Résultats : 3 texte(s)
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Liste
1
p. 138-146
GRAVURE. ÉDITION des CONTES DE LA FONTAINE.
Début :
LA Littérature a été enrichie cette année d'une très belle édition des Contes [...]
Mots clefs :
Contes, Format, Papiers, Caractères, Culs-de-lampe, Portrait
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texteReconnaissance textuelle : GRAVURE. ÉDITION des CONTES DE LA FONTAINE.
GRAVURE.
EDITION des CONTES DE
LA
LA FONTAINE,
?
A Littérature a été enrichie cette année
d'une très-belle édition des Contes
de M. de la Fontaine en deux vol. in- 8°.
A Amfterdam .
Peu d'ouvrages ont été traités avec
autant de foins le texte en eft épuré
d'après les éditions du temps de l'Auteur.
Son ortographe même y a été fcru
puleufement confervée ; le format , le
papier , les caractères , tout annonce le
choix , le goût & l'élégance . Le premier
Tome commence par un court éloge
hiſtorique du Poëte , morceau neuf en
ce genre , & généralement eftimé. Les
deux volumes font ornés de 140 gravu
res , dont deux portraits , quatre - vingt
eftampes d'après les Contes , quatre fleurons
, deux vignettes & cinquante-deux
culs - de-lampe.
Le portrait de M. de la Fontaine regarde
le frontispice du premier Tome :
JANVIER: 1763. 139
celui du Deffinateur occupe la même
place dans le fecond : tous deux font gravés
par le fameux Fiquet.
1
"
Les deffeins des eftampes & des vignettes
font de M. Eifen. Si cet Artifte célébre
s'eft quelquefois négligé(qui peut fe flater
d'être toujours égal ? ) Les fujets de
Richard Minutolo , de la Fiancée du Roi
de Garbe dans la grotte , la feconde
Deftampe du Faucon , & nombre d'autres
, renferment une expreffion pleine
d'intérêt 8a de fentiment. On fe rappelle
la touche de Rubens dans le Magnifique;
celle de Tenières dans les Troqueurs ;
celle des grâces dans le Villageois qui
i cherchefon veau , dans les deux amis &
ailleurs. Le paysage de promettre eft un
eft plein degoût. L'architecture eft noble
udans le mari confeffeur , & la fineffe de
•fa femme eft bien rendue . C'eft un beau
-morceau que le deffein de comment l'efprit
vient aux filles . Le pittorefque , la
force & la correction ifrappent auffi les
Connoiffeurs dans le Glomon, le Juge de
-Mefle ,Feronde , Oraifon de S. Julien ,
son ne s'avife jamais de tout. Nombre
d'autres d'une compofition riche & heureufe
, fe font affez remarquer pour que
nous nous, difpenfions: d'en parler. La
collection ' eft d'autant plus précieuſe ,
140 MERCURE DE FRANCE .
que MM. Aliamet , Lemire , Phlipart &
Longueil ont répandu dans la gravure de
prèfque tous les deffeins , l'excellence
& le charme de leur Art.
C'eft par une fuite néceffaire des foins
qu'on a apportés à la perfection de cette
édition que nous nous trouvons engagés
à dire quelque chofe du genre d'ornement
& des allégories dont on s'eft ſervi
pour les culs-de - lampe & fleurons. Il
fuffit pour en apprécier le choix d'entrer
dans le caractère de poëfie des Contes
de la Fontaine , dans lefquels an
remarque les graces , la légéreté & la
naiveté réunies , en un mot , cette fineffe
de touche ( fi nous ofons nous exprimer
ainfi ) qui anime fes peintures : c'eftice
que M. Choffard , deffinateur & graveur
chargé de cette partie , femble avoir
fenti & éxprimé en employant le genre
Arabefque , genre léger , délicat , illuftré
dans le dernier fiècle , & malheureufement
oublié de nos jours. Il a fçu
le faire revivre par des pensées & des
allégories d'autant plus piquantes & heureufes
, qu'elles font en général d'une
exécution parfaite.
Nous éffleurerons nos remarques à
ce fujet , & nous nous contenterons
d'obferver en faveur de l'Artiſte , &
"
JANVIER. 1763. 141
1
pour la commodité des perfonnes peu
verfées en cette partie , quelques allégories
relatives à l'ouvrage en général , &
particulieres aux Contes.
Nous y avons remarqué le fleuron du
premier Tome repréfentant la Lyre de
la Fontaine placée en regard de fon
portrait , environnée de myrthes & de
rofes pofées fur des couronnes de même
efpéce , & furmontées par celle de l'im-
"mortalité.
Le fleuron qui termine la Préface repréfente
un Satyre , emblême connu de
la paffion de l'amour , qui léve d'une
main le voile qui couvroit les plaifirs
du monde , & femble prêt à les divulguer
avec une trompette fatyrique qu'il ·
tient de l'autre. Ce Satyre paroît regarder
le génie de la nature , embrafant tout de
fon flambeau , qui fait la vignette du
premier Conte.
"
Les culs-de -lampe du cocu battu , du
payfan qui avoit offenfe fon Seigneur
de la fervante juftifiée , de la gageure des
trois commeres &c , quoiqu'agréables
par leurs formes & leur élégance , laiffent
remarquer des allufions plus recherchées
dans ceux du Calendrier du
Gafcon puni , de la Fiancée du Roi de
Garbe , de la coupe enchantée , &c.
و
142 MERCURE DE FRANCE .
L'Artiste paroît avoir voulu exprimer
dans celui du Calendrier des vieillards ze
par un amour entouré de fleurs de la
jeuneffe , & qui montre l'heure de midi
à un globe horaire qu'il foutient , que
la fleur de l'âge eft le vrai temps du
mariage.
Celui de la Fiancée du Roi de Garbe
eft principalement formé des attributs
& du voile de l'hyménée , fur lequel
font pofés les chiffres d'Alaciel & de
Mamolin. Il couvre de fon ombre une
efpéce de chaîne de myrtes fleuris , enrichis
des huit médaillons de fes premiers
amans .... voile très-bienfaifant !
L'allégorie de la coupe enchantée ſẹ
trouve dans la nature de la jaloufie. On
diftingue au milieu des fumées funébres
le trepied d'Hecate , qui fervoit aux enchantèmens
, portant un coeur rongé
des ferpens de la jaloufie .
Les ornemens de ce volume font terminés
par le cul - de-lampe de la differta- i
tion fur la Joconde , où l'on voit des
grenouilles croaffant après les attributs
de la Poëfie , vrai fymbole des mauvais
critiques.
Le fecond volume s'ouvre par un
fleuron en regard du portrait de M.
Eifen. L'allégorie en eft animée & hoJANVIER.
1763 . 143
norable à la Peintnre. La Préface eft fuivie
d'une autre dont la penfée paroît liée
avec le fujet de la vignette fuivante . It
repréfente deux jeunes amours qui , dès
leur aurore , femblent offrir un myrthe ,
& confacrer une chaîne de fleurs à leur
mere , défignée fous l'emblême de la
volupté , fervant de vignette à la premiere
page où commence le Conte des
oies de Frère Philippe. Ce Conte eft
terminé par un cul-de-lampe des plus
agréables : c'eſt un jeune oifeau qui au
lever du foleil s'élance vers d'aimables
objets en cherchant à s'éloigner d'un
trifte féjour , d'une beface & d'un bâton
, où il eft encore attaché. Le fuivant
eft une allufion fenfible du Conte de
Richard Minutolo : l'amour au milieu
des rofes s'appuyant un maſque à la main
fur un fac d'argent , & entouré d'un
filet tendu , rend affez bien les moyens
& les reffources qu'un amant employe
en pareil cas .
L'Oraifon de S. Julien , Hermite , la
Mandragore , où l'on voir l'aveugle ftu
pidité bridée & enlacée par la fineffe ; les
Remois, la Courtifane amoureufe , Nicaife
, le diable de Papefiguierre ont auffi
leurs attributs dans celui de la Courtifanne,
qui eft le corps piqué d'or du Conte , fe
144 MERCURE DE FRANCE .
trouve brodée la Vanité faifant hommage
à l'Amour. Celui de Nicaife eft
tiré fans doute des deux derniers vers
qui ont fait naître l'idée de l'occafion
entourée de fes vapeurs s'échappant de
deffus un tapis.
Féronde , dont le travail eft précieux ,
mérite qu'on en recherche la penſée.
Celui du Roi Candaule & du Maître
en Droit réunit les attributs des deux
Contes dans un tableau furmonté d'un
trophée convenable à la famille des Héraclides.
C'eft un Prince , le bandeau fur
les yeux , répandant fes tréfors les plus
chers devant un courtisan prêt à s'en
emparer. Le bas du cul-de-lampe eſt
orné d'un bas-relief affez plaiſamment
couronné , qui repréſente le moment de
la lanterne du Maître en Droit.
Ceux du diable en enfer , de la Jument
du compere Pierre , de la chofe
impoffible , font très- ornés , & précedent
celui du tableau. Si l'Artiſte a eu
en vue ce mot de la Fontaine
Tout y fera voilé , mais de gaze & fi bien ,
Que je crois qu'on n'y perdra rien.
on peut dire à fa louange , qu'il a rendu
l'intention du Poëte.
Nous pourrions auffi parler avantageufement
JANVIER. 1763 . 145
geufement du bât , dufaifeur d'oreilles ,
du fleuve Scamandre , du reméde , du
contrat & de plufieurs autres que nous
n'avons point nommés ; mais ce feroit
priver le Lecteur intelligent des amufemens
qu'il y trouvera lui - même. Nous
finirons nos remarques par le cul - delampe
du Roffignol , qui eft le dernier
des Contes.
L'Auteur a profité de l'efpace pour y
placer un médaillon , dans lequel il a
gravé fon portrait , qu'on lui avoit demandé.
Quelques nuées légéres & tranfparentes
féparent ce médaillon & les ornemens
d'avec le Roffignol , qui y eft
dans fa cage , & donnent au tout enfemble
une douceur & une harmonie
intéreffante. Nous croyons l'allégorie.
& le fymbole de la guirlande d'olives
& les rofes qui entourent ce portrait ,
auffi-bien employés à ce fujet, que toutes
celles qui font répandues dans l'ouvrage
.
Lambert & Duchefne , rue de la Comédie
Françoife & rue S. Jacques , &
plufieurs autres Libraires , ont reçu quelques
exemplaires de cette belle édition .
I. Vol. G
146 MERCURE DE FRANCE.
LARÉCOMPENSE VILLAGEOISÉ ,
eftampe admirable gravée par M. Lebas ,
d'après C. Lorain , & dédiée à M. le Marquis
de Marigny , fe vend , ainfi que les
premiers & feconds Ports de France ,
chez l'Auteur , rue de la Harpe , vis- àvis
la rue Percée , en porte cochere .
EDITION des CONTES DE
LA
LA FONTAINE,
?
A Littérature a été enrichie cette année
d'une très-belle édition des Contes
de M. de la Fontaine en deux vol. in- 8°.
A Amfterdam .
Peu d'ouvrages ont été traités avec
autant de foins le texte en eft épuré
d'après les éditions du temps de l'Auteur.
Son ortographe même y a été fcru
puleufement confervée ; le format , le
papier , les caractères , tout annonce le
choix , le goût & l'élégance . Le premier
Tome commence par un court éloge
hiſtorique du Poëte , morceau neuf en
ce genre , & généralement eftimé. Les
deux volumes font ornés de 140 gravu
res , dont deux portraits , quatre - vingt
eftampes d'après les Contes , quatre fleurons
, deux vignettes & cinquante-deux
culs - de-lampe.
Le portrait de M. de la Fontaine regarde
le frontispice du premier Tome :
JANVIER: 1763. 139
celui du Deffinateur occupe la même
place dans le fecond : tous deux font gravés
par le fameux Fiquet.
1
"
Les deffeins des eftampes & des vignettes
font de M. Eifen. Si cet Artifte célébre
s'eft quelquefois négligé(qui peut fe flater
d'être toujours égal ? ) Les fujets de
Richard Minutolo , de la Fiancée du Roi
de Garbe dans la grotte , la feconde
Deftampe du Faucon , & nombre d'autres
, renferment une expreffion pleine
d'intérêt 8a de fentiment. On fe rappelle
la touche de Rubens dans le Magnifique;
celle de Tenières dans les Troqueurs ;
celle des grâces dans le Villageois qui
i cherchefon veau , dans les deux amis &
ailleurs. Le paysage de promettre eft un
eft plein degoût. L'architecture eft noble
udans le mari confeffeur , & la fineffe de
•fa femme eft bien rendue . C'eft un beau
-morceau que le deffein de comment l'efprit
vient aux filles . Le pittorefque , la
force & la correction ifrappent auffi les
Connoiffeurs dans le Glomon, le Juge de
-Mefle ,Feronde , Oraifon de S. Julien ,
son ne s'avife jamais de tout. Nombre
d'autres d'une compofition riche & heureufe
, fe font affez remarquer pour que
nous nous, difpenfions: d'en parler. La
collection ' eft d'autant plus précieuſe ,
140 MERCURE DE FRANCE .
que MM. Aliamet , Lemire , Phlipart &
Longueil ont répandu dans la gravure de
prèfque tous les deffeins , l'excellence
& le charme de leur Art.
C'eft par une fuite néceffaire des foins
qu'on a apportés à la perfection de cette
édition que nous nous trouvons engagés
à dire quelque chofe du genre d'ornement
& des allégories dont on s'eft ſervi
pour les culs-de - lampe & fleurons. Il
fuffit pour en apprécier le choix d'entrer
dans le caractère de poëfie des Contes
de la Fontaine , dans lefquels an
remarque les graces , la légéreté & la
naiveté réunies , en un mot , cette fineffe
de touche ( fi nous ofons nous exprimer
ainfi ) qui anime fes peintures : c'eftice
que M. Choffard , deffinateur & graveur
chargé de cette partie , femble avoir
fenti & éxprimé en employant le genre
Arabefque , genre léger , délicat , illuftré
dans le dernier fiècle , & malheureufement
oublié de nos jours. Il a fçu
le faire revivre par des pensées & des
allégories d'autant plus piquantes & heureufes
, qu'elles font en général d'une
exécution parfaite.
Nous éffleurerons nos remarques à
ce fujet , & nous nous contenterons
d'obferver en faveur de l'Artiſte , &
"
JANVIER. 1763. 141
1
pour la commodité des perfonnes peu
verfées en cette partie , quelques allégories
relatives à l'ouvrage en général , &
particulieres aux Contes.
Nous y avons remarqué le fleuron du
premier Tome repréfentant la Lyre de
la Fontaine placée en regard de fon
portrait , environnée de myrthes & de
rofes pofées fur des couronnes de même
efpéce , & furmontées par celle de l'im-
"mortalité.
Le fleuron qui termine la Préface repréfente
un Satyre , emblême connu de
la paffion de l'amour , qui léve d'une
main le voile qui couvroit les plaifirs
du monde , & femble prêt à les divulguer
avec une trompette fatyrique qu'il ·
tient de l'autre. Ce Satyre paroît regarder
le génie de la nature , embrafant tout de
fon flambeau , qui fait la vignette du
premier Conte.
"
Les culs-de -lampe du cocu battu , du
payfan qui avoit offenfe fon Seigneur
de la fervante juftifiée , de la gageure des
trois commeres &c , quoiqu'agréables
par leurs formes & leur élégance , laiffent
remarquer des allufions plus recherchées
dans ceux du Calendrier du
Gafcon puni , de la Fiancée du Roi de
Garbe , de la coupe enchantée , &c.
و
142 MERCURE DE FRANCE .
L'Artiste paroît avoir voulu exprimer
dans celui du Calendrier des vieillards ze
par un amour entouré de fleurs de la
jeuneffe , & qui montre l'heure de midi
à un globe horaire qu'il foutient , que
la fleur de l'âge eft le vrai temps du
mariage.
Celui de la Fiancée du Roi de Garbe
eft principalement formé des attributs
& du voile de l'hyménée , fur lequel
font pofés les chiffres d'Alaciel & de
Mamolin. Il couvre de fon ombre une
efpéce de chaîne de myrtes fleuris , enrichis
des huit médaillons de fes premiers
amans .... voile très-bienfaifant !
L'allégorie de la coupe enchantée ſẹ
trouve dans la nature de la jaloufie. On
diftingue au milieu des fumées funébres
le trepied d'Hecate , qui fervoit aux enchantèmens
, portant un coeur rongé
des ferpens de la jaloufie .
Les ornemens de ce volume font terminés
par le cul - de-lampe de la differta- i
tion fur la Joconde , où l'on voit des
grenouilles croaffant après les attributs
de la Poëfie , vrai fymbole des mauvais
critiques.
Le fecond volume s'ouvre par un
fleuron en regard du portrait de M.
Eifen. L'allégorie en eft animée & hoJANVIER.
1763 . 143
norable à la Peintnre. La Préface eft fuivie
d'une autre dont la penfée paroît liée
avec le fujet de la vignette fuivante . It
repréfente deux jeunes amours qui , dès
leur aurore , femblent offrir un myrthe ,
& confacrer une chaîne de fleurs à leur
mere , défignée fous l'emblême de la
volupté , fervant de vignette à la premiere
page où commence le Conte des
oies de Frère Philippe. Ce Conte eft
terminé par un cul-de-lampe des plus
agréables : c'eſt un jeune oifeau qui au
lever du foleil s'élance vers d'aimables
objets en cherchant à s'éloigner d'un
trifte féjour , d'une beface & d'un bâton
, où il eft encore attaché. Le fuivant
eft une allufion fenfible du Conte de
Richard Minutolo : l'amour au milieu
des rofes s'appuyant un maſque à la main
fur un fac d'argent , & entouré d'un
filet tendu , rend affez bien les moyens
& les reffources qu'un amant employe
en pareil cas .
L'Oraifon de S. Julien , Hermite , la
Mandragore , où l'on voir l'aveugle ftu
pidité bridée & enlacée par la fineffe ; les
Remois, la Courtifane amoureufe , Nicaife
, le diable de Papefiguierre ont auffi
leurs attributs dans celui de la Courtifanne,
qui eft le corps piqué d'or du Conte , fe
144 MERCURE DE FRANCE .
trouve brodée la Vanité faifant hommage
à l'Amour. Celui de Nicaife eft
tiré fans doute des deux derniers vers
qui ont fait naître l'idée de l'occafion
entourée de fes vapeurs s'échappant de
deffus un tapis.
Féronde , dont le travail eft précieux ,
mérite qu'on en recherche la penſée.
Celui du Roi Candaule & du Maître
en Droit réunit les attributs des deux
Contes dans un tableau furmonté d'un
trophée convenable à la famille des Héraclides.
C'eft un Prince , le bandeau fur
les yeux , répandant fes tréfors les plus
chers devant un courtisan prêt à s'en
emparer. Le bas du cul-de-lampe eſt
orné d'un bas-relief affez plaiſamment
couronné , qui repréſente le moment de
la lanterne du Maître en Droit.
Ceux du diable en enfer , de la Jument
du compere Pierre , de la chofe
impoffible , font très- ornés , & précedent
celui du tableau. Si l'Artiſte a eu
en vue ce mot de la Fontaine
Tout y fera voilé , mais de gaze & fi bien ,
Que je crois qu'on n'y perdra rien.
on peut dire à fa louange , qu'il a rendu
l'intention du Poëte.
Nous pourrions auffi parler avantageufement
JANVIER. 1763 . 145
geufement du bât , dufaifeur d'oreilles ,
du fleuve Scamandre , du reméde , du
contrat & de plufieurs autres que nous
n'avons point nommés ; mais ce feroit
priver le Lecteur intelligent des amufemens
qu'il y trouvera lui - même. Nous
finirons nos remarques par le cul - delampe
du Roffignol , qui eft le dernier
des Contes.
L'Auteur a profité de l'efpace pour y
placer un médaillon , dans lequel il a
gravé fon portrait , qu'on lui avoit demandé.
Quelques nuées légéres & tranfparentes
féparent ce médaillon & les ornemens
d'avec le Roffignol , qui y eft
dans fa cage , & donnent au tout enfemble
une douceur & une harmonie
intéreffante. Nous croyons l'allégorie.
& le fymbole de la guirlande d'olives
& les rofes qui entourent ce portrait ,
auffi-bien employés à ce fujet, que toutes
celles qui font répandues dans l'ouvrage
.
Lambert & Duchefne , rue de la Comédie
Françoife & rue S. Jacques , &
plufieurs autres Libraires , ont reçu quelques
exemplaires de cette belle édition .
I. Vol. G
146 MERCURE DE FRANCE.
LARÉCOMPENSE VILLAGEOISÉ ,
eftampe admirable gravée par M. Lebas ,
d'après C. Lorain , & dédiée à M. le Marquis
de Marigny , fe vend , ainfi que les
premiers & feconds Ports de France ,
chez l'Auteur , rue de la Harpe , vis- àvis
la rue Percée , en porte cochere .
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Résumé : GRAVURE. ÉDITION des CONTES DE LA FONTAINE.
Le texte décrit une édition des Contes de La Fontaine publiée en 1763 à Amsterdam. Cette édition, composée de deux volumes in-octavo, se distingue par un soin particulier apporté au texte, épuré selon les éditions contemporaines de l'auteur et respectant son orthographe. Le format, le papier et les caractères reflètent un choix élégant et raffiné. Le premier tome s'ouvre par un éloge historique du poète. Les deux volumes sont enrichis de 140 gravures, incluant des portraits, des estampes, des fleurons, des vignettes et des culs-de-lampe. Les portraits de La Fontaine et du défunteur sont gravés par Fiquet. Les dessins des estampes et des vignettes sont réalisés par Eisen, qui a su exprimer l'intérêt et le sentiment dans plusieurs sujets. Les gravures sont également l'œuvre de Aliamet, Lemire, Phlipart et Longueil. Les culs-de-lampe et fleurons sont réalisés par Choffard, qui a utilisé le genre arabe pour refléter la grâce, la légèreté et la naïveté des Contes. Les allégories et ornements sont choisis pour correspondre au caractère poétique des Contes. Cette édition est disponible chez plusieurs libraires, dont Lambert et Duchefne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 146-147
LETTRE à M. D...
Début :
Je ne fais aucun doute, Monsieur, que l'estampe que M. Fessard vient de [...]
Mots clefs :
Tableau, Collection, Coloris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à M. D...
LETTRE à M. D ...
ga
JE
E ne fais
aucun
doute
, Monfieur
que
l'eftampe
que
M. Feffard
vient
de
donner
au Public
d'après
le beau
tableau
de P.P.
Rubens
, du cabinet
du Roi
, &
faite
pour
augmenter
la belle
collection
:
que
Pon
conferve
au cabinet
de S. M.
ne vous
ait fait
la même
impreffion
ainfi
qu'aux
foufcripteurs
& amateurs
, qu'elle
m'a
faite
à moi-même
. L'Auteur
me
paroît
confommé
dans
l'étude
de l'art
qu'il
profeffe
, & l'on
peut
dire
qu'il
a
rendu
Rubens
dans
fa touche
& dans
fes effets
avec
une
grande
vérité
. Je
crois
que
nous
devons
nous
attendre
encore
à de nouveaux
efforts
de fa part
pour
la fuite
de ce grand
projet
, puifqu'il
a rendir
le coloris
de Rubens
, &
les
différentes
étoffes
de fes tableaux
,par
JANVIER . 1763. 147
un genre de gravure & d'oppofitions qui
ne dérangent rien à l'effet. Je crois
donc que le fujet qu'il grave actuéllement
dont la pureté du deffein eft
d'une grande beauté & d'une belle ordonnance
, gagnera encore par l'étude
qu'il a faite du coloris de Rubens. Le peu
d'exemplaires qui lui refte de cette
eftampe , la planche étant déposée au
cabinet de S. M. doit l'encourager à
fuivre vivement fon entreprife. Quant
à moi , je fouhaite que fa convalefcence
lui permette un travail qui ne peut que
lui faire honneur : & je me flatte qu'il ne
fera pas fâché qu'un de fes foufcripteurs
ait entrepris de lui rendre la juftice qui
lui eft due.
J'ai l'honneur d'être , & c.
ga
JE
E ne fais
aucun
doute
, Monfieur
que
l'eftampe
que
M. Feffard
vient
de
donner
au Public
d'après
le beau
tableau
de P.P.
Rubens
, du cabinet
du Roi
, &
faite
pour
augmenter
la belle
collection
:
que
Pon
conferve
au cabinet
de S. M.
ne vous
ait fait
la même
impreffion
ainfi
qu'aux
foufcripteurs
& amateurs
, qu'elle
m'a
faite
à moi-même
. L'Auteur
me
paroît
confommé
dans
l'étude
de l'art
qu'il
profeffe
, & l'on
peut
dire
qu'il
a
rendu
Rubens
dans
fa touche
& dans
fes effets
avec
une
grande
vérité
. Je
crois
que
nous
devons
nous
attendre
encore
à de nouveaux
efforts
de fa part
pour
la fuite
de ce grand
projet
, puifqu'il
a rendir
le coloris
de Rubens
, &
les
différentes
étoffes
de fes tableaux
,par
JANVIER . 1763. 147
un genre de gravure & d'oppofitions qui
ne dérangent rien à l'effet. Je crois
donc que le fujet qu'il grave actuéllement
dont la pureté du deffein eft
d'une grande beauté & d'une belle ordonnance
, gagnera encore par l'étude
qu'il a faite du coloris de Rubens. Le peu
d'exemplaires qui lui refte de cette
eftampe , la planche étant déposée au
cabinet de S. M. doit l'encourager à
fuivre vivement fon entreprife. Quant
à moi , je fouhaite que fa convalefcence
lui permette un travail qui ne peut que
lui faire honneur : & je me flatte qu'il ne
fera pas fâché qu'un de fes foufcripteurs
ait entrepris de lui rendre la juftice qui
lui eft due.
J'ai l'honneur d'être , & c.
Fermer
Résumé : LETTRE à M. D...
La lettre à M. D... traite d'une estampe réalisée par M. Fessard d'après un tableau de Pierre-Paul Rubens, conservé au cabinet du Roi. L'auteur admire le travail de Fessard, soulignant sa maîtrise et sa fidélité à la touche et aux effets de Rubens. Il anticipe les futurs efforts de Fessard pour reproduire les couleurs et les étoffes des tableaux de Rubens, en utilisant une technique de gravure et d'oppositions qui préserve l'effet original. L'auteur mentionne également un sujet actuellement gravé par Fessard, notant la pureté de son dessin. Il encourage Fessard à poursuivre son entreprise malgré le faible nombre d'exemplaires restants, la planche étant déposée au cabinet du Roi. L'auteur espère que la convalescence de Fessard lui permettra de continuer son travail et se flatte d'avoir entrepris de rendre justice à Fessard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 147
MUSIQUE.
Début :
MDE de Saint-Aubin, connue par ses talens pour la Musique, a imaginé [...]
Mots clefs :
Lyre, Tons
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texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
·
DE de Saint- Aubin , connue par
fes talens pour la Mufique , a imaginé
une lyre qu'elle a fait exécuter par le
fieur Macra. Il y a un méchanifme de
regiftres pour les diézis & les bémols
qui donne la facilité de jouer fur tous
les
tons.
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DE de Saint- Aubin , connue par
fes talens pour la Mufique , a imaginé
une lyre qu'elle a fait exécuter par le
fieur Macra. Il y a un méchanifme de
regiftres pour les diézis & les bémols
qui donne la facilité de jouer fur tous
les
tons.
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