Galerie des modes et costumes français : ouvrage commencé en l'année 1778

Oeuvre

Titre :

Auteur :

Nicolas Dupin, Claude-Louis Desrais, Étienne-Claude Voysard, Pierre Thomas Le Clerc, Pierre-Adrien Le Beau, René Gaillard, François-Antoine Aveline, Jean-Pierre-Julien Dupin, Pierre-Charles Baquoy, A. B. Duhamel

Adresse :

Paris, chez les Srs Esnauts et Rapilly, rue St-Jacques, à la Ville de Coutances

Description matérielle :

4 vol. ; in-fol.

Matière :

Vêtements

Source :

Bibliothèque nationale de France (2023)

Note de la BnF

- Le jour où les jeunes éditeurs Esnauts et Rapilly obtinrent un privilège pour la "Galerie des modes et costumes français" (29 juillet 1778), le premier des journaux de mode était lancé. La publication n'était pas nouvelle, mais à ce moment elle prit son aspect définitif. Au début, simple recueil de coiffures, qui paraissait par cahiers de 6 pl. comportant chacune 4 bustes de femmes, elle s'intéressait maintenant à tous les accessoires de la toilette féminine. Et désormais les planches sont occupées dans leur totalité par une ou même par deux figures en pied. On en compte 414, qui se répartissent, inégalement d'ailleurs, de 1778 à 1787. Avec le temps, la publication de la "Galerie des Modes" subit un ralentissement, qui s'accentua d'année en année, si bien qu'en 1787 six planches seulement virent le jour (les n. 403-408). La valeur du recueil n'avait pourtant pas fléchi. Au contraire, les dernières planches sont supérieures aux premières, parce qu'elles portent la signature de Watteau le fils et que les légendes, aux sous-entendus grivois le plus souvent, ont gagné en intérêt et en drôlerie . - Le succès de la "Galerie des Modes" à ses débuts suscita naturellement des imitations et des contrefaçons. La plus connue est celle de Basset, auquel Esnauts et Rapilly intentèrent une action judiciaire, qui aboutit à la confiscation des planches incriminées (1779) . - La même année, les éditeurs s'étaient déjà préoccupés de réunir en volumes les estampes publiées. Le premier parut le 25 avril. Il contenait un frontispice gravé, une introduction, un texte descriptif de 40 p. et 96 pl. Le second volume parut en 1781. On ne sait si le 3.e volume, annoncé sur le titre du 36.e cahier, vit le jour, le certain est que nul texte explicatif n'accompagne les planches après le n° 192. Il est probable que, le succès de la publication baissant, les éditeurs se décidèrent à ce moment à ne plus vendre que par cahiers leurs gravures de mode . - Esnauts et Rapilly avaient su choisir leurs collaborateurs. Les dessinateurs s'appelaient Claude-Louis Desrais, Pierre-Thomas Leclère ou Leclerc et, à partir de 1781, François-Louis-Joseph Watteau, qui ne signa pas moins de 112 planches, les meilleures et les plus recherchées. Ce sont là les collaborateurs réguliers. D'autres fournirent à la "Galerie des Modes" un apport moins fréquent, ou même accidentel. C'est ainsi qu'Augustin de Saint-Aubin signa 18 dessins, qui constituent les 3 cahiers des "Grandes Robes d'étiquette", publiées en 1786 et 1787. Ces dessinateurs furent traduits sur le cuivre par des graveurs qui ne les trahirent pas. Ce sont Nicolas Dupin, son fils Jean-Pierre-Julien, Pierre-Adrien Le Beau, et, pour une part moins considérable, Pierre-Charles Baquoy, Duhamel, Patas, Voysard, voire même Janinet, qui a signé la pl. 252. Selon la bonne manière du XVIII.e siècle, chaque planche recevait d'abord un trait à l'eau-forte, qui déterminait la mise en place et arrêtait les contours essentiels, puis elle était reprise et terminée au burin . - Les gravures de la "Galerie des Modes" se vendaient en noir ou coloriées. Les planches coloriées étaient tirées sur papier de Hollande, épais et blanc, les autres sur papier de France, plus mince et légèrement bleuté. Si l'on en croit le titre gravé sur le frontispice du premier volume, les planches étaient "coloriées avec le plus grand soin par Madame Le Beau". C'est possible, mais les estampes d'un beau coloris sont des plus rares. La plupart sont désagréables à l'œil et trahissent la main de manœuvres, qui ne surent éviter ni les empâtements, ni les bavures, ni les erreurs de ton. Parfois des épreuves d'une même planche ont reçu un coloris différent . - Les exemplaires de la "Galerie des Modes" atteignent de hauts prix dans les ventes. Il n'en existe pas d'absolument complets. Les plus beaux se trouvent chez des particuliers. On citait ceux des collections Liez, Decloux, James et Edmond de Rothschild. Des exemplaires de cette valeur, les établissements publics n'en ont pas. La Bibliothèque Nationale elle-même ne possède que deux exemplaires en noir des 162 premières planches, l'un aux Imprimés (Li7. 4), l'autre aux Estampes (Oa. 81 et 82) . - Le Cabinet des Estampes possède en outre, quelques pièces isolées, dispersées dans diverses séries, et 4 cahiers signés par F.-L.-J. Watteau, les 46.e, 47.e, 48.e et 50.e (Oa. 84) . - Nous empruntons les éléments de cette notice à l'excellente préface de Paul Cornu, qui a présidé naguère à la réimpression de la "Galerie des modes et costumes français" (Paris, E. Levy, 1913) . - Chacune des pl. porte au bas l'adresse : "A Paris chez Esnauts et Rapilly, rue St Jacques à la Ville de Coutances" suivie de la mention du privilège : "A. P. D. R." ou "Avec Priv. du Roi" [Information : IFF18 DUPIN (Nicolas), 11-94].

Note de la BnF

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