi , tu n'as plus de plaifir
J
Par le même.
AUTR E. AU
E n'habitai jamais la terre ,
Je fuis au Ciel , je crée & les Dieux & les Rois
Je donne à l'Univers des loix
Et fais naître à mon gré les biens & la mifére.
Je procure la haine ainfi que l'amitié ;
Que l'on faffe deux parts , je fuis dans la moitié ;
Je protége la Médecine ,
Quoiqu'à cet art j'ajoûte peu de foi ;
Tantôt je ris & je badine ,
Tantôt je raille & fais la mine.
Cher Lecteur , c'eſt encore à moi
Que les belles font redevables
De l'embonpoint & des attraits
Qui les rendent partout aimables ,
Mais à toute heure auffi fur leur fein je me mets ,
Sans qu'elles difent rien jamais.
Par le même.
Du 26 Août 1749 .
nineEte- qui me
realire ,
que men som k mot åte ,
mzdu grand que mes cap a
to asfraces &
eskis
gence ,
that es ze des sons que ve alperíe ,
D. &ie
Boog
asemernulle&
fercate.
Jouin de
Sanical.
kongmonon.
ELLES
LITTERAIRE
BEAUXARTS
,
&
CrossANCE
des
Bates &
2
dela
Poetic &
de
E
Delaque
Françaifi, a
Dulap
,
furtout
des
Etranger
,
par
ordre
al
MÀ
Lenares,
and
...
ft,
1749.
In-
12.
fp. 2:1
antce
titre ,
on
fera
tente
carne
fçait
pasle
Franço
Moppolition,il
feroitplant
AUTRE .
même Eté , qui me voit naître ,
it auffi mourir deux fois.
plus vil que mon nom & mon être ,
le plus grand que mes exploits.
oi les Princes & les Rois
nt leur magnificence ,
r l'éclat des dons que je difpenfe ,
E le Duc & le Bourgeois
1 ne met nulle difference .
Jonin de Sanfeuil.
ELLES LITTERAIRES
ES BEAUX- ARTS , &c.
NOISSANCE des Bautés & des déts
de la Poëfie & de l'Eloquence
Langue Françaife , à l'ufage des jeus
, & furtout des Etrangers , avec
mples , par ordre alphabétique.
D***. A Londres , aux dépens de
té , 1749. In- 12. pp. 211 .
ant ce titre , on fera tenté de croire
uteur ne fçait pas le François , & dans
appofition , il feroitplaifant qu'ilfe
F
les plus illuftres .
mis noe la
france aut
procma
multions on
volume
boke
de
carle que celui i Auteur.i
asrelever endetal
ce
Logicae.
de repond a la de-
On fe tromperoit , fi l'on s'arrêtoit à
la premiere apparence. Nous pouvons
affûrer que M. D. poffede fort bien la Langue
, & qu'il nous paroît en connoître
toutes les fineffes . Il n'y a pas même de
témerité , à décider qu'il eft Poëte. La
préference qu'il donne par tout aux vers
fur la plus excellente profe , décéle fa
feffion. Il porte le fanatifme pour la mefure
& pour la rime , jufqu'à prétendre
que la gêne qu'elles impofent au Poëte ,
leica
,
Temple Amer
rend néceffairement Ecrivain plus correct.
Ambon
,
Armet
. A
& plus exact que le Profateur.
pro-
Par ce trait , il eft facile de conjecturer
que notre Anonyme n'eft pas un admirable
Logicien. On fe confirmera dans cette
opinion par la lecture de fon ouvrage.
Il promet d'enſeigner aux jeunes gens ,
particulierement aux Etrangers , à démêler
les beautés & les défauts de nos meilleures
Piéces de Poëfie & d'Eloquence . A
On en
getaparcetre Ta
Chaitres defonLive, Am
te
Portret de
l'Amour , tot de
te
del
Corteres &
Portraits.
Chan
Terim,
Dialogues en
vers , en 3
del
Erfer, Ep
gramme , F
Tawse
Diew ,
Largage ,
Lates
Livre ,
Mataphore ,
Opera
Traditions.
Du
trai
AANS
e
ridicule
que
foit
cer
lene fera pas
abfolumer
l'exception d'un morceau fort mal
choifingers
. Ilsy
trouveron
:
dans M. Boffuet , il ne cite pas une feule
phrafe de nos Orateurs. Pour l'ordinaire
, il prend dans nos plus grands Poëtes
les endroits les plus négligés. Il leur
oppofe les vers que M. de Voltaire a travaillés
avec le plus de foin. Par là , il fe
marquesfür la
Gramm
Cendant
ils
ne
doiventp
ce
qui
regarde
cette
part
lement foi&
toutes
les
deci
que
qui
s'erige
en
leur
quefois il
donne ,
com
niment fupérieur à tous les plus
es que la France ait produits.
poferions un volume beaucoup
lérable que celui de l'Auteur , fi
ions relever en détail toutes fes
tes de Logique.
hode répond à la jufteffe de fes
nens. On en jugera par cette Ta-
Chapitres de fon Livre. Amitié ,
Portrait de l'Amour , tiré de la vo-
Rouffeau. Temple de l' Amour , tiré
enriade. Ambition. Armée. Affaut.
Caractéres & Portraits . Chanfons.
ifons . Dialogues en vers , en profe.
tion de l'Enfer. Epigramme , Fable ,
r de Dieu , Langage , Lettres fami .
Liberté , Mataphore . Opera De la
Traductions. Du vrai dans les oulque
ridicule que foit cette broelle
ne fera pas abfolument inutile
rangers. Ils y trouveront plufieurs
s remarques fur la Grammaire & fur
e.
pendant ils ne doivent pas , même
ce qui regarde cette partie , ajouter
ment foi à toutes les décifions de l'Aque
qui s'érige en leur Précepteur.
Iquefois il donne , comme des modé-
F ij
AP.
M. de Voltaire , très- fufceptibles de criti - Mo. Qate
que. Quelquefois auffi il cenfure , dans
d'autres Ecrivains , des expreffions qui ne
font nullement réprehenfibles.
Du refte , nous ne jugeons pas néceffaire
de précautionner les lecteurs contre un
artifice de l'Auteur. Il imite , & fouvent
avec affez d'art , le ftyle de M. de Voltaire.
Par tout , il fuit avec affectation l'ortogra
phe particuliere à ce Peete célébre. Pour
mieux perfuader que cette extravagante
production eft de ce grand homme , il feint
que M. de Voltaire , oubliant à la page
123 qu'il s'est déguifé à la tête de l'ou
vrage fous le nom de M. D*** . ceffe
Hiftraction de jouer le rôle d'anonyme ,
& laiffe imprudemment échapper cette
phrafe , une Defcription philofophique des
Cieux , qui n'eft que de mon fujet. Perfonne
ne fera la dupe d'une rufe fi groffiere.
par
Si l'on veut avoir des notions plus dé-,
aillées fur cet arrogant écrit , on peut
confulter la critique ingénieufe , qui en a
Été faite dans la quatrième feuille de l'ourage
périodique , intitulé Lettres fur
uelques écrits de ce tems .
>
ESSAIS fur divers fujets de Littérature &
le Morale, Par M. l'Abbé Trublet , de l'Aadémie
Royale des Sciences & Bellescongée
& anam.
, rae Sant Legins .
1749. AvecApprobe"13"
Ro . Deux mars 1912.
that pp. 417 , fecond vol
Abe & Artigen , Aurem des
Memoires dit :.* \ .
-to pariant da Livre de M
* , sexprime and : C4 1.
par la
delicate an ite
Sades
réfections , en an
• TERE ,ef vinn fort a
free f
Frapple
Parlic de conte
Aye
Memures 70
nana
tale
prointions a
ten
dment
pourrions " is
plus
Hatef
C
EA:
Ce
Literature.
N.
no 15
Temarquer
que
M.1
Abe
7
honneur,
qui
reitints
.
Serve
qu'aux
mollcurs
Eus
e a
pale de
notre
Lang:
ges
étrangeres , &
il
en :
actions,
deux
en
Anglo
Temand,
faite
par une
Dan
de
Prufe.
Mega
prefent,
ces
Elais r
rigée & augmentée . A Paris
fon rue Saint Jacques , à la
749. Avec Approbation & Pri-
Roi. Deux volumes in - 12. Preine
pp . 417 , fecond volume
PP.
bbé d' Artigny , Auteur des nouémoires
d'Hiftoire , de Critique ,
parlant du Livre de M. l'Abbé
s'exprime ainfi Cet ouvrage fi
par la délicateffe du style & par la
les réflexions , en un mot digne de la
E , eft venu fort à propos pour dé
er le Public de cette foule d'Hiftoriet-
Mémoires romanefques & d'autres.
"es productions dont on eft accable.
ement pourrions - nous louer d'une
e plus flateufe les Effais de Morale
ittérature. Nous nous contenterong
arquer que M. l'Abbé Trublet jouit
onneur , qui pour l'ordinaire n'eft
E qu'aux meilleurs Ecrivains. Son
a paffé de notre Langue dans les
es étrangeres , & il en a paru trois
Etions , deux en Anglois , une en
and , faite par une Dame fujette du
e Pruffe.
qu'à préfent , ces Effais n'avoient été
F iij
moins épais , & d'un plus gros caractére
que le volume des trois éditions précédentes.
Indépendamment d'un grand nombre
d'autres additions , M. l'Abbé Trubles .
donne onze nouveaux chapitres. Il y en a
trois dans le premier tome , & ils font intitulés
, des avis , de la raillerie, des Grands.
Voici les titres des chapitres , ajoutés au
tome fecond : Des Conteurs , de l'Humeur
de la Milantropie, de la Singularité, de l'Affectation
, de l'Ufage du monde , de la Timidité
, Obfervations fur les gens d'efprit. Nous
copierons quelques paragraphes , pris au
hazard dans les chapitres qui n'avoient pas
encore vû le jour.
"
>
zja de même chip tre
Sitges pot use acX !:
rent de Lavour tureå te
Tome premier , chapitre des Grands
paragr . 10. » Trois hommes font admis
»dans la plus étroite familiarité d'un
» Grand. Le premier , à un fçavoir étendu
joint un efprit jufte , pénétrant , un gé-
» nie fupérieur . Le fecond eft un homme,
» d'une imagination vive , enjouée , fe
» conde en faillies . Le troifiéme n'a ni le
»folide du premier , ni l'agrément du fe-
» cond , mais il eft fouple , adroit , Alat-
» teur. Le Grand eftime beaucoup le pre-
» mier, s'amufe du fecond , & aime le troi-
» fiéme. C'eft avec celui- ci qu'il juge des
ter dans la place , ce qui e .
Teas fait pour y parvenut , D.
mymaintenit. Lamasa.st.
tarompu.
chap, des Cometar . Parame
Angers ont conteurs. Li.
timears fullent voyage
fire.
des Humeur. Pornor, 5. *
cio afea M.1 Atos de
efes quibuf
fes
vapeurs
qui but fan
Hout en noir. Les
teprats.
fom done pour les
ches.com
Step,de la
M.Cantropie.
Para
Madisunjoura
deaxC
ergo is
avoient
quinte
We
répondirent
que
co
Cette
derniere
phraſe qui est
fort ing
fare &I'm en
retranchos de (e.
streets a
propke re : *
17
TOUJOURS , Au
Lien de , 10
34 du même chapitre . » Tel
difgracié pour une action de
répent de l'avoir faire, & feroit,
trer dans fa place , ce qu'il n'au
ais fait pour y parvenir , ni mêr
s'y maintenir. Lamauvaife for
corrompu.
2. chap. des Conteurs. Paragr. 2 .
yageurs font conteurs. Il faudroit
s conteurs fuffent voyageurs , &
parcouruffent le monde , fans avoir
meure fixe.
p. de l'Humeur. Paragr. 5. » Queln
difoit à feu M. l'Abbé de M. que
ent fes vapeurs qui lui faifoient
tout en noir. Les vapeurs , répon-
1 , font donc voir les chofes comme elles
ap. de la Mifantropie . Paragraphe 3 .
emandois un jour à deux Chartreux ,
rquoi ils avoient quitté le monde.
me répondirent que c'étoit parce
tte derniere phrafe qui eft fort ingénieufe, feroit
ive ,fi l'on en retranchoit le fecond membre.
étre feroit -il à propos de mettre , VOYAGEASTOUJOURS
, au lieu de , FUSSENT TOYA-
$2
Fiiij
» pour y plaire , l'autre pour y déplaire ,
>>& tous deux par conféquent pour s'y >
»perdre.
Chap. de la Singularité. Paragraphe
4. » Il faut être bien raisonnable pour
» être Philofophe fans être ridicule . Il
» faut être bien Philofophe , pour être tou-:
» jours très -raifonnable , au péril de paroître
ridicule .
·Chap. de l'ufage du monde. Paragr. 9 .
» Si le Philofophe s'ennuye dans le mon-
» de , il s'y inftruit , & c'est toujours un
plaifir.
"3
<
Chap. des obfervations fur les gens d'efprit.
Paragraphe 7. Les grands hommes , dit-
>> on fouvent , font les plus grandes fau- :
tes. Ce proverbe , car c'en eft prefque
>> un , eft- il donc bien vrai ? ... Les grands
» hommes font des fautes , parce qu'ils
font hommes : Summi funt , homines ta-:
» men. Quintil . Et ces fautes font gran-
» des , importantes , parce qu'étant faites:
» par gens qui occupent des poftes confi-
» dérables , elles font ordinairement en:
» matiere importante , & ont communé-
» ment de grandes fuites...
dru, z D **
& Pavilege, Pe
mierefois are cet onger
Hylle fut à Piniga de
meil de Pieces chosen.
har36.
Quelque tems zon
Ruletres,quiavoit ala com .
Sale pour fon amet
edition dece
Traits. Le
4 ,a
déterminé a
endome
At,quifelonles
apparences
here.Onlitalatère de c
e
Dedicatoire auRoi.
la
Theoriedes
fentimen
point une
pécalatar
es
découvrela
route ca
ar ,&
nous fait
contul
pointde
plus
grand c
tereux,
Agréez ,
SIRE ,"
importante sauter
le.
Ceftle
prouver
c
VOTRE
MAIESTE
' ;d.
bire ,
facrifiant les c
plus
flatteules à la foi de
THEORIE des fentimens agréables , où ,
Il nousfemble que le mot paroître auroit plus de
jufteffe.
indique les regles que la naans
la diftribution du plaifir ,
les principes de la Théologie
& ceux de la Philofophie moris
, chez David le jeune , rue
pix , au Saint Efprit , 1749. Avec
on & Privilége . Petit in- 8 ° . pp.
miere fois que cet ouvrage a été
il le fut à l'infçu de l'Auteur
recueil de Piéces choifies , qui a
1736. Quelque tems après , un
le Lettres, qui avoit à la campagne
rimerie pour fon amuſement , fit
e édition de ce Traité. Le fuccès
a eu , à déterminé à en donner une
e , qui felon les apparences ne fera
Lerniere. On lit à la tête de celle- ci
pitre Dédicatoire au Roi .
RE , la Théorie des fentimens agréa
n'eft point une fpéculation frivole.
nous découvre la route du véritable
heur , & nous fait connoître qu'il
eftpoint de plus grand que de faire
heureux, Agréez , SIRE , qu'une vé-
= fi importante s'autorife de votre
niple. C'eft le prouver que de mon-
Er VOTRE MAJESTE' ; dans le fein de
victoire , facrifiant les conquêtes les
us flatteufes à la foi de fes promeffes
F v
» & à fon amour pour fes peuples . Heures le prochain & e
» reufe la France , fi ce trait éclatant la
">
»
"
perfuade pour toujours , qu'elle n'a rien
à defirer que de fçavoir jouir des biens
qu'elle poffede ! Heureux le
des que es
biens , Are nderde
genres de vie der pine bas
bitcove que danstous la vota
mmies foarce de la felinare.
genre
hu-
» main , fi tous les Rois , devenus vos imi-
» tateurs , n'afpirent à la gloire que par la
»félicité publique ! templi de philoferme &
Berit avec beauco
lesplus
compi
nuses a
due
maniere
egemen
P tout , tes
nar
les onesdes
entres ,ava
Du bon état de nos organes & de nos
facultés dépend notre bonheur . Nos orthode . Les dies
ganes & nos facultés ne peuvent être en
être en
bon état , qu'autant que nous les exerçons.
Le mouvement ou l'action nous eft donc
néceffaire. D'un autre côté , bornés & foibles
comme nous le fommes , toute action
exceffive & violente uferoit & détruiroit
nos organes. Il ne nous faut donc qu'un
exercice modéré. L'Auteur , partant de ce
principe , paffe en revûe les plaifirs des
fens , ceux de l'efprit & ceux du coeur , &
il fait voir qu'ils ceffent d'être plaifirs , fi
l'on ne les prend avec la jufte modération
que nous preferit l'intérêt de notre confervation.
De là, notre ingénieux Philofophe
remonte au premier être , qui nous a
donné préciſement la mefure de fenfibi
lité , la plus convenable à nos befoins.
Bayle eft ici réfuté , & l'on nous montre
comment l'homme trouve fon bonheur
dans la pratique de fes devoirs , tant eff-
*
les
ouvrages
d'err .
ecritsde ce
tems.
N.
Sesdecet
excellent are.
penaturelle &de
Phi
A
de
Pontile,cui
malaré le
ment qu'il a eu
dène
la
veca à
Paris ,s
ion
dilinacée.
Dep
, M. de
Pouillirse
où
pour le
bonha
sil eft
chargé
d'a
pas
importantes du
min.
AMAZONES
.
Tragedie. Pa
Brage. A
Paris ,
chez F
ades
Auguftins
,àla
defce
qu'envers le prochain & enme.
Raifonnant enfuite fur les
maux qui fe trouvent attachés
condition , l'Auteur recherche
les genres de vie les plus heu-
1 prouve que dans tous la vertu
iere fource de la félicité .
e , rempli de philofophie & d'éeft
écrit avec beaucoup d'éléde
méthode. Les idées les plus
& les plus compliquées y font
d'une maniere également claire
e. Par tout , elles naiffent natu-
= les unes des autres , avantage fi
dans les ouvrages d'efprit , & fi
les écrits de ce tems . Nous fomevables
de cet excellent abregé de
ie naturelle & de Philofophie mo-
. de Pouilly , qui malgré le peu
ffement qu'il a eu d'être connu
qu'il a vêcu à Paris , s'y eft fait
putation diftinguée. Depuis plunnées
, M. de Pouilly s'eft retiré
ms , où pour le bonheur de fes
yens il eft chargé d'une des parplus
importantes du ministére pu-
AMAZONES. Tragédie . Par Madame
cage . A Paris , chez F. Merigot ,
des Auguftins , à la defcente du Pont
F vj
Saint Michel , près la rue Gît- le- coeur , aux
Armes de France , 1749. Avec Approbation
& Privilége.
Nous avons fait connoître fuffisamment
ce Poëme , mais nous ne pouvons louer,
trop fouvent Madame du Bocage , d'employer
, à de fi nobles occupations ,
des
jours que tant d'autres perfonnes de fon
fexe , avec l'opulence dont elle jouit
pafferoient dans la molleffe & dans les
plaifirs. Elle a dédié fa Tragédie aux femmes
, & elle leur adreffe cette Epitre.
Belles , dont le puiffant fuffrage
Donne au génie un prix flatteur ,
Je vous confacre mon ouvrage .
S'il a pû toucher votre coeur ,
J'ofe me promettre l'hommage
D'un peuple , votre adorateur.
Quand vous admirez le courage
De l'Amazone fiere & fage ,
Qui de l'Amour fuit l'art trompeur ,
Songez que l'appas ſéducteur ·
De vos traits , de votre langage ,
Met plus de coeurs en efclavage ,
Que n'en a foumis la valeur
Des Héroïnes du vieil âge .
S'il n'eft plus , ce fameux rivage ,
Où fans liens & fans vainqueur ,
Loversek votre
partage.
emoyen de va
tegen de ceive an fra
Rear , de
l'A-
,&c.
Commandeur 8.
Ordre Rural & N....
A Paris , de 11-
1749-12
, Vol. 1.
comprendre le
Difcours
2.PP.339.
7 M. de
Reaumur
publique de l'Aca
ences
d'aprèsla
Saint
Mar.
te,aui
donnoit
une
ilea
dontileft
queftion.
Co
esun
certain
rems ,
sebererde
voir
tout
cea
your
rapportà
une
matiere
pour
nocs ,
notre T.
en&
Soupçonné
acideis ,
contre
lef avec ra
s fondâtes votre grandeur ,
ce trifte & barbare honneur
re fiécle vous dédommage.
t fléchit , fe plaît & s'engage
s votre pouvoir euchanteur.
univers eft votre partage.
de faire éclore & d'élever en toute
s oifeaux domestiques de toutes efpépar
le moyen de la chaleur dufumier,
le moyen de celle du feu ordinaire.
de Réaumur , de l'Académie Royale
ences , &c. Commandeur & Intende
l'Ordre Royal & Militaire de
Louis. A Paris , de l'Imprimerie
e , 1749 , in- 12 . Vol . 1. pp. 342 ,
comprendre le Difcours Prélimi-
Vol. 2. pp. 339.
1747 , M. de Réaumur lut , dans l'afée
publique de l'Académie des
ces d'après la Saint Martin un Mée
, qui donnoit une idée générale de
dont il eft queftion . Comme ce n'eft
près un certain tems , que nous pous
efperer de voir tout ce qui peut êtré
ar rapport à une matiere qui eft noue
pour nous , notre illuftre Académia
foupçonné avec raifon , que tous
accidens , contre lefquels il faut être
en garde dans des procédés physiques , ne
s'étoient pas encore offerts à lui . Il a voulu
de plus examiner fi les moyens, dont il s'étoit
fervi , n'étoient pas fufceptibles de
perfection , & fi l'on n'en pouvoit trouver
d'autres qui méritaffent de leur être préferés.
Ses foupçons ont été vérifiés , & fes
recherches récompenfées. Il s'eft convaincu
qu'on pouvoit ici employer utilement,
pour faire éclore des poulets , non -fealement
la chaleur du fumier , mais encore
celle du feu ordinaire , comme on le fait
en Egypte. En même tems , il a reconnu
que les fours de nos Boulangers , de nos
Pâtiffiers , & un grand nombre d'autres
pouvoient fervir à cet ufage , fans que leur
deftination ordinaire en fouffrit , & fans
que la quantité de bois qu'on eft obligé
d'y brûler , en fût augmentée. Il eft allé
plus loin , & il s'eft affûré qu'il ne tenoit
qu'à nous d'y faire naître plus de poulets
qu'il en naît dans les fours d'Egypte
fi renommés.
Le Traité de M. de Réaumur eft divifé
en deux parties. Dans la premiere , l'Auteur
enfeigne l'art de faire éclore les oeufs
des oifeaux de toutes les claffes & de tous
les genres . Dans la feconde , il indique les
moyens d'élever , fans le fecours d'aucune
mere , les oifeaux qui font nés fans qu'une
it core les autsdont als Sofit Su
Memoiresdifferens expliquent tout
de la premiere Partie ,& ila
lepremier volome. Lefecon
e te renferme quequatre Mémo
apprendradanslesdeuxpremice
les poulets demaniere qu'ils
lar suppercevoir que les meτες σ
M.de Réaumurdans letro
Penumeration des afages
estendrelenouvel art de
&delever des oifeaux. On
dernier
Mémoire de cefecom
ledétail dedivers
armaleme
offir une balfe-cour.
Pluficu
les,&lesautresau
moins catio
Laformede
Mémoires
,
que
Phyliciena
donnée àfes autr
a para ici
abfolament
lacan
devoir
raconterles
gables quilui ont fait
pand
nombre d'oeufs ,
celles d
roterdans la
coquillebien
petsà
maitre,&
celles qui
beaucoup
d'autres parve
,&
mêmedéja affezgr
Life
ignorer
ces
mauvaisfur
perfonnesqu'ilfe
propo
roientelles
moins attent
Qurs dont ils ont for
moires differens expliquent tout
garde la premiere Partie , & ils
nt le premier volume. Le fecond
ne renferme que quatre Mémoiapprendra
dans les deux premiers,
r les poulets de maniere qu'ils ne
- s'appercevoir que les mères leur
ent . M. de Réaumur dans le troifiét
l'énumeration des ufages , aufbeut
s'étendre le nouvel art de faire
& d'élever des oifeaux. On verra
e dernier Mémoire de ce fecond vole
détail de divers amufemens que
offrir une baffe - cour. Plufieurs font
-, & les autres au moins curieux.
-forme de Mémoires , que notre fça-
Phyficien a donnée à fes autres ouvralui
a paru ici abfolument néceffaire.
crû auffi devoir raconter les avantures
gréables qui lui ont fait perdre un
nd nombre d'oeufs , celles qui ont fait
ter dans la coquille bien des poulets
ts à naître , & celles qui en ont fait
ir beaucoup d'autres parvenus à voir le
r , & même déja affez grands. S'il eût
Té ignorer ces mauvais fuccès , peut- être
perfonnes qu'il fe propofe d'inftruire ,
oient-elles moins attentives à profiter
des précautions néceffaires pour les éviter.
Tout l'ouvrage eft tel que font ordinairement
ceux qui fortent de la plume de
M. de Réaumur. On fçait que l'art de compofer
d'excellens Mémoires Académiques
ne lui eft pas moins familier , que celui de
découvrir les fecrets de la nature , & de la
fuivre dans fes opérations.
ELOGES HISTORIQUES des Hommes illuftres
de la Province du Thymerais , avec un
Catalogue raifonné de leurs ouvrages.
Par M. D. D. Avocat au Parlement , Lieutenant
Particulier de Châteauneuf. A
Paris , chez Jofeph Berthier , Quai des Auguftins
, à l'Image Saint Pierre , & Charles
de Poilly , Quai de Conti , aux Armes
d'Angleterre , 1749. Avec Approbation
& Privilége . In- 12. pp. 75 .
La petite Province du Thymerais eft
une des plus anciennes Baronies de ce
Royaume. Elle a été poffedée par divers
Princes de la Maifon de France , & enfin
par nos Rois. A cet avantage elle joint
celui d'avoir produit plufieurs perfonna- .
ges célébres. M. D. D. fe propofe de recueillir
les principales circonftances de
leurs vies . La parrie de fes recherches, qu'il
fait paroître aujourd'hui , étoit la derniere
dans l'ordre que d'abord il avoit réfolu de
C:
Aris Sat
Cre de Chamar
Sedure &
e du Mans , &: F
brien. Si Let :f...
teurs , il fera - N
Partie , cu
coat .
storiques des
Seant.
ef ,& des
perfonnes
Tance&
lears CTT
ouent vecudans le
ont eu des
Torres de
Empes
convenables
aurD
thez
Anari-16 : P
eredà
Paris
chez
Titl.ara .
ids
Augufins
,
près
le
1749.
Avec
Appro
Deux
volumes
in-
12
ནི་
ཀཤ་
es gens de Lettres , commenner
ce qui concerne quelques
fa Province. Ceux dont il
cette premiere Partie de fon ou
- Lambert du Châtel , ou de Cha-
Maribien le Grand , Jurifconques
Dulaurens , Jurifconfulte &
rique ; Adrien Gueldon , ou Gae
; Jean-Baptifte Thiers , Théo-
Curé de Champrond , dans le
artrain , & enfuite de Vibraye ,
Diocéfe du Mans , & François de
Hiftorien. Si cet effai eft bien
Lecteurs , il fera bientôt fuivi
tre Partie , qui comprendra les
es hiftoriques des Seigneurs de
neuf , & des perfonnes diftinguées
naiffance & leurs emplois , qui
5 , ou ont vêcu dans le Thymerais
y ont eu des Terres de quelque
1
ance .
x Demoiselles
.
ETUDES convenables
le , chez André- Jofeph Pancoucke ,
end à Paris chez Tilliard , Libraire ,
des Auguftins , près le Pont Saint
el , 1749. Avec Approbation & Prie.
Deux volumes in- 12 . vol. 1. pp .
vol. 2. pp. 534.
a
importanta get it ,
it its operanota orGamagit
, mais encore tint les
tion des P ,
pizidevation
de leurs racines ,las es
is nombres ,fur les propuniques,
far la man
islettres au chical , in
l'artde dezazet
tient les notions de la Grammaire les plus a virə
effentielles. On verra dans le fecond les
principales régles de la verfification Françoife
, & plufieurs remarques fur ce qui
caractériſe le Poëme Epique , la Tragédie ,
la Comédie , l'Idille , l'Elegie , l'Eglogue,
la Satyre , &c. Dans le troifiéme , l'Auteur
donne un précis de la Rhétorique.
Ce Traité eft fuivi de quelques réflexions - ions , tant A tea
fur l'art d'écrire des Lettres . Après ces ré
flexions , on trouve divers abregés de
Géographie , de Chronologie & d'Hiftoi
re. L'Auteur fait fuccéder à l'Hiftoire la
Mythologie. De là , il paffe aux Fables
morales , & il rapporte divers fragmens de
celles de l'admirable la Fontaine, Cet ouvrage
eft terminé par un court Traité d'Arithmétique
, & par un petit nombre d'obfervations
fur les devoirs de bienféance
& de politeffe. Il eft compofé , pour la
plus grande partie , par demandes & par
réponſes.
AMUSEMENS MATHEMATIQUES , précédés
des élemens d'Arithmétique , d'Algèbre
& de Geométrie , néceffaires pour
l'intelligence des Problêmes. Chez les
mêmes Libraires , 1749. In- 12 . pp. 417.
Il ne faut chercher dans ce Recueil rien
de nouveau ni de tranfcendant ; mais tout
on cherche la va.cut
theme pour ce qui regarse
serie & de Tran
ge,anfquels il aacare
derations fur lesLogar.
We de cesElemens, vienne
qui compofent l'e't
cai lai ont fait dan
thom &
Amulement Ma
orau
nombrededeux C
Nos
actions defiré que
Ensen
differentes c
fousun mêmeti
The
genre.
Solqueparfon
titreilfem
iln'a
pour obier
Carl
s'efforcede
fairema que
d
le precilion. En un trèse
, l'Auteur a fçû raffembler
- de plus important à fçavoir ;
ent fur les opérations ordinaithmétique
, mais encore fur les
fur l'élevation des Puiffances ,
tion de leurs racines , fur les
des nombres , fur les propores
progreffions , tant Arithméti-
Géométriques ; fur la maniere
er les lettres au calcul , fur les
- , & fur l'art de dégager les indont
on cherche la valeur . Il en
même pour ce qui regarde fes
de Géométrie & de Trigonoméiligne
, aufquels il a ajouté quel
nfidérations fur les Logarithmes.
fuite de ces Elemens , viennent les
es , qui compofent l'effence de
ge , & qui lui ont fait donner par
r le nom d' Amusemens Mathémati
s font au nombre de deux cens qua
Nous aurions defiré que l'Auteur
divifés en differentes claffes , &
ût réuni fous un même titre ceux de
genre.
noique par fon titre il femble annon
u'il n'a pour objet que d'amufer fes
curs,il s'efforce de faire marcher l'utile
les jeunes gens avec le calcul .
CCS TOLT LUTE
of a
ve l'exoterute & Purse
N.
HISTOIRE MILITAIRE des Suiffes , avec
les Piéces juftificatives , dédiée à M. le
Prince de Dombes , Colonel Général des
Suiffes & Grifons au Service de la France. , chest , a.co.a
Par M. le Baron de Zurlauben , Brigadier ,
des armées du Roi , Capitaine au Régiment
des Gardes Suiffes de Sa Majefté ,
& Honoraire Etranger de l'Académie
Royale des Infcriptions & Belles Lettres.
Trois volumes in- 12 . A Paris , chez Def ,
agenttis
, parparet , a
faint & Saillant , rue Saint Jean de Beaurant
vais ; Thomas Hériffant , rue Saint Jacques,
& Vincent , rue Saint Severin .
QUADRUPLEX Le
Var
ex Cara Ma
V. Regis FL ..
Here ,Cr. A
Jufesto B
. DISSERTATION fur l'Autonomie des Pre
Congregar
Villes & des Peuples foumis à une Puif- pp N..
fance Etrangére. Par M. l'Abbé de Guafco,
cox fur
l'incertitude
in- 12. pp. 96. A Avignon , chez fofeph ,& fur la ce.
Daniel Hirshner. Cette Differtation arem- Par M. 74:26-
Infcriptions & Belles Lettres . M. l'Abbé
volumes
in- 12. le pre
porté le prix en 1747 , à l'Académie des
eren
Médecine
St.
de Guafco , d'une des familles du Piémont alquiaitété
refonda
,
les plus diftinguées , & auffi recommandacompter
la
Preface
:le
fa naillance , prix 6 liv.
relie. O.
a été élû cette année pour remplir une
chezle
mêmeL
par érudition que par
place d'Honoraire Etranger de cette Aca- n an Roi fur la
ble
demie . '
general au
sujet
des
enterre
mece
deurs véritables circonftances , qui
maniaugmentée
, 11 eftcom
EXPLICATION du flux & reflux dans ,
feconde édition
,
plicable dans tout autre lyftêaphique
& phyfique que le
prouve l'exactitude & l'uni-
Paris , chez Jambert , au coin
it-le-coeur , à l'Image Notre-
-9 , in 4° .
IARIUM QUADRUPLEX Latine
tique , feu Veteris Italica , nunc
ucem editum ex Codicibus Mareis
, argenteis , purpureis , aliif
m millenaria antiquitatis , fub
annis . Regis Fideliffimi Lufita
biorum , & c. A Jofepho Blanronenfi
, Prefbitera Congregationis
ancti Philippi Nerii .
TATION fur l'incertitude des
la mort , & fur l'abus des enterrécipités.
Par M. Jacques- Jean
Docteur en Médecine. Seconde
deux volumes in - 12 . le premier
feul qui ait été refondu , de 609
ns compter la Préface ; le fecond
pp. prix 6 liv . relié . On trouve
rément chez le même Libraire le
- préfenté au Roi fur la néceffué d'un
at général au fujet des enterremens &
mens , feconde édition , revûë ,
& augmentée . Il eft compris dans
noncer , & l'on en fait le débit à part , entaili 114 8 , 1945 .
faveur de ceux qui ne voudroient point
faire la dépenſe néceffaire pour acquerir ,
l'ouvrage en entier. C'en eft une espéce desmos forenes & the slo
précis. A Paris , chez Debure , l'aînéitipece d'Ulare ,faurense
Quai des Auguftins , à l'Image Saint Paul, alites de morale me al
1749.
ment par Nico as Brea
HISTOIRE GENERALE DES
VOYAGES ,Utcom de
l'interet en t
depuis le commencement du XV.
fiécle.and additions 20
Comm
Tome VII. Defcription de la
Tartariera depa donne ut
Orientale & du Tibet. A Paris , chez Di- teR. P.Daniel Conc.ma
, de10
dot , Quai des Auguftins , à la Bible d'or,
Prêcheurs
,de la Ma
1749 , in-4° . de 621 pages.
de
Salomonede
Venue.
y
noxes & fur la mutation de l'axe de la ind
, de 472 pages
, cont
RECHERCHES fur la préceffion des Equi-
Nicolas
& Marc Face
terre , dans le fyftême Newtonien.
Par
haberique
des
mat.ee
M. d'Alembert , des Académies Royales noncompris
une Epitre
la Société Royale de Londres. A
Paris , 11 pages, &
quatre Approba
des Sciences de Paris & de Berlin , & de
chez David l'aîné , rue Saint Jacques.
THEATRE HISTORIQUE , Géographique
vis-à vis le Collège de la Marche . Le Roi
M.le
Cardinal
Qaerin .
Teologiens
de
Rome.
autrefois
compofe à 1
A Paris , chez Claude- Charles Riolet ,
In-
Anglois
&
François
,
génieur & Graveur , rue Sainte
Genevieve
,
Auteurs
qui ont écrit
Chronologique du Regne de Louis XV.
DITIONNAIRE
Roval
,Frand
a honoré de fon Médaillon l'Auteur
de Ducde
Glocefter
,p
COMMENTAIRE fur le Parménide
de prée
d'environ
trois
m
cette Carte .
Platon , avec une Differtation préliminai-
Nouvelle
édition ,
revue
Horveaux
mots,
ou
nouvell
4 pages , 1743.
chez Jean- Baptifte Pafquali.
7 en Italien.
ATIONS hiftoriques & théolotre
l'efpéce d'Ufure , foutenue
rs Cafuiftes de morale trop aiulierement
par Nicolas Breederle
nom de l'intérêt du triple
vec deux additions au Commenl'Auteur
a déja donné fur l'Ue
R. P. Daniel Concina , de l'Or
eres Prêcheurs , de la Maifon de
ques de Salomone de Venife . A
ez Nicolas & Marc Palearini ,
2-4°. de 472 pages , y compris
le alphabétique des matieres de
> & non compris une Epitre Déà
M. le Cardinal Querini , d'en-
7 pages , & quatre Approbations
s Théologiens de Rome. L'ouen
Latin.
DICTIONNAIRE Royal , François &
, & Anglois & François , tiré des
Is Auteurs qui ont écrit dans ces
s , autrefois compofé à l'afage de
. le Duc de Glocefter , par M. A.
Nouvelle édition , revûe , corrigée
mentée d'environ trois mille deux
ouveaux mots , ou nouvelles phrafes,
A Game Fresera , La '.
Things , 1-8 ° ,
L'overage ejå a çoiſe , par M. D. de la S. R. Deux volumes
, in-4°. 1748. A Londres , chez 7.
Brotherton , & autres Libraires , & à Paris,
chez Debure l'aîné , Libraire , Quai desean era ,c
Auguftins , à l'Image Saint Paul.
Le même Libraire a reçu beaucoup
de Livres Anglois de Médecine , Phyfique
, Mathématique , Hiftoire naturelle ,
-&c.
Iluschtion de ceux qui fo**
mt en nage dans sa prat
Mesrine ,avec leurs de
mayes
chyming ass,deurs w
& hours
differens mes
MAGASIN de Londres. Brochure pésde la
manere ....
riodique , in-8° . de 72 pages d'impreffion, çois Geofres D..
en petit caractére à deux colonnes. Le prix mie a Paris
, & pa
eft d'un fchelling. A Londres , chez R. MA Lenires
, chez
Griffiths , Marchand Editeur , & Libraire ge Royal , C. Da
en Lugdate ftreet , à l'enfeigne de l'âne
autres
.
1749
, - .
chargé de Livres , & chez Guillaume Lan
Meyer, Libraire en Mays- Buildings, dans T des
plantesmédicinal
LETTRES fur l'efprit de Citoyen , fur
jardins
d'Angleterre
, c.
l'idée d'un Roi Citoyen , & fur l'état des etleurnature
,
leats
differens partis qui fe trouvoient à l'ave- ges,avec les obferva
nement de Georges I. à la Couronne .
Danses Médecins
,
tant
a
la même Ville , chez A. Millar , vis-àviss
,
communiquées
à M.
la rue Catherine Street , dans le Strand ,
DocteurSimonPauli
,
S. Martin's lune .
1749 , in- 8 ° . L'ouvrage eft en Anglois,
OBSERVATIONS fur l'homme
*
>
rent
communément
dans .
particulierementàl'
fur
faturcondition
& leur éta
ftructure , fes devoirs , fes efperances
, en de
partiedes
confeils
de
Arts. Dans la même Ville , chez Charles de
edition
,à
laquelle
or
deux parties. Par M. Harley , Maître ès Par
Thomas
Short
de Sk
Hitch
is.
1749 , in- 8°, L'ouvrage eft auffi
TE' des végétaux étrangers , conl'expofition
de ceux qui font mis
nément en ufage dans la pratique
édecine , avec leurs defcriptions ,
Analyfes chymiques , leurs vertus ,
ofes & leurs differens effets , prinent
tirés de la matiere médicale de
enne- François Géofroi D. M. Prode
Chymie à Paris , &c. par Raoul
ffe D. M. A Londres , chez J. Clarke,
Change Royal , C. Davis dans
urn , & autres. 1749 , in- 8 °. L'ouft
en la même Langue.
=
que
AITE' des plantes médicinales , qui
uvent communément dans les enviz
les jardins d'Angleterre , contenant
ticulier leur nature , leurs vertus &
ufages , avec les obfervations des
habiles Médecins , tant anciens
nes , communiquées à M. Ray , &
vant Docteur Simon Pauli, & approlus
particulierement à l'ufage de ceux
eur condition & leur état prive en
He partie des confeils des gens de
. Par Thomas Short de Sheffield D. M.
nde édition , à laquelle on a ajouté un
G
tion , les ufages , les dofes de la plus grande
partie des efpéces de remédes néceffaires
dans les familles , & la manière de les
conferver. A Londres , chez R. Manby
& H. Shute Cox , dans Ludgate-hill
1747 , in -8°.
€
HISTOIRE abregée de l'état préfent de
la Suéde. Londres , chez Jean Nours ,
Libraire dans le Strand , 1748. Deux volumes
in 12. Le premier de 161 pages , &
le fecond de 154.
HISTOIRE Eccléfiaftique par le R. P.
Orfi , tome fecond , contenant le onzième
fiécle de l'Eglife. A Rome , & le trouve
Paris , chez Cavelier , tue Saint Jacques .
au Lys d'or ; in-4° . de 478. pages.
DISSERTATION du P. Panel , Jéfuite ,
fur une Médaille de la Colonie de Tarragone
, à Zurich , de 18 ; pages in-4° . en
comptant la Traduction Elpagnole , qui
eft vis-à- vis du Latin , 1748.
ja
Getik lara ,
zef ophie & en
MadreA,
maColege Royal des Actrons,
de la Facut ce Move..
Querigures en talleduce a
As A
Section , a co
alent Saltat ,
1747-
NE
AQUATIQUE ,
C.
le ,avecunemano
alexeuves des eaux ,par
la
mime
Vie,& .
ne
Libraire ,
174 .
asde
l'ile de
Cey an ,
,
determinees & exp
is
Linneus ,
Docteur
Rege
&
Profetlear de Bu
lime in-8°,
de
240po
e
addition de
14
pages!
dalla
Preface.
Danslam
pensdu
même
Libraire.
ANTS
FIRANGIRES,
adm
Upfal ,par
le
mine
en
1748.
Dans la mi
gensdu
même
Libraire
DIRTATIONSde
M.
Ce
atsde
l'Ecriture
Sainte. I
24.
1748.
Apfel , 2
ORIGINE de l'Univers , expliquée par
un principe de la matiere. A Berlin , 1748 ,
in- 12 . de 238 pages.
HISTOIRE Générale d'Allemagne par le
P. Barre , Chanoine Régulier de Sainte
Geneviève , & Chancelier de l'Univerfité
de Paris. Tome IX . depuis l'an 1558 jufqu'en
1658. A Paris , chez Delefpine &
Heriffant.
Tousces
Livres
de
Sued
en Philofophie & en Médecine
du Collège Royal des Médecins ,
pint de la Faculté de Médecine
avec figures en taille douce ; in-
79 pages. A Stockholm , aux dé-
Laurent Salvius , 1747.
EGNE AQUATIQUE , divifé en clafécrit
, avec une manuduction pour
s épreuves des eaux , par le même
, dans la même Ville , & aux démême
Libraire , 1745.
NTES de l'Ile de Ceylan , revues ,
ées , déterminées & expliquées par
arles Linnaus , Docteur Regent de
ine , & Profeffeur de Botanique à
Volume in- 8°. de 240 pages , fans
er une addition de 14 pages , ni les
nes ni la Préface. Dans la même Ville
- dépens du même Libraire.
NTES ETRANGERES , admifes dans le
d'Upfal , par le même , depuis
jufqu'en 1748. Dans la même Ville
x dépens du même Libraire.
ISSERTATIONS de M. Celfius , fur les
zes de l'Ecriture Sainte. Deux voluin-
8 °. 1748. A.Upfal , aux dépens de
teur .
ous ces Livres de Suéde fe trouvent
Gij
ques.
HARANGUE fur le Commerce , prononcée
à Bordeaux , par le P. Sauret , Jéſuite.
A Touloufe , chez Gaſpard Henault . De onze
pages in-4°.
REFLEXIONS fur l'impiété , prifes du
côté Littéraire , par le P. Lombard , Jéfuite
. Ala Rochelle , chez René-Jacob Debor
des , 1749 , de 16 pages in-8° .
OBSERVATIONS fur la nature du fang ,
nouvellement tiré des veines des malades
, dans lesquelles on en fait connoître
TVOM FRIKA , LISAJA SEN
hises de M. Street , Dud
les Dummerhus Se ...
Ples Sermons & t
Julien
nalep
Tare farle
véritable fage de
Chevaux , & les v 1
Decié à M. leParc C.
2m ,
Comte& Am qua , i
H ,Maitre
Marechal a P:
les mauvaifes qualités , & on indique les deFrance
, &c. Pat
remédes convenables pour les corriger &
les détruire. Par Nicolas-Gervais Deflonchamps
, Docteur en Médecine de la Faculté
de Montpellier , Aggregé au Collège des
Médecins de Rouen, & Médecin ordinaire
de l'Hôpital Général des Pauvres de la même
Ville, A Rouen , chez Laurent Dumefnil
, rue des Juifs , à la Juftice triomphante
, 1748 , volume in - 12 . Cet ouvrage
eft dédié à M. de Pontcarré , Premier Préfident
du Parlement de Normandie.
LE TRAITE' de la Taille de la Pierre
par M. Collot , le trouve à Paris , chez
Briaffon , Libraire , rue Saint Jacques , à
de la
petite
Ecurie du P
Caides
Auguftins , chez L
Trovidence ,&
G.
Hatte
.1749. Ce
Mem
Meffieursde
l'Acad.
der
Siences
,qui ont
de
Anteur font tres- c
marie,quefon
projet pear la
carmalades eftfort bien con
ent
etre
une
extrcm
MENOIRESdu
Chevalie
de,de
Madame &
de
lee, A
Nancy ,
chez Tes
l'Ange Gardien & à la Science . Cet ouvra-
Libraire
,rue dela Bo
ge a été imprimé à Paris en 1727.
las,&
Henry
,
Libraire
-4°.
RONES de M. Symon , Docteur en
e , pour les Dimanches
de l'anc
quelques
Sermons & un Pané-
Deux volumes in- 1 2. fe trouvent
, chez Julien Vatar , Imprimeur-
ITE' fur le véritable fiége de la
des Chevaux , & les moyens d'y
r. Dédié à M. le Prince Charles
aine Comte d'Armagnac , Pair &
Ecuyer de France , & c. Par le Sieur
"
9
Maître Maréchal à Paris , &
al de la petite Ecurie du Roi. A
Quai des Auguftins , chez David
à la Providence , & Gonichon , rue
Juchette. 1749. Ce Mémoire a fubi
en de Meffieurs de l'Académie Roya
Sciences , qui ont jugé que les obons
de l'Auteur font très - conformes à
-ité ,
• que fon projet pour la cure des
ux malades eft fort bien conçû , & que
es peuvent être d'une extrême utilité.
EMOIRES du Chevalier de Mone
, de Madame & de Mademoiſelle
leve. A Nancy , chez Thomas , Impri-
-Libraire , rue de la Boucherie , près
lais , & Henry, Libraire , près la porte
Giij
Quillan , fils , Libraire. Un volume in 12 .
Par M *** •
On nous prie d'inférer ici au fujet de ce
Livre la notefuivante.
Le Public , jouiffant des douceurs de la
paix , verra fans doute avec plaifir cet
Ouvrage. Les Anecdotes qu'il renferme
font arrivées à Tournai pendant la derniere
guerre ; elles ne peuvent déplaire
à perfonne , & Meffieurs les Officiers en
particulier ne feront pas fâchés de les
apprendre. La nobleffe de fentimens , la
grandeur d'ame , la valeur , qui ont toujours
fait le caractere diftinctif de la Nobleffe
Françoife , y paroiffent dans tour
leur jour. Un Officier , autant diftingué par
fon grand coeur & fes vertus , que par
fon illuftre naiffance , y eft un modéle
digne d'admiration . On ne peut s'empêcher
de l'aimer , de l'eftimer , de le plaindre
, de le louer . Sa conduite eft un magnifique
éloge du Militaire François.
Pus prompte
gefonnature que peu de
Plus pear s'en ceria.
hotpote en vente dama
bunda mois denver les Or
Lione Mrak fia ,
tradusies
M.Abbe Berect de C---
A Paris ,chezla vest
ne daFoin ,
almage
2 ,& chiz
Dessale .
TudiQuai des
Auguftins.
Mike
Meritally setren
roue
l'Italie par des
& des
Puchies
caveres."
amourout mis le
com
ator,&il a fçù
cultiver .
ence
fiecle
n'ème,
2.3
toran.La
faguile du ge
encegenre
d'écrire ,
reproduit la
delicate
le
fublime
das
tere
dansles
paffions , la
caracteres,la
fimplicite da
os
diferent de
lum
deles
modeles
.
CePoitedansun
age
enco
Madame & Mademoiſelle Vancleve ont
obtenu les applaudiffemens de tous ceux
qui les ont connus. Le nombre de leurs
admirateurs n'eft point borné aux habitans
de Tournay ; la gloire de leur nom
a fouvent retenti dans les Pays- Bas ; mais
afin qu'on ne pense pas qu'on prodigue
plus prompten
, dont on n'a tiré que peu d'exemle
Public peut s'en conftituer lui-
Juge.
un autre avertiffement ,qu'on nous
Faire imprimer.
expofé en vente dans les preours
du mois dernier les Oeuvres
l'Abbé Metaftafia , traduites de l'Ipar
M. l'Abbé Bonnet de Chemilin
I. A Paris , chez la veuve de Lorfils
, rue du Foin , à l'Image Sainte
iéve , & chez David le jeune , à
Le du Quai des Auguftins.
S
l'Abbé Metaftafio s'eft rendu céleans
toute l'Italie par des piéces de
re , & des Poëfies diverfes. Ses Trafurtout
ont mis le comble à fa réion
, & il a fçû cultiver l'Art Dra
que , en ce fiécle même , avec un fucnouveau.
La fageffe du génie Franen
ce genre d'écrire , lui a fervi de
e : il reproduit la délicateffe dans les
mens , le fublime dans les penfées
érêt dans les paffions , la dignité dans
caractéres , la fimplicité dans la Poëfie ,
ours different de lui-même , toujours
al de fes modéles.
>
Ce Poëtedans un âge encore peu avancé
G iiij
Le jour par de nouvelles productions de
on brillant génie.
de
Le Traducteur avertit le Public , que
ux prétextes de délicateffe ne lui feront
en retrancher des précieux Ouvrages qu'il
blie en notre Langue , & qu'il n'y ajouera
rien par le vain defir de produire fes
Topres penfées.
PROGRAM M E..
'Académie des Belles Lettres , Sciences
& Arts , établie à Bordeaux , diftribue
haque année un Prix de Phyfique , fondé
-ar feu M. le Duc de la Force. C'eft une
Médaille d'or de la valeur de trois cens
ivres .
iften ertaines parties plusic que d'anheman,
& quelle feron la can
Elle avoit donné pour fujet du Prix de
a préfente année , la caufe de la mue de la
oix ; elle n'a pas été fatisfaite des Differtaions
qui lui ont été envoyées , & n'a point
djugé de Prix .
Elle propofe aujourd'hui deux fujets pour
Heux Prix , qui feront diftribués le 25 Août
1751 .
tions for ces deux fujets re
nas que jufqu'an premier M.
75. EllespeuventêtreenFr::
anLarin.On demande qu'c
kisen caracteresbienlifibles.
des
Differtations,ily aura
,& 'Auteur mettra danse
&cacheté,lamèmeSente
som,fon adreffe , & fes
Le premier fujet , eft l'explication de la
sature & de la formation de la Grêle. Le fecond
eft de fçavoir , s'il y a des médicamens
us feront
affranchis de po
Mle
Président
Barbor ,S
Aaimie ,fur les
Foffes du C.
Sear
Brun ,
Imprime
ladite
Académie ,rue
Saint
Alordeaux,ce 25
Août 17
PROGRAMM
nie des
Sciences&
Be
de
Dijon,pour
le
Prix
de
2
de
1750.
Academie,
fondée
par
Bernard
Pouffer ,
Doye
de
Bourgogne
,
annon
rans,
quele
Prix
de
Mo
pari plutot que
аи
ps humain , & quelle feroit la caufe
Tertations fur ces deux fujets ne
çûes que jufqu'au premier Mai
1751. Elles peuvent être en Franen
Latin. On demande qu'elles
rites en caracteres bien lifibles.
s des Differtations , il y aura une
e , & l'Auteur mettra dans un bilé
& cacheté , la même Sentence
nom , fon adreffe , & fes quaaquets
feront affranchis de port , &
à M. le Préfident Barbot , Secretaire
cadémie , fur les Foffes du Chapeau
ou au Sieur Brun , Imprimeur , Age
ladite Académie , rue Saint James.
A Bordeaux , ce 25 Août 1749.
PROGRAM ME
Académie des Sciences & Belles- Lettres
Le Dijon , pour le Prix de Morale
de 1750%
Académie , fondée par M. Hector-
Bernard Pouffier , Doyen du Parle
t de Bourgogne , annonce à tous les
vans , que le Prix de Morale pour Pan
G W
née 1750 , confiftant en une Médaille d'or,
de la valeur de trente piftoles , fera adjugé
à celui qui aura le mieux réfolu le Problême
fuivant .
Strain de Pr.x ,fere
tendan
hreberace
ten
Porobvier
vngunit t
Steerfera tenn de
ATTIE
in
Memoire ,
une
Senter
Si le rétablissement
des Sciences & des
Artsk dy
joindre
une
fe
a contribué à épurer les moeurs .
obfervant que
tres,farledece
Le
die
Sentence ,&Carla
Il fera libre à tous ceux qui
voudronte &
kam
concourir , d'écrire en François ou en La- es & fa
demeure
,
leurs Ouvrages
foiental dit
banandu
:
lifibles , & que la lecture de chaque Mé- s
and
cacheries
,
moire rempliffe & n'excede point une de- yrica le ama
Les Mémoires francs de port ( fans quoi en
tiendra
unReg
tin ,
mie heure.
ils ne feront pas retirés ) feront adreffés
à M. Petit , Secretaire de l'Académie , rue
cavortes
avant cetem
rigerentdeluiunR..
Orages ,le
feront
expedit
tom
du vieux Marché à Dijon , qui n'en recevra e le leur
, &da e
aucun après le premier Avril.
Comme on ne fçauroit prendre trop
de précautions , tant pour rendre aux Sçavans
la juftice qu'ils méritent , que pour
Tauroit
nfé
de
certe
pre
Se
le
Prix
il
fera
une
perfonne ,
domis...
Procuration
pardevar
&
écarter , autant qu'il eft poffible , les brigalifée
parle
Juge
, a
gues & cet efprit de partialité , qui n'entraînent
que trop fouvent les fuffrages vers
Ele
Respite.
Velaqui
le
Prix
fera
de
les objets connus, ou qui les en
détournent
on,il
enverra
pare
par d'autres motifs également irréguliers
I'Académie déclare que tous ceux qui, ayant
travaillé fur le fujet donné , feront convaincus
de s'être fait connoître directement
ou indirectement pour Auteurs des
Mémoires , avant qu'elle ait décidé ſur
on
en
la
forme
Tula
Cene
Ville,il
viendrale
Sele
jour
dela
diftribr
e
fera
dans
une
Afemb
cadémie,
le
Dimanc
bution du Prix , feront exclus du
rs . Pour obvier à cet inconvénient ,
Auteur fera tenu de mettre , au
fon Mémoire , une Sentence ou
, & d'y joindre une feuille de pachetée
, fur le dos de laquelle fera
ne Sentence , & fur le cachet , fon
fes qualités & fa demeure , pour y
ecours à la diftribution du Prix. Lef,
Feuilles ainfi cachetées , de façon
ne puiffe y rien lire à travers , ne
point ouvertes avant ce tems -là , &
retaire en tiendra un Régiftre exact.
qui exigeront de lui un Récépiffé de
Duvrages , le feront expédier fous un
nom que le leur , & dans le cas , où
qui auroit ufe de cette précaution ,
obtenu le Prix , il fera obligé , en
ant une perfonne , domiciliée à Dide
fa Procuration pardevant un No-
- & légalifée par le Juge , d'y joindre
Le Récépiffé.
celui , à qui le Prix fera adjugé , n'eft
Le Dijon , il enverra pareillement fa
aration en la forme fufdite ; & s'il
cette Ville , il viendra le recevoir en
onne le jour de la diftribution du Prix ,
e fera dans une Affemblée publique
Académie , le Dimanche 2 ; Août
0 .
G vj
pu-
Le Dimanche 24 Août 1749 , l'Académie
couronna dans une Affemblée
blique la piece de M. Pinot , Medecin à
Bourbon Lancy.
Cet Auteur étoit déja connu par fa Lettre
fur les Eaux Thermales de Bourbon-
Lancy , imprimée à Dijon en 1743 , in- 12,
127 pages. Elle eft adreffée à M. Fournier,
Medecin Penfionné de ladite Ville , fous
lequel il avoit étudié , comme on peut le
voir à la page 112 de la Lettre , & qui
par fon Approbation du 20 Janvier 1744 ,
en a jugé l'impreffion très - utile au Public
. M. Fournier vient encore d'avoir la
fatisfaction de voir fon Eleve couronné
par l'Académie . C'eft en quelque façon par
tager l'honneur du triomphe.
La Differtation , par laquelle M. Pinot
a remporté le Prix de cette année , eft
divifée en deux parties. Dans la premiere ,
il prouve la véritable caufe de l'Electricité,
par les effets qu'elle produit & par les expériences
qu'on a faites.
Il établit dans la feconde , d'une maniere
évidente , les raifons pour lefquelles les.
corps électriques par eux mêmes ne le font
pas par communication .
Après avoir donné une idée de l'Electricité
, & des differens corps qui em
font plus ou moins fufceptibles , M. Pinos
sepeut sepeter
main attion fillet ons .
sinks corps les plus compacts
alfroportion dessoldeerest.te
les émanations , fe mortret
miraneforme ardente , en terbes
alaiterfur nos organes desfane
garu & douloureutes
, endus pre
ziu ,la lar ,la mariere
(due
o
pas capables de cer The
alicecellequilesprotar aT
red plas de malfe , qu'elle e
tousles corps ,
parse
otectriques par eux-m
munication
,les unsmoins, a
F
pls
communiquent dava
as ne
confervantla
on
reçue ,
qu'autant q
e
nouvelles
emanations
,
te que les
expériences del'E
enten
évidenceles
dégres
de la
vertu
électrique
.
Crear
pretend
que le
fea
evidente&la
feule
cafe.T.
et
enese ,
l'eau
même c
pet;&
c'est
parcequ'il e
ansles
differentesparties des
pe ,
qu'il ne
manifefte
les
violences
,
ue fon action faifant des imur
les corps les plus compacts ,
a proportion
des réfiftances qu'elans
fes émanations
, fe montrant
ous une forme ardente , en gerbes
excitant fur nos organes des fenves
& douloureufes
, on doit prée
l'air , la matiere fubtile , éthéfont
pas capables de ces Phénoque
celle qui les produit, a plus
é & plus de maffe ; qu'elle eft ré
dans tous les corps , parce qu'ils
us électriques
par eux - mêmes ou
munication
, les uns moins, à pron
qu'ils communiquent
davantage
autres ne confervant
la propriété
ont reçûe , qu'autant qu'on leur
e de nouvelles émanations
, de maque
les expériences
de l'Electricité
ent en évidence les dégrés de variade
la vertu électrique.
Auteur prétend que le feu en eft la
évidente & lafeule caufe. Tout , dit-il ,
eft pénétré , l'eau même n'en eft pas
eptée ; & c'est parce qu'il eft enchaîné
s les differentes parties des corps qu'il upe , qu'il ne manifefte
ni fes fureurs
Tes violences,
veulent que le feu & la lumiere foient dese , can
corps de même nature ,
klephusfer
les corps e cos
difiés.
differemment motherement
, pour avoir u
Arouver dans les curte
Seconde
Proposition.
uns
qui nous enviro
20COLDS ouverts auXCHATAT
soumoins ferrés , ce
Il ajoute que les corps électriques par
eux -mêmes renferment plus de feu élémentaire
, que ceux qui ne le font que par
communication , parce qu'ils s'enflamment
& s'échauffent plus aifément , & qu'il ne
faut qu'un frottement qui faffe fortit par
ondulations alternatives les parcelles de feu
qui communiquent le mouvement qu'el- ,à taifon de leurs ·
les ont en raifon de vîteffe , ou de lenteur,
de leurs émanations en raifon de diſtance
& des tiffus des corps , ce qui fait le plus
ou le moins d'Electricité , dont aucune
matiére fubtile , aërienne ou lumineuse ,
n'étant capable , il réfulte que c'eſt néceffairement
le feu ,,
par la raifon que les
parcelles ou atômes électriques produiſent
les mêmes effets que cet élément.
La feconde partie tombe précisément
fur l'objet principal de la queftion propofée.
Premiere Propofition.
Il faut que les émanations électriques
pénetrent les corps , pour communiquer
& qu'elles en agitent les parties intérieurieures
de même nature , fans quoi il n'y
2 let
gravité
ſpecifique&
relatives.
Troisieme
Propofit.on.
Le corps
réfineux ,le f
s,ontde
grands
vide
sitt eft
poreufe &
entrec
&
autrescorps
folides
etroits,
mais
d'une d
Cite&iplus
méable.
Quatrieme
Prope
Le
premiers ,
c'eft-à-dire
pes,
ayant
plus de v.
Infermerplusde
matiere
De ces
propclitionsl'Au
gelelectrivenefe
con
pallagedes
parcelles d
as lectricité , ou une trop legedoit
échauffer les corps électriques
frottement , pour avoir un effet
e , & retrouver dans les corps élecune
chaleur proportionnée à celle
ps électrifant .
Seconde Propofition.
corps qui nous environnent font
u moins ouverts aux émanations qui
éfentent , à raifon de leurs tiffus dif
s plus ou moins ferrés , de leur quande
leur gravité fpécifique & de leurs
tions relatives.
Troifiéme Propofition .
es corps réfineux , le fouffre & les
mes , ont de grands vuides dont la diion
eft poreufe & entrecoupée ; les
caux & autres corps folides ont des poplus
étroits , mais d'une direction plus
že & plus méable .
Quatrième Propofition.
Les premiers , c'eft-à-dire les réfines , les
ommes , ayant plus de vuides , doivent
nfermer plus de matiere étrangere .
De ces propofitions l'Auteur conclut, 1 .
ue l'électricité ne fe communique que par
paffage des parcelles de feu qu'on électrile
, & qui paflent en railon réciproque
des directions & pores qui peuvent les recevoir.
Ainfi les corps pefans en admettent
dans leurs tiffus une plus grande quantité
que les corps rares. 2 ° . Que les corps électriques
par eux-mêmes renferment une
plus grande quantité de parties étrangeres
& par conféquent de feu , tandis que les
métaux n'en confervent que très-peu . Donc
les corps électriques par eux- mêmes ne
peuvent l'être , ou que bien foiblement par
communication , puifque la quantité des
particules ignées qu'ils renferment , s'oppofe
néceffairement à celles qui voudroient
y parvenir , leur atmoſphere étant en équilibre,
& ces mêmes parties ne pouvant pénétrer
leurs tiffus par la difpofition des pores.
Ainfi la feule raifon pour laquelle les
corps électriques par eux - mêmes ne le font
pas par communication , dépend de la
quantité des matieres ignées qui réſident
dans leurs tiffus , & des obftacles que ce même
tiffu oppofe à l'entrée de la matiere
ignée qui leur vient des autres.
MES NOUVELLES ,
CARTES,PLANS , &C.
i Dirnt , Graveur de R.
irle Portrait da Cars .
grave d'après le ce more R
Comflampe , qu et de la gr
deM. Bolet ,
repond p
* réputation da fier Div
fe drite afurpale encore
douceur & la force de
lens
morceauxq.4.
blic. On
trouvera ce
ateur aux Galeries d.
deuxautres fort
belles
aspar le fieur
Duftos , &
lai ,place
Dauphine
Trample&
Amphurite , &
The de
Bacchus ,
d'apres &
deM.
Natoire.
Elles for:
Orryde
Fulvy ,
Confeille
andartdes
Finances
.
bestPerit ,
Graveur ,rueS
Macharins ,
qui
conti
la laitedes
Hommes aft
Deltochers
,
Graveur
c
mis
depuispeu auje
fdivans
.
M. l'Abbé Mangin , Docteur en Théologie
, Prieur de Saint Antoine , au Collége
de Lizieux à Paris , auroit eu auffi un Prix,
fi l'Académie en avoit eu deux à diftribuer
Il eft de l'intérêt de la Phyfique & de la
gloire de l'Auteur de rendre fon ouvrage
public.
ARTES , PLANS , & C.
cur Drevet , Graveur du Roi
t de finir le Portrait du Cardinal
gne , gravé d'après le célebre Riette
Eftampe , qui eft de la grancelle
de M. Boffuet , répond part
à la réputation du fieur Drevet
neux Artiste a furpaffé encore dans
par la douceur & la force de fon
es excellens morceaux qu'il a déja
au public. On trouvera cette Efchez
l'Auteur aux Galeries du Lou
2
aroît deux autres fort belles Eftam-
Tavées par le fieur Duflos , & qui fe
nt chez lui , place Dauphine. L'une
Triomphe d' Amphitrite , & l'autre le
phe de Bacchus , d'après deux Tax
de M. Natoire . Elles font dédiées
Orry de Fulvy , Confeiller d'Etat
dant des Finances.
fieur Petit , Graveur , rue S. Jacques ,
les Mathurins , qui continue de graa
fuite des Hommes Illuftres du feu
Defrochers , Graveur ordinaire du
, a mis depuis peu au jour les deux
traitsfuivans.
a
FEBVRE , Docteur en Théologie de la Faculté
de Paris , Confeiller , Aumônier dus le t
Roi , Général & Grand - Maître des Chanoines
Réguliers de l'Ordre de la Sainte
Trinité pour la rédemption des Captifs, né
à Paris en 1685 , & élu en 1749.
EUSEBE RENAUDOT , de l'Académie
Françoife , mort le premier Septembre
1720 , âgé de 47 ans. On lit ces vers au
bas , de M. Moraine .
Après le docte Arnaud , par des écrits célébres
Il foutint & vengea la Foi ;
De l'Hiftoire il perça les profondes ténébres .
Auffi favorisé de l'appui de fon Roi ,
Il fut l'Auteur fameux de l'utile Gazette .
Renommée , à ton tour prens pour lui la trom
pette.
spoke anne , lespo
leverd, celles des Ho. and.
cales des Dances ; cen
indiquées dansle te
hance qui relève le meure
gukla conne une „ pTAT
tance
qui aparu er ce
Macire
prime er for
des rend
compre
& ob'ervations d'int
conftruation de c
ertater le grand no
205, plus importar tos l:s
,que la furete des N
depuis long tems. C:
de
difcutions gre
elementles unes avec
thegnerepoffible d'en a
condeCarte a pour t
are retutte de la
Mancke
Vifeaux du Roi ,&c. El
pagne d'un
Mémoiref
Kiz
anex
; on y
verra a
hydrographie
,
cette cien
le,doirle jour
qu'elle
c
ire ,auxfoins
attenti
on
particulieredes
Mini
Deux nouvelles Cartes Hydrographiques .
méritent l'attention du Public . La premiere
a pour titre , Carte réduite du Golphe du
Mexique & des Iles de l'Amérique , pour
fervir aux Vaiffeaux du Roi , dreſſée au Dépôt
des Cartes , Plans & Journaux de la Marine
, &c. Cette Carte nous a paru travaillée
avec bien du foin & d'un très-grand
détail. On a eu attention de diftinguer par
des couleurs differentes les poffeffions des
ns des François ; le rouge , celles
gnols ; le jaune , les poffeffions des
; le verd, celles des Hollandois, &
è , celles des Danois ; c'eft_ainfi
- font indiquées dans le titre de la
Mais ce qui releve le mérite de cet
e, & lui donne une fupériorité marur
tout ce qui a paru en ce genre ,
n Mémoire imprimé en forme d'A-
, qui rend compte des principales
ques & obfervations dont on s'eft
pour la conftruction de cette Carre ,
ur conftater le grand nombre de corons
, plus importantes les unes que
utres , que la fûreté des Navigateurs
eoit depuis long tems . Ce Mémoire
empli de difcuffions géographiques ,
= tellement les unes avec les autres ,
n'eft guere poffible d'en faire l'extrait .
feconde Carte a pour titre , nouvelle
te réduite de la Manche pour le fervice
Vaiffeaux du Roi , c. Elle eft auffi acnpagnée
d'un Mémoire fort court , mais
ez curieux ; on y verra avec plaifir que
ydrographie , cette fcience fi belle & fi
ale , doit le jour qu'elle commence à réndre
, aux foins attentifs & à la
protecon'
particuliere des Miniftres de la Mariter
à un point de perfection ou aucune Nation
de l'Europe n'eft point encore parvenue
.
Ces deux nouvelles Cartes font de M.
Bellin , Ingénieur ordinaire de la Marine ,
qui s'eft livré à l'étude de l'Hydrographie
avec une ardeur peu commune , & dont il
y a déja beaucoup d'ouvrages , recommandables
par leur degré d'exactitude , entre
autres une Mappemonde d'une forme nouvelle
, fous ce titre , Effai d'une Carte réduite
, contenant les parties connues du Globe
terreftre , &c.
Riyade de hotel de V...:
2.qui occupera un des qu '
Pace Royale. Cet c
ové parla Valera A
c. St Cammas
avantenvoveà Parislie I
conde l'Hôtel deValle de
ede la
grandeur dont!
,le
Graveur qui aga
tamertant au double ceit.
theedes toiles &
calita
atible auffi mal a
propos
esdans
l'échelle &&
crifions dans le mod!
qui auront cePlan , a
Hale
,
nonpour 20 , mas
envale
pour4 au lica de !
* Panen
queſtion fe ver
let
Paillard ,
Marchand
de la ruedela
Fea
des
Victoires ,& à
Tot!
Granerom ,rueS.
Rom
.
O trouve auffichezledit S
tagesduSt
Dernis
, ci a
Les
Partes
réciproques
rateonde
compre
, inft
er
Charlemagne
,
prop
gmentationarrivéefut
dagent,
depuisle
regne
quaceluide
LouisXV
Ce
morceau , unique en fon genre , a
un avantage
confidérable
fur les Mappemondes
ordinaires. Au moyen des Echelles
qu'on y a jointes & des graduations
qui
fervent à marquer les latitudes & les longitudes
, on peut réfoudre tous les Problêmes
Géographiques
avec facilité . Une
exécution
nette & précife & un coup
d'oeil agréable
diftinguent
cette Carte ,
ainfi que tous les ouvrages
de M. Bellin .
Il demeure
rue Dauphine
auprès de la rue
Chriſtine .
Le fieur Cammas , Peintre de l'Hôtel de
Ville de Toulouſe , vient de faire graver
par le fieur Robert , Graveur en taille douce
& en couleur naturelle , demeurant rue
1
e , qui occupera un des quatre
la Place Royale . Cet ouvrage ,
approuvé par la Ville le 28 Avril
eft du Sr Cammas.
eintre ayant envoyé à Paris le Plan
ation de l'Hôtel de Ville de Toua
moitié de la grandeur dont il eft
ement , le Graveur qui a gravé les
- en mettant au double de leur lonl'échelle
des toiles & celle du moa
doublé auffi mal à propos le nom
Es toiles dans l'échelle & celui de
fubdivifions dans le module . On
t ceux qui auront ce Plan , de comp-
Echelle , non pour 20 , mais pour 10,
module pour 4 au lieu de 8.
Plan en queftion fe vend à Paris ,
le Sr Paillard , Marchand Papetier ,
oin de la rue de la Feüillade , près la
ze des Victoires , & à Touloufe , chez
r Grangeron , rue S, Rome.
On trouve auffi chez ledit S. Paillard les
vrages du Sr Dernis , ci après , fçavoir,
Les Parités réciproques de la livre nuéraire
ou de compre , inftituée par l'Emreur
Charlemagne , proportionellement
ugmentation arrivée fur le prix du marc
argent , depuis le regne de ce Prince juf.
u'à celui de Louis XV.
dræn qu dâtdebout , & ce
twee
queception ,Lar
*
entre la France & les principales Villes de peste ani pourra
l'Europe , calculés fur les prix de l'argent
monnoyé , fuppofés depuis 27 livres le
marc jufqu'à so , & par lequel on peut
voir en tout tems fi la France eft créancie
re des autres Etats , ou fi au contraire cea
Etats font créanciers de la France .
Un autre Tableau , contenant la réduc
tion en monnoye de France , des monnoyes
de change des mêmes principales
Villes , le tout calculé fur les prix du marc
d'argent monnoyé , fuppofés depuis 27 livres
jufqu'à so inclufivement.
LETTRE
De M. Voifin
M
Avocat en Parlement
à M. le Vicomte de Polignac .
tiple plas torte & qui voue avec
Tuet mêmechène
goupe are.
dansle
quelies onrema que
Marmitea
covitâtoncu sch
Clemedeclean ,on yappe"
yo´ar..
niksp
oportion , lost cans 21 (0-
amouros,fordans les en
trape deces
moletes de ...
pia ¿ment
qu'e..es ne se ser
varrel,wer ces deux
f¸res
de
keren.
anachepar les
pares,la
tirfurlespluumes&le
durerq
mageeft
exact & a
Here
toutela
lézerte e
tela
branchede
chè o
You
fouees&
recherche.s
de
ftore&les
racinesquipa
tedea
terre,ne
lontpas
pas va
Cegroupe ,qui
daar to
mevue
agréable, eft
d'una
ade
hauteur 7
pieds 61
paleigre
peds6
poucesse
Lauregroupe
reprefentela Fe.
Ce
Nymphe au
borddela
mer
ceaude
rocher
pour
tirer d
filetpleindepo
fons ,
unea
epeddans
l'eau,&
tire ad
Ronyvoitunpetit
Triton q
pourle
débarrafferdes
mal
Onfieur , je dois à votre amour pour les
Arts la defcription de deux Groupes de
marbre , d'un Bufte du Roi , & d'une efquiffe en
terre cuite de ronde boffe de la bataille de Fontenoy
, que Sa Majesté vit à Choify , dans le voyage
qu'elle y fit à la fin du mois dernier , ouvrages de
de M. Adam l'aîné , Sculpteur & Profeffeur de
PAcadémie Royale.
L'un des deux Groupes repréfente la Chaffe
une Nymphe de la fuite de Diane , d'une forme
d'environ vingt- cinq à vingt fix ans , attachant à
une branche de chêne avec un ruban un Héron
qu'elle a tué d'un coup de fêche , tourne la tête
ds , & qui lui préfente un Arc pour recomr
la challe. Une étoffe légere careffe le nud
Nymphe qui eft debout , & ce nud fe deffine
utant definefle que de précifion ;une draquoique
plus forte , & qui joue avec une
he coupée du même chêne , groupe avec les
Nymphes , dans lefquelles on remarque , indamment
de la correction du deffein , une raelligence
de cifeau , on y apperçoit beaucoup
ftefle de proportion , foit dans les contours ,
ans les racourcis , foit dans les emmanche-
; on eft frappé de ces molleffes de la chair qui
tent plus ailément qu'elles ne fe définiffent ;
agine voir refpirer ces deux figures , tant ily
vie & d'expreffion.
Héron , attaché par fes pattes , laiffe fentir
de l'air fur les plumes & le duvet qui fe trou
flous ; le plumage eft exact , & la force de la
é caractérile toute la légereté de cet oifeau
feuilles de la branche de chêne , où il eft fufdu
, font fouillées & recherchées à jour : l'ée
de l'arbre & les racines qui paroiffent fur la
ace de la terre , ne font pas plus vraies dans la
are même. Ce groupe , qui dans tous les points
Tente une vue agréable , eft d'un feul bloc de
bre ;il a de hauteur 7 pieds 6 pouces , & la
cipale figure s pieds 6 pouces de proportion.
' autre groupe repréfente la Pêche.
Une Nymphe au bord de la mer monte fur un
rceau de rocher pour tirer de l'eau le bout
un filet plein de poiffons ; une autre Nymphe af
a le pied dans l'eau ,& tire l'autre , bout du fi-
E; on y voit un petit Triton qui fait tous les efts
pour le débarraffer des mailles où il eft reteplaindre
à la Nymphe qui eif 'lur le rocher , de ce
qu'elle le tire de fon élément, La crainte de manquer
ce Triton , qui fait l'ornement de la pêche ,
augmente l'ardeur & la vivacité des deux Nymphes.
tance.Laprésence de Sa Ma
os de touslesleidats&Pe
gte remarque fur fonboucher ,an
ince eftl'ame de toutes fes a
re
irrévocablementla c.
peuvent
refifter à
l'entrete se
les
regards de ' euxSouve La draperie de l'une , qui eft une étoffe légere ,
vole au gré du vent , ainfi que fa chevelure ; la
partie du filet qui eft élevé hors de l'eau , eft à jour ea,que cost
fourer cet c
qu'immenfe ,a
quatre
facer
voit toutes fortes de poiffons , dont quelques-uns drés ou pans f
comme le naturel , & de la même délicateffe ; on y
cherchent à s'échapper par les mailles.
La draperie de la Nymphe , qui eft affife dans
l'eau , paroît un linge mouillé.
Ce groupe eft agréablement vû de tous côtés ;
la richeffe des attributs ne dégénére point en confufion
il y a des parties de repos qui font valoir
les autres avec art. Ce groupe a la même propor
tion que le précédent .
D'unedesfaces de ce
pecett
leroc,fortent
comme
cac.
Funesavecleurs
flambeaux ,p
PAL
eferende
face , eft
repréfet
Sed'un
antre , &
qui a
arun
Serpent ,
s'arrache
dogs
pour
extrme: la
avec
quelleselle
voit fa
Annetrotemeface ,au
bout
où
s'apperçoit la
fuite
des
ent
,un
bandeau fur les
yeux,
es
compolésde
fes
prope
e un
cyprès.
Pasteboutdu
piédeal ,ca
mphe,fevoit la
Victoire ave
Le Bufte du Roi , que M. Adam retoucha d'après
Sa Majefté , qui voulut bien lui accorder quelques
féances , eft d'une reffemblance & d'une nobleffe
infinies . Cet air majestueux & doux , qui cft
fi naturel à notre Maître , ne l'eft pas moins dans
le portrait. Un vent léger agite artiftement la chevelure,
& fait en paffant à travers , avec les lauriers
qui l'entrelaffent , un jeu que la nature n'exprimeroit
mieux. Ce Bufte doit être placé dans
la galerie de Choify , au milieu des Conquêtes du
4.0i ,
pas
Après ces trois premiers morceaux , Sa Majefté
examina l'efquiffe en terre cuite de la bataille de
Fontenoy , de ronde - boffe , que M. Adam avoit
aufli fait porter à Choifi . Perfonne avant ce célé
bre Sculpteur , même dans l'antiquité , n'avoit encore
ofé imaginer ai tenter un ouvrage de cette
importance
Coment
Chacun
des
quatre
ang
es,
ou
ans,eft
enrichi
d'attributs
m
Ce
grand &
magnifique
projet
d'en
faire
l'explication
pa
antes.
Du
côtédela
Victoire.
Vitoria
ad
Fonteniacum
Fran
agnata,
Auftriacorum
Hannoverorum,
Haffiac
de tous fes foldats & l'Egide de Minerve ,
remarque fur fon bouclier , annonce que la
nce eft l'ame de toutes fes actions , ce qui
are irrévocablement la victoire . Ses ennemis
uvent réfifter à l'intrépidité des François
citent les regards de leur Souverain .
siédeftal , qui doit foutenir cet ouvrage , auffi
qu'immenfe , a quatre faces principales &
- petits côtés ou pans faillans .
ne des faces de ce piédeftal , fuppofé taillé
le roc , fortent comme du centre de la terre ,
ries avec leurs flambeaux , pour répandre la
ir.
une feconde face , eft repréfentée l'Envie qui
appe d'un antre , & qui mordue à la mame
par un Serpent , s'arrache les cheveux & fe
les doigts pour exprimer la douleur & la
avec lesquelles elle voit fa défaite .
une troifiéme face , au bout du piédeftal , du
où s'apperçoit la fuite des ennemis , le Défef-
, un bandeau fur les yeux , eft affis fur des
ées compofés de fes propres dépouilles , &
aîné à un cyprès.
l'autre bout du piédeftal , où l'armée du Roi
nphe , fe voit la Victoire avec tout ce qui lui
-ient.
hacun des
quatre angles, ou confoles en corps
ans , eft enrichi d'attributs militaires.
e grand & magnifique projet m'infpira le def
d'en faire l'explication par les infcriptions
antes.
Du côté de la Victoire.
Victoria ad Fonteniacum Francis , ipforum Regis
ute , affignata , Auftriacorum , Anglorum , Bataum
, Hannoverorum , Haffiacorumque unitorum ,
H
invitis numero , ftrenuitate &folertia" , die Mau XI.
an. M. DCC. XLV.
Victoire que les François, animés par la préfence
du Roi qui les commandoit , ont remportée à Eontenoi
fur les Autrichiens , les Anglois , les Hollandois
, les Hannoveriens & les Heffois réunis ,
malgré la fupériorité de leur nombre , leur bravou
re & leur habileté , le 11 Mai 1745 .
Du côté de l'Envie .
Minus invidia nocet virtuti , quam ipfi machinanti.
L'Envie même fert à faire triompher la Vertu.
Du côté des Furies.
Quidfurent , fi jus imperet , & fi fortior pruden
tia debellet ?
La juftice de la caufe du Roi & la prudence de
Sa Majefté diffipent les complots les plus furieux,
Du côté du Défeĺpoir.
Ne defperent, ubi fpes falutis.
weeklafineffe avec
lequés
At Bat: da ko
fossem
3235 2e se que
prodamoa
Telgu De:
neteAuteur ,
également && gut
pendee& parlaharc cc & .
-Cefen fer fi
habituellement sta
Patater
quele
eroalaver ..
des
grands
Loames , tei
Benin,contla
Sainte
Foarte
tolon& de
Daphne
sevini
aptersan
objet
d'étude
peret
pune
meditation
lavo
L'efpérance de la paix que le Roi vainqueur
laiffe à fes ennemis vaincus , doit calmer leur défeſpoir.
A un des angles.
Saxo parens fecuriùs imperat.
L'obéiflance & l'amour pour fon Maître , dont
le Général Saxon fe fait gloire , affûrent le fuccès
de fon commandement.
A un fecond angle.
Et Francus , Saxoni imitator , vincit.
-
Chaque François triomphe fur les traces de ce
Général Saxon.
A un troifiéme angle.
Sic ductus quifque miles duceret ad pralium.
que la
penice avoit aa
as que ce
mérite fe rer.
queque
brillante
qu'elletot e
du
crayon,
l'Arte
gelelligence de
réaler ce
reston
terminee.
Cet
tocpar
l'examen
des
o
bad
bommes ,
qu'on
découvre
Holubledela
penez
aclean
perpetuellemet
en
exer
parle
même
Bernin eft e
Ate
principe,
c'eftà
forcedeCe
perla
referion&
par
l'exécut
Rome,
deux
ans
apres
yere
&
d'Amphitrite ,q
de
Polignac,
dont
les
con
tes ,
achetapour
décorer
Chaque foldat eft bon Capitaine fous de
pareils
parcesdeuxopera
Généraux.
Au quatriéme angle.
Vulnus facit audaciorem.
For
tone
fon
gout
fur&
pas
Recharge
reftaurer
le
Ace
Lispiede,
qui
avoient
vérité & la fineffe avec lefquelles les deux
es & le Bufte du Roi font terminés , font
es de ce que produiroit l'efquiffe rendue
me Auteur , également diftingué par l'éléde
penfée & par la hardieffe & l'intelligenl'exécution.
par
Peft en effet fi habituellement attaché à Roà
examiner quelle étoit la véritable baze de la
tion des grands hommes , tels que le fa-
Bernin , dont la Sainte Bibianne & le grou-
Apollon & de Daphné devroient être pour
culpteurs an objet d'étude perpétuelle , qu'il a
rqué par une méditation laborieufe & expéricale
, que la penfée avoit à la vérité fon mémais
que ce mérite fe réduifoit à prefque
, quelque brillante qu'elle fût d'ailleurs , lorfcontent
du crayon , l'Artifte n'avoit ni le cou-
= ni l'intelligence de réaliſer cette pensée par
exécution terminée .
eft donc l'examen des par de ces
ouvrages
nds hommes , qu'on découvre la néceffité de
ion indiffoluble de la penfée & du cifeau , mais
cifeau perpétuellemet en exercice, Le Bufte du
Roi par le même Bernin eft encore une preuve
e principe; c'eft à force de fe le rendre familier,
ar la réflexion & par l'exécution ,que M. Adam
Rome, deux ans après y être arrivé , les Buftes
Neptune & d'Amphitrite , que feu M. le Cardide
Polignac , dont les connoiffances étoient fi
tes , acheta pour décorer fon célebre cabinet.
E. jugeant par ces deux ouvrages que M. Adam
oit formé fon goût fur le plus précieux de l'antie
, le chargea de reftaurer les figures de la famil
de Licoméde , qui avoient été trouvées fous des
Hij
ruines L te repondit les du retpectable
& fçavant Prélat ; fon cifeau reffufcita, en quelque
forte , cette famille antique , & l'intelligence fouveraine,
qui regne dans cette reftauration , a rendu
prefque impoffible la diftinction des parties antiques
& de celles dont M. Adam fut le Créateur
par une imitation de l'antique , auffi parfaite que
raiſonnée .
C'est à ces précieux morceaux , qui enrichiffent
actuellement le cabinet du Roi de Pruffe , que
vont être réunis les deux groupes de M. Adam, de
la Chaffe & de la Pêche , par le préfent que lui en
fait Sa Majesté.
Le judicieux éloge que le Roi a fait de ces deux
groupes & de fon Bufte , furtout de la perfection
avec laquelle ils font finis , devient , en faisant
honneur à M. Adam , & en le récompenfant de la
patience & de l'affiduité de fon travail , la régle
déformais de tous les Sculpteurs qui voudront alpirer
à une réputation folide. Telle est donc cette
maxime qu'ils doivent fe graver profondément
dans l'efprit ; le crayon d'Apelles devient
prefque inutile au Sculpteur fans le cifeau labo
rieux de Phidias ou de Praxitelle. J'ai l'honneur
d'être avec un attachement refpectueux , votre ,
&c.
Voifin,
A Paris , ce 30 Juillet 1749,
LETTRE
M.Robert,
Geographe or ma
M.
Komend de
Sainte A
la
Remarque
Brows de Jurm ,
Second
14
mecano la
Geographie So
¡O.Exor ,jeprends la „ berte de
Leure ,
pour
reposte
te dans le
Mercure
tous !
Commie
Autent
42trouve qu'il
étoit
necefl
eafare fi
importante , ..
alon
origine.Je
vou
e
qu'ayant
conçude
cet
Geographie
Sacree , &
Effeurs
performes , co
tana
Prefacede ce
Livre ,
effein
une
perfor
ne
refpect
ForM
Serieux,
pour
lors
Cera
jourd'hui
Avocat
en
Parem
t
qu'il
avoit
une
pareille
decequeje
lui
arois
d'.
al
Serieux
de
ven's
T
moment
que
j'eus
l'honne
ilme
remit
fon
outrage
ent
mifion
d'en
agir
comme
il
me
p
Compotade
concert
,
fat
m
Cenferpar
moimême
,
&
prefion
étant
faire
,
M.
Ser
permettre
que
fon
nom
y
ela
aye
faites.
Time
firm
K E
. Robert, Géographe ordinaire du Roi,
M. Remond de Sainte Albine , en
onfe à la Remarque imprimée dans le
rcure de Juin , fecond volume , page
9 , touchant la Géographie Sacrée,
Onfieur , je prends la liberté de vous adreffer
cette Lettre , pour répondre à la Remar
ferée dans le Mercure , touchant la Géoe
Sacrée. Comme l'Auteur de cette remar-
I trouvé qu'il étoit néceffaire d'inftruire le
= d'une affaire fi importante , il eft bon de reer
jufqu'à fon origine . Je vous dirai donc ,
Seur , qu'ayant conçu le deffein de donner au
c une Géographie Sacrée , & y ayant été
é par plufieurs perfonnes , comme je le mar
Hans la Préface de ce Livre , je communiquai
effein à une perfonne refpectable , qui conoit
M Sérieux, pour lors Clerc de S. Severin ,
jourd'hui Avocat en Parlement , & qui fçat
qu'il avoit une pareille idée , lui fit confie
de ce que je lui avois dit. Cela fit prendre
arti à M. Serieux de venir me voir , & ce fut
e moment que j'eus l'honneur de fa connoifil
me remit fon ouvrage entre les mains , avec
iffion d'en agir comme il me plairoit . L'ouvrage
compofa de concert , fut mis au net , donné
Cenfeur par moi - même , & enfuite imprimé.
preffion étant faite , M. Serieux ne voulut jas
permettreque fon nom y parût, telles prieres
je lui aye faites . Il me fit même quelques dife
;
Hiij
;
ture .
a
quer que je pouvois
m'en difpenfer , & qu'autrement ce feroit pour
moi une humilité trop orgueilleufe , puifque je
marquois dans la Préface , que ce Traité étoit fair
pour l'intelligence des Cartes que j'avois conftruites
d'après Mrs. Sanfon . Pour le contenter , je ne
mis mon nom que comme Editeur . Il exigea de
moi & de mon fils une promeffe réciproque , que
ni luini nous ne pourrions faire aucun changement
que de concert , ce qui fut appuyé de notre figna-
Le Livre ne fut pas plutôt en vente , qu'il
s'en dit l'Auteur à toutes les perfonnes qu'il connoiffoit
, & même on a pouffé , j'ofe le dire , l'infulte
jufqu'à m'envoyer plufieurs Abbés me demander
à acheter le livre de M. Serieux , quoique
le livre ne parût en aucun endroit lui appartenir à
ce titre. Tout autre que moi auroit crû que ces
envoyés ne venoient que de fa part. N'eût- il pas
été bien plus fimple & plus noble de me permettre
de le nommer , commeje l'en avois prié plufieurs
fois? Tant que ces infultes n'ont été que verbales ,
je n'ai rien dit , mais étant devenues publiques , je
ne pus me difpenfer pour mon honneur , d'inftruire
le Public de la vérité . Je dis pour mon honneur,
çar qui ne croiroit pas , à entendre l'Auteur de la
remarque , que c'est moi qui me fuis fait mettre
dans les Journaux ? Cependant je puis jurer & affirmer
que non-feulement je n'en ai rien fait directement
ni indirectement , mais même que je
n'ai vû aucun des Journaux qui en ont parlé , car
fi j'ai été fi long - tems fans donner cette Lettre ,
c'eft que je n'ai appris l'exiſtence de cette remarque
que tard. C'eft M. Serieux qui me l'a appris
le premier , comme en étant fâché , cette nouvelle
ne me fit aucune impreffion , n'étant aucunement
cleon recedare que text
foracorde Mercure pr
paddag for , &
entste
emigré moi ,à prendre . MU
ceneLettre .
te sox le trouverdanssome
melepas ,Monieur et en
ervee par ceux
que
30 Astrar de la
remarque at
Prefaceque je
recondefois qu
mesamisaS'il
reliant av an
a manferitde la
Preface, et
conavec luimême.Eft ::
bolt
perfonne a fart & qu'e…t
eon
travaillefut la
même m
geeft-ceque, das- e .
equecelui à quion lefat
ouvrage &
Pourquor conc
Dictionnaire
Geograph
theebre la
Martinere For
`paſt- ilpour
Auteurdu Di&t on
Deplas ,
puiqueM.
Serie1 :
orage pour en
drpofer à n
gele
revendique an
propreatillieud'ère
blede
opatrementde
paroite sa
Platar ay'ily
avoit J'aimis m
Stommefimple
Editeur.
Vo
tuisledire,la
plusfere
demo lefttrès
certain
nom à cet
ouvrage
,
com
ques
pour
fanfaron
parmi les
quele
premier
volumeeftcr
'ils le feroient eux-mêmes. Je me fuis déi
voir aujourd'hui le Mercure pour fçaquoi
il s'agiffoit , & je me fuis déterminé ,
malgré moi , à prendre la liberté de vous
cette Lettre.
vérité doit fe trouver dans tous les homdoit-
elle pas , Monfieur , être encore plus
ent obfervée par ceux qui reprennent les
Où l'Auteur de la remarque a - t'il trouvé
Préface, que je reconnoiffois que l'ouvrage
de mes amis S'il relifoit avec attention
a tranfcrit de la Préface , il fe trouveroit
radiction avec lui - même. Eft-ce que l'ouqu'une
perfonne a fait & qu'elle abandonne
tre qui travaille fur la même matiére , pour
à fon gré ; eft-ce que , dis-je , un tel abangnifie
que celui à qui on le fait , ne foit pas
r de l'ouvrage ? Pourquoi donc fur ce piedgrand
Dictionnaire Géographique porte - t'il
du célébre la Martiniere ? Pourquoi Moaffe-
il pour Auteur du Dictionnaire Hifto
De plus , puifque M. Serieux m'a abandon.
nouvrage pour en difpofer à mon gré , de
- grace le revendique-t'il aujourd'hui ? Son
propre a-t'il lieu d'être bleffé, après avoir rei
opiniâtrement de paroître dans cet ouvrage
apart qu'il y avoit ? J'ai mis mon nom au Liomme
fimple Editeur. Voila ce que la moje
puis le dire , la plus févére pouvoit exie
moi.Il est très certain que je pouvois mettre
nom à cet ouvrage , comme Auteur , fans
I pour fanfaron parmi les honnêtes gens ,
ue le premier volume eft compofé fur les ou-
"
Hij
qui en font le plus bel ornement . Or ayant fuccédé
au fond de ces illuftres Géographes , tous leurs
ouvrages m'appartiennent. De plus encore je fuis
fi peu finiple Editeur de cet ouvrage , que M. Serieux
doit fe reffouvenir qu'ayant donné de l'argent
à l'Imprimeur pour faire un changement , je
l'obligeai à faire remettre les chofes comme elles
étoient , ce qui lui caufa double dépente . En agiton
ainfi fur les ouvrages d'autrui ? .
LETTRE
View , for le
Programme de A
des Jeux Floraux de Tomica
Ofer
AcadémiedesJeux F
Touloniepropoſe tousles ar
tentioneftfans
doute quetout
prendre. Ily a
cependant , ca
equ'eefair
imprimeràcetteo..
qu'eft
quelquetos pas
arelleeft
même
fujette à
pie
ins.Certe
conditioneſt
conçue en
not fare
remettrepar des per´
Tolonetrois
copiesbien .
carage àM. le
Chevalier d'A
Meirafar fon
regiſtrele nom ,
,&la
demeuredes
perfo:-
at
remifes,
lefquelles
figneront
M.le
Secretaire enaura
écrite
dre,
aprèsquoi il
leuren
expe
Quant au fecond & troifiéme volumes , je les lui
abandonne volontiers ; il les a pris auffi ſous la défenfe
en cas de critique , m'abandonnant le premier
& les Differtations , pour répondre. La part
que j'ai à ces deux derniers volumes eft fi peu de
chofe , que je ne lui en ferai jamais aucune difficulté
. M. Serieux fera ou paroîtra peut - être fâché
que je l'aye nommé , mais vous voyez , Monfieur,
par le récit fidéle que je vous fais ici , & que je défie
qui que ce foit de me démentir fur un feul
point ; vous voyez , dis je , Monfieur , que je ne
Pai fait que dans l'intention de lui faire plaifir
ayant donné à connoître par toutes les démarches
l'extrême paffion qui lui eft venue d'être connu
pour Auteur. J'ai l'honneur d'être , & c.
A Paris le 20 Août 1749 .
Mle
Secretaire ne
recevia
esqui lui
feront
adreffés
parla
'ilsne
font
affranchisde
port
udda
concours
tous
les
our
été
remisà M.le
Secretaire
domiciliéeà
Touloufe
....&
eursfe
feront
fait
connoitre
ent
.....M.le
Secretaire
ave
qui
auront
remisles
ouvrag
couronnés ,
afin
que i
earmêmes
recevoir
lesP
en
premier
lieu,
qui
n'
deaux
Auteursde
rempl
не
алга
"
LET TRE
ae , fur le Programme de l'Académie
des Jeux Floraux de Toulouse .
nfieur , l'Académie des Jeux Floraux de
"ouloufe propofe tous les ans cinq Prix , &
ention eft fans doute que tout le monde
prétendre. Il y a cependant , dans le Proe
qu'elle fait imprimer à cette occafion , une
on qu'il n'eft quelquefois pas poffible de
; elle eft même fujette à plufieurs incon-
F. Cette condition eft conçue en ces termes :
oit faire remettre par des perfonnes domici
a Touloufe trois copies bien lifibles de cha-
Ouvrage à M. le Chevalier d'Aliez .....
crira fur fon regiftre le nom , la qualité ou
-ffion, & la demeure des perfonnes qui les lui
at remifes , lefquelles figneront la réception
M. le Secretaire en aura écrite dans fon re-
, après quoi il leur en expédiera le récé-
- M. le Secretaire ne recevra point les pas
qui lui feront adreffés par la pofte en droi
s'ils ne font affranchis de port....L'Académie
ud du concours tous les ouvrages qui n'ont
été remis à M. le Secretaire par une perfondomiciliée
à Touloufe . . . . & ceux dont les
eurs fe feront fait connoître avant le juget
..... M. le Secretaire avertira les perfon
qui auront remis les ouvrages que l'Acadéaura
couronnés , afin que les Auteurs vient
eux-mêmes recevoir les Prix , & c . ....
dis en premier lieu, qu'il n'eft quelquefois pas
le aux Auteurs de remplir cette condition
HY
que l'Académie leur impofe , parce qu'il arrive
fouvent qu'on n'a aucune connoiffance à Toulouſe
, & qu'ainfi on ne peut adreffer les paquets à un
domicilié dans cette Ville pour les remettre à M.
le Secretaire ; par conféquent bien des gens font
dans l'impoffibilité de concourir , ce qui ne paroit
pas conforme aux intentions de l'Académie .
net one in erint ng ".
bikuju oftavern, deport , şə
latvist max lettres qu'on las corma Ja
ment parlà qu'en auroit "a "
wy23]ebe ia Tcote pri * +* v
$ rs en aft anch Curt iss
Topiò attes paquets enverrotornà
Qelesfortces repon 82.”
taxed,amoinsqu'on s'affran
Mociear ,que vous
vent
HomeLente dans
vo're
Jour:
Sand
Mcademie des
JeurF
dentare ,de
répondreaux et
la même
voie.
C'eft un
Pic,ondu
moins à ce
les
Prixde
cette
Aca
kiteroom
fanceà
Toulouſe.
Jallieurd'être ,&c.
J'ai avancé en fecond lieu que cette loi eft fujette
à bien des inconvéniens , car il eft néceffaire
que le Correfpondant de l'Auteur qui veut concourir
, connoiffe cet Auteur , puifque c'eſt au domicilié
à Touloufe que M. le Secretaire donne
avis des ouvrages qui ont été couronnés , afin qu'il
le falle fçavoir à l'Auteur . Or file domicilié à
Toulouſe ne connoît pas cet Auteur , il eft impoffible
qu'il lui faffe fçavoir que fon ouvrage a été
couronné ; mais dun autre côté , fi ce domicilié
fçait le nom de l'Auteur qui lui a adreffé fa production
, il eſt abſolument le maître de fon fort . II
peut par indifcretion , par négligence , par mauvaiſe
volonté , peut- être même par un intérêt perſonnel
qu'il prend au Prix , empêcher que l'ouvrage qui
fui eft confié , ne foit admis au concours ruifque
l'Académie en exclud formellement les ouvrages
dont les Auteurs fe feront fait connoître avant le
jugement , & ceux qui n'auront pas été remis dans
le courant du mois de Janvier. Ainfi ou le nom
de l'Auteur peut échapper par indifcrétion à fon
Correfpondant , ou fui - même a compofé pour concourir
, ou bien il peut négliger de remettre l'ouvrage
à tems . & par là ce même Auteur , fans
qu'il y ait de fa fate , fe verra privé du fruit de fon
travail .On ne voit pas que la vove de la pofte dont
toutes les Académies de l'Europe permettent de
fe fervir , foit ' ujette à ces inconvéniens
Dettte
18
Act
1749
Août
Mais à quelle fin a t'on donc inferé dans le Pro-
LETTR
mime,pour
fervir
deri
M.
Cammel
,
inferees
dat
moc
de
Juin
Jul
Sujet
de
la
Méthode
de
1
rurgin
du
Roi
,
Orfeur,
feroit
égale
Phonneurde
l'humanit
queles
fuccès
de
ceux q
point les paquets qui lui feront adreflés par la
ils ne font affranchis de port , & qu'il ne répoint
aux lettres qu'on lui écrira fans avoir
ention ?
mbleroit par là qu'on auroit la liberté de
ela voye de la pofte pour envoyer fes ouau
concours en affranchiffant les paquets ,
els autres paquets enverroit-on à M. le See
? Quelles font ces réponfes qu'il dit qu'il
a point , à moins qu'on n'affranchiffe ?
rois , Monfieur , que vous voudrez bien incette
Lettre dans votre Journal , & je prie
urs de l'Académie des Jeux Floraux , ou M.
ecretaire , de répondre aux objections qu'elle
ent, par la même voie. C'eft un letvice qu'on
a au Public , ou du moins à ceux qui voulant
ourir pour les Prix de cette Académie , n'ont
ne connoiffance à Toulouſe.
l'honneur d'être , & c.
De *** ce 18 Août 1749 .
LETTRE
même , pour fervir de réponse à celles de
M. Cantwel , inferées dans le Mercure
du mois de Juin & Juillet dernier , au
"ujet de la Méthode de M. Daran , Chiurgien
du Roi.
Onfieur , il feroit également à de firer , pour
l'honneur de l'humanité & pour fon avanje
, que les fuccès de ceux qui cultivent quelque
H vj
Science ou quelque Art , ne fiffent naître que l'é
mulation. En conféquence de ce noble fentiment,
chacun feroit des efforts pour atteindre ceux qui fe
diftinguent , & il eft évident que ces efforts généreux
tourneroient entierement au bien de la fociété.
Mais ordinairement les fuccès ne produifent
qu'une jaloufie , qui devient toujours préjudicia
ble au Public . Elle nuit à la fociété , parce qu'elle
n'a d'autre objet que de déprimer ceux qui ont eu
le bonheur de s'ouvrir une route nouvelle .
We clear soat de
reprehe
2
mler,
Tousles
„ A
Masodisentin
oplement
traites on
Slikqp,limars
guéris
c'erne -
1218 peores
parantes de la
cres
men
remede & ' e 'cur.
એમાં જો વા
-Tea
platears quifefood
anno
Spardes
Livres,les
anter
ques ,mais
miles ers&
Je fuis , Monfieur , dans le cas de fervir de
preuve des vérités que je viens d'expofer. Mes
fuccès dans le traitement des maladies de l'uiéthre
ont produit tous les mauvais effets dont je parle .
Au lieu de s'attacher à découvrir un reméde , dont
je fais un fecret , parce que ma fortune en dépend ,
on a taché de le décrier , & , ufant d'un ftratagême,
employé , dit- on , par l'Abbé Cottin pour
donner un ridicule à Defpreaux , on s'eſt vanté
d'avoir mon reméde, Mais l'infuffifance de celui
que l'on donne pour tel dans une infinité de cas
eft trop fréquemment prouvée, pour que le Public
ne fe défibufe
pas.
.
ફી
વધા
pasparu
mériter de
répon´t
la
lecture de
leurs c.
octes,
qu'ils
n'ont eu
ca
endre au
Public
crédae
les
maladies de
l'urethre
atk mène plus
efficace que lem
fars
de
cette
vérité
des
ysquej'enai
fourni
de.c
dejeferaile
premierà
lear
is ,en
attendant ,je ne
grotefrleur
parole: ileft
bien
que cene
foientdes
motifs pas
Toasigezbien,
MenGent ,c
dece
nombre M.
Cantel.
Aa
Facitede
Médecinede
Par
Barde
ChirurgiedanslesE
la
Société
Royale de
Lo
coiriapofer ces
fentimens
pas
dans la
fecondité de?
ces
fufflantespourfe
fa.re
,&je
conviendrai
volor
nepas
dans ce
cas.
Le
finde
mon
remède a
exa
cherché,ill'a
trouvé
,
La cupidité a fait donner plufieurs perfonnes
dans un autre travers , dont une légere réflexion
les auroit néanmoins garantis . Ils ont acheté à vil
prix d'un Garçon Chirurgien , qui difoit avoir au
uefois demeuré chez moi , & qui fe vantoit en
conféquence d'avoir la préparation de mes bougies
, une compofition qu'ils s'imaginent être la
mienne , comme fi j'étois affez fimple pour expofer
aux regards curieux un fecret auffi intéreffant
pour moi . Le nombre de ces perfonnes , dupes de
leur avidité , n'eft pas petit , au grand dommage
du Public. Il eft vrai que ceux - ci ne décrient pas
mon reméde ; leur intérêt eft de le faire valoir ,
i n'auroit point de reproche à leur faire , fi
eméde étoit réellement le mien- Mais je fuis
t de parler plus pertinemment que tout autre
vertu du leur. Tous les jours il me vient des
les qu'ils ont inutilement traités pendant long-
, & qui , fortans guéris d'entre mes mains
des preuves parlantes de la difference qui fe
e entre mon reméde & le leur.
y en a plufieurs qui fe font annoncés au Pu
les uns par des Livres , les autres par les nous
publiques ; mais ni les uns ni les autres ne
t pas paru mériter de réponſe. On voit éviment
, à la lecture de leurs ouvrages ou de
annonces , qu'ils n'ont eu d'autre objet que
ire entendre au Public crédule, qu'ils avoient
re les maladies de l'uréthre un reméde au-
& même plus efficace que le mien. Quand ils
nt donné de cette vérité des preuves auffi
entiques que j'en ai fourni de l'efficacité de ma
node , je ferai le premier à leur rendre justice.
s , en attendant , je ne fuis pas obligé de les
roire fur leur parole : il eft bien plûtôt à crain
que ce ne foient des motifs particuliers qui les
nt agit.
ous jugez bien , Monfieur , que je ne mettrai
de ce nombre M. Cantwel , Docteur-Régent
a Faculté de Médecine de Paris , nommé Prour
de Chirurgie dans les Ecoles de la Faculté ,
la Société Royale de Londres , & c. On
loit fuppofer ces fentimens que dans ceux qui
t pas dans la fécondité de leur génie des refces
fuffifantes pour fe faire une grande répuon
, & je conviendrai volontiers que M. Cant
n'eft pas dans ce cas . Le fecret que j'ai tou
ts fait de mon reméde a excité fon émulation ;
' a cherché , il l'a trouvé , dit-il. Je l'en félieite
& le Public avec lui Plus il y aura de perfonnes
qui en feront en poffeffion , & mieux il
fera fervi. Je prendrai cependant la liberté de faire
quelques obferva ions fur les Lettres où il parle
de moi , & je le ferai , à mesure qu'elles fe préfenteront.
L'ordre eft aſſez indifferent dans un femblable
fujet.
Je commencerai donc par lever un fcrupule
qu'a M. Cantwel , au fujet de la publication de
mon reméde. Il ne le publie pas , dit il , parce qu'il
ne veut faire aucun tort à nia fortune . Il le feroit
fans cette confidération , parce qu'un Médecin ne
doit point avoir de fecrets .
Je nie d'abord que la compofition de M. Cantwel
foit la même que la mienne , & je fuis en état
de le prouver , non - feulement à M. Cantwel , mais
encore à tous ceux qui pourroient penfer comme
lui. Ce que j'offre de faire toutes les fois
circonftances l'exigeront.
que
les
1749
das as lescasos e
Pemploye *.
Après ce a
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tvdleestion de mesOu erta200
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l'areture "
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Pas
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ouvrage ,
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Betirement,& queje
m'engagea
perles
maladiesde
urethre , c
he horsde la
sphère de
l'aft
que jefuissûrde
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Mercure ,
Mo- £ --
One
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Letrede M.
des
Haves de S.
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Mercure
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mois
de
A-v
161.& au
Journal
Hiftor
Jer1748,
page70; &
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Be l'onvore
cellede
M.Bri
ead
os de
Septembre
dernier.
Apes
has
prodives,eftil
quelques cas
onnabi
ment
defelpérer
de
fes
Si donc M. Cantwel a découvert un reméde ,
je ne vois pas pourquoi il ne feroit pas le maître
de le donner au Public . Cette découverte lui appartient
incontestablement. Il peut en gratifier la
fociété , & il renonce à fes propres principes , s'il
ne le fait pas . Qu'il avoue donc que c'est l'utilité
qu'il compte en tirer , qui l'en empêche ; alors je
n'aurai rien à dire . Mais s'il n'eft retenu que par
égard pour moi , je le tiens quitte de ce ménagement.
M. Cantwel dit quelques lignes plus bas , qu'il
eft bien éloigné de croire quefa bougie foit infaillible
dans tous les cas . Si M. Cantwel entend ici dans
tous les cas des maladies de l'uréthre , où la bougie
peut toucher ce mal immédiatement , fa bougie
n'eft sûrement pas la mienne ; car je fuis bien
éloigné de croire que la mienne ne foit pas infaillible
Maisje
vais
combattre
M.
C
mes
vitoneulesque
lui
même
sobige,
pour
l'intérêt
duP
fenle de
tranfcrire es
propres
qu'ilm'a
donné,&
qui
eft
Berieme
obfervation.
Il
eft
pellant,
quele
malade
réuniffo
J'
attention
de
graduer
saver!
activité ,
selon
la
diver
"
Invimées à
Paris ,
chez
~
Maire,
Quai
des
Auguftins,àl
-s
ous les cas où je l'employe Après ce que jar
ce fujet , dans le difcours préliminaire de la
elle édition de mes Obfervations Chirurgicales
malaaies de l'uréthre ** , je pourrois me difr
de m'étendre fur cette propofition que j'y at
mment expliquée : mais je répete , en faveur
ux qui n'ont pas lû cet ouvrage , que mes res
n'giffent que fur les parties qu'ils touchent
édiatement , & que je m'engage auffi peu à
ir les maladies de l'uréthre , qui fe trouvent
es hors de la fphére de l'activi é de mon ree
, que je fuis sûr de n'en manquer aucune de
s où peut s'étendre fon action. Et que n'aias
droit d'en attendre après les cures qu'il a
écs , & dont le Mercure , Monfieur , eft le décaire
? Que l'on prenne la peine de recourir à
Lettre de M. des Hayes de Saunrur , inferée
s le Mercure du mois de Novembre 1747 ,
161. & au Journal Hiftorique du mois de
wier 1748 , page 70 ; & fans remonter fi haut ,
l'on voye celle de M. Briffeaud , dans celui du
s de Septembre dernier. Après avoir opéré de
prodiges , eft il quelques cas où l'on puiffe
onnable ment défelpérer de fes fuccès ?
Mais je vais combattre M. Cantwel avec des
nes victorieufes que lui même m'a fournies. Je
s obligé , pour l'intérêt du Public & pour ma
enfe , de tranferire les propres termes du Certiet
qu'il m'a donné , & qui eft au bas de la vingtviéme
obfervation. Il eft d'autant plus intéfant
, que le malade réuniffoit tous les accidens
Ji attention de graduer mes fondes , & d'en
rier l activité , felon la diverfité des cas.
* Imprimées à Paris , chez Debure l'aîné , Liaire
, Quai des Auguftins , à l'Image Saint Paul,
des maladies de l'uréthre , & que je fuis encore en
état de le repréfenter jouiffant d'une fanté parfaite,
quoiqu'il y ait plus de deux ans qu'il foit forti de.
mes mains.
"
*
ג כ
ככ
›
boogies de M. Carr
Camue de mes prépa at
Preglamperfeft on de
Lennes
mereflant que M. Ca
fare
Geraslogque des to ga
Centeftpas a
torme
Detta setole
roulse fure
kne
Teebeede
quelque com***
ele neritede
l'avente
des
remedespropres afarme
matesde
l'urethre, que e
def de la
conno
farce
scelesqui
affectent ce ca
Je , fouffigné , Docteur- Régent de la Faculté
» de Médecine de Paris , certifie que dans le mois
» d'Août 1746 ,je vis venir chez moi M. G... âgé
d'environ quarante ans , qui me dit que dans le
32 deffein où il étoit de fe mettre entre les mains
de M. Daran , Chirurgien , demeurant rue de
Richelieu , & ayant befoin de faire conftater fon
état par un Médecin ou Chirurgien , ainfi que
» ce Chirurgien l'exigeoit de tous les malades , il
» venoit me prier de l'obferver. A quoi m'étant
» prêté , il m'apprit tout ce qu'il avoit ſouffert à la
fuite de plufieurs galanteries qu'il avoit com-
» mencé d'avoir depuis 1730 ; & que fon état préfent
étoit tel qu'il ne pouvoit s'affeoir ni marcher
; qu'il n'urinoit , ainfi qu'il nous fit remarquer
, que goutte à goutte , & avec de grands
efforts ; de plus qu'il avoit une perte d'urine involontaire
nuit & jour , & qu'il fouffroit des douleurs
horribles ..... C'eft dans cet état qu'il me
dit qu'il s'alloit mettre entre les mains dudit Sieur
» Daran. Environ quatre mois après , je vis de nou-
→ veau venir ce malade chez moi . J'eus la fatisfaction
de le voir radicalement guéri de toutes fes
» incommodités , & jouiffant d'une fanté parfaite .
» En foi de quoi j'ai foufcrit le préfent Certificat
pour fervir en ce que de befoin fera. A Paris ,
"trois Avril 1747. Signé , Cantwel.
Tous ces accidens fe font évanouis de l'aveu de
M. Cantwel . J'en ai donc détruit les cauſes . Si
l'on joint cette obfervation avec celles dont je
و ر
* Page 206 , des Obſervations Chirurgicales.
le
avant
mot,
rattirée du
traitement ce
malies
putéspar
mes
mainst
M.
Cantwel
auroit púve
eliminaire de
mon
Livre,
20moinsun
exemplaire, qu
giesmiesen
ufage
ellesdeM
Colde
Villiars ,q
ption
avant que je
vinile
en
Page
d'éruditiondeM.
Cant
oncenpure
perte.
de teftede les
deux
Lettres
autres
obfervation
celei de
garantir le
Pal
ad
quelquesa
M.
Cantwel
pourroir
lui
faire
aire
un
commentaire
de
mo
aire.
Finions
donc,
deja
employée
dans
cette
, &
faire
velme
conftatepar
des
C
maladie de l'uréthre pourra- t'on révoquer
e l'efficacité de mon reméde ? S'il n'en eft
même des bougies de M. Cantwel , ce n'eft
faute de mes préparations ; il ne doit s'en
e qu'à l'imperfection des fiennes.
oit fort peu intéreffant que M. Cantwel fit
ire Généalogique des bougies , qui ont été
yées depuis que les maladies vénériennes
onnues. Ce n'eft pas la forme que je donne
orceau de toile roulée fur elle-même , après
été imbibée de quelque ongnent , qui peut
nnet le mérite de l'invention . C'eft de la déte
des remédes propres à furmonter les catr
s maladies de l'uréthre , que je prétends tirer
Loire ; c'eft de la connoiffance particuliere
utes celles qui affectent ce canal , connoif
que j'ai tirée du traitement de plus de cinq
malades paffés par mes mains depuis environ
ans. M. Cantwel auroit pû voir dans le Dif
préliminaire de mon Livre , dont je fçais
au moins un exemplaire , que j'ai parlé des
es mifes en ufage avant moi , & notamment
les de M. Col. de Villars , qui en a donné la
ption avant que je vinffe en France. Tout
age d'érudition de M. Cantwel à cet égard
onc en pure perte..
refte de fes deux Lettres pourroit donner
à quelques autres obfervations ; mais il s'agit
celle-ci de garantir le Public des préjugés
M. Cantwel pourroit lui faire prendre , & non
ire un commentaire de mon Difcours préliire.
Finiffons donc , & faifons- le par une réon
déja employée dans cette Lettre. Que M.
wel me conftate par des Certificats auffi auqu
operces ns
produire ,
les maladies que je traite , je ferai le premier à lui
applaudir , fans m'embarraffer d'entrer dans la
queftion du droit qu'il a d'exercer la Chirurgie.
Mais , en attendant , je crois avoir celui de m'en
tenir à ce que j'ai dit dans le Difcours prélimi
naire de mon Livre , où j'ai prouvé à tous les Mé
decins & Chirurgiens de bonne foi , que les remédes
par lefquels on a attaqué cette maladie jufqu'à
moi , ont été infuffifans . Je n'ai pas lieu de
penfer que ceux que l'on employe aujourd'hui ,
foient plus efficaces . J'ai donc pû , fans craindre
d'encourir la critique de M. Cantwel , ni d'autres
perfonnes , dire que ma méthode et nouvelle à
cet égard , puifqu'elle guérit une maladie réputée
jufqu'ici incurable.
J'ai l'honneur d'être , & c.
A Paris , ce 5 Septembre 1749 .
LETTRE
Daran.
lo: kremetaler fon br
mercure comman. Cert e
2. ef moule de mes qu'a 1
conferable.
Aravonde la realire dans la fo
lapfre de
tranfmues es
at de
conteftat on , r .
mement
demorte , 1
care
prefuge de 20CO
dot aumoins de
acate: :
dentaux ,
jufqu'à ce qu
a
methode de ce
prett
de a
remetallation de
endoivefaireun
mytere .
mechofe
connue dem
roitpar les
paroles Cº-
placela
gloire de
prouver
&&
pievenir paritlespoumonfaire
d'avoir voulin at
Vanneurd'être ,&c.
Au même , fur un article du Mercure
d'Août , concernant la tranfmutation des
métaux.
Monfieur , la liberté avec laquelle un Auteur
a entrepris , dans le Mercure d'Août , la dédéfenfe
de la Phyfique Hermétique , m'engage à
relever un fait qu'il a rapporté dans le même Mercure
, page 31 , ligne 19 , pour prouver la poffi
bilité de cette Science. Voici les propres paroles.
ant du mercure commun . Cette opération
Peft pas philofophique , & qui ne rend qu'à
poids pour poids , fert néanmoins de preua
vérité de la tranfmutation. On doit conqu'il
eft ridicule de nier qu'il ne s'en puiffe
de plus confidérable.
y avoit de la réalité dans la fufdite opéraa
poffibilité de tranfmuer les métaux ne
roit point de conteftation ; mais comme le
eft nullement démontré , je crois qu'un
cien que le préjugé ne guide pas , eft touen
droit au moins de douter de la tranfmu:
des métaux , jufqu'à ce que l'Auteur nous
onné la méthode de ce prétendu défouffre.
, & de la remetallifation de l'or . Je ne crois
u'il en doive faire un mystére , puifqu'il veut
ce foit une chofe connue de tout le monde ,
qu'il paroît par fes paroles ci- deffus . Au refte
va de fa gloire de prouver un fait qu'il a
cé , & de prévenir par-là les reproches qu'on
pourroit faire d'avoir voulu abufer le Public.
ai l'honneur d'être , & c.
D. M. N. P.
LETTRE
Ecrite par M. Bronzet , Médecin des Ho
pitaux du Roi à Fontainebleau , à M.
Chomel , Médecin ordinaire du Roi , an
fujet des maux de gorge.
Onfieur , la maladie épidemique qui regne
ici depuis deux mois , à tant de conformité
avec celle que vous avez obfervée à Paris , & dont
vous avez donné au Public une defcription fi
exacte & fi curieufe , que je ne doute point que ce
ne foit la même caufe qui l'ait produite.
q qurtos cope.ie a
tos buvent un cours
1.
"
Romedīfilles qui ontété ma .
Eltondé par M.le Duc de ca
ason eù lesfym
prêmes qe ..
,tros ont peri ,Pater o
ka
ove
abatt
eminementverte , le tave of
Flag.nonstemplis d'une an
geo
acherent à a
eront plus
adueter
leh
ord.rairement ,
coa
Tedec
nformation ,
plutôt que
altomach
conteroit une
quiavoit été
formee
pare
quilépare,dupus qu:
yet!
diersoudes
remèdesqui av
lecuétoitfec,
vuide,
re
la
morte de fa
groffeurcra
faune
liqueur dansle per
tenudansla
veinecave étoit s
arehe ,le
pancreas
,i
integrins,
excepté le
duodena
étatnamrel.
Outrela
gran e
&vere
qu'ily
avoit dar
ronge ,en
fammé , & p²
theslivides.
Les
amygdales
&le
pharinx ,
étoient go
Coupant
tranfverfalement
la
erune
humeurtout à
fait
it
aucune
alteration dans l
tan,nidansles
membranes
,
ient
point
engorges
.
Outre que la luette eft allongée & traînante dès
le premier inftant de la maladie ; qu'il y a une
legére chaleur à la gorge , accompagnée de quelque
douleur ; que la langue eft plus ou moins
gonflée qu'il y a un peu de fiévre ; que les amygdales
font couvertes d'une tache blanche qui
ronge la luette , qui defcend vers le pharinx , &
qui remonte jufqu'à la membrane pituitaire ; qu'il
y a faignement de nés , que la refpiration eft
gênée & entrecoupée de fifflemens & que
l'odeur qui fort des narines & de la bouche ,
eft putride & infoutenable , il furvient encore
des éruptions cutanées qui fe manifeftent le pree
fecond jour de la maladie , qui rentrent
fubitement & qui réparoiffent de même.
Le délire furvient auffi quelquefois à la fuite d'un
grand mål de tête , la langue eft féche , épaiffe &
chargée d'un limon jaunâtre , les urines font trou
bles , la chaleur eft brûlante , les redoublemens
qui font précédés de quelques friffons , durent
huit ou neufheures , & finiffent par une fueur quel
mier ou
provient Cette
maladie
ne
Fane
can
bourbeufe
ni
de
= le plus fouvent un cours de ventre bioixante-
dix filles qui ont été malades dans
pital fondé par M. le Duc d'Orleans , prefutes
ont eu les fymptômes que je viens de
pporter ; trois ont péri , j'ai ordonné l'oud'une
, & j'ai trouvé la bile de la véhicule
extrêmement verte , le foye un peu engorles
poulmons remplis d'une fanie purulente.
be gauche étoit adhérent à la plevre , & la
elle - même étoit plus adhérente aux côtes
e ne l'eft ordinairement , ce qui me parut
ce de conformation , plutôt que l'effet de la
lie : l'eftomach contenoit une matiere blane
qui avoit été formée par le mêlange de
eur qu'il fépare , du pus qui y étoit tombé, &
imens ou des remédes qui avoient été pref-
Le coeur étoit fec , vuide , ridé & réduit prefà
la moitié de fa groffeur ordinaire ; il n'y
: aucune liqueur dans le péricarde ; le fang
enu dans la veine cave étoit diffous . La rate ,
eins , la veffie , le pancréas , le méfentere &
ntekins , excepté le duodenum , étoient dans
état naturel . Outre la grande quantité de bile
e & verte qu'il y avoit dans le duodenum ,
coit rongé , enflammé , & parfemé de petites
es livides . Les amygdales , la luette , le lax
& le pharinx , étoient gonflés & ulcérés , &
Coupant tranfverfalement la luette , j'en fis dé
ler une humeur tout à fait purulente . Il n'y
it aucune altération dans la fubftance du ceru
, ni dans les membranes, & fes vaiffeaux n'éent
point engorgés.
Cette maladie ne provient pas de la boiffon.
ne eau bourbeufe ni des grandes chaleurs
archiezpastoujours la même N
Moss
A
ge ,erely
pelarute , -
mattères : La
taçon
docnet'elle pas t
Nepas par les ta
greet e
silvanò diles
purgat13 es
paga
kamdarie , & par les pe
propos ,&c.
qu'cm
p--
puifque l'eau de ce pays- cielt fort claire , & que
nous n'avons pas encore fenti les ardeurs du Soleil
. Il faut donc l'attribuer à l'inconftance , à la
viciffitude & à l'humidité de l'air , à la confternation
& à la frayeur que trois morts promptes &
inopinées ont dû caufer , à une longue fuite de
mauvaiſes digeftions , à une bile verte , porracée
& corrofive , laquelle venant à s'infinuer dans le
fang , & à fe mêler avec toutes les humeurs , &
furtout avec la falive qui lui eft analogue , én in
terrompt la fecrétion , en corrompt les principes ,
en engorge les glandes , & en occafionne la putiéfaction
, auffi voyons nous que les parotides &
les glandes fublinguales font auffi gâtées que les
amygdales.
will
as,es
depots,eserge
mutes,
l'arrêt des
liqueurs ,
2
enoble
des
fece cas
dethos
vitales ; ce
font la es
pour
combattrelam.
moyen ,
peut
être a
derevour
Pourquoi n'y a - t'il que les jeunes filles âgées de mourirsucce
doclité ,le
faux
pre
largnées
&
les
vom
quelque
tache
fur
fears
abondantes
qui
ca
deanadie ,
n'avoient
ete
geoit
impoffible
de
onsdirai
Monfieur ,
que
ans
l'efprade
vin, &
ajou é a
2 ,(a
que
vous
l'avezin
Diletation ,
après
l'av
parfaitement
bien
dix ou douze ans, qui foient attaquées de cette maladie
? N'est- ce pas parce qu'indépendamment de
ce qu'elles reflentent beaucoup plus l'impreffion
de l'air , & qu'elles refpirent plus fouvent, à raiſon
de leur tempéramment plus chaud , & des autres
raifons rapportées dans Aretée , elles ont une plus
grande quantité de fang , qui n'étant pas encore
fuffifante pour ouvrir les vaifleaux de la matrice &
fournir à une évacuation périodique , eft pourtant
capable de produire tous les effets que nous venons
d'obferver , car celles qui ont leur écoulement
menftruel , ne font point attaquées de cette
maladie , ou bien en font plutôt guéries.
le
Je
toujoun
diminué ,
arrêté o
gemasle
fecours
des e
efficace,&
c'eft
principal
purgatifsque je
doisa
cette
maladie.
Parmile n
été
guèriesle
bu
Au lieu de dégénérer en gangraine , le mal de
gorge finit ici par la fuppuration . Mais y a - t'il
Beaucoup de difference entre la gangraine du gofier
& fa fuppuration imparfaite : Devons- nous
regarder le mal de gorge comme la maladie ellemême
, ou feulement comme le figne le plus dangereux
Et quoique la terminaifon foit differente
unes
ont
e
jour
d'autresle
vingtun.
tombées,&
les
mêmes
fymp
de
reparoitre;
enfin
ily
défigner cette maladie fous le nom de fiétride
, maligne , érefypelateufe , puifqu'elle
us les caractéres ? La façon de la traiter &
guérir , ne donne- t'elle pas lieu de le foup-
N'eft- ce pas par les faignées réitérées ,
; vomitifs & les purgatifs employés au comement
de la maladie , & par les potions cordonnées
à propos , &c. qu'on peut prévenir
Aammations , les dépôts, les engorgemens des
1x artériels , l'arrêt des liqueurs , la coagulalu
fang , le trouble des fecrétions & l'extincdes
forces vitales ; ce font là les armes dont
e fuis fervi pour combattre la maladie dont il
t. Par ce moyen , peut être aurois -je eu la
action de ne voir mourir aucune malade , fi la
te , l'indocilité , le faux préjugé du public
hant les faignées & les vomitifs , lorsqu'il
t à paroître quelque tâche fur la peau , & furles
fueurs abondantes qui ont duré tout le
s de la maladie , n'avoient été autant d'obftaqu'il
m'étoit impoffible de furmonter. Je
s dirai , Monfieur , que le camphre diffous
s l'efprit de vin , & ajouté aux potions cor-
( ainfi que vous l'avez indiqué dans votre
wante Differtation , après l'avoir fagement praé
, ) n'a parfaitement bien réuffi , ayant prefe
toujours diminué , arrêté ou diffipé le mal de
rge ; mais le fecours des évacuations a été le
is efficace , & c'eft principalement aux vomitifs
aux purgatifs que je dois attribuer la guérifon
cette maladie. Parmi le nombre des malades ,
unes ont été guéries le huitiéme ou le quinziée
jour,d'autres le vingt- uniéme .Plufieurs font rembées
, & les mêmes fymptômes n'ont pas mané
de reparoître ; enfin il y en aeu qui ont rejet-
›
té une fanie puante par la bouche , par le nés ou
par les oreilles. Marquez-moi , je vous prie ,
Monfieur , ce que vous penfez , fur ce que j'ai
l'honneur de vous écrire. Que la politeffe ne vous
oblige point à me déguifer votre fentiment. Le
fuccès que j'ai eu jufqu'ici , ne fçauroit m'en impoler
, & me faire croire que j'ai pris le meilleur
sames
accompagnent
Cracableregne
depuis que ques
Angere le
Docteur Foter
BOUSE
levation,On prime
attesde cet ouvrage ,je vous les
el parcima;vous y
verrez que
parti. Vous
fçavez mieux
que moi , qu'il
eft plume
aroche davantage
fieurs façons de guérir les mêmes maladies , & qu'il
ne convient qu'aux Maîtres de l'Art , d'employer
la méthode la plus prompte , la plus fûre , & la
by pie de coltre , defacers ,
,decevoycament , &c. On ta
gee & les
purgatifs ,on con
plus conforme aux régles du fçavoir , de l'expé- atacine de contras
ience & de l'obſervation.
Je fuis , &c.
Bronzet.
A Fontainebleau , ce 2 Juillet 1749 .
REPONSE de M. Chomel , Médecin
ordinaire du Roi , à M. Bronzet , Médecin
des Hôpitaux du Roi à Fontainebleau.
.
quindications
n'étantpas.es
quàParis,on adu
etablir un
senie,On a
raifon de
propo
tindam quò
natura
tergit.
Pour
redouter,parce
que
rien ne
apes,les
pores
n'étant
medes
n'auroient pas
manque
pasa
gorge, pati
affliéta
nora
nen ty
in
dansescas femblablesà ce
dansma
Differtation , je
perfi.
tème
metode ,
mais
lorfque
Ara
vers
Cantres
parties
que la
tomachpar
exemple,
ou
vers
le
ara
douleur
d'entrailles ,
tene
me
garderai
bien
de
props Onfieur , j'ai lu avec beaucoup de fatisfaction
la Lettre que vous avez pris la peine,
de m'écrire. La maladie que vous avez actuelle .
M
ment à combattre , eft entierement la même que garddes
véficatoires
& du
celle
que j'ai eu à traiter l'année derniere , & qui
rendrontdanstouslescas.
a continué depuis , mais avec moins de violence . Versle
mois
de
Mars
dernie
Il y a feulement cette difference ( que vous n'arfonne
,
d'environ
vingt
-
deuvez
pas manqué d'obferver ) c'est que nous n'avions
à Paris aucune efpéce d'éruption , aucune
chaleur à la peau , encore moins de fueurs , exzal
de
gorge,
fort
femblable
cepté
qu'il
n'y
avoit
pointde
cepté un Novice de Sainte Geneviève dont j'ai teslesfoisque
la
malade
bú
parlé dans ma Differtation , & qu'à
Fontainebleau dans
l'eftomach
quelques
ces
te maladie regne depuis quelques années en
eterre ; le Docteur Fotergil nous en a donné
ervation. On imprime actuellement la Traon
de cet ouvrage , je vous l'enverrai dès
le paroîtra : vous y verrez que la maladie
gleterre approche davantage de la vôtre.
parle de délire , de.fueurs , d'éruptions à la
, de dévoyement , & c. On blâme beaucoup
ignée & les purgatifs ; on confeille les cor
1 ,& furtout la racine de contrayerva, Sans dou
ue les indications n'étant pas les mêmes à Lonqu'à
Paris , on a dû établir une méthode dif
nte. On a raifon de propofer les cordiaux .
endum quò natura vergit . Pour moi , je devois
edouter , parce que rien ne fe déterminant à
peau , les pores n'étant pas aflez ouverts , ces
édes n'auroient pas manqué de porter à la
-ge , parti afflicta nova non eft danda afflictio.
fi dans les cas femblables à ceux dont j'ai parlé
as ma Differtation , je perfifte à propofer la
me méthode ; mais lorfque la maladie fe por.
a vers d'autres parties que la gorge , vers l'efmach
par exemple , ou vers les inteftins , qu'il y
ra douleur d'entrailles , tenefme , hoquet , & c.
me garderai bien de propofer l'émetique . Al
gard des véficatoires & du camphre , ils con-
Endront dans tous les cas.
Vers le mois de Mars dernier , j'ai vu une jeune
rfonne ,d'environ vingt-deux ans , attaquée d'un
al de gorge, fort femblable à votre maladie, exepté
qu'il n'y avoit point de gangrene , à moins
ue je n'aye été affez heureux pour la diffiper . Tones
les fois que la malade bûvoit , ou qu'il tomboit
ans l'eftomach quelques goutes de la ferofité
L
?
qui découloit des glandes affectées , la malade ſentoit
fur le champ une douleur à l'eftomach , avec un
retour fubit & violent d'une liqueur âcre , comme
de l'eau forte c'étoit fon expreffion . ) La boiſſon
paffoit-elle Auffi tôt après la malade ſentoit une
douleur vive au fondement , avec une envie d'aller
; elle ne rendoit qu'une eau favoneuſe blanchâtre
, d'une odeur infupportable & purulente ;
cette malade fut trois jours dans un très -grand
danger , il n'y avoit ni grande fiévre , ni délire
le fymptôme le plus fàcheux étoir cette douleur à
la gorge , qui excitoit ce goût d'eau forte & l'envie
d'aller.
La faignée , les véficatoires , le camphre dif
fous dans fort peu d'efprit de vin , & étendu dans
une ptifanne de cachou , l'eau de grofeille , dont
elle ufoit continuellement en gargarifme , arrêterent
le progrès de la maladie , calmerent le feu de
la gorge , diminuerent le gonflement de la luette
& des amygdales : enfin des fueurs abondantes
nous mirent à l'abri d'une rechûte , je ne propofai
aucun purgatifque tout ne fût calmé.
Mais revenons à votre obfervation ; votre maladie
fe terminoit par la fuppuration , & je n'en ai
jamais vû. Elle reflemble encore en ce point à celle
d'Angleterre.
Vous me demandez fi ce n'eſt pas une fiévre
maligne. Je crois qu'ici la fiévre n'eft que l'effet ,
& non pas la caufe ; & je nommerois cette maladie
, comme a fait Aretée , un ulcére gangré
neux & contagieux.
Au refte vous êtes fort heureux de n'avoir perdu
que trois malades. En Angleterre M. Fotergil die
que la maladie n'étoit pas fi redoutable qu'en Si
cile , en Italie & en Espagne , où elle a regné vers
Je dix- feptiéme fiécle ; elle n'a pas laiflé de cau-
፫.
THE
NEW
YORK
PUBLIC
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ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
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AND
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plusd'enfans que d'he
ellesquedegarçons ,plus
istoujoursperfuadé que s'il
oriennedanstous lestemsde
Tulleàtouteslesindication
Rhafisledonnoitdanslesm
danslespetitesveroles
dal quicalme,qui rétab
ela circulation.
egard de laméthode o
,ellemeparoittrès-bo
mentpourvous, Proba
AIR
TE
H
Avez
l
Amour,enme
comblan
Làmesfensde
quoi
Au
milieude
mille
De cette
obfcure
nuitch
Eras
m'oterles
biens
Rendez-moiles
plaifi
bres
Dérobent
en
monde
, plus d'enfans que d'hommes faits ,
s de filles que de garçons , plus de femmes que
hommes.
Je ſuis toujours perfuadé que s'il y a un reméde
i convienne dans tous les tems de la maladie , &
ui fatisfaffe à toutes les indications , c'eft le camhre,
Rhafis le donnoit dans les maladies de pourture
& dans les petites veroles malignes ; c'eft
In cordial qui calme , qui rétablit les fecrétions
x facilite la circulation .
A l'égard de la méthode que vous avez employée
, elle me paroît très-bonne , & vous avez
l'évenement pour vous, Probat exitus.
Je fuis , &c .
Chomel.
t AIR TENDRE.
HAtez-vous , pareffeufe Aurore ;
L'Amour,en me comblant de toutes les faveurs ,
Laiffe à mes fens de quoi le plaindre encore ,
Au milieu de mille douceurs,
De cette obfcure nuit chaffez les triftes ombres ,
Et fans m'ôter les biens les plus délicieux,
Rendez-moi les plaifirs que fes voiles trop fombres
Dérobent encor à mes yeux.
I ij
אש: הל
SPECTACLES,
E Concert Spirituel , exécuté au Château des
Thuilleries , le Lundi 8 Septembre , jour de
la Fête de la Nativité , commença par une fymphonie
, qui fut fuivie de Laudate Dominum ,
Motet à grand choeur de M. Bethizi ; & de fymphonies
de M. Guignon , jouées par des cors-dechaffe
Allemands . M. Befche , le cadet , à prefent
Ordinaire de la Mufique du Roi , a chanté Benedictus
Dominus , petit Motet de feu Mouret ;
M. Gavinies a joué feul , & le Concert a fini par
Dominus Regnavit , Motet de M. Fanton , Maître
de Mufique de la Sainte Chapelle.
L'Académie Royale de Mufique a continué
avec fuccès , pendant la plus grande partie du
mois dernier , les repréſentations du Ballet des Ca
ractéres de l'Amour.
Le 6 du mois dernier , les Comédiens François
repréſenterent pour la onzième & derniere fois ,
la Comédie du Faux Sçavant. Cette Piéce nous
ayant été remife un peu trop tard , nous en réfer
vons l'extrait pour le prochain Mercure.
BOUQUET AU ROI.
Le jour de Saint Louis 1749.
LE galant Ovide nous conte
Que Philemon & fa femme Baucis ,
Gens qui des Dieux faifoient grand compte *
testerchez euxJupiter &
Masquepour tels ilsneconno
Lear offrirent à
l'aventure
Unleger&frugal repas.
aneintention fit agréerle
AltesDivinités ils
montrose
Dieur ,en
partant pour la
dun pauvre tour la manio
Filemon ,
GrandRoi ,i
je!
Souquetpart du
coeur ,c
frande ,
Jole
l'offrir à
votre M
Ma
fortunen'eftpas p
rais
malinsdu
fort
que
Amisdans
l'indigence
,
Demainje
n'y
fera:F
Paifqu'aujourd'hui v
Parle
Chevalier de L
Commandant le
Con
$
Mais que pour tels ils ne connoiffoient pas )
Leur offrirent à l'aventure
Un leger & frugal repas.
bonne intention fit agréer le zéle
u'à ces Divinités ils montroient en ce jour ,
- les Dieux , en partant pour la célefte Cour ,
rent d'un pauvre toit la maifon la plus belle.
ar Philemon , Grand Roi , je fuis repréſenté :
e Bouquet part du coeur ,c'eft toute mon of
frande
,
J'ofe l'offrir à votre Majefté.
' Ma fortune n'eft pas plus grandes
Le traits malins du fort que j'ai toujours braves ;
M'ont mis dans l'indigence , & je n'ofe le dire .
Demain je n'y ferai plus , Sire ,
Puifqu'aujourd'hui vous le fçavez.
Par le Chevalier de Luffan , Ingénieur du
Roi , Commandant le Corps des Cadets Danphins.
A
I iij
BOUQUE T
A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN ,
Le jour de Saint Louis 1749.
Aignez , Grand Prince , agréer mon hommage
,
Et ce fimple Bouquet , par le zéle arrangé ,
Mon coeur du fiécle d'or conferve le langage ,
Que l'intérêt a bien changé.
Etre fincére ; eft mon partage :
Indépendant du préjugé ,
Vos fublimes vertus font que je vous revére
Et fans être ébloui de votre augufte rang ,
Pour vous je donnerois mon fang ,
Comme à mon Roi , comme à mon Pere.
Depuis que fous vos Etendards
Il me fut permis de paroître ,
Ce zéle s'eft fait connoître :
pur
Vous l'avez honoré fouvent de vos regards
Cher Prince ! fans ceffe il m'anime ;
Il dicte mes voeux en ce jour ,
Il vous peint mon ardeur , mon reſpect , mon
amour ;
Un tel encens eft légitime .
Par le même. "
FRANCE
Tediesde la Cour , de Far
la déclaré Leutenans Cer
ت ا س د ل ا
esM. de laMorae &' .~
ethane; le Cavaler Ca
jusie Cermay, & Maresiona
,Colonel cukeg met
as de Bonnac , Colo
zele Comte de Segur
wd'afanterie M. deC
mentd'Infanterie deTo
Jade
Wutenuerg , &
Ayda moisd'Aout ,les
Province de
Languedoc
Asfurent
prefentes par
parleComte de Sa
Eat,&
conduitsenla
Marquis de Brezé,C
ies,parM.
Delgrange
Tres ,& par M. de Bour
monies.La
Deputation
Cage ,de
P'Evêque
e :du
Marquisde Ca
Meffieurs
Monneron&
Etar,&deM.Joub
Province
.
Le
mêmejour ,lesDé
Face
d'Artois
eurent
eat
prefentes
par
le
Pri
Gouverneur
de
la
Pro
FRANCE.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c .
E Roi a déclaré Lieutenans Généraux de fes
armées M. de la Mothe d'Hugues ; le Chealier
d'Aultane ; le Chevalier Chauvelin & le
Marquis de Cernay ; & Maréchaux de Camp , le
Duc d'Antin , Colonel du Régiment de Picardie ;
e Marquis de Bonnac , Colonel d'un Régiment
'Infanterie , le Comte de Segur , Colonel d'un
Régiment d'Infanterie ; M. de Curzay , Colonel
u Régiment d'Infanterie de Tournaifis ; le Prince
Louis de Wirtemberg , & le Marquis de
Leyde.
Le 25 du mois d'Août , les Députés des Etats
de la Province de Languedoc eurent audience du
Roi. Ils furent préfentés par le Prince de Dombes
& par le Comte de Saint Florentin , Secretaire
d'Etat , & conduits en la maniere accoûtumée
par le Marquis de Brezé , Grand Maître des Cérémonies
, par M. Defgranges , Maître des Cérémonies
, & par M. de Bourlamacque , Aide - des-
Cérémonies. La Députation étoit compofée , pour
le Clergé , de l'Evêque du Puy , qui porta la
parole ; du Marquis de Caylus pour la Nobleffe ,
de Meffieurs Monneron & Ramond , Députés du
Tiers Etat , & de M. Joubert , Syndic Général de
la Province.
Le même jour , les Députés des Etats de la Province
d'Artois eurent auffi audience du Roi ,
étant préfentés par le Prince Charles de Lorraine ,
Gouverneur de la Province & par
> I iiij
le Comte
de des Cérémonies . La Députation étoit compofée
, pour le Clergé , de l'Abbé de Roquelaure ,
Vicaire Général de l'Evêché d'Arras , qui porta
la parole ; du Comte de Coupigny pour la Nobleffe
, & de M Lagniau pour le Tiers - Etat .
Le 26 , le Marquis de Saint Germain , Ambaffadeur
ordinaire du Roi de Sardaigne , eut fa premiere
audience de Madame la Dauphine ; il y fut
conduit par le Chevalier de Sainctor , Introducteur
des Ambaffadeurs.
Le même jour , le Comte d'Albermale , Gentilhomme
de la Chambre , & Ambaffadeur Extraor
dinaire & Plénipotentiaire du Roi d'Angleterre ,
eut fa premiere audience de Monfeigneur le Dau
phin ; il y fut conduit , ainfi qu'à celle de Mada
me la Dauphine , par le même Introducteur.
"
toms avant approuvé , avec les e
me du nouveau Provifeur , l'e :
te fate ,elle fut unanimea
!
Le 21 après midi , M. Hamelin , Recteur de
l'Univerfité , accompagné des Doyens des Facul
tés de Théologie , de Droit & de Médecine , &
des quatre Procureurs des Nations , fe rendit aux
Ecoles intérieures de Sorbonne , ainfi que l'Abbé
Regnaut , Chanoine de l'Eglife Métropolitaine ,
& Archidiacre de Paris , & l'Abbé Thierry , Chancelier
de Nôtre - Dame , pour confirmer , fuivant
un ufage très- anciennement établi , l'élection du
nouveau Provifeur de Sorbonne . M. Ribalier
Procureur de la Maifon & Société de Sorbonne ,
fit l'ouverture de l'affemblée par un difcours qu'il
adrefla au Recteur de l'Univerfité , & dans lequel
il expliqua les raifons qui avoient déterminé la
Société de Sorbonne à PElection du Cardinal de
Tencin Provifeur de cette Maifon . Lorfque
le Recteur eut répondu à ce diſcours ,' l'Abbé
Regnaut & l'Abbé Thierry parlerent fur le mêine
"
pour
al Cardinal de Tencin prit
gé ,avec les ceremon.es .
Corp-de-Ville le rendit a
are Gelvres ,Gouverneur de
#eutaudience duRoi arc
mées.Il for prefenté à Sa
d'Argenfon , Minftre
&conduit le Grand M
par
Mefheurs Ruelle & A..
preterententre les man
e identé ,dont le Comte
te ,ainfi que dufcratin, q
eté parM.de
Villevaut
,
Aides.
Fêtede Saint
Louis,
da grand
Convent , à
affifta ,alla ,
fuivant
ledu
Palais desThu
chanterentla
Melle.
Académie
Françoife celeb
de Saint
Louis dansla
la
Meffe,à
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un des
Quarante de
ificalement ,on
chanta
M.Abbé
d'Artypro
queduSaint.
PAcademieRoyale des
es,&
celle des
Scienc
He
dans
l'Eglifedes
Pre
gyriquedu
Saint
fut
Rozen
Bilmont,Chanoine
& tous ayant approuvé , avec les éloges dü
nérite du nouveau Provifeur , l'élection qui
voit été faite , elle fut unanimement confir
e 26 , le Cardinal de Tencin prit poffeffion de
e Dignité , avec les cérémonies ufitées en pae
occafion.
e 24 , le Corps -de-Ville fe rendit à Versailles
e Duc de Gelvres , Gouverneur de Paris , étant
tête , il eut audience du Roi avec les cérémo
saccoûtumées . Il fur préfenté à Sa Majefté par
Comte d'Argenfon , Miniftre & Secretaire
tat , & conduit par le Grand Maître des Céré-
>nies . Meffieurs Ruelle & Allen , nouveaux
hevins , prêterent entre les mains du Roi le fer
ent de fidélité , dont le Comte d'Argenfon fit
lecture , ainfi que du fcrutin , qui fut préfenté à
1 Majefté par M. de Villevault , Confeiller en la
our des Aides.
Le 25 , Fête de Saint Louis , la Proceffion des
Carmes du grand Convent , à laquelle le Corpse-
Ville affifta , alla , fuivant la coûtume , à la
Chapelle du Palais des Thuilleries , où ces Reli
gieux chanterent la Meffe.
L'Académie Françoife célébra le même jour la
Fête de Saint Louis dans la Chapelle du Louvre.
Pendant la Meffe , à laquelle l'Archevêque de
Sens , un des. Quarante de l'Académie , officia
pontificalement , on chanta un Pfeaume en Mufique.
M. l'Abbé d'Arty prononça enfuite le Pané
gyrique du Saint.
L'Académie Royale des Infcriptions & Belles
Lettres , & celle des Sciences ; célébrerent la même
Fête dans l'Eglife des Prêtres de l'Oratoire , où les
Panégyrique du Saint fut prononcé par M. l'Abbé
de Boifmont , Chanoine de l'Eglife Cathédrale de
Rouen,
Iv
On a appris par la Frégate du Roi l'Anemone
commandée par le Chevalier de Tourville , que
les Anglois ayant évacué l'Ifle Royale & fes dépendances
, en exécution du Traité de Paix , M.
Desherbiers , Capitaine de Vaiffeau , & Commiffaire
du Roi , en a repris poffeffion au nom de Sa
Majefté le 23 du mois de Juillet , avec les troupes
qui étoient fous fes ordres , & les Hábitans qui
ont repaffé dans cette Colonie , où il eſt reſté
Commandant pour le Roi . En conféquence de
cette reftitution , Sa Majeſté a ordonné au Marquis
de Puyzieulx , de déclarer au Comte d'Alber
male , Ambaffadeur de Sa Majefté Britannique ,
que les Lords Sulfex & Catchart étoient libres .
Le 28 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix - huit cens vingt- cinq livres ; les Bil
lets de la premiere Lotterie Royale , à fix cens
Vingt un , & ceux de la feconde , à cinq cens quatre-
vingt- onze .
Le Roi partit de Verfailles le premier du mois de
Septembre pour se rendre à Choifi , où Sa Majefté
a refté jufqu'au cinq.
Le premier du même mois , on célébra avec les
cérémonies accoûtumées , dans l'Eglife de l'Ab .
baye Royale de Saint Denis , le Service folemnel
qui s'y fait tous les ans , pour le repos de l'ame du
fen Roi Louis XIV. & l'Evêque d'Acqs y officia
pontificalement. Le Prince de Dombes , le Comte
d'Eu & le Duc de Penthiévre , y affifterent , ainf
que plufieurs Seigneurs de la Cour.
Le 26 Août , le Duc de Biron & le Duc de Gramont
furent reçûs , & prirent féance au Parlement,
en qualité de Pairs de France.
1
Le Roi a donné à la Ville de Paris la Direction
Générale de l'Académie Royale de Musique , &
le 27 Août M. de Bernage , accompagné des Eche
tis en presère poli.abon
'ula Majeñe * .
me Claffe de la feconde
1:636, eft eteinre au pret
to a Demolelie Magnet
Jain de cette année ,
tanians paffés.
14mos de Septembre ,
des Indes etorent a
zelives;lesBets ce
de à fixcens v.ngt ,&
quatre-vingt-dix.
mois dernier ,la Re
de
l'Archevêque
de
mejour,leMarqa's
dené entre les
de Prevêt &
Mainte
duSaintEfprit.
Ao partitlelopour C
Ayle Baillyde From
de la
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eduRoi,ilyfu
Samot ,
Introduct
Majeté a
difpofédu
Paperla
promotion du
Marechalde
Camp,e
t,
Brigadier des A
Regiment
d'Infant
Ellea
donné celui
au
Marquisde
Joyeu
*Les
amateurs de
des
esperances de ce n
P'usage des
Rom
Joindes
Spectacle
s , alla en prendre poffeffion en vertu des or
es de Sa Majesté * .
La huitiéme Claffe de la feconde Tontine , éta-
Se en 1696 , eft éteinte au profit du Roi , par le
cès de la Demoifelle Magdeleine Gauthier ,
rivé le 21 Juin de cette année , âgée de quatreingt-
neuf ans paffés.
Le 4 du mois de Septembre , les Actions de la
Compagnie des Indes étoient à dix- fept cens foi
cante-quinze livres ; les Billets de la premiere Loterie
Royale à fix cens vingt , & ceux de la feconde
à cinq cens quatre- vingt- dix.
Le 7 du mois dernier , la Reine communia par
les mains de l'Archevêque de Rouen , fon Grand
Aumônier,
Le même jour , le Marquis de Brezé prêta ferment
de fidélité entre les mains du Roi , pour la
Charge de Prévôt & Maître des Cérémonies de
POrdre du Saint Efprit.
Le Roi partit le 10 pour Crecy.
Le 9 , le Bailly de Froullay , Ambaffadeur ordinaire
de la Religion de Malte , eut une audience
particuliere du Roi ; il y fut conduit par le Chevalier
de Sainctor , Introducteur des Ambaffadeurs.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Picardie ,
vacant par la promotion du Duc d'Antin au grade
de Maréchal de Camp , en faveur du Marquis de
Bréhant , Brigadier des Armées du Roi , & Colonel
du Régiment d'Infanterie de Medoc.
Elle a donné celui d'Infanterie de Tournaifis
,au Marquis de Joyeufe , Brigadier des Arinées
* Les amateurs de l'Opera conçoivent de grandes
efperances de ce nouvel arrangement , conforme
à l'usage des Romains , qui chargeoient les Edi
les dufoin des Spectacles & des Fêtes publiques.
I vj
du Koi
diers de France.
Celai dont le Marquis de Segur étoit Colonel ,
au Marquis de Briqueville , Colonel dans le Régiment
des Grenadiers de France.
Celui que commandoit le Marquis de Bonnac ,
au Comte de Briffac , Colonel dans le Régiment
des Grenadiers de France.
Celui de Medoc , au Marquis de Mêmes , Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France .
Celui de Forez , vacant par la mort du Comte
de Matignon , au Marquis de la Rochecourbon ,.
Brigadier des Armées de Sa Majesté . , & Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France..
Le Roi a nommé M. de Ballincourt , Capitaine
réformé à la fuite du Régiment de Cavalerie de-
Berry, pour fervir en qualité de Colonel dans le
Régiment des Grenadiers de France.
Le 17 , Sa Majefté partit . de Crecy , pour le
rendre à Navarre..
Le 18 , les Actions de la Compagnie des Indes :
étoient à dix fept cens cinquante cinq livres ; les
Billets de la premiere Lotterie Royale , à fix cens
vingt , & ceux de la feconde , à cinq cens quatrevingt-
neuf..
SS
BENEFICES..
Paosé Concert, C
edOrcans.
e Novers, même O
AbbeDuis de Sanz
lare de Porters.
te de Cha lor .Orère de
de Paris ,a la Dame c
geule de l'Ordre de S
rare de Pontofe,mê
foten àlaDame du Vivier
de
Chateau-
Thierry,
Soffions ,àla Dame
Ordre de Saint Ber
Pieurede
Vezins ,Dic
Moufner ,
Prêtre.
Pieuré
Régulierde N
Docele de
Bourg
Chanoine
Regulierde
A Majefté a accordé l'Abbaye de la Chaize→→
Dieu , Ordre de Saint Benoît , Diocèle de
Clermont , au Cardinal de Soubize , Grand Aumônier
de France.
Celle de Saint Evre , même Ordre , Diocèle de
Toul , au. Prince Conftantin , Premier Aumônier
du Roi
Celle de Saint Melmin , même Ordre , Diocèle
RIX
DE
Dorné
par
l'Aca
Erdu
mois
d'Acut
Noemie
Françofe
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elle
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Noyon.Ce
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Blier.Le
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propofe
Pairs
Rois
,
contacre
Mle
Chevalier
Laur
Non ,
l'encens
Sar
les
pas
des
cans , a PAbbe Colbert , Grand- Vicaire de
Evêché d'Orléans.
Celle de Noyers , même Ordre , Diocèfe de
Tours , à l'Abbé Dubois de Sanzay , Chanoine de
Saint Hilaire de Poitiers .
Celle de Chaillot , Ordre de Saint Auguftin .
Diocèfe de Paris , à la Dame d'Argouges de Ranes
, Religieufe de l'Ordre de S. Auguftin.
Le Prieuré de Pontoife , même Ordre , Diocèfe
de Rouen , à la Dame du Vivier de Tournefort.
Celui de Château - Thierry , même Ordre , Dio--
cèle de Soiffons , à la Dame de Nonant , Relia
gieufe de l'Ordre de Saint Benoft .
Le Prieuré de Vézins , Diocèfe de la Rochelle ;
àl'Abbé Moufhier , Prêtre..
Le Prieuré Régulier de Néris , Ordre de Saint
Auguftin , Diocèle de Bourges , au Pere Marcon
ville , Chanoine Régulier de Sainte Geneviève.
PRIX DE POESIE
Donné par l'Académie Françoife.
L
E 25 du mois d'Août , Fête de Saint Louis ,
l'Acadéinie Françoife tint une affemblée pu
blique , & elle donna le Prix de Poefie , fondé par
feu M. de Clermont - Tonnerre , Evêque Comte
de Noyon . Ce Prix a été adjugé à une Ode
de M. le Chevalier Laurés , fils du Doyen de la
Cour des Aides & Chambre des Comptes de Montpellier.
Le fajet propofé étoit l'amour des François
pour leurs Rois , confacré par des monumens publics.
M. le Chevalier Laurés entre ainfi en matieres,
Non , l'encens qui fume fans ceffe
Sarles pas des Rois vertuenxa
Ne fuffit point à la tendreffe
Des Peuples qu'ils rendent heureuxa
Pour remplir leur reconnoiffance ,
Il faut que l'Art par fa puiffance
Anime le marbre & l'airain ,
Et que d'immortelles images
Peignent aux yeux de tous les âges
Leur amour pour leur Souverain .
La troifiéme Atrophe , dans laquelle l'Auteur
parle des Médailles & des Jettons , frappés pour
conferver la mémoire des Souverains , & des événemens
de leurs Regnes , a eu l'approbation de
tous les Connoiffeurs .
J'entens fous le fceau de l'Hiftoire
Gémir des métaux précieux ,
Faftes mobiles de leur gloire ,
Que le zéle porte en tous lieux.
Par un ingénieux emblême
Ils nous tracent dans nos jeux même
Et leurs bienfaits & leurs exploits .
Peuple heureux , ils femblent te dire ;
Ces plaifirs que le calme inſpire ,
C'est à ses Dieux que tu les dois.
1749
apels du dernierdes Hear
Come lacre que
j'embrasie
Q's tranfports
d'amour& d
hitcate ce
nouveauT
front,où foncoeur fe c
Lacetoutesles
vertas.
antisà ta
deftinée ,
Admire,&Seine
fortunce ,
Pour peu qu'on foit fenfible aux grandes images
, on applaudira à ces vers fur la Statue de
Henri IV .
Un tendre mouement me guide
De quelpoidstonfeineff
Cejong,dont ten orde s'
Sousle
Hérosquilecou
EnArcde
Triomphe eft
A doitpas
moins
d'élog
L'Aquitaine
dans fa St
Contemple
dejace
He
Fierede
coulerà
fav
La
Garonne
éléve
fes
Ses
peuples
charmes
De
leurs
chantsles
Seine ,je
t'eatens m
Maisfurtres
bords
Dansle
reftede
fo
Permetsà
l'Artde
L'Auteur
termine
fon
M.
Bouchardon.
La
Statue
érigéeà
Bo
Aux pieds du dernier des Henris.
O bronze facré que j'embrasle !
Quels tranfports d'amour & de joye
Fait naître ce nouveau Titus !
Son front , où fon coeur fe déploye
Retrace toutes les vertus.
Applaudis à ta deftinée ,
Admire , & Seine fortunée ,
De quel poids ton fein eft charge :
Ce joug , dont ton onde s'étonne ,
Sous le Héros qui le couronne ,
En Arc de Triomphe eft changé.
On ne doit pas moins d'éloges à la ftrophe fut
vante.
L'Aquitaine dans fa Statue *
Contemple déja ce Héros .
Fiere de couler à fa vûe ,
La Garonne éléve fes flots..
Ses peuples charmés applaudiffent.
De leurs chants les airs retentiffent.
Seine ,
je t'entens murmurer ;
Mais fur tes bords Louis refpire,
Dans le refte de fon Empire
Permets à l'Art de le montrer.
-L'Auteur termine fon Ode par cette apoftrophe
à M. Bouchardon.
* La Statue érigée à Bordeaux en l'honneur du Re
O toi , qui dois à notre zéle
Retracer ce Roi bien aimé !
Par la grandeur de ton modéle
Que ton cifeau foit animé..
Qu'un front ferein peignefon ame
Dans les yeux fiers & pleins de flamme
De la bonté marque les traits.
Qu'il s'offre au faîte de la gloire ,
Quand s'arrachant à la victoire ,,
Il'vole au devant de la Paix.
Plus de quarante Rivaux ont difputé le prix à Ma
le Chevalier Laurés , & l'Ode d'un jeune homme
de dix- neufans , nommé M. le Brun , a long- tems
balancé les fuffrages . Elle eft remplie d'un feu
vraiment poëtique , mais l'Auteur ne joint pas
toujours l'art d'Horace à l'enthouſiaſme de Pindare.
L'Académie devoit donner auffi cette année le
Prix d'Eloquence , fondé par M. de Balzac , &
elle avoit propofé pour fujet , Il est avantageux:
d'avoir éprouvé l'adverfité. Aucun des Orateurs, qui
font entrés dans la lice , n'a été couronné.
རྩེ༽ ཀྱི ༽༼ དེ ༽ 4 : ༽༼ ༼ ༽ གླུ :: ཀྱི གུ ཀྱཡིགུ
NAISSANCE, MARIAGES
& Morts.
E 8 Septembre , eft née , & a été baptifée le g
Les Louife-Emmanuelle, fille d'Anne-
Emmanuel- François Georges de Cruffo! d'Uzés ,
Marquis d'Amboife , Capitaine de Gendarmerie ,.
& de Claude- Louife- Angélique Berfin , fon épous
、1
Berún , Cea eller é
Grand Audiencier de France
par Anne Marthe de C.
bool Marquis de Fers ,C
is Confer's ,Maire des F
tion Hotel , repré en ce
Mabool ,fa Ele ,veuve
Confol d'Uzès , M.: .
Septembre Jean Bap
court ,Beithervv.P
aisdefeu Louis de B
,& de Mane Coda
Braffiale deSaintGerv:
Deus ,fille de feu F
Motte ,Chevalier
a de Saint Louis,Capt
&de
Therele Brio
yet de
Normandie, d
Jean
Baptifte Louis de
Marquis de
Renel &&
ny,Baron de
Rupe
Ba de
Provins ,Go
Baffigni ,
Gouverneu
Generalpourle Ro
A &
Vendômois ,& L
e de Sa
Majefté ,
épo
Forelde
Roban,
Place
Paul,Marie-
Charlotte
Augufte de
Robar
Grades
Arméesdu
Roi
de
BreildeRays. Il
étoit
yde
Henriette
de
Filtz
Reine,&
fille
du
Ma
Cete
Maifon
de
Clerm
&
des
plus
illuftre
onfeils , Grand Audiencier de France , fon ayeul
aternel ; & par Anne Marthe de Catheu , veuve
Louis Maboul , Marquis de Fors , Confeiller du
oi en fes Confeils , Maître des Requêtes Ordinaire
de fon Hôtel , repréfentée par Anne - Mare
Louife Maboul , fa fille , veuve de Jean-Emanuel
de Cruffol d'Uzés , Marquis d'Amboife.
Le premier Septembre,Jean- Baptifte deBofchenvy,
aron de Drucourt , Bofchenvy , Bordroit & aures
lieux , fils de feu Louis de Bofchenvy , Baron
le Drucourt , & de Marie Godart , époufa dans
'Eglife Paroiffiale de Saint Gervais à Paris Anne-
Therefe Defpotz , fille de feu Hugues Defnotz ,
Seigneur de la Motte , Chevalier de l'Ordre Royal
& Militaire de Saint Louis, Capitaine au Régiment
d'Orléans , & de Therefe Brioude. La Maifon de
Bofchenvy eft de Normandie , dans le Diocèfè de
Lizieux .
2'
Le 7, Jean Baptifte- Louis de Clermont d'Amboife
, Marquis de Renel & de Monglas , Comte
de Cheverny , Baron de Rupt , Prince de Delin
Grand Bailli de Provins , Gouverneur de Chaumont
en Baffigni , Gouverneur de Mont- Dauphin,
Lieutenant Général pour le Roi dans le Blefois , pays
Dunois & Vendômois , & Lieutenant Général des
Armées de Sa Majefté , époufa dans la Chapelle
de l'Hôtel de Rohan , Place Royale , Paroiffe de
Saint Paul , Marie-Charlotte de Roban- Chat , fille
de Gui- Augufte de Roban- Chabot , Lieutenant
Général des Armées du Roi , & de Yvonne Silvie
de Breil de Rays. Il étoit veuf depuis le 3 Juin
1739 de Henriette de Filtz James , Dame du Palais
de la Reine , & fille du Maréchal Duc de Berwick.
Cette Maifon de Clermont eft une des plus an.
giennes & des plus illuftres de l'Anjou,& fi connue,
dilpenie d'entrer dans aucun détail . Nous nous
contenterons de dire que Jean Baptifte - Louis , qui
donne lieu à cet article , eft fils unique & pofthume
de Louis de Clermont d'Amboife , Marquis de Renel
, & de Marguerite-Therefe Colbert de Croiffi , à
préfent veuve de François Spinola , Duc de S. Pierre
, & nous renvoyons le Lecteur au Dictionnaire
des Grands Officiers de la Couronne de du Fourni .
Le to Août , Louis Jofeph de Goujon de Thaifi ,
Comte d'Autry , mourut & fut inhumé à Saint
André des Arcs .
Le 24 , Charles- Augufte de Grimaldi , Comte de
Matignon , Brigadier des Armées du Roi & Colo
nel du Régiment de Forez , fils de N. Duc de Valentinois
, Pair de France , mourut à Prats de Mol
liou , âgé de 27 ans , & y fut inhumné .
Chef
Le 28 le Chevalier de Rochambeau
d'Efcadre des Armées Navales , mourut dans le
Château de Rochambeau
en Vendômois , & y fur
inhumé.
quifont fortis de ce m
le premier volumedu
decembre 1746 , page : 89 ,
Arechal de
Montmorency
la même année.
Marechale de
Montmo
sta
foutena
dignement pa
& par les
fentimens de
nardance,& de P
tée,&tousles
titres d
arretue
-
cette
mort,la
Branche aimée
te des
ComtesdeBeac
Maifon , fi di
Framesqu'elle a
prota
&dansla
Robe,fet
à une feule
perfonne
errede
Crevecoeur ,fi
eCelly,
Confeiller d'E
Chancelier
Boucherat
Gabrielle-
Emilie le
Florent,
Marquis d
Le 9 Septembre , mourut à Paris , dans la cine
quante cinquième année de fon âge , Louiſe-
Magdeleine de Harlai , Comteffe de Beaumont
Marquife de Bréval , Vicomteffe du Piruit , de Ple
dran , de la Ville Helio , de Keranhoüet , le Tertre-
Jouan, & c. fille unique d'Achilles de Harlay IV
du nom , Comte de Beaumont , Marquis de Bréval,
&c. Confeiller d'Etat Ordinaire , & de Dame Loui
fe-Renée Dulotet , Marquife de Coetjenval.
Elle avoit épousé le 7 Septembre 1711 Chriftian-
Louis de Montmorency - Luxembourg , premier
Baron Chrétien de France, Prince de Tingry, Souverain
de Luxe , & c. Maréchal de France , Cheva
lier des Ordres du Roi , Lieutenant Général de la
Province de Flandres , Gouverneur des Ville &
Citadelle de Valenciennes , des Ville & Château
2
ant
Généraldes
armées
Gouverneur de
Sem
Lagisdela
Maifon du R
maine &de
Bar,
moun
ans,&yfut
inhumée
toitfillede
Nicolas
A
de
Preuilly
,
Introd
,&
d'Annede
Froulla
François
Victor
le
T
&
Secretaire
d'Etat d
Cene
Dame
joignoitàfes
avantages ,
qui
nef
gelonnesde
fon
fexe.
es enfans qui font fortis de ce mariage font
portés dans le premier volume du Mercure du
is de Décembre 1746 , page 189 , à l'occafion
M. le Maréchal de Montmorency , mort le 23
vembre de la même année.
Madame la Maréchale de Montmorency , objet
cet article, a foutenu dignement par les qualités
fon efprit & par les fentimens de fon coeur la
bleffe de fa naiffance , & de l'illuftre Maifon ou
le étoit entrée , & tous les titres d'honneur dont
le étoit revêtuë.
Par fa mort , la Branche aînée de la Maifon de
larlay , dite des Comtes de Beaumont , eft éteine
, & toute cette Maiſon , fi diftinguée par les
Grands Hommes qu'elle a produits dans l'Eglife ,
lans l'Epée & dans la Robe , fe trouve réduite auourd'hui
à une feule perfonne , qui eft Madame
a Préfidente de Crevecoeur , fille de feu M. de
Harlay de Celly , Confeiller d'Etat , & petite fille
le M. le Chancelier Boucherat.
Le 10 , Gabrielle- Emilie le Tonnelier-Breteuil ,
Epoufe de Florent , Marquis du Chatelet-Lomont
Lieutenant Général des armées du Roi, Grand- Bailli
d'Auxois, Gouverneur de Semur, Grand - Maréchal
des Logis de la Maifon du Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , mourut à Lunéville , âgée
de 44 ans , & y fut inhumée .
Elle étoit fille de Nicolas le Tonnelier- Breteuil,
Baron de Preuilly , Introducteur des Ambaffa.
deurs , & d'Anne de Froullay, & ,coufine germaine
de feu François- Victor le Tonnelier- Breteuil , Miniftre
& Secretaire d'Etat de la Guerre.
Cette Dame joignoit à fes agrémens naturels plu
heurs avantages , qui ne font pas communs chez
les perfonnes de fon fexe.Quelques-unes avant elle
1
toient diftinguées par leurs progrès dans les Langues
fçavantes & par d'excellentes Traductions :
mais un très-petit nombre avoit ofé fonder les profondeurs
de la Géométrie , & s'engager dans les
recherches épineufes d'une fcience , qui ne préfente
la vérité que dépouillée de tout ornement .
La Marquise du Chatelet eft la feule femme de notre
Nation ,qui ait eu la hardieffe de publier des ou
vrages fur des matieres que peu d'hommes font ca
pables d'entendre , & elle l'a fait avec un fuccès f
éclatant , que plufieurs Académies étrangeres fe
font fait honneur de s'affocier cette moderne Amazone
, dont le nom n'avoit befoin de cette mar
pas
que de diftinction pour paffer à la postérité.
La Maiſon de Breteuil , très ancienne en Picar
die , d'où elle eft originaire , eft établie à Paris de
puis 300 ans.
}
Le 17 , Louis- Staniflas de la Tremoille , Duc de
Taillebourg , Pair de France , Colonel dans les Grenadiers
de France , mourut à Páris , dans la feizić–›
me année de fon âge.
AVIS AU PUB
vant dans la
Pharmacie
découverte d'unBeth
Aproprieté de fontre & c .
gorgéesdans le
poulins
ne dela
limphe par lave
ficacedansle
chame,
terefpirer ; dansl'atth
vetere,dans les mala
cpraatres &
douleurs
Nombre de
perfonne
resort
témoignage de
dra s'en
eclaircir.
L'ID
céce
remede àla veu
Apoticaire ,rue S. Der
da
Ponceau
.
Il étoit fils d'Anne - Charles-Frederic de la Tremoille
, Comte de Taillebourg , qui obtint au
mois d'Octobre 1730 un Brevet de Duc , fous le
nom de Duc de Chatelleraut , & de N. Joublonoufki
, fille du Comte Joublonouſki , Palatin de
Ruffie. Elle a l'honneur d'être coufine germaine
du Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar.
་
je
eavis
qu'elle
feule
pe,quieft
extrêmer
qu'au
goût,&
dont
as une
moyennetaffe
dementle
matinà
cu
même
après s'es
chant ,une
heureau m
a le
grand
nombre
eceremedetel
qu'on
Coullon ,
chezM. de
ts,à
droiteparlaru
M.
Recoquillie
,
Etiennedes
Grecs.
Morin,au
Hérault d
pufedeM.delaC
Youdle
.
M. le Duc de Taillebourg étoit petit-fils de
Frederic- Guillaume , Prince de Talmond , Comte
de Taillebourg , qui a commencé la feconde Branche
de l'illuftre Maifon de la Tremoille , & arriere
petit-fils de Henri Charles de la Tremoille
Prince de Tarente & de Talmond , & d'Amelie
de Heffe , fille de Guillaume V. Landgrave de
Heffe Caffel. V. du Fourni , Hift . Généal
au
Co
Leppafe
de
M.la
Cro
Rien,
rue
de
Cle
AVIS AU PUBLIC.
N´Sçavant dans la Pharmacie & la Chymie a
fait la découverte d'un Bechique fouverain ,
i a la proprieté de fondre & d'aténuer les hueurs
engorgées dans le poulmon , & d'adoucir
acrimonie de la limphe par fa vertu balfamique ,
qui eft efficace dans le rhume, la coqueluche , la
ficulté de refpirer ; dans l'afthme , commençant
- même invétéré ; dans les maladies du poulmon,
es toux opiniâtres & douleurs de poitrine quelonques.
Nombre de perfonnes , qui en ont fait
fage , rendront témoignage de fa bonté , quand
on voudra s'en éclaircir, L'Inventeur a confié &
bandonné ce remede à la veuve Mouton , Marchande
Apoticaire , rue S. Denis , au-deflus de la
Containe du Ponceau.
Elle donne avis qu'elle feule eft en poffeffion de
ce Bechique , qui eft extrêmement agréable , tant
à l'odorat qu'au goût,& dont la dofe eft de demie
once dans une moyenne taffe de thé léger , pris un
peu chaudement le matin à jeun , une heure avant
le lever , ou même après s'être levé , & le foir en
fe couchant , une heure au moins après le fouper,
Parmi le grand nombre de perfonnes qui ont
trouvé ce remede tel qu'on l'annonce , il fuffira
d'indiquer
M. Coullon , chez M. de Courgi , rue des Dé
jeûneurs , à droite par la rue Montmartre.
M. Recoquillie , au Collège de Lizieux , rue
Saint Etienne des Grecs.
M. Morin , au Hérault d'armes , rue S. Sauveur.
L'épouse de M. de la Chevrerie , rue de Bonne
Nouvelle.
L'époufe de M. la Croix , Sculpteur , à l'enfei
gne de Rien , rue de Cleri,
L'époufe de M. Gaffelin , Peintre , rue Beaure
gard , près de Bonne -Nouvelle.
M. Sauval , Etudiant en Médecine , rue de la
Jouaillerie.
Mad. Pafquier & Mad. Allain , rue du Petit
Carreau , chez M. Fournier .
M. Tardieu , rue S. Sauveur , chez M. Morin,
M. Turude , Traiteur , à Chaillot.
La veuve Bunon , rue Sainte Avoye , au coin de
la rue de Braque , chez M. Georget , Chirurgien ,
M. Cravoifier , chez M. le Préſident de Saing
Lubin , rue neuve des Bons Enfans.
APPROBATION.
Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier
le Mercure de France du mois d'Octobre
1749. A Paris , le 28 Septembre 1749.
J
MAIGNAN DE SAVIGNY.
TABLE.
DR. Bénédiĝin
marquesfur leLivreint
da même Ordre ,conte
PIECES FUGITIVES enVers& enProfe. Lettre de ...
Hiftoire duNivers
de
Voltaire à Mad de E
la
Henriade&
Hatea
Mad la
Comteffe de***
homme qui étoit deve
3
M. Remond de Sainte
Albine , dans laquelle eft l'Extrait d'une Comédie
qui n'eft point connue du Public ,
Eglogue préfentée à Mad. la Comteffe de Rofen
le jour de fa Fête , 40
46
l'amitié àM.
Mor . de
Remondde
SainteA
ructionde
Thermo
Réponse à l'Auteur des Réflexions fur le Programme
concernant l'Hiftoire Naturelle,inférées dans
le Mercure d'Avril dernier. Par M. Carré ,
Epitre à M. J. Etudiant en Droit à Bâle ,
Yers à Mad, d'Aft ***
52
SS
des
Mufes à
Mad.
M.dela
Soriniere,d
Lettres
d'Angers , à
mie
Royale
des
Scien
M.ArnaudàM. de V
dela
Réponsede M
and,
es
recherches
fur
les
Ev
avais
Poëte,
«
mcum
abeuntem ,
entereffante
pour
l'H
écrite à
M.
Remond
Benetonde
Perrin,
la
Lettrefurle
Syfte
ivesduSr
Gautier
de
Enigme
&
des
L
de
Septembre
'
i D * * R. du même Ordre , contenant la fuite
de fes Remarques fur le Livre intitulé Mémoires
pour fervir à l'Hiftoire du Nivernois & Donziois
,
58
ers de M. de Voltaire à Mad. de B *** , en lui
envoyant la Henriade & l'Histoire de Charles
XII. 72
, pour excufer
utres à Mad. la Comteffe de ***
un jeune homme qui étoit devenu amoureux
d'elle ,
utres ,
73
ibid.
174
pologie de l'amitié à M. Mor ... de Maum **
ettre à M. Remond de Sainte Albine fur une nouvelle
conftruction de Thermométres & de Barometres
, 78
emercîment des Mufes à Mad. la Marquife de
79
81
Lettre de M. de la Soriniere , de l'Académie des
Belles Lettres d'Angers , à M. Duhamel , de
l'Académie Royale des Sciences ,
Vers de M. d'Arnaud à M. de Voltaire , fur la mort
de Mad. ***
Fragment de la Réponse de M. de Voltaire à Ma
d'Arnaud ,
87
89
Suite des recherches fur les Evêques de Genéve , 90
A un mauvais Poëte ,
Ad amicum abeuntem ,
96
97
Lettre intéreffante pour l'Hiftoire & la Géographie
, écrite à M. Remond de Sainte Albine par
M. Beneton de Perrin , ibid
Suite de la Lettre fur le Syftême des quatre couleurs
ives du Sr Gautier ,
102
iots de l'Enigme & des Logogryphes du Mercure
de Septembre
Enigmes
119
ibid.
Programme de l'Académie des Belles Lettres
Sciences & Arts , établie à Bordeaux ,
Autre de celle de Dijon ,
Estampes nouvelles , Cartes , Plans , & c.
152 DE
FRANC
153
161
Lettre de M. Voifin , Avocat au Parlement , à M.
le Vicomte de Polignac , fur la Defcription de
deux Groupes & d'un Bufte du Roi ,
Lettre de M. Robert, Géographe ordinaire du Roi,
155
173
à M Remond de Sainte Albine , en réponse à
une remarque fur la Géographie facrée ,
Lettre au même fur le Programme de l'Académie
des Jeux Floraux de Toulouse ,
Autre au même, pour fervir de réponse à celles de
M Cantwel .
177
179
Autre au même ſur latranfmutation des métaux , 186
Lettre de M. Bronzet , Médecin des Hôpitaux du
Roi , à Fontainebleau , à M.Chomel , Médecin ordinaire
du Roi, au fujet des maux de gorge , 188
Réponse de M. Chomel à M. Bronzer ,
Chanfon notée ,
Spectacles ,
Bouquet au Roi ,
192
195
196
ibid.
198
DIE
AU
OVEMBRE
SPARG
APAR
Autre à Monfeigneur le Dauphin ,
France , Nouvelles de la Cour , de Paris , &c. 199
Bénéfices ,
Prix de Poëfie donné par l'Académie Françoife, 205
Naiffance , Mariages & Morts ,
204
ANDRE'
CAIL
Jacques,àS
An
208
213 Avis au Public ,
La Chanfon notée doit regarder la page
195
La
Veuve
PISS
à la
defcenteduD
JEAN
DE
NU
JACQUES
E
des
Auguftins
Program-
M.
DCC
De l'Imprimerie de J. BULLOT.
Aves
Approbation
DE FRANCE ,
DEDIE
AU
ROI.
NOVEMBR E. 1749 .
LIGIT
UT
PARGAT
2vers!
Chez
llon
A PARIS ,
ANDRE' CAILLEAU , rue Saint
Jacques , à S André.
La Veuve PISSOT, Quai de Conty ,
à la defcente du Pont- Neuf.
JEAN DE NULLY , au Palais,
JACQUES BARROIS , Quai
des Auguftins , à la ville de Nevers.
M. DCC. XLIX.
Avec Approbation & Privilege du Roi.
'ADRESSE générale duMercure eft
à M. DE CLEVES D'ARNICOUrt ,
ruë des Mauvais Garçons , fauxbourg Saint
Germain , à l'Hôtel de Mâcon. Nous prions
très - inftamment ceux qui nous adrefferont
des Paquets par la Pofte , d'en affranchir le
Port , pour nous épargner le déplaifir de les
rebuter, & à eux, celui de nepas voir paroître
leurs Ouvrages,
Les Libraires des Provinces ou des Pays
Etrangers , qui fouhaiteront avoir le Mercure
de Francede la premiere main , &plus promptement,
n'auront qu'à écrire à l'adreffe ci-deffus
indiquée ; onfe conformera très- exactement à
leurs intentions.
Ainfi ilfaudra mettre fur les adreſſes à M¿
de Cleves d'Arnicourt , Commis au Mercure
de France , rue des Mauvais Garçons , pour
remettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX. SOLS.
ERCU
DE
FRAN
DIE
AU
NOVEMBRE
ECES
FUG
en
Vers &
en
MOUR
des
França
cre
par
des
Mon
OD
Acadèmie
de
l'année
1749. P
El
qu'aux
cris d
tonnerre
Plus
leger
que
que l'éd
gle,
jeune
encor,
Selance
dans
les
ch
V.I.A
MERCURE
DE FRANCE ,
DÉDIÉ AU ROI. E
NOVEMBRE . 1749 .
PIECES FUGITIVES,
290
en Vers & en Profe. 102
L'AMOUR des François pour leurs Rois ,
confacré par des Monumens publics.
O DE
."
Préfentée à l'Académie Françoife pour le
Prix de l'année 1749. Par M. LE BRUN.
T
El qu'aux cris de l'oifeau , miniftre du
tonnerre >
Plus leger que les vents , & plus prome
que l'éclair ,
Un Aigle , jeune encor , loin des yeux de la terre ,
S'élance dans les champs . de l'air ;
A ij
Veut le fuivre , l'atteindre , & voler ſon égale ;
Il la voit , il frémit , il fend les vaftes cieux ,
Et bientôt dans les airs , théâtre de fa gloite ,
Vainqueur impatient , va chercher la victoire
Et la foudre & les Dieux.
Tel , fi la voix du Dieu de Pindare & d'Orphee
'Allumoit aujourd'hui dans mes fens éperdus
Ces tranſports , qui jadis & de l'Hebre & d'Alphée
Charmerent les flots fufpendus ;
Devançant tout à coup une foule timide ,
Sur des aîles de feu mon génie intrépide ,
Dans les Cieux emporté par un fublime effor
Eleveroit fon vol au - deffus du tonnerre
Tandis que mes rivaux , frémiſſant ſur la terre ,
M'y chercheroient encor.
Mais quels traits de lumiere ont embrafé mon
ame ?
D'un jour pur & divin mes yeux font éclairés,
Déja dans les torrens d'une célefte flamme
Nagent tous mes fens égarés.
s cesmars& ces river to
dumans,où la Serne , en
onces,
Voittriompher les Arts.
Un Dieu vainqueur m'agite , il me guide , il
m'entraîne.
Va -t'il porter mes pas aux fources d'Hyppocrêne
Geftacle
pompeux!q
reilles!
ShmeuxHérosfarlebro
Phidias , par de
Letendàmes
yeuxenc
de
nosayeux ,Roisco
Fous
éleva ces
mon
rosnoms
chérisbra
peuplesencor
recueil
bronze
animévosill
Revivent
parmi
nou
Pasje te
méconnoit
Mayenne&
courfer
fougueu
Telonrevir
jadis ,
aux
Brigger
l'empireo
Qaimeà
contemp
*
Statue
équestre
d
Je reconnois ces murs & ces rives fécondes ,
Bords charmans , où la Seine , en repandant fes
ondes ,
Voit triompher les Arts.
炒茶
Quel fpectacle pompeux ! que de rares mer.
veilles !
Que de fameux Héros fur le bronze enfantés !
Quel heureux Phidias , par de fçavantes veilles
Les rend à mes yeux enchantés ?
O Rois de nos ayeux ,
Rois conquerans
& juftes,
L'Amour vous éleva ces monumens
auguftes ;
Par eux vos noms chéris bravent les tems jaloux ,
Et des peuples encor recueillant
les hommages
,
Sur ce bronze animé vos illuftres images
Revivent
parmi nous.
****
Puis-je te méconnoître , ô Vainqueur de
Mayenne ?
Sur un courfier fougueux t'élançant aux combats ,
Tel on te vit jadis , aux rives de la Seine
Briguer l'empire ou le trépas.
•
Que j'aime à contempler ce front doux & terrible ,
* Statue équeftre de Henri IV.
A iij
yeux racontent tes exploits.
Mais quel eft ce Héros ( a ) , dont le cafque étincelle
?
C'est ton Fils , c'eſt un Prince à ta gloire fidelle ,
Qui fit regner les loix.
***
Eft-ce un Dieu qui paroît ( 6 ) è Quel éclat l'envie
ronne !
Sur ces rives deux fois il frappe mes regards.
La Victoire , en volant , d'une main le couronne ₫
Seroit-ce le terrible Mars ?
Des Titans enchaînés les fureurs menaçantes ,
Sur un débris fanglant d'armes étincellantes ,
Frémiffent à fes pieds , & frémiffent en vain :
Ila de Jupiter la majefté fuprême ;
La foudre eft dans fes yeux ; c'eft Jupiter luis
même ,
Ou le vainqueur du Rhin.
***
Que vois-je Ces remparts , ces portes (c) ma
gnifiques , #
De ces lieux fortunés auguftes ornemens
"
(a) Louis XIII, Place Royale.
(b) Places de Vendôme & des Victoires.
(c) Portes Saint Bernard , Saint Denis , &c.
Axpe ,& François , boil .
mages!
oupour vos Rois embe
d'a, n'eft point oras de
出凴
reux?
People file : en
gloire ,
monumensconfacte
De tonzele poureux.
quelbruitde la Seine
quilles?
esfoupireraufond
,artofé -je
envain
Suis-je
envain Reine
fuperbe
Nymphe
DeLouisfur fesbords
erd'untel
bonheur
quand
pourront
gées ,
Sar mesrives
enfin h
»
Reconnoître
(4)
Statue
équestre
(6)La
Garonne.
Statue
équestre
M offrent de ouveaux monumens.
Quelle pompe , ô François , brille dans vos hommages
!
Votre amour pour vos Rois embellit ces rivages ;
Quel bord (a ) n'eft point orné de ces tributs heureux
?
Pourfuis , Peuple fidéle en confacrant leur
gloire ,
Cesnobles monumens confacrent la mémoire
De ton zéle pour eux.
***
Mais quel bruit de la Seine émeut les flots tramquilles
?
Je l'entens foupirer au fond de fes roſeaux :
France , arrofé- je envain la Reine de tes Villes
"
ל כ
Suis- je envain Reine de tes eaux ?
Une fuperbe Nymphe (6) , à ma honte, honorée,
De Louis fur fes bords ( c) voit l'image adorée :
Fiere d'un tel bonheur elle s'égale à moi.
Ah ! quand pourront un jour mes ondes outra
gées ,
Sur mes rives enfin heureufement vengées ,
»Reconnoître leur Roi !
***
(a) Statue équestre de Louis XIV. à Lyon.
(b) La Garonne.
(c) Statue équestre de Louis XV. à Bordeaux
A iiij
fait ent
Tous les Arts à l'envi déja fervent tes voeux.
Quel Lyfippe nouveau , d'un nouvel Alexandre
Va m'offrir les traits généreux ?
en le voyant
paroître
,
Que je vais admirer mon Héros & mon Maître !
Nos neveux attendris ,
» O mes fils , diront -ils , ce Roi de vos ayeux ,
Dans la paix reveré , terrible dans la guerre ,
» Fut l'amour des François , l'exemple de la terre ,
» Et le rival des Dieux .
***
Mais déja loin de moi j'ai vu fuir la barriere.
Quels transports inconnus précipitent mes pas ?
Contemplez , fiers rivaux , au bout de la carriere
Ce prix de nos doctes combats.
Ah ! j'ai lû dans leurs yeux leur défaite & ma
gloire ;
Ils tremblent , & leur crainte annonçe ma victoire.
Image de Louis , eft-ce vous que je voi !
Le vainqueur eft nommé ; Dieu des vers , tu m'ap
pelles ;
Venez ceindre mon front , guirlandes immor
telles ;
Mules , couronnez- moi . (6)
(a ) Projet de la Place de Louis XV. à Paris.
(b) Laprédiction de l'Auteur ne s'eft pas vérifiée ,
WERE POUR LE
ité feplait àfaire des he
te, pour Louis daign
nousun Roi donné dan
g-temsencor le bonhe
cheràtes yeux,&
plus foumis & leplus
使溉澡洗澡洗洗潔
TRES de
Row
4, de
l'AcadémieR
Paris,& de ce!
Profeffeur en
Philo
& cidevant
Gouve
Princede
Hefe-
Caf
Ous
inferames
2
Jecond
volume d
de
Rouffeau à
les
Juges ,
ainsi
qu
Mercure ,
ont
été
cellede
M.le C
eftà
propos d
et
gliffe
une
faute
Cars
Lettre
eft
dat
alieu
d'Aran.
PRIERE POUR LE ROI,
Sitab I ta bonté fe plaît à faire des heureux ,
Dieu jufte , pour Louis daigne entendre nos
voeux.
Conferve-nous un Roi donné dans ta clémence
Et que long-tems encor le bonheur de la France
Toujours cher à tes yeux , & fidéle à tes loix ,
Il foit le plus foumis & le plus grand des Rois.
送走光洗洗洗洗洗洗求求求求求求洗洗
LETTRES de Rouffeau à M. de Crou-
Zas , de l'Académie Royale des Sciences
de Paris , & de celle de Bordeaux
Profeffeur en Philofophie à Lauſanne
& ci-devant Gouverneur de S. A. S. le
Prince de Heffe-Caffel.
N
Ous inferâmes l'année derniere dans le
fecond volume de Décembre une Lettre
de Rouffeau à M. de Crouzas . Celles
mais les Juges , ainsi que nous l'avons dit dans le dernier
Mercure , ont été long- tems partagés entre cette
Ode celle de M. le Chevalier Laurés.
Il eft à propos d'avertir les Lecteurs , qu'il
s'eft gliflé une faute dans le nom du lieu , d'ou
cette Lettre eft dattée , & qu'il faut lire d'Arau
au lieu d'Aran.
A v
tems après par la même perfonne ( a ) de qui
nous tenions la premiere , mais un hazard imprévû
a été caufe que nous ne les avons reçûes
que depuis quelques jours. Comme elles ne
font , ni dans aucune édition des Euvres de
Rouffeau , ni dans le Recueil de Lettres qu'on
vient de donner (b) de ce Poëte , auffi malheureux
que célébre , nous croyons rendrefervice
au Public , en les faifant imprimer.
De Soleure , le 21 Mars 1713.
P Lût à Dieu , Monfieur , que mes Lettres
pûffent avoir pour vous un aurre
mérite que celui que votre amitié leur
donne ; mais je fens trop en les écrivant ,
que vos louanges font une inftruction
plutôt qu'un éloge : vous me traitez comme
les habiles Courtifans traitent les Princes
, lorfqu'ils les louent des vertus qu'ils
n'ont pas pour leur infpirer l'envie de
les acquérir. Le monde donne une cer-
"
(a) M. Tollot.
(b) Dans ce Recueil , on ne trouve point d'autres
Lettres écrites par Rouſſeau à M. de Crouzas ,
que celle qui avoit paru dans le Mercure indiqué
ci deffus. On a été furpris de n'y point voir une
autre Lettre du même Poëte , imprimée dans le
Mercure d'Août 1748.
Rats , qui ne lamient
commerce;les peti's
Amroverbe , entretiens
des marques peufo..
xion ,& qui refer b
oit d'une maitre
d'être cheres ,q
qu'unjour.
en eftpas tout-à- fa
de laPoefie ,lorfa
la vérité :les cho
on d'un
agréme
:
coeur,& qui le
ce n'eftqu'a fo
Burner,
qu'on pa
tetat.
Jeftime d
Stop
travailler de
e,
comme on ne
rles
Lettres fa
veritablesamis;
deher
d'euxque
&
tropde
précau
fe montrer à e
roirune
efpece
paroître
trop a
me
fouviens
to
Taffe
fait
defa S
un
trait
qui
s
autres;le
fuo
fuperficielles , qui ne laillent pas d'entretenir
le commerce ; les petits préfens , fuivant
le proverbe , entretiennent l'amitié ;
ce font des marques peu folides d'une folide
paffion , & qui reffemblent aux fleurs
qu'on reçoit d'une maîtreffe , qui ne laiffent
pas d'être cheres , quoique l'odeur
n'en dure qu'un jour.
de cette
Il n'en eft pas tout-à- fait de même des
Aeurs de la Poëfie , lorfqu'elles fervent à
orner la vérité : les chofes les plus utiles
ont befoin d'un agrément qui les infinue
dans le coeur , & qui les faffe goûter à
l'efprit ; ce n'eft qu'à force de les polir &
de les tourner , qu'on parvient à les mettre
dans cet état . J'eftime donc qu'on ne fçauroit
trop travailler des ouvrages
nature , comme on ne fçauroit trop peu
méditer les Lettres familieres qu'on écrit
à fes véritables amis ; c'eft en quelque forte
fe défier d'eux que d'y apporter trop
foin & trop de précaution ; on ne fçauroit
trop fe montrer à eux dans fon naturel ;
il y auroit une efpéce de coquetterie à vouloir
paroître trop ajufté en leur préfence .
Je me fouviens toujours du portrait que
le Taffe fait de fa Sophronie ; il le termine
par un trait qui donne de la grace à tous
les autres ; le fuoi artifici fono negligenze.
de
A vj
Monfieur , que j'ellayerai de vous plaire ;
je réſerverai ma méditation , non pour mes
amis que j'eftime , mais pour le Public que
je n'eftime en vérité pas trop , & que je
regarde comme une bête multorum capitum,
contre laquelle il faut toujours le tenir en
garde.
3th fagelfe abbattue
trop faivie. Elle
me de cette douceu
100
lefquellesun Pilo
digne d'être reça d
enféequej'ai cue, e
rosme parlez , où
ang des fages bout
e que fon Manue
s
entretiens famili
2minstrifte&moi
,
Monfieur
,
aris fur la
difficu
l'égard des deu
petiteOdeaux S
modérée
& au
te nemefera jam
me fait
honneur
onnant:
lorfqu
tamen
honnête
anne d'en mérit
ceque vous c
Préfentement que je fuis réconcilié avec
les Mufes , je fens beaucoup plus vivement
que jamais l'utilité de notre commerce
épiftolaire , & je trouve , dans les
Lettres dont vous m'honorez , la matiere
des plus fages réflexions. Je n'ai jamais
envifagé la Poëfie de l'oeil dont la regardoit
Malherbe , qui l'appelloit un Art
d'arranger des paroles : il me paroît qu'il
n'avoit pris que la moitié de la véritable
définition , & que le principal art du
Poëte eft d'arranger fes idées : pour cela il
faut fçavoir penfer & raiſonner ; la choſe
du monde la mieux dite n'a qu'une lueur
frivole , lorfqu'elle n'eft pas fondée ſur la
vérité , & fur la connoiffance de la nature ,
qui font les deux Pôles autour defquels
doiventrouler nos expreffions , nos rimes,
notre cadence & notre arrangement . Vous
faites , Monfieur , de la Poëfie l'éloge le
plus jufte & le plus glorieux qu'on en
puiffe faire , en la regardant comme un
je
ne
puis
m
comme
Cathol
ennemi
de
l'int
rion ,je
n'ai
ja
Formateurs
ayend
La
hauteur
&
1
forces à la fageffe abbattue par une application
trop faivie. Elle remplit d'ailleurs
l'ame de cette douceur & de cette
joie, fans lesquelles un Philofophe ne fera
jamais digne d'être reçu dans la fociété :
c'eft la penfée que j'ai eue , en faisant l'Ode
dont vous me parlez , où je n'ai mis Epi
tele au rang des fages bourus & chagrins ,
que parce que fon Manuel eft plus connu
que fes entretiens familiers , qui ont une
forme moins trifte & moins auftére.
Je fuis , Monfieur , entierement de
votre avis fur la difficulté que vous me
faites , à l'égard des deux vers qui finiffentma
petite Ode aux Suiffes ; une Critique
auffi modérée & auffi raifonnable que
la vôtre ne me fera jamais peur ; une telle
Critique fait honneur aux talens en les
perfectionnant : lorfqu'on redoute fi fort
un examen honnête , on eft justement
foupçonné d'en mériter un plus fevére ;
mais ce que vous cenfurez comme Proteftant
, je ne puis m'empêcher de le foutenir
comme Catholique .... Quoique je
fois ennemi de l'intolérance & de la fuperftition
, je n'ai jamais approuvé que fes
Reformateurs ayent élevé Autel contre
Autel.
La hauteur & l'emportement de quelque
bien que moi ; cela vous paroît jurer avec
leur doctrine & leur caractére : il eft certain
l'envie & la haine qu'ils portent
à ceux qui ont quelques talens , ou qui ne
penfent pas comme eux , font tort à la
Religion . Chez quelques Prédicateurs ,
c'est l'orgueil qui prêche la modeftie. Le
génie n'eft- il pas de toutes les profeffions ,
comme de tous les états N'y a-t'il pas
une forte de pédagogie à vouloir le renfermer
dans certaines limites ? Pour moi
je crois que les fources du beau & du vrai
font ouvertes aux Séculiers comme aux Eccléfiaftiques
, & qu'une main profane peut
y puifer , fans commettre un facrilége .
DeSoleure,le 26 Acks
,vousme
permet
tevedonefort,que n
fiz
rendreverreL
teleneft.Siun a
ro ,
pourroit-ale
fuivre vos
vies
partiesde
votrec
harmonie
,qui
Ser ,où
tout et a
lentune
mal.
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dire
que
pot
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Livre , t
ir
plus
d'efprit ,
gout
que
vous
a
témérité de s'e
,qui ade lapa
2
examiné une
andila
revu av
la
corrigefan
froid ,
toutceq
peut
bien
l'étend
erfectionne
gu
pour
fon
exp
par
Je dis plus , & je crois que l'expérience
eft pour moi ; les erreurs d'un fimple Laïque
font moins fréquentes que celles d'un
Eccléfiaftique ,, parce qu'il fe défie davantage
de fes lumieres , & qu'il n'eſt pas affujetti
au fyftême regnant . Moins lié
l'intérêt ou par l'ambition , plus indépen
dant de l'ufage , ou de fes Supérieurs , le
fimple Laïque cherche fincérement la vérité
, & n'a qu'elle en vûë ; fes erreurs font
auffi moins dangereufes & moins contagieufes
, parce qu'elles manquent d'appui
& d'autorité , & qu'aucun parti n'eft intéreffé
à les foutenir & à les répandre.
Je fuis , &c.
Se
de
penfees,9
Soins
vite,
felo
capable
d'atte
de
pénétratio
gai
écrivent.
I
De Soleure , le 26 Août 1713.
Monfieur , vous me permettrez de vous
dire que je doute fort , que ni vous ni perfonne
puiffiez rendre votre Logique meilleure
qu'elle n'eft. Si un autre que vous
l'entreprenoit , pourroit- il entrer dans votre
plan , fuivre vos vûes , mettre entre
toutes les parties de votre ouvrage ce concert
& cette harmonie, qui en font un édi
fice régulier , où tout eft à fa place , & où
rien ne fent une mais étrangére : D'ailleurs
, j'ofe dire que pour perfectionner
& améliorer un Livre , tel que le vôtre ,
il faudroit plus d'efprit , plus de lumieres ,
plus de goût que vous n'en avez ; & qui
auroit la témérité de s'en flatter ? Quand
un efprit , qui a de la pénétration & de la
jufteffe , a examiné une matiere de tout
côté ; quand il a revû avec foin fon ouvra
ge , qu'il l'a corrigé fans entêtement & de
fang froid , tout ce qu'on ajoute dans la
fuite peut bien l'étendre davantage , mais
ne le perfectionne guéres. Chaque fujer
n'exige pour fon expofition qu'un certain
nombre de penfées , qui fe préfentent plus
ou moins vite , felon qu'on eft plus ou
moins capable d'attention , & felon le
degré de pénétration & de capacité de
ceux qui écrivent. Lorfque l'on va au-delà
du néceffaire , on tombe dans l'acceffoire Y
ou dans l'inutile , ce qui nous rend languiffans
& diffus.
Souvent trop d'abondance appauvrit la matiere.
Il n'y a guéres que l'Hiftoire & les ob-
Tervations Phyfiques qu'on puiffe augmenter
fans ceffe , parce que chaque jour offre
de nouveaux évenemens , & que l'on fait
auffi chaque jour de nouvelles expériences.
On ne fçauroit fe propofer un meilleur
but ,, que
celui
que
vous
avez
d'examiner
& de
chercher
la vérité
, fans
affecter
aucun
parti
, ni
aucune
opinion
; je
vous
avoue
que
je fais
peu
de
cas
de tout
ouvrage
, qui
marque
dans
l'Auteur
de la partialité
ou de la colére
: les
injures
ne me
plaifent
pas
, même
dans
les
Peres
de l'Eglife
;
elles
font
tolerées
dans
le Barreau
& dans
les
Factums
; mais
dans
les
ouvrages
de
Théologie
, qui
ne
devroient
refpirer
que
la
charité
& la
Religion
, elles
font
un
contrafte
odieux
&
infupportable
. Rien
n'eft
plus
beau
que
le deffein
de
ramener
les
hommes
à la vérité
, mais
on
ne
peut
y
parvenir
qu'en
leur
, infpirant
de l'amour
pour
elle
, & de la modération
: je me
repréfente
toutes
les
difputes
, non
-feulement
celles
qui
fe font
par
écrit
, mais
encome
des Thefes au
pre préfide toujos
net à la tête de la
atetpoint d'accord a
fait qu'on fort
jours plus con
acetqu'on yentr
de
vaincre fon
traincre foi-mem
claircirqu'on dif
er.De-là
viennen
gemensde
queft:
s
fophifmes &
qui font d
,qui ne fe ter
fos ,àdes
aigreu
haines
ferieufes
. J
idire à
Saint E
point
d'affaire au
toires
quinefeput
réd
es ,ni de
probl
it
refoudreenc
ens jene
fçais si
,
maisje
fçais
chofes qui
ferv
tations,il
avo
4,&
&
que
furto
naire
dans
les
tion comme des Théles aufquelles l'amour
propre préfide toujours , prêt à jetter
fon bonnet à la tête de la railon , lorfqu'elle
n'eft point d'accord avec les préju
gés .
Ce qui fait qu'on fort de la difpute
prefque toujours plus confirmé dans fon
opinion , c'eft qu'on y entre avec un défir
véhément de vaincre fon adverfaire , &
non de fe vaincre foi- même ; ce n'eft point
pour s'éclaircir qu'on difpute , mais pour
triompher. De-là viennent les faux fuyans,
les changemens de queftion , les logomachies
, les fophifmes & toutes ces autres
échapatoires qui font difparoître l'objet
principal , qui ne fe terminent qu'à des
cris confus , à des aigreurs , & quelquefois
à des haines férieufes . Je me fouviens d'avoir
oui dire à Saint Evremont , qu'il n'y
avoit point d'affaire au monde fi compli
quée , qui ne fe pût réduire à deux ou trois
difficultés , ni de problème fi épineux , qui
ne fe pût réfoudre en deux ou trois raifonnemens
; je ne fçais s'il parloit en Géométreexact
, mais je fçais que dans la plupart
des chofes qui fervent de matiere aux
conteftations , il avoit raifon de penfer
ainfi , & que fur tout ce qui fe préfente
d'ordinaire dans les affaires du monde ,
ء ا ن م ا ل ا
fons , on ne fait plus enfuite que bavarder
& battre la campagne.
Warrens; on veut
disdans le morde
cilagloire d'autru
Matorre,&qu'ilnye
pla.esegalem.
De
le preaux ,Corne...
ispas à peuprès
Les difputes font utiles en deux cas , ou
pour réveiller la converfation , qui s'affoupit
bien-tôt , quand tout le monde eft du
même avis ; ( alors fi la matiere n'eft pas importante
, je trouve que celui qui a tort en
badinant , eft plus judicieux que celui qui
a raifon avec chaleur ; ) ou pour parvenir
à l'évidence , quand il s'agit d'une matiere
grave & utile ; mais je voudrois qu'on pût
établir une méthode dont les uns & les autres
convinffent , fuivant laquelle , en conduifant
fon raifonnement pas à pas , on pût
découvrir la vérité , & qu'on s'y rendît de
bonne foi & avec joye. C'eft - là , Monfieur
, ce que vous êtes plus capable que
qui que ce foit, d'apprendre aux hommes ;
vous ne pouvez vous propofer un but ni
plus utile , ni plus glorieux. J'eftime en
vous le fçavant , le grand Philofophe ,
l'homme d'efprit ; mais j'aime l'honnête
homme , l'ami tendre & fincére , l'amateur
de la tolérance & de la vérité .
pour
-on
pentedecesp
entfait
leurs
effort
delears
rivaux
depens de la
véri
de citat'on
jamais
tort aux
talens
me
groflier
nou
ildit,
que
par
tal
n'épargne
Provinciales ,ma
n'en avoir
Une grande partie des difputes entre les
gens de Lettres n'a pour motifs que de petires
jaloufies , trop baffes
pas honte foi- mênie , fi l'amour propre ne
nous en déroboit la connoiffance ; on veut
motqui
fente
employe
dans to
efine &
fidélic
mefurées,
quele
sne
peuvent s'en
edefa
retenue
!
vous,
Monfi
re
gardezvous
plus
grande
vehe
appelle
celle
lenceavecM
...
Tour&
dans
les
de fes concurrens ; on veut les éclipfer &
briller feuls dans le monde Littéraire ,
comme fi la gloire d'autrui pouvoit obfcurcir
la nôtre , & qu'il n'y eût pas fur le
Parnaffe des places également élevées. Moliere
& Despréaux , Corneille & Racine , n'y
occupent-ils ppaass àà peu près le même rang?
Qu'auroit-on penfé de ces grands hommes,
s'ils avoient fait leurs efforts pour ternir la
réputation de leurs rivaux ou de leurs Emules
, aux dépens de la vérité & de la juftice
? Ne fe dira- t'on jamais que les vices du
coeur font tort aux talens de l'efprit , & c ...
Un homme groffier nous choque moins
par ce qu'il dit , que par la maniere de le
dire ; Pafcal n'épargne point les Jéfuites
dans fes Provinciales , mais il ne lui échappe
pas un mot qui fente l'injure ou l'invec
tive ; il employe dans tout ce qu'il dit une
irronie fi fine & fi délicate , fes expreflions
font fi mefurées, que les partifans des Moliniftes
ne peuvent s'empêcher de lui fçavoir
gré de fa retenue.
Mais vous , Monfieur , quels ménagemens
ne gardez -vous pas au milieu même
de la plus grande véhémence de la difpute !
Je me rappelle celle que vous eûtes en ma
préfence avec M... Quelle politeffe dans
le tour & dans les expreffions ! Mais en
telle dans les raiſonnemens ! Il s'agiffoit
de foutenir la néceffié de la tolérance , fi
urile aux états , fi conforme à la raiſon &
à l'efprit de la Religion .
rois avoir bien en
Valecture de
l'Inftruct.
de
Cambrai , ell
dicieufes
reflexio
avez faites. Je n'
ogues,où j'ai tre
&
delegance;ma
mariere aufli
ferieufe
tecplusde
gravite.
ale fond de fes ra
dialoguey
donne
enableà la
dign
aitfon
Troopea
que
fujer a,
pou
laieftla
plus d
que
penfée a
une
e,cequi en fai
Je trouve , Monfieur , que vous avez
très - bien fait, & que vous avez agi en homme
fage & éclairé , en ne faifant aucun reproche
à M....... fur fon changement
de Religion ; les reproches n'auroient fait.
que l'aigrir. S'il a changé par intérêt , il
ne feroit pas affez honnête homme pour fe
rendre à la vérité , quand on auroit le bon
heur de la lui montrer ; mais s'il a changé
par principes & par connoiffance, pourroitil
fe réfoudre à renoncer à des dogmes aufquels
fa confcience rend témoignage ? Il
feroit à fouhaiter qu'on n'embraffat jamais
une Religion fans l'avoir bien étudiée
fans avoir réfolu de la pratiquer , & fans
manifefter par fes moeurs &
duite , qu'on eft fincerement convaincu
qu'elle eft la meilleure . Penfez-vous, Monfieur
, que ce foit la force & l'évidence de
la vérité , qui ait perfuadé moniadverfaire ?
Chacun fçait quelles étoient fes vûes ,
qu'il a plutôt cherché à être protégé des
hommes , qu'à plaire à Dieu , &c.
par
fa con-
&
M.de
Fenelon a f
deftdu
moins
perfonne
n'avo
Maisce
qui
vaut
n'avoir
plus
de
L'hyperbolequ
es
groffiffant,m
dre
cet
illuftre
les
hommes
c
e
foin
,
fon
Je croirois avoir bien employé mon
tems à la lecture de l'Inftruction Paftorale
de feu M. de Cambrai , fi elle m'avoit fourni
d'auffi judicieuſes réflexions que celles
que vous avez faites. Je n'en ai lû que
deux Dialogues , où j'ai trouvé beaucoup
de fineffe & d'élégance ; mais il m'a paru
qu'une mariere auffi férieufe auroit dû être
traitée avec plus de gravité.Quelque folide
que foit le fond de fes railonnemens , le
four du dialogue y donne un air de fiction ,
peu convenable à la dignité d'un Pasteur
qui inftruit fon Troupeau. Il me femble
que chaque fujet a , pour ainfi- dire , une
forme qui lui eft la plus convenable , comme
chaque penſée a une expreffion qui lui
eft propre , ce qui en fait la précifion & la
netteté.
Si M. de Fenelon a fait une faute à cet
égard , c'eft du moins la faute d'un grand
génie ; perfonne n'avoit plus d'efprit que
lui , mais ce qui vaut encore mieux , pers
fonne n'avoit plus de modération & de fageffe.
L'hyperbole qui défigure les objets ,
en les groffiffant , manque de force pour
peindre cet illuftre Prélat. Il regardoit
tous les hommes comme fes freres ; fon
unique foin , fon unique plaifir étoit de
On peut juger à coup für , que M. Boffuet,
fon antagoniſte , fe feroit exprimé avec plus
de feu & avec moins de ménagement.
Dentre lesCanton
incere ,comme
Commons &leur c
deftrer
pour le
Je fuis , au refte , tout-à- fait de votre
fentiment & de celui de M. de Cambrai ,
fur les Janféniftes , & je ne les crois pas
plus Catholiques que les Proteftans . M.
Arnaud étoit ennemi des Jéfuites , mais
il n'étoit point Janfénifte ; fes fucceffeurs
font à fon égard , comme les nouveaux
Académiciens étoient au regard de Platon :
les uns & les autres , pour renchérir fur
leur Maître , ont été plus loin que lui , &
fe font égarés à ne jamais retrouver leur
chemin , ce qui arrivera toutes les fois
qu'on fecouera le joug d'une fage foumiffion
, & qu'on voudra affecter l'indépendance
.
l'onn'yvitp
di
divifions ,& q
ice
corps confrire
profperite.Sis.
e
qu'elle l'eft &
elle
travailleroit
ouvrage , & ri
de
fatisfaction
ne
fçauroit être
en
Suife. S
e ,le
coeuryde
votre
Nation
dierfes
interits
Je vous envoye , Monfieur , le difcours
que S. Exc. prononça hier à la Diette qui
avant que de fe féparer , a mis la derniere
main au renouvellement de l'alliance ; il
s'eft furpaffé dans cette occafion ; il fait
mieux fans préparation , que d'autres qui
ont eu le loifir de le préparer ; il femble
que fon génie l'infpire & lui dicte ce qu'il
doit dire. Je ne connois perfonne qui parle ,
quand il le faut , avec plus de force & de
tade
de
que la
Prov
certain,
comite
quece
font
lese
jours
de
la
Si
Alexandre
&
leurs
projets
,
e
des
témérai
certain
encore
June
grande
p
e
humaine
ou
n'eft
pas
m
rable & fincére , comme l'exigent leurs
intérêts communs & leur confervation . "
Il feroit à defirer pour le bonheur de la
Suiffe , que l'on n'y vît plus ni haine , ni
jaloufie , ni divifions , & que les membres
d'un même corps confpiraffent tous de
concert à fa profpérité . Si S. Exc. n'étoit pas
auffi preffée qu'elle l'eft de fe rendre à
Vienne , elle travailleroit avec plaisir à cet
important ouvrage , & rien ne lui cauferoit
plus de fatisfaction que d'y réuffir ;
mais elle ne fçauroit être en même tems.
à Vienne & en Suiffe. Si fa perfonne en
eft éloignée , le coeur y demeurera ; le bonheur
de votre Nation lui , eft trop cher
pour oublier fes intérêts , en quelque licu
du monde que la Providence puifle l'appeller.
Il eft certain , comme vous le dites , Mon
fieur ,, que ce font les évenemens qui décident
toujours de la réputation des hommes.
Si Alexandre & Cefar avoient échoué
dans leurs projets , on les auroit regardés
comme des téméraires & des infenfés :
il eft certain encore que la fortune a toujours
une grande part à ceux que la pru
dence humaine ou la valeur font réuffir ;
mais il n'eft pas moins sûr , que cette mê
pru-
Atari
envtager ca
de tous les C
is font les
refforts
unter.Uahibe
vo
vie de la fortune , lorfqu'elle n'agit qu'en
vûe du bien public . Il femble alors que la
Providence y intervient d'une façon particuliere
, & qu'elle nous fert de guide . quisfont les
Que fi avant que de fe déterminer , la
dence a fçû prévoir tout ce que le caprice
, l'intérêt ou l'ambition peuvent lui
oppofer , & s'affûrer des remédes proportionnés
aux inconvéniens prévûs , vous
m'avouerez , Monfieur , qu'elle peut alors
fe promettre un heureux fuccès , & que
rien ne l'empêche de mettre utilement en
oeuvre ce qu'elle a fi fagement projetté.
Cette maxime , fi elle eft vraie , doit vous
rafsûrer fur les craintes que l'amitié vous
infpire pour la perfonne en faveur de qui
vous vous intéreffez la faine politique
a fes démonſtrations auffi-bien que la faine
Philofophie ; les fillogifmes de conduite
ont les mêmes principes que ceux de raifonnement
. En un mot , Monfieur , S.
E. s'eft conduite dans cette affaire comme
elle le devoit ; un plus grand fuccès ne
dépendoit pas d'elle ; fes intentions
étoient droites. Elle n'avoit pas moins à
coeur les intérêts folides de votre Nation
que ceux du Roi fon Maître les évenemens
font aiſés à critiquer , quand on juge
après coup & piéce à piéce pour bien
:
;
mute
point
far1.
sarreter,quand
ia.X:
pouvanttout
coup
gagné
lete
Ace qu'il
demand
e la
Marquite c
efille:
ainfi
ansla
Maifon de
coté
bien
cher a
la
perdre, & 9
armée. La
bonte
prefentbien
fund
s
maux
d'autrui a
ites.La
Philofon
fpeculation
, D
fance
dans la
une
confolation
douleurdansle
reux. Je
vous
S.Exc.eftdans
l'honneur de
juger
e
que la
difta
amitié ,
la
m
dementit
jama
delicate , il faut I envilager dans toute lon
étendue & de tous les côtés ; il faut examiner
quels font les refforts qu'il a fallu
mouvoir , & quels font les obftacles qu'il
a fallu furmonter. Un habile Négociatear
ne fe rebute point par les difficultés
mais il fçait s'arrêter,quand il ne peut aller
plus loin. Ne pouvant tout obtenir , il croit
avoir beaucoup gagné lorfqu'il a acquis la
moitié de ce qu'il demande.
Madame la Marquife du Luc eft accouchée
d'une fille : ainfi voila une héritiere
de plus dans la Maifon de Vintimille , mais
elle a coûté bien cher à fa mere , nous
avons crû la perdre , & S. Exc. eft encore
fort allarmée. La bonté du coeur eft fouvent
un préfent bien funefte ; elle nous fait
fentir les maux d'autrui auffi vivement que
les nôtres. La Philofophie eft admirable.
dans la fpéculation , mais on reconnoît
fon impuiffance dans la pratique. C'eft du
moins une confolation de pouvoir répandre
fa douleur dans le fein d'un ami fage
& généreux . Je vous regarde , M. comme
tel,& S. Exc . eft dans les mêmes fentimens .
J'aurai l'honneur de lui écrire à Vienne ;
j'efpere que la diftance ne diminuera pas
notre amitié , la mienne eft de nature à
ne le dementir jamais. Sive per Syrtas iter
B
cafum.
De Bade , le 17 Juillet 1714.
& negligee de ne
Toe d'eftmoins la
que la maniere de
ent-fireici comme
eur;& elle eft c
des
pluspathetique
* perdent la moitie
tout dans l'ext
il ne
feroit
peut
galerdans le ct..
argement dud
aracterife
,ce q
Auteurs Drama
e continue , un
Monfieur , quel fujet d'humiliation pour
moi , au milieu des louanges que vous me
donnez , de vous voir auffi folidement
inftruit que je pourrois l'être, des meilleurs
préceptes d'un art que vous ne profeffez
point , & que vous ne comptez pas même
au nombre de vos études ! Il eſt certain ,
comme vous le dites , que c'eft uniquement
le plan & l'idée générale d'un ouvrage
, qui conftitue le Poëte, les vers n'étant
à la Poëfie que ce que le coloris eft à
la Peinture , & ne devant fervir qu'à faire
paroître dans un plus beau jour l'invention
, le deffein & la compofition , qui
font les feuls fondemens de l'art. Mais il
faut avouer auffi que fans cette partie , je
veux dire la verfification , quoiqu'elle ne
foit que fubordonnée , les premieres deviennent
inutiles , & que les idées les plus
nobles avortent en naiffant , fi l'expreffion
qui eft , fi j'ofé le dire , la Sage -Femme
des penfées , ne vient à bout de les faire
accoucher heureufement. C'eft pourquoi
je tiens
que tout Auteur , un peu foigneux
de fa gloire , doit fur toutes chofes s'atexpreffion
,ou
3 : les
Mules av
imes
aux
homm
run
langage
treft
peutetrep
plusdur&
plus
mementce
queje
comparantco
VOUS d pouvez
mieuxquemo
Vous
affervir
puleufesde
la
afar
voir
dans
di
confifteco
le
charme.
J
thes. Il
eft fûr que c'est moins la chofe qui frappe
l'efprit , que la maniére de l'énoncer. Il
en eft peut-être ici comme de la récitation
d'un Orateur ; & elle eft défectueufe , les
G
penfées les plus pathétiques ou les plus fublimes
perdent la moitié de leur prix.
C'eft fur tout dans l'expreffion qu'excelle
Racine : il ne feroit peut-être pas impoffi
ble de l'égaler dans le choix des penfées &
dans l'arrangement du difcours ; mais ce
qui le caractérife , ce qui le diftingue des
autres Auteurs Dramatiques , c'est une
élégance continue , une douceur & une
pureté d'expreffion , où il eft difficile d'atteindre
: fi les Mufes avoient voulu parler
elles-mêmes aux hommes , elles n'auroient
pû choifir un langage plus harmonieux .
Corneille eft peut-être plus élevé , mais il eft
auffi plus dur & plus inégal . Je vous dis
fimplement ce que je penfe & ce que j'ai
fenti en comparant ces deux grands Poëtes;
mais vous pouvez décider fur cela beaucoup
mieux que moi, vous , Monfieur , qui
fans vous affervir aux régles étroites &
fcrupuleufes de la Poefic , nous avez fi
bien fait voir dans votre Traité du Beau ,
en quoi confifte ce merveilleux , qui en fait
tout le charme. Mais quand prétendez-
Bij
amis ? M. le Comte du Luc a fait depuis
peu l'acquifition d'une belle fille , très capable
& très - digne d'en jager ; elle joint
aux agrémens du difcours une folidité d'efprit
, une jufteffe de difcernement & un
goût de lecture très- peu commun , même
chez les hommes les plus éclairés .
versd'etre wat
181.
real .
eres point ,Di
laconvenien S
Evous
donnezala
es,vousdevez
arez
dépouil
cficultés
rebures
gotes
jufqu'icis ;
int étela faute
wwwriers.
Teate
fficile& anact
moins
d'induftr
profeffion ,eftl
sou
moinsq
Voila par conféquent une admiratrice
de plus qui vous eft venue dans ce pays , &
dont vous devez fatisfaire l'impatience . Je
ne vous parle point de la mienne : vous
connoiffez mon ardeur pour tout ce qui
vient de vous , auffi-bien que mon zéle
pour votre gloire & pour votre bonheur .
Je vous louerois davantage fi vous craigniez
moins d'être loué ; mais il eft certain
que , fi les louanges gâtent les efprits
médiocres , les applaudiffemens élevent les
grands courages , & que le défir de plaire
, foutenu d'un peu de confiance , eft capable
de leur faire produire les plus belles
chofes . Quoiqu'il foit bon d'être modefte
& de s'examiner à la rigueur , une défiance
outrée de foi même rétrécit l'efprit & lui
coupe , en quelque façon , les aîles : un homme
à qui jamais rien n'a réuffi , n'oſe fortir
des bornes de la médiocrité ; il craint
de déplaire , parce qu'il n'a j'amais plû ;
femblable à un Général timide , il ne fe
ir.
Quelle
ob
le
Public,lor
i
les
chemins
onnée
d'épine
pour
être
end
Perfonne
n'en
sn'y
réuffiffe
avec
un
ef
et
par
le
moy
toujours d'etre vaincu.
Multos infumma pericula mifit
Venturi timor ipfe mali.
de Ma-
Vous n'êtes point , Dieu merci , fujet à
un pareil inconvénient , & vos fuccès paffés
vous font garans de vos fuccès à venir.
Loin d'avoir à vous repentir de l'applica
tion que vous donnez aux ouvrages
thématiques , vous devez les regarder comme
un chemin affûré à la gloire , lorfque
vous les aurez dépouillés de la féchereffe
& des difficultés rebutantes qui les ont accompagnées
jufqu'ici ; je fuis perfuadé que
ce n'a point été la faute de l'art , mais celle
des ouvriers. Toutes les fciences ont un
côté difficile & un autre plus aifé ; le plus .
ou le moins d'induftrie dans ceux qui en
font profeffion , eft la fource des difficultés
plus ou moins grandes qu'on trouve à
y réuffir. Quelle obligation ne vous aura
point le Public , lorfque vous lui aurez applani
les chemins raboteux d'une fcience
environnée d'épines , & qui jufqu'à vous a
paffé pour être encore plus pénible qu'utile
! Perfonne n'en viendra jamais à bout ,
fi vous n'y réuffiffez pas ; mais on réuffit à
tout avec un efprit aifé & méthodique.
le moyen d'une méthode excel-
C'est
par
B iij
aes verites ; on le iert aujourd nUI ac la
méthode pour le combattre avec fuccès ;
mais il eft affez facile d'attaquer , parce que
toutes les hypothefes ont un côté foible .
Si Descartes revenoit au monde , peut- être
forceroit-il à fon tour fes adverfaires dans
leurs retranchemens. Il eft certain qu'il
étoit de ces gens qui font honneur à leur
pays , à leur fiécle & à l'humanité . Je fuis
avec refpect , votre , &c.
EPITRE
SUR LA POESIE ,
A M. d'Arnaud , Agent Littéraire de Sa
Majefté Pruffienne , & de S. A. S. le
Duc de Wirtemberg.
D'Arnaud , vous le fçavez , on doit au Dieu des vers
Les fublimes leçons que reçut l'Univers ,
Quand les Mules jadis , dans de facrés Cantiques ,
Célébrerent de Dieu les oeuvres magnifiques.
Leurs fons , réuniflant les premiers Citoyens ,
De la focieté formerent les liens ;
Les tirant d'un état & honteux & fauvage ,
Des Sciences , des Arts leur apprirent l'ufage.
nos yeux leurs ta..
ds, en traits d'arain
moire?
alophe obicur , un fet
isdeleur vol atten
elles,desvertus nous
isdu
bonheurnous
pourroitfur nous
'
adouciffoit fa trift
tempérer fa clart
prêtoit fon voil
e la raifon,à l'aid
en
badinant nos b
gnant
l'efprit par
tucoeurelle
s'ouvr
pour
m'éclairer
regles
d'Eucla
eurdefonvolne
fordretropfecm
delàtes
appas
,
Te
Poelieajouteun
ad tu
veuxdesmo
a
lus
brillantes
feu
ar
mieux
l'éclaire
aeclaren
paroît &
is
écloreen
nou
Unt caIco P4 ༴ J ཅས . བ ་ མཐས་ པ པ་ བ་
Er traçant à nos yeux leurs talens & leur gloire ,
Ont- elles , en traits d'airain , illuftré leur mémoire
!
Un Philofophe obſcur , un fubtil Orateur ,
Peuvent- ils de leur vol atteindre la hauteur ?
Comme elles, des vertus nous montrant la lumiere,
Peuvent- ils du bonheur nous ouvrir la carriere ?
Hé ! que pourroit ſur nous l'augufte vérité ,
Si l'art n'adouciffoit fa trifte austérité ,
Et fi pour tempérer fa clarté refpectable ,
La Fable ne prêtoit fon voile favorable ?
Il faut que la raiſon , à l'aide des beaux vers ,
Corrige en badinant nos bizarres travers ,
Et que gagnant l'efprit par cette adreffe utile ,
Jufqu'au coeur elle s'ouvre une route facile.
En vain pour m'éclairer , une froide raiſon
Veut aux régles d'Euclide affervir Apollon ;
La hauteur de fon vol ne iouffre point d'entraves ,
Et d'un ordre trop fec méprite les efclaves .
Sageffe ! à tes appas , dont mon coeur eſt épris ,
La vive Poëfie ajoute un nouveau prix .
Quand tu veux des mortels t'affûrer la conquête ,
Ses plus brillantes fleurs embelliffent ta tête ,
Et pour mieux l'éclairer , lui prêtant ton flambeau,
Ton éclat en paroît & plus vif & plus beau .
Tu fais éclore en nous , à l'aide de ſes flâmes ,
B iiij
ames.
les vērtus;
C'eft ainfi que David , rempli d'un feu divin ,
Chante de l'Eternel le pouvoir fouverain ,
Nous montre l'Univers lui rendant fes hommages,
Et le néant forcé d'enfanter des ouvrages.
Ranimant les humains de molleffe abbatus ,
Les Mufes dans leurs coeurs font
germer
Et leurs fublimes fons , en charmant les oreilles ,
De ce vafte Univers étalent les merveilles .
Leur vûe embraffe tout , leur vol audacieux
De ce fombre féjour s'élance jufqu'aux Cieux ,
Et dans des vers nombreux qu'enfante le Génie ,
Tout prend du fentiment , des graces , de la vie.
Dans les fertiles champs que leurs mains ont pro➡
duits ,
Les Mufes font briller des fleurs comme des fruits,
Profcrivant des plaifirs la honteufe licence ,
Elles nous font aimer la paix & l'innocence .
Pour nous faire goûter leur utile leçon ,
Elles ont infpiré Greffet & Pavillon .
Sous un berceau de fleurs leur favori Voltaire , '
De leur art enchanteur inftruifit fa bergere.
chme ,
e cheris,ne fonte
amblevertufolt Pame
dansvos vers un
Et vous , mon cher d'Arnaud , comblé de leurs
faveurs ,
Vous tenez de leurs dons l'art de toucher les
coeurs ;
tou ours votre art
L'art de plaire en un mot ; art aimable & fublime,
pare
7.
AGenive le 26 Ac
ΕΡΙ
AM.
A
Mi,de
cel
се
Lesplaifirsont fa
Ici les
Derrés de
Danfentaufon
Que
j'aime ,e
er
A
découvrirla
Loindu
tumu!
Qui
troubloie
Jevoisfous d
L'innocence
C'eft
dans c
Trouverent
L'air
eft p
Ce
fleuve
Mufes
crime,
que je chéris , ne fouille vos accens !
Que l'aimable vertu foit l'ame de vos chants !
Rendez- lui dans vos vers un hommage fincére ,
Et que toujours votre art foit d'inftruite & de
plaire.
7. Baptifte Tollot.
A Genève le 26 Août 1749 .
E PITRE
AM. de G. 4
AMi , de ce Téjour tranquille
Les plaifirs ont fait leur azile
Ici les Déités des bois
e ;
Danfent au fon de leur hautbois.
Que j'aime , errant fur ces rivages ,
A découvrir la vérité !
Loin dutumulte & des orages,
Qui troubloient ma tranquillité ,
Je vois fous ces épais feuillages .
L'innocence & la liberté.
C'eft dans ce féjour où les Sages
Trouverent la félicité..
L'air eft pur , le Ciel fans nuages
Ce fleuve n'eft point agité ,
By
à rendre , le mieux que je pourrai , ce qui
m'eft refté de ces converfations. Il s'agit
donc de paffer encore en revûe quelquesuns
de nos Evêques , & de tâcher d'appla
nir les difficultés qui fe préfentent fur leur
article .
Anette Evique et
es de Sainte Mar
816. Le Rinse
849 , & e
isdansceRituel
Not auffi
Catala
e ce nom de
deluiafaitune
des. Dans fest
,ildir que
Eveques de
nei re
l'Evar
venéré comm
ime qu'il co
de une
petite
humiward
,
qui
Le trente fixiéme Evêque du Gallia
Chriftiana eft Apradus. C'est un de ces
anciens Prélats dont comme de bien
d'autres , nous ne connoiffons prefque que
le nom ; nous ne fommes pas même affùrés
de l'avoir fort fidélement . Quelques liftes
le nomment A tallus ; le Rituel d'Anecy
l'appelle Cataldus , & nous apprend
dans une petite note hiftorique ,
qu'il affifta à l'Acte du rétabliffement de
T'Empereur Louis le Débonnaire , & quefon
nom y paroît . C'eft de la Chiefa qu'ils ont
emprunté cette particularité. Je n'ai pas
vû l'Acte , pour pouvoir vérifier G l'Evêque
de Genéve parut dans cette occafion.
Mais je le trouve dans une autre équivalente.
C'eft pour un Privilége accordé
dans le Concile de Vorms , la vingriéme année
du Regne de Louis le Débonnaire ,
à une certaine Abbaye . On y fait mention
d'un Archevêque de Sens , & de plufieurs
Evêques , parmi lefquels on voit celui de
Genéve qui foufcrit , Altadus Genevenfis.
a
rentde
l'Ordre
forfar
pris,lon
terran.
Voicic
nique
manufc
Arran a
écrit
9
The
s'appelloit
Supt .
Mais
ancien
Catalog
Voyezles
Conci
41681.
"
Gebenna
....
ub
rem
adora
tėms de notre Eveque egalement fixe .
Les freres de Sainte Marthe le font fiéger
dès l'an 816. Le Rituel d'Anecy met fa
mort à l'an 849 , & le Pere le Cointe à
842 .
Je vois dans ce Rituel , que cet Evêque
s'appelloit auffi Cataldus. Apparemment
l'on a tiré ce nom de Volaterran , qui en
parlant de lui, a fait une équivoque des plus
fingulieres. Dans les Commentaires fur la
Géographie , il dit que Caraldus a été un des
premiers Evêques de Genève , qui y ayent
fait connoître l'Evangile , & qu'il y étoit
encore vénéré comme un Saint , dans le
tems même qu'il écrivoit **. Voilà qui
demande une petite difcuffion .
Bonnivard , qui avoit été Prieur d'un
Convent de l'Ordre de Cluny à Genève ,
fut fort furpris , lorfqu'il lut ce paffage de
Volaterran. Voici ce qu'il en dit dans une
Chronique manufcrite qu'il nous a laiffée.
Volaterran aécrit que le premier Evêque de
Geneve s'appelloit Cataldus , qui y étoit tenu
pour Saint. Mais je n'ai trouvé ni dans notre
ancien Catalogue , ni dans aucun autre.
* Voyez les Conciles du P. Labbe , Tome VII .
P. 1681 .
Gebenna......ubi Catallum ejus urbis Prafulem
Profefforem adorant. Geogr . Lib . III. p . 14.
ien Jurprenant qu'il nen jut rejte aucune
mémoire , s'il eût été réputé pour Saint. Bonnivard
écrivoit fa Chronique environ
l'an 1550 , & Volaterran vivoit encore
au commencement de ce feiziéme fiéele.
Comment dans moins de cinquante
ans ce Saint auroit-il été ainfi entierement
effacé de la mémoire ? Il eft plus vraiſem
blable que cet Auteur Italien s'eft trompé ,
& que fon Cataldus eft un Evêque , &
fur - tout un Saint imaginaire , au moins à
Genéve.
aer la
méprite de
reflemblance de no
eve.Peutêtre eft d
Baldas &
Caraldus,
sa
attribué à At
st , tout ce qu'il ave
de
Tarente.On
d'attention àce pa
& c'estune
pureed
Sacceffeur
d'Atal
on
comptepour
e de
Genève. 1
dopinions fu
gner . Dans les
on le fait fiég
lan
644. » Le
Geneve , dit-il
isle
Diocéfa
corpsde
Saint1
dela
Légion
Et
avecles
autre
Te, que le G
e
point de D
an
876 ,ni d
775 ,ni de P
1650,&
que !
plus
affurée
,
Si la chofe en valoit la peine , il feroit
curieux de deviner ce qui a pû caufer cette
méprife. On trouve bien dans les Bollandiftes
un Evêque du nom de Cataldus
mis au rang des Saints , & dont la Fête eft
marquée au ro de Mai . La Légende dit
qu'il étoit né en Irlande , elle le fait contemporain
de Saint Patrice , avec qui il
travailla à prêcher l'Evangile à ce peuple.
Il fit enfuite le voyage de la Terre Sainte ,
d'où il vint à Tarente enItalie , dont il fut
un des premiers Evêques *. Il y eft regardé
comme un Saint , & même honoré comme
le Patron de la Ville. Si la Légende
l'avoit fait venir de Jerufalem à Génes
** Dans l'Italie Sacrée d'Ughelli , il eſt mis pour
le fecond Evêque de Tarente,
Mém,
de
Till
pû caufer la méprife de Volaterran ; ce
feroit la reffemblance de nom entre Génes
& Genéve. Peut- être eft- ce celle qu'il y a
entre Ataldus & Cataldus, quia brouillé les
idées . Il a attribué à Ataldus , Evêque de
Genéve , tout ce qu'il avoit lû de Cataldus,
Evêque de Tarente. On ne doit donc plus
faire d'attention à ce paffage de Volaterran
, & c'est une pure équivoque .
Le Succeffeur d'Ataldus fut Domitien ,
que l'on compte pour le trente- feptiéme
Evêque de Genéve. Il eft vrai qu'il y a
partage d'opinion's fur la place qu'il faut
lui affigner. Dans les Mémoires de Tillemont
, on le fait fiéger beaucoup plutôt ,
vers l'an 644. » Les Evêques Domitien
» de Genéve , dit- il , Gratus d'Aok , &
» Protais le Diocéfain de Sion , leverent
» le corps de Saint Innocent , un des Mar-
" tyrs de la Légion Thébéenne , & le mi-
»rent avec les autres . Till . ajoute dans une
note , » que le Gallia Chriftiana ne mar-
" que point de Domitien de Genève avant
l'an 876 , ni de Gratus d'Aoufte avant
>>775 , ni de Protais de Sion avant l'an
» 650 , & que l'époque de ce dernier eft
plus affûrée , puifqu'elle eft fondée fur
*
Mém. de Tillemont. T. IV. p. 428.636.
» Saone , où il affiſta l'an 644.
pajoute qu'il c
* 1x Reliquos da
Thebeenne le ..
ཀ
Quelque porté que l'on foit à fuivre les
décifions d'un auffi habile homme fur
l'Hiftoire Éccléfiaftique , il y a cependant
lieu de douter qu'il ait bien placé notre
Domitien. Il a pour principe qu'il faut le
mettre à côté de fon contemporain Protais
, Evêque de Sion , qui foufcrivit au
Concile de Châlons. Mais cette foufcription
eft conteftée. On fçait que dans les
differens Auteurs qui nous ont donné des
recueils des Conciles , cette foufcription
n'eft pas uniforme . Au lieu de Protafius
Sedunenfis , Protais Evêque de Sion , quelques-
uns ont lû Senecenfis , de Senez ,
d'autres Senfienfis , que je n'entends pas.
Il vaut donc mieux prendre pour bouffole
Gratus , Evêque d'Aoft . Ughelli , dans
fon Italie Sacrée , nous a donné un article
fort détaillé fur Gratus , & fort propre à
nous diriger. » Saint Gratus , dit-il , étoit
» Grec , né à Lacédémone , d'une famille
quil en tira c
du Rhone pour le
ment.On nepeat
quiconjointem
desfables duR
Imocent.Il m:
o,cequilerapp
que les FF. d
Domitien.
elquesAuteurs ,
illuftre , & il fut élevé à Athènes avec
beaucoup de foin . Il affifta à un Concile
» tenu en Gréce , & fut député vers Charlemagne
pour des affaires Eccléfiaftiques.
Dela il fe rendit à Rome auprès
du Pape Leon III. La mort de l'Evêque
d'Aoft étant arrivée dans ce tems- là
އ
2t mettre les
y,nous
parle
aucoup
plus an
de1674,ils l'a
aprèslesFF.
légerduten
Roi de
Bour
atement Sain
lon
place
envi
contradictoi
for,&
Ifaa
Teodore ,
Even
au
Concile
ouve
encore
quece
fut
fous
que fefitla tr
33
Ughelli ajoute qu'il contribua à faire
rendre aux Reliques des Martyrs de la
Légion Thebéenne le culte qui leur étoit
» dû , & qu'il en tira quelques unes des
»bords du Rhône pour les placer plus dé-
» cemment. On ne peut pas méconnoître
ici celui qui conjointement avec Domitien
fit tirer des fables du Rhône le corps de
Saint Innocent. Il met fa mort environ
l'an 810 , ce qui le rapproche beaucoup de
la date que les FF. de Sainte Marthe ont
donnée à Domitien .
Quelques Auteurs , du nombre defquels
'il faut mettre les Editeurs du Rituel
d'Anecy , nous parlent d'un autre Domitien
beaucoup plus ancien . Dans leur édition
de 1674 , ils l'avoient appellé Donatianus
après les FF . de Sainte Marthe , qui
le font fiéger du tems de Gondegifile , premier
Roi de Bourgogne. Il précéde immédiatement
Saint Ifaac dans leur lifte ,
que l'on place environ l'an 440. Ces dates
font contradictoires. Gondegifile fut tué
Pan sor , & Ifaac étoit contemporain de
Théodore , Evêque d'Octodurum , qui affifta
au Concile d'Aquilée l'an 381. On
trouve encore dans le Gallia Chriftiana ,
que ce fut fous ce Donatiep ou Domitien ,
que fe fit la tranflation du corps de Saint
པ་ ད་
aucun Late ་ ་
་ ༦ P ་ ་ བཟ ༤ མ
Domitien dans le Catalogue tiré de notre
ancienne Bible , & qui eft le plus authentique.
Cela doit rendre fort fufpecte l'exiſtence
de cet Evêque. On s'en rapporte
à ce qu'en diront les habiles Editeurs de
Saint Germain - des -Prez .
On foupçonne que ce qui a fait mettre
ce Domitien dans quelques -uns des Catalogues
, c'eft un écrit qui fut trouvé dans
l'Eglife de Saint Victor de Genève , où
l'on voyoit un narré de la Tranflation du
corps de ce Martyr , que la Princeffe Sédéleube
fit venir de Soleure à Genève .
Simler rapporte de cette maniere la conclufion
de cet écrit : Acta funt hac regnante
Domitiano Epifcopo Genevenfi , quo tempore
etiam Caftrum Solodorenfe Epifcopatui Genevenfi
fubditum erat. On ne peut guére
faire fond fur un femblable récit. Rien
n'eft moins exact. Jamais Soleure n'a été
de la Jurifdiction , ni temporelle ni fpirituelle
, de l'Evêque de Genéve. C'eſt de
celui de Laufane que cette Ville dépen
doit autrefois. Je ne dis rien du Regnante
Domitiano, phrafe bien enflée , pour
dire , lorfque fiégeoit un tel Evêque de
Genéve , & dans un tems que ces Prélats
n'étoient pas encore Princes temporels.
Eveque de Go
la-deffus , parce
mes de cette fa
femblables.
trente-huitième
qu'une petite
e de fon Ep
Marthe , &
, le font
e erreur.Paid
Bonnivardavoi
e,où je list
gea dix-fp
erente-neuvia
et
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Saint
epitaphe
aved
rouve
dans
Mais ce
la
mort de
40.
C'eftana
te
annéelà
itulaires de
Hiftoirede
Ge
1
mitien , Evêque de Genève. Je n'infifte
point là- deffus , parce je crois qu'on a des
exemples de cette façon de parler pour
des cas femblables .
Le trente-huitiéme Evêque eft Bofon.
Je n'ai qu'une petite remarque à faire fur
la durée de fon Epifcopat. Les FF. de
Sainte Marthe , & après eux le Rituel
d'Anecy , le font fiéger dix-fept mois ;
c'eft une erreur.J'ai devant les yeux la copie
que Bonnivard avoit tirée de l'ancien Catalogue
, où je lis très- diftinctement , que
Bofon fiégea dix-fept ans & cinq mois.
Le trente- neuvième eft feguinus. Ce
nom eft défiguré , il s'appelloit Anfegifus.
Bonnivard l'avoit mal copié , ce qui eft
d'autant plus furprenant , que cet Evêque
avoit été enterré dans l'Eglife même du
Prieuré de Saint Victor , où l'on voyoit
fon épitaphe avec fon véritable nom. On
la trouve dans l'Hiftore de Genève , de
Spon *. Mais cet Antiquaire s'eft trompé
fur la mort de cet Evêque. Il la met en
$ 40. C'eft un autre Anfegifus qui mourut
cette année- là , & qui avoit recueilli les
Capitulaires de Charlemagne. Quelqu'un
* Hiftoire de Genève . T. II. p. 346. dern édition,
in-4°.
njeguin , pour
ciation , fon véritable nom étant difficile
à prononcer.
Optandus , fon Succeffeur , eft extrêmement
connu . Les FF . de Sainte Marthe en
ont fait un fort long article . Bernard , qui
vient après , n'a fiégé qu'un mois ; je ne
dirai donc rien de ces deux Evêques.
Il n'en eft pas de même de Riculphe ,
le quarante- deuxième . Cet Evêque paroît
dans tous les differens Catalogues , mais
nous n'avons que fon nom fans aucune
particularité de fa vie. C'eft beaucoup fi
nous pouvons lui affigner fa véritable
place , ne connoiffant rien jufqu'à préfent
de ce qui s'eft paflé fous fon Epifcopat.
Heureufement j'ai trouvé une piece , dont
il ne paroît pas qu'on ait fait ufage jufqu'ici
, & que je me flatte qui nous donnera
la date précife de Riculphe.
cere , du côté d
jourd'hui fous
lam Satiniais .
Parcourant les differentes Chartes que
renferme la Bibliothèque Sébufienne de Guichenon
, Recueil qui eft devenu affez rare ,
j'y ai trouvé une fondation d'Eglife dans
notre voisinage , où cet Evêque eft nommé,
& qui fe fait fous fon approbation , felon
la coûtume.
m
dela
Républ
exercice
de la
,dans
une d
Tire
connoitre
afit
trompe , n
ncedu
nom m
il
s'agit-là d
aubord duLa
e lieue de G
hui à la Fr
Eldegarde , Comteffe du Genévois , &
veuve du Comte Airbert , fonde & dotte
de plus de d
pas du Pa
es
fortesde m
isen
voiciu
detpasfiexc
de cette for
elledoitdet
Riculpke,C
coup
plus
ré
Tout
Piece.
Pou
il
s'agit,c
ellons
aujout
agede
Ge
Awakeeta
Se
de Geneve , αι ιδια uu Couciant a Ete ,
connu aujourd'hui fous le nom de Satigni,
apud villam Satiniatis * . Ce village dépend
à préfent de la République de Genéve , &
il y a exercice de la Religion Réformée .
Guichenon , dans une de fes notes , a voulu
nous faire connoître ce lieu , & s'y est
tout-à-fait trompé , malgré la grande reffemblance
du nom moderne avec l'ancien .
Il dit qu'il s'agit- là de l'Eglife de Verfoi ,
fituée au bord du Lac Léman. Ce Village
eft à une lieue de Genéve , & appartient
aujourd'hui à la France. Satigni en eſt
éloigné de plus de deux lieues. Ceux qui
ne font pas du Pays , peuvent aisément
faire ces fortes de méprifes.
Mais en voici une plus importante , &
qui n'eft pas fi excufable . Elle regarde la
datte de cette fondation , & par conféquent
elle doit déterminer dans quel tems
a fiégé Riculphe. Cet Hiftorien a crû l'Acte
beaucoup plus récent qu'il ne l'eft effectivement.
Tout reffent l'antiquité dans
cette . Piéce. Pour marquer que l'Eglife
dont il s'agit , eft fituée dans ce que nous
appellons aujourd'hui la Province , ou le
Bailliage de Gex , on dit qu'elle eft dans
* Bibliotheca Sebufiana , p. 65.
1
སྡུས་ P པམ་ ་
cesdifferens indic
Guichenon à me:
cement du dixid
illemetcent a
marge que cette
2. Cenepeut
de ,
puifqu'alors
ll.cequi paro
inconteftables.
elquesnores
declaircir .
Dans
de
prouver la
mileàla
tête
l
des
plus ét
Alte ,dit i
red ,20
Fevr
The
annéedu
Leg
Rodolfe1.
qu
Equettre. In Pago Equeftrico . Voici fur
quoi ce nom eft fondé. Jules - Céfar avoit
envoyé aux environs de Genève une Colonie
qui fut appellée Colonia Equeftris ,
parce qu'il y avoit beaucoup de Cavalerie.
Elle devoit faire tête aux Helvétiens , en
cas qu'il leur prît envie une feconde fois
de paffer dans les Gaules. Il s'agiffoit aufli
de repeupler le Pays . La Colonie des
Equeftres avoit fa réfidence ordinaire à
Nion , entre Laufane & Genéve . Elle jouiffoit
de tout le Territoire , depuis les bords
du Lac Léman jufqu'au pas de la Clufe.
Autre indice d'antiquité dans l'Acte de
fondation de l'Eglife de Satigni . Celui
qui l'expédie à la place du Vice- Chancelier
, fe qualifie Maiolus Levita , c'eft- àdire
Diacre . Ce mot ſe prend ainfi dans le
Gloffaire de Du Cange , qui cite diverfes
autorités , mais de fiécles affez anciens ,
comme de Grégoire le Grand , d'Ifidore ,
du fecond Concile de Toléde , & des Capitulaires
de Charlemagne . Il ne faut pas
oublier de remarquer que la Fondatrice
étoit veuve d'un Comte du Genévois , qui
devoit avoir vêcu dans des tems affez anciens
, puifqu'il étoit Bifayeul du Comte
Gerold , qui en 1034 voulut difputer à
Conrad le Salique la fucceffion de Roeur
ܐ,
commençaàre
Vingtquatrieme
beà
l'an
100
En
bonne
Arit
912.
Dans
ce
1.
On
eft
d'
e
addition
fau
primeur.
Mai
fe
trouve de
me
darte
par
૨૧ àe
Savoye
བ་ པས་ ་་་
duire Guichenon à mettre cet Acte au
commencement du dixiéme fiécle . Cependant
il le met cent ans plus tard. On
voit à la marge que cette donation eft de
l'an 1007. Ce ne peut pas être la datte de
Riculphe , puifqu'alors fiégeoit à Genéve
Hugues II. ce qui paroît par plufieurs documens
inconteftables, Cet Hiftorien a
ajouté quelques notes à la fin de cet Acte ,
pour l'éclaircir. Dans la derniere , il entreprend
de prouver la réalité de la datte
qu'il a mile à la tête , & il fait pour cela
un calcul des plus étranges. On lit à la
» fin de l'Acte , dit- il , qu'il a été donné un
"
»
Vendredi , 20 Février , de la vingt-qua-
» triéme année du Regne de Rodolfe. Il s'agit
» de Rodolfe I. que tout le monde fçait
» qui commença à regner l'an SS8 . Donc
la vingt- quatrième année de fon Regne
» tombe à l'an 1001 de l'Ere Chrétienne.
En bonne Arithmétique 888 & 24
font 912. Dans celle de Guichenon , c'eſt
1001. On eft d'abord tenté de mettre
cette addition fautive fur le compre de
l'Imprimeur. Mais outre que la même erreur
le trouve déja à la tête de l'Acte , la
même datte paroît encore dans fon Hif
toire de Savoye , où donnant la lifte des
Albert > Elaegarae la remme a lan
que 1001 , & bouleverfe par là toute la Généalogie
de ces Comtes * . L'Abbé de Longuerue
, fi exact d'ailleurs , a copié cette double
erreur de Guichenon , je veux dire
celle qui regarde la datte de la fondation ,
& celle du lieu où étoit fituée cette Egli-
Le **
Il s'agit préfentement de trouver la
vraie darte de la fondation de l'Eglife de
Satigni ,, pour avoir celle de Ricu phe. Je
crois cet Acte de l'an 955 , fous Rodolfe
II. A la rigueur cette année là ne ſeroit
que la vingt- troifiéme de fon Regne , dans
laquelle le 20 Février tomba fur un Vendredi
, mais ce peut être la vingt- quatrième
année commencée & non révolue.
On
peut faire
ici
une
remarque
affez
finguliere
, c'est
que
Guichenon
fur
cet
Evêque
a fait
une
faute
toute
oppoſée
à
celle
des
FF. de Sainte
Marthe
fur
Hugues
II. Ils
l'ont
placé
à l'an
930
, quoiqu'il
fiégeât
encore
après
l'an
1000
, comme
je
l'ai
déja
dit ; & Riculphe
, qui
vraiſemblablement
fiégeoit
dès
l'an
950
ja été renvoyé
par
Guichenon
jufqu'après
l'an
1000
,
* Hift. de Savoye , p . 1169 .
**
Defcription Hiftorique de la France , T. II.
2.322.
envron , 11le
je ne dois
Ortantes ,qui
9
300 ne trouve d
Bernard 1. c
Quelle
appare
efonEgate ca
11
peat
oblerver d
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e nous.Chez
deux
Evêques
pondre à ce
faut
convenir
de
Genèvequ
x. Il
eft
Evêques.
s
perfonnes
e
qu'ils
mour
que
par
ne
Prelatsait
étéou
alleursde
qu
ècle
qu'on
,
dans
fe
907,
nous
année-là
fign
bient
le
Mo
Lyon
.
Dom
Annal.
Benedict
culté que je ne dois pas diffimuler : c'est
qu'entre Optandus , qui fut facré en 881 ,
& lui , on ne trouve dans le Gallia Chrifaiana
que Bernard I. qui ne fiégea qu'un
mois. Quelle apparence qu'Optandus ait
gouverné fon Eglife cinquante - quatre ans ?
On peut obferver que cette objection
eft beaucoup plus forte contre Guichenon
que contre nous . Chez lui , l'intervalle entre
ces deux Evêques eft de plus d'un fiécle.
Pour répondre à cette difficulté , je crois
qu'il faut convenir d'abord que le Catalogue
de Genève que l'on a ſuivi , eſt ici
défectueux. Il eft clair qu'on y a omis
quelques Evêques. A cette datte , differentes
perfonnes les y infcrivoient , à
mefure qu'ils mouroient. Il n'eft pas furprenant
que par négligence quelqu'un de
ces Prélats ait été oublié. Mais nous trouvons
ailleurs de quoi remplir le vuide du
demi fiécle qu'on nous objecte. Le Pere
Mabillon , dans les Annales Benedictines
fur l'an 907 , nous fournit un Franco , qui
cette année -là figna quelques Actes qui regardoient
le Monaftére de Savigni près
de Lyon *. Dom Planchet dans fon Hif-
Annal. Benedict . T. III. p . 304.
C
fit la guerre à Burchard , Duc de Suabe ;
qu'enfuite l'Evêque de Bâle & Anfelme ,
Évêque de Genève , négocierent la Paix
entre ces deux Princes * . Le Rituel d'A-.
necy nous fournit auffi deux Evêques , qui
doivent avoir fiégé dans l'intervalle que
nous avons à remplir ; Frederic I. qu'il a
tiré de la Chiefa , & que j'avoue que nous
ne connoiffons point , & Aimar de la Roche
dont j'ignore la fource. Ces quatre ou
cinq Evêques fuffifent pour les cinquante
ans qui nous manquent.
n , par exem
porte ;c'est que
tuis le coucher an
4 entierement au
, aucun au
xercer la Jurif
Maisfeulement les
Ademarus Fa
Evêque de cette
dansle
Gallia
les autres Lifte
Cetoit Pierre F
ll a
réelleme
La
famille Fa
20s jours. El
trats à
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rons
encore de
milon des ma
tionsde
com
quesde
Genév
,où ileft f
Fabri .U
Ville
averti
Evêque dans
marquaen
Voician
articl
eursfois,
Pro
Fabri
quonda
Un autre Aimar , beaucoup plus connu
dans l'Evêché de Genéve que le précédent ,
c'est Ademarus Fabri , qui eft le foixanteonzième
du Gallia Chriftiana , & qui fiégeoit
en 1385. Sa mémoire s'eft confervée
dans notre Ville par divers endroits , mais
furtout par un Acte qu'il publia fur les
Libertés , les Franchifes les Immunités de
Genève. Il fut traduit du Latin en 1507 ,
& imprimé en caractéres Gothiques . Će ne
font pas proprement des conceffions nouvelles
, faites aux Citoyens , mais plutôt la
confirmation des anciens afages. 11 y a
bien des minucies dans ces Franchifes
* Hift. de Bourgogne , T. II. p. 187.
IV.
d'être rapporté ; c'eft que la Garde de la
Ville , depuis le coucher du Soleil jufqu'à fon
lever , fera entierement aux Citoyens , & que
l'Evêque , ni aucun autre en fon nom , ne
pourra exercer la Jurifdiction dans cet intervalle
, maisfeulement les Citoyens.
Outre Ademarus Fabri , il y a eu un
autre Evêque de cette famille , qui a été
omis dans le Gallia Chriftiana , & dans
toutes les autres Liftes que nous connoif
fons ; c'étoit Pierre Fabri . Voici des preuves
qu'il a réellement fiégé dans notre
Ville. La famille Fabri s'eft confervée jufqu'à
nos jours. Elle a donné plufieurs
Magistrats à notre République , & Bous
en avons encore de ce nom . Ils ont dans
leur maifon des manufcrits , qui font des
redditions de comptes des revenus Eccléfiaftiques
de Genéve , dès l'an 1 480 juſqu'à
Isos , où il eft fait mention de l'Evêque
Pierre Fabri *, Un homme de Lettres de
notre Ville avertit Spon , qu'il avoit oublié
cet Evêque dans fon Hiftoire de Genéve
& lui marqua en même tems la place qu'il
* Voici un article de ces comptes qui y revient
plufieurs fois , Pro fundatione Cappella Rev. Domini
Petri Fabri quondam Epifcopi Gebennenfis ; Flor .
XV.
- Cij
Catalogue, doit avoit lege en 1377 ,
après Guillaume de Marcoffon , foixanteneuviéme
Evêque , & Jean de Murol , le
foixante-dixième , qui entra en poffeffion
de l'Epifcopat en 1378. Pierre Fabri aura
donc pû fiéger entre ces deux , & cela pendant
une année , & quelque chofe de
plus.
Le quatre-vingt - neuviéme Auberius , le
quatre vingt- dixième Ludovicus de Rie.
Ces deux Evêques n'en doivent faire
qu'un . Ce qui a trompé les FF. de Sainte
Marthe , c'eft que Louis de Rie étoit appellé
Monfieur d'Auberive , du nom d'une
Abbaye qu'il poffédoit .
Monter,Capitale
Shy voit àlatere
fournir
quelques
Archevêques de
Sainte
Marthe ,
quivivoit au m
Le quatre-vingt -onzième Philibertus de
Rie. Il étoit frere du précédent , On les
fait mourir tous deux le même jour , 25
Août 1550. Cela demande encore d'être
corrigé. Le premier fut élu en 1544 , &
mourut en 1548 ; fon frere lui ayant fuccedé
mourut en 1550.
On
P. S. Avant que de nous donner les Archevêques
de Vienne & leurs Suffragans ,
entre lefquels doit être Genève , les nouveaux
Editeurs , qui ont choifi l'ordre alphabétique
, travailleront fur les Archevêques
de Tarentaife . La Bibliothèque de
Genéve a acquis un Miffel du dixiéme fiés
ne
marque
as notre Mi
erfaire ,déf
21
Février *.
meà
l'égard
Archeveque
zième
fiècle ,
Septembre.
voici
une
da
pourra être d
Editeurs.
del'an
1222 ,
has
Archiepif
feptiéme
d
qui
l'avoien
ur
eft
confid
tenda
saut
Chartreux.
N
dede ce
Prélat
plus
de
créan
Callia
Christ.
T
drale de Montier , Capitale de la Tarentaiſe.
On y voit à la tête un Obituaire qui
pourroit fournir quelques dattes. Dans la
Lifte des Archevêques de Tarentaife des
FF. de Sainte Marthe , le trentiéme eft
Aymo , qui vivoit au milieu du onzième
fiécle . On ne marque pas l'année de fa
mort , mais notre Miffel , pour indiquer
fon Anniverſaire , défigne le jour du mois,
c'eft le 21 Février * .
De même à l'égard de Bofon , trentedeuxième
Archevêque , qui vivoit fur la
fin du onzième fiécle , fa mort eft marqués
au 21 Septembre.
Mais voici une datte plus inftructive ,
& qui pourra être de quelque utilité aux
nouveaux Editeurs . Sur le douzième Octobre
de l'an 1222 , on lit , Obiit Dominus
Bernardus Archiepifcopus Tarentaf. C'est
le trente-feptiéme de la Lifte des premiers
Editeurs, qui l'avoient fait mourit en1229 .
L'erreur eft confidérable. Il eſt vrai qu'ils
ont prétendu s'autorifer d'un Nécrologe
des Chartreux . Mais celui de la propre
Eglife de ce Prélat , & où il eſt mort , mérite
plus de créance .
* Gallia Chrift. T. I. p. 664.
C iij
CA
ΕΡΙΤΑΡΗ Ε
De Madame la Marquife du Châtelet.
L'Univers
'Univers a perdu la fublime Emilie .
Elle aima les plaifirs ', les arts , la vérité .
Les Dieux , en lui donnant leur ame , leur génie ,
Ne fe font réfervés que l'immortalité.
QVAVAYAVOVAUHDUDU
KÜpuno putumas
Q
ODE
Sur le Jugement dernier.
Uel bruit terrible m'épouvante !
La foudre gronde dans les airs .
Des vapeurs que la terre enfante ,
Se forment de fombres éclairs .
Tout fe confond ; l'effroi redouble ;
Le Soleil s'arrête & fe trouble ;
La Lune paroît chanceller ,
Et tous les élemens enſemble
Confpirent pour nous accabler.
+3+
J'entens la trompette bruyante ,
affreux ,
Dont le fon menaçant ,
uxfour ténébreux,
Aron fefait entendre :
3.venez ici vous rend
adernier Jugement
fte ,vengeur des
enfin les victimes
àfon reflent me
3 mots ,des cris eti
dufond des enfe
fortunescoupable
2 de briferleurs
ambeaux fe de
1 lesrocher
nespouffent des
fonddes
demeure
bes ,
vominant
erdes
fpectres
Jeroisfarcesfat
Flerde
vieux of
entends
mille v
Metde
longs
ge
Weffer
d'un
pou
tendre
s'anime
ton
voit
enfin
afond
d'une
no
Jufques au féjour ténébreux .
Déja la voix fe fait entendre ;
Mortels , venez ici vous rendre ,
Venez au dernier Jugement ;
Un Dieu jufte , vengeur des crimes ,
Va choifir enfin les victimes
Qu'il doit à fon reffentiment .
炒菜
A ces mots , des cris effroyables
S'élevent du fond des enfers ,
Et les infortunés coupables
Se hâtent de brifer leurs fers.
Déja les tombeaux fe découvrent;
Les temples , les rochers s'entr'ouvrent ;
Les abîmes pouffent des feux ,
Et du fond des demeures fombres ,
Les limbes , vomiffant des ombres,
Préfentent des spectres hideux.
***
Je vois fur ces fatales rives
Se rouler de vieux offemens ,
Et j'entends mille voix plaintives
Pouffer de longs gémiffemens.
Par l'effet d'un pouvoir fuprême ,
La cendre s'anime elle - même ,
Et l'on voit enfin tous les morts ,
Du fond d'une noire pouffiere ,
C iiij
Et fe revêtir de leurs corps.
A peine ils font rendus au monde
Dans l'effroi dont ils font faifis ,
Qu'ils regrettent la nuit profonde
Des tombeaux dont ils font fortis :
La mort leur paroît moins cruelle
Que la vie affreufe & nouvelle
Dont Dieu commence à les punir .
Tant de troubles dans la nature
Leur offrent la trifte peinture
D'un épouventable avenir.
Cependant la voûte céleste
S'ouvre du côté du Levant ;
Je vois dans cet inftant funefte
La Majesté du Dieu vivant .
Le Ciel brille de feux horribles ,
Et
par trois fecouffes terribles
La terre marque fa frayeur :
Mais foudain le bruit du tonnerre ,
La mer , & les vents & la terre ,
Tout s'enfuit devant le Seigneur.
*3*+
Le Dieu de l'Univers s'avance ,
Il tient la foudre dans fes mains ,•
tous les humains.
ommeunJuge imp
face redoutable ,
Anges font conftern
pouvoir ,fur la just.
mefurerle fuplice
squ'ilacondan
aumilieu de
izenTrône d'aira
altrait iltrace
imesdu
genreb
grandjourde
blierles
offen
éclatter fa fur
petd'un
Juge
jafte qu'ilfut bo
double
toutel'H
Frappésde
cette
onvoitles
huma
offer
vers
Dieu
ar
les
traits
qu'
forcés
d'avouer
ajoutent
mêm
Que
leur
prépar
Et va lailir tous les humains.
Il vient comme un Juge implacable .
Devant fa face redoutable ,
Tous les Anges font confternés :
Sur fon pouvoir , fur la juftice ,
Il vient meſurer le fuplice
Des mortels qu'il a condamnés..
Terrible au milieu de fa gloire ,
Affis fur un Trône d'airain ,
D'un feul trait il trace l'hiftoire
Et les crimes du genre humain.
Dans ce grand jour de fes vengeances ,
Il veut publier les offenfes
Qui font éclatter fa fureur ;
Et l'aspect d'un Juge févére ,
4
Auffi jufte qu'il fut bon Pere ,
En redouble toute l'horreur.
炒肉
Frappés de cette affreufe image ,
L'on voit les humains malheureux
Pouffer vers Dieu des cris de rage ,
Pour les traits qu'il lance fur eux :
Forcés d'avouer fa juftice ,
Ils ajoutent même au fupplice
Que leur prépare fon couroux,
Ст
vy
IVUIL
De la fureur d'un Dieu jaloux.
Enfin la vengeance eft remplie,
Et le Maître de l'Univers ,
Pour ne plus écouter l'impie ,
Scelle les portes des Enfers ;
fainte
Il monte au Ciel , la troupe
Que ne doit plus troubler la crainte ;
Va jouir d'un fort glorieux :
La terre trifte & défolée , '
Par fon propre poids accablée ,
prix qu'elles d..
arette occafion ,c
se dans fon fein d
tribution da
4 & qu'il étoit
dre pour quel
interrompue * .
Marcorelle
, D
1 , & Correfpor
desSciences
compte de
année ,& di
Meeurs,je fu
Retombe en un cahos affreux.
50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 602 500 - 500 000 500 500 50%
SEANCE PUBLIQUE
De l'Académie Royale des Sciences , Infcriptions
& Belles Lettres de Toulouse , tenue
le jour de la Saint Louis , 25 Aout 1749*
M
Onfieur de Puivert , Préfident du
Parlement , & Vice- Préfident de
l'Académie pour la préfente année , ouvrit
la féance par un difcours plein de
grace & de nobleffe . Il fit fentir les avancompte
des
e année ;ils fo
dansleur form
En
parlant de
es,de
cette Ac
Tol deJuin
cent donné de
me
employe
éepour
le
1
Tes-unsde
ces
n
fuffifans
de
parla
Vil
fufpendre
pou
rompue
.Ces
Ceux
aux
yeux
ges
des
Sciend
et
d'être
tran
& des prix qu'elles diftribuent. Il remarqua
à cette occafion , que l'Académie avoit
trouvé dans fon fein des reffources , pour
que la diftribution du prix , fondé par la
Ville , & qu'il étoit devenu néceffaire de
fufpendre pour quelques années , ne fût
point interrompue
*
M. Marcorelle , Directeur de l'Académic
, & Correfpondant de l'Académie
Royale des Sciences, remplit la Séance , en
rendant compte des travaux Académiques
d'une année , & dit :
Meffieurs , je fuis chargé de vous rendre
compte des travaux Académiques
d'une année ; ils font variés dans leur objet
& dans leur forme ; ils embraffent toutes
* En parlant de la Séance publique d'après
Pâques, de cette Académie , nous avons remarqué
( 2. vol . de Juin ) que plufieurs Académiciens
avoient donné des fommes affez confidérables
pour être employées à l'acquifition d'une maifon ,
deftinée pour le logement de l'Académie ; quelques-
uns de ces mêmes Académiciens ont fait des
fonds fuffifans , pour que la diftribution du prix ,
fondé par la Ville , qu'il étoit devenu néceffaire
de fufpendre pour quatre années, ne fût point interrompue.
Ces évenemens feront toujours précieux
aux yeux de ceux qui s'intéreffent aux pro
grès des Sciences & des Belles -Lettres , & merient
d'être tranfmis à la poftérité.
C vj
fournir eft donc longue & difficile , &
bien au- deffus de mes forces . Je tâcherai
d'unir dans ce détail hiftorique l'exactitu
de avec la clarté.
ale rencontrent
les
réflexions
F
Taquet fur la
men eft il poti
e d'anti bon e
neft point
s ou de m
ofondeur
ph
du
railcanen
M. d'Arquier a ouvert la carrière géométrique,
en communiquant à l'Académie fes
réflexions fur la feiziéme propofition du
troifiéme Livre d'Euclide . L'efpece d'obfcurité
qui environne quelques propofitions
de Géométrie , fans prendre pourtant fur
la rigueur de leurs démonftrations , fe
fait dabord fentir fur l'angle de contingence
; il donne lieu à plufieurs paradoxes
qu'il eft naturel de chercher à réfoudre.
M. d'Arquier , avec une modeftie qui
honore le mérite , avoue qu'il n'a pû fe fatisfaire
fur les difficultés des courbes rigoureufes
, dont toutes les parties participent
de la courbure ; mais à l'égard des
courbes non rigoureufes, les difficultés dif
paroiffent , puifque ces dernieres étant formées
de petites lignes droites , leurs angles
font de la nature des angles rectilignes .
Comme rien ne conduit plus fûrement à
la découverte des vérités que l'exactitude
des définitions , M. d'Arquier fouhaiteroit
qu'Euclide n'eût point défini l'angle , l'inclinaifon
de deux lignes qui fe touchent :
eville
n'on
tionqueM.
courbes ri
irà
diffiper
neft
envel
'
ellenere
iction.
Ce
es
nouveaux
courbes
con
nes
droites
teursdece
lifer
cette
ent
avec
elle
mumérique
que
la
furt
ent
être
con
droitesin
lent
parla
toitco
gnes qui fe rencontrent. M. d'Arquier termine
fes réflexions par réfuter l'opinion
du P. Taquer fur la notion des angles.
Comment eft- il poffible , dit il , qu'un
homme d'auffi bon efprit ait avancé que
l'angle n'eft point une quantité fufceptible
de plus ou de moins ?
La profondeur philofophique & la rigueur
du raifonnement de M. le Marquis
de Beauteville n'ont pû admettre l'efpece
d'exclufion que M. d'Arquier vouloit donner
aux courbes rigoureufes. S'il n'a pû
parvenir à diffiper les ténebres dont cette
queftion eft enveloppée , il a fait voir du
moins qu'elle ne renferme aucune forte de
contradiction . Ce n'eft que depuis l'invention
des nouveaux calculs, qu'on a confidéré
les courbes comme formées par de petites
lignes droites ; mais les deux célebres
Inventeurs de ce calcul fe font bien gardés
de réaliſer cette idée, qui entraîne nécellairement
avec elle tous les myftéres d'un infini
numérique réel , qui ne peut exiſter ,
puifque la furface & le folide ne fçauroient
être comparés , puifqu'il y a des lignes
droites incommenfurables , & qui fe
refufent par là à la comparaifon , puifqu'on
ne fçauroit comparer des lignes telles que
conne des
règles
pourl'autre;ces
des
onglets
eneffetles
voute
fur tout fi la quadrature du cercle eft impoffible
, comme l'a avancé le grand Bernoulli.
Il n'eft pas merveilleux , dit M. le
Marquis de Beauteville , que l'angle de
contingence foit incomparable avec tout
angle rectiligne , mais s'agiffant d'une grandeur
d'un autre ordre , on ne fçauroit en
conclure que l'angle de contingence ne
foit une quantité fufceptible de plus ou de
moins. Il n'eft pas inutile de remarquer
ici , que nos Géométres ne font point divifés
fur ce qui eft purement géométrique ,
mais fur des idées métaphyfiques qui y font
mêlées , & dont la difcuffion eft bien plus
délicate.
que des fegn
enterune pr
Fontenilles a ete
memes
profor
F
ment & de
mais
chercha
ils'eft
efforc
esplus
aifées
fautque la f
pour les
préju
is
fecoursque
art
aux
Macd
ales
fourni
regarde
av
tronge
nge du
fang
pofee
de
ont
examine
C'est ce qui a déterminé le P.Fontenilles ,
à les éloigner dans fon Mémoire fur le toifé
des voûtes. Son unique objet a été d'y
rappeller la Géométrie à l'ufage des Arts . II
étoit bon qu'à des méthodes arbitraires &
peu exactes , introduites par des ouvriers
groffiers & intéreffés , on fubftituât une
méthode fûre . Après les voûtes à berceau
, les voûtes à arêtes & en arc de cloître
font les plus communes ; ce font auffi
celles où le toifé eft ordinairement le plus
fautif. Le P. Fontenilles en parcourt tous
les cas , & pour éviter ler erreurs de ceux
qui veulent déduire la folidité de la furlorfqu'ilsfe
globule
de
x
globules
quelsfe
fub
s
en
fix
gl
5&
ffins
cerner
les
cofcopes.
V
19
18
l'une & pour l'autre ; ces régles fe tirent de
la théorie des onglets cylindriques , parce
qu'en effet les voûtes qu'on confidére ,
ne font que des fegmens de ces onglets .
Pour préfenter une pratique auffi fimple ,
le P. Fontenilles a été obligé de réfoudre
des problêmes profonds , qui fervent de
fondement & de preuve à tout fon Mémoire
; mais cherchant pius l'utilité que
l'éclat , il s'eft efforcé de rendre fes opérations
les plus aifées qu'il lui a été poffible,
tant il faut que la fcience ait des ménagemens
pour les préjugés qu'elle trouve éta
blis..
Les fecours que la Géométrie vient de
donner aux Maçons & aux Architectes ,
elle va les fournir à la Médecine. Lorfqu'on
regarde avec un microfcope la partie
rouge du fang , on voit dabord qu'elle
eft compofée de petits globules. Ceux qui
les ont examinés avec attention , difent
que lorfqu'ils fe changent en férofité , chaque
globule de couleur rouge fe partage
en fix globules de couleur jaune , chacun
defquels fe fubdivife encore quelque tems
après en fix globules aqueux , fort tanfparens
& fi fins , qu'il eft impoffible d'en
difcerner les parties avec les meilleurs microfcopes,
Voila jufqu'où les yeux du
Gles combinail
cette matiere e
donne aucune
nouveaux calc.
fererde la traf
artheze. Il fet
puy , & plus
le
détail ép
prendsque la
bordqu'on ne
en
leurs découvertes ; mais les yeux de l'efprit
,, par des inductions fubtiles , ont été
beaucoup au de - là . Leeowenhoek a découvert
des vaiffeaux fanguins , dont le diamétre
eft moindre que la dixième partie d'un
globule rouge ; les globules aqueux ne
font done pas les plus petites parties dans
letquelles le fang eft divifé . Pour conferver
l'analogie , on a ingénieufement ima-,
giné une fuite de genres inférieurs de
globules , dont chacun eft compofé de fix
globules plus petits , & cela jufqu'au dixiéme
genre ; mais pourquoi fix globules ,
eft - ce donc là un nombre mystérieux ? La
vraie ſcience rejette ces vertus des nombres
; mais fix globules , dit- on , s'ajoûtent.
mieux que tout autre nombre › pour donner
une forme durable à un globule plus
gros. S'il n'entroit dans fa compofition
que 2 , 3 , 4 ou 5 globules , il feroit trop
anguleux, & fes parties intégrantes feroient
féparées trop aifément : fi au contraire il y
en avoit 7 , 8 , 9 ou un plus grand nombre
, plufieurs d'entre eux ne fe toucheroient
par aucun endroit , & leur adhérence
ne feroit pas auffi ferme.
Ce fyftême a ouvert à M. Garipuy une
vaſte carriere ,& a donné lieu à une Differ.
tation géométrique fur l'arrangement &
es autour d'u
bules
enviro
quele
globule
peu plus q
globale
cent
ridesqueles
ment
entre eu
que do
te
placé
que
ment
génér
paffe
auxdi
bre
détermi
acing;la
s,la
fecond
14,la
quatrien
globul
mens,
qui
angulaires,
par
confe
&
plus
folide
entlesin
Tec
20
Leas
bules ; cette matiere étoit toute neuve ;
elle ne donne aucune prife ni à l'algébre
ni aux nouveaux calculs , & on ne pouvoit
efpérer de la traiter avec fuccès que
par la fyntheze. Il feroit difficile de fuivre
M. Garipuy , & plus encore de le faire fuivre
dans le détail épineux où il eft entré ;
je n'en prends que la fubftance . Il démontre
d'abord qu'on ne peut placer que douze
globules autour d'un globule central , égal
aux globules environnans qui le touchent.
Quoique le globule environnant n'occupe
qu'un peu plus que la quinzième partie
d'un globule central , cependant les efpaces
vuides que les globules lament neccifairement
entre eux , font qu'il n'en peut
être placé que douze autour d'un . De l'arrangement
général des globules , M. Garipuy
paffe aux difpofitions régulieres d'un
nombre déterminé de globules , qu'il réduit
à cinq ; la premiere faite avec 4 globules
, la feconde avec 6 , la troifiéme avec
12 , la quatrième avec S , & la cinquième
avec 20 globules. Les trois premiers arrangemens
, qui ne laiffent que des vuides
triangulaires, font beaucoup plus ferrés , &
font par conféquent un tout plus compact
& plus folide que les deux derniers , qui
laiffent les interftices à 4 & à s' angles. Le
j
ang en globules
capelanteur fpé:
3. de la férofité &
da fang ,& ent
es globales de
combienfor
tes ces fixations
e autre partie
ede fon objet
coupe des mou
homesen dreff
Ediples en fo
bles.Ily
en
dans
l'espace
el ,
ariivee
rendu
comp
eme , compole de douze globules ,
fait un affemblage plus durable que le fecond
compofé de fix , fuivant la régle qu'on
a expofée plus haut , parce que le tout y eft
moins anguleux , & que chacun des globu .
les , dont il eft formé , touche les cinq
qui l'environnent. Il s'enfuit donc que ce
n'eft point aux avantages de la difpofition
du nombre de fix globules , qu'on doit attribuer
l'arrangement fixe des globules du
fang , mais à quelque chofe de particulier,
telle que feroit leur attraction ou leur vif
cofité , leur fléxibilité & leur reffort. Pour
ne laiffer rien à défirer fur cette matiére
M. Garipuy examine l'arrangement d'une
fuite de globules , qui occupe le plus petit
efpace poffible ; le réfultat qu'il en tire par
rapport à la densité des globules , s'accorde
avec le calcul de M. Georges Martin , de
la Société Royale d'Edimbourg , qui fert
de fondement au rapport de péfanteur
qu'il a établi entre les parties intégrantes
du fang. La théorie de M. Garipuy peut
s'appliquer à tous les fluides compofés de
globules . Dès que la Phylique s'exercera
fur des figures déterminées , deflors la Géométrie
fera en droit d'y étendre fon empire
, & de lui communiquer fa certitude infiniment
préférable aux hypothéfes les plus
brillantes . De l'examen de la décompofide
de
Lune ,
&
d'Arc
nettes de h
pre
avecun
pouces ,
faifar
-cinq
pieds
prefquede
di
donner
la c
Suivant
l'ob
e,le
com
ho
minutes,&
minutes,
qu
ela ca
connoill
Les
Nover
fité & la péfanteur fpécifique de la partie
rouge , de la férofité & de toutes les autres
parties du fang , & enfin quelle eft la groffeur
des globules de chaque genre. On
fent affez combien font utiles à la Médecine
toutes ces fixations.
Une autre partie des Mathématiques ,
qui tire de fon objet une fi grande dignité
, s'occupe des mouvemens céleftes. Les
Aftronômes en dreffent des tables exactes ,
& les Eclipfes en font les époques les plus
mémorables. Il y en eut deux l'année der-
Diere dans l'efpace de quinze jours , l'une
de Soleil , arrivée le 25 Juiiler , on en à
déja rendu compte la feconde eft une
Eclipfe de Lune , arrivée le 8 Août , Mrs
Garipuy & d'Arquier l'obferverent avec
des lunettes de huit pieds , & M. l'Abbé
de Sapte avec un Télefcope à réflexion de
30 pouces , faifant l'effet d'une lunette de
vingt- cinq pieds : les obfervations n'ont
cu prefque de difference que celle que
devoit
donner la differente force des lunettes
. Suivant l'obfervation de M. l'Abbé de
Sapte , le commencement a précédé de
cinq minutes, & la durée a été moindre de
dix minutes, que ne le déterminoit le Livre
de la connoiffance des tems .
Le S Novembre dernier , la Lune ayant
qua à obferver la pofition de cet Aftre par
rapport aux Etoiles de cette Conftellation .
Une analyſe exacte est une forte de création.
Les extraits d'une nouvelle expofition
de l'inftitution de Newton & des
nouveaux Elemens d'algébre de M. Clairaut
, qui ont été faits , T'un M. d'Arpar
quier , & l'autre par M. Dufoure , leur
rendent , pour ainfi -dire , propres les lumieres
de ces fçavans étrangers à l'Académie.
que
la
les
tecution de ce
e l'année de
apre
teorologiques
uniquecette a
e que la h
ma
Touloufe , e
& deux
tiers
elledes
années
osde la
moy
grand
froid
eaétéle 14
defcendit p
es&
demi a
gation ,& 1
Si toutes les fciences ont entr'elles une
liaifon néceffaire , on peut affûrer
Phyfique tient encore de plus près que
autres aux Mathématiques. Les vrais Phyficiens
fe font honneur de reconnoître que
c'eft d'elles qu'ils empruntent la folidité
de leurs fyftêmes ; mais dans la Phyfique il
y a des vérités & des expériences , pour
ainfi dire , fondamentales ; les obfervations
météorologiques font de ce nombre ;
elles ont pour objet la conftitution de l'air ,
les differens poids de l'atmoſphere & la
température des faifons. Leur importance
ne les dérobe pas à leur féchereffe naturelle
, & pour s'y adonner il faut facrifier le
défir de plaire à celui d'être utile . Le renouvellement
de cette Académie en a fait
reprendre le fil , qui avoit été inter-
23
Juin ,le r
es&
demi.
pas
grande
228
pouces
Jet
d'Eft ,&
de
26
pouce
ent de
Nor
en'a
coutur
déclinaifon
Touloufe,le
Nord-
Ouef
entierement
ons
fur
cep
fanie.
la
fin
du
M
dis compte l'année derniere des obfervations
météorologiques de 1747 , & je lui
ai communiqué cette année celles de 1748.
Il en résulte que la hauteur de la pluye ,
tombée à Toulouſe , eft de neufpouces fix
lignes & deux tiers de ligne ; comparée
avec celle des années précédentes , elle eft
au-deffous de la moyenne,
Le plus grand froid marqué par le Thermométre
a été le 14 & le 15 Janvier. La
liqueur defcendit pendant ces deux jours
à 9 degrés & demi au-deffous du terme de
la congelation , & la plus grande chaleur
fut le 23 Juin , le mercure étant monté à
35 degrés & demi .
La plus grande hauteur du Barométre a
été de 28 pouces 4 lignes & demie , par
un vent d'Eft , & le plus grand abbaillement,
de 26 pouces 8 lignes & demie , par
un vent de Nord , variation plus forte
qu'elle n'a coûtume de l'être dans ce pays .
La déclinaifon de l'aiguille aimantée a
été à Toulouſe , le 12 Novembre , de degrés
Nord- Ouest . Ses variations ne font
pas entierement irrégulieres , & les obfer- -
vations fur ce point font d'une conféquen
ce infinie.
A la fin du Mémoire, on donne une idée
P ཨ་ སས་ a id
tait le fujet d
conftitution de l'air & à la differente température
des faifons , ne pourroit- on pastry. Selon
efpérer de parvenir un jour à former une
reffemble à
efpece de prédiction fur la fécondité ou lanes,des lic
ftérilité des années , fur ce qui les rend
faines ou fujettes à certaines maladies ?
isarbresap
e la ferolite
forme des
x:lesfucs a
ils
fontpr
etpar les p
erme.Selon
es
conduits
esont
une
pierre
ponc
eà
attirer
Auide
p
arrain
où
ce
Les obfervations météorologiques prépatent
la voye à une jufte théorie fur l'origine
des fontaines. Mrs Perrault & Mariote
l'avoient tentée , en comparant la
quantité d'eau qui tombe du Ciel , avec
celle de l'eau qui fort des fontaines ; mais
quelque probabilité que ces calculs paruffent
avoir , M. Sedileau , les ayant examinés
, trouva qu'on n'y pouvoit faire aucun
fondement , faute d'avoir pris un terrein
affez étendu . Le P. Cavallery met à profit
ces differens fentimens , pour en former un
qui lui eft propre. La nouveauté de ſon
fyftême ne doit pas établir un préjugé contre
lui. Il a crû entrevoir l'origine des
fontaines dans ce mot d'Ovide , Niveo de
pumice fontes. C'eſt ainſi que les adorateurs
d'Homere ont prétendu trouver dans fes
Poëmes le germe de toutes les Sciences &
de tous les Arts ; il eft vrai que ces germes
y font bien refferrés par la contrainte de
la Poëfic , & qu'ils ont befoin de la main
comme
au
grand arb
Get
arbre,
on
cherch
facs
qui
do
,
l'encein
eur
qu'elles
cipesil c
taineseft
umeur
qui
cumulés ,
1
in
it
an
00ཋ
-nes
de
its
les
&
es
de
ain
C
•
qui fait le fujet de la Differtation du P.
Cavallery. Selon lui , l'origine des fontaines
reffemble à l'origine des gommes ,
des réfines ; des liqueurs , qui diftillent de
certains arbres après s'être féparés du fuc ,
comme la férofité fe fépare du fang , lorf- ◄
qu'elle forme des adémes aux corps des
animaux : les fucs accumulés agitent le fluide
dont ils font preffés , & le forcent de s'échapper
par les pores de l'enceinte qui les
renferme. Selon lui auffi , les réservoirs
ou les conduits fouterrains des premieres
fources ont une enceinte poreufe comme
une pierre ponce , une éponge , un filtre
propre à attirer , à fuçer & à fournir des
iffues au fluide preffé ; ces filtres font dans
un terrain où ces fucs abondent & fe meuvent
comme autour des profondes racines
d'un grand arbre ; ainfi que la terre nourrit
cet arbre , elle nourrit les fontaines ,
dont on cherche l'origine. L'arbre attire
les fucs qui doivent lui donner la nourriture
, l'enceinte des fources attire la liqueur
qu'elles doivent fournir. De ces
principes il conclud , que l'origine des
fontaines eft l'attraction & la colature de
l'humeur qui s'exprime des fucs de la terre
accumulés , refferrés & preffés par leur
propre
cle aux environs des réfervoirs louterrains ,
dont l'enceinte eft comme un filtre propre
à féparer des fucs la liqueur qui va fourdre
aux fontaines. Le P. Cavallery fe fert des
meilleures obfervations qui ont été faites
fur cette matiere , pour appuyer ſon ſyſtêréfuter
celui des autres Philo-
& pour
fophes. On ne peut , dit - il , dans tout autre
expliquer les diverfes propriétés des
fontaines minérales , & l'on peut ofer
beaucoup fans préfomption , quand on ne
combat les grands hommes qu'avec leurs
propres armes .
me ,
duSeigneur
leme a pour o
des autres fource
differens clin
is obfervations
M. le Préfident d'Orbeffan a embraffé
un objet , qui quoique moins étendu ,
n'en eft pas moins intéreffant ; il a fait fur
la fontaine de Salies , à quelques lieues de
Pau , des obfervations hiftoriques , phyfiques
& oeconomiques. La premiere obfervation
hiftorique confifte dans la pofition
ftérile & ingrate du lieu de Salies .
32pratiqueque
La feconde anecdote regarde l'origine
de la découverte de cette fontaine , attribuée
à un fanglier , qui fe vautrant dans
l'eau bourbeufe & portant enfuite les empreintes
du fel deffeché , fervit d'indication
à la découverte de la fource ; elle eft
fortifiée par les anciennes Armes de Salies ,
qui étoient un Sanglier , & par un Fief ou
pour féparer
aqueufes desp
datelainu
roduit parl
redevance
pare avec le
dansla plu
fontaine , co
dans
l'ufag
fairedeceseau
quelques
malad
précifeme
Les
obfervatio
Vanilireque
l
du
produit
confidérable
reufe
indu
Tes
voilines
impregne
Le
hazard ,
Couvertes,
vrir
dansl
&
des
ues
ila
ra
-ins
b1
-2-
cl
es,
ou
nce
La troifiéme a pour objet l'hiftoire abregée
des autres fources d'eau falée , connues
en differens climats.
Les obfervations phyfiques confiftent
dans la pratique que les Fabriquans employent
pour féparer par l'action du feu les
parties aqueufes des parties falines , dans le
produit du fel ainfi féparé; dans la quantité
du fel produit par les eaux de cette fontaine
, comparé avec le fel produit par l'eau de
la mer ; dans la plus grande activité de ce
fel de fontaine , comparé avec le fel tiré de
la mer ; dans l'ufage que la Médecine pourroit
faire de ces eaux falées pour la curation
de quelques maladies , en fixant & déterminant
précisément la nature de ce fel.
Les obfervations oeconomiques roulent
fur l'utilité que les habitans de Salies retirent
du produit de ce fel , fur le commerce
confidérable qu'il occafionne , & fur
l'heureuſe influence que l'agriculture des
terres voisines reçoit par la qualité du fumier
impregné de fes parties falines.
Le hazard , auteur de prefque toures les
découvertes , a conduit M. Ricaud à découvrir
dans les eaux de l'Oriege des propriétés
& des vertus jufques alors inconnues
; il a rapporté cette année à l'Acadé-
D
grand jour beaucoup de cures & plufieurs
guérifons de maux externes , produites
par l'ufage des bains de ces eaux . M. Ricaud
en attribue la caufe aux mines de plufieurs
efpeces qui font aux environs des
fources de cette riviere,& de plufieurs des
ruiffeaux qu'elle reçoit dans fon cours . Les
paillettes d'or dont le fable de cette riviere
eft chargé , femblent favorifer cette explication
.
La fuite pour le Mercure prochain.
: @ ༧ སྐུ ❁
A MLLE DE V **.
* CE Dieu , qu'encor ne connoiflez ,
Ce Dieu que par tout on révere ,
Qu'à fon malin fouris on reconnoît afſez ,
Et qui , quoiqu'enfantin , ſçait plaire ;
Enfin ce Dieu , qu'on nomme Amour ,
Piqué du projet téméraire
Qu'enfemble fîmes l'autre jour ,
S'en eft plaint à fa mere.
Souveraine des Dieux , a - t'il dit tout en pleurs ,
Aide- moi dans ma vengeance ,
Ton his n'a-plus d
Deux Rebell
Veulent
aujourd'h
Envain dond
Ai je étabi
vois-je àmes pi
grate pour quije
Qui de
morreç
Tarféducteur
d'
Trompeence jou
L'ingrate au m
grate qui fait
Veut loin
afferdesjours
deviendrontces
quej'ai fait na
pour
m'éparg
Quene
puis-
Cts
yeuxou
Ces
yeuxof
Beaux
yeux
Je ne
vous
Ce
gentil
feis
Qui
prom
Surcebe
t
Ne
ས སཎྜ་ བ
་་་
Deux Rebelles , à mes loix
Veulent aujourd'hui ſe ſouſtraire.
En vain donc fur la terre
Ai - je établi mes droits ;
En vain vois- je à mes pieds le maître du tonnerre.
Une ingrate pour qui je gardois mes faveurs ,
Qui de moi reçut dès l'enfance
L'art féducteur d'enchaîner tous les coeurs ,
Trompe en ce jour ma plus douce eſpérance ;
L'ingrate au mépris de mes feux ,
Oui , l'ingrate qui fait qu'aujourd'hui je foupire,
Veut loin de mon empire
Paffer des jours qu'elle croit plus heureux.
Que deviendront ces lys qu'avec foin je cultive ?
Rofes que j'ai fait naître , allez - vous donc périr ?
Hélas , pour m'épargner la douleur la plus vive
Que ne puis- je avec vous mourir. !
Ces yeux où regne la tendreffe ,
Ces yeux où je forge mes traits ,
Beaux yeux pour qui je m'intéreffe ,
Je ne vous reverrai jamais .
Ce gentil fein qui ne fait que d'éclore ,
Qui promet les truits les plus beaux ,
Sur ce beau fein faut -il encore
Ne plus prendre mon repos ?
D ij
Ingrate , que t'avois -je fait
Pour former ainfi le projet
De te fouftraire à mon empire▸
Et toi , perfide , as tu pû partager
Le fentiment d'un tel crime ?
De mon courroux fois la victime ,
Traître , ce trait va me venger.
Ainfi l'Amour parla dans fa colere.
De fa part , belle Efther , redoutons quelque tour,
Abandonnons plutôt ce projet téméraire ,
Ne nous oppofons plus aux deffeins de l'Amour,
Suivons les loix qu'il nous prefcrit lui-même,
Il vous a fait pour plaire , & moi pour vous aimers
Și j'en crois ma tendreſſe extrême ,
lebienpar e
qui fepratic
bien par le
prodige d
injuftice , cr
A
age dela D
pour être
ent!Ouvro
nousferon
mourn'eft
det
anepa
Be
prendla
danslesan
Pareils engagemens font meilleurs à former,
Ourfel , de Rouen.
dansles
am
e lebeauf
& queles
dlls
exig
Furrent
fans
Quelle
extr
fait
depen
淡淡洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗
REFLEXIONS DIVERSES.
Eux malheureux s'entraînent & fe
Dplaiguent ;deux fortunés au contrai
re fouvent fe haïffent & fe méprifent.
Les Sages & les Philofophes débitoient
autrefois leurs maximes , & frondoient ouvertement
le vice , parce que du moins on
Shonneurd
Un
fatfecr
travaille
La
beauté
n'a
qu
areà
Ve
perpétu
t
diteurs .
Faire le bien par eſpoir d'un autre bien ;
c'eft ce qui fe pratique tous les jours ; mais
faire le bien par le feul plaifir de le faire ,
c'est un prodige dans le fiécle où nous
fommes.
A l'injustice , crie- t'on ; quoi l'homme ,
cette image de la Divinité , ne devoit- il naître
que pour être malheureux ? Quel aveuglement
! Ouvrons les yeux , fuivons la
vertu , nous ferons heureux .
L'amour n'eft proprement ni vertu ni
vice , c'eft une paffion née avec l'homme ,
& elle prend la qualité qu'on lui donne ,
vertu dans les ames bien nées , foibleffe &
vice dans les ames baffes & vulgaires.
Que le beau fexe , felon moi , eft à plaindre
, & que les hommes font injuftes à fon
égard ! Ils exigent de lui une vertu qu'ils
s'efforcent fans ceffe d'anéantir.
Quelle extravagance des hommes d'avoir
fait dépendre l'honneur d'un fexe du
déshonneur de l'autre !
Un fat fe croit aimé dès qu'il paroît , un
fage travaille à l'être .
La beauté feule eft un rofier ordinaire
qui n'a qu'un printems ; mais la beauté ,
jointe à l'efprit & à la vertu , voila le rofier
perpétuel
.
Dij
On n'eft pas plutôt maître de ne point
aimer que d'être aimé.
Les réflexions font fouvent à l'amour
ce que l'huile eft à la lampe.
La vraie bravoure , felon moi , confifte
plus dans la défenfe que dans l'attaque.
Le fage penfe , réflechit & agit en conféquence
; l'étourdi penfe , agit & réflechit
, & le fou agit fans penfer ni réflechir.
Le fage écoute tout , ne dit mot ; l'étourdi
dit tout ce qu'il fçait , le fou tout ce
qu'il ne fçait pas.
Le fage parle peu ,
le fou fans ceffe .
l'étourdi beaucoup ,
Le fage s'occupe de tout , l'étourdi de
de chofe , & le fot de rien.
La diſtraction étudiée eft la preuve d'un
foible génie.
peu
Il eft plus beau de regner fur foi -même
& fur les coeurs des autres , que de conquérir
tout l'Univers Titus a fait l'un
Áléxandre a . fait l'autre. Cependant qui
place Titus au-deffus d'Aléxandre ?
Par le même.
MAD. DU
Mazone duPinde
Dont cent laurier
zelleledit ,& fe
Quel Orac
de cettefphere,
Res deMémoire
Bun encens qu
& lerefpect &
Tapeàvospied
pette d'Hom
Içû ,
Vousplacer
lepomene en
modon
VOUSavez
32mileàcôté
efpritad'éc
Qu'il eftlu
brilledansl'a
L'Aftre
Arantevos att
Cefix
vers
: au
mots de
Tragédie des A
e
1-
eir.
се
de
un
me
50-
D
qui
A MAD. DU BOCAGE.
A Mazone du Pinde , auffi fage que belle ,
Dont cent lauriers couvrent le front ,
( Fontenelle le dit , & fur le double mont
Quel Oracle que Fontenelle ! )
Du haut de cette fphére , où votre esprit vainqueur
Des Filles de Mémoire égale la puiſſance , "
Recevez un encens qu'alluma dans mon coeur
Et le refpect & la reconnoiffance.
*( Calliope à vos pieds veut mettre les humains ,
La trompette d'Homere a paffé dans vos mains ,
Déja vous avez ſçû , par d'héroïques veilles ,
Vous placer auprès de Milton ,
Et Melpomene en pleurs aux bords du Ther
modon ,
Vous a miſe à côté de l'aîné des Corneilles. )
Que l'efprit a d'éclat au fein de la beauté !
Qu'il eft lumineux dans fa route !
Tel brille dans l'azur de la célefte voûte
L'Aftre qui répand la clarté..
On vante vos attraits , votre fublime audace.
* Cesfix vers ont été déja imprimés dans le Mercure
du mois de Septembre , à la fin de l'Extrait de lø
Tragédie des Amazones.
D iii
VIV ) น น
Et les guirlandes de Paphos.
Dans les Temples facrés qu'en ces lieux on revére
,
Un cartouche éclatant , environné de fleurs ,
Préfente votre nom en divin caractére ,
Tracé par les Amours & la main des neuf Soeurs.
Je l'adore ce nom au pied de la montagne.
Je remplis l'air du parfum de mes voeux ,
J'invite les bergers d'une vafte campagne ,
A venir fur mes pas vous dédier leurs jeux.
Ils écoutent ma voix , daignez auffi l'entendre ,
Et ne méprifez pas nos ruftiques Autels.
Ce n'eft point la fplendeur , c'eft le zéle humble
& tendre ,
Qui pénetre l'Olympe & plaît aux immortels.
M. Tanevot.
རྒྱ ࿉': :་ གུ ཨཽ °
CALCUL PROPOS E'.
Premier Juillet 1743.
premier Jan
premier Jan
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Cette
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#
1750, 94
fee
pour
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joints
anée,qui fe
tal
dontils
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inté
N Particulier doit 125000 livres ,
qu'il s'eft obligé de payer , fans intérêt
, en cinq payemens égaux de 25000
livres chacun. Le premier payement doit
lde
cette
infi de
fuit
Techéance
demande à
que le del
pour le re
aquelle
res ,
nté.
000
doit
ble
me au premier Janvier 1762 , le quatriéme
au premier Janvier 1763 , le cinquiéme
au premier Janvier 1764.
Le débiteur propoſe à fon créancier de
le rembourfer le premier Juillet prochain
1749 , avec une fomme telle que l'intérêt,
qui en fera tiré à fix pour cent par an ,
& additionné à cette fomme de la manicre
ci- après , faffe le montant des 125000
livres.
Cette propofition a été acceptée par le
créancier , & le calcul des intérêts ayant été
reglé comme il fuit. 1 °. Que l'on tirera
d'abord les intérêts des fix mois , à compter
du premier Juillet jufqu'au premier Janvier
1750 , que l'on ajoûtera à la fomme
fuppofée pour remboursement . 2 °. Que du
total de cette fomme & des intérêts des 6
mois , y joints , on tirera les intérêts d'une
année , qui feront pareillement ajoûtés au
total dont ils dérivent , pout en tirer enfuite
les intérêts & les ajoûter au total , &
ainfi de fuite pour chaque année juſqu'à
l'échéance de la derniere obligation . On
demande à connoître quelle eft la fomme
que le débiteur doit payer actuellement
pour le remboursement du créancier , &
en quelle année cette fomme & les inté
D v
LA BRULURE D'IRIS ,
ODE ANA CRÉONTIQUE ,
Par M. Senant du Chaftelier.
L'Aimable Enfant , dont l'aîle eft fi légére ,
Le coup fifûr qu'on ne peut l'éviter ,
En vain ſuivoit une jeune bergere. ;
Seule à fes traits elle ofoit réfifter .
***
Pallas , voulant la rendre invulnérable ,
L'avoit baignée en cette onde où Thétis ,
Pour prévenir un deftin déplorable ,
Dès la naiffance avoit plongé fon fils.
Contre le fort précaution trop vaine ,
Et qui ne put l'arracher à la mort ;
Précaution encore moins certaine
Contre un enfant plus puiffant que le fort.
Le pied d'Iris , que tenoit la Déeffe ,
En la plongeant , ne fut point arrofé
Cet endroitfoible,
'épuifé de traits
etoit.Hélas !
connoit
mieuxn
Defon
Hambeau ,
meun
traitqu
pied , c
,
tombe
Dieu
bien-t
pre
faccéde
eure,&ditd
elle,auffipo
#
000000
VENG
ODE A
Ans
deffei
chantois ,
Les
attraits
Dansla
jeu
Cet endroit foible , Amour fçût le connoître ,
Lorsqu'épuisé de traits & plein d'ennui ,
Il s'arrêtoit . Hélas ! le petit traître !
Qui connoît mieux notre foible que lui s
***
De fon flambeau , dans fa rage cruelle
Ilforme un trait qu'il lance contre Iris.
Atteinte au pied , cette beauté rebelle
Chancelle , tombe , & remplit l'air de cris
Du Dieu bien-tôt la fureur eft calmée
Et la pitié fuccéde à fon courroux.
Il pleure , & dit en la voyant pâinée :
Cruelle , auffi pourquoi me fuyez - vous ?
LA VENGEANCE DE L'AMOUR ,
ODE ANACREONTIQUE ,
Par le même.
S Ans deffein , fans en être épris ,
Je chantois , accordant ma lyre ,
Les attraits que chacun admire
Dans lajeune & charmante Iris.
D vj
Rendre un hommage à la beauté ;
Je la louois , mais fa fierté
Garantifloit mon coeur contr'elle.
*3*+
De mes chants , qui l'eût på ſonger ?
Le Dieu qui prétend que tout aime ,
S'offenſe , & d'Iris elle - même
Se fert , hélas ! pour ſe venger.
Eft-ce à chanter une rebelle ,
GRACEDU DIE
ODE
ANACR
Par le
de la
fimpleca
portant la
livré
pointencor col
miliondelapu
炒菜celui
qu'on vo
teint
qu'Amo
Perfide , me dit Cupidon ,
muances
differe
Que tu dois employer un don
aifément s
Que je n'accordai qu'à ton zéle
**
Puis d'un de fes traits me perçant ,
D'un trait choisi par la colere ,
Tiens , dit-il , voila ton falaire ,
Chante l'infenfible à préſent.
***
Depuis ce trop funefte jour ,
Pour une ingrate je foupire ,
Et ne me fers plus de ma lyre
Que pour me plaindre de l'Amour.
Tendre
Amour
a la
métamo
en
cet
inftan
In
teint
prend
quoi ,
quan
e
rougir a
-ce
lui
quir
Mon;
qui
dond
Je
fais
plus
Je
fais
par
DISGRACE DU DIEU DE CYTHERE, ·
JA
ODE ANACREONTIQUE ,
Par le même,
Adis de la fimple candeur
La rofe portantla livrée ,
N'étoit point encor colorée
Du vermillon de la pudeur ,
Ou de celui qu'on voit s'étendre
Sur un teint qu'Amour met en feu .
( Ces nuances different peu ,
On peut aisément s'y méprendre . )
+3x+
Tendre Amour , apprens-nous comment
Arriva la métamorphofe ;
Mais en cet inftant de la rofe
Ton teint prend l'incarnat charmant.
Pourquoi , quand je te queftionne ,
Vois-je rougir ainfi ton front
Eft-ce lui qui reçut l'affront ?
Non ; qui donc ? Ah ! je le ſoupçonne.
Je fçais plus , car j'ai tout appris ,
Je fçais par quelle étourderie ,
Mais dans ces lieux qu'allois tu faire ?
Pourquoi dans ces bois t'expofer ?
N'avois-tu point , pour repofer ,
Affez de bofquets à Cythére ?
***
Palbatre de fon f
Reinede Cythe
teforfait odieu
mere &de tousles
is ,redoutez la
Tandis qu'il étoit endormi
Sous cet ombrage qu'il profane ,
Les fieres Nymphes de Diane
gez fon fang
Apperçoivent leur ennemi ;
Touspas affez
De bouquets , de rofes nouvelles ;
,decouleu
Après l'avoir adroitement
Saifi , puis lié fortement ,
..
Elles arment leurs mains cruelles.
Quel traitement préparez - vous ,
Nymphes , à cet enfant aimable ?
Le mal qu'il fait eft agréable .
fon châtiment foit doux !
¡Ah ! que
Mais de coups quel terrible orage !
Comment à ces membres polis ,
Tendres & plus blancs que le lys ,
Pouvez- vous faire un tel outrage ?
Arrêtez déja de fon fang ,
Sent auffi
chan
peutdans le
dreleurscour
instein
lang s
bienfe
veng
porteun
poif
du
Centaur
tla
mort
tri
Th.psilon m
laiffent
to
Sent
les
lien
appliantes
preffentd
Teindre l'albatre de ſon flanc,
Ah ! fi la Reine de Cythere
Voyoit ce forfait odieux !
De fa mere & de tous les Dieux
Nymphes , redoutez la colere.
+3x+
Vousvoyez fon fang & fes pleurs
N'êtes- vous pas affez vengées a
Ces roles , de couleur changées ,
Devroient auff changer vos coeurs
Rien ne peut dans leur rage extrême
Sufpendre leurs coups inhumains ;
Mais ce beau fang , qui teint leurs mains
Sçaura bien fe venger lui- même.
Il porte un poifon dévorant .
Celui du Centaure perfide ,
Dont la mort triompha d'Alcide ,
Fut un poifon moins pénétrant.
Elles laiffent tomber leurs armes,
Brifent les liens de l'Amour ,
Et fuppliantes à leur tour ,
S'empreffent d'effuyer fes larmes.
Ne feriez-vous point leur complice ?
les feux ardens les devorent ,
A leur captif qu'elles implorent
Elles demandent guériſon ;
Leurs defirs qui font leurs fupplices ,
Par les remedes font aigris.
Dites- moi , mon aimable Iris ,
urstrouve parn
& quelle mati
it plus fertil
de grands Ho
dations éclata
& embellir c
onnepourro
journepo
A Paris le 12 Septembre 1749. Hiftoire
dedétails ,
兼洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗洗洗洗洗
LETTRE
ante!Quell
danslado
cemens en
Ecrite à M ** , fur l'Hiftoire du Comté
d'Eu
Piles,
peu
n'eft-ce
pa
les
Hiftoir
en unj
L n'y a prefque plus de Ville , un peu
confidérable , qui n'ait fon Hiftoire
particuliere : des Abbayes même ont fait
imprimer leurs Annales ; & nous dont les
Comtes ont joué un fi grand rôle dans le
monde ; nous qui avons eu plufieurs Princes
du Sang parmi nos Seigneurs ; nous
dont l'Hiftoire particuliere a tant de liaifon
avec celle du Royaume entier , nous
n'avons encore rien mis au jour . Quelle
honte Eft-ce le défaut de ſcience ? Eft- ce
la ftérilité du fujet ? Eft- ce le manque de
fecours , qui nous a retenus fi long-tems
tout d'un
qu'il s'éco
ferenceent
Monarques
grandR
Cai
Quel
Quien
pren
fattende à
miere
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fon
éclat
longtems
la
nuit,1
!
eu
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aic
les
s le
inous
ialous
elle
t-ce
ede
tems
IIS LUCYC Pa nous cs
les : & quelle matiere peut-on défirer ,
qui foit plus fertile & plus abondante ?
Que de grands Hommes , que de Héros ,
que d'actions éclatantes ne pourroient pas
orner & embellir cette Hiftoire ! Que d'érudition
ne pourroit- on pas y faire entrer ?
Quel jour ne pourroit- elle pas répandre
dans l'Hiftoire générale de la France ?
Que de détails , quel fujet pour une plume
élegante ! Quelle matiere pour un Sçavant
verfé dans la doctrine des tems ! Les commencemens
en feroient à la vérité embrouillés
, peu
, peu curieux , peu intéreſſans :
mais n'eft-ce pas là le fort de prefque toutes
les Hiftoires ? Une Ville ne fe forine .
point en un jour , un peuple ne fe rend
pas tout d'un coup recommandable ; il
faut qu'il s'écoule plufieurs fiécles. Quelle
difference entre l'Hiftoire de nos premiers
Monarques , & celle du Regne brillant
du grand Roi qui nous gouverne aujour
d'hui ? Quel eft le Lecteur raiſonnable ,
qui en prenant les Annales d'un Pays , ne
s'attende à ces premiers dégoûts ? La lumiere
paroît-elle tout d'un coup dans tout
fon éclat ? Non fans doute ; elle femble
long- tems combattre avec les ténébres de
la nuit. Il en eft de toutes les Hiftoires ,
roit-il
coupab!
contpire cent
ce auquelil
les
particul
As fuites de fa
Comté d'Eu
Pourquoi ce
Jean
Jans
oire
feroi
Beterre. Co
infini àl
entrelesbras
mece fut
dent s'arme du flambeau de la critique
fans s'épouvanter de l'obfeurité des ténébres.
Le plus pénible , le plus épineux , le
plus rebutant de notre Hiftoire feroit donc
fon commencement. Mais l'Hiftorien , une
fois
parvenu au douzième fiécle ; quelle
clarté , quelle connoiffance , quelle certitude
des faits principaux ! Il ne faudroit
prefque plus alors que confulter les archives
du Royaume ; il n'y auroit plus , pour
ainfi dire , qu'à jetter les yeux fur l'Hiftoire
des Grands Officiers de la Couronne .
Quelle multitude de faits intéreffans ne
fourniroir pas la Maifon de Brienne , Maîtreffe
du Comté d'Eu par fon alliance avec
Marie d'Iffoudun ! Alphonfe I.quel Héros !
Compagnon deS.Louis dans fon expédition
de la Terre Sainte ; fes exploits joints à
ceux des autres Croifés ; fa mort arrivée le
même jour que celle de fon Roi, comme s'il
n'avoit pû furvivre à la perte que venoit
de faire la France ; fa fépulture à Saint
Denis , où l'on voit encore fon épitaphe .
Jean I. fon fils , moiffonné par la Parque à
la fleur de fon âge , fourniroit peu de chofes
, ainfi que Jean II . tué à la bataille de
Courtrai ; mais quelle varieté a évenemens
en récompenfe he trouveroit- on pas
,le
flambe
es
cruelles
sle
Roy
de
plus H
dece
Pric
diversjuge
ce
queR
lui
avoir
expéditio
nes ,fan
s
quiap
res
avoir
eroit
da
hement
Eu,
conf
-
C
C
nier étoit- il coupable ? Fut- il convaincu
d'avoir confpiré contre l'Etat ? Mérita- t'il
le fupplice auquel il fut condamné ? Quél
les furent les particularités , les circonftances
, les fuites de fa mort ? A qui fut donné
le Comté d'Eu ? Quel étoit Jean d'Artois
? Pourquoi ce Prince du Sang fut-il
nommé Jean fans terre ? C'eft ici que no
tre Hiftoire feroit confondue avec celle
d'Angleterre. Comme Robert d'Artois fit
un tort infini à fes defcendans , en fe jettant
entre les bras des ennemis de la France;
comme ce fut lui qui fut, à proprement
parler , le flambeau funefte qui alluma les
guerres cruelles , qui penferent réduire en
cendres le Royaume ; l'Hiftorien repren
droit de plus haut fa narration. Le differend
de ce Prince avec Mahaud , fa tante ;
les divers jugemens de nos Rois , la vengeance
que Robert tira de l'injuftice qu'il
crur lui avoir été faité , fes faits d'armes ,
fon expédition de Bretagne , fa bleffure à
Vannes , fa mort à Hennebont , autant de
fujets qui appartiennent à notre Hiftoire .
Après avoir fait connoître le pere , on
entreroit dans la vie du fils , à qui fon attachement
pour la France mérita le Comté
d'Eu , confifqué fur le Connétable Raoul
Accommomant compatic aux coles uc 101
ouloit
entrer d
ume
d'unejuft
2s ,dernier
Pr
, ne
figurero
efon pere. L
confiés,
annon
tion ,fon
antduRoi
e ,
Gouverne
demandoie
dans des
àla
mort
affer en d
importa
ans
notreH
gne
feroi
faudroitfu
Roi , & fait prifonnier avec lui à la malheureuſe
journée de Poitiers. On le verroit
enfuite pendant fa prifon dépouillé
injuftement du Comté d'Eu par le- Dauphin
Charles , Duc de Normandie , Régent
du Royaume ; mais bientôt rétabli
par le Roi Jean , on le reverroit avec admiration
continuer la même fidélité à fa
Patrie , le même attachement à fon Roi.
Quel fut fon Succeffeur ? C'est ici qu'on
marcheroit au milieu des ténébres , c'eſt
ici où un Hiftorien auroit befoin de toute
fa critique. Jean d'Artois cut , de fon ma
riage avec Ifabelle de Melun , plufieurs
fils. Le premier , portant fon nom , mourut
à la flenr de fon âge. Le fecond , nommé
Robert , épousa Jeanne , Ducheffe de Duras.
Ce Prince fut - il Comte d'Eu , ou bien
mourut- il avant fon pere ? Difficulté d'autant
plus grande que nos Hiftoriens font
moins d'accord fur ce point. Ces nuages
diffipés , on viendroit à l'Hiftoire de Philippe
d'Artois , troifiéme fils de Jean . La
vie de ce Prince ne feroit point affûrement
une des moins curieufes . Connéta
ble de France , titre qu'il mérita par les
fervices qu'il rendit au Roi Charles VI .
Deux fois prifonnier des Turcs , fes avenar!
Qued
de
faitshi
de
notre
difficile
à
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on.
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on,
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Fut
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en
uont
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hi-
La
reta
les
VI.
ven
Ton vouloit entrer dans quelque détail
un volume d'une jufte étendue . Charles ,
fon fils , dernier Prince de la branche
d'Artois , ne figureroit pas avec moins d'é
clar que fon pere. Les emplois qui lui furent
confiés , annoncent affez quels étoient
fa réputation , fon mérite & fa fidélité.
Lieutenant du Roi en Guyenne & en Normandie
, Gouverneur de Paris , de tels
poftes demandoient un grand homme ,
furtout dans des tems fi difficiles. On
verroit à la mort de ce Prince le Comté
d'Eu paffer en des mains étrangeres. Révolution
importante , époque remarqua
ble dans notre Hiftoire . Les Annales de la
Bourgogne feroient ici les feuls guides
qu'il faudroit fuivre . Que de difficultés à
éclaircir ! Que de points douteux à fixer !
Que de faits hiftoriques à difcuter ! Cette
partie de notre Hiftoire feroit peut-être la
plus difficile à bien traiter , & celle qui
demanderoit le plus de jugement & d'érudition
. On verroit d'abord , combien le
mariage de Bonne d'Artois avec Philippe
le Bon , Duc de Bourgogne , a été funefte
aux deux fils qu'elle avoit eus de fon pre
mier mariage avec Philippe , Comte de
Nevers. On admireroit enfuite l'attachement
de ces deux jeunes Princes pour la
us
faire
mett
in
connoispo
lonne
n'eft Couronne. On verroit peu après le Comté
d'Eu paffer dans la Maifon de Cleves , par
le mariage d'Elifabeth de Bourgogne avec
Jean , Duc de Cleves . Enfin , Henri , Duc de
Guife , deviendroit Comte d'Eu , en époufant
Catherine de Cleves , veuve du Prince
Porcien . C'est ici que notre Hiftoire
feroit plus que jamais intéreffante . Les
Guifes , quels Princes ! Quels Guerriers !
Quels grands hommes ! Il ne feroit plus
néceffaire d'aller confulter les vieilles
:
•
en
exécuter ce
lieux: au mi
Votreloifir
la
legerete
oit pas ba
vanteroit
P
ter i
haut
ere.
Trop
engager
ne
peut
Sonneur!
*
Jac. Q!
Chroniques , ni de parcourir les anciennes
Bibliothèques l'Hiftoire du Royaume
feroit la fource où l'Auteur puiferoit avec
abondance. Enfin parvenu au téms où Mademoiſelle
de Montpenfier acheta le
Comté d'Eu du dernier héritier de la Maifon
de Guife , l'Hiftorien n'auroit plus
qu'à laiffer prendre l'effor à fon efprit.
Quelles richeffes ! Quelle abondance de
matiere ne lui fourniroient pas les Mémoires
de cette Princeffe ! Quand la Ville
d'Eu fut- elle plus connue , plus brillante
que pendant fa vie ? Quel amour , quelle
prédilection n'avoit- elle pas pour notre
Patrie ?
Une fi belle matiere ne vous tenterat'elle
pas , Monfieur ? Tous ces Héros que
je viens de faire paffer en revûe devant
V
M.de
Curz
de
Marecha
Juillet
174
ne
me
grand
Aatteur
m
par
des
vers
anguer ,
en
jalle
ce
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1
[
C
Le
1.
ce
es
5 !
us
es
es
me
ec
1ale
ain'en
connois point de fupérieure à la vôtre.
Perfonne n'eft plus que vous en état de
bien exécuter cette Hiftoire ; vous êtes fur
les lieux : au milieu des fecours . Que n'aije
votre loifir , votre efprit , votre facili
té , la legereté de votre ftyle ! On ne me
verroit pas balancer ; le travail ne m'épouvanteroit
point. Mais je ne dois pas
porter fi haur mes vûes ; je dois me connoître.
Trop heureux fi cette Lettre peut
vous engager à entreprendre un ouvrage
qui ne peut que vous faire infiniment
d'honneur !
Jac. Queridhan, R. B. D. S. D.
lus
rit.
de
1é-
Elle
nte
elle
otre
eraque
want
VERS
A M. de Curzay , fur fa promotion au gradė
de Maréchal de Camp. A Ajaccio , ce II
Juillet 1749.
U ne
Τυ
me verras point , Curzay , dans ce
grandjour ,
D'un flatteur mercenaire emprunter le langage ,
Et par des vers noyés dans un froid verbiage ,
Haranguer , en rampant , fur les dons de la Cour:
Je laiffe ce jargon aux gens d'un autre étage.
Arrêtons....Ce grand Roi , pour s'im mortaliſer
pas befoin ici des Filles de mémoire.
Connoître les talens & les récompenfer ,
N'a
C'eft fe placer foi- même au Temple de la Gloire.
*****3X++B +B X*X*X
LA POULE ETLE RENARD .
FABLE.
Poule féconde un jour tomba malade ;
Dans les lieux d'alentour le bruit s'en répandit ;
Amis , parens , voifins entouroient tous ſon lit ;
Les larmes de plus d'un couloient à la paſſade ,
Quand on vit , comme par hazard ,
D'un air tout confterné s'avancer le Renard,
Comment vous va , dit-il , poulette infortunée ?
M'entendez - vous ? Parlez. Je t'entends trop
hélas !
Je me porterois mieux , & dès cette journée ,
Si dans ces lieux tu ne paroiffois pas.
Comment va la fanté , dit l'héritier avide
A quelque Créfus expirant ,
Dont il ne cherche que l'argent,
Diftinguons à ces traits un ami d'un perfide .
EPIGR
Imitéed'o
Sur un Re
Recueil eft
fem
ous
chaquev
Mas,
ainfi
que
Ten
rencontre
EPIGRAMME
A
M
Telle
eft
cette
Diton ,
l'aut
Eit-ce
Thak
Ace
port
no
Divinitéq
Vous
tro
ma
m
Je
la
cona
auche
verm
Bien
plus
ez
donc
lur
Le
Ceintur
e.
SA
D.
it ;
e ,
ée?
s trop
Le
C
EPIGRAMME
Imitée d'Owen. Liv, 1 .
Sur un Recueil de Poëfies.
E Recueil eft femblable à la machine ronde.
J'y vois fous chaque vers des hommes differens
Q
Mais , ainfi que dans ce bas monde ,
J'en rencontre peu
d'excellens.
A Madame Q** .
Uelle eft cette beauté qui paroît fur la fcéne,
Dit on , l'autre jour à Vitry ?
Eft- ce Thalie , Euterpe , ou Melpoméne a
A ce port noble , à cet air fi fleuri ,
C'est la Divinité qui préfide à Cythére.
Vous ne vous trompez pas , dit l'Amour : c'eft
ma mere ;
Je la connoîs à fes beaux yeux ,
fa bouche vermeille , à fon ris gracieux ,
Bien plus encor à ſa ceinture * .
Craignez donc pour vos coeurs dangereuſe bleffure.
• La Ceinture de Venus , ou l'Art de plaire.
£
MME
De la Déefle elle a tous les appas ;
Mais elle eft fage , & Venus ne l'eft
Joindre vertu, beauté, c'eſt fans doute un prodige,
Eft-il pour un époux de plus heureux deftin
Ceffe de t'étonner › C'eſt l'aimable Q* *.
'Brallet , C. D. V.
QUESTION
.
les de fonB
chaque quel
pas.
cequime f
lebon ordre
coupde fa m
me donna
bellesqu
s lesloix
oms des
vel
ma
furpri
ces
derni
conne
pher de l'infenfibilité
d'un
coeur int
queje
different , ou d'exclure d'un coeur éprisible
un rival tendrement aimé ?
**********
LETTRE
A Mademoiselle C *******.
>
esgensfef
rardaC
our;je
me
feu
qui
vrai ,
tro
de
ma f
ù
goûter
Ous n'ignorez pas fans doute ,
Mafettà
eu
vices que je rends tous les jours à
l'Ajeneleur
mour , en publiant par tout fa gloire , & atagi co
tâchant de lui faire des fujets , ce Dieu
moins
1
m'a donné mon entrée à Cythere. J'y allaitaire
l'autre jour , & comme je fuis extrêmes eft me
ment curieux des affaires qui le regardentis efforts
perfonnellement , je lui demandai
des àla
c
5
triom
cur
inar
épris
pas.
dige
Ull བ ་ a [ ས་ སྤུས་ ་ ཅས བ་ ་ ་ སས་ དཔས་ ས )
?
égale , ce qui me fit augurer que tout étoit
dans le bon ordre , & qu'il avoit fait quelque
coup de fa main. Je ne me trompois
pas ; il me donna à lire une lifte de plufeurs
rébelles qu'il avoir récemment rangés
fous les loix ; de l'autre côté étoient
les noms des volontaires , & ce qui occafionna
ma ſurpriſe , fut de voir en tête
parmi ces derniers Mile L... & M....
Vous les connoiffez tous deux je vous
avouerai que je ne pûs m'empêcher de rire.
Eft- il poffible , m'écriai - je de quoi ces
bonnes gens fe font ils donc avifés de s'enrôler
fi tard ? Que veux - tu ? me répondit
l'Amour ; je ménage avec grand foin ce
peu de feu qui leur refte ; ils ont attendu ,
il est vrai , trop long tems , mais il n'y a
point de ma faute . Dans l'âge où ils euffent
pû goûter de plus doux plaifirs , je me
fuis offert à eux , ils m'ont méprifé : maintenant
que je fuis l'objet de tous leurs defirs
, je ne leur en veux pas plus pour cela ;
ils ont agi contre eux- mêmes , je n'en fuis
moins l'Amour . Un tel exemple au
cortraire ne fert qu'à prouver davantage
quelle eft ma puiffance , & à convaincre de
leurs efforts ridicules tous ceux qui s'obfte
, M
des
fer
urs
al
loire
,
,ce
Die
pas
J'y
all
extrême
regard andai
dinent
à
la
combatre
,
en
leur
apprenant
E ij
་
Τ
on eft contraint de me payer le tribut qui
m'eft dû.
Onferaplas
verrons tous
pher.
ce tems ef
cetteprédic
eau de l'enf
le nom
leent en d
Rempli de cette vérité , je paffai enfuite
dans un cabinet orné d'emblêmes les
plus curieux & les plus divertiffants. L'arrangement
, le bon goût , la fymmétrie ,
tout y étoit obfervé de telle forte qu'on
auroit pû , fans exagerer , l'appeller
Triomphe de la Galanterie. J'apperçûs
fur un bureau un Livre d'une gi offeur pro- groffeur
digieufe , qui avoit
pour titre , Journal
inftruifen
des Horofcopes : je me mis auffi - tôt à le
feuilleter , perfuadé que j'y trouverois le que envie
vôtre ; je l'y trouvai en effet . Voici mat
pour mot les termes dans lefquels il es
conçû.
Un teint , mais un teint où l'Amour
Répand une grace divine
Un minois charmant , fait au tour ,
Un oeil vif, une taille fine ;
Mille autres appas raviffans
Qu'on ne pourroit jamais décrire ,
qui ne font encor que
des appas naiffans
,
C'eſt le portrait du plus beau des enfans.
Tout le monde à préſent l'admire ;
Mais patience , je l'attends
A l'âge de quinze ou feize ans :
tous les
& les
malh
detre
éclai
4enme
reti
aure
pour
que je
nouri
éternelle
al
peuter,&
pour
La beauté d'une fille a pour lois plus d'empir;
om
du
ri
ce
cas-là
Mademoi
16
Août
1-
e;
ans,
fans
.
qui
fuis
les
L'ar
rie ,
qu'on
er le
erçûs
proarnal
t àle
oisle
ci mot
: ilc
f
Nous verrons tous les coeurs pour elle fou
pirer.
Hélas ! ce tems eft arrivé , rien de plus
jufte que cette prédiction , elle s'accomplit,
le bandeau de l'enfance eft arraché ; vos -
charmes & le nombre d'adorateurs qu'ils
vous attirent en dépit de vous , en démontrent
tous les jours la vérité ; mon
amour & les malheurs dont il eſt ſuivi ,
ne m'en inftruifent que trop en mon particulier.
Quelque envie que je marquaffe à l'Amour
d'être éclairci fur mon fort , il me
refuſa , en me retirant le Livre des mains ,
fans doute pour m'épargner la trifteffe de
voir que je nourriffois dans mon fein une
flamme éternelle , pour une perfonne que
je n'aurai peut-être jamais le bonheur de
poffeder, & pour dérober à ma connoiffance
le nom du rival fortuné , qui jouiroit
dans ce cas-là d'un auffi riche tréfor. Je
fuis , Mademoiſelle , & c .
Du 26 Août 1749.
J. F. Guichard.
s d'empir
E iij
chus verfeencor
STANCES
A M..... Confeiller au Parlement de Pa
ris , pour l'engager à venir paffer l'Ane
tomne jur le côteau d'Oliver.
● Toi , dont l'efprit , né pour plaire¿
Sçait par un art ingénieux
Dérider la fageffe auſtére ,
Et la rendre aimable à nos yeux;
Des fcholaftiques rêveries ,
Toi , qui fuis la févérité ,
Et qui par des routes fleuries ,
Nous conduis à la vérité :
Aujourd'hui que Thém's feaſible§
'Accorde un tems à tes plaifirs :
Viens dans norre féjour paifible ,
Partager nos tendres loisirs.
Viens dans cette riche contrée ,
Où malgré de froides ſaiſons * ;
*
tbrillant fraca
amours & des
pitercesplaifirs
As
faits
pour
le
dis
agrins ,
lesPalais des
a
beatitude
ale
coeur
don
e
odlefa
les
plaifirs la
la
libertéré
etles
vrais a
objetde no
qui
s'en
the
champêt
donc
partag
Le Coteau d'Olivet , où eft fituée la Maifon de
Campagne du pere de l'Auteur n ayant point été
gelé , comme tous les autres Cantons du vignoble de
POrleannois , a donné lieu à cette Stance.
ens
fous
ce
Burent
tonc
een
main
Diogene e
Tos
vrais
am
r
rafe
P4-
Allo
Maison
de
point
été
ignoble
de
Du Bacchus verfe encor fes dons.
Loin du brillant fracas des Villes ;
Suivi des amours & des jeux ,
Viens goûter ces plaifirs tranquilles ,
Ces plaifirs faits pour les heureux .
Les noirs chagrins , l'inquiétude .
Habitent les Palais des Rois :
Où regne la béatitude ,
C'eft où le coeur donne des loix.
Des lieux où le faſte préſide ,
Fuyons les plaifirs languiffans :
C'eft où la liberté réſide ,
Que font les vrais amuſemens.
Cher objet de notre tendreffe .
Toi , vers qui s'envolent les coeurs :
De notre champêtre allégreffe
Viens donc partager les douceurs.
Viens fous ce folitaire ombrage ,
Où fouvent ton coeur s'épanchoit ,
Le verre en main , trouverce fage
Que Diogène envain cherchoit.
Nos vrais amis , que chaque automne
Le plaifir raffemble en ces lieux ,
E iiij
Attendent ton retour heureux .
Déja par la préſence aimable
Thémire embellit ce féjour :
Tout céde à fon air adorable ;
Les jeux , les ris forment fa Cour.
Quitte donc un monde infipide ,
Et reviens au fein des amours :
Le tems qui fuit d'un vol rapide ,
Ne te rendra point tes beaux jours.
Occupé du bonheur de vivre , `
Ne compte point fur l'avenir :
- 10
Lens,
reprenant
le adroite de
td'unevive
acer les chard
d'une douce
stanimant
eudesArts&
Atteront
leurs
antde la G
d'an
lege
peindra lav
yeux,lesplat
Eft un larcin fait au plaifir.
Chaque inftant , qu'au travail on livre ,
Pièce de to
Avoir
réveil
1 des,mais de
Parmi cette troupe choifie
Tantces
deux
D'une douce Philofophie ,
D'amis fans fard , & de coeurs droits ,
Malome
Gal
Nous fubirons les fages loix. fugitad fa
"
Au fein d'une aimable pareffe
Nous pafferons d'heureux inftans ,
* Mademoiſelle A... connue dans Orleans par fon
efprit fes graces , & laquelle vient tous les ans
paffer quelque jours de l'Automne fur le Côteaud'O.
livet , près de la Source, chez M. P.
Nouvel
Triomphed
AY
M.D.I
**
Table
tantla
Fête
du
Coteau
droitsLes
par
fon
sles
ans
CAUTO
.
Les uns , reprenant, pour lui plaire ,
L'aiguille adroite de Pallas ,
Scauront d'une vive.bergere
Nous tracer les charmans combats . *
Epris d'une douce harmonie ,
D'autres ranimant leurs concerts
**
Au Dieu des Arts & du génie
Confacreront leurs tendres airs .
"
Amant de la fimple nature
Aminte d'un leger pinceau
Nous peindra la volupté pure ,
Les jeux , les plaifirs d'un hameau ***,
Piéce de tapifferie représentant Galatée , qui
après avoir réveillé Daméte , fuit & fe cache fous des
faules , mais de maniere à être apperçu de ce berger
fuivant ces deux vers de la troifiéme Eglogue de Virgile.
Malo me Galatea petit lafciva puella ,
Et fugit ad falices , & fe cupit ante videri.
** Nouvelle Cantate , intitulée Apollon , ou le
Triomphe des Arts , composée par M. L. B. & notée
par M.D. L. G. tous deux amis de l'Auteur.
*** Tableau déja commencé par M. D. P. repréſen
tant la Fête de Saint Julien , petit Village fitué aubas
du Côteau d'Olivet , entouré de rivieres , & un des
endroits les plus gracieux de la France.
Ev
J'irai dans le temple des graces
Badiner avec la raison.
Tantôt de l'aimable Claville
Lifant les préceptes charmans ,
J'apprendrai , difciple docile ,
A joindre aux vertus les talens.
Ou bien de la nature entiere
'Approfondiffant les erreurs ,
J'irai , conduit par la Bruyere ,
Dévoiler le vice des coeurs.
Quelquefois la fage Thalie ,
'A ma voix mêlant fes chansons ,
Dans les jeux de notre folie ,
M'offrira d'utiles leçons.
Ainfidans notre République ,
Variant nos fages loisirs ,
Nous jouirons d'un bonheur unique ,
Au fein des innocens plaifirs.
LET
1***, à 2
Su, far quelq
Madamela Dai
, Onlieur
adreffer
q
pour
Forges
s que Ma
les
caux
.
for
land
its
fignal
, je les
les
comm
d'abord
nes ,do
paffablen
onlapr
.On vo
les
Na
eler.
Par M. Robillard , d'Orleans.
Auteur du Traité du vrai mérita.
Cette
Le
que
Ma
arges
LETTRE *
De M. *** à M. Remond de Sainte Al-
J
bine , fur quelques Poëfies compofees pour
Madame la Dauphine.
noit les eaux.
Monfieur ,j'ai l'honneur de vous
adreffer quelques Poëfies compofées
pour Forges , que j'y ai envoyées dans
le tems que Madame la Dauphine y pre-
Comme elles roulent
toutes fur l'augufte Princeffe , & fur les
bienfaits fignalés que le Ciel réferve à la
France , je les crois affez intéreffantes
pour les communiquer au Public. Voici
donc d'abord mes Infcriptions pour les
Fontaines , dont j'ai traduit quelques- unes
affez paffablement pour en rendre le fens
& non la précifion qu'elles ont dans le
Latin . On voudra bien fe fouvenir que ce
font les Nayades de Forges que je fais
parler.
* Cette Lettre nous a été envoyée peu de jours
après que Madame la Dauphine fut de retour de
Forges.
E vj
Nayades ad Sereniffimam Delphinam .
Uc propera , Delphina , ferunt , tibi dantque
falutem
ΗHe
Nayades ; ut fubeas hac loca , numen habent .
Numen habent atavis , focero , & tibi numen amicum.
Fons facer hic Marti ; Martis amica Venus .
Traduction,
Fille des Dieux , daignez de grace
Honorer ce féjour d'un feul de vos regards.
Ces bords font confacrés à Mars * ;
C'est le Dieu des Héros de votre augufte Race,
C'eft le Dieu des Othons * * & des nouveaux
Céfars *** .
Commandez donc en Souveraine :
Auprès de Mars Cypris eft Reine.
Cen'eftplusle
Qui préfide
Cyprisavec
rent au nom
mour.
Wcription p
icon
fecu
Te
Marti
facer es
Nayadum vota .
Difticon primo fonti infcribendum .
Hic ubi bellipotens tingebat fulmina Mavors ,
Aurea , Di melius , fpicula tinget Amor.
*
Forges.
** Empereurs de la Maifon de Saxe.
*** Bourbons.
Diva
bitat
La
rerra
fed
De
cesea
Un filsdes
Doit
tran
ption pos
la D
are
aliqui
Quifer
hiffe
bient
Eclo
Toir
l'amo
•
ace,
aux
075
Qui préfide en ce beau féjour ,
C'eft Cypris avec tous les charnies ,
Qui tient au nom d'Hymen les Forges de l'Amour.
Infcription pour la feconde Fontaine.
Difticon fecundo fonti infcribendum .
Fons Martifacer eft ; lymphis hinc ferreus exit.
Diva bibat ; populis aureus eccefluet,
Traduction.
La verta fecfette & divine
De ces eaux recelle un tréfor ;
Un fils des Dieux , grande Dauphine ,
Doit transformer leur fer en or.
Infcription pour la Fontaine , dont Madami
la Dauphine a fait ufage.
Tertio Fonti .
Exoriare aliquis noftris è Fontibus Heros ;
Quiferro referas Martia facta patrum !
Traduction .
Puiffe bientôt du fein de ma fource féconde
Eclore un Héros glorieux ,
Qui foit l'amour des fiens , & la terreur du monde ;
DEVISES
Pour fervir d'accompagnement à la Grotte
de la Sibylle de Forges.
Symbolum.
Tethis Achillem ftigiis
undis immergens .
Tingit amores , ut Tethis
, alma Venus.
Lemma.
Symbolum.
Mofes Nili è fluctibus
enatans.
Lemma .
Populis feret ille falu
tem .
Sur la Grotte de la Sibylle.
Symbolum.
Nebula liquefcens.
Lemma .
Jupiter hic fubeat , rores vertentur in aurki
Oraculum.
Auguror ; anMofes Tethidis numfilius alma
Fluctibus emergit ? Neuter ; uterque fimul.
Saxonidas referet , Gallis fic partus Achilles :
Borbonidumfanguis ; fic Deus alter erit.
*
Orcle ae la
E Moyle ? E
ava fortit d
Pauguree
Sen langdoit
Portrai
vainqueu
Senfible
au
Ceft
plusqu'
Port
Arméde 1
urdes
Aute
le
Dieu de
Moyfe , ainfi nommé par Dieu même. Conftitui
te Deum. Exod . c . 7.
fois.
>
A
refte
riptions
ad
Opera
pofe
po
Dauphine
Forgesn
de
l'a
nonce d
Louis
XV
:
ul.
rit.
otte
Tibus
Jalus
Confie
Or cle de la Sibyllet orges,
Eft-ce un Moyle ? Eft- ce un Achille
Qui va fortir du ſein des eaux à
François , l'augure en eft facile ,
Son fang doit unir deux Héros .
Portrait de M. de Saxe,
Toujours vainqueur , toujours modefte ,
Senfible aux droits de l'amitié
C'eft plus qu'Achille de moitié
Portrait des Bourbons.
'Armé de l'Egide célefte ,
*
Zélateur des Autels de fon peuple & des Loix,
C'eft le Dieu de l'Egypte , & le Roi des François.
Au refte , Monfieur , ces Devifes & ces
Infcriptions n'étoient que l'annonce d'un
grand Opera Comique en cinq Actes ,
compofé pour amufer aux eaux Madame
la Dauphine. Comme le dénouement eft
fur Forges même , & n'eft qu'un tiffu d'éloges
de l'augufte Maifon de Bourbon , &
l'annonce des faveurs que le Ciel prépare
Louis XV.
Vers
stre au nombre
Qu'on s'enra
qui
del'ayeu!
Explic
fein de l'Auteur , devoient fervir à décorer
le Théatre en cas de répréfentation ; mais
le défaut de Comédiens à Forges ayant
retardé ce projet , je n'ai plus d'autre reffource
que l'impreflion . J'aurai donc
l'honneur de vous envoyer le mois pro- stifque an
chain , non - ſeulement le plan de ma Piéce ,
que je regarde comme la plus gaye qui ait
encore paru au Théatre , mais le dénoue- ureur, dan
ment en entier, qui eft une efpéce de petit
Opera , ou la Nayade de Forges, méramoreSa Maj
phofée en Sibylle , annonce à Madame la defept
Dauphine & à la France la naiffance d'un
Fontenoy
,
Duc de Bourgogne
, avec les chanfons & les
Expl
les airs qui amenent & précédent le défar
la co
mo
&
comm
nouement. En attendant , Monfieur , je
augure
,
vous fupplie de vouloir bien inferer danse d'un
le Mercure les bagatelles
que j'ai l'honmellerque
neur de vous envoyer.
J'ai l'honneur d'être , &c.
L. ***.
ouveront
contrent
Ent.
Voic
mois
dans
Vous me pardonnerez , Monfieur , de te dug
vous laiffer ignorer mon nom ; le titre de tesde S
faifeur d'Horoſcope n'attire ni l'eftime ni "
J'aicr
la confiance. Voici de quoi raffûrer le ene P
Public , & de quoi me défigner affez à ceux ope, dont j'ai intérêt d'être connu.
cope,qu
en
Flan
peuples
Europ
eur
,
cis
ant
refdonc
pro.
Piece,
i ait
Joue
petit
amor
mela
e d'un
Cons &
le dé
ir , je
erdans
Thonde
titre
de
eftime
ai
fürer
l
ezà ceux
Sans être au nombre des Prophétes ,
Qu'on s'en rapporte à mes écrits :
Celui qui de l'ayeul préfagea les conquêtes ,
Peut fans rifque annoncer l'Horoſcope du fils.
Explication de ces vers .
L'Auteur , dans un Poëme imprimé en
1744 , fur la convalefcence du Roi , tandis
que Sa Majesté étoit encore à Metz , &
plus de fept mois avant la fameufe bataille
de Fontenoy , annonça dans un affez grand
détail les Exploits prochains du Conquérant
, & comme le fuccès a pleinement juftifié
l'augure , j'ai crû , à la fuite de cet horofcope
d'un Duc de Bourgogne , devoir
rappeller quelques traits du premier , qui
prouveront que les Prophétes du Parnalle
rencontrent quelquefois affez heureuſement.
Voici donc comment je m'expliquois
dans la Préface de mon Paralléle , à
la fuite duquel étoit l'horofcope des conquêtes
de Sa Majesté .
» J'ai crû devoir tenir plus que mon titre
ne promet , & fur la foi d'un horof
cope , que le glorieux début du Monarque
en Flandre juftifie affez , j'annonce aux
peuples un regne de merveilles , dont
» l'Europe a déja vû les prémices.
promptu , échappé au premier tranfport
,
valoit encore mieux que d'attendre
à féliciter le Roi fur fa convalefcence
, lorsqu'il aura gagné une ou deux baz
tailles.
Dans le
corps de l'ouvrage même.
Grand Roi , que le Ciel rend aux amours de
l'Europe ,
Daigne agréer la foi d'un fidéle horofcope .
Le bras d'un Dieu n'a point frappé de fi grands
coups ,
Pour conferver encor un refte de courroux.
Les bienfaits du Três- Haut m'expliquent fes
oracles :
Annonce de l
iscen'eftpoint
totnous te
nime ,
Un miracle de choix annonce cent miracles , &c.
soLe fort a tout promis , j'ai tout lû dans les Cieux;
Mais grand Roi , j'en lis plas en confultant tes
yeux.
Tant de charmes puiffans écartent les preſtiges ;
» C'eft fur la foi des faits que j'attends des prodigess
Sans jurer par le ciel , & fur l'efpoir des tems ,
»Tes exploits , tes vertus font ici mes garans.
∞ Déja la Lys a vû , fur fa rive étonnée ,
05
»De cent traits éclatans la Flandre confternée.
de
res
quer
Aar les
attentat
orgueilleux
Splus
craint q
Ypres , Furnes , Menin , forcés en moins d'us
mois ,
Thrac
mant
d'un
batra
leurs
mont
Defcript
extends
deja
Tousnos
fiers
EMars
impo
He
voit
que
Moufqu
de
Gendar
Le
Garde
Se
difpute
Le
front&
Tage
Ele
noir
anf-
-encenbaz
s do
rande
nt
fea
$, &ci
Cieuz;
ant
tes
ftiges ;
codigess
mis,
ans.
née.
ins
d'a
Annonce de la bataille de Fontenoy.
Mais ce n'eft point affez pour ta valeur fublime,
∞ Bien-tôt nous te verrons dans l'ardeur qui ta
nime ,
» Suivi de tes guerriers & la foudre à la main ,
Punir les attentats du Pandoure inhumain ,
» De l'orgueilleux Teuton déconcerter l'audace ,
» Et plus craint que le Dieu qui fait trembler is
Thrace ,
Animant d'un coup d'oeil l'ardeur des com
battans ,
» Sur leurs monts entaffés foudroyer les Titans.
Defcription de la Maifon du Roi.
J'entends déja mugir fon horrible tonnerre ;
Sous nos fiers Elcadrons je vois trembler la terre
» Et Mars importuné de mille cris guerriers ,
»Ne voit que des Célars réclamer fes lauriers.
Ala même bataille.
Le Moufquetaire altier plus prefte que l'orage ;
Le Gendarme fougueux , rival de fon courage ,
Le Garde impétueux , le fier Chevau- Léger ,
>>Se difputent l'honneur d'affronter le danger ;
» Le front du Cuiraffier d'un nouveau feu s'allume,
Drage & de valeur l'ardent Dragon écume ,
» Et le noir Grenadieans bouillans tranſports
སྐས སས ཅས་ ་ པཎཱ
morts, *
Vers la fin.
Que l'infolent Huffart , le Pandoure effrené ,
Au bruit feul de ton nom , tremblant & confterné,
D'un Monarque irrité redoutant la vengeance ,
Aille apprendre au Danube , enflé de fa puiffance,
Que Louis échappé du plus grand des hazards,
Se plaît à les braver pour venger les Céfars ; **
• Que toujours généreux & toujours magnanime ,
Il eſt le ferme appui des Héros qu'on opprime ,
» Et que du bras qui donne & foutient les Etats ,
»Il punit tôt ou tard l'orgueil des Potentats.
4
pres de
d
Cautres more
,&quipar
toireduC
toreun aut
,&qui
parut à la m
Mallond'A
il
sagiflo
L'original de cette piéce eft dans les
mains de M. le Maréchal Duc de Belle-
Ifle , à qui j'eus l'honneur de l'envoyer à
Metz , d'abord en manufcrit le 5 Septembre
1744, & quinze jours après imprimée
; ainfi comme la date & le nom de
l'Imprimeur font à la fin , & que tout
Rouen l'a lûe dans le tems , on ne peut
foupçonner que ce foit un horofcope fait
après coup ; je n'en ai cité que les endroits
agene ,
, qui r
,
de feu
kidenten
Sij'avois à recommencer je fupprimerois ce détail,
mais bon ou mauvais , il prouve aujourd'hui que la
bataille de Fontenoy ne pouvoit mieux être annoncée
ni défignée qu'elle le fut dans mon Paralléle huis
mois avant l'événermont.
** Lefeu Emperen….
tems
dun
coup
elle
unen
couvrirt
tout d'u
globe de
rems a
près
bie
tables
Barbillon
eclatte
Thori
enomé
tous
mes
et
poi
erné,
nce,
Tance,
ards,
nime,
me ,
tats ,
as
les
Belleoyer
à
premimpri
om
de
Le tout
ne peut
pe fait
Endroits
cedétail,
ได้ ui que
annoncée
allele
kui
bien d'autres morceaux qui annonçoient
l'avenir , & qui par l'événement font devenus
l'hiftoire du Conquérant,
J'ai encore un autre horofcope qui eft plus
fingulier , & qui remonte bien plus haut
car il parut à la mort du dernier Empereur
de la Maifon d'Autriche , ou quelque tems
après ; il s'agiffoit du fameux phénoméno
de Carthagène , que je lûs alors dans les
Gazettes , qui rapportoient à l'article de
Carthagéne , qu'il avoit parû un grand
torrent de feu au Ciel , lequel remontoit
d'Occident en Orient , & après avoir roulé
long-tems fur l'horifon , fe précipitoit
tour d'un coup en forme de cafcade , fous
laquelle une nappe immenfe de feu paroif
foit couvrir tout le Ciel ; que la nappe s'étoit
tout d'un coup réunie en tourbillon
ou globe de feu , lequel avoit pirouetté
long- tems avec une action extraordinaire;
qu'après bien des mouvemens , des coups
redoublés de tonnerre étoient partis da
tourbillon , & qu'au dernier coup le globe
éclatté s'étoit partagé aux quatre coins
de l'horifon. J'expliquai dans le tems ce
phénoméne dans une pièce de vers , que
tous mes amis ont vue , mais comme elle
n'eft point imprimée , & que tout ce qui
Chadu
explic
The 1,&le
Etry
10mirez,ch
huit ans, y eft circonftancié dans un détail
qui paffe l'horofcope , je ne pourrai ja- d0dobre
mais venir à bout de perfuader au Public
que ce n'eft point une piéce faite après
coup , ainfije la fupprime ; auffi-bien fau
droit-il chercher mes vers dans ma mé- ***
moire , car je n'en ai point gardé d'exemplaire
, & je m'eftimerois heureux fi quelqu'un
de ceux à qui j'en ai fait part dans
le tems , pouvoient vous reproduire mon
écriture même , afin qu'on ne me foupçonnât
pas d'avoir ajoûté ou changé quelque
vers , quoique je fois bien fûr que je
retrouverois mot pour mot le tout , fi je
voulois m'en donner la peine . En voila
bien affez fur cet article , Monfieur , &
peut - être trop pour un tireur d'horofcope
; il ne me refte donc qu'à fouhaiter que
celui d'un Duc de Bourgogne , que j'ai
l'honneur de vous envoyer , reffemble aux
précédens , & tous mes voeux feront fatisfaits.
pourlesby
metientCan
qu'en tout
mo
fuivre de
epicdubo
Nerrois
être
el
abus ,
C
milieude
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Berilepar
Quiconque
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que
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n voila
eur
, &
profcoter
que
que j'ai
ble aux
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fatis
.
On a dû expliquer les Enigmes du Mereure
d'Octobre par l'Efprit , l'Enigme , la
Lettre I , & le Ver àJoye .
洗洗澡洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗:洗逸
ENIGM E.
ADmirez , cher Lecteur , l'empire de la mode,
Faite pour les hyvers , on me porte en Eté ;
On me tient fans befoin , par air , par vanité ,
Quoiqu'en toute faifon mon poids foit income
mode.
. Pour fuivre des anciens la bifarre méthode
En dépit du bon fens j'occupe un feul côté ;
Je devrois être ailleurs , mais on eſt entêté .
Quel abus , quand l'ufage aux humains fert de
Code !
Au milieu des déferts ,fur les monts , dans les bois,
Nature me produit . Par de fatales loix ,
Jamais on ne me voit que dans le fein des Villes.
Stérile par moi-même , inutile en tout fens ,
Quiconque peut m'avoir , paffe des jours tran
quilles ,
Sans fouci , fans travail , fans peine , fans tourment
Par Fr. Lorieux , Cordelier à Blois.
ansmoituver
LOGOGRYPHE,
F
Ormant plus d'un génie heureux ;
Lecteur , dans les Beaux - Arts j'ai furpaffe
Gréce .
Gardant mon nom , changeant d'efpece .
Tu vois qu'en me livrant à de coupables feux
Trop für des foins d'une Déeffe
Téméraire , j'ofai divifer tous les Dieux.
Sur un feul pied mon corps chemine ?
Dérangé , j'offre aux curieux
Un Dieu qui de l'Egypte eut l'encens & les voeux
Un Seigneur dont le rang domine ,
Lorfque Louis faifant enregiſtrer fes loix ,
De fon trône foutient la gloire & la puiffances
Quoique le même , je balance
En Albion l'autorité des Rois ;
De deux Ambaffadeurs je fais la prefféance ;
Quittant des titres fi pompeux ,
Sans gravité paroîtrai-je à tes yeuxè
Comment oferai- je en cadence ,
Animer feul & les chants & la danſe ,
Et me trouver fans ceffe avec les jeux ?
Garde-toi cependant, d'un front trop fourcilleux ;
D'infulter à mon inconftance ;
4 Nancy le
1.
Lefess
bien ,buit l
quatreconf
pagnent
embleonv
Ecrivainin
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Le
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Mainte
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Durcilleur
C'e
L
Ой
-m-tut 103 Tumores feux.
Maillard la jeune.
A Nancy le 25 Août 1749.
AUTR E.
;
E Lecteur veut du court & bon ;
Hé bien , huit lettres font mon nom ,
quatre confonnes fidelles
Accompagnent
quatre voyelles..
Enſemble on voit l'arbre & le fruit ;
Un Ecrivain
incomparable ,
Dont le Poëme inimitable
Eft connu de tout bel efprit ;
Le métail dont l'éclat féduit
Mainte beauté dans l'indigence ,
Dans Rome ainfi que dans Paris ,
Et qui change par ſa préſence
Plus d'une Lucrece en Laïs ;
Un Prince inhumain & barbare ;
L'Elément de tous les oiſeaux ;
Le plus bête des animaux ;
L'urne du téméraire Icare ;
Un peuple fécond en Héros ,
Une forte Place d'Afrique ;
• Deux des notes de la Mufique.
F
tient In
Anier , Maire , romarin , moire ,
Ire , noyer , rien , Moine. , armoire.
1
L'homme porte dans le ménage.
Mare , Marne , an , rame , Marin,
Mine , remora , rime , main ,
aminer fi da
perfonns
Chirurgie et
esque tout
ת י נ
, & M.
firmative. C
Daire C.
Cois ,mais
fait de la
hier
offrit
Afin de do
ge ,il
juge
de
plufieu
tare
de
NOUVELLES LITTERAIRES ,
DES BEAUX - ARTS , Ge.
ISSERTATION fur l'incertitude
D
des Signes de la Mort , & fur l'abus
des enterremens & embaumemens précipités
. Par M.Jean- Jacques Bruhier , Docteur
en Médecine.Seconde Edition , tevûe, corrigée
& augmentée . A Paris , chez Debure
l'aîné , Libraire, Quai des Auguftins , à l'Image
Saint Paul , 1749 , 2 vol . in - 12 .Tome
I. pp . 609.Tome II . pp . 534. Avec Approbation
& Privilége du Roi.
Au mois d'Avril 1740 , .M . Winslow ,
Docteur Régent de la Faculté de Médecine
de Paris , & l'un des Membres de l'Académie
Royale des Sciences , fit foutenir
dans les Ecoles une Théfe fur une queftion
esdesAn
par M.
Sçavan
*
augmen
agina r
des
note
isles art
étoient
M.
Wi
prouve
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Royens
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itude
l'abus
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octeur
cor-
Debure
‚ à l'I-
2.Toc
Ap
nflow
,
édecide
l'Autenir
neftion
d'examiner fi dans les cas où l'on doutoit
qu'une perfonne fût morte , les opérations
de Chirurgie étoient des épreuves plus certaines
que toute autre pour s'affûrer de la
vérité , & M. Winflow fe déclaroit pour
l'affirmative . Cette Théfe fut traduite en
François , mais M. Winflo n'ayant pas été
fatisfait de la premiere traduction , M.
Bruhier offrit d'en faire une nouvelle.
Afin de donner plus d'étendue à l'ouvrage
, il jugea à propos d'y joindre le récit
de plufieurs faits , que lui avoit fourni
la lecture de divers Traités fur les funérailles
des Anciens , ou qui lui furent indiqués
par M. Winflow & par quelques autres
Sçavans. La difficulté étoit de placer
ces augmentations. D'abord M. Brubier
n'imagina rien de mieux que d'en compofer
des notes , & de marquer par des renvois
les articles de la Théfe , auxquels elles
étoient relatives.
M. Winflow s'étoit propofé feulement
de prouver , que pour reconnoître fi une
mort étoit réelle ou fimplement apparente,
on ne pouvoit avoir recours à de meilleurs
moyens que les opérations chirurgicales.
M. Brubier porta plus loin fes vûes , & il
entreprit de montrer que ces opérations
mêmes étoient quelquefois un moyen in-
Fij
ouvrage , qui parut pour la premiere fois
en 1742 , Differtation fur l'incertitude des
Signes de la mort,
s de la
more
da
Projet a
enterremens
res de
per
To
avoir ete
celles
qu
eer
pend
la
public
Des obfervations contenues dans.cette
Diſſertation , il réfultoit qu'on s'expoſoit
à être homicide , en précipitant trop les
embaumemens & les enterremens. M. Bruhier
, quelque tems après la publication de
fon Livre , compofa un Mémoire particu
lier fur ce fujet. Il en fit la lecture à M. le
Chancelier , qui l'engagea à dreffer un Projet
de Réglement, pour remedier à un abus
contre lequel la Nature & la Religion réclament
également le fecours des Loix . Le
Mémoire & le Projet de Réglement furent
imprimés en 1745 , & l'Auteur eut l'honneur
d'en préfenter un exemplaire à Sa
Majefté. Dans la même année , il publia
une feconde Partie , qu'il avoit ajoûtée à
fa Differtation ,
cellede
fafant re
Differta
Evelle.Ch
Winflo
Auteur
Get
d'un
,
qui e
Il donna en 1746 , fous le titre d'Addi
tion au Mémoire fur la néceffité d'un Réglement
général au fujet des Enterremens & Embaumemens
, une Réponse aux objections
qui lui avoient été faites , & il la groffit
d'un nombre confidérable de faits dont il
n'avoit
pas encore parlé.
doble
s.Iln
Tous ces differens ouvrages fe trouvent
réunis dans cette nouvelle Edition. Le pren'aita
ant
au
elles.
Ce
me
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Chapitre
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furent
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Sa
publia
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à
Addi
Régle
&Emjections
agroflit
dont
il
rouvent
Lepre
les
Signes de la mort , du Mémoire préſenté au
Roi , du Projet de Réglement pour empêcher
les enterremens précipités , & de diverfes
hiftoires de perfonnes rappellées à la vie ,
après avoir été réputées mortes. Ces hiftoires
font celles qui ont été découvertes par
l'Auteur pendant le tems qui s'eft écoulé
entre la publication de fon premier ouvra
ge & celle de fon Mémoire. M. Bruhier ,
en faifant réimprimer la premiere partie
de fa Differtation , lui a donné une forme
nouvelle. Chaque paragraphe de la Théle
de M. Winflow ayant un objet particulier ,
notre Auteur à fait de chacun de ces objets
le fujet d'un chapitre.On verra dans le premier
, qui eft le plus long de tous , beaucoup
d'obfervations & de réflexions nouvelles
. Il n'y a aucun des autres chapitres,
qui n'ait aufli fa part des augmentations .
Quant aux corrections , il y en a d'effentielles.
Celle qui regarde un ufage du troifiéme
fiècle , eft de ce nombre.
Dans le fecond volume eft la derniere
Partie que M. Bruhier ajoûta en 1745 à ſa
Differtation , & à laquelle il n'a rien changé.
Cette feconde Partie renferme neuf
Chapitres. L'Auteur examine dans le
premier
, fi l'on doit ajoûter foi aux hiftoires.
F iij
1
་ པམས ་ མས }
vuaccule lo
guer fouv
adignes
atce reprod
ant
Epit
e
l'utilité
Brubier ,
prouver , par plufieurs faits , la poffibilité
de quelques événemens racontés par Pechlin
, & M. Bruhier y parle des fecours
qu'on peut donner aux Noyés. Les moyens
de rappeller à la vie quelques - uns des miférables
qui ont fubi le fupplice de la corde
, font la matiere du troifiéme Chapitre.
M. Bruhier , dans le quatrième , parle des
femmes qui meurent enceintes , & des enfans
réputés morts en venant au monde ..
Dans le cinquiéme & le fixiéme Chapitres
, il parcourt les differentes caufes , foit
intérieures , foit extérieures , qui peuvent
produire de fauffes apparences de mort . Il
employe le feptiéme à répondre à plufieurs
objections. Le huitiéme traite des ouverrures
fimples & des embaumemens . Notre
Auteur récapitule dans le dernier Chapitre
toutes les épreuves qu'on peut faire
pour éviter l'inconvénient d'inhumer une
perfonne tandis qu'elle eft encore en vie .
Ce volume eft terminé par un Supplément
contenant diverfes obfervations , dont M.
Bruhier n'a eu que depuis peu connoiffance .
9
Ouvreles
SurPabu
D'enterr
Chacha
L'Addition au Mémoire préfenté au Roi
ne forme point, ni dans l'un ni dans l'autre
volume , un article. féparé , parce quelle
a été fondue dans ce Mémoire .
Et
déja
De cland
Αγούτα
Quifer
Pourb
Dont
Veut
Entel
Où1
Arrê
Coll
11 a
Qu
Ce
Ca
B
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- Pe
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Ditre.
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foit
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ort. Il
fieurs
ouver
.
Notre
Chapi
faire
cr
une
en
vie
.
lément
ont
M.
lance
au
Roi
l'autre
quelle
prodiguer fouvent leurs éloges à des ob
jers peu dignes d'être chantés. On ne fera
point ce reproche à M. de la Soriniere ,
en lifant l'Epitre fuivantè. Il y loue avec
juftice l'utilité du Livre de notre Auteur .
Brubier , ton immortel ouvrage
Ouvre les yeux à bien des gens
Sur l'abus , le cruel ufage
D'enterrer les morts tout vivans.
Chacua frémit , ne peut s'en taire ,
Et déja dans fon teftament ,
De claufe expreffe &falutaire ,
Ajoûte un petit Supplément ,
Qui fervira de Réglement ,
Pour brider l'héritier avide ,
Dont l'empreffement homicide
Veut nous loger trop promptement
En telle Eglife ou Cimetiere ,
Où nous repoferions long-tems.
Arrêt fatal aux furvivans .
Collatéraux, auront beau faire
Il attendront affurément
Quatre jours impatiemment.
Ce n'eft pas trop en telle affaire.
Car je t'avoueraj fans myftere ,
Bruhier , qu'il me déplairoit fort ,
F
es Arts ,&
De me voir vif après ma mort.
M. de la Soriniere eft le feul Poëte qui ait
célébré l'ouvrage de M. Bruhier , mais en
récompenfe prefque toutes les Sociétés fçavantes
du Royaume ont honoré authentiquement
de leur approbation le zéłe de ce
Médecin. Les jugemens que nos principales
Académies ont portés de fon Livre ,
font à la tête du premier volume. Celle
d'Angers , non contente d'un témoignage
verbal de fon eftime , a aggrégé l'Auteur
à fon Corps , dans une affemblée extraordi
nairement convoquée à cet effet.
Paris, Hiftor
Prince d
Paris,chez
Jacques , vis
Grand; à Rh
olumes in-
Nousne
Historique
ous a été
ême,fi d
partdel'
Suppofeq
elle
pourn
Quelque glorieux que foient de pareils
fuffrages , M. Bruhier mérite un prix encore
plus flatteur. C'est la reconnoiffance
de tous les hommes pour le fervice qu'il
s'efforce de leur rendre , en tâchant de les
dérober à un péril dont ne font pas exemts
ceux qui femblent devoir moins le redouter.
Joignons nos voeux à ceux du Public,
pour que l'autorité légiflative affûre l'exécution
d'un projet fi louable & fi important.
•
CHRONOLOGIE Hiftorique & Univerſelle,
qui contient tous les événemens mémorables
, arrivés depuis le commencement du
monde , avec leurs époques & leurs prinméthode
Prospectus
leurs
Porigin
enfans
durée
batail
Pintere
»
venti
"
tout
far
»ligi
cul
me
#
211
qui
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és fçahentie
de ce
incipa
Livre,
Celle
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Auteur
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pareils
prix
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ice qu'il
nt de les
s exemts
e redou-
Public
,
Cire l'exé
fi impor.
niverfelle
,
mémoracement
du
curs
prin
Paris , Hiftoriographe du Cardinal Evêque
Prince de Liége. A Liége , & fe vend
à Paris , chez Bordelet , Libraire , rue Saint-
Jacques , vis- à- vis le Collége - de Louis le
Grand ; à Rheims , chez Deffaint , &c. 20
volumes in- 8 °.
Nous ne connoiffons cette Chronologie
Hiftorique , &c. que par une annonce qui
nous a été envoyée , & nous ignorons
même , fi cette annonce nous vient de la
part de l'Auteur ou de celle du Libraire.
Suppofé que nous la tenions du premier ,
elle pourra fervir à juger du ftyle & de la
méthode de l'ouvrage. Selon l'efpéce de
Profpectus en queftion , » ce Livre marque
" l'origine primordiale des peuples &
» leurs defcendances refpectives par les
» enfans de Noé , l'étendue des pays , la
» durée de chaque Etat , les guerres , les
» batailles , les Traités ; les alliances , les
» intérêts , les moeurs , les ufages , les in-
» ventions , les Arts , & c . On y trouve
» tout ce qui peut fe dire fur la Divinité ,
» fur les Anges , &c. les preuves des Re-
» ligions Juive & Chrétienne ; les diffi-
» cultés de l'Ecriture expliquées confor-
« mément au texte Hébreu & Samaritain ,
ainfiqu'aux verfions & paraphrafes Chal-
Fv
A
93
»
་་ པ TALLY
le plusprop
pit , à nour
igion .
L'annonce
-feuleme
» dans l'ordre de leurs dates , avec les raifons
de leur inftitution , & leur compa-
>> raifon avec celle des Nations voisines ;
» les prophéries difcutées , & l'histoire des
Prophétes ; .... l'origine de l'Idolatrie
» des Egyptiens , communiquée aux autres
peuples par les Phéniciens ; l'hiftoire &
» la génération des faux Dieux ... la defcription
de tous les Etres créés ... tour
ce que l'Aftronomie & la Phyfique ont
» de plus curieux ; tout ce que les Anciens
» ont écrit des enchantemens , des ani-
» maux , de leurs voix , de ceux qui ont
» parlé , de leurs penfées , de leurs connoiffances
.... ce qui a été rapporté du
» Paradis terreftre ; la démonſtration de.
» l'endroit où il étoit ; ce qui concerne la
» grace du premier homme , fa nature , ſa
» chûte .... toutes les notions des anciens
»peuples touchant la création , le Ser-
» pent , le Déluge .... des remarques
fur
la Tour de Babel , fur la confufion des
Langues , fur les Langues des Hébreux ,
» des Chananéens , des Phéniciens , des
» Carthaginois , & fur leur affinité ... les
»hypothéfes des Philofophes anciens &
» modernes .... toutes les objections des
impies & des athées avec leur réfutation ;
s
connus,
Lybiens
Hircanic
Etheocle
ens,des C
liftins ,
Bootie
tens
,
des
ometen
anecdot
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curieu
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Ser
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on
des
breux
,
s , des
5,
...les
ens &
ns des
ation
;
» le plus propre à former le coeur & l'ef
» prit , à nourrir la piété , à inſpirer la Re
ligion ......
"
L'annonce ajoûte que l'Auteur donne ,
non-feulement l'hiftoire des peuples les
plus connus, mais encore celle des Scythes,
des Lybiens , des Ethiopiens , des Bactres ,
des Hircaniens , des Parthes , des Crétois ,
des Etheocletes , des Curetes , des Acarnaniens,
des Corybantes, des Aborigenes , des
Philiftins , des Iduméens , des Ammonites,
des Bootiens , des Myniens , des Meffeniens
, des Thyrintiens , &c. Elle nous.
promet en même- tems une infinité d'articles,
des anecdotes par centaines , & des faits des
plus curieux , qui ne font ni dans les Diction
naires univerfels , ni dans les Auteurs modernés
les plus diffus.
On peut avoir cet ouvrage pour 36 liv.
Il faudroit méprifer beaucoup l'érudition,
pour négliger d'acquérir tant de connoif
fances moyennant un prix fi modique.
EPITRE à M. de Voltaire. A Paris , chez
Prault , fils , Libraire , Quai de Conty , à
la Charité , 1749.
La plus grande partie de cette Epirre a
déja été imprimée dans un Mercure , * mais
* Second volume de Décembre 1748.
F vi
P པ
re. Elle eft d'un jeune homme de dix-neuf
ans , nommé M. Bafton , & l'on pourroit la
croire de M. de Voltaire , s'il n'y étoit pas
loué. Le fort de cet ouvrage eft de ne paroître
que tronqué. M. de deCrebillon , qui
en a été l'Approbateur , a exigé par modeftie
, que l'Auteur en retranchât ces quatre
vers.
Crébillon , confondant le fang avec les larmes
'Au fein de la terreur me fit trouver des charmes ,
Tant il fçut exprimer par ſes mâles accords ,
Et les fureurs du crime, & l'horreur des remords.
ic parM
traiteen ver
alon
trou
Monumens
Antiqu
fort. Par te
e
Librair
QUESTION nouvelle & intéreffante fur l'Electricité
, propofée par l'Académie de Di.
jon , & traitée par M. l'Abbé de Mangin ,
Docteur , Prieur de S. Antoine. A Paris ,
chez Delaguette , Imprimeur-Libraire , rue
Saint Jacques , à l'Olivier, 1749. Brochure
in- 12 , avec figures.
Voici
qu
Tantôt
c'ef
,dansfo
Hentefou
Vavincible
On a vû dans leMercure d'Octobre , que
Mrs de l'Académie de Dijon auroient défiré
d'avoir deux Prix à diftribuer , pour pouvoir
en donner un à M. l'Abbé de Mangin.
Sur l'invitation qu'ils lui ont faite de rendre
fa Differtation publique , il s'eft déterminé
à la faire imprimer.
L'AMOUR des François pour leurs Rois ,
Tantor
ce
à
côté
le
cour
Et
Amour
lui
Commeà
Cene
De
cet in
dree
Et
metP
Puis
-neuf
oit la
t pas
e pa-
, qui
= mosqua
mes ,
rmes ,
5 ,
mords.
traité en vers , avec des notes hiftoriques ,
où l'on trouve la defcription des plus beaux
Monumens de la Ville de Paris , & de ceux
de l'Antiquité , qui peuvent y avoir rapport.
Par le même Auteur , & chez le même
Libraire , 1749 .
Voici quelques morceaux de cette Ode,
Tantôt c'eft un Cirque admirable ,
Qui , dans fon contour raviſſant ,
Préfente fous un air affable
L'invincible Louis le Grand.
fur
l'Ede
Di.
Hangin
,
Paris ,
rue
re ,
rochure
ore, que
nt déliré
our
pou-
Mangin
.
dé
renft
déter
rs
Rois
,
++
Tantôt ce Roi , comblé de gloire ,
Eſt à côté de la victoire ,
Qui le couronne de ſa main :
Et jufques au Palais Ædile
Amour lui trouve un domicile ,
Comme à Célar chez le Romain.
**
Ce n'est là qu'une foible eſquiſſe
De cet incomparable amour.
Il dreffe un brillant édifice ,
Et met l'hymen en tout fon jour.
***
Puis par des Portes triomphales
Embellirent de leurs cifeaux ,
Il éternife la mémoire ,
Il fait aux yeux toute l'hiſtoire"
De nos plus célebres Héros.
:
Si les emblêmes , les devifes ,
Ont pour nous quelques agrémens ,
Amour en a des plus exquiles ,
Et qui plairont dans tous les tems.
**
D'abord au Ciel il prend les Aftres ,
Puis , il en forme des Pilaftres ,
Et peint les mois & les faifons.
Marly , tu fçais tout le mystére.
C'eft un Soleil qu'il mit fur terre ,
Suivi de fes douze Maiſons.
***
Arles dédie un Obélifque ,
Qui furmonté d'un fameux Difque ,
Etale à jamais la grandeur ,
Et par un courfier magnifique
Bordeaux annonce , apprend , explique
Quelle fut fa haute valeur.
GrandRoi ,fa
This,
Prolon
Wenontpas
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Extra
Für
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Après
Topola
Lati
19.
ရင်
decline
Phius , Ptolomée & Ramife ,
N'en ont pas encore d'affez beaux.
Par la lecture de ces fragmens , on
fentira que M. l'Abbé de Mangin , dès qu'il
prenoit le parti de publier cet effai Poëtique
, ne pouvoit fe difpenfer d'y joindre
un grand nombre de notes.
On fe propofe de donner au Public les
Paftorales & les Géorgiques de Virgile ,
en trois petits volumes in- 8 ° . fous le titre
fuivant :
PUBLII VIRGILII MARONIS. BUCOLICA
IT GEORGICA . Ordine perpetuo , interpretationibus
Gallicis , exemplis fere innumeris
Dictionario Latino- Gallico fimul & Poëtico ,
argumentis , annotationibus Differtationibufque
nonnullis illuftrabat A. Bourgeois , Parochus
S. Germani & in Collegio Crefpiaco-
Vallenfi Primarius , ad ufum puerorum Linguam
Latinam edifcere incipientium.
Extrait de la Préface que M. Bourgeois
doit mettre à la tête du premier volume.
Après une grande variété de Méthodes
propofées pour faciliter aux enfans l'étude
du Latin , on convient affez unanimement ,
1. qu'ils doivent fçavoir au moins les
déclinaifons , les conjugaifons & les prind'en
venir à l'explication des Livres : 2°.
que le grand fecret pour leur donner l'intelligence
de cette Langue , eft de les
mettre , le plutôt que
le plutôt que l'on peut , dans la
lecture des bons Auteurs. Une Grammaire
Latine , claire & précife , eft fuffifante
pour donner à un enfant la connoiſſance
de ce qu'il ne doit pas ignorer , quand il
eft tems de le faire paffer à l'explication ;
mais ce fecours en demande un autre que
nous n'avons point.
nesont fa
dez
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donc d
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,&
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e desAu
files:or
ible &
applan
Nication
are
que
Tal
faits
de
dans
Woir ex
De tous les anciens Auteurs qui ont
écrit en Latin , il n'y en a aucun qui foit
tel qu'il le faudroit pour ceux qui commençent
à étudier certe Langue. On s'eft
efforcé de fuppléer à ce défaut, en mettant
entre les mains des jeunes gens des livres
& des recueils faits à leur ufage. Je loue
fort ceux qui ont confacré leurs veilles à
ces fortes d'ouvrages : leurs vûes étoient
très-bonnes : il me paroît néanmoins qu'ils
fe font beaucoup éloignés du but où ils
devoient tendre. Il s'agiffoit , à mon avis ,
de trouver le grand fecret dont j'ai parlé
, & de mettre le plus promptement
qu'il étoit poffible la jeuneffe à portée
de puifer dans les vraies fources &
d'apprendre le Latin de ceux-mêmes qui
l'ont écrit & parlé avec le plus de pu-
>
короге
ce quin
Quel
explic
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fortes !
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1º.
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2°
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où ils
mon
avis
,
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par
mprement
à portée ea
& urces
,
mêmes
qui
lus
de pu
པས་ བསབཅ ས ་ པ བསད་ ་
LIV པསསསས་ Pསཔ
affez directement à cet unique but , auquel
on doit tâcher d'atteindre , même en commençant
l'étude de la Langue Latine. J'eftime
donc que toutes leurs productions
font affez inutiles , & je me perfuade que
le tems que l'on employe à les expliquer ,
eft un tems prefque entierement perdu
s'il eft vrai qu'on puiffe aifément s'en paffer
, & entrer tout d'un coup dans la lec
ture des Auteurs Latins, même les plus difficiles
or je prétends que la chofe eft trèspoffible
& très-aifée : il ne faut pour cela
qu'applanir les difficultés , & rendre l'explication
de ces Auteurs , plus facile encore
que ne l'eft celle de ces Livres , affez
mal faits , qui font aujourd'hui fi à la mode
dans nos Colléges . C'eft ce que je crois
avoir exécuté dans l'ouvrage que je me
propofe de préfenter au Public , & voici
ce qui me le fait croire.
:
Quelque Auteur Latin que l'on donne
à expliquer à des Commençans , ils y trou-
• veront toujours des difficultés de quatre
fortes , & qui , felon un Sçavant de nos
jours , confiftent ,
1º. A faire ou à retenir la conftruction
de chaque phrafe :
2º. A trouver de foi - même les mots
fous- entendus :
4°. A choilir dans un Dictionnaire la
fignification propre de chaque mot.
A ces quatre difficultés j'en ajoute une
cinquième , qui confifte à trouver un tour
François pour traduire les phrafes Latines
qu'on ne peut rendre mot à mot. Or
j'applanis ces cinq difficultés dans l'ouvrage
propofé , dont voici le plan .
I. A côté du texte eft la conftruction de
chaque phrafe les mots y font rangés
comme ils doivent l'être
:
pour
former une
Hotel elle
enufe de
preffions
t ou pe
explique
ats de
ut
reven
mer da
is
comp
ansles i
entot ,
terçois.
me pout
o
desd
phraſe Françoiſe , quand on les traduira
les uns après les autres. Je ne m'écarte de
ce fentier qu'à l'occafion de certains termes
qu'on ne peut déranger , fans pécher.
contre les régles de la Grammaire Latine ,
qui apprend elle- même où on doit placer
ces mêmes termes , quand il eft queſtion
de traduire. On ne trouvera pas plus
d'embarras dans quelques phrafes , dont
la conftruction ne paroît pas bien faire au
premier coup d'oeil , & où elle est toutefois
exacte , fi on prend un tour François con- ⚫
Venable. Exemples : Mihi eft fiftula , j'ai
une flûte. Suberunt tamen pauca veftigia :
il reftera néanmoins encore quelques veſtiges
, & c .
Quand un mot répété eft mis pour la
tuded
II.AI
ment
oftru
dansle
Terque
tes un
mesfi
gules
III.
place
fans
fions
quee
re la
e une
tour
atines
. Or
Ouvra
ion de
rangés
er une
aduira
arte de
ps terpécher
Latine
,
placer
ueſtion
as plus
, dont
faire
au
Dutefois
is conula
,j'ai
veftigia
:
es
velti
pour
la
auquel elle eft finonyme en pareil cas.
J'en ufe de même par rapport à certaines
expreffions , dont la fignification me paroît
ou peu, ordinaire , ou équivoque,
J'explique encore tout au long quelques
bouts de phrafes , dont le tour Latin ne
peut revenir à notre maniere de nous exprimer
dans notre Langue , & je les traduis
communément tout à la lettre , ou
dans les interprétations dont je parlerai
bientôt , ou dans le Dictionnaire Latin-
François. C'eft-là ce que j'ai jugé néceffaire
pour lever la premiere & la cinquiéme
des difficultés qui fe rencontrent dans
l'étude de la Langue Latine.
II. A l'égard de la deuxième , je l'ai totalement
applanie , en fuppléant dans la
conftruction tous les mots fous- entendus
dans le texte. Sur quoi il eft bon d'obſerver
que les mots fuppléés font avec les autres
une phrafe fuivie , au lieu que les termes
finonymes en font feparés par des virgules
mifes devant & après.
III. Avec le fecours des interprétations
placées au bas des pages , on apprendra
fans peine la fignification jufte des expreffions
figurées : elles у font toutes expliquées
& traduites d'abord à la lettre , &
H
群
ommençans
fa. La
rail
la
tionnaire
Latin ef
grand
different
qui che
blument
ionsil d
2 point à
aceici : 1
p.D'aill
montré d
ces interprétations qui font affez étendues
à caufe de leur grand nombre . Elles renferment,
1 ° .beaucoup d'exemples tirés des
meilleurs Auteurs , où l'on peut voir ce
que Virgile a emprunté de fes prédéceffeurs
, & ce que fes fucceffeurs ont emprunté
de lui , par rapport à l'élocution &
aux termes de la Langue Latine : 2 °. beaucoup
d'expreffions & de mots finonymes ,
avec une traduction prefque toujours littérale
de plufieurs endroits qui pourroient
embarraffer les Commençans : 3 ° . de courtes
notes , qui développent davantage
penſée du Poëte , qui font connoître l'ufage
& la proprieté de certaines chofes , & c,
4. des obfervations fur la Grammaire ,
fur l'élegance du ftyle , fur les expreffions
extraordinaires , &c. Ces interprétations
font écrites en François , & avec les grandes
notes qui font à la fin de chaque volume
, elles forment un Commentaire complet
fur les Paftorales & les Géorgiques de
Virgile.
Préfa
Jaj
deffus,
IV. La quatriéme difficulté qui fe rencontre
dans l'étude du Latin , & qui confifte
à trouver dans un. Dictionnaire la
fignification propre de chaque mot , m'a
paru tout-à- fait infurmontable pour des
Dictio
ignific
ombre d
respl
i
e
pou
les,
C
Ment,
q
re 9
de
l'Aud
Vera
maisfe
e
des
Nouve
cil
dues
= rens
des
oir ce
écelat
em
ion
&
beauymes
,
urs lit
croient
e courtage
la
e l'ufaes
, &c,
offre. La raison de ceci eft , que dans nos
Dictionnaires ordinaires un feul & même
mot Latin eft prefque toujours fuivi d'un
affez grand nombre de fignifications tou
tes differentes . Delà il arrive qu'un enfant
qui cherche ce même mot , ne peut
abfolument fçavoir à laquelle de ces fignifications
il doit s'en tenir. Je ne m'arrêterai
point à prouver en détail ce que j'a
vance ici : l'expérience ne le prouve que
trop . D'ailleurs M. Vallart l'a clairement
démontré dans l'addition qu'il a faite à la
belle Préface de fes Paraboles Evangéliques.
J'ajouterai feulement à ce qu'il dit
la-deffus , qu'on chercheroit envain , dans
les Dictionnaires à l'ufage des Colléges ,
la fignification propre d'un très-grand
nombre de termes. J'ai remarqué dans ces
Livres plus de cent omiffions de cette efpéce
pour ce qui concerne les Eglogues
feules . C'eft pour remédier à cet inconvénient
, que j'ai compofé le petit Dictionnaire
, qui fuivra immédiatement le texte
de l'Auteur. Chaque volume aura le fien.
Il fera fait de façon , qu'on ne pourra ja
mais ſe méprendre fur la fignification propre
des mots que l'on cherchera , & qu'on
trouvera prefque toujours au premier coup
d'ail les termes dont on aura befoin,
maire
,
reflions
Etations
es granquevo
re comques
de
fe renqui
connaire
la
m'a
not , pour
des
1
Voilà ce que j'ai fait en faveur des
Commençans. Avec ces fecours , ceuxmêmes
d'entr'eux , qui paroiffent n'avoir
pas beaucoup de difpofition , peuvent faire
des progrès très-rapides dans l'explication
de Virgile. J'en ai fouvent fait l'expérience
, & j'ai toujours réuffi en fuivant cette
méthode .
la vied
de
con
grande
mencent
1 °. J'exige de l'enfant qui fçait à pen
près la Grammaire Latine , qu'il cherche
tous les mots dans le Dictionnaire Latin-
François , & qu'il les écrive exactement
dans un cahier avec les fignifications propres
aux endroits qu'il explique.
it,cen'
Te fais
Pr
tage des
serud.s,
tropbonn
2º. Je lui fais expliquer la conftruction ,
telle qu'elle eft à côté du texte , & s'il en
a oublié quelques mots , je lui en rappelle
le fouvenir , ou bien je lui permets de
confulter le cahier où il les a écrits.
ont la
vo
de
trouve
nt
Mait
de
très
Dictio
Meulem
endra
Hiftoir
e
nature
3°. Quand il entend bien la conftruction
, je lui laiffe quelques momens pour
fe difpofer à l'explication du texte , qu'il
rend bientôt après avec autant de netteté
que de précision . Je ne fais faire ces opérations
que quatre ou cinq jours de fuite.
Après ce tems là l'enfant marche feul , je
veux dire qu'il n'a prefque plus befoin
que de fon Livre pour préparer fa verfion,
& même pour traduire avec affez de fidélité.
Latin
,
les
C
faivro
en
la
2.
On
les
qu
S.Eli
Le
evé,
in
all
ur des
, ceux
.
n'avoir
nt
faire
lication
périen
nt
cette
tà pen
cherche
e Latinctement
ons pro
truction
,
& s'ilen
rappelle
rmers
de
ts.
conftrucmens
pour
exte
, qu'il
de
netteté
e ces
opé
s de
fuite
.
he
feul
, je
lus
befoin
la
verfion
, ez
de
fidé
eft aifé de concevoir que mon travail fera
d'une grande utilité pour les enfans qui
commencent à étudier le Latin. Quoiqu'il
en ſoit , ce n'eſt point là l'unique but que
je me fuis propofé : j'ai encore eu en vûe
l'avantage des jeunes gens qui ont mal fait
leurs études , ou qui les ont abandonnées
de trop bonne heure . Ceux d'entr'eux qui
auront la volonté , ou qui feront dans la
néceffité d'entendre un peu la Langue Latine
, trouveront dans mon Virgile un excellent
Maître , fous lequel ils pourront
faire de très-grands progrès en fort peu de
tems.
•
Le Dictionnaire de chaque volume fera
non-feulement Latin - François , mais il
contiendra encore un abregé de la Fable ,
de l'Hiftoire , de la Géographie , de l'Hif
toire naturelle , &c. Cet abregé fera écrit
en Latin , parce que je le crois inutile
pour les Commençans. Les grandes notes,
qui fuivront le Dictionnaire , feront écri
tes en la même Langue pour la même raifon.
On trouvera dans ces notes bien des
chofes qu'on chercheroit inutilement åilleurs.
Elles feront indiquées dans la Préface.
Le premier volume eft entierement
achevé , & je travaille à mettre la derniere
main aux deux autres.
TCS Licies
maladies
ا ل
TRAITE
Duplain , T'Hiftoire Navale d'Angleterre , me Aut
depuis la conquête de ce Royaumepar les Nors ,chez
mands en 1.066 , jufqu'à la fin de 1734, damein- 12
traduite de l'Anglois de Thomas Lediard
Secretaire d'Ambaffade , avec une Préface & les ince
critique, Cette impreffion fe fait en quatre
Auteur
volumes in- 4° . avec des caractéres neufs &
oiffance
fur de très-beau papier .
alone,Li
Les mêmes Libraires viennent de pu- ERMONS
blier une très -belle édition , fort augmen- M.Jer
tée , en quatre volumes in- 8 ° . des
Effaise
&
fur Hiftoire des Belles - Lettres , des Sciences es
11-12
& des Arts , par M. Juvenel de
Cariencas
.
condd
Paris
,
,d
uffins.
ACTA SANCTORUM Septembris , collecta ,
digefta , Commentariifque & obfervationibus
illuftrata à Joanne Stiltingo , Joanne Lımpeno
, Joanne Veldio P, M. Conftantino
Suiskeno. Tom. II. Antuerpiæ , apud Bernardum-
Albertum Vander Plaffche , ann .
1748 , in-folio.
•
DE LA NOURRITURE de Pythagore , à
l'ufage de la Médecine , par M. Cocchi ,
LES
AM
re
nouv
ifion.
breas
49.
LA REC
branc
de l'Imprimerie
de François Mouke.
Aeédit
Florence , vol. de 84 pages in-4° . L'ouvra,
›ge eft en Italien.
DES MALADIES des yeux , par M. Herman
Boerhaave , à quoi l'on a joint ſon introduction
à la pratique clinique ; fes lecons
fur la pierre , quelques defcriptions
de
pagnie
Arme
MEMO
x
éve
fur 1
les Nor
- 1734,
_ediard ,
Préface
en quatre
s neufs
&
nt de pu
augmen
des Effais
desSciences
Cariencas
s , colletta,
rvationibus
oanne Lim
Conftantins
ария
Вето
fiche
, a
A
3
A Paris , chez Briaffon , rue Saint Jacques.
Volume in-12 . de 370 pages .
TRAITE ' des Systêmes , où l'on en démêle
les inconvéniens & les avantages ,
par l'Auteur de l'Effai fur l'origine des
connoiffances humaines. A la Haye , chez
Neaulme , Libraire , 1749.
SERMONS & Homélies fur le Carême
par M. Jerôme de Paris , ancien Grand
Vicaire & Official de Nevers. Trois volume's
in-12 . Le premier de 512 pages ,
le fecond de 537 , & le troifiéme de 520 .
A Paris , chez Didot & Nyen , Quai des
Auguftins.
LES AMUSEMENS du coeur & de l'efprit.
Suite nouvelle . Tome fecond , premiere
divifion. A Paris , chez la veuve Piſſot ,
Moreau , de Bure , l'aîné , & Barrois ,
1749 .
LA RECHERCHE de la vérité , par le P.
Malbranche. Quatre volumes in- 12. Nouvelle
édition . A Paris , chez Ganeau &
Compagnie , Libraire , rue Saint Severin
aux Armes de Dombes.
ythagore
, i M.
Cocchi
Mouke
4°. L'owere
par
M.
Her
joint
fon
in
ique
;fes
k
defcriptions
le
de
paux
MEMOIRES & réflexions fur les princiévenemens
du Regne de Louis XIV.
& fur le caractére de ceux qui y ont cû la
G
chez le même.
LES OEUVRES de M. de Crebillon , en
trois volumes in- 12 . petit format , chez le
même. Nouvelle édition . On trouvera
chez le même Libraire le troifiéme volu
me des OEuvres de cet Auteur , en faveur
de ceux qui ont les précédentes éditions,
Ce troifiéme volume contient les Tragédies
de Xerxés & de Catilina , & les Difcours
Académiques de M. de Crebillon .
oùl'on
es Ecri
Eco
LES VIES des Hommes illuftres de la
France , continuées par M. l'Abbé Péran ,
Licentié de la Maifon & Société de Sor
bonne . Tome dix-feptiéme. A Amfterdam ,
& fe vend à Paris , chez le Gras , grande
Salle du Palais , à l'L couronnée , 1749 ,
in- 12.
>
C
mencen
Thoma
&publ
en The
bery, 17
Guillau
eteet
es,17
LILI
Ducang
Dalma
Bolnie
derable
puis le
Prefbos
Empe
Hong
LETTRES de Rouſſeau fur differens fujets
de Littérature. A Geneve , chez Barillot
fils , 1749. Trois volumes in- 12 .
LEÇONS de Phyfique expérimentale
par M. l'Abbé Nollet de l'Académic
Royale des Sciences , de la Société Royale
de Londres , & Maître de Phyfique de
Monfeigneur le Dauphin . Volume in- 12 .
de 535 pages. Tome quatrième. A Paris ,
chez les freres Guerin , rue Saint Jacques ,
vis-à- vis les Mathurins , à Saint Thomas
d'Aquin , 1748 .
ompr
face ,
TR
riptio
te
re
n
tal
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Avi
Girard
7, en
hez
le
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faveur
itions,
Tragé
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de Sor
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grande
, 1749
,
ens
fujets
z Barilla
- 12.
imentale
,
'Académie
ciété
Roya
hyfique
de
ume
in-12, 2. AParis
,
nt Jacques,
Qui eni a falei par le paque
les Ecrivains qui ont fleuri en Angleterre,
en Ecoffe & en Irlande , jufqu'au commencement
du dix-feptiéme fiécle , par
Thomas Tanner , Evêque de Saint Afaph
& publiée par David Wilkins , Profeffeur
en Théologie , & Chanoine de Cantorbery
, in fol. de 788 pp. A Londres , chez
Guillaume Bowyer , aux dépens de la Société
établie pour l'avancement des Lettres
, 1748. L'ouvrage eft en Latin.
L'ILLYRIE ancienne & nouvelle de M.
Ducange , ou l'Hiftoire des Royaumes de
Dalmatie , de Croatie , d'Efclavonie , de
Bofnie , de Servie & de Bulgarie ; confi
dérablement augmentée , & continuée depuis
les premiers tems jufqu'à préfent. A
Prefbourg en 1746. L'ouvrage , dédié à
l'Empereur & à l'Impératrice Reine de
Hongrie , eft de 422 pages in fol . fans y
comprendre l'Epitre Dédicatoire & la Préface
, de feize
pages .
TRAITE' de la Céphalatomie , ou Defcription
Anatomique des parties que la
tête renferme. Ouvrage enrichi de figures
en taille douce , deffinées & gravées d'après
nature , par J. B*** , Chirurgien Juré
nt
Thomas
d'Avignon
.
A
Avignon
,
chez
François Girard , Imprimeur-Libraire , l'lace Saint
G ij
Epitre Dedicatoire , la Preface & la Iable
des titres , qui en font feize .
Avis pour la conduite d'un jeune homme
, par M. le M. D ***** . AVitry , chez
Jean - François Jobart , Libraire fur la Place
, vis- à- vis l'Eglife de Notre- Dame ,
& à Paris , chez Defaint & Saillant , Libraires
, rue Saint Jean de Beauvais , 1748.
Brochure in- 12 . de 102 pages , non compris
24 pages pour deux Epitres Dédicatoires
; l'une de l'Editeur à la Nobleffe de
Champagne , l'autre du Libraire de Vitry
à M. le Marquis de Puyfieulx , un avantpropos
& une Préface de l'Editeur.
rologe
ge des
ime au
donnera
vres c
Caux qu
davance
PLAN
Roi de
tieres,
NOUVELLE EDITION du Martyrologe
Romain. A Rome , chez Jean - Marie Salvioni
, Imprimeur du Vatican. Cette édition
a été augmentée par le Pape Benoît
XIV. de plufieurs piéces importantes , &
en particulier d'un grand nombre de nouveaux
Saints de divers Ordres Réguliers,
Elle est encore enrichie de beaucoup d'Eftampes
& d'autres tailles douces , relatives
au Martyrologe de ces mêmes Saints . Le
prix de cet ouvrage qui eft in-fol. eſt de
huit écus Romains.
glée d'u
antous
feconde
de
l'In
Le même Libraire imprime actuelle
ment in 40. ce Martyrologe , dont le prix
fera d'un écu Romain , pour ceux qui dès-
-4 .
EXP
Pruffe
par M
RE
Prince
1
tome
Vienn
D
Conte
dufa
gie ,
anci
gies
- la Ta :
ie homy
, chez
r la Pla-
-Dame
,
ant , Li-
5 , 1748
.
on com-
Dédica
bleffe
de
de Vitry
in avantr.
rtyrologe
Marie
Sal
Cette
édi
pe Benoît
& tantes
,
re de non-
Réguliers
.
coup
d'El
s , relatives
S ,
Saints
. Le
-fol. eft de
ne
actuelle
dont
leprix
Ceux
qui
dès
tyrologe a été traduit en Italien pour l'ufage
des Confreries Séculieres. On imprime
auffi in-4° . cette Traduction qu'on
donnera pour le prix de fix Jules , trois
livres environ monnoye de France
ceux qui jugeront
d'avance,
à
à
propos de payer
PLAN pour réformer la Juftice , que le
Roi de Pruffe a dreffé par Les propres lumieres
, & par lequel la procédure eft réglée
d'une maniere que dans le terme d'un
an tous les procès font jugés en premiere ,
feconde & troifiémé inftances. A Halle ,
de l'Imprimerie des orphelins , 1749 ,
in-4°.
EXPOSITION abregée du Plan du Roi de
Pruffe pour la réformation de la Juftice ,
par M. Formey , 1748 , in-4 ° . A Berlin.
RECUEIL important des monumens des
Princes dela Maifon d'Autriche . Premier
tome , qui fera fuivi de quatre autres . A
Vienne. L'ouvrage eft en Latin.
DICTIONNAIRE univerfel de Médecine ,
contenant l'explication de tous les termes
d'ufage en Médecine , Anatomie , Chirur
gie , Pharmacie , Botanique , &c. chez les
anciens & les modernes , où les étymologies
des mots , leurs differens fens font dé-
G iij
les vertus des remédes officinaux déterminées
, avec des régles exactes pour diftinguer
les bons des mauvais ; le tout tiré des
Auteurs originaux par J. Banow, Chymifte.
A Londres , chez T. Longman & C. Hite'h ,
dans Pater- nofter- Row , 1749 , in- 8°.
L'ouvrage eft en Latin.
pre-
DEUX LETTRES d'un Médecin de Londres
à un Particulier de Bath , dont la
miere contient des régles certaines & aifées
pour conferver la fanté , & prévenir
toutes les maladies jufqu'à un âge fort
avancé , avec des obfervations fur l'ufage
préſent du tabac , & fes effets fur le corps
humain ; la feconde montre l'abus d'avoir
recours aux empiriques , dont la pratique
n'étant point éclairée par une éducation
convenable , eft généralement confule &
très dangereufe. A Londres , chez Charles
Corbett , à la tête d'Addiffon , dans Fleetftreet
, 1749 , in- 8 ° . Ces Lettres font en
Anglois.
DISCOURS fur toutes les principales.
branches de la Religion naturelle , & fur
les vertus de la fociété , par Jacques Fofter.
Ouvrage propofé par foufcription à Lon
dres , chez Noon , dans Cheapfide ; chez
J. & P. Knapton , dans Lugdate-street , &
cara
fouf
fouf
mois
le fo
urag
H
par
Mor
chez
J
174
Ing
gear
Fort
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tro
où
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qu
* de
R
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' A
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détermi
r diftin-
- tiré des
hymifte.
. Hite'h ,
, in-8°.
de Lonar
la pre
nes & ai
prévenir
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rPufage
T le corps
is d'avoir
a pratique
éducation
confule &
ez Charles
dans Fleet
res font en
principales
elle , & fut
quesFofter
tion à Lon
fide ; chez
e-Atreet , &
caractéres fur de bon papier. Le prix de la
foufcription eft une guinée , payable en
foufcrivant. Le premier volume a paru an
mois de Mai dernier , & on avoit promis
le fecond pour le mois d'Octobre. L'ouvrage
eft auffi en Anglois.
HISTOIRE de Pyrrhus , Roi d'Epire ,
par M. Jourdan , à Amfterdam , chez Pierre
Mortier , deux volumes in 12. & à Paris ,
chez differens Libraires .
JOURNAL du fiége de Bergopzoom en
1747 , rédigé par un Lieutenant- Colonel ,
Ingénieur volontaire de l'armée des affiégeans
, avec les plans de la Ville & des
Forts. A Amfterdam , chez Arkstée & Merkus
, 1750 , in- 12. Ce même ouvrage fe
trouvera auffi à Leipfick.
HISTOIRE des révolutions de France ,
où l'on voit comment cette Monarchie
s'eft formée , & les divers changemens
qui y font arrivés par rapport à fon étendue
& à fon Gouvernement. On y a joint
des remarques critiques & les faftes des
Rois de France , depuis Clovis jufqu'à la
mort de Louis XIV. Nouvelle édition.
A la Haye , chez Pierre Goffe & Adrien
Moetjens , 1749. Quatre volumes in 12 .
THEORIE du mouvement des Apfides
G iiij
B. A. A Paris , chez Gabriel François
Quillan , pere , Imprimeur- Libraire , rue
Galande , 1749 , in-4°.
ELEMENS de Colmographie , pour fervir
d'introduction à la Géographie & à
l'Hiftoire , par M. Buy de Mornas , à Paris,
chez Grangé , au Palais ; Jombert , Quai
des Auguftins ; Durand , rue Saint Jacques
; Defprez & Cavelier , même rue ,
1749 , in- ¡ 2 .
tende
avonsa
lật tếc
hia ac
farleT
Nou
fuvant
ST
M
Definte
PLINII CACILII SECUNDI Epiftola &
Panegyricus. Editio nova. Recenfuit & notis
illuftravit Joannes Nicolaus Lallemand , in
Marchiano Rhetorica Profeffor : Parifiis ,
apud Defaint & Saillant , 1749 , in - 16.
de 411 pages . On a joint à cette nouvelle
édition la vie de Pline lejeune , une Lifte
alphabétique des noms des perfonnes à
qui il a adreffé fes Lettres , & enfin des
notes pour les corrections du texte .
gra-
LETTRE Concernant le nouvel Art de
ver & d'imprimer les Tableaux . Par le
Sieur Gautier , Graveur du Roi , & ſeul
Privilégié pour les Planches anatomiques
en couleur naturelle , 1749 , in- 12 . De
l'Imprimerie de Bullot , Imprimeur du
Mercure .
On a lû la premiere partie de cette Letpar
M
&préf
Itpréfo
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EP1
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atomiques
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. De
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du
cette
Letcumul
чано
NOUS
avons appris avec plaifir , que le Roi , voulant
récompenfer les talens du Sr Gautier ,
lui a accordé une penfion de fix cens livres
fur le Tréfor Royal.
Nous sommes priés d'inferer ici l'article
fuivant.
E
STAMPE ICONOLOGIQUE , en forme de
Médaille , dont le Type repréſente le
Défintéreffement ; inventée & compofée
par MM. de Palmeus , pere & fils ; dédiée
& préfentée au Roi. Le fond de l'Eftampe
repréfente le Temple de la Paix d'après
un deffein antique.
EPITRE DEDICATOIRE.
SIRE ,
Les Peuples du berceau du monde , les.
Grecs , les Romains , déifierent les Hommes
Aluftres , les Héros & les Vertus ; il étoit
réſervé aux fentimens généreux de vOTRE
MAJESTE , que le Défintéreffement , cet
auguste caractére de votre magnanimité , fût
revéréfous votre Regne glorieux .
Oferions- nous célébrer les vertus de VOTRE
MAIESTE' ? Non , SIRE. Nos expreffions
GY
nent à les admirer , & à fupplier très-humblement
VOTRE MAJESTE' , d'agréer cette
Eftampe iconologique , qu'ofent vous préfenter
ceux qui font , SIRE , de votre Majefté
les très -humbles , très - obéiffans , très-fidéles
Serviteurs & Sujets , DE PALMEUS ,
pere & fils.
Defcription de l'Eftampe Iconologique, en forme
de Médaille , ayant pour Type
Un Héros repréfentant le Défintéreffement
, placé fur l'Autel du Temple de la
Paix , coëffé d'un Cafque Impérial , &
vêtu d'une cotte d'armes , femée de Fleurs
de Lys ; il foule aux pieds la Difcorde & la
Jaloufie , & s'appuye de la main gauche
fur la tête d'un Lion , fymbole de la Puiffance
; il répand des richeffes de la droite ,
fymbole de fa magnificence , de fes graces.
& de fa générofité.
plon
Militai
La
d'une
blanch
Lycurgue & Scipion , illuftres dans l'antiquité
Grecque & Romaine , viennent
des Champs Elizées dans le Temple , pour
rendre hommage à ce modéle de vertu * .
Lycurgue , Athénien , furnommé Libis ,
vêtu de la pourpre , caractériſe les perfonnes
que le Roi honore de fa confiance ,
Voyez ci- après , page 156.
de Fle
fidéles
Roi
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dans l'anviennent
ple
, pour
* dé vertu
mé
Libis
,
Mes
perfonconfiance
,
pion
Arri caracterile I Herolime du
Militaire de France .
La Nation Françoife , fous la figure
d'une femme à genoux , vêtue de gaze
blanche , ornée d'un manteau violet , femé
de Fleurs de Lys , repréſente les tendres &
fidéles hommages des Peuples pour le
Roi .
** La Juſtice & la Paix s'embraffent
dans le Temple. La Paix foule aux pieds
les attributs de la guerre , dont elle éteint
le flambeau , fymbole du repos rendu à
l'Europe par la générosité du Roi .
La Modération & la Concorde entrent
dans le Temple , pour joindre leurs hommages
à ceux de ces Divinités .
Les Nations , repréfentées fous leurs
differens caractéres , expriment avec allégreffe
la jouiffance du repos que la Paix
leur procure , & la facilité qu'ils espérent
avoir de cultiver les Sciences , les Arts , &
* Voyez page : 58.
** Pages , du Mandement de l'Evêque de Va-
Jence , du 15 Février 1749 , fur la publication de
la Paix .
re-
Le Recueil des Mandemens & des Difcours de
ce Prélat , pourroient fervir de Mémoires pour
tracer les vertus & les grandes actions qui caracté
rifent & font admirer le regne du Roi , Il feroit à
fouhaiter que l'on fit imprimer ce Recueil ,
G vi
"
La Légende Victorem vicit Pacis amor
exprime que l'amour du Roi pour fes Sujets
lui a fait arrêter le cours de fes victoires
pour donner la Paix à l'Europe.
L'Exergue 1748 marque l'époque fous
laquelle le Roi a planté les Oliviers de
la Paix fur les murs foudroyés des Villes ,
dont fes armes l'avoient rendu maître , &
qui deviennent les monumens éternels defa
juftice , de fa modération & de fa clémence.
Extrait de l'Hiftoire de Lycurgue.
Quoique nous foyions perfuadés que la
plupart des perfonnes , qui liront la defcription
de l'Estampe Iconologique , fçavent
l'Hiftoire de Lycurgue Athénien &
celle de Scipion , nous avons crû néceffaire
, pour ceux qui l'ignorent , d'en rapporter
l'abregé , afin qu'ils puiffent confulter
les Auteurs cités , pour y reconnoître
la reffemblance fidelle de ces Hommes
illuftres d'Athénes & de Rome , avec ceux
que nous perfonnifions par cette Iconologie.
, Lycurgue , Orateur d'Athénes furnommé
Libis , fils de Lycophron , fut
digne ,> par fes excellentes qualités , fes
14 YCHO
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rap-
Tent coneconnoî-
Hommes
avecceux
te Iconones
, fur
ron
, fut
alités
, fes
la veneration de tous les necies .
Son amour pour la juftice & la vérité ,
des connoiffances fupérieures , fes fentimens
élevés , lui firent donner , l'an du
monde 3594 , l'adminiftration du Gouvernement
, dans laquelle il eut autant de
vertus qu'il avoit de devoirs à remplir.
Toujours renfermé dans le cercle étroit' que
tracent le Défintéreffement & l'Equité , il
n'afpira à d'autres récompenfes qu'à celle
d'être utile à fa Patrie , à laquelle il s'étoit
fi généreufement dévoué , que dans
le tems où les dépenfes de la guerre con
fommoient les fonds publics , il foutint
la République par fon économie & ſon
crédit.
Il établit des Loix , dont il corrigeoit
l'austérité par des manieres douces & affables
; il réprima le caractére rétif des
Athéniens , qui les portoit à fe plaindre
des refus équitables que ceux qui gouvernent
, font obligés de faire pour défendre
les Loix contre l'entreprife des Peuples .
Lycurgue chaffa d'Athénes les fainéans ,
les Poëtes fatyriques , les faifeurs de nou .
velles , & les gens de mauvaiſes moeurs .
Après avoir ainfi établi le bon ordre audedans
, il fe diftingua au dehors par la
fageffe de fa politique , & l'habileté de fes
བ་ ལ
foit concernant l'adminiſtration du Gouvernement
, & lorfque fon âge avancé
l'obligea de fortir de charge , il fit attacher
ce Journal à une colonne , faifant inviter
le Public de l'examiner.
Etant tombé malade , il fe fit porter
l'Affemblée pour y rendre perfonnellement
le compte exact de fa conduite , qui
fut unanimement applaudie * . Il mourut
très- regretté des Athéniens , qui honorerent
fa mémoire avec une diftinction particuliere
.
Extrait de l'Hiftoire de Scipion
Scipion , furnommé l'Africain , né l'an
du monde 3815 , fils de Publius Cornelius,
auquel il fauva la vie à la bataille du
Tefin , n'ayant pour lors que dix-fept à
dix- huit ans.
C'étoit un prodige de valeur & de pru
dence , plein de zéle & de la fidélité la plus
inviolable ; il en donna des preuves en
toutes occafions , principalement lorsqu'il
arrêta la Nobleffe Romaine , qui abandonnoit
Rome après la défaite de Cannes ,
Ville de la Poüille , dite à préfent , Cannata
deftructa.
Voyez Plutarque & Paufanias
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la plus
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Cannes,
r, Canuves
en
Elpagne , apres la mort de ion pere & de
fon oncle , n'ayant pour lors que vingtquatre
ans. Il reconquit ce grand Pays fur
les Carthaginois en moins de quatre ans.
En 3844 , il prit en un feul jour la Ville
de Carthage- la-Neuve , fituée fur la Méditerranée
dans le Royaume de Murcie
rebâtie par Philippe II. Roi d'Eſpagne ,
l'an de grace 1570.
la Sa prudence & fon exactitude pour
difcipline militaire contribuerent infiniment
à affermir fes conquêtes ; ayant fait
un nombre confidérable de prifonniers de
diſtinction dans ce Pays , il ufa d'une générofité
rare , envers la femme de Mardo.
nius & les enfans d'Indibilis , qu'il fit mener
honorablement à leurs parens , & entre
lefquels étoit une perfonne d'une beauté
fi parfaite , qu'elle caufoit l'admiration de
fon armée. Se défiant de lui - même , il la
renvoya fans vouloir la voir , ordonnant
que la rançon qu'on avoit offerte pour
cette belle prifonniere , fervît à augménter
la dot qu'on avoit promiſe à un Seigneur
Celtibérien auquel elle étoit fiancée.
En 3849 , il donna encore de nouvelles
marques de fa générofité. Avant de paffer
en Sicile , pour y faire , à fes frais , les
1 ** 1-
" pagne
par une victoire éclatante dans la Bétique
, qu'on nomme à préfent l'Andaloufie
, défit cinquante mille hommes de
pied & quatre mille chevaux .
En 3851 , il porta la guerre projettée
en Afrique , où il défit en un même jour
deux armées , commandées par Afdrubal
,
& Syphax , Roi de Numidie . Quarante
mille ennemis
furent tués ou brûlés dans
la premiere
action , & fix mille furent faits
prifonniers
; dans la feconde
les Africains
furent
entierement
diffipés.
En 3852 , il défit Annibal à la bataille
de Zama , Ville d'Afrique , à préfent Zamora
, dans le Royaume d'Alger. Vingt
mille hommes furent tués , pareil nombre
fut pris , avec onze éléphans . Scipion ne
perdit pas quinze cens hommes.
Carthage étant affiégée par mer & par
terre , Vermina , fils de Syphax , y mena
du fecours ; Scipion fut à fa rencontre ,
défit quinze mille de fes foldats , obligea
cette ville de fe rendre à des conditions
avantageufes pour Rome , où Scipion retourna
triomphant , l'an 3854. C'est à
cette occafion qu'on lui donna le furnom
d'Africain , & qu'il fut élevé aux plus
grands honneurs de la République..
Bourg
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Bourg qui lui appartenoit , nommé Lynterne
, près le Lac de Patria , dans la campagne
de Rome , au voisinage de la mer ,
environ à trois lieues de Pouzol , où il
paffa le refte de fes jours dans l'étude &
l'entretien des gens de Lettres , qu'il aimoit
, étant lui - même fçavant & éloquent,
comme nous l'apprenons de Ciceron * .
Il mourut l'an du monde 3869 , âgé de
cinquante- quatre ans , ayant ordonné
qu'on l'inhumât en ce lieu , & non à Ro-
& qu'on mît ces mots fur fon tombeau
, monument d'où je les ai copiés en
ine ,
1717 .
Nec corpus habebis , ingrata Patria.
Patrie ingrate , tu n'auras pas mon corps.
Cette Eftampe ne fe vend point ; l'Edition
en a été faite pour la préfenter à la
Cour , & en diftribuer aux perfonnnes de
confidération .
REMARQUE.
Pour éviter qu'on ne confonde Lycur
gue Athénien , avec d'autres hommes du
même nom , on a crû néceffaire de placer,
* Voyez Plutarque , Florus , Polybe , Eutrope ,
Orofe , & Tite-Live, l. 23.
de fa vie fervant à caractériſer l'excellence
du Ministére & de la Magiftrature de
France , & d'obferver ici qu'il y a dans
l'antiquité plufieurs Lycurgues , dont la
comparaifon feroit fauffe à cet égard : entre
autres ,
>
3150. Lycurgue , Législateur des Lacédémoniens
, fils d'Eunome , cinquième
Roi de Lacédémone , de la branche des
Proclides & de Dianaffe , fa feconde
femme ; frere puîné de Polidecte , Succeffeur
d'Eunome , & tuteur de Charilaus ,
fon neveu , vers l'an du monde 3150. Ce
Charilaus , fils & fucceffeur de Polidecte ,
fut le feptiéme Roi de Lacédémone , de fa
branche .
3478. Lycurgue , Inftituteur des Jeux
Neméens , fils de Phérés , Roi de Theſſalie
; ces jeux commencerent à Argos , l'an
du monde 3478 , 178 de Rome , & 57G
avant J. C. la premiere année de la LI
Olympiade : ils fe célébroient de cinq en
cinq ans , en mémoire de la mort de fon
fils Opheltes , fur - nommé Achemore ou
Archemore , tué d'un ferpent , par l'imprudence
d'Hypfiphile , fa nourrice , qui
l'avoit pofé dans un champ fur une plante
d'ache , pendant qu'elle étoit allée à une
aux
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arrice
, qui
une
plante
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à une
aux victorieux dans les Jeux Neméens.
3812. Lycurgue , Egyptien , de baſſe
origine , errant & vagabond , qui excita
une émeute à Lacédémone après la mort
de Cleoméne , dernier Roi de la race des
Agides , en 38 12 du monde .
Lycurgue , Roi de Thrace , dont les
peuples s'étoient fi fort adonnés aux.excès
du vin , que pour les en corriger , il fit
arracher les vignes dans toute l'étendue de
fon Royaume , ce qui donna occafion aux
Poëtes de ce tems , de feindre de feindre par leurs
Fables , que ce Prince étoit ennemi dur
Dieu Bacchus , & que cette Divinité s'en
vengea , en le plongeant dans une fureur
fi cruelle , qu'il fe coupa les jambes.
Les Auteurs citent plufieurs autres Lycurgues
qui ne font d'aucune remarque
& dont on ne trouve aucunes époques
fûres du tems qu'ils vivoient , ainfi que de
ce dernier *.
,
L'Iconologie eft une fcience qui fert à
représenter les Dieux , les Héros les
Hommes illuftres , les vertus , les paffions
& les évenemens , que la Poëfie , la Peinture
, la Sculpture , la Gravûre & l'Art
Voyez Les antiq. Grec , Plutarque , Apollodore ,
Chronolog. d'Eufebe du P. Labbe.
pruntées , des emblêmes & des fymboles ,
foit pour le paffé ou le préfent.
Elle eft néceffaire aux Poëtes & aux
Artiftes , dont plufieurs , ignorant cette
fcience , négligée depuis foixante ans, com
mettent des fautes dans la compofition de
leurs ouvrages.
Il feroit facile de raffembler dans un
feul & même corps d'ouvrage , tout ce
que les anciens & les modernes ont fait &
écrit à cet égard.
Plufieurs Auteurs ont traité de cette
fcience , entre autres ,
Philoftrate , vivant vers l'an 200 ( de
J. C.
Lilio Giraldi , Italien , homme des plus
fçavans de fon fiécle , né en 1478 , mort
en 1552.
J. Beaudoin , qui a expliqué la Colcographie
de Debio , imprimée en 16433
J. Ripa , Céfar Ripa , & Noel le
Comte,
Au
Ean
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Pierre
Dames
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des plus
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Colco-
16433
Noel
le
J
AUTRE ESTAMPE NOUVELLE ,
Ean Moyreau , Graveur du Roi , vient de mettre
au jour une nouvelle Eftampe d'après
Pierre Wouvermens , intitulée : La Buvette des
Dames. C'eft le n° . 63. de fa fuite , le Tableau est
au Cabinet de M. de la Haye , Fermier Général.
PRIX
Propofés par l'Académie Royale des Sciences
Infcriptions & Belles - Lettres, de Toulouſe,
pour les années 1750 & 1751.
L qu'on y
A Ville de Toulouſe , célébre par les prix
diftribue depuis long-tems à l'Eloquence
. à la Poëfie & aux Arts , voulant contribuer
auffi au progrès des Sciences & des Lettres ,
a , fous le bon plaifir du Roi , fondé un prix de la
valeur de. 500 liv . pour être diftribué tous les ans
par l'Académie Royale des Sciences , Infcriptions.
& Belles- Lettres , à celui qui , au jugement de
cette Compagnie , aura le mieux traité le fujet
qu'elle aura propofé.
Le fujet doit être alternativement de Mathématiques
, de Médecine & de Littérature.
L'Académie avoit propofé pour fujet du prix de
1749 , de fixer le tems où les Sciences & les Arts ont
commencé à être cultivés chez les Volfques , & de
marquer les changemens qu'ils occafionnerent dans
les moeurs , les coûtumes & la Religion de ces peuples.
I. Ce prix a été adjugé à la Piéce n° . 1. qui a pour
devife , Sape mihi dubiam traxit fententia`mentem,
>
Etranger de l'Académie Royale des Infcriptions
& Belles - Lettres .
Le Public fut informé l'année derniere , que
PAcadémie a propofé de nouveau , pour fujet du
prix double de 1750. La Caufe Physique de l'applatiffement
de la terre , tel qu'il a été déterminé par
les opérations faites au Cercle Polaire , en France &
fous l'Equateur ; & l'on eut ſoin d'avertir que l'explication
demandée ,doit , en rendant raifon du
degré d'applatiffement déterminé par les mesures ,
s'accorder auffi avec les variations de la péfanteur
obfervées à differentes latitudes .
Comme bien des gens font inftruits que pour
conferver au Public la fondation du prix établi par
cette Ville , il étoit devenu néceffaire , que la diftribution
en fût fufpendue pendant quatre années ;
on croit devoir avertir que l'Académie vient de
trouver , dans la liberalité de quelques- uns de fes
membres , des fonds fuffifans pour que le prix foir
diftribué fans interruption.
Elle propofe pour ſujet de celui de 1751 ,
Théorie de l'ouie.
la
Les Sçavans font invités à travailler fur ces fujets
; & même les Affociés étrangers de l'Académie
. Les autres Académiciens font exclus de prétendre
au prix.
Ceux qui compoferont , font priés d'écrire en
François ou en Latin ; & de remettre une copie de
leurs ouvrages , qui foit bien lifible , fur tout quand
il y aura des Calculs Algébriques.
Les Auteurs écriront au bas de leurs ouvrages
une Sentence ou devile ; mais ils n'y mettront
point leur nom. Ils font exhortés cependant d'y
attacher un billet ſéparé & cacheté , qui contienne
même
adreffe
Ppo fera
Ceu
adrefle
cretalt
remett
Joufe
cép:
Vrage
il
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de pré-
'écrire
en
copie
de
Out quand
Souvrages
mettront
endant
d'y
contienne
même qu'ils prennent cette précaution , lorsqu'ils
adrefferont leurs écrits au Secrétaire . Ce billet ne
fera point ouvert , fi la Piéce n'a remporté le
prix.
Ceux qui travailleront pour les prix , pourront
adreffer leurs ouvrages à M. l'Abbé de Sapte , Secretaire
perpétuel de l'Académie , ou les lui faire
remettre par quelque perfonne domiciliée à Touloufe.
Dans ce dernier cas , il en donnera fon récépiffé
, fur lequel fera écrite la Sentence de l'ouvrage
avec fon numero , felon l'ordre dans lequel
il aura été reçu.
Les paquets adreffés au Secretaire doivent être
affranchis de port .
Les ouvrages ne feront reçus que jufqu'au der
nier Janvier des années , pour le prix desquelles ils
auront été composés.
L'Académie proclamera dans fon Affemblée
publique , du 25 du mois d'Août de chaque année,
la Piéce qu'elle aura couronnée.
Si l'ouvrage.qui aura remporté le prix , a été
envoyé au Secrétaire en droiture , le Tréforier de
l'Académie ne délivrera ce prix qu'à l'Auteur
même , qui fe fera connoîrre , ou au porteur d'une
Procuration de fa part.
S'il y a un récépiffé du Secrétaire , le prix fera
délivré à celui qui le repréfentera.
L'Académie , qui ne prescrit aucun fyftême , déclare
auffi qu'elle n'entend point adopter les principes des
ouvrages qu'elle couronnera.
ODE ANACREONTIQUE
A Mademoiselle Chevalier.
A Chanter le vainqueur des Dieux ,
Je bornois toute mon envie >
Et de fon joug impérieux
J'efpérois garantir ma vie .
L'Autre jour encor , dans les bois ,
A ce Dieu ma lyre fidelle
Célébroit les fameux exploits
Qui rendent fa gloire immortelle.
Les oifeaux fecondoient mes chants ;
L'onde y mêloit fon doux murmure ;
J'animois par mes fons touchans
Toutes les voix de la nature .
Bientôt au céleſte ſéjour
Nos concerts ſe font un paffage ;
Le Ciel s'ouvre , & je vois l'Amour
Fendre les airs fur un nuage.
***
Il m'aborde d'un air joyeux ;
J'aime , dit-il , ton zéle extrême ;
Mais
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THE
NEW
YORK
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ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
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Connois non pouvoir par toi- même.
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L'ingrat à l'inſtant pour Cloris
Me lance un trait qui me déchire .
Dieu cruel , eft ce là le prix-
Que tu réfervois à ma lyre?
**
Berger, dit l'enfant de Venus ,
J'avois du plaifir à l'entendre ,
Mais les foupirs m'honorent plus
Que le ramage le plus rendre.
ENVO I...
Vous , qui chantez fi bien l'Amour ,
Soumettez- vous à ſa puiſſance ,
Ou craignez d'éprouver un jour
Les traits cruels de ſa vengeance.
Les vers font de M. Pannard , la Mu
fique de M. Naudet.
H
isásésésésasas
SPECTACLES.
'Académie Royale de Mufique , qui après bien
des révolutions , défagréables pour le génie &
les talens , eft enfin foumile à une autorité digne
de fes refpects & de fon attachement , a donné, le
Mardi 23 Octobre , la premiere repréfentation
d'un Ballet héroïque , intitulé : Le Carnaval dis
Parnaffe les paroles font de M. Fuzelier , l'un des
Auteurs du Mercure , connu par differens ouvra -
ges , & la Mufique eft de la compofition de M,
Mondonville , Maître de Mufique de la Chapelle
du Roi , de qui les Motets font fi eftimés.
Chant d
beur de
Cette Piéce eft d'un génie fingulier , & ne reffemble
point à tout ce qui a paru fur le Théatre
Lyrique , où plufieurs ouvrages modernes femblent
calqués fur des modéles , qui ne font copiés
que par ce qu'ils ont de défectueux .
CtexVe
facile
Voici l'avertiffement de l'Auteur , qui explique
briévement fon idée.
tendrir
Je croi
d'en
.
» Le titre de ce Ballet juftifie la legereté de fon
plan , le badinage doit regner feul dans les jours
du Carnaval , & ne permettre qu'aux jeux
Occuper les agreables momens ; ils ne font pas
» faits pour les défe poirs & les Elégies de Melpo-
» méne.
22
>
répon
lap
yfont
le de
mufeme
e
peu
Le Pr
affe da
James,
hens de
On ne prétend donner ici qu'un fpectacle qui
fournifle à Thalie, à Euterpe & à Terpficore, un
champ libre , pour promener leur imagination.
On ignore fi ce mêlange fera goûté du Public ;
l'intention de lui plaire eft toujours certaine
» chez les Auteurs le fuccès n'y répond pas
Loujours , & l'on s'égare quelquefois en cher.
2
>
vau
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ece P
Joici le
Quand
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Pri
Vien
Sous
Vie
après
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le génie
&
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& nerefle
Théatre
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copiés
qui
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gereté
de
fon
dans
lesjours aux
jeux
d'en
s ne
font
pas
heur de le contenter ; mais que ce Public judi-
» cieux veuille bien fonger , qu'il eft fouvent plus
» facile d'être regulier , que d'être varié , & d'at-
»tendrir , que d'amufer.
Je crois qu'après cet avertiffement , il eft inutile
de répondre férieufement aux objections qui ont
fuivi la premiere repréſentation de ce Ballet ; elles
font toutes prévenues , & fi l'Auteur a rem- y
pli le deffein qu'il s'étoit propofé de peindre les
amufemens & les converfations du Carnaval , il
refte peu de reproches à lui faire.
Le Prologue eft auffi leger que le Ballet : il le
paffe dans une Maifon de Campagne , où deux
Dames, d'un goût different, difputent fur les agrémens
de la Mufique Françoile & de l'Italienne.
Il y a un air Italien , très -bien compofé & parfaiment
exécuté par Mile Fel. Les courtes Scénes
de ce Prologue font terminées par un Trio , dont
voici les paroles :
L'ennui fuit bientôt les defirs ,
Quand ils ont obtenu les biens les plus aimables ;
Il faut varier les plaifirs ,
Pour les rendre durables .
Le divertiffement eft formé par des Jardiniers
es de Melpoqui
célébrent
le
retour
du
Printems
, qu'ils
appelfpectacle
qui Terpficore
, un
lent ainfi :
Printems , dans nos bocages ,
r imagination
,
Viens
remplir
nos
defirs
;
ûté
du
Public
;
jours
certaine
'y
répond
pas efois
en
cher
Sous tes naiffans ombrages
Viens payer nos foupirs.
Rends-nous les Zéphirs ,
Hij
Rends - nous les Zéphirs ,
estrop
Les ris , les jeux & les plaifirs.
Les danfes de ce Prologue font très- amufantes
& bien deffinées .
lesplai
La p
La décoration du premier Acte répréfente le loge
Mont Parnaffe & la Fontaine d'Hypocrêne , à ordi
qui Momus adreffe cette judicieuſe prière : .
Précipitez vos eaux , dangereufe Hypocrêne !
Coulez moins lentement dans le double vallon ;
Fuyez , dérobez - vous à la foif inhumaine
De plus d'un enfant d'Apollon ,
Et par pitié pour nous , laiſſez tarir leur veine.
Si les voeux de Momus avoient été exaucés , bien
des Opéra feroient tombés d'abord , qui érayés
par la Mufique , fe font foûtenus en dépit du bon
fens & du bon goût qu'ils infultoient .
Da
C
é
Q
Pepo
f
Tri
cha
pour
Ty
›
Apollon furvient déguifé en berger , & amene
à Momus les fêtes préparées par les Muſes
égayer le Carnaval du Parnaffe, Thalie arrive
Apollon fe retire , & le Dieu de la Raillerie fait
avec la Mufe de la Comédie une Scéne tendre ,
qui conformément à leur caractére ſe dénoue
miquement. La fête qui termine l'Acte eft compofée
par les Zani François & Italiens. Momus y
chante ces vers :
CODans
le choix d'un amant , l'Amour de fon bandeau
Couvre fouvent les yeux des belles :
Qu'il m'épargne fes traits , qu'il ôte fon flambeau
Cent
La mo
Deto
M
от
;
s-amufantes
cépréſente
le
ypociêne
, i
Tiere
: .
Hypocrêne
!
ole vallon;
aine
on,
eur
veine
.
Call - nous de naci nos vux ;
Les trop fenfibles coeurs ne font jamais heureux ;
Les plaifirs les plus doux font pour les infidéles.
La premiere Scéne du fecond Acte eft un Monologue
de Licoris , Momus l'aborde , en raillant à
fon ordinaire : Momus , lui dit - elle ,
Rien ne peut vous contraindre ;
Dans vos difcours , vous ne menagez rien,
Craignez.......
Momus.
Qui dois- je craindre ?
Quel pouvoir eft égal au mien ? exaucés
,bie Si l'époux
de Junon
veut allarmer
la terre
,
d , qui étayes
Il lui faut les éclats
& les feux du tonnerre
;
dépit du bon
Le Trident
de Neptune
, effroi
des matelots
,
Déchaîne
l'Aquilon
& fouleve
les flots ;
les Mufes pour Le Tyran
des enfers
voit , au fond du Tenare
,
nt.
rger
, & amene
Thalie
arrive,
la Raillerie
fait
Cent monftres réunis fuivre fa loi barbare ;
e Scéne
tendre
, La
mort
vole
à fa voix
, & fert
fa cruauté
;
e fe dénoue
co
De
tous
ces
Dieux
le courroux
redouté
l'Acte
eft comliens
. Momusy
mour
defon
ban
belles
:
te fon
flambeau
Fait trembler fous leur empire
L'Univers épouvanté ;
Máis pour être refpecté ,
Momus n'a befoin de rire.
que
Momus fe cache pour épier les difcours d'Apolfon;
Licoris qui le croit berger, & qui eft charmée
Hiij
gage à chanter fucceffivement Jupiter , le Dieu de
la Treille & la Déeffe de la Chaffe .
Le deuxième Acte eft terminé par le Triomphe
de l'Amour conduit par Euterpe. Ce petit Dieu eft
célebré par les Souverains du Ciel , de la Terre &
des Enfers.
Triomphez à jamais, triomphez , Dieu des coeurs ;
Nous goûtons vos plaifirs , nous chantons votre
gloire ;
Vous feul avec des fleurs
Enchaînez la victoire.
ADS
vent
1
ces
qu
Mort
Que
La Décoration du troifiéme Acte eſt une magnifique
Salle , deftinée aux Jeux que prépare Terpficore.
Momus s'y rend , déguilé en berger comme
Apollon . H trouve Thalie auffi déguisée en
bergere, & mafquée ; ils s'abordent fans fe recon- Mile
noître. Le Dieu de la raillerie cajole la feinte Paft , ha
tourelle , qui lui répond en coquette exercée ;
la curiofité les engage à fe démafquer. Ils font
furpris de voir deux phifionomies fi peu paftorales ;
ils fe féparent en riant . Licoris paroît , & prend
Momus pour Apollon ; elle eft étonnée de la froideur
de fon prétendu berger , qui la quitte fans lui
parler ; fa colere fait éclater fon amour ; elle querelle
Apollon , qui s'approche , & elle lui avone
qu'elle l'aime , en le grondant. Sa méprife & fon
injufte corroux font bien-tôt diffipés par la préfence
de Momus , qui détruit fon erieur. La dernie
re Scéne finit par un Duo d'Apollon & de Licoris, mu
qui a réuni tous les fuffrages .
Il
ace
Et ja
C
Ball
tere
Terpficore amene le Baller du Tems, des Saifons an
de , & 1
le Dieu de
Triomphe
it Dieu eft
la Terre
&
des coeurs ;
tons
votre
une
magniépare
Ter
berger
comdéguisée
en
ans fe reconla
feinte
Pafette
exercée
;
quer. Ils font
eu paftorales
;
aroît
, & prend
née de la froiquitte
fanslai
our ; elle queelle
lui avone
méprife
&fon
és parla préfen cur. La
dernie
on & de Licoris
,
ems
, des
Sailons
lans figurent l'adolefcence . Les deux enfances
arrivent enfemble .
Choeur.
Profitez du tems ;
Il s'échappe , il fuit fans ceffe ;
Rien n'égale la vîteſſe
Des heureux inftans.
Souvent perdu par la jeuneſſe ,
Et regretté par la froide vieilleffe ,
Ses bienfaits font ne pas
conftans ;
Il paroît long à l'eſperance ,
Aux ennuis , à l'indifference :
Il paroît court aux coeurs contens.
Mlle Victoire , jeune Danfeufe vive & piquante
, habillée en vieille , chante & joue finement
ces quatre vers.
Mortels , que le plaifir difpofe de vos ans.
Que malgré la raiſon il triomphe fans ceffe .
Il accroît les beaux jours de l'aimable jeuneffe ,
Et juſques chez l'hyver il conduit le printems.
Chaque Acteur mériteroit un panégyrique , les '
Ballets en méritent auffi . Les applaudiffemens reitérés
du Public montrent le plaifir que lui fait la
mufique.
Le Théatre François a offert un joli préfent aux
amateurs de la Comédie , le Jeudi 25 Septembre ;
Hiiij
ཎྞས་ ་་་
སཎྜ "ཇ .
པ་
a joué Agnès dans l'Ecole des Femmes , & l'Amoureufe
dans l'Esprit de contradicton. Son jeu eft
fin , touchant & naturel .
Les Italiens ont remis les Amufeinens à la mode ,
Piéce de Mrs Riccoboni le fils & Romagneſi , trèsingénieufement
verfifiée ,& pleine de traits faillans.
La nouvelle Actrice a danfé la Sabotiere , & la
gentille Catinon a fait , en defcendant d'une boëte
portée par Scapin en Savoyard , le jeu de la belle
Catin , après que le petit Vicentini , porté auffi
dans une Curiofité par M. Deheffe , Compofiteur
de cent Ballets variés , pittorefques & très-amufans,
a danfé en petit Savoyard . On a continué les Enfans
vendangeurs & les Savoyards , jufqu'à la clôture
du Théatre pour aller à Fontainebleau. Les
Comédiens François ont pris le même chemin.
EXTRAIT
De la Comédie du Faux Sçavant .
Polimatte , le Héros de la pièce , eft un de ces Avantageux , qui , avec peu de mérite & beaucoup
d'arrogance , perfuadent à un certain public,
qu'ils font des gens fupérieurs . Le ton fuffifant
& les airs d'importance de ce Ridicule ont fubjuponement
docteule c
fément à renoncer pour el
Faux Ami , ainfi que faux So
dans une converfation a
traits fatyriques contre Dor
per ,
cile entend , d'un endroit c
cours de Polimatte , & il ro
Lifidor aime Lucile , &
mis dans leurs intérêts Tima
que Italienne. Le fils de I
'un
Précepteur , & pour fe
Amaifon ,Lifidor a feint de
s'eft fait
préfenter pour d
Timantoni
,
d'inftans
peu
matte.
Lorfque leFaux S
Lifidor
découvrefon nom
iman
l'accepte pourgend
Cette
Comédie a
réuti
qu'elle fût
critiquée. On
Fintrigue n'étoit pas neuve
feurs , les deux
derniers
(
perfonnage du Faux Sca
perfonnes, mal
caractérisé
Sans
douteil y a peud'i
de la
Piéce ,
mais on n'a p
févérement fur cet
article
dies de
Caractére
. En co
Actea
moinsde
chaleur d
gué Doriman
, dont la fortune eft affez confidéra- penfons
pasfurle
fecond
ble , mais dont les lumieres font très bornées. Celui
ci voulant donner en mariage Lucile fa fille à
l'impertinent qu'il admire ; une réfolution fi bizarre
révolte Araminte , foeur de l'imbécille Vieillard.
Elle déguiſe en femme de qualité Liſette , ſa Sui-
Critiques , &
nous
croy
au
premier.
Par
rapport
nous ne
dirons
point qu
fes
couleurs ;
nous
acco
touchesde
fon
portrait
même
délicateffe.
ent amoureule
nt à renoncer pour elle à la main de Lucile.
Ami , ainfi que faux Sçavant , il laifle échapdans
une converfation avec Lifette , quelques
fatyriques contre Doriman. Le pere de Luentend
, d'un endroit où il eft caché , les dif
s de Polimatte , & il rompt avec lui.
)
idor aime Lucile , & en eft aimé . Ils ont
dans leurs intérêts Timantoni , Maître de Lan-
Italienne . Le fils de Doriman avoit befoin
Précepteur , & pour fe procurer un accès dans
aifon , Lifidor a feint de demander cette place !
ft fait préfenter pour cet effet à Doriman par
antoni , peu d'inftans avant l'expulfion de Po
tte . Lorfque le Faux Sçavant a reçû fon congé,
lor découvre fon nom & fa naiffance , & Doan
l'accepte pour gendre.
ette Comédie a réuffi . Il étoit dans l'ordre
lle fût critiquée . On s'eft plaint de ce que
rigue n'étoit pas neuve. Selon quelques Cen
s , les deux derniers Actes font foibles. Le
onnage du Faux Sçavant a paru , à d'autres
Connes , mal caractérisé .
ans doute il y a peu d'invention dans la Fable
la Piéce , mais on n'a pas coûtume d'examiner
érement fur cet article les Auteurs des Comés
de Caractére . En convenant que le troifiéme
ce a moins de chaleur que les précédens, nous ne
fons pas fur le fecond de la même façon que les
itiques , & nous croyons qu'il ne cede en rien
premier. Par rapport an principal perfonnage ,
us ne dirons point qu'il foit peint avec de fauf,
= couleurs ; nous accorderons feulement que les
uches de fon portrait , ne font pas toutes de la
ême délicateffe.
Hv
vermement de cet Aimam , monsieurement en peu
naturel , mais eft inutile au dénouement.
ra bien- tôt faite.
For .
Effectivement . Je fa
Intendant fans régie , Valet
de bâton , & Lecteur de ma
Timan. De
mauvais ouv
For. Oui , ce font les fi
Je l'auroisdéja quitté , f
donne de voir fouvent une
Du refte , ne craignons point d'avancer que M.
du Vaure , doué d'une imagination vive & gaye ,
fçait faire parler à la Comédie fa véritable lant, Cuifinier fans provifion
gue ; qu'il a le talent rare de ne montrer pref
que jamais l'Auteur , & de ne laiffer appercevoir
pour l'ordinaire que fes perfonnages ; que les plaifanteries,
qu'il leur prête, naiffent naturellement des
caractéres & des fituations , & que les feuls rôles de
Lifette , de Timantoni & du Valet de Polimatte
fuffifent pour mériter à fon ouvrage l'honneur de
demeurer au Théatre . Les Lecteurs feront en état
de juger de l'enjouement de la plume de M. du
Vaure , par l'extrait que nous allons donner de la
derniere Scéne du premier Acte.
•
Timantoni. Fortuné. *
Y
Fortuné. J'avois peur de trouver mon Maître de
retour ... Depuis notre arrivée , j'ai couru la
moitié de la Ville. Il m'a chargé de vingt commiflions
. je n'ai pas feulement eu le tems de
voir l'objet de ma tendreife . Mon Maître connoît
tout Paris.
....
Timan. Une fille , aina.
Vainqour,tel que vous, f
pologie de la conquête.
For.
Aimable
! Pouf...
de fa jufte valeur. C'est u
desyeux
de Reine ;un ne
che de
Marquife
, une go
Timan
,
Voilà un portra
For....Son efprit eft
figure......Quoiqu'el
puiffe avoir ,
quand nou
n'en a pasplus que moi.
Timantoni. C'eft oun Illouftre fort eftimé , oun
Sçavant du premier ordre , qui a beaucoup de
puiflans amis. Il vous fera parvenir .... Votre
condition chez un pareil Maître doit être un pofte
bien brillant.
For. Je voudrois que quelque curieux en eût
envie. Sçavez - vous bien , Signor Timantoni , que
vous voyez en moi fon Laquais , fon Intendant
* Valet du Faux Sçavant .
" 1
Timan.
C'eft là
lou
domander lou
nomde f
For.Je
vous ai dit que
les
moyens de lavoir.
me
Araminte.
Timan,Ah!
malheu
For.
Qu'y a-t'ildo
Timan.
Vous
êtes
For. Et
pourquoi
Timan. Il
n'y a
ien- tôt faite.
or. Effectivement . Je fuis Laquais fans gages ,
endant fans régie , Valet de Chambre fans pro-
Cuifinier fans provifions , Secretaire fans tour
bâton , & Lecteur de mauvais ouvrages.
Timan. De mauvais ouvrages !
For. Oui , ce font les fiens qu'il me fait lire ...
Je l'aurois déja quitté , fans la facilité qu'il me
nne de voir fouvent une fille que j'adore.
Timan . Une fille , aimable fans doute ? Car oun
inqour , tel que vous, fair per fon choix feul l'aologie
de fa conquête.
For. Aimable ! Pouf... Vous êtes à cent piques
e fa jufte valeur. C'eft une taille d'Impératrice ;
es yeux de Reine ; un nés de Princeffe , une bouhe
de Marquife , une gorge de Grifette ....
Timan, Voilà un portrait bien noble.
For.... Son efprit eft encore plus parfait que fa
igure...... Quoiqu'elle en ait autant qu'on en
puiffe avoir , quand nous fommes tête- à- tête , elle
n'en a pas plus que moi.
Timan. C'eft là lou véritable . Pout- on vous
domander lou nom de fta perfona charmante ?
For. Je vous ai dit que mon Maître me facilitoit
les moyens de la voir. C'eft la Suivante de Mada
me Araminte .
Timan. Ah ! malheureux Fortouné !.
For. Qu'y a t'il donc ?
Timan. Vous êtes perdou.
For. Et pourquoi ?
Timan. Il n'y a piou de Lifette pour vous..
Hvj
པསཔ 1 ་
I'UT . J༦ པ LII ཟ Ş ཤ་བས་
que je la perds.
Timan . Apprenez l'obftacle invincible qui vous
fépare de fta povere Lifetta . Madame Araminte
ne fçauroit fouffrir Monfou Polimatte .....
défendra à la Suivante de vous voir , de vous parler.
Ah , Poveretto !
Elle
For. Eh ! que faudroit -il faire pour empêcher
tout cela ?
Timan. Trahir votre Maître.
For. Que le Diable l'emporte , s'il veut.....
Timan . Et vous ferez four , en le trahiffant ,
douna bona récompenfe.
For. Ce n'eft pas là la queftion . Je le trahirai
pour rien , & la récompenfe fera par deffus le
marché.
Je fuis tout à vous , pourvû que Lifette foit à
moi.
Timan. d'un air important . Je te la donne.
•
For.Eft-ce vous qui donnez auffi la récompenfe?
Il feroit difficile de citer quelque morceau écrit
plus légerement que ce début de Lifette dans fa
premiere entrevue avec Polimatte .
Je fuis Bretonne très vive ( ma démarche vous
le prouve , ) femme de condition ( mes manieres
» le perfuadent , alliée à tout ce qu'il y a de
mieux dans ce Pays , ( tout le monde le fçait , )
fage , quorque libre, jeune & jolie , ( il n'y a qu'u-
» ne voix à deffus , ) fort riche , ( Dieu merci ) ...
» mon commerce eft aimable , mon goût délicat
mon efprit cultivé , ( vous en jugerez; ) j'ai de la
politeffe, de l'enjouement , des graces , tout cela
55
30
M.du Vaure n'eft pas fe
quand il veut , être inges
tiéme du troifiéme Acte
dor examine un tableau d
fidor , après avoir conf
Puifque vous defirez d
גכ
» j'ai quelque peine à dé
CC
90
Amour ,dont le fam
a fon bandeau fur la b
fous les yeux . Son ca
lesfléches ....Unc B
L'Hymen .... Tout
cile à comprendre.
Une vérité qui me
répond Lucile , m'en
» dont vous voyez le
»un Amour éclairéqui
»Son flambeau , à l'é
»
convient pas auxgra
mělé de fleches & de
la rofe a fes épines
Tems fait
approch
כ כ
pour confoler la B
enforte
que tout fe
dence ,le fecret &
en
aimane ,lesplus
Ala tête de cette
dans laquelle M. du
devoir retrancher
de
qui ont été fuperim
qui font
marqués
par
dre aux
objections
o
Polimatte
, il
ajoute
pas
1. du Vaure n'eft feulement enjoué , il fçait ,
and il veut , être ingénieux. Dans la Scéne hui
me du troifiéme A&te , Doriman veut que Liftr
examine un tableau commencé par Lucile. Li
or , après avoir confidéré cet ouvrage , dit :
Puifque vous défirez de fçavoir mon ſentiment ,
' ai quelque peine à démêler ce fujet . Je vois un
Amour , dont le flambeau eft à l'écart , & qui
a fon bandeau fur la bouche , au lieu de l'avoir
fous les yeux . Son carquois mélé de fleurs avec
les fléches .... Une Bergere .... Le Tems ....
L'Hymen .. Tout cela me paroît affez diffi
...
cile à comprendre .. .....
Une vérité qui me frappa il y a quelque tems ,
- répond Lucile , m'en a fourni l'idée . L'Amour
- dont vous voyez le bandeau fur la bouche , eft
un Amour éclairé qui impofe le fecret en aimant .
› Son flambeau , à l'écart , fait voir que l'éclat ne
convient pasjaux grandes paffions . Son carquois,
mêlé de fleches & de rofes , prouve que , comme
la rofe a fes épines , l'Amour a fes peines ; & le
Tems fait approcher l'Hymen de l'Amour
pour confoler la Bergere , affife fur ce gazon ,
enforte que tout fe réduit à penfer que la pro
dence , le fecret & la perfévérance , furmontent,
en aimans , les plus grands obftacles.
3
"
A la tête de cette Comédie eft une Préface ,
dans laquelle M. du Vaure avertit qu'il n'a pas cru
devoir retrancher de fa Piéce quelques endroits
qui ont été fupprimés dans la Repréfentation , &
qui font marqués par des guillemets . Pour répon- .
dre aux objections qu'on a faites contre le rôle de
Polimatte , il ajoûte : Je n'en ai pas dit tout ce
Practére. D'ailleurs , malgré mes précautions , &
la pureté de mes intentions , dans un fiécle auffi
malin qu'éclairé, on ne sçauroit être trop en garde
contre les applications . Des coups de pinceau
» plus déliés les auroient peut - être occafionnées :
» j'ai dû être attentif à les éviter .
ככ
Nignorant pas le reproche qu'on a fait à fon
dernier Acte , il effaye de montrer qu'il lui étoit
prefque impoffible de le rendre plus vif. Les autres
critiques lui ont paru trop foibles pour mériter une
réponſe. Je fouhaite , dit-il , que les Comédies
que je halarderai à l'avenir fur la mer orageufe
du Théatre , m'attirent encore plus de Cenfeurs .
» Malheur à l'Auteur qu'on ne critique point !
ן כ
Des perfonnes d'efprit n'ont pas approuvé que
dans fa Préface il eût fait l'apologie de l'état de
Comédien . Elles prétendent que l'efpéce de deshonneur
attaché pendant long -tems parmi nous
à cette profeffion , ne fubfifte plus , & que par
conféquent notre Auteur s'amufe inutilement à
combattre une prévention fuffisamment détruite.
Nous ne fommes pas de ce fentiment, Il eft vrai
que plufieurs Amateurs du Théatre ne regardent
point , comme dégradant, un art dans lequel on ne
peut exceller,fi l'on ne réunit un grand nombre de
qualités eftimables. Mais cette façon de penſer eftelle
générale A t'on abrogé les loix qui ont été
portées en conféquence du préjugé contraire ?
Après avoir donné à M. du Vaure les éloges qui
lui font dûs , nous prendrons la liberté de l'exhorter
à tâcher d'être toujours Ecrivain auffi correct
qu'il eft amufant. Le ftyle de fa Préface eft un peu
trop négligé. Même dans fa Comédie , nous avons
i
La Piéce du Faux S.
tien Jorry , Quai des ,
Michel , aux Cig- gne
Comte d'Albemarle ,
Jarretiere , premier Ge
du Roi de la urande
deur auprès de Sa Ma
naire que nos Aureurs
gneur , qui eft très ve
Coife , & qui , quoiqu
gur, enfeut toutes
né dans cette Capita
puis la onzième
die a été jouée enco
grand
concours de
mes
trompés ,en di
Provence. Il eft du
Cavalerie ,il a fervi
qualité
d'aide de C
*
Quoique
nous
Ayle
échappées à M
ne
prétendons
point
dit
dans
l'article de
tembre ,
page
193.
Piéce
étoit
bien écrit
die
auffi
remplie qu
dont le
Dialogue e
>
La Piéce du Faux Scavant le vend chez Sébafien
Jorry , Quai des Auguftins , près du Pont S.
Michel aux Cigognes . Elle eft dédiée au Lord
Comte d'Albemarle , Chevalier de l'Ordre de las
Jarretiere , premier Gentilhomine de la Chambre
du Roi de la Grande Bretagne , & fon Ambaffadeur
auprès de Sa Majefté. Il n'eft pas extraordinaire
que nos Auteurs rendent hommage à un Seigneur
, qui eft très verfé dans la Littérature Françoife,
& qui, quoiqu'étranger , parle notre Langue
, en fent toutes les fineffes , comme s'il étoit
né dans cette Capitale .
puis la onzième repréfentation , cette Comédie
a été jouée encore une fois , & avec un trèsgrand
concours de Spectateurs. Nous nous fommes
trompés , en dilant que M. du Vaure étoit de
Provence. Il eft du Dauphiné. Ancien Officier de
Cavalerie , il a fervi pendant la derniere guerre en
qualité d'Aide de Camp dans l'armée d'Italie .
* Quoique nous critiquions ici quelques fautes de
ftyle échappées à M. du Vaure par inattention , nous
ne prétendons point contredire ce que M. Fuzelier a
dit dans l'article des Spectacles du Mercure de Septembre
, page 193. Il a eu raifon d'annoncer que
la
Piéce étoit bien écrite . On doit trouver telle une Comédie
auffi remplie que celle- ci de bonnes plaifanteries , ¿
dont le Dialogue eft partous jufte , fimple & naturel
Faite à Soleure par M. le Marquis de Paulmy
d'Argenſon , Ambassadeur du Roi
auprès du Corps Helvétique ; Diette de
Légitimation ; Complimens prononcés en ces
occafions , &c.
M Amballadeur de Sa Majefté auprès du Corps
Onfieur le Marquis.de Paulmy d'Argenfon ,
Helvétique , qui étoit arrivé le 27 du mois de Jurn
dernier à Soleure , lieu de la réfidence des Ambaffadeurs
de France , y a fait fon Entrée publique
le Samedi 23 Août fuivant.
Son Excellence s'étoit rendue fur les deux heures
à une fort belle Maifon de campagne hors de
la Ville , où tout ce qui compofe fa Maiſon & fes
équipages étoit déja. Là elle reçut une Députation
fort nombreufe de l'Etat , qui venoit pour la féliciter
fur fon heureufe arrivée , & pour avoir l'honneur
de la conduire dans leur Ville . S Ex . répondit
à leur compliment dans les termes les plus convenables
. Le fignal étant donné par une décharge
de vingt piéces de canons , qui bordoient le rempart
de la Ville , on fe mit en marche dans l'ordre
fuivant.
Trois Compagnies de Dragons du Canton , en
fort bon ordre , ouvroient cette marche , ayant
leurs Officiers à leur tête très bien montés & équi
pés. Le Suiffe de S. Ex . à cheval , le Coureur ; 12
Valets de pied , deux à deux ; 8 Officiers de bouche
à cheval , le Maître d'Hôtel feul à leur tête ;
4 Valets de chambre , auffi à cheval ; le Chirus-
& portant des caparaç
baffadeur, précédoien
de , & fes trois Carof
étoient occupés par l
& les Secretaires In
vuide , & étoit immé
de vingt Gentilshom
Roi , tous fuperbeme
les Caroffes de l'Etat
occupoit le premier ,
la
Députation ; ce ca
fes , vêtus à l'ancien
de grandes barbes
paule;les autres éto
de l'Etat , qui étoie
M.
l'Ambafladeur
,
gens de la Ville fui
fermée par les Cava
habits de livrée, & F
cheval. On fit dans
la
Place , & on ent
Bienne au
bruit d
nons du
rempart. I
qu'au
Palais de Fra
hayes de
troupes E
leurs
Officiersà leu
Lorfqu'on
aniv
fut
faluée par une
rempart. Elle
tousles
Membres
qui
l'étoit
venu p
main ,
fuivant l'u
chiffemens en al
-
ralementà
tousc
du
portant des caparaçons aux Armes de M. l'Ana
affadeur , précédoient une Litiere de S. Ex . à vuide
, & fes trois Caroffes , .dont les deux premiers
étoient occupés par le Secretaire de l'Ambaffade
& les Secretaires Interprétes ; le dernier étoir
vuide , & étoit immédiatement fuivi d'un groupe
de vingt Gentilshommes ou Officiers au fervice du
Roi , tous fuperbement équipés . Enfuite venoient
les Caroffes de l'Etat , au nombre de 22. S. Ex.
Occupoit le premier , ayant à la gauche le Chef de
la Députation ; ce caroffe étoit efcorté de 12 Suiffes
, vêtus à l'ancienne mode Helvétique , ayant
de grandes barbes , & l'Efpadon nud fur l'épaule
; les autres étoient occupés par les Membres
de l'Etat , qui étoient venus pour complimenter
M. l'Ambaffadeur , & un grand nombre de jeunes
gens de la Ville fuivoit à cheval ; la marche étoit
fermée par les Cavaliers & Sautiers de la Ville en
habits de livrée , & par un nombreux Domestique &
cheval . On fit dans cet ordre le tour du Glacis de
la Place , & on entra dans la Ville par la porte de
Bienne au bruit d'une feconde décharge des canons
du rempart. Les rues , depuis cette porte juf
qu'au Palais de France , étoient bordées par deux
hayes de troupes Bourgeoifes en uniforme , ayant
leurs Officiers à leur tête .
Lorfqu'on arriva au Palais de France , S. Ex.
fut faluée par une troifiéme décharge des canons
du rempart. Elle reçut fur le Perron de l'escalier
tous les Membres qui compofoient la Députation
qui l'étoit venu prendre ; elle leur toucha dans la
main , fuivant l'ufage , & fit diftribuer des rafraîchiffemens
en abondance aux Dragons , & généralement
à tous ceux qui fe préfenteren , enfuite
retirerent , après avoir fait une décharge générale
de toute leur moufqueterie.
Le Canton de Soleure s'eft fort diftingué dans
cette occafion , & il n'a rien épargné pour prouver
au nouveau Miniftre , combien il fe trouvoit flatté
de le pofleder.
De fon côté M. l'Ambaffadeur n'a rien oublie
pour rendre cette cérémonie des plus éclatantes ; la
richeffe de fa livrée , de fes équipages , la magnificence
la mieux entendue dans l'extérieur des gens
qui compoient fa Maiſon , répondoient parfaitement
à la grandeur du Monarque augufte qu'il repréfente.
Le lendemain Dimanche 24 , l'Etat vint en Corps
complimenter S. Ex . M. l'Avoyer regnant porta la
·parole en Allemand ; fon difcours fut interpreté par
le plus ancien des Secretaires Interprétes , & S. Ex.
y répondit à tous égards en homme d'Etat , & en
homme de Lettres.
Peu après que M. l'Ambaffadeur eut reconduir
le Corps de l'Etat , arriva le Chapitre de Soleure ,
ayant à la tête le Prevôt , qui harangua S. Ex. Les
complimens réciproques finis , le Chapitre prit congé
, & M. l'Ambaffadeur le reconduifit , comme il
avoit fait le Corps de l'Etat.
Le même jour , fur les cinq heures du foir, S. Ex.
envoya le Secretaire de l'Ambaffade , chez M.
PAvoyer regnant , demander audience au Confeil
pour le lendemain 25 .
Ce jour , Fête de S. Louis , une Députation de
l'Etat vint prendre S. Ex . pour la conduire au petit
Confeil , elle s'y rendit à pied , dans le plus
grand cortége , fuivie de toute la Maiſon & par un
fort beau tems , bien different de celui de la furtrée.
S. Ex.fut reçue
tel de Ville par M
duifit dans la Salle d
unfauteuil entre les
elle fon Secretaire
des Secretaires- Inter
s'étant couvert, & c
prononça e difcour
MAGNIFIQ
ן כ
33
ן כ
Chargé d'affarer
en général , & ch
culier ,de la bien
qui lui fera toujou
exactitude
, ma's
engagemens ave
difpofitions de S
xion que jepark
»Suffe,
30
ל כ
qui les c
effeteft en poti
plus
diftinguée l
de Sa
Majefté !
plusde
confianc
qui ne lui pern
fa
puiffance,qu
à
affûrer latra
heurde fes All
Alateule à rece
d'unfi
grand
portée de vo
dérale de Sa
effers, a tou
décefleurs o
auquel je fu
33
une
Lageffe
rée . S. Ex . fut reçûe au milieu du Parquet de l'Hô.
el de Ville par M P'Avoyer regnant , qui la conduifit
dans la Salle d'audience , où elle s'affit dans
un fauteuil entre les deux Avoyers , ayant derriere
elle fon Secretaire d'Ambaffade & le plus ancien
des Secretaires - Interprétes. Là , M. l'Ambaffadeur
s'étant couvert, & tout le Confeil après lui , S. Ex.
prononça le difcours fuivant.
MAGNIFIQUES SEIGNEURS ,
Chargé d'affûrer le louable Corps Helvétique
» en général , & chacun de fes Membres en parti-
33 culier , de la bienveillance du Roi mon Maître ,
» qui lui fera toujours remplir , non -feulement avec
ן כ
exactitude , mais même avec fatisfaction , fes
» engagemens avec eux , je m'étendrois ici fur ces
» difpofitions de Sa Majefté , fi je ne faifois réflexion
que je parle à celui de tous les Etats de la
Suiffe , qui les connoît le mieux. Quel autre en
"effet eft en poffeffion d'éprouver d'une maniere
plus diftinguée les fentimens nobles & génereux
de Sa Majefté ! Quel autre eft autorisé à avoir
"plus de confiance dans la façon de penfer du Roi,
qui ne lui permet de confidérer la grandeur de
fa puiffance,qu'autant qu'elle peut être employée
à affûrer la tranquillité de fes voifins & le bonheur
de fes Alliés ! Deftinés par une prédilection
flateule à recevoir dans vos murs l'Ambaffa leur
» d'un fi grand Monarque , vous êtes fans ceffe à
portée de vous convaincre de l'affection confédérale
de Sa Majefté. Vous en faire éprouver les
» effets, a toujours été un des objets que mes pré-
» décefleurs ont rempli le plus volontiers ; celui
auquel je fuccede immédiatement , diftingué par
une fageffe éclairée & par la rectitude de l'ef
לכ
»lors de fon départ . Qu'il me foit permis de m'animer
d'une noble émulation à furpaffer , s'il eft
"poffible , l'empreffement qu'il témoignoit à vous
» plaire. Dans cette difpofition d'efprit , quelle fa-
» tisfaction n'aurai je point à rendre compte à Sa
» Majefté de votre confiance en elle , de votre at
» tachement pour fa perfonne & de votre zéle pour
»fa gloire ?Vos fentimens font trop connus , Magni,
fiques Seigneurs , pour que je doute un moment
que vous ne m'en fourniffiez de fréquentes oc-
» cafions. Je m'applaudis d'avance d'avoir à remplir
un Miniftere auffi agréable , & je regarde
»l'honneur que j'ai d'y être deftiné , comme la
" récompenfe la plus fateufe que le Roi pût ac
" corder à mon ardeur perfonnelle pour fon fer-
" vice & au zéle de ma famille .
Enfuite M. l'Ambaffadeur remit la Lettre de
créance du Roi pour le Canton , & finit par inviter
Mrs du Confeil à venir célébrer avec lui la fête du
Roi. S. Ex. fut reconduite à fon Palais dans le
meme ordre qu'elle s'étoit rendue à l'Hôtel de
Ville.
Peu de tems après , M l'Ambaffadeur fe rendit
à l'Eglife des Cordeliers , qui eft fa Chapelle. Le
Corps de l'Etat y avoit prévenu S. Ex. La Meffe y
fut chantée en mufique , & finit par la Priere or
dinaire pour le Roi.
Peu après que l'on fut de retour , an fervit un
fuperbe dîner pour 200 perfonnes fur 6 tables differentes
; tout s'y rencontroit, l'abondance la plus
recherchée , la magnificence , & l'ordre rare dans
ces fortes d'occafions. S. Ex. y porta au fon des
trompettes & au bruit du canon les fantés fuivantes
, la fanté du Roi , celle de la Reine , celles de
ne , de Meldames de
Royale , debout.
M. l'Avoyer porta
Madame l'Ambaffadri
S. Ex. porta la fanté
du L.Canton de Sole
en charge.
Le repasduracinq
me
l'Ambaffadrice ,
dîner aux Dames les
rendit avec fa Com
Ambaffadeurfaifoit
table. Elle y fut re
monftrations dejoy
ves , qui porterent d
P'Ambaffadrice ; elle
faire par tout les él
P'Ambaffadeur,
Pendant ce tems,
rement
rempli de
P
tout à
difcrétion.
Pourlui lailler
du foir LL, EEx.
maifonde la Ville
heureufes
pour un
fait
conftruire dan
magnifique
falle d
jouiffoit de la per
nation ,qui
couvr
te
maifon ,
bordo
nir
dans le
parte
ment
illuminé&
P'illumination de
Madame l'AD
Les
honneurspen
e , de
Meldames de France , & de la Mailon
Loyale , debout .
M. l'Avoyer porta la fanté de S. Ex . celle de
Madame l'Ambaffadrice & de la Famille de S. Ex.
S. Ex. porta la fanté des Magnifiques Seigneurs
lu L. Canton de Soleure , & celle de M. l'Avoyer
en charge.
Le repas dura cinq heures , & vers la fin Mada
me l'Ambaffadrice , qui de fon côté avoit donné à
dîner aux Dames les plus qualifiées de la Ville , fe
rendit avec fa Compagnie dans la Salle on M.
P'Ambaffadeur faifoit les honneurs de la principale
table. Elle y fut reçûe avec les plus grandes démonſtrations
de joye de la part de tous les Convives
, qui porterent de nouveau la fanté de Madame
l'Ambaffadrice ; elle y jouit du plaifir d'entendre
faire par tout les éloges les plus mérités de M.
l'Ambaffadeur,
Pendant ce tems, le Palais de France étoit entierement
rempli de peuple , à qui l'on fervoit de
tout à difcrétion .
Pour lui lailler plus de liberté , fur les 9 heures
du foir L L. EEx. fe rendirent dans une fort belle
maifon de la Ville , dont la fituation eft des plus
heureufes pour une fête. M. l'Ambaſſadeur avoit
fait conftruire dans le jardin de cette mailon une
magnifique falle de Bal , d'où , par fa pofition , on
jouiffoit de la perfpective d'une très - belle illumination
, qui couvroit entierement la façade de cet
te maiſon , bordoit les terraffes & fembloit le réunir
dans le parterre du jardin , qui étoit pareillement
illuminé & fur fon propre deffein , ainfi que
l'illumination de la façade de la maiſon.
Madame l'Ambaffadrice ouvrit le Bal , & en fit
les honneurs pendant toute la nuit , ainfi que d'un
Ville & a planeurs de dierens Cantons de la sume,
qui s'étoient rendues à Soleure pour y aſſiſter aux
fêtes de M. l'Ambaſſadeur ; la totalité de ces Dames
montoit au nombre de près de 120 ; enfin on
fe retira au jour , extrêmement fatisfait des manicres
aimables & polies de LL. EEx . qui ont donné
encore un nouvel éclat aux magnificences de cette
journée .
Le furlendemain 27 , M. l'Ambaſſadeur traita
magnifiquement à dîner Mrs du Chapitre.
En conféquence de la convocation de la Diette
générale de Légitimation , qui avoit été indiquée
pour le premier Septembre , tous les Députés des
Cantons & Alliés fe rendirent à Soleure le Dimanche
31 Août dans le plus grand apparat. Chaque
Canton étoit eſcorté de plufieurs Junker Geſans ou
Gentilshommes , très- bien équipés. Le Canton de
Berne feul en avoit 24 , & cette troupe de Gentilshommes
réunie paffoit le nombre de 100 .
Auffi- tôt qu'ils furent tous arrivés , le grand
Sautier vint en avertir S. Ex. & lui remettre une
lifte contenant le nom de chaque Député & fon
logement ; auffi -tôt elle dépêcha fes Gentilshommes
, Ecuyer & Secretaires , pour aller féliciter en
fon nom les Députés de chaque Canton en parti
culier, qui les reçurent en venant au - devant d'eux,
& leur donnant la droite , & les reconduisirent en
obfervant la même cérémonie , comme ils le devoient
par attention pour le nom de S. Ex . de la
part de qui on venoit les complimenter.
Dans le même tems le Canton de Zurich , en fa
qualité de premier Canton , députa vers S. Ex . pour
lui faire compliment.
Le lendemain premier Septembre , les Députés
arriverent en corps chez M. l'Ambaffadeur , chament
auparavant à S. E
l'efcalier & leur donnar
troduifit dans la gran
Bourguemeftre de Zuri
tangua S. Ex. en Allem
debout & découvert , &
taires Interprétes rend
Il étoit conçu en ces te
MONSEIGN
» C'eſt une vérité é
fon &
l'expérience
33 fes amis contribue
par
la c
» profpérité des hom
» eft refferré
pererd'avantages,
amitié & de l'ent
peut le faire récipro
habitent enfemble
»& quand ils font é
»un commerce de l
»fiéme maniere
»les
Princes & les
qui
des
Miniftres conf
leur
מ
organe pour
»tés de
commerc
30 négociations pou
ciproques. Le d
fervéfans
interr
a la
Séréniffime C
Corps
Helvetic
»
niftre eft
rappe
»
auffi-tôt
parmi
»fe
manifefte
$3
১১
qu'ilaplû à S.
ent auparavant à S. Ex, qui les reçut au haut de
fcalier & leur donnant à tous la main , les iuoduifit
dans la grande Salle d'audience . M. le
burguemeftre de Zurich portant la parole , hangua
S. Ex . en Allemand , tout le monde étant
ebout & découvert , & le plus ancien des Secre
ires Interprétes rendit fon difcours en François .
- étoit conçu en ces termes.
MONSEIGNEUR ,
» C'est une vérité également fondée ſur la raifon
& l'expérience , que la maniere d'agir avec
àfes amis contribue beaucoup à la fatisfaction &
- profpérité des hommes , & plus ce lien d'amitié
eft refferré par la confiance , plus on en doit efperer
d'avantages; mais les moyens d'établir une
amitié & de l'entretenir , font differens ; cela
»peut fe faire réciproquement, quand de bons amis
habitent enfemble & converfent journellement
» & quand ils font éloignés , cela fe peut faire par
» un commerce de lettres . Il y a encore une troi
»fiéme maniere qui eft en ufage entre les Rois ,
» les Princes & les Républiques , en s'envoyant
des Miniftres confidens , dont la bouche devient
35 leur organe pour contracter des amitiés , des trai
» tés de commerce , même des alliances & autres
négociations pour l'avantage de leurs intérêts ré
ciproques . Le dernier ufage a toujours été obfervé
fans interruption depuis fort long- tems par
a la Séréniffime Couronne de France envers le L.
» Corps Helvetique ; c'eft pourquoi dès qu'un Miniftre
eft rappellé , nous avons l'honneur de voir
" auffi-tôt parmi nous un fucceffeur , c'est ce qui
»fe manifefte encore aujourd'hui , car auffi- tôt
» qu'il a plû à S, M. T. C. d'appeller M. le Mar
לכ
"
ם כ
ם כ
hautes & importantes dignités , le Roi a bien
voulu en même- tems , comme une conftante con.
firmation de fa grace & bienveillance , nommer
& envoyer
V. Ex. à une Ambaſſade aufſi impor.
tante & diftinguée comme celle de la Suiffe. Ce
grand changement eft la caufe que le Corps
Helvétique , fuivant l'ufage , s'eft préfentement
affemblé ici par fes Députés pour complimenter
» V. Ex. fur fon Ambaffade folemnelle , & l'en fé-
ဘ liciter cordialement . Bénie foit l'entrée de V. Ex .
chez nous, & que bénies foient les négociations;
>> nous avons des marques certaines que l'effet confirmera
ce fouhait. Que V. Ex. permette que je
lui en allegue trois. La premiere eft les grandes
qualités & talens dont le Ciel a doué V. Ex. &
qui font que les Societés célebres briguent à
l'envi de voir fon grand nom infcrit dans leurs
Regiftres , étant convaincues que par fon grand
fçavoir la Littérature acquerera un nouveau luftre.
La feconde eft fondée fur Pentiere confian-
> ce que
le Roi a au zéle pur de V. Ex. pour fon
fervice ; & la troifiéme , eft qu'il lui a plû depuis
le peu de tems qu'elle eft parmi nous , de témoi
» gner qu'elle tâchera dans toutes les occafions de
contribuer de fon mieux à la profpérité & aux
avantages du L. Corps Helvétique en général, &
de chacun des LL . Cantons en particulier . V. Ex .
a ne peut pas nous donner une preuve plus réelle
de ce dernier article , que de vouloir bien pour
notre fûreté , nous conferver la faveur Royale
la gracieufe bienveillance & la très précieufe affection
de S. M. T. C. notre plus ancien allié , &
de l'affûrer faintement que de la part du Corps
Helvétique , nous tâcherons de tout notre pouvoir
à remplir nos obligations par rapport à
» la
ه د
››
a chercher très-int
33 dans
ces généreux
ne point perdre de
Helvétique , ce q
noiffance éterneli
33
réputation à nos
tueront, lorfqu'il
ce que V. Ex a
3)
Je conclúrai n
du grand Orate
lex illajufta vera
velint ,Que la lo
toujours de mén
& nos défirs font
Roi & la
Reine
&
Madame la 1
D
ן כ
•
Royale,
puiffent
les
bénédictions
grandes
profper
M.
l'Ambaffade
parle
difconts fuit
MAGNIFI
Les
liaifons q
33
entre
nos
Rots
»
toujours fait en
ciproque les cé
raffenilleaujou
intereflansque
ancien& lepl
yelle les
affu
"
a
voyant unM
aux
ordres de
térêts,
quedan
55
כ כ
כ כ
chercher tres-initamment de vouloir perlifter
dans ces généreux fentimens pour nous , & de
ne point perdre de vue les intérêts du L. Corps
Helvétique , ce qui nous engagera à une reconnoiffance
éternelle , & de tranfmettre fa haute
réputation à nos derniers neveux , qui la perpétueront,
lorsqu'ils trouveront ces monumens de
» ce que V. Ex. a mérité du L. Corps Helvétique .
Je conclûrai mon difcours par une Sentence
du grand Orateur Ciceron , qui dit : Vetus ef
lex illa jufta veraque amicitia, ut idem amici femper
velint , Que la loi de l'amitié veut qu'on penfe
toujours de même. Nos intentions , nos voeux
» & nos défirs font que Leurs Majeftés Royales le
Roi & la Reine , que Monfeigneur le Dauphin
& Madame la Dauphine , & toute la Mailon
Royale, puiffent continuellement jouir de toutes
»les bénédictions , & des plus parfaites & des plus
»grandes profpérités .
25
ככ
• M. l'Ambaffadeur répondit à cette Harangue
par le difconis fuivant .
"
ود
MAGNIFIQUES SEIGNEURS ,
» Les liaifons qui fubfiftent depuis tant d'années
» entre nos Rois & le L. Corps Helvétique , ont
toujours fait envifager avec une fatisfaction réciproque
les cérémonies pareilles à celle qui vous
raffemble aujourd'hui En effet quels momensplus
»intéreflans que ceux où le plus puiffant , le plus
ancien & le plus fidéle de vos Alliés , vous renou-
» velle les affûrances de fon affection , en vous envoyant
un Miniftre qui ne doit , conformément
s aux ordres de fon Maître , s'occuper de vos intérêts
, que dans la vue d'affermir votre tranquila
I
DO
30
dirigé fur de pareils principes , auffi dignes du
Monarque qui m'envoye , qu'ils font ( permettez-
moi de le dire ) conformes à mes fentimens .
Les vertus héroïques de vos Ancêtres ont été la
fource de leurs liaiſons avec nos Rois ; la candeur
la plus eftimable , la probité la plus folide ,
la fidélité la plus inviolable à remplir les enga-
» gemens contractés ; une jufteffe de fens , capable
de difcerner le vrai , de s'y attacher & d'écarter
» tout ce qui pourroit être vaine fubtilité ou mauvaife
fineffe : c'eft à ces qualités que l'on a re-
» connu de tout tems la Nation Helvétique , &
c'eft à elle que vous devez ces alliances dont les
effets fe font encore fentir aujourd'hui , & doivent
toujours fubfifter , puifque nous continuerous
à reconnoître en vous ce caractére respectable
qui y a donné lieu . Qui peut mieux connoître
tout le mérite de vos vertus , que le Prince augufte
que je fuis chargé de représenter auprès de
Vous ? Dans quel tems pouvez-vous attendre plus
de marques de bienveillance , & jouir plus tran
quillement des avantages accordés par les prédé
ceffeurs à votre zéle pour la gloire & les intérêts
de la Couronne , que fous le regne du Monarque
de l'Europe , le plus grand dans la guerre par
fon courage & fa clémence , & dans la paix par
fa modération & fa juftice ; chéri de fes peuples ,
» dont fa tendreffe fait le bonheur ; de fes Alliés ,
» dont fa fidélité à remplir fes engagemens fait la
» fûreté , du refte de l'Europe qui fe répofe fur fes
fentimens , trop purs pour ne pas diffiper l'om-
»brage que pourroit caufer fa grandeur ?
55
20
09
»
33
ל כ
22
Je ne puis douter M. S. que vous ne rendiez à
» ces qualités héroïques de Sa Majefté toute la juf-
Bourguemeft
Cours qu'il vi
»toute l'étendu
d'ailleurs trop
pourmoi dans
gnage du prix
Vous venir de
»
rcules
difpofit
»
prendre de no
»tere ! Je ne ne
j'apporterai to
»mes
démarche
noitre pour
ל כ
plusjufte & d
ne
Républiqu
jours été la lag
Ce
Difcours fo
la
nobletfe avec
fuite elle
rent
Lettres de
créan
après
quoi elle
particulier jufq
inviter la
veille
putés fe
mirent
rang
qu'ils tien
P'Ambaffadeur
fa
droitele Bo
che
l'Avoyer
les
autresDépt
y eutfix t
cateffe &lapr
relevéesparl
baffadeur
,
qui
caractére les
11
» Bourguemeftre Friés n'a pû rendre , dans le difcours
qu'il vient de prononcer en votre nom ,
» toute l'étendue de vos fentimens , mais ils font
d'ailleurs trop connus , & ce qu'il y a de flateur
» pour moi dans ce difcours, eft un nouveau témoignage
du prix que vous mettez à tout ce qui peut
» vous venir de la part du Roi . Puiffent ces heureufes
difpofitions, dans lefquelles je vous trouve,
prendre de nouvelles forces pendant mon Minif-
>> tere ! Je ne négligerai rien pour y contribuer , &
j'apporterai tous mes foins à concerter fi bien
» mes démarches , qu'on puiffe toujours me recon-
» noître pour l'Ambafladeur du plus grand , du
plus jufte & du plus modéré des Rois , près d'une
République dont le caractére diftinctif a tou-
»jours été la fageffe & la bonne foi
כ כ
ל כ
Ce Difcours fut généralement admiré , ainfi que
la nobleffe avec laquelle S. Ex. le prononça. Enfuite
elle remit à chaque Canton en particulier les
Lettres de créance du Roi pour leurs Souverains ,
après quoi elle les entretint tous en général & en
particulier jufqu'au dîner auquel elle les avoit fait
inviter la veille. Si - tôt que l'on eut fervi , les Députés
fe mirent à table , en obfervant entre eux . le
rang qu'ils tiennent dans le Corps Helvétique . M.
l'Ambaffadeur étoit feul dans un fauteuil , ayant à
fa droite le Bourguemeftre de Zurich , & à la gauche
l'Avoyer de Berne fur des chaifes , ainfi que
les autres Députés.
Il y eut fix tables fervies en même tems ; la délicateffe
& la profufion dans ce repas étoient encore
relevées par les attentions obligeantes de M.l'Ambaffadeur,
qui fçait fi bien réunir à la dignité de lon
caractére les manieres polies & affables , qui lui
I ij
un moment tous les convives à leur aile ; de forte
que dans une cérémonie purement d'apparat , on
y voyoit regner le plaifir , ordinairement relegué
aux petites tables . S. Ex . y porta debout , au bruit
du canon & au fon des trompettes , la fanté du Roi ,
celle de la Reine , de Monfeigneur le Dauphin ,
de Madame la Dauphine, & de la Famille Royale,
& de chaque Canton en particulier . M. le Bourguemeftre
de Zurich porta à tous les Députés la
fanté de S. Ex. celle de Madame l'Ambaffadrice , &
l'on refta à table jufqu'à la nuit , que tout le monde
fe retira en faifant les éloges de la magnificence
de ce fomptueux repas , qui avoit été lervi avec
autant de délicateffe que pourroit l'être une table
de 12 couverts.
Tous les appartemens du Palais , jufqu'à l'orangerie
, la loge du Suiffe & la cour , étoient remplis
par la livrée des Cantons & de tout le peuple , que
l'on a traité à difcrétion , au nombre de plus de
400.
Le lendemain & le fur-lendemain il yeut encore
deux très grands dîners, auxquels S. Ex . avoit fait
inviter toute laNobleffe de la fuite des Députés , tout
s'y paffa comme le premier jour avec la plus grande
magnificence & dans le plus grand ordre.
En un mot M. l'Ambaffadeur a défrayé les Députés
& toute leur fuite , pendant les quatre jours
qu'a duré la Diette .
Avant leur départ , tous les Cantons vinrent en
particulier remercier M. l'Ambaffadeur de toutes
les politeffes qu'ils en avoient reçûes ; aucun d'eux
ne fe difpenfa de cette bienféance , & M. l'Ambaffadeur
a vú, comme un heureux augure pour la
fuite de fon Miniftere , le zéle avec lequel les Canrons
, les moins difpofés à donner lieu à des noutémoigner
combien
choix que Sa Majeft
la haute nailance
grandesqualités ave
LE
Contenant un det
rai
Lane
Cha E Pacha de
dans lePort de c
avoir pris
pratiqu
le gué par fon Kia
propofa an
Cady
quelques
autres
rent
chez lui ,le
Cité
Valette &
trouverent
d'abo
ficile ,
mais mê
écrit à
plufieurs
écrire par lafui
pour
avoir du fe
Les
fignaux qu
projet eût
réuil
viendroient po
d'arborer un p
haut
de
Saint E
Canon , &
la n
fulées. Il y a d
fur
la
mer;
qu
inconnue
au
P
choix que Sa Majefté a fait d'un Miniftre, chez qui
la haute naiffance ne fert qu'à faire paroître les
giandes qualités avec plus d'avantage.
LETTRE
Contenant un détail circonftancié de la confpiration
de Malte..
L
›
E Pacha de Rhodes , outré de fe voir , lui
dans le Châreau Saint Elme , & fa Galére
dans le Port de celles de Malte , vingt jours après
avoir pris pratique, ayant au préalable fait fonder
le gué par fon Kiaia , ou Lieutenant de fa Galére ,
propofa an Cady , aux Rais , aux Papafs , & à
quelques autres Turcs Lévantins , qui fe trouverent
chez lui , le projet de fe rendre maître de la
Gité Valette & du Fort Saint Elme. Les Efclaves
trouverent d'abord l'entreprife , non - feulement difficile
, mais même inexécutable. Ce Pacha avoit
écrit à plufieurs Pachas en Levant , & fit encore
écrire par la fuite à Tripoli , à Tunis , & à Alger ,
pour avoir du fecours de vivies & de munitions.
Les fignaux que les conjurés , en cas que leur
projet eût réuffi , devoient faire aux Bâtimens qui
viendroient pour le feconder , étoient , de jour ,
d'arborer un pavillon rouge à la Turque fur le
haut de Saint Elme , & de l'affûrer par un coup de
canon , & la nuit , de tirer un certain nombre de
fufées. Il y a dans Saint Elme une porte qui donne
fur la mer ; quoique bien murée , elle n'étoit pas
inconnue au Pacha. Il comptoit en profiter pour
I iij
pas en cas qu
?
n'eût pas pu s'emparer du Château Saint Ange
lequel n'étant pas à lui , ne lui auroit jamais laiffé
libre l'entrée ni la fortie du Port . Le fecours qu'il
attendoit des Pays Etrangers , fes promeffes , &
quelque argent qu'il fema à propos parmi les gens
de fa fecte , les fermens qu'il leur fit de ne les jamais
abandonner , tout cela joint à la vénération,
& à leur foumiffion aveugle pour les ordres d'un
perfonnage tel qu'un Gouverneur de Rhodes , fils
d'un Capitan Pacha , & petit-fils d'un Grand
Vifir
, les engagea
à fe rendre à fes follicitations ,
& à lui promettre de ne rien épargner de leur
côté pour affûter le fuccès de l'entrepriſe . Le Rais
de la Galiotte lui fut fort utile en cette occafion
& il fçut applanir bien des difficultés , en prenant
fur lui l'exécution de beaucoup de chofes , que
peut- être le Pacha lui -même dans ce moment regardoit
comme impoffibles , laiffant au tems &
aux circonstances le foin de lui en procurer les
moyens , quand une fois l'affaire feroit engagée.
Après ces premieres démarches , le Pacha , laiffant
aux autres Chefs de la conjuration le foin de faire
des foldats , fongea à trouver des fcélerats qui pûffent
exécuter le deffein exécrable qu'il avoit formé
de ſe défaire de la perfonne du Grand Maître.
Pour cet effet , il gagna les Efclaves qui avoient le
plus de liberté , & l'accès le plus familier dans le
Palais, entre autres un des deux Chambriers Turcs
du Grand Maître , appellé Imfelleti. L'ayant mis
dans fon patti , il lui propofa d'empoisonner fon
Eminence. Comme le Chambrier y trouva des
difficultés , il fut réfolu qu'il la poignarderoit avec
un coûteau dont la lame étoit empoisonnée , &
que le Pacha lui remit fix jours avant la découdu
poifon dans la
unautre de la créd
d'argent , deftiné
de S E. mais ni l
charger de cet atte
Tous les Vend
tion ,le Cady ,le
fembloient chez l
cun rendoit com
veaux Conjurés q
qu'il avoit imag
complot . Enfin
mois , tous les
feconder leur C
fixé au 29Juin ,
ment
,
vers deux
choifi ,
parce que
le , à deux
lieu
f
grand
concou
que
perfonne
da
jours
auparavant
Pair de la
Flori
mieux
demeure
Voicila
façond
jurés.
Le
Palais e
P'un
d'hyver &
quent. Il y a
ces
appartem
gallerie , qui
lais.
Cettepo
mes ,qui eft
Danscette n
mentà
gauch
du poifon dans la foupe du Grand Maître , & à
un autre de la crédence , d'en mettre dans le vafe
d'argent , deftiné à rafraîchir l'eau pour les repas
de S E. mais ni l'un , ni l'autre n'avoit ofé fe
charger de cet attentat.
Tous les Vendredis , les Chefs de la Confpiration
, le Cady , les Rais , & les huit Papals , s'affembloient
chez le Pacha , y mangeoient , & cha
cun rendoit compte de fes opérations , des nouveaux
Conjurés qu'il avoit enrôlés , & des moyens
qu'il avoit imaginés pour faire réuffir ce fatal
complot. Enfin au bout de treize ou quatorze
mois , tous les Efclaves ayant donné parole de
feconder leur Chef , le jour de l'exécution fut
fixé au 29 Juin , jour de la Saint Pierre , & le mo
ment , vers deux heures après midi. Ce jour fut
choifi , parce que la Fête qui fe fait à la Cité Vieille
, à deux lieues de la Cité Valette , y attire un
fi grand concours de monde , qu'il ne refte prefque
perfonne dans celle ci . Le Pacha -devoit trois
jours auparavant témoigner au Grand Maître , que
l'air de la Floriane lui étant mal fain , il aimoit
mieux demeurer dans le Château de Saint Elme.
Voici la façon dont devoient fe conduire les Conjurés.
Le Palais eft compofé de deux appartemens ,
l'un d'hyver & l'autre d'été , lefquels fe communiquent.
Il y a une petite falle , fituée au milieu de
ces appartemens , & dont la porte donne fur la
gallerie , qui eft au haut du grand eſcalier du Palais.
Cette poite fait face à celle de la Salle- d'armes
, qui eft à l'autre extrêmité de la gallerie.
Dans cette même gallerie , dont les fenêtres donment
à gauche fur la grande cour , fe trouve fur la
I iiij
quelle est une chambre , où le repofent de jour les
Eftafiers deSonEminence. Derriere la porte de cette
chambre , la clef de la Salle ci - deffus mentionnée
étoit toujours pendue , & elle pouvoit étre prile
facilement par le Chambrier Imfelletti , qui entroit
avec toute liberté dans les appartemens. C'eft
avec cette clef qu'il comptoit , le jour de l'exécu
tion s'introduire vers les deux heures après midi ,
dans l'appartement du Grand Maître , heure d'au .
tant plus favorable que dans cette faifon tous les
Chevaliers qui mangent au Palais , & les domeftiques
qui les fervent , font retirés chacun chez eux
dans la Ville pour prendre du repos. Imfelleti devoit
être accompagné de cinq Turcs , & d'un Noir ,
venu fur la Galére de Rhodes . Ils devoient être
foutenus par fept autres Conjurés , qui feroient
reftés à la porte de l'appartement , pour les fecourir
à tout évenement , dans l'inftant qu'Imfelleti
auroit eu commis fon affreux forfait . Un des fept
de la porte , auroit par une des fenêtres de la gallerie
, fait un fignal aux Efclaves du Palais , lefquels
au nombre d'environ cent vingt , devoient fe
tenir prêts dans les cours , les offices & cuifines.
A ce fignal ils tomboient fur le Corps - de - garde ,
armés de coûteaux , de haches & de maffues ,
égorgeoient , affommoient les foldats , s'emparoient
de leurs armes. Delà , ils montoient à la
Salle d'armes , dont les quatorze d'en haut euffent
pendant ce tems enfoncé la porte ; ils s'en empa,
roient , & s'armoient : cela fait , fans perdre un
inftant , ils fe féparoient en deux troupes.
La premiere marchoit droit à la prifon des Efclaves
, en enfonçoit les portes ; en faifoit fortir
Jeş Turcs captifs , & delà filoient le long de l'Infirmerie
au Château Saint Elme , qui n'en eft qu'à
détacher quarant
aller s'emparer di
pe quialloit à Sair
à s'en faifir , atte
dedans avec ving
autres. Deux fo'd
Maître , qui étoie
fe trouver de gar
trée des révoltes
La feconde trou
cette opération
, d
ligion , où il y a
claves ,lefquels j
pour s'emparer d
Marfamufciet
,q
Le refte devoit f
rencontreroient
.
& le défordre
,i
tendus
,
infpirer
momens l'idée d
ne fur la cam
tems de fe rec
pays où il n'y a
prife du Châte
pourroient
fe
la Ville
,
ce , ou qui n'a
enfuite fermer
Ils
prétend
hommes
qui
Marine
, du
roit vingt de
tre côté du
& del'ine
,
rer du Châ
égor
détacher quarante ou cinquante hommes pour
aller s'emparer de la porte de la Marine . La troupe
qui alloit à Saint Elme, n'auroit pas eu de peine
à s'en faifir , attendu que le Pacha s'y trouvoit
dedans avec vingt Turcs , foit de fes gens , cu
autres. Deux foldats de la Compagnie du Grand
Maître , qui étoient de la Conjuration , devoient
fe trouver de garde à la porte , pour favoriferl'entrée
des révoltés
La feconde troupe détachée du Palais , pendant
cette opération , devoit aller droit au four de la Religion
, où il y avoit cinquante ou foixante Elclaves
, lefquels joints à eux , en détachoient vingt
pour s'emparer de la porte de la Marine ,du côté de
Marfamufciet, qui n'en eft qu'à une petite diftance .
Le refte devoit faire main baffe fur tous ceux qu'ils
rencontreroient. Ils fe flattoient que la confufion
& le défordre , inféparables des évenemens inattendus
, infpireroient au peuple dans les premiers
momens l'idée de.fuir par la Porte Réale , qui donne
fur la campagne , & qu'avant qu'on eût le
tems de fe reconnoitre ( thofe difficile dans un
pays où il n'y a point de troupes reglées ) après la
prife du Château Saint Elme , toutes leurs forces
pourroient fe porter dans les differens quartiers de
la Ville , égorger tous ceux qui feroient réfiftance
, ou qui n'auroient pas fui , chaffer le refte , &
enfuite fermer la Ville.
Ils prétendoient auffi , qu'outre ces cinquante
hommes qui devoient s'emparer de la Porte de la
Marine , du côté du grand Port , il s'en détacheroit
vingt des plus déterminés,pour paffer de l'autre
côté du Port , aller ouvrir les prifons du Bourg
& de l'Ifle , délivrer leurs camarades , & s'emparer
du Château Saint Ange , où eft le dépôt des
{ v
gion ; mais ce projet n etoit pas alle a executer "
parce que felon les apparences , à la premiere allarme
le peuple du Bourg fe feroit retiré , du moins
en partie , dans ce Château , & on n'auroit pû l'y
forcer que par la faim .
Ce projet , qui avoit bien des difficultés , mais
qui auroit été toujours très- funefte à l'Ordre ,
quand même il n'auroit pas réuffi dans tous les
points , a été découvert de la maniere ſuivante .
Le Noir dont on a parlé , & un Perfan , bâtiſés tous
les deux à Malte , & venus tous les deux fui la
Galére de Rhodes , voulurent attirer à leur parti
un foldat Arménien , de la Compagnie du Grand
Maître . Ce jeune homme , quoique naturellement
imbécile , refuſa de ſe prêter à leur déteftable
complot ; d'un autre côté , craignant les ménaces
violentes de ceux qui le follicitoient , il
confulta un Juif bâtilé , für ce qu'il devoit faire.
Celui- ci lui dit qu'il falloit tout de fuite en donner
part au Commandant des Gardes. Le jeune foldat
ayant fuivi cet avis , le Commandant des Gardes
fit fon rapport au Grand Maître , qui donna ordre
d'arrêter le Noir & le Perfan . Ces criminels
furent mis à la torture ; ils déclarerent leurs complices
. On a déja exécuté une partie des chefs , le
refte le feia inceffamment. Il a été pris de bonnes
& fages précautions pour éviter dans la fuite un
pareil évenement. Graces à Dieu , le Grand Maître
, & tous les Chevaliers de votre connoiffance
jouiffent d'une fanté parfaite , en dépit de Mahomet
, du Pacha & de ſes adhérans.
BYGGVEJYOSVEJYCJÝC
L
FI
Nouvelles de
A nuit du
partit de Na
après-midi au H
Le lendemain el
Verfailles le 22 .
Le 24 , le Ro
Rambouillet.
LeRoi ,
arriva à Rouen
étant
Duc de
Luxemb
préfenta les Cle
monie , elle fut
été
préparé ,d'e
teaux , & pafler
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pifferies ,& ell
où
elle
arriva
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reçue
Saint
Aignan
Jui en
prelente
fuite à
Ho
pour la
réce
la
Tour de l
Majefté
fortit
promener
fu
Port à
maré
ques éclufes
à la
Paroiffe
Fenceinte du
L
FRANC E.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
A nuit du 18 au 19 du mois dernier , le Roi
partit de Navarre , & fe rendit le même jour
après- midi au Havre , où Sa Majefté refta le 20.
Le lendemain elle alla coucher à Bifi , & arriva à
Verfailles le 22.
Le 24 , le Roi partit pour aller au Château de
Rambouillet.
Le Roi , étant parti de Navarre la nuit du 18 ,
arriva à Rouen fur les huit heures du matin . Le
Duc de Luxembourg , à la tête du Corps de Ville ,
préfenta les Clefs à Sa Majefté. Après cette céré
monie , elle fut conduite à un Pavillon , qui avoit
été préparé , d'où elle vit ouvrir le Pont de Bàteaux
, & pafler un Navire. Enfuite elle traverfa la
Ville , dont les rues étoient fablées & tendues de tapifferies
, & elle continua fa route pour le Havre
où elle arriva le 19 à quatre heures après midi.
Elle fut reçûe à la porte de la Ville par le Duc de
Saint Aignan , Gouverneur , qui eut l'honneur de
lui en prélenter les Clefs , & elle fe rendit tout de
fuite à l'Hôtel-de-Ville , qui avoit été préparé
pour la réception . Le même jour , le Roi vifita.
la Tour de l'entrée du Port ; le lendemain Sa
Majefté fortit à neuf heures du matin , & alla fe
promener fur la jettée du Nord , d'où elle vit le
Port à marée baffe , & les mouvemens de quelques
éclufes , & après avoir été entendre la Melle
à la Paroiffe de Notre Dame , elle fe rendit dans
l'enceinte du Balin de la Marine. Elle monta
1 vi
balcon des Cazernes de la Marine , d'où elle vir
les differens mouvemens des manoeuvres qui furent
exécutées fur le Vaiffeau , les opérations de
la Carenne d'un autre Vaiffeau , & une Joute ;
elle vifita auffi les principaux atteliers de l'Arſenal
de la Marine , & retourna à l'Hôtel- de- Ville , où
elle reçut les refpects du Parlement & de la
Chambre des Comptes de Normandie , qui lui
furent préfentés par le Comte de Saint Florentin ,
Sécretaire d'Etat. L'après midi , le Roi alla voir
lancer à l'eau trois vaiffeaux , & un combat entre
fix Bâtimens qui étoient en rade , & après avoir
vifité la Corderie , la Citadelle & la Manufacture
du Tabac , Sa Majefté fortit de la Ville , pour aller
faire un tour de promenade fur la Côte d'Ingouville.
En rentrant dans la Ville , elle vit les
differentes illuminations qui avoient été préparées ,
& entre autres , celle d'un Vaiffeau qui avoit été
placé vis - à- vis l'Hôtel - de - Ville . Le Roi partit le
21 au matin , après avoir entendu la Meffe à
' Hôtel de Ville . Sa Majesté a été faluée en fortant
, comme elle l'avoit été en entrant , par une
triple décharge des canons de la Ville , de la Citadelle
& de la Marine . Elle a été gardée au Havre ,
tant par le Régiment de Dragons d'Harcourt ,
que par les Milices Bourgeoifes , & elle a trouvé
en bon ordre les Milices Gardes Côtes des Capitaineries
qui étoient fur fon paffage . Le Roi a
paru fort content de toutes les difpofitions qui ont
été faites dans la Ville & dans le Port ; mais ce
qui a le plus touché Sa Majefté , c'eſt la joye extrême
que fa préfence a fait éclater parmi les peuples
, dont le concours a été prodigieux au Havre
& dans toute fa route.
Le 18 Septembre , Madame Victoire , accom
"ciers , vint enten
politaine de cet
rivée & en par
par
celui de l'H
celui de la Ville.
du Quai qui re
des
Thuilleries
dit fes
refpects
vres , Gouvern
vôt des
March
Victoire , en an
trouva
les Gar
haye
& fous
revêtu de fes
Chanoines ,re
glife, & la con
fant Don Phi
dame
Adelaid
te Ville; elles
non de la B
Invalides ,&
rent la mên
allerent faire
là , elles vin
L'après-mid
de ce
Pala
allerent vo
Louis le Gra
Saint
Hond
Jardin
des
par
lefque
de
peuple ,
mes , en a
quelque to
naires du
corderent
politaine de cette Ville ; elle fut faluée à fon arrivée
& en partant , par le canon de la Baftille
par celui de l'Hotel Royal des Invalides & par
celui de la Ville . Cette Princeffe trouva , à l'entrée.
du Quai qui regne le long du Jardin du Palais
des Thuilleries , le Corps- de -Ville , lequel lui rendit
fes refpects , étant préfenté par le Duc de Gêvres
, Gouverneur de Paris. M. de Bernage , Prévôt
des Marchands , porta la parole. Madame
Victoire , en arrivant à PEglife de Notre Dame ,
trouva les Gardes Françoifes & Suiffes rangés en
haye & fous les armes. L'Archevêque de Paris ,
revêtu de fes habits pontificaux , & à la tête des
Chanoines , reçut cette Princeffe à la porte de l'Eglife
, & la complimenta . Madame, épouse de l'In
fant Don Philippe , Madame Henriette , & Ma
dame Adelaide, vinrent auffi le même jour en cette
Ville ; elles furent faluées de même par le canon
de la Baftille , par celui de l'Hôtel Royal des
Invalides , & par celui de la Ville ; elles entendirent
la même Meffe , à l'iffue de laquelle elles
allerent faire leur priere à Sainte Geneviève. Delà
, elles vinrent dîner au Palais des Thuilleries.
L'après-midi , elles fe promenerent dans le Jardin
de ce Palais ; elles remonterent en caroffe ,
allerent voir la Place des Victoires , & celle de
Louis le Grand . Elles fortirent enfuite par la Porte
Saint Honoré , pour retourner à Verfailles, Le
Jardin des Thuilleries , ainfi que toutes les rues
par lesquelles Mefdames ont paffé , étoit rempli
de peuple , que leur préfence avoit attiré . Meldames
, en allant à Sainte Geneviève , s'arrêterent
quelque tems devant l'Amphitéatre des Penfionnaires
du Collège de Louis le Grand , & leur accorderent
des congés.
&
aup
tholique , fut reçû le 25 dans l'Académie Françoife
, à la place vacante par la mort du Cardinal
de Rohan , & il fit fon difcours de remercîment ,
auquel M. de Fontenelle , Directeur , répondit au
nom de l'Académie .
Le 26 , le Roi revint de Rambouillet à Verſailles
; Sa Majefté alla le 30 à Choifi , d'où elle partit
le 2 Octobre fe rendre à Fontainebleau.
pour
Madame Infante & Mefdames de France , allerent
le 30 du mois de Septembre à Choify
& elles en partirent auffi le 2 Octobre pour Fontainebleau
.
Le Roi arriva à Fontainebleau le 2 Octobre ,
la Reine s'y rendit le 6 , Monfeigneur le Dauphin
y arriva le 4 , & Madame Infante & Meſdames
le 2 .
Le 4 , la Reine fe rendit à l'Eglife des Recollets
de Verfailles , lefquels célébroient la Féte de
Saint François. Sa Majefté y entendit la Meffe ,
& communia par les mains de l'Evêque de Chartres
, fon Premier Aumônier . L'après- midi la Reine
affifta dans la même Eglife au Panégyrique du
Saint , qui fut prononcé par le Pere de Neufville ,
de la Compagnie de Jefus , enfuite aux Vêpres &
à la Bénédiction du Saint Sacrement .
Le Roi a donné le Gouvernement de Seyne
en Provence , & le Régiment d'Auvergne , qui
vaquoient par la mort du Comte de Chaftellux
au Comte de Beauvoir , fon frere.
7.
M. de Chavigny , Ambaffadeur du Roi auprès
du Roi de Portugal , a été nommé par Sa Majefté
pour aller réfider avec le même caractére auprès
de la République de Vénife ; & M. de Saint Conteft
, Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel
du Roi , & Intendant de Bourgogne , a été nomjon
Amballadeur
Provinces-Unies..
Le 16 du mois
pagnie des Indes
deux livres & dem
terie Royale à fix
conde àcinqcen
ADDITIO
Extrait in
moire lû à l
Tie Royale
bre de l'an
tions de l'
Omme j
CLatitude
après plufieur
minutes& der
établie,en no
55 degrés ,
cette feule r
tat entier d
écrites au
au Préfiden
fujer ,feron
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pation. Vo
&
correctio
quer au Pu
s'il s'eft ré
les
critiqu
Confentem
été
fabriqu
aupres
neraux des
Provinces- Unies..
Le 16 du mois dernier , les Actions de la Compagnie
des Indes étoient à dix- fept cens trentedeux
livres & demi ; les Billets de la premiere Lo
serie Royale à fix cens dix- neuf , & ceux de la feconde
à cinq cens quatre-vingt-dix.
ADDITIONS de M. le Monnier à
l'Extrait inféré dans le Mercure, d'un Mémoire
lû à l'Affemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences du mois de Novembre
de l'année derniere , aufujet des obferva
tions de l'Eclipfe du Soleil, faites en Ecoffe.
Comme je ne fuis pas encore fatisfait fur la
Latitude d'Edimbourg , que j'ai oupçonné
après plufieurs tentatives réitérées , être de deux
minutes& demie plus grande que celle qui avoit été
établie, en nombres ronds, par feu M. Maclaurin, de
55 degrés , 5 minutes , j'ai differé jufqu'ici par
cette feule raifon de publier les détails & le réfultat
entier de mon travail ; & les lettres que j'ai
écrites au mois de Novembre de l'année derniere
au Préfident de la Société Royale de Londres à ce
fujet ,feront toujours foi de ce que j'avance , & me
mettront toujours à l'abri de toute difpute ou ufurpation
. Voici cependant quelques éclairciffemens
& corrections que je fuis bien aile de communiquer
au Public , en même-tems que je déclare que
s'il s'eft répandu d'autres Ecrits , je ne prétends pas
les critiquer ici, mais que ce n'a jamais été de mon
confentement & plutôt contre mon avis qu'ils ont
été fabriqués. Ainfi je prie le Lecteur de ne me pas
qu'il en pourroit tirer. De fept phaſes que j'ai
mefurées vers le milieu de l'Eclipfe , il y a certai
nement de quoi en conclure la pofition du lieu où
j'ai fait mon obfervation , relativement au centre
ou à la trace de la penombre. Or c'eft- là à quoi
fe réduit toute la queftion ; & fi quelques mal- intentionnés
s'éleven: jufqu'au point de vouloir répandre
quelques foupçons fur de femblables obfervations,
il eft visible que la queſtion feroit bientôt
décidée par les obfervations de la plus grandequantité
de l'Eclipfe , faites en Suéde , en Angleterre
& même en France ; mais qu'il faut pour cela
fuppofer la Latitude d'Edimbourg rectifiée , & par
conféquent celle du lieu où j'ai fait mes obfervations.
Comme l'Eclipfe annulaire devoit occuper une
très- grande étendue en Ecoffe , fçavoir depuis les
environs d'Edimbourg jufqu'aux Orcades , je m'étois
déterminé , pour conclure plus fûrement la
quantité du diamétre apparent de la Lune , à me
placer vers le terme ou limite auftral de l'Eclipfe
annulaire , & les correfpondans , répandus en affez
grand nombre vers le centre , étoient munis de
Pendules à fecondes pour mefurer la durée de l'Eclipfe
annulaire ; enfin je fuis affûré que celui qui
étoit au limite boréal, pouvoit très -bien contribuer
auffi à nous décider la queftion du diamétre de la
Lune , au cas que le Ciel ne m'eût pas permis de
mefurer avec le micrométre le diamètre , & qu'il
ne fe fût découvert que pendant quelques inftans
vers le milieu de l'Eclipfe.
Heureufement j'ai mefuré très - facilement , & cinq
fois de fuite , le diamètre de la Lune , que j'ai vû
tout entier fur le Soleil pendant 15 à 18 minutes ,
& dont j'ai communiqué l'année derniere les réfultats.
Mais il eft néceffaire d'avertir ici que la
de minutes & fe
micrometre ,n'a p
de fuperfue ni plu
car s'il eût été qu
aufli longue , à u
dreffer une ligne
vriers qui travaill
longueur ,les ave
comme l'on fçai
certaine diftance
la façade , mais
mefurécette bale
Pulage en pare
fervoient de me
tion de la bafe
confidérable, &
cipices ,chofe p
château , on pe
cette bafe à de
qui détruit tou
reur fur cette
une feconde d
métre de la Lu
Il me reste à
on trouve dar
bliél'année de
à 8
heures ,
11 h 50 min
trop quant a
quelque fou
qu'inadverta
pour le com
* Le
terrai
fablées du jar
le
terrain du
de minutes & lecondes répondoient les parties du
micrometre, n'a pas été mefurée avec une exactitude
fuperfiue ni plus grande qu'il n'étoit néceffaire,
car s'il eût été queftion de mefurer une étendue
aufli longue , à une ligne près , il eût fallu faire
dreffer une ligne droite ou de niveau par les ouviiers
qui travaillent aux jardins dans toute cette
longueur , les avenues d'un château étant toujours,
comme l'on fçait , moins bien entretenues à une
certaine diftance , * & à mefure qu'on s'éloigne de
la façade , mais on s'eft fervi chaque fois qu'on a
mefurécette bafe d'un long cordeau ( comme c'eft
P'ufage en pareil cas ) pour alligner les perches qui
fervoient de mefures , & comme dans cette direction
de la bafe il ne s'eft trouvé aucune inégalité
confidérable , & encore moins des rochers ou précipices
, chofe peu commune dans les avenues d'un
château , on peut donc être affûré d'avoir mesuré
cette bafe à deux ou trois pouces près . Mais ce
qui détruit toute objection , c'eft qu'un pied d'erreur
fur cette diftance n'auroit pas même produit
une feconde de difference fur la quantité du diamétre
de la Lune.
Il me reste à avertir que par une faute de copifte,
on trouve dans le Mémoire , ou dans l'Extrait publié
l'année derniere, le commencement del'Eclipfe
à 8 heures , so minutes , 18 fecondes , & la fin à
11 h. so min . 18 fec. Ces nombres fe reflemblent
trop quant au minutes , pour ne pas faire naître
quelque foupçon , & découvrir qu'il y a eu quelqu'inadvertance.
Or il faut lire 8 h. 51 min. 18 f.
pour le commencement , & 11 h. 48 min . 18 fec..
* Le terrain n'étoit pas femblable à une des allées
fablées du jardin des Tuilleries , mais auffi uni qu'eft
le terrain du petit Cours.
M. Catlin , & de la phafe obfervée au grand Té
lefcope, qu'on a donnée pour lors ; car cette phafe
ayant été mefurée, comme il a été dit , à 8 h. 54 m.
35 f. il en faut ôter 3 m. 17 fec. de tems pour avoir
le commencement de l'Eclipfe . Il n'y a donc ici aucune
ambiguité , & d'ailleurs chacun eft libre d'en
faire le calcul à loifir.
De plus par les obfervations faites à Greenwich
le jour de la pleine Lune qui a fuivi immédiatement
l'Eclipfe du Soleil , je trouve le diamètre apparent
de la Lune , qui étoit voifine alors du Périgée , 10
fecondes plus grand que je ne l'avois conclu de
quelques obfervations faites en Françe , ce jour là
la nuit fut tout- à - fait obfcure en Ecoffe , & nous
fumes privés par là d'obferver la longitude d'Edimbourg
par l'Eclipfe de Lune ; mais celle du Soleil
fuffit d'ailleurs. Or en augmentant ce diamé
tre de la pleine Lune , on aura 3 m. 55 fec. au lieu
de 3 m. 45 fec. qu'on avoit conclu pour la variation
du diamétre horisontal de la Lune , depuis le
jour de l'Eclipfe du Soleil , jufqu'à celle de Lune
qui a fuivi immédiatement .
CBCDCDCDCDCD CACACDC
MARIAGE ET MORTS,
>
Letol, Cu Parlement de Paris ,
E 4 Septembre , Charles- François- Henri de
époufa dans l'Eglife Paroiffiale de Saint Agnan de
Gambais , Diocefe de Chartres , Marie- Agnés de
Nyert , Dame de Gambais .
Il eft fils de défunt François de Revol , Seigneur
d'Anglieres , Confeiller au Parlement de Paris ,
mort le 16 Août 1720 , & de Marie du Soul de
Louis le Pretre d
lement de Paris ,
M. le Duc de Bou
La famille de F
phiné .Dans le fe
la perfonne de tr
& Louis de Rev
taire d'Etat des
Henri III. & He
dent Louis , Vico
d'Oleron , & le
ainfi que Franço
au Parlement d
de Bretagne.
Ennemond d
le fils Pierre n
époufa le premi
tel. De ce inari
en 1667 avec ]
qui eut pour
au Parlement
lien à cet artic
MarieAgn
Nyert ,Marq
moges ,Grand
Premier Vale
neur du Lou
fille de Den
Confeil
, Lou
Nyert ,Mard
cedé dans t
eu pour pere
de-
Chambre
Le 7 Aou
François Th
lement de Paris , Chef du Confeil de feu S. A. S.
M. le Duc de Bourbon , Prince du Sang.
La famille de Revol eft ancienne dans le Dauphiné
. Dans le feiziéme fiécle , elle fubfiftoit dans
la perfonne de trois freres , Ennemond , Antoine
& Louis de Revol. Louis fut Miniftre & Secretaire
d'Etat des Affaires Etrangeres fous les Rois
Henri III. & Henri IV . C'eft de lui que defcendent
Louis , Vicomte de Revol , pere de l'Evêque
d'Oleron , & le Chevalier de Revol , fon frere ;
ainfi que François- Felicien de Revól , Confeiller
au Parlement de Grenoble , leur oncle à la mode
de Bretagne.
Ennemond de Revol fut pere d'Antoine , dont
le fils Pierre naquit le 13 Novembre 1594 , &
époufa le premier Septembre 1624 Claudine Martel
. De ce mariage fortit en 1632 Claude , marié
en 1667 avec Jacqueline Michaut de Montaran
qui eut pour fils François de Revol , Confeiller
au Parlement de Paris , pere de celui qui donne
lieu à cet article.
Marie Agués de Nyert eft fille de feu Louis de
Nyert , Marquis de Gambais , Gouverneur de Limoges
, Grand Baillid'Amont en Franche - Comté,
Premier Valet-de-Chambre du Roi , & Gouverneur
du Louvre , & de Marie Anne Marfollier ,
fille de Denis Marfollier , Confeiller au Grand
Confeil. Louis de Nyert étoit fils de François de
Nyert , Marquis de Gambais , à qui il avoit fuccedé
dans toutes les Charges , & François avoit
eu pour pere Pierre de Nyert , auffi Premier Valetde-
Chambre du Roi Louis XIII.
Le 7 Août , Marie - Louife Brebier , veuve de
François Thurmenies de Montigni , Seigneur de
le Duc d'Orléans , Régent, mourut , âgée de 64 ans
& fut inhumée à S. Euftache .
Le 13 , Louis Augufte Thibouft de Berry , Comté
de la Chapelle Thibouft de Berry , anciennement
la Chapelle Gautier en Brie , Seigneur de Ru-
Guerrin , des grands & petits Trefnels , des Hangets
, de Gatins & autres lieux , Confeiller d'honneur
au Bailliage & Siége Préfidial- de Melun ,
mourut à la Chapelle , âgé de 59 ans , & y fut inhumé..
Le 18 , Gilles Dumefnilurry Sieur des Bergeries ,
mourut à Paris & fut inhumé à S. Euftache.
Le 20 , Marie - Jofephe de Croquez , veuve de
Charles Raimond de la Grange , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , Lieutenant Colonel
du Régiment du Maine , Brigadier des Armées
du Roi & Commandant pour Sa Majesté au
Mont-Dauphin , mourut , âgée de 63 ans ,
inhumée à S. Paul.
& fut
Le 30 , Pierre Mocet , Seigneur de Chillois , Brigadier
des Armées du Roi , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , mourut , âgé de
64 ans , & fut inhumé à S. Sulpice .
Le 31 , Nicolas -François Fillon de Villemur ,
Seigneur de Mont- Rouge , Garde du Tréfor Royal,
& Secretaire du Roi , Maiſon , Couronne de
France & de fes Finances , mourut fur la Paroiffe
de S, Roch , & fut tranfporté à Mont- Rouge.
Le 4. Septembre , André du Guet , Seigneur de
Balzac , ancien Capitaine au Régiment des Gardes
Françoiſes , mourut , âgé de 61 ans , & fut inhumé
à S. Sulpice.
Les , François le Royer de la Sauvagere , Seigneur
d'Artezé , près de Chinon en Touraine ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saintmourut
à Artez
de fon âge.
Il étoit né
Compagnie des
le 16 Mai 1692
lité d'Ingénieur
& fut fait Sous-I
en 1694. Cette
bardement de
Fridelingue & à
au fiége du Fort
même Régime
Baviere ,M. d
d'Ingénieur vo
bataille d'Hoc
plufieurs Place
bataille du Mo
fortifierune pa
le
d'Hochftet.
pour la retra
fous lefeu d
nant de Gré
1709 il fut fa
gimentdeCh
voulant pall
le point de f
ra
dangereu
fait
Chevalie
où ilétoit cl
vaux confide
nieur en che
Rochelle en
les
travaux
cette
Viile
mourut à Artczé dans la foixante-feizième année
de fon âge.
Il étoit né le 21 Mai 1674. Il entra dans la
Compagnie des Cadets Gentilshommes à Tournai ,
le 16 Mai 1692. fervit l'année fuivante en qualité
d'Ingénieur volontaire au fiége de Charleroi ,
& fut fait Sous- Lieutenant au Régiment de Bearn
en 1694. Cette même année il fe trouva au Bom .
bardement de Calais ; en 1702 à la bataille de
Fridelingue & à la prife du Fort ; en Janvier 1703
au fiége du Fort de Kell , & fut fait Lieutenant au
même Régiment . Ce Régiment étant paffé en
Baviere , M. de la Sauvagere y fervit en qualité
d'Ingénieur volontaire , fe trouva à la premiere
bataille d'Hochftet , aux fiéges d'Aufbourg & de
plufieurs Places du Wirtemberg ; en 1704 à la
bataille du Mont Charamberg , où il fut chargé de
fortifier une partie du Camp , & à la feconde bataille
d'Hochftet. Il y fit fur le Danube deux ponts
pour la retraite de l'armée , & les brûla enfuite
fous le feu des ennemis. En 1705 , étant Lieute
nant de Grenadiers , il entra dans le génie ; en
1709 il fut fait Capitaine réformé à la fuite du Régiment
de Champagne. En 1712 au fiége de Douai,
voulant paffer à l'attaque d'une lunette , il fut fur
le point de fe noyer dans le foffé , dont on le retira
dangereufement bleflé. Les Juillet 1715 , il fut
fait Chevalier de S. Louis. Il réfidoit alors à Arras ,
où il étoit chargé en chef de la conduite des travaux
confidérables que le Roi y faifoit faire . Ingénieur
en chef àBéthune en 1719, on le fit pafler à la
Rochelle en 1729 pour diriger en la même qualité
les travaux que l'on avoit projettés dans le Port de
cette Viile , & enfin en 1734 il fut fait Ingénieur
grand age. De- même que par fa capacité & par fa
valeur il avoit mérité les graces de la Cour , il s'étoit
acquis par la Religion , par fa probité & fon
humanité , l'eftime & la confidération de tous
ceux qui l'ont connu. 1
De fon mariage avec Marie- Gertrude de Touquerolles
, il laiffe trois fils , 1 ° . Félix - François ,
Chevalier de l'Ordre de S. Louis , Capitaine réformé
au Régiment de Champagne ,& Ingénieur en
chef de la Ville & Citadelle de Port- Louis, de Concarneau
& de la Côte du Sud de Bretagne , marié
le 18 Avril 1746 avec Anne Catherine - Charlotte
Audiger. 2 °. Louis- François, dit le Chevalier d'Artezé
, Chevalier de S. Louis , ayant commiffion de
Capitaine, & Ingénieur ordinaire du Roi , 3º. François
-Sébastien- Marc-Antoine , Capitaine au Régiment
d'Infanterie de Montboiffier.
Cette Famille , établie en Touraine , tire fon
origine de Bretagne , & fa noblefſe eſt très -ancienne.
Ses Armes font d'azur à trois roues d'or , deux
& une.
Le 2 , Louis Bernardin Cado , Marquis de Seppeville
, Sous-Lieutenant des Chevau - Légers de la
Reine , mourut à Paris , dans la vingtiéme année
de fon âge. Il étoit né le 19 Juillet 1730, & avoit
été baptifé le lendemain.
Il étoit fils de Charles - Louis- Frédéric Cado ,
Marquis de Seppeville , Seigneur du Pleffis - Paté ,
près de Montlheri , Enfeigne de la feconde Compagnie
des Moufquetaires , Brigadier des Armées
du Roi , mort à Paris le 14 Octobre 1734 , âgé de
27 aus ; & d'Elifabeth- Thérefe Marguerite Cheva
lier. Il avoit pour ayeul Charles - Louis , Comte de
Seppeville , Commandant des Carabiniers , Lieubranche
des Ca
Il a laillé deu
née le premier D
1743 à Louis , M
giment de Périg
Marguerite , néne
par contrat pafl
Timoleon , Co
valerie au Rég
Il étoit le do
me Cado , Mai
Le 26 , Aut
ghen , veuve
Valle , Brigad
Roche-Mabil
lon &
autres
ans , & fut in
Elle étoit fi
Comte de Ch
Bretagne ,Pro
de la
Citadel!
Préfidentdu
dant la minor
Ponts & Cha
fabeth-Fare
d'Aumont
,
riée le 11 A
1710.
Le 29 , C
gadier des
d'Auvergn
Provence
,
Il
étoit n
laume Anto
branche des Cado .
Il a laiffé deux foeurs , 1 ° . Françoife - Antoinette,
née le premier Décembre 1725 , mariée le 20 Mars
1743 à Louis , Marquis de Mailli , Colonel du Régiment
de Périgord . 2 °. Magdeleine Bernardine-
Marguerite , née le 13 Décembre 1726 , mariée
par contrat paffé le 11 Avril 1746 à Artus - François
Timoleon , Comte de Gouffier , Capitaine de Cavalerie
au Régiment Dauphin.
Il étoit le douzième des defcendans de Guillau
me Cado , Maître d'Hôtel du Roi , vivant en 1300.
Le 26 , Aone - Bénigne Fare- Therefe de Berenghen
, veuve d'Emmanuel- Armand , Marquis de
Vaffé , Brigadier des Armées du Roi , Baron de la
Roche- Mabille , Seigneur d'Azegé- le - Rideau , Ba.
lon & autres lieux , mourut , âgée d'environ 69
ans , & fur inhumée à S. Germain l'Auxerrois.
Elle étoit fille de Jacques- Louis de Beringhen ,
Comte de Châteauneuf & du Pleffis- Bertrand en
Bretagne , Premier Ecuyer du Roi , Gouverneur
de la Citadelle & du Fort Saint Jean de Marfeille,
Préfident du Confeil du dedans du Royaume pendant
la minorité du Roi , & Directeur Général des
Ponts & Chauffées & de Marie- Magdeleine Elifabeth-
Fare d'Aumont , fille aînée de feu Louis Duc
d'Aumont , Pair de France , & c. Elle avoit été mariée
le 11 Avril 1701 , & étoit reftée veuve en
1710.
Le 29 , Cefar-François Comte de Chastelus , Brigadier
des Armées du Roi , Colonel du Régiment
d'Auvergne , Gouverneur de la Ville de Seyne en
Provence , mourut dans la 26e année de fon âge,
Il étoit né le premier Novembre 1723 de Guillaume
Antoine, Comte de Chastelus & d'Avalon ,
fille de Henri François d'Agueffeau , Chancelier
de France,
Cette Maiſon , fort ancienne en Bourgogne , a
porté d'abord le furnom de Beauvoir , s'étant accrue
de cette Terre par le mariage de Jean , vivant
en 1340 , dixième ayeul de Célar François , qui
donne lieu à cet article , avec Jacquettte , Daine
de Beauvoir. Claude , petit-fils de Jean , fut Maréchal
de France , & Jean , fils de Claude , quita
le nom de Beauvoir pour prendre celui de Cha
telus .
Le 9 Octobre , Corneille Richard , Sieur de la
Chevaleraye , Affocié libre de l'Académie Royale
des Sciences , ci-devant Gouverneur de S. A. S. M.
le Prince de Conti , & enfuite Capitaine de fes
Gardes , mourut , & fut inhumé à Saint André
des Arcs.
Le 11 , Henriette Alphonfe Jubert de Bouville ,
fille d'Alphonfe Jubert de Bouville , Chevalier de
l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis , & Maréchal
des Camps & Armées du Roi , mourut ,
fut inhumée à Saint Jacques du Haut - Pas .
&
Le même jour , Ange Etiennette de Bullion Farvaques
, époule de Charles-André Sigifmond de
Montmorenci Luxembourg , Duc d'Olonne , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , mourut ,
âgée de 35 ans fur la Paroife de Saint Sulpice ,
& fut tranfportée aux Céleftins. Elle étoit file
d'Anne Jacques de Bullion , Marquis de Farvaques
& de Gallardon , & de Marie - Magdeleine
Gigaud de Bellefonds .
1
ARRESTS
MMMM
ARRES
A
RREST
ordonne
1687 ,& des R
des déclaration
reaux des Fer
Négocians de
res qui aborderd
feront tenus de
dans lefdites d
ques de chaq
peines portées
glemens,
AUTRE
,
tines.
AUTRE
Préfidiaux
Royaux& au
res & de Pol
prêt &
annue
moitié des év
années de la
AUTRI
des
Domain
au
renouvel
après
trois p
plus
offrant
ORDO
ARRESTS NOTABLES.
A
RREST du Confeil d'Etat du Roi , qui
ordonne l'exécution de l'Ordonnance de
1687 , & des Reglemens rendus depuis , au fujer
des déclarations des Marchandifes dans les Bureaux
des Fermes , & en conféquence que les
Négocians de Nantes & les Capitaines des Navires
qui aborderont , dans le Port de ladite Ville ,
feront tenus de s'y conformer , & de diftinguer ,
dans lefdites déclarations , le nombre des barriques
de chaque efpéce de fucre , & ce fous les
peines portées par lefdites Ordonnances & Reglemens,
AUTRE , portant reglement pour les Tontines.
>
AUTRE , qui ordonne que les Officiers des
Préfidiaux Sénéchauffées , Bailliages , Siéges
Royaux & autres Jurifdictions Royales , inférieures
& de Police , feront reçus au payement du
prêt & annuel de leurs Offices , fur le pied de la
moitié des évaluations d'iceux , pendant les neuf
années de la Déclaration du 8 Juillet 1749..
AUTRE , qui ordonne que les Sous-Fermes
des Domaines , Aides , & droits y joints , feront ,
au renouvellement prochain d'icelles , adjugées ,
après trois publications de huitaine en huitaine, au
plus offrant & dernier enchériffeur.
ORDONNANCE du Roi , pour la ré-
K
AUTRE , concernant le Régiment étran
ger des Troupes légeres de Gefchray.
AUTRE , concernant le Corps de Chaffeurs
de Fifcher.
CONVENTION entre le Roi Très-
Chrétien , & Son Alteffe Séréniffime - Eminentiſfime
le Duc Jean- Théodore de Baviére , Cardinal
, Evêque & Prince de Liége , pour la reftitution
réciproque des Déferteurs.
APPROBATION.
Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chances
lier le Mercure de France du mois de Novembre:
1749. A Paris , le 28 Octobre 1749.
J
P
MAIGNAN DE SAVIGNY
TABLE .
IECES FUGITIVES en Vers & en Profe:
L'amour des François pour leurs Rois , confacré
par les monumens publics ; Ode préfentée
à l'Académie Françoife pour le Prix de
l'année 1749. Par M. le Brun , 3
9 Lettres de M. Rouffeau à M. de Crouzas ;
Epitre fur la Poëfie à M. d'Arnaud , Agent Littéraire
de Sa Majefté Pruffienne , & de S. A. S. le
Duc de Wirtemberg ,
Epitre à M. de G.
30
33
Epitaphe de
Ode fur le
Séancepubl
ces,Infcri
A Mlle de V
Réflexions
Versà Mad
Calcul
prop
La Brûlure
La
vengean
que ,
Dilgrace d
Créontiq
Lette écr
d'Eu ,
Vers à M.
de Maré
La
Poule &
Epigramme
A
Mad.Q
Queftion ,
Lettre à M
Statices à N
Lettrede M
fur quel
la
Daup
Mots des B
Enigmes &
Nouvelles
Eftampe I
Autre
Efta
Prix
propo
Infcripti
pour 175
Ode
Anacr
Epitaphe de Mad. la Marquife du Châtelet ,
Ode fur le Jugement dernier ,
54
ibid
Séance publique de l'Académie Royale des Sciences,
Infcriptions & Belles- Lettres de Toulouſe, 58
A Mlle de V **
Réflexions diverſes ,
Vers à Mad. du Boccage ,
Calcul propofé ,
La Brûlure d'Iris , Ode Anacréontique ,
74
76
79
80
82
83
La vengeance de l'Amour , Ode Anacreontique
,
Disgrace du Dieu de Cythere , autre Ode Anacréontique
, 85
Lettie écrite à M ** fur l'Histoire du Comté
d'Eu , 88
Vers à M. de Curzay fur fa Promotion au grade
de Maréchal de Camp ,
La Poule & le Renard , Fable ,
Epigramme ,
A Mad. Q
Queſtion ,
Lettre à Mlle C *******
95
96
97
ibid.
98
ibid
-
Stances à M ....Confeiller au Parlement,& c. 1oz
Lettre de M. *** à M. Remond de Sainte Albine,
fur quelques Poëfies compofées pour Madame
la Dauphine ,
Mots des Enigmes du Mercure d'Octobre ,
Enigmes & Logogryphes ,
Nouvelles Litteraires , des Beaux- Arts , & c.
Eftampe Iconologique ,
Autre Eftampe nouvelle ,
107
119
ibid.
122
153
165
Prix propofés par l'Académie Royale des Sciences,
Infcriptions & Belles Lettres de Toulouſe
pour 1750 & 1751 ,
Ode Anacreontique à Mlle Chevalier ,
ibid.
168
Entrée publique faite par M. le Marquis de Paulmy
d'Argenfon , Ambaffadeur du Roi auprès du
Corps Helvétique; Diette de Légitimation ;Complimens
prononcés en ces occafions , & c. 184
Lettre contenant un détail circonftancié de la
confpiration de Malte , 197
France , Nouvelles de la Cour , de Paris , &c. 203
Additions à l'Extrait, publié dans le Mercure , d'un
Mémoire lû à l'Affemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences du mois de Novembre
de l'année derniere , au fujet des obfervations
de l'Eclipfe du Soleil , faite en Ecoffe ,
Mariages & Morts ,,
Arrêts notables ,,
207
210
217
D
1
DE
DE
PR
La Chanfon notée doit regarder lapage 768
De l'Imprimerie de J. BULLOT.
Chez
J
Ave
DE FRANCE,
DEDIE AU ROI.
DECEMBR E. 1749 .
PREMIER VOLUME.
UT SPARGAT
GIT
UT
LIGIT
Chez
Papiller
S
A PARIS ,
ANDRE' CAILLEAU, rue Saint
Jacques , à S André.
La Veuve PISSOT, Quai de Conty ,
à la defcente du Pont-Neuf.
JEAN DE NULLY , au Palais.
JACQUES BARROIS , Quai
des Auguftins , à la ville de Nevers.
M. DCC. XLIX.
Avec Approbation & Privilege du Roi.
L
'ADRESSEgénérale duMercure eft
M. DE CLEVES D'
D'ARNICOURT
,
ruë des Mauvais Garçons , fauxbourg Saint
Germain , à l'Hôtel de Mâcon. Nous prions
très - inftamment ceux qui nous adrefferent
des Paquets par la Pofte , d'en affranchir le
Port , pour nous épargner le déplaifir de les
rebuter, & à eux, celui de ne pas voirparoître
Leurs Ouvrages.
Les Libraires des Provinces ou des Pays
Etrangers , qui fouhaiteront avoir le Mercure
de France de la premiere main , plus promptement,
n'auront qu'à écrire à l'adreſſe ci-defjas
indiquée ; on fe conformera très- exactement à
leurs intentions.
Ainfi ilfaudra mettre fur les adreſſes à M.
de Cleves d'Arnicourt , Commis au Mercure
de France , rue des Mauvais Garçons , pour
remettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX, SOLS .
M
D
1
DE
DI
PIE
De la S
Act
Scien
de
To
M
Il
fa
qui
parle,
compte
d
année
pa
1.
V.LI
MERCURE
DE FRANCE ,
DÉDIÉ AU ROI.
DECEMBRE . 1749.
PIECES FUGITIVES ,
en Vers & en Profe.
•
SUITE
De la Séance publique , tenue le 25 du mois
d'Août dernier par l'Académie Royale des
Sciences , Inferiptions & Belles- Lettres ,
de Toulouse.
M
Onfieur * Gouazé qui donna , il
y a quelques années, des obfervations
fur les Bains de Ballaruc
a entretenu cette année l'Acadé
Il faut fe fouvenir que c'est ici M. Marcorelle
qui parle, & que ce Directeur de l'Académie lui rend
compte des differens Mémoires compofes pendant une
Année par les Membres de cette Compagnie.
1. Vol.
A ij
males , qu'on trouve aux environs de cette
Source ; ces Pierres font rayonnées du centre
à la circonférence , & les rayons y font
relevés en boffe, Après avoir fixé avec précifion
les faits qui peuvent préparer les
voyes à la découverte de leur formation ,
il préfume avec affez de vrai -femblance
que le fédiment des eaux bourbeufes , jetté
du gouffre inverfac dans l'Etang de Taur,
pénetre dans le coquillage vuide de quelques
hériffons qu'on appelle Ourfins , lef
quels , fe couvrant infenfiblement de li
mon , s'appiattiffent & forment un moule
propre à produire les Pierres Numifmales.
Pour en rendre raifon , M. Gouazé remar
que que le fédiment , principe , felon lui ,
de cette formation , eft un compofé de fables
fins , de parties argilleufes , que l'eau
du gouffre charie , & du ſel que fournit
l'eau de l'Etang , compofé très - propre à
former la génération d'une pierre.
Le dépériffement prématuré de nombre
de Bâtimens vient, fur tout de la mauvaiſe
qualité des matériaux qu'on employe à
leur conftruction . Pour prévenir ces accidens
, M. l'Abbé de Raymond a entrepris
un ouvrage fur la nature de nos bois de
charpente & de menuiferie , & fur les
moyens d'en perfectionner l'ufage . Nous
premier
Mémoi
ces , que
depuis M
ler furc
moire q
9
lu
cette
feuleme
bois qu
mais en
employ
plusou
pénétre
de
cett
bois dé
tems
qu
à
s'éva
déterm
cesboi
ceffifs
ces
pert
rens P
M.PA
plus lo
roit
tro
Un
lité a é
zes.
A
rendu
d
premieres obla ations.
Mémoires de l'Académie Royale des Sciences
, que des vûes differentes ont conduit
depuis Mrs Duhamel & d'Alibart à travailler
fur ce même fujet. Il paroît par le Mémoire
que M. l'Abbé de Raymond nous a
lû cette année , que fon objet porte nonfeulement
fur les differentes efpeces des
bois qu'on employe dans nos Edifices ,
mais encore fur les divers tems que l'eau
employe à pénétrer chacun d'eux , fur le
plus ou le moins de facilité qu'elle a à les
pénétrer dans les divers fens, fur le tapport
de cette quantité à celle des parties de ces
bois déterminée par leur pefanteur ; fur le
tems que l'eau, qui les a pénetrés, employe
à s'évaporer dans un air d'une température
déterminée ; fur les pertes que chacun de
ces bois éprouve par fes defféchemens fucceffifs
, & fur les rapports qui font entre
ces pertes, & celles que font les bois differens
par les imbibitions correfpondantes.
M. l'Abbé de Raymond promet de pouffer
plus loin fes expériences , & l'on ne fçauroit
trop l'en folliciter.
Un autre fujet de ce même genre d'utilité
a été l'objet des recherches de M. Gleizes.
Après les expériences dont on a déja
rendu compte fur la chaux & fur la meil-
A iij
minuer la perte dans les fermentations , if
en a fait fur les briques , qu'il nous a communiquées
cette année.
Les matériaux qu'on employe pour la
conftruction des murs , font des pierres ou
des briques ; on trouve les premiers dans
les carrieres que la Nature a formées , c'eſt
à l'induftrie des hommes que nous devons
les autres. L'expérience leur ayant appris
qu'une certaine terre , expofée au feu pendant
un tems déterminé , acquéroit affez
de folidité pour réfifter aux injures du
tems , ils s'en fervirent pour leurs Edifices
, & ils donnerent à ces quartiers de
terre le nom de Briques . Les précieux reftes
de l'Antiquité nous prouvent qu'elles
étoient meilleures que les nôtres . Quelle
étoit la qualité des terres dons les anciens
fe fervoient pour former leurs briques , &
quelle étoit la préparation qu'ils leur donnoient
? C'est ce qu'ils ne nous ont pas
tranfmis. Malgré leur filence , M. Gleizes
veut tâcher de découvrir leur fecret. Pour
y parvenir , il examine avec foin les progrès
des opérations de nos ouvriers , foit
dans les differentes préparations de la terre,
avant de mouler les briques , foit dans
la maniere de les mouler & dans la maniere
de les fécher; après ce triple examen , il
vations
qu'il pa
en claffe
méthode
terre arg
dicte la
10.11
cube d'e
terre le
pour mo
2. L
prépare
ter le
vingt-ci
3.C
menteL
4.Lo
lume &
dans le
Les
cuiffon
cevoir
nos Tu
fe du be
cuiffon
étages
Il
eft
tages
cherche
vations
qu'il parviendra à les ranger en genres ,
en claffes & en efpéces. En attendant cette
méthode , il donne le premier rang à la
terre argilleufe & mêlée de fablon . Il en
dicte la préparation.
1º . Il faut , dit -il , la moitié d'un pied
cube d'eau , pour donner à un pied cube de
terre le degré de molleffe qui convient
pour mouler les briques .
2. La quantité d'eau néceffaire pour
préparer la terre , bien loin d'en augmenter
le volume , le diminue d'environ un
vingt- cinquiéme.
30. Cette terre paîtrie & préparée augmente
la denfité d'environ un cinquième.
4.Lorfque les briques féchent , leur volume
& leur poids diminuent à peu près
dans le même rapport.
Les expériences de M. Gleizes fur la
cuiffon, des briques l'ont mené à appercevoir
une meilleure maniere de conftruire
nos Tuilleries , qui diminueroit la dépen -
fe du bois & donneroit un égal degré de
cuiffon à toutes les briques , dans tous les
étages & toutes les pofitions.
II eft dans les bâtimens d'autres avantages
qu'on ne doit guéres moins rechercher
que leur folidité ; tel eft celui que
A j
!
nous propofant des moyens pour empêcher
les cheminées de fumer. Le compte
que j'ai rendu de fon Mémoire dans la derniere
Affemblée publique , me difpenfe
d'en renouveller ici le détail.
M. le Chevalier d'Efpinafle a fait part
à l'Académie d'un effet du tonnerre affez
fingulier , arrivé à Bordenave dans le
Confulat de Granade ; il le tenoit de M.
d'Aldeguier d'Angerville , qui en avoit été
le témoin. Le 12 Septembre 1737 , vers
les cinq heures du foir , le Ciel étoit pur
& ferein , & on n'y appercevoit qu'un feul
nuage qui paroiffoit à la vûe exactement
rond , & de 15 ou 16 pouces de diamérte :
tout à coup la foudre gronda & éclatta ;
une femme qui en fut frappée , fut brûlée
à la mammelle droite , fans que fes habits
euffent reçû la moindre atteinte. Les yeux
ouverts & fixes , le corps fans aucun mouvement
, le poulx arrêté , on la crut morte ,
& elle refta dans cet état depuis cinq heures
du foir jufqu'à une heure après minuit
alors elle recouvra la parole , à trois
heures la vûe , à cinq l'ouie . Point de fouvenir
de l'accident . Demie- heure après
furvint une toux exceffive , on la faigna
inutilement pour faciliter la refpiration ,
· la difficulté ſubſiſta jufqu'au dernier mo-
Coup
dong
auf
form
entre
M
ché
brat
céle
té d
dan
de
tell
cel
Cic
du
lad
ce ,
&
lui
do
.
do
fes
on
ΟΙ
ful
clu
fie
·
donner lieu à des conjectures défavorables
au fentiment de ceux qui expliquent la
formation du tonnerre par l'air comprimé
entre deux ou plufieurs nuages.
M. Newton eft le premier, qui ait cherché
à déterminer la loi du mouvement vibratoire
de l'air , qui produit le fon. Ce
célebre Philofophe , qui dans fa Phyfique'
faifoit toujours marcher l'expérience à côté
de la théorie la plus fublime , a avancé
dans la quarante-feptiéme propofition du
deuxième Livre de fa Philofophie naturelle
, que ce mouvement eft femblable à
celui d'un corps grave qui fe meut dans une
Cicloïde. Des réfléxions fur l'uniformité
du ton qui eft toujours le même , malgré
la difference de l'intenfité ou de la diftance,
lui ont fans doute fait naître cette idée ;
& il fe peut que ces preuves à pofteriori
lui ont parû fi fortes , qu'il a négligé de
donner à fa démonftration cette rigueur
dont il ne s'eft que rarement départi dans
fes ouvrages. M. Euler & quelques autres
ont trouvé à redire à cette démonftration .
Quoique les Coinmentateurs de Newton
fuffent perfuadés de la vérité de fes conclufions
, ils n'ont pas effayé de les juftifier
, & ils ont préféré de les démontrer
A. v
corps
utiles Correfpondans de l'Académie , propoſe
encore de nouvelles difficultés fur
cette théorie. Il convient que tous les corpufcules
, rangés felon une ligne droite ,
ont le mouvement qu'on leur attribue ,
pourvû que le corps fonore puiffe le communiquer
au premier de ces corpufcules ;
mais le corps fonore n'a ce mouvement
que dans le vuide , donc il ne l'a plus lorfqu'il
le perd à chaque inftant pour le communiquer
aux corpufcules qui l'environnent
dans un rapport different de celui de
la force accélératrice. D'ailleurs quand on
accorderoit que le fonore fe meut
dans le plein comme un corps grave dans
une Cicloïde , il refte deux grandes difficultés
, la premiere , c'eft que le fon ne
confifte dans le mouvement du corps
pas
total , mais dans celui de fes particules . La
feconde eft que le fon fe communique ,
non dans une feule ligne droite , mais de
toutes parts & dans toute l'étendue d'une
fphere,dont le corps fonore occupe le centre.
Ces difficultés font grandes, il eſt beau
de pouvoir les former , pourquoi M. Pumphry
ne nous en donne -t'il pas la folution?
S'il laiffe quelque chofe à nos voeux fur
cette premiere propofition , il n'en eft pas
celle
de l'
quarr
fée
p
ment
res eft
feulen
phry
Par la
il en
minu
fon
pufcu
M. P
tratio
la plu
pufcu
doit
gne.
ingén
prog
corpu
que !
pufcu
me à
due d
com
ferta
celle de la lumiere. L'intensité de l'un &
de l'autre décroît , dit- on , comme les
quarrés des diftances : la preuve en eſt aifée
pour la lumiere , mais il en eft autrement
du fon ; le nombre des parties fonores
eft le même à toutes les diftances , c'eft
feulement leur force qui change. M. Pumphry
cherche quel doit être ce changement
par la loi du choc des corps à reffort , &
il en résulte que l'intensité du fon doit diminuer
comme la diftance , & non comme
fon quarré , parce que la vitelle des corpufcules
décroît dans cette même raifon .
M. Pumphry ne s'en tient pas aux démonf
trations directes , il prévient les objections;
la plus forte eft que fi la viteffe des corpufcules
décroît felon la diftance , le fon
doit aller moins vîte, à mefure qu'il s'éloigne.
La réponse à cette difficulté eft. auffi
Ingénieufe que folide ; ce qui mefure le
progrès du fon , n'eft pas le chemin d'un
corpufcule , mais le tems employé pour
que la vibration fe communique à un corpufcule
éloigné : ce tems peut être le même
à distances égales , pourvû que l'étendue
de la contraction de chacun augmente
comme la vîteffe. M. Pumphry finit fa differtation
en faifant remarquer l'erreur de
A vj
que eit ia pius avanta aux portevoix ,
& il démontre que l'effet doit être le même
,pourvû que les deux ouvertures extrê
mes ne changent point , quelles que foient
les autres dans l'entre deux.
. Un habile Artifte de cette Ville s'eft
exercé fur la même matiere.
decili
& l'an
nard .
avec c
timen
"
appuy
que la
Le Sr Cammas , non content d'enchanter
les yeux par les productions de fon
pinceau , a travaillé pour le plaifir des
oreilles , en perfectionnant le carillon des
cloches. Suivant le rapport qu'il a fait à
l'Académie des moyens qu'il a employés
pour rendre régulier celui de l'Eglife du
Laur , il paroît qu'il a donné une propor
tion aux cloches , qui fait qu'avec un tiers
moins de matiere elles rendent le même
volume de fon .
Ce fyftême du fon établi , il eft naturel
de rechercher de quelle maniere fe forme
la voix humaine : Les anciens & prefque
tous les modernes ont crû qu'elle étoit ,
comme les flûtes & les trompettes , un inftrument
à vent. M. Ferrin eft le premier
qui a avancé qu'elle eft un inftrument à
corde , auquel le vent poufié par les poulmons
fert d'archet. Les expériences fur
lefquelles M. Ferrin appuye fon opinion ,
& qui ont été repetées pour la plupart de
ce
qu
trache
de ce
reffer
lesbo
glott
fonttermi
nomb
du
po
L'exp
cette
d'acc
cet A
qu'il
conva
empl
comm
les
P
qui e
qui f
mufcl
& l'ancienne à fes défenfeurs . M. Maynard
, dans un de fes Mémoires , rapporte
avec clarté & avec précifion les deux fentimens
, & les raifons fur lefquelles il font.
appuyés. On convient de part & d'autre
que la voix fe forme dans le larinx , parce
que l'air du poulmon , en paffant par la
trachée , trouve à l'extrémité fupérieure
de ce canal la glotte où il eft comprimé &
refferré. Il paroît qu'on convient auffi que
les bords membraneux ou lendineux de la
glotte font ébranlés au paffage de l'air . Mais
font - ce les vibrations de ces bords , qui déterminent
celles del'air , & qui en fixent le
nombre , ou bien eft-ce feulement la force
du poulmon & la largeur de l'ouverture ?
L'expérience a feule le droit de décider
cette queftion ; les deux partis en font
d'accord. Chacun a confulté de fon côté
cet Arbitre fouverain , & chacun prétend
qu'il a prononcé en fa faveur. L'Académie ,
convaincue qu'en fait d'Anatomie il faut
employer plus fes yeux que fa raifon , a
commencé de voir & d'examiner toutes
les parties du larinx , les trois cartilages
qui en font la charpente , les membranes
qui forment le bord de la ' glotte , & les
mufcles qui fervent à mouvoir ces piéces.
F
experiences qu
le propoie de faire,
& qui peuvent fervir à appuyer ou à contredire
chacune des deux opinions. M.
Maynard finit par des refléxions fur les accidens
qui peuvent déranger ou empêcher
le jeu de l'organe de la voix . M. Carriere
nous a auffi communiqué les fiennes für le
même fujet ; il les a appuyées par des obfervations
exactes , qui font voir quel changemens
ont caufé à la voix des ulcéres &
des polipes à la bouche & au nés , & le dé
faut de quelques-uns des os qui en forment
la charpente.
Si l'organe de la voix devient un fujet
immenſe , quand on l'approfondit, que ne
fera - ce pas des organes deftinés à la fecrétion
des liqueurs? Ce font ceux qui fe refufent
le plus obftinément aux recherches des
Anatomiſtes ; cependant leur importunité
les avoit conduits à la découverte de deux
reins , de leur ftructure & de leur jeu . M.
Sabatier , Correfpondant de l'Académie ,
en a trouvé dans la diffection d'un cadavre
un troifiéme , adhérent aux deux autres.
Ces trois reins , fuivant les obfervations
de M. Sabatier , n'avoient dans aucune de
leurs dimenfions le rapport qu'ont ordinaiment
les deux reins ; leur volume , auffibien
que le calibre des vaiffeaux qui y por
La diftri
du baffin
tre , pre
fentielle
tion & à
Comm
il
conje
que ce
de la
tra
ces évad
cette co
c'eftun
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qu'il ne
il fe
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ver on
dans les
pire da
tantôt
fuivant
pourro
ble-t'el
Sabatie
a
trouv
Vou
Vousp
quier 1
puits ve
cation
du baffinet , l'origine & la figure de l'uretre
, préfentoient auffi des differences effentielles
, qui n'ont pas échappé à l'atten
tion & à la fagacité de l'Obfervateur.
Comme la Nature ne fait rien en vain ,
il conjecture avec affez de fondement ' ,
que ce troifiéme rein fuppléoit au défaut
de la tranfpiration . L'analogie des fubftances
évacuées par ces deux voyes , fortifie
cette conjecture. Dans l'une & dans l'autre
c'eft un compofé de parties falines diffou.
tes dans une grande quantité d'eau : dès
qu'il ne fe diffipe pas par la tranfpiration ,
il fe diffipe par les canaux urinaires ; en hyver
on tranfpire peu , on urine beaucoup ;
dans les pays chauds on urine peu, on tranfpire
davantage ; les mêmes remedes font
tantôt diuretiques tantôt fudorifiques ,
fuivant la difpofition des corps. L'affinité
pourroit-elle être plus parfaite , & ne femble-
t'elle pas prouver le fentiment de M..
Sabatier fur l'ufage du troifiéme rein qu'il
a trouvé ?
Vous n'exigez pas , Meffieurs , que je
vous parle encore du Mémoire de M d'Arquier
fur le Méphitis découvert dans un
puits voifin du Canal Royal de communication
des deux mers ; vous vous reffouvetre
derniere Séance publique. Je me contente
donc d'inviter M. d'Arquier à mettre
à profit le defféchement actuel du Canal
, pour y renouveller & même étendre
fes expériences : elles le conduiront à découvrir
la nature de ce Méphitis , à déterminer
s'il eft accidentel ou périodique , ainfi
qu'il l'a foupçonné , & à trouver des rcmedes
contre des influences fi funeftes à
nos Concitoyens. Cette invitation regarde
également M. de Mengaud , Affocié à
M. d'Arquier dans cette découverte . S'il
parvient à remplir le plan d'obfervations ,
que l'amitié qu'il a pour moi , l'a porté à me
communiquer en particulier , je ne crains
d'affûrer que ces recherches mériteront pas
la reconnoiffance du Public.
Il la doit à l'attention qu'a M. Fronton
de recueillir les faits qui peuvent l'intéref
fer & lui être utiles ; il nous en a fourni
cette année une moiffon abondante fur
l'objet principal de fes travaux , je veux
dire fur les accouchemens.
Le premier fait eft effrayant dans fon
commencement , confolant & honorable
pour M. Fronton dans fan terme . Un enfant
qui fe préfentoit mal , fut arraché avec
violence par un Artifte : l'enfant mourut
pendant l'opération , & la mere
elle le caractére de la violence .
porta
fur
l'accouc
vagin&
appellé
troit de
M.C
àM. Fr
qu'il fam
qu'à la
de la p
les joi
re , &
ques
C'é
parer.
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,
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c
& la
les bo
enfin
ranim
la
pla
fon fr
accou
M.
de
ren
&
ler
>
l'accouchée , que la liqueur palloit par le
vagin & fortoit par la vulve. M. Fronton
appellé trop tard , fonda , & la fonde entroit
du vagin dans l'inteftin.
M. Clemens , habile Chirurgien , affocié
à M. Fronton dans cette cure difficile , crut
qu'il faudroit continuer cette ouverture jaf
qu'à la marge de l'anus, rafraîchir les bords
de la playe , s'ils étoient devenus calleux ,
les joindre enfuite par des points de future
, & en opérer la réunion par les topiques
convenables.
C'étoit étayer l'édifice & non pas le réparer.
M. Fronton , en Architecte habile ,
ofa efpérer de rétablir les cloifons , & ce
qui furprendra dans une matiere où l'art ne
paroît jamais pouvoir faire l'office de la Nature
, il y réuffit. Il fit paffer une bandelette
dans cette déchirure , il la promena
& la roula dans la playe pour en froiffer
les bords , les entamer & les rafraîchir ;
enfin après avoir lavé , nettoyé ou plutôt
ranimé tout , il parvint même à confolider
la playe au bout de huit jours , & la guérifon
fut fi parfaite , que la femme a depuis
accouché deux fois heureufement.
M. Fronton ne fait point de difficulté
de rendre compte , avec la même fincérité
& le même détail , des accidens où les répeut
s'inftruire par les malheurs.
La deuxième obſervation regarde un
enfant , dont la tête exceffivement groffe
refta toujours engagée dans le paffage
qu'elle avoit commencé de fe faire à l'orifice
du placenta , de maniere qu'il reçut,
pour ainsi dire , le jour fans pouvoir en
jouir.
Sa troifiéme obfervation a pour objet
un enfant , qui ne pouvant fe faire jour
par la route ordinaire , s'en fraya une extraordinaire
, en déchirant l'utérus dans la
cavité de l'abdomen. M. Fronton avoit
été appellé trop tard , les forces de la mere
trop affoiblies
l'empêcherent d'en tenter
la fortie . On lui refufa par fuperftition les
éclairciffemens qu'il cherchoit , après la
mort , en faveur des vivans .
Un
accouchement naturel , prompt &
heureux en apparence , d'un enfant trouvé
cependant mort , fournit à M. Fronton
fa quatrième obfervation . Dans fes. recherches
il s'apperçut que le cordon ombilical
étoit farci d'un fang noir & coagulé
dans la longueur de deux pouces , depuis
l'ombilic , vers le placenta. M. Fronton
attribue la ftagnation de ce fang , principe
fenfible de la mort de cet enfant , à un
trouble violent de la mere quinze jours
effets na
l'uterus
ne put
fante. L
rallentin
noir &
don
om
de
Une
ment d
por
dans l
blanc
d'inan
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ΟΙ
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don of
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bril ;
culatio
&
par
fume
qui
fu
le
hui
où
l'e
en
pr
ferra i
tation
Cet
ce
d'a
rrets naturels , contracta les vali
l'uterus de la mere , au point que l'enfant
ne put pas recevoir une nourriture fuffifante.
Le fang du foetus commença à fe
rallentir , & forma le thrombus du fangnoir
& coagulé qu'on trouva dans le cor
don ombilical , principe de mort .
Une autre femme accoucha naturellement
d'une fille morte. Cet enfant , loin
de porter les marques d'une fuffocation
dans l'uterus , étoit au contraire d'un
blanc pâle , comme une perfonne morte
d'inanition. M. Fronton dans la cinquiéme
obfervation qu'il nous a communiquée ,
en détermine la caufe : il trouva le cordon
ombilical , noné affez étroitement à
huit travers de doigt de diftance du nombril
; cet étranglement a intercepté la circulation
du fang entre la mere & l'enfant ,
& par là la nourriture au dernier. Il préfume
que ce noeud du cordon ombilical
qui fut trouvé très - long , fe forma dans
le huitiéme mois de la groffèffe , au tems
où l'enfant changeoit de fituation pour
en prendre une plus commode , & le refferra
infenfiblement par les differentes agitations
de l'enfant.
Cette obfervation eft d'une conféquence
d'autant plus grande , que M. Fronton
veulent que le foetus prenne fa nourriture
par la bouche , & non par le cordon ombilical
, queſtion agitée depuis Hypocrate ,
& peut-être encore indécife .
Sa fixiéme obfervation a un rapport
auffi immédiat au fameux fyftême du Pere
Mallebranche , concernant la force de
l'imagination des meres fur les enfans
qu'elles portent dans leur fein . M. Fronle
fait qu'il rapporte , fournit une
à cet illuftre Métaphyfiton
par
nouvelle
cien.
chat
fes
par
preuve
Dans la maifon du Sieur Simonin , fameux
Graveur de cette Ville , il y avoit
une chienne accoûtumée de traîner un
de col , elle étoit pleine , & prit
de même un perroquet qu'elle trouva fur
pas. Celui- ci peu fait à ce badinage ,
ripofta par un coup de bec , qui fit une
impreffion profonde fur le mufeau de la
chienne ; quelque tems après elle mit bas ,
& fit trois chiens à tête de perroquet , les
deux pattes de derriere de chien , & à la
place des pattes de devant , deux petits
moignons , affez femblables à ceux qu'on
remarque à l'extrêmité antérieure des aîles
des animaux volatils . La configuration de
leur bec les empêcha de fuccer le mammelon
de leur mere , la fingularité de ces anition
;m
parvint
vêcutn
M.le
lation
Lama,
Voir qu
grès de
étranger
Le d
dernier
dée da
Verdur
des cou
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par
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elle fel
le dos d
n'avoir
mena le
heure a
autre d
ne
fille
point e
lager &
de
pert
faigna a
fannes:
Juin
,
o
tion ; mais avec toutes les précautions , on
parvint feulement à en nourrir un , qui
vêcut neufjours.
M. le Préfident de Puyvert , par fa Relation
des fauffes couches de Madame de
Lama , & l'exactitude qui y regne , a fait
Voir que rien de ce qui intéreffe les progrès
des Sciences , n'eft indifferent , ni
étranger à un bon Académicien .
Le dix-huitième jour du mois de Mai
dernier , cette Dame fe trouva incommodée
dans fa maiſon de campagne , près de
Verdun , & eut tous les avant-coureurs
des couches prochaines ; jufqu'au 22 elle
eut par intervalles , non réglés , des attaques
de colique : les fymptômes cefferent ,
elle fe leva , fit une chûte , & tomba fur
le dos dans fon efcalier ; cette chûte parut
n'avoir aucunes fuites , puifqu'elle fe promena
le 23 fans douleur. Le 24 , à une
heure après minuit , elle accoucha fans
autre douleur qu'un peu de colique , d'une
fille morte defféchée , & qui n'étoit
point enveloppée dans fa toile ; pour foulager
& aider la nature , réparer le défaut
de perte , & amener l'arriere - faix , on la
faigna au pied , & on lui donna des prifannes
: elle refta dans cet état jufqu'au 2
Juin , où elle accoucha vers les fix heures
du matin , dun garçon qui avoit vie.
Cette deuxième couche avoit été devancée
d'une colique & d'une groffe fiévre , avec
des redoublemens. Les , elle accoucha
d'un troisième enfant à demi pourri , ce
qui empêcha d'en diftinguer fe fexe ; le
lendemain fixiéme Juin , elle accoucha enfin
d'un quatrième enfant totalement corrompu.
L'arriere-faix fuivit fans douleur
cette quatrième couche , & dès- lors la fiévre
commença à diminuer. Quelle fecondité
, fi elle avoit été plas heureufe !
dont
Celle de la Demoiſelle Vintrou , époufe
de M. de Fos , Avocat , domicilié dans
le lieu de Fiat , Diocéfe de Lavaur ,
M.Garipuy a fait part à l'Académie, approche
de la précédente avec auffi peu de fuccès
: cette femme accoucha de trois filles
qui ne vêcurent que deux jours , elle rendit
en même tems deux carnofités enveloppées
d'une membrane ; une troifiéme
féjourna dans l'uterus , où elle fe gangréna..
Unbo
des avo
tum ,à
ter, &
diametr
ce
quin
tion,ca
braire d
Suivant la même Relation , une fille de
vingt ans , après avoir reffenti pendant
deux mois quelques douleurs legéres dans .
le bas ventre , fit fes déjections par la vulve
; trouvant un obftacle invincible dans
l'inteftin rectum , elles fe frayerent une
autre route par l'uterus.
une
ten
noit
con
rendant
indique
reffort
trangle
déjecti
voies n
de
l'eft
fage
pa
ment a
1
cum ,
autres
les ,
&
des
ob
tion
fe
nous
c
fert
en
La
plus
ch
avec
l'
vie.
La
des avoient formé à ce même inteftin rectum
, à huit doigts de diftance du fphingter
, & qui dans cet endroit réduifoit le
diamétre de l'inteftin à environ une ligne ,
ce qui n'étoit pas fuffifant pour l'évacuation
, caufa la mort au Sieur Darnes , Libraire
de cette Ville , âgé de 84 ans , après
une tenfion exceffive du ventre qui réfonnoit
comme un tambour . M. Laurans , en
rendant compte du fait avec précifion , en
indique la cauſe avec clarté , par lejeu , le
reffort & la méchanique des parties. L'étranglement
de l'inteftin , faifoit que les
déjections ne pouvoient s'écouler par les
voies naturelles , & elles étoient trop loin
de l'eftomach pour qu'elles fe fiffent paffage
par en haut , à la faveur du mouvement
antiperiftaltique. La valvule du coecum
, le grand tour du colon , toutes les
autres circonvolutions des inteftins grêles
, & l'air qui y étoit renfermé , étoient
des obftacles invincibles . Cette obfervarion
fe rapproche de celle que M. Gouazé
nous communiqua l'année derniere , &
fert en même tems à la confirmer.
La Botanique doit nous être d'autant
plus chere , qu'elle travaille de concert
avec l'Anatomie à la confervation de la
vie. La Science des Plantes , quoique culfourni
de nos jours de nouvelles décou
vertes. Le fçavant M. Dillon eft le premier
, qui revenant du Cap de Bonne Efperance,
porta en Europe le Sicoides ou la
Glaciale , plante qui a pris fon nom des
glaçons , dont elle eft chargée , même
dans les plus fortes chaleurs de l'année .
Quoique plufieurs Botaniftes l'ayent définie
, M. Maynard la définit de fon chef ,
& en conféquence la place , en obfervant
l'ordre des claffes de M. Tournefort , par
mi les Plantes à fleurs monopetales campaniformes
, dont le calice & le piftile enfemble
forment le fruit. M. Maynard ,
après lui avoir fixé fon rang , en découvre
les proprietés & les vertus . Enfin , après
l'avoir confidérée avec les yeux d'un Botanifte
& d'un Chymifte , il la regarde avec
des yeux de Phyficien , & explique la formation
des glaçons , dont elle eft chargée
par l'abondante nourriture qu'elle reçoit ,
& la petiteffe de fes vaiffeaux , ce qui l'engage
infenfiblement à des réflexions fur
l'analogie de la circulation de la féve , &
de la circulation du fang ; fyftême fédui- .
fant. En donnant des loix générales &
uniformes à la nature , quant aux animaux
& aux plantes , on femble fe rapprocher
de fon génie & annoblir fon plan , Il feroit
pourtant
Jeme
tion.
que
Les
rique
il
fen
moin
de M
de Ti
Gauld
me j
Séand
jourd
ter a
de fo
fait M
far les
fait l'
M.
gloire
laire
nier
vivoi
Lond
dans
par-1
qu'on
de la
1.
tion. Il faut la fonder de plus près avant
que de l'admettre.
Les mécomptes, en matiere de faits hiftoriques
, étant d'une moindre conféquence ,
il femble qu'il foit permis de fuivre avec
moins de précaution le Mémoire critique
de M. de Rabaudy contre le témoignage
de Tite - Live , fur la prife de Rome par les
Gaulois, & fur la mort de Regulus . Comme
j'en rendis compte dans la derniere
Séance publique , je me contenterai aujourd'hui
d'ajouter qu'on ne peut préfenter
avec plus de grace , plus d'efprit , plus
de force & plus de vrailemblance , que l'a
fait M. de Rabaudy , fes doutes hiftoriques
fur les deux paffages de Tite- Live , qui ont
fait l'objet de fa Differtation.
M. Soubeiran de Scopon , jaloux de la
gloire dûe à la fidélité d'un témoin oculaire
, nous a fait part de l'épitaphe du dernier
& célébre Duc de Buckingham , qui
vivoit fous Charles II. Il l'a tranfcrite à
Londres , d'après le monument même
dans le mois de Septembre 1728. Il a
par-là reftitué la fauffe leçon d'une note
qu'on trouve fur le chant VI . du Poëme
de la Religion .. Une erreur à corriger , &
1. Vol.
B
precie pour
M. le Préfident d'Orbeffan s'eft ouvert
une carriere plus vafte , par fon Hiſtoire
de la vie de Lucullus.
Il faut convenir que pour fe frayer une
route nouvelle fur un Héros , l'objet des
recherches de plufieurs anciens & de quelques
modernes , il a franchi heureuſement
les limites de fon titre , par
, par des épiſodes
bien amenés ; il a fait entrer dans fon
fujet un abregé de l'Histoire générale de
Rome , dans les tems orageux de Marius ,
de Silla & de Cinna ; il a plus fait encore,
il n'a jamais perdu l'occafion de nous inftruire
des coûtumes & des moeurs des Romains
, de leurs ufages & de leurs Loix ,
La matiere s'eft ainfi étendue fous fa main;
il a eu l'art de nous dérober la féchereffe
des premieres années de fon Héros .
Dans la premiere partie de l'Hiftoire
de Lucullus , qu'il nous a communiquée ,
cet illuftre Romain ne paroît , fi j'ofe
m'exprimer ainfi , qu'en fous ordre & dans
les emplois fubalternes de Quefteur , d'Edile
, de Préteur & de Gouverneur de
Province . Elle nous laifle , pour ainsi dire,
à l'aurore des beaux jours & de l'éclat qui
doivent l'accompagner dans fon Confuhous
cullus
par
ce da
affure
cieux
tête
fes d
date
3
nemi
J
Con
Sill
Ton
du
Ε
flatt
fide
bli
van
&
les
po
d'a
l'h
pa
તે
cullus fe développer infenfiblement &
par degrés ; nous le fuivons avec efperance
dans fes foibles commencemens , bien
affûrés fur l'annonce d'un Hiftorien judicieux
, de le fuivre avec admiration à la
tête des affaires de la République , dans
fes courfes & fes victoires contre Mitridate
, le plus fier & le plus implacable ennemi
du nom Romain.
Jufqu'ici nous avons applaudi à fa reconnoiffance,
& à fon amitié conftante pour
Silla. Bientôt fans doute , nous applaudirons
à un héroifme plus modéré que celui
du cruel rival de Marius.
Et , ce qui fera un fpectacle encore plus
flatteur pour cette Académie, nous le confidérerons
au milieu de cette immenfe Bibliothéque
, où il raffembloit tous les Sçavans
de l'Univers , charmés de fa douceur
& de fa générofité.
les
Trop heureux , fi nous pouvions fermer
yeux fur fes dernieres années , tems
pour lui de foibleffe , & pour ainfi dire
d'anéantiflement , tribut humiliant pour
l'humanité.
La France étoit en droit de réclamer
partie des veilles que M. le Préfident
d'Orbeffan confacroit à l'ancienne Rome ,
Bij
entendre la voix . Selt-11 acquitte
envers fa Patrie , par un effai fur l'Histoire
de France , confidérée par rapport aux révolutions
arrivées dans le Gouvernement
des Gaules , fous fix époques differentes.
La premiere , depuis le déluge jufqu'aux
conquêtes de Céfar.
La feconde , fous l'Empire Romain .
La troifiéme , fous les Rois Merovin
giens ,
La quatrième , fous les Carlovingiens.
Les cinquiéme & fixième , fous les Rois
de la race de Capet .
que
Sur la fimple expofition de ce plan , il
eft aifé de fe faire une idée des dégoûts
M. le Préſident d'Orbeffan a eus à dévorer
, & des recherches pénibles qu'il a
eues à faire. Il a raffemblé mille autorités
éparfes fur l'origine des Gaulois , leurs
noms , leurs habitations , leurs moeurs ,
leur Religion & leur Gouvernement : c'eft .
pour ainfi dire apprendre l'Hiftoire de fa
famille.
M. de Rabaudy , en nous, communiquant
le Mémoire dans lequel M. le
Chevalier de Clairac cherche à affigner
le nom que portoient autrefois les Ifles
Fromentieres , nous tranſporte dans un
près
dern
men
deux
valie
men
I
cert
Sud.
Gr
2
aux
aud
tra
M.
aff
me
de
me
pa
de
av
m
les
fac
de
d
près de l'lfle d'Ivica . Prefque tous les modernes
s'accordent à prendre les Ifles Fromentieres
pour l'ancienne Ophiufa ; mais
deux difficultés ont empêché M. le Chevalier
de Clairac de foufcrire à leur fentiment.
1°. L'Ophiufa eft au Nord d'Ivica , &
certainement les Fromentieres font au
Sud.
2°. Le mot Ophiufa , qui fignifie en
Grec , l'Ile des Serpens , ne convient pas.
aux Fromentieres , puifqu'on n'en trouve
aucun dans ces Ifles , & que même fa terre
tranfportée ailleurs les met en fuite , d'où
M. le Chevalier de Clairac conclud avec
affez de vraisemblance , que les Ifles Fromentieres
ne font pas l'ancienne Ophiufa .
Après avoir détruit , M. le Chevalier
de Clairac édifie , & il place les Ifles Fromentieres
dans l'ancienne Ebufus , dont
parle Pline , Liv. 3. chap. 11. comme de
deux Ifles que le Pere Hardonin affûre
avoir été feparées par quelque coup de
mer. Il place au contraire Ophiufa dans
les Ifles du mont Colibre , les Grecs ayant
facilement fait Ophiufa de la Colubraria
de Pline , infectée de ferpens au rapport
de Mariana.
Biij
ramenent à l'objet le plus cher de nos
voeux. Ils ont confacté leurs foins à la
gloire particuliere de Toulouſe , l'un en
tirant heureufement à force de travaux ,
de lumieres & de recherches , un illuftre
Touloufain , de l'eſpèce d'obſcurité où il
étoit injuftement plongé ; l'autre , par la
continuation des Annales de cette Ville.
M. de la Faille a difcontinué fon ouvrage
à l'année 1611 , & c'eft à cette époque
que M.Turle fait remonter fes recherches
, auxquelles il donne modeftement le
titre de fimple Recueil , que des mains plus
habiles rangeront & refondront pour en
faire un tout hiftorique.
Les évenemens de cette année 1611
font l'avénement de Louis XIII, au Trône
La Ville étoit occupée à exprimer fa joie
à fon nouveau Souverain , lorfque tout à
coup elle paffa à l'extrêmité oppofée , par
la fauffe nouvelle de fa mort , M. d'Or
Thiac , Capitoul , en fut le premier Au
teur ; fa douleur fans doute le trahit , &
l'ayant confiée à l'oreille de quelques Préfidens
du Parlement , elle devint bientôt
publique notre attachement pour le Monarque
fe fignala en cette occafion , le deuil
fut général , mais il fut court ; des nouvelles
plus fures calmerent tous les coeurs.
Prem
place
tête d
avoit
ordina
C'e
Ville
grace
Vingt
par l
grace
retir
&
nou
prod
de
cére
cel
l'e
Pau
vin
ran
Pri
tea
du
où
du
place de M. de Verdun , tranfporté à la
tête du Parlement de Paris : M. de. Clary
avoit été auparavant Maître des Requêtes
ordinaire de l'Hôtel.
C'eft cette même année 1611 , que la
Ville profita pour la premiere fois de la
grace de l'abonnement des Tailles pour
vingt années ; grace renouvellée depuis
par les foins de Meffieurs les Capitouls :
grace fpéciale pour la Ville , & dont nous
retirons le fruit fans nous en appercevoir ,
& peut- être fans la reconnoiffance que
nous devons aux Magiftrats , qui nous la
procurent par leur vigilance.
Ce fut auffi en 1611 , que M. le Prince
de Condé fit fon entrée à Toulouſe . Le
cérémonial de fa réception fut réglé fur
celui qui avoit été obfervé en 1545 à
l'entrée de M. le Prince d'Enguien : M. de
Paulo , fecond Préfident , accompagné de
vingt-trois Officiers du Parlement , harangua
M. le Prince aux Recollets . Ce
Prince fut enfuite reçu à la porte du Château
par Meffieurs les Capitouls , & conduit
fous un Dais à l'Eglife Saint Etienne ,
où M. Daffis , Prevôt , le reçut à la tête
du Chapitre.
C'est à faux que les Regiftres de la
B iiij
te année 1611. Il est étonnant de voir une
erreur de cette nature ſe glifler dans les
Regiftres publics. Pour la prévenir , il n'y
avoit qu'à recourir à la pierre de marbre ,
noir , placée au- deffus de la porte de ce
Choeur , qui fixe la confommation de cet
ouvrage à l'année 1612. Elle n'a échapas
pé à l'exactitude de M. Catel , dans les
Mémoires du Languedoc.
Les Perfonnes illuftres font portion de
l'Hiftoire de leur Patrie ; c'eft donc une
attention religieufe de fixer exactement
l'époque de leur mort . En 1611 , Toulouse
perdit M. de Bertier , Préfident à Mortier,
qualifié honorablement de fils aîné des .
Mules ; M. Dumey , fçavant Profeff.ur en
Médecine , & Dame Roze de Caulet ,
veuve de M. Duranty , Premier Préfident ,
la gloire & la honte de cette Ville.
M. l'Abbé d'Heliot n'a pas eu à puiſer
dans des fources auffi faciles , pour donner
au Pere Guillaume Bonjour , Religieux
Auguftin , né à Touloufe en 1670 , l'éclat
dont il eft digne. Attiré à Rome par le
Cardinal Noris dès l'année 1695 , le Pere
Bonjour fe fit bientôt une haute réputation
de fçavoir & de piété . Le Pape Clément
XI . T'employa dans plufieurs rencontres .
Fiat
fain
Bon
fut
yan
la
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S
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nit
un
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CH
cil
P
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225
Pr
Cr
d
P
N
Fiafcone , fous le titre d'Académie de
faintes Lettres. C'eft -là que le zéle du Pere
Bonjour prit de nouvelles forces : il courut
à la Chine , le Crucifix à la main , pour
y annoncer l'Evangile , & il y mourut dans
la quarante-cinquième année de fon âge ,
au mois de Février 17 14 .
Sa mort prouve qu'il puifoit fa gloire
dans la fublimité de fes vues. La multitude
& le caractére de fes ouvrages en fournit
une nouvelle preuve. On y trouve
une érudition vafte , une intelligence profonde
des Livres faints , de l'Hiftoire profane
des Langues Orientales , & des
principales parties des Mathématiques . La
mort même le furprit fur la Carte de la
Chine, qu'il avoit entreprife, pour fe concilier
la bienveillance de l'Empereur , &
pour faciliter l'oeuvre de fon Apoftolat ,
Les ouvrages du Pere Bonjour confiftent
en partie dans des Differtations imprimées
: l'autre partie a refté en manufcrit.
La premiere Differtation roule fur les
foixante-dix femaines de Daniel , l'une
des plus importantes & des plus difficiles
Prophéties touchant les caractéres du
Meffie & le tems de fa venue . Cette ma-
B v
Chrilt , & qui lembloit epuilée depuis par
tous les Sçavans , a pourtant fourni au Pere
Bonjour un fyftême nouveau , ingénieux
, fçavant & infiniment heureux . Il
dépend de l'ordre & du caractere des femaines
& des années Sabatiques , que le
Pere Bonjour prétend être le calcul propre
& naturel de la Nation Juive , annoncé
& fuivi dans la Prophétie de Daniel .
Voilà le fil mystérieux qui doit conduire
dans ce dédale facré ; le Pere Bonjour nous
l'a fourni , & pour nous le tranfmettre , il
faut être , comme M. l'Abbé d'Heliot , fçavant
en Ifraël.La profondeur n'ôte pourtant
rien à la clarté , elle entraîne feulement
une difcuffion étendue , qu'un extrait ne
peut pas comporter.
La feconde Differtation eft encore plus
importante , & renferme un fonds étonnant
de recherches nouvelles dans toute
l'antiquité facrée & prophane ; elle eſt
intitulée , de l'Année du déluge univerfel :
& par la datte , le caractére & la forme de
cette année , le Pere Bonjour régle tous
les tems antérieurs & poftérieurs , & donne
ainfi un ſyſtème entier de toute la
Chronologie.
La troifiéme Differtation revient aux
tems qui ont précédé le déluge , & remon
dont
dépu
en fa
L
four
fon
trop
noil
U
fim
diff
tio
La
po
te
pa
bli
tu
do
a
de
la
de
dont les interlocuteurs font , comme les
députés des Nations , forcés de dépofer
en faveur de la Religion Chrétienne.
Les autres ouvrages du Pére Bonjour
fourniront à M.l'Abbé d'Helior une moiffon
encore plus abondante. Pourroit- on
trop lui en témoigner notre jufte reconnoiffance
?
Une autre forte d'ouvrage , dont la
fimplicité apparente dérobe au vulgaire la
difficulté réelle , confifte dans les infcriptions
qu'on met fur les monumens publics.
La Ville de Touloufe ayant trouvé à pro .
pos de donner une forme nouvelle à la porte
de Montgaillard , l'Académie eft entrée.
par- là en poffeffion d'un droit que fon établiffement
, & fon amour tendre & refpec-.
tueux pour le meilleur des Rois , lui rendoient
infiniment précieux. C'eft elle qui
a fixé les deux infcriptions qu'on voit aux
deux côtés de cette porte, & qui énoncent
la diverfité des exploits & des bienfaits
de Louis XV. dans les années 1747 &
1748.
B vj
T
VUE D'UN COTE A
Endres fleurs , verd gazon que le printems
fait naître ,
Délicieux jardin dont l'éclat éblouit ,
La nature nous offre un fpectacle champêtre ,
Qui me fait oublier l'art qui vous embellit.
Mon oeil découvre au loin une douce colline,
Emaillée en tous lieux des plus vives couleurs ,
Les prez , les champs , les bois , une onde cryſtal_
line ,
Etalent à l'envi leurs plus rares faveurs .
Dans le fond d'un détroit que couvre la montagne,
Vertumine a menagé des treilles , des berceaux ;
La Déeffe des fleurs , que Zéphire accompagne ,
Y vient prendre le frais à l'ombre des ormeaux.
Un antique Château qui fe perd à ma vûe ,
Orgueilleux monument de la fureur de Mars ,
Eléve fes débris au - deffus de la nue ,
Et m'annonce la paix qui détruit fes remparts.
Ici c'e
Et
plu
La jeu
Conte
Le ber
La
pre
Tout
Anno
L'ama
Je l'e
O!
Vous
L'am
On n
Mille
Prép
Ilfu
Iln'
Ceffe
Votr
Là Tirfis & Damon , affis au pied d'un chêne ;
* Le Coteau de Val-Dante,
Sur
Unit
Ici c'eft Corylas , entretenant Ifiméne ;
Et plus loin , c'eft Eglé que Siléne pourfuit .
La jeune Galathée , au bord d'une onde pure ,
Conte un fonge à Lycas , par la Belle inventé :
Le berger délicat que bleffe l'impofture ,
La preffe de changer le fonge en vérité.
Tout leur donne l'exemple : un languiffant ramage
Annonce des oifeaux la flamme &les plaifirs ;
L'amant eft tranfporté , mais la bergere eft fage ;
Je l'entens cependant pouffer quelques foupirs .
O! vous , fexe brillant dont la cour eft l'afile ,
Vous décidez déja que Lycas eft vainqueur. al
L'amour ne fe fait pas aux champs , comme à la
Ville .
On n'a pas triomphé dès qu'on attaque un coeurs
Mille & mille fermens , les larmes , la tendreffe ,
Préparent les plaifirs que défire un amant ;
Il fupplie , il gémit , il foupire fans ceffe ,
Il n'eft heureux enfin que lorsqu'il eft conftant.
Ceffez , jeunes Muguets , de vanter vos proueffes ;
Votre amour est un feu qui s'allume au hazard ;
On y répond par des foibleffes ,
Où le coeur n'eut jamais de part.
Sur ce côteau chéri la pure fympathie
Unit une bergere à fon tendre berger.
Ils s'aiment fans jamais changer.
Voyez Amaryllis , feule dans la prairie ,
Couchée avec fon chien fur le tendre gazon ;
Les bergers ne vont point troubler fa réverie ,
Ils refpectent l'amour qu'elle a pour Palemon.
Si quelquefois Atis s'entretient avec elle ,
C'eft pour diffiper fon ennui.
Parlant avec Atis , elle eft toujours fidelle ,
Elle aime Palemon , & ne pense qu'à lui .
Tels on nous peint les caractéres
De nos bergeres du vieux tems ;
Toujours tendres , jamais legéres ,
N'ayant qu'un coeur & qu'un , amant.
Tels Daphnis & Chloé , ces deux amans fidéles ,
Que chaque jour encor on vante en ce hameau ;
Telles dans nos forêts on voit deux tourterelles
S'aimer toute la vie , & fe fuivre au tombeau.
Qui fut
Jan, I
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choifi
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lears
hom
veau
mom
DISCOURS
Qui fut prononcé par M. le Comte de Tref
Jan, Lieutenant Général des Armées du Roi,
Commandant dans la Province du Boulonnois
, le 18 Août dernier , à l'occafion
des Prix que Meffieurs les Syndics de cette
Province donnerent aux Ecoliers du Collége
des PP. de l'Oratoire de Boulogne
dont ce Seigneur fut prié de faire la
diftribution.
M
"
Effieurs , qu'il eft flatteur
pour moi
de préfider à vos exercices , & de
couronner vos premiers travaux ! Cet honneur
n'eft point attaché au Commandement
ni au grade dont le Roi m'a honoré,
Je puis me flatter aujourd'hui
que Meffieurs
les Syndics du Boulonnois , en me
choififfant , n'ont confidéré en moi qu'un
homme plein de zéle pour vos progrès ,
pénétré de tendreffe pour vous , & fidéle
à fon attachement pour cette Province .
Ils ont voulu que ma main répandît
leurs dons ; ils ont crû que celle d'un
homme qui vous aime y joindroit un nouveau
prix. La place que j'occupe dans ce
moment , me répond de celle que j'ai dans
ma conduite leur a prouvé . Ils n'exigent
que j'exerce les fonctions publiques de
Citoyen , que parce qu'ils en ont reconnu
en moi tous les fentimens .
Oui , Meffieurs , je regarde le bonheur
de préfider à cette affemblée , comme une
adoption de la Province , auffi honorable
pour moi , que je l'ai vivement déûrée :
adoption dont mon coeur fe plaira fans
ceffe à remplir tous les devoirs , & qui
dans ce moment me donne les droits & de
vos Chefs & de vos Peres , pour vous parler
avec tout le zéle d'un véritable compatriote.
Songez , Meffieurs , que dans ce jour où
vous remportez des prix , jufte objet de
votre émulation , vous vous annoncez à la
fociété par un acte qui fait naître des eſpérances
que vous devez remplir.
Prouver aux yeux d'une affemblée refpectable,
que vous fçavez profiter de l'éducation
que vous recevez , c'eft commencer
à mériter le nom de Citoyen ; c'eft attacher
les yeux éclairés fur vous ; c'eft préparer
les gens en place à protéger votre jeuneffe
.
Il eft des couronnes pour tous les âges ,
pour tous les états , pour tous les talens.
brill
lufio
nou
nou
un n
tres
teuf
affic
vert
fe re
ד
rite
dig
ver
que
Jou
que
ro
de
mo
ég
fit
au
va
VO
ΕΠ
L
lufion qui fe répand fur des actions qui
nous étonnent. Il en eft que le feul hazard
nous donne occafion de mériter , & dont
un moment heureux décide. Il en eft d'autres
, & ce font fans doute les plus flatteufes
, qui ne font dûes qu'à des travaux
affidus , qu'à l'amour de la Patrie & de la
vertu , qu'au défir & aux foins conftans de
fe rendre utile aux autres hommes.
Tout Citoyen doit prétendre à les mériter
, comme tout bon Citoyen doit aimer
à les prodiguer à ceux qui s'en rendent
dignes . Celles qu'on s'eft acquifes, ne doivent
être qu'un nouveau motif pour en acquerir
de nouvelles. On ne couronne aujourd'hui
les travaux de votre enfance ,
que pour vous rendre dignes d'être conronnés
dans un âge plus avancé. L'efprit
de la Religion , la voix de la fageffe , l'amour
de la véritable gloire , nous difent
également que notre vie n'eft qu'un fonge,
fi tous nos jours ne fout illuftres & remplis ,
autant qu'ils peuvent l'être , par les travaux
qui font à notre portée.
Penfez donc à mériter un jour , parmi
vos Citoyens , les mêmes diftinctions que
vous méritez aujourd'hui au - deffus de vos
Emules. Profitez de ces années précieufes
bat , font pleins d'une aimable innocence ,
& peuvent recevoir facilement d'heureufes
impreffions. Écoutez la voix de a fageffe
& de la Religion . Ce n'eft qu'à elles
qu'il appartient de former des grands hommes
, parce que feules elles écartent de
nous ces vices & ces paffions , qui font le
tombeau des talens , & qui anéantiſſent
également & l'homme & le Citoyen.
Attachez- vous aux principes qu'on vous
donne des Sciences ; foumettez - vous à la
méthode , dont ma tendreffe prévoyante
vous a déja fait fentir la néceffité dans une
de vos affemblées. Les principes & la méthode
peuvent feuls vous ouvrir le Temple
des Mufes , & affûrer vos fuccès.
*
Ecoutez quelquefois la voix du génie ,
qui commence à fe dévoiler en vous , mais
qu'il ne vous écarte jamais des régles qui
doivent maîtrifer fes effors . Evitez furtout
une pareffe honteufe dans tous les
âges. C'eft ce trifte abbattement de l'efprit
& de la raifon , qui nous fait flotter
En 1746 , les Ecoliers du même Collége dédiérent
à M. le Comte de Treffan un exercice
Littéraire , & ce Seigneur prononça à cette occafion
un Difcours fur la méthode qu'on doit ſuivre
en étudiant.
Hous
qui n
nous
point
mirez
leçon
écout
que t
les en
qui n
leur
ciété
raile
qu'a
de c
mer
aux
Com
agré
feu
tive
C
pen
que
ten
leu
qu'
pri
rie
བརྒྱངངད་ས་་“་
qui nous étoit deftiné , & qui finit par
nous rendre méprifables. Ne regardez
point comme heureux le tems bù vous finirez
vos études , & où vous perdrez les
leçons fçavantes de vos Profeffeurs , pour
écouter celles du grand monde. Il n'aide
que trop fouvent à nous entretenir dans
les erreurs qui nous flattent. Il en eft peu
qui n'ayent des partifans intéreffés à faire
leur éloge. Une partie brillante de la fociété
, plus capable d'imagination que de
raifonnement , plus affujettic à la mode
qu'aux principes , fait fouvent l'apologie
de cette efpéce de pareffe , qu'elle ofe nommer
aimable ; de cette pareffe , qui obéit
aux défirs fans s'attacher à rien , qui ne
combat point une premiere impreffion
agréable , & qui cherche à cueillir des
fleurs fans fçavoir les faire naître , les cultiver
& les choifir.
Quelque fauffe que foit cette façon de
penfer , la mode & la molleffe ne la font
que trop fouvent recevoir. On aime à entendre
les Poëtes chanter la pareffe dans
leurs vers ; mais qu'il eft aifé de pénétrer
qu'ils agiffent en fecret contre d'auffi faux
principes , & qu'ils paffent des nuits laborieufes
. à parer de fleurs cette idole imames
!
bandonner à fon culte !
L'efprit naturel ne peut jamais remplir
les vuides de l'ignorance. Ses éclairs font
éblouiffans , mais ne peuvent éclairer.
L'ufage du monde n'eft point une école
fuffifante pour notre efprit , qui a befoin
de principes . L'imagination ne nous préfentera
jamais que des idées vagues &
trompeufes , quand la fcience & le jugement
ne pourront l'alfujettir & la lier à
des faits. Ce reffort fi néceffaire s'élancera
vainement , quand il ne fera pas guidé &
retenu par une main fçavante .
tr'elle
C'eſt envain que l'amour propre , foutenu
d'un efprit brillant , mais futile , fera
la critique de ceux qui s'attachent aux
loix rigoureufes du raifonnement , de l'a.
nalyſe , de la démonſtration , & au détail
pénible des expériences. La plaifanterie
la plus legére n'a prefque toujours qu'un
inftant de fortune & de durée . Le travail
précis & folide ne périt point de même .Ua
travail de cette efpéce eft admis & goûté
par les
Q
plus
fié fie
P
a -t'on
les
pl
P
gens vraiment dignes d'en connoître
le prix. C'eft un nouvel ornement ,
une nouvelle richeffe qui fe lie aux connoiffances
des gens eftimables. Il devient
une partie de leur exiftence , puifque penles
quel
pitié
Les
prom
illuft
més
nées
Fonte
génie
leffe
mage
rien
tent t
mémo
l'onde
inutil
peine
So
fieurs
rendr
dent
ames d'un ordre eleve communiquent entr'elles.
Quels fruits en effet peut- on efpérer du
plus brillant génie , s'il n'eft orné & rectifié
par un travail affidu ? Combien n'en
a - t'on pas connu , dont l'aurore annonçoit
les plus grands fuccès , & qui féduits par
les paffions & la molleffe , n'ont mérité
que les regrets de la fociété éclairée , & la
pitié du Sage !
>
Les jours les plus heureux leur étoient
promis ; ils pouvoient les remplir & les
illuftrer. Ils pouvoient efperer d'être aimés
& refpectés dans leurs dernieres années
comme un Newton , comme un
Fontenelle. Ils auroient vû les plus beaux
génies de leur fiécle honorer leur vieilleffe
, & la rendre heureufe par des hommages
journaliers , mais comme ils n'ont
rien acquis , ils font abandonnés. Ils fentent
toute l'horreur de la folitude . Leur
mémoire s'efface comme les traces dans
l'onde . Vils fardeaux de la terre , enfans
inutiles dans la famille , on s'apperçoit à
peine qu'ils en font retranchés.
Soyez donc vivement perfuadés , Meffieurs,
que c'eft le défir & l'efpoir de vous
rendre véritablement heureux , qui gui
dent les fages qui vous inftruifent. La fain
la douceur & la lumiere qui regnent dans
leurs leçons , tout doit vous infpirer la
tendreffe & la confiance , tout vous preffe
de répondre à leurs foins. C'eft par le
même défir de nous rendre heureux , que
nos auguftes Monarques ont prodigué
leurs tréfors. Que de monumens de leur
amour pour les Lettres ! Que defoins prévoyans
pour éclairer l'efprit de leurs
fujets !
les Fr
ges e
foum
mes
Frang
afferu
été c
rien
Lettr
adou
barba
Nos Rois ont jugé des François par leur
propre coeur. Ils ont penfé avec raiſon ,
que plus ils feroient éclairés , & plus ils
feroient pénétrés d'amour pour eux , d'attachement
à leur fervice. Loin d'interdire
les Sciences , loin de profcrire tout
ce qui peut apprendre aux hommes à raifonner
, & à difcuter leurs véritables intérêts
, ces Chefs , ces Maîtres d'une Nation
guerriere & foumife , dignes de regner fuc
des hommes , ont protégé tout ce qui pouvoit
contribuer à ennoblir le caractére ,
l'efprit & les moeurs. Ils ont rejetté avec
mépris la cruelle politique de l'Orient ,
parce qu'ils ont fenti qu'ils n'étoient pas
nés pour.regner fur des hommes plongés
dans une ignorance ftupide. Pleins de
cette noble confiance . la feule grandeur
d'anic & la fageffe du gouvernement
que
Rois
infpi
plus
guer
се
9
Scien
He
maît
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peut
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vaux
d'ap
appr
teur,
la
ma
&
of
mes
ges en cela de l'Etre fuprême , qui ne fe
foumet jamais mieux le coeur des hommes
qu'en les éclairant. Auffi l'Empire
François n'a janais été plus folidement
affermi , que depuis que les Sciences y ont
été cultivées , & le Trône ne craint plus
rien depuis qu'il les protége . Les Belles-
Lettres ont reglé le courage fans l'affoiblir,
adouci nos moeurs fans les énerver . La
barbarie eft bannie de nos Armées, Nos
Rois , en combattant à notre tête , nous
infpirent l'humanité même au milieu des
plus grands périls , & les plus longues
guerres ne leur font point négliger tout
ce qui peut contribuer à faire fleurir les
Sciences & les Arts,
Heureufe la Nation , qui trouve dans fon
maître le Général qu'elle défire fuivre dans
les combats , le Juge éclairé auquel elle
peut offrir l'hommage & le fruit de fes
études , de fes découvertes & de fes travaux
! Heureux ceux , qui ont le bonheur
d'approcher celui qui nous gouverne ! Ils
apprennent à ne point féparer le bienfaic- .
teur, du Souverain ; les graces naturelles , de
la majefté du Monarque , & l'efprit brillant
& orné , de la valeur & des qualités fubli
mes du Héros..
SVE SVE SVE SVE
Faut
O DE
A M. Oudry , Peintre du Roi,
Ingénieux Oudry , rival de la Nature ,
Je ne puis me laffer d'admirer l'impofture
D'un art où tout m'abufe & me charme à la fois.
Par un choix réflechi de teintes differentes ,
La toile eft animée , & de tes mains fçavantes
Naiffent les animaux , les rochers & les bois.
***
Quelle Divinité , dans ton heureux délire ,
S'empare de tes fens , te poffede & t'inſpire !
Phébus t'a t'il laiffé fon magique pouvoir ?
Aux accens de fa voix tout devenoit mobile :
Au gré de ton pinceau délicat & fertile ,
La couleur eft fenfible, & paroit fe mouvoir.
**+
Sous ces lambris * dorés , où la France conferve
Ces travaux immortels qu'Apollon & Minerve
Couronnent à l'envi d'un laurier glorieux ,
Que de fleurs ** & de fruits ! Qui les a fait éclore ?
* L'Académie de Peinture , où font tous les Tableaux
de réception.
** Tableau de réception de M. Oudry.
Eft-ce
Qui
Les G
Offre
Dur
Tu
Que
Qu
Ses
Qu
Et
Qu
Je
H
Pa
D
D
Faut-il donc les toucher pour détromper mes yeux
炒菜
?
Qui jamais de ton Art connut mieux les fineffes ?
Les Graces , fous tes doigts prodiguant leurs largeffes
,
Offrent à nos regards cent chefs- d'oeuvre nouveaux.
Du riant Païfage entr'ouvrant la barriere ,
Tu ne vois loin de toi , dans ta noble carriere ,
Que des admirateurs ou de foibles rivaux .
酥酥
Quand d'un cerfaux abois tu nous traces l'image ,
Ses yeux mourans , fes pleurs , pour moi font un
langage
Qui jette la pitié dans mon coeur attendri ,
Et cette illufion eft fi vive & fi forte ,
Que des chiens acharnés , que la fureur emporte ,
Je vois les mouvemens , j'entens même le cri.
*3*
Héritier des fecrets du fameux Largiliere , *
Par la force que l'ombre ajoûte à la lumiere ,
Des objets fans relief tu fais fortir les traits.
Dansun vafte lointain, qu'enferme un court efpace,
Son Maître.
1. Vol.
C
Le vrai dans tes Tableaux aux fentimens s'allie,
Ici , par des mâtins une laye affaillie
Repouffe de leurs dents l'impitoyable effort ,
De douleur & d'amour quel heureux affemblage !
De les petits épats elle voit le carnage ,
Et femble , en expirant, ne plaindre que leur mort .
**+
Là , d'un monftre à qui l'Inde a donné la naiffance
,
Tu peins la maffe énorme , & cette reffemblance ,
Ces replis de fa peau bizarement formés ,
Cette corne , l'effroi d'un ennemi terrible, **
Cet oeil auffi cruel qu'il paroît infenfible ,
Font parler ta Peinture à mes regards charmés.
炒茶
Pourfui , non pour donner plus d'éclat à ta gloire,
Louis fit ton éloge. Au Temple de Mémoire
Son fuffrage à ton nom affûre un beau deſtin.
Acheve d'enrichir , par de nouvelles veilles ,
Ces Palaisoù les Rois confacrent les merveilles
Des Zeuxis que la France a nourris dans fon fein.
* Le Rhinocéros.
** L'Eléphant.
Mérite
Ton ge
D'un p
Parle ,
Ils reha
* Lel
vrages
tems D
S
Teni
Sc
les E
Cett
touj
ves
zéle
tect
mer
που
de
he
lo
قق
Mérite les bienfaits & feconde fon zéle .
Ton génie & ton goût ont décidé fon choix . *
D'un peuple d'Artifans dirige l'induftrie ;
Parle , approuve , critique , & que de la Patrie
Ils rehauffent la gloire , en écoutant ta voix.
* Le Roi a nommé M. Oudry pour examiner les ou
vrages de Tapiflerie des Gobelins. Il eft depuis longtems
Directeur de la Manufacture de Beauvais.
seseses esesasas as sesas
SEANCE PUBLIQUE
Tenue le 12 Août 1749 par l'Académie des
Sciences, Belles - Lettres & Arts de Rouen,
O
N diftribua les Prix fondés par Mad.
de Marle & par Mad. le Cat , pour
les Eleves de l'Ecole gratuite du deffeing.
Cette Ecole , dit M. de Premagny , fait
toujours de nouveaux progrès. Les Ele-
Ives , au nombre de 1So , fecondent le
zéle du Profeffeur & les vûes de leurs Protecteurs
, par une émulation qui ne fe dément
point , & par des productions qui
nous confirment plus que jamais l'utilité
de cet établiſſement , fans lequel les plus
heureux talens ne fe feroient point développés
, & qui tire de l'obfcurité des fu-
Cij
de briller utilement dans la Société , & c .
On diftribua enfuite trois Prix d'Anatomie
, fondés par M. le Cat pour l'Ecole
Chirurgicale , dont il eft Profeffeur.
Projet bien digne de nos éloges , dit
encore M. de Premagny , que d'exciter
auffi les Eleves de Chirurgie par des récompenfes
honorables. La gloire d'être
couronnés publiquement dans une affemblée
, fera pour eux un puiffant motif pour
fe diftinguer à l'envi par leur application
& leur zéle à fe perfectionner dans un
Art dont l'utilité eft fans bornes , & dont
les progrès font de plus en plus la gloire
de notre fiécle , & c.
Voici les noms de ceux qui ont remporté
ces differens Prix , depuis leur fondation
, & que l'on avoit omis d'indiquer
les deux années précédentes.
1747 , Prix du Deffeing , donnés par
Mad. de Marle.
Le premier au Sr J. Baptifte Bonner , de
Rouen. Le fecond , au Sr J. Baptiſte Derrey
, de Rouen.
1748 , Le premier au S. Derrey ; le fecond
, au Sr Bellanger.
Prix de Mad. le Cat , aux Srs Cottiber
& le Bas , tous deux de Rouen.
1749 , Ces quatre Prix ont été donnés
jugement de l'Académie,
M.Rd
Le fec
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Le
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Le
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ne
21
;
M. Robert String , Gentilhomme Ecoffois.
Le fecond an Sr Louis le Mire , de Rouen .
Le Prix de la Boffe , au Sr Michel l'Evef
que , de Rouen .
Le Prix du Deffeing , à Mlle Ribard
de Rouen.
Prix d'Anatomie .
Le premier , au Sr J. Baptifte- Ant. l'Echevin
, d'Auberville , près la Ville d'Eu .
Le fecond , au Sr Antoine Dufay , Maître
ès Arts de Paris , fils de M. Dufay ,
Membre de cette Académie .
Le troifiéme , au Sr J. Baptifte- Martin
Quefnay , de Lievray , près Lifieux.
Ceux qui ont le plus approché , font les
fieurs Cl. Vaquet , de Honfleur ; Laurent
Beaumont , de Rouen ; Jacques Simon , del
Saint Vallery en Caux. Tous ces Prix font
de belles Médailles d'argent.
M. de Prémagny annonça enfuite le Prix
d'Eloquence que l'Académie doit diftribuer
le jour de l'Affemblée publique , qui
fera le premier Mardi d'Août 1750. Le
fujet eft , fi l'on eft plus heureux d'être né
avec des paffions fortes , qu'avec des paffions
médiocres. Les Difcours feront au plus d'uné
demie heure de lecture . Les Auteurs
auront foin de les envoyer écrits lifible-
C iij
ne enveloppe cachetee , le port franc &
dans le courant de Mai au plus tard à l'adreffe
de M. de Prémagny , Secretaire de
l'Académie .
Outre ce Prix d'Eloquence que l'Académie
propoſe ; pour parcourir fucceffivement
les differentes parties des Bellés- Lettres
, conformément aux intentions de fon
Protecteur, elle diftribuera auffi en la même
Affemblée de 1750 le Prix d'Hiftoire de
1748 , qui a été encore remis cette année ,
&. celui de Phyfique de 1749 , qu'elle
a auffi crû devoir differer à l'année prochaine.
fes
Le fujet pour l'Hiftoire étoit la fituation
topographique de la nouvelle Neuftrie ou
Normandie , fes bornes , fes Villes ,
Ports , fes Places fortes & leurs noms lors
de l'invafion des Normands en 912 .
2º. Par rapport à la Religion , s'il n'y
reftoit pas quelques traces du Paganifme ,
des Temples des faux Dieux & des Cérémonies
qui tinffent du culte des Gaulois &
des Romains ; ce dernier article a été touché
trop légerement par les Auteurs des
Mémoires , & l'on défire qu'ils pouffent
plus loin leurs recherches.
Le fujet de Phyfique eft fur les differences
effentielles du fætus comparé à l'adulte , &
Mem
mati
born
faits
trait
xent
& d
C
rin ,
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300
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ou
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M
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tu
ge
de
:
Mémoires que l'Académie a reçus fur cette
matiere , ont excedé confidérablement les
bornes prefcrites , par le grand nombre de
faits étrangers à la queftion , que l'on a
traitée ; on fouhaite que les Auteurs fe fixent
au fujet propofé avec plus de jufteffe
& de précision .
Ces Mémoires feront adreffés à M. Guerin
, Secretaire , dans le mois de Mai , &
fous la forme ci-deffus indiquée . Chacun
de ces trois Prix fera une Médaille d'or de
300 livres , donnée par M. le Duc de Luxembourg.
M. le Cat lut une Préface fort étendue
d'un Livre de fa façon , intitulé : Phyfiologie,
ou Phyfique du corps humain , confidéré dans
L'état de fanté. Le premier volume de ce
Livre , que M. le Cat annonce , eft imprimé
dès 1739 ; quelques exemplaires de
l'article des- fens , faifant partie de ce vo-
I ume , ont été publiés en 1740 fous le titre
de Traité des Sens.
Le premier volume de la Phyfiologie de
M. le Cat renferme d'abord les généralités
de la phyfique du corps humain , la nature
& les fonctions des trois puiffances,
générales de l'économie animale , les folides
, les liqueurs & les fluides .
L'Auteur entre enfuite dans le détail des
C iiij
rang
de la itructure des organes , qui affecte ur
tout de repréfenter par des figures neuves
& exactes. La fubordination des phénoménes
reglant , fa méthode d'enfeigner , il
commence fes leçons détaillées par les organes
& les puiffances qui tiennent le premier
dans la machine , en qualité de
principe des fonctions , c'est -à- dire , par
la tête , le cerveau , les nerfs , leur fluide
&c. Il s'étend beaucoup fur ce fluide , principe
du mouvement & du fentiment, Selon
lui , chacune de ces fonctions , le mouvement
& le fentiment , eft due à deux efpeces
de ce fluide , dont l'une , qui coule
dans la cavité des nerfs , produit le mouvement,
& l'autre, qui eft contenue dans les
filieres qui compofent les parois même des
nerfs , eft l'inftrument du fentiment. Il réfute
les diverfes opinions qui tirent ce
fluide fubtil de nos liqueurs , de l'air ou de
la matiere du feu ; il veut que ce foit un
efprit étheré different de toutes ces matietieres
; il l'introduit dans nos liqueurs par
la refpiration , à l'exclufion de l'air qui l'y
porte de là il le fait paffer au cerveau où
il eft filtré , du cerveau il l'envoye dans les
divers organes par les nerfs ; mais , felon
lui , ce fluide eft trop uniforme pour la va.
rieté des fonctions aufquelles il eft destinés
:
que N
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gland
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un no
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ples,
le flu
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il
co
frons
côté
Τ
que M. le Cat regarde avec Lancifi comme
des fubftituts du cerveau, des préparations,
des alliages qui le rendent propre à certaines
fonctions générales , après quoi les
glandes , fubftituts à leur tour des ganglions
, donnent à ce fluide une troifiéme
préparation proportionnée à chaque fenfation
, à chaque fonction particuliere.
On voit par-là que M. le Cat établit
un nouveau fyftême des glandes, qu'il prétend
n'être point des organes liquoreux
des filtres de liqueurs , comme on l'a crû
jufqu'ici , mais des expanfions nerveufes ,
filtres des efprits , & des efpeces de temples,
où certaines liqueurs déja filtrées , &
le fluide nerveux , s'uniffent pour des fonctions
particulieres. Il prétend avoir dans
les mammelons glanduleux de la langue ,
& dans plufieurs autres , des preuves démonftratives
de fon fyftême. M. le Car
entre là-deffus dans un grand détail qu'il
faut lire dans fon Livre.
La nature & les efpeces du fluide, organe
du mouvement & du fentiment , étant établies
, M. le Cat expofe leurs fonctions :
il commence par les fenfations , les paffrons
, les facultés de l'ame, confidérées du
côté phyfique .
Tout le monde fçait que ces facultés
Cy
*
.
fions ou des traces imprimées dans le cerveau.
M. le Cat eft le premier qui ait rapporté
ces phénoménes aux modifications
du fluide , qui en eft l'organe. Il compare
ce fluide animal à un lac de lumiere , & fes
modifications , qui font les fenfations &
les paffions , aux diverfes couleurs ; il regarde
enfuite ce lac de lumiere comme une
efpece de Caméléon qui peut changer
d'un inftant à l'autre de couleurs , c'eſt- àdire
de modifications , de fenfations , de
paffions ; il a foin de faire faire attention
aux Lecteurs , que ce Caméléon n'eft qu'un
inftrument de l'ame. Des fimples conjectures
il paffe à des obfervations qui femblent
prouver cette théorie par des faits.
On fe fouvient qu'il y a dix ans que tout
ce que nous annonçons aujourd'hui , eft imprimé.
M. le Cat a donné cet ouvrage à
plufieurs fçavans de l'Europe : ainfi on ne
fera plus étonné , s'il fe trouve quelque
choſe de ſemblable dans des ouvrages récemment
publiés fur ces matieres. *
Après avoir traité des fens en général ,
M. le Cat defcend aux fens en particulier ;
c'eft cet article que le Public connoît
fous le nom de Traité des Sens , & dont
* Entr'autres dans l'effai phyfique fur l'économie
animale en trois vol . feconde édition , Paris, 1747
le c
aitto
cation
ompa
, &k
ons&
meune
chang
c'eff
ons,
tentic
qu't
conje
i fem
s fait
le tout
eftin
rage
i
onne
uelque
es re
néral
,
culier
onno
dont
onomie
1747
finit le premier volume.
Le fentiment ayant été l'objet principal
de ce premier volume, M. le Cat commence
le fecond par le Traité du mouvement
mufculaire : il explique fon méchanifme
dans un article , & donne dans un autre
un examen curieux du jeu& de la puiffance
des differens mufcles. De ces généralités
il vient aux fonctions particulieres , en
commençant par celles des vifceres de la
poitrine , la circulation , la refpiration &
tous les phénoménes qui en dépendent.
Ceci formera le fecond volume ..
Les organes contenus dans le bas ventre
, leurs fonctions , comme la digeftion
les fecretions , la génération , & tout ce
qui a rapport à cette matiere , compofe-
Font le troifiéme volume . Les grands rapports
obfervés de tout tems entre le genre
nerveux & l'eftomach , des dépendances
fingulieres que M. le Cat a obfervées
entre cet organe & les facultés de l'ame ,
l'ont engagé à donner après l'article de la
digeftion quelques digreffions qui éle
vent ledit organe un peu au-deffus de la
condition de fac à digerer, à laquelle on
le réduit communément. Par une efpece
de fuite de ces principes , il a crû voir
beaucoup de liaifon entre certaines difpa
C vj
fomnie , les fonges , le délire , & c. Ces
confidérations lui ont fait placer tous ces
fujets après le traité de la digeftion . Ce
troifiéme volume fera terminé par un
Mémoire fur les tempéramens , réſultat de
toute la Phyfiologie ; matiere importante ,
qu'on ne trouve bien traitée , felon M. le
Cat , ni dans les anciens , ni dans les modernes
qui les ont tous fuivis . Les Fondateurs
de notre Art , dit M.le Cat, fi refpectables
d'ailleurs pour la pratique & les obfervations,
nous ont donnéprefque partout,
en fait de théorie , des effets pour des caufes
, & des mots pour des chofes.
Enfin ce troifiéme volume fera fuivi d'un
quatriéme,intulé Phyfiologie comparée . L'objet
de celui - ci eft de mettre en parallele la
ftructure & le méchanifme du corps humain,
avec la ftructure & le méchaniſme des
autres êtres vivans, végétaux & animaux de
tous genres. M.le Cat fe propoſe d'y déterminer
ce qui conftitue les differentes efpeces
de vie dont chacun d'eux jouit ; la gradation
infenfible de ces efpeces de vie , leur
paffage de la vie végétative à l'animale , le
principe de cette animalité même , & de
ces divers degrés qu'on obferve dans les
differens genres d'animaux qui couvrent
& embelliffent la furface de la terre.
le
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N
ce
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qu
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LISCO
atde
ante,
M.le
mo
onda
[pec
sob
tout,
Call
C
le Cat , expofé dans la premiere partie
de fa Préface . Dans la feconde partie i !
rend compte de la façon dont il l'a exécutée ..
Nous ne fçaurions le fuivre dans tous ces
ces détails . Ce que nous pouvons en réfu
mer ; c'eft qu'il s'eft attaché à mettre ces
matieres à la portée de tout le monde ;
qu'il a préferé les caufes phyfiques & même
, quand il n'a pû faire mieux , les conjectures
phyfiques aux caufes finales dont
il combat l'ufage dans l'hiftoire naturelle ,
avec d'autant plus de force , que la plupart
de fes argumens font pris du fujet même ,
c'eft à dire des obfervations & des faits
anatomiques. Le trou oval du foetus eft un
de ces faits cités par M. le Cat. Il prétend
qu'on n'a jamais traité cette matiere en
Phyficien , parce qu'on l'a toujours regar
dée de côté de fa fin prétendue , & non
du côté de fa véritable caufe ; il efpere faire
voir que cette fameufe communication,
dont on a fait tant d'honneur à la nature ,
n'eft qu'une imperfection des organes de
la circulation , non encore formés , & que
toutes les fingularités du foetus ne font de
même que des gradations de la formation
de l'animal , des efpeces d'échafaudages de
fa conftruction , qu'il n'eft pas impoffible
d'expliquer phyfiquement.
fur l'Apologue : il remonta à l'origine de
ce Poëme , il en expliqua la nature & les
qualités effentielles , & après avoir porté
fon jugement fur les principaux Fabuliftes,
il montra quels font les perfonnages qui
doivent entrer dans les Fables , & comment
ils y doivent agir & parler.
A ces deux lectures fuccéda celle d'un
Mémoire de M. Guerin fur la ftructure &
le méchaniſme du Globe terreftre , à l'occafion
de quelques faits d'hiftoire naturelle ,
obfervés aux environs de Rouen.
L'Académie , établie en cette Ville , s'eft
propofée, fur tout, l'étude de l'hiftoire narurelle
de la Province . La portion du Globe
que nous habitons , dit M. Guérin , n'eſt
pas moins abondante en merveilles que le
refte de la Terre. Il le prouve par un détail
de ce qu'on y trouve de fingulier dans
les
trois
regnes : ik appuye
davantage
fur
un dernier fait qu'il a obfervé ; c'eft une
carriere dont toutes les couches viſibles du
dehors font rompues & délitées. Entre les
fractures il s'eft formé une pierre dont la
Structure eft route differente de celle de la
carriere. Elle eft compofée de plufieurs
feuilles , pofées les unes fur les autres ,
dont quelques-unes confervent entre elles
des intervalles de plus d'une ligne ; ces
dans
e fut
une
sda
eles
t la
dela
eurs
res,
elles
ces
se
e na
Glo
n'e
ele
ned
&cl
port
Liftes,
squi
сот-
Aut
e&
Occa
elle
turelle de la carriere , elles en rempliffent
les fractures , & ont toutes une pofition
horisontale ..
Cette carriere eft dans le voisinage d'une
vallée , où l'on trouve une autre pierre
finguliere , dont il eft parlé dans un Mémoire
de M. Guérin , rapporté dans un de
nos Journaux de l'année derniere ; c'eft un
feul lit de pierre de l'épaiffeur de quatre
ou cinq pieds , compofé de toutes fortes
de matieres , & appuyé fur un bourbier
dont on ne peut trouver le fond.
ques
M. Guérin donna l'année derniere fes
conjectures fur la formation de cette pierre.
Il nous donne encore cette année quel
obfervations fur cette lifiere de côreaux
qui bordent d'un côté la Seine ; il
femble , dit-il , que les roches de Saint
Adrian ( c'eft un village à une lieue de
Rouen ) ayent fervi de digue à la mer par
les fillonnemens qu'on y remarque. Elles
font appuyées fur une couche de fable de
mer , mêlé de fer pur ; c'eft vrai femblablement
, dit- il , fur ce fable que coulent nos
eaux minérales , & d'où elles tirent leur
qualité ferrugineufe.
Par rapport à la pierre feuilletée , dont il
eft parlé ci - deffus , la premiere vûe qui fe
préfente à l'efprit du Phyficien, c'eft qu'eloù
elle fe trouve , & d'une maniere diffe
'rente. Ces fortes de faits ne font pourtant
, dit M. G. que des accidens qui ne
font point des exceptions réelles au méchaniſme
général de notre Globe : la difficulté
eft de trouver dans ce méchaniſme
les cauſes immédiates de ces fingularités ;
les raifons qu'on donne , fe reffentent toutjours
de la théorie qu'on a adoptée.
Celle d'Epicure ne paroît pas être du
goût de M. G. Il rejette même une partie
de celle de Defcartes . Les Atômes du pre-
' mier ont une figure déterminée , mais ils
n'obfervent point de regles conftantes dans
leurs mouvemens . Les Elémens de Defcattes
ont des mouvemens reglés , mais leur
forme eft trop fujette au changement ; de
ceux - ci il ne doit naître rien de ftable &
de permanent , ceux - là ne doivent rien
produire que de bizarre.
M. G. penfe que la ftructure toute méchanique
de notre Globe fuffit feule pour
en expliquer les phénoménes , fans avoir
recours à des fuppofitions imaginaires ou
à des caufes arbitraires : c'eft ce qu'il effaye
fur les faits rapportés dans le Mmoire &
fur plufieurs autres.
Il finit , en établiffant une diftinction
réelle entre l'ordre physique & l'ordre
It
m
d
P
Va
F
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C
n
1
n
F
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IT
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IS
1
fyftême de quelques Philofophes. La fub
ſtance matérielle , dit- il , reçoit fes déterminations
, la fubftance intelligente fe
donne les fiennes : la premiere , purement
paffive , a des mouvemens fucceffifs & invariables
; la feconde , quoique foumise à
F'impreffion des objets extérieurs & à celle
des paffions , qui font les forces mouvantes
du fyftême humain , trouve cependant
dans la raifon le pouvoir d'en régler les
mouvemens , & d'en varier les déterminations.
De là, la fauffeté du Paradoxe avancé
par M. Leibnitz , que la vie de l'hom
me n'eft qu'une courbe continue & régu
liere, dont les variétés ne font que les plis ,
les noeuds , les rebrouffemens de cette mê
me courbe,
Le quatriéme Mémoire qui fut lû , eft
de M. Maillet du Boulley , Adjoint de l'Académie
, & il contient des réfléxions fur
l'efpece de Poëme Dramatique, improprement
appellé Comique larmoyant : voici
l'extrait de ce Mémoire.
F
Ce Dramatique n'eft point nouveau.
Térence parmi les anciens , & plufieurs
modernes du dernier fiécle , en ont fait
ufage . M. de la Chauffée l'a développé , l'a
enrichi , & a fait l'objet principal de
fes piéces , de ce qui n'entroit que com
cedé. C'eſt avec raifon , puifque ce genre
eft néceffaire & utile.
Il est néceffaire , parce qu'il peint d'après
notre coeur des tableaux reffemblans ,
qui ne font point l'objet des autres Dramatiques.
Cela fe prouve en le comparant
avec eux , d'abord avec la Tragédie & le
Comique burlefque qui lui font le plus oppofés
, enfuite avec le haut Comique , qui
en approche davantage , quoiqu'il en foit
réellement different.
Il fuit de la comparaifon du Dramati
que dont il s'agit , avec, la Tragédie & le
Comique burlefque.
1. Qu'il peint des paffions , des vertus
& des vices , pris dans le coeur humain , &
que ces dramatiques ne repréfentent point.
Les paffions tragiques font des paffions
violentes , portées jufqu'à l'excès , foit en
bien , foit en mal ; les paffions comiques
font celles qui peuvent être fufceptibles de
ridicule ; les paffions tendres , qui ne font
qu'en fecond dans ces deux dramatiques ,
& qui n'y doivent être admifes que pour
donner lieu à celles qui leur font propres,
font l'objet principal de celui qui fait le
fujet de ces réflexions.
Les vertus que peint la Tragédie , font
des vertus héroiques plus qu'humaines. La
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vertu , elle n'y entre que comme acceffoire
, pour contrafter avec le ridicule Ces
fortes de vertus font ordinairement froides
, & peuvent être regardées comme des
exemptions de certains vices groffiers , pluque
comme des vertus, Celles du troifiéme
Dramatique font des vertus de fentiment
, attendrilfantes & touchantes . Voila
ce qui les diftingue .
Les vices tragiques font des crimes ; les
vices comiques des ridicules & des baffeffes
; les vices que peint le troifiéme Dramatique
, font ordinairement des foiblef
fes & des vices , proprement dits.
*
2° .Ce Dramatique peint differemment ,
& fous un autre point de vue , les paffions ,
les vertus & les vices, qui lui font communs
avec les autres. Une comparaifon de Mérope
& de l'Ecole des Meres fait voir que
F'amour maternel , paffion commune à tou
tes les deux , eft l'objet principal de la derniere
& ne l'eft pas de la premiere ; en un
mot , qu'elle eft traitée fort differemment
dans l'une & dans l'autre . Il fait voir de même
que les vertus & les vices , communs à
ces trois Dramatiques, font repréfentés par
chacun d'eux fous un point de vue qui lui
eft propre
.
3°. Ils font chacun la peinture d'une efnous
peint des Héros . La Comédie des fi
dicules & des infenfés. Le troifiéme Dramatique,
des hommes polis par l'éducation
& par l'ufage du monde , dont les vertus
font modeftes , & dont les vices fe montrent
avec décence ; tels font la plupart des
Spectateurs du Théatre. Cela fe prouve
par des exemples tirés de ces differens Dramatiques.
4° . Leurs impreffions fur les Spectateurs
ne font pas les mêmes . Celles du Comique
ne paffent pas l'efprit ; celles du Tragique
font l'admiration , l'horreur , la pitié.
Celle du troifiéme Dramatique, eft un
certain attendriffement qui n'eft point
toujours compaffion , & qui eft l'effet de
la vûe de la vertu , ornée de tous fes charmes
, & des fentimens qui intéreffent l'hu²
manité , heureuſement exprimés , fpectacle .
auquel nous ne pouvons être infenfibles . ·
Ce Dramatique excite cet attendriffement
par excellence & par nature.
M. M. le compare enfuite avec le haut
Comique , & d'abord il fait voir ce qui
diftingue ce dernier du Comique burlefque
, par la comparaifon du Mifantrope
& du Grondeur . Le Ridicule eft toujours
l'objet de tous les deux ; mais c'est
un Ridicule bien plus fin & plus délicat
que dans l'autre. dans l'un
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fait voir que malgré la reffemblance de
leurs Acteurs , il differe du troifiéme Dramatique
, en ce que fon objet principal
eft le Ridicule , fin & délicat , & qu'il
peint les vertus touchantes , feulement
lorfqu'il fe trouve qu'elles font les contraftes
de ce Ridicule. Au contraire , le
troifiéme Dramatique a pour objet principal
les vertus touchantes , & peint les Ridicules
fins & délicats , quand ils en font
les contraires . Leurs objets principaux font
donc fort fort differens. Mélanide & le
Milantrope font deux exemples de ces
deux genres dépouillés de leurs acceffoires
, & qu'on ne peut plus confondre enfemble.
L'utilité de ce Dramatique ſe prouve
par fes avantages .
1º. Son étendue n'eft point auffi peu
confidérable qu'on l'a prétendu , elle n'a
point d'autres bornes que les paffions qui
agitent tous les jours la fociété. M. M. indique
les routes qu'on a prifes , & qu'on
peut prendre pour l'enrichir .
2 °. Les plaifirs qu'il nous procure , font
très purs ; ils font caufés par les charmes
qu'ont pour nos coeurs la vertu & les fentimens
qui intéreffent l'humanité , bien
peints & bien exprimés.
21.
tombent fur des vertus & des vices , plus
communs que ceux qui font l'objet de la
Tragédie & de la Comédie. Elles font pratiques
, générales , puiffantes ; trois grands
avantages de ce Dramatique.
4° . Il eſt exempt des dangers qui fe gliffent
dans les autres Dramatiques. Les vertus
que peint la Tragédie ,font quelquefois
l'ouvrage de l'orgueil & de la fortune ;
elle peut nous enfler , au lieu de nous élever
les vertus du troifiéme Dramatique ,
grandes par elles- mêmes , gagnent à être
approfondies. La Comédie flatte notre
malignité , fes plaifanteries peuvent fe
changer en licences dangereufes pour
mours le troifiéme Dramatique n'a aucun
de ces dangers.
les
Ayant prouvé qu'il eft néceffaire & utile
, on ne peut donc lui contefter fon mérite
, ni le droit de plaire à jufte titre aux
coeurs fenfibles à fes charmes.
M. l'Abbé Fontaine termina la Séance
par la lecture du Poëme fuivant.
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Sur
POEME PASTORAL.
Ur ces tranquilles bords, qu'ombragent ces org
meaux
Pour la Nymphe Amelie enflons nos chalu
meaux,
Chantons , & que nos vers foient dignes d'Ame
lie ;
Sa préfence à nos voeux embellit la Neuftrie.
Des filles d'Apollon Amelie eft la foeur ; (b)
Ce climat lui devra fa gloire & fon bonheur.
Reine de nos hameaux , par les foins de Philéne (c)
Cette Nymphe amenée aux rives de la Seine ,
Fonde fon doux empire en cet heureux canton i
Son regne nous promet le regne d'Apollon.
Laiffons- là nos troupeaux , nos bois & nos chaus
mieres ;
Ne dois-je donc chanter que les humbles bruyeres &
Si de toi quelquefois mes vers font approuvés ,
O Pan , infpire-moi des chants plus élevés !
Dis-moi quel aftre heureux , fous les loix d'Ame
lie ,
(a) L'Académie perfonifiée fous le nom d'Amelie,
(b) Les Académies de l'Europe,
(c) Etablissement de l'Académie ,par lesfoins de
1. de Cid....
(
De ton aveu je vais réveler des fecrets >
Que n'a jamais appris l'écho de nos forêts.
Mufes , vous le fçavez . Dans ce charmant
azile (b) ,
O vient parmi les lys paître l'agneau tran
quile ( c) ,
Nos Bergers d'Amelie amufent le loifir
L'efpoir le plus Aatteur anime leur defir.
Chacun de fon talent lui fait un tendre hom
mage (d) ;
Leur gloire eft de pouvoir obtenir fon fuffrage.
Elle aime les chanfons & les vers d'Alcidon ,
Les préfens de Tirçis , les entretiens d'Egon.
Egon , inftruit dans l'art des Bergers d'Arabie,
De nos aftres connoît la diſtance infinie (e ).
Il fçait quel eft le cours & l'ordre harmonieux
De ces globes errans fous la voûte des Cieux ,
Et comment le Soleil dans le centre du monde
Anime l'univers d'une chaleur féconde ,
Dans un ordre conftant ramene les faifons ,
(a) L'Académie des Crefcenti à Rome , porte le nom
d'Arcadie.
(b) L'Hôtel- de-Ville,
(c) Allufion aux Armes de la Ville,
(d) Séances Académiques.
(e) Aftronomie,
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Qui retombent bientôt en fertiles orages ;
De climats en climats par les vents apportés
Ils humectent nos champs dans les brûlans Etés.
O Cérès ! Nos moiffons en font plus abondantes ,
Nos ombrages plus frais , & nos fleurs plus bril
fantes ;
De ces fleurs nous parons le Temple d'Apollon.
Sophie en vint un jour cueillir dans ce vallon (4) ;"
Elle chantoit alors des vers pour Amelie.
Amelie applaudit , & couronna Sophie ;
L'Amour vint à fa voix s'affeoir fur nos gazons ;
Faune , dans une grotte écoutant fes chansons ,
Soupira de plaifir , & la Seine attentive
Fit couler lentement fon onde fugitive .
Damon prit fa mufette & chanta les plaifirs (6)
Dont la Paix de retour a comblé nos defirs :
Doux bienfaits d'un Héros , l'objet de nos hommages
,
Le vainqueur des lions , l'amour de nos bocages .
L'éloquent Licidas célébra nos ayeux (c) ,
Que leurs heureux travaux ont mis au rang des
. Dieux ,
Qui , fans la ravager par le meurtre & la guerre ,
(a) Madame duBocage.
(b) Poësie.
(c) Eloquence
1. Vol D
quand Mittil de retour
De les difcours fçavans l'entretint à ſon tour (a) .
Sources des claires eaux , qui baignent nos vaļlées
,
•
Les frimats , dit Mirtil , les vapeurs raffemblées ,
Diftillent du fommer de nos monts orgueilleux :
L'eau dans les cavités de ces rocs fourcilleux
Se trace lentement des routes incertaines
Et du pied des rochers fait couler nos fontaines,
Encor foibles ruiffeaux aux détours tortueux ,
Et dans leur cours bientôt fleuves majestueux ,
Leur pente les ramene au ſein des mers profondes,
Pour groffir les vapeurs qui s'élevent des ondes ;
De la terre & des Cieux tel eft l'heureux accord .
Dans fes fages difcours Mirtil explique encor
Le mouvement des corps & leur caufe premiere ,
La pefanteur de l'air , l'efpace , la lumiere (6) .
yeux
enchantés O fubtile lumiere ! à nos
Atis a découvert tes céleftes beautés .
C'étoit dans cette grotte à Palés confacrée ;
Le feuillage d'un lierre en ombrage P'entrée ;
Un defir curieux vers l'antre nous conduit.
Atis perçant alors la voûte du réduit
Dans le fond ténébreux de la grotte fauvage
(a) Flyfique .
(b) Physique expérimentale.
Un C
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L'arc
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De
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Un cftal (a ) dans les mains de ce Berger adroit
Divife en fept couleurs le rayon qu'il reçoit ,
Phénoméne brillant , fecret de la Nature , dys
Qui furprit nos regards dans cette grotte obfcure;
L'arc d'Iris eft orné de ces vives couleurs ,
Et le printems n'a point tant d'éclat dans fes!
fleurs.
Les rayons réunis forment cette lumiere ,
no aug ?
Qui dans les airs femée , éclatante pouffiere ,
Luit , vole & fe répand fur les objets divers , pl
Et fait tout l'ornement de ce vafte univers.
la o T
Rival d'Atis, Lycas par des lignes qu'il trace ( b) ,"
D'un terrain éloigné mefure la furface ;
Il décrit ces climats fi long- tems ignorés ,
De notre continent par les mers féparés ,
Et de faits curieux Mopfe ornant fa mémoire (c);
De nos premiers Pafteurs nous raconte l'hiftoire.
Mais pourrois- je oublier le plus charmant des
Arts ,
Qui ſouvent d'Amelie occupe les regards ?
Tircis a deffiné pour elle un paysage (d) ;
(a) Prifme.
(b) Géométrie Géographie.
(c) Hiftoire & Mythologie .
(d) Peinture.
Dij
On y voit des troupeaux près d'un hameau paiffans
;
; Le tygre & le chevreuil fur l'herbe bondiffans
Des vendangeurs plus loin , qui de grappes ver
meilles
Dépouillent les farmens , & chargent leurs cor
beilles .
Sous un faule un Berger , plus beau qu'Endimion, '
Dans des liens de fleurs enchaînant un lion ,
Afes jeux innocens rend l'animal docile .
Affife près de lui , fa bergere tranquille
Careffe un tendre agneau qui dans fes bras s'endort.
Tout charme en ce deffeing , tout peint le fiécle
d'or.
De ce fiécle yanté cette riante image
D'un bonheur plus réel eft fans doute un pré
Lage.
Vous pouvez , Amelie , enrichir nos hameaux ,
Dans leurs progrès naiffans illuftrer nos travaux.
Etablis fous vos loix vous les rendrez utiles (a) ;
Nos champs mieux cultivés en feront plus fertiles.
Ce doux espoir du moins doit combler nos ne
veux .
(a ) Ecole deDeffeing & de Mathématiques,
D'unP
Par de
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X.
iles.
printems plus orné fecondant les promelles
Par de nouveaux préfens augmente fes largeffes.
Au pied d'un mont , où regne un air pur & fe
rain >
Maris de plans divers embellit un terrain ( 4 ) .
C'est là qu'on voit des fruits & des fleurs étran
geres ,
Qui jamais n'ont paré le front de nos bergeres.
De la riche Nature ornemens précieux , "
Des plus lointains climats apportés en ces lieux
A leur afpect charmant l'Aurore matinale
Croit parcourir encor la rive orientale.
A l'ombre du palmier & des myrthes fleuris ,
Elle cherche Céphale , & ne voit que Maris ;
Qui dès l'aube occupé dans ce lieu folitaire ,
Cultive l'arbriffeau , la plante falutaire ( b ) ,
Dont les fucs préparés , remédes à nos maux ,
Des perfides poifons guériffent nos troupeaux.
Mais fur ces bords fleuris quel triomphe s'ap
prête !
D'Amelie en ce jour on célébre la fête (c) :
De fons mélodieux l'écho frappe les airs.
Je cours mêler ma voix au bruit de ces concerts.
(a ) Le Jardin des Plantes.
(b ) Botanique.
(c) Séance publique.
Diij
RETOUR de l'homme vers Dieu , après
avoir connu la vanité du fiècle.
Loin de la Citéfainte ,
Où m'entraînent , Seigneur , mes longs égaremens
?
Temple facré , témoin de mes pieux fermens ,
Jadis dans ton augufte enceinte ,
Tu me vis plein d'ardeur au pied de fon Autel ,
L'encenfoir à la main , adorer l'Immortel.
Là , dédaignant les vanités du monde ,
Mon coeur ne s'occupoit qu'à chanter tes bien
२
faits ,
Grand Dieu ! qu'une folide paix
Enyvroit tous mes fens de fa douceur profonde !
Mais bientôt , je ne fçais quelle fubite erreur ,
Ou plutôt quel démon , jaloux de mon bonheur ,
Tel qu'on voit un lion que la fareur anime ,
Trace par tout l'image du trépas .
Cherchant à dévorer une foible victime ,
A travers les dangers il dirige mes pas.
Depuis , Seigneur , qu'à ta voix infidelle
J'ai brigué des humains les vains enchantemens ;
Loin de ta maiſon paternelle ,
J'ai vû couler mes jours dans les gémiffemens.
Eft- il du repos fur la terre
E
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S
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1
apris
gare
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bien
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Egaré, chancelant , avec foi -même en guerre ,
Il marche à pas tremblans dans une affreufe nuit.
Et des ris & des jeux le tendre badinage
M'offroit du fiécle une agréable image ;
Sous l'appas féduifant de fes plaifirs trompeurs ,
Le monde cachoit fes horreurs ;
il me fit éprouver fon pouvoir tyrannique ;
Ses charmes inconnus , phantôme chimerique ,
Captiverent bientôt mes efprits enchantés.
Convaincu du néant de ces biens trop vantés ,
Mon coeur enfin s'y rend. inacceffible :
Aux douceurs de ta Loi pour me rendre fenfible ;
Pour m'attacher à toi déformais fans retour ,
Par un excès d'amour ,
Tu le permis , grand Dieu ! qu'inftruit de leurs
maximes ,
Témoin de leur aveuglement ,
J'appriffe des humains à détefter leurs crimes.
J'ai vû , furpris d'étonnement ,
Ces froides voluptés , ces vanités frivoles ,
Des mortels infenfés pitoyables idoles ;
J'ai vu la folle ambition ,
La fordide avarice , & la fiere opulence ,
Et la jaloufe envie , & la molle indolence ;
Fouler aux pieds les loix de la Religion.
Ici , d'une odieufe flamme
Brûlant d'éteindre les ardeurs ,
Diiij
WINCHL any
Tel qu'un torrent impétueux ,
Entraîne le voluptueux.
Mais que de ces plaifirs la douceur paffagere
Bientôt s'évanouit !
Ainfi qu'une vapeur legére ,
Un inftant la voit naître , un inſtant la détruit,
Que de longs & d'affreux fupplices
Succéderont à ces courtes délices !
Là , toujours dans le trouble & l'agitation ,
Pour affûrer fon ufurpation , >
L'ambitieux , au gré de fon caprice,
Immole fes rivaux ;
Croiffans avec les biens , fruits de fon injuftice &
Ses defirs inquiets en briguent de nouveaux.
Pour s'enrichir aux dépens du pupile,
Il fait jouer mille fecrets refforts ;
Dans la nuit du tombeau fon tréfor inutile
Defcendra - t'il avec lui chez les morts
Yvre de fa grandeur , l'orgueilleufe nobleffe ,
Semble braver les mortels & les Dieux.
Du Philofophe altier la captieufe adreffe ,
Dans les difcours pernicieux
Infinuant un dangereux ſyſtême ,
Voudroit anéantir la Divinité même.
Tout fier de fes déréglemens ,
L'audacieux impie
S'abandonne aux emportemens
S
P
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D
L
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Lice
Il ne fuit que fa paffion :
Sur fes pas forcenés marche l'affreux fcandale ,
Et fa fureur brutale
Porte dans le lieu faint l'abomination.
De la vertu le regne expire ,
Et le vice par tout voit croître fon empire.
Echappé du fond des enfers ,
Le pere du menfonge , habile en impofture ,
De fon poifon mortel infecte la Nature ,
Et fa contagion défole l'Univers .
Le fafte fourcilleux , la fombre hypocrifie ,
L'odieux attentat , la noire perfidie ,
Les impofteurs , les fourbes , les ingrats ,
S'offrent à chaque pas.
Le frere ofe égorger fon frere ,
Le fils dans fa fureur
Plonge un fer meurtrier dans le fein de fon
Quelprodige d'horreur !
pere ,
Que je fens à ces traits de dégoût pour le monde !
Cette mer orageufe , en naufrages féconde' ,
A de frêles Vaiffeaux préfente mille écueils ,
Et cache fous les flots de funeftes cercueils.
A ces tempêtes redoutables
A tant d'abimes effroyables
Que pourroit oppofer un impuiffant effort ?
Trop de malheurs , hélas! me prouvent ma for
bleffe ,
DY.
Port ;
Seigneur , augmente en moi ce généreux cou
rage ,
Que ta bonté fait naître dans mon coeur.
Tu m'as fait triompher du monde & de l'erreur ,
Acheve ton ouvrage ;
Pénétre- moi de faints tranſports ;
Qué pour moi déſormais ta loi feule ait des charmes.
Sur mes iniquités tu vois couler mes larmes ,
Pourrois-tu rejetter mes fincéres remords ?
Je fuis cette brebis , l'objet de ta clémence ,
Cè prodigue contrit , profterné devant toi.
Si ma douleur ne peut effacer mon offenſe ,
Le Sang de J. C. coule à grands flots pour moi ;
Ce fpectacle touchant défarme ta colére ;
Sur moi déja tu répands tes bienfaits.
Sûr de ton fecours falutaire ,
De Babylone déformais
Jamais la coupe enchantereffe
' N'enyvrera mes ſens :
Que ne puis -je , animé d'une douce allégreffe ,
Offrir à l'Eternel un agréable encens !
*
Sages mortels , qui dans un faint azile ,
Jouiffant d'un repos tranquile ,
Coulez vos heureux jours ,
ux C
coeur
erreat
es ch
es,
moj
effe,!
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Par l'Abbé Guichard , de Senlis
502 502 502 502 302 302 302 30% 50% 50%50% 50% 502 502
LETTRE
A Meffieurs les Directeurs de la Compagnie
des Indes , par M. Mopillier , l'aîné , autrefois
Chirurgien des Hôpitaux du Roi ;
ancien Chirurgien- Major dela Compagnie
des Indes , Chirurgien Juré , reçû à
Paris , demeurant à Angers.
M
Effieurs , un grand nombre d'Officiers
& de Matelots qui ont fervi
dernierement, & qui fervent actuellement
la Compagnie , m'ont affùré que le fcorbut
& la dyffenterie ravageoient pour l'ordinaire
les équipages ; qu'on ne s'eft
point apperçu qu'il y eût eu aucune diminution
dans leurs fymptômes ; qu'au contraire
ces dernieres Campagnes qui ont
été un peu longues , & dont les équipages
ont fouffert , foit par les alimens , foit par
les fatigues , en ont été très- mal traités
& qu'il en eft beaucoup mort de ces maladies.
C'eft ce qui fait que je prends la liberté
, Meffieurs , de vous remettre fous
D vj
quelques changemens , afin d'en tirer le
parti le plus convenable qu'il vous plaira ,
relativement aux intérêts de la Compagnie.
PROJET
Meffieurs , la défolation que caufent le
fcorbut & les dyffenteries dans les Vaiffeaux
de la Compagnie des Indes , & dont
j'ai été témoin , m'a touché de compaffion
, & a fçu fixer toutes mes attentions
pour combattre ces deux fleaux de la mer ,
car qui eft- ce qui ne tremblera pas d'horreur
, en voyant ce que j'ai vu , étant
à l'Ile Maurice dans la grande mer des
Indes , en 1734 , dans le Vaiffeau le
Comte de Maurepas ? L'Atalante y arriva
venant de France ; il avoit perdu plus
des trois quarts de fon équipage , tous
péris fcorbutiques & dyffenteriques, dans
quatre mois de trajet , & il ne reftoit plus
que quinze à dix - huit hommes de tout
l'équipage , dont 9 ou 10 furent defcendus
à terre , pourris de fcorbut , ou confumés
de dyffenteries , & reffemblans plutôt
à des fimulacres qu'à des hommes , dont
la moitié périt peu de tems après.
irer
plain
Co
fenth
Va
do
ntions
?
mer,
d'hor
éract
erdes
!
au le
arriva
plus
tous
dans
plas
rout
cenutôt
Bont
res.
Après un fpectacle fi effrayant , qui
eft -ce qui n'apprehendera pas la mer ? Je
puis dire que c'eft le principal motif qui
m'a fait abandonner la navigation , ne
connoiffant pointpour lors les fpécifiques
à ces dangereufes maladies. Il eft vrai
que l'Etat-Major y eft rarement fujer ,
quoiqu'il n'en foit pas exempt , parcè
qu'on eft quelquefois obligé d'y manger
des viandes falées , du bifcuit vermoulu ,
& de boire des eaux corrompues & putré
fiées , alimens ordinaires des pauvres ma
telots & foldats ; mais l'humanité veut
qu'on préfere le tout à la partie.
Puifque les befoins de la fociété , &
F'ambition , expofent continuellement les
hommes à parcourir les mers , foit pour
contenter la fenfualité des uns ou le luxe
des autres , il eft d'une conféquence infinie
de les garantir des maladies , prefque tou
jours mortelles , qui regnent fur cet élement
, puifqu'on ne peut les préferver des
ouragans & des naufrages , malheureufement
trop fréquens , & par lefquels
néanmoins i périt infiniment moins
d'hommes , que par les maladies dont j'ai
précedemment parlé. Au moins la philan
Par toutes ces confidérations j'ai cherché
les caufes du fcorbut dans les diverfes
fubftances qui nous fervent d'alimens ; les
viandes falées , les eaux putréfiées , le bifcuit
vermoulu , & le repos , m'ont paru en
être la caufe la plus prochaine.
J'ai confideré les caufes du fcorbut fous
trois tems. Dans le premier tems , le fel
par fes pointes irritantes , étant porté dans
le fang par les loix de la circulation , picotte
les membranes des vaiffeaux , les crifpe
& les racornit , & retréciffant ainfi leur
diamétre , le fang fe trouve gêné à parcourir
les differentes routes de fa deftination,
d'où s'enfuivent les engorgemens, les
congeftions , & c. Le fel racornit de même
les liqueurs qui entrent dans la compofition
du corps humain , les durcit & les
rend imméables , par conféquent impropres
aux differentes fecrétions qui tiennent
l'équilibre dans l'économie animale.
L'équilibre étant rompu , il s'enfuit mille
accidens fâcheux , les laffitudes , les maux
de tête , l'oppreffion de poitrine , le gonflement
des gencives , l'innapetence , &c.
Dans le fecond tems , les eaux putréfiées
& le bifcuit gâté , joints au repos , vicient
ai cher
Hivers
ns ; ls
lebi
aru en
atfou
le fel
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, p
s cril
Gleur
par
tina
s, les
même
poli
les
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ienale
mille
aux
on-
CC.
ées
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en diffolution putride , & quelquefois
gangréneufe , qui fe manifefte par des
taches brunes tirant fur le violet , répandues
fur la furface du corps , les ulcéres
des gencives , la lividité du teint , l'op- .
preffion vive , l'haleine forte , les maux
d'eftomach , les coliques , la tenfion dou
loureufe du ventre , les diarrhées , les tumeurs
violettes aux genoux & aux jambes
, & c.
Dans le troifiéme tems , les joues s'endurciffent
, s'épaiffiffent & deviennent
fquirreufes; les dents font dépouillées de
leurs gencives , & auffi mobiles que des
touches de claveffin ; il fe forme de petits
ulcéres purulens dans la bouche, qui y fourniffent
une ferofité âcre & corrofive , qui
bleffe la chylofe : l'ofophage s'enflamme
& s'enfle , les parties précordiales fe refferrent
, il y a faignement de nez , oppreffion
violente , palpitation de coeur ,
foibleffes fréquentes ; fouvent il furvient
de fortes tranchées , diarrhées , dyffenteries
, tenefmes , hydropifie , &c. Lorfque
plufieurs fymptômes de ce dernier tems fe
trouvent réunis dans le même fujet , la
mort fuit de près.
Ayant reconnu le miafme contagieux
tréfaction de toutes les humeurs du corps
humain , j'ai trouvé dans une poudre antiputride
de ma compofition le reméde: à
cette fatale maladie , dont on pourra préferver
les équipages, fans qu'ils s'en apperçoivent
, tant par le bifcuit , que par les
viandes & les boiffons qu'elle empêchera
de fe gâter , & qu'elle peut préferver de
corruption pendant plufieurs années.
On peut par ce moyen garantir du
fcorbut toutes perfonnes qui ne font point
infectées de ce vice , & même guérir ceux
qui ne font qu'au fecond tems de la maladie
, & cela fans dégoût , ni d'autre dérangement
de fanté , y joignant de bons
alimens & un exercice convenable aux
forces des malades .
Je puis rendre une pipe d'eau douce
anti-fcorbutique , en y mettant cinq onces
, cinq gros & dix grains de ma poudre ,
ce qui montera à fix grains & demi par
pinte , & fur le pied de 8 liv. la livre , je
puis rendre cent pipes d'eau douce anti-
* On peut mettre la même dofe de la poudte
anti- putride qu'on met fur une pipe d'eau ,
fur une
pipe de vin qui commence à pouffer , car le poux
du vin n'eft autre chofe qu'une décompofition
putride de fes principes elementaires.
& pu
corps
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༢།༢༡༩༡
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par
je
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Oux
ion
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teinte d'une legere couleur ceritée , &
n'aura aucun mauvais goût. Le bifcuit
doit auffi être pétri avec de l'eau antifcorbutique,
qui lui tiendra lieu de fel . Les
chairs feront préparées de la maniere fuivante.
Pour un baril de deux cens livres ,
on fera fondre une livre & demie de fel matin
, avec autant de poudre anti -fcorbutique
dans huit , pintes d'eau douce , dont
on arrofera & hameetera les chairs pour
les conferver exactement arrangées & fermées
; par cette quantité il entrera foixante-
fept grains & demi de fel marin , &
autant de poudre anti-fcorbutique par li
vre de chair , qui feront fuffifans pour fa
confervation ; par ce moyen elles garderont
prefque leur couleur naturelle , &
ne feront pas améres , comme celles qui
font fimplement pénétrées par le fel marin .
Il eft difficile de pouvoir fe perfuader
les avantages qu'on pourra retirer de cette
découverte , qui étant mife en pratique
avec les attentions requifes , pourra tous
les ans ménager à la Compagnie peut - être
plus de quatre- vingt mille livres par les
confommations d'alimens , médicamens ,
fervices , &c. que cette maladie caufe , &
faire ceffer la crainte qu'elle infpire pour
la navigation..
reméde aux diarrhées , lienteries , dyffen--
teries , & c. dont je fuis poffeffeur , & qui
font fi fréquentes en mer , qu'elles défolent
quelquefois prefque autant que le fcorbut.
Ce reméde eft un opiat anti - dyflenterique
, qui renferme toutes les qualités
requifes pour faire un des meilleurs fpécifiques
qu'il y ait. 1 ° . Il eft incorruptible
, 2º . il n'a ni odeur , ni faveur défagréable
, 3 °. il fe prend comme il eft,
ou fi on l'aime mieux , dans toutes fortes
de compottes , gelées , conferves , potages
, pain d'autel , &c. Il eft en petit
volume , & fe donne en petite quantité .
Il m'est arrivé plufieurs fois de guérir des
dyffenteriques d'une année avec dix - huit
grains de cet opiat à deux fois ; fans
aucun accident ; je n'en ai jamais donné
plus de trente grains à trois ou quatre fois
dans les dyffenteries les plus rébelles. J'ai
traité des malades qui avoient plufieursfois .
ufé du fima-rouba , de l'hypecacuana , de
la rhubarbe torrefiée , & de tous les aftringens
mis en ufage dans ces maladies , fans
avoir reçu aucun foulagement , & je les ai
guéris en peu de jours avec mon opiat .
•
Autre avantage de l'opiat anti-dyffendyller
, & qu
défolen
e fcor
dyller
qualités
fpeci
rrupti
dela
il eft,
s fortes
›pota
petit
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rir des
x-hair
fans
donné
re fois
s. J'ai
rsfois
a, de ;
Ja,
ftrin
fans
lesai
at.
-Sen
c'eft que le vendant 114 liv- 4 f. la livre ,
qui paroît en gros un prix confidérable ,
cependant fur ce pied un grain ne revient
qu'à un liard : par ce moyen un dyffenterique
peut être radicalement guéri pour
cinq ou fix fols , & peut- être pour moins.
Il n'y a point de Colonie & Comptoir
de la Compagnie , où il ne dût y avoir une
petite provifion de ce fpécifique , non plus
que de Navire de cent hommes qu'il n'y
en eût au moins un quarteron .
Il faut cependant obferver une chofe ,
qui eft , que je ne promets point de gué
rifon dans une dyarrhée ou flux dyffenterique
, qui accompagnent une fiévre de
confomption , ou d'éthifie confirmée , non
plus que celles qui arrivent dans le troiféme
tems du fcorbut , quoiqu'on puiffe
le tenter fans danger , ayant d'autre part
égard aux forces des malades.
Il femblera peut être aux Lecteurs que
je répands du merveilleux fur les qualités
fpécifiques de mes remédes ; mais j'efpére
que l'expérience les convaincra en peu de
ce que j'avance. Je ne prétends cependant
pas faire croire que je fais des miracles
ils ne font dûs qu'à la Nature & à la Religion
, & le Public , accoûtumé à être
Charlatans qui infectent le Royaume 3
mais s'il y a des hommes qui déshonorent
les Sciences & les Arts , il s'en trouve qui
les enrichiffent & les décorent.
A Angers , ce premier Octobre 1749 .
RARARA PARAEAEDIDED IDEAVA
VERS .
D'unfils à fon pere , pour lejour defa Feie,
par unjeune homme de Rouen.
N enfant doit toujours
A l'Auteur de fes jours
Honneur , foumiffion , tendreffe.
Qui manque à cette régle , offenſe la Sageffe ;
Et par fon mauvais fort à ſa perte conduit
Le malheur en tous lieux le tourmente & le fuit.
Souffrez donc , qu'en fuivant le zéle qui m'anime,
Guidé par l'amitié , le reſpect , & l'eſtime ,
Je vienne de nouveau me foumettre à vos loix
Et m'acquitter par- là de ce que je vous dois.
Autrefois la Nature , & prévoyante . & ſagë ,
Vers vous me conduiſoit ;
Par un innocent langage ,
A
I
avec
yaum:
onore
uve q
17th
90%
Sa Fit
Te:
e fuit
anime,
oix ,
De ce qu'il reffentoit.
Heureux par cet avantage ,
Que lui falloit-il d'avantage ?
Vous l'écoutiez , il vous plaifoit.
Accordez-lui de grace encor votre fuffrage
La raifon maintenant affermit fon hommage
Je ne viens point vous offrir
Les dons périffables de Flore :
L'inftant qui les voit éclore ,
Les voit auffi mourir.
Des voeux , c'eft ce qu'un pere & defire & demmande
;
Des voeux font de mon coeur & l'encens &
l'offrande ;
Des voeux font tout fon bien , fon unique tréfor ,
Et puisqu'il faut parler , que l'amour le commande,
Solum folus erit pignus amoris amor.
Tes vers plairont , me dit l'autre jour Apollon.
Que cet efpoir eft doux ! qu'il flarte ma mémoire !
M'auroit - il trompé ? Non :
Mes vers plairong , mon coeur eft forcé de la
croire ;
En voici la raifon.
1
Vous fçûtes m'infpirer, toujours prudent & fage }
Votre noble defir d'apprendre & de fçavoir ;
Et ce bouquet , mon pere , eft votre propre ouvrage.
1
LE LIERRE,
A
FABLE.
U pied d'une colline ,
Jetté par le hazard ,
Un lierre croiffoit , fans devoir rien à l'Art ;
Son appui feul long-tems fut la propre racine,
Bientôt jouet du vent ,
De la tige fertile
Le fardeau trop peſant´
Le fit plier enfin , & l'arbriſſeau fragile
Alloit ramper , quand par un fort heureux
Un berger par l'amour fut conduit dans ces lieux.
Egaré , de les coups il fuyoit l'injuſtice ;
De ce charmant défert fon oeil eft enchanté ;
Il s'y fixe , & bientôt y bâtit l'édifice ,
Digne féjour de la tranquillité.
Le lierre auffi -tôt dans cet appui propice
Cherche fa fûreté ,
Il ferpente , il approche,
A ces murs il s'accroche .
Sa force naît ; il croît , diſperſe ſes rameaux ,
D
E
UX
Lieux
A l'abri de Boree ,
Fait des progrès nouveaux.
Déja d'une force inconnue
Dépliant les refforts
Elle pénétre , s'infinue ,
Et d'un fuc végétal découvre les tréfors ;
Ainfi le lierre vegete ,
Décore l'édifice , en farpaffe le faîte ,
Et de fon tronc bientôt dédaignant le fecours ,
Des dons qu'il en reçoit il interrompt le cours,
Par les frimats privé de fon écorce ,
Ce tronc peu à peu fe flétrit ,
Et la tige à la fin s'en fépare , & fleurit
Tandis qu'il eft fans force.
Du tems voilà l'ami .
Quelque foit le noeud qui vous lie ;
Trouve-t'il en un autre un plus folide appui ?
Sur le nouvel autel l'ingrat vous facrifie.
Annette de l'Orme
Befançon , le 15 Septembre 1749.
VERS
A Madame de V**** . à ſa campagne,
IciCi tout marque ton abfence.
Viens ranimer , Iris , nos coeurs par ta préfence ,
Quitte un trifte féjour.
Avec les ris , les jeux , les graces ,
Que j'ai vu voler für tes traces
Que fais-tu fans l'amour ?
Par la même.
【洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗:洗洗洗洗洗洗
OBSERVATIONS
Sur le Fer plat , dit Tenia on Solitaire
4 co
32
Pr
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Left furprenant que depuis plus de
2000 ans qu'Hypocrate a parlé des
Vers plats , on ait fait là - deffus fi peu
découvertes. Que peut- on penfer de nos
Médecins Puifqu'ils connoiffent fi peu
une maladie vifible & palpable , pourrat'on
fe perfuader qu'ils connoiffent mieux
une maladie qu'on ne peut ni voir ni toucher
?
Tous
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de
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s de
des
de
nos
pen
urraieux
соц-
Tous
connu cette maladie à fond ; rien ne le
prouve mieux que quand les Médecins difent
que ce n'elt rien , car quand ce mal
eft parvenu à un certain degré , c'eft le
plus affreux , & même l'affemblage de tous
les maux. M. Tallot , de Genéve , dont
j'ai vu une lettre dans le Mercure du mois
d'Août de l'année derniere , eft celui qui
le connoît le mieux , mais les remédes
qu'il propofe , ne font pas certains . Celui
de M. Herenchwanch ne l'eft pas non
plus ; j'en ai pris cinq en un jour , fans
que les Vers ayent paru.
J'ai vu trois fortes de Vers plats : l'un
eft fait comme un enchaînement de lances,
l'autre comme un enchaînement de petits
anneaux ; je n'ai pas vû la tête de ces deux
efpeces , M. Andry en parle, & dit que ces
vers ne font pas continus , que ce font plufieurs
vers enfilés les uns dans les autres . Il
y auroitune grande difference entre la condition
du premier & celle du dernier, fi cela
étoit , car l'un auroit tous les bons morceaux,
& l'autre n'auroit que les excrémens
de tous fes freres ; il feroit très mal régalé.
La troifiéme efpece , qui eft celle dont je
parle, eft telle que M.Tollot la décrit . Il eft
certain que ce Ver vient de naiffance, car de-
1. Vol. E
d'affections d'ame , comme un petit peloton
de crin au pharinx. Mrs les Médecins
nient qu'il vienne au pharinx la fuite les
détrompera. Ils difent qu'un vomitif l'em .
porteroit; ils fe trompent, & l'épreuve que
je vaisrapporter, leur fera voir le contraire ;
j'ai mis un jour environ deux aulnes d'un
de ces vers tout d'un bout fur une table ;
plus de deux heures après être forti , il s'y
promenoit ; je mis un des bouts fur le bord
du trou d'une petite phiole de verre , il
traîna toute la partie qui étoit fur la table ,
le long de la bouteille, & y entra ; je le repris
& lui remis le même bout fur le bord
du trou de la bouteille , j'attendis qu'il fe
fût bien collé contre le verre , je le tirai
enfuite par le bas , il fe rompit plutôt que
de céder. Le verre n'eft pas , à beaucoup
près , auffi vifqueux que l'afophage , ni
auffi poreux . Je fentois encore comme une
petite baguette le long de l'ofophage ; les
os brifés, quand je me levois le matin ; des
douleurs dans l'ofophage ; aux premiers
morceaux que j'avalois , qui me faifoient
frémir tout le corps , des piquûres au pharinx
, & des petits déchiremens le long de
l'afophage , qui me faifoient touffer jufqu'à
tomber par terre ; mon corps me femm
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fa
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m
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me
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mon eftomach étoit comme bridé & traverfé
de cordes tendues ; j'avois un embarras
dans les reins , des infomnies , des
étourdiffemens , des étranglemens à la
moindre inquiétude ; je me fentois des
laffitudes , un gonflement d'eftomach dès
que j'avois mangé ; les pieds douloureux
dans les changemens de tems ; des roulemens
, des battemens de coeur & de tout
dans les bras , dans
corps ; crampes
les cuiffes , dans les jambes, dès que je ceffois
de remuer ; des maux de coeur continuels
; le fang comme fij'euffe été rempli
- de fet , de poivre & de vinaigre , auffi
étois-je toujours plein de boutons & tourmenté
de demangeaifons capables de me
faire tomber dans la furie , & bien d'autres
maux qu'il feroit trop long de rapporter
dans une lettre . A meſure que les vers le
font allongés & groffis , ces maux ont augmenté
, & ne pouvant plus les fupporter
fans me plaindre,j'allois confulter nos Médecins
,je leur expofois tous les maux ci - delfus;
c'étoit toujours mon fang qui me faifoit
là guerre, on me faignoit, on me purgeoit,
& j'étois auffi foulagé après la faignée & la
purgation qu'auparavant. J'ai vecu dans
la faignée & la purgation plus de dix ans ,
e tiral
Se que
ucoup
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meune
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in;dr
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me
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les Vers plats. Je fuis devenu tout - à-fait
infirme ; mon corps étoit comme celui
d'un boeuf foufflé ; je ne pouvois plus manger
, quoique j'euffe appétit , parce que
rien ne pouvoit plus entrer dans mon eftomach
. Un Chirurgien de campagne me
dit qu'il me falloit tirer beaucoup de fang,
& boire long- tems du bouillon de creffon.
Je me fis ôter en fix jours trois grandes
écuellées de fang ; je bûs du bouillon de
ereffon trois semaines , je pris enfuite une
prife des Poudres de M. Ailhaud. Le hazard
avoit voulu que ces vers fe fuffent
embarraffés les uns avec les autres & euffent
fait un noud ; cette' prife m'en fit
fortir quelques aulnes . Je continuai d'en
prendre , mais inutilement ; j'avois vû de
fembables chofes à une femme qu'on difoit
avoir un fort . Si j'euffe eu foi à ces
fortes de contes , j'aurois crû être enforcelé
, je ne fçavois pourtant pas ce que c'étoit
; je m'informai , on me dit que c'étoit
le Ver Solitaire , j'eus recours aux Médecins
de notre Ville , je fus quatre ans entre
leurs mains , pendant lefquels je dépenfai
le peu que j'avois , fans avoir aucun
foulagement, & quand ils virent que leurs
remédes ne faifoient pas paroître les Vers,
.
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,
de
m abandonnerent à ma folie. Un Medecin
Empirique me fit vivre quatre mois de
pain trempé dans l'huile d'olive , & me fit
boire de l'ean ; ce remede ne fit rien ,
outre mille drogues qu'il me donna
encore ; plufieurs me dirent que j'avois
une maladie honteufe. Je devins alors
J'opprobre du genre humain , chacun fe
mocquoit de moi , j'eus recours aux Médecins
de Paris ; le premier m'ordonna de
l'aethiops minéral & de l'eau de Wals , j'en
pris fix femaines , mais envain . Le fecond
m'ordonna de l'aethiops minéral avec une
ptifanne de racine de fougere & de meurier
, j'en pris trois mois , il ne vint rien .
Ce fut alors que je fus plus fou que jamais ;
j'étois de plus un pareffeux , un lâche , un
fainéant. Je paroiffois en effet être de la
meilleure fanté du monde , le ventre gros ,
une face tumefiée , rouge , je femblois être
étouffé par la graiffe . M. Herenchwanch
fe fit annoncer , je l'attendois avec plus
d'impatience que les Juifs n'attendent le
Meffie ; il me traita , & ne me fit rien que
de confirmer que j'étois fou . Je fus voir
un fou en Auvergne , il me dit que j'avois
la goutte ferene , & m'ordonna des remédes
qui ne me firent rien. Je fus voir M, Noufre
à Arberg en Suiffe , il me traita , & j'en
E iij
ci ne me ait pourtant pas que Jetois rou.
Je retournai chez mon Auvergnac , que je
n'avois pas connu la premiere fois ; il me
dit que j'étois hydropique , il fit apporter
un grand baquet , il me perça le ventre ,
mais il ne vint pas d'eau ; il perça encore une
fois, rien nefortit; il perça une troifiéme , &
tourna fon inftrument entre la peau & la
chair fans qu'il fortît d'eau ; le bruit que
j'entendis de la chair qui fe déchiroit , me
fit alors frémir. Le Curé , le Vicaire , le
Seigneur , le Juge , qui m'avoient encouragé
jufqu'alors les larmes aux yeux , pleurerent
tout de bon , & firent des menaces
affez fortes à mon Auvergnac ; on me blâmera
de m'être laiffé faire cette opération;
mais je répondrai que je fouffrois tellement
, qu'un jour que je croyois avoir
froid , je me brûlai les fouliers , les bas &
les pieds fans le fentir , & que j'aurois
voulu mourir , fans pourtant me tuer. Je
revins à la maiſon pour y mourir , ma
playe s'enflâma , je la traitai & je la guéris.
Dans cet intervalle je vis mourir trois perfonnes
de ces Vers plats , après être reſtées
très-long- tems dans le lit , & qui après
avoir été guéries , difoient- elles , par les
Médecins , n'ont pas laiffé que de mourir
guéries. Je pris alors ma réfolution , ai5
s fou
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il m
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it que
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nourir
on , 21-
que languir 11 long temis dans un
lois le long des rivieres , dans les bois , je
mangeois de toutes les herbes , & j'attendois
quel mouvement chaque herbe feroit
faire aux Vers ; après plufieurs effais , je
tombai fur le gratiola , dont j'ai appris le
nom depuis ; j'en apportai & j'en pris ; je
me fentis un peu foulagé , mais les vers ne
parurent pas ; j'en repris une feconde fois;
comme cette herbe me vuidoit beaucoup ,
elle me foulagea encore , fans pourtant
que les Vers paruffent ; je devins pourtant
capable de quelque lecture . Léonardus Fucfius
, Auteur Allemand , me tomba entre
les mains ; j'y vis la vertu de la bryonne ,
j'en mêlai avec le gratiola , j'en pris , mais
il ne vint rien : je lus dans ce même Auteur,
qu'Hypocrate ordonnoit une demie once
de racine de fougere en poudre , deux
oboles de fcamonée dans de l'hydromel ;
j'en pris , je reconnus que ce reméde étoit
bon , c'eft en effet un des meilleurs . Il
précipita les Vers du haut de mon eftomach
, mais rien ne fortit ; tous étoient
trop forts ; je fentis auffi que je ne pouvois
pas faire ufage de ce purgatif , parce
qu'il me brûloit. A force de lire , d'éprou
ver , de chercher , j'en ai à la fin trouvé
un , que j'ai pris de deux jours l'un , pen-
E iiij
༡༠༠
dix aulnes de ces Vers , plus ou moins ,
j'en tirai bien 900 auines cette année par ce
purgatif, qui ne m'a fait aucun mal , quoique
j'en aye pris jufqu'à quatre en un jour.
CesVers venoient prefque toujours à deux
bouts , dont l'un étoit large d'environ deux
lignes , & l'autre de quatre au bout d'un
an , ces Vers ne venoient que rarement. Je
fentis qu'ils fe ferroient de façon contre
les parois de l'eftomach & dans l'ofophage
, qu'ils fe rendoient inacceffibles à la
médecine . Je fis une ptifanne avec des racines
de fougere , de meurier , de fraxinelle
, de carline , de bryonne , du mercure
, de la tanaife ; je ne bûs autre choſe pendant
plus de deux mois ; ils ne faifoient
que fe ferrer davantage dans l'eftomach , &
ils faifoient gliffer la médecine par leur
mouvement vermiculaire , de façon que
je n'en pouvois pas tirer ; il eft certain
qu'ils dirigent les alimens & autres choſes
comme il -leur plaît. Je fus convaincu alors
que les Médecins , qui placent la tête de
ces infectes dans le pilore , fe trompoient ;
il eft certain que leur tête eft le plus fouvent
au pharinx , d'où ils s'étendent jufqu'à
l'anus ; & qu'à mesure qu'ils s'allongent
, ils fe retirent , fe collent & fe pelo-
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P
IC
contre eux-mêmes , quand tout l'eftomach
en eft tapiffé , jufqu'à ce que l'eftomach
ne pouvant plus faire fes fonctions , ils
font mourir hydropique ou éthique , &
que les remédes galéniques ne peuvent emporter
que les premiers rangs de ces Vers.
La premiere preuve que j'en ai , c'eft que je
me fentois toujours piquer au pharinx ; la
feconde , eft qu'il n'y a pas d'animal qui
puiffe refter deux mois la tête dans la ptifanne
ci-deffus ; la troifiéme eft que j'en ai
arraché un tout entier avec un crochet que
j'avalai jufqu'au milieu de l'ofophage
comme je dirai plus bas , & c'eft la feule
raifon pour laquelle on ne peut pas tuer
ces Vers , car ils craignent tous les vermifuges
, & quand on les pourfuit fort , ils fe
mettent la tête dans le nez. Il faudroit ,
pour les tuer , un reméde qui agît fur eux
auffi promptement que le fel agit fur les
Vers de terre ; pour le trouver , il faut faire
l'épreuve fur des Vers de fromage-, jamais
je n'en ai pû tuer fur le champ , ils vivent
plus de fix heures dans la ptifanne ci - deffus
, & plus de demie heure dans l'efprit
de térebentine , qui penfa me tuer fans.
tuer les vers. Je m'attends que les Médecins
, Chirurgiens ou Apotiquaires de notre
Ville , gens fort curieux , fort curieux , feront cette
Ey
peu
vrir ceux qui étoient morts de cette maladie
, ils ne m'ont pas écouté ; cependant ils
en font fi peu au fait , qu'ils donnoient à
un vitrier, qui ne pouvoit remuer ni bras ni
jambes , des rôties au fucre, afin , difoientils
, de bien nourrir ces vers le vin foulage,
quand l'eftomach n'eft pas plein; mais
quand il l'eft , rien ne foulage plus . Je tui
dis de prendre de la fougere , il s'eft un
remis , mais il aimeroit mieux être mort
que remis de cette façon . Au bout donc
d'un an je m'avifai de faire des petits crochets
de plomb à trois pointes , je les attachai
avec du fil à une balle de plomb pour
les avaler ; je fus confulter les Médecins ,
ils me dirent que ces crochets me déchireroient
les inteftins , je ne laiffai pas que
d'en avaler , & ils m'ont amené beaucoup
de morceaux de ces Vers , fans jamais me
faire aucun mal , finon que quand ces Vers
étoient accrochés , ils faifoient des efforts.
qui me bouleverfoient ; mais à la fin ils fe
rompoient. Ces crochets m'en ont bien
encore amené trois cens aulnes ; mais il y
a toute apparence qu'ils font plus forts auprès
de leur tête qu'à leur queue , car ils
m'ont gardé fept de ces crochets , pefans,
quatre onces & demies , plus de trois mois,
encore ces crochets ne m'amenerent - ils
mala
Hant
Dient
bras
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Jeld
' eft un
Te mott
at don
Its cro
es att
ab
pour
decins,
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ces Vers
efforts
in ilsle
at bien
ais ily
orts
au
car
ils
pelans
smois
,
ent
-ilsi
j'en fis un d'une autre façon , je fis entre
le pivot & la pointe , des petites dents
comme de fcie , je l'attachai à un bout de
foye ;je le fis voir au Chirurgien Major
de notre Hôpital , qui eft le feul qui m'ait
jamais écouté,& qui avoit été témoin d'une
partie des effets de mes crochets , il
m'encouragea & s'offrit même à m'aider ,
quand je voudrois ; je ne l'avalai pas ce
jour-là. Un jour que j'avois pris une médecine
, ces malheureux Vers m'étrangloient
, j'avalai mon petit crochet , dont
avois attaché le fil au manche de la cuillere
, je le laiffai defcendre jufqu'au milieu
de l'efophage ( il y avoit avec moi deux
perfonnes , qui fe fauverent plutôt que de
refter pour me donner du fecours en cas
de befoin ) , je tirai mon crochet environ
un pouce , comme je craignois de m'étourdir
, je n'ofai tirer davantage & je coupai
le fil ; je puis affärer que ce crochet ne me
fit aucune douleur dans l'ofophage , il
fembloit feulement qu'on m'arrachoit les
dents , je laiffe aux Médecins à en dire la
raifon ; je crus avoir travaillé envain , cependant
la trompe d'un de ces Vers s'étoit
embarraffée dans les petites dents de fcie ,
& quelques jours après il vint avec le crochet
,il avoit environ trente aulnes de lou-
E vj
Major , qui n'avoit pas de microfcope ; il
me le fit porter chez le Directeur du Manége
, nous l'examinâmes bien, & nous lui
vîmes une tête comme celle d'un chat ,
nous n'y vîmes pas d'yeux ; il l'a gardé dans
une phiole. Je crûs être débarraffé , mais
les mêmes maux , moindres pourtant , fe
firent encore fentir trois femaines après ;
j'avalai des crochets, je pris une médecine,
& il en vint encore de tout vivans . On
voit par ce récit que ces Vers font vivans,
contre le fentiment de plufieurs ; qu'on
eſt plus ou moins malade , felon qu'ils font
plus ou moins longs & forts, qu'ils peuvent
avoir cent , quatre cens , douze cens aulnes
& plus ; qu'ils ne fe peuvent pas tuer
avec des remédes galéniques , parce qu'ils
fe cachent la tête dans le nez ; qu'il faut
de néceffité faire l'opération du crochet
ou autre meilleure ; que c'eft par hazard
qu'une médecine les entraîne , ou quand
ils font foibles ; qu'ils ne font pas feuls , &
qu'on ne doit pas les appeller folitaires. H
difpenfera M. Tollot de les faire hermaphrodites
pour les perpétuer , & M. Andry
, de les placer où il les place . Je
fuis pourtant embarraffé de fçavoir comment
ils peuvent trouver l'endroit , étant
fi longs ; mais j'efpere que Mrs nos Médeès;
ine,
;il
ཝཱ8བཉྷྫཏ༈ཊུཎྟམྜཏ༙ྛྦཏསཱྟྲཱྦབཧབསབཝཤརྷྰཱྷྠྷཾྱཱཱཻུྩྷཾཽྲུྃ
qu'ils
zard
and
Is, &
es. H
rma
An-
. Je
Cométant
Tédei
maladie eft horrible , quoique nos Médecins
la traitent de rien , comme fi ce n'étoit
rien de n'être pas à foi un feul moment
de fa vie , de ne pouvoir pas penfer,
vouloir , manger , marcher ni dormir ; de
fe fentir toujours prêt à crever par quel
que partie du corps . L'ouverture des cadavres
ne peut rien prouver , parce que
ces Vers craignant le froid , la tête fe retire
toujours dans l'endroit le plus chaud
le col étant plus mince que l'eftomach , eft
en conféquence plutôt froid ; voilà pourquoi
on trouve toujours la tête de ces Vers
dans l'eftomach d'un cadavre. Qu'on prenne
un animal vivant , qu'on lui faffe prendre
quelque fort vermifuge quelques jours ,
qu'on l'ouvre , on verra fi la tête de ces
Vers n'eft pas au pharinx ; on verra lefquels
, de plufieurs millions de Médecins
en plus de deux mille ans , ou de moi en
trois ans , quelque pareffeux qu'on m'ait
dit , avons fait les obfervations les plus
juftes. Quand on fe fera affûré fi mes crochets
ne font pas bons , des perfonnes plus
ingénieufes que moi trouveront quelque
chofe de meilleur ; ce qquu''iill y a de certain
c'eft qu'il n'y a aucun danger.
J'aurois encore beaucoup de chofes à
marquer , mais ma Lettre eft déja longue ,
;
Public , je m'efforcerai de faire un Traité
dans lequel je marquerai tous les fymptômes
tirés du mal même , & des effets des
remedes par lefquels on peut connoître
cette affreufe maladie. Je propoferai tous
les remedes connus , les plus forts , les plus
foibles , de quelle façon ils agiffent fur
les Vers , les mouvemens differens de ces
Vers qui caufent differens maux , felon les
tems differens & les differentes affections
d'ame ; je dirai de quelle façon j'ai agi avec
le Ver qui m'étoit reſté. * Enfin je ferai de
mon mieux pour faire voir que je n'aime
rien tant que d'être utile à ma Patrie . Je
fuis avec un profond refpect , votre , &c.
A Lyon , le 29 Juillet 1749.
Si quelqu'un veut m'écrire , il aura la
bonté d'adreffer la lettre à M. Biftel , rue
Saint Jean , pour faire tenir à M. Lyon , à
Lyon , & d'affranchir la lettre.
* Nous croyons pouvoir afsûrer d'avance l'Auteur,
que les Lecteurs feront curieux de voir tout ce qui lui
refte à écrire fur une matiere fi importante , Mais nous
défirerions qu'il fût un peu moins diffus.
raité
αρεό-
s des
oître
tous
plus
fur
e ces
n les
tions
avec
-ai de
aime
e. Je
&c.
ra la
, rue
won , à
Cuteur,
qui
lai
is nous
ODE
Sur la Paix.
Ui , j'ai vu la flamme rapide
Dévorer de riches moiffons ;
J'ai vu fous le fer homicide
Tomber de nombreux Efcadrons ;
J'ai vu d'une lueur obfcure
Sortir l'effroi de la Nature ,
L'airain foudroyer vos remparts;
J'ai vu le démon des batailles
Sur les débris de vos murailles
Planter cent fois fes étendarts.
炒菜
Quelle horreur ! quelle affreufe image
Se préfente de toutes parts !
Quels ruiffeaux de fang ! quel ravage
S'offre à mes timides regards !
Héros , les peuples en allarmes
Tremblent au feul bruit de vos armes ,
Pourquoi devenir leur fleau
De ces conquêtes paffageres ,
De ces grands noms , vaines chimeres ,
Que refte- t'il dans le tombeau
Tu fais pâlir les Souverains ;
Seroit - ce donc pour le détruire
Que font nés les cruels humains ?
Tandis qu'à la vive lumiere
Nous ouvrons encor la paupiere ,
Pourquoi courir aux fombres bords
Soumise aux ordres de la Parque ,
Affez tôt la fatale barque
Nous fera paffer chez les morts .
Mettez un frein à la victoire ,
Epargnez vos traits meurtriers ;
Vos mains au Temple de la gloire
N'ont offert que trop de lauriers ;
Lancés par vos bras invincibles ,
Trop long tems vos foudres terribles
Ont défolé tout l'Univers ;
Arbitres de nos destinées
Des Nations infortunées
Daignez enfin brifer. les fers.
Le Dieu que la fureur anime ,
Foule aux pieds fon fatal drapeau ;
La difcorde , au fond de l'abîme ,
Vient d'éteindre fon noir flambeau ;
Bellonie , en appailant l'orage ,
Laiffe refpirer les mortels ;
Des maux d'une fanglante guerre
Minerve a délivré la terre ;
L'encens fume fur fes Autels.
***
Déja la paix enchantereffe
Par tout arbore l'olivier ;
Du doux repos l'aimable yvreffe
Triomphe du courage altier :
Ainfi l'Aquilon dans nos plaines ,
Calmant fes bruyantes haleines ,
Fait place aux folâtres Zéphirs ;
Ainfi quand l'horrible tempête
Ceffe de gronder fur la tête ,
Le Matelot vole aux plaifirs.
**
Commerce , renais ; que tes charmes
Des peuples enchaînent les coeurs ;
Délivrés du fracas des armes ,
Mortels , cultivez les neuf Soeurs ;
Et toi , de ton cher héritage ,
Soldat , répare le dommage ;
Va former de nouveaux fillons ;
Cérès flatte ton efpérance ,
Et te promet pour récompenfe
De fertilifer tes vallons.
www
སམད་ བ ་པསབ
Peuples , à vos défirs fenfibles
Les Dieux accordent ces faveurs ;
Dans les Temples qu'à leur clémence
La fincére reconnoiffance
Prodigue d'immortels accords ;
Jointe à l'innocent badinage ,
Que des ris la troupe volage
Exhale de joyeux tranſports .
Vous , dont la divine fageffe
Forme d'harmonieux concerts ,
Muſes , que vos chants d'allegreffe
S'étendent au loin dans les airs.
Que la Ville en pompeux cortège ,
De Minerve , qui nous protége ,
Par tout annonce les bienfaits ;
Par tout dans vos places publiques
Elevez de brillans portiques
Pour le triomphe de la paix.
E. Guichard , de Senlis.
LET TRE
Au R. P. C. l'un des Journalistes de
A
Trevoux.
Près avoir lû , mon R. P. l'extrait
que vous avez donné de l'Analyfe
raiſonnée du Systême moderne de Cofmographie
& de Phyfique, dans les Mémoires
de Trevoux , Août 1749 , j'ai été curieux
de la relire , d'en examiner mieux les Cartes
Cofmographiques , & de comparer
toutes celles du même Auteur , avec celles
qui ont paru dans les Mémoires de l'Académie
des Sciences de Paris , pour 1709.
Il m'a paru fingulier , que pour devenir
le plan de l'Univers , elles coûtent feulement
de reconnoître que l'apparence du
cours du Soleil & des Planetes dans ces
orbes repréfentés , où elle eft inconteftable
, provient de fa réalité ; d'y fous - entendre
trois mouvemens de la terre , en
rotation , progreffion & regreffion ; de
déterminer que l'orbite , qu'elle y eft défignée
décrire , a un rayon égal à l'excentricité
du Soleil , & coupe l'écliptique fous
un angle de trois degrés ; que fon noeud
afcendant répond au point du perigée
folaire en 1734 , & que cette orbite eft
J'ai admiré furtout , que la Table de la
connoiffance des Tems fur la diftance du
Soleil de dix en dix jours foit réduite en
Cartes Geométriques , qui d'un coup d'oeil
en offrent la raifon fenfible , & découvrent
même pour les fiécles paffés & à venir
, quelle a été ou quelle fera l'inégalité
périodique de fa diftance pour les mêmes
jours , la proportion de fon féjour en la
partie boréale ou auftrale , orientale ou
occidentale de l'écliptique , l'ordre variable
des faifons dans leur durée aftronomique
, & l'étendue respective des trois
fignes qui leur font affectés .
Ces Cartes fi hiftoriées , étant impoffibles
dans tout autre fyftême , m'ont paru
prouver , que les trois mouvemens combinés
de la terre , & la réalité du cours
du Soleil & des Planettes dans leurs orbes
> que
apparens , peuvent être conſidérés par leur
liaison fyftématique & leur enfemble ,
comme un rocher inébranlable dans l'Ocean
contre lequel les flots font ne
fe brifer , & comme un phâre qui répand
fa lumiere fur la difpofition du Ciel pour
tous les tems , dans les rapports avec l'écliptique
& fes divifions. Ma furpriſe eft
extrême que cette découverte du plan de
He la
e da
e en
l'oeil
Cou
vealité
Emes
en la
ou
aria-
Omi-
Trois
offi
para
comours
rbes
leur
ble,
TOque
and
our
l'éeft
de
nagement pour des opinions en faveur ,
vous n'avez pas voulu développer ce que
vous ne pouvez éviter de penfer par votre
droiture d'efprit.
Vous convenez authentiquement que ces
Cartes Cofmographiques repréfentent en
détail les orbes compofés d'épicicloïdes
& de courbes feuillées , où les Planettes
majeures paroiffent fe mouvoir en commun
avec leurs fatellites , vis - à- vis les
arcs de l'écliptique , aufquels leur lieu apparent
eft défigné fe rapporter pour chaque
jour dans les éphémerides ; vous affectez
cependant de ne pas paroître affez
fenfible à la facilité d'expliquer en détail
la caufe de cette apparence notoire , par la
réalité de leur cours , ni à l'impoffibilité
d'en donner d'autre raifon dans aucun fyftême
, s'il s'agit de l'exprimer dans le même
détail : c'eft en quelque forte dire
tacitement par vos réflexions , à en juger
par leurs conféquences fous- entendues.
»Ne vous embarraffez point , Partifans
»de Copernic , d'expliquer fur les Cartes
»du fçavant Caffini , ni de l'Auteur du
» Systême folaire & électrique , bien qu'on
» pourroit vous en requerir , comment la
divifion inégale de l'écliptique par les
"
و د
. و د
"
20
ود
» révolutions & configurations des Pla-
» nettes , qui font défignées journellement
dans ces Ephemérides en figure , font
conformes aux indications des Ephemérides
en nombre ; c'eft l'affaire de
»ceux qui fuivront un autre fyftême que
»celui des fictions : c'eft ainfi qu'on peut
» caractériſer le terreftre que vous fuivez ,
>> au lieu que le folaire devroit être quali-
»fié de fyftême des apparences , puifqu'il
» les réalife , à la réſerve d'une feule dont
l'explication eft uniforme avec la vôtre ,
& qu'il dreffe le plan de l'Univers fur
fon état apparent. Ufez toujours du privilége
de ne connoître que les Pheno-
»ménes , fur l'explication defquels vous
pouvez éblouir . Répandez l'oubli fur
»les autres. Diffimulez même les circonf-
» tances des plus connues , comme le flux
» & reflux , & le cours apparent des Planettes.
Obftinez- vous à préfenter en-
» core les planches , par lefquelles vous
prétendez expliquer leurs apparences de
retrogradation & de ftation en général
» & en gros , fans avoir pû jamais y défigner
aucun des arcs de l'écliptique
» ni de leurs orbes , ni des termes où elles
font contingentes & prévues : perfiſtez
"
"
33
Plament
font
Ephe
e de
e que
peut
vez ,
qualiqu'il
dont
Stre, >
sfur
prieno-
Vous
fur
conf-
Aux
Plaen-
Vous
s de
éral
déue,
Elles
ftez
» les où les fyftêmes de Ptolomée & de
» Ticho font repréfentés , vaut mieux feu-
» le que les Cartes Cofmographiques qui
défignent le plan de l'Univers dans le
» plus grand détail , & que vos conjectures
"font préférables aux vérités qui y font
développées fenfiblement. Il eft vrai
» que fans avoir rien ajoûté ni changé aux
» Cartes préfentées à l'Académie en 1709,
לכ
»
il n'y a eu qu'à les continuer & y fous-
» entendre les mouvemens combinés de la
»Terre dans l'orbite , qui y étoit figurée
» dès- lors , de-même qu'elle l'eft dans les
» Cartes analogues que Kepler a publiées
» dès l'an 1580 ; mais laifferiez-vous fen-
>> tir cet avantage fingulier ni cette longue
>> poffeffion , ni encore moins l'affinité de
» la plus ancienne hypothéfe aftronomi-
» que ? Et fouffrirez-vous que la Cofmographie
foit reconnue devenir auffi méthodique
, détaillée & inftructive dans
» ces Cartes & leurs documens , que la
Géographie ? Vous en admirerez le pro-
»jet fans le trouver rempli , bien que
» l'Auteur en céde la gloire au célébre
» Caffini , loin de fe l'approprier.
"
. و و
Car telles font les inductions , M. R. P.
qui me femblent pouvoir & devoir être tipaffer
cette profopopée un peu longue , en
faveur de ces Cartes , dont vous n'ofez
pas avouer en plein l'illuftration & l'utilité,
de peur de louer un fyftême auffi univerfel
, au préjudice d'un fyftême qu'il eſt
à la mode trop de ne pas blâmer tout au
moins.
J'aurois peut- être un peu plus befoin de
votre indulgence , afin d'excufer l'Auteur
d'avoir dit , page 62 , de l'analyſe de fon
fyftême , que les Planettes décrivent en
tout tems , durant l'apparence même de
leurs ftations , des arcs égaux en termes
égaux , vous auriez voulu la fubftitution
des mots d'aires égales à ceux d'arcs égaux ,
& vous feriez bien fondé , fi les Planettes ,
dans le fyftême naturel & intuitif aux
Obfervateurs, parcouroient des ellipfes occultes
, en place des orbes compofés d'épicicloïdes
& de courbes feuillées , où leur
cours eft incontestablement apparent , prévû
, calculé , repréfentable géométriquement
, & repréſenté fort en détail graphiment
par les Cartes Cofmographiques de
Kepler, de Caffini & de l'Auteur du double
fyftême moderne.
Si vous aviez pris ce point de vûe , le
paffage entier du texte critiqué , accompagné
, en
lez !
lité,
verelt
I au
n de
teur
= fon i
t en
e de
ermes
ation
aux,
ettes,
Faux
es oc-
Pépi
lear
pre
que
aphi
esde
Duble
le
mpagné
fubftitué , dans l'impreflion ou la copie
au mot proportionnels. Ainfi vous n'êtes
prié d'être indulgent avec le Public , que
fur la négligence du même Auteur , d'avoir
fouffert qu'on lût encore des arcs
égaux au lieu des arcs proportionnels. Car
dans fon intention , comme pour le fens
même de la phrafe , ce dernier terme eft
effentiel, n'étant pas douteux qu'à moins de
la fixation du Soleil à l'un des foyers d'une
ellipfe qu'on fuppofe l'orbe d'une Planette,
on ne peut tirer des lignes depuis cet Aftre
jufqu'aux deux points où elle y eft confidé .
rée, lefquelles repréfentent l'aire des triangles
qui auroient pour côtés ces deux lignes
& l'arc compris entre ces points ,
& qu'afin de pouvoir dire qu'une Planette
décrit des aires égales , ou borde des triangles
égaux en tems égaux ,il faut qu'elle parcoure
une éllipfe occulte , au lieu de l'orbe
apparent dont le Ciel offre le fpectacle &
l'afpect , de l'aveu de tout Obfervateur.
Mais fi le Soleil , changeant de place à chaque
inftant dans l'Ecliptique , felon le fyftême
François , comme ces Planettes dans
leurs orbes renouvellées d'une figure &
d'une étendue pareille , qù leur révolution
eft conftamment ifochrone , on ne
1. Vol.
i appar
lefquelles représenteroient de véritables
aires d'une figure fermée , il convient de
dire que les Planettes y décrivent des arcs
proportionels en termes oa tems égaux
bien que ces arcs décrits foient égaux ,
fans pouvoir le paroître ; c'eft encore ce
qui , mieux que tout ce que j'ai dit , excufe
l'Auteur , qui par condefcendance voudra
bien changer ce mot.
Le Soleil feul décrit toujours des arcs
tautochrones & ifochrones dans un cercle
perpétuel & immuable , car ils font égaux
réellement , quoiqu'à raifon du point de
vûe & de la grandeur variable de fon dif
que ,felon fa diſtance, ils foient inégaux optiquement
, & les Planettes n'en décrivent
pas d'autres en apparence , tant à cauſe de
la courbure & de la figure de leurs orbes ,
que de la tournure & de la diftance inégale
des arcs parcourus en termes égaux à
l'égard de la Terre ; j'affecte de dire en
termes au lieu de tems , à cauſe de l'indif
ference de l'une ou de l'autre expreffion ,
qui n'étant que fynonime en cette occafion
, ne devoit pas être relevée .
Au refte , montrer que des efpaces repréfentés
font égaux dans la plus grande
approximation poffible , eft - ce prouver
appart
véritabl
nvient &
t des ar
s égau
nt égaux,
encore
a
ic ,
excu
ance
vol
s des ad
un cerca
ont égad
poiste
clondi
égaux
op
decriven
caufe
d
rs orbes
,
ance
iné
égaux
dire en
l'indif
preffion
, i
te
occa
paces
re
grande
prouver
i
un ecueil des Coperniciens & de Newton
même.
Quand vous avez objecté qu'il refte
d'expliquer comment le Soleil n'attireroit
pas toutes les Planettes , s'il eft le principe
par fes rayons de leur mobilité , il eft manifefte
vous n'avez pas
que
confideré par un
refte de préjugé pour le fyftéme terreftre
qu'il parcourt continuellement l'Ecliptique
, & que vous n'avez pas lû l'article 44
de l'analyse du fyftême moderne , p 43 .
Je n'ai l'honneur de vous écrire cette
lettre que par efprit d'équité pour un fyftême
qui concilie les apparences , les obfervations
& tables Aftronomiques , pour of
frir un plan de l'Univers dreffé , comme
une Carte Géographique,fur une table des
longitudes , latitudes & orientations , contre
un fyftême caduque , qui ne donne
qu'un plan de caprice , fans avoir d'autre
avantage que d'expliquer de la même maniere
la circulation optique & diurne de
tous les Aftres , par la rotation de la Terre,
& qui du refte n'eft qu'un tiffu de fictions.
que fes Zélateurs n'ont pas ceffé de changer
à leur gré ; au lieu que le fyftême Solaire
eft actuellement fixe & arrêté dans
tous les articles par fon propre
inventeur ,
fans befoin de réformation .
Fij
fes autres ouvrages qui font à publier ,
que ce fyftême a l'avantage , par le fyftême
phyfique de l'électricité , qui en eft indivifible
& inféparable, de concilier tous les
paffages du texte facré qui y ont du rapport
, comme de convertir l'explication
de tous les phénoménes conftatés dans leurs
vraies circonftances , à commencer par le
flux & reflux , en preuves de l'exactitude
& de l'univerfalité de ce double fyftême
, qui par fon développement doit devenir
l'hiftoire phyfique & théologique
de la Nature. Moyfe, en racontant la création
du Monde , n'a point exposé un fyftême
, mais des faits révelés & traditionels ;
il n'a pas écrit de génie , mais par infpiration
; il a publié ce qu'il fçavoit par une
tradition depuis Adam , confervée dans ſa
famille en toute pureté ; c'eft ce qu'il n'eft
pas difficile de montrer. Mais que tous les
paffages du texte divin fe concilient avec
ce fyftême , c'eft la difficulté décifive en fa
faveur contre tout autre , dont j'attends la
folution. C'eft auffi l'efprit d'équité qui
dicte les affurances de l'eftime & des fentimens
refpectueux avec lefquels je ſuis,
M. R. P. votre , &c.
L.C. C.
A Toulouse , le 16 Août 1749.
à publie
- le fyftem
en eft ind
ier tous la
ont du tap
explicati
s danslear
ncer part
l'exactit
uble fyft
t doit d
héologiqu
ant la cre
fe unf
aditionel
par inipin
Dit par un
vée dans
qu'iln'e
uetousle
ilient
avet
cifive
enh
attends
quité
ga
&des
fer
lsjefuis!
C.
BOUQUET
A Mademoiselle de la ***.
P
>
Our l'heureux jour de votre fête ,
Thémire , c'eft peu que des fleurs ;
Un bouquet plaît , mais ces vives couleurs
Ces parfums délicats , que la Nature apprête
Avec art dans ces fleurs dont vos fens font épris,
Ce foir fur votre fein vont perdre tout leur prix,
Et demain de mon jufte hommage
Il ne vous reftera qu'un léger fouvenir .
Quoique jeune, je fçais qu'il eft bon à tout âge ,
Même dans les plaifirs , de prévoir l'avenir.
Souffrez donc , charmante Thémire ,
Que j'ajoûte ces vers , qui fans ceffe à vos yeux
Seront le gage précieux
Du tendre attachement qui me guide & m'inſpire .
Par M. du Quefnay.
F iij
REPONSE
A une nouvelle Lettre au fujet des Corbeaux
de l'Eglife de S. Julien du Mans.
Vtre
Ous m'accufez , Monfieur , par votre
Lettre inferée dans le Mercure
de Mars dernier , de m'être écarté de la
queftion que vous aviez propofée au fujet
des Corbeaux qui nichent fur l'Eglife de
Saint Julien du Mans , parce que je me
fuis attaché à prouver que ce n'eft point
une chofe fi finguliere . J'ai crû répondre
par-là à ce qui me paroiffoit vous furpren
dre. F'ai obfervé dans cette Ville ( du Mans )
dites- vous dans votre premiere lettre ,
une chofe qui me paroît extraordinaire . Tout
le monde fçait que les Corbeaux nichent ordinairement
fur les arbres ,
fe pofent fur les maiſons . ... communément on
n'y en voit point en Eté. Ici c'est tout le contraire.
L'Eglife de Saint Julien eft pleine de
ces animaux , ils y font une quantité prodigieufe
de nids , & ce qu'il y a de plus étonnant
, c'est qu'ils ne fe pofent jamais ſur
les autres Eglifes , ni fur les maifons voifines.
Je demande fi la fingularité de l'ob .
* Mercure de Juillet 1748.
ن م
que
rarement ils
s Corbean
1ans.
, par
vo
- Mercate
rté de la
e au fajet
Eglife de
ue je me
eft
point
répondre
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)
lettre
, "
ire. Tou
ent ord
ement
ils
zérmenton
· le con
pleine de
prodi
us
éton
ais furi
sveifie
l'ob.
bres , leur retraite ordinaire , ont choisi
l'Eglife de Saint Julien du Mans pour y
faire leurs nids. Et c'eft à quoi j'ai répon
du que dans les autres Provinces on les
voit auffi dans les tours & hauts édifices ,
dont je vous ai produit plufieurs exemples.
Ce qui me paroiffoit d'autant plus à propos
, que vous remarquiez qu'on ne voit
rien de femblable aux Eglifes d'Orléans ,
de Tours & d'Angers , voifines du Mans.
Il eft vrai que vous aviez obfervé la même
choſe à Wormes ; mais comme vous attribuâtes
alors cette paticularité au change .
ment de climat , votre étonnement reftoit
le même. Aujourd'hui que vous en avez
remarqué autant à Caen & dans un Cloître
de Bénédictins , vous n'êtes plus en
peine que de la préférence que ces animaux
donnent à de certains lieux plutôt
qu'à d'autres.
A cela je réponds que les Corbeaux , ou
plutôt les Corneilles ( car il n'eft ici queftion
que de cette efpece ) font des oifeaux
de compagnie. Si une Corneille fait fon
nid fur un certain arbre , les autres y font
auffi le leur , de forte qu'il y a quelquefois
une douzaine de nids fur le même arbre
dans une forêt , tandis qu'il n'y en a pas
!
Fij
oifeaux fait fa retraite , les autres y viennent
de compagnie , & ils ne cherchent
point les édifices voisins , mais reviennent
toujours au même gîte , comme des pigeons
à leur colombier. Et pour cette conftance
dans un même lieu , & le choix de
l'un
préférablement à tous les autres , je
penfe que c'est un effet de l'analogie établie
par l'Auteur de la Nature à l'égard
des animaux, foit avec les lieux qu'ils habitent
, foit avec les alimens dont ils fe nourriffent.
Ainfi , fi on ne voit point de nids
de Corbeaux à Orléans , à Tours & à Angers
, c'eft
apparemment
que ces lieux ont
quelque chofe qui n'eft pas fi propre & fi
convenable à ces oifeaux , foit à cauſe des
environs qui peuvent faire quelque changement
à l'air dans cette élévation , foit à
caufe des matériaux même dont ces édifices
font compofés. Ce qui peut auffi fervir
de raifon de ce qu'ils ne fe retirent point
fur les édifices voifins de l'Eglife de Saint
Julien.
Quand j'ai dit que ces oifeaux , en nichant
fur les arbres, ou fur les édifices élevés
, ne changent point de pofition refpectivement
à la fuperficie de la terre , je n'ai
point entendu parler d'une élévation géoو
resy vi
cherche
eviennet
ne des p
cetteconf
choix de
autres ,
logie
é
à l'égard
,
u'ils habi
Is fe nour
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s édifices
fli fervit
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de Saint
en
n
ces
éle
refpec
,jen'ai
on géo
gis aut minùs non mutant fpecies. Et ce que
j'ajoûtois que ce qui pourroit embarraffer
les Phyficiens , feroit fi les oifeaux qui font
leurs nids dans les lieux élevés , venoient
à dépofer leurs oeufs fur la terre , comme
le Crapaud volant , cela , dis- je , auroit pû
vous épargner de m'accufer d'inexactitude .
Ce que j'ai voulu dire , c'eft que le changement
de climat ne change rien à la pofition
du nid des oifeaux . Effectivement , fi
vous confultez le Livre de M.Linnæus, intitulé
Fauna Suecica, vous verrez qu'en Suede
, auffi bien qu'en France , la Perdrix habite
dans les prairies & dans les lieux cultivés
, habitat in cultis . La Hupe y dépofe
fes oeufs dans les creux des arbres , comme
ici , ova ponit in cavis arboribus. Le Corbeau
dans les pays Septentrionaux , fait auffi
fon nid fur les plus hauts arbres , fuper
abietum ramis nidificat. Il en eft de mênre
des autres oifeaux.
Vous paroiffez en peine de fçavoir à
quelle efpece d'oifeau convient le nom de
Corneille. Il femble que l'on ne doit nommer
ainfi que celle qui eft connue du vilgaire
fous ce nom , appellée en Latin Cornix
, & dont Belon a donné la defcription.
Pour le Crapand- volant , que vous dites.
ignorer , comme c'eft un oiseau affez com-
FY
»
*
autre nom. Quoiqu'il en loit , je crois ne
pouvoir mieux faire pour fatisfaire votre
curiofité , que de vous citer ce qu'en ont
dit les meilleurs Auteurs d'Ornithologie ,
qui en ont parlé fous le nom de Caprimul
gus ou Tére. Chevre. Ariftote le dépeint
ainfi : C'eft , dit-il , un oifeau de mon-
>> tagne , un peu plus grand qu'un Merle, &
»plus petit qu'un Coucou , fans vivacité.
Il pond deux ou trois oeufs pour l'ordi-
» naire. Il téte les Chevres , d'où lui vient
»fon nom , & la Chevre ainfi tetée perd ,
» dit- on , fon lait & devient aveugle. Il
»voit peu durant le jour , mais il voit clair
» de nuit. Pline & Elien en parlent comme
Ariftote. Gefner , qui en donne une
defcription affez exacte , rapporte que
Turner , herborifant fur les montagnes de
de la Suifle , fit rencontre d'un vieillard ,
qui lui dit qu'un Téte-Chevre avoit rendu
fix de fes Chevres aveugles. Enfin M.
Linæus l'appelle ** Hirundo caudâ integra
, ore fetifeiliato . Selon lui » le Téte-
Chevre (Caprimulgus) habite par tout en
» Suede. Il fort un peu avant dans la nuit ,
» & s'annonce par fon roucoulement con-
» tinuel. Il eſt de la grandeur d'un Cou-
* Hift. Anim. L. 9. c. 30.
45
** Fauna Suecica.
crois ne
e votre
L'en ont
ologie ,
sprimul
dépeint
e mon-
Merle,&
ivacité.
·P'ordiui
vient
: perd,
igle, II
Ditclair
itcomne
une
te que
nes de
illard,
it renin
M.
inte
Téte
but
en
nuit
,
Icon-
Coul
» artiftement entremêlés & femé de mar-
» ques noires longitudinales ; fon ventre
>> eft d'un gris pâle & ondé de noir , ainfi
» que fa poitrine , dont les taches font plus
» petites que celles du ventre. Sa tête est
»grande à proportion du corps , ainfi que
» les oreilles , qui ne débordent pourtant
» pas ; il a les yeux grands , ce qui lui eft
"commun avec les autres oifeaux de nuit.
» Son bec eft délié , applati , un peu re-
» courbé , noir ; fes pieds petits , velus , le
» doigt du milieu plus long du double que
»les autres ; l'ongle de ce doigt eft à fon
>> bord intérieur écaillé , en forme de dents
de peigne. La queue longue & entiere .
» Les dix pennes ou grandes plumes de
chaque aîle font lâches , molles & éga-
» les . Voici ce que cet oifeau a de parti-
» culier. Il a des mouftaches au bord de la
partie fupérieure du bec , compofées de
» huit foyes qui débordent , afin qu'il attrappe
plus facilement les phalenes &
» autres infectes. Son gofier eft vaſte , dix
fois plus large que l'entrée du bec , com-
» me dans les oifeaux du même genre ; fes
» narines font élevées en forme de cylin-
» dre ; fa langue très petite , entiere & attachée
au palais . Il a le crâne tranfpa-
»
"9
F v)
"
che vers le milieu de la fecondé & de la
» tro fiéme plume de l'aîle , & les bours
«de la premiere & de la feconde plume
de, la queue blancs , ce que n'a point la
»femelle. J'ai mis au long cette defcription
de M. Linnæus , l'ayant trouvée affez
conforme aux obfervations que j'ai faites.
moi même fur ce volatile , que j'ai eu en
vie , que l'on trouve dans prefque toutes
les Provinces de France , & qui eft conna
des Chaffeurs & des gens de la
campagne
fous le nom de Crapaud- volant , à caufe de
l'ouverture de fon bec , affez ſemblable à
la gueule d'un crapaud . J'ajoûterai que les
noms de Tete- Chevre & de Crapaud- volant
font inferés, comme les noms François répondans
au Latin Caprimulgus , dans l'ou
vrage de M. Linnæus , intitulé : Syftema
Natura , imprimé à Paris , chez David ,
1744 , page 78.
Il ne faut pas confondre le Crapaudvolant
avec un autre oiſeau , auquel on a
donné ce même nom au Jardin des Tuilleries
de Paris , lequel depuis plus de dix
ans pique la curiofité de plufieurs perfonnes.
Ce volatile , qui eft aufli un animal
nocturne , n'y eft connu que par fon cri ,
qui fe fait entendre au Printems . Je l'y ai
entendu au mois de Mai dernier fur les 10
e α ucu
les bas
de plane
point
e defcrip
vée alle
j'ai
faites
·
'ai eu en
ie toutes
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caufe
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ai queles
ad-col
nçois
ré
ans
l'on
Syfers
David
,
rapaid
.
el on a
Tuillede
dix
perfon
animal
cri,
l'yai
les Fo
*
te appellée en Latin Noctua , qui , fuivant
Jonfton a deux cris , dont l'un s'exprime
ainfi tou tou , qui m'a femblé être celui
de ce prétendu Crapaud - volant . De
plus un des Suiffes de ce Jardin m'a dit ,
qu'ayant été follicité , il y a quelques an
nées , de découvrir cet animal , il tira dans
l'arbre où il l'entendoit, & abbattit trois petites
Chouettes , que j'ai vûes attachées à
mais que
porte ;
le lendemain au foir
ayant encore entendu le même cri dans le
même arbre , il doutoit fi effectivement il
avoit tué l'oifeau en queftion . Je laiffe à
quelqu'un plus inftruit que moi , de reconnoître
& expliquer clairement la nature
de cet oifeau . J'ai l'honneur d'être , & c.
fa
* Tit. VII. c. §. de Avibus.
A Paris , le premier Août 1749.
On a dû expliquer l'Enigme & les
Logogryphes du Mercure de Novembre
par ll''AAuummuuffffee ,, PPaarriiss , Maronier
On trouve dans le premier Logogryphe
, Paris le Troyen , Apis , Pair , pas
de prefféance , airs , pas de danfe , Païs ,
air. On trouve dans le fecond MA-
>
9
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗
N
ENIG ME.
Ous fommes bien des foeurs , étroitement
unies ,
Qui comptons parmi nous des Reines & des Rois.
Nous tenons des mortels nos differentes loix ,
Et fommes quelquefois injuftement punies.
Que notre fort hélas , eft trifte & rigoureux !
Faifons - nous quelque bien ? nous caufons de
dommage ;
Si l'un en eft content , l'autre en fecret enrage ,
Et fouvent furieux , de fa cruelle main
En nous injuriant , nous déchire le fein .
Sans répandre de fang , nous fouffrons le martyre,
Nous périffons enfin , & ne pouvons rien dire.
Par M. M .....
1
污洗洗澡灘
étroiteme
& desRo
teslois,
punies.
oureux!
caulonsa
et enrage,
0 ,
18.
le martyre,
endire.
$
ON connoît par expérience
Le prix de mon utilité >
Car chaque homme dès fa naiſſance ,
Eprouve ma néceffité .
Lecteur , je gage que peut- être ,
( Sans me vanter mal à propos )
C'eſt par mon fecours que ton être
Eft enfin forti du cahos .
Par les douceurs que je procure ,
Je compte partager tes jours ,
Mais j'en uſe bien , je t'affûre ,
Puifque j'en conſerve le cours.
Par un contrafte , dont perfonhe
Ne fçauroit fe trouver exempt ,
Mon fein eft bien des fois le champ
Dans lequel Atropos moiffonne.
Témoin des plus fecrets plaifirs,
J'en donne fouvent les défirs .
Plus à ceux dont je fuis l'ouvrage ;
Je coûte de peine à hauffer ;
Plus ceux qui de moi font uſage ,
Ont de plaifir à m'abaiſſer .
Comme le Paon , c'eft de mes plumes
Dont on fait en moi plus de cas ;
La moindre careffe du bras
7
En gromit Dien -tot les volumes.
J'admets à ma comparaifon ,
Ou la fougere ou le gazon ;
C'en eft affez pour fçavoir comme
Mon tout par trois lettres fe nomme.
Par le même.
ENIGME EN LOGOGRYPHE,
J E me fuis que figure & non réalité ,
Ornement de plaifir produit par la folie.
Ennemi du chagrin , de la mélancolie ,
Je fais naître les ris , j'inſpire la gaité.
Certains jours confacrés à mes jeux , à ma gloire ,
Font à mes Sectateurs goûter bien des plaifirs :
Favorable aux amans , à leurs tendres défirs
J'ai fçû plus d'une fois procurer la victoire.
Je m'en tais, cher Lecteur , je ne dois tout au plus
Révéler que l'effet de tous mes attributs .
Souffre qu'en plufieurs fens ici je les explique.
Plus mes traits font hideux , plus ils font trouvés
beaux.
Par le femblant du vrai je fuis pere du faux ,
Vice chez les petits , chez les Grands politique.
L'oppofé du dehors , contrafte du dedans ;
L'apparence du bien , mais du mal le fûr guide ;
Pour le crime un manteau , l'audace du timidé.
me.
YPHE
A fa place tu peux mettre celle d'un corps ;
Je fuis de nos Héros, changeant de nom & d'être,
Cette fuperbe armure offerte à leurs tranfports ,
Quand dans les champs de Mars ils vont pour
Patrie
S'expofer au danger , facrifier leur vie .
Mais, Lecteur , j'en dis trop , déja tu me connois ,
Et je ceffe dès - lors d'être ce que j'étois.
la
ts.
ma gloir
plaifirs
:
efits
toire.
out
auplus
xplique
font
trouvés
faux,
politique
,
ans;
ûr guide
;
du timide
.
LOGOGRYPHE.
Mon nom fe prend en deux ſens differens,
Je ſuis dans l'un , au gré de bien des gens ,
D'un fâcheux préſage à la vûe ;
Leur ame , en me voyant , eft triftement émue :
Et dans l'autre je fuis de ces amuſemens
Qui fervent à paffer le tems.
Je renferme en fix pieds ,qui forment ma ſubſtance;
Un titre , dont plus d'un Seigneur
Se décore & fe fait honneur ,
En Angleterre , ainfi qu'en France ;
Une Cité du Duché de Milan •
Ou fi tu veux le nom d'un Saint, & d'un brigand ;
Le fynonime de volume ;
Ce que dans fon chaudron la harangere allume
Et ce qu'au premier bomme ôta le Créateur.
LE
Brunet , de Dijon.
AUTRE.
E caprice & l'occafion
Ont tous deux part à ma naiffance ;
Un feul inftant me donne l'existence ;
Et je péris par la refléxion .
Neuf pieds compofent ma ſubſtance .
Ufant de tranfpofition ,
Mes deux extrémités font deux tons de mufique ;
Par une autre opération
J'offre à tes yeux métal , Ville , vafe aquatique ;
Souverain ; Nymphe ; adverbe ; incivile action ;
Mot commun dans la vénerie ,
Synonime de vif; grand fleuve d'Italie ;
Pour maint Convent commode invention ;
Terme où du Nautonnier tend la direction ;
D'un bâtiment une partie ;
L'affreufe Déité , qui fans diftinction ,
Sans égard , fans exception ,
Tient tôt ou tard les humains ſous fa griffe ;
Je fuis à cet afpect , & plein d'émotion ,
J'abandonne le Logogryphe.
Par le même.
;
ce.
mufique;
atique;
action;
vention
;
on ;
fagriffe
;
Lemême
.
1 Orfqu'une docte main me foutient & m'a- L nime ,
Je puis charmer , Lecteur , les hommes & lea
Dieux.
Jadis mon pouvoir merveilleux
Pénétra jufqu'au noir abîme .
L'on doit me mettre un frein , quand j'ai la tête bas
Mes pieds offrent aux yeux un ton de la mufique ;
Un, deux , quatre , de moi l'on fait fort peu de cas
Enfin par anagramme en moi tu trouveras
Ce qu'il faut faire à plus d'un frénétique ;
Ce trait t'eſt ſuffiſant pour fortir d'embarras .
Par le même.
AUTR E.
Souvent tout l'orgueil d'une belle
A mon afpect s'est éclipfé ;
Le Héros à fon tour quelquefois renversé ,
Vainement à mes loix voudroit être rebelle ;
Du Digefte en mon tout j'enferme le plus bean ;
Décapité , je fuis chofe peu recherchée ;
Mon dernier pied fouftrait , je deviens un oiſeau ,
Une Nymphe en mon fein eft encore cachée ,
Par le même,
Dans un palais brillant , trône de l'impoſture ;
Où l'art audacieux furpaffe la nature ;
Séjour où les mortels te paroiffent des Dieux ,
Où le coeur s'amollit par l'oreille & les yeux ;
De toutes les beautés dont ton ame eft ravie ,
Je fais en mon entier la meilleure partie.
Ma premiere moitié foutient le trait vengeur
De la Divinité qui ne vife qu'au coeur .
Pourſuis en ajoûtant ; fans mon fecours monde
Eût été tout entier enfeveli fous, l'onde.
Encor un pied , Lecteur , fans fortir de ta place ,
Il ne tiendra qu'à toi de me voir dans la Thrace.
Par ..... de Falaife.
NOUVELLES LITTERAIRES ,
DES BEAUX - ARTS , bic.
Dla
ICTIONNAIRE Etymologique de
la Langue Françoife , par M. Ménage,
avec les Origines Françoifes de M. de
Cafeneuve , les Additions du R. P. Jacob ,
& de M. Simon de Valhebert , le Difcours
du R. P. Befnier , fur la fcience des Etymologies
, & le Vocabulaire Hagiologipofture
eux ,
eux ;
vie ,
geur
1- monde
a place
,
a Thrace
AIRES
,
ogique
de
. Menag
de
M.
d
P. Jacob
, e Difcours
des
Ety-
Hagiologi
Caition > dans laquene , outre les
Origines
& les Additions ci - deffus , qu'on a inferées
à leur place , on trouvera encore les
Etymologies de Meffieurs Huet, le Duchat,
de Vergy, & plufieurs autres. Le tout mis en
ordre , corrigé & augmenté par M, A. F.
Fault , Profeffeur au Collège Royal . "Deux
volumes in-folio, propofé par foufcription,
A Paris, chez Briaffon, rue Saint Jacques , à
la Science & à l'Ange Gardien , 1750 ,
Avec Approbation & Privilége du Roi .
Le tome premier de ce Dictionnaire eft
entierement imprimé : le fecond & dernier
ſera achevé au mois de Juin 1750 ,
Il est même déja avancé , & on peut le
voir journellement chez le Libraire. Le
papier en eft tout femblable à celui du Projet,
& le caractére eft le même que celui fur
lequel on a imprimé les articles du Diction
naire dans le même Projet.
CONDITIONS..
On foufcrira jufqu'à la fin de Mai 1750 ,
& on payera trente - deux liv. pour l'avoir
en feuilles; fçavoir , dix- huit liv, comptant
en prenant la foufcription , ci :. IS 1.
Quatorze livres en recevant le Livre
au mois de Juillet prochain , ci 14 l .
Total
32 1.
1
A condition de le retirer au plus tard
dans tout le courant de 1750 , fans quoi
les avances qu'on aura faites , feront perdues
; condition expreffe , fans laquelle le
Libraire n'accorderoit pas un fi grand
avantage aux Soufcripteurs pour un tems
fi court.
Ceux qui n'auront pas foufcrit à tems ,
payeront le Livre en blanc quarante-deux
livres.
Chercher ce que les Langues ont emprunté
les unes des autres , les analyſer &
les rappeller à des origines , dont les veftiges
prefque effacés fe dérobent aux yeux
les plus pénetrans ; c'eft ce qui conftitue la
fcience Etymologique , c'eft enrichir la
Langue : Travail épineux , qui demande
des connoiffances prodigieufes , une fagacité
finguliere , beaucoup de Dialectique ,
& même de la Philofophie. Platon ne dédaigna
pas de confidérer fous cet afpect
une Langue qu'il parloit fi bien . Ariftote ,
qui remuoit tout , fuivant l'expreffion de
Montagne , avoit fait un ouvrage fur l'introduction
des noms barbares dans la Langue
Grecque . Ainfi les deux premiers Erymologiftes
que nous connoillions , ont été
les deux plus grands Philofophes de l'antiquité
; l'étude des étymologies amufa
leur loifir , & après eux les plus fameux
= quot
tperelle
le
grand
tems
tems ,
ce-deux
Ont
em
alyfer
&
es velti
Lux yeux
ftitue
la
richir
la
demande
une
faga
alectique
, on
ne
dé
et
alpect
Ariftote
,
reflion
de
e fur
l'inns
la Lan
niers
Ery
s, ont
été
es
de
l'an
pies
amula
us
fameux
Auffi-tôt que la Langue Latine , enrichie
par
la culture des Arts & le commerce
des Latins avec toutes les Nations du
monde , eut acquis cette abondance que
nous lui remarquons , Caton le Cenfeur &
le docte Varron ne regarderent point cette
forte d'étude comme une occupation indigne
de leur caractére & de leurs talens .
Cependant on n'accufera ni Caton , ni
Varron,d'avoir ignoté l'emploi que le Sage
peut faire de fon tems & de fa raifon . Ces
exemples auroient fuffi autorifer Céfar
à compofer fon ouvrage fur l'Analogic ,
fi Célar eût eu befoin d'exemple .
pour
Ifidore de Séville & Alcuin , nés dans
des tems moins heureux pour les Lettres ,
en cultiverent cependant cette partie avec
quelques.fuccès : mais dans le feiziéme fiécle
la fcience des Etymologies fit un tout
autre progrès. On s'apperçut combien la
connoiffance des Langues tenoit à l'hiftoire
des Peuples , combien la comparaifon
des Langues en augmentoit la fcience
& facilitoit l'étude ; & enfin combien elle
pouvoit épargner d'erreurs . On vit paroître
les Origines Françoifes de Budée , de
Baïf, de Henri Etienne , de Nicot, du Préfident
Fauc het , & de plufieurs autres.
Littérature , verfé dans les Langues an-
-ciennes , fçavant dans quelques -unes des
modernes , entra dans la carriere après
eux , & les devança tous . Ses Origines de
la Langue Françoife parurent en 1650 in-
4°. avec l'applaudiffement prefque unanime
des gens de Lettres , & lui valurent ce
compliment de la Reine Chriftine de Suéde
, qu'ilfçavoit non-feulement d'où venoient
Les mots , mais où ils alloient. Cependant fon
ouvrage fut critiqué ; mais Ménage ne fut
ni irrité des critiques , ni aveuglé des éloges;
il fentit combien il lui reftoit à faire ;
il y travailla toute la vie , & la feconde.
édition de fes Origines étoit fort avancée
lorfqu'il mourur.
M. Simon de Valhebert , de l'Académie
des Infcriptions & Belles- Lettres , la donna
au Public fur les Mémoires de l'Auteur,
& elle parut en 1694 en un volume infolio
, fous le titre de Dictionnaire Etymo
logique , ou Origines de la Langue Françoife.
Outre quelques additions , dont les
unes font du feu Pere Louis Jacob , & les
autres de l'Editeur & de l'Abbé Perrault
cette édition contient plufieurs piéces qui
ne font pas de Ménage , telles que le fça-
-vant Difcours fur la fcience des Etymologies
, qui fert de Préface , & dont on
eft
gues
an
-unes
des
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iginesde
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lurent
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lefça
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Etymo
dont
on
L
tres dans les noms propres , fous le titre
de Vocabulaire Hagiologique , qui eft de
M. Chaſtelain , Chanoine de l'Egliſe de
Paris mais l'augmentation la plus importante
eft de M. de Cafeneuve , dont
les Origines de la Langue Françoiſe furent
miles à la fin de cette édition du
Dictionnaire de Ménage.
Il fembloit que M. Ménage avoit rempli
tout fon objet , & qu'il avoit été auffi loin
qu'il étoit poffible dans cette recherche :
cependant peu après cette feconde édition
de fon Livre , parurent les Differtations de
M. l'Abbé Tilladet , à la fin defquelles on
trouve des étymologies de M. Huet , Evêque
d'Avranches , l'un des plus illuftres
Sçavans de nos jours . Dom Liron , Bénédictin
, & quelques-autres , en publierent
auffi . D'autres travailloient dans le fecret ,
& leurs ouvrages n'étoient jufqu'à préfent
connus que par des Sçavans qui étoient informés
de leurs occupations. Entre ces
derniers , M. de Vergy avoit recueilli un
très-grand nombre de recherches. Mais le
plus célebre de tous eft M. le Duchat , un
de ceux qui ont le plus apporté de lumieres
dans cette partie. Il avoit chargé toutes les
marges du Dictionnaire de Ménage de fes
1. Vol. G
#
tions qu'il le propoloit d'y faire. Il y a
confommé une vie très longue , qu'il avoit
prefqu'uniquement deftinée à l'étude de
la Langue Françoiſe & de fes Origines . A
fa mort , ce morceau précieux pour notre
Langue paffa dans le Cabinet de M. Formey
Sécrétaire perpétuel de l'Académie
des Sciences de Berlin , lequel a eu la complaifance
de le céder. C'eft le fondement
des principales additions qu'on va
publier fur Ménage. Outre ceux que nous
venons de citer , quelques Auteurs célébres
parmi les Etrangers ont fourni
de nouveaux matériaux . Leibnitz avoit
donné en 1717 Collectanea Etymologica.
Wachter a publié depuis fon Gloffarium
Etymologicum, ouvrage important & plein
d'excellentes chofes. Les Mémoires de
l'Académie Royale des Sciences de Berlin ,
année 1745 , ont auffi donné un effai fur
cette fcience. On a profité de tous ces fecours
& de tout ce qui s'eft publié jufqu'à
nos jours , ainfi que des confeils &
des lumieres de plufieurs Sçavans illuftres
qui ont favorifé l'entrepriſe de l'Editeur ,
de forte qu'il n'a rien laiffé de tout ce qui
*exifte en cette partie , qu'il n'ait vû & confulté
pour la perfection du Dictionnaire
Etymologique.
' il avoit
Etude de
gines. A
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M. For
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l'Editeur
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vũ
& con
,
Ctionnaire
ཟོད ༤ ་ . ་ q ས་ བ Pས་ ་
a
né les additions du Pere Jacob & de M. de
Cafeneuve , qu'à la fin du volume de Ménage
, en forte que le Lecteur avoit à confulter
trois fois ce Livre , pour trouver ce
qu'il cherchoit : l'Editeur a tout réuni aux
articles mêmes de Ménage , en obfervant
feulement de citer les noms des Auteurs à
la fin de chaque article. En rendant à chacun
ce qui lui appartient , il fatisfait, à
la juftice qui eft dûe à ceux qui l'ont
éclairé , & il efpere que le Public fera
content de l'attention qu'on a à lui faire
connoître les garants des additions au travail
de M. Ménage ; ouvrage qu'on peut
appeller avec juftice le Dictionnaire des
Dictionnaires , puifqu'il a pour objet l'analogie
qui , à proprement parler , eft la
clef des Langues .
ARTICLES DU DICTIONNA Í RE.
AID. ALB. AMA. CIN. EVË.
AID.
AIDER. De l'Italien aïtare , qui a été
fait du Latin adjutare. Les nouveaux Grecs
difent ἄγιτιάζειν : & άγιτα pour l'Italien
aita. En Arabe iad fignifie main & aide , ce
qui a obligé Cafaubon de tirer le François
aider de la Langue Arabe . M.
Gij
Syriaque adar, qui fignifie la même chofe.
AIDES. On appella autrefois du nom
d'Aides les deniers & les fubfides que les
Rois levoient fur le peuple. On leur donna
ce nom , pour faire entendre que ce
n'étoit que pour aider à fubvenir aux néceffités
de l'Etat & aux frais de la guerre.
Les Aides furent établies fous les Rois de
la troifiéme Race . Quelques uns les rapportent
au tems du Roi Jean , & d'autres
leur donnent une origine beaucoup plus
antérieure. Aujourd'hui on appelle Aides
le droit qui fe prend fur les marchandiſes
qui fe vendent ou qui fe tranfportent , &
principalement fur les vins, cau-de-vie , cidre
, bierre & autres boiffons. Droit different
de celui qui fe leve fur le fel , qu'on
appelle Gabelle , & de celui qui fe leve
fur les terres & fur les perfonnes , & que
l'on nomme Taille. La Cour des Aides a
été ainfi appellée , parce qu'elle connoît
des Aides du Roi , &c . Vergy.
A L.B.
ALBERT. Nom propre d'homme.
C'eft un mot Saxon , qui fignifie tout illuf
tre. Bert en Langue Saxonne fignifie illuf
tre , & al fignifie tout- à-fait. Voyez au
mot Berte , & Camden , dans fon chapitre
des mots Anglo-Saxons. M.
s
chole.
du nom f
que
les
eur
dor- k
que
ce
aux
ne
a guerre
s Rois d
les rap
Sc d'autres
coup plus
Delle Aides
archandifes
portent
, &
-de-vie, ci
Droit
dif
qui fignifie luftre en nobleffe . Le Duchat.
Selon Wachter , all eft une particule
intenfive , qui augmente le fens dans les
compofés ; & de cette maniere Albert fignifiera
très-illuftre , comme Alaric , très--
puiffant , &c. Voyez Wachter , Gloſſar.
German, au mot All.
AMA.
AMARAŃTE . Fleur . D'amarantus,
fait d'auagan , compofé de la particule.
privative alpha , & du verbe gaiviiv ,
qui fignifie marceffere . Pline , livre 21 ,
chapitre 8 , qui eſt de vestium amulatione
cum floribus : Amaranto non dubiè vincimur :
Eft autem fpica purpurea veriùs quàm flos
-fel , quo aliquis : & ipfe fine odore . Mirum in eo ,
gaudere decerpi , & latius renafci. Proveni
Augufto menfe durat in autumnum . Alexandrino
palma , qui decerptus affervatur : mirùmque
, poftquam defecêre cuncti flores , madefactus
aquâ revivifcit , & hybernas coronas
facit . Summa ejus natura in nomine eft , atpellato
, quoniam non marcefcat . Et c'eſt par
cette raifon d'étymologie , que Columelle
a appellé immortelles les amarantes .
qui
le
leve
nes
, & que
des
Aides
a
elle
connoit
d'homme
fie
tout
ill
fignifie
illuf
Voyez
au
fon
chapitte
:
Et malè damnati mæfto qui fanguine furgunt ·
Eacii flores , immortalefque amaranti.
G iij
nos plus célebres Auteurs de la Langue
Françoife écrivent amaranthe : en quoi ils
ne font pas à imiter. M.
AMARANTE , eft auffi le nom d'une
efpéce d'Ordre de Chevalerie , que la Reine
Chriftine de Suéde inftitua en 1653 .
Cet Ordre doit fon nom & fon origine à
une fête galante que je vais décrire en peu
de mots. Il y avoit en Suéde un jour de
divertiffement établi chaque année , &
on le paffoit en feftins & en danfes , qui
commençoient le foir & duroient juſqu'au
matin. Cette fête , telle à peu près qu'eft
parmi nous celle du Roi boit , fe nommoit
la fête de l'Hôtellerie. La Reine Chriftine
changea ce nom , & l'appella la fête des
Dieux , nom plus majestueux , & qui convenoit
parfaitement , puifque les Seigneurs
& les Dames de la Cour tiroient a fort
la Divinité qu'ils devoient repréfenter à
cette fête. Les Dieux étoient fervis à table
par une élite de jeune Nobleffe de l'un &
de l'autre fexe , qui paroiffoit encore plus
brillante par la diverfité des habillemens
que chacun inventoit pour fe diftinguer.
La Reine prit le nom d'Amarante ,
à - dire Immortelle , & parut avec un habit
fuperbe , couvert de diamans , habit qu'elc'eftplupane
a Langu
En quolus
om d'une
ue laRei
en 16
originei
ire en pe
un jour de
année , &
anfes , qui
tjufqu'
près qu'est
e nommoit
Chriftine
La fêtedes
& qui con
Seigneurs
nt a fort
préfenterà
rvis àtable
de l'un
&
ncore
plus
abillemens
diftinguer
ante
, c'eft
ec unhabit
nabit
qu'el
μια TIc༠ , VII༤ ༤II I PICT
fent aux mafques qui avoient été admis ,
&c . Vergy.
CIN.
CINNABR E. Sorte de minéral rouge
,'ou vermillon . De cinnabarium , qui eft
une couleur compofée de foufre brûlé &
de vif- argent. M.
CINNABRE ou CINA BR E. Ce mot
vient originairement du Grec xivapa , qui
fignifie odeur de bouc , & en général toute
mauvaiſe odeur , comme qui diroit
Tys novwv fęwois , ou xvvoboga , canum cibus.
Le cinnabre a été ainfi nommé , parce qu'au
rapport de Mathiole , lorfqu'on tire de
terre une forte de cinnabre foffile , il jettė
une odeur fi étrange , qu'on eft obligé de
fe boucher le nez , & de fe couvrir le vifage
, de peur d'être infecté .
E V E.
EVESQUE. On fçait affez qu'il vient
du Grec oxon , & je ne parle de ce
mot que pour faire obferver l'altération
qu'il a foufferte en paffant dans la Langue
Françoife . Cette altération n'eft pas toute- .
fois fi grande qu'il fembleroit d'abord . Le
premier P d'Epifcopus a été changé en V ,
qui eft une lettre du même organe. Le
changement d'I en E n'eft rien. On con-
Giiij
voit Evefque , à quoi on fupplée aujourd'hui
par l'accent circonflexe . Ainfi il n'y
a proprement de retranché que le dernier
P & l'O; & felon la méthode étymologique
de M. Ménage , Evêque aura été fait
d'Epifcopus en cette maniere : Epifcopus ,
Evifcopus , Evefcopus , Evefopus , Evefcus ,
Evefque , EvEQUE. Quant au mot Grec
επισκοπο
HOT , il fignifie furveillant , ou inf
و
pecteur, du verbe irontalous invifo, viſito.
Les Athéniens appelloient de la forte ceux
qu'ils envoyoient dans les Provinces de
leur dépendance , pour voir fi tout fe paffoit
dans l'ordre . Les Latins ont auffi donné
ce nom à ceux qui étoient infpecteurs
& vifiteurs du pain & des vivres . On voit
par une Lettre de Cicéron , qu'il avoit eu
lui- même cette charge. Fpifcopus ora Campania
. On appelloit aufli Diocèfe , Sonnois
l'étendue d'un Gouvernement ; & Cicéron
s'en eft fervi en ce fens. Ces mots ont été
pris des payens , & depuis confacrés par les
Chrétiens , comme une infinité d'autres.
COLLECTION complette des Mémoires
pour l'Hiftoire des Sciences des
Beaux- Arts , connus fous le nom de Mémoires
de Trevoux depuis 1701 , qu'ils ont
commencé , jufques & compris l'année
1750 , en 206 volumes en- 12. A Paris ,
,
ée aujour
Ainfi il
le dernier
tymolog
a été fait
Epifcopus,
Evelous,
mot Grec
nt , ou m
viſo, viſm.
a forte
ceux
Covinces
de
tout
le pal
it auffi
don
infpecteurs
es. On
voit
'il avoit
eu
DusoraCam
fe , Siannon
;& Cicéron
nots
ont
été
acrés
par les
téd'autres
.
e des
M
ences
& des
omde Mi
7, qu'ils
ont
pris l'anné
A Paris
,
tins , à la Renommée.
. La Littérature s'enrichit tous les jours
& les differentes productions de l'efprit
ne laiffent prefque plus rien à défirer ;
mais cette abondance entraîne après elle le
défagrément de ne pouvoir fuivre fans des
recherches infinies , & fouvent infructeufes
, les objets auxquels on fouhaite s'appliquer.
C'eft pour lever cette difficulté
qu'on imagina les Annales de la Littérature
, car on peut bien donner ce nom aux
Journaux Littéraires que la fin du dernier
fiécle & le commencement de celui - ci ont
vû naître . Leur utilité enleva tous les fuffrages
, & depuis ce tems on en a de plus
en plus fenti l'avantage.
Entre les differens Journaux qui ont
obtenu l'approbation du Public éclairé ,
les Mémoires pour l'Hiftoire des Sciences
& des Beaux - Arts , connus fous le nom
de Mémoires de Trévoux , ont toujours
renu un rang diſtingué . Nous n'entreprendrons
pas d'en faire connoître le mérite ;
il est trop bien établi pour que les Lecteurs
ayent befoin que nous nous efforcions
de le leur faire fentir.
Une autre raifon plus preffante nous
excite à publier cet Avis ; c'eft la rareté
G V
ཡན་པ་ བས
que ces Mémoires fe publient de mois en
mois , ce Recueil å ſubi des variations qui
n'ont pas permis d'en réunir aifément les
differentes parties . Il a été imprimé pendant
trente ans à Trévoux ; les années
fuivantes , il s'en eft imprimé partie à
Lyon , partie à Paris , & la difficulté d'en
raffembler un corps , eft devenue plus grande
par ces changemens réitérés.
Les Libraires ci - deffus nommés ont
acheté ce qui reftoit de ces différentes
parties , tant à Trévoux & à Lyon , qu'à
Paris . Ils ont exactement vérifié le tout ,
& actuellement ils ont fort avancé la
réimpreffion des mois qui ne fe trouvoient
plus , en forte qu'ils font en état d'en fournir
un petit nombre d'éxemplaires complets
depuis 1701 , que ces Mémoires ont
commencé , jufques & compris la prochaine
année 1750. Ils offrent à ceux qui s'emprefferont
d'en acquérir les exemplaires
complets , les conditions avantageufes qui
font ci- après. Ils efperent que le Public
fera d'autant plus d'accueil à ce projet ,
qu'il n'y a nulle efpérance de voir jamais
réimprimer ce Journal en entier , & que
d'ailleurs on fçait que la plus grande partie
des Bibliothéques en font encore privées
.
le mois en
itions qui
ément is
imé pen
es années
partie
à
culté
d'ea
plusgrat
mmés
ont
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s'em
xemplaires
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qui
le Public
ze projet
,
Dir jamais
I, &que
ande par
acorepri
"
cueil entier des Mémoires de Trévoux , depuis
1701 , juſques & compris la prochaine
année 1750 , à 300 livres l'éxemplaire
complet , en feuilles , en 206 tomes , pref
que tous de trois mois ou volumes chacun ,
à ceux qui payeront les exemplaires par
avance .
Cette fomme fera payable , fçavoir :
En affûrant l'exemplaire d'ici au premier
Avril 1750 ,
En recevant les années 1701 à 1705 , en
20 tomes , en Mai 1750 ,
En recevant les années 1706 à 1710 , en
"
>
>
20 tomes , en Juillet 1750
En recevant les années 1711 à 1715 en
20 tomes en Septembre 1750 ,
En recevant les années 1716 à 1720 , en
18 tomes , en Novembre 1750 ,
En recevant les années 1721 à 1725 , en
20 tomes , en Janvier 1751 ,
En recevant les années 1726 à 1730 , en
20 tomes , en Mars 1751 9
>
En recevant les années 1731 à 1735" , en
21 tornes , en Mai 1751
En recevant les années 1736 à 1740 , en
23 tomes , en Août 1751 ,
En recevant les années 17-1 à 1745 , en
20 tomes , en Octobre 1751 ,
En recevant les années 1746 à 1750 ,
24 tomes , en Décembre 1751 ,
Total , 206 tomes ,
60 1.
30
30
30
30
20
20
20
20
20
en
20
300 L
G vj
pletter quelques exemplaires , il pourra
promptement envoyer la note des mois
dont il aura befoin , & les Libraires fe feront
un plaifir de fournir ceux qu'ils auront
féparément,à raifon de douze fols le mois,
pendant le tems feulement des conditions
ci deffus.
Ceux qui défireront profiter de l'avantage
de ces conditions , font priés de faire
affurer fans retard les exemplaires qu'ils
fouhaiteront , parce qu'il n'y a que peu
d'exemplaires qu'on puiffe completter; &
s'il en refte aux Libraires , ils le réfervent
de les vendre après le premier Mai 1750,
463 liv. 10 fols , à raifon de quinze fols
le mois , qui eft le prix ordinaire.
Ceux qui auront affûré les exemplaires ,
feront tenus de les retirer dans toute l'année
1752 au plus tard , fans quoi les avances
qu'ils auront faites,feront perdues pour
eux. Condition expreffe , fans laquelle on
n'accorderoit pas un fi grand rabais.
On travaille à une Table des Matieres
des 206 volumes , qui fera imprimée par
les mêmes Libraires ; elle fera annoncée
au Public, lorfqu'elle fera achevée .
Les mêmes Libraires ont encore quelques
exemplaires entiers de la Collection
pour
com
, 1l pourna il
e des ma
aires fe fo
u'ilsauront
ols le mois,
conditions
de l'avar
iés de faire?
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le réfervent
Mai 1759
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Laquelleon
bais.
s Matieres
primée
par
annoncée
vée.
core
quel
Collection
lumes , à vendre.
ESSAI fur la conformité de la Médecine
des Anciens & des Modernes , ou comparaifon
entre la pratique d'Hippocrate ,
Galien , Sydenham & Boerhaave , dans les
maladies aiguës , où l'on fait voir quelle
doit être la pratique de Médecine dans
ces maladies . Par M. Jean Barker , Docteur
& Membre du Collège Royal des
Médecins de Londres , traduit de l'Anglois
par R. Schomberg , Docteur en Médecine.
A Amfterdam , chez Pierre Mortier,
& à Paris , chez Cavelier, pere , ruë S.
Jacques , au Lys d'or , 1749 , vol . in- 12 .
ELIA Luzac , El . Filii Difquifitio politico
moralis : Num civis innocens ira hoftis longè
potentioris juftè permitti poffit , ut excidium
totius civitatis vitetur. Lugduni Batavorum ,
typis Auctoris , 1749 , in-8 °.
LES ELEMENS du Barreau , ou Abregé
des matieres principales & les plus ordinaires
du Palais , felon les Loix Civiles , les
Ordonnances & la Coûtume de Bar- le- Duc,
par M. de Maillet , Maître des Comptes
du Barrois , & c. A Nancy , chez François
Midon, Imprimeur - Libraire, 1746 , in- 4 ° .
de 320 pages.
L'HONNEUR de l'Eglife Catholique &
des Souverains Pontifes , défendu contre
Abbé de la Trappe , 1749 , voluine in- 12.
A Nancy , chez le même. Ces deux ouvrages
fe trouvent à Paris , chez David ,
le jeune , Quai des Auguftins .
ON imprime à Lyon , chez les Freres Duplain
, l'Hiftoire Navale d'Angleterre ,
dans toutes fes branches , depuis la conquête
de ce Royaume par les Normands
en 1066 , jufqu'à la fin de 1734 , traduite
de l'Anglois de Thomas Lediard , Secretaire
d'Ambaffade , avec une Préface
critique , le tout en 4 volumes in-4° . avec
des caractéres neufs, fur de très- beau papier.
ELOGE hiftorique & critique d'Homere ,
traduit de l'Anglois de l'ope . A Paris
de l'Imprimerie de Delaguette , Libraire
rue Saint Jacques , 1749 , in- 12 .
LES TROIS premiers volumes de l'Hiftoire
naturelle , générale & particuliere ,
avec la Defcription du Cabinet du Roi , fe
débitent à Paris , chez Durand , Libraire ,
rue Saint Jacques.
IDE'E de la Poëfie Angloife , ou traduction
des meilleurs Poëtes Anglois , qui
n'ont point encore paru dans notre Langue
, avec un jugement fur leurs ouvrages
, & une comparaifon de leurs Poëfies
avec celles des Auteurs anciens & modernes
, par M. l'Abbé Tart , de l'Académie
luine in-1
Es deux on
nez David
Freres
D
Angleterre
,
uis la con
Normand
84, tradui
Lediard
, Se
ne Préface
sin-4 ave
Deau papier.
d'Homere
,
AParis,
, Libraire
,
2.
es
de
l'Hi
!
articuliere
,
du
Roi
,fe
', Libraire
,
fe, ou
trá
nglois
, qui
notre
Lanurs
ouvraurs
Poches
&
moder
l'Académie
A Paris , chez Briaffon , rue S. Jacques.
SECOND TOME de l'Hiftoire Eccléfiaftique
du Pere Orfi , de l'Ordre des Freres
Prêcheurs. Reme , & fe trouve à Paris,
chez Cavelier , pere , rue Saint Jacques
au Lys d'or. L'ouvrage eft en Italien .
fils HISTOIRE de Mouley Mahomet ,
de Mouley Ifmaël , Roi de Maroc . A
Geneve , 1749 , in- 12 . de 321 pages , fans
la Préface de 24.
POETIQUE Françoife , à l'ufage des Dames
, avec des Exemples. A Paris , chez
Nyon , fils , Quai des Auguſtins , à l'Occafron
, 1749. Deux volumes in - 12. Le
premier de 402 pages , le fecond de 404-
RECUEIL de Poëmes Didactiques. Trois
volumes in- 12. fe trouve à Paris , chez
Lemercier , rue Saint Jacques , 1749. L'oùvrage
eft en Latin.
ABREGE' de l'Hiftoire des Empereurs
d'Orient , depuis le grand Conftantin ,
jufqu'à la prife de Conftantinople. Par le
Pere Keri Jefuite , in fol . de 569 pages.
ATyrna en Hongrie , de l'Imprimerie de
la Compagnie de Jefus .
ر
NICFT Collectio Artis Chirurgica è plu
ribus veteribus Medicis , in quibus funt Apollonins
Cuienfis de Articulis, Soranus de frac-
!
xatis , &c. A Florence
CATALOGUE des Actes Littéraires de
l'Académie Royale de Médecine , établie
à Madrid. L'ouvrage eft en Efpagnol.
L'ESPAGNE SACRE'E , par le Pere Florez:
Troifiéme tome , à Alcala. L'ouvrage eft
en la même Langue.
HISTOIRE critique de l'ame des bêtes ,
contenant les fentimens des Philofophes
anciens , & ceux des modernes fur cette
matiere , dédiée à M. de Machault , Miniftre
& Contrôleur Général des Finances,
par M. Guer , Avocat . Deux volumes in-
8°. A Amfterdam , & à Paris ; chez Delaguette
, rue Saint Jacques.
DISSERTATION fur le Taenia ou ver
plat , dans laquelle on prouve que ce ver
n'eft pas folitaire , avec une Lettre fur la
poudre de fympathie , propre contre le
rhumatifme fimple ou goûteux ; on y a
joint la maniere de l'apprêter & de s'en
fervir , & le difcours prononcé par M. le
Chevalier Digby , fur l'efficacité de cette
poudre. Par Charles Dionis , Docteur Régent
de la Faculté de Médecine en l'Univerfité
de Paris , chez le Mercier , rue Saint
Jacques.
TRAITE' des Fluxions , par M. Colin
Maclaurin , traduit de l'Anglois par le R.
téraires
d
ne , établ
pagnol
.
Pere Flor
ouvrage
d
edes
bêtes,
Philofopher
es fur cette
chault
,Miles
Finances
volumes
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; chez
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Lettre
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cépar
M.le
cité
de
cette
Docteur
Re
ne
en
l'Un
er, rue
Saint
r
M.
Cal
ois
par
le
chez Jombert , Quai des Auguftins.
LA THEORIE & la pratique du jaugeage
des tonneaux des navires & de leurs fegmens
, par le même Pere , in- 8 ° . fig. chez
Rollin , Quai des Auguftins .
M. TULLII Ciceronis Orationes Selecta ,
cum notis Caroli le Beau , in - 12 . Deux volumes.
A Paris , chez Defaint & Saillant ,
rue Saint Jean de Beauvais .
HISTOIRE abregée des plus fameux
Peintres , Sculpteurs , & Architectes Elpagnols
, avec une defcription exacte de
leurs oeuvres , & de celles des Etrangers ,
qui fe voyent en Espagne , traduite de
l'Espagnol par D. Antoine Palamino Velafeo
; chez Delaguette , rue Saint Jacques.
Charles-Antoine Jombert , Libraire du
Roi pour le Genie & l'Artillerie , Quai
des Auguftins , imprime actuellement les
Livres fuivans.
Cours de Phyfique expérimentale , traduit
de l'Anglois , du Docteur Defaguliers ,
par le R. P. Pezenas , Profeffeur d'Hydrographie
à Marseille , Correfpondant de
l'Académie Royale des Sciences . En deux
volumes in -4° . avec près de cent planches
, fous preffe.
Elemens de la Méthode des Fluxions ,
matiques à Edimbourg , traduit de l'Anglois
, par le R. P. Pezenas , en deux volumes
in- 4 . avec beaucoup de figures ,
fous preffe.
Elémens d'Algébre de M. Maclaurin ,
traduit de l'Anglois , par le R. P. Pezenas .
in-8°. fous preffe.
Art de la Guerre par régles & principes.
Ouvrage de M. le Maréchal de Puyfegur.
Nouvelle édition , en deux volumes in-
4. avec plus de cinquante planches , fous
preffe.
L'Ingénieur de Campagne , ou Traité
de la Fortification paffagere , par M. de
Clairac , Brigadier des Armées du Roi ,
Ingénieur en Chef à Bergues , in- 4° . avec
trente-fix planches , fous preffe.
Abregé d'Architecture , où l'on donne
pour régle les cinq Ordres de Vignole ,
enrichi de nouveaux deffeings de portes ,
fenêtres , niches , vafes , cartels , &c. avec
des réflexions & des exemples de toutes
les parties qui entrent dans la compofition
de l'Architecture ; par M. Potain , le fils .,
Architecte , in - 8 ° . enrichi de plus de quatre-
vingt planches , fous preffe.
Traité de Perfpective , à l'ufage des Artiftes
, où l'on démontre géométriquement
toutes les pratiques de cette Science,
uit de l'An
en deux vo
de figures ,
Maclaurin,
P. Pezenas
principes
de Puyfegu
volumes
in
anches
, fou
ou Traité
›parM.de
es du
Roi,
, in-4 , avec
l'on
donne
de Vignole
,
s de portes
, Is, &c.ave
es de toutes
comporion
ain
, lefils,
plus
de qua
fage
des
Ar
Cométrique
tte
Science
,
леге › acle de neutre toutes
fortes d'objets en perfpective . Par M.
Jeaurat , in-4° . accompagné de plus de
cent planches , fous preffe.
SIX SONATES en duo pour le tambourin
, accompagné d'un violon feul ; on
peut auffi les exécuter fur hautbois , fluttes
, violons , & pardeffus - de - viole ; la
vielle & la mufette peuvent en exécuter
le premier deffus , en pofant la clef de fol
fur la premiere ligne. On trouve à la tête
des principes généraux du tambourin.
Par M. la Valliere. Chez l'Auteur , demeurant
chez Madame Guerin , rue des
Filles-Dieu ; chez le Clerc , rue du Roule
Madame Boivin , rue Saint Honoré , &
chez le Prieur , Imprimeur ordinaire du
Roi , rue Saint Jacques. L'Auteur montre
à jouer de cet Inftrument.
LA PAIX , Cantate à la gloire du Roi ,
avec accompagnement de flutte & violon ,
mife en Mufique par M. du Tartre , Maître
de Mufique. Le prix eft de 36 fols.
Chez l'Auteur , rue de Montmorency;
Madame Boivin , le Clerc ; Mlle Caftagnery,
rue des Prouvaires , & à Lyon , chez M.
de Bretonne , rue Merciere.
M. le Menu de Saint Philbert , déja
connu par deux Recueils d'airs , un Livre
, une Méthode annonce au Public une
troifiéme édition de cette Méthode , confidérablement
augmentée , & une nouvelle
Cantatille , intitulée , l'Abfence , faifant
le commencement d'un fecond Livre,
"
CATALOGUE des Estampes gravées
d'après les Tableaux des plus grands Maitres
, tirés des Cabinets des Rois de France,
de Pologne & de Dannemarck : de M. le
Prince de Carignan , de M. le Duc de Valentineis
, de Mad, la Comteffe de Verrue
de M. le Comte de Teffin, de M. le Comte de
Choifeul, de M. le Comte de Vence , de M.
le Marquis d'Argenfon, de M. le Marquis
de Laffay, de M. le Marquis de Mirabeau,
de M. le Baron de Thiers , de M. le Chevalier
de la Roque , de M. de Fonpertuis,
de M. de Julienne , de M. de Vaux ; de
M. Lempereur , de M. Hicman , de M.
Aved, de M. le Noir & autres. Par le Sr
Jacques Ph. le Bas , Graveur du Cabinet du
Roi defon Académie Royale. Il demeure
à Paris , au bas de la rue de la Harpe, dans
la porte cochere vis- à- vis la rue Percée.
On trouvera chez lui les Estampes énoncées
ci-après , des plus belles Epreuves , &
il eft le feul poffeffeur defdites Planches.
t
Public -
chode , co
une nou
Abfence
, für
cond
Live
mpes
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énonces
Epreuves
,
Planch
LIVIC u allux buze
3
De M. Aved , Peintre du Roi.
Le Portrait de M. Caze , Directeur de l'Académie
de Peinture & Sculpture , livres 10 fols.
De M. Lancret , Peintre du Roi,
Le Repas Italien , 4 livres. Le Maître galant ,
une livre 15 fols .
De M. Boucher , Peintre du Roi.
Premiere vûe de Beauvais , 1. liv . 15 fols . Seconde
vûe de Beauvais , 1 liv . 15 fols . Premiere
vûe de Charenton , 1 liv. 4 fols . Seconde vûe de
Charenton , 1 liv. 4 fols. L'agréable Solitude , 15
fols. Livre en 20 feuilles , pour deffiner , 3 livres,
De Paulus Potter , Peintre Hollandois .
Petite vue de Hollande , 1 liv. 4 fols.
De Ruifdail.
Vue de Servin , promenade à un quart de lieue
de la Haye , I liv. 15 fols. Moulin Hollandois ,
15 fols.
De Boott A, V. de Velde.
Le Courier de Flandres , I liv . 4 fols. Petite
Marine , I liv . 4 fols , de Boott, Vûe de Santvliet,
1 liv. 15 fols. & Vûe de Schevelinge , 1 liv . 15
fols , de W. de Veld.
De Berghem , Peintre Hollandois.
Les quatre heures du jour , en quatre Estampes,
8 livres.
De differens Auteurs .
Le Maître de danfe , de Cano , I liv . 10 fols. Le
Maître galant , de Lancret , 1 liv . 15 fols . Les Souhaits
au grand Papa , de Cano , i liv 10 fols . Le
Ballet du Prince de Salerne , de Marvy, 15 fols . Le
Village pillé par les Pandoures , d'après Bregdel ,
aliv. Les Soldats en bonne humeur , idem. 1 liv;
Sujets d'après Benedette , 3 liv. L'Amour à l'école
, I liv, 10 fols.
De M. Coypel , Peintre du Roi.
L'Alliance de Bacchus & de Vénus , 1 liv. 10f
Sainte Thérefe , 6 fols .
De M. Drouais , Peintre du Roi,
Le Portrait de M. Lorrain , Sculpteur du Roi ,
& Recteur , 1 liv. 10 fols .
De M. Chardin , Peintre du Roi.
Le Négligé , ou la Toilette du matin , 1 liv. 10
fols. Dame prenant fon thé , 1 liv. Faifeur de
château de cartes , 1 livre .
De M. Carlo Vanloo , Peintre du Roi.
Livre de proportions du corps humain , pour
deffiner , 4 livres.
De M. Chantreau , Peintre François.
Vue d'un Camp , 18 fols. Diftribution du Fourage
au fec , 18 fols.
De Salvator Rafa , Peintre Italien.
S. Antoine de Padoue , prêchant aux Poiffons ,
10 fols . S. Antoine de Padoue , prêchant aux Oifeaux
, 10 fols.
De Vanfalens , Peintre Flamand.
Le Rendez vous de Chaffe , 3 liv. Le Chaffeur
fortuné , 3 liv. La prife du Héron , 3 liv . Départ
de Chaffe , 3 livres .. , 3
De M. des Camps , Peintre Flamand.
Le Négociant, liv . 10 f. La Pupille , liv. 10,f.
Du Sr le Bas , Graveur du Cabinet du Roi.
Livre de grifonnement , en fept feuilles , 1 liv.
10 fols. Livre de Payfage , pour deffiner à la plume,
I liv. 10fols. Les gentilles Villageoifes, 10 f.
Les belles Vendangeules , 10 fols. Le tems mal
L'Amour ale
duRoi.
nus, Iliv. rol
du Roi.
pteurdaR
duRoi.
matin, 1 liv.
liv. Faileur
d
tre du Roi
humain, po
François
.
bution duFor
10 lols . M. de la Grandeur , 6 lols. Livre d'étude
de differentes Figures militaires , 2 livres.
›
De David Teniers , Peintre Flamand.
Le Vielleur , 15 fols. Les Philofophes Bachiques,
3 livres . Les Miferes de la guerre , 1 liv. 15 fols.
Les Pêcheurs Flamands , 1 liv. 15 fols. La Terre ,
8 fols . Le Feu , 8 fols. L'Air , 8 fols . L'Eau , 8 f.
La Vue , 8 fols. Le Toucher , 8 fols. L'Odorat , 8
fols . Le Goût , 8 fols. L'Ouye , 8 fols. Le bon
pere 10 fols. Le Vieillard content , 10 fols. L'Ecole
du bon goût , 10 fols. Les Joueurs de boule ,
10 fols. Fêtes de Village , 4 livres. La Solitude
10 fols . Premierè vûe de Flandre , 18 fols . Deu
xiéme vue de Flandre , l'Arc- en- Ciel , 18 fols . Le
Château de Teniers , 10 fols. Le Berger content ,
18 fols . Le Berger rêveur , 18 fols . Troifiéme.
vue de Flandre , la Moiffon , 1 liv . 15 fols. Quatriéme
vue de Flandre , Jeu de boules , 1 liv. 15 f
S. François d'Aflife , 10 fols. Réjouiffance Flamande
, 4 liv. La Ferme , I liv. 15 fols, La Baffecour
, 1 liv. 15 fols. La vente de la Pêche , 15 f.
La Pêche , 15 fols . Cinquiéme vûe de Flandre ,
15 fols . Le Sifleur de Linotte , 1 liv. 10 fols. Le
Rémouleur , I liv. 10 fols. La Guinguette Flamande
, 1 liv 1s fols . Les deux amis , 15 fols, La
petite Laitiere , 15 fols, Vûe & Port de mer de
Flandre , 6 liv. La Famille de Teniers , 1 liv. 15 f.
La Tentation de S. Antoine , 1 liv . 15 fols . Le
Fluteur , 15 fols. Le Chymifte , 3 liv . Les OEuvres
de miféricorde , dédiées au Roi , 6 liv . Nôce de
Village , 15 fols. Les Pêcheurs ,^ S fols. Saint Antoine
, I liv . Le bon mari , 15 fols. Le Fumeur ,
IS f. La Boudiniere , 1 l 15 fols. Retour de Guinguette
, 1 liv. 15 fols. Sixiéme vûe de Flandre ,
Italien
auxPoilons
,
chant
aux O
amand
Le
Challen
3 liv.Départ
Flamand
lle, liv. 10%
net
duRoi
feuilles
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à la pla
geonfes
,tol Le
tems
mal
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Vellie , 15 lols. La Femme jaloule , I liv. 4 fols.
Troifiéme Fête Flamande , où font 191 figures ,
6 livres.
De Wouwreman , Peintre Hollandois.
Le Pot au lait, 3 liv. La Chaffe à l'Italienne ,
3 liv. Halte d'Officiers , 3 liv . Les Sangliers for
cés , 4 liv. 10 fols. Halte de Cavalerie , I liv, 10 f.
De M. Parocel , Peintre du Roi.
Détachement de Cavalerie , 1 liv . IS fols . Halte
des Gardes Suiffes , 1 liv . 15 fols . Rencontre de
Cavalerie , 3 liv . Petite Halte des Gardes Suifles ,
1 liv. 5 fols. Petite Halte des Gardes Françoiles ,
I liv. 5 fols. Danfe à l'Italienne , I liv. s fols Les
quatre heures du jour , 2 liv. Départ de Chaffe ,
I liv 5 fols . Foire de Venife , 10 fols.
On trouve chez l'Auteur lefdites Eftampes reliées
ou brochées en un volume , qui contient 150
Eftampes. Le fecond volume fe payera à part , &
le premier eft de 135 livres broché , & de 160
relié.
LETTRE
Do M. d'Anville , à M. Remond de Sainte
Albine , fur une nouvelle Carte de l'Amérique
Méridionale,
་
Monfieur , après avoir publié une Carte de
l'Amérique Septentrionale , en deux parties
d'une feuille & demie chacune, & le defir du grand
Prince , qui anime mes études par ſes bienfaits ,
* M. le Duc d'Orleans.
ayant
font 191 g
e Holland
affe à l'Italien
Les Sanglies
alerie, i liv,
e du Ro
liv. 15fols.Har
ols. Rencontre
es Gardes
Sui
Gardes
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, I liv. 5folsIs
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Carte
del'A
une Carte lié
en
deux
par
le defir
dug par
les
bienfais
Ryan
ceau de Géographie , que de vous ſupplier d'en
faire mention dans le Mercure , que votre goût
& vos foins rendent de jour en jour plus intéreffant
. L'étendue du fujet , les connoiffances qu'on
y a fait entrer , & l'uniformité d'échelles avec la
Carte de PAmérique Septentrionale , ont exigé
trois grandes feuilles pour celle de l'Amérique
Méridionale . C'eft certainement la plus ample
qu'on ait compofée juſqu'à préfent , & le degré
de précifion fe proportionne prefque néceflairement
au détail des connoiffances. A ces avantages
fe joint une grande élégance dans l'exécution de
la gravûre , & fur cet article la magnificence du
Prince donne lieu de ne rien épargner. Je lens
qu'une analyfe , quelque fuccincte qu'elle fût ,
feroit utile à l'Auteur , comme à l'ouvrage mêine,
& je fouhaite avoir le loifir de vous tenir fur cela
la parole que je vous ai donnée .
J'ai l'honneur d'être , & c.
Ce 17 Novembre 1749 .
A
D'Anville.
AVISfur la Lettre fuivante.
La page 123 , du Livre intitulé , Connoiffance
des beautés des défauts de la Poësie & de
l'Eloquence, l'Auteur, ainfi qu'on a vu dans le Mercure
du mois d'Octobre dernier ' , au lieu de dire ,
ane defcription philofophique qui n'est que du ſujet
de M. de Voltaire , dit , une defcription philofophi
1. Vol. H
םכ
guliere a donné lieu à diverfes conjectures , &
plufieurs perfonnes ont foupçonné que l'Anonyme
, qui a compofé la Brochure en queftion , avoit
eu deflein de la faire attribuer à M. de Voltaire.
Nous avouons que cette opinion nous a paru vrai
femblable. En conféquence , après avoir , dans le
Mercure que nous avons cité , hazardé quelques
réflexions critiques fur l'ouvrage dont il s'agit ,
nous ajoutârnes : » Du refte , nous ne jugeons pas
néceffaire de précautionner les Lecteurs contre
5 un artifice de l'Auteur. Il imite , & fouvent
avec affez d'Art , le ftyle de M. de Voltaire . Par
» tout il affecte de fuivre l'ortographe particuliere
à ce Poëte célébre . Pour mieuxperfuader
que cette Brochure eft de ce grand homme , .
La Lettre qu'on va lire eft écrite à l'occafion de
ces derniers mots. L'Auteur de la Connoiffance des
beautés , &c. continuant de cacher fon nom ,,ffe
plaint dans cette Lettre , de ce que nous lui avons
fuppofé une intention qu'il n'a jamais eue , & il
regne dans fa juftification un ton de modestie ,
de douceur & de probité, qui femble annoncer des
qualités fort préferables au talent de bien juger
des ouvrages d'efprit.
LETTRE de l'Auteur de la Brochure ,
intitulée , Connoiffance des beautés &
des défauts de la Pocfie & de l'Eloquence
, &c. àM. Remond de Sainte
Albine.
Monfieur , la délicateffe de votre goût le fair
remarquer dans la critique judicieuſe que
yous faites de la plupart des ouvrages que vous
P'Anony
ion, avoit
e Voltaire
.
paru
vrai
r, dans
le
équelques
til
s'agit
,
igeons
pas
eurs
contre
& fouvent
Itaire
. Pat
e partic
xperfuader
Comme
,
occafion
de
noiffance
des
Ton nom ,le
us lui
avons
ais
eue
, & il
de modeftie
, annoncer
des
de bien juger
Brochure
,
beautés
&
de
l'Elo
de
Sainte
tre
goût
lefit udicieule
que Tages
que
vou
digue pas les éloges , une réputation à laquelle
peu de gens peuvent fe flatter de parvenir. J'ai
partagé avec tous mes compatriotes , amateurs
des Belles Lettres , le plaifir qu'ils prennent à lire
le Mercure de France , depuis que vous préfidez
à la compofition de ce Recueil.
Mais je ne puis me refufer de me plaindre de
vous à vous- même , de l'idée que vous donnez au
Public dans votre volume de ce mois , d'un Livre
dont malheureufement je fuis l'Auteur , & qui
porte pour titre , Connoiffance des beautés des
défauts de la Poësie & de l'Eloquence dans la Langue
Françoife. Je fçais , que non feulement la
critique doit être libre , mais encore qu'elle eft
utile dans la République des Lettres ; & le fanatifine
poëtique , dont vous m'accufez , ne m'aveugle
pas affez pour me laiffer ignorer qu'elle eft
la mere de l'émulation , & que nous fommes redevables
à fes cenfures des efforts de ces grands
& fublimes genies que nous admirons , & que
l'on admirera toujours.
Vous pouvez donc , fans m'offenfer , blâmer
mon raifonnement , ainfi que l'arrangement des
matieres traitées dans mon Livre , & le peu de
jufteffe de mes applications. Cette critiqne n'attaque
point l'Auteur , mais feulement l'ouvrage ,
& vous ufez du droit de tous ceux entre les mains
defquels il tombera . Mais l'Auteur & l'ouvrag
ont des intérêts totalement féparés . Le Princ-e
des Poëtes Comiques de votre Nation a fait fentie
cette diftinction , lorfqu'il a fait dire à ſon Miſant
trope.
On peut être bonnête-homme , &faire mal des vers.
Je confens volontiers que vous me refufiez
Hij
même le fens commun , foit en vers ,
foir en
profe ; mais du moins ne donnez point d'atteinte
à ma probité. Ma brochure peut être ridicule ,
je le veux ; mais ce dont vous m'accufez eft un
crime dont tout homme d'honneur rougiroit , &
fi j'ai eu des raifons pour ne pas découvrir mon
nom , ce n'étoit point du tout dans le deffein de
faire jouer le rôle d'un fat , qui fe loue , à un
homme digne d'admiration , & aux talens duquel
on rend hommage dans tous les endroits du monde
où les Lettres font connues .
Je vous crois trop honnête- homme , Monfieur,
pour ne me pas faire la grace d'inferer ma Lettre
dans le volume du mois prochain , afin de réparer
le tort que vous m'avez pu faire dans l'efprit de
tous les honnêtes gens , & je me flatte qu'elle
chaffera du vôtre les idées peu avantageufes , que
des conjectures un peu trop legeres y ont fait
maître. Je fuis , &c.
D***
A Londres , ce 15 Octobre 1749.
J
LETTRE au même ,fur la Tragédie
des Amazones.
E n'étois point à Paris , Monfieur , quand on
a repréfenté la Tragédie des Amazônes. A
mon rerour , j'ai lu avec avidité toutes les Piéces
nouvelles & leurs Critiques. Quoique je n'aie
point l'honneur d'être connu de Madame du Boceage
, cette belle Héroïne voudra bien me permettre
de me déclarer fon Chevalier , & de foûsenir
qu'en louant & blâmant , avec raifon , plure
ridicule,
culez
efton
Jugiroit
, &
ouvrir
mon
e deffein
de
loue
,àun
alens
duquel
oits du mone
, Monfieur
,
rer
maLewe
fin de répan
ansl'efprit
d
e Aatre
qu'ell
atageules
, qu
res y oattu
D***
49.
La Tragédie
hear
, quand
es Amazônes
& toutes
les Piece
Quoique
je
n' Madame
duB dra
bien
me
pe evalier
, & del avec
railon
, p
fur la continuité des beaux vers , fouvent forts &
toujours harmonieux , & fur les caractéres differens
& bien foutenus , de fes trois illuftres Guerrieres
. Celui de Menalippe nous peint , mieux
qu'aucun Hiftorien n'a fait jufqu'ici , les moeurs
fevéres & les fentimens nobles & indépendans des
Habitantes des bords du Thermodon.Sa Scéneavec
Théfée eft fortement écrite , & une des mieux
faites qui foient au Théatre dans ce genre. Orithie
, entraînée par l'amour , fent tous les remords
d'un coeur fierement vertueux , & prend , pour
gagner Théfée , le feul parti qui lui refte ; parti
digne d'une Amazône , & qui lui convient auffibien
, qu'il fiéroit mal à toute autre femme. On
peat à la vérité reprocher à Antiope un caractére
trop peu décidé , mais on doit paffer quelque foibleffe
à une jeune Princeffe , qui n'a pû " encore
prendre l'efprit de férocité de fa Nation. On ne
doit pas non plus s'étonner que les hommes ne
jouent pas le plus beau rôle dans un Poëme , o
ils doivent être facrifiés à la gloire des femmes ,
& n'y paroître que comme des ombres dans un
tableau. Théfée , feul & captif , n'eft point en état
de former de grands projets , & nous devons
beaucoup d'éloges à la maniere dont il fe tire de
la fituation embarraffanre où il eft avec la Reine
au quatriéme Acte ; la réponse eft bien noble &
bien adroite.
Charmé de vos bontés , de vos offres furpris ,
Reine , pour vous prouver que j'en ſens tout le
prix ,
Je dois d'un tel fecours nous priver l'un & l'autre ;
H iij
Il terniroit mon nom , il fouilleroit le vôtre.
Le plus grand héroïfme eft de garder fon fang
fa Patrie & conferver fon rang. Pour
venger
Qui s'expofe à périr , cherchant loin la victoire ,
Enleve à fon pays un foutien de fa gloire.
Cent fois me rappellant à cette vérité,
J'ai blâmé mon ardeur ; mais par l'âge emporté,& c.
Enfin j'admire qu'un fujet fi fimple puiffe auffi- .
bien fe foutenir pendant cinq Actes , fans le fecours
des épiſodes , des confidens , des maximes ,
& de ces vers fententieux , fi fouvent hors du
fujet , & maintenant fi fort à la mode. Au contraire
, dans cette Piéce les perfonnages fe répondent
prefque toujours ce qu'ils doivent le dire ,
ils fe parlent l'un à l'autre , & non au Public. Le
plan en eft fuivi , & je ne puis concevoir , pourqnoi
le dernier Acte n'a pas fait autant d'effet au
Théatre qu'à la lecture ; il eft plein de fituations.
C'eft fans doute , parce qu'on n'a pas obfervé
d'exécuter avec affez de précifion les differens
mouvemens importans à la fin de l'action , & de
fournir le nombre de perfonnages néceffaires à la
fuite de Théfée, quand il revient vainqueur. Cette
partie de décoration , trop fouvent négligée au
Théâtre , nuit à la dignité & à l'illufion du Spectacle
, qu'il eft fi intéreffant de foutenir. Peut- être
a- t'on eu peine à fe prêter aux intérêts d'une telle
République , le François fe révolte dès qu'on lui
préfente des objets qu'il n'a pas coûtume de voir ,
mais il n'a pu s'empêcher de juger par ce coup
d'effai fi bien reçu & fi fuivi du Public , que quand
l'Auteur choifira un fujet plus fufceptible d'évene
mens , il fera fur les Spectateurs l'impreffion qu'
fon fang
rang.
la victoire
,
oire.
e emporté
,&
e puifle
auf es, fans
lefe
des
maximes
, uvent
hors
du
mode
. Aucon
mages
le répo doivent
ledire, n au
Public
. Lt
oncevoir
, pour
Cautant
d'effet
au ein
de
fituations
n'a
obferve
pas fion
les
differen
pas eulement le don de yeux ,
qu'elles peuvent trouver dans leur ame la reffource
& la force néceffaires pour frapper les efprits de
pitié , de crainte & de terreur.
Je connois , Monfieur , votre goût pour les bons
ouvrages , & votre galanterie ; ainfi je crois que
vous ne me trouverez point un Chevalier trop enthouſiaſmé
, & que vous faifirez avec empreffement
l'occafion de produire dans le Mercure la
défenſe de notre célébre Mufe ; finon vous mériteriez
que je vous citaffe à fon Tribunal. J'ai
l'honneur d'être , & c. ***
Ce 2
Novembre 1749.
LETTRE de feu M. Pavillon , an
même. De l'autre monde , au mois d'Octobre
1749
.
J
'Apprends , Monfieur , par quelques morts qui
arrivent ici , qu'il a paru dans le Mercure du
mois d'Août dernier , une petite piéce intitulée ,
autant qu'ils peuvent s'en fouvenir , Avis d'un
ami à une Demoiſelle de Beauvais , & qui commence
par ces vers :
de
l'action
, &de
ges
néceffaires
il at vainqueur
, Ce uvent
négligée
a
Pillufion
du Spear foutenir
. Peut
-êt intérêts
d'une
tell volte
dès
qu'on s coûtume
de
voit
juger
par
ceco Public
, que
qua
fufceptible
d'éves
eurs
l'impreffiong
* Comme nous ne nous propofons point de diffimuler
nos fautes , nous ne faifons point difficulté de publier
cette Lettre. On nous y reproche d'une maniere badine
polie d'avoir été , par défaut d'attention , les
dupes d'un Plagiaire , dont l'effronterie feroit peu
croyable , files anciens Mercures n'en avoient fourni
plus d'un exemple.
Hij
Ce n'eft pas le moyen de plaire ,
Iris , on ne divertit guére ,
Quand on ne fait que raifonner , &c. p. 92 :
Comme amateur de ce qui eft nouveau , je me
l'étois appropriée , & je la débitai dans mon tems
fous le titre de Confeils à Iris . C'eft par cette raifon
qu'elle fe trouve dans le recueil de mes ouvrages
, p. 89. édition de Paris 1720.
J'en fais l'aveu de bonne foi , avec de très- humbles
excufes à l'Auteur , à préfent que la mort m'a
guéri des foibleffes de la vaniré.
Que l'on ne dife plus que les modernes font réduits
à être plagiaires des anciens. Au contraire ,
les plus célébres mêmes d'entre ceux - ci ne pourront
plus fe difpenfer de reconnoître qu'ils ont pillé
la poftérité , & quand vous ferez au nombre des
Auteurs qui ont vêcu , vous courrez, pour le moins
autant que moi , les rifques d'un pareil reproche .
J'ai l'honneur d'être avec toute la franchiſe d'un
mort , Monfieur , votre , & c.
Pavillon.
* Afin de nous faire avaler la médecine avec moins
de repugnance , le Secretaire de M. Pavillon y mêle
unpeu de malvoisie.
7528
,
laire,
mner,&c.p
nouveau ,jeme
dans montems
eft parcette rai
il de mes out
vecdetrès-ham
que lamortm
modernes
font
S. Au contrait
ceux- ci nepou
tre qu'ilsontpu
ez au nombrede
ez, pour
lemoi
pareil
reproche
la franchife
du
Pavillon
édecine
avecmais
4. Pavillong
mi
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY.
ASTOR , LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
LETTRE de M.... à M. de Buffon *
de l'Académie Royale des Sciences , &
Intendant du Jardin du Roi.
M
Onfieur , graces à vous , on commence donc
à voir clair dans la théorie de la terre : &
fi , comme vous le dites fort bien , ce ne font pas
des démonftrations ou évidences Mathématiques ,
ce font des preuves Phyfiques , établies fur des
vérités d'expérience. Je paffe toutes les autres
parties qui compofent votre fyftême , pour ne
m'arrêter qu'aux feules fentes perpendiculaires de
la terre ; & je ne fçais , fi c'eft Pline qui vous en
aura donné l'idée , ou la confirmation . Comme
je travaille à préfent fur cet Auteur , pour occuper
le grand loifir dont je jouis , j'y trouvai dernierement
un paffage qui s'accorde parfaitement avec
ce que vous avez avancé fur ces fentes . C'eft dans
le liv. 6. lection 17. de l'édition du P. Hardoüin ;
Permettez -moi de rapporter ce paffage en entier.
Caufa pertarum nominis eadem , qua fupra , interruptis
angufto tranfitu jugis , ita ut vixfingula meent
plauftra , longitudine VIII, mill . paffuum , toto opere
manufacto: Dextrâ lavâque ambuftis fimiles impendent
fcopuli, fitiente tractu per XXVIII.mil.paffuum .
Anguftias impedit corrivatus falis è cautibus liquor,
atque eâdem emiffus . Praterea ferpentium multitudo ,
nifi hyeme , tranfitum nonfinit.
Voici ma Traduction . L'origine du nom de
portes Cafpiennes eft la même que celle des portes
Caucafiennes dont on a parlé ci -deffus : c'eft
un étroit paffage qui interrompt la chaîne des
M. de Buffon eft au Château de Montburdin
Hv
un chariot. La longueur de ce détroit eft de huit
mille pas , & tout le chemin en a été fait à la
main. A droite, & à gauche s'élevent des rochers
qui paroiffent brûlés ; & il n'y a point d'eau à
vingt-huit mille pas à la ronde. Ce défilé eft encore
embarraffé par une liqueur falée qui s'y
amafle des differens rochers des deux côtés , &
qui y forme un ruiffeau , outre que la quantité de
ferpens qu'on y trouve encore, n'en permet le paffage
qu'en hyver.
Tâchons préfentement d'expliquer tout cet endroit
felon votre méthode.
:
1º Les portes Cafpiennes , de même que les
Caucafiennes , & felon vous , tous les autres défi .
lés de cette nature , n'ont pas été d'abord dans
l'état qu'ils font les deux côtés du défilé étoient
joints par de la terre qui rendoit continu le fommet
des deux montagnes aujourd'hui féparées ; &
cette féparation n'a pû fe faire , ou que par un
tremblement de terre , fi les rochers étoient continus
; ou par le détrempement fucceffif des terres ,
occafionné par les pluyes , s'ils ne l'étoient pas :
il ne manque enfin au texte de Pline pour parfaite
conformité , que l'obfervation de votre rapport
des angles des rochers des deux côtés. 2°. Le défilé
eft hétroit qu'un chariot a de la peine à y paffer.
Cela eft vrai dans le défilé même : mais je
crois avec vous toutes ces fentes beaucoup plus ouvertes
à leur hauteur que dans le bas , & phyfiquement
elles doivent l'être. 30. La longueur du défilé
des portes Cafpiennes eft de huit mille pas :
c'eft que les rochers qui le forment , n'ont que
cette étendue , & que l'effort du tremblement de
terre n'a pû agir plus loin. 4°. Il feroit ridicule
par le tato opere manu facto , de croire que Pline
Hétroit eft de
en a été fait al
event
des rocher
a point
d'eau!
Ce défilé efte
eur flée qui st
es deux côtés ,
que la quantité
Penpermetlepe
quer
toutcete
de même que
us les autresde
été d'abord
da
sdu défiléétoie
continu
le fo
d'hui féparées,
:
plat du chemin il ne veut dire ici , finon qu'après
le tremblement , la fente étant reftée angu
laire , & la pointe de l'angle en bas , le travail
des hommes en a coupé l'angle dans toute la longueur
du défilé , comme un cône tronqué , & en
a applani le chemin , femblable à celui qu'on
trouve dans la montagne d'Olioules , au Bauffer
en Provence , fur le chemin de Toulon à Marfeille.
5. Les rochers perpendiculaires à droite.
& à gauche marquent en même tems l'effort &
l'effet du tremblemenr ; & leur couleur brûlée fe
trouvera plus marquée au milieu du défilé , à l'endroit
même où un volcan , renfermé pour lors
dans les entrailles de la terre , aura eu ſa baſe où ſe
trouve à préfent le chemin , & aura fait ſon éruption
par en haut , jufqu'à la féparation actuelle
des deux montagnes , & à quatre mille pas des
deux côtés, ce qui fera la longueur entiere des huit
mille pas du défilé. Ce volcan encore , premier
mobile du tremblement , qui aura operé la féparation
des deux montagnes , n'aura ceffé qu'à la
confomption de toutes les matieres combustibles .
6. Il n'y a point d'eau à vingt - huit mille pas à
la ronde par l'effet du tremblement , qui en a
détourné les fources jufqu'à cette distance ; quoique
la fuppofition qu'il y en eut eû auparavant ,
foit gratuite , ou pour mieux dire , comme il eſt
aifé de l'inferer par la fuite , ces fources bouleverfées
par le tremblement avec les matiéres falines
& bitumineufes qui fubfiftent encore dans les interſtices
des rochers, & qui ont échapé à l'embrafe
ment , occafionnent cette humeur qui découle
encore des rochers dans le chemin , comme à
l'endroit le plus bas , & en interrompent le paf
H vj
ce , ou queparu chers
étoientcom
acceffif
desterres
s nel'étoient
pas
linepourparta
de votre
rappo
côtés. 2.Lede
lapeine
dyp
lé même
: mais
eaucoup
plusou
Dus , & phyfight
longueur
dad
hait millepas
ment, n'ontque
tremblement
de
Il feroit
ridicule
croire
quePlate
de la fente , & qui inondent le chemin , proviennent
ou des abondantes pluyes du printems , ou
de la fonte des neiges des montagnes voisines au
retour du Soleil ; ce qui n'arrive point en hyver ,
parce que, ou il ne pleut guéres, ou les neiges qui
couvrent la terre , en empêchent l'exfudation.
8°. Enfin la quantité des ferpens qu'on trouve
dans le défilé en été , peut venir de l'infection de
l'eau bitumineufe qui filtrant dans les cavernes
de la montagne & dans leurs trous , les oblige d'en
fortir pour fe rendre dans le chemin , où ne trouvant
plus alors d'iffue , ils font contraints de refter,
& peut être d'y mourir ; ce qui n'arrive point
encore pendant Phyver , que le bitume étant
congelé , & n'étant point détrempé , comme en
été par les eaux , les ferpens ne fortent point de
leurs trous ou y remontent aux approches du
pour s'y mettre à couvert. froid
.
Voilà , Monfieur , l'explication de ce paffage
de Pline ,, que je crois avoir toute puifée dans votre
théorie. Je prendrois encore la liberté de vous
faire quelques aurres obfervations fur votre ouvrage
, conformes à ce que j'ai remarqué pendant
vingt-fix ou vingt- fept ans de voyages , & un féjour
confécutif de quinze années à Saint Domin .
gue mais outre qu'elles ne pourroient guéres appuyer
de plus vos preuves , c'eft qu'encore Pline
Occupe prefque tout le tems que je fuis capable de
donner à un travail affidu.
J'ai l'honneur d'être , &c.
I.
le chemin , pro
yes du printems,
voifinest
ontagnes
rive point en hyve
es, oules neiges
Echent l'exfudatio
rpens qu'on trou
enir de l'infection
t dans les caver
Tous , les obliged
chemin
, où ne tot
contraints
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pou e le bitume
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pointe
aux approches
ion
de ce palig
pute puilée
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ions fur votreo
remarqué
pead
&unl voyages
, es à Saint
Domin
urroient
guéres
qu'encore
P
jefuis
capable
de
LETTRE à M. *** , Confeiller aw
Préfidial de Tours , à l'occafion du
premier
Alte public foutenu anx Ecoles de
Chirurgie le 25 Septembre 1749 , conformément
à l'Arrêt du Conseil d'Etat
du 12 Avril précédent.
Ous nous fommes plufieurs fois entretenus
N Monfieur , pendant votre féjour à Paris , de
l'affaire des Médecins & des Chirurgiens de cette
Ville nous prenions l'un & l'autre , avec beau
coup de vivacité , les intérêts du parti , en faveur
duquel chacun de nous s'étoit décidé ; au lieu de
gemir avec toutes les perfonnes fenfées & impare
tiales , que l'aigreur féparât des hommes que l'intérêt
public & particulier auroit toujours du unir
indiffolublement . Enfin nons devons nous féliciter
avec tous les vrais Citoyens , qu'un Arrêt dicté
par la fageffe , & fur les grandes vûes du bien
public , ait terminé le cours de ces conteftations
qui fembloient vouloir devenir éternelles . Le ref
pect que j'ai , & que tout homme raisonnable doit
pour la Médecine , avoit , je vous l'avoue
donné naiſſance à ma prévention contre la Chirurgie.
N'ayant eu jufqu'alors aucun beſoin des
fecours de cet Art , je profcrivois toutes les idées
qui me le repréfentoient , comme partageant avec
la Médecine le miniftére le plus intéreffant de la
fociété j'étois affez aveuglé pour croire qu'il
méritoit peu d'avoir part à la protection du Souverain
& à la confidération des Citoyens. J'envi
fage actuellement , Monfieur , cette Profeffion.
d'un ceil different , depuis que je dois la vie aux
avoir
8.
les connoifiances protondes d'un des plus habiles
Maîtres en cette Science *. Je me répens trèsfincérement
que la reconnoiffance m'ait forcé
d'accorder aux Chirurgiens ce que ma raifon n'eût
jamais dû leur refufer. Je ne les regarde plus
comme des hommes ambitieux qui demandoient
ridiculement la permiffion de parvenir aux honneurs
Littéraires ; & rien ne me paroît préfentement
fi contraire au bien public , que d'avoir vu
fi long- tems la Chirurgie dans la dépreffion au
rang des Arts & métiers. Le premier Ate public ,
qui a éré foutenu aux Ecoles de Chirurgie le 25
de ce mois , a achevé ce que les motifs d'une jufte
reconnoiffance avoient commencé ; il est l'époque
de ma parfaite converfion .
La Théfe qui annonçoit cet Acte , me tomba
entre les mains quelques jours avant qu'on la
foutînt : l'efprit de curiofité me porta à être té
moin de ce début. J'étois affez favorablement
difpofé . M. Louis , jeune Chirurgien , déja connu
par quelques ouvrages qui l'ont annoncé comme
an fujet de grande efperance , devoit ouvrir cette
nouvelle carriere fous la préfidence de M. Morand.
Cet arrangement prévint beaucoup ; & j'ofe
vous affûter , Monfieur , que l'évenement a furpaffé
mon attente . Une affemblée , auffi nombreufe
que diftinguée , mepermit à peine d'avoir une
place , malgré la précaution que j'avois prife d'arriver
près d'une heure avant l'ouverture de l'Acte .
Le Répondant commença par une harangue latine
qui fut univerfellement applaudie . Il fit l'éloge
des Membres de l'ancien Collège de Chirurgie
, lefquels avoient fi glorieufement tracé les
* M. Morand.
undesplus habil
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Tance m'ait for
uemaraifonn'et
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parvenir auxhos
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de Chirurgie
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erture
del'Ate
ne harangue
la
Jaudie
. Ifirle
légedeChirur
ement
tracéles
reprezenta par, dangers
quels cette tentative l'expofoit particulierement :
il rappella avec douleur l'état de décadence de la
Chirurgie , & l'anéantiffement dont elle étoit prochainement
menacée : il n'oublia aucun des
moyens , dont feu M. de la Peyronie s'eft ſetvi
pouf redonner à la Chirurgie fon ancien luftre :
il peignit avec les fentimens de la plus refpectueufe
reconnoiffance ce que l'on doit aux regards
bienfaifans du Roi fur cette nouvelle Ecole , &
il décrivit toutes les difpofitions de la nouvelle
Loi , dont la fûreté des Citoyens eft l'unique ob-
* jet , & où ils doivent reconnoître la fageffe d'un
Législateur , tendrement occupé des foins de leur
confervation. M. Morand fit enfuite un difcours
latin , qui démontra la néceffité les Chirur
giens font d'être Lettrés pour pouvoir faire quelques
progrès dans leur Art.
.
L'Académie de Chirurgie , en préfentant Meffieurs
Morand & Louis au Public , ne pouvoit
donner d'argument plus décifif pour détruire une
objection spécieuſe qui avoit été faite contre fes
prétentions. Quelques perfonnes , comme vous
le fçavez , Monfieur , craignoient , qu'en obligeant
les Chirurgiens à être Lettrés , on ne
perdit la Chirurgie , & que le tems employé
à l'étude des Humanités & de la Philofophie
n'empêchât les Chirurgiens de devenir habiles
dans les opérations : Fabricando enim fit faber. Je
conçois préfentement , Monfieur , que cet axiome
, qui fignifie dans l'artite le progrès de l'habitude
des mains , a une fignification bien diffe
rente en Chirurgie , & qu'il doit s'entendre ,
comme dans toutes les profeffions fçavantes , du
progrès de l'inftruction & du fçavoir a l'aptitude
M. Morand àl'àge de vingt - fx à vingt-fept ans
avoit mérité la Maîtrife en Chirurgie , après fix
années d'exercice en qualité de Chirurgien principal
à l'Hôtel Royal des Invalides. M. Louis ,
au même âge , vient d'acquerir le même titre par
les fervices qu'il a rendus pendant le même efpace
de tems en la même qualité , à l'Hôpital de
la Salpêtriere : ils font donc l'un & l'autre un
exemple , qu'un Chirurgien , avant que d'acque ir
l'ufage des mains , doit avoir acquis les connoif.
fances capables de diriger fes opérations ; & que
l'étude des Lettres , loin d'être un obftacle , eft un
moyen très- efficace d'avoir d'excellens fujets. En
effet , fi la fcience & la main ne font réunies dans
la même perfonne , l'efprit ne fera point averti
par la main , la main ne fera pas conduite par
T'efprit , & l'expérience , fi recommandée , ne fera
plus qu'une routine aveugle , acquife par l'habitude,&
que la fource d'une multitude de méprifes,
plus meurtrieres les unes que les autres .
3
Le Préfident & le Répondant n'ont fait , Mon.
fieur qu'une partie des honneurs du Corps : le
jour de cet Acte fera à jamais folemnel pour la
Chirurgie Françoife. Neuf Maîtres en Chirurgie
ont argumenté pendant près de quatre heures
avec toute la force & la facilité poffibles. Il n'y a
perfonne qui n'ait été étonné de l'élégance de
leur latinité , & de la jufteffe dialectique de leurs
raifonnemens ; vous en euffiez vous-même été
furpris , tout partifan que vous foyez de Meffieurs
les Chirurgiens, Ceci eft une nouvelle preuve ,
que l'étude des Lettres n'eft point incompatible
avec la Chirurgie. Je ne fçais comment une prévention
auffi groffiere avoit pû me féduire. Les
dans l'intelige
6x à vingt-feptan
Chirurgie , après
de Chirurgien pris
valides. M. Louis,
r le même titrepa
ndant le même
alité ,à l'Hôpital
: P'un & l'autre
vant qued'acqu
acquis lesconna
opérations; &qu
unobſtacle, eftir
excellens fujets. E
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de
vous
-même
éc
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ouvelle
preuve,
ntincompatible
minent
unepremeféduire
. Les
·
gré les révolutions fâcheufes que leur état a ſouffertes
, & que dans tous les tems , au défaut de la
Loi , le zéle & l'efperance de voir un jour renaî
tre la Chirurgie , avoit foutenu & excité leur émulation
. Leur Ecole n'étoit déchûe de fon ancienne
fplendeur , que par la facilité que leurs peres
avoient eue de recevoir un Corps entier de fujets
illettrés : l'ufage de la Barberie & de quelques panfemens
aifés à mettre en pratique , étoit l'unique
partage de ces derniers : en falloit- il davantage
pour éloigner beaucoup de fujets capables d'étudier
à fond les principes d'un Art fi important
pour la confervation de la vie humaine ? Mais
l'affociation, qui dégradoit la Chirurgie , étant détruite
, les Chirurgiens ayant droit aux honneurs
Littéraires , il fe préfentera de toutes parts des
fujets qui deviendront de plus en plus utiles au
Public , & dont les efforts leur mériteront , fans
doute , à titre de récompenfe , ce que leurs peres
avoient eu la modeftie de ne demander qu'à titre
de grace. J'ai l'honneur d'être , &c.
A Paris , ce 27 Septembre 1749.
LETTRE écrite de Béziers le 25 Octobre
1749 , par M. Fraiffe , Docteur en Médecine
de la Faculté de Montpellier , à
M. Brouzet , Docteur de la même Faculté,
& Médecin des Hôpitaux du Roi à tontainebleau,
'Ai été ravi , Monfieur , de voir dans le Mer
J'acure de France de ce mois , votre Lettre au fujet
des maux de gorge . Je l'ai lûte avec beaucoup
d'attention , auffi bien que la réponse que M. C.
vous a faite , & j'en ai conféré avec M. Bouillet ,
dont le fçavoir & l'expérience ne vous font pas
inconnus , puifque vous avez eu l'avantage de
l'avoirpour votre Maître dans la pratique pendant
votre féjour à Béziers. Il a goûté quelques- unes de
mes réflexions , & il m'en a fait naître quelques
autres. Y auroit - il de l'indifcrétion de vous en
faire part ? Vous n'avez pas , fans doute , oublié
que j'ai été votre condifciple , & cette qualité ne
m'autoriferoit-elle pas à vous dire librement ce
que je penfe ?
J'ai été affez content de la defcription que vous
avez faite des maux de gorge qui ont été épidémiques
à Fontainebleau pendant les mois de
Mai & de Juin de cette année ; mais votre defcription
m'auroit parû beaucoup plus exacte , fi ,
après avoir dit qu'il y avoit un peu de fiévre, vous
aviez marqué l'état du poulx dans les differens
périodes de cette maladie , & fi vous aviez ajoûté
que dans quelques malades les fueurs avoient été
continuelles pendant tout le tems de la maladie , &
que dans d'autres les parotides & les glandes fu,
jersle 25 Oldh
Docteur enM
e Montpellier,
e la même Facul
x du Roià to
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eu de fiévre,vous
ans les differens
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eurs avoient
été
delamaladie
,&
lesglandes
fueft
rapporté dans la fuite de votre lettre.
Vous avez auffi fort bien détaillé ce que vous
obfervâtes à l'ouverture du cadavre d'une des filles
mortes de cette cruelle maladie ; il n'y a que les
conféquences que vous en tirez enfuite , qui ne
m'ont pas paru toutes également juftes .
Enfin j'ai vu avec plaisir que dans le traitement
de cette maladie , vous ne vous étiez pas écarté de
Ja méthode générale & raifonnée que nous avons
apprife dans la célebre Ecole de Montpellier , &
que M. Bouillet ne ceffe pas d'inculquer prefque
à chaque page de fes Elémens de Médecine pratique.
Il auroit été feulement à fouhaiter que vous euffiez
un peu mieux foutenu votre maniere de pratiquer,
& que vous n'euffiez pas donné occafion d'en juger
par le feul événement , car je ne vous diffimu-
Terai point que je n'ai pas été fort fatisfait du probat
exitus qu'on vous donne , ce femble , par grace ,
à la fin de la réponſe que M. C. a faite à votre
lettre.
Mais permettez-moi, Monfieur , d'entrer un peu
plus dans le détail , & de me mettre pour un moment
à la place de celui à qui vous avez adreffé
votre lettre . Je ne fuis pas à la vérité revêtu de fes
titres , mais le grade de Docteur qui nous eftcommun
, joint à une étude & à un exercice de quelques
années , me tiendra ici lieu de titres auprès
de vous.
Je ne crois pas qu'on doive reconnoître d'autres
caufes procatarctiques de la maladie épidémique
que vous avez obfervée à Fontainebleau , que la
froideur & l'humidité de l'air , les exhalaifons qui
s'élevent de la terre , dont il eft bien difficile , pour
me pas dire impoffible , de déterminer la nature
elquels agillent
les qualités de l'air & les exhalaifons dont il fe
trouve chargé. De- là on doit déduire la formation
de cette maladie , & non de la bile verte que vous
avez obfervée dans la véhicule du fiel, & que jeregarde
plûtôt comme l'effet que comme la caule du
mal , quoique cette bile devienne à ſon tout caufe
de quelques accidens vers la fin de la maladie,
Comme il y a des enfans mâles fort voraces , &
qui n'abondent pas moins en fang que des filles de
dix à douze ans , & qu'au furplus la pléthore générale
n'eft pas la caufe de l'écoulement périodique
du fexe , comme il feroit aifé de le prouver
par des obfervations de pratique , mais le développement
des vaiffeaux fecretoires de l'uterus , & le
gonflement des vaiffeaux arteriels par le fang qui
s'y accumule tous les mois , comme le reconnoiffent
aujourd'hui de fçavans Anatomiſtes , je ne vois
pas que vosraifons, ni celles d'Aretée ,fervent beaucoup
à expliquer pourquoi il n'y a eu que de jeunes
filles attaquées de ce mal , & je crois qu'il faut avoir
recours à quelque circonftance , qui m'eft inconnue
, pour rendre raifon de ce fait.
Si à la defcription que vous avez donnée de cette
maladie dès le commencement de votre lettre , on
joint ce que vous ajoûtez enfuite , que parmi le
nombre des malades , les unes ont été guéries le
kuitiéme ou le quinziéme jour , d'autres le vingtuniéme
, on ne balancera pas à qualifier cette maladie
d'inflammation phlegmono- érefipelateufe aux
amygdales & aux parties circonvoisines , avec une
fiévre non putride dans les unes , putride maligne dans
les autres , & petechiale ou maligne pourprée dans
celles où ilparoifloit des éruptions à la peau ou des tafur
lequels ag
xhalaifons dontil
déduire la formati
bile verte quevo
du fiel,& queje
comme la caule&
ne à fon tout ca
n de la maladie,
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dans
apeauoudesta
AVEC
WAL
!
fiévre. C'eft fur les fymptômes rapportés dans votre
lettre, principalement fur l'état des parties af
fectées & fur les redoublemens de fiévre précédés
de friffons & accompagnés de fueurs , qu'on doit
caractériſer ainfi cette maladie, & non für la façon
de la traiter & de la guérir.
Toute inflammation devant fe terminer ou
par réfolution ou par fuppuration , ou par induration
, ou par gangréne , il n'eft pas furprenant
qu'à Fontainebleau cette maladie le foit terminée
dans quelques malades par réſolution , par
exemple , dans celles qui guériffoient au huitiéme
jour , que dans d'autres elle ait été fuivie de fuppuration
, & qu'ailleurs elle ait dégéneré en gangréne
, ce qui dépend ordinairement de la nature
de l'inflammation , ou felon qu'elle participe plus
du phlegmon ou de l'éréfipéle.
Quant à la fiévre , vous n'ignorez point qu'elle
accompagne toujours l'inflammation , & que fuivant
la nature , la qualité & la quantité de la matiére
fébrile qui fe trouve ou qui fe forme dans le
corps en conféquence d'une tranfpiration retenue,
ou des mauvaifes digeftions , cette fiévre doit être
ou une fynoque non putride , ou une fynoque putride
, où une fiévre maligne fimple ou petechiale
ou peftilentielle ; ou du moins vous verrez tout
cela dans le Traité des fiévres , composé en Latin
par M. Fizes , Profefleur Royal en l'Univerfité de
Médecine de Montpellier , & dont un jeune Médecin
de cette Ville va donner inceffamment une
traduction en François.
Tout cela pofé , je ne vois pas , Monfieur ,
que tant par rapport à l'inflammation , que par
rapport à la matiere fébrile Vous pûffiez
3
vie. C'eft la méthode raifonnée qu'on nous
a enfeignée , c'eft celle que M. Bouillet a expofée
dans fes Elemens , & que je lui ai vû fouvent
pratiquer , & que j'ai pratiquée moi-mne , car
nous voyons fouvent ici de ces fortes de maladies ,
& vous en trouverez plufieurs exemples dans l'ouvrage
que je viens de vous citer. C'eft enfin la
méthode que fuivit auffi M. Serane , Médecin de
PHôpital de Montpellier , dans des efquinancies
d'une nature particuliere , qui regnerent à Montpellier
en 174 , & dont quelques- unes dégénérerent
en gangréne.
Au refte , je ne pretends point que tout gonflement
de la luette & des amygdales fuppofe une inflammation
dans ces parties , accompagnée de fié.
vre ; on voit de ces maux de gorge fans inflammation
, du moins fenfible , & fans fiévre caufés uniquement
par l'arrêt de l'humeur vifqueufe qui fe
fépare dans ces parties , quoique ce gonflement ne
peut être porté à un certain degré , fans gêner le
cours du fang & fans y attirer du moins une légére.
inflammation . Je ne nie pas auffi qu'il ne puifle fe
former aux amygdales & fur la luette prefque fubitement
, & fans qu'on fe foit appercû d'aucune
inflammation précédente , des aphtes , des puftules ,
charbonneules , des ulcéres malins , occafionnés
par des férofités âcres , corrofives , blûlantes &
femblables à de l'eau forte ; mais je crois ces cas
beaucoup plus rares , du moins ne voyons -nous
pas ici de ces fortes d'ulcéres qu'Aretée a fort bien
décrits & qu'il nomme Syriens ou Epyptiens , parce
* Voyez Affemblée de la Société Royale des Sciences
de 1745.
raifonnée qu'on
ue M. Bouillera
queje lui ai vu fore
iquée moi-même,
ces fortes de malatt
urs exemples dans
us citer. C'eft enfa
1. Serane , Médeci
dans des efquina
jui regaerent à Na
juelques-unes déga
ointque tout g
gdales fuppofeun
, accompagnéede
gorgefansinflama
ansfiévre caules
1eur viſqueuſequi:
que cegondement
degré ,fans
du moinsunelege
auffi qu'ilnepaid
la luettepreque
wit appercú
aphtes, despaf
occafiones
ne
génzt
d'aucu
malins ,
olives, blulantes
aisje crois
ces c
sne
voyons
-nou 'Aretée
a fortbiet
ou Epyptiens
,parc
Royale
desScience
1518 & en 1642 fous le nom de Padanchone , &
qu'il croit n'être autre chofe que l'esquinancie féche
dont parle Hyppocrate.
A l'égard des maux de gorge qui ont regné à
Paris & en Angleterre , comme je n'ai pas vû la
defcription qui en a été donnée , je ne puis pas
vous dire s'ils étoient analogues à ceux que vous
avez obfervés à Fontainebleau , ou fi ceux d'Angleterre
en approchoient plus que ceux de Paris,
Cependant la gangrene , qui terminoit ordinairement
ceux de Paris , me fait préfumer qu'ils approchoient
plus des ulcéres charbonneux dont
parle Aretée , que des abfcès fuppurans dont vous
parlez ; & dans cette fuppofition on a raifon de
dire qu'on fe gardoit bien de propofer l'émétique ,
lorfque la maladie fe portoit vers l'eftomach ou
vers les inteftins , & qu'il y avoit douleur d'entrailles
, teneſme , hoquet , & c. car ces parties
étoient alors corrodées & comme cautérisées par
l'humeur âcre & corrofive qui découloit du gofier
ou qui fe féparoit par leurs glandes ; ce qui ne
conclud rien pour les cas dont vous parlez , cu
une femblable érofion n'avoit pas lieu , & où les
faignées , les vomitifs & les purgatifs , étoient fort
bien indiqués.
Quant à la maladie d'Angleterre , que l'on dit
approcher de la vôtre par rapport au délire , aux
fueurs , aux éruptions , au dévoyement , dont on y
parle , je ne vois pas fur quel fondement on blâme
beaucoup la faignée & les purgatifs . Dire que les
indications n'étant pas fans doute les mêmes à
Londres qu'à Paris , on a dû établir une méthode
differente, & qu'on a eu raiſon de propofer les cor,
préjugés des Médecins Anglois . Car enfin les in
dications doivent en Angleterre comme en Fran
ce , fe tirer du caractére effentiel de la maladie, ou
du moins des fymptômes qui l'accompagnent &
qui indiquent ce caractére . Or dans une maladi
inflammatoire , accompagnée de délire , de fueurs
&c. s'abstenir de la faignée & des purgatifs , & f
borner anx cordiaux , c'eft n'avoir égard ni au ca
rectére effentiel de la maladie , ni à fes fymptômes
c'eft fe priver des fecours les plus efficaces dans
cette occafion , & vouloir aigrir le mal plutôt que
de le diminuer . Ce n'eft pas du moins ainfi que
pratiquoit Sydenham , cet Hyppocrate Anglois
quoiqu'il ne raifonnât guéres fur les caufes des ma
ladies, & qu'il fit gloire de ne tirer fes indications
qu'à juvantibus & ladentibus , il ne laiffoit point
d'avoir recours aux faignées & aux purgatifs dans
les maladies inflammatoires & dans les maux de
gorge en particulier.
Je n'entrerai pas dans une plus grande difcuf
fion , vous pouvez voir là deffus le Mémoire de
M. Bouillet , où il prouve évidemment que la méthode
générale & raifonnée a un avantage infini
fur les méthodes particulieres. Ceci n'eft , Mon
fieur , que pour vous prémunir contre la pratique
du Docteur Anglois dont on vous parle . Croyezmoi
: dans le traitement des maladies inflamma
toires , tenons-nous-en à la pratique de tous les
Médecins Grecs & Arabes , perfectionnée par Fer
ael , Houlier , du Baillou , Riviere , Chirac , Mrs
Chycoyneau , Helvetius , fils , Sylva , Boerhaave
Hoffman , & fuivie par ce qu'il y a de plus habiles
Praticiens en France ; & dans le cas d'éruptions
cutanées , gardez - vous bien d'infifter fur les cordiaux
glois . Car enfin l
gleterre comme enk
lentiel de la malad
5 qui l'accompagne
e. Or dans unemal
née de délire, de f
ni a
Ee & des purgatifs
n'avoirégard
die , ni à fesfympt
les plus efficaces
igrir le mal pla
is du moins ain
Hyppocrate
Arg
esfur les caufesdes
ne tirerles indic
us, il ne laillot
es & aux purgati
s & dansles man
ne plus
grande
die
fois même aux rafraîchiflans , après les remedes
généraux , dont on doit toujours continuer l'uſage
felon le befoin.
Vous êtes fort heureux, dit- on , de n'avoir perdu
que, trois malades . Pour moi je pense que vous
les auriez peut- être toutes guéries , fi , comme
vous le dites , la prévention du Public dans les cas
d'éruptions & de fueurs ne vous avoit empêché
d'agir, Cela ne nous arrête pas ici , & fi notre autorité
ne vous paroît pas d'un affez grand poids ,
vous devez du moins vous rendre à celle de M.
Fizes , ce fçavant Profeffeur & ce Praticien connu
autant par fes heureux fuccès que par les excellens
Traités dont il a enrichi la Médecine. Vous trouverez
dans fon Traité des fiévres , de quoi vous déeider
dans tous ces cas.
·
Il y auroit bien d'autres réflexions à faire fur
cette matiere , mais en voila bien affez quant à
préfent. Si vous nous donnez vos obfervations fur
les maladies que vous avez traitées cet Eté , ou
deffus
le Méo
que
vous traiterez
cette Automne
, & on le doit
idemment
queha
attendre
de votre
zéle , je ne manquerai
pas de
a un avantage
res. Cecin'eft, M
nir contre
laprat
vousparle. Cros
s maladies
infam
pratique
de tous
erfectionnée
par
Chirac,M
Riviere ,
Sylva, Berkan
"ily a deplus
bas ily
s le cas
d'érupti
'infifter
fur les co
diam
vous faire part de mes réflexions , fi elles vous
font agréables. Je fuis , &c.
Fraiffe.
I. Vol. 1
L AVIS
Sur des Canons de fer battu , & de nouvelle
invention , dont nous avons déja parlé dans
un des précédens Mercures .
E Public peut fe rappeller la mention que
nous avons faite du Privilége exclufif , accor
dé pa Sa Majefté aux fieurs Jandin freres , pour
la fabrication des Canons de fer battu. I's obtinrent
cette grace en conféquence de l'épreuve qui
avoit été faite par ordre du Roi , de deux pièces de
leur invention , de quatre livres de bailes . Ces
Maîtres de Forges , animés par ce premier fuccès ,
n'ont rien épargné pour porter leur fabrique à une
plus haute perfection & ils ont eu le bonheur d'y
réuffir. La nouvelle piece , qu'ils viennent de produire
, ne laiffe rien à défirer à ce fujet . Elle eft de
douze livres de balles , petant dix huit cens livres
& la longueur eft de neuf pieds , un pouce , quatre
lignes L'épreuve en a été faite le 14 du inois
d'Octobre , fous l'infpection de M. de Valliere
Lieutenant Général des Armées du Roi,Directeur
des Ecoles & Infpecteur Général du Régiment
Royal Artillerie , en prefence de M. de Saint Auban
, Lieutenant Général d'Artillerie , de Mrs de
Gribauval de Fruchan court , Defmazis & de Jau
nay , Comm ffaires ordinaires d'Artillerie ; de M
Garnier de Montigny , Contrôleur Général de
l'Artillerie de France ; de M. de Maffiac , Capitai
ne de Vaiffeau ; de M. Bompart , Major de la Ma
rine , de M. de Beauharnois , de M. le Chevalier d
Tourville , Lieutenant de Vailleau ; de Mrs le No
mant & Gourdant , Intendans de la Marine & de
attu
, &de
vons déjaparli
-cures.
peller
la mention
ivilége
exclufif,
rsJan- lin freres
de ferbattu. Is
ence de l'épteur
Roi , de deuxpiec
livres
de bailes
par cepremier
rter leur fabriqu
Sont eulebonheur
qu'ils
viennent
de
et à ce fujet Elled
nt dix huit cens
pieds ,
unpouce,
té l'épreuve dans toutes les parties , & avoir fatis. .
fait aux differens examens , comme en fait foi le
Procès verbal, qui en a été dreflé & figné de toutes
les perfonnes dénommées ci - deffus
pour
Les avantages que l'Etat , l'Artillerie de terre &
de mer , & le commerce , retireront de cette nouvelle
fabrique de Canons font auffi fenfibles qu'importans
. 1 °. Ils rendront le même ſervice que ceux
de bronze , dont la matiere fe tire de l'étranger, &
donne par conféquent lieu à la fortie de l'efpece ;
2º. le transport par terre en fera bien plus aifé &
moins difpendieux , à caufe de leur légereté . 3 ° . la
diminution confidérable du poids eft avantageufe
pour les Vaiffeaux du Roi , particulierement
les Navires de la Compagnie des Indes & des Armateurs
pour nos Colonies. Moins leur . Artillerie
pefera , plus on pourra augmenter leurs cargai
fons , ce qui les indemnifera amplement de la difference
du prix de ces nouveaux Canons à celui
des Canons de fer , lourds & matériels , & fouvent
fujets à caufer des accidens. Les Srs Jandin font
en état de faire fabriquer & fournir des Canons de
leur invention , de tous calibres , même juſqu'à
quarante huit livres de balles , & qui auront , proportion
gardée , la même légereté.
été faite le 14 du
de Valle on de M.
méesdu Roi,Dire
Général
du Rég
ce de M. de Sant
' Artillerie
,deM
Delmazis
& de
resd'Artillerie
,d
ontrôleur
Général
deMaffiac
, Cap
part,Major
dela
deM. leChevali
ailleau
;deMrsle
asdelaMarine
&
PROCE'S VERBAL
De l'épreuve d'une pièce de Canon de fer battu,
du calibre de 12 livres de balles .
L'au mois d'Octobre ,
'An mit fept cens quarante- neuf , le quatorze
•
an
des Armées du Roi, Directeur Général des Ecoles,
I ij
Villette , champ d'épreuve choifi à l'effet d'y exécuter
celle d'une pièce de Canon de fer battu , de
12 livres de balles , pefant 1800 livres, de 9 pieds
un pouce 4 ignes de longueur ; fçavoir , 8 pieds
6 pouces depuis la bouche jufqu'à l'extrémité de
la platte- bande du premier renfort , & 7 pouces 4
lignes du bouton de la culaffe , y compris le relief
en cul de lampe , de l'invention & fabrique des
SIS Jandin freres , à laquelle épreuve nous avons
procedé , comme il fera ci- après expliqué , en préfence
de M. de Saint Auban , Lieutenant Général
de l'Artillerie au Département de l'Ile de France
& Arfenal de Paris , de Mrs de Gribauval de Fruchancourt
, le Chevalier Defmazis & de Jaunay ,
Commiffaires ordinaires de l'Artillerie , & de M.
Garnier de Montigny , Contrôleur Général de
P'Artillerie de France ; de M. de Maffiac , Capitaine
de Vaiffeau ; de M. de Bompart , Major de la
Marine; M. de Beauharnois ; M. le Chevalier de
Tourville , Lieutenant de Vaiffeau ; M. le Normant
, Intendant de la Marine à Rochefort , & M.
Gourdant , Intendant des Armées Navales de Sa
Majefté.
Premierement . La piéce a été montée fur fon
affut,& placée à la diftance d'environ 200 toiles d'u
ne butte , proche de celle de Chaumont , où il a
été mis un blanc , afin de pouvoir juger de la juf
teffe des portées , & nous avons commencé comme
il fuit. Sçavoir :
La piéce de Canon , ainfi montée fur fon affut
a été pointée vers fon but , & tirée cinq coups de
fuite avec des boulets de calibre & des gargoufles
de papier remplies de poudre , pelée exactemen
pour les deux premiers coups , de la pefanteur des
choif à l'effet d'ya
Canon de fer battu
800 livres , de 9 p
queur ; fçavoir , 8 p
jufqu'à l'extrémie:
rentort , & 7pouce
lle , y compris le ra
ention & fabrique
e épreuve nous a
après expliqué, e
n , LieutenantGe
ment de l'Ile deFra
s de Gribauvaldeh
elmazis & de Jauns
l'Artillerie , & de
Contrôleur Général
1 de Maffiac, Cap
Sompart, Major e
is ; M. le Chevalie
Vaiffeau ; M. leN
ine à Rochefort,&
Armées Navales de
a été
montée
fut
environ
200
tolles
e Chaumont
, où
dela uvoir juger
Vouscommencé
com
montée
furfonaf
& tirée
cing
coup
bre
& desgargols
re , pelée
exaciens
i, delapelanie
is
portées ont été aux environs du but.
Après les cinq coups tités , ladite pièce a été
examinée avec le chat , & une bougie allumée qui
a fait appercevoir une chambre de trois lignes de
profondeur fur le côté gauche , à la fin du fecond
renfort d'environ huit lignes de fuperficie ; l'ame
de la piéce nous a paru concentrique , ladite piéce
a enfuite été A mbée & remplie d'eau , que nous
avons fait preffer avec un bon écouvillon , & n'y
ayant remarqué aucune tranfpiration , ladite piéce
a été reconnue avoir bien fupporté l'épreuve dans
toutes les parties & avoir fatisfait aux differens
examens.
En foi de quoi nous avons dreffé le préfent Procès
verbal , pour fervir & valoir ce que de raiſon
auxdits Sieurs Jandin freres. A Paris , les jour,
mois & ans que deflus.
Collationné à l'original , figné de tous Meffieurs
dénommés , & de moi Contrôleur Général de
I'Artillerie de France.
GARNIER DE MONTIGNÝ,
I i
A IR.
PLaifirs , ne troublez pas ma trifteffe profonde,
Retracez-moi plutôt l'objet de mes amours.
Sans ma Bergere , hélas ! je vois couler mes jours,
Quand je voudrois pour elle oublier tout le
monde.
Vole , enflamme nos coeurs ; "Amour ; voilà mes
voeux ;
J'aime trop les douceurs
Qui forment l'amoureufe chaîne.
Que le fort contre moi lance fes traits divers
Si je fuis cher à ma Climene ,
Je me ris de tout l'Univers .
VERS
A mettre en Mufique.
Sous l'amoureux empire ,
Petits oifeaux , que vous êtes heureux !
Vous aimez & pouvez le dire.
Loin de s'irriter de vos feux ,
L'objet de vos voeux
S'empreffe
A combler vos défirs.
Les plaifirs
ifteffeprofonde,
es amours.
Couler mes jours,
oublier
tout l
mour
; voilà
me
chaîne,
traits divers:
mene ,
ers.
S
fique.
pire ,
eureux
!
ledire.
feux,
firs.
Ah ! qui peut fans envie
Voir couler des momens
Si charmans ?.
Sans jaloufie
Vous êtes conftans ;
Vous ignorez les traitemens
D'une volage ou cruelle Maîtreffe
Dans ces bois les plus doux retours
Sont toujours
Le prix de la tendreffe.
Si nous goûtons quelques douceurs ,
Combien coûtent- elles de larmes !
Loin des allarmes ,
:
Petits oiſeaux , aux plaifirs enchanteurs
Vous livrez de fenfibles coeurs ;
Pour vous feuls Amour a des charmes,
Pour nous feuls il a des rigueurs.
SPECTACLES
.
E premier Novembre , Fête de la Touffaints , Lie
Fête de la des
Thuilleries , fous la direction de M. Royer , Maî
I iij
miné par un Menuet des plus gracieux & des plus
variés . Ce Concerto fut fuivi d'un Motet à grands
chceurs de M. Bordier , Maître de Mufique de
l'Eglife des Innocens ; c'eft le Pfeaume 96 Dominus
Regnavit. M. Taillard & M. Pagin ont joué
chacun un Concerto , l'un de flûte Allemande ,
l'autre de violon , qui ont été coupés par Cantate
Domino , petit Motet de feu Mouret , chanté avec
un jufte applaudiffement par Mlle du Perray. Le
Concert a fini par le fublime De profundis de M.
Mondonville.. 48010
La Reine ayant partagé fa Mufique avec Madame
la Dauphine, il y a eu des Concerts à Fontainebleau
& à Verfailles pendant la féparation de la
Cour , caufée par l'indifpofition de Madame là
Dauphine.
Les Srs Pericard & Charles , Trompettes dans
les Chevau- Légers de la Garde du Roi , & les deux
freres Plefer, Cors-de-chaffe de M.le Duc de Villeroy
, ont joué pendant le fouper du Roi , le 12
Octobre dernier , & ont fort amufé Sa Majefté.
Les Comédiens François ont donné à Fontainebleau
le Mardi 7 Octobre l'Enfant Prodigue & le
Rendez- vous. Le Jeudi fuivant ils ont repréſenté
Britannicus & la Pupille . La jeune Dlle Guean a
joué Junie dans Britannicus , & le rôle de la
Pupille.
Le Mardi 14 , la Cour a vû repréfenter la Mere
Coquette & le Baron de la Craffe , & le Jeudi 16 ,
Electre & l'Esprit de contradiction .
Les Comédiens Italiens , le Samedi 4 Octobre
ont donné les deux Arlequins jumeaux . Cette Comédie
fut fuivie du joli Divertiffement des Enfans
Jardiniers , & d'un agréable Feu d'artifice .
gracieux
& desp
d'un Moretiga
ître de Mufige
e Pleaume 96 D
M. Pagin ont j
He fate Allemand
écoupés par Cate
Mouret, chanté a
Mlle du Perr
e De profundis de
Mufique
avec Mis
Concerts
àFontai
at la féparation
tion de Madam
es , Trompettes
i
e du Roi, &les
de M.le Ducde
ouper
du Roi,
amulé
Sa Majefte
nt donné
àFontai
Enfant
Prodigue
t ils ont réptele
jeune
DileGuet
is , & lerôlede
e
ûreprésenter
laMa
affe, &le Jeudi
16,
ion.
Samedi
4 Octobe
jumeaux
. Cette
Co tiflement
des Enfa
Feu
d'artifice
.
France .
Le Samedi 11 , les mêmes Acteurs repréſenterent
Arlequin Roi par hazard , orné de trois Diververtiffemens
termina l'amufant Ballet des
Savoyards.
que
Le Samedi 18 , ils donnerent les Comédiens E
claves , Arcagambis & le Baron Suiffe , entrecoupés
par trois agréables Fêtes , dont la derniere , nouvellement
compofée , ne diminuera pas certainement
la jufte réputation de M. Deheffe. Le Sr Sodi,
frere de l'excellent Pantomimie de l'Académie
Royale de Mufique , y joua de fa Mandoline avec
le fuccès qu'il méritoit.
L'Opera continue avec un nombreux auditoire
les repréfentations applaudies du Ballet intitulé le
Carnaval du Parnafe , en attendant la Tragédie de
Zoroaftre ,, ouvrages d'Auteurs accoûtumés aux
triomphes , & qui , felon les apparences , n'affoibliront
pas les moiffons abondantes du Théatre
Lyrique.
Le 27 Octobre, les Comédiens François donnerent
la premiere repréfentation d'une Comédie en
trois Actes, avec un Prologue, intituéle la Colonie,
& qui fut fuivie de la premiere repréſentation du
Rival fuppofé , Comédie en un Acte. Le lendemain
l'Auteur retira ces deux Piéces ; quelques perfonnes
ont voulu trouver des portraits trop forts dans
la petite Piéce ; mais ce font de ces portraits géné
raux & tels qu'on en a fait de la Cour & des Courtifans
dans tous les tems & dans tous les Royaumes.
Le caractére de D. Felix eft bien frappé , bien fou .
tenu , neuf au théatre , auffi bien que celui de
Florine.
Cette derniere Comédie fe vend chez Praukį
Neur.
Nous ne pouvons nous empêcher de dire , après
avoir lû très attentivement les deux Piéces , que
l'Auteur eft malheureux de toutes façons. Sa Comédie
du Rivalfuppofé nous paroît à tous égards um
de fes meilleurs ouvrages. Nous avons trouvé celle
de la Colonie , très-ingénieufement imaginée , conduite
avec beaucoup d'art , & remplie de bon comique.
Quelque févérement que nous ayons examiné
certains traits de cette Piéce , auxquels on a
reproché d'être trop licencieux , nous n'y avons
rien apperçu qui dût bleffer les oreilles les plus
délicates.
LETTRE de M. de Cahufac à M. Remond
de Sainte Albine , fur les bruits
qui courent que M. de Cahufac n'eft point
Auteur du nouvel Opera de Zoroaftre .
O
N ne peut être , Monfieur , plus fenfible que
je le fuis à la maniere obligeante dont vou
en ufez avec moi . On reconnoît dans tout ce que
vous faites , & votre amour pour les talens , &
votre zéle pour la vérité.
Vous avez fort bien jugé des bruits qu'on s'ef
force de répandre au fujet de mon Opera de Z
roaftre , que l'Académie Royale de Mufique pre
pare. Out , Monfieur , cette Tragédie eft de m
& n'eft que de moi. Nul autre vivant ou mort n
eu aucune forte de part à cet ouvrage..
J'en méditois le plan depuis long-tems , &
l'executai pendant le cours de l'Eté 1747. No
le paflâmes à la campagne M. Rameau & moi ; j'e
pour témoin de mon travail & du fien plufieu
pêcher
dedire,
les deux Piéces,!
routes
façons, Sil
paroît
àtous égar
ous avons
trouvéd
ement
imaginée
,
& remplie
deb
quenous
ayon
Piéce
,auxquels
cieux
,
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les
Cahufac
nous
n'
pine
, fur
les
Cahulac
ra deZoroaf
Geur
, plus
feri
obligeante
noit
dans
tout
ar pour
do
les
talens
des bruits
qu '
de mon
Opera
yale
deMulig
Tragédie
e tre
vivant
oument
t ouvrage
. puis
long
-tems
,
de
l'Eté
1747 .Rameau
&mol
& dufien
plute
cet article tous ceux qui fçavent difcerner la maniere
, la coupe & le ftyle des Auteurs qui travaillent
pour le Théatre Lyrique.
Peut-être lorfque l'ouvrage fera connu , m'eftimerois-
je fort heureux qu'on voulait le laiffer far
la tête d'un autre ; mais quelque foit alors le jugement
du Public , la honte ou l'honneur ne doi
vent rejaillir que fur moi , & j'attends mon fort
avec un défir conftant de reconnoître mes fautes ,
de les corriger & de plaire.
Je vous prie d'être perfuadé de l'eftime & de
l'attachement avec lefquels j'ai l'honneur d'être ,
Monfieur , & c.
De Cabufac.
A Paris , ce 18 Novembre 1749.
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗光光洗洗選
FRANCE.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LB
E Roi , accompagné de Monfeigneur le Dau
nebleau , & arriva le même jour à Choify , d'où
Sa Majesté fe rendit le lendemain à Versailles.
Le 23 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix -fept cens quinze livres ; les Billets de
la premiere Lotterie Royale , à fix cens vingt , &
ceux de la feconde, à cinq cens quatre- vingt-huit .
Madame Infante & l'Infante Ifabelle , étant
parties de Fontainebleau le 6 Octobre , couche-
1 vj
fille nouvellement née du Comte & de la Com.
teffe de Bragelogne , qui eut pour parrain le Roi
de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar , repré
fenté par le Comte de Noailles , & pour marraine
Madame Infante , repréfentée par la Princefle de
Crouy.Ces Princeffes continuerent leur route le 7,
& coucherent le même jour à Cône ; le 8 à S. Pierre
le-Moutiers ; le 9 à la Palice, le 10 à Roane ,& le
11 à Tarare . Elles ont été reçûes fur toute la route
par les Intendans , qui les attendoient aux confins
de leurs Généralités , & qui ont eu l'honneur de
leur être préfentés par le Comte de Noailles ,
chargé par le Roi d'accompagner les Princeffes
jufquà Antibes . Madame Infante arriva à Lyon le
12 entre trois & quatre heures après midi. Toute
la Bourgeofie étoit fous les armes au nombre de
dix mille hommes. La Princeffe traverfa la Vife ,
& fe rendit an logement qui lui avoit été préparé
dans la Place de Louis le Grand. Le Prévôt des
Marchands & le Corps Confulaire lui préfenterent
une corbeille magnifique remplie de fleurs & de
boëtes de confitures.
Le foir , la Place fut illuminée par une grande
quantité de lampions ; fur les huit heures , on tira
un feu d'artifice près de la Statue du Roi , & Madame
Infante permit qu'on la vit fouper.
Le lendemain , elle alla entendre la Meffe à l'Eglife
Cathédrale , elle fut reçue à la porte par les
Chanoines Comtes de Lyon ; cette Princeffe vifita
enfuite la maifon des Jéfuites , & monta à leur Bibliothéque.
L'après -midi , elle alla à l'Hôtel de Ville , où elle
fut reçus par le Prévôt des Marchands & les Echevins
; elle vit dans une des Salles l'opération du
Comte & dela C
t pour parrain
ine & de Bar,
Files , &pourma
ée parla Pick
Duerent
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à Cône;le 85
ce; le 10àRoan
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Comte de Not
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du Roi, &
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e à laportepari
cette
Princelle
vi
& monta
à leur
tel de Ville,ode
chands
&lesEch
lles
l'opération
& 2
1
differentes étoffes que le Confulat lui prelenta .
Le 14 , à neuf heures & demie du matin , Ma.
dame Infante partit , & arriva le foir à Vienne ,
ayant donné des marques de fa bonté à tous ceux
qui ont eu l'honneur de l'approcher.
Le 23 Octobre le Roi partit de Verſailles , pour
aller coucher à Choify , & retourna le lendemain
à Fontainebleau.
Sa Majesté a donné à M. Joly de Fleury , Maftre
des Requêtes , l'Intendance de Bourgogne ,
vacante par la nomination de M. de Saint Conteft
à l'Ambaffade de Hollande.
Le 30 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix - sept cens trente- deux livres & demie;
les Billets de la premiere Letterie Royale à fix cens
vingt , & ceux de la feconde à cinq cens quatrevingt-
neuf.
Le 31 Octobre , veille de la Fête de tous les
Saints , la Reine entendit la Mefle dans la Chapelle
du Château & Sa Majefté communia par
les mains de l'Evêque de Chartres , fon Premier
Aumônier.
Le premier Novembre , jour de la Fête , le Roi,
accompagné de Mefdames de France , entendit la
Grande Meffe , qui fut célébrée pontificalement
par l'Evêque du Puy , & chantée par la Mufique.
La Reine entendit la même Mefle dans la Tribune.
L'après midi , Leurs Majeftés affifterent au Sermon
du Pere Laugier , de la Compagnie de Jefus ,
& enfuite aux Vépres , auíquelles le même Prélat
officia .
Le 6 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix- fept cens foixante livres ; les Billets
de la premiere Loterie Royale à fix cens vingt
L'ouverture du Parlement fe fit le 12 du mois
dernier , avec les cérémonies accoûtumées . par
une Meffe folemnelle , célébrée dans la Chapelle
de la Grande Salle du Palais , par l'Abbé de Vichy
de Chamron , Tréforier de la Sainte Chapelle, &
à laquelle M. de Maupeou , Premier Préfident ,
& les Chambres , affifterent .
Le 13 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix-fept cens foixante- deux livres , &
demie ; les Billets de la premiere Loterie Royale à
fix cens vingt deux , & ceux de la feconde à cinq
cens dix-huit .
Le 12 Novembre, l'Académie Royale des Sciences
tint la feconde des deux Affemblées publiques
qu'elle a coûtume de tenir chaque année. La
féance commença par l'éloge de M. Amelot
dont M. de Fouchy fit la lecture . M. Ferrein lut
un Mémoire fur la ftructure des vifcéres , & furtout
des reins & du foye La lecture de cet ou
vrage fut fuivie de celle d'un Mémoire de M.
Delifle , fur les grands froids de Siberie & de quelques
autres Pays. M. de Vaucanfon lut la Defcription
d'un nouveau tour à tirer la foye , avec
des réflexions fur la maniere de procurer à la
France d'auffi belles foyes que dans aucun autre
Pays du monde . La Séance fut terminée par la
lecture d'une Préface de l'Abbé de Gua , fur un
ouvrage , qu'il doit donner au Public.
Le 16 , le Roi accompagné de Meſdames de
France , partit de Fontainebleau , & alla le même
jour à Choify , d'où Sa Majefté arriva le 20 à Verfailles.
Le 17 , la Reine arriva à Choify de Fontainebleau
, d'où elle étoit partie le même jour.
On a appris que Madame Infante , & l'Infante
at fe fit le 12 dum
es accoutumées ,
brée dans la Cha
par l'Abbé
deVich
la Sainte Chapell
, Premier Préfide
Compagnie
desla
xante-deux livres !
iere LoterieRoy
x de la feconded
mie Royale
desSc
Alfemblées
publiq
ir chaque
oge
de M. Ame
anne
cture
. M. Ferrei
edes
vifcéres
, &
La lecture
de cet
'un Mémoire
de
s de Siberie
&de
Vaucanfon
larlaDe
à tirer la foye,
ere de procurer
1
dansaucuna que
i
e fut terminée
par
Abbé
de Gua, fur
auPublic
.
gué de Meldames
leau, &alla lemén
fté arriva
le zoaVe
Choify
deFontai
le même
jour
. Infante
, &l'of
; que les
relâché le lendemain à Monaco , d'où elles font
parties le 4 au matin , & que le 6 elles font arri vées à Génes , où Madame Infante & l'Infante
Ffabelle ont débarqué . Le Chevalier
de Segur , Enfeigne de Vaiffeau , que le Comte de Maulevrier
a fait partir fur le champ , a apporté cette nouvelle au Roi.
Le 20 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix fept cens cinquante livres . Les Billets
de la preiniere Loterie Royale à fix cens vingtdeux
livres , & ceux de la feconde à cinq cens quatre-
vingt- neuf.
Il s'eft gliflé une faute d'impreffion fur le prix
des Billets de la feconde Loterie Royale , dans la
Gazette du 16 Novembre . Au lieu de cinq cens
dix-huit , il faut lire cinq sens quatre- vingt - neuf.
MORTS.
LE 9 Octobre ,Don Louis d'Acunha ,
Com
mandeur de l'Ordre de Chrift , Confeiller.
Privé du Roi de Portugal , & fon Ambafladeur
auprès du Roi , mourut à Paris dans un âge trèsavancé
Il avoit été ci - devant Ambaffadeur auprès
de Sa Majefté , & avoit été employé avec le
même caractére , ou en qualité de Miniftre , dans
plufieurs autres Cours. Il avoit été auffi un des
Plénipotentiaires du Roi de Portugal au Congrès.
d'Utrecht , & il étoit le Doyen de tous les Ambaffadeurs
& Miniftres de l'Europe.
Le 13 , Louis- Anne Seguier , Confeiller au Par
lement , mourut dans la cinquante huitiéme an
1726 Jeanne Antoinette Pelletier , morte le
Juin 1734 , fille unique d'Antoine Denis Pelle
tier, Auditeur en la Chambre des Comptes , &
de Sufanne le Noir & il laiffe entre autres enfan
N. Seguier , reçu Avocat du Roi au Châtelet de
Paris , le 22 Août 1748.
Il étoit fils de Claude - Alexandre Seguier , de la
branche des Seguiers de Saint Cyr , mort au mois
de Novembre 1725 , & de Marie- Jeanne le Noir.
La branche de Saint Cyr eft devenue la branche
aînée , par le défaut d'hoirs mâles dans la premiere
, & dans celle des Seigneurs d'Autry . Elle
a commencé dans Nicolas Seguier , Seigneur de S.
Cyr,deuxième fils de Nicolas Seguier, Seigneur de
l'Étang- la-ville près de S. Cloud , mort le 28 Septembre
1533 , dont le pere Blaife Seguier mourut
le 25 Avril 1510 .
Les lumieres & l'intégrité , depuis long- tems
héréditaires dans la famille des Seguiers , ont principalement
éclaté dans la perfonne de Pierre Seguier
, Chancelier de France , le dernier de la
branche d'Autry , mort le 28 Janvier 1672 .
Nous nous étendrions avec plaifir fur fes louanges,
fi les fréquens éloges de l'Académie Françoife
Jaiffoient quelque chofe à defirer pour honorer la
mémoire d'un Chef de la Juftice , qui fut auffi
zélé Protecteur des Lettres que grand Légiflateur.
Le 17 , Philippe- Louis le Hayer de la Follaine
Baron d'Afay , Lieutenant au Régiment des Gardes
Françoifes , & Chevalier de l'Ordre Royal &
Militaire de Saint Louis , nrourut & fut inhumé à
la Magdelaine de la Ville - l'Evêque .
"
Le 18 , Marie-Jofeph le Mazuyer , Marquis de
Montegut , Confeiller du Roi en fes Confeils , &
nette Pelletier , mot
d'Antoine Denis
que
Chambre des Comp
il laille entre autres a
Ocat du Roi au Chate
8.
de -Alexandre Seguier,
de Saint Cyr, mot
deMarie-Jeanne le
Cyr eft devenuela br
' hoirs mâles dans la
es Seigneurs d'Aut
as Seguier , Seignent
colas Seguier,Seg
S. Cloud , mort le
-re Blaife Seguier
grité , depuis long
e des Seguiers,ont
a perfonne dePier
rance , le dernierd
le 28 Janvier 1
plaifir for feslours
P'Académie Fran
defirer pourhoort
Juftice,qui fr
es que grand Leg
Hayerde laFolla
auRégiment desGa
r de l'Ordre Royal
Surut &fat inhumé
vêque.
Mazuyer,Marquiste
oien lesConfeils,
avoit été pourvû de la Charge de Procureur Gé.
néral à l'âge de 21 ans , ayant obtenu la furvivance
en 1689 , & il commença à en faire les
fonctions en 1694. Il joignoit aux qualités de l'ef
prit toutes les autres qualités propres à ſon état
& pendant un exercice de près de cinquantecinq
ans , il en a rempli les devoirs avec une exactitude
qui apeu d'exemples . Comme le Procureur
Général du Parlement de Toulouſe a également
l'exercice de la plume & de la parole , il a fourni
feul pendant long- tems à ce double travail . Une
bonté naturelle l'intéreffoit fi vivement à l'accéleration
des affaires , que par la crainte de les retarder
, il ne fe permettoit aucun relâche dans fes
pénibles occupations. Cette rare vertu , qui bril
loit éminemment fur fes autres grandes qualités ,
rend fa perte encore plus fenfible.
De fon mariage avec N. de la Font , fille de N.
de la Font , Seigneur de Caragoude , il a eu plufieurs
enfans , mais deux filles feulement ont été
mariées , l'une au Marquis d'Offun , l'autre au
Marquis de Thefan.
Il étoit fils de Henri le Mazuyer , Marquis de
Montegut , d'abord Page de Philippe de France ,
Duc d'Orleans , frere de Louis XIV . enſuite Confeiller
, & enfin Procureur Général du Parlement
de Toulouſe , & de N. Desplats de Granague ,
fille de Pierre Defplats de Granague , Préſident du
Parlement de Toulouſe.
Henri étoit fils de Gilles le Mazuyer , Vicomte
d'Ambrieres , Premier Préſident du Parlement de
Touloufe , & de N. de Clary , fille unique de
François de Clary , Premier Préfident du même
Parlement. Gilles fe diftingua fous le miniftére
du Cardinal de Richelieu , qui le chargea de plu
वृ
1
bres de fon tems , particulierement avec S. Fran
çois de Sales , Evêque de Genève , dont on con
ferve plufieurs Lettres dans la famille .
La famille de le Mazuyer eft anciennemen
originaire de Picardie. Elle avoit des Fiefs dans
Ville de Paris , & fa fépulture dans l'Eglife de Sai
Séverin. Elle vient de s'éteindre dans la perfonn
de Marie -Jofeph qui donne lieu à cet article ,
qui n'a pont laiffé d'enfans mâles.
Le 23 , Charlotte Antoinette de Hautefort
veuve de François de Ranconnet , Marquis d'E
coyre , mourut âgée de 80 ans , & fut inhumée
Saint Nicolas -des- Champs . Elle a eu de fon m
riage une fille nommée Louife-Magdeleine d
Ranconnet , qui a époufé le Marquis d'Embruloo
en Auvergne.
Le pere de Madame la Marquife de Ranconn
étoit François de Hautefort , Seigneur de Bruzad
mort Lieutenant des Gardes du Corps du Ro
Elle étoit petite fille de René de Hautefort , q
a fait la branche des Seigneurs de Marquefac
de Brufac , fecond fils de François de Hautefort
Marquis de Hautefort , fixiéme defcendant
Helie de Gontaut , Damoifeau de Badefol , qui
commencé la branche de Hautefort par fon m
riage avec Marthe de Born , Dame de Hautefo
& de Thenon , en 1388.
Cette branche de Hautefort eft la huitiéme
la Maiſon de Gontaut , dont le premier que l'
connoiffe fut Geoffroi de Gontaut , qui vivoit
1124 .
Le 28 , Dom Touffaint Chatelus , Supérie
Général de l'étroite obfervance de l'Ordre
Clugny , mourut & fut inhumé au Prieuré Ro
de Saint Martin-des -Champs.
-ticulierement avec
de Genève , donton
ans la tamille.
azuyer eft ancienta
Elle avoit desFietsin
lture dansl'Eglifede
éteindre dans la pe
onne lieu à cet artic
ans máles.
Antoinette de H
anconnet , Marquis
Marquis de la Luzerne , Maréchal des Camps &
Armées du Roi, & Prentier Enfeigne de la premiere
Compagnie des Moufquetaires , mourut au Convent
des Religieufes Benedictines, du Cherchemidi
, où elle fut rapportée de l'Eglife de Saint
Sulpice , fa Paroiffe , pour y être inhumée . Elle
avoit été mariée le 12 Janvier 1692 , & étoit fille
de François de la Chaife-d'Aix , Marquis de la
Chaife , Sénéchal de Lyon , & Capitame des Gardes
de la Porte de la Ma fon du Roi , en 1687.
Le même jour , Marie Françoife Diane , fille
de Henri de Lauzieres , Marquis de Themines ,
Capitaine de Cavalerie , mourut & fut inhumée
à Saint Roch.
Le 3 , Alexandre-Charles de la Rochefoucault
Marquis de Surgeres , Enfeigne de la Compagnie
des Gendarmes d'Anjou , mourut âgé de 18 ans ,
& fut inhumé à Saint Euftache .
80 ans, &fur inhum
ps. Elle a eu dela
ée Louife
-Magdel
le Marquis
d'Emer
Marquile
de Rana
Ort , Seigneur
deB
Gardes
du Corps d
René
de Hantefort
igneurs
de Marque
François
deHaute
fixiéme
defcendant
Difeau
de Badefol,
Hautefort
par le rn , Dame
deHaute
tefort
eft la huitième
dontlepremier
que
Gontaut
, qui
nt Chatelas
, Supe
rvance
de l'Ordre
humé auPrieuré
Ro
ps.
VIVOR
Il étoit fils d'Alexandre Nicolas de la Rochefoucault
, Marquis de Sargeres , Lieutenant Général
des armées du Roi ; & de Jeanne Therefe.
Fleuriau de Morville , fille du feu Conte de Morville
, Miniftie & Secretaire d'Etat des Affaires
Etrangères , & petit - fils de François , Marquis de
Surgeres , Capitaine de Vaiffeau. François étoit le
cinquiéme defcendant de Louis de la Rochefoucault
, Seigueur de Montendre , fits puîné de François
I. du nom , Comte de la Rochefoucault ; &
de Barbe du Bois , fa feconde femme . François ,
feiziéme deſcendant de Foucault premier du nom
mourut en 1516 .
La Maifon de la Rochefoucault eft trop illuftre
& trop connue , pour que l'on exige de nous aucun
détail. Nous dirons feulement qu'elle a ce
rare avantage , que celui par lequel on commence
en préfumant que fon origine étoit des plus
ciennes & des plus glorieufes.
Le 4. Marguerite - Angélique Rouillé , ve
d'Antoine Bitaut , Seigneur de Vaillé , Rock
la Boffonniere , le Paly , les Touches
Coffé , Confeiller du Roi Honoraire en fon Gra
Confeil , mourut , & fut inhumée à Saint Jeanreau
,
Gréve.
Elle étoit fille de Pierre Rouillé , Seigneur
Coudrai- le- Pleffis & autres lieux , Maître des R
quêtes , & de.Jeanne Mariche , & éto t veuve d
puis le 17 Juin 1735 Elle avoit eu de fon maria
Antoine- François Bitaut , Confeiller au Gra
Confeil , reçu le 19 Décembre 1714 , für la
miffion de fon pere. Antoine- François, mort le.
Octobre 1738 , avoit époufé au mois d'Av
1715 Elizabeth - Claude Gallois , dont il a laiffé
Bitaut , aujourd'hui Confeiller au Parlement ,
gu le 15 Mai 1744.
Le7 , Marie- Elizabeth Amable Seigneur , ve
ve de Guillaume , Marquis de Caplaune , Cap
taine de Grenadiers dans le Régiment de la viei
Marine , & Chevalier de l'Ordre Royal & Mi
taire de Saint Louis , mourut & fut inhumée
Saint Roch.
Le 7 du mois de Mars dernier , Philippe G
bert ,du Village de Mennedoute , dans les Arde
nes , Paroiffe de la Ville de Neuf- Château , Pr
vince de Luxembourg , mouru : âgé de cent fei
ans. Il s'étoit marié à l'àge de trente -trois ans ,
avoit vêcu dans fon mariage cinquante -fix an
& étoit veuf depuis vingt fept aas . La malad
n'a point terminé fes jours , la caducité feule
fait ceffer de vivre. Il avoit confervé jufqu'à
fa une mémoire i préfente du paffé , qu'il
point craindre dele
a origine
étoitdes
tieules
Angelique Road
igneur de Vale,
, le Paly , les Tour
of Honoraire en fon
tinhamée à Saint
ierre Rouillé ,Seig
itres lieux,Maitres
Lariche , & éto tre
lie avoit eu de fon
ut , Confeiller
al
écembre
1714, fa
toine-François,mor
époufé au mois
Gallois,dontil
eiller auParleme
ه ر ا م ش
Amable Seig
is de Capla
le Régiment de lar
l'Ordre Royal
Surut & fut inhan
s dernier
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doute
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Duru: âgé decentl
de trente
- troisans
age cinquante
-fi lept
ans. La mala
s, la caducité
leule
oit confervé
palju
te du pallé
, qu'il
ché de Luxembourg ,
trois ans.
que
The Gut alors avoir
Nous devons à la mémoire d'un des Maîtres du
Parnaffe François , de faire mention de fon Jardi
nier qu'il a immortalisé par une de fes Epitres .
Le 3 Octobre , Antoine Riquet , Jardinier de
feu Nicolas Boileau Defpreaux à Auteuil , mourut
à Paris âgé de 95 ans , & fut inhumé à la Magdeleine
de la Ville - l'Evêque.
ARRESTS NOTABLES.
RDONNANCE du Roi , du 9 Septembre
, concernant les Officiers de fes troupes,
retirés à l'Hôtel des Invalides
ARREST du Conseil d'Etat du Roi , du 27 ,
qui regle l'évaluation des Offices municipaux, créés
par Edit du mois de Novembre 1733 , & de ceux
de la Province de Languedoc , fur laquelle le droit
annuel & les droits de mutation en feront payés
aux Revenus cafuels.
AUTRE , du 14 Octobre , qui ordonne que
les Officiers , fupprimés par Edit du mois d'Avril
dernier, remettront à Meffieurs les Intendans leurs'
titres de proprieté & autres piéces concernant la
liquidation de leurs Offices.
AUTRE du même jour , qui permet l'entrée
dans le Royaume , pendant une année , des .
Beures venant d'Angleterre , d'Ecoffe & d'Irlande
, en payant les droits qui font dûs .
ORDONNANCE du Roi , du 12 Novem
bre , concernant les Mandians & Vagabonds qui
Le trouveront à Paris & aux environs.
ONdonne avisque M. de F.D.K.poffed feul la compofition de l'Elixir , qui a pou
baze le vrai Baume de la Mecque , dont les vertu
font infinies pour prefque toutes fortes de mala
dies , puifqu'il a éte prouvé & reconnu , qu'il a l
' grande propriété de fortifier le genre nerveux ,
de le débarraffer de fes obftructions , par
de fon Souffre & de fa Teinture fouverainemen
exaltés .
la vert
Les guérifons défefperées qu'il a procurées ,
qu'il procure journellement , qui font atteftéd
par les Certificats des perfonnes qui en ont fa
ufage , dont les noms & les demeures fe connot
front dans le Bureau de diftribution , font de
preuves de fes qualités (pécifiques.
Il reftaure puillamment la nature , il facilite l'e
pectoration , il répare & fortifie l'eftomach , il d
truit les vices des Sucs Gaftriques qui caufent d
indigeftions , il diffout & fait faire la coction a
crudités des alimens qui occafionnent des co
ques ; il arrête tous vomiflemens & les crach
mens de fang , il guérit les palpitations & bat
mens de coeur. Et il garantit de tout mauvais a
même du contagieux..
Il eft très agréable au goût , & ne cauſe jam
d'irritation à ceux qui en ufent.
. On donne la maniere de s'en fervir au Bureau
diftribution , établi chez le Sieur Devin , rue Pav
près la Comédie Italienne , où le Tableau eft expof
Plufieurs Patticuliers tâchent de le contref
fur les grandes propriétés qui lui font connu
mais il eft impoffible d'y parvenir , fans avo
vrai Baume de la Mecque , qui fe reconnoît
cet Elixir , par la Pellicule qui occupe la furfac
la liqueur dans laquelle on le prend.
. de F. D. K.
He l'Elixir , qui ap
Mecque,dontles
toutes fortesdem
& reconnu, qui
er le genre nerveur
ſtructions
,parle
inture
fouverainem
Our preuve évidente & incontestable que la
poudre Royale fébrifuge du Sieur de la Ju.
tais , compofée uniquement de plantes , évacue de
la maffe du fang toutes les impuretés qui s'y
trouvent ; c'eft qu'elle guérit radicalement toutes
fortes de fiévres intermittentes les plus rébelles ,
parce qu'elle agit fuivant la difpofition du corps.
L'expérience journaliere confime cette vérité ,
qui commença d'être reconnue en France dans
l'automne de 1712 , par Meffieurs Fagon & Boudin,
pour lors premier Médecin & M Örd, du Roi ,
lefquels acertifierent à Sa Majesté avoir guéri par
cette poudre , pendant l'efpace de quatre mois.
tous le malades qui fe préfenterent attaqués de
toutes fortes de ' fiévres intermittentes , fans en
avoir manqué une feule.
s qu'il
a procure
!
ent , qui font an
fonnes
qui eno es demeures
le co
diftribution
, fon
cifiques
. a nature
, ilfacili
ortifie
l'eftomach
,
aftriques
quica fait fairela coction
occafionnent
desa
iflemens
& lescra
lespalpitations
& ntit de toutmauvais
goût
, &necaule
j
ufent
.
Baress e s'en
fervir
au Sieur
Devin
, ruePate oùleTableau
ofexp tâchent
de lecontre és qui
lui font
conn parvenir
,fans
avo qui
fe reconnoit
d qui
occupe
lafusfact
a le prend
•
Cette Relation le trouve en original aux Archives
du dépôt de la Marine à Paris , dattée de Verfailles
du 13 Février 1713. Ŏn y voit au bas la décifion
du feu Roi , écrite de fa main en faveur de
l'Auteur , dans ces termes :
Bon , penfion de 1200 liv. à commencer du
jour qu'il eft parti de Venife , & la Croix de Saint
Lazare.
On voit tous les jours des cures furprenantes
par les vertus de cet heureux ( pécifique , non feulement
envers les fiévres intermittentes , mais encore
dans toutes les maladies caulées par la mauvaife
qualité des humeurs de quelque efpéce quel
les foient , ainfi on s'en purge avec tout le fuccès
defiré toutes les fois qu'on fe fent indiſpoſé.
Le Sieur de la Jutais pofléde encore divers autres
remédes très- rares & finguliers ; mais principalequi
en font ufage, parce qu'il répare & fortihe
puiflamment toutes les parties débilitées du corps ,
en commençant par l'eftomach , qui en eft le pere
nourricier , & jufqu'à le guérir des excoriations
caufées par quelques poifons corrofifs , tels que le
feroient l'arfenic & le verdet . Il rend aux étiques
leur premiere fanté,guérir l'afthme & les lienteries
les plus rebelles. Cet arcane eft fi benin , que les
enfans à la mammelle , dont l'eftomach fe trouve
dépéri par un lait erû & acide , qu'ils vomiffent à
chaque inftant , en font guéris en moins de deux
heures , quand même ils feroient aux approches
de la mort. Deux ou trois prifes à la Nourrice
pendant ce peu de tems,fuffifent pour corriger fon
lait. Les femmes enceintes fujettes aux avortemens
en font certainement garanties , .parce que toutes
les parties qui correfpondent àla perfection de
l'enfant,font toutes puiffamment fortifiées par l'ufage
de cet Arcane célefte . Il eft propre auffi à
guérir les fleurs blanches , les vieilles & nouvelles
gonorées ; comme auffi à détacher les fables &
graviers des reins & de la veffie , en les entraînan
par les urines, réparant en même-tems les excoria
tions qu'ils ont caufées , defquelles procedent le
douleurs qu'on en reffent . Il eft le préfervatif &
curatif du fcorbut , & réfifte à tout mauvais ai
Les vertus de ce puiffant fpécifique font écrite
plus au long dans un petit livre qui en enfeign
Palage. Son prix eft à raifon de 24 livres la livre
qu'on divife , fi l'on veut , par pots de demi livr
quarterons & demi quarrerons.
Le Sr de la Jutais , Médecin Privilégié du Ro
demeure à Paris , rue de Bourbon , à la Vill
Neure.
AUTR
débilitées du cop
ch , qui en eft le per
rir des excoriation
corrofifs ,tels que
Il rend aux étique
thme & leslienteri
eft fi benin ,ques
l'eftomach
le trout
e, qu'ils vomiller:
is en moinsde de
oient aux aappro priles
à la Nour
tent
pour
corriger Jettes
aux
avortem
ies, parce
que to
ent à la perfection
ment
fortihees
. Il eft propre es vieilles&nouvel
détacher
les fables
effie, enlesentrai
-tems
les exco ême-t (quelles
procedentis
Il'eft
le préfervati te
à tout
mauvais
a frécifique
four
écrits livre
qui
en enfeigne
livres
la livre n de
24 dedemi
live
pots par
ons
. cin
Privilégié
duRo
Bourbon
,à la Vill
AUTRE
AUTRE AVIS.
Illion avertit le Public qu'il fait & vend les vé-
Fitables Bifcuits du Palais Royal , depuis trois
fols jufqu'à fix ; Biſcuits & Gâteaux de Savoye ; Gâ
teaux d'amande ; des coeurs de bifcuits , des rofes
& des bonnets Turcs ; Macarons d'amande amere;
Maffepins pralinés , feringués ; des coeurs de Maffepin
royal & de Chocolat à la fleur d'orange & de
caffé , Conferves de fleur d'orange en gâteaux , en
coeur , pralinés , & des méringues , & tout ce qui
concerne l'Office. Les Bifcuits fe confervent toujours
tendres pendant l'efpace d'un mois , ce qui
fait qu'on peut les tranfporter en campag ne..
Le St Fillion continue de fabriquer les Chocolats
vanillés & de fanté , ambrés & à la fleur d'orange
fans fucre , depuis quarante fols jufquà huit livres ;
Piftaches & Paftilles fines , depuis trois livres juf
qu'à fix. Il fait unChocolat naturel pour les perfonnes
qui font incommodées de l'eftomach & de la
poitrine,& un Beure de Cacao caraqué, qui eft bon ›
pour les inflammations fur les les boutons yeux , ,
les lévres gerfées , dartres & pour les hémorroïdes,
&c. Le Sr Fillon demeure préfentement dans l'Ab
baye S. Germain des Prez , Cour des Religieux ,
rue Childebert , la quatriéme boutique après la
fontaine , à la Croix de Chevalier. C'eſt le même
Fillion qui demeuroit ci devant Cour & rue Ab,
batiale.
K
2 YA VIS. CA
Des Auteurs du Mercure.
N prie les perfonnes qui doive
des Mercures , de s'acquitter , da
le courant de ce mois, & quelques-unes
qui depuis long- tems on demande inuti
ment de l'argent , ne doivent pas être fu
prifes fi on ceffe de leur fournir ce Recue
APPROBATION.
Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chan
lier le premier volume du Mercure de France
mois de Décembre 1749. A Paris , le 28 Nove
bre 1749.
P
MAIGNAN DE SAVIGNY
TABLE.
IECES FUGITIVES en Vers & en Pr
Suite de la Séance publique tenue le 25 4
dernier par l'Académie Royale des Scien
Infcriptions & Belles- Lettres de Toulouse ,
Vue d'un Côteau ,
Difcours prononcé par M. le Comte de Tref
Lieutenant Général des Armées du Roi
Commandant dans la Province du Boulor
le 18 Août dernier , à l'occafion des Prix
Mrs les Syndics de cette Province donn
aux Ecoliers du Collège des Peres de l'Ora
VI S.
du Mercurt,
erfonnes
qui de
de s'acquitter
s, & quelques-une
s on demandein
doivent pas êt
eur fournirceR
BATION
Monfeigneur
leC e du Mercure
de
A Paris
, le 28M
DE
SAVIGN
BLE
YES
en
Vers
&en publique
tenue
le e Royale
des
Scen Lettres
deToulouk
,
M.
le Comte
deTre des
Armées
du Ro Province
duBoulo àl'occafion
des
Puix cette
Province
don e des
Peres
del'Or
*
faire la diftribution
Ode à M. Oudry , Peintre du Roi ,
39
48
Séance publique , tenue le 12 Août 1749 par l'Académie
des Sciences , Belles-Lettres & -Arts de
Rouen ,
Amélie , Poëme Paftoral ,
51
71-
Retour de l'homme vers Dieu , après avoir connu
la vanité du fiécle , 78
Lettre à Meffieurs les Directeurs de la Compagnie
des Indes , par M. Mopillier , Chirurgien , fur
le Scorbut & la Dyffenrerie ,
83
Vets d'un fils à fon pere , pour le jour de la Fête ,
par un jeune homme de Rouen ,
Le Lierre , Fable ,
92
94
96 Vers à Mad. de V **** à fa campagne ,
Obfervations fur le Ver plat , dit Toenia ou Solitaire
,
Ode fur la Paix ,
ibid.
Lettre au R. P. C. l'un des Journalistes de Trévoux
,
Bouquet à Mlle de la * * *
115
125
Réponse à une nouvelle Lettre au fujet des Corbeaux
de l'Eglife de S. Julien du Mans , 126
Mots de l'Enigme & des Logogryphes du Mercure
de Novembre ,
Enigmes & Logogryphes ,
133
134
Nouvelles Litteraires , des Beaux-Arts , &c . 140.
Catalogue des Eftampes gravées par M. le Bas
Graveur du Roi , 164
Lettre de M. d'Anville à M. Remond de Sainte
Albine , fur une nouvelle Carte de l'Amérique
Méridionale ,
Avis fur la Lettre fuivante
168
169
Lettre de l'Auteur d'une Brochure, intitulée Connoiſſance
des beautés & des défauts de la Poëfie
Autre au même, fur la Tragédie des Amaz
Bes
1
'Autre de feu M. Pavillon au même. De l'aut
monde , au mois d'Octobre 179 ,
'Autre à M. Buffon , de l'Académie Royale d
4
I
18
Sciences , & Intendant du Jardin du Roi , 17
Autre à M. ** Confeiller au Préfidial de Tours
à l'occafion du premier Acte public foutenu au
Ecoles de Chirurgie le 25 Septembre 1749
conformément à l'Arrêt du Confeil d'Etat
12 Avril précédent ,
Autre écrite de Beziers le 15 Octobre 1749 , pa
M. Fraiffe , Docteur en Médecine de la Fa
culté de Montpellier , à M. Brouzet , Docteu
de la même Faculté , & Médecin des Hôpitau
du Roi à Fontainebleau ,
Nouvel avis fur les Canons de fer battu & d
nouvelle invention ,
18
19
Procès verbal de l'épreuve d'une pièce de ce
Canons
Chanfon notée ,
Vers à mettre en Mufique ,
Spectacles , & Concerts ,
19
19
ibid
200
Lettre de M. de Cahufac à M. Remond de Saint
Albine 20
France , Nouvelles de la Cour , de Paris , &c. 20:
Morts ,
Arrêts notables ,
20
213
Avis fur l'Elixir qui a pour baze le vrai Baum
de la Mecque ,
Autre fur la Poudre Royale Fébrifuge ,
214
21
Autre fur le Chocolat , les Bifcuits , le Beure de
Cacao caraqué , &c.
'Autre des Auteurs du Mercure ,
La Chanfon notée doit regarder la page
212
218
19
= la Tragédie des s
DE FRANCE;
Ilon au même. De
DÉDIÉ AU ROI.
Octobre 179,
de l'Académie Roy
ant du Jardin da Re
ler au Préfidial de
ier Actepublicfoute
le as Septembe
rrêt du Confeil d
le as Octobre 194
en Médecine
de
, à M. Brouzet, D
& Médecin
des H
nons
de fer batt
ure d'une
pièce d
M. Remond
deSa
our
, deParis
, &
baze
le vrai Bat
Fébrifuge
, Bifcuits
,leBeared
are,
lapage
114
211
Chez
DECEMBRE . 1749 .
SECOND VOLUME.
JUT
LIGIT
U
SPARCATS
A PARIS ,
ANDRE' CAILLEAU , rue Saint
Jacques , à S. André.
La Veuve PISSOT, Quai de Conty ,
à la defcente du Pont- Neuf,
JEAN DE NULLY , au Palais,
JACQUES BARROIS , Quai
des Auguftins , à la ville de Nevers.
M. DCC . XLIX .
·Avec Approbation & Privilege du Roi.
L'ADRESSE
'ADRESSE générale duMercure
à M. DE CLEVES D'ARNICOURT
rue des Mauvais Garçons , fauxbourg Sai
Germain , à l'Hôtel de Mâcon. Nous prio
très - inftamment ceux qui nous adreffere
des Paquets par la Pofte , d'en affranchir
Port , pour nous épargner le déplaifir de l
rebuter, & à eux, celui de ne pas voir paroît
leurs Ouvrages.
Les Libraires des Provinces ou des Pa
Etrangers , qui fouhaiteront avoir le Mercu
de France de la premiere main , plus promp
tement, n'auront qu'à écrire à l'adreffe ci-deff
indiquée ; onfe conformera très-exactement
leurs intentions.
Ainfi ilfaudra mettre fur les adreffes à M
de Cleves d'Arnicourt , Commis au Mercu
de France , rue des Mauvais Garçons , pow
remettre à M. Remond de Sainte Albine.
PRIX XXX , SOLS.
E générale
duMere
LEVES
D'ARNICO
rçons ,fauxbour
de Macon
, Nur
MERCURE
1
ux qui nous adrif
Pofte , d'en affranch
gner le dépla
DE FRANCE ,
AU RO I.
ui de nepas voirpor
Provinces
on du
iteront
avoir
leMr
ere main
, &plus
.
crire
à l'adre
mera
très-exa
refur
lesadref
t, Commis
auMrs
auvais
Garçons
, de Sainte
Albi
X.
SOLS
DEDIE
DECEMBRE . 1749 .
PIECES FUGITIVES ,
en Vers & en Profe.
TRADUCTION
Du premier chapitre du Traité des fièvres ,
compofé en Latin , par M. Fizes , Confeiller
& Médecin du Roi , &c . & imprimé
à diverfes reprifes fous la forme de Théfes
pour des Bacheliers , depuis 1743 jufqu'en
1747 , mais dont on vient de donner
en Latin une nouvelle édition complette.,
Ette Traduction eft le premier
effai d'un jeune Médecin , âgé de
dix -neuf ans , & Docteur feule-
C
ment depuis le mois de Mai de
cette année. Il l'a faite
11. Vol,
pour
fa propre
A ij
Médecins , on lui a confeillé de la re
publique. Le premier chapitre q
donne ici , contient l'effentiel de la thé
& de la pratique de M. Fizes , touch
les fiévres . Le Traducteur travaille à
tre la fuite de ce Traité en François ,
ne manquera pas de l'envoyer par par
pour les inferer en entier ou par ex
dans le Mercure.
1
TRAITE' des fièvres , par M. Fi
Confeiller & Médecin du Roi , & Pr
feur Royal de Chymie dans l'Univerfit
Médecine de Montpellier , traduit du
sin en François par ***.
I
CHAPITRE PREMIER.
De la fièvre en général.
L feroit fans doute inutile de ren
raifon du choix que j'ai fait de la
vre pour la matiere de ce Traité. On f
affez qu'il n'eft pas de maladie plus
quente que la fiévre , & l'on n'ignore g
res qu'elle eft directement oppofée au p
cipe de la vie , & qu'elle enleve la p
grande partie des hommes , foit qu'elle
ent
foit
lui a confeille de maladie principale ou effentielle
premier chapitre
fellentieldeli: qu'elle ne les attaque que comme fubalterne
, & qu'elle ne foit que l'effet on le
fymptôme d'une autre maladie , ce qui eft
bien plus que fuffifant
tention des Médecins.
ue de M.Fizes,
Traducteur travail
Traité en Franç
de l'envoyerpa
en entier ou
pour réveiller l'at-
>
*Cette maladie fut appellée en Latin
febris , peut-être du verbe Sabinfebruo *
de l'ancienne latinité , qui veut dire , je
purifie. Les Grecs la nommererent puretos
du mot pur , qui fignifie le feu , parce que
ordinairement les febricitans nous femblent
tout embrafés , & que d'ailleurs les
ymie dans l'anciens Médecins faifoient confifter l'efontpellier,
trad fence de la fièvre dans une chaleur brûlanfievres
, par
Médecin du Roi,
Dar ***
•
RE
PREMIE
te engénéral.
pute inutile de
quej'aifaitde
te & contre nature .
Mais , quoique la fiévre foit une maladie
fi fréquente que les Médecins ont tous les
jours occafion de l'obferver , cependant
on ne trouve chez eux rien de conftaté , ni
quant à fes fignes caractériſtiques , ni quant
à fon effence , puifque les uns ,
tels que
deceTraité Fernel , avec tous les anciens , caractérifent
la fièvre par une chaleur contre nature
, & que les autres ne la caractérisent
pas de même. Et de fait , cette chaleur
contre nature ne conftitue pas la fièvre ,
On
s de maladie
pl
,
&l'on n'ignot
ement
oppofee
a
qu'elle
enleve
lap
mines
,foit
qu'e
* V. Dictionar, Vet . Latinit. Laurentii.
A iij
fans fiévre , & que réciproquement 1
vre fe manifefte fouvent fans cha
comme dans le commencement de
fieurs fiévres continues & de leurs r
blemens , dans le commencement des
d'une fiévre intermittente , dans quel
fiévres malignes , dans les fiévres é
miques , dans celles qui regnent dan
Camps , & qu'on appelle algides.
compter que dans la plupart des fi
malignes , la chaleur ne s'éloigne pas
nairement beaucoup de la naturelle
que fouvent elle lui eft femblable.
Il faut donc chercher un figne pa
gnomonique de la fiévre , dont tous
Médecins conviennent . Or tous les P
ciens s'accordent en ceci , fçavoir qu
malades ont la fiévre , toutes les fois q
obferve en eux une fréquence de po
avec un dérangement notable dans
fonctions. Ainfi , quant à la pratique
pourra définir la fiévre , une fréquenc
poulx contre nature , ou , ce qui revier
même , une fréquence de poulx avec une
tante & notable léfion des fonctions .
Cela pofé , il ne fera pas moins
qu'il y a fiévre , foit que le corps foit
de froid , foit qu'il brûle de chaud , q
que la chaleur foit la compagne la plu
dinaire de la fiévre.
que réciproquemer
te fouvent fans d
e commencement
ontinues & de les
e commencementde
ermittente , dans q
5 , dans les fièvre
lles qui regnent
on appelle alg
ans la plupart de
leur ne s'éloigne
coup de la natur
lui eft femblable
chercher un lign
la fiévre , dont
nnent. Or tousle
еп сесі , fçavoirg
vre , touteslesfos
une fréquence de
ment notable d
quant à la pratiqu
évre , une frequent
, ou , ce qui revi
ce depoulx avecun
on des fonctions.
e fera pas
tquele corps fo
I brûle dechaud, qu
la compagnelapla
moins
c'est une trop fréquente contraction du coeur
jointe à un paffage difficile du fang par les
plus petits vaiffeaux , en forte que l'une &
l'autre de ces conditions doivent roujours
fe trouver enſemble , car lorfqu'il ne s'en
rencontre que l'une des deux , il n'y a
point de fiévre , puifqu'on obferve la fréquence
de la contraction du coeur après
des exercices , des débauches , dans la colére
, &c. fans qu'il y ait fiévre , & que
fouvent le fang a de la peine à couler par
les plus petits vaiffeaux , fans qu'il y ait
auffi fiévre , comme dans les pamoifons ,
dans la gangrene , dans quelques inflam-
´mations.
Il faut donc d'abord affigner les caufes
générales , qui font que ces deux conditions
fe rencontrent néceffairement enſemble
, c'est- à - dire , squ'il y ait tout à la fois,
& une fréquente contraction du coeur , &
un paffage difficile du fang dans les plus
petits vailleaux .
Or ces caufes peuvent être ramenées à
deux principales , fçavoir à certains ftimulans
ou irritans , & à certaines dyfcrafies ou
dépravations du fang.
En premier lieu , i quelque partie ,
principalement membraneufe , ou ligamenteufe
, ou tendineufe , ou en général
A iiij
veux , foit à raifon de leur tenfion na
relle dans cette partie : fi une telle part
dis-je , eft traitée rudement , & feco
d'une maniere douloureufe , toutes les a
tres fibres fe roidiront plus que de coû
me , celles furtout qui exécutent fans ce
des mouvemens fpontanés , & qui c
par-là plus de difpofition à fe roidir.
cela , parce qu'une partie fort fenfib
étant fecouée , tout le fyftême nerveux
ébranlé & plus tendu , foit par le flui
nerveux , déterminé par ces fecouffes vi
lentes & extraordinaires à couler pl
abondamment du cerveau dans les parti
où ces nerfs aboutiffent , foit par la fecr
tion plus abondante de ce fluide , occafio
née par la diminution de la réfiftance de
filets médullaires du cerveau , & des ner
par lefquels ce fluide eft excité à s'écould
plus copieufement. Car nous voyons qu
dans tous les couloirs les fecrétions fe for
plus abondamment , lorfque les vaiffeau
excrétoires verfent leur liqueur plus aif
ment , ce qui doit auffi avoir lieu à l'egar
du cerveau , car les nerfs peuvent être re
gardés comme fes vaiffeaux excrétoires .
De la grande tenfion de toutes les fibres
s'enfuivra une action plus grande des fo
de les bless
on de leur tenfixs
artie : fi une telle p
rudement , & f
uloureufe , toutes is
Hiront plus que de
qui exécutentfun
pontanés , & qu
pofition à feroid
ne partie fort fe
tle fyftême nerve
ndu , foit par le
é par ces fecoust
dinaires à couler
erveau dans les
Tent , foit parla
de ce fluide, oc
on de la réfiftant
&desn cerveau ,
eft excité à s'é
Car nous voyons
les fecrétions fef
orfque les valle
zur liqueurplusai
avoir lieu à l'egard
erfs peuvent êtren
caux excrétoires
detoutes
lesfirs
plus
grande
des
&
le mouvement eft continuel . Plus les folides
agiront , plus le fang s'agitera , ſe raré .
fiera , & plusil tendra rous les organes , ce
qui augmentera leur force & leur action
en forte que tout cela s'augmentera de plus
en plus par cette mutualité d'actions entre
les folides & les fluides : c'eſt à - dire ,
que le fang fera pouffé plus vigoureufement
par le coeur , & qu'il y fera repouffé
plus vigoureufement par le fyftême des
vaiffeaux fanguins , d'où s'enfuivra une
contraction du coeur plus prompte , plus
fréquente , & par conféquent un poulx
plus fréquent. Mais parce que le fang trop
agité & raréfié parcourt difficilement les
plus petits vaiffeaux , il arrivera que quelques-
uns de ces vaiffeaux , ou trop foibles,
ou devenus pent - être trop étroits par des
conftrictions fpafmodiques à l'occafion de
l'influx confidérable , mais inégal, du fluide
nerveux , ne laifferont paffer le fang qu'avec
peine , ou ne le laifferont point paffer
du tout , tandis que d'autres vaiffeaux qui
ne font pas dans la même pofition , le laifferont
paffer librement , ce qui fournit
une nouvelle raifon pour exciter le coeur
à des contractions plus fréquentes , comme
on le dira ci- après ; & alors fe trouveront
réunies les conditions néceffaires pour
A v
poulx les fonctions feront dérangées .
En fecond lieu , fi par quelque dy
fie du fang , qu'on rapportera dans la fu
ou même par quelque caufe appliquée
térieurement , il arrive que les extrêm
de plufieurs artérioles fe bouchent to
coup , tandis que d'autres en plus gr
nombre demeurent libres , les ventricu
du coeur trouveront d'abord une
grande réfiftance , car ces ventricules c
trebalancent le fang contenu dans tous
vaiffeaux. Delà fouvent les forces du co
s'abbattront d'abord , & le poulx s'aff
blira quelquefois il arrivera même qu
quefois des défaillances , comme on
voit de tems en tems dans le commen
ment des fiévres avec froid.
Mais à caufe de cette réfiftance oppo
au coeur , fes ventricules , fe délivra
moins du fang qu'ils contiennent , fe to
dront davantage , pendant tout le tems
la contraction , par le fang qui cé
moins à l'impulfion , & qui n'eft pas cha
de leur cavité. De là il réfultera une te
fion plus grande qu'à l'ordinaire dans
fibres du coeur qui fe contractent , q
font effort contre le fang qui réfifte dava
tage , & qui s'appliquent contre lui con
me contre un corps dur ; & par conf
Ons feront déranges
cu , fi par quelque d
n rapportera dans
elque caufe appliqu
arrive que les ext
rioles le bouchent
e d'autres en plus
nt libres ,les venti
ront d'abord un
, car ces ventricule
ng contenu dans to
vent les forces da
d , & le poulx s
il arrivera même
llances , comme
ems dans le comme
ec froid.
cette réfiftance op
tricules , fe de
contiennent, fex
ndant tout letem
quic - le fang qui
& qui n'eftpas cher,
il réfultera unet
E l'ordinaire dans l
fe contractent, qu
ngquiréliftedavas
ent contreluicom
dur; & par cons
plus fortement fecoués , ce qui fera néceſfairement
fuivi d'un influx plus abondant
& plus prompt du fluide nerveux. De là
les parois des ventricules du coeur fe rapprocheront
plus promptement & avec plus
de force : de là le coeur fera des efforts
plus grands & plus prompts pour le contracter.
pas
Cependant comme la réfiftance du fang,
qui doit être pouffé dans les artéres , n'eſt
infurmontable , & que le fang n'a pas
tellement perdu fa fluidité , qu'il ne puiffe
plus s'en féparer de fluide nerveux dans
le cerveau ; ( autrement la fyncope furviendroit
, comme on l'obferve au commencement
des redoublemens des fiévres
malignes qu'on nomme fyncopales , &
au commencement de quelques accès des
fiévres intermittentes , dans lefquels tout
le corps eft faifi de froid , & le lang s'epaiffit
à un tel point , qu'à peine il peut
fortir du coeur , & qu'à peine le fide
nerveux s'en fépare ) à la vérité le fang.
fera exprimé & chaffé du coeur , mais en
petite quantité , fi fa réfiftance eft confidérable
, d'où il s'enfuivra que les parois.
du coeur , dont les ventricules ne font que
peu défemplis , ne s'approcheront que peu
les unes des autres , c'est-à- dire ,
› que dans
A vj
d'efpace qu'à l'ordinaire ; mais parce q
faut moins de tems pour parcourir
moindre efpace , la contraction du co
fera plutôt achevée . Donc les artéres &
veines fe dilateront plus promptemen
mais un peu moins , parce qu'elles ne
çoivent du coeur qu'une moindre quant
de fang : de là leurs tuniques fe rétab
ront plus vite , mais moins par les mêm
raifons. Ainfi , comme tous les vaiffead
font pleins de fang , & que leur cavi
s'accommode à la quantité qu'ils en co
tiennent , le fang veineux reviendra pl
vîte au coeur , mais en moindre quantit
& il tombera dans fes ventricules plei
d'un fang dont ils n'ont pas pû fe décha
ger entierement. De là leur prompte &
grande dilatation avec une grande tenfior
qui fera fuivie d'une prompte contrac
tion , avec un grand effort & un trava
pénible du coeur . Or les forces du coeu
& des vaiffeaux fanguins étant diminuées
& prefque épuifées par toutes ces caufes
& même par la trop grande réfiftance
du fang , le coeur fe contractera , & les
artéres fe dilateront plus fouvent , c'eft
à- dire , le poulx fera fréquent , promp
& en même tems petit , comme on l'obferve
dans le tems du froid de la fièvre.
dinaire ; mais part
ems pour parcour
la contraction
du s
e. Donc les artéres !
nt plus prompter
s , parce qu'elles
u'une moindre qu
ars tuniques
fe
s moins par les
mme tous les vaille
g , & que leur a
quantité
qu'ilsen
veineux
revienda
De
en moindre
quar
- fes ventricules
n'ont paspufed
me là leur prompt
ec une grandete
e prompte
com
effort & un tra
r les forces du ca
ins étant diminués,
ar toutes cescaules,
p grande relanc
contractera
, &
lus fouvent , c'e
fréquent
, prompt
t , comme
on
oiddela févie
l'ob
coeur, petite ou peu étendue, & foible dans
les moribonds , eft caufe qu'on obferve en
eux un poulx foible , mais fréquent , &
quelquefois prompt.
Corollaire fecond. Pour la fréquence
& la viteffe des contractions du coeur ,
l'augmentation de la force du coeur n'eft
pas abfolument & effentiellement néceffaire.
Cela eft reconnu de tous les Praticiens.
aupara-
>
Maintenant , par ces contractions réitérées
du coeur & des artéres , le fang eft
enfin fi fecoué , & les particules actives
de la matiere fébrile , qui étoient
vant cachées dans des parties vifqueufes
fe développent à un tel point , que le
fang , qui auparavant avoit été épaiffi par
la matiere febrile , entre en raréfaction ;
ou quelquefois , fans aucun épaiffiffement
précédent , le fang eft d'abord excité à
bouillonner par la matiere fébrile qui eft
active de fa nature : car de même que
plupart des fiévres commencent par l'épaiffiffement
du fang, de même quelques- unes
commencent avec une ardeur extraordinaire.
Or , toutes les fois que le fang fe
trouvera ainfi raréfié , il s'élevera autant
de fois une fréquence de poulx , jointe
à une léfion des fonctions ; & cela , foit
la
quelques vaiffeaux ayent refté encore
trués , foit que par la raréfaction m
quelques-uns fe foient bouchés : ou
me , s'il arrive d'abord que le fang
épaiffi ou raréfié , ne coule qu'avec p
dans plufieurs petits vaiffeaux , fans to
fois que les forces du coeur & des arte
foient affoiblies à un haut point , &
arrive dans les fiévres , comme le mo
trent les friffons , les douleurs obfcures
aigues dans les parties , les tumeurs
flammatoires qui paroiffent fouvent ,
hémorrhagies & les autres fymptômes
la fièvre , car le fang paffe dans toutes
parties , tandis qu'elles font vivantes
faut donc que plufieurs artérioles lui do
nent paffage , tandis que d'autres le lui r
fufent ; & entre les artérioles lympha
ques , les unes font plus obftruées , les a
tres moins , felon qu'à raifon du paffag
difficile du fang dans les plus petites art
res , les unes ont admis plus de globules
ou de parties fibreufes du fang , les autr
moins , & les autres point du tout , o
felon que leurs orifices ont été plus o
moins , ou point du tout obftrués par
matiere fébrile qui épaffit les humeurs . E
général néanmoins il y a beaucoup plu
dartérioles lymphatiques que de fangui
le fart
aux ayent refté encon
par la rarefaction:
e foient bouchés:
d'abord que
é , ne coule qu'ave
tits vaiffeaux , fans
es du coeur & desz
à un haut point,
évres , comme let
les douleurs oble
parties , les tumeu
paroiffent fouver
es autres fymptom
ng palle dans to
elles font vivants
eurs artérioles i
s que d'autres lela
es artérioles lymp
plus obftruées, le
qu'a raifon du pa
s les plus petites
mis plus de global
es du fang , les aut
point du tout , a.
ces ont été plus os
tout obftrués par
affit les humeurs. Es
ly a beaucoupplus
ques
que
de langa
foibles , fe trouvent dans le cas de l'obftruction
: le fang donc , qui pendant la fanté
paffe fous deux formes , c'eft-à dire , fous
la forme d'un fluide rouge & fous celle
d'un féreux , des arterioles fanguines dans
les veines , & qui par les veines revient
au coeur , fçavoir en partie par les canaux
fanguins continus , en partie par les tuyaux
lymphatiques qui vont des artéres aux veines
; le fang , dis je , maintenant ne trouve
plus de paffage libre dans quelques artéres
fanguines , & dans un plus grand nombre
encore de lymphatiques .
Cependant , comme les forces du coeur
& des artéres ne ceffent point d'agir
qu'elles s'irritent même par la réfiftance
qui s'eft formée dans les fufdites artéres
fanguines & lymphatiques obftruées , &
fort tendues par le fluide qui s'y eft amaffé
: réfiftance qu'on ne fuppofe point infur
montable ; & comme ces forces s'accroiffent
de plus en plus par la tenfion plus
grande que ces vaiffeaux fouffrent , il fuit
que le fang fera pouffé vers les veines par
un plus petit nombre de conduits qu'auparavant.
Il eft pourtant pouffé , comme la
vie des parties le fait voir ; ainfi la quantité
du fluide qui paffe , ne peut être compenſée
que par la vîtèffe du courant ; donc
artérioles libres vers les petites vein
s'accelere , & cette viteffe fe communic
au fang veineux..
Mais il eft encore une autre caufe , q
accelere la vîteffe du fang dans la cavi
de tout le fyftênte veineux ; c'eft que
liqueur , contenue dans les artéres fangu
nes , paffe prefque toute dans les vein
fous la forme d'un fluide rouge ou
fang , & qu'à peine il y en paffe quelqu
portion fous la forme de lymphe , à cau
de l'obftruction d'un grand nombre d'a
téres lymphatiques. Par cette raifon don
la portion féreufe du fang artériel , ne pou
vant entrer dans les lymphatiques , tom
bera plutôt , & au- delà de l'ordinaire
dans la cavité des veines , puifqu'elle n'
pas tant de chemin à faire qu'auparavant
& qu'emportée dans les conduits fan
guins , elle va plus vite que dans les lym
phatiques , dans lefquels elle avoit accou
tumé de marcher beaucoup plus lente
ment, as Hockey, and openi
Cependant une certaine maffe donné
de fang aborde aux parties cbftruées par
les grandes artéres qui font demeurées li
bres , car les forces du cour & des artéres
fe foutiennent dans le même état , on du
moins ne ceffent pas d'agir , & comme il
= vers les petites v
tre viteffe fe commE
core une autre caufe
Te du fang dans la
ne veineux ; c'efta
- dans les artéresf
e toure dans les
an fluide ronge of
e il y en paffequ
me de lymphe , i
un grandnombre
. Par cette railond
fang artériel, ner
s lymphatiques,
-delà de l'ording
weines , puifqu'elle
faire qu'auparav
ns les conduitsl
îte
que dans les
nels elle avoit acco
eaucoup plus lens
taine maffe donne
parties cbftruéesp
i fontdemearées
coeur & desartères
même érat, on di
agir, &comme ila
1
de petits conduits fanguins plus de Huide
que de coûtume , & il y paffe plus vite ;
ce qui hâte davantage le retour du fang
au coeur: donc le coeur dans un tems donné
fe dilate, plus de fois , & fe contracte
plus de fois. De là la fréquence du poulx
avec le paffage difficile du fang dans les
plus petits vaiffeaux , c'est-à-dire , la fiévre.
Corollaire. La fréquence de la contraction
du coeur , & en même tems le
paffage difficile du fang dans les plus petits
vaiffeaux , renferment toute l'idée de
la fiévre .
Cependant la maffe du fang augmente
dans les artéres , dans les veines & dans
le coeur , & cela d'une quantité égale à
celle de la portion lymphatique du fang
artériel , qui n'a pû entrer librement & à
fon ordinaire dans les artéres lymphatiques
: de là le coeur , les artéres & les veines
, font plus gonflés de fang , ce qui fera
fuivi d'un poulx plus élevé. Mais par cette
dilatation pouffée fi loin , le coeur , les
artéres & les veines , fe tendent davantage
& acquiérent plus de force , à peu près
comme un reffort plus tendu , mais non
outre mefure , acquiert une plus grande
force pour fe rétablir ; & par les fecouffes
par le fang , & par le Huide nerveux
coule plus abondamment , toutes ces
ties mufculeufes font plus excitées à fe
tracter ; de là les forces trufives du co
des artéres & même des veines , s'acc
fent & deviennent plus confidérables
qui augmente beaucoup la quantité
mouvement , de trufion & d'agitation
fang , d'où le poulx devient plus fréque
plus fort & plus plein , & la fiévre
confidérable.
Et comme dans l'état fébrile des fluid
les artéres lymphatiques font obftrué
ainfi & par les mêmes caufes plufieurs co
duits fecrétoires font bouchés , ce qui
démontré par quelques accidens des f
vres , comme on le verra ci- après. Or ,
l'obftruction fubite des conduits fecréto
res , & par les mêmes raifons méchan
ques , il s'enfuit ce que nous avons dé
démontré devoir arriver à la circul
tion du fang par l'obftruction fubite des a
térioles lymphatiques, je veux dire l'abor
plus prompt du fang aux veines , fon aug
mentation de maffe dans les vaiffeaux fan
guins , fon retour plus précipité au coeur
en un mot la fiévre.
Cela étant ainfi , & ce qu'on obferv
chez les malades ne nous laiffant là - def
par le fluide nerveu
ndamment , toutes
s font plus excitéesi
-s forces trufives dua
même des veines , siz
ent plus confidera .
beaucoup la quant
trufion & d'agita
ulx devient plusfre
s plein , & la fie
l'état fébrile des
hatiques font obite
mes caules plufieur
ont bouchés , ce
elques accidens d
e verra ci- après, 0
= des conduits fect
mes railons méch
e que nous avonsd
arriver à la circu
ftruction fubitedes
Es, je veuxdirel'
aux veines, fon au
dans les vaiffeaux far
us précipité au cour
& ce qu'onobfer
nouslaiffant
là-de
:
que rollaire fuivant. Dans quelque fiévre
ce foit , à ne confidérer qu'un corps donné
pendant la fiévre , comparé avec luimême
après la fiévre , il paffe dans les vaiffeaux
fanguins une beaucoup plus grande
maffe de fluides, d'une partie defquels font
privés les yaiffeaux lymphatiques , & les
fecrétoires pris du moins en général : le
coeur & les vaiffeaux fanguins travaillent
beaucoup les autres vaiffeaux font prefque
dans l'inaction ; plufieurs couloirs déviennent
fecs & arides , ou font bouchés
par la vifcofité du fluide : la nutrition ne
fe fait pas affez , & les petites fibres ne
font pas entretenues dans leur ton ordinaire.
De là la production d'un grand
nombre d'accidens qu'on remarque dans
les fiévres ; de là auffi leur explication, qui
fe préfente d'elle- même , & indépendamment
de toute hypothéfe.
De ce qu'on vient de dire , il fuit que
la fiévre en général fe forme de trois manieres.
Sçavoir , 1. ou par la fréquence
des contractions du coeur , excitée primitivement
, & fuivie enfuite du paffage dif
ficile du fang dans les plus petits vaiffeaux,
& c'eft ainfi que la fiévre eft fufcitée par des
douleurs , ou des irritations qui n'ont
rien de fpafmodique , & même fans aucun
lang dans les
petits
vaiffeaux , excité
d'abord par qu
que caufe que ce foit , & fuivi
enfuite
la
fréquente
contraction du coeur ; & c
ainfi
que la
fièvre
s'allume par
quelqu
vices des
fluides , même fans qu'il ait
cédé ni
douleurs , ni
aucune
irritation ;P
ce font ces
fièvres qu'on
appelle humor al
3 ° . Ou
lorfque la
fréquente
contractio
du coeur eft
excitée en
même tems que
paffage
difficile du fang dans les plus po
tits
vaiffeaux ,
comme
lorfque , par des ft
mulans
feulement ,
plufieurs
vaiffeau
fe
refferrent
fpafmodiquement , &
qu'en
même tems
s tout
le
coué , ou
lorfque les
ftimulans & les vices genre
nerveux eft fe
des
fluides
concourent
enfemble . Tout
cela doit être
foigneufement
remarqué
par les
jeunes
Médecins , s'ils
veulent pratiquer
avec
fuccès , car il
n'arrive point
de
fiévre qui ne fe
forme de
quelqu'une
de ces trois,
manieres .
L'obfervation exacte
des
malades nous
l'apprend , fans aucun
égard pour
aucune
hypothéfe , ou pour
quelque
autorité que ce foit , fur
lefquelles
l'obfervation doit bien
prévaloir.
Corollaire.
Ceux- là fe
trompent vraiment
, qui
pour
fonder la
théorie de la
fiévre , ne
cherchent
qu'un
feul
moyen
du fang dansi
, excité d'abord pa
e foit , & fuivien
traction du coeur
re
s'allume par qut
, même
fans quil
ni
aucune
irritatio
qu'on appelle hoert
a fréquente conta
ée en même tems q
fang dans les pis
me lorfque, par des
plufieurs val
diquement , &
genre nerveux et
timulans & les
Ent enfemble, Te
eufement remarq
ns , s'ils veulentp
car il n'arrivep
rme de quelqu
L'obfervation crac
pprend, fans an
pout
Sothée , ou por
foit , fur lefquel
en prévaloir.
vraie
trompent
- la théorie de la
u'un feul moyen
contraire .
De ce qui a été dit , il réſulte auffi que
la fièvre s'éleve quelquefois avec une augmentation
des forces du coeur & des vaiffeaux
fanguins , comme dans plufieurs fiévres
excitées par des ftimulans , dans les
fiévres ardentes , & dans d'autres fiévres
aigues , pendant le chaud ou le fort de la
fiévre , & quelquefois avec une diminution
de ces mêmes forces , comme dans le
tems du froid de la fiévre , dans les fièvres
hectiques , avec une proftration générale
des forces. On expliquera plus au long
ci- après , dans le chapitre de la fiévre
tride , de quelle maniere le mouvement
fébrile du coeur affoibli augmente enfuite
néceffairement par la caufe matérielle donnée
de la fiévre . Maintenant comme les
pufiévres
, qui fe préfentent le plus fouvent à
traiter , font celles qu'on nomme humorai
les , ou qui dépendent de la dépravation .
de la maffe du fang , voyons auparavant ce
c'eft que la matiere fébrile, que
Par la matiere fébrile les Médecins entendent
la caufe matérielle des fièvres humorales
, lefquelles durent jufqu'à ce que,
cette matiere foit fortie du fang , ou par
fon évacuation abfolue hors du corps , ou
tranfport dans les vaiffeaux lymphatic
ou fecrétoires.
En général la matiere fébrile eft un
tain fluide ou un miafme , c'est- à- dire ,
corpufcules nuifibles qui s'engendrent d
le corps , ou qui viennent du dehors , d
les propriétés font telles , qu'ils jett
d'abord le fang dans une raréfaction co
tante , ou qu'ils l'épaiffiffent de telle for
que fes parties intégrantes , rapprochées
réunies enfemble , peuvent toutefois par
force du coeur & des vaiffeaux fanguins
féparer , & fe défunir , de maniere que
raréfaction s'en enfuive , à moins que
malade ne meure dans le froid de la fiévi
ce qui arrive quelquefois.
11 y a quatre fortes de matiere fébrile
fçavoir un fluide corrompu qui paffe d
premieres voies dans le fang par les vein
lactées : un fluide corrompu qui naît dan
le fang par la fuppreffion de quelque f
crétion ou excrétion : un fluide commun
qué au fang par un organe qui fuppure
ou qui eft vicié de quelque façon que c
foit , ou par un fluide corrompu répand
quelque part , croupiffant & ramaffé d'un
maniere fenfible , tel que le pus , ou l'ea
de quelques hydropiques : enfin un fluide
infecte , oll corps appi
es vaiffeaux lymphantement à la furface du corps humain , comme
des véficatoires , des cauftiques & d'autres
femblables. Et comme il n'eft point
de matiere fébrile qui ne puiffe être ramenée
à quelqu'une de ces quatre espèces ,
il n'eft point auffi de fiévre humorale , ou
de fiévre produite par la dépravation du
fang , qui ne foit cauſée & entretenue par
quelqu'une de ces matieres. Cependant il
faut remarquer qu'on obferve plus fréquemment
chez les malades deux fortes
de matiere fébrile , fçavoir , de mauvais
fucs que les premieres voies fourniffent au
fang , & une liqueur purulente qui s'y
mêle. Ainfi les fièvres humorales , produites
par l'une Ou l'autre de ces matieres fébriles
, ou par toutes les deux enfemble ,
font beaucoup plus fréquentes que les aumatiere
febrile eft :
miafme , c'est-à-dir
ples qui s'engendre
wiennent dudehors,
nt telles , qu'ils
ans une rarefaction
paiffiffent de telle
grantes , rapproch
peuvent toutefois
des vaiffeaux fange
unit , de maniere
afuive , à moins
ans le froidde la
uefois.
es de matiere fe
orrompu quipalle
s le fang par lesve
rompu quinaitdes
effion de quelque
: un fluide commun
organe qui fuppur
quelque façon que
de corrompurépanda
Tant &ramallede
que lepus, ou l'eas
es :enfin
unBuide
tres .
Quant aux autres fiévres qui ne font pas
humorales , c'est -à-dire , qui ne font pas
caufées par une infection communiquée
au fang , elles s'allument toujours fans aucune
matiere fébrile , & ne dépendent
uniquement que des violentes fecouffes du
fyftême nerveux : telle eft la fiévre aigue
caufée par un panaris , par la piquûre d'un
févres caufées uniquement par des f
lans , en prenant le mot de ftimulant
une fignification étendue , car ces fti
lans ceffant d'agir , la fiévre ceffe auffi
mais fi , après qu'ils ont été enlevés
fiévre perfifte encore , c'eft qu'alors
l'effervefcence qui a précédé , il s'eft fo
dans le corps quelqu'une des trois
res efpéces de matiere fébrile , dont
avons parlé , & la fiévre eft devenu
morale , c'eft ce que nous apprenons c
tamment en obfervanties malades.
pre
Ce feroit ici le lieu de rapporter
fymptômes des fiévres , & de les déd
immédiatement de la caufe prochaine
nous avons établie ci - deffus ; mais com
dans chaque fiévre les accidens ne fort
les mêmes , & qu'il fe rencontre de
bien des circonftances qui les font vari
nous avons mieux aimé en renvoyer l
plication aux chapitres fuivans , où n
traiterons
des di
efpéces de fié
en particulier , & n'expofer dans celu
que les fymptômes généraux & effent
à la févre. Cependant de ce que le li
exercice des fonctions dépend principa
ment du mouvement du coeur , & du
fage des liqueurs par les petits vaiffeau
le mouvement du coeur fera dérangé par
la fréquence de fes contractions , & que
le cours des liqueurs par les plus petits
vaiffeaux fera devenu moins libre , ce qui
fuffit quant à préfent.
Les caufes éloignées de la fiévre font en
grand nombre , car outre les chofes qui
agiffent néceffairement fur le corps humain ,.
& qu'on comprend ordinairement fous le
nom de fix chofes non naturelles , il y en
a d'autres qui n'agiffent que par accident ,
comme les bains , les onctions , les compreffions
, les incifions , les piquûres , les
diftenfions les déchirûres , les chofes
âcres , prifes intérieurement ou appliquées
extérieurement , le pus , l'ichorofité , la fanie
, & plufieurs autres chofes qu'on rapportera
ci-après.
quement
par des fr
mot de ftimulant&
endue , car cesfir
a fiévre ceffe auf
Is ont été enlevés
ore , c'eft qu'alors
précédé, il s'eft f
u'une des troispre
iere fébrile, dont
fiévre eft deven
nous apprenons
anties malades.
lieu de rapporter
vres , & deles dé
la caufe prochain
ci-deffus ; mais com
es accidens
ne fap
I fe rencontre
dep
es quiles fontvane
aimé enrenvoyerle
tres fuivans, où no
entes efpécesde fete
'expofer danscelu
généraux
&eflennie!
ant de ce que!
quelelike
ns dépendprincipale
du coeur, & dupal
les petitsvailleau
,
Toutes lefquelles caufes produifent
toujours la fiévre , ou en faifant la fonction
des ſtimulans ( prenant ce mot dans
une fignification étendue , c'eft à- dire ,
pour quelque corps que ce foit , qui fecoue
vivement les filets nerveux ou par
lui-même ou par accident ) ou en faifant
naître ou développer une matiere fébrile ,
ainfi qu'on le dira en traitant des differentes
efpéces de fiévre en particulier.
II. Vol. B
,
giquement , le forme de cinq manieres ,
voir , ou par des ftimulans , ou par qu
qu'une des quatre matieres fébriles qu
a expofées.
Ce Corollaire regarde la pratique : a
les jeunes Médecins doivent y faire be
coup d'attention.
Comme dans une fiévre bien allum
"les forces du coeur & des vaiffeaux 1
guins s'accroiffent , & que les forces ag
tives & intrinféques du fang augment
auffi , on pourra , fi la matiere fébrile
d'une nature à épaiflir le fang , regar
la fiévre , comme un effort que font
puiffances pour ôter les entraves qui s'
pofent au cours du fang dans les plus
tits vaiffeaux : ( effort toutefois auquel
puiffances, aidées même de l'Art, ont
vent le malheur de fuccomber j & er
fens ce fera l'effort d'une nature fecou
ble . Car le fang infecté d'une matiere
brile étant pouffé par ces forces , ſaſſ
broyé , s'affine de telle forte , qu'à rai
de la fluidité qu'il acquiert enfin , il
court librement les plus petites artéres
laiffe librement échaper la férofité d
les vaiffeaux lymphatiques , & dans
les conduits fécrétoires ; & par ce mo
Н
i
e de cinq maniers
timulans , ou par
matieres febriles qu
garde la pratique
as doiventy faireda
ne fiévre
bienalla
& des vailleur
& que les forces
es du fang augme
a
la matiere
fen
iflic le fang , rega
in effort
que fo
les entraves
quis
fang dans lespla
ort toutefois
auqu
ême de l'Art,a
fuccomberj
& :
d'une
naturefe
fecté d'une matiere
par ces forces,falle
elle forte,qu'a rail
acquiert
enfin, il
pluspetites
artères, &
aper la férolitéda
Quiques
, &dansto
res; & parcemoy
qu'a'rail
vant retenu dans les vaiffeaux fanguins ,
ou ce qui s'y en étoit formé d'une matiere
morbifique , immuable , & qui n'a pû être
corrigé & adouci , eft chaffé comme nuifible
hors du corps , ou par les felles , ou par
les urines , ou par la tranſpiration , ou par
la falive , ou par d'autres voies : ou bien
ce qu'il y a dans la matiere fébrile qui n'a
pû être corrigé , ayant été délayé dans la
térofité , eft tranfporté dans les vaiffeaux
lymphatiques , ou dans d'autres fécrétoires,
comme hors des voies de la circulation ,
refter pour pourtant comme enchaffé dans
quelque partie du corps ; & c'eft par- là
que les puiffances fufdites emportent la
fiévre , lorfqu'elle eft caufée par une matiere
fébrile qui épaiffit le fang : c'eſt parlà
auffi qu'on voit plus clair dans la théorie
des crifes .
Mais fi l'on confidére la matiere fébrile ,
non comme propre à épaiffir le fang , mais
feulement comme capable de le raréfier :
il y a plus , fi la fiévre ne dépend d'aucune
matiere morbifique , ce fera plutôt l'effort
d'une nature meurtriere que d'une nature
bienfaictrice , puifque tous les mouvemens
fébriles mentionnés tendent uniquement
à la deftruction de tout le corps , & que
Bij
qu
contraire l'action . Car enfin on obfe
que plus l'action des folides & des flui
augmente , plus les forces des ftimulan
des corpufcules , capables de raréfier
fang , augmente auffi , ou du moins
corps eft plus difpofé par-là à fouffrir
vantage de la part de ces caufes. En e
fi la fiévre dépend de la piquûre d'un t
don , d'un nerf ou d'une aponevrofe
elle eft caufée par la douleur aigue d
panaris , ou par une forte & douloure
ligature , à quoi fervira l'effort fébril
Ne tendra-t'il pas uniquement à la d
truction du corps , comme l'expérience
fait voir ? Mais coupez à travers le t
don , ou verfez fur la piquûre de l'hu
chaude de therebentine , ou déliez la li
ture ; la fièvre s'appaifera .
COROLLAIRE,
Dans le premier cas , les mouvemens
briles fpontanés font quelquefois e
mêmes les auteurs de leur guérifon , m
le plus fouvent ils caufent une entiere d
truction , lorfqu'on les abandonne à e
mêmes. Ainfi ils ont ordinairement
foin que l'art vienne à leur fecours. D
le dernier cas , ils font toujours des deft
caule,
1. Car enfin onchle
des folides & deskt
es forces desfinal
capables de rati
ufli , ou du moins
polé par-là à fou
de ces caules, Ent
I de la piquûred'ur
u d'une aponevrol
r la douleuraigu
ne forte & dolor
ervira
l'effort
febr
uniquement
ils
comme
l'expérien
pupez
à travers
le
ar la piquûre
del
tine, ou déliezl
paifera
.
CLAIRE
as , les
mouvemens
ont
quelquefois
de leur
guérilon
,m aufent
une
entiere
d
les
abandonne
ont
ordinairement
b
à leur
fecours
. Das
at toujours
des
del
trement que par la force de la fiévre.
Du Diagnoftic de la fiévre.
On connoît la fiévre par la fréquence
du poulx , accompagnée d'une léfion quelconque
des fonctions ; & il n'importe pas
qu'il y ait chaleur ou froid , qu'il y ait
mal à la tête on non , qu'il s'y joigne
beaucoup ou peu de fymptômes , & quels
ils foient. Il fuffit qu'il ait paru des fymptômes
avec la fréquence du poulx.
Du Prognoftic de la fièvre .
*
La févre eft dangereufe de fa nature ,
car elle attaque de front le principe de la
vie , qui eft toujours régi par la circulation
du fang , puifque la fréquence des
contractions du coeur , & le paffage difficile
du fang par les plus petits vaiffeaux ,
font contraires à la circulation qui doit fe
faire tranquillement & librement pour
perpétuer la vie. Il y a pourtant des fiévres
plus dangereufes les unes que les autres
, comme on le dira ci-après ; & il y
en a de fi peu dangereufes , qu'on peut
dire en quelque forte , qu'elles ne le font
nullement. Quelquefois , mais par accident
, la fièvre guérit des grandes mala-
Bij
en la pouffant hors du corps ; mais c
guérifon eft toujours accompagnée de
ger. Comme ces maladies font quel
fois plus dangereufes que la fièvre
même , ou plus opiniâtres , ou plus d
ciles à guérir , c'eft pour cela que la fi
qui y furvient , eft regardée alors com
une maladie plus défirable , & que 1
que la premiere maladie eft terminée
te fiévre prend quelquefois le nom de
lutaire , & eft regardée comme l'auteu
la guérifon de cette maladie.
Du Traitement de la fiévre .
Les vaiffeaux fanguins étant trop ple
dans la fiévre , comme on l'a vu ci- defl
ou pour mieux dire , les fluides d'un c
étant alors retenus en une quantité
grande qu'à l'ordinaire dans tous les
naux fanguins , parce qu'ils ne font
reçûs librement dans les vaiffeaux lymp
tiques & dans les tuyaux fecrétoires
d'autre part le coeur & les vaiffeaux f
guins peinant beaucoup , & donnan
craindre que les plus petits vaiffeaux ne
rompent, ou que le fang ne s'y arrête to
à fait , & qu'il ne s'enfuive une inflam
tion , qui eft fi ordinaire dans les fiévres,
mordings
hors du corps ; mass
ours accompagné d
s maladies font qu
cules la fièvres
que
opiniâtres , ou plast
It cela que ht
pour
ft regardée alorsco
s délable , & ques
maladie eft terminé
elquefois le nomd
ardée comme l'as
e maladie.
ment de la fièvre.
guins étant trops
ame on l'a vu ci-d
e , les Auides dur
= en une quanti
maire dans tousle
ce qu'ils ne font
s les vailleauxlym
tuyaux fecrétaires,
& les vailfeant
coup, & donnanti
s petitsvailleauxnek
angne s'y arrêtetou
enfuiveuneinflamm
ire dans lesfièvres
qu
aborde moins de chyle aux vaiffeaux fanguins
, & qu'en même tems un chyle plus
Auide foit fourni au fang déja épaifli par
la matiere fébrile , & qui par conféquent
a beſoin d'être délayé. Il y a plus. Comme
dans la fièvre les humeurs digeftives
font dépravées , que les organes de la chylification
font affoiblis , & que les digeftions
fe font d'autant plus mal que le plus
fouvent il fe trouve auparavant un amas
d'ordures dans les premieres voies , c'eſt
par
par toutes ces raifons qu'il faut interdire
les alimens folides , afin qu'il ne s'engendre
pas une nouvelle matiere fébrile dans
les premieres voies , ou que celle qui y
étoit déja ne s'accroiffe pas. Il réfulte de
tout cela , qu'il ne faut nourrir les fébricitans
qu'avec des bouillons , & qu'il ne
faut en même tems leur donner pour boiffon
que de l'eau feule , ou quelque ptifane
délayante , & le plus fouvent rafraîchif
fante.
Mais, comme il y a du péril à temporiſer,
& que fi on ne délivroit pas promptement
les vaiffeaux fanguins de la maffe des
fluides furabondans qui les furchargent
& les gonflent outre mefure , ils fuccomberoient
, principalement ceux qui font
B iiij
plus , comme nous n'avons pas pour o
cer effet , de fecours plus efficace &
prompt que la faignée , c'eft pour
qu'on y a fi communément re
dans le commencement de la mala
& qu'on la réitére ordinairement pluf
fois.niaga
On fera même obferver à ce fujet ,
cenx qui ont la fiévre , quoique ali
comme dépourvûs de forces , fuppor
plus aifément un plus grand nombre de
gnées que ceux qui n'ont pas la fié
& qui ont plus de force , & que ceu
par des faignées réitérées tombent dan
beaucoup plus grand abbattement de fo
que les fébricitans , & cela parce que 1
vaiffeaux fanguins ont été trop défemp
& qu'ils font devenus flafques & éner
au lieu que dans les fébricitans les v
feaux fanguins étant trop pleins , leurs
ces fe relévent par les faignées réitér
On obfervera auffi qu'il faut s'abfteni
la faignée dans le froid de la fiévre , au
ment le malade tombe en pamoifon
en fyncope , ou du moins il s'en tro
fort affoibli ; ce qui prouve affûrém
que les forces du coeur & des vaiffe
fanguins font diminuées dans le tems
s
neltes dans les vilcet
ousn'avons paspor
cours plus efficaces
faignée , c'eft p
i communément :
encement de la m
re ordinairement
, рам que
poulx n'eft pas oppofée à fa foibleffe..
Pareillement , tant par les mêmes raifons
, qu'à cauſe des évenemens funeſtes ,
ou du moins très- dangereux , qui s'en enfuivroient
, il ne faut point faigher ceux
qu'une fiévre lente confume , dans la vûe
de diminuer cette fiévre , & fi l'on faigne,
il faut que la néceflité y oblige , foit à caul
fe du danger éminent que fait courir quelque
nouveau fymptôme , foit à caufe d'u
ne maladie qui fe complique avec la fiévre
lente , & qui exige la faignée : ayant
toutefois attention à l'état du malade "
& obfervant de ne répandre que fort peu
de fang. Car de cette faignée s'enfuit toujours
l'abbattement des forces , & le malade
en devient plus languiffant.
e obferver
à cefije
a hévre , quoique
ùs de forces , f
plusgrand nomb
qui n'ont pasher
de force , & queco
éitérées
tombenter
ndabbattement
de
;, & cela parce que
ont été trop dele
nus Aalques
&
les febricitans
les
t troppleins, leer's
r les faignées
re
qu'il fauts'ablerd
oid de la fièvre, aut
ombe en
pamoilonc
1 moins ils'entro
affureme
prouve
allur
coeur & desvaille
nuées dansle tems
ui
On pratiquera la faignée , principalement
dans le fort de la fièvre, c'eſt- à- dire,
lorfque le corps eft fort chaud , & que les
fymptômes font à deurplus haut point , &
furtout dans le redoublement , on lorfqu'il
s'y joint quelque fymptôme qui annonce
une inflammation , & cela fans être
arrêté , même par une fueur fymptomatique
qui coule quelquefois abondamment
& qui impofe quelquefois aux timides &
B. v
au grand prejudice du malade .
Mais , comme les fiévres qui fe préf
tent le plus fouvent en pratique , tir
leur origine d'un amas de mauvais 1
dans les premieres voies , & des impu
tés qu'ils forment dans la maffe du far
& que c'eft- là ce qui les entretien
dès qu'une fois par la faignée , la diet
la boiffon abondante , aqueufe , ou mê
rafraîchiffante , l'ardeur de la fiévre a
un peu relâché , on purgera fans retar
ment le malade par en haut ou par en b
felon que le cas l'exigera , & on réitér
enfuite de tems en tems les purgati
cela plus ou moins felon la néceffité , a
de chaffer dehors la matiere fébrile d
furabonde , & qui ne peut être corrig
Nous avertirons même à cette occafio
qu'il ne faut nullement attendre la co
tion de la matiere fébrile , c'est- à- dir
qu'il ne faut pas attendre que la natur
ou la fiévre elle-même , ait attenué &
finé cette matiere , comme les ancie
avoient coûtume de faire . Car l'obfer
tion nous a appris , que cela fe faifoit or
nairement en pure perte pour le malad
en forte qu'il en résulte de là des inflar
mations mortelles dans les vifcéres , ou
>
"
res , qui traînent à leur fuite , ou une langueur
mortelle ou une convalescence
douteufe , difficile & laborieuſe . Il arrive
de là , qu'en purgeant dès le commencement
de la maladie , on intervertit à la
vérité , mais pour l'avantage du malade
la marche de la matiere morbifique , &
qu'on n'obferve pas , comme les anciens ,
des jours critiques , ni des crifes fréquentes
, comme on l'obſervoit autrefois , car
nous fçavons par une expérience certaine ,
que dans les fiévres aigues il ne faut pas
fe repofer entierement fur la nature , &
qu'il faut même au commencement mettre
en oeuvre tous les fecours de l'Art , fi
on veut garantir plufieurs malades de la
mort ; & c'eft ici furtout que doit avoir
lieu ce proverbe : Principiis obfta , serà
medecina paratur.
ce du malade.
les fièvres qui fepr
vent en pratique ,
namas de mauvais
s voies , & des im
t dans la mailedar
e qui les entretie
ar la faignée , la de
nte , aqueule , oun
rdeur de la fièvres
in purgerafansre
r en haut oupart
exigera , & on re
en tems les purg
felon la néceflite,
la matiere febrile
nepeut êtreco
ême à cetteocca
ment attendreha
febrile , c'est-à-d
rendre quela
Eme , aitattenué&
Datore
, comme
les
anciens
e faire
. Car
l'oblern
ue
cela
fefaifoito
perte
pour
lemalad ulte
de
la des
infam
ans
les
vifceres
, on,
Certainement > outre l'expérience , la
raiſon veut qu'on affoibliffe toujours , même
dès le commencement , la caufe de la
fiévre , de peur que dans cette vaine attente
du fecours de la nature , nous ne
voyions le malade enlevé par la fiévre à la
honte de l'Art.
Il est bien vrai , que par des purgatifs
adminiftrés dês le commencement de la
B vj
des matieres très- fluides , de forte que
fang n'eft pas délivré de . ce qu'il y
plus épais dans la matiere fébrile , &
par conféquent la maladie n'eft pas
montée tout-à- coup , qu'elle va fon to
& parcourt tous les tems : cependant i
certain que fes efforts en font un peu
battus , car on obferve , que fi dès le c
mencement les purgatifs ont été omis
malades courent un grand danger , &
la plupart fuccombent en dépit de l'
quoique appliqué enfuite à propos.
Mais outre la diette , la faignée &
médecines , qu'on regarde comme les
médes généraux des fébricitans ; il
encore fecourir ces malades par de
quens rafraîchiffans & délayans , pri
palement lorfqu'ils font tourmentés
deur ou d'acrimonie. Ainfi , on leur
boire de la ptifane émulfionnée , de l
de poulet , de la ptifane de ris , d'org
d'autres femblables , quelquefois mê
mais moins fouvent fous notre climat
l'eau nitreufe : dans cette même vûe ,
preferirons auffi des acides , furtout
qu'il y a une grande ardeur , comm
fyrop de limons , de grénades , l'efpr
fouffre dans de l'eau , ou dans ou que
ptifane rafraîchiffante jufqu'à une ag
laides , de forte qu
vré de ce qu'il ya
matiere fébrile, &:
maladie n'eft past
P , qu'elle vafoa
stems : cependan
orts en font unpear
erve , quefidèsle
gatifs ont étéon
grand danger,
bent en dépit de
enfuite à propos
Hiette , la faignet &
regarde commels
es febricitans
s malades
par des
s & délayans
,p
font
tourmentes
ie. Ainfi
, onlear
émulfionnée
, de
5 ,
&
tifane
deris , dog
quelquefois
mene fous
notre
climat
,d s cette
même
vie, noe
es acides
, furtout
nde
ardeur.comme
de grenades
, l'efrid
au , ou
dans
quelqu
nte
julqu'à
une
agr
chilia > quelquerois adoucшians cans
lefquels on a coûtume de délayer , ou ics.
firops acides mentionnés , ou le firop de
nymphæa , ou des émulfions avec les
mêmes firops. Et comme les fébricitans
font fouvent tourmentés de douleurs ,
d'inquiétudes , d'infomnies , c'eft pour cela
qu'on leur ordonne fouvent des narcotiques
, tels que le laudanuní“ , le firop de
pavot blanc , ou d'autres opiates qu'on
joint fouvent aux émulfions , ou aux juleps.
เ
Enfin , pour tenir le ventre libre , ou
même quelquefois pour tempérer & hu
mecter les entrailles , on fait un grand
ufage des lavemens plus ou moins laxatifs,
ou fimplement émolliens , ou rafraîchiffans.
Il y a encore divers autres fecours qu'on
employe felon l'occafion , mais qu'on ne
rapportera que dans l'Hiftoire particuliere
des fiévres . Parmi ces fecours il en eft de
fpécifiques en quelque forte , qui par cette
raiſon ont été nommés fébrifuges , entre
lefquels l'écorce du Perou tient le premier
rang , dont nous fpécifierons auffi l'ufage
en particulier , n'ayant eu deffein dans ce
chapitre que de donner feulement des re
marques générales fur les fièvres.
MENAL QUE.
ELEGIE.
MEnalque , l'autre jour , dans un lieu foli
Se plaignoit des rigueurs d'une ingrate berge
Rêveur , trifte, inquiet, les yeux baignés de ple
Il exprimoit ainfi fes mortelles douleurs.
Quoi ! j'aime encor Iris , tandis que l'in
maine
Se rit de mon tourment , prend plaifir à ma pei
Mon coeur des mêmes feux fe fent toujours ép
Et l'ingratte pour moi n'aura que des mépris ?
Pourquoi , cruel Amour , lui donner tant de ch
mes ,
Si toujours infenfible à mes vives allarmes ,
Elle ne devoit point fe rendre à mes foupirse
Hélas ! aucun efpoir ne flatte mes defirs.
Déja , depuis quatre ans , pour elle je foupire ;
Daigna- t'elle jamais foulager mon martyre
Ah ! j'avois trop prévû ce cruel traitement.
Auffi trois ans entiers je cachai mon tourment :
Ne pouvant me flatter, de l'efpoir de lui plaire ,
Je me croyois heureux de l'aimer , & me taire.
Mais que dis je Eh ! comment lui cacher m
ardeur a
ALQUE
LEGIE.
re jour , dans unlieul
eurs d'une ingrate beg
et , les yeux baignés dep
mortelles
douleurs,
or Iris , tandis que
nt , prendplaifir àmape
= feux le lent toujours
n'aura quedes mépris
ur, lui donnertantde
mes vivesallarmes,
rendre
mes foupirs?
flatte mesdefirs.
us , pour elleje foupite;
alager mon martyre!
ce crueltraitement
.
cachai
mon tourment
;
e l'efpoir
de lui plaire,
de l'aimer
, &metaite;
Comment
lui cacher
mo
Quand on ice ich suci ucla plus vive ac
C'eſt en vain qu'on voudroit la cacher dans fon
ame.
Je feignis cependant ; pour déguiſer mes feux.
A Climéne , à Philis j'adreffai quelques voeux :
A leurs foibles attraits je parus rendre hommage ,
Lorfqu'Iris poffédoit mon amour fans partage.
Le malheureux fuccès qu'avoient eu mes rivaux ,
Me faifoit dans mon coeur renfermer tous mes
maux.
Inutiles efforts ! trop dure violence !
Je le rompis enfin , ce timide filence :
Je fuivis de mon coeur les tendres mouvemens
Et fans plus retenir fes vifs épanchemens ,
Je fus aux pieds d'Iris , plein d'une ardeur fidelle ,
Lui jurer , en tremblant , une flamme immortelle.
Mes regards , mes tranſports , mon trouble & mes
foupirs ,
Mieux que ma foible voix , exprimoient mes
defirs.
Eh ! que n'ai-je toujours aimé dans le filence ,
Puifqu'on n'a pour mes foins que de l'indifference
?
Mes voeux eurent long- tems un fuccès incertain ;
Pour un fincere amant trop rigoureux deſtin !
Que je fouffris de maux dans cette incertitude !
Les dernieres rigueurs n'offrent rien de plus rude.
K
ment ;
Mais la crainte bientôt redoubloit mon tourn
Pour éclaircir enfin mes cruelles allarmes
Auprès d'Iris encor je fis parler mes larmes ;
Je redoublai mes foins afin de pénétrer
Quel fuccès pour mes voeux je devois efperer
Je ne fas pas long- tems dans cette inquiétud
Mais que ne fuis -je en cor dans mon incertitu
Otrop funefte arrêt qui déchire mon coeur !
Que ne puis -je à jamais oublier ta rigueur !
» Envain , me dit Iris , Menalque , tu foupire
Je ne puis confentir à ce que tu defires :
Je connois ta conftance & ta fidélité , DO
Je te plains ; mais hélas ! j'aime ma liberté
Je veux bien l'avouer , Menalque , ajouta t
5. Peut être ma réponfe eft un peu trop cruell
Et tu mériterois un autre traitement ; 134
>> Mais mon coeur fe refufe à tout engagemen
A ce cruel arrêt je quittai l'inhumaine
Et fus loin de les yeux faire éclater ma peine.
Enflammé de dépit , en proye au défefpoir ,
Je jurai mille fois de ne plus la revoir.
Mais que peut le dépit dans un amant fidéle !
Mon coeur au même inftant foupiroit après ell
Vain dépit vains projets ! malgré tous fes
pris , eht
Iris me vit bientôt plus tendre & plus foumis.
t ;
entôt redoubloit mon tour
aan mes cruelles alarms
Or je fis parler mes larme
Coins afin de pénétrer
nes voeux je devois efper
tems dans cette inqu
encor dans mon inc
qui déchire mon cz !
mais oublier ta rigueur!
ris , Menalque
, tulog
tir à ce que tu defires:
ſtance & ta fidélité ,
hélas !j'aime mali
uer , Menalque, aju
nfe eft un peu trop cr
autre traitement;
refufe à tout engagents
ittai l'inhumaine,
faire éclater mapene
proye au défelpoit,
e plus la revoir.
fidele t dans un amanti
nftant foupiroitaprès elle
jets ! malgrétous lesm
tendre
&plus foumis,
Je condamnai mes voeux : je blâinai mon audace ,
Et fans jamais prétendre à les moindres faveurs ,
Je promis de l'aimer jufques dans les rigueurs."
Ainfi fans exiger aucune récompenfe ,
Je me pique toujours d'une ferme conftance .
Grands Dieux ! fut- il jamais d'amant plus géné
reux ?
En fut- il de plus tendre , & de plus malheureux ?
Toi , qui fais mes foucis , trop aimable inhumaine
,
Prends pitié de mes maux : ah ! foulage ma peine.
Tu connois mon tourment , tu vois couler mes
pleurs ,
Sans te montrer fenfible à mes vives douleurs.
Eh ! pourquoi me traiter avec tant d'injuſtice ?
Ta fierté doit paroître un effet de caprice.
N'as-tu pas avoué mes fincéres voeux
que
Pouvoient bien mériter un deftin plus heureux ?
Qui peut donc t'empêcher de couronner ma
flamme ?
Affûre mon bonheur : rends le calme à mon ame.
Ne crains point les liens d'un tendre engagement ,
Aime , Iris , à ton tour , aime un fidéle amant.
Pourquoi contre l'amour voudrois- tu te défendre
A fes charmans attraits il eft doux de fe rendre .
L'amour offre aux amans des plaifirs infinis ,
nes ,
Que de charmes fecrets adouciffent fes pei
Si ton coeur de fes feux eft jamais pénétré ,
Tu verras , belle Iris , que je n'ai rien outr
ENVOI de l'Elegie précédente
à Mlle ***
***.
DAigne , Iris , agréer ces vers de m
fette :
Puiffent leurs tendres fons te paroître toucha
Favorife l'amant , excufe le Poëte ;
Ton nom fera toujours le fujet de mes chan
Par M. F... F..
De Perpignan , le 4 Octobre 1749.
ગાં
:
chagrins dans fes ainaois
ecrets adouciffent fes pe
feux eft jamais pénétré ,
ris , que je n'ai rienoutre,
de l'Elegie précédem
1lle
******.
, agréer ces vers de m
resfons te paroître wate
excufe le Poëte;
ours le fujer de meschats
Par M. F...E
4 Octobre 1749.
S
REFLEXIONS
.
Sur le Bel- Efprit.
Multa fine fenfu dicta , ut expleatur circuitus :
curamus ut numerus conftet , non curamus ut fenfus.
E bel- efprit , dit un Ecrivain judi-
Leicus ,prefume trop de les forces ; il
:
s'imagine que celles des autres ne font que
foibleffe s'il fe borne , c'eft qu'on ne
fçauroit , felon lui , aller plus loin : s'il fe
trompe en quelque chofe , c'eft que tout
le monde s'y feroit trompé , comme lui :
prenant la force & l'étendue de l'imagination
, pour la force & l'étendue de l'efprit
, il donne tout à l'opinion qui le féduit
& qui l'égare ; c'eft le rocher contre
lequel il fe brife. Ecueil célébre par une
infinité de naufrages.
Le bel-efprit eft bon pour la montre
& pour la parade , mais le bon fens eft
bon par tout ; fon ufage eft toujours utile
& honorable..
Le bel- efprit voltige d'une matiere à
l'autre , fans s'arrêter fur aucune . Il cherche
moins à approfondir un fujet & à
inftruire , qu'à briller & à plaire ; comme
l'évidence eft rarement l'objet de fes recane
fur les vérités les plus certaines
à foutenir aujourd'hui la propofition
réfuta hier avec le plus de force.
Il eft rare auffi qu'un bel - efprit fo
lidement vertueux , parce qu'il pren
vent, les apparences de la vertu p
vertu même , & qu'il préfere ordi
ment fon penchant à fon devoir. Une
de fortune le féduit ; il néglige ce
pofféde , pour courir après ce qu'il e
Le fentiment d'un bonheur préfe
perd dans les chiméres de l'avenir ; 1
des plaifirs que le monde étale à fes y
lui en fait méconnoître le néant , lu
méprifer les folides faveurs que la n
lui donne , & les bienfaits que la 1
gion lui promet.
Les perfonnes de bon fens font écla
dans leurs projets , conftans dans leur
folutions , fermes dans leurs exemp
parce qu'ils n'en forment point de
vaftes & d'illegitimes ; ils prennent
jours la route la plus fire pour aller
but , bien informés des divers fentiers
y conduifent , & d'autant plus ret
dans leur choix ,
Comme les ouvrages de l'Art font d
tant plus parfaits qu'ils imitent le m
1.
verités les plus certe
jourd'hui la propout
vec le plus de force
i qu'un bel et
aux , parce qu'ils
arences de la vera
& qu'il préfere at
chant à fon devoir.U
féduit ; il négligea
courir après ce qui
d'un bonheur p
himéres de l'aveni
le monde étaleals
connoître
le nét,
lides faveurs quel
les bienfaits
que
que
la
de bon fens font
s, conftans
dansla
nes dans
leurs
exenci
n forment
point
de
times
; ils prennent = plus
fite
pour
allera
reter
ésdes divers
fentien
& d'autant
plus
rages
de l'Artloade
squ'ils
imitent
lem
WALLJUUL
qu'il eft plus naturel , plus aifé , & qu'il
doit moins aux ornemens de l'Art,
Mais la beauté du naturel n'exclut pas
les graces ; fans elles l'efprit eft comme
de l'or mêlé avec de la terre , qui fe dérobe
à notre vûe & nous en cache l'éclat.
11 eft bien permis de cueillir des fleurs ,
mais il ne faut pas les chercher bien loin ,
on eft heureux de les trouver fur la route.
par
Je pense à cet égard comme l'illuſtre
Mengin , Evêque de Bazas ; fes paroles
font trop belles pour ne pas les citer ici ;
le grand art de perfuader fera toujours
celui de plaire , & l'on ne plaira jamais
avec la raifon toute feule , & dénuée d'ornemens
; il faut préfenter le vrai fous l'image
du beau , & pour entraîner l'efprit
la force des il faut commenpreuves
,
cer à gagner le coeur par les graces & par
les charmes du difcours. La féduction eft
bien permife , quand elle conduit à la
vérité. La pareffe & l'indolence , ajoutet'il
, négligent les meilleures raifons
quand elles font exposées trop nuement &
d'une maniere groffiere ; elles reffemblent
à ces armes antiques que leur péfanteur a
fait abandonner , & dont on ne peut plus
fe fervir fans en ôter la rouille , & fans les
?
1
Mais ces armes, pour être bonnes ,
vent pas être d'or ou trop délica
n'eft pas avec de telles armes que
thenes combattoit Philippe , & que.
fit trembler Marc Antoine , & terra
tilina.
Il en eft de l'efprit comme de ces
ges matériels qu'on rend foibles &
les pour les vouloir trop travaille
derniers coups de cifean, dit quelqu'u
quelquefois chez les Sculpteurs ceux
tent tout l'ouvrage : l'expérience ne no
met pas de douter , que bien des gens
gâtét leur efprit par trop de rafinement .
Si le fard , & les ornemens exce
trop recherchés font un défaut ch
Orateurs profanes , ce défaut eft bie
grand chez les Prédicateurs Chrétie
vérités qu'ils annoncent , font trop
mes , pour avoir befoin de broderies
fard ; elles font trop terribles pou
embellies par des fleurs & des co
étrangeres.
Rien n'eft bien , dit le célébre Fe
que ce qui eft utile & néceffaire : to
nement , qui n'eft qu'ornement ,
trop : tant d'éclairs m'éblouiffent : je
che une lumiere douce qui foulage
foibles yeux.
être bonne
armes, pour
dear
tre d'or ou trop
e de telles armesq
atroit
Philippe
,& quit
Marc Antoine
, & teti
e l'efprit
comme
de cs! 5 qu'on
tend
foibles
vouloir
trop
travaille
ce fujet. La diction des Prédicateurs doit
être comme leur vie , modefte , chafte &
fimple . Leurs termes peuvent être choifis ,
mais ils ne doivent pas être trop recherchés
il faut qu'il paroiffe qu'ils ont plus
de foin de la bienſéance & de la dignité
de leur miniftére , que de leur propre réputation.
Ils doivent moins avoir pour
but de flatter l'oreille & de plaire à l'ef-
•
decifean, dit quelqu
prit
, que
de le convaincre
& de toucher le coeur
. Ils doivent
inſpirer
la crainte
,
rez les Sculpteurs
cut!
plutôt
que le plaifir
; arracher
les paffions
,
rage:l'expérience
mem
& non pas les entretenir
par cette
molleffe
inter, que biendesgens
de difcours
.
1partropderafine
& les ornemens
exc
és font un défautche
anes, ce défaut
efter
Prédicateurs
Chrétien
annoncent
,fonttrop
r befoin
de broderie
trop terribles
po
des fleurs
& des coc
en, dit lecélébreF
tile& néceffaire
:tout
'eft
qu'ornement
,el irs
m'éblouiffent
:jed e douce
qui
foulage
Je cite ici volontiers Fenelon & Flechier,
tous les deux Orateurs très - habiles & trèscélébres
, & qui malgré leurs fages préceptes
ont peut- être trop donné aux ornemens
, leurs ouvrages étant pleins de figures
& d'images ; mais il eft plus facile de
donner des leçons que de les fuivre , &
ces Meffieurs avoient tant d'efprit , qu'ils
ne pouvoient s'empêcher de le prodiguer ,
même en le diftribuant avec économie.
Le trop d'efprit n'éclaire pas ,
éblouit; trop de fubtilité s'évapore , & ne
laiffe aucune prife ; trop de fineffe nous
échape ; ce qui exige tant d'attention
mais il
apperçus. On a remarqué avant
qu'on ne trouve ordinairement d
Livre qu'autant d'efprit qu'on en
même , & comme les génies méd
font le plus grand nombre , il fau
leur plaire & obtenir leur fuffrag
mettre à leur portée & s'abaiffer
eux.
Le trop d'efprit eft par- là un obf
cette réputation qu'on recherche av
preffement , il ne l'eft pas moins à
tune ; la route du bel- efprit , loin d
en approcher , nous en éloigne. C
Buffi Rabutin , Saint Evremond , er
une preuve. Le bel - efprit ne condui
res plus aux dignités qu'aux riche
excite la jaloufie de nos Supérieu
l'envie de nos égaux . Il eft plus fa
bel-efprit de faire délicatement un M
gal , que de manier les affaires ave
térité ; il lui eft plus agréable d'écou
leçons des Mufes , que de dicter les d
de Thémis.
Curiale a de l'efprit , mais il eft fi
de fes opinions qu'il ne croit per
auffi habile que lui ; cela le rend opi
& contrariant. Il foutient l'erreur
autant de force que la vérité. Il
om
On a remarqué av
ouve ordinairement
tant d'efpritqu'on
comme les génies
grand nombre,iliz
& obtenir
leur fuff
rportée
& s'abai
a
prit eft par- là un
on qu'on
rechercher
al ne l'eftpas moin
edu bel-efprit
, la
, nous
en éloigne
, Saint
Evremead
,
e bel efprit
ne cons
dignités
qu'aux
riche
fie de nos Superie
égaux
. Il eftplast
ire délicatement
un
anier
les affaires
a
plus
agréable
d'e
es, quededicter
les
l'efprit
, mais
ileft e s qu'il
ne
croit
peli lui
, cela
le rend
opini Il
foutient
l'erreur
que
la
vérité
Il
ama
pre
l'envie forme un nuage autour de lui , &
l'empêche de voir les bonnes qualités de
fes rivaux . Il décide hardiment que tel
Ecrivain manque de goût & de jugement,
parce qu'il n'a lui-même pas affez de goût
& de jugement , pour examiner & pour
craindre de prononcer. Curiale eft cenfeurs
& méchant , parce qu'il affecte d'avoir de
l'efprit , fans penfer que rien n'eft plus aifé
que de montrer de l'efprit , quand on
veut être méchant , mais que rien n'eft plus
dangereux que de le paroître .
Genève , 7. B. T.
EPITRE
A M. de P.
DEs objets que l'on voit ici *
Tu me demandes la peinture ;
Et tu veux que je rime`en i ,
En y
Il faut qu'à
la même
meſure
Chaque
vers foit affujetti
:
mélant la rime en ure ;
Ho ! c'eft me mettre à la torture ;
* Les environs de Genéve,
11. Vol. C
te polture ;
Le génie eft trop étreffi ,
Quand on lui fait fa tablaturer
N'adreffe-donc point au Mercure
La fimple ébauche que voici.
Comment te tracer la figure
De ces monts , dont la contexture
Ne fe découvre qu'à demi ?
Le Ciel leur fert de couverture ;
A peine une trifte maſure
Nous offre - t'elle un foible abri.
Là ,femble expirer la nature ;
Leur fommet de neige blanchi
Eft le féjour de la froidure ,
Et fe perd dans la nue obfcure.
D'affreux torrens par leur murmure
Font peur au voyageur tranfi ,
Et s'engoufrent dans l'enfonçure..
Quelle charmante bigarure
Montrent les côteaux que voici ?
Sur un lit de fleurs , de verdure ,
Cette eau ferpente à l'aventure :
Mille troupeaux fur la bordure
Trouvent , fe jouant à l'envi ,
Une agréable nourriture.
polture ;
币,
blaturer
au Mercure
e voici.
la figure
a contexture
demi ?
Couverture
;
fure
foible abri
nature
;
blanchi
pidure
,
e obfcure
:
r leur murmure
eurtranfi
,
l'enfonçure
.
bigarure
x quevoici
?
de verdure
,
l'aventure
:
fabordure
àl'envi ,
ture.
De pampres , de feftons rempli !
Par tout il offre la
parure , 5
Dont Bacchus l'avoit embelli ,
Et les graces de la culture.
Habitans de ce lieu chéri !
Que jamais la difcorde impure
Ne trouble votre geniture :
Que jamais fa noire impofture .
Ne vous foumette à ſa merci.
Regardez comme un ennemi
Le luxe , la fraude & l'ufure :
Banniffez l'infâme parjure.
Ah ! tant que vous vivrez ainſi ,
Vous conferverez fans fouci ,
La prospérité la plus fûre.
Là coule un lac dont l'onde pure
Aux poiffons fournit la pâture :
Tantôt c'eſt un miroir uni ,
Et tantôt un affreux murmure
Fait trembler le plus enhardi ,
Et lui fait voir la fépulture.
Là cent bâteaux & leur armure
D'un gros vent éprouvent l'injure
Ou fuivent lentement l'allure.
Cij
Et d'une flotte en racourci of 150cm
Ils nous retracent la peinture,
Mais je découvre la tournure
De Cloris , dont la chevelure
Du Zéphir eft à la merci.a
Des fleurs compofent fa coëffure , elati
Et l'Amour , d'un ait attendri ,
olduc
Depofe à fes pieds fon armure,
Les graces font la fourniture
Des beautés dont il eft épris :
Il vole à Venus fa ceinture ,
Et joyeux de cette capture , ponit sah
Il en fait préfent à Cloris , vivo sp
Pour un baifer qu'il a furpris , as
Er le fripon , d'un fier fouris , dig at botto
Contre fa mere fait gageure
Qu'il gagne beaucoup à ce prix .
Lors même qu'elle eft fans parure o chorog
Qui la voit , l'aime fans méfure 10
Tout charme , jufqu'à fa chauffure
Qu'on ne voit pourtant qu'à demi , Tolera
Du Cavalier le plus tranff lovel
Ses appas chaffent la froidure , x
Et l'ame même la plus durevoob soov 2018
Admire fon port , fa figure, nametal sasvi
racourci
la peinture.
-e la touruure
chevelure
merci.
fa coëffure ,
it attendri ,
fon armure,
fourniture
'est épris :
einture ,.
apture,
Cloris ,:
a furpris ,
er fouris,
ageure
p à ce prix.
fans parure,
ns méfure:
à la chauffure,
nt qu'à demi
ank
Froidure,
dure
gure,
Si , devenant don favori ,
Dans ce bofquet d'amour chéri ,
J'ofois lui faire l'ouverture
Des tourmens que mon coeur endure ,
Et de fa mortelle bleffure !
Dans une telle conjoncture ,
De vifs tranfports le coeur faifi
Se laiffe guider fans murmure
Au doux penchant de la nature.
De la tendreffe la plus pure...
Mais déja, mon efprit ravi
Goûte trop cette conjecture .
Un regard touchant adouci
De cette aimable créature >
Mérite bien un grand merci .
J'aimerois mieux , je te le jure ,
Le billet le plus racourci ,
Od je lirois fa fignature ,
Que les Epitres de Voiture ,
Ou que les Lettres de Buffi ,
Dont on nous vante la lecture .
Mais , pourquoi t'écrire ceci
Irai- je , diſciple étourdi ,
D'Anacreon ou d'Epicure ,
Sur l'amour faire une brochure ?
Pardonne , ami , je t'en conjure ,
C iij
Que je crains qu'on ne me cenfure ,
Cher D. P. de t'écrire ainfi !
Un railleur d'un ton radouci
Peut me faire quelque piquûre ,
Et je redoute fa morfure.
Mais un mot de ton écriture ,
Venant de chez toi jufqu'ici ,
Contre tous ces traits me raffûre.
Je l'aimerois mieux , je te jure ,.
Qu'un beau portrait en miniature ,
Où les charmes d'Alcimadure
Seroient tracés en racourci.
Mais fans te mettre à la torture
Tu peux bien avouer auffi ,
Que tu troquerois tout ceci
Contre un noeud de fa chevelure.
A Graveline , près de Genève.
me cenfure ,
ainfi !
douci
piquûre ,
c.
criture ,
qu'ici ,
meraffure.
e te jure,
en miniature,
imadure
Courci.
la torture ,
auffi ,
ut ceci
a chevelure.
ne, près
deGenér
SYENESENAMIN MM SVE SVE SVESE SYC SVE SYC SYG
LETTRE.
Servant de réponse à celle de M. A. Z. E. 0.
fur deux fujets differens , par M. François
Carré.
J
E me rends à vos follicitations , Monfieur
; je vais vous communiquer mon
fentiment fur le Méphitis , & fur vos nouvelles
expériences. Ma reconnoiffance
doit toujours prévaloir fur toutes autres
confidérations.
Les Anciens , quelque éclairés qu'ils
fuffent , ne l'étoient que fur quelques parties
, & aveugles fur d'autres ; ceux qui
les copient fervilement, s'égarent avec eux,
& prouvent en même tems que leur jugement
n'eft que trop fuperficiel .
Vous fçavez que Méphitis n'eft qu'un
mot Grec , qui fignifie en François une
- odeur qui engage à fe boucher le nez . Cette
interprétation , Monfieur , n'eſt point analogue
à la vapeur qui s'éleve du fond d'un
puits , d'une grotte , d'un antre , &c. il
eft des differentes odeurs qui choquent
ou qui irritent défagréablement l'odorat
>
Ciiij
celle- ci l'eft également de celle des bit
des réfines , &c. donc l'application
mot , de même que celle de vapeurs
gnes , ne peut le faire judicieufemen
puits;pourquoi donc ceux qui fe pique
fçavoir , ont- ils recours à un mot (
Ignorent- ils qu'il y a affez
peu de
fonnes qui entendent cette Langue
feroit-il d'eux comme des Médecins
uns parlent un langage qu'ils fe re
propre , quoique la plupart ne l'enter
pas , & les autres écrivent leurs for
en caractéres magiques. Ceux qu
reçu une intelligence fupérieure do
éclairer les autres. Ce n'eft point le
truire que de jetter la confufion da
idées par une façon finguliere de s'o
mer & de procéder ; quand on parle
pour être entendu de tout le monde ;
affecte d'être obfcur , il y a ou de la
latanerie , ou de l'ignorance , ou de
gueil.
Le Méphitis d'Hieropolis , celui de
tre de Typhon , de la grotte du Chi
deux milles de Naples , tous autres a
cavernes , ou puits' , dont on ne peut
procher fans danger , ne varient qu
rente de celle du
lement de celledesbi
donc l'application
que celle de vapeurs
e faire judicieufime
donc ceux qui fep s recours
à un mot
'il y a affez
peud
endent
cette
Langu
comme
des Médeci
langage
qu'ils
fee
e la plupart
nel'ent es écrivent
leurs
fo
magiques
. Ceux
qu
gence
fupérieure
d es. Ce
n'eft
point
les
etter
la confufion
da
con
finguliere
des
der ; quand
onpar
detout
le monde
cur
, ily a oude lic
l'ignorance
, ou dele
la
Hieropolis
, celui
dele
de
la
grotte
du
Chien aples
, tous
autres
antes its
, dont
on
nepe
ger
, ne
varient
que
toute difference mife à part.
La grotte de Pouzzols a été nommée la
grotte du Chien , en voici la raiſon . Un
homme prend un chien , & le tient de
force à platte terre dans la grotte . Les va-
-peurs fulphureufes qui s'élevent perpétuellement
de cette terre étant afpirées
par le chien , embarraffent fa refpiration ,
par conféquent la gênent dans l'intervalle
de peu de minutes ; l'animal paroît être tombé
en fincope : en cet état on le jette dans
un lac à portée de la
& l'animal grotte ,
-revient fubitement de la mort à la vie.
Ce chien élevé de la platte terre eft porté
dans l'air libre qu'il afpire , & qui rend
le ton aux vaiffeaux ; or la refpiration, qui
étoit extrêmement gênée , devient plus libre
, & la fraîcheur de l'eau du lac dans
lequel on le jette , acheve le miracle que
l'air libre opéreroit feul.
Si l'homme, qui tient le chien contre la
platte terre , n'eft point incommodé de la
vapeur fulphureufe , c'eft parce qu'il eft à
demi courbé & qu'il tient fa tête élevée ;
d'ailleurs Ja vapeur étant parvenue audeffus
de la fuperficie de la terre , l'air libre
la dilate , fubtilife toutes les parties fulphureufes
, & les attenue tellement
Cy
tion .
Pour éclaircir ce que je viens d'
quer , il n'y a qu'à mettre le feu à u
lumette quatre doigts au- deffous du
le fouffre en s'enflammant vous frapp
bite ment. Si vous vous éloignez d'un
pied , la vapeur fera moins pénétran
moins vive ; mais fi au lieu d'une vo
mettież fix , l'effet feroit fans con
plus fubit ; une botte par exemple
roit vous terraffer fans vous tuer , p
toutefois que vous fuffiez dans l'air
fi au contraire vous étiez dans un lid
ferré où l'air eût peine à circuler
botte enflammée feroit capable de
étouffer , fi vous n'étiez prompteme
pofé à l'air libre .
C'est ainsi qu'on doit expliquer I
ferens effets des grottes , antres &
fouterrains connus. Si ces effets
rencient entr'eux ( la caufe étant la m
ce n'eft que parce que l'air eft plu
dans les uns que dans les autre
que les parties fulphureufes font
moins groffieres , ou plus ou moins
dantes.
P
Je paffe à nos puits , lorfqu'ils o
creufés pour la premiere fois , les ou
cir ce que jeviens de
qu'à mettre
lefeuis
doigts
au-deffous de
Aammant
vous frange
ous vous éloignezda
fera moins
pénét
ais fi au lieud'une
effet
feroit
fans com
e botte
par exemp
aller fans vous ruer,
vousfulliez
dansla
vous
étiez dansun
eût
peine
àcircul
ée feroit
capable
de
us n'étiez
prompe
e.
u'on
doit
explique
es grottes
, antres
&
effers
nus. Si ces
x (la caufe
étant
la
l'air
eftplus arce
que
que
dans
les
autres
fulphureufes
font
pl s, ou
plus
ou
moins
s puits
, lorfqu'ils premiere
fois
, les
our
པཟ གས་ q ས་ པ ས སཤས
Ja
deviennent pernicieux , c'eft parce qu'un
filet d'eau y conduit des terres pourries empreignées
de parties de fouffre groffieres ;
fi on laiffe accumuler ces matieres dans le
baffin du puits , l'eau deviendra à la longue
mauvaiſe , & communiquera quelque
maladie à ceux qui en boiront.
Si dans le fond de ce puits on fait
defcendre des ouvriers après en avoir
épuifé l'eau , il leur arrivera la même chofe
qu'au chien dans la grotte de Pouzzols ,
c'eft à-dire que les parties fulphureufes
groffieres , qui s'élevent du dépôt qui s'eſt
fait dans le baffin du puits , leur donnera
la mort , fi on ne les expofe promptement
à l'air libre.
Il faut donc obferver que ce dépôt a
reçu une impreffion de mouvement &
d'agitation, par l'eau qu'on a tirée du puits,
avant que d'y faire defcendre les ouvriers.
Quand le dépôt feroit en partie deffèché,
ce qui ne peut arriver au fond d'un puits ,
il n'en feroit pas moins pernicieux , dès
qu'on entreprendroit de l'ouvrir & de le
remuer.
C'est un phenoméne que je ne puis appercevoir
fans une efpéce de courroux ,
C vj
d'être les interprêtes privilégiés des
veilles de la nature ,' avoir recours aux
rations & aux procédés les plus fpéc
pour tâcher d'expliquer d'une ma
aufli confufe que diffufe & entort
comment il eft poffible que l'air puif
lever du fond d'un puits , où il eft
nairement concentré & fans une agi
fenfible . Le bon fens ne nous dit-i
que dans le fond d'un puits d'où l'a
leve plus ou moins rapidement , fu
qu'il eft agité furla fuperficie de la
cela vient de ce qu'il tire une partie
eaux , foit d'un ruiffeau , d'une ri
d'un marais , d'un étang , d'une n
d'un lac , d'un canal , ou d'un autre
beaucoup plus élevé que le baffin
puits , & que l'eau au moyen de la
plus ou moins roide , avec la péfante
liquide , comprime l'air qui s'éleve
embouchure ?
S'il étoit poffible qu'on réflechi
bien eft précieufe à l'Etat la confer
des Citoyens , on les préferveroit fo
de certains dangers aufquels la né
de gagner du pain à leurs enfans le
gent de s'expofer , & aufquels ils fu
bent quelquefois , ce qui eft l'occafi
la perte de toute leur famille , ç'
rprètes privilégies d
tare ,'avoir recours
procédés les plus f
d'expliquer d'une m
que diffufe & enton
poffible que l'air pa
d'un puits , où il es
entré & fans une ag
on fens ne nous
diti
nd d'un puits d'op
moins
rapidement
,
futla fuperficie
del
qu'il tire unepart
an ruiffenu
, d'une n
d'un étang , d'une n
canal , ou d'un a
élevé
le bafin
que
Feau
au moyen
de la
oide , avec la pélanter
ime l'air qui s'élever
Tible
qu'on
reflechi
fe à l'Etat
la conferva
on lespréferveron
lo
gers
aufquels
la ne
in à leurs
enfans
le
, & aufquels
ils fuccos
s , ce qui eftl'occafion
are leur
famille
, ta
pour l'Etat . Certaines
Villes ne pourroient-
elles pas avoir une ou plufieurs
machines
, telles que celles dont fe fervent
les plongeurs
en certains
cas , pour l'ufage
des ouvriers
qui travaillent
dans des puies où le danger fouvent
eft évident., comme dans certaines
foffes de lieux communs
,
afin qu'ils pûffent afpirer l'air libre ? Ne
devroit- on pas auffi obliger
les Propriétaires
de ces puits à les faire curer tous les deux ou trois ans , particulierement
ceux
fujets àfe
corrompre
?
Je paffe aux nouvelles expériences qui
vous occupent depuis quinze mois envi .
ron . Elles ont fervi à. vous diftraire &
à vous amufer , c'eft toute l'utilité que
vous en devez efperer ; il n'en réſultera
jamais aucun avantage pour le Public .
C'est ce que je vais tâcher de vous démontrer.
L'eau filtrée ou non filtrée n'a d'autre
proprieté , que de contribuer au développement
des differentes parties qui contpofent
un tout , en délayant les fels , les fouffres
, les bitumes , &c .
Chaque grain ou fruit , de quelleefpéce
quelconque , contient en elle- même fa
premiere fubfiftance ( que j'appelle mare
célefte ) que j'ai nommée farine dans ma
.
Mercure de Mai dernier , page 28. Co
mane fuffit , étant fecondée d'un peu d'
& d'air , pour faire végéter toutes les
ferentes parties qui compofent un to
& pour maintenir ce tout en vigueur p
dant un tems plus ou moins long , fuiv
l'efpéce.
L'eau eft néceffaire pour le dévelop
ment de tous les germes , lorfqu'elle
adminiftrée avec prudence : fi on en d
ne en trop grande quantité, le chevelu ,
groffes racines , ou filets de beaucoup
plantes , fe pourriffent.
Cet agent flegmatique , privé des f
de la terre , eft infuffifant pour faire vi
quelque plante que ce foit ; c'eft la rai
qui fait que vous appercevez vos plan
maigrir chaque jour , lorfque la ma
deftinée pour leur premier aliment co
mence à s'épuifer.
Suivant mon explication , auffi fim
qu'elle eft vraie , vous devez revenir
votre étonnement , fur ce que pour t
plante qui profpere pendant un tems, v
en perdez beaucoup d'autres , indép
damment des foins laborieux que v
leur prodiguez pour tâcher de les con
ver.
Toutes les tentatives de cette eff
dernier , page 28. C
fecondée d'un peude
tre végéter toutes les
peud
qui compofent
un ece
tout en vigueurpe
ou moins long , far
Maire
pour le dévelo
germes
, lorfqu'elle
prudence
:fi on end
quantité
, le chevelu,
ou filets
de beauco
lent.
matique
, privé des
fuffifant
pourfairem ue ce foit ; c'eft la ra
splaces
s appercevez
vos
jour
, lorfque
la
ur premier
aliment
cur
explication
, auffi vous
devez
revenit
di
t , fur
ce que
pour cre
pendant
untem coup
d'autres
, indépen
ins
laborieux
que
VOUS our
tâcher
delesconde
ntatives
de cette cfa
ront regardées par les perfonnes qui jouiffent
de leur réflexion, que comme des amufettes
pueriles , raprochées d'une façon finguliere
de penfer , dont le payfan le plus
lourd ne fera jamais la dupe.
Tous les fruits quelconques & les graines
qui tombent dans des ruiffeaux ou
rivieres , lacs , étangs , marais & marres ,
font autant de fruits & de graines perdues.
Que ces mêmes fruits en graines tombent
fur une terre qui ne foit point trop
battue , un peu ombragée , une partie de
ces fruits & .graines réuffira & y prendra
racine.
Les marons d'Inde , qui tombent dans
des bofquets qui ne font point étouffés , y
germent & prennent racine ; il en eft
ainfi des autres fruits & graines , lorfqu'elles
tombent fur des terres qui leur font
propres.
Un payfan , fans être né ni Philofophe
ni Sçavant , a un bois à femer : il ne s'avifera
jamais ( s'il n'eft dans le délire ) de jetter
fon gland dans un marais
encore
moins dans un étang. Il laboure & prépare
fon terrain , il feme fon gland fur cette terre
préparée , il la herſe enfuite pour recou
vrir le gland , afin que la fraîcheur de la
deltinés à la végétation en penetrent t
la totalité. Ce même payfan au bout d
tems obferve avec une fatisfaction c
plette les fruits de fes travaux profpere
On aura beau dire que cet homme
git que machinalement , j'en conviend
mais en eft il moins habile dans fa pro
fion ?
Les oignons de jacintes , &c. aufq
je reviens , contiennent une grande qu
tité de fucs vifqueux, qui leur tient lieu
la farine ou mane , que renferment to
les graines , & ceft par cette feule rai
qu'ils fe confervent plus long-tems fur
caraffes où ils fleuriffent ; mais après l
fet que vous en attendiez , l'oignon n
plus d'aucun ufage , il faut le jetter ; c
une plante épuilée dont la postérité
détruite avec elle. aint brobit
Il y a des plantes aquatiques qui
croiffent que dans les eaux dormantes .
on les tranfplantoit dans une bonne te
bien préparée , elles y périroient , com
le chêne, l'orme & autres arbres, ( fans
cepter l'aune , le faule & quelques frêne
qui pourriroient , fi on les plantoit da
l'eau un peu profonde.
Voici une nouvelle découverte dont
veux vous faire part , car je ne crois p
etation en penetre
même paylan at bo
vec unefatisfaction
de fes travaux proper
dire que cet hort.
lement , j'en conva
bias habile dias fixa
de jacintes , &c. an
ennent une grande
eux, qui leur tienta
ne , que renfermen
elt par cette feule za
et plus long-temsirs
turiffent ; mais aptes.
attendiez , l'oignon
ge , il faut le jetters
ee dont la potens
nres aquatiques
q
les eaux dormants
it dans une bonne
les y périroient
,com
autres arbres,(lanser
aule & quelques tiene
i on les plantoit das
nde.
elle découverte
dont
art, carje necroispa
moi.
•Le
germe de toutes
les graines
eft adhérent
par fa partie
fupérieure
à l'écorce
, &
celle
ci au germe
, qui pouffe
par fa partie
inférieure
des filets
ou des racines
dans
la
terre
, dont
partie
fe ramefie
en chevelu
pour
tirer
la fubftance
néceffaire
pour
l'accroiffement
& la perfection
de la plante
.
A proportion que le germe & l'éguille
fe dilatent , l'un pour pénétrer dans la terre
, l'autre pour s'élever au - deffus de la
fuperficie , l'écorce fe fend , s'ouvre , fans
fe féparer de la partie fupérieure du germe
, à laquelle elle eft intimement unie.
Il en eft ainfi de tous les fruits à coque
& à pepin.
Quand la plante a fait quelques progrès,
d'un demi pied plus ou moins , fi on fépare
avec toute l'adreffe poffible l'écorce ,
ou la coque de la partie fupérieure du
germe , fans endommager les filets ou les
racines , la plante reftera vive , & elle ne
portera ni fleurs ni fruits ; cette obferval
tion n'eft que de pure curiofité ; je l'ai
faite fur des capucines : vous pouvez la
faire fur des marons d'Inde , fans faire de
tort à vos bofqnets , où ils croiffent fans
exiger de travaux.
muniquer à perfonne ce que vous
droit d'exiger de moi , & ce que m
connoiffacce ne peut vous refufer .
une néceffité de fe renfermer à l'é
dans ce malheureux fiécle , ou les plu
tites chofes mettent les plus viol
paffions en mouvement .]
Je fuis , &c .
De Paris , ce 29 Août 174
cacacacacacaca AADR
A Mad. la M***, de B*** , & à 1
D. S ***. A. D. L. V*** , D **
R***** 200 ph its faná
L'Amoureux Licidas & la jeune Lifis
De rofes couronnés , fous des myrthes affis ,
Par ces regards où l'amour étincelle ,
Nourriffoient en fecret leur ardeur mutuelle ,
Lorfqu'ils virent près d'eux trois beautés à la
Qui venoient refpirer le filence des bois..
Deux d'entre elles ,gardoient les devoirs
Veftales ,
Et l'autre étoit fous les loix de l'Hymen ;
En efprit , en vertus elles étoient égales,
dene as m'avez faite ,
perfonne ce que ros:
de moi , & ce qua
me peut vous refuler
de fe renfermer à l
reux fiécle , ou les
mettent les plus vi
uvement.
Paris , ce 29 Août 1
***, deB***, &ik
d. D. L. V***, D" -
das & la jeuneLifis,
fous des myrthes
all,
'amour
étincelle
,
ret leur ardeur
mutuelle,
s d'eux
trois beautésà lafés
r le filence
desbois,
esgardoient
les deros
es loix de l'Hymen;
lles étoient égales,
tien ,
De Venus Emilie avoit toutes les graces ;
Elle étoit grande ; un fouris précieux
Faifoit voler les plaifirs fur les traces.
Et fa foeur , par fon air noblement ſérieux ;
De fon efprit découvroit la fineffe :
Elle parloit avec délicateffe ;
Sa langue cependant parloit moins que fes yeux.
Flore montroit fur toute fa perfonne
Les illuftres ayeux dont elle defcendoit :
On eût dit que fon front portoit une couronne
Avec les ris , les jeux , le reſpect la ſuivoit.
Dieux ! s'écria la bergere étonnée.
Sur cette rive fortunée
Jamais rien de fi beau n'a frappé nos regards ;
Des folâtres amours la troupe mutinée
Se raffemble de tou tes parts.
Tout rit dans ce féjour , leur aimable préſence
A rendu ces bords enchantés :
Quelles graces , quel air , quelle magnificence !
Les Nymphes de ces bois , marchant à leurs côtés
Epuifent leurs regards fur elles .
J'en fuis fûre ; berger ; ce font trois immortelles.
Et fi la plus haute nobleffe ,
La bonté , l'enjoument , les graces , la je
L'efprit , les talens , la vertu ,
Donnent le titre de Déeffe ;
Lifis , ce titre leur eft dû.
Au Château de M. le Marquis de
Lieutenant Général des armées du Roi
viller , en Alface.
252 523252
5252525252
JESSA I
Sur l'Hiftoire des Suiffes , à M. Rem
Sainte Albine.
Ous rendez , Monfieur , to
V jours le Mercure plus agréab
plus utile ; le choix que vous faire
Piéces
que vous y
inférez , marque
difcernement & la délicateffe de
goût ; fi elles ne font pas toutes égale
bonnes , c'eft que dans un parterre to
les Bears ne font pas également belles
qu'il les faut en quelque forte affor
l'efprit des Lecteurs , qui ne font pas
d'une même force . Je voudrois , Moni
Drs le berger Licidis ,
as haute noblele ,
les talens , la vertu,
le titredeDéelle
tre leur eft dû.
deM.leMarquis
ral des arméesduRu
de l'attention du Public & des connoilfeurs
; je croirois mériter leurs fuffrages ,
ament ,lesgraces, fi j'étois affez heureux pour obtenir le vô
tre , dont je fais un très grand cas. La bon
té avec laquelle vous avez reçû quelquesuns
de mes effais , m'engage à continuer
notre petit commerce littéraire. J'ai l'honneur
de vous adreffer aujourd'hui un morceau
fur la Suiffe , dont on a déja vû l'éloge
dans un de vos Journaux . L'hiſtoire des
Nations , leur caractére , eft peut- être ce
qui eft le plus capable d'exciter la curiofité
du public , fur tout lorfqu'il s'agit de le
détromper de certains préjugés que quelques
Ecrivains fameux ont affecté de répandre
fur un Peuple , qui pour mériter
l'eftime générale , ne demande qu'à être
mieux connu , & qu'à être jugé par
ESSAI
Suiffes
, à M. Rem
inte Albine
Faites
d
Vous
ez , Monfieur
, mo
Tercure
plus
agree
!
oix
que
inférez
, marque
la délicatele
de v
ont
pas toutes
égaleme
dan's un parterre
to
vérité.
.
la
Mon deffein n'eft pas de faire ici l'hiftoire
de la Suiffe , de bons Ecrivains y ont travaillé
& s'enfont acquittés avec affez de fuccès .
En particulier M. Loys de Bochat , Lieutenant
Baillival à Lauſanne , s'eſt attaché à ap-
Das
également
bells,
profondir
les
antiquités
de
la Nation
Helquelque
force
affini Ts , qui
ne
font
pas
to Je
voudrois
, Moni
vétique, & à porter la lumiere dans les téněbres
de fon origine. Cela demandoit des
difcuffions fçavantes & un goût de criti
de Fribourg a commencé à nous
une Hiftoire étendue de la Nation
tique , cette Hiftoire ne laiffera peu
défirer qu'un ftyle plus pur & plus
qu'on ne peut gueres attendre d'u
mand qui veut écrire enFrançois.Ce
gue eft à préfent celle de toutes les N
mais toutes les Nations ne la parl
également bien . Pour en connoître l
& le caractére , il faut l'avoir étudi
foin ; ce n'eft pas affez d'en conno
mots & les expreffions , fi l'on ne 1
placer avec jufteffe & avec une fort
gance. Il en et à peu près ici , di
meux Rouffeau , comme du jeu des
Sçavoir la marche , c'eft chofe très-u
Jouer le jeu , c'eft le fruit du génie.
Je me bornerai à faire ici quelqu
marques générales , & à rapporter
ment ce que des Auteurs.illuftres on
caractére des Suiffes , le portrait d'u
tion étant ce qu'il y a de plus impor
de plus curieux chez la Nation mêm
Je ne parlerai pas de la fituation
beautés de la Suiffe ; je l'ai déja fait
effai imprimé dans votre Journal ,
ne fçaurois m'empêcher de dire un
3 a
commencé
à nous
re étendue de la Na
e Hiftoire
nelaifferans
pla
Keprelentez - vous , Monneur , une pepiniere
de petites Villes , permettez- moi
cette expreffion , qui , femblables aux Ifles
in ftylepluspar& Cyclades
, fortent , pour ainfi dire , du
cut gueres
attendre
de
eut écrire
enFrançois
C fent
celle
de toutes
le
les Nations
ne la p
bien
.Pour
en connoitt
ére, il faut
l'avoir
ét
ft pas
allez
d'en con
expreffions
, fil'on
juttelle
&avec
unefor
1 et à peu
prèsia
, au , comme
du jeudi
marche
, c'eftcholemes
eu , c'eft
le fruitdugéat
merai
à faire
iciquel
érales
, & à rapporter
des Auteurs
illuftreson
Suilles
, le portrait
d qu'il
y adeplusimpo x chez
la Nation
meme
rai pasde la fituation
Suiffe
;je l'aidéjafair
dans
votre
Journal
, m
empêcher
dedireunm
d
Lac Leman , qui les orne & les embellit.
11 fe forme au-deffus unAmphithéatre tapif
fé de vignes & de vaftes prairies qui fe
perdent dans les montagnes ; ce coup d'oeil
forme une perfpective riante & très agréa
ble. Le climat y eft tempéré & le peuple y
jouit , fous un Gouvernement doux &
équitable , de cette liberté d'autant plus
fûre & plus conftante , qu'elle eft foumife
à l'ordre & qu'elle fe plaît à le maintenir.
Les Peuples de la Suiffe , quoique de differente
Religion , font unis par un lien néceffaire
& fort étroit , qui eft l'intérêt commun
& le bien public ; une fage & mutuelle
tolérance le maintient & le fortifie . S'il
s'éleve de tems en tems quelques nuages ,
l'amour de la Patrie les diffipe bien- tôt ;
on ne verra jamais un Peuple fans ambition
, & qui n'afpire pas à des conquêtes
fe difputer long tems , les armes à la main,
quelques pouces de terre , moins précieufe
que leur union , & prefque toujours arrofée
du fang des vainqueurs , auffi-bien que
de celui des vaincus. Ils ne veulent point
dont la difcorde s'applaudiroit & qu
feroit infailliblement leur ruine.
Ily a des Nations , dit un Ecrivain
bre , en parlant des Suiffes , qui
avec des difpofitions auffi propres au g
nement d'un Etat , que néceffaires au
au bonheur des Particuliers . Les k
enfont froids & lents , mais ils n'enfo
plus éclairés & plus fages. La Natu
dédommage , par lafolidité de leur efpr
la politeffe dont elle les prive ; ils ne p
finement fur aucun fujet , mais ils raif
jufte fur tous , & marchent d'un pas to
égal. Reglés dans leurs actions , retenu
leurs mouvemens , étroitement unis pour
public qui devient le leur propre , un
dente fimplicité les éleve à une folide gran
C'eft cette fimplicité de vie qui les
forts & robuftes , propres aux trava
l'armée & à des marches pénibles.
Ajoûtons à ce témoignage celui
homme illuftre par fon efprit , par fa
fance & par les emplois ; c'eft cel
fon Excellence M. le Marquis de Pa
d'Argenfon , aujourd'hui Ambaffadeu
France auprès des louables Cantons .
ci comme il s'exprime dans le beau
cours qu'il prononça dans la Diette G
orde s'applaudiront &
blement leur ruine
Nations dit unEcriva
Cant des Suiffes, qu &
fixions auffipropresup
Etat , que néceffaires u
- des Particuliers. Le
lents , mais ilsn'a
plus fages. La N
Par la folidité de l
telle les prive ;d
cun fujer, maisdos
marchent
d'unpa
ns leursactions , ret
étroitement
unispour
me le leur propre, t
des éleve à unefolde
plicité
de vie qui
es,propres
aux tra
smarches
pénibles e témoignage
celuid
par
fon efprit ,parla
es emplois
; c'eftcel
M. le Marquis
de Pa ourd'hui
Ambaffadeur
s louables
Cantons
. V
prime
dans
le beau
d nça
dans
laDiette
Gen
rak
es ont ete jource
ques de vos
liaiſon avec nos Rois ; la candeur
la plus efti- mable , la probuté
la plus folide , la fidélité
la plus inviolable
à remplir
les engagemens
contractés
, une jufteffe
de fens , capable
de dif
cerner le vrai, de s'y attacher
& d'écarter
tout
ce qui pourrait
être vaine fubtilité
ou mauvaiſe
: fineffe , c'est à ces qualités
que l'on a reconnu
de tout tems la Nation
Helvétique
, & c'eſt à vous devez ces Alliances
anciennes
, dont les effets le font encore fentir & doivent toujours
fubfifter
, puifque
nous continuons
de reconnoitre
en vous ce caractére
refpectable qui y a donné lieu.
alles
que 9
Et ne croyez pas que ceci foit fimplementun
lieu commun , un de ces complimens
généraux qu'arrachent la politeffe & les
circonftances ; les louanges que M. l'Ambaffadeur
donne fi délicatement aux Suiffes
, font fondées fur des faits certains &
manifeftes . Un feul trait que le célébre de
Thou rapporte dans fon Hiftoire , pourroit
faire connoître que M. de Paulmy n'a rien
dit de trop. Ce trait eft trop beau pour ne
le.citer , le voici . Dans le tems que pas
Roi Henri IV étoit le plus preffe par les
fureurs de la Ligue , & qu'il fembloit n'avoir
de reffource dans fon courage &
dans la juſtice de fa cauſe , Sanci lui amena
11. Vol.
que
D
le
qui tous lui prêterent ferment dans
époque où le plus grand nombre de fe
jets faifoit gloire de leur révolte : ce
paroîtra encore le plus extraordina
c'eft que le Roi n'avoit point d'arge
donner aux Suiffes , & qu'ils ne dema
rent d'autre récompenfe que l'honneu
le fervir. Après cela , comment M. de
taire ofe-t'il les traiter de barbares ?
Barbares , dont la guerre eft l'unique métier ,
Et qui vendent leur fang à qui peut le payer.
Auffi ce Prince généreux reffentit , c
me il le devoit , le fervice qu'ils lui re
rent fi libéralement, & dans des conjon
res fi importantes & fi décifives ; il leur
en leur faifant mille remerciemens ,
n'oublieroit jamais que c'étoit à eux d
étoit redevable du falut de fa Perfonn
de fon Etat , & qu'il regardoit leur dé
ration comme un préfage infaillible
bon fuccès de fes entreprifes. De Th
tome 7 , page 834 , Edition in- 4°.
Mais pour montrer quelle eft la va
des Suiffes , & combien Henri IV avoit
fon de compter fur leur fecours, j'ai def
de donner ici un léger tableau de
Hiftoire. On y verra qu'ils fe font d
vrés d'une cruelle tyrannie , & qu'ils
Greterent terment dan
plus grand nombre des
ire de leur révolte c
e le plus extraord
i n'avoit
point d
fes , & qu'ils nedem
ompente
que l'home
s cela , comment
M.
traiter de barbares?
querre
eft l'unique
métis,
:lang à quipeutleparet
e généreux
reffenti,
le fervice
qu'ilslate
ent,& dans descon
s & li décifives
;ill
mille remerciemens
,
ais que c'étoit à eug
da falut de faPerla
qu'il
regardoit
lead n préfage
infaillibl
es
entreprites
, DeT
, Edition
-4 Ontrer
quelle
et la vale mbien
Henri
IVavo
delle
ur leur
fecours
,j'aid m leger
tableau
de le erra
qu'ils
le font
da
e tyrannie
, &qu'ils
eux-memes & lansiacca aucuneruman
lieu étrangere; au que les Hollandois, dans
des circonstances à peu près femblables, furent
fecourus par l'Angleterre & par laFrance;
àla vérité, il faut le dire à leur louange ,
ils ont marqué leur reconnoiffance à leurs
Bienfaicteurs , dès qu'ils l'ont pû , & l'on
ne peut qu'admirer qu'ils ayent envoyé.
des troupes & des munitions de guerre
au Roi Henri IV , dans le tems qu'ils
avoient à foutenir tout l'effort des armes
de Philippe II , leur cruel , puiffant &
implacable ennemi ; mais revenons à
l'Hiftoire des Suiffes.
Le Pays qu'on nomme aujourd'hui la
Suiffe , étoit connu fur la fin du treiziéme
fiécle fous le nom de la haute Allemagne ;
les Cantons d'Uri , Suhweitz , & d'Underwalder
, furent les premiers à fe foulever
contre l'Empereur Albert , comme Comte
de Halsbourg, l'an 1308. Ce Prince traitoir
les Suiffes comme il auroit traité des
bêtes féroces , ou comme les Efpagnols ont
traité les Américains ; mais plus courageux
& plus habiles , ils chafferent leurs Tyrans,
après les avoir vaincus. Léopold , Duc
d'Autriche , fils d'Albert , ayant voulu
venger fon pere , fut entierement défait
en 1315 par treize cens Confédérés , qui
D ij
hommes. Le Traité d'affociation qu
la bafe de tous ceux qui depuis cir
rent la conftitution du Corps Helvé
fut dreffé à Brunnon cette même
L'Empereur Charles IV , à qui les
chiens porterent leurs plaintes, affiég
utilement Zurich en 1354. Ce Prin
contraint de confirmer à Conftanc
1362 l'Alliance de Zurich & des Co
rés , & de reconnoître ainfi l'indépen
ce de la Nation Helvétique ; mais
avoit à faire à un ennemi trop ach
pour demeurer long - tems paifible. Led
Duc d'Autriche , lui déclara la gu
Elle fut funefte à ce Prince , il y pere
vie en 1386 , avec fix cens Gentilsh
mes des meilleures Maifons de l'Emp
qui ayant époufé fa querelle , partic
rent auffi à fa mauvaife deftinée ; les :
fes remporterent une feconde victoire
les Autrichiens à Nefels en 1388.
Les Autrichiens fe lafferent de fe
battre , & rechercherent pour amis
qu'ils n'avoient pû foumettre comme
nemis ; ils firent donc avec eux une t
pour 50 ans , l'an 1412 ; mais l'Emper
Sigifmond les arma de nouveau contre
déric , Duc d'Autriche , qu'il avoit mis
Ban de l'Empire , pour avoir favorifé
Le Traité d'allociationa
tous ceux quidepuse
ration du Corps Hes
Brannon cette meme
Charles IV, à qui le
rent leurs plaintes,a
wrichen 1354. Cepic
= confirmer à Confe
cedeZurich&
Pr
des C
connoître
ainfi linders
tion Helvétique
;ta
- à un ennemi
trop a
Er long-temspaifiole
he , lui déclara
la g
e à ce Prince
, il y
avec fix cens Gen
cures
Maifons
del'E
ufé fa querelle,pa
mauvaife
deftinée, les
nt unefecondevictoir
Nefels en 1388
ens fe lafferentde le
pû
co
rcherent
pour
amis
foumettre
comme
donc
avec
eux unetren
n1412
; mais
l'Emper
a de nouveau
contre
F
iche
,qu'ilavoit
misa pour
avoir
favori
rent de l'A gew , mais le Canton d'Uri ,
fidéle à fa parole & au Traité , né voulut
point avoir part aux dépouilles d'un Prince
Allié , trouvant , dit-il , qu'il n'y avois
rien d'honnête & d'utile que ce qui étoit juste.
L'intérêt divife quelquefois les meilleurs
amis. Il y eut entre les Suiffes une
guerre civile très- fanglante en 1443 , au
fujet de la fucceffion du dernier Comte
de Tockembourg , & comme elle fe faifoit
uniquement pour l'intérêt de ceux de
Schveifez , qui prétendoient à cette fucceſ
fion , le vulgaire s'accoûtuma à appeller
tous les Confédérés du nom de Schweitzers
ou Suiffes.
L'Empereur avoit affifté les Zurichois
contre les autres Cantons , mais ceux- ci
ayant été victorieux , forcerent ceux de
Zurich à renoncer à leur nouvelle alliance ,
& à rentrer dans la Ligue Helvétique , où
ils occupent la premiere place.
Ici la fcéne change , & les Suiffes font
obligés de tourner leurs armes contre les
François , mais moins heureux que contre
les Autrichiens , ils furent accablés fous le
nombre , après avoir fait des prodiges de
valeur près de Bâle en 1444. On remarque
qu'ils ne voulurent jamais demander quar
Diij
plufieurs fois au combat ; dix d'er
échappés feuls à la mort , ayant po
eux la nouvelle de leur défaite
regardés comme des lâches par un
qui mettoit l'honneur & la liberté
fus de la vie ; peu s'en fallut qu'aya
l'épée de leurs ennemis , ils ne tom
fous la main du bourreau.
Le Dauphin Louis , fils de Charl
fit auffi l'épreuve du courage des
Il conduifit contre eux une armée
mille hommes , il fut vainqueur ,
victoire lui coûta huit mille homm
mirant la valeur des vaincus , il
corda la paix.
Charles VII , fon pere , fit avec c
alliance en 1452 , & c'eft la premi
les Suiffes ont faite avec la Franc
leur fut avantageufe , puifqu'étan
d'entrer en guerre avec Sigifmond
d'Autriche , en 1460 , ils furent ai
les François , & cette guerre fut
leur ennemi.in
Celle que Charles , dernier Duc d
gogne , déclara aux Suiffes , ne lui
moins funefte ; il la leur fit à l'occa
la conquête de Romont , que les
& les Fribourgeois avoient faite
X.
ois au combat ; dix de
ls à la mort , avant
avelle de leur déta
mme des lâchespara
Thonneur & la libe
; peu s'en fallut qui
urs ennemis, ils netom
du bourreau.
in Louis , fils deCharl
preuve du courage des
I contre
eux une armee
mes , il fut vainque
courahuit millehom
aleur des vaincus, de
II , fon pere, fitavte
452 , & c'eftla prens
mt faite
avec la Fratt
ntageufe
, pulque
Sigifman
,
querre
avec
en 1460
, ils furenta
& cette
guerre
fut fid
For
fa
Charles
, dernier
Dacd
ra aux
Suiffes
, ne luifr il la leur
fit à l'occ
de
Romont
, que
les
urgeois
avoient
faite
Voici les vers qu'on fit à ce sujet.
Pralia trina tibi , Due Carole , dira fuêre ,
Divitiis Granfon , Grege Morfen , corpore Nanci.
Granfon , Morat & Nanci furent , l'écueil
des vaftes projets de ce Prince , dont
la téméraire valeur ne pouvoit fouffrir aucunes
bornes , & qui auroit fubjugué tous
fes voifins , fi le fuccès avoit répondu à ſes
efpérances.
Comme Louis XI devoit aux Suiffes la
deftruction de ce redoutable ennemi , il
leur marqua fa reconnoiffance par fes Lettres
Patentes du mois de Septembre 1481 .
Elles renferment tous les fondemens des
Priviléges dont les Militaires Suiffes font
en droit de jouir en France , & dont ils
jouiffent en effet.
Je ne poufferai pas plus loin ce morceau
d'Hiftoire, & je ne fuivrai pas les Suiffes
en Italie , à la défenſe & à la conquête
du Milanois ; ils y fignalerent leur valeur
fous les drapeaux de Charles VIII & de
Louis XII , & quelquefois fous les étendarts
de leurs ennemis. François I , Roi de
France ,jufte eftimateur du mérite , & vain.
queur des Suiffes à Marignan , faifoit beaucoup
de cas des troupes de cette Nation ,
D iiij
ment le Corps Helvétique , font re
aujourd'hui de toutes les Puiffanc
me indépendans & Souverains , l'Er
Maximilien fut le premier à les e
un Peuple libre , dans la paix co
Bâle en 1499. La France fuivit l'e
de l'Empereur par la paix éternell
clue entre elle & les Suiffes en i
par l'Alliance traitée en 1521. L
& leur pleine indépendance fe tr
encore affurés par le fixiéme art
Traité de Munfter.En forte que les
alliés de prefque toutes les Nation
envoyent , comme Souverains , d
balfadeurs, & en reçoivent. Leur ca
leur bonne foi , leur courage , les fe
pecter de tous les Peuples. Ils ex
dans ce qui fait l'effence des Répub
c'est - à-dire dans la confervation
liberté & de la paix. Leur politiqu
l'entretenir & de la perpétuer au
d'eux , & de n'exercer leurs Offic
leurs foldats qu'aux dépens des autr
tions , fur lefquelles ils n'entrepr
rien , fe contentant de fe tenir d
bornes d'une légitime défenfe. Les
vemens du Peuple font rares chez l
fes ; il perdroit trop à changer de 1
te Cantons Confederes, q
Corps Helvétique , fot
a de toutes les Puilla
endans & Souverainsm
fut le premier à les
e nbre , dans la paire
499. La France faivi's
Teur par la paix éterne
-elle & les Surifes en
arce trairée en 1521.
cine independance fe
ares par
le fixieme a
Munter.En forte que le
relque toutes les Nati
comme Souverains, da
& en reçoivent
.Leura
Lesfor foi , leur courage
,
Tous les Peuples
. Ils
fait l'effence
desRépub
dans la confervation
la paix. Leur politique
& de la perpétuera
'exercer
leursOfficers
qu'aux dépensdes 201
fquelles
ils n'entrepre
tentant
de fe tenirdans
légi ime défenfe. Les f
uple font rareschezles
it trop à changerdeM
éteintes que formées.
La peinture que quelques Ecrivains ont
faite des Suiffes, comme d'un peuple groffier
& ignorant , eft tout-à- fait fauffe ; plufieurs
d'entre eux ont l'efprit très- poli &
très-cultivé. Ils ont chez eux des Univerfités
& des Académies fameufes ; ils cultivent
avec fuccès les Arts & les Sciences ,
& la Suiffe a donné naiflance à un grand
nombre de Sçavans , célébres dans la République
des Lettres,
ز
Les Naturalistes trouvent auffi abondamment
en Suiffe de quoi contenter leur cu
riofité. On y voit des Coquillages , des
Oifeaux & des Poiffons de toutes les fortes.
Les Truites, y font excellentes ; les
Perches & les Brochets s'y trouvent en
quantité dans le Lac Leman. Quoique les
Anguilles y foient affez rares, parce qu'el
les viennent originairement d'ailleurs ,
j'en ai cependant vû & mangé à Genève.
auffi -bien qu'un Poiffon de paffage , qui
eft très-bon, & que le peuple appelle Ferra .
En parlant des Poiffons , ceux qui le
plaifent à des recherches plus curieufes
qu'utiles , trouveront , dans la plupart des
Marais de la Suiffe , de ces petits. Vers
aquatiques , que M. Treulley a rendu fi cé-
Lébres par Les expériences & par fes excel
DY
ra le plaifir de voir chaque morce
nir, peu-à- peu , un animal entie
fait.
On voit quelquefois voler en H
le Lac de Genève un Oifeau très
très fingulier , qui reffemble au ca
qu'on nomme Grebe. Il plonge à
ment & demeure long- tems fous
vole fi peu & fi mal , qu'on le pre
facilité. On fait de fes plumes d
chons, qui étoient autrefois fort à
Cet Oifeau me rappelle ce que I
des Délices de la Suiffe dit des
volans , qu'il affûre qu'on a vû P
fois ; il veut que ces Dragons , car c
fi qu'il les nomme , jettent de lo
venin , qui eft un poifon mortel po
qui ont le malheur d'en être atteint
la
peur n'a- t'elle point enfanté ce q
rapporte ? On fçait de quoi eft capal
imagination effrayée. Il eft vrai q
vets Voyageurs nous affurent q
vents du Midi apportent quelquef
Serpens volans d'Ethiopie en E
mais il faut qu'ils ne foient pas fort
puifque l'oifeau , appellé Ibis , les
les mange.
Voici encore un fait bien merveil
» coupe & qu'on les divite, “
r de voir chaque morce
■-a -peu , un animal enter!
quelquefois voler en tie
Genéve un Orleans
Lier , qui reffemble aan
mme Grebe. Il plongean
emeure long-temslol
& fi mal , qu'on lepr
fait de fes plumes de:
eroientautrefois fortil
au me rappelle ce que l
s de la Suiffe dit des
il affure qu'on a vi
que cesDragons, car
nomme , jettent de lar
it un poifon mortelpa
heur d'en êtreatteins
elle pointenfantéceq
çait de quoi eftcap
eff ayée. Il eft vraiquel
rs nous affurentqu
di apportent
quelques
s d'Ethiopie
en E
' ilsne foient
pas forg
, appellé
Ibis,les
un fait
bien
merveille
un Vaiffeau, ſemblable à ceux qui voguent
fur la mer , & qui étoit à cent braffes fous.
terre. Le Déluge l'auroit-il porté fi loin &
fi avant , à moins qu'il n'ait été couvert
de terre fucceffivement ; mais bâtiffoit- on
alors lesVaiffeaux de la même maniere dont
on le fait aujourd'hui ? Remarquez encore
que ce Navire a été , dit-on , trouvé dans
le fond d'une haute montagne , ce qui augmente
encore le merveilleux . Si quelqu'au
tre révolution que le Déluge univerfel l'y
a porté, quelle a été cette révolution ? Serat'elle
fuffifante pour expliquer cet effet fi
étonnant ? Pourra-t'on recourir à la même
caufe pour expliquer ces pierres dans leſquelles
on remarque la figure de plufieurs
animaux rares & étrangers , & l'empreinte
de divers poiffons qu'on ne trouve plus en
Suiffe ? Ne femble- t'il pas que nos recherches
ne ferventqu'à nous conduire au doute
& à l'incertitude ? Mais il faut avouer que
l'amour du merveilleux fert beaucoup à
F'entretenir. L'efprit faifit avidement ce
qui en a l'apparence , quelque peu vraifemblable
qu'il foit . L'efprit humain , dit
Filluftre de Fontenelle , femble être le lieu de
la naiffance du faux , il femble que le vrai
lui foit étranger. Cela ne montre t'il pas que
D vj
dit Maffillon , que plus on eft éclaire
on voit clair dans la foibleffe de notr
dans l'incertitude & l'obfcurité de
noiffances. Pour ne pas être trom
tomber dans l'erreur , défions-nou
ment du rapport de plufieurs Ec
crédules , qui ne rapportent les fai
d'après certaines gens , qui ne voy
objets que par les yeux de leur imagi
Il y a des chofes fi peu croyables
fuffit de les dire pour les réfuter.
tiam veftramprodidiffe , fuperaffe eft.
7. B. Tollot. Genéve
洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗洗:洗洗
EPITRE
A M. P ** . M **.
Dans ce verd boccage ,
D'où
l'on yo
voit les flots .
Baigner le rivage ,
Et mille ruiffeaux
Se faifant paffage ,
Y joindre leurs eaux ;
Un ami qui t'aime
mieres lont bien bornesla
11n , que plus on eft eclums
dans la foibleffe de no
certaude & lobarate
Pour ne pas être u
ans l'erreur, défions
rapport de plufieurs E
qui ne rapportent les fa
aines gens , qui ne
par les yeux de leurimag
choles fi peu croyable:
s les réfuter.S
dire
pour
prodidiffe
,fuperafe
f
Live.
洗洗澡澡
7. B. Tollst
PITRE
1. P ** M**
d boccage,
es flots
ce ,
I
aux ;
me
T'attend en ce jour.
Dans ce beau féjour ,
L'air eft fans nuages ;
Un Soleil plus pur
Fait fuir les orages.
Sous un Ciel d'azur ,
La fimple Nature
A bien des attraits ;
L'art & la parure
En gårent les traits :
Fais en la peinture
Et de ton pinceau
Trace en miniature
Un fi grand tableau :
9
Fais qu'il nous procure
Un plaifir nouveau.
Tu fais peindre en beau ,
Bien mieux que Voiture
Aujourd'hui la paix
A banni la guerre ,
Et de fes bienfaits
Embellit la terre.
Sous les étendarts ,
Les Mufes , les Arts ,
A l'envi profperent ; '
Mais de toutes parts ,
L
Les Mufes timides ,
Des traits homicides
Craignent les hazards.
L'utile lecture
Eclaire Lefprit ,
Et cette culture
L'orne & l'enrichit.
L'élégant Racine
Fait coûler mes pleurs ,
Et fa voix divine
Enchante les coeurs.
Le pompeux Corneille
Flatte moins l'oreille' ;
Mais il eft fi grand ,
9
Qu'il gagne & furprend
Par fon ton fublime
Toute notre eftime."
Deffous ces ormeaux
J'entens Fontenelle
De fes chalumeaux
Charmer une Belle .
Aux accens fi beaux
De ce Berger tendre ,
Je vois les ruiffeaux
Qui femblent fufpendre ,..
Pour le mieux entendre,
ig al ind
og
21159
made
et de Mars.
Les timides,
ts homicides
atles hazards
lecture
„efpeit ,
calture
l'entichit.
Racine
mes pleurs ,
divine
les coeurs,
Corneille
ms l'oreille';
fi grand ,
= & furprend
fublime ,
eftime.
ormeaux
enelle
meaux
Belle.
beaux
tendre,
Beaux
fufpendre ,
entendre,
"
Le Faune volage
L'entendant chanter ,
Tâche d'imiter
Un fi doux langage;
Mais quoi ! De fa voix
Le fon eft fauvage ;
De dépit , de rage ,
Il fuit dans les bois.
D'un vol plus fublime ,
L'illuftre Rouffeau
Atteint à la cime
Du double côteau ,
Et l'art qui l'anime
Tire de la rime
Un plaifir nouveau.
Tantôt comme Horace ,
Son vol , plein de
grace
Et de fentiment ,
Coûle lentement :
Tantôt plus rapide ,
D'un vol intrépide
Il fuit noblenient
Les traces d'Alcide ,
Et non moins hardi ,
Le fameux Voltaire ,
Sur les pas d'Homere ,
Dit du grand Henri
La noble clémence
De ce Roi chéri,
Avec Melpomene ,
Il met fur la fcéne
Brutus & Céfar.
Riov Not 2i
Je vois ce grand homme
Affujettir Rome,
Ce fier Dictateur ,
Répand la terreur ;
Et de fa Patrie
Devient l'oppreffeur ;
Mais un fer vengeur
De fa tyrannie
Punit la fureur.
L'Amour qui foupire
La mort de Zaïre ,
Deffus fon tombeau 1 bale
Eteint fon flambeau ,
Et dans nos allarmes ,
Avec fon bandeau
Il tarit nos larmes.
Mais de leurs concerts
Mon ame charmée ,
Eft - elle fermée
Aux Ecrits divers ,
Dont la Renommée t
Célébre les airs ?
Bidez
abisiAh
C
ibied enlog
evitalo Ve 5
Ee clémence
Ro cheri,
Melpomene ,
Carla fcéne
& Celar.
ce grand homme
= kome,
Dictateur ,
la terreur ;
Patrie
'oppreffeur;
fer vengeur
araie
reur.
qui foupire
de Zaire ,
tombeau
Bambeau ,
ps allarmes,
andeau,
larmes.
urs concerts
charmée,
mée
divers,
nommée
aus?
; J'admire les tons
Ses grandes leçons
Affirent la gloire
De fes Nourriffons.
L'augufte fageffe ,
Dans Rome & la Grece ,
Lui doit fes fuccès,
Et par fes effets ,
On vit Démofthéne
Des Tyrans d'Athéne
Sapper les projets.
Dans cette carriere
Tu vas donc courir
Déja la barriere
Va pour toi s'ouvrir.
Ciel quelle lumiere
Tu vas découvrir !
Que l'erreur , le vice ;
Tremblent à ta voix.
Lorfque l'injuftice ,
Foule aux pieds les loix ;
Fais voir fon fupplice.
A Graveline , près Genève , le 3 Avril 1749:
Q
GAL.
Uand d'une voix & douce
Licidas m'invite à me rendre ,
Oh ! qu'il fçait bien perfuader ,
Et que je me plais à l'entendre
Il en coûte moins à céder ,
Qu'il coûteroit à fe défendre.
HOOK ***
VERS
Pour mettre au bas du Portrait de
Qu
Sevigné.
Ui veut écrire poliment
Prendra Sevigné pour modéle.
Un Lecteur , plein de jugement ,
Ne fçait qui l'emporte chez elle,
De l'efprit ou du fentiment.
VERS
Pour mettre au- deffous du Portrait de
Deshoulieres .
T Endre , délicate , fidelle ,
Deshoulieres en fes vers excelle ;
MADRIGAL
Quant Vani d'une voix & douce
Licidas m'invite à me rendre,
Oh ! qu'il fçait bien perfande , -
Et quejeme plais à l'entende!
en coûte moins à céder,
coûteront à fe défendre
VERS
re au bas du Portrait
Sevigné.
Ui veut écrire poliment,
Bra Sevigné pour modale
&tear , plein dejugement,
ait qui lemporte chez elle
prit ou du fentiment.
VERS
n- deffous du Portrait di
Deshoulieres
.
dre , délicate , fidelle ,
ieresen les vers excelle
Par tout lon génie étincelle .
Sous un ombrage frais peint- elle des oiſeaux ?
On croit que leurs accens ont flatté notre oreille;
Et d'un plaifir toujours nouveau
La douceur de les fons nous charme & nous réveille
;
Le Dieu du Goût lui prêta fon flambeau ,
Et l'Amour étonné de la trouver fi belle
Pour contempler fes traits fouleva fon bandeau ,
Et la prit pour une immortelle.
送送送送送送送送送送送送送送送装
MEMOIRE Hiftorique , fur une nouvelle
forte de Montre à répétition , préſen
tée à l'Académie Royale des Sciences , le
30 Août 1749 , par M. Julien le Roi ,
Horloger du Roi.
Uoique les Montres à répétition
foient d'une très- grande utilité , la
jouiffance de cet avantage femble être refervée
aux feuls habitans de quelques grandes
Villes de l'Europe , où l'on trouve des
Horlogers affez habiles pour rectifier leurs
dérangemens , d'autant plus inévitables
qu'ils font produits par la multiplicité
& l'extrême délicateffe des parties qui les
compofent.
plus qu'une Montre fimple * , &
de ce grand nombre de piéces
dans des bornes trop étroites, que
fes défauts . Le nombre en eft
n'en connoiffant point le term
contentera d'en mettre un feul
yeux , qui eft le plus grand de tou
Ce défaut , qui eft inféparable d
titions,vient de leur conftruction
trente- fix pièces , la plupart mol
telles par leurs fonctions , que pluf
fçauroient manquer , fans en fair
quer d'autres , fans faire arrêter la
rie , & conféquemment le mouven
balancier. Alors la plus excellente d
inutile au point de ne pouvoir fer
à l'oreille comme répétition , ni
comme montre fimple.
Depuis leur invention , la plupa
Horlogers qui fe font appliqués à ch
les moyens de les perfectionner,y on
contré tant d'obftacles à furmonter
n'y voyant nulle apparence de réuff
fe font de plus en plus perfuadés , q
feul parti à prendre pour eux étoit d
* Outre ces trente- fix piéces , les répétiti
ont encore de plus vingt quatre autres peu
dérables , comme broches , vis , clefs , &c.
une Montre fimple,
sbornes trop étroites,q
ars. Le nombre en of:
onnoiffant point le te
leure conitruction unitee . J'avois penfé
long- tems de même , lorfque j'eus occa
grand nombre depiecesfion en 1739 de renouveller les miennes.
Pour lors elles ne furent pas infructueuſes ,
je découvris un moyen de les perfectionner
, & ce moyen qui m'a ouvert la route
pour arriver à deux autres , devoit néceffairement
les précéder , fans quoi je ne les
aurois fans doute jamais apperçûes.
mera d'en mettre un
ai eft le plus grand de
faur , qui eft infeparable
wient de leur conftructor
pieces
, la plupart
feal
Dans le Mercure de Mars 1741 , je publiai
une nouvelle conftruction de montre
leurs fonctions , queplà répétition , que j'appellai indifferemt
manquer , fans en t
ment Répétitions à grand mouvement ou
à bâte levée. Elle parut fi bonne à tous mes
rres , fans faire arrêter h
fequemment le mone
confreres , qu'ils l'adopterent avec un em-
Alors la plus excellented preffement dont je ne fus pas moins fur
pris que flatté. Cette pointdene pouvoir fert découverte, qui concomme
répétition, nii tenoit le germe des deux autres qui fuivent
, a fourni l'avantage fingulier de ferntre
fimple
eur invention , la plup vir à créer , pour ainfi dire , un nouvel
ui fe font appliqués à efpace , qui en augmentant le volume du
mouvement d'une répétition , n'augmente
de les perfectionner,you
d'obftacles à furmonter nullement celui de la boëte qui le renferulle
apparence de réu me, Elle eft fi heureufe , qu'elle a rendu
as enplusperfuadés ,qu les répétitions fans timbre plus folides ,
meilleures , & plus aifées à faire , qu'elles
endre pour eux étoitde
ne l'étoient auparavant. Nous allons voir
te- fix pieces , les répétit
que par la fuite les répétitions à timbre recurent
de pareils avantages.
us vingt quatreautrespeucon
broches, vis, clefs, &c,
1744 , une maniere de placer
fous la bâte de la boëte d'une
à grand mouvement. De ce nou
gement du timbre naiffent deux
très - avantageufes , l'une , qu'il e
grand , & l'autre , que fon bord d
par la bâre de la boëte qui le
de maniere qu'il fert à garantir
ment de la pouffiere , comme u
mife à même fin. De ces deu
l'une , que le timbre a plus de
& l'autre , que la calote eft fupp
s'enfuit que les mouvemens de c
tions , ceux des réveils , des ho
des répétitions à trois & à quatr
ayant plus de volume , font , &
& plus aifés à travailler * ; tous r
freres en conviennent , & ne p
mieux louer cette maniere qu'en l'
dès qu'elle parut.
Mo
Depuis l'application des répé
bâte levée, à celles à timbre, cette
-nel inp95.dal
Aux répétitions Angloiles à doub
avec timbre & calote , l'efpace qui renf
mouvement eft fi petit , & fi refferré par
loppes, qu'à deux boëtes égales en grand
rieure , le folide de l'un de ces mouver
glois eft à celui d'une répétition fans
grand mouvement , comme 27 eft à 61 .
vantage pour
a ra
4 , une maniere de place la conftruction d'une forte de répétition ,
la bâte de la boëte d'unes
que l'occafion fuivante a donné lieu de
ad mouvement . Decet mettre au jour , & dont la poffibilité a été
tda timbre naiffentde foupçonnée , & fouhaitée depuis longavantageules
, l'une,qui tems : l'exécution même en a déja éré
, & autre, que forbe tentée.
bare de la boëtequie
siete qu'il fert à garant
de la poutliere , comme
meme fin. De ces
le timbre aplus que
Un Prélat m'ayant fait l'honneur de me
communiquer , il y a quelque tems , une
Lettre , par laquelle on demandoit une
montre à bon marché , mais cependant
telle qu'on y pût connoître les
re , que la calote
eft a
heures
pendant
la
nuit
, je lui
promis
de
que
les mouvemens
de
la
faire
. Elle
fut
conftruite
à bâte levée
,
mes
eux des reveils , des & le mouvement comme celui d'une montions
à trois & quatre fimple ; à l'égard des pièces qui deus
de volume ,font ,& voient indiquer l'heure pendant la nuit ,
les à travailler ; to imitai en quelque chofe celles d'une
er cettemanierequ'en dont je parlerai ci après. On lui fait répé
conviennent , &ne montre Allemande
que j'avois vûe , &
e parut
.
l'application
des repe
p
ter les heures en tirant doucement un petit
bouton qui eft placé au- deffus de la
, à celles
à timbre
, cecharniere
de
fa
boëte
.
Sur
le
pétitions
Angloiles
à do & calote
, l'espace
qui
eft fipetit
, &lireferré
parast eux
boëtes
égales
en grandet
?
de de
l'un
de cesmouvemen
lans
rapport
avantageux qu'on en fit à un illuftre Prince
Etranger , il defira la voir , & me dit
après l'avoir examinée , que je ne devois
pas refter en fi beau chemin , & qu'il m'invitoit
à perfectionner encore cette forte
lui d'une
répetition
de
montre
en
lui faifant
répéter
les
c
nent
, comme
17eftà61.
quarts.
me fit non
de l'efpérance de mériter fe
lui promis d'en chercher les
parcourus tous ceux qui pouv
vrir une route à la réuffire. E
fin , je la fuivis, & ce font parti
ces circonftances qui ont oc
conftruction fuivante , & don
Mémoire. GuoBupati
Elle confifte dans une répéti
cadrature eft faite de façon
rouage de fonnerie le feul
de la main fuffit pour lui faire
heures & les quarts avec la p
précifion. D'ailleurs elle eft fi
fement difpofée , fi facile à fai
ces nouvelles répétitions fi fim
les ont vingt- deux piéces eff
moins que les autres. De pl
toutes ces piéces fupprimées
places vuides à celles qui refte
celles qui restent prennent plu
me & des fituations plus heureu
du concours de ces propriétés
avantages fuivans .
1 °. Dans les montres fimple
tion ( c'eft ainfi qu'on les nom
la fuite ) la fituation des rou
mouvement eft fi avantageufe
met Ihonneur de me die
l'efperance de mériter l
promis d'en chercher la
arcourus tous ceux quipourr
ir uneroute à la réullite. Es
je la fuivis, & ce fontpar
= circo itances qui
truction fuivante , & d
Emoire.
Ont o
Elle confifte
dans une ré
rature
eft faite de facon,
ge de fonnerie
le fel
Luifaire
main fuffic pour
es & les quarts
avec laps
on. D'ailleurs
elleet
mt difpofée
, fifacileif
ouvelles
répétitions
t vingt- deux pieces
que les autres. Depla
ces piéces
fupprimés
la
vuides
à celles qui relle
qui reftent
prennent
plus
des fituations
plusheureus
cours
de ces propriétés
esfuivans
.
reftent
i
Dans
les montres
fimples
Teft
ainfi
qu'on
lesnom )la fituation
desrouesde ment
eft fi avantageule
qu
des proprietés des répétitions à grands
mouvemens , qui eft telle que , à volume
égal de boëte , le mouvement d'une montre
fimple à répétition eft plus grand que
celui d'une montre fimple ordinaire .
par-
2 °. Elles furpafferont de beaucoup les autres
en bonté , en durée , & en facilité de
conſtruction , parce que les roues de fonnerie
des répétitions ordinaires , occupant
la moitié de la cage qui les renferme , rendent
les roues du mouvement moins
faites en les rendant plus petites , &
moins à la portée de nos organes qui ne
nous permettent pas de travailler des petites
parties de la matiere , avec la même
précifion que celles d'une certaine gran-.
deur. Plus les parties d'une montre font
déliées , moins elles ont de folidité , &
plus leurs défauts échappent à nos regards,
foit ceux de jufteffe dans les formes d'exactitude
dans leur pofition , d'examen
de leur matiere , de proportions , dans les
rapports des engrenages , & c. Par cet expofé
il eft aifé de juger pourquoi les
dules à fimple répétition fe dérangent fi
rarement , & pourquoi les montres à répétition
font fi fujettes à manquer.
pen-
3 °. Il en résulte de plus un nouvel
11. Vol. E
leur prix , caufée par la fuppref
vingt- deux piéces dont on a pa
douze autres moins confidérable
broches , vis , clefs , & c.
4° . Ces répétitions , qui pou
à timbre , fuivant la conftructio
vient d'indiquer , feront beauco
fées à démonter & à remonter
Horlogers n'éprouvent que trop
difficulté de remonter les roua
répétition fans aucun accident : e
ront même être démontées au
ment que les niontres fimples ,
plufieurs occafions il ne fera pas
ceffaire d'en démonter le cadran.
5 °. La difficulté de remédier
rangement , dont j'ai parlé dans
mencement de ce Mémoire , ob
fouvent ceux qui habitent loin
les abandonner pour un tems ,
faire tranfporter. Ce tranfport ,
toujours fuivi d'inconvéniens ,
nairement défagréable aux prop
qui en font privés pendant longn'en
fera pas de même de ces no
qui par leur fimplicité pourront
lement rétablies , & dont les caufe
rangement font peut-être vingt o
Sejcelt
pax , caufée par la faporán
deuxricces donton a pers
eatres
moins confidérables
,
es , vis , clefs , &c.
" Ces répétitions, qui po
re, fuivant la constructors
ndiquer , ferontbear
monter & à remonta
ers a'eprouvent
que trip.
re de remonter
lesrouags
fans aucun accidentit
ne être dentontées
auf
se les aiontres limples,
occalionsil neferapas
dendémonter le cadran
La difficulté
deremédier
petites & à deux boëtes .
6º. Enfin s'il arrive aux répétitions ordinaires
que leur fonnerie s'arrête par la
plus legere cauſe , alors ceffant de marquer
les heures & les minutes , elles deviennent
totalement.inutiles : au contraire les nouvelles
auront l'avantage de fervir à marquer
les heures & les minutes comme les
montres fimples , lors même que les piéces
de leur cadrature éprouveroient le
plus grand dérangement.
plus
Après avoir expofé les avantages des
nouvelles montres , je dois répondre à un
inconvénient que l'on ne manquera pas
de m'objecter ; c'eft d'être obligé d'employer
autant de mouvemens de la main
at,dont
j'ai parlé
dans
qu'il
y a d'heures
à faire
répéter
, &
un
de
plus
pour
les
quarts
, tandis
qu'un
feul
fufent
de ce Mémoire
, o ceux
qui
habitent
loind fit aux ordinaires J'avoue que cet afſujet- onnerpour un tems,at tiffement
eft un obftacle
à leur fuccès , à
porter. Ce tranfport, la Cour & dans les grandes
Villes de l'Euivi
d'inconvéniens
,
defagréable
aux
propri
privés
pendant
long
as de même
de cesnouvel
rfimplicité
pourront
être blies
, & dont
lescaulesde
font
peut
-être
vingt
o
rope.
Mais d'un autre côté il faut auffi convenir
que tenant le milieu entre les montres
fimples & les répétitions , & qu'étant
meilleures , plus fures & moins cheres que
ces dernieres , elles feront fans doute par
ces avantages très- utiles à ceux qui font leur
E ij
vés d'Horlogers capables de réta
à l'ordinaire. D'ailleurs un m
ajouteroit à la bonté de l'ouv
fimplifiant , feroit de ne faire fo
montres que fix heures.
Depuis midi elles fonneroien
l'ordinaire , mais après fix heures
neroient feulement une heure à f
à huit , & ainfi des autres , jufqu
à fept heures du matin la mer
jufqu'à midi . Cette façon de fo
point nouvelle, je l'ai pratiquée
de quinze ans dans quelques- und
répétitions. Elle fut goûtée
ques perfonnes , & très peu par
Son principal avantage eft de fou
tention néceffaire pour compter
bre d'heures , & pour empêche
prifes.
A l'égard des fix heures que
toujours fuppléer , excepté d'abo
midi & après minuit , l'habitude
ques jours fuffit pour les ajouter 1
que y penfer. Cette maniere de
eft en ufage en plufieurs Villes
& furtout à Rome , où la plus gra
tie des horloges publiques ne fon
fix heures.
= X des autres parties dame
Horlogers capables de rea
Ordinaire. D'ailleurs unmot
eroit à la bonté de l'org
nt , feroit de ne fairel
res que fix heures.
s midi elles fonneroin
are ,mais après fixheus
nt feulement
une heure
, & ainfi des autres,julqiz
= heures
du matin
la
a midi. Cette façon del
mouvelle
, je l'ai pratique
aze ans dansquelques
-uns
ons. Elle fur goutée d
fonnes
, & très peu par
mcipal
avantage
eftde l
néceflaire
pour compter
ares , & pour empêcher
:
ard des fix heuresquelle
fuppléer
, excepté
dib
près minuit
, l'habitude
d
fuffit pourlesajouterla
fer. Cette
maniere
dea
ge en plufieurs
Villesd
àRome
, où laplusgrande
nefonnent
logespubliques
vemens de la main , qui d'ailleurs fe font
fi aisément & fi vîte , qu'on eft au plus le
même tems à y compter douze heures
qu'aux répétitions ordinaires.
Comme il eft arrivé fouvent que des
connoiffances liées à d'autres , acquifes
après elles , ont occafionné le progrès d'un
Art ; on a crû devoir terminer ce Mémoire
, en indiquant les tentatives de
même genre faites par des Horlogers.
il
Quoiqu'elles ayent été fans fuccès ,
ne s'enfuit pas de là de nouveaux
moyens ne fervent un jour à les diriger
vers l'utilité publique , qui eft la pierre de
touche des inventions nouvelles. On ne
joindra point à ces defcriptions celle de la
nouvelle répétition ; des raifons plaufibles
ont ordonné de la differer."
· que
Vers l'année 1720 , un Horloger de
Londres imagina de placer une montre
fimple. de poche dans une petite boëte de
pendule , & d'y ajouter une répétition
fans rien changer à la montre fimple que
l'on y plaçoit , après l'avoir accrochée dans
cette boëte par fon anneau , & lui avoir
fait remplir exactement la partie circulaire
de la boëte qui devoit la recevoir.
E iij
dans un autre axe correfpondan
préfentoit , & qui étant creu
ment , s'y ajoutoit avec précifi
la fufée de cette montre faifoi
deux aiguilles, qui marquoient
& les minutes fur un fecond c
cé au-deffous du premier. Un m
poftérieurement appliqué cont
piéces d'une répétition , difpoféd
niere qu'en tirant un cordon
fonner les heures & les quarts a
coup de jufteffe , pourvû que l'o
paravant l'attention de faire.
exactement les aiguilles du cad
rieur à celui du fupérieur. Il e
d'ajouter que l'on pouvoit enc
menter cette répétition d'un réve
ne fonnerie , en y mettant les p
ceffaires à cet effet.
J
Cette ingénieufe découverte
réuffir par un défaut que l'on dev
voir. La puiffance du reffort d'un
tre, proportionnée au mouvement
ces qui la compofent , doit néceffa
être diminuée en raifon des nouv
fiftances qu'on lui oppofe dans
grand nombre de pièces , & par
un autre axe correfpon
1. ok , & qui étant creati
sy arouroit avec précis
ce de cette montre fair
Lies, qui marquee
nutes fur un fecondan
Tous du premier. Un
eaterent appliqué
d'une répétition , difpe
glen tirant un cordon ,
ries heures & les quarts ar
le jutelle , pourvu que
et l'attention de faire
ment les aiguilles da car
celui du fupérieur. Il
que l'on pouvoit ent
ette répétition d'un tertik
rie , en y mettant les pis
aceteffet.
ingénieufe découverte ti
un défaut que l'on der
uillance du reffortd'ex
tionnée au mouvementd
ompoleat, doit néceffaire
uée en raifon desnouvell
0.7
en lai oppofe
dans
p
bre de pieces
, &par c
te invention difparoît.
Quelque tems après , M. Claye , Horloger
de Londres , fuivir cette route déja
frayée.. Dans le deffein d'en'corriger les
défauts , il appliqua une cadrature de répétition
à une montre fimple , & la plaça
dans une boëte femblable à la premiere ,
mais fans un double cadran . En tirant un
cordon , on faifoit abaiffer une baſcule qui
forçoit un axe d'acier de defcendre dans
la tige du pendant de la boëte , qui étoit
creufé dans fa longueur pour recevoir cet
axe qui faifoit à l'inſtant agir la répétition
.
M. Grai , Horloger de la même Ville ,
entreprit enfuite de donner aux roues du
mouvement des répétitions un ordre plus
avantageux , & qui facilitât dans le befoin
leur déplacement & leur remplacement.
Il imagina, peu après M. Claye , de renfermer
toutes les roues de la fonnerie dans la
cadrature , à l'exception de l'arbre de la
grande roue qu'il laiffa entre les deux platines
; (on croit qu'il eft le feul qui ait fuivi
cette conſtruction . )
M. Maffoteau , Horloger à Paris , conftruifit
, il y a treize à quatorze ans , une
montre fimple à répétition qu'il me com-
E iiij
ner les heures & les quarts à la
La cadrature étoit à l'ordinair
chofe près. L'Académie des S
qui cet ouvrage fut préfenté , n'
dant fait aucune mention dans f
res.
A fon retour de notre armée
gne , M. le Marquis de Laigle r
une montre qu'il avoit apport
pays ; elle étoit à deux boet
avoir ôté la premiere , on tiroi
petit bouton qui débordoit la fec
l'on entendoit un petit bruit form
fauts d'un cliquet fur les dents d
maillere ; le nombre de ces fauts i
l'heure courante.
Peu de tems après , un Major d
lerie m'en apporta une autre à boe
toit fa montre ordinaire , à laqu
Horloger de Sarlouis avoit ajo
répétition pour un Louis d'or :
ne differoit de la montre Alleman
je viens de parler , qu'en ce que
maillere en étoit rectiligne , qu'e
totalement féparée de la montre ,
chée au cordon à côté de la clef; ell
douze dents , & pour s'en fervir
troduifoit à tâtons pendant la nu
e qu'enle tournant on
as heares & les quarts a la
Ford rature etoit à l
près. L'Académie des
et cavrage fat prefente, de
Taitaucune mention dastak
retour de notre arme
M. le Marquis de Laiga
tre qu'il avoit app
ele étoit à deux bois .
ice la premiere, on tiruits
aronqaidébordoitlafe
tendoit un petitbruit form
an cliquet fur lesdentsdr
; le nombre de cesfaust
Courante.
He tems après , un Major de
apporta
une autreàboč
atre ordinaire
, à laqu
de Sarlouis
avoit a
pour un Louis d'oreil
de la montre
Allemand
de parler , qu'en ce que
étoit rectiligne
,qu'elle
féparée
de la montre ,&
don à côtédela clef;elle
s , & pour s'en fervironli
tatons
pendant
la nuitd
rieure de fa boëte , de façon qu'en pouffant
cette crémaillere jufqu'au limaçon
appliqué fur la roue du cadran , Pon
comptoit les heures , comme dans la montre
Allemande , par le bruit des fauts d'un
cliquet. L'une & l'autre répétition n'ont
que quatre piéces de plus qu'une montre
fimple , & font aifées à conftruire , mais
elles ne fonnent point les quarts , & il
faut être extrêmement attentif en pouffant
la crémaillere de l'une , ou tirant celle de
l'autre , d'agir très - doucement , afin de faire
fonner les heures affez diftinctement pour
les pouvoir compter.
A Mademoiselle *** ,pour le jour de fa
naiffance , le 22 Septembre 1749.
Oui , qui vous rappelle le jour
Par qui commença votre vie
Ne fçait pas vous faire fa cour ,
Et bien fouvent s'expofe à quelque repartie.)
Plus d'une fois mes yeux en ont été témoins
Tel compliment toujours vous bleffe ,
Tant que je crois , que fur votre fageffe
Ev
9
Que vous ayez du beau fexe adopté
Que ne devez-vous point rendre aufo
Pour ne vous avoir pas fait naît
D'an fang Royal , tendant à lá Princ
Un Almanach doré fur chaque page
En termes clairs , à la Cour , à Paris
Au monde entier diroit votre
Ce n'eft pas tout , aimable Iri
De Courtifans une foule importune
Au jour précis viendroit par de fots co
Vous prouver qu'elle fçait le nombre d
Seroit- ce pas mourir.cent fois po
C'est donc un bien pour vous d'avo
Cieux
Une naiffance plus commune :
Mais moi je m'en trouve auffi mieux
Et franchement , fi vous étiez fortie
Du rang qui fait les demi-Dien
Moi chetif, qui reçus la vie
D'un pere de qui les ayeux
'A peine fe piquoient de fimple bourged
Aurois - je l'heur de vivre fous vos yeux
Que me ferviroit donc que du Ciel la te
Ait répandu fur vous mille dons précieux
ecce flue , Ins, le fealpetrite
savez du beau fere adopté,
derez-vous point rendre zaist
de vous avoir pas fait de
ng Roval ,tendant à laPri
4° amach dore fur chaque page,
mesc'ai's , à la Cour, àPrs,
Au monde entier dirot vot
Ce n'eftpas tout, aimable is,
fans une fouleimposture
précis viendroitpardelos
rouverqu'elle fçait le nombre
-cepas mourir.cent
foispour
nc un bien pour
Cieux
VOUSd'avoi
ne naifance plus commune:
je m'entrouveauffimieux,
ement, fivous étiez fortie
rang
qui fait les demi-Diem,
Di chetif , qui reçus la vie
n pere de qui les ayeux
piquoient de fimplebourge
heur de vivre fous vosyear!
iroit donc queduCiellatend
fur vousmilledousprécieus,
Dans l'efprit goût , vivacité , fineffe ;
Dans les expreffions facilité , jufteffe ,
Dans l'amitié coeur généreux ;
Dans la fociété commerce gracieux ;
Dans les façons extrême politeffe è
Je vous le dis ici d'un ton vrai , ſérieux :
Je ferois bien fâché que vous fuffiez Princeffe.
Quelle enfilade ! oh ! que d'objets produits
Par le jour de votre naiffance !
Votre naiffance encor ! N'en parlons plus , Iris
Qu'il me foit toutes fois permis
De tirer cette conféquence ,
&
Qu'on ne peut vous paffer qu'avec tant de talens ,
Vous rougiffiez d'avouer vingt-fix ans.
Vairja.
1000000000000000000000
A
MADRIGAL.
Vant qu'Amour fous votre empire ,
Jeune & belle Silvie , eût affervi mon coeur ,
Jamais bergere en fa faveur
N'avoit fait raisonner ma lire.
C'eft qu'aucune , pour le bien dire ,
L E vj
Eprouve dans l'inftant un tranſport
Prend fon pinceau ; mais las ! ce c
Silvie ,
Par un autre revers , n'eft pas digne d
DEpuis
AUTRE.
Epuis un an , quel poifon homic
En noirs brouillards change vos plus
Vos yeux font morts : une couleur liv
Brunit ce teint broyé par les amours
Vernage envain vous offre fon fecours
Tant que je crains , fi bien fçais m'y c
Que n'appreniez , Iris , à vos dépens ,
Qu'être immortelle , ou mériter de l'ê
Seront chez vous deux cas bien differen
ES SAIM
Sur la vie champêtre.
H
Eureux ! qui des fots ftéri
Fuyant les fades plaifirs ,
Loin du tumulte des Villes
A l'abri des vains défits ,
Je vous vois : ma mule
ouve dans l'inftant un transportvil
ton pinceau ; mais lastce qui
Sire,
un autre revers , n'eftpas dignede t
AUTRE
Epa's un an , quel poilonboncé
rs broa llards change
vospasi
sex fontmorts: une couleurn
ce teintbroyépar les amount: e envain
vous offre fonfecoust
me je crains
, fibienfçais m'ye
prenez
, Iris, à vos dépens,
inmortelle
, ou mériter
del'én,
ez vous deux cas biendifferens
ESSAI
Sur
la vie champart
.
I
Fareux quidesfotsferies
ant les fadesplaifirs ,
da tumulte
des Villes
bri des vainsdéfits,
Parmi l'effain des Zéphirs ,
Et qui dans fa folitude
Ou regne la liberté ,
Inftruit de la certitude
D'une heureuſe éternité ,
Fait de l'amour de l'étude
Sa plus chère volupté !
Occupé du bonheur d'être ,
Il ne penfe qu'à jouir ;
Dans cet azile champêtre
Qu'il voit toujours s'embellir ,
De la fleur qui vient de naître
Il amufe fon loifir.
Qu'il fe plaît fur la fougere
De ce bocage charmant ,
Où de la vertu fevére
Etouffant le fentiment ,
La plus farouche bergére
Voudroit plaire à ſon amant !
Tout l'enchante , tout l'enflamme :
La nature à chaque pas ,
Jufques au fond de ſon ame
Pénétre par les appas.
Avec quelle ardeur nouvelle ,
Il eft toujours arrêté ! ....
Ces berceaux , cette prairie
Od voltigent les Zéphirs ,
Sont la retraite chérie
De Minerve & des plaifirs.
Ici fiégent l'innocence ,
La candeur, la probité ;
Là ruiffelle l'abondance
De ce fiécle fi vanté..."
Et dans ce lieu de délices ;
Où l'on ne rencontre pas
Le menfonge , les caprices ,
La licence à grand fracas ,
Et le venin de l'envie ,
On jouit jufqu'au trépas
Des douceurs de cette vie ,
Sans avoir fes embarras,
Par les tons de raliomelt,
Il eft toujours arrêté ! ....
Ces berceaux , cette prairie
Od voltigent les Zéphirs ,
Sont la retraite chérie
De Minerve & des plaifirs
Ici fiégent l'innocence,
La candeur , la probité;
La ruiffelle l'abondance
De ce fiécle fivanté...
dans ce lieu de délices,
l'on ne rencontre pas
menfonge , lescaprices,
licence à grandfracas,
Te venin de l'envie,
jouit jufqu'au trépas
douceurs de cette vie,
avoir les embarras,
LETTRE
Ecrite à M. Remond de Sainte Albine , par
l'Auteur des vers précédens..
M
Onfieur , je viens reparoître fur
la fcéne , & vous demander la contiuuation
de vos bontés , pour les productions
d'une Mufe , à laquelle vous
avez plus d'une fois donné place dans le
Mercure. Les diftinctions que vous avez
faites de mes Piéces anonymes , m'ont
beaucoup flatté. Votre approbation m'a
affûré de celle du Public , & ma Mufe qui
n'écrivoit autrefois que par ȧmuſement ,
ne travaille à préſent que par vanité. Inconnue
, elle n'a pas manqué de fuffrages ;
connue , peut-être fera -t'elle fifflée ?
Depuis peu j'ai formé un établiſſement
pour l'éducation de la jeuneffe . Mon but
eft de réunir l'homme & le Chrétien ; le
Sage & le Sçavant. L'Hiftoire , la Géographie
, le Pilotage , la Géométrie , les
Fortifications
; tout ce qui a rapport , tant
aux Belles- Lettres qu'aux Mathématiques ,
voilà pour former l'efprit de mes éleves.
Mufique , danfe , manége , déclamation ,
voilà pour leur corps ; voilà l'acceffoire.
bliffement. Auffi atile qu'il eft
té , j'ai jugé à propos de l'ann
tout , & rien ne m'a paru plus
remplir mes intentions que le
puifqu'il n'y a pas en France u
quelque petite qu'elle foit , ou
s'empreffe d'avoir ce Recueil . Je
tant plus perfuadé que vous m'ad
la grace que je vous demande , qu
que vous n'avez rien tant à co
bien du public.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Allegre , Préfet de Penfion à M
rue de Grignan , près de Saint Ferre
ENIGM E.
aud
olDu fond du pays Gafcon ,
U
Selon certains Auteurs , je tire ma naiffa
D'autres , non fans moins de raif
Me font du pays de Coutance ,
Ou de la Ville d'Alençon.
Quoiqu'il en foit , dans mon gén
De Gafcogne ou de Normandie ,
Como Je renferme l'efprit flateur ,
Tate , & c'elt-là la bale de m Malgré cet affreux caractére ,
met. Aufli utile qu'il et J'ai pourtant prefque feul aujourd'hui l'art de
jugé à propos de l'ann
& rien ne m'a paru plast
plaire ,
Et par mon efprit féducteur ,
rmes intentions quelle A la Cour , au Palais , à la Chaire , à la grille ,
il n'y a pas en France
de petite qu'elle foir , d
le d'avoir ceRecueil. Je
as perfuadé
que vousma
e queje vous demande, ca
as n'avez rien tant àcent
public.
honneur d'être , &c.
re, Préfet
de Pension
M
guan ,prèsdeSaint Fer
ENIGME
u fond du pays Galcon,
Ins Auteurs, je tire ma naillanta
tres , non fans moins
derailon,
Font dupays de Coutance
,
He la Ville d'Alençon
.
iqu'il
en foit, dans mongénie,
alcogne
ou de Normandie
,
Enferme
l'efprit fateur,
Je me fais louer & je brille .
Tout , juſqu'au plus vil Artiſan ,
Se déclare mon partiſan ;
Chacun de moi veut une dofe .
Que fuis- je donc Fort peu de chofe ;
Et rien du tout le plus fouvent .
LOGOGRYPHE.
Commode enfant de la molleſſe ,
Ainfi que de la propreté ,
C'eft tantôt par délicateffe ,
Tantôt par pure politeffe ,
Et tantôt par utilité ,
Lecteur , qu'on me met en uſage.
Mon tout eft formé de huit pieds ;
Mets à l'écart les trois derniers ,
Je défigure ton ouvrage.
L'on trouve en moi par l'art de la combinaiſon
De quoi couvrir une maison ;
Le recours d'un mortel dépourvu de courage ;
1
Près de Paris certain Village ,
Qui pour me deviner t'eft d'un grand a
Ce qui d'un corps nombreux fufpend 1
ment ;
Pour le fommeil un meuble util
Un proche parent ; une Ville ;
Deux arbres ; un doux inftrume
Ce qui du Tout- Puiffant fignale la veng
Un endroit où l'on vient implorer fa cl
La féconde moitié d'un féroce animal ;
Le fymbole de l'amertume ;
Le plus haut d'un arbre ; un lég
Un homme méprifable ; un mal
A l'oeil très préjudiciable ;
Ce qu'un homme prudent préfére à l'ag
Ce que ( le vin tiré ) l'on voit dans les
Aux Poiffons & même aux oifea
Certaine invention funefte.
Que dirai-je de plus ?....je fupprime 1
Jacob ; une douce boillon;
e Paris certain Village ,
deviner t'eft d'un grandavan
corps nombreuxfufpend le a
ment ;
e fommeil
un meuble utile;
oche parent; une Ville ;
arbres ; un doux inftrument
;
out-Puiffant
fignale la vengeme
où l'on vient implorer
la clément
noitié d'un féroce animal;
ymbole
de l'amertume
;
lus haut d'un arbre; unlégunt;
nomme
méprifable
; un mal
il très préjudiciable
;
imme prudent
préfère à l'agr
vin tiré) l'on voitdanslestons
Poiffons
& mêmeaux oifeau
caine invention
funefte. e de plus
?....
jefupprime
ler
A Mad
.......
... fur fon nom de Baptême
la veille de fa fête.
D
Ans un mot dont huit pieds compofent la
fubftance ,
Lequel eft fûrement de votre connoiffance.
6,4,5 1 & 2 , à vos yeux vont offrir
Ce qui de vous toujours s'offre à mon fouvenir.
4, 5 , 3 , 6 , vous expofent un titre
Que de mon coeur fuprême arbitre
Seule vous auriez pû me réfoudre à porter.
Mais de quoi m'a fervi que vous puiffiez le faire ?
Toujours foucieux de vous plaire ,
Hélas ! j'eus beau jadis mille fois vous chanter ,
Vous dépeindre & vous exalter
Les plaifirs féducteurs de l'amoureux myftere ;
Tout faire pour vous exciter
A vivre fous les loix de l'enfant de Cythere ;
Vous dire qu'en attraits vous furpaffiez ſa mere
Je ne fus pas aflez heureux ,
Pour toucher, ébranler votre cinq, quatre & deux.
Ni ma voix , ni mes vers , ni mon ardeur fincére ,
Ni mon 5 , 1 & 8 , n'y purent parvenir.
O mortelle douleur ! O cruel fouvenir !
Je n'eus pas même l'avantage
De tenir votre 4 , 5 , 6 , 7 , feulement ,
Ne pouvant prendre de répit ,
J'injuriai l'amour & pleurai de dépit ;
Mais je vis , hélas ! que les larm
Aux amans malheureux prêtoient de foil
Brunet , de Dijon
AUTRE.
Mon empire s'étend fur tout ce qu
Sexe , Prélats , Héros , combattus, hard
Succombent tour à tour fous mes cou
blés.
Si ces traits , cher Lecteur , ne te peuve
Pourfuis , au jour je vais produi
Quelques mots qu'en mon fein l'on t
femblés ;
Un poiffon : un oifeau : de l'an une par
Ce qu'au Chef des Hébreux dicta le Cr
Des gens âgés la pâture choifie ;
Un outil de Serrurerie :
L'ouvrage d'un infecte : un grand Légif
L'antidote de la fadeur :
Deux Rivieres en Picardie :
Un nombre : le dépôt de certaine lique
Trois notes : une Nymphe : un Saint :
tacle
e pouvant prendre de répit
Mamour & pleurai de dépit;
Mas jevis ,hélas ! que les lar
as malheureux prêtoientdefi
Brunet , deDa
AUTRE
empire s'étendfur tout ceq
ars , Héros , combatrus
, hes
at tour à tour fous mes coup
bies.
ts , cher Lecteur , ne teperet
rais , aujourje vais produce
mots qu'en monfein l'ontret
femblés ;
: un oileau
: de l'an une pari
Chefdes Hébreux
dicta le Crentes
cas âgés la pâture
choilie;
outil de Serrurerie
:
an infecte
: un grand
Lég
tidote
de la fadeur
:
x Rivieres
en Picardie
:
: le dépôt
de certaine
liqueur:
5 : une Nymphe
: un Saint: sit
title
Enfin un fils du Patriarche ,
Qui par l'ordre de Dieu ſe retira dans l'Arche,
J
Par le même.
AUTRE,
E fuis un être imaginaire ,
Qu'on dit être l'effroi d'une jeune bergére ;
Dans un fens different je me plais à piquer
A réformer , à critiquer.
En veux-tu fçavoir davantage
Mes fix pieds vont t'offrir un déchec : certain
mal :
Ce qu'on cherche en hyver : un petit animal ;
Ce que le vrai Sçavant doit avoir en partage ;
Des lambris affûrés un brillant ornement ;
Coûtume de l'Eglife : Ifle : note : élement ;
Terme de jeu : poiffon ; titre dont on décore
La majefté du Souverain :
Un péché capital : une espéce de grain :
Une conjonction en moi fe trouve encore,
Par le même.
Sous differente forme on peut me v
pa
Je procure aux mortels ce qui n'eft
Quelquefois mon afpect a caufé de l'e
Mais faute de me bien connoî
Sur le corps & l'efprit , à ce que l'on
Cher Lecteur , mon pouvoir s'
En tranfpofant les pieds qui compofen
On doit voir fortir de mon feir
Ce qu'eft un faux calcul : un S
Ce qu'un bon Livre eft digne d
Un nombre : un mortel fortund
A fe voir bienheureux à jamais deftiné
Une Ville de Normandie :
Plus une prépofition ,
Et même une négation.
Par Mlle G
s & ferente forme onpeut mevaj
care aux mortels ce quin'efpare
fois mon afpect a cauféde l
Mas faute de mebien console
NOUVELLES LITTERAIRES ,
L
DES BEAUX- ARTS , &c.
E MASQUE ou Anecdotes particu
lieres du Chevalier de ***. A Amftercorps
& Pefprit
, à ce quel'on
dam
, chez
Pierre
Mortier
, 1750
, in- 12.
Cher Lecteur , monpouvoirstars
polant lespieds qui compos
On doit voir fortit de monte
Ce qu'eftunfaux calcul:un r
Ce qu'unbon Livre eftdig
Ja nombre
: un mortel
fortané,
brenheureux
à jamais
defi
ne Ville de Normandie
:
es une prépofition
,
même
une négation
.
ParMileG
pp. 205..
On dit , Anecdotes d'un Regne, d'une Cour,
&c. Peut-on dire également Anecdotes d'un
homme ? Dans le doute , l'Auteur auroit
auffi bien fait d'intituler fimplement fon
ouvrage le Mafque , ou s'il vouloit ajoûter
Anecdotes , il devoit dire Anecdotes particulieres
de la vie du Chevalier de ***. Au
refte , ce petit Roman nous a paru fort
agréable , & nous n'avons pû le quitter ,
fans en avoir achevé la lecture . La fuppofition
, fur laquelle porte l'intrigue , a déja
été employée , dans plufieurs ouvrages de
cette efpece , & dans quelques Comédies ;
mais l'Auteur a trouvé le moyen de tirer
d'une fiction ufée diverfes fituations neuves
& intéreffantes. Nous voudrions
qu'il n'eût point introduit fur la Scéne
un certain Commandeur , qui ne fert
de rien à l'action. Il n'en auroit pas plus
coûté à l'Auteur de donner à la Tante du
que
pour cet effet à la généroûté
D'ailleurs , nous ne diffimule
le début du Commandeur a
valier nous a fait naître d'étra
çons. Il faut avouer auffi qu'on
bleffé du jugement téméraire
nier porte d'une parente refpo
que la démarche qu'il hazard
d'elle , n'eft pas moins contraire
qu'auxbonnes moeurs . Après qu
cet ouvrage , peut- être fera-t'
d'autres objections ? Peut -être
ra-t'on pas vrai femblable , que
étant éprife d'une paffion fi vid
tant d'adreffe à la cacher ? Peut
t'on de la peine à concevoir qu
entretiens fecrets qu'elle a avec
lier , entretiens dans lefquels el
ainfi que dans un bal , la libert
à un certain point fa voix , ell
la faveur du mafque , la dégui
ment , que fon amant ne la re
point , lorfqu'elle lui parle à v
couvert? Nous ne ferons point fi
l'Auteur effuye ces critiques. N
rions beaucoup qu'on ne lui ri
grand compte de l'art , avec lequ
jufqu'au dénouement les Lecter
l'in
Regiment , que
cet effet à la généroute
neurs , nous ne dilimle
fonne dont les charmes ont tant de pouvoir
fur le Chevalier , eft la même que
l'Inconnue dont la tendreffe exige de lui
tant de reconnoiffance.
LE RIVAL SUPPOSE ' . Comédie en un
Acte . A Paris , chez Prault , fils , à l'en-"
trée du Quai de Conty , à la Charité ,
in-12. pp. 35:
PP: 1749
Plus on fréquente notre Théatre , plus
on fe confirme dans l'opinion qu'y rifquer
un ouvrage , c'eft mettre en quelque forte
à la Lotterie , & que le hazard y décide
auffi fouvent du fort des Piéces , que leurs
beautés ou leurs défauts. Le mauvais fuccès
de la Comédie de la Colonie , dont nous
avons parlé dans le dernier Mercure , eft
un exemple de ce que nous avançons . Celle
du Rival fuppofe , quoique reçûe plus favorablement
que la Colonie , n'a pas eu non
plus à beaucoup près les applaudiffemens
qu'elle méritoit. Voici la fable de cette
Piéce.
le début du Commandeur
an
poas a fait naitre deg
I taut avouer auffi quec
du jugement
témérita
porte d'une parente rep
a demarche
qu'il hazar
, n'eftpas moinscontrait
bonnes moeurs. Après qu
vrage , peut-être feraes
objections
? Peut-être
pas vrai femblable
, que
prite d'une paflion vi
adreffe à la cacher?Pe
la peine à concevoirq
ens fecrets qu'elle a avec
tretiens dans lequels lle
e dans un bal, laliben
rtain point fa voir, ell
ur du mafque , la dégui
12 que fon amant ne
orfqu'elle
luiparleà vi
Nousne feronspoint fu
elluye ces critiques, Not
aucoup qu'on ne lui tin
mpte de l'art, aveclequel
dénouement
les Lecteurs
Vincen
Le Portrait d'une jeune beauté , nommée
Dona Léonor , tombe entre les mains d'un
Roi d'Arragon . Ce Prince eft frappé des
attraits de l'objet que ce l'ortrait repréfente.
Il fait chercher ce charmant objet ,
mais inutilement . Un jour , emporté par
II. Vol. F
un de les Courtilans , il le trouve
des murs du Parc d'un Château . I
perçans attirent Pattention du Roi ,
perçoit des femmes qui fuyent un
fanglier. Voler à leur fecours ,
cette bête farouche , n'eft que l'affa
inftant. Au plaifir d'avoir fauvé le
d'une jeune perfonne , remplie d
fuccéde celui de reconnoître en ell
ginal du Portrait. Don Félix de Me
pere de Dona Léonor , eft un vie
gneur , hériffé de probité , vivant
terres , haïffant la Cour , & qui , fu
ques mécontentemens , s'en étan
fous le regne précédent , n'y a pas
depuis plufieurs années. Ainfi ni
fa fille , ne connoiffent leur nouve
verain. Le Roi , jaloux de ne dev
lui les fentimens de Léonor , pro
cette citconftance pour cacher for
Il fait paffer Frédéric pour un fim
let de chambre , & jouant le rôle
Courtifan , il fe détermine, après a
plufieurs fois Léonor , & s'être affu
eft maître du coeur de cette Belle ,
mander en mariage fous le nom de
ric. Il l'obtient facilement, mais il r
fatisfait d'être aimé de fa maîtreffe
Courtilans
, il fe trouve
Parc d'un Château. De
irent l'attention
du Roi
femmes
qui fuyentun ha
Voler à leur fecours , &
farouche
, n'eft que lafad
plaifir d'avoir fauvél
e perfonne
, remplie d
lui de reconnoître
enelle
ortrait. Don FélixdeMe
ona Léonor
, eft un vies
le de probité
, vivants
lant la Cour, & qui, m
Ontentemens
, s'en étant
que précédent
, n'y a pas ieurs
années
. Ainh
connoillent
leur
nouvea
Roi
, jaloux
de ne deres
ntimens
de Léonor
, prote
onftance
pour
cacher
fort
Ter Frédéric
pour
un mbre
, & jouant
le role ille détermine
, après
avo cisLéonor
, & s'être
allure du coeur
decette
Belle, ie
mariage
fous
le nomdeF cient
facilement
, maisil tre aimé
de lamaitrelle
,
ter de ce bonheur , il fait à Léonor une
fauffe confidence .
»
Apprenez , lui dit- il , que je fuis un
"perfide. Prêt à confommer la trahifon
» que je vous faifois , elle s'eft peinte à
» mon ame dans toute fon horreur.
» Léonor. Vous me trahiffiez ! O Ciel!
» Le Roi, Hier , après avoir obtenu du
» Roi fon agrément pour notre maria-
"ge , je me retirois , lorfqu'il me rappella.
» Mon cher Frédéric , me dit - il , je fçais
» trop combien tu m'es attaché , pour douter
» un inftant de toute l'inquiétude que te caufe
» la mélancholie où tu me vois plongé depuis
quelques jours. Croirois- tu que le Portrait
» d'une jeune perfonne que je ne connois point ,
a fait naître en mon coeur la paffion la plus.
"prompte & la plus vive ? Tiens , vois , exa-
» mine toi-même fi la nature a jamais rien
»
»
;
+
formé de plus beau . Regarde cette bouche, ces
»yeux. Que d'agrémens , que de fineffe , &
» en même tems que de nobleffe & de majesté
» dans tous ces traits ! Je te laiffe ce Portrait,
ajoûta-t'il › informe- toi ; aide- moi à décou-
» vrir cet adorable objet. Une fi rare beauté
»ne fçauroit être inconnue . Jugez , Madame,
» de la furpriſe & du trouble où me jettoit
» ce difcours. Voilà le Portrait qu'on me
Fij
» faire il y a mois , loriqu
» Convent.Je le perdis quelques j
ود
و د
39
» Le Roi. Et le hazard , con
» voyez , l'a fait tomber entre
» du Roi. Au lieu de répondre
» fiance , de me jetter à fes pie
» lui avouer que j'étois fon rival
»de dérober à fes yeux mon fai
»D'un air froid & indifférent je
»fa paffion. Un objet inconnu , 1
doit- il prendre tant d'empire
» ame ? Cette jeune perfonne eft
engagée ? Peut-être eft - elle ex
flattée dans cette peinture ? Peutn'exifte-
t'elle pas ? .... Enfin , 1
»ma perfide jaloufie n'épargna rie
»ce qui pouvoit étouffer la curio
» amour , & vous ravir une courd
» mais lorfque j'ai parû devant vo
» je n'ai pu déguifer plus, long
» cruels mouvemens dont je fuis a
vous vous êtes apperçue de mon
vous m'avez preffé de vous en d
» la caufe . Voilà mon crime avou
»me refte plus qu'à délivrer vos
» ma préfence , & qu'à aller cacher
»vous mon défefpoir & ma confu
Ils font interrompus par Frédéri
c.1. y a un mois, loliquiu
vent Je le perdis quelques
R. Et le hazard, com
z,l'a fait tomber eage
t
ROL Au lieu de répondre .
Le , de me jetter à fes p
vouer que j'etoisfon rival,
rober à fes yeux mon
air froid & indifférentj
Hon. Un objet inconn , la s
prendre tant d'empr
Cettejeune performe et
? Peut-être eft- elle ext
dans cette peinture ?Pedes
delle pas ? .... Enfin, M
Ede jaloufie n'épargnati
pouvoit étouffer la carcin
, & vous ravir unecouron
p
1
orfque
j'aiparu
devant
v
pu déguiler
pluslong. mouvemens
dontjefuisagte
ous êtes apperçue
demont
'avez
preilé
de vousen déc Voilà
mon
crime
avoué l':
plus
qu'à
délivrer
vosyea
nce, &qu'à allercacherla
on defelpoir
& maconfult
Laterrompus
parFrederi
"
lui annoncer l'arrivée d'un courier , chargé
de dépêches importantes.Sur ce prétexte
le Roi quitte Léonor. Peu de tems
après il revient.
» Madame , dit- il , je fuís perdu . Vous
» allez être vengée . Un de mes amis m'envoye
dire que dans une heure au plus
»tard le Roi fera ici.
»
» Léonor. Le Roi?
» Le Roi. Oui , Madame. Ce Prince ,
toujours plein de bonté pour moi , &
qui ne fait pas encore que j'ai trahi fa
» confiance & fon amitié , veut honorer
mon mariage de fa préfence. A la fuite
» d'une chaffe dans la forêt voifine , il fe
» fait un plaifir de me furprendre par une
petite fête ; il viendra avec cinq ou fix
perfonnes , mafqué.
35
» Léonor. Quel enchaînement de hazards
» & de coups imprévus !
» Le Roi. Ils vous conduisent au trône, &
» moi au comble des difgraces. Je vous
perds , je perds l'estime & la faveur de
» mon Maître. En vous voyant , qu'il va
»me trouver coupable , ou plutôt , que je
»devrois lui paroître innocent !
Léonor , fans vouloir découvrir fes véritables
fentimens au Roi , va trouver fon
pere , & le Roi fe retire , pour aller pren-
F iij
dans le co pole
maîtreffe . Pendant que Don Féli
che pour l'informer de la converf
a eue avec Léonor , des mafques p
Don Félix , averti que l'un d'e
Roi , ordonne qu'on faffe venir
» Le Roi....Se pourroit-il ,
» qu'avec tant de charmes vous
»jamais penfé que je n'avois p
» partagé mon trône ? .... Ne p
flatter que vous ayez quelquefo
" té que je vous viffe ?
» Léonor. Moi , Sire ?
» Le Roi. Eh , Madame , les
» défirs de la beauté ne devroie
» être pour l'objet qui peut la co
>> Ce feroit un commencement
» que vous auriez pris en moi.
Tous les difcours paffionnés d
peuvent ébranler la fidélité de
Elle déclare que rien ne la fera
qu'elle a inftruit fon pere de fa re
& que fi elle ne l'avoit pas trouv
à tenir à Don Frédéric la parole
avoit donnée , elle étoit détermin
cher une retraite dans un Conven
ne pouvant plus douter qu'il ne
pour lui -même , fe démafque , &
penfe la conftance de Léonor , en
nant la main ,
chever de lire dans le
e Pendant que Don Fer:
l'informer de la conver
.ec Léonor, des malgas
Fear, averti que l'un dest
ordonne qu'on faife venitlis
Ro....Se pourroit-il , M
vec tant de charmes vous i
us penfe que je n'avois pas
ge mon trône?....Nepass
que vous ayez quelques
e je vous ville?
For. Moi , Sire?
Roi. Eh, Madame, les
5 de la beauté ne devroien
Pour l'objet quipeut la co
roit un commencement
d
ous auriez pris en moi.
les difcours
paffionnés
dif
ébranler
la fidélité de s
lare que rien ne la ferad
inftruit fon peredelare
Felle ne l'avoit pastrouvéd
Don Frédéric
la parole qu
nnée, elle étoitdéterminer
retraite dans un Convent.
fon
&tur
ant plus
douter
qu'il ne
-même
, fe démafque
, & conftance
de Léonor
, calab
nain.
en
Leh
dre , nous aurions montré qu'il n'y a pas
moins de noble comique dans cette Piéce,
que de fineffe de dialogue , & de délicateffe
de fentimens. Nous avons dit *
que
le caractére de Don Félix , & celui de Florine
, Suivante de Léonor , étoient neufs
au Théatre . On pourra s'en convaincre, en
lifant l'ouvrage.
LA RUSE INUTILE , Comédie en un
Acte & en vers, par M. Rouffeau . A Paris,
chez Sébastien Jorry, Imprimeur- Libraire ,
Quai des Auguftius, près le Pont Saint Michel
, aux Cigognes , 1749. in-octavo pp .
39.
Quelques mauvais Plaifans , badinant
fur le titre de cette Comédie , l'ont appellée
la Piéce inutile. C'eft en porter un
jugement peu équitable. Il eft vrai qu'elle
eft vuide d'action , & que l'Auteur n'a
pas profité de tout le Comique que le
fujet lui fourniffoit . Ileft vrai auffi , qu'en
certains endroits le dialogue pourroit
être plus jufte & plus ferré Du reſte , la
Piéce en général eft légerement écrite ,
& verfifiée facilement ; on y trouvera plufieurs
vers heureux & cet ouvrage
bien loin de faire deshonneur aux talens
,
* Premier vol. de Décembre , Art, des Spectacles.
F iiij
dées , que nous fçavons qu'il dél
ment de mériter les fuffrages du I
qu'il travaille avec autant d'affid
d'ardeur
, pour fe mettre en ét
obtenir .
LE DOCTEUR D'AMOUR , Co
un Acte & en vers , repréfentée
premiére fois le 6. Mars 1748
corrigée & remife en 1749. par N
de Hautemer. A Paris , 1749. in
PP. 45.
Un Prologue qui eft à la tête de
nous apprend que l'Auteur eft C
d'une troupe de Province , & que
le Théâtre de Bruges qu'il a hazard
miere repréfentation de cet eff
mufe. Avec cette Comédie , M. d
mer a fait imprimer un Divertiffen
eft un ouvrage détaché , & qui eft
Triomphe de la Paix.
DISCOURS prononcés dans l'A
Françoife, le Jeudi 25. Septembre
la réception de M. l'Evêque de Ro
Paris, de l'Imprimerie de Bernard
Imprimeur de l'Académie Françoi
Saint Jacques , 1749. in-quarto, P
Il femble qu'on attende deux
differentes d'éloquence , de l'homm
K.
os paroillent d'autant misa
que nous (çavons qu'il deir
meliter les fuffrages data
avalle avec autant d'al
, pour
le mettre en e
DOCTEUR
D'AMOUR , Como
e & en vers , reprélen
e fois le 6. Mars 174
He & remile en 1749. pu
mer. A Paris , 174).
dehi
qui font reçus à l'Académie
Françoife
. Le difcours
de M. l'Evêque
de Rennes
réunit les avantages
qui diftinguent
ordinairement
les harangues
de remercîment
de ces deux claffes d'Académiciens
. Deux morceaux
que nous allons
copier
de ce difcours,
prouveront
la juftice de cet éloge."
Quoi de plus délicat que la maniere
dont M. l'Evêque de Rennes loue l'Académie
, & lui retrace les honneurs dont elle
jouit dans les Pays étrangers !
t
>> Votre premier objet , dit-il aux Aca-
» démiciens , étoit de polir , de perfection-
" ner la Langue ; mais une plus noble car-
» riere étoit due à des hommes tels que
» vous. Arbitres du Langage , la penfée &
» le fentiment , qui font comme l'ame de
» la parole , font devenus néceffairement
» de votre reffort , & ont également re-
» connu vos Loix . Ainfi , en même tems
dans vos écrits vous mettez en pratique
vos propres décifions fur la Langue,
vous donnez des régles à l'efprit ; vous
élevez , vous ennobliffez les fentimens
» & c'eft le fruit le plus précieux de ces
» chefs-d'oeuvre en tout genre de Littérature
, qui ont porté votre gloire au plus
haut degré. L'Académie s'applaudit avec
» raffon de voir la Langue françoife detologue
qui eft à la tête
prend
que l'Auteur
etCa
Supe de Province
, & que
e de Bruges
qu'ila hazard
eprefentation
de cet th
vec cette
Comédie
, M.
imprimer
un Divertille
vrage
détaché
, & qui e
de la Paix.
RS prononcés
dans l'A
, le Jeudi
25. Septembre
174
on de M. l'Evêque
deRe l'Imprimeric
de Bernard
Br
ar de l'Académie
Françoile
,
ques, 1749.
in-quarto, pp.20
le qu'on
attende
deux
d'eloquence
, de l'homme
in
39
que
Fv
» toutes les Cours de l'Europ
triomphe qui n'eft dû qu'à el
» d'hui , Meffieurs , je vous
» hommage different , & peut
flateur. En Efpagne , on ne pa
» point notre Langue , mais on
» avidité les Livres françois ;
» aime mieux apprendre de vou
» qu'à parler. La Langue fran
" traitée comme les Langues
» qu'on étudie , qu'on approfo
" pour en faire un ufage ordina
" pour y trouver de parfaits mod
» quelle complaifance ( étoit- co
» fentiment de l'honneur que
" vous appartenir ? ) Avec quell
» fance ai - je vû vos ouvrages
» mains des Amateurs des fcien
» cherchent , comme dans leur
» les leçons du beau , du vrai , d
du naïf, du pathétique , du
» Ainfi, Meffieurs , dans cette N
» en étendue d'efprit & en noble
» timens , ne cede à nulle autre ,
so a produit des genies du premie
» vous avez des éleves dont vou
» le goût, & qui font gloire de v
"pour maîtres , & les noms de
» d'entre vous font auffi connus
» même .
Quoi de plus oratoire que ce Portrait de
Louis le Grand ?
"
ן ג
» Louis XIV . Quel nom ! quelle foule
» de nobles & fublimes idées préfente - t- il
» à l'efprit ! Un Roi , dont le regne fera
regardé dans la postérité comme le regne
» des Arts , des Sciences , des Talens , des
grands Guerriers , des grands Miniftres,
» des grands événemens ! Un Roi , le plus
» Roi qui fût jamais ; dont l'ame toute en-
» tiere , l'efprit , le coeur , les projets , les ,
entrepriſes , portoient le caractére &
l'empreinte de la Majefté ; qui fçut protéger
& pratiquer la Religion , gou-
» verner l'Etat & fa Famille , faire la
» guerre & donner la paix , foutenir les
es les Cours de l'Europen
riphe qui n'eft dù qu'icie
, Melleurs , je vous
mage different , & pe
cut En Elpagne , on tepi
notre Lingue , maisco
te les Livres françois; te
e mieux apprendre de var
à parler . La Langue fraga
e comme les Langues
on étadie , qu'on appro
en faire un ufage ord
y trouver de parfaitsmodes
le complaifance (Conver
ment de l'honneur quej
appartenit?) Avecquelle
ai -je và vos ouvrages
s des Amateurs desfeience!
hent , comme dans leursh
çons du beau, du vrai, da
f, du pathétique , da
Meffieurs, danscetteNati
dued'efprit&ennoble
,ne cede à nulleautre,quind
uit desgeniesdupremier t
form
vez
des éleves
dont
vous
& quifont
gloire
devous aitres
, & les noms
deplas vous
font
aufli
connus
&
و و
profpérités & les difgraces , agir & par-
» ler , vivre & enfin mourir en Roi ! Les .
fiecles couleront, & le tems qui confume
» tout , ne diminuera rien de fa gloire .
» Sa place eft marquée dans les faftes des
Nations , dans le fouvenir & l'admira-
» tion des hommes , & c .
-M. de Fontenelle répondit à M. l'Evêque
de Rennes, & fa réponſe eft conforme au
caractére de cet illuftre Doyen de l'Académie.
On fçait qu'il a toujours préféré les
idées aux images , les graces élégantes aux
F vj
à la véhémence des grands mouv
LATINI SERMONIS EXEMPLARI
toribus probatiffimis , &c. Editio al
tia folutæ orationis excerptio. Lu
rifiorum apud Fratres Guerin, viâ
fub figno S. Thoma Aquinatis . C'e
MODELES DE LATINITE' , tirésid
leurs Auteurs de l'antiquité . Seco
dition.Troifieme Partie de Profe.
chez les freres Guerin , rue Saint
à Saint Thomas d'Aquin.
Cette continuation du Recuei
Chompré ne le cede point aux p
parties , par le choix des morcea
le contient. Ils font tirés de Ves
Tite- Live , de Frontin , de Macr
Quintilien & de Ciceron . Nous n
ici ces Auteurs , felon l'ordre où
placés dans ce Livre.
M. Chompre fuit fidélement la n
qu'il s'eft propofée , de conduire
blement par degrés les jeunes ge
qu'il y a de plus difficile dans la
Latine. Il tâche de leur épargner
& il cherche à mettre le plaifir à
des pleurs. fine
Sa collection fera compofée de
parties de Profe , & de deux d
Chaque partie eft fuivie d'une Tra
,
mence des grandsmouvent
SERMONIS EXEMPLARIA
bat:fimis, &c. Editio alten.
orationis excerptio. Lu
pad Fratres Guerin, viaja
S. Thoma Aquinatis.Cele
DE LATINITE', tirés de
curs de l'antiquité. Second
olieme Partie deProle. Als
reres Guerin , rue SaintJu
tomas d'Aquin.
continuation
du Recueil &
ne le cede point aux prent
rar le choixdesmorcea
Ils font tirésde Vig
s
de Frontin
, de Macr
& de Ciceron
, Nousno
teurs
, felon
l'ordre
o
us ce Livre
. prefuit
fidelement
lam
propofée
, de conduire
ar degrés
les jeunes
gensi
e plus
difficile
dansla La
ache
de leur épargner
he à mettre
le plaifir
à la p
tion
fera
compolée
de qu
Profe
, & de deux
dePa
cabulaire , annoncé dans le Profpectus , paroîtra
l'année prochaine . Le prix de chaque
partie du Texte Latin eft de vingt- fixfols.
La Traduction en coûte trente.
L'ECOLE DU JARDIN POTAGER , qui
comprend la defcription exacte de toutes
les Plantes Potageres, les qualités de terres,
les fituations & les climats qui leur.font
propres , la culture.qu'elles demandent ,
leurs propriétés pour la vie , leurs vertus
pour la fanté , les differens moyens de les
multiplier , le tems de recueillir leurs graines
, leur durée , & c. La maniere de dreffer
& conduire les couches , d'élever des
champignons
en toute faifon , &c . Par l'Aur
teur du Traité de la culture des Pêchers.
Tome premier , in- 12 . pp. 536. A Paris.
rue Saint Jacques , chez Antoine Boudet , &
P. A. le Prieur, Imprimeur du Roi , 1749 .
Nos Lecteurs n'exigeront point de pous
un Extrait détaillé de ce Livre , & d'ailleurs.
fon titre en offre une analyfe fuffifante.
Il nous fuffit d'avertir que c'eft le fruit des
réflexions & des expériences d'un homme
d'efprit , qui joint à beaucoup de lumieres
& de fagacité une longue pratique de l'Art.
dont il donne des leçons. Le fuccès de fon
Traité fur la culture des Pêchers femble
tie eft fuivie
d'une Traduta
Lepondre
de l'accueil
qu'on
fera
à ce nouPorte
Saint Michel , à l'entrée
Hyacinte , & chez Prault , pere
Gêvres , 1749. 2 Volumes in- 12
pp. 268, fans comprendre un Di
liminaire qui en contient 100
PP. 366.*
M. Jourdan , en qualité de
doit donner la préférence au
chymiques fur les Galéniques. A
clare- t-il hautement en faveur
miers. Il ne nous appartient pas
une queftion , dont les plus habi
cins auroient peut-être de la pei
ner une folution fatisfaifante. I
non plus de notre reffort de
fur l'efficacité & les inconvénier
thodes , que M. Jourdan propof
guérifon des maladies dont il pa
nous contenterons de remarque
beaucoup puifé dans le écrits de
le Fevre & de Grimaldi, Peut- être
dû les citer plus fouvent , & cit
les Peres de l'Eglife.
Il a joint à fon Traité fur les
Vénériennes , deux autres Trai
fur les Ecrouelles & fur tous les
l'autre , fur les quinteffences ti
trois regnes , & plufieurs Diff
très-utiles & très curieufes fur le
5.
Saint Michel , à l'enric
in11.
e qui en contient 100
Jourdan, en qualité deCin
donner la préférence au
ges fur les Galéniques.
t-il hautement
en favest
!! ne nous appartient pas
Ja
LE PHARMACIEN MODERNE , Oll nonte
,& chez Prault ,pervelle maniere de préparer les Drogues , tra-
5, 1749. 2 Volumes duite de l'Anglois par M. Eidous . ExrERIENCES
DE MEDECINE fur des Animaux , = S , fanscomprendre an D
pour découvrir une méthode fûre & aifée
de diffoudre la Pierre par injections , avec
une fuite d'expériences fur les effets du
Laurier Cerife, & fur ceux des vapeurs du
Souffre ; lûes aux Affemblées de la Société
Royale de Londres , par M. Browne Langrish,
du Collège des Médecins de la même
Ville. DISSERTATION fur la quantité de
Tranfpiration , & des autres Excrétions
corps humain. Par M. Bryan Robinfon.
Ces deux derniers ouvrages , traduits de
acite &les inconvéniens Anglois par M. L** . Docteur en Médecine
, ont été imprimés du même format
des maladies dontilpar que le Pharmacien moderne , & les trois
Traductions ne compofent qu'un Volume,
qui fe vend chez Jean - Noel le Loup , Quai
des Auguftins , à Saint Jean Chryfoftôme
& Jean- Baptifte Langlois, rue St. Jacques ;
près la Fontaine de St. Severin , à la Cou
ronne d'Or.
tion , dont lesplus habis
uroient
peut-être de la pein
e folation
fatisfaifante
.
as de notre reffort de pr
que M. Jourdan
propofey
ntenterons
de remarquer
p puile dans le écritsde
& de Grimaldi
, Peut-êtreaut
iter plus fouvent, & cit
s de l'Eglife . Dint à fon Traitéfur lesMa
nes , deux autres Traité,
crouelles
&fur touslesU
tur les quinteffences
test
nes , & plufieurs
Differtati
= &très curieufes
fur lesm
du
Panegyrique de M. Cochin , Avocat an
Parlement de Paris , dédié à la Poftérité. A
Paris, chez la veuve Piffot, Librai : e , Quai de
Conty , au coin de la rue de Nevers , à
ront avec plaifir les fleurs e
fur le tombeau d'un de nos
Orateurs. Nous parlerons plu
cet ouvrage dans un autre M
TABLE Alphabétique &
des Piéces repréfentées fur l'a
tre Italien , depuis fon établi
qu'en 1697 qu'il a été fermo
Remarques fur ces Piéces , &
Alphabétique des Auteurs qui
pour ce Théâtre . A Paris, d
rie de Prault, Quai de Gêvre
octavo, pg. 116 .
lé
Nous renvoyons auffi à un do
Mercures ce que nous avons à
cette brochure.
EPITRE au Révérend Pere d
Principal du College de LOUIS
Par M. le Clerc de Montmerc
au Parlement. A Paris, Quai des
chez Jean- Noel le Loup , à la d
Pont Saint Michel , à Saint Jea
tôme. 1749. in -4°. pp. 16.
Il ne regne pas un égal feu ni
élégance dans toutes les partie
Epître , mais elle contient plu
ceaux , dont la lecture fera plai
nombre eft celui- ci .
Tous les Amateurs de Ez
avecplattie lesfleurs quit
le tombeau d'un de nos p
Dears. Nous parlerons
ouvrage
TABLE Alphabétique
Peces reprefentées furl
Italien , depuis fon ét
dans un autre
en 1697 qu'il a été feme
marques fur ces Pieces, &
habeque des Auteursqui
car ce Theatre. APari
de Pranit, Quai de Ger
Pg.116.
as renvoyons auffi à und
uresce que nous avons tr
brochure.
ITRE au Révérend Pere
ipal du College deLouis L
1. le Clerc de Montmer ,
lement. AParis, Quai des
ean-Noelle Loup , à ladel
Saint Michel , à Saint JeanC
1749.in-4°. pp. 16.
regnepas unégalfeunim
e dans toutes lesparties d
, maisellecontient platitu
dontla lecture feraplai
cft Celui-ci.
Reunit a la
Maître dans la Profe & les vers ;
La Rue anime tout par fa divine harmonie .
Soit qu'il chante Louis vainqueur dans les combats,
Soit que de Luxembourg il pleure le trépas ,
L'ame la moins fenfible à fa voix fe réveille.
Corneille ne dédaigne pas
D'aller confulter fon oreille ,
Et Corneille traduit l'ami qui le conſeille.
Telle eft auffi cette apoftrophe au Pere
d'Orléans.
D'Orléans , qui de l'Angleterre
Nous peins fi fortement les révolutions ;
Dans tes vives narrations ,
Je ne vois que du fang inonder cette terre.
Dans cette Iſle on n'entend que le bruit du tonnerrel
Neptune par les vents n'eft pas plus agité .
Ce Trône eft un vaiffeau , le jouet de l'orage ,
Et l'Anglois inquiet combat pour l'esclavage ,
Content de prononcer le nom de Liberté.
LE TRIOMPHE
DE LA FOI CATHOLIQUE
,
fur les erreurs des Proteftans , contenues
dans les oeuvres Polémiques
de feu M. Benedict
Pictet , Miniftre & Profeffeur en
Théologie à Genève , in- 12. 4. Vol . A
Lyon, chez Regnault , Libraire , rue Merciere.
A Paris, chez Jean-Thomas Heriffant, ·
Libraire , rue Saint Jacques , à St. Paul &
On nous a envoyé de Lyon
fuivant touchant ce Livre.
Cet Ouvrage eft un abrégé
verfes les plus célébres qui
les matieres conteftées entre les
& les Proteftans, L'Auteur y
autant d'érudition & de foli
netteté & de préciſion , tout
dit de part & d'autre de plus
de plus intéreffant. On trouver
fous un feul point de vue , un
erreurs des Proteftans , & des
tholiques. L'Auteur ( M. Verno
ve les vérités que l'Eglife en
que les Calviniftes combattent
aux Objections qu'oppofent ce
il n'obmet rien de ce qui peut
leurs illufions . Il doit les conno
qu'elles l'avoient féduit lui - mên
ré par les lumieres de la Grace
par des perfonnes habiles , &
par une étude férieufe & conf
matieres qui concernent la Relig
renoncé par une abjuration fole
la prétendue Réforme. C'eft pou
fes anciens freres à imiter fon
qu'il a compofé cet Ouvrage , ou
cueilli tout ce qu'il y a de plus
eres les plus celebres qui
marieres contestées entrels
es Protestans , L'Auteurpis
Car , Liorate-lapamti un guide , qui montre le chemin où il s'eft
Oros é de Lula égaré : il en fait connoître les dangers , il
tant touchant ce Livre. ne peut les ignorer , puifqu'il a fuivi long-
Cet Ouvrage eft un abrigitems ce chemin , avec autant de fécurité
& d'obftination , que peuvent faire ceux
que l'erreur a le plus aveuglés. Il découvre
unique voye de leur falut ; il prouve par
at d'eradition & de fades, raifons , fans réplique , qu'il eft d'une
tete & deprécision ,to néceffité indifpenfable de la fuivre. Tout
de part & d'autre de plast ce qu'il dit pour en convaincre les Proas
intérefant . On trots teftans , eft très - capable de les ramener
aa feulpoint de vie, dans cette voye . Il eft pour eux de la derrs
des Proteftans , &dal niere conféquence d'examiner au moins
es. L'Auteur(M. S'ils doivent la fuivre , & on eſpere que
que l'Eglise exemple & l'ouvrage de l'Auteur pourront
faire fur eux quelqu'impreffion.
sverités
es Calvinites combattent
Doj.ctions qu'oppofent ca
5.net rien de ce qui peu
m
premiere
OUVRAGES d'Antoine - Marie Graziani,
del Borgo di San Sepolcro , Evêque d'Amelia,
fions. Il doit les connor compofés invitâ Minervâ , & adreffés à
s l'avoientféduit lui-même Aloys , fon frere , publiés pour l
les lamieres de la Grace fois en XX Livres , avec les Remarques
du P, Jerôme Lagomarzini , de la Comperfonnes
habiles, & de
1745. Preétude
ferienfe& confan Pagnie de Jefus. A Florence ,
par une abjurationfolem Muratori , in - 4° . de 367 pages ,..
qui
concernent
la Religion
as freres
à imiter
fonex
mier Volume dédié à M. Louis - Antoine
fans y
comprendre l'Epître Dédicatoire , la Prédie
Réforme. C'estpour face & la vie de l'Auteur
, de 58 pages,
Ompolé cet Ouvrage ,oil Les ouvragesfont en Latin.
out ce qu'il
y a deplusprop
la fuite des Archontes Athén
où ont vêcu les Philofophes
Hommes illuftres , & les prin
de l'Hiftoire d'Athénes , fe
gés par les années Olympic
eft accompagné de nouveau
mens. Par Edouard Corfini ,
lier & Profeffeur des Ecoles
fecond , contenant fix Diff
Florence , 1747, de l'Imprim
Paul Giovanelli , in - 4° . de
L'ouvrage eft auffi en Latin.
EDITION Grecque & Lati
vres qui nous reftent de Dém
Dinarque & de Demade , par
Maître ès Arts , Affocié du C
Jean de Cantbrige , & Chance
coln . Tome III. A Cantbrige
Bentham, Imprimeur de l'Univ
in-4°. de 662 pages.
EXPOSITION impartiale de
de diverfes Puiffances de l'Eu
gées dans la derniere guerr
avec un récit particulier de tou
rations militaires & navales
fiéges & rencontres , depuis
cement des hoftilités entre les
d'Angleterre & d'Efpagne , juf
clufion du Traité de Paix , fai
Lite des Archontes AUD 272-0´ .
&
Un cu activic un camer de trois
et vécules Philofophis
feuilles
pour
fix fols
, monnoye
de France
,
mesilluftres
,& les pri
tous
les
Samedis
, chez
W.
Owen
, à Lon-
Heure
d'Athénes
,le
dres
, & l'on
continuera
jufqu'à
ce que
l'Epar
les années
Olya
dition
foit
achevée
.
accompagné
de nouris
MEMOIRES de la Maiſon de Brunſwick,
Par Edouard Codepuis la premiere origine connue de cette
& Profeilcur des Ecois illuftre Maifon , jufqu'à la fin durégne de
and , contenant in Durz Georges 1. Cet ouvrage, auffi propofé par
1747 , de l'impin foufcription , formera un volume in-4 °.
Giovanelli , in 4 & Le prix de la foufcription eft d'une demi-
Guinée , payable en foufcrivant . A Lonence
,
werage
eft aufi
en Lain
.
que
& de Demade
, pare
EDITION
Grecque
&La
dres
, chez
Comyns
, près
la Bourfe
Birt
,
qui nous
reftent
deDé
dans
Ave
Mary
-Lane
, & autres
Libraires
.'
tre èsArts , Allocié
daC Ben
. Johnfon
, avec
des
remarques
. On met-
Tome
III. ACantri
propofé
par
foufcription
, un
Difcours
fur
de Cantbrige
, &Chance
tra
au
commencement
de
ce
Livre
, auffi
am,Imprimeur
de l'Unive
la Vie
& les
Ecrits
de l'Auteur
. L'Edition
POSITION
impartiale
de
le prix
eft d'une
Guinée
& demie
, payables
iverfes
Puillances
de l'Eur
une
Guinée
en
foufcrivant
, & le reste
en
NOUVELLE EDITION des ouvrages de
. de 661 pages.
dans
la derniere
guere
entiere formera fept volumes in- 8 ° . dont
rétirant l'ouvrage. On trouvera des ſoufis
militaires
& navales
,
velle
Edition
, à Londres
; chez
W.
Innys
,
un
récit
particulier
detous
Criptions
avec
les
modéles
de
cette
nouit
des
hoftilités
entre
lesC
&
chez
d'autres
Libraires
de
cette
Ville
.
&
rencontres
, depuis
le
&
Th
. Longman
dans
Pater
-Nofter
- Row
,
leterre
& d'Espagne
,julguri
lat
du
Traité
de
Paix
,fait
LES ANTIQUITE'S Typographiques d'Anme
talogue des Livres qu'ils ont
puis, Guillaume Gaceton , qu
ya mis cet Art en pratique
qu'en 1600. On verra dans
auffi propofé par foufcription
les accroiffemens & la perfe
Art , avec quelques traits d
ceux qui s'y font le plus difti
joindra un Appendix toucha
Art , pareillement cultivé en
Par Jofeph Amés , de la Soci
& Secretaire de la Société des
à Londres. L'ouvrage entier
environ 150 feuilles d'impre
dont le prix eft une Guiné
moitié en foufcrivant , & m
cevant les exemplaires. A Lo
H. Woodfall, Imprimeur dans L
Tous ces ouvrages feront en Angle
LA VOIX du Citoyen , ou O
fur le Gouvernement de Polog
in- 12 . A Paris , chez J. Thoma
Libraire , rue St. Jacques.
METHODE nouvelle de gue
ladies du corps & les déréglem
prit , qui en dépendent , tradui
glois de M. Cheyne , par M. de
Tome fecond , in- 12 . de 448 p
a
mus , de l'Académie Royale des Sciences ,
Examinateur des Ingénieurs, Profeffeur &
Sécretaire Perpétuel de l'Académie Royale
d'Architecture . A Paris, chez Ballard , fils ,
rue St. Jean de Beauvais , in- S. de 472
pages.
&c.
DES CAUSES de la difette de Monumens
pour diftinguer la multitude des Martyrs ,
par le P. Cafte Innocent Caftaldi , de
l'Ordre des Freres Prêcheurs . A Milan.
DE LA COUTUME qu'avoient les Romains
d'adopter les Dieux des autres Nations
, & c. A Brefce.
memteurs de ce Royaunt,
ge des Livresqu'ils ont p
Galzame
Gaceton , qu
a mis cet Art en pratique e
en 1600. On verra dans cr
propole par foufcription
acroulemens
& la
, avecquelques
traits d
x qui s'y font leplusdi
dra un Appendix
touder
. pareillement
cultivee
Joteph Ames , de la Socin
cretairede laSociétédes
ondres. L'ouvrage
entier
ron 150 feuilles d'impres
le prix cft une Guice
ié en foufcrivant
, &mot
t les exemplaires
. ALar
sodali, Imprimeur
dansLi
es outragesferontenArg
Voix du Citoyen, ouOber
Gouvernement
dePolog
AParis , chezJ. ThomasH
te , rue St. Jacques. THODE nouvelle
de guéri
DES MARTYRS qui ont été reconnuš
tels , fans avoir verfé leur fang , &c. A
Milan.
A
DE LA TROMPETTE dont ufoient les
Juifs dans les Tribunaux de la Juftice , & c.
A Brefce.
C DEFENSE de la vérité du maffacre . des.
Enfans, ordonné par Hérode , avec une
Differtation fur le v. 13 du premier Chapitre
de St. Jean , & c. A Brefce.
DES LEÇONS authentiques de l'Ecriture ,
du
corps
& lesdéréglement
qui
fe trouvent
dans
les Saints
Peres
, & c.
ui
en
dépendent
, traduite
del
M.
Cheyne
, par
M.
de
la
econd
, in-12
, de
448
pages
Coo
de l'Imprimerie du 7 Séminaire de Verone. "
DE LA CONNOISSANCE que les . Hébreux
eurent d'une autre vie , avant que
II. Vol. G
lan.
LA RELIGION du Patriarche Jo
fendue contre les accufations de
&c. A Naples, à Venife & à Bre
DE LA TRADITION des princ
Loi naturelle , & c . A Milan.
LETTRE à M. le Cardinal
fur fon Dyptique , &c. A Venife
derniers ouvrages du P. Caftald
Latin , & fe trouvent auffi à Ro
QUATRE DISSERTATIONS pou
trer le tems des Jeux Olympi
thiens , Neméens & Ifthmiens
P. Edouard Corfini , de la Co
des Ecoles Pies , &c. A Florenc
EXPLICATION des abbréviati
ques qui fe trouvent fur les mor
Grecs , &c. par le même Pere
même Ville. Ces deux ouvra
Latin.
THEORIE & pratique de l'A
&c. par le P. Nicolas Gian- Pria
A Naples.
OEuvres poëtiques & autres
minique Ludovifi , Jéluite , &
même Ville. Ces deuxouvrages
Latin.
INSTRUCTION claire & n
théorie & la pratique de l'a
JJ
feffeur public au College de Berlin . A
Berlin, chez Jean- Jacques Schultz, 1746,
in-12 . de 664 pages. L'ouvrage eft en Allemand.
DISSERTATION fur le v. 15 du Chap . 3 .
de la Genèfe , pour montrer que dans ce
paffage font renfermés les caractéres du
Meffie, vrai Dieu & vrai Homme , & c. in-
4°. de 20 pages. A Wurtzbourg en Franconie.
L'ouvrage eft en Latin .
ELIGION
du Patriarche
Joleri
contre
les accufations
de
Naples
, à Venife
& à Broja
A TRADITION
des principse
arelle
, &c. AMilan
TRE
à M. le Cardinal
( Dyptique
, &c. AVenife.Cas
s ouvrages
duP. Call
& le trouvent
aufliàRom
TRE
DISSERTATIONS
pour tems
des Jeux
Olympus
Neméens
& Ifthmiens
& ouard
Corfini
, de la Congre
oles Pies, &c. AFlarence
LICATION
des abbreviation
ui fe trouvent
furlesmonu
le même
Pere , &c. par
Ville
. Ces
deux
ouvrages
d'
SCRINIUM antiquarium, feu Miſcellanea
Groningana. A Groningue, chez Hajo Spandaw
, fans mention de format.
CONSIDERATIONS défintéreffées fur
l'état préfent des Provinces- unies. Deux
parties, in-8° . en Hollandois , dans la même
Ville , chez Jean Bolt.
CAROLI LINNAi Amanitates Academica,
feu Differtationes varia Phyfica , Medica ,
EORIE
& pratique
del'A
Botanica
, ante
hâc feorfim
edita
, nunc
colar
le P. Nicolas
Gian
-Prim
uples
.
lecta & aucta cum tabulis aneis. Accedit Hipothefis
nova de febrium intermittentium cauvres
poètiques
& autres
disa
. Grand
in-So
. A Leyde
, chez
Corneille
ue
Ludovifi
, Jélaite
, &c.das/
Ville
. Ces
deux
ouvrages
for STRUCTION
claire
&
new
fur
Haah.
LE JARDINIER Hollandois ; in- 8°; en
Hollandois , dans la même Ville , chez
Abraham Kallewier.
e &
la
pratique
del'anatomie
DISCOURS
de
M
, Jean
Albert
, fur
la
in-4.° dans la même Ville , ch
Luchimans. L'ouvrage eft en Late
UN PETIT TRAITE ' touchan
merce. Deux Volumes in- 8 °. e
dois. A Rotterdam , chez la ver
Van Gilft.
LE MANQUE D'AMITIE' puni
té par lequel on prouve que le
C. de Wite , Miniftre à Bois -letre
les mariages clandeftins , fa
confentement des parens en pay
eft fcandaleux & injufte , & c.
Hollandois . A Roterdam , che
Obreen.
Tous ces Livres ont paru dan.
vinces-unies depuis Janvier 174
VOYAGE à la Terre Sainte ,
par D. Enriquez de Ribera , pre
quis de Tarifa , avec le même
vers anciens, par Jean de la Enc
de Leon, &c . in-folio , pages ic
fans la Préface , dans la même
ON IMPRIME à Paris , chez .
Quai des Auguftins, une Tradu
çoife des deux Traités de Charl
lin , fur les Fiefs & les Cenfives.
fera in-folio, avec des Notes fai
M. Guy du Rouffeau de la Com
Avocat au Parlement ; & l'o
74
dans la même
Ville, cheza
ns. L'ouvrage
est enLas
TETIT
TRAITE
' touchant
Deux
Volumes
in-8°. ca
A Rotterdam
, chez la veri
9.
a
"
LAAMEN
toire des Diables de Loudun ; de la poffeffion
des Religieufes Urfulines , & de la
condamnation d'Urbain Grandier. Par M.
de la Menardaye, Prêtre. Vol . in- 1 2.des 21 .
pages . A Liege, chez Everard Kintz ,Libraire.
MANQUE
D'AMITIE
'pan,
1749.
& à Paris
, chez Debure
, l'aîné
.
quel
on prouve
que le ite,Miniftre
à Bois-le-Da
mariages
clandeftins
, f
tement
des parens
enpar ndaleux
& injufte
, &ca
dois. A Roterdam
, che
cesLivres
ont
paru
dans la anies
depuis
Janvier
1749
"AGE
à la Terre
Sainte
, t
n, &c.in-folio
,pages
10
IMPRIME
à Paris
, cheza
Mandala
LETTRES édifiantes & curieufes , écrites
des Millions étrangeres , par quelques
Miffionnaires de la Compagnie de Jefus.
XXVII . Recueil . A Paris , chez les Freres
Guerin , rue St. Jacques , vis - à- vis les Mathurins
, à St. Thomas d'Aquin , 1749 .
in- 12. de 476 pages , fans l'Epître qui en
contient 43 .
LES ELEMENS du Barreau , ou abrégé
des matieres principales & les plus ordidans
le Barrois .Par M. deMaillet ,Maître des
Midon , & à Paris , chez David le jeune ,
Enriquez
de Ribera
,prem
naires
du
Palais
felon
les
Loix
Civiles
, I
Tarifa
, avec
lemême
o
Ordonnances
& la
Coûtume
deBar
-le- Duc
,
ciens
,par
Jean
delaEnca
avec
la forme
de
procéder
au Civil
en
Juftice
Préface
, dans
la même
Comptes
du
Barrois
, in-4° . A
Nancy
, chez
esAuguftins
,une
Traducion
rue
du Hurepoix
, près
le
Pont
St.Michel
.
folio
, avec
des
Notes
faites
parto
raine
, de
M.
Colbert
&
de
M.
de
Louvois
.
lesFiefs
&lesComfes
.LE
Cardinal
de
Richelieu
, du
Duc
de
Lorau
Parlement
; & l'on yajo
Zacharie
Chatelain
, 1749.
&
à Paris
, chez
du
Rouleau
delaComh
,anc
Quatre
volumes
in- 12
. A
Amfterdam
, chez
y
es deux
Traités
deCharles
da RECUEIL des Teftamens politiques du
Augultins.
TRAITE d'Optique méchan
lequel on donne les régles & 1
tions qu'il faut obferver pour f
fortes de Lunettes d'approche ,
pes fimples & compofés , & a
vrages qui dépendent de l'Art
inftruction fur l'afage & le cho
nettes ou Conferves pour tou
de vues. Par M. Thomin , Ing
Optique , & de la Société des A
A Paris , chez J. B. Coignard , &
Boudet , rue St. Jacques.
LA RHETORIQUE du Prédica
duite du Latin d'Auguftin Val
que de Vérone & Cardinal, con
l'ordre de Saint Charles Borron
être enfeignée aux jeunes Cler
Séminaires . Par M. l'Abbé Di
12. A Paris, chez Nyon , fils ,
Quai des Auguftins.
LE THEATRE des Grecs , pa
Brumoy, de la Compagnie de Je
velle Edition, in-.1 2. Six volum
ris , chez J. B. Coignard , & And
det, rue Saint Jacques.
ELEMENS de Cofmographie
vit d'Introduction à la Géogra
l'Hiftoire, par M. Buy de Morne
AITE ' d'Optique mechani
on donne les régles&
gal faat obferver pour fir
s de Lunettes d'approche,M
mples & compofès , & 1
qui dependent de l'A
tion fur l'afage & le cher
sou Conferves pour tous?
es. Par M. Thomin, In
e , & de la SociétédesAs
´s , chez J. B. Coignard, &
t , rue St. Jacques.
RHETORIQUE
du Prédicate
Ja Latin d'Auguftina
Valeri
Vérone & Cardinal, com
de Saint Charles Borrom
feignée
aux jeunes Cleres dest
aires. Par M. l'Abbé Dinars
Paris, chez Nyon, fils,&
des Auguftins
.
THEATRE
des Grecs ,parleR.P
de la Compagnie
deJes
Edition, in- 12 . Six volumes.Al
ez J. B. Coignard, &Antoine u
e Saint Jacques.
ENS de Colmographie
,pourle
Introduction
à la Géographie & ire, par M. BuydeMornes.Volunt
CALLY བ་ ་ ་ བ ༦ )
chez Grangé, au Palais ; Jombert , Quai des
Auguftins ; Durand, rue Saint Jacques , &
Defprez & Cavelier , fils ,
même rue
1749.
CALENDRIER HISTORIQUE pour l'année
1750. avec l'origine de toutes les Maifons
Souveraines , extraites du nouvel
Abrégé de l'Hiftoire de l'Europe. A Paris,
chez Jean -Noel le Loup, à l'entrée du Quai
des Auguſtins , à St. Chryfoftôme.
ALMANACH des Curieux. A Paris , de
l'Imprimerie de Giffey , rue de la Vieille
Bouclerie , à l'Arbre de Jeffé . 1730.
ETRENNES HISTORIQUES , ou Mélange
Curieux, contenant plufieurs remarques de
Chronologie & d'Hiftoire , les naifances
& morts des Rois , Reines , Princes &
Princeffes de l'Europe , accompagnées d'époques
& d'obfervations que l'on ne trouve
point dans les autres Calendriers , avec
un Recueil de diverfes matieres utiles &
amufantes. A Paris, chez le même Imprimeur
. 1750.
ALMANACH DE TABLE , contenant un
détail exact de tout ce qui fert à la vie de
l'homme & à la bonne chere dans chaque
faifon de l'année. A Paris , chez la Veuve
Piffot, Quai de Conty, à la Croix d'Or .
G iiij
tée. 3. Volumes reliés , 7 liv .
Et le Recueil intitulé , Cho
rens morceaux de Poëfie , tradui
glois 1. Vol. in- 12 . 2 liv.
SUPPLEMENT à l'Inftruction
noiffance des diamans. A Paris
clapart , pere , rue St. André
vis-à-vis la rue Pavée , & Lefc
Quai de Conty , à l'Espérance
1750..smalfolio S
AIRS ET DUO , tendres & bad
M. Fel, Ordinaire de l'Académ
de Mufique. Premier Recueil ,
Me. Brouet. Prix , 3 liv. A P
l'Auteur , rue S. Thomas du Lou
Boivin, rue St. Honoré , à la R
le Clerc , rue du Roule à la Cro
& Mademoiſelle Caftagneri, ruc
vaires , à la Mufique Royale.
Recueil de ces Airs & Duo fe
tuellement .
د ا ر
Le fieur Dollé,Maître de Muf
nu par différens ouvrages de fa
tion , donne avis au Public qu'
mettre au jour fon cinquiém
Livre troifiéme, pour le pardeffus
tant à cinq qu'à fix cordes ; ce I
trouve aux adreffes ordinaires
*** at Comas , nouvelle Edning
a . Volumes relies , 7 .
itle Recueil intitulé , Chara
. morceaux de Poëfie , tradais s
3.1. Vol. im-12. 2 liv.
PPLEMENT à l'Infraction
edes diamans. A Paris ,
rt , pere , rue St. André c
---vis la rue Pavée , & LAC
de Conty , à l'Espérance ur
RS ET Duo , tendres & bacim
F., Ordinaire
de l'Academie&
lique . Premier Recueil, g
Bruct. Peix , liv. A P
cur, rueS. Thomas duLouv
, rue St. Honoré, àlaR
re , rue du Roule à la Croir
ment.
fieur Dollé,Maître de Mulique,
rue des Poulies , vis- à -vis l'Hôtel de Crequy
. A Paris .
Le Sieur Morel , ci - devant Organiſte à
Soiffons, & actuellement demeurant à Paris ,
rue du Petit Repoſoir , à la Grace de Dieu ,
proche la Place des Victoires , donne avis
au Public qu'il a fait graver un petit ouvrage
pour le pardeffus de Viole à cinq
cordes , dont il donne des leçons à Paris.
Son ouvrage fe diftribue chez lui & auffi
dans la rue St. Honoré , à la Régle d'Or ,
ainfi que dans la rue du Roule , à la Croix
d'Or.
MMédecin du Roi , Intendant des
R. Pinot, Docteur de Montpellier,
Eaux , en ſurvivance , à Bourbon- Lancy, &
ademoiselleCaftagneri,rucs Correfpondant de l'Académie des Sciences
de Dijon , donne au Public un Ou- , à la Mufique Royale. Le
cil de ces Airs &Duo fegut vrage , qui a pour titre ; l'Art de conferver
la Santé. Il eſt dédié à Meffieurs de l'Académie
de Dijon. On l'imprime actuellement
chez Huckerot , Libraire à Dijon , &
l'on en délivrera les Exemplaires, ou chez
l'Auteur à Bourbon- Lancy , ou chez l'Imprimeur
, dans le courant de Janvier prochain
, pour le prix de 2 liv. to fols.
vientd
r differens
ouvrages
de lacom
donne avis au Public qu'il
au jour fon cinquieme
com roitiéme
, pourlepardellusdeviol
cinq qu'à fix cordes;ceRecueilt
aux adreffes
ordinaires
des Ma L'ouvrage eft partagé en huit diſcours ,
G v
ges , & du choix qu on en do
fecond , des nourritures & des
troifiéme , du fommeil, & de
quatrième , du repos & du tra
quiéme , des récrémens & des
le fixiéme, des paffions de l'am
me, des avantages & des confol
jouiroient les Médecins , fi la
fe réduifoit à une higicine exa
fervée ; le huitiéme roule fur
ramens & leurs variations.
On nous mande que l'Auto
cette matiere , féche par elle-m
maniere également utile & an
eft déja connu par une Lettre fu
Thermales de Bourbon-Lancy,
qu'il vient de remporter le prix
démie de Dijon fur l'électricité .
L'Auteur ne fera pas fâché
faffe remarquer les défauts de fes
il eft jeune , & ne cherche qu'à
Il fe propofe de refondre la d
fur les Eaux , y ayant reconnu
beaucoup d'imperfections.
es , & du choix qu'on en d
nd , des nourritures & des mi
eme , dafommeil & de
theme , da repos & ditand
me , des récrémens &
x.eme, des patlions de la
les avantages & descons
ent les Medecins ,
edifoit à unehigicine is
veele huitième roulein
mens & lears variations.
L'Anten
Da noas mande que
e matiere, féche par ellen
ere également utile & ani
a connupar une Letter
miles de Bourbon-Lancy, &
vient de remporter lepri
e de Dijon far l'électricite
Auteur ne fera pas
emarquerles défauts defes
ane,& ne cherche
qu
fachéq
topofe
de refondre
la dis
Eaux
,
y ayant
reconnu
up d'imperfections
.
k
PROJET de Soufcription pour l'Hiftoire
Naturelle de l'Ile de Barbade , par M.
Griffth Hugues , Maître ès Arts , Recteur
de l'Eglife Paroiffiale do Sainte Luce
dans ladite Ifle , & Membre de la Société
Royale de Londres.
Hiftoire Naturelle , écrite en
CAnglois , contiendra environ quatrevingt
feuilles , y compris trente figures
en taille douce , d'animaux , de végétaux
de vûes , outre une Carte de l'Ifle ; le tout
contenu en un volume in -folio . Le prix en
blanc fera d'une livre ſterling trois fchelins
en petit papier , & d'une livre fterling
dix fchelins en grand. Ceux qui voudront
foufcrire pour l'édition , payeront , quand
on leur en remettra les exemplaires. L'ouvrage
fera rédigé en plufieurs Livres, de la
maniere qui fuit.
y
PIA:
LIV. I. L'Auteur y parle de l'air , du
terroir & du climat. Il y prouve que
a été autrefois habitée par des Indiens . 11
examine d'une maniere nouvelle & phyfique
la difference qui fe trouve entre les
conftitutions des Habitans des Pays chauds
& des Pays froids. Il y remarque la force
& les effets des ouragans , particulierement
de celui qui arriva dans l'Ile de Barbade
G vj
anciens nous ont laiffé la defc
il y fait voir par plufieurs conje
bables , que tous les ouragans
de longue durée , commencen
climats variables.
Liv . II . L'Auteur y traite de
de la nature des maladies , qui
culieres à cette Ifle & aux ifles
& des remédes qui y font pro
qualités de l'eau , foit de fourc
riviere , de puits ou d'étang ; d
& des caves foûterraines. Il y pr
égalité de la force du déluge
l'Equateur & dans les climats
& en donne la raifon . Il y exam
ture des minéraux qui tiennent d
& en faifant voir leurs qualités
tuation , il réfute l'opinion d'un
Critique moderne , qui foutien
deftruction de Sodome & de G
n'a rien eu de furnaturel , mais a é
naturellement par les flammes de
veines de bitume , qui ont pris fe
Liv. III . L'Auteur y traite.
maux terreftres , des animaux à
pieds , des volatiles , des reptiles
infectes. ob a
Liv. IV. L'Auteur y traite des vé
***5 163 plus vidientes , don Et
ens nous ont laiffè la dem
Fat voirpar plufieurs contin
rs , que tous les ouragas,
durée , commencent
mas variables.
examine
L.v. II. L'Auteur y traite des
anarare des maladies , qu
res à cette Ifle &aux is
des remedes qui y font pa
s de l'eau , foit de fourt
re, de puits ou d'étangs
caves fouterraines. Ilg
e de la force du deluge
tear & dans les climas
dane la railon. Ily eme
es miséraux qui tiennentdr
ant voir leurs qualites &
m , il réfute l'opinion di
e moderne , qui foutient
tion de Sodome & de Go
eu de furnaturel, maisa
ementpar les flammes declas
de bitume , qui ontpris fes
III. L'Auteur y traite des
rreftres , des animaux
es volatiles , des reptiles As
V. L'Auteur
y traite des vég
que , & par un examen Phylique de la nature
& des qualités des Arbres , des Arbriffeaux
, & des Plantes qui ont été jufqu'ici
découvertes dans l'Ifle , au nombre
d'environ quatre cens , & finit par l'espéce
Nucifére.
L'Auteur ytrai. Pomifère.
te des Arbres Baccifére.
des Arbriffeaux & > Prunifére.
des Plantes des Siliqueufe &
LIVRE V.
LIVRE VI.
LIVRE VII.
LIVRE VIII.Ceſpèces
, Anomale.
Entre les autres Plantes remarquables ,
F'Auteur traite , d'une maniere particu
liere , de celle qu'on nomme Agnus Scyticus.
Il entre pareillement dans l'examen
des qualités de la Canne à Sucre , & y
propofe une méthode très- facile pour prévenir
les erreurs , dans lefquelles on tombe
fréquemment , en faifant fermenter le
jus de la Canne pour la diftillation du
Rum , moyennant quoi cette liqueur ,
quand toutes les proportions y font gardées
, fermentera régulierement. Il recherche
auffi la caufe de la maladie des
Cannes , appellée communément la Niel
le , & propofe une méthode d'y remédier ,
très-probable , qui fe pratique à très peu de
frais.
Liv. IX. L'Auteur y traite des rivages
une defcription de plufieurs et
maux qui n'ont point de fa
des Animaux- Fleurs ; du jaun
vert & du violet foncé , tache
Toutes ces efpéces d'êtres furp
nous paroiffent comme des fleu
jufqu'ici entierement inconnue
Auteurs de l'Hiftoire Naturelle
LIY. X. L'Auteur y traite de
poiffons & de plufieurs product
fur- tout de celles qui n'ont
ou qui n'ont été qu'imparfaiten
tes par d'autres Auteurs. Il y r
d'une maniere fatisfaifante de
de mer qui fe trouvent aux en
cette Ifle & des Ifles voilines.
Le tout eft éclairci par des r
qui fervent à expliquer les term
niques , & les autres termes de
font employés dans le cours de l
Il eft auffi entremêlé de quelqu
xions philofophiques fur la fa
Dieu , dans la formation & l'ufage
jets qui y font traités.
Ouside
& particulitement du Mutta l
defcription de plusieurse
x qui n'ont point delig
es Amear- Ficars ; du aure
& du violet foncé , tache
Toutes ces efpeces d'êtres firea
asparodent comme des fem
i entierement inconnutit
rears de l'Histoire Naturelle
Y.X. L'Auteur v traite de ar
Tons & de plufieurs produc
fur -tout de cellesqui n'ot
un'ont été qu'imparfaiteme
par d'autres Auteurs. Il
e maniere fatisfailante des
er qui fe trouvent aux coris
ile & des les voilines.
tout eft éclairci par des re
rvent à expliquer les tems
= , & les autres termes de ik
plovés dans le cours de l
i entremêlé de quelque
philofophiques fur la legis
Hans la formation & l'ulage desi
yfont traités.
EXTRAITde la Séance publique de l'Académie
des Belles - Lettres de Corfe , tenue
fous les aufpices du Marquis de Curzay »
Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
Commandant en Chefles troupes Françoi.
fes en Corfe , le 1 Novembre 1749 .
I
'Académie des Belles - Lettres de ce
Royaume , fondée depuis près d'un
fiécle , voyoit avec douleur fes affemblées
interrompues depuis 1724 , par les troubles
des guerres la paix feule pouvoit lui
rendre fon premier éclat : à peine un Ciel
ferain a- t'il éclairé cette Iffe , que tous les
gens à talens ont travaillé à y ramener les
Beaux Arts.
Le Marquis de Curzay a bien voulu les
feconder ; c'eft fous les aufpices de ce Général,
que l'Académie renaiffante de Corfe
a repris fes exercices ordinaires . Le premier
Novembre fut le jour de fa rentrée ;
les Académiciens , au nombre de douze ,
vinrent au bruit des boëtes , & au fon des
inftrumens , recevoir le Marquis de Curzay
, leur Protecteur , à la porte de l'Académie.
M. Lucca Poggi , Directeur , connu
par plufieurs ouvrages François , le
harangua. Après ce difcours , qui fut trèsla
place deftinée au Protecteur .
Il avoit au- deffus de fon fi
de l'Académie renaiffante
cet emblême.
Un Ciel couvert de nuages
en- Ciel diffipe , au-deffus d'un
l'on voit quelques fleurs qui ren
Mifså mox Iride floren
Au bas on lifoit cette infcripr
Excellentiffimo DominoMarchioni
Exercituum Regis Chriftianiffin
chiallo
Nullo armorum ftrepitu
Sola virtutis præftantiâ
Reftituta regni tranquillitat
Rediviva vagabundorum Acad
In Mecenatem augurato
Primo carminum plausu
Gratulatur.
Les Evêques de Baftia & de
étoient placés aux côtés du Mai
Curzay , & les deux rangs , qui
doient , étoient occupés par les
François , Génois , & autres Perfor
tables de l'Ifle.
La Séance commença par un D
en Italien , prononcé par le Dir
dans lequel étoient adroitement ren
l'éloge des Beaux Arts , & le port
Fast delince zu Protecten
avoit au- defas de foc
Academie renaillante ,
La Ciel couvert de nuages
Ciel die , au -deffas d
voir quelques fleurs qui rea
Misa mox Iridefor
4a bas on lifoit cette interien
elleme:fimo DominoMarchin
ch.al's ,
Regis Chriftian
Nullo armorumfirepit ,
Sold virtutis prefanih,
Rehauta regni tranquilit ,
Cortina vagabundorumAuth
In Mecenatem augurato
Prino carminumplaun
Gratulatur
Eviques de Baltia & deN
places aux côtés du M
, & les deux rangs , qu , étoient
occupés
parlesOr
s , Génois, & autresPerfonnes
elife.
ince commençaparunD
n ,
prononcé
par le Dir uel étoient
adroitement
renferme
Hes Beaux
Arts, &lepor
·
François , que l'Académie avoi choifi
depuis un mois , pout remplir une place
parmi elle , prononça fon Difcours de
remerciement. Quoiqu'il foit très- court ,
nous nous bornerons à en faire un extrait ,
il commençoit par ces mots :
»La paix eft le regne des Arts ; les Ro-
» mains , vos modéles & les nôtres , n'ou-
"vroient le Temple de Minerve, qu'à l'inf
» tant auquel on fermoit celui de Janus.
Après avoir fait une peinture frappante
des malheurs de la guerre , & del'avantage
que la paix vient de procurer par le rétabliffement
de l'Académie , il paffe au choix
qu'on a fait de lui . » François , dit - il , lans
» être Etranger parmi vons, parce que mon
" goût pour les Sciences m'a rendu l'ami
» & l'admirateur de toutes les Nations qui
» les cultivent , je vais tâcher de mériter
» la place dont vous m'honorez aujourd'hui
, en profitant de vos inftructions ,
» & en m'efforçant de faire paffer dans
» mes vers ces traits ingénieux , qui fans
>>fortir de la contrainte poëtique , offrent
» de ces heureufes hardieffes qui caracté-
>> rifent les Mufes Italiennes. Finiffant
par l'éloge du Marquis de Curzay , auquel
il avoit adreffé plufieurs ouvrages , il
termine ainfi fon Difcours.
"
"cile , qui n'ont dû leur écl
venement qui les a vû naît
» retomberoient dans la nui
» beau , fi celui qui en eft l'obje
" foit paffer à la poftérité ;
"font comme les Dieux , ils re
» mortel tout ce qu'ils touchent.
Poggi répondit à ce difcours
coup de dignité , après quoi il
ture de plufieurs de fes ouvrag
rent extrêmement goûtés ; il fi
Sonnet à la louange du Proto
PAcadémie , que nous rapporto
veur des amateurs de la Poëfie Ita
A
SONETTO.
Quila ancor novella incontro al S
Fiffa lo fguardo , e di falir prefume
Ma quel fplendore foftener non pu
E abbagliata ripiega al fuol le piun
Cofi la mufa mia , mentre che vuole e
Voftre glorie cantar , s'abbaglia al 1
Di preggi fi famofi , e le parole
Perde affatto ftordita , e'l metro ,
Al fin mi dice : è troppo grande imprefa
el
querques vers , ouvrage duty
e, qui n'ont du leur :
enement qui les a vi nik ,
retomberoient dans la cat:
beaa , fi celui qui en eftlobe
ot pafer à la pofterita
ont comme les Dieux , ista
portel tout ce qu'ils touchen. A
gi repondit à ce difcours
p de dignité , après quoi it
de platieurs de fes ouvrags :
extrêmement goûtésic
met à la louange da Prot
ademie, que nous rapports ?
des amateurs de la Poëlel
SONETTO
ala ancor novella incontroalSo
A lo fguardo , e di fairprelame,
aquelfplendore foftener no
abbagliata ripiega alfuol lepie
mula mia , mentre che vuole
tre glorie cantar, s'abbagli alla
preggi fi famofi, eleparole
de affatto fordita , el metro, el
་
Jice :è troppo grande imprefa
La Pace à noi , è ſenza l'armi , à refa.
No , tanto non pofs'io , e fe piu mai
Chiederan de Curzay perche non canti ,
Dirò per gloria mia , che un di ' l tentai.
Après ce Sonnet , on en lut encore
quelques-uns , parmi lefquels celui de M.
Aftalfi , Doyen de l'Académie , fut trèsapplaudi
; le voici :
Ecco la P
SONET T 0.
Cco la Pace , a fi fidele invito ,
A fidolci richiami , effa ne viene.
Calca di Cirno l'infelici arene ,
Ma l'un pie calca i flutti , e l'altro il lito
Il Ciel di chiaro & di feren sfornito
Di ftare in dubbio , o rifuggir la tiene ,
Indi apoco il timor vince la fpene ,
E tinge il volto pallido , e ſmarrito.
Tu pronto accorri , e bel conforto , e Guida
Le dai la mano , che il timor reprime ,
I dubbi fgombra e le ſperanze affida.
Ella i cangiati affetti in volto efprime ,
Ti fiegue , a te s'appoggia , in te confida ,
E dell' orme bramate il lido imprime.
avoit
pour titre : le Rétabliffem
démie des Belles Lettres de Co
aufpices du Marquis de Curzay.
La Paix , fille du Ciel , eft la mere de
Sous fon empire heureux les Science
Mais à l'inftant qu'on voit flotter 1
parts
De Bellone en fureur les fanglans éte
Minerve difparoît , les Beaux Arts en
L'Auteur dépeint enfuite l'A
évoquant les Mânes du Taffe , d
& d'autres Poëtes Italiens célé
épouvantés des horreurs de la gu
fufent de fe rendre à fes voeux ; il
ler ainfi ces Mânes.
Irons-nous , difoient- ils , au centre du
>> A des Héros cruels prodiguer notre e
Et triftement jaloux d'un frivole fuffra
» Célébrer dans nos vers des illuftres Brig
L'Académie leur apprend alors
tems font changés , & que le Mar
Curzay vient de faire rentrer la Pa
I'Ifle ; les Mânes évoqués defcend
fi Apollon outré ne les eût retenus
mors :
** CatiKct fut un roene m
pour titre : le Rétabli
some des Belles Lettres de Cup,
Dices in Marquis de Curoa.
Pax ,Sie da Cel , eft la mere
mur fun emp re heareux les Sciecasti
as à tant qu'on voit Bore les
parts
Bellone en fareer les fangan
ve diparoit , les Beaux Arts
Auteur dépeint enfuite
ant les Mines du Taffe,
autres Potes Italiens c
#tes des horreurs de lag
de fe rendre à les veu
ices Mânes.
cous , difoient-ils , au centred
Heros cruelsprodiguer notre encen
ementjaloux d'un frivole fuffage
Er dans nos vers des illuftresBrig
démie leur apprend alongs
t changes , & queleMarq
ient de faire rentrer la Par
Manes évoqués defcendo
outréne leseûtretenuspa
Jupiter peut lui leur donner la paix au monde ;
•
Quelquefois , je le fçais , un mortel ordinaire
Afoumis l'Univers par des exploits heureux ;
Mais donner la Paix à la terre ,
C'est l'ouvrage des Dieux..
Minerve qui a entendu ce difcours ,
dit à Apollon , parlant du Pacificateur de
la Corfe.
D
» Quand il donna le calme à la Corfe éplorée ,
» La loi qu'il impofa , par moi- même inspirée ,
Le rendit le rival des Dieux .
Apollon defcend à ces mots , & après
avoir parcouru l'Empire des Lettres , il
arrive en Corfe ; fon but , comme il le dit
lui -même , étoit d'y venir protéger les
Sciences .
» Vous nés ames des Arts , vous , que l'honneu
décide ,
Je venois en ces lieux pour être votre guide ;
•
J'ai vu Curzay , qui lui feul vous éclaire.
Qu'il vous ferve par tout de Mentor & de pere,
Après la lecture de cette P
vrier lut des vers faits par N
Chevalier de l'Ordre de Sa
Capitaine au Régiment de
connu par plufieurs petits m
ques, Comme la piéce eft co
rapporterons en entier.
Tandis que de ces lieux où préfide
La loi de mon devoir m'écarte pou
Dois- je , Auteur pareffeux , d'une t
Refufer at Curzay le tribut & l'ence
Je vais , ainfi que vous , du Héros de
Chanter les exploits glorieux
Oui , je vais. , ... mais déja mon
force ,
Ne peut plus foûtenir ce vol audacieu
Le docte Apelle feul put nous pein
201220,00 dre : slodb
Ce trait me dit affez de ne rien entre
Ce n'eft point aux mortels de nou
Dieux.
La lecture de tous les ouvra
finie , le Marquis de Curzay rem
cadémie en ces termes : k
Meffieurs , avant que la guerr
Après la lecture de cetre Pies
ver lat des vers faits par
Chevalier de l'Ordre de Sun.
Capitaine au Regiment de la
coanu par plufieurs petits
quer, Comme la pièce et
appotterons en entier.
mat
Tandis que de ces lieux ou préhe
a los de mon devoir m'écarte pou
#2.5- je , Auteur pareffeux, d'une timer
=tler Carzdy le tribut & l'encens)
vas ,arfi que vous ,
duHéros
Chanter les exploits glories
,je vais. , ... mais déja monip
force ,
eut plas fouteáir ce volaudacieux;
te Apelle feul put nous peines
dre >
it me dit affez de ne rien entreprent
t point aux mortels de nou
Dieux,
lecture de tous les ouvrages ef
e Marquis de Curzay remer
= en cestermes :
eurs, avant quelaguerre
fez aujourd'hui , avoient obtenu dans les
tems les plus reculés un rang dans les
Cieux , & étoient fur la terre l'image de la
Divinité
.
Orphée forma les moeurs , adoucit les
caractéres , détruifit la barbarie ; un bienfait
auffi rare ne pouvoit être reconnu que
par les hommages rendus aux Dieux.
Amphion raffembla les fociétés , montra
la douceur de l'union , la connoiffance
des devoirs réciproques ; les peuples, frappés
d'un bonheur fi effentiel , le crurent
un Envoyé des Cieux , & lui accorderent
unanimement le titre de divin. Une Académie
renaiffante aujourd'hui nous rappelle
les mêmes travaux ; peut- on les confacrer
à une fin plus digne qu'à celle du
bonheur des peuples ?
par
Les Sciences ne peuvent renaître que
la tranquillité , elles en démontrent
les avantages , elles forment les coeurs &
les caractéres , & ceux qui les poffédent à
un fi haut degré , font toujours les modéles
de la vertu,
Les peuples tranquilles , fous une garantie.
auffi refpectable , n'auront d'autres
Occupations que de fuivre la route que
vous leur tracez ; la connoiffance des deles
talens que l'on a reçûs !
Je vous exhorte, Meffieu
de cette éloquence que nou
mirer , pour perfuader les P
devoirs : la fupériorité d'e
cité fi commune à laNation ,
fufceptibles des impreffions
d'équité que les connoiffance
fes talens ont trop éclatté d
il eft tems que l'amour de l
rite les coeurs de fes Souverai
Cette paix inopinée que
renaître , eft l'effet de l'héroï
qui étoit réfervé au Roi 94
tége.non tantos sin
Mille Héros ont conquis de
encore ne s'étoit confacré à
des coeurs ; nous avons vu un
que déchirée par fes divifions
les armes à fa médiation ; nous
peuple agité abjurer fes préjugés
donner la guerre dans laquell
pour embraffer la paix dont i
idée . Heureux le Miniftre qui
que d'exécuter fes vûes pour fo
réputation ! Pénétré de reconnoi
twist ob suplem
Genéve . Monaco
lestalous que l'on a reçus.
Je vous exhorte,Men
de cette eloquence quenose
met ,pour periaader le
devours : la fuperiorite de
cic ramane à laNation
Lillepables des impretios
dequate que les connotliness
des talens ont trop éclatte dis
i. ct terms que l'amour de luc
.te lescours de les Souveras
Cette paix inopinée quet
naltre , et l'effet de l'herous
11 eroit refervé au Roi qu
avoir
çois ; en le rendant utile : j'aurai pour objet
l'avantage de la Patrie , je veux en être
occupé jufques dans la part que je prends
à vos jeux , & comme tout travail doit
but le bonheur du Citoyen ; le
prix de cette année fera diftribué , confor
mément au Programme dont le Sécretaire .
va donner lecture . Le Sécretaire lut à l'inf
tant ce qui fuit.
pour
PRIX
Propofé par l'Académie des Belles- Lettres ,
établie en Corfe.
MilleHeros ont conquids
Monfieur
le Marquis de Curzay, que
ore ne s'étoit
confacré
àla
coeurs ; nous avons vù onel
déchirée
par fes divilions
",
mes à la médiation
;nous vori
ie agite abjurer
lespréjuges,de
er la guerre
dans laquelle
embrailer
la paix dont la Heureux
le Miniltre
quine
fefaces exécuter
les vues pourt ion !Pénétré
dereconnoiar
cette Académie a élû pour fon Protecteur
, propoſe une Boëte d'or avec un
portrait , pour le Prix qui fera diftribué le
25 Août 17.50 , jour de la Fête de Saint
Louis , à celui qui caractériſera avec plus
de précision , les devoirs des Sujets envers
leur Souverain.
On avertit que le Difcours , qui fera reçû
en profe Françoiſe , Latine ou Italienne
, doit être d'un quart d'heure de lecture
ou d'une petite demie heure au plus .
Ceux qui concoureront , font prévenus
II. Vol. H
éve.
au bas de leur ouvrage , ils m
ment une devife ou infcript
qui ne fera lûe qu'au cas qu
couronnée.
Les piéces deftinées à remp
ne feront reçûes que jufq
Juin exclufivement. Elles fer
à M. le Directeur de l'Acade
les - Lettres de Corfe , à Baftia .
ra foin , après le jugement de
de faire annoncer dans les N
bliques que la piéce , portant
a été couronnée . L'Auteur a
connoître en envoyant fur les
procuration en bonne forme ,
ne qu'il jugera à propos , laqu
le Prix propofé au jour marqu
nant quittance au Directeur.
Toutes perfonnes feront adm
courir , à la réserve de celles qu
fent l'Académie . for
inpitol
Mais comme le Protecteur ne
priver les Académiciens des fru
lens , il propofe un Prix , dont
n'eft point fixée , qui fera diftrib
d'entre eux qui traitera avec plu
thode , l'établiffement des loix , &
tion de s'y
conformer.aoonop in
a bas de leat ouvrage , list
gers ,
on les prev
fer leur .Difcours au Directeur de l'Académent
une devile ou femie , fous l'enveloppe de M. le Marquis
ça se fera le qu'au cas de Curzay.
couronnee.
Les peces destinées à rempre
re feront reçues que juxta
Janexclativement. Ellesfee
a M. le Directeur de l'Academ
Les Lettres de Corie , à Baltia (s
ra tsin , après lejugementde k
faire annoncer dans les N
ques que la pièce , portant ta.
ere couronnee. L'Aureur
oitte en entorant forles
caration en bonne forme, l
qu'iljugera à propos, lagali
Inx propofe au jour marque
quittance au Directeur,
Toutesperfonnes
ferontadmis
ir , à la reterve de cellesqui
Academie.
is comme le Protecteur
ne
tles Académiciens
des frais s
il propofe
unPrix, dontla
oint fixée , qui fera diftribue
eux qui traitera avec plus d
Terablement
des loix, &lag
y conformer,
་
ESTAMPES NOUVELLES.
Ingt Portraits en miniature des Princes &
Princeffes de la Famille Royale d'Angleterre,
par François Nixon . Graveur , propofés par foufcription
, dont le prix eft de deux Guinées , payables
, une en foufcrivant , l'autre en recevant un
exemplaire complet de cette collection d'Eftampes.
Les foufcriptions fe trouvent à Londres , chez
T. Cox , T. Osborn , C. Davis , R. Dofdley , Librai
res de la même Ville.
淡淡說淡淡說說說洗洗洗洗洗
SPECTACLES.
E Concert Spirituel , donné au Château des
>
ception , commença par la premiere Sonate des
Piéces de Clavecin de M. Mondonville , mife en
grande Symphonie. On exécuta enfuite , Notus in
Judaa Deus , Motet à grands choeurs ', de M. * ** ,
qui fut applaudi. M. Defabey , Trompette Anglois,
fonna un Concerto. Mlle le Miere débuta par
Nunc dimittis , petit Motet de feu Mouret ; & elle
plut autant par la beauté de fa voix que par les
agrémens de fa figure. M. Gaviniés joua ſeul , &
Hij
M. Beche, de la
que
un Duo & un Récit avec des a
très bien mérités.
Le 4 , l'Académie Royale de M
derniere Repréfentation du Carnav
qui en a eu trente-cinq .
Cette Académie repréfenta le s
miere fois , l'Opéra de Zoroastre. 11
cès qu'on avoit lieu d'en efpérer. L
de M. de Cabufae , & la Mufique d
Nous en parlerons plus au long da
Mercure.
La Tragédie de Sémiramis , de M
fut jouée le 24 , le 26 & le 29 dur
par les Comédiens François .
Ils ont repris le premier de ce moi
tomene, à laquelle le Public a fait le
que dans la nouveauté . On trouvera,
Particle des Spectacles , l'Extrait de
die.
Les Comédiens Italiens , à leur re
tainebleau , ont remis fous le titre a
la Comédie ci devant intitulée , le S
nade, à laquelle ils ont fait divers chan
ont joint à cette Piéce deux Divertiff
mans , de la compofition de M. de H
dernier , Mlle Rais , habillée en Be
avec toutes les graces de fon fexe , 8
la précifion qu'on peut exiger du plus .
feur.
an Doo & Récit avec des m
Le Aaeme Rovie Miz
Sermere Rep e estation du Cerria.
Și en a eutrente-cinq.
Cene Academie repréentale
tre fors , l'Opéra de Zamare
'en avec d'en efperer. Lam
Ns en parierons plus au long dist
La Tragédie de Sémiramis, de
te le 24 , le 26 &de 19 du 2011
es Comediens François.
In ont repos de premier de ce mois
a aquelicie Public aface
noareauté. On trouve ,
ces Spectacles , l'Extrad
→‹ Comédiens Italiens , à leurretorti
cas, o temis fousle titre
we ci devant intitulée , leS
a laquelle ils ontfait divers change
nt à cette Piéce deux Divertiffene
de la compofition de M. deHojeSt
Mile Rais , habillée en Berger, d
mes les graces de fon fexe , &
qu'on peut exiger duplasbatie)>
EX TRAIT
De la Tragédie d'Ariftomene.
Es Mefféniens , étant opprimés par Sparte ,
leur tête , il a battu les Spartiates , & les a repouffés
jufques fur les bords de l'Eurotas. La nëceffité
d'acquerir des Alliés à fa nouvelle République
, l'engage à quitter l'armée, pour aller foulever
les Villes voifines de Meffene. Pendant fon
abſence , Cleonnis & Dracon , jaloux de fa gloire ,
le rendent fufpect au peuple . Ils font regarder le
libérateur de la Patrie comme un nouveau Tiran ,
& l'on eft fur le point de rentrer fous la domination
des Rois de Sparte , & de leur livrer Ariftomene
. Arfire fon ami , inftruit de ce complot , en
avertit Léonide , époufe de ce Général . Léonide
qui aime paffionnément fon époux , & qui connoît
fon amour pour fes Concitoyens , prévoyant
que leur ingratitude ne le détournera point de
s'obftiner à les défendre , veut l'empêcher d'être
la victime de fon zèle . Sous prétexte d'aller audevant
d'Ariftomene qui revient joindre l'armée ,
elle va fe remettre avec Leuxis fon fils entre les
mains des Spartiates. En même- teins elle mande
au Sénat de Meffene , que les ennemis l'ont faite
prifonniere , & qu'ils fe difpofent à l'immoler ainfi
que Leuxis à leur vengeance , fi les Meffeniens ne
mettent bas les armes. Elle efpere , d'un côté ,
qu'Ariftomene préférera le falut de fa famille à la
liberté de fa Patrie ; de l'autre , qu'elle obtiendra
facilement des Rois de Sparte , en faveur du fervice
qu'elle leur rend , la grace de fon époux.
Hij
imprudente de Cléonide. On a de la
fer que l'époufe d'Ariftomene fe
pour lui quelqu'avantage de fon vo
La plus grande partie du Sénat &
Meffene penfe à s'accommoder avec
Quand même ceux - ci , ignorant end
tion des Meffeniens , prendroient av
engagement ; eft- elle affûrée qu'ils l
lorfqu'ils apprendront qu'Ariftomer
point néceffaire pour terminer la nég
paix ? D'ailleurs ce Guerrier eft conn
flexible fermeté . Comment Léonide
pas que le parti qu'elle prend de traiter
avec les ennemis , ne change l'amour
en une haine irréconciliable : Ne ferd
fage à elle de le prévenir fur ce qui fe t
fene , que de fe rendre chez les Spartia
vaudroit- il pas mieux employer à lu
d'abandonner un peuple ingrat, let
perd à conduire un artifice dont elle
fonnablement attendre aucun fuccès ?
Peut être , au refte , fans la fuppofitio
critiquons , M. de Marmontel n'auroi
préfenter les tableaux intéreffans qu'il
dans fon ouvrage . En ce cas , il feroit
ne pas excufer un défaut , dont il a
de très grandes beautés . L'Auteur peu
ajoûter pour fa défenfe , qu'on n'a jam
dans l'avant-fcéne une vraisemblance au
reufe que dans les faits qui fe paffent fous
des Spectateurs.
A teCcode. Oral
Venuce d'Arhome la
qu'avantage de lo
e partie du Serake!
** 'accommoderarkis
es Molemiens , prentroventVELA
; eft-e , ealfreecalsam
$ 85.readront qu'Amy
eclarepoorterminerlasegodt
J... ce Garrier of com
Amté CommentLearn
* que prendde
tems, ne changel'ancuz
ette réconciliable : Nefer
edelepreren: fur cequi
e de le rendre chez les Spar
• ¦ pas mieux employer àl
onner un peuple ingrat,
conduire un artifice dontelle
ment atendre aucun facts?
die aa rebe, fans la lappolition,
5, Md Marmontel n'auro
les at eaux intereffans qu'ils
ge En ce cas , il ferit
exter un défaut, dont il
raades beautés. L'Auteur peut
car la defenfe , qu'on n'a jamas
ant-fcéne une vraiſemblanceau
dans les faitsqui fe pallentlots is
tears.
uvre la
de l'attirer à fon parti , en lui faifant enviſager une
fource de malheurs dans la révolte de Meflene .
Il eft des coeurs , dit-il ,
.... Qui des loix méconnoiffent le frein ,
S'ils ne font accablés fous un fceptre d'airain.
De Meflene aujourd'hui tel eft le caractere .
» Notre liberté , continue-t-il , n'eft pas le but
d'Ariftomene.
... L'intérêt , Arfire, a bien fait de grands hommes,
Et tel de fa patrie eft devenu l'appui ,
Qui ne fit rien pour elle , & qui fit tout pour lui
Moins aveugle que toi , le Peuple réfléchit.
Il voit que ce Guerrier a fubjugué l'armée ,
Que fon crédit s'éleve avec fa renommée ;
Qu'il n'abat nos Tirans que pour nous maîtriſer ,
Et qu'il change nos fers , au lieu de les brifer.
Arfire refufant d'adopter les conjectures de Cléonnis,
celui- ci effaye de lui perfuader que fi l'on n'a
rien à craindre de l'ambition d'Ariftomene , on
doit redouter fon mérite.
Un homme tel que lui parvient malgré lui - même ,
Par la faveur du Peuple , à la grandeur ſuprême .
On l'y porte , & bientôt il va , fans le vouloir ,
Accabler les égaux du poids de fon pouvoir.
Hiiij
ami va être frappé , en apprenant
Leuxis font prifonniers chez les e
qu'Arfire fe livre à fes réflexions ,
rive , fuivi de plufieurs Sénateur
compte de fa négociation , & dans
même que dans la précédente , l'ex
tiérement en action . » Tout m'a ré
des Mefféniens . 4120
Nos Vo fins effrayés , demandent qu
Qu'à ce péril commun on oppofe un
Et fur notre repos fondant leur fürete
Penfent , en nous fauvant , fauver le
Aucune des raifons qu'on allégue p
ver la néceffité de fe foumettre à Spar
l'ébranler . Enfin on lui annonce que
fon fils , entre les mains des Spartiates
à périr , fi Meffene ne rentre dans l
Une tel e nouvelle étonne d'abord le co
riftomene . Il eft en préfence de fes co
S'il balance , il va les décourager. S'il l
à fon malheur , il ne doute pas qu'ils
cent à leur liberté pour lui rendre fa fam
mour du bien public l'emportant fur l'an
jugal & fur la tendreffe paternelle , A
fait un effort généreux fur lui- même , &
le trouble qui l'agite , il fe détermine à fa
famille à la liberté de fon pays.
Cet héroïfme a paru à quelques Spectat
efpéce de barbarie , & nous aurions épro
tainement la même impreffion , i la qu
1 am vaene malge, en apprenants.
Leux font pu laners chez isma
..á e le ore à les réf.rious,
tve , lavi de plubeuis Sécuters Ja
Comper te ta seg clarion , & tantum.
t
mee queans aprecedente, in
#ermetenaftoa. Tout
Mes
loss effrayés , demanien quati
a cepeti commun on oppole w
notre repos fondant leur finest,
ene, en nous lanvant , fauvet kar
ne des raons qu'on allegue
neceffite se le loumettre à Spare
er Eaan on lui annonce que a
entre les mains des Spirits.
fi M.ffene ne rentre dansfor
e nouvelle etcnne d'abord leco
a . Leit en préfence de loscom
#nce, va les décourager. Sis
hear , lae doute nas galis e
**lie te pour lui rendre la time
en publicl'emportantfur l'amous
ar la rendreffe paternelle , Aits
t généreux fur lui- meine, &
lag te, il le détermine late
= berte de son pays.
ne a para aquelquesSpectateus
bare , & nons autions éprouvé
a même impreflion, li laquaire
rendre époux & de pere lentible, Par la fuite
de notre analyſe, on verra qu'il eft l'un & l'autre . Il
paye à l'amour & à la nature le tribut qu'il leur
doit ; mais il pense que les intérêts les plus chers
doivent toujours céder à celui de la patrie . En cela,
il a raifon . Il ne l'a pas fur un autre article , &
c'eft ce que nous expliquerons à la fin de cet extrait.
ACTE I I.
Dans l'entr'acte . Ariftomene a été averti que
Cléonnis a formé le deffein de le perdre . Il lui
fait , dans la premiere Scéne du fecond Acte ,
quelques reproches indirects . Cléonnis , bien loin
de s'avouer coupable , feint de ne pas l'entendre,
Ariftomene.
Quels font mes ennemis ? Tu peux me les nommer.
Je ne les connoîtrai que pour m'en faire aimer
» L'envie te pourfuit , répond Cléonnis , mais
" on peut l'étouffer. Dracon eft auteur du com
❞ plot.
S'il étoit plus prudent , il feroit redoutable.
Le refte eft fans crédit , fans vertu , fans talent.
Cléonnis ne peut fe flatter que les difcours qu'il
a tenus à Arfire, foient ignorés d'Ariftomene. Afin
de diffipper les foupçons qu'ils ont dû faire naître
dans l'efprit de l'un & de l'autre , il ajoute adroi
tement. Je me défiois d'Arfire ; j'ai voulu l'é- -
prouver ,
3
Hv
Cependant Euribate , Envoyé de
l'époufe & le fils d'Ariftomene ,
que Léonide en a impofé au Sén
qu'elle lui a écrite . Léonide ne pe
Miniftre. On arrête le fils & la me
e le fils &
Gouvernement.
A la follicitation d'Arfire , Arift
d'entendre la juftification de fon ép
fait ainfi l'apologie de fa démarch
prévenir les complots que Meffen
>> tre toi.
Et préferant enfin des tirans à des trai
Te donner des vengeurs , en leur
maîtres.
Ariftomene.
Ainfi , pour me fauver , tu trahiffois l'
Léonide.
inoq st
Qui , j'ai tout fait pour toi. Si c'eft un
Ne crois pas que jamais le repentir l'effa
Si j'étois libre encor , j'aurois la même a
Et dans ces fers honteux fi mon coeur a g
C'eft de n'avoir trahi des ingrats qu'à der
A l'intérêt public par les loix affervie ,
Je lui facrifirois & ma gloire & mavie.
Mais pour toi , je fuis prête à te facrifier
Ma gloire , mon pays , mon fang, le monde
Etapa 40amplastrecke
Corendon Farbare , Envore teli
& bis d'Aromere,it
Cu Lear de en a impote au senza
Core Leon de p
* O arrête le Els &lamer
Action d'Arfire , A
ententre la pit ficution de los but
pc.ogie de ladémarche al
vetes complots que M.
*OL
referant erandes tirans à des
donner des vengeurs , en leur t
maitres
Artomene
pour me fauver, tu trahiffois
Leonide
tout faitpour toi. Si c'eft an
pas que jamais le repentir l'efface
tre encor , j'auroislamêmeaudis,
fers honteux fi moncoeurage ,
´avo'r traki des ingrats qu'àdemi.
publicpar lesloixafferrie,
reis & magloire &mavie.
Di , je fuis prête à tefacrifier
onpays, mon fang, lemondeent
même ,
Quand mon coeur éperdu tremble pour ce qu'il
aime?
Je ne connois que toi , >
je ne vis que pour toi
Le coeur de mon époux eft l'univers pour moi. Sans doute un tel aveu te révolte , t'étonne .
Tout cede dans ton coeur , quand la patrie ordonne ; Le mien d'aucun remord ne fe fent combatta
.
Je t'adore , voilà ma premiere vertu ,
Ma gloire , mon devoir , ma loi la plus auftére ,
Le plus beau, le plus faint des noeuds que je révere.
Qui , j'aime mieux mourir coupable aux yeux de
tous ,
Pour avoir immolé Meffené à mon époux ,
Que de vivre adorée en héroïne , en Reine ,
Pour avoir immolé mon époux à Meffene.
Ariftomene.
Tant d'amour pourroit-il être un crime à mes yeuxa
Léonide.
C'eſt le plus grand des biens . J'en rends graces aux
Dieux.
Qu'avecun coeur fenfible on eft heureux de naître.
Quand ce qu'on doit aimer , eft fi digne de l'être !
Le Ciel a dans ton ame épuiſé ſes bienfaits.
Moi , j'en fens tout le prix . C'eft pour moi qu'ils
font faits.
H vj
de répréhenfible. Si on les exce
dit Léonide dans cette Scéne eft
eft difficile de prêter à la tendreff
plus touchantes. Sans doute ces
nés feroient plus du goût de nos
dans la bouche d'une jeune Amant
d'une époufe qui a quatorze ou qu
riage. Mais on doit reconnoître pa
M. de Marmontel eft capable , quan
parler fupérieurement le langage d
ACTE FI I.
La premiere Scéne du troifiéme
entre Euribate & Cléonnis. Par leur
s'apperçoit que Cléonnis a propofé a
Sparte un moyen d'obliger Ariftome
les armes. Arfire furvient. Il déclare
les amis de Cléonnis animent le p
Léonide & contre Leuxis ; il ne dif
qu'il reconnoît Cléonnis pour Paute
perfidie , & il le menace de s'en venge
elle réuffit . Cléonnis , en habile pol
ploye la modération pour l'appaifer.
L'inquiétude d'Ariftomene le condu
ces deux Sénateurs. Cléonnis , par le
rendre odieux , lui confeille de fouftrair
à la rigueur des loix. Arfire eft d'un av
& Ariftomene en croit Arfire. Cependa
s'affemble Lorfqu'Ariftomene s'eft retir
nis , qui préfide à l'affemblée , interrog
& enfuite Léonide . Elle avoue fa fuite,
ayant intérêt qu'elle aigrifle fes Juges pa
ponfes , la preffe d'expliquer les raifons
e: Lemur cars ter dotze et am
et LÉLA uz prèvesà latesència e
rage Mason CorrecONDOKIEMI TI
Mar Marmont-, ef capace, qua
feetsupe, curement it logge
ACTE HIL
La przwvere. Scéne du troifiéme ski
pre Euroase & Cleomnis . Par leure
sa propie Inne çoitque Cleona's a
• it an amyen d'obliger Anistonest
ames Artire furvient, Ildéclare qt-4
de Cleonns animent le
& contre Leuxis; il ne da
non-oit Cleonais pour Pawten 2.
#e & lie menace de s'en veng
. : C'eonnis , en habile pairs
a moderation pour l'appailer.
erase Artitomene le condit
* Senateurs. Cléonnis, par le
ar , ut confeillede toultrare
ret des loix, Arfire etd'ana
ene en croit Arfire, Cependa
Lorsqu'Ariftomene s'estrene,C
refide à Paflemblée, interogela
Leonide. Elleavouefafuite, Ce
e qu'eile argrillelesJages par
reide d'expliquer les railoa qu
is de fon poux leurs complots
par ces vers.
Je fais juftifiée aux yeux d'Ariftomene.
Il m'aime , il vous connoît. Tremblez. Qu'on me
remene.
Pendant qu'on délibere fur le fort de la mere &
du fils , Euribate , ainfi qu'il en eft convenu avec
Cléonnis , demande audience , & réclame les coupables
au nom des Rois de Sparte . On fait venir
Ariftomene , & on lui annonce qu'on fe conduira
felon fa décifion dans cette circonftance . Il refuſe
Ja protection des Rois ennemis. En vain Arfire ,
pour le flechir , joint fes inftances à celles d'Euribate.
» Ami , répond Ariftomene retiens tes
larmes.
Je ferois à ta place auffi foible que toi.
Tu ferois à la mienne auffi ferme
que
moi.
Tu ne céderois point au zéle qui t'anime ,
Je dois y réfifter , mais fans t'en faire un crime,
Lorfqu'un tendre intérêt produit ce mouvement ,
Il est beau qu'un ami foit injuſte un moment.
Ariftomene fort avec Euribate. Cléonnis , feignant
de prendre la défenfe d'Ariftomene , ne dit
que ce qui peut redoubler la haine & la jaloufie
du Sénat . On va de nouveau aux voix . Léonide
& Leuxis font condamnés à la mort . Ainfi Cléonnis
triomphe. Il promet à Dracon de réduire leur
ennemi à des extrémités encore plus, terribles .
S'il tient contre l'affront de cet arrêt barbare
ACTE I V
Arfire excite Ariftomene à fe ve
nis & de fes complices .
Ariftomene.
Qui moi , leur meurtrier ?
Arfire.
Eft-ce ainfi que
Le Miniftre des Dieux, & le vengeu
Quand, pour juger le crime, il refte
Le punir , c'eft des loix devenir le riv
C'eft ufurper leurs droits. Mais lorfq
Des mains de la Juftice arrache la p
Que la force peut feule en arrêter le
Que la vertu contre elle attend notre
C'efttrahir l'Univers , qu'épargner qui
2061
La terre adore alors ce que tu nomme
Hercule , la terreur & l'amour des mo
Par de tels attentats mérita nos autels.
Deftructeur des méchans, fois le Dieu
Ariftomene.
S'ils pouvoient périr feuls, j'y foufc
peine ,
Mais dans leur trahifon le peuple envelo
E
ACTE IN
A exit 4omme
DELES Compudes.
Ari
Effice andqu
Le Metre desDieux, & levenge
pour rager le crime, refe
unt, c'ef desloix devenitleti
arperleursdroits. Mas
ma as de la Jattice arrachelapeda
a forcepeatleale en ariérerlecou
a verta contre elleattendnotre
"Univers, qu'épargnarqui
e adore alors ceque tunomms.
e, la terreur &l'amour desmorts
tels attentats merita nosautels.
eurdes méchans,foisleDiadel
driftament
voient périr feals,j'y louis
peine,
lear trahilon le peuple envelop
Xantippe , l'un des Sénateurs , ami d'Ariftomene
, arrive tout éperdu . Cléonnis a raffemblé le
Sénat dans la Citadelle , & avec fa duplicité ordinaire
a demandé grace pour une des deux victimes.
Il a été décidé qu'on laifferoit à Ariftomene la
cruelle liberté du choix entre fa femme & fon fils.
M. de Marmontel avoit lieu d'efperer un grand effet
de cette fituation. Auffi en a- t'elle produit un
des plus frappans qu'on ait vû au Théatre . On a
prétendu fauffement qu'elle étoit prife dans Meaftafio.
Nous la croyons tirée plutôt de l'Histoire
de Darius , & de pareilles imitations fout trèspermiſes.
L'alternative à laquelle Ariftomene eft réduit ,
le pénétre d'horreur .
Moi, grands Dieux ! s'écrie - t'il ,
Moi , livrer mon épouſe ou mon fils à la mort ›
Que m'écrafe plutôt la foudre vengereffe !
Tous deux font mon bonheur. Léonide à mes
yeux ,
Eft après la vertu le plus beau don des Cieux !
Je crois voir dans mon fils un Sage dès l'enfance ,
Et l'ame d'un Héros qu'embellit l'innocence.
Cette Scéne fonde la conduite d'Ariftomene dans
la Piéce , & le coup hardi par lequel Arfire au cinquiéme
Acte , termine les malheurs de ce zélé Citoyen.
A peine a t'il formé le deffein
force pour le venger de fes per
fe repréfente toutes les fuites funef
re civile.
Léonide & Leuxis paroiffent.
demandent à mourir , & ce comba
forme une Scéne auffi touchante po
teurs , que terrible pour Ariftomen
pendant ce tems eft allé implorer l
ribate en faveur de ces infortunés
les informe que l'Envoyé de Sparte
de la réfolution du Sénat à l'armé
dats ontéfolutiu aux armes, &qu'ils
attaquer la Ville. Ariftomene vole
parts pour la défendre .
ACTE V.
On a donné à Léonide le Palais du
afile. Elle apprend que fon fils à ét
prifon , & qu'il a été conduit vers le
chargé de fers, & entouré de foldats
en pleurs. Arfire vient la raffurer.
Léonide.
...M'annoncez-vous la mort ou la v
Arfire.
Non , l'avenir jamais ne pourra nous en
Et le peuple & l'armée au tour de ces re
Affrontoient & lançoient la mort de to
»Votre époux paroît. Il veut éloigner l
encore plus animées au combat par fa
Vies, tons de ces m ,M
A per at formé le defen m
force pour le venger de les per
le repre rose toutes les faites fineksia
Lede & Leuris parolent [
Armandent a mourir , & ce comutat
* me une Scene anii touchante you st
ts , que terrible pour Arifones
prant ce tems ef alémporerle
een haver de ces infortunes,
acme que "Eavoyé de Sparte
a rebut on da Sehat à l'antiq
mes ont couru aux armes , & quis
ager la Vile. Ariftomene vole i
5spour a defendre.
ACTE V
mis . On l'amene
C'eft le fang de mon fils , dit - il alors aux fol-
» dats , qui vous fait tout ofer.
Ceffez de le défendre , ou je vais l'épuiſer ,
> Ettarir
en verfant tout celui qui me reſte ,
La fource de cefang , à ce pays , funeste :
Sur fon fils cependant le glaive eft fufpendu.
Le foldat défarmé tremble , & fuit éperdu..
Du peuple accompagné
votre époux ſe retire,
Et l'envie étonnée , en frémiffant
, l'admire.
Le voici .
Ariftomene , en rejoignant fa femme & fon
ami , ne peut leur cacher le nouveau trouble qui
a donné à Léonide le Palais d'agite. 11 l'exprime par les vers fuivans.
Ee apprendque fon bilaté
. & qu'il a été conduit vers les es
e deters,&entouré de todas
Arfirevient la rallurer.
Leonide
" 'annoncez-vous la mort ou la
Arfire.
avenir jamaisne pourra nous en cont
ple & l'armée autourde cesremp
ent & lançoient
la mortde toutspr
ourparoit Il veutéloigner les t
pas an méesau combatparlaprotestë
Ce premier mouvement qu'excite la nature ,
Lorfque les paffions la laiffent libre & pure ,
Du peuple en ma faveur a gagné les efprits.
Malgré moi de fes fers il dégage mon fils,
Mais tandis qu'à nos loix j'en fais un libre hommage
,
Des Sénateurs confus j'obferve le vifage.
La honte & le dépit étoient peints fur leur front,
Et ma foumiffion leur fembloit un affront.
Dans leur libérateur ils croyoient voir un Maîtres
3
Ne me pardonnera de l'avoir éparg
Les conjectures d'Ariftomene n
que trop fondées . Cléonnis lui a
accorde la grace à Léonide & à Leu
le Sénat exige qu'Ariftomene livre
comme chefs de la révolte . Ce mord
tredit , eft un des plus adroits de l'
bord il paroît que par le changen
tion des perfonnages , M. de Mar
intérêt très- vif , en fait fuccéder un
coup moins , & que le fort des Lieu
tomene ne doit jamais nous affecte
celui de l'époufe & du fils de ce Gu
faut prendre garde que l'intérêt eft to
me , parce que la fituation d'Arif
changée qu'en apparence , & que les
la reconnoiffance & de l'honneur nel
pas d'abandonner fes défenfeurs , les
fa tendreffe demeurent toujours da
péril .
K
Ariftomene ne daigne point répon
pofition de fes ennemis . Cléonnis
* Quand même l'Auteur n'auroit
ponfe à faire aux critiques , il auroi
très-bon argument à leur oppofer. C'ef
avec laquelle on a applaudi , en voyan
ment fufpendu par un coup de Theatre
pévu qu'il eft , fort du sujet , & qui f
fecondité des refources de la haine de C
Leparconnera de l'avo répargne
Les coniectures d'Arifomene ne
top toolees. Cleans it
= de la grace à Léonide & à Leurs =
ex ge qu'Ariftomenelire isla
e chets dela révolte . Ce more
, ett an des plus adrons de P
paroit que par le changeme
ses perfonages , M. de Mansi
ettres vif, en tait fuccéder anqui
ns , &que le fortdes Lecte
ne ne do t jamais nous after
e l'epoule & du fils de ce Garre›
ene garde que l'intérêtelktyp
parce que la fituation d'Arisas
e : qu'en apparence, & que les d
ano dance & de l'honneura
andonner les detenlears, lesdetm
erede demeurent toujours
mene
ne daigne
pointréponátz). n de les enneins
. Cleonais
and même
l'Auteur
n'auroit ya
"aire aux critiques
, ilau
argament
à leur oppoer.C'eflam
selle on a avelandi
, ency
Tendu
par un coup deTheatre , 's'ef, fortdusujet, &quifatti des rejources
dela caredeCest
a la lailler entre les mains de les perfécuteurs.
Léonide.
Je n'ai plus qu'un fecours qu'il faut que tu me
me laiffes.
Ariftomene.
Quel eft-il ?
Léonide.
Ce poignard.
Arfire revenant avec Leuxis , & arra
chant le poignard des mains de Léonide .
Dieux !
Viens voir par
Qu'entens -je ?
Vivez , vous triomphez.
Ariftomene.
Arfire.
mes mains deux monftres étouffés
Ariftomene.
Arfire.
Je peignois à ce Sénat féroce ,
De fon dernier decret la barbarie atroce .
Cléonnis le défend , & s'en nomme l'Auteur.
Je m'élance , & lui plonge un , poignard dans le
coeur.
Dracon veut le venger , & d'un ami fidelle ,
Dans les yeux du perfide on voit briller le zéle .
Arfire ajoûte qu'après ce coup
peint aux Sénateurs avec les plus
ports toute la noirceur de leur in
Ariftomene , il a changé tous les
Sénat & le peuple , de concert
Ariftomene le défenfeur & le pere
Ariftomene à Leus
O mon fils ! vous voyez le prix de
A fes pieds tôt ou tard le crime eft
Mais de fa fermeté fût elle la victi
Sa chute eft préférable au triomphe
Un événement , arrivé chez les C
l'idée de cette Tragédie. Pour enn
M. de Marmontel a tranfporté l'acti
Le deffein de cet Auteur , comm
de le juger par l'efquiffe que nous
de fon Poëme , a été de montrer l'ar
& la tendreffe paternelle dans les plu
ves , & le zéle pour la Patrie dans
excès. Si la foumiffion d'Ariftomene
condamne fa femme & fon fils , avo
elle n'auroit eu nul mérite . M. de
met en liberté de s'affranchir , même
de la perfécution que lui fufcitent de
loux . Mais Ariftomene eft perfuad
guerre civile s'enfuivra la ruine de fa
entraîné fans cefle à la vengeance, il
retenu par fon amour pour les Ci
étrir fon nom, laiffer périr fon fils &
Aráre a site qu'après ce coup dei
De aut Senateurs avec les p
ors toute la noirceur de leg
A mene , a changé tous les era.
Sean & le people , de cocca , or
homenet defenfear & le pet al
Aronene & Lon
mon fis ! vous voyez le prixde
speeds de ou tard le crime fi
Mas de la fermete tut elie la vitin
Le et proférable autriomphe ha
I évenement , arrivé chez lesCorts
e de cene Tragédie, Pour ezál
Marimentel a transporte
deden de cet Auteur , comme
eager par l'eiquiffe quenousvias'
Pocne, a été de montrer Famou
tenaretle paternelledans lesplast
& le zelepour la Patrie dans lep
S: la foam fion d'Ariftomene
amnela femme & fon fils, avoit
n'auroit eu nul mérite. M. Ma
berté de s'affranchit, même uke
persecution que luifufcitentdes
Mais Ariftomene eft perlande qu`
civile s'enfuivra la ruinedelaPae
ilestla
e lans celle à la vengeance,
LesCitors
fonamour pour
on nom, laterpérirfonfils&
par
pendant tout le cours de la Piéce . M. de Marmontel
n'a point perdu de vue , que l'alternative eft
au Tragique ce qu'au Comique eft la méprife.
Le principal fuccès que notre Auteur pouvoit
attendre ici de l'alternative , dépendoit
de la violence du combat qui fe paffe chez
Ariftomene entre la nature, l'amour , & un devoir
réel ou prétendu. En conféquence, M de Marmontel
a réuni dans l'ame de fon Héros la plus vive fenfi
bilité avec la plus inflexible droiture , & nous ne
craignons point de dire que mal à propos on accufe
ce généreux Républicain de trop de durété
pour fa famille.
?
On ne peut faire le procès à fon coeur. Nous
n'ofons décider fi hardiment , qu'on ne peut le
faire à fon efprit. Les principes , fur lefquels il fe
conduit , font inconteftables , mais l'application
qu'il en fait , eft- elle parfaitement jufte eft il bien
vrai que vis-à- vis des Meffeniens il foit lié par les
mêmes obligations , qui lient entr'eux les Citoyens
d'un Etat gouverné par une autorité légitime
& indépendante ? D'ailleurs ne fe groffit-il pas
trop facilement les objets ? S'il ne peut fe délivrer
de fes ennemis qu'en caufant la ruine de ſa Ville ,
il n'eft pas étrange qu'il facrifie fes intérêts les
plus chers au défir de la conferver. Mais fur quel
fandement s'imagine- t'il que les juftes efforts qu'il
fera pour fauver fa famille , entraîneront néceffairement
la perte de Meffene ? Arfire n'a pas les mêmes
craintes , & l'évenement prouve qu'Ariftomene
ne devoit pas les avoir.
En faisant ces remarques , nous fommes fort
éloignés de vouloir contredire les applaudiffemens
qu'on a donnés à cette Piéce. Nous croyons qu'el
deltiné à devenir un de nos plus
Tragiques. Elle annonce un gén
nous mettons fort au-deffus du
de beaux vers . Ce fecond avanta
Marmontel eft joint à la fécondit
de l'imagination . La verfification
d'Ariftomene eft en même- tems e
& mâle . Dans un autre mercure
des réflexions que l'Auteur a fai
fuite de cette Tragédie , & dont
auffi fines que judicieufes.
NAISSANCE ET M
N.de LouisJean- Marie de Bour
De Bourbon , Duc de Rambo
Penthiévre , Prince légitimé de
Marie -Teréfe - Félicité de Modén
Verfailles le 13 du mois dernier .
trois ans , dix mois & onze jours ,
Janvier 1746.
L'exactitude dont nous faifons pro
engage à rectifier deux articles du
Novembre , l'un fur Meffieurs de R
fur feu M. d'Artezé
Nous avons dit dans le premier
mille de Revol fubfiftoit dans le fe
en la perfonne de trois freres , Enne
toine , & Louis , Miniftre & Secretair
les Rois Henri III. & Henri IV. & qu
defcendoit le Vicomte de Revol , a
vivant. C'eft en quoi nous nous fomm
orming a devenir un de nos Louis n'eut qu'un fils , nommé auffi Ennemond ,
Tragiques Eut ansonce on gequi mourut fans pofférité Doyen du Grand Con
tis merces fort au-dedus 2:17
feil . Antoine eft , comme nous l'avons marqué ,
tige de la branche établie à Paris , depuis environ
un fiécle .
er beaux vers. Ce fecond avala
Marmastel cho at à la fermaéték..
er mighton La ve Etutos k
€ 44 homine eà en créme-temst
& mar Dins un autre mercat
ons que "Auteur
te cette Tragedie , & dea
Enes que jachteules.
NAISSANCE
ETMO
>
A l'article de François le Royer de la Sauvagere
, au lieu de Seigneur , lifez , Sieur d'Artezé
Ce Gentilhomme , après avoir vendu la Terre;
d'Artezé , en avoit confervé le nom , fous lequel il
étoit déja connu . Ses enfans coutinuent de le porter
par la même raifon , & pour honorer la mémoire
d'un pere qui s'étoit acquis une très- excellente
réputation . Ainfi ce n'eft point à Artezé
qu'il a été inhumé , mais à la Bertaudiere , près
Chinon.
Le 9 de Novembre , naquit & fut batifé dans
l'Eglife de Notre- Dame du Port - Louis , Louis .
François- Felix , fils de Felix - François le Royer de
la Sauvagere d'Artezé , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , Capitaine Reformé
au Régiment de Champagne , & Ingénieur
en Chef de la Ville & Citadelle de Port Louis
&c. & de Marie-Gertrude de Fouquerolles . Felix-
François a déja une fille , nommée Anne , âgée
d'environ deux ans .
De Earbon
, DucdeRamhais
!
Loas Jean-Marie
de Bom
erre , Prince
légitimé
de e-Terele
- Felicite
de Moden , Les le 13 du mois dernier, lets
zas, dix mois & onze jours,
CT 1746.
rarse
dont nousfailons
ra ze à reft fier deux articles daMa
re, un fur Meffieurs
de Re
M. d'Artezé
savons
dit dans le premier,qu
e Revol
fabfiton
dansle feien lorae
de trois freres ,Ennemo
Louis , Miniftre
& Secretaire
d'E
Hear:III. &Henri
IV, &quede otle
Vicomte
de Revol, C'est en quoi nousnous fommes:
Le même jour Anne- Louiſe- Gabrielle de Regnier
de Guerchy , mourut à Paris , âgée d'environ
huit ans , & fut inhumée à Saint Sulpice . Elle
étoit fille de Claude- François de Regnier , Comte
de Guerchy , Marquis de Nangis , Baron de la
Guerche , Seigneur de Frefne , Beffeville , & autres
lieux , Lieutenant Général des armées de Sa
Majefté , Colonel-Lieutenant & Infpecteur du
d'Harcourt , Maréchal de France
Magdeleine le Tellier.
Le 13 Marie- Magdeleine Fouqu
veuve de Louis , Marquis de la Vie
au Château de Vernon , près Bizy ,
te deuxième année de fon âge . El
Louis Fouquet , Marquis de Bellethérine-
Agnés de Levis , & avoit é
Avril 1722 .
Le 19 , Frere Jofeph de Laval M
Montigni, Grand Croix de l'Ordrede
rufalem , mourut à Paris , & fut in
Marie-du-Temple. Il étoit né le
1672 , & avoit été reçu Cheval
Prieuré de France le 30 Mars 168
1719 chargé des affaires du Roi à
nommé Abbé de Mantlieu en 1721
en Février 1712. Il étoit Comman
viers , de Vaumont & de Thon , G
Tréforier de l'Ordre en 1731 .
Il étoit fils de Jean- Louis de Laval
de Montigni , & de Françoife de Ch
de Taunegui de Cheveftre , Seigneur
Petit fils de Hugues de Laval Mont
a fait la branche des Seigneurs d
Cette branche fortoit de celle de
Jean , fils de Hugues , Seigneur de T
fortoit de celle de la Faigne par le mê
fecond fils de René de Laval II. du no
de la Faigne- au- Maine. Ce René fo
branche de Loué , étant le quatriéme
de Laval II . du nom , Seigneur de Lou
che de Loué fortoit de celle de Chatill
@ras, ourt , Marechal de Franz ,11
M-geriane e Telnet.
LoanMare- Magtelene Front à
weave de Louis ,Ma quis daial'ima
at Chitras se Ve son, pres Bat
Todrvene state de in E
Lou Fouquet Margus de belle
theme Agues de Levis , & avo; tra
Arti
ས་ པ་༦ པས ་ པ་ ༦ ས ༦ མན་ aL , IIID ue
Gui de Montmorenci , dit de Laval , du chef
d'Emme , Dame de Laval , fa mere , feconde fem
me de Matthieu de Montmorenci II . du nom ,
Connétable de France .
Le 24 , N. Rouffeau , Confeiller- Sécretaire du
Roi , Maifon & Couronne de France & de fes Finances
, Tréforier du Marc d'or , Chevalier de
POrdre du Roi , Seigneur du Comté d'Auteuil ,
Millemont Grancieres , Antouillet , & autres lieux ,
mourut fur la Paroiffe de Saint Germain de l'Auxerrois
, & fut tranfporté à Sainte Opportune.
Le 25 , Catherine- Marie le Gendre , veuve de
Claude Pecoil , Marquis de Septem , Confeiller du
Roi en fes Confeils , Maître ordinaire des Requêtes
de l'Hôtel , mourut âgée d'environ 65 ans ,
& fut inhumée à Saint Sulpice .
Le 19 , Frere Jofeph de Laval
Mom, Grand Croix del'Ordre
tm,mourutàPars ,&fur
e-ca-Tempie. I eto
# 72 , & arou été reça Chevita
ce de France le 30 Mars1885,
charge desaffaires du Roi
me e de Manil.eu
en1911, Ferner 11. Il étoit Commi
de Vaamont
& de Thon,Ga
cer de l'Ordre en 1731. enotfilsdeJean-Louis deLavalMorn
Morgon
, & de Franço fede Const
ega de Cheveftre
, Seigne
s de HuguesdeLavalMontnern
la branche
des Seigneursde NOR
branche
fortoit de cellede Ta
Side Hugues, Seigneur de Tang
lemême de cellede la Fargne pat s de Renéde LavalII.dunom, Fagne-au-Maine. Ce Renéfoncti
de Loué , étant le quatrièmeis
II. da nom , Seigneur deLoué. La Couétorron de celle de Chatillon
Le 28 , Anne - Armand , Comte de Roſen , Lieu
tenant Général des Armées du Roi , Meftre- de-
Camp d'un Régiment de Cavalerie Allemande
mourut âgé de trente-huit ans , & fut inhumé à
Saint Sulpice. Il étoit né le 17 Juillet 1711 de
Reynol- Charles de Rofen , Comte de Bolweiller
& Élweiller , Commandeur de l'Ordre Royal &
Militaire de Saint Louis , & Lieutenant Général .
des Armées du Roi ; & de Beatrix Octavie de
Grammont en Franche Comté. Il avoit épousé
Jeanne-Octavie de Vaudrey , fille de Nicolas-
Jofeph , Comte de Vaudrey , & de Charlotte de
Rottembourg , fa feconde femme. Il a laiffé deux
enfans , 1 ° . Jean-Octave - Auguftin , âgé d'environ
quatorze ans , & Antoine- François , âgé de trois à
quatre ans.
•
La Maifon de Rofen eft originaire de Livonie
I. Vol I
Rofen. Sa poftérité s'y est toujou
le premier rang par fa valeur & fe
ces , ainfi qu'il paroît par les Le
Roi de Suéde , données à Stockh
1698 ; par le Certificat de la Nob
affemblée à Riga le 20 Juillet 1
'Atteftation de Pierre le Grand , C
vie , donnée à Paris le 19 Juin
fixiéme année de fon Regne.
En 1560 , plufieurs branches de
s'étant éteintes , elle ne fubfiftoit
perfonne de trois freres demeurant
Leaux voifins les uns des autres , à
Riga. Ces trois freres ont fait trois
voir Rofen-Klein - Ropp , Rofen-
Rofen- Iloch- Rofen. Cette dernier
Livonie , & paroît avoir fixé nouve
fidence en Suéde. Guftave de Rofe
étoit encore en 1722 , Gouverneur
& après la mort de Charles XII.
il a époufé la fille de l'Amiral de ce
Reynold de Rofen - Gros - Ropp .
de mille Chevaux , fous le Grand Gu
Suéde. Après la bataille de Lutzen
fut tué , il fervoit fous le Duc Bernard
qui le fit un des quatre Directenrs
Ce Duc , comme on fçait , dans la C
affaires de Suéde en Allemagne , fe 1
de la France , & après fa mort fes tro
rent, Reynold fut fait. Lieutenant
Commandant de la haute & baffe All
rut à Etweiller le 18 Décembre 16
qu'une fille qui époufa Conrad de R
Ben Sape femte sve tous
e Suite conresa átok cal
**að par a Certificat de laNin
afro eo ali ga kaojuar!
"
a se me le Gerra,Cart
**
de a Cars le 19jan
meannercolon kegie.
Ea 1
law up ICU
བ་ ས ་ པ [ P བས་ བ་ ་ ་ པཙ 4 ཡོ་ ཙ tpour
vice de France par fon parent Reynold . Il y entra
extrêmement jeune , & après avoir paffé par tous
les grades militaires , & s'être diftingué par une
infinité de belles actions , il fut fait Maréchal de
France le 14 Janvier 1703. Jacques II. Roi d'Angleterre
, l'avoit fait Maréchal d'Irlande ,
avoir , à la tête d'un petit Corps de troupes , paffé
une riviere en préfence de huit mille hommes
qu'il avoit enfuite battus . Ce Général ne comptoir
point les bataillons. Il mourut en fon Château
de Bolweiller , dans la haute Alface. , le 13 Août
4715 , âgé de quatre-vingt-fept ans , laiffant un
fils unique qui fut Reinold- Charles de Rofen ,
pere d'Anne- Armand , qui donne lieu à cet article
.
Les armes de la Maiſon de Rofen font d'or ,
à trois roles de gueule 2 & 1 , une queue de Paon
pour timbre , & deux belettes pour fupports,
RAGARD TARDEDEDEDEDEDEDEA
ARRESTS
za Cotos
theresont fait ma
BoaKeresom
, Reca
loca No en. Cette dermetdi
vene, & parok avoit árérost
t en Nede. Guffare
dehoblo
cocote en 1911 , Gouverne
la mort de Charles XII
a è ladue de l'Amiraldece
rol de Rofen-Gros-Rope
Chevaux
, fousleGrandGam
Apris la bataille
deLotzen,
Ciervort
lous leDucBernard
e fit to desquatreDirectens
delad
Dec, comme
on içait, dans ladecant
de Saece en Allemagne
, ie ma Fanee, &aprèsla mortlescrøgeſt
Reynold
fut fait Lieutenant
G Mantart
dela haute &batieAlface
Etweder
le 18 Decembre
1667
qui époulaConraddeRolesSe
NOTABLES.
RDONNANCE du Roi, du 25 Octobre ,
portant réglement fur les Revdes des Com
miffaires des guerres , & les Décomptes de l'Infanterie
Suiffe & Grifonne.
ORDONNANCE
EDIT du Roi , donné à Fontainebleau au
mois d'Octobre , portant création de la charge de
Sommier ordinaire de la Chapelle & Oratoire du
Roi.
Lij
•
recous par les ennemis , & repris
appartiendront en entier au derni
DE PAR LE
Rrêt de Noffeigneurs du Pa
A Mai 1947 , qui confirme Ma
moulins dans le Privilége que N
Confeiller ordinaire du Roi en fes
Privé , & fon Premier Médecin , a
feue Madame fa mere , & qu'il 1
les Aoû. 1746 , pour continuer
vendre & débiter la pâte de guima
regliffe fans fucre , fecret qu'elle
mere Mademoiſelle Guy , morte en
le n'a point ceffé pendant plus de q
compofer & débiter avec fuccès d
Cour , dans le Royaume , & dans to
de l'Europe , de l'aveu & approbatio
les plus célébres Médecins de la Fac
Ceux ci ont reconnu la bonté &
Pâte de Guimauve & fuc de Regli
s'en fervent eux-mêmes , & en ordo
dans toutes les maladies du poulmon
tion , thoux , rhumes aftmes , pitui
de gorge, enrouemens , fluxions de p
chemens de fang.
Mille Defmoulins avertit que la
Cirano , dite Guy , femme de Jean
ayant tronqué l'Arrêt du 17 Mai , pa
affiches qu'elle avoit fait mettre le 17
•
DE PAR LEN
Wele de Nofftigars
deTrem
AM
100 m cans le întrege
que M. Che: tt orderre
du kolena
Tie & Premier
Médecin,20-
Je Marame
là mere , & qu'il
A. :746, pour coop endre & debate
à pâte degumiona
Le tans fcre, fecret qu'elleter
the Mademo
lé. e Guy , morteen
:
apo na celle pendant
plos dequ er & secter
avec fuccèsc
cans le Royaume
, &dans tout urope
, de l'àreu
&approbaren
da selebres
Medecins
de laFacciat
cent
reconnu
la bonté& Se Gamauve
& fuc de Reg Nervent
eux-mêmes
, & en ordona
toutes
les maladies
du pouron
, thoax
, thumes
aftmes
,pitutes,
ze, carouemens
, fluxions
deport
as de lang.
que
Detmolins
avertit ,ete Gay, femme
de Jean Ver onque
l'Arrêt
du 17 Mai,parde qu'elle
avoittaltmettre
le 17Jul
laDic
contrefaifeufe , & qu'elle avoit feule le Privilége ;
Mile Defmoulins pour fe juftifier des calomnies
de la Dlle Cirano , a obtenu le quatrième Sept.
1747 , un fecond Arrêt du Parlement au rapport
de M. de Salabery , Confeiller de la Grande Chan
bre , qui condamne Jean Vergnant & Marie C
rano , fa femme , aux dépens .
Mile Defmoulins a les deux Arrêts chez elle.
Le prix de la Pâte de Guimauve , & du fuc de
Regiffe eft de fix livres , on en peut ufer en tout
tems , la ttanfporter par tout , & la garder fi longtems
qu'on veut fans jamais fe gâter. Quoiqu'elle
feche , elle ne perd rien de fa qualité . Afin qu'on
ne fe méprenne point , Mlle D. fignera fur les paquets
qu'elle enverra dans les Provinces , & mettra
deflus fon cachet.
Mlle Defimoulins demeure préfentement rue
Mazarine , près la rue de Guenegaut , chez M.
David , Fayencier , au gros Raifin , au premier
appartement : fon enfeigne eft entre les deux balcons.
EAU Royale du Sieur Dardel , de Chambery
; approuvée par Meffieurs les Médecins
de ladite Ville , qui en ont vû des effets
furprenans ; & par M. Dodart , Premier
Médecin de Sa Majesté Très- Chrétienne.
LE
E Public eft averti que le Sieur Dardel mettra
qu'on le trouvera au bas de fon imprimé , pour
I j
re
très- bonne pour toutes les malad
comme pour l'apoplexie , frénefie
fection foporeufe , tranfport au
d'hommes que de femmes ence
dans ces incidens , la dofe ordin
bonnes cuillieres à caffé , & autan
leur que l'on ait : fi les accidens c
la premiere prife , on peut la do
plus grande quantité & fans craint
ne peut jamais faire de mal ; il e
frotter aux malades les tempes , le
en faire humer par le nez .
Elle eft merveilleufe pour les ver
mens de tête , vapeurs , paffions hif
tions mélancoliques ; les femmes
peuvent ufer fans crainte ; on en
cas une bonne cuilliere à caffé dans
de vin .
Elle eft auffi bonne pour la par
frottant la partie affligée & y te
linge fin blanc , mouillé dans ladi
quelle on prendra deux cuillieres , c
toutes les nuits dans moitié autant d
Elle foulage dans les accidens
l'ufage de cette eau les fufpend , on
quillieres à caffé dans moitié de vin.
Elle purifie le fang , fortifie le cer
les maux de tête , en s'en frottant
les narines.
On s'en fert dans les efquinan
frottant le gofier , appliquant deffu
trempée dans ladite eau , & en ufand
rifme , compofé d'un tiers de ladite e
de vin.
"
2. port toutes is 2 .
** que de femmes encan
*** quos at: Édesaccidenscont
repe on pest à
and te & Vans craig
to post jomos tare demil,lés
£ mer aux malades les tempes, is po
toletemet
parle set.
kechmere
calepour lesvers
enena on tete, vapeurs , paffons hidiya
tas meure , ques ; les temmes a
event wet fans cratate , on en pr
Lacbonne cu lere à caffe ta
< eft auffibonne pourlapuri'
a parte af gee &
banc, mouillé dans ladrena
– tanprenota deux cullieres,county
** ntsdans moineautantdera
alige dans les accidenste
gece cere eaulesfufpend, oncap
resà cafe dans more sevin
Cervez fele arg, fortifielec
de tête, en s'en frottant&
en fert dans
les elguiments le getier
, appliquant
des He dans ladite
eau ,& enclased Compo.e
d'an
tiers
deladite
c
où il s'agit de décoaguler le fang , & faire pourfer
par les fueurs : on en prend deux cueillieres
à caffé dans la moitié autant de vin ; on en frotte
auffi au malade le côté de la partie où le fait fentir
la douleur.
Elle agit puiflamment dans les fyncopes , défaillances
, évanouiffemens , maux & tremblemens
de coeur , en prenant la quantité ci - deffus , & plus
grande fi les accidens le demandent.
Elle guérit fur le champ les coliques bilieufes
ou venteuſes , en en prenant deux cuillieres à caffé
dans une demie de via ; on s'en frotte auffi le ventre
dans les grandes douleurs : on en peut donner
à des enfans , même à la mammelle , jufqu'à
fix gouttes,& aux autres plus avancés en âge à pro
portion; fi le mal réfifte après la premiere prife , on
continuera à en prendre en plus grande quantité ,
d'intervalle à autre.
On s'en trouve fort bien dans les indigeftions ,
foibleffes ou relâchement d'eſtomach , viandes
venimeufes qu'on pourroit avoir mangées , & autres
chofes qui pourroient coaguler le fang ; la
dofe eft également de deux cuillieres à caffé , dans
moitié de vin , & plus grande fi le mal réfifte on
réitérera fuivant les befoins. Ceux qui le portent
bien , en peuvent prendre par précaution une
trentaine de gouttes deux ou trois fois la femaine,
le matin après le repas , elle prévient les accidens ,
augmente la chaleur naturelle , détache les flegmes
, & aide à la coction. On en peut prendre la
quantité ci-deffus dans les coliques de reins , même
néphrétiques , pourvu que le calcul ne foit pas
formé.
で
Elle guérit la galle , dartres , feu volage , éréfi -
I iiij
app.
il en faut faire prendre une cuillere comm
avec moitié autant de vin chaque jour.
fert avec fuccès pour la gangrenne , ens
tant la partie & appliquant deffus un lin
pé dans ladite eau : outre ladite applic
faut de deux heures en deux heures pr
moins une cinquantaine de gouttes , la m
tant de bon vin.
Elle fait des effets furprenans dans les
épidémiques , comme fièvres putrides , ma
peftilentielles & pefte , en donnant dans
premieres , deux pleines cuillieres à caffé
moins de vin , après le redoublement , o
ques heures avant qu'il revienne , & pour l
il faut doubler la dofe : fi dans ces fortes d
dies il furvient des bubons , entrax & autre
res malins ; outre l'eau ' que l'on prendra in
rement pour faire pouffer au dehors la mali
on lavera ttois ou quatre fois le jour lefdits u
avec ladite eau , mêlée avec le tiers de vin
faire chauffer , & il eft fort bon d'y tenir def
linge fin trempé dans ladite eau mêlée c
deffus. C'eft un préfervatif merveilleux
lefdites maladies , en en prenant tous les n
une demi- cuilliere avec moitié de vin.
Elle fait pouffer avec fuccès & douceme
petite vérole ou rougeole ; fi ce font des en
depuis deux années jufqu'à fept , on en donn
puis fix jufqu'à dix gouttes dans moitié moi
vin ; depuis fept jufqu'à un âge plus avance
augmente jufqu'à une cuilliere à caffé avec m
de vin. Elle arrête auffi fur le champ les mo
mens convulfifs qui arrivent au commencem
ou dans le cours de ladite vérole ; pour les en
ERD DECEMBRE .
1749 . 201
on n'en donne que lesdeux tiers d'une cuilliere ,
& aux autres la cuilliere pleine. Elle eft généra
lement bonne pour tous les autres mouvemens
convulffs.
Elle facilite les accouchemens aux femmes , la
vidange de l'arriere- faix , arrête la perte de fang ;
on en prend dans les accouchemens un peu plus
d'une cuilliere , dans autant de vin ; on continue
d'en donner fuivant le befoin. Les femmes en
peuvent ufer avec fuccès dans les tranchées qui
suivent les accouchemens , en en donnant une
cuilliere à caffé dans huit ou dix cuillieres de
bouillon dégraiffé , & on continuera , s'il en eft
befoin , de deux en deux heures.
On s'en eft très - bien trouvé pour les maladies
tpeftilentielles du bétail , en en donnant les deux
tiers d'une bouteille , dans la moitié moins de vin ,
& couvrant bien ledit bétail ; elle arrête le flux de
fang qui leur arrive , en ſe ſervant de ladite eau en
même quantité.
Elle guérit auffi les tranchées des chevaux , en
en donnant la moitié d'une bouteille avec moitié
de vin ; l'expérience fera mieux connoître les qualités
& fes vertus .
Se vend chez le Sieur Audet , au petit Jardinet,
au coin dela rue des Barres, 40 fols.
11 2.
202 MERCURE DE FRANCE.
A
AVIS.
Nalyfe des propriétés de l'Elixir , qui a pour
baze le vrai Baume de la Mecque , fpécifi
que pour fortifier le genre nerveux , faciliter l'ex
pectoration , & contre les vices d'indigeftions , les
foibleffes & les maux d'eftomach , contre les coliques
, les palpitations & battemens de coeur.
arrête les vomiffemens , les crachemens de fang ,
& les fleurs blanches ; il garantit les Européens de
la maladie des Ifles . Il eft anti -fcorbutique , &
préferve de tout mauvais air , fut- il même.contagieux.
Les perfonnes qui font au fait des connoiffances
de la nature , fçavent que dans les décompofitions
de fes mixtes , le végétal tient le milieu entre l'a
nimal & le minéral , & que c'eft ce regne mitoyen
que les plus grands Médecins Spargiriftes ont le
plus étudié. De tous les tems la Botanique a fait
l'objet de leur plus grande application ; & la plupart
d'entr'eux s'en font tenus au regne végétal ,
comme à celui dont le fouffre & la teinture fe laif
fent plus facilement féparer des autres principes.
L'Auteur , après avoir fait la décompofition &
Panalyfe de la plus grande partie des végétaux ,
a trouvé que les bois & les arbuftes renfermoient
effectivement plus de fouffre & de teinture que les
plantes annuelles , parce que les arbres dont la vie
eft d'un certain nombre d'années , & même de
quelques fiécles , ont eu le tems d'acquerir & de
concentrer plus de parties volatiles . Parmi ces
bois & arbustes , il a fait choix des plus réfineux
qu'il a exactement analyfés , afin de voir fi la nature
n'avoit pas concilié dans un même ſujet aflez
1
DECEMBRE. 1749. 203
de parties volatiles , & affez de fixes pour s'unir
avec le fang ; mais d'une nature de fixité , qui pût
être réfoûte par le fuc ftomachique , par les glandes
& les vaiffeaux primaires & fecondaires du
mézentere , pour fe chilifier , & fucceffivement
paffer par tous les canaux qui conduisent à l'aorte ,
& de l'aorte aux carotides & foufclavieres ; d'où ſe
diftribuant dans le cerveau , elle fe communique à
cetre partie du fang qu'on appelle efprit blanc ,"
qui est réputé le nourricier du genre nerveux
parce que c'est lui qui l'anime en paffant par les
nerfs qui naiffent du cerveau , du cervelet , & c.
Entre les baumes , les réfines & les gommes ,
des principes defquels on a fait la féparation , on
1 eft convaincu que le vrai Baume de la Mecque
renferme par fa fixité la vertu d'une teinture mipérale
, & l'exaltation d'un fel volatil animal , lefquels
agiffent efficacement par irradiation , ainfi
que la chaleur centrale de tous les mixtes qui
pouffe du centre à la circonference fon feu vivi,
fiant & falutaire .
Cette heureufe découverte ayant rempli_les
vûes de l'Auteur , il l'a mife en pratique , & a reconnu
par un grand nombre d'expériences toutes
fuivies des fuccès les plus defirés , que le vrai
Baume de la Mecque contenoit en effet une vertu
irradiative , qui fortifioit le baume de vie par
le fouffre homogéne qu'il porte au fang , facilitoit
fa circulation , & par la feule action débarrafloit
de les obftructions les vaiffeaux dans lesquels il
coule , & le mettoit en état d'être charié par une
lymphe qui impregnée de fa vertu irradiative ,
chaffe par les tranſpirations fenfibles & infenfibles ,
même par les veines , toutes les humeurs qui s'oppolent
à fa circulation .
La legére idée que l'on donne du médicament ,
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE
dont la baze eft le vrai Baume de la Mecques
& dont les grandes vertus font connues de prefque
tout le monde , fait aifément concevoir qu'un
reméde fulphureux mérite par excellence le nom
de balfamique ; d'autant mieux que celui - ci par ſa
propte dénomination , &ffa vertu intrinféque , le
tient directement de la nature , puifque par fa volatilité
il imprime au fang fes qualités divifibles
pour l'atténuer , le divifer , le rendre fufible , &
féparer les humeurs groffieres qui en embarraſ
fent la lymphe , ce qui prouve fon efficacité contre
les obftructions du genre nerveux , d'où proviennent
prefque toutes les maladies les plus férieufes
. Il détruit par conféquent les vices gaftriques
qui ca fent des indigeftions , il répare &
fortifie l'eftomach , il diffout & fait faire la coction
aux crudités des alimens qui occafionnent des
coliques , il facilite l'expectoration , il guérit les
palpitations & battemens de coeur , il arrête tous
vomiffemens , les crachemens de fang , & fait
faire en trois ſemaines fuppreffion aux fleurs blan
ches . Il garantit les Européens de la maladie des
Ifles , eft anti - fcorbutique , & préferve da
mauvais air , fut- il même contagieux .
Ce font les grandes proprietés reconnues de cet
Elixir , atteftées par les Certificats des perfonnes
qui en ont fait ufage , qui ont déterminé Mef
feurs de la Commiffion Royale de Médecine à en
accorder pour le bien public le Privilége exclufif
à M. de F. D. K. dont les Bureaux de Diftribu
tion font établis à Paris , chez le Sieur Devin , rue
Pavee , près la Comédie Italienne , où le tableau eft
expofé , & chez le Sieur Gillet , Epicier Droguiste ,
rue Saint André des Arcs, près la rue des grands
Auguftins , Fauxbourg Saint Germain..
L'on avertit que plufieurs particuliers tâc nư
DECEMB R.E. 1749. 205
de le contrefaire , mais qu'il eft impoffible d'y .
parvenir fans avoir le vrai Baume de la Mecque
& dont il faut fçavoir la diffolution ) qui fe reconnoît
dans l'ufage de cet Elixir, par la pellicule
qui occupe la furface de la liqueur dans laquelle
on le prend.
Il eft agréable au goût , & ne caufe jamais aucune
irritation à ceux qui en ufent.
Il y a des Bouteilles de 6 liv. & de 3 liv.
A VIS.
Sur l'Opiat Royal , l'Elixir & l'Eau d'or de
Grenade , du feu fieur Durand.
A veuve du fieur Durand , Chirurgien Dentif
Lte , reçû à Saint Côme , fi connu par lesbons
effets de fon Opiat Royal , de fon Elixir & de fon
Eau d'or de Grenade , avertit le Public qu'ayant
hérité de fes fecrets & remedes , elle en continue
la diftribution en conféquence du Privilége qu'elle
en a obtenu .
L'Opiat Royal , ci - devant dit des Sultanes , eft
le même dont on ufe au Sérail du Grand Seigneur;
il affermit les dents branlantes , anime & fait croître
les gencives rongées , blanchit parfaitement les
dents fans offenfer le luftre de l'émail , prévient
& diffipe les mauvaiſes odeurs de la bouche.
Les pots font de z , de 3, de 4 & de 6 livres
piéce .
L'Elixir par fa vertu pénétrante & balfamique ,
détruit toutes les corruptions qui minent les dents
fous les alveoles , réfout les tumeurs mûrit les
abfcès , guérit les chancres du palais , de la lan206
MERCURE DE FRANCE.
gue & des gencives , il corrige auffi les humeurs
acres qui tiennent de la nature du fcorbut , arrête .
le progrès de la gangréne & prévient tous les
maux de la bouche.
Les bouteilles font de 3 liv . 10 fols & de 6 liv.
piece .
L'Eau d'or de Grenade diffipe en très - peu de
tems les fluxions les plus confidérables , en exprimant
les acrimonies tartareufes & glaireufes qui
les produifent & les entretiennent , détache les limon
, qui font les fuites des mauvi fes digeftions ,
appaife les douleurs de dents , & procure
les parties de la bouche , ainfi que l'Opiat & l'Elixir
ci-deffus , des avantages prompts , réels & permanens
. Les bouteilles font de 2 & 4 liv . piéce.
à toutes
La veuve Durand ne commettant perfonne pour
vendre fes remédes , elle en fait elle - même les envois
, tant en province que dans les pays étrangers,
en lui écrivant à fon adreffe à Paris, affranchiffant
les lettres ; efle a foin pour éviter la falfication
qu'on en pourroit faire , de cacheter les pots & les
bouteilles de la même empreinte qui eſt à la tête
de fes imprimés .
Sa demeure eft avec tableau , ruë S. Honoré , visà-
vis la Croix du Trahoir , entre la Coupe d'or & le
Bas de chamois, au premier appartement fur le devant.
E DECEMBRE.
L
AVIS
1749. 207
Sur de nouveaux Bandages.
E Sieur Tiphaine , Chirurgien reçû à Saint
Côme pour les Hernies , vient d'imaginer quatre
differens Bandages à reffort ; le premier pour
l'Epiplocele ; le fecond pour l'Exomphale ou defcentes
de nombril ; le troifiéme pour les hernies
crurales , & le quatrième pour la chute du fondement.
Les bornes de cet avis ne lui permettent pas
d'entrer dans une longue difcuffion fur l'utilité de
cette découverte . Il lui fuffit de prévenir le Public ,
que ces Bandages , en contenant très-exactement
les vifcéres , n'empêchent de faire aucun exercice
de quelque nature qu'il puiffe être,
On le trouve chez lui tous les matins depuis
huit heures jufqu'à deux après midi. Sa demeure
eft rue des Prouvaires, proche celle des deux Ecus..
Ceux qui lui écriront , auront la bonté d'affran
chir leurs lettres .
L
AUTRE AVIS.
E Sieur Raguet , Expert pour les Defcentes ,
reçu à Saint Côme , demeurant à Paris , rue
de la Sonnerie , près le grand Châtelet , donne
avis an Public qu'il a inventé un nouveau Bandage
à écuffon mobile , qui n'eft point fujet à caffer ,
ainfi que les autres Bandages & qui porte
pour garniture un fpécifique pour la guériſon de
208 MERCURE DE FRANCE.
cette maladie. Il ne demande le payement de la
cure , qu'après la guériſon complette .
AUTRE.
E Sieur Villermez , Maître Chirurgien , de-
Lmentant àLardy , à deux lieues d'Arpajon ,
route d'Orléans , donne avis qu'il a un Remede
fûr & éprouvé depuis plus de vingt ans , pour
guérir radicalement & fans aucune opération
toutes fortes d'Ecrouelles , même de naiffance , &
qu'il prend en penfion chez lui les fujets qui fe
préfentent pour les guérir.
AUTRE.
L
, renouvelle A veuve du Sieur Simon Bailly
au Public fes affûrances qu'elle continue de
fabriquer les véritables Savonettes légeres de pure
erême de Savon , dont elle feule a le fecret. Comme
plufieurs perfonnes fe mêlent de les contrefaire
, & de les marquer comme elle , il faut , pour
n'être point trompé , s'adreffer chez elle , rue
Pavée Saint Sauveur , au bout de celle du Petit
Lion , à l'Immage Saint Nicolas , une porte cochere
prefque vis à vis la rue Françoife , Quartier de
la Comédie Italienne.
I
L
DECEMBRE . 1749. 209
AUTRE AVIS.
E Sieur Lecomte , Vinaigrier ordinaire du Roi,
demeurant à Paris , Place de l'Ecole , proche
le Pont neuf , à la Renommée , donne avis qu'il
vient de finir le vinaigre Styptique , ou de Jouven
ce , qu'il a compofé àl'ufage des Dames. Ce vinaigre
fe vend vingt- quatre livres la pinte , dont les
moindres Bouteilles feront de fix livres.
Il continuera de vendre les corbeilles galantes
à compartimens , de huit & de quatre bouteilles ,
& les Parterres agréables , nouvellement inventés,
contenant fix flacons de cristal.
L
AUTRE AVIS.
E Sieur Bizey , Inventeur de pluGeurs Inftru
mens à vent , avertit qu'il travaille toujours
avec fuccès , & perfectionne plus que jamais ces
fortes d'Inftrumens . Comme il a été malade pendant
quelque tems , les jaloux de cet Art ont pus
blié méchamment , que le Sieur Bizey étoit eftropié
, & même mort ; ce qui eft une fauffeté. Cer
Artifte eft en pleine vie & jouit d'une parfaite
fauté , il a même inventé depuis peu des Hautbois
qui defcendent juf au Gerefoli , comme
le Violon ; en a auffi inventé d'autres qui font
à l'octave des Haut-bois ordinaires , imitanr parfaitement
le Cor- de- Chaffe . Il demeure toujours
rue Dauphine , à Paris.
210 MERCURE DE FRANCE.
洗洗洗洗洗洗說說說送送送送送送洗
LETTRE
Ecrite à M. Remond de Sainte Albine , en
réponse à celle de M. D. M. N. P. inférée
dans le Mercure d'Octobre dernier , fur le
défoufrement & la remétalifation des Métaux.
A Paris , le 10 Octobre 1479 .
Orfque j'ai dit , Monfieur , dans ma lettre du
mois de Septembre ( page 31 de votre Journal) que le défoufrement de l'or & faremetaliſation
étoient
connus de tout le monde , j'ai entendu le monde
Philofophique
, non le vulgaire , non les Phyficiens
fcholaftiques où fyftématiques , qui ne connoiffent
la nature que très-fuperficiellement
, qui
s'en rapportent aux expériences claffiques,fans pénétrer
par la décompofition
& l'analyfe jufqu'au
centre du tronc.
J'ai prouvé dans cette Lettre le foible de ces
génies fuperficiels : les uns nient la poſſibilité de
trouver dufel dans l'eau pure , d'autres font furpris
de ce que des Plantes croiffent & ſe multiplientſur
les thuilles , quoique ( ajoûtent - ils ) elles ne reçoivent
d'autre nourriture que de l'eau de pluye & de l'air:
puérilités qui ne méritent pas qu'on s'y arrête un
moment , fi ce n'est pour prouver combien ces
fçavans font peu profonds dans la connoiffance de
la nature , & les inviter à renoncer au titre de
Phyficiens , ou fi ils veulent le mériter d'étu
dier , diffequer , décompofer , analyfer , extraire ,
purifier & combiner ; examiner les êtres depuis
'inftant de leur premier développement
, leur
DECEMBRE. 1749. 211
progrès , leur variation , juſqu'à la décrépitude ;
reconnoître , comparer, les caufes & les degrés de
ce développement & de la deftruction ; la diverfité
des matieres qui entrent dans les compofés , qui
quoique fortis de la même fource & ne procédant
que d'un feul principe , prennent un nombre innombrable
de formes ; fe convaincre par des expériences
réitérées & des méditations fuivies , que
la corruption eft le premier degré de toutes les générations
, que l'eau contient de la terre , du feu
& de l'air ; que la terre contient de l'eau , de l'air
& du feu , &c. Que toutes ces chofes fe confondent
& dominent alternativement ; que l'eau fp
roduit
des pierres , du bois , de la chair , des os , des
fruits , &c. Que la perte de l'équilibre , par l'excès
d'un élément fur les autres , en change la difpofition
, la forme , la confiftance , la vertu , la proprieté
; que tous les êtres ne font pas précisément
aujourd'hui ce qu'ils étoient hier , & qu'ils ne feront
pas demain ce qu'ils font actuellement ; que
leur économie varie perpétuellement , qu'elle s'anéantit
& que chaque élément & la matiere élémentée
qui la conftituoit , retournent à leur commune
origine , fe réuniffant par diverfes fortes de
modulations pour édifier d'autres êtres , qu'un
nouveau mêlange , felon la qualité de l'ayman &
la matrice ( déterminés par le Créateur ) raffemblent
& proportionnent ; que le fel de nature , inconnu
de l'école , quoiqu'il n'y ait rien de plus
commun & de plus univerfel , contient le corps ,
l'ame & l'efprit animal & végétal de tous les êtres;
& que comme Protée , il eſt ſuſceptible de toutes
les formes. Mais je ne m'apperçois point que je
m'écarte de mon objet & que je ne fatisfais pas au
défi que m'a fait M. D. M. N. P.
Si cet incrédule eft capable de réflexion , il cons
212 MERCURE DE FRANCE.
cevra bien-tôt que fi on donnoit dans un livre pu
blic l'éclairciffement qu'il demande , les charlatans
qui ne s'occupent qu'à tromper par des preſtiv
ges , connoiffant le défoufrement & la remétaliſa
tion de l'or , s'en ferviroient pour perfuader de
leur fçavoir, en faisant quelque projection éblouiffante
& augmentant par là la confiance de ceux qui
donnent tête baiffée dans la Chimie fans la connoî
tre ; ces fourbes tireroient d'eux des efpeces de bon
aloi , pour ne leur rendre , après les avoir duppés ,
que de la fumée.
Ce défoufrement , comme je l'ai dit , eft bien
éloigné de l'oeuvre philofophique , & je ne l'ai en
effet propofé que pour fervir de preuve à la vérité
de la tranfmutation , que des perfonnes douées
d'ailleurs d'un génie tranfcendant , rejettent com
me fi c'étoit une chimere
Si M. D. M. N. P. eft un homme dans lequel on
puiffe prendre confiance ; qu'il ait une difpofition
a mériter le titre de Phyficien qu'il s'attribue , ce
que fa lettre , peu polie , ne juftifie pas ; qu'il donne
par la voye du Mercure quelque morceau de
fa façon , qui manifefte fon intelligence & fa fagacité
dans les myftéres de la nature ; je lui promers
en parole d'honneur de me découvrir à lui & de le
mettre en état de faire le défoufrement & la remé
taliſation des métaux , très médiocre procedé, connu
des anciens Philofophes & des modernes , qui
n'en font pas grand cas , parce qu'il n'a qu'un rapport
infiniment éloigné des connoiffances fublimes.
Ce que j'ai écrit à ce fujet n'a donc point eu
pour objet d'abufer le Public que je refpecte , mais
pour donner de l'émulation à l'Ecolle , qui nie ce
qu'elle ne comprend pas ; qui n'approfondit rien ;
qui fe contente de l'apparence , de l'éclat d'une
frivole découverte , d'une nouveauté renouvellée
DECEMBRE. 1749. 218
des Egyptiens & des Grecs , mal entendue, encore
plus mal expliquée & mife en oeuvre ; enchantée
des fyftémes qui fe détrui fent l'un par l'autre , pro
duit d'imaginations vaftes & échauffées elle s'en
forme un préjugé infurmontable , elle adopte avec
entêtement de fauffes conféquences , tirées de faux
principes ; elle préfére ces erreurs à l'étude de la
nature , dont les leçons font fenfibles , évidentes &
démontrées à ceux qui la fuivent pas à pas les piéceptes
font conftans , invariables & éternels.
je fuis avec la haute eftime que perfonne ne métite
mieux que vous , Monfieur , votte , &c D. D.
Les mots des Enigmes & des Logogryphes
du premier, volume de Décembre
font les Cartes , lit , mafque , Comête , impromptu
, lyre , oeil , & archet. On trouve dans
le premier Logogryphe Comte , Côme ,
Ville , Saint Côme & Côme , frere de Diogene,
tome , mote , côte. On trouve dans le
fecond ini , ut , or , Riom , pot , Roi , Iô ,
trop , rot , rut , prompt , Po , Tour , port ,
mar, mort. On trouve dans le troifiéme
ire , ré , lie , lie. On trouve dans le quatriéme
Loi , lie , oie , Io. Et dans le cinquiéme
Arc , Arche & Thrace,
214 MERCURE DE FRANCE.
O
A VIS
Des Auteurs du Mercure.
N prie les perfonnes qui doivent
des Mercures , de s'acquitter dans
le.courant de ce mois; & quelques- unes , à
qui depuis long- tems on demande inutilement
de l'argent , ne doivent pas être furprifes
fi on ceffe de leur fournir ce Recueil .
J
APPROBATION.
'Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier
le fecond volume du Mercure de France du
mois de Décembre 1749. A Paris , le 15 Décembre
1749.
MAIGNAN DE SAVIGNY.
P
TABLE .
IECES FUGITIVES en Vers & en Profe.
Traduction du premier Chapitre du Traité
des Fiévres , compofé en Latin par M. Fizes ,
Confeiller & Médecin du Roi , & c .
Ménalque , Elégie ,
Réflexions fur le Bel Eſprit ,
Epitre à M. de P.
3
38
43
49
Lettre fervant de reponſe à celle de M. A. Z. E. O.
, par M. François fur deux fujets differens , par M.
Carié.
A Mad. la M *** de B ***, & à Mad . de S **
•
66 A. D. L. V ***. D ** de R ****
Eflai fur l'Hiftoire des Suifles , à M. Remond de
Sainte Albine ,
Epitre à M. P * * . M ** ,
Madrigal ,
68
84
୨୦
ibid.
Vers pour mettre au bas du Portait de Mad de
Sevigné ,
Autres pour mettre au - deffous de celui de Mad.
Deshoulieres , ibid.
Mémoire Hiftorique fur une nouvelle forte de
Montre à répétition , préſentée à l'Académie
Koyale des Sciences , par M. Julien le Roi , le
30 Août 1749 ,
A Mlle ***
91
pour le jour de fa naiffance le 22
Septembre 1749.
Madrigal ,
Autre ,
Effai fur la vie champêtre
l'Auteur des vers précédens
Enigme & Logogryphes ,
105
107
108
ibid.
Lettre écrite à M. Remond de Sainte Albine par
III
112
119 Nouvelles Litteraires , des Beaux- Arts , & c .
Extrait de la Séance publique de l'Académie des
Belles - Lettres de Corfe , tenue fons les aufpices
du Marquis de Curzai , le premier Novembre
1749 ,
Prix propofé par la même Académie ,
Eftampes nouvelles ,
Spectacles , & Concerts ,
Extrait de la Tragédie d'Ariftomene ,
Naiffance & Morts ,
Arrêts notables ,
Eau Royale du Sr Dardel ,
159
169
171
ibid.
173
190
190
195
Analyfe des proprietés de l'Elixir du vrai Baume de
201
la Mecque
Avis fur POpiar Royal , P'Elixir & l'Eau d'or de
Grenade du feu Sr Durand ,
Autre fur de nouveaux Bandages ,
Autre fur un nouveau Bandage ,
205
207
ibid.
Autre pour la guérifon des Ecrouelles , fans aucune
opération , 208
ibid,
Autre fur les véritables Savonettes de pure crême
de Saxon ,
Autre fur leVinaigre Styptique ou de Jouvence ,
Autre fur de nouveaux Hautbois ,
209
ibid.
Lettre écrite à M. Rémod de Sainte Albine à celle
de M. D. M. -N P, inferée dans le Mercure
d'Octobre , fur le défoufrement , & la remétalifation
des Métaux , 310
Mots des Enigmes & des Logogryphes du premier
volume du Mercure de Décembre ,
Avis des Auteurs du Mercure ,
213
214
De Imprimerie de J. BULLOT.
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